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Cannes : la tour-monastère la plus ancienne de la chrétienté manque de fonds pour sa restauration

C’est un véritable joyau niché à quelques encablures de la côte cannoise. Depuis le Ve siècle et presque sans interruption, des moines occupent l’île de Saint-Honorat (Alpes-Maritimes). Encore aujourd’hui, 25 moines de la Congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception y sont installés. Depuis 2020, ils ont d’ailleurs entrepris la réalisation d’un considérable chantier : la restauration de la tour-monastère qui, à quelques distances de l’abbaye principale, se jette dans la mer.

Construite à la fin du XIe siècle pour protéger la communauté des raids sarrasins, la vieille tour fortifiée  – qui abrite notamment un cloître et une chapelle – n’avait pas été restaurée depuis les années 30. Menés par le père Vladimir Gaudrat, les moines ont décidé de remédier à ce problème en 2020. Initialement, les travaux devaient s’étaler jusqu’en 2023, et coûter 3,6 millions d’euros hors-taxe. « On savait dès le départ que la facture serait importante », explique le père Vladimir à Nice-Matin, lundi 9 mai. Or, la petite communauté catholique doit désormais faire « face à une augmentation globale, car au fur et à mesure du chantier, [elle] s’est rendu compte qu’il y aurait plus de travaux à faire ».

Une souscription en ligne toujours disponible

Parmi les mauvaises surprises découvertes sur le tard : les mâchicoulis de la tour sont supportés par des consoles de pierre. Les travaux ont montré qu’un très grand nombre d’entre elles doivent être changées, ce qui n’était pas prévu. Surtout, le chantier – lancé en 2020 – a considérablement souffert du Covid-19. « La crise sanitaire a déjà ralenti l’exécution des travaux », relate le père Vladimir. La crise des matières premières et l’inflation actuelle n’arrangent rien : « D’un chantier à 3,6M€ HT, nous allons passer à 4,4M€ HT et nous allons devoir ajouter une phase de travaux supplémentaire, de trois à quatre ans », souffle-t-il dans les colonnes du quotidien régional.

Son arrivée était imminente ! La charpente métallique, qui couvrira la + ancienne partie de la tour monastère pour la mettre hors d’eau, commence à être acheminée. Bravo à toute l’équipe pour cette manœuvre délicate Merci @fond_patrimoine @AlpesMaritimes DRAC Paca @villecannes pic.twitter.com/SpiUneMhf2

— Ile Saint-Honorat (@IleSaintHonorat) February 23, 2022

Hélas, la communauté cistercienne manque de fonds. Là encore, la crise sanitaire a pesé : la suppression des transports entre l’île et le continent et la fermeture des restaurants ont considérablement grevé les finances de l’abbaye, explique à Nice-Matin Jean-Louis Marques, délégué départemental de la Fondation du patrimoine. L’institution fait partie des acteurs appelés à la rescousse par le père Gaudrat : « La Fondation du patrimoine va participer grâce à une partie des sommes recueillies au titre des successions en déshérence », explique Jean-Louis Marques. La Direction générale des affaires culturelles (DRAC), le département des Alpes-Maritimes, la ville de Cannes et la Mission patrimoine – portée par Stéphane Bern – devraient également mettre la main à la poche.

« J’ai également écrit des courriers à la fondation des monastères et à des donateurs privés », ajoute le père Gaudrat. « Nous avons reçu de l’aide, mais il nous faut encore 500 000 euros pour poursuivre sereinement le chantier ». Dans cet objectif, une souscription est toujours accessible en ligne, sur le site projet-lerins.org. On y trouvera notamment une présentation en largeur de l’histoire de l’abbaye, et le détail des travaux.

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BBC

Archive sheds new light on Tutankhamun discovery, 100 years on

By Ijeoma NdukweBBC News

The tomb of the ancient Egyptian king Tutankhamun at Luxor is one of the most famous discoveries in modern archaeology.

A new exhibition at the University of Oxford's Bodleian Libraries - Tutankhamun: Excavating the Archives - marks the 100th anniversary of the discovery by the British Egyptologist Howard Carter and his team.

Dramatically lit images captured by the photographer Harry Burton, along with letters, plans, drawings and diaries from Carter's archive shed new light on the story of the 10-year excavation of the tomb, which was the first known intact royal burial from ancient Egypt.

They also challenge the perception of Carter as a solitary hero, highlighting the contribution of the many skilled Egyptian workers who are often overlooked.

An unnamed Egyptian boy models a heavy, jewelled necklace from a casket within the tomb of Tutankhamun, bringing together ancient and modern Egypt. Several people later claimed to be the boy, including Hussein Abd el-Rassul of Gurna, who helped Carter's team - but none have been verified.

This photo is among a series given centre stage at the exhibition. It shows two foremen and a boy carefully dismantling a partition wall to open up the burial chamber.

Four Egyptian foremen - Ahmed Gerigar, Gad Hassan, Hussein Abu Awad and Hussein Ahmed Said - were named and thanked by Carter in his publications. However, it is not possible to identify them among the workers pictured.

Dr Daniela Rosenow, an Egyptologist who co-curated the exhibition, says more than 50 local workmen were hired by Carter, and that there were dozens more workers, including children, on site.

While their names were not recorded, Dr Rosenow says the images challenge the colonial stereotype of a one-man discovery.

"Through these photographs we can see [the Egyptians'] vital contribution and that makes it clear that what we have here is only one part of the story."

This dramatically and deliberately posed image shows Carter's team opening the doors of a gilded shrine. Carter is crouched, while his assistant Arthur Callender and an unidentified Egyptian stand over him.

The image helped publicise the discovery of the tomb around the world and promoted Carter as an English adventurer.

Burton's intimate view of Tutankhamun's outer coffin focuses on the garland of cornflowers and olives leaves adorning the young king's forehead.

Soon after it was exposed, the natural materials disintegrated. Its existence is now preserved only through this striking image.

British surgeon Douglas Derry makes the first incision into Tutankhamun's mummified body during a "scientific examination" that began on 11 November 1925.

Derry's Egyptian colleague Dr Saleh Bey Hamdi is standing on his right. Carter, the French director-general of Egypt's Antiquities Service, Pierre Lacau, and an Egyptian official are also among the spectators.

Tutankhamun's solid gold mask, found on his mummified body, was one of the most iconic objects discovered in the tomb.

A statue of Anubis, the jackal god of the dead, is the subject of this drawing by Carter, which includes notes and measurements. The son of an illustrator, Carter trained as an artist before transitioning into archaeology without gaining any formal academic qualifications.

Carter named a storeroom located to the east of the burial chamber the "Treasury". In this photograph, Burton uses hidden lighting to produce a deliberately eerie and dramatic effect, spotlighting the shrine of god Anubis.

All images subject to copyright.

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Un « garimpeiro » brésilien condamné à 130 ans de prison pour le meurtre de deux militaires français en Guyane

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

Un « garimpeiro » brésilien condamné à 130 ans de prison pour le meurtre de deux militaires français en Guyane

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

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Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

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Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

furent jugés

Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

Valeurs Actuelles

Fiat 500, la fée électrique

PHILOSOPHIE

Fiat équipe sa 500 d’une batterie plus modeste, de 23,8 kilowattheures (au lieu de 42 pour la version plus puissante). Le prix d’accès passe alors de plus de 30 000 euros à environ 25 000 (hors bonus). Évidemment, l’autonomie en pâtit, baissant de 320 à 190 kilomètres théoriques. Mais cela suffi t pour un usage strictement urbain. Des solutions de loyer existent. Comptez au bas mot une centaine d’euros par mois pour un contrat de 37 mois et 30 000 kilomètres, la formule grimpant en prix, selon les versions. Des abonnements sans engagement sont également proposés, tel le forfait City à 299 euros par mois. Le tout se souscrit en ligne. Parce que « le monde change » et que « nos besoins évoluent », assure Fiat. Ce serait même « simple et tout simplement génial ». Pas d’emballement, tout de même. Les soucis d’approvisionnement en composants et matières premières obligent tous les constructeurs à réviser leurs schémas et à faire grimper leurs tarifs sans crier gare, faute de voitures disponibles en nombre suffisant. Et les délais de livraison mettront parfois votre patience à rude épreuve.

PRESTATION

Il n’empêche que la 500 électrique de base est bien sympathique. Son dessin intemporel fait mouche. Avantage de l’électrique : son châssis est tout récent, alors que la thermique s’appuie sur une plate-forme datant de 2009. À bord, c’est toujours ce joli design néo-rétro. Ergonomie correcte, présentation claire. Un bon équilibre entre fonctions tactiles et commandes physiques. Des sièges avant plus accueillants aussi. Mais un espace compté à l’arrière et un coffre juste bon pour ranger ses courses. La version d’entrée de gamme, Action, comprend déjà limiteur de vitesse et alerte de franchissement de lignes. Les suivantes intègrent le festival des équipements à la mode qui font grimper la note. L’Action Plus fournit le meilleur compromis équipements/prix. La Red est la mieux dotée.

TECHNIQUE

Le gabarit de l’auto est un bonheur en ville, avec un microrayon de braquage. Le bloc électrique de 95 chevaux garantit des démarrages canon. Le reste n’est que souplesse et « zénitude ». Il faut un point de charge chez soi pour éviter les déconvenues avec les seules bornes publiques. Ne pas habiter à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail également, car l’autonomie réelle sera légèrement en dessous de celle annoncée. Comptez trente minutes pour charger 80 % de la batterie sur borne rapide, et pour un plein complet d’énergie deux heures trente sur borne de 11 kilowatts et plus de huit heures sur prise domestique.

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BBC

Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed

Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.

Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.

The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.

The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.

While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.

"Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.

Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.

Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.

Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.

All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.

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Avis de gros temps pour le budget des armées?

par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

Avis de gros temps pour le budget des armées?

par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

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On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

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On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

France24 - Monde

Géothermie : la nouvelle vie du charbon

Publié le : 13/05/2022 - 11:58

Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre Élise DUFFAU

Les mines de charbon ont longtemps été une cause de grave pollution à l'impact dévastateur sur le climat. Mais aujourd’hui, au Royaume-Uni, un vaste programme les transforme en source d’énergie renouvelable grâce à la géothermie.

L'eau souterraine comme ressource

Stephen Williams-Dixon, ancien mineur à la retraite, nous fait revivre ses anciennes conditions de travail à la mine de Dawdon, où il a passé 23 ans dans les galeries. Il explique la présence de l'eau : "Sous terre, il y a toujours des failles et partout où il y a une faille, l'eau s'infiltre. À l’époque, l'eau était un gros problème. Il fallait la pomper, sinon on se serait noyés. C'était terrible de travailler là-dedans, vraiment de mauvaises conditions de travail".

Aujourd'hui, les mines sont fermées et l'eau a repris ses droits, mais les autorités anglaises ont décidé d'en tirer partie.

Gareth Farr, de la British Coal Authority – l'institution chargée de gérer l'ancien parc minier –, explique : "Sous terre, l'eau est quasiment à 20°C, toute l'année. Une fois que nous avons extrait l'eau de la mine du sous-sol, nous pouvons la faire passer dans des pompes à chaleur pour récupérer cette chaleur de l'eau".

Avec 23 000 puits abandonnés, le potentiel est énorme. Quelque deux milliards de mètres cube d'eau chaude sont stockés sous terre dans les anciens puits, ce qui suffirait à chauffer des millions de foyers. Ce serait un des gisements d'énergie bas carbone les plus importants du pays. Et pour l’instant, il est encore largement inexploité. 

La neutralité carbone en ligne de mire

Non loin de là, la ville de Gateshead a de grandes ambitions : la neutralité carbone d'ici 2030. L'eau des mines, ou plutôt la chaleur que l'on peut en tirer, va aider la commune à atteindre son but.

"En ce moment, nous investissons 16 millions de livres", explique John McElroy, conseiller municipal chargé de l’Environnement. Cette eau des mines pourrait sérieusement concurrencer le gaz, énergie fossile, comme principale source de chauffage du pays. D’ailleurs, le gouvernement s'est engagé à ce qu'aucun nouveau raccordement au gaz ne soit fait dans les maisons et les entreprises d'ici 2025.

"Je pense que c'est un bon investissement pour un avenir plus vert. Ce que nous faisons ici est incroyable", poursuit John McElroy. "Nous étions un leader de la révolution industrielle il y a 200 ou 300 ans, nous sommes maintenant un leader de la révolution verte."

La boucle est bouclée ?

Et si les puits de géothermie pouvaient à leur tour renfermer des minerais ? Détour par la France, à Rittershoffen en Alsace, dans une centrale géothermique où un test concluant a été mené pour extraire de l'eau du lithium, une ressource précieuse.

Christophe Neumann, président d'ES Géothermie, se réjouit : "Si on extrait toute l’année sur cette seule centrale, on pourra extraire l’équivalent de près de 2 000 tonnes de lithium par an. Rien que sur cette unité, on représente 4 % de la production mondiale."

Un minerai crucial, très convoité pour fabriquer des smartphones ou des batteries électriques. Pour autant, pour l'instant, l'extraction des eaux géothermales coûte bien plus cher que l'extraction d'une mine.

"Le potentiel dans le bassin rhénan est là et offre des solutions et des opportunités pour que la France puisse s’approvisionner sur son territoire sans être dépendante d’importations sur un matériau stratégique pour l’avenir", conclut Christophe Neumann.

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Известия (RUS)

Заявка на транзит газа через Украину упала более чем на 25%

Заявка российского «Газпрома» на транзит газа через Украину на понедельник, 16 мая, составила 46,8 млн куб. м, что на 25% ниже показателя воскресенья. Об этом говорится 16 мая в сообщении на сайте «Оператора ГТС Украины».

Ставки на стоп: почему Киев сокращает транзит российского газа в Европу Эксперты не исключают полной остановки прокачки — тогда страны Восточной Европы останутся без топлива

Мощности заявлены только по одной из двух точек входа в ГТС Украины, газоизмерительной станции «Суджа», заявка на транзит через станцию «Сохрановка» не принята.

Днем ранее заявка на вход в ГТС Украины была 62,7 млн куб. м.

12 мая Украина отклонила заявку «Газпрома» на прокачку российского газа через «Сохрановку» в Европу. Объем российского газа, транзит которого осуществлял тогда Киев, составлял 50,6 млн кубометров.

10 мая в российской компании рассказали, что получили официальное уведомление от «Оператора Газотранспортной системы Украины», в котором говорилось, что с 11 мая украинская сторона, «ссылаясь на форс-мажорные обстоятельства», прекращает принимать газ для транзита через «Сохрановку». Все объемы транзита предлагалось перенести на ГИС «Суджа».

В «Газпроме» отметили, что не получили каких-либо подтверждений обстоятельств форс-мажора.

Как 3 мая заявил «Известиям» ранее в этот же день ведущий аналитик ФНЭБ Игорь Юшков, Украина, объявив о прекращении транзита газа в Европу через станцию «Сохрановка», шантажирует Евросоюз. Кроме того, таким образом Киев экономит газ, отказываясь снабжать территории, которые не находятся у него под контролем, отметил эксперт.

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France24 - Monde

Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international

Publié le : 14/05/2022 - 07:26Modifié le : 14/05/2022 - 17:47

FRANCE 24 Suivre

La communauté internationale a dénoncé l'intervention violente de la police israélienne aux funérailles, à Jérusalem, de la journaliste Shireen Abu Akleh. De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU a "fermement condamné" le meurtre  de la reporter et réclamé une enquête. La police israélienne a annoncé, samedi, en ordonner une.

La police israélienne a annoncé, samedi 14 mai, l'ouverture d'une enquête après le tollé international provoqué par l'intervention de ses membres lors des funérailles de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, dont le cercueil a failli tomber après les coups de matraque contre les porteurs.

Des milliers de Palestiniens ont enterré, la veille, à Jérusalem, la célèbre journaliste tuée alors qu'elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Elle portait un gilet pare-balles siglé "presse" et un casque de reportage.

À la sortie du cercueil de l'hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville également occupé par Israël, la police a fait irruption dans l'enceinte de l'établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens. Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés par des policiers armés de matraques avant d'être rattrapé in extremis, selon des images retransmises par les télévisions locales.

"Le commissaire de la police israélienne, en coordination avec le ministre de la Sécurité publique, a ordonné une enquête sur l'incident. Les conclusions seront présentées au commissaire dans les prochains jours", a indiqué la police dans un communiqué. Elle a répété que les policiers "avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force".

Un tollé international

Les images de la charge de la police circulant en boucle sur les réseaux sociaux ont provoqué un tollé international. "Nous avons été profondément troublés par les images de l'intrusion de la police israélienne au sein du cortège funéraire", a dit le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, alors que la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Michelle Bachelet a parlé d'images "choquantes".

L'Union européenne a condamné "l'usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne à l'encontre des participants au cortège funèbre", selon son chef de la diplomatie, Josep Borrell.

"Atterré par les scènes observées aujourd'hui en marge des funérailles et l'usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre", a également commenté sur Twitter Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l'UE auprès d'Israël.

Dismayed by the scenes witnessed today at the margins of Ms Abu Akleh's funeral and the disproportionate and disrespectful use of force on a funeral procession. Maintaining public order can be done by other means.

May 13, 2022

Du côté de Washington, la Maison Blanche s'est dite "profondément troublée" par les images des obsèques de la journaliste. "Nous avons tous vu ces images, elles sont profondément troublantes", a déclaré la porte-parole Jen Psaki. "Nous déplorons l'intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme", a-t-elle ajouté.

"Nous avons été profondément troublés de voir les images de l'intrusion de la police israélienne au sein du cortège funéraire" de la journaliste, a dit de son côté le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, dans un communiqué.

We were deeply troubled by the images of Israeli police intruding into the funeral procession of Palestinian American Shireen Abu Akleh. Every family deserves to lay their loved ones to rest in a dignified and unimpeded manner.

May 13, 2022

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit lui aussi "profondément troublé" par le comportement "de certains policiers" israéliens, et son "trouble" concerne également les "affrontements entre les forces de sécurité israéliennes et les Palestiniens rassemblés à l'hôpital Saint-Joseph", a indiqué un porte-parole, Farhan Haq.

"Si vous n'arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d'avoir lieu", a déclaré dans un mégaphone un policier israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police.

D'après le Croissant-Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles.

Le Conseil de sécurité unanime

Le meurtre  de la journaliste a suscité, dans la nuit de vendredi à samedi, une déclaration unanime du Conseil de sécurité de l'ONU, qui l'a "fermement condamné".

Initiée par les États-Unis, cette très rare position unanime du Conseil de sécurité sur un sujet concernant Israël s'accompagne également d'une demande d'"enquête immédiate, approfondie, transparente et impartiale" sur ce meurtre. Elle souligne "la nécessité de garantir une mise en responsabilité" de son ou ses auteurs, selon le texte obtenu par l'AFP.

L'Autorité palestinienne, Al-Jazira et le gouvernement du Qatar ont accusé l'armée israélienne de l'avoir tuée.

Israël, après avoir affirmé qu'elle avait "probablement" succombé à un tir palestinien, a ensuite dit ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats. Selon elle, il n'est pas possible de déterminer dans l'immédiat l'origine du tir qui pouvait aussi bien être d'origine palestinienne qu'israélienne.

Israël a réclamé que lui soit remise la balle en vue d'un examen balistique, et proposé que des experts palestiniens et américains soient présents lors de cet examen. Mais le président palestinien Mahmoud Abbas a refusé une enquête conjointe avec Israël. "Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance."

Samedi, Hussein al-Cheikh, un ténor de l'Autorité palestinienne, a déclaré sur Twitter "accueillir la participation de tous les organismes internationaux à l'enquête sur l'assassinat de Shireen Abu Akleh". 

Ces derniers mois, l'armée israélienne a lancé plusieurs opérations à la recherche de suspects palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine, un bastion des factions armées palestiniennes d'où étaient originaires des auteurs d'attaques meurtrières en Israël.

Avec AFP

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par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.

Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL

With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022

Learn more: https://t.co/uJDDaWgOZJ pic.twitter.com/tLV7TGtXWo

— GA-ASI (@GenAtomics_ASI) May 10, 2022

Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.

Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].

Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].

Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.

Les drones MALE MQ-9 SeaGuardian pourront être mis en oeuvre depuis un porte-aéronefs

par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.

Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL

With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022

Learn more: https://t.co/uJDDaWgOZJ pic.twitter.com/tLV7TGtXWo

— GA-ASI (@GenAtomics_ASI) May 10, 2022

Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.

Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].

Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].

Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.

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En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.

Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

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Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.

Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].

Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].

Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.

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En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.

Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL

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Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.

Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].

Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].

Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.

BBC

From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s

By Gaggan SabherwalBBC News

A new exhibition in the UK explores the lives of South Asian immigrants in 1950s Coventry through the work of India-born photographer "Masterji".

Maganbhai Patel, popularly known as "Masterji", spent years documenting the lives of South Asian immigrants in Coventry in the West Midlands in England.

He was a well-known figure in the community and is considered to be the city's first Indian photographer.

Now an exhibition, titled "Through the Lens of Masterji", at Compton Verney Art Gallery in Warwickshire, is looking back at his life and his work that inspired a generation of Indian immigrants.

"I remember my mother telling me that people actually used to get my dad to go down to the hospitals and have their photographs taken in the hospital with their first-born child," says his daughter Tarla Patel.

Patel was born on 1 January 1924 in Dedvasan, a small village in Surat in the western state of Gujarat in India.

He studied there and went on to become a headmaster at a local school. But he had bigger dreams and ambitions. When he heard how well his friends who had migrated to England were doing, he decided to follow them and try his luck too.

His journey to England began from the port of Mumbai where he boarded a steamer cabin ship called the Jaljawahar with his small brown metal case.

Inside this, he carried his prized possession - a black and white photograph of his mother which was tucked away with his other belongings. It took him around 21 days to reach his destination and in January 1951, he finally arrived in England.

For a lot of migrants coming into post-war Britain, the jobs available were often manual. Patel managed to get work as a factory worker at the General Electric Company (GEC) in Coventry.

He settled down quickly, made friends with the people around him and soon joined GEC's photographic society.

His love for photography had begun back in India where he would frequently borrow his friend's camera and take photos of his surroundings.

Having regular work at the GEC allowed him to save up and buy a Kodak Box Brownie camera.

It wasn't long before his friends started to approach him for their photos so that they could send them back to their families in India.

Patel's friends affectionately called him "Master" in reference to his former job in India. As the years went by, this became "Masterji" (ji is often used as suffix after names in India to show respect).

At first, he would take black and white photographs of mostly single men who had come to Coventry to earn a wage and return home.

Slowly these men started settling down in the city and later brought their families or their new bride to England. Masterji found himself taking more and more photos of men with their families.

In the early days, he would take these photos at his home. As he became popular, people started hiring him for weddings, birthdays, and other private events.

Very soon, through word of mouth, the demand for Masterji's services increased and he quit his factory job to focus on photography full time.

In 1969, he opened the Master's Art Studio. He lived with his family above the studio.

During busy periods, his wife and children would drop in to help him. Ms Patel recalls this as a "wonderful" time. She grew up seeing a busy studio with many different people as customers.

"You could hear various accents,"she said. "We used to help with the albums. As I got older, I used to help take photographs in the studio or help out with wedding photographs," she adds.

Today, Master's Art Studio is run and managed by Ms Patel's elder brother Ravindra Patel.

Masterji's wife Ramaben Patel played an important role in the success of his work and studio. She was instrumental in developing many of the photos and interacting with customers.

 A photographer herself, she took many intimate family photos and also taught her children photography skills.

"Over time, I became experienced in taking photographs and I knew how and where to place the lights. It was easy. Taking photos isn't hard but we need to make sure the photo turns out well." she told the BBC. "I really enjoyed taking people's photographs and I used to feel proud that I was a photographer."

In those days there weren't many female photographers, so customers would initially hesitate to get their photos taken by her. With time, she managed to win their trust.

Some of her photos are also on display at the exhibition.

"My husband and I worked very hard over the years, and I am happy that people will get to see and enjoy our works," she said.

Tarla Patel is glad that her mother's contributions to her father's success are finally being acknowledged.

"My dad used to train people in Coventry, sometimes he'd double book and be out of the studio, so my mum would take photographs and do a bit of developing. She was never recognised for her role and so it's really lovely to see her name in print," she said.

Masterji's work acts like a socio-historic record of immigrants who came and settled in the city and helped build it.

His images document not just the changes in the lives of the immigrant community but also in the medium of photography.

As colour photography arrived, his portraits began capturing a new generation of British-born children of Indian parents in the city.

Masterji died in 2018 but Ms Patel and her family hope that the exhibition can help pass on their father's memories and legacy to future generations.

All photographs by Masterji Estate

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La Biélorussie prévient qu’elle peut infliger des dégâts « inacceptables » à la Pologne et aux États baltes

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

Photo : Système d’artillerie Polonez

La Biélorussie prévient qu’elle peut infliger des dégâts « inacceptables » à la Pologne et aux États baltes

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

Photo : Système d’artillerie Polonez

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Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

Photo : Système d’artillerie Polonez

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Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

Photo : Système d’artillerie Polonez

France24 - Monde

Au Liban, un système complexe de partage du pouvoir entre les principales confessions

Publié le : 14/05/2022 - 11:28Modifié le : 14/05/2022 - 11:41

Natacha MILLERET

Le Liban, qui renouvelle ses députés le 15 mai dans un contexte d'effondrement économique, est un pays aux équilibres communautaires fragiles, régi par un système complexe de partage du pouvoir entre les principales confessions.Conformément au pacte national datant de l'indépendance de la France en 1943, le président doit être un chrétien maronite, le Premier ministre un musulman sunnite et le président du Parlement un musulman chiite.

France24 - Monde

États-Unis : une fusillade "à motivation raciale" fait au moins dix morts à Buffalo

Publié le : 15/05/2022 - 01:36Modifié le : 15/05/2022 - 07:52

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Au moins dix personnes, dont une majorité d'Afro-Américains, ont été tuées, samedi, lors d'une fusillade dans un magasin d'alimentation de Buffalo, dans l'État de New York, par un homme blanc armé d'un fusil d'assaut. L'assaillant a été arrêté sur place et incarcéré. Le FBI enquête sur "un crime motivé par la haine et une affaire d'extrémisme violent à motivation raciale".

Un homme blanc de 18 ans a ouvert le feu samedi 14 mai dans un supermarché de l'État de New York (nord-est des États-Unis), faisant au moins dix morts, dont une majorité d'Afro-Américains, les autorités dénonçant une nouvelle tuerie à caractère raciste d'un suprémaciste blanc.

"Nous enquêtons sur cet incident comme étant à la fois un crime motivé par la haine et une affaire d'extrémisme violent à motivation raciale", a déclaré Stephen Belongia, policier du FBI à Buffalo, lors d'une conférence de presse dans cette ville américaine septentrionale, au bord du lac Érié, à la frontière avec le Canada.

I ache for the victims and their families. I ache for Buffalo. I ache for the tight-knit East Side community. Racism has no place in our state or our country.I’ve spoken with the Mayor of Buffalo and offered any help we can provide. We stand with the people of Buffalo.

May 14, 2022

Le tueur, qui était lourdement armé, a été immédiatement arrêté sur place, poursuivi dans un premier temps pour "meurtre avec préméditation" et incarcéré. Il s'agit d'un jeune homme blanc qui était équipé d'une "arme d'assaut", d'un gilet pare-balles, d'une tenue de type militaire, d'un casque et d'une caméra pour diffuser son crime en direct sur Internet, ont annoncé les autorités policières et judiciaires locales.

Le chef de la police de Buffalo, Joseph Gramaglia, a fait état de "dix personnes tuées" et de trois autres blessées. Onze de ces personnes étaient noires et deux étaient blanches, dans ce quartier majoritairement afro-américain de Buffalo.

D'après le commissaire Gramaglia, le tueur a d'abord tiré sur quatre personnes sur le parking du supermarché Tops, en tuant trois d'entre elles, avant d'entrer dans le commerce et d'y commettre un carnage. Là, un garde de sécurité, policier à la retraite, a tiré sur l'assaillant mais ce dernier, protégé par son gilet pare-balles, n'a pas été blessé et a abattu le garde.

Lorsque la police est arrivée très vite sur les lieux, le jeune homme a retourné son arme contre lui, au niveau de son cou, avant de se rendre aux forces de l'ordre, selon le commissaire Gramaglia.

"Mal incarné"

Cette attaque est un "crime motivé par la haine et raciste", perpétrée par le "mal incarné", a fustigé le shérif du comté d'Érié, John Garcia.

Le "crime motivé par la haine" désigne aux États-Unis un acte dirigé contre une personne visée en raison d'éléments de son identité comme la race, la religion, la nationalité, l'orientation sexuelle ou un handicap. Considéré comme une infraction fédérale aux circonstances aggravantes, il entraîne des condamnations plus dures.

Interrogé pour savoir si le tireur risquait la peine de mort à l'échelon fédéral, le représentant local du parquet du ministère américain de la Justice a répondu que "toutes les options étaient sur la table".

Diffusion sur Twitch

L'assaillant, qui portait une caméra, a commencé à diffuser son crime sur la plateforme Twitch, laquelle s'est déclarée "dévastée" et a promis une "tolérance zéro contre toute forme de violences".

D'après le réseau social, le contenu a été supprimé "deux minutes" après le début de sa diffusion, le compte de l'assaillant a été "suspendu définitivement" et "tous les comptes susceptibles de rediffuser ce contenu sont sous surveillance".

Des médias américains ont également évoqué un "manifeste" à caractère raciste diffusé sur Internet.

Selon le New York Times, citant ce "manifeste", le suspect a été "inspiré" par des crimes commis par des suprémacistes blancs, notamment le massacre en 2019 de 51 fidèles dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

"Tuerie atroce"

Le journal Buffalo News a même révélé qu'un mot injurieux, raciste et tabou aux États-Unis pour désigner les personnes noires avait été peint en blanc sur le canon de l'arme.

Il s'agit d'une "tuerie atroce par un suprémaciste blanc", a tonné sur Twitter la gouverneure de l'État de New York, Kathy Hochul.

Selon le maire de Buffalo, un Afro-Américain, Byron Brown, le tueur a fait plusieurs heures de voyage pour commettre son crime.

Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a dénoncé cette attaque, rappelant que "tout acte de terrorisme intérieur, y compris un acte perpétré au nom d'une idéologie nationaliste blanche répugnante, est contraire à tout ce que nous défendons en Amérique".

Cette tuerie en rappelle deux autres : un massacre raciste le 3 août 2019 lorsqu'un homme d'extrême droite de 21 ans avait tué 23 personnes, dont huit Mexicains et des personnes "hispaniques", à El Paso, au Texas ; et lorsque le 17 juin 2015, un suprémaciste blanc avait tué neuf fidèles afro-américains dans une église de Charleston, en Caroline du Sud.

Dans ces deux cas, des manifestes haineux avaient été mis en ligne avant les attaques.

En 2021, 45 000 morts par armes à feu

Les fusillades et meurtres en série aux États-Unis dans les lieux publics sont de manière tragique quasiment quotidiens et la criminalité par armes à feu est en augmentation dans les grandes villes comme New York, Chicago, Miami ou San Francisco, notamment depuis la pandémie de 2020.

En 2021, les armes à feu ont fait près de 45 000 morts aux États-Unis, dont environ 24 000 suicides, selon l'organisation Gun Violence Archive.

Le droit de posséder des armes est garanti par la Constitution.

Plusieurs initiatives d'élus pour renforcer la législation sur les armes ont échoué au Congrès ces dernières années, le puissant lobby des armes NRA restant très influent.

Avec AFP

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Opex 360

Les commandes de 302 Griffon, de 88 Jaguar et de 54 MEPAC ont été notifiées par la Direction générale de l’armement

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

Les commandes de 302 Griffon, de 88 Jaguar et de 54 MEPAC ont été notifiées par la Direction générale de l’armement

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

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Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

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Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

BBC

Is it fair for fantasy football managers to rely on AI?

By Padraig Belton and Will SmaleBusiness reporters

Like millions of other people, Alice Simpson loves playing fantasy football.

Every season she picks a team of real-life players from England's Premier League, and she gains - and loses - points according to how each of her players performs in their games.

Each week she can make a substitution - bring in a new player, and get rid of another. It is a very competitive hobby, and the fantasy managers take it very seriously.

To do well you need to be very knowledgeable about football, and follow the Premier League extremely closely. At least that used to be the case.

In recent years, managers have been able to turn to a number of providers of fantasy football artificial intelligence (AI) software programs. These programs do the studying for you, and suggest the best footballers for you to bring in.

It is very much the same with the American football version of the game. Yet, is it unsporting to use such systems?

Ms Simpson has been playing fantasy football for six years, and started using AI in 2018 to gain an edge on her friends in their mini-league.

"I see the AI as a source of information, maybe like talking to a well-informed friend for advice," says the 31-year-old teacher, from Wiltshire. "But I think the best thing about AI, is that it helps you remove any biases."

"Often, we may have a grudge against a player as they did not perform well for you the last time you owned them, or maybe they play for a rival team to one you support," says Ms Simpson.

Currently in second place in her league as the 2021-22 football season draws to a close, she gets her AI assistance from one of the UK's most popular providers - Fantasy Football Fix. Offering both a free and subscription-based premium service, it launched back in 2018, and says it now has 500,000 users.

Its self-learning software trawls through all the mass of data surrounding each and every Premier League player and team, to try to predict their future performance. And from this it suggests that fantasy football managers pick and change certain players.

Fantasy Football Fix's Tom Brown claims that the tech works so well that when we "run bots using our AI tech they finish in at least the top 1% of all the nine million [Premier League fantasy football] managers".

Yet, it's not infallible, as Mr Brown's colleague Adam Moss admits, the AI algorithms can get tripped-up, if a real life Premier League football manager rotates their players unpredictably, such as Manchester City's Pep Guardiola.

"Despite all our efforts, there's basically no rhyme or pattern for how he does things, and that makes it hard when you try to implement an algorithm," says Mr Moss.

Mr Brown adds that AI can however, make very good predictions - "if it knows what players are going to be on the pitch".

"But often, someone like Pep will decide randomly to drop one of his players for someone else, and there's basically no way of predicting that sort of thing."

If fantasy football is popular in the UK, with more than nine million players of the official Premier League game, it has nothing on the popularity of similar games in North America.

In the US and Canada, more than 59.3 million people play fantasy sports. Of that number, 78% play the American football or NFL (National Football League) version, while 39% play baseball and 19% basketball.

One of the most popular fantasy American football leagues is provided for free by broadcaster, ESPN.

Since 2020, users have been able to access AI assistance on which players to trade. This is thanks to a collaboration between ESPN and computer firm IBM, which asked its AI computer, Watson, to start studying the NFL.

The 'Trade Assistant with IBM Watson' function uses AI to not just trawl though all the available NFL stats, but it also listens to TV and radio shows, and podcasts to gauge the opinion of experts and other commentators.

It then uses all this information to suggest that a fantasy football manager makes a player change, and explains its reasoning.

Aaron Baughman, IBM's AI and hybrid cloud lead engineer, is one of the architects behind the tie-up. He says that fantasy American football AI requires advanced algorithms "because this is a hard problem to solve".

A keen player of fantasy American football himself, he says that he can enjoy the game more now that "the heavy lifting is done by AI".

But is it fair to use AI to boost your performance in fantasy football or another sport? James Pritchard, a keen fantasy football player from North Wales, says that it certainly isn't for him.

As the current 2021/22 season nears to an end, his team - Locomotive Llandudno - is top of a mini-league of 18 friends.

"I wouldn't ever consider using AI," says the 49-year-old public relations consultant. "It is ungentlemanly, and it feels suspiciously close to cheating.

"And anyway, I trust my judgement regarding football against any computer. I watch quite a lot of football, and keep a very close eye on the Premier League.

"It is all about bragging rights over my friends, and if I used AI I wouldn't have them."

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Pour l’US Marine Corps, les pertes russes en Ukraine justifient l’abandon de ses chars M1A2 Abrams

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

Pour l’US Marine Corps, les pertes russes en Ukraine justifient l’abandon de ses chars M1A2 Abrams

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

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Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

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Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

publiée par le Washington Post

« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

intervention

S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

de se doter
L'Humanité

Ukraine : gare au pas de trop vers la guerre totale !

Chronique

Francis Wurtz

« Nous n’avons pas l’intention de nous engager dans des actions qui pourraient être mal comprises ou déformées. Nous reconnaissons, en ce moment de tension, combien il est essentiel que les États-Unis et la Russie gardent à l’esprit le risque d’erreur de calcul et prennent des mesures pour éviter ces risques. » Ainsi parlait John Kirby, le porte-parole du Pentagone, début mars. « Il faut stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », précisait, de son côté, Emmanuel Macron, décidé, pour cette raison, à limiter son aide militaire à Kiev à des armes « défensives ».

Aujourd’hui, ces précautions semblent tenues pour obsolètes par Washington, comme par ses alliés. Le 28 avril dernier, Joe Biden annonçait une énième rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aussitôt suivie d’une avalanche d’annonces de nouvelles fournitures d’armes par les dirigeants de pays européens. À présent, les livraisons d’armements lourds ne sont plus « taboues » : artillerie, blindés et munitions de gros calibre s’ajoutent officiellement aux équipements plus sophistiqués tenus secrets. Significativement, c’est sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne, que les États-Unis ont choisi de présider une réunion de 40 alliés, destinée à peaufiner l’organisation de cette nouvelle phase de l’implication des États occidentaux dans cette guerre porteuse de lourds périls pour la sécurité européenne, voire mondiale.

Pourtant, l’agression russe contre l’Ukraine était, dès son lancement, totalement injustifiable et son bilan humain et matériel est, depuis longtemps, atterrant ! La volonté de sanctionner durement le Kremlin et d’en isoler le chef fut, d’emblée, largement partagée. Et l’objectif premier de la communauté internationale fut de contribuer, autant que faire se peut, à tenter d’ouvrir de vraies négociations, les Ukrainiens devant décider eux-mêmes des compromis acceptables. La question se pose donc : qu’y a-t-il de changé, en l’espace de quelques semaines, en Ukraine, pour justifier, du point de vue des dirigeants occidentaux, que la prudence d’hier laisse place à l’escalade aujourd’hui ?

« Il y a une possibilité pour la Russie de perdre la guerre », a répondu le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De fait, l’armée russe rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain, face à la résistance des Ukrainiens et à l’afflux d’armes occidentales de plus en plus modernes. Il n’y aurait donc qu’à accentuer la contre-offensive occidentale pour obtenir la capitulation de Poutine ? Qu’on souhaite ou non ce type d’issue, pareille hypothèse est, pour le moins, hasardeuse ! Le risque n’est-il pas plutôt que, face à une éventuelle impasse de la guerre actuelle, son initiateur – considérant les fournisseurs d’armes comme « cobelligérants » – finisse par mettre à exécution sa terrible menace de leur faire subir « des conséquences que vous n’avez jamais connues ». On peut, bien sûr, répondre à l’irresponsabilité par l’irresponsabilité, tel Jean-Yves Le Drian déclarant à la télévision française : « L’Otan est aussi une puissance nucléaire » ! Il semble plus sage d’analyser avec sang-froid ce qui est sans doute la situation la plus dangereuse que l’Europe, voire le monde, ait connue depuis la crise de Cuba. Gare au pas de trop vers la guerre totale !

la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine
France24 - Monde

Mohammed ben Zayed, dit "MBZ", devient le président des Émirats arabes unis

Publié le : 14/05/2022 - 13:33Modifié le : 14/05/2022 - 21:32

FRANCE 24 Suivre

Sans surprise, le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed, déjà considéré comme le dirigeant de facto des Émirats arabes unis, succède samedi à son demi-frère, Khalifa ben Zayed al-Nahyane, mort la veille. Emmanuel Macron est attendu dans la riche monarchie du Golfe pour rendre hommage au président défunt.

Le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed, déjà dirigeant de facto des Émirats arabes unis, a été élu, samedi 14 mai, président de la riche monarchie du Golfe, succédant ainsi à son demi-frère, Khalifa ben Zayed al-Nahyane, mort la veille.

Mohammed ben Zayed, dit "MBZ", "a été élu à l'unanimité" par les membres du Conseil suprême de la fédération des Émirats, qui regroupe sept émirats dont ceux d'Abu Dhabi et de Dubaï, a indiqué l'agence de presse officielle WAM.

Troisième fils de cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyane, premier président et père-fondateur de la fédération des Émirats, "MBZ", prince héritier de la capitale et émirat d'Abu Dhabi, était déjà aux commandes depuis qu'un accident cérébral, en janvier 2014, avait écarté Khalifa ben Zayed al-Nahyane.

Mohammed ben Zayed, 61 ans, a "remercié" les cheikhs du Conseil suprême fédéral "pour leur confiance".

L'élection de "MBZ" officialise sa position de leader du riche pays pétrolier de quelque 10 millions d'habitants, alors que le pays a entamé une période de 40 jours de deuil pour le décès, à l'âge de 73 ans, de cheikh Khalifa.

Mohammed ben Zayed hérite d'un pays pétrolier dont il était déjà le dirigeant de facto durant une décennie d'ascension diplomatique et militaire ayant placé cet État au cœur de la géopolitique du Moyen-Orient.

Politique plus affirmée

Sous la direction de "MBZ", les Émirats ont mené une politique plus affirmée sur la scène internationale. Pays allié de l'Arabie saoudite et des États-Unis, les Émirats de "MBZ" ont été le premier pays du Golfe à normaliser, en 2020, les relations avec Israël.

"MBZ" est aussi largement considéré comme celui qui a envoyé, en 2015, des troupes émiraties au Yémen dans le cadre d'une coalition menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles houthis.

Considéré comme particulièrement hostile aux soulèvements populaires du Printemps arabe de 2011, "MBZ" peut compter sur la richesse d'Abu Dhabi, qui détient 90 % des réserves pétrolières des Émirats, pour affirmer sa puissance dans la région et afficher son soutien à certains régimes, comme celui de l'Égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Des ONG ne manquent pas de déplorer les violations des droits humains, en particulier le sort d'Ahmed Mansour, un militant prodémocratie emprisonné depuis 2017. Elles critiquent en outre régulièrement les mauvaises conditions de travail des nombreux migrants aux Émirats et dans d'autres pays du Golfe.

Hommages de Washington, Londres et Paris

Juste après l'annonce du décès du président vendredi, ce dernier a été enterré au cimetière al-Bateen d'Abu Dhabi.

Plusieurs dirigeants du monde ont présenté leurs condoléances aux Émirats après ce décès. La France a rendu hommage à un "dirigeant respecté de tous". L'Élysée a par ailleurs annoncé qu'Emmanuel Macron se rendrait dimanche à Abu Dhabi pour "exprimer son soutien" à Mohammed ben Zayed.

La disparition du Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane endeuille Abou Dabi et les Émirats arabes unis. Mes pensées vont à son frère le Prince héritier @MohamedBinZayed, à toute sa famille et au peuple émirien.

May 13, 2022

Le Premier ministre britannique Boris Johnson se rendra lui aussi aux Émirats dimanche pour rendre hommage à l'ancien président. Lors de sa visite, Boris Johnson entend également "renforcer le lien étroit qui lie le Royaume-Uni et les Émirats arabes unis, et qui continuera d'exister sous la présidence de cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane", a affirmé Downing Street dans un communiqué.

Le président américain, Joe Biden, a lui aussi salué cheikh Khalifa comme un "véritable partenaire et ami des États-Unis" et félicité son "ami de longue date", le prince héritier. "Les Émirats sont un partenaire essentiel des États-Unis", a assuré le président américain dans un communiqué, soulignant qu'il avait hâte de "renforcer les liens" entre les deux pays.

La Maison Blanche a également annoncé que la vice-présidente Kamala Harris se rendrait lundi à Abu Dhabi, à la tête d'une délégation, pour "présenter ses condoléances au nom de l'administration Biden-Harris et du peuple américain". Kamala Harris doit également rencontrer le nouveau président Mohammed ben Zayed pour "souligner la force du partenariat" entre les deux pays, selon un communiqué de la vice-présidence.

Autres grands alliés des Émirats, le roi Salmane d'Arabie saoudite et son prince héritier, Mohammed ben Salmane, ont exprimé leur "grande tristesse".

Israël, la Russie et l'Iran ont également présenté leurs condoléances.

Avec AFP

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Le président des Émirats arabes unis cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane est mort

Les Émirats arabes unis inaugurent leur première ambassade en Israël

La Turquie et les Émirats arabes unis signent plusieurs accords de coopération

Le Figaro

Comment les voleurs de diamants écoulent-ils leur butin après un braquage ?

Nicolas Daguin

Contrairement aux métaux qui peuvent être fondus grossièrement à la hâte puis revendus sous la forme de lingots, les pierres précieuses sont, quant à elles, plus difficiles à rendre méconnaissables, et in fine à écouler.

2,5 millions d'euros : c'est le préjudice estimé après le braquage d'une bijouterie Chanel, rue de la Paix, à Paris, le 4 mai. Si l'on ignore à ce stade quels types de bijoux précisément ont été dérobés, nul doute que de rares joyaux manquent à l'appel. D'après une source proche du dossier au Figaro, certaines pièces devaient parer des célébrités invitées au prochain Festival de Cannes. «Il a notamment été dérobé une paire de boucles d'oreilles énorme que devait porter Diane Kruger», a assuré de son côté le journaliste Bertrand Deckers sur le plateau de Touche pas à mon poste (TPMP) dès le lendemain des faits.

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Pour les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et du 1er district de la police judiciaire (DPJ) - à qui les investigations ont été confiées - l'enquête ne fait que débuter. Leur priorité est d'abord et avant tout d'identifier et d'interpeller la petite équipe de braqueurs afin d'éviter qu'elle ne frappe à nouveau. Il s'agit aussi de retrouver le butin. Même si de ce côté-là, les chances sont maigres.

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Et pour cause, les bijoux volés quittent généralement le territoire national «en moins de 24h», comme l'assure un policier de la banlieue parisienne. «Dans 50% des cas, on finit par retrouver les braqueurs. En ce qui concerne les bijoux, les statistiques sont bien moins bonnes, abonde en ce sens le général Jacques Morel, ancien patron de la section de recherche de Versailles et par ailleurs référent de l'Union française de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, des pierres et des perles (UFBJOP). Ils partent souvent pour des réseaux parallèles en direction de pays où ce commerce fonctionne bien, comme les Pays-Bas, la Belgique, l'Inde ou encore Israël.»

Transformer l'apparence des pierres

Braquer et revendre dare-dare donc. Une opération loin d'être commode. Contrairement aux métaux qui peuvent être fondus grossièrement à la hâte - à l'instar de l'or - puis revendus sous la forme de lingots, les pierres sont, quant à elles, plus difficiles à rendre méconnaissables, et in fine à écouler. «S'agissant des plus petites pierres, il est possible de les désolidariser de leur support et de les revendre en sachets, 'à la mêlée'. En revanche, pour les plus grosses cela demande plus de technique, détaille l'expert en pierres précieuses Marc Boutemy. D'abord parce que les pierres certifiées sont répertoriées et photographiées dans un laboratoire de gemmologie. On connaît ainsi leur taille, leur poids et le positionnement des inclusions. La spectrographie permet aussi d'aller encore plus loin dans la caractérisation de la pierre. C'est comme si l'on obtenait leurs empreintes digitales. Ensuite, parce que la plupart des grands bijoux sont numérotés et inventoriés par les joailliers eux-mêmes.»

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Pour les voleurs, tout le travail consiste dès lors à transformer l'apparence des pierres. Si certaines peuvent être vulgairement «coupées en morceaux» d'après Marc Boutemy, les plus belles sont retaillées et leur poids légèrement diminué. L'objectif étant de leur faire perdre le moins de valeur possible. «Sur les marchés parallèles, elles ne sont revendues qu'à 10% de leur valeur initiale», estime l'expert.

« Les salles de ventes aux enchères sont par exemple des lieux commodes pour revendre des bijoux recyclés. Certains commissaires-priseurs sont de bonnes poires pour les malfaiteurs »

«Si les braqueurs n'ont pas le réseau pour organiser la transformation des pierres et leur départ vers l'étranger, ils prennent de très gros risques, ajoute le général Morel. Celui notamment d'une descente de police qui mette au jour le butin.» Reste que certaines pierres, une fois retaillées, peuvent retrouver la voie du marché légal, sans même quitter la France. «Les salles de ventes aux enchères sont par exemple des lieux commodes pour revendre des bijoux recyclés. Certains commissaires-priseurs sont de bonnes poires pour les malfaiteurs», souligne encore Jacques Morel.

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L'ex numéro un de la Section de recherches versaillaise se veut rassurant malgré tout : «les moyens matériels et humains dont disposent les enquêteurs sont conséquents. Quand les bijoux sont bien décrits il y a aussi une diffusion nationale par les services de police et de gendarmerie. Ce qui doit encore servir l'enquête, au même titre que la coopération entre services de police européens avec Europol ». En outre, ce dernier croit dans les réseaux d'informateurs de la police. «Rares sont les équipes à monter sur un coup comme celui-ci sans en parler ensuite, simplement pour fanfaronner. Ce qui, fatalement, finit par arriver aux oreilles des informateurs qui, d'un côté ont des choses à se faire pardonner vis-à-vis de la police, et qui de l'autre, essaient de monnayer leurs tuyaux auprès des compagnies d'assurances.»

Covid-19 : les Parisiens lassés du port du masque obligatoire dans les transports en commun

REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.

Contesté, sourd aux critiques... «Fin de règne» solitaire pour le pape François

ENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités.

Ces Français qui s’exilent parce qu’ils «ne reconnaissent plus la France»

ENQUÊTE - Insécurité, incivilités, communautarisme, «cancel culture»… Dans la part croissante de nos concitoyens qui s’expatrient, un certain nombre y est poussé par dépit.

BBC

Black hole: First picture of Milky Way monster

Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

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This is the gargantuan black hole that lives at the centre of our galaxy, pictured for the very first time.

Known as Sagittarius A*, the object is a staggering four million times the mass of our Sun.

What you see is a central dark region where the hole resides, circled by the light coming from super-heated gas accelerated by immense gravitational forces.

For scale, the ring is roughly the size of Mercury's orbit around our star.

That's about 60 million km, or 40 million miles, across.

Fortunately, this monster is a long, long way away - some 26,000 light-years in the distance - so there's no possibility of us ever coming to any danger.

The image was produced by an international team called the Event Horizon Telescope (EHT) collaboration.

It's their second such image after releasing in 2019 a picture of the giant black hole at the heart of another galaxy called Messier 87, or M87. That object was more than a thousand times bigger at 6.5 billion times the mass of our Sun.

"But this new image is special because it's our supermassive black hole," said Prof Heino Falcke, one of the European pioneers behind the EHT project.

"This is in 'our backyard', and if you want to understand black holes and how they work, this is the one that will tell you because we see it in intricate detail," the German-Dutch scientist from Radboud University Nijmegen told BBC News.

What is a black hole?

The picture is a technical tour de force. It has to be.

At a distance of 26,000 light-years from Earth, Sagittarius A*, or Sgr A* for short, is a tiny pinprick on the sky. To discern such a target requires incredible resolution.

The EHT's trick is a technique called very long baseline array interferometry (VLBI).

Essentially, this combines a network of eight widely spaced radio antennas to mimic a telescope the size of our planet.

The mass of a black hole determines the size of its accretion disc, or emission ring. The hole lives in the central brightness depression. Its "surface" is called the event horizon, the boundary inside which even a light-ray is bent back on itself by the curvature in space-time. Brighter regions in the accretion disc are where light gains energy as it moves towards us, and is said to be doppler boosted

This arrangement enables the EHT to cut an angle on the sky that is measured in microarcseconds. EHT team members talk about a sharpness of vision akin to being able to see a bagel on the surface of the Moon.

Even then, atomic clocks, smart algorithms and countless hours of supercomputing are needed to construct an image from several petabytes (1 PB equals one million gigabytes) of gathered data.

The way a black hole bends, or lenses, light means there is nothing to see but a "shadow", but the brilliance of the matter screaming around this darkness and spreading out into a circle, known as an accretion disc, betrays where the object is.

If you compare the new image to the previous one of M87, you may wonder what's different. But there are key distinctions.

"Because Sagittarius A* is a much smaller black hole - it's around a thousand times smaller - its ring structure changes on timescales that are a thousand times faster," explained team member Dr Ziri Younsi from University College London, UK. "It's very dynamic. The 'hotspots' you see in the ring move around from day to day."

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This is very apparent from the simulations the team has produced of what you would see if you could somehow take yourself to the centre of our galaxy and view the scene with eyes sensitive at radio frequencies.

The super-heated, excited gas - or plasma - in the ring is travelling around the black hole at a significant fraction of light-speed (300,000km/s, or about 190,000 miles per second). The brighter regions are likely places where material is moving towards us and where its light emission is being energised, or "doppler boosted", as a consequence.

These rapid changes in the vicinity of Sgr A* are part of the reason why it has taken so much longer to produce an image than for M87. Interpretation of the data has been a tougher challenge.

The telescope observations for both black holes were actually acquired during the same period in early 2017, but M87, at its greater size and distance of 55 million light-years, looks static by comparison.

Scientists have already begun to deploy the measurements in the new image to test the physics we currently use to describe black holes. So far, what they see is entirely consistent with the equations set out by Einstein in his theory of gravity, of general relativity.

We've suspected for several decades that a supermassive black hole lives at the centre of the galaxy. What else could produce gravitational forces that accelerate nearby stars through space at speeds of up 24,000km/s (for comparison our Sun glides around the galaxy at a sedate 230km/s, or 140 miles per second)?

But, interestingly, when the Nobel Prize committee honoured astronomers Reinhard Genzel and Andrea Ghez with its physics award in 2020 for their work on Sgr A*, the citation spoke only of "a supermassive compact object". It was wriggle room in case some other exotic phenomenon turned out to be the explanation.

There can be no doubt now, however.

Come this August, the new super space telescope, James Webb, will turn its eye on Sgr A*. The $10bn observatory won't have the resolution to directly image the black hole and its accretion ring, but it will bring new capability to the study of the environment around the black hole with its incredibly sensitive infrared instruments.

Astronomers will be studying in unprecedented detail the behaviour and the physics of hundreds of stars whipping around the black hole. They'll even be looking to see if there are some star-sized black holes in the region, and for evidence of concentrated clumps of invisible, or dark, matter.

"Every time we get a new facility that can take a sharper image of the Universe, we do our best to train it on the galactic centre, and we inevitably learn something fantastic," said Dr Jessica Lu, the assistant professor from the University of California, Berkeley, US, who will lead the Webb campaign.

The EHT collaboration's results are being published in a special issue of The Astrophysical Journal Letters.

BBC

North Korea: More than a million Covid cases feared

North Korea's leader Kim Jong-un has lambasted health officials and ordered the army to help distribute medicine, as a wave of Covid cases sweeps through the country.

More than a million people have now been sickened by what Pyongyang is calling a "fever", state media said.

Some 50 people have died, but it's unclear how many of those suspected cases tested positive for Covid.

North Korea has only limited testing capacity, so few cases are confirmed.

North Koreans are likely to be especially vulnerable to the virus due to lack of vaccinations and a poor healthcare system. A nationwide lockdown is in place in the reclusive country.

State media said Mr Kim led an emergency politburo meeting at the weekend where he accused officials of bungling the distribution of the national medicine reserves.

He ordered that the "powerful forces" of the army's medical corps step in to "immediately stabilise the supply of medicines in Pyongyang City".

The country announced its first confirmed Covid cases last week - although experts believe the virus has likely been circulating for some time.

Mr Kim has imposed "maximum emergency" virus controls, including lockdowns and gathering restrictions in workplaces.

The international community offered to supply North Korea with millions of AstraZeneca and Chinese-made jabs last year, but Pyongyang claimed it had controlled Covid by sealing its borders early in January 2020.

North Korea shares land borders with South Korea and China, which have both battled outbreaks. China is now struggling to contain an Omicron wave with lockdowns in its biggest cities.

South Korea has offered to send unlimited aid to the North if requested, including vaccine doses, health workers, and medical equipment.

On Saturday Mr Kim called the rapidly spreading Covid-19 outbreak a "great disaster".

"The spread of the malignant epidemic is [the greatest] turmoil to fall on our country since the founding," the official KCNA news agency quoted him as saying.

As well as the direct health impact, fears have been raised for food production in North Korea. It suffered a brutal famine during the 1990s, and today the World Food Programme estimates that 11 million of the country's 25 million people are undernourished.

If agricultural workers are unable to tend the fields, analysts say, the implications are extremely serious.

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Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"

Publié le : 12/05/2022 - 13:41

Sabrina HAESSLER Suivre

L'Italie accueille samedi soir la finale du 66e concours Eurovision de la chanson. Avec une absence remarquée : celle de la Russie, exclue par les organisateurs après l’invasion de l’Ukraine. Malgré une volonté affichée de rester "apolitique", l’événement reflète le conflit qui domine sur le continent.

Comme chaque année, les paris vont bon train. Pour cette édition 2022 de l'Eurovision, dont la finale se tient samedi 14 mai, les bookmakers donnent l'Italie, la Suède mais aussi l'Ukraine parmi les favoris. Pour cette dernière, un statut largement lié au contexte de la guerre avec la Russie, qui est, elle, la grande absente de ce raout paneuropéen.

L'invasion de l'Ukraine a en effet valu à Moscou de nombreuses sanctions internationales, dont des exclusions de compétitions sportives, mais aussi de l'Eurovision. Le 25 février, au lendemain de l'entrée des troupes russes en Ukraine, l'Union européenne de radiotélévision (UER), qui chapeaute le concours, annonçait que la Russie était bannie de la 66e édition, organisée à Turin, en Italie, pays vainqueur l'an dernier.

"Au vu de la crise sans précédent en Ukraine, l'inclusion d'une participation russe lors du concours de cette année porterait atteinte à la réputation de la compétition", avait tranché l'UER dans un communiqué.

S'il arrive régulièrement à des chansons de se voir retoquer parce que jugées trop politiques dans une compétition qui proclame ne pas en faire, il est rare de voir un pays tout bonnement disqualifié pour ses actions.

Il faut remontrer près de trente ans en arrière pour trouver une décision similaire. Au concours de 1993, la Yougoslavie, alors dirigée par Slobodan Milosevic, avait été interdite d'Eurovision à la suite de sanctions de l'ONU liées à la guerre dans les Balkans.

Un consensus sur l'exclusion

La décision concernant la Russie n'a pas fait débat. "La plupart des fans ont pensé que c'était la seule et unique chose à faire", relate Simon Bennett, président d'OGAE International, une association qui regroupe 43 comités nationaux de fans de l'Eurovision. "Personne n'était vraiment content [d'une exclusion], mais ça semblait logique au vu de la situation."

Au sein de l'UER, la pression internationale a aussi mené au consensus, rapporte Dean Vuletic, historien spécialiste de l'Europe de l'Est et de l'Eurovision. "La pression est apparue au sein même de l'UER, avec les pays nordiques qui ont menacé de se retirer si la Russie était autorisée à participer. Et c'est plus important pour l'Eurovision d'avoir la Suède [six fois victorieuse, NDLR] que la Russie", commente-t-il.

Cette exclusion de la Russie est le point d'orgue d'un affrontement entre Kiev et Moscou qui se joue aussi sur le terrain de cet événement télévisé, vu chaque année par près de 200 millions de personnes dans plus de 30 pays. S'il n'avait alors pas été question d'exclusion, l'annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, avait déjà entraîné des passes d'armes entre les deux parties.

En 2016, pour sa première participation après l'annexion, l'Ukraine est représentée par Jamala, une chanteuse d'origine tatare de Crimée, et sa chanson "1944" qui rappelle la déportation de son peuple. Elle remporte la victoire, donnant à l'Ukraine le rôle de pays hôte du concours l'année suivante. Comme pour enfoncer le clou, les organisateurs ukrainiens refusent de laisser la candidate russe, une jeune femme handicapée, entrer dans le pays au motif qu'elle a donné un concert en Crimée depuis l'annexion, ce qui contrevient aux lois ukrainiennes. Moscou refuse de son côté de participer à distance ou de présenter un autre candidat, ce qui exclut de facto la Russie de l’Eurovision en Ukraine en 2017.

Mais les tensions étaient déjà visibles à l'Eurovision bien avant, rappelle Dean Vuletic : "Cela a commencé plus tôt, dès 2004 et la révolution orange. La chanteuse ukrainienne Ruslana [qui a remporté l'Eurovision en 2004, NDLR] faisait partie des visages connus qui soutenaient le mouvement". Et lors du concours organisé à Kiev l'année suivante, le président proeuropéen Viktor Iouchtchenko était sur scène pour remettre le trophée et vanter les valeurs européennes. Ruslana, quant à elle, est par la suite devenue députée et s'est fortement engagée lors de la révolution du Maïdan.

Un événement pour polir son image

Des incursions politiques qui montrent que, malgré tous les efforts de l'UER pour dépolitiser l'événement, certains pays n'hésitent pas à s'en servir à des fins nationalistes. "Les ressorts sont similaires dans le sport et à l'Eurovision", commente Lukas Aubin, spécialiste de la géopolitique du sport et de la Russie. "Ces événements sont une façon pour les nations de magnifier leur identité nationale, de construire un narratif et d'améliorer leur image – la définition même du ‘soft power'."

Dans cette idée, "la Russie instrumentalise l'Eurovision depuis bien plus longtemps", souligne Dean Vuletic. "Elle a investi beaucoup d'argent dans sa participation, produisant des numéros spectaculaires ; elle a organisé en 2009 l'Eurovision le plus cher de l'Histoire, dépassé à ce jour seulement par l'Azerbaïdjan [en 2012]", rappelle l'historien.

Si aujourd'hui le pouvoir russe peut se montrer critique envers l'Eurovision, notamment pour ses positions en faveur des minorités sexuelles, la défiance n'a pas toujours été de mise. "Le concours est très populaire en Russie et dans les pays de l'ex-URSS", souligne Lukas Aubin. "Le pouvoir en Russie est opportuniste, il veut participer à l'Eurovision pour rayonner. Mais à partir du moment où il est critiqué, exclu, il se pose en victime ou le décrie."

La victoire de l'Ukraine avec Jamala en 2016 "a été vue à Moscou comme une insulte", relève Lukas Aubin, mais surtout "l'Eurovision a été perçu comme une arme du soft power occidental", contre laquelle la Russie veut désormais se retourner. Ainsi, l'exclusion de cette année s'inscrit bien dans le narratif russe du conflit en Ukraine, selon lequel l'Occident est hostile à la Russie, poursuit-il.

Le public acquis à l'Ukraine ?

Et l'Ukraine, elle aussi, continue de construire son image dans le conflit à travers sa candidature. Cette année, elle présente un mélange de rap et de musique traditionnelle avec le titre "Stefania", de Kalush Orchestra. "La chanson a été produite avant la guerre, mais avec le contexte, elle a pris une dimension patriotique", indique Dean Vuletic.

Dans ce titre adressée à une mère, le groupe proclame : "Je retrouverai toujours mon chemin vers la maison, même si toutes les routes sont détruites" – difficile de ne pas faire le lien avec les images de destruction venant d'Ukraine. Et Kiev n'a pas manqué d'indiquer que les membres du groupe ont bénéficié d'une autorisation spéciale pour pouvoir se produire à Turin. En effet, il s'agit d'hommes en âge de combattre, qui n'ont en théorie pas le droit de quitter le pays en guerre.

"Le vote du public sera probablement très largement favorable à l'Ukraine, pour montrer son soutien", estime Simon Bennett, le responsable de l'association de fans, qui rappelle que la moitié des points est attribuée par des jurys professionnels, plus difficiles à anticiper. Selon lui, la chanson de Kalush Orchestra a beau faire partie des favorites, "sans le contexte de la guerre, on ne parlerait pas d'une possible victoire de l'Ukraine".

Si le groupe est pressenti pour faire une belle performance samedi soir, "l'Ukraine n'a pas besoin de gagner", avance Dean Vuletic. "L'Ukraine a gagné la bataille le jour où la Russie a été exclue de l'Eurovision, la victoire politique est là."

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Ukraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli

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Eurovision : avec Alvan et Ahez, la France tente sa chance en breton

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Guerre en Ukraine : "Les instances sportives ont pris leurs responsabilités en excluant la Russie"

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

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Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

L'Humanité

La nature essentielle

Chronique

Cynthia Fleury

La nécessité de la connexion à la nature n’est pas une découverte récente, pour autant l’expérience de la pandémie et des confinements lui a donné une nouvelle compréhension et prise de conscience, tant « l’expérience de nature » (Pyle) a précisément manqué à beaucoup, à tel point qu’une dynamique de démétropolisation s’est (quelque peu) enclenchée.

Michel Le Van Quyen, dans Cerveau et nature (Flammarion, 2022), revient sur ces bien et lien essentiels que représente la nature pour notre santé mentale et physique. Aujourd’hui, les revues de littérature scientifique recensent leurs bienfaits, objectivement prouvés. Ce que chacun croit relever d’une aptitude poétique ne l’est nullement, au moins pas strictement : se plonger dans la forêt, faire face à la mer, se laisser flotter sur l’eau, accueillir le sentiment océanique, célébrer les premières lumières du jour, éprouver la beauté des couleurs, cultiver ses neurones, vivre à son rythme, croiser le regard d’un animal, laisser les enfants se salir, écouter le silence des montagnes et contempler les étoiles, tout cela permet de protéger notre cerveau des troubles psychiques, d’en faire chuter considérablement le risque. Le contact avec la nature n’est pas neutre. Il est naturellement orienté pour ressourcer notre humanité dans la mesure où nous partageons ce lien irréductible qui unit tout le vivant.

Prenons l’exemple du « bain de forêt » ou de la promenade, « l’activité parasympathique, c’est-à-dire l’activité nerveuse qui régule la détente, connaît une augmentation de 100 % pendant la marche en forêt, par rapport à la marche en ville. La concentration en cortisol, qui est un marqueur du système sympathique, subit une baisse concomitante de 16 % ». Mais il n’y a pas que la détente qui se voit activée lors des marches dans la nature. La randonnée favorise expressément la créativité. Les travaux du professeur David Strayer ont démontré une augmentation de 50 % du foisonnement créatif après seulement quelques jours de marche. Werner Heisenberg, le pionnier de la mécanique quantique, aimait raconter comment une « première discussion sur le monde des atomes » avait surgi entre lac et forêt. Le Van Quyen propose ici un manuel essentiel pour augmenter notre santé individuelle en respectant la formule holistique de l’OMS, mais également quantité d’informations pour orienter nos politiques publiques afin de fonder une santé publique bien plus humaine parce que mieux liée au vivant, et ce en investissant nos lieux de soins, bien sûr (les hôpitaux, etc.), mais aussi les écoles, les universités, l’aménagement urbain, etc.

Que notre cerveau ait évolué en synchronie avec la nature pendant des millions d’années (Wilson) ou que la nature soit le lieu de la « restauration de l’attention » humaine (Kaplan), il est déterminant de poursuivre cette longue histoire commune.

La chronique de Cynthia Fleury
BBC

Queen attends Platinum Jubilee equestrian extravaganza

By Charley AdamsBBC News

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The Queen has attended the final night of an equestrian extravaganza show to celebrate her Platinum Jubilee.

The 96-year-old was met with a standing ovation as she arrived in the castle arena at the Royal Windsor Horse Show.

Celebrities including Tom Cruise, Helen Mirren and Katherine Jenkins appeared in the open air celebration.

It has been running since Thursday night and is the beginning of celebrations to mark the Queen's 70-year-reign.

The crowd cheered as the smiling Queen arrived and made her way to the royal box, accompanied by the Earl and Countess of Wessex.

She has mobility problems and has had to cancel a number of recent public appearances.

The Queen was spotted on Friday at the horse show, where one of her own horses was announced as a supreme champion.

On Tuesday, she missed the annual reading of the Queen's Speech for the first time since 1963.

The show, called A Gallop Through History, featured more than 500 horses and 1,000 performers.

Billed as a "personal tribute to our monarchy", the production takes the audience through more than five centuries of history.

It features international and national military, equestrian and dance displays.

Tom Cruise announced the performance of the King's Troop Royal Horse Artillery as "one of the most enthralling, thrilling, heart-in-mouth displays".

The Trinidad and Tobago Defence Force's steel drum troupe performed a rhythmic version of Abba's Dancing Queen - which the Queen appeared to enjoy.

She was also seen clapping during a traditional display from the Royal Cavalry Oman, a show of horsemanship that saw horses lying down on command.

The Queen's Platinum Jubilee 2022 - timetable of key events

Thursday 2 June - Queen's birthday parade and Trooping the Colour takes place - as Platinum Jubilee Beacons across in 2,000 towns and cities light up

Friday 3 June - National Service of Thanksgiving is held at St Pauls. Ringing of Great Paul, the restored biggest church bell in the country

Saturday 4 June - The Derby at Epsom Downs Racecourse - and BBC Platinum Party at the Palace

Sunday 5 June - Big Jubilee Lunch and street parties. Platinum Jubilee Pageant, a procession and performance in central London, involving 10,000 people and the Gold State Coach

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Au Tchad, des centaines de manifestants contre la présence française

Publié le : 14/05/2022 - 15:58

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Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, samedi, au Tchad, pour protester contre la présence française sur le territoire et dénoncer le soutien de Paris à l'actuel président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis la mort de son père en février 2021.

"La France, dégage !" Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, samedi 14 mai, à N'Djamena, contre la présence de la France au Tchad, qu'elles accusent de soutenir la junte militaire au pouvoir, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des manifestants ont brûlé au moins deux drapeaux de l'ancienne puissance coloniale et vandalisé plusieurs stations service Total, "symbole" de la France, arrachant des pompes et emportant certains produits exposés, selon la même source.

Cette manifestation, organisée par la plateforme d'opposition de la société civile Wakit Tamma, avait été autorisée par les autorités. Un fort dispositif policier entourait le cortège et était déployé dans la ville.

Le 20 avril 2021, l'armée annonçait que le président tchadien Idriss Déby Itno, à la tête d'un pouvoir très autoritaire depuis 30 ans, avait été tué au front contre une énième rébellion. Le même jour, son fils Mahamat Idriss Déby Itno était proclamé par l'armée "président de transition" à la tête d'une junte composée de quinze généraux. Il promettait des "élections libres et démocratiques" après une transition de 18 mois, au terme d'un Dialogue national inclusif avec les oppositions politique et armées.

Il était aussitôt adoubé par la communauté internationale, France, Union européenne (UE) et Union africaine (UA) en tête, alors que les mêmes sanctionnent des militaires putschistes ailleurs en Afrique, notamment parce que son armée est indispensable dans la guerre contre les jihadistes au Sahel.

>>  Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

Vers une prolongation de la transition

Lors de la marche samedi, plusieurs élèves et collégiens sur des motos ont rejoint les manifestants entonnant en chœur "La France dehors".

"Je manifeste parce que la France veut encore nous imposer le système Deby", a lancé un jeune lycéen bandeau blanc sur la tête. "Si nous continuons à souffrir aujourd'hui depuis l'indépendance, c'est par la faute de la France qui nous empêche d'être réellement indépendants" renchérit Idriss Moussa, un enseignant arabophone.

"Nous nous réjouissons que les Tchadiens prennent de plus en plus conscience de notre lutte et nous rejoignent" a indiqué à l'AFP Me Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tamma. "La France installe des dictateurs sur notre tête. Nous demandons juste que notre peuple soit respecté".

En juin 2021, le chef de l'État tchadien a envisagé une prolongation de la transition et annoncé, le 1er mai, le report du dialogue national, à la demande du Qatar, médiateur d'un "pré-dialogue" qui piétine depuis deux mois à Doha entre la junte et les innombrables groupes rebelles.

La présidence française avait réagi en se disant "attachée" à un dialogue dans les "meilleurs délais possibles", puis en proposant quelques jours plus tard l'aide de la France.

Le 6 avril, la plateforme d'opposition Wakit Tamma avait annoncé la suspension de ses pourparlers avec la junte en dénonçant notamment "une communauté internationale qui s'obstine à soutenir vaille que vaille un régime illégal et illégitime".

Avec AFP

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Tchad : amnistie générale pour les rebelles et opposants afin de faciliter le dialogue national

DÉCRYPTAGE

Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

BBC

SANS TITRE

Frank Gardner

BBC News, Security Correspondent

Despite its rather cosy codename, Nato Exercise Hedgehog ('Siil' in Estonian) is taking place at a time of heightened tensions in the Baltics.

Russia's invasion of Ukraine has convinced governments in the region that they need to seriously beef up their defences if they are to deter President Putin from further military aggression.

Latvia's defence minister told a Baltic security conference yesterday: "Nobody should trust Putin. We've been telling this to our partners for years".

Estonia's president accused Russia of having what he called "a mutated gene of aggression".

So the expected imminent addition of Finland and Sweden to Nato is being celebrated by its members in this region. In practical terms though, the alliance still has some worrying gaps in its defences.

Estonia lacks a credible air defence system, while western forces are heavily outnumbered by the Russian army on its side of the border.

Baltic defence chiefs take little comfort from the mauling the Russians are getting in Ukraine.

Estonia's permanent representative to Nato reminded the conference that despite Russia’s setbacks there, its forces still seized territory the size of the whole of Estonia on just day one.

We have more reaction from Moscow, which has previously said that Nato's expansion would be a mistake.

Russian Deputy Foreign Minister Sergei Ryabkov has said Finland and Sweden choosing to join Nato would have far-reaching consequences, Russian news agencies report.

He also said he saw the global situation changing radically as a result of the move.

Ryabkov said Finland and Sweden should have no illusions that Russia will simply put up with their decision, Interfax reports.

Ukrainian troops defending the northern city of Kharkiv have reached the state border with Russia, the regional governor said on Monday.

Governor Oleh Sinegubov made the claims on the Telegram messaging service.

It is not yet possible to verify the claims and it's not immediately clear how many troops had reached the Russian border and where.

The Ukrainian defence ministry has published a video purportedly showing a number of soldiers from a territorial defence brigade at an unspecified location on the frontier.

"We have arrived, we are here," one of the soldiers says.

Ukraine has been driving Russian forces away from Kharkiv, the second-largest Ukrainian city.

Read more: Russia pushed back from Kharkiv - report from front line

Sweden and Finland joining Nato would increase the security of the Baltic region, Estonian Foreign Minister Eva-Maria Liimets has said.

"When we see that in our neighbourhood also other democratic countries belong to Nato, it would mean that we could have broader joint exercises and also... more defence co-operation," she is quoted as saying by Reuters news agency.

"It would mean that we would have more robust presence of land forces, but also air and maritime defence," she added.

Liimets was in Berlin for a meeting with Nato counterparts.

As we've been reporting, Sweden has confirmed the country will apply for Nato membership in a historic shift that comes as a result of Russia's invasion of Ukraine.

On Monday, Swedish PM Magdalena Andersson is due to go to parliament to secure support for an application, and will also chair a special cabinet meeting on the issue.

The move follows her Social Democratic party dropping its decades-long opposition to joining the alliance.

Andersson said on Sunday military non-alignment had served Sweden well in the past, but was unlikely to do so in the future.

Ukraine is preparing for a new Russian push in the eastern Donbas region, President Volodymyr Zelensky says.

Since failing to take Kyiv at the beginning of the invasion in late February, control of Donbas has become one of Moscow's main objectives.

"We are preparing for new attempts by Russia to attack in Donbas, to somehow intensify its movement in the south of Ukraine," President Zelensky said in his nightly address.

"The occupiers still do not want to admit that they are in a dead-end and their so-called 'special operation' has already gone bankrupt," he added.

He once again called on the West to impose an oil embargo on Russia.

"We are also working to strengthen sanctions on Russia. Partners need to make decisions that limit Russia's ties to the world every week," he said.

"The occupiers must feel the rising cost of war for them, feel it constantly."

Belarus has announced the deployment of special operations forces along the Ukrainian border, the UK Ministry of Defence says in its latest intelligence update.

It has also deployed air defence, artillery and missile units to training ranges in the west of the country, it says.

"The presence of Belarusian forces near the border will likely fix Ukrainian troops, so they cannot deploy in support of operations in the Donbas," but adds, "to date Belarusian forces have not been directly involved in the conflict".

James Waterhouse

Reporting from Kyiv

The UK's Ministry of Defence estimates that Russia has lost about a third of its combat troops. That includes killed soldiers, injured soldiers, as well as damaged equipment.

Nato thinks Ukraine could eventually put itself in a position to fully push the Russians back and win this war. But President Zelensky, when asked about the issue of the besieged southern city of Mariupol, conceded that he didn’t have the military means to push the Russians out and to free that deadlock, as things stand.

A month ago the Pentagon made a similar conclusion, saying the Russians had lost about 25% of its invading forces. I think this has been the case for some time. These are the very reasons Russia has looked to shift things eastwards.

Today the Ukrainians are saying the Russians are trying to launch offensives all along the front line stretching from the east along and across this land corridor to the south. But they are sustaining heavy losses as well as continued morale issues.

There’s heavy fighting around the city of Izyum in the northeast, which the Russians now occupy but the Ukrainians are keen to disrupt things so to not have friendly troops trapped in the Donbas region, where we’re continuing to see heavy fighting.

Russian troops have likely given up on a "large-scale encirclement" of Ukrainian troops from Donetsk to Izyum city, also known as the gateway to the eastern Donbas region, according to military analysts.

Russia is likely to prioritise completely seizing the Luhansk administrative region, says the latest assessment by US-based think tank the Institute for the Study of War (ISW).

Russian forces are likely to focus on capturing the city of Severodonetsk, going forward. It's important because controlling it would enable Russia to drive west and link up with its forces pushing south-east of Izyum.

The ISW also says Russia has likely run out of combat-ready reserve forces, forcing the military command to gather soldiers from different units including private military and proxy militias.

The Ukrainian general staff has reported that around 2,500 reservists are training in Belgorod, Voronezh and Rostov regions. This number is unlikely to supplement Russian units that have reportedly lost 20% staffing in some areas, the ISW notes.

Meanwhile in southern Ukraine, Russian troops are digging in for the long haul, looking to establish permanent control in some areas in Mykolaiv and Kherson.

Russia continues to launch military, air and naval strikes on the Azovstal steelworks complex in the southern city of Mariupol, but defenders in the battered port city have maintained their positions, says the ISW.

Ukrainian servicemen trapped in the Azovstal steelworks in Mariupol have very little food and drinking water left, the Ukrainian news agency Unian reports, citing the wives of the defenders.

They were speaking at a news conference, a video of which is available on YouTube.

"I spoke with my husband yesterday. He said that the bombing continues unabated, and that they almost never go to the surface," says Yuliya, the wife of serviceman Arseniy Fedosyuk.

"And when they do go outside, they try to find water and food.

"They are quite pessimistic. They are preparing for the final battle because they do not believe in a diplomatic solution to this issue.

"Most of the time they stay in the bunker because there is constant bombardment. These are three-tonne bombs, incessant air strikes, naval and ground artillery, as well as tanks. They may stay underground for many as three days in a row," Yuliya said.

According to the soldiers' wives, there is very little water at Azovstal and their husbands have to drink service water previously used for the plant's operation.

"We had a call a few hours ago. I was struck by the news that they [Russians] are dropping phosphorous bombs on Azovstal," says Kateryna, the wife of Azov regiment commander Denys Prokopenko.

The price of wheat on international markets has spiked after Indian banned the export of the cereal staple, the highest it has been in two months.

Wheat prices have soared by around 60% on world markets this year, pushing up the cost of everything from bread to noodles.

India is the world's second-largest producer of wheat but it has not previously been a major exporter as most of its crop is sold on domestic markets.

Government officials also said the ban was not permanent and could be revised.

This comes as Ukraine's wheat exports plunged after the Russian invasion.

And with droughts and floods threatening crops in other major producers, commodity traders were expecting supplies from India to make up for part of the shortfall.

Paul Adams

BBC Diplomatic correspondent

Less than three months into his invasion of Ukraine, Vladimir Putin is about to be rewarded with something he clearly did not plan for.

Finland and Sweden will soon be members of the very alliance he sought to contain.

Public opinion in Sweden and Finland, lukewarm about joining before the war, has been transformed by recent events.

In Sweden, the ruling Social Democrats dropped their long-standing opposition over the weekend.

The prime minister Magdalena Andersson is due to chair a special cabinet meeting today, with parliament also expected to have its say.

A similar process is going on in Finland. Formal applications are likely to follow this week, with the two countries coordinating closely. All thirty members of the alliance must then agree.

Despite reservations expressed by Turkey, the US Secretary of State Anthony Blinken says he’s confident Nato will soon welcome its newest members.

In other Nato news, some of the biggest ever drills in the history of the Baltics by the military alliance are due to begin later today. They're codenamed Hedgehog.

The exercises will take place in Estonia over the next two weeks and involve 15,000 troops from ten countries, including the UK, US and current non-members Finland and Sweden.

Despite being planned well before Russia launched its invasion of Ukraine, the drills are now taking place at a moment of significantly raised tension between Nato and Moscow.

In the context of the Russian invasion, the exercises are highly symbolic for the Baltic states, as they are intended to test their capacity to respond to a similar incursion by enemy forces.

Welcome back to our coverage of the war in Ukraine. Here are the latest updates:

Ukraine

Diplomacy

This is Tessa Wong in Singapore and Andrew Clarance in Delhi, stay with us as we continue to bring you the latest developments.

L'Humanité

Fusillade de Buffalo : l’Amérique n’en a pas fini avec ses néonazis

Actu

Un jeune homme à peine majeur a commis une effroyable tuerie raciale à Buffalo, dans l’État de New York. Au moins dix personnes ont été tuées, essentiellement issues de la communauté afro-américaine. L’homme avait diffusé un « manifeste » faisant référence à la théorie du « grand remplacement ».

Marc de Miramon

Lourdement armé, vêtu d’habits de combat avec une caméra fixée sur son casque de guerre, un jeune homme d’à peine 18 ans s’est rendu samedi dans un supermarché de la ville de Buffalo, dans l’État de New York, avant d’ouvrir le feu et de tuer au moins dix personnes, en blessant trois autres, parmi lesquels onze Afro-Américains. « Nous enquêtons sur cet incident comme étant à la fois un crime motivé par la haine et une affaire d’extrémisme violent à motivation raciale », a déclaré l’agent spécial du FBI à Buffalo Stephen Belongia, alors que la police fédérale états-unienne a ouvert une investigation pour crime raciste.

Colorado. Tuerie de masse aux États-Unis, épisode 687

Celui-ci ne fait guère de doute. Le tueur, qui a diffusé les images en direct sur Internet via la plateforme Twitch, avait soigneusement choisi sa cible, située dans un quartier majoritairement peuplé d’Afro-Américains.

Capturé par les forces de police dépêchées sur place, il avait posté sur les réseaux sociaux des photographies le mettant en scène affublé de signes néonazis, dont le fameux « soleil noir », représentant des croix gammées entrelacées, et présent dans les symboliques du IIIe Reich comme dans la mythologie païenne nordique.

Si de nombreuses organisations d’extrême droite utilisent ce visuel – dont le sulfureux bataillon Azov déployé sur le théâtre de guerre ukrainien –, le tireur de Buffalo a cependant clairement inscrit son acte insensé dans les pas de la communauté suprémaciste états-unienne.

Tueries de masse aux États-Unis. Les condoléances du député Thomas Massie ? Cette photo de famille...

Massacres de masse par imprégnation idéologique

Selon le New York Times, l’homme avait diffusé sur Internet un « manifeste » de 180 pages faisant référence à la théorie du « grand remplacement » de la population blanche, popularisée en France par l’écrivain Renaud Camus, mais dont les racines remontent bien de l’autre côté de l’Atlantique, à travers des figures comme David Duke ou William Pierce.

Le premier, fondateur et grand maître de l’ordre des « chevaliers du Ku Klux Klan de Louisiane », aujourd’hui âgé de 71 ans, s’est notamment fait expulser de plusieurs pays européens (dont l’Italie et la République tchèque) pour avoir tenté d’y implanter des cellules néonazies empruntant symboles et visuels issus de ce même paganisme nordique.

La théorie du « loup solitaire »

Le second, idéologue proche de David Duke depuis les années 1960 – il est décédé en 2002 à l’âge de 68 ans – s’était imposé comme l’un des gourous du terrorisme blanc aux États-Unis, grâce à son best-seller The Turner Diaries, popularisant la théorie du « loup solitaire » censé commettre des massacres de masse par imprégnation idéologique, sans pour autant bénéficier du soutien d’une organisation politique structurée.

Une matrice qui avait inspiré l’attentat commis en 1995 par Timothy McVeigh contre un bâtiment fédéral à Oklahoma City (168 morts), celui perpétré par le suprémaciste norvégien Anders Breivik sur l’île d’Utoya le 22 juillet 2011 (77 morts), ou encore le massacre (51 morts) survenu le 15 mars 2019 dans deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

États-UnisfusilladeExtrême droite
L'Humanité

Sapiens pas fort

Billet

Maurice Ulrich

« Jeunes diplômés, ne répudiez pas la science et le capitalisme. » C’est comme un cri du cœur, une sommation solennelle, dans une tribune du Figaro adressée aux étudiants de l’école d’agronomie AgroParisTech, qui, la semaine passée, ont eu le front, lors de la remise de leurs diplômes d’ingénieurs, de critiquer, entre autres choses, une formation qui mène à « trafiquer en laboratoire des plantes pour des multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et des agriculteurs ». Et, pire encore, de remettre en cause certaines visions de l’innovation et des start-up qui « ne sauveront rien d’autres que le capitalisme ». C’était trop pour l’auteur de la tribune, Olivier Babeau, ancien collaborateur de François Fillon et président d’un machin libéral pompeusement nommé Institut Sapiens. C’est ne pas reconnaître, dit-il, que les progrès humains sont enfantés par « le respect des droits de propriété, la libre entreprise et l’échange ». Au diable la Sécurité sociale, l’éducation nationale, l’hôpital public, les grands organismes de recherche… on a bien compris. La science a bon dos.

agronomieétudiantsle figarole billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

En Ardèche, la chasse aux étudiants étrangers venus d’Ukraine est ouverte

Actu

Forcés par l’invasion Russe d’abandonner leurs cursus universitaires, ces jeunes africains réfugiés en France sont menacés d’expulsion.

Émilien Urbach

Étudiant en cyber-sécurité, inscrit depuis cinq ans à l’Université d’Odessa, il a fui à l’annonce des premiers bombardements russes sur l’Ukraine. Passé par la Pologne, puis par l’Allemagne, il a été orienté, à son arrivée à Paris, vers un Centre d’accueil mis en place par la préfecture d’Ardèche, à Darbres. Mais à partir du vendredi 14 mai, Willy sera considéré en situation irrégulière et expulsable du sol français.

A la discrétion des préfets

Sa différence avec les autres réfugiés venus d’Ukraine : sa peau noire et sa nationalité ivoirienne. « Je ne suis pourtant pas un sans-papiers, rappelle-t-il fermement. Je suis arrivé en Europe légalement. Je disposais, en Ukraine, d’un titre de séjour en bonne et due forme. Je payais mon logement et ma scolarité. Imaginez tout ce que mes parents ont investi pour que je puisse suivre ces études. Et il faudrait que je rentre sans aucun diplôme ? »

L’application en France du dispositif d’urgence déclenché le 4 mars par l’Union européenne pour accueillir ceux qui fuient l’Ukraine, exclut d’emblée « les ressortissants de pays tiers en mesure de regagner leur pays d’origine dans des conditions sûres et durables » . Le ministère de l’intérieur laissant à la discrétion des préfets l’examen individuel « du droit au séjour de ces personnes ».

« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine

Ils étaient une vingtaine, avec Willy, à être reçus par le préfet d’Ardèche début mars. Parmi eux, une dizaine d’étudiants originaires de pays africains. Alors que les ressortissants ukrainiens ont immédiatement bénéficié de la protection temporaire et d’importantes aides sociales, ces derniers n’ont obtenu qu’une autorisation provisoire de séjour (APS) de trente jours.

« Le préfet leur a d’abord dit que s’ils trouvaient un emploi ou une inscription en fac, l’APS serait prolongée, insiste Hervé Giot, président du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) d’Aubenas. Rapidement, certains avaient trouvé des promesses d’embauche en CDI, d’autres avaient reçu l’accord d’Universités, à Grenoble et Marseille notamment, pour leur inscription. Mais au lieu de tenir sa promesse, le préfet leur a remis une Obligation de quitter le territoire (Oqtf) d’ici un mois. »

Ailleurs en Europe, les autorisations provisoires de séjour s’étalent sur six mois et sont renouvelables. Une situation largement plus confortable pour se reconstruire et entamer des démarches.

Le mercredi 27 avril, lorsque le militant associatif arrive aux Mésanges, le centre de la Fédération des œuvres laïques (Fol), où la préfecture héberge les exilés d’Ukraine, plus aucun des jeunes Africains ne répond à l’appel. « La plupart sont allés tenter leur chance dans d’autres pays », indique Claire Lamine, conseillère municipale DVG de Darbres. Ailleurs en Europe, les autorisations provisoires de séjour s’étalent sur six mois et sont renouvelables. Une situation largement plus confortable pour se reconstruire et entamer des démarches.

L’angoisse de se retrouver facilement expulsables

« La plupart de mes amis sont partis en Belgique ou en Espagne, confie Willy. Moi je suis retourné à Paris. En Ardèche, on est très bien logé et nourri, mais c’est très enclavé. Ici, je suis entouré de personnes qui peuvent plus facilement m’orienter dans mes démarches. »

L’angoisse de se retrouver coincés et facilement expulsables a sans doute aussi joué dans le choix de ce départ soudain. « Ils ont eu peur d’être pris dans une nasse coupée du monde, considère Hervé Giot. Ils sont allés voir si l’herbe était plus verte ailleurs. »

Mamadou et un autre étudiant guinéen, comme lui, ont, pour leur part, rejoint Nancy, où ils sont accueillis par l’association Pottal fii bhantal France. « On n’a droit à rien, explique le jeune homme. On nous empêche de travailler alors que des employeurs dans des secteurs sous tension nous proposent des contrats. On nous empêche de nous inscrire à la fac alors que des universités sont prêtes à nous accueillir. En Guinée, mon avenir est bouché. La situation politique est très instable et ma famille a payé des milliers d’euros pour que je parte étudier en Europe. Je ne peux pas rentrer. »

« On est des êtres humains comme eux et on a vécu la guerre aussi »

Pour tous ces jeunes, la guerre en Ukraine pourrait bien mettre fin à tous leurs projets d’avenir. On aurait pu imaginer que la solidarité prônée par les États européens, surtout en terme militaire, puisse s’étendre à des formes de collaborations entre les milieux universitaires pour l’accueil de ces jeunes cerveaux dans lesquels l’Ukraine avait bien voulu croire. Les écoles françaises ont, par exemple, immédiatement été ouvertes aux enfants ukrainiens dès leur arrivée.

« Je trouve absolument injuste ce traitement inéquitable et le fait qu’on ne permette pas à ces étudiants de reprendre des études équivalentes dans notre pays alors qu’ils sont victimes de la même situation de guerre que les Ukrainiens », s’insurge Claire Lamine. « On est des êtres humains comme eux et on a vécu la guerre aussi », abonde Hani, un autre de ces étudiants, algérien pour sa part, ayant fui l’Ardèche pour essayer de poursuivre dorénavant ses études en Allemagne.

Mettre en place des recours devant le Tribunal administratif

Au lieu d’être accueillis et protégés, depuis leur départ d’Ukraine, ils auront d’abord été parqués dans le froid à la frontière polonaise, dépouillés de leurs affaires sur leur parcours d’exil. Arrivés en France, ils sont maintenant la cible du préfet. « Pas étonnant qu’ils décident de fuir, continue Hervé Giot. Aujourd’hui, ils sont lâchés dans la nature sans accès à leurs droits fondamentaux. Les autorités leur disent de demander l’asile. Mais c’est une supercherie. Ils ne sont pas partis de chez eux en quête d’un refuge mais pour faire des études et rentrer chez eux. L’asile ne leur sera jamais accordé. »

Les associations ardéchoises tentent maintenant de reprendre contact avec chacun d’entre eux. Démarches particulièrement compliquées, puisque bon nombre sont partis dans d’autres pays européens.

L’objectif des militants solidaires est de mettre en place des recours devant le Tribunal administratif. La loi prévoit qu’ils puissent le faire dans les deux mois suivant la notification de leur Oqtf. Elles s’en trouveraient immédiatement suspendues. Et le responsable du Mrap d’ajouter : « La seule solution est qu’un juge conteste la décision du préfet et autorise ces jeunes exilés à poursuivre leurs études en France. »

Réfugiés ukrainiensaccueil des migrants
L'Humanité

Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques

Emission

Qui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

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VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?

Reportage

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.

De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.

"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"

Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.

Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.

Serrant la déclaration de Louis Delgrès

La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.

"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".

Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?

Une légende aux Antilles

Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.

Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage

"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

"Une rebelle et une citoyenne"

"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.

Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".

L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
L'Humanité

Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris

À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse. 

Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain. 

Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange. 

En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite. 

L'Humanité

Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Un jour avec

La syndicaliste CGT, figure de la lutte victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles à Paris, est candidate de la Nupes aux législatives dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.

Sohir Belabbas

Une femme de chambre députée ? La candidature enthousiasme. Samedi 8 mai, à la convention de la Nupes, le public l’acclame debout durant son discours enflammé. Au lendemain de son investiture, Rachel Kéké n’en revient pas de l’engouement suscité : « C’était, comme disent les jeunes, un truc de ouf ! »

Sur le trajet qui mène à Stains, à l’assemblée générale d’un collectif de militants des quartiers populaires, la candidate à la députation fait défiler les vidéos virales de son intervention sur son téléphone. On la revoit parée de son bazin violet, «la tenue africaine de fête que je portais le jour de la signature de la fin du conflit», précise-t-elle.

« La sous-traitance, c’est la maltraitance »

Ce conflit, c’est celui qui a opposé les femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles au puissant groupe Accor et son sous-traitant de nettoyage, STN. En juillet 2019, elle se lance avec trente-trois employées, soutenues par la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques), dans une lutte pour revendiquer des conditions de travail et de rémunération dignes.

A revivre en vidéo. Femmes de chambre de l’Ibis Batignolles : la fête après la victoire

Sur les piquets de grève, une formule est née : « La sous-traitance, c’est la maltraitance. » Celles qui se désignent comme « les guerrières des Batignolles » dénoncent les cadences infernales, les mutations, les heures supplémentaires non payées, les agressions sexuelles, dont un viol qui aurait été commis par un ancien directeur de l’hôtel.

Au terme d’une lutte de vingt-deux mois, dont huit mois de grève, elles arrachent entre 250 et 500 euros d’augmentation de salaire, une prime de panier et la fin du travail à la chambre pour un paiement à l’heure. « 99 % de nos revendications », comme aime à le répéter la gouvernante. « La lutte, ça paye ! » La victoire les dépasse : « Des journalistes sont venus du Japon pour nous interviewer ! »

Ibis Batignolles : victoire des femmes de chambre après 22 mois de mobilisation

Depuis, Rachel Kéké a rejoint la France insoumise car elle estime que « leurs équipes étaient là jusqu’à la victoire ». Ce dimanche-là, la candidate est invitée à rencontrer le collectif autonome On s’en mêle, qui avait appelé à voter Union populaire au premier tour de l’élection présidentielle. Dans la salle de spectacle municipale, les retrouvailles sont chaleureuses avec Ahmed Berrahal, camarade de la CGT-RATP.

Ssa verve et son sens de l’anaphore

Très vite après la présentation du programme, la militante de 47 ans prend le micro devant les quelque 200 participants : « C’est nous, les personnes des quartiers populaires, les femmes issues de l’immigration, c’est nous qui faisons ces métiers essentiels. » Avec sa verve et son sens de l’anaphore, la syndicaliste emporte la salle dans la même ferveur que la veille.

 Il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

Rachel Kéké

Arrivée à Paris à l’âge de 26 ans, la jeune Ivoirienne a multiplié les galères pour régulariser sa situation, trouver un logement et un travail stable. La mère de cinq enfants connaît les difficultés rencontrées par « les papas et les mamans sous-traités » qui enchaînent les boulots sur des horaires décalés, avec de grosses amplitudes, pour des salaires de misère. « Cette situation ne nous donne pas les moyens d’éduquer nos enfants dans nos quartiers. Donc, il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! »

Mais la bataille n’est pas gagnée d’avance. En 2017, au premier tour des législatives, le bloc libéral (LaREM, LR, DVD) raflait plus de 60 % des voix sur la circonscription qui compte les communes de Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Thiais et Rungis. L’abstention atteignait 52 %. Jean-Jacques Bridey (LaREM, ex-PS) l’avait emporté face au républicain Vincent Jeanbrun. Le très droitier maire de L’Haÿ-les-Roses rempile.

Pour remplacer le député sortant, qui traîne des casseroles liées à des frais de bouche exorbitants et une affaire de détournement de fonds publics, la Macronie a choisi de parachuter la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Mais le paysage politique a évolué depuis 2017 : excepté à Rungis, Mélenchon est arrivé partout en tête du premier tour de l’élection présidentielle dans une circonscription globalement à droite. Il réalise une surprenante percée, comprise entre 8 et 11 points, par rapport à 2017.

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! » lance avec évidence l’habitante de Chevilly-Larue qui veut mener une campagne joyeuse. Son premier projet de loi ? « Revaloriser tous les métiers essentiels. J’ai combattu Accor, je saurai tenir tête au ministre du Travail, si besoin », assure-t-elle sur le chemin du retour. Elle repart avec le soutien du collectif et de ses collègues. Fière, légitime et déterminée, Rachel Kéké est en route pour prolonger le combat.

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Législatives. La gauche fait peur, et c’est bon signe

Premier plan

Les macronistes, l’extrême droite et jusqu’aux dissidents du PS dénoncent la nouvelle union de manière caricaturale. La preuve que la dynamique électorale se situe bien à gauche, et que ses adversaires sont fébriles.

Florent LE DU

L’accord à gauche ? C’est, au choix : « Des anciens laïcards et des nouveaux islamistes, des nageuses en burkini et des zadistes en poncho », pour Éric Zemmour. La « banqueroute » assurée, pour Christophe Castaner. « Une véritable pétaudière, une sorte de salmigondis idéologique », pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Une « union d’extrême gauche et antirépublicaine » à laquelle il faut faire « barrage », pour Jordan Bardella.

Certains signes ne trompent pas. Quand la gauche essuie une pluie d’attaques agressives et farfelues, c’est qu’elle peut conquérir le pouvoir. Depuis que le PCF, EELV et le PS se sont alliés à la France insoumise autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le festival des « paniques morales » et d’arguments caricaturaux bat son plein. « Attendez-vous à ce que ce soit compliqué. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur », prévenait Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai.

Même l’hebdomadaire de droite le Point titre ainsi son dernier numéro : « Mélenchon, l’autre Le Pen », dans l’espoir de renverser le barrage républicain contre la gauche.

En vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ? La chronique hebdo de notre service politique

De la droite à son extrême droite en passant par les dissidents « socialistes », tous ont adopté la stratégie de la diabolisation de la gauche. Avec comme objectif final de maintenir leur position au pouvoir, comme principaux opposants ou comme tenants de partis historiques. Réunissant ses candidats, le 10 mai, Emmanuel Macron les a prévenus que la bataille, cette fois, se jouerait ainsi contre l’ « extrême gauche », qui serait « unie sur une seule chose, la décroissance ».

Pour lui, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix, la justice fiscale (qui finance en partie les précédentes mesures) ne constitueraient même pas des avancées sociales, au motif qu’ «  il n’y a pas de projet de progrès social qui se fait sur le déficit : ce serait sur le dos de nos enfants » !

La prétendue infaisabilité ou le coût du projet de la Nupes sont mis en avant à longueur de plateaux pour alerter sur «  la folie du programme de Jean-Luc Mélenchon », comme le qualifie le patron des députés LaREM, Christophe Castaner (lui-même ancien membre du PS) .

La lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse »

C’est pourtant d’abord une question de choix politiques et économiques, que la droite, macronienne ou non, tente ainsi de restreindre. «Quand toute la gauche était de gauche, ces mesures étaient classiques, pas extrémistes, rappelle Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences-Po Bordeaux. Le programme de la Nupes s’insère dans une tradition économique différente et veut remettre en scène un choix de politique économique, ce que le PS avait fini par abandonner. Emmanuel Macron considère que l’économie de marché délimite le champ de la raison. » Donc, que toute proposition de plus grande redistribution ou de lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse » ou « ne pourrait pas être tenue », comme l’a souligné la députée LaREM Aurore Bergé .

De telles attaques rappellent la campagne présidentielle de 2017, mais pas celle d’avril dernier. « Les macronistes n’avaient pas d’inquiétude concernant Mélenchon à la présidentielle, observe l’historien Damon Mayaffre, spécialiste de l’analyse du discours politique. Pas d’inquiétude, donc pas de nécessité d’agiter le chiffon rouge comme c’est le cas maintenant. » Mais, en se déchaînant sur la Nupes, ses adversaires valident le constat que la dynamique de campagne se trouve désormais à gauche, ce qui commence à faire stresser la Macronie . Car, la traditionnelle démobilisation des électeurs entre la présidentielle et les législatives (- 25 points en 2017) pourrait être moindre chez les électeurs de la Nupes galvanisés par le rassemblement, ce qui réduit aussi le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour dans plusieurs circonscriptions. Or, en 2017, dans 231 d’entre elles, des candidats LaREM l’avaient emporté au second tour face à un concurrent LR, RN ou divers droite. Ce pourrait être une autre paire de manches face à un candidat de gauche, notamment si un « Tout sauf Macron » s’applique .

La droite macronienne, qui a tout fait pendant cinq ans pour désigner Marine Le Pen comme son adversaire, grince donc des dents. « C’est beaucoup plus simple d’en appeler à la République face à l’extrême droite, que de parler inégalités sociales, redistribution et de leur bilan en la matière », estime Vincent Tiberj. « Aujourd’hui, Emmanuel Macron doit réviser sa stratégie. Envoyer quelques signaux, sinon à la gauche, du moins aux réfractaires du PS, mais aussi, en même temps, se livrer à une diabolisation de la gauche », abonde le sociologue Éric Fassin. La présentation du « paquet » de mesures en faveur du pouvoir d’achat, prévue « à l’été », pourrait ainsi être avancée à l’avant-premier tour des législatives.

Dans le même temps, ses candidats, comme Manuel Valls ou Aurore Bergé, considèrent que la Nupes est « antirépublicaine ». Le chef de l’État l’a même qualifiée de « communautariste ». « C’est dans la continuité du premier mandat de Macron, avec des ministres qui parlaient d’islamo-gauchisme, de wokisme, analyse Damon Mayaffre. La difficulté des macronistes à répondre à la gauche sur le fonds économique et social les encourage à agiter ces paniques morales, à montrer que ces adversaires sont tous ou presque antirépublicains. C’est stratégique mais aussi idéologique. Il y a une vraie rupture et une peur sociale des dominants autour des mesures de la Nupes. »

Dans cette entreprise de caricature éhontée d’une « gauche bolchevique mangeuse d’enfants », certains grands médias nationaux et intellectuels osent tout. Le Figaro redoute « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Pour Alain Finkielkraut, « Jean-Luc Mélenchon mise sur le grand remplacement pour accéder au pouvoir », tandis que Valeurs actuelles titre sur « La menace islamo-gauchiste ».

anathèmes et attaques grotesques pour ne pas débattre du fond des propositions

Car, l’extrême droite n’est pas en reste. S’il a renoncé à viser Matignon, considérant que « la logique des institutions » veut que le président ait la majorité, le Rassemblement national compte bien rester l’opposant principal d’Emmanuel Macron. Et en matière d’insultes caricaturales, il sait faire. Son président Jordan Bardella voit dans la Nupes une «  ZAD de toutes les idéologies les plus dangereuses pour notre pays, les communautaristes et les islamo-gauchistes », quand Marine Le Pen évoque « l’opposition qui va défendre le burkini à la piscine, veut ouvrir les prisons, régulariser les clandestins, désarmer la police ». Là encore, un moyen de ne pas débattre sur le fond. Car, la dynamique de la gauche crée une autre alternative que celle de l’extrême droite au macronisme, notamment sur le pouvoir d’achat. Le programme social de la gauche, désormais discuté, dévoile par ricochet l’imposture de Marine Le Pen.

En quelques jours, la gauche aura donc considérablement perturbé ses adversaires. Avant même la signature de l’accord, des socialistes s’indignaient déjà de ce rassemblement. Dans le sillage de François Hollande, les éléphants socialistes ont dénoncé à travers cet accord une « reddition ». « Le PS a perdu son âme, il s’est soldé pour pas cher », a ainsi déclaré Julien Dray, qui tance un pacte « électoraliste ». « C’est risible, répond l’eurodéputée FI Manon Aubry. Cet accord se base sur des idées et plus de 300 propositions, issues de discussions très poussées », qui devraient être annoncées ce week-end.

Le programme, justement, semble un peu trop à gauche pour des gens qui revendiquent l’étiquette sans en épouser les idées. L’ex-dirigeant du PS Jean-Christophe Cambadélis porte sur ce projet une analyse tout en mesure dans l’Opinion : « On se retrouverait dans la situation de la Corée du Nord. » Dans le camp « écolo », des critiques fusent aussi de la part de personnalités ayant renoncé aux préceptes de la gauche depuis longtemps, comme Daniel Cohn-Bendit ou – plus surprenant – José Bové. Ces deux-là ont cosigné une tribune dans le Monde critiquant la signature de l’accord par EELV qui aurait ainsi « sacrifié l’essentiel : le principe démocratique et l’universalité ». « Cela nous raconte surtout la clarification dans ces partis, avec des détracteurs de l’accord qui se situent en fait du côté de l’économie de marché », estime Vincent Tiberj.

Du centre, de droite ou d’extrême droite, les détracteurs de la Nupes vont devoir se positionner sur le fond, sur les propositions de la gauche. D’autant que sa dynamique pourrait permettre d’imposer un agenda politique et des thèmes longtemps mis au second plan face à l’insécurité et l’immigration.

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Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire

Actu

La Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours, celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Les dates clés

Cyprien Caddeo

C’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.

Édouard Herriot après la rencontre du Cartel des gauches, le 7 juin 1924. © Bridgeman Images

1924 : le fragile Cartel des gauches

En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.

Léon Blum, Maurice Thorez et Roger Salengro, le 15 juillet 1936. © Bridgeman Images

1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail

Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie.  Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »

En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.

Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.

Après la signature du programme commun en 1972. © AFP

1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun

À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).

De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.

Premier Conseil des ministres du gouvernement de la gauche plurielle, le 5 juin 1997. © Gérard fouet/AFP

1997 : de la gauche à la majorité plurielle

21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.

2022 : l’heure de la Nupes

La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.

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L'Humanité

La Nupes suscite l’espoir en Europe

Actu

Parlement européen Les eurodéputés de gauche considèrent que le programme de rupture de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est utile à toutes les forces progressistes de l’UE.

Jean-Jacques Régibier

Strasboug (Bas-Rhin), correspondance.

« Un gouvernement de gauche en France, cela servira tout le monde, y compris la Grèce », estime l’eurodéputé grec Stélios Kouloglou (la Gauche), qui ne désespère pas que se reproduise le scénario de 1981, quand la victoire de la gauche aux législatives du mois d’octobre en Grèce avait succédé à son arrivée au pouvoir en France en mai. L’élu fait partie des nombreux députés européens qui se sont passionnés pour les négociations entre partis de gauche de l’Hexagone ayant abouti la semaine dernière à la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. « Ce qui est surprenant, c’est que cet intérêt va bien au-delà du seul groupe de la Gauche. Cela va des socialistes espagnols aux Verts néerlandais, qui tous attendent beaucoup et qui sont assez impressionnés », témoigne l’eurodéputée française Leïla Chaibi (la Gauche), reprenant les mots d’une députée socialiste néerlandaise pour qui ce qui se passe « va avoir des répercussions sur toute l’Europe ».

Si la France suscite autant de curiosité, c’est que la configuration à gauche y est plutôt originale par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent. « Le Parti socialiste y a été tellement affaibli qu’il est un peu obligé de s’ouvrir à cette unité, mais ce n’est pas le cas en Europe, où la situation est différente  », rappelle la députée européenne suédoise Malin Björk (la Gauche), pensant notamment à son propre pays, dirigé par les sociaux-démocrates, ou à des pays aussi importants que l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. « Nous sommes dans un contexte où il est très important d’avoir en France un mouvement de gauche fort face à la destruction des alternatives démocratiques. Ce n’est pas seulement l’alliance pour les législatives qui est intéressante, c’est aussi le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle », explique la députée européenne Marisa Matias (la Gauche), arrivée elle-même troisième à la présidentielle de 2016 au Portugal sous les couleurs du Bloc de gauche. Et c’est bien cette politique de rupture qu’incarne le programme de la Nupes, qui tranche, en effet, dans le paysage politique européen, caractérisé par ailleurs par une remontée des droites extrêmes.

« L’exemple de l’Espagne nous montre l’importance du centre de gravité » de l’alliance, estime Leïla Chaibi, qui constate que dans ce pays, « il était social-démocrate, ce qui fait que Pedro Sanchez penche plus vers le centre que vers la gauche ». L’eurodéputée fait allusion au gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos en 2019 qui, en raison de l’abandon de certaines mesures sociales ou des critiques contre l’Union européenne, a finalement valu à Podemos ses revers électoraux de 2020. Leïla Chaibi note qu’au contraire, ce qui a prévalu au cours des négociations en France a été d’aboutir à une coalition qui se fasse sur une « ligne de rupture » qui soit en mesure de proposer une alternative, et « non pas sur le plus petit dénominateur commun » que serait « une ligne sociale-démocrate pas très radicale ». « Pour convaincre les socialistes de se tourner vers la gauche, c’est la gauche qui doit être renforcée », estime également Stélios Kouloglou, qui constate que c’est rarement le cas au sein du Parlement européen, où « les socialistes regardent plutôt à droite qu’à gauche ». En Grèce, la victoire de Syriza aux législatives de janvier 2015 avait aussi levé l’espoir, mais s’était heurtée au mur de la pression européenne. L’eurodéputé grec pense cependant que la situation politique en Europe est moins défavorable à un gouvernement de gauche aujourd’hui en France qu’elle ne l’était pour son pays au moment de l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras. « Je ne voudrais pas donner de leçons, mais notre expérience nous dit qu’il faut d’abord un programme précis et se préparer à l’appliquer, tout en sachant qu’il faut s’attendre à des réactions très fortes de la part de l’oligarchie et des médias », détaille le député grec.

l’UE elle-même déroge à ses propres règles

C’est également ce que pense Malin Björk et c’est ce qui, selon elle, rend l’accord passé entre les partis de gauche en France intéressant pour toute l’Europe. « Cela montre concrètement que la gauche au sens large peut se réunir non pas seulement autour d’une table pour discuter, mais pour s’engager dans une démarche politique concrète avec l’objectif de prendre le pouvoir. À un moment donné, les partis voient que les enjeux sont très grands et que si l’on ne s’unit pas maintenant, on n’est pas à la hauteur des attentes des électeurs », estime l’euro­députée suédoise. Cette opinion est partagée par les députés de gauche au Parlement européen. Marisa Matias juge même qu’ « avec l’accord sur un programme commun, le plus important est déjà fait » pour la gauche française.

Qu’en est-il dans ces conditions de la possibilité de « désobéir » aux règles de l’UE si elles allaient à l’encontre de ce que la Nupes considère comme les intérêts du peuple français ? En premier lieu, répondent les députés, l’UE elle-même déroge à ses propres règles quand elle l’estime nécessaire. C’est ce qui vient de se passer avec l’abandon pour répondre à la crise du Covid de la règle selon laquelle le déficit public d’un État ne doit pas excéder 3 % du PIB. En second lieu, cette possibilité de désobéissance n’a rien à voir avec un éventuel retrait de la France de l’UE, contrairement à ce qu’essaient de faire croire la droite, les macronistes ou l’extrême droite. Il s’agit bien au contraire de montrer que les règles actuelles doivent être changées. « Puisque même les institutions européennes ont été obligées de suspendre le pacte de stabilité, ça veut dire que les règles ne fonctionnent pas, ni dans les moments de crise ni dans les moments normaux. C’est une raison très valable pour dire qu’il faut en changer », analyse la députée portugaise Marisa Matias. « Ce n’est pas un étendard, c’est un outil pour un programme qui change la vie des gens, qui redonne de la dignité, du pouvoir d’achat et un emploi pour tous et qui fait la transition écologique, et pour tout ça, à un certain moment, il y aura à désobéir aux traités européens », complète Leïla Chaibi.

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Ce qui est nouveau

Éditorial

Maurice Ulrich

On ne saurait abuser de la formule historique, quand bien même la musique de Lully donnait à la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron pour son deuxième mandat un petit air de sacre. « Qui t’a fait roi ? » avait rétorqué en son temps un certain Aldebert de Périgord à Hugues Capet, lui rappelant ainsi comment il avait accédé au trône. Mais on avait le sentiment, tout de même, malgré ou à cause de la présence de 450 invités, parmi lesquels les deux précédents présidents de la République, qu’il manquait du monde et qu’était occultée un peu trop vite la réalité politique de cette réélection et de son second tour. En clair, le vote de toutes celles et ceux, quelques millions, qui n’ont mis qu’à contrecœur, voire avec au creux du ventre une sorte de rage d’y être contraint, un bulletin Macron dans l’urne.

« Le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir », a cru pouvoir affirmer le président dès ses premiers mots. Avec la retraite à 65 ans ? Et, pour lui, « un peuple nouveau a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Plus blanc que blanc et passé à la machine, mais déterminé. « Nous allons continuer à nous attaquer aux inégalités à la racine », a-t-il assuré. Continuer ? C’est pour le moins osé, quand les actes fondateurs du quinquennat avaient été la suppression de l’impôt sur la fortune et la baisse des APL.

La légitimité du président n’est pas en cause. Mais les chiffres sont là. Les 30 % gagnés au second tour ne viennent pas du ciel ou d’un tour de passe-passe, mais de la gauche, celle des grandes villes et celle, il faut le dire fort et haut, des cités populaires, des banlieues. Aubervilliers, par exemple, en Seine-Saint-Denis. À quelques voix près, 60 % au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon et 16 % pour Emmanuel Macron qui recueille 76 % au second tour. 16 plus 60, 76 !

Aubervilliers, avec, samedi, le premier meeting de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, pour la première fois depuis des décennies les formations de gauche et écologistes ensemble. Pour gagner. C’est ça qui est nouveau.

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Législatives. Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes

Altermondialiste, avocate, boulanger, soignant… et bientôt députés ? La Nouvelle Union populaire met en avant la diversité de ses candidats et des luttes qu’ils incarnent. Portraits de quatre d’entre eux.

L’avocate nordiste qui veut un droit pour les générations futures

Sarah Kerrich-Bernard Avocate et secrétaire de la fédération PS du Nord

La théorie des gauches irréconciliables édictée par Manuel Valls, elle n’y a jamais cru. « De là où je viens, dans les Hauts-de-France, c’est impossible d’y apporter du crédit : c’est l’union qui a nous permis d’envoyer à nouveau des élus à la région », assure Sarah Kerrich-Bernard, maintenant candidate socialiste dans une circonscription du Nord. Alors, samedi, sur l’estrade de la convention de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, cette avocate en droit public s’est sentie « galvanisée », car « enfin on a parlé des sujets qui intéressent les gens ». La socialiste de 29 ans a notamment parlé d’écologie et de son souhait de voir naître un « droit des générations futures ». « Nous allons passer des États solitaires aux États solidaires. Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces », a-t-elle annoncé, enthousiasmée par le rassemblement.

 Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces. 

Elle s’est revue en 2010 lorsque, à 17 ans, elle pousse la porte de la fédération PS du Nord pour y adhérer avec « l’envie de participer à un combat plus grand » que soi. Le parti à la rose est alors « celui qui pouvait fédérer » la gauche. Aujourd’hui, à cause des trahisons du quinquennat Hollande, il s’est « désagrégé », au point qu’avec le score d’Anne Hidalgo (1,7 %), Sarah Kerrich-Bernard était au bord de la rupture avec le PS : « Soit le parti faisait le choix de l’union, soit il faisait le mauvais choix et je ne voyais pas comment continuer. » Le conseil national, dont elle est membre après avoir soutenu deux fois l’actuel numéro 1, Olivier Faure, choisit la première option. Et elle décide de relever le drapeau socialiste dans une région qui ne compte plus aucun député socialiste depuis 2017. Après avoir été responsable départementale des Jeunes socialistes puis conseillère régionale, Sarah Kerrich-Bernard est désormais à la tête de la deuxième plus grosse fédération socialiste du pays. D’origine marocaine, cette fille d’enseignants compte maintenant s’asseoir sur les bancs de l’hémicycle du Palais-Bourbon. 

Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire

Le boulanger solidaire qui ne voulait pas faire de politique

Stéphane Ravacley Artisan

Une grève de la faim comme entrée en politique. En janvier 2021, Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon depuis 1985, voit soudain la presse débarquer dans son fournil pour relayer son combat en faveur de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoré. Mineur isolé, celui-ci venait de recevoir, à ses 18 ans, une obligation de quitter le territoire français, et doit sa régularisation à la lutte acharnée de son patron. Ce dernier, qui n’avait « jamais voulu faire de la politique », va alors fonder avec d’autres entreprises dans la même situation l’association Patrons solidaires pour « battre le fer ensemble contre les préfectures » et porter, avec le sénateur PS Jérôme Durain, une proposition de loi. Elle se fracassera sur la « grande déconnexion entre les élus et la réalité du terrain », que le boulanger, candidat dans la 2e circonscription du Doubs, veut « révolutionner » en posant son tablier sur les bancs du Palais-Bourbon.

À l’Assemblée nationale, c’est son parcours, son ancrage sur le terrain et son « humanisme » qui guideraient sa députation. Le boulanger de 53 ans veut poursuivre son combat pour les mineurs isolés, étrangers comme français, en proposant de « les accompagner jusqu’à 25 ans et non 18 ans pour les protéger et les insérer doucement dans le monde du travail ». Il serait aussi un des premiers députés artisans et veut porter « la voix des petites entreprises des villages et petites villes », qu’il veut « redynamiser en réimplantant l’artisanat ». Originaire d’une famille de paysans de Bonnevent-Velloreille, commune de moins de 400 habitants en Haute-Saône, il promet aussi de défendre le monde de l’agriculture, avec le but de le « sortir de sa dépendance vis-à-vis de la grande distribution ».

Investi par EELV, Stéphane Ravacley ne prendra pas pour autant sa carte au parti afin de « garder (sa) liberté de ton et de conscience ». Pour faire de la politique autrement et « pour les gens », il se forme depuis quelques mois à l’Académie des futurs leaders pour apprendre à « construire un argumentaire et savoir rester soi-même dans ses prises de parole, pour ne surtout pas singer le monde politique ». F. L. D.

Un médecin communiste à élire de toute urgence

Loïc  Pen Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise)

Cette fois, il y va pour gagner. Déjà candidat du PCF en 2007 et 2012 dans la 7e circonscription de l’Oise, Loïc Pen se présentait pour faire vivre les idées communistes. En 2022, il a de réelles chances de les porter à la tribune de l’Assemblée nationale . « C’est la première fois qu’on a une gauche rassemblée et crédible pour gagner », assure le médecin de 54 ans. Ce malgré un score important de l’extrême droite dans cette circonscription à la présidentielle, dont il combat l’imposture sociale avec les diverses forces militantes de gauche, qui n’ont pas attendu la Nupes pour s’unir.

Dans cette bataille, il peut compter sur des convictions certaines et intactes depuis près de quarante ans. En 1984, avant ses 16 ans, le tournant de la rigueur du PS et le mouvement pour la libération de Mandela le poussent à adhérer au PCF. Ses idéaux et ses combats se renforceront au fil de son parcours professionnel. Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise), il vit de près « l’austérité qui pèse sur les services publics, aujourd’hui dans un état de déliquescence proche de l’effondrement en ce qui concerne l’hôpital public ».

Lui qui espère, avec la gauche rassemblée, « faire élire des gens qui connaissent les problématiques réelles de différents secteurs » souhaite continuer à exercer à l’hôpital, même dans un temps réduit, s’il devient parlementaire. «  Je ne veux pas perdre cet ancrage et le vécu quotidien, qui est très nourrissant », explique celui qui a aussi été chroniqueur vidéo pour l’Humanité, pendant la crise sanitaire. Comme urgentiste et syndicaliste CGT, Loïc Pen a ainsi développé des idées et des solutions concrètes pour stopper cette spirale mortifère pour les services publics de la santé : « Réinvestir massivement dans l’hôpital, arrêter d’emprunter à des taux pas possible aux banques privées, balayer la tarification à l’activité, repenser la gouvernance pas seulement à l’hôpital mais dans toute la santé… » Actuellement responsable du service de l’unité pénitentiaire rattaché à l’hôpital de Beauvais, Loïc Pen souligne aussi « les liens extrêmement étroits entre la médecine et le social », qui guideraient ses prises de parole et de position à l’Assemblée.

La militante altermondialiste qui a toujours été d’attaque contre le néolibéralisme

Aurélie Trouvé Agronome et ancienne porte-parole d’Attac

Qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve, elle ne fait jamais défaut à la lutte. Dans la rue, elle a toujours été là, souvent en tête de cortège ou micro à la main. Pendant quinze ans, Aurélie Trouvé a été l’un des visages de l’altermondialisme, tantôt porte-parole d’un contre-G7, tantôt candidate, « pour le symbole », à la tête du Fonds monétaire international (FMI) face à Christine Lagarde. Mais, début décembre, celle qui est alors porte-parole de l’ONG Attac décide de tourner la page pour entrer en politique. Son objectif ? « La conquête des institutions ». Comment ? En rejoignant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. « Psychologiquement, ça a été dur mais je suis convaincue d’avoir fait le bon choix : je suis restée dans la même famille », raconte-t-elle, la gorge serrée.

La candidate se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ».

Aujourd’hui, Aurélie Trouvé, habitante de Seine-Saint-Denis depuis une quinzaine d’années, est candidate dans la très populaire 9e circonscription du département, où la sortante FI Sabine Rubin ne brigue pas un nouveau mandat. Ici, Jean-Luc Mélenchon a tutoyé les 50 % au premier tour de la présidentielle. « C’est là que l’on vit puissance 10 les dégâts sociaux et environnementaux de Macron. Je ne voulais pas aller ailleurs », explique cette agronome de 42 ans.

Dans son dernier livre, le Bloc arc-en-ciel, elle rêvait d’unir « le rouge du syndicalisme et du communisme, le vert de l’écologie, le violet du féminisme, le jaune des insurrections populaires et le spectre multicolore des luttes antiracistes et LGBTQ+ ». Ces dernières semaines, Aurélie Trouvé a été l’une des chevilles ouvrières de l’accord entre les gauches pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, dont elle préside le parlement de campagne. Inspirée par la première campagne d’Evo Morales en Bolivie, où elle a fait un stage en 2002, elle se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ». Pour changer la vie des Français, cette coureuse de demi-fond à haut niveau voudrait porter une mesure à l’Assemblée nationale : les cantines bio, locales et 100 % gratuites pour tout le monde.

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Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire

Actu

La nouvelle alliance baptisée Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté les axes de son programme et plusieurs de ses candidats à Aubervilliers ce samedi. Dans une ambiance joyeuse et déterminée, elle a affirmé son objectif : conquérir le pouvoir lors des législatives de juin.

Benjamin KönigAurélien Soucheyre

Une foule compacte et heureuse, des sourires, un air de retrouvailles et un esprit résolument conquérant : il flottait comme un parfum de rendez-vous historique aux Dock Pullman, à Aubervilliers, pour le lancement de la campagne de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. Le public, fervent, entonne à plein poumons « On va gagner ! » - le leitmotiv de l’après-midi -, lorsque Marine Tondelier, l’opposante historique du Rassemblement national à Hénin-Beaumont et candidate (EELV) de la Nupes, prend la parole avec l’eurodéputée FI Manon Aubry, co-animatrice de la « première convention » de ce rassemblement historique de la gauche.

Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Le V de la victoire

« Dans la salle il y a des insoumis, des communistes, des socialistes, des écologistes, tous ensemble ! » lance l’insoumis Manuel Bompard lorsqu’il débute son discours. La cheville ouvrière des négociations de l’accord ne cache pas son contentement devant cette convergence « malgré nos différences, nos histoires respectives, face à l’urgence, pour construire un avenir en commun. » Et de rappeler que « 32 % des votes ont suffi à Emmanuel Macron pour s’assurer une majorité absolue en 2017. 32 % ? Chiche ! » sourit-il, désignant l’objectif d’une « vague d’espoir qui se lève ». Une vague symbolisée par le logo, dévoilé par Marine Tondelier : le V « qui en grec se dit « Nu », rappelle l’écologiste. « Non pas que nous n’ayons plus rien à cacher entre nous », plaisante-t-elle, mais pour « le Nu de la Nupes et le V de la victoire ».

Législatives. Fabien Roussel : « Nous devons répondre à un espoir immense »

Lorsqu’Olivier Faure s’avance vers le pupitre, très applaudi et visiblement ému, le premier secrétaire du PS saisit la portée du moment. Il vient parler de la clarification qui s’est opérée chez les socialistes et revient sur la loi El Khomri de 2016. « Il est où le progrès lorsque l’on prive les salariés de droits qu’ils ont conquis durement ? » dénonce-t-il. Avec humour, il parle des avertissements qu’on lui a lancés : « On m’a dit que vous étiez des sauvages… » ironise-t-il.  « Mais qui sont les vrais sauvages dans ce pays ? Ce sont celles et ceux qui font tout pour que ceux qui exploitent la planète et les gens restent en place. » Celui qui a eu le courage d’arrimer à nouveau le PS à une gauche de transformation résume l’espoir nouveau que lève la Nupes : « Pour une fois, ne votez pas contre, mais votez pour ce que vous croyez ! »

«Nos adversaires sentent que nous pouvons gagner»

Cette joie de voir l’union réalisée est au cœur des discours de nombreux dirigeants : « Nous revoilà ! » sourit Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, qui insiste : « Si cette union suscite autant de critiques, c’est que nos adversaires sentent que nous pouvons gagner ». « Les communistes sont heureux d’être là ! » lance lui aussi Fabien Roussel. Une satisfaction de voir enfin ce rassemblement qui traverse aussi les militants présents. Sofia regarde les visages des dirigeants qui se succèdent à la tribune, unis, et lâche : « C’est tellement beau ! Si on m’avait dit ça il y a deux semaines… Tant de gens qui ont tant en commun et arrêtent de se diviser pour enfin gagner. Je suis émue ! » Même son de cloche pour Damien, qui ne cache pas sa joie : « Je suis hyper content. À l’intérieur de moi ça chauffe ! Je me bats pour le rassemblement à gauche et j’attends ça depuis tellement longtemps… C’est historique et c’est jouissif ! On peut gagner, chasser Macron et changer la vie », s’enthousiasme-t-il.

Législatives. La gauche ne peut plus se diviser pour laisser Macron mieux régner

De ce rassemblement, le secrétaire national du PCF en parle comme un « événement important pour des réformes de progrès à portée de main ». Le SMIC à 1400 euros net « avec des cotisations pour financer la Sécu », le revenu étudiant dès septembre et « la retraite à 60 ans, enfin, ainsi que le rétablissement des CHSCT et l’entrée des salariés dans les CE et les CA », liste-t-il. Un programme ambitieux qui nécessite aussi une mobilisation populaire, rappelle Aurélie Trouvé, l’ex-porte parole d’Attac et candidate FI en Seine-Saint-Denis : « Nous avons besoin des mouvements sociaux. »

La présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, cible d’abord celles et ceux qui se sont livrés à des attaques outrancières, voire infamantes, contre l’accord à gauche : François Bayrou, Eric Woerth et Jordan Bardella, ou bien… Le Figaro, dont un éditorial dépeint la Nupes comme un « soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Puis elle évoque ce qui anime positivement la gauche : « Oui, nous sommes de fervents partisans de l’implication populaire, partout et tout le temps, dans la République ! » Et alors qu’Adrien Quatennens - qui s’insurge notamment « contre la retraite à 65 ans, injuste, cruelle et inefficace » - parle de l’union comme d’un « signal puissant dans tout le pays », Fabien Roussel met l’accent sur la possibilité de « refonder une République sociale, démocratique et laïque, et que la France parle de paix ».

Urgences sociales, démocratiques, écologiques

La convention est aussi l’occasion de la présentation de plusieurs candidats, venus de toute la France, issus de tous les métiers et partis politiques, militants syndicaux ou associatifs. À l’instar de Rachel Kéké, candidate insoumise dans le Val-de-Marne, qui a mené la lutte de 22 mois des femmes de chambre d’Ibis : « Sans nous, il n’y a pas de France ! » harangue-t-elle, devant un public qui lui réserve une ovation. Puis Jérôme Guedj, socialiste candidat dans l’Essonne, n’oublie pas de remercier et faire applaudir tous les candidats qui se désistent pour permettre le rassemblement opéré. Au total, une vingtaine de candidats qui parlent chacun de leur expérience selon trois thèmes centraux : les urgences sociales, démocratiques et écologiques – cette question irriguant l’ensemble des interventions. L’école est également au centre des préoccupations, notamment avec Bruno Nottin, candidat PCF face au ministre Jean-Michel Blanquer, appelle à refonder le service national de l’éducation plutôt qu’à le détruire pour mieux le marchandiser. Il fait huer le ministre de l’Éducation nationale et ajoute : « Notre force, c’est l’union, elle décuple notre pouvoir. »

La Macronie au bord de la crise de nerfs

Les orateurs n’oublient pas, outre le chef de l’État, de décocher quelques flèches à l’opposant préféré de ce dernier : l’extrême droite. « Face à elle, nous répondons : respect, dignité, égalité », martèle Fabien Roussel, qui rend hommage, comme d’autres, à Marine Tondelier, qui subit au quotidien la violence du clan Le Pen à Hénin-Beaumont. Au pupitre, Jean-Luc Mélenchon manie l’ironie : « Le FN, c’est un vote qui ne sert absolument à rien : quand ils sont élus députés, ils ne viennent pas. » C’est le dirigeant insoumis qui clôture la convention, avec un discours placé sous le signe de l’Histoire : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », a-t-il débuté, citant Paul Eluard. Puis il rend hommage aux « plus de 1500 candidats qui se sont retirés pour une cause plus grande que (leur) personne ». Mais également à tous les candidats de gauche à la présidentielle : « Personne dans notre famille n’a été en dessous de la tâche qui lui avait été confiée », mesure-t-il, avant de réaffirmer qu’i l « faut jeter la rancune à la rivière », car la Nupes est une « nouvelle façon de faire l’histoire ».

Une nouvelle page

Précisément, c’est ce moment historique sur lequel s’est attardé le discours de celui que l’accord à gauche a désigné comme premier ministre en cas de victoire : « La Nupes, c’est la gauche qui s’unit, mais c’est une nouvelle page. Il va falloir, travailler, créer, expliquer (…) Et ça se fera pas la discussion et la fraternité », poursuit-il, ajoutant que « notre problème n’est pas la compétition, mais l’émulation » avec un objectif à portée de main : remporter les législatives, et gouverner le pays. Comme à son habitude, il ponctue son propos de traits d’humour : « On s’est bien fait à LaREM, alors pourquoi pas à la Nupes ? » Jean-Luc Mélenchon rappelle surtout le sens profond du combat de la gauche, face à un « capitalisme de notre époque incapable de se corriger car il profite des turpitudes qu’il provoque ». Sans oublier la guerre, dédiant « au peuple ukrainien notre ferveur d’aujourd’hui ». Et de finir par une citation de Victor Hugo : « Tenir bon, tenir tête, voilà l’exemple dont les peuples ont besoin. » Après avoir entonné une Marseillaise à pleins poumons, le public se retrouve devant l’entrée, puis repart gonflé à bloc. Pour beaucoup vers l’arrêt de métro voisin. Son nom : Front populaire.

VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.

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Législatives. Le conseil national du PS valide l’accord à gauche

Actu

Les près de 300 membres du conseil national du Parti socialiste ont confirmé par 167 voix contre 101 et 24 abstentions un accord historique à gauche. Insoumis, écologistes, communistes et socialistes partiront unis dans la bataille des législatives. Le PS, profondément divisé, renoue un peu plus avec la gauche et tourne le dos aux années Hollande.

Aurélien Soucheyre

C’est avec 62 % des voix, après trois heures de débat, que l’accord programmatique et électoral défendu par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a été validé par le conseil national de la formation. Le parti rejoint donc, c’est désormais certain, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux côtés de la FI, d’EELV et du PCF. Tous partiront groupés aux législatives des 12 et 19 juin dans le but de conquérir l’Assemblée nationale.

La gauche renoue avec ses fondamentaux

Rien n’était gagné d’avance tant cet accord divise le PS, arrivé à un carrefour de son histoire. D’un côté, les défenseurs du bilan de François Hollande et d’une ligne social-libérale, hostiles à une union impulsée par la France insoumise. De l’autre, la direction actuelle du PS, qui regarde davantage à gauche, et tire des résultats à l’élection présidentielle (21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon contre 1,75 % pour la candidate socialiste Anne Hidalgo) l’enseignement que les électeurs de gauche veulent son rassemblement.

« C’est la première fois que la gauche se retrouve depuis très longtemps. Nous ne sommes pas irréconciliables, nous sommes même en train de démontrer que nous sommes conciliables », a déclaré Olivier Faure après le vote. « Ce soir, c’est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons. Avec Macron ou avec Jean-Luc Mélenchon, les écologistes et les communistes ? Nous disons que nous sommes dans un espace politique qui est celui de la gauche et que nous n’en bougerons pas », a-t-il conclu.

« Nous gardons notre boussole de gauche »

De nombreux ténors du PS avaient auparavant attaqué ou fait savoir leur rejet de cet accord. Dont François Hollande, deux de ses anciens premiers ministres (Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve qui a claqué la porte du parti), mais aussi l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, et les actuels présidents de région Loïg Chesnais-Girard (Bretagne) et Carole Delga (Occitanie). En cause : l’accord programmatique passé avec la Nupes et la répartition des circonscriptions, dont 70 sont prévus pour le PS. Mais quatre circonscriptions de députés PS sortants n’ont pas été réservées aux socialistes. Celle où Lamia El Aaraje était élue à Paris notamment. Une motion a été votée pour que le PS retourne négocier avec la FI concernant cette circonscription.

Le sénateur PS Rachid Témal a lui appelé à présenter des candidatures dissidentes contre celles de la Nupes. « Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon et ses partisans acceptent l’insoumission, soyez candidats si vous le souhaitez, c’est ça aussi l’insoumission », a-t-il lancé aux socialistes hostiles à l’accord. Olivier Faure a prévenu qu’un tel acte serait « toujours un choix risqué », avec de possibles exclusions du PS à la clé.

Le premier secrétaire a également balayé les accusations de « radicalité » portées à son encontre. « Mitterrand, c’était ça la radicalité, et pourtant nous l’avons fait. À force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité. » Il entend désormais participer à « réveiller l’espoir », et appelle à battre la Macronie aux législatives pour envoyer la gauche au pouvoir. Ainsi s’est achevé l’un des conseils nationaux les plus importants de l’histoire du PS depuis au moins quarante ans.

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Il y va de la musique et du son

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Deux revues explorent le fait théâtral dans ses nouvelles modalités. Cela tient du caractère interdisciplinaire du spectacle vivant et des nouvelles technologies à sa portée. Théâtre/Public (n° 243, avril-juin 2022), sous le titre « Musique ! », se penche sur certaines pratiques musicales en vigueur en publiant études, témoignages et réflexions d’artistes sur les mutations en cours, jumelées aux enjeux dramaturgiques, voire politiques, des œuvres ainsi créées (1). Cela n’avait-il pas commencé, dans les années 1970, avec le « théâtre musical » impulsé au Festival d’Avignon, sous l’égide de France Culture, par le musicologue Guy Erismann ? L’élément musical se mettait à organiser et justifier le théâtral, compositeurs et metteurs en scène œuvrant de concert en ce sens. Orden, musique de Girolamo Arrigo, sur une mise en scène de Jorge Lavelli, fut la première réalisation de cette forme, suivie d’autres attelages semblables. Et puis il y eut, notamment, Mauricio Kagel, Heiner Goebbels, Christoph Marthaler…

Au cœur du dossier, on peut ainsi découvrir les raisons d’expérimenter de Séverine Chavrier, David Lescot, Samuel Achache, Lucie Dumas, Jeanne Candel, Maëlle Dequiedt, Alice Tabard, Silvia Costa, Pascaline Herveet, Philippe Quesne, etc. On lira de surcroît en ouverture, avec passion, l’entretien avec l’homme de théâtre haïtien Guy Régis Jr, ainsi que l’analyse, par Cécile Vaissié, du fier travail de dissidence intérieure du théâtre KnAM en Russie.

Alternatives théâtrales, de son côté, s’intéresse aux pratiques contemporaines des « scènes sonores » (2). Sa livraison d’avril (n° 146), envisage en détail le rôle accru de tous les métiers du « paysage sonore » (on les nomme réalisateurs, concepteurs sonores, musiciens, compositeurs, designers), artistes artisans, souvent dans l’ombre, auxquels revient l’honneur du « tournant acoustique » en cours sur les scènes d’aujourd’hui. Sont largement cités à comparaître des acteurs, des ingénieurs du son, des metteurs en scène, des concepteurs de logiciels, des performeurs. Cela va du pionnier Pierre Schaeffer au podcast. On apprend beaucoup. Claudel disait : « L’œil écoute. » Désormais, l’oreille voit.

gisabo3@gis-routage.frwww.alternativestheatrales.beLa chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtrepresse écrite
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Élire une majorité de députés pour répondre à l’urgence sociale

Chronique

Patrick Le Hyaric

Entre le mois de mars 2019 et le mois de mars dernier, le prix de l’huile de tournesol est passé de 1,83 € à 2,29 € le litre. Celui de la farine de 0,90 € à 2,29 € le kg. Celui du filet de bœuf de 39,30 € à 43,07 € le kilo, celui des tomates de 2,97 € à 4,09 € le kilo. On pourrait ajouter encore d’autres exemples, comme l’augmentation des prix des carburants pour se chauffer ou se déplacer, notamment pour se rendre au travail. La bouteille de gaz est passée de 34,35 € à 37,30 €. On ne remplit plus sa cuve de fioul de 1 000 litres à moins de 1 560 € alors que la même quantité coûtait 950 € il y a trois ans.

Le litre de super est passé de 1,47 € à 1,96 € tandis que le gasoil affiche en moyenne plus de 2 € contre 1,46 € en 2019. La même tendance s’observe pour le gasoil non routier qu’utilisent les paysans et les pêcheurs.

La vie devient chaque semaine plus dure pour les familles populaires alors que la rémunération du travail, les pensions de retraite et les prestations sociales stagnent. Les prix des matières premières indispensables à la production industrielle, comme le coton, la pâte à papier, le caoutchouc, l’acier, le cuivre, l’aluminium, l’énergie montent en flèche jusqu’à parfois 80 % d’augmentation, renchérissant tous les coûts de production.

Et nous parlons ici du moins mauvais scénarios, celui dans lequel il n’y a pas de pénurie conduisant à ralentir les chaînes de production ou à fermer des usines. D’ailleurs, curieusement, on n’entend plus le disque rayé des économistes de droite se pavanant sur les plateaux de télévision pour expliquer doctement que le fameux « coût du travail » serait la cause fondamentale de notre baisse de compétitivité.

Jamais ils ne soulèvent la question des prix des matières premières importées, des coûts du transport et de l’énergie comme facteurs de dégradation de la compétitivité. S’ils le faisaient, ils seraient contraints de reconnaître les douloureux méfaits de la mondialisation capitaliste financiarisée.

L’abandon de pans entiers de nos productions industrielle et agricole se paie aujourd’hui avec plus de 100 milliards de déficits commerciaux, des pénuries et les augmentations de prix pour les familles populaires.

La relance industrielle et agricole ne peuvent plus être des sujets de beaux discours gouvernementaux mais des priorités. Les familles populaires souffrent, mais les profits des groupes pétroliers montent aussi vite que le prix des carburants et ceux des géants mondiaux des transports battent tous les records.

Ceux de la seule grande multinationale française de fret CMA-CGM dépassent maintenant ceux de Total.

Une part importante des hausses actuelles des prix des carburants n’est pas liée à des difficultés d’approvisionnement mais le résultat de spéculations et d’un jeu géopolitique dangereux dans le cadre de l’insupportable guerre déclenchée par le maître du Kremlin contre le peuple ukrainien. La part des prix du pétrole dans le prix final des carburants est deux fois moins importante que les taxes étatiques.

Il en est de même pour les prix des matières premières alimentaires, particulièrement des pâtes et du pain. Il n’y a pas de manque de blé en Europe. Simplement, le prix du blé est fixé chaque jour à la bourse de Chicago par quatre à cinq firmes transnationales et les marchés financiers qui spéculent sur des anticipations de production liées à la guerre et aux modifications climatiques. La part du blé à 400 € la tonne, ne représente que 8 centimes d’euros dans une baguette de pain.

Il serait donc intéressant de disposer de la décomposition des différents coûts dans la fabrication alimentaire alors que ni le paysan, ni le boulanger ne s’y retrouvent. Cela pourrait être un intéressant sujet d’investigation d’une commission d’enquête parlementaire.

Une nouvelle majorité et un nouveau gouvernement de gauche populaire et écologiste devraient dès juillet prendre des initiatives internationales en lien avec les citoyens, les peuples et d’autres gouvernements pour faire cesser ces spéculations.

Ils devraient aussi, d’urgence, améliorer substantiellement la vie quotidienne de millions de personnes en passant le Smic à 1 800 € brut, en faisant rattraper le point d’indice des agents des fonctions publiques, en augmentant les prestations sociales qui devraient être indexées sur l’inflation, comme les devraient l’être les retraites sur les salaires. Les pensions de retraite ne devraient être inférieures au smic.

Ces décisions pourraient être prises dès le mois de juillet, ainsi qu’un premier blocage des prix des produits alimentaires indispensables et de l’énergie. De même une initiative spécifique, en lien avec les autorités européennes, devrait être décidée pour les 9 millions de personnes qui aujourd’hui ne peuvent manger que grâce à l’action solidaire d’associations tel le Secours populaire français.

Une telle majorité d’union populaire et le gouvernement qui en serait issu devraient préparer rapidement une conférence sociale préparatoire à une loi d’urgence pour le pouvoir d’achat et le travail stable avec la fin des contrats précaires, la création d’emplois stables, un immense effort de formations dans le cadre d’un grand plan de transformation sociale, démocratique et écologique.

À ceci devrait s’ajouter des initiatives nouvelles, en lien aussi avec les institutions européennes dont la banque centrale européenne, afin d’éviter une remontée des taux d’intérêts des prêts bancaires qui renchérirait le prix des crédits, la dette des ménages, celles des entreprises et des collectivités et de L’État.

Le débat pour transformer la construction européenne est bien sur la table, puisque le président de la République vient de proposer de retenir la proposition du Parlement européen de renégocier les traités. Pourquoi alors chercher querelle à la coalition de la nouvelle union populaire ?

Les chantiers de transformation immédiate sont immenses. Ils peuvent vite améliorer la vie quotidienne. Le rassemblement de la nouvelle union populaire écologique et sociale est l’atout à la disposition de chacune et de chacun pour soi et sa famille. Il met ces changements tant attendus à portée de vote, dès le premier tour, dimanche 12 juin.

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L'Humanité

Apprendre à gérer l’eau face au réchauffement climatique

Chronique

Le beau temps de ce mois de mai aggrave le déficit hydrique constaté depuis le début de l’année. Les réserves des nappes souterraines sont en baisse sensible dans de nombreuses régions de France. Mais le temps beau et chaud incite à augmenter la consommation d’eau, qu’il s’agisse de l’irrigation des cultures ou de l’envie d’avoir une piscine individuelle devant la maison.

Gérard Le Puill

Ces derniers jours, les journaux télévisés ont beaucoup communiqué sur les risques de sécheresse sévère en France d’ici l’été en raison d’un déficit pluviométrique de 35 % par rapport à la moyenne de ces dernières années. Nous avons vu des céréaliers montrant des épis de blé risquant d’être moins garnis en grains que les années précédentes. Ailleurs, des éleveurs expliquaient qu’ils sont amenés à porter du foin dans les prés pour nourrir les vaches, en raison d’une repousse insuffisante de l’herbe en cette première quinzaine de mai.

Dans une quinzaine de départements, les préfets ont déjà publié des arrêtés pour restreindre l’accès à l’eau pour l’irrigation des cultures et pour les usages domestiques afin de préserver la ressource. L’an dernier, de nombreux arrêts préfectoraux avaient été pris en ce sens, mais ce fut surtout au cœur de l’été. Cette année, ils seront plus nombreux et arriveront beaucoup plus tôt. Cette situation est liée au réchauffement climatique et tout indique que les pénuries d’eau seront de plus en plus fréquentes dans les prochaines décennies.

Quand le beau temps fait vendre des piscines

Après avoir pointé ce risque, il convient de s’intéresser au communiqué que vient de publier la Fédération des Professionnels de la Piscine (FPP). Elle nous indique, qu’en 2021, « La France a dépassé la barre des 3 millions de piscines. L’envie déjà présente chez de nombreux propriétaires de maisons individuelles de profiter d’une piscine à domicile a été accentuée par toutes les restrictions liées à la crise Covid. Pour mener à bien tous ces nouveaux projets, les particuliers peuvent compter sur le professionnalisme, l’agilité et la créativité des entreprises du secteur. Avec le printemps qui pointe le bout de son nez et les beaux jours qui arrivent, les piscines vont bientôt sortir de leur hivernage. Afin que toute la famille puisse en profiter dès le retour du soleil, il n’y a pas de temps à perdre », lit-on dans le communiqué de la FPP.

On s’abstiendra ici de porter un jugement sur les ménages qui ont investi ou qui veulent investir dans une piscine. On peut comprendre que la tentation soit forte pour disposer d’une structure qui permette de se protéger partiellement de la canicule estivale, laquelle devient parfois éprouvante. Mais creuser puis bétonner une piscine revient à émettre une grande quantité de CO2, puis à accroître annuellement sa consommation d’eau. Du coup, continuer de construire des piscines individuelles, puis les alimenter en eau, ne contribue pas à freiner le réchauffement climatique.

Mais cet essor de la piscine est une conséquence de la politique de l’offre, tout comme les livraisons à domicile de toutes sortes de colis commandés sur internet. On risque aussi de découvrir des conséquences du même genre avec la course de vitesse engagée par les marques automobiles dans la conversion à la voiture électrique. Car, outre les délocalisations d’usines dans les pays à bas coûts de main-d’œuvre, on assistera à une surconsommation de métaux rares dont les stocks seront bientôt épuisés.

Redécouvrir la citerne pour stocker l’eau de pluie

Mais évoquons les quelque 18 millions de maisons individuelles que compte la France. Rares sont celles qui disposent d’une citerne pour récupérer l’eau de pluie, alors qu’elle peut servir pour irriguer le potager ou pour arroser la pelouse, voire les deux. Dans presque toutes les villes, des véhicules communaux nettoient régulièrement les rues au jet d’eau. C’est presque toujours de l’eau de ville potable alors qu’il serait possible de récupérer une partie de l’eau de pluie qui tombe sur les bâtiments publics.

Notons enfin que la région Île-de-France ne fut guère concernée ces dernières années par les restrictions d’eau alors qu’elle compte 12 millions d’habitants sur un territoire relativement restreint. Elle doit cette sécurité des approvisionnements aux grands barrages de retenue qui ont été construits sur plusieurs affluents de la Seine voilà plus d’un demi-siècle. Les plus connus sont le Der Chantecoq et le lac d’Orient en Champagne, ainsi que le lac de Pannecière sur le cours de l’Yonne dans le Morvan. Le double intérêt de ces lacs est de limiter les crues de la Seine en Île-de-France quand il pleut beaucoup et de soutenir son débit à la belle saison à hauteur de 60 % et plus. C’est surtout cette eau, pompée dans la Seine, qui alimente les usines de traitement franciliennes, lesquelles nous fournissent une eau potable et buvable d’un bout à l’autre de l’année.

La France peut gérer son eau sans gêner les pays voisins

La géographie de notre pays fait partir beaucoup de ruisseaux, de rivières et de fleuves des zones de moyenne montagne pour couler en direction de la mer. La France peut donc gérer l’eau qu’elle reçoit du ciel sans en priver les pays voisins. Encore faut-il, en ce début du XXIe siècle, accepter l’idée d’en stocker suffisamment quand elle tombe abondamment. Cela peut présenter quelques inconvénients mais les avantages sont beaucoup plus nombreux. « Entre deux maux, il faut choisir le moindre », nous rappelle un vieux dicton. Il sera plus vrai que jamais en ce XXIe siècle déjà très impacté par le réchauffement climatique et on devrait inciter les habitants de maisons individuelles à se doter d’une citerne. A contrario, vouloir mettre la nature sous cloche n’est pas la meilleure manière de préparer l’avenir des générations futures.

Réchauffement climatiquegestion de l'eau
L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : Zelensky réprimande Macron, nouvelle aide militaire de l'UE à Kiev, adhésion de la Finlande à l'Otan. L'actualité du 13 mai

  • Au 79e jour de guerre en Ukraine, les dirigeants européens ont annoncé fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev, qui viennent s’ajouter aux 6 milliards de dollars (l’équivalent du budget annuel de la défense ukrainien) annoncés cette semaine par Washington. En parallèle, le G7 est réuni pour trouver les moyens de soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire".
  • Les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays, avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes. A Kiev en revanche, d'où se sont retirées les troupes russes fin mars, près des deux tiers des habitants sont revenus.
  • Les probables demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.
  • Retrouvez ici notre direct du 16 mai.
L'Humanité

Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Actu

L’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.

Lilian Caillat

« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.

Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.

LIVE Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.

Pénuries et risques de famine aigus

Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.

L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de «  grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens

Nos recommandations culturelles

Cinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.

Pierre Barbancey

Présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.

Pas de politique

La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.

Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »

Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »

C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.

Le visage de ces hommes

Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.

cinémaloup bureauGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue

Premier plan

Après soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».

Vadim Kamenka

Sur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.

Un défilé qui a réuni 11 000 soldats

Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».

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En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.

Des sacrifices à venir

Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.

Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.

Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.

La France veut éviter toute escalade

À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.

Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.

Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.

Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »

Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.

Guerre en UkraineRussieUkraineÉtats-Unis
L'Humanité

Plus que jamais gagner la paix

Éditorial

Stéphane Sahuc

« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…

D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.

Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités

Actu

Lors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.

Gaël De Santis

L’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».

C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.

Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».

« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.

Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.

La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».

Union européenneEmmanuel Macrontraités européensGuerre en Ukraine
L'Humanité

Russie : les sanctions européennes enrichissent les firmes pétrolières.

Actu

Nous avons eu droit la semaine dernière à de nombreux commentaires sur la volonté de la Commission européenne de réduire les importations des 27 pays membres de l’Union en gaz et en pétrole provenant de Russie. Mais cette stratégie alimente la spéculation sur les prix des énergies et enrichit les firmes pétrolières au détriment du pouvoir d’achat des ménages.

Gérard Le Puill

En présentant le 4 mai son sixième paquet de sanctions contre la Russie devant le Parlement européen, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a notamment déclaré : « nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles des produits raffinés d’ici la fin de l’année. Ce ne sera pas facile, mais nous devons le faire ». Il reste à voir quelles en seront les conséquences pour la population des pays membres de l’Union européenne. Surtout que les pays membres du G7 ont annoncé une décision similaire ce week-end, l’étendant ainsi au Royaume Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon.

Dans Le Monde daté du 6 mai, Virginie Malingre, correspondante de ce journal à Bruxelles, citait un diplomate selon lequel « le délai que propose la Commission est déjà un problème car il menace le marché intérieur » des pays membres de l’Union. Selon ce diplomate, « la Hongrie et la Slovaquie vont acheter du pétrole pas cher quand les autres pays européens devront payer plus cher », le pétrole provenant des pays de l’OPEP.

Le 6 mai, le quotidien « Les Échos » informait ses lecteurs qu’au mois de juin, « l’OPEP se limitera à une hausse de production de quelques 432.000 barils par jour », ce qui est très peu. Dans cet article, Sharon Wajsbtot écrivait que « le statu quo annoncé par l’OPEP devrait continuer de faire grimper les cours. À la suite de la réunion, le prix du baril de brent a quasiment atteint les 115 euros (…) Selon les données compilées par Bloomberg, l’alliance n’a pas mis sur le marché les volumes annoncés le mois dernier. L’Angola et le Nigeria en particulier échouent régulièrement à augmenter leurs volumes ». Cités en fin d’article, les analystes de Rystad Energy affirmaient que « les cours actuels ne tiennent pas encore compte de l’impact de l‘embargo européen sur le pétrole russe. Des prix élevés sont à attendre cet été si la proposition de la Commission est adoptée ».

Faire payer les pauvres pour enrichir BP et TotalEnergies…

Pour parler clairement, les millions de personnes qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail paieront la note. Il en ira de même pour toutes celles qui utiliseront leur véhicule pour partir en vacances cet été. La hausse du prix du pétrole pénalisera aussi les entreprises de transport routier, les exploitations agricoles dans la mise en place des cultures et dans la récolte des moissons.

Mais on connaît déjà les gagnants de la décision prise en Europe la semaine dernière. Dans « Les Échos » du 4 mai on apprenait que le premier trimestre de 2022 a été bénéfique pour le géant pétrolier BP. Durant les trois premiers mois écoulés « porté par la flambée des cours du pétrole et du gaz, il a engrangé des bénéfices courants jamais vu depuis 2008. Hors éléments exceptionnels, son bénéfice courant atteint 6,25  milliards de dollars. C‘est plus du double des bénéfices engrangés l’an dernier sur la même période. Pour BP, ces performances sont liées à la flambée des cours des hydrocarbures, à la très bonne santé de la division trading de pétrole et de gaz, ainsi qu’à la hausse de ses marges de raffinage. Profitant de la même tendance, le français TotalEnergies a publié en fin de semaine dernière un bénéfice hors éléments exceptionnels de 9 milliards de dollars au premier trimestre, trois fois plus qu’il y a un an », lisait-on encore dans cet article.

Cette cherté des carburants d’origine fossile est aussi de nature à faire croître la production d’éthanol à partir de la canne à sucre, de la betterave, mais aussi du blé et du maïs. Il en ira de même pour la production du diester pour les moteurs diesel à partir des graines à huile comme le soja, le colza, le tournesol ainsi que des fruits du palmier à huile. Ces cultures énergétiques sont souvent subventionnées, sous prétexte que leur combustion par les moteurs émet moins de CO2 que celle des énergies fossiles. Mais ce calcul ne prend pas en compte le bilan carbone de la mise en cultures, de la récolte et de la transformation de ces plantes en carburants soi-disant verts.

…Et accroître la déforestation en Amazonie

À ce bilan carbone s’ajoute celui de la déforestation Amazonie, en Afrique et en Asie pour multiplier les superficies agricoles réservées à la production d’énergie au détriment des produits alimentaires. Alors que le prix du blé et du maïs a augmenté de près de 50 % en deux mois et que la principale conséquence de la sécheresse en cours dans les pays de l’hémisphère nord risque de se traduire par une baisse de rendements céréaliers en 2022, de nouvelles flambées des cours sont à craindre désormais avec une augmentation des famines dans les pays pauvres. Même en France, les reportages se multiplient actuellement pour faire état des difficultés d’un nombre croissant de ménages qui réduisent leurs achats de produits alimentaires et optent pour les produits de bas de gamme afin de réduire les dépenses.

Sans la garantie d’aboutir à une quelconque efficacité contre la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, les sanctions de l’Union Européenne contre la Russie risquent de coûter très cher aux ménages européens, à commencer par ceux qui se privent déjà en permanence, faute de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant.

prix du gazGuerre en Ukraine
L'Humanité

Guerre en Ukraine. Les positions occidentales ne font pas l’unanimité

Actu

Tandis que les États-Unis et l’Europe font front commun contre la Russie, de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie restent non alignés, sans pour autant approuver l’agression de Moscou.

Nadjib Touaibia

La guerre qui sévit en Ukraine depuis le 24 février, avec des frappes russes dévastatrices, marque plusieurs tournants. La Commission européenne a proposé, mercredi, un embargo progressif de l’Union européenne (UE) sur le pétrole importé de Russie. Celle-ci décrète un cessez-le-feu de trois jours, les 5, 6 et 7 mai, à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal à Marioupol pour évacuer des civils.

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

L’armée russe continue son offensive à l’Est, non sans intensifier les frappes à l’Ouest. Les premiers bilans sont horrifiants. L’agence américaine Associated Press (AP) révèle qu’au moins 600 civils ont péri dans le bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars. La prise de cette ville portuaire par les Russes serait une victoire importante, permettant de relier le Donbass à la Crimée annexée par Moscou en 2014.

L’UE et l’Amérique font front commun aux côtés de l’Ukraine. Les livraisons d’armes à Kiev s’accélèrent et se diversifient dans ce qui ressemble à une guerre par procuration. L’armée russe est par ailleurs accusée de crimes de guerre. Les soupçons s’accumulent. Mais, dans le reste du monde, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, au Maghreb et dans les pays arabes, les positions n’en restent pas moins nuancées.

Dans un entretien publié dans le  Time, mercredi, l’ex-président brésilien Lula da Silva pointe la responsabilité partagée de Zelensky et de Poutine. « Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements (du monde). Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable », souligne-t-il dans les colonnes du magazine états-unien. Lula n’épargne pas non plus Washington et les Nations unies. « Les États-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit (…). Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader », martèle l’ancien président brésilien. Selon lui, « il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU. »

Une neutralité lourde de ressentiment

Les propos de Lula trouvent un écho sur le terrain diplomatique. La résolution suspendant l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme, parrainée par les États-Unis et votée le 7 avril par l’Assemblée générale de l’ONU, a recueilli 93 voix pour, 24 contre (entre autres l’Algérie, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Zimbabwe) et 58 abstentions, dont l’Inde. Dans ce dernier lot figurent la grande majorité des pays africains, certains alliés des américains au Moyen-Orient (Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, etc.). Le quotidien belge le Soir voit dans ce vote « un effritement de l’unité internationale face à Moscou ».

Face à la guerre en Ukraine, nombreux sont les gouvernements qui observent en fait un non-alignement. Une neutralité qui n’en reste pas moins lourde de ressentiment à l’égard des politiques étrangères des États-Unis et des pays européens. Les guerres qui ont dévasté l’Irak, la Libye, la Syrie ont laissé des traces dans les opinions de ces pays. Ces épisodes terriblement meurtriers et la régression provoquée dans ces régions ôtent toute crédibilité aux discours de paix occidentaux. L’Otan n’a pas bonne presse. L’organisation est perçue comme l’agresseur en raison de son élargissement vers l’est de l’Europe. Les récents propos du pape François, évoquant « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie » dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, abondent dans ce sens.

LIVE. Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences

Le traitement privilégié des réfugiés ukrainiens, l’accueil sélectif et les discriminations dressent les contours d’une image lamentable des pays européens. Les Africains ont interrogé « les hypocrisies racistes des médias, des gouvernements et des sociétés occidentales », écrit le journaliste kényan Patrick Gathara dans un éditorial publié par Al Jazeera, cité par l’hebdomadaire Courrier international. Les conséquences économiques constituent un autre facteur de poids. Le spectre de la famine et des émeutes est plus que jamais présent. Un quart des pays africains dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour un tiers de leur consommation de blé. Leurs importations se sont chiffrées à 5,1 millions de dollars entre 2018 et 2020.

L’attitude du monde occidental durant la pandémie, l’indifférence manifestée à l’égard des populations du Sud, privées de vaccins à la hauteur des besoins, ne facilitent pas non plus l’alignement sur le bloc États-Unis – Union européenne. Au-delà de ses conséquences à l’échelle internationale, la guerre en Ukraine pourrait rebattre les cartes et bouleverser sensiblement les ­alliances traditionnelles.

Guerre en UkraineLula
L'Humanité

Une vision très « Bisounours » de France Télécom

Actu

Lors des premières audiences du procès en appel, les dirigeants ont réaffirmé leur innocence. Les débats ont montré leur rapport très particulier au dialogue social.

Cécile Rousseau

Trois ans plus tard, les mots n’ont pas changé. Au terme des premières audiences devant la cour d’appel de Paris, les six prévenus dans le dossier de la crise sociale chez France Télécom clament plus que jamais leur innocence. Quand la présidente Pascaline Chamboncel-Saligue a demandé à Didier Lombard, l’ancien PDG, et à son bras droit, Louis-Pierre Wenès – condamnés en première instance à un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d’amende pour harcèlement moral institutionnel – pourquoi ils interjetaient appel, les réponses ont été teintées d’aigreur.

Procès. France Télécom, un jugement historique

«Des situations que j’aurais voulu éviter »

Didier Lombard considère qu’il n’a pas été « écouté » : « Nous sommes accusés de complot pour blesser les salariés, se lamente-t-il, c’est mal connaître comment fonctionne une société. À aucun moment, les choses ne peuvent être décidées sans les instances. » Interrompu plusieurs fois par la présidente au vu de la durée de son exposé, l’ancien numéro un jure qu’il n’a eu « connaissance des situations tragiques qu’à l’été 2009. Ce sont des situations que j’aurais voulu éviter ». Dans la même lignée, Louis-Pierre Wenès, a pris la parole : « Je suis rempli d’émotions et de colère en relevant dans le jugement des inexactitudes et des généralisations infondées. » Sur leurs bancs, les parties civiles encaissent. Jean-Pascal Aveline, placardisé pendant des années, trouve gonflé qu’ils essaient de « se faire passer pour des oies blanches ».

Le traumatisme du passage du public au privé

Les débats ont ensuite cherché à replacer dans leur contexte le plan Next et son volet social, Act, visant à supprimer 22 000 postes en trois ans dès 2006. Leur impérieuse nécessité ne fait aucun doute pour Louis-Pierre Wenès, qui insiste sur « l’extrême fragilité » de France Télécom, assurant que ces plans « n’étaient pas axés sur les ratios financiers ». Pour Didier Lombard, en cette année charnière de 2006, avec 40 milliards de dettes à rembourser, le groupe était au bord de l’explosion. À rebours de ces déclarations alarmistes, 16 milliards d’euros de cash-flow ont pourtant été générés à la suite du plan Top, lancé par l’ex-PDG Thierry Breton entre 2002 et 2005.

Le représentant d’Orange (la société n’a pas fait appel de sa condamnation), Nicolas Guérin, met, lui, en avant à cette époque, le traumatisme du passage du public au privé, avec la baisse de l’État dans le capital en dessous de 50 % en 2004, la perte, une à une, des missions de service public, une révolution technologique en cours dans les télécoms et, enfin, le choc financier. « Il fallait distribuer des dividendes et fidéliser les actionnaires, justifie-t-il, en reconnaissant que s’il y a eu de la souffrance dans l’entreprise, c’est en partie le résultat de ces quatre raisons. »

« On ne peut pas dire qu’on n’a rien fait »

Pour tenter de comprendre comment ce qui avait été qualifié de « gigantesque accident du travail » lors du premier procès, avec des dizaines de cas de suicide et un malaise d’ampleur, a pu se produire, la cour s’est penchée sur la qualité du dialogue social. Aux questions de la présidente sur comment ce dialogue avait été ou non un outil de prévention et sur pourquoi des demandes d’expertises avaient été refusées en CHSCT, Guy-Patrick Cherouvrier, ex-DRH France, se défend : « On ne peut pas dire qu’on n’a rien fait. On a édité une petite plaquette en couleurs », s’indigne-t-il, faisant notamment référence à un colloque organisé pour lutter contre les situations d’exclusion en interne en 2006.

Face au spectre des coupes claires, le climat se tend dans la société, où la majorité des 120 000 personnels sont des fonctionnaires. Fin 2006, le congé de fin de carrière (CFC), qui avait permis de faire partir 10 000 personnes dans de bonnes conditions la première année de Next, n’a pas été reconduit. La faute à l’État, selon les dirigeants. Idem pour la mobilité entre les différentes fonctions publiques. Incompréhensible pour M e Jean-Paul Teissonnière, avocat des parties civiles et de SUD PTT : « Chez Telefonica (groupe de télécom espagnol – NDLR), ils ont bénéficié de congés de fin de carrière. Tout le monde a fait ça et l’État n’a rien dit ! »

Le bilan de la gestion de monsieur Lombard

Sur l’opportunité de réaliser un plan de sauvegarde de l’emploi pour opérer ces 22 000 suppressions de postes dans une entreprise hybride, avec des agents de droit public et des salariés de droit privé, M e Frédéric Benoist, avocat de la CFE-CGC, rappelle que « l’inspectrice du travail avait pointé que cela était très compliqué mais pas impossible. Ce n’est pas pour cela qu’il ne fallait pas s’asseoir autour d’une table ». Mais, dans les hautes sphères du groupe, la conception de la discussion avec les instances représentatives du personnel semble particulière.

Les 7 et 8 juillet 2005, Olivier Barberot, ex-DRH (qui n’a pas fait appel), avait déclaré devant le comité central d’entreprise : « Nous n’allons pas négocier Act avec vous », comme le souligne la présidente Pascaline Chamboncel-Saligue. « Ce n’est pas l’instruction que je lui avais donnée », rétorque Didier Lombard. Me Teissonnière enfonce le clou : « Ce qui me frappe, c’est le bilan de la gestion de monsieur Lombard au terme de ce que l’on a appelé la crise des suicides. D’après un sondage, 65 % du personnel exprime des conditions de travail dégradées (…). Jean-Denis Combrexelle, alors directeur général du travail, participe en personne à un CHSCT. C’est une première absolue ! » Pour toute réplique, l’ancien patron se retranche une nouvelle fois derrière son ex-DRH, Olivier Barberot, absent à ce procès.

« Il y a eu de la souffrance, je le concède »

De son côté, Louis-Pierre Wenès, assure « n’avoir vu nulle part » dans le cadre de ces déplacements en France un piquet de salariés (sauf en Corse) lui disant « que cela n’était plus possible (concernant les réorganisations et les conditions de travail – NDLR) ». « Vous pensez que votre vision était exhaustive ? » interroge la présidente. « Non », admet-il, avant d’affirmer, plus tard, passablement énervé par le sujet : « Il y a eu de la souffrance, je le concède. Mais je conteste le fait que ce soit généralisé. » Face à ce tableau, l’avocat général, Yves Micolet, n’hésite pas à trancher dans le vif : « On a ici une vision du monde de l’entreprise à l’image des Bisounours. Vous savez qu’en situation de harcèlement moral, les gens ne parlent pas ! Vous croyez que, spontanément, ils vont aller vers vous ? »

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L'Humanité

France Télécom. Un nouveau procès qui ravive toutes les souffrances

Histoire de la semaine

D’anciens dirigeants de l’opérateur ont osé faire appel du jugement prononcé en 2019. Pour les victimes, toujours en grande souffrance, qui attendent que la condamnation pour harcèlement moral institutionnel soit confirmée, ce second procès qui s’ouvre vient raviver les plaies. Une nouvelle épreuve, plus de dix ans après la vague de suicides qui a déferlé sur l’entreprise. Témoignages

Cécile Rousseau

Une nouvelle épreuve. Deux ans et demi après un jugement historique, les victimes de la crise sociale massive chez France ­Télécom voient s’ouvrir, le 11 mai, le procès en appel de l’ex-PDG Didier Lombard, de son ancien bras droit Louis-Pierre Wenès (l’ex-DRH Olivier Barberot s’est désisté – NDLR), ainsi que de quatre autres responsables, Brigitte Dumont, Jacques Moulin, Guy-Patrick Cherouvrier et ­Nathalie Boulanger.

Logiques de l’ultralibéralisme

Leur condamnation, le 20 décembre 2019, pour des faits de harcèlement moral institutionnel entre 2007 et 2008, à des peines d’un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d’amende, reste inédite pour des patrons du CAC 40 (les quatre cadres ayant écopé de quatre mois avec sursis et 5 000 euros d’amende pour complicité – NDLR). Comme le souligne maître Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles : « Nous allons être attentifs aux arguments avancés par la partie adverse pour justifier cet appel. Le jugement en première instance est d’une sévérité incroyable, à la hauteur de la brutalité de ce qui s’est passé : une incroyable opération de déstabilisation du personnel et un interdit majeur de ce qui structure une société. »

Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barre

« Certains sont devenus fous »

Pour les salariés, replonger dans ce passé douloureux ravive les plaies. Celles de la violence du plan NExT et de son volet social « ACT », qui visait à supprimer 22 000 postes en trois ans parmi les 120 000 employés, dont une majorité de fonctionnaires. Des départs sans plan social, à base de pressions et de mobilités forcées, réalisés « par la fenêtre ou par la porte », selon les propres mots de Didier Lombard. Francis Le Bras, 69 ans, lui en veut beaucoup de devoir subir un second procès. « Ils nous obligent à remettre le nez dans la merde, déplore-t-il. Je suis reparti dans l’alcoolisme. Ça m’a coûté quinze années de ma vie. Thierry Breton (PDG de France ­Télécom avant Didier Lombard – NDLR) aurait aussi mérité d’être jugé.

ÇA M’A COÛTÉ QUINZE ANNÉES DE MA VIE. THIERRY BRETON (PDG AVANT DIDIER LOMBARD – NDLR) AURAIT AUSSI MÉRITÉ D’ÊTRE JUGÉ. C’EST LUI QUI A THÉORISÉ QU’IL FALLAIT RÉALISER CES ÉCONOMIES ! Francis Le Bras

C’est lui qui a théorisé qu’il fallait réaliser ces économies ! » Jusqu’en 2007, cet ingénieur, inventeur du reroutage Télétel et du Minitel sur Internet, était fier de travailler pour l’ex-PTT. Mais, cette année-là, son service passe de vingt personnes à deux. Puis son poste est supprimé. Il sombre dans le bore-out, l’épuisement professionnel par l’ennui. Le 11 septembre 2009, une de ses collègues, Stéphanie Moison, se défenestre sous ses yeux. Un mois plus tard, Francis Le Bras est pris d’une violente arythmie cardiaque. « J’ai toujours des problèmes de santé depuis. Je ne supporte plus la moindre contrariété. Ce qui s’est passé était d’une saloperie infinie. En parler entre victimes n’est pas non plus évident. Certains sont devenus complètement fous », résume-t-il.

« Eux n’ont pas eu le moindre regret »

De mai à juillet 2019, au terme de deux mois de débats intenses, des dizaines de récits de souffrance avaient ainsi résonné dans le tribunal. Des êtres marqués à vie et des familles brisées ont défilé à la barre, donnant corps à cette tragédie. Si plus d’une centaine de personnes s’étaient constituées partie civile, seuls 39 cas avaient été retenus par les magistrats instructeurs, dont 19 suicides entre 2007 et 2010. Des visages étaient sortis de l’ombre, comme celui de Robert Perrin, technicien à Strasbourg (Bas-Rhin), qui s’était donné la mort le 17 mai 2008. Lors de son audition, son frère, Jean, 62 ans, a tenu à diffuser sa photo sur grand écran. Un hommage à celui qui était aussi « son meilleur copain », précise-t-il, la gorge nouée. Tous deux fonctionnaires dans le même service, ils avaient vécu l’enfer. « Nous étions convoqués une à deux fois par semaine dans le bureau de notre N + 1, qui nous rabaissait et tentait de nous faire partir. On nous parlait de changements d’horaires et de nous faire travailler dans le secteur commercial. Un déménagement de notre site était aussi évoqué. On ne pouvait même plus poser un manteau sur une chaise, tout était dépersonnalisé.

IL FAUT QUE CE QUI S’EST PASSÉ NE PUISSE PLUS JAMAIS SE REPRODUIRE. MAIS J’EN DOUTE, QUAND JE VOIS L’UBÉRISATION CROISSANTE ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL CHEZ AMAZON. »YVES MINGUY

Robert, qui adorait son métier, n’en pouvait plus. » Si Jean Perrin a demandé à être entendu devant la cour d’appel, il n’attend rien d’autre que la confirmation de la première sentence : « Ça ne me ramènera pas mon frère, ni tous les autres. Ils n’auraient pas dû être condamnés que pour harcèlement moral, c’est trop faible ! Ce qu’ils ont fait, c’est bien plus que ça. Je suis encore frappé par leur ignominie, le fait qu’ils n’arrêtaient pas de se victimiser devant le tribunal. Je les ai appelés les “pas nous”, rien n’était de leur faute. Ils n’ont pas eu le moindre regret. » Souffrant d’hypertension depuis cette époque et d’une forme de dépression latente, le sexagénaire estime qu’un « ressort s’est cassé. À cause d’eux, des familles sont anéanties. Après la mort de mon frère, on a continué à me faire subir du harcèlement. Nous venions tous la boule au ventre. Depuis, je n’ai reçu aucune indemnisation de la part d’Orange. Je ne pensais pas qu’une entreprise pouvait être capable d’autant d’inhumanité ».

France Télécom : l’homme « qui a foutu le PDG au tribunal »

Pour tenter de se vider la tête, Jean Perrin s’est remis à fond dans le jardinage. Ces dernières années, Yves Minguy, s’est, lui, dédié à 100 % à la photographie. Admirateur de l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson, il capture les scènes de rue sur le vif pour éloigner les mauvais souvenirs. Depuis son témoignage à la barre, l’ancien agent basé près de Lille (Nord) s’est libéré d’un poids. « Je voulais entendre de la bouche des prévenus qu’ils avaient fait une connerie, explique-t-il. Quand Louis-Pierre Wenès a dit qu’avec la carrière que j’avais il ne comprenait pas ce qui s’était passé (le dirigeant réfute cependant de faire le lien avec le plan NExT – NDRL), ça m’a permis de prendre du recul et de passer à autre chose. »

JE ME LACÈRE UN BRAS AVANT QU’UN COLLÈGUE NE M’ARRÊTE. JE NE REPRENDS LE TRAVAIL QU’EN 2013. EN 2015, JE FAIS UN GROS MALAISE, PUIS UN AUTRE EN 2018. PLUS DE DIX ANNÉES DE SOUFFRANCE. Béatrice Pannier

Mais cette prochaine perspective judiciaire rouvre un peu les cicatrices. Celles laissées par la placardisation de ce développeur d’applications, médaillé d’innovation, arrivé entre les murs de l’opérateur en 1973. Le 17 juin 2009, on lui annonce qu’il doit prendre ses affaires. Il est muté au plateau téléphonique. Devant le tribunal, il dira : « Ce jour-là, j’ai pris un coup de fusil. » Son état de choc est immédiatement constaté par le médecin du travail : « J’ai dû batailler pour que cela soit reconnu en accident de service (accident du travail pour les fonctionnaires – NDLR). Je n’y suis jamais retourné, s’étrangle-t-il. Je ne pouvais plus passer devant un bâtiment France Télécom. Cinq collègues se sont suicidés dans la région. »

En arrêt maladie, il se retrouve alors sans statut et donne un coup de main à sa femme, cheffe d’entreprise. « Maintenant, je ne supporte plus les contraintes. J’ai très mal vécu la période du Covid. Je suis retourné voir une psychologue. Il faut absolument que ce qui s’est passé ne puisse plus jamais se reproduire. Mais j’en doute, quand je vois l’ubérisation croissante et les conditions de travail chez Amazon. »

Du côté de l’ex-PTT, c’est bien la boussole du profit qui a guidé ce gigantesque accident industriel. Après que l’État actionnaire est passé sous la barre des 50 % du capital en 2004, tout est parti à vau-l’eau. Sous prétexte de réduire l’endettement, la logique de business prend alors le pas sur celle de service public. Le jour de l’annonce du plan NExT, le cours de Bourse s’envole. Des stock-options sont versées. Assumant sa part de responsabilité, la société devenue Orange en 2013, condamnée à 75 000 euros d’amende, la peine maximale, n’a pas fait appel de cette décision. Une commission spéciale d’indemnisation des victimes a ensuite été mise en place, avec un montant moyen de 10 000 euros versés par personne.

« Faire indemniser plus de monde »

« Le tribunal correctionnel a précisé que tous les agents qui étaient dans l’entreprise à ce moment-là ont été victimes et pas seulement ceux concernés par l’instruction, glisse maître Jean-Paul ­Teissonnière. Nous sommes en train de voir si nous pouvons faire indemniser plus de monde. » Patrick Ackermann, représentant de la fédération SUD PTT qui a mis en place l’observatoire du stress et des mobilités forcées avec la CFE-CGC en 2007, puis porté plainte au nom de son syndicat en 2009, espère que ce nouveau procès sera le dernier. « Il faut qu’il ait toute l’attention médiatique qu’il mérite. J’aimerais que cette histoire se termine bien. Ce premier jugement doit continuer à infuser dans le droit du travail, même si, depuis cette époque, les pouvoirs des CHSCT ont sacrément diminué. »

LA CONFIRMATION DE LA SENTENCE « NE ME RAMÈNERA PAS MON FRÈRE, NI TOUS LES AUTRES. CETTE CONDAMNATION POUR HARCÈLEMENT MORAL, C’EST TROP FAIBLE ! CE QU’ILS ONT FAIT,C’EST BIEN PLUS QUE ÇA. Jean-Pierre Perrin

Béatrice Pannier, 59 ans, a tourné la page. Elle n’envisage pas de s’impliquer autant dans ce second round. « À quoi bon reparler de tout ça ? Si les dirigeants veulent rester dans le déni, grand bien leur fasse, tacle-t-elle. Je vais mieux et je veux aider les autres à se sortir de la spirale du burn-out. » Porter sa parole et écrire des livres ont sauvé cette agente, entrée à 19 ans chez France Télécom. Représentante du personnel, elle sera aux premières loges du malaise lors du déménagement de son plateau téléphonique de Lisieux vers celui de Caen (Calvados), regroupant plus de 80 postes. Le 26 avril 2011, elle met un couteau de 30 centimètres de long dans son sac et envoie un long mail à Stéphane Richard (PDG d’Orange à la suite du départ de Didier Lombard – NDLR) pour dénoncer ces dérives. « Je me lacère le bras gauche avant qu’un collègue ne m’arrête. Je ne reprends le travail qu’en 2013, en mi-temps thérapeutique. En août 2015, je fais un gros malaise, puis un autre en janvier 2018. Plus de dix années de souffrance », soupire-t-elle.

Comme toutes les autres victimes, elle a dû se battre pour faire reconnaître ses accidents du travail. Un long chemin qui l’a menée jusqu’à la barre du tribunal. Juste avant son témoignage, en 2019, la fille de Rémy Louvradoux était venue raconter le calvaire vécu par son père, qui s’était immolé par le feu le jour où Béatrice Pannier avait tenté de mettre fin à ses jours. Aujourd’hui, cette adepte de la méditation poursuit sa reconstruction : « Ma fille de 18 ans a eu le bac et étudie en BTS. J’arrive enfin à entrevoir un avenir », sourit-elle.

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L'Humanité

Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barre

Premier plan

Alors que s’ouvre ce mercredi le procès en appel de cette affaire emblématique de la souffrance au travail, victimes et syndicats n’attendent rien de moins que la confirmation du premier jugement exemplaire.

Cécile Rousseau

Des photos du moment judiciaire historique de 2019 défilent sur le mur. À la veille de l’ouverture du procès en appel des dirigeants de France Télécom, à Paris, l’heure était à la mobilisation, hier, lors d’une conférence de presse organisée par les syndicats.

Ce 11 mai, et jusqu’au 1er juillet, comparaissent à nouveau Didier Lombard, PDG du groupe jusqu’en 2010, et son bras droit, Louis-Pierre Wenès, pour des faits de harcèlement moral institutionnel. En décembre 2019, ils avaient été condamnés à des peines d’un an de prison, dont huit mois avec sursis, et 15 000 euros d’amende pour la période de 2007 à 2008. Du jamais-vu, en la matière, pour des patrons du CAC 40.

De hauts cadres qui espèrent voir lever leur sanction

Les hauts cadres Jacques Moulin, Brigitte Dumont, Guy-Patrick Cherouvrier et Nathalie Boulanger espèrent aussi voir lever leur sanction de quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour complicité. De son côté, Orange, condamnée comme personne morale à 75 000 euros d’amende – le maximum –, n’a pas inter–jeté appel. Quant à l’ex-DRH du groupe, Olivier Barberot, il y a finalement renoncé.

Pour Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles, les arguments de la défense promettent d’être douteux. « J’attends avec impatience l’ouverture des débats. L’entreprise a accepté le jugement. Cela voudrait dire que France Télécom est coupable mais pas sa direction ? Ils seraient donc les seuls innocents dans cette affaire ? » glisse-t-il.

Supprimer 22 000 emplois « par la fenêtre ou par la porte »

Au terme de 300 heures de débats et de dizaines de témoignages glaçants, le procès ouvert en mai 2019 avait démontré de manière implacable « leur rôle prééminent » dans la violence du plan Next, mis en place pour supprimer 22 000 emplois « par la fenêtre ou par la porte », selon les paroles de Didier Lombard. Une « politique à marche forcée », a constaté la juge, à l’aide de moyens « interdits »: des mobilités forcées, des sanctions, des placardisations et des vexations en tous genres. Sans jamais recourir à un plan social.

En interne, la spirale du malaise emporte tout sur son passage. Les fonctionnaires, encore majoritaires parmi les 120 000 salariés du groupe (l’État est passé sous les 50 % du capital en 2004), sont les premières victimes. Dans l’ordonnance de renvoi, 39 cas ont été retenus entre 2007 et 2010, dont 19 suicides, symptômes dramatiques de l’une des plus violentes crises sociales connues par une entreprise.

La lettre laissée par Michel Deparis, architecte réseau à Marseille, qui s’est donné la mort le 14 juillet 2009, est sans équivoque : « Je me suicide à cause de France Télécom. C’est la seule cause. » Entre 2006 et 2011, le service public est piétiné. 21 milliards de dividendes sont distribués aux actionnaires (dont l’État). Face à cette réalité, Jean-Pierre Sébille, représentant de la CGT au CSE central d’Orange, déplore que « les accusés aient tenté de se présenter comme les sauveurs de la patrie. Ils ont sauvé un malade qui était en excellente santé, avec un résultat net de 5,7 milliards d’euros en 2005, le meilleur que l’ex-PTT n’ait jamais connu ! » De son côté, Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC, enfonce le clou : « Toute la stratégie était structurée par le capital financier. Nous étions déjà dans l’entreprise quand les collègues ont mis fin à leurs jours. Depuis, il s’est écoulé un temps judiciaire épouvantablement long et douloureux pour tout le monde. »

Une indemnisation minimale de 10 000 euros

Les syndicats, tous partie civile (environ 120), espèrent que les peines seront confirmées en appel. Me Teissonnière, qui a suivi des affaires de ce type, notamment les cas de suicide chez Renault Guyancourt, précise que dans ce dossier « les dirigeants ont voulu jeter intentionnellement des gens dans le désespoir pour qu’ils quittent la société. C’est pour cela que les actes de harcèlement moral institutionnel collent davantage à cette intentionnalité que la caractérisation en homicide involontaire. Les victimes sont l’ensemble des 120 000 salariés de France Télécom ».

Pour Patrick Ackermann, représentant de la fédération SUD PTT, qui a déposé la première plainte en 2009, pas de doute : « Les responsables se sont sentis protégés dans l’exercice de leur terreur. En 2008, le suicide d’un technicien n’avait pas été reconnu en accident du travail. Les gendarmes avaient été voir la famille. L’entreprise, elle, ne l’a jamais fait. »

Si les coupables ont été condamnés à verser 5,7 millions d’euros de dommages et intérêts, 1 800 personnes ont également pu demander une indemnisation minimale de 10 000 euros via une commission de réparation créée par Orange. 21 millions d’euros ont été versés. 20 % des dossiers ont été rejetés mais des recours sont en cours.

Se replonger dans un calvaire

Car, au-delà des compensations financières, les victimes et leurs familles déplorent de devoir se replonger dans ce calvaire qui a brisé leurs vies. Béatrice Pannier, 59 ans, a fait le déplacement depuis Caen (Calvados) pour cette conférence de presse. Cette salariée et ex-déléguée du personnel ne compte pas s’investir autant dans ce deuxième round devant les tribunaux. « C’est un procès au rabais. Je ne reviendrai que pour suivre la fin. Mais je fais confiance à la justice », explique celle qui tenta de mettre fin à ses jours le 26 avril 2011 sur son plateau téléphonique, broyée par des conditions de travail effroyables.

Après une période d’accalmie, le ciel tend à s’assombrir chez France Télécom, devenu Orange en 2013. L’étude triennale présentée en février dernier fait état d’un stress important, notamment lié à la charge de travail. Une situation qui ne devrait pas s’arranger : entre 2022 et 2025, au moins 10 000 départs sont attendus via des temps partiels seniors (TPS). « Après la crise, la société a continué à supprimer 4 000 à 5 000 postes par an et empilé les plans d’économies, détaille Jean-Pierre Sébille. La direction a réussi à éviter un black-out social jusqu’à maintenant. Mais nous n’avons aucune remontée sur les burn-out et les tentatives de suicide. Nous sommes sur le fil du rasoir. »

Pour Murielle Guilbert, codéléguée de Solidaires, un jugement exemplaire en appel est plus que jamais fondamental pour adresser ce message à l’ensemble du monde du travail : « Il n’y a pas d’impunité pour les dirigeants. »

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L'Humanité

France Télécom : l’homme « qui a foutu le PDG au tribunal »

Portrait

Arrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, le fils d’instituteurs belfortains a assisté, médusé, à la transformation du service public en usine à cash. Le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est celui qui a déposé la première plainte en 2009. Alors que s’ouvre ce mercredi le procès en appel de cette affaire emblématique de la souffrance au travail, portrait de l'acteur déterminant de ce dossier judiciaire hors normes.

Cécile Rousseau

La qualification de lanceur d’alerte l’agace. Pour Patrick Ackermann, le combat syndical est avant tout une œuvre collective. Pourtant, le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est bien l’une des chevilles ouvrières de ce dossier judiciaire hors normes.

« Tout cela a pris une place prépondérante dans ma vie depuis quinze ans. Ma carrière professionnelle et mon engagement militant ont été structurés par cette affaire », résume-t-il sobrement. Arrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, après avoir été viré de la SNCF pour fait de grève, le fils d’instituteurs belfortains assiste, médusé, à la transformation du service public en usine à cash.

Agents foudroyés

Marqué par la « trahison » du gouvernement Jospin, avec l’ouverture du capital de France Télécom en 1997, il voit les agents progressivement foudroyés par ce changement de logique aux antipodes de leurs valeurs. « Il y a une rupture nette et plus d’espace de dialogue avec la direction, souligne Patrick Ackermann. On constate que des personnels se suicident, mais on ne comprend pas pourquoi sur le moment. Un technicien, qui était venu nous voir pour se plaindre de la pression hiérarchique, finit par se pendre. Les signes annonciateurs sont là. » Le rouleau compresseur du plan TOP, voulu par le PDG Thierry Breton (entre 2002 et 2005) pour résorber les 70 milliards d’euros de dette, enclenche une décennie de souffrance qui atteindra son apogée avec son successeur, Didier Lombard.

Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barre

Recensement des cas de suicide

Dans cette entreprise hybride où le droit public se liquéfie et le droit privé n’est pas encore entré en application, les fonctionnaires sont piégés. Malgré les mobilisations sociales, l’action syndicale est entravée et les nouvelles instances représentatives du personnel balbutiantes. Sidéré par le malaise qui monte crescendo et face à des dirigeants dans le déni, Patrick Ackermann impulse la création de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées, avec la CFE-CGC, en 2007. Un questionnaire rempli par 3 000 salariés et le recensement des cas de suicide vont contribuer à quantifier l’ampleur des dégâts.

« Il n’y avait pas le choix, il fallait faire peser sur eux le poids des médias. Le PDG était complètement dénué d’empathie et a validé des choses incroyables », raconte-t-il, toujours estomaqué. Mais, envers et contre tout, le groupe continue de déployer son plan de 22 000 suppressions de postes entre 2006 et 2009, à base de pressions et de mobilités contraintes. « Les gens étaient K.O. debout. On décide alors de porter plainte en décembre pour mise en danger de la vie d’autrui, entraves aux instances représentatives du personnel (IRP) et harcèlement moral institutionnel. Cela a fait débat au sein de ma propre fédération (SUD PTT), mais il fallait qu’il se passe quelque chose. »

S’il a joué un rôle décisif dans l’éclatement au grand jour de cette crise, il cite volontiers d’autres protagonistes, comme l’inspectrice du travail Sylvie Catala, qui a mené une enquête exemplaire en interne. « Elle nous a aidés à constituer un dossier solide en se basant sur les procès- verbaux des inspecteurs du travail et ceux des CHSCT », tient-il à préciser. Après ces années de tourmente, la reprise à temps plein d’un poste entre 2014 à 2019 chez Orange est donc une épreuve. « Même si j’ai tenté de me protéger, c’était dur de revenir. J’étais celui qui avait foutu le PDG au tribunal. »

Un procès comme « thérapie sociale »

Avant le premier procès, en mai 2019, il part en préretraite pour s’y consacrer à 200 %. À la barre, le syndicaliste n’hésitera pas à interpeller des prévenus drapés dans leur suffisance. « C’était une thérapie sociale très émouvante, analyse-t-il . Il y avait une volonté de compréhension de la part de la juge. Mais, entre les dommages et intérêts et les indemnisations versés par Orange, 26 millions d’euros auront été déboursés. Loin du coût d’un plan social pour 22 000 personnes. »

Retraité depuis le mois de janvier, Patrick Ackermann, 62 ans, aspire à profiter de sa famille. Entre le soutien aux parties civiles (il en fait lui-même partie) et l’aide pour les dossiers d’indemnisation, la saturation gagne parfois. Impossible, pour autant, de ne pas s’impliquer dans cette procédure en appel. « Ce jugement doit être confirmé et servir de point d’appui pour rétablir la démocratie dans le monde du travail. » Songeur, il espère qu’une victoire de la gauche unie aux élections législatives puisse rétablir un solide Code du travail. Toujours miser sur le combat collectif.

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El País (ESP)

SANS TITRE

Muy pronto empezará el calor de verdad y con él la temporada de berenjenas, una hortaliza a la que en El Comidista se le rinde tanto culto como a la alcachofa que nos hace las veces de logo. Nos gustan de todas las maneras y en todo tipo de preparaciones -desde en untable hasta en bocadillo, pasando por tortillas, revueltos o guisos-, así que hoy queremos rendirles culto y compartir todo nuestro conocimiento berenjenero. Desde tipos y variedades y cómo conservarlas hasta ideas para prepararlas con las técnicas más tradicionales, otras que a priori parece que no van a funcionar -pero lo hacen- y consejos para que lo den todo en el electrodoméstico casero de moda. Ahí va nuestra oda a la berenjena.

Tipos de berenjenas y cómo reconocer unas buenas

Estas solanáceas -familiares del tomate, las patatas o algunos chiles- suelen catalogarse por sus formas y colores: las más cultivadas son las intermedias como las variedades Paula, Diva o Cava; de color morado oscuro y una forma ni muy chata ni muy alargada (la berenjena de toda la vida, vamos). Las redondas como la Bonica (variedad catalana) la Rondona o la Black Beauty tienen forma achatada y son variedades bastante productivas, con frutos de unos 300-400 gramos de peso (aunque las hay que pueden pesar hasta un kilo.

También están las de tipo listadas o rayadas como la Leire, Ángela o siciliana, fáciles de reconocer por su llamativa combinación de colores que van del blanco al morado, cada vez más fáciles de encontrar en las fruterías y de producción tardía (lo que permite ampliar su temporada). Dentro de las berenjenas alargadas entran las variedades Mirabelle, Helena, Mileda o Violeta -originaria de Asia, fina y de carne dulce- y existe una variedad llamada “de metro” que puede superar los 40 cm por fruto.

Los ejemplares deberían lucir una piel tersa y carne prieta, ser pesados en proporción a su tamaño y no ceder con facilidad cuando las apretamos (esto puede significar que tienen muchas semillas). El pedúnculo también es un buen indicador de frescura: si está verde oscuro y parece fresco, buena señal; si tiende a gris y luce pocho, mejor escoge otra. Cuidado porque este pedúnculo puede ser urticante -si has pensado que “Pedúnculo Urticante” podría ser tu nombre de drag, ya somos dos-, aunque la mayoría de las variedades que se cultivan en la actualidad se han domesticado para no serlo (pero no todas: si te encuentras con una listada de Gandía, tus deditos corren peligro). Puedes conservarlas en la nevera -en la parte menos fría-, y nunca en bolsas de plástico: si quieres alargar mucho su vida útil, escabéchalas, esterilízalas en tarros y las podrás disfrutar durante mucho tiempo.

¿Cuándo hay que desamargarlas?

Las carne de las berenjenas tiene un punto de amargor intrínseco que cuando están en su punto es agradable, pero puede volverse demasiado evidente, molesto y hasta picante, por ejemplo si tienen muchas semillas o hace mucho tiempo de su recolección y se han quedado blandurrias. No todas las berenjenas tienen que pasar por este proceso, pero si quieres hacerlo puedes añadirles un poco de sal por encima y dejarlas reposar una media hora, escurriendo bien después el agua amarga que hayan soltado (puedes ponerlas directamente sobre un colador para hacerlo más fácil). Normalmente se suelen cortar en rodajas antes de ponerles la sal, pero si las vas a preparar cortadas en dos a lo largo también puedes hacerlo -déjalas después de un rato sobre un colador boca abajo- y notarás la diferencia. He leído que dejarlas en remojo en agua fría también funciona, pero la verdad es que no lo he probado nunca.

Fritas y rebozadas

Una de las características de la carne de la berenjena es su esponjosidad, algo que es bueno para muchas cosas pero también hace que absorban muchísimo aceite si no usas la técnica adecuada. Como donde hay capitán no manda marinero, dejamos por aquí el vídeo donde dos tabernas cordobesas expertas en freír esta hortaliza: La Montillana y Salinas. Allí nos enseñaron todos sus trucos para que queden perfectas, que van desde un baño en leche muy fría y un posterior rebozado en harina muy fina, friendo después con aceite de girasol hasta remojarlas en agua con sal, pasar a la harina y freír en aceite de oliva bien caliente.

¿Ya has preparado tus favoritas? Pruébalas simplemente con miel o miel de caña, con mayonesa de membrillo o con una tofunesa aderezada con cítricos y tus especias favoritas. Pero las berenjenas fritas en otros formatos ofrecen más posibilidades: puedes rellenarlas con verduras y feta al estilo cretense (aunque prepara aceite en gran cantidad, que te hará falta) o esta lujuriosa receta del detective Carvalho, donde se vienen arriba con una bechamel de gamba y un gratinado.

Para rebozarlas podemos usar una técnica de salida muy parecida a la de La Montillana pero con las berenjenas en rebanadas un poco más gruesas o bastones, sumergiendo posteriormente las berenjenas en cerveza y después pasándolas por harina de trigo o garbanzos antes de freírlas. ¿Podríamos empanarlas con huevo y pan rallado? Sí, se puede, pero no me parece que sea la manera en la que quedan mejor: el pan se quema con facilidad antes de que la berenjena se cocine, y si bajamos la temperatura para que no sea así, la hortaliza se empapuza de aceite.

Asadas

Ahora mismo le tenemos un poco de miedo por los precios del KW/h -aunque no es el electrodoméstico que más consume- pero el horno sigue siendo una buena opción cuando se trata de asar berenjenas, siempre que tengamos unas cuantas cosas más para hacer a la vez y podamos optimizar su uso. A 180ºC -un poco más si el horno está muy lleno- podemos cocinar juntos berenjenas, pimientos, zanahorias, patatas, tomates, cebollas y más, siempre que estemos pendientes para ir sacando cada cosa a su tiempo (nuestras protagonistas de hoy pueden tardar alrededor de una hora, un poco más si son muy grandes). Si quieres prepararlas aprovechando el fuego alto de la barbacoa pero se te churruman -o al contrario, la brasa residual se apaga demasiado pronto- puedes ponerlas antes tres o cuatro minutos al microondas y problema solucionado.

También puedes conseguir berenjenas con un interesante sabor ahumado en casa, si no te da pereza limpiar después los fogones: te lo contamos en nuestra receta de babaganoush, y lo resumimos aquí de nuevo. Lava las berenjenas y ten a mano una pinza metálica. Con el fuego a potencia media y el extractor encendido pon las berenjenas sobre los quemadores, apoyadas en las parrillas. Dales la vuelta cada cinco minutos para que se cocinen por todas partes: sabremos que están listas cuando estén blandas por todas partes y con la piel ennegrecida (a veces se abren durante el proceso). Brillarán en cualquier preparación en la que el ahumado gane puntos: simplemente con un chorrito de aceite, un queso cremoso, sal, pimienta y ralladura de limón o alguna hierba fresca quedan espectaculares.

Otra ventaja de las berenjenas asadas es que puedes preparar con ellas platos más elaborados: nos las hemos comido aderezadas con yogur y romesco -una combinación deliciosa aunque suene rara-, rellenas de un guiso de soja texturizada que podrías cambiar por 250 g de tu carne picada favorita y gratinadas con queso o bañarlas en curry garam masala. La versátil escalivada y sus infinitas posibilidades merecen un capítulo aparte -y lo puedes encontrarlo aquí- además de poder preparar con ella esta particular ensaladilla sin patata u otra con lentejas.

En freidora de aire

Si tienes una freidora de aire -en realidad un horno con aire, como nos contó nuestra compañera Beatriz Robles- puedes hacer muchas de las cosas que contamos en los anteriores apartados. Puedes asarlas si las pones enteras -dales la vuelta de vez en cuando-, freírlas si les repartes aceite en spray o incluso hacer una especie pisto “seco” para guarniciones si las troceas y mezclas con otras verduras. Siempre hay que tener en cuenta que cuando hay contacto entre lo que cocinamos en este electrodoméstico la cocción es diferente, así que es importante remover frecuentemente para que todo vaya quedando en contacto con el aire caliente en movimiento. ¿Alguna pega? Los rebozados con una base líquida o semilíquida se despegarán de los alimentos antes de que les dé tiempo a cocinarse y solidificarse. ¿Un truquito? Córtalas en daditos junto con patatas y cebolla y prepara con ellas una tortilla: si las dejas un buen rato bañándose en el huevo no echarás nada de menos el aceite de la versión tradicional en sartén.

Guisadas

Guisar berenjenas es una buenísima opción para que no pidan una cocción muy larga -porque al cortarlas en trocitos la aceleramos- y queden melosas casi sin añadir aceite al mezclarse con salsas, vino, caldo, agua u otras hortalizas que suelten sus jugos. Aunque ya hemos preparado antes berenjenas con tomate que también pueden servir como salsa, caponata siciliana, el guiso con burrata que servía Adriana Restrepo -a la que siempre echaremos de menos- en Nina Pasta Bar, musaka como en Grecia o un pilaf con quinua en lugar de arroz.

Hoy también os proponemos una versión para vagos en la que tendréis que trabajar poco más de tres minutos: cortad a lo largo cuatro berenjenas y ponedlas con la carne hacia abajo en una sartén o cazuela a fuego medio, con un chorrito de aceite. Olvidaos de ellas tres o cuatro minutos y después verted encima una lata pequeña de tomate troceado o tomatitos en conserva. Añadid un chorrito más de aceite, sal, especias o hierbas al gusto -yo puse za’atar-, tapad pero no del todo -dejando un trocito abierto- y que cueza a fuego medio unos 12 minutos.

Pasado ese tiempo, destapad más para que el agua se evapore y la salsa se concentre, entre cinco y 10 minutos más. Una vez fuera del fuego, añadir un diente de ajo picado muy fino y bien repartido para que se cocine con el calor residual, un poco más de las especias y alguna hierba fresca (yo usé perejil). Se pueden servir en una tostada, con arroz integral o cuscús o tomar frías, como una ensalada.

A la plancha

Sencillas, relativamente rápidas pero con un riesgo: que se sequen y acaben quedando como la correa de un cinturón. Para evitar eso, reservaremos para esta técnica las que estén más frescas y jugosas, las cortaremos no muy finas -algo menos de un centímetro- y cocinaremos a fuego medio en una plancha o sartén sin aceite (o con muy poco, pintado o repartido con espray). Para que no se sequen y además se salen por todas partes -y de paso solucionar el problema de la amargura, si lo hubiera- las dejaremos antes un rato en agua con sal. También podemos marinar las berenjenas antes con especias durante un rato para que cojan sabor: con curry, con pimentón y ajo, con chimichurri, con mostaza…

Hervidas

Puede sonar raro, pero es una cocción muy válida para cierto tipo de recetas; tanto al vapor en el microondas durante unos 15 minutos como hirviendo en agua, previamente cortadas en dados gruesos unos 23 y escurriendo bien después. Con ellas podrás preparar salsas para pasta -como esta con limón, no apta para los que no soportan los cítricos- o este zaluk marroquí especiado y sabroso para el aperitivo. Después de haberlo probado de esta manera, me atrevería a decir que puede funcionar en muchos otros platos donde necesitemos una berenjena en un formato parecido al asado y no queramos añadir aceite o grasa por cualquier motivo; porque quedan melosas y con una textura mucho más agradable de lo que puede parecer antes de meterles tenedor.

L'Humanité

Logiques de l’ultralibéralisme

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

En 2019, le premier procès France Télécom fut exemplaire et le jugement du tribunal correctionnel de Paris entra dans l’Histoire. Le harcèlement moral managérial institué en système fut alors décortiqué, analysé et… lourdement condamné. Nous n’oublierons pas de sitôt les mots de la présidente, empruntant à La Fontaine cette phrase : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. » Pour la mise en place du plan Next, novlangue anglo-saxonne d’une véritable machine de guerre sociale ayant entraîné une crise sans précédent, il fut précisé que « les dirigeants » avaient froidement organisé le «choix d’une politique à marche forcée ». Seuls 39 cas de victimes avaient été retenus par les magistrats instructeurs. Dont 19 suicidés…

Comment se déroulera le second procès qui s’ouvre ce mercredi, puisque les dirigeants, l’ex-PDG Didier Lombard en tête, osèrent faire appel ? Des sanctions inférieures seraient perçues, par toutes les victimes, comme un nouveau drame s’ajoutant aux drames qui secouèrent la société française si durablement. Une nouvelle fois, le rôle de l’État a été laissé à l’écart de la procédure. Plusieurs gouvernements successifs ont pourtant présidé à cette violente mue de l’entreprise, transformant l’un de nos fleurons des services publics en groupe du CAC 40 aux méthodes managériales vautours. Car l’histoire emblématique de France Télécom dit d’abord et avant tout les logiques infernales de l’ultralibéralisme poussé aux limites de la négation des travailleurs.

Au seuil de toutes les injustices, quand des femmes et des hommes sont broyés et poussés au pire, que dire encore de la course à la rentabilité, des ambiances délétères, du « time to move » ? Figure là tout ce que nous connaissons de l’évolution du travail au sein de l’économie capitaliste. La pression, la précarisation, la subordination, la concurrence entre salariés, l’individualisation croissante des responsabilités, la désaffiliation, la sauvagerie du chacun pour soi… France Télécom n’a pas été un cas isolé. Le travail a aussi tué ailleurs, dans tous les secteurs : Renault, HSBC, BNP Paribas, La Poste, EDF, Sodexo, Ed, IBM, etc. Ou comment sortir des solidarités du service public jusqu’au sens du travail.

souffrances au travailProcès France Télécom
L'Humanité

Éditorial. France Télécom et la réforme des retraites

Éditorial

L'éditorial de Christophe Deroubaix.  Le jugement du tribunal correctionnel de Paris fera date. Assumons : il est historique. Le harcèlement moral managérial est certes une notion reconnue par la Cour de cassation depuis 2009. Mais, avec le procès France Télécom, le harcèlement moral institutionnel a été décortiqué, analysé et… condamné. 

Christophe Deroubaix

Il n’a pas déclenché d’incontrôlables torrents de commentaires de la part des professionnels du genre (alias les éditocrates). La trêve de Noël est un sujet autrement porteur au pays du poujadisme inversé où le monde du travail n’apparaît que lorsqu’il joue les trouble-fêtes. Et pourtant, le jugement du tribunal correctionnel de Paris fera date. Assumons : il est historique. Le harcèlement moral managérial est certes une notion reconnue par la Cour de cassation depuis 2009. Mais, avec le procès France Télécom, le harcèlement moral institutionnel a été décortiqué, analysé et… condamné. Justice est rendue aux victimes du plan Next, peau anglo-saxonne d’une véritable machine de guerre sociale que la présidente du tribunal a caractérisée à l’aide d’une citation de Jean de La Fontaine : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ».

Si le rôle de l’État a été laissé à l’écart de la procédure, il n’est pas interdit de rappeler que ce sont plusieurs gouvernements qui ont présidé à cette violente et traumatique mue, transformant un fleuron des services publics en groupe du CAC 40 aux méthodes managériales de « killers » désormais condamnées.

L’histoire de France Télécom ne se résume évidemment pas aux agissements de trois de ses dirigeants, condamnés à un an de prison, dont huit mois avec sursis. Elle est surtout celle d’une stratégie : sortir l’entreprise de la logique solidaire du service public. Sans créer de relations artificielles, le procès France Télécom et la réforme des retraites ont une forme de filiation commune : cette volonté d’en finir avec modèle social forgé après la Seconde Guerre mondiale, dans l’esprit du programme du Conseil national de la Résistance, où l’on travaillait de manière égale au service du public et non des clients, où l’on pouvait profiter de quelques années de repos du juste en bonne santé après des décennies de travail. Il apparaît, sans doute à la surprise des gouvernants, que ce vieux monde-là a quand même la peau dure.

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L'Humanité

Procès France Télécom. Éric Beynel : « Le jugement va continuer à se propager lentement »

Entretien

Un an après le début du procès de France Télécom, emblématique de la souffrance au travail, le livre la Raison des plus forts remet en lumière ces deux mois d’audiences, émaillés de moments forts, grâce aux regards d’experts. 

Cécile Rousseau

Éric Beynel Co-porte-parole de l’Union syndicale Solidaires

Partie prenante dans la procédure judiciaire contre l’opérateur au nom de l’Union syndicale Solidaires et coordinateur de cet ouvrage de chroniques (1), Éric Beynel revient sur la genèse de ce projet original, mais aussi sur la portée de ce jugement dans l’histoire collective.

Comment l’idée du livre a-t-elle germé ?

Éric Beynel Pendant le procès France Télécom qui s’est déroulé du 6 mai au 11 juillet 2019, nous avons publié quotidiennement des chroniques sur le blog la Boîte à outils. Un jour, c’est un réalisateur qui assistait à l’audience et, le lendemain, un sociologue ou une avocate. Nous avons ensuite réalisé un travail éditorial pour qu’on puisse lire cet ouvrage comme un roman policier ou une tragédie. Cette multiplicité des regards a permis de rendre compte du caractère universel de ce moment judiciaire. Ce ne sont pas des accusés anodins qui ont comparu, mais bien l’une des plus grosses entreprises du CAC 40, son ex-PDG, Didier Lombard, ses anciens bras droit et gauche, Louis-Pierre Wenès et Olivier Barberot (ancien DRH). Grâce aux juges d’instruction, à la présidente du tribunal, aux procureures de la République et aux avocats des parties civiles, les dysfonctionnements de cette société et ses conséquences dramatiques ont pu être mis à jour. L’idée du livre, c’est de permettre à tous ceux et celles qui n’ont pas assisté à ces deux mois et demi d’audiences de comprendre ce qui s’est joué, mais aussi de rendre hommage aux victimes. Ce sont des héros comme tous ceux qui ont permis que ces condamnations arrivent (les trois dirigeants ont écopé d’un an de prison, dont quatre mois ferme et 15 000 euros d’amende. Ils ont fait appel, contrairement à l’entreprise qui a été condamnée à payer 75 000 euros – NDLR).

Parmi ces contributions de chercheurs ou d’artistes, lesquelles sont les plus marquantes ?

Éric Beynel En fonction du planning des audiences, nous avons essayé de trouver le ou la bonne chroniqueuse qui pouvait apporter une expertise ou un regard original. Je ne peux pas distinguer une seule contribution, elles forment un tout. L’avocate Rachel Saada a montré à quel point l’animation de ce procès par la présidente, Cécile Louis-Loyant, a revêtu un caractère exceptionnel. Il y a la sensibilité de l’écrivain Arno Bertina lorsque le tribunal évoque le suicide d’un salarié, Camille Bodivit, à travers le témoignage de sa veuve. Quant à l’humoriste Audrey Vernon, elle est venue avec beaucoup d’empathie envers les accusés, mais n’a pas réussi à les trouver appréciables… Plusieurs interventions d’auteurs de polars ont aussi émaillé ce procès, comme celle de Marin Ledun, un ancien salarié de France Télécom qui a vécu la crise et s’en est sorti par l’écriture.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Éric Beynel La lutte des classes était tellement présente dans ce procès qu’il fallait que toutes celles et tous ceux qui n’ont pu y assister puissent le voir. Nous constations tous les jours la morgue des prévenus et de leurs avocats. On pense à maître Veil, l’avocat de Didier Lombard, qui était sans cesse dans la provocation. Ou quand l’accusé Jacques Moulin venait à la barre avec ses mots creux de DRH. Lors d’audiences éprouvantes où l’on avait parlé de suicides, les voir rigolards à la sortie du tribunal était insupportable. Ils restent dans le déni parce que, pour eux, ce qu’ils font est forcément bien, peu importe les dégâts. Quand l’ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès a émis des regrets, il pleurait avant tout sur lui-même. Jamais ils n’ont eu un mot de compassion pour les victimes ou leurs familles. Comme l’a dit Didier Lombard, « on leur a gâché la fête », on est venu piétiner la soi-disant réussite du plan Next (22 000 suppressions d’emplois en trois ans – NDRL).

Un an après le procès-fleuve, six mois après son jugement historique, comment ce moment judiciaire a-t-il infusé dans la société ?

Éric Beynel Ces pratiques managériales sont loin d’avoir disparu. Entre le dépôt de plainte par SUD PTT et le procès, ce sont presque dix ans qui se sont écoulés. Le jugement va donc continuer à se propager lentement. Au mois de janvier, j’ai été invité à un séminaire à Bruxelles. Nous avons raconté ce procès devant des syndicalistes de toute l’Europe. Cela m’a surpris de voir à quel point il avait eu un retentissement au-delà de nos frontières. Nous nous battons contre l’invisibilisation de ce qui se passe dans le monde du travail, notamment en matière de conditions de travail et de santé des salariés. Dans ce combat, ce moment judiciaire et ce jugement sont des leviers d’une puissance extraordinaire. Face aux patrons, beaucoup de représentants du personnel s’en servent comme d’un point d’appui pour mener des luttes. Souvent, on nous pose la question : « Est-ce que le syndicalisme sert encore à quelque chose ? » Il sert notamment à ça.

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Procès. France Télécom, un jugement historique

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Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, vendredi 20 décembre, l’entreprise du CAC 40 et ses principaux dirigeants pour harcèlement moral institutionnel. Un jugement inédit à tout point de vue.

Cécile Rousseau

Une décision historique. Vendredi 20 décembre, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Didier Lombard, ex-PDG de France Télécom, son ancien bras droit, Louis-Pierre Wenès, et Olivier Barberot, ex-DRH, coupables de harcèlement moral institutionnel suite aux 22 000 suppressions d’emplois du plan Next, ayant conduit à une crise massive entre 2007 et 2010 dans l’entreprise. C’est debout, impassibles, qu’ils ont écouté la sentence. Pour les trois principaux responsables, les peines d’un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d’amende ont été prononcées, proches du maximum requis par les procureures de la République. L’entreprise Orange, ex-France Télécom, qui comparaissait comme personne morale, est également condamnée à un plafond de 75 000 euros d’amende. Une première pour des dirigeants et une société du CAC 40 pour de tels agissements. Et un pas essentiel franchi dans la reconnaissance du harcèlement moral systémique devant la justice pénale. Les quatre autres accusés, Nathalie Boulanger, Brigitte Dumont, Guy-Patrick Chérouvrier et Jacques Moulin, jugés pour complicité de harcèlement moral, ont écopé, eux, de quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende.

Il faut dire que les extraits du jugement de 343 pages lus sur un ton solennel pendant près d’une heure devant une salle comble sont implacables. Comme le résume la présidente Cécile Louis-Loyant au travers d’une citation de Jean de La Fontaine, « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ». Pour la mise en place du plan Next ayant entraîné un malaise social d’ampleur, dont seuls 39 cas ont été retenus par les magistrats instructeurs (19 suicides), « les dirigeants font le choix d’une politique à marche forcée ». Rien à voir donc avec les départs « volontaires » répétés à l’envi par les prévenus lors des plus de deux mois d’audience de ce procès hors norme, alors que de nombreuses victimes et familles avaient livré des témoignages poignants et accablants à la barre. Pas de doute pour le tribunal : « Les moyens choisis pour atteindre l’objectif fixé des 22 000 départs en trois ans étaient interdits. »

Une spirale infernale traduite par « un climat anxiogène » parmi les 120 000 employés

Le harcèlement moral institutionnel est donc « parfaitement établi » pour la période du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2008. Ces années ont été marquées par l’activation de « trois leviers » : « la pression donnée au contrôle des départs dans le suivi des effectifs ; la modulation de la rémunération de cadres d’un certain niveau en faisant dépendre, pour partie, la part variable de l’évolution à la baisse des effectifs de leurs unités ; le conditionnement des esprits des “managers” au succès de l’objectif de déflation lors de leurs formations ». Pour la justice, il s’agit bien d’une « politique de déflation des effectifs massive et généralisée à l’œuvre depuis 2006 ; ces actes distincts intervenus concomitamment se sont poursuivis et répétés au cours des deux années suivantes ».

Les juges ont en revanche estimé que la période de l’explosion médiatique de la crise à l’été 2009, avec notamment le suicide de Michel Deparis, ne pouvait être retenue, même s’ils reconnaissent que les répercussions du plan ont continué. Quant aux trois principaux accusés, qui « ont systématiquement reporté la culpabilité sur la hiérarchie intermédiaire », le constat est clair : « leur rôle a été prééminent. (…) L’absence ou le refus de la participation de l’un des trois, telle qu’ainsi définie, n’aurait pas permis la réalisation du délit de harcèlement moral institutionnel ». Ils ont mené « une politique d’entreprise issue d’un plan concerté pour dégrader les conditions de travail des agents de France Télécom afin d’accélérer leurs départs définitifs de l’entreprise ». Une spirale infernale traduite par « un climat anxiogène » parmi les 120 000 employés, pour la plupart des fonctionnaires. « C’est une particularité de ce délit de harcèlement moral que de transférer, insidieusement, le poids de la responsabilité des actes sur la victime, qui alors culpabilise, se remet en cause et peine à identifier la cause de sa souffrance, surtout si cette cause relève d’une organisation qui la dépasse. » Pour les juges, il est évident que « le harcèlement moral au travail peut être aussi un phénomène collectif ».

À la sortie, les avocats des parties civiles n’ont pas caché leur satisfaction. Me Sylvie Topaloff estime que « c’est un grand moment d’émotion pour l’ensemble des victimes. Le harcèlement moral peut être le résultat d’une politique d’entreprise ». Pour Patrick Ackermann, représentant de SUD PTT, qui avait déposé plainte en 2009, enclenchant la procédure, « après dix ans d’attente, c’est quand même un soulagement, cela va faire jurisprudence. C’est une journée fantastique. La juge a été magistrale. Pour nous, ce procès est un point de départ ».

L’émotion affleure dans les couloirs du tribunal correctionnel. Raphaël Louvradoux, fils de Rémy Louvradoux, qui s’était immolé le 26 avril 2011, salue le renversement de situation : « Les prévenus sont arrivés détendus au procès. La peur doit changer de camp. (…) Les mots de la présidente qui dit que les moyens utilisés par les prévenus sont “interdits”, c’était le sens de ce procès. Cela doit être le début d un changement. » De leur côté, les avocats de la défense ont déclaré qu’ils allaient interjeter appel. Pour Me Jean Veil, conseil de l’ex-PDG, « c’est totalement démagogique. Cela n’a pas de fondement juridique. (…) Didier Lombard ne se sent absolument pas coupable de harcèlement moral ».

Seule Orange a confirmé qu’elle ne fera pas appel. Les victimes devraient percevoir près de 3 millions de dommages et intérêts versés solidairement sans doute dès le début d’année prochaine. « On espère que cette décision aura un caractère d’exemplarité, tranche Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC, même si ça ne fera pas revenir nos collègues disparus. » Il fustige ensuite « une attitude de classe de la part des ex-responsables, qui ne rendront rien de ce qu’ils ont perçu pendant des années ». Pour Éric Beynel, porte-parole de Solidaires, « c’est important d’avoir un jugement qui ne mette pas en cause les sous-fifres mais bien ceux qui dirigent les entreprises. On pense à d’autres établissements comme La Poste ».

Car les logiques financières pointées du doigt par les juges sont plus que jamais à l’œuvre sur l’ensemble du marché du travail. Comme le rappelle Christian Mathorel, secrétaire général de la Fapt CGT, « on mène en ce moment un plan stratégique chez Orange supprimant des emplois. Cette souffrance, elle existe partout, elle s’accélère. Il est de notre responsabilité de travailler à ce que cette société soit meilleure ».

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L'Humanité

Un appel pour de nouveaux droits pour la santé au travail

Actu

Des dizaines de syndicalistes, économistes, sociologues… exigent d’aller plus loin que le jugement France Télécom en matière de souffrance professionnelle.

Cécile Rousseau

« L es patrons tremblent à l’énoncé du verdict », lance Patrick Ackermann, représentant de SUD PTT, vendredi, lors d’une conférence de presse. Car ce jugement historique, qualifié de « bible, (d’)instrument de travail pour l’avenir », par Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles, n’est qu’un point de départ. Dans un appel publié sur Mediapart, les syndicats SUD, CGT, CFE-CGC de l’entreprise mais aussi des dizaines d’économistes, sociologues, juristes… exigent de « nouveaux droits démocratiques pour la santé au travail et l’environnement ». (1)

Tous rappellent que « le débat social sur la souffrance au travail – dont les suicides sont la manifestation extrême – dure depuis plus de vingt ans et dépasse largement France Télécom. Il trouve son origine dans la financiarisation des entreprises et des services publics ». Le texte dénonce « la réalisation méthodique, systématique, de violences similaires mais peu médiatisées, qui continuent à se dérouler au quotidien dans beaucoup de grands groupes et leurs chaînes de sous-traitance ainsi que dans les administrations et services publics ». La tribune rappelle que le harcèlement moral est désormais puni de deux ans de prison (un seul dans le cas de France Télécom au moment des faits) et le Code pénal considère les violences psychologiques en bande organisée comme passibles de vingt ans réclusion criminelle. Mais cet arsenal législatif « doit être mis à jour afin que les dirigeants mesurent les risques qu’ils encourent désormais s’ils pratiquent certaines méthodes de gestion du personnel reconnues comme pathogènes et prohibées ». Pour Emmanuel Dockès, professeur en droit à Paris-Nanterre, un des initiateurs de cet appel, « il était important d’avoir une réaction globale. Une liste indicative d’actions prohibées serait utile dans la loi pour que les employeurs sachent ce qu’ils ne peuvent plus faire ». Quant à la définition même du harcèlement moral, il est proposé de la préciser à la lumière des avancées de la « connaissance publique et scientifique. »

D’autres mesures de salubrité sont également mises sur la table comme spécifier la répression pénale des crimes sociaux et environnementaux, notamment pour non-respect des principes de prévention des risques professionnels. Il s’agirait aussi de limiter le recours à la sous-traitance et de l’interdire sur les sites à risque, en responsabilisant les donneurs d’ordres, qui pourraient par exemple devoir reclasser des sous-traitants devenus inaptes à cause du travail. Quant au droit de retrait, possible en cas de danger grave et imminent au travail, il doit être renforcé, tout comme la médecine du travail et l’inspection du travail, qui doivent gagner en indépendance. Il convient également de repenser le système de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, afin notamment de permettre la réparation intégrale des préjudices subis à « l’égal des autres contentieux de l’invalidité, et pas seulement en cas de reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur ». Du côté des instances représentatives du personnel, dévastées par les ordonnances Macron, avec notamment la suppression des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), qui avaient joué un rôle déterminant dans le dossier France Télécom, les auteurs proposent que les représentants de proximité, élus directement par l’ensemble des salariés, forment un comité travail-santé-environnement (CTSE) aux prérogatives élargies. C. R.

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L'Humanité

France Télécom, un jugement historique

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi 20 décembre l'entreprise du Cac 40 et ses principaux dirigeants pour harcèlement moral institutionnel. Un jugement inédit.

Cécile Rousseau« Il ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés »« les dirigeants font le choix d'une politique à marche forcée. » « Les moyens choisis pour atteindre l'objectif fixé des 22 000 départs en trois ans étaient interdits. »France télécom. Le procès historique de la souffrance au travail

« Ces années ont été marquées par l'activation de trois leviers : une pression dans le contrôle des effectifs, la modulation de la rémunération des cadres (en fonction des objectifs de suppressions d'emplois-NDLR) et le conditionnement des esprits des managers. » « d'une politique massive et généralisée, d'actes qui se sont poursuivis et répétés les années suivantes en forçant au départ. »« qui ont reporté systématiquement la culpabilité sur la hiérarchie intermédiaire »« leur rôle a été prééminent »"une politique d'entreprise issue d'un plan concerté pour dégrader les conditions de travail des agents de France Télécom fin d'accélérer leurs départs définitifs de l'entreprise""C'est un grand moment d'émotion pour l'ensemble des victimes. Le harcèlement moral peut être le résultat d'une politique d'entreprise" "Après dix ans d'attente, c'est quand même un soulagement, cela va faire jurisprudence. Pour nous, ce procès est un point de départ."« Les prévenus sont arrivés détendus au procès. La peur doit changer de camp (…) Les mots de la présidente qui dit que les moyens utilisés par les prévenus sont "interdits", c'était le sens de ce procès. Cela doit être le début d un changement." «  Cela n'a pas de fondement juridique. C'est totalement démagogique. »« On espère que cette décision aura un caractère d'exemplarité,même si ça ne fera pas revenir nos collègues disparusorangeProcès France Télécom
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La construction médiatique de la guerre par l’image

Nos recommandations culturelles

Informer, dénoncer… quitte à mettre en scène et manipuler. Le musée de l’Armée à Paris retrace l’histoire des rapports complexes entre guerre et photographie.

Pierre Barbancey

Il existe deux façons de parcourir l’exposition « Photographies en guerre » actuellement présentée au musée de l’Armée, à Paris. La première consiste à déambuler devant les clichés. Ils sont nombreux, depuis ceux réalisés artisanalement pour produire des daguerréotypes, jusqu’à l’utilisation d’une caméra infrarouge explorant ainsi la trace humaine à travers une signature thermique. Au total, plus de 300 photographies. Paysages de ruines, chaos des combats, cadavres abandonnés, joie de victoires et désespoir de défaites, portraits de soldats ou de civils… Les images sont bien là, passées déjà, pour certaines, dans la mémoire collective. Ainsi en est-il du « Drapeau rouge sur le Reichstag », d’Evgueni Khaldeï, ou encore de « The Terror of War », de Nick Ut (la petite fille nue et brûlée fuyant l’horreur du napalm au Vietnam).

De la véracité à la perte de légitimité

Ce qui est proposé va bien au-delà. Car il ne s’agit pas simplement de montrer des conflits, mais de s’atteler à la représentation de ceux-ci par un médium : la photographie. Le reportage de guerre n’en est qu’une partie. Même si, par objectif interposé, on entre dans l’histoire. Du XIXe au XXIe siècle, voilà une pratique en expansion. Pour l’accompagner, la photographie évolue, en même temps qu’elle aide au développement de la presse illustrée, devenant moyen de communication et enjeu politique. Que l’on songe, par exemple, au travail presque sans entrave des photojournalistes lors de la guerre du Vietnam comparé à la limitation de la liberté de la presse décidée par les États-Unis lors de la guerre du Golfe de 1990-1991. L’esprit même du photographe a changé. La perception de son geste se trouve différente parce que sa fonction a évolué. Sa production s’est même déplacée dans l’espace-temps avec l’évolution des techniques et la rapidité de l’information. À l’inverse, « la photographie est une mince tranche d’espace autant que de temps », écrivait Susan Sontag.

La photo, un temps passée aux yeux du public comme « intrinsèquement vraie », a en partie perdu de sa légitimité. On sait combien le recadrage permet de détourner une scène de sa signification réelle, voire d’en donner une vision opposée. La reconstitution est l’un des moyens utilisés – sans toujours l’avouer – pour montrer des batailles de Verdun pourtant infilmables, surtout de face ! L’exposition présentée pourra peut-être permettre une « lecture critique des images de guerre », pour reprendre l’expression d’Anthony Petiteau, évoquant dans le catalogue le travail d’Émeric Lhuisset. Dans « Théâtre de guerre, photographies avec un groupe de guérilla kurde, Irak, 2011-2012 », Lhuisset propose une photo léchée, comme on dit vulgairement, tant dans la composition que dans la lumière et les couleurs. Et pour cause. Dans les montagnes kurdes, il a demandé aux combattants d’interpréter leur propre rôle. Pour rappeler que beaucoup d’images iconiques ont été mises en scène. C’est cette série qui ouvre le parcours. Un acte audacieux de la part des commissaires de l’exposition et qui en donne toute l’importance. À ne surtout pas manquer.

musée
L'Humanité

« Lawrence d’Arabie », archéologue charmeur et espion de sa majesté

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Une très belle mise en scène d’Éric Bouvron, avec une dizaine de comédiens démultipliant les rôles raconte cette aventure hors du commun.

Gérald Rossi

Sur le plateau, pas de décor, et seulement quelques accessoires, des tapis, deux ou trois malles en ferraille, une théière… et surtout signalons les lumières d’Ewin Garnier qui traduisent les ambiances, la douceur du temps, comme le soleil brûlant du désert, ou la froideur des nuits. Pour les costumes, Nadège Bulfay a choisi à la fois le réalisme, pour les tenues des Bédouins, des militaires et des explorateurs, avec seulement quelques accessoires permettant de passer de l’un à l’autre, le tout dans la légèreté inventive qui porte tout le spectacle.

Cette version de la véritable histoire de « Lawrence d’Arabie », de son vrai nom Thomas Edward Lawrence est une adaptation de Benjamin Penamaria et Eric Bouvron, ce dernier signant aussi la mise en scène. Créé d’abord pendant la pandémie avec son cortège de salles fermées au public, le spectacle s’est pointé au dernier festival d’Avignon, dans les Halles d’Alain Timar, toujours bien inspiré dans ses choix de programmation. Ce « Lawrence d’Arabie » a depuis repris vie et trouvé un public mérité.

L’aventure a donné lieu à un film désormais considéré comme un classique du genre, réalisé en 1962 par David Lean, avec Peter OToole dans le rôle-titre, Alec Guinness, Anthony Quinn, Omar Sharif. C’est l’histoire vécue à partir de 1910 par un jeune archéologue charmeur et talentueux, recruté par les services secrets de « sa majesté » dans ce qui était alors l’Empire britannique. Thomas Edward Lawrence, né en 1888, a été l’artisan des alliances entre plusieurs dirigeants arabes pendant le premier conflit mondial. La romance théâtrale simplifie l’histoire et si l’on apprend que Lawrence finalement s’engage dans la Royal air force, après bien des hésitations et ses regrets de voir triompher d’autres choix politiques que ceux qu’il a soutenus, on ne sait pas bien qu’il meurt en 1935 dans un accident de la route. Mais qu’importe.

Sur la scène, sans une minute de répit, les comédiens Kevin Garnichat (Lawrence), Alexandre Blazy, Matias Chebel, Stefan Godin, Slimane Kacioui, Yoann Parize, Julien Saada, Ludovic Thievon se partagent les rôles. Soit pas moins de plusieurs dizaines, avec la gravité nécessaire et qui sonne juste, dans la douleur de la guerre, mais avec aussi beaucoup d’humour. On retiendra par exemple la séquence impayable du chameau…

Sans image, à part une étrange carte du monde porté à bout de bras, sans projection de dunes dorées dans le soleil couchant, « Lawrence d’Arabie » se pare en revanche du très bel habillage musical interprété en direct, la musique n’étant pas une illustration mais devenant elle-même personnages avec l’accordéoniste Julien Gonzales, le violoniste Raphaël Maillet, et la mezzo-soprano aux colorations envoûtantes Cecilia Meltzer. En dépit de sa légèreté apparente, cette tranche de récit colonial n’ignore pas la domination européenne sur des peuples et des États qui ont depuis recouvré leurs indépendances, sans se départir toujours des pièges qui leur ont alors été tendus.

Théâtre
L'Humanité

Quand police et justice faisaient la chasse aux homosexuels

Nos recommandations culturelles

Télévision Personnalités et témoins d’une époque pas si lointaine témoignent de la répression morale et physique que subissaient les coupables du « délit d’homosexualité » rétabli par Pétain.

Gérald Rossi

Entre 1945 et 1978, environ 10 000 condamnations ont été prononcées par les tribunaux français pour sanctionner des « actes homosexuels ». Pourtant, dès 1791, la France, en application des principes de liberté de la Révolution, avait été le premier état au monde à dépénaliser officiellement le « crime de sodomie ». Mais, le 6 août 1942, un décret, signé par le maréchal Pétain et son chef du gouvernement Laval, rétablit le « délit d’homosexualité ». Des dispositions qui établissent la majorité à 21 ans dans le cas de pratiques sexuelles entre personnes de même sexe, contre 15 ans pour les relations hétérosexuelles.

Alors que se profile la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, mardi 17 mai, France Télévisions, qui se déclare « fidèle à son engagement au long cours contre toutes les formes d’exclusions, de violences, de harcèlement et de discriminations », propose une programmation spéciale. Avec notamment, dimanche soir, dans la Case du siècle, ce documentaire d’Ariane Chemin et Emmanuel Hamon.

Les divers épisodes de manipulation des esprits menés par divers groupuscules de droite et de ses extrêmes ont montré, récemment, combien cette question est encore fragile dans la société. Les paroles de ce film n’en sont que plus fortes et plus utiles. Non seulement pour faire œuvre d’histoire, mais aussi pour rappeler combien certaines libertés peuvent être menacées par des groupes refusant à d’autres, au nom de concepts d’un temps moisi, dignité et liberté.

Ainsi, quand l’écrivain Dominique Fernandez explique qu’ « on n’existait pas », il évoque la vie de millions d’hommes et de femmes considérés comme des citoyens de seconde zone, confrontés aux brimades et brutalités policières, et devant parfois affronter les tribunaux. Se retrouvant alors au ban de la société, parfois en prison… On peut citer le député Mirguet qui en 1960 osait encore parler du « fléau de l’homosexualité » et obtenait du Parlement un vote renforçant les condamnations alors infligées.

Il faudra attendre les années 1980 et la déclaration du futur président François Mitterrand, le 29 avril 1981 – « L’homosexualité doit cesser d’être un délit » – pour que le vent de l’histoire amorce un nouveau cap. C’est seulement en 1981 que la France retire officiellement l’homosexualité de la liste des maladies mentales. L’Organisation mondiale de la santé suivra cette même voie, en 1993 seulement…

Gérald Rossi

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Le Figaro

Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports

Wladimir Garcin-Berson

Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.

Sourires, grimaces, moues... Les Français habitués à prendre le métro ou le train peuvent enfin redécouvrir le visage des voyageurs à côté d'eux. Ce lundi, l'obligation de porter un masque dans les transports collectifs prend fin : celui-ci tombe dans l'ensemble des transports en commun, comme le métro, le bus, le train, l'avion, mais également dans les véhicules de transport comme les taxis.

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Plus de «ciel, mon masque !» paniqué suite à un oubli, ou d'altercation à propos d'un masque mal porté ou carrément boycotté : le port du masque n'est plus que «recommandé» dans ces lieux, en particulier pour les publics fragiles ou âgés ou pendant les «heures de forte affluence».

C'est la fin d'une mesure qui était censée être passagère pour accompagner le déconfinement mais qui sera finalement restée en place pendant plus de deux ans. Annoncée mercredi dernier par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, cette évolution s'appuie sur le recul marqué de l'épidémie dans l'Hexagone, depuis plus d'un mois. Nombre de contaminations en forte baisse, recul des admissions quotidiennes à l'hôpital comme en réanimation, baisse du nombre de malades pris en charge... Tous les indicateurs sanitaires sont au vert.

Pour autant, «le masque reste recommandé pour toutes les personnes qui s'estiment menacées par le virus», soulignait Olivier Véran, dans la foulée. «Ce n'est pas la levée du masque dans les transports qui fera repartir l'épidémie de coronavirus», estime sur France Inter l'épidémiologiste Pascal Crepey. Mais les Français sont appelés à la prudence, alors que les sous-variants d'Omicron Ba.4 et Ba.5, à l'origine d'une reprise épidémique en Afrique du Sud, pourraient devenir dominants en Europe et «entraîner une augmentation globale significative des cas de Covid-19 dans l'UE dans les semaines et mois à venir», selon l'ECDC.

Peu de restrictions sanitaires demeurent

Avec la levée de cette restriction, le masque n'est désormais plus obligatoire nulle part dans l'Hexagone, exception faite des établissements de santé et médico-sociaux, comme les hôpitaux, cabinets de professionnels médicaux, pharmacies, laboratoires ou Ehpad : il y est exigé «si la situation sanitaire l'exige», précise le ministère. À l’inverse, le port du masque en intérieur n'est plus demandé dans les commerces, cinémas, théâtres ou lieux de travail depuis mi-mars. À l’extérieur non plus, le masque n'est plus obligatoire depuis mi-juin 2021, même si «le maire ou le préfet de département» peut l'imposer dans certains lieux, en fonction de la situation sanitaire.

Dans l'Hexagone, la vaccination est toujours impérative pour les professionnels de santé ainsi que d'autres travaillant avec des publics à risque. Cette obligation, qui a mené à la suspension de quelques milliers de soignants depuis mi-septembre 2021, pourrait cependant évoluer : début mai, Emmanuel Macron a ouvert la porte à une réintégration de ces professionnels, «quand on ne sera plus en phase aiguë de l'épidémie». Cette semaine, Olivier Véran disait vouloir saisir la Haute autorité de santé (HAS) sur ce dossier épineux. En outre, une personne testée positive au Covid-19 doit toujours s'isoler «strictement», entre cinq et dix jours selon son statut vaccinal.

Plus de masque dans les avions en Europe

Autre changement, à compter de lundi, le masque n'est plus non plus obligatoire dans les avions et aéroports de l'Union européenne. Une décision prise conjointement par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA). «Pour les passagers et les équipages aériens, c'est un grand pas en avant dans la normalisation du transport aérien, se félicitait, mercredi, le directeur exécutif de l'Agence, Patrick Ky. Les passagers doivent cependant se comporter de manière responsable et respecter les choix des autres autour d'eux. Et un passager qui tousse et éternue devrait fortement envisager de porter un masque facial, pour rassurer les personnes assises à proximité».

Attention cependant, l'obligation ou non de porter le masque peut évoluer en fonction du voyage. «Il est utile de se renseigner auprès de la compagnie pour savoir si le port du masque est exigé ou non, et notamment sur les vols vers ou en provenance d'une destination où le port du masque est toujours obligatoire dans les transports publics», conseille le ministère de la Santé. Autrement dit, «Si l'État de départ ou de destination exige le port de masques faciaux dans les transports publics, les exploitants d'aéronefs devraient exiger des passagers et de l'équipage qu'ils se conforment à ces exigences», précise le protocole européen. Il est aussi suggéré aux équipages de continuer à encourager les passagers à porter un masque pendant le vol et à l'aéroport.

La fin de ces différentes règles et l'accalmie sur le front sanitaire laissent planer l'espoir, tant pour les vacanciers que les professionnels du secteur du tourisme, d'un été quasi-normal. Certains sont plus prudents : après deux ans, «la pandémie n'est pas finie», nuançait récemment Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique.

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La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi

Cette décision du fournisseur RAO Nordic Oy, détenu par une entreprise russe, interviendrait pour cause d'impayés de la part de la Finlande.

La DGCCRF alerte sur une arnaque financière au téléphone

Une nouvelle technique d'escroquerie se propage. Cette fraude, relativement simple, repose sur une usurpation d'identité.

L'Humanité

La VOD de la semaine - « The Assistant » de Kitty Green

Nos recommandations culturelles

Le quotidien de l’assistante d’un patron d’une société de production cinématographique. Mis en scène avec une sobriété rare, ce film analyse de façon transversale et distanciée le processus de la prédation sexuelle

Vincent Ostria

Étrangement, « The Assistant » de Kitty Green n’a pas eu l’honneur d’une sortie en salles en France. Cela peut sans doute s’expliquer par la désorganisation qu’a causé la fermeture des cinémas pendant de longs mois. Toujours est-il que s’il y a un petit chef-d’œuvre décrivant les prémices du phénomène #MeToo, c’est bien celui-ci. Kitty Green, cinéaste féministe, n’a pas choisi le traitement le plus spectaculaire et rentre-dedans du sujet. La situation de départ ressemble fortement à celle qui a déclenché le scandale : le directeur d’une société de production de films consomme de jolies jeunes filles innocentes à l’insu de leur plein gré. L’histoire est filmée du point de vue d’une jeune assistante, Jane, corvéable à merci, qui, si elle n’est pas la proie du prédateur, se tient aux premières loges de ce ballet sournois. La réussite du film, qui a rebuté certains spectateurs peu férus de sobriété, provient de sa description routinière et répétitive du travail de l’assistante, petite souris dévouée qui doit arrondir les angles et subir les humeurs des uns et des autres — notamment du patron ou de son épouse s’inquiétant des frasques de celui-ci. Soit une chronique très factuelle, feutrée et presque monotone, dont la retenue a quelque chose de bressonien (ou akermanien, si l’on pense au film « Jeanne Dielman, 23, quai du commerce… »). Autre caractéristique remarquable : le boss, qu’on suppose calqué sur Harvey Weinstein, n’apparaît jamais à l’écran. On entend juste sa voix au téléphone. Et il n’est pas nommé par son nom. Tous les employés parlent de lui en permanence à la troisième personne en le désignant uniquement par le pronom « il ». Cela renforce le mystère inquiétant du patron tout-puissant et abusif. En même temps, le film ne se contente pas de faire planer le mystère et de décrire les tâches journalières de la jeune assistante. Il analyse le système d’omerta bureaucratique sur laquelle repose cette société de production. Voir le génial entretien de Jane avec le DRH mielleux, qui lui fait comprendre très clairement qu’elle a intérêt à fermer les yeux sur les abus du chef si elle tient à son job. Bref, une formidable vue en coupe d’un phénomène qui a défrayé la chronique, effectuée avec une mise en scène retenue et minimaliste qui donne très envie de découvrir les autres réalisations de cette cinéaste méconnue.

« The Assistant » de Kitty Green. États-Unis, 2020, 1 h 28

À voir sur universcine.com

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L'Humanité

Jazz à Saint-Germain-des-Prés, expériences soniques et sensorielles en haute compagnie

Nos recommandations culturelles

Le festival parisien met à l’honneur les swing ladies – telles Marion Rampal, Airelle Besson, Sophia Domancich – et agit pour la prévention des violences sexistes.

Fara C.

Les engagements de Jazz à Saint-Germain-des-Prés en faveur de l’égalité femmes-hommes, Donatienne Hantin et Frédéric Charbaut les renforcent, résolument. Le tandem qui a cofondé le festival met en place une formation du personnel à la prévention des violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’un protocole s’adressant également aux artistes et aux publics (recueil du témoignage, intervention, etc.).

Vidéo Marie Buscatto, « Marginalisation des femmes instrumentistes dans le monde du jazz »

Pionnier par son attachement à une meilleure représentation des femmes artistes dans sa programmation, le festival confirme sa démarche en 2022 à travers plusieurs actions, dont la table ronde Quelle place pour les femmes dans le jazz (18 mai), à laquelle participeront notamment la sociologue Marie Buscatto (auteure du livre Femmes du jazz, musicalités, féminités, marginalités, ), Alex Dutilh (France Musique) et la trompettiste Airelle Besson.

Podcast Live à Fip 100 % filles ou presque, FIP invite Fara C à établir cette programmation célébrant les jazzwomen (Airelle Besson, Rhoda Scott & Lady Quartet, Naïssam Jalal, Carla Bley…)

L’art de conter des histoires

Souffleuse des plus inspirées, Airelle Besson investira la superbe Maison de l’océan (le 21), pour un ébaubissant duo avec l’accordéoniste Lionel Suarez : audace et délicatesse, pour la délectation des mélomanes ! Par ailleurs, il faut absolument écouter l’album Try ! (l’Autre distribution), qu’Airelle Besson a enregistré en haute compagnie, avec le pianiste Benjamin Moussay, le batteur Fabrice Moreau et l’élégante acrobate des cordes vocales Isabel Sörling, lauréate, comme elle, d’une Victoire du jazz. La compositrice et discrète virtuose de la trompette partage, avec ses camarades, l’art de conter des histoires, non pas avec des mots, mais à travers le mystère qu’insuffle l’insondable langue de l’imaginaire.

Vidéo Airelle Besson, Benjamin Moussay et Fabrice Moreau, dans Après la neige (de l’album Try !)

Une exceptionnelle expérience sensorielle

Même soir, même lieu, avec Dan Tepfer, nous aurons l’opportunité de vivre, pour la première fois à Paris, une exceptionnelle expérience sensorielle : nous immerger à la fois dans le son de sa musique et dans les images (sur grand écran) que le pianiste franco-américain créera en direct et « en résonance » simultanée, pourrait-on dire, avec son exécution pianistique. Ceci, grâce à un dispositif informatique et selon un procédé dont il a conçu lui-même les algorithmes. Hallucinant… À aucun instant, la musicalité n’est sacrifiée, comme en témoigne son subtil et fascinant CD, Natural Machines (chez Sunnyside Records).

Vidéo Dan Tepfer, Natural Machines (album entier)

Mention spéciale aux ladies du jazz figurant à l’affiche, Sophia Domancich (le 19), Marion Rampal (le 18), qui invitera deux étoiles (Naissam Jalal et Piers Faccini), mais aussi Camille Bertault. Cette chanteuse, autrice et compositrice a sorti l’ébouriffant CD Le tigre (chez Sony), entre brise bossa nova et griffures d’ironie. Le 16 mai à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Camille Bertault sera, aux côtés d’Ibrahim Maalouf et Hugh Coltman, la « guest » du fameux contrebassiste et compositeur Kyle Eastwood, pour inaugurer en beauté cette 21e édition, qui compte, parmi ses sommités, Henri Texier (le 19 mai). Ce magistral contrebassiste, compositeur et improvisateur présentera Heteroklite Lockdown (sorti sur Label bleu), opus somptueux qui « rallume les étoiles ».

Fara C.

www.festivaljazzsaintgermainparis.com

Vidéo Jazz à Saint-Germain-des-Prés 2022, avec Kyle Eastwood, Marion Rampal, Sophia Domancich/Simon Goubert, Henri Texier, Noé Clerc

Pour télécharger l’enquête sur la représentation hommes-femmes dans le jazz et les musiques improvisées, réalisée par AJC Grands Formats, la FNEIJMA et Opale en coopération avec l’ADEJ.

jazzfestival
L'Humanité

Écouter ce qu’on n’entend jamais

Nos recommandations culturelles

création musicale Avec Essaimées, partition présentée ce week-end avec le concours de 200 adolescents, le compositeur Nicolas Frize poursuit son travail sur l’univers sonore en se fondant dans la vie d’un lycée populaire.

Clément Garcia

Le lycée Paul-Éluard de Saint-Denis est un établissement à part, vrombissant, indompté, à l’avant-garde des différents mouvements qui mobilisent la jeunesse. Une mèche permanente qui ne manque jamais de s’allumer, contre Parcoursup, la réforme des retraites, les violences policières… Une école où tout n’est pas rose, loin s’en faut. De multiples actes de violence y sont dénombrés, conduisant les forces de l’ordre à assurer une présence pesante à ses abords. De fait, l’établissement fait peau commune avec le nord de la nécropole des rois : un condensé des tensions et solidarités, fêlures et espoirs, luttes et troubles qui caractérisent ce fragment de la France populaire.

C’est ici que le compositeur Nicolas Frize a posé ses bagages, l’hiver dernier, avec son association les Musiques de la Boulangère, pour une création musicale baptisée Essaimées, qui sera présentée au public ces 13, 14 et 15 mai. L’œuvre prendra la forme, lors d’ « un grand concert de plusieurs concerts », d’une déambulation sonore jusque dans les moindres recoins du bâtiment. Un travail au long cours comme les affectionne Nicolas Frize, fruit d’une résidence de cinq mois, véritable plongée dans les us et coutumes de la vie scolaire. Le compositeur s’est, à de multiples reprises, essayé à ces résidences immersives qui finissent par définir une méthode. Et une démarche créatrice. Déjà, en 1984, il prenait ses quartiers dans l’usine Renault du site de Billancourt. Il répète l’expérience dans la Manufacture de Sèvres en 2006, trois années durant, puis dans l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis ou l’usine PSA de Saint-Ouen. À chaque fois, les salariés des différents lieux sont confrontés, à travers les sons collectés puis ordonnés, aux réalités cachées de leur labeur. C’est donc cette fois un lycée, lieu de transmission des savoirs et carrefour de la vie sociale, que Nicolas Frize a décidé d’investir en mobilisant des classes de seconde, de première et de terminale dans son vaste projet musical. « Leur projet », serait-on tenté de dire, tant les élèves sont appelés, avec leurs professeurs, à donner de leur corps et de leur intelligence pour réaliser une œuvre qui entend offrir aux matières enseignées un horizon extrascolaire.

communiquer par la musicalité d’une intonation

Professeure d’histoire-géographie, Camille Taillefer travaille cette année avec ses élèves de terminale autour du concept de frontière. Un thème qui fait écho aux langues parlées, comprises comme autant de barrières qu’un usage musical briserait. «  Ce lycée est un lycée international au sens réel, avec parfois vingt langues parlées dans une seule classe, sans que les élèves osent le dire », remarque-t-elle. Lucie-Rose est l’une de ces élèves, investie à fond dans le projet. Née au Congo d’une mère portugaise, la jeune fille parle, en plus du français, le portugais, le lingala (langue bantoue), l’italien et l’espagnol. Un pan de la tour de Babel à elle seule. Elle a fière allure lorsqu’elle se lève pour nous faire une démonstration, déclamant sur tous les tons « J’ai mal à la tête » en portugais, avant de modifier sa voix pour exprimer une colère en italien : « J’explose ce que j’ai en moi ! » Jolie formule qui lui sied parfaitement. « Je joue comme si c’était la première fois, comme si j’allais mourir. » Elle évoque immédiatement son grand-père, Doudou Ngafura, figure majeure du théâtre congolais. Le but, ici, n’est pas tant pour les élèves-créateurs de se comprendre que de communiquer par la musicalité d’une intonation, d’une expression, « en faisant dialoguer l’intime des langues maternelles avec la langue vernaculaire », comme le souligne Nicolas Frize. Une autre élève, Yasmine, relève « la nouveauté de faire un projet sur la culture. L’idée, c’est de partir d’une notion et d’en dire tout ce qu’on peut. On questionne les traditions, comment la culture a changé depuis nos parents et quel est son rôle au sein de la société. »

Une idée qui prend tout son sens pendant le cours de philosophie, où le thème de la culture est ausculté sous ses différents aspects. Des citations d’auteurs sont imprimées sur une large fresque où trône, au centre, celle, étrange, d’un élève : « La culture nous afflige…  » Les citations ­s’afficheront le long d’une structure d’où sortiront divers sons. Mais lesquels ? La discussion s’engage : « Une lettre d’amour susurrée ? » D’accord, mais aux élèves de trouver le texte. « Des mots du quotidien ? » souffle le compositeur qui enjoint les élèves à enregistrer leurs aïeux. « Mais ce serait bien d’avoir des voix d’enfants, de vos petits frères et petites sœurs. » « Des sons de manifs ? » soumet ­encore Nicolas Frize. Pas si évident. Doumia ­s’interroge : « C’est quoi, le rapport avec la culture ? » Revient alors à la mémoire d’une de ses camarades le dernier blocus du lycée, en novembre 2020, lors du premier confinement. Un événement que les élèves n’ont pas manqué d’enregistrer à l’aide de leurs téléphones rivés à toutes les mains.

Lors d’une répétition dans l’amphithéâtre du lycée, une quinzaine d’élèves en classe de sciences de la vie et de la terre (SVT) sont assis deux par deux devant des partitions, symboles des allers-retours entre l’écrit et l’oral, centraux dans la genèse d’ Essaimées. Le compositeur dirige mais précise : « Vous le ferez sans moi la prochaine fois ! » Les élèves frottent leurs vêtements, tapent leur peau et claquent la langue en suivant la partition. « Il s’agit, pour ces jeunes, d’utiliser les sons comme un instrument. La peau de l’homme devient la peau de l’instrument, comme d’autres peaux sur les instruments percussifs. » La gêne est palpable. Faire parler son corps relève de la gageure à une étape de la vie où « le réflexe, c’est plutôt de le faire disparaître », relève Nicolas Frize. « Avec cette création, on écoute le corps, ce qui est rare dans la vie quotidienne, où il est plutôt l’objet des regards. » Écouter ce qu’on n’entend jamais, voilà qui définit la méthode Frize et attise la curiosité. Ils seront plus de 200 élèves à essaimer, ce week-end, dans l’ensemble du lycée Paul-Éluard, décidément à part.

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Le Figaro

Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2

Caroline Beyer

DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

Horaires d’enseignement plus ou moins respectés, outils pédagogiques foisonnants, évaluations insuffisantes… Si l’on en croit le récent rapport de l’inspection générale sur «l’enseignement en cours moyen» (le CM1 et le CM2), ce moment charnière entre l’école primaire et le collège, il y a de quoi s’inquiéter.

Les inspecteurs, qui ont observé 160 classes dans 29 départements du territoire français, constatent que les élèves de l’école de la République ne sont pas logés à la même enseigne. Selon les écoles, les récréations vont d’une heure hebdomadaire à plus de trois heures, «induisant des inégalités de traitement des élèves importantes». Le travail à la maison, lui aussi, est très variable. Si presque tous les enseignants donnent du travail oral et écrit - ce dernier étant pourtant interdit par la circulaire de 1956 au nom de l’égalité entre les élèves -, les écarts sont importants, et ce travail personnel est moins élevé dans les établissements défavorisés.

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Au total, 82% du travail à la maison concerne le français et les mathématiques, matière pour laquelle la part des travaux écrits est la plus importante. Quid des horaires d’enseignement prescrits dans chaque discipline? Ils sont respectés, voire dépassés en français et en mathématiques. Ainsi, dans 7% des classes observées, les élèves font plus de six heures de maths par semaine, alors que l’horaire est fixé à 4 heures 35. A contrario, en sciences, dans les enseignements artistiques et en EPS, les horaires se situent en deçà des prescriptions nationales. En langues vivantes, si les heures d’enseignement données sont, en moyenne, conformes aux objectifs, la mission de l’inspection générale n’a trouvé «aucune trace d’enseignement d’une langue vivante» dans 12% des classes.

Évaluation imprécise

Les outils pédagogiques, eux, ne sont pas à la hauteur. En français comme en mathématiques, seules 40% des classes disposent de manuels. Dans les autres disciplines, ils sont très rares: 4% des classes en langue vivante, aucune classe en sciences et technologie. Ce faible nombre de manuels conduit à utiliser «des documents iconographiques en noir et blanc et souvent de piètre qualité» ainsi qu’«un grand nombre de photocopies», laissant à penser que les connaissances sont «simplement distribuées». «Ces photocopies comprennent très souvent des questions à trous ou à réponses courtes qui conduisent les élèves à répondre très brièvement avec une vigilance plus réduite que si la réponse était notée dans un cahier et avec un soin moindre quant à la qualité de la graphie», observent les inspecteurs.

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Gestion des classeurs difficile pour les élèves, foisonnement de cahiers… «Comprendre le travail réalisé par les élèves a parfois été particulièrement difficile», constate la mission qui prend l’exemple des mathématiques, où il faut alternativement consulter un lutin, le cahier du jour, un cahier de mathématiques, un cahier de devoirs du soir, un cahier de calcul mental, des constructions géométriques sur des feuilles blanches volantes, etc.

Les inspecteurs constatent aussi que l’évaluation des élèves n’est pas suffisamment précise et cadrée. Ces évaluations sont «rares», en dehors des mathématiques et du français. Et même dans ces disciplines phares, elles «se limitent souvent à des tests bilans de fin de séquence». Les interrogations écrites très courtes sont, elles, «excessivement rares». Dans seulement 10% des classes, les évaluations de français comprennent des productions écrites, généralement qualifiées de «rédactions». Les compétences en calcul mental, elles, ne sont pratiquement jamais évaluées.

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GPA : cinq plaintes déposées après l'accouchement de mères porteuses ukrainiennes en France

L'association Juristes pour l'enfance enqs'inquiète de voir cette pratique «s'installer en France, étape par étape».

Le rapport choc sur la gestion kafkaïenne de l’immigration en France

EXCLUSIF - La commission des lois du Sénat décrit des préfectures asphyxiées, des tribunaux débordés, un droit «illisible».

Covid-19 : les Parisiens lassés du port du masque obligatoire dans les transports en commun

REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.

L'Humanité

À Vierzon, la question sociale explose sur les écrans

Nos recommandations culturelles

Événement Le premier Festival du film de demain se tiendra du 2 au 5 juin, dans le Cher, à l’initiative de Louis-Julien Petit, Camille Carteret et Mathieu Petit-Bonnefond.

Grégory Marin

Louis-Julien Petit est un cinéaste engagé. De son premier long métrage, Discount (2014), au dernier, la Brigade (2022), ses films relatent des combats à la dure pour se sortir de la misère sociale. Mineurs isolés, femmes SDF, salariés broyés par le système, ce sont ces réalités, empruntées à son cinéma et à d’autres, que le Berrichon a rassemblées pour créer, avec Camille Carteret et Mathieu Petit-Bonnefond, le Festival du film de demain (FFD). Il se tiendra du 2 au 5 juin à Vierzon (Cher), au Ciné Lumière, « dans la ville dont le maire (le PCF Nicolas Sansu – NDLR) a été le premier à (lui) tendre la main ».

Le cinéaste a voulu mettre en avant ces « réalisateurs acteurs de la société civile » qui ont « le souci de faire avancer la société ». En posant des débats qui « prolongent l’intention des films », dit-il, se remémorant des tournages impliquant des sans-abri, des migrants, des ouvriers licenciés renvoyés à leur quotidien après le clap de fin. « Quand on fait un film, surtout sur des sujets de ce genre, on peut se sentir frustré. Sur Carole Matthieu, par exemple (sur les suicides dans un centre d’appels – NDLR), j’aurais aimé qu’il y ait plus de débats dans les salles et dans la société. » Discount avait été un des déclencheurs d’une loi sur le gaspillage alimentaire votée en 2020, comme les Invisibles ont contribué à parler de la situation des femmes à la rue.

« Décloisonner la création »

Chaque film présenté (lire ci-contre) sera parrainé par une association et fera l’objet d’un débat introduit par une personnalité. La première d’entre toutes, qui présidera le jury, est une habituée des films de Louis-Julien Petit, Corinne Masiero. Pour Touchées, d’Alexandra Lamy, le débat se déroulera sous les auspices de la Maison des femmes, une association pour laquelle la réalisatrice milite, qui construit des lieux d’accueil pour celles qui doivent être mises à l’abri des violences. Lyes Louffok, membre du Conseil national de la protection de l’enfance, présentera l’Enfant de personne, un film basé sur sa propre histoire, adapté de son livre Dans l’enfer des foyers… Cette exigence, à la fois sur la teneur des films et sur l’obligation de discuter avec le public, était un désir de l’équipe créatrice, auquel les réalisateurs, « des cinéastes engagés, qui, par leurs œuvres, éveillent ou renforcent la conscience citoyenne », ont souscrit, conscients d’une impérieuse nécessité.

Mais l’engagement social ou sociétal n’est pas la seule boussole des promoteurs du FFD. Ils entendent aussi « décloisonner » la création : entre les œuvres créées pour le cinéma, la télévision ou les plateformes, il y a souvent peu de différence de casting et de qualité. « On ne veut plus être catalogués alors qu’on passe sur tous les supports », lâche Louis-Julien. Peu importe le débouché – salle, plateforme, chaîne historique ou à péage où le spectateur verra le film –, « ce qui importe, c’est le sujet ».

Le 1er juin, une projection en plein air de Discount marquera le début du festival, officiellement ouvert par une création de l’humoriste La Bajon et avec pour maîtresse de cérémonie l’actrice Pauline Lefèvre. Du 2 au 5 juin, neuf films seront diffusés au Ciné Lumière, départagés par Corinne Masiero (présidente du jury), Julie de Bona, Axel Auriant, Naidra Ayadi et Xavier Legrand : À la folie, d’Andréa Bescond et Éric Métayer ; Costa Brava, Lebanon, de Mounia Akl ; l’Enfant de personne, d’Akim Isker ; De l’autre côté du ciel, de Yusuke Hirota ; Je tremble, ô matador, de Rodrigo Sepulveda ; Aya, de Simon Coulibaly Gillard ; Flashback, de Caroline Vigneaux ; Neneh Superstar, de Ramzi Ben Sliman ; Brillantes, de Sylvie Gautier. Quatre films seront aussi proposés en avant-première : Menteur, d’Olivier Baroux ; Touchées, d’Alexandra Lamy ; Irréductible, de Jérôme Commandeur  et la Dégustation, d’Ivan Calbérac. Enfin, le coup de cœur des programmateurs : C’est toi que j’attendais, de Stéphanie Pillonca. Des rencontres avec le public auront lieu avec le compositeur Laurent Perez del Mar, les comédiennes Julie Ferrier, Anne Parillaud et Audrey Lamy, les cinéastes Coline Serreau et Louis-Julien Petit. Un casting pour trouver « la révélation de demain » sera organisé, ainsi qu’un concours de création présidé par Fatou Kaba, ouvert aux 15-25 ans : il s’agit de réaliser, en 48 heures, un film de 5 minutes sur le cyberharcèlement. G. M.

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Le Figaro

Burkini en piscine : «Une partie de la gauche est en train de perdre son âme», déplore Bellamy

Claire Conruyt

Invité sur Europe 1, l'eurodéputé LR a vivement critiqué le maire de Grenoble pour qui le port de ce vêtement dans les bassins est un «non-sujet».

C'est aujourd'hui que l'autorisation du port du burkini dans les piscines va être délibérée et soumise au vote du conseil municipal de Grenoble. Depuis cette annonce, voilà plusieurs jours que la polémique enfle dans la sphère politique.

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Le maire Europe Écologie Les Verts de la ville, Éric Piolle, lui, déplore depuis le début un «non-sujet». Selon l'édile, l'autorisation de ce vêtement dans les bassins n'aurait d'autre objectif que «d'assurer l'égalité d'accès aux services publics, et la liberté de se vêtir ou se dévêtir, dans le respect de l'hygiène et de la sécurité».

«Permettre à chacun·e de se rafraîchir, vêtu·e ou dévêtu·e, sein couvert ou sein nu, dans le cadre de la loi, c'est la base du service public. C'est l'égalité, tout simplement», a déclaré le maire sur Twitter. «La démonstration d'Éric Piolle n'a aucun sens du point de vue intellectuel et elle est scandaleuse d'un point de vue moral», a fustigé de son côté François-Xavier Bellamy.

Invité sur Europe 1, l'eurodéputé Les Républicains a déploré le vote du conseil municipal «dans lequel une partie de la gauche est en train de perdre son âme». «Quand on voit que le maire de Grenoble expliquer que le burkini est un ''progrès social'', au moment où en Afghanistan, des femmes sont en train de risquer leur vie parce qu'elles osent manifester contre la burqa...»

Au micro de Sonia Mabrouk, François-Xavier Bellamy a regretté un sentiment «de trahison». «Trahison de la cause des droits des femmes mais aussi, une trahison de ce que la gauche a défendu pendant des décennies.»

Emmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental

RÉCIT - Le président se prépare dans le plus grand secret à nommer un nouveau premier ministre pour lancer son second mandat.

Jordan Bardella et la solitude d’un chef en devenir

ENQUÊTE - L’ancienne tête de liste aux européennes du RN se prépare à prendre définitivement la succession de Marine Le Pen à la tête du mouvement.

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

L'Humanité

Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

Premier plan

L’assassinat de la journaliste dans le camp de réfugiés de Jénine et le déchaînement de violences policières israéliennes lors de son enterrement ne doivent rien au hasard. C’est la marque de la politique coloniale. La Cour pénale internationale doit être saisie.

Pierre Barbancey

L’émotion internationale suscitée par la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh n’était pas encore retombée, son corps pas encore mis en terre, peu importe pour les autorités israéliennes, qui, à l’assassinat, mêlent le mépris, l’injure et l’irrespect.

Sitôt connue la mort de notre consœur, abattue dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée où l’armée israélienne menait un raid, le premier ministre, Naftali Bennett, s’est écrié : « Il semble probable que des Palestiniens armés soient responsables de la mort malheureuse de la journaliste. » Son ministre de la Défense, Benny Gantz, assurait même avec l’aplomb d’un arracheur de dents qu’ « il n’y avait eu aucun tir (de l’armée) en direction de la journaliste ».

« La violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine »

Vendredi, à Jérusalem, des milliers de Palestiniens participaient avec tristesse et dignité aux obsèques de Shireen. À la sortie du cercueil de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur de la ville également occupé par Israël, la police a pénétré dans l’enceinte de l’établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.

Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés à coups de matraque, avant d’être rattrapé in extremis, selon des images des télévisions locales. Mais, là encore, si les policiers israéliens ont fait usage de la force, c’est parce qu’ils « avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force », explique sans honte leur hiérarchie.

Dans les deux cas, l’assassinat de la journaliste puis le matraquage de la foule lors de ses obsèques ont provoqué un rare tollé. Ces scènes, où l’on voit les forces de sécurité israéliennes faire vaciller le cercueil, « font froid dans le dos, rappelant la brutalité infligée aux personnes endeuillées lors de funérailles de militants contre l’apartheid », dénonce ainsi Mamphela Ramphele, présidente de la Fondation Desmond-Tutu, consacrée au regretté archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix. Elle déplore « la violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine » affichés.

55 journalistes palestiniens tués depuis 2000

Une fois n’est pas coutume, le « meurtre » de la journaliste d’Al-Jazeera a été condamné à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui réclame une « enquête transparente et impartiale ». Même son de cloche à Washington. « Nous condamnons fermement le meurtre de la journaliste américaine Shireen Abu Akleh », a tweeté le porte-parole du département d’État américain. L’Union européenne a condamné « l’usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne » durant les obsèques. La représentation française à Jérusalem a jugé «  profondément choquantes » les «  violences policières ». Autant dire que les responsables israéliens n’ont pas envisagé une enquête de gaieté de cœur. Ils tergiversent, réclament que leur soit remise la balle afin de réaliser un examen balistique – ce que refusent les Palestiniens. « Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Une commission d’enquête indépendante démontrera certainement la culpabilité d’un soldat israélien dans le meurtre de Shireen  Abu Akleh ou dans l’ordre d’attaquer le convoi funéraire. Mais la question essentielle est la suivante : que faisait l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine là où, il y a exactement vingt ans, elle avait déjà perpétré un massacre (lire l’Humanité du 15 avril 2002) ? Pourquoi la police israélienne était-elle dans l’enceinte de l’hôpital de Jérusalem-Est ? Tout simplement parce qu’Israël occupe les territoires palestiniens et que sa nature coloniale implique d’annihiler toute résistance, partout.

La mort de la journaliste ne peut masquer la répression en cours depuis des années et son aggravation ces dernières semaines. Fadwa Khader, membre de la direction du Parti du peuple palestinien (PPP), a été blessée, jeudi, lors d’une manifestation. Un Palestinien est mort, dimanche, des suites de blessures subies lors de tirs de l’armée israélienne, deux jours plus tôt. Un autre a succombé, samedi, à ses blessures infligées lors de heurts avec la police israélienne en avril, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Depuis 2000, au moins 55 journalistes palestiniens ont été tués par les forces d’occupation et 16 d’entre eux sont actuellement emprisonnés.

Quant au blocus contre la bande de Gaza, il se poursuit depuis plus de quinze ans maintenant. Magnanimes, les Israéliens ont autorisé, dimanche, le passage aux travailleurs de cette enclave palestinienne après environ deux semaines de fermeture, pour qu’ils viennent travailler… en Israël. Preuve, s’il en fallait une, du sentiment d’impunité de Tel-Aviv, la construction prochaine de près de 4 500 logements dans des colonies en Cisjordanie a été approuvée le lendemain même de l’assassinat de Shireen Abu Akleh.

Il existe aujourd’hui 5,7 millions de réfugiés palestiniens répartis entre la Cisjordanie, la bande de Gaza, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Israël mène une guerre de tous les instants contre la population palestinienne : bombardements sur Gaza, incursions militaires, bouclage des villes et des villages, destructions de maisons en Cisjordanie. Les journalistes sont des témoins, donc des cibles. Mais les Palestiniens ont besoin d’actes, pas de paroles. Ils rejettent le « deux poids, deux mesures » des Occidentaux, celui qui, avec le même cocktail Molotov, fait du Palestinien un terroriste et de l’Ukrainien un résistant. Qui fait décider de sanctions contre la Russie mais laisse impuni Israël. C’est aussi sans doute ce qui a déclenché une réaction ulcérée dans les pays du monde entier.

Les États européens, France en tête, pourraient saisir la Cour pénale internationale (CPI), comme la ratification du statut de Rome leur en donne la possibilité, pour examiner les possibles crimes de guerre, sans attendre une enquête du procureur qui déciderait éventuellement de la saisie de la CPI. Ils pourraient également reconnaître l’État de Palestine, décider un certain nombre de mesures, comme des sanctions, pour imposer à Israël le respect du droit international et des résolutions de l’ONU. Sans cela, inutile de parler d’une solution à deux États. Et inutile de s’émouvoir du décès d’une journaliste. Sa mort porte un nom : occupation.

palestineisraëljournalistes assassinéscolonies israéliennes
Le Figaro

Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

Alain Barluet

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

Correspondant à Moscou

Face à ce qu’elle considère comme une brusque et néfaste accélération de l’histoire, la Russie a immédiatement réagi. Dès la nuit de vendredi, Moscou a interrompu ses exportations d’électricité à la Finlande - dix pour cent de la consommation du pays. Officiellement, pour des factures impayées… Dans la foulée, les deux pays ont mis leur différend sur la table lors d’un appel téléphonique passé samedi par le président finlandais, Sauli Niinistö, à Vladimir Poutine. «Une erreur» - ainsi le président russe aurait-il alors qualifié la décision de Helsinki de poser sa candidature à l’Otan, officialisée dimanche, pour renforcer sa sécurité et éviter d’avoir à subir un jour le sort de l’Ukraine. «Il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande», a rétorqué le chef du Kremlin à son homologue finlandais.

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De plus, cela «nuirait aux relations bilatérales», a fait valoir le président russe, allusion aux échanges économiques et humains très denses que Moscou et Helsinki ont développé ces dernières années, sur la base d’une histoire commune lourde de conflits et d’arrière-pensées. En effet, après deux phases de guerre, entre 1939 et 1944, au cours desquelles la petite Finlande a donné du fil à retordre à l’Armée rouge, le pays s’est vu imposer une stricte neutralité durant la guerre froide. C’est la «finlandisation», scellée en 1948 par la signature d’un traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle avec l’URSS. En 1995, la Finlande avait rejoint l’Union européenne, mais fait le choix de rester en dehors de l’Otan, la Russie ne lui paraissant pas alors avoir de dessein agressif à son encontre.

L’hypothèse d’une adhésion était toutefois depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes qui ont toujours suivi de près l’état d’esprit sur cette question, en Finlande et en Suède. Ces derniers jours, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine. Celui-ci a réuni vendredi au Kremlin un conseil de sécurité, rassemblant autour de lui les principaux responsables des «structures de force» pour évoquer ce sujet brûlant.

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Adhésion de la Finlande et la Suède: l'Otan «convaincu» de pouvoir trouver un «terrain d'entente» avec la Turquie - Regarder sur Figaro Live

Ajustement des forces

Dorénavant, la Russie formule des mises en garde en rafale témoignant du fait qu’elle a bien pris la mesure du tournant géopolitique majeur induit par les décisions finlandaise et suédoise. «Une menace sur la sécurité nationale» qui aura pour conséquence «des mesures militaro-techniques», a ainsi averti Moscou. «Militaro-technique» - une formulation absconse désignant toute la palette des actions de la guerre hybride, depuis la campagne de propagande jusqu’à l’emploi de la force militaire. Le blocage de la fourniture d’électricité s’inscrit dans ce cadre, de même que des cyberattaques enregistrées ces derniers jours par Helsinki. La menace de «mesures militaro-techniques» avait également été proférée par Moscou avant l’«opération militaire spéciale» en Ukraine. La plupart des experts jugent néanmoins improbable, voire exclu, du moins à ce stade, le scénario d’une attaque militaire de Moscou contre les futurs membres de l’Alliance, l’armée russe étant déjà fortement mobilisée en Ukraine.

Selon Joakim Paasikivi, professeur de stratégie militaire à l’École supérieure de défense de Suède, cité par l’AFP, il faut surtout s’attendre à «une rhétorique russe agressive et menaçante», ainsi qu’à des «actes hybrides comme des cyberattaques, plus graves que celles que nous avons connues par le passé», visant le système financier ou les infrastructures énergétiques, ou encore des violations des frontières aériennes ou maritimes. Mais la Russie laisse désormais planer une menace bien réelle. «La Finlande et la Suède deviennent soudainement des pays ennemis au lieu d’être des pays neutres et ils en supporteront tous les risques, des risques de défense et des coûts économiques, c’est à eux de décider», a lancé le représentant adjoint de la Russie à l’ONU, Dmitri Polianski.

Je pourrais dire que l’Otan aimerait probablement se battre jusqu’au dernier soldat finlandais. C’est ce que vous voulez ?

Vladimir Poutine lui-même avait déjà lancé un avertissement, lors d’une visite dans la ville finlandaise de Turku, en 2016. «Imaginez que la Finlande adhère à l’Otan», avait-il alors déclaré. «Ses troupes ne seraient alors plus souveraines, dans le plein sens du terme, elles feraient alors partie de l’infrastructure militaire de l’Otan qui se retrouverait du jour au lendemain à nos frontières», poursuivait-il. Avant d’ajouter: «Je pourrais dire que l’Otan aimerait probablement se battre jusqu’au dernier soldat finlandais. C’est ce que vous voulez?»

Deux aspects sont particulièrement mis en avant par Moscou pour étayer ses inquiétudes - et ses mises en garde: l’abandon par les nouveaux candidats de leur statut de pays non-nucléaires et le déploiement de troupes otaniennes près d’une frontière commune, longue dorénavant de 1340 kilomètres. «La question de garanties sur le nucléaire pour ces deux pays se pose», a insisté samedi le vice-chef de la diplomatie russe, Alexandre Grouchko. Quant à «l’avancée des infrastructures militaires» occidentales vers la frontière russe, elle déterminera la réponse de Moscou, a prévenu Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

Selon Anton Lavrov, chroniqueur défense du journal Izvestia, Moscou doit s’attendre au développement d’infrastructures militaires de l’Otan sur le territoire des nouveaux membres. Ce qui, selon ce spécialiste, imposera notamment une surveillance radar accrue de l’espace aérien finlandais, mais aussi l’ajustement des forces aériennes russes et l’installation de systèmes de missiles anti-aériens S-500 Prometheus près de Mourmansk et Saint-Pétersbourg.

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INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Le Figaro

L’adhésion de la Finlande et de la Suède, une transformation stratégique pour l’Otan

Nicolas Barotte

DÉCRYPTAGE - Conséquence de la menace russe concrétisée par la guerre en Ukraine, les deux pays nordiques ont fait un pas décisif en vue d’une adhésion à l’Alliance atlantique. Pour l’Otan, l’enjeu n’est pas neutre.

La raison est toujours identique: face à la Russie et aux menaces qu’elle représente, les pays d’Europe frappent les uns après les autres à la porte de l’Otan. Deux ans après l’accession de la Macédoine du Nord, trentième membre de l’Alliance, la Finlande a déposé dimanche une demande d’adhésion, mettant fin ainsi à plus d’un demi-siècle de neutralité, un choix alors forcé dans les décombres de la Seconde Guerre mondiale. «Une nouvelle ère s’ouvre», a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö, dimanche, en annonçant la candidature de son pays. La Suède devrait bientôt faire de même. Pour la petite République d’ex-Yougoslavie, en 2020, comme pour les États scandinaves, il s’agit de se protéger contre le géant russe. «Vous avez causé cela. Regardez-vous dans le miroir», avait lancé la semaine dernière Sauli Niinistö en direction de Moscou.

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En période de guerre, la décision est historique. L’élargissement de l’Otan constitue l’une des questions les plus sensibles des relations entre la Russie et l’Occident. Depuis 1949, l’Alliance est passée de douze à trente membres au nom de sa politique de «porte ouverte» définie dans son article 10. Mais l’hypothèse de voir un jour l’Ukraine, partenaire de l’Alliance depuis 1997, rejoindre l’Otan a été l’un des prétextes à l’invasion. En 2008, l’Otan avait reconnu que l’Ukraine et la Géorgie avaient vocation à rejoindre l’Alliance. Mais Paris ou Berlin ont freiné le processus pour ne pas provoquer Moscou.

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La situation est paradoxale: l’Ukraine, attaquée par la Russie, restera hors de l’Alliance, alors que la Finlande et la Suède, qui ne semblent pas à court terme menacées par la Russie, s’apprêtent à rejoindre le club. En tant que membres de l’Union européenne, les deux pays scandinaves bénéficient déjà d’une forme de protection commune, même si elle n’est pas aussi forte que celle de l’article 5 du traité de l’Alliance atlantique qui promet une solidarité - non automatique dans sa dimension purement militaire - aux alliés. Mais tous les pays pris en étau entre l’Alliance et la Russie s’inquiètent. En 2020, la Macédoine du Nord ne subissait pas de menaces directes, si ce n’est un flot de fake news. L’une des rumeurs circulant fréquemment assurait que l’Alliance était militairement plus faible que la Russie. D’autres promettaient une perte de souveraineté pour les nouveaux membres contraints d’acheter du matériel militaire américain. Pour la Finlande, c’est déjà le cas: l’année dernière, Helsinki a fait le choix des F35 pour son aviation.

Helsinki, comme Stockholm, peut contribuer à la sécurité collective

Les nouvelles candidatures - finlandaise ou suédoise - devront être acceptées lors d’une réunion du conseil de l’Alliance, puis examinées: les nouveaux États membres doivent correspondre aux normes de l’État de droit et aux standards militaires de l’Otan. Le processus pourrait être rapide pour la Finlande tandis qu’il s’avère plus laborieux pour la Bosnie-Herzégovine, qui a intégré le «plan d’action pour l’adhésion» en 2010. «La Finlande et l’Otan sont militairement compatibles», souligne Amélie Zima, chercheuse à l’Irsem. «Helsinki, comme Stockholm, peut contribuer à la sécurité collective», dit-elle. La décision finale appartiendra cependant aux États membres. Le consensus est la règle, ce qui ne signifie «ni unanimité, ni vote», souligne Amélie Zima, mais une analyse commune des avantages et des inconvénients d’un élargissement. Les déclarations publiques, parfois tonitruantes pour des États comme la Turquie, n’empêchent pas l’accord dans le huis clos.

La mer Baltique transformée en «lac Otan»

Avec l’adhésion de la Finlande, l’Alliance et la Russie partageront une frontière commune supplémentaire de plus de 1000 km. Elle se limitait principalement pour l’instant au front balte, la Biélorussie et l’Ukraine jouant le rôle d’États tampons. Avec l’entrée potentielle de la Finlande et de la Suède, avec l’appui de la Norvège, l’un des douze membres fondateurs de 1949, l’Alliance renforcera encore sa présence au Nord. Avec l’ouverture des routes arctiques, l’enjeu n’est pas neutre. L’Alliance disposera désormais d’une capacité à organiser des exercices et à installer des moyens militaires au plus près du territoire russe. Enfin, l’adhésion des deux pays scandinaves achèvera de transformer la mer Baltique en «lac Otan», soulignant l’isolement du port de Saint-Pétersbourg et de l’enclave de Kaliningrad. La Suède avait déjà engagé depuis plusieurs mois un processus de renforcement de sa présence militaire sur son île de Gotland, verrou stratégique en mer Baltique.

Paradoxe d’une attaque mal préparée contre l’Ukraine, Vladimir Poutine obtient ce qu’il dénonçait et prétendait devoir enrayer : l’extension et le renforcement de l’Otan à sa frontière. L’agression russe contre l’Ukraine, commencée en 2014 avec l’annexion de la Crimée, avait signé une rupture des relations entre l’Alliance et la Russie. L’Acte fondateur signé en 1997, censé organiser - sans être contraignant juridiquement - la coexistence des deux blocs, semble désormais caduc de fait: il prévoyait notamment l’absence de base permanente de l’Otan sur le territoire des nouveaux pays. La guerre en Ukraine a relancé les réflexions de l’Alliance pour revoir sa posture. Elle a d’ores et déjà renforcé ses missions de présence renforcée (mais non permanente officiellement) dans les pays Baltes, en Pologne et depuis mars en Roumanie.

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Plus de deux ans après les critiques d’Emmanuel Macron dénonçant «la mort cérébrale» de l’Alliance, une révolution intellectuelle est en cours. Elle va aboutir en juin prochain avec l’adoption d’un nouveau «concept stratégique», une nouvelle analyse de l’environnement international, lors du sommet prévu à Madrid. Le dernier document de la sorte datait de 2010, à un moment où la Russie passait pour un partenaire potentiel pour l’Alliance.

Le nouveau concept stratégique devrait prendre acte d’un changement de priorité pour l’Otan qui depuis la fin de la guerre froide s’était concentré sur des missions de gestion de crise internationale, que ce soit en ex-Yougoslavie ou en Afghanistan. La défense territoriale devrait reprendre une place prédominante. La question de son barycentre géographique devrait être en jeu. Les États-Unis auraient aimé enrôler l’Alliance dans sa compétition stratégique face à la Chine. La guerre en Europe et la pression de ses alliés obligent Washington à repenser ses plans.

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Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

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Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

L'Humanité

Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Actu

Ce vendredi, lors des obsèques de Shireen Abu Akleh, abattue par des soldats israéliens, malgré son équipement siglé «presse», la police de Jérusalem a dispersé violemment des milliers de Palestiniens venus lui rendre un dernier hommage. Des images qui choquent en Europe et même à Washington.

Thomas Lemahieu

Les images font le tour du monde : après que des militaires israéliens ont mercredi, dans le camp palestinien de Jénine, abattu Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al Jazeera pourtant parfaitement identifiable avec son gilet siglé «presse», la police israélienne a, ce vendredi à Jérusalem, chargé violemment les milliers de Palestiniens qui se pressaient autour du cercueil lors de ses funérailles. À la sortie de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. «Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu», a déclaré dans une mégaphone un responsable israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol et la police faire usage de matraques. D’après le Croissant Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.

Unbelievable pictures of Israeli forces attacking mourners carrying the coffin of Shireen Abu Akleh to church for her funeral in Occupied East Jerusalem.

Absolutely heart stopping moment when it looks like casket may fall. Live coverage on @AJEnglish pic.twitter.com/k5OYh5POwq

— Barbara Serra (@BarbaraGSerra) May 13, 2022

L’Union européenne s’est dite «consternée par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre». «Un comportement aussi disproportionné ne fait qu’alimenter les tensions», d’après elle. La représentation française à Jérusalem a qualifié de «profondément choquantes» les «violences policières» à l’hôpital Saint-Joseph. «Atterré par les scènes observées aujourd’hui en marge des funérailles et l’usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l’Union européenne auprès d’Israël, estime sur les réseaux sociaux que «maintenir l’ordre public peut se faire par d’autres moyens». Sans toutefois condamner un usage disproportionné de la force, la Maison Blanche parle d’images «profondément troublantes». «Nous déplorons l’intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme», a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de Joe Biden.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsisraëlIsraël-Palestinejournalisme
L'Humanité

Cisjordanie. La journaliste Shireen Abu Akleh victime d’un tir israélien à Jénine

La reporter de la chaîne arabe Al-Jazeera, qui couvre le conflit israélo-palestinien depuis plus de deux décennies, a été tuée mercredi, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine.

Nadjib Touaibia

La journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, rapporte l’AFP. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont, dans la foulée, confirmé l’information. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Ce drame intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.

Israël-PalestineAl-Jazeera
L'Humanité

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Actu

La coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.

Nadjib Touaibia

Un an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.

À Jérusalem : nouvelles provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées

Dans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.

Palestine. Omar, 80 ans, mort sous les coups de l’occupation

Une période propice au déchaînement

Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale.

La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. » GHADA KARMI, UNIVERSITAIRE

Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . «  La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.

En Cisjordanie, un trou dans l’occupation

Depuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.

Sous la pression de  Benyamin Netanyahou en embuscade

« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.

Palestine. L’OLP dans l’impasse, Abbas organise sa succession

Le gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie.

En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.

Israël-Palestine
Le Figaro

Emmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental

François-Xavier Bourmaud

RÉCIT - Le président se prépare dans le plus grand secret à nommer un nouveau premier ministre pour lancer son second mandat.

C’est une rumeur persistante. Suffisamment tenace pour provoquer un tir de barrage au sein de la majorité présidentielle. Celle de la nomination de Catherine Vautrin à Matignon. Cela fait déjà près d’un mois que le nom de la présidente de la Métropole du Grand Reims circule pour remplacer Jean Castex à la tête du gouvernement. Parmi d’autres. À la recherche d’un profil féminin pour le poste de premier ministre, Emmanuel Macron s’est penché sur toutes les hypothèses et a étudié tous les profils.

Élisabeth Borne, sa ministre du Travail actuelle. Christine Lagarde, la patronne de la Banque centrale européenne. Marisol Touraine, l’ancienne ministre des Affaires sociales de François Hollande. Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco et ancienne ministre de la Culture du même François Hollande. Anne de Bayser, l’ancien bras droit du secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler. Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l’Industrie. Approchées, certaines auraient même refusé le poste, comme Véronique Bédague, la patronne de Nexity, ou Valérie Rabaud, la patronne des députés socialistes…

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De cette liste de noms qui circulent, une seule certitude semble se dégager, celle que le prochain locataire de Matignon sera une femme. Pourtant, en 2017 déjà, Emmanuel Macron cherchait un profil féminin. «Il n’y a eu qu’une expérience en France, quelqu’un de remarquable, Édith Cresson, dont la vie n’a pas été facilitée parce que le contexte politique était très dur, expliquait-il alors. Après, je ne vais pas choisir un premier ministre parce que c’est une femme. Je choisirai le premier ministre le plus compétent, le plus capable possible, avec le souhait et la volonté que ce soit aussi une femme.» Ce fut Édouard Philippe, puis Jean Castex.

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Macron, plus impénétrable que jamais

«Il y a beaucoup de noms qui circulent, qui disparaissent puis qui reviennent, mais il faut avoir beaucoup de prudence, indique-t-on dans l’entourage du chef de l’État. Il y a des signes qui disent que l’on n’est pas à l’abri que tout cela soit loin de la réalité.» Notamment le mutisme dans lequel s’est enfermé Emmanuel Macron, plus impénétrable que jamais. D’autant qu’en même temps qu’il s’attelle à bâtir son futur gouvernement, le président de la République poursuit ses activités.

Dimanche, il s’est rendu aux Émirats arabes unis pour rendre hommage au cheikh Khalifa Ben Zayed al-Nahyan, président émirati décédé vendredi. Un déplacement de dernière minute qui a empêché Jean Castex de se rendre comme prévu au Vatican pour assister à la canonisation de Charles de Foucauld. Les deux têtes de l’exécutif ne peuvent en effet pas être hors du territoire simultanément. Le premier ministre a été remplacé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Cette semaine, entre la réception de Charles Michel à l’Élysée lundi et des appels internationaux sur la guerre en Ukraine, le chef de l’État envisage un déplacement en province. Si le remaniement lui en laisse le temps.

Le gouvernement sortant est identifié à droite. Nommer un premier ministre de centre gauche enverrait un signal à l’électorat et serait gage de rassemblement

«C’est toujours un moment d’installation qui prend beaucoup d’espace», rappelle-t-on à l’Élysée. Entre l’annonce du nom du nouveau premier ministre et celle de la composition de son gouvernement, il peut s’écouler au moins vingt heures, plusieurs jours si les vérifications de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) s’attardent. À l’Élysée, on vante «la sérénité des dernières heures» et l’on assure de «la confiance dans le fait d’avoir une équipe de combat prête à dérouler le projet et à gagner les élections législatives». Tout se déroule comme prévu donc, selon le calendrier établi. «Il n’est pas inutile d’avoir une période pour mettre les choses en ordre et réfléchir à une nouvelle équipe», a fait valoir François Bayrou lors du «Grand Jury RTL-Le Figaro- LCI».

Premier temps: la phase de décantation après le deuxième tour de l’élection présidentielle pour en analyser le message. Deuxième temps: la phase de refondation et son volet politique, avec la reconstruction de la majorité via l’accord entre LREM, Horizons et le MoDem pour les législatives. Troisième temps: l’élaboration du gouvernement pour lancer l’action, avec le choix du premier ministre pour l’incarner. L’annonce est imminente. Samedi matin, le site internet du gouvernement a affiché par erreur une page annonçant la démission du gouvernement Castex, «en raison de problèmes techniques», selon Matignon. Pour l’heure, le Conseil des ministres, celui censé réunir le prochain gouvernement, est toujours programmé pour mercredi.

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Ce week-end, c’est sur Catherine Vautrin que tous les regards se sont focalisés. «C’est fait», souffle un conseiller au sein de l’exécutif, quand un autre s’interroge: «Si son nom sort, ça peut aussi être pour torpiller l’hypothèse.» Un dernier résume: «Certains n’y croient pas et d’autres trouvent que c’est un signal droitier conservateur.» Comme ce ministre de poids de l’actuel gouvernement qui n’arrive pas à croire à la nomination de Catherine Vautrin et qui croit toujours dans les chances d’Élisabeth Borne.

Après Édouard Philippe et Jean Castex, la perspective de voir une nouvelle fois une personnalité de droite s’installer à Matignon a en tout cas agacé l’aile gauche de la macronie. Ces derniers jours, plusieurs députés de la majorité ont ainsi exprimé leur préférence pour un premier ministre issu de la gauche. «Il y a un besoin d’incarnation du discours social à Matignon», estime la députée de Paris Laetitia Avia. «Le gouvernement sortant est identifié à droite. Nommer un premier ministre de centre gauche enverrait un signal à l’électorat et serait gage de rassemblement», enchérit son collègue de Seine-Saint-Denis Patrice Anato.

Dans le même temps, Catherine Vautrin a vu resurgir sur les réseaux sociaux ses déclarations passées, notamment celles contre le mariage pour tous. L’ancienne ministre de la Cohésion sociale, sous l’autorité de Jean-Louis Borloo, dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin ne rassure que très peu l’aile gauche du macronisme. Signe que le dépassement tant prôné par Emmanuel Macron n’a pas encore intégré toutes les têtes. Au sein de la droite en revanche, l’hypothèse Catherine Vautrin en a ravi certains, notamment les plus allants pour participer à une grande coalition derrière le chef de l’État.

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Entretien

Cinéma Un village arabe bouclé et la vie de Sami, Palestinien et citoyen israélien, bascule. Le bourgeois bon teint révèle ses failles intimes lors d’une journée de tous les dangers dans le nouveau long métrage d’Eran Kolirin, réalisateur révélé par la Visite de la fanfare.

Michaël Mélinard

Eran Kolirin Cinéaste

L’heure est à la fête dans un village arabe en Israël. Sami, installé avec femme et enfant à Jérusalem, retourne dans sa famille, le temps d’assister au mariage de son frère. L’occasion pour son père de le convaincre d’intégrer la maison qu’il fait construire pour ses proches. Malgré les encouragements de son épouse, Sami n’ose lui avouer qu’il refuse d’abandonner sa confortable existence citadine. Sans préavis, le village est bouclé par l’armée israélienne. Sami ne peut plus repartir ni joindre, dans cette zone blanche, le monde extérieur, mettant ainsi en péril son équilibre émotionnel. Eran Kolirin, révélé par la Visite de la fanfare, récit du voyage lunaire d’une troupe de musiciens égyptiens perdue dans le désert israélien, adapte le roman Et il y eut un matin, de Sayed Kashua. Ici, le cloisonnement devient le révélateur des troubles intimes et la matière d’une réflexion sur les rapports hommes-femmes, la lutte des classes et le poids écrasant des liens familiaux. Rencontre avec le cinéaste israélien.

Vous êtes un citoyen juif israélien. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter cette histoire palestinienne ?

Ce voyage très personnel a commencé quand Sayed, l’auteur du roman, m’a demandé d’adapter son livre. Il m’a ouvert une porte. Je connais la radicalité des critiques postcoloniales. Mais ces théories s’appliquent à une vue d’ensemble. Il faut savoir saisir les opportunités telles que celle offerte par Sayed. Il est palestinien et citoyen israélien. Il écrit ses livres en hébreu. On peut se rencontrer sur des zones grises. Il n’y a pas de lieux prohibés. Le travail d’un grand écrivain a provoqué un dialogue entre son livre et mon point de vue. Le sentiment kafkaïen qu’un jour le gouvernement peut tout vous prendre ou vous faire est vraiment ancré dans les traditions juives. Dans leur propre État, les juifs ont oublié cette histoire. Et qui réécrit cette même histoire aujourd’hui ? Les Palestiniens. Ils se retrouvent un peu comme Chaplin, un petit homme face à une grosse machine. Des pensées sont remontées avec cette œuvre. J’ai essayé de m’y connecter sans m’interdire de m’attacher à cette histoire de petite ville dont la vie est soudainement bouleversée. Ce n’est pas que l’histoire de Palestiniens, mais de toutes les minorités opprimées, de tous ceux qui pensent que le monde ne leur appartient pas.

Avez-vous interrogé votre légitimité à raconter cette histoire ?

Bien sûr. Je savais à quoi j’allais être confronté. Avec tout le respect que je dois aux théories postcoloniales, il y a dans 99,9 % des films un défaut de représentation. Mais un Palestinien dont je ne conteste pas la « palestinianité » a écrit un livre sur ce lieu. Il m’a dit : « J’aime vos films, donc adaptez mon livre. » Je me suis senti autorisé à le faire. Je sais d’où je viens, mais je ne crois pas en un monde limité à son propre environnement, où personne n’est autorisé à parler d’autre chose que de soi. Faire un film prend sept ans. On ne se lance dans cette aventure que si on a des réponses.

Que raconte votre film du sentiment d’appartenance à un territoire ?

Dans tous mes films, j’ai une relation particulière avec l’architecture et l’homme dans son environnement. D’une certaine manière, il y a cette séparation effective des territoires avec ce mur. Mais le mur est toujours là. Comme autour de Paris où il y a ce mur d’argent qu’on ne voit pas. Mais le film n’exprime pas une nostalgie pour un territoire. Ce n’est pas le sujet. Il interroge l’idée d’un chez soi d’une manière plus abstraite. Ce mot de territoire me met mal à l’aise. C’est comme l’affirmation de quelque chose qui devrait être naturel. Ici, la maison familiale est aussi une forme de prison. C’est un lieu où l’on vous accepte, mais dont on veut aussi parfois s’éloigner. Rentrer à la maison peut être troublant. On retourne à sa famille, à son enfance, à des gens qui projettent des choses sur vous. Tous ceux qui ont passé des vacances en famille peuvent le comprendre. Au bout d’un moment, on a envie de retourner chez soi.

Pour quelles raisons la question de la présence de l’armée israélienne est-elle traitée majoritairement hors champ ?

Dans le livre, il n’y a pas de soldat. L’armée est une sorte de présence abstraite. J’ai eu l’intuition qu’il fallait un militaire dans le film. Ce personnage, c’est un peu moi. Il essaie d’être cool. Ce n’est pas forcément un mauvais gars, mais il ne fait rien. À la fin, il tue parce qu’il a une arme et le pouvoir dans une issue dramatique tchékhovienne plus grande que lui. Ce choix tient à mes interrogations sur l’identité. Au plan historique, beaucoup de mauvaises choses viennent non pas de la méchanceté ou d’une bonté excessive, mais du conformisme. Je ne voulais pas d’un saint, mais d’un homme médiocre avec de bonnes intentions qui, à la fin de la journée, devient un assassin.

Pourquoi le conseil municipal palestinien s’apparente-t-il à une petite mafia ?

Des gens profitent de l’occupation pour collaborer. D’autres ont le courage de résister et une majorité de gens, dont je ferais probablement partie, ont trop peur et attendent que l’occupation se termine. Ce sont des archétypes classiques de l’état de siège valables pour des juifs, des Français et des Palestiniens. Il y a une part d’opportunistes, de brutes qui se prétendent patriotes mais ne s’intéressent qu’au pouvoir, et des personnes qui veulent juste continuer à vivre.

Comment avez-vous travaillé les rapports de classe entre la bourgeoisie palestinienne et les Dafaouis (Palestiniens de Cisjordanie), les sans-papiers arabes ?

Je voulais absolument garder cet aspect du livre. Quand on enferme une catégorie de gens, elle s’en prend à une autre moins puissante. Dans une situation d’oppression émergent toujours des personnages détestables. Elle fait ressurgir leur violence. Prenons le Covid en Israël. Il n’a pas fallu cinq minutes pour que des gens accusent les juifs orthodoxes d’en porter l’entière responsabilité, parce qu’ils ont peu d’argent, beaucoup d’enfants et habitent souvent dans des petits appartements. C’est la même chose avec ces familles bourgeoises qui veulent se distinguer des Dafaouis.

cinémaIsraël-Palestine
Le Figaro

Élargissement de l’Otan: «Adieu finlandisation»

EN COURS : Mis à jour le 16 mai 2022 à 10:00

Vladimir Poutine vole de défaite en défaite depuis le début de sa guerre en Ukraine. En quatre-vingts jours de conflit, il n’a atteint aucun de ses buts de guerre: abattre le régime de Kiev, neutraliser son armée («dénazifier l’Ukraine», sic). Au lieu de cela, le maître du Kremlin a saboté sa propre capacité de dissuasion en dévoilant une armée russe déliquescente face à la résistance acharnée des forces ukrainiennes et la supériorité des standards de l’Otan adoptés par celles-ci. Après avoir retiré ses troupes de Kiev et de Kharkiv, deuxième ville du pays, Moscou essuie une défaite stratégique avec l’élargissement annoncé de l’Otan.

Lire l’éditorial de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef des pages internationales du Figaro : Élargissement de l’Otan: «Adieu finlandisation»

Ankara gâche la fête de la future adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan

Ankara a jeté le trouble parmi ses partenaires en exigeant de nouvelles garanties sécuritaires et la levée de restrictions commerciales pesant sur son industrie de défense. L’unanimité étant nécessaire à l’adhésion de Stockholm et Helsinki, cet obstacle diplomatique fait craindre un retard dans les négociations. Et augmentant durant cette période sensible, la vulnérabilité des deux candidats nordiques face à la menace russe. «Nous allons apaiser les préoccupations afin que la procédure n’accumule pas les retards», a tenté de rassurer le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.

Lire notre analyse : Ankara gâche la fête de la future adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan

Quelles sont les étapes d'intégration à l'Otan ?

D'abord, l'invitation des membres lance les pourparlers d'adhésion: deux réunions ont lieu au siège de l'organisation à Bruxelles, où le postulant doit convaincre les représentants des pays et les experts de l'Alliance de sa capacité à accepter «les obligations et engagements politiques, juridiques et militaires découlant du Traité de Washington et de l'Étude (de 1995) sur l'élargissement de l'Otan». Les entretiens au siège de l'Otan permettent de débattre des questions juridiques, des ressources, de la sécurité, de la protection des informations classifiées et de la contribution au budget commun, basée sur la taille de l'économie du pays par rapport à celle des autres membres de l'Alliance.

À VOIR AUSSI - Ukraine: la candidature de la Finlande et de la Suède à l'Otan «démontrerait que l'agression ne paie pas»

>> LIRE AUSSI : Adhésion à l'Otan: quelle est la procédure ?

Ensuite, le pays candidat doit s'engager à accomplir les réformes nécessaires et doit ensuite adresser «une lettre d'intention» au secrétaire général de l'Otan, avec «un calendrier d'exécution des réformes». Enfin, l'étape finale est la ratification du protocole d'adhésion par chacun des États membres de l'Otan: ils transmettent leur acceptation du nouveau membre au gouvernement des États-Unis, dépositaire du Traité de l'Atlantique Nord. Le «un pour tous, tous pour un» de l'article 5 (solidarité en cas d'agression) ne s'applique qu'une fois terminée la ratification par l'ensemble des États membres. Le processus a pris une année pour le 30e membre, la Macédoine du Nord.

Adhésion à l’Otan : une erreur qui aura des «conséquences considérables», selon Moscou

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a déclaré ce lundi que le choix de la Finlande et la Suède de rejoindre l'Otan était une erreur qui aurait des «conséquences considérables» et verrait la situation mondiale changer radicalement, ont rapporté les agences de presse. Sergueï Ryabkov a aussi déclaré que les deux pays concernés ne devaient pas se faire d'illusions sur les réactions de la Russie, et que le pays n’accepterait pas passivement leur décision, selon l’agence Interfax.

Selon lui, la réponse de la Russie «dépendra des conséquences pratiques de l'adhésion» des deux pays scandinaves à l'Alliance atlantique. «Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision», a-t-il martelé, relevant que «le niveau de tension militaire (allait) augmenter».

>> LIRE AUSSI : L’adhésion de la Finlande et de la Suède, une transformation stratégique pour l’Otan

Les troupes ukrainiennes dans le secteur de Kharkiv ont atteint la frontière avec la Russie

Les forces ukrainiennes qui défendent la ville de Kharkiv ont atteint la frontière avec la Russie, a annoncé ce lundi sur Telegram le gouverneur de la région Oleh Sinegubov. L’information, rapportée par Reuters, n’a pu encore être confirmée par une autre source, précise l’agence de presse. L’Ukraine a repris des territoires dans le Nord-Est, chassant les forces russes qui encerclaient Kharkiv, la deuxième plus grande ville ukrainienne.

«Face à Poutine, la Finlande et la Suède rallient l’Otan» : la Une du Figaro ce lundi 16 mai

Conséquence de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, les deux pays nordiques ont fait, dimanche, un pas décisif en vue d’une adhésion à l’Alliance Atlantique.

Adhésion à l’Otan : après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

Face à ce qu’elle considère comme une brusque et néfaste accélération de l’histoire, la Russie a immédiatement réagi. Dès la nuit de vendredi, Moscou a interrompu ses exportations d’électricité à la Finlande - dix pour cent de la consommation du pays. Officiellement, pour des factures impayées… Dans la foulée, les deux pays ont mis leur différend sur la table lors d’un appel téléphonique passé samedi par le président finlandais, Sauli Niinistö, à Vladimir Poutine. «Une erreur» - ainsi le président russe aurait-il alors qualifié la décision de Helsinki de poser sa candidature à l’Otan, officialisée dimanche, pour renforcer sa sécurité et éviter d’avoir à subir un jour le sort de l’Ukraine. «Il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande», a rétorqué le chef du Kremlin à son homologue finlandais.

Lire notre analyse : Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

Adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan: «une conséquence directe des actions de Vladimir Poutine»

La probable adhésion prochaine de la Finlande et de la Suède à l’Otan est «une conséquence directe des actions de Vladimir Poutine», a déclaré ce lundi matin sur Franceinfo le secrétaire général adjoint de l’Otan français Camille Grand. La guerre en Ukraine «a précipité un débat qui restait très prudent jusqu’alors», a-t-il ajouté. Le président russe «se plaignait d'avoir trop d'Otan à ses frontières et il en aura encore plus».

>> LIRE AUSSI : Face à Poutine, la Finlande et la Suède demandent leur entrée dans l’Otan

Même si la Turquie a émis des réserves, le haut responsable de l’Otan a affirmé que les 30 pays membres avaient «une volonté commune» et qu’un «consensus» serait trouvé «rapidement». Qualifiée de «semi ratée», Camille Grand a aussi qualifié l’invasion russe en Ukraine «d’erreur complète d’évaluation de ce qu’est l’Ukraine» et «de la capacité de réponse des Occidentaux».

Les actifs de Renault en Russie sont désormais propriété de l’État

Les actifs de Renault en Russie sont désormais propriété de l’État russe, a annoncé lundi le ministère russe de l'Industrie et du commerce, suite au retrait du constructeur automobile français consécutif à l'invasion en Ukraine. «Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou», indique le ministère dans un communiqué.

>> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine: Renault tire un trait sur quinze ans d'aventure en Russie

Le groupe automobile Renault, qui a confirmé lundi la cession de sa participation dans le constructeur russe Avtovaz, fabricant des Lada, a précisé qu'il garderait l'option de racheter ses parts pendant six ans.

«Le Conseil d'administration de Renault Group a approuvé à l'unanimité la signature des accords pour céder 100 % des parts de Renault Group dans Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation de 67,69 % dans AVTOVAZ à NAMI (l'Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs)», a-t-il indiqué dans un communiqué, sans confirmer aucun montant. «L'accord prévoit une option de rachat par Renault Group de sa participation dans AVTOVAZ, exerçable à certaines périodes au cours des 6 prochaines années», ajoute-t-il.

Sulzer impacté par des sanctions en Pologne contre son actionnaire Viktor Vekselberg

Le groupe industriel suisse Sulzer a temporairement suspendu des activités en Pologne en raison de sanctions locales contre Viktor Vekselberg, un de ses grands actionnaires, qui lui sont appliquées par extension, annonce-t-il lundi, tout en les contestant. Le milliardaire russe d'origine ukrainienne détient une participation «minoritaire» dans le groupe, souligne Sulzer dans un communiqué, qui juge l'application par ricochet de ces sanctions locales à son encontre «erronée» et va faire «tout ce qui est en son pouvoir» pour que l'entreprise ne soit pas touchée.

À VOIR AUSSI - «Je suis fier de mon pays et de mon président»: l'ambassadeur russe en Pologne arrosé d'une substance rouge

Henri Guaino : «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»

Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

Lire la tribune publiée dans Le Figaro : Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»

L'Ukraine «peut gagner» la guerre, affirme Stoltenberg

L'Ukraine «peut gagner» la guerre qui «ne se déroule pas» comme Moscou l'avait prévu, a de son côté estimé dimanche Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan. «Son offensive majeure dans le Donbass est au point mort, la Russie n'atteint pas ses objectifs stratégiques».

>> LIRE AUSSI : Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

«La Russie a probablement perdu un tiers de la force de combat au sol engagée en février», estime pour sa part le ministère britannique de la Défense qui juge peu probable que l'avancée russe puisse accélérer dans le mois qui vient.

De l'ébauche au canon, la longue fabrication du Caesar, livré en Ukraine par la France

La dernière canonnerie française, située à Bourges, produit tous les canons de l'armée française, de celui de l'avion Rafale aux canons de marine ou du char Leclerc. Mais l'un est au centre des attentions avec le retour des grands duels d'artillerie en Ukraine: le Caesar.

La monstrueuse bouche à feu de 155 mm montée sur camion, colonne vertébrale de l'artillerie française, a été commandée vendredi à neuf exemplaires par la Belgique pour 62 millions d'euros et est déployée en Ukraine: la France a annoncé fin avril avoir livré un nombre indéterminé de Caesar à Kiev - les chiffre de 6 ou 12 ont été avancés sans être confirmés - pour aider à repousser les forces russes et leur puissante artillerie. Il a déjà été vendu à près de 300 exemplaires à six pays, dont l'Arabie saoudite, accusée par les ONG d'en avoir fait usage contre des civils.

>> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : où en sont les livraisons d'armes occidentales à Kiev ?

Sur le site de son fabricant Nexter à Bourges (centre), la discrétion est de mise sur les destinataires des tubes de canon qui sont encore des ébauches de métal en cours d'usinage. «On produit entre 150 et 200 canons de tous types, du 20 au 155 mm. Une grosse moitié pour des calibres allant jusqu'à 40 mm, le reste pour des calibres supérieurs à 90 mm», expose le directeur du site, Laurent Monzauge, lors d'une rare visite avec quelques journalistes. Dans l'immense hall, des dizaines de machines-outils, certaines de plus de 10 mètres de long, sont alignées.

Un long cylindre de métal fixé par les extrémités sur un tour est lentement usiné par la machine, refroidi par un filet d'eau sous le regard attentif d'un technicien. Il faut «compter 200 à 250 heures d'usinage» pour transformer une ébauche d'acier spécial de 4 tonnes en tube de canon de 1,8 tonne et de 8,06 mètres de long, dit de 52 calibres, soit 52 fois la longueur du calibre de 155 mm. Au total, «pour faire un canon de 155 mm, il faut en moyenne neuf mois», selon Laurent Monzauge. Le système Caesar complet, avec son camion, «c'est 18 mois. En ce moment ça peut être plus long», concède le directeur des affaires institutionnelles de Nexter, Alexandre Dupuy.

La Russie se concentre sur le Donbass et subit une contre-offensive à Kharkiv

L'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou mais où ses forces sont à la peine, tandis que l'armée ukrainienne poursuit sa contre-offensive dans la région de Kharkiv. «On se prépare à de nouvelles tentatives de la Russie d'attaquer au Donbass, pour en quelque sorte intensifier son mouvement vers le sud de l'Ukraine», a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée dimanche soir. Et pourtant selon lui, «les occupants ne veulent toujours pas admettre qu'ils sont dans une impasse».

>> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine: «Il va y avoir un clash, dans l'opinion publique, entre le camp de la paix et celui de la justice»

Les Russes transfèrent des troupes de la région de Kharkiv (nord) à celle de Lougansk, dans le Donbass, dans le but de prendre Severodonetsk, a assuré de son côté dimanche soir le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiy Arestovich. L'état-major ukrainien a confirmé lundi matin que l'armée russe concentrait ses forces à Izioum, entre Kharkiv et Severodonetsk. «On se prépare à de grandes offensives à Severodonetsk, et autour de l'axe Lyssytchansk-Bakhmout», affirmait déjà samedi Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, qui forme avec celle de Donetsk le bassin minier du Donbass. Il décrivait aussi une situation humanitaire de plus en plus critique.

Près de trois mois de guerre ont par exemple transformé Lyssytchansk, ville minière de quelque 100.000 habitants essentiellement russophones, en une zone abandonnée, dépourvue d'eau, d'électricité ou de réseau téléphonique, a constaté un journaliste de l'AFP.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: le G7 met en garde contre la «menace d'une famine brutale»

Bonjour à tous

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. En cette nouvelle journée de conflit, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de cette guerre qui s'enlise. Vous pouvez retrouver toutes les informations de la journée d’hier ici.

>> LIRE AUSSI : L'Ukraine gagnera la guerre «avant la fin de l'année», prédit le chef du renseignement militaire ukrainien

Élargissement de l’Otan: «Adieu finlandisation»

Vladimir Poutine vole de défaite en défaite depuis le début de sa guerre en Ukraine. En quatre-vingts jours de conflit, il n’a atteint aucun de ses buts de guerre: abattre le régime de Kiev, neutraliser son armée («dénazifier l’Ukraine», sic). Au lieu de cela, le maître du Kremlin a saboté sa propre capacité de dissuasion en dévoilant une armée russe déliquescente face à la résistance acharnée des forces ukrainiennes et la supériorité des standards de l’Otan adoptés par celles-ci. Après avoir retiré ses troupes de Kiev et de Kharkiv, deuxième ville du pays, Moscou essuie une défaite stratégique avec l’élargissement annoncé de l’Otan.

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Quelles sont les étapes d'intégration à l'Otan ?

D'abord, l'invitation des membres lance les pourparlers d'adhésion: deux réunions ont lieu au siège de l'organisation à Bruxelles, où le postulant doit convaincre les représentants des pays et les experts de l'Alliance de sa capacité à accepter «les obligations et engagements politiques, juridiques et militaires découlant du Traité de Washington et de l'Étude (de 1995) sur l'élargissement de l'Otan». Les entretiens au siège de l'Otan permettent de débattre des questions juridiques, des ressources, de la sécurité, de la protection des informations classifiées et de la contribution au budget commun, basée sur la taille de l'économie du pays par rapport à celle des autres membres de l'Alliance.

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Adhésion à l’Otan : une erreur qui aura des «conséquences considérables», selon Moscou

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a déclaré ce lundi que le choix de la Finlande et la Suède de rejoindre l'Otan était une erreur qui aurait des «conséquences considérables» et verrait la situation mondiale changer radicalement, ont rapporté les agences de presse. Sergueï Ryabkov a aussi déclaré que les deux pays concernés ne devaient pas se faire d'illusions sur les réactions de la Russie, et que le pays n’accepterait pas passivement leur décision, selon l’agence Interfax.

Selon lui, la réponse de la Russie «dépendra des conséquences pratiques de l'adhésion» des deux pays scandinaves à l'Alliance atlantique. «Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision», a-t-il martelé, relevant que «le niveau de tension militaire (allait) augmenter».

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Les troupes ukrainiennes dans le secteur de Kharkiv ont atteint la frontière avec la Russie

Les forces ukrainiennes qui défendent la ville de Kharkiv ont atteint la frontière avec la Russie, a annoncé ce lundi sur Telegram le gouverneur de la région Oleh Sinegubov. L’information, rapportée par Reuters, n’a pu encore être confirmée par une autre source, précise l’agence de presse. L’Ukraine a repris des territoires dans le Nord-Est, chassant les forces russes qui encerclaient Kharkiv, la deuxième plus grande ville ukrainienne.

«Face à Poutine, la Finlande et la Suède rallient l’Otan» : la Une du Figaro ce lundi 16 mai

Conséquence de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, les deux pays nordiques ont fait, dimanche, un pas décisif en vue d’une adhésion à l’Alliance Atlantique.

Adhésion à l’Otan : après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

Face à ce qu’elle considère comme une brusque et néfaste accélération de l’histoire, la Russie a immédiatement réagi. Dès la nuit de vendredi, Moscou a interrompu ses exportations d’électricité à la Finlande - dix pour cent de la consommation du pays. Officiellement, pour des factures impayées… Dans la foulée, les deux pays ont mis leur différend sur la table lors d’un appel téléphonique passé samedi par le président finlandais, Sauli Niinistö, à Vladimir Poutine. «Une erreur» - ainsi le président russe aurait-il alors qualifié la décision de Helsinki de poser sa candidature à l’Otan, officialisée dimanche, pour renforcer sa sécurité et éviter d’avoir à subir un jour le sort de l’Ukraine. «Il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande», a rétorqué le chef du Kremlin à son homologue finlandais.

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Adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan: «une conséquence directe des actions de Vladimir Poutine»

La probable adhésion prochaine de la Finlande et de la Suède à l’Otan est «une conséquence directe des actions de Vladimir Poutine», a déclaré ce lundi matin sur Franceinfo le secrétaire général adjoint de l’Otan français Camille Grand. La guerre en Ukraine «a précipité un débat qui restait très prudent jusqu’alors», a-t-il ajouté. Le président russe «se plaignait d'avoir trop d'Otan à ses frontières et il en aura encore plus».

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Même si la Turquie a émis des réserves, le haut responsable de l’Otan a affirmé que les 30 pays membres avaient «une volonté commune» et qu’un «consensus» serait trouvé «rapidement». Qualifiée de «semi ratée», Camille Grand a aussi qualifié l’invasion russe en Ukraine «d’erreur complète d’évaluation de ce qu’est l’Ukraine» et «de la capacité de réponse des Occidentaux».

Les actifs de Renault en Russie sont désormais propriété de l’État

Les actifs de Renault en Russie sont désormais propriété de l’État russe, a annoncé lundi le ministère russe de l'Industrie et du commerce, suite au retrait du constructeur automobile français consécutif à l'invasion en Ukraine. «Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou», indique le ministère dans un communiqué.

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Le groupe automobile Renault, qui a confirmé lundi la cession de sa participation dans le constructeur russe Avtovaz, fabricant des Lada, a précisé qu'il garderait l'option de racheter ses parts pendant six ans.

«Le Conseil d'administration de Renault Group a approuvé à l'unanimité la signature des accords pour céder 100 % des parts de Renault Group dans Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation de 67,69 % dans AVTOVAZ à NAMI (l'Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs)», a-t-il indiqué dans un communiqué, sans confirmer aucun montant. «L'accord prévoit une option de rachat par Renault Group de sa participation dans AVTOVAZ, exerçable à certaines périodes au cours des 6 prochaines années», ajoute-t-il.

Sulzer impacté par des sanctions en Pologne contre son actionnaire Viktor Vekselberg

Le groupe industriel suisse Sulzer a temporairement suspendu des activités en Pologne en raison de sanctions locales contre Viktor Vekselberg, un de ses grands actionnaires, qui lui sont appliquées par extension, annonce-t-il lundi, tout en les contestant. Le milliardaire russe d'origine ukrainienne détient une participation «minoritaire» dans le groupe, souligne Sulzer dans un communiqué, qui juge l'application par ricochet de ces sanctions locales à son encontre «erronée» et va faire «tout ce qui est en son pouvoir» pour que l'entreprise ne soit pas touchée.

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Henri Guaino : «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»

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L'Ukraine «peut gagner» la guerre, affirme Stoltenberg

L'Ukraine «peut gagner» la guerre qui «ne se déroule pas» comme Moscou l'avait prévu, a de son côté estimé dimanche Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan. «Son offensive majeure dans le Donbass est au point mort, la Russie n'atteint pas ses objectifs stratégiques».

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«La Russie a probablement perdu un tiers de la force de combat au sol engagée en février», estime pour sa part le ministère britannique de la Défense qui juge peu probable que l'avancée russe puisse accélérer dans le mois qui vient.

De l'ébauche au canon, la longue fabrication du Caesar, livré en Ukraine par la France

La dernière canonnerie française, située à Bourges, produit tous les canons de l'armée française, de celui de l'avion Rafale aux canons de marine ou du char Leclerc. Mais l'un est au centre des attentions avec le retour des grands duels d'artillerie en Ukraine: le Caesar.

La monstrueuse bouche à feu de 155 mm montée sur camion, colonne vertébrale de l'artillerie française, a été commandée vendredi à neuf exemplaires par la Belgique pour 62 millions d'euros et est déployée en Ukraine: la France a annoncé fin avril avoir livré un nombre indéterminé de Caesar à Kiev - les chiffre de 6 ou 12 ont été avancés sans être confirmés - pour aider à repousser les forces russes et leur puissante artillerie. Il a déjà été vendu à près de 300 exemplaires à six pays, dont l'Arabie saoudite, accusée par les ONG d'en avoir fait usage contre des civils.

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Sur le site de son fabricant Nexter à Bourges (centre), la discrétion est de mise sur les destinataires des tubes de canon qui sont encore des ébauches de métal en cours d'usinage. «On produit entre 150 et 200 canons de tous types, du 20 au 155 mm. Une grosse moitié pour des calibres allant jusqu'à 40 mm, le reste pour des calibres supérieurs à 90 mm», expose le directeur du site, Laurent Monzauge, lors d'une rare visite avec quelques journalistes. Dans l'immense hall, des dizaines de machines-outils, certaines de plus de 10 mètres de long, sont alignées.

Un long cylindre de métal fixé par les extrémités sur un tour est lentement usiné par la machine, refroidi par un filet d'eau sous le regard attentif d'un technicien. Il faut «compter 200 à 250 heures d'usinage» pour transformer une ébauche d'acier spécial de 4 tonnes en tube de canon de 1,8 tonne et de 8,06 mètres de long, dit de 52 calibres, soit 52 fois la longueur du calibre de 155 mm. Au total, «pour faire un canon de 155 mm, il faut en moyenne neuf mois», selon Laurent Monzauge. Le système Caesar complet, avec son camion, «c'est 18 mois. En ce moment ça peut être plus long», concède le directeur des affaires institutionnelles de Nexter, Alexandre Dupuy.

La Russie se concentre sur le Donbass et subit une contre-offensive à Kharkiv

L'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou mais où ses forces sont à la peine, tandis que l'armée ukrainienne poursuit sa contre-offensive dans la région de Kharkiv. «On se prépare à de nouvelles tentatives de la Russie d'attaquer au Donbass, pour en quelque sorte intensifier son mouvement vers le sud de l'Ukraine», a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée dimanche soir. Et pourtant selon lui, «les occupants ne veulent toujours pas admettre qu'ils sont dans une impasse».

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Les Russes transfèrent des troupes de la région de Kharkiv (nord) à celle de Lougansk, dans le Donbass, dans le but de prendre Severodonetsk, a assuré de son côté dimanche soir le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiy Arestovich. L'état-major ukrainien a confirmé lundi matin que l'armée russe concentrait ses forces à Izioum, entre Kharkiv et Severodonetsk. «On se prépare à de grandes offensives à Severodonetsk, et autour de l'axe Lyssytchansk-Bakhmout», affirmait déjà samedi Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, qui forme avec celle de Donetsk le bassin minier du Donbass. Il décrivait aussi une situation humanitaire de plus en plus critique.

Près de trois mois de guerre ont par exemple transformé Lyssytchansk, ville minière de quelque 100.000 habitants essentiellement russophones, en une zone abandonnée, dépourvue d'eau, d'électricité ou de réseau téléphonique, a constaté un journaliste de l'AFP.

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Bonjour à tous

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. En cette nouvelle journée de conflit, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de cette guerre qui s'enlise. Vous pouvez retrouver toutes les informations de la journée d’hier ici.

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Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

Regarder la vidéo

Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : les actifs de Renault en Russie vendus à l'État russe

Le groupe français précise toutefois qu'il garde l'option de racheter ses parts dans Avtovaz, fabricant des Lada, pendant six ans.

Le constructeur automobile Renault a vendu ses actifs en Russie à l'État russe, ont annoncé lundi les deux parties séparément, le groupe français précisant qu'il garde l'option de racheter pendant six ans ses parts dans Avtovaz, fabricant des Lada. Cette cession fait suite à l'offensive russe en Ukraine. «Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou», a indiqué le ministère russe de l'Industrie et du Commerce dans un communiqué.

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Renault a confirmé de son côté la cession de sa participation de près de 68% dans Avtovaz, principal constructeur automobile en Russie. Mais le groupe français a précisé qu'il garderait l'option de racheter ses parts pendant six ans. Aucun détail financier n'a été fourni lundi, mais le ministre russe de l'Industrie et du Commerce, Denis Manturov, avait déclaré en avril que Renault prévoyait de vendre ses actifs russes pour «un rouble symbolique». «Aujourd'hui, nous avons pris une décision difficile mais nécessaire; et nous faisons un choix responsable envers nos 45.000 salariés en Russie, tout en préservant la performance du groupe et notre aptitude à revenir dans le pays à l'avenir, dans un contexte différent», a déclaré le directeur général de Renault, Luca de Meo, cité dans un communiqué du groupe.

La Russie, deuxième marché de Renault dans le monde

Toutefois, le groupe a précisé qu'il garderait l'option de racheter ses parts pendant six ans. «Le Conseil d'administration de Renault Group a approuvé à l'unanimité la signature des accords pour céder 100 % des parts de Renault Group dans Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation de 67,69 % dans Avtovaz à NAMI (l'Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs)», a-t-il indiqué dans un communiqué, sans confirmer aucun montant. «L'accord prévoit une option de rachat par Renault Group de sa participation dans Avtovaz, exerçable à certaines périodes au cours des 6 prochaines années», ajoute-t-il. Le maire de Moscou, Sergei Sobyanin, a indiqué de son côté que Renault avait décidé de fermer son usine près de la capitale russe, qui produit des voitures Nissan et Renault.

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La Russie est le deuxième marché du groupe Renault dans le monde derrière l'Europe, avec près de 500.000 véhicules vendus en 2021, mais la présence du groupe dans le pays est remise en cause depuis le début de l'offensive russe en Ukraine. Le groupe automobile est aussi confronté à des problèmes de logistique en raison d'une pénurie de composants importés provoquée par les sanctions occidentales. Avtovaz avait ainsi dû envoyer ses employés en congés payés pour trois semaines en avril, arrêtant la majeure partie de sa production.

La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi

Cette décision du fournisseur RAO Nordic Oy, détenu par une entreprise russe, interviendrait pour cause d'impayés de la part de la Finlande.

Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports

Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.

La DGCCRF alerte sur une arnaque financière au téléphone

Une nouvelle technique d'escroquerie se propage. Cette fraude, relativement simple, repose sur une usurpation d'identité.

L'Humanité

L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie occupée

Actu

Proche-Orient Le gouvernement de Naftali Bennett a lancé, depuis samedi, plusieurs opérations meurtrières, notamment à Jénine, en représailles aux attaques perpétrées en Israël.

Nadjib Touaibia

La ville de Jénine en Cisjordanie occupée sous le feu des forces israéliennes… Celles-ci ont lancé, lundi à l’aube, une série de raids, de perquisitions et d’arrestations sur plusieurs zones. Ces attaques font suite à celles de dimanche qui ont coûté la vie à Mohamed Zakarneh, un Palestinien de 17 ans. Blessé par des balles israéliennes, il a succombé dans la nuit, selon le ministère de la Santé palestinien. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, lundi matin. Une quadragénaire veuve et mère de six enfants a été tuée près de Bethléem, ciblée par les tirs des soldats israéliens au motif qu’elle se dirigeait vers eux de façon « suspecte » après des « coups de semonce ».

Les groupes armés palestiniens sont en « état d’alerte » pour une « mobilisation générale » afin « d’affronter une incursion » des forces israéliennes, a déclaré, dimanche, leur porte-parole Abou Mouadh. Dix-sept Palestiniens ont été arrêtés, lundi, par les forces ­israéliennes en Cisjordanie, a rapporté l’agence officielle palestinienne Wafa. Des grèves générales sont par ailleurs organisées, en signe de deuil à Jénine et à Bethléem, où deux Palestiniens âgés de 20 ans et de 45 ans ont été tués dans des incidents séparés, précise de son côté l’Agence France Presse (AFP).

L’offensive israélienne a été déclenchée en représailles à quatre attaques menées depuis le 22 mars. Les deux premières ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à l’organisation djihadiste « État islamique » et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Treize Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date selon un décompte de l’AFP. Une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort à Jérusalem ou en Cisjordanie depuis le début de l’année.

un durcissement de la colonisation

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques qui ont fait 5 victimes près de Tel-Aviv. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Wafa. Ce nouveau cycle de violences intervient dans le contexte d’un durcissement de la colonisation israélienne. L’auteur de l’attaque du 22 mars est un Bédouin de la région du Néguev. Ces populations résistent aux autorités israéliennes qui envisagent de déplacer certains villages. Le gouvernement israélien a ainsi validé la construction de deux nouvelles colonies dans cette zone.

Israël-Palestinecisjordaniecolonies israéliennesnaftali bennett
Le Figaro

La Lune a rougi lors d'une éclipse dans la nuit de dimanche à lundi

Ce phénomène se produit environ deux fois par an, quand le Soleil, la Terre et la Lune sont parfaitement alignés. L'éclipse était visible depuis une partie des continents américain, européen et africain.

Une partie des Terriens ont pu assister à une éclipse totale de Lune dans la nuit de dimanche à lundi, un spectacle céleste peu fréquent au cours duquel l'astre nocturne perd sa brillance et se teinte progressivement en rouge. L'éclipse était visible depuis une partie des continents américain, européen et africain, entre le lever et le coucher de la Lune.

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Ce phénomène se produit environ deux fois par an, quand le Soleil, la Terre et la Lune sont parfaitement alignés, et que la Lune est dans sa phase pleine. L'astre glisse dans l'ombre de la Terre, qui fait alors écran aux rayons solaires, et perd peu à peu son éclat blanc. Mais il ne s'éteint pas pour autant: la Terre continue à renvoyer à la Lune de la lumière du Soleil, via des rayons qui prennent une teinte rouge par un processus de «réfraction de l'atmosphère», explique à l'AFP Florent Deleflie, de l'Observatoire de Paris-PSL.

Une éclipse d'environ cinq heures

«Durant une éclipse, il n'y a plus que la Terre qui puisse éclairer la Lune via cette réémission de rayons rouges», poursuit l'astronome. «C'est très intrigant de voir une Lune blanche et brillante prendre au fil des minutes une teinte rouge et éteinte», ajoute-t-il. Visible avec des jumelles comme à l'œil nu, le phénomène peut donner des «photos spectaculaires» si les conditions météo sont bonnes. L'éclipse a duré environ cinq heures, et sa phase de totalité, - quand l'astre est complètement dans l'ombre de la Terre- un peu plus d'une heure.

«L'observation depuis les Antilles ou la Guyane sera idéale, car la Lune sera très haut dans le ciel», expliquait dimanche l'Observatoire. L'éclipse était également visible en totalité en Amérique du Sud, en Amérique centrale et sur une partie est de l'Amérique du Nord. En France métropolitaine, l'éclipse fut totale en fin de nuit entre 5h29 et 6h54, avec un maximum à 6h11: le disque lunaire était alors complètement rouge. À noter que la Lune s'est couchée pendant cette phase de totalité, au moment même où se levait le Soleil. Il était donc d'autant plus facile d'observer le phénomène si l'on se trouvait à l'ouest de l'hexagone, où le Soleil se lève plus tard qu'à l'est.

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La prochaine éclipse totale de Lune est prévue en novembre 2022, au beau milieu du Pacifique. En France métropolitaine, la dernière remonte à janvier 2019 et la prochaine n'aura lieu qu'en 2029. Les éclipses de Lune ont permis de montrer que la Terre était ronde «dès l'Antiquité», souligne l'astronome. «À la surface du disque lunaire, la limite entre l'ombre et la partie éclairée par le Soleil est légèrement incurvée: c'est la projection de la rotondité de la Terre».

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INFOGRAPHIE - En ce début de mois de mai, les terres agricoles sont soumises à rude épreuve. Faut-il déjà s'inquiéter du manque d'eau et envisager un été aussi terrible que celui de 1976 ?

Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus

NOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.

Pourquoi le chien est-il devenu le meilleur ami de l'homme?

Des archéologues pensent avoir découvert ce qui a motivé les hommes à domestiquer le chien il y a plus de 15.000 ans. Comment cette domestication s'est-elle précisément opérée? Le chien est-il passé du statut de proie à celui de compagnon de chasse?

L'Humanité

Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin

Homme du jour

Lilian Caillat

Cible de longue date du gouvernement israélien, Salah Hamouri est à nouveau victime de la politique d’apartheid. Ce lundi 7 mars, il a été arrêté et jeté dans les geôles du pouvoir, dans la prison d’Ofer, située en Cisjordanie, entre Ramallah et Giv’at Ze’ev. 

Ce n’est pas la première fois que l’avocat franco-­palestinien, fervent défenseur des droits des Palestiniens et des prisonniers politiques, est incarcéré sans fondement. Depuis plus de vingt ans, les actions de Tel-Aviv contre Hamouri et sa famille n’ont pour autre but que de faire taire une voix qui s’élève contre l’occupation israélienne. Mis en prison pour la première fois à l’âge de 19 ans, il a depuis enchaîné les séjours en détention, dont une incarcération de six ans entre 2005 et 2011. Il était accusé de tentative d’assassinat sur un rabbin et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. On apprendra quelques mois après sa libération que le dossier d’accusation était vide, preuve s’il en fallait du caractère arbitraire de l’acharnement d’Israël.

En 2016, sa femme, alors enceinte, est expulsée de l’aéroport de Tel-Aviv et interdite de retourner en Palestine, pourtant son lieu de résidence. Après plusieurs passages en détention, son assurance-maladie obligatoire lui est retirée. Le ministère de l’Intérieur israélien annonce le retrait du statut de résident permanent de l’avocat, le 18 octobre 2021, confirmant la volonté du gouvernement de le forcer à quitter le pays. L’Association France Palestine Solidarité appelle l’État français à intervenir contre les autorités israéliennes dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce harcèlement.

Salah HamouriIsraël-Palestineprisonniers palestinienshomme ou femme du jour
L'Humanité

Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

Décryptage

Au terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».

Pierre Barbancey

C’est un rapport complet et détaillé de 182  pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.

1. Un rapport minutieux et rigoureux

Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.

Proche-orient. Un lourd silence face aux exactions au cœur de Jérusalem

Non sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport  au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).

 La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »

2. De nouvelles révélations

Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »

Palestine. À Cheikh Jarrah, la résistance ne faiblit pas

Sont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.

3. Les recommandations et les implications

Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».

Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »

4. La réaction des autorités israéliennes

Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.

Israël-Palestineamnesty internationalisraëlapartheid
Le Figaro

Régis Debray-Sylvain Tesson: «Faut-il changer le monde ou le contempler?»

Vincent Trémolet de VillersEugénie Bastié

GRAND ENTRETIEN - Invités des Rencontres du Figaro, les deux écrivains ont confronté leurs points de vue sur l’engagement, la littérature, l’histoire et la géographie, la nature et la culture, la force de la nostalgie et les promesses du progrès.

Tout oppose et tout réunit Régis Debray et Sylvain Tesson. Entre eux, ce n’est pas la rose et le réséda, celui qui croit au ciel et celui qui n’y croit pas. Mais celui qui crut en l’histoire et celui qui fuit dans la géographie. Le normalien et l’alpiniste, l’activiste et l’aventurier, Sartre contre Homère, les maquis d’Amérique du Sud et les steppes d’Asie. Ce qui les réunit? Une langue claire et vive, une prose où se mêle sans cesse le vécu et l’analyse, un culte du bon mot et de la saillie. Une forme d’antimodernisme, snobisme des cimes pour l’un, scepticisme de celui qui a tout vécu pour l’autre.

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Ils ont tous deux frôlé l’abîme, la chute pour Tesson, l’AVC pour Debray. Ils en ont tiré, pour l’un, une forme nouvelle de gravité, pour l’autre, au contraire, un goût renouvelé pour la légèreté. Le 9 mai, lors d’une soirée exceptionnelle, Salle Gaveau, Le Figaro a reçu les deux écrivains. Lors d’un passionnant dialogue, animé par Vincent Trémolet de Villers, ces deux illustres représentants de l’esprit français ont parlé d’histoire et de géographie, de nature et de culture, de politique et de littérature… Nous publions de larges extraits de leur conversation.

LE FIGARO.- La première séparation qui existe entre vous est celle du temps: trente ans vous séparent. Si vous êtes enfants du même siècle, êtes-vous enfants de la même époque?

Régis DEBRAY. - Pas sûr du tout. Trente ans, à de certains tournants, c’est assez embêtant, car on n’est plus sur le même versant des choses. Il y a une ligne de faille. Quand on est né en 1940, on vient du monde d’avant. On porte les valises du XIXe. Quand on a la malchance de trop traîner ses guêtres sous les préaux, on garde Marx et Auguste Comte sur la table. Vous voyez la difficulté, pour un survivant du temps passé, de se retrouver face à Sylvain Tesson qui est un héros de notre temps. Mais ça n’a pas que des inconvénients, d’être un has been. Ça vous donne un petit côté ptérodactyle, rescapé du Jurassique supérieur. On est à cheval sur deux époques, la moderne et la postmoderne. Ça donne du relief aux choses et aux gens, parce que pour goûter, il faut toujours comparer.

Et c’est tout de même assez drôle et instructif de se retrouver au milieu des digital natives, des followers, de Netflix, quand vous êtes rentré dans le film en faisant du latin grec huit heures par jour et en lisant Chateaubriand. Disons que ça suscite une certaine difficulté d’être. Celle d’avoir vu toutes les valeurs se renverser, au cours d’une vie: ce qui était en bas se retrouver en haut, le féminin prendre le pas sur le masculin, l’image prendre le pas sur l’écrit, l’économie sur le politique, le présentisme sur le passéisme et la géographie sur l’histoire. On se fait à tout, vous me direz. Ça pousse même à la réflexion. J’ai connu un pays ou les églises le dimanche matin étaient pleines, et où le Parti communiste était le premier parti de France. Dans ce qui n’était pas encore la start-up nation, le but n’était pas du tout de gagner du fric ou de parler globish convenablement, c’était de faire son salut. Pour moi, ex-catho reconverti en assistant des damnés de la terre, c’était de suivre Frantz Fanon en combattant l’impérialisme.

Sylvain TESSON. - En quelque sorte, vous me demandez si je suis déjà un vieux con. La question de la génération et de l’époque n’est peut-être pas essentielle. S’impose-t-elle entre Régis Debray et moi? Premièrement, on n’est pas forcé de se sentir de sa génération. On peut se considérer davantage proche des grands anciens que des contemporains. J’ai plus d’affection pour un chevalier de la «matière de Bretagne» qui erre dans les forêts du monde armoricain que pour un jeune programmateur de système cyber-global de mon époque. Je ne suis pas sûr qu’on soit d’une génération différente Régis Debray et moi. Trente ou quarante ans après sa naissance et dix ou vingt ans après la mienne a eu lieu la révolution numérique qui est une rupture anthropologique inédite. Nous sommes tous deux des hommes d’avant cette mutation. Elle a transformé notre rapport au temps, à l’espace, à la langue, à l’autre, à nous-mêmes, à la vie, à la mort. Je me demande si ce n’est pas moi le plus vieux de nous deux. Je m’intéresse à ce qui demeure et à ce qui revient, c’est-à-dire aux pierres et aux saisons, à la géographie, au substrat, aux couches géologiques et aux phénomènes cosmiques. Lui s’est intéressé à ce qui progresse, s’améliore et avance.

Dans ce qui n’était pas encore la start-up nation, le but n’était pas du tout de gagner du fric ou de parler globish convenablement, c’était de faire son salut

La littérature vous réunit, mais vous avez des généalogies philosophique et littéraire très différentes. Sylvain Tesson, est-ce qu’on peut dire que vous êtes le fils d’Ulysse et de Jean Raspail?

Sylvain TESSON. - Oui, pourquoi pas. Ulysse, très bien: la tension de la nostalgie et de l’aventure, de la curiosité et du retour. Raspail, bien sûr pour la mélancolie, la géographie du crépuscule et de la désolation. Je veux bien de cette ascendance-là. Il y a une distinction entre les races d’écrivains qu’élabore Julien Gracq dans ses Entretiens. Il considère les écrivains myopes et les écrivains presbytes. Les écrivains myopes, ceux qui ne voient pas de loin, s’intéressent aux détails, au chatoiement, aux reflets, au minuscule, à l’atomisation des choses, aux insectes, aux trésors de la terre, aux mécanismes et aux rouages. Les écrivains du panorama, les presbytes qui ne voient pas ce qui est près, regardent les grands ensembles et tracent comme des peintres, leurs fresques au rouleau, leurs récits à la brosse et leur analyse à grands traits. Moi, je suis myope. J’ai fait de mon affection physiologique un blason intellectuel. Je m’intéresse aux herbiers et aux pierres: fragments et facettes. Je m’appelle d’ailleurs Sylvain Tesson. Tesson évoque le débris, la miette quand on casse un verre. Sylvain ramène à la forêt, c’est-à-dire un espace fermé dans lequel les animaux n’ont pas besoin de voir loin. J’appartiens à la race d’écrivains de la proximité et du détail. Julien Gracq, Ernst Jünger, Roger Caillois sont maîtres des petites échelles.

C’est aussi la poésie de Rimbaud dans Les Illuminations où il moissonne et collecte les minuscules chatoiements du réel, force des serrures très petites qui ouvrent sur une vision universelle, derrière la porte. Tout cela, hélas, fait une culture de brocanteur. Mon bagage culturel est plein de poésie, de mandragore et d’histoires de pirates. C’est l’esprit de Marcel Schwob, Léon-Paul Fargue, Paul Fort. J’aime Alexandre Vialatte, les écrivains bizarres, la bimbeloterie. Tout cela ne fait pas un système. Ce n’est pas avec ces textes qu’on fait la révolution. Quand j’entends le mot chenille, je ne suis pas comme Régis Debray, je ne pense pas à des tanks, je pense aux papillons. Petit, je faisais des collections de fossiles sur mes étagères. Je n’avais pas les œuvres complètes de Lénine. Les Émaux et Camés, c’est moins utile à la conquête du pouvoir, que Derrida, Deleuze ou Bourdieu. Du point de vue des références, il y a tout de même quelque chose qui me lie à Régis Debray. Je voue une admiration à son humour noir, ses coups de fouet, et ses saillies. Je pourrais tuer tout ce que j’aime pour un bon mot. Je trouve que ça serait un très bon motif pour commettre l’irréparable. Quand je lis Churchill dire de De Gaulle «On aurait cru une femelle girafe sortie du bain», je trouve que c’est un mot qui vaut toutes les descriptions. Je retrouve Régis Debray dans ce goût du calembour supérieur. Comment les intellectuels de gauche - si graves et si sérieux - ont-ils pu lui pardonner traits d’esprit et saillies drolatiques.

J’ai plus d’affection pour un chevalier de la « matière de Bretagne » qui erre dans les forêts du monde armoricain que pour un jeune programmateur de système cyber-global de mon époque

Régis Debray, êtes-vous vous aussi l’enfant d’un couple baroque? Celui composé de Sartre et Victor Hugo?

Régis DEBRAY. - Sylvain parle d’or. Mais tout de même, le débris, il est dans mon nom et de mon côté, j’ai de quoi revendiquer. Je suis d’accord avec lui sur l’humour comme politesse du désespoir. Ça empêche de se jeter dans la Seine. Sartre? C’était une obligation professionnelle quand il fallait passer les concours de philosophie. Je sais qu’il a mauvaise presse aujourd’hui. Camus lui a piqué la place, celle du contemporain capital. Entre nous, quand on préparait l’agrég, Camus, ça ne faisait pas très sérieux, il y avait un côté, selon la formule un peu cruelle et sans doute très injuste, «philosophe pour classes terminales». En tout cas, c’est vrai, je ne vais pas plaider coupable: Sartre, ça a compté pour moi. Mais vous savez, quand on est à Normale Sup dans les années 1960, on a comme directeur de l’école Jean Hyppolite, traducteur de Hegel, et comme directeur des études Louis Althusser, traducteur de Marx. Ça fait deux philosophes de l’histoire. Pas de chance, parce que l’histoire, à ce moment-là, elle fout le camp. On était en train d’en sortir en France si ce n’était déjà fait, mais ça résonnait encore dans la tête comme une corne de brume au fond de la cour. Quant à Hugo, c’est un devoir citoyen, difficile d’y échapper. Qui est notre écrivain national, notre Shakespeare, notre Dante, notre Tolstoï? Hugo, bien entendu. Je crois que son grand rival est Stendhal. Il a beaucoup rajeuni. Il y a même une promotion de l’ENA qui porte son nom. C’est devenu un alibi, un passe-partout. D’ailleurs, l’actuel président avait Stendhal sur son bureau sur sa photo officielle.

On veut tous être Fabrice del Dongo. Mais enfin, le génie national, c’est tout de même Victor Hugo. Je sais que les fines bouches ne sont pas d’accord. Le barbu est un peu barbant. Il y a le mot de Valéry que j’aime beaucoup: «Un milliardaire, Hugo, mais pas un prince.» C’est joli, un peu vache. Enfin, tout de même Les Misérables, Notre-Dame de Paris, c’est la grande taille. Disons que Stendhal réduit l’homme à l’individu. Hugo voit l’humanité à travers chaque individu. Enfin, pour moi, le patron, ça ne se discute pas, c’est Julien Gracq. Une convergence de plus avec Sylvain. J’ai eu la chance de l’avoir pour ami. C’est lui qui m’a tout appris ou plutôt réappris, malheureusement un peu tard. Le devoir de précision dans la langue, le goût de la frontière, le pressentiment des effondrements historiques, comme dans Le Rivage des Syrtes. Ajoutez à cela un sens de l’humour dévastateur, une infinie gentillesse sous des dehors un peu revêches. Vous vous rappelez son mot sur l’Académie française: «Il n’y a aucune raison d’être contre - il suffit d’être, bien entendu, dehors. On peut s’amuser de la parade de la relève à Buckingham Palace sans vouloir pour autant s’engager dans les horse-guards.» Quand on reviendra vous solliciter. Sylvain - le facteur sonne toujours trois fois - ça pourra vous servir. Ça ne vous empêchera pas de poursuivre votre ascension, mais il y a d’autres cimes que l’Académie. Chacun son genre…

Sylvain TESSON. - Non mais bien sûr, mon genre… c’est le siège éjectable plus que le fauteuil.

Après la littérature vient la question de l’histoire. Régis Debray, vous l’avez traversée avec la volonté d’exercer une influence sur le mouvement du monde. Cette tentative était-elle une illusion?

Régis DEBRAY. - En ce qui me concerne: oui, complètement. Je dois avouer qu’il m’a traversé l’esprit à un moment d’avoir un jour de l’influence. Après tout, c’est le but et la fonction de l’intellectuel, d’aspirer à être un leader d’opinion, comme on dit, de peser sur l’esprit du public et par ce biais, sur le gouvernement. En ce qui me concerne, j’ai fait des efforts, mais ça n’a pas marché. J’ai mis un certain temps à me rendre compte que je n’avais pas les compétences. Et que c’était finalement aussi bien. Il y a un mot de Gracq encore: «Tant de mains pour transformer le monde, si peu de regards pour le contempler.» Il y a d’un côté l’Homo historicus, celui qui attend toujours quelque chose, mais quelque chose qui le plus souvent fait faux bond. Et puis il y a l’Homo spectator, qui, lui, n’attend rien et qui regarde. Il fait des relevés, des croquis, il laisse tomber les généralités et les majuscules, il se réconcilie avec les minuscules. J’en suis là pour le moment.

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Mais vous, Sylvain, vous l’avez fait depuis le début et vous êtes quelqu’un de notre temps, un temps qui préfère le particulier à l’universel. L’historicus pouvait parfois prendre les armes, mais il oubliait la carte de géographie. Il ne regardait pas trop autour de lui. Aujourd’hui faire l’histoire n’est plus dans nos moyens, mais on a toujours assez d’argent pour acheter une carte Michelin et un sac de couchage. Sylvain a fait le bon choix qui est le choix de la géographie. Moi j’ai fait l’autre. L’histoire, sans la géo, ça ne marche pas. C’est même assez casse-gueule. Je pense à Che Guevara qui s’intéressait très peu à la géographie, mais beaucoup à l’histoire. Figurez-vous qu’il m’avait demandé de lui ramener au campement Vie et mort de l’Empire romain de Gibbon. Mais il n’avait pas demandé de cartes, et Dieu sait si j’en ai récolté. La géographie a été décisive dans son malheur. Il a atterri dans des coins complètement dépeuplés ou il n’y avait pas de repères. Ça lui a coûté la vie. En somme, le temps sans l’espace, ça peut tourner funèbre.

Sylvain TESSON. - La géologie, la géographie sont des sciences rassurantes. Elles touchent à des objets qui sont là depuis des centaines de millions d’années, des milliards même. Quand on est étreint et angoissé par l’éphémère de l’existence (c’est-à-dire quand on est normalement constitué), on se demande: comment faire pour rester et imprimer sa marque? Péguy dans la Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres propose un double enracinement par la foi et l’agriculture. «Deux mille ans de labeur ontfaitde cette terre/ Un réservoir sans fond pour les âges nouveaux./ Mille ans de votre grâce ont fait de ces travaux/ Un reposoir sans fin pour l’âme solitaire.» Contre le tempus fugit, on peut construire une cathédrale, cultiver son champ de blé, faire des enfants, remplir une bibliothèque de ses propres livres, laisser une statue à son effigie, produire un corpus, des lois, une politique, ou conduire la révolution des institutions. C’est l’option historique: on pèse sur le temps. Il y a une autre solution, celle que j’ai choisie: c’est l’usage du monde.

C’est choisir non pas de s’inscrire dans les Temps (puisque de toute façon, rien ne survivra), mais de capter les chatoiements, les bonheurs de la vie. De rafler, de moissonner ce qu’on peut. D’accumuler des sensations et des souvenirs plutôt que des lauriers, des expériences plutôt que des récompenses. D’être un promeneur plutôt qu’un meneur, un rôdeur des confins plutôt qu’un stratège. Voilà, je crois la ligne qui sépare celui qui se donne les illusions de l’histoire et celui qui choisit la fuite dans la géographie. Comme le dit le poète américain Walt Whitman: «Je n’ai rien à voir avec ce système, pas même assez pour m’y opposer.» Est-ce qu’on veut changer le monde ou est-ce qu’on veut le contempler? C’est la question du 9 chant de L’Odyssée. Quand Ulysse descend aux enfers et rencontre Achille, il lui dit «tu dois être heureux, tu es le plus glorieux des Grecs. Tu es passé à la postérité». Achille lui répond «non, j’aurais préféré être le berger qui jouit de la lumière du matin, au seuil de sa cabane». Terrible vérité d’Achille: la postérité ne sert à rien. Il aurait mieux fait de jouir du réel que d’essayer de rester dans les mémoires.

À force de faire l’éloge de l’homme, de la nature on finit par oublier que la nature de l’homme est de contredire la nature et on court le risque de retourner à la case steppes et forêts

Il y a entre vous l’opposition entre la géographie et l’histoire, mais aussi, peut-être, entre la nature et la culture?

Régis DEBRAY. - Je constate qu’en amant de la nature, notre ami a beaucoup de culture. Ce n’est pas contradictoire. D’ailleurs, la nature sans la culture, ça n’existe pas en dehors du pôle Nord ou du pôle Sud. J’ai une sérieuse divergence avec Sylvain. Il aime vivre à moto, mais donne parfois l’impression de mépriser le carburateur, c’est-à-dire de mépriser le fait technique, d’oublier que pour écrire des livres, il faut des imprimeurs, des typos, des libraires, il faut même des postiers. On doit se mettre à deux pour faire un enfant. Il faut de l’histoire et de la géographie. D’ailleurs, une nation fait les deux, des routes et des monuments, et puis on construit un État par-dessus. Ça a fait la France par exemple. Ce serait dommage de passer de la grande histoire au Grand Pan. En somme, d’échanger la grande hache contre le couteau scout.

À force de faire l’éloge de l’homme, de la nature on finit par oublier que la nature de l’homme est de contredire la nature et on court le risque de retourner à la case steppes et forêts. Ce ne serait pas vraiment un progrès. Sylvain est un étonnant arpenteur de l’espace. Mais l’espace, ce n’est pas l’Europe. L’Europe, c’est le temps. L’espace, c’est l’Amérique. C’est vrai qu’on a tous tendance à s’américaniser la tête. Les villes se fragmentent en ghettos, les nations en régions. C’est ce qu’on appelle le spatial turn. Et je ne voudrais pas que Sylvain accompagne ça. Deux choses menacent le monde, disait Valéry, l’ordre et le désordre. On pourrait dire aussi, deux choses menacent le monde, le «tout-géo» et le «tout-histoire». Essayons de faire un hybride. Vous le faites bien d’ailleurs, comme un moraliste à moto, un janséniste en crampons.

Sylvain TESSON. - La distinction entre la nature et la culture, je suis comme vous, j’aimerais ne pas la faire. Bien sûr, je déplore que l’une des deux matières l’emporte sur l’autre, et je ne suis ni pour la brute campée sur son terroir ni pour l’espèce d’ectoplasme hologrammique qui ferait complètement l’économie du substrat. Évidemment, dans un monde idéal, il n’y aurait que des agrégés permanents d’histoire et de géographie. Dans L’Odyssée et L’Iliade, Homère n’a pas fait la distinction. Il n’y a pas un chant où il n’use d’une allégorie géographique pour expliquer les affaires des hommes - la guerre, l’amour, la cuisine, la cité. Il y a toujours une référence à la nature. Je plaide pour cela, une écologie qui expliquerait la permanence et la continuité des temps. Une écologie qui serait conservatrice, c’est-à-dire une tentative à la grecque et non pas à l’américaine, de s’inspirer des équilibres naturels. Une écologie qui aurait à la fois un goût pour les frontons baroques et pour les salamandres, pour les marécages et pour les musées. Pour la mélancolie et pour les ancolies.

Je plaide pour une écologie qui aurait à la fois un goût pour les frontons baroques et pour les salamandres, pour les marécages et pour les musées. Pour la mélancolie et pour les ancolies

Vous dites que tout lieu possède son histoire. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il y a des espaces intouchés, que les Américains appellent wilderness de wild le sauvage, mot que nous n’avons pas en français car nous n’avons pas la chose. L’Europe est un jardin potager dont la France est l’extrémité occidentale. Il n’y a pas un pouce carré de notre territoire, pour notre plus grand bonheur, qui n’ait son inscription poétique, musicale, architecturale et qui n’ait été anthropisé, pensé et aménagé, battu par les armées, fécondé par les paysans, embelli par les architectes, dévasté aujourd’hui par les aménageurs du territoire. Tout a été pris en main. Tout a été regardé, recomposé. Il reste quand même quelques pays, quelques endroits, parfois même souterrains, des grottes, des cavernes, des océans qui ont échappé à l’histoire. Je m’intéresse à ces substrats intouchés («pré-adamiques» disait-on au XIXe).

Vous incarnez deux «figures» très différentes. On dirait facilement de Régis Debray qu’il a été un être politique, un activiste, un militant. Et Sylvain Tesson, on vous qualifie souvent d’aventurier…

Sylvain TESSON. - Si on compare la figure de l’aventurier à celle du militant, je préfère évidemment celui qui prend la poudre d’escampette plutôt que celui qui use de la poudre à canon. J’ai toujours marqué la distance avec le penchant révolutionnaire. Le révolutionnaire finit toujours par devenir le bourgeois qu’il a voulu abattre. La révolution est un changement de propriétaire. Le révolutionnaire et le bourgeois ont un autre point commun: ils savent qu’ils ont raison. L’un veut conserver ce qu’il a et l’autre veut conserver ce qu’il veut. Les deux veulent arriver à leurs fins. Anthropologiquement, ce sont les mêmes. Deux faces d’une même médaille à la fine tranche. Les deux veulent leur succès, leur propagation, leur prospérité et leur continuation. Et d’ailleurs, en général, le révolutionnaire, quand il accède à ce qu’il voulait, c’est-à-dire au pouvoir, devient le satrape qui aurait donné à celui qu’il était à 20 ans les raisons de le destituer.

L’aventurier serait la troisième voie entre le bourgeois et le révolutionnaire. Celui qui choisit la traverse, l’échappée, l’issue de secours, la contrescarpe, l’absence de tout principe de responsabilité. Ce sont des gens qui ne rentrent pas dans les livres d’histoire, mais font parfois des Mémoires sympathiques. Il y a une autre différence entre ces deux figures, l’engagé et le désengagé. Le militant a un programme pour tous les hommes. Il croit à la dimension universelle de la condition humaine. Écoutons Novalis, ce Rimbaud germanique: «Nous cherchons partout l’absolu, nous ne trouvons que des choses.» Eh bien, le révolutionnaire, le militant cherche l’absolu. Il l’a trouvé et il veut l’appliquer, mais il se casse les dents sur les choses. Il cherche à imposer la loi universelle, mais rencontre la vérité des tribus. L’un a des os dans le nez, l’autre a des plumes sur la tête, le troisième un pagne. L’universel se prend pour une vague qui se brise sur le récif du particulier.

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Régis DEBRAY. - Vous dites des choses très pertinentes: par exemple, que le révolutionnaire qui réussit tourne au bourgeois. Mais s’il échoue, il est mort. Saumâtre alternative. Il y a un vieux livre Portrait de l’aventurier, de Roger Stéphane, qui évoque Malraux, Lawrence d’Arabie et von Salomon. Sartre avait fait la préface où il oppose en duo l’aventurier et le militant, qui était à son époque encore une figure d’actualité. Mais cet archéo n’a pas survécu. À cette époque, on pouvait se choisir des appartenances ou des familles, indépendamment de son origine. On pouvait se choisir une couleur qui n’était ni ethnique, ni tribale, ni héréditaire. On pouvait s’inventer, si j’ose dire, sa tribu, un nous, une communauté. On commençait par construire un parti. On passait des années, des décennies à enfiler des congrès et des motions, et, finalement, on accédait au pouvoir un peu blanchi sous le harnais, un peu comme Mitterrand ou Blum. Aujourd’hui, un brillant individu prend le pouvoir à la hussarde et ensuite, une fois que c’est fait, il bricole un petit parti. Les militants d’ailleurs n’existent plus, car ils appartenaient à l’ère du nous. On est dans la phase du «moi je , du tout à l’ego. Chacun pour soi, comme dans un naufrage, disait Marcel Duchamp. Et on patauge dans ce naufrage.

Il n’y plus de nous, chacun se met à son compte. Le coude-à-coude n’est plus indispensable pour faire carrière. J’estime qu’il y a une troisième voie. On peut faire bande à part, mais tout de même bande, ça peut aller, disons, de l’équipe au commando, en passant par le «faisons clan» de Madame Verdurin. Au fond, c’est la solution que j’ai toujours préférée. Pas la moto, mais le covoiturage. On est plusieurs, mais pas trop. Le minibus. C’est ce que Keynes appelait la divine camaraderie. Je dois avouer que j’aime bien le mot «camarade». Et par-dessus tout, les manigances bien intentionnées. Et ça, ça se fait à plusieurs. Je continue à croire au moment Fraternité, au vrai le meilleur de tous. Après, malheureusement, vient le moment «responsabilité». Le meilleur moment, disait Clemenceau, c’est quand on monte l’escalier. Ce n’est pas vrai seulement dans les bordels, mais aussi dans les palais, c’est-à-dire pendant la campagne électorale, le petit complot de quelques-uns. Et puis, malheureusement, le candidat bientôt élu, il devient président de la République. Alors arrivent les croche-pieds, les bisbilles, la hiérarchie, les coups sous la table. C’est à ce moment-là qu’il faut rentrer chez soi.

Régis Debray, vos engagements, de Guevara à Mitterrand, sont ceux d’un homme de gauche. Votre œuvre, pourtant, est traversée d’un scepticisme qui vous rapproche des conservateurs. Sylvain Tesson, vous ne partagez aucune des illusions progressistes…

Sylvain TESSON. - Vous permettez que je vous donne ma définition de la droite et de la gauche. Moi, j’aime davantage ce qui est que ce qui pourrait advenir. J’aime mieux les choses que leurs représentations. J’aime mieux l’alpinisme que le ski. J’aime mieux monter en me frottant à l’âpreté du réel que de glisser dans l’incertain. J’aime infiniment quelques dizaines de personnes, mais pas plus. Je suis un petit transformateur qui n’arrive pas à prendre beaucoup d’ampérage. Je suis archilimité, je n’ai pas la capacité d’absorption de Régis Debray. De surcroît, j’ai été traumatisé dans mon enfance par un professeur de mathématiques qui m’a dégoûté des «ensembles bases». C’est pour ça que je suis allé vers les insectes et non pas vers les nuages. Je ne crois pas que les ensembles aient une existence ontologique. Je ne crois pas qu’il y ait «les pauvres», «le peuple», «les riches», «les bons», «les méchants», «les Slaves», «les sociaux-démocrates». Je ne crois strictement qu’aux individus. En politique, il y a un point de convergence entre la gauche et la droite qui n’est pas le «en même temps» mais qui est la médiocrité spirituelle, la désaffiliation culturelle et la nullité langagière des membres des partis. Voilà ce qui fait le dénominateur commun de tout le personnel politique. C’est un lissage de toutes les divergences politiques par une communauté de défaut. Je me suis demandé pourquoi Régis Debray était progressiste. J’ai une tentative d’explication.

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Il y a évidemment des raisons très rationnelles. Il y a chez vous cette fraternité, ce sens de l’autre, cette bonté, cet évangélisme peut-être, sans le côté curé. Mais je crois que dans la formation idéologique des gens, il y a en dernière instance une matière plus intangible qui est l’empreinte de la jeunesse, la photographie de ce qu’on a vécu à l’âge ou l’on se forme, un décor qui vous imprègne et fonde votre personnalité. Pour vous, ce décor, ça a été la rue d’Ulm, la librairie Maspero où l’on tombe amoureux de filles qui ont plus l’air de Gitanes que de Versaillaises. Et puis il y a un autre clivage, celui qui sépare les technos des organos, ceux qui viennent de la technocratie et ceux qui connaissent la valeur de l’existence organique des choses. On peut aussi appeler ça les anywhere et les somewhere, ceux qui mangent des sushis et ceux qui mangent de la tête de veau. En gros, ceux qui savent user d’une clé à molette (parce que je sais quand même réparer mon carburateur) et ceux qui ne savent user que d’une clé USB. Ceux qui ont vécu leur vie. Ceux qui ne vivent que leurs idées. Cette ligne de fracture rassemble de part et d’autre la gauche mêlée à la droite. Elle brouille les cartes. Un «cavalier de la porte de l’Ouest» de Jean Raspail et un Monsieur Teste avec un col Mao ont beaucoup de choses à dire. Ils s’entendent si leur ennemi commun est un techno cyber-abstrait. La seule question, ce n’est pas pour qui on vote, mais c’est: avec qui a-t-on envie d’aller dîner?

Régis DEBRAY. - Oui, on peut aimer dîner avec des copains en se fichant de leur vote. Je crois que la balance gauche-droite, passée de mode ces derniers temps, avait une utilité. Elle permettait au corps social de respirer. L’alternance, ça fait du vent dans la voilure. Quand on est un homme de tradition comme moi, on reste ce qu’on est, c’est-à-dire un gaulliste d’extrême gauche. Après, il y a un problème pour l’homme de gauche, qui est lié à l’âge. EN vieillissant, on sent plus finement tout. Voilà qu’un monsieur officiellement progressiste dans son âge mûr en vient souvent et sans trop se l’avouer, à se rapprocher de l’autre bord. Je pense à François Mitterrand. C’était une bonne plume de droite, plutôt allergique aux intellectuels de gauche. Ce n’est pas pour rien qu’il a invité Jean d’Ormesson à partager ses derniers moments à l’Élysée. On a des retours de jeunesse sur ses vieux jours. La force propulsive des idées se tasse avec les années, disons que les promesses de l’aube s’effilochent au crépuscule.

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Ça ne change rien au fait que pour moi, il y a un casting dans l’humanité, même si Sylvain n’est pas d’accord. Je dirais qu’il y a le gobe-mouches à gauche et le rabat-joie à droite. Il y a celui qui met les verbes à l’imparfait, celui qui les met au futur. Celui qui fait dans le pathétique ou celui qui fait dans le prophétique. C’est deux tempéraments. Quand on est de droite, on est résigné au moindre mal, quand on est de gauche on soupire après un «toujours mieux». Il y a des formules de compromis. On peut être plutôt à gauche le matin et plutôt à droite le soir. Jouer à la fois côté cour et côté jardin, être moitié guelfe et gibelin. Au début de sa vie on est volontiers parano, sur le thème «mort aux salauds», à la fin on devient un peu schizo, c’est-à-dire, en fait, tolérant, un peu goguenard, accro au plaisir toujours vif de déplaire. Et puis il y a l’envie de se promener, de baguenauder. Disons qu’on n’est pas sérieux quand on a 18 ans, mais qu’on l’est encore moins quand on en a 80. Au fond, qu’est-ce que ça donne? Ça donne un type un peu à droite dans son for intérieur, mais, question forum, à gauche toute, invariablement.

Que diriez-vous à un jeune français de 20 ans?

Sylvain TESSON.- Je lui livrerais quelques apophtegmes. Apprenez à orthographier correctement le mot dysphorie de genre avant de vous en croire atteint. Courez le monde avant de le changer. Soyez amoureux d’un seul de vos semblables avant de vouloir les sauver tous. Reformez-vous vous-même avant de penser au grand soir pour les autres. Commencez tout de suite à lire Régis Debray, mais par les livres de la fin.

Régis DEBRAY.- C’est toujours un peu cucul les conseils du vieux con en partance aux nouveaux arrivants. Je lui conseillerais d’abord de ficher le camp de chez lui le plus vite et le plus loin possible, sans filer aux United States comme tout le monde pour pouvoir parler l’anglais sans accent. Commencer par se dépayser vraiment et apprendre à se méfier de ses petites certitudes. Deuxième étape, découvrir l’infini plaisir de rentrer à la maison. J’ajouterais tout de même, conseil final: ne pas oublier de lire Sylvain Tesson, les livres du début y compris.

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Le Figaro

«MBZ» nouveau président des Émirats

Georges Malbrunot

ANALYSE - Emmanuel Macron a assisté aux obsèques de Cheikh Khalifa Ben Zayed, décédé vendredi.

Arrivé dimanche dans la matinée à Abu Dhabi, Emmanuel Macron a été le premier chef d'État occidental à rendre hommage à Cheikh Khalifa Ben Zayed, le président, décédé vendredi, des Émirats arabes unis, une fédération de sept Émirats, dont Abu Dhabi et Dubaï sont les plus connus. Le chef de l'État français, dont c'était le premier déplacement de son second quinquennat entamé samedi, s'est rendu dans un palais d'Abu Dhabi où l'a accueilli Mohammed Ben Zayed al-Nahyan, dit « MBZ », nouveau président et homme fort du pays. Emmanuel Macron l'a félicité « pour son élection » la veille à la place de son demi-frère et « a exprimé sa détermination à poursuivre et à développer tout ce qu'ils ont entrepris ensemble depuis cinq ans ».

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« Les Émirats arabes unis sont un partenaire stratégique de la France, et l'ampleur de notre coopération, dans des domaines aussi variés que la défense, la culture et l'éducation, en témoigne », a précisé l'Élysée, en rendant compte de l'échange. Les deux hommes ont ensuite rejoint le « majlis », l'assemblée qui réunit dans une immense salle du palais les très nombreux membres de la famille du défunt depuis sa mort à l'âge de 73 ans. Dans un tweet précédant son arrivée, Emmanuel Macron avait salué les « valeurs de paix, d'ouverture et de dialogue » de Cheikh Khalifa, qu'il n'avait jamais rencontré, ce dernier, très diminué par un accident cardiaque en 2014, n'étant plus le dirigeant des EAU.

Les Émirats arabes unis sont un partenaire stratégique de la France, et l'ampleur de notre coopération, dans des domaines aussi variés que la défense, la culture et l'éducation, en témoigne

C'est son demi-frère Cheikh Mohammed Ben Zayed qui, de facto, conduisait aux destinées des EAU, le principal partenaire stratégique de la France au Moyen-Orient, que le chef de l'État avait eu dès vendredi au téléphone. Les deux hommes se connaissent bien. Emmanuel Macron avait effectué une visite à succès début décembre au cours de laquelle les Émirats avaient acheté 80 avions de combat Rafale, une commande record pour l'avion de chasse entré en service en 2004.

Une carte à jouer

De la Libye en passant par la lutte contre l'islam politique et le nucléaire iranien, Paris et Abu Dhabi convergent sur de nombreux dossiers diplomatiques. Ces derniers temps toutefois, des dissonances sont apparues entre les deux pays. Comme ses voisins du Golfe, les Émirats ont affiché une neutralité dans la guerre russe en Ukraine. Abu Dhabi ne veut pas se fâcher avec Vladimir Poutine, un partenaire énergétique important.

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Ces irritants ne remettent, toutefois, pas en cause la solidité du partenariat stratégique entre les deux pays qu'Emmanuel Macron est venu consolider. D'autant que la France a une carte à jouer dans cette région du monde, d'où les États-Unis de Joe Biden ont commencé à se replier, et qui lorgne de plus en plus l'Asie. Mais la concurrence est rude. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, était lui aussi présent dimanche à Abu Dhabi, ainsi que la vice-présidente américaine, Kamala Harris, et le président israélien, nouveau partenaire des Émirats au Moyen-Orient. Emmanuel Macron devait rentrer dimanche soir à Paris, à l'issue de sa visite éclair.

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Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

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Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

L'Humanité

Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »

Actu

À Cheikh Jarrah, une famille a menacé de s’immoler par le feu si on l’expulsait. Ce drame concerne des milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est.

Pierre Barbancey

Lorsque la police est arrivée autour de sa maison, dans le quartier de Cheikh ­Jarrah, à Jérusalem-Est, le sang de Mohammed ­Salahiya n’a fait qu’un tour. Il est monté sur le toit de sa maison avec ses enfants et de jeunes adultes. Il a rempli des jerrycans d’essence et a lancé : « Quiconque quitte sa maison est un traître. Nous ne serons pas expulsés de la maison. Soit nous mourrons, soit nous vivrons. Je vais me brûler ! »

Des heurts ont éclaté lorsque les policiers ont voulu utiliser la force pour évacuer la maison. Mohammed Salahiya a proposé que la municipalité s’engage à ne pas l’arrêter, lui et sa famille, et ne les expulse pas. Mais les autorités municipales, dans un premier temps, s’y sont refusées, avant, finalement, d’accorder un délai, ne voulant visiblement pas envenimer la situation dans un quartier régulièrement sous les feux de l’actualité. Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée, des centaines de familles palestiniennes vivant sur place depuis des décennies sont confrontées à des ordres d’expulsion. En mai 2021, des manifestations de soutien à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israélienne, prémices d’une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les territoires palestiniens. Dans le cas présent, ­Mohammed Salahiya et son épouse, Lital, qui est juive, vivent là depuis longtemps. Le père de Mohammed a acheté la terre avant 1967. Depuis cinq ans, la famille mène une bataille juridique pour éviter son expulsion, mais elle n’a pas été en mesure de fournir un acte de propriété. Mais, même si cela avait été le cas, la municipalité a le pouvoir d’ordonner l’expropriation. D’autant que le prétexte invoqué, cette fois, est la construction d’une école. Un motif qui paraît fallacieux, si l’on en croit Laura Wharton, conseillère municipale à Jérusalem. « L’école aurait pu être construite sans expulser de familles. Il y a suffisamment de place », a-t-elle affirmé.

Le « droit de propriété »

Mais la loi est ainsi faite en Israël que, si des juifs parviennent à prouver que leur famille vivait à Jérusalem­-Est avant la guerre de 1948 et la création d’Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur « droit de propriété », souvent avec l’assentiment bienveillant des tribunaux. Ce n’est pas le cas pour les Palestiniens qui ont perdu leurs biens durant les nombreuses guerres. Plus de 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens vivent aujourd’hui à ­Jérusalem-Est, ces derniers dans des colonies illégales au regard du droit international.

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Le Figaro

Californie : un mort et quatre blessés graves lors d'une nouvelle fusillade dans une église

Un suspect a été interpellé sur place dimanche et une arme a été retrouvée par la police.

Une personne est morte et quatre grièvement blessées dans une fusillade au sein d'une église en Californie dimanche, a annoncé la police du Comté d'Orange, au lendemain d'une tuerie dans l'État de New York qui a fait dix morts.

Les paroissiens participaient à un banquet après le service religieux du matin lorsque le tireur a commencé son carnage, ont indiqué les autorités. Ils ont ensuite arrêté le tireur et «lui ont attaché les jambes avec une rallonge électrique et ont confisqué au moins deux armes» avant que les officiers n'arrivent sur les lieux pour le neutraliser, a déclaré le sous-chef du comté d'Orange, Jeff Hallock, lors d'une conférence de presse. «Ce groupe de fidèles a fait preuve d'un (...) héroïsme et une bravoure exceptionnels», a déclaré Jeff Hallock. «Ils ont sans aucun doute évité des blessures et des décès supplémentaires».

Les enquêteurs sont toujours à la recherche d'un mobile, a-t-il ajouté, précisant que le tireur présumé, qui n'a pas été blessé au cours de l'incident, serait un homme adulte d'origine asiatique d'une soixantaine d'années. «Quatre personnes sont gravement blessées», a écrit la police sur son compte Twitter, ajoutant qu'une «victime est morte sur les lieux» de l'incident.

«Personne ne devrait avoir à craindre de se rendre dans son lieu de culte»

Un appel d'urgence a été reçu à 13h26 depuis l'Église presbytérienne de Geneva dimanche après-midi, selon les forces de l'ordre. «Nous avons arrêté une personne et récupéré une arme qui pourrait être impliquée» dans le crime, avait indiqué le département du shérif dans un tweet. La police cherchait à faire la lumière sur cette nouvelle fusillade auprès des 30 à 40 témoins présents dans l'église, a-t-elle également indiqué.

Le bureau du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a assuré de son côté travailler avec les responsables locaux et surveiller la situation. «Personne ne devrait avoir à craindre de se rendre dans son lieu de culte. Nos pensées vont aux victimes», a tweeté son bureau.

«C'est une nouvelle bouleversante et inquiétante, surtout moins d'un jour après une fusillade de masse à Buffalo», a tweeté la députée démocrate Katie Porter, qui représente le comté d'Orange à Washington. «Cela ne devrait pas être notre nouvelle normalité».

Selon le département du shérif, l'église est située dans la ville de Laguna Woods, à 70 kilomètres au sud-ouest de Los Angeles.

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Le Figaro

Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.

«On bandera quand on aura envie de bander», se réjouissait Gérard Depardieu, alias Jean-Claude, dans le film Les Valseuses en 1974. Une citation devenue mythique que tous les hommes ne peuvent pas lancer avec autant de légèreté. À partir de 60 ans, environ un homme sur cinq est atteint d'impuissance. Les médecins parlent désormais plutôt de «dysfonction érectile», un terme qui désigne l'incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou à maintenir une érection permettant un rapport sexuel satisfaisant. Malgré sa fréquence, ce phénomène reste assez tabou. D'où le fait que peu d'hommes connaissent les solutions qui sont à leur portée.

«Lorsque les problèmes d'érection sont présents depuis plus de trois mois, qu'ils ont une répercussion sur la vie intime ou qu'il y a des facteurs de risque connus comme l'âge, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, il faut consulter», annonce le Dr Ala Chebbi, chirurgien urologue et andrologue à l'hôpital Saint-Joseph (Paris). Avant toute chose, ce dernier commence toujours par préconiser de maigrir en cas de surpoids, de faire de l'activité physique et d'arrêter de fumer. Autant d'habitudes de vie qui ont un impact prouvé sur l'érection.

Plus rarement, les hommes jeunes et en bonne santé peuvent aussi être concernés. «Il peut y avoir des pannes qui surviennent en raison d'une anxiété de performance, dans le cadre d'une nouvelle relation par exemple», décrit le spécialiste. «Cela ne nécessite pas forcément de consultation. Mais si cela survient de façon chronique, cela peut valoir le coup d'apporter une petite aide médicamenteuse pour faire passer le cap.»

Mais dans la plupart des cas de dysfonction érectile (hommes âgés et/ou avec des problèmes de santé préexistant), il faut plus qu'une simple aide ponctuelle. Cinq solutions médicales s'offrent alors aux personnes désireuses de s'attaquer à ce problème.

Les comprimés par voie orale

C'est le traitement prescrit en premier lieu en cas de dysfonction érectile. Le plus célèbre de ces médicaments est bien sûr le Viagra. Mais la petite pilule bleue n'est désormais plus seule sur les étals des pharmacies. On y trouve aussi du Cialis, du Levitra et du Spedra. Tous sont disponibles uniquement sur ordonnance, mais ils ne sont pas pris en charge par l'Assurance maladie. Comme le Viagra, ces médicaments contiennent une molécule qui facilite l'érection. Plus précisément, «elle entraîne la relaxation des fibres musculaires des corps caverneux ce qui va favoriser le remplissage sanguin du pénis et va lui donner une rigidité», explique le Dr Chebbi.

Chacun de ces médicaments a un mode d'action qui lui est propre. «Certains agissent plus ou moins vite, plus ou moins longtemps», précise le Dr Damien Carnicelli, chirurgien urologue, andrologue et sexologue au CHU Lyon Sud. «Le Viagra met par exemple entre une demi-heure et une heure à agir et fait effet 3 heures en moyenne, tandis que le Cialis doit être pris 6 heures avant le rapport et son effet dure trois jours». Il est possible de prendre ces médicaments en continu (une prise quotidienne) ou de façon ponctuelle.

L'efficacité est bonne (65% à 85%), mais des effets indésirables peuvent se manifester. «Ce n'est pas systématique, cela concerne environ 10% des patients. Ils peuvent avoir des maux de tête, une sensation de chaleur au niveau du visage et des troubles gastriques», décrit le Dr Ala Chebbi.

Une crème à appliquer sur le pénis

Si les comprimés sont mal tolérés, le patient peut se tourner vers une crème à appliquer au niveau du méat urétral (le trou par lequel sort l'urine) : la crème Vitaros. «Il faut bien tenir le pénis à la verticale pendant une minute pour que le produit pénètre et diffuse dans les corps caverneux. Après 10 à 20 minutes, cela peut donner une érection», explique le Dr Chebbi. Le principe actif de ce médicament (la prostaglandine E1) va permettre la relaxation des muscles du pénis qui vont alors pouvoir se remplir de sang.

Cette crème, disponible uniquement sur ordonnance et remboursée par l'Assurance Maladie, n'est pas non plus complètement dénuée d'effets indésirables. «Il peut y avoir des douleurs au niveau de la zone d'application, des sensations de brûlures, et même parfois des brûlures vaginales chez la partenaire», souligne l'urologue.

Un produit à injecter dans la verge

La prostaglandine E1 n'est pas seulement disponible sous la forme de crème, elle peut aussi être directement injectée dans le pénis (Edex et Caverject). «Lorsque les autres traitements sont mal tolérés, qu'ils ne fonctionnent pas ou que le patient ne peut pas assumer le coût des comprimés, nous proposons les injections», indique le Dr Carnicelli. Aux côtés de son urologue, le patient apprend à réaliser seul la piqûre au bon endroit. Celle-ci n'est pas douloureuse car l'aiguille est très fine.

En revanche, le vrai risque de ce traitement est d'injecter une trop forte dose qui pourrait induire un priapisme. «C'est lorsque l'érection dure plus de trois heures. Le sang ne se renouvelle pas et cela abîme la verge», explique le Dr Carnicelli. Dans ce cas, pas d'autres choix que de se rendre aux urgences. Cela reste toutefois très rare (1% ou 2% des cas) car les patients doivent toujours commencer par une dose minimale qu'ils augmentent progressivement jusqu'à atteindre la dose optimale. «Dans 10% à 30% des cas, il y a quand même des douleurs directement liées à l'érection», note toutefois le Dr Chebbi.

Le vacuum, une pompe pour gonfler le pénis

Assez peu connue, cette solution séduira autant les professeurs de physique que les farouches opposants aux médicaments. Le vacuum est un dispositif médical qui permet d'obtenir une érection par une méthode 100% mécanique. «Il s'agit d'un cylindre à mettre autour du pénis. Le patient actionne le dispositif qui va aspirer l'air présent. Cela va créer un appel d'air qui va entraîner un afflux de sang dans le pénis. Le patient doit ensuite mettre un anneau à la base de son pénis pour empêcher que le sang ne s'en aille et pour maintenir ainsi l'érection», détaille le Dr Ala Chebbi. L'effet est immédiat. Petite précision : l'anneau ne doit pas être maintenu plus de 30 minutes.

Ce dispositif - qui peut être électrique ou manuel - est entièrement à la charge du patient. Il coûte entre 100 et 300 euros. D'après les essais cliniques, son efficacité tourne entre 40% et 80%. «L'avantage est qu'il n'y a pas besoin de prendre de médicament. Mais le côté très mécanique a tendance à rebuter les patients», constate le chirurgien urologue. Du côté des effets indésirables, environ 20% des utilisateurs ressentent des douleurs et/ou une sensation de froid dans le pénis.

Dernière option : la chirurgie

C'est la grande oubliée des solutions à la dysfonction érectile : la pose d'un implant pénien ! Avec seulement 700 opérations par an en France, cette opération chirurgicale rapide (1 journée d'hospitalisation) et prise en charge par l'Assurance maladie est encore assez mal connue des patients. Le principe est simple : remplacer les corps caverneux du pénis par une prothèse. Il en existe deux types : gonflable ou semi-rigide. «Les prothèses semi-rigides font que la verge est tout le temps en semi-érection, ce qui peut être visuellement problématique. Mais on le propose notamment aux patients qui, du fait de troubles neurologiques, ne peuvent pas utiliser de prothèse gonflable», explique le Dr Chebbi.

Les implants gonflables, plus répandus, sont composés de trois parties : des cylindres dans le pénis (à la place des corps caverneux), un réservoir d'eau à côté de la vessie ainsi qu'une pompe à côté des testicules. «Lorsque le patient veut avoir une érection, il lui suffit d'appuyer sur la pompe. L'eau qui est dans le réservoir va alors remplir les cylindres, ce qui va durcir la verge», détaille le médecin. «Pour dégonfler l'implant, il y a un petit bouton facilement accessible qui va permettre à l'eau de revenir dans le réservoir». Pratique. Évidemment, tout ce dispositif est invisible à l'œil nu.

«On peut être amené à proposer ça à des hommes qui ont eu une prostatectomie totale (retrait chirurgical de la prostate), à des patients diabétiques ou à des hommes qui ont eu un traumatisme au niveau du bassin», renseigne le Dr Carnicelli. «La satisfaction des patients est très grande, de l'ordre de 90%». Une fois mise en place, la prothèse a une durée de vie pouvant aller jusqu'à 10 ou 15 ans, en fonction de la fréquence d'utilisation.

«C'est malheureusement peu connu des médecins. Il y a cette idée selon laquelle le risque d'infection est élevé, mais ce n'est pas vrai. Cela fonctionne bien et il y a peu de complications», assure le Dr Chebbi. Gros avantage : plus besoin de prendre de médicament. «L'autre avantage est que l'érection est tout le temps possible quasiment en temps réel, et qu'il y a un maintien des sensations et de l'orgasme, ce qui n'est pas toujours le cas avec les autres solutions», souligne le Dr Carnicelli. Il y a toutefois un petit bémol. «Pour éviter les déceptions, il faut dire que l'implant pénien va donner une érection avec un gland mou, pas comme une érection naturelle. Il n'empêche que malgré cela, les patients sont globalement satisfaits», précise le Dr Chebbi.

De nouveaux traitements à l'étude

Quels seront les traitements de la dysfonction érectile dans les prochaines années ? Plusieurs alternatives ont émergé ces dernières années, mais aucune n'a encore fait ses preuves. «Il y a par exemple les ondes de choc. L'idée est d'envoyer des ondes au niveau du pénis pour induire une nouvelle vascularisation», explique le Dr Carnicelli. «Mais pour le moment, on ne peut pas dire que cela fonctionne. Des essais cliniques sont toujours en cours.»

Autre nouveauté, l'injection pénienne de plasma (la partie liquide du sang) riche en plaquettes dans le but d'améliorer la circulation sanguine dans le pénis. «Cela se fait fréquemment dans certaines cliniques. Mais là non plus, il n'y a aucune preuve scientifique», met en garde le médecin.

Plus récemment, un essai clinique visant à tester l'efficacité des injections de botox dans la verge vient de commencer. «L'idée est que le botox pourrait couper le signal nerveux qui inhibe l'érection. C'est assez prometteur», estime le Dr Carnicelli.

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Le Figaro

Locations Airbnb illégales: ce document qui dérange la mairie de Paris

Actualité

L’arsenal «anti-Airbnb» de la mairie de Paris a été jugé légal. Pour autant, sa victoire n’est pas assurée face à des propriétaires indélicats.

Par Guillaume Errard

Mis à jour le 16/05/22, 04:00

Publié le 16/05/22, 04:00

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H2. Non ce n’est pas un nom de code pour gagner à la bataille navale. Ces deux petites lettres causent bien des problèmes à la mairie de Paris. Tout est parti d’une décision de la Cour de cassation rendue en février 2021. L’arsenal «anti-Airbnb» (ne pas dépasser le plafond de 120 jours de location par an, obtenir l’accord de la mairie si tel est le cas ou dans le cas de résidences secondaires...) a été jugé légal. Dès lors, la mairie de Paris a cru qu’elle remporterait systématiquement les procès qui l’opposent à plus de 400 propriétaires qui ont loué illégalement leur résidence secondaire et risquent, en cas de condamnation, une amende maximale de 50.000 euros (article L651-2 du code de la construction et de l’habitation). Que nenni!

» LIRE AUSSI - Est-il possible de louer un meublé sur Airbnb toute l’année?

Pour ce faire, la Ville doit en effet prouver que le logement incriminé était bien un local d’habitation au 1er janvier 1970 - et pas après cette date -, comme le prévoit la loi (article L631-7 du code de la construction et de l’habitation). «Cette preuve est indispensable pour faire condamner le propriétaire qui s’adonnerait sans autorisation à la location de type Airbnb», souligne Maître Valentin Simonnet, avocat chez STAS & Associés. Problème: ce document vieux de 50 ans «ne comporte pas toujours les mentions sollicitées par le juge, à savoir le nom de l’occupant, le loyer versé au 1er janvier 1970 et la date d’entrée dans les lieux», détaille Me Xavier Demeuzoy, fondateur du cabinet Demeuzoy Avocats.

Un vrai parcours du combattant qui «a mis en panique les avocats de la mairie lorsque mes clients ont gagné en première instance», confie au Figaro l’avocat d’un propriétaire. Ces derniers se sont engouffrés dans la brèche pour un résultat qui est plus ou moins en leur faveur. «Sur 80 dossiers environ, j’ai obtenu 90% de victoires en première instance. Je viens d’obtenir ma première victoire sur un dossier où la mairie avait fait appel», affirme Lorène Derhy, avocate au barreau de Paris qui défend, sur ce dossier en appel, le propriétaire d’un 14 m² à Montmartre (Paris 18e) qui a obtenu près de 3000 euros de remboursement de frais.

Eau courante, ratures, fiche non signée...

«Des mentions raturées, des fiches H2 ni datées ni signées ou une identification de lots illisible peuvent suffire pour obtenir gain de cause contre la mairie», souligne Me Demeuzoy qui a obtenu, pour environ la moitié des 150 dossiers qu’il défend, que la mairie soit déboutée de sa demande d’amende de 50.000 euros. Même une simple affaire d’eau courante peut faire trébucher la Ville de Paris. «Le logement est dépourvu de salle d’eau et de wc et ne dispose pas de l’eau courante, ce qui contredit l’usage d’habitation», a jugé la Cour d’appel de Paris qui a donné raison au propriétaire mis en cause, dans une décision rendue en septembre dernier que Le Figaro s’est procurée. Contactée, la mairie de Paris n’a pas répondu à notre demande.

» LIRE AUSSI - Locations illégales: Airbnb condamnée à verser 8 millions à la Ville de Paris

Reste à savoir désormais si ces décisions favorables aux propriétaires feront jurisprudence. «Je devine raisonnablement que tous les dossiers où la mairie de Paris rapporte une fiche H2 qui ne mentionne pas de loyer au 1er janvier 1970, seront gagnés par les parties adverses si la mairie n’apporte pas de preuves complémentaires pour rapporter l’usage d’habitation du local qu’elle vise à cette date impérative», affirme Lorène Derhy. Et ce n’est pas tout. Quid des propriétaires qui ont obtenu gain de cause? Pourront-ils à nouveau louer leur résidence secondaire sur Airbnb? «À mon sens oui car ils pourraient invoquer le principe “d’autorité de la chose jugée”. Mais je leur conseille d’attendre de savoir si la mairie se pourvoit en cassation. Si tel n’est pas le cas, je leur réponds oui», répond Me Romain Rossi-Landi, qui a obtenu, gain de cause, en première instance, pour 18 dossiers sur une vingtaine au total.

Le Figaro

À 19 ans, Jules Simiand-Brocherie est le benjamin du classement «Forbes»

Par Emma Ferrand • Publié le 16/05/2022 à 06:00

ENTRETIEN - Avec son application ExtraStudent, l’étudiant de l’IE University a tapé dans l’œil du magazine Forbes qui l’a fait figurer dans son classement «30 Under 30».

Petit à petit, l’oiseau fait son nid. Il y a un an et demi, le Figaro Étudiant avait rencontré Jules Simiand-Brocherie. Le jeune homme venait de lancer, quelques mois plus tôt alors qu’il était en terminale, la plateforme «Élèves solidaires», où lycéens et étudiants échangeaient leurs fiches de révision. Depuis, le projet a bien évolué. Cette semaine, son projet rebaptisé «ExtraStudent» se développe sous la forme d’une application mobile, où 30.000 lycéens et étudiants échangent leurs savoirs et échangent virtuellement. Une sorte de Linkedin dédiée aux jeunes. Un projet ambitieux qui n’est pas passé inaperçu puisque le grand magazine américain Forbes a inscrit Jules Simiand-Brocherie, actuellement en 2e année de bachelor de commerce à l’IE University à Madrid, dans son classement «30 Under 30».

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LE FIGARO ETUDIANT. - Comment avez-vous appris que vous faisiez partie du palmarès de Forbes ?

Jules SIMIAND-BROCHERIE. - Je l’ai appris par hasard, en achetant le journal. Un ami avait candidaté auprès de Forbes pour moi. Mais je n’y croyais pas. Je lis le classement «30 under 30» depuis deux ans. Forbes ne m’avait pas contacté, donc pour moi, il était impossible que j’y figure. C’était finalement une bonne surprise. D’autant que je suis le benjamin du classement! Forbes a fait une petite erreur en indiquant que j’ai 25 ans, alors qu’en réalité je n’en ai que 19. Je suis très honoré. C’est un message de confiance en soi pour tous les jeunes qui souhaitent entreprendre.

En 2020, vous cherchiez un modèle économique. Où en êtes-vous aujourd’hui?

Cela a bien changé. Aujourd’hui, les écoles peuvent créer des fiches de révisions sur notre application et échanger avec les étudiants. Il y a donc des partenariats rémunérés avec les établissements et des marques. ExtraStudent est un vrai réseau social où les gens se rencontrent et créent du lien social grâce à l’orientation scolaire. Il y a un système de points attribués aux élèves et étudiants inscrits. Si l’on répond à une question, si l’on partage un document, on gagne des points. On passe ensuite des niveaux et à un certain moment, on peut gagner des cadeaux comme des places de concert. L’objectif de l’appli est d’être le meilleur contributeur, pour finalement être certifié.

Vous êtes toujours étudiant à l’IE University en Espagne. Comment parvenez-vous à concilier vos rythmes?

Ce n’est pas si facile. Au second semestre, j’ai eu un accord avec l’université pour assister à moins de cours et me dégager plus de temps pour mon projet. Actuellement, je suis en train de réfléchir si je continue mes études ou si je les arrête. Je dois décider d’ici la fin du mois. On n’a pas une vraie vie étudiante quand on est jeune entrepreneur. J’ai moins d’amis car je sors moins. Je n’ai pas de vacances. J’ai une vraie routine, où je commence tôt et finis tard. C’est un sacrifice, mais j’y mets beaucoup de volonté et de détermination.

Travaillez-vous toujours seul?

Je me suis entouré de quatre étudiants salariés à mi-temps. Deux d’entre eux sont étudiants à l’Iéseg et à l’IE University. Ils travaillent avec moi sur l’application. L’un est franco-américain et l’autre américaine et ils étudient aussi à l’IE University. Ils m’aident sur la version anglaise de l’appli. Qui mieux que des étudiants pour parler aux étudiants? Nous nous rejoignons tous les mois à Madrid, à l’IE University.

Qu’est-ce que cette expérience vous apporte?

Je rencontre chaque jour de nouvelles personnes. Je suis très reconnaissant envers ceux qui me suivent depuis le début. Je pense notamment à Carlo Purassanta, président de Microsoft France. Ses conseils m’enrichissent. Apprendre auprès des gens très tôt permet de se rendre compte tôt des soucis qui existent et que l’on rencontrera plus tard dans notre vie. J’ai conscience du monde dans lequel je vis et des défis qui nous attendent. J’apprends à sortir de ma zone de confort, à convaincre et à rester concentré. Cela me fait grandir et me rend heureux.

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Le Figaro

Ces trois règles anodines qui font capoter des AG de copropriétaires

Actualité

Organiser une assemblée générale de copropriétaires n’est pas de tout repos. Il arrive que de simples détails causent de sérieux problèmes.

Par Guillaume Errard

Mis à jour le 16/05/22, 04:00

Publié le 16/05/22, 04:00

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«Dura lex sed lex» (la loi est dure mais c’est la loi). Le syndic d’une copropriété a tout intérêt à respecter les règles de procédure, aussi anodines soit-elle. Faute de quoi l’assemblée générale (AG) pourrait, purement et simplement, être annulée, tout comme l’ensemble des résolutions votées. Ces règles, quelles sont-elles?

» LIRE AUSSI - Copropriété: avez-vous vraiment besoin de changer de syndic?

• Le lieu de l’assemblée générale

Sachez ainsi qu’une assemblée générale de copropriétaires doit se tenir dans la commune où se situe l’immeuble. À moins que le règlement de copropriété dise le contraire. Ce principe paraît évident mais il faut croire que certains syndics ne l’avaient pas en tête. Ou par commodité, ont souhaité le contourner. «Il n’est pas possible, sauf dérogation prévue dans le règlement de copropriété, d’organiser l’AG dans une commune limitrophe, même si elle relève de la même intercommunalité», soulignent Bruno Lehnisch, cadre juridique et Me Jean-Philippe Mariani, avocat qui tiennent un blog consacré au droit de la copropriété. C’est ainsi que l’AG d’une copropriété située à Bois-Colombes (92) a été annulée dans sa totalité car elle s’est tenue à Colombes où se situe le siège du syndic qui gère cet immeuble, a décidé le Tribunal de grande instance de Nanterre.

• La règle des 21 jours pour la convocation

Autre exemple qui peut faire capoter une AG: la lettre de convocation. Elle doit être envoyée aux copropriétaires «au moins 21 jours» avant la réunion, sauf si, là encore, le règlement de copropriété prévoit un délai plus long, rappelle la loi (article 9, alinéa 3, du décret de 1967). À noter que le point de départ de ce délai a lieu le lendemain de l’envoi de la lettre (article 64 du même décret).

Le non-respect de cette règle fondamentale, même pour un seul jour, entraîne automatiquement la nullité de l’assemblée générale. Le copropriétaire, qui s’estime lésé, n’a même pas besoin de justifier son grief par un quelconque courrier. Le syndic d’une copropriété d’Orléans l’a appris à ses dépens: l’AG qu’il avait fixée au 22 juin, a été annulée. La lettre de convocation ayant été envoyée le 1er juin, elle aurait dû être programmée le... 23 juin, a estimé la Cour d’appel d’Orléans.

» LIRE AUSSI - Copropriété: maîtrisez-vous les nouvelles règles de l’assemblée générale?

• Le rôle des scrutateurs

Enfin, les scrutateurs ne sont pas seulement importants dans les bureaux de vote, mais aussi dans les AG de copropriétaires. Ces observateurs doivent vérifier si la feuille de présence, le décompte des voix des présents, représentés et absents et les résultats des votes sont conformes. Or, la loi prévoit la désignation «d’un ou plusieurs scrutateurs» (article 15 du décret 1967) mais ne l’impose pas. Elle n’est obligatoire que si le règlement de copropriété l’envisage. Mais dans ce cas, cette règle doit être respectée à la lettre.

Car si le règlement prévoit un scrutateur et qu’il n’a pas été désigné lors de l’AG ou alors qu’il en faut deux et qu’un seul a été nommé, un propriétaire peut demander l’annulation de l’assemblée générale, comme le rappelle la Cour d’appel d’Aix-en-Provence dans une décision rendue le 24 février dernier. Sauf s’il est démontré qu’il était impossible de respecter le règlement (absence de candidature ou candidature refusée...). Dans ce cas, l’AG est maintenue.

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Bref, petites causes, grands effets. Mais attention, le (ou les) propriétaire(s) qui veut (veulent) faire annuler une AG, doit (doivent) aussi se méfier. Une règle majeure est à respecter. «Seuls les propriétaires qui ne participent pas à l’AG (défaillants) ou qui votent contre toutes les résolutions (opposants) peuvent faire annuler une assemblée générale», rappellent Bruno Lehnisch et Jean-Philippe Mariani. Autrement dit, un propriétaire qui a voté en faveur d’une résolution, ne peut plus s’opposer à la tenue de l’AG.

L'Humanité

Israël. Après 141 jours de grève de la faim, Hisham Abou Hawash arrache sa liberté

Le prisonnier palestinien avait cessé de s’alimenter depuis plus de quatre mois et ne pesait plus que 39kg. Face à l’émotion internationale, Tel Aviv a cédé et a annoncé la libération de Hisham Abou Hawash pour le 26 février. Près de 500 des 4550 détenus palestiniens sont toujours incarcérés par Israël sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

Pierre Barbancey

Après 141 jours de grève de la faim à l’article de la mort, Hisham Abou Hawash va enfin être libéré. « Il a accepté de finir sa grève de la faim. Il a bu du thé il y a une dizaine de minutes et tout va bien », a déclaré tard mardi soir son avocat Jawad Boulos, qui lui a rendu visite à l’hôpital israélien où il reste sous surveillance. Selon l’accord obtenu entre responsables palestiniens et israéliens, Hisham Abou Hawash sera libéré le 26 février, date de la fin de sa détention administrative de six mois qui ne sera pas reconduite, a indiqué son avocat, évoquant une « victoire » pour l’homme, dont la famille célébrait la future libération dans le village de Doura, près de Hébron, en Cisjordanie occupée.

Hisham Abou Hawash avait cessé de s’alimenter il y a plus de 140 jours. Arrêté le 27 octobre 2020, il était emprisonné sous le régime de la détention administrative. Une loi datant de l’époque coloniale britannique et largement utilisée par l’occupant israélien. En clair, les faits qui lui sont reprochés sont secrets, le prisonnier ni même son avocat ne peuvent avoir accès au dossier et l’enfermement peut être renouvelé tous les six mois autant de fois que nécessaire aux yeux de l’occupant israélien.

Pour obtenir sa libération, Hisham Abou Hawash, âgé de 40 ans père de cinq enfants, avait décidé de mener une grève de la faim. Intraitable, l’administration israélienne l’avait laissé dépérir. Ces dernières semaines, sa santé s’était considérablement dégradée et il tombait dans le coma par intermittence. Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l’avaient trouvé dans un « état critique », selon les termes du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui se disait « préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique ». Il pesait moins de 39 kg, contre 86 kg avant sa grève. Aïsha Hrebat, son épouse, indiquait que « sa situation est très dangereuse (…) il ne parvient plus du tout à parler et n’est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s’il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé ».

Sa détention administrative a été renouvelée deux fois depuis son arrestation, dont une alors qu’il était en grève de la faim depuis 70 jours. Ses codétenus administratifs ont lancé un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens à partir de la nouvelle année, comme annoncé le 20 décembre par la Commission des affaires des prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme. Une initiative qui suit celle de Bashir al-Khairy, avocat palestinien de gauche qui a demandé à son avocat de ne pas le représenter devant le tribunal militaire d’Ofer. Al-Khairy est âgé de 79 ans et il est détenu depuis le 29 octobre 2021.

Georges Ibrahim Abdallah : pourquoi la France s'acharne sur le plus ancien prisonnier d’Europe

Les autorités d’occupation israéliennes ont émis un ordre de détention administrative à son encontre pour 6 mois, jusqu’au 28 avril 2022. Il a déjà passé 15 ans dans les prisons de l’occupation israélienne de 1968 à 1984. « En tant qu’avocat et homme de loi, je considère la procédure de mon transfert en détention administrative – quelle que soit sa durée – comme contredisant le droit humain le plus fondamental de se défendre et de connaître les accusations portées contre lui, en violation du droit international, a-t-il déclaré. Devant ces tribunaux fascistes et oppressifs, afin de préserver ma dignité nationale et mes convictions, je boycotterai et refuserai de comparaître devant le tribunal militaire, et je rejetterai tout jugement émis par celui-ci. » À l’heure actuelle, environ 500 des 4 550 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

La semaine du 15 au 22 janvier 2022 a été décrétée semaine d’action pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, respectivement leaders du Fatah et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) auquel il convient d’ajouter Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 1984, soit plus de 37 ans aujourd’hui.

Hisham Abu Hawashgrève de la faimIsraël-Palestinegeorges ibrahim abdallah
Le Figaro

Nouvelles élites : «Les diplômes comptent sensiblement moins aujourd'hui»

Sofiane Zaizoune

Plus nombreux, plus hétérogènes, les surdiplômés réseautent avec leurs valeurs et diffusent leurs propres normes culturelles, explique la sociologue Monique Dagnaud.

Madame Figaro . – Votre livre Génération surdiplômée dresse le portrait des nouvelles élites. Comment décririez-vous leur rapport au réseau ?Monique Dagnaud. – Il y a quelques décennies, à peine 20 % de la population faisait des études supérieures. Ce chiffre monte à 47 % aujourd'hui, et la moitié va jusqu'à bac + 5. Par leur nombre, ces diplômés constituent une société dans la société. Ils quittent souvent leur lieu de naissance pour rejoindre l'université ou une grande école, et ils y font l'expérience d'un certain mode de vie. Ils y rencontrent des personnes d'horizons et de parcours divers, travaillent en plusieurs langues, jouissent d'une offre culturelle riche, et pour 60 % d'entre eux effectuent un long séjour à l'étranger. Cette pratique de multiples langages culturels, linguistiques et numériques les dote d'une vraie flexibilité. Laquelle nourrit une sociabilité très large, marquée par une culture d'ouverture.

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D'où une grande diversité de métiers dans ces nouveaux cercles ?Oui, on n'y retrouve pas uniquement les 5 ou 6 % issus des grandes écoles les plus prestigieuses, et qui occupent déjà des postes de pouvoir, mais un groupe plus large. Certains travaillent dans le marketing, la finance ou la communication, ou exercent des métiers en tension : ingénieurs, développeurs, consultants, spécialistes des ressources humaines. D'autres se sont reconvertis dans des métiers artisanaux ou artistiques. Par leur diplôme, ces 20 % partagent une certaine vision du monde et un éventail de choix professionnels important. À bien des égards, ils constituent un ensemble homogène.

Ils cultivent l'entre-soi ?Ils peuvent revendiquer des valeurs d'inclusion tout en évoluant dans un monde relativement fermé. Leur univers est plus complexe et plus divers que celui des élites des dernières décennies. Les cercles et les clubs traditionnels ont longtemps été liés à des trajectoires ascensionnelles dans le monde du pouvoir, administratif ou privé. Les diplômes comptent sensiblement moins aujourd'hui. Surtout, leur hiérarchie, la valeur symbolique attachée à chaque diplôme, est moins rigide. On ne parle pas uniquement de polytechniciens ou des grands corps, mais aussi d'artisans innovants ou d'anciens financiers reconvertis dans la boulangerie bio, par exemple.

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Qu'est-ce qui les rassemble ?Des valeurs très fortes : une forme de curiosité, un goût pour l'expérimentation, l'innovation, la prise de risque et, surtout, la qualité de vie. On échange donc sur ses goûts, ses voyages, ses passions ou, plus encore, sur l'éducation des enfants, préoccupation majeure. Ces actifs organisent leur quotidien de manière à nourrir les leurs d'expériences sur mesure, pour les aider à développer leurs talents et trouver leur voie. Ils portent une vision globale de la vie, avec l'idée qu'il faut réussir partout. Logiquement, leurs discussions dépassent le cadre professionnel.

Sont-elles pour autant plus spontanées, moins maîtrisées ?Un phénomène s'est beaucoup intensifié, jusqu'à être enseigné dans les écoles de commerce ou de communication : la construction d'une image de soi. On parlait de personal branding il y a quelques années. La communication décentralisée des réseaux sociaux a renforcé l'idée d'une sociabilité qui part de soi, de ses projets et de sa vision. On cultive ses réseaux en se racontant de manière personnelle, mais très maîtrisée. Davantage que ses diplômes, on met en scène ses goûts culturels, ses exploits sportifs, ses voyages ou encore ses enfants, tout en cultivant une certaine discrétion quant aux aspects les plus intimes de sa vie, notamment familiale. C'est peut-être la dernière frontière qui subsiste dans cette osmose entre les vies publiques, professionnelles et privées.

Directrice de recherche émérite au CNRS, Monique Dagnaud a coécrit avec Jean-Laurent Cassely, «Génération surdiplômée. Les 20 % qui transforment la France», aux Éditions Odile Jacob.

Anna Marsh, directrice générale de Studiocanal : «Produire un film ou une série, c'est de l'instinct et des tableaux Excel»

Cette Néo-Zélandaise passionnée de cinéma gère le leader européen de production, d'acquisition et de distribution audiovisuelles. Et conjugue art et business pour lancer 50 films et 30 séries par an.

Le Figaro

Comment ne pas avoir de calculs rénaux

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.

Sur l’échelle de la douleur, elle explose tous les scores: «Des patientes m’ont déjà confié qu’elles avaient plus souffert à cause de leur colique néphrétique qu’au moment de leur accouchement sans péridurale», rapporte le Dr Lucile Figueres, néphrologue au CHU de Nantes. Or tôt ou tard, environ 10% de la population finiront par être concernés au moins une fois dans leur vie. «La colique néphrétique est le troisième motif de consultation aux urgences. Il faut s’imaginer qu’en permanence dans chaque service d’urgences, il y a au moins une personne atteinte de colique néphrétique!», s’exclame le Pr Romain Boissier, urologue au CHU de la Conception à Marseille (AP-HM). Le problème peut survenir à tout âge mais, en moyenne, les patients ont 45 ans et deux tiers sont des hommes.

Une colique néphrétique se manifeste lorsqu’un obstacle - le plus souvent un calcul - obstrue les voies urinaires en aval d’un rein. «Pendant ce temps, le rein continue à filtrer de l’urine, le liquide va donc s’accumuler au-dessus du bouchon, ce qui va provoquer une augmentation de la pression dans le rein et dans l’uretère (le canal qui relie le rein à la vessie, NDLR)», explique le Dr Figueres. Cette pression va être à l’origine d’une douleur extrêmement brutale, sans aucun signe annonciateur. «Cela peut arriver n’importe quand, même en plein milieu de la nuit», poursuit la spécialiste. La douleur est très caractéristique.

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«C’est un peu comme une crampe très intense qui part d’un côté dans le bas du dos et contourne le flanc pour descendre vers l’aine», décrit le P Boissier. «Il peut également y avoir des nausées et des vomissements associés ou encore des malaises vagaux liés à la douleur», ajoute le D Lucile Figueres, qui précise qu’aucune position ne peut soulager cette souffrance. La crise peut aussi se manifester par une envie ou un besoin fréquent d’uriner (lorsque la crise est là, il faut d’ailleurs boire le minimum d’eau pour ne pas surcharger davantage le rein), ainsi que par la présence de sang dans les urines.

Résolution spontanée

Pour autant, la gravité d’une colique néphrétique (en termes d’urgence et de pronostic vital) n’est quasiment jamais proportionnelle à la douleur qu’elle génère. Chez 80 à 90% des patients, le problème va se résoudre spontanément et la douleur céder aux antalgiques. «Dans la majorité des cas, le calcul finit par descendre tout seul. Nous ne faisons rien d’autre que de la surveillance», indique le Pr Boissier. En cas de persistance du calcul après quatre à six semaines, un traitement chirurgical sera proposé. «Pour les patients qui ont deux reins opérationnels, avoir un rein bouché, ce n’est pas grave. Il ne va pas se détruire en quelques jours, cela prend des semaines, voire des mois», rassure le médecin.

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Outre la grossesse, il existe toutefois deux situations où la crise de colique néphrétique est une urgence vitale. «Lorsque le patient a également de la fièvre, cela peut signifier que les urines bloquées dans les voies urinaires et dans le rein sont infectées. Cela peut rapidement évoluer vers une septicémie (infection généralisée, NDLR) donc il s’agit d’une urgence vitale», souligne le Pr Boissier. Par ailleurs, «si le patient n’a plus qu’un rein qui fonctionne il faut agir vite pour éviter qu’il ne développe une insuffisance rénale aiguë», ajoute l’urologue.

L’idéal reste tout de même de ne pas en venir à la colique néphrétique. Donc de tout faire pour ne pas développer de calculs rénaux, aussi appelés «lithiases». Ces petites pierres résultent de la cristallisation d’ions - essentiellement l’oxalate avec le calcium - qui s’accumulent dans l’urine. Leur formation, qui résulte d’un phénomène très complexe, est le plus souvent due à une alimentation déséquilibrée et à une hydratation insuffisante.

Hygiène de vie

«L’excès de protéines et de sel entraîne une augmentation du calcium dans les urines, ce qui favorise la formation des calculs», explique le Dr Figueres. Notre consommation de viande est environ cinq fois supérieure à ce qu’elle était au début du siècle dernier, or un apport élevé en protéines animales augmente la concentration d’oxalate dans les urines. Idem pour les épinards, l’oseille, la rhubarbe et surtout, le chocolat! Nos apports en sel ont également augmenté en flèche, tandis que la consommation de fruits et légumes, qui ont un effet protecteur vis-à-vis des calculs, a eu tendance à se tasser. Quant aux produits laitiers, il ne faut pas les supprimer. «L’excès de calcium peut favoriser les calculs, mais le manque aussi, en plus de provoquer de l’ostéoporose», souligne le Dr Figueres. Il faut donc manger des produits laitiers en quantité normale (2 par jour, selon les recommandations du ministère de la Santé).

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Une bonne hydratation est également essentielle. «Les calculs, c’est un peu comme des grains de sable au fond d’un vase. Si on ajoute de l’eau, on va diluer davantage. L’oxalate et le calcium auront donc peu de chances de se rencontrer», explique le Dr Figueres. Pour les personnes qui ont déjà connu une crise de colique néphrétique, boire beaucoup d’eau est la clé (environ 2 litres en prenant en compte l’eau contenue dans les aliments) pour éviter les récidives. «Environ la moitié des patients qui ont eu une colique néphrétique vont en avoir à nouveau. Il est donc essentiel de modifier ses habitudes alimentaires», indique le Dr Figueres. Cette dernière met par ailleurs en garde: «Il n’existe aucun traitement “naturel” efficace, ceux qui sont présentés comme tels sont même à proscrire car ils peuvent contenir de l’oxalate. La vitamine C en est un bon exemple: en supplémentation médicamenteuse, elle favorise les calculs (la vitamine C se dégrade en oxalate), alors que les agrumes (riches en vitamine C mais également en citrate) protègent de la survenue de calcul.»

La cause des calculs n’est toutefois pas toujours liée à une mauvaise hygiène de vie. «Il y a des familles qui ont une prédisposition génétique pour cela, indique le Pr Boissier. Nous ne sommes pas tous égaux face au risque de développer des calculs rénaux, et pour une même alimentation, certaines personnes développeront des calculs, d’autres non», confirme le Dr Figueres. Les calculs peuvent aussi être dus à des maladies, comme celles qui favorisent le rejet du calcium dans l’urine. «C’est le cas de l’hyperthyroïdie primitive», souligne le Dr Figueres. Un autre type de calcul (acide urique) est associé à un surpoids et au diabète de type 2, tous deux également en augmentation du fait de nos habitudes alimentaires. Il existe alors des traitements efficaces qui permettront d’éviter les récidives.

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Le Figaro

Élargissement de l’Otan: «Adieu finlandisation»

Patrick Saint-Paul

L’éditorial du Figaro, par Patrick Saint-Paul.

Vladimir Poutine vole de défaite en défaite depuis le début de sa guerre en Ukraine. En quatre-vingts jours de conflit, il n’a atteint aucun de ses buts de guerre: abattre le régime de Kiev, neutraliser son armée («dénazifier l’Ukraine», sic). Au lieu de cela, le maître du Kremlin a saboté sa propre capacité de dissuasion en dévoilant une armée russe déliquescente face à la résistance acharnée des forces ukrainiennes et la supériorité des standards de l’Otan adoptés par celles-ci. Après avoir retiré ses troupes de Kiev et de Kharkiv, deuxième ville du pays, Moscou essuie une défaite stratégique avec l’élargissement annoncé de l’Otan.

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Poutine est parti en guerre pour laver les «humiliations» que l’Occident lui aurait infligées et éviter de trouver l’Otan à ses portes en Ukraine. Le revers est cuisant! Car la voici sur son palier en Finlande, futur ex-«État tampon», et en Suède. Emmanuel Macron disait l’Alliance en état de «mort cérébrale». Poutine pensait l’achever en Ukraine et tenir sa revanche, galvanisé par l’indécision de l’Occident en Syrie et le repli d’Afghanistan. Mauvais calcul! Au lieu de tuer l’Otan, il a enterré la finlandisation, un concept de neutralité un temps envisagé pour l’Ukraine. L’appétit de l’ours russe a ressuscité l’Alliance et entraîné son élargissement. L’Otan doublera la longueur de sa frontière avec la Russie, un défi! Mais ces 1340 km supplémentaires sont autant de territoire que Poutine devra protéger, alors que Saint-Pétersbourg se retrouvera à 150 km des canons ennemis et que l’Alliance dominera la mer Baltique.

Le «tsar» a établi en Ukraine la ligne de front entre son monde autocratique et l’Occident. Résultat, cette guerre est devenue celle des Occidentaux par procuration. Flirtant avec la cobelligérance, ils sont désormais prêts à soutenir l’Ukraine «jusqu’à la victoire». Celle-ci est possible, même si l’effort est de longue haleine. Qui, alors, oserait refuser à Kiev l’adhésion à l’Otan, que Poutine voulait empêcher? Attention au péché d’orgueil des alliés… L’ours russe ne se laissera pas acculer sans se cabrer. Armé du bouton nucléaire, il reste dangereux. Et plus imprévisible que jamais!

Campagne vaccinale: «Une fois de plus, l’Union européenne est l’autre nom de notre désarmement collectif»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Selon Joachim Le Floch-Imad, directeur de la Fondation Res Publica, l’incapacité de l’Union européenne à mener une campagne de vaccination efficace illustre, une fois de plus, l’impuissance généralisée de l’institution dans plusieurs domaines, loin de sa devise initiale: «l’union fait la force».

Ivan Rioufol: «Quand l’Europe hors-sol veut passer en force»

CHRONIQUE - Une chose est de reconnaître que l’Union européenne doit se réformer. Une autre est de feindre une urgence pour imposer une Europe impériale.

Charles Jaigu: «L’impasse européenne de Zelensky»

CHRONIQUE - Une «Zelenskymania» enflamme la planète. La publication de ses discours montre l’obsession européenne du chef d’État ukrainien. A-t-il raison d’insister?

Le Figaro

Nicolas Baverez: «Avis de tempête pour l’économie française»

CHRONIQUE - Notre pays ne peut échapper à une révision radicale de sa politique économique.

La guerre en Ukraine dégrade la sécurité de la France, confrontée à la renaissance d’une menace existentielle sur sa population et son territoire, mais aussi l’environnement de son économie. Au-delà d’un trou d’air conjoncturel, elle débouche sur un changement du régime de croissance. Il est placé sous le signe de la stagflation, de l’éclatement de la mondialisation en blocs, du rôle de l’État pour faire face aux risques de ruptures d’approvisionnement dans les domaines de l’énergie, des matières premières ou de l’alimentation.

L’économie française se trouve prise à revers. Dans la continuité de la reprise historique de 7% en 2021, le gouvernement tablait sur une croissance de 4% en 2022. Or la progression de l’activité a été nulle au cours du premier trimestre. Dans le même temps, l’inflation s’est envolée pour s’établir à 5,4% et 7% en dehors du bouclier qui plafonne la hausse des prix de l’énergie. Elle pourrait culminer autour de 10% à la fin de l’année, se diffusant à tous les secteurs et tous les acteurs économiques et sociaux à travers la contagion des revendications salariales.

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Notre pays connaît un double choc d’offre et de demande, sans précédent depuis les chocs pétroliers des années 1970. Du côté de l’offre, les difficultés d’approvisionnement et la flambée des prix de l’énergie et des matières premières freinent la production et contractent les marges des entreprises. Si la situation s’installe, l’ajustement à la baisse de l’investissement et de l’emploi sera inéluctable. Du côté de la demande, l’inflation entraîne une perte de pouvoir d’achat qui réduit la consommation, notamment pour les 20% des ménages les moins aisés qui ont utilisé toute l’épargne accumulée durant l’épidémie de Covid-19.

Situation critique

L’économie française se trouve enfin prise en étau par un double déficit de ses comptes extérieurs et publics. En dépit du ralentissement de l’activité, le commerce extérieur affiche un déséquilibre record de 31 milliards d’euros au premier trimestre et de 100 milliards sur douze mois glissants. La dégradation résulte pour moitié de l’envolée du prix de l’énergie et pour moitié de la hausse de 20% des importations de biens industriels et de produits agricoles ainsi que de la perte de parts de marché à l’export. Elle contraste avec la résistance offerte par l’Allemagne qui affiche un excédent de 170 milliards d’euros.

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Le choix a été fait de reporter sur l’État une partie significative du coût de l’inflation importée, à hauteur de 25 milliards d’euros environ. Les nouvelles mesures annoncées visant à prolonger le bouclier tarifaire et la ristourne sur les carburants tout en mettant en place un chèque alimentation mobiliseront des sommes comparables. Le déficit public pour 2022 augmenterait ainsi de 4,5% à 6% du PIB, tandis que la dette dépasserait 114% du PIB.

Or les deux déficits sont liés. Ce sont les politiques budgétaires expansionnistes conduites depuis le début du siècle qui ont creusé le déficit commercial. Le soutien de la consommation financé par la dette publique explique 61% de la dégradation de la balance de nos échanges. Il a fragilisé notre industrie en l’enfermant dans une spirale cumulative de pertes de parts de marché, de manque de compétitivité, de compétences, d’investissement dans l’innovation. Seuls 36% des biens industriels consommés par les ménages sont encore produits en France. Dès lors, comme lors des relances de 1975 et de 1981, le soutien de la consommation par l’État à travers les subventions en faveur de l’énergie et de l’alimentation va amplifier les déficits jumeaux, tout en bénéficiant avant tout aux exportations de nos concurrents.

La situation est d’autant plus critique que l’inflation rend la remontée des taux d’intérêt inévitable, y compris dans la zone euro où la BCE devrait les relever dès juillet prochain. L’envolée de la dette publique française n’a été rendue possible que par la diminution drastique de son prix. À l’inverse, la hausse d’un point des taux entraîne 40 milliards de charge de la dette supplémentaire sur dix ans.

Les finances publiques de la France sont les plus fragiles de la zone euro en raison de l’importance du déficit structurel. Elles vont être prises en tenaille par la remontée des taux au moment même où des investissements massifs seraient requis pour moderniser l’éducation et la santé, soutenir l’innovation ou accélérer la transition écologique. Le surendettement n’est par ailleurs pas le monopole de l’État mais concerne également les entreprises, alors que les marchés dévissent sous la pression de l’inflation. La France se trouve donc sous la menace d’un violent choc financier si les taux d’intérêt devaient dépasser la croissance nominale. Notre pays ne peut échapper à une révision radicale de sa politique économique.

Le blocage des prix: un leurre depuis l’Empire romain

ANALYSE - De tout temps, face aux hausses de prix incontrôlés, les gouvernements ont eu un faible pour ce type de mesures expéditives.

«Comment penser la reconquête de notre indépendance industrielle et technologique?»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - La Fondation Res Publica a récemment organisé un colloque sur le thème de la réindustrialisation en France. Son directeur, Joachim Le Floch-Imad, retrace l'histoire de l'industrie française et esquisse des solutions pour bâtir une nouvelle souveraineté industrielle.

Le Figaro

Le Figaro lance son application de cuisine

Claudia Cohen

Elle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.

Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.

Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Le Figaro enrichit son offre Premium

Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.

Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.

Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Disney déçoit en dépit de sa croissance dans le streaming

Le bénéfice est ressorti à 597 millions de dollars, en repli de 46% et très nettement inférieur aux attentes, tandis que Disney+ a vu son nombre d'abonnés croître de 33% sur un an.

Pourquoi la série HPI est un phénomène d'audience

Le lancement de la saison 2 sur TF1 décroche la meilleure audience de l'année, devant le match France-Angleterre du Tournoi des Six Nations.

La création d'un «Conseil de la gouvernance de la désinformation» par Joe Biden suscite la polémique

DECRYPTAGE- Qualifiée de «Ministère de la Vérité» par les Républicains, cette entité rattachée au département de la Sécurité intérieure entend lutter contre les ingérences étrangères, à l'approche des élections de midterms. Mais des zones d'ombre subsistent.

L'Humanité

Bricolage. Des solutions pour réhabiliter une table en bois

Actu

Toute branlante, piquée de trous de vers, disjointe, vermoulue par endroits, cette table en bois vous a pourtant tapé dans l’œil. Une seule chose à faire : la restaurer. Nos conseils pour lui redonner un peu d’allure.

Marcel Guedj

Quel aspect va-t-on donner à cette table que l’on vient de récupérer ? Cire, vernis, peinture, huile ?

La finition. Ce n’est pas seulement affaire de goût ou de décoration. Elle doit résister aux contraintes à venir, que la table serve aux repas ou de plan de travail dans la cuisine, de bureau, de table basse, etc. Pour une table de cuisine, un vernis ou une huile adaptés sont préférables parce qu’ils protègent de l’humidité, des projections et des taches, les surfaces ainsi traitées restant faciles à entretenir.

Côté décoration. Le vernis et l’huile conservent les veines apparentes du bois. Pour relooker une table, et si l’on ne tient pas à conserver l’aspect bois brut, la peinture (spéciale bois) est conseillée.

Côté pratique. Il est possible d’appliquer un vernis par-dessus la peinture, ce qui permet d’utiliser la table comme dans l’exemple précédent. Un dernier conseil : évitez la cire, qu’il vaut mieux réserver aux meubles qui ne risquent pas grand-chose.

Conclusion. Les interventions de restauration diffèrent selon l’état du meuble et la finition souhaitée : retirer la cire ou le vernis pour retrouver le bois brut (que l’on pourra teinter avant de vernir à nouveau) ; décaper la peinture, ou seulement la poncer (si elle est en bon état) avant de repeindre par-dessus ; effectuer les réparations (pâte à bois, durcisseur…), traiter contre les vers (capricornes, lyctus, vrillettes) par injection et badigeonnage, poncer, dépoussiérer enfin avant de donner à la table l’aspect rêvé. Ne pas brûler les étapes, le résultat en serait compromis.

MatérielGants - Masque à poussière - Lunettes de protection - Ponceuse triangulaire ou papier de verre et cale à poncer - Chiffons- Pinceaux - Produits de décapage, de traitement et de réparation, selon l’état de la table et la finition souhaitée

Les étapes incontournables

  1. Décaper avec un décireur, un décapant gel (si la table est vernie) ou un décapant peinture.
  2. Poncer dans le sens du fil du bois avec du papier abrasif d’abord à grains moyens puis à grains fins.
  3. Dépoussiérer au fur et à mesure.
  4. Traiter contre les insectes xylophages, s’il y a lieu : des petits trous et de la fine sciure aux pieds de la table signalent la présence d’insectes dont les larves se nourrissent de la cellulose du bois.
  5. Renforcer des parties vermoulues avec un durcisseur.
  6. Reconstituer les parties manquantes avec de la pâte à bois, du mastic spécial ou un reboucheur selon leur importance.

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Bricolage
Le Figaro

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

L'Humanité

À nous les jambes légères !

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Gonflements, sensations de lourdeur, voire douleurs : autant de soucis pour les jambes qui reviennent lorsque les températures grimpent. Il existe de nombreuses pistes permettant de soulager ces inconforts. Suivez le guide.

Marie Mersier

Si les jambes lourdes sont rarement le signe de gros soucis de santé (en cas de doute, n’hésitez pas à consulter, car cela peut être synonyme de troubles veineux, rénaux ou cardiaques), elles dénotent tout de même un dysfonctionnement qu’il convient d’apaiser afin de retrouver plus de légèreté. Mais pourquoi a-t-on les jambes lourdes ? Et pourquoi est-ce une problématique essentiellement féminine ? Ce désagrément provient la plupart du temps d’un couac dans la circulation du sang : les veines des jambes ne renvoient plus efficacementce dernier vers le cœur. Le sang ainsi que la lymphe stagnent dans le bas des jambes, et hop ! ça gonfle. Les variations hormonales féminines fragilisant les parois veineuses, nous avons la réponse à notre deuxième question. De multiples facteurs peuvent être des amplificateurs de « jambes lourdes » : l’hérédité, le fait de piétiner, la chaleur, les jours précédant les règles, la grossesse…

Face à la gêne occasionnée, il est préférable de ne pas rester les bras croisés et de tester une ou plusieurs solutions. Certaines fonctionnent plutôt à court terme, d’autres sur le long cours, et parfois il faudra les combiner. L’astuce la plus connue (hormis les bas de contention, bien entendu), mais qui a le mérite de faire beaucoup de bien : le jet d’eau froide à la fin de la douche, qui, à l’inverse de l’eau chaude, activera la circulation en resserrant les vaisseaux. Pour favoriser le retour veineux des jambes vers le cœur lors de votre sommeil, vous pouvez notamment dormir avec les pieds surélevés par des coussins, ou positionner des cales de 10 à 15 cm sous les pieds du lit.

Vos mains sauront également être de précieuses alliées ! Comment ? Grâce aux massages ou au drainage lymphatique. En effet, il existe dans le commerce des gels très pratiques qui procurent une sensation de fraîcheur immédiate. Davantage de bien-être et de confort qu’un massage des jambes, depuis les chevilles vers le haut de la cuisse, optimisera considérablement.

Par ailleurs, en mélangeant 30 g de gel d’aloe vera bio, 10 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée et 5 gouttes d’huile essentielle de cyprès, vous pourrez préparer un soin maison afin de masser vos jambes comme indiqué précédemment (en cas de grossesse, demandez l’avis à un pharmacien avant d’utiliser des huiles essentielles).

Argile verte et fruits rouges

Quant au drainage lymphatique, on peut bien sûr l’effectuer en cabinet avec des spécialistes. Mais vous avez la possibilité d’activer quotidiennement votre circulation sanguine et lymphatique grâce au brossage à sec du corps. Pour réaliser ce geste de beauté ancestral qui agit sur la circulation, le système immunitaire et exfolie la peau, il suffit de s’offrir une brosse de massage, puis de pratiquer avant la douche sur peau sèche des mouvements allant toujours vers le haut (soit dans le sens de l’évacuation vers les ganglions lymphatiques, situés entre autres à l’aine, aux aisselles et vers le cou). D’autre part, des compresses d’argile verte (avec le dosage suivant : 3 cuillères à soupe d’argile verte + 50 cl d’eau tiède) appliquées sur les chevilles et les mollets soulageront nettement les sensations désagréables.

Ce type de problématique nécessite un soutien corporel de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Alors, dans l’assiette, on fait le plein de baies et de fruits rouges. Riches en flavonoïdes, ils renforcent les vaisseaux sanguins et favorisent la circulation. Enfin, en phytothérapie, on teste le marronnier d’Inde, ainsi que la vigne rouge.

Bien-être
Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, mais lentement, tandis qu'un peu plus au nord de leur dispositif, les Ukrainiens ont lancé avec succès une contre-offensive dans la région de Kharkiv. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes desserrent leur étau dans la région de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants. Ils avaient déjà abandonné l'ambition de prendre la grande cité russophone, hors de portée pour eux, mais ils maintenaient aux alentours une forte pression pour y fixer les forces ukrainiennes et pour protéger leurs lignes d'approvisionnement plus au sud dans le Donbass. Face à la contre-offensive réussie lancée depuis trois semaines par les Ukrainiens, les Russes semblent se retirer progressivement de l'oblast - nom des régions administratives ukrainiennes - de Kharkiv.

Un mouvement qui n'est pas sans rappeler le retrait russe de la région de Kiev début avril [cf. infra]. Les Russes se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers la capitale ukrainienne.

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Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et environ 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre, qui s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets, s'est matérialisée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Moscou contrôle malgré un certain nombre de localités, non stratégiques, mais leur prise traduit une percée progressive vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Les Russes y maintiennent une forte pression, mais n'avancent plus réellement, faute de forces suffisantes.

Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais, comme à Zaporijié, manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ou ces estimations étaient-elles minorées ? Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Les drones sont également utilisés par la marine ukrainienne, notamment dans l'île aux serpents au sud d'Odessa, contrôlée par les Russes, mais dont les forces subissent le harcèlement des TB2. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens. A l'inverse, l'un des principaux avantages de Kiev semble être le soutien occidental - et notamment américain - en termes de renseignement : satellites, radars et avions de reconnaissance offrent aux Ukrainiens une meilleure appréhension de la situation tactique.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Près de 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Législatives 2022 : quels sont les candidats déjà déclarés ?

Nicolas MondonFIG Data

FIG DATA - Alors qu'Éric Zemmour vient officiellement de se lancer dans le Var, explorez la liste des autres prétendants à l'aide de notre outil mis à jour régulièrement.

Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats ont jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les candidatures officielles seront validées et annoncées dans la foulée, le lundi 23 mai. D'ici là, les alliances continuent de se nouer et la carte des candidatures pour la XVIe législature de la Ve République se complète progressivement.

Le Figaro vous propose une carte mise à jour régulièrement des candidatures déclarées par circonscription.

Vers un hémicycle tripartite ?

Les états-majors de deux des trois grands blocs - le centre, avec la majorité présidentielle «Ensemble» ; et la gauche, de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale appelée «NUPES» - semblent plus à l'aise pour désigner des candidats dans les circonscriptions urbaines. Celles où les résultats devraient leur être les plus favorables, mais également celles où la concurrence est la plus rude.

Pour la NUPES, derrière Jean-Luc Mélenchon, l'équation n'est pas simple. Il convient de ménager chaque camp d'une alliance disparate, entre les socialistes, les écologistes, les communistes et les Insoumis. Le risque est grand de perdre une partie d'un électorat qui ne se retrouverait pas dans cette entente dont les termes tiennent plus aux circonstances qu'à une proximité idéologique avérée.

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Côté Rassemblement national, où une trentaine de circonscriptions «prioritaires» ont été identifiées, les choix se portent principalement sur les territoires où Marine Le Pen est arrivée en tête lors de la dernière présidentielle : le Nord et le Grand Est. Le refus d'une alliance avec Reconquête!, sans cesse répété par Marine Le Pen, complique la situation dans le Sud-Est. Ce fief historique du RN a enregistré une forte percée d'Éric Zemmour au premier tour de la présidentielle - au point d'encourager le nationaliste à s'y présenter lui-même -, et connaît actuellement de vives tensions internes.

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Autre donnée à prendre en compte : la perspective d'une forte abstention. Un phénomène habituellement défavorable au Rassemblement national, dont le principal électorat se situe chez les classes populaires, parmi les premières à déserter les isoloirs.

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Vers un important renouvellement de l'hémicycle ?

Après le scrutin de 2017, qui avait vu 415 (sur 577) nouveaux députés siéger, la tendance d'un fort renouvellement de l'Assemblée nationale semble se confirmer. À ce jour, environ 375 députés sortants briguent leur succession. Un chiffre encore provisoire à mettre en perspective avec les 357 députés sortants candidats en 2017.

Deux groupes parlementaires affichent actuellement un faible taux de candidature. Pour La République en marche, il s'agit souvent d'un retour à la vie civile pour un contingent en partie formé de novices en politique. Après un rude quinquennat, beaucoup veulent tourner la page ou s'investir autrement : Gaël Le Bohec en Ille-et-Vilaine, Alice Thourot dans la Drôme, Anne Blanc en Aveyron, ...

Si toutes les investitures ne sont pas encore connues côté Républicains, la déroute historique du parti à la présidentielle  en fait hésiter beaucoup à se lancer dans une épreuve qui s'annonce difficile. Certains optent pour une investiture par la majorité présidentielle : Constance Le Grip (Hauts-de-Seine) et Robin Reda (Essonne) notamment.

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INFO LE FIGARO - Lors d'une réunion publique fermée et en ligne vendredi soir, la présidente PS de la région Occitanie a indiqué son intention de fédérer les dissidents socialistes de toute la France en dehors de l'accord noué par la direction du PS avec EELV, le PCF et LFI.

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Invité sur France 2, Jean-Luc Mélenchon «prend acte» et «regrette» la décision du journaliste militant.

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Quentin Périnel

NOS CONSEILS - Tout le monde n'est pas fait pour manager. Et si, avant d'accepter un job pour diriger des collaborateurs, vous faisiez le point ?

Devenir manager : une fausse bonne idée ? Pas forcément. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'il faut bien peser le pour et le contre, et bien se connaître soi-même avant de manager les autres... Car accepter d'être manager implique d'avoir un rôle important dans la vie professionnelle de ses équipes... et donc dans leur vie de tous les jours. Ainsi, un individu qui ne pense qu'à lui-même et se moque éperdument de ce qui l'entoure ne sera probablement pas un bon encadrant. Une tendance se dessine : celle du «management blues.» Un cadre sur cinq n'est pas intéressé par un poste où il aurait à gérer des équipes, selon une enquête menée par OpinionWay en fin d'année 2021. Une étude encore plus récente du BCG confirme cette tendance.

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Il semble que la crise sanitaire et les nouveaux modes de travail hybrides accentuent cela... Pourtant, les entreprises auront toujours besoin de managers. Vous ? Le Figaro a demandé conseil à Benoit Serre, DRH de L'Oréal, vice-président de l'ANDRH et ancien Partner au BCG, comment savoir si notre personnalité et nos traits de caractère sont compatibles avec le job de manager... Premier enseignement essentiel : le management repose en priorité sur des soft skills. Pas sur les performances. «Je dirais que quelqu'un qui est incapable de générer l'écoute lorsqu'il prend la parole n'est pas fait pour le management, analyse simplement Benoît Serre. Quand quelqu'un parle et que cela «n'imprime pas» chez les autres, c'est qu'il va être indéniablement difficile d'être manager.»

L'entêtement, l'antithèse du management

Le profil d'un collaborateur qui déteste prendre des risques est également incompatible avec un quotidien professionnel qui consiste à gérer des équipes... La «mollassonnerie» ne peut pas faire partie d'une culture de leadership. «C'est ce que j'appelle la culture de l'abandon, appuie Benoît Serre. Lorsqu'on a l'habitude de jeter l'éponge dès le premier obstacle et que l'on ne sait pas se battre, devenir un bon manager va s'avérer difficile.» L'extrême inverse est également vrai ! L'entêtement est l'antithèse du management. Quand vous vous opposez sans cesse, par principe, sans jamais reconnaître vos torts, et que vous faites preuve de mauvaise foi évidente, c'est un très mauvais signal... «Le management, c'est avancer, jamais imposer», souligne Benoît Serre.

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Avoir des convictions est également essentiel pour être respecté par ses équipes... Savoir traiter tout le monde d'égal à égal est capital. Il faut savoir guider ses émotions, et ne pas manager avec ses sentiments ; sa sympathie pour un tel et une certaine froideur envers un autre... Comme à l'école, il ne faut pas qu'il y ait de «chouchou du prof.» Un bon manager doit avoir d'excellentes intuitions, et être capable de «sentir» l'environnement, de «saisir» l'instant. C'est ce que l'on appelle communément l'intelligence de situation. Dans une réunion, dans l'ascenseur, au téléphone, en meeting Teams... «Quand l'intelligence de situation est absente des soft skills c'est un vrai problème pour manager, analyse Benoît Serre. Inévitablement, cela va donner lieu à des moments de gêne, des incompréhensions, avec la hiérarchie et avec les équipes.»

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Très souvent, les individus qui n'ont pas de capacités en matière d'intelligence de situation sont également des individus autocentrés... Ce qui nous amène à ce cas précis, déjà succinctement évoqué un peu plus haut. Lorsqu'on ne pense qu'à soi et que la notion même de partage ne fait pas partie de notre vocabulaire, c'est impossible de manager ! Idem lorsqu'on est incapable de déléguer, et tenté par le «flicage» permanent des autres. La paranoïa est également un mauvais point pour devenir manager : diriger des équipes implique de leur faire confiance ! Enfin, quand vous avez l'habitude de tout ramener à des chiffres, des tableaux Excel et de la performance uniquement basée sur des marges, c'est que vous allez dans un mur.

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Le Figaro

Teresa Berganza : la dernière pavane d'une Carmen légendaire

Thierry Hillériteau

DISPARITION - La cantatrice espagnole avait été adoptée par le public français dès la fin des années 1950. Cette voix aussi veloutée que précise fut une chanteuse à l'humilité, à la rigueur et à l'exigence rares.

Nous pardonnera-t-elle cet écart à ses dernières volontés ? « Je suis venue au monde sans que personne le sache, je veux la même chose pour quand je m'en irai », aurait fait savoir l'immense mezzo-soprano espagnole Teresa Berganza à ses proches, avant son décès. Mais passer sous silence la disparition de l'une des voix les plus chaleureuses, et de l'une des personnalités les plus solaires du monde de l'opéra, au siècle dernier, nous est chose impossible. La cantatrice s'est éteinte ce vendredi 13 mai à Madrid, dans la ville qui l'a vue naître 89 ans plus tôt. Madrilène elle était née. Madrilène elle aura vécu, jusqu'au bout.

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Tout au long de sa vie, celle que le public français avait adoptée dès la fin des années 1950 - à la suite de sa première apparition au festival d'Aix-en-Provence - aura mis un point d'honneur à défendre la culture de son pays. Ne manquant jamais une occasion d'évoquer, parfois avec un brin de provocation, sa passion de la zarzuela : cet opéra-comique typique de l'Espagne, dont elle eut un jour la malice de nous avouer qu'elle trouvait quelques-uns de ses titres mille fois supérieurs à certains Donizetti !

Joie de vivre en bandoulière

Elle était comme ça, celle que beaucoup surnommaient affectueusement « La Berganza. » Passionnée jusqu'au bout des ongles et haute en couleurs... Mais aussi modeste que généreuse. Piquante et tendre à la fois, comme ces « pimientos de Padron » qui fleurissent dans les bars à Tapas de Madrid en cette saison. Chez elle, l'humour était souvent de mise. Il n'était jamais gratuit. Encore moins mesquin. Il était le corollaire d'une joie de vivre que la chanteuse semblait porter en bandoulière depuis sa plus tendre enfance, comme ces châles qui lui couvraient souvent les épaules avec une suprême élégance et un naturel de mannequin.

Elle aimait à raconter comment elle était s'était retrouvée affublée de l'un de ces précieux châles pour son premier récital parisien au Théâtre des Champs-Élysées : « j'avais oublié l'heure du concert et je dormais tranquillement dans ma chambre lorsque le chef d'orchestre, paniqué, m'a appelée un quart d'heure avant le lever de rideau. Je n'ai eu que le temps d'enfiler la première tenue que j'ai trouvée, et ma mère m'a prêté un châle pour faire illusion. » Était-ce par mimétisme, ou bien parce que son caractère l'y avait prédestinée ? Toujours était-il qu'elle semblait avoir épousé la ligne de conduite de la plupart des personnages dont elle marqua à jamais l'histoire de l'interprétation par ses incarnations (Carmen, bien sûr, mais aussi Rosine, Dorabella, Chérubin...). Clamant dans ces colonnes, à l'aube de ses 70 ans : « Mon moteur, c'est la liberté ! »

Tentée par le couvent

Elle était née libre, le 16 mars 1933... Trois ans avant le début de la guerre d'Espagne, puis l'instauration du régime franquiste. Son père, fin lettré, passionné de musique mais aussi de lettres, d'art et de culture, était « plutôt de gauche », comme elle se plaisait à le décrire avec un sourire en coin qui en disait long. Un engagement qui lui avait valu un détour par la case prison. Teresa Berganza aimait se souvenir des valeurs que ses parents lui avaient transmises durant ces années difficiles. « Nous n'avons jamais eu la sensation de manquer de quoi que ce soit car, pour mes parents, notre éducation reposait sur deux valeurs : l'amour et l'humilité », nous confiait-elle encore à ce sujet lorsque nous l'avions rencontrée en 2013, à l'occasion de la publication de sa biographie coécrite avec Olivier Bellamy. D'abord initiée au piano et au solfège par son propre père, elle disait avoir été « rattrapée » par le chant à plusieurs reprises.

Lors de sa rencontre, au conservatoire de Madrid, avec celle qui deviendra son mentor et professeur, Lola Rodriguez Aragon : « elle m'a dit 'rentre chez toi, allonge-toi par terre avec les plus gros livres que tu trouves sur la poitrine, et respire à fond jusqu'à ce que tu voies la pile monter et descendre de manière significative'. » Quelques années plus tard, lorsque son père alla la tirer de force du couvent, où cette fille d'une catholique convaincue (qui disait ne pas s'appeler Teresa pour rien) avait décidé de s'enfermer à vingt ans ! Ou encore après ce fameux Cosi fan tutte au festival d'Aix-en-Provence, en 1957, qui la lancera, sur une formidable intuition de Gabriel Dussurget, deux ans à peine après ses débuts officiels sur la scène madrilène. Une production dans laquelle sa Dorabella lui vaut un triomphe, et qui symbolisait pour elle le passage de l'insouciance à la conscience d'une forme de responsabilité.

Voix aussi veloutée que précise

De fait, aussi pétillante était-elle en privé, Teresa Berganza laissera l'empreinte d'une voix aussi veloutée que précise, et dont l'impeccable technique était le fruit d'un travail de haut vol. Le fait d'une chanteuse à l'humilité, à la rigueur et à l'exigence rares. Rapidement, les succès s'enchaînent. Son Chérubin des Noces de Figaro à Glyndebourne. Sa Rosine du Barbier de Séville sous la baguette de Giulini. Sa Neris face à Maria Callas à Dallas... Autant de nouveaux triomphes qui lui vaudront dès l'année suivante de s'imposer comme une révélation désormais incontournable du monde lyrique. Adoubée par Giulini, mais aussi Abbado puis Karajan, il lui faudra pourtant attendre 1973 pour faire ses premiers pas sur la scène de l'Opéra de Paris (en Chérubin, dans Les Noces devenues légendaires de Giorgio Strehler)...

Et 1977 pour qu'elle fasse enfin la rencontre du personnage qui incarnera pour l'éternité cette « soif de liberté » propre à Berganza : Carmen. La célèbre gitane lui faisait de l'œil depuis ses débuts, ou presque. Elle en avait toujours repoussé les avances. Jusqu'à ce qu'elle cède enfin à l'attraction du rôle, à Glyndebourne, face au Don José de Placido Domingo et sous la baguette de son cher Claudio Abbado. Une rencontre rapidement immortalisée au disque, et qui donnera lieu à quinze années d'une idylle jamais démentie entre la chanteuse et l'héroïne de Bizet. Si elle avait fait ses adieux au rôle en 1992, lors d'une production à Séville où elle retrouvait Domingo, cette fois à la baguette, et se consacrait surtout à la transmission depuis le début des années 2000, elle était restée profondément attachée à cet opéra. Au point de faire entendre sa voix ces dernières années, au côté du baryton Jorge Chaminé, en tant que présidente de l'association des Amis de Georges Bizet, pour la sauvegarde de la maison du compositeur à Bougival.

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L'Humanité

Recettes. Le citron, l’agrume à tout faire

Actu

On lui prête des vertus extraordinaires et pour cause, sous sa peau jaune ou verte, le citron est un véritable concentré de vitamines et de minéraux. Il requiert pourtant de prendre quelques précautions avant d’être consommé sans aucun risque.

André Goulven

Le zeste, le ziste (la partie blanche entre l’écorce et la pulpe) ou la pulpe… tout est bon dans le citron. Ou presque. Depuis sa lointaine origine indienne, le meilleur allié du poisson et des tartelettes meringuées s’est imposé au fil des siècles comme un élément incontournable de notre gastronomie. D’abord utilisé comme un médicament, l’agrume cultivé sur les cinq continents a même gardé la réputation d’un remède naturel contre de nombreux maux, des problèmes digestifs au scorbut. Si certaines vertus qu’on lui prête relèvent plus de la légende que de la véracité scientifique, il n’en reste pas moins un bon antioxydant pour complémenter un mode de vie sain. Mais, s’il brille autant de nos jours, c’est surtout par la palette de recettes qu’il sublime.

Gare aux excès

La plupart des citrons que l’on retrouve dans nos assiettes viennent d’Espagne, premier exportateur européen avec plus de 60 % de la production totale du Vieux Continent. Les Français en consomment environ 2 kilos par personne et par an, dont 80 % arrivent depuis l’autre côté des Pyrénées. Comme pour les autres fruits, il existe une multitude de variétés de citron. Toutes se différencient par leur goût et leur forme, mais restent relativement équilibrées dans leur apport en nutriments. On y trouve pêle-mêle du magnésium, du soufre, du potassium, du phosphore, du fer, de l’acide citrique, du fluor et des vitamines C, B et E. Une belle carte de visite qui ne doit pas non plus masquer les quelques dangers d’une consommation excessive du produit.

L’agrume peut, par exemple, provoquer des brûlures au système digestif et est déconseillé aux personnes souffrant d’ulcères à l’estomac. Son fameux effet blanchissant sur les dents est lui aussi à utiliser avec modération, car l’acidité peut attaquer l’émail et favoriser la prolifération de bactéries responsables des caries. Avec peu de pépins et une acidité relativement faible, le plus classique dans nos contrées est le citron Verna. Mais la France peut se targuer d’abriter les cultures du citron de Menton, qui bénéficie d’une Indication géographique protégée depuis 2015.

Côté cuisine, le choix du citron se fait selon l’usage et ne nécessite pas de connaître toutes les variétés sur le bout des doigts. Pour un simple jus, acheter un citron lourd, c’est s’assurer que le fruit est riche en pulpe. À ce jeu, les citrons verts, plus petits et plus acides que les jaunes, sont d’ailleurs les champions. Si l’on envisage une recette nécessitant un zeste, ou un ziste, un citron plus léger et parfumé est recommandé. En tant que fruit complet, le citron peut avoir plusieurs usages, les épluchures, par exemple, se font sécher et réduire en poudre pour de futures recettes. Enfin, pour profiter au maximum des bienfaits du citron, acheter des agrumes issus de l’agriculture biologique est une obligation. Malgré leur peau épaisse, les nombreux produits chimiques qu’ils absorbent dans les cultures industrielles rendent le produit théoriquement plus nocif que bénéfique pour la santé.

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Le citron farci

Ingrédients pour 4 personnes : 4 beaux citrons jaunes, 15 olives noires, 1 boîte de 280 g de thon au naturel, 5 œufs durs, persil, mayonnaise, gousse d’ail.

  1. Couper le haut du citron, puis vider la pulpe en prenant garde à ne pas trouer l’écorce..
  2. Mélanger 1 cuillère a soupe de pulpe avec le thon égoutté, les olives dénoyautées et hachées, le jaune émietté des œufs durs, puis l’ail et le persil hachés.
  3. Lier le tout avec 4 belles cuillères à soupe de mayonnaise maison  – pour obtenir une mayonnaise allégée, il est possible de réduire l’huile (environ 10 cl pour 4 personnes) et d’ajouter du fromage blanc 0 % (30 grammes).
  4. Ajouter le sel et le poivre à votre convenance.
  5. Mettre la farce dans l’écorce des citrons.
  6. Servir accompagné d’une salade fraîche et de quelques crevettes.

Sans se presser. Facile et diététiqueCuisiner comme un chef au quotidien. En s’imposant les contraintes de 30 minutes de préparation, 10 ingrédients au maximum, peu d’ustensiles et une valorisation des ressources issues du placard, le médiatique chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi propose un livre de recettes, d’inspiration méditerranéenne, « simples » et délicieuses, à la portée de tous. « Simple », de Yotam Ottolenghi, éd. Hachette Cuisine, 35 euros.

Recettes. Les 100 faces du citronL’agrume passe-partout décliné en 100 recettes. Dans son livre, la blogueuse responsable des « Gourmandises d’Isa » propose de nombreuses recettes autour du citron. Du sucré au salé, elle brosse un large spectre de l’utilisation du fruit dans la cuisine du monde, du lemon curd jusqu’aux tajines, en passant par le limoncello et la blanquette de sole citronnée. Un incontournable pour tout connaître de ce produit si particulier. « Citron », d’Isabelle Lambert, éd. Modus Vivendi, 24,95 euros.

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Bon et sainfruitscitron
Le Figaro

La lettre du Figaro du 16 mai 2022

Louise Darbon

Le ralliement de la Finlande et de la Suède à l'Otan, un dialogue entre Régis Debray et Sylvain Tesson et Macron qui prépare le remaniement.

Chers lecteurs,

L'Otan a la cote en ce moment. Hier on apprenait que ce n'était pas un, mais deux pays qui souhaitaient rejoindre les rangs de l'Alliance. Et pas n'importe lesquels: des pays pourtant réputés neutres. Poussée par l'invasion de l'Ukraine par les armées russes, la Finlande a abandonné sa neutralité historique et - accompagnée de la Suède - a fait un pas décisif en vue d'une adhésion à l'Otan. Une décision qui n'a pas franchement plu à Vladimir Poutine qui justifie justement son «opération spéciale» chez son voisin par le risque d'un élargissement de l'Alliance.

En ce doux lundi, on vous propose de revivre la merveilleuse conversation entre Régis Debray et Sylvain Tesson organisée par votre quotidien bien-aimé la semaine dernière.

Bon début de semaine, chers abonnés, passez une très bonne journée!

Louise Darbon

• À la une

Face à Poutine, la Finlande et la Suède rallient l'Otan

Même si c'était loin d'être le but recherché, Vladimir Poutine a ressuscité l'Otan. Preuve en est, tout le monde (ou presque) veut désormais en être. Derniers en date? La Finlande et la Suède. Les deux pays ont annoncé hier, à quelques heures d'écart, qu'ils veulent faire partie de l'Alliance atlantique. La Finlande et ses 1340 kilomètres de frontières communes avec la Russie ont longtemps été contraints au «ni ouest - ni est» (la fameuse «finlandisation»), quand la Suède a toujours tenu à sa «liberté d'alliance».

La rapidité avec laquelle les deux États nordiques se sont décidés a donc de quoi étonner après toutes ces années de non-alignement. Mais avec la guerre en Ukraine, les choses ont changé: là-bas, on a vite compris que le conflit ne se cantonnerait pas à la Russie et son voisin.

Pour l'Otan, ces deux potentielles recrues sont une bonne nouvelle: elles accueillent déjà des manœuvres de l'Alliance et leurs armées sont en plein renouveau. Compter les deux candidats parmi ses pays membres renforcera la présence otanienne au nord et impliquera l'installation de moyens militaires tout proche de la frontière russe. Mais n'allons pas trop vite en besogne: encore faut-il que leur adhésion soit ratifiée par les pays membres - un processus qui pourrait durer plusieurs mois. Et qui pourrait rencontrer des oppositions - une en particulier: celle d'Ankara.

Ajoutez à cela que, dès le mois de février, Vladimir Poutine prévoyait des «répercussions militaires et politiques graves» en cas de rapprochement avec l'Otan ou d'élargissement de l'Alliance, conscient du bouleversement géopolitique que cela représenterait. Il n'a pas tardé: Moscou a coupé l'électricité à Helsinki ce week-end. Ce qui pourrait n'être que le début des représailles...

La chose ne date pas de 2022: depuis toujours, la question de l'élargissement de l'Otan est l'une des plus sensibles dans les relations Russie - Occident. La perspective d'une adhésion de l'Ukraine a d'ailleurs été l'un des prétextes à son invasion le 24 février.

Poutine dénonçait finalement ce qu'il a fini par accélérer: l'extension et le renforcement de l'Otan. Nicolas Barotte vous explique qu'une «révolution intellectuelle est en cours». En juin, un nouveau «concept stratégique» devrait être adopté pour prendre en compte le changement de priorité de l'Otan qui devrait laisser une place dominante à la défense territoriale dont il faudra déterminer le centre.

• L'éditorial

Élargissement de l'Otan: «Adieu finlandisation»

Vladimir Poutine vole de défaite en défaite depuis le début de sa guerre en Ukraine. En quatre-vingts jours de conflit, il n'a atteint aucun de ses buts de guerre : abattre le régime de Kiev, neutraliser son armée (« dénazifier l'Ukraine », sic). Au lieu de cela, le maître du Kremlin a saboté sa propre capacité de dissuasion en dévoilant une armée russe déliquescente face à la résistance acharnée des forces ukrainiennes et la supériorité des standards de l'Otan adoptés par celles-ci. Après avoir retiré ses troupes de Kiev et de Kharkiv, deuxième ville du pays, Moscou essuie une défaite stratégique avec l'élargissement annoncé de l'Otan.

Poutine est parti en guerre pour laver les « humiliations » que l'Occident lui aurait infligées et éviter de trouver l'Otan à ses portes en Ukraine. Le revers est cuisant ! Car la voici sur son palier en Finlande, futur ex-« État tampon », et en Suède. Emmanuel Macron disait l'Alliance en état de « mort cérébrale ». Poutine pensait l'achever en Ukraine et tenir sa revanche, galvanisé par l'indécision de l'Occident en Syrie et le repli d'Afghanistan. Mauvais calcul ! Au lieu de tuer l'Otan, il a enterré la finlandisation, un concept de neutralité un temps envisagé pour l'Ukraine. L'appétit de l'ours russe a ressuscité l'Alliance et entraîné son élargissement. L'Otan doublera la longueur de sa frontière avec la Russie, un défi ! Mais ces 1 340 km supplémentaires sont autant de territoire que Poutine devra protéger, alors que Saint-Pétersbourg se retrouvera à 150 km des canons ennemis et que l'Alliance dominera la mer Baltique.

Le « tsar » a établi en Ukraine la ligne de front entre son monde autocratique et l'Occident. Résultat, cette guerre est devenue celle des Occidentaux par procuration. Flirtant avec la cobelligérance, ils sont désormais prêts à soutenir l'Ukraine « jusqu'à la victoire ». Celle-ci est possible, même si l'effort est de longue haleine. Qui, alors, oserait refuser à Kiev l'adhésion à l'Otan, que Poutine voulait empêcher ? Attention au péché d'orgueil des alliés… L'ours russe ne se laissera pas acculer sans se cabrer. Armé du bouton nucléaire, il reste dangereux. Et plus imprévisible que jamais !

• Le grand entretien du lundi

Régis Debray-Sylvain Tesson: «Faut-il changer le monde ou le contempler?»

Vous savez bien, chers abonnés, que nous mettons un point d'honneur à vous rendre heureux. Raison pour laquelle nous organisons rien que pour vous les Rencontres du Figaro à Paris. La dernière en date - comme toutes celles qui l'ont précédée bien sûr -, était de haute volée. Le 9 mai dernier, Vincent Trémolet de Villers animait une conversation entre Sylvain Tesson et Régis Debray, deux hommes que quarante ans - et des tas d'autres choses -, séparent. Mais qui sont aussi réunis par une admiration commune pour Julien Gracq, réunis par une même langue, une écriture dans laquelle ils mêlent tous deux leur vécu et leur analyse du monde et réunis peut-être plus que tout, par l'amour des bons mots.

Le Figaro vous offre de lire quelques extraits de ce si beau dialogue entre deux brillants représentants de l'esprit français. Si vous souhaitez revivre cette soirée où l'on a parlé littérature, histoire, politique, nature et culture, vous pouvez y accéder ici.

• Les informations à connaître en vous levant

Californie : un mort et quatre blessés graves lors d'une nouvelle fusillade dans une église - [En savoir plus]

Covid-19 : les Français vont enfin pouvoir ôter le masque dans les transports - [En savoir plus]

Grenoble : le préfet de l'Isère prêt à contester l'autorisation du burkini - [En savoir plus]

• Les articles à ne pas rater ce matin

Exécutif : la séquence du remaniement est ouverte

Le président met notre patience à rude épreuve. Trois semaines après sa réélection, il tait le nom du remplaçant de Jean Castex - qui n'a toujours pas démissionné d'ailleurs. Élisabeth Borne, Christine Lagarde, Marisol Touraine... la liste des potentiels premiers ministres est longue. Et très féminine puisque si Emmanuel Macron a dit qu'il choisira «le premier ministre le plus compétent, le plus capable possible», il le fera «avec le souhait et la volonté que ce soit aussi une femme». Ces derniers temps, c'est Catherine Vautrin qui se fait sa petite place dans les pronostics. Un choix qui ne ravit pas la frange gauche de la majorité mais qui plaît aux gens de droite et pourrait en convaincre certains de rejoindre la coalition derrière Macron. On devrait en avoir le cœur net rapidement.

L'art d'écouter (vraiment) les autres

Si vous pensez déjà être un très bon ami, à l'écoute et bienveillant, vous pouvez toujours faire mieux. On vous délivre aujourd'hui quelques conseils pour mieux écouter vos proches, collègues, amis, frère ou sœur à la recherche d'une oreille attentive. Laisser l'autre parler sans l'interrompre (même s'il vous répète les mêmes choses pour la dix-septième fois), ne pas s'agacer, ne pas parler de soi, essayer de ne pas juger, sont autant de manières d'écouter qui aideront vos amis, ce sont des psychiatres et psychologues qui le disent. Avec le risque aussi de devenir un ami si exceptionnellement ouvert à l'écoute que l'on ne vous écoute plus vous-même.

L'imagination sans limite des arnaques financières en ligne

Quand il s'agit d'arnaquer les gens, les escrocs sont pleins d'imagination. Voyant les 175 milliards épargnés par les Français pendant la pandémie, les arnaqueurs se lèchent les babines et font tout pour piocher dedans. Face à l'inflation, les épargnants prennent plus de risques et s'exposent plus aux faux placements - d'autant plus que notre culture financière laisse plutôt à désirer. Si bien que les autorités tirent la sonnette d'alarme. Messageries, applis de rencontre, faux sites, usurpation de l'identité des banques... les criminels sont créatifs. Heureusement, il y a des moyens pour éviter de tomber dans le panneau, à commencer par la lecture de notre article passant en revue les principaux types d'arnaque à l'épargne.

Les syndicats à l'assaut des géants américains de la tech

En 2020, les New-Yorkais, comme d'autres, sont cloîtrés chez eux, Covid oblige. Errant comme des âmes en peine, ils se tournent vers leur sauveur: Amazon. L'entreprise, submergée de commandes, fait travailler ses employés plus dur, sans masque, sans désinfectant, sans pause. Ça ne plaît pas à Christian Smalls qui se rebiffe et invite ses collègues à faire de même. Amazon le licencie, sans en imaginer les conséquences car de là naît le tout premier syndicat du groupe aux États-Unis. Il fait vite tache d'huile et inspire des salariés de Google et Apple, qui aimeraient bien que les résultats mirobolants de leurs groupes rejaillissent sur leurs conditions de travail. Les dirigeants des géants de la tech, eux, ne sont pas fans de ce syndicalisme maison.

• La citation du lundi

Le 16 mai 1932, le journaliste Albert Londres meurt dans l'incendie du paquebot Georges Philippar au large du protectorat d'Aden (le Yémen pour nous) - sur le chemin du retour d'une longue enquête qu'il avait menée en Chine et dont il emporta le secret dans sa tombe. Dès l'année de sa mort, un prix éponyme est créé et décerné pour la première fois en 1933 pour récompenser les meilleurs jeunes grands reporters francophones. Histoire de rendre hommage à ce «journaliste hors pair» qui «a su donner ses lettres de noblesse à [la] profession» selon Pierre Assouline - et qui exposait ainsi sa vision du journalisme.

Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie en mettant dans la balance son crédit, son honneur, sa vie

Ces Français qui s’exilent parce qu’ils «ne reconnaissent plus la France»

ENQUÊTE - Insécurité, incivilités, communautarisme, «cancel culture»… Dans la part croissante de nos concitoyens qui s’expatrient, un certain nombre y est poussé par dépit.

L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.

GPA : cinq plaintes déposées après l'accouchement de mères porteuses ukrainiennes en France

L'association Juristes pour l'enfance enqs'inquiète de voir cette pratique «s'installer en France, étape par étape».

L'Humanité

Risques de la grossesse, comment s’en prémunir

Actu

Aussi belle que chargée d’appréhensions, la grossesse constitue un moment de vulnérabilités sur le plan immunitaire et toxicologique. Un suivi s’impose durant la gestation et en amont pour éviter les complications.

Théo Gobbi

Tout le monde s’accorde à le dire : avoir un bébé est une aventure en soi. Qu’il s’agisse de la première fois ou non, la grossesse est une expérience singulière. Il arrive malheureusement que des facteurs viennent compliquer le processus : risques de malformations pour l’enfant, fausse couche, accouchement prématuré ou encore grossesse extra-utérine, qui peut provoquer des hémorragies parfois fatales. Il est donc fondamental, pour sa santé et celle du futur nourrisson, d’être suivie tout au long des neuf mois et d’adopter un mode de vie des plus sains. « Les principaux facteurs de risques sont l’hypertension artérielle et le diabète. On pourrait croire que la mère est déjà sujette à ces pathologies avant d’être enceinte, mais pas forcément, car on parle de diabète gestationnel, qui survient après trois mois de grossesse. Ensuite, on parle d’hypertension gravidique qui survient aussi en cours de grossesse. Tout cela nécessite un suivi assidu et une prise en charge », explique Hélène Bourgain, gynécologue. Des paramètres d’autant plus dangereux qu’ils ne présentent pas toujours de signes avant-coureurs. Au même titre, des infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia et la syphilis présentent un haut risque de transmission de la mère à l’enfant. Sans oublier la toxoplasmose, une maladie parasitaire très dangereuse pour le bébé. Pour l’éviter, il est recommandé de manger des viandes bien cuites, de laver les fruits et légumes, et d’éviter le contact avec les chats.

Rubéole et toxoplasmose

Parallèlement aux risques « physiologiques », il y a les problèmes « physiques », comme l’ouverture prématurée du col de l’utérus. On parle alors de béance du col, un risque de prématurité. « Pour l’éviter, soit on met l’utérus au repos, en recommandant à la patiente de s’allonger au maximum, soit on effectue un cerclage, technique qui consiste à attacher le col de manière à ce qu’il ne puisse pas s’ouvrir. On retire le cerclage juste avant le terme », poursuit la spécialiste. En dehors de ces facteurs « incontrôlables », sur lesquels il est possible d’agir médicalement, il y a ceux qui dépendent de l’attitude de la femme enceinte pendant sa grossesse. « Il faut évidemment ne pas fumer, ni boire une goutte d’alcool. Faire de l’exercice de manière modérée, comme la natation ou la marche, mais éviter les pratiques qui engendrent les contractions comme la voiture. Enfin, il y a l’âge qui peut augmenter le risque de fausse couche et de malformations », souligne Hélène Bourgain.

Côté alimentation, veiller, malgré les envies, à ce qu’elle soit équilibrée, car la prise de poids accentue fortement le risque d’hypertension artérielle et de diabète. Pour éviter tous ces potentiels tracas, des examens sont fortement recommandés en vue d’une grossesse : « On contrôle si la personne est immunisée contre la rubéole et la toxoplasmose. On vérifie aussi si le groupe sanguin a des immunisations rhésus. Plus tard, on peut faire une échographie pour s’assurer que l’utérus est bien formé et qu’il n’y aura pas de risques à ce niveau-là. »

Santé
Le Figaro

Pause philo : qu'est-ce que la magie du cinéma ?

Pendant le Festival de Cannes, les fans se pressent pour apercevoir leurs stars préférées, échanger un regard, voler un selfie. Le philosophe Ollivier Pourriol nous explique pourquoi l'aura du 7e art est aussi puissante.

Vous vous souvenez de Jacques Perrin dans Cinema Paradiso ? Il rentre chez lui au milieu de la nuit, et apprend de la femme qui somnole dans son lit qu'un certain Alfredo est mort. Alfredo, Philippe Noiret. Trente ans qu'il ne l'avait pas vu. Une éternité. Dans la pénombre, Jacques Perrin, alias Salvatore, les yeux ouverts, se souvient. De lui-même, enfant, le petit Toto, avide de cinéma ; et d'Alfredo, le projectionniste, heureux de le lui faire découvrir. Le film n'est qu'un long flash-back, celui du temps heureux et perdu, où le cinéma était un paradis.

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Vous vous souvenez, toujours dans Cinema Paradiso, de cette scène où des enfants, aux premiers rangs, se masturbent face au corps immense et nu de Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme ? Un employé du cinéma les tance : «On regarde, et on ne touche pas !» Phrase absurde, formidable. Brigitte Bardot, fruit défendu. Pour rester au Paradis, interdiction d'y toucher. Pourtant BB, ce n'est pas quelqu'un, c'est un horizon. Comment toucherait-on l'horizon ? N'est-il pas voué à demeurer lointain ?

Inspirations

Walter Benjamin définissait ainsi l'aura : «L'unique apparition d'un lointain, si proche soit-il.» L'aura, c'est ce presque-rien, ce je-ne-sais-quoi, «que d'autres n'ont pas», comme chantait Michel Berger. C'est le propre de l'œuvre d'art individuelle, unique, non reproductible. Aussi près que vous vous approchiez d'un tableau, il gardera toujours son caractère de lointain. On ne mange pas une nature morte. On ne caresse pas la joue de la Joconde. On aura beau coller son nez contre la toile, elle restera à jamais lointaine. Magie de la peinture.

Si le cinéma, contrairement à la peinture, est un art reproductible, il n'en a pas moins sa magie propre. Il ne fait pas disparaître ce phénomène d'aura, il le creuse encore : BB paraît infiniment plus proche que la Joconde, littéralement à portée de main. Il n'en est rien. En se démultipliant, elle devient son propre leurre, elle échappe à tout contact.

Incitations à...

Au pied des marches, à Cannes, se pressent des fans dont certains attendent depuis plusieurs heures en plein soleil dans le seul but d'obtenir un regard, un autographe ou un contact de stars pourtant à leur disposition sur l'écran. Que guettent-ils ? Un éclair de cette aura, qui leur échappera toujours. À Cannes, il y a ceux qui viennent pour voir des films, et il y a ceux qui viennent pour être vus de créatures imaginaires qui font semblant de les apercevoir. Je me souviens de Jacques Perrin, que je n'ai jamais croisé ailleurs que sur un écran, et je pleure.

Ollivier Pourriol est le créateur des conférences Cinéphilo chez MK2, avec Elisha Karmitz. Sa BD, La Vérité sur Socrate (dessin d’Éric Stalner) , sort en octobre (Éditions Les Arènes). Il est aussi coscénariste de Pour la France, de Rachid Hami, produit par Nicolas Mauvernay, prochainement au cinéma.

«Une bonne cantine, c'est un acteur heureux» : dans les coulisses des cuisines de tournages

Elles cuisinent pour toute l'équipe, du stagiaire à la star, parfois dans des conditions extrêmes. Essentielles à la réussite du tournage, les cantines de cinéma en sont le centre névralgique, entre bonheurs partagés, tensions à apaiser et goûts culinaires à réconcilier.

Léa Seydoux : «J'ai un corps, je suis charnelle, j'ai des cernes, et le cinéma européen me permet de l'imposer»

Avec son instinct du jeu et sa présence charnelle, elle peut tout jouer. L'actrice présente deux films à Cannes, Les Crimes du futur, de David Cronenberg, et Un beau matin, de Mia Hansen-Løve. Un parfait équilibre pour l'égérie Vuitton au sommet de son art.

Le Figaro

Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»

TRIBUNE - Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.

J’emprunte cette image au titre du livre de l’historien australien Christopher Clark sur les causes de la Première Guerre mondiale: Les Somnambules, été 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre.

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«Le déclenchement de la guerre de 14-18,écrit-il, n’est pas un roman d’Agatha Christie (…) Il n’y a pas d’arme du crime dans cette histoire, ou plutôt il y a en a une pour chaque personnage principal. Vu sous cet angle, le déclenchement de la guerre n’a pas été un crime, mais une tragédie.» En 1914, aucun dirigeant européen n’était dément, aucun ne voulait une guerre mondiale qui ferait vingt millions de morts mais, tous ensemble, ils l’ont déclenchée. Et au moment du traité de Versailles aucun ne voulait une autre guerre mondiale qui ferait soixante millions de morts mais, tous ensemble, ils ont quand même armé la machine infernale qui allait y conduire.

Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major allemand qui avait tant plaidé pour que l’Allemagne attaquât avant d’être attaquée écrivait à sa femme: «Quels torrents de sang ont coulé (…) j’ai l’impression que je suis responsable de toutes ces horreurs et pourtant je ne pouvais agir autrement.»

«Je ne pouvais agir autrement»: tout était dit sur l’engrenage qui mène à la guerre. Engrenage qui est d’abord celui par lequel chaque peuple se met à prêter à l’autre ses propres arrière-pensées, ses desseins inavoués, les sentiments que lui-même éprouve à son égard. C’est bien ce que fait aujourd’hui l’Occident vis-à-vis de la Russie et c’est bien ce que fait la Russie vis-à-vis de l’Occident. L’Occident s’est convaincu que si la Russie gagnait en Ukraine, elle n’aurait plus de limite dans sa volonté de domination. À l’inverse, la Russie s’est convaincue que si l’Occident faisait basculer l’Ukraine dans son camp, ce serait lui qui ne contiendrait plus son ambition hégémonique.

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En étendant l’Otan à tous les anciens pays de l’Est jusqu’aux pays Baltes, en transformant l’Alliance atlantique en alliance anti-Russe, en repoussant les frontières de l’Union européenne jusqu’à celles de la Russie, les États-Unis et l’Union européenne ont réveillé chez les Russes le sentiment d’encerclement qui a été à l’origine de tant de guerres européennes. Le soutien occidental à la révolution de Maïdan, en 2014, contre un gouvernement ukrainien prorusse a été la preuve pour les Russes que leurs craintes étaient fondées. L’annexion de la Crimée par la Russie et son soutien aux séparatistes du Donbass ont à leur tour donné à l’Occident le sentiment que la menace russe était réelle et qu’il fallait armer l’Ukraine, ce qui persuada la Russie un peu plus que l’Occident la menaçait. L’accord de partenariat stratégique conclu entre les États-Unis et l’Ukraine le 10 novembre 2021, scellant une alliance des deux pays dirigée explicitement contre la Russie et promettant l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, a achevé de convaincre la Russie qu’elle devait attaquer avant que l’adversaire supposé soit en mesure de le faire. C’est l’engrenage de 1914 dans toute son effrayante pureté.

Comme toujours, c’est dans les mentalités, l’imaginaire et la psychologie des peuples, qu’il faut en chercher l’origine. Comment la Pologne, quatre fois démembrée, quatre fois partagée en trois siècles, comment la Lituanie annexée deux siècles durant à la Russie, la Finlande amputée en 1939, comment tous les pays qui ont vécu un demi-siècle sous le joug soviétique ne seraient-ils pas angoissés à la première menace qui pointe à l’Est? Et de son côté, comment la Russie, qui a dû si souvent se battre pour contenir la poussée de l’Occident vers l’Est et qui est déchirée depuis des siècles entre sa fascination et sa répulsion pour la civilisation occidentale, pourrait-elle ne pas éprouver une angoisse existentielle face à une Ukraine en train de devenir la tête de pont de l’occidentalisation du monde russe? «Ce ne sont pas les différences, mais leur perte qui entraîne la rivalité démente, la lutte à outrance entre les hommes» dit René Girard. Menacer ce par quoi le Russe veut rester russe, n’est-ce pas prendre le risque de cette «rivalité démente»?

L’Occident voit trop la nostalgie de l’URSS et pas assez, le slavophilisme, c’est-à-dire la Russie éternelle telle qu’elle se pense avec ses mythes. Alexandre Koyré a consacré un livre profond (1), à ce courant dont sont nées la grande littérature et la conscience nationale russes au début du XIXe siècle quand «le nationalisme instinctif aidant, un nationalisme conscient avait fini par voir entre la Russie et l’Occident une opposition d’essence». Le slavophilisme, ce sentiment de supériorité spirituelle et morale face à l’Occident, est dans le cri du cœur de Soljenitsyne devant les étudiants de Harvard en 1978: «Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne.» Cette Russie-là ne voit peut-être pas la guerre en Ukraine comme une guerre d’invasion mais comme une guerre de sécession. Sécession du berceau du monde russe, de la terre où s’est joué tant de fois le sort de la Russie, où elle a repoussé les Polonais et les armées de Hitler. Sécession politique, culturelle et même spirituelle depuis qu’en 2018 l’Église orthodoxe ukrainienne s’est affranchie de la tutelle du patriarcat de Moscou. Et les guerres de sécession sont les pires.

Une chose en tout cas est certaine: cette guerre est, à travers l’Ukraine martyrisée, une guerre entre l’Occident et la Russie qui peut déboucher sur un affrontement direct par une escalade incontrôlée. La guerre, c’est, depuis toujours, la libération de tout ce qu’il y a dans la nature humaine de sauvagerie et d’instinct meurtrier, une montée aux extrêmes qui finit toujours par emporter malgré eux les combattants comme les dirigeants. Ni Churchill, ni Roosevelt, n’avaient pensé qu’un jour ils ordonneraient de bombarder massivement les villes allemandes pour casser le moral de la population, ni Truman qu’il finirait en 1945 par recourir à la bombe atomique pour casser la résistance japonaise. Kennedy en envoyant quelques centaines de conseillers militaires au Vietnam en 1961 ne pensait pas que huit ans plus tard l’Amérique y engagerait plus d’un demi-million d’hommes, y effectuerait des bombardements massifs au napalm, et serait responsable du massacre de villages entiers.

Si la guerre froide n’a pas débouché sur la troisième guerre mondiale, c’est d’abord parce qu’aucun de ses protagonistes n’a jamais cherché à acculer l’autre. Dans les crises les plus graves, chacun a toujours fait en sorte que l’autre ait une porte de sortie. Aujourd’hui, au contraire, les États-Unis, et leurs alliés, veulent acculer la Russie.

Quand on agite devant elle la perspective de l’adhésion à l’Otan de la Finlande, de la Suède, de la Moldavie et de la Géorgie en plus de celle de l’Ukraine, quand le secrétaire américain à la Défense déclare que les États-Unis «souhaitent voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine», quand le président des États-Unis se laisse aller à traiter le président russe de boucher, à déclarer que «pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir» et demande au Congrès 20 milliards de dollars en plus des 3 milliards et demi déjà dépensés par les États-Unis pour fournir en masse des chars, des avions, des missiles, des canons, des drones aux Ukrainiens, on comprend que la stratégie qui vise à acculer la Russie n’a plus de limite.

Mais elle sous-estime la résilience du peuple russe, comme les Russes ont sous estimé la résilience des Ukrainiens. Acculer la Russie, c’est la pousser à surenchérir dans la violence. Jusqu’où? La guerre totale, chimique, nucléaire? Jusqu’à provoquer une nouvelle guerre froide entre l’Occident et tous ceux qui, dans le monde, se souvenant du Kosovo, de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, pensent que si la Russie est acculée, ils le seront aussi parce qu’il n’y aura plus de limite à la tentation hégémonique des États-Unis: l’Inde qui ne condamne pas la Russie et qui pense au Cachemire, la Chine qui dénonce violemment «les politiques coercitives» de l’Occident parce qu’elle sait que si la Russie s’effondre elle se retrouvera en première ligne, le Brésil qui, par la voix de Lula, dit «une guerre n’a jamais un seul responsable», et tous les autres en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique qui refusent de sanctionner la Russie. Tout faire pour acculer la Russie, ce n’est pas sauver l’ordre mondial, c’est le dynamiter. Quand la Russie aura été chassée de toutes les instances internationales et que celles-ci se seront désintégrées comme la SDN au début des années 1930, que restera-t-il de l’ordre mondial?

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Trouver un coupable nous conforte dans le bien-fondé de notre attitude, et dans le cas présent, nous en avons un tout désigné, un autocrate impitoyable, incarnation du mal. Mais le bien contre le mal, c’est l’esprit de croisade: «Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens.» Au lieu de faire entendre sa voix pour éviter cette folie et arrêter les massacres, l’Union européenne emboîte le pas des États-Unis dans l’escalade de leur guerre par procuration. Mais que feront les Européens et les États-Unis au pied du mur de la guerre totale? Avec les obus nucléaires et les armes nucléaires tactiques de faible puissance, la marche n’est plus si haute. Et après? Après, tout peut arriver: l’engrenage tragique de la violence mimétique que personne n’aurait voulu mais auquel tout le monde aurait contribué et qui pourrait détruire l’Europe et peut-être l’humanité ou la capitulation munichoise des puissances occidentales qui ne voudront peut-être pas risquer le pire pour l’Ukraine, ni même peut-être pour les pays Baltes ou la Pologne. Souvenons-nous de l’avertissement du général de Gaulle en 1966 lors de la sortie du commandement intégré de l’Otan: «La Russie soviétique s’est dotée d’un armement nucléaire capable de frapper directement les États-Unis, ce qui a naturellement rendu pour le moins indéterminées les décisions des Américains, quant à l’emploi éventuel de leur bombe.»

Où est la voix de la France, de ce «vieux pays, d’un vieux continent qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie», qui le 14 février 2003 à l’ONU disait non à la guerre en Irak, qui en 2008 sauvait la Géorgie et s’opposait à l’adhésion de celle-ci et de l’Ukraine à l’Otan et qui plaiderait aujourd’hui pour la neutralisation d’une Ukraine qui n’aurait vocation à n’entrer ni dans l’Otan, ni dans l’Union européenne, en écho à l’avertissement lancé en 2014 par Henry Kissinger: «Si l’Ukraine doit survivre et prospérer, elle ne doit pas être l’avant-poste de l’une des parties contre l’autre. Elle doit être un pont entre elles. L’Occident doit comprendre que pour la Russie l’Ukraine ne pourra jamais être un simple pays étranger.» C’est par sa neutralisation que la Finlande a pu demeurer libre et souveraine entre les deux blocs pendant la guerre froide. C’est par sa neutralisation que l’Autriche est redevenue en 1955 un pays libre et souverain.

Faire aujourd’hui des concessions à la Russie, c’est se plier à la loi du plus fort. N’en faire aucune, c’est se plier à la loi du plus fou. Tragique dilemme. Un dilemme comme celui-ci, vécu dans la Résistance par le poète René Char (2):

«J’ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé! Nous étions sur les hauteurs de Céreste (…) au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête (…) Je n’ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix. Qu’est-ce qu’un village? Un village pareil à un autre?» Et nous, que répondrons-nous aux regards qui nous imploreront d’arrêter le malheur quand nous l’aurons fabriqué?

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.

(1) «La philosophie et le problème national en Russie au début du XIXe siècle» (1978).(2) «Feuillets d’Hypnos», fragment 138 (Gallimard, 1946)

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Ivan Rioufol: «Quand l’Europe hors-sol veut passer en force»

CHRONIQUE - Une chose est de reconnaître que l’Union européenne doit se réformer. Une autre est de feindre une urgence pour imposer une Europe impériale.

Emmanuel Navon: «Face à Poutine, l’Amérique va demander à ses partenaires de choisir leur camp»

ENTRETIEN - Pour le chercheur franco-israélien, l’invasion de l’Ukraine par Poutine marque une rupture tectonique d’une ampleur comparable au 11 septembre 2001. L’événement, dit-il, va forcer les démocraties à revoir leur politique «d’équilibre» et «renforcer la démarcation entre démocraties et autocraties».

Le Figaro

Pour notre santé, faut-il arrêter de faire notre lit le matin ?

Tiphaine Honnet

Certains influenceurs sur TikTok mettent en garde les obsessionnels du lit au carré. Selon eux, cette habitude conduirait à la prolifération des acariens et menacerait ainsi notre organisme. On démêle le vrai du faux avec deux spécialistes.

Au saut du lit, chacun possède son petit rituel. Certains boivent un grand verre d'eau, d'autres s'étirent, quand les plus maniaques replacent la couette, la replient méticuleusement de chaque côté, et lissent le dessus avec le plat de la main. Aussi satisfaisant et louable soit-il, ce réflexe ne serait pas hygiénique. C'est en tout cas ce qu'ont récemment affirmé plusieurs influenceurs sur le réseau social TikTok. Vérification avec un médecin infectiologue et une allergologue.

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Un piège à parasites

«Si vous faites votre lit dès que vous vous levez, vous emprisonnez en fait des millions d'acariens», affirme ainsi @sherifelsahly dans une vidéo visionnée plus de 2,7 millions de fois. Stéphane Gayet, interniste infectiologue et hygiéniste au CHU de Strasbourg, le confirme. Les acariens, les punaises de lit ou les champignons microscopiques prolifèrent au contact de la chaleur et de l'humidité. «En les enfermant sous la couette au réveil, dans un environnement à température corporelle, avec des résidus de transpiration et de peaux mortes, on leur donne de quoi se nourrir et mieux se développer», explique le médecin.

Après le dégoût ressenti, une question se pose : quels risques courons-nous à cohabiter avec ces micro-organismes ? Le contact avec les acariens (présents à 90% dans la poussière de maison) tout d'abord représente davantage une menace pour l'organisme car il entraîne chez certains individus une réaction allergique. «Une prédisposition génétique favorise la fabrication d'anticorps IgE (immunoglobuline E) à l'origine du développement d'une allergie. Au contact de l'allergène - présent notamment chez l'acarien - une rhinite, une crise d'asthme, une conjonctivite ou encore un eczéma atopique, peuvent se déclencher selon les profils», précise Catherine Quéquet, médecin allergologue (1).

En vidéo, huit gestes à adopter pour bien entretenir son linge de lit

Aérer et bien laver

N'en déplaisent à Marie Kondo et consorts, laisser son lit défait contribue donc bel et bien à éviter ces désagréments. «En laissant le lit grand ouvert et en aérant la chambre à coucher au moins 20 à 30 minutes, la ventilation va faire fuir une bonne partie de ces parasites», assure le médecin infectiologue Stéphane Gayet. L'idéal, d'après le spécialiste, est de retirer entièrement la couette du lit et de l'étendre à l'extérieur, ou le cas échéant, sur un portant à l'intérieur.

Rinçage supplémentaire

Toutefois, il ne suffit pas d'aérer pour crier victoire, nuance le Dr Catherine Quéquet. «Bien qu'ils disparaissent, les acariens laissent derrière eux des déjections invisibles à l'œil nu qui contiennent les allergènes», explique-t-elle. Pour s'en débarrasser, les spécialistes recommandent de laver son linge de lit à 60°C, tous les quinze jours, de préférence avec une lessive non parfumée pour ne pas multiplier les allergènes. «Il ne faut pas hésiter à utiliser la fonction «rinçage supplémentaire» du lave-linge, car même si la haute température tue l'acarien, c'est le brassage prolongé qui va éliminer ses déjections», ajoute Stéphane Gayet.

Des règles à adopter au quotidien

La composition des tissus de la literie ne doit pas non plus être négligée. La médecin allergologue conseille de privilégier les matières synthétiques pour l'oreiller, la couette et le matelas. «Pour nettoyer ce dernier, évitez la vapeur et passez plutôt avec application le tuyau d'aspirateur deux à trois fois par mois. En cas d'allergie, on redoublera de précaution en ajoutant une housse hermétique "antiacarien", et non une simple alèse, sur le matelas et l'oreiller», informe Catherine Quéquet. «Coton, lin, chanvre, laine… Les fibres végétales et naturelles attirent davantage les acariens, précise Stéphane Gayet. On en retrouvera bien moins sur un textile synthétique, à l'instar du polyester ou du polyamide.»

D'autres réflexes simples contribuent à ne pas «remettre une pièce dans la machine». «On évite de manger dans son lit ou de faire monter un animal dessus, car leurs salissures nourrissent les acariens», signale ainsi le Dr Catherine Quéquet. Enfin, en cas d'allergie récidivante ou de crises d'asthme importantes, l'allergologue peut faire intervenir, sur prescription médicale, un conseiller en environnement intérieur qui effectuera des prélèvements et une analyse de la qualité de l'habitat.

(1) Le Dr Catherine Quéquet est l'auteure de Les Nouvelles Allergies, publié aux Éditions du Rocher, 280 pages, 19,90€.

Le mannequin Kelly Hughes expose sa cicatrice de césarienne en couverture du magazine Sports Illustrated

Une petite marque qui fait toute la différence ? En une de son traditionnel numéro spécial «maillots», le magazine américain met à l'honneur Kelly Hughes, en bikini et cicatrice de césarienne apparente.

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L'Humanité

Une visite éclairante de la Cité des électriciens de Bruay-la-Buissière

Actu

Une ancienne cité minière du Pas-de-Calais, s’est refait une beauté pour raconter la vie de ses habitants. Un lieu du patrimoine vivant qui met en lumière une conception humaine de l’habitat ouvrier, à l’opposé des grands ensembles.

Lea Desportes

Pas de cliché sur les cités… minières. Tel semble être le credo de la Cité des électriciens. Construit entre 1856 et 1861 à côté de la fosse n° 1 qui se trouve en bas de la côte, le plus ancien coron subsistant du Pas-de- Calais a été réhabilité et ouvert au public en mai 2019.

Contrairement aux grands ensembles qui seront érigés à partir des années 1950, l’habitat ouvrier n’a ici rien d’écrasant. La configuration initiale de la cité, qui compte sept « barreaux », a été conservée. Le terme désigne un alignement de maisons mitoyennes et identiques. À l’exception d’une frise sous la toiture, les façades sont sans fioriture : l’encadrement des portes et des fenêtres est peint en blanc, les volets en vert. Leur style s’inspire des fermes des environs : en briques, de plain-pied, même si les combles servent de chambres, et une porte fermière en deux vantaux indépendants l’un de l’autre favorise la circulation de l’air. Car la propreté était importante.

150 m2 de jardin attribués à chaque foyer

Les rues sont d’ailleurs légèrement pentues, permettant à l’époque aux femmes de « faire le ruisseau » : tous les samedis, à la même heure, elles nettoient à grandes eaux leur bout de trottoir. Il faut que ça brille, le système paternaliste y veille. Pour leur hygiène morale, mieux vaut que les hommes soient au grand air plutôt qu’à l’estaminet. Une parcelle de champ et 150 m2 de jardin sont donc attribués à chaque foyer et leur entretien est obligatoire. On discute moins droits du travail quand, à la main, la fourche remplace le verre. Mais le jardinage est aussi source de fierté et de bien-être, et la cité actuelle cultive plusieurs jardins.

La « capitale polonaise »

Et puis, dehors, l’espace est moins restreint. La quarantaine de petites maisons (de 30 à 44 m2) abrite en effet des familles nombreuses (huit enfants en moyenne), auxquelles il faut souvent ajouter les grands-parents et les « pensionnaires », les hommes célibataires. Dans l’entre-deux-guerres, les rues sont baptisées de noms de savants, Ampère, Volta ou encore Edison. Pour les gens du coin, la cité devient celle « des électriciens ». À la même période, les compagnies font venir de la main-d’œuvre étrangère, en masse. Bruay devient Czestochowa, la « capitale polonaise ». Cohabitent donc ici plusieurs nationalités mais aussi de multiples métiers, des lampistes aux jardiniers, en passant par les infirmières.

Chaque maison possède une cave où sont stockés les denrées alimentaires et le charbon auquel tous les travailleurs de la mine ont droit. Un acquis du statut du mineur obtenu à la Libération en échange de l’exceptionnelle mobilisation des « soldats de l’abîme » lors de la « bataille du charbon » qui doit permettre de relever la France. Le logement à vie figure aussi parmi les avantages.

Le passé rencontre l’avenir

Lorsque les travaux démarrent en 2013, le lieu est en partie laissé à l’abandon mais quelques familles y vivent encore. Dix logements sociaux ont été préservés aujourd’hui. Outre la fonction mémorielle, de nouveaux usages ont été créés. Certains des « carins », les dépendances qui servaient de buanderie mais aussi de poulailler et de clapier, ont été transformés en résidences d’artistes et en logements insolites qui rencontrent un vif succès.

Un bâtiment contemporain pensé par l’architecte Philippe Prost symbolise parfaitement cette volonté de raconter le passé tout en incarnant l’avenir du territoire. Ses tuiles émaillées en rouge rubis font bien sûr écho à la teinte rouge cerise du badigeon d’origine des briques qui a été retrouvé. Il propose un parcours à travers le paysage du bassin minier, depuis les origines de la révolution industrielle jusqu’à l’arrêt de la dernière fosse. Celle de Bruay ferme en 1979.

Un enduit couleur lazurite

Un ancien barreau donne, lui, un aperçu des intérieurs, sans reconstitution ni mise en scène. Un « écorché » met à nu l’évolution des matériaux utilisés du sol au plafond. Depuis les années 1920, le papier peint a traversé les époques mais les motifs ont évolué, des fleurs à Mickey Mouse. Avant cette date, les murs sont recouverts d’un enduit à la chaux couleur lazurite, un bleu azur qui détonne au pays noir. La Cité des électriciens réussit parfaitement à mettre en lumière la beauté du patrimoine industriel. Une mission qui n’a rien de mineur.

Trois escales pour découvrir le pays minier

  • La Cité des électriciens

Rue Franklin, 62700 Bruay-la-Buissière.

  • La piscine Art déco Roger-Salengro

716, rue Augustin-Caron, 62700 Bruay-la-Buissière. Inaugurée en 1936 sous le Front populaire, cette magnifique piscine découverte est l’unique en France de ce genre encore ouverte à la baignade. Elle se transforme l’hiver en bassin nordique.

  •  Les « terrils du pays à part »

Lorsqu’on visite la cité, on aperçoit en toile de fond les terrils jumeaux d’Haillicourt. 389 marches ont été aménagées pour permettre d’accéder au sommet et à la vue imprenable sur les paysages de l’Artois et la chaîne des terrils.

Découverte
Le Figaro

Infarctus ou AVC: le bénéfice de l’aspirine remis en question

Anne Prigent

DÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.

Encore bien des patients s’en voient prescrire, et pourtant… Prendre tous les jours de l’aspirine à faible dose pour éviter un éventuel infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral est inutile, voire dangereux. La messe est dite: la très influente société savante américaine, l’US Preventive Services Task Force (USPSTF), vient en effet de sortir des recommandations qui condamnent l’utilisation de l’aspirine en prévention primaire (c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire) chez les personnes à risque de 60 ans et plus. Chez les 40-59 ans avec facteurs de risque, le bénéfice net est «faible» et la «décision devrait être individuelle», estiment les experts.

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On peut parler d’un véritable revirement. En 2016, la même USPSTF recommandait encore l’aspirine chez les personnes ayant un risque évalué de 10 % de faire une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral dans les dix années suivantes. Elle n’était pas la seule: plusieurs recommandations institutionnelles internationales et nationales, sociétés savantes et communautés d’experts ont, pendant de nombreuses années, préconisé de prescrire de l’aspirine à faible dose aux personnes à risque cardiovasculaire. Elle était notamment conseillée aux personnes diabétiques ou qui cumulent plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire comme le tabac, l’hypertension, l’âge…

On sait depuis une cinquantaine d’années que l’aspirine, initialement prescrite à forte dose pour faire baisser la fièvre et soulager la douleur, a également une activité antithrombotique à des doses 10 à 20 fois inférieures. En bloquant l’agglutination des plaquettes entre elles et en fluidifiant le sang, l’aspirine va empêcher la formation d’un caillot sanguin (thrombus) et donc in fine la survenue d’un infarctus du myocarde ou d’un accident vasculaire cérébral, liés à l’obstruction d’artères par ces caillots.

En prévention secondaire, le bénéfice est réel

L’hypothèse d’une protection des personnes qui n’avaient jamais eu d’accidents cardiovasculaires s’est révélée d’autant plus séduisante qu’en prévention secondaire, c’est-à-dire après la survenue d’un infarctus ou d’un accident vasculaire cérébral, la prise quotidienne d’aspirine diminue bel et bien le risque de récidive. Et l’intérêt en prévention primaire de l’infarctus avait d’ailleurs été démontré par une étude de la Physician Health Study, publiée dans le New England Journal of Medicine en 1989. Depuis les années 2000, l’aspirine avait donc trouvé sa place en prévention primaire. Ainsi, un quart des Américains de plus de 40 ans et plus sans maladie cardiovasculaire prennent de l’aspirine à titre préventif, selon une étude menée en 2017. En France, impossible de savoir combien de personnes sont placées sous aspirine en prévention primaire. «Mais j’arrête 1 à 2 prescriptions d’aspirine par semaine», affirme le Dr Florian Zores, cardiologue à Strasbourg et auteur du blog «Insuffisant cardiologue».

Alors, pourquoi cette volte-face de l’USPSTF ? Le débat faisait rage depuis plusieurs années dans la communauté médicale. De nombreux médecins soulignaient la faiblesse des études qui avaient conduit à cette prescription et émettaient des doutes sur l’efficacité de cette stratégie. «Les données scientifiques ayant conduit à la prescription d’aspirine en prévention primaire sont de qualité médiocre et méthodologiquement discutables. Les fondations de ces préconisations sont objectivement assez sablonneuses, et reposent en fait surtout sur des biais méthodologiques et la volonté de certains à croire en son efficacité», note le Dr Florian Zores.

Il n’y a pas de place pour l’aspirine chez les patients en prévention cardiovasculaire primaire, qu’ils soient diabétiques ou pas, quel que soit leur âge, et y compris en cas d’artériopathie des membres inférieur sans signes cliniques

Par ailleurs, contrairement à une idée largement répandue, l’aspirine prise quotidiennement, même à petite dose n’a rien d’anodin. Cette pratique est responsable d’accidents hémorragiques parfois graves. Comme le rappelait le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) en octobre 2021, sous aspirine au long cours, le risque annuel d’hémorragie gastro-intestinale est estimé à 0,7 pour 1000 patients, celui d’accident vasculaire cérébral hémorragique à 0,3 pour 1000 et celui d’hospitalisation pour hémorragie à 3,6 pour 1000. Un risque qui augmente avec l’âge.

Malgré ces multiples preuves, il faudra attendre 2018, soit deux ans après les recommandations «pro prévention primaire» de l’USPSTF, pour que le débat soit définitivement tranché. À quelques semaines d’intervalles, trois essais randomisés contrôlés contre placebo, couvrant une large variété de population, ont démontré que le bénéfice clinique est au mieux modeste, et le risque hémorragique important. «Compte tenu des résultats de ces études, il n’y a pas de place pour l’aspirine chez les patients en prévention cardiovasculaire primaire, qu’ils soient diabétiques ou pas, quel que soit leur âge, et y compris en cas d’artériopathie des membres inférieur sans signes cliniques», martèle le Pr Remy Boussageon, médecin généraliste enseignant à l’université de Lyon et président du conseil scientifique du CNGE. Et ce, quel que soit l’âge. En revanche, rappelle-t-il, l’aspirine garde une place en prévention secondaire.

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Le Figaro

Ces Français qui s’exilent parce qu’ils «ne reconnaissent plus la France»

Stéphane Kovacs

ENQUÊTE - Insécurité, incivilités, communautarisme, «cancel culture»… Dans la part croissante de nos concitoyens qui s’expatrient, un certain nombre y est poussé par dépit.

Ils ne reconnaissent plus la France. Celle de leur jeunesse ou celle que leur racontent leurs parents. Agressions, cambriolages, incivilités, trafics, montée du communautarisme, mais aussi la «fracture de la société», dénoncent-ils, ou cette «cancel culture» qui fait table rase de leur passé… Inquiets d’une «grande métamorphose» - bien décrite par Jérôme Fourquet dans L’Archipel français ou La France sous nos yeux (1) -, ce pays qu’ils aiment, ils ont pourtant choisi de le quitter. «L’une des conséquences de la mondialisation, c’est qu’une part croissante de nos concitoyens s’expatrie, analyse le directeur du département opinion à l’Ifop. Leurs motivations sont très différentes: économiques, fiscales, et puis aussi des questions de qualité de vie, de sécurité, d’identité. Typiquement, dans certaines destinations touristiques, comme Bangkok, Manille, Miami ou Lisbonne, on remarque un vote Zemmour très supérieur à sa moyenne nationale: le vote d’une petite communauté française plus ou moins âgée, expatriée par dépit, qui pense que notre pays fout le camp…».

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Des filles «qui se font violer en pleine rue», des gamins «qui se tuent à coups de couteau», des policiers, des pompiers, qui se font attaquer, des cités qui s’enflamment, une adolescente comme Mila «sous protection policière», une femme «brûlée vive parce qu’elle voulait vivre normalement», le burkini «qui devient un “non-sujet” (pour le maire de Grenoble, NDLR)», sans parler des attentats… «Ce qui fait peur, c’est qu’il n’y a plus de limites, qu’on a l’impression que tout peut arriver», se tourmente Christophe, 60 ans, conseil en finances. «Je crois qu’ici notre mode de vie est menacé: les “murs porteurs de notre civilisation”, comme le dit Philippe de Villiers, commencent à trembler, nos élites sont déconnectées, affirme-t-il. Le corps préfectoral a été démantelé, le corps diplomatique aussi. Regardez l’effondrement de la France dans le classement Pisa! Élève à Sciences Po, avec des profs comme Alfred Grosser ou Georges Vedel, je me suis senti hissé vers le haut. Qu’est devenu cet établissement, qui reprend la ligne des facs américaines?» En 2019, ce Parisien se fait agresser dans le métro. «J’ai réalisé que même le 16e arrondissement de Paris n’était plus un sanctuaire, regrette-t-il. Originaire de Nantes, j’ai vu cette ville sombrer dans la délinquance

«Je privilégie la qualité de vie»

Sensibilisé par des campagnes de presse pour le Portugal, il y passe ses vacances, et jette les premiers jalons. «Je me suis senti en phase avec les Portugais, très francophiles, attachés à la préservation de leurs traditions et dotés d’une identité très forte, énumère-t-il. Catholique pratiquant, j’ai retrouvé un aspect de la France que je ne voyais plus chez moi: celle des Trente Glorieuses, marquée par une vie paisible, une culture, une école solide, l’importance de la famille. La beauté de la ville aux sept collines, les petits troquets, la mer et les azulejos ont fait le reste. Alors que, au début de ma vie active, j’avais privilégié le salaire et l’évolution de carrière, aujourd’hui, je privilégie la qualité de vie: si une opportunité de travail à Lisbonne ou de télétravail se présentait, je la prendrais tout de suite.»

La Hongrie a elle aussi ses attraits. Tout a commencé après une petite phrase prononcée par Viktor Orban en 2017: «Nous laisserons entrer, évidemment, les vrais réfugiés: les Allemands, les Néerlandais, les Français, les Italiens, les politiciens et les journalistes terrorisés, s’était exclamé le premier ministre hongrois. Des chrétiens contraints de fuir leur pays, qui veulent retrouver chez nous l’Europe qu’ils ont perdue chez eux.» Rédacteur en chef au Visegrad Post, un site d’informations conservateur, Ferenc Almássy reçoit régulièrement des «demandes de renseignement» de Français envisageant de s’installer en pays magyar. «Ces cinq dernières années, j’en connais une douzaine qui sont venus pour des raisons de sécurité, assure-t-il. Un phénomène mineur mais révélateur. En Hongrie, nous ne sommes pas confrontés à l’immigration. Il n’y a pas d’attentats. Avoir peur de prendre le bus la nuit, on ne connaît pas. Mais je mets toujours en garde: changer de vie, apprendre le hongrois, reprendre sa carrière à zéro, c’est parfois très dur! Il y a aussi des gens qui reviennent sur leurs pas…»

«Si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté»

Laure (2), en tout cas, n’est «pas près de revenir». «C’est la France qui m’a obligée à partir!, fulmine cette native d’Aix-en-Provence. Je suis très en colère contre mon pays… Y a plein de gens qui ne veulent pas respecter nos lois, mais c’est nous les parias: on aime la France, et il faut qu’on s’en aille!». À 48 ans, mariée en deuxièmes noces à un Franco-Hongrois, Laure s’est installée en Hongrie fin 2019. «On pensait éventuellement y emménager pour nos vieux jours, raconte la mère de famille. Mais, à Nîmes, on a subi plusieurs tentatives de cambriolage. Mon fils s’est fait voler son scooter. Il ne pouvait pas prendre le bus seul. Ma fille se faisait interpeller par une bande de racailles qui la poursuivait en lui lançant: “T’es bonne!”… Je ne vivais plus.» L’été dernier, ses enfants sont rentrés en France pour quinze jours. L’aînée s’étant fait agresser, les vacances ont été écourtées. Aujourd’hui, les deux jeunes se voient faire leur vie à Budapest: «Ma fille de 23 ans a trouvé un bon job dans un groupe américain, indique Laure, qui elle, est devenue prof de français. Tandis que mon fils poursuit ses études d’informatique. Et tout ce poids que j’avais en tant que maman dès qu’ils avaient dix minutes de retard, tout ce poids s’est évaporé! Quand on regarde les infos sur les chaînes françaises, on ne regrette absolument pas notre choix.»

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Dans le village où la famille a élu domicile, près du lac Balaton, «il y a des Italiens, des Néerlandais, des Allemands, des Autrichiens, décrit la quadragénaire. Quatorze familles étrangères ayant quitté leur pays pour les mêmes raisons. Dont des amis qui se sont fait cambrioler neuf fois en Seine-et-Marne… C’est malheureux, car nous étions les “forces vives” de la France, et vous, vous récupérez des gens qui ne sont intéressés que par les allocs.» La vie dans ce joli coin résidentiel? «Je ne verrouille même pas la porte de ma maison quand je pars faire mes courses, décrit Laure. Quand on boit un verre en terrasse entre amies, habillées comme on veut, on peut laisser notre portable sur la table. Quand je vais à la plage, je peux rester une heure dans l’eau sans me retourner, mon sac sera toujours là. Je ne peux pas me sentir tout à fait hongroise, j’ai grandi avec la France dans mon cœur! Mais je sais ce que la Hongrie me donne et ce que la France ne m’a pas donné: si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté.»

On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie ! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions

Pour Paul (2), 47 ans, le déclic a eu lieu un soir de 2016, alors qu’il emmenait sa compagne au restaurant, à Nantes. «On s’est fait braquer pour une histoire de cigarettes, couteau sous la gorge, se souvient-il. C’est aussi arrivé à plusieurs de nos amis. Et, trois mois auparavant, ma compagne s’était fait voler son portable.» Un an plus tard, les voilà à Naxos, une île grecque qu’ils avaient adorée en vacances. «On a commencé par des petits boulots, le temps de voir comment on était acceptés par la population locale, raconte le couple. On a d’abord gardé notre appartement en France pour y revenir l’hiver. Le plus dur, c’est le premier pas. Mais franchement, maintenant, on se sent chez nous en Grèce!»

Paul a quitté un bon emploi dans la grande distribution pour devenir serveur: «J’ai perdu 2000 euros de salaire, mais il m’en reste quand même plus à la fin du mois!, souligne-t-il. On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions. Les gays peuvent se promener tranquillement main dans la main, tout le monde se dit bonjour, se respecte et personne ne se plaint. Je me déplace à trottinette, je peux la laisser des heures devant un commerce sans qu’elle soit volée, je ne me demande jamais si j’ai bien refermé ma fenêtre… Tous nos amis nous envient, un couple s’apprête même à nous rejoindre.»

«Je vois la France perdre son âme!»

Parmi les Français de confession juive, la tentation est encore plus grande: 46 % d’entre eux ont déjà envisagé de quitter la France, selon une récente enquête de la Fondapol. Les deux tiers des personnes interrogées témoignant avoir fait l’expérience de «propos vexants». En 2021, 3500 Français ont fait leur alyah, le chiffre le plus élevé depuis 2017. «Ça fait des années que je ressens un malaise en France, confie Daniel Knoll, 65 ans, négociateur immobilier en région parisienne. Mes enfants sont partis en Israël, il y a plus de vingt ans, avec mon ex-épouse.» Bien avant que sa mère, Mireille Knoll, ne soit la victime d’un meurtre antisémite, en mars 2018.

«Je vois la France perdre son âme!, s’émeut le sexagénaire. On s’oriente vers un scénario à la Soumission, de Houellebecq. À force d’entendre ce qu’on entend tous les jours, des coreligionnaires insultés ou agressés en portant la kippa, ces gens poignardés aux cris d’Allah akbar, le fait qu’on ne parle même plus français dans certains quartiers, j’ai l’impression que la maison n’est plus tenue. J’attendais Sarkozy et son Kärcher, j’attendais Valls, en fait, aucun gouvernement ne réagit, et les extrêmes continuent de monter. Certes, il y a maintenant une allée Mireille-Knoll (dans le 11 arrondissement à Paris). Qu’est-ce que ça va changer?» Les deux fils de l’octogénaire assassinée soupirent: «Maman aimait tellement la France…» Chacun, aujourd’hui, a fait un choix opposé: tandis que Daniel et son épouse, Jovita, préparent leurs valises, l’aîné, Allan, martèle: «Je suis chez moi, ce n’est pas à moi de partir.»

(1) Éditions du Seuil, 2019 et 2021. (2) Les prénoms ont été modifiés.

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Le Figaro

Mbappé sur son avenir : «Vous saurez très rapidement»

Lucas MichelSébastien Ferreira

S'il n'a pas dévoilé pour quel club il jouerait l'an prochain, l'attaquant du PSG, élu pour la troisième fois joueur de la saison, a révélé que la réponse sera connue avant les matches des Bleus début juin.

La réponse sur le futur de Kylian Mbappé ? Ce n'est plus qu'une question de jours. Elu pour la troisième fois joueur de l'année en Ligue 1, l'attaquant du PSG a assuré que l'annonce concernant son futur arriverait dans les jours à venir. «On saura très rapidement, c'est quasiment terminé. Si mon choix est fait ? Oui, quasiment», a dévoilé l'attaquant du PSG en marge de la cérémonie des trophées UNFP. 

En zone mixte, l'intéressé a même dévoilé un calendrier un peu plus précis. «Ça ne va plus tarder», a promis l'intéressé, qui retrouvera le Parc des Princes pour la dernière de la saison ce samedi, contre Metz (21h). Avec une grande révélation ? Une chose est sûre, l'international français (54 sélections, 26 buts) rendra sa décision avant les matches des Bleus en Ligue des nations début juin ? « Avant. Bien avant», a fait savoir Mbappé, qui affrontera la Croatie le 3 juin prochain pour débuter la défense du titre acquis en novembre dernier avec les Bleus. Il devrait effectuer son annonce avant le rassemblement de l'équipe de France, le 28 mai...

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«Il faut respecter toutes les parties, a-t-il ajouté, au micro de La chaîne L'Equipe. Les gens attendent beaucoup, moi aussi car je suis pressé. Mais ça n'engage pas que moi, il ne reste que certains détails mais les négociations sont terminées.»

«Ne pas tirer la couverture»

Tandis que d'aucuns attendaient l'annonce de sa prolongation ou non avec le PSG, en balance avec un départ vers le Real Madrid, Mbappé a préféré délivrer un discours sobre pour «ne pas tirer la couverture» sur lui-même, comme il avait pu le faire en 2019, quand il avait réclamé «plus de responsabilités, au PSG ou ailleurs».

«J'ai insisté pour venir pour participer à la fête du football français, pas pour m'approprier la gloire, a expliqué le natif de Bondy. J'ai fait cette erreur de m'accaparer la couverture de la cérémonie il y a trois ans, et je ne veux pas refaire cette erreur.»

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Le Figaro

Saurez-vous retrouver la signification de ces mots disparus?

Le Figaro

QUIZ - «Douxfleurant», «lendore»... Le Figaro vous propose de (re)découvrir la saveur de ces mots oubliés.

Une langue vivante ne cesse d’évoluer. Parmi les transformations que subit le français, on ne peut négliger l’entrée et la sortie de mots de vocabulaire. À l’occasion de la sortie du nouveau dictionnaire Larousse 2023, Bernard Cerquiglini propose une liste de certains termes désuets qui tendent à disparaître.

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En s’inspirant de cette démarche, le Figaro vous propose de découvrir ou redécouvrir la signification de certains mots disparus ou en cours de disparition. L’occasion pour ces termes de ressurgir et de nous faire profiter de leurs sonorités délicieuses.

Parviendrez-vous à deviner la signification de ces mots surannés? Si vous n’êtes pas un «savantasse», vous «optimes» réponses vous permettrons sans nul doute de «parangonner positivement» vos résultats avec ceux de nos lecteurs.

Seule une âme licencieuse aura 10/10 à ce test de français

QUIZ - «Orchidée», «porcelaine»... Ces mots sont moins innocents qu’ils n’y paraissent. Saurez-vous retrouver leur sens coquin?

Le Figaro

Albert Londres: la mort suspecte du grand reporter le 16 mai 1932

Camille Lestienne

LES ARCHIVES DU FIGARO - Il y a 90 ans, le célèbre journaliste trouvait la mort dans l’incendie du paquebot qui le ramenait de Chine à Marseille. Accident ou attentat? Le mystère reste entier.

En partenariat avec Retronews, le site de presse de la BnF

Est-il mort noyé ou asphyxié dans sa cabine? L’incendie du paquebot Georges-Philippar est-il accidentel ou criminel? De nombreuses questions se posent encore autour de la mort du grand reporter Albert Londres.

Le journaliste, célèbre pour ses reportages au long cours, meurt le 16 mai 1932 dans l’incendie du paquebot qui le ramène de Chine. Nul ne connaît le sujet de son enquête, pas même le quotidien Le Journal qui l’emploie. Tout juste sait-on qu’il rapporte un reportage choc. «C’est de la dynamite» a-t-il confié avant d’embarquer.

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Après avoir couvert les affrontements sino-japonais à Shanghai de janvier à mars, il avait disparu du côté du Mandchoukouo, l’état fantoche créé après l’invasion de la Mandchourie par l’Armée impériale nippone. Enquêtait-il sur les projets d’expansion des Japonais ou sur leurs liens avec les triades chinoises et le trafic d’opium voire avec les bolchéviques? Nous ne le saurons jamais: son reportage disparaît avec lui.

Sans nouvelles de M. Albert Londres

Dans la nuit du 15 au 16 mai après trois semaines de mer, un court-circuit provoque un incendie sur le bateau Georges-Philippar alors qu’il navigue au large de la Somalie. De nombreux passagers s’échappent sur les canots et sont recueillis par un navire russe qui croisait non loin. Ceux logés sur le pont D près du point de départ de l’incendie meurent asphyxiés ou noyés après s’être jetés à l’eau. Sur le millier de personnes qui étaient à bord -passagers et personnels, une cinquantaine manquent à l’appel dont Albert Londres. Après la confusion des premiers jours où l’on espère encore le retrouver parmi les rescapés, les premiers témoignages confirment sa disparition. Le Figaro publie dans son édition du 2 juin le récit d’un M. Julien, ingénieur des services municipaux:

«Lorsque j’ai quitté ma cabine, fuyant devant le feu, j’ai très nettement entendu crier dans la cabine occupée par M. Albert Londres: ’’Au secours! Sauvez-moi!’’Après l’épouvante des premières heures et le désarroi où nous avaient plongés ces tragiques événements, j’ai pensé que M. Albert Londres, qui avait sans doute utilisé la fermeture électrique pour la porte de sa cabine, n’avait pu au moment de l’incendie, ouvrir cette porte. C’est une simple supposition que je fais là, mais je ne puis m’expliquer comment il ne put sortir de sa cabine. Il y avait aussi le hublot par lequel il eut aisément passé. Pourquoi n’a-t-il pas utilisé ce moyen pour quitter la cabine? je ne sais que penser.»

La réponse arrive dans l’édition du lendemain avec un second témoignage, celui de l’un des officiers du Georges-Philippar, M. Sadorge dont la déclaration recueillie par procès-verbal est reproduite:

«J’étais sur le pont des embarcations, quand j’ai entendu des appels provenant d’une cabine de luxe du pont immédiatement inférieur et j’ai vu alors un passager qui sortait par le hublot et qui appelait à l’aide.

C’était, je l’ai su depuis, M. Albert Londres. Je lui ai lancé une manche à eau, un de ces longs tuyaux de toile qui servent chaque matin au lavage du pont et doivent être utilisés en cas d’incendie pour lutter contre le feu. M. Albert Londres a saisi cette manche à eau, il s’est glissé hors de la cabine et a commencé à se hisser à la force des bras pour atteindre le pont des embarcations.

Le considérant comme en sûreté, je suis allé au secours des enfants et des femmes qui, rassemblés sur le pont supérieur, étaient inquiets et ne savaient que faire. Avec mes camarades de l’équipage, nous avons aidé à leur évacuation vers l’arrière. Or, la manche à eau à laquelle se cramponnait M. ALbert Londres s’est rompue, probablement atteinte déjà par les flammes qui venaient du pont des premières, et il a dû tomber à l’eau.»

Un complot pour le faire taire?

La disparition brutale du grand reporter paraît suspecte bien que l’enquête sur le naufrage du bateau confirme l’origine accidentelle de l’incendie. Un événement particulier alimente l’idée d’un complot. Le couple d’amis qui voyageait avec lui, les Lang-Willar, est récupéré à Brindisi par un avion spécial. On suppose alors qu’ils sont les dépositaires des informations recueillies par le journaliste. Or l’avion s’écrase emportant définitivement les secrets de Londres. Une coïncidence à laquelle certains commentateurs ne croient pas. Le Figaro, lui, accuse sans ambages les communistes et réclame dans son édition du 6 juin, une «offensive hardie contre le bolchévisme».

Le mystère de la mort d’Albert Londres alimente en effet tous les fantasmes. Elle inspire également les écrivains: Pierre Assouline, Régis Debray ou Bernard Cahier sont partis chacun dans un ouvrage* en quête de la vérité. Belle ironie du sort qui fait du «père» du journalisme d’investigation un sujet d’enquête.

*Albert Londres: Vie et mort d’un grand reporter (1884-1932) de Pierre Assouline, Gallimard

Sur la mort d’Albert Londres de Régis Debray, Arléa

Albert Londres, Terminus Gardafui de Bernard Cahier , Arléa

Le Figaro

Tourisme : le Japon ne va pas rouvrir ses frontières cet été

INFO LE FIGARO - Le premier Ministre avait évoqué une réouverture «similaire aux autres pays du G7». Son gouvernement prévoit en réalité de maintenir fermées ses frontières au plus grand nombre, au moins jusqu'en septembre.

Envoyé spécial. - La réouverture complète des frontières japonaises n'aura pas lieu cet été. Jusqu'à l'automne, voire décembre, les touristes étrangers n'entreront qu'au compte-gouttes et sous étroite surveillance. C'est la ligne arrêtée par le gouvernement, révélée au Figaro par plusieurs sources locales. Une « stratégie » qui douche une nouvelle fois les espoirs d'une réouverture rapide, en contradiction complète avec les récents propos du premier Ministre Fumio Kishida. «En juin, le Japon introduira un processus d'entrée plus souple, similaire à celui des autres membres du G7» : lorsque le leader du pays prononça ces mots le 5 mai à Londres en visite officielle, beaucoup imaginèrent que son pays s'apprêtait, comme toutes les destinations de la région (hormis la Chine et la Corée du Nord), à rouvrir ses frontières aux touristes. Même la Nouvelle-Zélande annonce une réouverture complète aux voyageurs d'ici le 4 juillet. A minima espéraient-ils un assouplissement des contrôles à l'arrivée.

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Entrouverture jusqu'en septembre 2022 à des agences agréées

Contrairement à ces affirmations, le gouvernement a fait plutôt le choix d'une stratégie « Zéro covid » - mais uniquement pour touristes étrangers. Jusqu'en juillet, un ou plusieurs groupes de voyageurs seront admis dans le pays, mais surveillés et encadrés comme des rats de laboratoire. Signe de l'omotenashi (hospitalité) ambiante : sur les 47 préfectures, quinze seulement ont accepté de les recevoir. « Avant, c'était 18…», se lamente un professionnel du secteur. Aucune des principales destinations (Tokyo, Osaka, Hokkaido, Okinawa…) ne s'est portée volontaire. La préfecture d'Aïchi est d'accord - mais pas Nagoya, sa capitale ! Si cette expérience in vitro se passe comme prévu, le Japon entrouvrira ses frontières jusqu'en septembre, mais seulement à des groupes sous le contrôle d'agences agréées. Le gouvernement prévoit de signer des accords bilatéraux par pays pour mettre en place une telle procédure. À quelles fins ? Mystère…Septembre doit enfin voir le retour des voyageurs individuels, avec la fin du plafonnement du nombre d'arrivées. Retour à la normale ? Pas si vite ! Ce sera pour décembre, a calculé le gouvernement. « Ça me rappelle la réintroduction du loup gris en France », résume, piquant, un professionnel.

La stratégie du gouvernement prévoit la suppression du test à l'arrivée seulement en septembre. Celle-ci est pourtant ardemment souhaitée en privé par toutes les parties, du ministère des Transports aux compagnies privées. « Voilà des mois que nous leur expliquons qu'ils doivent faire comme la Corée du Sud, qui pratique ces tests en ville, ce qui a désencombré leurs aéroports », s'emporte le cadre d'une compagnie aérienne. Pourquoi cette fermeture ? Autorités et population demeurent convaincues que l'étranger est porteur du virus et représente un risque distinct des Japonais. Ces derniers peuvent librement entrer, sortir et circuler au Japon. Le coût de cet isolationnisme est bénin : en 2020, une étude de la Société Générale évaluait les dépenses des touristes étrangers dans l'Archipel à 0,9% du PIB.

Thierry Maincent, directeur général de l'agence Japan Experience, éclaircit ce tableau : « Le désir de Japon n'a jamais été aussi fort depuis le début de la pandémie. Compte tenu des restrictions encore en place, le gouvernement aura besoin de quelques mois pour desserrer l'étau et convaincre la moitié de la population japonaise encore réticente que les voyageurs étrangers sont un atout pour l'avenir du pays ».

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Les bonnes conduites à adopter quand on est un touriste en Thaïlande

Alors que le Pays du Sourire fête ce 16 mai le Visakha Bucha, principale fête bouddhiste, rappel de quelques us et coutumes à respecter pour se fondre parmi les locaux.

Chemins de Compostelle : ces statistiques étonnantes sur le profil des voyageurs

Motivations au départ, itinéraires préférés... Une étude dresse le portrait des cheminants toujours plus nombreux à s'élancer, en France comme en Espagne, en direction de Saint-Jacques de Compostelle. Avec quelques surprises.

Le Figaro

Pour attirer les talents, les entreprises adaptent leurs méthodes

Corinne Caillaud

DÉCRYPTAGE - D’importants décalages existent entre les attentes des candidats et les pratiques des entreprises sur plusieurs phases du processus d’embauche.

Conséquence de la tension sur le marché de l’emploi, le rapport entre entreprises et candidats s’est inversé, au détriment des employeurs. Une étude, réalisée en mars auprès de 1724 candidats et 355 recruteurs par HelloWork, start-up spécialisée dans le recrutement et la formation, pointe d’importants décalages entre les attentes des candidats et les pratiques des entreprises sur plusieurs phases du processus d’embauche. Si les recruteurs utilisent tous les canaux, afin de multiplier les opportunités de pourvoir leurs postes, ils privilégient les plateformes spécialisées, où sont publiées 96 % de leurs offres. Mais ils n’en connaissent pas toujours les codes, qui s’apparentent à ceux de l’e-commerce.

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«Les générations qui arrivent sur le marché de l’emploi en ont une parfaite maîtrise et veulent trouver rapidement les informations qu’ils jugent nécessaires sur un seul et même espace», remarque François Leverger, le directeur général d’HelloWork. Plus personne ne veut par exemple aujourd’hui accéder à une offre d’emploi en 20 clics, avec trois pages de formulaire à remplir. «L’époque où certaines entreprises complexifiaient les démarches en ligne, partant du principe que seuls les plus motivés postuleraient, est révolue. Désormais, plus il y a d’étapes, plus il y a de risques de perdre le candidat», constate Adrien Ledoux, le CEO de JobTeaser, plateforme spécialisée dans le recrutement des jeunes talents.

Les générations qui arrivent sur le marché de l’emploi en ont une parfaite maîtrise et veulent trouver rapidement les informations qu’ils jugent nécessaires sur un seul et même espace

Le cabinet de conseil Mazars, qui reçoit 70.000 candidatures pour 1400 recrutements annuels, dispose d’un chabot (logiciel de dialogue élaboré avec l’intelligence artificielle) qui repère les mots-clés du CV du candidat et l’oriente vers la bonne offre en fonction de ses compétences. Les parcours de navigation sont également adaptés en fonction des cibles recherchées. «Une personne inexpérimentée en début de parcours ne trouvera pas les mêmes renseignements qu’une jeune femme de 35 ans à qui nous donnerons des indications sur l’accompagnement des talents féminins dans l’entreprise et les aides à la parentalité», explique Mathilde Le Coz, la DRH.

Choix éclairé

Les personnes en quête d’emploi sont en effet avides d’informations sur la mission de l’entreprise, sa culture, mais elles veulent aussi «un discours de preuves. C’est-à-dire que l’entreprise doit être plus factuelle, et montrer sur quoi elle s’engage», souligne Adrien Ledoux, pour qui les offres d’emplois qui comportent une vidéo reçoivent 34 % de candidature de plus. Les postulants sont aussi en recherche d’éléments sur l’équipe avec laquelle ils vont travailler, sur le matériel utilisé, c’est pourquoi les opérationnels participent de plus en plus à la rédaction des offres mises en ligne. Les candidats aspirent aussi à de la flexibilité, via le télétravail ou l’aménagement des horaires et ces nouveaux éléments doivent être indiqués.

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Ils «s’attendent à faire un choix éclairé. Ils ne partent pas à la recherche d’une offre d’emploi, mais choisissent entre différentes propositions d’entreprises», note François Leverger. Ainsi 38 % des candidats sont susceptibles de moins postuler, faute d’indication de salaire, selon l’enquête HelloWork. «Le salaire n’est pas toujours défini car il peut varier selon le profil, nuance Mathilde Le Coz. Lorsque la candidature est une pépite, l’entreprise peut proposer une rémunération supérieure à ce qu’elle avait envisagé. L’indiquer dans ce cas peut tuer des opportunités, dès lors que le candidat, la trouvant insuffisante, n’y répond pas. À l’inverse, lorsqu’un salaire est clairement mentionné, il ne faut pas que le candidat soit déçu si l’entreprise n’en déroge pas. Il aura été défini dans un cadre budgétaire précis, sans marge de manœuvre possible.»

Certaines entreprises forment actuellement leurs recruteurs pour faire passer des entretiens dans le métavers avec des avatars

Une fois que les personnes ont fait acte de candidature, 66 % estiment très important que l’entreprise accuse réception. Mazars travaille ainsi avec la start-up Yaggo qui l’aide à personnaliser ses réponses, «un enjeu important, car les gens ne veulent plus recevoir de message type», souligne sa DRH. Ils aspirent aussi à de la visibilité sur les étapes de recrutement. Or le temps de traitement varie selon les postes. Une période d’un mois, ponctuée de deux à trois entretiens (dont au moins un en présentiel), entre le dépôt de candidature et l’envoi du contrat de travail, apparaît comme un délai raisonnable. Signe que les méthodes de recrutement n’ont pas fini d’évoluer et que la révolution du secteur n’en est qu’à ses débuts, «certaines entreprises forment actuellement leurs recruteurs pour faire passer des entretiens dans le métavers avec des avatars», indique Adrien Ledoux. Il faut bien se mettre à la page de la nouvelle génération…

Jeunes avocats : quand la recherche du premier emploi vire au casse-tête

ENQUÊTE - Ils sont nombreux à rêver d'une première collaboration dans un gros cabinet parisien. Mais la réalité du marché de l'emploi fait bien des déçus.

Le Figaro

Législatives 2022 : Jean-Luc Mélenchon veut porter le Smic à 1500 euros nets

Wladimir Garcin-Berson

Les accords entre LFI et les autres partis de gauche parlaient d'une revalorisation à 1400 euros net, mais l'inflation rend cette promesse caduque, selon le député.

À l'approche de l'élection législative, les Insoumis font monter les enchères. Ce dimanche, sur France 3, le député (LFI) Jean-Luc Mélenchon est revenu sur le sujet du pouvoir d'achat, défendant une hausse massive du Smic, s'il parvient à accéder à Matignon.

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«Il faut augmenter le salaire minimum», a plaidé le tribun populiste, rappelant que ses équipes avaient, jusqu'ici, «prévu d'augmenter de 15% le niveau du smic». «Puisque le Smic est à 1300, nous passerons donc à 1500 [...]. La progression de 15% sera observée par rapport au niveau du prix», a-t-il expliqué, parlant du salaire net. Un moyen de «faire avancer la vie des gens», selon lui. En cas de succès aux législatives, Jean-Luc Mélenchon prévoit également une «conférence salariale obligatoire par branche», et souhaite augmenter le «point d'indice des fonctionnaires».

Jusqu'ici, l'union de la gauche s'était plutôt mise d'accord sur une augmentation du Smic à 1400 euros net par mois, comme l'indiquaient les divers textes signés entre le PCF, EELV, le PS et LFI. Mais, comme le souligne Jean-Luc Mélenchon, le salaire minimum a été revalorisé, le 1er mai : la forte inflation l'a automatiquement porté à 1645,58 euros brut, soit 1302,64 euros net. Un coup de pouce de 15%, souhaité par LFI, l'amènera donc presque à 1500 euros, l'ancienne promesse ayant été rendue «caduque» par l'inflation.

Ce montant était déjà défendu par Fabien Roussel, durant la campagne présidentielle : le candidat communiste préconisait notamment un Smic à 1500 euros ainsi qu'une «conférence» pour faire appliquer ce salaire minimum dans l'ensemble des branches. Certains acteurs appellent à aller plus loin : la CGT, ainsi, plaide pour un smic à «2000 euros brut», soit 350 euros de plus par rapport au niveau actuel.

De son côté, l'exécutif s'est toujours opposé à un coup de pouce au salaire minimum, se contentant d'appliquer les hausses automatiques engendrées par l'inflation. Fin mars, Bruno Le Maire justifiait sa position en expliquant craindre une boucle prix/salaire, dans laquelle «les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une espèce d'échelle de perroquet qui n'en finit pas». Le gouvernement avait néanmoins promis, avant l'élection présidentielle, de dégeler le point d'indice des fonctionnaires «avant l'été». Le montant de la revalorisation doit être connu «une fois le nouveau gouvernement nommé», selon la CGT, qui attend cette annonce de pied ferme. Plus largement, un projet de loi exceptionnel sur le pouvoir d'achat doit être présenté sitôt la nouvelle législature en place, afin de protéger le portefeuille des ménages face à l'inflation.

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Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Burkini en piscine : «Sa croisade contre le voile, Laurent Wauquiez peut la mener dans ses trains régionaux», attaque Éric Piolle

Tandis que la municipalité de Grenoble s'apprête à délibérer de l'autorisation du burkini à la piscine, le maire EELV déplore une «polémique» autour d'un «non-sujet».

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Compte de campagne: Valérie Pécresse a moins d'1 million d'euros à récolter pour financer sa bataille présidentielle

INFO LE FIGARO - Après son échec au 1er tour, la candidate des Républicains avait lancé un appel aux dons pour financer un emprunt personnel de 5 millions d'euros. L'appel est prolongé jusqu'au 31 mai.

L'Humanité

Les entreprises commencent à se soucier de l’endométriose

Actu

Touchant près d’une femme sur dix, cette maladie gynécologique longtemps ignorée peut avoir de lourdes conséquences sur la vie professionnelle. Des entreprises réfléchissent désormais à la manière de mieux accompagner leurs salariées qui en souffrent.

Mélanie Mermoz

« Ça bouge enfin au niveau des entreprises ! » se félicite Yasmine Candau, présidente d’EndoFrance, association nationale de lutte contre l’endométriose. « Nous intervenons de plus en plus souvent à la demande de services des ressources humaines pour réaliser des sensibilisations à destination des managers, mais aussi de l’ensemble des salariés. Nous sommes ainsi intervenues chez Promod, Valeo… ».

Longtemps méconnue, l’endométriose touche une femme sur dix, elle est liée à la prolifération de cellules de l’endomètre – la paroi de l’utérus – dans d’autres parties du corps. Elles peuvent se fixer sur les ovaires, mais aussi l’intestin, la vessie, voire les poumons…

L’endométriose, «une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Si son symptôme le plus connu est la survenue de très fortes douleurs au moment des règles, elle ne saurait se résumer à cela. De nombreuses femmes sont confrontées à des douleurs quasi quotidiennes, une fatigue intense…

65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle.

En novembre 2020, EndoFrance a publié un livre blanc « Endométriose et emploi » en partenariat avec l’organisme de prévoyance Kerialis. 65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle et plus d’un tiers considère qu’elle pourrait avoir des conséquences sur leur carrière.

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

L’impact de l’endométriose sur la vie professionnelle des femmes qui en souffrent commence enfin à sortir de l’angle mort. La stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, présentée par le gouvernement en février 2022, prévoit notamment une meilleure formation des médecins du travail. « Le médecin du travail est un allié, mais trop souvent les salariées n’osent pas aller le voir », regrette Yasmine Candau. Informé des difficultés rencontrées par les femmes, il peut pourtant proposer des aménagements de poste (télétravail certains jours, réduction de la station debout, chaise plus adaptée..).

Si l’endométriose n’est pas reconnue comme une affection longue durée, ses symptômes peuvent donner lieu à une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), l’employeur est alors tenu de réaliser les aménagements de poste nécessaires.

Développement du « congé menstruel »

Début 2021, la Scop la Collective est la première entreprise française à avoir mis en place un « congé menstruel », une journée de congé rémunéré que les femmes peuvent poser sans avoir besoin de certificat médical. Un quart des femmes ayant répondu à l’enquête d’Alice Romerio (1) avait posé au moins cinq jours de RTT dans les douze mois précédents en anticipant des douleurs éventuelles.

Endométriose. Tout ce que permet l'infinie bienveillance de Lamia Jarboui

Après avoir organisé une série de sensibilisations à distance entre des bénévoles d’EndoFrance et des salariées de l’ensemble de ses magasins, la chaîne de cosmétiques Kiko Milano réfléchit à la mise en place de jours autorisés d’absence. « Nous nous penchons aussi sur l’organisation du travail et notamment la réception des produits. Le port de charges lourdes est particulièrement pénible pour les femmes qui souffrent d’endométriose », explique Benjamin Bagnis, référent handicap de Kiko Milano France. Une amélioration qui profitera à l’ensemble des salariées.

Emploiendométriose
Le Figaro

Lutte contre les rodéos urbains: la police remet les pleins gaz

Christophe Cornevin

REPORTAGE - Dans le cadre d’une traque nationale lancée ce week-end contre les fous du guidon, les opérations se sont multipliées en région parisienne.

Dans une voiture grise banalisée garée le long d’un entrepôt grillagé du port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), les ondes police annoncent la mise en place d’une petite dizaine de patrouilles pour verrouiller le secteur et le transformer en «souricière». Outre des brigades anticriminalité et des brigades territoriales de contact prêtes à passer à l’action, des équipages de motards en civil et en tenue, ainsi que des unités spécialisées de la direction de l’ordre public et de la circulation, reçoivent les dernières consignes de «surveillance discrète» et de «sécurisation dynamique». Objectif? Traquer et interpeller des aficionados du «rodéo sauvage», une pratique de casse-cou au guidon de motocross et de quads, parfois volés, sur lesquels paradent les voyous des cités, les fous de vitesse et les acrobates inconscients.

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La route principale du port, une langue de bitume d’environ deux kilomètres, qui s’étire en ligne droite entre Colombes et Gennevilliers, est connue dans toute l’Île-de-France comme un «spot» pour faire des pointes de vitesse. «Via les réseaux sociaux, les amateurs de sensations à deux-roues s’y donnent rendez-vous pour prendre des risques parfois insensés et, en septembre dernier, un jeune motard de 21 ans a été grièvement blessé après s’être encastré dans un camion alors qu’il faisait des “roues arrière” au plus grand mépris des règles de sécurité», explique le commissaire Vincent Metura-Poivre. Une heure auparavant, lors d’un briefing avec ses effectifs, le patron du dispositif avait détaillé chaque séquence de cette «priorité opérationnelle» visant à «dissuader, détecter les conduites dangereuses et intercepter» ces jeunes chauffards qui roulent sans casque, font vrombir leurs engins et pourrissent la tranquillité des riverains.

À l’approche des beaux jours, la mobilisation de tous les services doit s’intensifier avec la saisie systématique des véhicules et l’interpellation des auteurs

L’opération, qui a commencé ce vendredi par une fouille sous haute sécurité des garages souterrains et des parties d’immeubles dans la cité du Luth, en vue de découvrir des engins incriminés, est l’une des quelque 80 déclenchées dès vendredi par la Préfecture de police au sein de l’agglomération parisienne, dans le cadre d’un plan de lutte contre les rodéos. Selon un tout premier bilan provisoire porté à la connaissance du Figaro, quelque 68 personnes avaient déjà ainsi été contrôlées dès vendredi soir dans les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, dont neuf interpellées. Huit verbalisations ont été dressées et six deux-roues confisqués.

Délit spécifique puni d’un an de prison

«À l’approche des beaux jours, la mobilisation de tous les services doit s’intensifier avec la saisie systématique des véhicules et l’interpellation des auteurs», avait demandé Gérald Darmanin dans un télégramme adressé jeudi aux responsables de la police et de la gendarmerie. Jusqu’à dimanche soir, ils ont pour objectif de mener «700 opérations» à travers le pays. Pour confondre les contrevenants qui s’enfuient, les enquêteurs préfèrent, plutôt que de lancer des courses-poursuites souvent trop périlleuses, exploiter des images vidéo pour identifier les engins et les auteurs. La loi du 3 août 2018 sur les «rodéos urbains» a créé un délit spécifique puni d’un an de prison et 15 000 euros d’amende. «Sur la seule zone de compétence police nationale, 1 242 engins motorisés ont été saisis et 987 personnes placées en garde à vue en 2021, dont 183 véhicules et 376 gardes à vue sur le ressort de la préfecture de police de Paris», s’est félicité le ministre de l’Intérieur.

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Selon un bilan de la Chancellerie, les condamnations liées aux rodéos urbains ont augmenté de 1 400 % depuis 2018 et, pour la seule année 2021, il y a eu une hausse de près de 40 % des sanctions. Ce bilan répressif ne dissuade cependant pas tous les fous du guidon. Ce samedi, à Rillieux-la-Pape, un début d’échauffourée a éclaté dans le quartier Semailles après la chute d’un pilote de motocross en plein rodéo urbain. Les policiers ont dû asperger les émeutiers de gaz lacrymogène avant de les disperser. Le 29 avril dernier, c’était deux jeunes masqués à motocross qui ont grièvement blessé un enfant de 12 ans sur une piste cyclable de Gonfreville-l’Orcher, dans l’agglomération du Havre.

Parfois, l’accident vire au drame: fin juillet 2021, une jeune femme de 21 ans a trouvé la mort lors d’une course sauvage à Glisy, près d’Amiens. Percutée de plein fouet par un motard qui a perdu le contrôle, la victime est morte aux urgences. Comme elle, 300 personnes étaient venues pour assister au «spectacle». À Gennevilliers, vendredi soir, aucun délit n’a été déploré. Les multiples «descentes» ciblées, orchestrées depuis l’été dernier, ont permis de multiplier les interpellations et de faire passer un message clair aux chauffards à deux-roues. Méfiants, ceux-ci semblent avoir changé de spot. Depuis, les riverains, au moins dans ce secteur, ont retrouvé le sommeil.

GPA : cinq plaintes déposées après l'accouchement de mères porteuses ukrainiennes en France

L'association Juristes pour l'enfance enqs'inquiète de voir cette pratique «s'installer en France, étape par étape».

Le rapport choc sur la gestion kafkaïenne de l’immigration en France

EXCLUSIF - La commission des lois du Sénat décrit des préfectures asphyxiées, des tribunaux débordés, un droit «illisible».

Covid-19 : les Parisiens lassés du port du masque obligatoire dans les transports en commun

REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.

Le Figaro

Festival de Cannes: ces petites phrases qui ont déchaîné les passions

La Croisette a souvent été le théâtre de déclarations virulentes. De Jean-Luc Godard à Laurent Laffite, retour vers ces déclarations, entre scandales et indignations.

« Je vous parle solidarité avec les étudiants et les ouvriers et vous me parlez travelling et gros plans. Vous êtes des cons! »

17 mai 1968, la révolte étudiante gronde et gagne du terrain. Le Général de Gaulle abrège son déplacement officiel en Roumanie. À Paris on compte deux millions de grévistes. Le chaos parisien atteint Cannes où le festival vient de s'ouvrir. Rassemblé dans la petite salle Jean Cocteau du Palais des festivals, le comité de défense de la Cinémathèque organise une conférence de presse pour s'associer à la grève générale. Porté par des cinéastes fougueux tels que François Truffaut, Jean-Luc Godard, Louis Malle, Claude Berri, et Roman Polanski, la réunion prend des airs de bataille d'Hernani.

Dans la salle de projection s'affrontent ceux qui veulent l'interruption du festival en soutien aux étudiants et aux grévistes et ceux qui souhaitent son maintien. Les joutes verbales fusent, des deux côtés on s'indigne, on hurle, on perd patience. Godard lassé par la cacophonie qui règne dans la salle, la main tendue vers les festivaliers hurle cette phrase qui entrera dans la postérité : «Je vous parle solidarité avec les étudiants et les ouvriers, et vous me parlez travelling et gros plan ! Vous êtes des cons !» Les membres du jury démissionnent dans la foulée et le festival est annulé.

« Sans la télévision, le cinéma va mourir »

En 1977, Roberto Rossellini, président du jury, exige que la palme d'or revienne au film des frères Taviani pour Padre Padrone, tourné en 16mm pour la télévision. Le film raconte l'histoire vraie d'un berger sarde analphabète à vingt ans, devenu linguiste à trente ans. Simultanément, Robert Favre Le Bert, alors président du festival, fait pression pour que la palme d'or revienne à Ettore Scola pour son film Une journée particulière. La mésentente entre les deux hommes est totale.

Décidé à faire entendre son avis, Rossellini achète un bijou hors de prix à une membre du jury pour la convaincre de donner sa voix à Padre Padrone. Provocateur, il le facture au nom de Robert Favre Le Bert! Hors de lui le président du festival déclare qu'il fera appel «à plus de vrais professionnels et moins d'amateurs» à l'avenir. Au moment de remettre la palme aux deux lauréats, Roberto Rossellini déclare en regardant Favre Le Bert : «Sans la télévision, le cinéma va mourir». Le génie italien s'éteindra d'une crise cardiaque trois jours après.

« Sachez que si vous ne m'aimez pas, je ne vous aime pas non plus ! »

La palme d'or 1987 est de loin l'une des plus polémiques de l'histoire du festival de Cannes. Remise à Maurice Pialat pour son film Sous le soleil de Satan, la palme reçoit un accueil critique lapidaire. Il obtient pourtant sept nominations aux César dont celle du meilleur film. Adapté du roman de Georges Bernanos, le film raconte l'histoire d'un jeune abbé, interprété par Gérard Depardieu, en proie aux doutes, qui tente de sauver l'âme de la jeune Mouchette, joué par Sandrine Bonnaire.

Ce qui devait être une soirée de rêve pour le cinéma français, qui n'avait plus remporté la palme d'or depuis vingt et un ans, se transforme en cauchemar. Le film est jugé «bavard» et «ennuyeux» par la critique. Elle lui préfère Les Ailes du désir de Wim Wenders. Dès l'annonce du vainqueur par le président du jury, Yves Montand, Pialat va chercher des mains de Catherine Deneuve la précieuse récompense sous un concert de huées et de sifflements. Imperturbable, la palme dans une main, le poing levé de l'autre, il prévient : «Et bien si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus.» Plus tard, le producteur Daniel Toscan du Plantier, producteur du film, termine d'enfoncer le clou en déclarant «Les sifflets, c'est le propre des œuvres importantes».

« Vous me demandez comment Bush va réagir en apprenant que j'ai la palme d'or ? Mais il ne sait même pas ce que c'est »

En 2004, le documentariste rebelle Michael Moore reçoit la récompense suprême du festival de Cannes. Sa véhémente critique anti-Bush, est décrite par le réalisateur lui-même comme un acte politique, parodiant le titre du roman de Ray Bradbury. Fahrenheit 9-11 n'est autre qu'une satire grinçante de l'invasion américaine en Irak et du mandat de George W. Bush. Moore n'en est pas à sa première attaque contre le président américain, lors de la cérémonie des Oscars, un an plus tôt, il choque l'audience en scandant «honte à vous M. Bush».

Il termine son procès à Cannes lors d'une interview, s'écriant «Vous me demandez comment Bush va réagir en apprenant que j'ai la Palme d'Or ? Mais il ne sait même pas ce que c'est ! ». Cette fois, sa remarque est accueillie par des éclats de rire, tant et si bien que le réalisateur poursuit: «J'espère qu'il ne l'apprendra pas pendant qu'il mange un Bretzel».

« Ces dernières années, vous (Woody Allen) avez beaucoup tourné en Europe, alors que vous n'êtes même pas condamné pour viol aux États-Unis »

Accueil glaçant de Laurent Lafitte, maître de cérémonie de Cannes 2016 pour Woody Allen, alors en tournée en Europe, «Ces dernières années, vous avez beaucoup tourné en Europe, alors que vous n'êtes même pas condamné pour viol aux États-Unis ». Les hostilités sont ouvertes : la référence à Roman Polanski, poursuivi pour viol aux États-Unis, renvoie le réalisateur de Manhattan à de nombreuses accusations portées à son sujet par sa fille adoptive. Chouchou du public européen, Woody Allen n'avait pas vu arriver la déferlante MeToo sur la plage de Cannes.

Une gêne s'installe dans la salle et l'intéressé reste impassible. Le soir même, Emmanuelle Seigner, l'épouse de Roman Polanski exprime sa fureur sur les réseaux sociaux. Pour elle, l'humoriste n'est autre qu'un «gros blaireau». Quelques jours plus tard Woody Allen rassure; «Je suis tout à fait favorable à ce que les comédiens fassent les blagues qu'ils veulent […] je suis moi-même un comique et je pense qu'ils devraient être libres». Sans rancunes, alors.

« Macron, j'aimerais bien aller chez lui en passant par les chiottes et par les tuyaux et lui péter la gueule, ça évidemment, un peu comme tout le monde, dans l'absolu »

Lors d'une conférence de presse au festival de Cannes, Pio Marmaï dérape. La fracture, de Catherine Corsini le met en scène dans le rôle d'un chauffeur routier, gilet jaune. Dans le film, une réplique du personnage exprime sa volonté de rencontrer le Président de la république. En passant par les canalisations. Quand une journaliste se lève pour demander: «Dans le film, Pio, vous avez beaucoup de choses à dire à Emmanuel Macron […] s'il vous invitait pour voir le film à l'Élysée, qu'est-ce que vous auriez envie de lui dire ?» l'acteur lance cette phrase assassine, qui fera polémique: «Encore une fois Macron, j'aimerais bien aller chez lui en passant par les chiottes et par les tuyaux et lui péter la gueule, ça évidemment, un peu comme tout le monde, dans l'absolu ».

Faux pas, appel à la violence ou propos sortis de leur contexte ? Quoi qu'il en soit, les critiques fusent de tous les côtés chez les internautes. Sur Twitter, l'ex-ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner s'empresse de condamner la réponse de l'acteur: «Vous remportez la palme du propos le plus vulgaire». L'acteur, apparemment pas tout à fait sorti de son rôle, voulait montrer «comment on raconte cette révolte, qu'elle passe par la langue ou par l'acte de violence». Nous n'avons plus qu'à espérer qu'on ne lui propose pas le rôle d'un tueur psychopathe...

Cannes 2022: le dernier film d'un réalisateur tué à Marioupol présenté hors compétition

Le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius de 45 ans a été tué en tentant de fuir Marioupol où il avait tourné son dernier film Mariupolis 2.

L'icone de Bollywood Akshay Kumar forcée de déclarer forfait pour le Festival de Cannes

La superstar qui fait partie des acteurs les mieux payés au monde a contracté une seconde fois le covid-19.

Le Festival de Cannes est-il tombé amoureux du gore ?

Après le sacre du sanglant Titane, Coupez ! qui ouvre les festivités et Les Crimes du Futur mettront à rude épreuve les nerfs de la croisette.

L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

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Le Figaro

Marilyn Monroe, indémodable icône

Valérie Guédon

DÉCRYPTAGE - On pensait que soixante ans après sa mort, Norma Jeane n’aurait plus la même aura auprès des femmes. Et pourtant, elles sont nombreuses comme Kim Kardashian à rêver de se glisser dans la peau (et les robes) de l’inoubliable sex-symbol.

Ce n’est pas n’importe quelle robe. Les Américains l’appellent «The Happy Birthday dress». Un fourreau de soie transparent brodé de plus de 2500 cristaux, porté par Marilyn Monroe pour le 45e anniversaire de John F. Kennedy, un soir de mai 1962. Au faîte de sa gloire, l’étoile hollywoodienne susurre au leader du monde libre un «Happy Birthday Mr President» d’anthologie. Dès les premières notes, leur liaison saute aux yeux de l’assemblée médusée. Quatre mois plus tard, elle meurt d’une overdose médicamenteuse dans sa maison de Brentwood, dans des circonstances non encore élucidées… En 2016, la scandaleuse tenue imaginée par le costumier français Jean Louis, tellement moulante qu’elle a dû être terminée sur le corps de Norma Jeane, est adjugée aux enchères pour 4,8 millions de dollars. La robe la plus chère du monde est entrée dans l’histoire (de la mode) américaine. Ce qu’a bien compris Kim Kardashian

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Le 2 mai, à New York, sur le tapis rouge du gala du Met (événement désormais aussi attendu que les Oscars dans le calendrier des mondanités) dont le thème cette année était «In America», la star de téléréalité apparaissait dans ladite robe, exhumée des coffres de la chaîne de musées privés Believe It or Not! (son actuel propriétaire) et pour laquelle elle a dû perdre 7 kilos en 3 semaines. L’image est abondamment relayée dans les médias (et sur son compte Instagram suivi par 309 millions de personnes), et pourtant la Californienne n’a eu le droit de l’enfiler que quelques secondes, le temps de faire crépiter les flashs et d’entrer dans la postérité… en tout cas celle des réseaux sociaux. «L’idée m’est venue après le Met Gala de septembre dernier, racontait-elle au Vogue US le soir même au sujet du dress-code. Qui représente mieux l’Amérique que Marilyn Monroe? Et pour moi, le moment le plus Marilyn Monroe, c’est cette soirée où elle a chanté Happy Birthday à JFK, c’est ce look.»

Pour moi, le moment le plus Marilyn Monroe c’est cette soirée où elle a chanté « Happy Birthday » à JFK, c’est ce look

«Marilyn Monroe n’est plus jamais sortie de ma tête»

Kim Kardashian n’est pas la seule à se rêver dans la peau (et les vêtements) de la star des stars. Depuis des décennies, les petites filles du monde entier accrochent des posters de la blonde ultime aux murs de leurs chambres. Vanessa Paradis était de celles-là. «Je devais avoir 5 ou 6 ans quand je suis tombée par hasard sur un livre dans la bibliothèque de mes parents, (…), racontait-elle dans une interview au Madame Figaro, le 6 mai dernier. J’ai été comme foudroyée par la beauté hallucinante de cette femme dont j’ignorais tout. (…) Marilyn Monroe n’est plus jamais sortie de ma tête. (…)» L’interprète de Marilyn et John (1988) rejoue pour le magazine, le temps d’une séance photo, le rôle culte de son idole dans Les Désaxés (1961). Même passion pour Norma Jeane chez Isabelle Adjani qui a électrisé la scène de la Maison de la poésie en janvier dernier avec Le Vertige Marilyn, qu’elle va d’ailleurs reprendre en juillet au Théâtre de l’Atelier.

Il y a les films qu’on adore où elle est juste inimitable - même si beaucoup ont cherché à l’imiter comme Madonna. Mais je suis encore plus touchée par les épreuves qu’elle a traversées, telle sa relation avec Arthur Miller

Pour incarner cette lecture performée, elle porte la réplique de la robe Christian Dior portée par l’Américaine lors de sa dernière séance photos, devant l’objectif de Bert Stern. «Sa vie privée compte énormément dans l’attachement que je lui porte, avait-elle alors confié au Figaro . Il y a les films qu’on adore où elle est juste inimitable - même si beaucoup ont cherché à l’imiter comme Madonna. Mais je suis encore plus touchée par les épreuves qu’elle a traversées, telle sa relation avec Arthur Miller.» La chanteuse Billie Eilish, en couverture du Vogue anglais, Kylie et Kendall Jenner, Paris Hilton, Lady Gaga, et bien sûr Madonna, la liste est longue des célébrités qui se sont «glissées» dans sa peau. L’industrie de la mode a aussi tiré le fil de son mythe à l’envi. On ne citera que le dernier exemple en date, le défilé Gucci sur Sunset Boulevard en novembre 2021. Alessandro Michele ne manque pas de faire référence au glamour à fleur de peau de l’héroïne de Certains l’aiment chaud (1959).

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Marilyn, le sex-symbol ultime. Monroe, l’indémodable légende. Celle qui fascine toujours, soixante ans après sa mort. Ces derniers temps, deux documentaires, Mort d’une icône - Le mystère Marilyn Monroe, diffusé par Arte et Le Mystère Marilyn Monroe: conversations inédites sur Netflix, reviennent sur son destin tragique, alors que lundi 9 mai, Shot Sage Blue Marilyn, son portrait sérigraphié par le maître du pop art Andy Warhol, s’est vendu 195 millions de dollars chez Christie’s, l’œuvre d’art du XXe siècle la plus chère jamais vendue aux enchères. «Une adoration ne s’explique pas,confirme Vanessa Paradis dans Madame Figaro . Il y a la beauté, la féminité (…) Et cette modernité incroyable pour l’époque. Il y a chez elle une chose qu’on n’avait jamais vue ailleurs: ce rapport au corps, cette liberté du corps sans jamais être vulgaire, un corps totalement affirmé, mais qui n’a pas renoncé à l’enfance non plus.» Même Kim K. en convient: «De nos jours, tout le monde porte des robes transparentes, mais à l’époque, ce n’était pas le cas. Dans un sens, c’est la robe nue originale.» Avec sa plastique érotique et photogénique, sa liberté, son destin tragique teinté d’American dream, Monroe incarne le mythe fondateur de la pop culture et a établi un canon de beauté éternel.

Olivier Steiner: «L’humanité a besoin de ce “quelque chose” qu’incarnait Marilyn»

L’auteur du Ravissement de Marilyn Monroe (aux Éditions Métropolis) est à l’origine du Vertige de Marilyn, la lecture performée par Isabelle Adjani, un dialogue inattendu et fictif entre la brune et la blonde, la Française et l’Américaine. Il revient sur la fascination toujours intacte qu’exerce la star des stars, décédée le 5 août 1962.

LE FIGARO. - Pourquoi le mythe Monroe est-il aussi prégnant, six décennies après sa disparition?

Olivier STEINER. - Pourquoi la religion chrétienne a autant «marché»? Après tout, ce n’était que le fils d’un modeste charpentier de province, un gentil garçon qui aimait parler du bien, du mal, de la vie, de la mort… Tout ça aurait pu rester sur les bords du lac de Tibériade… Pourquoi Marilyn Monroe? Parce que c’était elle, parce que c’étaient les hommes. Il semble que l’humanité ait besoin de ce «quelque chose» que possédait ou incarnait Marilyn. On ne peut pas se contenter de ces histoires de plastique, de chair, de désir, d’harmonie, de nombre d’or, de mensurations de rêve, etc. Même si une partie de la beauté, c’est ça. On ne peut pas non plus tout penser en termes de trajectoire de vie, de destin. Même si l’existence de Marilyn-Norma Jeane est hautement romanesque. Ce n’est pas non plus l’histoire de l’archétype qu’elle est devenue avec le temps. Alors c’est quoi? Un peu tout ça, plus le fait qu’il semble qu’il y avait chez Marilyn quelque chose de phénoménal. Elle était sublime, mais elle n’était pas si belle si on regarde bien. Elle était mieux que belle. Chacun d’entre nous est plus que ce qu’il est, chez Marilyn, cela se voyait un peu plus.

Son iconographie se nourrit presque autant de clichés et de robes cultes que de rôles au cinéma.

Marilyn donnait tellement lors de ses séances photos… Elle adorait être prise en photo. Moins par narcissisme que parce que, quand on regarde le résultat, on est certain qu’on existe. C’était réconfortant pour une personne aussi peu sûre d’elle par moments. Et puis, Marilyn a tant donné de sa personne dans ses clichés qu’on a le sentiment qu’on sait tout, qu’on en a assez… On a même l’impression de la connaître par cœur, même si on n’a pas vu un seul de ses films.

D’Adjani à Kim Kardashian, elle a inspiré des générations de femmes.

Isabelle Adjani justement l’a très bien dit, récemment dans une interview alors qu’on lui demandait si elle devait quelque chose à Marilyn: «Elle est cette étoile pour toujours dans le ciel du cinéma. Toutes les actrices, toutes, qu’elles le sachent ou non, qu’elles le reconnaissent ou non, doivent quelque chose à Marilyn.» C’est la star matricielle, comme dit Edgar Morin. On peut imaginer que d’elle découleraient toutes les autres, qu’elle serait la source pure, le point cardinal, la formule la plus concentrée

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Ce jeudi 12 mars, la marque de lingerie la plus populaire de France a présenté au domaine de Murtoli (Corse-du-Sud) sa première collection croisière.

Louis Vuitton, en quête d’éternité

STYLE - En faisant défiler, jeudi soir, sa collection croisière au Salk Institute de San Diego, Nicolas Ghesquière donne une autre dimension à sa création, dans un questionnement sur l’imagination et le temps.

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Plus qu'un simple objet, une page d'histoire : la propre montre du designer de la Royal Oak d'Audemars Piguet a battu des records chez Sotheby's.

L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
Le Figaro

L’imagination sans limite des arnaques financières en ligne

Jorge Carasso

ENQUÊTE - Les escrocs surfent sur les modes - bitcoin, mondes virtuels, Ehpad - et profitent de l’inflation qui fait prendre plus de risques aux épargnants. Les autorités sonnent l’alerte.

Les escrocs font feu de tout bois pour mettre la main sur les bas de laine des épargnants. Il faut dire que le matelas d’épargne accumulé par les Français depuis la pandémie à de quoi faire saliver les aigrefins. Ce surplus d’économies a été évalué à 175 milliards d’euros selon la Banque de France. Résultat, le nombre d’arnaques aux faux placements - livrets, comptes, Bourse, cryptos, places de parking ou grands crus - bat des records.

En 2021, les plaintes et signalements portant sur le secteur de la finance et de l’épargne ont bondi de 85 % selon la répression des fraudes. «C’est une activité qui ne faiblit pas. Elle a explosé au moment du confinement et continue depuis d’augmenter régulièrement», confirme Grégoire Vuarlot, directeur du contrôle des pratiques commerciales de l’ACPR, le gendarme de la banque et de l’assurance. Chaque année, les pertes liées aux arnaques à l’épargne s’élèveraient à près de 500 millions selon une estimation du parquet financier, et à 4,5 milliards d’euros depuis 2016.

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Dans un contexte d’inflation galopante qui pousse les épargnants à prendre des risques, ces arnaques pourraient augmenter encore en 2022. Depuis le début de l’année, les épargnants ont déjà déclaré 50 millions de pertes. Un montant déjà en hausse par rapport à 2021. «Il s’agit de la partie émergée de l’iceberg car l’on passe à côté de nombreuses arnaques. Le public jeune a moins le réflexe de porter plainte et de nous contacter», indique-t-on à l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Quant aux montants moyens, ils sont de l’ordre de 40.000 euros par victime mais certaines pertes vont bien au-delà. Bien souvent, il s’agit des économies d’une vie.

Pour attirer leurs victimes, les escrocs savent mettre en avant les placements du moment. Aujourd’hui, les cryptos et les livrets d’épargne, hier les diamants et les vaches laitières. «On trouve de tout dans le supermarché de l’arnaque», ironise Guy Grangirard, à la tête de l’association de protection des épargnants ADC France. Les escrocs jouent aussi sur la faible culture financière des Français. Selon un rapport récent de la Banque de France, 69 % de nos compatriotes jugent leurs connaissances moyennes ou faibles en la matière. Les jeunes et les CSP - semblent plus touchés mais personne n’est vraiment à l’abri. «Cela nous concerne tous et c’est pour ça que c’est très dangereux », rappelle Grégoire Vuarlot.

Applis de rencontres

Le mode opératoire est bien rodé. Les escrocs appâtent leurs victimes avec des bannières publicitaires vantant les miracles d’un produit financier. Les victimes qui cliquent dessus se retrouvent sur un site où elles sont amenées à laisser leurs coordonnées puis sont ensuite appelées par des faux conseillers qui les mettent en confiance «Ils m’ont posé les bonnes questions, puis ont dérivé vers les livrets d’épargne qui ne rapportent rien. Ils m’ont présenté une opportunité sur le marché actions. Je me suis dit que j’allais essayer», se rappelle Michel qui a perdu en tout près de 20.000 euros. Lors des premiers échanges, les victimes sont encouragées à investir une petite somme. Les premiers gains sont rapides. Puis elles sont encouragées à mettre plus. «J’ai gagné de l’argent très vite avec le livret actions que l’on m’avait vendu», se rappelle Philippe. «On m’a ensuite proposé d’autres produits et j’ai accepté», poursuit le sexagénaire.

Les escrocs ont aussi investi les applis de rencontres et les messageries instantanées. «Ce phénomène nous inquiète, indique Claire Castanet, directrice de la relation avec les épargnants à l’AMF. Les épargnants ont le sentiment de s’être fait doublement arnaquer, sur le plan des sentiments et financièrement.»

On m’a demandé de payer une taxe de plusieurs milliers d’euros car mon argent était soi-disant bloqué à Singapour. J’ai refusé, puis je n’ai plus jamais réussi à joindre mon conseiller

Pour rendre l’arnaque plus crédible, les victimes sont parfois dirigées vers de faux sites où elles peuvent suivre l’évolution de leur portefeuille d’actions ou de cryptos. «On y voit de très jolies courbes, cela clignote dans tous les sens. Mais un jeu vidéo peut vous produire la même chose. Évidemment tout est faux», indique Claire Castanet. Les escrocs peuvent aussi usurper l’identité de banques françaises ou étrangères, de sociétés de gestion, voire de conseillers financiers ayant pignon sur rue. 60 % des offres frauduleuses de livrets ou de crédits bancaires usurpent l’identité d’un établissement connu, selon l’ACPR. «On voit des faux sites de banques, les gens sont attirés par des propositions alléchantes que des vrais établissements ne feraient pas», indique Grégoire Vuarlot.

Tout coince quand l’épargnant souhaite récupérer l’ensemble de ses gains. «On m’a demandé de payer une taxe de plusieurs milliers d’euros car mon argent était soi-disant bloqué à Singapour. J’ai refusé, puis je n’ai plus jamais réussi à joindre mon conseiller», se souvient Antoine, qui a cru investir dans les cryptos et y a perdu près de 15.000 euros. Une fois la supercherie découverte, la victime se retrouve sans nouvelles et l’accès à son compte lui est impossible. Elle ne reverra plus jamais son argent. Les arnaques sont opérées depuis l’étranger. Principalement en Israël, mais aussi en Bulgarie ou Afrique de l’Ouest. Les victimes qui portent plainte ont peu de chance de retrouver leurs mises. Même si des arrestations ont régulièrement lieu. En avril, un vaste coup de filet a permis d’interpeller en Israël plusieurs personnes soupçonnées d’avoir escroqué 12 millions d’euros à près de 500 victimes via de faux placements aux cryptoactifs.

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Des précautions s’imposent pour éviter de tomber dans les griffes des escrocs. Pour vérifier l’existence légale d’une société, il est possible de consulter en ligne les deux registres officiels: le Regafi pour les banques, plateformes crypto ou de trading. Orias pour les intermédiaires tels les courtiers en assurance ou conseillers en gestion de patrimoine. «Quand on s’apprête à investir plusieurs milliers d’euros, cela vaut la peine de prendre le temps de vérifier sur les registres officiels», rappelle Grégoire Vuarlot. L’AMF et l’ACPR, mettent aussi à jour régulièrement leurs listes noires d’acteurs déjà identifiés comme frauduleux. Il est aussi possible de vérifier l’adresse du site de la société via un «whois», un registre gratuit et accessible depuis internet. Revue des principaux types d’arnaques à l’épargne.

• Les livrets à 3 % ou 4 % par an

Nouveau placement à 4 % , «Véritable alternative au livret A». La moindre recherche liée à l’épargne sur Google aboutit à une avalanche de propositions un peu trop alléchantes pour être vraies. Les livrets sont l’un des produits stars de l’arnaque en ligne. Ces produits séduisent les particuliers qui ont temporairement un peu de trésorerie à placer - vente immobilière, succession.

La faible rémunération de l’épargne sans risque est un argument pour pousser les victimes à sortir des rails. Près de 64 % des Français pensent qu’il existe des placements non risqués plus rentables que le livret A, selon un sondage BVA pour l’AMF.

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Les faux livrets offrent des rémunérations attractives, entre 3 et 4 %, pas trop élevées, car les fonds sont censés y être garantis. «Le discours manipulateur des escrocs se base sur la vraisemblance», rappelle Grégoire Vuarlot, de l’ACPR. Lequel ajoute: «Les rendements des faux livrets se situent juste généralement au-dessus des offres existantes. Mais ils ne sont pas irréalistes.»

L’avantage des livrets, c’est qu’ils peuvent être mis à toutes les sauces. On peut y trouver des actions, des cryptos, des matières premières. Certains permettent même de spéculer sur le marché de l’électricité alors que c’est un marché de professionnels. «Livret est un mot qui rassure. Cela donne l’illusion que ce n’est pas risqué ; quand bien même les produits qui le composent le sont», indique Claire Castanet. Pierre s’en mord encore les doigts. «J’ai cru que je pouvais acheter des mégawatts et les revendre», se souvient ce quadragénaire, qui a perdu près de 10.000 euros sur plusieurs mois.

• Des actions à prix soldés

La fièvre qui s’est emparée des marchés boursiers pendant le Covid a aussi donné des idées aux aigrefins du net: des offres d’actions à prix bradés. On m’a proposé des actions de la FDJ sous-cotées», se souvient Philippe, ancien cadre dans l’industrie. Des achats soi-disant groupés permettant d’en faire baisser le prix. «On voit des offres de titres cotés à des prix préférentiels. Ce n’est pas possible», rappelle Claire Castanet.

Les actions américaines font briller les yeux de tout le monde. On se dit pourquoi pas moi et on tombe dans le piège

En matière d’arnaques, ce sont surtout les actions des géants de la tech américaine, et quelques actions star françaises, comme celles de la FDJ, qui ont la cote. «Les actions américaines font briller les yeux de tout le monde. On se dit pourquoi pas moi et on tombe dans le piège», regrette Claire Castanet. Pour convaincre de la réalité des gains, les escrocs utilisent de faux sites de trading. Jean-Pierre s’est laissé piéger par de belles courbes avec tous les voyants au vert. «Je me suis dit 17 % en quelques semaines, ça vaut le coup», se rappelle le septuagénaire. Il perdra près de 20.000 euros.

• Crédits alléchants et courtiers véreux

Gare aux propositions de rachat de crédits trop alléchantes sur internet. Certaines offres, qui apparaissent sur le fil Facebook ou Twitter, ne servent qu’à siphonner les économies de leur proie.

Le phénomène a explosé ces derniers mois, quand les taux étaient au plus bas. Les victimes, contactées après avoir laissé leurs coordonnées sur un site véreux, se voient proposer un rachat de crédit à taux imbattable. Mises en confiance, elles transmettent les pièces justificatives demandées. Une fois le nouveau crédit obtenu et réellement versé sur le compte de la victime, cette dernière fait un virement auprès de la société véreuse censée rembourser son ancien crédit. Elle ne reverra jamais les sommes. Les escrocs empochent l’argent. Et la victime se retrouve avec deux crédits à rembourser au lieu d’un. En 2021, le montant moyen perdu via ces faux crédits était de 12.000 euros selon l’ACPR.

• Des terrains inexistants dans le métavers

C’est le dernier né des faux placements. Le principe, acheter de l’immobilier virtuel dans le métavers, ces mondes numériques en plein développement, aiguise aujourd’hui bien des appétits. À la clé, des rendements de 7 à 8 % par mois, qui plus est garantis. L’achat de parcelles virtuelles et la spéculation existent bel et bien dans le métavers. Les grandes marques jouent d’ailleurs des coudes pour y installer leurs boutiques. Mais ici, tout est faux. Il ne s’agit que d’un prétexte de plus pour attirer le chaland en lui faisant miroiter des gains mirifiques. «Les escrocs jouent sur la nébuleuse du métavers», explique Guy Grangirard. «On vous dit que le prix des terrains va exploser. Les victimes se disent qu’elles ont loupé le bitcoin, elles ne veulent pas louper le métavers», poursuit Guy Grangirard.

Potentiellement, cela peut faire très mal. Les escrocs associent le mot livret à l’immobilier. Dans la tête des gens ce sont deux termes qui rassurent, même si le produit est lui complètement exotique

Marc a failli s’y faire prendre. Il y a quelques mois, on lui a proposé par téléphone de placer une part de ses économies dans un terrain virtuel avec un prix bien réel, 30.000 euros. Les épargnants qui n’ont pas assez d’argent pour acheter un terrain entier se voient proposer des pixels pour des prix unitaires de 3000 à 4000 euros. Le tout, avec un faux certificat d’authenticité à la clé. «Quand j’ai fait des recherches pour retrouver la société, je me suis rendu compte qu’elle n’avait pas d’existence légale. Le site internet lui-même était un site temporaire destiné à ne durer que quelques mois», se rappelle ce quadragénaire. Une technique courante lorsqu’un nouveau site de placement frauduleux est lancé.

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Les offres commencent tout juste à émerger. L’ACPR ne déplore pas encore de victime, mais le phénomène est nouveau. «Potentiellement, cela peut faire très mal. Les escrocs associent le mot livret à l’immobilier. Dans la tête des gens ce sont deux termes qui rassurent, même si le produit est lui complètement exotique», indique Guy Grangirard. «On y associe une garantie qui n’existe pas, et un rendement faramineux à 6 % par mois», poursuit le président de l’association de consommateurs. Cela revient à 72 % par an garanti. Inimaginable dans la vraie vie.

• Fausses cryptos et vrais pièges

Qui n’a pas rêvé d’empocher les gains du marché crypto, sans rien risquer. C’est ce que proposent les offres des arnaqueurs du net, un des pièges les plus en vogue en ce début 2022. «L’engouement pour les cryptos, a généré aussi le développement d’arnaques de façon très sensible», souligne Guy Grangirard. Les sommes soutirées aux victimes sont passées en un an de 20.000 euros en moyenne à 40.000 euros. Et nouveauté de ces derniers mois, c’est bien souvent par des sites d’appli de rencontres, que les proies se font harponner. Comme dans le cas d’Erwan, qui a discuté une quinzaine de jours avec une femme «avant qu’elle me demande si j’étais intéressé par les cryptomonnaies», se souvient à visage caché, le quinquagénaire dans une vidéo mise en ligne par l’AMF.

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Pour gagner la confiance des proies, les escrocs usurpent souvent le nom de plateformes ou de banques connues, et vont même jusqu’à copier le site. «Je suis tombé sur le faux site d’une plateforme crypto dont le nom avait été usurpé. J’avais accès aux principales devises numériques, comme le bitcoin ou l’ethereum, avec les cours affichés en permanence», se rappelle Antoine, autre victime. Mais tout était faux. «J’étais méfiant mais l’escroc au téléphone m’a mis en confiance», se rappelle Antoine, qui a été jusqu’à vendre ses vrais bitcoins, pour investir dans ce faux site, qui promettait des gains plus importants.

• Des parts dans des Ehpad fantômes

Jusqu’à l’affaire Orpea, qui a jeté un froid sur ce placement immobilier, l’achat de chambre d’Ehpad, faisait office de placement en or. Les arguments en faveur de ce produit - vieillissement de la population, besoins criants en chambres médicalisées - étaient faciles à dérouler. Ce n’est donc pas un hasard si les arnaques aux fausses chambres d’Ehpad sont celles qui ont fait le plus de dégâts en 2021, avec un montant moyen perdu par les épargnants de près de 70.000 euros.

L’offre? Il s’agit d’acheter des parts dans des sociétés gérant des résidences médicalisées. Cette astuce permet aux escrocs de présenter des prix unitaires plus faibles. Une part se négocie autour de 30.000 euros, contre 200.000 euros pour une vraie chambre dans un établissement.

Les rendements affichés sont aussi plus élevés que pour un vrai placement dans une chambre médicalisée autour de 6 %, contre 4 % en moyenne habituellement. Élevé mais pas irréaliste. «Les victimes touchent des rendements les premiers mois ce qui les met en confiance et les encouragent à investir davantage. On vous rappelle au bout d’un mois en vous disant que l’on a une opportunité fantastique, mais qu’il faut remettre au pot. C’est redoutable», explique Guy Grangirard.

Certaines victimes ont perdu jusqu’à 200.000 euros. Mais depuis 2022, ces offres se sont un peu essoufflées. «On a vu une décrue du nombre d’appels d’épargnants. Les montants en jeu ont eux aussi beaucoup baissé», indique Claire Castanet. Faut-il y voir l’effet Orpea, et le désintérêt plus global sur cette classe d’actif de la part des investisseurs? «Les escrocs surfent sur les modes, plus il y a du buzz sur un sujet, plus on voit d’offres frauduleuses. Quand le buzz retombe, le nombre d’offres aussi», estime Claire Castanet.

• Les parkings d’aéroport

Autre star des arnaques en 2021: les fausses places de parking. Il s’agit là aussi de placer son argent dans des sociétés gérant de gigantesques parkings dans des aéroports de grandes villes européennes. Pour mettre les victimes en confiance, les escrocs n’hésitent pas à usurper des noms bien connus des Français.

C’est le cas de Vinci ou de Bouygues qui ont été jusqu’à publier des alertes à la fraude sur leurs sites internet. Comme pour les Ehpad ou les chambres d’étudiants, les tickets d’entrée démarrent souvent autour de 25.000 euros. «En ce moment, on observe des variantes, avec des places dotées de bornes de recharges électriques: c’est 5000 euros de plus», fait valoir Guy Grangirard.

Ces derniers mois, le rythme de plaintes liées à ces arnaques a lui aussi baissé. Mais certaines pertes sont encore très élevées. «On a affaire à des escrocs qui savent utiliser les ressorts psychologiques humains», estime Claire Castanet.

• Vins, vaches laitières: gare aux placements atypiques

Petrus, romanée-conti, les arnaques aux grands crus ont fait énormément de dégâts parmi les épargnants, notamment au moment du grand confinement en 2020. Le principe? L’investisseur achète de belles bouteilles, que la société s’engage à mettre en cave, en attendant de les revendre à des gros acheteurs.

À la clé des rendements de 20 à 30 % en quelques semaines. Les victimes, qui misent au départ une petite somme d’argent, croient très vite avoir engrangé de belles plus-values, et placent davantage, jusqu’à ce qu’elles se rendent compte de la supercherie. Le vin n’est pas la seule boisson à séduire. Le whisky, aussi. «On connaît très peu le marché du whisky, rien qu’en Écosse, on trouve près de 300 marques. C’est un terreau fertile pour les escrocs», alerte Guy Grangirard.

Autre placement atypique, les vaches laitières. Le principe: vous financez l’achat d’une ou plusieurs vaches que la société se charge de louer à des agriculteurs, puis vous récupérez le produit de cette location. Les rendements?

De l’ordre de 6 et 12 % par an selon les races. «Le pire c’est que cette formule existe dans la vraie vie, mais la société honnête a été obligée de fermer son site internet, car elle se faisait menacer et traiter d’escroc», raconte Guy Grangirard.

Ce faux placement, qui a fait de nombreuses victimes en 2020, à toutefois moins le vent en poupe aujourd’hui. Mais, à la faveur des craintes de pénuries sur de nombreux aliments, dont le lait, elles pourraient refaire surface. «Les escrocs suivent les modes. Les nouvelles offres ne sont à chaque fois qu’un nouvel habillage pour piéger davantage de victimes», rappelle Claire Castanet.

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L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

Nos recommandations culturelles

Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

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L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

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L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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Le Figaro

Faim de séries n°68 : Oussekine, le remarquable travail de mémoire et de miroir de Disney +

Constance Jamet

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Le combat de la famille de l'étudiant tué sous les coups des policiers, le bien mauvais signal envoyé par Netflix à la fiction française et une idylle amicale.

Chers abonnés,

Me revoilà pied à l'étrier pour marquer une semaine massive pour la fiction française. Le retour stratosphérique de HPI sur la Une montre que même sans confinement la comédie policière portée par la gouaille d'Audrey Fleurot cannibalise l'audience. Disney + livre avec Oussekine la production hexagonale issue des plateformes magistrale que l'on désespérait de voir depuis le lancement de Netflix dans l'hexagone au moment même où la firme de Ted Sarandos débranche sans égard Drôle, pourtant sa création «made in France» la plus aboutie.

Sorties et critiques de la semaine écoulée

Lundi 9 février

Parlement saison 2, France 5 et Francetvslash

The Responder, Canal +

Mercredi 11 mai

Oussekine , Disney +

How I Met Your Father, Disney +

42 jours d'obscurité, Netflix

Jeudi 12 mai

HPI saison 2 , TF1

Vendredi 13 mai

Essex Serpent Apple TV+

La Défense Lincoln, Netflix

Neumatt, Netflix

Samedi 14 mai

Bienvenue à Sanditon , Chérie 25

Oussekine, une tragédie française sur Disney +

Entrée à reculons dans la troisième création originale de Disney + car encore affligée de la bouillabaisse dramaturgique qu'Une affaire française avait faite de la mort de Grégory Vuillemin, je suis ressortie d'Oussekine profondément remuée. Et convaincue d'avoir vu une série qui restera sur le podium des meilleurs feuilletons tricolores de l'année. L'ensemble répond aux mêmes exigences que le beau et douloureux Laëtitia de Jean-Xavier de Lestrade. De ce point de vue, on ne peut que regretter qu'aucun diffuseur public ou hertzien n'ait eu la vision d'initier Oussekine. Ces quatre épisodes unissent dans un même élan l'universel, l'exactitude historique et un désir, comme En Thérapie , de sonder au plus près un traumatisme national dans un examen de conscience sans gant. La fiction dans ce qu'elle a de plus puissant et nécessaire.

À lire aussi«La série ne s’appelle pas Malik mais Oussekine» : la tragédie d’une famille comme les autres racontée sur Disney+

«C'est un chapitre que beaucoup n'ont pas envie d'évoquer. Parfois pour mieux comprendre la grande histoire, il faut être dans l'intime. Qu'est-ce que cela fait de perdre un fils, un frère ?», analyse Antoine Chevrollier, réalisateur et scénariste d'Oussekine. À mille lieues du sensationnalisme et du sordide - travers fréquents des séries inspirées de faits divers - le réalisateur de multiples volets du Bureau des légendes et de Baron noir livre pour Disney+ une reconstitution sobre et minutieuse de la mort de l'étudiant franco-algérien, en décembre 1986, sous les coups de policiers voltigeurs, alors que Charles Pasqua était ministre de l'intérieur. Et fait le récit du combat de sa famille brisée puis divisée pour obtenir justice. De la tentative futile des enfants Oussekine de préserver le plus possible leur mère adorée de l'effroi de la nouvelle de la mort de son benjamin aux pressions et aux intimidations, y compris physiques, subies pour ne pas porter l'affaire devant les tribunaux en passant par la mauvaise foi des autorités désireuses de présenter le jeune homme comme un terroriste.

Sur ce sujet sensible, Oussekine semble être touché par la grâce. D'abord en faisant découvrir un étudiant plein de vie, aussi joyeux et aérien que le dépeignait son entourage, même s'il était atteint d'insuffisance rénale. Un jeune homme passionné de jazz et de rock. Ses dernières heures émaillent les quatre épisodes mais la série montre aussi son enfance et son adolescence parmi les siens.

Aucune place à l'approximatif

Loin des maladresses d'Une affaire française qui mélodramatisait pour TF1 l'affaire Gregory, Chevrollier ne laisse aucune place à l'approximatif et à la licence artistique. Lui et son équipe de scénaristes se sont appuyés sur le dossier d'instruction, les articles de l'époque, ont interrogé des sources policières et la fratrie Oussekine. Jusqu'ici, ses frères et sœurs avaient refusé toutes les sollicitations. Mais le projet du réalisateur les a convaincus. «Pendant quatre mois, nous nous sommes retrouvés les dimanches de 14 à 18 heures autour de pâtes de fruits pour parler d'eux, de Malik, de leurs jeux d'enfants, explique le réalisateur. Peut-être, ont-ils été saisis par l'urgence d'un devoir de mémoire près de quatre décennies après les faits, empêcher à tout prix que Malik tombe dans l'oubli et s'offrir la possibilité de laver l'honneur de leur famille», spécule le créateur.

Modernité surprenante

À partir de cette histoire familiale, Oussekine raconte, selon Antoine Chevrollier, ce «virage, cette étape sociale mal négociée de notre histoire». En ayant recours à des flash-back sur la manifestation parisienne du FLN réprimée dans le sang d'octobre 1961 ou des images de la montée du Front national. Cette volonté didactique, à l'étroit dans ce format de quatre chapitres, constitue une des limites de cette série où l'on découvre des éléments peu connus de l'enquête comme la présence d'une bible sur le corps de Malik et son désir de se convertir.

«Le poète Souleymane Diamanka disait que la haine est un chagrin qui s'est infecté. Si on avait pansé les plaies de la famille Oussekine à travers un jugement équitable, les jeunes générations, notamment celles issues de l'immigration, se seraient senties écoutées et reconnues. À force de refouler ce passé, les choses ne changent pas tant que ça, ce sont les mêmes violences policières», estime Antoine Chevrollier. Celui qui cite comme influence Dans leur regard, série coup de poing d'Ava Duvernay, regrette que le PAF aborde aussi peu les questions d'intégration, les parcours de déracinement et bloque sur la guerre d'Algérie.

La distribution et la mise en scène sont à l'unisson de cette ambition narrative. Si le nom de Kad Merad dans le rôle de Georges Kiejman, d'Olivier Gourmet dans celui de Robert Pandraud et Hiam Abbass en matriarche dévastée attirent l'attention, les jeunes Sayyid El Alami et Mouna Soualem (Malik et Sarah Oussekine) forcent le respect dans cette série à la tension constante. Où le montage, formidable, joue habilement des cadres et des plans de coupes, avec par exemple cet ultime concert de Malik où les baguettes du batteur de jazz font écho aux matraques des voltigeurs et dictent le tempo de la poursuite. Antoine Chevrollier infuse une modernité surprenante à cette fiction qui refuse la tentation du sépia. Une modernité bienvenue, symbolique en tout cas, pour éviter que cette affaire ne quitte nos mémoires. Malik Oussekine restera d'ailleurs bien présent sur les écrans: Rachid Bouchareb dévoilera à Cannes Nos frangins, film consacré lui aussi à l'étudiant martyr.

La performance de la semaine : Martin Freeman et Audrey Fleurot

Pleins feux sur deux enquêteurs hors du commun et à l'opposé du spectre de la fiction. L'un polar noir jusqu'au bout de la nuit. L'autre une comédie policière à l'exubérance débridée.

The Responder , Canal +. Dans cet épatant et sombre polar qui renouvelle les règles du jeu, l'effacé et affable Martin Freeman de Sherlock et du Hobbit poursuit la mue entamée avec Breeders et campe un père de famille et quadra définitivement au bout du rouleau. Il se dévoile sous un jour nouveau, bien plus menaçant. Producteur de The Responder, le comédien britannique a accepté le script en un temps record de douze heures ! Le scénariste et ex-flic Tony Schumacher, qui s'inspire de son parcours à Liverpool, avait écrit le rôle de Chris avec Freeman en tête y trouvant la vulnérabilité, l'humanité et la capacité pour la rédemption souhaitées.

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L'ancien interprète du Dr Watson campe Chris Carson. Accusé de corruption, cet ancien inspecteur a été rétrogradé au rang de patrouilleur, répondant à la moindre sollicitation grésillante de sa radio. Acculé par les dettes contractées pour soigner sa mère atteinte d'un cancer, Chris a accepté les rotations de nuit. Il trafique avec les petits malfrats et dealers qu'il devrait interpeller. Cette corruption rampante le ronge. Hypersensible ressassant chaque décision, Chris n'est présent ni pour sa femme, ni pour sa fille qu'il côtoie en somnambule, ni pour sa thérapeute. Chris égrène les heures de veille, les cafés et les kilomètres sur l'asphalte avec une abnégation rageuse. Il constate les décès, essaie d'apaiser les tapages nocturnes et les «bad-trips» de ceux sous influence des paradis artificiels.

HPI , TF1. Audrey Fleurot retrouve le personnage de Morgane Alvaro, femme de ménage à haut potentiel intellectuel (HPI) devenue consultante pour la police. La comédienne se lâche toujours plus pour interpréter cette héroïne populaire. Une «version non domestiquée» d'elle-même comme elle le racontait à ma consœur Céline Fontana. Cette nouvelle saison pousse de plus en plus loin les curseurs. Morgane se lâche de plus en plus, fait son show à la Pretty Woman, et joue la carte du politiquement incorrect avec jubilation et des répliques qui font mouche.

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La fiction n'oublie pas la dimension sociale et la réalité des fins de mois difficiles. Se retrouvant sans toit à la suite d'un dégât des eaux et d'une phobie administrative l'ayant empêchée de souscrire une assurance, Morgane reste dans une position précaire et se voit contrainte de faire squatter sa tribu chez ses collègues. Audrey Fleurot se réapproprie l'esprit enfantin de son héroïne en un clin d'œil.

«Ce n'est pas de la fiction»: les annonces qui me font vibrer

L'annonce a fait l'effet d'un séisme dans le petit monde de la fiction française. Bien qu'ayant signé un contrat d'exclusivité avec Fanny Herrero, Netflix a décidé de ne pas donner de saison 2 à Drôle, la comédie sur le milieu du stand-up que la co-créatrice de Dix pour cent lui avait concocté.

Drôle avait pourtant fait l'unanimité des critiques, mais pour le géant américain, cela n'a pas suffi. «Nous n'avons pas satisfait les attentes d'audience de Netflix», a confié, dès le lendemain, Fanny Herrero dans les colonnes de Télérama . Sans pouvoir dévoiler le nombre d'abonnés qui avaient décidé de suivre les péripéties d'Appoline, Bling ou Nézir. La scénariste française se dit «déçue et triste» et considère que cette décision «soudaine», prise seulement 28 jours après le lancement de Drôle, lui laisse une sensation de «jambes coupées». Le monde très concurrentiel des séries aurait accéléré la décision. «Il nous aurait peut-être fallu plus de temps pour nous imposer», estime-t-elle.

Un coup dur pour les équipes de la série qui travaillaient déjà sur la deuxième saison et avaient écrit les «deux tiers des épisodes». Plus absurde encore, la plateforme de streaming les aurait même «validés avec beaucoup d'enthousiasme». Les dates de tournage avaient même été calées. D'après Le Parisien, les six épisodes de Drôle ont coûté en tout 7,5 millions d'euros. Se démarquant des productions du moment avec ses dialogues plein d'authenticité et ancrés dans la pop culture immédiate, Drôle séduisait par sa troupe de jeunes protagonistes, issus de tous les milieux. Sa mise en scène trop sage et parfois de carton-pâte aurait mérité une seconde saison pour corriger ces faiblesses.

Après l'annulation tout aussi soudaine de Marianne,qui marquait une incursion de Netflix dans l'horreur made in France et avait été vampirisée par sa production en un temps record et le revirement brutal de Révolution, réimaginée à mitan et à la va-vite comme une saga historique et non comme une œuvre de genre totalement assumée, l'arrêt de Drôle est un bien mauvais signal envoyé aux auteurs, bien inspirés de rester dans leurs bastions historiques de Canal +, OCS et Arte. Seul le clic paye : Netflix semble privilégier le quantitatif à la qualité. La liberté promise n'est qu'un mirage. La plateforme privilégie des succès d'audience à l'exigence artistique. D'une qualité bien plus potache - si ce n'est médiocre -, Marseille, Lupin, Family Business auront eu le droit à une longévité bien plus longue que Drôle. Décidément le Dark ou le The Crown français n'est pas prêt d'émerger ! À l'heure où Disney + impressionne avec Parallèles et Oussekine, Netflix entame, comme Amazon Prime Vidéo, un virage vers les comédies bien grasses et les fictions d'action et testostéronée qui n'a rien de réjouissant.

Il est encore temps de rattraper Platonique sur OCS

Imaginée par Camille Rosset (Irresponsable) et Elie Girard, cette jolie série flirte avec la comédie romantique pour mieux donner ses lettres de noblesse à l'amitié ! Yann et Elsa, respectivement interprétés par Maxence Tual et Camille Rutherford, quittent leur conjoint respectif pour s'installer ensemble. À 35 ans passés, les deux meilleurs potes deviennent colocs… Avec leur gamins qui débarquent une semaine sur deux. Entre célibat retrouvé et famille-amitié, Yann et Elsa pensent avoir trouvé l'équilibre parfait. Mais peut-on vraiment faire famille entre amis sans franchir la zone grise de l'amitié amoureuse ?

«Nous voulions ouvrir la porte de l'amitié hétérosexuelle aussi, d'en faire un sentiment avec un grand «A» et de l'explorer cette amitié, comme on ausculte le sentiment amoureux. Avec toutes les étapes que ça peut comporter, c’est-à-dire des disputes, des rencontres, les moments intenses et peut-être les glissements», me confiait le duo de scénaristes à CanneSéries, désireux de mieux faire connaître le concept de «bromance». Et de conclure : «Nous désirions interroger l'expression n'être «qu’amis», comme si c'était réducteur, comme si c'était moins bien qu'être en couple». Leur belle exaltation de l'amitié, de ses ambivalences et zones d'ombre s'accompagne d'une vision de la maternité et de la virilité rafraîchissantes qui sonnent juste. Ici, c'est la fêtarde et l'hédoniste Elsa la mauvaise mère fuyant les responsabilités et Yann, le papa poule, l'âme fleur bleue pas très à l'aise avec sa sexualité.

La citation

Si le suspect ressemblait plus à Maître Gims qu'à Julien Doré, il serait déjà en taule !

À lire ailleurs

Dans la galaxie toujours plus fournie des séries Disney + inspirées des superhéros Marvel, Moon Knight, écrin des talents d'Oscar Isaac qui se dédouble dans la peau du mercenaire Marc Spector et de l'employé de musée inoffensif Steven Grant, fait bande à part. Cette plongée dans la mythologie antique et les troubles mentaux est le premier feuilleton de la firme aux grandes oreilles complètement déconnecté du MCU et reposant sur les épaules d'un personnage inconnu au bataillon et jamais référencé. Un pari périlleux comme l'argumente à raison The Hollywood Reporter qui pointe du doigt un certain flottement narratif que j'ai également éprouvé.

Parlons-en !

Faites-moi part de vos remarques, de vos questions, de vos coups de cœur à faimdeserie@lefigaro.fr. Entre le retour du festival de Cannes qui va sans doute me faire délaisser le petit écran au profit du grand et une petite intervention orthopédique sur mes pieds, j'espère vous retrouver avant la fin du mois. De mon côté, je reprendrai mes esprits auprès de The Time Traveler's Wife sur OCS et du thriller hispanophone Now And Then sur Apple TV+. Et continuerai d'écouter en boucle Michelle & Michel le duo folk formé par les acteurs de Downton Abbey Michelle Dockery et Michael Fox, et Dance Fever, le dernier album de Florence + The Machine.

Volodymyr Zelensky «sans voix» après la destruction du musée du philosophe Grigori Skovoroda

Dans la nuit du 7 mai, dans l'oblast de Kharkiv, plusieurs tirs de roquettes russes ont détruit l'institution liée à la mémoire du poète ukrainien, mais pas ses collections, qui ont été déplacées en lieu sûr au début de l'invasion.

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Dans ses mémoires Putting the Rabbit in the Hat, l'acteur britannique règle quelques comptes avec ses collègues, dont Quentin Tarantino, Ed Norton, Steven Seagal et Michael Caine. Saignant.

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Les deux Américains de 28 et 30 ans ont été arrêtés lundi avec 26 autres personnes pour de nombreux chefs d'accusation dont meurtre, racket, braquage à main armée et participation à une activité criminelle en gang.

Le Figaro

Jean-Pierre Robin: «La Banque centrale européenne sonne la fin du “quoi qu’il en coûte”»

Jean-Pierre Robin

CHRONIQUE - Hausse des taux et arrêt de la planche à billets: un tournant radical.

Tandis qu’à Paris on amuse la galerie avec un suspense de série B sur le nom de l’hôte de Matignon, la messe est dite à Francfort au siège de la BCE. Quand l’inflation atteint 7,5% en moyenne dans les 19 pays de la zone euro, il faut réagir.

L’opposition traditionnelle entre les «faucons» (les gouverneurs des banques centrales des pays du Nord soucieux d’orthodoxie) et les «colombes» du Sud n’a plus cours. La meilleure preuve en est que Christine Lagarde, la présidente de la BCE, qui se doit ès qualités de refléter les divergences légitimes au sein des dirigeants de la banque, a pu exposer avec une grande netteté la stratégie à venir lors d’une conférence en Slovénie le 11 mai.

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Elle a ainsi présenté le calendrier qui se réalisera en deux temps, deux mouvements. Tout d’abord, lors de la prochaine réunion de son Conseil des gouverneurs, qui se tiendra exceptionnellement à Amsterdam le 9 juin, la BCE annoncera qu’elle «va mettre fin» dans un premier temps «à ses achats nets d’actifs». Les grands argentiers de Francfort ont certes préparé les esprits depuis l’hiver dernier à cette idée de façon à éviter toute surprise susceptible de provoquer un krach sur les marchés obligataires. La nouveauté est que la prévision deviendra réalité et qu’à compter du 1er juillet la BCE ne procédera plus à «des achats nets», même si elle réinvestira les montants de titres arrivant à échéance dans son bilan. Pas question à ce stade d’opérer des «ventes nettes» et de réduire le bilan de la BCE. Nuance!

La deuxième décision, portant sur un relèvement des taux directeurs, interviendra «quelque temps après» dans «une période de quelques semaines seulement», avertit Christine Lagarde. En clair le 21 juillet, lors du dernier Conseil des gouverneurs avant la trêve estivale du mois d’août.

«Tout a été fait pour sauver l’euro»

Dans les deux cas, le tournant sera historique. La dernière hausse de taux de la BCE remonte à 2011, à la fin du mandat de Jean-Claude Trichet en tant que président de la banque. Quant aux rachats des titres d’État, ce qu’on appelle «le quantitative easing», leur mise en œuvre avait commencé en mars 2015. Le but de l’opération était alors de faciliter la baisse des taux d’intérêt sur les marchés financiers de façon à soutenir l’économie en général et les États en particulier. L’effet aura été spectaculaire au point que l’État français a pu émettre des OAT à 10 ans à des taux négatifs, et ce jusqu’à la fin de l’an dernier.

Plus vertigineux encore, toute l’augmentation de la dette publique française - elle est passée de 2012,1 milliards d’euros au deuxième trimestre 2015 à 2813,1 milliards au quatrième trimestre 2021 - aura été entièrement financée par les achats de titres de dette émanant de l’Eurosystème, dont les encours s’élèvent aujourd’hui à 741 milliards d’euros. Précisons que ces rachats se décomposent en deux parts: 671 milliards par la Banque de France et 70 milliards par la BCE et les autres banques centrales nationales, dont la Bundesbank, qui ont acheté elles aussi des titres français.

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Les mesures dont Christine Lagarde s’est faite le porte-parole ne sont pas banales: elles mettent un terme à l’ère du «quoi qu’il en coûte» dont son prédécesseur Mario Draghi, devenu aujourd’hui chef du gouvernement italien, avait été l’initiateur. Car la paternité de la formule lui revient, «whatever it takes», en anglais: ces mots prononcés en juillet 2012 devant un parterre de financiers britanniques à la veille des Jeux olympiques de Londres signifiaient que «tout serait fait pour sauver l’euro». Celui-ci était alors fragilisé par la crise grecque qui menaçait de contaminer toute l’Europe du Sud.

Il faut rendre hommage à «super-Mario», comme l’ont surnommé les milieux financiers, le portant aux nues pour son imagination et son audace à tordre le cou aux dogmes de l’union monétaire européenne. Outre les taux négatifs que Mario Draghi a imposés à la BCE à partir de 2014, il a passé outre à deux interdits du traité de Maastricht. D’un côté l’impossibilité formelle de renflouer les États défaillants (bail out) dont ont fini par bénéficier non seulement la Grèce, mais aussi l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et Chypre. Et de l’autre, l’interdiction de financer les déficits publics par la planche à billets: ce tabou a sauté, et la France en a profité plus que de raison. Sans conteste, «tout a été fait pour sauver l’euro». Le meilleur et le pire.

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Autres temps, autres mœurs, il convient aujourd’hui de préserver la zone euro d’une inflation galopante et de revenir à la mission originelle de la BCE, «la stabilité des prix». Quitte à risquer une récession économique «quoi qu’il en coûte»? Voilà une expression piège, rabâchée ad nauseam en France et complètement dévoyée de son objet initial depuis qu’Emmanuel Macron l’a reprise à son compte lors de sa première allocution télévisée dédiée au Covid, le 12 mars 2020. «La santé n’a pas de prix. Le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies. Quoi qu’il en coûte.» avait alors lancé le chef de l’État. On ne pouvait qu’applaudir à cette noble intention devenue contre-sens quand on a voulu en faire la panacée à tous les problèmes.

Désormais imminente, «la normalisation de la politique monétaire», selon l’expression consacrée, va obliger les gouvernements et leurs premiers ministres à compter. Ce qu’ils ont oublié depuis des années. «Faites-moi de bonne politique et je vous ferai de bonnes finances.» La formule du Baron Louis (1830) garde toute sa pertinence, qu’on soit de gauche, de droite ou du centre. Gouverner, c’est choisir, et non pas tout faire «en même temps».

Le casse-tête du financement de l’Eurovision… pour son futur vainqueur

Comme le veut la tradition, le pays gagnant de l’édition 2022 de l’Eurovision devra se charger de l’organisation de l’événement en 2023. Un véritable casse-tête tant l’événement peut s’avérer coûteux. D’autant plus si l’Ukraine remporte le concours.

La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi

Cette décision du fournisseur RAO Nordic Oy, détenu par une entreprise russe, interviendrait pour cause d'impayés de la part de la Finlande.

Les déboires d’Oleg Tinkov, banquier russe opposé à la guerre en Ukraine

RÉCIT - Le fondateur de la première banque en ligne du pays dit avoir été obligé de la vendre après ses prises de position.

Le Figaro

Stéphane Bern conte Marguerite d’Angoulême, sœur de François 1er et grand-mère d’Henri IV

Marguerite de Navarre, née à Angoulême, occupe une place de choix dans la vie culturelle de la Renaissance. La sœur de François 1er, proche des réformateurs et des humanistes, laisse une œuvre littéraire d’une grande modernité. Découvrons sa personnalité hors du commun dans un «Secrets d’histoire» diffusé ce lundi soir.

Le récit commence au château dont il ne reste aujourd’hui que le donjon de Lusignan et la tour des Valois, qui forment, au sein d’un bâtiment du XIXe siècle, l’Hôtel de Ville d’Angoulême construit par Paul Abadie fils, à qui l’on doit la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.

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Stéphane Bern annonce la couleur dans ce «Secrets d’histoire» diffusé le lundi 16 mai à 21h10 sur France 3: «Marguerite d’Angoulême est une des lumières de la Renaissance française, elle bouleverse son temps par ses prises de positions personnelles, politiques, religieuses et aussi littéraires», confie l’animateur. «Clément Marot, poète de la cour, qui a été son secrétaire, et qu’elle protège, la décrit ainsi: “corps féminin, cœur d’homme et tête d’ange”. Marguerite d’Angoulême va négocier la libération de son frère François 1er, prisonnier de Charles Quint après la débâcle de Pavie. Elle promeut le Français comme langue officielle, ce qui lui attire les foudres de la Faculté de Théologie de Paris qui voit en elle une figure emblématique de la réforme, une hérétique qui “sent le fagot”, comme on le disait à l’époque».

Marguerite, la perle des Valois d’Angoulême

Au château des Valois d’Angoulême circule une jolie légende avant même la naissance le 11 avril 1492 de la jeune Marguerite, fille du comte Charles d’Orléans, cousin du roi Louis XII de France, et de sa femme Louise de Savoie. Cette dernière, enceinte, aurait dégusté une huître avec une perle, un événement rare qui lui valut son prénom (margarita signifiant pureté en latin et par extension, la perle de la famille). Louise de Savoie dont la devise est «libris et liberis» (pour les livres et pour les enfants), veuve à 19 ans, négocie avec le roi Louis XII sans descendance masculine, la tutelle partagée de ses enfants, Marguerite, 6 ans et son jeune frère François, 4 ans, héritier présomptif. La famille quitte Angoulême pour le château royal d’Amboise considéré comme la pouponnière des rois.

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Marguerite d’Angoulême reçoit les préceptes de Blanche de Tournon pour l’art de recevoir et de converser et une éducation littéraire soignée. Elle apprend le latin, l’italien, l’espagnol et le grec. Louise de Savoie avait de grandes ambitions pour ses enfants et surveillait de près les fausses couches et les enfants morts en bas âge d’Anne de Bretagne, épouse de Louis XII. La bibliothèque de l’Arsenal, conserve le journal intime de Louise de Savoie qui se réjouit intérieurement de l’absence d’héritier: «Il ne pouvait retarder l’exaltation de mon César car il avait fault de vie». Crûment ces choses-là sont dites!

Sœur influente du roi très chrétien d’Occident, François 1er

Quand le roi Louis XII meurt sans héritier, et ce malgré son remariage avec la jeune Marie Tudor, François 1er accède au trône. Il est couronné le 25 janvier 1515 en la cathédrale de Reims. Le trio surnommé Trinité qui réunit le nouveau roi, sa mère Louise de Savoie et sa sœur, entre en action.

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Marguerite mariée au duc d’Alençon, militaire austère et peu cultivé d’une branche cadette de la famille royale, prend les commandes du royaume avec sa mère lorsque son frère est à la guerre. Le roi lui donne le duché du Berry, la faisant princesse territoriale. Il signe une des victoires les plus connues de France, celle de Marignan, qui lui permet de récupérer le duché de Milan, en Italie. Marguerite met toute son intelligence et son énergie au service de son frère. Le château de Fontainebleau, transformé en style Renaissance, devient le théâtre d’une cour brillante où les artistes italiens viennent exprimer leur talent et influencer l’art français.

Marguerite d’Angoulême sensible aux thèses de Luther

En 1517, le théologien Martin Luther, publie 95 thèses remettant en cause l’institution romaine et la relation entre l’individu et Dieu. Dans le plus grand secret, la sœur du roi très chrétien rejoint, sans rompre avec l’Église, un groupe de penseurs, les évangéliques du cénacle de Meaux (Lefèvre d’Étaples qui traduit la Bible en langue vernaculaire rendant la relation à Dieu plus directe et Briçonnet, évêque de Meaux). L’Église est de plus en plus critiquée pour ses indulgences, années de purgatoire gagnées moyennant finance. François 1er est, dans un premier temps, tenté par la Réforme et les nouvelles alliances qu’elle lui procurerait, mais son désir de conquête en Italie, avec le désastreux siège de Pavie, coupe court à toutes réflexions spirituelles, comme le soulignent les divers consultants du magazine «Secrets d’histoire» sur France 3. Marguerite tente alors de négocier avec Charles Quint qui retient François 1er prisonnier. Elle échoue mais sauve son frère d’une septicémie, l’hostie qu’elle apporte ayant percé l’abcès dont il souffrait au fond de la gorge. François 1er doit finalement rétrocéder la Bourgogne au Saint Empire et laisser ses deux fils en otage.

Marguerite de Navarre, femme de lettres et l’affaire des placards

Après la mort de Charles IV d’Alençon, son mari peu charismatique, Marguerite d’Angoulême épouse Henri d’Albret, roi de Navarre. Le château de Pau où se rend Stéphane Bern, deviendra sa résidence principale, qu’elle ouvre sur les paysages pyrénéens. On y admire notamment le berceau du futur roi Henri IV en carapace de tortue, une monumentale cheminée sculptée et le grand salon face à la montagne, sans oublier les trois anciennes tours, la tour Mazères au sud, la tour Billère à l’ouest et au nord le donjon Montauzer. Fière de ce mari, plus jeune qu’elle, cultivé et bravache, Marguerite de Navarre tolère les nombreuses infidélités d’Henri d’Albret mais partage avec lui les mêmes intérêts culturels. Le 16 novembre 1528, elle donne naissance au château de Saint-Germain-en-Laye, à Jeanne d’Albret, mère du futur Vert Galant, le roi Henri IV.

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Marguerite de Navarre publie une de ses premières œuvres littéraires, Le Miroir de l’âme pécheresse (1531), preuve d’une intense vie spirituelle. Elle s’entoure de gens de lettres et protège à la cour de Navarre des humanistes, des écrivains et des poètes dont Clément Marot. La bibliothèque Condé du château de Chantilly conserve un de ses ouvrages, La Coche, dans lequel dialoguent trois dames et Marguerite. Elle recourt à des signes graphiques nouveaux, les accents, l’apostrophe, la virgule ou la cédille. Mais dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534, les hostilités envers l’Église deviennent violentes, des statues de la Vierge sont profanées et des affiches sont placardées dans toute la France jusqu’à la porte de la chambre du roi. L’affaire des placards où la messe est traitée d’acte de sorcellerie, prend des proportions dangereuses. Le roi de la Renaissance, François 1er, grand amoureux des lettres et ouvert aux idées nouvelles, interdit l’imprimerie, et des bûchés s’allument dans Paris.

Marguerite se retire dans ses terres du Béarn et se consacre à l’écriture

Sur un bargueno, cabinet secrétaire espagnol, Stéphane Bern ouvre l’une des premières éditions de l’œuvre majeure de Marguerite de Navarre, l’Heptaméron, qui fera d’elle la première femme auteur publiée en France. «Dans cette histoire assez incroyable, cinq couples se retrouvent confinés dans une abbaye suite à la violence du climat. Ils devisent sur des histoires de mœurs et de religion, un livre d’une étonnante modernité qui se nourrit de la vie de Marguerite d’Angoulême et met en scène ses proches», explique Stéphane Bern. Ce recueil de contes légers, proches de la tonalité du Décaméron de Boccace, souligne sa constante recherche spirituelle, son ouverture aux idées nouvelles et son proto féminisme. Ils traitent aussi bien des violences faites aux femmes, du viol, que des femmes manipulatrices et criminelles. Comme chez Rabelais, les moines y sont goinfres, paillards et vicieux.

Marguerite de Navarre meurt dans la religion catholique à l’âge de 57 ans au château d’Odos en Bigorre, le 21 décembre 1549. Elle est enterrée dans la nécropole des rois de Navarre, à la cathédrale de Lescar, préservée des outrages de la révolution. Quelques années avant sa mort, Marguerite de Navarre aura encore orienté le cours de l’histoire de France, en refusant que le mariage de sa fille Jeanne, 13 ans, au duc de Clèves soit consommé. Ainsi Jeanne d’Albret épousera celui qu’elle aime, Antoine de Bourbon, père du futur roi de France, Henri IV.

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Le Figaro

Mon mari, ce suiveur : «Dans notre vie sociale, si je ne fais rien, il ne se passe rien»

Pascaline Potdevin

TÉMOIGNAGES - Ils improvisent, elles organisent… Les clichés ont la peau dure ! En 2022, ce sont généralement les femmes qui animent et planifient la vie amicale, familiale et professionnelle du couple. Et si la répartition des rôles se jouait aussi là, dans l'agenda ?

Trois enfants de 1 à 8 ans, des métiers à responsabilités (cadre supérieure dans l'audiovisuel pour elle, associé d'un office notarial pour lui), et des amis qu'ils sont heureux de retrouver : Marie et Julien ont une vie bien remplie. Week-ends, dîners, virées au restaurant, goûters avec enfants : l'été imminent s'annonce riche de promesses et du désir de renouer avec une vie sociale abîmée par les multiples confinements. Pour chaque sortie, c'est Marie qui planifie. Julien, lui…, suit le mouvement. Non que l'envie lui manque : «Mon mari est toujours volontaire pour faire des choses, moins pour les organiser, explique cette femme de 39 ans. Si l'on veut voir des amis, c'est moi qui lance les invitations. Et quand on lui en propose une, il est incapable d'y répondre sans me consulter : il n'a pas notre “agenda” en tête, ne sait jamais si l'on a déjà un dîner, ou pas, de prévu.»

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Même cas de figure chez Aloïse, 30 ans, chargée de recrutement et son compagnon, Jérémie, 28 ans, qui a repris ses études : «Je programme nos activités communes, j'entretiens nos liens avec les autres. Voir des amis, partir en week-end… Si je veux que les choses arrivent, je dois les anticiper.» Camille, 42 ans, éditrice, doit elle aussi gérer jusqu'aux menus détails de la vie sociale de son couple : «Si l'on prévoit un restaurant entre amis, c'est moi – seule ou en compagnie des autres convives féminines, évidemment– qui suis implicitement chargée de trouver une bonne adresse, et de réserver.»

Si l'on veut voir des amis, c'est moi qui lance les invitations

Et si l'envie folle les prenait d'être moins bonnes élèves ? De mettre en sourdine leurs notifications Whats­App ? «On ne ferait pas grand-chose le week-end, s'exclame Marie. Les enfants non plus : quand leur père les emmène faire une activité, c'est souvent moi qui en ai eu l'idée. On ne sortirait pas beaucoup, ou alors à la dernière minute, après avoir croisé quelqu'un qui nous propose de venir prendre un verre au pied levé.» Chez Jérémie, même goût prononcé pour l'improvisation : «Lui laisser les commandes ? Je n'ai jamais testé, confesse sa compagne, Aloïse. Peut-être irait-on déjeuner avec des amis prévenus deux heures plus tôt, si par miracle ils sont disponibles. Mais le fait qu'il attende le dernier moment pour le leur demander me stresse trop.»

Si je veux que les choses arrivent, je dois les anticiper

Parfois, cette prise en charge des relations publiques s'étend à la sphère professionnelle. Marie se souvient d'un week-end organisé par une chambre régionale de notaires (la profession de son mari) auquel les conjoints étaient conviés : «J'y suis allée parce que le voyage m'intéressait. Comme Julien vient de prendre ses nouvelles fonctions et que le Covid a rendu les rencontres, le réseau, plus difficiles, il ne connaît pas forcément tout le monde dans son nouveau cabinet. Il compte donc sur moi pour faciliter la conversation. Je lui apporte cette aisance sociale – l'un de mes points forts. Cela peut également arriver lors de la rédaction de certains e–mails, lorsqu'il doit, par exemple, organiser un repas de fin d'année pour ses collègues. La plume du message, c'est moi : parce que j'ai un côté moins strict, moins formel, un goût pour la communication.»

Valorise ton conjoint…

Bien sûr, l'époque où les épouses désœuvrées devaient entretenir des liens pour favoriser les rencontres professionnelles entre leurs maris (comme dans The Gilded Age , série retraçant l'âge d'or de la haute société new-yorkaise au XIXe siècle, où contrats et plans de chemins de fer se décident après un dîner raffiné) est révolue. Tout comme celle, façon Mad Men, où Madame passait des heures aux fourneaux pour recevoir le patron de Monsieur. À l'inverse, le modèle du power couple, valorisé dans les années 1990 et 2000, semble bien avoir fait son temps. Comme si, porteur de rivalité, de compétition, de sentiment d'injustice au sein du couple et de son entourage, il ne collait plus aux besoins plus «doux» de notre époque. «Aujourd'hui, la plupart des couples préfèrent marquer la différence entre la vie amicale, intime, et celle qui implique du networking professionnel, constate ainsi Anne-Cécile Sarfati, auteure de Nous réussirons ensemble. Couple à double carrière : les freins, les pièges, les clés (Éditions Albin Michel, 2021). Il arrive occasionnellement qu'ils puissent s'entraider, se faire la courte échelle, partager leurs réseaux. Ils se valorisent l'un et l'autre auprès de leurs relations. Mais ils veillent à ce qu'il n'y ait pas de mélange des genres.»

En vidéo, 10 secrets des couples qui durent

Liberté ou renoncement ?

Pourquoi alors l'organisation de la vie sociale reste-t-elle à la charge des femmes ? «Je pense que cela tient au fait qu'elles sont davantage encouragées à créer du lien, à ménager les sensibilités et à se rendre disponibles, analyse Marie. On valorise le fait d'être présentes pour ses amis, de se rassembler. Dans nos amitiés féminines, on tient à être là les unes pour les autres, à se voir, souvent. Certains hommes, en revanche, n'ont aucun problème à ne pas se croiser pendant des semaines, voire des mois. Ils sont davantage centrés sur leur plaisir individuel.» Malgré les progrès sociétaux, les études le montrent : «Les femmes restent toujours celles qui, de la sphère amicale et familiale au monde professionnel, prennent en charge l'intime, souligne Laëtitia Vitaud, spécialiste de l'évolution du travail et auteure d'En finir avec la productivité, critique féministe d'une notion phare de l'économie et du travail (Éditions Payot, 2022). Ce qui explique que, à carrière égale avec les hommes, elles soient beaucoup plus fatiguées. Quand elle a des enfants, une famille, une belle-famille, on peut considérer qu'une femme est déjà à temps partiel.»

Les femmes restent toujours celles qui, de la sphère amicale et familiale au monde professionnel, prennent en charge l'intime

«Dans le couple hétérosexuel, creuse Anne-Cécile Sarfati dans son ouvrage, la construction de la féminité se traduit encore par une disponibilité et un oubli de soi des femmes. À cela s'ajoutent des siècles de rhétorique bourgeoise qui les ont rendues responsables de la construction du foyer comme un lieu pacifique, beau et harmonieux. Publié en 2018, On ne naît pas soumise, on le devient (Éditions Flammarion), écrit par Manon Garcia, docteure en philosophie et professeure à Harvard, analyse les ambivalences des femmes et leur consentement, parfois, à leur propre soumission. “Les femmes sont prises en tension entre le désir et l'angoisse de la liberté, entre la volonté de se projeter dans le monde et la tentation de l'abdication.”» Liberté, renoncement : dans ce mouvement de pendule, se retrouve-t-on alors au commandement général de la vie sociale du couple par choix ou en réponse à une assignation venue de la nuit des temps ?

Question de mesure

Et si les deux étaient liés ? Pour Nadège Dazy, membre de l'association Parents et Féministes et formatrice consultante en matière d'égalité hommes–femmes : «L'idée selon laquelle les femmes seraient davantage tournées vers l'empathie et le social est issue de tout un système : celui du patriarcat, qui a historiquement figé l'image de la ménagère chargée de s'occuper de son foyer pendant que son conjoint gagne de l'argent. Lorsqu'on le transpose à la vie sociale, elles s'occupent de ce qui procure du confort et des loisirs, permettant aux hommes de se détendre après leur journée de travail.» Ces constructions culturelles continuent à sous-tendre, de manière insidieuse, les comportements. «La progression des femmes dans la sphère professionnelle n'a pas changé la répartition du temps, elles continuent, on le sait, à se charger de la maison, des enfants…, mais aussi à lancer les invitations», analyse Nadège Dazy. Autant de tâches et d'énergie déployées qui ne sont pas valorisées. Ni même mesurées.

L'idée selon laquelle les femmes seraient davantage tournées vers l'empathie et le social est issue de tout un système : celui du patriarcat

Ainsi, aucune étude chiffrée ne se penche sur le temps passé à planifier la vie sociale du couple. Un sondage publié le 7 avril par l'Observatoire Ifop–Consolab indiquait que 57 % des femmes déclaraient effectuer «plus de tâches que leur conjoint» (contre seulement 16 % des hommes). Dans ces «tâches» figuraient notamment le repassage, le ménage, faire les lits, la cuisine et les courses. Pas un mot sur la planification des week-ends ou les soirées à organiser. Une zone flottante qui s'explique, selon Nadège Dazy, par le fait que ces tâches appartiennent à la sphère du plaisir, du loisir, et non de la «survie». «Elles ont donc d'autant plus tendance à être invisibilisées. Certes, il est agréable de prévoir des sorties, mais à petites doses, surtout si la femme est la seule dépositaire de ce rôle. Sinon, on n'est plus dans le plaisir, mais dans la contrainte.»

En couple à la ville comme à l’écran

La contrainte, qui, malgré un sentiment paradoxal et parfois grisant de toute–puissance, peut aller jusqu'au ressentiment, voire à la frustration. Nourrie, en arrière-plan, par cette question latente : que se passerait-il si les hommes prenaient leur part du marché ? Qu'est-ce qui, dans nos vies, s'en trouverait libéré ? Probablement du temps, d'abord, pour penser davantage à soi, et s'offrir ainsi la possibilité de développer sa carrière, ses idées, sa créativité. Mais aussi, une certaine forme de joie : celle de vivre «en pleine conscience» (pour reprendre un terme contemporain) un moment justement dévolu à la détente. Et de savourer l'inattendu, découvrir un nouveau lieu, faire des rencontres inédites, celles qui permettent d'ouvrir l'horizon, de se réinventer. «J'ai cette soif d'une ouverture sur le monde qui serait d'autant plus enthousiasmante qu'elle ne viendrait pas de moi, confirme Camille. Je rêve que mon conjoint organise une soirée où il me présenterait de nouveaux amis, comme un territoire à découvrir. Dans lequel je pourrais lâcher prise, me laisser guider, pour une fois.»

Je rêve que mon conjoint organise une soirée

Favoriser le dialogue

Pour rétablir l'équilibre, de nouvelles voies sont à explorer. Les outils numériques, bien sûr, changent la donne – l'utilisation des agendas partagés ou des messageries de groupe ne permet plus d'ignorer de quoi seront faits demain et le week-end prochain. Mais Anne-Cécile Sarfati conseille surtout d'ouvrir le dialogue, d'explorer ces mécanismes qui assignent chacun à un rôle dont il n'est parfois pas conscient : «C'est important, parce que plus on est dans le ressentiment vis-à-vis de l'autre, plus on le rend responsable d'un dysfonctionnement qui parfois le dépasse largement.»

À écouter : le podcast de la rédaction

On peut aussi se rappeler, ensemble, tout ce qu'il y a à gagner dans le fait de sortir de chez soi. «Très souvent, dans les couples à double carrière, la vie amicale passe à la trappe parce qu'on doit travailler, s'occuper des enfants. Mais c'est une erreur de se replier sur soi ou sur sa famille, parce que se lier aux autres permet justement de sortir de cette philosophie du “devoir”, selon laquelle on se doit à son travail, à sa famille, sans laisser beaucoup de temps au plaisir. Parfois, lorsqu'on a de jeunes enfants ou qu'on est en pleine ascension professionnelle, on n'a pas forcément la force de sortir. Mais c'est nécessaire pour recharger ses batteries. Se voir entre adultes, parler d'autres choses que du bureau ou des enfants redonne une place en tant qu'être humain. Et pas juste en tant que professionnel et parent.» Raison de plus pour se répartir les rôles. Équitablement.

«C'est comme si nous étions déjà mortes» : les Afghanes dans la rue pour protester contre l'obligation de porter la burqa

Désormais contraintes de se couvrir le visage en public, en raison de nouvelles restrictions imposées par les talibans, une dizaine de femmes ont manifesté dans les rues de Kaboul, le mardi 10 mai.

Conférences, ateliers, DJs : Le Safe Place Weekend, un festival féministe pluridisciplinaire et inspirant

L'association Safe Place organise un festival féministe à Paris les 14 et 15 mai, avec le soutien de Reebok. Un moment de rencontres, de réflexion et de puissance.

Le Figaro

À Rome, saint Charles de Foucauld édifie des milliers de cœurs

Jean-Marie Guénois

REPORTAGE - Dans la foule, quelque 5000 Français sont venus assister à la canonisation de cet aventurier de la foi.

Envoyé spécial à Rome

«Carolum de Foucauld…» Au prononcé en latin, dimanche matin, place Saint-Pierre de Rome, du nom de saint Charles de Foucauld désormais, une clameur s’élève de la foule et des drapeaux tricolores s’agitent. Cinq mille Français sont présents au Vatican pour cette canonisation, tandis que le pays est officiellement représenté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Le cardinal Marcello Semeraro, italien, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, continue la lecture latine des autres noms: neuf canonisés, Marie Rivier et César de Bus, deux Français, un Néerlandais, un Indien et cinq Italiens. Le pape lui répond par une longue formule latine rituelle: «Après avoir longuement réfléchi et invoqué l’aide divine» et «pour l’exaltation de la foi catholique et la croissance de la foi chrétienne, je déclare et je définis saints, les bienheureux - il cite à nouveau les noms - désormais inscrits parmi les saints et pouvant être vénérés dans toute l’Église

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Dans l’homélie de la messe qui suit, François - qui a célébré debout malgré un sérieux problème de genou - n’évoque aucun d’eux personnellement mais médite sur la sainteté: «La vérité nous demande de nous convertir sur l’idée que nous nous faisons souvent de la sainteté. Parfois, en insistant trop sur les efforts pour accomplir de bonnes œuvres, nous avons généré un idéal de sainteté trop fondé sur nous-mêmes, sur l’héroïsme personnel, sur la capacité de renonciation, sur le sacrifice de soi pour gagner une récompense. Nous avons ainsi fait de la sainteté un objectif inaccessible.» Il ajoute: «La sainteté n’est pas faite de quelques gestes héroïques, mais de beaucoup d’amour quotidien.» Or «Aimer signifie servir et donner sa vie. Et servir, consiste à ne pas faire passer ses propres intérêts en premier ; se désintoxiquer des poisons de la cupidité et de la concurrence ; combattre le cancer de l’indifférence et le ver de l’autoréférentialité (…) Et se demander concrètement: “Qu’est-ce que je fais pour les autres?” Vivre, enfin, le quotidien dans un esprit de service, avec amour et sans clameur, sans rien revendiquer».

«Charles est inspirant pour notre génération»

Charles de Foucauld, ne revendiquait rien. «S’il avait été physiquement présent ce matin, observe sœur Bernadette Colette, une Petite Sœur de Jésus, l’une des familles religieuses qui vit de sa spiritualité, il se serait caché derrière le Seigneur. Humble, il se serait mis à la dernière place de la grande place.» Marie de Chilly, mère de famille, de la paroisse Charles de Foucauld à Saumur, où a eu lieu le miracle qui a conduit à la canonisation, renchérit: «Charles serait certainement allé aux abords de la place pour faire entrer et aider ceux qui n’avaient pas de billets!»

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Il y avait en effet beaucoup de monde, environ 40.000 personnes, même si la place était à un tiers vide. Pour être sûre d’être au premier rang de l’assemblée, Appoline, 24 ans, et ses amis, sont arrivés à 5 heures du matin. «Je suis ici, raconte cette jeune cadre, parce que Charles de Foucauld a accompagné ma vie spirituelle depuis les JMJ de Cracovie en 2016. Sa conversion et sa pauvreté radicale sont des exemples extrêmes mais qui continuent de rayonner. Charles est inspirant pour notre génération. Dans la solitude totale, il a gardé la foi.» Marie, 25 ans, étudiante à l’École normale supérieure, confirme l’influence de ce saint hors norme: «Son parcours chaotique, sa vocation dynamique et non statique, son appel à nous tourner radicalement vers Dieu et vers les autres, nous parlent, à nous, jeunesse d’un monde incertain et confus.»

Prière pour la paix

Ce monde instable, François l’évoque à la fin de la messe comme une prière pour la paix, sans nommer toutefois aucun pays, en remerciant les délégations présentes: «Alors que tristement dans le monde augmentent les distances, les tensions et les guerres, que les nouveaux saints inspirent des voies de dialogue, spécialement dans le cœur et dans l’esprit de ceux qui exercent des charges et des grandes responsabilités, et sont appelés à être les protagonistes de paix et non de guerre.»

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L’armée française, dont Charles de Foucauld fut officier, était représentée par une forte délégation: 130 élèves officiers de Saint-Cyr-Coëtquidan présents sur 157 de la promotion Caillaud, les généraux Hervé de Courrèges, commandant de l’Académie militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan, Emmanuel Charpy, responsable de l’École militaire de Saumur et de l’École de cavalerie, ainsi que le colonel Philippe de Tarnouarn, chef de corps du 4e régiment de chasseurs de Gap, héritier du 4e régiment de chasseurs d’Afrique où le nouveau saint a servi.

Président de l’association des anciens de Saint-Cyr, très représentés aussi pour la canonisation, le général Bruno Dary, confie: «Charles de Foucauld est un saint à contretemps. De son époque comme de la nôtre. Pas de baratin chez lui, beaucoup de silence et des actes. Son regard sur les petits et les pauvres est un message pour aujourd’hui. C’est l’un des multiples enjeux de cette canonisation. À l’Église maintenant de transformer cet essai» Un homme l’aura fait en tout cas. Il s’appelle Charle, sans s. Charpentier de 28 ans, il a été «miraculé» selon l’Église par Charles de Foucauld après une chute accidentelle de 16 mètres à Saumur qui aurait dû le tuer. Il n’est ni croyant, ni baptisé. Il a pu voir le pape François à l’issue de la cérémonie de canonisation: «Quelle expérience, je suis très touché! Tout ce monde… c’est très impressionnant, témoigne-t-il. Je suis heureux d’avoir pu contribuer à cette canonisation. Quant au pape, il m’a dit: “Prie pour moi car je fais un travail difficile”.»

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REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.

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ENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités.

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Le Figaro

Paga de retour dans «Les Apprentis Aventuriers»: «Je ne pense pas continuer la télé-réalité encore longtemps»

ENTRETIEN - Le candidat, découvert dans «Les Marseillais», participe avec sa compagne Giuseppa à la cinquième saison du jeu de survie, diffusé sur W9 dès lundi à 18h50.

Dix ans de télé-réalité et treize émissions à son actif. Paga a 34 ans. Originaire de Marseille, il a été repéré pour participer en 2012 à la première émission dédiée aux habitants de sa ville. Depuis, ce DJ de profession est devenu l’un des pionniers des «Marseillais» et de ses variations, comme «Les Ch’tis vs les Marseillais» ou encore «Les Marseillais vs le Reste du Monde», cette émission où les sudistes affrontent des candidats venus de tous horizons...Il rencontre en 2021 sa compagne Giuseppa. Leur treize ans d’écart n’ont pas empêché leur coup de foudre.

» LIRE AUSSI - Laurent Maistret animateur, candidats, lieu de tournage…Tout ce qu’il faut savoir sur «Les Apprentis Aventuriers» 5 sur W9

C’est ensemble que les amoureux se lancent dans la cinquième saison des «Apprentis Aventuriers». Si Paga avait déjà participé à cette émission en 2018, il retourne dans ce programme «par amour». Cette fois, Laurent Maistret, ex-candidat de «Koh-Lanta», prend la place de Moundir. Un atout précieux pour le Marseillais qui le trouve «plus calme». Le candidat nous décrypte son aventure et dresse un bilan de dix années en télé-réalité.

LE FIGARO. - Pourquoi avez-vous décidé de participer aux «Apprentis Aventuriers»? Paga. - Uniquement par amour pour Giuseppa (rires). C’était son rêve de faire «Les Apprentis Aventuriers», qu’elle considère comme une aventure humaine différente des autres et un moyen de se surpasser, de sortir de son confort au quotidien. Même si c’est une femme simple qui aime la nature, Giuseppa cherchait simplement à se reconnecter. Pour avoir déjà participé à l’aventure, je connaissais les difficultés et les risques. Elle ne m’a pas écoutée et je l’ai suivie. Avant même de partir, je commençais à avoir la boule au ventre, des angoisses parce que je savais dans quoi nous nous lancions.

Comment Giuseppa a-t-elle réagi une fois sur place? Elle ne s’attendait pas à une telle aventure et n’avait surtout aucune idée que ça allait prendre autant de virages inattendus et de proportions.

Avant le début du tournage, aviez-vous une idée des autres binômes que vous alliez affronter? On avait entendu plusieurs noms sur les réseaux mais rien n’avait jamais été confirmé parce que tout le monde gardait le secret. Une fois arrivés sur place, avec Giuseppa nous n’avons eu peur de personne. Le plus important pour nous était de vivre notre aventure de manière la plus fluide possible. Cela n’a pas été trop le cas mais on a essayé de faire le maximum…

Quelle a été la plus grosse difficulté de votre aventure? Notre relation. Même si l’amour est là, on ne s’entendait plus. Je suis arrivée à un moment où j’avais trop de fierté et ne voulais pas assumer les choses, pareil pour Giuseppa. Nous n’étions plus sur la même longueur d’onde. Chaque discussion pouvait partir dans tous les sens, on n’arrivait pas à recoller les morceaux. Cela a été très compliqué.

Diriez-vous que le contexte de survie a révélé les difficultés de votre couple? Oui. En survie si tu n’es pas bien dans ta tête et dans ton couple, tu as 8 ou 9 chances sur 10 de te séparer. Dans un contexte pareil, on ne peut pas rattraper la chose comme dans notre quotidien. Il n’est pas possible d’aller au restaurant, de faire l’amour car on n’a pas de libido ou même de s’embrasser à cause de notre haleine…. C’est très compliqué de porter de l’attention à la femme que l’on aime et d’en recevoir. Je pense que cela a été notre gros challenge. Nous avons dû nous concentrer sur la communication et pendant un temps, tout tenait à un fil.

« Laurent Maistret avait beaucoup plus d’expérience dans le domaine de la survie que Moundir»

Paga

Comment se porte votre couple aujourd’hui? Très renforcé! Lors du tournage, j’étais dégoûtée mais maintenant cela nous a forgés. Il faut prendre cette aventure comme une bonne leçon de morale pour nous notre couple mais aussi sur le plan humain, l’esprit … Dans un contexte de survie, on se rend compte de la vie extraordinaire que l’on a.

«Les Apprentis Aventuriers» permet-elle de donner une autre image de ses participants? Je ne l’ai pas fait pour le regard des gens mais avant tout pour moi. Je ne trouve pas cela génial d’être jugé par rapport à sa survie. Après si cela apporte une vision positive des choses à ceux qui nous regardent, et finalement j’en suis persuadé, c’est du bonus.

Que pensez-vous des premiers pas d’animateur de Laurent Maistret dans «Les Apprentis Aventuriers»? Déjà, c’est un incroyable beau gosse (rires). Plus sérieusement, c’est quelqu’un d’extrêmement gentil. Il a été très bienveillant avec nous. En deux participations aux «Apprentis Aventuriers», j’ai rencontré deux animateurs différents, ils n’ont ni le même discours, ni la même approche. Le premier était Moundir, plutôt dur, qui va toujours te pousser. Puis Laurent, qui avait beaucoup plus d’expérience dans le domaine de l’aventure et de la survie, avec trois finales et une victoire dans «Koh-Lanta». Même en tant que présentateur, il nous encourageait à donner le meilleur de nous-même tout en nous canalisant. Ses mots et ses phrases ont eu une grande importance.

⚠EXCLUSIVITÉ⚠14 Apprentis Aventuriers s'apprêtent à vivre l'aventure de leur vie et ils sont loin d'imaginer ce qui les attend... "Les Apprentis Aventuriers", nouvelle saison, animé par @Laurentmaistret, dès le lundi 16 mai à 18:50 #LAA5 pic.twitter.com/vtNt9uEzns

May 2, 2022

Était-ce une difficulté de rencontrer votre compagne dans un jeu où vous étiez adversaires? Non, il y avait de la compétition mais cela n’a pas influencé notre couple. Dans une télé-réalité, on a la liberté de faire ce que l’on veut. En plus c’était un coup de foudre en Giuseppa et moi. Nous parlions beaucoup la nuit, puis petit à petit, on a essayé d’officialiser notre couple auprès de tous. Nous avons treize ans d’écart. Il est important de montrer que l’amour c’est l’amour. On ne doit pas avoir de différence d’âge, de couleur, de culture ou de religion.

Vous avez plus d’expérience dans la télé-réalité, conseillez-vous Giuseppa? Je l’ai beaucoup aidée en lui mettant le pied à l’étrier, mais après elle n’a pas eu besoin de moi. C’est une petite génie qui aime la télé-réalité et a compris l’envers du décor. Elle sait comment travailler sans forcer ou vouloir faire du buzz.

Quel est votre rapport avec les réseaux sociaux? J’y vais uniquement pour ma communauté mais jamais pour voir ce qu’il se passe autour de moi au quotidien. Quand on me demande si j’ai «vu le dernier buzz», je réponds toujours non. Cela ne m’intéresse pas. Je regarde très peu les stories de Giuseppa. Je n’y vais que très peu ou à la limite, au moment de coucher.

Comment peut-on communiquer en étant peu sur son téléphone, dans un métier d’influence? Je préfère vivre ma vie de mon côté. Je partage mon quotidien de temps en temps mais j’évite, cela me rendrait maboule. Je n’ai pas besoin d’être comme les autres à commérer. J’ai une communauté fidèle, cela me suffit.

Cela fait dix ans que vous faites de la télé-réalité et aux yeux de vos fans, vous ne semblez pas avoir changé… Je trouve cela difficile d’expliquer comment je garde les pieds sur terre. Peut-être que j’ai de la chance d’avoir un cerveau qui réfléchit de manière que je n’ai pas le melon, peut-être qu’il s’agit de mon éducation, parce que je suis un bosseur. C’est compliqué à dire. En tout cas, je suis très content de ne pas avoir changé. Ma certitude est que cela n’arrivera pas. Je me sens presque de plus en plus timide. J’ai l’impression que c’est une forme de «glow-up» (évolution positive, ndlr). Je me souviens il y a dix ans, j’adorais m’exposer comme «Paga des ‘‘Marseillais’’», maintenant beaucoup moins. Peut-être parce que je vieillis? (rires)

«Je ne me sens pas chez moi à Dubaï»

Paga

Pensez-vous arrêter la télé-réalité? Mon rêve serait d’être présentateur. En ce moment je fais de la radio avec Greg alias Bebew (un autre candidat des Marseillais). J’aimerais aussi faire du cinéma! Je viens de finir l’écriture de mon film. Cela m’a pris quatre ans. C’est une comédie que je vais pouvoir proposer à des producteurs. Donc à un moment donné, je vais arrêter la télé-réalité car cela ne m’intéresse plus. Pour l’instant je continue car je suis dans un bon esprit et avec ma copine mais je ne pense pas encore continuer longtemps. Je resterai toujours en contact avec M6, W9 et Banijay mais ce n’est plus ma priorité.

La multiplication des programmes et des candidats vous encourage-t-elle aussi à quitter la télé-réalité? Non, je ne me considère pas comme les autres candidats de télé-réalité. Je me sens vraiment comme un artiste. Je fais de la musique, de la radio, j’écris des films. Je me vois davantage finir comme présentateur ou dans le cinéma que comme purement un candidat de télé-réalité. J’aimerais être dans l’audiovisuel à fond, j’en ai les capacités, je connais mon talent, donc je vais y arriver.

Avez-vous songé à aller vivre à Dubaï, comme beaucoup de vos collègues et amis?Non et pour plein de raisons. Je ne me sens pas chez moi là-bas. J’y suis perdu sans ma famille, mes repères, mon soleil, le Sud, Marseille. En plus, je suis fils unique, être loin de ma famille cela n’arrivera pas. Je veux profiter d’eux. Et côté professionnel, j’ai tous mes projets en France. Mes attentes et mes passions sont dans ce pays. Tout me manquerait loin de Marseille: la pétanque, les apéros, les barbecues… Je suis un vrai fêtard, si on m’enlève ça, mon Dieu on m’enlève tout!

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Le Figaro

Anna Marsh, directrice générale de Studiocanal : «Produire un film ou une série, c'est de l'instinct et des tableaux Excel»

Cette Néo-Zélandaise passionnée de cinéma gère le leader européen de production, d'acquisition et de distribution audiovisuelles. Et conjugue art et business pour lancer 50 films et 30 séries par an.

Madame Figaro .- Une heure de réveil ? Anna Marsh.- 6 h 30.

S'il faut remonter à l'origine ? Native d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, je rêvais d'Europe, de ses cultures. J'ai découvert l'ailleurs par les films, et Paris m'attirait. Mon challenge : quitter un chez–moi rassurant pour suivre des études en France. Le premier Noël sur le campus d'HEC n'a pas été simple, tout le monde retrouvait sa famille. Heureusement, une Milanaise m'a invitée chez elle. J'ai découvert le panettone et l'aperitivo !

La quatrième édition du dîner du cinéma Madame Figaro

Un moment décisif ? Mon stage, puis premier poste, dans la société de production de Simone Harari. Produire un film ou une série, c'est faire se rencontrer l'art et le business. L'instinct et les tableaux Excel. J'adore cette gymnastique du cerveau qui consiste à cultiver une passion créative et à l'ancrer dans les chiffres pour en assurer la rentabilité. Une approche plutôt anglo-saxonne qui étonne parfois en France ! Voir vivre à l'écran une idée qu'on a vu naître, c'est créer, j'espère, les classiques de demain.

Qui vous a fait confiance ? Les hommes à la tête du groupe Canal+, notamment Maxime Saada et Simon Gillham, de Vivendi, qui m'ont soutenue dès mon arrivée, en 2008, au poste de responsable des ventes internationales, puis à chaque étape, dont la direction de la filiale anglaise, en 2019. La confiance de mes équipes est vitale, mes décisions pouvant affecter leur carrière. Celle des producteurs qui me confient leurs projets, aussi.

Des obstacles en tant que femme dans le cinéma ? Je venais d'un pays dirigé par une femme, le premier au monde à leur avoir reconnu le droit de vote. Chez Simone Harari, aux postes-clés, il n'y avait que des femmes. Par la suite, cela a pu être moins évident, mais le travail paie toujours.

J'ai une approche plutôt anglo-saxonne qui étonne parfois en France !

Le pitch de votre poste ? Directrice générale de Studiocanal et membre du directoire du groupe Canal+. Cela suppose de croire en une stratégie commune afin d'atteindre, voire de dépasser, les objectifs. Produire et distribuer requiert passion, souplesse, attention aux détails et à l'apport de chacun, ouverture à tous les acteurs du secteur, y compris hors du groupe. Je passe d'un rendez-vous de production à un tournage, de la révision des budgets aux Zoom avec Los Angeles ou Pékin, et le soir, tard, à la lecture de scénarios.

Des résultats à donner ici et maintenant ? Un chiffre d'affaires d'environ 500 millions d'euros, dont 80 % à l'international, et près de 1 milliard d'investissement sur les trois prochaines années. En moyenne, 50 films et 30 séries par an.

Un défi pour demain ? Continuer à faire voyager notre culture européenne par notre catalogue de 6500 titres et imaginer les films de demain.

Un moment off ? Avec mes jumeaux de 10 ans et mon mari franco-néerlandais.

Le Figaro

Bagarre en discothèque, fusillade et procès : 5 questions pour comprendre l'affaire Vairelles

Sébastien Ferreira

DÉCRYPTAGE - L'ancien footballeur et international français Tony Vairelles retournera en prison pour son implication dans une fusillade survenue en 2011.

Qui est Tony Vairelles ?

Si vous avez suivi le foot français dans les années 90, vous avez forcément vu jouer Tony Vairelles. L'ancien attaquant a fait son trou dans son club formateur de Nancy jusqu'en 1995, avant de rallier le RC Lens. Il y a remporté le championnat de France en 1998 avec 9 buts en 32 matches. Le Lorrain de naissance, reconnaissable à sa coupe mulet, a même été convoqué chez les Bleus après la Coupe du monde. Il honore 8 sélections ponctuées d'un but en novembre 1999, en match amical face à la Croatie (3-0).

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À ce moment, il vient de quitter Lens pour la nouvelle puissance de l'Hexagone, l'Olympique Lyonnais. Il ne s'y impose pas et multiplie les prêts à Bordeaux, Bastia puis Lens, avant de quitter pour de bon l'OL en 2003, direction Rennes. Tony Vairelles a 30 ans et le meilleur de sa carrière est derrière lui. Il relèvera un nouveau défi au club luxembourgeois de Dudelange, en 2008-09, avec 24 buts en 30 matches, avant de finir honorablement sa carrière pro par deux saisons à Gueugnon, en National (65 matches, 19 buts).

Qui sont les protagonistes ?

Issu de la communauté gitane, Tony Vairelles a une sœur et cinq frères. Trois d'entre eux, Fabrice, Jimmy et Giovan, étaient avec lui sur les lieux de la fusillade. Dans cette affaire, il y a trois autres protagonistes, ceux qui ont confronté les Vairelles : les frères Carlo et Baldassare Di Napoli et Peter Gerdum, videurs de la boîte de nuit «4 As», située à Essey-lès-Nancy.

Que s'est-il passé dans la nuit du 22 au 23 octobre 2011 ?

Ce que l'on sait à ce stade, c'est que Jimmy, 30 ans, et Giovan, 19 ans, sont allés danser dans la discothèque «4 As» cette nuit-là. «Deux filles nous ont dit : "Ces deux gars nous ont mis quelque chose dans nos verres."», a dénoncé Carlo Di Napoli au procès ce lundi, dans des propos relayés par L'Est-Républicain . Les deux frères Vairelles ont été expulsés du lieu alors qu'ils dansaient sur la piste un verre à la main, ce qui est interdit.

Le journal Le Parisien évoque une «altercation brutale». «D'après plusieurs témoins, le vigile commence alors à molester Jimmy, le rouant de coups à terre. Giovan, qui tente de voler à son secours, est à son tour pris à partie par d'autres membres de la sécurité et tous deux sont éjectés de l'établissement.» Giovan laissera traîner un pendentif et ses clés de voiture.

Les deux frangins seraient revenus avec Fabrice et Tony quelques minutes plus tard. Tony Vairelles ne nie pas sa présence. «J'ai fait l'erreur de foncer sur ce parking pour secourir mon petit frère qui avait été agressé, en pensant que la police serait déjà sur place. Pour le reste, je sais ce que j'ai fait, et surtout ce que je n'ai pas fait», martelait-il au Parisien en janvier 2018.

La situation dégénère, encore. On parle de coups de poing, de matraques, d'une batte de baseball, de gaz lacrymogène et surtout de coups de feu qui ont touché les trois videurs. Contactée par un témoin à 3h03, la police arrive sur les lieux à 3h18. Les Vairelles ne sont plus là et ne seront interpellés que le lendemain. «Ils n'ont pas tiré et ils n'étaient pas armés», a défendu Me Virginie Barbosa, avocate de la fratrie.

«J'ai une balle qui a perforé ma main, a dénoncé Baldassare Di Napoli devant la juge ce lundi. L'auteur voulait me tirer sur le visage. J'ai voulu écarter son pistolet et c'est là que la balle est entrée dans ma main. On m'a posé une plaque. J'ai des douleurs jusque dans l'aisselle.» Son frère, Carlo, 56 ans, s'est rendu au tribunal avec une béquille, plus de dix ans après qu'une balle lui a traversé le flanc.

Pourquoi l'enquête n'a rien donné ?

Difficile de savoir le fin mot de cette affaire. Les versions de chacun ont souvent changé. Elles diffèrent, encore aujourd'hui, sur de nombreux points. «C'est une affaire assez touffue avec des versions totalement contradictoires», a reconnu Me Mathieu Schwartz, représentant des videurs. «Les videurs ont évoqué un tireur gaucher, alors que les Vairelles sont droitiers», a dénoncé leur avocate, Me Virginie Barbosa.

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Aucune arme ni douille n'ont été retrouvées. Un seul témoin a été convié au procès. Il y a bien une caméra de vidéosurveillance qui avait la scène dans son viseur. Mais elle n'était visiblement pas opérationnelle. La cassette qu'ont récupérée les enquêteurs leur a permis de visionner… un concert des Enfoirés. Plus d'une décennie plus tard, impossible de connaître les détails de cette sombre nuit. «Mes clients (les Vairelles) doivent se rappeler de faits qui remontent à plus de 10 ans. C'est lamentable», a tonné Me Barbosa.

Pourquoi Tony Vairelles retourne-t-il en prison ?

L'ancien attaquant de l'équipe de France de football a été condamné ce lundi à 5 ans de prison dont 2 avec sursis par le tribunal judiciaire de Nancy pour des violences. Ses trois frères ont également été condamnés à des peines de prison ferme: 5 ans dont 2 avec sursis aussi pour Fabrice Vairelles et 3 ans dont deux avec sursis pour Jimmy et Giovan. Ils étaient jugés pour avoir ouvert le feu et blessé trois vigiles d'une discothèque d'Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) en 2011.

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Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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Le Figaro

Réfugiés en France, les artistes ukrainiens ne font pas relâche

Ariane Bavelier

ENQUÊTE - Alors que le groupe ukrainien Kalush Orchestra vient de remporter l’Eurovision, nombreux sont les danseurs, chanteurs ou comédiens qui se mobilisent pour défendre leur pays depuis l’invasion russe. À Paris et en province, ils sont accueillis provisoirement par des conservatoires ou des troupes avec l’espoir, pour certains, d’être fermement engagés.

«Je retrouverai toujours mon chemin vers la maison, même si toutes les routes sont détruites.». Avec ces paroles frappantes, le groupe ukrainien Kalush Orchestra a remporté samedi le grand prix de l’Eurovision. C’était attendu. Depuis le début de la guerre, un front de la culture s’est ouvert, largement soutenu par une Europe qui essaie d’accueillir au mieux les artistes ukrainiens. Au début, il s’agissait juste de femmes en quête d’un emploi à l’Ouest, pour faire vivre les hommes interdits de sortie et la famille restée au pays. Depuis quelques semaines, le président Zelensky autorise également les hommes à venir exercer leur art à l’Ouest. À condition qu’il serve le nationalisme ukrainien, voire apporte des rentrées financières. Et que les hommes s’engagent à rentrer au pays pour rejoindre le front, ainsi que va le faire le groupe Kalush Orchestra, vainqueur à l’Eurovision.

La France de la culture se mobilise depuis le début pour accueillir ces artistes dont les vies sont en miettes. Le 23 février, à Kiev, Polina Lebedieva félicitait ses musiciens pour leur dernière répétition du concert prévu le 26. Le 24, la chef de 21 ans assistait au début de la guerre: «Le gouvernement nous avait donné des consignes: avoir son passeport et une valise préparée. Nous avions nos passeports, mais toujours trouvé plus urgent que de faire la valise. Dehors, la ville était bloquée par les embouteillages. Le deuxième jour, les troupes étaient dans la banlieue de Kiev, on ne pouvait plus partir. Nous sommes restées huit jours avec ma mère, à monter et descendre au cri des sirènes, entre l’appartement et le garage qui nous servait d’abri antibombes.»

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Le 1er mars, elles sont averties qu’un train fantôme part pour la Pologne. «J’ai rempli une valise, confie Polina. J’ai pris ma baguette préférée. Le train était bondé, il y avait des gens sur le sol et jusque dans les bannettes à bagages. On longeait la frontière biélorusse. Il ne fallait pas nous faire repérer. On circulait très lentement, sans lumière, sans portable. À bord, des familles, des enfants, des chiens, des chats mais pas un bruit. On a mis deux jours à rejoindre la Pologne. Dans le centre de réfugiés, j’ai commencé à envoyer des textos aux écoles de musique en Europe.» Lesquelles s’organisent alors pour accueillir des réfugiés.

Bébé sous un bras, violoncelle sous l’autre

À Paris, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSMDP) met en ligne un formulaire le 16 mars. Polina le remplit. Elle comptera parmi les 4 musiciens et les 6 danseurs auxquels la maison a déjà ouvert ses portes. «Nous demandons aux candidats des vidéos, nous les avons regardées mais pas dans une optique de sélection», dit Cédric Andrieux, directeur de la danse au CNSMDP. Au Ballet de Toulouse, ville jumelée avec Kiev, Kader Belarbi est assailli de demandes: «Une vingtaine depuis mars. Des Ukrainiens qui fuient la guerre, des Russes, notamment homosexuels, qui fuient le régime, et aussi des étrangers, qui dansaient en Russie. Ils ont leur jean et leur passeport, parcourent l’Europe d’audition en audition.» La situation est plus difficile pour les comédiens. Mais la musique et la danse, voire le cirque, langages universels, permettent de tenter sa chance comme artiste hors des frontières.

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«Dès le début du conflit, on s’est demandé comment accueillir ici des musiciennes, dit Sarah Koné, à la Philharmonie de Paris. J’ai retrouvé par Instagram Anna Stavychenko, directrice déléguée du Kiev Symphony Orchestra. Elle avait tout de suite quitté l’Ukraine pour chercher qui accueillerait les musiciennes de sa formation. On a élargi à l’ensemble des orchestres ukrainiens . Les musiciennes cherchent du travail pour partir et faire vivre leur famille. Il leur est plus facile de trouver des ménages que des places de tuttistes dans un orchestre.» Anna et Sarah ont tôt fait de convaincre l’Orchestre de Paris de prendre cinq musiciennes. De là, elles contactent les autres orchestres de France et d’Europe et montent une plateforme qui recense les besoins de chacun, pupitre par pupitre. «Dans tous les orchestres, on fait appel à des musiciens supplémentaires. Or les Ukrainiens sont réputés, notamment pour les cordes», explique Sarah Koné.

Les orchestres nationaux de Lyon, Lille, Metz, des pays de Savoie, de l’Opéra de Paris en prennent chacun deux ou trois. Ceux de Toulouse, de Picardie, du Luxembourg, d’Avignon ainsi que Jordi Savall réfléchissent encore… Depuis début avril, les filles arrivent. Chaque visage porte un récit. L’une a traversé la frontière à pied avec son chat ; une autre avec son bébé sous un bras, son violoncelle sous l’autre. Une autre enfin, en arrivant dans l’auditorium, a marché vers l’instrument qu’on lui avait préparé, l’a accordé et sans regarder personne s’est mise à jouer. «Il est si important dans cette période où nos émotions sont à vif d’avoir notre art pour les exprimer», souligne Justinia, élève danseuse au CNSMD.

«Une guerre culturelle»

L’accueil se passe bien, en internat, ou bien chez des mécènes ou des confrères. «Depuis le début du conflit, on cherchait à aider sans savoir comment. Quand la Philharmonie nous a contactés, c’était une évidence», raconte Nelly Morizot, qui loge une musicienne depuis le 4 avril. Tact et gratitude des deux côtés. Nelly Morizot poursuit: «Je la laisse parler sans poser de question. Sa famille est restée en Ukraine, elle redoute les mauvaises nouvelles.» Artiste ou non, chaque Ukrainien reste rivé à son téléphone…

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Être accueilli reste plus simple que d’arriver! Les frontières sont bloquées par des files de voitures soumises aux contrôles aléatoires. «Les douaniers cherchent les déserteurs», dit Anna Stavychenko. Les hommes n’ont pas le droit de quitter le pays. «Notre président vient cependant d’ouvrir un front culturel , ajoute Anna, heureuse que l’Orchestre symphonique de Kiev vienne de se reformer pour une tournée. Un artiste professionnel peut se produire à l’étranger: jouer notre répertoire, c’est représenter notre pays.» «J’ai ma permission de sortie, mais si le pays mobilise parce que nous sommes envahis, j’irai au front , confie, depuis Paris, le baryton de Marioupol Igor Mostovoi, 28 ans, passé par l’Opéra Studio de Strasbourg. Je suis engagé dans une guerre culturelle. Je donne des concerts de solidarité au profit de l’Ukraine. C’est aussi l’occasion de faire découvrir les artistes de mon pays: Leontovich, Skoryk, Lyudkevych, Pankevych, Hulak-Artemovsky, Kosenko, Stetsenko, Barvinsky… En Ukraine, on a toujours chanté les compositeurs russes. Mais en Russie, à part Tarass Boulba, de Lyssenko, on n’a pas beaucoup entendu d’Ukrainiens.»

Le nationalisme réveillé par la guerre oblige à réviser l’histoire. Tatiana Gazizova, jeune professeur de danse, en attente de visa pour aller enseigner au Canada, regarde sans en perdre une miette les cours du CNSMD. «L’école de danse en Ukraine vient de la technique Vaganova de Saint-Pétersbourg. Je me dis qu’il est temps d’inventer la nôtre», dit-elle. Le metteur en scène Vlad Troitskyi mise, lui, sur le pouvoir émotionnel du spectacle pour porter une parole politique. Il est venu en France avec le célèbre groupe DakhaBrakha, en asile au Monfort Théâtre, à Paris, et les Dakh Daughters, accueillies à Dieppe. Les deux ensembles de chanteuses utilisent comme une arme le folklore revisité à la rage. «Je viens d’écrire pour les Dakh Daughters un nouveau spectacle, Danse macabre, autour du personnage de Job: il faut continuer à croire dans la vie même lorsqu’on a tout perdu!», dit Vlad, qui travaille avec ferveur sur un projet plus vaste encore, The Nuremberg Project. Putler qui croisera «le nazisme d’Hilter et celui de Poutine pour alerter sur le réél danger de ce qui se passe».

Cours de français

Et l’an prochain? Aucune des artistes ne pense revenir au pays. «J’aimerais retourner pour voir ma famille mais je ne vois pas comment y rester, regrette Katerina Khudiakova, 42 ans, violoniste à l’Orchestre de Paris, qui jouait dans l’ensemble national des solistes de la Kiev Kamerata. Comme je ne veux pas peser, je vais candidater aux concours de recrutement lancés par les différents orchestres français pour essayer d’avoir un poste.» Au Conservatoire, les élèves arrivées ce printemps ont le droit de candidater à l’examen pour intégrer le cursus. «Elles sont hypermotivées. Leur présence crée un lien particulier entre nos élèves», selon Cédric Andrieux. «Les quatre filles que nous accueillons à l’École de danse de l’Opéra de Paris ont des cours de français en commun avec les élèves du Conservatoire , précise Élisabeth Platel, directrice de l’école. Elles ont un statut de protection temporaire valable un an et renouvelable trois ans.» Le ministère de la Culture a, en effet, déployé des mesures particulières pour faciliter l’accueil.

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Dans l’épopée tragique des artistes ukrainiens en France, le cas du City Ballet de Kiev semble une aventure à part. Cette compagnie privée présentait un Casse-Noisette pour enfants au Casino de Paris lorsque la guerre a éclaté. Le 3 mars, Anne Hidalgo leur a ouvert les portes de ses théâtres: «Actuellement à Paris, le Kiev City Ballet a exprimé son souhait de rester en France. À ma demande, le Châtelet les accueillera en résidence, autant de temps que le ballet le souhaitera.»

Cette fois, les danseurs ont droit à tous les honneurs: logement par Accor, classes au Palais Garnier avec le ballet de l’Opéra de Paris, résidence au Châtelet, théâtre des Ballets russes de Diaghilev, rencontre avec Carlos Acosta, dieu de la danse cubain momentanément descendu à Chaillot… Rien n’est trop beau pour ces nouveaux héros. Entre-temps, ils tournent au profit de l’Ukraine dans les grandes villes de France, où les patrons des ballets nationaux les accueillent devant 2000 spectateurs bouleversés par l’hymne national donné au final . «Nos danseurs progressent à toute allure, constate Ivan Kozlov et Katya Kozlova, directeurs du Kiev City Ballet, partagés entre le poids de la guerre qui leur met sur les bras une famille de 25 jeunes danseurs de 18 à 22 ans dont dix garçons, et le sel d’une aventure à peine croyable. On cherche un programme pour recommencer une tournée dans le même genre de lieux l’an prochain…»

Volodymyr Zelensky «sans voix» après la destruction du musée du philosophe Grigori Skovoroda

Dans la nuit du 7 mai, dans l'oblast de Kharkiv, plusieurs tirs de roquettes russes ont détruit l'institution liée à la mémoire du poète ukrainien, mais pas ses collections, qui ont été déplacées en lieu sûr au début de l'invasion.

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Dans ses mémoires Putting the Rabbit in the Hat, l'acteur britannique règle quelques comptes avec ses collègues, dont Quentin Tarantino, Ed Norton, Steven Seagal et Michael Caine. Saignant.

Les rappeurs Gunna et Young Thug arrêtés par le FBI

Les deux Américains de 28 et 30 ans ont été arrêtés lundi avec 26 autres personnes pour de nombreux chefs d'accusation dont meurtre, racket, braquage à main armée et participation à une activité criminelle en gang.

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Le Mali se retire de l'organisation régionale G5 Sahel

Un État membre du G5 Sahel s'opposerait à la présidence malienne de l'institution de coopération. Bamako dénonce «les manœuvres d'un État extra-régional».

Le Mali a annoncé dimanche soir son retrait du G5 Sahel et de sa force militaire antidjihadiste pour protester contre le refus qui lui est opposé d'assurer la présidence de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger, dans un communiqué.

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«Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe» antidjihadiste, indique ce communiqué. Le G5 Sahel a été créé en 2014 et sa force antidjihadiste lancée en 2017. Une conférence des chefs d'États du G5 Sahel prévue en février 2022 à Bamako devait «consacrer le début de la présidence malienne du G5» mais «près d'un trimestre après le terme indiqué» cette réunion «ne s'est toujours pas tenue», dit ce communiqué.

Le Mali dénonce les «manoeuvres d'un État extra-régional»

Bamako «rejette fermement l'argument d'un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s'opposer à l'exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel», sans citer cet État. Les relations entre le Mali et les pays européens, à commencer par la France, se sont largement dégradées ces derniers mois.

Le Mali est depuis le 9 janvier la cible d'une série de mesures économiques et diplomatiques des États ouest-africains pour sanctionner l'intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années, après deux putschs en août 2020 puis en mai 2021. La junte a opté pour une transition de deux ans alors que la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) demande à Bamako d'organiser des élections en 16 mois maximum.

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Outre le Mali et le Burkina, le G5 Sahel, composé d'environ 5.000 militaires, est formé de la Mauritanie, du Tchad et du Niger. Les coups d'État militaires au Mali et au Burkina Faso, deux des cinq membres de la Force multilatérale anti-djihadiste G5 Sahel, mettent à mal sa capacité opérationnelle, a récemment estimé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans un rapport remis le 11 mai au Conseil de sécurité.

«Je suis profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l'effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel», avait-il dit dans ce document obtenu par l'AFP.

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Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

Regarder la vidéo

Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

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France24 - Monde

En direct : en Russie, Renault annonce la cession de ses actifs, propriétés de l’État russe

Publié le : 16/05/2022 - 06:35Modifié le : 16/05/2022 - 09:56

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Au 82e jour de l'offensive russe en Ukraine, Moscou se concentre sur le Donbass et subit une contre-offensive à Kharkiv. La Finlande a, de son côté, annoncé une candidature "historique" à l'Otan. Le constructeur automobile Renault a également annoncé la cession de sa filiale Renault-Russie, ses actifs étant désormais propriété de l'État russe, a confirmé Moscou. Suivez les derniers événements en direct.

  • 10h : Pour Moscou, les candidatures de la Finlande et de la Suède à l’Otan sont "une grave erreur"

Les candidatures de la Suède et de la Finlande à l'Otan constituent "une grave erreur", a jugé lundi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. "C'est une grave erreur supplémentaire dont les conséquences auront une portée considérable", a-t-il estimé, cité par l'agence russe Interfax. Selon lui, la réponse de la Russie "dépendra des conséquences pratiques de l'adhésion" des deux pays scandinaves à l'Alliance atlantique.

"Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision", a-t-il martelé, relevant que "le niveau de tension militaire (allait) augmenter".

  • 8 h 40 : La Russie peine dans le Donbass et subit une contre-offensive dans la région de Kharkiv

L'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, bien que la Russie ait du mal à avancer dans la région considérée comme sa priorité. Les forces russes subissent aussi une forte contre-offensive par l'Ukraine dans la région de Kharkiv. Notre correspondant à Kiev Gulliver Cragg fait le point au 81e jour de l'offensive.

  • 7 h 46 : Renault annonce la cession de ses actifs en Russie, propriété de l'État russe

Le groupe Renault a annoncé lundi avoir signé des accords de cession de sa filiale Renault-Russie, les actifs du constructeur français étant désormais propriété de l'État russe, a confirmé lundi le ministère russe de l'Industrie et du Commerce. Ce, en raison de l'invasion de l'Ukraine.

"Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou", indique le ministère dans un communiqué.

L'accord inclut notamment la cession de la participation de Renault Groupe dans la société russe Avtovaz au NAMI (Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs). L'accord conclu prévoit une option de rachat par Renault Group de sa participation dans Avtovaz, exerçable à certaines périodes au cours des six prochaines années.

  • 6 h 05 : la Russie se concentre sur le Donbass

L'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, dans l'est du pays. "On se prépare à de nouvelles tentatives de la Russie d'attaquer au Donbass, pour en quelque sorte intensifier son mouvement vers le sud de l'Ukraine", a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée dimanche soir. Et pourtant selon lui, "les occupants ne veulent toujours pas admettre qu'ils sont dans une impasse."

Les Russes transfèrent des troupes de la région de Kharkiv (nord) à celle de Louhansk, dans le Donbass, dans le but de prendre Sievierodonetsk, a assuré, de son côté, le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiy Arestovich. L'armée ukrainienne a également annoncé lundi matin avoir fait sauter un pont ferroviaire contrôlé par les Russes, reliant Roubijné et Sievierodonetsk, deux objectifs de Moscou.

  • 5 h 58 : Moscou subit une contre-offensive à Kharkiv

Les forces russes font aussi désormais face au nord à la contre-offensive des forces ukrainiennes dans la région de Kharkiv, deuxième ville du pays, où ces dernières s'approchent de la frontière avec la Russie.

  • 5 h 12 : les épouses du bataillon Azov en ordre de bataille

Réfugiées hors d'Ukraine, les épouses des membres du régiment Azov communiquent via leur téléphone avec leurs conjoints retranchés dans les ruines de l'usine Azovstal à Marioupol. "Ils se partagent un verre d'eau toutes les 5 ou 6 heures", raconte une femme. Une autre évoque le manque de moyens médicaux et les graves blessures, avec notamment des soldats amputés. Elles tentent d'alerter les Occidentaux, dont la France et le Vatican, pour obtenir l'évacuation de leurs époux. 

  • 4 h 07 : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur

La Finlande a annoncé officiellement, dimanche, son intention de rejoindre l'Alliance atlantique, tandis que son voisin suédois s'apprête à prendre la même décision.

Avec AFP et Reuters

 

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    Ankara demande des garanties pour l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan

    DÉCRYPTAGE

    Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks

    Adhésion à l'Otan : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur

    L'Humanité

    L’enjeu de la recherche publique

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

    Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

    Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

    Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

    (1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

    (2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

    la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
    Le Figaro

    L’art d’écouter (vraiment) les autres

    NOS CONSEILS - Écouter, ce n’est pas juger, donner un avis ou parler trop vite de soi en retour.

    À combien d’entre nous est-ce déjà arrivé? Désireux de nous confier à un proche, nous sommes rapidement interrompu par une repartie du style «Figure-toi que j’ai vécu la même chose il n’y a pas longtemps.» S’ensuit un long monologue qui décourage complètement de s’épancher. Ou c’est un collègue qui, en réponse à notre inquiétude de ne pas réussir une tâche, nous rassure d’un rapide «Ne t’inquiète pas, tu y arriveras!», avant de tourner les talons. Être capable d’écouter vraiment ses semblables n’a rien d’inné.

    D’ailleurs, soyons honnêtes: chacun d’entre nous a un jour ou l’autre endossé le rôle de l’écoutant défaillant. Défaillant, mais pas forcément seul fautif: «La première difficulté, pour la personne qui veut être écoutée, est de savoir choisir le moment, explique Alain Braconnier, psychologue, psychiatre et auteur d’On ne m’écoute pas! (Éditions Odile Jacob). On n’y pense pas suffisamment car le besoin d’être écouté survient souvent dans des situations de crise. Or celui qui écoute a une exigence légitime: avoir suffisamment de temps pour prêter l’oreille à l’autre.»

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    Une fois que l’on a décidé d’accorder ce temps à un ami ou à son conjoint, reste à manifester un intérêt réel pour sa demande. «Il faut d’abord laisser la personne s’exprimer, sans l’interrompre, afin de comprendre ce qu’elle attend de nous, explique Alain Braconnier. C’est ce que l’on nomme la communication informative.» En effet, elle n’aura pas le sentiment d’être écoutée si on lui donne un conseil alors qu’elle a simplement besoin de notre compréhension. Ou si l’on reste sans voix alors qu’elle attend notre réponse à une question, ce qui relève de la communication interactive.

    Mieux comprendre la personne que l’on écoute

    Dans tous les cas de figure, l’empathie est l’alliée d’une écoute authentique. «Pour celui qui s’exprime, il n’est pas toujours facile de se dévoiler, souligne le psychiatre. Si son auditeur est capable de se mettre à sa place pour comprendre ce qu’il éprouve, il se sentira en confiance, et donc, écouté.»

    Pour y parvenir, il est nécessaire de mettre de côté les agacements qui peuvent survenir à l’écoute: le problème soulevé ne nous concerne pas ou nous semble dérisoire, la personne a tendance à ressasser… «Dans mon métier, on apprend à savoir pourquoi on pense ou on dit quelque chose, précise Alain Braconnier. Cette troisième forme de communication est dite “insight”. Il est possible d’aider la personne que l’on écoute à la développer en lui faisant remarquer qu’elle a dit la même chose à plusieurs reprises. Ce n’est pas un jugement mais une façon de mieux se comprendre.»

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    Car le jugement des propos tenus par la personne écoutée, tout comme leur interprétation, font barrage à une écoute véritablement empathique. Après un chagrin d’amour, personne ne se sent réconforté ou compris par des sentences expéditives - et souvent erronées - comme «Tu choisis toujours les mauvaises personnes!» ou «Ça vient sûrement du fait que tu recherches ton père dans chaque relation.» Des alternatives existent, comme la clarification ou la reformulation. «Reformuler consiste simplement à redire à celui qui nous confie quelque chose de lui, dans nos mots à nous, ce que nous avons compris de son message et à vérifier ainsi avec lui si nous avons bien perçu sa pensée», explique Florence Ehnuel dans La Reformulation empathique (Éd. Anne Carrière).

    L’écoute doit toujours s’inscrire dans une convention interactive. La personne qui a la capacité de bien écouter doit pouvoir s’exprimer à son tour lorsqu’elle en éprouve le besoin

    La philosophe est également formée à l’approche centrée sur la personne du psychologue américain Carl Rogers. À l’amie qui vous confie «Je suis nulle, je n’arrive pas à trouver une relation stable», on répondra par exemple «Tu te sens terriblement découragée en ce moment?» Dans certains cas, demander des précisions peut également aider à mieux comprendre la personne que l’on écoute. L’idée directrice est de permettre à la personne écoutée de prendre appui sur l’auditeur pour aller plus loin dans sa réflexion, mais par ses propres moyens.

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    Écouter de manière authentique a forcément un retentissement sur soi. Cela explique que ce soit si malaisé pour certains. «On partage forcément un peu les émotions de la personne à qui l’on prête l’oreille, relève Alain Braconnier. Quand cela suscite une angoisse trop forte, la tendance naturelle est de suggérer une solution. À une personne déprimée, on lancera “Secoue-toi, ça ira mieux!”. C’est un piège terrible car, justement, la personne dépressive ne le peut pas.»

    A contrario, avoir la réputation de savoir bien écouter peut présenter un inconvénient: celui de n’être jamais entendu soi-même. «Cela peut devenir un poids, reconnaît le psychiatre. L’écoute doit toujours s’inscrire dans une convention interactive. La personne qui a la capacité de bien écouter doit pouvoir s’exprimer à son tour lorsqu’elle en éprouve le besoin.»

    Le premier cœur animal greffé sur un homme était infecté par un virus porcin

    DÉCRYPTAGE - C’est probablement la raison pour laquelle David Bennett est décédé deux mois après cette opération inédite.

    Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus

    NOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.

    Sécheresse : sept cartes pour comprendre les conséquences dans les départements français

    INFOGRAPHIE - En ce début de mois de mai, les terres agricoles sont soumises à rude épreuve. Faut-il déjà s'inquiéter du manque d'eau et envisager un été aussi terrible que celui de 1976 ?

    Le Figaro

    Fusillade raciste à Buffalo: au moins dix morts, en majorité des Afro-Américains

    Adrien Jaulmes

    Un suprémaciste blanc a ouvert le feu, samedi, devant un supermarché fréquenté par des Afro-Américains.

    Correspondant à Washington

    Dix personnes ont été tuées samedi dans une fusillade à caractère racial dans un supermarché de Buffalo, dans l'État de New York. Le meurtrier, Payton Gendron, un jeune homme blanc de 18 ans, portait un treillis militaire, un gilet pare-balles et un casque équipé d'une caméra qui filmait l'action, diffusée simultanément sur Twitch, un site utilisé par les amateurs de jeux vidéo. Il aurait conduit depuis Conklin, une localité rurale à 300 km de là, jusqu'à ce quartier de Buffalo à majorité noire.

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    En sortant de sa voiture vers 14 h 30, sur le parc de stationnement du supermarché Tops Friendly Markets, dans un quartier pauvre de Buffalo, très fréquenté le week-end, essentiellement par des Noirs, dont de nombreuses personnes âgées, Gendron ouvre le feu avec ce qui ressemble à un fusil semi-automatique AR-15. Il touche quatre personnes, dont trois sont tuées. Il entre ensuite dans le supermarché en continuant de tirer sur les clients. Une vieille dame de 86 ans est tuée, ainsi que d'autres clients. Un agent de sécurité, Aaron Salter, ancien policier à la retraite, tente de l'abattre en tirant sur lui à plusieurs reprises avec son pistolet de service. Mais les balles sont arrêtées par le gilet pare-balles de Gendron, qui tue l'agent de sécurité.

    Gendron se dirige ensuite vers l'entrée du magasin, où la police de Buffalo s'est déployée. Les policiers parviennent à le convaincre de se rendre. Des témoins ont décrit comment Gendron a fait mine de pointer le canon de son arme vers son menton, comme pour se tuer, avant de finalement déposer son fusil par terre, enlever son gilet pare-balles, et s'allonger sur le sol où les policiers l'ont menotté. Onze des treize victimes tuées ou blessées étaient noires.

    La vidéo en direct du massacre a été presque aussitôt retirée du site Twitch.

    D'après le site Guns Violence Archives, qui tient le décompte des meurtres par arme à feu aux États-Unis, cette dernière tuerie est la plus meurtrière depuis le début de l'année 2022. Dans la typologie macabre des meurtriers de masse, Payton Gendron s'inscrit aussi dans la catégorie des criminels racistes, solitaires, alimentant leur idéologie par des références variées piochées sur internet avant de passer à l'acte.

    Références à d'autres tueries

    L'attaque présente des similitudes avec d'autres tueries : le meurtre de neuf paroissiens noirs dans une église de Charleston, en Caroline du Sud, en 2015, celui perpétré dans une synagogue de Pittsburgh, en Pennsylvanie en 2018 qui avait fait 11 morts, ou l'attaque d'un supermarché d'El Paso en 2019, où plus de 20 personnes, la plupart d'origine hispanique, avaient été tuées.

    Sur les images de la vidéo filmée par le meurtrier, on voit des insultes racistes tracées sur le protège-canon de son fusil, des références aux multiples meurtres commis pendant la parade de Noël 2021 par un délinquant noir qui avait foncé dans la foule à Waukesha, dans le Wisconsin, et le chiffre 14, code utilisé par les suprémacistes blancs, en référence aux quatorze mots du slogan : « Nous devons assurer l'existence de notre peuple et un avenir pour les enfants blancs. »

    Lire le dossierÉtats-Unis: face aux fusillades de masse, la question du contrôle des armes à feu

    Peu après l'arrestation de Gendron, a été découvert en ligne un manifeste de 180 pages, vraisemblablement posté par lui, et revendiquant la tuerie au nom d'une idéologie suprémaciste blanche. Le document, retiré depuis par Google, détaillait les idées racistes, anti-immigrés et antisémites de l'assassin, et sa volonté de chasser des États-Unis tous les immigrants d'origine non-européenne. L'auteur aurait aussi, selon les médias américains, planifié son action à la minute près, incluant des diagrammes de son parcours dans le magasin et expliquant comment il avait sélectionné l'endroit ayant le plus fort pourcentage de Noirs assez proche de son domicile, sans toutefois mentionner spécifiquement l'adresse.

    À lire aussi«Les armes sont dans l’ADN des États-Unis»: voyage au coeur de la démesure américaine

    L'auteur indique aussi dans son manifeste avoir été influencé par Brenton Tarrant, qui avait assassiné 51 musulmans dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande en 2019, en filmant en direct via Facebook Live la tuerie. Il cite également Dylann Roof, l'assassin de Charleston, et le tueur norvégien Anders Breivik, qui avait tué 77 personnes en 2011 au nom d'une idéologie raciste.

    Le gouverneur de New York, Kathy Hochul, a indiqué que Gendron était « sous suivi médical » pour quelque chose « qu'il a écrit au lycée ».

    Joe Biden a condamné « un crime de haine à motivation raciale… contraire à tout ce que nous représentons en Amérique… Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à ce terrorisme national alimenté par la haine ». La Maison-Blanche a indiqué dimanche que le président se rendrait mardi à Buffalo. «Le président et la première dame vont se rendre à Buffalo pour partager la douleur d'une communauté qui a perdu dix des siens dans une tuerie de masse horrible et insensée», a précisé la présidence américaine.

    Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

    Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

    Regarder la vidéo

    Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

    Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

    Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

    ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

    Le Figaro

    Elina Svitolina: «En Russie, le sport est au service de la propagande»

    Romain Schneider

    ENTRETIEN - La star ukrainienne du tennis et épouse de Gaël Monfils, qui a mis entre parenthèses sa carrière, revient sur l’invasion de son pays par la Russieet ses répercussions dans sa discipline.

    De passage à Paris la semaine dernière, pour participer à une conférence autour de la santé mentale des athlètes dans le cadre de la Global Sports Week, rendez-vous dédié à l’économie du sport, la meilleure joueuse ukrainienne de tennis, Elina Svitolina, s’est confiée dans une loge de l’Accor Arena (Bercy) à quelques médias, dont Le Figaro. La tête ailleurs qu’à son sport, l’ancienne numéro 3 mondiale, retombée à la 27e place, n’a plus rejoué en compétition depuis son élimination au premier tour du tournoi de Miami, le 24 mars.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: «Pour maintenir son autorité, le CIO ne pourra pas se limiter à de simples déclarations diplomatiques»

    Visage marqué, la joueuse de 27 ans, médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo 2021, est évidemment très affectée par le conflit qui frappe son pays depuis le 24 février. Alors qu’elle attend un enfant avec son mari Gaël Monfils, elle ne cache pas son émotion, n’hésite pas à monter au créneau pour témoigner des atrocités de la guerre et appelle au bannissement des joueurs russes et biélorusses des compétitions de tennis.

    LE FIGARO. - Le 29 mars, vous aviez annoncé sur les réseaux sociaux faire une pause en raison de la guerre qui touche votre pays, sans préciser de date de retour. Où en êtes-vous aujourd’hui?

    Elina SVITOLINA. - Beaucoup de stress s’est accumulé ces deux derniers mois. Quand la guerre a éclaté, je ne pouvais pas bien me concentrer sur le court et m’entraîner correctement. Le tennis passe au second plan. Il était donc important de prendre du temps. Je ne jouerai pas Roland-Garros, du 22 mai au 5 juin. Il y a trop de choses qui me pèsent et ma priorité du moment est la sécurité de ma famille. J’essaie d’aider de l’extérieur. Je me concentre en ce moment sur ma fondation, qui collecte des fonds pour soutenir les enfants d’Ukraine afin de leur fournir un endroit où ils peuvent s’entraîner et pour qu’ils puissent continuer à rêver de ce sport. Je reviendrai sur le circuit quand je me sentirai totalement dans le tennis. Parce qu’au plus haut niveau, vous devez être à 100% physiquement et mentalement.

    Votre famille est-elle toujours sur place?

    Mes parents ont eu la chance de déménager. Ils sont dans un endroit sûr en Europe, mais une partie de ma famille vit toujours à Odessa. J’essaie de garder le contact avec eux. Il y a constamment des explosions dans la ville et des alarmes qui retentissent. Ils sont obligés de se cacher et de vivre en sous-sol toutes les nuits. Je ne peux même pas imaginer à quel point ça doit être dur pour eux psychologiquement, avec cette inquiétude permanente de ne pas savoir de quoi sera fait demain. Ces derniers 70 jours ont été difficiles (depuis le 24 février, date du début de l’invasion russe en Ukraine, NDLR). En particulier ces tout derniers jours, puisque ma ville natale (Odessa, ville portuaire de la mer Noire, NDLR) a été touchée. C’est si triste de voir que la ville où j’ai passé mon enfance est en ruine à certains endroits. Donc c’est assez dur à gérer jour après jour. J’ai des hauts et des bas en fonction des nouvelles.

    À lire aussiSur Twitter, les déchirants messages d’Elina Svitolina, joueuse de tennis ukrainienne et épouse de Gaël Monfils

    Gardez-vous le contact avec vos compatriotes et collègues tennismen qui ont pris les armes?

    Oui, je reste en lien avec eux pour savoir comment ils vont et quelle est la situation. Ils (Sergiy Stakhovsky et Alexandr Dolgopolov, NDLR) ont décidé de défendre notre pays. J’ai tellement d’admiration pour les volontaires qui défendent nos terres. Il faut beaucoup de courage pour faire ça. Dès le début de la guerre, on a créé des groupes WhatsApp avec des joueurs et joueuses ukrainiens où on essaie de trouver des solutions pour certains qui ont besoin de protéger leur famille. Ce drame nous a vraiment unis et soudés.

    Trouvez-vous que les joueurs et joueuses ukrainiens sont suffisamment soutenuspar le monde du tennis?

    J’ai reçu des messages de joueurs ou joueuses de différents pays. Mais j’ai l’impression que la communauté du tennis n’a peut-être pas assez conscience de ce qui se passe réellement, parce que pour nous, Ukrainiens, ce sont nos familles, nos amis, nos villes qui ont été complètement détruits. Nous avons eu une réunion avec l’ATP, la WTA et tous les Grands Chelems et nous avons expliqué notre situation. Je n’ai pas l’impression qu’ils nous aient vraiment entendus. En revanche, je pense que Wimbledon a pris une bonne décision en faveur de l’Ukraine (en interdisant aux Russes et Biélorusses de participer au tournoi, NDLR).

    Les Russes sont très fiers de leurs athlètes et mettent énormément en avant leurs résultats sportifs. Et le tennis, qui est un sport très médiatisé, les met sur le devant de la scène. En les laissant jouer, on participe à cette propagande

    Et cette décision ne fait pas l’unanimité dans le monde du tennis. En réponse, l’ATP (l’instance du tennis masculin) menacerait de ne pas attribuer de points lors des épreuves anglaises sur gazon…

    C’est très triste de voir qu’ils ne prennent pas le parti de l’Ukraine. Pourquoi, sur le plan économique, des Russes sont pénalisés, et pourquoi les joueuses et joueurs russes continueraient à exercer leur métier sans la moindre conséquence? En Russie, le sport fait partie d’une grande propagande. Les Russes sont très fiers de leurs athlètes et mettent énormément en avant leurs résultats sportifs. Et le tennis, qui est un sport très médiatisé, les met sur le devant de la scène. En les laissant jouer, on participe à cette propagande.

    Vous vous engagez également à ce que les joueurs et joueuses russes prennent parti contre la guerre…

    Aujourd’hui, même si je sais que certains ont peur de parler pour ne pas risquer des représailles sur leur famille, ils sont nombreux à soutenir l’invasion. Et si vous ne vous exprimez pas contre la guerre, j’estime que vous soutenez votre gouvernement et l’invasion de l’Ukraine.

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    Plus précisément, avez-vous reçu du soutien de joueurs ou joueuses russes?

    Seuls certains ont affiché leur soutien dans des messages privés. Mais ils sont très peu, et pour nous cela reste un grand mystère. Ils agissent comme si rien ne se passait vraiment. Ce n’est pas compréhensible car nous sommes collègues, nous nous voyons chaque semaine de janvier jusqu’à novembre. Maintenant on sent qu’il y a une distance et on ne comprend pas pourquoi parce qu’on ne leur a rien fait.

    Comment votre mari, le numéro un français Gaël Monfils, vous aide-t-il dans cette épreuve?

    Il a été très présent à mes côtés depuis le début. Je comprends aussi que, pour lui, c’est assez difficile de voir sa femme avec des sautes d’humeur tout le temps depuis deux mois. Il m’épaule et essaie de faire de son mieux pour me réconforter. Je serai à ses côtés à Roland-Garros pour le soutenir…

    Tennis : en souffrant, Jabeur rejoint Swiatek en finale à Rome

    La Tunisienne Ons Jabeur (7e mondiale) a dû batailler samedi pour atteindre la finale du tournoi de Rome…

    Tennis : Djokovic évite le piège Auger-Aliassime et vise une 1000e victoire en carrière à Rome

    Le numéro 1 mondial a écarté le Canadien en deux manches pour s'offrir une nouvelle demi-finale sur terre.

    Tennis : Tsitsipas fait plier Zverev à Rome et attend Djokovic pour une finale explosive

    Le Grec a pris le meilleur face à l'Allemand, samedi en demi-finales (4-6, 6-3, 6-3).

    L'Humanité

    En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

    Actu

    Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

    Jérémie Bazart

    Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

    Un réseau “low cost”

    Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

    En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

    Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

    Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

    Plus de 1 000 répliques localisées

    En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

    Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

    « L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

    Le Raspberry Shake

    Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

    « Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

    Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

    D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

    Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

    Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

    Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

    Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

    Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

    Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

    sciencesséismehaïti
    Le Figaro

    Nos plus belles chambres d'hôtes 2022 dans le Sud-Ouest

    Astrid TaupinPhilippe Viguié-Desplaces

    EXCLUSIF - Découvrez nos adresses coups de cœur de l'année dans le Sud-Ouest. Tarifs, photos... Notre guide des chambres d'hôtes à découvrir dès ce printemps.

    1. Une Parenthèse Hors du Temps : belle âme en Ré

    Une Parenthèse Hors du Temps (Charente-Maritime)

    4 chambres, de 120 à 290 €. 17, rue de la Cailletière, 17740 Sainte-Marie-de-Ré, Charente-Maritime (06.13.80.17.58 ; Uneparenthesehorsdutemps.com ).

    Minimalisme et beauté au naturel… Le style wabi-sabi, si cher au mouvement japonais du XVIe, a été le fil conducteur de la restauration de cette ancienne maison de vigneron. Anne, créatrice de mobilier et d'objets artisanaux, s'est attelée à la tâche avec des idées à revendre. Après deux ans de travaux, chai, séchoir à tabac, porcherie et autres dépendances ont aujourd'hui une tout autre allure ! Expérience rare, le petit-déjeuner est servi dans le salon qui fait office de showroom, et l'on se relaxe dans les canapés exposés. Les chambres aux tons poudrés font la part belle au béton ciré et au bois brut. Le luxe en toute simplicité.

    2. La Maison 19 : 20 sur 20

    Maison 19 (Deux-Sèvres)

    3 chambres, de 88 à 95 €. 19, avenue de Limoges, 79000 Niort, Deux-Sèvres (06.75.06.65.65 ; Lamaison19.fr ).

    « Pourquoi la nommer Maison 19 alors qu'elle en vaut 20 ? » Voilà ce que l'on peut lire dans le livre d'or de cette maison de maître du XIXe, située au cœur de la capitale du Marais poitevin. Les hôtes de passage ne s'y sont pas trompés ! La belle hauteur sous plafond, les grands volumes, l'escalier vertigineux sur 3 étages, les hautes fenêtres, les doubles portes et boiseries… Tout ce qui fait le charme d'une architecture classique et bourgeoise cohabite harmonieusement avec le mobilier contemporain et celui des années 1960 et 1970. Le fruit de la passion de Laurence et Luc pour cette demeure pleine de quiétude.

    3. Au Petit Thouars : maison avec vue

    Au Petit Thouars (Deux-Sèvres)

    5 chambres, de 100 à 162 €. 6, rue Imbert, 79100 Thouars, Deux-Sèvres (06.22.59.14.77 ; Aupetitthouars.com ).

    Il suffit de passer le seuil de cette maison blottie dans le dédale des venelles thouarsaises, pour être immédiatement happé par la vue spectaculaire sur la vallée du Thouet en contrebas, et sur le château des ducs de La Trémoïlle. Puis, charmé par un intérieur digne de figurer dans les magazines de décoration. Alexandre et Guillaume, férus de design et créateurs du studio Conquérants, spécialisé dans l'environnement lifestyle, ont élu domicile dans ce qui fut leur résidence secondaire pour y établir leur lieu de « brainstorming » et leurs chambres d'hôtes. Presque théâtrales, certaines jouent une polychromie audacieuse avec beaucoup d'esprit ! Piscine. Table d'hôtes (24 €).

    4. La Burie : au bout de l'allée

    La Burie (Charente-Maritime)

    3 chambres à 95 €. La Burie, 17350 Saint-Savinien-sur-Charente, Charente-Maritime (06.83.89.34.45 ; Laburie.com ).

    Vingt ans après avoir quitté sa Belgique natale, et 4 enfants plus tard, Geneviève Lust, décoratrice et brocanteuse, artiste de la patine sur meubles, s'est aussi muée en maçon, peintre, électricienne… Bref, en tous corps d'état pouvant servir son projet de chambres d'hôtes. Après le départ de sa tribu vers d'autres horizons, cela lui sembla une évidence. Aux abords de Saint-Savinien-sur-Charente, village classé « de pierres et d'eau », sa maison de maître du XIXe a fière allure ! Elle accueille désormais les hôtes de passage dans une ambiance lumineuse où cohabitent en belle harmonie meubles de famille et pièces chinées des années 1950.

    5. Calone 17 : l'île de Ré comme on l'aime !

    Calone 17 (Charente-Maritime)

    2 suites pour 2, 4 ou 6 personnes, de 114 à 342 €. 3, impasse du Diable, 17670 La Couarde-sur-Mer, Charente-Maritime (06.13.61.00.25 ; Calone17iledere.fr ).

    Escale prisée d'oiseaux migrateurs, plages à perte de vue... Sur la belle île de Ré, La Couarde-sur-Mer recèle d'innombrables trésors naturels. Mais aussi un havre de paix à l'écart du monde, lové au fond d'une impasse, sis au sein de son labyrinthique réseau de venelles fleuries, celui des chambres d'hôtes de Laurence et Michaël. Elles ont pris place dans 2 maisonnettes traditionnelles à étage et contiguës à la maison des heureux propriétaires. Une jolie cour pavée les relie en une sorte de petit hameau. Conçues comme des suites, elles ont tout le charme et l'authenticité de « Ré la blanche ».

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    6. Les Jardins Saint-Éloi : retour au village

    Les Jardins Saint-Éloi (Corrèze)

    4 chambres, de 120 à 180 €. 3, rue Jean-Boissy, 19470 Le Lonzac, Corrèze (09.61.66.09.46 ; Lesjardins-sainteloi.fr ).

    À l'entrée du Parc naturel régional de Millevaches et au pied du massif des Monédières, cette superbe maison d'hôtes, au cœur d'un vieux village, ouverte sur un grand jardin, abrite 4 chambres. Avec un mobilier qui revisite les années 1950, des papiers peints signés de grands éditeurs comme Christian Lacroix, des salles de bains élégantes et un salon doté d'une riche bibliothèque… On peine à s'arracher à l'atmosphère paisible de cette demeure. Hubert et Fatih Monzat s'avèrent des hôtes agréables qui multiplient les attentions. Petit-déjeuner copieux, formule déjeuner autour de la piscine (25 €) et table d'hôtes (35 €), dressée dans une cuisine ouverte design.

    7. Les Hauts Prés de Fressanges : pleine nature

    Les Hauts Prés de Fressanges (Haute-Vienne)

    3 chambres, de 100 à 180 €. Fressanges, 87260 Vicq-sur-Breuilh, Haute-Vienne (06.73.60.63.28 ; Leshautspresdefressanges87.fr ).

    Dans un hameau isolé, ce manoir du XVIe siècle, cour pavée, porche surmonté d'un pigeonnier et portes anciennes, a conservé sa fière allure. Par un superbe escalier à vis tout en bois, une rareté, on atteint les chambres d'hôtes que ce couple d'hôteliers parisien à la retraite a décidé d'ouvrir. La décoration est de bon goût et les salles de bains pleines de surprises. Baignoire ancienne pour l'une et abreuvoir en guise de bac à douche pour l'autre. L'accès aux magnifiques salons et pièces de vie du rez-de-chaussée, avec d'immenses cheminées et une bibliothèque fournie, rend cette adresse assez exceptionnelle. Dans un coin du jardin une piscine domine le pays Arédien vallonné et presque désert.

    8. Maison Durieux : esprit de famille

    Maison Durieux (Haute-Vienne)

    4 chambres, de 190 à 350 €. 223, avenue de Landouge, 87100 Limoges, Haute-Vienne (06.58.06.11.91 ; Maison-durieux.com ).

    Cette demeure de notable du siècle dernier, restaurée avec des moyens importants, a pour cadre l'ancien village de Landouge, rattaché à la ville de Limoges dont il est devenu un quartier très urbanisé. Les quatre chambres (déco contemporaine, beau mobilier design) aménagées par les propriétaires bénéficient de belles prestations : peignoir, pantoufles, produits d'accueil… Une conciergerie, une salle de musculation, une salle de massage et la possibilité d'un chef à domicile (on se croirait presque à l'hôtel…) complètent l'offre. Un beau jardin occupe l'arrière de la maison, où picorent quelques poules. Assis au bord de la piscine, alors que l'environnement est très citadin, on a soudainement une impression de campagne. Trop fort !

    9. Villacanau : cabanes chic

    Villacanau (Gironde)

    5 chambres, de 135 à 235 €. 17, chemin de la Craste, 33680 Lacanau, Gironde (06.62.47.27.35 ; Villacanau.fr ).

    L'appel de l'océan et un projet bien mûri ont amené Sylvain et Christophe, deux ex-Parisiens, à s'installer à Lacanau. En quelques mois, ils ont créé un ensemble harmonieux de petites maisons en pin des Landes inspirées des cabanes ostréicoles. La piscine est le point névralgique pour se retrouver autour d'un verre. Des vélos sont à disposition pour profiter des pistes cyclables aux alentours. Une fois par semaine, Christophe ouvre la table d'hôtes pour une dégustation d'huîtres accompagnée de vins locaux et d'un couscous légendaire, sa spécialité (25 €).

    10. Château Réal : mise en scène

    Château Réal (Gironde)

    2 chambres, 3 suites, de 140 à 220 €. 6, rue Clément-Lemaignan, 33180 Saint-Seurin-de-Cadourne, Gironde (06.66.16.71.13 ; Lechateaureal.com ).

    Sur la route des vins dans le haut Médoc, le Château Réal fait face à l'estuaire de la Gironde. Une belle halte où poser ses valises entre les pins et les vignes. Cette bâtisse du XIXe siècle a été entièrement rénovée par Kelly et Elian Travaini, deux anciens cadres supérieurs qui ont quitté la capitale pendant la Covid. Un an et demi de travaux plus tard, les 5 chambres sont dignes des plus beaux magazines de décoration, avec une mention spéciale pour les luminaires originaux. Des vélos permettent de profiter des alentours. Massages thaïs à la demande.

    11. L'Écrin des Gaves : au fil de l'eau

    L'Ecrin des Gaves (Landes)

    3 chambres, 1 suite, de 85 à 180 €. 51, côte du Pic, 40300 Hastingues, Landes (07.69.51.78.84 ; Ecrindesgaves.com ).

    Au cœur de la bastide d'Hastingues se niche une belle propriété du XVIIIe siècle. Durant sa rénovation, Sabrina et Claude Blanc y ont découvert des trésors comme cette façade en briquette d'époque ou encore ce four à pain creusé dans un mur épais. Les chambres donnant sur les Gaves Réunis en contrebas sont un plaisir pour les yeux. Pour se détendre, une piscine à débordement et une dépendance où l'on peut pratiquer le yoga. Le petit-déjeuner est l'occasion de se régaler des confitures de figues du jardin. Table d'hôtes (40 €).

    12. Château Malromé : chez Toulouse-Lautrec

    Château Malromé (Gironde)

    4 chambres, 1 suite, de 150 à 220 €. 33490 Saint-André-du-Bois, Gironde (05.56.76.25.42 ; Malrome.com/chambres-dhotes ).

    Cette belle propriété fut autrefois la résidence d'Adèle de Toulouse-Lautrec, la mère du peintre. Ce dernier y passa les derniers jours de sa vie avant de s'éteindre dans une des chambres à l'étage qui abrite aujourd'hui un petit musée. Dans une des ailes du château, Mélanie et Amélie Huynh, les nouvelles propriétaires viennent de rénover 5 belles chambres dans un style campagne chic. Passionnées de bien-être, elles ont aménagé un spa avec 2 salles de soins ainsi qu'une salle de yoga où elles organisent des retraites. Tous les jeudis soir, les hôtes profitent d'un concert tapas ou d'un apéro dans les vignes. Stéphane Piniello, le chef, propose une cuisine végétale aussi bonne pour les papilles qu'elle est belle pour les yeux (35 €).

    13. Villa Marguerite : bucolique

    Villa Marguerite (Dordogne)

    4 chambres, 1 suite, de 100 à 145 €. 2, place Géraud-de-Salles, 24480 Cadouin, Dordogne (06.16.10.34.99 ; Villa-marguerite-cadouin.com ).

    Une jolie terrasse pour prendre son café, une glycine qui court sur les murs de pierre, la Villa Marguerite pourrait servir de décor pour une comédie romantique. Cette maison bourgeoise se situe dans le village de Cadouin, dans le triangle d'or du Périgord noir. Les propriétaires, fans de brocante, ont décoré les chambres de leurs plus jolies pièces. Florence, ex-restauratrice, vous régalera de sa cuisine avec des produits locaux et bio. Les jours de pluie, le grand salon avec ses canapés moelleux devant le poêle à bois, est l'endroit parfait pour bouquiner. Derrière la maison, un jardin pour prendre le petit-déjeuner au son du chant des oiseaux. Table d'hôtes (35 €).

    14. Le Clos d'Argenson : œuvres d'art

    Le Clos d'Argenson (Dordogne)

    5 suites, de 150 à 250 €. 99, rue Neuve-d'Argenson, 24100 Bergerac, Dordogne (06.12.90.59.58 ; Leclosdargenson.com ).

    Cette maison de maître de 1875 au centre de Bergerac connaît une seconde jeunesse. Ses propriétaires, deux passionnés d'art, ont choisi de la décorer avec plus de 150 œuvres : tableaux pour l'essentiel mais aussi photos, aquarelles… Les suites sont vastes (entre 45 et 65 m2) et suivent les codes couleurs des œuvres exposées. Dans le jardin, une piscine à l'abri des regards ainsi qu'un espace détente avec jacuzzi et matériel sportif. Des prestations dignes d'un grand hôtel avec lits faits à la française, plateau de courtoisie dans les chambres, petit-déjeuner sucré-salé et un billard dans un des salons. On sent la patte d'un pro de l'hôtellerie : Jean-Luc Cousty, l'un des propriétaires, n'est autre que l'ancien directeur du palace parisien le Lutetia.

    15. Lapitxuri : campagne basque

    Lapitxuri (Pyrénées-Atlantiques)

    3 chambres, 2 suites, de 165 à 225 €. 2491, route 755, quartier Alotz, 64200 Arcangues, Pyrénées-Atlantiques (06.37.20.71.19 ; Lapitxuri.com ).

    Le petit village d'Arcangues est devenu célèbre grâce à Luis Mariano. À seulement un quart d'heure de Biarritz, ­Lapitxuri étonne par son calme. Cette belle propriété de 700 m2 au milieu d'un parc de 5 hectares est un havre de paix. Aucun vis-à-vis, juste les prés verdoyants et les montagnes à l'horizon. À chaque chambre sa déco. Elles portent des noms d'épices, un clin d'œil pour Laure et Jacques, anciens restaurateurs. Chaque jour, un petit-déjeuner différent est proposé. De retour après une partie de golf, la piscine vous attend avant un apéritif au coucher de soleil. En fin connaisseur, Jacques a élaboré une carte de vins et champagnes digne des plus grands restaurants.

    16. Irazabala : remise en forme

    Irazabala (Pyrénées-Atlantiques)

    2 chambres, 3 suites, de 90 à 160 €. 155, Mendiko Bidea, 64250 Espelette, Pyrénées-Atlantiques (06.19.45.86.59 ; Irazabala.com ).

    Sur la route des crêtes menant à Espelette, on croise des chevaux pottoks et des moutons avant d'arriver à Irazabala qui signifie « vaste étendue de fougères » en basque. Paul, le jeune propriétaire, a su réveiller cette bâtisse classique avec de jolis luminaires chinés dans la région. Coup de cœur pour la porte ancienne d'étable sculptée menant à la terrasse du petit-déjeuner. Au grenier, Paul distille ses conseils de coach sportif dans la salle dédiée. Vues à couper le souffle sur les montagnes depuis les chambres et le bassin de détente.

    17. Maison Duroy : pleine nature

    Maison Duroy (Lot-et-Garonne)

    3 chambres, de 180 à 240 €. Lieu-dit Duroy, 47600 Fransescas, Lot-et-Garonne (07.88.06.00.76 ; Maisonduroy.com ).

    Envie de déconnecter ? Cette adresse est une invitation au lâcher-prise. Cet ­ancien relais de chasse d'Henri IV est resté dans son jus à l'extérieur, mais la rénovation faite par un couple de ­Suisses tombés sous le charme de ce ­petit bijou est une véritable réussite. À l'intérieur, tout est pensé avec une belle harmonie entre des meubles de designers, des photos, des tableaux d'artistes aux murs, des tapis berbères au sol… Raffinement ultime dans les salles de bains avec du linge de toilette japonais. À l'écart de la maison, quelques chaises longues autour de la piscine donnent sur les coteaux environnants. On se ­réjouit de se sentir seul au monde. Table d'hôtes (48 €).

    Et aussi...

    Villa Escale Océane : nid douillet

    Villa Escale Océane (Charente-Maritime)

    1 chambre à 105 €. 5, Rue de la Paix, 17340 Châtelaillon-Plage, Charente-Maritime (06.12.04.63.19 ; Escaleoceane.com ).

    Après 37 ans d'une vie dédiée à la famille, Isabelle et Bruno consacrent désormais une belle partie de leur temps aux hôtes de passage. Dans cette maison située au centre de Châtelaillon-Plage, petite ville balnéaire face à l'Océan, une chambre complètement indépendante en « rez-de-piscine » leur est dédiée. Derrière sa verrière façon atelier, se cache un petit nid douillet aux tonalités des ganivelles et des sables blonds de la longue plage (près de 3 kilomètres) toute proche. Des accents bohèmes sont apportés ici ou là, par des tapis de cordes, fauteuil en rotin, chapeau de paille et foutas. Le petit-déjeuner est servi sur le deck de la piscine.

    Domaine de L'Espal : comme à l'hôtel

    Domaine de L'Espal (Charente-Maritime)

    3 chambres, de 170 à 190 €. 24, chemin des Grands Vignobles, 17120 Les Epeaux, Meursac, Charente-Maritime (06.09.71.71.09 ; Lespal.fr ).

    Sur la terre Saintongeaise des Templiers, à 20 mn de Royan et 35 de l'île d'Oléron, Frédérique gère en véritable chef d'orchestre toute la maisonnée. Le piano du salon de musique ou celui de la cuisine semblent n'avoir aucun secret pour lui. Sa table (34 €) est savoureuse ! Même si les chambres rappellent un esprit hôtelier classique où les bois sombres et la moquette sont de mise - notre hôte fit carrière dans l'hôtellerie de luxe - Frédérique met aussi un point d'honneur à respecter les codes de la chambre d'hôtes. « Ici, on dîne à la même table » et « l'on se tutoie ! ». Bar, sauna nordique, salle de sport, piscine extérieure chauffée, vélos.

    Le 36, la pause en Ré

    Le 36 (Charente-Maritime)

    5 chambres, de 150 à 250 €. 36, avenue des Vieux Moulins, 17630 La Flotte, Charente-Maritime (06.31.76.00.85 ; Ileau36.fr ).

    Le port de commerce historique de La Flotte bâti en 1765, devenu escale favorite des plaisanciers, n'est qu'à deux coups de pédales des confortables chambres d'Emmanuelle et Stéphane, toujours aux petits soins pour leurs hôtes. Située dans ce village très prisé de l'île de Ré, la maison prend place au centre d'un vaste jardin, au calme. L'architecture rhétaise, murs blancs et verrières ripolinées d'anthracite, offre des chambres indépendantes s'organisant en L autour de la piscine chauffée. Les petits-déjeuners gourmands sucrés-salés, sont parfaits pour entreprendre une journée vélo sur les 110 km de pistes cyclables. Jacuzzi, produits de courtoisie Nuxe. Location de vélos.

    La Gaillardise : plein centre

    La Gaillardise (Corrèze)

    1 chambre à 189 €. 21, rue Elie-Brueil, 19100 Brive-la-Gaillarde, Corrèze (06.80.63.54.46 ; Lagaillardise.fr ).

    Dans le cœur historique de la cité Gaillarde, deux jeunes entrepreneurs ont eu un coup de cœur pour cette petite maison étroite qu'ils ont restauré avec beaucoup de goût. La chambre d'hôtes occupe le dernier niveau d'un triplex bourré de charme et s'ouvre sur une petite terrasse découpée dans la toiture. La déco sobre et lumineuse mêle des tendances très contemporaines comme dans le salon : poutres apparentes blanches, canapé et rideaux de velours vieil or sur fond de papier peint fleuri. Très exclusive, La Gaillardise dispose d'un sauna et d'un jacuzzi au rez-de-chaussée. Une adresse, sous-titrée « love room » qu'apprécieront particulièrement les amoureux…

    Maison Kernad : quiétude absolue

    Maison Kernad (Haute-Vienne)

    2 chambres, de 70 à 95 €. 35, Beaubiat, 87370 Bersac-sur-Rivalier, Haute-Vienne (06.88.13.24.11; Maison-Kernad.fr ).

    Les monts d'Ambazac, aux portes de Limoges, pour seul horizon, à une douzaine de kilomètres du bucolique lac de Saint-Pardoux, cette ancienne ferme de granit, trapue, est plantée en pleine campagne. Deux chambres d'hôtes, rustiques et plutôt zen, occupent une partie de la maison dont une, la plus belle, est dotée d'une immense baie qui fait entrer la nature environnante. Les parties communes souffrent d'une déco un peu chargée mais on se laisse gagner par la bienveillance des hôtes, le chat espiègle, le petit déjeuner maison servi sur une jolie terrasse jardin. Des promenades alentour, avec les deux ânes de la maison, sont aussi proposées pour découvrir ce coin du Limousin où le silence règne en maître absolu.

    Villa Aristide : Cocon romantique

    Villa Aristide (Dordogne)

    3 chambres, de 120 à 145 €. 38, rue Jules-Verne, 24100 Bergerac, Dordogne (06.16.92.22.05 ; Villa-aristide-bergerac.fr ).

    À ses heures perdues, Martine, la propriétaire, est céramiste. Comme tout artiste, parler de son art n'est pas simple. Alors, n'hésitez pas à faire le premier pas et demandez-lui de vous montrer ses œuvres. Sa maison est à son image, un concentré de raffinement. Chaque objet a été chiné, les murs de la salle à manger sont décorés de magnifiques papiers peints panoramiques Ananbô, beaux comme des paysages invitant au voyage. Le salon façon boudoir avec ses miroirs en stuc doré est une invitation au rêve, tout comme les chambres, romantiques à souhait. Quant au petit-déjeuner, une farandole de desserts dont des œufs au lait qui nous rappellent notre enfance.

    Quand la Ville Dort : art déco

    Quand la Ville Dort (Lot-et-Garonne)

    4 chambres, 1 suite, de 99 à 215 €. 71, Quai Georges Leygues, 47000 Agen, Lot-et-Garonne (07.85.56.32.35 ; Quandlavilledort.com ).

    Aux Roches Noires, le quartier chic d'Agen, cette villa de style néo-basque disposée sur un terrain en terrasse domine le Canal du Midi. Bien connues de l'époque art-déco, ces maisons font le bonheur des fans de ce mouvement des années 30. Vincent, le propriétaire s'en est donné à cœur à chiner chaque objet et lui octroyer une place harmonieuse dans une des chambres. Perfectionniste, il est allé jusqu'à dessiner les tissus des coussins qui ornent les lits. On se surprend à passer en revue chaque détail comme ces carreaux de salles de bains impossibles à trouver de nos jours. Pour les passionnés, cette maison mérite le détour.

    Landifornia : ma cabane dans la forêt

    Landifornia (Landes)

    1 cabane à 250 €. Route du Télégraphe. 40390 Saint-Martin-de-Hinx, Landes (06.16.59.25.38 ;landifornia-lodge.com ).

    Au bout d'un chemin de terre apparaît un étang et derrière les feuilles des arbres, une cabane en bois. Un véritable havre de paix au cœur des Landes, où le temps semble s'arrêter. Construite entièrement à la main par Laure, la propriétaire, et un ami, cette cabane est décorée de meubles vintage comme ces fauteuils Togo dans le salon qui donnent sur l'étang. L'escalier récupéré dans une église, mène à l'étage où se trouve une chambre minimaliste. À l’extérieur, un bain nordique où il fait bon se prélasser sous les étoiles en écoutant les bruits de la forêt. Au réveil, Laure vous apporte le petit-déjeuner à déguster face à l'étang, avant de se poser avec un bon livre. Nul doute, vous n'aurez plus envie de partir !

    Château La Grande Clotte : au cœur des vignes

    Château La Grande Clotte (Gironde)

    2 chambres, de 110 à 150 €. Lieu-Dit La Clotte. 33570 Lussac, Gironde (06.49.77.23.97 ; lagrandeclotte.com ).

    Julie Rapet et Mathieu Mercier, tous deux œnologues, ont roulé leur bosse aux quatre coins du monde avant de reprendre ce domaine viticole à dix minutes de Saint-Emilion. Une ancienne étable abandonnée pendant vingt-cinq ans accueille désormais deux jolies chambres après une rénovation de fond en comble. Julie propose des ateliers d'œnologie où vous pourrez réaliser votre propre assemblage, mais aussi des cours de yoga, des balades à vélo dans les vignes. Pour toutes les personnes séjournant à la Grande Clotte, une visite de chais et une dégustation sont offertes. Le soir, on se pose au bord de la piscine, un verre de vin à la main en admirant le coucher de soleil sur les vignes.

    Villa Enara : un air andalou

    Villa Enara (Pyrénées-Atlantiques)

    4 chambres, 1 suite, de 128 à 250 €. Domaine d'Orio, 64700 Hendaye, Pyrénées Atlantiques (06.72.98.56.49 ; Enaraenea.fr ).

    Dès notre arrivée, le regard est happé par la ligne d'horizon et la vue sur l'océan en contrebas. Sur les hauteurs d'Hendaye, cette ancienne maison de style andalou au cœur d'un joli parc, a été totalement rénovée et transformée en maison d'hôtes par Fabian, un belge amoureux du Pays Basque. Les cinq chambres sont vastes et claires, décorées dans des tons sable rappelant le bord de mer. Une piscine permet de se détendre après une journée de plage. L'océan n'est qu'à cinq minutes en voiture, les bars à tapas espagnols sont juste derrière la frontière et la vue sur les contreforts pyrénéens font de la Villa Enara, un endroit stratégique pour visiter la région.

    Se renseigner

    Sur la région: Nouvelle-Aquitaine (Nouvelle-aquitaine-tourisme.com)

    Sur les départements et provinces: Béarn, Pays basque (Tourisme64.com) ; Deux-Sèvres (Tourisme-deux-sevres.com) ; Dordogne (Dordogne-perigord-tourisme.fr), Gironde (Gironde-tourisme.fr) ; Poitou-Charentes(Poitou-Charentes-vacances.com) ; Landes (Tourismelandes.com) ; Vienne (Tourisme-vienne.com).

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    France24 - Monde

    Covid-19 : levée du masque dans les transports en commun en France

    Publié le : 16/05/2022 - 06:19Modifié le : 16/05/2022 - 08:24

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    À partir de lundi, le port du masque n'est plus obligatoire dans les transports collectifs en France, un allègement qui marque la disparition de la dernière grande restriction anti-Covid. Mais il reste "recommandé" par le ministère de la Santé. 

    La dernière grande restriction sanitaire tombe, lundi 16 mai. Le port du masque n'est plus obligatoire dans les transports en France.

    "Le gouvernement décide, à compter du 16 mai 2022, de mettre fin à l'obligation du port du masque dans les transports collectifs", a annoncé la semaine dernière la Direction générale de la santé (DGS) qui dépend directement du ministère. Jusqu'à maintenant, le port du masque était imposé dans les métros, les bus, les trains, les avions et les taxis.

    C'est la fin du dernier grand marqueur de l'épidémie de Covid-19 dans l'espace public, une décision qui entérine le fait que la maladie est devenue une moindre préoccupation sanitaire comme politique, plus de deux ans après l'arrivée de la pandémie en Europe.

    Depuis quelques semaines, les contaminations et les hospitalisations liées au Covid-19 diminuent enfin après une très longue vague hivernale. Et même lorsque celle-ci était à un niveau élevé en début d'année, la maladie était déjà passée à l'arrière-plan des préoccupations, la situation sanitaire restant très peu évoquée lors de la campagne présidentielle.

    >> À lire aussi sur France24.com : Nouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?

    Dans ce contexte, le gouvernement avait déjà pris plusieurs mesures emblématiques ces derniers mois : fin en mars du port du masque, hormis dans les transports, et fin du passe vaccinal, qui imposait d'être vacciné contre le Covid-19 pour accéder à de nombreux lieux comme les restaurants et les cinémas.

    La prudence reste de mise

    Pour autant, certains chercheurs mettent en garde contre un sentiment excessif de sécurité, prévenant que l'épidémie est sous contrôle, mais probablement pas terminée, notamment face à la menace d'un nouveau variant.

    Et pour l'heure, même si l'épidémie décline nettement, "les indicateurs virologiques restent toutefois élevés", a prévenu vendredi l'agence Santé publique France.

    Le gouvernement garde donc un ton prudent, via le ministre de la Santé, Olivier Véran : il a répété la semaine dernière que la pandémie n'était "pas terminée", que le port du masque restait "recommandé" et qu'il pourrait redevenir obligatoire si le contexte l'imposait.

    Plusieurs mesures, de moindre ampleur, restent par ailleurs en place : le passe sanitaire, qui suppose d'être vacciné ou d'avoir récemment été testé négativement au virus, est ainsi toujours exigé pour accéder à un établissement de santé ou apparenté (hôpitaux, Ehpad...).

    Des règles qui varient d'un pays européen à l'autre

    Les voisins de la France ont, pour leur part, déjà levé l'essentiel de leurs restrictions anti-Covid-19. Ne subsiste généralement que le port du masque dans certains lieux.

    L'Espagne l'impose, par exemple, toujours dans les établissements de santé, les maisons de retraite et les transports, tandis qu'en Belgique, il n'est obligatoire que dans les transports.

    En plus du masque, l'Allemagne demande un test négatif pour se rendre à l'hôpital.

    C'est désormais en Italie que le masque reste le plus répandu. En plus des lieux évoqués précédemment, l'Italie l'impose encore dans les cinémas, théâtres et salles de concert, dans les établissements scolaires, au personnel des commerces et aux agents de l'administration qui sont au contact avec le public. L'Italie exige, par ailleurs, toujours le passe vaccinal pour aller dans les établissements de santé et dans les maisons de retraite.

    Avec AFP

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    France24 - Monde

    Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks

    Publié le : 15/05/2022 - 17:48

    L'ampleur des dons d'armes américaines aux Ukrainiens a fortement réduit les propres fournitures des États-Unis. Des experts alertent sur un risque de pénurie en cas de multiplication des conflits. Ils préviennent qu'il faudra du temps pour remplacer une grande partie de ces équipements.

    Le montant est colossal. Les États-Unis sont sur le point de débloquer une nouvelle enveloppe de près de 40 milliards de dollars (soit 38,4 milliards d'euros) d’aide pour l'Ukraine. Après l’aval de la Chambre des représentants le 10 mai, le projet de loi doit maintenant passer devant le Sénat, avant d'être promulgué par Joe Biden. Un engagement sans précédent qui n’est pas sans conséquences pour l’industrie américaine de l’armement.

    L'aide se répartit de la façon suivante : 6 milliards de dollars pour renforcer l’équipement de l’armée ukrainienne en véhicules blindés et sa défense anti-aérienne, quelque 8,7 milliards de dollars pour réapprovisionner les équipements militaires américains déjà reçus par Kiev, et 11 milliards de dollars supplémentaires de fournitures d'urgence que la Maison Blanche pourra débloquer sans le feu vert du Congrès. Le reste des 40 milliards de dollars votés est consacré à des fins non militaires, avec un volet humanitaire et une aide économique.

    Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Washington a déjà envoyé pour plus de 3,5 milliards de dollars d'armes, notamment des missiles antichar Javelin, des missiles antiaériens Stinger tirés à l’épaule, des pièces d'artillerie d'obusiers M777, et les nouveaux drones kamikazes Switchblade et Phoenix Ghost.

    L'ampleur de ces transferts d'armes vers l'Ukraine commence à inquiéter certains parlementaires et experts militaires. Ils redoutent une diminution inquiétante et durable des stocks d’armements américains, notamment en cas de tensions sur d’autres fronts, avec la Corée du Nord, l'Iran ou même la Chine.

    Des stocks de missiles limités

    Au cœur des préoccupations, la diminution des stocks de Javelin et de Stinger américains. Le Pentagone n’a plus acheté de missiles Stinger depuis près de vingt ans, tandis que le fabricant Raytheon a prévenu que ses stocks de pièces détachées étaient limités. Or plus de 1 400 de ces missiles antiaériens, soit un quart des réserves américaines, ont déjà été cédés à Kiev.

    Le démocrate Adam Smith et le républicain Mike Rogers, deux membres éminents de la commission des forces armées de la Chambre des représentants, ont déjà tiré la sonnette d’alarme. "Cela fait presque deux mois que je demande au ministère de la Défense un plan de réapprovisionnement de notre stock de Stinger et de Javelin", a déploré Mike Rogers, qui avait averti le chef d'état-major interarmées Mark Milley de l’urgence de la situation dans un courrier datant de mars.

    "Les États-Unis ont envoyé environ un tiers de leur stock de Javelin et de Stinger", a calculé pour sa part Mark Cancian, ancien colonel des marines et expert de la stratégie budgétaire du Pentagone, aujourd'hui conseiller principal au Center for Strategic and International Studies à Washington. Une information qu’il dit avoir confirmée auprès du ministère de la Défense.

    Manque de main d’œuvre qualifiée

    Le hic, souligne cet expert en armement, c’est qu'il faudra au moins quatre ans aux États-Unis pour réapprovisionner ses stocks en missiles antichar Javelin. Sachant que le pays en produit actuellement environ un millier par an – dont 200 vendus à l’étranger – et que Washington en a envoyé 5 500 en Ukraine, il faudra sans doute doubler la production, ce qui peut prendre un certain temps de mise en route, prévient-il.

    C’est dans ce contexte que Joe Biden s’est rendu le 2 mai à l’usine de Lockheed Martin en Alabama où sont fabriqués ces fameux Javelin, pour y encourager les salariés à mettre les bouchées doubles. Une visite qui devait mettre en lumière une puissante industrie militaire.

    Mais la réalité est toute autre. L’industrie américaine de l’armement manque cruellement de main d’œuvre et, dans de nombreux cas, les sous-traitants se trouvent à l'étranger, rendant plus complexes les velléités de réarmement rapide des Américains, analyse Michael O'Hanlon, directeur de recherche en politique étrangère à la Brookings Institution de Washington.

    "Le problème, ce n'est pas seulement que les entreprises d'armement ont du mal à faire travailler pour eux des gens qui sont, par exemple, employés chez Starbucks. Le souci, c'est que ces personnes n'ont de toute façon pas les compétences nécessaires. Il manque environ 6 millions d'employés qualifiés pour faire tourner l'économie américaine dans son ensemble."

    Au sein du ministère de la Défense, l’heure est donc à la recherche de solutions. Le Pentagone organise des réunions hebdomadaires avec les entreprises de défense, notamment pour les aider à résoudre les problèmes de leurs chaînes d’approvisionnement en trouvant de nouveaux fournisseurs pour les pièces les plus rares.

    D’autres proposent de diversifier les livraisons d'armes à l’Ukraine. L’armée américaine dispose d’équipements très variés, offrant les mêmes capacités que les Javelin, a ainsi argumenté Kathleen Hicks, ministre adjointe de la Défense, auprès de l’hebdomadaire britannique The Economist. "Nous devons continuer à donner des armes à l'Ukraine sans mettre en danger notre sécurité. Nous allons devoir adapter ce que nous leur donnons. Nous pouvons leur donner des missiles antichar TOW au lieu de Javelin, nous pouvons leur donner des obusiers plus anciens au lieu des plus récents, et nos alliés européens peuvent en faire de même", suggère aussi Mark Cancian.

    Tester les nouveaux drones

    En revanche, en ce qui concerne les drones Switchblade et Phoenix Ghost envoyés en Ukraine, il semblerait que la guerre constitue une opportunité pour Washington, qui aimerait avoir une idée plus précise de leur fonctionnement. "Ce sont de nouveaux systèmes [de drones suicides capables de percer des blindés, NDLR] – ils sont presque expérimentaux –, donc il n'est pas surprenant que nous ayons envoyé à peu près tout notre inventaire", indique l’ancien colonel Mark Cancian.

    La liquidation des réserves en missiles, tels que les Stinger vieux de quatre décennies, pourrait elle aussi être mise à profit, estiment d’autres observateurs, pour développer des versions plus modernes de ces armements.

    "Le problème est urgent : il s’agit de ce que nous pouvons faire dans les 12 à 14 prochains mois", leur répond Michael O'Hanlon. "Or, pour développer de nouveaux systèmes d‘armements, il faut au minimum deux ans et n’avoir aucun problème technologique ou de main d’œuvre. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui."

    Cet article a été adapté de l'anglais. Retrouvez l'original ici.

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    Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

    Il était une fois

    C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

    Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

    Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

    Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

    Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

    Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

    Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

    Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

    Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

    Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

    Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

    1947, un massacre colonial français à Madagascar

    Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

    Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

    C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

    Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

    Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

    Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

    Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

    Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

    Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

    En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

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    Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

    Il était une fois

    Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

    Edgard Garcia

    Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

    En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

    Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

    Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

    Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

    En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

    Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

    En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

    Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

    Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

    Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

    Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

    Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

    Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

    En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

    Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

    Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

    La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

    Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

    Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

    Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

    Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

    Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

    Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

    Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

    (1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

    DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

    Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

    chanson françaiseserge reggiani
    France24 - Monde

    Covid-19 : Kim Jong-un fustige les autorités sanitaires de Corée du Nord et mobilise l'armée

    Publié le : 16/05/2022 - 07:29Modifié le : 16/05/2022 - 07:55

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    Kim Jong-un a fustigé lundi les autorités sanitaires de Corée du Nord pour leur gestion de l'épidémie de Covid-19, qui a fait 50 morts depuis son apparition officielle dans le pays, et a ordonné à l'armée de se mobiliser.

    Le chef suprême de la Corée du Nord monte au créneau. Le dirigeant Kim Jong-un a fustigé lundi 16 mai les autorités sanitaires de son pays pour leur gestion de l'épidémie de Covid-19 et a ordonné à l'armée de se mobiliser. Le pays fait face à une vague épidémique, avec plus d'un million de contaminés et au moins 50 morts depuis son apparition officielle, alors que le pays ne dispose d'aucun vaccin ni traitement et n'a pas les capacités pour tester massivement sa population.

    Signe de la gravité de la situation, le dirigeant nord-coréen a "fortement critiqué le gouvernement et le secteur de la santé publique pour leur attitude irresponsable", a rapporté l'agence d'État KCNA.

    Lors d'une réunion du Politburo, il s'est notamment plaint du fait que les pharmacies n'étaient pas ouvertes 24h/24. Les fonctionnaires chargés de l'approvisionnement en médicaments "n'ont pas retroussé leurs manches et n'ont pas évalué correctement la crise actuelle", a-t-il déploré, selon KCNA.

    Il a ordonné à l'armée de se mettre au travail "pour stabiliser immédiatement l'approvisionnement en médicaments à Pyongyang", où les premiers cas de Covid-19 en Corée du Nord ont été officiellement détectés la semaine dernière.

    Kim Jong-un a pris personnellement en main la lutte contre l'épidémie, qui, selon lui, provoque "de grands bouleversements" dans le pays, dont la population n'est pas vaccinée.

    Le dirigeant supervise des réunions d'urgence quasi-quotidiennes du Politburo, et les médias nord-coréens ont diffusé des photos de lui visitant une pharmacie à Pyongyang dimanche 15 mai.

    "Fièvre"

    Malgré des confinements à grande échelle, 1 213 550 personnes ont été contaminées, 50 sont mortes et 564 860 sont sous traitement médical, selon KCNA, qui ne cite pas expressément le Covid-19 mais parle de "fièvre".

    Le système de santé nord-coréen a été classé 193e sur 195 pays par une étude de l'université américaine Johns Hopkins l'an dernier. Les hôpitaux du pays sont pauvrement équipés, avec peu d'unités de soins intensifs. Selon les experts, le pays ne dispose d'aucun traitement contre le Covid-19 et n'a pas les capacités pour tester massivement sa population.

    "En visitant une pharmacie, Kim Jong-un a pu voir de ses yeux la pénurie de médicaments en Corée du Nord", explique à l'AFP Cheong Seong-jang, chercheur à l'Institut Sejong. "La situation était peut-être plus grave que ce qu'il pensait", ajoute-t-il.

    S'inspirer de la stratégie chinoise de "zero Covid" ?

    La Corée du Nord s'est davantage coupée du monde depuis plus de deux ans pour se préserver de la pandémie. Mais les experts jugeaient inévitable que le virus finisse par s'infiltrer dans le pays, vu les flambées épidémiques dues au variant Omicron dans les pays voisins.

    Le fait que Kim Jong-un vilipende en public son propre gouvernement traduit le "sentiment de crise" qui s'est emparé du régime, estime Yang Moo-jin, professeur à l'université des études nord-coréennes à Séoul. "Il met le doigt sur l'inadéquation générale du système de quarantaine", affirme cet analyste.

    D'après KCNA, le dirigeant nord-coréen a exprimé son intention de s'inspirer de la stratégie chinoise de lutte contre la pandémie.

    La Chine est un des derniers pays du monde à pratiquer une politique de "zéro Covid" consistant à confiner des villes entières dès l'apparition du moindre cas, et à tracer et isoler systématiquement les malades.

    Pyongyang pourrait "demander l'aide des États-Unis ou des organisations internationales"

    La Corée du Nord a refusé les offres de vaccins Covid-19 de la Chine et du programme Covax de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), mais Pékin et Séoul lui ont à nouveau tendu la main.

    Selon M. Yang, Pyongyang aura probablement besoin d'aide pour surmonter l'épidémie, mais celle de la Chine pourrait ne pas suffire.

    "Si l'aide de la Chine ne suffit pas à surmonter l'épidémie, la Corée du Nord finira par demander l'aide du Sud, des États-Unis ou des organisations internationales", prédit ce professeur. "Mais le timing sera déterminant. Je pense que les résultats du sommet Corée du Sud-États-Unis du 21 mai sera un critère important pour la Corée du Nord pour décider si elle accepte ou non l'offre d'aide du Sud", poursuit-il.

    Le président américain, Joe Biden, est attendu à Séoul en fin de semaine pour rencontrer son nouvel homologue sud-coréen, Yoon Suk-yeol. Les programmes d'armement de Pyongyang et l'épidémie de Covid-19 figureront probablement en tête de l'ordre du jour de ce sommet.

    Malgré la crise sanitaire, de nouvelles images satellite indiquent que la Corée du Nord a repris la construction d'un réacteur nucléaire depuis longtemps interrompue. Washington et Séoul soupçonnent Pyongyang de préparer un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.

    Dans ce contexte, accepter l'aide de la Corée du Sud contre le Covid-19 heurterait l'égo du régime nord-coréen et le forcerait à s'abstenir de réaliser cet essai nucléaire, explique Cheong Seong-jang, chercheur à l'Insitut Sejong. "Si Kim Jong-un est déterminé à effectuer un essai, il n'acceptera pas l'aide de la Corée du Sud", estime-t-il.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Deux ans après, la Corée du Nord rattrapée par le Covid-19

    Covid-19 : la Corée du Nord annonce plusieurs morts et une propagation nationale

    Covid-19 : confinement en Corée du Nord, qui annonce son tout premier cas

    Valeurs Actuelles

    Manuel Bompard, l’apparatchik dans l’ombre de Mélenchon

    Il est « l’homme de l’ombre dont a l’impression qu’il est inexistant, alors qu’en fait, il pilote tout ». Tel est le portrait dressé par Loïc Chaigneau de Manuel Bompard, “coordinateur de l’équipe opérationnelle de La France insoumise”, titre aussi mystérieux que celui qui le porte. Vous ne le croyez pas ? Tentez l’expérience auprès de vos proches : parlez-leur de Bompard et observez leur réaction. Vous verrez qu’ils ne le connaissent sûrement pas, malgré ses passages répétés sur le petit écran.

    Il faut dire qu’avec son visage bourru, le député européen n’a pas exactement le profil d’une étoile cathodique. Sans doute n’ambitionne-t-il pas d’en devenir une : à 36 ans, bien qu’il en paraisse dix de plus, Bompard n’est pas homme à crâner sous les projecteurs. Presque fantomatique, ce personnage cynique à l’allure longiforme préfère les querelles de couloir, la rationalité froide des appareils politiques. Les calculs électoraux et les basses manœuvres. « Nous sommes une famille politique composée de nombreux littéraires, explique Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, dans Libération. Manu, lui, est un scientifique. C’est un autre style, il est beaucoup plus carré et ça aide. » Un cynisme indispensable pour mener d’interminables tractations avec les partis de gauche pour les législatives. Et faire tourner en bourrique les nouveaux “camarades” jusqu’à l’épuisement, pour mieux les soumettre aux nécessités stratégiques de la folle course à l’hégémonie de La France insoumise.

    “Amateur de rap” et “dirigeant sectaire”

    Au poste de directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, durant les élections de 2017 et 2022, le docteur en mathématiques a eu tout le temps d’apprendre les ressorts de la politique politicienne. Désormais, il les applique sans états d’âme. Ses derniers résultats en la matière confirment son grand talent d’intrigant. Entre le score historique de Jean-Luc Mélenchon au premier tour et la naissance de la Nupes, enfin le nom de Bompard rime avec “gloire”. Quel soulagement pour cet invisible, qui cinq ans plus tôt, a vu ses collègues partir sans lui pour l’Assemblée nationale. Mis de côté pendant un temps après sa défaite dans la 9e circonscription de la Haute-Garonne, le voilà enfin reconnu à sa “juste valeur”. Lui, le “sympathique thésard en jean-baskets et amateur de rap”, aux incisives longues et affûtées. Sa récente arrivée sur le devant de la scène ne pourrait être qu’un prologue. Au mois de juin, si les rumeurs disent vrai, peut-être pourra-t-il enfin panser sa blessure égotique originelle, en prenant le siège de Mélenchon à Marseille. Puis, pourquoi pas son trône, tant qu’on y est.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Yémen : le premier vol commercial depuis Sanaa en six ans décolle grâce à une trêve

    Publié le : 16/05/2022 - 09:51

    FRANCE 24 Suivre

    Un avion de la compagnie Yemenia a décollé lundi de Sanaa, premier vol commercial en six ans au départ de la capitale du Yémen contrôlée par les rebelles Houthis, dans le cadre d'une trêve dans la guerre qui ravage ce pays.

    Une première en six ans. Un avion de la compagnie Yemenia a décollé lundi 16 mai de Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée par les rebelles Houthis. Depuis le 2 avril, les parties en conflit observent une trêve nationale dans la guerre, qui a livré le pays à l'une des pires tragédies humanitaires au monde.

    L'avion, qui se dirigeait vers la capitale jordanienne Amman, transportait une centaine de passagers yéménites, pour la plupart des personnes malades ou âgées, ont constaté des correspondants de l'AFP à l'aéroport de Sanaa.

    Les rebelles Houthis ont pris le contrôle de la capitale yéménite en 2014, déclenchant un conflit sanglant avec le gouvernement reconnu par la communauté internationale et appuyé par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite voisine, qui intervient dans le pas arabe le plus pauvre du monde pour appuyer les forces loyalistes.

    Cette coalition contrôle tout l'espace aérien et maritime du Yémen, y compris les zones où les rebelles ont pris le pouvoir, en particulier dans le Nord-Ouest : seuls les vols de l'ONU étaient jusqu'ici autorisés à l'aéroport de la capitale depuis 2016.

    Les Houthis, proches de l'Iran, accusent Riyad de maintenir un "blocus" sur le Yémen, les Saoudiens disant vouloir se prémunir contre la contrebande d'armes et autres activités clandestines.

    Mais depuis le 2 avril, les parties en conflit observent une trêve nationale qui a donné une rare lueur d'espoir à une population d'environ 30 millions d'habitants, livrés à l'une des pires tragédies humanitaires au monde. Cette trêve prévoit, outre un cessez-le-feu relativement respecté, l'ouverture au compte-gouttes de l'aéroport de Sanaa aux vols commerciaux.

    Avec AFP

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    Au Yémen, entre trêve et bouleversement politique, l'espoir de la paix ?

    Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan

    Au Yémen, le président délègue ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel

    Valeurs Actuelles

    Législatives 2022 : En Dordogne, la majorité présidentielle investit un élu condamné pour violences conjugales

    1er Mai, l’ultragauche fait sa fête

    Présidentielle : Emmanuel Macron au Champ-de-Mars, un timide triomphe pour une large victoire

    [Vidéo] Quand Mélenchon braque le vote des musulmans et des banlieues : reportage à Saint-Denis

    La Macronie assez peu exemplaire…

    Dans le Grand Est, Macron chahuté par tous les bords

    Emmanuel Macron et le syndrome de la coquille vide

    Présidentielle : Macron, une non-soirée électorale pour une non-campagne

    [Vidéo] « Les capacités cognitives sont dues à la génétique, ce n’est pas politiquement correct, mais c’est la réalité »

    Jérémy Cohen, la tragédie qui chamboule la campagne

    L'Humanité

    Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

    Il était une fois

    En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

    Michel Muller

    Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

    Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

    1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

    Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

    VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

    C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

    Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

    Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

    Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

    Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

    Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

    Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

    C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

    Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

    Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

    Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

    Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

    Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

    Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

    Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

    Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

    En savoir plus

    Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

    communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
    France24 - Monde

    NBA: Boston éjecte le champion Milwaukee, Dallas réduit Phoenix en cendres

    Publié le : 16/05/2022 - 09:42

    Los Angeles (AFP) – Le champion en titre et le finaliste dehors! Milwaukee n'a pas survécu au match N.7 à Boston, qui affrontera Miami en finale de conférence Est, pas plus que Phoenix, totalement liquéfié face à Dallas et Luka Doncic, qui défieront Golden State à l'Ouest.

    L'histoire ne plaidait pas en faveur des Bucks: les trois fois où ils avaient affronté les Celtics dans un septième match, ils s'étaient inclinés: en finale du championnat 1974 (à l'époque la franchise du Wisconsin faisait partie de l'Ouest), en demi-finale de conférence Est 1987 et au premier tour 2018.

    La quatrième confrontation n'a pas dérogé à la règle. Et pour la première fois dans cette série si serrée, il n'y a pas eu photo (109-81).

    Poussés par un TD Garden en fusion, Boston, qui en avait plus sous la semelle, est parvenu à faire la différence aux tirs à longue distance.

    Intenables, les "C's" ont fait mouche 22 fois (en 55 tentatives), les Bucks ne trouvant la cible qu'à 4 reprises (sur 33). Jamais une équipe n'avait encore réussi autant de paniers primés dans un match N.7.

    Grant Williams, guère habitué à scorer autant, fut un second couteau affûté comme jamais (27 pts, 7/18 derrière l'arc), réussissant là le meilleur match de sa carrière.

    Dans son sillage, Jayson Tatum (23 pts, 8 passes) et Jaylen Brown (19 pts, 8 rbds) ont répondu présent.

    Giannis contenu

    Après un premier quart-temps à l'avantage des Bucks (26-20), les Celtics ont accéléré le rythme et n'ont jamais levé le pied.

    Leur abnégation défensive a aussi eu raison des efforts de Giannis Antetokounmpo, qui n'a shooté qu'à 10/26, finissant tout de même avec 25 points, 20 rebonds et 9 passes. Jrue Holiday (21 pts, 8 passes) et Brook Lopez (15 pts, 10 rbds, 3 contres) l'ont soutenu, mais pas le reste de l'équipe et l'absence de Khris Middleton (genou) de se faire une dernière fois terriblement sentir.

    "Ils ont été la meilleure équipe. Donnez du crédit à Boston", a déclaré leur coach Mike Budenholzer.

    Les Celtics se prennent à rêver de leur succéder, même si la route est encore longue avant de remporter un 18e titre record en NBA, pour laisser derrière eux leurs rivaux historiques des Lakers, qui les avaient rejoints au sommet du palmarès en 2020, avec un 17e sacre glané contre Miami.

    Or le Heat se trouve être leur prochain adversaire. Avec un goût de revanche dans l'air puisque, à l'époque, Jimmy Butler & co avaient battu la bande à Jayson Tatum en finale de conférence Est.

    A l'Ouest, et c'est aussi une surprise, plus grosse encore, compte tenu du fait que Dallas restait sur neuf défaites à Phoenix, les Mavs ont concassé et humilié les Suns (123-90), passés complètement à côté de ce 7e match décisif, tétanisés par l'enjeu.

    Débâcle des Suns

    La meilleure équipe de saison régulière, que beaucoup pensaient être la plus armée collectivement pour le titre, a tout simplement "livré sa pire performance pour son match le plus important", a déploré le coach Monty Williams.

    Et en face, Luka Doncic a encore été exceptionnel (35 pts, à 12/19, 10 rbds) pour le plus grand rendez-vous de sa jeune carrière, qui en appelle forcément d'autres à 23 ans.

    Le prodige slovène comptait 27 points à la pause, autant que les Suns, alors menés de 30 unités, faisant de lui le premier joueur en 25 ans à égaler ou dépasser le total de points d'une équipe adverse sur une période, dans un match de play-offs.

    Pendant ce temps, éclipses totales pour Devin Booker et Chris Paul, incapables de marquer un panier durant ces 24 premières minutes, hors lancers francs. Ils ont fini avec 11 et 10 points.

    Egalement portés par Spencer Dinwiddie (30 pts, à 11/15), sur un nuage en sortie de banc, et Jalen Brunson (24 pts), les Mavs ont shooté à 58,7% de réussite et compté jusqu'à 46 points d'avance. Chiffres accablants qui ont illustré la débâcle des Suns.

    Dallas défiera les Warriors de Stephen Curry et Klay Thompson (champions en 2015, 2017, 2018), pour tenter de renouer avec la finale, onze ans après leur seul sacre obtenu contre Miami.

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    Rappel de produits : des baguettes vendues par Lidl susceptibles de contenir du métal

    Le Figaro

    Le site gouvernemental Rappel Conso recommande de ne pas consommer les baguettes vendues en France entre le 3 et le 13 mai.

    Mauvaise surprise pour les clients de Lidl : des baguettes aux céréales sans nom de marque sont susceptibles de contenir du métal. Le site gouvernemental Rappel Conso recommande de ne pas consommer les baguettes vendues en France entre le 3 et le 13 mai. «En raison du risque de blessures et d'effets indésirables suite à l'ingestion de ce produit, par précaution, il est recommandé aux personnes qui détiendraient des produits appartenant aux lots décrits de ne pas les consommer», précise l'enseigne au Parisien.

    À lire aussiUn juge d'instruction pour démêler le «scandale Buitoni»

    Les baguettes nommées «céréales rustiques» de 250 grammes pourraient contenir du verre, du métal, du plastique, du papier, ou textile. Il est conseillé de ramener le produit en magasin, où il sera remboursé. Un numéro de téléphone a été mis à en place pour les consommateurs : le 0.800.900.343.

    À VOIR AUSSI - Bactérie E.coli: les autorités sanitaires confirment un lien avec des pizzas Buitoni

    Décès de Bernard Bigot, patron du programme Iter sur la fusion nucléaire

    «Emporté par la maladie», le Français est décédé à 72 ans. Il était à la tête du programme depuis 2015.

    Le gouvernement va supprimer la redevance audiovisuelle dès 2022

    Emmanuel Macron en avait fait une promesse de campagne.

    La DGCCRF alerte sur une arnaque financière au téléphone

    Une nouvelle technique d'escroquerie se propage. Cette fraude, relativement simple, repose sur une usurpation d'identité.

    Valeurs Actuelles

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    France24 - Monde

    Pour Ruffin (LFI), "le loup Macron" se fait "mouton" le temps des législatives

    Publié le : 16/05/2022 - 09:38Modifié le : 16/05/2022 - 09:36

    Paris (AFP) – Le député LFI de la Somme François Ruffin a accusé lundi le "loup Macron" de se faire "mouton" le temps des élections législatives, assurant que le président ne fera rien pour le pouvoir d'achat et l'écologie une fois qu'il aura une majorité à l'Assemblée.

    "Pour Macron, il y a encore une élection et le loup doit se faire mouton, le loup Macron doit montrer patte blanche à la porte de la bergerie, il doit se mettre du miel dans la voix pour dire +regardez comme je vais faire de l'écologie, regardez comme je vais faire du social+", a ironisé l'ancien journaliste sur RTL.

    "Une fois qu'il aura la majorité à l'Assemblée, le loup redeviendra loup, il fera tout pour que les entreprises du CAC 40 gagnent de l'argent, pour qu'elles ne versent pas d'impôts", a-t-il ajouté.

    "Il ne luttera pas pour qu'il y ait du pouvoir d'achat pour les Français, pour qu'il y ait des mesures écologiques qui soient prises", a-t-il encore accusé.

    Concernant le futur locataire de Matignon, M. Ruffin a dit n'avoir pas d'attentes: "s'il cherche une +femme de gauche+, avec beaucoup de guillemets, pour mener une politique de droite, je ne vois pas l'intérêt".

    "Ce sera un collaborateur de M. Macron, comme il s'est essuyé les pieds généralement sur ses Premiers ministres, donc c'est pas ça qui va changer la donne", a-t-il poursuivi.

    Comme pour son premier mandat, le député a promis, s'il était réélu à l'issue des législatives des 12 et 19 juin, de limiter son salaire au Smic.

    "Ca me fait une raison supplémentaire pour souhaiter le relèvement du Smic à 1.500 euros" nets, a expliqué M. Ruffin, en référence à l'actualisation la veille par Jean-Luc Mélenchon de cette promesse électorale, passée de 1.400 à 1.500 euros pour tenir compte de l'inflation selon le leader Insoumis.

    Depuis le 1er mai, le Smic mensuel est à 1.302,64 euros en net.

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    [Ferrand] Noms de partis : le nom

    À l’heure de la communication triomphante, alors que des partis politiques à la peine vendent leurs charmes comme des assureurs en ligne ou des banquiers sans guichet, les acronymes ne font plus recette. Fini, le temps du MRP, de l’UDR et du MRG ! En 2007, déjà, l’UDF s’était muée en Mouvement démocrate, abrégé sous la forme “MoDem” pour faire branché ; huit ans plus tard, en 2015, l’UMP s’était rebaptisée Les Républicains, faisant fi des traditions françaises au profit d’une ostensible fascination pour la vie politique américaine.

    En 2017, était fondée La France insoumise – symbolisée par la lettre grecque phi ; trois ans avant qu’EELV se dissolve dans une coalition, le Pôle écologiste… Quoi d’encore plus neuf, en 2022 ? C’est au tour de LREM d’adopter un beau nom bien vendeur : Renaissance… Après Reconquête, le parti de campagne d’Éric Zemmour, voilà qui, décidément, sent à plein nez son histoire !

    Jusqu’à ces temps derniers, la Reconquête, sans autre précision, évoquait la reprise par les chrétiens, du XIe au XVe siècle, des terres islamisées de la péninsule Ibérique. La Renaissance, quant à elle, désignait le phénomène qui, au XVe siècle et au suivant, a vu les artistes, poètes et penseurs postmédiévaux se mettre à l’école des Anciens et renouer avec les meilleurs aspects d’une culture gréco-latine enterrée depuis un millénaire. Parlante surenchère de références et contre-références…

    Un ami volontiers railleur, auquel je disais que Reconquête et Renaissance annonçaient, dans le même registre, l’irruption de partis appelés – pourquoi pas ? – Peuple ou Révolution, m’a fait cette remarque aigre-douce : « Donne tous les noms que tu voudras à tous les partis qui se présenteront ; s’ils n’ont rien d’autre à promouvoir que les idées toutes faites, toutes mortes, d’un monde sans alternative, je ne donne pas cher de leur avenir. » Certes ; mais c’est négliger un peu trop, me semble-t-il, le pouvoir des noms sur l’imaginaire.

    En privilégiant désormais le pouvoir des noms sur celui des mots, la politique assume sa volonté de brouiller les pistes, de perdre l’électeur plutôt que de l’éclairer.

    Marcel Proust a consacré la fin du premier volume de sa Recherche à cette influence-là. Dans « Noms de pays : le nom » , l’on peut lire ceci : « Les mots nous présentent des choses une petite image claire et usuelle comme celles que l’on suspend aux murs des écoles pour donner aux enfants l’exemple de ce qu’est un établi, un oiseau, une fourmilière, choses conçues comme pareilles à toutes celles de même sorte. Mais les noms présentent des [choses] une image confuse qui tire d’eux, de leur sonorité éclatante ou sombre, la couleur dont elle est peinte uniformément […] . »

    Pour reprendre ce distinguo, il me paraît qu’en privilégiant désormais le pouvoir des noms sur celui des mots, la politique assume sa volonté de brouiller les pistes, de perdre l’électeur plutôt que de l’éclairer. C’est en définissant plus nettement ce que l’on prétend leur “vendre” qu’on ramènera les gens aux urnes ; pas en repeignant la devanture de couleurs suaves, d’autant plus trompeuses.

    C’est exactement dans cet esprit que, vendredi et samedi – les 13 et 14 mai -, je réunis à Château-neuf-du-Pape, à l’invitation du maire, Claude Avril, plusieurs amoureux de la chose publique – dont Michel Maffesoli et François-Xavier Bellamy. Le sociologue en profitera pour développer, notamment, sa vision d’un “enracinement dynamique” ; et le philosophe, pour revenir sur cette urgence de transmettre à laquelle, depuis des années, il n’aura eu de cesse de nous rappeler.

    Qu’on ne s’y trompe pas : Les Causeries de Châteauneuf-du-Pape ne sont pas seulement une tentative de votre serviteur de tonifier un débat public asthénié à force de formules creuses et de ronronnement sans âme. Fidèle à mon vieux précepte – « plutôt que de lutter contre les ombres, allumer le plus possible de lumières » -, j’essaierai d’y prendre date avec tous les auditeurs de bonne volonté ; en espérant qu’un jour, derrière la séduction de noms flatteurs, les mots retrouveront leur sens.

    Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

    Il était une fois

    Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

    Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

    La Sicile fait figure de laboratoire

    Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

    En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

    Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

    En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

    Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

    La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

    Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

    Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

    Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

    En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

    Une lutte ouverte contre la Mafia

    La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

    L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

    La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

    Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

    Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

    La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

    Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

    Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

    Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

    Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

    Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

    L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

    Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

    À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

    mafia
    Le Figaro

    L’Ordre des kinés se mobilise contre les violences sexuelles

    Pauline Fréour

    ENTRETIEN - Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes (CNOMK), explique pourquoi l’organisme va diffuser des outils de lutte contre les violences sexuelles, à destination des patients et des professionnels.

    LE FIGARO.- Pourquoi cette campagne de sensibilisation de la part du CNOMK?

    Pascale MATHIEU.- Nous nous intéressons au sujet depuis plusieurs années. Même si les agressions restent très rares chez les masseurs-kinésithérapeutes - de l’ordre de 30 plaintes pour 2 millions d’actes par an -, c’est toujours trop. Début 2021, nous avons reçu un afflux de signalements, dont certains vieux de quinze ans, lors de la sortie du livre de Camille Kouchner La Familia grande sur l’inceste subi par son frère. Nous avons alors souhaité mettre à disposition des outils de prévention à destination des professionnels et de leur patientèle.

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    De quoi s’agit-il?

    Il y a un guide, qui détaille ce qu’est une relation thérapeutique saine et sécurisée, un questionnaire d’évaluation à remplir par le patient et un «déontomètre» gradué de 1 à 14 pour l’aider à détecter les situations ambiguës. Par exemple, un professionnel qui fait des blagues à caractère sexuel est noté 7 ; celui qui prend des photos sans consentement, 10 ; s’il palpe la poitrine sans motif médical, 14. Il est parfois difficile d’estimer si un geste est réellement thérapeutique. Nous expliquons ainsi dans le guide dans quelles situations un toucher vaginal ou pelvien se justifie, et quand il n’a pas de raison d’être. Plus largement, un professionnel doit respecter votre pudeur et toujours recueillir votre consentement. Si vous ne souhaitez pas vous dénuder pour un geste, il vous expliquera pourquoi c’est nécessaire mais ne peut en aucun cas vous y forcer.

    Ces outils peuvent-ils servir à d’autres contextes?

    Le déontomètre est pour moi applicable à toute situation de soin. Lors d’une consultation, il existe une inégalité entre le thérapeute et le patient. Une personne qui souffre et craint parfois pour son avenir peut être prête à accepter beaucoup dans l’espoir d’aller mieux. Certains prédateurs savent profiter de cette vulnérabilité.

    Votre profession comporte-t-elle un risque particulier, du fait du contact physique qu’elle implique?

    J’ai demandé à la procureur générale du parquet de Paris si nous étions davantage touchés que d’autres professions: pas du tout. Personne n’est épargné, même en dehors du milieu médical: éducateurs, professeurs…

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    Comment l’initiative est-elle accueillie?

    Bien, même si je m’attends à ce que certains me reprochent de jeter l’opprobre sur la profession, car nous sommes le premier Ordre à nous emparer de la question. Je pense au contraire qu’il est essentiel de montrer que l’Ordre sera intransigeant en la matière. C’est protéger sa profession que d’écarter les brebis galeuses. L’immense majorité des kinésithérapeutes sont irréprochables.

    Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus

    NOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.

    Pourquoi le chien est-il devenu le meilleur ami de l'homme?

    Des archéologues pensent avoir découvert ce qui a motivé les hommes à domestiquer le chien il y a plus de 15.000 ans. Comment cette domestication s'est-elle précisément opérée? Le chien est-il passé du statut de proie à celui de compagnon de chasse?

    Infarctus ou AVC: le bénéfice de l’aspirine remis en question

    DÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.

    France24 - Monde

    Les actifs de Renault en Russie vendus à l'Etat russe

    Publié le : 16/05/2022 - 09:26

    Moscou (AFP) – Le constructeur automobile Renault a vendu ses actifs en Russie à l'Etat russe, ont annoncé lundi les deux parties séparément, le groupe français précisant qu'il garde l'option de racheter pendant six ans ses parts dans Avtovaz, fabricant des Lada.

    Cette cession fait suite à l'offensive russe en Ukraine.

    "Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou", a indiqué le ministère russe de l'Industrie et du Commerce dans un communiqué.

    Renault a confirmé de son côté la cession de sa participation de près de 68% dans Avtovaz, principal constructeur automobile en Russie. Mais le groupe français a précisé qu'il garderait l'option de racheter ses parts pendant six ans.

    Aucun détail financier n'a été fourni lundi, mais le ministre russe de l'Industrie et du Commerce, Denis Manturov, avait déclaré en avril que Renault prévoyait de vendre ses actifs russes pour "un rouble symbolique".

    "Aujourd’hui, nous avons pris une décision difficile mais nécessaire; et nous faisons un choix responsable envers nos 45.000 salariés en Russie, tout en préservant la performance du groupe et notre aptitude à revenir dans le pays à l’avenir, dans un contexte différent", a déclaré le directeur général de Renault, Luca de Meo, cité dans un communiqué du groupe.

    Le conseil d'administration de Renault "a approuvé à l'unanimité la signature des accords pour céder 100% des parts de Renault Group dans Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation de 67,69% dans Avtovaz à NAMI (l'Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs)", selon ce communiqué, où Renault ne donne aucun montant.

    Le maire de Moscou, Sergei Sobyanin, a indiqué de son côté que Renault avait décidé de fermer son usine près de la capitale russe, qui produit des voitures Nissan et Renault.

    La Russie est le deuxième marché du groupe Renault dans le monde derrière l'Europe, avec près de 500.000 véhicules vendus en 2021, mais la présence du groupe dans le pays est remise en cause depuis le début de l'offensive russe en Ukraine.

    Le groupe automobile est aussi confronté à des problèmes de logistique en raison d'une pénurie de composants importés provoquée par les sanctions occidentales.

    Avtovaz avait ainsi dû envoyer ses employés en congés payés pour trois semaines en avril, arrêtant la majeure partie de sa production.

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    La météo du lundi 16 mai : baisse provisoire des températures

    Le Figaro

    Les températures estivales vont perdurer toute la semaine.

    Lundi 16 mai, les températures restent élevées. Des averses et des orages dans l'Est sont à prévoir. À l'Ouest, le temps sera plus calme, sous un ciel qui oscille entre nuages et nettes éclaircies. Une vague de chaleur exceptionnellement précoce s'étend sur tout le territoire dès mardi, jusqu'à 8°C au-dessus des normales de saison.

    À lire aussi«Il fait un temps de télétravail» : quand la météo influence la vie de bureau...

    Selon La Chaîne Météo *, avec la remontée d'un anticyclone du Maghreb vers l'Espagne et le sud de la France, le soleil s'impose rapidement. En matinée, la semaine débutera néanmoins sous un ciel menaçant dans la moitié nord. Seulement 14 degrés attendus à Cherbourg et 13 à Aurillac. L'Est est touché par des orages peu actifs mais forts. Le beau temps dominera du bassin aquitain aux régions méditerranéennes. L'air sera humide et lourd. Dans la capitale, 25 degrés sont annoncés pour lundi après-midi, tandis qu'il fera 24 degrés à Nantes, 28 à Lyon et 29 degrés dans la Ville rose.

    Vague de chaleur toute la semaine

    Dès mardi et jusqu'à la veille du week-end, les 30 °C seront atteints sur les 3/4 du pays avec des pointes approximativement à 35 °C dans le Sud. Au Nord-Ouest, les températures moins élevées que sur le reste du pays, varieront au gré des orages. Mais trop rares, pour faire baisser le thermostat. L'air sera étouffant dans le Sud, avec localement 40 °C de l'Aquitaine aux Rhône-Alpes. Les records de chaleur pour le mois de mai vont être frôlés.

    *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

    La météo du jeudi 21 avril : risque important de fortes précipitations dans le Sud

    Quatre départements du Sud sont touchés par un risque important de fortes précipitations. Grisaille et pluie sont au rendez-vous sur la moitié sud du pays, tandis que la moitié nord passe la journée au soleil.

    Regarder la vidéo

    Météo dimanche 15 mai : forte chaleur, mais gare aux orages

    Alors que le soleil brille sur une majeure partie de la France samedi, le temps sera plus mitigé dimanche, avec l'arrivée d'une perturbation pluvieuse par l'Ouest.

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    France24 - Monde

    Ouverture en baisse des Bourses européennes, craintes sur la croissance

    Publié le : 16/05/2022 - 09:12Modifié le : 16/05/2022 - 09:10

    Paris (AFP) – Les Bourses européennes ont ouvert la séance de lundi en repli, inquiètes pour la croissance mondiale après des statistiques sur l'économie chinoise au plus bas depuis deux ans.

    La Bourse de Paris a ouvert en baisse de 0,74% à 6.315,68 points, Francfort de 0,30%, Milan de 0,29% et Londres perdait 0,53% dans les premiers échanges.

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine

    Nicolas Barotte

    DÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.

    La guerre n’est pas terminée, mais il est déjà temps d’en tirer quelques leçons. «Ces premières semaines d’affrontement ont d’ores et déjà livré de nombreux enseignements», a écrit le chef d’état-major des armées, le général Burkhard dans un «ordre du jour», une lettre adressée à tous les militaires, datée du 22 avril. Le plus haut gradé de l’institution souligne trois exigences: le besoin «d’entraînement» à la guerre de haute intensité, la nécessité de cultiver des «forces morales» pour tenir face aux menaces, et enfin le «devoir de vérité». «Le devoir d’un militaire, qu’il soit chef ou subordonné - car on est toujours l’un et l’autre - est de dire la vérité ; dire les choses, sans chercher à enjoliver la situation, par peur, flatterie ou paresse intellectuelle. Face aux chefs, il consiste à présenter, en toute franchise, les limites et les faiblesses qui peuvent être les nôtres. Il implique, naturellement, de proposer des solutions. Envers nos subordonnés, il impose de donner du sens, à la mission comme aux sacrifices demandés, et consentis», écrit le général Burkhard en rappelant une cause des revers de Moscou: «Les chefs militaires russes ont menti.»

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    L’exercice de lucidité sera-t-il mené jusqu’à son terme au sein de l’armée? «Il ne faut pas perdre de temps dans l’analyse» du conflit, recommande un gradé de l’armée de terre, où la guerre ukrainienne est suivie à la loupe. Les militaires ne veulent pas accuser un retard tactique ou stratégique lorsque la France se trouvera aux premières loges d’une crise. «Ce que nous apprend la guerre en Ukraine, c’est que nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux. Chacun doit faire le nécessaire pour s’y préparer. Le moment venu, nous n’aurons pas le droit de ne pas être au rendez-vous», écrit le général Burkhard.

    La guerre a toutefois souligné quelques lacunes et faiblesses du modèle français: faille du renseignement militaire qui, dans une analyse trop rationnelle, n’avait pas cru en l’invasion russe ; contraintes sur les effectifs alors que les armées sont largement employées au Sahel ou sur le territoire national ; limites capacitaires, qu’il s’agisse du stock de munitions, des moyens de guerre électronique ou du retard pris dans le domaine des drones tactiques, ceux qui ont fait la différence dans le Haut-Karabakh ou en Ukraine… En réaction immédiate à l’usage, avec succès, de munitions rôdeuses et de drones à «longue élongation» par l’Ukraine, l’Agence d’innovation de défense a ainsi publié début mai deux appels à projet «Larinae» et «Colibri» pour se doter de systèmes équivalents au Switchblade américain.

    Toutes les armées sont interpellées par le réveil des armes. La marine compte ses frégates comme l’armée de l’air compte ses avions. «Les combats pour la supériorité aérienne sont une réalité», écrit le chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace, le général Mille dans la vision stratégique qu’il a publiée en avril. Dans ce document, préparé avant le conflit, il prend acte d’un changement de monde pour l’aviation occidentale qui ne pourra plus se reposer sur une suprématie aérienne. Lors d’un exercice l’année dernière en Israël, l’armée de l’air s’était notamment entraînée à percer des défenses sol-air, comme celles dont font usage les Ukrainiens avec succès.

    Ce que nous apprend la guerre en Ukraine, c’est que nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux. Le moment venu, nous n’aurons pas le droit de ne pas être au rendez-vous

    Les réflexions de l’armée française ne se limitent pas à des questions de nombre ou de matériels. Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont aussi une source d’inspiration pour les experts militaires français. Le commandement décentralisé des forces ukrainiennes constitue l’une des clés de leurs succès initiaux. «La supériorité potentielle réside dans la subsidiarité», assure un gradé. Contrairement aux forces russes, les armées occidentales doivent être «capables de faire confiance» aux échelons inférieurs, poursuit-on.

    A un fonctionnement vertical des opérations pourrait se substituer une approche en réseau où les unités disposent de compétences étendues. Les unités sur le terrain devraient disposer des capacités cyber minimales qui doivent aller plus loin que le combat «connecté» développé dans le cadre du programme Scorpion. «Une unité doit pouvoir neutraliser un réseau de caméras de surveillance» pour ne pas être repérée. «Le soldat de demain devra être muni d’un fusil et d’un smartphone», ajoute le militaire. Grâce à son téléphone sécurisé - qui suppose d’en protéger les vulnérabilités -, le soldat pourra participer à la «guerre informationnelle», géolocaliser les adversaires, assurer un relais de télémédecine… Dans un conflit de haute intensité, les unités devront être en mesure d’agir en autonomie, poursuit-on, sans attendre un soutien planifié à l’avance. Face à la menace des drones, la question d’un «dôme tactique» est posée. Toutes les réponses aux interpellations de la guerre en Ukraine n’ont pas encore trouvé de réponse.

    En ouvrant la réflexion dès maintenant, l’institution militaire espère aussi peser sur les orientations du futur gouvernement. Il faut «gagner la prochaine loi de programmation militaire avant son vote», souligne un observateur du monde des armées.

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    La combinaison et la superposition des champs de bataille - terre, air, mer, cyber, espace - sont depuis longtemps réfléchies au sein des états-majors. Mais au «multimilieu multichamp», certains veulent ajouter la dimension humaine du combat. «C’est la guerre par la maîtrise du milieu social», résume un gradé: formation des soldats, capacité d’initiative, discernement… Ce qui manque aussi aux forces russes.

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    France24 - Monde

    Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député

    Publié le : 13/05/2022 - 07:41

    Grégoire SAUVAGE Suivre

    Célèbre pour avoir effectué une grève de la faim afin d'empêcher l'expulsion de son apprenti guinéen et organisé un convoi humanitaire vers l'Ukraine, Stéphane Ravacley sera candidat aux élections législatives en France. Un candidat atypique qui compte bien porter à l'Assemblée ses combats pour l'insertion des mineurs isolés étrangers ou la défense de l'environnement. 

    Stéphane Ravacley mène depuis plusieurs semaines une double vie. La première commence au milieu de la nuit, lorsqu'il enfile sa tenue d'artisan-boulanger, le métier qu'il exerce depuis plus de 35 ans. La deuxième débute en fin d'après-midi. Cette fois-ci, le boulanger à la carrure de rugbyman et réputé pour son franc-parler, endosse le costume du candidat aux élections législatives pour faire campagne dans la 2e circonscription du Doubs.

    "Je dors l'après-midi, puis vers 17 h, je pars avec mon équipe en meeting, en réunion publique ou en réunion d'organisation", précise le candidat investi par Europe Écologie-les Verts (EELV) sous la bannière de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

    Au départ, rien ne prédestinait ce fils d'agriculteur ayant grandi dans un petit village près de Besançon, dans l'est de la France, à se lancer en politique. Mais son combat pour empêcher l'expulsion de son apprenti, Laye Fodé Traoré, un jeune orphelin guinéen arrivé clandestinement en France, l'a métamorphosé.

    En janvier 2021, malgré une santé fragile, Stéphane Ravacley entame une grève de la faim de 11 jours pour obtenir la régularisation de son protégé. Il perd huit kilos, fait un malaise, mais son action attire l'attention des médias nationaux et la sympathie d'une large partie de l'opinion publique. "Dans les premiers jours, j'ai pensé que la préfecture allait me contacter pour régler la situation. Mais non, ils ont attendu 11 jours et c'est ce silence administratif qui m'a transformé. Après cela, je n'étais plus du tout celui que j'étais avant", confie-t-il.

    Situation "ubuesque"

    Laye Fodé Traoré sera finalement régularisé le 14 janvier. Dans la foulée, Stéphane Ravacley lance Patrons solidaires, une plateforme destinée aux chefs d'entreprise confrontés à une situation similaire. Pris en charge par l'État en arrivant sur le sol français, les mineurs isolés étrangers sont ensuite menacés d'expulsion à leur majorité.

    >> À voir : Migrants en France : l'avenir en suspens des mineurs étrangers isolés

    Approché par le sénateur PS Jérôme Durain, le boulanger militant travaille à une proposition de loi pour permettre aux apprentis de rester une année après leur 18e anniversaire – proposition rejetée par le Sénat au mois d'octobre.

    "J'ai alors compris que si l'on n'entre pas dans l'appareil, on continuera à se taper la tête dans le mur administratif : pour pouvoir faire bouger les choses, il faut pouvoir y entrer", assure l'artisan de 53 ans.

    S'il est élu député en juin prochain, sa première priorité sera de favoriser l'insertion de ces jeunes sans-papiers qui souhaitent travailler. "On les protège tant qu'ils sont mineurs, puis on les rejette à 18 ans alors qu'ils travaillent dans des entreprises où on manque de bras. C'est complètement ubuesque !", s'insurge le candidat d'EELV, qui souhaite élargir la réflexion aux jeunes de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) en poursuivant leur accompagnement jusqu'à l'âge de 25 ans.

    Surnommé le "boulanger humaniste" par le député européen Raphaël Glucksmann, Stéphane Ravacley s'est également distingué en envoyant 200 m3 de marchandises destinées à l'aide de la population ukrainienne.

    "Mon autre combat, c'est l'écologie pratique et pragmatique. Je viens du monde paysan et je connais ses difficultés. Je suis pour l'Europe, mais il faut protéger nos agriculteurs", ajoute-t-il.

    "Le bas de l'échelle"

    Avec cette candidature, Stéphane Ravacley veut transformer le visage d'une Assemblée nationale qui ne compte quasiment plus de représentants des milieux populaires.

    Une démarche soutenue par l'entrepreneure sociale Alice Barbe, qui a créé l'Académie des Futurs Leaders, une école destinée à former une nouvelle génération d'hommes et de femmes politiques et dans laquelle Stéphane Ravacley suit une formation depuis le début de l'année.

    "Il y a un problème d'incarnation et de défiance vis-à-vis du politique. Aujourd'hui, il y a un énorme besoin de davantage de représentation citoyenne. Ce sont des activistes ou des entrepreneurs sociaux qui arrivent avec très peu de moyens à avoir un impact extraordinaire sur le terrain", s'enthousiasme Alice Barbe, qui décrit Stéphane Ravacley comme un "battant".

    Les élèves de cette académie, dont la première promotion compte également dans ses rangs Priscillia Ludosky, l'une des initiatrices du mouvement des Gilets jaunes, suivent trois jours de cours par semaine, donnés par des enseignants de l'université de Columbia et de Sciences Po Paris. Au programme : droit, géopolitique, climat, management ou encore développement personnel.

    Une chance unique pour le boulanger de Besançon, qui assure vouloir "continuer à apprendre" tout au long de sa vie. Selon lui, "il y a une ouverture extraordinaire avec ces législatives pour la société civile. Il y a beaucoup de gens comme moi qui viennent du bas de l'échelle".

    Dans la deuxième circonscription du Doubs, en juin prochain, Stéphane Ravacley aura toutefois fort à faire contre "un professionnel de la politique", le député Renaissance sortant Éric Alauzet, le mieux élu de France en 2017. "Cette circonscription est gagnable, même si ce sera difficile", reconnaît auprès de l'AFP Cécile Prudhomme, la secrétaire régionale Europe Écologie-Les Verts en Franche-Comté.

    >> À lire : comprendre les élections législatives françaises en six questions

    Le boulanger, lui, affiche une détermination sans faille. "Je vais être élu", martèle-t-il. Il prévoit de siéger avec le groupe EELV à l'Assemblée, mais ne compte pas adhérer au parti écologiste pour préserver "son indépendance".

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Législatives : coup d'envoi de la bataille électorale

    Décryptage

    Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

    LÉGISLATIVES 2022

    Comprendre les élections législatives françaises en six questions

    Le Figaro

    Eurovision : l'Italie déjoue des cyberattaques pro-russes

    Le Figaro

    Lors de la demi-finale et finale de l'Eurovision samedi, à Turin, les autorités italiennes ont fait face à plusieurs tentatives de cyberattaques de hackers pro-russes.

    La police italienne a annoncé dimanche avoir déjoué des cyberattaques de groupes pro-russes lors de la demi-finale du 10 mai et de la finale samedi du Concours de l'Eurovision, à Turin, a appris l'agence Reuters.

    À lire aussiUkraine : en Europe, la vigilance redouble face à la crainte de cyberattaques critiques

    L'Orchestre ukrainienKalush d'Ukraine a remporté le concours avec sa chanson «Stefania», surfant sur une vague de soutien public. Lors du vote et des performances des artistes, le service de cybersécurité de la police a «neutralisé et repoussé les attaques du réseau» par le groupe de hackers «Killnet» et son affilié «Legion», a indiqué la police.

    À lire aussiEurovision 2022: qui sont les vainqueurs ukrainiens du groupe Kalush Orchestra?

    Les autorités italiennes ont également recueilli des informations sur les chaînes Telegram du groupe pro-russe, afin d'identifier la localisation géographique des attaques. Le 11 mai, «Killnet» a revendiqué une attaque contre les sites Web de plusieurs institutions italiennes, dont le Sénat, la chambre haute du parlement italien et l'Institut national de la santé (ISS), a rapporté l'agence de presse ANSA.

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    Volodymyr Zelensky «sans voix» après la destruction du musée du philosophe Grigori Skovoroda

    Dans la nuit du 7 mai, dans l'oblast de Kharkiv, plusieurs tirs de roquettes russes ont détruit l'institution liée à la mémoire du poète ukrainien, mais pas ses collections, qui ont été déplacées en lieu sûr au début de l'invasion.

    «Surestimé et pompeux» : Johnny Depp en prend pour son grade avec Brian Cox

    Dans ses mémoires Putting the Rabbit in the Hat, l'acteur britannique règle quelques comptes avec ses collègues, dont Quentin Tarantino, Ed Norton, Steven Seagal et Michael Caine. Saignant.

    Les rappeurs Gunna et Young Thug arrêtés par le FBI

    Les deux Américains de 28 et 30 ans ont été arrêtés lundi avec 26 autres personnes pour de nombreux chefs d'accusation dont meurtre, racket, braquage à main armée et participation à une activité criminelle en gang.

    Valeurs Actuelles

    [Albert] Nouvelle Union Populaire contre patriotes en ordre dispersé : quand la gauche fait la désunion des droites

    La droite est un peu partout mais finalement nulle part dans sa plénitude. Dans un pays que l’on présente majoritairement, mais abusivement, à droite, beaucoup rêvent d’une union de ses différents courants pour l’emporter aux élections. Mais les espoirs soulevés par le mirage de l’arithmétique électorale sont presque mécaniquement déçus par la réalité des urnes. En politique comme ailleurs, la somme des faiblesses fait rarement une force. Certes on objectera que la gauche, mue par l’opportunisme électoral, donne l’illusion d’avoir surmonté ses divisions. Mais sans se risquer à un pronostic hasardeux, on imagine mal cette coalition de circonstances résister à l’après-19 juin. Il n’empêche que la gauche aura tenté ce que la droite n’ose plus faire depuis longtemps. En se drapant dans les plis de la gauche révolutionnaire et intersectionnelle, Jean-Luc Mélenchon a redonné, par le verbe et le geste, du sens à la politique comme peu de candidats ont su le faire à droite. L’histoire de ses errements explique sans doute cette retenue. René Rémond avait cru saisir ainsi ce qu’était la droite en la réduisant à trois formes de conquêtes du pouvoir, légitimiste, orléaniste et bonapartiste sans chercher à examiner ce qui la fondait dans sa substance. Aujourd’hui encore, on voudrait lui substituer de nouveaux clivages, notamment sociaux, qui minorent sa dimension culturelle. Si la droite ne se redonne pas cette étoffe intellectuelle, elle est vouée à une longue relégation. Comme dans un tragique de répétition, la vie politique française a souvent vu la gauche ne triompher que des faiblesses et des divisions de la droite. Il ne tient qu’à elle de lever cette malédiction.

    Deux siècles de divisions

    La fragmentation de la droite est consubstantielle de son histoire. Dès sa naissance politique sous la Révolution, elle se déchire sur des questions institutionnelles en courants irréconciliables. René Rémond a sans doute exagéré l’opposition entre légitimistes et orléanistes qui se rejoignaient sur la conception de la nation, de l’autorité et de la morale mais elle fut suffisamment durable pour favoriser le triomphe de la gauche sous la IIIe République.

    Par un procédé voué à durer, la gauche assène des anathèmes afin d’ostraciser ses adversaires. Gambetta assimile ainsi la droite ennemie au « cléricalisme ». Peu importe que le fond bonapartiste soit anticlérical, que l’Église se soit détachée de la réaction, ce sera la marque de son infamie pour un demi-siècle. Par résignation, la droite abandonne le pouvoir à la gauche et Mac-Mahon, son héraut, quitte même la présidence de la République en 1879, deux ans avant la fin de son mandat.

    À la fin du XIXe siècle, la gauche se saisit de l’affaire Dreyfus pour enfermer de nouveau les droites dans une même condamnation, lui reprochant son inclination antiparlementaire et antisémite pourtant largement partagée dans ses rangs. Elle amalgame toutes les ligues patriotiques sans chercher à saisir leurs spécificités doctrinales. Jusqu’à la Grande guerre, la droite est incapable d’enrayer le glissement à gauche du pays. Il existe bien des formations de droite mais aucune n’assume le qualificatif de « droite ».

    La gauche frappe d’interdit la droite pour faire oublier ses propres compromissions

    Dans l’Entre-deux-guerres, la gauche subsitue l’antifascisme à l’anticléricalisme comme arme répulsive. Ainsi, le ministre André Tardieu, qui vient de se découvrir une nature de droite, est aussitôt dénoncé comme factieux pour avoir osé financer les Croix de Feu. Tous les gouvernements auquel il participe sont frappés d’illégitimité par la gauche qui obtient leur chute en dénonçant des alliances nauséabondes. En revanche, la gauche ne s’encombre pas de ces scrupules quand elle s’associe au parti communiste inféodé à l’Union soviétique. En 70 ans, la droite n’aura même pas gouverné 10 ans !

    Le drame de Vichy emporte durablement la droite dans un halo de déconsidération habilement surjouée par la gauche qui fait ainsi oublier ses propres compromissions. Soucieux de ne pas se laisser empeser par un héritage devenu honteux, les courants conservateurs et libéraux prennent soin de ne jamais se revendiquer de droite. La figure tutélaire de De Gaulle donne encore l’illusion d’une famille rassemblée mais cette unité ne résiste pas longtemps à son départ.

    Gaullistes et centristes se déchirent entre conservateurs, libéraux et sociaux, divisions dont Mitterrand tire profit pour l’emporter en 1981. Non content d’entretenir une concurrence sourde entre le RPR et l’UDF, le président socialiste ouvre un nouveau champ de crispation en introduisant dans le jeu politique le Front national comme le bacille de la discorde. Incertaine sur ces fondamentaux, la droite cède au chantage moral de la gauche qui la pousse à s’éloigner toujours davantage de son essence de peur d’être assimilée à l’« extrême-droite ».

    La victoire de 2007 anesthésie les fêlures, la défaite de 2012 les réactive

    Lorsque l’UMP voit le jour en 2002, le mouvement gaulliste et national est devenu une maison de centre-droit et européenne. La confusion culmine lors du référendum de 2005 sur l’avenir de l’Union européenne. L’énergie indéniable de Nicolas Sarkozy permet de réaliser la synthèse autour de thèmes opportuns comme l’identité et le travail. La victoire de 2007 anesthésie les fêlures, la défaite de 2012 les réactive. Mais chaque succès électoral local repousse le nécessaire effort de clarification dont la droite refuse de voir l’urgence.

    Conscient des fragilités doctrinales des partis, Emmanuel Macron croit le temps du dépassement enfin arrivé. Tout en voulant contribuer à la dépolitisation de la société, le Président de la République ne cesse de jouer sur les ressorts politiques pour usurper à la droite son flanc libéral et centriste et à la gauche son pôle diversitaire. Le clivage droite-gauche n’est donc pas dépassé mais s’est simplement déplacé.

    Les efforts de dédiabolisation du Rassemblement national n’ont pas rendu plus poreux le cordon sanitaire. La droite a repris certains de ses thèmes tout en refusant de s’allier à lui affirmant seulement qu’elle serait plus crédible pour les appliquer. Emmanuel Macron entonne alors l’antienne du Front républicain qu’il critiquait naguère non tant pour des raisons morales que par cynisme électoral. En aspirant une partie de la droite et condamnant l’autre à l’isolement, le Président s’est assuré une réélection assez facile.

    La droite a commis l’erreur de chercher d’abord à rassembler en bricolant un dénominateur commun au lieu de proposer une ligne de pensée claire à laquelle chacun, et non des partis, aurait pu s’agréger.

    La droite serait-elle donc condamnée à l’éparpillement ? Elle doit d’abord s’affranchir de la contingence des égos pour se ressaisir d’une vision appuyée sur un corps de pensée qui n’a pas tant à être réinventé que retrouvé. La droite a commis l’erreur de chercher d’abord à rassembler en bricolant un dénominateur commun au lieu de proposer une ligne de pensée claire à laquelle chacun, et non des partis, aurait pu s’agréger. Les branches se déploient toujours à partir du tronc, jamais l’inverse. Quand on sait ce que l’on est, dans sa singularité, on s’ouvre plus facilement à l’universel. Force est de reconnaître que le leader de la France Insoumise a pour l’instant su relever ce pari.

    Certes, le jeu politique éprouve le besoin d’une incarnation pour porter des idées. Mais la droite s’est contentée de trouver un charisme suffisamment fort pour triompher. Nicolas Sarkozy a endossé ce volontarisme avec un certain succès mais dès sa défaite, les fractures que son énergie avait, un temps, occultées se sont révélées avec une brutalité insoupçonnée. La droite avait négligé la permanence des idées au profit de l’immédiateté électorale. Le macronisme peut disparaître avec Emmanuel Macron, l’idéal progressiste qui l’a porté au pouvoir demeurera.

    Avant de trancher la question de la ligne politique, nécessairement mobile, la droite a donc besoin de réarticuler ce qu’elle a reçu de civilisationnel avec ce qu’elle doit transmettre d’essentiel en vue d’agir pour notre pays. La droite n’a pas 5 ans devant elle, elle doit engager cette réflexion maintenant.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Législatives : Éric Zemmour lance officiellement sa candidature à Cogolin, dans le Var

    Publié le : 12/05/2022 - 22:28

    FRANCE 24 Suivre

    Éric Zemmour s'est lancé dans la bataille des législatives jeudi sur la plage de Cogolin, dans une circonscription, la 4e du Var, où il a signé un de ses meilleurs scores à la présidentielle (14,7 %).

    Il s'est dit "heureux" de repartir pour une nouvelle "aventure". Devant environ 200 partisans acquis à sa cause, Éric Zemmour, a officiellement lancé, jeudi 12 mars, sa candidature pour les législatives à Cogolin, dans la 4e circonscription du Var.

    Le candidat de Reconquête, pantalon beige et chemise blanche se découpant sur le fond bleu des flots du golfe de Saint-Tropez, s'est limité à une courte allocution de quelques minutes.

    "Je ne me voyais pas mener le combat de l'arrière, je le mènerai à la tête de mes 550 candidats Reconquête, et il faudra, ici comme partout, répandre nos idées qui sont celles de l'avenir", a plaidé le candidat d'extrême droite. "On m'a beaucoup dit que la présidentielle était dure, c'est vrai, c'était un combat redoutable, cruel, parfois injuste, mais j'aime aussi ce combat et je reviens ici pour le mener."

    "Je suis venu dans le Var parce que j'aime le Var et les Varois, et mon petit doigt me dit qu'ils me le rendent bien", a-t-il encore lancé à ses partisans.

    Un "terrain favorable" ?

    Éric Zemmour devrait trouver ici un "terrain favorable" à ses idées "conservatrices", a commenté Nadine Uvernet, 59 ans : "Il y a de gros problèmes d'insécurité et d'immigration et une culture forte qui doit être respectée", a expliqué cette femme qui partage sa vie entre Cogolin et le Luxembourg, où elle travaille dans le secteur financier.

    Arlette Le Viavant votera elle aussi Éric Zemmour en juin, pour "qu'il nous enlève un peu des gens qui ne sont pas Français". Et cette retraitée de 74 ans se projette déjà sur 2027, espérant qu'il sera alors élu président.

    Le pari de cette élection, même si cette circonscription lui a donné de bons résultats, est toutefois risqué pour Éric Zemmour. Il faut en effet obtenir 12,5 % des inscrits au premier tour pour se maintenir au second, si l'on ne fait pas partie des deux candidats en tête. Or, à la présidentielle, il n'a obtenu les suffrages que 10,61 % des inscrits, loin derrière Marine Le Pen (23,29 %) et Emmanuel Macron (17,43 %).

    Éric Zemmour aura fort à faire face au candidat RN Philippe Lottiaux et à la sortante Ensemble, Sereine Mauborgne. Cette dernière avait été élue en 2017 avec 55 % des suffrages au second tour face à ce même Philippe Lottiaux.

    Mais, veut croire Éric Zemmour, "les législatives, ce ne sont ni la présidentielle, ni l'élection municipale. (...) C'est un vote enraciné dans un territoire avec des revendications et des soucis du cru".

    Avec AFP

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    Zemmour accusé par six associations antihomophobie de "contestation de crime contre l'humanité"

    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : qui vote pour Éric Zemmour ? Portraits d'électeurs

    ANALYSE

    Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour

    Valeurs Actuelles

    [Albert] Au secours, la gauche redevient la gauche

    [Albert] Faut-il maintenir le débat présidentiel d’entre-deux-tours ?

    [Albert] Le Front républicain contre la République

    [Albert] La Corse mérite-t-elle d’être française ?

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    [Albert] De la fin du tabou nucléaire au retour de la dissuasion

    [Albert] L’esprit de sacrifice à l’épreuve du conflit ukrainien : le retour du panache ?

    [Albert] Poutine, continuateur de l’empire soviétique

    [Albert] Critiques contre le meeting de Valérie Pécresse : la politique est-elle un concours d’éloquence ?

    Pie XII et les juifs, la parole et les actes

    France24 - Monde

    Comprendre les élections législatives françaises en six questions

    Publié le : 27/04/2022 - 18:42

    Aude MAZOUE Suivre

    Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.

    À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.

    Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

    >> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

    Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.

    Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.

    Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.

    Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour. 

    Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.

    Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.

    Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.

    La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.

    Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.

    Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.

    L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.

    Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.

    On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.

    Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment. 

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    France24 - Monde

    Ukraine : une série d'attaques contre les infrastructures agricoles menacent la sécurité alimentaire

    Publié le : 06/05/2022 - 18:03Modifié le : 13/05/2022 - 11:34

    Pariesa Young Suivre

    Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux et des témoignages attestent d'une nouvelle tactique des forces armées russes en Ukraine : bombarder et piller des engins agricoles, des fermes et les réserves de céréales du "grenier de l'Europe". Selon un expert de sécurité alimentaire, il s’agit de "tentatives délibérées de la part de la Russie de réduire la production agricole ukrainienne".

    L'agriculture en Ukraine a été sévèrement affectée par l'offensive russe dans le pays depuis le 24 février. En 2021, l'Ukraine avait récolté une quantité record de 106 millions de tonnes de céréales. Mais pour 2022, c'est près de la moitié de la récolte qui pourrait être perdue à cause de la guerre, comme l'a  déploré le ministre ukrainien de l'Agriculture le 31 mars.

    En plus des difficultés de production et d'exportations, des images amateur montrent que des fermes et des réserves de céréales semblent avoir été directement visées par des attaques des forces armées russes.

    Des vidéos montrent des champs, des fermes et des silos bombardés

    On trouve par exemple des vidéos et des images satellitaires de la destruction d'un silo pouvant contenir 30 000 tonnes de céréales dans une exploitation agricole de l'entreprise Golden Agro à Roubijné, dans l'est de l'Ukraine (localisation ici). Elle a été victime d'une explosion le 9 avril, après qu'un réservoir d'acide nitrique, un produit chimique utilisé dans les engrais, a été touché par des bombardements.

    Une image satellitaire de l'exploitation agricole de Golden Agro à Roubijné, datant du 21 avril et publiée par l'entreprise américaine Planet, montre un cratère supposément laissé par l'explosion.

    New @planet very high resolution image shows how this explosion , allegedly from fertilizer/ ammonium nitrate, at the Agro LLC in Rubizhne destroyed the entire facility, including the grain storage silo's, leaving a deep crater. https://t.co/ebT5aDUa9i pic.twitter.com/276RTgX7fL

    April 29, 2022

    Sur une autre vidéo, publiée le 31 mars sur Telegram, on peut voir des vaches rôdant parmi les équipements détruits de la ferme laitière d'Agromol à Chestakovo, dans la région de Kharkiv, en Ukraine (localisation ici).

    Parmi les 1 000 animaux dont disposait la ferme, seule une poignée a survécu aux bombes. De nombreuses vaches ont été tuées, comme le montrent des photos partagées sur les réseaux sociaux.

    Des caméras de surveillance ont capturé l'instant où une roquette a touché un élévateur de grain près de Sinelnikovo, dans la région de Dnipropetrovsk, dans le sud-est de l'Ukraine. Le gouverneur Valentyn Reznichenko a publié la vidéo sur Telegram le 2 mai, précisant qu'aucune victime n'était à déplorer.

    Selon des responsables américains, fin mars, au moins six installations de stockage de céréales avaient été endommagées par des attaques russes. Les images des attaques documentent des "tentatives délibérées de la part de la Russie de réduire la production agricole ukrainienne", assure Caitlin Welsh à la rédaction des Observateurs, directrice du programme de sécurité alimentaire au sein du think tank américain Center for strategic and international studies (CSIS). Il ne pourrait en être autrement selon elle : ”Certaines de ces attaques sont tellement précises – par exemple, juste un entrepôt détruit, avec aucun dommage collatéral autour”. 

    Pour le ministre allemand de l'Agriculture, Cem Oezdemir, ces attaques contre les infrastructures agricoles ukrainiennes pourraient être des tentatives pour réduire la compétition avec la Russie dans l'exportation de céréales. La Russie est le premier exportateur de blé dans le monde, tandis que l'Ukraine est le cinquième. Ensemble, les deux pays représentent 29 % des exportations mondiales de blé.

    "Comme des civils travaillent dans ces champs, je pense que cela constitue un crime de guerre"

    Face à ces attaques, certains craignent une tentative délibérée d'affamer la population. Pour eux, elles rappellent le Holodomor, une famine causée par la collectivisation forcée par Staline qui a fait 5 millions de morts de 1932 à 1933. Selon des historiens ukrainiens et occidentaux, cette famine a été intentionnellement provoquée par le pouvoir soviétique pour briser la volonté d'indépendance de l'Ukraine.

    >> À lire sur les Observateurs : Ukraine : les frappes sur les supermarchés alimentent la peur d’une pénurie de nourriture

    John Herbst était ambassadeur des États-Unis en Ukraine de 2003 à 2006 et dirige actuellement le pôle Eurasie du think tank américain Atlantic Council. Selon lui, la Russie vise l'agriculture pour affecter non seulement l'économie ukrainienne, mais aussi le moral des civils.

    L'Ukraine est célèbre pour ses terres noires depuis des siècles : elles sont parmi les plus fertiles et les mieux cultivées du monde. Elles représentent une part très importante de l'économie ukrainienne, qui se portait relativement bien avant cette dernière escalade de la Russie. Maintenant, elle a beaucoup souffert, comme le reste de l'économie. [Poutine] est en train de détruire délibérément l'économie ukrainienne, dont le cœur agricole du pays. Et il ne craint aucunement l'effet global de l'arrêt des exportations ukrainiennes de blé.

    Lorsque la Russie a lancé son offensive, nous savions que bombarder les civils ferait partie de son plan pour maîtriser la population. Suite à l'échec du siège de Kiev […], ils ont cherché à viser d'autres cibles, et à trouver d'autres manières de "punir" l'Ukraine. Et comme des civils travaillent dans ces champs, je pense que cela constitue un crime de guerre, car viser des civils délibérément est un crime de guerre.

    Réquisitionner des denrées alimentaires dans des territoires occupés en temps de guerre peut constituer un crime de guerre selon l'article 55 de la convention de Genève.

    Des céréales et des équipements agricoles pillés

    Des militaires russes ont aussi été accusés de piller des céréales et des engins agricoles.

    Un homme d'affaires local a confié à CNN, le 2 mai, que des militaires russes avaient volé 5 millions de dollars (environ 4,7 millions d'euros) d'équipements agricoles de la marque John Deere dans un magasin spécialisé à Melitopol, ville occupée par les forces russes depuis début mars. Deux moissonneuses-batteuses, un tracteur et un semoir avaient d'abord été dérobés, puis, dans les semaines suivantes, l'intégralité des équipements du magasin a disparu.

    Les coupables n'avaient probablement pas prévu que les engins étaient équipés de balises GPS. Le 31 mars, les propriétaires du magasin ont ainsi réussi à suivre les machines volées jusqu'à un village près de Grozny, en république de Tchétchénie, en Russie.

    Un convoi de camions russes transportant des engins agricoles a d’ailleurs justement été filmé dans une vidéo partagée le 1er mai sur les réseaux sociaux. Parmi les équipements, aux couleurs vert et jaune de la marque John Deere, on reconnaît notamment deux tracteurs et une moissonneuse-batteuse. La vidéo a été filmée dans le sud de la Russie, dans la république d'Ingouchie (localisation ici).

    Russian occupiers are taking Ukrainian agricultural equipment from the #Donbas across border to #Russia. This is yet another way in which Russia destroys #Ukraine's economy and aims to deprive Ukrainian civilians of means of agricultural production and food itself. #genocide pic.twitter.com/gawvqmmnba

    May 1, 2022

    Selon le compte Twitter @Kargolow, des éléments visuels présents dans la vidéo permettent de confirmer qu'il s'agit bien de véhicules russes. Les camions sont marqués de lettres "Z" (visibles à 0:07 et 0:12 de la vidéo ci-dessus), typiquement observées sur les véhicules militaires russes depuis le début de l'offensive. De plus, le convoi est escorté par des voitures de police russes (visibles à 0:15 de la vidéo).

    En observant les arbres et les devantures de magasins visibles le long de la rue dans la vidéo, @Kargolow a pu déterminer que le convoi se dirige vers l'Est, vers la Tchétchénie.

    During the search, I've finally found the appropriate building (see image) on the previously proposed road in the Baruski town, Republic of Ingushetia. Geolocated as: Baruski town, Republic of Ingushetia, Russia. Grid: 43.25707, 44.82187.@GeoConfirmed pic.twitter.com/GodDgYCqm2

    May 4, 2022

    Les forces armées russes ont également été accusées d'avoir pris le grain des entrepôts de Melitopol pour les charger dans des camions, selon l'ancien maire de la ville Ivan Fedorov. 

    #Russian occupiers are stealing #Ukrainian grain.Dozens of trucks loaded with Ukrainian grain are heading from occupied #Melitopol in #Zaporizhzhia region to the occupied #Crimea.🇷🇺 steal 🇺🇦 grain just like Soviets did during #Holodomor 1932-1933 in #Ukraine#StandWithUkraine pic.twitter.com/mfR1BV4uN7

    May 1, 2022

    Caitlin Welsh souligne par ailleurs : "Nous entendons des informations selon lesquelles la Russie vole aussi des produits agricoles ukrainiens, dont du blé, pour l'exporter vers la Russie ou vers les territoires sous contrôle russe, dans le but de le vendre à prix fort sur les marchés mondiaux".

    Mais pour John Herbst, il y a de quoi douter de l’efficacité de la stratégie de réduction de la production agricole ukrainienne :

    Ils espèrent intimider la population ukrainienne. Ce qu'ils ont réussi à faire, c'est persuader les Ukrainiens qu'ils sont en train de se battre pour leur existence en tant que peuple ukrainien. Donc cela a simplement poussé les Ukrainiens à redoubler d'efforts pour atteindre la victoire.

    Le 4 mai, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dit craindre les effets délétères de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire et la faim dans le monde, en particulier dans les pays du Sud. Les exportations ukrainiennes de produits agricoles ont déjà drastiquement diminué : environ 4,5 millions de tonnes de céréales étaient bloquées dans les ports ukrainiens le 2 mai, selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies.

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    États-Unis : une fusillade vise une église californienne, faisant un mort

    Publié le : 16/05/2022 - 03:31

    FRANCE 24 Suivre

    Au lendemain d'une tuerie dans l'État de New York, une personne est morte et quatre ont été grièvement blessées dans une fusillade au sein d'une église en Californie dimanche, a annoncé la police du Comté d'Orange.

    Les États-Unis sont de nouveau endeuillés. Plusieurs personnes ont été blessées par balles, dont une mortellement, lors d'une fusillade dans une église de Laguna Woods, dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche 15 mai les autorités locales, annonçant l'arrestation d'un suspect.

    "Quatre personnes sont gravement blessées", a écrit la police du Comté d'Orange sur son compte Twitter, ajoutant qu'une "victime est morte sur les lieux" de l'incident.

    À Taipei, le ministère des Affaires étrangères a fait état de cinq blessés, et indiqué que les victimes étaient d'origine taïwanaise.

     

    Dispatch received call of a shooting inside Geneva Presbyterian Church at 1:26pm. Four victims have been critically wounded , one with minor injuries. All victims are adults and are enroute to the hospital. One victim is deceased at the scene.

    May 15, 2022

    Via Twitter, le bureau du shérif a fait savoir que toutes les personnes blessées lors de la fusillade étaient adultes. "Ce n'est pas une surprise. Car cette ville est une résidence pour retraités dans une région cossue, où la population est en majorité blanche et hispanique", précise le correspondant de France 24 en Californie, Loïc Pialat. 

    Cette fusillade intervient au lendemain de la mort de 10 personnes après qu'un homme blanc âgé de 18 ans a ouvert le feu dans un supermarché de Buffalo, dans l'État de New York, une attaque que les autorités ont décrite comme raciste.

    La bravoure des paroissiens

    Un appel d'urgence a été reçu à 13 h 26 (20 h 26 GMT) depuis l'Église presbytérienne de Geneva dimanche après-midi, selon les forces de l'ordre.

    Les paroissiens participaient à un banquet après le service religieux du matin lorsque le tireur a commencé son carnage, ont indiqué les autorités. Ils ont ensuite arrêté le tireur et "lui ont attaché les jambes avec une rallonge électrique et ont confisqué au moins deux armes" avant que les officiers n'arrivent sur les lieux pour le neutraliser, a déclaré le sous-chef du comté d'Orange, Jeff Hallock, lors d'une conférence de presse.

    "Ce groupe de paroissiens a fait preuve (...) d'un héroïsme et d'une bravoure exceptionnels en intervenant pour stopper le suspect. Ils ont empêché des victimes supplémentaires", a dit Jeff Hallock.

    "Nous avons arrêté une personne et récupéré une arme qui pourrait être impliquée" dans le crime, a ajouté le département du shérif dans un tweet, sans préciser à ce stade les motivations derrière cette nouvelle fusillade.

    De son côté, le bureau du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a assuré travailler avec les responsables locaux et surveiller la situation. "Personne ne devrait avoir à craindre de se rendre dans son lieu de culte. Nos pensées vont aux victimes", a tweeté son bureau.

    We are actively monitoring the shooting at a church in Laguna Woods and working closely with local law enforcement. No one should have to fear going to their place of worship. Our thoughts are with the victims, community, and all those impacted by this tragic event.

    May 15, 2022

    "C'est une nouvelle bouleversante et inquiétante, surtout moins d'un jour après une fusillade de masse à Buffalo", a tweeté la députée démocrate Katie Porter, qui représente le comté d'Orange à Washington. "Cela ne devrait pas être notre nouvelle normalité."

    Avec AFP et Reuters

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    États-Unis : la ville de Buffalo, sous le choc, rend hommage aux victimes de la fusillade

    New York : au moins 23 personnes blessées après des tirs dans le métro

    États-Unis : une fusillade "à motivation raciale" fait au moins dix morts à Buffalo

    Le Figaro

    Élections allemandes : lourde défaite du SPD de Scholz dans la principale région

    Le parti du chancelier a subi une nouvelle défaite en Rhénanie du nord-Westphalie, une région historiquement à gauche.

    Le parti social-démocrate SPD d'Olaf Scholz est nettement devancé par les conservateurs de la CDU en Rhénanie du nord-Westphalie, la principale région d'Allemagne qui élisait dimanche son parlement, selon de premières estimations.

    À lire aussiÉlection test pour Olaf Scholz en Rhénanie

    Le parti du chancelier, critiqué pour sa discrétion dans la crise ukrainienne, ne recueillerait qu'environ 28% des voix, contre 35% pour les chrétiens-démocrates, à la tête depuis 2017 de cette région qui a fait figure pendant plusieurs décennies de bastion social-démocrate, selon des estimations pour les chaînes publiques ARD et ZDF.

    Un nouvel échec pour le chancelier

    Le SPD, défait il y a tout juste une semaine dans un autre Land, en Schleswig-Holstein (nord), peut cependant encore espérer s'allier, comme au niveau fédéral, avec les Verts, crédités de 18% et en très forte progression. À Cologne, Bonn, Düsseldorf ou encore Essen et Dortmund, quelque 13 millions d'électeurs étaient appelés à élire le parlement de ce Land, le plus peuplé du pays et poids lourd industriel.

    Les écologistes, portés par la popularité de leurs ministres au gouvernement, apparaissent comme les faiseurs de roi de cette élection. La CDU ne pourra en effet reconduire son alliance régionale avec les libéraux du FDP, en chute de 7 points en cinq ans, à 5,5%. Le parti d'extrême droite AfD, qui ne recueillerait lui aussi que 5,5%, confirme ses difficultés dans l'ouest du pays et fait de plus en plus figure de formation d'ex-RDA.

    À lire aussiOlaf Scholz ouvre un boulevard européen à Emmanuel Macron

    Cette élection constitue un nouvel échec pour Olaf Scholz, dont le parti a perdu il y a une semaine dans un autre scrutin et dont la popularité pâtit de sa supposée discrétion dans le conflit ukrainien. Elle constitue en revanche un motif d'espoir pour la CDU, de retour dans l'opposition depuis fin 2021 après 16 années de règne d'Angela Merkel et dotée d'un nouveau chef, Friedrich Merz, qui rêve d'entrer à la chancellerie en 2025.

    Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

    Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

    Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

    DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

    L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine

    DÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.

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    États-Unis : la ville de Buffalo, sous le choc, rend hommage aux victimes de la fusillade

    Publié le : 15/05/2022 - 22:14

    FRANCE 24 Suivre

    Des habitants de la ville Buffalo se sont rassemblés dimanche devant le supermarché où un jeune homme, âgé de 18 ans, avait tué la veille, dix personnes, dont une majorité d'Afro-Américains. Les autorités ont dénoncé une tuerie à caractère raciste. 

    Sous le choc, les habitants de la ville de Buffalo dans l'État de New York ont rendu hommage, dimanche 15 mai, aux dix personnes tuées la veille dans un supermarché, dont une majorité d'Afro-Américains, par un homme blanc dans une fusillade décrite par les autorités comme "un crime raciste motivé par la haine". 

    "Certains d'entre nous sont très en colère", a lancé le pasteur T. Anthony Bronner, lors d'une veillée devant le parking du supermarché Tops. Une large foule était réunie sur le lieu du drame, priant, déposant des gerbes de fleurs et scandant le mot "unité" tandis qu'une autre veillée avait lieu dans une église où le maire de Buffalo, Byron Brown, s'est dit "dévasté" face à cette "attaque raciste et violente".

    Mardi, le président américain Joe Biden et la première dame se rendront à Buffalo "pour partager la douleur d'une communauté qui a perdu dix des siens dans une tuerie de masse horrible et insensée", a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué.

    Le tireur identifié comme Payton Gendron, 18 ans, a conduit plus de 300 km depuis son lieu de résidence à Conklin dans le sud de l'État pour perpétuer ce massacre, effectuant même "une opération de reconnaissance" la veille des faits, selon les autorités.  

    "Comment un garçon de 18 ans peut se procurer une arme ?", s'est exclamé auprès de l'AFP Derryl Long, né à Buffalo et habitant dans la ville voisine de Chautauqua. "Je n'arrive pas à comprendre ce qui a bien pu se passer dans la tête de cet homme, pour conduire trois heures jusqu'ici, jusqu'à ce (supermarché) Tops parce qu'il savait que c'était un quartier noir."

    "Un crime raciste motivé par la haine"

    "Cet individu est venu avec l'objectif de tuer le plus de personnes noires possible", a résumé Byron Brown lors d'une conférence de presse. 

    "Les preuves que nous avons réunies jusqu'à présent ne laissent aucun doute sur le fait que c'est un crime raciste motivé par la haine et qu'il sera jugé comme tel", a précisé le chef de la police de Buffalo, Joseph Gramaglia. 

    Le "crime motivé par la haine" désigne aux États-Unis un acte dirigé contre une personne visée en raison d'éléments de son identité comme la race, la religion, la nationalité, l'orientation sexuelle ou un handicap. Considéré comme une infraction fédérale aux circonstances aggravantes, il entraîne des condamnations plus dures.

    "Nous devons travailler ensemble pour combattre la haine qui demeure une tache sur l'âme de l'Amérique", a martelé dimanche Joe Biden à Washington.

    Payton Gendron avait pointé son arme contre lui, au niveau de son cou, avant de finalement se rendre aux forces de l'ordre. Poursuivi pour "meurtre avec préméditation", il a plaidé non-coupable lors d'une première comparution devant un juge. 

    Diffusion en direct sur Twitch 

    Le jeune homme portait une caméra et a diffusé son crime en direct sur Twitch même si la plateforme a assuré avoir supprimé le contenu "deux minutes" après le début de sa diffusion. Il a aussi publié un "manifeste" de 180 pages à caractère raciste avant les faits, selon les médias américains.  

    Selon le New York Times, citant ce "manifeste", le suspect a été "inspiré" par des crimes commis par des suprémacistes blancs, notamment le massacre en 2019 de 51 fidèles dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. 

    Le journal Buffalo News a par ailleurs révélé qu'un mot injurieux, raciste et tabou aux États-Unis pour désigner les personnes noires avait été peint en blanc sur le canon de l'arme.

    "C'était du terrorisme intérieur, purement et simplement", a déclaré de son côté la procureure générale de New York, Letitia James, qui s'est rendue à Buffalo pour assister à la veillée. 

    Dénonçant un acte "raciste" et une "exécution de style militaire", la gouverneure de l'État de New York, Katy Hochul, a exprimé sa colère et souligné la responsabilité des réseaux sociaux.  

    "Les réseaux sociaux permettent à cette haine de fermenter et de se répandre comme un virus", a dénoncé de son côté la gouverneure de l'État de New York, Katy Hochul. 

     Avec AFP

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    Racisme, violences policières, inégalités... Il y a 30 ans, les émeutes de Los Angeles

    Colère dans le Michigan après la mort d'un homme noir, tué par un policier blanc

    New York : au moins 23 personnes blessées après des tirs dans le métro

    Le Figaro

    Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

    Nicolas Daguin

    Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

    Un homme âgé d'une quarantaine d'années et très défavorablement connu de la justice a été placé en garde à vue au commissariat de Valence samedi 14 mai au terme d'une impétueuse course-poursuite, apprend-on ce dimanche de source policière.

    À lire aussiFace aux refus d'obtempérer, les policiers se sentent de plus en plus désarmés

    Aux alentours de 18 heures, circulant à bord d'un véhicule volé, le quadragénaire a refusé de se soumettre à un contrôle de police. Dans sa fuite il n'a pas hésité à foncer délibérément sur un policier, ce dernier n'ayant d'autre choix que de sauter dans un fossé afin d'éviter d'être renversé.

    À lire aussiHauts-de-Seine : un policier blesse un homme après refus d'obtempérer

    Une course-poursuite s'est alors engagée sur l'autoroute A49, entre Valence et Romans-sur-Isère. Pris en chasse par des agents de la brigade anticriminalité (BAC) de Valence et des policiers de Romans, le mis en cause a pris tous les risques pour échapper aux forces de l'ordre. Après plus d'une heure de course, il a finalement été intercepté au niveau du péage de Chatuzange-le-Goubet, à la faveur des herses crève pneus déployées par les policiers. Il a vainement tenté de s'échapper à pied mais a été immédiatement appréhendé et placé en garde à vue.

    À lire aussiTirs de mortier et de paintball, coups de couteau... un match de futsal se termine dans le chaos

    Appelés en renfort lors de la course-poursuite, deux gendarmes de la brigade de Saint-Marcellin en Isère ont par ailleurs été légèrement blessés après avoir percuté un autre véhicule conduit par une jeune femme enceinte. Des examens médicaux réalisés dans la foulée n'ont fait état d'aucune blessure majeure.

    Originaire de Valence, le mis en cause avait déjà été condamné par le passé pour des faits de recel de vol, de dégradation, de refus d'obtempérer, ou encore de violences et de menaces. Les policiers ont déposé plainte pour tentative d'homicide. Il appartient désormais au procureur de la République de Valence de se prononcer sur le sort de cet homme.

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    Cergy : un étudiant agressé à la tronçonneuse par son colocataire

    Les pompiers ont confirmé être intervenus pour un homme «blessé à la tronçonneuse» découvert dans le hall de l'immeuble, situé dans une rue proche de l'établissement.

    Marseille : un père de famille attaqué au couteau à proximité d'une école catholique

    Le suspect de 23 ans, Mohamed L., aurait déclaré «avoir agi au nom de Dieu». La victime est grièvement blessée et une enquête est en cours.

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    Le délinquant suspecté de la mort d'Antoine Alléno mis en examen et écroué

    Cet homme de 25 ans, connu de la police, est soupçonné d'avoir tué le fils du chef étoilé Yannick Alléno au volant d'une voiture volée. Il a été placé en détention provisoire.

    France24 - Monde

    Casier judiciaire, situation fiscale... Les futurs membres du gouvernement passés au crible

    Publié le : 15/05/2022 - 20:28

    FRANCE 24 Suivre

    Emmanuel Macron doit dévoiler en début de semaine l'identité de son nouveau Premier ministre. La composition du gouvernement sera connue dans un second temps. Un délai notamment nécessaire pour soumettre les futurs ministres à une série de contrôles – renforcés depuis les affaires Cahuzac et Thévenoud.

    Situation fiscale, éventuels conflits d'intérêts et même casier judiciaire : l'entrée au gouvernement est synonyme d'une série de contrôles, y compris préalables, depuis les affaires Cahuzac et Thévenoud.

    Si la nomination d'un nouveau Premier ministre est attendue à partir de lundi, celle du nouveau gouvernement pourrait ne pas être immédiate, le temps de trouver les personnes idoines mais aussi de procéder à ces vérifications, qui ont démarré dès la semaine dernière.

    Les lois de moralisation de l'été 2017 ont consacré une pratique récente : concernant les pressentis, le président peut demander le bulletin n° 2 du casier judiciaire ainsi qu'une attestation de l'administration fiscale indiquant si la personne est ou non à jour, dans le respect du secret fiscal.

    Le chef de l'État peut également demander à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) si la personne se trouve en situation de conflit d'intérêts.

    De nombreux noms peuvent être "testés" et les échanges se font oralement, pas par écrit. La Haute autorité dispose des déclarations d'intérêts ou de patrimoine de près de 15 000 élus et responsables publics. Y figurent notamment les activités professionnelles passées ou présentes, les participations à des organes dirigeants et la profession du conjoint.

    Une série de lois après l'affaire Cahuzac

    Son éclairage peut induire par exemple un changement du portefeuille ministériel envisagé, en cas de lien d'intérêt problématique. Si une personne entrée au gouvernement peut être en conflit d'intérêts sur tel ou tel dossier, certaines de ses attributions peuvent être déléguées à un autre ministre ou au Premier ministre. Une situation fréquente, en raison d'un ancien poste ou de l'emploi du conjoint notamment.

    Sitôt après une nomination, comme le prévoient les lois sur la transparence de 2013, une vérification complète de la situation fiscale des nouveaux entrants est effectuée.

    >> À lire aussi : Macron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?

    Ces lois ont été adoptées après le scandale du compte caché à l'étranger de l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui a été condamné pour fraude fiscale en 2018 à quatre ans de prison dont deux avec sursis, 300 000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité.

    La vérification opérée depuis, en lien avec le fisc, se fait sous le contrôle de la HATVP, ce qui est une garantie d'indépendance. Auparavant, le contrôle, informel, était sous la responsabilité du ministre du Budget.

    C'est ce contrôle qui avait entraîné en septembre 2014 la démission de Thomas Thévenoud, qui venait d'être nommé secrétaire d'État, pour n'avoir pas déclaré ses revenus, ou en retard. Sa condamnation pour fraude fiscale à un an de prison avec sursis et trois ans d'inéligibilité est devenue définitive en septembre 2019, après le rejet de son ultime pourvoi devant la Cour de cassation.

    Pour parer à un nouveau cas Thévenoud, François Hollande puis Emmanuel Macron ont ordonné des vérifications en amont des nominations, comme dans d'autres pays.

    Déclarations de patrimoine et d'intérêts

    Un contrôle plus poussé reste souvent nécessaire pour découvrir certains abus. En 2020, cela a été le cas pour Alain Griset, alors ministre délégué aux PME, qui avait omis de déclarer un plan d'épargne en actions (PEA). Il est le dernier membre du gouvernement à avoir démissionné en lien avec ce type de vérifications.

    Les nouveaux membres du gouvernement doivent en outre transmettre à la HATVP des déclarations de patrimoine et d'intérêts, qui sont contrôlées puis rendues publiques.

    >>  À voir : "Monique Pinçon-Charlot : 'La fraude fiscale est une arme pour asservir le peuple'"

    Si l'un d'eux détient des portefeuilles d'actions ou autres instruments financiers, il doit en confier la gestion à un mandataire, auquel il ne peut donner d'ordre pendant la durée de ses fonctions pour éviter tout délit d'initié, en vertu des mêmes lois sur la transparence.

    Emmanuel Macron a aussi prévu que les ministres signent "un engagement sur l'honneur d'intégrité et de moralité" et communiquent au chef du gouvernement "l'ensemble des intérêts qu'ils ont eu à connaître, au-delà de la période de cinq ans prévue par la loi".

    Les ministres du gouvernement Ayrault en 2012 avaient signé une charte de déontologie, et ceux du gouvernement Fillon en 2007 avaient dû se conformer à une série d'obligations d'exemplarité.

    Avec AFP

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    Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron

    FACE À FACE

    Nouveau gouvernement en France : Jean Castex fait ses adieux

    INTERVIEW

    LREM devient Renaissance : "Le nom est devenu plus important pour le positionnement d'un parti"

    BBC

    Ukraine: The children's camp that became an execution ground

    By Sarah RainsfordBBC News, Bucha

    Since Russian forces were pushed back from Kyiv at the end of March, the bodies of more than 1,000 civilians have been discovered in the Bucha region - many hastily buried in shallow graves. The BBC's Sarah Rainsford has been investigating what happened at a children's summer camp - now being treated as a crime scene.

    *This report contains material some readers will find disturbing*

    It is easy to miss the killing spot at first in the gloom. But in a cold, damp basement on the edge of the woods that made Bucha a popular get-away spot before the war, five Ukrainian men were forced to their knees and shot in the head.

    To the right of the entrance, there are stones coated in blood that has turned dark red. Lying among that is a blue woollen hat with an exit hole in one side and its rim soaked in blood. In the wall, I counted at least a dozen bullet holes.

    A couple of steps away are the remains of a Russian military ration pack - an open can of rice porridge with beef and an empty packet of crackers. A name daubed in graffiti on a wall is a reminder that the scene is a children's camp. But when Russian troops moved into Bucha, just outside the capital, in early March, Camp Radiant became an execution ground.

    The story of the summer camp killings is chilling but so is this detail: more than 1,000 civilians were killed in the Bucha region during a month under Russian occupation, but most did not die from shrapnel or shelling. More than 650 were shot dead by Russian soldiers.

    Now Ukraine is searching for their killers.

    Volodymyr Boichenko lived in Hostemel, just up the road from Bucha and near the airfield where the first Russian forces landed to try to overthrow Ukraine's government. When his sister Aliona Mykytiuk decided to flee before the fighting reached her, she pleaded with Volodymyr to join her. He was a civilian, not a soldier, but he wanted to stay and help. So he spent the days searching Hostemel for food and water to bring to neighbours, including children, who were trapped in their cellars by the constant shelling and Russian airstrikes.

    A chatty 34-year-old, who had travelled the world in the merchant navy, Volodymyr phoned his family from Hostemel most days to reassure them he was safe. Aliona would wait nervously for his brief calls: she knew he had to move to higher ground to get a connection and if the shelling was heavy it was impossible to leave the bomb shelter. As supplies ran low, she urged her brother to try to escape but by then the roads were blocked.

    The last time Aliona heard from him was on 8 March. Volodymyr wasn't the demonstrative type, but that day he told his sister not to worry about him. "He said 'I really love you,' and that was so painful to hear," Aliona sobs, rubbing her eyes hard but unable to stop the tears. "There was fear in his voice."

    Four days later, Volodymyr was spotted by neighbours close to Promenystyi, as it's known here, or Camp Radiant. Then he disappeared.

    In March, the fighting around Kyiv was intense and the small town of Bucha was at the epicentre. The withdrawal of Russian troops in early April revealed scenes that shocked the world: the bodies of residents slumped in the streets where they'd been shot.

    Moscow tells anyone who will listen that the killings were staged, an idea that is as twisted as it is patently false. Determined to hold those responsible to account, Ukrainian investigators are busy collecting the hard evidence on territory now back under their control.

    "We don't know what Putin's plans are, so we are working as quickly as possible in case he drops a bomb and destroys all the proof," says Kyiv regional police chief, Andrii Niebytov.

    That evidence includes a field full of civilian cars pierced with multiple bullet holes, now piled up on the edge of Bucha. They are vehicles that were shot at when families tried to flee. One still has a length of white cloth at the window, hung to show the soldiers that its occupants were no threat. Step too close, and you catch the sickly smell of death.

    When the bodies beneath Camp Radiant were discovered on 4 April, Volodymyr Boichenko was among them. Aliona had spent weeks frantically calling hospitals and morgues. That day she was sent a photograph to identify. She knew it was her brother before it had even downloaded.

    "I hate them with every cell of my being," Aliona cries, about Volodymyr's killers. "I know that's wrong to say about people, but they are not human. There was not one patch on those men's bodies that was not beaten."

    The five men had been found crouching on their knees, heads down and hands bound behind their backs.

    "We know they had been tortured," the police chief told the BBC. "The Russian army has crossed the line of how war is conducted. They were not fighting the military in Ukraine, they were kidnapping and torturing the civilian population."

    Neither the Prosecutor's Office nor the SBU security service will disclose details of ongoing investigations, but some Russian military were so careless at covering their tracks that there are likely to be considerable clues to work with. Ukrainian territorial defence units have even discovered lists of soldiers at some abandoned positions. One appears to be part of a rota for litter duty, another includes passport details and mobile phone numbers.

    With such a vast volume of work - more than 11,000 potential war crimes cases registered so far - Ukraine's security services have called on more digitally savvy civilians for help.

    "I feel some call of duty," said Dmytro Replianchuk, a journalist at slidstvo.info who worked to expose corruption within Ukraine's law enforcement bodies before the war. Now he's joined forces with prosecutors, scouring the internet for extra data to help catch suspected war criminals.

    "I understand it will be so hard and a lot of cases won't be solved. But in these weeks, it's important to find as much information as possible," Dmytro explained.

    We found one potential clue among the litter at Camp Radiant - the wrapping from a parcel sent by a woman named Ksyukha to a Russian soldier whose own name and military unit are clearly marked. Unit 6720 is based in Rubtsovsk, in the Altai region of Siberia. It has been linked to Bucha before when soldiers from the town were caught on CCTV sending giant packages to relatives full of goods that they had looted from Ukrainian homes.

    We can't be sure yet whether soldiers from Rubtsovsk were based at the children's camp, or were there when the men were killed. The police first need to establish a more precise time of death.

    "We are working on it, but it's not a quick thing," Mr Niebytov explains. "But that camp was a headquarters so there would have been a commander. The soldiers could not have executed anyone without the commander's knowledge. So we will first find the organisers and then look for the implementers."

    Across the road from Camp Radiant, behind a church spattered with shrapnel damage, a corner of Bucha is slowly showing renewed signs of life. Young boys run around the yard, while a man fixes sheets of wood to windows shattered when the town was being shelled, constantly. And a little shop has just reopened to serve others now trickling back to begin their own repairs.

    As neighbours cross paths, they discuss the days when Russian tanks rolled into their town, the soldiers who would shoot wildly and those who roamed the streets drunk, breaking into homes and stealing from them. And they remember the local man who escaped to their block of flats from the summer camp opposite, and who they had sheltered despite the risk.

    Viktor Sytnytskyi didn't know Camp Radiant before, but all the details he gives match up. He's now in western Ukraine and told me his story over the phone, calling from his car so he wouldn't upset his mother.

    It was early March when Viktor was grabbed by Russian soldiers on the street. They tied his hands and pulled his hat down over his eyes, then dragged him to a cellar that he's sure was on the grounds of the children's camp.

    There, the Russians poured water over his legs so he would freeze, and they held a gun to his head.

    "They kept saying, 'Where's the fascists? Where's the troops? Where's Zelensky? One of them mentioned Putin so I said something rude and he hit me," Viktor recalls.

    He remembers being angry at his captors as well as terrified. He had worked in Moscow in the past with men from Siberia and was horrified that Russians could now treat him with such brutality. Even more so, when one of the soldiers revealed that he, too, was from Siberia.

    Viktor told him he was sad things had come to this.

    "The sad thing is that our grandfathers fought together against the Nazis and now you're the fascists," was the Russian's angry reply.

    "He told me: 'You have until the morning to remember what you've seen, and if not, you'll be shot.'"

    That night, Viktor got lucky. There was heavy shelling and when he realised his captors were no longer guarding him, he ran for his life.

    "I calculated that I had more chance of surviving under shelling than if I stayed in that cellar. They'd already put the gun to my head. What would it cost them to pull the trigger?"

    From a common grave beneath the children's camp, Volodymyr Boichenko has now been given a proper burial beneath the cherry blossom in the old cemetery of Bucha.

    After his funeral, Aliona says she finally saw her brother's face in her dreams again, as if he were comforting her.

    But she still has many questions. The cross on Volodymyr's grave is marked only with his birthday, not the date of his death, because the family have no idea when he was shot.

    They may never know, unless the Russian commander who took over Camp Radiant can be found.

    Like everyone in Bucha, though, they do know that civilians are not only caught up in this war. They are being targeted - by Russian soldiers who either don't know the rules of war, or don't care.

    Photographs by Sarah Rainsford unless otherwise marked

    Additional reporting: Daria Sipigina, Mariana Matveichuk and Tony Brown

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    [Nay] Emmanuel Macron, acte II

    Le premier quinquennat d’Emmanuel Macron s’achève – quelle coïncidence ! – sur une conjonction maudite : vendredi 13 mai à minuit. Façon de clôturer un cycle de crises et de grandes turbulences ? Hélas, le ciel n’est pas dégagé pour les cinq années qui viennent. « La conscience de la gravité des temps m’accompagne », a assuré le président lors de son discours d’investiture. « Ce peuple nouveau, différent d’il y a cinq ans, a confié à un président nouveau un nouveau mandat. » Drôle de formulation. Emmanuel Macron réussit la performance – inédite depuis le général de Gaulle, en 1965 – d’être réélu sans passer par la case cohabitation : 18 768 639 Français ont voulu qu’il rempile. Rejetant Marine Le Pen, une grande majorité a surtout estimé qu’il n’y avait pas d’autre choix que lui et, dans leur ensemble, c’est plus résignés qu’enthousiastes qu’ils l’ont reconduit. « Le peuple n’a pas prolongé le mandat qui s’achève », reconnaît-il lucide. Preuve qu’il sait qu’il devra faire autrement. Changer. « Il nous faut tous ensemble inventer une méthode nouvelle, loin des rites et chorégraphies usés, par laquelle nous pourrons seule bâtir un nouveau contrat productif, social et écologique […] en faisant travailler ensemble le gouvernement, son administration, le Parlement, les partenaires sociaux, les associations et les forces vives politiques […] dans le pays. » Il promet aussi du respect, de la considération et l’association de tous. Une sacrée gageure ! Faut-il l’entendre comme un mea-culpa de Jupiter, à qui il était si souvent reproché de décider seul ?

    Emmanuel Macron ne ment pas lorsqu’il parle de « président nouveau ». Il n’est plus le même qu’il y a cinq ans. Forcément, à l’époque, son élection était la performance inouïe d’un jeune ancien ministre de 39 ans (âge où un homme n’est pas encore fini), téméraire, ambitieux. Sa ductilité intellectuelle hors norme avait ébloui. Sa chance fut la faiblesse de François Hollande (82 % des Français ne souhaitaient pas qu’il se représente). Son programme : garder ce qu’il y a de meilleur à droite et de meilleur à gauche. Sa révolution : son « en même temps ». Il accédait à l’Élysée sans ancrage politique, sans jamais avoir été élu auparavant, sans s’être frotté au peuple. En clair, sans connaître la France et les Français : « J’ai appris à les aimer », a-t-il avoué. Il y a cinq ans, il lui manquait l’essentiel, qui ne s’acquiert qu’avec le temps. On a beau être très intelligent et affûté, l’expérience est vécue, elle n’est pas pensée. Elle naît des incidents de tous les jours, des épreuves, des erreurs répétées, des petits succès renouvelés, des joies, des peines. Justement parce qu’il n’avait aucune expérience, il croyait pouvoir obtenir ce que les autres n’avaient pas réussi, comme, par exemple, décider Nicolas Hulot à entrer au gouvernement. Pas de quoi se vanter aujourd’hui. Le ministre d’État a pris la poudre d’escampette, comme un voleur. Coût de l’opération : la fermeture de Fessenheim. Une énorme erreur. Il y a aussi la retraite à points. Jamais faite. Faute de savoir l’expliquer, la réforme a déclenché des colères. Le Covid lui a permis de sortir de l’impasse. On lui souhaite bonne chance pour la suite.

    Il y a cinq ans, les Français lui donnaient une majorité absolue de députés. La plupart, venus de la société civile, avaient été choisis sur Internet, ils ne connaissaient pas le métier. Le président se réjouissait même qu’ils soient « des amateurs ». Il ne le dirait plus aujourd’hui. Ceux qui seront réélus demain ne seront plus des apprentis.

    Dans son discours d’investiture, dix fois il a prononcé le mot “agir”, comme une anaphore. « Le temps qui s’ouvre sera celui d’une action résolue. » Chiche ! Pour réussir son pari, il lui faudra aussi un gouvernement expérimenté. Le choix de son Premier ministre sera déjà une indication. Une femme ? Un homme ? Qu’importe le genre, la compétence sera plus importante. Il se murmurait qu’il avait de la peine à trouver le mouton (ou la brebis) à cinq pattes. C’est fait ! Il l’a révélé lundi, à Berlin. Quand va-t-il l’annoncer ? Peut-être le 14 mai, puisque son deuxième quinquennat débute ce jour-là.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

    Il était une fois

    Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

    Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

    On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

    Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

    La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

    Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

    La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

    Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

    C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

    Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

    Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

    Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

    Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

    Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

    La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

    En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

    Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

    C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

    La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

    Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

    Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

    pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth
    Le Figaro

    Intervention «ultra-précoce» et vieillissement: deux défis pour la recherche dans l’autisme

    TRIBUNE - La recherche est face à d’importants enjeux «pour répondre au mieux aux besoins des enfants et des adultes autistes», explique la pédopsychiatre et professeur de physiologie Frédérique Bonnet-Brilhault.

    Frédérique Bonnet-Brilhault est pédopsychiatre, professeur de physiologie, responsable d’une équipe Inserm et du centre d’excellence Exac-t du CHU de Tours et des Hôpitaux universitaires du Grand Ouest.

    Depuis quinze ans maintenant, les recherches dans le domaine des neuro-sciences ont permis de largement progresser sur la compréhension des mécanismes impliqués dans l’autisme. L’autisme, et plus généralement le trouble du spectre de l’autisme, en y regroupant l’ensemble des formes cliniques, est ainsi lié à un trouble du développement et du fonctionnement cérébral. Ce trouble du développement cérébral intervient très tôt puisque, au cours de la grossesse, les premières connexions cérébrales se mettent déjà en place. Les études génétiques et les analyses microscopiques du tissu cérébral, de même que l’étude des données rétrospectives au cours du développement in utero, ont pu mettre en évidence que le trouble du développement cérébral démarrait dès la période de gestation.

    On sait maintenant depuis plusieurs années que l’un des enjeux pronostiques majeurs est la précocité d’une intervention dans un programme toujours individualisé répondant aux besoins de chaque enfant. Les interventions dites développementales et comportementales ont montré leur efficacité et leur intérêt pour relancer la trajectoire développementale et doivent être proposées à chaque enfant sans délais.

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    Il n’y a pas à l’heure actuelle de traitement pharmacologique ciblant de façon spécifique l’autisme, les médicaments sont utilisés dans le cadre de traitements de comorbidités comme l’épilepsie ou les troubles du sommeil. Certains traitements peuvent être également utilisés lorsque les troubles du comportement sont majeurs et mettent en danger l’enfant, mais leur usage doit rester exceptionnel.

    Dans ce contexte, l’enjeu de la recherche est donc d’élargir le panel de stratégies d’interventions mais également de raccourcir encore le délai entre l’apparition des premiers symptômes faisant évoquer une trajectoire de développementale atypique et la mise en place d’interventions précoces. La mise en place d’interventions dites «ultra-précoces» devrait alors reposer sur une identification de signes observables dès la première année de vie, notamment autour de la motricité.

    Le développement des nouvelles technologies est également un axe de recherche en plein essor. L’enregistrement en électro-encéphalographie de l’activité électrique cérébrale, mais également des mesures grâce aux objets connectés de la fréquence cardiaque, de la dilatation de la pupille, de l’orientation du regard, peuvent se faire au cours des séances de rééducation. L’ensemble de ces indicateurs neurophysiologiques, en complément de l’étude des signes cliniques, permettra de définir une rééducation encore plus individualisée, parfaitement ajustée à l’enfant. Les nouvelles techniques de stimulation cérébrale sont également apparues depuis quelques années et sont testées dans l’autisme. À l’heure actuelle, les recherches sont en cours et il n’y a pas de préconisation en pratique clinique dans ce domaine.

    Réhabilitation psychosociale

    L’autre enjeu dans le champ des interventions est celui de l’adulte et, dès à présent, la question des interventions ciblées dans le cadre du vieillissement des personnes autistes. Des programmes de réhabilitation psychosociale se sont largement développés ces dernières années avec des programmes spécialement dédiés aux personnes autistes adultes. Ces programmes, qui intègrent la remédiation cognitive (un entraînement des fonctions cognitives à partir d’exercices individuels ou en groupe), le job coaching, l’accueil dans un habitat architecturalement adapté avec un accompagnement, ont apporté de nouvelles conditions d’accueil et d’intervention auprès des personnes autistes adultes. Des programmes de recherche s’orientent également vers la question du vieillissement de ces personnes, la recherche d’un risque majoré de troubles neurodégénératifs et des interventions à mettre en place pour la prévention de cette évolution.

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    Au cours de la dernière décennie, des progrès ont été faits de façon importante sur la mise en place d’interventions précoces individualisées, la prise en compte des personnes adultes autistes, le développement de programmes dédiés de réhabilitation psychosociale. Il est vrai cependant que l’offre de ces prises en charge reste encore très hétérogène sur notre territoire. La compréhension de l’autisme aux deux extrêmes de la vie et le développement d’interventions spécifiques sur ces périodes représentent des défis importants, mais qui doivent être relevés pour répondre au mieux aux besoins des enfants et des adultes autistes. La coconstruction de ces savoirs avec les personnes concernées et les associations de familles garantira l’efficience de ces recherches.

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    L'Humanité

    Législatives. Bruno Nottin et les professeurs s’attaquent à Blanquer

    Actu

    L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et le ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Premier épisode de ce feuilleton avec le lancement de la campagne de Bruno Nottin.

    Naïm Sakhi

    Montargis (Loiret), envoyé spécial.

    « Montargis n’est pas une réserve d’Indiens. On ne vient pas juste faire une promenade », prévient Bruno Nottin. Le candidat de la Nupes dans le Gâtinais a lancé sa campagne pour les élections législatives, samedi 14 mai. Devant la centaine de personnes rassemblées, le communiste n’en démord pas : « Nous allons offrir un GPS à Jean-Michel Blanquer, il en aura besoin. » Car c’est sur la 4 e circonscription du Loiret que le ministre de l’Éducation nationale a jeté son dévolu pour les élections législatives. « C’est celui qui a cassé l’école en supprimant 7 900 postes dans le secondaire alors que le nombre d’élèves augmentait de 65 000 », martèle le candidat de la gauche. « Blanquer ? Je suis allé le voir sur le marché ce matin ! Je l’ai alpagué en lui disant que c’était mon ministre préféré, avant de lui parler de McKinsey », s’amuse Fabrice, un syndicaliste enseignant. « Localement, les militants sont au taquet comme jamais. Des citoyens de gauche, mais aussi des professeurs du territoire ou du Sud francilien, souhaitent nous aider. On va voir comment les intégrer », poursuit Bruno Nottin.

    « Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza »

    Depuis l’annonce de cette confrontation, l’élu local PCF enchaîne les buzz sur les réseaux sociaux. « Il y a un chauve de trop dans cette circo ! On va faire en sorte que Blanquer se fasse autant de cheveux blancs (pour ceux qui lui restent) que les enseignants, les élèves et leurs parents durant ces cinq dernières années », a-t-il lancé d’emblée. « Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza », est devenu l’un de ses mots d’ordre. Une référence à la chaotique mise en place du protocole sanitaire à la rentrée de janvier, pilotée par un ministre de l’Éducation nationale qui était en vacances… sur l’île des Baléares connue pour ses soirées électro. « Ce buzz prouve que cette circonscription est un symbole, pour poursuivre la résistance face à la casse de l’école publique », assure le greffier de profession. Mais, malgré l’intérêt national que suscite ce duel, Bruno Nottin – qui a gagné des milliers de followers en quelques jours – veut garder la tête froide.

    Une droite divisée sur la circonscription

    Pourquoi Jean-Michel Blanquer a-t-il d’ailleurs choisi ce territoire ? À l’écouter, il serait « typique de cette région Centre, si significative de la France avec des qualités historiques et géographiques, une grande richesse de son histoire qui remonte au paléolithique ». Loin de cette argumentation digne d’un guide touristique, la réalité semble tout autre. Non seulement la Macronie avait failli battre le député LR Jean-Pierre Door en 2017, mais en plus la droite est cette année divisée. Car le député sortant a fait venir il y a un an Ariel Lévy, depuis le très chic 16 e arrondissement parisien où il était élu, afin d’en faire son successeur. Un parachutage qui ne passe pas du tout auprès de Philippe Moreau, le maire de Nogent-sur-Vernisson. L’ancien référent LR de la circonscription a donc décidé de concourir. Une aubaine, en apparence, pour Jean-Michel Blanquer. Mais c’était sans compter sur l’espoir soulevé par la dynamique d’union à gauche.

    L’ancrage local du PCF

    Certes, les chances de l’emporter restent modestes. Au premier tour de la présidentielle, le total des candidats de gauche dépassait timidement les 24 % des voix, quand l’extrême droite s’envolait à plus de 40 %. Dans ses tracts, le candidat RN Thomas Ménagé joue d’ailleurs la gagne, et rappelle que Marine Le Pen a obtenu « plus de 52 % dans le Gâtinais », au second tour. « Ça va être compliqué, mais s’il y a une fenêtre, c’est maintenant », note Bruno Nottin. D’abord parce que la droite locale est divisée, et que l’extrême droite pourrait l’être aussi. Ensuite, parce que le total de la gauche a progressé depuis 2017 et qu’elle s’est rassemblée. Enfin, parce que l’ancrage local des communistes est réel, s’appuyant sur les politiques sociales de la municipalité de Châlette-sur-Loing, la seule de gauche du territoire. Bruno Nottin, élu PCF, est d’ailleurs le principal opposant au maire LR de Montargis, Benoît Digeon. « C’est une personnalité populaire et reconnue pour son engagement sur le terrain », confie Johanna, une jeune aide-soignante présente au lancement de campagne.

    Montargis, ville la plus pauvre de la région Centre

    Pour autant, le candidat de la gauche rassemblée ne souhaite pas résumer cette élection à un face-à-face avec le ministre macroniste. « Nous devrons battre tous ceux qui soutiennent une même politique libérale qui fait tant souffrir les habitants », mesure-t-il. Dans l’agglomération Montargoise, 30 % des habitants n’ont pas de médecin traitant et la sous-préfecture déplore un taux de chômage de 20 %. Avec 33 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, Montargis est la commune la plus pauvre de la région Centre. Autant de problématiques que Bruno Nottin est déterminé à soulever, afin de transformer la campagne de Jean-Michel Blanquer en tout sauf la promenade de santé que le ministre espérait.

    Législatives 2022jean-michel blanquermontargisÉducation nationale
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    BBC

    Buffalo shooting: Gunman deliberately sought black victims - mayor

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    The man suspected of shooting dead 10 people at a supermarket in Buffalo, New York, deliberately sought a site with a high black population, authorities say.

    The suspect, Payton Gendron, 18, drove more than 320km (200 miles) to carry out the attack, police say.

    The attack is being investigated as an act of racially motivated violent extremism.

    Buffalo Mayor Byron Brown said the suspect arrived intending to take "as many black lives as possible".

    A 180-page document seemingly authored by Mr Gendron has emerged, in which he describes himself as a fascist and a white supremacist.

    Questions are being asked about how he was able to carry out the attack when concerns had already been raised. "I want to know what people knew and when they knew it," New York Governor Kathy Hochul told ABC News.

    Joseph Gramaglia, Buffalo's chief of police, told reporters on Sunday Mr Gendron had made "generalised threats" while still at high school. He spent a day and a half in hospital undergoing a mental health evaluation, but was then released.

    He does not appear to have remained under watch by authorities.

    FBI Special Agent Steven Belongia told the New York Times neither state police nor the FBI had any intelligence on Mr Gendron. Meanwhile, the gun store owner who sold him a semi-automatic weapon told several US outlets that no alert came up when his name was run through a government background check system.

    Meanwhile New York's Attorney General Letitia James said her office would focus on extremist material online.

    "This event was committed by a sick, demented individual who was fuelled [by a] daily diet of hate," she said.

    The shooting has stunned the local community. One of those attending a vigil on Sunday told Reuters: "It just hurts, why somebody would do that."

    Of the 13 people shot, police said 11 were black. Among those reported killed were a man buying cupcakes for his son's birthday and a woman who had gone shopping after visiting her husband at a nursing home.

    An all too familiar pattern

    By Mike Wendling, BBC Trending

    Christchurch, El Paso, Pittsburgh and now Buffalo - all places where racially-motivated assailants, radicalised online, have taken their ideology to deadly extremes.

    The gunman in Buffalo, like ones before, live-streamed his violent rampage and left a so-called "manifesto" online. It details his extremist beliefs and is packed with cherry-picked statistics, conspiracy theories and internet memes.

    The file contains reams of racist and anti-Semitic sludge along with straightforward admissions that the author is a fascist and a white supremacist.

    If the author can be believed - as the document also clearly contains disinformation and attempts to trick reporters into reporting false stories - he was radicalised early on during the Covid pandemic, on extremist websites and message boards.

    Like after the 2019 mosque shootings in Christchurch, big social media companies will struggle to remove footage of the attack.

    And surely the American debate over gun control will be reignited, however briefly.

    But the underlying problem seems as intractable as ever: a worldwide network of young violent extremists, some of whom are motivated to launch deadly attacks against innocent people.

    The attacker, dressed in military gear, drove into the car park at Tops Friendly Market in Buffalo - an area in which police said he had done "reconnaissance" the day before - at about 14:30 EST (19:30 BST) and began livestreaming the rampage.

    A security guard fired several shots back but the gunman's bulletproof vest stopped one that hit him, police said. He then killed the guard and stalked through the store firing at other people.

    Witnesses described horrific scenes. "It's like a nightmare... you see this on TV, you hear about it on TV... but I never thought I would be one of them," said one.

    Mr Gendron was arrested after the attack and has pleaded not guilty to murder charges.

    US President Joe Biden said facts were still being established but strongly condemned racist extremism. "We must all work together to address the hate that remains a stain on the soul of America," he said.

    In a later statement, the White House announced that Mr Biden and the First Lady would travel to Buffalo on Tuesday to meet with the community.

    Saturday's attack is thought to be the worst mass shooting so far in the US in 2022. Some 40,000 deaths a year involve firearms in America, a figure that includes suicides - and mass shooting events occur frequently.

    Less than a day after the attack in New York state, police in southern California said one person had been killed and five injured in a shooting at a church in Orange County.

    A man in his sixties was arrested after some of the churchgoers tackled him and tied him up by the ankles using an extension cord, a local sheriff said.

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    Ukraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli

    Publié le : 11/05/2022 - 17:28

    Aude MAZOUE Suivre

    Après les visioconférences devant de nombreux parlements nationaux, Volodymyr Zelensky s’est adressé, mercredi, pour la première fois, à des étudiants de Sciences-Po Paris. Faut-il voir dans cette nouvelle intervention le signe d’un essoufflement de la communication du président ukrainien après deux mois et demi de guerre contre la Russie ? Éléments de réponse.  

    "La principale arme de Volodymyr Zelensky, c’est son image", lâche Arnaud Mercier, professeur en information et communication à l’université Paris-Panthéon-Assas. Après s’être exprimé devant le Congrès américain, le parlement européen ainsi que de nombreuses instances politiques dans le monde, et moins politiques comme la cérémonie des Grammy Awards, pour plaider la cause de son pays, le président ukrainien a choisi de s’adresser, mercredi 11 mai, à des étudiants - une première. Ceux de Sciences-Po, de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP), de l’École polytechnique et de l'Institut national du service public (INSP) plus précisément. Selon le service de communication des établissements universitaires, l’intervention a été initiée par l’ambassade d’Ukraine, qui a contacté plusieurs institutions françaises dans le but de "s’adresser à un maximum de gens. Et cela passe par des étudiants et les grandes écoles. C’est une nécessité". 

    Le président ukrainien @ZelenskyyUa a choisi la France et ses universités pour s'exprimer pour la première fois devant des étudiants.À Sciences Po, aujourd’hui, ils sont des centaines à être venus l'écouter. Suivez #60minZelensky en direct ➡️ https://t.co/ZIqphkiS3o pic.twitter.com/rtBoQ2I5Ig

    May 11, 2022

    Rien d’étonnant à ce que le chef d’État ukrainien intervienne auprès d’étudiants, quand on sait qu’il a embauché une armada de communicants juniors et jeunes diplômés fraîchement sortis d'universités européennes ou américaines pour gérer son image et sa communication. En somme, son entourage professionnel se compose essentiellement de "jeunes gens baignés dans une culture post-soviétique, mais ils ont pour eux la modernité de cette génération très versée dans les réseaux sociaux, les nouveaux médias. Cette double culture leur donne des armes communicationnelles très puissantes", expliqué à France Inter le chercheur en communication politique Alexandre Eyriès.  

    Guerre d’usure  

    Cette intervention auprès d’étudiants livre, en outre, deux enseignements sur la stratégie de communication de Volodymyr Zelensky. Le premier est qu’"en s’adressant à la jeunesse, il sait que la guerre va désormais s’opérer dans un temps long, estime Arnaud Mercier. Parler à l’élite de la jeunesse, c'est en quelque sorte chercher à imprégner les esprits des futurs décideurs de demain afin qu’ils soient à jamais marqués du sceau de la cause ukrainienne et prennent même plus tard les meilleures décisions à son endroit." Le deuxième, - n’en déplaise aux étudiants de Sciences-Po -, traduit aussi un essoufflement de sa communication. "Volodymyr Zelensky a écumé les tribunes les plus prestigieuses partant du puissant Congrès américain jusqu’aux parlements moins influents comme le taïwanais. En s’exprimant à présent devant des étudiants, on voit qu’il a fait le tour des décideurs et se rabat sur des cibles plus modestes. Les étudiants de Sciences-Po ont beau être les décideurs de demain, ils n’ont aujourd’hui aucun pouvoir sur les décisions prises aujourd’hui dans le conflit".  

    Ce faisant, Volodymyr Zelensky poursuit surtout sa stratégie qui consiste à occuper le terrain médiatique coûte que coûte. Mais à force d’intervenir à tout-va, sans rien de neuf à apporter au débat, le "discours s’émousse, reconnaît le professeur. À trop vouloir parler, on devient inaudible". Au 77e jour de guerre entre Kiev et Moscou, "le conflit s’est installé dans une routine, il n’y a plus l’indignation des débuts vis-à-vis du sort de l’Ukraine, on sent une usure et, à terme, un risque de désintérêt", constate Arnaud Mercier.  

    "Même les pierres pleurent" 

    Dans ce contexte, il n’y a dès lors que deux seules possibilités, selon l’expert : avoir une communication politique classique où l’on ne s’exprime dès lors que l’on a une annonce à faire, ou maintenir une communication offensive pour ne pas sombrer dans l’oubli. "Sa cellule de communication a dû arbitrer entre deux risques. Elle a opté pour la stratégie du moins pire".  

    Néanmoins, lors de sa visio-conférence auprès des étudiants de Sciences-Po, il semble que le leader en guerre ait tenté de renouveler le code de ses interventions. Soucieux d’instaurer un dialogue avec les étudiants, il s’est, cette fois, prêté à un jeu de questions-réponses, en soumettant lui aussi une série de questions aux jeunes intervenants, leur demandant notamment ce qu’ils pensaient de la posture de l’Otan ou des agressions russes. Vêtu de son désormais habituel tee-shirt kaki militaire, il s’est en outre aventuré sur le terrain plus personnel du ressenti. "Comment je vis cette guerre ? Je ne sais pas. Je donne tout ce que j’ai - mon cerveau, mon temps - pour obtenir la victoire, la liberté de l’Ukraine. Car tout perd son sens, même les pierres pleurent, quand on perd ses enfants, on perd la raison de vivre", a répondu le président de l’Ukraine.  

     

    Comment je vis cette guerre? Je ne sais pas. Je donne tout ce que j’ai - mon cerveau, mon temps - pour obtenir la victoire, la liberté de l’Ukraine. Car tout perd son sens, même les pierres pleurent, quand on perd ses enfants, on perd la raison de vivre @ZelenskyyUa @sciencespo pic.twitter.com/hlb2nHMyBJ

    May 11, 2022

    Les universités, un espace de communication infini 

    Enfin, en s'exprimant devant un parterre d’étudiants, le président s’est ouvert de nouvelles perspectives de communication. "Contacter les universités, c’est aussi s’offrir de nouveaux forums pour plaider sa cause et certainement trouver un public acquis à sa cause. Il n’est désormais maintenant pas impossible de le voir intervenir dans de nombreuses autres universités comme Yale, Berkeley, Stanford ou Oxford", conclut Arnaud Mercier.

    Car la guerre est loin d’être finie. Sur le terrain, les combats restent intenses dans le sud et l’est du pays. À Marioupol, des centaines de soldats restent dans l’aciérie Azovstal alors que la ville est tenue par les Russes. Ces derniers semblent s’éloigner de la ville de Kharkiv. Mardi 10 mai, les renseignements américains ont prévenu que la guerre en Ukraine pourrait se prolonger et n'écartent pas le scénario d'une escalade ou d'une extension du conflit à la Transnistrie voisine.

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    Guerre en Ukraine : le "fantôme de Kiev", faux pilote mais vrai atout de propagande

    PROPAGANDE

    Guerre en Ukraine : "Babouchka Z", l’improbable nouvelle coqueluche de la propagande russe

    GUERRE EN UKRAINE

    Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale

    Le Figaro

    «Toute la confiance pourrait s'évanouir» : au cœur de la tourmente des cryptomonnaies

    DÉCRYPTAGE - Les cryptojetons indexés sur le dollar ou une autre monnaie (stablecoins) sont au centre de la crise actuelle des cryptomonnaies. Ils posent des risques systémiques pour le système monétaire.

    Alors que les cryptoactifs ont généralement perdu entre la moitié et le quart de leur valeur cette semaine, la plupart des stablecoins sont restés dans le vert, protégés par leur arrimage au dollar américain. Toutefois, l'effondrement du stable coin Terra/Luna (UST) a été tellement spectaculaire qu'il a jeté un doute sur toute cette classe d'actifs. Les inquiétudes montent sur le plus important stablecoin Tether, qui représente environ 80 milliards de dollars en circulation. «Si Tether vient à sauter, toute la confiance dans les cryptos pourrait s'évanouir», analyse Stéphane Reverre, fondateur de Sun Zu Lab, un cabinet d'analyse financière sur les cryptoactifs et leur liquidité, récemment financé par Elaia Partners.

    Dans un scénario catastrophe, un tel choc pourrait avoir sur les cryptoactifs, dont la valeur totale est généralement estimée à quelque 1 500 milliards de dollars, un impact comparable à celui de la faillite de Lehman Brothers en 2009 sur le système financier mondial. L'ordre de grandeur est certes bien inférieur, mais la question de la stabilité monétaire internationale se pose déjà. «Les cryptos comme le bitcoin forment évidemment une classe d'actifs volatile et risquée, comme chacun sait», observe-t-on à Bercy, «mais c'est surtout par le biais des stablecoins, avec leur apparence de stabilité toute relative, qu'une utilisation à large échelle, notamment dans les paiements, ferait courir un risque à la stabilité financière».

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    Deux types de stablecoins

    Il existe, dans les grandes lignes, deux manières pour fixer la valeur d'un coin à une monnaie publique (ou «fiat», selon l'anglicisme latin). La première s'apparente à la gestion d'un fonds monétaire : l'opérateur met en réserve autant de dollars (ou d'euros, etc.) qu'il émet de jetons. C'est le système annoncé par Tether, le premier et le plus contesté des stablecoins. Il annonce détenir des bons du Trésor américain pour plusieurs dizaines de milliards de dollars. Cependant, en l'absence d'un audit indépendant, «aucun investisseur institutionnel n'accepterait les documents que produit Tether pour justifier de ses réserves !» s'exclame Stéphane Reverre, pour qui «Tether pourrait bien s'avérer être l'arnaque du siècle, plus importante encore qu'Enron et Madoff». Hier 12 mai, Tether a été attaqué et a décroché du dollar pour la première fois depuis 2018, s'approchant brièvement des 90 cents.

    Ces attaques deviennent possibles si les réserves liquides du fonds monétaire – ici, du stablecoin – sont inférieures au nombre de titres ou de jetons émis. La règlementation est très stricte dans la finance traditionnelle, mais ces règles ne s'appliquent pas dans les cryptos. S'il s'avère que Tether se comporte en fait comme une banque, émettant plus de monnaie qu'elle ne dispose de réserves, elle s'expose à la panique de ses déposants – et à ceux qui spéculent sur cette dernière – sans bénéficier du soutien d'une banque centrale.

    C'est une offensive de ce genre qui a emporté Terra, un stablecoin émis par le coréen Terraform Labs. Il stabilisait son taux de change avec le dollar grâce à un algorithme qui émettait, achetait ou revendait des tokens baptisés Luna, dont la valeur face au dollar pouvait varier librement. «Le fruit ne demandait qu'à tomber : le retour promis sur Luna, pour attirer de nouveaux acheteurs, avait atteint 20%», témoigne Pierre Noizat, fondateur de Paymium, la première plate-forme française où s'échangent bitcoins et éthers (un CEX, dans le jargon, comme Coinbase ou Binance). Quand il ne s'est plus trouvé d'acheteurs, la liquidité s'est asséchée, Luna a perdu 90 % de sa valeur et l'arrimage de Terra au dollar a sauté mardi dernier. Le risque est maintenant que Terra et Luna ne puissent jamais sortir de cette «spirale de la mort».

    Les créateurs de ces stablecoins «algorithmiques», comme Do Kwon pour Terra et Justin Sun pour Tron, revendiquent publiquement de pouvoir créer de la monnaie «décentralisée», hors de la surveillance des banques centrales. On entend dans leurs discours l'écho de la «Vraie concurrence des monnaies», théorisée par Friedrich-Augustus von Hayek dans les années 1970 et l'on peut voir dans leurs stablecoins l'incarnation technologique des «monnaies privées autodéclarées» imaginées par le grand économiste libéral. Mais alors que celui-ci imaginait des banques libres d'émettre de la monnaie, les structures derrière la finance décentralisée sont plus fantomatiques. «De nombreuses entités dans les cryptos sont encore dépourvues de personnalité juridique» remarque l'avocat Hubert de Vauplane, qui a accompagné l'implantation de Binance en France.

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    Pour se démarquer, les concurrents de Tether – notamment Circle, qui a émis des stablecoin USD-C pour quelque 50 milliards de dollars, mais aussi par exemple TrueToken – ont adopté le statut de trusts américains. Ils mettent l'accent sur leur transparence, en se préparant au futur cadre réglementaire évoqué mardi par Janet Yellen, secrétaire d'Etat américaine au Trésor, lors de la chute de Terra.

    L'Europe veut réguler ces actifs

    Dans le projet de règlement européen Mica, un statut d'établissement de monnaie électronique sera nécessaire pour émettre des stablecoins, plaçant les émetteurs sous l'autorité de la Banque Centrale Européenne. «Avant même son entrée en vigueur, la règlementation bancaire a dissuadé bien des créateurs de stablecoins», observe Pierre Noizat. De fait, ceux-ci sont assez rares : ni l'EurB de la banque allemande BVDH, ni l'EurS de Stasis, ni le Par de Mimo Capital n'ont réellement percé. En France, le groupe Casino teste depuis l'an dernier un stablecoin euro, le Lugh, développé avec la Société Générale et destiné à faciliter les paiements en crypto dans ses magasins.

    C'est en effet bien par le commerce électronique que les liens entre l'économie réelle et les cryptomonnaies se développent le plus rapidement, plutôt que par l'épargne. «Les crypto actifs sont essentiellement détenus par des particuliers», rappelle Stéphane Reverre, «car les conditions de liquidité et de transparence nécessaires n'ont pas encore été atteintes». En revanche, en Chine, les réserves allouées aux services financiers qui accompagnent les transactions sur Tencent et Alipay avaient atteint l'an dernier quelque 300 milliards de dollars. Les autorités financières ont imposé une règlementation plus sévère, qui a débouché sur une répression tous azimuts des cryptos. Les paiements se trouvaient aussi au coeur du projet Libra de Facebook, qui devait s'appuyer sur un ensemble de stablecoins puis, rebaptisé Diem, sur un stablecoin dollar. L'opposition des régulateurs en Europe et aux Etats-Unis a conduit Meta à renoncer à l'idée.

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    Triple problème

    Le développement des stablecoins pose, en résumé, un triple problème aux autorités financières. Comme la création monétaire privée est potentiellement illimitée, si des pseudo-banques l'arriment aux monnaies fiat, ce tsunami pourrait aggraver l'inflation, déstabiliser les échanges et, surtout, menacer le monopole de l'émission de la monnaie, point central de souveraineté. Ainsi par exemple, quand la Grande-Bretagne déclare vouloir autoriser les paiements en stablecoins, elle les entoure en réalité de conditions extrêmement strictes.

    La réponse générale du système financier consiste à préparer des monnaies numériques de banque centrale (MNBC). «C'est un véritable enjeu géostratégique», analyse Hubert de Vauplane : «Passe que le Salvador et la République centrafricaine adoptent le bitcoin, mais comment devrions-nous réagir si la Serbie adoptait l'e-yuan ?». Une hypothèse loin d'être théorique, considérant l'ampleur des investissements chinois dans le monde, la Route de la soie numérique pourrait se doubler d'une Route de la soie monétaire.

    La Chine et l'Europe semblent en avance sur le sujet. Même si l'administration Biden a battu le rappel par un executive order en fin d'année dernière, le marché américain semble plus accommodant et pourrait faire une place à des stablecoins régulés. «Une MNBC, c'est une solution qui attend un problème», déclarait ainsi par exemple Dante Disparte, ancien dirigeant de Libra devenu directeur de la stratégie de Circle, à une conférence londonienne.

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    Les monnaies numériques des banques centrales

    Dans le monde français de l'innovation, le déploiement des MNBC fait encore débat. Pour l'investisseur en capital-risque Alban de La Bretèche, partner de Ring Capital, aucun doute : «D'ici à quelques années, les MNBC remplaceront les stablecoins» estime-t-il. Mais de nombreux problèmes se posent encore, notamment sur la programmabilité de la monnaie. «Grâce aux NFT, les DAO sont devenues des hauts lieux de la créativité, aussi bien du point de vue de la technologie que de l'art», observe par exemple le consultant Xavier Dalloz : «Les stablecoins sont absolument nécessaires à leur financement, car on imagine mal une monnaie numérique de banque centrale présenter la souplesse nécessaire pour favoriser l'innovation dans les smart contracts.» Le DAI de MakerDAO, une organisation décentralisée sur Ethereum, s'appuie par exemple directement sur des bitcoins et des éthers. On peut se demander ce qui se passerait si le bitcoin et l'éther, qui ont perdu 30% de leur valeur cette semaine, continuent leur chute. MakerDAO prévoirait de demander, en ce cas, à ce qu'on mette à jour ce collatéral. Ce seraient là, probablement, les premiers appels de marge de l'histoire des cryptomonnaies. Une perspective qui a en tout cas permis à DAI de braver la tempête. Jusqu'à présent.

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    DÉCRYPTAGE - Deux textes européens, qui suscitent une levée de boucliers dans la sphère crypto, vont avoir des répercussions concrètes pour les investisseurs.

    France24 - Monde

    Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique

    Publié le : 10/05/2022 - 18:54

    Aude MAZOUE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

    La menace d’une sécheresse plane sur la France. Avant même le début de l'été, quinze départements sont déjà soumis à des restrictions d'eau. Les agriculteurs assurent d’ores et déjà que la période actuelle aura un impact sur les cultures. Décryptage.

    Chacun se refuse à ce stade à parler de catastrophe. Mais tous les signes d’une sècheresse record sont là. La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a dressé, mardi 10 mai, un constat alarmiste : "Aucune région n'est épargnée. Chaque jour qui passe, on voit des sols se craqueler. Hier, j'étais chez un agriculteur du Puy-de-Dôme, il arrose son blé. Si cela continue comme ça, ceux qui ont la possibilité d'irriguer vont s'en sortir, les autres auront des baisses de rendement dramatiques", a prévenu Christiane Lambert, sa présidente à l'AFP. "Depuis octobre-novembre, il y a d'énormes sécheresses au Portugal et en Espagne, qui remontent en Occitanie et en Provence et le long de la vallée du Rhône. Ce qui est inhabituel en cette saison, c'est que la sècheresse touche des régions au nord de la Loire", a-t-elle poursuivi. 

    >> Climat : une inquiétante sécheresse en Espagne et au Portugal, en plein hiver

    De nombreux secteurs touchés

    Même constat d’urgence au ministère de l'Agriculture. "Les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements", indique-t-on rue de Varenne. Le temps sec et chaud de la fin avril et de ce début mai pourrait aussi, s'il perdure, affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages indispensables pour nourrir les bêtes. 

    Les risques encourus vont au-delà des pertes agricoles. "Outre l’agriculture, la sécheresse a un impact considérable sur de nombreux autres secteurs comme les bâtiments, explique Emma Haziza, hydrologue. On voit de plus en plus de maisons s’effondrer. C’est un phénomène nouveau en France. Ces préjudices coûtent bien plus chers que les inondations et vont avoir à plus long terme d'importantes conséquences économiques. Par ailleurs, la sècheresse a aussi des répercussions sur la production énergétique. Les centrales nucléaires ont en effet besoin d’importantes quantités d’eau pour refroidir les réacteurs." 

    La sécheresse, première conséquence visible du dérèglement climatique

    En cause, la hausse des températures enregistrées au printemps et un mois d'avril "en déficit de 25 % de pluviométrie". Pour Météo-France, cet "épisode de chaleur" est "remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique". Mais la sècheresse s’explique surtout par les très faibles précipitations de cet hiver. En soit, "ce nouvel épisode de sècheresse est exceptionnel mais pas inédit, indique Emma Haziza. En revanche, ce qui est nouveau, c’est ce déficit de pluie observé lors des quatre mois d’hiver. Ajouté à des températures élevées pour la saison, les nappes phréatiques n’ont pas pu se remplir. On aboutit alors très vite à une phase critique sachant que l’on n’a même pas encore abordé l’été."  

    #Sécheresse | ⭕ 15 départements ont d'ores et déjà mis en place des mesures de restriction pour l’eau.Découvrez comment agir à votre échelle ⤵️https://t.co/VwEimLQJv3

    May 10, 2022

    L’hydrologue est formelle : "Le manque de pluie est directement lié au changement climatique, il n’y a plus aucun doute à avoir. La sècheresse en est l’une des premières conséquences visibles. On constate seulement aujourd’hui que le phénomène arrive de plus en plus vite et prend chaque année plus d’ampleur. C’est notamment la première année que le France fait face à une sécheresse éclair", un phénomène jusque-là constaté dans les pays chauds, qui assèche les sols et les récoltes en seulement cinq jours.  

    Toutes les régions ne sont pas égales face à ce phénomène. "On constate que les nappes phréatiques de certains territoires sont très réactives et parviennent facilement à se remplir quand d’autres ne se remplissent pas". Ainsi, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, le pourtour méditerranéen, le Grand-Est ainsi que toute la région Poitou-Charentes sont particulièrement touchés par le manque d’eau. "Mais on voit bien qu’aujourd’hui, même les régions qui se pensaient épargnées par la sècheresse comme le Nord de la France, ou la Belgique ou encore le Nord de l’Europe commencent elles aussi à en subir les effets", poursuit la scientifique.  

    Des mesures d'urgence, mais surtout la nécessité de s'adapter

    Pour parer à l’urgence, quinze départements ont d’ores et déjà été soumis à des restrictions. Elles vont de l'incitation à des économies d'eau (stade de vigilance) à l'interdiction d'arrosage des jardins ou des champs à certaines heures (alerte), pouvant aller jusqu'à la réduction de 50 % des prélèvements d'eau à des fins agricoles ou à l'interdiction totale de prélèvements d'eau pour laver sa voiture ou arroser les espaces verts (alerte renforcée). 

    À l'issue de réunions avec les agences de l'eau et les professionnels du monde agricole, les ministères ont également annoncé que le guichet "Troisième révolution agricole", ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique et initialement doté de 20 millions d'euros, allait être abondé "de 20 millions supplémentaires". 

    🌡 Depuis mars, plusieurs départements subissent déjà la sécheresse : avec la hausse des températures des prochains jours, ce phénomène et ses conséquences risquent de s'aggraver.↪ Ayons les bons réflexes pour économiser l'eau : https://t.co/BabqY7Cxbe@b_abba @J_Denormandie pic.twitter.com/nCbi0CHqxi

    May 10, 2022

    Fin avril, le gouvernement avait également annoncé que les agences de l'eau pourraient dépenser 100 millions d'euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s'adapter au changement climatique ou créer des retenues d'eau. 

    Pas sûr que ces mesures suffisent à endiguer le phénomène. "Aujourd’hui, tout le système s’emballe, on est entrés de plain-pied dans le changement climatique, estime Emma Haziza. Il faut réenvisager notre modèle à long terme, repenser notre territoire et sortir du modèle productiviste qui a notamment entraîné la déforestation".  

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique

    ELEMENT TERRE

    Une sécheresse en hiver

    Changement climatique

    Manifestations contre la sécheresse en Iran : les raisons de la colère

    L'Humanité

    NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

    Entretien

    Chaque lundi, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable politique de l’un des partis qui composent la Nupes. Cette semaine, Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, pour qui le programme de rupture de la coalition « peut changer la vie des gens ».

    Emilio Meslet

    Secrétaire national d’EELV et candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives, à Paris, Julien Bayou revient sur l’accord historique entre les formations de gauche. Grâce aux spécificités de chacun censées pouvoir s’exprimer pendant la campagne, la Nupes peut, selon lui, espérer conquérir une majorité à l’Assemblée pour appliquer le projet commun qui doit être dévoilé cette semaine.

    Plusieurs sondages donnent la Nupes largement en tête des intentions de vote. De quoi cela est-il le signe ?

    C’est extrêmement encourageant. Après le second tour de la présidentielle, nous avons voulu tirer les leçons de 2017 pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. À l’époque, nous nous étions condamnés à l’impuissance. Il y avait certes des députés de gauche qui avaient été élus, mais trop peu nombreux pour peser. Cette nouvelle coalition, avec son programme ambitieux, est en mesure d’aller chercher la majorité absolue ou relative à l’Assemblée.

    La Nupes suscite l’espoir en Europe

    C’est essentiel car on ne peut pas subir cinq années de casse sociale en plus, et parce que le Giec dit que, concernant le climat, il ne reste plus que quelques années pour agir. Nos députés peuvent changer la vie des gens. La majorité surprise de la gauche plurielle, de 1997 à 2002, avait obtenu des avancées concrètes : les 35 heures, le Pacs, la CMU, le logement social… Notre majorité augmentera les salaires, rétablira les services publics, agira vraiment pour l’égalité salariale femmes-hommes et pour le climat.

    Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

    Pourquoi cette union impossible en 2017 est-elle devenue possible en 2022 ?

    Entre-temps, nous avons vu Emmanuel Macron au pouvoir. Aujourd’hui, la menace, c’est la retraite à 65 ans, les conditionnalités au RSA et la fin de l’indépendance des médias publics. Il était nécessaire de s’organiser pour ne pas lui laisser les mains libres.

    La Nupes répond à une aspiration du peuple de gauche. Comment faire vivre ce rassemblement ?

    Jusqu’ici, les sympathisants étaient résignés, désemparés, voire en colère. Aujourd’hui, ils sont enthousiastes. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas arrêté dans la rue pour me dire : « Bravo et merci ! » Lorsque je fais des déplacements, je vois que l’accord national prend forme au niveau local, avec des écologistes, des communistes, des insoumis et des socialistes qui s’organisent pour faire campagne. Cette coalition permet de faire revenir à la politique des personnes qui s’en tenaient éloignées.

    Entretien. Selon Sandra Regol, la Nouvelle Union populaire serait « un acte exceptionnel qui peut devenir historique »

    Comment la Nupes fonctionne-t-elle pour permettre à la fois une campagne cohérente et la possibilité d’exprimer ses spécificités pour chaque formation ?

    Tous les lundis matin, il y a une coordination au niveau national, avec les différents partis. Cette semaine est consacrée au dépôt des candidatures. Ensuite viendra le temps d’une très courte campagne. Tout l’enjeu est d’additionner les électorats. Pour cette raison, la bannière commune n’est pas l’effacement des cultures et des priorités de chacun. Nous, écologistes, parlerons plus du climat. Nous avons intérêt à cultiver nos singularités dans une campagne commune. Mais il nous faut faire entendre des candidatures, selon les profils, à l’échelle nationale : Rachel Kéké, pilier de la mobilisation des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, n’est candidate que dans une circonscription, mais nous devons la mettre en avant pour qu’elle parle à tout le pays.

    La coalition de gauche propose un projet de rupture, ce que n’a pas fait votre candidat Yannick Jadot pendant la présidentielle. Est-ce un meilleur choix pour conquérir le pouvoir ?

    Yannick Jadot ne voulait pas alimenter les fractures du pays. Une fois Emmanuel Macron réélu, il y a évidemment une envie de rupture. Celui qui brusque le pays ou qui n’a pas agi pour le climat, c’est lui. Évidemment qu’il faut rompre avec cette orientation néolibérale. Yannick Jadot le proposait, mais il le disait peut-être d’une autre manière.

    Même si tous les partis ont accepté que la désobéissance aux traités européens figure au programme de la Nupes, les écologistes ne veulent pas la même Europe que les insoumis ou les communistes…

    En 2005, le camp du progrès s’est fracturé sur le référendum : ceux qui avaient voté oui n’avaient pas voté pour les orientations de cette Union européenne et ceux qui avaient voté non n’avaient pas voté pour la sortie de l’Europe. Nous voulons la réorienter. Et je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon soit pour un Frexit. Lors des discussions, nous avons pu nous rendre compte que nous ne sommes pas les caricatures souvent décrites. Certes, nous ne votons pas ensemble sur de nombreux points. Oui, chez EELV, nous sommes fédéralistes, nous pensons que le Parlement européen doit avoir l’initiative des lois européennes, et nous voulons une Europe plus forte sur le climat, l’accueil des réfugiés et l’évasion fiscale. Mais, s’il s’agit d’en faire un outil de paix, de prospérité, de justice sociale et d’action pour le climat, nous nous retrouvons. Tous les dogmes austéritaires ont volé en éclats avec la pandémie. Alors, la question est de savoir s’il faut revenir aux 3 % de PIB déficit au maximum, ou s’il est possible d’envisager une Europe différente.

    Après les législatives, la coalition a-t-elle vocation à durer quel que soit le résultat ?

    Nous sommes concentrés sur le scrutin. Il est trop tôt pour dire qu’elle en sera la suite, tout dépendra de la manière dont les différents partenaires se comporteront. Pour nous, ce n’est pas un accord ponctuel. S’il y a des convergences à approfondir, les écologistes seront là. S’il y a des désaccords insurmontables, nous les constaterons.

    À titre personnel, vous êtes candidat dans la 5 e circonscription de Paris. Qu’allez-vous mettre en avant pour battre la candidate macroniste ?

    Je veux d’abord parler du climat via la lutte contre la pollution et via le logement. La majorité précédente a combattu l’encadrement des loyers quand nous voulons faire du logement social et que les préfets puissent appliquer les sanctions contre les communes qui n’appliquent pas la loi SRU. Je considère que le logement est le premier des droits, nécessaire pour exercer tous les autres. Cette circonscription est aussi une terre d’accueil et de transit qui a vu passer toutes les vagues de migration. Il y a donc un enjeu à abroger le seul bilan, particulièrement abject, de ma concurrente Élise Fajgeles : la loi asile et immigration, qui a autorisé d’enfermer un enfant pendant 90 jours.

    Vidéo A voté ! Jusqu’aux élections législatives, le service politique de l’Humanité décortique un fait de campagne électorale.  cette semaine : Qui a peur de la grande méchante Nupes ? 

    Julien BayoueelvgaucheLégislatives 2022
    Le Figaro

    HPI, Emily in Paris, Downton Abbey... Trois séjours en France dans les pas de vos séries et film préférés

    La rédaction du Figaro Voyage

    Dans la métropole lilloise ou sur la Côte d'Azur, cap sur les lieux de tournage d'un film et de deux séries qui font l'actualité.

    HPI : enquêtes criminelles dans les Hauts-de-France

    Après le succès de la saison 1 qui a attiré 11 millions de téléspectateurs, la série HPI a fait son retour ce jeudi 12 mai sur TF1 et la plateforme Salto. La saison 2 nous emmène de nouveau dans les Hauts-de-France, plus précisément dans la métropole lilloise. Le commissariat dans lequel Morgane Alvaro (incarnée par Audrey Fleurot) joue les enquêtrices improvisées se trouve dans le quartier des Moulins à Lille. Tout en briques, l'édifice a accueilli une filature puis un institut d'études politiques jusqu'en 2016.

    Si la série fait référence à de nombreuses communes nordistes ayant peu d'intérêt touristique, deux stations balnéaires méritent néanmoins le détour : Wimereux, reconnaissable à ses villas Belle Époque, et Le Tréport, situé à la frontière entre la Somme et la Seine-Maritime et qui doit sa renommée à ses falaises de craie les plus hautes d'Europe.

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    Emily in Paris : dans la peau d'Emily au Grand-Hôtel du Cap-Ferrat

    Quelques mois après son installation à Paris, Emily s'offre des vacances sur la Côte d'Azur dans l'un des épisodes de la saison 2 d'Emily in Paris, mise en ligne en décembre 2021 sur Netflix. Oubliés les troquets parisiens, place aux plages paradisiaques. Et c'est au Grand-Hôtel du Cap-Ferrat que la jeune américaine accompagnée de deux amies pose ses valises. Ce cinq-étoiles du groupe Four Seasons offre «Girls trip sur la Riviera» (à partir de 7500 € par nuit pour deux personnes) inclut notamment l'hébergement dans une «Suite Piscine, Rooftop» ou «Palac»e avec vue mer, un transfert depuis l'aéroport de Nice en Bentley, un soin du visage de 75 minutes au spa et une cabane privative au Club Dauphin pour prendre le soleil en toute tranquillité. Sans oublier des activités exclusives, comme une visite guidée de Villefranche-sur-Mer ou une demi-journée de séance photo en chambre.

    Moins chic, mais puisqu'un tel séjour n'est pas à la portée de toutes les budgets, les fans de la série peuvent s'offrir une escapade bien plus abordable tout en restant à Paris. Fabien Buonavia, guide de formation, organise des visites guidées des lieux de tournage de la série dans la capitale, notamment le Quartier latin où Emily habite ou le quartier du Palais Royal où elle travaille 30 € par personne, réservation sur Airbnb.

    Grand-Hôtel du Cap-Ferrat , A Four Seasons Hotel, 71 boulevard du Général de Gaulle, 06230 Saint-Jean-Cap-Ferrat. Tél. : 04 93 76 50 50.

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    Downton Abbey 2 : micmac familial sur la French Riviera

    Du côté du grand écran, Downton Abbey, dont le premier chapitre sorti en 2020 avait mis en lumière de somptueux châteaux anglais, nous emmène cette fois-ci à quelques kilomètres de Toulon. Dans Downton Abbey 2 : Une Nouvelle ère, premier au box-office français la semaine de sa sortie en salle le 27 avril, Violet Crawley (Maggie Smith) hérite d'une sublime villa sur la Côte d'Azur qui correspond en réalité à la Villa Rocabella, au Pradet (Var). La villa construite dans un style Belle Époque occupe un domaine de trois hectares comportant une plage privée. Aujourd'hui convertie en hôtel luxueux, elle compte trois maisons totalisant 24 chambres et pouvant accueillir jusqu'à 46 personnes.

    Rocabella , 567 rue Général Weygand, 83220 Le Pradet. Tél. : 06 76 14 92 77. Chambre double à partir de 156 € en basse saison, petit déjeuner inclus (voir sur Hotels.com ).

    Vacances scolaires : été, jours fériés... Dates et calendrier 2022-2023 pour les zones A, B, C

    Dates des vacances d'été, de la Toussaint, des prochains jours fériés... Retrouvez le calendrier officiel 2022-2023 à Paris et partout en France pour la zone A, B et C.

    Tourisme : et les dix villes moyennes les plus recherchées sont...

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    Les bonnes conduites à adopter quand on est un touriste en Thaïlande

    Alors que le Pays du Sourire fête ce 16 mai le Visakha Bucha, principale fête bouddhiste, rappel de quelques us et coutumes à respecter pour se fondre parmi les locaux.

    BBC

    SANS TITRE

    #bbcfootball or text 81111

    Mark Noble got a guard of honour, a huge number 16 shirt and his face emblazoned on the London Stadium as he called time on his West Ham career after 18 years representing his hometown club.

    60,000 supporters stayed on after West Ham's draw with Manchester City to give their captain the send-off he fully deserved.

    So in that spirit, which players have had the strongest connection with their club's fans?

    They don't have to have been one-club legends - but when they kissed the badge, you know they really meant it.

    Let us know via #bbcfootballor text 81111 (UK only - standard message rates apply) .

    Southampton v Liverpool (Tue, 19:45 BST)

    Southampton

    The big games keep on coming and Liverpool can close to within a point of Manchester City with victory at St Mary's tomorrow night.

    Southampton boss Ralph Hasenhuttl is in front of the media shortly.

    West Ham 2-2 Man City

    Leeds 1-1 Brighton

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    Sulaimon Adelekan: As an Arsenal fan, it's the hope that kills you. Nothing less than a win tonight or Arsenal can kiss the Champions League goodbye and it will be sheer disappointment.

    Tottenham 1-0 Burnley

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    The finest moment of sheer class was Pep taking Mark Noble in his arms and telling him what a wonderful footballer he had been and what a terrific person he was! Moments like that mean everything to a footballer playing his last game.

    Tottenham 1-0 Burnley

    Jermaine Jenas

    MOTD2 pundit & former Tottenham midfielder

    Two wins in the past five days have left Tottenham exactly where they wanted to be going into the final week of the Premier League season.

    A top-four finish is still not in their own hands, but by beating Arsenal and then Burnley they have put pressure on the Gunners by making them have to go to Newcastle on Monday and win.

    If Spurs do make it, of course it would make a massive difference to what happens to them next.

    Miss out, and their fans are probably worried they could lose Harry Kane in the summer, while if they finish fourth, then any speculation about him leaving probably goes away - because if they are in the Champions League, then Kane is back where he wants to be.

    I don't think his future just comes down to that, though.

    What happens to manager Antonio Conte will play a much bigger part in Kane's decision to stay or go than which European competition Spurs are in next season.

    Read more from Jermaine Jenas here.

    Tottenham 1-0 Burnley

    Burnley

    Burnley caretaker boss Mike Jackson, speaking to BBC Match of the Day: "I have seen a lot of positives today. We came with a plan and we executed that well apart from a decision. I'm really proud of the group - I saw that fighting spirit and character. They didn't get overawed by the atmosphere or the situation."

    On the rest of the season: "We've scored quite a few recently and on another day - Maxwel Cornet went through and a bit more quality with the final ball - we might have come away with more chances and something from the game today.

    "We know what's in front of us and we only need to get points from them. It is very simple - if you try and mask it as something else then you're not being real. It is about trying to win the next game - we won't be looking past that.

    "I enjoy being in these situations because it keeps you alive and keeps you going. I'll keep going, fighting and attacking anything I can. We haven't spoke about my future at all."

    Tottenham 1-0 Burnley

    Tottenham 1-0 Burnley

    Tottenham Hotspur

    Tottenham manager Antonio Conte, speaking to BBC Match of the Day: "To stay until the end with a possibility to take a place in the Champions League - we’ve done a really good job. My players are doing a really good job. To imagine this possibility in November was very, very difficult. I am here to thank my players, because they followed me from my first day at Tottenham, showed great desire to change the situation and fight for something.

    "A Champions League place is very important in England. It’s like getting an important trophy in another league. Arsenal play tomorrow, at this moment they are two points below us. If they don’t win, the ball is in our hands – but at this moment the ball is still in their hands.

    "You know very well that we face maybe the worst team to test our nerves. Burnley are fighting to avoid the relegation zone. It was positive, another clean sheet and we showed great stability. We are a very stable team. I’m always repeating that it’s not simple to play against us.

    "We have to continue in this way. The last game will be very important for us. There is no easy game in England, so we need to go to Norwich to be strong and get three points. We’ll see what happens at the end of the season."

    Tottenham 1-0 Burnley

    Chris Bevan

    BBC Sport at Tottenham Hotspur Stadium

    Harry Kane's penalty saw off a stubborn Burnley side as Tottenham moved above Arsenal into fourth place and kept the Clarets' survival hopes in the balance.

    On a tense afternoon in north London with so much at stake at both ends of the table, Kane's spot-kick in first-half stoppage time proved enough to give his side three vital points in their bid for Champions League football.

    Spurs move two points clear of the Gunners and will stay above them going into the final day of the season unless their north London rivals beat Newcastle at St James' Park on Monday.

    Burnley fall to 18th and into the relegation zone following Leeds' draw with Brighton.

    Match report.

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    You can call me a dreamer but I've always got to bet on the "story" so Stevie G to get something at the Etihad and Liverpool to win it. Come on the quadruple chasing reds.

    Have Kalvin Phillips and Raphinha played their last game at Elland Road?

    Leeds 1-1 Brighton

    Brighton & Hove Albion

    Luke Reddy, BBC Sport

    Graham Potter said he was not too "despondent" after Leeds' late leveller at Elland Road.

    Deep down he was probably aware of the good stuff his side showed in this tricky end-of-season affair.

    For 45 minutes they bettered their motivated hosts. The passing was clever, the movement good and their lead fully deserved. The Seagulls have lost just once in eight outings now - to Manchester City no less - and you can see why.

    Danny Welbeck - scorer on the day - will wonder how he missed the target with a point-blank header late on with his side already 1-0 up. There will be ample footage of Leeds' dramatic equaliser but Welbeck's miss was the key moment when all is said and done.

    Ultimately Potter's side ran into a team who, quite literally, found an extra yard. Leeds had everything on the line and it is not therefore surprising they clocked 110km of running on the day, a full 5km more than Brighton.

    The home side produced 156 sprints - 20 more than Brighton - and over 3,000 intensive runs - 500 more than the away side. Such stats scream of a team who had no choice but to find something.

    Little wonder, then, that Brighton cracked. It is unlikely Potter loses any sleep over it.

    Instead he knows he has a side that continue to play with real clarity - one he can take into next season on an exciting footing.

    Leeds 1-1 Brighton

    Leeds United

    Leeds manager Jesse Marsch: "This is a psychological battle we are in. We need to show up next week and show us at our best.

    "What you see is we are put in difficult situations and the resolve of our team. We need to be able to show that at the beginning of matches too.

    "It is a fight. Nothing comes easy for us. We seem to dig holes and then have to find a way to dig out. We are ready. We are going to invest everything we have in this last match and see if we can do this.

    "It is all about focusing on results. We need to stay strong with each other and not get frustrated. Stick to match plans and try to find a way to win the game."

    Leeds 1-1 Brighton

    Leeds boosted their chances of survival with a 1-1 draw at home to Brighton, courtesy of a last-gasp goal from defender Pascal Struijk.

    Danny Welbeck coolly finished to give Brighton a deserved first-half lead but the Elland Road support defiantly roared Leeds on.

    Leeds striker Joe Gelhardt had gone close early on but his persistence was rewarded at the death when he bundled space in the area to lift a ball across goal, where substitute Struijk nodded home before diving into home supporters in celebration.

    It means Leeds move a point above the bottom three with just a trip to Brentford remaining.

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    Noel: Ironically, even if Burnley go down they should stick with Mike Jackson whereas even if Everton and Leeds stay up, they should get rid of Lampard and Marsch!

    To the bottom of the table, where it's all still to play for...

    With Watford and Norwich already down, who will be joining them in the Championship next season - Everton, Leeds or Burnley?

    West Ham 2-2 Manchester City

    Simon Stone

    BBC Sport

    There was so much going on at the London Stadium, Jarrod Bowen's two-goal contribution was almost overlooked.

    Bowen was excellent again - although he did waste an opportunity to set up a third for West Ham when he went for a hat-trick rather than squaring to a better placed team-mate.

    An England squad is due to be announced next week. England have a lot of excellent forwards but Bowen can't be far away from selection.

    France24 - Monde

    Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux

    Publié le : 11/05/2022 - 18:17

    Leela JACINTO Alice BROGAT

    À l’apogée de leur pouvoir, les membres de la famille Rajapaksa occupaient tous les postes clé au Sri Lanka : président, Premier ministre, ministres des Finances et de l’Intérieur. Mais au moment où le clan semblait invincible, une crise économique, qu’il a lui-même provoqué, l’a conduit à sa perte. Cela signifie-t-il pour autant la fin de la dynastie politique la plus puissance d’Asie du Sud-Est ?

    Le Sri Lanka au bord du chaos : des manifestations pacifiques contre le gouvernement ont basculé cette semaine dans la violence alors que de nombreux symboles du pouvoir de la famille Rajapaksa, aux manettes depuis près de 20 ans, ont été pris pour cible.

    Le 9 mai, une foule en colère s’est notamment abattue sur la résidence du Premier ministre à Colombo, conduisant l’armée à mener, avant l’aube, une opération de sauvetage de Mahinda Rajapaksa et de sa famille. Le Premier ministre avait déjà remis une lettre de démission à son frère cadet, le président, ouvrant la voie à un nouveau "gouvernement d’union nationale". 

    Au même moment, dans la province d’Hambantota, des manifestants ont attaqué le Musée Rajapaksa, situé dans le village familial ancestral de Medamulana. Deux statues de cire représentant les parents Rajapkasa ont été détruites ainsi que des bâtiments et la maison familiale située à proximité du musée. 

    Une situation inimaginable, il y a à peine deux ans. Le 12 août 2020, une extraordinaire démonstration de force du clan Rajapaksa se déroulait au Temple de la Dent, l’un des sites bouddhistes les plus vénérés du Sri Lanka, situé dans la ville de Kandy, l’ancienne capitale politique des rois de l’île. 

    Élu président au mois de novembre 2019, Gotabaya Rajapaksa venait de remporter une victoire écrasante aux élections législatives et prêtait serment avec un cabinet composé de deux de ses frères et deux neveux. 

    Prêter serment lors d’une cérémonie religieuse était une tradition familiale chez les Rajapaksa, une manière de symboliser leur ancrage dans ce nationalisme bouddhiste cinghalais qui nourrit leur pouvoir. Alors que la fortune du clan n’a cessé de croître ces dernières années, ces cérémonies politico-religieuses se sont multipliées sur les sites sacrés. Fonctionnaires, diplomates et journalistes se sont consciencieusement rendus à chaque investiture d’un Rajapaksa à un nouveau ministère.

    La concentration des pouvoirs et la mauvaise gestion, en revanche, n’avaient eux rien de sacré. Lors de la prise de fonction de son nouveau cabinet, le président s’est ainsi octroyé le portefeuille de la Défense, en contradiction avec la Constitution qui empêche le chef de l’État d’occuper un poste ministériel. Son frère, le puissant Mahinda Rajapaksa, est devenu non seulement Premier ministre mais aussi ministre des Finances, de l’Urbanisme et des Affaires bouddhistes.

    Le président a également nommé son frère aîné, Chamal Rajapaksa, ministre de l’Irrigation, de la Sécurité, de l’Intérieur et de la Gestion des catastrophes. Son fils Sashindra a, lui, reçu un poste de secrétaire d’État à l’agriculture. Quant au fils du Premier ministre, il a hérité du portefeuille de la Jeunesse et des sports. 

    À leur apogée, les Rajapaksa semblaient invincibles. Le clan pouvait signer à tour de bras des méga contrats d’infrastructures, amasser des fortunes et réprimer les minorités et les journalistes sans jamais avoir à rendre de compte. 

    Pendant de nombreuses années, les défenseurs des droits humains ont dénoncé la répression, les massacres, la corruption et le népotisme de la dynastie politique la plus puissante d’Asie du Sud-Est. Mais leurs appels sont restés lettres mortes auprès d’un électorat prêt à fermer les yeux sur ces coups portés aux libertés publiques, séduit par le culte de dirigeants forts préférant l’action au compromis. 

    Aujourd’hui, la chute est d’autant plus vertigineuse pour cette famille qui détenait, depuis l’époque de la colonisation, une emprise quasi féodale sur le pays.

    Le père de l’actuel président, D. A. Rajapaksa, était un parlementaire représentant le district d’Hambantota. Mais c’est son second fils, Mahinda, qui a catapulté le clan vers les sommets en quittant ses habits de leader de l’opposition pour enfiler le costume de Premier ministre en 2004. 

    Frères d’armes 

    Un an plus tard, Mahinda remportait l’élection présidentielle d’une courte tête lors d’un scrutin marqué de violences et un appel au boycott lancé par la minorité tamoule du nord de l’île. Une première victoire pour Mahinda dans la guerre sanglante qui l’opposait au mouvement séparatiste des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE). 

    Le président Mahinda commence alors à mettre place un mode de gouvernance au service de la prospérité de la famille Rajapaksa, lui faisant gagner le surnom de "chef du clan". 

    Selon ses biographes, le président Mahinda aurait tapé sur l’épaule de son jeune frère Gotabaya, un ancien officier de l’armée, pour lui annoncer qu’il allait devenir le prochain ministre de la Défense. Bientôt allait pouvoir débuter une guerre sans merci pour "en finir" avec les Tigres tamouls, comme il l’avait promis à son électorat. 

    Les Tigres tamouls avaient pourtant abandonné l’idée de créer un état indépendant. Ils demandaient plus d’autonomie dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu signé sous l’égide de la Norvège. Cette trêve devait paver la voie à un accord de paix et mettre fin à deux décennies d’une guerre civile brutale dans laquelle des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie.

    >> À voir : Au Sri Lanka, les blessures de la guerre civile restent béantes

    Les frères Rajapaksa, au contraire, ont élaboré une opération militaire pour anéantir les Tigres tamouls, avec l’appui d’une large part de l’opinion publique. En revanche, pour la minorité tamoule a débuté une période de violences dirigées contre les civils, suscitant la condamnation de l’ONU et des organisations internationales de défense des droits humains. 

    Gotabaya est notamment soupçonné d’être impliqué dans l’épisode tristement célèbre du Drapeau Blanc, en 2009, lorsque des membres des Tigres tamouls et leurs familles ont accepté de se rendre aux autorités sri-lankaises, pour finalement être massacrés. Les frères Rajapaksa ont toujours nié leur responsabilité dans ces événements ainsi que dans les nombreuses disparitions de civils qui ont marqué ces années noires. 

    Le piège de la dette chinoise 

    Cette ligne sécuritaire extrêmement dure a fait grimper en flèche la popularité de Gotabaya lors de la dernière élection présidentielle, tout comme elle a permis à son frère, plus expérimenté politiquement, de rafler la mise lors des élections législatives l’année suivante. Mais ce ne sont pas les questions sécuritaires mais bien économiques qui ont conduit le clan Rajapaksa à sa perte.  

    À court de devises étrangères et confronté à une pénurie d’essence, des coupures de courant et une inflation galopante, le vent a fini par tourner pour le clan Rajapaksa, alors que la population tentait de survivre au désastre que son gouvernement avait créé.

    Horrifiés par les violations flagrantes des droits de l'Homme au Sri Lanka, les gouvernements occidentaux ont commencé à réduire leurs aides financières. Privé de cette manne, le gouvernement a massivement contracté des emprunts bancaires pour financer le budget de l’État. 

    Les Rajapaksa ont également accentué leur dépendance vis-à-vis des investissements chinois, tombant dans le piège de la dette. Symbole de ces méga projets à l’utilité douteuse : le gigantesque port construit dans la ville natale de la famille à Hambantota, financé par des emprunts contractés auprès de banques chinoises à des taux d’intérêt mirobolants pour un projet non viable économiquement.

    Alors que la dette du pays explosait, les Rajapaksa ont ignoré les appels du FMI à une restructuration de la dette, promettant que le Sri Lanka serait en mesure de satisfaire ses créanciers. Pendant ce temps, Basil Rajapaksa, nommé ministre des Finances depuis 2020 en dépit de soupçons de corruption, a hérité du surnom de "Monsieur 10 %", en référence à des accusations de détournement de fonds publics. 

    Quant à son neveu, le fils de Chamal Rajapaksa, Sahindra, il a été à l’origine d’un décret désastreux interdisant l’importation d'engrais chimiques, qui a frappé de plein fouet le secteur agricole, vital pour l’économie du pays.  Avec la chute des revenus touristiques liés à la pandémie de Covid-19, les Sri Lankais ont commencé à perdre confiance dans la famille régnante. 

    Au lendemain des violences entre partisans et opposants au président, Namal, le fils de Mahinda, a reconnu que la famille traversait "une mauvaise passe".

    Cependant, d'aucuns refusent de tirer un trait sur les Rajapaksa. "C’est un nom qui a encore des soutiens parmi l’ethnie cinghalaise [Relatif aux habitants de Ceylan, aujourd'hui Sri Lanka, NDLR]", explique à l’AFP Akhil Bery de l’Asia Society Policy Institute. "Bien que cette situation relève en grande partie de la responsabilité des Rajapaksa, leurs successeurs vont devoir hériter de ce désordre, laissant aux Rajapaksa un espace politique à occuper"

    Article traduit de l'anglais par Grégoire Sauvage. L'original est à retrouver ici.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Sri Lanka : le Premier ministre démissionne après des attaques menées par ses partisans

    La chronique de l’éco

    Le Sri Lanka pris dans le piège de la dette chinoise

    Sri Lanka : après sa démission, l'ancien Premier ministre placé en sécurité par l'armée

    Le Figaro

    Antigua, nos incontournables dans la perle du Guatemala

    À quelques kilomètres de l'immense Guatemala City, le charme d'Antigua saisit aussitôt. Ses larges rues pavées, ses ruines classées et les façades bigarrées de ses bâtiments coloniaux en font une véritable ville musée.

    À quelques kilomètres de l'immense capitale Guatemala City, le charme d'Antigua saisit aussitôt. Ses larges rues pavées, ses places boisées, ses fontaines, ses ruines classées et les façades bigarrées de ses bâtiments coloniaux en font une véritable ville musée.

    Découvrir les monuments classés

    Bâtie au XVIe siècle puis ravagée par un séisme à la fin du XVIIIe, Antigua fut laissée à l'abandon pendant une centaine d'années avant de susciter l'intérêt pour ses ruines intactes et ses monuments remarquables, reconstruits à plusieurs reprises au fil du temps. D'une rue à l'autre, les façades coloniales, conservées à l'état brut, se mêlent aux complexes religieux de style baroque et de Renaissance espagnole, eux-mêmes ponctués de boutique hôtels contemporains aux patios grandioses. Véritable musée à ciel ouvert, l'ancienne capitale du Guatemala est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979 et ainsi soumise à des règles strictes en cas de rénovation et de construction. C'est la raison pour laquelle même les cantines de quartiers et les chaînes de fast-food américaines affichent des devantures clinquantes d'authenticité, les murs des édifices coloniaux ne pouvant être détournés à leur guise.

    Convento de Santa Clara, H749+2PW, Antigua Guatemala. Ouvert tous les jours de 8h30 à 17h30. Entrée : 5€. https://inguat.gob.gt

    Palacio de los capitanes Generales, 5a Calle Poniente, Antigua Guatemala. Ouvert du mardi au dimanche, accès gratuit. À l'intérieur, le musée d'Art guatémaltèque est également gratuit. L'accès au musée Santiago Caballeros coûte 3,80€. [MF1] [Office2]

    Catedral de San Jose, 5a Calle Oriente 5, Antigua Guatemala. Accès libre.

    Arco de Santa Catalina, 5a Avenida Norte 28, Antigua Guatemala. Accès libre.

    L'hôtel-musée de Casa Santo Domingo

    Pour découvrir les vestiges du couvent emblématique d'Antigua, il faut d'abord pousser les portes de l'hôtel-musée Casa Santo Domingo. L'établissement a été construit il y a une trentaine d'années autour des ruines, ses promoteurs s'étant engagés à veiller à leur maintien et à leur préservation. Les espaces et objets classés – statues, cryptes - se découvrent d'un jardin à l'autre de cet hôtel unique où l'on trouve également plusieurs musées racontant l'histoire du lieu.

    Casa Santo Domingo, 3a Calle Oriente 28 A, Antigua Guatemala. Visite gratuite.

    Le marché alimentaire : un lieu effervescent

    Malgré le brouhaha ambiant, la fréquentation dense et les véhicules inattendus circulant tant bien que mal dans les allées, le marché alimentaire d'Antigua est parfaitement organisé : à l'extérieur, on y trouve des produits exposés sous un soleil écrasant, moins chers car de moindre qualité et affectés par les conditions ambiantes (poussière, chaleur). Dans la partie couverte, les aliments ont meilleure allure et sont aussi plus chers. Il y a d'abord les allées des légumes, puis celles des viandes, des poissons frais et séchés, des fruits, des contenants en plastique, des objets électroniques et enfin celle des stands pour se restaurer entre deux emplettes. Au menu : l'atole, boisson sucrée et dense à base de maïs ; la doblada, sorte de tortilla épaisse fourrée de viande, tartinée de guacamole puis garnie de porc, de poulet ou de légumes ou encore le chuchito asado, pain de maïs à la viande d'abord cuit à la vapeur dans une feuille de bananier puis grillé au barbecue, que l'on avale sur le pouce sur un mini-tabouret à peine à l'écart de la foule. Une partie du marché d'Antigua est même dédiée à la vente de vêtements de seconde main tout droit venus des États-Unis.

    Mercado central Antigua, Poniente 4, Antigua Guatemala. Ouvert tous les jours.

    Gravir les volcans alentour

    Les trois volcans imposants qui entourent Antigua (Acantenango, Fuego et Agua) participent également à l'attrait touristique de la ville. Si l'on peut se contenter du spectacle grandiose qu'ils offrent régulièrement lorsqu'ils entrent en éruption, on peut aussi observer la lave en fusion de plus près, notamment depuis le volcan Acatenango (3976 m), où des randonnées, exigeantes physiquement, sont organisées et encadrées par des guides locaux. Au sommet, des tentes installées face au volcan Fuego (le plus actif de la région) attendent les visiteurs qui passeront la nuit à guetter l'amorce d'une explosion sur la cime d'en face. L'attente est presque toujours récompensée d'un moment de pure magie, gommant les courbatures. Autres options réalisables sur la journée : l'ascension des volcans Pacaya (2552 m) et Agua (3766 m), offrant eux aussi des panoramas sublimes sur leurs voisins.

    • Pour organiser votre excursion : toutes les informations dans le carnet pratique en fin d'article

    Déguster un (excellent) Arabica local

    Cinquième exportateur de café au niveau mondial, le Guatemala est l'un des principaux producteurs du monde, concurrençant le Brésil et la Colombie. Nichée dans un environnement propice à l'acclimatation des caféiers, Antigua est entourée de plantations, essentiellement d'Arabica. Le sol, volcanique et riche en minéraux, confère au café produit dans la vallée un caractère unique. Visiter Antigua est aussi une opportunité de se rendre dans une «finca», ces grandes propriétés dirigeant les cultures, et de déguster plusieurs cafés locaux.

    Carnet pratique

    • Venir à Antigua Guatemala

    Vol jusqu'à Guatemala city (direct depuis Paris). Antigua se trouve à 40 km de Guatemala City. Prévoir un service de chauffeur privé (22 € env.) ou shuttle (12 € env.) à réserver à l'avance avec votre hôtel. Comptez entre 15 min et 1h30 pour rejoindre Antigua depuis l'aéroport. Plus d'informations : https://inguat.gob.gt/

    • Agence de voyage

    Terra Guatemala, agence francophone spécialisée dans l'organisation de voyages au Guatemala. www.guatemala-voyages.com

    • Pour organiser randonnées et excursions sur les volcans

    Excursions à Pacaya, situé à 25 km au sud-est d'Antigua, sur la journée : départ à 6h du matin ou à 14h, ascension (1h30 environ) puis retour à Antigua : environ 11 € par personne (transport compris) + 6€ l'entrée dans une zone protégée. De nombreuses agences touristiques situées en ville proposent cette sortie, elles offrent toutes le même service et des prix similaires. Possibilité de réserver la veille pour le lendemain

    Randonnée sur le Volcán Acatenango sur deux jours : transport depuis votre hôtel, petit-déjeuner chez l'habitant, ascension (4h30), déjeuner et dîner inclus, nuit en tente tout confort (sac de couchage et matelas inclus) face au volcan Fuego puis retour à Antigua le lendemain après le petit déjeuner lui aussi inclus : 65€ par personne. https://v-hiking.tours/

    Ascension du Volcán Agua : la randonnée débute au village de Santa María de Jesús (0,50€ depuis la gare routière d'Antigua) sur les pentes nord-est du volcan. Il est indispensable de louer les services d'un guide agréé Inguat (25€ la journée par personne + frais d'entrée au parc de 5€) à l'office de tourisme juste à côté du Parque Central de Santa María. N'essayez pas d'y aller sans guide, car de nombreuses agressions y ont été signalées. Fin mars 2022, une nouvelle route, plus sûre mais aussi plus technique, a été inaugurée par le gouvernement : il s'agit de la « Ruta Extrema Cráter Volcán Agua ». Voir avec les agences locales si elles proposent déjà cette option.

    Balade dans Bruxelles à la découverte des joyaux de l'Art Nouveau

    La capitale belge fut le berceau de l'Art Nouveau. Plusieurs centaines de façades en témoignent. Baladez-vous le nez en l'air et poussez quelques portes. À commencer par celle de l'hôtel Solvay, un chef-d'œuvre ouvert à la visite depuis peu.

    Tourisme : et les dix villes moyennes les plus recherchées sont...

    Le comparateur de locations de vacances Likibu publie un classement des villes françaises les plus recherchées par les internautes. Dans la catégorie «moins de 100 000 habitants», le gagnant est...

    Un jour à Manchester : gourmandes et tendance, les adresses incontournables

    Loin de l'agitation londonienne mais à deux heures de train, Manchester se distingue par une offre culturelle et gastronomique variée. Une ville ocre, au charme étonnant.

    France24 - Monde

    Ankara demande des garanties pour l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan

    Publié le : 15/05/2022 - 08:15Modifié le : 16/05/2022 - 05:56

    FRANCE 24 Suivre

    Au 81e jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le président et la Première ministre de Finlande ont annoncé que leur pays allait demander à rejoindre l'Otan. Sur le terrain en Ukraine, des frappes russes ont visé dimanche des infrastructures militaires dans la région de Lviv. Retrouvez notre suivi du dimanche 15 mai.

    • 18 h 53 : une candidature avec la Finlande est "le mieux pour la Suède", selon la Première ministre suédoise 

    Une candidature commune à l'Otan avec la Finlande est ce qu'il y a de "mieux" pour la Suède et sa sécurité, a affirmé la Première ministre sociale-démocrate Magdalena Andersson après un revirement historique de son parti.

    La dirigeante suédoise se rendra lundi au Parlement "pour (s)'assurer d'un large soutien parlementaire pour une candidature à l'Otan" et "ensuite nous pourrons prendre une décision du gouvernement", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.

    • 17 h 26 :  le parti au pouvoir en Suède approuve une candidature à l'Otan

    Le parti social-démocrate au pouvoir en Suède a donné son feu vert à une candidature à l'Otan, ouvrant ainsi la voie à une demande d'adhésion par le gouvernement, conjointement avec la Finlande.

    Lors d'une réunion extraordinaire dimanche, la direction a décidé que le parti allait "contribuer à une candidature de la Suède à l'Otan", indiquent les sociaux-démocrates dans un communiqué, inversant ainsi leur ligne de toujours.

    • 15 h 43 : les États-Unis "soutiendraient fortement" les demandes d'adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande

    "Les États-Unis soutiendraient fortement la candidature à l'Otan de la Suède ou de la Finlande si elles choisissaient de poser officiellement leur candidature à l'Alliance", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, après une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance à Berlin, se disant "confiant dans un consensus" prochain entre les 30 membres en vue d'une adhésion des deux pays.

    • 15 h 23 : le secrétaire général de l'Otan "confiant" vis-à-vis d'un compromis avec la Turquie

    Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit "confiant" dans la possibilité pour les pays membres de l'Alliance de trouver un compromis avec la Turquie qui n'a pas l'intention, selon lui, de bloquer l'adhésion de la Finlande et de la Suède.

    "Je suis confiant dans le fait que nous serons en mesure de trouver un terrain d'entente, un consensus sur la manière d'avancer sur les questions d'appartenance" à l'Alliance, a-t-il assuré à l'issue d'une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Otan à Berlin. Il a ajouté que la Turquie, qui avait manifesté son hostilité à une telle adhésion, avait "clairement indiqué son intention de ne pas bloquer" l'entrée des deux pays nordiques.

    • 15 h 19 : pour Ankara, la Finlande est "très respectueuse", mais la Suède "provocante"

    Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, s'est montré conciliant envers la Finlande, mais a reproché à la Suède des déclarations "provocantes" lors des discussions à Berlin sur l'adhésion des deux pays à l'Otan.

    "Les déclarations de la ministre des Affaires étrangères de Suède ne sont malheureusement pas constructives. Elle continue de tenir des propos provocants", a affirmé Mevlut Cavusoglu devant la presse turque à Berlin, en marge de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique.

    Le ministre a adopté en revanche un ton plus conciliant envers la Finlande qu'il a qualifié de "très respectueuse" face aux "inquiétudes" d'Ankara. "Mais nous ne voyons pas la même chose chez la Suède", a-t-il insisté. Mevlut Cavusoglu a précisé qu'il attendait de voir "les garanties" qui seront proposés par les deux pays.

    • 15 h 08 : les pays de l'Otan soutiendront militairement l'Ukraine "aussi longtemps que nécessaire", promet Berlin

    Les pays de l'Otan sont prêts à apporter leur aide militaire à l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire, a assuré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

    "Nous sommes d'accord pour ne pas relâcher nos efforts nationaux, en particulier en matière d'assistance militaire, et que nous ne le ferons pas tant que l'Ukraine aura besoin de cette assistance pour assurer l'autodéfense de son pays", a déclaré la ministre à l'issue d'une réunion informelle de l'Alliance atlantique à Berlin.

    L'Ukraine "peut gagner" la guerre contre la Russie, qui "ne se déroule pas" comme Moscou l'avait prévu, a par ailleurs estimé le secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg, à l'issue de cette réunion. "Son offensive majeure dans le Donbass est au point mort, la Russie n'atteint pas ses objectifs stratégiques", a-t-il jugé.

    • 14 h 59 :  l'Otan est prête à renforcer les "garanties de sécurité" de la Finlande et de la Suède avant leur adhésion

    L'Otan est prête à renforcer les "garanties de sécurité" de la Finlande et de la Suède avant leur adhésion, notamment en renforçant la présence de l'Organisation dans ces pays, a prévenu dimanche le secrétaire général de l'Otan.

    "La Finlande et la Suède sont préoccupées par la période intérimaire (...) nous allons essayer d'accélérer ce processus", a déclaré Jens Stoltenberg. 

    "Ce serait un moment historique" si les deux pays nordiques demandaient officiellement à adhérer à l'Otan, a assuré Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Alliance atlantique. "Leur adhésion renforcerait notre sécurité commune, démontrerait que la porte de l'Otan est ouverte et qu'une agression ne paie pas", a-t-il ajouté.

    • 13 h 50 : la Russie maintient la pression dans l'est de l'Ukraine

    La pression russe reste forte dimanche dans l'est de l'Ukraine. Des missiles russes de "haute précision" ont visé dans la nuit deux points de commandement ukrainiens et quatre dépôts de munitions d'artillerie près de Zaporijjia, Paraskovievka, Konstantinovka et Novomikhaïlovka, selon le ministère russe de la Défense.

    L'aviation russe a pour sa part détruit deux lance-missiles des systèmes S-300 et un système radar dans la région de Soumy. Les systèmes de défense anti-aérienne russes ont détruit eux 15 drones ukrainiens dans les régions de Donetsk et de Louhansk, a-t-il ajouté.

    • 12 h 01 : la Finlande demande à adhérer à l'Otan

    La Finlande a annoncé dimanche sa candidature "historique" à l'Otan, avant une réunion décisive en Suède en vue d'une probable demande d'adhésion simultanée des deux pays, conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine.

    Le président finlandais et un conseil gouvernemental "ont conjointement décidé que la Finlande allait demander à devenir membre de l'Otan", a déclaré le chef de l'Etat Sauli Niinistö.

    "C'est un jour historique. Une nouvelle ère s'ouvre", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.

    Malgré une hostilité de dernière minute de la Turquie, les pays membres de l'Otan sont "sur la bonne voie" pour trouver un consensus sur l'intégration de la Finlande et la Suède, a jugé le chef de la diplomatie croate Gordan Grlic Radman, dimanche en marge d'une réunion des ministres de l'alliance à Berlin.

    • 10 h 24 : l'Otan "sur la bonne voie" pour s'entendre sur l'intégration de la Finlande et de la Suède

    Les pays membres de l'Otan sont "sur la bonne voie" pour trouver un consensus sur l'intégration de la Finlande et la Suède, a jugé le chef de la diplomatie croate.

    "Je pense que la discussion est sur la bonne voie (...). J'espère que nous aurons une discussion finale fructueuse et un bon résultat pour montrer notre solidarité", a déclaré Gordan Grlic Radman en arrivant à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique à Berlin.

    L'opposition de dernière minute affichée par la Turquie, membre de l'Alliance, à l'intégration des deux pays nordiques fait peser une incertitude sur l'aboutissement du processus.

    • 8 h 53 : l'Allemagne prête à ratifier rapidement les candidatures finlandaise et suédoise à l'Otan

    L'Allemagne est prête à un processus de ratification rapide au cas où la Finlande et la Suède décideraient de demander leur adhésion à l'Otan, a expliqué à la presse la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, au cours d'une deuxième journée de discussions avec ses homologues de l'Alliance atlantique à Berlin.

    "L'Allemagne a tout préparé pour que le processus de ratification soit rapide", a-t-elle déclaré, ajoutant que les ministres ont convenu, lors d'un dîner samedi, qu'il ne devait pas y avoir de zone grise entre le moment où les deux pays posent leur candidature et celui où ils adhèrent. "Nous devons nous assurer que nous leur donnerons des garanties de sécurité, il ne doit pas y avoir de période de transition, de zone grise, où leur statut ne serait pas clair."

    • 8 h 08 : pour l'Otan, la victoire de l'Ukraine à l'Eurovision montre l'"immense soutien public" au pays

    La victoire de l'Ukraine au concours Eurovision montre "l'immense soutien public" dont bénéficie le pays attaqué par la Russie, a jugé dimanche le secrétaire général délégué de l'Otan, Mircea Geoana.

    "Nous avons vu hier (samedi) l'immense soutien du public dans toute l'Europe (...). Bien sûr, la chanson était magnifique, elle est magnifique", a-t-il souligné avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique à Berlin, ajoutant que les Russes avaient "lancé la guerre la plus brutale et la plus cynique depuis la Seconde Guerre mondiale".

    • 7 h 17 : le renseignement britannique estime que l'offensive russe dans le Donbass "a perdu son élan"

    L'offensive russe dans le Donbass "a perdu son élan et a pris beaucoup de retard", estime le renseignement militaire britannique dimanche.

    "Dans les conditions actuelles, il est peu probable que la Russie puisse accélérer de façon spectaculaire son rythme de progression au cours des 30 prochains jours", précise-t-il dans un bulletin publié sur Twitter.

    (1/6)Russia’s Donbas offensive has lost momentum and fallen significantly behind schedule. Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition.

    May 15, 2022
    • 7 h 08 : plusieurs missiles frappent des infrastructures militaires dans la région de Lviv

    Plusieurs missiles ont frappé, dimanche 15 mai, des infrastructures militaires dans la région de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, selon le gouverneur de la région, Maxim Kozitsky.

    "Quatre missiles ennemis ont frappé des infrastructures militaires dans la région de Lviv", a-t-il écrit dans un message posté sur Telegram. "Selon les informations préliminaires, il n'y a pas de victimes. Personne n'a demandé d'aide médicale."

    Avec AFP et Reuters

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      Face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine

      LE FIL DU 14 MAI

      La Turquie se dit prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan

      GUERRE EN UKRAINE

      La destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass

      BBC

      Full lunar eclipse creates rare super blood Moon

      Stargazers have been treated overnight to a stunning and unusual sight - a super blood Moon.

      Shortly after 03:30 GMT on Monday, Earth's orbit meant that for several minutes our planet was positioned directly between the Sun and the Moon.

      In that time the Moon fell completely into Earth's shadow - temporarily turning it a dusky shade of dark red.

      Its hue was created by sunlight being projected through Earth's atmosphere onto the Moon's shadowed surface.

      The lunar eclipse coincided with a separate event - a super Moon. This is when the Moon is at its closest point to Earth in its orbit and so appears larger than usual.

      Those watching out for the resulting super blood Moon got the best view from 03:29 GMT, the moment the full lunar eclipse started and the event became visible in the Western hemisphere.

      For almost one and a half hours afterwards, the only sunlight reaching the Moon had passed through the Earth's atmosphere turning it red.

      In Europe, the phenomenon was only visible for some of that time because of the Moon beginning to set. But in the Americas areas under clear skies were treated to the full spectacle.

      "You'll actually be seeing every sunrise and every sunset occurring around the Earth at once. All of that light will be projected on to the Moon," explained Dr Gregory Brown, astronomer at the Royal Observatory in Greenwich, London, ahead of the event.

      "If you were an astronaut standing on the Moon, looking back towards Earth, you'd see a red ring running around the outside of our planet," he told the BBC.

      Did you manage to film or photograph the super blood Moon? Send your images and video to us here: Upload pictures or video

      Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

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      Full lunar eclipse to bring super blood Moon

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      France24 - Monde

      Pénurie de lait infantile aux États-Unis : un condensé de toutes les crises du moment

      Publié le : 10/05/2022 - 18:38

      Sébastian SEIBT Suivre

      Les consommateurs américains ont du mal à trouver plusieurs produits actuellement, mais la pénurie la plus grave touche le lait infantile en poudre. Une situation qui affecte les plus fragiles et qui est due à une multitude de facteurs, liés aussi bien à la pandémie qu’à l’inflation, et à un scandale sanitaire. 

      “Des familles de Miami au désespoir”, écrit le site de WRGT, une station locale de télévision en Floride, tandis que la télévision de Salt Lake City narre le “stress intense des parents de l’Utah”. Les titres de ce type se multiplient et deviennent de plus en plus alarmistes dans les médias américains ces derniers jours.

      En cause, une pénurie de lait en poudre à travers tout le pays. Plus de 40 % des stocks sont épuisés dans 11 000 magasins, rapporte le quotidien USA Today, lundi 9 mai. Dans six États - l’Iowa, le Missouri, le Texas, le Dakota du Sud et du Nord et le Tennessee - ce sont même plus de la moitié des produits qui ne sont plus disponibles, précise la chaîne CNN qui s’appuie sur les données de Datasembly, un site de suivi de l’évolution des prix des produits au niveau local aux États-Unis, publiées début mai.  “Le lait pour enfant est dorénavant le produit pour lequel la pénurie est la plus grave aux États-Unis”, a souligné Ben Reich, PDG de Datasembly.

      "Je suis prête à payer cash"

      Des photos des étals vides dans les supermarchés n’ont pas manqué d'inonder les réseaux sociaux, tandis que les jeunes parents racontent leurs périples sans fin d’un Target à un CVS (deux enseignes américaines de supermarchés) pour trouver le Saint Graal. 

      “J’ai deux enfants. Je ne trouve nulle part leur lait en poudre et je suis prêt à payer cash pour tout ce que vous pouvez avoir”, a écrit sur eBay Ashley Hernandez, une habitante du Texas, dont les enfants ont en plus besoin, pour des raisons de santé, d’un lait très spécifique.

      “Tous les jours nous recevons des témoignages de parents qui sont anxieux, fâchés, et ont surtout très peur car il en va de la santé de leurs enfants”, a souligné au New York Times Brian Dittmeier, l’un des responsables de la National WIC (Women Infant Children) association, un organisme de soutien aux familles les plus démunies.

      Aux États-Unis, 75 % des nourrissons de plus de six mois reçoivent au moins une partie de leur nourriture sous forme de lait en poudre, souligne le site Axios. Cette pénurie risque donc de laisser des traces si elle perdure, pouvant avoir un impact sur le développement des enfants, rappelle CNN.

      De la pandémie à l’inflation…

      Une situation qui n’a pas échappé aux responsables politiques, surtout dans le camp des républicains. Plusieurs d’entre eux ont appelé l’administration Biden à considérer cette pénurie comme une “crise nationale”, tout en enjoignant le président, dans un savant mélange des genres, à réduire le soutien financier à l’Ukraine afin de débloquer des fonds pour les “mères” américaines… 

      The formula shortage is a national crisis, hitting poor moms and kids the hardest. The FDA needs to immediately step up, be transparent, explain how it will get production restarted, and give parents a timeline. And the Biden Administration needs to take this seriously.

      May 9, 2022

      Même certains démocrates, comme Abby Finkenauer, représentante de l’Iowa, ont appelé le gouvernement à en faire plus. Ils lui ont notamment demandé d’utiliser le Defense Production Act - une loi permettant à l’État de forcer les entreprises du pays à fabriquer en priorité certains produits - pour venir à bout de cette pénurie.

      La situation n’a, en effet, fait qu’empirer depuis un an. Au printemps 2021, le lait en poudre semblait encore simplement faire partie de la longue liste des produits affectés par les défaillances des chaînes d’approvisionnement dues à la pandémie. Si la plupart des grandes marques de laits en poudre - Nestlé, Reckitt, Abott - fabriquent leurs produits localement pour le marché américain, elles dépendent, néanmoins, de certains ingrédients ou boîtes de packaging importé de Chine ou ailleurs, souligne le Wall Street Journal.

      À cette époque, seuls 10 % des stocks de laits en poudre étaient épuisés. Mais alors que la pénurie d'autres produits aux États-Unis - puces informatiques, textiles - n'a pas empiré, ce n'est pas le cas pour le lait infantile. En janvier 2022, 20 % des produits étaient devenus indisponibles.

      Ce n’était plus seulement les tensions sur les chaînes d’approvisionnement qui étaient à l’œuvre, mais aussi le spectre de l’inflation, dopée par la hausse des prix de l’énergie en partie due à ce qui n’était alors encore que la crise en Ukraine.

      Pourquoi la disponibilité du lait en poudre a-t-elle été particulièrement affectée par l’inflation ? Il est souvent moins substituable que d’autres produits, donc les familles peuvent avoir tendance à faire des provisions quand ils s'attendent à une flambée des prix, explique The Guardian. Il sembler que les fabricants ont été pris au dépourvu par cette ruée sur le lait en poudre.

      … En passant par un scandale sanitaire

      Cette pénurie a, en outre, particulièrement touché les populations les plus pauvres car le laboratoire, fournisseur exclusif des dispensaires où sont distribués gratuitement des doses de lait en poudre, s'est retrouvé au centre d'un scandale sanitaire.

      Le groupe Abbott Nutrition a, en effet, été contraint d'organiser un rappel massif de plusieurs gammes de produits à partir de mi-février. Ce laboratoire américain qui, outre sa collaboration avec les dispensaires, commercialise certains des laits pour enfants les plus populaires aux États-Unis, s’est retrouvé pointé du doigt par les autorités sanitaires suite à la découverte d’un lien possible entre leurs produits et quatre cas d’enfants hospitalisés, dont deux sont décédés.

      Ces enfants avaient été infectés par une bactérie très spécifique - les cronobacters - qui peuvent, dans certains cas rares, causer des infections très dangereuses pour les plus jeunes comme des méningites ou des inflammations sévères, note la Food and Drug Administration (FDA, le gendarme américain des médicaments).

      Des traces de cette bactérie ont été décelées dans l’une des usines d’Abbott Nutrition à Sturgis (Michigan) par la FDA. Dans un rapport publié en mars, l’agence conclut que le laboratoire n’avait pas appliqué les mesures d’hygiène nécessaires sur son site de fabrication de lait pour enfant.

      Le scandale n’a fait que prendre de l’ampleur lorsque plusieurs médias ont révélé, mi-avril, qu’un lanceur d’alerte avait déjà informé la FDA de manquement aux règles d’hygiène dans l’usine de Sturgis six mois avant la découverte des infections aux cronobacters.

      Abbott Nutrition a contesté les conclusions de la FDA et mis les allégations du lanceur d’alerte sur le compte de la rancœur d’un ancien employé licencié. Le laboratoire n’en a pas moins suivi les recommandations de la FDA et organisé, à partir de mi-mars, un rappel supplémentaire de produits.

      En attendant, pour faire face à cette pénurie, la plupart des grands centres commerciaux ont limité le nombre de boîtes de lait infantile vendu par client. Dans l'espoir de pouvoir garder ainsi un certain contrôle sur leur stock.

      Le lait en poudre est ainsi devenu la dernière illustration en date, et peut-être l'une des plus frappantes, que personne n'échappe aux contre-coups des crises actuelles. Même pas le nourrisson, loin d'avoir conscience que son biberon dépend, en partie, des confinements en Chine, de leurs effets sur la chaîne d'approvisionnement et des tensions au cœur de l'Europe qui participent à la flambée des prix.

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      La guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

      PANDÉMIE

      Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin

      La semaine de l'éco

      Médicaments, semi-conducteurs, métaux : face aux pénuries, l’UE vise l’"autonomie stratégique"

      L'Humanité

      L’analyse. La gauche au pouvoir, c’est ça !

      Actu

      La gauche rassemblée a lancé sa campagne des législatives, le 7 mai à Aubervilliers. Avec un objectif : gouverner et imposer une rupture avec le quinquennat Macron. Smic à 1 400 euros, retraite à 60 ans, allocation pour les 18-25 ans, retour de l’ISF, renationalisations, planification écologique… Demandez le programme de cohabitation.

      Cyprien CaddeoFlorent LE DU

      Petit exercice de projection. Nous sommes le 19 juin. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) obtient plus de 289 sièges de députés à l’Assemblée nationale. À l’Élysée, Emmanuel Macron tempête : pas le choix, même si ça lui brûle les tripes, il doit nommer Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Darmanin, Le Maire, Véran, Borne, Blanquer… tout le cortège se met en marche vers la sortie. Insoumis, communistes, écologistes et socialistes s’installent dans les ministères. Maintenant, il s’agit de gouverner et de ne pas décevoir. De montrer que le contre-récit progressiste au néolibéralisme se traduit en actes.

      « Nous ne sommes pas en train de régler je ne sais quel congrès entre nous, prévient Jean-Luc Mélenchon, le samedi 7 mai, depuis les Docks d’Aubervilliers, où a été lancé le coup d’envoi de la campagne de la Nupes. Nous posons un acte de résistance collective à une ère de maltraitance sociale, écologique et démocratique. Cet accord ne nous permettra de gagner que si nous convainquons que notre programme, nos idées correspondent à l’intérêt général humain. » « C’est un programme de réformes heureuses pour changer la vie des Français », abonde Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. Alors comment « changer la vie » des gens, concrètement ?

      Retraites et salaires

      Tout le monde s’accorde au sein de l’union sur le chantier prioritaire : le pouvoir d’achat, préoccupation première des Français. Retour vers le futur, le 19 juin. Face à l’inflation nourrie par le double effet de la reprise post-Covid et de la guerre en Ukraine, la nouvelle majorité organise le blocage des prix sur les produits de première nécessité. Les prix à la pompe sont stabilisés – les grands pétroliers comme TotalEnergies, 16 milliards de dollars de bénéfice sur l’année 2021, sont contraints de mettre la main à la poche.

      Cette mesure d’urgence s’accompagne d’une autre de plus long terme. « Dès le 1er juillet, avec notre nouvelle majorité, le Smic sera augmenté à 1 400 euros net, les salaires vont augmenter de 100 euros tout de suite, avec un salaire brut, avec des cotisations pour financer la Sécu », détaille Fabien Roussel. Car l’augmentation du salaire minimum tirerait, mécaniquement, l’ensemble des paies à la hausse. La Nupes convoque d’ailleurs, avec les syndicats, une convention pour une « renégociation générale des salaires ». La majorité de gauche cherche aussi à mettre fin aux insupportables images d’étudiants faisant la queue pour bénéficier d’aides alimentaires : un revenu minimum d’autonomie, fixé à 1 063 euros, est donc adopté pour les 18-25 ans pour la rentrée 2022. « Ce seront des améliorations rapides et concrètes du quotidien, des portefeuilles qui s’épaississent et des prix qui n’augmentent plus », s’enthousiasme Manon Aubry, eurodéputée FI et négociatrice des accords. De vraies mesures de soutien au pouvoir d’achat aussi, loin de la politique des chèques et des primes de Macron, qui cherche à tout prix à éviter la mise à contribution du capital.

      C’est l’autre grand chantier de la Nupes. Plus besoin, pour la génération née entre 1961 et 1969, de se gratter la tête dans l’espoir de comprendre combien de trimestres supplémentaires elle va devoir trimer pour avoir le droit à une retraite complète. Oublié, le coup de massue, pour les moins de 50 ans, persuadés de devoir travailler jusqu’à 65 ans, minimum. Le « gouvernement Mélenchon » veut rétablir la retraite à 60 ans, avec 40 annuités pour une pension complète, et sans décote. « Il n’y aura plus une pension complète au-dessous du Smic », promet la Nupes.

      Planification écologique

      Des jeunes aux seniors, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale se fixe comme cap de « changer la vie » pour toutes les générations. Y compris celles à naître, menacées par la hausse des températures et l’exctinction d’une partie du vivant. « Les renoncements de Macron sont honteux, la Convention citoyenne sur le climat étant le paroxysme du cynisme», tance le numéro un d’EELV, Julien Bayou. Quoi de mieux qu’une colocation forcée avec la gauche pour l’obliger à se verdir ? C’est le sens de la planification écologique, qui « irriguera toutes les mesures économiques », défend Manon Aubry. Une fois le premier budget bouclé, à l’automne 2022, 200 milliards d’euros seront injectés dans le renouvelable, la rénovation thermique et un grand plan de relocalisations. De quoi créer des emplois tout en diminuant notre empreinte carbone. Un plan contre les sécheresses, de plus en plus fréquentes, devra être adopté. Enfin, la Nupes défend l’adoption de la règle verte – ne pas prendre à la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer.

      Services Publics

      La Nupes s’assume comme une gauche de gouvernement, où la puissance publique bande les muscles face aux appétits dévorants du marché. C’est un des fronts portés par le PCF  : l’État remettra la main sur les autoroutes, les aéroports, EDF, Engie. Des nationalisations pour les remettre au service des gens et non de la rente privée, et qui permettent un meilleur contrôle des prix. La fonction publique sera aussi remplumée. Pour répondre aux parents d’élèves inquiets des classes surchargées et des enseignants lessivés, les profs et les accompagnants scolaires seront recrutés en nombre et ils verront leurs salaires revalorisés. Enfin, pour que plus personne n’ait la douleur de voir sa grand-mère ou son grand-père maltraité par des entreprises cyniques comme Orpea, sera lancé un service public du grand âge.

      Fiscalité

      Sueurs froides chez les libéraux : la politique sociale et économique de la Nupes requiert un « pognon de dingue ». Pour financer ses ambitions, la gauche prévoit d’aller chercher l’argent là où il est, dans les poches des fortunés, en rétablissant l’impôt sur la fortune et en supprimant la flat tax. « Aujourd’hui, quand vous vivez de vos dividendes, vous êtes moins imposé que ceux qui payent l’impôt sur le revenu », tacle le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Sur cet impôt, la Nupes propose l’instauration de 14 tranches progressives, ce qui se traduirait par des baisses d’impôts dès 2023 pour les revenus de moins de 4 000 euros mensuels. Enfin, le « gouvernement Mélenchon » escompte faire la chasse aux grands évadés fiscaux.

      Une démocratie refondée

      À nouvelle politique, nouvelle pratique institutionnelle. Alors que l’Europe a longtemps fracturé les gauches entre elles, les membres de la Nupes s’accordent sur le fait de désobéir ponctuellement aux traités européens s’ils font obstacle au progrès social et écologique. Le peuple, du reste, sera davantage consulté au sein d’une hypothétique VIe République, plus parlementaire – lancer un processus constituant nécessitera cependant le concours d’Emmanuel Macron… Les citoyens pourront, grâce au référendum d’initiative citoyenne, être force de proposition à l’Assemblée nationale. Les communistes poussent aussi pour plus de démocratie dans l’entreprise, en ouvrant aux salariés plus de droits d’intervention et de décision, notamment dans les conseils d’administration.

      En cas de victoire, la Nupes veut aller vite, consciente qu’Emmanuel Macron conserve une cartouche contre une éventuelle cohabitation : le droit présidentiel à dissoudre l’Assemblée et convoquer de nouvelles élections. Manon Aubry tempère : « Que Macron n’accepte pas les résultats des législatives serait une nouvelle illustration des travers de la Ve République, cela révélerait encore la nécessité de changer les institutions. Mais ce n’est pas ça qui doit nous préoccuper, notre seule boussole ce sont les gens, et comment on améliore leurs existences. »

      Entretien. « Cette gauche est en mesure de reprendre le pouvoir sur l’argent »

      Le négociateur pour le PCF, Igor Zamichiei, défend un accord qui acte une clarification à gauche et permettra, si la nouvelle union populaire sort gagnante des législatives, d’améliorer immédiatement la vie des Français.

      L’accord signé à gauche est-il à vos yeux historique ?

      C’est un accord porteur d’espoir. Un accord inédit qui permet d’affronter une situation de grave danger pour les droits sociaux et démocratiques, menacés par Emmanuel Macron. C’est aussi un accord qui permet de se donner les meilleures chances de faire élire des députés de gauche en juin, et comme nous l’espérons de conquérir une majorité à l’Assemblée nationale. C’est possible et c’est ce qu’attendent des millions de Français qui ne veulent pas du projet de notre président de la République, et qui au contraire défendent des mesures courageuses de transition sociale et écologique. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) porte cette forte ambition. C’est le cœur de ce que nous avons lancé en commun pour les législatives.

      Que peut apporter cette alliance de gauche si elle l’emporte ?

      Il y aura immédiatement de grandes réformes : le smic à 1 400 euros net, la retraite à 60 ans pour tous, un revenu d’autonomie pour les jeunes, des créations d’emplois massives dans les services publics, notamment dans la santé et l’éducation, ou encore la renationalisation d’EDF et d’Engie. Autant de mesures attendues qui vont changer très rapidement la vie des Français. Les communistes ont insisté pour que la Nupes défende des propositions structurelles pour réorienter nos modes de production, améliorer la démocratie en entreprise et reconquérir le pouvoir sur l’argent avec la création d’un grand pôle financier public. Les négociations sur ce programme ont été exigeantes à gauche, car nous n’arrivions pas tous avec les mêmes logiques et les mêmes priorités, mais nous avons très vite convergé sur de nombreuses batailles et solutions communes.

      La gauche a-t-elle aujourd’hui changé de centre de gravité ?

      Nous sommes arrivés à un moment de clarification. Non seulement notre famille politique est désormais indéniablement ancrée du côté de la gauche radicale, mais le Parti socialiste lui-même a validé un accord qui se trouve très éloigné de ce que le PS faisait la dernière fois qu’il a exercé le pouvoir, sous François Hollande. De ce point de vue, le PS a fait un vrai choix politique, en repoussant les logiques austéritaires. C’est une bonne nouvelle. Nous avions besoin que les socialistes rejoignent cette union pour être à la hauteur de la riposte que nous préparons face à Macron et contre l’extrême droite. Notre union est ainsi forte de sa cohérence, de son projet, et de la diversité de tous ceux qui la composent.

      Quelle campagne commune est prévue ?

      Nous lançons à la fois une campagne autour d’un programme partagé, et 577 campagnes où chaque candidat portera la Nupes dans toutes les circonscriptions du pays. Nous allons défendre ce projet national tout en le faisant entrer en résonance avec les attentes locales. Jamais les forces de gauche ne s’étaient ainsi entendues sur une répartition globale des circonscriptions. Bien sûr, nous pouvons comprendre que, dans cette situation, il y ait localement des tensions, car un certain nombre d’acteurs de terrain pouvaient se sentir les plus légitimes pour être candidats. Mais l’accord national doit être respecté, car il est la condition de notre union et de notre ambition : obtenir une majorité à l’Assemblée pour changer la vie des Français.

      Législatives. Comment la gauche peut remporter l’Assemblée

      L’alliance entend décrocher un grand nombre de sièges, voire la majorité, les 12 et 19 juin, et imposer un autre scénario. Voici toutes les raisons d’y croire.

      Comment une gauche arrivée troisième à l’élection présidentielle pourrait-elle gagner les élections législatives ? D’abord, si l’on compare 2017 et 2022, l’ensemble des forces de gauche (32 %) a progressé de 4 points. Les premiers sondages réalisés en vue du prochain scrutin indiquent des intentions de vote dans cet étiage, voire supérieures. Mais la principale différence avec 2017 est la présence de candidatures uniques et donc de potentielles performances électorales bien supérieures. Il y a cinq ans, seuls 167 candidats de gauche étaient parvenus à atteindre le second tour des élections législatives. Dans plusieurs dizaines de circonscriptions, les différents candidats de gauche s’étaient neutralisés, laissant le champ libre à LaREM et RN au second tour.

      En projetant les résultats des trois blocs (gauche, libéraux, extrême droite) à la présidentielle sur chacune des 577 circonscriptions, le bloc de gauche se classe dans les deux premiers dans 291 d’entre elles. Un gain considérable qui pourrait encore être accentué par la configuration du prochain scrutin. En effet les libéraux avancent divisés entre Renaissance (ex-LaREM) et ses alliés d’une part et LR d’autre part. Si des accords pourront discrètement se nouer entre LR et la majorité pour ne pas présenter de candidats dans certaines circonscriptions, les voix de droite devraient être divisées au premier tour. Il en va de même à l’extrême droite, puisque le parti Reconquête ! de Zemmour et le Rassemblement national de Le Pen partiront séparément. Cet éclatement des deux autres blocs offre à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) des possibilités supplémentaires de figurer au second tour. Dans cette configuration, la Nupes pourrait être en tête dans 241 circonscriptions, le RN 159 et Renaissance 139 d’entre elles. Les réalités locales et l’implantation de LR devraient cependant troubler ces projections. La force de la gauche au premier tour pourrait se transformer en faiblesse au second, faute de réserves de voix. L’attitude des électeurs des candidats éliminés pèsera lourd.

      Si l’arithmétique électorale indique des possibilités pour l’union à gauche, tout sera cependant affaire de dynamique politique. L’abstention traditionnellement supérieure de plus de 20 points à la présidentielle sera une des clés du scrutin. La possibilité de la mise en œuvre de diverses mesures sociales pourrait bouleverser la donne. Les premières enquêtes d’opinion semblent indiquer le début d’un désir de gauche, puisque 35 % des Français disent vouloir une victoire de cette alliance pour le prochain scrutin, devant le RN à 29 % et LaREM à 26 %. 20 % des électeurs de Macron au premier tour de la présidentielle formulent ce souhait, signe d’un élargissement possible. Si cette dynamique continue, rien n’est interdit jusqu’à l’obtention d’une majorité relative, voire absolue, à l’Assemblée. Nul doute cependant que majorité présidentielle comme droite et extrême droite passeront les semaines à venir à tenter de discréditer la Nouvelle Union populaire. Le combat est rude mais pas ingagnable.

      union de la gaucheLégislatives 2022Élections 2022
      France24 - Monde

      Les bureaux de vote ont fermé au Liban lors des premières législatives depuis 2019

      Publié le : 15/05/2022 - 06:56Modifié le : 15/05/2022 - 21:49

      FRANCE 24 Suivre Zohra BEN MILOUD

      Les Libanais ont voté, dimanche, pour les premières élections législatives organisées depuis le mouvement de révolte de 2019. Dans un pays dévasté par les crises, ce scrutin représente un test pour les groupes d'opposition qui ont émergé à la suite du soulèvement.

      Les Libanais ont voté, dimanche 15 mai, pour choisir leurs députés, un premier test pour les candidats indépendants et groupes d'opposition ayant émergé à la suite d'un soulèvement populaire déclenché en octobre 2019 pour exiger le départ d'une classe politique accusée de corruption et d'incompétence.

      Le scrutin devrait cependant maintenir le statu quo en faveur des forces politiques traditionnelles, pourtant tenues pour responsables de la grave crise socio-économique dans laquelle est englué le Liban depuis 2019, préviennent les experts.

      Les bureaux de vote à travers le pays ont fermé leurs portes à 19 h (16 h GMT). Le décompte des voix a commencé dans certaines régions, mais les résultats définitifs sont attendus lundi. 

      L'affluence était faible dans la plupart des régions avec un taux de participation de 41 % à à la fermeture des bureaux de vote, selon le ministère de l'Intérieur. 

      Un important dispositif de sécurité a été déployé pour les élections auxquelles ont été appelés quelque 3,9 millions d'électeurs pour renouveler les 128 membres du Parlement.

      "Je suis pour le changement, car nous connaissons cette classe politique", inchangée depuis la fin de la guerre civile il y a trois décennies, affirme à l'AFP Nayla après avoir voté à Gemmayzeh, dans la capitale. Pour cette étudiante de 28 ans, le Liban a grandement besoin de "nouveaux visages".

      "Assainir le système"

      Après avoir voté dans le quartier de Karantina à Beyrouth, Cynthia Toukajian, une consultante de 37 ans, dit "espérer que ceux ayant participé au maintien d'un système défaillant se sentent aujourd'hui dans le devoir de participer à son assainissement en votant" contre les partis au pouvoir.

      Les élections se sont tenues conformément à une loi adoptée en 2017, à l'avantage des partis au pouvoir, et en l'absence du principal leader sunnite, Saad Hariri, qui les boycotte.

      Dans le quartier sunnite de Tarik Jdidé, à Beyrouth, bastion du parti de Saad Hariri, les partisans de l'ancien Premier ministre ont installé plusieurs piscines gonflables au milieu des rues pour exprimer leur intention de boycotter le scrutin, ont constaté des photographes de l'AFP.

      >> À voir aussi : Élections cruciales pour le Liban : un vote dans un contexte de crise économique et sociale

      Les législatives de 2018 avaient été dominées par le puissant Hezbollah chiite pro-iranien et ses alliés, notamment le Courant patriotique libre (CPL) du président Michel Aoun et le mouvement chiite Amal, du président du Parlement, Nabih Berri.

      Le Liban est englué depuis 2019 dans une crise socio-économique classée par la Banque mondiale comme la pire au monde depuis 1850 et causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption d'une classe dirigeante quasi inchangée depuis des dizaines d'années.

      En près de deux ans, la monnaie nationale a perdu plus de 90 % de sa valeur sur le marché noir et le taux de chômage a presque triplé. Près de 80 % de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté, selon l'ONU.

      Il s'agit par ailleurs des premières législatives depuis l'explosion dévastatrice du 4 août 2020 au port de Beyrouth, qui avait fait plus de 200 morts et ravagé des quartiers entiers de la capitale.

      La chute libre de l'économie et l'effondrement des services publics de base ont poussé un grand nombre de Libanais à quitter le pays.

      Des slogans "souverainistes"

      Mais certains, comme Mariana Vodolian, porte-parole des familles de victimes de l'explosion au port, espèrent un changement à travers ces élections "car nous sommes contre ce système qui nous a gouvernés pendant 30 ans, qui nous a volés et nous a fait exploser", a dit à l'AFP cette femme de 32 ans.

      Une grande partie des candidats, parmi les partis traditionnels et les indépendants, ont mené leur campagne avec des slogans "souverainistes", accusant le Hezbollah de servir les intérêts de l'Iran et de maintenir son emprise sur le Liban grâce notamment à un important arsenal militaire.

      Dans les régions où le Hezbollah est fortement présent, le déroulement du scrutin a été émaillé d'incidents entre partisans de formations rivales. Selon l'Association libanaise pour la démocratie des élections (Lade), chargée de la supervision, plusieurs de ses membres ont été agressés dans des bureaux de vote, certains dans la Bekaa, bastion du Hezbollah.

      Dans la même région, le parti chrétien des Forces libanaises, fermement opposé aux armes du parti chiite, a indiqué dans un communiqué que plusieurs de ses délégués ont été frappés et chassés de bureaux de vote.

      LADE a également diffusé une vidéo montrant des partisans du Hezbollah en train d'harceler un candidat indépendant dans la banlieue sud de Beyrouth, un autre bastion du puissant mouvement pro-iranien.

      Toujours dans la banlieue sud de la capitale, un homme a été arrêté par les forces de sécurité pour avoir insulté le président libanais Michel Aoun à sa sortie d'un bureau de vote, ont rapporté des médias locaux.

      Avec AFP

      Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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      Législatives au Liban : un scrutin clé pour un pays frappé par la crise

      REPORTAGE

      Face à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger

      REPORTAGE

      Législatives au Liban : Lina Hamdan, une voix chiite dissidente face au Hezbollah

      New York Times - World

      Russia-Ukraine War

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      News Analysis

      In Rebirth for NATO, Europe Unites in Face of Putin’s Ambition

      Sweden’s and Finland’s embrace of NATO after decades of neutrality is a clear statement that Russia’s invasion of Ukraine has ended an era of European illusions about Moscow.

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      By Roger Cohen

      The decisions by Finland and Sweden to abandon the neutrality they adhered to for decades and apply to join NATO is the strongest indication yet of a profound change in Europe in the face of an aggressive Russian imperial project.

      The two Scandinavian states have in effect made clear that they expect the threat from President Vladimir V. Putin’s Russia to be enduring, that they will not be cowed by it, and that after the Russian butchery in Bucha, Ukraine, there is no room for bystanders. Theirs is a declaration of Western resolve.

      “Military nonalignment has served Sweden well, but our conclusion is that it won’t serve us equally well in the future,” Sweden’s prime minister, Magdalena Andersson, said on Sunday. “This is not a decision to be taken lightly.”

      Because the Finnish and Swedish militaries are already well integrated with NATO, one reason the application process may go quickly, the immediate impact of the countries’ change of strategic course in light of Russia’s invasion of Ukraine will be less practical than political.

      This is a new Europe in which there is no more in-between space. Countries are either protected by NATO or they are on their own against a Russia ruled by a man determined to assert Russia’s place on the world stage through force. For Sweden, and especially for Finland, with its 810-mile border with Russia, Mr. Putin’s decision to invade a neighbor could not be ignored.

      They were not alone. Germany, a generally pacifist nation since it emerged from the rubble of 1945, has embarked on a massive investment in its armed forces, as well as an attempt to wean itself of dependence on energy from a Russia it had judged as, if not innocuous, at least a reliable business partner.

      “NATO enlargement was never a cause of Mr. Putin’s decision to invade Ukraine, but it is certainly a consequence,” said Nathalie Tocci, the director of the Institute for International Affairs in Rome. “Sweden and Finland now see a Russia that is revanchist and revisionist in a way that is much more dangerous than during the latter part of the Cold War.”

      Sweden and Finland judged neutrality to be in their interests when faced by the Soviet threat, and in the Swedish case for centuries before that. They did not alter course, although they did join the European Union, in the more than three decades since the Cold War’s end.

      The shift in sentiment in the two countries in the past several months has been dramatic, one measure of how Mr. Putin’s determination to push NATO back and weaken support for it has produced the opposite effect — the rebirth of an alliance that had been casting around for a generation for a convincing reason to exist.

      Where no more than a quarter of the population in Sweden and Finland supported joining NATO last year, that number has risen sharply today — hitting 76 percent in a recent poll in Finland. Sweden’s governing Social Democratic Party, the country’s largest party and long a bastion of nonalignment, has embraced NATO membership in an extraordinary turnabout.

      “Putin climbed into a tree and does not know how to get down,” said Nicole Bacharan, a French foreign policy analyst. “Now he will face a NATO that is stronger and bigger and more determined.”

      Article 3 of NATO’s founding treaty says that members must “maintain and develop their individual and collective capacity to resist armed attack” through “continuous and effective self-help and mutual aid.” In the case of Sweden and Finland, these capacities have already been extensively developed through close cooperation with NATO.

      Carl Bildt, a former Swedish prime minister and foreign minister, said: “We were on a glide path to a closer relationship with NATO. But rocket fuel was given to that particular path on Feb. 24” — the date the Russian invasion of Ukraine began.

      Live Updates: Russia-Ukraine War

      He added: “Our decision reflects the view that Russia will remain a complicated place for a long time, and the war in Ukraine will be fairly long, with an erratic and highly revisionist leadership in the Kremlin for the foreseeable future.”

      Asked if Sweden feared retaliation from Russia, Mr. Bildt said “you never know with Russia, but the mood is fairly confident.”

      The assessment that the Ukraine war may well be long is now widely shared in Europe. Mr. Putin did not only take on his neighbor; he took on the West and an America portrayed as an “empire of lies.”

      It took about 20 years from the Versailles Treaty of 1919 for Germany to respond to perceived humiliation by sending the Third Reich’s war machine across its neighbors’ border, igniting World War II. It took about 30 years for Mr. Putin’s brooding resentment over the perceived humiliation of the breakup of the Soviet empire to lead to a full-scale invasion of Ukraine.

      The Russian president seems unlikely to reverse course, even if his war has gone badly up to now.

      In practice, both Finland and Sweden have lived for a long time with Russian nuclear weapons in nearby Kaliningrad, the Russian enclave sandwiched between Poland and Lithuania on the Baltic coast.

      “These countries are used to Russian violations of their airspace, they know the risks are there,” Ms. Tocci said. “But the security gains with NATO are incomparably higher than any added risk.”

      Russia-Ukraine War: Key Developments

      Inching closer to NATO. Finland’s government announced that the nation would apply for NATO membership, hours before Sweden’s governing party said that it also supported joining the alliance. If accepted into NATO, both nations would set aside a long history of military nonalignment.

      McConnell visits. Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine with three other senior Republican senators to meet with President Volodymyr Zelensky. The secret visit comes as Senate leaders are working to pass a $40 billion aid package for Ukraine.

      On the ground. Russia has “lost momentum” in its campaign to seize Ukraine’s eastern Donbas region, Britain’s Defense Ministry said in a report. The agency said that Moscow “has now likely suffered losses of one-third of the ground combat forces it committed in February.”

      Still, Mr. Putin has alluded more than once to Russia’s sophisticated range of nuclear weapons, and suggested he would not hesitate to use them if provoked. That threat is there not only for Finland and Sweden as they abandon military nonalignment, but for all of Europe and beyond.

      Ms. Tocci spoke during a visit to Estonia, one of the three Baltic states formerly part of the Soviet Union that joined NATO in 2004. “There is general delight here that the Baltic Sea will now be a NATO sea, and to Estonians, the Finnish and Swedish decisions feel like a vindication,” she said.

      For a long time, even up to the eve of the Russian invasion, Europe has been divided. Countries close to the Russian border — like the Baltic states and Poland — took a Russian threat seriously from bitter historical experience, while countries farther west, including Germany and France, were more intent on enjoying the peace dividend of the Cold War’s end than looking Mr. Putin’s ambitions in the eye.

      These illusions persisted even after Mr. Putin annexed Crimea in 2014, stirred up a war in the eastern Donbas region of Ukraine the same year, and used military force to win the endgame in Syria, using brutal methods honed in Chechnya many years earlier and evident since February in Ukraine.

      In the end, the countries closest geographically to Russia, and most immediately threatened by it, were right. Finland and Sweden have witnessed that up close.

      Europe is now largely united in its determination to resist Mr. Putin and ensure he does not win the war in Ukraine. The United States, which had its own Russian illusions, has refocused on Europe and is determined not only to save Ukraine but to weaken Russia. These are not short-term ambitions.

      “We do have a changed Europe,” Mr. Bildt said. “We will have a stronger NATO, with defense spending up, politically more cohesive, with a sense of purpose. We will also get a stronger European Union, with more complementarity between it and NATO.”

      Europe, of course, will also be challenged economically and otherwise by any long war. And the countries in between — essentially, Moldova and Georgia, stuck in a no-man’s land on the fringes of Russia without NATO protection — will face treacherous challenges.

      Finland and Sweden learned one core lesson from Ukraine. After the NATO announcement in 2008 that Ukraine and Georgia “will become members of NATO,” a decision taken with scant consideration of how or when to achieve that objective, the thorny issue of Ukraine’s membership was left floating by Western leaders who did not want to provoke Mr. Putin further.

      This made no difference to Mr. Putin’s calculus. He invaded Ukraine just the same, inventing a Nazi threat and arguing that Ukrainian statehood was a myth. Sweden and Finland were not going to suffer the same fate through misguided restraint. “They learned a lesson,” Ms. Tocci said.

      The question remains of how Mr. Putin will get down from his tree. He called the Finnish decision “a mistake,” and insisted there was no Russian threat to the country. He also cut off Russian supplies of electricity to Finland. There is no sign of his abandoning his conviction that force will eventually deliver Russia’s strategic aims.

      “Even if Putin realizes he made a mistake, I doubt he will ever admit it,” Mr. Bildt said. “The consequences would be too momentous. This was not a small mistake. It was a catastrophic strategic error of the first order.”

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      L'Humanité

      La vérité sort de l’imagination des enfants

      Nos recommandations culturelles

      TÉLÉVISION TF1 convoque le paranormal dans un thriller haletant. Son héros, un petit garçon de 8 ans, a des visions macabres. Une série plutôt réussie, sans effets spéciaux.

      Caroline Constant

      Sarah (Louane Emera), psychologue, et Romain (Soufiane Guerrab), capitaine de gendarmerie, viennent de s’installer à Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le jour de leur arrivée, une petite fille, Lily, vive et malicieuse, disparaît d’une fête d’anniversaire. Pendant qu’une battue est menée pour la retrouver, Romain fait la connaissance de Diego (Léon Durieux), un petit garçon curieux, qui a eu une vision : la robe de son amie Lily, brûlée.

      Le gendarme n’y prend pas garde, sur le coup. Mais il s’avère que Diego est l’un des patients de Sarah. Qui s’alarme très vite : ce que voit l’enfant n’a rien d’anodin. Ses dessins sont d’une extrême violence, et rappellent des faits divers, dans la région et même au-delà. Or, Diego n’a aucun contact avec l’actualité. Il voit aussi un chat, retrouvé mort le lendemain, et devine qu’une camarade de classe a eu une jumelle, décédée in utero. Mieux : il voit Sarah, petite fille, alors qu’elle-même, élevée par une famille d’accueil, ne connaît rien de son passé. Pendant que l’enquête se mène, avec son flot de défiance, la psychologue tente de comprendre l’origine et la nature des visions du gamin. Et il y a une double urgence : retrouver Lily, et aider Diego, qui s’étiole, à aller mieux.

      En six épisodes, la série d’Akim Isker respecte toutes les règles du polar traditionnel, avec un suspense qui va crescendo. Elle s’autorise même un aparté vers la psychologie et le paranormal. Et ça marche. Le petit Diego aux grands yeux las est carrément aussi inquiétant pour son entourage que pour le spectateur. C’est Akim Isker qui signe la réalisation de ce thriller, assez réussi, qui n’est pas, dans ses débuts, sans rappeler l’affaire Maëlys, cette petite fille disparue lors d’un mariage. L’une des grandes forces de la série, c’est d’ailleurs de montrer comment la disparition de Lily fracture complètement un groupe d’amis, qui tour à tour vont se soupçonner mutuellement. Le médecin de famille, que l’on voit, dès la première scène, un peu trop pressant avec Lily, le cousin légèrement attardé qu’elle se plaît à martyriser, la belle-sœur, le poivrot du village (Francis Renaud)… Les secrets les plus sordides ou les plus intimes sont déballés sur la place publique, avec les rancœurs qui les accompagnent forcément.

      Il n’y a pas d’effets spéciaux dans Visions. Juste des dessins d’enfants et la force de la psychologie. L’enquête, comme sa résolution, est vue au travers des yeux de Sarah et de Diego, sorte de binôme abîmé par la vie : la première ne sait pas d’où elle vient, le second est écartelé entre la loyauté à sa mère et son beau-père (Max Boublil) et l’affection pour son père (Robinson Stévenin). Le casting, comme souvent dans les fictions de TF1, en met plein la vue, puisqu’on retrouve aussi Jean-Hugues Anglade, dans le rôle d’un enquêteur, Anne Marivin dans celui de la tante de Lily, ou encore Julien Boisselier. C’est efficace, et la chanteuse Louane Emera y est très convaincante.

      Séries téléviséesjean-hugues angladeTélévisiontf1
      BBC

      NBA play-offs: Boston Celtics knock out defending champion Milwaukee Bucks

      Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Basketball

      Defending champions the Milwaukee Bucks were eliminated from the NBA play-offs after a heavy defeat by the Boston Celtics in their Eastern Conference semi-final decider.

      The Celtics won game seven 109-81 at home and will now face the Miami Heat in the Eastern Conference finals.

      Grant Williams hit 27 points, including seven three-pointers, for Boston, while Jayson Tatum added 23.

      Giannis Antetokounmpo top scored for the Bucks with 25 points.

      The two-time former MVP started strongly as the Bucks led 26-20 after the first quarter, but then cooled off as the Celtics streaked away.

      Boston converted 22 of their 55 three-point attempts, while Milwaukee made only four of their 33 efforts from deep.

      The Celtics, who have won a joint-record 17 NBA titles along with the Los Angeles Lakers, move on to their fourth conference finals appearance in the past six years, seeking their first title since 2008.

      In Sunday's other game-seven fixture, the Dallas Mavericks booked their place in the Western Conference finals with a 123-90 victory over hosts the Phoenix Suns.

      Luka Doncic recorded 35 points and 10 rebounds, while Spencer Dinwiddie scored 30 points off the bench and Jalen Brunson added 24.

      The top-seeded Suns were early favourites to win the 2022 NBA championship.

      "I don't know what to say but this was an amazing team win," said Slovenia's Doncic. "Everybody was locked in, everybody was playing as hard as they can. We didn't take one play off.

      "This is an incredible team win."

      Dallas will face the third-seeded Golden State Warriors in the conference finals. Game one is in San Francisco on Wednesday.

      L'Humanité

      Plomberie. Le Watergate relu et corrigé

      Nos recommandations culturelles

      Grégory Marin

      Et si le scandale qui a coûté sa réélection à Nixon n’avait été que le résultat de l’action précipitée et mal calculée d’une conjuration d’imbéciles ? C’est l’hypothèse de cette mini-série qui met en avant certaines personnalités controversées qui ont pu concourir à ce fiasco politique. En s’inspirant du podcast « Slow Burn », le scénariste Robbie Pickering a donné une place centrale à cet attelage de jeunes loups aux dents longues, de vieux briscards et de barbouzes du dimanche qui rêvent de briller au firmament républicain.

      Matha Mitchell (Julia Roberts) est l’épouse du procureur général John Mitchell (Sean Penn). Son franc-parler et ses bourdes en font l’invitée rêvée des journaux et plateaux de télévision… au grand dam de son mari et de l’administration présidentielle, qui la prennent pour une ravissante idiote. Mais, lorsqu’elle va révéler au grand public, par souci d’honnêteté autant que par bêtise, l’implication du candidat sortant dans la mise en place d’écoutes pour espionner le camp démocrate, sa cote de sympathie va baisser. Julia Roberts et Sean Penn, amis de longue date, cherchaient un projet de collaboration, partager l’affiche de « Gaslit » leur en donne l’occasion. Également coproductrice, Julia Roberts excelle dans ce rôle de – fausse – ingénue, aux côtés d’un Sean Penn méconnaissable sous son maquillage – n’était le talent d’acteur qui le caractérise. Mais le casting révèle d’autres surprises, comme Dan Stevens (John Dean) en collaborateur qui se pose des questions d’intégrité, ou Betty Gilpin (Mo Dean), démocrate admiratrice de la « folie » de Martha.

      Écrans
      France24 - Monde

      Adhésion à l'Otan : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur

      Publié le : 15/05/2022 - 15:23Modifié le : 15/05/2022 - 16:12

      FRANCE 24 Suivre Julien CHEHIDA Suivre

      La Finlande a annoncé officiellement, dimanche, son intention de rejoindre l'Alliance atlantique, tandis que son voisin suédois s'apprête à prendre la même décision. Avec la guerre en Ukraine, le soutien à une intégration à l'Otan a grandi au sein des populations des deux pays, devenant très vite majoritaire.

      Après des décennies passées à l'écart des alliances militaires, la Finlande a annoncé, dimanche 15 mai, sa candidature à l'Otan, et la Suède pourrait suivre. Les deux pays sont inquiets de ce que pourrait faire leur grand voisin russe, après l'invasion de l'Ukraine débutée en février.

      Pendant des décennies, la plupart des Suédois et des Finlandais sont restés attachés à leur longue politique de non-alignement militaire.

      Mais l'invasion de l'Ukraine le 24 février a marqué un tournant majeur, notamment pour la Finlande qui partage une frontière de près de 1 300 kilomètres avec la Russie.

      Alors que le soutien à une intégration à l'Otan tournait autour de 20 à 30 % depuis 20 ans, les derniers sondages suggèrent aujourd'hui que plus de 70 % des Finlandais et 50 % des Suédois soutiennent une adhésion.

      Dans les deux pays, de nombreux partis ont été ou sont en train de changer de position sur la question. Au Parlement finlandais, une majorité fleuve d'au moins 85 % en faveur de l'adhésion se dessine.

      En Suède, le parti social-démocrate, historiquement opposé à rejoindre l'Otan, se prononce ce dimanche, avec un feu vert ouvrant la voie à une candidature du pays.

      La "finlandisation", neutralité forcée

      Cédée par la Suède à la Russie en 1809, la Finlande proclame son indépendance de Moscou à l'occasion de la révolution bolchévique de 1917.

      Envahi par l'Union soviétique en 1939, le pays résiste vaillamment lors des trois mois de la guerre d'Hiver. Après la reprise du conflit en 1941, la Finlande est contrainte à un armistice après trois ans de combats.

      Au terme d'un traité "d'amitié" signé en 1948 sous la pression de Moscou, les dirigeants finlandais acceptent de rester en dehors de la coopération militaire occidentale dans une forme de neutralité forcée, restée dans l'Histoire sous le nom de "finlandisation".

      Le pays échappe au rang d'État satellite de l'URSS, mais reste sous l'œil de Moscou en ce qui concerne sa politique étrangère et militaire.

      Après la chute de l'Union soviétique, la Finlande adhère à l'Union européenne (1995) et au Partenariat pour la paix de l'Otan, mais reste officiellement militairement non alignée.

      La Suède, elle, a maintenu pendant près de deux siècles une politique officielle de neutralité héritée de la fin des guerres napoléoniennes, notamment durant les deux guerres mondiales.

      Si elle a participé à des missions militaires en Afghanistan ou plus récemment au Mali, elle n'a pas été en guerre depuis un conflit en 1814 avec la Norvège.

      Dans les années 1990, sa politique de neutralité est amendée en un non-alignement militaire "visant à permettre" la neutralité en cas de guerre.

      >> À lire aussi : "'Les Russes arrivent' : quand la Russie montre ses muscles militaires, la Suède devient nerveuse"

      Tout en restant en dehors de l'Otan, les deux pays ont tissé des liens toujours plus étroits avec l'Alliance, qui les considère désormais comme les deux États non-membres les plus proches.

      Les deux pays ont ainsi participé à des missions menées par l'Otan dans les Balkans, en Afghanistan et en Irak, ainsi qu'à de nombreux exercices conjoints.

      D'importants moyens consacrés à l'armée

      Durant la Guerre froide, Suède et Finlande consacrent d'importants moyens (4 à 5 % de leur PIB) à leurs armées, conséquence de leur absence d'alliés militaires.

      Avec la disparition de la menace soviétique, toutes deux réduisent leurs crédits, mais la Finlande maintient un recours massif au service militaire et aux réservistes.

      Avec ses 5,5 millions d'habitants, la Finlande peut ainsi compter sur une armée en temps de guerre de 280 000 soldats aptes au combat, plus 600 000 autres réservistes, une force exceptionnelle pour une nation européenne.

      L'armée professionnelle ne compte toutefois que 13 000 soldats, même si elle forme 22 000 conscrits chaque année.

      La Suède a pour sa part davantage désinvesti, faisant passer son budget militaire de 2,6 % du PIB en 1990 à 1,2 % en 2020. Mais le pays a commencé à inverser la tendance après l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

      Le service militaire obligatoire, supprimé en 2010, a été réintroduit en partie en 2017. Actuellement, l'armée suédoise compte quelque 50 000 soldats, dont la moitié de réservistes. Les deux pays ont annoncé d'importants investissements militaires depuis le début de la guerre en Ukraine.

      Avec AFP

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      Ukraine: non à la "finlandisation" ?

      Info ou intox

      Non, la Finlande ne déploie pas ses chars à la frontière avec la Russie !

      ANALYSE

      La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique

      BBC

      Buffalo shooting: Joe Biden says US must address hate

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      US President Joe Biden has spoken about a racially motivated mass shooting in Buffalo where ten people have died.

      Biden told the crowd that he and his wife, Dr Jill Biden, were praying for the victims, and that "hate remains a stain on the soul of America".

      The gunman began shooting at people in a supermarket in a predominantly black neighbourhood in Buffalo before he was arrested.

      The suspected gunman has been identified in court documents as Payton Gendron, of Conklin, New York.

      New York Times - World

      How the Long Recovery From Bush Fires Could Decide Australia’s Election

      The fires that tore through the country in late 2019 and early 2020 are history, but halting recovery efforts have kept memories vivid and anger fresh.

      Jamie Robinson, who lost everything during the 2019 fires, on the site of where he has been rebuilding a house.Credit...

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      By Kieran Pender

      Photographs by Matthew Abbott

      COBARGO, Australia On a recent sunny day in the hills behind Cobargo, a village in southeastern Australia, local volunteers were hard at work installing a bathroom for the Jee family, which had waited more than two years for a proper one.

      Tammie and Brett Jee and their five sons lost their home on New Year’s Eve 2019 when a ferocious fire swept through the area. It was one of the most damaging of the record-setting “black summer” bush fires in Australia that killed 34 people, destroyed 3,500 homes and burned more than 60 million acres over two months.

      For the Jees and many others, the recovery from their devastating loss has been painfully slow. Barely one in 10 families in the affected region have finished rebuilding, local government data shows. Most have not even started. Planning delays, skilled labor shortages, supply chain problems brought on by the pandemic and a lack of government support are among the causes of delay.

      The suffering has left its mark not just on the families living in sheds or battling bureaucracy. It has also shifted the political firmament: If the opposition Labor Party wins the Australian election on Saturday, it could be in part because these once-conservative rural towns south of Sydney have shifted their allegiance out of frustration and anger.

      “It’s a perfect storm of factors,” said Kristy McBain, the area’s member of Parliament. Among them is a recovery effort complicated by overlapping involvement from national, state and local governments.

      “It seems that every time we have a disaster, we have a government that wants to try to reinvent the wheel for how recovery should work,” added Ms. McBain, who was mayor of the local council during the fires. “And we’ve never settled on a model, which is pretty crazy.”

      Other communities were also devastated by the summer blazes. Other towns have also struggled to rebuild and recover, hampered by a pandemic; by flooding and storms; and by a glacial approval process from government agencies.

      But Cobargo, where Prime Minister Scott Morrison was loudly heckled while visiting the town in the fires’ immediate aftermath, has come to stand as an emblem for the devastation and the politically divisive aftermath.

      Just inland from Australia’s southeast coast, 240 miles from Sydney, Cobargo is in the electorate of Eden-Monaro, a bellwether seat that, until 2016, had been won by the party forming the government in Australia’s parliamentary system for four decades. It is currently held by Ms. McBain, for the opposition Labor Party, who won a by-election in July 2020 with a margin of less than 1 percentage point.

      The electorate to the north, Gilmore, also hard hit by the fires, is held by another Labor representative, Fiona Phillips. It was previously in conservative hands for two decades.

      With the ruling conservative Liberal-National coalition expected to lose urban seats in other states, the conventional wisdom is that the current government’s route to re-election goes through the country — in this case, bush-fire-ravaged country.

      Mr. Morrison currently governs with a one-seat majority in Parliament. A failure to win back those seats could cost his coalition re-election.

      The Jee family has more immediate concerns. They initially lived in a rental property before returning to their fire-scarred rural acreage in Wandella, near Cobargo, where they built a small shed and supplemented it with a disaster accommodation “pod” — a self-contained shipping container 23 feet long and eight feet wide — provided by an Australian charity.

      Life in their tiny temporary accommodation has been hard, even before an unseasonably wet year that now has them fighting mold. Because the Jees’ third son, Mason, 16, has muscular dystrophy, he cannot use the cramped, camp-style shower in the pod. Before the new bathroom was installed in a newly constructed shed, every time he wanted to shower, he had to go to his grandmother’s house, a few miles away.

      When the Jees set about rebuilding, they hit a wall of planning paperwork. Legacy planning issues with their previous home, and changes to development law, meant that at one stage it looked as if they might never be permitted to rebuild.

      While those roadblocks have been largely overcome, the Jees are still awaiting final approval to start construction. They are unlikely to have a new home built by the fourth anniversary of the bush fires. “It’s been a nightmare,” Ms. Jee said.

      Nearby in Cobargo, Vic Grantham has been trying to get answers about the latest delays in his own planning process. When Mr. Grantham and his partner, Janice Holdsworth, moved to a 26-acre property in the area in 2005, they found community and contentment.

      Early in the morning on New Year’s Day in 2020, their house was destroyed by fire.

      They sold their property and bought a block in the Cobargo township, intending to live in an existing shed on that site while they built their new dream home.

      But because they had moved, they subsequently learned, they no longer qualified as bush fire survivors for planning prioritization by the local government.

      “We’re not prioritized,” Mr. Grantham said, “because we’re not ‘bush-fire-affected.’ It’s George Orwell-speak. Tell me again I’m not bush-fire-affected.”

      There are signs that such anger at the disaster response could hurt the Liberal-National government’s chances of regaining Gilmore and Eden-Monaro. A poster depicting Mr. Morrison in a Hawaiian shirt and floral headpiece was prominent recently on Cobargo’s main street, pointedly reminding voters that the prime minister vacationed in Hawaii while the fires were raging.

      In February, there was a regional government by-election for the seat of Bega, which takes in parts of the two federal electorates and is home to many communities hit by the fires. For the first time, a Labor candidate won the seat.

      “I do think there was anger about the bush fires,” said the election’s winner, Dr. Michael Holland.

      In an interview at his clinic in the coastal town of Moruya, Dr. Holland, an obstetrician, recalled sheltering from the fires in his office. “I slept for five nights on the floor here,” he said.

      His home was spared, but many of his constituents were not so fortunate. “People still haven’t rebuilt,” he says. “There are really a lot of people out there struggling, and they’re a lot of the time struggling in silence.”

      With Australia acutely vulnerable to the impact of climate change, effective disaster recovery is going to become only more critical in the years ahead.

      “Climate change makes a difference,” said Ms. McBain, the member of Parliament. “These events are occurring more frequently; they are more intense. They are having an impact on the lives and livelihoods of so many people now. It is incumbent upon governments to get the process right.”

      Whatever happens during Australia’s election, the people of Cobargo will continue their slow road to recovery.

      “You heal with the land,” said Philippe Ravenel, a Swiss Australian blacksmith who, with his wife, Marie, lost his home in Wandella during the fires.

      “We cannot complain,” he said, noting that some lost their lives. The fire in the area was so intense that Mr. Ravenel’s cast-iron pots melted.

      For much of the past two years, the Ravenels have been living in a shed attached to the blacksmith workshop, which survived the fires. They will soon begin rebuilding.

      In the meantime, Mr. Ravenel has been part of a project to help the community heal. Together with another local blacksmith, Iain Hamilton, he has opened up his workshop to residents from the area to forge a leaf inscribed with their name. Once 3,000 or so leaves have been forged, the blacksmiths intend to use them to create a memorial.

      “The idea is that you have a tree that you can sit under and reflect,” he said.

      The memorial, on Cobargo’s main street, will be a lasting reminder of the bush fire that devastated this hamlet, the turbulent rebuilding process that followed and Cobargo’s central role in a wider national debate in Australia.

      “We use fire to create something,” Mr. Ravenel said of the project, “instead of all the destruction that the fire left behind.”

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      L'Humanité

      Homosexualité. Amours condamnées

      Nos recommandations culturelles

      Gérald Rossi

      «On n’existait pas. » L’écrivain Dominique Fernandez résume ainsi le vécu des millions de personnes homosexuelles en France avant la dépénalisation de 1982. Une sentence qu’il faut comprendre aux points de vue affectif, moral, etc., car pour la police et la justice, rappelle ce passionnant documentaire d’Ariane Chemin et Emmanuel Hamon, l’homosexualité était un délit sévèrement réprimé.

      La Révolution de 1789 avait supprimé la notion d’« acte contre nature », mais le régime de Vichy la rétablira en 1942. La majorité sexuelle fixée à 15 ans pour les hétérosexuels étant alors à 21 ans pour les homosexuels, ce qui justifiait les lourdes amendes, voire les emprisonnements. En 1960, le député Mirguet qui parlait d’un « fléau » renforçait les condamnations.

      Ce film raconte, avec des témoins et militants de l’époque, comment jusqu’aux années 1980 une partie de la population a été contrainte à la dissimulation et au mensonge, sous peine de discriminations pouvant aller jusqu’à la perte d’emploi, de logement, après une condamnation rendue publique…

      Télévisiondocumentairefrance télévisions
      France24 - Monde

      Trophées UNFP : l'attaquante du PSG Marie-Antoinette Katoto élue meilleure joueuse de la saison

      Publié le : 15/05/2022 - 22:47

      FRANCE 24 Suivre

      C'est une première pour l'attaquante du PSG Marie-Antoinette Katoto. Avec 18 buts cette saison, elle a été sacrée meilleure joueuse du championnat. En remportant ce prix, la joueuse de l'équipe de France succède à sa coéquipière Kadidiatou Diani. 

      L'attaquante du Paris Saint-Germain et de l'équipe de France féminine Marie-Antoinette Katoto a été élue pour la première fois meilleure joueuse de la saison, dimanche 15 mai, aux Trophées UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels). 

      Âgée de 23 ans, la meilleure buteuse de Division 1 (18 buts) succède au palmarès à sa coéquipière Kadidiatou Diani.

      Katoto n'était pas sur le plateau TV du Pavillon Gabriel qui accueillait ce dimanche la 30e édition des Trophées UNFP, pour recevoir son prix car elle jouait et a remporté la finale de la Coupe de France à Dijon, contre Yzeure (8-0), où elle a signé un triplé.

      Favorite de l'Euro-2022

      L'attaquante du PSG a été éliminée en demi-finale de la Ligue des champions par Lyon (3-2/2-1) et est distancée par Lyon dans la course au titre de champion.

      Avec l'équipe de France (28 sélections, 24 buts), elle figure parmi les favorites de l'Euro-2022 en Angleterre.

      Formée au PSG, Katoto a été championne de France en 2021 et a remporté deux Coupes de France (2018 et 2022).

      Avec AFP

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      Côte d'Ivoire : inquiétude autour des préparatifs de la CAN-2023

      CLASSEMENT FORBES

      Messi redevient le sportif le mieux payé au monde

      Le jeu vidéo Fifa d'Electronic Arts ne s'appellera plus Fifa

      BBC

      FA Cup winners Chelsea 'will go down in history', says boss Emma Hayes

      Last updated on 15 May 202215 May 2022.From the section Women's Football

      Emma Hayes said her Chelsea players would "go down in history" after defending their FA Cup crown in front of a record crowd at Wembley to complete the domestic Double.

      Their victory over Manchester City in extra time came seven days after Chelsea won a third successive Women's Super League title.

      It is the club's fourth Women's FA Cup trophy - all of them under boss Hayes.

      "I'm just so happy. Those women will go down in history," she said.

      "I will look back in 10 years' time and go 'that group was immense'. They are the best team I have ever coached.

      "We have a group of people who won't be on the losing team. They will find a way."

      Hayes was emotional in victory at Wembley as she kissed the Chelsea badge in front of fans at full-time and beamed as she led the team up the steps to collect their winners' medals.

      She later showed the media her gold medal after holding back tears discussing the legacy of departing trio Jonna Andersson, Drew Spence and Ji So-yun - the latter signing a shirt for Hayes which she showed off during the media conference.

      Asked where this latest victory sat in her long list of achievements, Hayes said: "This is top, easily. I love my football club and this is for my football club.

      "This is for Bruce Buck [chairman] and for Marina Granovskaia [director]. This is for the people who work at the football club.

      "We've had a tough year with the sanctions and that is for everyone at this football club. I will be having copious amounts of champagne - bottles of it. I will be going across the street and making sure that someone carries me home."

      Chelsea were made to work for their victory at Wembley as Manchester City came from behind twice and equalised in the 89th minute to take the game to extra time.

      Gareth Taylor's side were dangerous throughout, creating numerous chances in an enthralling encounter which former England goalkeeper Rachel Brown-Finnis described as "the best FA Cup final I have witnessed".

      City got the better of Chelsea in March when they met in the League Cup final and Hayes said that defeat gave her side extra motivation and a refusal to be beaten.

      "We were a little underestimated if I'm honest, by the opponent. For the work we've done, I think they underestimated us and I think that motivated the team," said Hayes.

      "We've won a lot of titles. Everybody's playing style is different but we have a character and a belief among the group. We can dig in in the hardest moments.

      "Our strategy was aggressive, dangerous and risk-taking but spot on."

      Hayes said she loved coming up against Manchester City as it is "football at the highest level".

      The two sides have developed a strong rivalry in recent years as Chelsea's dominance of domestic football has only been punctured by City's success in the cup competitions.

      City have won two FA Cups and two League Cups in the past four seasons - the same number as Chelsea - while only Arsenal's success in 2019 has broken a run of five league titles in six years for the Blues.

      "You have to take your hat off to them," said City manager Taylor. "What they do, they do really well. We found a difficulty playing against that.

      "When you look at what they have done over the past three or four years and the finals they have been to. Outside of us, no other team has taken a trophy really.

      "We're proud of that and we're proud to be here again. We are disappointed but we know we can do it. We know we're there and we have areas to improve. We have a lot of good young talent coming through at the club so the future is bright."

      France24 - Monde

      "C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter

      Publié le : 15/05/2022 - 03:24

      Yona HELAOUA Suivre

      Des milliers de manifestants ont défilé à Washington, samedi, de crainte de voir en juin la Cour suprême mettre fin au droit à l’avortement. Beaucoup ont exprimé leur fatalisme face à la décision à venir des juges, tout en promettant de se battre dans les urnes pour les élections de mi-mandat de novembre. Reportage.

      "Le monde entier nous regarde", "L’avortement est un droit humain", "Naissance forcée = violence", "Des femmes vont mourir". Sous les fenêtres de la Cour suprême des États-Unis, samedi 14 mai à Washington, les pancartes appellent à la prise de conscience. Car pour la moitié de la population américaine, un droit garanti depuis près de cinquante ans est menacé de disparition. La majorité conservatrice des neuf juges de la Cour suprême pourrait en effet décider, dès le mois de juin, de renverser la jurisprudence Roe v. Wade qui, en 1973, a légalisé l’avortement au niveau fédéral. C'est en tout cas la teneur d’un brouillon d’avis qui a fuité récemment.

      Et pourtant, lors de la manifestation "Bans Off Our Bodies" (que l’on pourrait traduire par "Pas touche à nos corps") de ce samedi, l’énergie n'est pas débordante dans la capitale américaine. Un peu à l’image du temps, gris et plombant. Les organisateurs attendaient tout au plus 17 000 personnes. Rien à voir avec le demi-million de manifestants de la Women’s March (Marche des femmes) de 2017, une marée humaine qui avait déferlé sur Washington au lendemain de l’investiture de Donald Trump.

      "C’est trop tard", sanglote Vanessa Aburn près du Washington Monument, où les protestataires se sont rassemblés avant de converger vers la Cour suprême. "Les élections ont des conséquences. À partir du moment où il est entré à la Maison Blanche, j’ai su que c’était fini", continue-t-elle en taisant le nom de l’ex-président républicain Donald Trump, qui a nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême, faisant basculer l’institution du côté des anti-avortement. "Il va nous falloir vivre avec ça, et c’est tragique."

      "C’est terrifiant"

      Vanessa est née en 1957. Avant, donc, que le recours à l'IVG ne soit protégé par Roe v. Wade. "J’étais trop jeune pour manifester, mais quand ce droit a enfin été garanti, j’ai pu en bénéficier. Je n’ai pas eu à m’inquiéter. J’avais le droit d’avorter, et je l’ai fait." Alors l’idée que ce droit disparaisse pour la génération actuelle et les suivantes lui glace le sang. "Je ne retournerai pas tranquillement dans les années 1950", clame sa pancarte. "Je viendrai peut-être en France, tiens, je vais vous suivre", lâche-t-elle avec amertume, avant de reprendre son sérieux : "J’ai déjà prévu d’être en bas des marches de la Cour suprême chaque jour pendant un mois s’il le faut."

      Manifestation pro-choix à Washington : “Je ne retournerai pas tranquillement dans les années 1950”, assure Vanessa Aburn, qui était adolescente au moment de la légalisation de l’avortement en 1973. “J’avais le droit d’avorter, et je l’ai fait.” pic.twitter.com/bZEY7Kyj7u

      May 15, 2022

      Si les Sages annulaient bel et bien Roe v. Wade au mois de juin, une vingtaine d’États républicains, principalement dans le sud du pays, pourraient restreindre ou interdire l’avortement. "Je vis en Caroline du Nord, et mon État pourrait faire partie de la liste", soupire Liz, une infirmière de 31 ans qui semble avoir du mal à réaliser la possibilité d’une telle situation en 2022, dans un pays démocratique, première puissance mondiale. "C’est terrifiant."

      Elle réfléchit aux prochaines étapes, en partant du principe que les dés sont déjà jetés du côté des neuf juges. "Avortez la Cour suprême", peut-on lire sur sa pancarte. "Les juges sont nommés à vie, leur mandat devrait avoir une limite", estime la jeune femme, qui se dit aussi séduite par la possibilité d’élargir le nombre de juges afin d’en nommer des progressistes et de rééquilibrer la Cour politiquement.

      Manifestation pro-choix à Washington : Liz et son amie, infirmières de 31 ans, veulent la fin mandat à vie des juges de la Cour suprême. Liz vit en Caroline du Nord et craint de voir son État interdire l’IVG si la Cour suprême renverse Roe v. Wade. pic.twitter.com/tln0tXCuZP

      May 15, 2022

      Sur le terrain, Liz promet de continuer à soutenir les associations de défense du droit à l’avortement, et souligne l’importance de "participer aux cagnottes pour les femmes qui n’auront pas les moyens de se rendre dans un autre État pour avorter".

      "Il nous faut davantage d’élus pro-choix"

      Brittany Vanpelt, une Afro-Américaine de 25 ans, abonde dans le même sens : "Si la Cour suprême renverse Roe v. Wade, cela va être une période très difficile pour les femmes aux États-Unis, en particulier les femmes de couleur et les femmes en situation de pauvreté. Beaucoup de conservateurs disent se soucier de la vie, mais ils ne s’en soucient guère une fois que le bébé est né. Ils détestent les bons alimentaires et les programmes d’aides gouvernementaux, mais si les femmes ne peuvent plus avorter, elles vont dépendre davantage de l’aide de l’État. C’est pourquoi j’encourage les autres à voter lors des élections de mi-mandat au mois de novembre : il nous faut davantage d’élus pro-choix [en faveur du droit à l'avortement, NDLR]."

      “Nos corps, nos avenirs, nos avortements” : Brittany Vanpelt manifeste devant la Cour suprême et rappelle que les femmes de couleur et en situation de pauvreté seront les plus touchées par un accès restreint à l’IVG. pic.twitter.com/qF4qXBiMmi

      May 15, 2022

      Si la décision du mois de juin laisse peu d’espoir aux manifestants, c’est en effet l’échéance du mois de novembre qui est dans les esprits samedi : "Le mouvement conservateur a passé des décennies à faire en sorte que la Cour suprême ressemble à ce qu’elle est aujourd’hui. Ils n'avaient qu'un seul objectif : renverser Roe v. Wade. Donc je doute que la pression publique fasse changer d’avis l’un des juges", raisonne Emily Crockett, une mère de 38 ans cramponnée à sa poussette.

      "En revanche, ce que l’on peut faire, c’est crier notre colère, se battre, et rappeler aux gens que tout cela est bien réel. Car jusqu’à présent, beaucoup d’Américains n’avaient jamais pris au sérieux la possibilité que la jurisprudence Roe v. Wade soit renversée. Maintenant, ils ont compris. Or la majorité de la population soutient le choix d’avorter. Et va réaliser qu’il n’est plus possible de soutenir les républicains. Si les démocrates se concentrent sur cet enjeu, ils peuvent gagner les élections de mi-mandat."

      Manifestation pro-choix à Washington : “Deux mots : ‘déchirement vaginal’”. Pour Emily Crockett, aucune femme ne devrait être forcée à accoucher. Elle dit avoir choisi d’avoir sa fille, “ce qu’elle a de plus cher”, mais réclame la même possibilité de choisir pour cette enfant. pic.twitter.com/xsPiAi68cX

      May 15, 2022

      L’espoir d’Emily Crockett, comme celui de beaucoup d’autres, est de voir une majorité démocrate au Sénat assez large pour inscrire l’avortement dans la loi. Un texte démocrate en ce sens a échoué cette semaine, faute de voix suffisantes. Pour cette maman, il s’agit aussi de protéger sa fille de 12 mois : "J’ai choisi de l’avoir, et je l’aime de tout mon cœur, et si c’était à refaire, je recommencerais. Mais je veux qu’elle aussi, elle ait le choix."

      Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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      États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement

      DROITS DES FEMMES

      En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement

      États-Unis : grande journée de mobilisation nationale pour défendre le droit à l'avortement

      L'Humanité

      TV. Après-guerre, une vie cantonnée au foyer

      Nos recommandations culturelles

      Sohir Belabbas

      Ce n’était pas mieux avant. Surtout pour les femmes. En s’intéressant à un sujet délaissé par les sciences sociales, les femmes au foyer d’après guerre, Michèle Dominici effectue une bonne piqûre de rappel. À partir de mémoires, d’archives télévisées et de films familiaux d’amateurs, la réalisatrice détaille la vie d’Anna, Ruby et Francine : une réalité beaucoup moins reluisante que leur intérieur.

      Au départ, ces femmes croient à l’émancipation par le bonheur conjugal. Mais elles déchantent vite. Placées sous l’autorité de leur mari absent, elles sont gagnées par l’ennui dans leur appartement vide. Elles trouvent alors refuge dans l’éducation des enfants et consacrent leurs journées à des tâches ménagères usantes et aliénantes. La charge de la fonction est physique et mentale : la pression sociale relayée par les publicités de ménagères souriantes et épanouies leur enjoint d’être à la hauteur. Leur quotidien est partagé par des millions de femmes après la guerre, sommées de céder la place aux hommes revenus travailler. Ce retour à la maison n’est pas un retour à la normale. Car les femmes ont toujours travaillé, le modèle social d’épouse et de mère dévouées n’apparaissant qu’au XIXe siècle dans la petite bourgeoisie émergente.

      Mais, à l’heure des progrès des Trente Glorieuses, pourquoi se plaindre quand on ne manque de rien ? Les ménagères observent leur mari évoluer et, depuis leur poste de télévision, voient les femmes se libérer. Ce féminisme les questionne, leur fait imaginer l’impossible, mais les ringardise aussi. Isolées du monde extérieur et prises dans l’engrenage infernal du quotidien, un bon nombre d’entre elles plongent dans une détresse psychologique. Le film ne se regarde pas seulement pour ce qu’il décrit du passé. Il montre à quel point, dans un couple, la carrière professionnelle de l’un doit au renoncement de l’autre.

      Télévision
      France24 - Monde

      Irak : des milliers de Yazidis contraints de renouer avec la vie de déplacés

      Publié le : 13/05/2022 - 15:53

      Djamel Belayachi Suivre

      D’intenses combats ont opposé l’armée irakienne et des combattants yazidis affiliés aux rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) les 1er et 2 mai dans la région de Sinjar (nord-ouest de l’Irak). Des milliers de Yazidis ont ainsi été contraints de quitter une nouvelle fois leurs villages, après avoir fui une première fois le groupe État islamique en 2014. Notre Observateur raconte comment il a fui le sien au milieu des combats et le retour à la vie précaire dans les camps de déplacés.

      L’armée irakienne souhaite appliquer un accord conclu entre Bagdad et le Kurdistan irakien prévoyant le retrait des combattants yazidis et des combattants du PKK de la région du Sinjar. Mais les Unités de résistance du Sinjar (YBŞ), faction de combattants yazidis créée en 2014 pour combattre le groupe État islamique, ne veulent pas se retirer et accusent Bagdad de vouloir prendre le contrôle de leur région.

      Dans la nuit du 1er mai, l’armée irakienne a finalement lancé une offensive pour déloger les combattants yazidis, dont une partie avait pris position dans des zones civiles, des villages près du mont Sinjar.

      “Nous sommes sortis par la porte de derrière, les balles sifflaient de partout”

      Les Yazidis sont une minorité kurdophone d’Irak originaire de la région de Sinjar, adepte d’une religion monothéiste puisant une partie de ses croyances dans le zoroastrisme, la religion de la Perse antique. Persécutés en 2014 par le groupe État islamique (EI), ils ont dû fuir vers le Kurdistan irakien où ils ont été installés dans des camps de fortune. 

      Aujourd’hui, ils revivent le même cauchemar, dit notre Observateur, Tahsin (pseudonyme), réveillé en sursaut en pleine nuit par les tirs dans le village de Sinuni.  

      Je vis depuis 2014 dans le camp de Qadiya dans le Kurdistan irakien, mais je me déplace régulièrement à Sinuni, mon village, car je suis en train d’y construire une nouvelle maison.   

      J’étais à ٍSinuni quand les combats ont commencé peu après minuit. J’ai entendu des tirs provenant à l’entrée ouest du village. Il semblait y avoir des tirs à la mitrailleuse lourde [DShK, NDLR]. 

      Les tirs se sont interrompus pendant quelques heures, mais ont repris vers huit heures du matin. J’ai appelé un ami qui habite à l’extrémité est du village, il m’a dit qu’il y avait des tirs dans sa zone également.

      🔻تحديث استمرار المواجهات بين قوات الجيش العراقي وعناصر اليبشة في سنوني التابع لقضاء سنجار غربي الموصل. pic.twitter.com/6dkMQxkIwC

      May 2, 2022

      Vers 11 heures du matin, j’ai entendu de puissantes déflagrations. J’ai appelé un ami, et il m’a dit que l’école de Hattin, un village proche, avait été bombardée par l’armée irakienne qui soupçonnait que des combattants des Unités de résistance de Sinjar (YBŞ) s’y étaient retranchés.  

      À la faveur d’une accalmie, les habitants ont commencé à fuir le village, en voiture et à pied, vers le nord, en direction du Kurdistan irakien. 

      Puis vers 13 heures, les combats ont repris. Les militaires irakiens étaient déployés à l’entrée ouest de Sinuni, dans le quartier de Tobal. La maison où je logeais à ce moment-là, avec mon oncle et ses enfants, se trouvait à quelques dizaines de mètres de l'endroit d'où provenaient les tirs de l’armée. Alors nous sommes sortis par la porte de derrière et nous nous sommes dirigés vers une maison en chantier qui se trouvait à une cinquantaine de mètres pour nous y réfugier. Les balles sifflaient de partout. Il y a avait aussi des tirs de mitrailleuses lourdes [la DShK est une mitrailleuse lourde soviétique anti-aérienne, NDLR]. Et il y avait des tanks de l’armée irakienne qui circulaient dans les rues.  

      🔴 بالفيديو قوات الجيش العراقي يسيطرون على ناحية الشمال التي تضم منطقتي سنوني ومجمع دوكوري( حطين) المحادية لسوريا. pic.twitter.com/GLJveK1AaZ

      May 2, 2022

      “Les gens s’entassaient, parfois à vingt dans une seule voiture.“

      Nous avons a profité d’un moment de calme pour courir vers notre voiture. Nous nous sommes dirigés vers le mont Sinjar, au sud. Mais en arrivant au pied de la montagne, nous avons a aperçu des mitrailleuses lourdes en haut. Nous avons rebroussé chemin et nous sommes retournés vers le village, en cherchant à contourner la zone des combats avant de rejoindre la route menant vers le Kurdistan irakien. 

      @fal_022#الجيش_العراقي#سنجار_تلعفر_موصل#اشباح_الدفاع♬ الصوت الأصلي - ووuser7425515318122

       

      En arrivant au village, c’était la débandade : les gens cherchaient à fuir par tous les moyens, ils s’entassaient, parfois à vingt dans une seule voiture. 

      Nous avons  finalement réussi à rejoindre la route principale qui mène vers le Kurdistan irakien. Sur le chemin, il y avait des checkpoints de l’armée irakienne. Ils nous ont fouillés pour savoir si nous avions des armes. Certains nous interpellaient en nous disant : “pourquoi vous ne combattez pas avec nous ?” 

      La plupart des Yazidis déplacés en Irak vivent dans des camps dans la province de Dohuk, dans la région du Kurdistan, ceux de Chamishku, Kabarto 1 et 2, Kadiya. Créés en 2014 et financés par le Gouvernement régional du Kurdistan et par la communauté internationale, les camps assurent les services de base mais les conditions de vie y sont précaires.

      “On ne comprend pas pourquoi l’armée irakienne ne nous a pas prévenus” 

      Quelques heures plus tard, nous sommes enfin arrivés au camp de Kadiya, à Dohuk. Une partie de ma famille vit dans ce camp depuis le déplacement survenu en août 2014. C’est le seul camp de la région, où il y a des mobil-homes, un peu plus confortables que les tentes. Hormis les coupures d’eau récurrentes, le principal problème des camps, ce sont les incendies qui sont trop nombreux. Les tentes sont faites en nylon et prennent feu rapidement. Il y a aussi beaucoup d’incendies de mobil-home causés par des courts-circuits, en raison de la vétusté des installations électriques.

      Les combats se sont arrêtés depuis le 2 mai, mais seuls les hommes sont revenus dans leurs villages du Sinjar pour inspecter leurs maisons. Les femmes et les enfants sont restés dans les camps, par crainte d’une reprise des combats qui peut arriver à tout moment. 

      Depuis le 3 mai, des jeunes organisent, à Sinuni notamment, des rassemblements pour demander le retrait de toutes les forces armées des villages yazidis, sauf la police. Des chefs de clans yazidis sont aussi allés rencontrer le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, à Bagdad, pour lui porter ce message. Mais pour l’instant, on n’a reçu aucune réponse.  Nous refusons en effet d’être pris en otage des combats, quelles que soient les parties. Enfin, on ne comprend pas pourquoi l’armée irakienne ne nous a pas prévenus avant de lancer l’offensive pour que l’on puisse quitter nos villages à temps.     

      مظاهرة سلمية في ناحية سنونى بقضاء #سنجار للشباب والاهالي مطالبين بخروج جميع المظاهر المسلحة ونقل الصراعات بينهم خارج مناطق الايزيديين.#Sinjar pic.twitter.com/vCa8dqvWcK

      May 6, 2022

       

      Les combats ont fait un mort et deux blessés dans les rangs de l’armée irakienne, selon une source militaire irakienne citée par l’AFP. En revanche, aucun bilan des pertes civiles n’a été communiqué.   

      Environ 10 000 déplacés ont été accueillis dans des camps ces derniers jours au Kurdistan irakien. Beaucoup d’entre eux ont déjà connu la vie précaire des camps. Ils avaient déjà fui leurs villages du Sinjar avec l’arrivée de l’EI en 2014. Selon notre Observateur, aucun dispositif n’a été prévu pour les recevoir et ils sont nombreux à être accueillis par des familles et proches dans des tentes déjà surpeuplées.  

      Les Yazidis sont également victimes des raids aériens sporadiques menés par la Turquie voisine contre les bases du PKK dans le Sinjar.

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      BBC

      West Ham 2-2 Manchester City: 'Leaders made to wait as Hammers spoil party'

      Last updated on 15 May 202215 May 2022.From the section West Ham

      Manchester City's game at West Ham on Sunday could have been the match that all but confirmed Pep Guardiola's side as Premier League champions.

      But when the final whistle blew at London Stadium after a breathless encounter which ended 2-2 and featured Riyad Mahrez missing a late penalty - one which would have as good as won the title for the visitors - it was the home fans who were celebrating a memorable moment of their own.

      A game played out in a raucous atmosphere culminated in West Ham legend Mark Noble emerging from the tunnel with his children to receive a guard of honour following his last home appearance for the club, taking in the adulation of a 60,000 crowd, almost all of whom had stayed behind to show their appreciation.

      Manchester City will have to wait for their own joyous celebrations, their party spoiled for now. Their champagne remains on ice, but for West Ham supporters this was an "I was there" moment, one to live alongside the best they have experienced since moving from Upton Park, like November's 3-2 win over Liverpool and an epic victory over Sevilla in the Europa League in March.

      This was a thrilling game which both sides knew they could have won, might easily have lost and ended up pretty pleased to have drawn - and one that was followed by a farewell to a true club legend.

      In the end, the winner was a stadium condemned by so many since it was opened in 2016.

      The atmosphere that, it was complained, did not exist most certainly does. It turns out all it really needed was a decent team.

      "Bits of it [the atmosphere] today was fabulous," said West Ham manager David Moyes. "This year the stadium and crowd have been fantastic. But I think that is because the players have been so good. They don't give in. They keep at it in every game."

      At half-time, Jarrod Bowen's double meant City were 2-0 down and in a worrying situation.

      They had not come from two goals down to draw a match in 10 years and have not managed to win a match from that position in 17 years.

      Had the score stayed the same, they would have been three points ahead of title rivals Liverpool, having played a game more than Jurgen Klopp's men with a goal difference advantage of five.

      On Tuesday, Liverpool play a Southampton side that last month conceded six on home soil against Chelsea and on eight other occasions this season have conceded three or more. After that they entertain a Wolves team that has won once since the middle of March and conceded five at home to City only four days ago.

      Guardiola did think about bringing Ilkay Gundogan on - but decided to wait. The response underlined why, despite his despair at being knocked out of the Champions League by Real Madrid on a night when City seemed to have a place in the final sewn up, Guardiola never once questioned the mentality, resilience and character of his players.

      "You cannot be here over the past five years if you don't have that," he said.

      City's task next Sunday at home to Aston Villa is now simple. Win. Nothing else matters.

      It is exactly the same situation they faced 10 years ago, when they eventually beat Queens Park Rangers on the final day to win the title.

      On that occasion, it took Sergio Aguero's famous intervention after 93 minutes and 20 seconds to snatch the title from Manchester United, an anniversary the club celebrated with gusto on Friday.

      "No please, not in that [manner]," reflected Guardiola, when reminded of that momentous day and his thoughts drifted to what a repeat might do for his nerves.

      "It's similar because it depends on us. Now there are no debates about goal difference or anything. We need to win our game to be champion. If we don't win, Liverpool will be champions. It is an incredible privilege to have the chance with our people at home to win one game to be champion. I'm looking forward to it."

      Guardiola always felt the title would go to the final day. In his view, Liverpool are "almost perfect". Far too good to dismiss with three or four games of the campaign to go.

      But City's fate is in their own hands and Guardiola and his team are 90 minutes away from a fourth league success in five seasons.

      "I encourage all the Blues in Manchester that day to go to the streets and the stadium," he said.

      "I can assure you something. In one week our stadium will be sold out and we will give the supporters all of our lives over 95 minutes and they will give us their lives.

      "They will be so proud, I'm pretty sure."

      The point confirmed a piece of history for West Ham.

      Moyes' men have now secured European qualification through their league position in successive seasons for the first time.

      Although the Hammers boss regrets the manner in which his side's domestic form faltered in the second half of the campaign as they battled on two fronts - falling agonisingly short in the Europa League as they were beaten by Eintracht Frankfurt in the semi-final - he feels a standard has been set.

      "I wanted to challenge a lot of the top teams here," he said. "I have felt this year we had a pretty good go at it. We have drawn a couple of times against Manchester City and beaten Liverpool and Chelsea. We have shown we can compete."

      West Ham could still nudge themselves above Manchester United on the final day to secure a top-six berth in successive seasons for the first time in their history.

      But Moyes knows the challenge to keep moving forward is not straightforward, especially as such a pivotal figure as Noble will no longer be around.

      "Very few clubs break into the top six," he said. "We did it last year. We are really close this year.

      "I want to try and get in amongst it and upset it if we can. But next season will be hard, especially when you are losing Mark Noble, who is so important in the dressing room. We have a big job next year."

      For Manchester City, the big job is next week.

      France24 - Monde

      Thiaroye 44 : enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal

      Publié le : 13/05/2022 - 12:46

      Que s’est-il passé le 1er décembre 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal ? Quatre-vingt ans après les faits, le documentaire "Thiaroye 44" se penche pour la première fois sur ce massacre de tirailleurs, rapatriés au Sénégal après avoir combattu pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors suivent trois jeunes artistes originaires de Thiaroye qui, par devoir de mémoire, explorent avec l’aide d’un historien les zones d’ombre de ce drame.

      En novembre 1944, la France est peu à peu libérée de l’occupant nazi. Après quatre années de guerre, 1 300 tirailleurs ouest-africains sont rapatriés par l’armée française à Thiaroye, dans un camp militaire de la banlieue de Dakar. Ils réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées. Le 1er décembre à l’aube, des coups de feu éclatent dans le camp. L’armée française évoque une mutinerie qu’elle a dû réprimer dans le sang. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre demeurent. On ne sait toujours pas combien ont été tués, ni où ils sont enterrés.

      Il y a dix ans, en 2012, le président François Hollande s’était rendu pour son premier voyage officiel en terre africaine dans le petit cimetière militaire de Thiaroye. Son discours avait fait l’effet d'une bombe politique. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français. Pour la première fois depuis près de 70 ans, la version officielle de l’histoire des événements de Thiaroye était remise en question.

      Jusqu’ici, "l’affaire de Thiaroye" était considérée comme une "rébellion lourdement armée et une prise d’otage" ayant nécessité une "riposte" au bilan funeste de 35 morts et 35 blessés. En 2014, en marge du sommet de la Francophonie, le président français évoquait encore "un événement épouvantable, insupportable". Il remettait en grande pompe au président Macky Sall une copie des archives liées à l’évènement. Une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime emblématique de l’injustice coloniale. Il n’en a rien été. Rien n’a filtré de ces archives et personne ne s’en étonne. Les élites politiques et scientifiques semblent, au Sénégal comme en France, avoir tourné la page. Le nombre des victimes reste indémontrable. La fosse commune où elles sont enterrées est introuvable. Comme si la mémoire de ces soldats était toujours enfouie, voire dissimulée, dans des rapports de domination qui perdurent.

      Pourtant, les faits ne semblent aujourd’hui plus contestables : il s’agit d’un massacre colonial, de l’assassinat prémédité par leurs supérieurs de plusieurs dizaines, voire centaines, de tirailleurs désarmés qui réclamaient le paiement de leurs salaires de combattants. Un crime sans images tombé dans l’oubli, le plus grand crime de masse de l’histoire du Sénégal contemporain. Le premier d’une longue série commise par l’armée française à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun... Parce que la France estimait ne plus avoir besoin de ses "troupes de couleur", parce qu’il fallait les exclure du récit national, restaurer l’ordre colonial, au mépris de ses valeurs et de ses promesses d’égalité.

      Trois jeunes artistes

      Aïcha écrit des pièces de théâtre, Magui est une étoile montante du rap, Babacar est comédien. Tous les trois ont grandi à Thiaroye, cette banlieue populaire qui vibre au rythme des cultures urbaines comme le rap, le slam ou le graffiti. Le camp colonial abrite toujours une présence militaire mais une ville s’y est développée dans l’anarchie. Les traces de l’histoire y sont éparses : quelques ruines des baraquements, des portraits de tirailleurs peints sur les murs, un cimetière militaire aux tombes vides délaissé au bord d’une autoroute, l’école des "Martyrs" où les jeunes retrouvent, parfois, des douilles dans le sable. Lorsqu’ils déambulent dans les rues de Thiaroye, peut-être marchent-ils sur leurs cadavres ? Ensemble, ils partent sur leurs traces et cherchent à comprendre ce qui s’est réellement passé.

      Guidés par Martin Mourre, un jeune historien spécialiste du massacre qui poursuit en parallèle son travail d’enquête, ils plongent dans les contradictions des archives militaires. Ils rencontrent Biram Senghor, le fils d’un des tirailleurs assassinés qui se bat jusqu’à aujourd’hui pour obtenir réparation, ou encore Dialo Diop, l’une des grandes figures militantes du Sénégal, pour se confronter aux nœuds qui enserrent le récit de ce massacre. La vérité semble parfois tangible et, pourtant, toujours elle se dérobe. La mémoire, elle, se perpétue à travers les performances artistiques d’Aïcha, de Magui et de Babacar.

      Le film entend combler un vide important : il n’existait à ce jour aucun documentaire consacré au massacre des tirailleurs de Thiaroye. Un seul film – de fiction – a échappé aux griffes de la censure, "Camp de Thiaroye" d’Ousmane Sembène, couronné à la Mostra de Venise en 1988 mais interdit en France pendant près de dix ans, comme les rares œuvres culturelles qui ont tenté de perpétuer cette mémoire. Ce film participe au même élan, celui d’une histoire partagée entre la France et ses anciennes colonies, entre les générations, les genres, les arts. Il n’a pas l’ambition de faire toute la lumière sur les béances de cette histoire, mais de briser le silence et l’ignorance en dévoilant une mémoire encore bien vive, notamment pour la jeunesse d’aujourd’hui. S’interroger sur le drame de Thiaroye, c’est mettre le doigt dans la mécanique de la violence coloniale et questionner sa résurgence.

      Suivez sur cette page Facebook l'actualité du documentaire "Thiaroye 44".

      Le documentaire "Thiaroye 44" est une production Les films du sillage en coproduction avec France 24 et Public Sénat, avec la participation de TV5 Monde.

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      Massacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent

      SECONDE GUERRE MONDIALE

      "Morts par la France" : une BD pour réhabiliter les tirailleurs du massacre de Thiaroye au Sénégal

      L’invité du jour

      Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"

      BBC

      An efficient engine can help you burn less gas

      Australian flag carrier Qantas made history recently by ferrying passengers nonstop between South America and Australia. The aeroplane – a Boeing 787 Dreamliner – departed Buenos Aires shortly past noon local time. Some 9,300 miles (14.973km) and 17-plus hours later, QF 14 landed in Darwin.

      In doing so, the carrier set two internal records: longest distance covered and longest time in the air for a commercial flight. Captain Alex Passerini, who commanded QF 14, later said: "Qantas has always stepped up to a challenge, especially when it comes to long-haul travel, and this flight is an excellent example of the capabilities and attention to detail of our flight planning team."

      Contrary to popular belief, flying for so many hours isn't entirely new. In the 1930s, Pan Am jets hopscotched across the Pacific Ocean with regularity. Passengers on board the Honolulu clipper could expect 20-hour flight times when shuttling between Hawaii and the continental United States. Qantas followed suit a decade later. In 1943, the Flying Kangaroo launched service between Ceylon (now Sri Lanka) and Australia, its flying boats taking up to 33 hours to complete the trip. Passengers who did were subsequently admitted to "The Rare and Secret Order of the Double Sunrise", so named because of the two sunrises they would see during the trip.

      The 21st Century has seen the long-haul, nonstop trend continue. In 2004, Singapore Airlines made headlines when it launched service between New York and Singapore; a 9,500-plus mile (15,289km) haul that can – depending on prevailing winds – take up to 19 hours. Less punishing (though not by much) is Qatar Airways’ Doha to Auckland, New Zealand service which clocks in at 9,000 miles (14,484km). Passengers on board the Boeing 777 cross 10 time zones and virtually the entire length of the Indian Ocean, continental Australia, and the Tasman Sea before arriving in the City of Sails. Trip time? 18 hours. Similar feats of flight are expected later this year when United and American Airlines launch services between the United States and India.

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      Fun stuff, minus the indignities of air travel of course. For one thing, there is nothing appealing about being sealed in a long metal tube. Do so for ever-longer periods and you are likely to end up grumpy. When passengers are grumpy, flying becomes less fun; and if something isn’t fun, why do it? Early flyers were more fortunate. High fares limited who could fly, the result being a select few could experience luxurious service for hours.

      Airlines have been scrambling to entice tpassengers back to air travel after the Covid pandemic (Credit: Chalabala/Getty Images)

      Today’s flyers want to fly further, faster, and in style, all while paying less. Catering to these demands requires innovative thinking and airlines are increasingly investing in products that will keep long-haul passengers happy. Here are three of them.

      Engine technology

      Jets need fuel, lots of it. The Boeing 747 – an icon of the long-haul travel era – burns gasoline at an astounding rate of one gallon per second (4.54 litres per second). Consequently, to keep jets like this flying for hours, you need a large petrol tank. Aeroplanes like the Boeing 747 carry upwards of 57,000 gallons (259,127 litres) of fuel (the record holder is the Antonov An-225 which can carry nearly 100,000 gallons, or 454,000 litres). By comparison, the average four-door Sedan holds closer to 15 gallons (62.2 litres). A bigger tank may help you go further but expect your gas bills to be heftier. At current gas prices, topping off the average Sedan will cost you $50 (£37.30); a Boeing 747, upwards of $140,000 (£104,480). Such weighty expenses bode badly for passengers, much of whose cash goes toward paying airline fuel costs. Making things worse is volatility in the energy market which can cause massive swings in fuel prices. For example, a one cent change in fuel prices can produce a $40m (£29.8m) profit (or loss) for carriers.

      But help is on the way. Engine manufacturers are studying – and succeeding – at making their products more efficient. A more efficient engine means less fuel burn, and less fuel burn lowers airline costs and (ideally), fares. Agnes Jocher, a professor of sustainable future mobility at the Technical University of Munich, says improvements in so-called ‘bypass ratios’ are key to lowering fuel use.

      This ratio indicates how much air flows around the engine versus through it. Jocher says, "generally speaking, the higher the ratio, the more efficient the engine. The more efficient engine, the lower its fuel consumption." Today’s jets burn on average 60% less fuel than the first generation of commercial aircraft, thanks in large part to bypass ratios improvements. Jocher expects this trend to continue as airlines keen to go long-haul, nonstop explore ways to trim costs. When it comes to saving fuel, she notes, "higher bypass ratios are key".

      Losing weight

      An efficient engine can help you burn less gas. But so can shedding weight. The reason comes down to simple physics. It takes more energy to move more mass. A heavier aeroplane will – all else being equal – burn more jet fuel than a lighter one. A lighter jet can also fly faster, shaving precious minutes off a flight. That bodes well for the airline (keen to maximise aeroplane productivity) and passengers (eager to arrive at their destination sooner).

      Today’s flyers want to fly further, faster, and in style, all while paying less (Credit: NurPhoto/Getty Images)

      One way to curb aircraft weight is foregoing wiring and cables. These devices act as the connective tissue for jetliners, forming crucial links between the cockpit and aircraft systems like the landing gear, door sensors, and life support systems. The problem? They are heavy. By one estimate, wires, switches, and sockets can add over 16,000 lbs (7.2 tonnes) to a wide-body passenger jet. And more weight means more fuel burn. The solution? "Fly-by-wireless" systems, lightweight electronic technology which connects the cockpit and crucial aircraft control systems via the airwaves.

      Qantas recently took a more creative approach to shedding pounds. The carrier tasked industrial designer David Caon with creating a new line of in-flight cutlery and crockery. A key requirement? The assortment of plates, dishes, and utensils would have to be lighter than their predecessors. Achieving this feat was – to put it mildly – challenging. Caon says he and his team were "not able to reduce the thickness of the crockery as this would affect its durability". Instead, the team redesigned each piece to"“reduce profiles and minimise sections and use less material overall".

      Aeroplanes are – despite the best mechanical innovations – cramped, noisy flying chunks of metal

      Caon describes the effort as a delicate balancing act to preserve "functionality, durability, and weight". These efforts paid off. The tableware – which debuted on Qantas’ 17-hour-long Perth to London route – was 11% lighter than its predecessors, producing "great fuel saving benefits". The new tableware was so popular Qantas subsequently used it across its entire network.

      Finessed food

      Aeroplanes are – despite the best mechanical innovations – cramped, noisy flying chunks of metal. And despite the inherent wonder of flight, if you've ever flown for hours, you know how boring plane travel can be. Airlines have responded by beefing up onboard amenities (including showers), entertainment (imagine having 4,500 TV and audio channels to choose from), and most notably, improved cuisine. For example, some passengers on the 17-hour trek between Los Angeles and Singapore are treated to a food spectacle, one that would rival dining at the best Michelin-starred restaurants. Orange-braised baby beet salad with endive, cherry tomatoes, and pine nuts? Perhaps citrus salmon over pumpkin dal, basmati rice and cilantro ghee? And spiced apple cake to finish? It's a far cry from the unrecognisable, reheated meals of the past.

      Just because a meal looks good doesn't mean it will be a taste sensation - airline cabin pressure and humidity can affect the flavour (Credit: Krblokhin/Getty Images)

      But just because food sounds good doesn’t mean taste follows suit. When flying high above the clouds, your normal sense of taste goes out the window. The often touted culprits are pressure drops (there’s less air at altitude) and plummeting humidity (cabin air is generally drier than the Sahara Desert). By one estimate, the combination of low pressure and dryness dull your taste buds by 30%.

      However, there’s less talked about reason for waning palate sensitivity. A recent study found loud noise can cause savoury taste to be enhanced, and sweetness dulled. The study’s authors chalk it up to the noise-induced suppression of intense flavours which ultimately "alter the perception of the foods we eat". Their proposed fix? Rethinking menus to match taste preferences at altitude so passengers can – despite the constant buzzing of jet engines – better taste their food. Given the billions airlines are investing in going long-haul, spending a little more on "menu diligence" may well be a bargain.

      The Covid-19 pandemic has understandably depressed air travel demand. Closed borders and ever-changing testing requirements are less than enticing for any traveller. But as border restrictions ease, and as demand picks up, expect renewed interested in long-haul flight. Qantas – sensing passenger appetite for arriving sooner rather than later – has already renewed its commitment to "Project Sunrise", an ambitious effort to fly nonstop from its Sydney hub to prized markets like London, New York and Paris. With rivals sure to follow suit, innovation will discern which carriers make it and which ones don’t.

      Ashley Nunes is a research fellow at Harvard Law School.

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      France24 - Monde

      Lisbonne, sur un air africain

      Publié le : 13/05/2022 - 14:37

      Louise DUPONT Suivre

      Alors que la saison France-Portugal bat son plein, "À l'affiche !" part à la découverte des influences africaines dans la musique portugaise. Louise Dupont est à Lisbonne, ville cosmopolite et creuset de musiques noires métissées en constante évolution, notamment grâce aux rythmes venus des anciennes colonies africaines du Portugal comme l'Angola ou le Cap-Vert.

      Dans cette émission se succèdent des rencontre avec les artistes qui incarnent le mieux ce métissage. Mayra Andrade, l'une des plus talentueuses représentantes de la musique cap-verdienne, mais aussi Dino D’Santiago. Étoile montante de la scène portugaise, il mélange sonorités traditionnelles, électro et musique du monde.

      Enfin, au sein du Batukadeiras Orquestra, chanteuses et percussionnistes cap-verdiennes se transmettent leur héritage de génération en génération. Madonna est elle-même tombée sous le charme et les a invitées sur son dernier album "Madame X".

      Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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      Le Paris des Arts à Lisbonne

      À L’AFFICHE !

      La Portugaise Rosete Caixinha et l'Ivoirien Ariel Sheney, entre fado et coupé-décalé

      Focus

      Au Portugal, des migrants asiatiques exploités dans le secteur agricole

      Valeurs Actuelles

      Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

      À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

      « Mélange des genres »

      Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

      « La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

      [📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

      — Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

      Var : les dernières actualités

      Législatives : dans le Var, Jordan Bardella lance la campagne et rejette la main tendue d’Éric Zemmour

      Var : six individus interpellés après avoir blessé quatre policiers lors d’émeutes

      À Toulon, Sœur André est devenue doyenne de l’humanité

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      L'Humanité

      Roland-Garros : briller ou perdre avec panache !

      Chronique

      Mejdaline Mhiri

      Dimanche prochain, après deux années marquées par la crise sanitaire, les adeptes de la petite balle jaune et de la terre ocre retrouvent leur tournoi favori. Roland-Garros, désormais dirigé par Amélie Mauresmo, constituera un nouvel espoir de voir un·e Français·e briller sur terre battue. Mais pour cela, il faudra au moins arriver au second tour de la compétition… Ou bien s’incliner avec un certain style !

      Comme l’avait fait Tsonga en 2017. Le n° 1 français de l’époque nourrissait de nombreux espoirs. Mais rien ne se passa comme prévu. Il fut dominé dès le premier tour par l’Argentin Olivo (7-5, 6-4, 6-7), seule la nuit était venue interrompre son supplice. Si l’on pouvait escompter que le tennisman livre une prestation de folie le lendemain matin, il n’en fut rien. En perdant sa mise en jeu, il laissait son adversaire remporter le match (6-4 au 4e set). Le tout en huit minutes… Une énième douche froide pour le public de la Porte d’Auteuil, riche d’une dramaturgie adorée par la Fédération française de la lose (FFL). Cette plateforme parodique sur le sport tricolore, créée en 2015 lors d’une discussion entre copains, célèbre l’art de perdre avec la manière. Son audience sur les réseaux atteste du succès de l’entreprise et de l’envie collective de prendre de la hauteur sur le sujet : 509 500 fidèles sur Facebook, 275 400 sur Twitter, 114 000 sur Instagram. Si vous n’en êtes pas encore, vous avez donc manqué : « On dit relégation ou relégatine en Gironde ? » lancé pour chambrer la future descente en Ligue 2 des Bordelais.

      Le succès est tel pour les sept trentenaires mordus de sport à l’initiative de la FFL qu’Antoine et Louis ont lâché leur emploi respectif pour développer l’aventure à plein temps. En novembre 2021, la Bible de la lose du sport français est publiée aux éditions Marabout et ironise sur les plus belles plantades de nos athlètes. La vingtaine de finales perdues par l’ASM Clermont Rugby ou la remontada de Barcelone face au PSG en 2017 y sont louées avec sarcasme. L’introduction synthétise la démarche spirituelle. « Les Français ne perdent pas plus que les autres. Mais ils perdent mieux. Panache, envie, combativité ; là où certains pays ne jurent que par le résultat, les Français célèbrent le romantisme de l’effort et chérissent avant tout leurs émotions de supporters. » Il y a des disciplines honnies. «  Le hand, le judo, le biathlon, nous ont fait du mal » , concèdent les deux compères. Trop de titres, forcément. D’autres laissent davantage de place à la vanne. Comme le tennis. « Je pense que l’on n’existerait pas sans ce tournoi, explique Louis. C’est ce que qui a déclenché la viralité de notre concept avec cette énorme défaite de Tsonga contre Olivo. On pensait encore qu’un Français pouvait se qualifier en demi-finale… »

      La chronique sportive de Mejdaline Mhiriroland-garrostennis
      New York Times - World

      What Happened on Day 81 of the War in Ukraine

      Senator Mitch McConnell said he would support a Biden administration move to designate Russia a state sponsor of terrorism.

      Edward Wong and Anatoly Kurmanaev

      NATO leaders say they will speed the membership bids of Finland and Sweden.

      BERLIN — The head of the North Atlantic Treaty Organization said Sunday that the security bloc would grant fast-track membership to Sweden and Finland, raising the pressure on Vladimir V. Putin, who justified his invasion of Ukraine by what he cast as the need to keep the military alliance away from Russia’s borders.

      “President Putin wants Ukraine defeated, NATO down, North America and Europe divided,” the NATO secretary general, Jens Stoltenberg, said in Berlin after meeting the foreign ministers of the alliance’s members. “But Ukraine stands, NATO is stronger than ever, Europe and North America are solidly united.”

      Both countries said their applications were imminent. Finland’s Parliament is expected to ratify a NATO application on Monday. And Sweden’s governing Social Democratic Party said Sunday that it would vote in favor of joining NATO — all but guaranteeing that the Nordic nation would end 200 years of neutrality.

      NATO member countries in Europe

      Iceland

      Finland

      Norway

      Russia

      Estonia

      Sweden

      Latvia

      Lithuania

      Belarus

      U.K.

      Poland

      Germany

      Ukraine

      France

      Romania

      Italy

      Spain

      Turkey

      Greece

      NATO member countries in Europe

      Iceland

      Finland

      Norway

      Russia

      Sweden

      Belarus

      U.K.

      Poland

      Germany

      Ukraine

      France

      Romania

      Italy

      Spain

      Turkey

      Greece

      Note: NATO also includes Canada and the United States.

      By Eleanor Lutz

      The possibility of NATO troops deploying along Russia’s 810-mile border with Finland comes as Mr. Putin is facing notable setbacks in the war he began in Ukraine nearly three months ago.

      Ukrainian forces have advanced to near the Russian border in recent days after pushing Russian troops from the outskirts of Kharkiv, Ukraine’s second-largest city. And evidence mounted on Sunday that Russia’s offensive in the Donbas region further east is faltering after the initial modest gains.

      Estimates based on publicly available evidence suggest that well over 400 Russian soldiers were killed or wounded as they tried to cross the Donets River at the village of Bilohorivka, in the eastern Luhansk region, in a bid to encircle Ukrainian forces. The debacle is likely to have been one of the bloodiest engagements since the start of the war, leading even influential pro-Russian bloggers to begin to voice concern, despite the Kremlin’s efforts to criminalize dissent.

      “I’ve been keeping quiet for a long time,” Yuri Podolyaka, a war blogger with 2.1 million followers on the messaging app Telegram, said in a video posted on Friday, saying he had avoided criticizing the Russian military.

      “The last straw that overwhelmed my patience,” he said, “was the events around Bilohorivka, where due to stupidity — I emphasize, because of the stupidity of the Russian command — at least one battalion tactical group was burned, possibly two.”

      British intelligence officials said Sunday that Russia had lost a third of the ground forces it had committed to the Ukraine offensive. The rate of attrition, if confirmed, would make it extremely difficult for Russia to achieve a decisive victory against a well-motivated and increasingly well-armed and trained enemy, according to analysts.

      But within Russia, the Kremlin’s propaganda and repression of independent media have effectively shielded the majority of the population from the true human cost of the war. The Russian government’s emergency economic measures have thus far blunted the impact of sanctions.

      Western and Ukrainian officials say that thousands of Russian soldiers have already died in the conflict. But reports about deaths have been heavily censored by the state and concentrated among working-class families spread across the world’s largest country, precluding local tragedies from coalescing into national grieving.

      Many Russians believe the war is no longer against Ukraine, but has morphed into a proxy conflict with the United States and NATO, who, they say, are exploiting the conflict to destroy their nation, according to interviews with a half-dozen residents in Moscow and in provincial Siberia.

      If pushed into a corner, Russia will always fight on, some of them said, even if it risks provoking a nuclear war.

      The decision of Finland and Sweden to apply to join NATO has only played into the siege narrative pushed by the Kremlin, tapping into patriotic feelings in a nation that prides itself on coming together to repel foreign threats over the centuries.

      For their part, both Nordic states have long been wary of Russian power.

      Finland was part of the Russian Empire and fought to maintain its independence from the Soviet Union during the Second World War. Sweden and Russia fought to dominate Eastern Europe in the 18th century.

      But Finland and Sweden both remained neutral after the Soviet Union confronted the United States and its allies in the aftermath of the Second World War. The end of that neutrality is a striking sign of the extent to which Mr. Putin’s strategic calculation in Ukraine has backfired and undermined longstanding Russian security priorities.

      As a rationale for his invasion of Ukraine, Mr. Putin had said he was concerned about NATO enlargement, and in particular the deployment of new missiles near the Russian borders. This concern is shared by the majority of Russian citizens, who believe the United States has taken advantage of their country’s weakness after the collapse of the Soviet Union to bring missiles to its borders.

      An application to join NATO must be unanimously approved by its 30 members. One of those members, Turkey, has raised issues over the pending applications, though it has suggested it would not oppose admission if its own security concerns are addressed.

      Antony J. Blinken, the American secretary of state, said after the Berlin meetings on Sunday that there was strong support among current NATO members on bringing the two Nordic states into the alliance. U.S. officials said their application processes should be completed in months, and Germany’s foreign minister, Annalena Baerbock, said Sunday that her nation would be among the first to ratify them.

      The Baltic States joined NATO in 2004, bringing the alliance to the border with the Russian heartland. And in 2008, President George W. Bush promised that Ukraine and Georgia could enter NATO and pushed the alliance to make similar statements.

      Western European nations, however, were reluctant to make good on that promise. Before the war, both the United States and European allies had said that Ukraine would not be qualified to enter NATO anytime soon.

      After Russia invaded, Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, pushed for the Western powers to act on his government’s desire to enter NATO, but has since said he would be more open to a neutral Ukraine if its security is guaranteed.

      On Sunday morning, Mr. Blinken met in Berlin with Dmytro Kuleba, the foreign minister of Ukraine, to discuss the war. The State Department said the two men discussed the details of further American security assistance to Ukraine.

      Mr. Kuleba posted on Twitter a photo of the two standing in a room and smiling. “More weapons and other aid is on the way to Ukraine,” he wrote.

      Edward Wong reported from Berlin, and Anatoly Kurmanaev from Mexico City. Reporting was contributed by Anton Troianovski from New York; Carlotta Gall from Prudyanka, Ukraine; Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia; and Marc Santora from Krakow, Poland.

      Ron DePasquale

      Russia has likely run out of combat-ready reservists, forcing it to integrate forces from private military companies and militias with its regular army, the Institute for the Study of War reported.

      Ron DePasquale

      The Institute for the Study of War reports that Russian forces have likely abandoned their goal of encircling tens of thousands of Ukrainian soldiers from Izium in the north to the city of Donetsk in the south, and will instead focus their struggling eastern campaign on capturing the province of Luhansk.

      Jeffrey Gettleman

      A mini-Russia gets squeezed by war.

      TIRASPOL, TRANSNISTRIA — For three decades, this intriguing, rarely visited breakaway region has quietly survived as Russia’s little buddy, a self-declared republic at the southwestern edge of Moscow’s sphere of influence.

      Russia helped Transnistria fight a separatist war and split off from Moldova, creating a pro-Moscow island of Russian speakers, essentially a mini-Russia, hundreds of miles from Russia itself.

      But now, despite years of benefiting enormously from Russian patronage and protection, Transnistrians want no part of Russia’s war with Ukraine.

      Over the past month, there have been signs that Russia is in fact trying to engulf Transnistria in the war and sow fear and uncertainty in the West. A Russian general suggested that Moscow’s troops might charge up the Black Sea coast to rescue what he called oppressed Transnistrians. Though Western officials have said Russia lacks the military ability to do that anytime soon, it immediately raised the specter of the war spilling closer to the European Union.

      Ukrainian forces rushed reinforcements to the border. Then, a few days later, a string of mysterious bombings rattled Transnistria, throwing the snake-shaped sliver of territory into red alert.

      But if Russia really hopes to leverage its close relationship with Transnistria to its advantage, it might have miscalculated — in the same way it wrongly assumed its soldiers would be welcomed in Ukraine.

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      Traci Carl

      Zelensky said he also plans to address the Davos Forum later this month to discuss the post-war reconstruction of Ukraine. “We are doing our best to fully gather the support of the world, and participation in the Davos Forum is one of the best opportunities for that.”

      Traci Carl

      In his nightly address, Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, said he will be speaking to more than 60 U.S. universities and two Canadian universities on Monday, part of his effort to keep the world focused on the Russian invasion of Ukraine. He plans a separate address to Stanford University at the end of May.

      Jason Horowitz

      The strict secrecy surrounding Putin’s private life is being punctured.

      VOORSCHOTEN, Netherlands — Vladimir Putin did not like the prying.

      It was 2008, and the Russian president, then 56 and eight years into his tightening grip on power, stood for a news conference in Sardinia’s lavish Villa Certosa. At his side was his closest ally in Western Europe, Silvio Berlusconi, the media mogul and Italian prime minister of legendarily hedonist appetites with whom he shared a taste for raunchy jokes, over-the-top furnishings and vast wealth.

      During the summers, Mr. Putin’s two teenage daughters had the run of the sprawling villa, going on secret luxury shopping and boating excursions under strict orders that their identities remain concealed and their faces hidden from cameras, according to a person with knowledge of the arrangement.

      That strategy of strictly shielding his family worked well for Mr. Putin over the years, until Russia invaded Ukraine in February. Now, as nations impose sanctions on those closest to him — including those approved on Friday by Britain on the woman long considered to be his mistress, Alina Kabaeva, and his former wife, Lyudmila Ocheretnaya — the facade is beginning to crumble, shedding new light on the Russian leader’s private life.

      Some of the first glimmers of his complicated family affairs unfolded in that scene at the villa, as a Russian reporter, Nataliya Melikova of Nezavisimaya Gazeta, gingerly broached the forbidden zone. Days before, a report in Moskovsky Korrespondent claimed that Mr. Putin and his wife of 25 years had secretly split. Enticingly, the newspaper further reported that he had fallen for Ms. Kabaeva, a famously flexible Olympic gold medalist in rhythmic gymnastics, who, at 24, was about the age of his daughters and had become a public face of his political party.

      “I have always reacted negatively to those who, with their snotty noses and erotic fantasies, meddle in other people’s lives,” Mr. Putin said, denying the report. Mr. Berlusconi mimed shooting Ms. Melikova with an imaginary machine gun as Mr. Putin, who by then had been accused of murdering several journalists, nodded and smiled. Days later, Moskovsky Korrespondent halted operations for “financial reasons.”

      Matthew Mpoke Bigg

      NATO could provide an interim security guarantee to Sweden and Finland, a former NATO ambassador says.

      NATO could provide an interim security guarantee to Sweden and Finland to deter a potential threat and even agree to intervene militarily on their behalf while they go through the application process for membership, a former U.S. ambassador to NATO, Ivo Daalder, said on Sunday.

      Finland’s government announced on Sunday that the nation would pursue membership, while Sweden’s governing party also said it supported joining the alliance. Acceptance by NATO’s 30 members is widely expected, and NATO leaders say they would accelerate the membership bids, but the process could take a year and Russia has threatened retaliation if they join.

      As a result, the interim period before they come under the umbrella of NATO’s mutual security pact could leave both Sweden and Finland vulnerable.

      “For NATO to decide to provide a security guarantee or to even intervene militarily does not require an Article Five commitment,” said Mr. Daalder, president of the Chicago Council on Global Affairs, a research institute. He was referring to the element of NATO’s treaty that spells out the principle of collective defense.

      A decision to offer a security guarantee “doesn’t need a treaty commitment” or need to apply to a treaty ally, he said, adding that it would require consensus among alliance members.

      The security of the two countries is a concern because of Russia’s argument that its invasion of Ukraine was, in part, to prevent the possible eastward expansion of NATO on its borders. Finland shares a border with Russia, and, on Saturday, a Russian energy company halted the export of electricity to the country.

      Mr. Daalder said that Moscow’s retaliation against Helsinki and Stockholm was likely to take the form of spreading disinformation and suspending energy supplies.

      The United States could on its own offer a security guarantee to the countries, as Britain did on Wednesday through a mutual security declaration with each country, and NATO could also become involved potentially through the European Union, he said.

      Finland and Sweden are members of the European Union and under the mutual defense clause of the E.U.’s Lisbon Treaty, Article 42.7, member countries, including NATO members Germany and France, are obligated to come to their aid in the event that they are attacked.

      “The fact that you have an E.U. commitment to defend these countries can rapidly evolve into a NATO contingency,” Mr. Daalder said.

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      Anatoly Kurmanaev

      To many Russians, defeat remains inconceivable despite the mounting setbacks in Ukraine.

      The Russian military losses are mounting, the economy is under pressure from Western sanctions and NATO troops may soon be expanding their presence along Russia’s borders.

      But to many Russians, defeat in the war in Ukraine remains inconceivable.

      The majority of Russians, especially the older generations and the working classes, believe state propaganda, which fills their television screens with images of seemingly unstoppable columns of Russian tanks advancing through Ukrainian countryside and virulent talk shows that paint the conflict as a new chapter in their country’s struggle against Nazism.

      Even among the more educated and younger Russians, unease about the economy and military failures has yet to crystallize into a sense of national catastrophe, said a half-dozen residents in Russia’s capital, Moscow, and provincial Siberia. They spoke on condition of anonymity because of laws that criminalize any criticism of, or use of the term war, to describe what their country is doing in Ukraine.

      Western and Ukrainian officials say that thousands of Russian soldiers have already died in the conflict. But reports about deaths have been heavily censored by the state and concentrated among working-class families, precluding local tragedies from coalescing into national grieving.

      The Russian government’s ability to shield the population thus far from the worst impact of the increasingly draconian economic sanctions is another major reason why the vague unease has not spilled into panic or sustained protests, according to those interviewed.

      Prices are rising steadily, but despite the pullout of many Western firms from Russia, basic goods remain widely available. Currency controls introduced by the government have artificially shored up the ruble, creating a sense of stability even as Russia heads toward economic isolation.

      The longer the war goes on, the stronger the ruble becomes, one small business owner in the Siberian city of Novosibirsk said, referring to the Russian central bank’s emergency measures that propped up the ruble by making foreign currency exceedingly difficult to obtain.

      Much of Europe’s airspace is closed to Russian aircraft, and Russian banks have been disconnected from Western payment systems. But after the initial pause, wealthier Russians have found ways to resume vacationing in popular destinations such as France and Italy, compounding an apparent sense of normalcy.

      And even some Russians who say they initially opposed the invasion are now saying their country has been left with no choice but continue fighting until victory, even if that raises the risk of nuclear war.

      Many Russians believe the war is no longer against Ukraine, but has morphed into a proxy conflict with the United States and NATO, who, they say, are exploiting the conflict to destroy their nation.

      Emboldened by Western support and successful counterattacks, Ukrainian officials are increasingly calling for the expulsion of Russian forces from all of Ukraine’s territory — including Crimea, which Moscow annexed in 2014 and which most in Russia view as an integral part of their state. At the same time, NATO is poised to expand along Russian borders after Finland’s decision to apply for membership in the Western military alliance.

      This has allowed Kremlin propaganda to begin portraying the unprovoked invasion of Ukraine as a defensive war for the survival of the Russian state, an emotive theme in a nation that has prided itself on coming together to repel foreign aggressors over the centuries.

      If pushed into a corner, Russia will always fight on, said another resident of Novosibirsk, who opposed the invasion.

      Ivor Prickett

      The village of Andriivka in eastern Ukraine was heavily destroyed when Russian forces occupied the area and were then pushed out under Ukrainian bombardment. Nadiia Kataieva and her husband Oleksander made the journey from Kyiv to help her mother, Nina, try to clear out her destroyed home.

      Emily Cochrane

      McConnell pledges bipartisan support for Ukraine.

      Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, said on Sunday that he would support a Biden administration move to designate Russia a state sponsor of terrorism as President Volodymyr Zelensky of Ukraine has urged.

      The top Senate Republican also declared support for Finland’s and Sweden’s moves to join NATO, telling reporters in a conference call from Stockholm that “the United States ought to be first to ratify the treaty for both these countries to join.”

      Mr. McConnell’s comments came after he led a small delegation of Senate Republicans on a surprise visit to Ukraine. The delegation, which included Senators John Barrasso of Wyoming, John Cornyn of Texas, and Susan Collins of Maine, is expected to head to Helsinki next, before returning to Washington.

      The delegation met with Mr. Zelensky while in Ukraine and sought to affirm bipartisan support for Ukraine’s fight against Russia, Mr. McConnell said, though he said it was up to the Ukrainians to define victory in the war.

      “It’s a decision for the Ukrainians to make — my definition of victory is whatever Zelensky and the Ukrainians conclude is a satisfactory end,” he said. He added, “Territorial integrity, I think, is the goal of the Ukrainians. Obviously, that would mean that the Russians need to go back to Russia.”

      Pressed further about what that meant for American involvement, Mr. McConnell added, “it’s not a blank check. On the other hand, we ought not to be imposing a settlement that Ukrainians don’t want.”

      The visit also came as the Senate is moving to approve a $40 billion emergency humanitarian and military aid package for Ukraine this week, after a single Republican blocked an effort to expedite its passage on Thursday.

      Mr. McConnell said he was confident that the Senate would approve that legislation this week with an overwhelming bipartisan vote, even as a growing number of Republicans express opposition to sending billions of dollars abroad when the United States is struggling to counter inflation and supply chain issues.

      “I think it’s important for the United States to help, important for the free world to help, important for the Ukrainians to win and hopefully, not many members of my party will choose to politicize this issue,” he said, pointing out that the majority of House Republicans, including party leaders, backed the $40 billion package.

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      Alyssa Lukpat

      Deadly artillery strikes are battering the key eastern city of Sievierodonetsk, a local official says.

      Russian forces carried out nearly a dozen artillery attacks on Sievierodonetsk over the past 24 hours in an attempt to wear down the major city in eastern Ukraine, a local official said Sunday.

      Casualties have mounted as Russia presses its offensive in the eastern Donbas region. Russian forces have been trying to break through Ukrainian lines and encircle troops defending the area around Sievierodonetsk.

      Serhiy Haidai, the regional governor of Luhansk, said Sunday that a wave of artillery strikes on Sievierodonetsk struck a school, a hospital, a chemical plant and multiple homes.

      Two people were killed in the “old neighborhood” of the city, Mr. Haidai said on Telegram. He added that intense artillery fire had delayed the discovery of the bodies.

      The hospital strike injured nine people, he said in a separate statement, adding that the casualties were treated at the heavily damaged hospital.

      The strikes came as Britain’s Defense Ministry said on Sunday that Russia’s offensive in the east had “lost momentum and fallen significantly behind schedule.

      David Kurkovskiy contributed research.

      Carlotta Gall

      Reporting from Prudyanka, Ukraine.

      Volunteers race supplies to frontline villages in northeastern Ukraine.

      In recent days, Ukrainian forces have pushed Russian troops back from the outskirts of Kharkiv, Ukraine’s second largest city, but civilians in frontline villages are still under fire and short of supplies.

      Volunteers on Sunday raced into these villages, situated just a few miles from Russian lines in northeastern Ukraine.

      “We live in the cellar and cook in the garden,” said Valentina, 48, as volunteers unloaded food parcels into her yard for the neighborhood. Her parents had also stayed in the village, with her father narrowly escaping injury when a shell hit the garden.

      “Why should we leave? It’s our home,” Valentina said.

      She said the recent Ukrainian counterattack had not seemed to bring any respite from the Russian artillery fire.

      “We did not see it getting any better,” she said.

      Within minutes, the volunteers were gone to the next village, as soldiers urged them not to stay long.

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      Edward Wong and Steven Erlanger

      Turkey again signals that it won’t block NATO membership for Finland or Sweden.

      BERLIN — Turkey’s foreign minister said on Sunday that his government would not oppose applications by Finland and Sweden to join NATO, but announced a list of demands that it would like to see the two countries meet.

      Mevlut Cavusoglu, the foreign minister, said the demands included that the nations pledge to drop bans on the export of some goods to Turkey, to provide security guarantees to Turkey and to prevent the Kurdistan Workers’ Party, or P.K.K., from operating in those countries.

      The P.K.K., which launched a violent separatist movement in Turkey in the early 1980s, is viewed by Turkey’s government as a terrorist group. Sweden has designated the P.K.K. as a terrorist organization, as have the European Union and the United States.

      After an informal meeting of NATO foreign ministers on Sunday in Berlin, the NATO secretary general, Jens Stoltenberg, emphasized that Turkey had not expressed opposition to Finland and Sweden joining the alliance. But Turkey, one of 30 alliance members, all of whom must agree for a new member to be admitted, has linked demands for its own security and trade interests to the applications.

      The U.S. secretary of state, Antony J. Blinken, said he had met with Mr. Cavusoglu in Berlin and discussed Turkey’s perspective. “This is a process,” he told reporters, adding that “it’s a place where we talk about any differences we may have.”

      The United States and Turkey have also been at odds over weapons systems. Washington has said that because Turkey has decided to use Russia’s S-400 surface-to-air missile system, it was suspending Turkey’s participation in the F-35 fighter jet program.

      Mr. Erdogan created a stir on Friday when he suggested that he would be reluctant to openly welcome Finland and Sweden into NATO. Mr. Erdogan’s concerns were largely domestic, however, and centered on Sweden’s tradition of welcoming Kurdish refugees, some of whom favor a separate Kurdish nation and whom Turkey regards as terrorists.

      “Sadly Scandinavian countries are almost like guesthouses for terrorist organizations,” Mr. Erdogan said, naming the P.K.K. But a prominent aide and spokesman for Mr. Erdogan, Ibrahim Kalin, later suggested that Turkey would not block accession, saying on Saturday that Turkey was only trying to ensure that all alliance members’ security concerns were heeded.

      Alyssa Lukpat

      Ukraine’s Eurovision winner releases a music video filmed in the rubble.

      Hours after its Eurovision Song Contest victory, Ukraine’s Kalush Orchestra released a music video for its winning song on Sunday that was filmed in the ruins of towns that were heavily bombed during Russia’s invasion.

      Kalush Orchestra said that it filmed the video in four towns north of Kyiv — Bucha, Irpin, Borodyanka and Hostomel — that were among the hardest hit by Russia’s failed attempt to advance and seize the capital. Russian forces retreated from the area last month, leaving evidence of atrocities and extensive damage in their wake.

      The band’s Eurovision victory was seen as a show of solidarity and a pop culture endorsement of Ukraine, illustrating how the war has unified Europe against Russian aggression.

      In the new video, the Ukrainian rap and folk band used actors and the backdrop of war to reinterpret the song’s maternal tribute as a broader homage to Ukraine. The video follows soldiers as they carry children out of fiery rubble and blasted buildings, a nod to the original theme of the song “Stefania,” which was written in honor of the mother of Oleh Psiuk, the frontman.

      “You can’t take willpower from me, as I got it from her,” Mr. Psiuk raps, according to a translation, as he stands in a ruined building.

      In the video’s credits, the band said that the song was “dedicated to the brave Ukrainian people, to the mothers protecting their children, to all those who gave their lives for our freedom.”

      The video closes with a simple message: “Stand with Ukraine!”

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      Alyssa Lukpat

      Finland’s president, Sauli Niinisto, told CNN on Sunday that he was surprised by how “calm and cool” President Vladimir V. Putin of Russia was when Mr. Niinisto said Finland would apply to join NATO. Still, Mr. Niinisto said, when it comes to Russia, “you have to keep in mind that what he said doesn’t mean that you shouldn’t be all the time quite well aware.”

      Diego Ibarra Sanchez

      Reporting from Lviv, Ukraine.

      At a Lviv train station, families rest before their next steps.

      Families tried to create a sense of normalcy at a train station in Lviv in western Ukraine on Sunday as they waited to meet relatives or to receive aid.

      In a room for mothers and children at the Lviv-Holovnyi railway station, Maria Yevchenko, 5, drew pictures. Her family had traveled from Zaporizhzhia in southeastern Ukraine to stay in Lviv.

      Elsewhere in the station, Daria Makeeva waited with her two children to meet her mother, who was coming from Kryvyi Rih in central Ukraine.

      Tymofii, 9, was on a train heading home to Kyiv with her family.

      Three girls — Kira, 9; Angelina, 15; and Dania, 13 — slept before their journey home to Kharkiv. “When we were leaving, I was sure and also was afraid that we’ll never come back,” Kira’s mother, Kateryna Samoilova, 28, said. “Now I feel relieved, no doubt we’re coming back.”

      Steven Erlanger and Christina Anderson

      Sweden’s governing party says it will vote in favor of joining NATO.

      Sweden’s governing Social Democratic Party announced on Sunday that it would vote in favor of joining NATO, all but guaranteeing that the Nordic nation would end 200 years of neutrality and seek membership in the powerful Western military alliance.

      “We Social Democrats believe the best for Sweden and the Swedish people’s security is to join NATO,” Prime Minister Magdalena Andersson said in a news conference in Stockholm on Sunday evening.

      “Military nonalignment has served Sweden well, but our conclusion is that it won’t serve us equally well in the future,” she added. “This is not a decision to be taken lightly.”

      The Social Democratic Party, Sweden’s largest party and head of a minority coalition, has supported Swedish neutrality since before the collapse of the Soviet Union and favored Swedish military nonalignment even after Stockholm joined the European Union.

      But Russia’s invasion of Ukraine has shifted public opinion significantly, in part because neighboring Finland — long a strategic partner of Sweden’s — has also moved swiftly to drop nonalignment and favor joining NATO.

      Both countries have been shaken by the Russian invasion and have judged that close cooperation with NATO, without membership, did not include the guarantee of collective security that the alliance provides.

      As late as March 8, two weeks after the invasion began, Ms. Andersson, Sweden’s Social Democratic leader, said that her party was opposed to joining NATO. But lawmakers were pulled along by Finland and shifting public opinion, along with a degree of anguish and discussions with party members in all 26 districts in the country.

      Its announcement should guarantee a broad majority in Sweden’s Parliament because much of the political opposition is already in favor of applying for NATO membership.

      Sweden is scheduled to hold a parliamentary debate on Monday, the same day as Finland.

      Some Swedish parties continue to oppose joining NATO, arguing that membership brings heavy obligations as well as guarantees, and would narrow or even foreclose Sweden’s ability to choose when and how to act in the world.

      There is also anxiety about Sweden, long a proponent of nuclear disarmament, joining a nuclear alliance, although some member states, including Norway, have opted out of hosting any nuclear weapons or foreign bases.

      Both Sweden’s Left Party and the Greens will vote against membership while condemning Russia’s invasion, arguing that Sweden should improve its own defenses and maintain military nonalignment, which has kept the country out of war since 1814.

      Ali Esbati, a legislator for the Left Party, said that joining NATO carried new risks for Sweden’s security. “We want to keep our freedom to decide what conflicts we want to get involved in,” he said, “and it’s not clear that being part of a military alliance with a nuclear doctrine makes Sweden safer.”

      Throwing aside a 200-year-old doctrine now seems wrong, Mr. Esbati added. “The whole process has been bizarrely forced,” with no parliamentary debate.

      “It would be reasonable to put this to an electoral test, if not an election, then a referendum,” he said.

      Marta Stenevi of the Greens said she worried about the authoritarian nature of some current NATO members, like Turkey and Hungary.

      “We want to actively participate in the crises we choose,” Ms. Stenevi said. “To keep a strong voice for peace and democracy is easier outside the alliance.” But if Sweden joins, she added, “we need a much broader discussion of how we continue to work for our values.”

      Both Sweden and Finland have been promised bilateral security assistance from the United States and Britain in the interim before full membership, a process that could take six months to a year.

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      Edward Wong

      NATO leaders say they would accelerate Finland and Sweden’s membership bids.

      BERLIN — Jens Stoltenberg, secretary general of the North Atlantic Treaty Organization, said Sunday that the military alliance would ensure a “quick and swift process” for potential applications for membership by Finland and Sweden.

      “All allies realize the historic magnitude of the moment,” he told reporters in Berlin by video after a series of informal meetings of NATO foreign ministers. “This is a historic opportunity we need to seize.”

      Finland’s government announced on Sunday that the nation would apply for NATO membership, hours before Sweden’s governing party was expected to announce that it too supported joining the alliance.

      Antony J. Blinken, the U.S. secretary of state, said he was confident all members of the alliance would reach agreement on the potential applications. “I heard almost across the board very strong support for Finland and Sweden joining the alliance if that is what they choose to do,” he said after the meetings.

      The president and prime minister of Finland, which shares an 810-mile border with Russia, announced at a news conference in Helsinki on Sunday morning that Finland will apply for NATO membership. The Finnish government on Thursday declared that it planned to make this move. The Finnish Parliament is scheduled to discuss and vote on the issue on Monday, but that is a formality.

      Officials in Sweden, a strategic partner of Finland, have signaled their plans to do the same. The foreign ministers of Finland and Sweden were in Berlin over the weekend, and Mr. Stoltenberg said they had discussed their plans with counterparts from NATO nations on Saturday night.

      The moves by the two nations come in the third month of Russia’s war in Ukraine. Both Finland and Sweden have long been wary of Russian power — Finland fought a series of conflicts against the Soviet Union during the Second World War — but have maintained positions of strategic nonalignment for decades.

      The end of that neutrality is a striking sign of the extent to which the war begun by President Vladimir V. Putin in Ukraine has backfired and undermined longstanding Russian security priorities.

      In response to the intentions of Finland and Sweden, officials from the United States and other NATO members have said that the alliance has an “open-door” policy in its founding treaty and that it welcomes applications from any nations.

      Annalena Baerbock, the foreign minister of Germany, said at the news conference with Mr. Stoltenberg on Sunday that the application process “should be as short as possible.”

      Parliaments of the European member nations will generally have to vote on the change to the members roster. Ms. Baerbock promised that Germany would be among the first countries to ratify the applications.

      Turkey has been the one NATO member that has raised issues over the pending applications, though it has said it is not opposing the moves. Any application to join NATO must be approved by unanimous consent of its 30 members.

      Mr. Blinken, Ms. Baerbock and Mr. Stoltenberg all emphasized the unity of the NATO alliance in the face of Russia’s aggression.

      “President Putin wants Ukraine defeated, NATO down, North America and Europe divided,” Mr. Stoltenberg said. “But Ukraine stands, NATO is stronger than ever, Europe and North America are solidly united.”

      Mr. Putin and his aides have denounced the moves away from neutrality by Finland and Sweden and made threats.

      Emily Cochrane

      Senator Mitch McConnell of Kentucky, the top Republican in the Senate, said President Biden should declare Russia a state sponsor of terrorism as President Volodymyr Zelensky of Ukraine has urged. “I think it’s a good idea — I would support that,” McConnell said in Stockholm after an unannounced visit to Ukraine.

      Emily Cochrane

      McConnell also said he supported Finland and Sweden’s potential bids to join NATO, adding that he thinks “the United States ought to be first to ratify the treaty for both these countries to join.” The small delegation of Republican senators is expected to head to Helsinki before returning to Washington.

      Emily Cochrane

      He also expressed confidence that the Senate would approve a $40 billion aid package for Ukraine this week, telling reporters “it’s important for the United States to help, important for the free world to help, important for the Ukrainians to win and hopefully, not many members of my party will choose to politicize this issue.” His colleague from Kentucky, Rand Paul, blocked an effort to expedite passage on Thursday.

      Anton Troianovski and Marc Santora

      Growing evidence of a military disaster on the Donets pierces a pro-Russian bubble.

      The destruction wreaked on a Russian battalion as it tried to cross a river in northeastern Ukraine last week is emerging as among the deadliest engagements of the war, with estimates based on publicly available evidence now suggesting that well over 400 Russian soldiers were killed or wounded.

      And as the scale of what happened comes into sharper focus, the disaster appears to be breaking through the Kremlin’s tightly controlled information bubble.

      Perhaps most striking, the Russian battlefield failure is resonating with a stable of pro-Russian war bloggers — some of whom are embedded with troops on the front line — who have reliably posted to the social network Telegram with claims of Russian success and Ukrainian cowardice.

      “The commentary by these widely read milbloggers may fuel burgeoning doubts in Russia about Russia’s prospects in this war and the competence of Russia’s military leaders,” the Institute for the Study of War, a Washington-based research body, wrote over the weekend.

      On May 11, the Russian command reportedly sent about 550 troops of the 74th Motorized Rifle Brigade of the 41st Combined Arms Army to cross the Donets River at Bilohorivka, in the eastern Luhansk region, in a bid to encircle Ukrainian forces near Rubizhne.

      Satellite images reveal that Ukrainian artillery destroyed several Russian pontoon bridges and laid waste to a tight concentration of Russian troops and equipment around the river.

      The Institute for the Study of War, citing analyses based on the publicly available imagery, indicated that there could have been as many as 485 Russian soldiers killed or wounded and more than 80 pieces of equipment destroyed.

      As the news of the losses at the river crossing in Bilohorivka started to spread, some Russian bloggers did not appear to hold back in their criticism of what they said was incompetent leadership.

      “I’ve been keeping quiet for a long time,” Yuri Podolyaka, a war blogger with 2.1 million followers on Telegram, said in a video posted on Friday, saying that he had avoided criticizing the Russian military until now.

      “The last straw that overwhelmed my patience was the events around Bilohorivka, where due to stupidity — I emphasize, because of the stupidity of the Russian command — at least one battalion tactical group was burned, possibly two.”

      Mr. Podolyaka ridiculed the Kremlin line that the war is going “according to plan.” He told his viewers in a five-minute video that, in fact, the Russian Army was short of functional unmanned drones, night-vision equipment and other kit “that is catastrophically lacking on the front.”

      “Yes, I understand that it’s impossible for there to be no problems in war,” he said. “But when the same problems go on for three months, and nothing seems to be changing, then I personally and in fact millions of citizens of the Russian Federation start to have questions for these leaders of the military operation.”

      A tally of Russian losses from the infamous failed Russian Siverskyi Donets river crossing near Bilohorivka.In total 73 Russian equipment were destroyed/abandoned, including a BTG worth of AFVs.Great thanks to J.P. for counting and sending it to me.1/2#Russia #Ukraine pic.twitter.com/FyKtPogG8Z

      Another popular blogger, who goes by Starshe Eddy on Telegram, wrote that the fact that commanders left so much of their force exposed amounted to “not idiocy, but direct sabotage.”

      And a third, Vladlen Tatarski, posted that Russia’s eastern offensive was moving slowly not just because of a lack of surveillance drones but also “these generals” and their tactics.

      “Until we get the last name of the military genius who laid down a B.T.G. by the river and he answers for it publicly, we won’t have had any military reforms,” Mr. Tatarski wrote.

      Western military analysts have also pored over the imagery and say the attempted crossing demonstrated a stunning lack of tactical sense.

      They have speculated that Russian commanders, desperate to make progress, rushed the operation. Some also suggested that it was a reflection of disorder in the Russian ranks.

      If the estimates that hundreds of soldiers were killed or injured prove accurate, it would be one of the deadliest known engagements of the war.

      There were more than 500 sailors aboard the Russian Black Sea flagship Moskva when it was struck by a Ukrainian missile in April. The Kremlin at first insisted that all the sailors were rescued, later saying one was killed. But even as the families of missing sailors have publicly demanded answers, the Kremlin has largely kept up an official silence on the fate of the crew, part of a larger campaign to suppress bad news.

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      Steven Erlanger

      Reporting from Tallinn, Estonia

      Finland and Sweden won’t fully be part of NATO immediately.

      While Finland and Sweden have signaled that they will soon apply for NATO membership, the process of bringing them fully into the powerful Western military alliance will take time.

      For starters, their applications must be accepted by NATO and then ratified by all 30 member states, a process that can take a year or longer and sometimes involves complex diplomatic bargaining. Turkey’s president has suggested that he was reluctant to openly welcome Finland and Sweden into the alliance, although his spokesman later played down those comments.

      If Sweden and Finland do join NATO, as is now widely expected, the alliance will enjoy a greater reach than ever along Russia’s vast western border. Finland alone shares an 810-mile frontier with Russia.

      Moscow has long argued that NATO’s eastward expansion threatens its security, and has fought over the years to hold onto its influence over its former satellite states. But in the chaotic period after the fall of the Soviet Union, NATO brought Poland, Hungary and the Czech Republic into the alliance in 1999 and then added the three Baltic States in 2004.

      There are several criteria Sweden and Finland must meet for NATO membership, but as thriving liberal democracies whose militaries are under firm civilian control, they have already fulfilled many of the political requirements that have tripped up some states.

      NATO is a nuclear alliance, but some member states, like Norway, have opted out of hosting any nuclear weapons or foreign bases, and it is likely that Sweden and Finland would do the same.

      The two countries have participated in various missions and military exercises with NATO for years, so their forces are already capable of working with the militaries of member states. But it would take some time to fit them into the military structure of the alliance, such as joint planning and joint command.

      Once admitted, NATO countries are expected to work to raise their defense spending to 2 percent of GDP, said Juri Luik, Estonia’s ambassador to NATO.

      Additionally, “if there are crises in the neighborhood, you’re expected to help with the burden,” Mr. Luik said, citing the current situation in countries on NATO’s eastern flank, bordering Russia, Belarus and Ukraine.

      Since the Russian invasion of Ukraine in February, NATO has quickly built up forces in those member states to show Moscow that NATO territory would be strongly defended. The alliance is likely to make many of these new deployments essentially permanent.

      But NATO is also an important venue for political and military consultation, with its requirement of consensus almost forcing debate and compromise among members.

      The bottom line, of course, is that NATO members are bound by Article 5 of the founding treaty, ensuring collective defense. Membership provides obvious protection, including the American nuclear umbrella and American military capabilities.

      Still, Mr. Luik said, that doesn’t rule out the possibility that Russia might accept the risk of a wider conflict and attack a smaller NATO member like Estonia.

      “We don’t know for sure the plans of Russia, but they’ve shown their intent to rearrange the neighborhood using tanks and planes,” Mr. Luik said. “So this is a risk.”

      Neil MacFarquhar

      Russia used missiles to strike Ukrainian positions across the Donetsk region of eastern Ukraine and continued to attack the Ukrainian military in the northwest, including knocking out two S-300 anti-aircraft missile systems near Sumy, the Defense Ministry said in a statement on Sunday. Russia also claimed that it had shot down 15 Ukrainian drones, over both Donbas and the contested Snake Island in the Black Sea.

      Marc Santora

      “Ukraine can win this war,” NATO’s secretary general, Jens Stoltenberg, told a news conference. He said the expansion of the Western military alliance to include Finland and Sweden would provide Europe with greater security and demonstrate that Russian aggression “does not pay.”

      Edward Wong

      Stoltenberg said that the alliance would ensure that potential membership applications by Finland and Sweden would be moved through a “quick and swift process.” “All allies realize the historic magnitude of the moment,” he said. “This is a historic opportunity we need to seize.” He emphasized that Turkey has not expressed opposition to the applications.

      Matthew Mpoke Bigg

      Russia may have lost a third of the troops it sent to Ukraine, a British report says.

      Russia is likely to have lost a third of the ground combat forces it committed to its invasion of Ukraine in February, and its campaign to seize the Donbas region in the east of the country has lost momentum, Britain’s Defense Ministry said in an assessment on Sunday.

      The report did not specify whether the losses represented soldiers wounded, killed or captured, and its estimate could not be independently verified. But the rate of attrition, if confirmed, would represent a significant setback for any military, and adds to a growing number of challenges on the battlefield for President Vladimir V. Putin’s forces.

      The assessment also suggests that Russian losses have continued at a high rate since those sustained during its initial push to seize the capital, Kyiv, and other northern cities in the early weeks of the war. The Defense Ministry did not discuss the extent of Ukrainian losses.

      The report said that Russia’s offensive in Donbas, which made early gains and captured some territory, had “lost momentum and fallen significantly behind schedule.” The assessment added: “Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition.”

      In one vivid example, Ukrainian forces devastated a Russian battalion as it tried to cross a series of pontoon bridges over a river in northeast Ukraine earlier this week, according to the British ministry.

      President Volodymyr Zelensky of Ukraine taunted Russia in an overnight address, saying that Moscow’s desire to show any sign of victory was “especially insane,” although he conceded that the situation in Donbas remained “very difficult.”

      The heaviest recent fighting in Ukraine has taken place in a relatively narrow corridor in the east and south. Russian forces have made limited gains in Donetsk and Luhansk, two Russian-speaking eastern regions where Moscow-backed separatists have been fighting for eight years.

      Russian forces are now seeking to capture the city of Sievierodonetsk and cut off a key highway in the region, the head of the Luhansk regional military administration, Serhiy Haidai, said on Sunday in a post on the social media app Telegram. He said that Russia had launched 11 artillery attacks on Sievierodonetsk in the past 24 hours, and a similar number in two other communities, Hirske and Popasna, as it attempted to cut off the region and encircle the Ukrainian forces dug in there.

      “There’s a lot of destruction,” he added.

      In another discouraging sign for Russia, Ukrainian forces have improved security in the second-largest city, Kharkiv, in northeastern Ukraine, after pushing Russian troops away from there in recent days. About 2,000 people are returning to the city each day, according to the head of the regional military administration, Oleh Synehubov.

      France24 - Monde

      Vu de Russie : comment la propagande mobilise les Russes pour la "Victoire"

      Publié le : 13/05/2022 - 19:19

      Elena VOLOCHINE Elena VOLOCHINE

      La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elle montre cette semaine comment les Russes sont persuadés d’une nécessaire mobilisation pour aller combattre "le nazisme" et mener leur patrie à la "Victoire".

      BBC

      Asking people to complete a test project or having them come in for a working interview isn’t unethical in itself – the problem lies in not paying candidates – Latesha Byrd

      Tahlia was tentatively hopeful when she saw the ad for a senior role at a major trend-forecasting company. Her freelance design career had been curtailed by post-Brexit trading restrictions, so she was working in a minimum-wage job, while seeking avenues more aligned with her skillset.

      “I thought it was worthwhile giving it a go, because the salary was £55,000 ($67,600) a year, and similar to my earnings before,” says Tahlia. “They told me I would have five interviews, and if I made it through the first three, I would be required to do a lengthy research project.” Tahlia reached the task stage, and took a week off work to focus on it wholeheartedly. 

      As requested, she says she submitted a 25-page document with extensive annotations and full graphic-design elements. The next step was a face-to-face interview with two senior managers at the company, although Tahlia felt uneasy when she arrived to find only one was available. “I answered lots of searching questions about my research methods and work,” she says. “When I asked about the role, it was very vague – but it was clear I was down to three candidates, and would hear the final verdict in a week.”

      The company never responded to Tahlia, despite her best efforts to make contact. “I heard about someone who’d been through the exact same thing, so it’s clear the company is garnering research for free by pretending jobs are available, and not actually following through,” says Tahlia.

      Factoring some form of working task into the recruitment process has long been a way to assess a candidate’s suitability for a role. Along with being a chance for employers to see how their potential hire would approach aspects of the job, these ‘working interviews’ also enable the candidate to flex their skills, especially if they don’t thrive in the interview hotseat.

      But the take-home assignment is growing to mammoth proportions. Some candidates are expected to put in days – sometimes even weeks – towards ‘proving themselves’ fit for the job. And it’s a problem, in more ways than one.

      Would-be employees are finding themselves working overtime to complete take-home assignments, many of which take hours (Credit: Getty Images)

      A sour taste

      Whether it’s journalists pitching reams of daily story ideas; accountants taking part in two-day ‘assessment’ centres of psychometric tests, role-play tasks and presentations; or designers delivering a complex prototype, the extraction of free labour during the recruitment process can be insidious. There are very few industries absent of the practice, and it’s certainly not limited by a candidate’s level of seniority.

      There are many reasons jobseekers bristle at these intensive interviews. For one, loss of time – and sometimes earnings, as in Tahlia’s case – is perhaps the most pervasive problem. Even for roles without prolonged test projects, candidates must set aside time to prepare for an interview (and if doing it face-to-face, factor in a commute). Then, piling intensive interview work on top eats up more bandwidth. And although some candidates can meet these time requirements pre- or post-work, others don’t have the same flexibility; for some, these tasks could require unpaid time off from a current job, or special childcare arrangements.

      Another major issue is candidates are ostensibly doing paid work without the compensation. “Asking people to complete a test project or having them come in for a working interview isn’t unethical in itself – the problem lies in not paying candidates,” says Latesha Byrd, CEO of talent-development agency Perfeqta, based in North Carolina, US. “No matter what term you use, asking candidates to complete working interviews without pay is simply unpaid labour.”

      However, beyond time and pay, proceedings can take an even darker turn when candidates discover companies are using the ideas they submit, free of charge, without permission.

      Olivia, who is based in the UK, wasn’t looking to move from her company, but a former colleague invited her to apply for a role at an agency. “I met the strategy director, and was assigned a task to write a year-long social strategy, with campaign activation tactics, for one of their new clients,” she says.

      After spending three days on the project, she presented it to a rapt audience, and was soon offered the job. While reflecting on whether to accept the role, the company requested Olivia send over her deck so the company’s CEO could see it. Uncomfortable with this, she offered to present it herself, to which the company declined.

      A few months later, after ultimately declining the role for other reasons, Olivia spotted a piece of influencer content on TikTok she says was based on the idea she had proposed. “Then I saw a follow-up campaign on the exact same idea,” she says. “I thought, hang on – that’s my strategy.” Although she’s glad she refused to send the entire body of work, she says she will never share any work at all with a potential employer again.

       ‘Thoughtless and indefensible’?

      It’s difficult to know what kind of timeframe and asks are both standard and reasonable when entering a new industry or level. 

      Some experts believe information gathering within professional communities can help determine typical expectations. “If you feel the process of assignment is too much, ask someone in your network what their process was like, and if what [you’re] being asked to do is out of scope,” recommends Chad Leibundguth, who works for the global HR consulting firm Robert Half.

      However, Nick Corcodilos, host of the advice-platform Ask the Headhunter, is more resolute. He believes the working interview as a whole takes advantage of people, and falls under the same umbrella as the “thoughtless and indefensible demand to divulge your private salary history”. He coaches candidates to “offer an honest alternative when employers ask for an over-the-top ‘show us what you can do by completing this two-week assignment’”. He adds: “Suggest you’ll do the work on a daily fee basis until the employer decides to hire you or someone else.” 

      Byrd agrees candidates “shouldn’t be afraid to put a contract in front of [an employer], or ask them to draw up a contract before starting a project to protect your intellectual property.” She says it’s important to get a clear idea from the company how long the activity should take as well as the overall steps to the hiring process. The inability to provide these details – or asking for an inordinate amount of free labour – can serve as huge red flags for candidates, offering a view into how it might feel to be on their payroll. After all, says Bryd, interviews are a chance for jobseekers to take the temperature of the company as much as the company is doing the same of them.

      Along with written work, some applicants are being called into do presentations (Credit: Getty Images)

      Yet it’s not always as simple as saying no outright to these projects. Jobseekers, many of whom are juggling multiple applications, ultimately face a Catch-22: slave over the take-home assignment, without any guarantee of feedback or even a response; or refuse to work for free, and risk taking themselves out of the running. While some candidates are spoilt for choice in certain sectors, and can easily choose the latter path, not every employee has the breadth of options – or financial security – to jeopardise their candidacy. Realistically, this means some workers may find themselves with no choice other than to take the taxing working interviews, even against their best instincts.

      More than a goodwill gesture

      In an ideal world, the onus would not be on the potential employee to request payment for their work – it would be a regulated, paid process, spearheaded by the company. While still a fringe practice, some companies are redressing the power balance by remunerating candidates for working interviews.

      For instance, applying for a developer role at San Francisco-based Automattic, the parent company of Wordpress and Tumblr, starts with a text-based interview on Slack, before moving to a code test and then a contracted 40-hour task. Candidates are paid $25 (£20) an hour, and there’s no deadline for completion. It’s not just happening in tech; in March, the Toronto-based non-profit FoodShare began paying $75 an hour for each candidate’s interview as well as the rate of the job they’re applying for, if they complete any presentations or assignments.

      Candidates find this to be a much more egalitarian approach. After a global software company recruited her on Linkedin, Ruth did an initial interview, and was paid a flat rate of $250 to complete a five-hour test project, before another interview and a second test project, for which she was paid $500. “It was estimated to take ten hours, but I really wanted to do a good job on the slide deck, so it took me about 12 hours,” says Ruth, who lives in Berlin.

      After several more interviews and months of back and forth, she was offered the job. “It was one of my most positive hiring experiences, because they were very professional and always transparent about the next steps,” says Ruth. “To be given the payment (almost instantly after doing the tasks as well) was really appreciated, and made me want to engage in the process.”

      Napala Pratini, co-founder of the London-based health-tech start-up Habitual, points out that along with strengthening an employer brand, paying candidates directly can be more cost effective than paying for placement agencies, recruiters or social media posts. Shortly after launching in 2019, her company started paying all candidates a flat fee of £25 per hour for up to four hours of task work.

      “It’s not a huge amount of money, but it’s more about the gesture of compensating somebody for their time,” explains Pratini. “As a candidate, it can be easy to feel you don’t have power in the situation and although you’re not risking your life, you are making a life bet on a company, and they should value that, too.” 

      As prospective employees navigate wildly different – and sometimes exploitative – hurdles in the recruitment process, safeguarding their time and honouring their value remains a balancing act. Thalia has been getting by doing odd jobs, and although has nothing contracted on the horizon, knows how she would approach a working interview, if asked again. “A small project, or a design or two would be fine, but for a substantial project, I think I’m within my rights to refuse,” she says.

      Tahlia, Olivia and Ruth’s surnames are being held for privacy concerns

      Valeurs Actuelles

      Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

      Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

      Atouts et failles des deux côtés

      L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      L'Humanité

      Dopage, « la prévention, à elle seule, ne suffit pas » affirme Jean-Pierre Verdy

      Entretien

      DOPAGE L’ancien patron des contrôles à l’Agence française de lutte contre le dopage, Jean-Pierre Verdy, trouve bien timoré le discours officiel des instances chargées de ce problème sanitaire et reste persuadé que, sans dissuasion et répression, rien n’est possible contre la triche dans le sport.

      Éric Serres

      Nom Prénom Fonction ici sur quelques lignes comme ça magnit

      Jeudi 12 mai, dans les locaux du Comité national olympique et sportif français (Cnosf), à Paris, s’est tenu le 21e colloque national pour un sport sans dopage. De nombreux artisans de la lutte antidopage, des athlètes et anciens athlètes y étaient présents, chacun portant la bonne parole. Paroles qui, pour l’ancien directeur des contrôles au sein de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Jean-Pierre Verdy, n’ont pas suffi.

      Qu’avez-vous retiré de ce énième colloque sur le dopage ?

      Il y a eu beaucoup de paroles, mais on attend des actes forts. De nombreux spécialistes de la lutte antidopage qui étaient présents ont été un peu déçus par ce qu’ils ont entendu. Pour eux, les avancées ne sont pas là. C’est bien joli de porter la bonne parole, mais cela ne suffit pas. De colloque en colloque, on voit que tout cela n’évolue pas ou si peu.

      On a beaucoup parlé de prévention. Est-ce bien suffisant ?

      Quand j’étais à la tête de la direction régionale d’Île-de-France, nous avions axé nos actions sur cette fameuse prévention. Nous organisions des rencontres. À l’arrivée, ce que l’on a constaté, c’est qu’il y avait plus de personnes assises à la tribune que dans la salle. Pour moi, la prévention est évidemment un des outils, mais ne peut pas être le seul. Ce qui est le plus important reste la dissuasion et la répression. Lorsque j’ai occupé mon poste de directeur des contrôles à l’AFLD, mon cheval de bataille a été de débarquer là où personne ne nous attendait. N’importe où et dans n’importe quelle discipline. De fait, les sportifs avaient peur des contrôles. Personne n’était à l’abri. La répression s’appliquait à toutes les disciplines. Aucun athlète ne partait serein sur une compétition, à tel point que, dans beaucoup d’entre elles, ceux-ci attendaient le dernier moment pour s’engager ou même abandonnaient dès qu’ils avaient vent de notre présence. Ceux qui se dopent n’ont rien à faire de la prévention. Les gens qui ne se dopent pas non plus. Il faut donc expliquer, notamment aux amateurs qui utilisent les mêmes produits que les professionnels, qu’il y a de véritables risques sanitaires. Souvent, ceux que l’on a attrapés étaient dopés par leur père ou un ami, sans qu’il y ait un véritable suivi. Ils étaient parfois à la limite de se retrouver aux urgences.

      Si on vous comprend bien, toutes ces mesures coercitives ont été mises de côté depuis un certain temps ?

      À partir du moment où il a été déclaré que l’AFLD ne s’occuperait plus que du haut niveau, que cela ne servait à rien de réaliser des contrôles chez les amateurs, tout ce que l’on avait mis en place est tombé à l’eau. Bien que je sois aujourd’hui en retraite, je suis toujours cela de très près et les retours que j’en ai ne sont pas bons. Se focaliser sur le haut niveau est finalement chose beaucoup plus facile. Ces sportifs sont localisés, donc faciles à suivre. Il est beaucoup plus dur de mener des investigations qui durent des mois, et qui pourtant peuvent faire tomber des réseaux. Il nous a fallu parfois plusieurs années pour arriver à nos fins.

      L’AFLD a-t-elle les moyens de mener une politique de lutte efficace contre le dopage ?

      À mon époque, c’était compliqué. Il y avait des compétitions où nous n’allions pas car le coût était trop important pour l’agence. J’ai vu que l’AFLD avait dorénavant un budget qui avoisine les 20 millions d’euros. Quand j’y étais, nous tournions plutôt à 8 millions, mais cela ne nous empêchait pas de réaliser près de 10 000 contrôles certaines années.

      AFLD, Agence mondiale antidopage (AMA), Agence internationale des tests (ITA)... On s’y perd un peu dans toutes ces structures, qu’elles soient nationales ou internationales. Qui fait quoi ?

      L’AMA est là pour donner des orientations, c’est-à-dire la liste des produits interdits et ce qui devrait être fait. Ensuite, en fonction de toutes les informations données, les agences nationales font ou ne font pas. Tout dépend des moyens dont elles disposent. Certaines n’en ont pas et vont effectuer à peine une centaine de contrôles dans l’année. C’est là où il y a un problème. Les athlètes français, qui sont très contrôlés, nous ont souvent dit qu’ils étaient énervés de voir ce qui se passait dans certains pays.

      Quand un athlète handisport présent au colloque dit qu’il n’a subi aucun contrôle durant les JO de Tokyo, cela ne vous étonne pas un peu ?

      Normalement, il aurait dû être contrôlé. Après, je ne sais pas. Quand je m’occupais des contrôles, tous les athlètes qui étaient qualifiés pour les JO devaient non seulement être localisables, mais subissaient au moins trois contrôles avant la date fatidique. Cela n’a pas empêché que l’on a été parfois obligés d’en exfiltrer certains du village olympique avant qu’ils ne rentrent en compétition. Ils étaient positifs !

      La lutte contre le dopage n’a-t-elle pas, encore et toujours, un wagon de retard par rapport aux tricheurs ?

      Ce n’est pas un wagon, mais plusieurs wagons. L’important, c’est surtout d’avoir un réseau sur le terrain qui peut nous alerter de l’existence des produits et des substances qui circulent parmi les sportifs. Ce sont les informations revenant du terrain qui permettent de coincer les tricheurs. Les analyses viennent après.

      Lors de ce colloque, vous avez eu une prise de bec sur les analyses capillaires avec le docteur Olivier Rabin, qui représentait l’AMA. Selon vous, elles ont été mises de côté. Pouvez-vous nous expliquer ?

      Ces analyses ont permis d’accentuer la dissuasion auprès des sportifs. Quand, en 2008, sur le Tour de France, nous avons commencé à réaliser ces prélèvements, cela a créé une véritable psychose au sein du peloton. Tous nous demandaient ce que l’on cherchait. À notre surprise générale, nous avons retrouvé partout de la DHEA – un stéroïde anabolisant qui figure sur la liste des substances interdites par l’Agence mondiale antidopage – et dans des proportions très élevées. L’avantage des cheveux est qu’ils gardent assez longtemps certains produits. Avec les cheveux, on trouve quasiment tout, excepté de l’EPO. Si cela est utilisé dans les enquêtes judiciaires, c’est bien qu’il doit y avoir une raison, non ?

      antidopagedopage
      France24 - Monde

      Pérou : les orphelins du Covid-19, une génération endeuillée qui peine à se reconstruire

      Publié le : 13/05/2022 - 15:32

      Au Pérou, alors que le pays se remet difficilement de la pandémie, le gouvernement tente de prendre en charge les orphelins du Covid-19. En effet, environ 100 000 enfants ont perdu au moins l'un de leurs deux parents des suites de cette maladie au cours des deux dernières années, selon The Lancet. Dans beaucoup de familles au sein desquelles le père était le seul à travailler, veuves et orphelins se retrouvent sans ressources économiques et luttent pour survivre, économiquement et psychologiquement. 

      Covid-19 : le Pérou réévalue son nombre de morts de 69 000 à 180 000

      CAP AMÉRIQUES

      Scandale au Pérou après la vaccination en secret de 500 personnalités

      CAP AMÉRIQUES

      Tourisme au Pérou : l'espoir d'un retour à la normale

      BBC

      What they believed was to work hard, and then they could win the opportunities to climb up the social ladder

      Many societies flatter themselves with tales of a core value supposedly in their DNA. The British have their so-called "Blitz Spirit", a teeth-gritted resolve said to have been shared by people during Germany's intensive bombing campaign of World War II. Americans, meanwhile, are always keen for personal improvement, as promised by the "American Dream".

      On the other side of the planet, many of Hong Kong's 7.4 million people also take pride in an intangible quality that they claim as their own. The "Lion Rock Spirit" – which describes their collective determination to better their lives against seemingly insurmountable odds – is, believers say, hardwired in the Asian city.

      After all, many older Hong Kongers arrived in the tiny territory on China's southern coast as refugees with nothing, fleeing from turmoil in mainland China between the 1930s and '60s when Hong Kong was still a British colony. It was their resilience and hard work, they insist, that transformed their city into a global financial centre in just one generation.

      "We all had to work hard back then," said Chan, an elderly man I met outside a sprawling Hong Kong public housing estate. "If you did not, you would go hungry, your children would be hungry. Everyone was working hard for their future."

      "The Lion Rock Spirit was a common belief in my parent's generation," said Bryony Hardy-Wong, whose mother and father arrived from China in the 1960s, and who was brought up on a similar housing estate. "Most of them were coming from humble backgrounds. What they believed was to work hard, and then they could win the opportunities to climb up the social ladder."

      The 495m-high Lion Rock is topped by a huge granite outcrop that resembles a crouching lion (Credit: Zoonar GmbH/Alamy)

      Hardy-Wong, who works as a communications manager in the city, cited the much-celebrated case of Li Ka-shing, who arrived with his family in the 1940s, fleeing war and living in extremely humble circumstances in their exile. The death of Li's father from tuberculosis meant Li was forced to leave school at 15, working 16 hours a day in a plastics trading company.

      Now retired, Li is believed to be the wealthiest person in Hong Kong, a go-getting metropolis with a GDP per capita on par with that of Germany. Li's assets, according to Forbes magazine, top US$35bn. "Li Ka-shing is always a role model for the older generation," Hardy-Wong said.

      A special administrative region of China since 1997, hilly Hong Kong comprises three distinct areas: Hong Kong Island; the Kowloon Peninsula, just across the busy waters of Victoria Harbour; and the largely rural New Territories that mainly stretch between Kowloon and China proper.

      Kowloon means "nine dragons" in Cantonese, denoting a 13th-Century Chinese emperor and a procession of eight hills cutting between the peninsula and the New Territories. Lion Rock is one of those hills, its 495m peak topped by a huge and distinctive granite outcrop that, in silhouette from Kowloon, really does resemble a crouching lion.

      The lives of refugees from mainland China in Hong Kong had always been tough, but between 1945 and 1951 – firstly with China's civil war raging and eventually with the 1949 victory of Mao Zedong's Red Army – the city's population more than tripled, from about 600,000 to more than two million.

      The influx of so many desperate people into the then-British colony resulted in a severe housing shortage, with hundreds of thousands squeezing into ramshackle squatter communities on Kowloon hillsides. There they struggled to survive in squalid conditions, suffering from hunger and malnutrition, poor sanitation and disease outbreaks, as well as extreme competition for work, low pay and exploitation by bosses.

      Lion Rock spirit helped transform the city into a centre of international finance (Credit: Martin Puddy/Getty Images)

      The squatter huts were largely made of discarded wood and other waste materials, and residents cooked on open fires. Accidental conflagrations, then, were another threat: on Christmas Day 1953, a fire raged through Kowloon's Shek Kip Mei squatter area, making 53,000 people homeless overnight.

      The administration acted swiftly in response, distributing food and other necessities and constructing shelter homes. A plan was made to clear the squatter areas and a fund was established for the construction of resettlement buildings, forerunners of the subsidised public housing estates that for decades made the Hong Kong government the world's biggest landlord.

      By 1972, an ambitious public housing programme promised that affordable homes would be created for 1.8 million citizens, or about 45% of the entire population at that time. This would be achieved through the building of new towns in the New Territories and many high-rise estates in Kowloon, including those in the neighbourhoods of Wong Tai Sin, Tsz Wan Shan and Wang Tau Hom that sit directly beneath Lion Rock.

      Starting in 1974, the hardscrabble lives of the underprivileged of this part of Kowloon were dramatised in an emotive TV series called Below the Lion Rock, which ran over five series on government-run channel RTHK.

      The series tackled the hard socio-political realities of the changing times – everything from corruption, drugs and gambling addiction to the struggles of ex-cons and the disabled – with true-to-life characters ranging from a street hawker and a civil servant to a reporter and a fireman. The button-pushing drama resonated with the downtrodden and the working class.

      According to Helena Wu, assistant professor of Hong Kong studies at Canada's University of British Columbia, in her 2020 book The Hangover after the Handover: Places, Things and Cultural Icons in Hong Kong, "it was reported in 1974 that only 1% of the local population had never watched the show."

      Once home to ramshackle squatter communities, Kowloon is now a densely populated, neon-lit urban area (Credit: Gary Yeowell/Getty Images)

      The programme became even more popular in 1979, boosted by a sentimental theme song – also called Below the Lion Rock – sung by much loved Cantopop crooner Roman Tam. The roughly translated lyrics, in part, read:

      Of one mind in pursuit of our dream, All discord set aside, With one heart on the same bright quest, Fearless and valiant inside, Hand in hand to the ends of the Earth, Rough terrain no respite, Side by side we overcome ills, As the Hong Kong story we write.

      However, while the 1970s ditty might now be considered the unofficial anthem of the city, for most people, the Lion Rock Spirit is a 21st-Century phenomenon.

      "The song became part of the collective consciousness of the masses from 2002, when the then financial secretary Antony Leung cited the song's lyrics in his budget address," explained Dr Maggie Leung, a lecturer in Hong Kong studies at Hong Kong University.

      She said the city's economy was badly battered by the financial crisis and the Sars epidemic at the time, and in an appeal to citizens to support his budget, "Leung used the song to evoke nostalgic reminiscences of Hong Kong's economic success created by an uncomplaining, perseverant and diligent people who supported each other."

      Since then, other politicians have used the song whenever they have felt a need to raise morale in Hong Kong. Also in 2002, Zhu Rongji, then the premier of China, included Below the Lion Rock lyrics in a speech promising economic support for Hong Kong. In 2013, with political discontent increasingly bubbling locally, the government incorporated the tune into a "Hong Kong Our Home" community cohesion campaign.

      In 2019, pro-democracy activists lit up Lion Rock using torches, lanterns and laser pens (Credit: Joe Chen Photography/Getty Images)

      This was perhaps most dramatically demonstrated when political activists climbed the rock to make a bold demand for universal suffrage during the pro-democracy Umbrella Movement protests of 2014; and when thousands of their torch-carrying comrades enacted an eye-catching gesture from its summit during the more confrontational anti-government demonstrations that engulfed the city in 2019.

      This kind of fighting against injustice, strength in the face of troubles, is the true Lion Rock Spirit

      "The hanging of a gigantic banner during the Umbrella Movement in 2014… as well as the forming of the glistening human chain to the top in the 2019 protest, are evidence of the symbolic significance of Lion Rock," said Leung.

      "We think the spirit of Lion Rock isn't just about money," one of the anonymous youths behind the banner said in video footage the group shared of the 2014 stunt, adding: "This kind of fighting against injustice, strength in the face of troubles, is the true Lion Rock Spirit."

      The dramatic growth of Hong Kong's middle class in recent decades, and the increase in the number of young adults who've completed higher education, means the Lion Rock Spirit has evolved to become something new. "The socio-economic situation has changed [and] the 1970s concept of Lion Rock Spirit is no longer applicable," said Hardy-Wong.

      However – although few young adults have probably seen any of the 15-minute, black-and-white early episodes of Below the Lion Rock – one core concept has stayed the same.

      In essence, the lyrics of the Below the Lion Rock theme say that while there will always be struggles in life, the people of Hong Kong can make their lives better by pushing their differences aside and being supportive of each other. Everyone is, after all, in the same boat, and that solidarity still holds for many.

      "The conventional good professions such as doctor and lawyer are no longer the careers [the younger generation] pursue," said Hardy-Wong. "Therefore, the Lion Rock Spirit is used more for social context now, especially after the social movement in 2019, when the people shared the same values, eager to voice their opinions and demands, to strive for a just and equal society."

      Why We Are What We Are is a BBC Travel series examining the characteristics of a country and investigating whether they are true.

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      New York Times - World

      Somalia Elects New President, but Terrorists Hold True Power

      The militants of Al Shabab collect taxes, decide court cases and control the streets. Somalis ask, will a new government even matter?

      Mogadishu, the capital of Somalia.Credit...

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      By Abdi Latif Dahir

      Photographs by Malin Fezehai

      MOGADISHU, Somalia — In a fortified tent guarded by peacekeeping forces, hundreds of lawmakers elected a new president in Somalia on Sunday, capping a violent election season that threatened to push the Horn of Africa nation toward a breakdown.

      The selection of Hassan Sheikh Mohamud, a former president, in Mogadishu ended a bitter election period marred by corruption, a president’s attempt to cling to power and heavy fighting in the streets. Mr. Mohamud defeated three dozen candidates after three rounds of voting, including President Mohamed Abdullahi Mohamed, who drew condemnation after extending his term last year.

      The vote, which had been delayed for nearly two years, came amid soaring inflation and a deadly drought that has left almost 40 percent of the country hungry. The streets in Mogadishu, the capital, were closed on Sunday, and the police announced a curfew through Monday morning.

      Ululations and cheers erupted in the lawmakers’ tent after Mr. Mohamud was declared the winner. Celebratory gunfire rang out in parts of the capital, according to witnesses. Earlier in the day, several loud explosions could be heard near the fortified compound where the vote was held, but it did not disrupt the process.

      “Our country needs to go forward, not to go back,” Mr. Mohamud said after being sworn in early Monday. “I promise to build a Somalia that is in harmony with itself and is in harmony with the world.”

      Mr. Mohamud, 66, will face a host of challenges in his four-year term, particularly the strength of Al Shabab, a terrorist group that has a firm grip on much of the country.

      Somalia’s 16 million people have suffered for decades from civil wars, weak governance and terrorism. The central government has been bolstered by African Union peacekeepers and Western aid, including billions of dollars in humanitarian support and security assistance from the United States, which has sought to keep Somalia from becoming a haven for terrorists.

      The president was chosen by 328 lawmakers, who were picked by clan representatives. Mr. Mohamud garnered 214 votes to Mr. Mohamed’s 110. A few votes were spoiled and a sick lawmaker was excused.

      Mr. Mohamud, who was president from 2012 to 2017, was born in the central Somali region of Hiran. A peace activist and educator, he co-founded a college that became one of Somalia’s largest.

      Mr. Mohamud succeeds Mr. Mohamed, a former U.S. citizen and bureaucrat, who led the country for five years. Mr. Mohamed has been accused of cracking down on the opposition and on journalists, fomenting a rift with neighboring Kenya and undercutting the power-sharing model that buttressed the country’s federal system.

      The Shabab, who are linked to Al Qaeda, have exploited the political instability and the bitter divisions between security forces to expand and gain strength, experts said. After more than 16 years, the group now has wide powers: extorting taxes, judging court cases, forcing minors into its ranks and carrying out suicide bombings.

      In the weeks before the vote, the group killed civilians including at beachside restaurants, mounted a major offensive on an African Union base — killing at least 10 peacekeepers from Burundi — and sent suicide bombers to jump on the cars of government officials.

      In interviews with more than two dozen Somali citizens, lawmakers, analysts, diplomats and aid workers before Sunday’s vote, many expressed concern about how the deteriorating political, security and humanitarian conditions had reversed the few years of stability achieved after Al Shabab were kicked out of the capital in 2011.

      “These were five lost years, ones in which we lost the cohesion of the country,” Hussein Sheikh-Ali, a former national security adviser to Mr. Mohamed and the chairman of the Hiraal Institute, a research center in Mogadishu, said of Mr. Mohamed’s presidency.

      The protracted political battles, particularly over the elections, undermined the government’s ability to deliver key services, observers say, even as it achieved debt relief and pushed to join the global financial system. Critics and opposition figures also accused President Mohamed of trying to keep power at all costs, exerting pressure on the electoral commission, installing state leaders who would help sway the election and trying to fill Parliament with supporters using the intelligence agency.

      Last year, when he signed a law extending his tenure by two years, fighting broke out in the capital’s streets, forcing him to change course.

      Observers said the election of lawmakers last year was rife with corruption.

      Abdi Ismail Samatar, a first-time Somali senator and a professor at the University of Minnesota who researches democracy in Africa, said this election cycle could be ranked as “the worst” in Somalia’s history.

      “I don’t think I could have ever imagined how corrupt and self-serving it is,” Mr. Samatar said, adding, “I saw people being given money in the election for the speakership right in front of my face in the hallway.”

      Larry E. André Jr., the U.S. ambassador to Somalia, said that the majority of the parliamentary seats had been selected by regional leaders, “sold” or “auctioned.”

      The United States imposed visa sanctions in February and March on Somali officials and others accused of undermining the parliamentary elections, which eventually concluded in late April.

      Because of the indirect nature of the presidential vote, candidates did not campaign in the streets. Instead, they met with lawmakers and clan elders in luxury hotels and compounds guarded by soldiers and blast walls. Some aspirants put up election billboards, promising good governance, justice and peace.

      But few in this seaside city believe politicians will make good on their pledges.

      “Everyone wears a suit, carries a briefcase and promises to be as sweet as honey,” said Jamila Adan, a political science student at City University. “But we don’t believe them.”

      Her friend Anisa Abdullahi, a business major, agreed, saying those running for office could not identify with ordinary Somalis’ daily tribulations.

      “They never make people feel like the government comes from the people and is supposed to serve the people,” she said.

      Given the government’s infighting and paralysis, many Somalis are asking whether a new administration will make a difference.

      Some Somalis have turned to the Shabab for services that would ideally be delivered by a functioning state. Many in Mogadishu regularly travel to areas dozens of miles north of the city to get their cases heard at Shabab-operated mobile courts.

      One of them is Ali Ahmed, a businessman from a minority tribe whose family home in Mogadishu was occupied for years by members of a powerful tribe. Mr. Ahmed said the Shabab-run court ruled that the occupiers should vacate his house — and they did.

      “It’s sad, but no one goes to the government to get justice,” he said. “Even government judges will secretly advise you to go to Al Shabab.”

      Traders pay taxes to the Shabab, fearing threats to their businesses and lives.

      “While the government is busy with itself, we are suffering,” said Abdow Omar, who runs a business importing flour and sugar in the capital, and pays the militants about $4,000 a year. “The Shabab are like a mafia group. You either have to obey them or close your business. There’s no freedom.”

      Some officials admit the government’s shortcomings. Al Shabab have been able to widen their tax base because “elected officials were too busy politicking instead of doing policy work,” said one government official who spoke on the condition of anonymity because of lack of authorization to speak to the news media.

      Sunday’s election came as parts of Somalia faced the worst drought in four decades. Some six million people are extremely short on food, according to the World Food Program, with nearly 760,000 people displaced.

      Almost 900,000 of those affected live in areas administered by Al Shabab, according to the United Nations. Aid organizations are not able to reach them there, crops are failing and the Shabab demand taxes on livestock, according to interviews with officials and displaced people.

      To find food and water, families travel hundreds of miles, sometimes on foot, to cities and towns like Mogadishu and Doolow in the southern Gedo region. Some parents said they buried their children on the way, while others left weak children behind to save others who were hardier.

      Dealing with the Shabab will be among the first challenges facing Somalia’s next government, said Afyare Abdi Elmi, executive director of the Heritage Institute for Policy Studies in Mogadishu.

      But the new leader, he said, needs also to deliver a new Constitution, reform the economy, deal with climate change, open dialogue with the breakaway region of Somaliland and unite a polarized nation.

      “Governance in Somalia became too confrontational over the past few years,” Mr. Elmi said. “It was like pulling teeth. People are now ready for a new dawn.”

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      L'Humanité

      Margaux, au service des manifs

      Un jour avec

      Depuis plus d’un an, cette militante syndicaliste participe à la sécurisation des cortèges de la CGT durant les manifestations. Un rôle qui va bien au-delà des clichés collant à la peau du « service d’ordre ».

      Luis Reygada

      La foule se fait dense sur la place de la République à Paris. Le cortège va bientôt partir. Margaux et son équipe sont aux avant-postes. « En réalité, l’expression SO est un peu désuète, parce que notre activité ne se limite pas à ça. On dit effectivement service d’ordre quand on encadre les manifestations, mais le terme exact c’est ALS, pour animation des luttes et sécurité. »

      ALS, donc, et voilà un peu plus d’un an que Margaux en fait partie. La faute à un certain Benji, un camarade qui l’aurait invitée à participer à une formation de la CGT. « On nous a expliqué l’histoire, le rôle et le fonctionnement de l’ALS… Ça a tout de suite été assez évident que ma place était là », raconte celle qui découvre alors une tâche méconnue et pouvant prendre les formes les plus variées, bien au-delà des clichés qui collent à cette tâche militante. « Dans un contexte où les luttes sont de plus en plus exacerbées par le mépris affiché par le patronat et le gouvernement, organiser, animer et sécuriser nos initiatives est plus que jamais nécessaire », rappelle la CGT  (1).

      En manifestation évidemment, mais aussi lors d’actions syndicales bien moins médiatisées, comme des occupations ou des rassemblements. « Si, par exemple, on nous sollicite pour intervenir en soutien sur un piquet de grève, notre fonction va aussi consister à s’assurer qu’il y ait du café et de quoi grignoter pour tout le monde, une sono avec un micro qui fonctionne, un périmètre de sûreté pour la circulation, explique Margaux . On se charge du côté logistique – c’est important parce que les travailleurs qui sont en plein conflit social ont d’autres préoccupations à ce moment-là, ils ne peuvent pas tout gérer. »

      Loin de l’image des gros bras

      Constituée de militants syndiqués et bénévoles, l’ALS ne se résume donc surtout pas à un service d’ordre. Loin de l’image des gros bras aguerris à la bagarre, ce sont en fait plutôt des petites mains qui s’activent en coulisse pour participer à la réussite des opérations du syndicat, que décrit cette trentenaire, libraire de profession. Esprit d’équipe et camaraderie, convictions partagées : une force collective « au service de combats qui vont dans le sens de nos idées ». Auprès des facteurs protestant devant le siège national de La Poste ou lors d’un meeting de solidarité avec la Palestine, l’ALS est là, en appui.

      L’événement le plus important du calendrier reste toutefois le grand défilé parisien de la Journée internationale des travailleurs. Seconde participation dans le SO pour Margaux, et dans un contexte bien particulier. À une semaine de la réélection du « président des riches », et alors que l’acte II de la Macronie s’inscrit dans la continuité d’une politique brutalement antisociale, les organisations syndicales entendaient bien faire du 1er Mai une importante mobilisation contre son programme libéral, sans heurts propres à accaparer l’attention des médias. Rien de plus compliqué, alors que la répression policière contre les syndicats s’est intensifiée depuis les années Valls et que les débordements – provocations, violences, manifestants autonomes défilant devant le carré de tête officiel – semblent attisés par une doctrine préfectorale de maintien de l’ordre propice à exacerber les tensions. À Paris, en 2021, des militants de la CGT avaient d’ailleurs été très violemment pris à partie par un mélange de gilets jaunes et d’individus cagoulés vêtus de noir, place de la Nation. Résultat : plus de vingt blessés dans les rangs cégétistes. « Ça ne nous refroidit pas, avait déclaré à l’époque un responsable de la Confédération (2). Nous continuerons à aller manifester pour la solidarité, la justice et le progrès social. »

      Le sentiment du devoir accompli

      Ce 1er Mai, Margaux a donc répondu présent, tout comme Éric, Christelle, Cyprien, Hervé et leurs autres camarades (3). L’équipe s’est vu confier la mission d’encadrer l’aile gauche du carré de tête unitaire. À 14 h 30, la manifestation parisienne s’est élancée depuis la place de la République, pour s’engouffrer dans le boulevard Voltaire et arriver quatre heures plus tard et sans encombre à destination. Entrée place de la Nation, au chant de l’Internationale reprise en chœur par la foule. Pour les membres de l’ALS, le sentiment du devoir accompli – l’intégrité du cortège a été préservée – s’ajoute à celui d’avoir été utiles au camp des travailleurs. Plusieurs manifestants viennent les remercier. « Beaucoup sont rassurés de voir qu’il y a une organisation et un cadre sécurisé. Ils savent que s’ils restent derrière nous, ils sont protégés », dit Margaux. Puis elle retire son brassard rouge, en attendant le prochain coup de main.

      édition du 3 mai 2021cgtsyndicalismemanifestations1er mai
      BBC

      This magpie mentality, where all of culture and history is up for grabs as 'inspiration', has accelerated since the proliferation of social media – Tamsin Blanchard

      In 2019, a major Italian fashion house launched a collection of maxi dresses and skirts in cotton poplin, broadly edged with contrasting ethnic prints of distinctive swirls and star shapes. Only if you'd visited the small Oma communities in northern Laos, would you have noticed that the designs were simply digital prints of the tribe's traditional clothing: handspun, indigo-dyed garments with vibrant appliqué and embroidery. Lauren Ellis, at the time an employee of Traditional Arts and Ethnology Centre, had. "They had copied the patterns exactly," she told the Laotian Times. "I couldn't believe that this major brand would sell such blatantly stolen designs."

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      Working with the Oma, the centre launched a campaign highlighting the situation. "The handmade textiles of the Oma are incredibly detailed, taking a huge amount of time, skill, and patience," said co-director Tara Gujadhur. "To see them reduced to a printed pattern on a mass-produced garment is heart-breaking." Dr Marie-Pierre Lissoir, the centre's ethnomusicologist and researcher, added: "Communities and their traditions are in constant change. They adapt themselves and get inspired by other cultures." However, this was not a case of a brand being inspired by motifs, and reinterpreting them, she says. "They simply scanned a handmade piece and printed it on clothes without even mentioning the existence of Oma community. This is not cultural appreciation. This is not creative interpretation."

      The Akha Oma of Phongsali province, Laos, create exquisite traditional dresses and headdresses (Credit: Getty Images)

      The fashion industry is no stranger to such controversies. Just the year before, D&G's tone-deaf campaign showing a Chinese model attempting to eat pizza with chopsticks led to an eruption of fury on China's social media platform Weibo, and a public apology from the designers. Pre-pandemic, pre-Black Lives Matter, the fashion house Comme des Garçons was taken to task after white models wore wigs of what appeared to be cornrows during its men's autumn/winter 2020 show. And of course, there is the ongoing trend at music festivals for tribal accoutrements, including Native American headdresses, in an attempt to ape the mystic of indigenous tribes, if only for a weekend.

      Why does our concern about cultural appropriation matter? Designers and artists have been drawing inspiration from each other for millennia. Cut off that blood supply of creative exchange and communities would be left, not only with a smaller palette of ideas but far narrower views of the world and the other ways of being on it. Plus, the difference between cultural appropriation and appreciation can be thin; after all, why copy something if you don't love it?

      However, for many cultural commentators, the nature of the relationship continues to be problematic. Tamsin Blanchard is curator of Fashion Open Studio, an initiative by campaign group Fashion Revolution showcasing the work of ethical designers. This year, working with Not Enough, a collective of South American women looking at how art and design have worked to perpetuate colonialism, Fashion Open Studio is co-curator of the prestigious State of Fashion Biennial in Arnheim. "Traditionally, designers were taught at fashion schools to pick and mix from the world around them, be that from an art exhibition, film, the natural world, or the culture and heritage of global communities," reflects Blanchard.

      "We're all drawn to an exquisite piece of embroidery, a colourful textile or even a style of dressing that might have originated from another heritage. [But] this magpie mentality, where all of culture and history is up for grabs as 'inspiration', has accelerated since the proliferation of social media," she continues. "Where once a fashion student might research the history and traditions of a particular item of clothing with care and respect, we now have a world where images are lifted from image libraries without a care for their cultural significance. It's easier than ever to steal a motif or a craft technique and transfer it on to a piece of clothing that is either mass produced or appears on a runway without credit or compensation to their original communities."

      Knowledge matters. How many white people wearing cornrows (hello, Kim Kardashian and Katy Perry) know that, in 15th-Century Africa, hair was a way to distinguish a person's age, religion, social rank and marital status; that braiding took hours, even days, to complete, and were times of great bonding; or that, during the slave trade, heads were shaved, tearing from the African peoples not only their hair, but also their identities? How many festivalgoers are aware that Native American headdresses are made from eagle feathers, symbolic of the Great Spirit, only gifted to wearers when they have done something of note for the community? How many know that the bindi, another festival favourite, is thought to enhance the powers of the third eye, by facilitating one's ability to access their inner wisdom or gurus.

      Blending influences, but not appropriating, the brand Aciela draws on its Colombian heritage and folklore, along with traditional British tailoring (Credit: Aciela)

      And how many would have known that in the past – and even now – the originators of the cornrows, the headdresses, the bindis, would have been persecuted for wearing them? In a 2018 BBC Stories documentary Cultural Appropriation: Whose Problem is it?, interviewee Ayesha says: "When you are part of a society that has told you how you look is wrong, for someone in that society to then say, 'well, I'm going to do it because it's fashionable, and it's a music festival so who cares', is very ignorant to the people who have had to go through those things." Interviewee Karisha adds: "When one racial group in their history has taken from a different racial group, and then in the future, wears the same things, it's like a slap in the face."

      Cultural anthropologist Sandra Niessen has researched Indonesian Batak weaving for more than 40 years. In 2020, she wrote a paper called Fashion, its Sacrifice Zones and Sustainability. Inspired by the concept of the "sacrifice zone", Niessen dug deep into the colonial underpinnings of the industry, going far beyond whether black models were included in a catwalk show to an exploration of the way the traditions of the indigenous peoples have been simultaneously plundered and erased. "Sacrifice zones are resource-rich lands, generally associated with minority communities that are considered dispensable, and exploited for economic gain," Niessen explained in the paper.

      "Rather than expendable physical landscapes, fashion sacrifice zones are dress traditions, and their makers, associated with fashion's 'other half', that are destroyed for, and by, the expansion of industrial fashion. These zones facilitate industrial expansion because they are a source of cheap labour and also indigenous design (commonly appropriated) important for style change." This catalogue of injustices continues: "[These sacrifice zones] also serve as markets when indigenous dress is replaced with industrially produced dress. Finally, they are the major sites of waste disposal, including second-hand clothing." The paper is a searing critique of fashion's wilful systems of inequity, and remains seminal to those seeking to address cultural imbalances.

      "All peoples everywhere derive inspiration from elsewhere," says Niessen, by email from her home in the Netherlands. "The problem is the hierarchy, with designers at the top and indigenous clothing at the bottom, to be pillaged from but not acknowledged. The system is skewed, not the creative work of designers per se. To recruit indigenous people to make luxury fashion acknowledges their skills but not their right to their own clothing systems. And to reduce their clothing systems to design and skill is to do it a fundamental disservice; it's a form of erasure. Working within the fashion system is the problem, not the exciting process of cultural contact."

      Textiles designer Ellen Rock works in close collaboration with artisans in Nepal, exchanging ideas and skills (Credit: Ellen Rock)

      What would she like to see? "The fashion business supporting the needs and desires of indigenous dress makers and not the other way around," she says. "To place 'them' first would be a restitution, perhaps revival, of 'their' systems. It's time to ask what fashion can do for them, not what they can do for fashion. They need the chance to be able to live their own cultural lives. They need their lands revitalised, their systems respected, self-determination. They need clean air and clean water. Our debt to their health and their way of life can't even begin to be tallied up."

      The issues of respect and of concern for other cultures – of which Niessen's paper is such a nuanced expression – has become more marked in a world still battling a global pandemic, jolted awake by Black Lives Matter, and damaged beyond recognition by global warming, itself directly caused by consumption. Within this context, many are questioning whether the extractive model of infinite growth, born from a history of colonial exploitation, is all it's cut out to be; whether it may, in all that matters, actually be one of the worst ways of moving forward. Attention is turning, with a renewed humility, to indigenous practices, tried and tested for millennia, for stewarding the Earth.

      And it is turning to what other practices – of organising communities, of exchanging skills and of making clothing – may have to offer as alternatives to the hyper-industrial, hegemonic Western fashion industry. "The Black Lives Matter [movement has led to a] mass realignment and re-education, and an understanding of how our colonial past and empire-building was built on the exploitation of people and theft of indigenous land and resources," says Blanchard. "There's a new awareness of cultural imbalances and the inequalities within the fashion industry, where a thousand-pound dress has been made by garment workers who are not paid a living wage, or where a motif has been taken from a community's cultural textile heritage without permission."

      A shared vision

      Increasingly, the industry is asking itself: what are the new systems that can take us into the future? And what are the ways of working across cultures that ensure that each party is adequately represented and recognised? "For cultural collaboration to exist, a shared vision needs to be established," muses Kerry Bannigan, executive director of the Fashion Impact Fund. "Collaborative collective leadership is necessary along with assessment of all processes in the project. Designers and brands need to understand that they have a responsibility to value the skills that bring their collections to life, and that support is required across the full value chain and fashion community globally. Respect, inclusion, consent, and communication are key to ensure that brands are not diminishing something of intrinsic cultural value when adopting elements from another culture."

      Groups are working hard to address imbalances. The Cultural Intellectual Property Rights Initiative (CIPRI), founded by Monica Moisin, connects designers with traditional textile artisans within a framework that ensures that the artisans' cultural intellectual property is respected with what CIPRI describes as the "three Cs": consent, credit, and compensation. Meanwhile, the British Council's Crafting Futures Community Couture project brings together designers from different cultures to create collaborative garments that can be rented. Digital resources capture the garment's evolution, making sure its full story, beyond the physical, is told. "This is the future of craft and community, where projects like this allow techniques to evolve and be relevant to new generations in a spirit of equal exchange," says Blanchard.

      Slow fashion label Welana highlights the beauty of Ethiopian artistry – and works alongside the communities that create it (Credit: Welana)

      While in an imperfect world, no example is perfect, some designers are coming close. "Indonesian designer Toton Januar, one of the designers in residence at the Biennial, has a very respectful exchange with Indonesian artisans, bringing their craft into contemporary fashion, while their work is fairly compensated," offers Blanchard. "Through her brand, Anciela, Jennifer Droguett mixes her Colombian heritage and folklore with traditional British tailoring to create her own sartorial language." Ethiopian fair trade company Sabahar and textile weavers Maraki together source and produce fabrics for slow fashion label Welana, using traditional weaving techniques. "Our whole concept revolves around shining a light on the beauty of Ethiopian artistry, and empowering the community responsible for it," says Berlin-based co-founder Welella Negussie.

      Award-winning Syrian-British designer and course leader at the London College of Fashion, Nabil El Nayal, was invited to develop a new type of embroidery stitch with refugees living in the Za'atari refugee camp, a stitch that would symbolically connect Syria with Za'atari. "All planning including workshops and presentations went out the window as soon as we met the women," El Nabal told Fashion Trust Arabia. "You have to get good at picking up on the invisible, listening to the inaudible, and seeing solutions to problems as they arise. The women we worked with had the most incredible and diverse range of abilities. We became the students who would go on to learn from them all." The project aims to help support the development of a self-sustaining business for the women, who have already faced immeasurable challenges.

      My approach to fashion is about the collision of cultures, past and present, distant and close – Nabil El Nayal

      In 2018, after being granted the Artists International Development Fund by Crafting Futures, artist and textiles designer Ellen Rock was invited to work with the Janakour Women's Development Centre (JWDC) in Mithila in Nepal, by the foothills of the Himalayas. From the start, her approach was careful and considered, first spending two months as an artist-in-residence, observing and immersing herself in the art, to create a platform of trust and a foundation for collaboration. "I asked the centre what they might like to learn from my practice, what they felt they were missing and what they might like to share with me," she says. "From this, we developed a workshop plan where we could exchange skills and knowledge which gradually led us to textile development."

      Screen printers printed Rock's original designs, before the embroiderers and hand painters added detailing on top. "My work focuses on graphic symbols as communication while Mithila art is rooted in cultural identity such as fertility, religion, love – and, more recently, daily activities such as bicycling to work, owning a mobile phone and working as an artist," says Rock. One of the prints, titled Eye See You features a combined illustration of a daily cycle with Rock's signature illustrations, integrating Mithila hands – a key motif in Rock's own work – adorned with tattoos and featuring embroidery interpretation of the print. "Ellen showed us how to apply our designs on to clothes and textiles; she also helped us create a lot of new designs," says one of the artisans, Madhumala Mandal.

      Rock and the artisans spent time thinking about the most beneficial skill that could be exchanged – and that had longevity. "The centre wanted to develop a product, both to apply their designs but also to generate income," says Rock. "We decided to focus on products, such as embroidered patches or bags, that could be re-produced, not only with our collaborative designs but with original Mithila patterns." The idea was to create a knowledge transfer that would last long after Rock had left.

      Creating bold, graphic prints, Ellen Rock collaborated with Madhumala Mandal and other women hand painters of Mithila, Nepal (Credit: Ellen Rock)

      Rock adds: "Appropriation usually involves the removal of origins and heritage, and a re-purposing in a way that only benefits the end company. Without dialogue, this can eradicate ancient wisdom and heritage whilst also removing income streams and livelihoods. A collaboration needs authentic connection, built up over weeks or months. But, I believe that, if designers set measurable impacts which directly involve and consult artisan groups, collaboration can be a powerful tool of amplification and preservation. Ultimately, at the heart of collaboration, is the core belief from both parties that the outcome is stronger."

      For both El Nayal and Rock, cultural collaboration remains a rich source not simply of inspiration, but of equity and global rebalancing. "My approach to fashion is about the collision of cultures, past and present, distant and close. We are living in increasingly polarised times, and my work can speak to that while seeking connections through the medium of fashion; pursuing a highly contemporary outcome, while preserving traditional Syrian dress and textile history," says El Nayal. "But working with the community needs to be mutually beneficial. I'm keen to protect our combined legacy and cultural identity. Our rich textile culture goes back many centuries, and it's important to ensure it goes on for many more to come."

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      L'Humanité

      Le Red Star touche le fonds

      Actu

      Le club de saint-Ouen a été vendu à 777, un fonds d’investissement américain, propriétaire de plusieurs autres formations à travers le monde. Les supporters audoniens, soutenus par des personnalités du monde du sport, de la culture et de la politique, dénoncent cette transaction et appellent à bloquer la vente.

      Nicolas Guillermin

      C’est dans une ambiance mouvementée que se termine la saison pour le Red Star. Non pas sur le plan sportif, le club de National (3 e division), 11 e au classement, qui reçoit l’US Concarneau ce vendredi 13 mai à huis clos pour la dernière journée de championnat, n’a plus rien à jouer depuis longtemps. C’est plutôt en coulisses que l’activité se déroule. Cinq semaines après avoir annoncé début avril être entrée en négociations exclusives avec 777 Partners, la direction du club de Saint-Ouen a officialisé le 11 mai la vente à 100 % au fonds d’investissement malgré la vive opposition de ses supporters.

      Ces derniers avaient interrompu le match face à Sète (30 e journée), le 15 avril, par de multiples jets de fumigènes jusqu’à ce que la partie soit définitivement arrêtée par l’arbitre à la 42 e minute. Des agissements sanctionnés depuis par la Commission fédérale de discipline par la perte de la rencontre, 3 matchs à huis clos, dont 1 avec sursis, et une amende de 4 400 euros. Une contredanse que les nouveaux propriétaires américains, qui ont acheté le club fondé en 1897 par Jules Rimet, le créateur de la Coupe du monde de football, pour un montant estimé entre 10 et 19 millions d’euros, se feront sûrement un plaisir de payer.

      Présent dans l’aéronautique ou les assurances, 777 Partners, dont le siège est à Miami, a pris le contrôle ces derniers mois de clubs comme le Standard Liège (Belgique), le Genoa (Italie) et le Vasco de Gama (Brésil), en plus de détenir «  une participation importante » dans le Séville FC, selon ses propres termes . Côté direction du club, cette cession est vue comme une très bonne chose. «  Je suis intimement convaincu, au terme d’une longue réflexion, que 777 Partners est le meilleur choix pour garantir et pérenniser les valeurs de notre club, tout en lui donnant les moyens de s’ouvrir des perspectives inédites », a déclaré le président et désormais ex-actionnaire principal, Patrice Haddad, qui conserve son poste à la tête du club audonien.

      Malgré cette annonce, les supporters ne désarment pas. Après avoir distribué des tracts, écrit des lettres ouvertes, réalisé une vidéo et multiplié les actions, la Tribune Rino Della Negra a lancé une pétition pour bloquer la vente «  mais aussi pour que ce combat devienne national ». Dans ce texte publié le 11 mai sur change.org et signé par déjà près de 1000 personnes dont de nombreuses personnalités du sport, de la culture et de la politique, dont Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise ou Marie-George Buffet, ancienne ministre des Sports, puis relayé, ce vendredi 13 mai, par le journal le Monde sous forme de tribune, les supporters en appellent au «  pouvoir législatif ».

      Le Red Star a été vendu à un fonds d’investissement américain, 777 Partners, «  basé dans un paradis fiscal dirigé par Josh Wanders, déjà propriétaire ou actionnaire de clubs au Brésil, en Belgique, en Espagne ou en Italie », dénoncent-ils. Regrettant que le football français soit «  devenu pour ces prédateurs financiers un nouvel eldorado », les supporters regrettent que «  les autorités du football ne s’expriment pas et ferment les yeux », et les pressent de «  réagir et de s’emparer de cette question ». «  Pour nous, écrivent-ils, le Red Star est un bien commun qui ne peut être sacrifié sur l’autel du profit. »

      Ce que craignent les supporters, c’est que le club serve notamment de pépinière pour les autres équipes de 777 évoluant à des échelons supérieurs dans leurs championnats respectifs. «  Le Red Star est le club le moins haut sportivement et le moins renommé de l’écurie qu’ils sont en train de mettre en place, nous expliquait récemment Vincent Chutet-Mézence, président du Collectif Red Star Bauer et porte-parole de la tribune Rino Della Negra . La crainte, c’est que le potentiel du centre de formation qui s’ouvre au Red Star, avec un vivier important de jeunes en Ile-de-France, soit pillé car on va être la petite académie du groupe.  Ce modèle de cogestion de clubs franchisés ne fonctionne. On l’a très bien vu avec Bordeaux (20 e de L1), Nancy (20 e de L2), Ostende (Belgique) ou Brighton (Angleterre), c’est une catastrophe. » Et d’ajouter : «  777 est un fonds d’investissement, basé à 5000 km, qui en l’espace de sept mois a racheté un nombre conséquents de clubs. Ce n’est pas de l’investissement sportif mais un coup de poker financier qui va mener à la multiplication de transferts de joueurs, de transactions et de la spéculation. On est dans une logique de financiarisation du football, c’est une vraie dérive. »

      France24 - Monde

      Aux Antilles et en Guyane, des communes se préparent à l'érosion des côtes

      Publié le : 13/05/2022 - 16:09

      Kelly PUJAR

      Une menace d'érosion des côtes pèse sur les littoraux de 126 communes françaises. Parmi elles, 25 se trouvent aux Antilles et en Guyane, confrontées à ce phénomène amplifié par le réchauffement climatique. Elles se préparent donc pour anticiper cette évolution et de futurs aménagements.

      Les règles sanitaires s'assouplissent pour les voyages depuis et vers l'Outre-mer. Fini les motifs impérieux pour les voyageurs non-vaccinés – même si la mesure reste en vigueur à Wallis-et-Futuna – ainsi que les tests négatifs pour les passagers vaccinés. Enfin, le port du masque ne sera plus obligatoire à bord des avions. Et un territoire a pris un peu d'avance : la Polynésie, où le port du masque n'est plus obligatoire dans les transports collectifs depuis le début de la semaine.

      La Statue de Solitude (statue d'une femme noire) a été inaugurée, mardi 10 mai, à Paris pour la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions. Cette statue d'une femme noire représente une Guadeloupéenne figure de la lutte contre l'esclavage.

      L'abolition de l'esclavage a aussi été commémorée en Martinique cette semaine : une marche baptisée "convoi pour les réparations" est partie lundi soir de Sainte-Anne. Son arrivée est prévue au Prêcheur la veille du 22 mai, jour férié sur place pour marquer la mémoire de l'abolition.

      En Guyane, l'activité réduite du centre spatial suscite de l'inquiétude. Suite à l'invasion russe de l'Ukraine, les vols Soyouz opérés depuis Kourou sont à l'arrêt. Mais la base prépare le premier tir du nouveau lanceur italien Vega-C.

      Cultiver des fruits et légumes avec peu d'impact sur l'environnement, c'est le pari qu'a réussi une maraîchère au Mont-Dore, en Nouvelle-Calédonie, grâce à des serres dites bioclimatiques.

      Enfin, les oiseaux marins sont de retour à Saint-Pierre-et-Miquelon. Leur venue coïncide avec la période d'accouplement pour plusieurs espèces, qui s'installent au Grand Colombier, un îlot de l'archipel.

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      Présidentielle : Marine Le Pen victorieuse en Outre-mer, une conquête "fragile"

      Focus

      Polynésie française : l'île de Tetiaroa en proie aux déchets

      ANTILLES

      France : les avions de Martinique et de Guadeloupe manquent de kérosène

      BBC

      These books say that through our connection with nature, our own mental eco-systems can be restored or rebooted, our lives re-appraised and re-set

      The movement towards rural living in the western world seems to be a sign of the times, with an exodus from urban life, and people seeking a rustic idyll, a simpler existence – and in some cases embracing the idea of "slow living", an antidote to fast hustle culture. And the lure of rural life is inevitably even more acute in spring and summer, when there is a sense of renewal and expectation in the air, and as, the poet Philip Larkin famously put it: "The trees are coming into leaf/ Like something almost being said".

      It's no surprise, then, that the theme for the US's Mental Health Month this year is "back to basics". In fact, increasing numbers of people are responding to burnout and the stresses of modern life by moving completely off-grid, in what has been described as "extreme wilding". In an attempt to reset their lives and their expectations of life, they are going beyond the cottage-core notion of a cosy, tidy garden and a cute, nostalgic rural aesthetic, and are placing themselves in truly remote and rugged landscapes.

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      The sense that a close connection with nature can be life – and mind – changing is shared by a number of recent books. The idea of re-wilding is familiar, with many reforestation projects and the re-introduction of endemic flora and fauna happening across the globe, helping to restore eco-systems and reverse some of the damage done to wild environments. But in a moment when mental health problems are rife, and as we start to emerge from the worst pandemic the world has known for a century, the term rewilding is now being used in a new way.

      So can we re-wild ourselves? Just as our natural environment can be healed, can our minds also, particularly after a period of crisis or trauma? That is the contention of several recently published or upcoming books, which suggest that through our connection with nature, our own mental eco-systems can be restored or rebooted, our lives re-appraised and reset, and emotional damage reversed. In addition, they suggest, this process can help us to make sense of the world – and that while nature is helping us, we can be helping it. For these authors, the idea of nature as something that is separate from us is coming to an end.

      The book Entangled Life explains how "anarchic" fungi have influenced contemporary philosophy (Credit Getty Images)

      The complex interdependence between us and the creatures with which we share the Earth is explored in the New York Times best-selling novel Once There Were Wolves by Charlotte McConaghy. It tells the visceral story of a woman's quest to reintroduce wolves to the wilds of Scotland. Inti Flynn, a biologist, arrives in the Highlands with her traumatised twin sister and 14 grey wolves. In the process of reintroducing the wolves to their natural habitat, Inti hopes also to help her sister Aggie heal, after horrific events that drove them both out of Alaska.

      In an urgent plea to restore our connection to the world before it's too late, Booker prize-winning writer Richard Flanagan recently wrote the novel Living Sea of Waking Dreams, a magical realist tale set against the backdrop of the Australian bush fires. Meanwhile, Seven Steeples by Sara Baume, an "astonishing prose poem", tells the story of a couple who withdraw completely from city life , retreat to the foot of a mountain in the remote countryside, and lose themselves in their rugged surroundings.

      The re-wilding of the mind is viewed from a different perspective in Merlin Sheldrake's hit non-fiction book Entangled Life: How Fungi Make our Worlds, Change our Minds and Shape our Futures. In this deep dive into the world of fungi, the author explores how the organisms have influenced contemporary philosophy, and how, in the "anarchic" way they grow and connect with each other and other organisms, they represent a highly sophisticated "more than human world".

      Sheldrake sees how fungi lives as a model for humans: "Fungi have changed my understanding of how life happens. These organisms make questions of our categories, and thinking about them makes the world look different." Like fungi, he writes, "we are ecosystems that span boundaries and transgress categories. Our selves emerge from a complex tangle of relationships." How, the book asks, can we be more like fungi?

      Entangled Life also explores how humans have engaged with fungi in various ways, from farmers to herbalists and cultivators growing hallucinogenic psilocybin at home, and it highlights the recent mainstreaming of psilocybin therapy, which, it has been suggested, is able to "reset the depressed mind". The winner of the Wainwright Prize, Entangled Life has been a surprise global hit for the debut author.

      It is essential for us to remember that we are part of nature, that whilst nature needs us, we also need nature – Mya-Rose Craig

      And out in June is the much anticipated memoir Birdgirl by Mya-Rose Craig, a 20-year-old  ornithologist, environmentalist and diversity activist. So far in her life, Craig has seen more than 5,000 types of bird, half of the world's species, across all continents of the globe. "It's a memoir about my childhood birding around the world," she tells BBC Culture. "And my love of these tiny creatures which are such a central part of my being, my family, and coping with mental illness within it. It's hugely personal." Birdwatching for her is the "thread running through the pattern of my life," she says. 

      A strong connection with birds inspired the memoir Birdgirl by ornithologist and environmentalist Mya-Rose Craig (Credit: Getty Images)

      The memoir explores how each bird sighting is a step towards the author finding her own voice, as well as a step in her family's challenging journey. Each new bird spotted is also a "moment of peace" amid the turmoil of her mother's worsening mental health crisis. Craig is also the founder of Black2Nature, an organisation that runs camps, workshops and campaigns to make the nature conservation and environmental sectors ethnically diverse. "At my nature camps," says the British-Bangladeshi author and campaigner, "I teach the children about nature engagement, how it makes them feel and how they can use that to be more resilient and be able to overcome problems."

      Birdgirl also explores how the mindful act of looking for birds has made Craig more determined to campaign for the environment's – and all of our – survival. The memoir is a logical progression from her previous book, We Have a Dream, which explored how young indigenous environmental activists are bringing change, and also explored our interdependence with nature. "We Have A Dream shows us that it is not too late to act and make a difference in rejuvenating nature, as it is waiting to be given the chance to fight back," she  says, pointing to the example of Lesein Mutunkei from Kenya who is featured in the book. "His goals for trees are so clever, and yet so simple – showing us that it is not too late to rewild and save ourselves from an ecological disaster." 

      After all, the idea of renewal and rewilding works both ways, says Craig. "I think that whilst many of the young people in We Have A Dream understand that our natural environment has an amazing capacity to renew, self-repair and regenerate, their message was that humans had relied on this for too long, and we were now at the point where the Earth had been pushed too far and it could no longer regenerate. The hope coming from the book is not that our planet will recover if left alone but that here were a young generation who are fighting for big change.

      "I believe that nature is really important to us as humans and that it is essential for us to remember that we are part of nature, that whilst nature needs us, we also need nature."

      Tree of life

      The way in which we are nurtured by the natural environment, while simultaneously ourselves nurturing it, is also explored in a newly published volume of journals, with an introduction by Tilda Swinton, by the late film director Derek Jarman, Pharmacopoeia: A Dungeness Notebook. It tells the story of the creation of his garden at Dungeness, in an arid, windswept spot near a nuclear power station. "I planted a dog rose," he writes. "Then I found a curious piece of driftwood and used this, and one of the necklaces of holey stones on the wall, to stake the rose. The garden had begun. I saw it as a therapy and a pharmacopoeia." The garden was an ever-evolving circle of stones, plants and sculptures created with foraged driftwood and flotsam, cultivated in the harshest of conditions, and remains to this day a source of wonder for visitors.

      This idea that nature has wisdom to teach us and lessons to impart also features in The Great British Tree Biography, in which Mark Hooper explores the history and folklore of Britain. In it, notable trees' stories are told, from Knole Oak, immortalised by Virginia Woolf in Orlando and in the video for the Beatles song Strawberry Fields Forever, to the oak on Isle Maree in Scotland that is said to provide release from madness to visitors who offer coins. The author says that, having grown up in the countryside, the woods have always been his "happy place". So what do these landmark trees tell us about history, life and ourselves?

      Some of the chapters in his book, Hooper tells BBC Culture, are about "the tree itself and what it stands for, as a metaphor for values we hold dear. Robert the Bruce used a 2,000-year-old yew tree, growing through the rocks on the shore of Loch Lomond, as a symbol of endurance as he tried to raise the spirits of his retreating army in 1306. Just 200 men crossed the loch, in a boat that could only hold three men at a time, and as they gathered on the far side by the tree, he compared its ability to survive against the odds with their own. When Robert the Bruce finally won independence for Scotland after defeating the English at Bannockburn in 1314, many of his men wore sprigs of yew on their uniforms."

      The Knole oak is among the symbolic and culturally significant trees featured in The Great British Tree Biography by Mark Hooper (Credit: Amy Grimes/ Pavilion Books)

      In almost all cultures, the oak is used to represent strength – for example, says Hooper, "the Suffrage Oak was planted in Glasgow in 1918 to mark the Representation of the People Act passing into law – the first step in establishing votes for women in Great Britain". There are examples too of how trees have helped shape or symbolise ideas. The Wesley Beeches are a famous arch created by two intertwined beech trees in Lambeg, County Down: "They formed in 1787 when John Wesley, founder of the Methodist church, twisted two saplings together to demonstrate to his congregation the bond between Methodism and the Anglican Church of Ireland."

      The folklore of nature and ideas around Paganism have been the subject of growing interest in recent years, with the New York Times even asking "Is the West becoming Pagan again?". The idea that nature can help heal us or somehow re-set our minds goes back to numerous ancient philosophies and religions that have long looked to our connection with nature. "The Buddha was a wild man," says the London Buddhist Centre on its website. "In the sense of being fully alive and responsive, attuned to nature in its deepest meaning. To reach towards this we humans need careful tending as much as a tree does, probably more."

      Lucretius and Aurelius share this idea that we should look at the big picture of nature, and that everything that exists is ultimately transient – John Sellars

      In fact, the strength we can gain from nature and the resilience it teaches us are notions that are as old as philosophy itself. As John Sellars, author of The Fourfold Remedy: Epicurus and the Art of Happiness, among others, and Reader at Royal Holloway, University of London, tells BBC Culture, philosophy itself began as an attempt to understand nature: "Aristotle was a great biologist as well as a philosopher, and studied specimens – he was famous for dissecting fish and wanted to understand the different parts of an organism and how they function together in a biological way, and how that applies to humans." From Thales of Miletus and his 6th-Century peers to following generations, philosophers have long been fascinated by nature. "And many philosophers agreed with going back to nature and a simple life, away from the complexities of modern life, " adds Sellars.

      The Stoics in particular "wanted to live in accordance with the natural world, in tune with nature," says Sellars. Roman Emperor and philosopher Marcus Aurelius wrote Meditations, in which he explored the idea that "anything that happens is the product of a natural process and part of how nature works – growth, life cycle, decay". He saw nature as a whole, and in this respect, according to Sellars, Aurelius might be seen as a precursor to the climate theorist James Lovelock and his Gaia theory, in which nature regulates itself. "Aurelius sees nature as an organism that regulates itself, and we're part of the larger organism. He saw our wellbeing tied up in nature as a whole." We are, in other words, part of nature and part of each other.

      Aurelius wrote in the Meditations: "A branch cut off from the bough it belonged to cannot but be cut off also from the whole tree. Similarly a man, if severed from a single man, has fallen away from society as a whole." Sellars explains: "The tree is humanity, a human who is anti-social is a branch that has broken off (and so dies). We're all part of a single organism and we all depend on each other for our wellbeing."

      Epicurian poet and philosopher Lucretius wrote about humankind's connection with nature (Credit: Getty Images)

      So according to this idea, we are all dependent on each other: "Aurelius uses it as a metaphor for individuals in a community; every organism is dependent on the rest of nature. In modernity, isolated individuals can suffer poor health and mental health: none of us can survive alone, either physically or psychologically."

      The inevitability of nature is also something that Aurelius considers in the Meditations: "What a fraction of infinite and gaping time has been assigned to every man; for very swiftly it vanishes in the eternal; and what a fraction of the whole of matter, and what a fraction of the whole of the life Spirit. On what a small clod, too, of the whole Earth you creep. Pondering all these things, imagine nothing to be great but this: to act as your own nature guides, to suffer what Universal Nature brings." It is interesting, says Sellars, that Marcus Aurelius is "hugely popular" at the moment. He is currently "the best-selling" philosopher, and there are "thriving communities" that follow his teachings.

      The Epicurian Roman poet Lucretius wrote about similar themes. "Lucretius wrote about the life cycles in nature, repetition, and the natural inevitable processes," says Sellars. Aurelius and Lucretius were helping their readers to accept their own mortality, and the fact that nothing lives forever. "The epic poetry of Lucretius and Aurelius share this idea that we should look at the big picture of nature, and that everything that exists is ultimately transient."

      Both Aurelius the philosopher and Lucretius the poet, says Sellars, offer this "as a therapeutic idea, and that it puts everyday worries into perspective because of the bigger picture. Whatever everyday problems we may be wrapped up in, step back and see the bigger picture – within the large perspective, these problems are relatively insignificant."

      We may not all feel the urge to re-locate to the wilderness, live off grid or completely re-wild our minds, but we can all find this sense of wonder and meaning in nature. Not only in our connection with it, but in the sense of hope and renewal it seems to offer us, each spring and summer. As Philip Larkin puts it in The Trees: "Last year is dead, they seem to say / Begin afresh, afresh, afresh."

      Birdgirl by Mya-Rose Craig is published by Penguin on 30 June; The Great British Tree Biography: 50 legendary trees and the tales behind them by Mark Hooper is published by Pavilion Books; The Fourfold Remedy: Epicurus and the Art of Happiness by John Sellars is published by Penguin.

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      France24 - Monde

      Pour Peter Maurer, Bachar al-Assad est "conscient de la pression de l’environnement international"

      Publié le : 13/05/2022 - 16:18

      Marc PERELMAN

      Onze ans après le début du conflit en Syrie, le Covid-19 et la guerre en Ukraine ont aggravé la situation dans le pays. Peter Maurer vient de rencontrer Bachar al-Assad. Dans un entretien accordé à France 24, le président du Comité international de la Croix-Rouge explique avoir l’impression que le président syrien est "conscient de l’environnement international et de la pression que cela exerce sur la Syrie". Bachar al-Assad est "reconnaissant du travail humanitaire, mais aussi très clair dans sa vision que les choses ne peuvent pas continuer comme ça", explique-t-il aussi.

      DIPLOMATIE

      Visite aux Émirats : "Bachar al-Assad veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable"

      Le président syrien Bachar al-Assad se rend brièvement en Iran

      Le monde dans tous ses États

      Syrie : retour à la case Bachar ?

      France24 - Monde

      Eurovision : l'Ukraine en guerre remporte le concours 2022 grâce au vote du public

      Publié le : 15/05/2022 - 02:08

      FRANCE 24 Suivre

      Le groupe ukrainien Kalush Orchestra a remporté, samedi, le concours musical de l'Eurovision, qui se tenait dans la ville italienne de Turin et dont la Russie avait été exclue. Le président Volodymyr Zelensky s'est félicité de cette victoire symbolique de son pays.

      L'exclusion de la Russie de l'événement était déjà une victoire pour l'Ukraine. Celle-ci est désormais totale : le pays a remporté, samedi 14 mai en Italie, le 66e concours Eurovision de la chanson, grâce au vote des téléspectateurs, qui ont plébiscité le groupe Kalush Orchestra représentant le pays envahi fin février par les troupes russes.

      Félicitations à l'Ukraine pour sa victoire 👏👏, et bravo à @alvan_music et @ahezmusic ! Nous sommes fiers de vous !Merci d'avoir été avec nous, à l'année prochaine ! 👋Revivez la soirée sur https://t.co/hbLxAmmRIW 👉https://t.co/X8wS1JfBzI#Eurovision pic.twitter.com/NnpvjT2N7O

      May 14, 2022

      Saluant la performance du groupe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité sur Facebook de cette victoire symbolique en faisant le lien avec l'invasion russe : "Notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l'Europe. L'an prochain, l'Ukraine accueillera le concours de l'Eurovision (...). Je suis sûr que la victoire contre notre ennemi est proche."

      Kalush Orchestra, qui tire son nom de la ville ukrainienne occidentale de Kalouch, a interprété en ukrainien la chanson "Stefania", qui mêle rap et musique folklorique traditionnelle et rend hommage à la mère du chanteur, Oleh Psiuk. "Dans le contexte actuel, cette chanson est devenue un hymne à la mère patrie", estime Natalia Mendoza, correspondante de France 24 en Italie.

      Avec 631 points recueillis pour sa chanson, le groupe Kalush Orchestra a devancé le Britannique Sam Ryder et son titre "Space Man" (466 points), et la chanteuse espagnole Chanel avec "Slo Mo" (459 points), lors de la soirée organisée à Turin, en Italie, pays vainqueur l'an dernier. La France, représentée cette année par le groupe breton Alvan & Ahez, s'est classée avant-dernière, à la 24e place du classement.

      L'Ukraine a recueilli la note maximum – 12 points – de plusieurs ex-Républiques ou pays satellites de l'Union soviétique : la Pologne, pays européen ayant accueilli le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre, la Moldavie, la Lettonie, la Roumanie et la Lituanie. Le public français a donné 12 points au Royaume-Uni et 10 points à l'Ukraine.

      Un message politique en fin de prestation

      Comme lors des deux demi-finales organisées cette semaine à Turin, une marée de drapeaux bleu et jaune du pays sous la mitraille de l'armée russe a déferlé dans l'arène du Pala Olimpico de la capitale piémontaise où se sont produits les 25 finalistes.

      À six sur scène, les membres du groupe Kalush Orchestra, tous en âge de combattre, bénéficiaient d'une dispense provisoire délivrée par le gouvernement de Kiev, mais ils devront rentrer chez eux prendre les armes dès la fin du concours. L'un d'eux est resté au pays.

      Le chanteur de Kalush Orchestra a profité de cette audience pour lancer un appel en faveur de la ville de Marioupol à la fin de leur prestation. "S'il vous plaît, aidez l'Ukraine. Aidez Azovstal", a crié Oleh Psiuk.

      L'Union européenne de radiotélévision (UER), qui chapeaute le concours, a indiqué qu'elle ne prendrait pas de sanctions contre le groupe alors que les messages politiques sont généralement proscrits à l'Eurovision.

      "Nous comprenons les sentiments qui sont liés à l'Ukraine en ce moment, et nous croyons que les déclarations du Kalush Orchestra et d'autres artistes exprimant leur soutien au peuple ukrainien est plus en lien avec les questions humanitaires que les questions politiques", a déclaré l'UER dans un communiqué.

      "L'UE est avec vous"

      C'est la troisième victoire de l'Ukraine dans ce concours après celles de 2004 et de 2016. Les bookmakers avaient fait du groupe le favori du concours annuel, qui attire près de 200 millions de téléspectateurs pouvant prendre part au vote avec le jury officiel, en raison du sort de l'Ukraine et de son invasion par la Russie en février.

      Le président du Conseil européen, Charles Michel, a dit souhaiter que l'édition 2023 de l'Eurovision se tienne "à Kiev dans une Ukraine libre et unie", tandis que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rappelé : "L'UE est avec vous."

      Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s'est félicité d'une victoire qui reflète le "soutien indéfectible" de l'Europe à l'Ukraine.

      L'invasion de l'Ukraine a valu à Moscou d'être bannie de cette 66e édition. "Au vu de la crise sans précédent en Ukraine, l'inclusion d'une participation russe lors du concours de cette année porterait atteinte à la réputation de la compétition", avait tranché l'UER dans un communiqué publié au lendemain de l'entrée des troupes russes en Ukraine. S'il arrive régulièrement à des chansons de se voir retoquer parce que jugées trop politiques dans une compétition qui proclame ne pas faire de politique, il est rare de voir un pays tout bonnement disqualifié pour ses actions.

      Avec AFP et Reuters

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      Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"

      À L’AFFICHE !

      Eurovision : avec Alvan et Ahez, la France tente sa chance en breton

      Eurovision : Manija, la candidate qui défie les conservateurs en Russie

      L'Humanité

      Ce vent de panique qui souffle sur les cryptomonnaies

      Actu

      En l’espace d’un week-end, des monnaies virtuelles se sont effondrées, tout le secteur vacille. Des milliards d’euros sont partis en fumée.

      C’est sauve qui peut dans le monde de la crypto. Le luna, l’une des dix plus grosses monnaies virtuelles, a perdu 100 % de sa valeur. Alors qu’un luna s’échangeait encore 60 dollars en milieu de semaine dernière, et 80 début mai, il est tombé à 0,0003 dollar ce dimanche : un véritable krach, avec peu de chance de s’en remettre un jour. Et il n’est pas tombé seul.

      40 milliards de dollars se sont envolés

      Toutes les monnaies reposant sur la blockchain terra (UST) se sont effondrées. La chaîne de blocs est un procédé technologique présumé sûr, qui fait à la fois office de registre de comptes – chaque échange et chaque modification y est consigné – mais aussi donne les règles de fonctionnement des cryptomonnaies qui se fondent sur elle. Ainsi le terra était présupposé stable et sûr puisque élaboré en parité indirecte avec le dollar.

      Métavers. Notre voyage dans le nouvel avatar du capitalisme

      L’algorithme garantit qu’un terra s’échange à 1 dollar, laissant le luna faire office de produit spéculatif. Pour sauver la parité terra-dollar, les fondateurs de la monnaie ont brûlé 1,5 milliard de dollars, avant de céder face à la panique bancaire : il y a eu une ruée vers les places de change pour tout vendre. Résultat, le terra est sorti des marchés, quand le luna ne vaut plus rien, et 40 milliards de dollars se sont envolés.

      Le secteur a chuté de 60 % en six mois

      S’il y a eu panique bancaire, c’est que, non seulement la confiance dans la cryptomonnaie s’est effondrée, mais aussi celle dans les « banques » du secteur. L’enjeu pour ces entreprises maintenant est surtout de limiter la ruée vers les guichets.

      Ces places de change et gestionnaires de portefeuilles numériques sont, pour les plus grosses d’entre elles, entrées en Bourse ces deux dernières années. Elles ont alors levé des milliards en profitant de la spéculation à la hausse des cryptomonnaies. La valeur de la plus grosse plateforme occidentale, Coinbase, a chuté de 80 %. Si elle fait faillite, ses millions de clients perdront tout. L’ensemble du secteur a chuté de 60 % depuis novembre 2021.

      La chute de « M. Bitcoin », ce père de famille devenu grand maître-chanteur de l'ère digitale

      De 3 000 milliards de dollars, la valeur de l’ensemble des cryptomonnaies est tombée à 1 200 milliards, ce dimanche. Rien que ce week-end, 300 milliards ont disparu. En conséquence, le patron de Binance, la plus grosse plateforme de change asiatique, Changpeng Zhao, a vu sa fortune fondre de 92 milliards d’euros à 11 milliards, quand celle du patron de Coinbase a chuté de 13 milliards d’euros à moins de 2 milliards. Ils s’en remettront néanmoins bien mieux que les nombreux spéculateurs plus modestes qui ont tout perdu. Sur les forums spécialisés, comme celui de Reddit, beaucoup parlent de suicide.

      « Le suicide est la seule solution pour moi »

      « Pour toutes les personnes qui paniquent, voici les numéros de téléphone d’aide psychologique de chaque pays », est-il épinglé en tête du site. «J’ai perdu plus de 450 000 dollars. Je ne peux pas payer ma banque. Je vais bientôt perdre ma maison. Je vais devenir sans domicile. Le suicide est la seule solution pour moi», témoigne l’un d’eux. Cette crise risque aussi de créer des turbulences dans le bilan de plusieurs entreprises qui avaient converti une partie de leur trésorerie en cryptomonnaies en 2021, comme Tesla ou la banque JP Morgan.

      cryptomonnaiekrach boursier
      L'Humanité

      Le comportement ne peut justifier la discrimination

      Chronique

      Aline Chanu

      Avocate au barreau de Paris

      En plus de subir les plaisanteries à connotation sexuelle reçues par mail, le calendrier de Playboy posé sur son bureau et une affiche de la mère Noël nue sur un sapin dans le couloir, la salariée, technicienne dans l’industrie chimique et seule femme dans les locaux, était moins bien payée que ses collègues hommes, donc discriminée. Elle faisait aussi valoir le refus injustifié de son employeur de lui permettre de réaliser un sujet de mémoire sur l’entreprise dans le cadre de la validation de son diplôme d’ingénieur, puis, son refus de valoriser ce diplôme. À cette occasion, son supérieur lui écrivait même : « Cela ne t’empêche nullement de saisir toute opportunité à l’extérieur de l’entreprise », manifestant ainsi clairement sa volonté qu’elle parte.

      En défense, l’employeur tentait de justifier ses agissements discriminatoires par le comportement « réfractaire » de la salariée qui faisait obstacle à l’avancement des dossiers. Son attitude, ses compétences et qualités professionnelles expliqueraient, d’après l’entreprise, l’absence de promotion et les différences de rémunération avec ses collègues masculins. La motivation de l’arrêt de la cour d’appel de Grenoble est particulièrement intéressante sur ce point : « Il en ressort que les problèmes de communication évoqués avec la hiérarchie et les collègues depuis 2012 et le comportement “réfractaire” de M me   X apparaissent constituer en réalité la conséquence du sentiment de manque de reconnaissance évoqué par la salariée depuis plusieurs années, notamment de l’absence de prise en compte de son diplôme acquis depuis 2007 par le biais de la formation Cnam en refusant de lui accorder un sujet de mémoire pour le valider, ainsi que de son absence d’évolution de carrière malgré les efforts entrepris face à l’évolution de ses collègues. »

      La cour écarte donc la critique comportementale comme élément pouvant justifier l’inégalité de traitement en rappelant que l’absence de reconnaissance professionnelle produit nécessairement un sentiment d’injustice et de découragement pouvant, comme en l’espèce, conduire la salariée à s’isoler, à être en conflit avec sa hiérarchie et ses collègues et à ne plus s’investir. La cour a ainsi reconnu la discrimination en raison du sexe dont a été victime la salariée. L’employeur a été condamné à la repositionner sur le bon coefficient, à revaloriser son salaire (900 euros par mois en plus) et, à lui verser 105 000 euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice économique et financier pour la période antérieure au repositionnement (calculés selon la méthode Clerc).

      Chronique juridiquediscriminationsinégalités
      Valeurs Actuelles

      Ciotti, Wauquiez, Lisnard, Retailleau : les prétendants à la tête de LR penchent (nettement) à droite

      L’avenir des Républicains va-t-il s’inscrire nettement plus à droite que par le passé ? Laminé lors de l’élection présidentielle, le parti historique de la droite et du centre semble être parvenu à limiter l’hémorragie : seule une dizaine de députés LR a sollicité l’investiture de Renaissance pour les élections législatives. C’est la victoire de Christian Jacob, qui s’est battu pour imposer l’indépendance des Républicains. Reste que, pour survivre, le parti ne pourra faire sans une clarification idéologique et un repositionnement. Ce sera la lourde mission du successeur de Christian Jacob, qui a prévu de lâcher la rampe après les législatives.

      Selon Le Parisien, plusieurs cadres LR semblent déjà intéressés par la reprise en main du parti. Jeudi dernier, c’est Julien Aubert qui s’est manifesté dans les colonnes du Figaro, en annonçant vouloir imposer un retour au RPR originel. Le député du Vaucluse ne cache pas vouloir faire sans le centre : « Le parti unique rassemblant la droite et le centre est mort. » Laurent Wauquiez aurait également sondé ses proches, et aurait prévu de consacrer son été à réfléchir à un éventuel retour aux affaires. Le Parisien cite également les noms d’Éric Ciotti, David Lisnard et Bruno Retailleau – même si la plupart d’entre eux se rallieraient à Laurent Wauquiez, le cas échéant.

      Aurélien Pradié pour sauver l’honneur ?

      Point commun entre toutes ces personnalités ? Leur positionnement historique à l’aile droite des Républicains. Depuis la présidentielle et la nouvelle victoire d’Emmanuel Macron, les plus modérés des Républicains semblent disqualifiés au sein du parti, comme emportés par l’échec de Valérie Pécresse – quand ils n’ont pas tout simplement déjà rejoint la majorité. À droite toute, donc ? « L’enjeu est de faire vivre une autre ligne, mais une logique de fracture existe, on ne va pas se raconter d’histoires », admet un cadre du parti auprès du Parisien.

      Parmi les figures moins droitières qui pourraient tenter leur chance, Aurélien Pradié, néochiraquien assumé et farouchement opposé à un rapprochement avec la macronie, fait tout de même figure de ténor. Ses chances sont cependant minées par sa très mauvaise réputation au sein du parti. Pour le reste, résume Le Parisien, personne ne croit au retour de Xavier Bertrand, pas plus qu’aux sous-entendus de Rachida Dati. Quoi qu’il en soit, les choses devraient se décanter assez naturellement : « Il y aura un consensus entre poids lourds sur les gros candidats avant le congrès », assure un cadre national. Rendez-vous est pris à l’automne prochain.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      France24 - Monde

      En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement

      Publié le : 14/05/2022 - 18:03

      Bahar MAKOOI Suivre

      D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.

      "Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.  

      "Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.  

      La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises". 

      Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes 

      Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne. 

      Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles. 

      Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique". 

      L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine. 

      Un risque pour les militantes polonaises 

      En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.  

      L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.  

      "Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.  

      Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.  

      Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible. 

      Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives 

      À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse". 

      Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.

      À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.  

      "Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".  

      Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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      États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement

      DROITS DES FEMMES

      En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"

      Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

      Valeurs Actuelles

      Nupes : la résistance socialiste s’organise autour de Carole Delga

      Tandis que la Nupes semble commencer à se fissurer, la résistance socialiste s’organise. C’est bien du côté de la « vieille maison » que se trouvent le plus de personnalités opposées à l’accord signé entre Olivier Faure et Jean-Luc Mélenchon. Une fronde qui devrait se matérialiser très vite, puisque près de 70 candidats socialistes dissidents devraient se présenter lors des élections législatives de juin, selon CNews. Si ces candidatures refusant la Nupes devraient essaimer dans une trentaine de départements, c’est surtout vers l’Occitanie que les regards se tournent.

      Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, semble bien déterminée à prendre la tête de ce mouvement dissident. Lors d’une récente réunion publique, la baronne socialiste a fustigé « les fausses promesses ou les postures de communication » de la Nupes. Prenant la parole devant près de 400 cadres départementaux, elle a évoqué « un rassemblement, en prévision de l’élargissement à toutes les forces de la gauche républicaine ».

      Reprendre le contrôle du PS ?

      Surtout, Carole Delga – que l’on sait proche de Manuel Valls – a insisté sur le fait qu’elle n’a pas l’intention de construire un nouveau parti politique. L’objet d’une telle réunion est donc bel et bien d’organiser la riposte, afin de reprendre le contrôle du Parti socialiste ? Pas tout à fait, puisque la présidente de région a voulu nuancer son propos, estimant que cette réunion n’était pas un « travail de préparation du congrès socialiste ». La stratégie qu’elle a évoquée consiste plutôt en l’émergence d’un « collectif de proposition et d’affirmation ». Plusieurs cadres nationaux du parti étaient en tout cas présents, comme Stéphane Le Foll.

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      France24 - Monde

      La Turquie se dit prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan

      Publié le : 14/05/2022 - 07:09Modifié le : 14/05/2022 - 22:59

      FRANCE 24 Suivre

      Tentant "d'éviter les tensions", le président finlandais a informé samedi son homologue russe Vladimir Poutine de la candidature imminente de son pays à l'Otan, une décision historique qualifiée d'"erreur" par le maître du Kremlin.Sur le terrain, en Ukraine, la situation est en train de basculer en faveur des Ukrainiens dans la région de Kharkiv. Voici le fil du 14 mai.

      • 22 h 10 : Volodymyr Zelensky rencontre à Kiev le chef des sénateurs républicains américains

      Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accueilli à Kiev une délégation de parlementaires américains menée par Mitch McConnell, le chef de la minorité républicaine au Sénat américain, selon un communiqué publié samedi par la présidence ukrainienne.

      "J'attends avec impatience le soutien américain à de nouvelles sanctions. En outre, nous estimons que la Russie devrait être officiellement reconnue comme un État sponsor du terrorisme", a déclaré durant leur rencontre Volodymyr Zelensky, cité dans le communiqué.

      Le président ukrainien a également remercié "les États-Unis pour leur leadership dans le soutien à l'Ukraine", estimant qu'ils ne protégeaient pas seulement son pays "mais aussi les valeurs et libertés démocratiques, le droit des nations à choisir librement leur futur".

      • 21 h 50 : la guerre en Ukraine s'invite sur la scène de l'Eurovision

      À la fin de sa prestation à l'Eurovision, concours organisé samedi soir à Turin, en Italie, le chanteur du groupe ukrainien Kalush Orchestra, Oleh Psyuk, a lancé à la foule : "I ask to all of you, please help Ukraine, Mariupol, help Azovstal right now!" ("Je vous demande à tous, s’il vous plaît, aidez l’Ukraine, Marioupol, aidez Azovstal maintenant !") Le groupe fait partie des grands favoris de la compétition, tandis que la Russie en a été exclue.

      Ukraine's Kalush Orchestra bring a hypnotic mix of rap, folk and a flute loop so funky you'll remember it for days 🇺🇦 #Eurovision #ESC2022 pic.twitter.com/lgHZhkCkoG

      May 14, 2022

      >> À lire aussi : "Eurovision : sans la Russie au concours, 'l'Ukraine a déjà gagné'"

      • 19 h 20 : la Turquie prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan

      La Turquie est prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan et des motifs qui suscitent l'hostilité d'Ankara vis-à-vis de cet élargissement, a déclaré samedi le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu.

      "La grande majorité du peuple turc est contre l'adhésion de ces pays qui soutiennent l'organisation terroriste PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et ils nous demandent de bloquer cette adhésion", a affirmé le ministre. "Mais ce sont des questions dont nous devons parler bien sûr avec nos alliés de l'Otan ainsi qu'avec les pays" concernés, a-t-il ajouté.

      • 17 h 35 : la Finlande se dit "confiante" dans la possibilité de s'entendre avec la Turquie

      Le chef de la diplomatie finlandaise, Pekka Haavisto, s'est dit confiant, samedi, dans la possibilité de s'entendre avec la Turquie malgré l'hostilité affichée par le président turc Recep Tayyip Erdogan à l'entrée dans l'Otan de son pays et de la Suède.

      S'exprimant avant une série de discussions avec les membres de l'Otan, dont la Turquie, à Berlin, Pekka Haavisto s'est dit "confiant dans le fait qu'à la fin nous trouverons une solution et que la Finlande et la Suède deviendront membres de l'Otan".

      • 15 h 45 : Kiev rebaptise un monument soviétique en "Arche de la Liberté du Peuple ukrainien"

      L'Arche de l'Amitié des Peuples, un emblématique monument soviétique du centre-ville de Kiev, est devenu l'Arche de la Liberté du Peuple ukrainien, a annoncé sur la messagerie Telegram le maire de la capitale, Vitali Klitschko.

      Les élus municipaux ont en outre "approuvé une liste de plus de 40 monuments et emblèmes mémoriaux qui devront être retirés des rues et bâtiments de la capitale pour être transmis au musée du totalitarisme", a-t-il ajouté.

      L'Arche de l'Amitié des Peuples est une imposante arche métallique d'une hauteur de 35 mètres érigée dans un parc du centre-ville en 1982. Elle faisait partie du même complexe que la sculpture des deux travailleurs russe et ukrainien démontée le mois dernier. En 2018, des militants anti-russes y avaient apposé un autocollant en trompe-l'œil, montrant une fissure au centre de l'arche pour souligner la rupture des relations entre les deux pays.

      • 15 h 40 : le parti de la Première ministre finlandaise dit "oui" à l'Otan

      Le parti social-démocrate de la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a annoncé son soutien, à une très large majorité, à une candidature du pays nordique à l'Otan, qui doit être officialisée dimanche. Sur les 60 membres de la direction du parti, 53 ont voté pour, 5 contre et deux se sont abstenus, selon le résultat du vote annoncé lors d'une conférence de presse à Helsinki.

      • 14 h 25 : l'Ukraine prédit la défaite russe en fin d'année

      Les autorités ukrainiennes ont affiché leur optimisme, annonçant qu'elles repoussaient les offensives russes dans l'est, et prédisant la défaite de Moscou en fin d'année.

      La guerre connaîtra un "tournant" en août et la Russie sera défaite "avant la fin de l'année", a déclaré le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, dans un entretien à la chaîne britannique Sky News diffusé vendredi soir. À l'issue de cette guerre, "nous rétablirons le pouvoir ukrainien dans tous les territoires que nous avons perdus" depuis 2014, "y compris le Donbass et la Crimée", a-t-il assuré.

      La situation s'est semble-t-il déjà renversée à Kharkiv, pourtant l'une des cibles prioritaires pour les Russes, mais qui se sont retirées de la ville, selon l'état-major ukrainien. 

      "À la date d'aujourd'hui, 1 015 localités ont été libérées, soit six de plus dans les dernières 24 heures", a fait savoir le président ukrainien.

      • 13 h 55 : pour Vladimir Poutine, la fin de la neutralité militaire finlandaise serait une "erreur"

       La fin de la neutralité militaire de la Finlande serait une "erreur", a estimé le président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue finlandais, Sauli Niinistö, selon un communiqué du Kremlin.

      "Un tel changement de l'orientation politique du pays peut avoir un impact négatif sur les relations russo-finlandaises qui se sont développées pendant des années dans l'esprit du bon voisinage et de la coopération entre partenaires, en étant mutuellement avantageuses", assure le communiqué.

      • 13 h 03 : le président finlandais s'est entretenu avec Vladimir Poutine

      Le président finlandais Sauli Niinistö a appelé samedi son homologue russe Vladimir Poutine au sujet de la candidature imminente du pays nordique à l'Otan qui suscite l'hostilité de Moscou, a annoncé Helsinki.

      "La conversation a été directe et sans détour et s'est passée sans contrariété. Eviter les tensions a été considéré comme important", a affirmé le chef de l'État finlandais dans un communiqué de la présidence.

      Le pays nordique "veut s'occuper des questions pratiques liées au fait d'être un pays voisin de la Russie de façon correcte et professionnelle", a assuré Helsinki.

      Le président et la Première ministre finlandaise Sanna Marin ont annoncé jeudi vouloir rejoindre "sans délai" l'alliance militaire menée par Washington, avec une annonce de candidature attendue dimanche.

      Moscou avait menacé de prendre des mesures "technico-militaires" en représailles.

       

      I spoke with Putin. The conversation was direct and straight-forward and it was conducted without aggravations.https://t.co/yPDXmqYq9H pic.twitter.com/z8Nmm3VeQ9

      May 14, 2022

       

      • 11 h 59 : le G7 "ne reconnaîtra jamais les frontières" que la Russie tente de modifier

      Le G7 ne "reconnaîtra jamais" les frontières que la Russie veut imposer par la force avec sa guerre en Ukraine, ont affirmé les ministres des Affaires étrangères du groupe des sept grandes puissances à l'issue d'une réunion.

      Ils ont également promis "d'élargir les sanctions" économiques visant Moscou pour son invasion de l'Ukraine à "des secteurs dont la Russie est particulièrement dépendante" tout en exhortant la Chine à "ne pas saper" ces mesures. Ils se sont engagés à continuer à fournir des armes à l'Ukraine et à répondre aux pénuries liées à la guerre.

      La Grande-Bretagne, le Canada, l'Allemagne, la France, l'Italie, le Japon, les États-Unis et l'Union européenne entendent, en outre, combattre la désinformation dont Moscou se rend, selon eux, coupables.

      • 10 h 31 : la Russie a cessé de fournir de l'électricité à la Finlande

      Les exportations d'électricité de Russie vers la Finlande ont cessé durant la nuit de vendredi à samedi après une annonce en ce sens d'un fournisseur russe, a dit à l'AFP un responsable de l'opérateur du réseau électrique finlandais.

      L'entreprise responsable des ventes d'électricité russe à la Finlande, RAO Nordic, avait annoncé son intention de cesser ses livraisons à minuit, invoquant des impayés, au moment où la Finlande s'apprête à annoncer sa candidature à l'Otan. 

      La Finlande importait jusqu'ici environ 10% de sa consommation électrique totale depuis son grand voisin russe.

      • 9 h 06 : dans la région de Kharkiv, "la ligne de front a bougé en faveur des Ukrainiens"

      L'offensive russe dans l'est de l'Ukraine marque le pas tandis que la contre-attaque ukrainienne au nord-est de Kharkiv gagne encore du terrain, avec la reprise de petites localités de cette région frontalière. Les précisions du correspondant de France 24 en Ukraine, Gulliver Cragg, sur la situation militaire dans la région de Kharkiv et sur la polémique qui fait hausser le ton entre Kiev et Paris.

      • 8 h 46 : la Russie ne restera pas silencieuse si l'Otan se rapproche de ses frontières

      Moscou prendra des mesures si l'Otan déploie des forces et des dispositifs nucléaires près de sa frontière, rapportent plusieurs agences de presse russes qui citent le vice-ministre des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko.

      "Il sera nécessaire de répondre (...) en prenant les mesures de précaution adéquates qui garantiraient la viabilité de la dissuasion", écrit Interfax citant le vice-ministre. Moscou ne nourrit aucune hostilité à l'égard de la Finlande et de la Suède et ne voit pas de véritable justification pour que ces deux pays rejoignent l'alliance de l'Otan, a ajouté Alexandre Grouchko

      Il a également réitéré la position du Kremlin selon laquelle la réponse de Moscou à l'éventuelle expansion de l'Otan dépendra de la proximité des moyens militaires de l'Alliance avec la Russie et des infrastructures qu'elle déploiera.

      • 8 h 05 : les autorités prorusses de la région de Kherson vont demander une annexion à la Russie, selon Londres

      Les autorités prorusses installées par Moscou dans la région ukrainienne de Kherson, occupée par les Russes depuis début mars, vont demander l'annexion de ce territoire par la Russie, selon le ministère britannique de la Défense.

      Si Moscou organise un référendum sur ce point  précis à Kherson, il est presque certain qu'elle manipulera les résultats pour qu'ils montrent une majorité claire en faveur d'un rattachement à la Russie, selon le ministère.

      Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 14 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/tAa8K8A12w🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/Ya1mzfvjY4

      May 14, 2022
      • 4 h 33 : combats nourris dans la région du Donbass

      Des combats particulièrement intenses sévissent dans la région du Donbass (est de l'Ukraine), sur laquelle Moscou se concentre sans avancée significative.

      "Il y a des combats nourris à la frontière avec la région de Donetsk, près de Popasna", a commenté, vendredi soir, sur Facebook, Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, faisant état de nombreuses pertes en matériel et en personnel du côté russe.

      Le ministère britannique de la Défense (MoD) a précisé que les forces ukrainiennes avaient repoussé "avec succès" une tentative russe pour traverser ce cours d'eau près de Severodonetsk, occasionnant aux troupes de Moscou de lourdes pertes.

      Un responsable américain de la Défense, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a confirmé que l'activité russe la plus importante actuellement se déroulait dans le Donbass. "Et, en gros, nous continuons de voir que les Russes ne font pas de prise significative" dans cette région, a-t-il indiqué.

      "L'artillerie ukrainienne contrecarre les efforts russes pour gagner du terrain, y compris leurs efforts pour franchir la rivière Donest (...) ce qui affecte leur capacité à envoyer des renforts importants dans le nord du Donbass", a poursuivi cette source.

       

      Avec AFP et Reuters

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      El País (ESP)

      Qué ver y hacer en Cazorla, capital del turismo rural 2022

      ANDALUCÍA

      Enclavado dentro del mayor espacio protegido de España, este pueblo de Jaén se ha impuesto por votación a otros nueve finalistas

      La localidad jienense de Cazorla, situada en parque natural de las Sierras de Cazorla, Segura y Las Villas, se ha convertido en la Capital Rural 2022, una iniciativa impulsada por la plataforma de alojamientos rurales Escapada Rural. Ha conseguido imponerse a los otros nueves finalistas —Chinchón (Madrid), Esterri d'Àneu (Lleida), Tinajo (Lanzarote), Blanca (Murcia), Graus (Huesca), Nieva de Cameros (La Rioja), Tiedra (Valladolid), Sineu (Mallorca) y El Robledo (Ciudad Real)— al obtener el 20,9% de los casi 100.000 votos totales emitidos en la VI edición del certamen.

      Cazorla recoge el testigo de otro pueblo andaluz, el municipio gaditano de Olvera, que fue capital en 2021 tras obtener el 18% de los votos recibidos. Su nombre se suma a los pueblos de Potes (Cantabria), Santillana del Mar (Cantabria), Aínsa-Sobrarbe (Huesca) y Sigüenza (Guadalajara), galardonados en años anteriores. Este galardón tiene como objetivo dar visibilidad a los municipios que apuestan por el desarrollo del turismo rural. El alcalde de Cazorla, Antonio José Rodríguez Viñas, agradeció que se les otorgue este premio, "un reconocimiento al trabajo que se viene realizando durante estos años en materia de comunicación, difusión y promoción del destino turístico desde la Administración local y del empresariado de Cazorla”.

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      El castillo de la Yedra, construido durante la época andalusí frente a un mar de olivos, y las ruinas de la renacentista iglesia de Santa María, atribuida a Andrés de Vandelvira, son sus principales reclamos turísticos. Pero sobre todo atrae a los viajeros por el parque natural de Sierras de Cazorla, Segura y Las Villas, un extenso mosaico vegetal de pinos laricios y carrascos, encinas y alcornoques, olivos y acebuches donde no es es difícil avistar a los grandes ungulados como la cabra montesa, el muflón, el gamo, el ciervo o el jabalí, sobre todo en primavera y en otoño, durante la berrea. El parque natural, el segundo espacio protegido por extensión de Europa, es también territorio de grandes rapaces como buitres negros y leonados; águilas reales, perdiceras y culebreras; alimoches, halcones y búhos reales.

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      Cazorla puede servir de base para numerosas rutas de senderismo y bicicleta de montaña, como el GR-247 Bosques del Sur, que lo recorre en círculo en 21 etapas a través de caminos señalizados. Uno de los tramos más populares, por su belleza paisajística, es el que sigue el desfiladero del río Borosa, a mitad de camino entre el centro de interpretación de la torre del Vinagre y el paraje de Aguas Negras. Una pista forestal parte de la piscifactoría de Borosa remontando el río hacia la denominada cerrada de Elías, donde las aguas fluviales han labrado un estrecho desfiladero. Una serie de pasarelas de madera clavadas en la roca permiten atravesar el interior del barranco, hasta salir a los nacederos del río en las campas de Aguas Negras. Ante los ojos, el salto de los Órganos, y más arriba, las lagunas de Valdeazores.

      Para aquellos que se acerquen a Cazorla, aquí van cuatro pistas cercanas para seguir disfrutando de la provincia de Jaén.

      Noguera de la Sierpe, tranquilidad en la Sierra de Cazorla

      Este hotel, con cinco hectáreas a la orilla del Guadalquivir en el corazón del parque natural de las Sierras de Cazorla, Segura y Las Villas, en Jaén, augura unas vacaciones oxigenantes y tranquilas arropados por el bosque mediterráneo.

      24 horas en Jaén: lo que hay que saber para disfrutar al máximo de la ciudad andaluza

      Coronada por el castillo de Santa Catalina, Jaén se extiende sobre las laderas de un cerro de tal manera que la calle principal de su centro histórico parece discurrir entre los decorados de corcho de un belén. 

      El Camino de san Juan de la Cruz, un viaje mágico hacia el interior

      No es una ruta mística, ni tampoco una peregrinación. Es el camino en sí mismo, un viaje hacia el interior de España siguiendo la huella de san Juan de la Cruz, el carmelita que en el siglo XVI iluminó este gran sendero lleno de naturaleza.

      Mucho que ver en la sierra de Andújar

      Por tierra, agua y aire, la sierra de Andújar es un alarde de biodiversidad. No es difícil toparse con aves de todo tamaño y pelaje, desde el pequeño petirrojo hasta la gran águila imperial, mientras sobrevuelan a ciervos, gamos, toros, zorros o al fenomenal y escurridizo lince ibérico.

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      Valeurs Actuelles

      Affaire Taha Bouhafs : Jean-Luc Mélenchon tacle Fabien Roussel

      La Nupes passera-t-elle le printemps ? Moins de dix jours après son lancement en grandes pompes, l’inédite alliance des gauches est largement fragilisée par l’affaire Taha Bouhafs. Preuve que la tension est à son comble : même Jean-Luc Mélenchon s’en est pris à Fabien Roussel, dimanche 15 mai, sur le plateau de Dimanche en politique (France 3). Le patron des Insoumis s’exprimait sur la première phase de la polémique, avant que les accusations d’agressions sexuelles mettent définitivement fin aux ambitions de Taha Bouhafs.

      L’ex-candidat était alors attaqué de toutes parts pour d’anciennes déclarations polémiques, parfois franchement racistes – il avait, par exemple, été condamné pour avoir traité la policière Linda Kebbab d’ « arabe de service ». Au plus fort de la polémique, Fabien Roussel était alors intervenu, estimant que l’investiture de Taha Bouhafs était impossible. Une déclaration que n’a pas pardonnée Jean-Luc Mélenchon : « Je tiens à souligner le caractère odieux de la campagne raciste contre Taha Bouhafs et ça, ça restera parce que c’est à ce moment-là que Fabien Roussel est intervenu », a-t-il déclaré ce dimanche.

      « Sous le choc »

      Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Jean-Luc Mélenchon n’a pas laissé échapper involontairement une telle attaque : il l’a rééditée quelques instants plus tard, se disant « sous le choc d’avoir vu intervenir, en pleine campagne raciste, un dirigeant politique de notre famille ». Au moment des faits, et alors que La France insoumise était déjà informée des accusations visant Taha Bouhafs, l’ensemble de la Nupes avait continué à défendre son candidat, accusant ses opposants de racistes. La quasi-totalité de l’état-major des gauches unies avait même publié des tweets soutenant Taha Bouhafs… avant de les effacer en catastrophe, quelques jours plus tard.

       

       

       

       

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      New York Times - World

      The Coronavirus Pandemic

      How Australia Saved Thousands of Lives While Covid Killed a Million Americans

      The United States and Australia share similar demographics, but their pandemic death rates point to very different cultures of trust.

      The Southbank promenade in Melbourne, Australia, in March.Credit...Asanka Brendon Ratnayake for The New York Times

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      By Damien Cave

      MELBOURNE, Australia — If the United States had the same Covid death rate as Australia, about 900,000 lives would have been saved. The Texas grandmother who made the perfect pumpkin pie might still be baking. The Red Sox-loving husband who ran marathons before Covid might still be cheering at Fenway Park.

      For many Americans, imagining what might have been will be painful. But especially now, at the milestone of one million deaths in the United States, the nations that did a better job of keeping people alive show what Americans could have done differently and what might still need to change.

      Many places provide insight. Japan. Kenya. Norway. But Australia offers perhaps the sharpest comparisons with the American experience. Both countries are English-speaking democracies with similar demographic profiles. In Australia and in the United States, the median age is 38. Roughly 86 percent of Australians live in urban areas, compared with 83 percent of Americans.

      Yet Australia’s Covid death rate sits at one-tenth of America’s, putting the nation of 25 million people (with around 7,500 deaths) near the top of global rankings in the protection of life.

      Australia’s location in the distant Pacific is often cited as the cause for its relative Covid success. That, however, does not fully explain the difference in outcomes between the two countries, since Australia has long been, like the United States, highly connected to the world through trade, tourism and immigration. In 2019, 9.5 million international tourists came to Australia. Sydney and Melbourne could just as easily have become as overrun with Covid as New York or any other American city.

      So what went right in Australia and wrong in the United States?

      For the standard slide-show presentation, it looks obvious: Australia restricted travel and personal interaction until vaccinations were widely available, then maximized vaccine uptake, prioritizing people who were most vulnerable before gradually opening up the country again.

      From one outbreak to another, there were also some mistakes: breakdowns of protocol in nursing homes that led to clusters of deaths; a vaccine rollout hampered by slow purchasing. And with Omicron and eased restrictions, deaths have increased.

      But Australia’s Covid playbook produced results because of something more easily felt than analyzed at a news conference. Dozens of interviews, along with survey data and scientific studies from around the world, point to a lifesaving trait that Australians displayed from the top of government to the hospital floor, and that Americans have shown they lack: trust, in science and institutions, but especially in one another.

      When the pandemic began, 76 percent of Australians said they trusted the health care system (compared with around 34 percent of Americans), and 93 percent of Australians reported being able to get support in times of crisis from people living outside their household.

      In global surveys, Australians were more likely than Americans to agree that “most people can be trusted” — a major factor, researchers found, in getting people to change their behavior for the common good to combat Covid, by reducing their movements, wearing masks and getting vaccinated. Partly because of that compliance, which kept the virus more in check, Australia’s economy has grown faster than America’s through the pandemic.

      But of greater import, interpersonal trust — a belief that others would do what was right not just for the individual but for the community — saved lives. Trust mattered more than smoking prevalence, health spending or form of government, a study of 177 countries in The Lancet recently found. And in Australia, the process of turning trust into action began early.

      Government: Moving Quickly Behind the Scenes

      Greg Hunt had been Australia’s health minister for a couple of years, after working as a lawyer and investor, when his phone buzzed on Jan. 20, 2020. It was Dr. Brendan Murphy, Australia’s chief medical officer, and he wanted to talk about a new coronavirus in China.

      Dr. Murphy, a low-key physician and former hospital executive, said there were worrisome signs of human-to-human transmission.

      “What’s your honest, considered advice?” Mr. Hunt recalled asking.

      “I think this has the potential to go beyond anything we’ve seen in our lifetime,” Dr. Murphy said. “We need to act fast.”

      The next day, Australia added the coronavirus, as a threat with “pandemic potential,” to its biosecurity list, officially setting in motion the country’s emergency response. Mr. Hunt briefed Prime Minister Scott Morrison, visited the country’s stockpile of personal protective equipment and began calling independent experts for guidance.

      Sharon Lewin, the director of the Peter Doherty Institute for Infection and Immunity, one of Australia’s top medical research organizations, received several of those calls. She fed his questions into the meetings that had started to take place with scientists and officials at Australia’s public health laboratories.

      “There was a very thoughtful level of engagement, with politicians and scientists, right at that early phase in January,” Dr. Lewin said.

      The first positive case appeared in Australia on Jan. 25. Five days later, when the Centers for Disease Control and Prevention confirmed the first human transmission of the virus in the United States, President Donald J. Trump downplayed the risk. “We think it’s going to have a very good ending for us,” he said.

      The same day, Mr. Hunt struck a more practical tone. “Border, isolation, surveillance and case tracing mechanisms are already in place in Australia,” he said.

      Less than 24 hours later, on Feb. 1, Australia closed its border with China, its largest trading partner. On Feb. 3, 241 Australians were evacuated from China and placed in government quarantine for 14 days. While Americans were still gathering in large groups as if nothing was wrong, Australia’s Covid containment system was up and running.

      A full border closure followed. Hotels were contracted to quarantine the trickle of international arrivals allowed in. Systems for free testing and contact tracing were rolled out, along with a federal program that paid Covid-affected employees so they would stay home.

      For a business-friendly, conservative government, agreeing to the Covid-containment measures required letting go of what psychologists describe as “sticky priors” — longstanding beliefs tied to identity that often hold people back from rational decision-making.

      Mr. Morrison trusted his close friend Mr. Hunt. And Mr. Hunt said he had faith in the calm assessments and credentials of Dr. Lewin and Dr. Murphy.

      In a lengthy interview, Mr. Hunt added that he also had a historical moment of distrust in mind: Australia’s failures during the 1918 flu pandemic, when inconsistent advice and a lack of information sharing led to the rise of “snake oil” salesmen and wide disparities in death rates.

      In February and March, Mr. Hunt said, he retold that story in meetings as a warning. And in a country where compulsory voting has been suppressing polarization since 1924, Australia’s leaders chose to avoid partisanship. The Morrison government, the opposition Labor Party and state leaders from both parties lined up behind a “one voice” approach, with medical officers out front.

      Still, with a highly contagious virus, scientists speaking from podiums could do only so much.

      “Experts ‘getting on the same page’ only matters if people actually trust the actions government is taking, and trust their neighbors,” said Dr. Jay Varma, director of Cornell’s Center for Pandemic Prevention and Response and a former Covid adviser to Mayor Bill de Blasio of New York.

      “While that type of trust is relatively higher in New York City than in other parts of the U.S.,” said Dr. Varma, who has worked extensively in China and Southeast Asia, “I suspect it is still quite low compared to Oceania.”

      Health Care: Sharing the Burden

      The outbreak that many Australians see as their country’s greatest Covid test began in late June 2020, with a breakdown in Melbourne’s hotel quarantine system. The virus spread into the city and its suburbs from guards interacting with travelers, a government inquiry later found, and within a few weeks, daily case numbers climbed into the hundreds.

      At Royal Melbourne, a sprawling public hospital built to serve the poor, clusters of infection emerged among vulnerable patients and workers. Case numbers and close contacts spiraled upward. Vaccines were still a distant dream.

      “We recognized right away that this was a disaster we’d never planned for, in that it was a marathon, not a sprint,” said Chris Macisaac, Royal Melbourne’s director of intensive care.

      A few weeks in, the system started to buckle. In mid-July, dozens of patients with Covid were transferred from nursing homes to Royal Park, a satellite facility for geriatric care and rehabilitation. Soon, more than 40 percent of the cases among workers were connected to that small campus.

      Kirsty Buising, an infectious disease consultant at the hospital, began to suspect — before scientists could prove it — that the coronavirus was airborne. In mid-July, on her suggestion, Royal Melbourne started giving N95 masks, which are more protective, to workers exposed to Covid patients.

      In the United States, hospital executives were lining up third-party P.P.E. vendors for clandestine meetings in distant parking lots in a Darwinian all-against-all contest. Royal Melbourne’s supplies came from federal and state stockpiles, with guidelines for how distribution should be prioritized.

      In New York, a city of eight million people packed closely together, more than 300 health care workers died from Covid by the end of September, with huge disparities in outcomes for patients and workers from one hospital to another, mostly according to wealth.

      In Melbourne, a city of five million with a dense inner core surrounded by suburbs, the masks, a greater separation of patients and an intense 111-day lockdown that reduced demand on hospital services brought the virus to heel. At Royal Melbourne, not a single worker died during Australia’s worst institutional cluster to date.

      In America, coordination within the health care system was haphazard. In Australia, which has a national health insurance program and a hospital system that includes both public and private options, there were agreements for load sharing and a transportation service for moving patients. The hospitals worked together, trusting that payment would be worked out.

      “We had options,” Dr. Macisaac said.

      Society: Complying and Caring

      “I’d just hate to be the one who lets everyone down.”

      When Australians are asked why they accepted the country’s many lockdowns, its once-closed international and state borders, its quarantine rules and then its vaccine mandates for certain professions or restaurants and large events, they tend to voice a version of the same response: It’s not just about me.

      The idea that one’s actions affect others is not unique to Australia, and at times, the rules on Covid stirred up outrage.

      “It was a somewhat authoritarian approach,” said Dr. Greg Dore, an infectious diseases expert at the University of New South Wales in Sydney. “There were lots of mandates, lots of fines for breaching restrictions, pretty heavy-handed controlling, including measures that were pretty useless, like the policing of outdoor masking.”

      But, he added, the package was effective because the vast majority of Australians stuck with it anyway.

      “The community coming on board and remaining on board through the tough periods of 2020 and even into 2021 was really, really important,” Dr. Dore said. “There is a general sense that for some things, where there are major threats, you just have to come together.”

      Studies show that income inequality is closely correlated with low levels of interpersonal trust. And in Australia, the gap between rich and poor, while widening, is less severe than in the United States.

      During the toughest of Covid times, Australians showed that the national trait of “mateship” — defined as the bond between equal partners or close friends — was still alive and well. They saw Covid spiral out of control in the United States and Britain, and chose a different path.

      Compliance rates with social distancing guidelines, along with Covid testing, contact tracing and isolation, held steady at around 90 percent during the worst early outbreaks, according to modeling from the University of Sydney. In the United States, reductions in mobility — a key measure of social distancing — were less stark, shorter and more inconsistent, based in part on location, political identity or wealth.

      In Australia, rule-following was the social norm. It was Mick Fanning, a surfing superstar, who did not question the need to stay with his American wife and infant in a small hotel room for 14 days of quarantine after a trip to California. It was border officials canceling the visa of Novak Djokovic, the top male tennis player in the world, for failing to follow a Covid vaccine mandate, leading to his eventual deportation.

      It was also all the Australians who lined up to get tested, who wore masks without question, who turned their phones into virus trackers with check-in apps, who set up food services for the old, infirm or poor in lockdowns, or who offered a place to stay to women who had been trapped in their homes with abusive husbands.

      At a recent awards luncheon in Melbourne for people who made a difference during Covid, those were the kinds of people being celebrated. Jodie McVernon, the director of epidemiology at the Doherty Institute, was the only scientist lauded at the event.

      “Care is so undervalued,” she said. “This was all about the power of care.”

      And, perhaps, the power of adaptability.

      When the Delta variant flooded the country last year as vaccine supplies were low, Australia’s ideas of protection and compliance changed.

      Mr. Hunt scrambled to procure vaccines — far too late, critics argued, after the AstraZeneca vaccines made in Australia seemed to pose a greater-than-expected risk of heart problems — while community leaders fought against a moderate burst of fear and skepticism about vaccines.

      Churches and mosques became pop-up Covid inoculation clinics. Quinn On, a pharmacist in Western Sydney’s working-class suburbs, took on extra staff at his own cost to get more people vaccinated. Mayor Chagai, a basketball coach in Sydney’s South Sudanese community, hosted Zoom calls with refugee families to answer questions about lockdowns and vaccines.

      Many Aboriginal Australians, who have countless reasons to distrust the authorities, also did what they could to get people inoculated. Wayne Webb, 64, a Wadandi elder in Western Australia, was one of many to prioritize a collective appeal.

      “It all goes hand in hand with protecting our old people,” he said he told the young men in his community.

      Vaccination uptake in Australia surged last year as soon as supplies arrived, rushing from roughly 10 percent of Australians over age 16 to 80 percent in six weeks. It was the fastest rate in the world at the time. Once that 80 percent was reached, Australia eased open its national and state borders.

      Now, more than 95 percent of Australian adults are fully vaccinated — with 85 percent of the total population having received two doses. In the United States, that figure is only 66 percent.

      The arrival of the Omicron variant, which is more transmissible, has sent Australia’s case numbers soaring, but with most of the population inoculated, deaths are ticking up more slowly. Australia has a federal election on Saturday. Covid is far down the list of voter concerns.

      “We learned that we can come together very quickly,” said Denise Heinjus, Royal Melbourne’s executive director for nursing, whose title in 2020 was Covid commander. “There’s a high level of trust among our people.”

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      France24 - Monde

      Reportage : le Texas, nouvel eldorado du minage de bitcoin

      Publié le : 14/05/2022 - 11:12Modifié le : 14/05/2022 - 11:17

      Pierrick LEURENT Valérie DEFERT

      Depuis que la Chine a banni, il y a un an, la fabrication de la principale cryptomonnaie, les immenses "data centers" ont fui vers le Texas, où l’électricité est bon marché. Car le minage de bitcoin engloutit des ressources énergétiques en quantité astronomique. Mais cette industrie, qui revitalise certaines bourgades rurales, fait peser un risque sur l’environnement. Reportage. 

      "C’est l’endroit le plus photographié de notre site !" Chad Harris, le PDG de l'entreprise Whinstone, n’est pas peu fier de nous montrer le cœur de sa mine. Ici, pas de visages noircis par le charbon, mais un immense hangar aseptisé avec, sur 150 mètres de long et 6 mètres de haut, des milliers d’ordinateurs alignés, les processeurs en surchauffe. En entrant, le bruit des ventilateurs qui captent la chaleur et l’expulsent vers l’extérieur via une "cathédrale" – un immense hall au centre du bâtiment – est assourdissant. Bienvenue dans la plus grande usine de minage de bitcoin des États-Unis.

      Le minage est le nom donné à ce processus de création de la principale crypto-monnaie. Comme la valeur des pièces traditionnelles était garantie par le métal dans lequel elles étaient forgées, la confiance dans le bitcoin est assurée par la "blockchain", c’est-à-dire une formule cryptée qui sécurise les bitcoins et leurs transactions. Cet algorithme est calculé par des milliers d’ordinateurs à travers le monde, et notamment, donc, dans la petite ville de Rockdale. 

      En pleine campagne texane, à 1 h 30 de route d’Austin, difficile d’imaginer que cette bourgade défraîchie de 5 600 habitants abrite la pointe de la technologie mondiale. La rue principale est truffée de maisons abandonnées, de magasins aux rideaux baissés depuis bien longtemps. Pourtant, un changement s’annonce. En témoignent les travaux de rénovation en cours sur cette avenue. "C’est lié, et ça n’a rien à voir en même temps", nous confirme John King, le maire de Rockdale. "Il y a beaucoup plus de circulation en ville depuis l’arrivée des usines de bitcoin, mais l’argent pour la réfection des routes vient de l’État du Texas".  

      Car ici, les rentrées d’argent public sont limitées. Les deux énormes usines de bitcoin se sont installées en 2019 à dix minutes de route, juste en dehors du territoire où la ville collecte les impôts fonciers. Lorsqu’on s’y rend en voiture, c’est d’abord le maillage du réseau électrique que l’on aperçoit. En face, de l’autre côté de cette route de campagne, une imposante usine désaffectée d’aluminium est désormais occupée par un géant chinois de la fabrication de bitcoin, Bitdeer. 

      À quelques dizaines de mètres seulement, son concurrent direct, la société de Chad Harris, a fait sortir de terre les sept immenses hangars qui abritent près de 50 000 "mineurs". "Quand on utilise le terme de "mineurs", on parle en réalité de ces ordinateurs bourrés de processeurs qui traitent l’algorithme du bitcoin et créent cette monnaie", résume le PDG de Whinstone, en montrant des disques durs rayonnés en train d’être installés dans un nouveau hangar. "Chaque mineur de ce modèle rapporte 25 à 30 dollars par jour."

      Feux d’artifice et football américain 

      Inventé en 2009, le bitcoin a atteint des sommets, avec un taux de change de 67 000 $ à l'unité en octobre dernier. Actuellement, autour de 40 000 $, il reste extrêmement attractif. Chez Whinstone, au mois de mars, les ordinateurs qui tournent à plein régime ont "forgé" 511 bitcoins, soit plus de 20 millions de dollars. Le patron a découvert l’argent facile que pouvait rapporter une simple machine grâce à son fils, Ashton. En 2019, il lui conseille d’investir dans ses premiers "mineurs" que Chad fait tourner dans son bureau. "Je n’en croyais pas mes yeux", se rappelle le chef d'entreprise. "Je branche simplement une machine, elle m’indique si tout va bien avec une lumière verte ou rouge, et elle me rapporte à l’époque 60 $ par jour. Je me suis dit : "Achetons plus de machines !" Six machines puis 30 puis 100… Et là, les problèmes commencent : pas assez d’électricité, trop de chaleur." 

      Cet homme d’affaires venu de Louisiane monte alors une équipe chargée de trouver des solutions à grande échelle. Aujourd’hui, 220 personnes travaillent sur le site. Un bassin d’emplois bien rémunérés qui soulage une communauté sinistrée. "C’est pour ça que je fais tout ça", résume le chef d’entreprise, au bord des larmes. "Pour voir la vie des gens s’améliorer et les enfants de mes employés faire de grandes études." 

      Le maire de la ville, dont le fils travaille chez le concurrent Bitdeer, se frotte les mains : "Whinstone a payé l’équipement pour retransmettre les matches de football américain de notre équipe sur YouTube. Et en haute définition, pas un truc de mauvaise qualité. Ils ont aussi offert les feux d’artifice du 4-Juillet et la remise de diplôme de l’école." Des avantages qui peuvent sembler anecdotiques, mais qui représentent des améliorations concrètes pour la vie quotidienne des habitants.

      Un désastre écologique ? 

      Un conte de fées qui a pris un nouveau tournant lorsque la Chine a banni de son sol le minage de bitcoin l’an dernier. Dans l’empire du Milieu, l’électricité provient essentiellement de centrales à charbon. Trop polluant pour alimenter une industrie virtuelle, au moment où Pékin prend conscience des enjeux climatiques.

      Chassés de leur pays, les entrepreneurs chinois viennent frapper à la porte du Texas, le principal producteur d’électricité aux États-Unis, où les taxes sont peu élevées, les normes environnementales quasi inexistantes, et le marché de l’énergie, dérégulé et particulièrement attractif. 

      "À ce moment-là, nous recevions 3 ou 4 appels par semaine", se souvient le maire de Rockdale. "Nous avons dû avoir une cinquantaine de demandes d'entreprises chinoises pour installer chacune 20 000 mineurs. Mais pour pouvoir y répondre, il faut avoir la possibilité de se raccorder facilement au réseau électrique. Après Bitdeer et Whinstone, nous n’avions plus cette capacité, et il aurait fallu 16 mois pour construire les infrastructures nécessaires. Les entrepreneurs chinois ne peuvent pas attendre autant de temps avec des ordinateurs à l’arrêt." 

      Car le minage de bitcoin engloutit des ressources énergétiques en quantité astronomique. L’entreprise Whinstone a ainsi besoin d’une capacité de 400 Mégawatts, soit la moitié de l’électricité produite par un réacteur nucléaire, pour faire tourner ses ordinateurs.

      "L’algorithme du bitcoin n’est pas une simple équation mathématique à résoudre. C’est plutôt comparable à un système de pari ou de loterie qui met en compétition les ordinateurs, et crée une surenchère de travail pour les machines", explique Rolf Skar, de l’ONG Greenpeace. C’est ce que l’on appelle le système de protection par "preuve de travail". Au contraire, d’autres monnaies virtuelles ont un système par "preuve d’enjeu" qui diminue de 99 % la consommation d’électricité. C’est pour cette raison que Greenpeace appelle à un changement structurel du code qui garantit le bitcoin pour réduire son impact environnemental. "Car si vous interdisez simplement le minage de bitcoin dans un pays, toute l’industrie se déplace ailleurs dans le monde et devient encore plus polluante", insiste Rolf Skar.

      Les professionnels texans du minage de bitcoin rétorquent qu’une partie croissante (environ 25 %) de l’électricité produite dans cet État est issue de sources renouvelables, en très grande majorité l'énergie éolienne. Et qu’en cas de trop forte pression sur le réseau électrique - comme ce fut le cas en 2021 lors d’une tempête hivernale historique - les ordinateurs peuvent être mis à l’arrêt en quelques secondes, et le surplus électrique réinjecté dans le réseau local (à un prix très avantageux pour les entreprises de minage). 

      "Je suis sûr que ceux qui opèrent au Texas sont convaincus d’avoir un impact positif", admet Rolf Skar. "Mais diraient-ils la même chose des mines de bitcoin qui fonctionnent au charbon, en Pennsylvanie, dans le Kentucky ? Ou dans le Montana, où ils redémarrent même des centrales à charbon ? En réalité, c’est une façon d’ignorer le problème systémique que nous soulevons." 

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      La Centrafrique, premier pays d'Afrique à adopter le bitcoin comme monnaie légale

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      Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage

      Focus

      Le bitcoin, monnaie officielle du Salvador, un coup de folie... ou de génie ?

      El País (ESP)

      El ángel exterminador y otras curiosidades de la costa de Cantabria

      CANTABRIA

      Siete lugares sorprendentes en irresistibles excursiones por los pueblos y acantilados de la comunidad norteña

      Los 284 kilómetros de litoral de Cantabria ofrecen al viajero inquieto mil y una rarezas entre cabos, playas y acantilados. Aquí proponemos siete enclaves que deparan sorpresas visuales, reafirmándonos en la grata costumbre de descubrir la costa norte fuera de temporada. 

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      Magnífico golpe de vista

      Las desembocaduras de las rías —o tinas— que flanquean el pueblo de Pechón embelesan en el litoral lindante con Asturias. En ningún otro punto de Cantabria se ve cómo los encinares se aproximan tanto al mar. La garganta que forma la Tina Menor nos enfrenta a la fastuosa sierra de Jerra y a un río Nansa que se diluye, ya hecho mar, a los pies del mirador situado en el kilómetro 2 de la CA-380. Sus aguas viran, según los días, del verde al azul, y ganan mucho en pleamar, en tanto que la bajamar saca a la luz la playa del Sable. Pero no hay que quedarse en los bancos que custodian el monumento al Pescador de caña, de Antonio Coello de Portugal: a 100 metros se accede a pie (no se puede aparcar) a otro banco-mirador sublime, ya sin vegetación que entorpezca la perspectiva.

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      Un ángel custodio

      Dignificando la ruinosa iglesia del siglo XV, en pleno camposanto, un ángel de mármol con las alas al viento se alza desde 1895 sobre el presbiterio, visible desde buena parte de Comillas e iluminándose de noche con un aura fantasmagórica. “Lo tachan de exterminador”, apunta Enrique Campuzano, doctor en Historia del Arte y miembro del equipo restaurador del cementerio, “cuando en realidad su actitud no es sino la de tutelar, con la espada caída” —la flamígera original era de mármol, pero se derrumbó, junto con el resto de la escultura, en 1941—. Su autor, Josep Llimona, fue uno más de los artistas de la escuela modernista de Barcelona —junto con Gaudí, Domènech i Montaner y Vallmitjana, entre otros— abducidos por el segundo marqués de Comillas. Llimona había llegado recientemente de Italia, lo que explica la analogía del ángel, en cuanto a envergadura y expresión facial, con el David de Miguel Ángel. A sus pies, formando un conjunto, estaba proyectada una niña en actitud lectora, figura que nunca se labró.

      El encanto del cementerio de la localidad no radica solo en su elevación sobre una colina frente al Cantábrico; todo él es de un coqueto modernismo, tanto en los muros rematados con pináculos como en la estupenda portada, con su verja forjada actualmente en proceso de restauración. Otra obra funeraria de referencia de Llimona es el panteón en forma de ola, propiedad de la familia Piélago.

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      ‘La cara del indio’

      Al poco de abandonar la localidad de Cóbreces en sentido Santander, veremos a la izquierda el indicador a Bolao, lo que es decir al ruinoso molino de maíz que atrae con sus muros, su arroyo escalonado, su represa, en un declive que enamora por su grado de conservación. Paraje tapizado por prados de siega —con presencia de vacas— en donde la rocalla del acantilado sorprende al espectador con La cara del indio,como una divertida esfinge con secreto. A mano derecha veremos encaramado en el acantilado un banco de madera para el disfrute visual de la costa comprendida entre Oyambre y Suances, así como de la hora del atardecer que, a partir de junio, incluye el disco solar cayendo por el mar; resulta mucho más cómodo acceder al banco desde Toñanes, pueblo del escritor Juan Gómez Bárcena (Santander, 1984) inspirador de su última novela, Lo demás es aire (Seix Barral). Antes o después, la posada San Tirso desempeñará un papel protagonista.

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      Una capilla pasada por agua

      ¿Es concebible una capilla empotrada dentro del acantilado sobre la que descarga el Cantábrico toda su fuerza? Eso es lo que ocurre con la ermita dedicada a la mártir sevillana Santa Justa, cuyos orígenes hay que buscarlos en el siglo XIII. Hoy consta de solo dos paredes —está reforzada la que soporta el oleaje— y un ventanuco a través del cual se atisba el altar. Del aparcamiento salimos caminando sobre pizarra hasta la playa y pisando madera hasta el merendero, con bancos nuevecitos desde donde ser testigos de cómo rompen las olas durante los temporales. A la ermita se acerca uno con el mar en calma, para después subir al paredón de San Telmo, antiguo faro, desde el que se domina la playa de Tagle (ya en el municipio de Suances). Un célebre crimen perpetrado en 1954 en la hospedería Las Fondas, situada en esta playa y demolida en 2006, inspiró a la escritora María Oruña la novela negra Puerto escondido (editorial Destino).

      Para completar la excursión: Chisco es el propietario del chiringuito de Santa Justa, dotado con una mullida terraza chill out y donde se organizan conciertos en verano. Más alejada, la posada La Cerrá de San Roque abrió en 1991 y reclama el honor de ser pionera del turismo rural en Cantabria.

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      Sentado en el graderío de la bahía

      Si en algo es imbatible la capital cántabra es en la calidad de sus paseos junto al mar, su disposición relajante, balnearia. Del palacio de Festivales de Cantabria podemos acercarnos a una mancha verde de la que surgen las gradas diseñadas por el arquitecto Alejandro Zaera (Madrid, 1963) para asistir a las regatas del Campeonato Mundial de Vela Olímpica de 2014, como ampliación del Centro de Alto Rendimiento de Vela Príncipe. Esta suerte de moderna duna arquitectónica con forma de proa invita al silencio —el tráfico queda lejos, como no sea el de los barcos que surcan la bahía—; hay pasamanos metálicos y las farolas tubulares se inclinan al desgaire figurando los mástiles de una embarcación. Detrás del graderío se conserva el dique seco de carena de 1908 que nos habla del pasado industrial santanderino; su caseta de bombas de achique hoy es un bar de atractiva terraza. El graderío dista 400 metros de la Zona de Hamacas (gratuitas), diseñadas también por Zaera.

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      Los ojos del Cantábrico

      Esta curiosidad geológica dispone de aparcamiento en un prao situado al costado del cabo de Ajo, al final de una calle estrecha, por lo que es desaconsejable desplazarse hasta aquí con vehículos de gran tamaño. En apenas 150 metros se alcanza el espectáculo rocoso de La Ojerada: dos oquedades erosionadas por efecto del agua y el viento simulando los ojos de una máscara —o las gafas de una cueva— desde las que se contempla el Cantábrico a placer. Y ello al acentuarse la erosión por la base del declive, factor particular de este tramo de costa. En lo alto se divisan los pescadores suspendidos en las alturas de la fachada oriental del cabo, mientras diversas grietas a modo de sifones expulsan aire al compás de las olas dando unos sustos de órdago. No conviene acercarse con mar picada; es importante hacerlo siempre con calzado antideslizante, y los niños, de la mano.

      En la localidad de Bareyo, el plato local es la paella de marisco, recuerdo de los trabajadores de la construcción que levantaron los edificios a la vista. El restaurante Labu Ajo, con viveros de marisco, es un buen sitio para catarla.

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      De la calle al mar

      El pasadizo de 221 metros de largo, horadado en 1863 bajo el macizo de la Atalaya, conduce desde el centro de Laredo al que iba a ser el muelle de La Soledad, pero que las galernas se encargaron de destrozar. En la Guerra Civil sirvió de refugio. Desde el año 2021 el túnel está bien iluminado, con sistema de cierre y apertura automatizado de puertas y, en un tramo, el techo y las paredes lucen pintados cual fondo de acuario, con medusas, rayas y tiburones. La salida sorprende con un escenario costero arriscado, bancos para tomar el sol sin edificios a la vista y pasamanos metálicos que dan la posibilidad de deambular en bajamar entre la grava negra y los pedreros. Abre de 10.00 a 22.00 (cierra por temporal).

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      Valeurs Actuelles

      Législatives : Éric Ciotti estime n’avoir qu’un seul concurrent, “celui de Jean-Luc Mélenchon”

      Le candidat des Républicains aux élections législatives dans la première circonscription des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, a réuni ses soutiens sur le port de Nice, samedi 14 mai, pour marquer le début de sa campagne. Quelques centaines de personnes étaient présentes à son QG de campagne pour les élections de juin prochain, indique BFMTV. Éric Ciotti a estimé n’avoir qu’un seul concurrent dans la course électoral, « celui de Jean-Luc Mélenchon ». Il s’agit d’Anne-Laure Chaintron, candidate sous les couleurs de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes).

      Éric Ciotti, qui brigue un quatrième mandat à l’Assemblée nationale, n’a pas non plus manqué d’écorcher Graig Monetti, candidat de la majorité présidentielle, désigné par le maire de Nice Christian Estrosi, ancien membre des Républicains. « Les gens qui changent de camp, de veste, ne méritent que le mépris », a-t-il taclé.

      Et d’ajouter : « L’avenir est dans la fidélité à des valeurs, des convictions, dans la loyauté d’hommes et de femmes qui ne changent pas au gré des vents et des modes (…) fidèle à la parole donnée », rapporte BFMTV. L’actuel député de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes s’est dit prêt à « prendre (sa) part pour reconstruire une alternative à ce pouvoir actuel qui ne fait pas progresser notre pays et, à bien des égards, le menace par son absence de décision courageuse ».

       

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      L'Humanité

      Elektra, diamant noir

      Nos recommandations culturelles

      Opéra Reprise à Paris dans la mise en scène de Robert Carsen, l’œuvre de Richard Strauss est portée à des sommets d’intensité tragique par la soprano Christine Goerke.

      Maurice Ulrich

      Elektra, Électre, sombre héroïne de la mythologie grecque telle que l’écrivit Eschyle dans les Choéphores, dévorée par sa soif de vengeance jusqu’au meurtre, avec son frère Oreste, de sa mère, Clytemnestre, et de son amant Egisthe. Car, Clytemnestre a elle-même assassiné son époux, Agamemnon, le chef de l’armada grecque qui avait offert leur fille Iphigénie en sacrifice aux dieux afin d’obtenir des vents favorables pour cingler vers Troie. L’histoire, pour le moins très chargée, des Atrides va offrir aux psychanalystes un beau champ à cultiver. Jung parlera de « complexe d’Électre » comme pendant du « complexe d’Œdipe », sans la même fortune toutefois.

      Quand bien même il ne faut pas en abuser, on peut remarquer que c’est dans la période ou naît, donc, la psychanalyse qu’Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) écrit sa pièce, créée en 1904 à Berlin. Avec son livret, l’opéra de Richard Strauss (1864-1949) est créé en 1909 à Dresde. L’œuvre dans la mise en scène de Robert Carsen, reprise à Bastille, entre au répertoire de l’Opéra de Paris en 2013.

      Le rôle d’Électre y est écrasant. Sa mère Clytemnestre est seule en scène pendant un long moment, blonde dans une robe blanche sur un lit blanc, dans un contraste total avec la sombre tonalité donnée à l’ensemble de l’œuvre, mais c’est elle qui tient l’action de bout en bout. Le défi est de taille, à la mesure de la musique tumultueuse de Strauss. La soprano Christine Goerke fait mieux que le relever. Elle transcende le rôle avec une voix exceptionnelle qui semble à la fois, si on nous permet cette comparaison, monter comme dans les voûtes d’une cathédrale, jusqu’à la flèche aussi bien que descendre dans les profondeurs de la crypte. Elle donne au personnage une intensité dramatique qui ne se dément à aucun moment. Angela Denoke, également soprano, offre une Clytemnestre sensible et fragile, tandis que Camilla Nylund, amenée lors de la première à remplacer au pied levé Elza Van den Heever pour le rôle de Chrysothémis (sœur d’Electre et Oreste), fait mieux qu’assurer, avec une prestation tout à fait remarquable, elle aussi. Les hommes sont peu présents sur la scène. Tomas Tomasson n’en campe pas moins un Oreste solide.

      Le parti pris de Robert Carsen dans sa mise en scène est radical. Toute l’action se déroule dans un même lieu clos aux très hauts murs, sombre comme la cale d’un très grand navire. C’est d’un trou au centre qu’Électre va d’abord exhumer le corps nu et encore sanglant d’Agamemnon, porté ensuite par des servantes toutes vêtues de noire. C’est aussi le parti pris, dont on peut saluer la pertinence dans ce cas précis, de ne pas chercher à imposer une lecture modernisée ou actualisée de l’œuvre, mais de respecter, selon ses mots, « l’impact émotionnel de la tragédie, en partie lié à sa thématique familiale qui résonne tout aussi fortement sur le public d’aujourd’hui que sur les Grecs ». C’est en même temps le choix de laisser l’œuvre à sa logique interne sans tenter de quelque manière que ce soit de lui faire dire autre chose que ce qu’elle dit par le récit et la musique de Richard Strauss, sous la conduite de Semyon Bychkov, qui fait de cette Elektra un diamant noir de l’Opéra de Paris.

      Opéraopéra bastilleopéra de paris
      France24 - World

      Live: Russian assets of France's Renault now state property

      Issued on: 16/05/2022 - 06:17

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      Russian assets of French car maker Renault have become state property, the industry and trade ministry said on Monday, as foreign companies leave the country amid Moscow's military campaign in Ukraine. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

      9:21am: Russia calls Finland, Sweden joining NATO a mistake with 'far-reaching consequences'

      Russian Deputy Foreign Minister Sergei Ryabkov on Monday said Finland and Sweden should have no illusions that Moscow will simply put up with their joining the NATO military alliance, calling it a mistake that would have far-reaching consequences.

      The move from two historically neutral powers would be one of the biggest changes to Europe's security architecture for decades, reflecting a sweeping shift in perceptions in the Nordic region since Russia invaded Ukraine on February 24.

      "The situation is, of course, changing radically in light of what is happening," the Interfax news agency quoted Ryabkov as saying. "The fact that the security of Sweden and Finland will not be strengthened as a result of this decision is very clear to us.

      8:30am: Ukrainian troops defending Kharkiv reach Russian border, governor says

      Ukrainian troops defending the city of Kharkiv have reached the state border with Russia, the regional governor said on Monday.

      Reuters could not independently verify the comments made by Kharkiv region governor Oleh Sinegubov on the Telegram messaging service. It was not immediately clear how many troops had reached the Russian border and where.

      Ukraine has been retaking territory in its northeast, driving Russian forces away from Kharkiv, the second-largest Ukrainian city.

      7:42am: Sweden, Finland NATO membership would increase Baltic security, Estonia says

      Sweden and Finland joining NATO would increase the security of the Baltic region, Estonian Foreign Minister Eva-Maria Liimets said.

      "When we see that in our neighbourhood also other democratic countries belong to NATO, it would mean that we could have broader joint exercises and also ... more defence cooperation," Liimets told Reuters in Berlin where she joined a meeting with other NATO counterparts on Saturday.

      7:38am: Russian assets of France's Renault now state property

      Russian assets of French car maker Renault have become state property, the industry and trade ministry said on Monday, as foreign companies leave the country amid Moscow's military campaign in Ukraine.

      "Agreements were signed on the transfer of Russian assets of the Renault Group to the Russian Federation and the government of Moscow," the ministry said in a statement.

      2:45am: Ukraine restarts gas distribution stations, supplies in Kharkiv

      Ukraine's gas transit system operator said over the weekend that it had resumed operations at two distribution stations in the Kharkiv region and restarted gas supply to more than 3,000 consumers.

      Ukraine has scored a series of successes since Russia invaded on Feb. 24, forcing Moscow's commanders to abandon an advance on the capital Kyiv before making rapid gains to drive them from Kharkiv, Ukraine's second-biggest city. 

      "Both stations were shut down due to damage to the main gas pipeline in the Kharkiv region as a result of hostilities," the operator said in a statement, adding that the damages have now been repaired.

      Some 54 gas distribution stations in seven regions of Ukraine remain shut down, the operator added.

      9:02pm: NATO pledges open-ended military support for Ukraine

      NATO on Sunday pledged open-ended military support for Ukraine, as Finland hailed its "historic" bid to join the alliance and Sweden's ruling party said it backed a joint membership application. The promise came after Finland jettisoned decades of military non-alignment, redrawing the balance of power in Europe and angering the Kremlin.

      On the ground in Ukraine, Russia announced air strikes in the east and in Lviv in the west as Western intelligence predicted its campaign in eastern Ukraine would stall amid heavy losses and fierce resistance.

      At a meeting of NATO foreign ministers in Berlin, Germany's Annalena Baerbock said it would provide military assistance "for as long as Ukraine needs this support for the self-defence of its country"

      5:45pm: Sweden's ruling party backs joining NATO

      Sweden's ruling Social Democrats said on Sunday they backed the country joining NATO, abandoning decades of opposition in the wake of Russia's invasion of Ukraine and creating a large parliament majority in favour of membership.

      With neighboring Finland already set to hand in its application, Prime Minister Magdalena Andersson is now all but certain to launch a formal application within days.

      5:10pm: Blinken confident of reaching consensus on Sweden, Finland

      US Secretary of State Antony Blinken said he had spoken to his Turkish counterpart on Ankara's concerns regarding Sweden and Finland's entry into NATO and that after Sunday's meeting of foreign ministers he was confident a consensus could be reached.

      "I don't want to characterise the specific conversation that we had either with the foreign minister or within the NATO sessions themselves, but I can say this much: I heard almost across the board, very strong support (for Sweden, Finland) joining the alliance," he told reporters after a NATO foreign ministers meeting in Berlin.

      3:40pm: Turkey not blocking Sweden, Finland bids: NATO chief

      NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said Sunday that Turkey was not blocking membership bids by Sweden and Finland and voiced confidence at resolving Ankara's stated concerns.

      "Turkey made it clear that its intention is not to block membership," Stoltenberg told reporters virtually after alliance foreign ministers met in Berlin. He said he was in touch with Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu after Ankara alleged that the Nordic nations were home to "terrorists', a reference to Kurdish separatists.

      3:12pm: Ukrainian foreign minister praises Germany for weapons delivery

      Ukraine’s foreign minister Dmytro Kuleba praised Germany on Sunday for setting a "precedent" and overcoming a "psychological barrier" by delivering heavy weapons to Kyiv.

      "A precedent has been set. The first psychological barrier (on handing weapons to Ukraine) has been overcome," Kuleba said in a video on Facebook while on a visit to Berlin. After previously limiting deliveries to defensive weapons, Berlin is ramping up shipments of heavy arms to Ukraine, sending German self-propelled howitzers to Kyiv.   

      2:47pm: Turkey lays out demands for Finland and Sweden

      Turkey's foreign minister said on Sunday that Sweden and Finland must stop supporting terrorists in their countries, provide clear security guarantees and lift export bans on Turkey as they seek membership in NATO.

      Mevlut Cavusoglu, speaking with Turkish reporters after a meeting of NATO foreign ministers in Berlin, said Turkey was not threatening anybody or seeking leverage but speaking out especially about Sweden's support for the PKK Kurdish militant group. Ankara views the PKK as a terrorist organisation.

      1:23pm: Finland makes historic post-war policy shift from neutrality

      At the Santahamina military base near Helsinki, the training programme for Finnish army reservists has taken on a new sense of urgency following the Russian invasion of Ukraine. Finland on Sunday made a dramatic shift from its post-war neutrality policy by formally announcing its bid to apply for NATO membership. But not all Finnish citizens support the move.

      1:05pm: Germany warns Ukraine war stoking global food crisis

      At a G7 foreign ministers meeting in the northern German town of Weissenhaus, German Foreign Minister Annalena Baerbock warned that the Russian invasion of Ukraine was stoking a global food crisis. Here’s a closer look at how supply and transportation chokes due to the war can affect food prices and hit particularly vulnerable countries such as Afghanistan, Ethiopia and many sub-Saharan African nations.

      12:17pm: Finland's President Sauli Niinisto confirms his country will apply to join NATO

      Finland's president and government announced Sunday that the Nordic country intends apply for membership in NATO, paving the way for the 30-member Western military alliance to expand amid Russia’s war in Ukraine.

      President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin made the announcement at a joint news conference at the Presidential Palace in Helsinki.

      The Finnish Parliament is expected to endorse the decision in coming days, but it is considered a formality.

      A formal membership application will then be submitted to NATO headquarters in Brussels, most likely at the some point next week.

      8:53am: Germany 'prepared' for quick ratification of Finnish, Swedish NATO bids

      Germany has taken all preparations for a quick ratification process should Finland and Sweden decide to apply for NATO membership, Foreign Minister Annalena Baerbock has told reporters on a second day of talks with her NATO counterparts in Berlin.

      "Germany has prepared everything to do a quick ratification process," she said, adding that ministers had agreed at a dinner on Saturday that there should not be grey zone between the time they apply and the time they join.

      "If they decide to join they can join quickly...We must make sure that we will give them security guarantees, there must not be a transition period, a grey zone, where their status is unclear," she said.

      She was referring to the ratification period that can take as long as a year, during which the Nordic countries will not yet be protected by NATO's Article 5 which guarantees that an attack on one ally is an attack on all.

      8:07am: Sweden's ruling party poised to back NATO bid

      Sweden's ruling Social Democrats are poised on Sunday to come out in favour of the country joining NATO, paving the way for an application soon after abandoning decades of military non-alignment in the wake of Russia's invasion of Ukraine.

      Prime Minister Magdalena Andersson's Social Democrats, the biggest party in every election for the past century, has held internal debates over the past week over dropping a long-standing opposition to NATO membership.

      With party leadership having said it will decide on Sunday, and widely expected to drop its opposition, support for joining the alliance would command a broad majority in Sweden's Riksdag with much of the opposition already in favour. A formal application by Andersson's minority government is very likely to follow.

      7:43am: Russia's Donbas offensive 'has lost momentum': UK military intelligence

      Russia's offensive in Ukraine's eastern Donbas region "has lost momentum and fallen significantly behind schedule", British military intelligence said early on Sunday.

      "Under the current conditions, Russia is unlikely to dramatically accelerate its rate of advance over the next 30 days," the British military said in a regular Twitter bulletin.

      "Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition," said the post adding that, "Russia has now likely suffered losses of one third of the ground combat force it committed in February."

      (1/6)Russia’s Donbas offensive has lost momentum and fallen significantly behind schedule. Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition.

      May 15, 2022

      7:08am: Missile hits military infrastructure in Lviv region: governor

      A missile strike hit some military infrastructure in the western Ukrainian region of Lviv early on Sunday, the region's Governor Maxim Kozitsky said in a post on his Telegram messaging app.

      "There is no information about dead or injured at this hour," Kozitsky said. "The extent of the destruction is being clarified."

      1:35am: 'Our music conquers Europe': Zelensky hails Ukraine's Eurovision win

      Ukrainian President Volodymyr Zelensky has congratulated hip-hop group Kalush Orchestra for its victory in the Eurovision Song Contest in Italy late Saturday

      "Our courage impresses the world, our music conquers Europe!" Zelensky wrote on Facebook early Sunday, praising the Kalush Orchestra after they beat out 24 other competitors.

      The group's entry "Stefania" – which was sung in Ukrainian – fused rap with traditional folk music and was a tribute to band frontman Oleh Psiuk's mother.

      "I thank the Kalush Orchestra for this victory and everyone who gave us your votes! I am sure that the sound of victory in the battle with the enemy is not far off," he added.

      Ukraine  claimed victory with a commanding lead in viewer voting. Britain's Sam Ryder finished second, while Chanel of Spain finished third.

      It is the third time that Ukraine has won the annual competition.

      (FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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      On Sunday, Lebanese voters got their first chance to pass judgment on lawmakers since the economy fell apart. Few expect things to improve.

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      By Ben HubbardHwaida Saad and Asmaa al-Omar

      BEIRUT, Lebanon — After years abroad working as a school administrator, Anahid Jobanian returned to Lebanon to live off her savings for a simple retirement.

      But that plan fell apart as the country collapsed.

      Lebanon’s banks imploded, wiping out her savings. Prices for nearly everything soared, leaving her struggling to afford her heart and diabetes medications. And since the state almost entirely stopped producing electricity, much of the money she received from relatives abroad went to a generator to keep her power on.

      “It’s like we are back to the Stone Age,” said Ms. Jobanian, 70.

      So when she cast her vote in parliamentary elections on Sunday, her one goal was to vote against the political elite she accused of ruining the country.

      “There must be a change,” she said.

      It is hard to overstate how much worse life has gotten for the average citizen since Lebanon’s last parliamentary election, in 2018, and how little the country’s political elite have done to cushion the blow.

      The vote is the public’s first opportunity to formally respond to their leaders’ performance, so at stake is not only who wins which seats, but the larger question of whether Lebanon’s political system is capable of fixing its many dysfunctions.

      At polling places on Sunday around Beirut, the capital, few voters thought it was, at least in the short term.

      The country’s complex makeup, with 18 officially recognized religious sects and a history of civil conflict, drives many voters to elect their coreligionists, even if they are corrupt.

      And in a country where citizens seek out a party boss to cut through bureaucracy or get their children government jobs, corruption helps political parties serve their constituents.

      But the collapse has put new strain on that old system.

      The crisis began in late 2019, when protests against the political elite spilled into the streets of Beirut and other cities.

      That exacerbated pressure on the banks, which had been engaging in creative accounting with the central bank to prop up the currency and earn unsustainable returns for depositors.

      Critics have called it a Ponzi scheme, and it suddenly failed. The value of the Lebanese pound began a decline that would erase 95 percent of its value, and commercial banks placed limits on withdrawals, refusing to give people their money because the banks had effectively lost it.

      The financial turmoil tore through the economy. Prices shot up, businesses failed, unemployment skyrocketed and doctors, nurses and other professionals fled for better salaries abroad.

      The state, which had not provided 24-hour electricity before, ran so low on cash that it now supplies barely any at all, even to power traffic lights.

      Making matters worse, a huge explosion in the port of Beirut in August 2020, also caused by gross mismanagement, killed more than 200 people and did billions of dollars in damage.

      Despite losses that the government says total $72 billion, none of the banks have gone out of business, the central bank chief remains in his job, and none of the politicians who backed the policies that led to the collapse have been held accountable. Some of them ran in Sunday’s election — and are likely to win.

      Many of the candidates are familiar faces who would struggle to bill themselves as agents of change.

      They include Nabih Berri, the 84-year-old speaker of Parliament who has held that job for nearly three decades; Ali Hassan Khalil, a former finance minister who worked to hobble the investigation into the cause of the Beirut explosion; and Gebran Bassil, the president’s son-in-law, whom the United States accuses of corruption and placed sanctions on last year. Mr. Bassil denies the accusation.

      Hezbollah, which has a substantial bloc in Parliament and is considered a terrorist organization by the United States, fielded a range of candidates. Others are warlords from the Lebanese civil war, which ended in 1990, or, in some cases, their sons.

      Many voters are just fed up and have little faith that their votes will make a difference.

      “We know they won’t change anything,” said Pascale Wakil, 35.

      Caroline Wakil, 41, her sister, said their family had voted for candidates who had never held office before, even if they knew little about them. She did not expect many of them to win, or that those who did would accomplish much.

      “We know that they are new, and we know they weren’t involved in what happened before,” she said.

      Many of those running have ties to the financial system, which Olivier De Schutter, a United Nations expert on poverty, said shared responsibility for “the manufactured crisis” in Lebanon that had caused human rights violations.

      “Lifetime savings have been wiped out by a reckless banking sector lured by a monetary policy favorable to their interests,” he wrote in a report published last week. “An entire generation has been condemned to destitution.”

      On Friday, the Organized Crime and Corruption Reporting Project reported that a son of Lebanon’s central bank governor had transferred more than $6.5 million out of the country at a time when most depositors were locked out of their savings.

      Those transactions were carried out by AM Bank, whose chairman, Marwan Kheireddine, bought a Manhattan penthouse for $9.9 million from the actress Jennifer Lawrence in August 2020, when Lebanon’s economy was plummeting.

      Mr. Kheireddine has said the purchase was for a company he managed, not for him personally.

      Now he is running for Parliament, and he told The New York Times in an interview that he wanted to use his experience to help fix the economy.

      “I’m experienced in finance,” he said. “I’m not going to make promises, but I will do my best to work hard to get the depositors’ money back.”

      Few voters had high hopes for their lost savings.

      “The banks did not go bankrupt,” said Mohammad al-Berawi, 58, a shopkeeper. “They stole our money.”

      Near where he sat, supporters of former Prime Minister Saad Hariri, who was the country’s most prominent Sunni Muslim politician until he quit politics early this year, had set up not one, but two inflatable swimming pools in the street to make it clear that they were not voting.

      International election monitors did not immediately report major irregularities at the polls, but indications of cash for votes, directly or indirectly, were not hard to find. Some parties provided fuel so voters could drive to their districts; others distributed food vouchers.

      Itab Rahme, 42, said she had been hired by Fouad Makhzoumi, a wealthy businessman, to help his campaign.

      “He’s helping people either through food vouchers or with money,” she said.

      Signs of the country’s dysfunction were common.

      Prime Minister Najib Mikati, whom Forbes said this year was worth $3 billion, cast his vote in a center whose electricity had gone out.

      “What matters is that there is electricity in the evening when they count,” he told a reporter as he hurried for the exit.

      For many Lebanese, party loyalty remains strong.

      “There’s no list more deserving of my vote than Hezbollah,” said Ahmad Zaiter, 22, a university student.

      Many first-timers ran, too, marketing themselves as being cleaner and closer to the people. Most projections have them winning a limited number of seats in the 128-member Parliament, and analysts expect them to struggle without the infrastructure of a political party.

      “I will be the people’s voice inside the Parliament, but I cannot promise that I will fix the electricity or the infrastructure,” said Asma-Maria Andraos, who is running in Beirut.

      Many Lebanese who have the means have already left the country, and many more are seeking ways out. A recent poll by the research group Arab Barometer found that 48 percent of Lebanese citizens were seeking to emigrate. For those 18 to 29, the percentage rose to 63 percent, the poll found.

      Fares Zouein, who owns a Beirut sandwich shop, said he intended to vote for his local political boss, whom he refused to name, because the man uses his position to help the neighborhood.

      “That’s our problem in Lebanon: If you don’t have someone to help you, you’re stuck,” said Mr. Zouein, 50.

      He, too, had little faith that the election would make life better.

      “This is why everyone in Lebanon has three goals in life: to get a second passport, to open a bank account abroad, and to send their children abroad for school,” he said.

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      Valeurs Actuelles

      Burkini : la préfecture de l’Isère met en garde le conseil municipal de Grenoble

      L’État s’invite dans la polémique consacrée, comme tous les ans, au burkini. Il y a quelques jours, Éric Piolle a une nouvelle fois fait part de son intention d’autoriser ce maillot de bain islamique dans les piscines municipales grenobloises. Un arrêté dans ce sens doit être voté dans la journée du lundi 16 mai, malgré le désaccord franc de l’opposition municipale… et d’une bonne partie de la majorité d’Éric Piolle. À ce front commun s’est donc tout récemment jointe la préfecture de l’Isère.

      Dans un communiqué publié dimanche 15 mai, le préfet prévient qu’il « saisira le tribunal administratif de Grenoble en cas d’adoption de cette délibération, par le biais d’un référé laïcité, en vue d’en obtenir la suspension en complément du déféré d’annulation ».

      Consignes en provenance de Beauvau

      Pour la préfecture, cela ne fait aucun doute : « L’objectif manifeste de cette délibération est de céder à des revendications communautaristes à visée religieuse. » Précisant qu’il agit « conformément aux instructions qu’il a reçues de Gérald Darmanin », le préfet de l’Isère rappelle que le maire a pour obligation de veiller au respect de la laïcité, ajoutant que la justification utilisée par Éric Piolle, qui évoque notamment des problématiques d’hygiène, ne suffit pas à justifier une telle décision.

      Burkini dans les piscines de Grenoble: « le préfet de l’Isère saisira le tribunal administratif de Grenoble en cas d’adoption de cette délibération par le biais d’un référé laïcité en vue d’en obtenir la suspension, en complément du déféré d’annulation. » (communiqué) @BFMTV pic.twitter.com/p0oWSdLADK

      — Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) May 15, 2022

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Kim Jong-un decries North Korea Covid response, deploys army

      Issued on: 16/05/2022 - 07:20

      NEWS WIRES

      Kim Jong Un slammed North Korea's pandemic response and ordered the army to help distribute medicine, state media said Monday, as the country said 50 people had died since first reporting an outbreak of Covid-19.

      More than a million people have been sickened by what Pyongyang is referring to as "fever", state media said, despite leader Kim ordering nationwide lockdowns in a bid to slow the spread of disease through the unvaccinated population.

      In a sign of how serious the situation may be, Kim "strongly criticised" healthcare officials for what he called a botched response to epidemic prevention -- specifically a failure to keep pharmacies open 24/7 to distribute medicine.

      He ordered the army to get to work "on immediately stabilising the supply of medicines in Pyongyang", the capital, where Omicron was detected last week in North Korea's first reported cases of Covid-19.

      Kim has put himself front and center of North Korea's disease response, overseeing near-daily emergency Politburo meetings on the outbreak, which he has said is causing "great upheaval" in the country.

      The failure to distribute medicine properly was "because officials of the Cabinet and public health sector in charge of the supply have not rolled up their sleeves, not properly recognizing the present crisis," state media KCNA reported Kim said.

      Kim, who visited pharmacies to inspect first hand, "strongly criticised the Cabinet and public health sector for their irresponsible work attitude," KCNA said.

      He also criticised lapses in official legal oversight, flagging "several negative phenomena in the nationwide handling and sale of medicines."

      North Korea has one of the world's worst healthcare systems, with poorly-equipped hospitals, few intensive care units, and no Covid treatment drugs or mass testing ability, experts say.

      "While visiting a pharmacy, Kim Jong Un saw with his eyes the shortage of medicines in North Korea," Cheong Seong-jang, researcher at the Sejong Institute told AFP.

      "He may have guessed but the situation may have been more serious than he had expected."

      KCNA said that as of May 15, a total of 50 people had died, with 1,213,550 cases of "fever" and over half a million currently receiving medical treatment.

      North Korea had maintained a rigid coronavirus blockade since the pandemic began, but with massive Omicron outbreaks in neighbouring countries, experts said it was inevitable Covid would sneak in.

      Crisis mode

      Kim's public criticism is a sign that the situation on the ground is grim, said Yang Moo-jin, professor at the University of North Korean Studies in Seoul.

      "He is pointing out the overall inadequacy of the quarantine system," he said.

      Kim has previously said the country will "actively learn" from China's pandemic management strategy, according to KCNA.

      China -- the world's only major economy still maintaining a zero-Covid policy -- is battling multiple Omicron outbreaks with lockdowns in some major cities, including financial hub Shanghai, sparking increasing public frustration.

      North Korea has previously turned down offers of Covid vaccines from China and the World Health Organization's Covax scheme, but both Beijing and Seoul have issued fresh offers of aid since the outbreak was announced.

      North Korea is likely to need international assistance to get through the massive Omicron surge, Yang said.

      "If China's assistance is not enough to overcome the outbreak, North Korea will ask the South, the United States or international organisations in the end," he said.

      US President Joe Biden is set to visit Seoul later this week, with discussions of Pyongyang's weapons programs and Covid-19 outbreak likely to top the agenda.

      Despite the public health crisis, new satellite imagery indicates North Korea has resumed construction at a long-dormant nuclear reactor.

      The United States and South Korea have warned that Kim is preparing to conduct another nuclear test -- the regime's seventh.

      Analysts have warned Kim could speed up testing plans to distract the population from the disastrous coronavirus outbreak.

      Taking pandemic help from South Korea would both hurt North Korea's "ego" and force it to hold off on its nuclear testing plans, said researcher Cheong.

      "If Kim Jong Un is determined to conduct a test, he will not accept South Korea's help," he said.

      (AFP)

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      What are the biggest challenges for Macron’s second term?

      FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

      France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls

      FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

      Hunger-striking baker Stéphane Ravacley’s latest campaign is to become French MP

      BBC

      The total beginners guide to tasting wine like a pro

      Follow these tips and you’ll soon be sniffing, swilling and slurping like an expert…

      When you’re in a supermarket, pub or restaurant, do you feel stumped when presented by the selections of wine on offer? There’s just so much choice.

      Whether it’s red, rosé or white, sweet or dry, fruity or savoury, full-bodied or light – there are so many options, and sometimes, the language can make things even more confusing. Do you really taste the ‘cut grass’ notes that the label proclaims? Do you find yourself trying to find the hint of blackcurrant but fail?

      Professional wine tasting teacher, Anjali Douglas reveals her top tips to help you feel more confident about choosing wine that matches your mood, your food and your tastes.

      Don’t be put off by wine tasting stereotypes

      Think wine tasting is just something for the rich and famous? Think again! “It’s getting more accessible and the basics are pretty straightforward,” says Anjali.

      “Don’t worry about getting lots of wine tasting equipment, a bottle opener and a couple of wine glasses is all you need. Remember, it’s your opinion that matters most – if you like the wine, then it’s good wine!”

      Understanding the basics

      “Wine is made by converting sweet grape juice into alcohol (and Co2) by a process called fermentation,” explains Anjali.

      “The two main things that distinguish one wine from another are grape variety and climate. For some wines it will be easy to see what grape variety is used as it will be written on the bottle,” says the expert, while pointing out a few examples: “Chardonnay, Merlot and Sauvignon Blanc are all names of grapes. These varieties, like apples in a supermarket, will have different characteristics,” says Anjali who works for the Wine & Spirit Education Trust.

      For other wines – including Burgundy and Rioja, the type of wine is named after a region. This is especially common with wines from France, Italy and Spain. “Here you might have to look up what grapes are used,” says Anjali before adding: “All wines will tell you where they are from on the label. It can be as big as the country or as small as a tiny village.

      “Wines from a cooler climate – like parts of France, Germany or the UK, will make wines that are generally fresher and lighter, whereas a warm climate will make wines that are richer and fuller. One isn’t better or worse than the other, they’re just different!”

      Red: “A wine made with black grape varieties like Merlot, Syrah or Cabernet Sauvignon. The black grape skins soak in the liquid imparting a red colour. Red wines can dry out your mouth, the reason being, the grape skins include the chemical compound tannins which are very bitter. They are also present in black tea which is why if you've ever over-brewed a cup, it can leave a sticky, dry feeling on your palate – that's the tannins.”

      White: “A wine usually made with white grape varieties like Chardonnay, Sauvignon Blanc or Riesling. Just the fleshy pulp inside a grape is used to make these, so there is no colour from the skins.”

      Rosé : “Sort of a weak tea version of red wine! The skins of black grapes are just soaked for a very short time in the fermenting juice, so a tiny bit of colour is imparted, making the wine pink.”

      Dessert: “A wine with lots of natural sugar! It will taste very sweet and thicker and heavier when you taste it.”

      Fortified: “Wine that has had extra alcohol added to it – usually this is a spirit. It’s historically been done as a method to preserve a wine.”

      Sparkling: “Wine that has had Co2 trapped and dissolved in the wine [or added to it], giving it bubbles, or sparkle.”

      Now it’s time to taste wine

      “Pour out a 50ml measure in a wine glass – this is the equivalent of a double shot. There should be enough space that you can swirl the wine around without getting it all over your carpet!” This will help release the aromas explains Anjali. "So, no flute glasses!" says the wine tasting instructor.

      Anjali advises following the Systematic Approach to Tasting. “Here you need to think about the appearance, nose and palate of a wine.”

      Appearance: “Have a look at the wine, is it red, white, rosé? Can you see any bubbles?” Then, look at how deep or light the colours are as this could indicate what to expect from the wine. For example, a very deep red means the wine is likely to be full-bodied.

      Nose: “Give the wine a swirl and a smell, what aromas are there? All wines have fruity aromas – look for citrus, stone or tropical fruits in whites and red or black berry fruits in reds. Then, is there anything else? Spicy aromas like vanilla or clove might indicate the wine has been stored inside an oak barrel.”

      Palate: “This is what you can taste when you sip the wine. Try to get it all around your mouth – like mouthwash! Consider: Are there any other flavours you can taste as well as the aromas you could smell? How light or heavy does it feel? Can you taste any sweetness? Are you finding it particularly mouth-watering and refreshing? Is the alcohol warming up your palate or is it not very noticeable? For reds you might pick up some bitterness – ask how much is it drying out your mouth?”

      Swallow the wine (or spit it out): “I spit it when I’m working,” says Anjali but when you’re at home, swallowing the wine can actually be beneficial – and not just because it means the wine doesn’t go to waste! “You might feel different alcohol levels a bit better towards the back of your palate, near your throat. It’s that warming feeling you might experience if you've had a spirit. See if you can taste that.”

      The finish: “This is the length of time the positive flavours linger on the palate. For example, how long does the taste of blackcurrant or strawberry that you could smell last? The longer you can taste it after you’ve swallowed or spat out the wine, the higher the quality.”

      Comparing wines

      If you can, tasting two or more at the same time is useful, says Anjali. “That way you can really see how different some wines can be from each other.” If you’re tasting wine with a friend or two and so can splash out on a couple of bottles, what should you opt for?

      “It can be useful to taste two wines made from the same grape varieties but from different places [in the world], that way you can see what is similar and what is different about them.”

      Anjali explains the following are good to try (and all will be affordable and available from supermarkets):

      Glossary of wine phrases

      Full/medium/light-bodied: “This relates to the weight of the wine. Compare skimmed milk to whole milk, this is the equivalent of light and full-bodied wine.”

      Dry: “The majority of wines are dry. This means all the sugar in the grape juice has been converted into alcohol. Just because it smells sweet doesn’t mean it will be!”

      Off Dry: “A little bit of sugar is left in the wine, so it might taste a little bit sweet. Some Rieslings are off dry.”

      Medium: “The sweetness you taste in this wine is noticeable. A few rosés including White Zinfandel are medium in sweetness.”

      Sweet: These wines are very sweet! They also taste richer and heavier on the palate. They are also known as dessert wines. Examples include Sauternes or Port.”

      Fruity: All wines smell fruity in some way, but some wines have additional aromas like spice from being stored in an oak barrel, or savoury aromas from ageing. Fruity wines are usually young and ‘unoaked’.”

      Savoury: “If a wine has spent time ageing it might become more savoury. Have a look at the vintage – the year written on the bottle – to get an idea of the age of the wine. The older it is, the more likely it will begin to have savoury aromas like earth, mushroom, leather or nuts.”

      Aromatic: “This wine has intense aromas that are often quite perfumed, floral or herbaceous. Examples include Riesling or Sauvignon Blanc.”

      What to expect from different wines

      While the list below isn't exhaustive, these are the most commonly talked about grapes and regions. Once you've got your head around these, why not investigate others.

      Syrah: “A full-bodied red wine with aromas of blackberry and peppery spice.”

      Cabernet Sauvignon: “A red wine with high levels of tannins and acidity – aromas of blackcurrant and sometimes a herbaceous or minty aroma.”

      Pinot Noir: “A delicate and fresh red wine with aromas like strawberry and red cherry.”

      Merlot: “A plummy red wine with smooth tannins.”

      White Zinfandel: “A medium sweet rosé wine with aromas of candied strawberries and watermelon.”

      Sauvignon Blanc: “An aromatic white wine with strong aromas of passion fruit, cut grass and grapefruit and very high acidity.”

      Chardonnay: “The style of Chardonnay depends very much on the climate it’s grown in. Somewhere cool, like Chablis, it will have fresh citrussy aromas, somewhere warm, like California, it will have aromas of pineapple, mango and maybe some spice from oak.”

      Riesling: “Another aromatic grape which can have complex aromas of white flowers and lemons. It’s not always sweet but it can be!”

      Malbec: “A medium or full-bodied red wine with aromas of plums and vanilla.”

      Chablis: “A wine from northern France with refreshing high acidity and aromas of lemons and green apple.”

      Bordeaux: “A red wine from south-west France with aromas of black fruits like black plum and blackberry and maybe some cedar and clove.”

      Red Burgundy [made from the Pinot Noir grape]: “A delicate French (mid-East) red wine – aromas of strawberry, cranberry and red cherries and lower levels of tannin.”

      White Burgundy [made from the Chardonnay grape]: “A full-bodied white wine – look for aromas of lemon, peach, smoke and vanilla.”

      Sancerre: “A fresh white wine from Central France made from Sauvignon blanc grape. It has aromas of lemons and cut grass.”

      Rioja: “A red wine from Spain which can have aromas of strawberry and vanilla from oak.”

      Barolo: “A wine from North-West Italy that needs some time maturing for it to be at its best. It has very high, mouth-drying tannins that will soften over time and aromas of dried strawberry, herbs and earth.”

      Priorat: “This wine comes from a region in Spain with very old vines. These vines produce very small amounts of grapes that are very intense.”

      Originally published May 2022

      France24 - World

      Plan to allow burkinis in Grenoble swimming pools reignites French culture wars

      Issued on: 15/05/2022 - 18:16

      Joanna YORK

      Burkinis have been a long-standing catalyst for dispute in France, calling societal attitudes towards Islam and feminism into question. Rule changes in Grenoble’s swimming pools suggest that opposition to the garment could be receding.

      With summer opening times for municipal swimming pools soon to come, Grenoble's town hall will vote on May 16 on potential changes to swimwear rules.  

      So far, so ordinary. It is not unusual for French swimming pools to issue strict swimwear regulations; in most, swimming caps and body-hugging, lycra outfits are a must. But in Grenoble, Mayor Éric Piolle wants to make the rules more permissive, especially for female swimmers.  

      “Our wish is to get rid of absurd restrictions,” he said. “This includes [allowing] bare breasts and swimming costumes that give extra coverage for sun protection or for beliefs. It is not about taking a position for or against the burkini specifically,” he said. 

      The burkini is a swimming costume that covers the entire body, including the head, leaving only the face, hands and feet visible. The planned change in Grenoble comes after protests in the city that began in 2018. In 2020 and 2021 a group of activists from the community grassroots association Alliance Citoyenne protested by wearing burkinis in Grenoble's swimming pools.  

      One of these was Taous, a Muslim who lives in Grenoble and wears a hijab. “I love the feeling of being in the water, but those protests were the first time I’ve been able to put my feet in a swimming pool in France,” she said. When her children go to the pool, Taous watches rather than swimming with them. 

      She is adamant the rules should change not just to allow burkinis, but to allow more choice for all women. “The rules are not specifically about burkinis,” she said. “They are also planning to allow women to show their breasts if they want to. It’s really a question of feminism and letting women wear what they want to. I believe in each woman's right to choose.”

      ‘Submitting to Islam’ 

      Nonetheless, it is the potential for burkinis, specifically, to be allowed in swimming pools that has sparked debate in France.  

      The burkini was invented by Australian Aheda Zanetti, who put her design on the market on 2004 “The idea was to make a swimming costume for Muslim women and girls, or for someone who wanted to dress modestly, “, she told FRANCE 24. “I could see there was a market. There was nothing satisfactory for women and girls who wanted to do water sports.” 

      She hoped her design would lead to greater integration for Muslim women and others who did not feel comfortable in smaller swim wear, but in France the garment has become a long-standing catalyst for dispute. 

      In Grenoble, local politicians were quick to counter the mayor’s plans to allow burkinis in swimming pools. In May, the president of the Auvergne-Rhône-Alpes region, Laurent Wauquiez, accused the mayor of “submitting to Islamism” and threatened to cut grants to the town if the measure was passed.  

      Dozens of local officials have also signed appeals to cancel the town hall vote on the measure, which they say has been “imposed by minority groups with the sole objective of permanently testing the sensitivity of our institutions to religious symbols”. 

      At the heart of the debate is France’s laïcité (or secularism) laws that strictly separate the church from the state and give French authorities the power to ban religious symbols in public places.  

      Such laws are common: in 2004 a law banned the wearing of religious emblems in schools and colleges. But in recent years, accusations have grown that France uses the law to disproportionately target its Muslim population.  

      In 2010, France became the first European country to ban the full-face veil in public places. Today, The French Football Federation bans female players from wearing hijabs (scarfs which cover the hair) even though the international football governing body FIFA does not. 

      >> Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport

      ‘Shameful and absurd’ 

      The peak of anxiety over burkini-wearing in France came following two largescale attacks on French soil, carried out by Muslim extremists. In November 2015 in Paris coordinated attacks in bars, restaurants and a concert hall killed 137 people. Seven months later in July 2016, a truck driver deliberately drove into crowds celebrating Bastille Day on the Promenade des Anglais in Nice, killing 86 people.

      In a climate of heightened fear and mistrust of the Muslim community, mayors in around 30 towns in France mobilised secularity laws to ban burkini-wearing on beaches in summer 2016 with fines of up to €38 for rule breakers. 

      France's then prime minister Manuel Valls came out in support of local mayors, calling the burkini “the expression of a political project, a counter society, based notably on the enslavement of women”.  

      Meanwhile Human Rights Watch declared the ban “shameful and absurd”, and images taken in August 2016 of police officers in Nice surrounding a woman at the beach with her children and demanding she remove her burkini sparked international outcry.   

      Height of absurdity: Nice police seem to force burkini-clad woman to remove it and fine her. https://t.co/rhHfOEQ5Dz pic.twitter.com/yQ4egCwjrq

      August 24, 2016

      “The only women being excluded from beaches are Muslims wearing the veil,” Hanane Karimi, doctor of sociology at Strasbourg University and feminist, told FRANCE 24. “It’s segregation based on religious beliefs. It creates boundaries based on identity and strengthens racist discourse.” 

      'Wear what you want!'

      Later in August 2016, France’s governmental legal regulator Le Conseil d’Etat rejected local governments right to ban burkinis, and in September Nice and other beaches lifted their burkini bans. 

      Nonetheless, the burkini is still seen as controversial by some. In May 2022, a survey run by French right-wing news channel Cnews found that 73 percent of people in France would prefer that burkinis were banned in swimming pools. 

      This is largely because they are seen as a religious symbol, rather than a swimming costume. “I get women, often older women, coming up to me asking if they can wear burkinis too because they don’t want to show their body” Taous says. “I say, of course you can. They are available for everybody to buy. You don't have to be a Muslim.” 

      Meanwhile, support for burkini-wearers has been quietly growing. In 2018, a rule change in Rennes municipal swimming pools authorised burkini-wearing. 

      In light of Grenoble’s proposed rule changes, more than 100 high profile feminist organisations, and feminists including Caroline De Haas and Alice Coffin, have publicly supported an open letter written by Alliance Citoyenne entitled 'In May wear what you want!' 

      Protesters from the Alliance Citoyenne were fined by police for wearing burkinis to the pool in 2020 and 2021, but are pleased to see the local authorities change their position. “We have hope that things might change in Grenoble on Monday,” Taous said. “We have our fingers crossed. And if they can change in Grenoble, they can change in other places in France too.” 

      Regardless of the result of Monday’s vote, the outcome looks set to cause a stir. Protests for and against the burkini are planned outside Grenoble’s municipal council building. 

      As the debate rages, Mayor Piolle has tried to calm tensions. “In Grenoble we are planning a change to swimming pool rules to ensure equality of access to public services, and the freedom to dress or undress,” he said in a tweet. “The burkini is a non-subject.” 

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      .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN France 2022: The Choice

      French presidential race: Macron clashes with Le Pen over Islamic veil ban

      FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

      Headscarves enter French election fray as Muslim women confront Le Pen, Macron

      On the Ground

      Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport

      Valeurs Actuelles

      Burkini à Grenoble : Eric Piolle face à une levée de boucliers dans son propre camp

      Tout maire de Grenoble qu’il est, Éric Piolle ne décide pas de la pluie et du beau temps chez lui. Même sur son sujet totem, le burkini, qu’il replace sur le devant de la scène tous les ans, l’édile isérois est fortement contesté localement. Selon les informations du Parisien, une fronde est en train de voir le jour au sein de sa majorité municipale. Treize élus, tous membres de l’alliance PCF-EELV-LFI-PS, s’apprêteraient à dévoiler un communiqué exprimant leur désaccord sur la question du burkini.

      Tous les treize seraient prêts à voter contre, lors de la délibération du conseil municipal, prévue pour ce lundi 16 mai. Or ces treize « non » issus de la majorité municipale porteraient à 27 – en ajoutant les voix de l’opposition – le nombre d’opposants à l’autorisation du burkini. Pas tout à fait assez pour faire bloquer la mesure, puisqu’il faudrait 30 suffrages, mais suffisant pour mettre la pression sur les autres élus de la majorité et faire entendre la voix du « groupe des contre ».

      Et le programme ?

      Pour l’heure, seuls deux de ces treize frondeurs sont connus : il s’agit d’Hakim Sabri, 4e adjoint d’Éric Piolle, et de Salima Djidel, conseillère municipale. À deux, ils ont obtenu difficilement la rédaction de ce communiqué, après des jours de tractations. Les autres signataires, tous restés anonymes, partagent en tout cas un constat : l’autorisation du burkini, devenue le cheval de bataille national d’Éric Piolle, n’a jamais figuré au programme de la liste « Grenoble en commun ».

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Hezbollah allies suffer losses in Lebanon's parliamentary election, according to early results

      Issued on: 16/05/2022 - 04:14

      NEWS WIRES Wassim Cornet

      Iran-backed Hezbollah has been dealt a blow in Lebanon's parliamentary election with preliminary results showing losses for some of its oldest allies and the Saudi-aligned Lebanese Forces party saying it had gained seats.

      With votes still being counted, the final make-up of the 128-member parliament has yet to emerge. The heavily armed Shi'ite Muslim group Hezbollah and its allies won a majority of 71 seats when Lebanon last voted in 2018.

      The current election is the first since Lebanon's devastating economic meltdown blamed by the World Bank on ruling politicians after a huge port explosion in 2020 that shattered Beirut.

      One of the most startling upsets saw Hezbollah-allied Druze politician Talal Arslan, scion of one of Lebanon's oldest political dynasties who was first elected in 1992, lose his seat to Mark Daou, a newcomer running on a reform agenda, according to the latter's campaign manager and a Hezbollah official.

      Initial results also indicated wins for at least five other independents who have campaigned on a platform of reform and bringing to account politicians blamed for steering Lebanon into the worst crisis since its 1975-90 civil war.

      Whether Hezbollah and its allies can cling on to a majority hinges on results not yet finalised, including those in Sunni Muslim seats contested by allies and opponents of the Shi'ite movement.

      Gains reported by the Lebanese Forces (LF), which is vehemently opposed to Hezbollah, mean it would overtake the Hezbollah-allied Free Patriotic Movement (FPM) as the biggest Christian party in parliament.

      The LF won at least 20 seats, up from 15 in 2018, said the head of its press office, Antoinette Geagea.

      The FPM had won up to 16 seats, down from 18 in 2018, Sayed Younes, the head of its electoral machine, told Reuters.

      The FPM has been the biggest Christian party in parliament since its founder, President Michel Aoun, returned from exile in 2005 in France. Aoun and LF leader Samir Geagea were civil war adversaries.

      The LF, established as a militia during Lebanon's 15-year civil war, has repeatedly called for Hezbollah to give up its arsenal.

      'A new beginning'

      An opposition candidate also made a breakthrough in an area of southern Lebanon dominated by Hezbollah.

      Elias Jradi, an eye doctor, won an Orthodox Christian seat previously held by Assaad Hardan of the Syrian Socialist Nationalist Party, a close Hezbollah ally and MP since 1992, two Hezbollah officials said.

      "It’s a new beginning for the south and for Lebanon as a whole," Jradi told Reuters.

      Nadim Houry, executive director of Arab Reform Initiative, said the results of 14 or 15 seats would determine the majority.

      "You are going to have two blocs opposed to each other - on the one hand Hezbollah and its allies, and on the other the Lebanese Forces and its allies, and in the middle these new voices that will enter," he said.

      "This is a clear loss for the FPM. They maintain a bloc but they lost a lot of seats and the biggest beneficiary is the Lebanese Forces. Samir Geagea has emerged as the new Christian strongman."

      The next parliament must nominate a prime minister to form a cabinet, in a process that can take months. Any delay would hold up reforms to tackle the crisis and unlock support from the International Monetary Fund and donor nations.

      (REUTERS)

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      Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

      On the ground

      Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises

      MIDDLE EAST MATTERS

      Lebanese parliamentary elections: High stakes for first poll since 2019 protests

      Valeurs Actuelles

      Burkini à Grenoble : comment les écolos font avancer l’islamo-gauchisme en France

      Une nouvelle pierre à l’édifice de l’islamo-gauchisme du parti Europe Écologie Les Verts. Après une lettre ouverte du maire de Grenoble, Eric Piolle, au président de la République, qui faisait part d’une volonté de « veiller à ce qu’aucun règlement intérieur d’aucun équipement public ne constitue une injonction ou une discrimination » dans sa ville, l’édile a confirmé le 3 mai auprès de 20 minutes sa volonté d’autoriser le port du Burkini : « Au prochain Conseil municipal, on proposera un nouveau règlement des piscines qui enlève les interdits étranges ayant été posés il y a une dizaine d’années. Donc, vous pourrez venir baigner dans les piscines de Grenoble seins nus. Vous pourrez venir avec un maillot couvrant pour se protéger du soleil. Vous pourrez venir avec un maillot couvrant pour d’autres raisons. C’est l’égalité d’accès au service public. » Ce n’est pas la première fois que le maire de Grenoble s’empare de ce sujet controversé. En février dernier, il déclarait au micro de France Inter que le Burkini n’était « pas un problème de laïcité. Vous vous habillez comme vous voulez tant que vous respectez les règles d’hygiène et de sécurité. » Cette déclaration faisait suite à une intervention des manifestantes du collectif Alliance citoyenne qui avaient investi des piscines grenobloises, vêtues de burkinis, pourtant interdits par le règlement, en 2019.  

      Pour expliquer que le port du Burkini est une conquête de liberté de la femme, il faut être très fort.

      Si la mairie n’a pas répondu à nos sollicitations, l’opposition, en la personne de l’ancien maire de Grenoble et ancien ministre de l’Environnement Alain Carignon, confie : « Pour expliquer que le port du Burkini est une conquête de liberté de la femme, il faut être très fort. Eric Piolle fait de notre ville la championne de l’islamo-gauchisme ». L’ancien maire organise, en opposition à cette autorisation, une manifestation en face du Conseil municipal le 16 mai. Il regrette que Grenoble, sous l’impulsion du maire, se soit jetée à corps et à cris dans les combats de l’extrême-gauche. Car les exemples de dérives abondent : permanences du CCIF — dissout fin 2020 par le gouvernement pour propagande islamiste — dans les locaux de la municipalité, meeting organisé par le maire actuel avec Edwy Plenel, au lendemain des attentats du bataclan, pour condamner l’état d’urgence, sans même parler de la triste réputation dont jouit aujourd’hui Sciences Po Grenoble, devenu symbole de l’entrisme islamo-gauchiste dans l’enseignement supérieur. « Il a fait de la ville une zone antifa » conclut Alain Carignon. 

       Chez EELV, l’écologie au second plan derrière le rejet de l’identité occidentale 

      « Je pense qu’Europe Écologie-Les Verts est un parti qui, sous couvert de défendre de belles valeurs humanistes, flirte en fait de plus en plus dangereusement avec les thèses de l’islamisme radical », dénonçait Marlène Schiappa le 23 mars 2021. Elle faisait alors référence au projet de subvention — retiré ensuite — de la mairie de Strasbourg pour le chantier de la plus grande mosquée d’Europe. De fait, depuis les dernières élections municipales, les élus EELV multiplient les propositions allant dans le sens d’un rejet de l’identitié occidentale : interdiction du sapin de Noël à Bordeaux, refus au nom de la laïcité de participer à la cérémonie catholique de vœux des échevins le 8 septembre du maire de Lyon — avant d’assister, dès le lendemain, à la pose de la première pierre de la mosquée de Gerland à Lyon —, ou encore en 2019 lors de la manifestation contre l’islamophobie durant laquelle Esther Benbassa, sénatrice EELV posait avec une fillette portant une étoile et un croissant jaune afin d’identifier les musulmans d’aujourd’hui aux juifs des années 1930, et ainsi de suite.  

      « Qu’est-ce que l’écologie a à voir avec l’interdiction du sapin de Noël ? Qu’est-ce que l’écologie a à voir avec l’interdiction du tour de France ou des rêves d’aviation des enfants ? Qu’est-ce qu’elle a en rapport avec une mosquée à Strasbourg ? Avec la promotion de l’islamo-gauchisme ? », s’interroge Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. Cette dénonciation est reprise par Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, selon qui les écologistes « n’en ont rien à faire de l’écologie, c’est pour leur tambouille électorale mais derrière c’est un programme d’extrême gauche ». Et d’ajouter que « ce maire montre la soumission aux idées politico-religieuses, la complaisance avec l’islam politique symptomatique des élus de gauche qui font la courte échelle aux ennemis de la république. Ils mettent en place une collaboration avec l’islamisme. »  

      Les législatives peuvent-elles renverser la vapeur ? 

      Pour autoriser le Burkini, c’est la laïcité et la liberté qui est avancée comme argument par le maire de Grenoble. Quitte à mettre au même niveau la baignade seins nus, symbole d’émancipation, et le port d’un maillot de bain répondant à une injonction religieuse. C’est ainsi que le progressisme devient un cheval de Troie utilisé pour instaurer des règles favorisant les revendications de l‘islam radical. C’est ce que rappelle Bruno Retailleau : « Dans l’argumentaire des frères musulmans pour tromper les démocraties, il y a l’argument de la liberté. » L’élu vendéen souligne au passage que les pays où l’islam radical est au pouvoir sont rarement les plus portés sur la liberté, « notamment celle des femmes ». « Les écologistes marchaient main dans la main avec les pires imams radieux en 2019 et le CCIF, cela n’a donc rien d’étonnant, renchérit de son côté Julien Odoul. Il y a un risque de conquête de ces idées-là : si ces gens arrivent au pouvoir, ce serait une victoire pour les islamistes ». Le porte-parole du RN salue la décision « républicaine » de Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui annonce que « pas un centime des Auvergnats-Rhônalpins ne financera [la soumission de Grenoble] à l’islamisme. » Il entend bloquer toutes subvention de la région pour la ville si le Burkini venait à y être autorisé. Le président de la région veut tout faire pour éviter que « vivre ensemble ce soit céder devant l’islam politique. » 

      La burka sous toutes ces formes ce n’est pas l’usage d’une liberté, mais le début d’une soumission

      Certains espèrent combattre cette dérive par un réveil de la droite aux législatives prochaines et un rejet massif des idées de la gauche le 12 juin 2022. Mais, au-delà des urnes, « il faut un réarmement moral et civique en ne cédant rien. La burka sous toutes ces formes ce n’est pas l’usage d’une liberté, mais le début d’une soumission, l’opposé de la laïcité française » déclare Bruno Retailleau. Combat moral qui doit également dépasser les frontières françaises, comme le rappelle l’euro Député François-Xavier Bellamy. Il regrette que « les lâchetés de cette municipalité écologiste ne servent qu’une cause, un islamisme liberticide qui rêve de s’imposer en France et en Europe. » Une référence à une opération de communication du Conseil de l’Europe prônant « la liberté dans le hijab » finalement retirée.  

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - Monde

      Sénégal : prison avec sursis pour trois sages-femmes après la mort d'une femme enceinte

      Publié le : 12/05/2022 - 16:25

      Samia METHENI Suivre

      Un tribunal sénégalais condamne trois sages-femmes à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu une césarienne et dont le sort tragique a ému le pays. Modou Mboup, mari de la femme enceinte décédée à l'hôpital, se dit "déçu de cette décision" de jugement. 

      Valeurs Actuelles

      Le pape François canonise Charles de Foucauld et neuf autres figures catholiques

      Dix figures catholiques ont été canonisées par le pape François, dimanche 15 mai au Vatican. Selon Le Point, quelque 45.000 fidèles ainsi que 2.000 prêtres et religieux ont assisté à cette cérémonie – une première depuis l’épidémie de Covid-19. Parmi les nouveaux saints que compte désormais l’Eglise catholique, figurent trois Français dont Charles de Foucauld. Né en 1858 à Strasbourg, Charles de Foucauld était un fils de bonne famille. Officier français formé à Saint-Cyr, sa jeunesse fut marquée par de longues années de débauche et de fêtes, jusqu’à sa conversion soudaine en 1889.

      Devenu moine, puis ordonné prêtre, il s’établit dans le désert algérien en 1901, comme ermite. Durant de longues années, il y fréquenta les Berbères, étudiant leur culture et s’efforçant de les convertir par l’exemple plutôt que par les sermons. Il fut assassiné en 1916 par un jeune Touareg de sa connaissance, supposé le surveiller pour le compte de pillards libyens. Rapidement considéré comme un martyr, bien qu’il n’ait pas été explicitement tué à cause de sa foi, son procès en canonisation débuta en 1927. Charles de Foucauld fut d’abord déclaré vénérable en 2001 par Saint Jean-Paul II, puis bienheureux par Benoit XVI en 2005. Depuis ce dimanche 15 mai, il est désormais saint.

      Une première pour l’Inde et l’Uruguay

      Deux autres Français ont donc été canonisés : les religieux Marie Rivier (1768-1838) et César de Bus (1544-1607). Les sept autres nouveaux saints sont Devasahayam Pillai (1712-1752), un hindou converti tué pour avoir refusé d’abjurer sa foi – le premier laïc indien à accéder à la sainteté, les prêtres italiens Luigi Maria Palazzolo, Giustino Maria Russolillo, les religieuses italiennes Maria Domenica Mantovani et Maria di Gesù Santocanale, l’Italo-Uruguayenne Maria Francesca Rubatto – première sainte de l’Uruguay, et le prêtre néerlandais Titus Brandsma, tué à Dachau en 1942.

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      France24 - Monde

      France : à Marseille, un ferry héberge 800 réfugiés ukrainiens

      Publié le : 09/05/2022 - 17:08

      Samia METHENI Suivre

      "Ce bateau, c’est un village", explique le commissaire de bord. A Marseille, le ferry "Méditerranée" va rester encore de nombreuses semaines à quai, le temps de trouver des solutions pérennes pour quelque 800 réfugiés ukrainiens qui y sont hébergés. Connexion internet pour discuter avec sa famille, cours de français, permanence de Pôle Emploi, soutien psychologique: tout est disponible à bord.

      Valeurs Actuelles

      “Incitation à la haine” : les responsables de la mosquée de Beauvais demandent sa réouverture

      Le sort de la mosquée de Beauvais (Oise) est entre les mains du juge administratif. Devant le tribunal d’Amiens, vendredi 13 mai, l’association Espoir et Fraternité, gérant le lieu de culte, a demandé sa réouverture, relate La Croix. La mosquée avait fait l’objet d’une fermeture le 27 décembre 2021 en raison de prêches incitant à la haine. Les responsables de l’association arguent qu’il s’agissait de débordements imputables à l’imam de l’époque, dont ils se sont séparés. Un argumentaire contesté par les services de l’État.

      Dérive individuelle ou idéologie partagée ?

      L’association dénonce une « atteinte grave » à la liberté de réunion et de culte et assure avoir trouvé deux imams pour prendre la relève d’Eddy Lecocq. Ce jeune converti, formé en Arabie saoudite, avait été épinglé pour des prêches faisant « l’apologie du djihad », « incitant à la haine » et au « repli identitaire », avait fait valoir l’arrêté. Avant même cette décision, la mosquée s’était séparée de lui. « L’intégralité des reproches avancés sont relatifs à l’ancien imam », a fait valoir l’avocat d’« Espoir et Fraternité ». L’association assure avoir mis en place un dispositif pour éviter de nouveaux « dysfonctionnements ».

      Mais pour un représentant de la préfète de l’Oise, cité par La Croix, la question va au-delà de la radicalité d’un seul homme. « Il n’y a pas juste le problème Eddy Lecocq, il y a le problème de l’adhésion des gestionnaires », a-t-il souligné. « L’association adhérait à l’idéologie promue, la propageait, ne la modérait pas », a-t-il estimé, ajoutant qu’il n’y a, pour l’instant, pas de preuves que celle-ci a changé de vision depuis. La décision est attendue lundi 16 mai

      Beauvais : les dernières actualités

      Prison de Beauvais : un véhicule de l’administration pénitentiaire en feu, les gardiens dénoncent “des représailles”

      Beauvais : confirmation de la fermeture pour six mois de la grande mosquée pour « apologie du djihad »

      Prêches intégristes : la mosquée de Beauvais rouvre ses portes malgré la procédure en cours

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      France24 - Monde

      Soudan : le tuk-tuk électrique, un moyen de transport rentable en plein développement

      Publié le : 05/05/2022 - 17:23Modifié le : 05/05/2022 - 17:27

      Laura MOUSSET Suivre

      Le Soudan connaît une importante crise économique aggravée par les troubles politiques qui ont suivi le coup d'État militaire d'octobre dernier. Une situation qui a fait exploser le prix de l'essence et a provoqué une inflation. Beaucoup de conducteurs de tuk-tuk n’arrivent plus à s’en sortir et certains se tournent vers des modèles électriques, une alternative qui semble plus rentable. Ces derniers mois, l’usine de Mohamed Samir connaît un rebond d’activité.  

      New York Times - World

      South Korea Turns to Surveillance as ‘Ghost Surgeries’ Shake Faith in Hospitals

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      After scandals in which doctors let unsupervised assistants operate on patients, the country is becoming one of the first to require cameras in operating rooms.

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      By John Yoon

      SEOUL — South Korea has a reputation for world-class medical care. But faith in its hospitals has been shaken by years of complaints about doctors mishandling unconscious patients, including turning them over to unsupervised assistants who perform what are known as “ghost surgeries.”

      To stem the practice, lawmakers amended the country’s medical laws last year to require cameras in all operating rooms that handle patients under general anesthesia, making South Korea one of the first countries to do so.

      Ethicists and medical officials, including those at the American College of Surgeons, have cautioned that surveilling surgeons to deter malpractice may undermine trust in doctors, hurt morale, violate patient privacy and discourage physicians from taking risks to save lives. The Korea Medical Association, which is opposed to the new mandate, has lobbied to limit its impact.

      But supporters of the law said the move would help protect patients, build the public’s trust in doctors and provide victims of medical malpractice with evidence to use in court.

      “People are dying in operating rooms,” said An Gi-jong, an advocate for patients. “We can’t rely on doctors to solve problems on their own anymore.”

      About five patients have died from ghost surgeries in the past eight years, he said. They include Kwon Dae-hee, a college student in Seoul who died of a hemorrhage in 2016 after jawline surgery. His mother, Lee Na-geum, who obtained footage of his operation and reviewed it hundreds of times, found evidence that the operation had been botched because parts of it had been conducted by an unsupervised nursing assistant.

      A court convicted the surgeon of involuntary manslaughter in 2021, sentencing him to three years in prison.

      Ms. Lee, 62, who has held a public vigil denouncing ghost surgeries since her son’s death, said in an interview: “Once the cameras are installed, your lies will be exposed if you’re a ghost doctor. Cameras reveal truth.”

      Cameras in hospitals are not new. Vietnam requires them to catch corrupt medical staff — but not in operating rooms. In 2019, Philippine lawmakers proposed a bill requiring cameras in operating rooms, but it did not pass.

      No U.S. state requires them. In Rhode Island, a former state health director, David Gifford, ordered a hospital to install them after a series of surgical errors in 2009. But he came to regret the decision, saying that the cameras foster distrust.

      “It was a Big Brother looking down and videoing you, which never was the intention,” he said in an interview. “If I knew that that’s what they would have done, I don’t think I would ever have mandated it.”

      South Korea is accustomed to widespread video surveillance. By 2020, the government had installed more than 1.3 million cameras in public spaces, often to deter crimes. Demand for the camera mandate in hospitals escalated in recent years with revelations by whistle-blowers that doctors had inflicted ghost surgeries, and even sexual abuse, on anesthetized patients. Fears about ghost surgeries were a plot point in the Korean Netflix hit “Squid Game.”

      The surreptitious surgeries began occurring at plastic surgery clinics in South Korea in the 2010s, after the government started promoting medical tourism as an economic driver, according to legal experts. Patient advocates say plastic surgeons took advantage of the high demand by deputizing nurses, assistants and even medical device technicians to perform operations. That allowed physicians, they say, to pack in more patients to maximize profits.

      Ghost surgeries spread to spinal hospitals because of a confluence of factors, said Kim So-yoon, a professor of medical law and ethics at Yonsei University. Spinal operations are in high demand because of the country’s aging population. There is an undersupply of doctors to meet that demand, she said. Doctors account for 2.5 out of every 1,000 people in South Korea, lower than the 3.3 average of other nations in the Organization for Economic Co-operation and Development.

      Many spinal procedures are also relatively uncomplicated, making it easier to train nurses to do them, she added.

      In May of last year, video footage emerged from a spinal clinic, Incheon 21st Century Hospital, that showed nursing assistants performing incisions and putting in sutures. Choi Jeong-kyu, a lawyer who has represented medical malpractice victims, said he received the footage from someone who had worked at the clinic and recorded it secretly. Mr. Choi passed it on to the broadcaster MBC.

      Nineteen surgeries were captured in the footage, which showed three nursing assistants operating on patients’ spines. Surgical machines buzzed as the assistants, looking through a medical microscope, used them on patients’ bones and bloody gauze piled up on one side of the surgical table. During each operation, a surgeon eventually appeared and worked on the patient for about five minutes.

      “They were treating patients like objects on a conveyor belt in a factory,” Mr. Choi said. “It’s frightening.”

      After the video emerged, prosecutors filed suit against the clinic. Five doctors, three of whom were the clinic’s directors, and three nursing assistants were arrested in August. In February, a court found them guilty of unlicensed medical practices and fraud. They were sentenced to up to two years in prison and fined up to 7 million won, about $5,700, each.

      The clinic’s directors — Hyun Yong-in, Jung Hyun-tae and Lee Wan-soo — had booked as many patients and surgeries as possible when staffing levels were low, the court found. They had carried out the crime “systematically” and “for the purpose of profit,” and had “undermined patients’ legitimate trust in doctors and medical institutions,” the verdict read.

      The defendants have appealed the verdict. None of the doctors’ medical licenses were permanently revoked. The clinic has closed. And the case boosted support for the camera mandate, which goes into effect in September 2023. Lawyers for the defendants, reached by phone, declined to comment, citing the pending appeal.

      About 100 cases of ghost surgeries were prosecuted in the five-year period before 2018, according to the health ministry. But between 2008 and 2014, about 100,000 patients were victims of ghost surgeries, the Korean Society of Plastic Surgeons has estimated.

      Under the new law, hospitals performing surgeries on unconscious patients must install video cameras in their operating rooms. If a patient or a relative requests that a surgery be filmed, the hospital must comply. Doctors can refuse for certain reasons, such as if a delay in the operation would put the patient’s life at risk, or if the filming would significantly impede residents’ training. The recorded footage can be viewed for criminal investigations, prosecutions, trials, medical disputes or mediation.

      Advocates for patients say the punishment for ghost surgeries is too lenient in South Korea. Under current laws, doctors can face fines and up to five years in prison, and they can lose their licenses, though they may reapply after three years at most. In the United States, charges of battery have been brought in cases where a doctor performed surgery on another doctor’s patient, Mr. Choi said. But South Korean courts treat ghost surgeries as practicing medicine without a license, not battery, he said.

      South Korean doctors’ financial incentives have made ghost surgeries alluringly profitable, said Kwon Soon-man, a professor of public health at Seoul National University. The health insurance system, which uses a fee-for-service payment model, has incentivized physicians to choose more resource-intensive ways to treat patients, he said. And while about 10 percent to 20 percent of U.S. hospitals are for-profit, he added, private hospitals in South Korea account for over 90 percent of all hospitals.

      Some South Korean hospitals are ahead of the mandate. Kookmin Hospital, in Gyeonggi Province, installed surveillance cameras in 2020. Set in the ceilings of its operating rooms, they recently recorded a shoulder surgery as visitors observed (the hospital had granted rare permission).

      The doctor’s back faced the camera, blocking the surgical site. A surgical cloth covered the patient’s face. But the footage clearly showed who was performing which tasks.

      Dr. Choi Sang-wook, the hospital’s director, said the cameras had improved patients’ confidence in the hospital.

      “They’ve helped us win our community’s trust,” he said. “That has been the biggest advantage.”

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      Valeurs Actuelles

      [Info VA] Dégradations à l’ENS de Paris : 22 militants d’ultragauche interpellés

      Une porte trouée, des graffitis sur les murs, du mobilier vandalisé… Au 45 rue d’Ulm, dans le 5e arrondissement de Paris, la salle de conférence de l’École normale supérieure (ENS) a subi de nombreuses dégradations commises par des étudiants et militants d’ultragauche, dans la nuit de vendredi à samedi 14 mai, indique une source policière.

      Les photos que Valeurs actuelles s’est procuré montrent des murs recouverts de tags : « Il reste des pavés à Paris », « A la Sorbonne ou ailleurs », « Ne jamais travailler ». Selon nos informations, la police a procédé sur place à 22 interpellations tôt ce matin.

      🔴 [Info @Valeurs] Ultragauche : la police a procédé à 22 interpellations dans la salle de conférence de l’Ecole normale supérieure (ENS), à Paris, ce samedi matin, indique une source policière. #Ulm pic.twitter.com/4AYDelgYeZ

      — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 14, 2022

      Sur Twitter, des comptes étudiants ont demandé du « soutien à l’ENS Ulm occupé », évoquant la présence de CRS bloquant les sorties du célèbre établissement, samedi matin. Sur le réseau social, un collectif antifasciste a également diffusé un communiqué des « occupant.es de l’ENS ».

      « Dans les suites du mouvement d’occupation en cours, nous occupons un amphithéâtre de l’ENS. La lutte ne doit pas mourir […]. Quelques policiers nous mettent la pression, mais nous ne voulons pas lâcher. Nous revendiquons la régularisation de tous les sans-papiers, la fin du travail et la démission de tous les policiers et de tous les gouvernements », écrivent-ils.

      Un acte de vandalisme qui rappelle l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, lorsque plusieurs centaines d’étudiants d’extrême gauche s’étaient mobilisés pour dénoncer le duel Macron-Le Pen, au second tour. Jeudi 14 avril, certains d’entre eux avaient dévasté les locaux de l’université de la Sorbonne, à Paris, et s’en étaient pris aux forces de l’ordre.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - Monde

      Ukraine : de la fabrication d'armures aux protections pare-balles

      Publié le : 03/05/2022 - 16:53Modifié le : 03/05/2022 - 17:01

      Samia METHENI Suivre

      En temps de guerre, il y a tous les soldats en première ligne, et il y a les travailleurs de l’ombre qui soutiennent ces efforts. Parmi eux, Vadim Mirnichenko forgeron qui a adapté son activité et mis son savoir-faire au service de l'armée ukrainienne. 

      New York Times - World

      Russia-Ukraine War

      A Mini-Russia Gets Squeezed by War

      The self-declared republic of Transnistria, on the Ukraine border, has been steered by Moscow for decades. During a rare visit, a reporter and photographer get an inside look into how it operates, and hear from Transnistrians their fears of war.

      A statue of Lenin in front of Transnistria’s Parliament in Tiraspol.Credit...

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      By Jeffrey Gettleman

      Photographs by Cristian Movila

      TIRASPOL, TRANSNISTRIA — At the Back in the U.S.S.R. cafe, it is like the Soviet Union never collapsed.

      Busts of Lenin greet visitors at the door. Red hammer and sickle flags hang on the wall. Huge plastic Soviet-era telephones sit on the tables, next to bowls of traditional borscht and lumps of Stolichnaya potato salad.

      This cafe and the whole Transnistria region, a Russia-supported breakaway republic wedged between Moldova and Ukraine, feels like a Soviet-themed vintage shop. The cafe may be intentionally kitschy, but still, it speaks to a real nostalgia for a long-gone era and a deep appreciation for Russia.

      “Russia has been like a big brother to us,” said the restaurant’s owner, Igor Martiniuc.

      Until a few weeks ago, he said, “life was good.”

      For three decades, this intriguing, rarely visited breakaway region has quietly survived as Russia’s little buddy, a self-declared republic at the southwestern edge of Moscow’s sphere of influence. Russia helped Transnistria fight a separatist war and split off from Moldova, creating a pro-Moscow island of Russian speakers, essentially a mini-Russia, hundreds of miles from Russia itself.

      But now, despite years of benefiting enormously from Russian patronage and protection, Transnistrians want no part of Russia’s war with Ukraine.

      “Most people here want to protect themselves and their businesses,” Mr. Martiniuc said. “They don’t want to get involved.”

      Over the past month, there have been signs that Russia is in fact trying to engulf Transnistria in the war and sow fear and uncertainty in the West. A Russian general suggested that Moscow’s troops might charge up the Black Sea coast to rescue what he called oppressed Transnistrians. Though Western officials have said Russia lacks the military ability to do that anytime soon, it immediately raised the specter of the war spilling closer to the European Union.

      Ukrainian forces rushed reinforcements to the border. Then, a few days later, a string of mysterious bombings rattled Transnistria, throwing the snake-shaped sliver of territory into red alert.

      100 miles

      TRANSNISTRIA

      UKRAINE

      Cobasna

      Dniester River

      MOLDOVA

      Mykolaiv

      Tiraspol

      Chisinau

      Dnipro River

      Odesa

      CRIMEA

      Black Sea

      ROMANIA

      By The New York Times

      But if Russia really hopes to leverage its close relationship with Transnistria to its advantage, it might have miscalculated — in the same way it wrongly assumed its soldiers would be welcomed in Ukraine. Transnistrian authorities are now trying to furiously signal that their longstanding friendship with Russia has its limits.

      “We have no plans to enter the war,” said Paul Galtsev, a spokesman at Transnistria’s Ministry of Foreign Affairs, housed in a quaint, three-story stone house. “We’ve made no aggressive plan, no tactical attack preparations, no request to Moscow for more troops.”

      “We are small and peaceful,” he said. “We don’t want to go to war with anyone, especially with Ukraine.”

      Transnistria has managed to avoid choosing sides while following its own system. It is still technically part of Moldova, but it lies outside Moldovan government control. It prints its own money (the Transnistrian ruble), flies its own flag, sings its own anthem and runs an industrial economy supporting around 300,000 people.

      It does all of this thanks to billions of dollars in subsidies from its benefactors in Moscow, which in return gets a strategic enclave at the edge of the European Union where it bases at least 1,500 troops.

      Until Russia invaded Ukraine in February, the world had mostly forgotten about those troops. Now their presence takes on a new dimension.

      During a reporting visit this month, after the first wave of mysterious explosions, New York Times journalists saw new sandbag positions across Tiraspol, the capital. Boyish Russian soldiers strutted down the city’s grand boulevards in squads of twos and threes, Kalashnikovs gleaming.

      The Russian media bubble, which dominates in Transnistria, blamed the explosions on Ukrainian saboteurs. But outside analysts believe they are the handiwork of Russian saboteurs trying to firm up local loyalties — much the same tactic Russia used in the Donbas region of eastern Ukraine.

      The explosions have been small and have not hurt anyone. But there could be a much bigger one. At the edge of Transnistria, right on the Ukraine border, sits the Cobasna ammunition dump, one of the largest arms stockpiles in Europe.

      A Soviet-era relic guarded by hundreds of Russian troops, Cobasna holds a staggering 44 million pounds of bullets, grenades, rockets and artillery shells. Some of the inventory is more than 60 years old, and no one knows what kind of shape it is in. Some arms experts have warned that if Cobasna gets hit and the whole stockpile blows up, the explosion could rival the size of the Hiroshima bomb.

      Transnistria’s elites had been deftly playing this territory’s unusual status, getting cheap gas from Russia to power their factories, smuggling goods out of Ukraine with the help of Ukrainian criminal networks and using Moldovan customs channels to export goods legally to the European Union.

      But with Ukrainian ports now closed, the flow of goods and visitors has dropped. The other day, the Back in the U.S.S.R. cafe was mostly empty. Many Transnistrians said they did not want to choose between Russia and Ukraine. Both are part of their history.

      ‘Back in the U.S.S.R.’

      ‘Back in the U.S.S.R.’

      Transnistria is a country that doesn’t exist. It’s a breakaway republic, backed by Russia, recognized by no major nation, and I was able to make a rare visit earlier this month.

      Here’s what I saw →

      ‘Back in the U.S.S.R.’

      This place is like a Soviet-themed vintage shop. It broke off from Moldova in the 1990s, right after the Soviet Union collapsed. A huge statue of Lenin guards Transnistria’s Parliament. Old Russian taxis cruise the streets.

      ‘Back in the U.S.S.R.’

      I discovered a kitschy cafe, called “Back in the U.S.S.R.,” full of Soviet memorabilia and dishes like the Stolichnaya potato salad, which hit the spot.

      ‘Back in the U.S.S.R.’

      “I’m not a Lenin fanatic,” Igor Martiniuc, the cafe’s owner, told me. “But I’m from the U.S.S.R. It’s our history. And not enough people appreciate this history.”

      ‘Back in the U.S.S.R.’

      In Tiraspol, Transnistria’s capital, the boulevards are huge. There’s a grand sense to the town, which is full of parks and monuments to the Soviet Union.

      ‘Back in the U.S.S.R.’

      The economy is tightly controlled by elites close to the government. Some people grumbled that there wasn’t much opportunity. Many young people have fled.

      ‘Back in the U.S.S.R.’

      Transnistria lies on the border of Ukraine. Many people here are nervous about the war. Last month, a string of mysterious explosions rattled Tiraspol, putting it on alert. We saw Russian soldiers patrolling in town and guarding the borders.

      ‘Back in the U.S.S.R.’

      People here seemed very pro-Russia. We saw Russian flags everywhere, such as on these cars. Many Transnistrians called Russia “a big brother.” But still, they said they didn’t want to get involved in the war between Russia and Ukraine.

      Read more on Transnistria

      In the 1920s, Soviet authorities carved out an autonomous zone from Ukrainian territory along the eastern banks of the Dniester River, a major waterway that traditionally separated Russia’s sphere of influence to the east and Romanian-speaking areas to the west.

      Live Updates: Russia-Ukraine War

      During World War II, the Nazis and their Romanian allies invaded, massacring hundreds of thousands, especially Jews. Soviet forces eventually ran them out and built up the Moldavian Soviet Socialist Republic. But they did not develop the republic evenly; they constructed gigantic factories and power plants in the Russian-speaking areas, the region that would become Transnistria.

      It was part of a larger strategy to create Russian-dominated enclaves across the Soviet republics; the Russians also did this in South Ossetia, Georgia, and the Donbas, in Ukraine. Both of those areas eventually exploded in bloodshed.

      In 1990, Transnistrians felt Moldova was leaning too close to Romania, which many still associated with Nazism. So they declared independence, and two years later, with the help of Russian troops, won their separatist battle against Moldova.

      No United Nations member state has recognized Transnistria’s independence, not even Russia, but the Russian troops never left.

      Military analysts said there were at least 1,500 troops in Transnistria, whom the Kremlin calls “peacekeepers,” along with 3,000 to 12,000 Transnistrian soldiers, including reservists. Their weapons are light — a few armored trucks, no working helicopters, some old artillery — hardly an invasion force.

      “It would be stupid for Russia to try to use this against Ukraine, and the Ukrainians know it,” said Anatoly Dirun, a Transnistrian political scientist and opposition politician.

      Russia-Ukraine War: Key Developments

      Inching closer to NATO. Finland’s government announced that the nation would apply for NATO membership, hours before Sweden’s governing party said that it also supported joining the alliance. If accepted into NATO, both nations would set aside a long history of military nonalignment.

      McConnell visits. Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine with three other senior Republican senators to meet with President Volodymyr Zelensky. The secret visit comes as Senate leaders are working to pass a $40 billion aid package for Ukraine.

      On the ground. Russia has “lost momentum” in its campaign to seize Ukraine’s eastern Donbas region, Britain’s Defense Ministry said in a report. The agency said that Moscow “has now likely suffered losses of one-third of the ground combat forces it committed in February.”

      He said that Ukraine and Russia were pumping up the threat to Transnistria for their own, different reasons.

      Russia is trying to draw Ukrainian troops away from the battle in the east. And Ukraine is trying to paint a picture of a spreading war so the West sends more weapons.

      “This is all noise,” Mr. Dirun said.

      He and others said that Russia could not easily fly reinforcements into Transnistria even if it wanted to because the planes would have to cross Ukrainian or European airspace, putting them at risk of being shot down.

      But the flow of cheap Russian gas has not stopped, allowing Transnistria’s factories to make shoes, textiles and steel bars at competitive prices. Russia subsidizes this because Transnistria serves as a powerful geopolitical lever, especially on Moldova, which wants to join the European Union but is much less attractive with Russian troops on its soil, among other issues.

      “The Transnistrian economic model is based on two things: free Russian gas and smuggling,” said Alexandru Flenchea, a former Moldovan government official.

      The results are on display. Tiraspol looks good. The parks are coifed, the boulevards are almost too wide and there is even a hockey rink. Russian toys sell in the toy shops, Russian flags fly from the hoods of cars and Russian is spoken everywhere.

      But behind all of this, some Transnistrians say, is a devious Russian hand. The economy is tightly controlled by pro-Kremlin elites and not delivering for many people. Countless young people have left for work in Europe. With war waging nearby, more are fleeing.

      Transnistria is also becoming more repressive, human rights groups say, and the authorities have harassed and arrested critics.

      “There is no freedom of speech or freedom of thought,” said one young woman, Rina, who did not want to reveal her full name for fear of reprisals. “It makes you feel like you live in a jail. Or in a tower, with a dragon outside.”

      Still, most of the Transnistrians recently interviewed seemed proud of their Transnistrian identity and pro-Russia, but not blindly so.

      “I think the outside world has the wrong impression of us,” said Edward Volsky, a user-experience designer who was on his way one recent evening to see “Doctor Strange in the Multiverse of Madness” at a cinema in Tiraspol. “We have the same clothes as you and we have the same devices. We are modern. Just look around.”

      In front of him, a young couple sat at a sidewalk cafe in the waning sunshine eating burgers and sipping beer. Nearby, kids wheeled around on rollerblades.

      Maybe it was the spotty cell service. Maybe it had something to do with life in a Soviet enclave. But many people in Tiraspol that day seemed less glued to their phones and, despite the sandbags and checkpoints, unusually friendly to outsiders.

      When asked who he blamed for starting the war, Mr. Volsky, who spoke perfect English, said: “War is not the way to solve problems these days. I wasn’t there. I cannot judge them.”

      But, he was quick to add, “Russia has done so much for us.”

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      France24 - Monde

      Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

      Publié le : 29/04/2022 - 16:31

      La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

      Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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      Valeurs Actuelles

      A Calais, un campement de 350 migrants démantelé

      Quelque 350 migrants installés sur un terrain situé entre Calais et Marck ont été évacués, jeudi 12 mai, relate Le Monde. L’opération s’est déroulée « dans le calme », selon les autorités. Mais l’ONG Human Rights Observers (HRO) a de son côté dénoncé une « mise à l’abri forcée ». « Une proposition de mise à l’abri a été faite à l’ensemble des migrants présents sur ces campements », a fait savoir, dans un communiqué, la préfecture du Pas-de-Calais. L’opération a été menée après la délivrance d’une ordonnance d’expulsion par le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer, précise Le Monde. Les migrants ont accepté ces propositions de relogement.

      7.000 traversées en quatre mois

      Une alternative qui n’en est pas vraiment une selon HRO : « Les personnes exilées ont le choix entre être expulsées ou de monter dans un bus vers une destination inconnue. Bloqués derrière un périmètre, il leur est impossible de récupérer leurs tentes et leurs affaires, saisies sous leurs yeux », a dénoncé l’organisme sur Twitter. Elle juge que le fait de récupérer les tentes des migrants constitue une « technique » des autorités pour les obliger à partir. L’ONG a recensé en avril 127 expulsions de « lieux de vie informels ».

      Craignant la reconstitution de la « Jungle » de Calais, les autorités misent sur des démantèlements réguliers des camps et des évacuations vers des centres d’hébergement situés plus loin du littoral. Une stratégie que les associations pro-migrants critiquent. Selon l’Agence de presse britannique, 7.000 migrants ont réussi à traverser la Manche entre le 1er janvier et début mai. C’est près de trois fois le chiffre de 2021 sur la même période.

      Pas-de-Calais : les dernières actualités

      Législatives : Marine Le Pen sera bien candidate dans le Pas-de-Calais

      72 migrants secourus au large du Pas-de-Calais

      “Une sacrée coïncidence” : malade après son vaccin anti-Covid, un pêcheur du Pas-de-Calais veut attaquer Pfizer en justice

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      L'Humanité

      Quand l’intime se met à nu devant les souvenirs

      Nos recommandations culturelles

      Théâtre Avec les Possédés d’Illfurth, coécrits avec Yann Verburgh, et dont il signe la mise en scène, Lionel Lingelser invite à partager une aventure poétique et passionnelle.

      Gérald Rossi

      Hélios n’entre pas en scène, il déboule d’on ne sait où, coiffé d’une couronne de carton, vêtu d’une cape qui virevolte, tambourin en main dont la membrane résiste vaillamment à ses frappes déchaînées. Hélios n’a pas d’âge précis. Il est jeune. Il a 10 ans. Parfois un peu moins. Et pas plus de 25. C’est le rôle qui veut ça. Lequel est évidemment taillé sur mesure, à coups de serpe, de canif, de poignard, qui sait. Un rôle qui contient une part de vérité, d’intime, de souffrances, de peurs mises en partage, et de légendes. Hélios, le fou, le délirant, grand enfant puis jeune adulte, c’est, résumé en un seul artiste, Lionel Lingelser.

      Le comédien, cofondateur avec Louis Arene du Munstrum Théâtre, basé en Alsace, a écrit avec Yann Verburgh les Possédés d’Illfurth, qu’il met en scène. C’est une histoire inventée et vraie en même temps. Ce qui en fait la force de sa démesure envoûtante. Ce spectacle, vu au Montfort lors d’une escale parisienne, trouve une part de ses racines enchevêtrées à l’automne 1865, quand Joseph, 7 ans, et Thiébaut, 9 ans, les deux garçons de la famille Burner, sont atteints d’un mal que la faculté ne parvient pas à identifier et encore moins à soigner. Des religieux s’en mêlent, et pour eux le diagnostic est limpide : ils sont possédés. Puis les voilà « délivrés » à la suite de séances d’exorcisme à peine croyables. Ce qui est certain, c’est que ces deux gars meurent jeunes, Joseph à 27 ans et Thiébaut à 16 ans seulement. Plus d’un siècle après cette légende, qui a suscité bien des commentaires et passions locales, se démêle l’autre part de ses racines.

      « Par quoi nous laissons-nous posséder ? 

      Dans le village d’Illfurth, près de Mulhouse, est installée la ferme du grand-père d’Hélios, auparavant propriété de la famille Burner. Quand il a 10 ans, Hélios connaît cette histoire, et il va en découvrir une autre. Dans son équipe de basket, il joue avec un mec un peu plus grand que lui, le meneur en somme, qui, la nuit, se glisse dans son lit. Et pendant plusieurs années, Hélios est la victime sexuelle de Bastien. Devenu comédien, âgé de 25 ans, Hélios le croise pour la dernière fois, à Illfurth, une nuit.

      Résumer les Possédés n’est pas inutile pour dire combien ces deux époques ont un écho actuel. « De quel mal étrange étaient atteints ces deux petits garçons ? Quel est ce “diable” qui a pénétré leur âme ? Si ces questions ont pu me hanter plus petit, aujourd’hui d’autres interrogations surgissent (…). Par quoi nous laissons-nous posséder ? » relève Lionel Lingelser. Sur la scène, il pousse loin le jeu, multipliant les reflets des protagonistes, sans accessoires ou presque, par sa seule présence, il donne chair aux disparus, aux présents, aux fantasmes, aux désirs comme aux rêves. Il n’est pas seulement coauteur et interprète. Il est dans un ailleurs « éminemment poétique », dit Yann Verburgh, qui évoque aussi un « théâtre sensoriel, ludique, visuel, spectaculaire, corporel ». Bref, un réjouissant spectacle passionnel.

      Théâtre
      Valeurs Actuelles

      Face à la pénurie de personnel dans la restauration, le secteur va recruter de la main-d’œuvre en Tunisie

      La saison estivale approche à grands pas. Comme chaque année, le secteur de l’hôtellerie-restauration recherche des saisonniers pour répondre à la forte fréquentation des touristes. Face au manque sensible de candidat, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) a entamé des négociations pour faire venir une main-d’œuvre de Tunisie, rapporte La Dépêche.

      Une baisse d’attractivité amplifiée par le Covid

      En difficulté depuis la pandémie de Covid-19, le secteur ne semble plus intéresser. Des centaines de milliers de postes seraient à pourvoir, mais les conditions de travail et la rémunération font fuir. Outre le travail soutenu exigé, le salaire proposé repousse la plupart des candidats. « L’attractivité financière d’il y a 40 ans aurait pu les faire revenir mais là c’est plus du tout le cas », affirme Pascal Pedrak, secrétaire général du syndicat CFDT Hôtellerie Tourisme Restauration.

      Pour remédier à cette situation, l’Umih prévoit de faire venir du personnel depuis la Tunisie. Des négociations entre l’Umih, le ministère de l’Intérieur et l’équivalent de Pôle emploi en Tunisie seraient en cours pour acheminer la main-d’oeuvre jusque dans les restaurants et hôtels français. Les saisonniers tunisiens auraient « exactement les mêmes contrats que les Français », assure Thierry Deniau, coprésident de l’Umih de l’Aude.

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      New York Times - World

      Russia-Ukraine War

      Vladimir Putin, Family Man

      As Western nations place sanctions on people close to the Russian leader, including family members, the strict secrecy surrounding his private life is being punctured.

      Credit...Pool photo by Maxim Shemetov

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      By Jason Horowitz

      VOORSCHOTEN, Netherlands — Vladimir Putin did not like the prying.

      It was 2008, and the Russian president, then 56 and eight years into his tightening grip on power, stood for a news conference in Sardinia’s lavish Villa Certosa. At his side was his closest ally in Western Europe, Silvio Berlusconi, the media mogul and Italian prime minister of legendarily hedonist appetites with whom he shared a taste for raunchy jokes, over-the-top furnishings and vast wealth.

      During the summers, Mr. Putin’s two teenage daughters had the run of the sprawling villa, going on secret luxury shopping and boating excursions under strict orders that their identities remain concealed and their faces hidden from cameras, according to a person with knowledge of the arrangement.

      That strategy of strictly shielding his family worked well for Mr. Putin over the years, until Russia invaded Ukraine in February. Now, as nations impose sanctions on those closest to him — including those approved on Friday by Britain on the woman long considered to be his mistress, Alina Kabaeva, and his former wife, Lyudmila Ocheretnaya — the facade is beginning to crumble, shedding new light on the Russian leader’s private life.

      Some of the first glimmers of his complicated family affairs unfolded in that scene at the villa, as a Russian reporter, Nataliya Melikova of Nezavisimaya Gazeta, gingerly broached the forbidden zone. Days before, a report in Moskovsky Korrespondent claimed that Mr. Putin and his wife of 25 years had secretly split. Enticingly, the newspaper further reported that he had fallen for Ms. Kabaeva, a famously flexible Olympic gold medalist in rhythmic gymnastics, who, at 24, was about the age of his daughters and had become a public face of his political party.

      “I have always reacted negatively to those who, with their snotty noses and erotic fantasies, meddle in other people’s lives,” Mr. Putin said, denying the report. Mr. Berlusconi mimed shooting Ms. Melikova with an imaginary machine gun as Mr. Putin, who by then had been accused of murdering several journalists, nodded and smiled. Days later, Moskovsky Korrespondent halted operations for “financial reasons.”

      Mr. Putin is more than just a protective father who, as he has said, wanted to give his daughters a normal life and considered their safety a matter of national security. A former K.G.B. operative steeped in the agency’s ways of subterfuge, disinformation and the Janus-like ability to present different selves depending on the situation, he has shrouded his personal life in secrecy and wrapped it in rumor.

      He has two officially recognized daughters from his first marriage, but according to independent Russian news outlets and unverified international news reports, he may have four more children with two other women. Yet even his acknowledged daughters, now approaching middle age, are so hidden as to be unrecognizable on a Moscow street. His former wife, whom some biographers believe he married to improve his chances of entering the bachelor-resistant K.G.B., essentially vanished from view even before they divorced.

      In the villa-dotted Russian enclaves of Switzerland, a petition began circulating in March demanding the repatriation of his supposed paramour, Ms. Kabaeva, angrily comparing her with Hitler’s mistress, Eva Braun. In Lugano, locals whisper about the green glass building Ms. Kabaeva lived in overlooking the lake and speak with confidence about the hospital where her rumored children were born and the schools they attended. But they have not seen her.

      The supposed children are unverified and invisible. In a Monte Carlo luxury apartment building, residents shrug at pictures of another possible girlfriend and child of Mr. Putin’s who owned property there, and whose family shares addresses with Ms. Kabaeva’s family in exclusive Moscow luxury buildings. In many cases, they are apparitions, and as in many ghost stories, the phantoms can seem conjured for a desired effect, either by critics to undercut Mr. Putin’s self-made image as a protector of family values or by supporters to compound the image of Mr. Putin’s wealth, virility and mysteriousness. Or maybe they are simply real.

      “There’s so many stories. All of them can be true or none of them can be true. And that’s sort of the fog of Putin,” said Nina Khrushcheva, a Moscow-born professor of international affairs at the New School in New York. Mr. Putin, she said, was at once both obsessively clandestine and an exhibitionist who fed off the Western depiction of him as a supervillain.

      The great-granddaughter of Nikita Khrushchev, Ms. Khrushcheva said that Mr. Putin had a byzantine worldview typical of the Kremlin, and like Stalin, he embraced and perpetuated mythology peppered with truth. “You create misinformation,” she said. “You create an atmosphere of something that everybody is guessing and everybody is discussing and everything is secret.”

      Some things do seem clear enough, though. Members of Mr. Putin’s family circle are beneficiaries of a kleptocratic system that Mr. Putin rules over like a mafia don, with oligarch lieutenants paying him tribute in the form of wealth, lucrative jobs or luxurious villas lavished on his family and those in the potential orbit of his affection. For decades, few succeeded in penetrating the opaque protective bubble built around them and their resources, but Mr. Putin’s invasion of Ukraine has changed that.

      In April, the United States aimed into the fog and imposed sanctions on his two daughters, citing them as family members of a penalized person — Mr. Putin — and asserting their support for the Russian defense industry and reception of billions of dollars of funds directly overseen by Mr. Putin. The American government also nearly placed sanctions on Ms. Kabaeva, but pulled back at the last moment to avoid, for now, an escalation, officials said.

      Sanctions experts say those measures were less meant to do Mr. Putin concrete financial harm than to send him a message that his aggression had crossed a line, and that his invisible and untouchable private world could be seen and reached by the West.

      “Overall, sanctions that are not approved by the U.N. Security Council are bad, most importantly, they are useless,” said Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, when asked for comment on the Western sanctions against Mr. Putin’s family members. “Sanctions against families, relatives, acquaintances and journalists are stupid.” Asked whether the Kremlin believed sanctions against Ms. Kabaeva and her relatives were a personal affront against Mr. Putin, Mr. Peskov added, “This is just an absurd decision!”

      The Dutch Branch

      On a grassy plot of land on the outskirts of Amsterdam, protesters recently sent a message to Mr. Putin through his daughter Maria. Near Ukrainian flags planted in the middle of a heart made of candles, a sign addressed to “Ave Maria Putin” read: “It seems your old man is hard to reach and clearly impossible to stop even by his hangmen. But as we all know, fathers and daughters are a different story,” and, “We beg you, Maria.”

      What at first seemed an unlikely place for an appeal — and an unlikely person to appeal to — made more sense when one understood that the land had recently been bought by Jorrit Faassen, a Dutch man who was once married to and has at least one child with Maria Vladimirovna Vorontsova, as Mr. Putin’s eldest daughter is known. In the 15 years since Ms. Vorontsova secretly began living with Mr. Faassen in the Netherlands, she had at times become the focus of local ire against her authoritarian father.

      Things grew particularly tense in 2014, after Russia-backed separatists shot down a Malaysia Airlines jet departing from Amsterdam over Ukraine, killing 298 people, including nearly 200 Dutch. Mayors throughout the Netherlands demanded Ms. Vorontsova be deported, and scrutiny has increased with the current war in Ukraine.

      A Dutch investigative news outlet, Follow the Money, reached Mr. Faassen in Russia recently.

      In a strong Hague accent, he called the war in Ukraine an inconvenience and denied that he had been the husband of Ms. Vorontsova. “He was not at ease,” said the editor who interviewed him, Harry Lensink.

      Since then, the reporters have been ill at ease, too, and worried about their phones being tapped. A contributor to their article about Mr. Faassen received notice that a person using a server in Moscow had tried to hack his email account.

      All of that anger and anxiety was far removed from the revelry at a party celebrating the couple in 2008 in Wassenaar, perhaps the most exclusive and wealthy area in all the Netherlands. “It was a wedding party,” recalled Danny Plezier, a local singer of Dutch folk songs who performed at the affair.

      He said the guests sang along with his hits, and he shook hands with the groom, whom he had known for years, and his new bride. Mr. Plezier said he had no idea she was Mr. Putin’s daughter and left after his set.

      Hardly anyone at the wedding knew much about her, though pals of Mr. Faassen, who moved to Moscow for business in 2006, gave clues in their rowdy speeches. They joked about their pastime of hitting on rich Russian girls in Moscow clubs.

      Maria’s parents did not attend her Dutch wedding party. Some Russians did, however, including fit men who watched from the bar as a relative of the bride — a young woman who sang a touching, traditional Russian song — danced emphatically to tango music.

      The groom’s cousin Casper Faassen, now a prominent Dutch artist, said that the next time he saw his cousin’s wife, Maria, was at his aunt’s birthday party in the nearby town of Merenwijk. As guests angled for Indonesian food at the buffet, he said, Maria seemed composed but apart, looking elegant in a beige dress, standing with perfect, dancerlike posture. She communicated with everyone, including her husband, in good English and spoke little Dutch.

      The couple eventually ordered some of Mr. Faassen’s art pieces. He recalled delivering three blurred images of ballerinas against a gold-leaf background to their apartment above the local Albert Heijn supermarket in nearby Voorschoten. Maria answered the door as her husband, Jorrit, loafed on the couch in front of the television. As he came in, Casper joked about his cousin being a couch potato, and recalled that Maria rolled her eyes in solidarity.

      Neither Casper nor many others in the family knew the true identity of the woman who went as Maria Vladimirovna Vorontsova, and now Maria Faassen, but Masha to her father. But in 2010, a Russian news outlet, New Times, reported that Jorrit, then an official at a Russian consultancy firm, received a beating from the bodyguards of Matvey Urin, a top Russian banker who did not know who he was dealing with, after a road rage episode in Moscow.

      Mr. Urin promptly lost licenses to operate banks and the bodyguards ended up in jail. Russian gossip reporters speculated that the Dutchman was Mr. Putin’s son-in-law, though Jorrit always denied it.

      The couple spent much of their time in Moscow, where documents listed him as an official at Gazprombank. Casper said his cousin once offered him the potential of lucrative connections and sales in Russia. But by then, the rumors of Maria’s parentage had begun to circulate and the artist, who reviled Mr. Putin for his undercutting of democracy and violent crackdowns, demurred.

      “I said, ‘Thanks, but no thanks,’” he said, and steered clear of the couple from then on.

      But local residents paid more attention to them. On a recent afternoon around the luxury high-rise where Jorrit bought the top two floors, one Ukrainian neighbor expressed disgust at the former inhabitants while Corien Zoetemelk, 57, who lives across the street from the penthouse condo, recalled seeing the couple at various times, including gliding along the canal underneath their apartment building.

      “I saw them on their sloop,” she said. “She was pregnant.”

      On the second-floor balcony of their building next to the canal, an older man said that he “was on the elevator with her once,” and that “she looked like her father.” The man said the couple also had a son, or at least people had seen Jorrit, who avoided contact with his neighbors, with a little boy. The man on the balcony stopped talking when his wife angrily called him into the apartment. “They can get you for this,” she hissed.

      Sergei Roldugin, a cellist and a close — and fabulously enriched — friend of Mr. Putin, now on the United States’ and European Union’s sanctions lists, and Maria’s godfather, once told an interviewer that she had a son in 2012. In a 2017 interview with Oliver Stone, Mr. Putin acknowledged that he had become a grandfather.

      Live Updates: Russia-Ukraine War

      Some locals are convinced that they saw the Russian grandfather visit.

      “I did see Putin,” said Patricia Kortekaas, 62, a member of Voorschoten’s City Council, as she stood outside the supermarket he had supposedly entered. She recalled seeing him, flanked by security, in the coffee and tea aisle.

      “He looked cautious,” she said. “I thought, ‘What’s wrong with him?’” (Mr. Putin’s office has denied the visits.)

      By 2014, Maria had become a specialist in pediatric dwarfism. Her charity project, Elfa-Endo, which helps children with endocrine problems, also received funding from the powerful — and now under sanction — Alfa Bank. That could be the reason the U.S. Treasury decided to punish her for leading “state-funded programs that have received billions of dollars from the Kremlin toward genetics research and are personally overseen by Mr. Putin.”

      Those sanctions could hurt her new family. According to a report published in April by the independent Russian news outlet Meduza and the Russian-language site Current Time TV, she had by then divorced Jorrit and remarried a Russian man who got a job at the gas company Novatek. A powerful oligarch, Gennady Timchenko, who often pops up as Mr. Putin’s family fixer, and who is also on sanctions lists, recently sat on Novatek’s board.

      Maria could not be reached for comment. Mr. Faassen did not return a request for comment left with his father, who said, “Go away,” at his home, where the windows, traditionally uncovered in Holland, were blocked with newspaper.

      The ‘Disciplined’ Daughter

      From the beginning, Mr. Putin’s personal story seemed filled with the stuff of myth making. He used an official biography — published in 2001, when he first took power as an apparent next-generation democrat — to burnish his image as a tough but heroic family man. In it, he tells the story of personally saving the family, while naked, when a faulty sauna burned down the family dacha.

      “The girls suffered the most from the incident,” Mr. Putin said of his two daughters. “They had brought all their treasures from home to the dacha — all their toys and Barbie dolls, which they had been accumulating their whole lives. Masha told me later that she couldn’t sleep for several months after that. They had lost everything that was familiar to them.”

      Now, the conflagration of Mr. Putin’s war in Ukraine has threatened to strip them of everything again.

      That goes, too, for his second daughter, Katya, who, as Mr. Putin tells it, “turned out to be the most disciplined.”

      “When I shouted, ‘Everybody get out of the house!’” he says, “she dropped her spoon on the table and leaped out of the house without asking any questions.”

      Indeed, Katya, who lived under the alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, seems to be the one who has adhered more to Mr. Putin’s circle of influence. In February 2013, she reportedly married Kirill Shamalov, the son of Nikolai Shamalov, a close associate of Mr. Putin’s and major shareholder of the Bank Rossiya. One of Mr. Putin’s preferred ski resorts, Igora, provided an idyllic winter setting, with the names Kirill and Katerina written in the snow.

      In 2020, Meduza and another independent Russian news outlet, Important Stories, obtained emailed wedding invites that Mr. Shamalov sent to Maria, Jorrit and their son in Holland. The wedding was said to have indoor ice skating, a laser lighting display and a faux Russian village with assorted performances.

      Katerina was herself a seasoned performer who had become passionate about acrobatic rock ’n’ roll dancing. In 2013, she and her dance partner, Ivan Klimov, who flipped her through the air as she wore a leotard and white sneakers, performed at the Boogie-Woogie World Masters of acrobatic rock.

      “Everyone knew she was Putin’s daughter,” said Edilio Pagano, who often judged the events that Katerina competed in but said he never felt pressure to give her higher scores.

      Russia-Ukraine War: Key Developments

      Inching closer to NATO. Finland’s government announced that the nation would apply for NATO membership, hours before Sweden’s governing party said that it also supported joining the alliance. If accepted into NATO, both nations would set aside a long history of military nonalignment.

      McConnell visits. Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine with three other senior Republican senators to meet with President Volodymyr Zelensky. The secret visit comes as Senate leaders are working to pass a $40 billion aid package for Ukraine.

      On the ground. Russia has “lost momentum” in its campaign to seize Ukraine’s eastern Donbas region, Britain’s Defense Ministry said in a report. The agency said that Moscow “has now likely suffered losses of one-third of the ground combat forces it committed in February.”

      He said that Katerina “was not, shall we say, a brilliant athlete, but she really cared, in that she was present at every competition.” She never spoke of her lineage, he said, but was a “very reserved, very kind, smiley and well mannered” woman who communicated mainly in English.

      Around 2014, Mr. Pagano worked with her on the executive committee of the World Rock ’n’ Roll Confederation, based in Switzerland, where she was the vice president for expansion and marketing. She rarely attended meetings, he said, but when she did, she was always accompanied by two bodyguards.

      By then, she was busy with bigger business. In 2015, the Russian news agency RBC reported that she had gone to Switzerland not for a dance competition, but to attend the “Russian session” of the Davos Forum with Mr. Shamalov.

      Mr. Putin let slip in a 2011 Russian television interview that Katerina majored in Oriental studies at St. Petersburg University. But as she stepped gingerly into view in 2015, it was as the author of a math textbook and a half-dozen scientific papers, including one on space travel and how the body reacts to zero gravity. Her co-author, the rector of Moscow State University, Viktor Sadovnichy, did not return a request for comment.

      Yet she was more than an academic. Katerina headed a research institute, Innopraktika, to sponsor and support young scientists, that was partly financed by the state oil company Rosneft. The board of Innopraktika, Reuters found, had a host of Putin confidants and former K.G.B. officials, including some who lived in the same apartment complex in Dresden, Germany, when the Putin family was stationed there in the 1980s. And by 2014, she helped oversee the $1.7 billion expansion of Moscow State University, working as a liaison to the business sector with the title of vice rector.

      As she grew professionally, so did her husband’s wealth. Kirill Shamalov acquired from Mr. Timchenko, the Putin-connected oligarch and apparent family fixer, a roughly $3 billion stake in Russia’s leading oil and petrochemical company and became one of its top shareholders. The couple also acquired from Mr. Timchenko, for an undisclosed price, a seaside villa in Biarritz, France. (In March, Russian activists broke into that villa and tried to make it available to Ukrainian refugees.)

      In 2018, Katerina appeared on a Russian television show, which identified her as the “director of Innopraktika and deputy director of the Institute of Mathematical Study of Complex Systems at Moscow State University.” In the segment, she spoke in front of a computer graphic of a head wired to electrodes. (The U.S. Treasury Department placed sanctions on her for being “a tech executive whose work” supports the Russian government “and defense industry.”)

      That year, Bloomberg reported that the couple divorced and shared nearly $2 billion in assets. The United States placed sanctions on Mr. Shamalov, identifying him as the “former husband” of Katerina. Her true love still seemed to be dance. In 2019, she became a council member of Russia’s World Dance Sport Federation.

      But Miriam Kerpan IIzak, the president of the World Rock ’N’ Roll Confederation, said Katerina was no longer associated with the group. “I don’t have any contact with her,” she said, adding, “She’s not active anymore.”

      The Other Women in Putin’s Life

      Mr. Putin’s war has also forced other children linked to him to pull back from their preferred public activities.

      Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, whose patronymic means she is the daughter of a Vladimir, is a 19-year-old who played up her possible connection to Mr. Putin to gain tens of thousands of followers on her Instagram account, filled with pictures of her coyly hiding her face. In interviews, Luiza, as she is known, admitted that she looked a lot like Mr. Putin and said that if the president stood before her, she would ask him, “Why?” But the war brought angry attention and her account suddenly disappeared.

      Luiza is the daughter of Svetlana Krivonogikh, 47, a former cleaning woman in St. Petersburg, who, through an alleged relationship with Mr. Putin, turned into a real estate baroness, a board member of Mr. Putin’s personal Bank Rossiya and a major stakeholder in the Igora ski resort where Mr. Putin’s second daughter, Katerina, was married.

      In 2021, the release of the Pandora Papers — millions of leaked documents from offshore financial firms — and an earlier investigation by Proekt, which was subsequently banned in Russia, showed that Svetlana’s worth was estimated to be around 100 million euros, or about $105 million, and included a $3.75 million Monaco apartment.

      Maria Pevchikh, the head of investigations at the Anti-Corruption Foundation, a Russian nonprofit organization founded by the Russian opposition politician Aleksei A. Navalny, was certain that Mr. Putin had fathered children with his mistresses and that they had lived in luxury abroad.

      She pointed to paper trails that indicated extravagant wealth for the women and their families and to property records showing that a Gazprom subsidiary gave luxurious apartments in the same Moscow building to the mothers of Ms. Kabaeva and Ms. Krivonogikh.

      On a recent afternoon, as Russians climbed into exclusive sports cars in front of Monte Carlo’s landmark casino, residents of the apartment building there said they had never seen either Ms. Krivonogikh or her daughter. The doorman said she did not live there.

      On April 22, Mr. Putin’s supposedly current mistress — and by some accounts, his new wife, Ms. Kabaeva — appeared in Moscow at her annual Alina Festival, a patriotic gymnastics event. An advisory member of the National Media Group, controlled by the powerful oligarch Yuri Kovalchuk, she rallied support for the invasion of Ukraine in front of the “Z” signs that are symbols of Mr. Putin’s war.

      The Swiss and international news media have often reported as a given that Ms. Kabaeva, who was living in Switzerland, had Mr. Putin’s child at the Sant’Anna clinic near Lugano in 2015, when he disappeared for eight days. (“Doesn’t correspond to reality,” the Kremlin spokesman, Mr. Peskov, said at the time.)

      The Lugano clinic, its pristine lobby filled on a recent afternoon with pregnant women speaking Russian, declined to comment. A 2019 report in a Russian newspaper saying that Ms. Kabaeva had given birth to twins vanished from the web.

      Around Lugano, residents are certain that she had once lived under heavy guard in the glass luxury building overlooking the lake in Lugano’s Paradiso neighborhood.

      “I know she lived here,” said Olena Utkina, a Ukrainian woman who worked in a beauty salon down the block. Some are so certain that Ms. Kabaeva lived there that they have sought to kick her out, circulating a petition demanding that Switzerland “take action and reunite Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva with her ‘Führer.’”

      But the doorman at the building said he had worked there for 10 years and had never seen anyone by that name. No one in the cafes of the Collina d’Oro, a fabulously wealthy area popular with the city’s Russian enclave, had ever seen her. And the couple’s reported children have never publicly materialized.

      “They have never been here,” said Bill Eichner, a director at the exclusive American school in Switzerland, where an application for a new Russian student, to be vetted against the growing sanctions list, sat on his desk.

      None of the faithful at the nearby Russian Orthodox Church said they had ever seen Ms. Kabaeva, and Ukrainian refugees there said they would avoid her if they did.

      “It would be great if Switzerland would take her property away,” said Katerina Chaplynska, 25, who fled to Switzerland with her teenage sister after the Russian invasion of Ukraine. Some Russians, too, said they would not like to see Ms. Kabaeva, including Victoria Bussi, 34. She said she used to support Mr. Putin, but now found him less mysterious, more a plain war criminal.

      “He destroyed Russia’s reputation,” she said.

      Claire Moses contributed reporting from the Netherlands, and Ivan Nechepurenko from Istanbul.

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      BBC

      Why the volatile price of aluminium matters

      By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

      At a small brewery in Nevada in the US, thousands of stockpiled aluminium cans sit waiting to be filled.

      Until they're topped up with beer and shipped out to retailers, they won't earn Wyndee Forrest, co-founder of the CraftHaus Brewery any money. But she says the business was forced to hoard the cans.

      "We are now sitting on a good three months of stock as an insurance policy," she explains.

      The firm used to keep just one month's worth supply of cans in stock but given the turbulence in the aluminium market, she is worried suppliers will not be able to meet delivery dates.

      The price of the containers has risen roughly 18%, a headache for Ms Forrest and her colleagues, who have also faced soaring delivery costs.

      Aluminium is used in a bewildering variety of products - from door frames to aircraft.

      While the benchmark price for aluminium traded on the London Metal Exchange has dropped back in the last two months, it remains more than 65% above pre-pandemic levels.

      Demand for aluminium fluctuated during the pandemic. Sales of the metal fell at the start during lockdowns as workers had to stay at home but then ratcheted up again as many countries exited lockdown, says Uday Patel, senior research manager at Wood Mackenzie.

      That left stocks of aluminium in warehouses depleted.

      More technology of business:

      Russia's invasion of Ukraine has tightened supplies further and pushed the price higher still.

      "A lot of buyers of aluminium in Europe are almost self-sanctioning and refusing to touch Russian aluminium if they can," says Mr Patel.

      But even prior to the conflict, soaring energy prices were already causing headaches at aluminium smelting facilities - the invasion worsened the situation.

      US firm Alcoa recently decided to shutter one smelting facility in Spain for two years, until 2024, because of what it called "exorbitant energy prices". Other smelters have shut down or reduced output in recent months, too.

      Mr Patel says consultancy, Wood Mackenzie, estimates that Europe will lose about 900,000 tonnes of primary aluminium production in 2022.

      "Unlike some of the other base metals, aluminium is highly susceptible to shifts" in energy prices says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm, Romco Group.

      This is because nearly half of the price of primary aluminium comes from the energy costs incurred in producing it, he says. The electrolysis process, is energy intensive - electricity is used in the extraction of aluminium from aluminium oxide, which itself comes from the aluminium ore, or bauxite, mined out of the ground.

      It is difficult to overstate how important aluminium is to the global economy, it is vital in the production of energy efficient vehicles, for instance.

      "Sorry, it's gone up, it's gone up again!" - this is what Colin Shorney, managing director at Dudley's Aluminium, a Welsh manufacturer of windows, doors and facades, says he has found himself telling his clients recently about the cost of his core material.

      "I've been in the industry 30 years," he tells BBC News. "I've not ever seen anything like this in terms of the instability of the raw material price."

      Mr Shorney's products go into all kinds of buildings, from schools to police stations. But one major hotel chain, he says, is putting an upcoming project on hold because of the rising cost of materials.

      And at the same time businesses are facing other cost increases that compound the aluminium problem.

      Back in Nevada, Ms Forrest, for one, explains that she used to routinely buy her cans from a supplier in California.

      "It was about $300 (£239) to ship one pallet of cans to us," she says. "We ordered another pallet of cans, five days later, it was $3,000… That was shocking."

      CraftHaus has since switched to ordering cans from a supplier based closer to home instead - to try and ensure shipping costs remain manageable for the firm.

      So, what is the outlook for the rest of the year? Mr Wildie thinks supply constraints of aluminium will likely continue for some time. Firms such as his, that recycle aluminium are "filling the gap" at the moment, he explains. Romco Group's revenue surged 330% year-on-year in 2021.

      Although the global aluminium supply continues to be tight, demand could potentially cool significantly in the coming months. Fears of a coming recession have already spooked some aluminium buyers in the US and Norsk Hydro, a large Norwegian producer of aluminium that clocked record profits in the last quarter, says the outlook is tinged with "uncertainty".

      Mr Patel adds that Wood Mackenzie too is forecasting a slowdown in the global economy, which naturally could reduce demand and production of aluminium on a large scale.

      The weather is, admittedly, already stormy, for practically anyone trying to get hold of this important metal for a project.

      "I'm personally experiencing this," adds Mr Patel. "We're planning to put a big sliding door in our extension."

      While he put the order for the aluminium-framed door through months ahead of time, he says he can't be certain when it will arrive.

      Reflecting on this, and the current hefty cost of construction materials in general, Mr Patel adds, "When these things happen, you start panicking a little bit."

      New York Times - World

      Russia-Ukraine War

      At a German Hideaway, Oligarch Villas Challenge a ‘Silent Contract’

      Tegernsee, a luxury getaway in Bavaria, is known for quietly hosting the superrich. But war in Ukraine has divided locals about whether the authorities should go after the assets of their wealthy Russian neighbors.

      A villa in Rottach-Eggern, Germany, believed to belong to the Russian oligarch Alisher Usmanov.Credit...

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      By Erika Solomon

      Photographs by Laetitia Vancon

      ROTTACH-EGERN, Germany — Nestled among snow-capped mountains an hour’s drive south of Munich, the villages around the Alpine lake of Tegernsee have been a playground of the superrich for centuries — whether Bavarian kings, Russian czars, Nazi elites or pop stars.

      They have been drawn not just by the pristine views, but also by the cozy air of discretion that in more recent years has made the area a favorite destination for Russian oligarchs, too.

      “This valley has been a hideaway not only for the rich, but for the very opaque. It is a long tradition,” said Martin Calsow, an author of German crime novels, who lives in Tegernsee and sets many of his stories there. “We live off them, they are the source of our wealth, and as long as we don’t mention it, everybody can prosper. It’s like a silent contract.”

      But Russia’s war in Ukraine — and the sanctions targeting Russian elites in response — have roiled the placid waters of Tegernsee, upsetting the calm veneer with nagging questions about whether it is right anymore to look the other way from the sources of wealth of those the area has hosted.

      At least, that is the intention of Thomas Tomaschek, a Green politician who sits on the council for Rottach-Egern, a village on the Tegernsee where some prominent Russian oligarchs maintain their lakeside hideaways.

      Berlin

      318

      Germany

      BAVARIA

      Munich

      472

      France

      switz.

      Tegernsee

      Rottach-Egern

      GERMANY

      307

      AUSTRIA

      3 miles

      By The New York Times

      Mr. Tomaschek has done an unusual thing in these parts: challenging the local complacency by pushing the federal government to seize or freeze assets — no easy task given the financial shields that are as much a part of the superrich lifestyle as the neon-colored Lamborghinis that speed along the mountain roads.

      “We have a moral problem here with these oligarchs,” Mr. Tomaschek said. “Many tell me, ‘Don’t make noise, it’s not our business.’ Well, I think it is our business.”

      He has taken aim, in particular, at Alisher Usmanov, an Uzbek-born tycoon and ally of the Russian president, Vladimir V. Putin. Mr. Usmanov made his fortune through metal and mining operations and owns three villas on the lake.

      Nearby is a sprawling hillside estate tied to Ivan Shabalov, a Russian pipeline magnate. He has not had sanctions imposed against him, but some question how he made his billions because his company works with the Kremlin-controlled energy giant Gazprom.

      The doubts in Tegernsee reflect a similar soul searching at a national level. The decision to freeze the Nord Stream 2 pipeline between Germany and Russia symbolized how politicians and businesspeople have been forced to acknowledge that their motto of “change through trade” has not moderated Moscow’s approach but rather compromised their own reputations.

      But the arguments in Tegernsee show that despite the government’s change in stance, some who profited from ties to Moscow’s elite still seem intent to wait out the current furor and quietly return to business as usual.

      Mr. Usmanov, who locals say visited at least three times a year, was staying at Tegernsee when he was added to the European Union’s sanctions list in February.

      Nonetheless, his private jet was able to depart from Munich several hours later. Airport officials told local news media that the plane was registered to a company in the Isle of Man, not to Mr. Usmanov himself, and that none of the passengers had used Russian passports.

      “That shows that the authorities were asleep,” Mr. Tomaschek said.

      Mr. Usmanov’s press team, in response to queries from The New York Times, said the properties in question had been transferred to a trust years ago in a “fully transparent and legal” fashion. Mr. Usmanov had nothing to do with the Ukraine crisis and was not close to Mr. Putin, the team added.

      “Demands for the expropriation of someone else’s legally acquired property is legal nihilism in its purest form,” the press team said, noting that Rottach-Egern had “a special place in his heart.”

      Mr. Tomaschek disagrees and compares Germany’s response unfavorably with that of Italy, where the authorities deployed anti-mafia laws to identify and seize oligarch yachts and villas relatively quickly.

      In recent weeks, Germany has been trying to shore up its legal framework, spearheaded by a new task force. But it could still take months — potentially providing time to move or hide assets.

      In late March, Mr. Tomaschek organized a protest outside the Usmanov villas. Some 300 people turned up, shocking many in the usually sleepy Bavarian district.

      Live Updates: Russia-Ukraine War

      “You don’t protest in Tegernsee. That takes a lot, quite a lot indeed,” said Josef Bogner, the owner of the Voitlhof, an upscale Bavarian restaurant in Rottach-Egern.

      “It has something to do with these mountains,” he added. “Your view out to the world is narrow.”

      The mayor of Rottach-Egern tried to dissuade Mr. Tomaschek from staging the protest, calling it a “witch hunt,” a phrase he repeated on television. Nor was the plan popular with others on the council — one of whom worked as an architect for Mr. Usmanov.

      Since then, Mr. Tomaschek said that he had regularly received hate mail and angry phone calls, and had been accused of being a troublemaker or a “Nazi pig.”

      So has Christina Häussinger, the editor of the Tegernseerstimme, a local newspaper. As she strolled the streets trying to interview locals one recent afternoon, many refused. “You bring shame and trouble here,” one man grumbled.

      Ms. Häussinger’s newspaper regularly investigates the properties of oligarchs and other superrich residents.

      Russia-Ukraine War: Key Developments

      Inching closer to NATO. Finland’s government announced that the nation would apply for NATO membership, hours before Sweden’s governing party said that it also supported joining the alliance. If accepted into NATO, both nations would set aside a long history of military nonalignment.

      McConnell visits. Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine with three other senior Republican senators to meet with President Volodymyr Zelensky. The secret visit comes as Senate leaders are working to pass a $40 billion aid package for Ukraine.

      On the ground. Russia has “lost momentum” in its campaign to seize Ukraine’s eastern Donbas region, Britain’s Defense Ministry said in a report. The agency said that Moscow “has now likely suffered losses of one-third of the ground combat forces it committed in February.”

      “We live in an idyll, which most people here only want to have affirmed, not questioned,” she said.

      One reader who dislikes her articles is Andreas Kitzerow, a local craftsman renovating the Usmanov villas.

      “I just find it outrageous. He has always been reserved, and he has nothing to do with the war in any way, as far as I can tell,” Mr. Kitzerow said of Mr. Usmanov. “But they think just because he knows Putin or because he’s Russian, they can do this. You shouldn’t pass judgment.”

      Mr. Kitzerow said that he and other workers were owed about a million dollars for work that the oligarch cannot pay now because of sanctions.

      Tegernsee’s roots as a glamorous getaway started with the Bavarian king Maximilian I Josef. He invited Czar Nicholas I of Russia to visit in 1837.

      It was also a favorite of the SS officer Karl Wolff, Himmler’s chief of staff and a liaison to Hitler, who often hosted guests there. The property used to entertain Nazi elites is the villa said to be Mr. Usmanov’s favorite today.

      The international superrich arrived in the 2000s, with the opening of the Hotel Überfahrt, a lakeside “five star plus” hotel with a gold fountain.

      Mr. Usmanov, a former competitive fencer, is said by locals to have asked waiters to open champagne bottles with sabers at parties he hosted there.

      Some residents say that critics like Ms. Häussinger represent a silent majority ignored by politicians and businesspeople who benefit even as locals are pushed out by ever-higher prices.

      A few weeks after Mr. Usmanov’s departure from Tegernsee, two of his neighbors noticed a pair of luxury cars in the parking garage of a building where Mr. Usmanov’s bodyguards lived.

      The residents asked not to be identified because they feared reprisals. But they said that they had repeatedly asked officials to check the vehicles in case they could be seized under sanctions.

      After a journalist caught wind and published photographs of the cars, they disappeared. Mr. Usmanov’s neighbors said that they had witnessed one of the bodyguards absconding with the vehicles.

      Even if investigators had tried to seize the cars, they might have struggled. Assets reputedly owned by Mr. Usmanov and Mr. Shabalov — as is common with the superrich — are hard to trace through shell companies and relatives who own them on paper.

      Germany’s current laws do not help: Not all of the authorities responsible for tracking assets have access to the country’s transparency registry. Nor is it clear, in many cases, which government body is responsible for what.

      “Germany really lagged behind on these laws on an international level,” said Konrad Duffy, an official with the independent watchdog Finanzwende. “And the only explanation for that is a feeling here that as long as it does us good, that’s good for Germany.”

      As the war in Ukraine drags on, the Tegernsee villas remain shuttered and untouched. Some worry momentum to take action is flagging because that is how local leaders like it.

      Mr. Tomaschek is not planning any more protests. “We sent a message,” he said. “We did what we could. Now the state has to take action.”

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      BBC

      Could you quit your job to become a full-time activist?

      By Suzanne BearneBusiness reporter

      Natalie Evans describes herself as an accidental activist, after a racist incident she filmed on a train went viral two years ago.

      It spurred Natalie and her sister Naomi to set up the Instagram account Everyday Racism to help educate people about racism, and how to tackle it.

      They now have more than 200,000 followers on the social media platform, and last December Natalie quit her job as a youth charity worker to concentrate full time on the activism.

      "We were starting to receive feedback from people saying 'thank you for this', and 'this is helpful'," says Natalie, who is 32 and lives in the Kent seaside town of Margate. "I realised then this was something I wanted to work on full-time - to help change the world a little."

      Plus, she says that managing the workload around Everyday Racism while holding down another day job had become too much. "Emails were coming through all the time, I had so much admin."

      But how is Natalie able to support herself? While she and her sister earn money from advising businesses and other organisations, it is not enough income to survive on.

      And so the sisters have set up a Patreon membership account, where Everyday Racism's supporters pay them between £3 and £10 per month for extra resources.

      "People kept telling us to set one up but I wasn't sure," says Natalie. "But it takes time to write up resources and do the things we do."

      They launched their Patreon account at the end of last year, and now have 150 subscribers. Meanwhile, Naomi, also still works three days a week as a teacher, albeit cut down from four.

      From Insulate Britain, to Black Lives Matter, and Greta Thunberg, activism has become more visible in the UK and other countries in recent years, despite the pandemic lockdowns.

      More people have taken to the streets to protest, and the number of petitions started on global activism website Change.org now surpass 70,000 per month.

      In turn, this has led to a small but growing trend of people like Natalie Evans, who quit their previous day jobs to focus solely on their activism.

      Marly Lyman, 31, used to teach film and media in private schools, but is now a full-time activist for Extinction Rebellion (XR).

      "I knew for my mental health that I needed to help in the community, be surrounded by people who I love to be around, and do a job I love," says Mr Lyman, who lives in Northampton. "When Extinction Rebellion appeared on the scene in 2019 that changed everything. It was the missing piece in the puzzle."

      For the past few years he has been focusing on local group development in the Midlands for XR, but he will soon be moving towards UK-wide media and messaging work.

      To help support him financially, he receives living expenses of £400 a month from XR. He also claims the government's universal credit, and earns some additional funds from poetry recitals.

      To reduce his expenses he bought a narrowboat to live on, but admits his life is a financial struggle.

      When we speak he says that his girlfriend wants him to go on holiday to Wales for a weekend. "But I just can't afford it," he says. "I'm constantly turning things down that I used to love, like music festivals and the creative arts. I don't really do it anymore."

      Anna Hughes, 39, who lives in London, quit her job as a cycling instructor six months after starting the Flight Free UK campaign in 2019, encouraging people to reduce their emissions by pledging not to travel by plane for a year.

      "It quickly became clear that it would be a full-time project, and by that summer I was going to have to quit my job," she says.

      She now lives on £1,000 a month, with £600 per month from a crowd-funding campaign and £400 from her dad.

      "I guess he feels it's my inheritance, so he's giving it to me now," she adds. "I am very fortunate that I have a low-cost lifestyle and can afford not to have a wage.

      "I own my boat, I live off-grid, my energy is generated by the sun, and I don't pay council tax. The only reason I can do this is because my living costs are so low."

      New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

      Ms Hughes, who lives in London, is now looking for funding, so she can pay herself an annual salary of £30,000. "I hope I get it, I can't continue doing this forever. It's been three years since I quit my job."

      At one point she did consider part-time work, but she says she was already struggling to keep up with the level of work required with Flight Free UK. "But if I don't secure funding eventually I will have to quit and go back to full-time work," she admits.

      Like Marly Lyman, Anna has had to make sacrifices. "I don't have a pension," she says. "I don't have savings. If I think about the future, I'm so screwed! If I go on holiday, I travel by bike. I don't go out for dinner and drinks. It's all very boring."

      People quitting their day jobs to become activists shows their activism is working, says Kajal Odedra, 37, global communications director of Change.org, and author of Something: Activism for Everyone.

      She says that social media platforms mean "people now have internet supporters they can turn to to help continue working on issues for the greater good... there's really exciting innovation in this space and it feels right giving people [who are activists] income."

      She adds that, in fact, there has never been a better time to be an activist, in her view.

      "The tools available mean you're a lot more efficient rather than going around a shopping centre to collect signatures," says the New Yorker. "You can start a petition now, and share on WhatsApp, and collect hundreds of responses in hours."

      However, she notes that not everyone can give up their job, admitting that "it's a privileged thing to do".

      "Instead what we need is is create better ways for activism, for example, more support, better access to getting funding, and local councils giving funding to activists."

      Natalie Evans admits that it was tough to take a cut in her income, but she says she is committed to working full-time on Everyday Racism.

      "There's no doubt this feels 100% like the right thing to do. I'm really privileged this is my job, but it's also really hard as well. It's not easy reliving trauma every day."

      Anna Hughes adds that what keeps her going is the feedback from supporters. "Every so often someone on Twitter will say 'you're doing a great job, I love the campaign'. That makes it worthwhile."

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      France24 - Monde

      Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

      Publié le : 29/04/2022 - 16:05

      Caroline DE CAMARET

      Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

      Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

      Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

      Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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      France24 - World

      US mourns victims of racially motivated mass shooting

      Issued on: 15/05/2022 - 21:43

      NEWS WIRES

      Grieving residents from the US city of Buffalo held vigils Sunday after a white gunman who officials have deemed "pure evil" shot dead 10 people at a grocery store in a racially motivated rampage.

      Buffalo, New York police commissioner Joseph Gramaglia told reporters the 18-year-old suspect did "reconnaissance" on the predominantly Black area surrounding Tops Friendly Market and drove there from his home town of Conklin, more than 200 miles (322 kilometers) away.

      Wearing heavy body armor and wielding an AR-15 assault rifle, the shooter killed 10 people and wounded three others -- almost all of them Black -- before threatening to turn the gun on himself. Police talked the gunman down before arresting him.

      The suspect, identified as Payton Gendron, was arraigned late Saturday on a single count of first-degree murder and held without bail, the Erie County district attorney's office said. He pleaded not guilty.

      "The evidence that we have uncovered so far makes no mistake that this is an absolute racist hate crime" and will be prosecuted as such, Gramaglia said Sunday, adding the shooter also had a rifle and shotgun in his car.

      Buffalo Mayor Byron Brown was unequivocal about the shooter's motivations: "This individual came here with the express purpose of taking as many Black lives as he possibly could."

      'Afraid for her community'

      President Joe Biden, speaking in Washington at a service for fallen police officers, condemned the racist extremism and said "we must all work together to address the hate that remains a stain on the soul of America."

      He said the gunman, "armed with weapons of war and a hateful soul, shot and killed 10 innocent people in cold blood" in the western New York city.

      "Hearts are heavy once again," Biden continued, "but our resolve must never, ever waver."

      Earlier Sunday residents gathered outside the store for a vigil, as New York Governor Kathy Hochul and state Attorney General Letitia James addressed a service at the city's True Bethel Baptist Church.

      In alternately angry and mournful tones, speakers denounced the latest eruption of racist violence and the ready availability of powerful guns in what has become a sadly familiar scene across America.

      Hochul, herself a Buffalo native, described the crime as a "military-style execution" -- she said the shooter carried an AR-15 -- and said racist messaging was "spreading like wildfire" especially online.

      Hochul called on officials of both political parties to "make sure these people crawl back into their holes and stay there."

      The attack evoked memories of some of the worst racist attacks in recent US history, including the 2015 killing by a young white man of nine worshippers in a Black church in South Carolina, and the 2019 attack by a white man in Texas that claimed 23 lives, most of them Latino.

      Attorney General James, who is Black, described Saturday's attack as "domestic terrorism, plain and simple."

      Later Sunday she gave some details of the victims who included shoppers and store workers, describing an elderly woman who planted trees on her block, and a woman who had gone grocery shopping after visiting her husband at the nursing home.

      "I held in my arms a young lady who worked at Tops, who was so afraid that she was about to die, who witnessed the bloodshed, who shaked and quivered in my arms this morning," James said.

      "Who is afraid for her community, afraid also for herself."

      'Violent extremism"

      The gunman shot four people in the store's parking lot, three of them fatally, before entering the supermarket.

      Among those killed inside was a retired police officer working as a security guard. He fired several shots at the assailant before being shot himself, police said.

      Along with state charges the rampage is being investigated as a federal hate crime, a "crime perpetrated by a racially motivated violent extremist," said Stephen Belongia, special agent in charge of the FBI's Buffalo field office.

      Media reports linked the shooter to a 180-page manifesto that described a white supremacist ideology and laid out a plan to target a mainly Black neighborhood.

      A spokesperson for streaming service Twitch told AFP the shooter used the platform to broadcast the horrific attack live, and that the company had removed the stream "less than two minutes after the violence started."

      In addition to mentioning the South Carolina church shooting, the gunman reportedly said he had been "inspired" by the gunman who killed 51 people in a New Zealand mosque in March 2019.

      The semi-automatic weapon used Saturday also had a racial epithet written on its barrel, according to local daily The Buffalo News, citing a local official.

      In a video call to True Bethel Baptist Church, New York Senator Charles Schumer called racism "the poison of America" and urged fellow lawmakers to "finally ban the weapons of war from our streets."

      But facing a powerful pro-gun lobby, past efforts by Congress at tightening the nation's gun laws have generally fallen short -- even after horrific shootings.

      (AFP)

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      California transit worker kills eight, including coworkers, in latest US mass shooting

      Police identify 21-year-old suspect in Colorado supermarket shooting

      'Racially motivated' mass shooting at supermarket in Buffalo, New York

      Valeurs Actuelles

      Le projet d’Anne Hidalgo de restreindre la circulation autour de la tour Eiffel rejeté par le préfet de police

      Sale temps pour la maire de Paris. Après son échec cuisant à la présidentielle, Anne Hidalgo voit son grand projet de transformation autour de la tour Eiffel être à nouveau freiné. Selon Le Parisien, Didier Lallement, préfet de police de Paris, a adressé un courrier à l’élue socialiste lui informant de son « opposition au projet de restriction de la circulation dans le secteur de la tour Eiffel, tel qu’il a été adopté au Conseil de Paris ».

      Un risque sécuritaire invoqué

      Le préfet de police affirme « que la fermeture à la circulation générale du pont d’Iéna générera des reports importants sur les ponts de l’Alma, Grenelle et Bir-Hakeim ». La suppression des voies de circulation dans le sens est-ouest en surface entraînera « une augmentation de trafic dans le souterrain, pouvant conduire à sa saturation », ajoute-t-il. La raison principale de son opposition au projet tel qu’il est présenté repose sur la sécurité. Il estime que les reports de trafic sur les avenues proches risquent « de dégrader les délais d’intervention des véhicules de secours ».

      Le courrier de Didier Lallement ne passe pas au sein de la majorité. « Ce revirement est une surprise puisque la préfecture de police avait jusqu’ici tout validé : permis d’aménagement, permis de construire… Désormais, la maire de Paris souhaite traiter directement de ce dossier avec la ou le futur Premier ministre », annonce Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo.

      La position du préfet de police réjouit certains membres de l’opposition à l’image de Rachida Dati, la maire (LR) du VIIe arrondissement. « Nous avions saisi la préfecture de police en ce sens. C’est le début d’une victoire », a-t-elle commenté.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      California churchgoers hog-tie gunman after deadly attack

      Issued on: 16/05/2022 - 03:38

      NEWS WIRES

      A man opened fire during a lunch reception at a Southern California church, killing one person and wounding five senior citizens before a pastor hit the gunman on the head with a chair and parishioners hog-tied him with electrical cords.

      Jerry Chen had just stepped into the kitchen of his church's fellowship hall around 1:30 p.m. Sunday when he heard the gunshots.

      Chen, 72, a longtime congregant at Irvine Taiwanese Presbyterian Church in Laguna Woods, peeked around the corner and saw church members screaming, running and ducking under tables.

      “I knew someone was shooting," he said. “I was very, very scared. I ran out the kitchen door to call 9-1-1. ”

      Officials said the shooting ended after the gunman killed one man and wounded five senior citizens before worshippers hog-tied his legs with an electrical cord until deputies arrived. Four of the five people wounded suffered critical gunshot injuries.

      While a motive for the shooting at the Geneva Presbyterian Church in the city of Laguna Woods was not immediately disclosed, investigators don’t believe the gunman — an Asian man in his 60s whose name was not immediately released — lives in the community.

      Chen, who called 911 from the church's parking lot, said he was in such a state of shock that he was unable to tell the operator his location.

      “I had to ask someone else for the address,” he said.

      Chen said a group of about 40 congregants had gathered in the fellowship hall for a luncheon after a morning service to welcome their former Pastor Billy Chang, who had served the church for 20 years and was a beloved and respected community member. Chang retired two years ago and moved back to Taiwan. This was his first time back stateside, Chen said.

      “Everyone had just finished lunch,” he said. “They were taking photos with Pastor Chang. I had just finished my lunch and went into the kitchen."

      That was when he heard the gunshots and ran out.

      Soon afterward, Chen said he heard the details of what happened inside from others who came out. Fellow congregants told Chen that when the gunman stopped to reload, Pastor Chang hit him on the head with a chair while others moved quickly to grab his gun. They then subdued him and tied him up, Chen said.

      “It was amazing how brave (Chang) and the others were,” he said. “This is just so sad. I never, ever thought something like this would happen in my church, in my community.”

      Most of the church's members are elderly, highly educated Taiwanese immigrants, Chen said.

      “We're mostly retirees and the average age of our church is 80,” he said.

      Orange County Undersheriff Jeff Hallock praised the parishioners' quick work to detain the gunman.

       “That group of churchgoers displayed what we believe is exceptional heroism and bravery in intervening to stop the suspect. They undoubtedly prevented additional injuries and fatalities,” Hallock said. “I think it’s safe to say that had people not intervened, it could have been much worse.”

      The shooting came a day after an 18-year-old man shot and killed 10 people at a supermarket in Buffalo, New York.

      Laguna Woods was built as a senior living community and later became a city. More than 80% of residents in the city of 18,000 people about 50 miles (80 kilometers) southeast of Los Angeles are at least 65. The incident occurred in an area with a cluster of houses of worship, including Catholic, Lutheran and Methodist churches and a Jewish synagogue.

      The investigation was in its early stages, Hallock said. He said the many unanswered questions include whether the assailant attended the church service, if he was known to church members and how many shots were fired.

      The majority of those inside the church at the time were believed to be of Taiwanese descent, said Carrie Braun, a sheriff’s spokesperson.

      Those wounded by gunshots included four Asian men, ages 66, 75, 82 and 92, and an 86-year-old Asian woman, the sheriff’s department said. Authorities originally said only four of the five surviving victims had been shot.

       Officials did not immediately disclose any information about the alleged shooter.

      The afternoon lunch reception was to honor a former pastor of the Taiwanese congregation, according to a statement from the Presbytery of Los Ranchos, a church administrative body.

      “Please keep the leadership of the Taiwanese congregation and Geneva in your prayers as they care for the those traumatized by this shooting,” the presbytery’s Tom Cramer said in a statement on Facebook.

      Gov. Gavin Newsom’s office said on Twitter that he was closely monitoring the situation.

      “No one should have to fear going to their place of worship. Our thoughts are with the victims, community, and all those impacted by this tragic event," the tweet said.

      On its website, Geneva Presbyterian Church describes its mission as “to remember, tell, and live the way of Jesus by being just, kind, and humble.”

      “All are welcome here. Really, we mean that! … Geneva aspires to be an inclusive congregation worshipping, learning, connecting, giving and serving together.”

      Violence in houses of worship includes the deadliest shooting inside a church, which occurred in 2017 in Sutherland Springs, Texas, when a gunman opened fire during a Sunday service at First Baptist Church and killed more than two dozen people.

      In 2015, Dylann Roof fired dozens of bullets during the closing prayer of a 2015 Bible study session at Charleston’s Mother Emanuel AME Church in South Carolina. Nine members of the Black congregation were killed in the racist violence and Roof became the first person in the U.S. sentenced to death for a federal hate crime. His appeal remains before the Supreme Court.

      (AP)

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      US mourns victims of racially motivated mass shooting

      Police identify 21-year-old suspect in Colorado supermarket shooting

      'Racially motivated' mass shooting at supermarket in Buffalo, New York

      Valeurs Actuelles

      Éric Ciotti se lance dans la course des législatives… et des municipales

      Les rayons du soleil ont tardé à transpercer les nuages. Sous un ciel pourtant capricieux, près d’un millier de sympathisants se sont agglutinés devant la permanence du candidat des Républicains. Au milieu de dizaines de drapeaux français, Éric Ciotti a prononcé un discours d’une heure, qui a trouvé son épilogue quelques minutes après le coup de canon tiré depuis le château de Nice, synonyme des douze coups de midi.

      Un discours ferme, offensif, « d’une droite qui s’assume et qui ne s’excuse pas », ponctué d’une déclaration d’amour aux Niçois et aux candidats LR investis dans les huit autres circonscriptions du département. « J’aime Nice, j’aime les Niçois et les Niçoises, j’aime ce que vous êtes », lance-t-il sur le port. Autour du chef de file des Républicains, certains candidats l’entourent sur l’estrade, dont Laurence Trastour-Isnart (6e circonscription), Christelle d’Intorni (5e), Roger Roux (4e), Alexandra Martin (8e) ou Laurent Castillo (3e). Des candidats « fidèles », une qualité « essentielle » à ses yeux, répétée avec insistance, à l’inverse des « opportunistes qui guettent des postes » et qu’il regarde de loin avec « un profond mépris ».

      La menace Mélenchon brandit, le RN et LREM ignorés

      Face aux « girouettes », Éric Ciotti se place en homme providentiel, rassembleur des femmes et des hommes aux valeurs profondes, face à la « menace » de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES), sous l’égide de Jean-Luc Mélenchon, qui vise à « détruire le pays »« Il sera mon principal adversaire dans cette première circonscription », prédit l’ancien président du  conseil départemental, qui espère dans un sourire l’emporter dès le premier tour, avec une mobilisation forte de ses électeurs.

      Une manière de balayer d’un revers de main la candidature du jeune candidat macroniste Graig Monetti, soutenu par le maire de Nice, Christian Estrosi et qui tenait lui aussi son premier meeting de campagne, la veille, devant plusieurs centaines de personnes. Sans le citer, Éric Ciotti n’a pas été tendre avec son ennemi de toujours, caractérisant le soutien d’Emmanuel Macron de « retourneur de veste », de « mégalomane fou », dont les « convictions ont du mal à suivre la vitesse de la girouette ».

      La mairie de Nice plus que jamais dans le viseur

      Des attaques dignes d’un futur candidat à la mairie de Nice. Un objectif à demi-avoué de celui qui avait retiré sa candidature au dernier moment en 2020, laissant la voie à son ancien allié. Deux ans plus tard, le candidat à la députation se saisit de l’épineux projet de la Coulée verte, promettant démolition de tout faire pour « éviter la folle destruction du Théâtre national de Nice et du palais des Congrès Acropolis », souhaitant « organiser un référendum pour savoir si les Niçois veulent ou non leur destruction ».

      La rivalité entre les deux hommes ne cesse de s’accroître, jusqu’à révéler « un secret », du temps lointain où les deux élus marchaient main dans la main. « Celui qui occupe le poste de maire me disait dans mon bureau qu’il ne voulait plus la moindre trace de Jacques Médecin (ancien maire de la ville, Ndlr) à Nice », révèle-t-il au micro, sous les hués du public.

      Un discours qui dépasse le cadre d’un « simple » candidat aux législatives et qui lance déjà la pré-campagne municipale, quatre ans avant l’échéance. Le duel Estrosi-Ciotti semble devenir inévitable, à condition, bien sûr, de l’emporter dans la première circonscription le 19 juin prochain.

       

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      New York Times - World

      Mohammed bin Zayed, an Ambitious U.S. Partner, Rises to Lead the U.A.E.

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      Sheikh Mohammed has used his small country’s oil wealth to exert great influence across the Middle East and in Washington.

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      By Ben Hubbard

      BEIRUT, Lebanon — Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan became the president of the United Arab Emirates on Saturday, formalizing the rise of a 61-year-old prince who has deftly wielded his country’s oil wealth to become one of the most influential leaders in the Arab world and a close partner of the United States.

      At the helm of the Emirati state, Sheikh Mohammed succeeds his older half bother, Sheikh Khalifa bin Zayed, who died on Friday at 73 after leading the Persian Gulf country for 18 years.

      Sheikh Mohammed, who had previously served as the crown prince of Abu Dhabi, one of the seven city-states that make up the United Arab Emirates, was unanimously chosen as president by a council of the rulers of the seven emirates, the Emirati state news agency said.

      Sheikh Mohammed thanked the other rulers for their trust and prayed that God would help him “serve his country and the loyal people of the Emirates,” the news agency said.

      Known across the region and in Western capitals for his inquisitive mind and for an understated demeanor that masks ambitions that extend far beyond his country’s borders, Sheikh Mohammed has effectively been ruling the Emirates since 2014, when Sheikh Khalifa had a stroke and stepped back from public life.

      Often referred to by his initials, M.B.Z., Sheikh Mohammed has built close ties in Washington by offering up the services of the Emirates and its armed forces to help with Western military endeavors in the region. His country has also spent copiously on American-made weapons and on lobbyists to ensure that his views are promoted in the United States.

      Emirati special forces have deployed with Americans in Afghanistan, Kosovo, Somalia and Libya, and the United Arab Emirates was a member of the international coalition that the United States formed to fight the Islamic State in Iraq and Syria.

      As head of state, Sheikh Mohammed will also oversee the decisions of one of the world’s largest sovereign wealth funds as well as of a major oil and gas producer and member of OPEC at a time of turbulence in global energy markets exacerbated by the war in Ukraine.

      In the Middle East, Sheikh Mohammed considers the biggest threats to stability Iran and its network of armed proxies and political Islamists led by the Muslim Brotherhood, a Muslim social and political organization connected to political parties in a number of Arab countries.

      He is close to Crown Prince Mohammed bin Salman of Saudi Arabia, the kingdom’s de facto ruler, and played a large role in marketing the young Saudi prince in Washington as the future of Saudi Arabia after his father, King Salman, ascended the throne in 2015.

      Their two countries spearheaded a military intervention in Yemen shortly after that has accomplished none of its main goals, settled into a grinding stalemate and fueled one of the world’s worst humanitarian crises.

      In the aftermath of the Arab Spring uprisings that spread across the region in 2011, Sheikh Mohammed worked behind the scenes to support strongmen and undermine political Islamists in Egypt and Tunisia.

      More recently, his government has resisted Western entreaties to help isolate President Vladimir V. Putin over his invasion of Ukraine, making the Emirates a refuge for fleeing Russian oligarchs and their money.

      The United Arab Emirates is a desert country about the size of South Carolina on the coast of the Persian Gulf and on the Gulf of Oman. It is the home of Dubai, a flashy, futuristic metropolis. Of the Emirates’ estimated 10 million people, about 1.2 million are citizens. The rest are foreign workers.

      Domestically, it is an autocracy with no political parties and where political activists and critics of government policy are heavily surveilled, have been targeted with sophisticated hacking software and are sometimes jailed. But its strong economy has made it one of the most popular destinations for educated professionals from across the region.

      Unlike Saudi Arabia, its closest ally, the Emirates allows for freedom of religion and hosts mosques, churches, temples and other houses of worship. It also has a Ministry of Tolerance, intended to promote acceptance of others, and a woman who serves as the minister of state for happiness and well-being.

      Sheikh Mohammed’s relationship with the White House has seesawed in recent years. He privately expressed frustration with President Barack Obama because of his push to secure an international agreement to constrain Iran’s nuclear program, which was signed in 2015. Along with Israeli and Saudi leaders, Sheikh Mohammed felt that focusing only on Iran’s nuclear program left it free to pursue other activities that destabilized the region, like arming proxy militias.

      After the election of Donald J. Trump, Sheikh Mohammed actively courted the incoming president and his entourage, and even canceled a meeting with Mr. Obama in order to meet Jared Kushner, Mr. Trump’s son-in-law and senior adviser.

      His ties were much warmer with Mr. Trump, who in 2018 withdrew the United States from the Iran nuclear deal and, initially at least, cheered on a blockade that the Emirates, Saudi Arabia and other countries imposed on Qatar, another close American partner in the gulf, in 2017. (The Trump administration later worked to heal the rift, which was more or less resolved in 2021.)

      In August 2020, the Emirates handed Mr. Trump another win by establishing full diplomatic relations with Israel, making it the third Arab country to open formal relations with the Jewish state and the first new one to do so in 28 years. The Kingdom of Bahrain, a gulf island, Morocco and Sudan followed later.

      Sheikh Mohammed’s relationship with President Biden has been less smooth. The Emirates was alarmed by the United States’ sudden withdrawal from Afghanistan and the swiftness of the Taliban’s takeover of the country.

      And Emirati officials have told American interlocutors that they feel the United States has done too little to protect the United Arab Emirates and Saudi Arabia from attacks by armed Iranian proxies, raising questions about the longstanding American commitment to ensuring the security of gulf countries and their oil production.

      Sheikh Mohammed is the Emirates’ third president since the country gained independence from Britain in 1971 and named his father, Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan, its first head of state.

      Sheikh Mohammed is a trained helicopter pilot who, like other gulf royals, was educated at the British Royal Military Academy at Sandhurst.

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      France24 - World

      Shell-shocked families refuse evacuation from Ukraine front

      Issued on: 16/05/2022 - 09:44Modified: 16/05/2022 - 09:42

      Lysychansk (Ukraine) (AFP) – The giant policeman in military fatigues and combat helmet was losing patience with the tiny woman staring at his chest and flatly refusing to evacuate from the Ukrainian front.

      Whistling shells had just resumed smashing into buildings across the war-shattered industrial city of Lysychansk.

      Angelina Abakumova stood a little closer to her two children outside a shelter where she had spent the past month living in a pitch-black bunker and did not budge.

      Policeman Viktor Levchenko pointed to the sky in exasperation and tried to coax the mother into an armoured truck waiting to make a mad dash past Russian artillery positions to a slightly safer corner of Ukraine.

      "Seriously, tell me -- what are you still doing here with the children," the professional athlete turned regional traffic police chief demanded in a booming voice.

      "Do you understand that this is a war zone?"

      The 30-year-old mother nodded in silence and stood her ground.

      Levchenko gave the mother a hard stare and told her that she and her children could soon die.

      Then he told her that her presence was undermining the entire Ukrainian war effort by making the army focus on shielding civilians instead of fighting the Russians.

      Then he gave up.

      "We will be back tomorrow and I expect to see you here ready with your things. These children have to be evacuated to a safe place," he said in a huff.

      "I am not changing my mind," Abakumova whispered on her way back to her basement.

      "It is dangerous here now. Then it changes and it becomes dangerous over there. What is the point of going back and forth?"

      'Everything is not fine'

      Some civilians across the east Ukrainian front are making the difficult decision to wait out the war under ceaseless Russian fire.

      Their varying reasons often involve a mixture of insufficient money to start a new life and fear of permanently losing their homes.

      None satisfy Levchenko.

      "I think people do not fully understand the situation," he said a few moments after his encounter with the young mother.

      "We have to evade shelling and make our way through very difficult conditions to reach these people and feed them and try to evacuate them," he said.

      "The people who sit here just think that everything will be fine," he said of the dozens hiding in the underground corridors and intertwining basements of one of the city's more fortified buildings.

      "But unfortunately everything is not fine," the 33-year-old said.

      Artillery fire

      Volunteers who collect and distribute food at the shelter estimate that more than 20,000 of Lysychansk's 100,000 residents are still trying to survive in the besieged city.

      It has already lost power and cell phone service. Water stopped running in late April and the general assumption is that the gas line will be cut in the coming days.

      The traumatised civilians who still walk the city's streets seem almost oblivious to the escalating rocket and artillery fire from Russian units trying to cut the coal mining centre off from the rest of Ukraine.

      Pensioner Volodymyr Dobrorez woke up and counted more than 30 artillery strikes around a nearby bridge running to Severodonetsk -- a sister city now under partial Russian control -- by the time he had his lunch.

      The battles have grown in number as the Russians try to gain control of hills overlooking a road providing Lysychansk's last link to the outside world.

      "The past three days have been especially bad," the 61-year-old said.

      'Cannon fodder'

      Many of those who remain understand that their lives will probably never return to the way they were prior to Russia's February 24 invasion of its pro-Western neighbour.

      At least one the city's four mines employing a large part of its workers has flooded because the power outage has halted the pumps.

      "I know that I won't have my old job back when this thing is over," said coalminer Vladyslav Sheremet.

      "But I have seen too many people leave, spend the last of their savings, and then come back with nothing."

      Abakumova's reasons were more nuanced.

      The mother said she had to balance the fate of her children against that of her husband and his brother.

      "Men of fighting age who are evacuated immediately get called up and sent off to the front like cannon fodder," she said while her son and daughter clowned around on blankets spread out across the bunker's concrete floor.

      "I will not let my husband and his brother go. They would die on day one."

      © 2022 AFP

      Valeurs Actuelles

      Les socialistes de la Sarthe présenteront des candidats face à ceux de la NUPES

      La fédération du Parti socialiste de la Sarthe a rejoint les rangs des « dissidents ». Sa Première secrétaire, Christine Tafforeau-Hardy, a annoncé vendredi 13 mai qu’elle présentera des candidats dans quatre circonscriptions où sont déjà présents ceux de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (NUPES). Une décision qui entérine le refus de l’accord conclu par les instances nationales du PS avec La France insoumise. « La NUPES, cest une négation de la pluralité de la gauche et une hégémonie de Jean-Luc Mélenchon », a déclaré Christine Tafforeau-Hardy, citée par Ouest-France.

      Déjà des tensions avec Olivier Faure

      « Nous sommes opposés aux idées de La France insoumise sur lOTAN et sur lEurope, sans même parler de la république et de la laïcité », a-t-elle détaillé. Et d’ajouter : « Jentends autour de moi que la NUPES inquiète et les militants socialistes nous disent : « Le rassemblement oui, mais sauf avec La France insoumise. » » Si la Première secrétaire balaie l’idée d’une querelle de personnes, Ouest-France rappelle que cette fronde intervient sur les terres d’un des plus sérieux opposants à Olivier Faure, le maire du Mans Stéphane Le Foll. La NUPES a en effet investi Marietta Karamanli, députée sortante, alors que celle-ci avait été exclue du PS pour s’être présentée contre l’ancien ministre de l’Agriculture aux dernières municipales.

      Cette décision s’ajoute à celle des socialistes d’Occitanie menés par Carole Delga. À l’échelle nationale, le PS compte désormais autant de candidats investis par la NUPES (soixante-dix) que de « dissidents ». Ces tensions devraient être au cœur du prochain congrès national du PS, à l’automne 2022.

      Sarthe : les dernières actualités

      À Noyen-sur-Sarthe, la mairie prévient les néo-ruraux sur la réalité de la vie à la campagne

      Une centaine d’élèves du Prytanée militaire de La Flèche sanctionnés ou exclus de l’établissement scolaire

      Au Mans, une mère de famille originaire de Djibouti jugée pour l’excision de ses trois filles

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      New York Times - World

      A Ruling Family on the Run as Sri Lanka Plunges Into Economic Ruin

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      Once empowered by triumphant ethnic nationalism after a brutal civil war, the Rajapaksa dynasty has been undone by what its own allies call incompetence and denial.

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      By Mujib Mashal and Skandha Gunasekara

      COLOMBO, Sri Lanka — As the guests sat down for a banquet dinner last summer at the grand colonial-era home of Sri Lanka’s president, the small talk soon turned gravely serious.

      Addressing members of the ruling coalition, the country’s energy minister, Udaya Gammanpila, defended a small increase in fuel prices that was intended to address a critical shortage of dollars the island nation needed to import fuel, medicine and other necessities.

      The president, Gotabaya Rajapaksa, and his brother Mahinda, the prime minister, had come on board with the measure after a year of discussion. But another member of the family — Basil, the finance minister, one of five Rajapaksas in the cabinet — had other ideas.

      Before the guests made their way to the dance floor, Basil Rajapaksa rose to declare that Sri Lanka was not in fact suffering from a foreign currency crisis, according to Mr. Gammanpila and another person present. Criminals, he claimed, were funneling dollars out of the country’s banking system. Give him two weeks, he said, and he would fix it.

      He would not. Nearly a year later, Sri Lanka lies in economic ruin, with basic food items scarce, hospitals out of medicine and lines for fuel stretching for blocks as the country’s foreign reserves all but run out. The wave of anger now gripping the country is as much about the family dynasty ruling Sri Lanka as it is about the economic disaster. Once empowered by a triumphant Buddhist Sinhalese nationalism after a brutal civil war, the Rajapaksas have been undone by what their own allies call incompetence and denial.

      Now, that dynasty, which has dominated the country for the greater part of two decades, is on the verge of an end, with most of the family in hiding at a military base and only the president clinging to power. The latest to go: Mahinda Rajapaksa, the patriarch and prime minister, who was evacuated from his home this week after setting off clashes that left eight people dead across the country.

      Mr. Gammanpila, the energy minister, said that the Rajapaksas — especially Basil, a shadowy power broker before becoming finance minister — should have seen the disaster coming.

      “Basil was not willing to accept the fact that this financial crisis will lead to an economic crisis, and unless we are going to solve it, that will lead to a political crisis,” he said.

      “He controlled everything,” Mr. Gammanpila added, a sentiment repeated by other officials and diplomats, “and he knew nothing.”

      That Sri Lanka was headed toward an economic crash had become increasingly clear to analysts in recent years. They warned that the country’s balance of payments and macroeconomic trends were out of alignment.

      Over a period of decades, the small island nation of 22 million people had built a bloated state sector, robust social welfare programs that exceeded the country’s means, a large military and an elaborate series of postwar construction projects. As economic growth slowed, it kept borrowing to pay.

      The economic stress increased as pandemic travel restrictions dried up tourism dollars. Then came a disastrous ban on chemical fertilizers, as the Rajapaksa government pushed organic farming at a time when climate change was already threatening harvests and food security.

      As it became clearer that the government needed help from financial bodies like the International Monetary Fund, the Rajapaksas dragged their feet. Used to easy loans from allies like China, they were daunted by the strict expectations that come with such packages, officials and diplomats said.

      The economic collapse engendered a sustained protest movement. At the main protest site, along the scenic Galle Face, which overlooks the Indian Ocean from the capital, Colombo, protesters have increasingly addressed subjects that most ethnic-majority Sinhalese once shied away from.

      Many have described the root of the crisis as the impunity that the political and military elite enjoyed after a civil war rife with accusations of crimes against Sri Lanka’s minority Tamils. The war’s end initiated a majoritarian triumphalism, exploited by the Rajapaksas, that concealed the deeper economic troubles and bypassed reconciliation.

      Members of their own party say that the Rajapaksas, buoyed by war and ethnic nationalism, felt an entitlement that was all the more glaring in the face of their weak governance.

      Among the protesters were V.G.N. Damayanthi, 45, and her husband, N.P. Wickramarathna. As the economy crashed, she said, they lost their family business, a small takeaway restaurant that employed 15 people, and sold their house. Now they are surviving on money from selling their car.

      What worried them most was the future of their three children, the oldest of whom will soon graduate with an I.T. degree.

      “A bit of this was because of Covid,” she said, “but a large part of it was this family.”

      The protests against the Rajapaksas were peaceful for weeks, and many demonstrators and analysts were surprised as the president, who had been accused of abuses as defense secretary during the civil war, responded with restraint.

      But the anger peaked on Monday, when the prime minister, Mahinda Rajapaksa, turned what was meant to be a concession to the protesters — his resignation — into a conflagration that his brother is struggling to contain.

      Mahinda Rajapaksa’s supporters, bused to his residence, walked out and attacked peaceful protesters who had camped there for weeks through heat and monsoon downpours.

      The assault unleashed a wave of anger and violence, with mobs torching dozens of homes belonging to members of the ruling party. In Colombo, some supporters of the prime minister were forced to jump into a lake and flee to safety on swan boats.

      “The president had watched it on television,” said Nalaka Godahewa, a former cabinet minister who was with Gotabaya Rajapaksa when his brother’s supporters marched on the protesters.

      “When I entered, he was screaming on the phone to the inspector general of the police — that why did you allow these people to come in,” he said. “But by then the people had entered, so he ordered him to use water cannons, rubber bullets, whatever force to chase them away.”

      Mr. Godahewa, whose home was also burned down, said he remained at the president’s residence for much of the night as anarchy took hold. At Temple Trees, the old colonial compound where the prime minister lives, protesters broke the gates and forced their way in.

      The president was said to be furious: He was working the phones to get the army to control a mess unleashed by his brother, while also helping that same brother evacuate with his family.

      Officials and members of the ruling party said in interviews that the episode was an indication of the rifts between the two brothers and their circles. (Members of the Rajapaksa family, as well as their official representatives, did not respond to requests for comment.)

      Mahinda Rajapaksa, 76, a former president described as increasingly enfeebled by those who have seen him in recent months, felt sidelined by a younger brother he thought he had made president. Gotabaya Rajapaksa, the president, 72, was trying to find his own ground after realizing his brothers had taken advantage of his political inexperience to introduce disastrous policies in his name.

      The prime minister’s supporters, said Charitha Herath, a lawmaker from the governing party, thought that they could get rid of these protests and they could prove to the president that he was not acting, but it backfired.”

      In the days since, the president has tightened a curfew, ordering the security forces to shoot on sight to stop vandalism and arson. In a televised address on Wednesday, he condemned the assault on the protesters and the violence that ensued, and promised to curtail his own sweeping powers. He also announced a new prime minister, bringing back Ranil Wickremesinghe for his sixth time on the job.

      Whether the president can hold on for the remaining two years of his term may be determined by how far the military goes in backing him.

      A former army colonel, Mr. Rajapaksa has protected the military, shielding officers from war crime investigations and rewarding loyalists with cushy civilian jobs.

      Hemasiri Fernando, a former defense secretary, said that the military had calculated its own interests, and that the economic crisis was too widespread, also affecting the families of those in the military, for officers to blindly support the president despite the public anger.

      “They understand the hardship, because they are facing it too,” Mr. Fernando said.

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      L'Humanité

      Festival. En mai, le théâtre fait ce qui lui plaît !

      Entretien

      Nommée à la direction du CDN de Dijon en juillet 2021, Maëlle Poésy signe sa première composition de Théâtre en mai, qui se déroulera à Dijon du 19 au 29.

      Marina Da Silva

      Théâtre en mai est un festival singulier, héritage des directions qui ont précédé Maëlle Poésy, qui a à cœur non seulement de le préserver mais aussi de le faire évoluer. Signes distinctifs pour cette édition : des artistes majoritairement féminines, la rencontre de l’émergence et des langages pluridisciplinaires, le travail hors les murs, la création internationale. Entretien.

      Vous êtes comédienne, autrice, metteuse en scène. Quel a été votre parcours avant d’arriver à la direction du CDN et quels sont vos projets ?

      J’ai été directrice artistique d’une compagnie implantée depuis dix ans dans la région Dijon-Bourgogne, et artiste associée au Théâtre de Dijon-Bourgogne pendant six ans. C’est pour moi un lieu particulier, emblématique de l’histoire de la décentralisation, qui requiert une connaissance du territoire et des publics. Je m’inscris dans une continuité, après François Chattot et Benoît Lambert, et je souhaite particulièrement développer les liens avec l’international et l’attention aux écritures contemporaines pluridisciplinaires. Kevin Keiss, avec qui je collabore depuis dix ans, est ainsi auteur associé à la direction.

      «La thématique du croisement, de la multiplicité est centrale.»

      Pour ce premier mandat, j’ai associé sept auteurs et autrices mais aussi metteurs et metteuses en scène, que l’on découvrira durant le festival, qui inventent des langages de plateau en empruntant aux arts plastiques, à la vidéo, la danse, la littérature… Je souhaite intensifier les Passe-murailles, un dispositif initié par Benoît Lambert, qui accompagne la tournée des acteurs qui sont pendant un an dans les murs du CDN en contrat de professionnalisation, et dont les créations tourneront dans les différents lycées de la ville, maisons de quartier, MJC et sur le territoire régional. Je l’ai conduit cette année avec des étudiants de l’Eracm et de Saint-Étienne pour la création de Gloire sur la terre, qui sera dans la cour des Beaux-Arts en mai.

      Comment avez-vous construit cette édition de Théâtre en mai, que le public retrouve après une interruption de trois ans ?

      Ce sont tous les artistes que j’aime ! Julie Ménard, qui a fait partie du collectif Traverse et avec qui j’ai travaillé sur Inoxydables, une pièce sur l’exil, présente l’Âge de nos pères avec le collectif Lacavale, sur l’héritage de la violence patriarcale dans les familles. Gustave Akakpo, en collaboration avec Métie Navajo et Amine Adjina représentent ce qu’on appelle aujourd’hui « la diversité » et ont décidé de mettre les pieds dans le plat en travaillant sur le sujet avec La diversité est-elle une variable d’ajustement pour un nouveau langage théâtral non genré, multiple et unitaire ? J’ai confié à Tamara Al Saadi le prochain Passe-murailles. Les artistes sont évidemment libres et je leur demande simplement d’avoir une attention au public et aux interactions qu’ils vont créer avec lui. Les formes dans les classes sont très importantes, car on y retrouve les trois quarts des élèves qui ne sont jamais allés au théâtre.

      «On ne peut pas continuer à rester dans une société très clivée. C’est aussi à nous, dans les lieux de culture, de faire lien à cet endroit-là.»

      Et côté international ?

      On découvrira la première en France de Dracula Lucy’s Dream, de Yngvild Aspeli, metteuse en scène franco-norvégienne et ses formes mêlant théâtre, marionnettes et musique live ou encore Solo, de Teresa Coutinho, qui s’occupe de la poésie contemporaine au Théâtre national de Lisbonne. À partir d’une matière documentaire de recherche, elle a créé une œuvre au croisement de l’autobiographie et du regard qui a été porté dans le théâtre et le cinéma dans la construction du féminin. Avec Sisters, Roshanak Morrowatian, une artiste chorégraphe iranienne et hollandaise qui a ouvert sa pratique aux arts plastiques, part de son parcours d’exilée et est aussi allée dans des camps de réfugiés pour interviewer des enfants, centrant sa recherche sur comment le passage de frontières transformait leur rapport à leur identité. Tous proposent des portes d’entrée pour des langages différents.

      Quelle tonalité avez-vous voulu donner au festival ?

      Toutes les propositions portent sur la pluralité et la construction des identités, les récits manquants, les parcours croisés d’artistes qui empruntent à plusieurs médiums. La thématique du croisement, de la multiplicité est centrale. Avec une place importante pour les artistes féminines. C’est la chance et la joie de pouvoir partager avec le public des artistes que je trouve importants et nécessaires et qui nous parlent du monde d’aujourd’hui. Je nous trouve très en retard, politiquement, sur les mouvements qui animent très profondément la société. Les jeunes portent en eux des rêves et des projets, pour un vrai changement climatique, sur les questions de genre et de rapports sociaux, les rapports hommes-femmes, les rapports au travail. On ne peut pas continuer à rester dans une société très clivée. C’est aussi à nous, dans les lieux de culture, de faire lien à cet endroit-là.

      Plus d’information sur le site Festival «Théâtre en mai».

       

      Théâtredijonfestival
      L'Humanité

      Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

      Un jour avec

      D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

      Aurélien Soucheyre

      Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

      L’art de l’injure

      Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

      « Jaurès, l’honnête homme »

      Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

      Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

      Vieux papiers et jargon taafien

      Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

      Histoireassemblée nationale
      France24 - World

      Renault hands Russian assets to Moscow

      Issued on: 16/05/2022 - 09:08

      Moscow (AFP) – French automaker Renault has handed over its Russian assets to the Russian government, both parties announced Monday, marking the first major nationalisation since the onset of sanctions over Moscow's military campaign in Ukraine.

      Renault controlled 68 percent of AvtoVAZ, the largest carmaker in Russia with the country's top brand Lada, but was under pressure to pull out of the country since Russia's military intervention in Ukraine.

      Renault has funnelled billions of euros into the Soviet-era factory since the two automotive makers signed a strategic partnership agreement in 2008.

      No financial details were provided but Russian Industry and Trade Minister Denis Manturov said in April that Renault planned to sell its Russian assets for "one symbolic ruble".

      "Agreements were signed on the transfer of Russian assets of the Renault Group to the Russian Federation and the government of Moscow," the industry and trade ministry said in a statement on Monday.

      Under the agreement Renault will retain a six-year option to buy back the stake in AvtoVAZ.

      The deal also included Renault's Moscow plant, Avtoframos, which makes Renault and Nissan models.

      "Today, we have taken a difficult but necessary decision; and we are making a responsible choice towards our 45,000 employees in Russia, while preserving the Group's performance and our ability to return to the country in the future, in a different context," Renault chief executive Luca de Meo said in a statement.

      Contacted by AFP, Renault refused to confirm whether it had sold its Russian assets for one ruble.

      Thanks to AvtoVAZ, Russia was Renault Group's second-largest market behind Europe last year, with around half a million vehicles sold.

      'New page in history'

      Moscow mayor Sergei Sobyanin said production of passenger cars at the Renault plant would resume under the Soviet-era Moskvich brand after the French automaker decided to close it.

      "This is its right, but we cannot allow thousands of workers to be left without work," Sobyanin said in a statement.

      "In 2022, we will open a new page in the history of Moskvich," he added.

      "We will try to keep most of the team directly working at the plant and with its subcontractors."

      Since President Vladimir Putin sent troops into Ukraine in late February, Renault has had difficulty keeping its operations going due to a lack of components following the imposition of Western sanctions.

      Ukrainian President Volodymyr Zelensky in March called on Renault and other French companies to quit Russia. Kyiv also urged a boycott of Renault vehicles until it pulls out of Russia.

      On February 24, Putin ordered Russian troops to pour into pro-Western Ukraine, triggering unprecedented Western sanctions against Russia and sparking an exodus of foreign corporations including H&M, McDonald's and Ikea.

      The authorities said they were ready to nationalise foreign assets, and some officials assured Russians that their favourite brands would have domestic alternatives.

      Officials in Moscow have sought to downplay the gravity of the Western sanctions, promising that Russia will adapt and taking steps to stop the flight of foreign currency and capital.

      © 2022 AFP

      New York Times - World

      The Coronavirus Pandemic

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      North Korea Says Its Covid Outbreak Is Spreading Fast

      State media reported 21 new deaths and a huge jump in suspected cases on Saturday, but it was unclear how many had been definitively linked to the coronavirus.

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      By Choe Sang-Hun

      SEOUL — North Korea reported a significant surge in suspected coronavirus infections and deaths on Saturday as it struggled to contain its first reported outbreak, which the country’s leader, Kim Jong-un, said could be one of the greatest crises in the country’s history.

      State media said an additional 174,400 people had symptoms, like fever, that could be due to Covid-19, nearly a tenfold jump from the 18,000 such cases reported on Friday. It also said 21 more people had died in connection with the outbreak, bringing the country’s total to 27. But the reports did not say how many of the new infections or deaths had been definitively linked to Covid-19 through testing.

      “North Korea is reporting only ‘people with fever’ because it does not have enough test kits,” said Cheong Seong-chang, the director of the Center for North Korean Studies of the Sejong Institute in South Korea. “Some of the people with fever may not be actual patients, but there could be far more cases among asymptomatic people without any fever. So the actual number of infected people will likely be more than the North has announced.”

      Most of the newly reported deaths were caused by overdoses of medication and other negligence caused by a lack of medical expertise, North Korean health officials were quoted as saying during a high-level meeting on Saturday. At the meeting, Mr. Kim criticized health officials in the North’s ruling Workers’ Party for “incompetence” and “irresponsibility,” the state-run Korean Central News Agency said.

      After insisting for years that it had no Covid-19 cases and rejecting offers of humanitarian aid, North Korea admitted on Thursday that an outbreak had begun in late April. The country has reported a total of 524,400 people with Covid-like symptoms since late last month. State media said on Saturday that 243,630 had recovered fully and 280,810 were still in quarantine.

      Health experts have long expressed concern about the North’s ability to battle a major coronavirus outbreak because of its threadbare public health system and low vaccination rate. International health organizations and the South Korean government have said that they were ready to ship vaccines, therapeutics and other aid should the North ask for it.

      The state media reports on Saturday did not indicate whether the North would consider accepting such assistance, but they suggested a malfunctioning public health system.

      Mr. Kim was quoted as telling health officials to learn from “the epidemic prevention policies of advanced countries,” particularly those of China, its neighbor and ally.

      North Korea seemed to be following China’s playbook of extreme Covid restrictions when it declared a “maximum emergency” this week, ordering all cities and counties in the nation of 25 million to lock down. It also ordered them to isolate “each working unit, production unit and residential unit from each other.”

      The government said it was studying how to mobilize “all the state means and forces” to get patients the medicine they need.

      At the meeting on Saturday, Mr. Kim said that the virus was spreading only within individual locked-down areas and units, and that there was no “uncontrollable spread among regions.” He also said that most of the symptoms reported had been mild.

      Mr. Kim said the Covid outbreak was “a great upheaval in our country,” one of the most significant in its history. But he said it could be overcome “based on the single-minded unity of the party and the people,” according to the state media reports.

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      Valeurs Actuelles

      Nord : le gestionnaire d’une mosquée poursuivi pour blanchiment et escroquerie

      Amirouche O., 47 ans, a été interpellé mardi 10 mai. Le gestionnaire de la mosquée Al Houda de Grande-Synthe (Nord) est mis en cause pour « abus de confiance », « blanchiment de fraude fiscale » et « escroquerie aux prestations sociales », rapporte Le Figaro. Il devrait être jugé en juillet pour ces faits. L’enquête pointe une gestion très particulière du lieu de culte et de l’association qui en est en charge, mais aussi des financements étrangers et des soupçons de prosélytisme. Sur le plan purement financier, le quadragénaire a été épinglé pour n’avoir déclaré aucun revenu depuis des années, alors qu’il a acheté à son nom deux biens immobiliers pour environ 350.000 euros. L’un abrite l’organisme gérant la mosquée ; l’autre, une association dédiée à « l’accompagnement scolaire des enfants ». Toutes deux sont dirigées, au moins dans les faits, par Amirouche O., précise Le Figaro.

      Proche de l’islam « prosélyte »

      L’homme aurait également alimenté ses comptes personnels avec des dons effectués à ces associations, notamment en provenance de l’étranger. Il lui est aussi reproché d’avoir poursuivi les activités au sein de la mosquée, alors qu’un arrêté avait ordonné, fin 2018, sa fermeture pour des raisons de sécurité. Une enquête a également été ouverte pour « ouverture d’un établissement d’enseignement privé sans autorisation ».

      Durant les perquisitions qui ont eu lieu mardi 10 mai, les enquêteurs ont en effet constaté qu’une école avait été installée dans les locaux de la mosquée. Le parquet relève également la proximité entre l’homme et le mouvement « Tabligh », associé à une vision « prosélyte » de l’islam. Il a été placé en détention provisoire. Sa sœur, présidente de l’une des associations et mise en examen pour « abus de confiance » et « complicité de blanchiment », a été placée sous contrôle judiciaire.

      Nord : les dernières actualités

      Un faux professeur et vrai agresseur sexuel arrêté et condamné à Douai

      Roubaix : la suppléante de David Guiraud accusée d’homophobie par le Printemps républicain

      Personnel médical épuisé : à Roubaix, le “plan blanc” déclenché à cause de l’absentéisme

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Renewed migrant pushbacks between Belarus and Poland worry NGOs

      The Observers

      Issued on: 13/05/2022 - 15:34

      Since March, migrants have again begun to ask NGOs for aid after being stranded in the forest at the Polish-Belarusian border. In 2021, tens of thousands of migrants had attempted this new migration route in the hope of reaching the European Union. According to our Observer, a member of the Grupa Granica association, Poland continues to turn back the migrants, despite their desperate situation.

      During the winter, there were fewer crossings, partly because hundreds of migrants were housed in a former warehouse that Belarusian officials converted into a shelter in Bruzgui, near the Polish border. Most were sent back to their home countries. 

      >> Read more on The Observers: Migrants turned away at Belarus-Poland border: 'We see families and people with disabilities'

      In March, the Belarusian authorities evicted those who remained in the Bruzgui warehouse, "including many families with young children and people suffering from severe illnesses and disabilities", according to Amnesty International. 

      'Like last year, almost all of them are being turned around and sent back by Polish border guards, multiple times'

      Since the eviction, our Observer Monika Matus, member of the Grupa Granica collective, has noticed an increase in calls for help at the border: 

      We had around 150 people asking us for help within one week. These are kind of like average numbers of people crossing. Of course, there's many of them who are not asking for help. 

      We are, unfortunately, seeing a lot of families with children, a lot of people with different disabilities, elderly people, people with mental disabilities as well. 

      Like last year, almost all of them are being turned around and sent back by Polish border guards, multiple times. And then, multiple times, they are forced to cross the border again by the Belarusian soldiers or border guards.

      We also know that there have been quite a few people who stayed over the winter in Minsk and Grodno [in Belarus]. Now it's getting a little bit warmer again, so they are trying to cross these days. 

      Also, I think quite a lot of people try to cross because the Polish side is building a wall. The wall is not such a big obstacle. It's just, really, metal fencing. But once it will be equipped, like many European borders, with all of the technical solutions to survey the wall, I think it's going to be much more difficult to cross.

      In 2021, the Polish Border Guard recorded 39,700 attempts to enter illegally from Belarus, including almost 17,000 in October alone.

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      France24 - World

      Mathews closes in on 150 despite Nayeem's double strike

      Issued on: 16/05/2022 - 08:56Modified: 16/05/2022 - 08:54

      Chittagong (Bangladesh) (AFP) – Angelo Mathews remained unbeaten on 147 as Sri Lanka reached lunch at 327-6 on day two of the second Test Monday after Bangladesh spinner Nayeem Hasan struck twice in one over.

      Sri Lanka began the day at 258-4 with Mathews on 114. He and Dinesh Chandimal, who made 66, extended their fifth-wicket partnership to 136 when Nayeem made the breakthrough.

      In the 24th over of the session, Chandimal attempted a pre-meditated reverse sweep but failed to make contact and was given out lbw, upheld on review.

      Nayeem celebrated his third wicket of the innings and soon had a fourth when he bowled wicketkeeper-batsman Niroshan Dickwella, who made only three, four balls later.

      Ramesh Mendis (1) was batting with Mathews at the break.

      Bangladesh missed a chance to dismiss Mathews on 119 in the fourth over of the day.

      Khaled Ahmed the Sri Lankan with an outswinger but there was no appeal for a catch behind, despite technology suggesting Mathews had edged the ball.

      Mathews has hit 18 fours and a six while Nayeem has bowling figures of 4-87.

      © 2022 AFP

      France24 - World

      First commercial flight in 6 years leaves Yemen's rebel-held capital

      Issued on: 16/05/2022 - 08:52

      Sanaa (AFP) – The first commercial flight in nearly six years took off from Yemen's rebel-held capital on Monday, a major step forward in a peace process that has provided rare relief from conflict.

      The Yemenia plane carrying 126 passengers, including hospital patients needing treatment abroad and their relatives, took off from Sanaa for the Jordanian capital Amman just after 9:00 am (0600 GMT), AFP journalists saw.

      Before take-off, the plane with red-and-blue tail livery taxied through an honour guard of two fire trucks spraying jets of water.

      Sanaa's airport has been closed to commercial traffic since August 2016 because of air strikes by the Saudi-led military coalition, who are fighting Iran-backed Huthi rebels.

      Yemen, the Arab world's poorest country, has been wracked with war since the coalition stepped in to support the government in 2015, a year after the Huthis seized control of the capital.

      According to UN figures, more than 150,000 people have died in the violence and millions have been displaced, creating the world's worst humanitarian crisis.

      But a truce has been in place since April 2, coinciding with the start of the Muslim holy month of Ramadan.

      Five days after it took effect, Yemen's Saudi-based president handed his powers to a leadership council tasked with holding peace talks with the rebels.

      Resuming flights from Sanaa, reopening roads to the rebel-besieged city of Taez and allowing fuel tankers into the Huthi-held port of Hodeida -- a lifeline for Yemen -- were all part of the truce agreement.

      While fuel tankers have docked in Hodeida and flights have now resumed from Sanaa, the main routes into Taez remain cut off.

      The inaugural flight under the truce was planned for April 24 from Sanaa to Amman but had to be scrapped after Yemenia said it did not receive the necessary permits.

      Each side blamed the other for the hold-up, while United Nations special envoy Hans Grundberg called for a quick resolution to the impasse.

      The Norwegian Refugee Council aid group said at the time that the inability to operate commercial flights out of Sanaa had stranded "tens of thousands of medical patients" seeking treatment abroad.

      Last week Yemen's government said it would allow citizens in rebel-held areas to travel on Huthi-issued passports, removing a barrier to the flights.

      The government has agreed "during the armistice period to allow the Yemeni people who were held hostage to the (Huthis) the opportunity to travel through Sanaa airport, with passports issued by Huthi-controlled areas," a Yemeni official told AFP.

      The government is "not responsible for any data contained" in the Huthi-issued documents, said the source, who spoke on condition of anonymity since they were not authorised to speak to the media.

      © 2022 AFP

      L'Humanité

      Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

      Actu

      À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

      Patrick Kamenka

      Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

      Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

      Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

      Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

      Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

      Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

      Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

      Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

      Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

      Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

      Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

      mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
      L'Humanité

      Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

      Il était une fois

      Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

      Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

      Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

      Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

      L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

      Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

      Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

      Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

      C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

      Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

      Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

      Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

      Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

      Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

      Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

      Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

      Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

      Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

      Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

       

      grèvescitroënAutomobile
      France24 - World

      Indian badminton heroics knock even cricket off front pages

      Issued on: 16/05/2022 - 08:46Modified: 16/05/2022 - 08:44

      New Delhi (AFP) – India's historic first Thomas Cup crown was splashed across front pages Monday with some people saying it can be a turning point for badminton much like the country's maiden cricket World Cup title in 1983.

      Coming in as underdogs against 14-time champions Indonesia, a ruthless India won the final of the men's team championship on Sunday in Bangkok to propel badminton to a rare place on centre stage in the cricket-crazy nation.

      World number 11 Kidambi Srikanth defeated higher-ranked Jonatan Christie to wrap up a 3-0 victory and trigger wild celebrations in the Indian camp as their players stormed the court with the national flag.

      "Team India scales the peak," read the headline in The Indian Express.

      "Our Highness On Court," said the Hindustan Times.

      "I would rate this as the biggest ever achievement (for Indian badminton)," former international and team manager Vimal Kumar told reporters from the Thai capital.

      "When you call a nation a top badminton nation, all singles and doubles players perform. That is exactly what happened."

      Kumar, who won the Asian Games bronze in the team event, said: "I know in 1983 when we won the cricket World Cup the things turned around for the sport to such an extent.

      "So I think expect that to happen for Indian badminton as well. And I am very happy that I could get to see that in my lifetime."

      All-rounder Kapil Dev's India sparked a cricket revolution in 1983 when they beat overwhelming favourites West Indies in the final at Lord's, a journey that has been captured in a recent Bollywood movie.

      "Unforgettable red-letter day for Indian badminton. We have now truly arrived," said Prakash Padukone, who won the prestigious All England title in 1980.

      "It was a brilliant team effort. The performance of this team is not a flash in the pan, they have worked very hard for it. It is no small feat to beat Malaysia, Denmark and Indonesia in a week."

      India's cricket icons joined in the celebrations.

      "Historic moment for all Indians! What a day for Indian Badminton," Sachin Tendulkar tweeted.

      "A historic achievement and a massive moment for Indian badminton," Virat Kohli wrote on Twitter.

      © 2022 AFP

      L'Humanité

      Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

      Il était une fois

      Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

      Dominique Bari

      Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

      Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

      Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

      Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

      Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

      Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

      Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

      Les femmes sont les proies privilégiées

      Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

      Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

      « La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

      Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

      À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

      Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

      La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

      Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

      Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

      La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

      4 250 autres plaintes déposées

      Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

      Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

      La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

      Implication de cadres du BJP et de la police

      En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

      Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

      Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

      Laboratoire de l’intégrisme hindou

      Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

      dalitsindenarendra modi
      BBC

      Queen attends Jubilee Royal Windsor Horse Show

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      The Queen has attended the Royal Windsor Horse Show, as celebrations for her Platinum Jubilee begin.

      The performance called A Gallop Through History featured a mixture of music, equestrian performances and acting and was televised by ITV.

      Celebrities including Tom Cruise, Katherine Jenkins and Omid Djalili were also in attendance, as well as Dame Helen Mirren who performed as Queen Elizabeth I.

      France24 - Monde

      Reportage en Afghanistan : la résistance des femmes contre le retour de la burqa

      Publié le : 14/05/2022 - 10:34Modifié le : 14/05/2022 - 10:35

      FRANCE 24 Suivre Sonia GHEZALI

      Après avoir banni les Afghanes de la vie politique, de l'école secondaire et des moyens de transports aériens, ou de leur avoir interdit de voyager sans un membre masculin de leur famille, les Taliban ont publié, le 7 mai, un décret qui impose aux femmes le port d'un voile islamique qui doit couvrir le visage. Mais certaines résistent au retour de la burqa.

      "Quand vous portez ça, vous ne pouvez même pas respirer. Même s'ils menacent de me pendre, je ne porterai pas la burqa". En Afghanistan, où les Taliban ont à nouveau imposé aux Afghanes le port en public de la burqa, des femmes ont décidé de résister à un nouveau durcissement des restrictions de leurs libertés.

      Elles refusent de porter le hijab tel qu'il est défini par le régime taliban, à savoir un  voile islamique doit couvrir le visage. Dans les rues de certains quartiers de Kaboul, quelques Afghanes osent encore sortir sans se couvrir le visage, mais elles sont, depuis la publication de ce décret, beaucoup plus rares. 

      "La bonne tenue islamique couvre de la tête aux pieds y compris le visage, argue Mohammad Akif Muhajir, porte-parole du ministère de la Promotion de la vertu et la Répression du vice. Cet ordre ne vient pas de l'émirat islamique, mais d'Allah et du Coran. L'application du décret a commencé le jour où nous en avons fait l'annonce. Pour l'instant, nous expliquons les choses et nous agissons avec douceur envers nos sœurs".

      Un message qui ne passe pas. "Ils nous insultent, explique une habitante de Kaboul, opposée au port du voile intégral. Nous ne pouvons rien leur dire car ils ont des armes et leurs doigts sont toujours sur la gâchette. Ils se fichent que nous soyons des femmes, ils n'accordent aucune valeur aux femmes. Je ne défends pas seulement mes propres droits, je défends les droits de toutes les femmes en Afghanistan."

      Les Taliban ont prévenu que celles qui n'obéissent pas exposeront leur chef de famille à la prison.

      Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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      La communauté internationale s'érige contre les restrictions à la liberté des Afghanes

      En Afghanistan, les femmes de nouveau contraintes de porter la burqa en public

      DECRYPTAGE

      Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles

      France24 - World

      One dead, four critically injured in California church shooting

      Issued on: 16/05/2022 - 07:54Modified: 16/05/2022 - 07:52

      Laguna Woods (United States) (AFP) – One person was dead and four others in critical condition after a shooting at a church near Los Angeles, law enforcement said Sunday, just one day after a gunman killed 10 people at a grocery store in New York state.

      Shortly before 1.30 pm (2030 GMT), parishioners were attending a banquet following a morning service at Geneva Presbyterian Church when the gunman began his rampage, authorities said.

      There were 30 to 40 people inside the building in Laguna Woods, about 45 miles (70 kilometers) southeast of Los Angeles.

      The churchgoers detained the shooter and "hogtied his legs with an extension cord and confiscated at least two weapons" before officers arrived at the scene to apprehend and arrest him, Orange County Undersheriff Jeff Hallock told a press conference.

      "That group of churchgoers displayed what we believe is exceptional heroism, and bravery," Hallock said. "They undoubtedly prevented additional injuries and fatalities."

      "One person is confirmed deceased at the scene," Hallock said. "Four others are critical and one other victim sustained minor injuries."

      The victims were all of Taiwanese descent, Taipei's foreign ministry said, adding that it had "asked our representative office to express our most sincere and deepest condolences to those killed or injured in the shooting and their families."

      According to the sheriff's department, the victims were aged between 66 and 92.

      Investigators were still searching for a motive, Hallock said, adding that the alleged gunman, who was not injured during the incident, was believed to be an Asian male in his 60s.

      "The man is not believed to live in the area and investigators are working to determine his city of residence and whether he has any connections to the church or its congregants," the sheriff's department said in a statement.

      The office of California Governor Gavin Newsom said it was working with local officials to monitor the situation.

      "No one should have to fear going to their place of worship. Our thoughts are with the victims," the office tweeted.

      Democratic Congresswoman Katie Porter, who represents Orange County in Washington, called the shooting "upsetting and disturbing news, especially less than a day after a mass shooting in Buffalo."

      "This should not be our new normal."

      The latest shooting comes one day after an 18-year-old white suspect shot dead 10 people and wounded three others -- almost all of them Black -- at a grocery store in Buffalo, New York state, in what officials are calling a "racist" rampage.

      Mass shootings have become shockingly common in the United States, where past efforts at tightening the nation's gun laws have generally fallen short in the face of the nation's powerful firearms lobby -- even after horrific massacres.

      © 2022 AFP

      France24 - World

      French far-right pundit Zemmour seeks parliamentary seat in Saint-Tropez constituency

      Issued on: 12/05/2022 - 22:48

      NEWS WIRES

      French far-right TV pundit-turned-politician Eric Zemmour said Thursday he would seek a seat in parliament standing in the glitzy constituency around Saint-Tropez, three weeks after failing with a presidential bid.

      The Paris-born 63-year-old is seeking to establish his new party, Reconquest, as a national political force in parliamentary elections next month, but is expected to struggle. "I will lead our beautiful and major fight along with our 550 candidates," Zemmour wrote on Twitter, announcing his plans to stand in Saint-Tropez on the French Riviera where he recorded one of his highest scores nationally in the presidential election last month.

      Reconquête est de retour partout en France. Je mènerai notre beau et grand combat aux côtés de nos 550 candidats. Je me présente dans la 4ème circonscription du Var.

      May 12, 2022

      Long known as a commentator and writer with virulent anti-Islam views, Zemmour launched his political career late last year in a bid to unseat President Emmanuel Macron. He was eliminated in the first round of April's presidential polls with a score of seven percent and has since failed to agree a tie-up with veteran far-right leader Marine Le Pen and her deep-rooted National Rally party.

      Some Zemmour aides had advised him to sit out the parliamentary elections for fear another defeat could permanently tarnish his career. The constituency around Saint Tropez, long a magnet for the rich and famous, is seen as highly contested and is currently held by Macron's Republic on the Move party, which has been re-named Renaissance. Macron won re-election on April 24, defeating Le Pen by a score of 59 percent to 41.

      Zemmour has several convictions for racist hate speech, but he was cleared of a possible crime of denying the Holocaust on Thursday. An appeals court in Paris upheld a previous judgement in his favour about his view that France's war-time leader Philippe Petain, who collaborated with the Nazi regime, had "saved" French Jews. 

      The claim is contested by most historians, who point to Petain's well-documented anti-Semitism, but the court ruled it did not amount to denying the existence or gravity of the Holocaust.

      (AFP)

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      .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN 2022 FRENCH ELECTIONS

      Far-right pundit Eric Zemmour launches 2022 bid for French presidency

      France 2022: The Choice

      Emmanuel Macron hits back at Eric Zemmour over 'killer' chants

      FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

      ‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

      Valeurs Actuelles

      Rhône : les gendarmes ouvrent le feu pour neutraliser un homme armé et agressif

      L’homme a agressé deux personnes avant que les forces de l’ordre ne l’interpellent. Un individu armé d’un couteau et d’une barre de fer s’en est pris à plusieurs personnes, samedi 14 mai entre Yzeron et Vaugneray, rapporte Le Progrès. Ses motivations étaient encore inconnues au lendemain des faits. Les gendarmes ont dû faire usage de leurs armes. L’individu a été hospitalisé. Aucun autre blessé n’est à déplorer.

      Évacué par hélicoptère

      La première attaque a eu lieu sur une petite route reliant les deux communes. Un automobiliste a vu l’individu taper sur sa voiture avec sa barre de fer. Le conducteur s’en est sorti indemne et a alors prévenu les gendarmes. Selon Le Progrès, le temps que les militaires arrivent, une seconde agression a eu lieu, mais là encore sans faire de blessé. Les gendarmes ont tenté de raisonner le suspect et ont procédé aux sommations d’usage, mais il a refusé de se laisser faire. Ils ont d’abord tenté de le neutraliser avec un pistolet à impulsion électrique, sans succès. Face à son comportement agressif, ils ont finalement fait usage de leurs armes.

      Blessé, l’homme a été rapidement pris en charge par les pompiers qui ont pu le réanimer. Il a ensuite été évacué par hélicoptère vers l’hôpital de Lyon Sud tandis qu’un périmètre de sécurité était mis en place. Une enquête a été ouverte pour tentative d’assassinat et usage d’armes.

      Rhône : les dernières actualités

      Rhône : un Tunisien agresse un automobiliste au couteau, les gendarmes ouvrent le feu

      Un homme de 23 ans tué dans une nouvelle fusillade près de Lyon

      À Vénissieux, la NUPES investit Idir Boumertit pour remplacer Taha Bouhafs

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      Valeurs Actuelles

      A Nice, Éric Ciotti fustige Mélenchon, Estrosi et les “girouettes”

      Eric Ciotti, candidat à sa propre succession dans la première circonscription des Alpes-Maritimes, a officiellement lancé sa campagne, samedi 14 mai à Nice, rapporte Nice-Matin. Devant plusieurs centaines de ses soutiens, il a tenu un discours marqué par des attaques directes envers ses adversaires, mais aussi par son silence concernant d’autres rivaux. « J’assume de défendre des valeurs d’une droite forte, assumée, qui veut redresser la France. Une France aujourd’hui qui est dangereusement menacée par la tentation mélenchoniste », a-t-il lancé, critiquant le « délire économique » et le « communautarisme » de La France insoumise.

      « Vira vesta »

      « Mon adversaire, c’est Mélenchon » et « seulement le candidat de Mélenchon », a affirmé le député sortant. Ce qui ne l’a pas empêché de tirer à boulets rouges sur son meilleur ennemi, Christian Estrosi. Sans prononcer le nom du maire de Nice, il a notamment qualifié de « délire mégalomane » son projet de Palais des Congrès. Plus généralement, il a visé ceux qui, à droite, se rapprochent de la macronie, rapporte Nice-Matin : « Nous allons avoir affaire à des “vira vesta” [qui retournent leur veste], ceux qui ont du mal à suivre la vitesse de la girouette. »

      Pas un mot en revanche sur Valérie Pécresse ou même sur le parti Les Républicains. Eric Ciotti a simplement évoqué brièvement la « défaite à la présidentielle ». Dans sa logique d’opposition à LFI, il n’a pas non plus fait référence à ses adversaires RN ou LREM. Encore moins à Reconquête ! qui a décidé de ne pas lui opposer de candidat au nom d’une « union nationale ».  

      Alpes-de-Haute-Provence : les dernières actualités

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      Législatives : alerte sur la Côte d’Azur

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      France24 - World

      Explainer: How do France's legislative elections work?

      Issued on: 11/05/2022 - 10:14

      Aude MAZOUE

      Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

      French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

      Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

      The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

      Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

      Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

      Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

      To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

      Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

      Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

      The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

      Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

      Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

      The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

      >> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

      Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

      Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

      Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

      >> Explainer: What does a French president do?

      During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

      Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

      But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

      This article has been translated and adapted from the original in French.

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      Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

      FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

      How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

      FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

      Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

      France24 - World

      Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

      Issued on: 10/05/2022 - 12:19

      Romain BRUNET Follow

      France’s Socialist, Green, Communist and far-left parties have joined forces in an unlikely but historic alliance ahead of legislative elections on June 12 and 19. After a first-round presidential election that saw far-left leader Jean-Luc Mélenchon fall just short of a place in the final, France's reinvigorated left wing has set its sights on winning a lower-house majority – with Mélenchon eyeing the post of prime minister.

      After days of sometimes heated debate, France’s leftist foes buried the hatchet last week, agreeing on a leftist coalition ahead of June's parliamentary polls. The Greens (Europe Écologie-Les Verts or EELV), the French Communist Party (PCF) and the Socialist Party all signed off on a May 4 accord with Jean-Luc Mélenchon's La France Insoumise (France Unbowed or LFI), with only the Trotskyist New Anti-Capitalist Party (NPA) begging off from the deal.

      The agreement sets out a joint slate of campaign proposals and apportions shares of constituency nominations to all the allied parties, who have pledged to field a single coalition candidate in each of France's 577 legislative districts next month.

      The deal marks the first time in 25 years that the French left has come together to contest the first round of the legislative elections in lockstep. In 1997, the so-called Plural Left joined forces to win a legislative majority, elevating Socialist heavyweight Lionel Jospin to the post of prime minister for five years while conservative rival Jacques Chirac held the French presidency, a power-sharing scenario known in France as “cohabitation”.

      Next month's election results will decide how the history books treat this new leftist coalition, but proponents are already eager to liken it to previous iterations: The Popular Front of 1936, for one, is still remembered fondly as a fount of social progress – including paid vacation and the 40-hour workweek (down from 48) – under leader Léon Blum. The Common Programme of 1972, another leftist meeting-of-the-minds, proved fundamental to Socialist François Mitterrand's rise to the Élysée Palace nine years later. The next chapter for 2022's leftist bloc has yet to be written – but the degree to which any union seemed unthinkable just three weeks ago has lent it the lustre of history in the making.

      Ahead of April's presidential election, Mélenchon's main leftist rivals, Green candidate Yannick Jadot and Socialist candidate Anne Hidalgo, were scathing on the campaign trail. As Russia invaded Ukraine, Jadot accused Mélenchon of obliging Vladimir Putin. Hidalgo, meanwhile, went so far as to label the charismatic far-leftist an "agent", an "ally" and a "supporter" of the Kremlin strongman. 

      But the presidential election's April 10 first round had the effect of clarifying the balance of power on the French left. Mélenchon parlayed a mixture of genuine voter conviction and a persuasive pitch for tactical voting into a 21.95 percent score at the ballot box, just 422,000 votes behind far-right leader Marine Le Pen who won a place in the April 24 final duel against Emmanuel Macron. Mélenchon's relative triumph relegated the other leftist forces to also-rans: the Greens’ Jadot scored a mere 4.63 percent, Communist candidate Fabien Roussel 2.28 percent and Paris Mayor Hidalgo, of the once mighty Socialist Party, garnered a miserly 1.75 percent of the vote. Those scores established Mélenchon and his La France Insoumise party as the pivotal force of France's left wing – a kind of sweet political revenge for Mélenchon, himself a former Socialist who struck out on his own in 2008, not least over disagreements with party brass over the European Union.

      "The presidential election really confirmed the status of La France Insoumise as the principal force on the left," said political analyst Pascal Perrineau. "The situation was different in 2017, when Mélenchon already scored well (19.58 percent in the first round). His strategy then was to go it alone in the legislative elections while the Socialist Party still had a case to make and could at the time aspire to obtaining a parliamentary group under its own steam," explained Perrineau, a professor at Sciences Po university in Paris. Obtaining a parliamentary group in France's National Assembly, key to a party's influence in the lower-house chamber as well as to its financing, requires winning at least 15 seats nationwide. 

      >> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

      Five years on, the state of play is very different. The 2022 presidential election opened the eyes of the leftist parties in two ways. For one, the appetite for unity among leftist voters is known to be high – 84 percent of left-wing sympathisers in a May 4 poll by the Elabe firm said they were in favour of an alliance between the top four left-wing parties. But also, for the Socialist and Green parties in particular, it became clear that there was consensus to be found in a programme that breaks with Macron and his neoliberal agenda.

      Socialist Party turns its back on recent history      

      As such, the alliance agreed by the left-wing parties does give top billing to proposals from Mélenchon’s far-left LFI party: a €1,400 monthly minimum wage, a monthly allowance for young people, a price freeze on basic necessities, re-establishment of the wealth tax, the repeal of Macron's flat tax on capital gains, an “ecological planning” programme to transition to a greener future, and a push for the establishment of a Sixth Republic, an institutional revamp meant to tip powers away from the executive and towards parliament and the people. 

      But the most remarkable aspect of the joint measures is surely the about-face made by the Socialists. In pushing for retirement at age 60 and consenting to the repeal of a labour code revamp that was pushed through under Socialist former president François Hollande, the party is clearly turning its back on Hollande's 2012-2017 term in the Elysée Palace and his social-liberal line.

      Hollande, for his part, says he "rejects the accord in substance and even on the [allocated] constituencies", as he told regional daily La Montagne last week. The former French president had already warned that an accord between the Socialist Party and La France Insoumise would call into question "the very principles that are the foundations of socialist engagement", telling France Info radio on April 28 that such an alliance would lead to the "disappearance" of the Socialist Party.

      Among Socialist proponents of the coalition deal, the response to Hollande's remarks was cutting. "I have trouble imagining that my main preoccupation today would be to listen to what François Hollande has to tell us about what the left is and what loyalty to socialism is," Corrine Narassiguin, the party's No. 2, told Radio J on April 29. "I'd prefer to listen to what the voters told us in the first round of the presidential election. That was a very strong and very clear message." 

      While the Socialist, Green and Communist parties all agree that Mélenchon should become prime minister if the left wins a legislative majority in June, the accord inked last week is not certain to translate into a working agreement for a coalition government. Remarkably, the four left-wing parties didn't see fit to issue a joint statement on the coalition they agreed, historic as it was; instead, each bilateral agreement gave rise to an ad hoc communiqué from the parties involved – allowing, conveniently, for different wordings tailored to suit each faction's interests.

      One issue in particular elicited plenty of debate throughout the coalition negotiations: The notion of willfully flouting European economic and budgetary treaties to suit the coalition's agenda. Green party chief Julien Bayou – who authored a 2018 book entitled "Désobéissons pour sauver l'Europe" (Disobey to Save Europe) – was quick to sign on with LFI on that matter, as long as pulling France out of the EU was off the table. But the prospect of breaking with EU treaties gave the Socialist Party pause. The term "disobedience" was subject to intense debate, not least between Socialist Party chief Olivier Faure and LFI's Mélenchon. In the end, the terminology the two parties settled on in their joint press release was oblique, to say the least.

      "Some speak of ‘disobeying’ and others of temporarily contravening, but the objective is the same: The ability to fully apply our shared programme of governance and to thereby respect the mandate the French people will have given us," the document affirmed.

      The Socialists' equivocations aren't surprising. After all, the party's agreement with Mélenchon's far-left faction marks a major turning point in the French political landscape. By falling into step with Mélenchon, Socialist party leader Faure signed off on the leftward shift of his party's centre of gravity – even veering to the extreme left, according to the deal's most fervent critics.

      The left’s changing of the guard

      In so doing, the Socialist leader caught flak from what remained of the party's veteran heavyweights, dubbed "the elephants". Hollande was clear in his opposition while a former Socialist prime minister (Bernard Cazeneuve) and a former Socialist president of the National Assembly (Claude Bartolone) took the extra step of quitting the party to make their point. Former party chief Jean-Christophe Cambadélis, meanwhile, called on "the Socialists to reject this accord in every manner possible" and Socialist former cabinet minister Stéphane Le Foll positioned himself as "ready to lead the campaign" of potential Socialist dissidents in June.    

      "The reaction of the elephants is understandable," said Perrineau. "With this accord, the Socialist Party will become an auxiliary to La France Insoumise. As such, it's a total break with the history of the Socialist Party, which had previously been the central force. From now on, the left will redefine itself around the radical force that LFI represents."

      Negotiations between LFI, the Greens, the Communists and the Socialist Party were also about divvying up constituencies (indeed, some opponents say that it was the deal's overriding goal). Each party earned assurances that it could form an official group in the National Assembly – key to maintaining any political influence – with at least 15 lawmakers elected per party from surefire winnable districts. And despite initial reluctance from LFI, each party is certain to secure public financing as all four will run candidates in at least 50 legislative races – the threshold for unlocking state subsidies: The Greens got the coalition's green light to stand in 100 districts, the Communists in 50 and the Socialists in 70. La France Insoumise gets the rest: More than 350. 

      LFI's allies also got their way on the coalition's new name. Mélenchon was pushing for the "Popular Union" but in the end they agreed to cover all bases by calling it the "New Ecological and Social Popular Union" (NUPES) to represent the assorted forces involved.

      It remains to be seen how the alliance will do at the ballot box. The left has its sights set on winning a legislative majority, but that prospect appears highly optimistic under the circumstances. Since France made the shift to five-year presidential terms (down from seven) in 2002 and rejigged the calendar to have legislative elections follow the presidential vote, the country's freshly elected leader has always won the legislative majority he needed for governing.

      Still, Mélenchon is not to be underestimated after managing the political tour de force of keeping his supporters' hopes intact and leftist mobilisation high, despite falling short in the presidential race. Even before ballots were cast in the April 24 run-off for France's top job, Mélenchon was campaigning to be elected as the country's prime minister – rather astonishing in France, where it is the president who names the prime minister (although the nominee must enjoy the confidence of lower-house lawmakers). Mélenchon even managed to insinuate himself into the proceedings on election night, making a nationally televised speech some 20 minutes after polls closed.

      "Jean-Luc Mélenchon has pulled off an extraordinary public relations operation," Perrineau opined. "Asking the French to elect him as prime minister, even though it is nonsensical, is an extremely clever strategy that allowed him not only to take Marine Le Pen's place as Emmanuel Macron’s No.1 opponent but also to become the central element of the French left." 

      Indeed, while divisions persist on the far right, and while Macron has appeared at pains to recruit a new prime minister as his own allies spar over constituency arithmetic, the French left is enjoying its moment as the country's most dynamic political force. And judging by the attacks Macron's outgoing legislative majority has launched of late, the left's unforeseen alliance has rivals on edge.

      This article has been translated from the original in French.

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      French Socialists approve 'leftist union' to challenge Macron in legislative elections

      FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

      French left strikes deal on broad alliance to take on Macron in parliamentary polls

      FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

      Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

      New York Times - World

      In London, a Long-Awaited High-Tech Train Is Ready to Roll

      The Elizabeth line, 13 years in the making, will soon uncoil under central London with cathedral-like stations and roomy cars. Its managers say it’s a testament to the power of public transportation.

      A train traveling through an Elizabeth line tunnel between stations.Credit...

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      By Mark Landler

      Photographs by Andrew Testa

      LONDON — When Andy Byford ran New York City’s dilapidated subway system, fed-up New Yorkers hailed his crusade to make the trains run with fewer delays and lamented his premature exit after clashes with the governor at the time, Andrew M. Cuomo. He was a familiar, unfailingly cheerful presence on its often-restive platforms. Straphangers even took to calling him “Train Daddy.”

      Nobody calls Mr. Byford Train Daddy in London, where he resurfaced in May 2020 as the commissioner of the city’s transit authority, Transport for London. But on May 24, when he opens the Elizabeth line — the long-delayed, $22 billion-plus high-capacity railway that uncoils from west and east underneath central London — he might find himself again worthy of a cheeky nickname.

      “That was fun in New York,” said Mr. Byford, 56, a gregarious public transport evangelist who grew up in Plymouth, England, began his career as a tube-station manager in London, and has also run transit systems in Toronto and Sydney, Australia. “But I’m really enjoying almost complete anonymity in London.”

      The Elizabeth line has been under construction for 13 years, seven years before Britons voted to leave the European Union. It was on the drawing board for decades before that, under the name Crossrail — so long that in the minds of many Londoners, it was never going to be finished. Its empty, brightly lit stations, sealed off behind fire doors, are portals to an unseen world. Mr. Byford described them as something out of the film “2001: A Space Odyssey,” but “without HAL, the evil computer,” he said.

      Mr. Byford did not single-handedly turn around the project. Much of the credit goes to new managers, led by Mark Wild, who took over the Elizabeth line when it fell into crisis in 2018 (engineers found 75,000 defects, many in its digital switching system). But Mr. Byford secured an additional $1 billion from the government in late 2020 to prevent construction from being halted, and he has been running the trains for months without passengers to ensure a glitch-free debut.

      Showing reporters around last week, Mr. Byford and Mr. Wild burst with pride about the system, which will open three and a half years late but just in time for the Platinum Jubilee of its namesake, Queen Elizabeth II. Alighting at Liverpool Street station, Mr. Wild said, “That’s a £19 billion ride you just experienced.”

      The Elizabeth line does have, in the words of Tony Travers, an urban-affairs expert at the London School of Economics, a “wow factor.” The stations are vast, cathedral-like spaces, with platforms that seem to stretch to infinity. The trains, roomy and twice the length of regular subways, arrive with scarcely a whisper.

      Boring the tunnels required excavating three million tons of clay in an extremely complicated subterranean environment. Workers digging the Liverpool Street station came across skeletons in a mass grave that dated to 1569. A team of 100 archaeologists exhumed the remains of 3,300 people from the site in the New Churchyard of Bethlam, and reinterred them in an island in the Thames estuary.

      “It will be seen as a major engineering achievement,” Mr. Travers predicted. “It’s way more ambitious than New York’s Second Avenue subway or the extension of the No. 7 line, which are tiny projects by comparison.”

      Comparing London’s transit system with New York’s is inevitable, given Mr. Byford’s job history. He speaks diplomatically about the difference, chalking much of it up to the bureaucratic structure of Transport for London, which oversees virtually every mode of transportation in the capital. The Metropolitan Transportation Authority has a more limited purview and is controlled by New York’s governor.

      The politics are also different. For all of its problems, the Elizabeth line has enjoyed steadfast bipartisan support, including from London’s Labour mayor, Sadiq Khan, and Britain’s Conservative prime minister, Boris Johnson, who was mayor when ground was broken. An enthusiast for Robert Moses-scale public-works projects, Mr. Johnson takes credit for securing the project’s early financing, which came from the European Investment Bank.

      In New York, Mr. Byford had to deal with a strong-willed, hands-on governor, but without the help of the mayor at the time, Bill de Blasio, who had little say over the subway system. In London, Mr. Travers said, Mr. Byford has been able to position himself as a kind of honest broker between Mr. Khan and the national government whenever differences have flared.

      Beyond personalities, there are simply more financial hurdles in New York to a project as gargantuan as the Elizabeth line. After Mr. Cuomo resigned last year, his successor, Gov. Kathy Hochul, put a proposed $2.1 billion AirTrain project to LaGuardia airport on ice. That leaves the newly renovated airport without a rail link to Manhattan, to the enduring frustration of many New Yorkers.

      Heathrow Airport has had a subway link for decades. When the Elizabeth line’s next phase is opened in the fall, passengers will be able to travel from Heathrow to the banks at Canary Wharf in East London in 40 minutes; that is a prime selling point for a city desperate to hold on to its status as financial mecca after Brexit. All told, the line has 10 entirely new stations, 42 miles of tunnels and crosses under the Thames three times.

      “We’re jealous, it’s fair to say,” said Danny Pearlstein, the policy director for Riders Alliance, a transportation advocacy group in New York. “Imagining a new, full-length underground line here is not something anyone is doing. The Second Avenue subway, which people have been talking about for 100 years, has three stations.”

      To be fair, Transport for London is not without its problems. It has shelved plans to build a north-south counterpart to the Elizabeth line, not to mention an extension to the Bakerloo tube line, because of a lack of funding. Still reeling from a near-total loss of riders during pandemic lockdowns, the system faces many of the same financial woes as New York’s subway.

      Though ridership has recovered from a nadir of 5 percent, it is still at only 70 percent of prepandemic levels. Transport for London is also heavily dependent on ticket fares to cover its costs, more so than the New York subway, which gets state subsidies, as well as funds from bridge and tunnel tolls.

      “My other obsession is sorting out the finances,” Mr. Byford said. “One way is to wean us away from dependence on fares.”

      He is somewhat vague about how to do that, and it is clear that Transport for London will depend on additional government handouts to get back on sound financial footing. That is why the opening of the Elizabeth line is so important to London: It makes a powerful case for public transportation at a time when people are questioning how many workers will ever return to their offices.

      Mr. Byford lays out the case with the practiced cadence of a stump speech. The new line will increase the capacity of the system by 10 percent. Its spacious coaches are well suited to a world in which people are used to social distancing. It will revitalize economically blighted towns east of the city, while making central London accessible to people who live in far-flung towns to the east and west.

      While Mr. Byford does not expect ridership ever to return completely, he thinks 90 percent is attainable. If office buildings remain underpopulated, London could develop like Paris, with more residential neighborhoods downtown. (The Elizabeth line bears a distinct resemblance to the high-speed RER system in Paris.) The line, he says, is an insurance policy against the “siren voices of doom” about Brexit.

      At times, Mr. Byford slips perilously close to a real estate agent’s patter. “These super-high-tech stations simply ooze quality,” he said. But emerging from Liverpool Street, with its spectacular, rippling, pinstriped ceiling, it is hard to argue with his basic assertion: “This is a game changer.”

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      Valeurs Actuelles

      [Info VA] Wissem, une adolescente disparue depuis 2019, retrouvée dans le Val-de-Marne

      Rebondissement dans l’affaire Wissem A., cette adolescente originaire d’Evry-Courcouronnes dans l’Essonne et disparue à l’âge de 16 ans, en juillet 2019. La jeune femme a été retrouvée dans le Val-de-Marne, dans la nuit de samedi à dimanche, puis auditionnée par la police, a appris Valeurs actuelles de source policière, ce matin. Depuis sa disparition, il y a trois ans, Wissem s’est prostituée, selon nos informations. Au cours de son audition, elle a admis avoir eu recours à la prostitution, sans toutefois dépendre d’un proxénète. Une information judiciaire a été ouverte pour proxénétisme, séquestration et violences.

      🔴 [Info @Valeurs] Wissem A., une adolescente originaire d’Evry Courcouronnes (91) et disparue à 16 ans en juillet 2019, a été retrouvée cette nuit, indique une source policière. Elle se prostituait depuis 3 ans. Information ouverte pour proxénétisme, séquestration et violence.

      — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 15, 2022

      Selon Le Parisien, la jeune femme a ensuite été relâchée par les policiers, qui l’ont conduit quelque part à Ivry-sur-Seine, à sa demande. Majeure, comme elle l’a fait remarquer aux policiers, rien ne pouvaient obliger les forces de l’ordre à la conduire chez ses parents – qu’elle a indiqué ne pas souhaiter revoir. En revanche, elle a accepté de rencontrer, prochainement, la juge d’instruction du tribunal d’Évry-Courcouronnes, en charge de l’information judiciaire ouverte en 2020 pour enlèvement et séquestration.

      Une disparition mystérieuse

      Le 31 juillet 2019, Wissem avait mystérieusement disparu alors qu’elle se rendait sur son lieu de travail, à Villabé, dans l’Essonne. L’adolescente devait alors, selon sa routine, prendre le bus à la gare d’Evry-Courcouronnes, lieu de résidence de ses parents, pour rejoindre l’institut de beauté Body’Minute, où elle était en apprentissage. Ce jour-là, partie seulement avec son téléphone portable et 7 euros en poche, elle n’arrivera jamais sur son lieu de travail. C’est son employeur qui signalera son absence inquiétante vers 16 heures. Dernière trace laissée par Wissem, son téléphone, qui a borné pour la dernière fois à Bezons dans le Val-d’Oise, à plus de 50 kilomètres du domicile parental, rapportait Le Figaro.

      Plus tard, les relevés téléphoniques de la jeune fille révéleront que Wissem avait rendez-vous avec un jeune homme de 17 ans le jour de sa disparition. Interrogé par la police, ce dernier avait expliqué avoir déjeuné avec l’adolescente au McDonald’s de la Défense, dans les Hauts-de-Seine, avant de se rendre dans un Décathlon pour faire un achat. Selon sa version, la jeune femme n’était plus là à son retour du magasin. Le 16 mars 2020, une information judiciaire pour enlèvement et séquestration avait été ouverte par le parquet d’Évry.

      Un fiasco judiciaire selon Me Arash Derambarsh

      Contacté par nos soins, l’avocat de la famille de Wissem décrit un véritable « fiasco judiciaire ». Remontant le fil de l’affaire, il souligne avoir déposé plainte pour « enlèvement et séquestration » en mars 2020, mais n’avoir reçu « quasiment aucune information » par la suite. Me Arash Derambarsh affirme que grâce à des « enquêtes parallèles » menées par la famille, il a pu être établi que Wissem « semble être sous emprise, sous contrainte, et a perdu ses facultés de discernement ». Un état qui rend particulièrement « regrettable » la libération de la jeune fille par la police. « Mes clients attendent des explications », conclut l’avocat.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

      Issued on: 27/04/2022 - 17:05

      France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.

      After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.

      But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.

      This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.

      “The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.

      Winner takes all

      As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.

      Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.

      >> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

      But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.

      Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.

      The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.

      “Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”

      “It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”

      A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.

      France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.

      >> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

      So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.

      Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.

      Alliances on left and right?

      As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.

      The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.

      This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.

      Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.

      “When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.

      In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.

      On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.

      But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”

      This article was translated from the original in French.

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      Guerra Rusia-Ucrania

      Vladimir Putin, hombre de familia

      A medida que los países occidentales van imponiendo sanciones a personas cercanas al líder ruso, entre ellas sus familiares, se va fracturando el estricto secreto que rodea su vida privada.

      Credit...Foto de consorcio por Maxim Shemetov

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      Por Jason Horowitz

      VOORSCHOTEN, Países Bajos — A Vladimir Putin no le gustaba la intromisión.

      Era 2008, y el presidente ruso, por entonces de 56 años y ocho empuñando el poder cada vez con más fuerza, estaba listo para una conferencia de prensa en la lujosa Villa Certosa de Cerdeña. A su lado se encontraba su aliado más cercano en Europa occidental, Silvio Berlusconi, el magnate de los medios y primer ministro italiano de apetitos legendariamente hedonistas con quien compartía el gusto por los chistes obscenos, los muebles extravagantes y la vasta riqueza.

      Durante los veranos, las dos hijas adolescentes de Putin disponían de la extensa villa, iban en excursiones secretas de navegación y compras de lujo bajo la orden estricta de disimular su identidad y esconder su rostro de las cámaras, según una persona con conocimiento del arreglo.

      La estrategia de proteger estrictamente a su familia le funcionó bien a Putin durante años, hasta que Rusia invadió Ucrania en febrero. Ahora, a medida que los países imponen sanciones a los más cercanos a Putin —entre ellos las aprobadas el viernes por Gran Bretaña a la mujer considerada durante mucho tiempo como su amante, Alina Kabaeva, y a su exesposa, Lyudmila Ocheretnaya— la fachada empieza a caer y arroja nueva luz sobre la vida privada del líder ruso.

      Los primeros atisbos de sus complicados asuntos familiares se desarrollaron en aquella villa, cuando una reportera rusa, Nataliya Melikova del Nezavisimaya Gazeta, abordó cautelosamente la zona prohibida. Días antes, un informe del Moskovsky Korrespondent aseguraba que Putin y su esposa, con la que llevaba 25 años, se habían separado en secreto. Llamaba la atención que el diario además reportaba que se había enamorado de Kabaeva, una medallista olímpica ganadora del oro en gimnasia rítmica, famosa por su flexibilidad y quien, a los 24 años, tenía más o menos la edad de sus hijas y se había convertido en una cara pública para su partido político.

      “Siempre he reaccionado negativamente a aquellos que, con sus narices mocosas y fantasías eróticas, se entrometen en la vida de otras personas”, dijo Putin, desmintiendo el informe. Berlusconi hizo el gesto de dispararle a Melikova con una metralleta imaginaria mientras Putin, que para entonces había sido acusado de asesinar a varios periodistas, asentía y sonreía. Días más tarde, Moskovsky Korrespondent detuvo sus operaciones por “motivos económicos”.

      Putin es más que solo un padre protector que, como ha dicho, quería brindar a sus hijas una vida normal y consideraba su seguridad un asunto de seguridad nacional. Como exagente de la KGB, impregnado de los métodos de la agencia para el subterfugio, la desinformación y la habilidad de Jano de presentarse de distintos modos según la situación, ha cubierto su vida personal en secreto y la ha envuelto de rumores.

      Putin tiene, oficialmente, dos hijas reconocidas de su primer matrimonio, pero según medios independientes rusos y noticias internacionales no verificadas, puede ser que tenga cuatro hijos más con otras dos mujeres. Sin embargo, incluso sus hijas reconocidas, ahora de mediana edad, están tan ocultas que podrían pasar desapercibidas en una calle de Moscú. Su exesposa, con quien algunos biógrafos creen que se casó par mejorar sus oportunidades de unirse a la KGB, reacia a admitir solteros, prácticamente se esfumó de la vista del público incluso antes de que se divorciaran.

      En los enclaves rusos de Suiza, salpicados de villas, empezó a circular una petición en marzo que exigía la repatriación de su supuesta amante, Kabaeva, en la que se la comparaba furiosamente con Eva Braun, la pareja de Hitler. En Lugano, los habitantes chismean sobre el edificio de vidrio verde donde vivía Kabaeva con vista al lago y hablan confiadamente del hospital donde nacieron sus supuestos hijos y las escuelas a las que asistían. Pero no la han visto.

      Los supuestos hijos no están confirmados y son invisibles. En un edificio de apartamentos de lujo de Montecarlo, los habitantes se encogen de hombros ante las fotos de otra posible novia y otro posible hijo de Putin que tenía una propiedad en el lugar y cuya familia comparte dirección con la familia de Kabaeva en edificios de lujo de Moscú. En muchos casos, se trata de apariciones y, como en tantos cuentos de fantasmas, los espectros pueden parecer conjurados para producir un efecto deseado, ya sea por los críticos, para socavar la imagen que Putin se ha construido de protector de los valores familiares o bien para componer una imagen de riqueza, virilidad y misterio de Putin. O tal vez simplemente existen.

      “Hay tantas historias. Todas pueden ser verdad o ninguna puede ser verdad. Y esa es la suerte de bruma de Putin”, dijo Nina Khrushcheva, profesora de asuntos internacionales en la New School de Nueva York, nacida en Moscú. Putin, dijo Khrushcheva, era al mismo tiempo obsesivamente clandestino y un exhibicionista que se nutrió de las representaciones occidentales que lo ponen como supervillano.

      Khrushcheva, que es bisnieta de Nikita Jruschov, dijo que Putin tenía una cosmovisión típica del Kremlin y que, como Stalin, aceptaba y perpetuaba la mitología salpicada de verdad. “Creas desinformación”, dijo. “Creas una atmósfera de algo que todo el mundo intenta adivinar y todos discuten y todo es secreto”.

      Sin embargo, algunas cosas parecen bastante claras. Los miembros del círculo familiar de Putin se benefician del sistema cleptocrático que Putin preside como un jefe de la mafia, con lugartenientes oligarcas que le rinden pleitesía con riqueza, empleos lucrativos o propiedades lujosas para su familia y para quienes tal vez ocupan la órbita de su afecto. Durante décadas, pocos lograron penetrar la burbuja opaca construida para protegerlos ellos y sus recursos. Pero la guerra en Ucrania cambió eso.

      En abril, Estados Unidos apuntó a la bruma e impuso sanciones a sus dos hijas, nombrándolas como familiares de una persona penalizada —Putin— y señalando su apoyo a la industria de defensa rusa y la captación de miles de millones de dólares de fondos supervisados directamente por Putin. Según funcionarios, el gobierno estadounidense también estuvo a punto de imponer sanciones a Kabaeva, pero se detuvo a último momento para evitar, por ahora, una escalada.

      Los expertos en sanciones afirman que, más que causar daños económicos a Putin, estas medidas buscaban enviarle un mensaje de que su agresión había cruzado un límite y que su mundo privado, invisible e intocable, podía ser visto y alcanzado por Occidente.

      “En general, las sanciones que no son aprobadas por el Consejo de Seguridad de la ONU son malas, y lo que es más importante, son inútiles”, dijo Dmitri Peskov, el portavoz del Kremlin, cuando se le pidió un comentario sobre las sanciones occidentales contra los miembros de la familia de Putin. “Las sanciones contra familiares, parientes, conocidos y periodistas son estúpidas”. Cuando se le preguntó si el Kremlin creía que las sanciones contra Kabaeva y sus familiares eran una afrenta personal contra Putin, Peskov añadió: “¡Es una decisión absurda!”.

      La filial neerlandesa

      En un terreno cubierto de césped en las afueras de Ámsterdam, unos manifestantes enviaron hace poco un mensaje a Putin a través de su hija, Maria. Cerca de banderas ucranianas plantadas al medio de un corazón trazado con velas, un cartel dirigido a “Ave Maria Putin” en la verja decía: “Parece que tu viejo es difícil de ubicar y claramente imposible detenerlo, incluso para sus verdugos. Pero como todos sabemos, padres e hijas son otra historia” y “Te rogamos, Maria”.

      Lo que al principio parecía un lugar improbable para una solicitud —y un personaje improbable al cual solicitar— cobró más sentido al comprender que el terreno había sido comprado recientemente por Jorrit Faassen, un neerlandés que estuvo casado y tuvo al menos un hijo con Maria Vladimirovna Vorontsova, como se conoce a la hija mayor de Putin. En los 15 años desde que se fue a vivir en secreto con Faassen en los Países Bajos, en ocasiones Vorontsova se había convertido en objeto de la furia local contra su autoritario padre.

      Las cosas se pusieron especialmente tensas en 2014, cuando separatistas apoyados por Rusia derribaron un jet de Malaysia Airlines que salió de Ámsterdam y sobrevolaba Ucrania, matando a 298 personas, de las cuales casi 200 eran neerlandesas. Los alcaldes neerlandeses exigieron que a Vorontsova se le deportara y con la guerra en Ucrania los cuestionamientos han aumentado.

      Un medio de investigación neerlandés, Follow The Money, contactó a Faassen en Rusia recientemente.

      Con un fuerte acento de La Haya, dijo que la guerra en Ucrania era un inconveniente y negó haber sido esposo de Vorontsova. “No estaba cómodo”, dijo Harry Lensink, el editor que lo entrevistó.

      Desde entonces, los reporteros tampoco han estado cómodos y se preocupan de que sus teléfonos estén intervenidos. Un reportero que colaboró con el artículo sobre Faassen recibió un aviso de que una persona que usaba un servidor en Moscú había intentado hackear su correo electrónico.

      Todo ese enojo y ansiedad estaba muy alejado del jolgorio en una fiesta para celebrar a la pareja en 2008 en Wassenaar, acaso la zona más exclusiva y adinerada de los Países Bajos. “Era una fiesta de boda”, recordó Danny Pleizer, un cantante local de canciones folklóricas neerlandesas que actuó en la velada.

      Dijo que los invitados cantaron con sus éxitos y estrechó la mano del novio, a quien conocía desde hacía años, así como la de la novia. No tenía idea que ella era la hija de Putin y se marchó después de su intervención.

      Casi nadie en la boda sabía mucho de ella, aunque los amigos de Faassen, que se mudó a Moscú por negocios en 2006, ofrecieron pistas en sus discursos pendencieros. Bromeaban sobre su pasatiempo de tirarle los perros a chicas rusas adineradas en las discotecas de Moscú.

      Los padres de Maria no acudieron a su fiesta de boda neerlandesa. Sin embargo, algunos rusos sí estuvieron presentes, como los hombres fornidos que miraban desde el bar, mientras una pariente de la novia —una joven que cantó una canción rusa tradicional y emotiva— bailaba enérgicamente al son del tango.

      El primo del novio, Casper Faassen, ahora un reconocido artista neerlandés, dijo que la siguiente vez que vio a Maria, la esposa de su primo, fue para el cumpleaños de su tía en el suburbio cercano de Merenwijk. Mientras los invitados atacaban la comida indonesia en el bufé, dijo, Maria parecía estar cómoda pero distante, en un vestido beige que la hacía lucir elegante y con una postura perfecta, como de bailarina. Se comunicaba con todos, incluso su marido, en buen inglés y hablaba poco neerlandés.

      La pareja luego pidió algunas obras de arte de Faassen, quien recordó haber entregado tres imágenes borrosas de bailarinas sobre un fondo de pan de oro en su departamento, arriba del supermercado Albert Heijn en el municipio cercano de Voorschoten. Maria abrió la puerta y su marido, Jorrit, holgazaneaba en el sofá frente a la televisión. Al entrar, Casper bromeó que su primo era un vago y recuerda que Maria revoleó los ojos en muestra de solidaridad.

      Ni Casper ni muchos otros en la familia conocían la verdadera identidad de la mujer que se hacía llamar Maria Vladimirovna Vorontsova y ahora Maria Faassen, pero que para su padre era Masha. Pero en 2010, un medio ruso, New Times, reportó que Jorrit, que por entonces era funcionario en una consultora rusa, recibió una paliza de los guardaespaldas de Matvey Urin, un importante banquero ruso que no sabía con quién trataba, luego de un incidente de tráfico en Moscú.

      Poco después, Urin perdió sus licencias para operar bancos y los guardaespaldas acabaron en la cárcel. Los reporteros de chismes rusos especularon que el neerlandés era el yerno de Putin, aunque Jorrit siempre lo negó.

      La pareja pasaba mucho tiempo en Moscú, donde hay documentos que lo mostraban como funcionario de Gazprombank. Casper dijo que su primo una vez le ofreció la posibilidad de contactos lucrativos y ventas en Rusia. Para entonces, los rumores del parentesco de Maria habían empezado a circular y el artista, que despreciaba a Putin por socavar la democracia y por las represiones violentas, declinó.

      “Dije, ‘Gracias, pero no, gracias’”, comentó. Desde entonces se mantuvo alejado de la pareja.

      Pero los habitantes locales les prestaban más atención. Una tarde reciente, cerca del rascacielos de lujo donde Jorrit compró los dos pisos superiores, un vecino ucraniano expresó asco de los antiguos ocupantes. Corien Zoetemelk, de 57 años, una vecina que vive en la calle contraria al penthouse, recordó ver a la pareja en varias ocasiones, incluso deslizándose por el canal bajo su edificio de departamentos.

      “Los vi en su velero”, dijo. “Ella estaba embarazada”.

      En el balcón del segundo piso de su edificio, junto al canal, un hombre mayor dijo que estuvo “una vez con ella en el elevador” y que “se parecía a su padre”. El hombre dijo que la pareja también tenía un hijo, o al menos que la gente había visto a Jorrit, que evitaba el contacto con sus vecinos, con un niñito. El hombre en el balcón dejó de hablar cuando su esposa lo llamó molesta a que volviera al apartamento. “Te pueden pillar por esto”, siseó.

      Sergei Roldugin, un chelista fabulosamente enriquecido y amigo cercano de Putin que es padrino de Maria y ahora está en la lista de sanciones de Estados Unidos y la Unión Europea, una vez le dijo a un entrevistador que ella tuvo un hijo en 2012. En una entrevista de 2017 con Oliver Stone, Putin reconoció que se había convertido en abuelo.

      Algunos locales están convencidos de que vieron al abuelo ruso de visita.

      “Sí, vi a Putin”, dijo Patricia Kortekaas, de 62 años, integrante del Concejo Municipal de Voorschoten, afuera del supermercado al que supuestamente entró. Ella recordó haberlo visto flanqueado por su seguridad, en el pasillo de café y té.

      “Parecía cauto”, dijo. “Pensé ‘¿Qué le pasa?’”. (La oficina de Putin ha negado las visitas).

      En 2014, Maria se había convertido en una especialista en enanismo pediátrico. Su proyecto de caridad, Elfa-Endo, que ayuda a niños con problemas endocrinos, también recibió fondos del poderoso Alfa Bank —ahora sancionado—, lo que podría ser la razón por la cual el Departamento del Tesoro de Estados Unidos decidió castigarla por liderar “programas financiados por el Estado que han recibido miles de millones de dólares del Kremlin para la investigación genética y que Putin supervisa personalmente”.

      Dichas sanciones podrían dañar a su nueva familia. Según un informe publicado en abril por el medio independiente ruso Meduza, para entonces ya se había divorciado de Jorrit y se había vuelto a casar con un hombre ruso que consiguió un trabajo en la empresa de gas Novatek. Gennady Timchenko, un poderoso oligarca que a menudo aparece como alguien que arregla las cosas en la familia de Putin, y también está en la lista de sanciones, desde hace poco forma parte del directorio de dicha empresa.

      Maria no pudo ser contactada para ofrecer comentarios. Faassen no devolvió un pedido de comentario que se dejó con su padre, quien dijo “Váyanse”, en su casa, donde las ventanas, tradicionalmente descubiertas en la región de Holanda, están bloqueadas con papel periódico.

      La hija ‘disciplinada’

      Desde el principio, la historia personal de Putin parecía repleta de los elementos con los que se construyen los mitos. Utilizó una biografía oficial —publicada en 2001, cuando recién tomó el poder como un aparente demócrata de la nueva generación— para pulir su imagen de hombre de familia duro pero heroico. En ella, cuenta una anécdota de cómo salvó, desnudo, a su familia cuando un sauna defectuoso quemó la dacha familiar.

      “Las niñas sufrieron más con el incidente”, dijo Putin, refiriéndose a sus dos hijas. “Habían traído todos sus tesoros de casa a la dacha, todos los juguetes y muñecas Barbie que habían acumulado durante sus vidas enteras. Masha luego me dijo que durante meses no pudo dormir. Habían perdido todo lo que les era conocido”.

      Ahora, la conflagración de la guerra de Putin en Ucrania ha amenazado con robarles todo otra vez.

      Eso también va para su segunda hija, Katya, quien, en palabras de Putin, “resultó ser la más disciplinada”.

      “Cuando grité, ‘¡Todas fuera de la casa!’”, dice, “ella soltó su cuchara en la mesa y saltó fuera de la casa sin hacer preguntas”.

      En efecto, Katya, quien vivió con el alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, parece ser la que se ha apegado más al círculo de influencia de Putin. En febrero de 2013 supuestamente se casó con Kirill Shamalov, hijo de Nikolai Shamalov, estrecho colaborador de Putin y principal accionista del banco Rossiya. Igora, uno de los resorts de esquí preferidos de Putin, fue el idílico escenario invernal en el que los nombres de Kirill y Katerina se escribieron en la nieve.

      En 2020, Meduza y otro medio ruso independiente, Important Stories, obtuvieron invitaciones de boda que Shamalov envió por correo electrónico a Maria, Jorrit y su hijo en Holanda. Se decía que la boda iba a incluir patinaje artístico sobre hielo en interiores, una exhibición de iluminación láser y una falsa aldea rusa con actuaciones variadas.

      Katerina misma era una experimentada intérprete apasionada por la danza acrobática de rock and roll. En 2013 ella y su pareja de baile, Ivan Klimov, que la lanzó por el aire vestida de leotardo y tenis blancos, actuaron en la competencia Boogie-Woogie World Masters de rock acrobático.

      “Todos sabían que era la hija de Putin”, dijo Edilio Pagano, que a menudo era juez en los eventos en los que competía Katerina, pero dijo que nunca sintió la presión de darle puntajes más altos.

      Dijo que Katerina “no era, digamos, una atleta genial, pero realmente le importaba y acudía a todas las competiciones”. Nunca hablaba de su linaje, dijo, pero era una mujer “muy reservada, muy bondadosa, sonriente y bien educada” que se comunicaba sobre todo en inglés.

      Cerca de 2014, Pagano trabajó con ella en el comité ejecutivo de la Confederación Mundial de Rock ’N’ Roll, con sede en Suiza, en la que ella fungía como vicepresidenta de expansión y mercadeo. Casi nunca iba a las juntas, dijo, pero cuando lo hacía, siempre la acompañaban dos guardaespaldas.

      Para entonces estaba ocupada con asuntos más importantes. En 2015, la agencia rusa de noticias RBC informó que había viajado a Suiza no para una competencia de danza, sino para asistir a la “sesión rusa” del foro de Davos con Shamalov.

      Putin deslizó en una entrevista televisiva de 2011 que Katerina se había licenciado en Estudios Orientales en la Universidad de San Petersburgo. Pero al mostrarse cautelosamente en 2015, fue como autora de un libro de texto de matemáticas y media decena de artículos científicos, entre ellos uno sobre viajes espaciales y la reacción del cuerpo a la gravedad cero. Su coautor, el rector de la Universidad Estatal de Moscú, Viktor Sadovnichy, no respondió a un pedido de comentarios

      Pero era más que académica. Katerina lideraba Innopraktika, un instituto de investigación para apoyar y patrocinar a científicos jóvenes financiado en parte por la empresa petrolera estatal Rosneft. El directorio de Innopraktika, averiguó Reuters, contaba con un grupo de confidentes de Putin y exfuncionarios de la KGB, entre ellos algunos de los que vivían en el mismo complejo de viviendas en Dresden, Alemania, cuando la familia Putin estuvo destacada ahí en los años 80. Y para 2014 ella ayudaba a supervisar la expansión de 1700 millones de dólares de la Universidad Estatal de Moscú, como enlace con el sector empresarial, con el título de vicerrectora.

      Mientras ella avanzaba profesionalmente, también crecía la riqueza de su esposo. Kirill Shamalov adquirió de Timchenko, el oligarca vinculado a Putin, una participación aproximada de 3000 millones de dólares en la principal empresa petrolera y petroquímica de Rusia y se convirtió en uno de sus principales accionistas. La pareja también compró de Timchenko, por una cifra no divulgada, una villa junto al mar en Biarritz, Francia. (En marzo, activistas rusos irrumpieron en la propiedad en un intento por ponerla a disposición de los refugiados ucranianos).

      En 2018, Katerina apareció en un programa de televisión ruso en donde se le identificó como “Directora de Innopraktika y subdirectora del Instituto del Estudio Matemático de Sistemas Complejos en la Universidad Estatal de Moscú”. En el segmento hablaba frente a un gráfico de computador de una cabeza conectada a electrodos. (El Departamento del Tesoro de Estados Unidos le impuso sanciones por ser “una ejecutiva de tecnología cuyo trabajo” apoya al gobierno ruso “y a la industria de defensa”).

      Ese año, Bloomberg reportó que la pareja se había divorciado y que compartían casi 2000 millones de dólares en activos. Estados Unidos le puso sanciones a él y lo identificó como “antiguo esposo” de Katerina. Su verdadero amor parecía seguir siendo la danza. En 2019 se unió al consejo de la Federación Mundial de Danza Deportiva de Rusia.

      Pero Miriam Kerpan IIzak, presidenta de la Confederación Mundial de Rock’ N’ Roll, dijo que ya no estaba asociada con el grupo. “No tengo ningún contacto con ella”, dijo, y agregó: “Ya no está activa”.

      Las otras mujeres de la vida de Putin

      La guerra de Putin también ha obligado a otros chicos vinculados a él a retirarse de sus actividades públicas favoritas.

      Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, cuyo patronímico indica que es hija de un Vladimir, es una joven de 19 años que aprovechaba su posible vínculo con Putin para ganar decenas de miles de seguidores en su cuenta de Instagram, repleta de fotos de ella escondiendo el rostro juguetonamente. En entrevistas, Luiza, como se le conoce, reconoció que se parecía mucho a Putin y dijo que si el presidente alguna vez estuviera frente a ella, ella le preguntaría “¿Por qué?”. Pero la guerra atrajo atención negativa hacia ella y su cuenta desapareció súbitamente.

      Luiza is the daughter of Svetlana Krivonogikh, 47, a former cleaning woman in St. Petersburg, who, through an alleged relationship with Mr. Putin, turned into a real estate baroness, a board member of Mr. Putin’s personal Bank Rossiya and a major stakeholder in the Igora ski resort where Mr. Putin’s second daughter, Katerina, was married.

      Luiza es la hija de Svetlana Krivonogik, una ex empleada de la limpieza de 47 años de San Petersburgo quien, a través de una supuesta relación con Putin, se convirtió en baronesa de los bienes raíces, integrante del directorio del banco personal de Putin, Bank Rossiya, y una de las principales accionistas en el resort de esquí Igora, donde se casó Katerina, la segunda hija de Putin.

      En 2021, la divulgación de los Papeles de Pandora —millones de documentos filtrados de empresas financieras en paraísos fiscales— y una investigación previa de Proekt, que luego fue prohibido en Rusia, mostraba que su fortuna estimada bordeaba los 100 millones de euros, o 105 millones de dólares, e incluía un departamento en Mónaco con valor de 3,75 millones de dólares.

      Maria Pevchikh, jefa de investigaciones de la Fundación Anticorrupción, una organización sin fines de lucro fundada por el político de oposición ruso Alexéi Navalni, tenía la certeza de que Putin había engendrado hijos con sus amantes y que vivían con lujo en el extranjero.

      Indicó que hay pruebas documentales que indican que las mujeres y sus familias disponen de una riqueza extravagante y registros de propiedad que muestran que una subsidiaria de Gazprom brindó apartamentos de lujo en el mismo edificio de Moscú a las madres de Kabaeva y Krivonogikh.

      Una tarde reciente, mientras algunos rusos abordaban autos deportivos exclusivos frente al casino emblemático de Montecarlo, los residentes de un edificio de departamentos dijeron que nunca habían visto ni a Krivonogikh ni a su hija. El portero dijo que no vivía ahí.

      El 22 de abril, la supuesta amante en turno de Putin y, según algunas versiones, su nueva esposa, Kabaeva, acudió a su Festival Alina, un evento patriótico anual de gimnasia en Moscú. Como miembro consejero del National Media Group que controla el poderoso oligarca Yuri Kovalchuk, reunió apoyo para la invasión a Ucrania frente a los anuncios de “Z” que simbolizan la guerra de Putin.

      Los medios suizos e internacionales a menudo han reportado como un hecho que Kabaeva, que vivía en Suiza, tuvo al hijo de Putin en la clínica Sant’Anna, cerca de Lugano, en 2015, cuando él desapareció durante ocho días. (“No corresponde con la realidad”, dijo en aquel momento Peskov, el vocero del Kremlin).

      La clínica de Lugano, en donde una tarde reciente el lobby estaba repleto de mujeres embarazadas hablando ruso, no quiso emitir un comentario. El reporte de un diario de 2019 que afirmaba que Kabaeva había dado a luz a mellizos desapareció de internet.

      En Lugano, los habitantes están seguros de que alguna vez vivió muy custodiada en el edificio de lujo con vidrios verdes que mira el lago en el barrio Paradiso de Lugano.

      “Sé que vivía aquí”, dijo Olena Utkina, una mujer ucraniana que trabajaba en un salón de belleza en la cuadra. Algunos tienen tanta certeza de que Kabaeva vivía ahí que han buscado expulsarla al circular una petición que exige que Suiza “tome acciones para reunir a Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva con su ‘Führer’”.

      Pero el portero en el edificio dijo que había trabajado diez años en el lugar y que nunca había visto a nadie con ese nombre. Nadie en los cafés de Collina d’Oro, una zona de riqueza espectacular muy popular entre los rusos de la ciudad, la habían visto jamás. Y los supuestos hijos de la pareja jamás se han mostrado en público.

      “Nunca han estado aquí”, dijo Eichner, un director de la exclusiva escuela americana en Suiza, donde una solicitud para un nuevo estudiante ruso, que debía ser investigado ante la creciente lista de sanciones, esperaba en su escritorio.

      Ninguno de los fieles de la cercana iglesia ortodoxa rusa dijo haber visto nunca a Kabaeva, y los refugiados ucranianos del lugar dijeron que la evitarían si la vieran.

      “Sería estupendo que Suiza le quitara su propiedad”, dijo Katerina Chaplynska, de 25 años, que huyó a Suiza con su hermana adolescente tras la invasión rusa a Ucrania. También algunos rusos dijeron que no les gustaría ver a Kabaeva, como Victoria Bussi, de 34 años. Dijo que solía apoyar a Putin, pero que ahora lo encontraba menos misterioso, más bien un simple criminal de guerra.

      “Ha destruido la reputación de Rusia”, dijo.

      Claire Moses colaboró con reportería desde los Países Bajos e Ivan Nechepurenko desde Estambul.

      Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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      À Fréjus, la mystérieuse disparition de Nathalie Prince

      Elle se souvient comme si c’était hier. Comment sa vie a basculé du jour au lendemain, le 5 octobre 2021, en un appel. « Mon frère m’a téléphoné pour me dire que notre mère avait disparu dans la nuit. J’ai quitté mon travail immédiatement et je suis partie faire une déposition au commissariat », confi e Loren, enseignante. Leur mère, Nathalie Prince, 55 ans, n’a pas fait de valise ni pris sa voiture. Elle a gardé sa tenue de travail et laissé son sac à main et ses clés. Dans sa maison de la résidence Bellevue, à Fréjus (Var), dans le secteur du Gargalon, seule une lettre manuscrite indique son intention de partir. « Contrairement à ce qui a été rapporté dans certains médias, ce n’est pas une lettre d’adieu. Le contenu est personnel, mais c’est comme si quelqu’un lui avait bourré le crâne », explique sa fille à Valeurs actuelles.

      Dans le viseur de sa famille, de possibles mauvaises rencontres effectuées par Nathalie Prince au sein du mouvement local anti-passe vaccinal. « Elle en était une des responsables. Elle prenait la parole lors des grands rendez-vous le samedi, organisait les rencontres, raconte Loren. Mais juste avant sa disparition, elle s’est disputée avec d’autres organisateurs. On est persuadé qu’elle a rencontré quelqu’un sur ses manifestations qui l’a manipulée pour en arriver là. » Imaginant sa mère partie à pied, Loren se lance dès le premier jour dans une tentative de reconstitution de son parcours autour de chez elle. Un chien policier suit une trace jusqu’à la villa Aurélienne, avant d’être remplacé le lendemain par un autre, plus spécialisé, mais sans eff et. Au bout de quelques jours, l’empreinte olfactive diminue. Le lac est également sondé, en vain.

      Une famille face à l’abandon

      Dans un premier temps, les volontaires affluent pour poursuivre les recherches, dans le parc Aurélien et en forêt. « Je me suis mise en arrêt pendant un mois et j’organisais des rendez-vous pour essayer de fouiller tous les secteurs possibles », confi e Loren. Des cueilleurs de champignons se mobilisent, ainsi qu’un grand nombre de chasseurs qui en profitent pour donner des conseils de prudence à la famille en période de chasse. Mais au fi l des semaines, la peur de déranger ou de lasser les habitants commence à poindre. « J’ai arrêté de poster sur les réseaux sociaux. Je n’avais pas envie que les gens se sentent forcés. »

      Le mal-être de l’enseignante vire à l’incompréhension et au ressentiment vis-à-vis de la gendarmerie, dont elle déplore l’absence de communication : « À un moment donné, je n’avais pas de nouvelle d’eux et j’étais un peu en colère. Nous, nous étions toujours en famille, le week-end, à chercher à dix dans une forêt. Je ne savais plus trop quoi faire. » De son côté, le commissaire de Fréjus Vincent Graas défend l’enquête au long cours menée avec la juge d’instruction Alexandra Andelfinger. « On n’a pas encore de piste privilégiée mais on continue à travailler, et on tombera tôt ou tard sur un élément un témoignage, un début de preuve », assure-t-il dans les colonnes de Var-Matin.

      Après ses battues autour de Fréjus, Loren n’a pas hésité à prendre d’autres initiatives, notamment à l’étranger, pour savoir si sa mère avait franchi les frontières. « Je sais que la police bosse mais j’ai l’impression qu’on en est resté aux coups de téléphone et qu’il n’y a pas eu d’enquête de terrain, déplore-t-elle. Je n’ai même pas voulu aller les voir quand on m’a arraché les affiches. » Alors qu’elle s’applique à diff user des avis de recherche depuis octobre, l’enseignante constate qu’ils sont souvent retirés après son passage. « C’est normal de devoir remettre des affiches après les intempéries, mais là, je repasse le lendemain et elles n’y sont plus. On les enlève jusque dans les arrêts de bus, sous les poteaux… Et je ne sais pas qui c’est. »

      Un appel à rester solidaires

      Alors que des employés municipaux assurent à la famille ne pas être dérangés par ces affiches ni impliqués dans leur retrait, la piste d’une action malveillante se précise. « On pourrait croire que ce sont des gosses qui s’amusent à faire ça, réagit Loren. Mais des restaurateurs de Fréjus nous ont rapporté des discussions de clients assurant qu’“il faut enlever les affiches, car de toute façon elle est morte”. » Si les individus lui sont décrits physiquement, la fi lle de Nathalie Prince ne recueille aucun nom. L’espoir de faire avancer son combat est par ailleurs modéré par un triste constat : « Ces gens ont peut-être des informations pour retrouver notre mère… Mais je sais qu’il y en a qui prennent juste un malin plaisir à se réjouir du malheur des autres. »

      Ralentie dans sa démarche, obligée de repasser sans cesse dans les mêmes quartiers pour coller des affiches, Loren peut s’appuyer sur sa famille, d’une solidarité sans faille depuis cinq mois. « Notre grand-mère a laissé sa maison à Besançon depuis le mois d’octobre pour venir ici, explique-t-elle. Avec le temps, on peut tout s’imaginer, mais on garde espoir et on est très soudés pour continuer à faire tout ce qu’il faut. » Un point de vue partagé par le commissaire Vincent Graas qui espère lui aussi « qu’au bout du compte, Nathalie Prince soit retrouvée saine et sauve et que ses enfants puissent avoir les réponses qu’ils sont en droit d’exiger ».

      Plus de quatre mois après une première “marche blanche d’espoir” à Fréjus-Plage, le 17 octobre 2021, Loren entend renouveler la mobilisation prochainement, « afin de rappeler à tout le monde que [sa] mère est toujours portée disparue ». Si la date n’est pas encore fixée, les vacances de Pâques sont envisagées. « Pourvu que notre grand-mère soit encore là… », conclut-elle, la solidarité familiale chevillée au corps.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      PSG star Mbappe wins French league's best player award for 3rd time

      Issued on: 16/05/2022 - 03:56

      NEWS WIRES

      Paris Saint-Germain striker Kylian Mbappe won the French league's best player award for the third time in his career on Sunday, then diplomatically swerved a question about his future.

      Mbappe is out of contract at PSG next month and touted to join Karim Benzema at Real Madrid in what would be a formidable attack force.

      Mbappe said he didn’t want to announce his decision during the ceremony but added “Yes, pretty much” when asked if he’s made his mind up over whether to stay or go.

      Mbappe is the league's top scorer with 25 goals for the French champion and has netted 36 in all competitions.

      The awards are given annually by the National Union of Professional Football Players (UNFP) to players in France’s top two divisions.

      The 23-year-old France star won the award last year — when Mbappe netted a career-high 42 goals overall — and in 2019.

      “It's always an honor to be here. Winning for a third time in a row is incredible," Mbappe said. “I’ve felt the recognition this season more than ever.”

      The trophy was not awarded in 2020 after the coronavirus pandemic ended the season 10 games early.

      Although PSG comfortably won the league title — which it surprisingly lost to Lille last season — Mbappe's goals and assists masked glaring shortcomings which were ruthlessly exposed by Madrid in the round of 16 in the Champions League.

      PSG led 2-0 on aggregate thanks to Mbappe's goals, but then allowed three goals in under 20 minutes as Benzema tore the defense apart with a brilliant hat trick.

      Mbappe's partnership with Benzema has blossomed since Benzema's return to the national side after seven years out and they both scored heavily in the past year for Les Bleus.

      Benzema struck a magnificent goal in the Nations League final against Spain and Mbappe scored the winner.

      Mbappe has scored 168 goals for PSG since joining from Monaco in a deal worth 180 million euros ($187 million) five years ago, the second highest tally in the club's history behind former teammate Edinson Cavani with 200 goals.

      “I want to keep improving,” Mbappe said, laughing when the on-stage interviewer asked if he thought he could overtake Cavani at PSG, which would obviously mean staying there.

      “I'm already very happy to be in the top three,” said Mbappe, who overtook Zlatan Ibrahimovic's PSG tally of 156 goals.

      But PSG's failure to win the Champions League despite massive spending on star players — including a world record 222 million euros ($231 million) on Brazil's Neymar — has proved frustrating for Mbappe, the star of France's World Cup triumph four years ago.

      In other awards, Bruno Genesio of Rennes was named best coach. The former Lyon coach was criticized early in the season but stuck to his principles.

      Fourth-place Rennes has played some of the best attacking soccer in France, scoring 80 goals in 37 games and only five fewer than top scorers PSG.

      The best goalkeeper award went to PSG's Gianluigi Donnarumma, and 21-year-old Marseille defender William Saliba, who is on loan from Premier League team Arsenal, was the best young player.

      (AP)

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      Mbappé hands PSG late win against Rennes ahead of Real Madrid showdown

      FOOTBALL

      PSG poised to clinch 10th French title after win at Angers, but Marseille soldier on

      PSG's attacking trio of Messi, Neymar and Mbappé among Ballon d’Or nominees

      Valeurs Actuelles

      [Info VA] Des policiers blessés dans l’interpellation d’un homme recherché pour trafic de drogue à Créteil

      Interpellation mouvementée, ce dimanche 15 mai à Créteil, dans le Val-de-Marne. Un homme, recherché pour trafic de stupéfiants depuis quatre ans, a été arrêté cet après-midi à l’issue d’une course poursuite avec la police, selon nos informations.

      L’individu, sur lequel pesait un mandat de recherche, se promenait dans la rue avant d’être poursuivi par les forces de l’ordre. Il a pris la fuite et s’est réfugié sur une placette où des familles faisaient des barbecues, précise une source policière à Valeurs actuelles.

      Plusieurs personnes ont alors tenté d’empêcher l’arrestation du suspect, en s’en prenant directement aux policiers qui, mobilisés en nombre, ont usé de gaz lacrymogène. Trois hommes, qui se sont interposés, ont été aussi interpellés. Quatre agents ont été blessés au cours des affrontements.

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      L'Humanité

      Bavure policière à Saint-Denis

      Violences La police municipale de Saint-Denis a blessé une fillette de 8 ans, le 6 ­février, en chargeant sans raison des supporters de l’équipe de football du Sénégal, a révélé le Monde dans son édition du 14 mai. Elle aurait ensuite refusé d’appeler les secours, malgré les supplications de sa mère. Selon le journal, qui s’appuie sur une vidéo de 13 minutes montrant toute la scène, la situation aurait encore dégénéré avec l’arrivée de deux policiers en civil. Alors qu’il restait sept personnes, l’un d’eux a jeté une grenade lacrymogène en criant : « Messieurs, cadeau ! » La scène se termine par des tirs de LBD. Ce scandale questionne la stratégie du tout sécuritaire du maire PS de la ville, Mathieu Hanotin. La petite fille devra, elle, subir des traitements pendant des années, avec des risques de séquelles à vie. C. B.

      New York Times - World

      Guerra Rusia-Ucrania

      ‘Es un combate duro’: así se vive en las trincheras de Ucrania

      Los soldados mientras esperan a que disminuya el fuego de artillería.Credit...

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      Por Michael Schwirtz y Lynsey Addario

      En algunos pueblos ubicados a lo largo del frente de batalla, los soldados ucranianos y rusos se enfrentan a corta distancia, a veces a la vista del adversario.

      El impacto de un proyectil de tanque resquebrajó el techo de yeso del búnker e hizo que los hombres uniformados se alistaran para la batalla. Corrieron a ponerse chalecos antibalas, cascos y amartillaron las armas automáticas. En medio de un crescendo de fuego de ametralladora, un militar alto cargó un lanzamisiles antitanque en el hombro y le dio una lenta calada a su cigarrillo.

      Los rusos estaban cerca.

      Los combates en el este de Ucrania se han producido principalmente a distancia: las fuerzas ucranianas y rusas se arrojan artillería entre sí, a veces desde decenas de kilómetros de distancia. Pero en algunos puntos a lo largo del zigzagueante frente oriental, el combate se ha convertido en una danza despiadada e íntima, en la que los combatientes de ambos bandos han podido ver atisbos fugaces de sus enemigos mientras hacen maniobras para controlar las colinas y los reductos improvisados en pueblos y aldeas destrozadas por los proyectiles.

      El miércoles 11 de mayo se desarrolló una de esas danzas cuando una unidad rusa de unos 10 hombres ingresó a la aldea donde se habían atrincherado los militares de un contingente ucraniano, el Batallón Sich de los Cárpatos. Lo más probable es que las tropas rusas estuvieran en esa zona con el fin de identificar posibles objetivos para el ataque de los tanques, entre ellos el que activó a los militares ucranianos. Las fuerzas ucranianas identificaron a los militares rusos y abrieron fuego contra ellos, obligándolos a retroceder.

      “Era un grupo de sabotaje, de inteligencia”, dijo un combatiente de 30 años con el distintivo de “Varsovia”, mientras jadeaba tras el breve tiroteo. “Nuestros muchachos no estaban dormidos y reaccionaron con rapidez, y obligaron al enemigo a huir”.

      Así es la vida todos los días, a cada hora, para los combatientes del Batallón Sich de los Cárpatos, una unidad de voluntarios llamada así por las fuerzas militares de un Estado ucraniano independiente de breve duración creado justo antes de la Segunda Guerra Mundial. El batallón, que está adjunto a la 93 Brigada Mecanizada del ejército ucraniano, está desplegado a lo largo de una serie de pueblos y tierras agrícolas atrincheradas en la región de Járkov y tiene la misión de contener a las fuerzas rusas que intentan avanzar desde su bastión en la ciudad ucraniana de Izium, que está ocupada.

      El batallón les dio permiso a un reportero y a una fotógrafa de The New York Times para que visitaran una posición en el frente de batalla con la condición de que no revelaran la ubicación precisa de su base. La mayoría de los militares acordaron identificarse solo por sus distintivos de llamada.

      El batallón no ha enfrentado un combate fácil.

      El ejército ruso ha desplegado una enorme fuerza a lo largo del frente en el este de Ucrania y ha hecho valer su abrumadora superioridad en tanques, aviones de guerra, helicópteros y artillería pesada.

      Las máquinas de guerra rara vez permanecen en silencio durante mucho tiempo. Los tanques en particular se han convertido en una amenaza seria, afirmaron los combatientes. A menudo, se acercan a menos de 2 kilómetros de las posiciones del batallón y generan un caos absoluto. En lo que va de mes, 13 militares del batallón han muerto y más de 60 han resultado heridos.

      “Es una guerra completamente diferente a la que he visto en lugares como Afganistán o Irak”, dijo un coronel que se hacía llamar Mikhailo. “Es un combate duro. A nadie le importan las leyes de guerra. Bombardean pueblos pequeños, utilizan artillería prohibida”.

      Muchos de los soldados del batallón tienen experiencia en la guerra de ocho años contra los separatistas respaldados por Rusia en el este de Ucrania y han combatido en algunas de las batallas más intensas del conflicto. Sin embargo, la mayoría ya tenía años en la vida civil.

      Un militar alto y barbudo con el distintivo de llamada “Rusin” tiene un negocio de venta de bañeras en la región montañosa de Transcarpatia, en el oeste de Ucrania. Pero cuando Rusia invadió el 24 de febrero, Rusin se casó rápidamente con su novia —dijo que quería que alguien lo estuviera esperando en casa— y se fue a la guerra lleno de un sentido de misión.

      “Entendemos que esta no es una guerra entre Ucrania y Rusia”, dijo. “Esta es una guerra entre la pureza y la luz que existe en esta Tierra y la oscuridad. O detenemos esta horda y el mundo mejora o el mundo se llenará de la anarquía que ocurre dondequiera que haya guerra”.

      Los combatientes del batallón se han instalado temporalmente en una especie de madriguera subterránea ubicada debajo de un edificio que en la actualidad está perforado por proyectiles de artillería. Las armas y cajas de municiones apiladas en los rincones están cubiertas del polvo de yeso que cae cada vez que impacta un proyectil cercano.

      Además de los militares, el búnker está habitado por una colección de animales que también han buscado refugio de las bombas: varios perros pequeños y una cabra negra a la que le gusta hacer un desastre en el área de la cocina. El miércoles, Chevron, un enorme pastor alemán, dormía frente a una pila de lanzamisiles Javelin de fabricación estadounidense, ya fuera de sus fundas y listos para ser disparados.

      Toda la región retumba con la guerra. Helicópteros de ataque Mi-8 que vuelan a baja altura comparten los cielos con aviones de combate que surcan la campiña, lo que provoca incendios ocasionales en los campos agrícolas cuando disparan bengalas para desviar los misiles guiados por el calor.

      El operador de drones de la unidad es Oleksandr Kovalenko, uno de los pocos soldados que no porta un rifle. Aunque su tarea es ayudar a sus camaradas al momento de apuntar la artillería hacia las posiciones rusas, aborda su trabajo como un artista, tomando y guardando fotos ocasionales si le gusta el equilibrio de luces y sombras en la pantalla.

      Muestra una toma aérea de las tierras de cultivo circundantes. Los sembradíos verdes tienen un toque primaveral, pero algunos sectores recuerdan a los cráteres de la superficie lunar por los ataques de artillería. Mientras escanea el paisaje, un grupo de árboles donde las fuerzas rusas están posicionadas repentinamente estalla en una bola de fuego que se disipa en una nube de hongo.

      El batallón es una mezcolanza. Está compuesto por combatientes de toda Ucrania y el mundo. Está Matej Prokes, un chico delgado de 18 años de la República Checa que en el costado de su casco lleva la frase “Nacido para matar rusos”, pero que admite con cierta timidez que aún no ha disparado nada. Elman Imanov, de 41 años, de Azerbaiyán, se sintió impulsado a luchar contra Rusia tras ver las atrocidades cometidas contra personas que no combaten en Ucrania.

      “Saqué a un niño de 4 meses de un apartamento en un piso nueve con mis propias manos”, afirmó, mientras desplegaba una reluciente hilera de dientes de oro bajo la dura luz fluorescente. “Nunca podré olvidarlo y nunca podré perdonar. Ese bebé no había visto nada, ¿de qué era culpable?”.

      Y luego está un militar de 47 años con el distintivo de llamada “Prapor”, quien es exótico incluso para los estándares del batallón. Nacido en Siberia, Prapor tuvo una carrera completa en las fuerzas militares rusas antes de retirarse a principios de la década de 2000, aunque se negó a especificar las guerras en las que participó. Se unió a las fuerzas ucranianas cuando las tropas rusas comenzaron a bombardear Kiev.

      “¿Qué puedo decir? Están bien preparados”, dijo. “Pero el hecho de que hayan comenzado a matar civiles pacíficos y a saquear, es indecente”.

      El comandante del batallón, Oleg Kutsin, dijo que la diversidad forma parte del espíritu de su contingente. Cuando se fundó el Batallón Sich original en la década de 1930, aceptó a cualquiera que estuviera dispuesto a luchar y morir bajo la bandera azul y amarilla de una Ucrania independiente, dijo.

      No solo son bienvenidos prácticamente todos los soldados, sino también el equipo, dijo. Además de los misiles Javelin, las tropas que combaten en la zona recibieron recientemente otro regalo para ayudarlas a nivelar el conflicto: obuses M777 de fabricación estadounidense, una pieza de artillería de largo alcance que los ucranianos han estado desesperados por poner en acción.

      “Queríamos resucitar esta tradición militar de las fuerzas ucranianas”, dijo en el centro de comando de su unidad, donde un escritorio estaba cubierto por mapas de la región y una televisión de pantalla plana que mostraba imágenes en vivo del campo de batalla repleto de humo.

      “Vienen”, dijo, “les damos armas y las apuntamos contra el enemigo”.

      Michael Schwirtz es reportero de investigación de la sección Internacional. Forma parte del Times desde 2006, y anteriormente cubrió los países de la ex-Unión Soviética desde Moscú y fue reportero sénior en un equipo que ganó el Premio Pulitzer en 2020 por una serie de artículos sobre operaciones de inteligencia rusas. @mschwirtzFacebook

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      L'Humanité

      Dépakine : Sanofi condamné

      Alexandra Chaignon

      Justice Le groupe français Sanofi a été condamné par le tribunal de Nanterre à indemniser à hauteur de 450 000 euros une famille dont la fille, exposée à la Dépakine in utero, est née en 2005 avec des malformations. Le tribunal a estimé que le risque de troubles autistiques en lien avec la Dépakine était connu du laboratoire, au moins en 2005, et qu’en conséquence cela devait être mentionné dans la notice, selon le jugement consulté samedi par l’AFP. « Cette décision (…) marque un tournant pour la reconnaissance individuelle de chacun des enfants exposés à la Dépakine », a réagi l’avocat de la famille, Me Charles Joseph-Oudin. À Nanterre, ce dossier est le premier d’une longue série à être jugé au fond. En tout, le tribunal est saisi de 23 dossiers au civil, dont un regroupant 272 demandeurs. Sanofi a fait appel de cette décision. A. C.

      dépakinesanofijustice
      BBC

      Fleeing Syria 10 years on: 'We cried all the way to Jordan'

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      It’s 10 years since the Zaatari refugee camp opened in Jordan, providing a safe home for people fleeing the war in Syria.

      Maha Mansour arrived in 2012 with her three children: Hadeel, Linda and Mohammed.

      Maha described the pain of leaving their hometown of Mhajja and saying goodbye to family and friends.

      “We cried the whole way to Jordan,” she said.

      The family lived in a tent in the camp at first but now have a static home with a kitchen and bathroom.

      Mohammed, aged 13, said: “When my mum asks me about going back to Syria, I refuse, because this is my home.”

      France24 - World

      Blinken 'confident' Finland and Sweden will join NATO despite Turkey's concerns

      Issued on: 15/05/2022 - 08:13Modified: 15/05/2022 - 08:24

      FRANCE 24 Follow Carys GARLAND Follow

      US Secretary of State Antony Blinken voiced confidence on Sunday that Sweden and Finland would join NATO once they formally apply despite Turkey's voiced concerns. Earlier, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said he was confident of finding common ground and consensus on how to move on membership issues. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. 

      This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

      2:45am: Ukraine restarts gas distribution stations, supplies in Kharkiv

      Ukraine's gas transit system operator said over the weekend that it had resumed operations at two distribution stations in the Kharkiv region and restarted gas supply to more than 3,000 consumers.

      Ukraine has scored a series of successes since Russia invaded on Feb. 24, forcing Moscow's commanders to abandon an advance on the capital Kyiv before making rapid gains to drive them from Kharkiv, Ukraine's second-biggest city. 

      "Both stations were shut down due to damage to the main gas pipeline in the Kharkiv region as a result of hostilities," the operator said in a statement, adding that the damages have now been repaired.

      Some 54 gas distribution stations in seven regions of Ukraine remain shut down, the operator added.

      9:02pm: NATO pledges open-ended military support for Ukraine

      NATO on Sunday pledged open-ended military support for Ukraine, as Finland hailed its "historic" bid to join the alliance and Sweden's ruling party said it backed a joint membership application. The promise came after Finland jettisoned decades of military non-alignment, redrawing the balance of power in Europe and angering the Kremlin.

      On the ground in Ukraine, Russia announced air strikes in the east and in Lviv in the west as Western intelligence predicted its campaign in eastern Ukraine would stall amid heavy losses and fierce resistance.

      At a meeting of NATO foreign ministers in Berlin, Germany's Annalena Baerbock said it would provide military assistance "for as long as Ukraine needs this support for the self-defence of its country"

      5:45pm: Sweden's ruling party backs joining NATO

      Sweden's ruling Social Democrats said on Sunday they backed the country joining NATO, abandoning decades of opposition in the wake of Russia's invasion of Ukraine and creating a large parliament majority in favour of membership.

      With neighboring Finland already set to hand in its application, Prime Minister Magdalena Andersson is now all but certain to launch a formal application within days.

      5:10pm: Blinken confident of reaching consensus on Sweden, Finland

      US Secretary of State Antony Blinken said he had spoken to his Turkish counterpart on Ankara's concerns regarding Sweden and Finland's entry into NATO and that after Sunday's meeting of foreign ministers he was confident a consensus could be reached.

      "I don't want to characterise the specific conversation that we had either with the foreign minister or within the NATO sessions themselves, but I can say this much: I heard almost across the board, very strong support (for Sweden, Finland) joining the alliance," he told reporters after a NATO foreign ministers meeting in Berlin.

      3:40pm: Turkey not blocking Sweden, Finland bids: NATO chief

      NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said Sunday that Turkey was not blocking membership bids by Sweden and Finland and voiced confidence at resolving Ankara's stated concerns.

      "Turkey made it clear that its intention is not to block membership," Stoltenberg told reporters virtually after alliance foreign ministers met in Berlin. He said he was in touch with Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu after Ankara alleged that the Nordic nations were home to "terrorists', a reference to Kurdish separatists.

      3:12pm: Ukrainian foreign minister praises Germany for weapons delivery

      Ukraine’s foreign minister Dmytro Kuleba praised Germany on Sunday for setting a "precedent" and overcoming a "psychological barrier" by delivering heavy weapons to Kyiv.

      "A precedent has been set. The first psychological barrier (on handing weapons to Ukraine) has been overcome," Kuleba said in a video on Facebook while on a visit to Berlin. After previously limiting deliveries to defensive weapons, Berlin is ramping up shipments of heavy arms to Ukraine, sending German self-propelled howitzers to Kyiv.   

      2:47pm: Turkey lays out demands for Finland and Sweden

      Turkey's foreign minister said on Sunday that Sweden and Finland must stop supporting terrorists in their countries, provide clear security guarantees and lift export bans on Turkey as they seek membership in NATO.

      Mevlut Cavusoglu, speaking with Turkish reporters after a meeting of NATO foreign ministers in Berlin, said Turkey was not threatening anybody or seeking leverage but speaking out especially about Sweden's support for the PKK Kurdish militant group. Ankara views the PKK as a terrorist organisation.

      1:23pm: Finland makes historic post-war policy shift from neutrality

      At the Santahamina military base near Helsinki, the training programme for Finnish army reservists has taken on a new sense of urgency following the Russian invasion of Ukraine. Finland on Sunday made a dramatic shift from its post-war neutrality policy by formally announcing its bid to apply for NATO membership. But not all Finnish citizens support the move.

      1:05pm: Germany warns Ukraine war stoking global food crisis

      At a G7 foreign ministers meeting in the northern German town of Weissenhaus, German Foreign Minister Annalena Baerbock warned that the Russian invasion of Ukraine was stoking a global food crisis. Here’s a closer look at how supply and transportation chokes due to the war can affect food prices and hit particularly vulnerable countries such as Afghanistan, Ethiopia and many sub-Saharan African nations.

      12:17pm: Finland's President Sauli Niinisto confirms his country will apply to join NATO

      Finland's president and government announced Sunday that the Nordic country intends apply for membership in NATO, paving the way for the 30-member Western military alliance to expand amid Russia’s war in Ukraine.

      President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin made the announcement at a joint news conference at the Presidential Palace in Helsinki.

      The Finnish Parliament is expected to endorse the decision in coming days, but it is considered a formality.

      A formal membership application will then be submitted to NATO headquarters in Brussels, most likely at the some point next week.

      8:53am: Germany 'prepared' for quick ratification of Finnish, Swedish NATO bids

      Germany has taken all preparations for a quick ratification process should Finland and Sweden decide to apply for NATO membership, Foreign Minister Annalena Baerbock has told reporters on a second day of talks with her NATO counterparts in Berlin.

      "Germany has prepared everything to do a quick ratification process," she said, adding that ministers had agreed at a dinner on Saturday that there should not be grey zone between the time they apply and the time they join.

      "If they decide to join they can join quickly...We must make sure that we will give them security guarantees, there must not be a transition period, a grey zone, where their status is unclear," she said.

      She was referring to the ratification period that can take as long as a year, during which the Nordic countries will not yet be protected by NATO's Article 5 which guarantees that an attack on one ally is an attack on all.

      8:07am: Sweden's ruling party poised to back NATO bid

      Sweden's ruling Social Democrats are poised on Sunday to come out in favour of the country joining NATO, paving the way for an application soon after abandoning decades of military non-alignment in the wake of Russia's invasion of Ukraine.

      Prime Minister Magdalena Andersson's Social Democrats, the biggest party in every election for the past century, has held internal debates over the past week over dropping a long-standing opposition to NATO membership.

      With party leadership having said it will decide on Sunday, and widely expected to drop its opposition, support for joining the alliance would command a broad majority in Sweden's Riksdag with much of the opposition already in favour. A formal application by Andersson's minority government is very likely to follow.

      7:43am: Russia's Donbas offensive 'has lost momentum': UK military intelligence

      Russia's offensive in Ukraine's eastern Donbas region "has lost momentum and fallen significantly behind schedule", British military intelligence said early on Sunday.

      "Under the current conditions, Russia is unlikely to dramatically accelerate its rate of advance over the next 30 days," the British military said in a regular Twitter bulletin.

      "Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition," said the post adding that, "Russia has now likely suffered losses of one third of the ground combat force it committed in February."

      (1/6)Russia’s Donbas offensive has lost momentum and fallen significantly behind schedule. Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition.

      May 15, 2022

      7:08am: Missile hits military infrastructure in Lviv region: governor

      A missile strike hit some military infrastructure in the western Ukrainian region of Lviv early on Sunday, the region's Governor Maxim Kozitsky said in a post on his Telegram messaging app.

      "There is no information about dead or injured at this hour," Kozitsky said. "The extent of the destruction is being clarified."

      1:35am: 'Our music conquers Europe': Zelensky hails Ukraine's Eurovision win

      Ukrainian President Volodymyr Zelensky has congratulated hip-hop group Kalush Orchestra for its victory in the Eurovision Song Contest in Italy late Saturday

      "Our courage impresses the world, our music conquers Europe!" Zelensky wrote on Facebook early Sunday, praising the Kalush Orchestra after they beat out 24 other competitors.

      The group's entry "Stefania" – which was sung in Ukrainian – fused rap with traditional folk music and was a tribute to band frontman Oleh Psiuk's mother.

      "I thank the Kalush Orchestra for this victory and everyone who gave us your votes! I am sure that the sound of victory in the battle with the enemy is not far off," he added.

      Ukraine  claimed victory with a commanding lead in viewer voting. Britain's Sam Ryder finished second, while Chanel of Spain finished third.

      It is the third time that Ukraine has won the annual competition.

      (FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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      In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot

      Analysis

      War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

      AS IT HAPPENED

      Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk

      L'Humanité

      En Ardèche, la chasse aux étudiants étrangers venus d’Ukraine est ouverte

      Actu

      Injustice Forcés par l’invasion russe d’abandonner leur cursus universitaire, de jeunes Africains réfugiés en France sont menacés d’expulsion. Alors que tous ne réclament qu’une seule chose : pouvoir poursuivre leurs études.

      Émilien Urbach

      Étudiant en cybersécurité, inscrit depuis cinq ans à l’université d’Odessa, il a fui à l’annonce des premiers bombardements russes sur l’Ukraine. Passé par la Pologne, puis par l’Allemagne, il a été orienté, à son arrivée à Paris, vers un centre d’accueil mis en place par la préfecture de l’Ardèche, à Darbres. Mais, depuis le samedi 14 mai, Willy est considéré en situation irrégulière et expulsable du sol français. Sa différence avec les autres réfugiés venus d’Ukraine : sa peau noire et sa nationalité ivoirienne. « Je ne suis pourtant pas un sans-papiers, rappelle-t-il fermement. Je suis arrivé en Europe légalement. Je disposais, en Ukraine, d’un titre de séjour en bonne et due forme. Je payais mon logement et ma scolarité. Imaginez tout ce que mes parents ont investi pour que je puisse suivre ces études. Et il faudrait que je rentre sans aucun diplôme ? »

      le préfet ne tient pas ses promesses

      L’application en France du dispositif d’urgence, déclenché le 4 mars par l’Union européenne pour accueillir ceux qui fuient l’Ukraine, exclut d’emblée « les ressortissants de pays tiers en mesure de regagner leur pays d’origine dans des conditions sûres et durables », le ministère de l’Intérieur laissant à la discrétion des préfets l’examen individuel « du droit au séjour de ces personnes ».

      Ils étaient une vingtaine, avec Willy, à être reçus par le préfet de l’Ardèche, début mars. Parmi eux, une dizaine d’étudiants originaires de pays africains. Alors que les ressortissants ukrainiens ont immédiatement bénéficié de la protection temporaire et d’importantes aides sociales, ces derniers n’ont obtenu qu’une autorisation provisoire de séjour (APS) de trente jours. « Le préfet leur a d’abord dit que, s’ils trouvaient un emploi ou une inscription en fac, l’APS serait prolongée, insiste Hervé Giot, président du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) d’Aubenas. Rapidement, certains avaient trouvé des promesses d’embauche en CDI, d’autres avaient reçu l’accord d’universités, à Grenoble et Marseille notamment, pour leur inscription. Mais, au lieu de tenir sa promesse, le préfet leur a remis une obligation de quitter le territoire (OQTF) d’ici un mois. »

      Le mercredi 27 avril, lorsque le militant associatif arrive aux Mésanges, le centre de la Fédération des œuvres laïques (FOL) où la préfecture héberge les exilés d’Ukraine, plus aucun des jeunes Africains ne répond à l’appel. « La plupart sont allés tenter leur chance dans d’autres pays », indique Claire Lamine, conseillère municipale (DVG) de Darbres. Ailleurs en Europe, les autorisations provisoires de séjour s’étalent sur six mois et sont renouvelables. Une situation largement plus confortable pour se reconstruire et entamer des démarches.

      « La peur d’être pris dans une nasse coupée du monde »

      « La plupart de mes amis sont partis en Belgique ou en Espagne, confie Willy. Moi, je suis retourné à Paris. En Ardèche, on est très bien logés et nourris, mais c’est très enclavé. Ici, je suis entouré de personnes qui peuvent plus facilement m’orienter dans mes démarches. » L’angoisse de se retrouver coincés et facilement expulsables a sans doute aussi joué dans le choix de ce départ soudain. « Ils ont eu peur d’être pris dans une nasse coupée du monde, considère Hervé Giot. Ils sont allés voir si l’herbe était plus verte ailleurs. »

      Mamadou et un autre étudiant guinéen, comme lui, ont, pour leur part, rejoint Nancy, où ils sont accueillis par l’association Pottal Fii Bhantal France. « On n’a droit à rien, explique le jeune homme. On nous empêche de travailler alors que des employeurs dans des secteurs sous tension nous proposent des contrats. On nous empêche de nous inscrire à la fac, alors que des universités sont prêtes à nous accueillir. En Guinée, mon avenir est bouché. La situation politique est très instable et ma famille a payé des milliers d’euros pour que je parte étudier en Europe. Je ne peux pas rentrer. »

      Pour tous ces jeunes, la guerre en Ukraine pourrait bien mettre fin à tous leurs projets d’avenir. On aurait pu imaginer que la solidarité prônée par les États européens, surtout en termes militaires, puisse s’étendre à des formes de collaboration entre les milieux universitaires pour l’accueil de ces jeunes cerveaux dans lesquels l’Ukraine avait bien voulu croire. Les écoles françaises ont, par exemple, immédiatement été ouvertes aux enfants ukrainiens dès leur arrivée.

      la supercherie de la demande d’asile

      « Je trouve absolument injuste ce traitement inéquitable et le fait qu’on ne permette pas à ces étudiants de reprendre des études équivalentes dans notre pays alors qu’ils sont victimes de la même situation de guerre que les Ukrainiens  ! » s’insurge Claire Lamine. « On est des êtres humains comme eux et on a vécu la guerre aussi », abonde Hani, un autre de ces étudiants, algérien pour sa part, ayant fui l’Ardèche pour essayer de poursuivre dorénavant ses études en Allemagne.

      Au lieu d’être accueillis et protégés depuis leur départ d’Ukraine, ils auront d’abord été parqués dans le froid à la frontière polonaise, dépouillés de leurs affaires sur leur parcours d’exil. Arrivés en France, ils sont maintenant la cible du préfet. « Pas étonnant qu’ils décident de fuir, continue Hervé Giot. Aujourd’hui, ils sont lâchés dans la nature sans accès à leurs droits fondamentaux. Les autorités leur disent de demander l’asile. Mais c’est une supercherie. Ils ne sont pas partis de chez eux en quête d’un refuge mais pour faire des études et rentrer chez eux. L’asile ne leur sera jamais accordé. »

      Les associations ardéchoises tentent aujourd’hui de reprendre contact avec chacun d’eux. Démarches particulièrement compliquées, puisque bon nombre sont partis dans d’autres pays européens. L’objectif des militants solidaires est de mettre en place des recours devant le tribunal administratif. La loi prévoit qu’ils puissent le faire dans les deux mois suivant la notification de leur OQTF. Elle s’en trouverait immédiatement suspendue. Et le responsable du Mrap d’ajouter : « La seule solution est qu’un juge conteste la décision du préfet et autorise ces jeunes exilés à poursuivre leurs études en France. »

      Réfugiés ukrainiensaccueil des migrantsardèche
      France24 - World

      Lebanon votes in first election since Beirut blast, economic crisis

      Issued on: 15/05/2022 - 07:05Modified: 15/05/2022 - 07:08

      FRANCE 24 Follow

      Lebanon held its first election Sunday since a painful economic crisis dragged it to the brink of becoming a failed state, a major test for new opposition groups bent on ousting the ruling elite.

      But few observers expected a seismic shift, with all levers of political power firmly in the hands of traditional sectarian parties and an electoral system seen as rigged in their favour.

      Lebanon shares power among its religious communities, and politics is often treated as a family business. By convention, the president is a Maronite Christian, the premier a Sunni Muslim, and the parliament speaker a Shiite.

      "I voted for change, of course," said Nabil Bazerji, 64. "Because we can't continue like this, Lebanon was never in the position that it is in now."

      A new generation of independent candidates ran hoping to kindle the kind of change that a 2019 protest movement failed to deliver, and they looked likely to do better than the single assembly seat they clinched last time.

      But most of parliament's 128 seats are expected to remain in the grip of the entrenched groups blamed for the country's woes -- chiefly the economic downturn that is the worst crisis since the 1975-1990 civil war.

      Turnout in the election was low, with about 32 percent of registered voters casting their ballots by 5:00 pm (1400 GMT), according to the interior ministry.

      Most polls closed two hours later, with a few stations remaining open for those still waiting inside, as the vote count began, Lebanon's national news agency said.

      Results are expected Monday.

      "It seems almost impossible to imagine Lebanon voting for more of the same," said Sam Heller, an analyst with the Century Foundation. "And yet that appears to be the likeliest outcome."

      Years of crisis

      Lebanon's crisis has been so severe that more than 80 percent of the population is now considered poor by the United Nations, with the most desperate increasingly attempting perilous boat crossings to flee to Europe.

      The Lebanese pound has lost 95 percent of its value, people's savings are blocked in banks, the minimum wage won't fill a car with fuel and mains electricity comes on only two hours a day.

      Deepening the country's woes, much of the capital Beirut was devastated by the deadly August 2020 explosion of volatile chemicals that had been left for years in a portside warehouse, one of the largest non-nuclear blasts ever recorded.

      Top political barons have stalled an investigation into the disaster, and legal proceedings against the Central Bank governor over alleged financial crimes are equally floundering.

      Lebanon, once described as the Switzerland of the Middle East, ranked second-to-last behind Afghanistan in the latest World Happiness Index released in March.

      The army deployed across the country Sunday to secure the election, which Lebanon's international donors have stressed is a prerequisite for financial aid crucial to rescue it from bankruptcy.

      After an underwhelming campaign stifled by the all-consuming economic turmoil, voting was only disrupted by minor incidents in some polling stations.

      The Iran-backed Hezbollah group and its allies threatened independent observers of the Lebanese Association for Democratic Elections (Lade) at polling stations, the association said.

      'Getting back our Lebanon'

      Despite government assurances that polling stations would have power on election day, some voters had to use their phones' torches.

      Videos shared online showed people sporting their candidate's colours and shepherding voters into polling booths, continuing a decades-old trend of vote buying.

      The outgoing parliament was dominated by the Shiite movement Hezbollah and its two main allies, the Shiite Amal party of speaker Nabih Berri, who has held the job since 1992, and President Michel Aoun's Christian Free Patriotic Movement.

      One of the most notable changes in the electoral landscape was the absence of former prime minister Saad Hariri, which leaves parts of the Sunni vote up for grabs by new players.

      Supporters of Hariri skipped elections and, in Beirut, some set up inflatable swimming pools to show their boycott of the vote.

      For many voters, the election was a chance to vent their anger at the entire ruling elite.

      "These elections are first and foremost a means of rooting out this political class and getting back our Lebanon," said Shadi, a 38-year-old whose flat was destroyed in the port explosion, declining to give his second name.

      Like many others who posted pictures on social media Sunday, he chose to dip his middle figure in the bottle of electoral blue ink after casting his ballot.

      (AFP)

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      Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

      On the ground

      Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises

      MIDDLE EAST MATTERS

      Lebanese parliamentary elections: High stakes for first poll since 2019 protests

      L'Humanité

      Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

      Actu

      Les températures mondiales battent des records, la sécheresse menace jusqu’en France, mais les industries du pétrole et du gaz prévoient d’étendre, partout, leurs activités. The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 gigantesques projets qui relâcheraient chacun « l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 ».

      Marion d'Allard

      L’accord de Paris finira-t-il froissé, jeté au fond de la corbeille à papier ? Alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM, rattachée à l’ONU) affirme dans son dernier bulletin que le seuil d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C a désormais 50 % de risques d’être dépassé dans les cinq prochaines années, The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 bombes climatiques. Ces gigantesques projets pétroliers et gaziers, dont 60 % seraient déjà en cours d’exploitation, relâcheraient chacun « au moins un milliard de tonnes de CO2 au cours de leur durée de vie », relèvent les auteurs de l’enquête, « soit l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 », résume le quotidien britannique.

      En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie

      « Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. » Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, a beau réaffirmer l’évidence, répéter que le seuil fixé par l’accord de Paris à 1,5 °C « n’est pas une statistique choisie au hasard » mais « indique le point à partir duquel les effets du climat seront de plus en plus néfastes pour les populations et pour la planète entière », les géants des énergies fossiles (responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre), eux, poursuivent leur course folle à l’expansion.

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      En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie recensent le plus grand nombre de ces projets, devant le Moyen-Orient et la Russie. Par ailleurs et à eux seuls, les mastodontes ExxonMobil (États-Unis) et Gazprom (Russie) – dont la moitié des projets d’expansion concernent l’Arctique – ambitionnent de parvenir à extraire des sous-sols 192 millions de barils de pétrole supplémentaires dans les sept années à venir, « soit l’équivalent d’une décennie des émissions actuelles de la Chine », expliquent les auteurs.

      Des exploitations toujours plus importantes

      Parmi les « bombes » les plus dangereuses figurent l’immense projet d’expansion du North Field, gisement offshore de gaz au large du Qatar, les activités d’extraction d’hydrocarbures non conventionnels de Montney Play en Alberta (Canada) ou encore la construction d’un gigantesque gazoduc et d’une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) offshore au Mozambique.

      En tout, les 12 plus grandes compagnies de pétrole et de gaz au monde, sociétés d’État (Qatar Energy, Gazprom ou l’Aramco) comme sociétés privées (ExxonMobil, TotalEnergies, Chevron, Shell ou BP), envisagent de dépenser plus de 100 millions de dollars chaque jour (96 millions d’euros) et ce, pendant dix ans, pour se développer. Plus alarmant encore, 70 % des grandes entreprises américaines du secteur projettent d’étendre l’exploitation des hydrocarbures de schiste et les forages de très grande profondeur.

      L’Inde et le Pakistan suffoquent, l’Éthiopie n’a pas vu tomber la pluie depuis dix-huit mois… Et pendant qu’en sous-main l’industrie des combustibles fossiles joue avec le climat mondial pour engranger des profits, les responsables politiques, eux, multiplient les grands discours sur l’impératif d’une transition écologique. En réalité, de permis d’explorer délivrés en subventions publiques accordées, les États valident ces projets et renoncent, en somme, à atteindre les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés. L’accord de Paris en est le plus criant exemple.

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      France24 - World

      France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

      Issued on: 11/05/2022 - 17:17

      Aude MAZOUE

      As global warming accelerates, the spectre of drought haunts France’s once verdant farmland. Even now, before the start of summer, 15 administrative départements have had to restrict water use while farmers warn that the current situation will have an adverse impact on crop yields.   

      Few people in France are talking about this looming catastrophe – but all the signs of a record drought are there.

      “No region has been spared. We can see the earth cracking every day. Yesterday I was at a farmer’s house in the Puy-de-Dôme region [in central France]; he was watering the wheat. If things carry on like this, farmers who can irrigate their crops will be able to deal with it but the others will face a dramatic reduction in their yields,” Christiane Lambert, the head of France’s biggest agricultural union the FNSEA, told AFP on Monday. 

      Since last autumn we’ve seen “huge droughts” in Spain and Portugal and the same phenomenon has spread to southern France, Lambert said. But “what is unusual this season is that drought is affecting regions north of the Loire”, the river that divides southern and northern France. 

      ‘The water tables couldn’t be filled’ 

      The French agriculture ministry is all too aware of the crisis. “Winter crops such as wheat and barley, currently growing [before cultivation later on], are starting to experience conditions that will affect yields,” a spokesperson said. The hot and dry weather France has seen over the past few weeks could also affect spring crops like corn, sunflower and beet – as well as the fodder needed to feed livestock. 

      Drought will not only undermine the food supply but has effects further afield. “As well as farming, drought has a huge impact on a lot of other things – like buildings,” warned hydrologist Emma Haziza. “We’re seeing more and more houses collapsing. This is unprecedented in France. The damage droughts create is more expensive to deal with than [the consequences of] floods and it will have huge long-term economic consequences.”

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      France’s energy flows could also be affected. “What’s more, drought has a negative impact on energy production, as nuclear power plants need a lot of water to cool the reactors.” 

      A rise in temperatures this April – even after the first day of the month saw snowfall in France – caused a 25 percent drop in rainfall from normal patterns. This heatwave is “remarkable in terms of how early it is, how long it is lasting, and how widespread it is geographically”, France’s Meteorological Office said. 

      Combined with unusually low rainfall last winter, these conditions have produced the current drought: A deficit of rain over two successive seasons meant “the water tables couldn’t be filled”, Haziza said.

      “So very quickly we ended up in a critical situation – before summer has even started.”   

      For Haziza, who studies how water is distributed and circulated around the planet, the reasons for the current shortage are clear.   

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      “The lack of rain is directly caused by climate change; there’s no doubt about that,” she said. “Drought is one of the first consequences we can see. As things stand, this phenomenon is occurring sooner and sooner and becomes more widespread every year.” 

      Indeed, this is the first time France has endured what meteorologists call a “flash drought” – a phenomenon usually experienced by countries that are more hot and arid, with soil and crops drying up in just five days. 

      ‘Spiraling out of control’   

      Drought has hit some regions particularly badly – especially in southeastern France, the east of the country and the Poitou-Charentes region in the west. “Some regions’ water tables manage to fill up easily while others don’t,” Haziza said. “But now, even regions that thought they wouldn’t have a drought, like northern France – not to mention large parts of northern Europe, including Belgium – are beginning to suffer from its effects.”   

      By imposing restrictions on those 15 départements, the French government is managing the crisis – but remains far from tackling its root cause. The measures vary by département – from banning people watering gardens or fields at specific times to a total ban on using water for washing your car.      

      After talks with France’s water companies and farmers’ representatives, the agriculture ministry announced that the Third Agricultural Revolution, a fund launched in April aimed at helping farmers deal with climate change, will be doubled to €40 million.       

      The French government also announced in late April that water companies could spend an extra €100 million to help farmers adapt to climate change or to create new reservoirs. 

      France has done better than most developed countries at responding to the threat of climate change, and began transitioning away from fossil fuels to nuclear power in the 1970s. President Emmanuel Macron has recently reiterated his support for nuclear energy.

      >> France unveils nuclear power overhaul – with an eye on China

      Even so, measures aimed at dealing with the current drought are nothing compared to the forces of climate change driving it. France must make long-term changes to its agricultural model, Haziza said, including a shift from its current production-oriented paradigm – which fuels the drought problem by driving deforestation.

      “The whole system is spiralling out of control,” she said. “We’re running head on into climate change.” 

      This article was translated from the original in French.

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      France24 - World

      The rise and fall of a political dynasty that brought Sri Lanka to its knees

      Issued on: 10/05/2022 - 22:16

      Leela JACINTO Follow

      At the height of their power, four brothers from Sri Lanka’s Rajapaksa dynasty held the presidency and the prime minister’s office as well as the finance, interior and defence portfolios, among others. But just when the Rajapaksa clan seemed invincible, an economic crisis of their own making led to their undoing. But does that spell the end of South Asia’s most powerful political family?      

      On August 12, 2020, an extraordinary display of family power was under way at the Temple of the Sacred Tooth, one of the most sacred Buddhist sites in Sri Lanka, in the central city of Kandy, the political capital of ancient kings in the island nation.

      Following a landslide victory in August elections, Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa swore in a cabinet that included two of his brothers and two nephews, sharing multiple portfolios among the family.

      The Rajapaksas have a tradition of temple swearing-in ceremonies, a symbolism-heavy acknowledgment of the Sinhala Buddhist populism that kept propelling them into power. Over the past few years, as the family’s political fortunes enlarged, the investiture entourage of officials, diplomats and media teams dutifully trekked to sacred temples on historic sites, where yet another Rajapaksa was granted yet another portfolio.

      The concentration of power and mismanagement though, have been unholy.

      At the inauguration of the new cabinet, the president took on the defence portfolio, contravening a constitutional amendment barring the country’s head of state from holding a cabinet post.

      His powerful brother, Mahinda Rajapaksa, became Sri Lanka’s new prime minister and was also named head of three ministries: finance, urban development and Buddhist affairs.

      The president then swore in his eldest brother, Chamal Rajapaksa, as minister for irrigation, internal security, home affairs and disaster management. Chamal’s son Sashindra was made junior minister for high-tech agriculture. The prime minister’s son Namal became minister of youth and sports.

      Barely a year later, Basil Rajapaksa was named finance minister, taking over the important portfolio from his brother, the prime minister.

      At the height of their power, the Rajapaksas appeared invincible as they signed mega infrastructure contracts and amassed fortunes while cracking down on minorities and journalists – and successfully evaded accountability in a state where they held all the reins.

      For several years, human rights defenders condemned the reprisals, massacres, crackdowns, corruption and cronyism of South Asia’s most powerful political dynasty. Their calls went unheeded by an electorate willing to overlook assaults on liberties and persuaded by the cult of strong leaders preferring action over compromise.

      But that was before the island nation descended into its worst economic crisis since its independence from Britain in 1948. As an acute foreign currency crisis sparked fuel shortages, power cuts and spiraling inflation, the tide finally began to turn against the Rajapaksa clan as Sri Lankans struggled to cope with a disaster of their elected government’s own making.   

      This week, as peaceful anti-government protests turned violent, symbols of the Rajapaksa family power came under attack in scenes unimaginable two years ago.

      On Monday night, crowds stormed the prime minister’s official Temple Trees residence in Colombo, forcing the army to conduct a predawn operation to rescue Mahinda Rajapaksa and his family. The prime minister by then had already submitted his resignation letter to his younger brother, the president, clearing the way for a “new unity government”.

      Meanwhile in the southern province of Hambantota, mobs attacked the Rajapaksa Museum in the family’s ancestral village of Medamulana. Two wax statues of the Rajapaksa parents were flattened and mobs trashed the building as well as the ancestral Rajapaksa home nearby.

      It was a violent assault on a clan that has held feudal power since colonial times and has used patronage and privilege to rise from local to national power, placing family members in strategic positions along the way.

      From rural roots to national power

      The Rajapaksas are a rural land-owning family from southern Sri Lanka whose ancestors have represented their native Hambantota on state and regional councils since pre-independence days.

      Prominent families have always played an important role in Sri Lankan politics. But the Rajapaksas were not part of the urban political elites in the decades following independence. While families such as the Bandaranaikes – which produced three Sri Lankan prime ministers and one president – dominated the national scene, the Rajapaksas were part of the rural elites in the country’s Sinhalese Buddhist southern heartland.

      The current president’s father, D. A. Rajapaksa, was a parliamentarian representing Hambantota district. But it was his second son, Mahinda, who catapulted the clan into national dominance when he rose from opposition leader in parliament to prime minister in 2004.

      A year later, Mahinda won the 2005 presidential poll with a narrow margin, aided, according to his opponents, by a call for an election boycott by the LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam), a militant group better known as the Tamil Tigers.

      It was Mahinda’s first win in the bloody fight against the Tamil Tigers based in Sri Lanka’s neglected north, home to the country’s Tamil minority.

      Brother in arms

      As president, Mahinda initiated a pattern of leadership that would serve his family’s political fortunes, earning him the moniker of “clan leader” of the rising Rajapaksas.

      The transition from a rules-based order to one of family networks began shortly after the 2005 presidential inauguration when, according to family lore, Mahinda emerged from the investiture room and spotted his younger brother, Gotabaya.

      A former army officer, Gotabaya had moved to the US only to return home ahead of the 2005 to work on his brother’s election campaign.

      According to biographers, the new president tapped Gotabaya’s shoulder and told his brother – who had left the army as a lieutenant colonel – that he was going to be Sri Lanka’s new defence secretary.

      The Rajapaksa’s consolidation with the military had begun. It wasn’t long before Mahinda was ready to unleash a war that would “end” the Tamil Tigers, as he promised his electorate.

      Enter the ‘terminator’

      By the time Mahinda was elected president, the Tamil Tigers had dropped their demands for an independent state in the north and were asking for greater autonomy under the terms of a Norway-sponsored ceasefire.

      The agreement, it was hoped, would usher in a peace deal that would end a brutal civil war that had killed tens of thousands of people over two decades.

      The Rajapaksa brothers instead oversaw a military operation that would defeat the Tamil Tigers, earning the support of Sri Lankans eager to end the civil war. But for the country’s Tamil minority, it unleashed a period of state violence against civilians that drew condemnations from the UN and international human rights groups over the abductions and disappearances of suspected Tamil Tiger supporters as well as “journalists, activists, and others deemed to be political opponents” by “armed men operating in white vans, which became a symbol of political terror”.

      Gotabaya was particularly implicated in the infamous 2009 “White Flag Incident” when Tamil Tiger members and their families, after contacting the UN, Red Cross and other Western governments, agreed to surrender to Sri Lankan authorities only to be gunned down by the army.

      The Rajapaksa brothers have repeatedly denied responsibility for the disappearances. They also maintain that they did not give the shoot-to-kill order during the “White Flag” surrender.

      Falling into the ‘Chinese debt trap’

      Gotabaya’s tough on security position boosted his popularity in the 2019 presidential polls just as it helped his politically more experienced brother, Mahinda, win parliamentary elections the next year.

      But it was economics, not security, that proved to be the Rajapaksa clan’s undoing.

      Horrified by the gross human rights violations in Sri Lanka, Western governments began dropping Sri Lanka from aid disbursement lists. With aid and concessionary borrowing avenues drying up as Sri Lanka upgraded to lower-middle-income status, the government began relying heavily on commercial borrowings to finance the national budget.

      The Rajapaksas were also increasing their reliance on Chinese investment. A massive port project in the family’s native Hambantota soon emerged as a textbook example of the “Chinese debt trap”, with Sri Lanka borrowing from Chinese banks to pay for commercially unviable projects at onerous rates.

      Chinese investments in a number of unfeasible mega projects, mostly in Hambantota, are the subject of numerous economic reports, with analysts apportioning blame to different parties. But in the real world, there was no doubt that life was getting increasingly difficult for Sri Lankan citizens.

      As the country’s sovereign debt ballooned, the Rajapaksas resisted national and international calls for an International Monetary Fund (IMF) agreement and debt restructuring, insisting that Sri Lanka would service its debt.

      Meanwhile, Basil Rajapaksa, who was made finance minister in 2020 despite the corruption cases against him, was dubbed “Mr. Ten Percent” as allegations circulated that the family was siphoning off state funds.

      His nephew, Chamal Rajapaksa’s son Sashindra, was involved in a disastrous ban on chemical fertiliser imports, which hit the country’s critical agricultural sector.

      As the pandemic shut down tourism, Sri Lankans began to despair of their country’s ruling clan.

      On May 9, when Rajapaksa supporters attacked peaceful protesters assembled in Colombo, the floodgates of rage against the powerful political dynasty opened.

      A day after the deadly violence, Mahinda’s son Namal, who was sports minister before his resignation earlier this year, insisted the family was merely going through a "bad patch".

      At 36, Namal is widely seen as the primary Rajapaksa successor, and he has a vested interest in downplaying the troubles the family is facing.

      But analysts familiar with Sri Lanka’s culture of dynastic patronage are not yet willing to write off the Rajapaksas as a political force. "The Rajapaksa brand still has support amongst the Sinhalese population," Akhil Bery from the Asia Society Policy Institute told AFP.

      "Though much of the blame can be placed on the Rajapaksas now, their successors will inherit the mess, leaving space for the Rajapaksas to remain politically relevant." 

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      France24 - Monde

      L'ancien chef de l'État, Hassan Cheikh Mohamoud, élu président de la Somalie

      Publié le : 16/05/2022 - 02:17

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      La Somalie a élu, dimanche, pour la seconde fois Hassan Cheikh Mohamoud à sa présidence. Il s'est imposé face au président sortant, Mohamed Abdoullahi Mohamed, lors d'un scrutin auquel ont participé les parlementaires.

      Cinq ans après, il revient au pouvoir pour la seconde fois. À l'issue d'un scrutin sous haute sécurité, "Hassan Cheikh Mohamoud est le vainqueur de l'élection à la présidence de la République fédérale de Somalie", a annoncé dimanche 15 mai le président de la chambre basse du Parlement, Cheik Adan Mohamed Nour, plus connu sous le nom de Cheikh Adan Madobe.

      Cette élection a eu lieu après plus d'un an de retard dans ce pays instable de la Corne de l'Afrique .

      À l'issue d'un vote marathon des parlementaires, Hassan Cheikh Mohamoud, président entre 2012 et 2017, s'est imposé face au chef de l'État sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, qui l'avait battu il y a cinq ans. Des coups de feu de célébration ont résonné dans la capitale Mogadiscio.

      Les députés et sénateurs ont d'abord commencé à voter dimanche pour départager les 36 candidats à la présidentielle, sous une tente placée sous couvre-feu dressée dans le périmètre de l'aéroport de Mogadiscio, où les forces de sécurité sont omniprésentes.

      Des explosions ont été entendues près de l'aéroport alors que le vote commençait, rappelant combien la situation sécuritaire reste précaire dans le pays. Selon la police, aucune victime n'a toutefois été signalée.

      Après des heures de scrutin, retransmis à la télévision nationale, le complexe processus électoral est entré dans sa troisième et dernière phase avec les deux candidats encore en lice, le président sortant Farmajo et son prédécesseur Hassan Cheikh Mohamoud, comme il y a cinq ans. Lors de cet ultime vote, les fonctionnaires du Parlement ont dénombré plus de 165 votes en faveur de Hassan Cheikh Mohamoud, consacrant sa victoire. Les deux finalistes faisaient partie des quatre qualifiés à l'issue du premier tour de scrutin.

      La continuité plébiscitée lors des votes

      Le mandat de Farmajo était arrivé à échéance en février 2021, sans accord avec les dirigeants régionaux sur l'organisation de nouvelles élections. La prolongation de deux ans de son mandat par les députés en avril 2021 avait déclenché des combats à Mogadiscio, ravivant le souvenir des décennies de guerre civile qui ont ravagé le pays après 1991. Ces derniers mois ont aussi été marqués par une rivalité croissante entre Farmajo et son Premier ministre Mohamed Hussein Roble, qu'il avait chargé d'organiser les élections.

      "Nous en avons assez de vivre dans l'incertitude... J'espère qu'un président sera élu et qu'aujourd'hui marquera la fin de ce cirque", a commenté dimanche à l'AFP Muktar Ali, un habitant de Mogadiscio.

      L'élection suit un complexe système indirect, dans lequel les assemblées des États ainsi que des délégués investis par une myriade de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, à leur tour, désignent le président.

      "En termes de résultats, la politique somalienne est notoirement difficile à prévoir", explique Omar Mahmood, analyste à l'International Crisis Group : "C'est essentiellement une affaire d'alliances et de relations plutôt que de programmes."

      Dans ce contexte d'instabilité, les gens ont tendance à voter pour une certaine continuité, avait estimé avant le scrutin Samira Gaid, directrice exécutive de l'Institut Hiraal spécialisé sur les questions de sécurité.

      Plusieurs crises à gérer

      Un défi immense attend désormais Hassan Cheikh Mohamoud, alors que le pays de 15 millions d'habitants est frappé par la sécheresse, la famine et un conflit qui semble sans fin.

      Ainsi, depuis un an et demi, la communauté internationale a multiplié les appels à boucler les élections, estimant que les retards détournaient les autorités de la lutte contre les islamistes radicaux Shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui mènent une insurrection dans le pays depuis 15 ans.

      Ces derniers mois, les Shebab ont intensifié leurs attaques, menant notamment un sanglant double attentat dans le centre du pays le 24 mars (48 morts), puis une attaque d'envergure contre une base de la force de l'Union africaine (10 morts selon un bilan officiel).

      Cette élection sera également capitale pour l'avenir économique de la Somalie, dont 71 % de la population vit avec moins de 1,90 dollar par jour (1,80 euro). Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu qu'un programme d'aide pourrait s'arrêter automatiquement au 17 mai si une nouvelle administration n'était pas en place. Le gouvernement a demandé, fin avril, de repousser de trois mois cette échéance, sans réponse pour l'instant.

      Le pays fait également face à l'une des pires sécheresses des dernières décennies. Les organisations humanitaires redoutent une famine similaire à celle de 2011, qui avait tué 260 000 personnes.

      Avec AFP et Reuters

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      En signe de protestation, le Mali se retire du G5 Sahel et de sa force militaire antijihadiste

      Publié le : 16/05/2022 - 00:02

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      L'armée malienne a annoncé, dimanche, le retrait du pays du G5 Sahel, une alliance militaire qui lutte contre les groupes jihadistes. Pour justifier sa décision, la junte dénonce l'échec dans l’organisation de sommets au Mali et les manœuvres d'un État extra-régional.

      Nouvelle illustration de l'isolement décidé par l'armée au Mali. Pour protester contre le refus qui lui est opposé d'assurer la présidence du G5 Sahel, la junte malienne a annoncé, dimanche 15 mai au soir dans un communiqué, son retrait de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.

      "Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe [antijihadiste]", rapporte le communiqué. 

      Les relations bilatérales avec les pays du G5 Sahel "restent maintenues", a précisé le ministre malien de l'Administration territoriale, le colonel Abdoulaye Maiga, sur la télévision publique malienne.

      Pour justifier sa décision, la junte a mis en avant le peu de progrès réalisés face aux insurgés et l'échec dans l'organisation récente de sommets au Mali. 

      Une "instrumentalisation" dénoncée

      Une conférence des chefs d'États du G5 Sahel, prévue en février 2022 à Bamako, devait "consacrer le début de la présidence malienne du G5 [mais] près d'un trimestre après le terme indiqué [cette réunion] ne s'est toujours pas tenue", dit ce communiqué.

      Bamako "rejette fermement l'argument d'un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s'opposer à l'exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel", sans citer cet État.

      Selon le gouvernement malien, "l'opposition de certains États du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d'un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali", sans également préciser ce dernier État. Les relations entre le Mali et les pays européens, à commencer par la France, se sont largement dégradées ces derniers mois.

      Bamako accuse le G5 Sahel de "perte d'autonomie" et d'être victime d'une "instrumentalisation" et d'un "dysfonctionnement grave" de ses organes.

      La capacité opérationnelle du G5 Sahel mise à mal

      Cette décision isole davantage le Mali de ses voisins, alors que le pays est ciblé par des sanctions économiques et diplomatiques de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) depuis le 9 janvier. Elle sanctionne l'intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années, après deux putschs en août 2020, puis en mai 2021.

      La junte a opté pour une transition de deux ans alors que la Cédéao demande à Bamako d'organiser des élections en 16 mois maximum.

      Outre le Mali, le G5 Sahel, composé d'environ 5 000 militaires, est formé de la Mauritanie, du Tchad, le Burkina et du Niger.

      Les coups d'État militaires au Mali et au Burkina Faso, deux des cinq membres de la Force multilatérale antijihadiste G5 Sahel, mettent à mal sa capacité opérationnelle, a récemment estimé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans un rapport remis le 11 mai au Conseil de sécurité.

      "Je suis profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l'effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel."

      Avec AFP et Reuters

      Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      ‘Hurt, angry, anxious, scared’: Converging crises lead to US baby formula shortage

      Issued on: 11/05/2022 - 14:11

      Sébastian SEIBT

      Along with much of the globe, US consumers are reeling from a cost of living and supply-chain crisis. One example is a shortage of baby formula caused by a constellation of factors, from rampant inflation to a massive recall over safety concerns.   

      US media outlets are sounding the alarm with dramatic, emotional headlines: “Miami Valley families desperate,” announced one headline on the website of local Florida TV station WRGT. “I am currently having the worst time finding formula,” one mother of a 9-month-old told Salt Lake City’s KSL-TV. “It’s been such a stressful time,” she continued. “I never thought it would come down to something like this, where parents have to really struggle with options for their babies to eat.”

      The US is facing a nationwide shortage of milk powder: Almost 40 percent of common baby formula brands were sold out across the US during the week starting April 24. That same week, more than half of the baby products usually sold were not available in six states – Texas, Tennessee, Missouri, Iowa, North Dakota and South Dakota.

      And the crisis is set to endure. “We anticipate baby formula to continue to be one of the most affected products in the market,” Ben Reich, CEO of price tracking website Datasembly, told CNN.

      ‘I cannot find it’

      Social media have been inundated with photos of empty shelves while parents recount endless treks to different supermarkets in search of the elusive formula.

      “I have two children. I cannot find it. I can purchase this today. I can pay cash,” Dallas resident Ashley Hernandez wrote on eBay after finding a seller offering 10 tins for $40 each of a very specific baby formula her children need for health reasons.

      “Every day, we hear from parents who are hurt, angry, anxious and scared,” Brian Dittmeier, senior director of public policy at the National Women Infant Children Association, told The New York Times. “The lives of their infants are on the line.”

      In the US, powdered milk is an essential part of the diet of 75 percent of babies over the age of 6 months. This means the shortage could well leave a significant mark on children’s future development.

      Politicians have made much of the problem – especially in the Republican Party. Several of its members have urged US President Joe Biden’s administration to declare the baby formula shortage a “national crisis”. Adopting the classic “nationbuilding at home” approach, some Republicans have urged Biden to reduce financial support to Ukraine and use those funds to help American mothers.

      Some Democrats have also implored Biden to do more, notably Congresswoman Abby Finkenauer of Iowa, who called on the White House to use the Defense Production Act, a law created in 1950 at the outset of the Korean War that allows the federal government to force companies to prioritise producing certain products.

      The spectre of inflation

      The crisis has intensified over the past year due to global factors. When it became evident in spring 2021 that coronavirus lockdowns had snarled global supply chains, it seemed that baby milk powder was just part of a long list of affected products. Major suppliers to the US market like Nestlé, Reckitt and Abbott make their products in America, but crucial ingredients are imported from countries like China.

      Milk powder supplies had fallen by just 10 percent at that point. But – unlike other goods such as computer chips and textiles – the shortage amplified over time. By January 2022, supplies had dropped 20 percent.

      By this point it wasn’t just supply chain problems at work – it was the broader problem of inflation re-emerging after 40 years.

      Some economists had warned that the Biden White House pumping in extra money beyond the US economy’s spare capacity would fuel inflation, with too much money chasing too few goods. Then rising energy prices caused by the war in Ukraine aggravated the problem.

      Baby formula has been especially affected by inflation because it is harder to find substitutes – meaning families tend to stock up when prices are expected to rise. And this rush to buy seems to have caught manufacturers off-guard.   

      Abbott Nutrition scandal

      A health scandal has made the crisis even more acute. Abbott Nutrition announced a mass recall of several products after the Food and Drug Administration (FDA) warned consumers to avoid some of their baby formulas following the discovery of a possible link between Abbott formulas and bacterial infections in four babies – all of whom were hospitalised and one of whom died.

      The Abbott recall was especially damaging because the company provides free formula across America to people who struggle to pay.

      The four children were infected with Cronobacter sakazakii – a rare but lethal bacterium which can cause severe inflammation and even meningitis in infants.

      The FDA found traces of this bacterium in an Abbott Nutrition factory in Sturgis, Michigan – concluding in a report published in March that the company had not respected the required hygiene measures.

      The scandal gained momentum in April when US media reported that a whistleblower had informed the FDA of hygiene failures at the Sturgis plant six months before the Cronobacter cases were discovered.

      Abbott Nutrition disputed the FDA’s findings and blamed the whistleblower allegations on the resentment of a fired former employee. Nevertheless, the company followed the FDA’s recommendations and announced another product recall in March.

      In the meantime, most large shopping outlets have limited the number of cans of baby formula that can be purchased per customer to try and manage the problem.

      This article was translated from the original in French.

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      US makes biggest interest rate hike in 22 years in bid to tame soaring inflation

      Reporters

      What are the reasons behind the 'Great Resignation' in the US?

      Business Daily

      Rising interest rates and inflation weigh on investors worldwide

      Valeurs Actuelles

      Police : l’incroyable affaire qui secoue le concours de commissaire

      Tous les candidats au concours de commissaire de police qui s’étaient inscrits entre le 1er septembre et le 5 novembre 2021 vont devoir recommencer leurs démarches. La décision a été annoncée au Journal officiel, samedi 14 mai, après la découverte d’éléments remettant en question l’honnêteté d’une candidate. Cette dernière, relate BFMTV, est soupçonnée d’avoir reçu des informations sur le contenu des épreuves avant que celles-ci aient lieu, avec la complicité du président du jury.

      Frédéric Dupuch, président du jury, fait partie du cabinet du Directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux. Il a été suspendu, comme la candidate – un officier commandant également en poste à la DGPN, au pôle juridique. Plus surprenant encore : les enquêteurs ont découvert la supercherie parce que la candidate… était déjà placée sur écoute. C’est son propre frère, dans le viseur de la police du Nord, qui était ciblé par ces écoutes.

      Une enquête ouverte

      Une nouvelle session de recrutement a donc été programmée. Les inscriptions ont ouvert ce dimanche 15 mai, et dureront jusqu’au 15 juin prochain. Les nouvelles épreuves écrites auront lieu le 5 juillet, et les oraux à partir du 2 septembre. En attendant, une enquête sur la fraude a été ouverte le 6 mai dernier, afin d’en déterminer l’ampleur. À ce stade, précise BFMTV, l’hypothèse d’une fraude individuelle n’impliquant que Frédéric Dupuch et la candidate est privilégiée.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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      France24 - World

      Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

      Issued on: 09/05/2022 - 14:01

      Leela JACINTO Follow

      Lebanese expats cast their ballots in France and dozens of other countries on Sunday in early voting for the May 15 parliamentary elections. Their numbers have swelled due to the economic crisis and calls for change have multiplied. But can the confessional system, entrenched political interests and opposition divides bring the change most Lebanese seek?

      Maroun Hadchity proudly raised his thumb to display the indelible ink indicating the 28-year-old postgraduate student had cast his ballot in Paris in early voting Sunday for the May 15 Lebanese parliamentary elections.

      It was also a thumbs-up for the indomitable hope the Lebanese place, time and again, in the democratic process, even as the complicated electoral system in their crisis-hit country routinely fails to deliver the fundamental change they have been demanding for years.

      Lebanon’s 2022 parliamentary elections are the first vote since the onset of an economic crisis and the devastating 2020 Beirut port explosions, which many believe are outcomes of the rampant corruption and chronic mismanagement of the country’s political elites.

      Hadchity was one of 194,348 registered overseas voters in 48 countries who were able to cast their ballots in early voting Sunday. Last week, a similar vote for Lebanese expatriates was held on the traditional Friday holiday in nine Arab countries and Iran.

      A total of 244,442 Lebanese abroad registered to cast their ballots this year, more than double the number of expats who signed up to vote in the 2018 parliamentary vote – when the country conducted its first-ever overseas vote. France has among the highest number of Lebanese diaspora votes, with around 28,000 eligible voters.

      Standing outside the fifth arrondissement town hall in Paris, where he voted exactly a week ahead of the May 15 poll, Hadchity distanced himself from cynics who argued that voting was futile in an election unlikely to unseat Lebanon’s entrenched political elites.

      “As a citizen, if everyone says nothing will change, then nothing will change,” he declared empathically. “This nothing will change quote is being disseminated by political parties in government, who have a majority, to discourage people from voting so that nothing will change. But any shift in seats can have an impact on the country’s political direction.”

      ‘Important year’ for Lebanese diaspora

      Lebanon’s 128-seat parliament is currently dominated by the powerful Iran-backed Hezbollah group and its allies, which won a majority in the 2018 elections. The Hezbollah group victory four years ago came despite an extraordinary coalition of independent and secular civil society members, called the Kulluna Watani list, which fielded a record number of female candidates.

      The campaign trail excitement around the Kulluna Watani list however failed to translate into parliamentary seats. Lebanon’s entrenched political parties closed ranks, formed alliances – and aided by a carefully crafted new electoral law – secured a parliamentary majority. Kulluna Watani managed to win just one seat in the 2018 elections.

      That was before the country sank into economic misery, one of the world’s worst since the mid-1800s, according to the World Bank. Lebanon’s inflation-battered currency has now lost more than 90 percent of its value, around 80 percent of the population has slipped into poverty and thousands have been forced to flee the country.

      Lebanon has long been a source of migration, with many estimates claiming – in the absence of official figures – that more Lebanese people live abroad than within the tiny country, home to some 6.5 million people, including Lebanese and refugees, many having fled conflict in neighbouring Syria.

      The current economic crisis has seen an estimated 300,000 people leave the country in just two years, making it the country’s third mass exodus in recorded history, according to the American University of Beirut’s Crisis Observatory.

      The figure, most experts believe, would have been higher were it not for the pandemic making it more difficult to find jobs abroad. The freezing of bank accounts of ordinary citizens to prevent a run on the banks has also meant that many Lebanese would like to leave the country, but simply can’t afford it.

      “This year is a particularly important one for the diaspora,” explained Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut. “We have a massive wave of emigration and this time, those who are leaving have the impression that they are basically kicked out by the ruling establishment, that they have no other option but to leave because of the dire economic situation and the unprecedented degree of corruption. They feel that they were fleeing a ruling kleptocracy.”

      While the diaspora vote is expected to favour the opposition, Bitar warns that, “it would be an illusion to think that once a Lebanese sets foot in Paris or London he is no longer sectarian, he is no longer affected by the deep polarisation in the Lebanese political arena, and that he will instantaneously renounce his traditional allegiances to the feudal lords and sectarian leaders of the country”.

      ‘Revolution’ fails to unite 

      The 2022 vote is also the first major electoral test since a youth-led protest movement from October 2019 vented its rage at Lebanon's entrenched political class.

      The protests were followed by the Beirut port blast, which saw young activists stage an extraordinary relief effort in the absence of state services. The combined crises prompted several activist leaders and groups to enter the political fray in a bid to tackle the nation’s problems.

      >> Read more: Beirut blast propels activist from street protests to political action

      But the transition from protest movement to political entity in Lebanon has been fraught with bureaucratic hurdles, ideological dilemmas and organisational challenges.  

      Coalition building in a country with entrenched political interests operating under sectarian electoral laws – which divides power between religious communities in an antiquated confessional system – is an uphill task.

      The challenges include the thorny issue of Hezbollah’s weapons, which give the group a stranglehold on the weak state. While most reformist groups oppose the Shiite paramilitary group’s arsenal, there have been divisions over whether or not to ally with Lebanon’s established anti-Hezbollah political parties, many led by political scions or former civil war-era warlords.

      In the end, the dozens of opposition groups — popularly known as the “thawra” or revolution – failed to coalesce into a unified political front.

      “Perhaps the greatest disappointment for many Lebanese is the failure of the thawra groups to forge a united front ahead of the elections. There were multiple attempts to find common ground, but the sheer number of groups, big and small, and their different priorities complicated the process. While they agree on the somewhat nebulous strategic aim of ending the sclerotic political system and its leadership, the thawra is often at odds on how to achieve this goal and what an alternative system should look like,” wrote Nicholas Blanford from the Atlantic Council’s Scowcroft Center for Strategy and Security.

      The absence of a united front has seen the number of independent candidates more than double since the 2018 vote, with opposition and independent candidates making up 284 of the 718 candidates in the 2022 race – up from 124 four years ago, according to the Beirut-based Policy Initiative.

      “There was no nationwide thawra coalition and very often, there are several opposition lists in one single district,” said Bitar, referring to the Lebanon’s proportional representative list system in the country’s 15 electoral districts.

      “So, it might not be enough to change the political landscape. However for the first time, you have one strong opposition list in almost every one of the 15 districts, so we could see minor breakthroughs here and there,” said Bitar.

      Will Hariri’s loss be Hezbollah’s gain?

      The biggest shakeup of the 2022 vote is the absence of Saad Hariri, a former prime minister who made a shock announcement in January that neither he, nor his Future Movement party, would run in the May parliamentary vote.

      A Sunni Muslim heavyweight on the Lebanese political scene, Hariri felt compelled to resign, it is widely believed, due to his deteriorating relations with Saudi Arabia, which cut ties with Hariri as Hezbollah's grip tightened.

      But Saudi Arabia’s hardline position on Lebanon – a country it has often financially bailed out and politically supported – threatens to benefit its arch Shiite foe, Hezbollah.

      Hariri’s withdrawal has left many Lebanese Sunnis feeling disenfranchised with turnout expected to be low, particularly in their stronghold districts.

      In the leadup to the May 15 vote, posters urging people to vote have dominated Lebanon’s Sunni majority areas, particularly in the northern city of Tripoli. Nevertheless, around 30 percent of people who voted in Sunni stronghold districts in 2018 have said they will not cast their ballots this year, said pollster Kamal Feghali in an interview with Reuters.

      Same issues, different choices

      Emerging from the polling booth, Ziad Doueiri, a leading Lebanese film director, did not mince his words when asked why he made his way to Paris’s fifth arrondissement town hall on a grey Sunday morning.

      “I voted simply to get rid of Hezbollah. They have become a huge obstacle and they are behind the deterioration of Lebanon,” said Doueiri, whose oeuvre includes the Oscar-nominated film, “The Insult”, which examines his homeland’s failure to confront civil wartime atrocities and its lasting impact on Lebanon’s sociopolitical fabric.

      >> Read more: Life imitates art as Oscar entry exposes Lebanon’s buried history

      Voting in Paris from his native Beirut II district, in Sunni-dominated West Beirut, Doueiri had to choose between competing opposition lists in his district. But he was clear on his vision for Lebanon. “We don’t know who are the opposition, we don’t know all the details,” he explained. “But it doesn’t matter, the main issue is to stop Hezbollah from having further control of the country because the situation has become unbearable.”

      Hadchity, who moved to France eight months ago for a Master’s degree, agreed with Doueiri’s main concerns.

      “The primary issue for me is sovereignty,” said the 28-year-old student, using a Lebanese code for the Iran-Syria interference via its Hezbollah proxy. “The parties in government, the parties that are now holding the country are all headed by Hezbollah. They have participated in the corruption and the stealing of the country’s assets.”

      Hadchity’s vote though went for a traditional anti-Hezbollah party, the Lebanese Forces, a Christian-based party headed by Samir Geagea. As a card-holding party member, Hadchity said he campaigned for the Lebanese Forces, which is the second-largest Christian party in the current parliament.

      The differing picks by voters joined by a common issue in just one Paris voting station highlights the complicated choices confronting voters in the May 2022 polls.

      In France, as in all countries besides Iran and Syria, the overseas Lebanese ballot boxes have been sealed and sent by DHL to Beirut, where they will be stored until the May 15 count in the country’s Central Bank vault.

      The storage arrangement prompted snide quips on the empty bank coffers being finally put to use. But Joelle Touma, a Paris-based Franco-Lebanese scriptwriter, expressed gratitude for the ability to participate in the democratic process in a Middle East country that, despite all its challenges, retains vital civic liberties.

      “Although I voted against the forces in power, I have to admit that the elections abroad were very well organised by this administration. It allowed the democratic process to take place, we could vote,” said Touma. “Now, I’m still a bit worried about what’s going to happen with our votes, are they going to reach Lebanon intact? Are they going to be tampered with, although they said they were going to be stored in the Central Bank vault? This, I don’t know and it’s something that worries me a little bit.”

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      Lebanon’s ex-PM Saad Hariri suspends role in politics, won't run in election

      On the ground

      Beirut blast propels activist from street protests to political action

      On the ground

      Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises

      Valeurs Actuelles

      Drôme : un multirécidiviste fonce sur les policiers à bord d’une voiture volée

      Il aura fallu plus d’une heure de course-poursuite sur l’autoroute pour interpeller le fuyard. Un homme d’une quarantaine d’années a foncé sur des policiers, samedi 14 mai dans la région de Valence, rapporte France Bleu. L’individu a fait l’objet d’un contrôle, vers 18 heures, alors qu’il circulait à bord d’une voiture volée. Il a alors pris la fuite malgré la présence d’un fonctionnaire sur sa trajectoire. Celui-ci a dû sauter dans un fossé pour esquiver le véhicule.

      Deux gendarmes et une femme enceinte légèrement blessés

      S’est ensuivie une longue course-poursuite. Des membres de la brigade anticriminalité de Valence et des policiers nationaux de Romans l’ont pris en chasse sur l’A49, relate France Bleu. Un équipage de gendarmerie, également engagé dans l’opération, a percuté une voiture dans laquelle se trouvait une femme enceinte âgée de 18 ans. Elle n’a été que très légèrement blessée, de même que deux militaires. Des herses ont été installées au péage de Chatuzange-le-Goubet. Elles ont permis d’immobiliser le véhicule, mais le conducteur a à nouveau tenté de prendre la fuite avant d’être finalement interpellé.

      L’homme a été placé en garde à vue. Les policiers souhaitent que la justice retienne la tentative d’homicide sur leur collègue. L’individu est déjà connu de la justice pour des faits de violences, menaces, recel de vol, dégradation, ou encore refus d’obtempérer.

      Drôme : les dernières actualités

      Deux hommes multi condamnés abattus à Valence

      Drôme : un détenu s’évade lors d’une sortie au zoo

      Romans-sur-Isère : nuit d’affrontements dans le quartier de la Monnaie

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      New York Times - World

      La Cumbre de las Américas de Biden se ve amenazada por boicots y confusión

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      Varios jefes de Estado latinoamericanos amenazan con no asistir al evento político que se celebrará en Los Ángeles, poniendo en riesgo la agenda de la Casa Blanca en una región convulsa.

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      Por Anatoly Kurmanaev y Jack Nicas

      CIUDAD DE MÉXICO — Confusión sobre las invitaciones, una agenda poco clara y crecientes amenazas de boicot.

      La reunión de líderes del Hemisferio Occidental que Estados Unidos organizará el próximo mes, y que parece estar destinada a mostrar el resurgimiento del liderazgo estadounidense en la región, corre el riesgo de convertirse en una debacle de relaciones públicas.

      A menos de tres semanas de la celebración de la Cumbre de las Américas en Los Ángeles, existe el temor de que, en vez de resaltar la visión del gobierno de Biden para una parte del mundo que el expresidente Donald Trump ignoró en gran medida, el evento podría mostrar la disminución de la influencia de Estados Unidos para lograr que su agenda avance en la región.

      Un número creciente de jefes de Estado de América Latina y el Caribe, incluidos los presidentes de México y Brasil —los dos países más grandes de la región— están considerando no asistir, lo que sería un desplante humillante para la Casa Blanca.

      No se han enviado invitaciones formales y la Casa Blanca ha dicho que no se ha tomado una decisión final sobre quién será invitado. Pero, en algunos países, ya existe incertidumbre sobre cómo la cumbre abordará los desafíos apremiantes en un momento en el que la región lucha por recuperarse de la brutal recesión económica causada por la pandemia, la inflación galopante, la degradación ambiental y el desmantelamiento de las instituciones democráticas.

      El mes pasado, el Departamento de Estado envió un memorando de 900 palabras sobre la cumbre a los miembros del Congreso pero no contenía objetivos específicos, y las reuniones preliminares celebradas con los representantes regionales se caracterizaron por la confusión y la notable ausencia de la migración en la agenda, según un miembro del personal del Congreso y un participante.

      Un portavoz del Consejo de Seguridad Nacional, que está ayudando a organizar el evento, dijo que la cumbre era el “evento de mayor prioridad para nuestro hemisferio” del gobierno de Biden y agregó que pronto se enviarán las invitaciones formales. Tanto el consejo como el Departamento de Estado se negaron a comentar sobre las amenazas de boicot.

      El director principal de Asuntos del Hemisferio Occidental en el Consejo de Seguridad Nacional, Juan González, dijo a la revista Americas Quarterly en marzo que los funcionarios cubanos y los presidentes de Venezuela y Nicaragua no estarán incluidos.

      El presidente mexicano, Andrés Manuel López Obrador, dijo que no asistirá al encuentro si los gobiernos de esos países no son invitados.

      La amenaza de López Obrador ha sido repetida por los presidentes de izquierda de Bolivia y Honduras. Un grupo de países del Caribe también ha amenazado con boicotear la reunión si se invita al líder opositor venezolano Juan Guaidó en representación de su nación, en vez del presidente Nicolás Maduro.

      Estados Unidos reconoce a Guaidó como jefe de Estado de Venezuela, a pesar del control efectivo del país por parte de Maduro.

      “Si se excluye, si no se invita a todos, va a ir una representación del gobierno de México, pero no iría yo”, dijo López Obrador en una conferencia de prensa el martes.

      Es posible que el presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, tampoco asista a la cumbre, según varios funcionarios del gobierno brasileño. El presidente brasileño ha tenido una relación fría con Washington, y la cumbre prometía ser la primera vez que Bolsonaro y Biden hablarían como presidentes.

      Sin embargo, los diplomáticos estadounidenses dijeron que la vacilación de algunos presidentes probablemente tenía la intención de atraer a los votantes nacionalistas o de izquierda y es posible que no refleje sus decisiones finales.

      Algunos analistas de política exterior también dijeron que la incertidumbre en la planificación era algo típico en este tipo de eventos regionales, que tienden a centrarse en apariencias simbólicas en vez de lograr soluciones concretas.

      “Tres semanas es una eternidad cuando el gobierno de EE. UU. se propone ejecutar algo como esta cumbre”, dijo Dan Restrepo, miembro del Center for American Progress, un instituto de investigación, y exjefe de asuntos del Hemisferio Occidental en el Consejo Nacional de Seguridad Nacional.

      Pero las amenazas de boicot muestran los desafíos que enfrenta el gobierno de Biden para promover sus intereses en las Américas, donde Estados Unidos ha jugado un papel descomunal durante mucho tiempo. Entre otros temas, el gobierno estadounidense busca lograr un acuerdo regional significativo sobre la migración indocumentada antes de las elecciones intermedias, según una persona familiarizada con la planificación del evento.

      “Los gobiernos latinoamericanos quieren mostrarle a Washington que ya no está sentado en la cabecera de la mesa y que esta es una cumbre de iguales, en vez de que el Tío Sam decida unilateralmente quién estará en la lista de invitados”, dijo Brian Winter, editor de la revista Americas Quarterly, que se enfoca en la política de Estados Unidos en el hemisferio.

      Luego de ser vetada de las primeras seis Cumbres de las Américas, Cuba fue invitada a las dos últimas en Panamá y Perú.

      El plan del gobierno de Biden para excluir a Cuba refleja las presiones políticas internas, incluido el intento de evitar provocar a Robert Menendez, senador demócrata cubanoestadounidense por Nueva Jersey, presidente del Comité de Relaciones Exteriores del Senado y crítico acérrimo del gobierno cubano.

      “El presidente Biden dejó claro que está enfocado en restaurar la credibilidad y el liderazgo de Estados Unidos en la campaña mundial para contrarrestar las fuerzas autoritarias”, dijo Menéndez en un correo electrónico. “El presidente está cumpliendo esa promesa”.

      La posible ausencia de López Obrador de la cumbre haría más difícil lograr un acuerdo migratorio viable.

      México es la mayor fuente de migrantes que se dirigen a Estados Unidos, y el gobierno del país ha trabajado con Washington para detener el flujo de otros ciudadanos que viajan a la frontera de Estados Unidos luego de atravesar Centroamérica.

      “Si tienes una Cumbre de las Américas sin los presidentes de México y Brasil, casi no tiene sentido”, dijo Jorge Castañeda, excanciller mexicano que ahora es profesor de relaciones internacionales en la Universidad de Nueva York. “Sería una cumbre fallida”.

      La ausencia de Bolsonaro podría descarrilar cualquier progreso significativo en otros dos objetivos importantes de la política exterior del gobierno de Biden: el cambio climático y la defensa de la democracia.

      Y el prolongado silencio entre Biden y Bolsonaro ha incrementado las tensiones de las relaciones diplomáticas.

      Durante la presidencia de Biden, Bolsonaro acercó su país a Rusia, extendió políticas que han deforestado la Amazonía y cuestionó la integridad de las elecciones de su propio país. Los funcionarios estadounidenses han presionado en privado para que se produzcan cambios políticos y, en ocasiones, han criticado públicamente a Bolsonaro.

      El tema más apremiante son las elecciones presidenciales de Brasil en octubre. Al gobierno de Biden le preocupa que, después de meses de poner en duda los sistemas de votación brasileños, Bolsonaro pueda cuestionar los resultados si pierde.

      FOTO: Bolsonaro y Trump en 2019

      En la cumbre, funcionarios estadounidenses y de otros países podrían tratar de presionar a Bolsonaro para que respete el proceso democrático y exprese públicamente su propio apoyo a los sistemas electorales de Brasil.

      Pero ahora parece que Bolsonaro no viajará a Los Ángeles y la cumbre fue eliminada de su agenda, según una persona familiarizada con el tema que habló con la condición de mantener su anonimato porque esa decisión aún no se ha anunciado.

      Reuters informó esta semana que no planea asistir.

      La oficina de Bolsonaro, en un correo electrónico, dijo que no había recibido información sobre el calendario de la cumbre. El vicepresidente, Hamilton Mourão, dijo en un mensaje de texto que el presidente aún no había decidido si asistirá.

      “Si es una cumbre vacía, es un mensaje para el resto del mundo de que no hay coordinación ni puntos en común entre los países de las Américas”, dijo Ernesto Araújo, quien fue ministro de Relaciones Exteriores de Bolsonaro hasta el año pasado.

      Bolsonaro también puede desconfiar de cualquier situación política incómoda si asiste a la cumbre y Biden hace declaraciones públicas sobre la seguridad de las elecciones de Brasil.

      “El riesgo de tener un mal titular es demasiado grande”, dijo Traumann, exvocero de Dilma Rousseff, expresidenta de Brasil. “¿Y Biden va a ofrecer miles de millones de dólares en inversión estadounidense? No. Entonces, ¿qué hay para él?”.

      Natalie Kitroeff y Oscar Lopez colaboraron con reportes desde Ciudad de México, Michael D. Shear desde Washington y André Spigariol desde Brasilia, Brasil.

      Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

      Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

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      France24 - World

      Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit

      Issued on: 15/05/2022 - 14:37

      NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

      The Finnish government officially announced its intention to join NATO on Sunday, as Sweden's ruling party was to hold a decisive meeting that could pave the way for a joint application.

      Less than three months after Russia invaded Ukraine on February 24, the move is a stunning reversal of Finland's policy on military non-alignment dating back more than 75 years.

      Sweden, which has been militarily non-aligned for more than two centuries, is expected to follow suit with a similar announcement, possibly on Monday.

      "Today, the President of the Republic and the Government's Foreign Policy Committee have jointly agreed that Finland will apply for NATO membership, after consulting parliament," Finnish President Sauli Niinisto told reporters at a joint press conference with Prime Minister Sanna Marin on Sunday.

      "This is a historic day. A new era is opening", Niinisto said.

      Despite last-minute objections by Turkey, NATO members are on "good track" in their discussions on welcoming Sweden and Finland into the Western military alliance, Croatia's foreign minister, Gordan Grlic Radman, said as he arrived for talks with NATO counterparts in Berlin.

      Finland's parliament will convene to debate the membership proposal on Monday.

      "We hope the parliament will confirm the decision to apply for NATO membership during the coming days. It will be based on a strong mandate", premier Marin said.

      An overwhelming majority of Finnish MPs back the decision after Marin's Social Democratic Party on Saturday said it was in favour of joining.

      "Hopefully, we can send our applications next week together with Sweden," Marin had said on Saturday.

      The two Nordic countries broke their strict neutralities after the end of the Cold War by joining the EU and becoming partners to NATO in the 1990s, solidifying their affiliation with the West.

      But the concept of full NATO membership was a non-starter in the countries until the war in Ukraine saw public and political support for joining the alliance soar.

      Finland, which shares a 1,300-kilometre (800-mile) border with Russia, has been leading the charge, while Sweden appears anxious at being the only non-NATO country around the Baltic Sea.

      Finland is also Sweden's closest defence cooperation partner.

      Many Swedish politicians have said their support is conditional on Finland joining.

      On Saturday, the Finnish head of state phoned his Russian counterpart President Vladimir Putin to inform him of his country's desire to join NATO, in a conversation described as "direct and straightforward".

      "Avoiding tensions was considered important," Niinisto said in a statement after the call.

      But Putin responded by warning that joining NATO "would be a mistake since there is no threat to Finland's security", according to a Kremlin statement.

      Moscow has repeatedly warned both countries of consequences if they join NATO.

      Niinisto said Sunday that while Helsinki expects Russia to respond to its decision, "little by little, I'm beginning to think that we're not going to face actual military operations."

      "After the phone call with Putin, I think so even more."

      No other choice

      According to recent polls, the number of Finns who want to join the alliance has risen to over three-quarters, almost triple the level seen before the war in Ukraine.

      In Sweden, support has also risen dramatically, to around 50 percent -- with about 20 percent against.

      Sweden's Social Democrats, led by Prime Minister Magdalena Andersson, were meeting Sunday to decide whether the party should abandon its historic stance against joining, last reaffirmed at the party's annual congress in November.

      A green light from the party would secure a firm parliamentary majority in favour of joining.

      While the party's leading politicians have seemed ready to reverse the decision, critical voices within have denounced the change in policy as rushed.

      But analysts say it is unlikely that the party will oppose the move.

      NATO membership needs to be approved and ratified by all 30 members of the alliance.

      While Finland and Sweden claim to have received favourable signals from Ankara, Turkish President Recep Tayyip Erdogan on Friday expressed hostility to the idea.

      Turkey's objections, directed in particular at Stockholm, focus on what it considers to be the countries' leniency towards the Kurdistan Workers' Party (PKK), which is on the EU's list of terrorist organisations.

      Niinisto said Sunday he was "prepared to have a new discussion with President Erdogan about the problems he has raised".

      At NATO's meeting in Berlin, Slovakia's Foreign Minister Ivan Korcok said he was "absolutely certain that we will find a solution", while Luxembourg Foreign Minister Jean Asselborn said "the signs don't look bad" for Sweden and Finland.

      (AFP)

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      War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

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      No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia

      War in Ukraine

      Finland’s leaders back joining NATO in policy shift triggered by Ukraine war

      Valeurs Actuelles

      [Info VA] Vitry-sur-Seine : un homme blessé au couteau lors d’une rixe dans un squat de migrants

      Un homme a reçu deux coups de couteau au cours d’une rixe survenue dans un squat de migrants clandestins « principalement africains », à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, a appris Valeurs actuelles de source policière. Le pronostic vital de la victime n’est pas engagé et deux individus ont été interpellés pour tentative d’homicide volontaire, tôt ce dimanche matin, selon nos informations. Le squat, installé dans les locaux d’une ancienne entreprise, abrite 250 à 300 personnes.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      L'Humanité

      Les céréales se rabougrissent

      Actu

      Encore en graines ou déjà levées, les grandes cultures souffrent du manque d’eau dans une bonne partie de la France. Agriculteurs et éleveurs sont sur le qui-vive.

      Marie-Noëlle Bertrand

      Des feuilles qui s’enroulent pour limiter l’évaporation de leur eau ; des blés en herbe dont les reflets virent peu à peu au bleu ; des failles de roches qui commencent à former leurs damiers de feuilles sèches dans les champs. Tous ces signes avant-coureurs de sécheresse, Denis Perreau, polycultivateur et éleveur en Côte-d’Or, a commencé à les voir poindre cette semaine. Sa région, la Bourgogne, compte au nombre de celles qui ont affiché un déficit de précipitations cet hiver, avec, en moyenne, 20 % d’eau en moins qu’à l’accoutumée. L’absence persistante de pluie au printemps pousse aujourd’hui sols et plantes à tirer sur leurs dernières réserves. « Rien n’est encore fichu, mais il ne faudrait pas que cela dure », note le producteur, également secrétaire national de la Confédération paysanne en charge de l’élevage.

      L’impact varie selon les cultures

      Sur une bonne partie de la France, le constat est le même : l’eau commence à manquer aux cultures. Ces trois derniers mois, les sols sont restés extrêmement secs pour la saison en Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie de la Bourgogne, du Grand Est et des Hauts-de-France, une « situation se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », note Météo France (lire ci-contre). L’impact, toutefois, varie selon les cultures. Celles semées à l’automne – blés ou orges d’hiver –, aujourd’hui en phase de croissance, commencent à connaître des situations de tension et se recroquevillent, indique le cabinet du ministère de l’Agriculture. L’orge, toutefois, s’en sortirait mieux que le blé. « Il est en fin de cycle, donc quasiment sauvé », confirme Denis Perreau. « Les grains du blé, eux, sont en pleine formation, et leur rendement pourrait être affecté. » Même analyse du côté de la FNSEA, qui redoute, faute de revirement météorologique, que la perte de rendement n’atteigne les 40 %. Sans avancer de chiffre, le ministère de l’Agriculture confirme l’inquiétude. Elle est encore plus forte pour les cultures d’été, en cours d’installation. Seuls s’en sortent encore les blés de printemps, semés il y a quelques semaines, en phase d’enracinement. « L’absence de pluie les oblige à aller chercher l’eau plus profondément, ce qui les rendra plus résistants », reprend Denis Perreau. Encore faut-il qu’il en reste un peu.

      Fin avril, le gouvernement avait annoncé une rallonge de 100 millions d’euros destinée aux agences de l’eau afin, entre autres, d’accompagner les filières agricoles dans leurs stratégies d’adaptation au changement climatique. Lundi, le ministère de l’Agriculture a décidé d’aligner 20 millions d’euros supplémentaires. Pour parer au plus urgent, les surfaces en herbes des sites publics des ministères de la Défense et des Transports – camps militaires, abords de voies ferrées, aéroports… – seront mis à disposition des exploitants. Un pis-aller qui ne vaudra pas une bonne pluie. En Côte-d’Or, la météo en annonce pour la fin de la semaine prochaine. « Mais les pluies, ces derniers temps, sont un peu comme l’âge de la retraite, note Denis Perreau dans un dernier clin d’œil.  Plus on croit s’en approcher, plus elles sont finalement repoussées à plus tard. »

      sécheresseagriculture
      New York Times - World

      Fuera de los muros de una prisión salvadoreña, ‘todas somos madres llorosas’

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      El Salvador Dispatch

      Decenas de mujeres esperan fuera de un centro de detención noticias de sus seres queridos después de que la represión a la violencia de las pandillas ocasionara el encarcelamiento de más de 25.000 personas.

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      Por Natalie Kitroeff

      Photographs by Daniele Volpe

      SAN SALVADOR, El Salvador — Un joven de 19 años salió a tropezones de un coche de policía y cayó en los brazos de su novia, quien le robó un beso desesperado. Su hermana mayor, que miraba, gritó. Segundos después, el joven, Irvin Antonio Hernández, había desaparecido, arrastrado a la cárcel de enfrente.

      Las dos mujeres se desplomaron en un banco de madera cercano junto a unas desconocidas que entendían mejor que nadie lo que acababa de pasar. Sus hijos habían desaparecido tras esos mismos muros.

      Tras un fin de semana sin precedentes de asesinatos de pandillas en marzo, el gobierno salvadoreño declaró el régimen de excepción y suspendió las libertades civiles garantizadas en la Constitución. La campaña de detenciones masivas que siguió condujo al encarcelamiento de más de 25.000 personas en aproximadamente un mes y medio.

      Muchos de los detenidos han sido enviados a una carceleta conocida como El Penalito, un edificio en ruinas en la capital, San Salvador, que se ha convertido en la zona cero de la que quizá sea la represión policial más agresiva de la historia del país centroamericano. Es la primera parada de lo que podría ser una larga estancia en el superpoblado sistema penitenciario del país.

      Tras pasar ya sea días o semanas en El Penalito, muchos de los reclusos son trasladados directamente a centros de máxima seguridad. Tras la represión, los familiares de los detenidos empezaron a reunirse en la calle a la espera de saber qué ocurriría a continuación.

      Un jueves reciente, decenas de madres, abuelas, hermanas y novias se agolpaban alrededor de mesas de madera desvencijadas frente a la prisión, encorvadas sobre carteras llenas de documentos que esperaban que demostraran la inocencia de sus hijos: documentos de identidad del gobierno, registros escolares, identificaciones del trabajo.

      María Elena Landaverde se tomó unos días de vacaciones y convenció a una persona cercana para que la llevara en carro al amanecer para intentar ver a un chico que fue detenido mientras llevaba el desayuno a su familia. Morena Guadalupe de Sandoval se apresuró a ir cuando su hijo llamó para decir que los agentes de policía lo habían bajado de un autobús a casa desde su trabajo de conserje en la ciudad. Edith Amaya dijo que vio moretones en la cara de su hijo antes de que los policías se lo llevaran.

      “Queremos verlo una vez más”, dijo de Sandoval, sollozando junto a su propia madre, que ayudó a criar a su hijo, Jonathan González López. “Aquí todas somos madres llorosas”.

      La pregunta que se hace de Sandoval es si a alguien le importa. El presidente de El Salvador, Nayib Bukele, ha admitido que hay inocentes que han sido atrapados durante la represión, pero insiste en que son una pequeña parte de las detenciones. Y la gran mayoría de los salvadoreños —más del 80 por ciento, según las encuestas— apoyan a Bukele y aprueban las medidas extremas del gobierno.

      El odio a las pandillas es tan profundo en El Salvador que muchos quieren someterlas por cualquier medio. Los medios de comunicación locales e internacionales han difundido imágenes de familiares suplicando a la policía información sobre sus hijos y gritando mientras se los llevan. Hasta ahora, nada ha hecho cambiar la opinión pública contra la campaña de detenciones masivas ni contra el presidente que la dirige.

      Pero aunque las mujeres que buscan a sus hijos en las cárceles salvadoreñas no son en absoluto un grupo político organizado, su ira no debe subestimarse, dicen los expertos.

      Las madres en duelo tienen un historial de agruparse en América Latina, lo que ha provocado desafíos más duraderos para los gobiernos autocráticos.

      Por ahora, las mujeres que se encuentran fuera de El Penalito se centran en mantener a sus hijos alimentados. Bukele se ha jactado de haber racionado los alimentos a los presos durante la represión, por lo que muchas familias optan por comprar las comidas a sus familiares en una cocina autorizada por el gobierno con un pequeño puesto abierto fuera de la prisión.

      Solía haber un solo proveedor de comidas para todos, pero después de tantas detenciones en las últimas semanas, se autorizó a otro local contiguo a empezar a servir comida y a suministrar otros artículos de primera necesidad, como pasta de dientes y calzoncillos.

      “Es por todo eso del monopolio”, dijo una de las mujeres que trabajaba en la cocina original, que se negó a dar su nombre por temor a represalias. Los familiares de los reclusos se habían quejado en el pasado de que se diera a un solo negocio la exclusividad de proveer desayunos, almuerzos y cenas, según informaron los medios de comunicación locales.

      Las mujeres de fuera de la prisión se enteran de mucho con los empleados de los dos proveedores de comidas, que suelen ser de los primeros en saber cuándo se traslada a los reclusos de sus calabozos a otra prisión. Los familiares consiguen mucho menos de la propia prisión, que dispone de una pequeña ventanilla para responder a las preguntas, pero ofrece pocas respuestas.

      “No sabemos nada”, dijo de Sandoval. Sostuvo una tarjeta de identificación de Burger King con una foto de su hijo, Jonathan, que tiene cara de bebé. “No pertenece a ninguna pandilla”, insistió. Antes de su detención, el joven de 21 años trabajaba en otro restaurante de la capital, según su madre, como conserje.

      La novia de González, sentada junto a de Sandoval, cuida ahora de su hijo pequeño sin la ayuda de lo que él ganaba. “¿Qué va a hacer?”, preguntó de Sandoval. “Somos de escasos recursos. ¿Quién nos va a ayudar?”.

      Ha sido difícil determinar cómo la policía salvadoreña ha identificado sus objetivos, porque las detenciones han sido muy rápidas y generalizadas. El gobierno no quiso conceder una entrevista con el director de la policía nacional, pero los familiares de los detenidos durante el régimen de excepción dijeron en entrevistas que muchos fueron elegidos si habían tenido roces con la policía en el pasado.

      Pero los familiares de los detenidos durante el régimen de excepción dijeron en entrevistas que muchos eran objeto de ataques si habían tenido roces con la policía en el pasado.

      Irvin Antonio Hernández fue detenido cuando salió corriendo detrás de su hermanita, que se había marchado detrás de los perros de la familia. Hernández, sin camisa y sin zapatos, acabó esposado.

      “Lo único que nos dijeron era ‘bicho, vení para acá’”, dijo Noemí Hernández, su hermana mayor. “‘Hay que ponerse zapatos y camisa y nos vamos’”.

      Hernández fue detenido hace varios años, según su madre, cuando dice que dos pandilleros que huían de la policía se escondieron en su casa. También se llevaron al chico, aunque Hernández dijo que su hermano no tenía nada que ver con la pandilla.

      “Estudió hasta el noveno grado y ahora trabaja”, dijo, con lágrimas filtrándose a través de su mascarilla. “Vende frutas y verduras, y tiene casa propia”.

      Escuchando desde la acera, Liliana Aquino estalló.

      “¡Nosotros los pobres lo pusimos ahí!”, dijo, refiriéndose al presidente. “Pero somos los pobres los que ahora estamos sufriendo”.

      En 2019, Aquino, de 30 años, estaba asqueada de la clase política de El Salvador y votó contenta por el joven Bukele. Lo llama “mi presidente” y dijo que la gente que se preocupa por respetar los derechos de los pandilleros es absurda.

      “Un pandillero no respeta nada, no piensa en mí”, dijo. Su madre vendía sándwiches en un mercado local, y se fue a la ruina en el intento de ganar dinero y también de cubrir las cuotas de extorsión que cobraba una pandilla. Al final del año, dijo Aquino, las pandillas exigían a su madre que les diera un bono de Navidad.

      “Si no pagas, te matan”, dijo Aquino. Incluso si pagas, dijo, no estás seguro en El Salvador. Los transeúntes inocentes mueren en el fuego cruzado de los tiroteos de las pandillas todo el tiempo, dijo.

      Ese día estaba fuera del centro porque su hermano había sido detenido recientemente bajo sospecha de ser miembro de una pandilla, dijo. Pero insistió en que él repara electrodomésticos y va al trabajo todos los días.

      Aquino sigue apoyando al presidente y cree que ha hecho del país un lugar mejor para vivir. Sin embargo, la arbitrariedad de su estilo de justicia empezaba a cansarla.

      “Ha ayudado mucho”, dijo Aquino. “Pero todo ha sucedido a costa de las lágrimas de muchas madres”.

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      France24 - World

      'Racially motivated' mass shooting at supermarket in Buffalo, New York

      Issued on: 14/05/2022 - 23:37

      NEWS WIRES David SMITH

      A heavily armed 18-year-old white man shot 10 people dead on Saturday at a Buffalo, New York grocery store in a "racially motivated" attack that he live-streamed on camera, authorities said.

      The gunman, who was wearing body armor and a helmet, was arrested after the massacre, Buffalo Police Commissioner Joseph Gramaglia told a news conference.

      Gramaglia put the toll at 10 dead and three wounded. Eleven of the victims were African Americans.

      The gunman shot four people in the parking lot of the Tops supermarket, three of them fatally, then went inside and continued firing, Gramaglia said.

      Among those killed inside the store was a retired police officer working as an armed security guard.

      The guard "engaged the suspect, fired multiple shots," but the gunman shot him, Gramaglia said.

      He added that when police arrived, the shooter put the gun to his neck, but was talked down and surrendered.

      Stephen Belongia, special agent in charge of the FBI's Buffalo field office, told the news conference that the shooting is being investigated as a hate crime.

      "We are investigating this incident as both a hate crime and a case of racially motivated violent extremism," Belongia said.

      Erie County Sheriff John Garcia described the attack as "pure evil."

      "It was straight up racially motivated hate crime from somebody outside of our community," he said.

      When asked what information led authorities to term the attack a hate crime, Erie County District Attorney John Flynn said they had evidence indicating "racial animosity," but declined to elaborate.

      'Manifesto'

      US media outlets have reported officials are investigating a detailed "manifesto" posted online before the shooting, in which the suspect outlines his plans and racial motivations for the attack.

      Quoting from the manifesto, the New York Times reported the suspect had been "inspired" by white supremacist acts of violence, including the massacre of 51 Muslims in Christchurch, New Zealand in March 2019.

      A semi-automatic weapon used in Saturday's shooting also had a racial epithet written on it as well as the number 14 -- a reference to a white supremacist phrase -- according to local daily The Buffalo News, citing a local official.

      District Attorney Flynn said in the press conference that the shooter used an "assault weapon" -- a term that can apply to types of rifles and shotguns in New York -- but did not specify which kind.

      Flynn's office said in a tweet Saturday night that the suspect -- identified as Payton Gendron of Conklin, New York -- had been arraigned on a charge of first-degree murder, which carries a sentence of life without parole. He is being held without bail.

      Payton S. Gendron, 18, of #Conklin, NY has been arraigned in Buffalo City Court on one count of Murder in the First Degree. He was remanded without bail. A felony hearing was scheduled for Thursday, May 19 at 9:30 a.m.

      May 15, 2022

      Asked during the earlier press conference if the shooter could face the death penalty at the federal level, the US attorney for the Western District of New York, Trini Ross, said: "All options are on the table as we go forward with the investigation."

      'Day of great pain' 

      Byron Brown, the mayor of Buffalo -- which is located in western New York State, along the US border with Canada -- said the shooter "traveled hours from outside this community to perpetrate this crime."

      "This is a day of great pain for our community," Brown said.

      White House Press Secretary Karine Jean-Pierre said US President Joe Biden had been briefed on the "horrific shooting."

      In a statement, Biden thanked police and first responders and denounced the attack. 

      "Any act of domestic terrorism, including an act perpetrated in the name of a repugnant white nationalist ideology, is antithetical to everything we stand for in America," he said.

      Senate Majority Leader Chuck Schumer, the senior US senator from New York, said in a tweet: "We are standing with the people of Buffalo."

      The governor of New York, Kathy Hochul, described the killings as a "horrific white supremacist shooting" in a tweet that also praised the grocery store security guard as "a true hero."

      A spokesperson for streaming service Twitch confirmed to AFP that the shooter used the service to broadcast the attack.

      "We have investigated and confirmed that we removed the stream less than two minutes after the violence started," the spokesperson said, adding: "We are taking all appropriate action, including monitoring for any accounts rebroadcasting this content."

      Wave of gun violence

      The Buffalo shooting follows other recent instances of racially motivated mass killings in the United States.

      In 2019, a white gunman traveled hours across the state of Texas and killed 23 people at a Walmart in El Paso, where the vast majority of the population is Hispanic.

      Four years earlier, in Charleston, South Carolina, a white man opened fire in an African American church, killing nine.

      In both instances, the men posted hate-filled manifestos online before their shooting rampages.

      Despite recurring mass-casualty shootings and a nationwide wave of gun violence, multiple initiatives to reform gun regulations have failed in the US Congress, leaving states and local councils to enact their own restrictions.

      The United States suffered 19,350 firearm homicides in 2020, up nearly 35 percent compared to 2019, the Centers for Disease Control and Prevention (CDC) said in its latest data.

       (AFP)

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      California transit worker kills eight, including coworkers, in latest US mass shooting

      US court approves $800m settlement for victims of Las Vegas shooting

      New York subway shooting suspect denied bail, will undergo psychiatric exam

      L'Humanité

      Les diplômés du jour. Les « ingénieurs qui bifurquent »

      Homme du jour

      Marie-Noëlle Bertrand

      Elle devait être seule sur scène : ils ont finalement été six. La prestation de Lola et de ses camarades fraîchement diplômés d’AgroPariTech fait sensation depuis le début de la semaine sur les réseaux sociaux et dans les médias. Appelée à s’exprimer lors de la remise des diplômes, fin avril, la toute fraîche ingénieure, épaulée de quelques autres, a saisi l’opportunité pour exprimer son refus de rentrer dans le système agroproductiviste auquel les conduit, disent-ils, leur formation. « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours », a déclaré la jeune femme à la tribune. « Nous ne nous considérons pas comme les talents d’une planète soutenable », a-t-elle poursuivi, avant de passer le micro à chacun de ses cinq camarades. Le tour de parole a ainsi duré sept minutes.

      Les « ingénieurs qui bifurquent » – c’est le nom qu’ils se sont donné – ont ainsi dénoncé des emplois destructeurs de nature et une technologie mise au service du capitalisme et de l’agro-industrie. Ils ont aussi appelé les autres de leurs camarades, ceux installés face à eux parmi le public de la salle Gaveau, à Paris, où s’est déroulée la scène, à déserter ce système. Eux ont d’ores et déjà décidé de le faire, en renonçant aux bureaux d’études pour devenir paysans boulangers ou activistes écolo. « Ce n’est pas un renoncement à transformer le système, relève aujourd’hui Delphine, l’une des six, en réponse à certaines critiques qui leur sont faites, mais un appel à le faire en rejoignant les luttes locales et une nouvelle voie agricole. » Une initiative saluée par Aurélie Trouvé, présidente du parlement de l’Union populaire, candidate aux législatives et par ailleurs enseignante à AgroPariTech.

      agro-industrieétudiants
      France24 - World

      'Our music conquers Europe': Zelensky praises Ukraine Eurovision win

      Issued on: 15/05/2022 - 01:42

      NEWS WIRES

      Ukraine's Kalush Orchestra won the Eurovision Song Contest in Italy on Saturday with their entry "Stefania", riding a wave of public support to claim an emotional victory that was welcomed by the country's president.

      Sung in Ukrainian, the winning song fused rap with traditional folk music and was a tribute to band frontman Oleh Psiuk's mother.

      The bookmakers had made Kalush Orchestra the clear favourite for the annual contest, which normally draws a television audience of close to 200 million, based in part on popular sympathy for Ukraine following Russia's invasion in February.

      Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy was quick to offer his congratulations.

      "Our courage impresses the world, our music conquers Europe! Next year Ukraine will host the Eurovision song contest," he said in an online message. The winners traditionally get to host the event the following year.

      "I thank the Kalush Orchestra for this victory and everyone who gave us your votes! I am sure that the sound of victory in the battle with the enemy is not far off," he added.

      Ukraine were in fourth place based on jury voting but claimed victory with a commanding lead in viewer voting. Britain's Sam Ryder finished second, while Chanel of Spain finished third.

      It is the third time that Ukraine has won the annual competition.

      The band's frontman made a plea for the city of Mariupol and its Azovstal plant at the end of their appearance.

      "Please help Ukraine, Mariupol. Help Azovstal right now," Psiuk shouted from the front of the stage.

      The European Broadcasting Union, which organises the contest, said no action would be taken against the band for using the stage to make a statement.

      "We understand the deep feelings around Ukraine at this moment and believe the comments of the Kalush Orchestra and other artists expressing support for the Ukrainian people to be humanitarian rather than political in nature," the EBU said in a statement.

      (REUTERS)

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      Eurovision: With Russia excluded, Ukraine wins the political contest

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      France24 - World

      Advocates decry the arrest of a fruit vendor in New York’s subway after video goes viral

      Issued on: 13/05/2022 - 15:40Modified: 13/05/2022 - 15:49

      Pariesa Young Follow

      A fruit vendor in the New York City subway was arrested by police on April 29 and had her goods confiscated for not having proper licensing. A video of the arrest went viral, prompting outrage from advocates who argue that New York City street vendors have been treated unfairly by police, while at the same times it’s become more and more difficult to obtain permits to sell food.

      Longtime fruit vendor Maria Falcon was on a platform in a Brooklyn subway station on April 29 when she was handcuffed by police. Her daughter, who was with her at the time, filmed the incident in a video that was posted on May 7 and quickly went viral.

      The video shows Falcon being led away by one police officer, as another one follows with her cart of fruit. Falcon told media outlet amNewYork that she was not selling fruit from the cart when police approached her.

      Horrific treatment of Maria, a mother, immigrant entrepreneur & her *daughter* who filmedEarlier this week, Maria was arrested for selling mangoes & kiwis to customers she's served for 10+ yrsShame on our city for choosing cruelty, instead of supporting hardworking mothers pic.twitter.com/sjonO5FMjM

      May 7, 2022

      The video was shared on Twitter by the Street Vendor Project, a non-profit organisation that advocates for New York City street vendors to obtain licences and permits as well as grow their businesses, championing street vending as an integral part of the city’s culture. 

      Another video shared by the association shows the cart with Falcon’s goods – chocolate bars as well as bags of cut fruits, such as mango, strawberries and kiwi.

      Maria wanted to show the work she was arrested for: "These are the fruits & box of chocolates we sell - it takes us 3 days to sell this box. This is the honorable work we do - we aren't hurting anyone or anything" pic.twitter.com/Gwgw1v2fhG

      May 7, 2022

      Falcon, who has been selling goods from a cart in New York City since 2008, was held in the police station for two hours and the officers confiscated her cart and goods. She was searched for illicit items and then issued a citation for unauthorised commercial activity. 

      ‘All I want is a place to work safely’

      Falcon told amNewYork about the experience:

      I felt terrorised. I set up in an area where I’m not in anybody’s way. I’m up against the wall and I’m just there, not to do anything to anybody, just selling things like fruits and churros.

      Just let us work with dignity. We are immigrants, we’re not hurting anybody. We women are not at home waiting for our husbands to come and earn for our families. We’re out working and trying to provide. All I want is a place to work safely.

      Falcon, who is originally from Ecuador, explained that she sets up her cart inside subway stations during colder months usually, but has opted to continue selling there during the pandemic as there is more foot traffic. She has been arrested for vending before, and was ticketed earlier in April, but Falcon said this is the first time that the police have taken her products.

      New York City cracks down on unlicensed vendors

      The Street Vendor Project explained in a Tweet that Falcon does have a valid food vendor license – meaning she has passed food safety courses and pays sales tax on her business – but doesn’t have a permit for mobile food vending. These permits authorise individuals to sell prepared foods after passing a Department of Health inspection ensuring that they meet health code requirements. 

      And getting a valid permit isn’t an easy feat, due to caps on the number issued. Currently, New York City allows only 5,100 street vending permits – a figure which hasn’t increased much since the early 1980s when the limit was first proposed. And because permit holders can renew their authorisations indefinitely, it’s hard for the thousands of people on the waitlist to ever get approved.

      According to the New York City Department of Health website, the city will issue 445 additional permits each year over the next decade, starting in July 2022, allowing some of the people who are already on the waitlist to obtain a legal permit. 

      Still, there are an estimated 10,000 to 12,000 vendors in New York, most of them operating illegally. Police, as well as the Department of Consumer and Worker Protection (DCWP), issue hundreds of citations to unauthorised street vendors a year, with a maximum fine of 1,000 dollars (around 960 euros). And the number of citations has increased back to pre-pandemic rates: 1,621 tickets were issued in just six months of 2021 compared with 1,609 in all of 2019. 

      Crackdowns on street vendors follow New York City Mayor Eric Adams’s “quality-of-life” policies, which include greater enforcement of low-level offences such as public drinking or loitering. The move has also put more police officers in the city’s subways. Critics say this kind of “broken windows” policing – punishing petty crimes with the aim of preventing larger ones – isn’t effective, and unfairly targets disadvantaged populations.

      These regulations – alongside the major impacts of Covid-19 in New York City – have made it more and more difficult for the city’s street vendors to make a living. 

      Maria Falcon’s arrest harkens back to similarly high-profile incidents involving food vendors. In 2019, an Ecuadorian immigrant was arrested in a subway station and had her equipment confiscated for selling churros. And last September, city officials shut down a stall run by a Bronx vendor without a licence. A viral video showed city workers dumping her fresh produce in the garbage

      Complaints against street vendors include obstruction of sidewalks, health and safety concerns, as well as impacts on nearby small businesses. Meanwhile, advocates say that street vendors help the local economy and contribute to the culture of New York City. 

      “Imagine having two city agents and police officers coming to check on you,” said Carina Kaufman-Gutierrez, deputy director at the Street Vendor Project. “The city is pouring all these resources into criminalizing and shutting down these small businesses instead of creating a licensing program and regulating them.”

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      Valeurs Actuelles

      [Info VA] Val-de-Marne : un adolescent de 16 ans interpellé pour viol à Cachan

      Un adolescent de 16 ans a été interpellé pour viol à Cachan, dans le Val-de-Marne, et placé en garde à vue, ce dimanche 15 mai. Il est soupçonné d’avoir agressé sexuellement une adolescente de 17 ans lors d’une soirée, a appris Valeurs actuelles de source policière.

      Les faits se seraient déroulés vers 2h55, ce matin. L’individu mineur de « type européen » aurait suivi la jeune femme alcoolisée dans les toilettes, verrouillé la porte prétextant l’aider à vomir, puis profité de son état d’ébriété pour la violer en lui soulevant sa robe.

      La jeune femme, qui décrit une pénétration sans préservatif, en serait restée tétanisée. Quand des amis de la victime présumée ont frappé à la porte des toilettes, le suspect aurait tenté de fuir, avant d’être rattrapé et retenu par les proches de l’adolescente.

      Le suspect, né dans le 15e arrondissement de Paris, habite à Vanves dans les Hauts-de-Seine. La victime, née à Argenteuil dans le Val-d’Oise, habite à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine. « Des gosses de bonnes familles », résume une source policière.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      New York Times - World

      Guerra Rusia-Ucrania

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      La líder de la banda Pussy Riot escapa de Rusia con la ayuda de sus amigos

      Tras más de una década de activismo, Maria Alyokhina se disfrazó de repartidora de comida para eludir a la policía y la creciente represión del Kremlin.

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      Por Valerie Hopkins y Misha Friedman

      VILNA, Lituania — Maria Alyokhina llamó la atención de las autoridades rusas —y del mundo— por primera vez cuando Pussy Riot, su banda de punk y grupo artístico de performance, organizó una protesta contra el presidente Vladimir Putin en la Catedral de Cristo Salvador de Moscú.

      Por ese acto de rebelión en 2012 fue condenada a dos años de prisión por “vandalismo”. Mantuvo su determinación para enfrentar el sistema de represión de Putin, incluso después de haber sido encarcelada seis veces más desde el verano pasado, cada vez por 15 días, siempre con cargos falsos con la idea de frenar su activismo político.

      Pero en abril, mientras Putin comenzó a reprimir con más dureza cualquier crítica a su guerra en Ucrania, las autoridades anunciaron que el arresto domiciliario que se le había impuesto se convertiría en 21 días en una colonia penal. Entonces decidió que era hora de irse de Rusia —al menos de manera temporal— y se disfrazó de repartidora de comida para evadir a la policía de Moscú, que había estado vigilando el apartamento de la amiga donde se hospedaba. Dejó su celular como señuelo y para evitar ser rastreada.

      Un amigo la llevó a la frontera con Bielorrusia, desde donde tardó una semana en cruzar a Lituania. En un estudio en Vilna, la capital lituana, accedió a dar una entrevista para describir el escape angustioso de una disidente de la Rusia de Putin.

      “Me alegró haberlo logrado, porque fue una impredecible y grande” despedida a las autoridades rusas, dijo Alyokhina, quien usó un término menos amable. “Todavía no entiendo del todo lo que hice”, admitió, vestida completamente de negro, salvo por una riñonera con un cinto con los colores del arcoíris.

      Alyokhina, de 33 años, ha pasado toda su vida adulta haciendo esfuerzos para que su país respete su Constitución y los derechos humanos más elementales, como la libertad de expresión. Tras ser liberada preliminarmente de prisión en diciembre de 2013, ella y otra integrante de las Pussy Riot fundaron Mediazona, un medio independiente de noticias enfocado en el crimen y el castigo en Rusia.

      También escribió un libro de memorias, Riot Days, y viajó por el mundo para interpretar un espectáculo basado en el libro. Aunque ella quería hacer una gira por Rusia, solo tres lugares aceptaron acoger el espectáculo y todos enfrentaron repercusiones.

      Alyokhina estaba comprometida a permanecer en Rusia a pesar de la vigilancia usual y la presión de las autoridades de la que era objeto. Pero ahora se ha sumado a las decenas de miles de rusos que han huido de su país desde que comenzó la invasión de Ucrania.

      Alyokhina, a la que sus amigos llaman Masha, tenía las uñas mordidas y fumaba casi sin cesar un vaporizador o unos cigarrillos Marlboro Lights. Hizo el viaje con unas botas negras de plataforma de varios centímetros de alto y sin cordones, un guiño a sus diversas estancias en la cárcel, donde confiscan los cordones de los zapatos.

      En prisión, ella y otras personas ensartaban toallitas húmedas en los ojales de sus zapatos para que no se les resbalaran. A modo de declaración de principios, ella y otras integrantes de Pussy Riot los usarán en sus actuaciones de su nueva gira, que comenzará el 12 de mayo en Berlín, para recaudar fondos para Ucrania.

      Hace más de una década, cuando Pussy Riot comenzó, el grupo parecía tanto un ardid publicitario como activismo político. Pero si en ese momento su protesta en la catedral de Moscú —donde interpretaron una “Una plegaria punk”, que ridiculiza la simbiosis entre la Iglesia ortodoxa rusa y el Kremlin— parecía exagerada, hoy parece profética.

      El líder de la Iglesia, el patriarca Kirill, bendijo a las tropas rusas que iban a Ucrania, y la Unión Europea añadió su nombre en su lista de sanciones.

      Exactamente diez años después de la protesta en la catedral, Putin pronunció un discurso furioso en el que dijo que Ucrania era un país “creado por Rusia”, con lo que sentaba las bases para su invasión.

      Alyokhina escuchó el discurso por radio desde una celda de la cárcel. La invasión, dijo, lo había cambiado todo, no solo para ella, sino para su país.

      “Ya no creo que Rusia tenga el derecho a existir”, dijo. “Incluso antes, persistían las preguntas sobre cómo se mantiene unida, sobre qué valores la unían y hacia dónde se dirige. Pero ahora ya no creo que sea una cuestión”.

      Durante la entrevista estuvo rodeada por otras personas que forman parte el grupo, ahora un colectivo con alrededor de una decena de integrantes. La mayoría también habían huido recientemente de Rusia, entre ellas su novia, Lucy Shtein.

      Shtein había decidido irse de Rusia un mes antes, y también evadió las restricciones de movimiento al escabullirse usando el uniforme de un servicio de entrega de comida. Tomó la decisión después de que alguien colgara un letrero en la puerta del departamento que compartía con Alyokhina en el que se les acusaba de ser traidoras.

      Una vez, Alyokhina y Shtein fueron encarceladas por publicar en Instagram una petición para la liberación de los presos políticos en Rusia. En febrero, Alyokhina fue sentenciada a 15 días por “propaganda de simbología nazi” por otra publicación de Instagram, esta de 2015, que criticaba a Aleksandr Lukashenko, el dictador bielorruso y aliado de Putin. Shtein fue detenida al mismo tiempo por cargos similares.

      “Tienen miedo porque no pueden controlarnos”, dijo Alyokhina.

      Cuando llegó a la frontera entre Bielorrusia y Lituania, tenía una visa lituana que intentó usar con su identificación nacional rusa, ya que Rusia le había confiscado el pasaporte. Para ese momento, Alyokhina había sido incluida en la lista de “personas buscadas” de Rusia.

      En su primer intento de cruzar, Alyokhina fue retenida por guardias fronterizos bielorrusos durante seis horas antes de ser devuelta. En su segundo intento, el funcionario incrédulo que estaba en el turno simplemente le pidió que se fuera.

      Pero en su tercer intento, lo logró. Alyokhina tenía aliados fuera del país que trabajaban para buscarle un camino que la condujera a la libertad. Uno de ellos fue un amigo suyo, el artista de performance islandés Ragnar Kjartansson, quien convenció a un país europeo que emitiera un documento de viaje para Alyokhina, que en esencia le daba el mismo estatus que a una ciudadana de la Unión Europea. Los funcionarios de ese país pidieron que no se lo nombrara por temor a ocasionar repercusiones diplomáticas.

      El documento que usó Alyokhina se introdujo de contrabando a Bielorrusia. Mientras ella estuvo allí, evitó los hoteles o cualquier lugar donde le podrían pedir algún documento de identidad, lo que podría haber alertado a las personas que la buscaban.

      Al final, Alyokhina abordó un autobús rumbo a Lituania con el documento en mano. Se rio cuando relató lo mejor que la trataron los guardias fronterizos cuando pensaron que era una “europea” y no una rusa.

      “Mucha magia sucedió la semana pasada”, dijo. “Suena como una novela de espías”.

      El hecho de poder salir de Rusia y Bielorrusia fue un reflejo, dijo, de la aplicación caótica de la ley rusa.

      “Desde aquí parece un demonio enorme, pero está muy desorganizado si miras desde adentro”, advirtió. “La mano derecha no sabe lo que hace la mano izquierda”.

      Alyokhina dice que espera regresar a Rusia. Pero nadie sabe cómo podría hacerlo, ahora incluso los activistas más dedicados son encarcelados o forzados a exiliarse.

      Todos los días llegan a Vilna nuevos integrantes del grupo que huyen de Rusia, y se reúnen a los ensayos para la gira europea.

      Después de unos días, Alyokhina viajó a Islandia con otros integrantes de la agrupación para visitar a Kjartansson, quien les organizó un ensayo en el edificio que alguna vez fue sede de la Corte Suprema del país.

      Alyokhina le pidió a Kjartansson y a Bjork, una pariente de él, que se presentaran en eventos organizados por activistas proucranianos cuando Pussy Riot actúe en Islandia. La respuesta, dijo Kartjansson, fue un rotundo: “¡Sí!”.

      En Vilna, el celular de Alyokhina vibró con mensajes de apoyo y alivio de que estuviera “a salvo” después del viaje de una semana. Alyokhina se exasperó por estas expresiones bien intencionadas, que, aseguró, estaban fuera de lugar.

      “Si tu corazón está libre”, dijo, “no importa dónde estés”.

      Valerie Hopkins informó desde Vilna y Misha Friedman desde Reikiavik, Islandia.

      Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Anteriormente cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times. @VALERIEinNYT

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      L'Humanité

      En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

      Actu

      Près de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.

      Marion d'Allard

      Les arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.

      Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.

      « Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »

      Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.

      Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».

      Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

      Avec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.

      Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.

      Une grave sécheresse des sols

      À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

      Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

      Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

      Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.

      Des régions jusque-là plutôt épargnées

      Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.

      Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

      Sur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.

      Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.

      Des projections à horizon 2100

      « Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.

      Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futur

      Coordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.

      Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».

      Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».

      De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050,  et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.

      Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.

      sécheressemétéoRéchauffement climatiqueClimat
      France24 - Monde

      Centrafrique : dix civils tués dans l'attaque d'un village par des rebelles

      Publié le : 14/05/2022 - 20:49

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      Dix civils ont été tués, lundi, dans l'attaque d'un village situé à 400 km au nord-est de Bangui, la capitale centrafricaine, a annoncé la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), qui accuse l'Unité pour la paix en Centrafrique, un important groupe rebelle.

      Dix civils ont été tués lundi 9 mai dans une attaque de rebelles dans le centre de la Centrafrique, en proie depuis plusieurs années à une guerre civile, a déclaré samedi 14 mai à l'AFP le porte-parole de la force de l'ONU dans le pays.

      "Des éléments armés de l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC)", un important groupe rebelle, "ont perpétré des exactions sur les populations, tuant dix personnes" lundi dans le village de Bokolobo, à plus de 400 km au nord-est de la capitale Bangui, a assuré le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouedraogo, porte-parole de la force de la Mission de maintien de la paix de l'ONU en Centrafrique (Minusca).

      Ils avaient auparavant attaqué les positions des forces de sécurité, a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.

      "En réponse à ces atrocités, la Force a immédiatement déployé des Casques bleus mauritaniens pour protéger les populations", a poursuivi Abdoul Aziz Ouedraogo, qui a précisé qu'une deuxième patrouille du contingent népalais avait été dépêchée sur les lieux et que l'installation d'une base sur place permettait d'"assurer la protection des populations civiles".

      Présence russe

      Dans un communiqué publié vendredi, Ali Darassa, chef militaire de l'UPC et chef d'état-major de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) – une alliance de groupes rebelles créée en décembre 2020 pour renverser le président Faustin-Archange Touadéra –, avait dénoncé le massacre lundi dans le même village de "30 civils de confession musulmane dont 27 peuls (...) par les mercenaires de la société Wagner, les Faca [Forces armées centrafricaines, NDLR] et la milice anti-balaka aile Touadéra".

      La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018. Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé peu avant les élections une offensive sur Bangui et Faustin-Archange Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie.

      Des centaines de paramilitaires russes avaient alors rejoint quelques centaines déjà présents depuis 2018 et permis, en quelques mois, de repousser l'offensive des rebelles puis de les refouler d'une grande partie des territoires et villes qu'ils contrôlaient. Mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l'autorité de l'État.

      Le 30 mars, la haute-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a dénoncé de "graves violations des droits de l'Homme" en Centrafrique, dont "des meurtres et des violences sexuelles" sur les civils, commis par les groupes rebelles mais aussi les forces armées du régime et leurs alliés russes.

      Avec AFP

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      En Centrafrique, l'UE suspend la formation de soldats à cause du groupe russe Wagner

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      En Centrafrique, HRW dénonce des meurtres de mercenaires russes "en toute impunité"

      Valeurs Actuelles

      Allemagne : le parti d’Olaf Scholz défait dans les urnes en Rhénanie après une élection locale

      Le parti du chancelier allemand n’a pas fait l’unanimité. À l’issue d’élections locales en Rhénanie du nord-Westphalie, le parti social-démocrate SPD, au pouvoir avec Olaf Scholz, a nettement perdu dans les urnes face aux conservateurs de la CDU. Comme le relate BFM TV, dimanche 15 mai, cette importante région d’Allemagne élisait dimanche son parlement. Et d’après de premières estimations, le parti d’Olaf Scholz n’est pas en vogue, contrairement aux conservateurs. Le SPD a récolté 28 % des suffrages contre 35 % pour les chrétiens-démocrates, qui détiennent la Rhénanie depuis 2017. Le parti social-démocrate avait également perdu dans une autre région du nord, Schleswig-Holstein, peu de temps avant.

      Une alliance avec les écolos ?

      Pour pallier à cette défaite, le SPD pourrait bien s’allier aux écologistes allemands. Les Verts ont rassemblé 18 % de voix lors de l’élection locale en Rhénanie. En revanche, ce scénario ne serait pas plébiscité par la CDU qui ne va pas reconduire son alliance régionale avec les libéraux du FDP. Le parti a fait 5,5 % dans les urnes et connaît une chute de 7 points ces cinq dernières années.

      Il est notamment reproché au pouvoir allemand mené par Olaf Sholz sa discrétion concernant la guerre en Ukraine. Cette élection locale prouve toutefois qu’il y a de l’espoir pour les conservateurs. Depuis le départ d’Angela Merkel, la CDU est à nouveau un parti d’opposition après 16 ans de règne, rappelle BFM TV. Son nouveau leader, Friedrich Merz, compterait bien candidater pour devenir à son tour chancelier en 2025.

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      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      France24 - Monde

      Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage

      Publié le : 13/05/2022 - 18:56

      Sébastian SEIBT Suivre

      La valeur de toutes les cryptomonnaies a dévissé ces derniers jours. Un mouvement qui, par son ampleur rappelle les heures les plus sombres de l’histoire du bitcoin, mais dont les singularités peuvent en faire un épisode particulièrement douloureux pour l’économie.

      Ce sont deux cents milliards de dollars qui sont partis en fumée en 24 heures, a calculé jeudi 12 mai le site CoinMarketCap, qui suit l’évolution des cryptomonnaies. Ces dernières traversent actuellement une zone de très fortes turbulences enregistrant des pertes à répétition et qui semblent sans fin.

      La reine d’entre elles, le bitcoin, est passée d’une valeur approchant les 60 000 dollars pour un bitcoin en fin d’année 2021, à une valeur à peine supérieure à 30 000 dollars vendredi 13 mai. Idem pour l’ensemble de ces devises dématérialisées dont la capitalisation totale a été divisée par deux sur la même période.

      La faute à la Fed

      "Pour tous ceux qui paniquent, voici une liste de numéros de téléphone pour des services de soutien moral", peut-on lire en arrivant sur l’un des nombreux sous-forums consacrés aux cryptomonnaies du populaire site communautaire Reddit.

      "Il y a clairement une débâcle actuellement dans ce secteur", reconnaît Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School. Mais ce n’est pas la première fois que les cours chutent brutalement avant, généralement, de remonter vers les septièmes cieux boursiers. Ainsi, il y a à peine un an, "à la même période, le bitcoin avait perdu 50 % de sa valeur après la décision de la Chine de limiter le recours à cette monnaie", rappelle cette experte. 

      Elle souligne que chacune de ces corrections brutales des cours avait une "raison logique de se produire", qu'il s'agisse d'une décision politique de Pékin ou du contre-coup d’un trop fort emballement des investisseurs comme lors du premier "hiver des crypto", en 2017.

      >> À lire aussi sur France 24 : Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

      La descente aux enfers de 2022 n’échappe pas à cette règle. Cette fois-ci, c’est la Réserve fédérale américaine qui serait à blâmer. Les cryptomonnaies réagissent, en fait, comme le reste des valeurs tech qui ont connu un début d’année catastrophique à cause de la décision de la Fed américaine de rehausser les taux d’intérêt.

      "Lorsque les taux d’intérêt remontent, les placements moins risqués qui dépendent de ces taux – comme les obligations – rapportent davantage, ce qui peut amener les investisseurs à délaisser les investissements plus risqués comme les cryptomonnaies", résume Nathalie Janson.

      Mais à bien des égards, le grand plongeon du bitcoin sort aussi de l’ordinaire des effets yo-yo traditionnels de cette devise. D’abord, parce que la Fed n’a pas fini de rehausser ses taux. Elle continuera à le faire tant qu’elle estimera cela nécessaire pour lutter contre l’inflation. Contrairement aux précédentes crises, ce n’est pas un événement ponctuel auquel les investisseurs ont simplement besoin de s’adapter, pour ensuite laisser le cours du bitcoin repartir à l’assaut de nouveaux sommets. La tendance baissière risque cette fois-ci de durer plus longtemps et se révéler être plus profonde.

      Terra, la stablecoin qui déstabilise tout

      En outre, il y a une crise dans la crise. Un élément important de tout l’écosystème s’est mis à ne plus fonctionner correctement. "Les dérèglements de la cryptomonnaie Terra ont accéléré la chute des cours", affirme Nathalie Janson.

      De quoi s’agit-il ? Terra est ce qu’on appelle une stablecoin, c’est-à-dire une cryptomonnaie dont le cours, contrairement à l’écrasante majorité de ses consœurs, ne varie (presque) pas. C’est même l’une des plus importantes, derrière Tether, qui vaut 80 milliards de dollars. Ces stablecoins y parviennent en étant, généralement, indexées à une devise "réelle", comme le dollar.

      >> À lire aussi sur France 24 : Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

      Pour Terra, c’est un peu différent : elle n’est pas rattachée à une autre monnaie mais c’est un algorithme complexe qui assure que son cours ne dévie pas de 1 terra = 1 dollar…. en théorie.

      Sauf qu’en pratique, le cours de cette stablecoin est tombée à près de 20 cents en début de semaine. Un événement sans précédent lié à un mystère : "les dépôts de Terra sur la principale plateforme lié à cette cryptomonnaie, vendredi 6 mai, sont passé de 14 milliards de dollars à 9 milliards de dollars, sans qu’on sache vraiment qui a retiré tout cet argent", note Nathalie Janson.

      Mais qu’importe le coupable : les investisseurs y ont vu le signal que quelque chose ne tournait pas rond au royaume de cette stablecoin. Ils ont alors commencé à se débarrasser aussi de leur Terra, accélérant la chute de cette cryptomonnaie.

      On a alors commencé à parler de moment "Lehman Brother" des stablecoins, en référence à la chute de la banque Lehman Brother en 2008 qui a entraîné des faillites en cascade d’autres institutions. Un phénomène de contagion semble aussi avoir commencé à s’opérer dans le monde des cryptomonnaies, puisque même le Tether a brièvement perdu sa parité avec le dollar, jeudi 12 mai.

      La première crise de l’ère de la démocratisation des cryptomonnaies

      Pour l’écosystème dans son ensemble, des dysfonctionnements de ces stablecoins risqueraient d’être mortels. En effet, les échanges d’une cryptomonnaie vers une devise comme le dollar ou l’euro passent la plupart du temps d’abord par une stablecoin. C’est un peu l’intermédiaire qui rassure tout le monde en apportant de la stabilité. 

      Si plus personne ne fait confiance à Terra, au Tether et autres, il y aurait un risque d'arrêt des transactions sur le marché des cryptomonnaies qui vaut, tout de même, 1 300 milliards de dollars et dans lequel des fonds de pension, les plus grandes banques tout comme des geeks idéalistes, ont investi. Ironiquement, c’est l'un des risques systémiques pour le secteur pointés du doigt par le Conseil de stabilité financière mondial dans un rapport publié en février 2022. 

      Cette crise est enfin inédite par l’ampleur des pertes causées au commun des mortels. Il s'agit de la première chute des cours de l’ère de la "démocratisation des cryptomonnaies", souligne Nathalie Janson. Il y a deux ou trois ans encore, seuls les initiés investissaient dans ce type d’actifs. Aujourd’hui, les forums de Reddit et la majorité des articles traitant de ce printemps meurtrier pour le bitcoin regorgent de témoignages d’individus qui "ont perdu toutes leurs économies". 

      Une triste réalité qui s’explique par la ruée vers la Bourse des petits investisseurs du dimanche pendant la pandémie. Souvent jeunes et très connectés, ils se sont souvent tournés vers les cryptomonnaies qui semblaient porteuses de projets ambitieux tout en offrant des taux d’intérêt très alléchants.

      "Il y a bon nombre d’étudiants aujourd’hui qui, pour payer une partie de leurs études, ont investi dans ces actifs", raconte Nathalie Janson. Pour eux, c’est tout un monde qui menace de s’effondrer avec cette crise.

      Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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      Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

      BOURSES

      Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

      La chronique de l’éco

      Le bitcoin perd ses gains de 2022 : les investisseurs fuient les actifs risqués

      BBC

      Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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      The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

      The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

      But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

      France24 - World

      Thousands take to streets across US to support abortion rights

      Issued on: 14/05/2022 - 09:47

      NEWS WIRES Jessica LE MASURIER Follow

      Supporters of abortion rights took to the streets across America on Saturday to make clear their anger at the prospect that the Supreme Court will soon strike down the constitutional right to abortion. Cries of “My body, my choice” rang out as activists committed to fighting for what they called reproductive freedom.

      Incensed after a leaked draft opinion suggested the conservative majority on the court would vote to overturn the landmark Roe v. Wade ruling, activists rallied to express their outrage and mobilize for the future as Republican-led states are poised to enact tighter restrictions.

      In the nation’s capital, thousands gathered in drizzly weather at the Washington Monument to listen to fiery speeches before marching to the Supreme Court, which is now surrounded by two layers of security fences.

      The mood was one of anger and defiance.

      “I can’t believe that at my age, I’m still having to protest over this,” said Samantha Rivers, a 64-year-old federal government employee who is preparing for a state-by-state battle over abortion rights.

      Caitlin Loehr, 34, of Washington, wore a black T-shirt with an image of the late Supreme Court Justice Ruth Bader Ginsburg’s “dissent” collar on it and a necklace that spelled out “vote.”

      “I think that women should have the right to choose what to do with their bodies and their lives. And I don’t think banning abortion will stop abortion. It just makes it unsafe and can cost a woman her life,” Loehr said.

      A half-dozen anti-abortion demonstrators sent out a countering message, with Jonathan Darnel shouting into a microphone, “Abortion is not health care, folks, because pregnancy is not an illness.”

      From Pittsburgh to Pasadena, California, and Nashville, Tennessee, to Lubbock, Texas, tens of thousands participated in “Bans off our Bodies” events. Organizers expected that among the hundreds of events, the largest would take place in Chicago, New York, Los Angeles and other big cities.

      “If it’s a fight they want, it’s a fight they’ll get,” Rachel Carmona, executive director of the Women’s March, said before the march.

      Polls show that most Americans want to preserve access to abortion — at least in the earlier stages of pregnancy — but the Supreme Court appeared to be poised to let the states have the final say. If that happens, roughly half of states, mostly in the South and Midwest, are expected to quickly ban abortion.

      The battle was personal for some protesters.

      Teisha Kimmons, who traveled 80 miles to attend the Chicago rally, said she fears for women in states that are ready to ban abortion. She said she might not be alive today if she had not had a legal abortion when she was 15.

      “I was already starting to self harm and I would have rather died than have a baby,” said Kimmons, a massage therapist from Rockford, Illinois.

      At that rally, speaker after speaker told the crowd that if abortion is banned that the rights of immigrants, minorities and others will also be “gutted,” as Amy Eshleman, wife of Chicago Mayor Lori lightfoot put it.

      “This has never been just about abortion. It’s about control,” Eshleman told the crowd of thousands. “My marriage is on the menu and we cannot and will not let that happen,” she added.

      In New York, thousands of people gathered in Brooklyn’s courthouse plaza before a march across the Brooklyn Bridge to lower Manhattan where another rally was planned.

      “We’re here for the women who can’t be here, and for the girls who are too young to know what is ahead for them,” Angela Hamlet, 60, of Manhattan, said to the backdrop of booming music.

      Robin Seidon, who traveled from Montclair, New Jersey, for the rally, said the nation was a place abortion rights supporters have long feared.

      “They’ve been nibbling at the edges, and it was always a matter of time before they thought they had enough power on the Supreme court, which they have now," said Seidon, 65.

      The upcoming high court ruling in a case from Mississippi stands to energize voters, potentially shaping the upcoming midterm elections.

      In Texas, which has a strict law banning many abortions, the challenger to one of the last anti-abortion Democrats in Congress marched in San Antonio.

      Jessica Cisneros joined demonstrators just days before early voting begins in her primary runoff against U.S. Rep. Henry Cuellar. The race could be one of the first tests over whether the court leak will galvanize voters.

      In Chicago, Kjirsten Nyquist, a nurse toting daughters ages 1 and 3, agreed about the need to vote. “As much as federal elections, voting in every small election matters just as much,” she said.

      Saturday's rallies come three days after the Senate failed to muster enough votes to codify Roe v. Wade. Sponsors included the Women’s March, Move On, Planned Parenthood, UltraViolet, MoveOn, SEIU and other organizations.

      (AP)

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      Constitutional crisis? Bitter battle as US looks set to roll back abortion rights

      US Republicans block Senate bill to protect access to abortion

      #The 51%

      Life after Roe v. Wade, what impact will it have on American society?

      France24 - World

      Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine

      Issued on: 14/05/2022 - 05:09

      Tom WHEELDON

      The US is expected to amplify its military assistance to Ukraine in the coming days as the Senate is anticipated to pass a bill giving Kyiv billions of additional weapons and military assistance. But the sheer extent of US arms donations has sharply reduced its own supplies – and analysts warn it will take time to replace a lot of this equipment.

      Washington has sent more than $3.5 billion worth of arms since Russia invaded – including Javelin anti-tank missiles, shoulder Stinger anti-aircraft missiles, M777 howitzer artillery pieces, and the novel Switchblade and Phoenix Ghost kamikaze-like drone systems. Now the $40 billion bill the House passed on Tuesday will take all this military assistance to another level after its expected passage through the Senate.

      The new package includes $6 billion for defence assistance including weapons and training; $8.7 billion to replenish supplies of US military equipment Ukraine has already received; and an extra $11 billion in the Presidential Drawdown Authority, which allows the White House to send emergency supplies without Congress’s green light. Much of the remaining money will go to non-military purposes like humanitarian assistance for refugees and economic help for Ukraine.

      Concerns on Capitol Hill

      The magnitude of these arms transfers to Ukraine has prompted questions about whether the US is depleting its stockpiles – especially given the need for contingency plans in case tensions with North Korea, Iran or even China spiral out of control.

      Two senior House Armed Services Committee members have expressed concern about the US’s Stinger inventory running down. The Pentagon has not purchased any more of them in nearly two decades, while manufacturer Raytheon has warned it has finite supplies of the necessary parts.

      The committee’s chairman, Washington Democrat Adam Smith, and its highest-ranking Republican, Mike Rogers of Alabama, wrote to Defence Secretary Lloyd Austin and Chairman of the Joint Chiefs of Staff Mark Milley in March, saying that there was an “urgency” to the Stinger inventory issue.

      “I’ve been asking the DoD [Department of Defence] for almost two months for a plan to replenish our Stinger stockpile as well as our Javelin launch units,” Rogers told Associated Press in early May. “I worry that without a readily available replacement or fully active production lines, we could leave Ukraine and our NATO allies in a vulnerable position.”

      ‘We can double production every year’

      “The US has sent about a third of its inventory of Javelins and Stingers; I did my own calculations and the DoD confirmed them,” said Mark Cancian, a former US Marine colonel and government expert on Pentagon budget strategy, now a senior adviser at the Center for Strategic and International Studies in Washington DC.

      The US has sent a big proportion of its stocks of the two novel drone systems Switchblade and Phoenix Ghost, Cancian went on, saying that this is not unusual because they are relatively untested and Washington would like a clearer idea of how they work: “They’re new systems – they’re almost experimental – so it’s not surprising that we would have sent just about all of our inventory.”

      “We haven’t sent a large number of the towed cannon M777 artillery system, but we don’t have a lot of spares; the 90 that we’ve given are about all of the inventory we have, so if we sent any more it seems we’d have to take them from reserve units – and that’s very sensitive,” Cancian continued.

      Of all these weapons, the Javelin has earned the biggest symbolic importance. Indeed, Biden visited Lockheed Martin’s Javelin factory in Alabama at the start of the month as he made the case for the new military assistance package – praising the anti-tank missiles for “making a gigantic difference” for the Ukrainian military.

      Cancian warned it will take some time for the US to replenish these supplies: “We’re building about 800 Javelins a year – with maybe another 200 going abroad in foreign sales – and we’ve sent about 5,500 to Ukraine. My guess is that we can probably double production every year. But there’s about a 24-month lag when increasing production – so it’s maybe another four or five years before we can rebuild our stocks.”

      Historically, defence companies and their staff tend to make the necessary adjustments when an absolutely pressing need arises, noted Trevor Taylor, professorial research fellow in defence management at the Royal United Services Institute in London: “The companies themselves do this; the staff can make extra effort to boost their output, by moving to weekend working for example. People who work in that industry tend to recognise that they’re contributed national security, so they respond when national security imposes certain pressures. You could see that in Britain during the Falklands War, when the Union Jack went up at defence factories.”

      ‘We’re going to have to adapt’

      The US has a rich history of ramping up its defence industry’s output when circumstances require it – most memorably when it entered the Second World War and threw its manufacturing might into the creation of a military machine.

      However, analysts say it is much more difficult to boost defence production in the current economic context. Vexed by skills shortages, supply-chain crises and signs of overheating, today’s situation is a far cry from the aftermath of the Great Depression – which left the US economy with huge spare capacity for turbocharging military production.

      The challenge is much bigger today than it was then, said Michael O’Hanlon, a senior fellow and director of research in foreign policy at The Brookings Institution in Washington DC: “It’s not just that defence contractors are having a hard time getting people working for Starbucks to work for them, it’s that the people working at Starbucks don’t have the skills needed; the US has a deficit of about 6 million people who have the skills necessary for the economy as a whole.”

      “In theory the defence industry can resolve that problem by paying people more, by luring away well-trained workers that way,” O’Hanlon continued. But that would still leave the problem that the US defence sector “can’t generate the subcontractor base it should have at home, which has in many cases moved overseas, so that we’ve come to realise we’re too dependent on foreign supplies”.

      For its part, the Pentagon is trying to iron out supply-chain issues, holding weekly meetings with defence companies to help them solve problems – finding new suppliers for elusive parts, for instance.

      And the US military has lots of different weapons providing the same capabilities, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks pointed out to The Economist: “People walk around the street talking about Javelin, but the reality is that we’re providing our anti-tank systems,” she put it.

      This factor allows the US the flexibility it needs to keep supplying Ukraine with weapons, Cancian said: “We still have to give Ukraine weapons and not endanger our security. We’re going to have to adapt what we give them. We can give them TOW anti-tank missiles instead of Javelins, we can give them older howitzers instead of newer ones, and our European allies can do the same.”

      ‘You’d hate to see us take away that option’

      At the same time, in an increasingly unstable and unpredictable world – where the war in Ukraine is the most pressing among many defence and security challenges confronting the US – O’Hanlan said its military must ensure it keeps up its varied arsenal: “We’d have other means to shoot planes down than Stingers. But you’d hate to see us take away that option.”

      The House Armed Services Committee’s Smith and Rogers are “correct” to worry about the US running down its inventories, O’Hanlon said. When people say that even though its stockpile is reduced, the US could be developing a new version of its four-decade-old Stinger system, for example, “it should not be a source of solace to hear that argument”, he argued.

      “This is a question of some urgency; a question of what we can do in the next 12 to 14 months,” O’Hanlon concluded. “Nobody should feel like it’s an adequate response to say we’re producing new weapons systems, because – even if we already have skilled workers, even if it’s a capacity question as to one of technical know-how – it already takes about two years to do so.”

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      Polish offer to donate MiG-29 jets to Ukraine takes US officials by surprise

      Live updates

      Live: EU ramps up military aid to Ukraine as diplomatic efforts intensify

      UKRAINE CRISIS

      US deploys more troops to eastern Europe amid Ukraine standoff

      BBC

      World War Two, the Belfast mountain and a white rock

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      A north Belfast mountain's connection to World War Two can still be seen today by the presence of a white stone.

      A local postman was commissioned by the Ministry of Defence in 1941 to paint a large stone on the mountain white.

      The stone, on Cave Hill, was used to help guide allied pilots into wartime airfields in Belfast at the time.

      In recent times, a plaque on the mountain to mark the war effort has been defaced.

      Campaigners are appealing for members of the public to treat it and the surrounding mountain with respect.

      Video journalist: Niall McCracken

      Valeurs Actuelles

      Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar

      Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).

      L’Allemagne veut éviter la pénurie

      En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.

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      El País (ESP)

      ALCACHOFAS CON HUEVOS ESTRELLADOS

      Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

      Estamos en el ecuador de mayo y el calor ya empieza a ser la rutina diaria, aunque a veces aún nos caiga algún que otro chaparrón y nos toque volver a sacar el chubasquero del armario: no olvidemos que estamos en primavera. En El Comidista lo tenemos muy presente y en este nuevo menú semanal usamos los productos primaverales en platos más ligeros y fresquitos como una ensalada de guisantes y espárragos, una sopa fría de zanahoria, coco y jengibre o una causa limeña de atún muy típica en Perú. También contamos con recetas calientes como unas alcachofas fritas con huevos estrellados o una merluza en salsa verde que se puede preparar de dos maneras. De postre tenemos fresas con mascarpone, una tarta de limón que no necesita horno y la Selva Negra que, gracias al bizcocho de chocolate, la nata montada y las fresas, es uno de los pasteles más famosos del mundo.

      Lunes 16 de mayo

      Versionamos los clásicos huevos estrellados cambiando las patatas por alcachofas también fritas. Si el contraste entre su crujiente y el huevo no te llega, puedes ponerle jamón (o queso, foie o romesco).

      ENSALADA DE LENTEJAS, HINOJO Y PICATOSTES

      El sabor anisado del hinojo combina perfectamente con el salado potente de las anchoas, mientras su punto yodado se viene arriba gracias a la mantequilla que impregna los picatostes.

      'GALETTE' INTEGRAL DE ALBARICOQUE

      Un dulce ligero y primaveral, perfecto para disfrutar de la dulzura natural de las frutas de temporada y llenar de color tus sobremesas. Sí, cuando asoma el verano nos ponemos así de poetas.

      Martes 17 de mayo

      ENSALADA DE ESPÁRRAGOS Y GUISANTES

      Cómete la primavera a bocados con esta ensalada verde, diferente y resultona que aprovecha lo mejor de las verduras de temporada y queda de fábula con un poco de queso y una vinagreta.

      TOMATITOS CHERRY CON PASTA, ALBAHACA Y LIMÓN

      Si preparas el mismo plato con los tomates crudos, tendrías una ensalada de pasta. Pero nos quedamos con esta versión caliente, con los tomates jugosos y ligeramente caramelizados.

      FRUTA DE TEMPORADA: FRESAS

      Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

      Miércoles 18 de mayo

      SOPA FRÍA DE COCO, ZANAHORIA Y JENGIBRE

      Cuando suben las temperaturas las cremas frías empiezan a cotizar al alza en el recetario comidista. La de hoy lleva zanahoria pochada, caldo de verdura, cebolleta, jengibre y un toque untuoso de leche de coco.

      HAMBURGUESAS DE REMOLACHA, JUDÍAS ROJAS Y NUECES

      Al plato, en un buen panecillo con extra de queso, en táper para comer en el trabajo o para una barbacoa con amigos: esta hamburguesa vegetal está tan buena que ni el más carnaca podrá resistirse.

      TARTA SIN HORNO DE LIMÓN Y GALLETAS

      La carlota es la tarta ideal para hacer en familia. Para este pastel frío con orígenes nobles y de fácil elaboración, no necesitarás ni horno ni ningún utensilio electrónico.

      Jueves 19 de mayo

      CAUSA LIMEÑA DE ATÚN

      Esta receta del clásico pastel de puré de patata peruano con diferentes rellenos trae de regalo las sugerencias de diferentes chefs para conseguir que te sientas en la mismísima Lima.

      MERLUZA EN SALSA VERDE

      Rendimos homenaje a la merluza de pincho de Burela juntándola con una de las salsas que mejor le sienta. La hacemos de dos formas: una tradicional a la vasca y otra mirando a Oriente.

      FRUTA DE TEMPORADA: ALBARICOQUES

      Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.

      Viernes 20 de mayo

      BOQUERONES ASADOS CON MOJO VERDE DE CILANTRO

      La versatilidad de los boquerones es tan fascinante como tediosa es su limpieza, pero merece la pena ponerse a ello para disfrutar de recetones tan sabrosos como el que te proponemos hoy.

      CABALLA CON PATATAS, CEBOLLA Y GREMOLATA DE ALMENDRA

      Cocinamos la caballa sobre un lecho de patata y cebolla, usando una cazuela baja en lugar del horno. Conseguiremos un plato reconfortante sin pasar calor, y lo refrescaremos con una picada de perejil y almendra.

      FRESAS CON MASCARPONE

      Si quieres sacar partido hasta a los fresones más insípidos, prueba esta receta ultrarrápida diseñada para los más vagonetas en la repostería.

      Sábado 21 de mayo

      TINGA DE TERNERA

      Un plato tradicional de Puebla que puede prepararse con cualquier tipo de carne o ave, siempre que lleve un buen sofrito con tomates asados, cebolla, ajo y chile chipotle.

      FRUTA DE TEMPORADA: CEREZAS

      Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.

      Domingo 22 de mayo

      ARROZ FRITO AL ESTILO CHINO

      Clásico de los restaurantes chinos, el arroz frito no encierra grandes dificultades en su preparación. Este plato de aprovechamiento admite múltiples ingredientes, pero conviene seguir sus normas para no fracasar.

      TARTA SELVA NEGRA

      La Selva Negra es una de las tartas más conocidas de Alemania, pero ha conseguido ser popular en muchos países del mundo gracias a la eficaz combinación de bizcocho de chocolate, nata montada y cerezas.

      La bebida del finde

      SANGRÍA DE VINO BLANCO

      La clave para que esta sangría salga bien está en escoger un vino decente, limitar el azúcar y entregarse a la fruta de temporada y el zumo de cítricos para aromatizar la mezcla.

      DESCARGA LA PLANTILLA DE MENÚ DE EL COMIDISTA

      Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.

      Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí

      BBC

      Bristol mum writes heart surgery book to help son

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      A mother has written a book about a heart surgery scar to help her son who has a heart condition.

      When Leo was seven-days-old he had the first of many surgeries on his heart.

      Now he is four-years-old and has been left with a scar from his neck to his navel.

      His mother Aimee, from Bristol, said she hoped the book would help Leo and his friends understand why he has the scar and why he should be proud of it.

      Video Journalist: Alex Howick

      Valeurs Actuelles

      Guerre en Ukraine : Renault quitte la Russie, ses actifs restent la propriété de Moscou

      Renault officialise sa sortie de la Russie

      En raison de l’offensive russe menée en Ukraine, le constructeur automobile français a officialisé la fin de sa présence en Russie. Renault avait déjà suspendu ses activités le 23 mars dernier, rappelle BFM TV. Malgré sa sortie, le groupe va devoir laisser ses actifs à la Russie, dont elle est désormais propriétaire. Le ministère russe de l’Industrie et du commerce a confirmé ces informations ce lundi 16 mai : « Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou. » C’est en tout cas une « décision difficile mais nécessaire » pour le PDG de Renault, Luca de Meo. 

      Un hôpital ciblé par les troupes russes

      À Sievierodonetsk, dans la région de Louhansk, un hôpital ukrainien a été visé, dimanche 15 mai, par des frappes de la part de l’armée russe. Selon le gouverneur de la région de Louhansk, neuf civils ont été blessés à l’issue de ces tirs, relate BFM TV. Le gouverneur a ajouté : « Ces derniers jours, les Russes ont lancé 11 attaques d’artillerie sur Sieverodonetsk. » En plus de l’hôpital, des « maisons, une usine chimique, une école » ont également été touchées.

      La Suède veut candidater à l’Otan

      Dimanche 15 mai, la Première ministre suédoise Magdalena Andersson a estimé qu’une candidature commune à l’Otan avec la Finlande était ce qu’il y avait de « mieux » pour la Suède, et pour maintenir sa sécurité face à l’offensive russe, relate TF1 Info. La Première ministre suédoise est attendue ce lundi 16 mai au Parlement afin de s’assurer « d’un large soutien parlementaire pour une candidature à l’Otan ». Le parti social-démocrate au pouvoir a d’ailleurs approuvé une candidature à l’Otan. « Ensuite nous pourrons prendre une décision du gouvernement », a déclaré Magdalena Andersson.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Fraudulent Twitter account claims to be Shireen Abu Akleh's brother

      Issued on: 13/05/2022 - 22:39

      Catalina Marchant de Abreu Follow

      A phony account on Twitter, with at least four different identities since February, claims to be the brother of slain Al-Jazeera journalist Shireen Abu Akleh. In this edition of Truth or Fake, we explain how we uncovered this fraudulent Twitter account with over 35,000 followers. 

      France24 - World

      Ukraine invasion bolsters NATO, Shireen Abu Akleh killing, China's zero Covid policy, Eurovision

      Issued on: 13/05/2022 - 20:37

      François PICARD Follow

      Who has the momentum in Ukraine? François Picard's panel weighs in on Russia bolstering NATO unity. Also on the show: outrage over the killing of Palestinian-American journalist Shireen Abu Akleh, China doubles down on its zero Covid policy, and the politics surrounding the Eurovision Song Contest.

      The Kremlin has now succeeded where the Soviet Union never did in pushing neutral neighbours Finland and soon Sweden to apply for NATO membership. The stunning reversal has got Moscow threatening a "military-technical" response.

      She was a voice who tirelessly covered the Middle East conflict for more than a quarter century. This Friday saw the chaotic funeral of Al Jazeera correspondent Shireen Abu Akleh, who was shot dead covering the latest spike in unrest in the West Bank town of Jenin on Wednesday. 

      Can China have it all: sustained growth and zero Covid? Tempers are wearing thin in Shanghai, the country's economic hub, where even as Covid-19 cases drop, authorities are tightening lockdowns.

      Producted by Alessandro Xenos, Elise Marné and Laura Burloux.

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      Finland’s leaders back joining NATO in policy shift triggered by Ukraine war

      Al Jazeera journalist killed while covering Israeli raid in West Bank

      The Debate

      China doubles down: Can Xi Jinping stick to zero-Covid policy?

      New York Times - World

      Outside the Walls of a Salvadoran Prison, ‘We’re All Crying Mothers’

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      El Salvador Dispatch

      Dozens of women wait outside a detention facility for news of their loved ones after a crackdown on gang violence resulted in the imprisonment of more than 25,000 people.

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      By Natalie Kitroeff

      Photographs by Daniele Volpe

      SAN SALVADOR, El Salvador — A 19-year-old stumbled out of a police car and fell into the arms of his girlfriend, who stole a desperate kiss. His older sister, watching, cried out. Seconds later, the young man, Irvin Antonio Hernández, was gone, dragged into the prison across the street.

      The two women collapsed onto a nearby wooden bench next to strangers who understood better than anyone what had just happened. Their sons had all disappeared behind those same walls.

      Following a record-setting weekend of gang killings in March, the Salvadoran government declared a state of emergency and suspended civil liberties guaranteed in the constitution. The campaign of mass arrests that ensued led to the imprisonment of more than 25,000 people in about a month and a half.

      Many of those detained have been sent to a prison known as “El Penalito,” or “little prison,” a dilapidated building in the capital, San Salvador, that has become ground zero for perhaps the most aggressive police crackdown in the Central American country’s history. It is a first stop in what could be a long stay inside the country’s overcrowded prison system.

      Many inmates spend anywhere from days to weeks inside El Penalito before being transferred to a maximum-security facility. After the crackdown, relatives of those detained started to gather on the street outside, waiting to find out what would happen next.

      On a recent Thursday, dozens of mothers, grandmothers, sisters, and girlfriends crowded around rickety wooden tables facing the prison, hunched over handbags stuffed with the documents they hoped would prove their loved ones’ innocence — government identity cards, school records, work badges.

      Maria Elena Landaverde took vacation days and persuaded a friend to drive her at the break of dawn to try to catch a glimpse of a boy who was picked up while bringing his family breakfast. Morena Guadalupe de Sandoval rushed over when her son called to say police officers had pulled him off a bus home from his janitor job in the city. Edith Amaya said she saw bruises on her son’s face before the cops took him away.

      “We want to see him one more time,” said Ms. de Sandoval, sobbing next to her own mother, who helped raise her son, Jonathan González López. “Here, we’re all crying mothers.”

      The question Ms. de Sandoval keeps asking herself is whether anyone cares. El Salvador’s president, Nayib Bukele, has conceded that innocents are being swept up in the crackdown, but insists they’re a small share of arrests. And the vast majority of Salvadorans — more than 80 percent, surveys show — support Mr. Bukele and approve of the government’s extreme measures.

      Hatred of the gangs runs so deep in El Salvador that many want them subdued by any means necessary. Local and international media have broadcast images of family members begging the police for information about their sons and screaming as they’re taken away. So far, nothing has turned the tide of public opinion against the campaign of mass arrests or the president leading it.

      But while the women searching for their sons in Salvadoran prisons are by no means an organized political group, their anger should not be underestimated, experts say.

      Mothers in mourning have a history of banding together in Latin America, sparking more enduring challenges to autocratic governments.

      For now, the women outside El Penalito are focused on keeping their sons fed. Mr. Bukele has bragged about rationing food to prisoners during the crackdown, so many families opt to buy their relatives meals from a government-authorized kitchen with a small outpost open outside the prison.

      There used to be just one meal provider for everyone, but after so many arrests in recent weeks, another outfit next door was allowed to begin serving food and supply other necessities like toothpaste and boxers.

      “It’s because of the whole monopoly thing,” said one of the women working in the original kitchen, who refused to give her name for fear of reprisals. Relatives of inmates had complained in the past about giving one business the exclusive right to provide breakfast, lunch and dinner, local media reported.

      The women outside the prison learn a lot from the employees at the two meal providers, who are often among the first to know when inmates are transferred out of their holding cells and into another prison. Family members get much less out of the prison itself, which staffs a small window to respond to questions but offers few answers.

      “We don’t know anything,” said Ms. de Sandoval. She held up a Burger King badge with a picture of her baby-faced son, Jonathan. “He doesn’t belong to any gang,” she insisted. Before his arrest, the 21-year-old worked at a different restaurant in the capital, his mother said, as a janitor.

      Mr. González’s girlfriend, sitting next to Ms. de Sandoval, is now caring for their toddler without the help of his income. “What is she going to do?” Ms. de Sandoval asked. “We are poor. Who is going to help us?”

      It has been difficult to determine how the Salvadoran police have identified their targets, because the detentions have been so rapid and widespread. The government would not grant an interview with the head of the national police, but relatives of those arrested during the state of emergency said in interviews that many were targeted if they had past run-ins with the police.

      Irvin Antonio Hernández was arrested when he ran outside after his little sister, who had toddled after the family dogs. Mr. Hernández, shirtless and shoeless, ended up in handcuffs.

      “The only thing they said was ‘kid, come over here’,” said Noemí Hernández, his older sister. “‘Put on shoes and a shirt and we’re going’.”

      Mr. Hernández was arrested several years ago, his mother said, when she says two gang members running from the cops ducked into their house. The boy was taken away, too, though Ms. Hernández said her brother had nothing to do with the gang.

      “He studied up until the ninth grade, and now he works,” she said, tears seeping through her mask. “He sells fruit and vegetables and has his own house.”

      Listening from the curb, Liliana Aquino erupted.

      “We the poor put him there!” she said, referring to the president. “But we the poor are suffering now.”

      In 2019, Ms. Aquino, 30, was disgusted with the political class in El Salvador and happily voted for the young Mr. Bukele. She called him “my president” and said people who worry about respecting the rights of gang members are absurd.

      “A gangster doesn’t respect anything, he doesn’t think of me,” she said. Her mother used to sell sandwiches at a local market, and ran herself into the ground trying to make money and also cover the extortion fees a gang charged. At the end of the year, Ms. Aquino said, the gangs demanded that her mother give them a Christmas bonus.

      “If you don’t pay, they kill you,” Ms. Aquino said. Even if you do pay, she said, you aren’t safe in El Salvador. Innocent bystanders get killed in crossfire from gang shootings all the time, she said.

      She was outside the facility that day because her brother was recently arrested under suspicion of being a gang member, she said. But she insisted that he repairs appliances, and goes to work every day.

      Ms. Aquino still stood behind the president and believed he has made the country a better place to live. Still, the arbitrariness of his brand of justice was starting to wear on her.

      “He has helped a lot,” Ms. Aquino said. “But that help has come at the cost of many mothers’ tears.”

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      Valeurs Actuelles

      Etats-Unis : une fusillade dans une église en Californie fait de “multiples victimes” dont au moins un mort

      Un deuxième drame a marqué le week-end. Dimanche 15 mai, une fusillade a été commise dans une église du comté d’Orange, en Californie, aux Etats-Unis. Il s’agit d’une église située à Laguna Woods, une communauté de retraités installée dans la partie sud du comté. D’après un premier bilan, relayé par Le Parisien, une personne serait décédée et quatre autres blessées gravement. Les forces de l’ordre locales ont également arrêté un individu à l’issue de cette fusillade.

      Les premières informations

      C’est dans l’après-midi que les faits se sont produits. Vers 14 heures, heure locale, le département du shérif du comté d’Orange a donné l’alerte concernant la fusillade, affirmant que des tirs avaient retenti dans une église de Laguna Woods. Les autorités font état de « multiples victimes », relate Le Parisien. Sans donner davantage d’informations, le département du shérif local a indiqué avoir « arrêté une personne et récupéré une arme qui pourrait être impliquée » dans le drame.

      La tuerie raciste de Buffalo

      Cette fusillade mortelle intervient au lendemain d’une première, commise dans un supermarché à Buffalo, dans l’État de New York. Samedi 14 mai, un jeune homme lourdement armé a ouvert le feu, tuant au moins dix personnes et faisant trois blessés, relate Le Monde. L’assaillant a rapidement été arrêté par la police. Onze Afro-américains ont été touchés par les coups de feu. Le procureur local du comté, John Flynn, a annoncé que le suspect serait inculpé pour meurtre avec préméditation, avant que le FBI n’ouvre une enquête pour crime « à motivation raciale ».

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      L'Humanité

      Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

      Actu

      Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

      Marine Cygler

      Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

      De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

      Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

      Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

      C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

      « À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

      Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

      Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

      Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

      Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

      L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

      Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

      sciences
      New York Times - World

      How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing

      Australia Dispatch

      Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.

      Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...

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      By Damien Cave

      Photographs by Abigail Varney

      PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.

      Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.

      “God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”

      Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.

      That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.

      This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.

      What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?

      “It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”

      When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.

      He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.

      “He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”

      All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.

      Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.

      Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.

      “There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”

      Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.

      A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.

      400 miles

      Coral

      Sea

      NORTHERN

      TERRITORY

      Australia

      QUEENSLAND

      Brisbane

      SOUTH

      AUSTRALIA

      NEW SOUTH

      WALES

      Parkes

      Sydney

      VICTORIA

      By The New York Times

      A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”

      Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.

      Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”

      “When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”

      Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.

      Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.

      “I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”

      Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.

      On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)

      The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.

      But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”

      Then he stood up, nodded to the band and kept going.

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      Valeurs Actuelles

      Guerre en Ukraine : la Finlande a officiellement demandé son adhésion à l’Otan

      La Suède conditionne sa candidature à celle de la Finlande

      Magdalena Andersson, Première ministre suédoise, a conditionnée à celle de son voisin finlandais. Une candidature commune à l’Otan avec la Finlande est ce qu’il y a de « mieux » pour la Suède et sa sécurité, a-t-elle déclaré ce dimanche 15 mai, alors que sa majorité sociale-démocrate vient de donner son accord à un revirement historique de la politique internationale suédoise.

      La dirigeante suédoise se rendra lundi au Parlement « pour (s)’assurer d’un large soutien parlementaire pour une candidature à l’Otan » et « ensuite nous pourrons prendre une décision du gouvernement », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.

      L’ambassade des Etats-Unis bientôt de retour à Kiev

      Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, a annoncé que les États-Unis vont rouvrir leur ambassade à Kiev et reprendre leurs opérations « très bientôt ».

      Les États-Unis affirment soutenir « fortement » les adhésions de la Finlande et de la Suède à l’Otan

      Dimanche 15 mai, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré que les Etats-Unis « soutiennent fortement » les demandes d’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande, et se disent « confiant dans un consensus » prochain entre les 30 membres de l’Alliance atlantique, indique BFMTV.

      La candidature de la Finlande et de la Suède est la preuve qu’une agression « ne paie pas », estime l’Otan

      La candidature annoncée de la Finlande et de la Suède à l’adhésion de l’Otan constitue la preuve qu’« une agression ne paie pas », a estimé ce dimanche le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, relate BFMTV.

      Le commissaire européen Thierry Breton se dit favorable à une mutualisation des achats énergétiques en Europe

      Dimanche 15 mai, le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton s’est prononcé favorablement à une mutualisation dans l’approvisionnement énergétique au sein de l’Union européenne. « On en a parlé pour les vaccins, j’en ai parlé pour les semi-conducteurs, on en parle désormais pour l’énergie… On ne peut réagir qu’au niveau continental et en solidarité, donc oui il faudra des politiques de mutualisation et d’achats en commun », a-t-il déclaré, selon BFMTV.

      L’Otan assure que la Turquie n’a pas l’intention de « bloquer » l’adhésion de la Finlande et de la Suède

      Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg assure que la Turquie n’a pas l’intention de « bloquer » l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, selon BFMTV. « Nous allons répondre aux préoccupations de la Turquie de manière à ne pas retarder l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan », a-t-il ajouté.

      Les États-Unis vont voter une nouvelle aide de 40 milliards de dollars à destination de l’Ukraine

      Une nouvelle aide de 40 milliards de dollars va être votée par le États-Unis, a annoncé ce dimanche le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, rapporte BFMTV. De quoi « réitérer l’engagement infaillible (des Etats-Unis) pour l’Ukraine », a-t-il ajouté.

      À Abou Dhabi, Emmanuel Macron et le président des Émirats expriment « leurs préoccupations » sur le conflit ukrainien

      Le président de la République est en déplacement à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, ce dimanche 15 mai, à l’occasion de l’hommage au cheik Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, président émirati décédé vendredi 13 mai. Le nouveau président des Emirats, Mohammed ben Zayed Al Nahyane, et Emmanuel Macron se sont entretenus et ont exprimé ce dimanche « leurs préoccupations » à propos du conflit ukrainiens, redoutant les conséquences « sur l’énergie et la sécurité alimentaire mondiale », indique l’entourage du chef d’État français, selon BFMTV.

      La Finlande a décidé de demander son adhésion à l’Otan

      La Finlande a pris la décision de demander son adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, ont annoncé dimanche le président et la première ministre du pays nordique, indique Le Monde. « C’est un jour historique. Une nouvelle ère s’ouvre », a déclaré le président finlandais, Sauli Niinistö, lors d’une conférence de presse, ce dimanche 15 mai. Ce choix met fin à une politique de non-alignement militaire et de neutralité vis-à-vis de la Russie depuis le traité d’amitié signé par les deux pays en 1948.

      La Russie aurait perdu un tiers de ses forces armées terrestres déployées au début de l’invasion en Ukraine

      La Russie aurait perdu environ un tiers de ses forces armées terrestres qui avaient été initialement déployées au début de l’invasion ukrainienne, en février, indique les renseignements britanniques, selon une information de CNBC publiée le samedi 15 mai. Le ministère britannique de la Défense a déclaré samedi que, dans les conditions actuelles, « il est peu probable que la Russie accélère considérablement son rythme de progression au cours des 30 prochains jours », rapporte CNBC.

      Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 15 May 2022

      Find out more about the UK government’s response: https://t.co/VBPIqyrgA5

      🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/n6dBVZHAos

      — Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) May 15, 2022

       

      L’OTAN et Zelensky saluent la victoire de l’Ukraine à l’Eurovision

      Le secrétaire général délégué de l’Otan, Mircea Geoana a jugé, dimanche 15 avril, que la victoire de l’Ukraine au concours de l’Eurovision montre « l’immense soutien du public, dans toute l’Europe » pour le pays attaqué par la Russie. « Bien sûr, la chanson était magnifique, elle est magnifique », a-t-il ajouté, selon Le Monde. De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a déclaré être « sûr que le chœur victorieux dans la bataille contre l’ennemi n’est pas loin », promettant d’organiser « un jour » l’Eurovision dans une Marioupol « libre, pacifique et reconstruite ».

      La Finlande va officialiser aujourd’hui sa candidature à l’Otan

      La Findlande doit officialiser sa candidature à l’Otan ce dimanche 15 mai, alors qu’une réunion décisive du parti au pouvoir en Suède a lieu, en vue d’une probable demande d’adhésion commune des deux pays, indique Le Figaro. «Nous espérons pouvoir envoyer nos candidatures cette semaine, ensemble avec la Suède. Ils ont leur propre processus mais j’espère que nous prendrons les décisions au même moment», a déclaré samedi 14 ai la première ministre finlandaise Sanna Marin. Le président finlandais Sauli Niinistö et Sanna Marin doivent annoncé la décision d’Helsinki, à l’occasion d’une conférence de presse qui se déroulera à 13h.

      Zelensky évoque une situation « très difficile” dans le Donbass

      « La situation dans le Donbass reste très difficile. Les troupes russes tentent d’y obtenir au moins une victoire », a déclaré samedi 14 mai le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, selon BFMTV. Et d’ajouter : « Petit à petit, nous forçons les occupants à quitter nos terres ». Selon l’Institut américain d’étude de la guerre (ISW), Vladimir Poutine souhaiterait « annexer le sud et l’est de l’Ukraine à la Fédération de Russie dans les prochains mois ».

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      L'Humanité

      Astronomie. La Lune va s’éclipser dans la nuit du 15 au 16 mai 

      Actu

      Dans la nuit de dimanche à lundi, la Lune prendra une teinte cuivrée lors d’une éclipse totale. Une première depuis janvier 2019.

      Anna Musso

       

      C’est un spectacle rare qui se produira, dans la nuit du 15 au 16 mai, sous les yeux des passionnés, des noctambules et des matinaux. L’alignement sera quasiment parfait entre la Lune, la Terre et le Soleil. Notre satellite naturel passera alors dans l’ombre de la Terre... et il sera possible d’observer une éclipse totale de la Lune.

      Ce type de phénomène ne se produit que pendant la pleine Lune et il peut durer jusqu’à six heures, encore faut-il que le Soleil soit dans le même axe qu’elle. Dans la nuit de dimanche à lundi l’alignement sera quasi idéal, l’éclipse durera environ 3h30 au total.

      L’événement sera partiellement visible depuis une large partie du globe, à l’exception d’une partie de l’Asie et de l’Océanie. Les plus chanceux pourront admirer l’éclipse dans sa totalité en Amérique du Sud, aux Antilles, en Guyane et au Québec.

      En France métropolitaine, l’évènement débutera progressivement à 3 h 30 avec l’entrée de la Lune dans la pénombre de la Terre. La Lune glissera ensuite dans son ombre directe vers 4 h 30. Et l’éclipse totale se déroulera entre 5 h 30 et 6 h 55, 85 minutes où notre satellite se teintera d’une belle couleur cuivrée. On parle alors de « Lune rouge », «  Lune rousse » ou « Lune de sang ». A cet instant, les rayons du Soleil qui ont la plus grande longueur d’onde (le rouge), atteignent la Lune et lui confèrent cette teinte. Notre satellite se couchera alors que l’éclipse sera encore totale.

      En France, la dernière éclipse totale lunaire avait eu lieu le 21 janvier 2019.

      astronomieeclipse
      France24 - Monde

      Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

      Publié le : 13/05/2022 - 12:49Modifié le : 13/05/2022 - 14:17

      FRANCE 24 Suivre

      Le multimilliardaire Elon Musk a décidé, vendredi, de suspendre son acquisition de Twitter après avoir fait une offre de 44 milliards de dollars. Il a affirmé vouloir attendre les résultats des analyses sur la proportion de faux comptes sur le réseau social. 

      La saga Elon Musk et Twitter vient de connaître un énième rebondissement. Le fantasque patron de Tesla a annoncé, vendredi 13 mai, qu'il reportait son acquisition du célèbre réseau social. "L'accord est suspendu dans l'attente des détails autour du calcul suggérant que les faux comptes et comptes de spam ne représentent que 5 % du total des utilisateurs", a précisé Elon Musk... sur Twitter.

      Twitter deal temporarily on hold pending details supporting calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of usershttps://t.co/Y2t0QMuuyn

      May 13, 2022

      Un tweet qui a valu à l'action du réseau social de s'effondrer de plus 20 % dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street. 

      La bataille autour des faux comptes entre Elon Musk et les responsables de Twitter durait déjà depuis plusieurs semaines. Le multimilliardaire, qui a offert de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars fin avril, avait déclaré qu'une de ses priorités serait de faire un grand ménage dans les utilisateurs afin de bouter ces faux utilisateurs hors du réseau social.

      Plus tard, le patron-milliardaire a assuré être "toujours engagé" à racheter Twitter.

      Pourquoi ce rétropédalage ?

      La direction de Twitter lui avait retorqué, début mai, qu'il n'y avait que 5 % de "bots" (faux comptes alimentés par des robots) sur la plateforme. Une affirmation qu'Elon Musk semble prendre avec une certaine circonspection.

      Mais de là à suspendre son très attendu rachat ? Il faut ajouter que les nuages semblaient s'accumuler ses derniers jours autour de l'accord. D'abord, la déroute des valeurs tech en Bourse a poussé certains commentateurs à se demander si Elon Musk n'allait pas finir par trouver qu'il a payé trop cher pour Twitter. "Il pourrait être tenté de vouloir renégocier les termes de l'accord", suggérait le Guardian, vendredi 9 mai. À cet égard, la suspension de l'offre pourrait être une manière de relancer les négociations.

      L'offre d'Elon Musk a aussi attiré l'attention de la SEC – le gendarme américain de la Bourse – qui a ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles elle a été faite. Il aurait déclaré trop tardivement avoir amassé des actions Twitter avant de faire son offre et la SEC le soupçonne d'avoir masqué ses intentions réelles. Elon Musk trouverait peut-être que le jeu n'en vaut plus la chandelle.

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      France24 - World

      After Syria trip, ICRC head says Assad 'aware of pressure of international environment'

      Issued on: 13/05/2022 - 18:48

      Marc Perelman Follow

      Eleven years after the start of the conflict in Syria, the COVID-19 pandemic and the consequences of the war in Ukraine have made the economic situation in the war-torn country even worse. FRANCE 24 interviewed Peter Maurer, president of the International Committee of the Red Cross, who recently met President Bashar al-Assad in Syria. Maurer said Assad was "very aware of the international environment and the pressure it exerts on Syria" and that the Syrian leader was "grateful for the humanitarian work" but "crystal clear in his vision that things cannot go on this way".

      Asked about the situation in Ukraine, where the ICRC has been involved in implementing humanitarian corridors, Maurer said the organisation "succeeded in some places – Mariupol, Sumy and others – in reaching populations that are difficult to access. We succeeded in doing some things but not enough, because trust between the parties is not there sufficiently to create humanitarian corridors that are more performing, more open, more safe for the population."

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      Syria's Assad meets Iran’s supreme leader during Tehran visit

      UAE foreign minister meets Syria’s Assad, US slams visit to ‘dictator’

      Syria’s President Assad wins fourth term in expected landslide 'marked by fraud'

      Valeurs Actuelles

      Croatie : plusieurs milliers de personnes mobilisées contre l’avortement à Zagreb

      Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Zagreb, la capitale croate, à l’occasion d’une marche contre l’avortement, samedi 14 mai, indique Le Monde. Les pancartes brandies lors de la septième « marche pour la vie » annuelle arboraient des slogans en défaveur de cette pratique. « Les enfants non nés, la minorité la plus menacée en Croatie » ou « Les vies non nées comptent aussi », pouvait-on lire sur les écriteaux des nombreux parents et enfants venus à la marche, note Le Monde. « Nous soutenons la vie, les valeurs morales, les valeurs données par Dieu », a déclaré une économiste, Maja Ivic, descendue dans la rue avec ses deux enfants.

      Une polémique deux jours plus tôt

      Une autre mobilisation avait eu lieu deux jours plus tôt, en soutien à Mirela Cavadja, une femme ayant bataillé pour obtenir l’autorisation d’avorter de son fœtus atteint d’une maladie. En avril, cette mère était alors au sixième mois de sa grossesse quand elle a appris des médecins que son fœtus était atteint d’une tumeur cérébrale. Quatre hôpitaux de Zagreb avaient alors refusé sa demande d’avortement.

      Ce n’est qu’après la pression de l’opinion publique que la commission médicale a autorisé le recours à cette intervention, indique Le Monde. En creux de la polémique, se pose la question de la fragilité du droit à l’avortement dans un pays où 90% des habitants sont catholiques, et où beaucoup de médecins font valoir leur objection de conscience pour refuser de pratiquer cet acte médical.

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      L'Humanité

      Astronomie. Sagittarius A*, le trou noir niché au cœur de notre galaxie

      Actu

      Une collaboration internationale d'astronomes a prouvé en image l'existence d'un trou noir supermassif au cœur de la Voie Lactée. Il s'agit de la seconde image réelle d'un trou noir, après la révélation de M87* en avril 2019.

      C’est un cliché historique. Jeudi, à 15 heures, la collaboration internationale d’astronomes EHT (Event Horizon Telescope) a présenté, lors de plusieurs conférences de presse simultanées, l’image du trou noir supermassif niché au cœur de notre galaxie. Son nom : Sagittarius A* (Sgr A*). La « silhouette » sombre se découpant sur un disque lumineux rouge orangé ressemble à s’y méprendre à celle du gigantesque trou noir M87*, dans la lointaine galaxie Messier 87, et que l’EHT avait déjà présenté en avril 2019. Cette similitude est la preuve, pour les scientifiques, que les mêmes mécanismes de la physique sont à l’œuvre sur deux objets de taille très différente au cœur de deux systèmes différents.

      « Les trous noirs confrontent l'homme à des questions fondamentales » : entretien avec Heino Falcke

      « Nous avons été stupéfaits de voir à quel point la taille de l’anneau correspondait aux prédictions de la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein», s’enthousiasme le directeur scientifique du projet EHT, Geoffrey Bower. Selon les scientifiques, les trous noirs supermassifs se trouvent au centre de la plupart des galaxies et jouent un rôle clé dans leur formation. « Ces observations sans précédent, poursuit Geoffrey Bower, ont considérablement amélioré notre compréhension de ce qui se passe au centre même de notre galaxie et offrent de nouvelles perspectives sur la façon dont ces trous noirs géants interagissent avec leur environnement.»

      Ces résultats « révolutionnaires » ont été obtenus grâce à une immense coopération réunissant 300 chercheurs issus de 80 instituts du monde entier. Techniquement, on ne peut pas voir un trou noir. L’objet est si dense et sa force de gravité si puissante que même la lumière ne peut s’en échapper. Mais on peut observer la matière qui circule autour, avant d’être happée à jamais. « Le » télescope EHT est en fait un réseau de huit télescopes terrestres répartis sur toute la planète – dont un en Antarctique – formant l’équivalent virtuel d’un radiotélescope d’un diamètre de 10 000 kilomètres.

      Sgr A* est bien plus proche que M87

      Ce monstre avait déjà permis d’obtenir le cliché de M87*. Cette fois, les chercheurs ont orienté leurs efforts sur le centre de notre galaxie. Situé à 27 000 années-lumière, Sgr A* est bien plus proche que M87, mais avec seulement quatre millions de masses solaires (contre six milliards pour M87), c’est un poids plume dans le monde des trous noirs supermassifs. Il est, de plus, entouré d’un nuage dense de poussières et de gaz, ce qui ne facilite pas l’observation. Très ancien, comme notre galaxie vieille d’environ 13 milliards d’années, il a avale désormais très peu de matière. L’existence de Sgr A* est supposée depuis 1974, avec la détection d’une source radio inhabituelle au centre de la Voie lactée. Dans les années 1990, des astrophysiciens, nobelisés en 2020, y ont confirmé la présence d’un objet compact supermassif. L’image révélée apporte la première preuve visuelle.

      Les trous noirs massifs sont « des cimetières de l’espace », comme le résume le professeur allemand Heino Falcke, qui participa à l’équipe de scientifiques qui produisit l’image iconique de 2019. « Les trous noirs,  sont des objets où toute la masse, parfois des milliards d’étoiles, est concentrée en un point minuscule. » expliquait-il dans un entretien exclusif à l’Humanité. Ils peuvent influencer l’évolution d’une galaxie entière, donc l’aspect actuel de notre Univers.

      La comparaison des désormais deux images de trous noirs va permettre d’étudier en détail le comportement de la matière dans l’environnement le plus extrême qui soit de l’Univers, « avec des gaz chauffés à des milliards de degrés, de puissants courants magnétiques et de la matière circulant à une vitesse proche de la lumière », précisait le 12 mai Heino Falcke. Un lieu idéal pour observer les déformations de l’espace-temps et le comportement de la gravité.

      VIDÉO. Sur le même sujet : James Webb, le plus puissant télescope jamais conçu.

      Sagittarius A* tire son nom de la constellation du Sagittaire dont il est la plus brillante source en ondes radio (d’où le A, première lettre de l’alphabet). La "silhouette" du trou noir se découpant sur un disque lumineux de matière rappelle celle du trou noir de la lointaine galaxie M87*, qui est beaucoup plus importante que la nôtre. Les scientifiques y voient la preuve que les mêmes mécanismes de la physique sont à l'œuvre au cœur de deux systèmes de taille très différente. Les trous noirs sont invisibles, puisque par définition leur densité est telle qu’’ils piègent toute forme de matière ou de rayonnement. Les astronomes ont contourné cette difficulté en se concentrant sur l’horizon d’événements de Sagittarius A*. Les résultats de ces observations font l'objet de six articles dans The Astrophysical Journal Letters.

      astronomietrou noir
      New York Times - World

      In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage

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      Hong Kong Dispatch

      In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.

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      By Vivian Wang and Joy Dong

      HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.

      It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.

      It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.

      Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.

      The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”

      But that plainness is the point.

      In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.

      For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.

      There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.

      “You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.

      Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.

      The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)

      Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.

      The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.

      Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.

      “It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.

      Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.

      Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.

      So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.

      Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.

      “We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.

      To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.

      Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.

      “I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”

      Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.

      Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.

      Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.

      The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.

      And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”

      Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.

      Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.

      That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.

      She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.

      “Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”

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      France24 - Monde

      Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers

      Publié le : 06/05/2022 - 18:21

      Guillaume GRALLET Suivre

      En plein boom, les mondes immersifs ne doivent pas nous faire oublier l'isolement dans le monde réel. D'ailleurs, il existe des manières plus ou moins inclusives de construire ces mondes du futur. Décryptage.

      "Le métavers est un environnement virtuel collaboratif. C'est un espace en 3D où l'on est représenté par un avatar et où l'on peut communiquer avec les autres utilisateurs présents. Les environnements collaboratifs remontent au moins aux années 1990", explique au Journal du CNRS Michel Beaudouin-Lafon, spécialiste de l'interaction homme-machine et chercheur à l'Université Paris-Saclay.

      Si l'idée n'est pas nouvelle, ces espaces collaboratifs vont connaître un développement sans précédent dans les prochaines années : un quart de la population mondiale devrait passer au moins une heure par jour dans le métavers à l’horizon 2026, selon l'institut Gartner. Pourtant, ces métavers peuvent recouvrir des réalités différentes. En effet, la manière dont leurs architectes les construisent en ce moment sera décisive pour le respect des données, le partage d'expérience mais aussi la vie démocratique qu'ils seront à même d'assurer. C'est tout le sens du message que veut faire passer le réseau Entourage à travers la création d'un avatar de sans-abri.

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      BBC

      Doctor Who: David Tennant and Catherine Tate to return

      By Lizo MzimbaEntertainment correspondent, BBC News

      David Tennant and Catherine Tate are to return to Doctor Who, the BBC has confirmed.

      The pair are currently filming for the sci-fi show's 60th anniversary, which it will celebrate in 2023.

      Tennant played the 10th Doctor on the time travel drama from 2005-2010, while Tate played companion Donna Noble.

      The news comes a week after the BBC announced that Sex Education star Ncuti Gatwa will be the next Doctor.

      Tennant and Tate's involvement means they will be reunited with returning Doctor Who head writer Russell T Davies.

      Davies, who was in charge of Doctor Who when it was successfully revived in 2005, left at the same time as Tennant. Their last episode together was broadcast in 2010.

      Tennant has briefly returned before, joining then-Doctor Matt Smith for the programme's 50th anniversary in 2013.

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      It's not clear at this stage whether this return will be a similar one, with Tennant and Tate appearing alongside Gatwa.

      Davies has teased fans, saying: "Maybe this is a missing story. Or a parallel world. Or a dream, or a trick, or a flashback. The only thing I can confirm is that it's going to be spectacular, as two of our greatest stars reunite for the battle of a lifetime."

      Tennant and Tate's 2008 series of Doctor Who is the most successful that the show has had since its revival in 2005, with an average audience of more than eight million viewers per episode.

      The 13-episode run also enjoyed a high degree of critical acclaim, and was nominated for best drama at that year's Bafta TV Awards.

      The pair's popularity may well provide a ratings boost for a show which has seen its audience fall in the last two years, albeit against a background where all linear TV viewing has been dropping significantly.

      Announcements such as this are often made ahead of Doctor Who imminently filming in public places. Revealing information ahead of shooting is a strategy that the show has used before.

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      Jodie Whittaker's current incarnation of the Doctor will appear in one more special episode later this year, as part of a collection of programmes celebrating the BBC's centenary. The show will then return in 2023.

      Since leaving Doctor Who, Tennant has appeared in TV series including Good Omens, Around the World in 80 Days and Broadchurch. In 2021, he won a National Television Award for playing serial killer Dennis Nilsen in Des.

      Tate has appeared in sitcoms like Big School, and has continued performing her well known Nan character - most recently in The Nan Movie released earlier this year.

      The pair have also recorded a number of Doctor Who audio adventures which have been released by audio drama company Big Finish.

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      France24 - World

      Viral video falsely claims that Finland is sending tanks to Russian border

      Issued on: 12/05/2022 - 18:17Modified: 13/05/2022 - 08:53

      A viral video circulating on Facebook, Twitter and YouTube features footage that purportedly shows Finnish tanks headed for the Russian border. However, it turns out that the footage actually shows the transporting of tanks taking part in a military exercise in the western part of the country, far from the border with Russia. 

      If you only have a minute

      • Internet users have been sharing a viral video that falsely claims Finland is sending tanks to its border with Russia, to the east. 

      • In reality, the video footage shows tanks being transported by train to a military exercise currently wrapping up in the country's west. 

      • Visual clues in the video enabled us to geolocate the scene, confirming that the train was actually travelling from east to west, away from Finland's border with Russia. 

      Fact check in detail 

      This video, which was posted in French on Facebook on May 4 and garnered 12,000 views, shows a train transporting a dozen tanks. 

      English-speaking users shared other versions of the video on Facebook (like this post in English from May 4) and Twitter (like this one posted on May 3) and YouTube (like this one, posted May 3).

      In recent months, tensions have been escalating between Helsinki and Moscow. After the fall of the USSR, Finland did not join the North Atlantic Treaty Organization (NATO) and remained officially neutral.

      However, when Russia invaded Ukraine on February 24 of this year, public opinion in Finland swung towards joining NATO, especially as Finland shares a long border with Russia. On May 12, Finland finally announced that it would make its official request to join NATO on May 15.

      Tanks transported as part of a military exercise 

      The Finnish army tweeted a response to the video on May 4. 

      “A video has been circulating online claiming to show tanks being moved to Finland's borders. This is not true. The tanks were being moved to the army mechanised exercise Arrow 22. The exercise takes place in Niinisalo and Säkylä. More info on our website,” the tweet read. 

      The Arrow 22 exercise was a military exercise carried out jointly by the United States, United Kingdom, Latvia and Estonia from May 2-13.

      A few visual clues in the video help us confirm this. You can see a tower in the background. If you do an internet search for the words "Finland" and "tower", you’ll pull up images of the Näsinneula tower in Tampere, a town in western Finland. It looks just like the tower you see in the background. 

      If you look up the tower in Tampere, a town in western Finland, on Google Maps and examine what is around it, you can find where the video was filmed – a set of train tracks alongside Törngren Park.

      Looking at this location on Google Earth, you can see elements from the video— the railway bridge above the road, the train tracks, the brick chimney, the white and grey buildings and the vegetation. 

      Is is clear that the train is moving west, away from the border with Russia. The tanks were transferred to western Finland for a military exercise, not to the east where the country shares a long border with Russia.  

      Download the app

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      Meet the goofy clowns defending migrants in Finland

      FINLAND

      How a Finnish start-up is teaching refugees to code

      FINLAND

      Yet another student brags on YouTube before going on a killing spree

      BBC

      The new jet set - why private plane usage has soared

      By Susan HornikBusiness reporter

      Entrepreneur Rick Schirmer says that he and his family "feel safer" travelling by private plane.

      "Flying private means our family is able to avoid the airport security experience, airport crowds, flight rage, and being surrounded by people who often won't mask properly," says the Los Angeles-based marketing boss.

      While the vast majority of us have never been on a private plane, it is easy to understand the appeal.

      It is a luxurious and exclusive world where you can avoid large airports and other passengers. And there is no rush to meet your check-in time - as the sleek jet takes off when you are ready, and not the other way round.

      Plus, in many cases, you don't even have to go into a terminal building. Instead the limousine drives out onto the tarmac, right up to the aircraft. Where a smiling member of cabin crew hands you a glass of champagne as you relax into a soft leather armchair.

      The other recent advantage to private planes - which you typically hire like a very expensive flying taxi, rather than buying your own - was that they continued flying during the pandemic.

      So, while airlines grounded services over the past two years, the super rich and business leaders were still able to travel, safe in the knowledge that they were sticking to their own Covid-19 bubble.

      As a result, private plane usage has soared, especially in 2021. Last year there were 3.3 million such flights around the world, the most on record, according to aviation data research firm Wingx.

      This figure was 7% higher than the previous high seen in 2019, with the US and Europe leading the growth.

      But with the world continuing to hopefully put the pandemic behind us, will the use of private planes now decline? And should their use be justified given their significant environmental impact?

      "More people are seeking out travel solutions that offer a controlled, flexible experience, which can't be provided by a commercial flight," says Ian Moore, chief commercial officer of private plane business, VistaJet.

      The Malta headquartered global firm has 73 aircraft, and Mr Moore says that demand from customers increased by 26% last year in Europe, and by 21% for the rest of the world.

      He adds that 71% of the firm's incoming requests are from passengers who were not previously regular users of private aviation. "And we expect the increased number of first-time private flyers to keep growing in 2022 and beyond."

      It is a similar picture at Jettly, a new online booking platform for private planes, which is receiving 15,000 requests from around the world.

      Meanwhile, sister firms Jet It and JetClub, say they are struggling to get enough new aircraft to keep up with demand. "We need more airplanes, but our OEM [original equipment manufacturer] partners are not able to produce enough," says co-founder of the two brands, and chief executive of JetClub, Vishal Hiremath.

      One issue that may start to dampen demand for private planes are rising fuel prices - the passing on to passengers of the big rise in the cost of aviation fuel as a result of the continuing conflict in Ukraine. Jet fuel is currently more than twice the price it was this year last year.

      "Unfortunately, we don't yet know how high [prices] they will go, but we believe it will be quite impactful on the market," says Justin Crabbe, chief executive of Jettly.

      Yet, at the same time, private jets have never been cheap. And more often users can put them on their company expenses rather than pay out of their own pocket.

      Exactly how much they currently cost to hire is a bit like asking 'how long is a piece of a string?'. Yet to give you one example, if you wanted a private jet to fly six people from London to Ibiza and back at the end of this month, it would set you back about $28,000 (£23,000).

      Aviation sector analyst, John Grant of Midas Aviation, expects that some people who started using private planes over the past two years will continue to do so.

      "The increasing range of scheduled flights and the ultra-competitive fares on offer with many airlines will ultimately lead to travellers reluctantly accepting a scheduled service, for a cheaper price with less flexibility," he says.

      "However, a small proportion of those using private jets in the last two years for the first time will view the benefits as of sufficient value and continue to use such operators where practical."

      To make the world of private planes more affordable to us mere mortals, a number of providers now offer a halfway house known as "semi private planes".

      These use the larger size of private planes (private jets typically seat between six and 20 people), but you have to share them with fellow passengers that you don't know. And only a limited number of destinations are offered.

      One such provider is US firm JSX. Spokesperson, Benjamin Kaufman, says the firm "saw a gap in the airline market", and claims that fares start from as little as $125 (£102), each way.

      He adds that the company "gives travellers may of the perks of flying private, at a significant saving".

      However, what about the environmental impact of private planes? They are five to 14 times more polluting than commercial airlines on a per passenger basis, according to cleaner transport campaign group Transport & Environment.

      The private plane industry counters that it encourages passengers to carbon offset, and some firms are also switching to the use of biofuels, and exploring electric, hydrogen and hybrid powered aircraft.

      Mr Moore from VistaJet says his company is committed to achieving carbon neutrality by 2025. "And today, since we launched our sustainability initiative, we've had over 85% of members offset CO2 emissions relative to their flights' fuel consumption."

      New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

      However, Anna Hughes, director of Flight Free UK, is not convinced. Her organisation encourages people to pledge not to use air travel for a whole year.

      At a time when we need to be doing everything we can to reduce emissions, we have to question whether private jets are an appropriate form of transport," she says.

      "No offsetting scheme can make up for the huge emissions of taking a private flight. Trees take a long time to grow, but flight emissions are immediate. The most reliable way to reduce emissions from flights remains the simplest one - fly less.

      "Being able to fly in a private jet is a huge privilege, and as humanity faces up to the climate crisis we should be using our privilege not to harm others."

      Additional reporting by New Tech Economy editor Will Smale.

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      Valeurs Actuelles

      États-Unis : à Buffalo, une fusillade à caractère raciste fait au moins 10 morts

      Dans un supermarché de Buffalo, dans l’État de New-York, un homme lourdement armé a ouvert le feu, samedi 14 mai, tuant au moins dix personnes et faisant trois blessés, relate Le Monde. L’assaillant a rapidement été arrêté par la police. Onze Afro-Américains ont été touchés par les coups de feu. Le procureur local du comté, John Flynn, a annoncé que le suspect serait inculpé de meurtre avec préméditation, avant que le FBI n’ouvre une enquête pour crime « à motivation raciale ». « Nous enquêtons sur cet incident comme étant à la fois un crime motivé par la haine et une affaire d’extrémisme violent à motivation raciale », a déclaré Stephen Belongia, agent spécial du FBI à Buffalo, lors d’une conférence de presse.

      Arme d’assaut et gilet pare-balles

      L’auteur de la tuerie est un jeune homme de 18 ans, dont l’identité n’a pas encore été dévoilée. Il aurait voyagé depuis un autre comté de l’État de New-York, équipé d’une arme d’assaut, d’un gilet pare-balles, d’une tenue de type militaire, d’un casque et d’une caméra pour diffuser son crime en direct sur Internet. Joseph Gramaglia, le chef de la police de Buffalo, a expliqué que le tueur présumé a d’abord tiré sur quatre personnes – tuant trois d’entre elles – sur le parking du supermarché de l’enseigne Tops.

      Puis l’homme est entré dans le commerce, dans lequel un agent de sécurité – un ancien policier à la retraite – a tiré sur l’assaillant qui, protégé par son gilet pare-balles, n’a pas été blessé et a abattu ce garde, relate Le Monde. En milieu d’après-midi, lorsque les forces de l’ordre sont arrivés sur place, l’homme a alors dirigé son arme contre lui au niveau du cou, avant de finalement se rendre à la police, a indiqué le commissaire Joseph Gramaglia.

      Crime raciste

      « C’était clairement un crime de haine raciste », a estimé le shérif du comté d’Érié, John Garcia, au cours d’une conférence de presse. Le supermarché en question se trouve dans un quartier peuplé en majorité par des Afro-Américains. Des médias américains ont également évoqué un « manifeste » de 180 pages, faisant référence à la thèse du « grand remplacement ». De son côté, le président américain, Joe Biden, a dénoncé samedi soir une « fusillade abominable », selon sa porte-parole, Karine Jean-Pierre, rapporte Le Monde.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      L'Humanité

      Les forêts qui cachent des arbres

      Actu

      Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

      Anna Musso

      Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

      sciencesarbresforêtsBiodiversité
      France24 - Monde

      Prix Marc-Vivien Foé 2022 : l’Ivoirien Seko Fofana, capitaine et homme fort du RC Lens

      Publié le : 16/05/2022 - 07:19Modifié le : 16/05/2022 - 07:30

      Marc DAOU Suivre

      Capitaine et pilier du RC Lens, l’international ivoirien Seko Fofana remporte l'édition 2022 du prix Marc-Vivien Foé, remis au meilleur joueur africain de Ligue 1 de la saison par France 24 et RFI. Incontournable et décisif dans l’entrejeu lensois, il s’est imposé comme l’un des milieux de terrain les plus performants du championnat.

      Il est l’accélérateur de particules du RC Lens. L’international ivoirien Seko Fofana, qui a crevé l’écran tout au long de la saison, s’est vu décerner le prix du meilleur joueur africain de Ligue 1 par RFI et France 24. Cette distinction vient récompenser un milieu de terrain impressionnant de régularité et de générosité, qui a enchaîné, journée après journée, des prestations de très haut vol.

      Seko Fofana aura été l’un des principaux acteurs de la très belle saison du club nordiste, classé dans la première partie du tableau pour la deuxième saison consécutive, deux ans après sa promotion en Ligue 1.

      Indispensable et décisif avec 8 buts inscrits en 37 matchs de championnat (la saison la plus prolifique de sa carrière), l’Ivoirien répond pleinement aux espoirs placés en lui dès son plus jeune âge.

      Né à Paris le 7 mai 1995, il fait ses premières classes au Paris FC entre 2004 et 2010, avant d’intégrer le centre de formation de Lorient (2010 à 2013), où il est entraîné par Julien Stéphan, le coach actuel du RC Strasbourg. Bien que bercé par la philosophie de jeu de Christian Gourcuff, à l’époque entraîneur de l’équipe première, il refuse, faute d’avoir eu sa chance en Ligue 1, de signer son premier contrat pro avec les Merlus.

      Recruté à 18 ans par Manchester City

      Dans le viseur de Manchester City, qui le repère dans les matches disputés avec les U16 et U17 des Bleus, il rejoint le club anglais en 2013, à l’âge de 18 ans, et devient le premier jeune joueur à quitter aussi tôt le FC Lorient.

      Le choix de carrière est osé. Mais après avoir d’abord intégré une équipe de jeunes, Seko Fofana rejoint rapidement le groupe pro, où il côtoie des joueurs de premier plan comme son compatriote et idole Yaya Touré, le champion du monde espagnol David Silva, l’international français Samir Nasri ou encore le redoutable buteur argentin Sergio Agüero. Il écoute attentivement les conseils de ses prestigieux entraîneurs, comme Manuel Pellegrini ou Roberto Mancini.

      Mais Seko Fofana ne disputera aucun match avec l’équipe première. Il continue son apprentissage avec la réserve, sous les ordres du Français Patrick Vieira.

      Ses performances attirent Fulham, alors en Championship (deuxième division anglaise), qui l’accueille en prêt (2014-2015). La saison suivante, il découvre enfin le haut niveau et la Ligue 1 grâce à un nouveau prêt, cette fois en Corse, dans les rangs du Sporting Club de Bastia (2015-2016).

      Une première expérience en Ligue 1 en Corse

      Le club termine à une honorable dixième place, et Seko Fofana, qui réalise une bonne saison en participant à 32 matches, tape dans l’œil de l’Udinese. Le club de Serie A, spécialisé dans le recrutement de jeunes pousses prometteuses, convainc City de lui céder son espoir contre un chèque de 3,5 millions d’euros.

      C’est avec ce club italien (2016 à 2020) que Seko Fofana, qui décide de jouer pour la sélection ivoirienne (6 capes), se stabilise et franchit un à un les paliers qui le séparent du très haut niveau. Quatre saisons pleines dans un championnat difficile et résolument tactique.

      Fort de cette expérience, Seko Fofana décide de revenir en France, malgré une offre de l’Atalanta Bergame, qui propose pourtant l’un des footballs les plus chatoyants d'Europe.

      S'il est annoncé plusieurs fois à l'OM, c’est à Lens, fraîchement promu en Ligue 1 et qui a déboursé 10 millions d’euros (record du club) pour l’engager, qu’il signe un contrat en août 2020. Lié jusqu’en 2024 avec les Artois, il devient rapidement un des joueurs clés du club avec son coéquipier congolais Gaël Kakuta, qui a remporté le prix Marc-Vivien Foé 2021. Rapidement adopté par le public du stade Bollaert, il s’impose comme un joueur majeur du championnat.

      "J’en ai vu des groupes, mais c’est le meilleur groupe que j’ai fréquenté. La dernière fois que j’ai connu ça, c’était chez les jeunes à City", a-t-il confié à So Foot, en mai 2021. Seko Fofana est tellement investi dans son club qu’il a refusé de défendre les couleurs ivoiriennes lors de la dernière CAN, pour se consacrer aux compétitions françaises. Une décision qui lui a valu de nombreuses critiques en Côte d’Ivoire, même s'il aura certainement à cœur de disputer la CAN-2023, organisée sur les terres des Éléphants.

      En attendant, alors qu'il est à nouveau dans le viseur des grands clubs européens, l’avenir du capitaine lensois s’inscrit peut-être ailleurs que dans le nord de la France. L’occasion pour lui de découvrir la Ligue des champions ?

       

      NB : Seko Fofana a été désigné par un jury composé de près de 100 journalistes spécialistes du football français et africain à partir d’une liste de 12 joueurs préalablement établie par les services des sports de RFI et France 24.

      Depuis 2011, le trophée du meilleur joueur africain de Ligue 1 porte le nom de Marc-Vivien Foé en hommage au joueur camerounais brutalement décédé durant un match au stade de Gerland à Lyon, le 26 juin 2003. Sont éligibles pour le prix Marc-Vivien Foé les joueurs ayant porté les couleurs d’une équipe nationale africaine et ayant disputé au moins 15 matches en Ligue 1 cette saison.

       

      • Les lauréats des précédentes éditions

      2021 : Gaël Kakuta (RD Congo)

      2020 : Victor Osimhen (Nigeria)

      2019 : Nicolas Pépé (Côte d’Ivoire)

      2018 : Karl Toko-Ekambi (Cameroun)

      2017 : Jean Michaël Seri (Côte d’Ivoire)

      2016 : Sofiane Boufal (Maroc)

      2015 : André Ayew (Ghana)

      2014 : Vincent Enyeama (Nigeria)

      2013 : Pierre-Emerick Aubameyang (Gabon)

      2012 : Younès Belhanda (Maroc)

      2011 : Gervinho (Côte d’Ivoire)

      2010 : Gervinho (Côte d’Ivoire)

      2009 : Marouane Chamakh (Maroc)

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      .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR PORTRAIT

      Prix Marc-Vivien Foé 2021 : le Congolais Gaël Kakuta élu joueur africain de l'année en Ligue 1

      Prix Marc-Vivien Foé 2020 : le Nigérian Victor Osimhen élu joueur africain de l'année en Ligue 1

      FOOTBALL

      Prix Marc-Vivien Foé 2019 : l’Ivoirien Nicolas Pépé élu joueur africain de l'année en Ligue 1

      BBC

      Roe v Wade: Thousands attend rallies in US cities to support abortion rights

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      Thousands of people have attended rallies across the US in support of abortion rights.

      According to a leaked Supreme Court document the US Supreme Court is poised to overturn Roe vs Wade - a 1973 decision that legalised abortion nationwide.

      In New York, protestors walked across Brooklyn Bridge chanting pro-choice slogans, while in Washington DC, demonstrators marched to the Supreme Court.

      Rallies were also held in other major US cities like Los Angeles, Boston and Atlanta.

      France24 - Monde

      Trophées UNFP : Kylian Mbappé élu meilleur joueur de la saison pour la troisième fois consécutive

      Publié le : 16/05/2022 - 00:36

      FRANCE 24 Suivre

      Sans surprise, l'attaquant du PSG Kylian Mbappé a remporté, dimanche, son troisième trophée UNFP de meilleur joueur d'affilée. La cérémonie a également couronné Gianluigi Donnarumma meilleur gardien, le Rennais Bruno Genesio chez les entraîneurs et le défenseur William Saliba meilleur espoir.

      Il commence à y être habitué. La star du Paris Saint-Germain Kylian Mbappé a été élu pour la troisième fois consécutive meilleur joueur de Ligue 1 de la saison, dimanche 15 mai, aux Trophées UNFP remis à Paris. C’est la sixième fois d’affilée qu’un joueur du PSG remporte le titre, après Zlatan Ibrahimovic (2016), Edinson Cavani (2017), Neymar (2018) et Mbappé (2019, 2021). En raison de la pandémie, il n’y a pas eu de trophées en 2020.

      À la fois meilleur buteur (25) et passeur (17) de Ligue 1, Mbappé a survolé la saison par son talent et conduit le PSG à son dixième titre de champion, comme Michel Platini avait guidé Saint-Étienne vers son dixième et dernier titre, en 1981.

      Mais l'attention de la soirée a été monopolisée par le futur de sa carrière : poursuivre au PSG ou rejoindre le Real Madrid. "Oui, oui quasiment, c'est quasiment terminé", a-t-il répondu quand il lui a été demandé s'il avait fait son choix, le joueur ajoutant qu'il l'annoncerait "avant" les matchs de l'équipe de France en juin à la Ligue des nations.

      Pressé de questions sur la scène du Pavillon Gabriel, Mbappé, en fin de contrat en juin, n'a pas lâché d'indice, mais a remercié "le PSG, qui m'a permis de venir ici, mes coéquipiers, le coach. Je continue mon histoire, je continue à gagner, je ne suis jamais rassasié."

      William Saliba, meilleur espoir

      Autour de la star de la soirée, d'autres trophées de l'UNFP ont été distribués. Meilleur joueur de l'Euro l'an dernier et prix Yachine à la cérémonie du Ballon d'Or, "Gigio" Donnarumma a ajouté un trophée à sa collection. L'Italien n'a pourtant joué qu'une demi-saison, partageant la cage parisienne avec Keylor Navas, élu l'an dernier, suffisant pour impressionner ses pairs (ce sont les joueurs qui votent).

      Chez les techniciens, la régularité de Bruno Genesio est récompensée, pour la nouvelle belle saison du Stade Rennais, quatrième et toujours en course pour la Ligue des champions, et pour le jeu spectaculaire développé par son équipe, deuxième meilleure attaque de L1 (80 buts derrière l'intouchable PSG (85 buts).

      Chez les Espoirs, après le règne de Mbappé, élu de 2017 à 2019, le défenseur central William Saliba succède à Aurélien Tchouaméni, qu'il a rejoint cette saison en équipe de France. Très sûr à 21 ans, le joueur prêté par Arsenal n'est pas sûr de rester à l'OM, qu'il a contribué à conduire à la troisième place, à une journée de la fin du championnat.

      Benzema, meilleur français de l'étranger

      Le public, corps électoral du plus beau but de la saison, a voté pour le retourné de Bamba Dieng (OM) contre Strasbourg.

      En Ligue 2, le Néerlandais Branco Van den Boomen a ramené Toulouse en Ligue 1 en multipliant les passes décisives, 20, auxquelles il faut ajouter 12 buts, des chiffres qui l'ont porté au titre de meilleur joueur de son championnat. Le "Téfécé" a aussi reçu le prix de meilleur entraîneur pour Philippe Montanier, et l'autre promu direct, l'AC Ajaccio, a vu son gardien Benjamin Leroy couronné.

      Chez les féminines, l'internationale Marie-Antoinette Katoto, meilleure buteuse de Division 1 (18 buts), succède à sa coéquipière Kadidiatou Diani, même si le PSG a été sorti par Lyon en demi-finales de la Ligue des champions et n'a plus qu'une chance théorique de conserver son titre.

      Enfin, sans surprise, Karim Benzema, un des favoris du prochain Ballon d'Or (remis désormais en fin de saison et non plus en fin d'année), a été élu meilleur français de l'étranger pour la troisième fois d'affilée.

      Avec AFP

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      Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions

      FOOTBALL

      Kylian Mbappé : le PSG ou le Real Madrid ? Le suspense à son comble

      Trophées UNFP : l'attaquante du PSG Marie-Antoinette Katoto élue meilleure joueuse de la saison

      Valeurs Actuelles

      Guerre en Ukraine : la Turquie prête à discuter avec la Suède et la Finlande

      Rien sauf la victoire totale, pour le maire de Kiev

      Interrogé par LCI, Vitali Klitschko s’est montré une nouvelle fois très déterminé quant à l’issue de la guerre : « Cette guerre sera terminée uniquement quand l’armée russe aura quitté chaque centimètre de l’Ukraine », a-t-il déclaré, évoquant au passage l’importance de l’aide des alliés occidentaux de la Russie.

      La Slovaquie favorable à l’élargissement de l’OTAN, la Turquie inquiète

      La Slovaquie a soutenu le projet d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, samedi 14 mai. Ivan Korčok, le ministre des Affaires étrangères du pays présent à Berlin pour une réunion de l’organisation nord-atlantique , a déclaré qu’il était convaincu que les 30 États membres de l’alliance les accueilleraient. Il a répété que la Slovaquie était « absolument prête » à soutenir l’admission des deux nations.

      En revanche, la Turquie est extrêmement réservée à ce sujet. « La grande majorité du peuple turc est contre l’adhésion de ces pays qui soutiennent l’organisation terroriste PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et ils nous demandent de bloquer cette adhésion », a expliqué le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu. Il a tout de même signalé que la Turquie était prête à discuter avec la Suède et la Finlande.

      Du côté russe, l’adhésion de ces deux pays voisins à l’Otan semble déjà être une ligne rouge. Un tel événement viendrait étayer la méfiance russe à l’égard de l’Otan.

      Le parti de la Première ministre finlandaise se prononce en faveur d’une adhésion à l’Otan

      Le parti social-démocrate de la Première ministre finlandaise Sanna Marin a annoncé ce samedi 14 mai son soutien à une très large majorité à une candidature du pays nordique à l’Otan, indique BFMTV. Sur les 60 membres de la direction du parti, 53 ont voté pour, 5 contre et 2 se sont abstenus, d’après le résultat du vote annoncé lors d’une conférence de presse à Helsinki. La candidature de la Finlande doit être officialisée ce dimanche par l’exécutif.

      Les troupes russes se sont retirées de Kharkiv, selon le maire de la ville

      Le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov, a annoncé à la BBC que la situation est « calme à Kharkiv et les habitants reviennent progressivement dans la ville ». « Grâce aux efforts de la défense territoriale de Kharkiv et des forces armées ukrainiennes, les Russes se sont retirés loin de la ville, en direction de la frontière russe », a précisé l’élu, selon Le Monde.

      Des centaines de corps de soldats russes évacués dans des trains réfrigérés

      Sur Twitter, l’agence de presse Reuters, évoque « des centaines » de corps de soldats russes amenés dans une gare de triage, proche de Kiev, et empilés dans un train réfrigéré, en attendant d’être renvoyés dans leurs familles. « La plupart d’entre eux ont été amenés de la région de Kiev, il y en a de la région de Tchernihiv et de certaines autres régions également », a déclaré à Reuters Volodymyr Lyamzin, le chef de la liaison civilo-militaire, selon Le Parisien.

      In a sign of the price Vladimir Putin may be paying for his invasion of Ukraine, servicemen near Kyiv have been loading hundreds of bodies of Russian soldiers into refrigerated rail cars to send them to their families https://t.co/uwHJxFFRoP pic.twitter.com/wHen94gcoC

      — Reuters (@Reuters) May 14, 2022

       

      Sergueï Lavrov estime que l’Union Européenne « perd son indépendance » face au « diktat de Washington »

      Le ministre russe des Affaires étrangères a critiqué l’alliance entre l’UE et les Etats-Unis, qui soutiennent l’Ukraine face à la Russie. Sergueï Lavrov a affirmé que « l’UE perd son indépendance » face au « diktat de Washington », lors d’une conférence de presse ce samedi 14 mai, indique BFMTV.

      Des proches des combattants d’Azovstal, à Marioupol, appellent à l’aide le président chinois`

      Des proches de combattants ukrainiens piégés dans l’aciérie d’Azovstal, à Marioupol, ont lancé ce samedi 14 mai, un appel à l’aide au président chinois Xi Jinping, indique BFMTV. Ils demandent au chef d’État chinois d’aider à l’évacuation des soldats. « Il y a dans le monde une personne à laquelle Poutine aurait du mal à dire non. Nous sommes confiants que la Chine, forte et noble, peut prendre des décisions difficiles pour une bonne cause », a lancé, lors d’une conférence de presse à Kiev, Natalia Zarytska, l’épouse d’un combattant.

      Vladimir Poutine juge que la fin de la neutralité de la Finlande serait « une erreur »

      Le président russe Vladimir Poutine a estimé que la fin de la neutralité militaire de la Finlande serait une « erreur », lors d’un entretien téléphonique avec son homologue finlandais Sauli Niinistö, d’après un communiqué du Kremlin, relate Le Figaro. Selon le communiqué, cette décision est prise alors qu’il n’y a « aucune menace à la sécurité de la Finlande ». Helsinki devrait annoncer sa candidature pour l’adhésion à l’Otan ce dimanche.

      Le G7 « ne reconnaîtra jamais les frontières » que la Russie tente d’imposer en Ukraine

      Selon BFMTV, le G7 vient de s’engager à ne « jamais reconnaître les frontières » que la Russie tente d’imposer à l’Ukraine. Le sommet international a également appelé la Biélorussie à « cesser de faciliter » l’invasion russe en Ukraine.

      Le recteur de l’Université de Marioupol évoque des scènes de guerre « les plus terrifiantes depuis cent ans »

      Interrogé par BFMTV, le recteur de l’Université de Marioupol a estimé que les exactions de « Boutcha, Borodyanka apparaîtront hélas comme des scènes de guerre légères par rapport à ce qu’il s’est passé à Marioupol ». « Je n’ose imaginer le nombre de corps éparpillés dans ces sous-sols complètement détruits », a-t-il ajouté. Selon lui, « le nombre exact des victimes sera terrible ». « Ce sera peut-être les images les plus terrifiantes depuis cent ans », a-t-il insisté au micro de la chaîne d’information continue.

      La Russie a cessé de fournir de l’électricité à la Finlande

      Les exportations d’électricité de Russie en direction de la Finlande ont cessé durant le nuit de vendredi à samedi 14 mai, après une annonce d’un fournisseur russe rapporté par un responsable de l’opérateur du réseau électrique finlandais, indique BFMTV.

      Une région séparatiste de Géorgie va organiser un référendum sur son intégration à la Russie

      Vendredi 13 mai, les autorités de la région séparatiste géorgienne prorusse d’Ossétie du Sud ont annoncé l’organisation d’un référendum sur l’intégration à la Russie, prévu pour le 17 juillet, indique Le Monde. Le « président » Anatoli Bibilov « a signé un décret sur la tenue d’un référendum dans la république d’Ossétie du Sud », ont déclaré ses services dans un communiqué, évoquant « l’aspiration historique » des habitants de cette région à rejoindre la Russie. 

       

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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      L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite

      par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

      En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

      Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

      En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

      « Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

      Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

      « Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

      À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

      « Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

      Photo : 3e RIMa

      Valeurs Actuelles

      Stagflation : cette menace qui devient réalité

      Stagflation… le mot est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Trois syllabes, mélange de stagnation et d’inflation, et surtout une horreur économique aux multiples conséquences (chômage de masse, faillites… ) qui nous ramène dans les années 1960 au Royaume-Uni, où ce mot a été inventé, et dans les années 1970 en France, après le premier choc pétrolier (lire l’encadré). Sa définition ? Une faible croissance associée à une forte hausse des prix, constatée de manière durable, au moins sur plusieurs trimestres… Pour certains économistes, cela doit également s’accompagner d’un taux de chômage élevé alors que, dans une logique purement keynésienne, seul un niveau d’emploi important, et donc des salaires conséquents, se traduit par une hausse des prix.

      C’est à peu de chose près la situation que connaît la France actuellement (au chômage près, même si son taux en France reste toujours supérieur à la moyenne européenne). Sans doute est-il encore (un peu) trop tôt pour parler de stagflation dans notre pays, mais il semblerait bien que nous nous dirigions droit dessus ; et de manière sévère, car la récente crise sanitaire a amplifié, de manière indolore avec l’aide et la bienveillance des banques centrales, dont celle de la Banque centrale européenne (BCE), les faiblesses de notre économie. Or, il est bien connu que « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », résume fort justement Warren Buffett. D’autres pays européens, comme l’Allemagne, seraient dans une configuration un peu plus dégradée.

      Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné.

      Mais revenons aux fondamentaux économiques français. Le problème, c’est qu’au premier trimestre, on ne peut même pas évoquer une faible hausse de notre richesse nationale ; il faut au contraire parler de croissance nulle, comme l’a constaté l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, avec des détails particulièrement inquiétants. La consommation des ménages a ainsi reculé de 1,3 % après une hausse de 0,6 %, la production totale ralentit et l’investissement est faible. Certains économistes apparaissent bien plus sombres : « En réalité, le PIB baisse de 0,05 % et les indicateurs avancés montrent l’effondrement de la confiance des ménages et une baisse de la consommation pour le prochain trimestre, constate Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. Or, deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, ce n ‘est plus une stagnation, mais une récession. » Christopher Dembik, directeur de la recherche du groupe Saxo Bank, acquiesce : « Les derniers indicateurs français, produit intérieur brut et production industrielle, montrent un brutal ralentissement économique. Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné. »

      Le mois d’avril s’est terminé sur une hausse des prix de 4,8 % (sur un an glissant), après 4,5 % le mois précédent. Cela dit, pour comparer l’évolution des prix en France avec celle enregistrée dans les autres pays de l’Union européenne, il conviendrait plutôt de prendre l’indice des prix à la consommation harmonisé, et là, la comparaison est encore moins flatteuse pour notre pays, car la hausse des prix est un peu plus importante : 5,4 %. Quoi qu’il en soit, si nos voisins européens ont une meilleure croissance (la richesse produite dans la zone euro a progressé de 0,2 % au premier trimestre), leur inflation est bien plus forte : + 7,5 % en mars.

      “La guerre en Ukraine a bon dos”

      Reconnaissons que notre pays s’en sort un peu mieux que les autres de la zone euro, grâce à l’action du gouvernement de Jean Castex, qui a mis en place le (coûteux) bouclier tarifaire (qui va peser d’autant dans les comptes publics) et qui a limité de fait la hausse des prix énergétiques pour les consommateurs. Face à de nombreuses menaces géopolitiques, les ménages ont également décidé de limiter leur consommation.

      Inflation et croissance nulle… Ces deux phénomènes sont intimement liés comme nous l’avons évoqué à maintes reprises dans ces colonnes ; ils trouvent leur origine dans le conflit russo-ukrainien, lequel a eu pour conséquence une hausse des prix de l’énergie (+ 26,6 % en un an) et de l’alimentation (+ 6,6 % pour les produits frais). « La guerre en Ukraine a bon dos ; cela fait des mois que je prévenais du risque inflationniste et on me riait au nez », se souvient Marc Touati. Il rappelle que la hausse des prix a démarré dès 2021 : « L’erreur mondiale a été de continuer à faire tourner les planches à billets en 2021 alors que la pandémie refluait et d’augmenter la dette publique, en France comme ailleurs : cette gabegie a mené à ce que le piège se referme maintenant. »

      Mais l’inflation s’explique également par les nombreuses perturbations du commerce international, qui n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant-crise : « Le manque de conteneurs ne sera pas résorbé avant 2023 ; quant à la politique zéro Covid en Chine, l’impact économique sera important. Il faudra donc s’habituer à des niveaux élevés d’inflation ces prochaines années », explique Christopher Dembik, pour qui le risque de stagflation est bel et bien réel.

      Si ce phénomène devait se concrétiser, les conséquences seraient alors terribles pour l’économie et notamment en France. Certes, d’un côté, les grandes entreprises internationales sont parfaitement capables d’encaisser les différentes hausses de coûts (dont celui de l’énergie) et d’ajuster leurs charges pour limiter les effets sur leurs comptes (et leurs cours de Bourse). Mais ce n’est pas du tout le cas des ETI et des PME : un quart d’entre elles pourraient être laminées par l’existence d’une inflation élevée persistante.

      “Un petit jeu dangereux avec l’extrême gauche”

      « Dans ces entreprises, les managements n’ont jamais connu de tels niveaux d’inflation », constate Christopher Dembik. Ce qui pourrait être problématique pour les solutions à mettre en œuvre. Particulièrement touchés, les sous-traitants du secteur automobile : ces entreprises seront de plus en plus confrontées à la rareté des matières premières, aux hausses de salaires et surtout à la pression constante de leurs clients pour diminuer leurs marges.

      Des conséquences sont aussi à craindre chez les consommateurs et notamment chez les 15 à 20 % les plus vulnérables. Ce seront les premiers à subir la poursuite de la hausse de la facture énergétique. Avec une vraie crainte d’appauvrissement chez ceux qui n’auront pas pu obtenir de hausses salariales et qui, dès lors, verront leur pouvoir d’achat continuer à péricliter. De leur côté, les épargnants ne sont pas plus préservés. Avec le retour de l’inflation, ils perdent de l’argent sur les produits financiers à taux fixe tandis que bon nombre ont aussi délaissé les marchés actions.

      La situation devrait encore se compliquer davantage, car la BCE a annoncé qu’en réponse à l’inflation, elle allait augmenter ses taux, en juillet et en septembre. En fait, pour beaucoup d’économistes, elle devrait agir en 2022 et 2023. Déjà, l’OAT à 10 ans, qui sert de référence, est passée de 0 à 1,5 % en quelques mois, ce qui est très mauvais pour les finances françaises : une hausse d’un point augmente la dette publique de 39 milliards d’euros en dix ans.

      Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite

      « Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite, anticipe le président du cabinet ACDEFI. Regardez ce qui se passe aux États-Unis où les taux à long terme sont déjà passés à 3 %. » Mais bon nombre de professionnels redoutent également que ce ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, car le geste de la BCE – elle a tardé à reconnaître que l’inflation n’allait pas disparaître du jour au lendemain – sera moindre que celui de la Réserve fédérale américaine.

      « On entre dans une spirale très dangereuse, poursuit Marc Touati. L’inflation casse le pouvoir d’achat et les banques centrales ne peuvent plus faire tourner la planche à billets. Les taux montent, ce qui limite le crédit, donc l’investissement et l’activité économique patine… »

      Voilà les vrais risques de la stagflation en France : une inflation toujours aussi forte, une croissance nulle, voire une récession accompagnée d’un taux de chômage important et à des taux d’intérêt élevés. Autant dire un cocktail explosif. Et cerise sur le gâteau, un risque politique typiquement français lié aux législatives. « La montée de l’extrême gauche est son alliance avec le PS sont particulièrement dangereux, explique Marc Touati. Si Mélenchon gagne aux législatives, les taux s’envoleront à 7 %, voire atteindront 10 % ! »

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      BBC

      Elon Musk puts Twitter deal on hold over fake account details

      Elon Musk has said his $44bn (£35bn) deal to buy Twitter is on hold after he queried the number of fake or spam accounts on the social media platform.

      He said he was waiting for information "supporting [the] calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of users".

      Mr Musk added later that he was "still committed to [the] acquisition".

      However, analysts speculated he could be seeking to renegotiate the price or even walk away from the takeover.

      Mr Musk's tweets sent Twitter's share price plunging 10% in morning trade in New York.

      Twitter deal temporarily on hold pending details supporting calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of usershttps://t.co/Y2t0QMuuyn

      Even before his comments, the company's stock had been selling for less than the $54.20 per share Mr Musk has offered, a sign that the markets were not convinced he would complete the buyout.

      Dan Ives, a tech analyst at investment firm Wedbush Securities, said Mr Musk's comments would "send this Twitter circus show into a Friday the 13th horror show".

      "Many will view this as Musk using this Twitter filing/spam accounts as a way to get out of this deal in a vastly changing market," he wrote in a note.

      "The nature of Musk creating so much uncertainty in a tweet (and not a filing) is very troubling to us... and now sends this whole deal into a circus show with many questions and no concrete answers as to the path of this deal going forward."

      Mr Musk has been vocal about "defeating the spam bots", identifying it as a key goal following his planned takeover of the company.

      Twitter has long faced accusations of not doing enough to address automated, fake accounts posting content.

      In a filing more than two weeks ago, Twitter estimated that fake accounts accounted for fewer than 5% of its daily active users during the first three months of this year. It cautioned that the figures were based on estimates and could be higher.

      Those claims were not different from what the firm had shared in previous disclosures.

      The number of spam bots on the service is a key statistic, as a higher than expected figure could hurt the ability to grow advertising revenue or paid-for subscriptions, said Susannah Streeter, analyst at Hargreaves Lansdown.

      But she said it was not clear how genuine Mr Musk's concerns were.

      "There will also be questions raised over whether fake accounts are the real reason behind this delaying tactic, given that promoting free speech rather than focusing on wealth creation appeared to be his primary motivation for the takeover," she said.

      "The $44bn price tag is huge, and it may be a strategy to row back on the amount he is prepared to pay to acquire the platform."

      Weeks of market turmoil in the US have wiped billions off the value of many companies - including once favoured tech firms.

      Tesla, the electric car company where Mr Musk serves as chief executive, has also seen its shares plunge - a hit to Mr Musk, whose status as the world's richest person is bound up in his stake in the company and who had planned to rely on his shares to help finance the Twitter purchase.

      Last month, he raised $8.5bn by selling shares. He also planned to use the shares to secure $6.5bn in loans.

      After Mr Musk tweeted that the deal was temporarily on hold, Tesla's share price gained more than 5%.

      Another twist in the tale of Elon Musk's attempt to own Twitter.

      One of his priorities, he said, was to "clean up" the platform - weeding out the bots and spam accounts that he believes drag it down.

      Spend any time on it and you'll certainly see evidence of both.

      However, Twitter says that less than 5% of its active users are fake.

      So does that mean there is no diamond in the rough to be polished here, that what you see on Twitter is what you get after all? And if so, does that make it less valuable a proposition?

      It is of course also possible that his new hesitation stems from how he intends to finance the deal - he's already had to sell some of his valuable Tesla stock to raise funds, and that's had an impact on the car firm too.

      Mr Musk has some thinking to do.

      Mr Musk's latest move comes after an announcement that two Twitter executives are leaving the social media company.

      Kayvon Beykpour, who led Twitter's consumer division, and Bruce Falck, who oversaw revenue, both tweeted on Thursday that the departures were not their decisions.

      From this week, the firm also said it had paused most hiring, except for "business critical roles".

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      New York Times - World

      Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past

      Israel Dispatch

      The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.

      Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times

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      By Patrick Kingsley

      MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.

      Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.

      “We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”

      In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.

      Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.

      In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.

      “It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”

      For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.

      Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.

      LEBANON

      Mediterranean

      Sea

      SYRIA

      Mi’ilya

      Sea of

      Galilee

      Haifa

      Jordan

      WEST

      BANK

      Tel Aviv

      Jerusalem

      ISRAEL

      20 Miles

      By The New York Times

      Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.

      “The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”

      The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.

      A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.

      “I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”

      So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.

      Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.

      The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.

      Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.

      Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.

      For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.

      But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.

      “He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”

      Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.

      But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.

      Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.

      Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.

      Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.

      Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.

      “We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”

      Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.

      After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.

      Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.

      “It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.

      Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.

      “The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”

      But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.

      Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.

      What if his siblings were right?

      Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.

      For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.

      Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.

      But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.

      “I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”

      Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.

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      France24 - Monde

      Russie : détention prolongée pour la basketteuse américaine Brittney Griner

      Publié le : 13/05/2022 - 20:15

      FRANCE 24 Suivre

      Un tribunal russe a décidé vendredi de prolonger jusqu'au 18 juin la détention de la star du basket américain Brittney Griner, a rapporté l'agence de presse officielle TASS. La joueuse a été interpellée en février dans un aéroport de Moscou, soupçonnée d'avoir transporté des stupéfiants.

      Cette star du basketball américain devait recouvrer la liberté d'ici quelques jours. Mais Brittney Griner attendra plusieurs semaines de plus : un tribunal russe a décidé vendredi 13 mai de prolonger sa détention jusqu'au 18 juin. Interpellée en février à l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, la joueuse du club des Phoenix Mercury est soupçonnée d'avoir transporté des stupéfiants, rapporte TASS, une des principales agences de presse russes.

      Le tribunal de Khimki, dans la banlieue nord de Moscou, "a satisfait la requête des enquêteurs et prolongé la détention de la citoyenne américaine jusqu'au 18 juin", a indiqué le service de presse de cette instance judiciaire, cité par l'agence.

      La sportive de 31 ans, deux fois médaillée d'or aux Jeux olympiques et championne de la WNBA, a été interpellée en Russie après la découverte en février dans ses bagages à main "de vapoteuses" et d'un "liquide présentant une odeur particulière" d'huile de cannabis (huile de haschich), selon le service fédéral des douanes russes.

      "Injustement détenue" selon Washington 

      Sa détention provisoire avait initialement été ordonnée jusqu'au 19 mai. Les États-Unis ont récemment estimé que Brittney Griner était "injustement détenue" par la Russie et réclament sa libération. "Un officier consulaire de notre ambassade à Moscou a pu lui parler en marge de l'audience" de vendredi au tribunal, a dit le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price à des journalistes. "Cet officier a pu confirmer que Brittney Griner se porte aussi bien que possible au vu de circonstances que nous ne pouvons qualifier que d'excessivement difficiles", a-t-il ajouté.

      Après l'arrestation de la sportive, intervenue sur fond de tensions internationales liées à l'entrée de l'armée russe en Ukraine, la Fédération américaine USA Basketball avait exprimé son "inquiétude" au sujet de "la sécurité" et du "bien-être" de la joueuse, qui risque entre cinq à dix ans de prison.

      Jeudi 12 mai, le site d'information Gazeta.ru a affirmé, citant une source au sein des services pénitentiaires russes, qu'il était "très probable" que Brittney Griner soit échangée contre le célèbre trafiquant d'armes russe Viktor Bout, arrêté en Thaïlande en 2008 et qui purge une peine de 25 ans de prison aux États-Unis.

      Cette publication est intervenue alors que l'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, a été échangé fin avril contre le pilote russe Konstantin Iarochenko, incarcéré aux États-Unis depuis 2010.

      En 2014, Brittney Griner avait participé activement au 3e titre de Phoenix en WNBA. De nombreuses joueuses de la WNBA participent aux ligues européennes durant l'intersaison aux États-Unis, y compris dans les ligues russe et ukrainienne. L'Américaine a donc disputé plusieurs saisons sous le maillot de l'équipe russe d'Ekaterinbourg, avec laquelle elle a remporté l'Euroligue féminine à quatre reprises.

      Avec AFP

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      Valeurs Actuelles

      Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages

      L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - Monde

      Pakistan et Inde en proie à une chaleur record, la température fatale à l'Homme atteinte

      Publié le : 13/05/2022 - 22:33

      FRANCE 24 Suivre

      Une vague de chaleur inhabituelle frappe l'Inde et le Pakistan depuis deux mois. Vendredi, la chaleur et le taux d'humidité ont dépassé le seuil limite de survie de l'humain lorsqu'il se trouve à l'extérieur.

      L'Asie du Sud était à nouveau confrontée, vendredi 13 mai, à des températures anormalement élevées, qui ont atteint en certains endroits du Pakistan les 50 °C, les autorités mettant en garde contre le risque de pénuries d'eau et la menace pesant sur la santé.

      De larges pans de l'Inde et du Pakistan connaissent depuis fin avril une vague de chaleur record, dont l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies a estimé qu'elle était "cohérente" avec le changement climatique.

      Vendredi, les températures ont grimpé jusqu'à 50 °C à Jacobabad, dans la province méridionale pakistanaise du Sindh, a annoncé le Service météorologique pakistanais (PMD), précisant qu'il pourrait en être ainsi jusqu'à la fin de la semaine.

      "C'est comme un feu qui brûle tout autour", a commenté Shafi Mohammad, un ouvrier agricole d'un village proche de Jacobabad, où les gens peinent à trouver de l'eau potable.

      Au plan national, les températures sont entre 6 et 9 °C "au-dessus de la normale (saisonnière)", a souligné le PMD, le thermomètre affichant vendredi autour de 40 °C dans la capitale Islamabad et les autres grandes villes de Karachi (sud), Lahore (est) et Peshawar (nord-ouest).

      La situation devrait s'aggraver

      "Cette année, nous sommes directement passés de l'hiver à l'été", a estimé le prévisionniste en chef du PMD, Zaheer Ahmad Babar.

      Le Pakistan est, selon lui, frappé depuis 2015 par la hausse des températures, en particulier dans les provinces du Sindh et du Pendjab (centre).

      "L'intensité, la durée et la fréquence (de ces épisodes caniculaires) augmentent", a-t-il expliqué à l'AFP.

      La situation devrait encore s'aggraver dans les années à venir en Asie du Sud en raison du réchauffement climatique, ont prévenu des scientifiques.

      Le débit de l'Indus a été réduit de 65 % cette année "en raison du manque de pluies et de neige", selon le porte-parole du département de l'Irrigation dans le Pendjab, Adnan Hassan.

      Prenant sa source au Tibet, ce fleuve traverse l'Inde puis le Pakistan avant de se jeter en mer d'Arabie. Son bassin procure 90 % de l'alimentation en eau du Pakistan, selon l'ONU.

      La presse pakistanaise a signalé que des moutons étaient morts d'insolation et de déshydratation dans le désert du Cholistan au Pendjab, la province la plus peuplée et le grenier à céréales du Pakistan.

      "Il y a un vrai risque de pénurie de nourriture et de récoltes cette année dans le pays, si ce manque d'eau doit persister", a souligné Adnan Hassan.   

      "Comme un four"

      La canicule a aussi frappé l'Inde voisine, les températures y atteignant 48,1 °C jeudi dans le district de Barmer, dans la province du Rajasthan. Elles pourraient s'élever à 46 °C à partir de dimanche à New Delhi.

      "Il faisait si chaud aujourd'hui que je me suis sentie épuisée et malade quand je suis rentrée de l'université en bus. Le bus était comme un four", a raconté Suman Kumari, une étudiante de 19 ans vivant dans la capitale indienne.

      De très fortes températures sont aussi annoncées pour le week-end dans la majeure partie du nord-ouest de l'Inde, avant une amélioration escomptée avec l'arrivée de la mousson. 

      Mardi, la ministre pakistanaise du Changement climatique, Sherry Rehman, avait appelé les habitants de Lahore à rester à l'ombre "pendant les heures les plus chaudes de la journée".

      Le Pakistan, qui compte 220 millions d'habitants, dit n'être responsable que de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

      Il figure pourtant en 8e position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l'ONG Germanwatch.

      Avec AFP

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      Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

      Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique

      En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité

      L'Humanité

      Direct. Guerre en Ukraine : adhésion de la Finlande et la Suède à l'Otan, une "grave erreur" pour Moscou, vente des actifs de Renault en Russie. L'actualité du 16 mai

      • Au 82e jour de guerre en Ukraine, l'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou mais où ses forces sont à la peine, tandis que l'armée ukrainienne poursuit sa contre-offensive dans la région de Kharkiv.
      • Les demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.

      Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

      Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.

      38 min 27 sec
      BBC

      Tonga eruption was 'record atmospheric explosion'

      Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

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      The eruption of the Tonga volcano in January has been confirmed as the biggest explosion ever recorded in the atmosphere by modern instrumentation.

      It was far bigger than any 20th Century volcanic event, or indeed any atom bomb test conducted after WWII.

      The assessment comes in a pair of scholarly papers in the journal Science that have reviewed all the data.

      Of recent history, it's likely only the Krakatoa eruption of 1883 rivalled the atmospheric disturbance produced.

      That catastrophic event in Indonesia is thought to have claimed more than 30,000 lives. Fortunately, the 15 January climactic eruption of the underwater volcano at Hunga Tonga-Hunga Ha'apai (HTHH) in the south Pacific resulted in very few deaths, even though it too produced large tsunamis.

      "Tonga was a truly global event, just as Krakatau was, but we've now got all these geophysical observation systems and they recorded something that was really unprecedented in the modern data," Dr Robin Matoza, from the University of California, Santa Barbara, told BBC News. He is the lead author on one of the papers.

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      Scientists now have access to an extraordinary array of ground-based and spaceborne instruments, including atmospheric pressure sensors, seismometers, hydro-phones, and a fleet of satellites that monitor the Earth across the entire light spectrum.

      The colossal Tonga explosion, which came at the end of of several weeks of activity at the seamount, produced several types of atmospheric pressure waves that propagated vast distances.

      In the audible range of frequencies, people 10,000km away in Alaska reported hearing repeated booms.

      The global network of detectors set up to monitor compliance with the Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty picked up the infrasound signal. Infrasound has frequencies that are just below what humans are capable of hearing.

      The network's data indicated the Tonga volcano blast produced an atmospheric pressure wave comparable with that from the biggest ever nuclear explosion - the Tsar bomb detonated by the Soviets in 1961 - but lasted four times longer.

      The papers discuss at length the perturbations driven by so called Lamb waves, named after the early 20th Century mathematician Horace Lamb.

      These are energetic waves in the air that propagate at the speed of sound, along a path guided by the surface of the planet. They are also non-dispersive, in other words they maintain their shape as they move and so are conspicuous over a long time.

      The Lamb wave pulses produced by the Tonga eruption were seen to circle the Earth at least four times.

      In the UK, which is some 16,500km from Tonga, these pulses began arriving on the evening of the 15th, about 14 hours after the climactic eruption on the other side of the planet.

      They lifted the clouds over the UK.

      "At the time, we had a laser cloud-base recorder looking at the cloud base and as the wave went through the cloud was perturbed," recalls Prof Giles Harrison, an atmospheric physicist at the University of Reading and co-author on one of the papers.

      "If ever you wanted evidence that the atmosphere is a remarkably interconnected thing, this was it. And what happens on one side of the planet can propagate around to the other side at the speed of sound."

      Where the Lamb waves coupled with ocean waves, they were able to generate tsunami - not just in the Pacific Ocean, but in the Atlantic Ocean and the Mediterranean Sea as well.

      Scientists are still investigating the generation of near-field tsunamis that ran up coastlines in the Tongan archipelago. Some were undoubtedly crafted by pressure waves from the volcano pushing down on the water surface, but investigations are on-going to determine whether collapse of part of the volcano also made a significant contribution.

      This will be evident from the seafloor mapping projects that are due to report their results in the coming weeks.

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      New York Times - World

      Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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      Cairo Dispatch

      Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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      By Vivian Yee

      CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

      The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

      As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

      Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

      By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

      Much of it will soon be gone.

      The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

      “You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

      “And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

      Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

      Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

      Mediterranean Sea

      City of the Dead Cemeteries

      SALAH SALEM ST.

      EGYPT

      EASTERN

      CEMETERY

      Cairo

      New

      Capital

      40 miles

      Cairo

      MOKATTAM

      HILLS

      Nile

      SOUTHERN

      CEMETERY

      EGYPT

      OLD CAIRO

      75

      Map data from OpenStreetMap

      1 mile

      By The New York Times

      Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

      “It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

      The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

      The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

      After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

      Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

      The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

      The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

      Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

      Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

      In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

      “They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

      The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

      But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

      Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

      “Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

      He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

      Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

      While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

      It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

      “What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

      So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

      Nada Rashwan contributed reporting.

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      Valeurs Actuelles

      Inflation : les solutions pour diversifier

      Depuis près d’un an, des deux côtés de l’Atlantique, les prix s’emballent, en particulier ceux de l’énergie. Et cette tendance risque de durer. En France, l’inflation a atteint 2,8 % en décembre 2021 selon l’Insee. Et même 3,4 % d’après Eurostat. Voici de bonnes pistes pour s’adapter à cette nouvelle donne

      Les métaux précieux

      L’actuel environnement de taux réels négatifs soutient le potentiel de hausse des cours de l’or, qui rappelons-le ne dégage aucun revenu. « En évoluant de manière décorrélée par rapport aux actions ou aux obligations, l’or a été l’un des actifs qui s’est le mieux comporté dans la crise sanitaire lorsque la Bourse a décroché en 2020 », explique Roger Caniard, directeur financier du groupe MACSF. Cette compagnie d’assurances, comme d’autres, a créé une unité de compte adossée au fonds OFI Precious Metals, qui donne accès au métal jaune, à l’argent, au platine et au palladium. Dans une optique de long terme, les métaux précieux peuvent représenter autour de 5 % du total de l’épargne capitalisée.

      Les actifs tangibles

      Par nature défensifs, ils permettent de sécuriser ses avoirs au travers d’un fonds en euros ou d’unités de compte. Lancé en juillet 2020 par Oradéa Vie et Société générale Assurances, le fonds en euros Sécurité Infra Euro est le premier sur le marché à disposer dans son allocation d’une part significative d’investissement en infrastructures : transports, énergies renouvelables, télécommunications. Ce fonds thématique est accessible dans les contrats d’assurance vie et de capitalisation commercialisés par SG Private Banking et Crédit du Nord Banque privée, ainsi que par Primonial.

      L’immobilier ou la valeur refuge par excellence

      « Depuis l’automne, nos clients peuvent panacher leurs avoirs entre fonds euros et gestion pilotée, avec des rendements historiques supérieurs à l’inflation. Nous avons aussi enrichi notre offre avec de nouvelles solutions de diversification, par trois unités de compte défensives adossées à des actifs immobiliers ou encore à un fonds croissance durable avec une garantie en capital, surperformant les fonds euros », explique Xavier Prin, directeur marketing de Boursorama.

      La pierre encore, avec par exemple Corum Life, contrat d’assurance vie sans fonds en euros sécurisé. L’offre de ce contrat repose exclusivement sur des produits “maison”. À savoir deux SCPI et quatre fonds obligataires, tous en lien avec l’économie réelle. Cet “ovni” de l’assurance vie affiche jusqu’à 5 % de performance au titre de 2021.

      Les obligations indexées sur l’inflation

      « Le coupon et la valeur de remboursement de ces obligations sont indexés sur l’évolution de l’inflation dans le monde ou dans la zone euro. Mais revers de la médaille : en cas de hausse de taux, éventualité que l’on ne peut pas écarter, leur cours baissera. Mais si l’inflation monte en même temps, elles souffriront moins que les obligations classiques », explique Gilles Belloir, à la tête de Placement-direct.fr. D’ailleurs, les gestionnaires de fonds en euros se tournent vers ces titres pour diversifier leurs actifs.

      Autre solution, cette fois pour l’assuré : choisir une unité de compte adossée à un fonds piloté par un grand acteur, notamment Axa World Inflation, Amundi Inflation Monde, HSBC Oblig Inflation Euro, BNP Paribas Funds Euro Inflation-Linked Bond.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Lisbon: How African music is breaking down racial barriers

      Issued on: 13/05/2022 - 15:17Modified: 13/05/2022 - 15:20

      Eve JACKSON Follow

      This year, France is celebrating Portuguese culture with concerts, exhibitions and performances from the country's top artists. To mark the occasion, FRANCE 24's culture show Encore! takes you on a musical voyage to Lisbon. The Portuguese capital has a sound like no other European city, where a boom in music influenced by African beats is eroding social barriers and making waves internationally.

      Presenter Eve Jackson meets award-winning Portuguese star Dino D'Santiago, who is forming a bridge between two continents. The singer's family come from one of Portugal's former colonies, Cape Verde. With five acclaimed albums, he uses his voice to bring African rhythms and culture to more people. Dino is a champion of Lisbon's new wave of Afro-electronic sounds, singing of a new Lisbon: a city that recognises and accepts its diverse social fabric.

      The musician takes us to one of Lisbon's 67 social projects, Quinta Do Mocho, which has become an open-air street artist gallery and the centre of the capital's electronic music scene. There, Dino introduces us to the star DJ leading the movement, DJ Marfox, who is producing beats in a converted studio in his mother's house. He plays us his latest sounds, including tracks by Angolan singer Pongo, who is becoming the queen of the African rhythm known as Kuduro. The artist fled Angola's civil war in the 1990s and brought the sound of her country, Kuduro, with her to Lisbon. We join her at a concert on the Paris leg of her tour.

      We end the show with a concert from the enchanting Batukadeiras Orquestra: a group of female drummers specialising in batuka, a rhythmic call-and-response style created in Cape Verde during the early days of the slave trade.

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      BBC

      Delhi suffers at 49C as heatwave sweeps India

      By Sharanya Hrishikesh & Meryl SebastianBBC News, Delhi

      An intense heatwave is sweeping through northern India with temperatures hitting a record 49.2C (120.5F) in parts of the capital, Delhi.

      This is the fifth heatwave in the capital since March.

      Officials in many parts of the country have asked people to take precautions as temperatures are set to remain high.

      They warned the heat could cause health concerns for the vulnerable, including infants, the elderly and people with chronic diseases.

      The states of Himachal Pradesh, Haryana, Uttarakhand, Punjab, and Bihar have particularly witnessed soaring temperatures in the past few days, India's weather department said.

      It added that temperatures are likely to fall by 2-4C in some areas but there may not be any respite from intense heat.

      Heat wave warnings: Heat Wave conditions in most parts with severe heat wave conditions in many parts very likely over West Rajasthan on 14th; heat wave conditions in many parts with severe heat wave conditions in isolated pockets over the same region on 15th May. pic.twitter.com/eBzc82XUF3

      Severe heatwaves have thrown millions of lives and livelihoods out of gear in northern India this summer.

      Earlier this month, Prime Minister Narendra Modi asked state chief ministers to draw up plans to mitigate the impact of extreme heat as temperatures rose faster than usual.

      While heatwaves are common in India, especially in May and June, summer began early this year with high temperatures from March, when the first heatwave arrived.

      Average maximum temperatures for the month were the highest in 122 years.

      The Centre for Science and Environment, a think-tank, says that early heatwaves this year have affected around 15 states, including the northern state of Himachal Pradesh, usually known for its pleasant temperatures.

      Naresh Kumar, a senior scientist at the India Meteorological Department (IMD), attributes the current heatwave to local atmospheric factors.

      The major one was weak western disturbances - storms originating in the Mediterranean region - which meant little pre-monsoon rainfall in north-western and central India. Anticyclones - an area of high atmospheric pressure where the air sinks - also led to hot, dry weather over parts of western India in March.

      The effects are visible. Farmers say the unexpected temperature spikes have affected their wheat harvest, a development that could potentially have global consequences given supply disruptions due to the Ukraine war.

      The heat has also triggered an increase in power demand, leading to outages in many states and fears of a coal shortage.

      Mr Modi also flagged the increased risk of fires due to rising temperatures.

      Summers have always been gruelling in many parts of India - especially in the northern and central regions. Even before air-conditioners and water coolers started selling in the millions, people had devised their own ways of coping with the heat - from keeping water cool in earthen jugs to rubbing raw mangoes on their bodies to ward off heat strokes.

      But many experts say India is now recording more intense, frequent heatwaves that are also longer in duration.

      Roxy Mathew Koll, a climate scientist at the Indian Institute of Tropical Meteorology, agrees that several atmospheric factors have led to the current heatwave. But adding to all that, he says, is global warming.

      "That's the root cause for the increase in heatwaves," he says, adding that more research is needed to link climate change to other, less extreme weather fluctuations.

      D Sivananda Pai, director of the Institute for Climate Change Studies, points to other challenges apart from climate change - such as increasing population and the resulting strain on resources.

      This, in turn, leads to factors that worsen the situation, such as deforestation and increasing use of transport.

      "When you have more concrete roads and buildings, heat is trapped inside without being able to rise to the surface. This warms the air further," Mr Pai says.

      And the cost of such extreme weather events is disproportionately borne by the poor.

      "Poor people have fewer resources to cool down as well as fewer options to stay inside, away from the heat," says Dr Chandni Singh, senior researcher at Indian Institute for Human Settlements and a lead author at Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC).

      While more attention is paid to mortality due to heatwaves, Ms Singh says policymakers should also focus on how extreme weather affects the quality of people's lives.

      "Heatwaves can have serious health consequences. If temperatures are high even at night, the body doesn't get a chance to recuperate, increasing the possibility of illnesses and higher medical bills," she says.

      A "long-term vision", Mr Koll says, is essential when planning for the future.

      "There are places in India where the temperature itself may not be that high, but when combined with high humidity, life can be very difficult," he says, referring to the need to take into account the wet-bulb temperature - a scientific measure of when heat and humidity combine.

      He also emphasises on paying attention to areas away from the spotlight.

      "Many children in rural areas attend schools in sheds with tin roofs, which would be unbearable in the heat," he says.

      Since 2015, both the federal and state governments have issued a number of measures to mitigate the effects of heatwaves, such as banning working outside during the hottest hours and issuing timely advisories.

      But these can only be completely effective if accompanied by big-picture changes such as an overhaul of labour laws and greening cities, Ms Singh says.

      "Our buildings are made in such a way that they trap heat instead of ensuring ventilation. There is so much innovation internationally that we can learn from," she says.

      "We are doing some things right but it's time to up our game - because we have to live with the heat."

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      L'Humanité

      Anthony Bellanger : « Notre consœur a été tuée délibérément »

      Actu

      Le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes, Anthony Bellanger, dénonce les violences dont sont victimes les professionnels du secteur, telle Shireen Abu Akleh, dans les territoires palestiniens occupés.

      Antoine Poncet

      Shireen Abu Akleh était une journaliste de terrain parfaitement identifiable. La vedette de la chaîne panarabe Al-Jazeera portait un gilet siglé « presse » lorsqu’elle a été tuée par balle, mercredi 11 mai, alors qu’elle couvrait des affrontements à Jénine en Cisjordanie occupée. « C’est un drame. Une consœur a été assassinée délibérément par l’armée israélienne ! » tonne Anthony Bellanger, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ).

      une situation « catastrophique »

      Aux côtés de Shireen Abu Akleh, le journaliste Ali Al Samoudi a également été touché par balle. Il accuse l’armée israélienne d’avoir tiré : « Nous étions en route pour couvrir l’opération de l’armée lorsqu’ils ont ouvert le feu sur nous (…). Une balle m’a atteint. La seconde balle a touché Shireen. » Le premier ministre israélien, Naftali Bennett, a suggéré que la journaliste palestinienne avait succombé à un tir palestinien. Une position qu’Anthony Bellanger juge « tout simplement incroyable ». Quelques heures après la déclaration de Naftali Bennett et face à la bronca suscitée, son ministre de la Défense, Benny Gantz, a nuancé : « Le tir est peut-être venu de notre côté, nous enquêtons. »

      Le secrétaire général de la FIJ se rend régulièrement dans les territoires palestiniens. Il maintient un contact régulier avec les syndicats locaux de journalistes, qui déplorent une situation « catastrophique » pour la liberté d’informer. « Le gouvernement israélien alimente la haine envers les journalistes palestiniens, les qualifiant de terroristes. C’est pour ça que les militaires ouvrent le feu sur eux. Alors, quoi ? Les 2 700 journalistes palestiniens membres de la FIJ sont des terroristes ? » s’indigne le secrétaire général de la fédération syndicale.

      Chaque année, plusieurs centaines de journalistes palestiniens sont violentés. Cela représente plusieurs cas par jour, d’après les syndicats locaux de journalistes. Pour l’ONG Reporters sans frontières, « en Cisjordanie, les journalistes sont victimes de violations doubles, à la fois de la part de l’Autorité palestinienne et des forces d’occupation israéliennes ». À cause du conflit avec Israël, les reporters palestiniens subissent régulièrement des arrestations, des destructions de matériel ou des poursuites judiciaires lorsqu’ils couvrent des manifestations. Anthony Bellanger fustige « un État d’Israël colonial, qui mène une politique d’apartheid » ! Mais il dénonce aussi « une Autorité palestinienne qui enraye le processus démocratique ». Mahmoud Abbas, le président palestinien, n’a plus organisé d’élections depuis 2006.

      Après l’assassinat de Shireen Abu Akleh, de nombreux pays réclament une enquête transparente. « Une procédure va être lancée auprès de la Cour pénale internationale. Hélas, ce ne sera pas la première fois. Trop de journalistes palestiniens ont été assassinés ces dernières années », soupire le secrétaire général de la FIJ. Il regrette que ces exactions soient devenues monnaie courante au point de n’intéresser que ponctuellement la presse internationale. « Aujourd’hui, nous faisons face à l’assassinat choquant d’une journaliste, et les médias du monde entier ont leurs caméras braquées sur le territoire palestinien. Mais, demain, ce sera fini, et les journalistes locaux seront plongés dans l’oubli », regrette Anthony Bellanger.

      palestinejournalistes assassinésisraëlanthony bellanger
      France24 - World

      EU's Sefcovic 'appeals to UK to return to negotiations' over N. Ireland Protocol

      Issued on: 13/05/2022 - 17:41

      Catherine NICHOLSON Follow

      As the British government indicates it is preparing to deviate from the Northern Ireland Protocol – a key part of the Brexit deal – the European Commissioner overseeing EU-UK relations tells FRANCE 24 he is "appealing to the UK government to come back to the negotiating table". Maros Sefcovic spoke to our Europe editor Catherine Nicholson.

      Sefcovic rejects a suggestion from the UK that the EU side is not showing enough flexibility over the Northern Ireland Protocol: "I totally don't accept that statement because we have been the forthcoming party and we have been bringing solutions to the table for more than a year (...) Unfortunately until today we did not get the proper access to the data and the forthcoming attitude from the UK where they would meet us halfway."

      When asked about a possible EU-UK trade war if Boris Johnson's government does indeed go ahead with scrapping parts of the Protocol, the EU Commission Vice-President replies: "We've been avoiding this term – it's not us who put it on the table. In these difficult times of war in Ukraine, of a difficult economic situation in all our EU countries, it's our duty to find solutions that prevent even thinking about the possibility of a trade war. So let's wait to see what the UK government proposes and then we'll discuss with member states and the Parliament how to proceed in this new situation."

      Produced by Georgina Robertson, Isabelle Romero, Sophie Samaille and Perrine Desplats

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      Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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      By Julie Turkewitz

      CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

      Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

      “We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

      Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

      For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

      Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

      “The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

      Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

      Roughly: “Long live our strength, damn it!”

      In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

      On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

      Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

      Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

      Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

      In all, 40 percent of the country lives in poverty.

      Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

      “If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

      To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

      Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

      “She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

      She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

      Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

      In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

      “She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

      “Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

      Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

      Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

      Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

      In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

      The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

      Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

      But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

      The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

      So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

      Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

      If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

      In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

      On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

      Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

      “Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

      Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

      At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

      Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

      In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

      Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

      On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

      “Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

      Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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      Valeurs Actuelles

      Twitter : Elon Musk suspend son offre d’achat, l’action s’effondre

      La vie de Twitter n’est définitivement pas un long fleuve tranquille. Vendredi 13 mai, le milliardaire Elon Musk a annoncé avoir suspendu l’opération de rachat du réseau social, qu’il avait engagée il y a quelques semaines. Le patron de Tesla et de Space X, qui ambitionne de grandement améliorer la liberté d’expression sur Twitter, a expliqué être en attente d’informations fiables, de la part de l’actuelle direction du réseau, quant à la proportion de faux comptes.

      « L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs », a écrit Elon Musk directement sur Twitter, où il est suivi par près de 93 millions d’abonnés. Dans la foulée d’une telle annonce, l’action du groupe – coté au New York Stock Exchange – s’est effondrée, perdant plus de 20% en quelques minutes.

      Fin avril dernier, le conseil d’administration du réseau social californien avait accepté, à la surprise générale, l’offre de rachat du milliardaire libertarien. En échange des 44 milliards de dollars qu’il comptait débourser, Elon Musk avait annoncé vouloir modifier plusieurs paramètres sur la plateforme. Il souhaitait notamment mettre fin au spam, identifier tous les utilisateurs au moyen de leurs papiers d’identité, renforcer la transparence en mettant en libre accès l’architecture du site, ou encore permettre aux utilisateurs de modifier leurs tweets après publication.

      Elon Musk avait également annoncé vouloir renforcer la liberté d’expression sur Twitter, et s’était dit prêt à réintégrer Donald Trump – une offre que ce dernier a par ailleurs refusée, ayant lancé son propre réseau social.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      BBC

      Sexual violence: 100 festivals commit to tackling the issue

      By Charley AdamsBBC News

      More than 100 UK festivals - including Parklife and Boardmasters - have committed to tackling sexual violence.

      The festivals have pledged to take a survivor-led approach and that all allegations will be taken seriously.

      Dr Hannah Bows from Durham University said research has shown sexual violence is a "common experience for festival attendees - especially for women" and is "often minimised or ignored".

      The criminal law professor said the move was an "important first step".

      Nearly half of female festival goers under 40 said they have faced unwanted sexual behaviour at a music festival, a YouGov survey from 2018 suggested.

      Associate professor for criminal law, Dr Bows, said despite stories of rape and sexual assault "hitting the headlines most summers there has been little attention paid to the issue by festivals".

      She said it was critical for all festivals to "recognise their responsibility" and "create a cultural change" to tackle broader issues of misogyny and sexism.

      Charities including Rape Crisis England and Wales, Good Night Out and Safe Gigs For Women have provided input and guidance for the initiative, which was originally launched in 2017.

      The charter of best practice that 103 festivals in the UK have signed up to, states that all allegations of sexual assault, violence and harassment will be taken seriously, acted on promptly and investigated.

      The festivals, also including Reading and Leeds, El Dorado and Latitude, will strive to deliver a safe environment for audiences, performers and workers.

      As a result of the coronavirus pandemic, numerous festivals in the UK were cancelled or postponed in 2020 and 2021.

      Kelly Bennaton from Rape Crisis England and Wales said: "Festival goers deserve to know that if they report sexual assault they will be listened to and believed."

      They deserve to know that event workers are "equipped" to handle reports and that festivals are taking a "proactive approach in preventing sexual assault", she said.

      More widely than festivals, police in England and Wales recorded 63,136 rape offences in the year to September 2021 - the highest recorded annual figure to date.

      These led to just 1,557 prosecutions, compared with 2,102 in the previous 12 months.

      The Association of Independent Festivals' (AIF) Safer Spaces At Festivals campaign also commits participating festivals to providing health guidance and connections to local services - as well as promoting the principle of consent.

      "Festivals are microcosms of society and sexual violence is a problem that persists in our society", said Phoebe Rodwell from AIF.

      She said "understanding and approaches" to tackling theses issues evolve "all the time" so it was important to renew the campaign to help festival organisers "fulfil their duty of care at events".

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      How can sexual assaults at festivals be stopped?

      Nearly half of young women harassed at festivals

      Why do so few rape cases go to court?

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      L'Humanité

      États-Unis. Les femmes veulent disposer de leur corps

      Actu

      Avortement Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre la remise en cause de l’IVG par la Cour suprême. Le projet des juges pourrait initier d’autres batailles pour la protection des droits civiques.

      Lina Sankari

      L’utérus redevient une affaire d’hommes. A-t-il jamais cessé de l’être ? Aux États-Unis, la possible suppression du droit à l’avortement par la Cour suprême a provoqué la levée en masse de plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers le pays. Répondant au mot d’ordre « Pas touche à mon corps », 450 cortèges ont pris forme pour affronter directement la morgue du juge Samuel Alito, catholique pratiquant nommé par l’ex-président George W. Bush : « Nous, les juges, nous ne prêtons pas attention à l’opinion publique », a-t-il déclaré. Durant son mandat présidentiel, Donald Trump a appuyé les tendances conservatrices de la plus haute instance juridique en désignant un tiers des neuf magistrats nommés à vie. L’instance n’en est pas à son premier fait d’armes. En 2014, elle donnait raison à des militants anti-avortement du Massachusetts « en jugeant inconstitutionnelle une loi qui leur interdisait de manifester autour des cliniques pratiquant l’avortement ».

      Samedi 14 mai, à Washington, le défilé s’est ainsi dirigé vers l’édifice de marbre blanc de la Cour suprême, tentée par l’invalidation de l’arrêt Roe v. Wade de 1973 qui considère l’interruption volontaire de grossesse (IVG) comme constitutionnelle. Si les juges confirment ce choix, les femmes se retrouveront reléguées au rang de citoyennes de seconde zone, privées du libre choix et de la liberté à disposer de leur corps. Le temps presse, donc : les juges doivent rendre leur décision d’ici à la fin juin. « Nous n’arrêterons pas de nous battre jusqu’à ce que tout le monde, et je dis bien tout le monde, ait accès à des avortements sûrs et légaux, quels que soient ses revenus, son code postal ou son origine ethnique », a juré l’élue démocrate californienne Barbara Lee, qui a déjà fait part publiquement de son propre avortement clandestin.

      Vingt-trois États sur 50 restreignent déjà l’IVG et une vingtaine d’autres, dirigés par les républicains, attendent la décision de la Cour suprême comme le Messie. Dans ces territoires, les médecins sont dans l’obligation de décourager l’acte, quitte à propager de fausses informations sur le lien entre le cancer du sein et l’IVG, par exemple. Ainsi, les États-Unis se sont-ils peu à peu vidés de personnel qualifié à même de pratiquer une interruption de grossesse. Pire, le nombre d’enfants non désirés est en constante hausse et le taux de naissances d’enfants chez les mineures reste parmi les plus élevés des pays industrialisés. Le renouveau du christianisme fondamentaliste et, dans son sillage, de la droite religieuse explique aujourd’hui ce recul des droits. « Depuis 1977, il y a eu plus de 80 000 actes de violence menés contre les cliniques ou personnes qui fournissent des conseils ou pratiquent des avortements à travers le pays », notait déjà Jennifer Merchant, professeur à l’université Panthéon-Assas, en 2006. En seize ans, les choses ne se sont guère améliorées. Loin d’agir dans la clandestinité, ces groupes religieux ont façonné nombre de mesures législatives fédérales et fédérées, et sont parvenus à hisser quelques-uns de leurs sémillants représentants au Congrès.

      le démocrate Joe Manchin fait pencher la balance en faveur des conservateurs

      À l’automne 2021, la Chambre des représentants a voté une loi garantissant l’accès à l’IVG dans tout le pays, mais les républicains, majoritaires au Sénat, font obstruction. Comme à son habitude dans cette instance, le démocrate Joe Manchin fait pencher la balance en faveur des conservateurs. Pour mobiliser dans un scrutin mal engagé pour son camp, Joe Biden entend faire du droit à l’avortement un des enjeux des élections de mi-mandat en novembre prochain. Du citoyen au consommateur, il n’y a qu’un pas aux États-Uni, et des marques comme Levis, Amazon, Uber ou Apple soignent leur stratégie de communication en annonçant prendre en charge les frais de transport et de santé de leurs salariées qui devraient se rendre dans un autre État pour avorter. Seulement, les républicains verrouillent et promettent d’interdire aux femmes de quitter les territoires où l’IVG est illégale.

      Au-delà de ces entraves, les conflits de juridiction risquent de se multiplier. À l’heure actuelle, « la sphère privée du citoyen en matière de procréation est théoriquement respectée, mais, selon le milieu socio-économique ou le groupe ethnique auquel il appartient, l’accès à cette sphère lui est souvent fermé, ou il est l’objet de mesures et de politiques qui vont à l’encontre des principes du droit à l’intimité », relève encore Jennifer Merchant. C’est donc bel et bien une guerre culturelle qui se joue aux États-Unis. La possible invalidation de l’arrêt Roe v. Wade, en partie fondé sur le 14e amendement, soulève d’autres questions. Ce texte, qui garantit l’égale protection de tous les citoyens devant la privation de liberté, fut invoqué pour l’abolition de l’esclavage ou pour faire du mariage homosexuel un droit constitutionnel. Rien n’exclut désormais la remise en cause par les juges d’autres progrès du mouvement des droits civiques.

      États-Unisdroit à l'avortementdroits des femmesivg
      Valeurs Actuelles

      Commerce extérieur : la France, de pire en pire

      Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.

      Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.

      100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien

      Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.

      Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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      Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »

      par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

      En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

      En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

      Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

      En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

      Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

      Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

      L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

      « Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

      L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

      S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

      En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

      Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

      Opex 360

      Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques

      par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

      Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

      Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

      En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

      Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

      Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

      Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

      En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

      L'Humanité

      Menaces contre l’IVG

      Éditorial

      Maurice Ulrich

      Il y a près d’un demi-siècle, deux ans avant le vote en France, avec la loi Veil, du droit à l’IVG conquis de haute lutte, la Cour suprême des États-Unis, par sept voix contre deux, validait, avec l’accord Roe v. Wade, le droit des femmes à disposer de leur corps au nom de l’égalité entre hommes et femmes et du respect de la vie privée.

      Samedi, dans 450 villes des États-Unis, des dizaines de milliers de manifestantes et de manifestants protestaient contre l’éventualité d’une remise en cause de ce droit par la Cour suprême elle-même, en ouvrant aux États la possibilité d’interdire l’IVG ou de le limiter drastiquement. On prête ces intentions à 26 États. Déjà, dans nombre d’entre eux, les restrictions sont telles qu’avorter est devenu impossible pour des milliers de femmes. Certains, comme le Texas, ont même défini des villes entières comme des « sanctuaires d’enfants ». Ce n’est pas nouveau aux États-Unis. Donald Trump, dès le début de son mandat, avait interdit les ONG favorables à l’IVG, avec ce commentaire du porte-parole de la Maison-Blanche, un chef-d’œuvre d’absurdité : « Il veut agir pour tous les Américains, y compris ceux qui ne sont pas encore nés. »

      Ce qui se passe là ne concerne pas que les États-Unis. Une vague réactionnaire, conservatrice, se répand un peu partout dans le monde. Les menaces contre l’IVG en Pologne ne sont que suspendues. L’avortement est interdit à Malte, pourtant membre de l’UE. Il est interdit ou fortement restreint dans plusieurs dizaines de pays avec des peines allant jusqu’à cinquante ans de prison. Surtout, l’IVG, fondé sur le droit imprescriptible des femmes à disposer de leur corps, a aussi une dimension politique. Elle touche à la domination patriarcale exercée sur elles, et c’est aussi une question, oui, de classe et de contrôle social. Les femmes les plus exposées sont les plus modestes, les plus démunies, celles qui n’ont le choix qu’entre les grossesses subies et l’avortement clandestin au risque de leur vie, comme Simone Veil l’avait dit avec force et émotion devant l’hostilité de sa propre famille politique. Ne croyons pas, ici, en France, que nous ne soyons plus concernés.

      Editorialdroit à l'avortementdroits des femmesÉtats-Unis
      BBC

      Why India's poorest children are falling further behind

      By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

      Ten-year old Laxmi may never return to school. When the first wave of Covid-19 hit India, in early 2020, her school closed its doors and now her parents can no longer afford to send her.

      Laxmi was attending a nearby private school at a cost of £21 ($26) per year, which the family funded by borrowing from relatives.

      They chose the school - which has since reopened - partly because they were worried she would not be safe travelling to the government-funded school in the next village.

      Her parents also had concerns about the quality of teaching and the lack of toilet facilities at the public school.

      "I have three daughters. Laxmi is the eldest. We had thought that life would be different for her, than us, after being educated.

      "Even though my husband and I hardly make anything, I wanted my children not to have the same life as me," says her mother, Rekha Saroj.

      While the pandemic prompted a flurry of new online education platforms aimed at democratising education for Indian children, for the country's most deprived households, these resources have simply not been accessible.

      "Digitalisation of studies may be good but what about us? With no access to money, or the internet, how are we going to have a better future?," says Mrs Saroj.

      For children in government schools there are several schemes available to promote digital education, including DIKSHA an online service for schools which has content in 32 languages.

      Although well-intentioned, these efforts appear to have had minimal impact for children while schools were closed during the pandemic. According to India's Annual Status of Education Report (Aser), in 2021, only 40% of enrolled children had received any type of learning materials or activities from their school during the week of the report's survey.

      The situation was most acute for the youngest children, because they tended to have the least access to technology. The report says almost a third of five to eight-year-olds do not have access to a smartphone to help with their learning at home.

      "The proportion of families who had some contact with teachers was heavily skewed towards better-off families," the report noted.

      "The [Indian education] system is largely designed for privileged children, the easy winners in this uneven race," explains Jean Drèze is a Belgian-born, economist who focuses on India.

      "Schools were closed for nearly two years - under pressure from well-off parents who were not so worried about the learning gap because their children were studying online at home.

      "Children with no access to online education were more or less abandoned by the schooling system." He says as India's schools are now reopening, "much too little is being done to help children who have been left behind," to redress the gap.

      More technology of business:

      So what, if anything, could technology do to close this widening gulf?

      Mihir Gupta is the co-founder of Teachmint, an online platform, where teachers can hold lessons, distribute material and message students.

      The service reaches ten million teachers and students in 5,000 cities and towns, according to Mr Gupta.

      He acknowledges however, the significant challenges of reaching students in poorer areas where internet connections may not be reliable.

      "We realised early-on that internet bandwidth variation across different parts of India is a challenge to reach more and more educators," he says. Consequently, Teachmint's service has been optimised to work with slower internet connections and on mobile devices - rather than laptops and desktop computers.

      Nevertheless, Anjela Taneja, who heads the Inequality Campaign for charity organisation, Oxfam India, says much more needs to be done urgently.

      "Even in families [with] access to high-tech or low-tech tools, children struggled to learn remotely," she says.

      A "conducive environment" for learning at home can often be lacking she adds, with girls in particular suffering as they often take on household chores in addition to studying, while there is a "preference" to give boys gadgets.

      The government says it is helping support rural areas with BharatNet, a scheme to give rural areas faster internet connections.

      Through the scheme, which was launched in 2012, 52,567 government schools have been given broadband connections, India's Education Ministry told the BBC.

      It also said that schools which are still waiting for a connection can use government-funded TV, radio services and a host of other education services.

      Shiv Kumar works for Oxfam in deprived areas of Uttar Pradesh. His job is to try to get more children attending school regularly.

      "It's a saddening situation in Indian villages. It's a challenge to convince parents to send their children to school," he says.

      Many of the households he visits lack either an internet connection, or a smartphone at home.

      To help, he has started a something called a 'mohalla' class. Mr Kumar will visit a house and invite children to come along and give lessons to any who turn up.

      He uses his smartphone to show the children the Hindi alphabet, numbers and other teaching aids.

      This type of supplementary schooling is becoming more common in rural India and provides two to three hours of extra education a week but relies on the help of community volunteers.

      "We are talking about digitalising education, but how is that possible for village parents who have a limited means of livelihood?" he asks.

      There are many kids who feel left behind. Sixteen-year old Sivani, from Uttar Pradesh fears the window of opportunity for her may have closed. She finished schooling at the age of ten.

      "I wanted to study but did not have the means to fulfil my dream," she says. "My parents think working at home and taking care of the family is more important than getting educated.

      "I am not the only one. Many girls in my village don't study... how is life going to change if we don't study?," she asks.

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      Valeurs Actuelles

      Dette : la France dans l’étau des taux

      Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.

      Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !

      « Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.

      La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.

      Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !

      À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.

      Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      ‘I will not wear the burqa’: Some Afghan women defy Taliban edict

      Issued on: 14/05/2022 - 11:14

      FRANCE 24 Follow

      The Taliban earlier this month issued a decree urging women to stay home and ordering those who have to go out to cover their faces with a burqa. But a few brave Afghan women have vowed to defy the restrictive edict.

      A day after the Taliban issued a decree on May 7 ordering women to fully cover their faces in public – ideally with the burqa – a group of women took to the streets of Kabul to protest the edict.

      One of the women at the protest, who declined to be identified for security reasons, said the Taliban did not let them continue the demonstration.

      "They insult us. We can't even reply because they have guns and their fingers are always on the trigger. They don't care that we are women, they don't value women. I am not just defending my own rights, but the rights of all women in Afghanistan," she said.

      The decree from Taliban leader Hibatullah Akhundzada also said that if women had no important work outside then it was "better they stay at home", and outlined punishments for their male guardians if they did not comply with the new dress code.

      It was a major blow for women’s rights in Afghanistan, following two decades of relative freedom while US-led troops were stationed in the country.

      "When you wear this, you can't even breathe. Even if they threaten to hang me, I will not wear the burqa," said another woman.

      The decree was issued by the ministry for the promotion of virtue and suppression of vice, a department opened after the August 2021 Taliban takeover of Afghanistan following a chaotic US military exit. On the exterior walls of the ministry, a banner urges Afghan women to wear the proper Islamic veil.

      "The proper Islamic dress covers from head to toe, including the face. This order does not come from the Islamic Emirate, but from Allah and the Koran. The implementation of the decree started the day we announced it.  For now, we are explaining things and acting gently towards our sisters," said Mohammad Akif Muhajir, a ministry spokesman.

      In some parts of Kabul, there are still women who do not cover their faces in public. But since the decree was issued, their numbers are decreasing.

      Click on the video player to watch the full report.

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      Taliban chief orders all Afghan women to wear burqa in public

      RELIGION AND IDENTITY

      School hijab ban targets India’s Muslims as Hindu hardliners eye key vote

      TUNISIA

      Tunisia bans niqab in government buildings

      France24 - World

      Thiaroye 44: Investigating a colonial-era massacre in Senegal

      Issued on: 13/05/2022 - 12:51Modified: 13/05/2022 - 12:56

      Thousands of West African soldiers fought for France against the Nazis during World War II. But on December 1, 1944, scores of them were gunned down in unclear circumstances by the very French forces they fought alongside. What really happened on that fateful day at the Thiaroye military camp near the Senegalese capital Dakar? Eighty years on, the documentary "Thiaroye 44" takes a closer look at this dark page of French history.

      First presented as a mutiny, historical research now appears to show the deadly shooting in Senegal was a response to the African troops' demands to receive their pay. How many were killed? Who gave the order? Where are the bodies?

      In this documentary by Marie Thomas-Penette and François-Xavier Destors, we follow three young artists from Thiaroye: Magui, Babacar and Aïcha. Out of a duty of remembrance, they search for the truth about the massacre with the help of a historian.

      A documentary from Les Films du Sillage, co-produced by FRANCE 24 and Public Sénat, with the participation of TV5 Monde.

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      'Thiaroye 44': New documentary explores 1944 massacre of West African soldiers

      The Nazi massacre of African soldiers in French army, 80 years on

      FRANCE - SENEGAL

      Thiaroye, a dark chapter in France and Senegal's common history

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      La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions

      par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

      Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

      « La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

      Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

      Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

      Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

      Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

      Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

      Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

      En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

      Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

      Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

      Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

      [#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

      — Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

      Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

      En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

      Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

      Valeurs Actuelles

      [Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”

      Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…

      Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.

      Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ? Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.

      Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.

      Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.

      La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ? Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.

      À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.

      Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.

      Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ? Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.

      La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.

      La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.

      Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.

      Qui pourra alors nous financer ? Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.

      L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ? La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.

      Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.

      Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ? Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.

      Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever

      Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.

      Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.

      Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.

      Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ? Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.

      Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ? Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.

      Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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      New York Times - World

      Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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      The Saturday Profile

      Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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      By Elian Peltier and Mady Camara

      DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

      Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

      “When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

      If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

      “The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

      Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

      European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

      From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

      “More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

      Read More on the World Cup

      Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

      Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

      His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

      Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

      At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

      As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

      It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

      Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

      “Why not us?” he said.

      Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

      Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

      “To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

      His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

      If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

      Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

      Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

      Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

      “It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

      The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

      But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

      “Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

      Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

      “I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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      France24 - World

      Israel launches probe into police actions at Al-Jazeera journalist's funeral

      Issued on: 14/05/2022 - 07:14

      NEWS WIRES Selina SYKES

      Israel's police chief on Saturday ordered an investigation into the actions of officers at the funeral of journalist Shireen Abu Akleh, after they charged the procession and beat pallbearers, sparking global outrage.

      Thousands of mourners packed Jerusalem's Old City on Friday for the burial of the 51-year-old Al Jazeera reporter. The Palestinian-American was killed two days earlier during an Israeli raid in the occupied West Bank.

      Television footage showed pallbearers struggling to stop Abu Akleh's casket from falling to the ground as baton-wielding police charged towards them, grabbing Palestinian flags.

      "The Israel Police Commissioner in coordination with the Minister of Public Security has instructed that an investigation be conducted into the incident," the police said in a statement.

      They had coordinated funeral arrangements with the journalist's family but "rioters tried to sabotage the ceremony and harm the police," it said.

      "As with any operational incident, and certainly an incident in which police officers were exposed to violence by rioters and in which force was subsequently used by the police, the Israel Police will be looking into the events that ensued during the funeral," it added.

      The United States was "deeply troubled to see the images of Israeli police intruding into her funeral procession," Secretary of State Antony Blinken said on Friday.

      We were deeply troubled by the images of Israeli police intruding into the funeral procession of Palestinian American Shireen Abu Akleh. Every family deserves to lay their loved ones to rest in a dignified and unimpeded manner.

      May 13, 2022

      The European Union condemned what it said was "unnecessary force" used by the Israeli police.

      On Saturday the foundation of late South African Archbishop Desmond Tutu, a Nobel Peace Prize winner, said scenes of Israeli police attacking the pallbearers were "chillingly reminiscent" of what happened during the funerals of anti-apartheid activists.

      Israel and the Palestinians traded blame after Abu Akleh was shot in the head on Wednesday near Jenin refugee camp in the northern West Bank. She had been wearing a helmet and a bulletproof vest marked "Press".

      Israel's army said an interim investigation could not determine who fired the fatal bullet, noting stray Palestinian gunfire or Israeli sniper fire aimed at militants were both possible causes.

      The Palestinian public prosecution said an initial probe showed "the only origin of the shooting was the Israeli occupation forces".

      Al Jazeera said Israel killed her "deliberately" and "in cold blood".

      In a rare, unanimous statement, the UN Security Council condemned the killing, calling for "an immediate, thorough, transparent, and impartial investigation," diplomats said.

      UN experts condemn the killing of Al Jazeera journalist #ShireenAbuAkleh & call for prompt, transparent, thorough & independent investigation.“This is another attack on media freedom & freedom of expression, amid rising violence in occupied #WestBank.”https://t.co/9QGCPPe4uf pic.twitter.com/JsecFyIRvB

      May 13, 2022

      Massive crowds

      Abu Akleh, a Christian, was a highly respected reporter and her funeral drew massive crowds.

      As her body left St Joseph's hospital in Israeli-annexed east Jerusalem, police stormed the mourners who had hoisted Palestinian flags.

      Police said about "300 rioters" had arrived at the hospital for the procession and "prevented the family members from loading the coffin onto the hearse to travel to the cemetery -- as had been planned and coordinated with the family in advance".

      The police then intervened "to disperse the mob and prevent them from taking the coffin, so that the funeral could proceed as planned", they said, adding glass bottles and other objects were thrown at officers.

      The Jerusalem Red Crescent said 33 people were injured, of whom six were hospitalised. Police said they arrested six people.

      Officers then tried briefly to prevent thousands of mourners from following the coffin to the cemetery, but ultimately relented and did not intervene as Palestinian flags were raised, AFP reporters said.

      The United States, European Union and United Nations have backed calls for a full investigation into her killing.

      Israel has publicly called for a joint probe, which the Palestinian Authority has rejected.

      A PA official said on Saturday that the authority would welcome the "participation of all international bodies in the investigation".

      "What happened in her funeral yesterday by the #occupation forces reinforces our position that rejects #Israel's participation in this investigation," Hussein al-Sheikh added on Twitter.

      She "was the sister of all Palestinians," her brother Antoun Abu Akleh told AFP.

      Fresh violence erupted Friday in the West Bank, including a raid and clashes around Jenin refugee camp that claimed the life of an Israeli officer.

      Tensions were already running high after a wave of anti-Israeli attacks that have killed at least 19 people since March 22, including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians.

      A total of 32 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, according to an AFP tally, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.

      (AFP)

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      Palestinians honour slain journalist, reject joint investigation with Israel

      Al Jazeera journalist killed while covering Israeli raid in West Bank

      Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist

      Valeurs Actuelles

      L’inéluctable hausse des impôts

      Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.

      Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.

      Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts

      Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.

      Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.

      Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive

      Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.

      L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».

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      L'Humanité

      Abject(s)

      Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin

      Quand Thierry Henry insulte la ville de Saint-Denis...

      Jean-Emmanuel Ducoin

      Polémique Diantre, mais qu’arrive-t-il à Thierry Henry, pour oublier l’histoire et la piétiner à ce point ? Vous le savez peut-être, mais, pour la première fois depuis 2006, le Stade de France, lieu mythique du sport français dans le quartier de la Plaine Saint-Denis, accueillera la finale de la Ligue des champions, le 28 mai prochain. Sur la plateforme américaine Paramount +, l’ancien footballeur iconique des Bleus était ainsi invité comme consultant à commenter les qualifications pour ladite compétition. Et là, patatras. Voulant corriger en direct une animatrice de CBS Sports, qui eut le malheur d’associer la ville de Paris à celle de Saint-Denis, où se situe depuis janvier 1998 le plus grand et prestigieux stade de notre pays, Thierry Henry lança une polémique assez indigne en déclarant : « Techniquement, faites attention, le stade est situé à Saint-Denis. » Jusque-là, tout allait bien. Sauf qu’il ajouta : « Le stade est à Saint-Denis, pas à Paris. Ce n’est pas Paris. Croyez-moi, vous ne voulez pas être à Saint-Denis. Ce n’est pas la même chose que Paris, croyez-moi. »

      La somme des sous-entendus apparaissant assez évidente, une polémique légitime s’ensuivit, à la mesure de ce que certains considèrent un « dérapage », mais qui, en vérité, témoigne d’un présupposé insupportable. Depuis une semaine, de nombreux Dionysiens s’indignent et ne cachent pas leur incompréhension devant de telles paroles, prononcées par l’un des héros de l’équipe d’Aimé Jacquet. Thierry Henry n’a-t-il pas brandi, ici-même, le trophée suprême qui fit entrer l’enceinte dans la légende du football mondial ? Sentiment de honte et de colère…

      Mensonge Alors oui, Saint-Denis n’est pas Paris. Et ? Quel est le problème ? Thierry Henry ne veut donc pas vivre dans la Cité des rois, soit. Personne ne le force. En revanche, a-t-il seulement pris le temps, comme tant d’autres le firent jadis (Dominique Rocheteau par exemple), de découvrir la ville, d’en saisir toutes les richesses humaines, de parler avec ses habitants, avec sa jeunesse, avec ses élus, d’errer rue de la République, de visiter la Basilique, d’assister aux concerts du célèbre festival de musique ? Sans doute pas, ou alors « en surface », incapable de voir et de comprendre.

      Quand Thierry Henry insulte Saint-Denis.

      Pardon pour les excès, mais le bloc-noteur ne peut s’empêcher de penser aux dérives antérieures et aux fausses projections sur « sa » ville de cœur, jadis présentée en « Molenbeek-sur-Seine » par le Figaro Magazine, comme si rien ne changeait, comme si les intérêts bassement politiques et les folies médiatiques pipolisées trouvaient leur compte dans le travestissement d’une réalité déjà assez complexe pour ne pas avoir à en rajouter dans la désinformation, sinon le mensonge abject.

      Résister Non, contrairement à ce que nous entendons régulièrement, Saint-Denis n’est pas en « guerre » et les habitants encore moins des « survivants » frappés par la seule « insécurité », la seule « montée de l’islam », la seule « absence de vie sereine ». Le bloc-noteur, qui a vécu plus de vingt-cinq ans dans plusieurs quartiers de la ville, a la prétention, quoique modeste, de savoir à peu près ce qui s’y passe et que, si la vie n’y est pas facile pour tous, cela tient moins aux personnes qui l’habitent qu’aux conditions sociales qui s’y déploient, comme dans bien des quartiers populaires de notre République.

      Comprenons bien : à Saint-Denis, malgré les efforts considérables et souvent admirables des élus locaux depuis des décennies, c’est bel et bien la brutalité de la vie sociale, et rien d’autre, qui a pris le dessus, et a fini par permettre aux citoyens de résister, entre joie et crainte, dans la part que le pays – et d’abord l’État – leur a réservée. Cruelle vérité : plus de vingt ans après, certains n’ont toujours pas digéré qu’un quartier populaire, grâce à son temple sportif, devienne un phare de la nation. De l’autre côté du périph, on continue de disserter, d’insulter, d’ignorer l’évidence… Cher Thierry Henry, venez nous rendre visite. L’Humanité y a son siège depuis 1989, nous en sommes fiers. Et sachez-le : cela ne vous coûtera que le prix d’un ticket de métro…

      Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin
      New York Times - World

      Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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      For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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      By Isabel Kershner

      JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

      He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

      But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

      One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

      Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

      Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

      Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

      The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

      Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

      “I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

      As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

      While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

      Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

      His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

      Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

      He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

      “If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

      He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

      Now they are coming back.

      While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

      The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

      “Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

      For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

      “To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

      Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

      Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

      Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

      Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

      Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

      A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

      “My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

      He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

      More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

      As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

      Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

      And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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      Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

      par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

      Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

      « Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

      Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

      Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

      La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

      — Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

      « En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

      Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

      Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

      La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

      Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

      France24 - World

      Turkey says it is ready to discuss NATO membership with Finland, Sweden

      Issued on: 14/05/2022 - 07:45Modified: 14/05/2022 - 09:18

      FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

      Turkey voiced readiness Saturday to discuss Finland and Sweden's plans to join NATO, despite accusing them of habouring "terrorist organisations".  "A big majority of the Turkish people are against the membership of those countries who are supporting PKK terrorist organization ... but these are the issues that we need to talk of course with our NATO allies as well as these countries," said foreign minister Mevlut Cavusoglu while arriving for talks in Berlin.

      10:16pm: Zelensky says situation in Donbas remains very difficult

      Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy on Saturday said the situation in the Donbas region remained very difficult, adding that Russian forces were still trying to demonstrate some kind of victory.

      "On the 80th day of a full-scale invasion this seems especially crazy, but they are not stopping their efforts," he said in a late night video address.

      9:25pm: G7 'will never recognise' borders redrawn by Russia

      The Group of Seven industrialised nations said Saturday they would never recognise the borders Russia is trying to shift by force in its war against Ukraine and pledged enduring support for Kyiv. FRANCE 24's Nick Spicer reports from Berlin:

      9:10pm: Turkey to hold talks with Sweden, Finland at NATO meet

      Foreign ministers from Finland, Sweden and Turkey will hold clear the air talks in Berlin on Saturday to resolve disagreements over Finnish and Swedish plans to join NATO, as the alliance meets against the backdrop of the Ukraine war.

      The Nordic states are gearing up to apply for membership of the 30-strong transatlantic alliance in response to what they see as a fundamentally altered security situation due to Russia's invasion of Ukraine. That has drawn threats of retaliation from Moscow and objections from NATO member Turkey.

      Turkey's Foreign Minister Mevlut Cavusoglu told reporters as he arrived in Berlin that it was "unacceptable and outrageous" that prospective new NATO members gave support to the PKK Kurdish militant group, potentially complicating the alliance's enlargement.

      7:10pm: Norway backs Finnish, Swedish plans to join NATO

      Norway on Saturday backed Finnish and Swedish plans to join NATO against criticism from Turkey. "We don't know what Turkey really means but from (the) Norwegian perspective, we are 100% behind Finland and Sweden ifthey decide to apply for membership in NATO," Norwegian Foreign Minister Anniken Huitfeld said as she arrived for a meeting with her NATO counterparts in Berlin.

      "This will also strengthen the Nordic cooperation because we chose differently after World War 2, so I think that this is a historic moment right now," she added.

      6:10pm: Finland 'confident' of overcoming Turkey's NATO opposition

      Finland believes it can find a "solution" with Turkey to end Ankara's opposition to its bid to join NATO, the EU nation's foreign minister said Saturday.

      Speaking ahead of talks with NATO members including Turkey in Berlin, Pekka Haavisto said he was "confident that in the end we will find a solution and Finland (and) Sweden will become members of NATO".

      Referring to a phonecall initiated by Finland's president to his counterpart in Russia, Vladimir Putin, the minister said it was "very important that we communicate with our neighbour" even if "we don't ask any permission for our political steps".

      2:45pm: Putin would see end of Finnish military neutrality as mistake, says Kremlin

      Russia's President Vladimir Putin told his Finnish counterpart Sauli Niinisto on Saturday that Finland scrapping its military neutrality would be a "mistake", the Kremlin said.

      "Putin stressed that the end of the traditional policy of military neutrality would be a mistake since there is no threat to Finland's security," the Kremlin said in a statement ahead of Helsinki's expected announcement of its NATO membership bid on Sunday. 

      1:25 pm: Finnish president speaks with Putin about NATO membership

      Finnish President Sauli Niinisto spoke with Russian President Putin on Saturday regarding his country's application for NATO membership, which is expected to be announced this weekend, his office said.

      Niinistro "told President Putin how fundamentally the Russian demands in late 2021 aimed at preventing countries from joining NATO and Russia’s massive invasion of Ukraine in February 2022 have altered the security environment of Finland," said a statement released by the Finnish president's office.

      "The conversation was direct and straight-forward and it was conducted without aggravations. Avoiding tensions was considered important," said the statement, adding that the phone call was "initiated by Finland".

      I spoke with Putin. The conversation was direct and straight-forward and it was conducted without aggravations.https://t.co/yPDXmqYq9H pic.twitter.com/z8Nmm3VeQ9

      May 14, 2022

      The phone call came a day after Niinistro had a conversation with US President Joe Biden about Finland's NATO bid. 

      "President Biden underscored his support for NATO's Open Door policy and for the right of Finland and Sweden to decide their own future, foreign policy, and security arrangements," the White House said in a statement.

      12:10 pm: G7 ‘will never recognise’ borders changed by force by Russia

      Foreign ministers from the G7 group of nations have vowed to reinforce Russia's economic and political isolation, continue supplying weapons and work to ease global food shortages stemming from the war in Ukraine in a joint statement on Saturday.

      "We reaffirm our determination to further increase economic and political pressure on Russia, continuing to act in unity," the foreign ministers said in a statement after meeting in northern Germany.

      The Group of Seven industrialised nations also said they would never recognise the borders Russia is trying to shift in its war against Ukraine.

      "We will never recognise borders Russia has attempted to change by military aggression, and will uphold our engagement in the support of the sovereignty and territorial integrity of Ukraine, including Crimea, and all states," the G7 foreign ministers said in a statement.

      11:07am: Russia suspends electricity to Finland: Finnish grid operator

      Russia suspended electricity supplies to Finland overnight after its energy firm RAO Nordic threatened to cut off supplies over payment arrears, according to an official for Finland's grid operator.

      The supplies "are zero since midnight," Timo Kaukonen told AFP.

      RAO Nordic had said it would suspend supplies, citing problems with payments, as Helsinki prepares to announce its application for NATO membership in the wake of Moscow's invasion of Ukraine.

      9:15am: Erdogan’s ‘opportunistic’ opposition to Finland, Sweden NATO bid

      Reporting from Ankara, FRANCE 24’s Jasper Mortimer says Turkish President Recep Tayyip Erdogan’s expressed opposition to Finland and Sweden joining NATO “appears to be opportunistic”.

      Erdogan on Friday accused Finland and Sweden of harbouring “terrorist organisations” and said Turkey did not have a “positive opinion” on the Nordic nations’ NATO membership bid.

      Mortimer explains that the “terrorist organisations” Erdogan referred to appeared to be the Kurdish PKK and DHDKP-C groups, and the Gulenists, a group accused of masterminding a failed 2016 coup attempt. “These groups are present in other European countries as well,” explained Mortimer. “Erdogan’s picking on Finland and Sweden appears to be opportunistic. I think what’s going on here is Erdogan is saying a big “no” in order to gain concessions, to get the governments in Helsinki and Stockholm to promise to crack down on the PKK.”

      8:05am: Moscow-administered Kherson to ask to be included in Russia: UK 

      The Russian-imposed military-civilian administration in Ukraine's Kherson region said it will ask Russia to include it in the Russian federation, according to the British defence ministry. 

      If Russia carries out an accession referendum in Kherson, it will almost certainly manipulate the results to show a clear majority in favour of leaving Ukraine, Britain said in a regular Twitter bulletin.

      Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 14 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/tAa8K8A12w🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/Ya1mzfvjY4

      May 14, 2022

      7:43am: Duma deputy head visits Ukraine's Russian-occupied Kherson: reports

      Senior Russian lawmaker Anna Kuznetsova visited the Russian-occupied region of Kherson in Ukraine to discuss social and healthcare needs of the local population, the state RIA news agency reported on Saturday.

      The report could not be independently confirmed.

      Kherson is the first region set to be annexed after Moscow said in April it had gained full control of the region, which has seen sporadic anti-Russian protests.

      Kuznetsova, deputy head of Russia's Duma or lower house of parliament, discussed the supply of foodstuffs as well as medical and other products needed for children, RIA reported.

      4:33am: Heavy fighting in Donbas region

      Intense fighting is raging in Ukraine’s eastern Donbas region, according to a local officials.

      "There is heavy fighting on the border with the Donetsk region, near Popasna," said Lugansk regional governor Sergei Gaidai in a Facebook post late Friday. There were heavy losses in personnel and equipment on the Russian side, he added.

      The British ministry of defence on Friday said Ukrainian forces had "successfully" repelled a Russian attempt to cross the Siverskyi Donets river west of Severodonetsk.

      (FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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      In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot

      Analysis

      War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

      AS IT HAPPENED

      Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk

      Valeurs Actuelles

      Côte d’Azur : pénurie de saisonniers

      Ils avaient leurs habitudes ailleurs. De la douce Algarve aux eaux turquoise des Cyclades en passant par les paysages lunaires des Canaries, de nombreux Français passaient chaque année les frontières hexagonales pour s’évader à travers l’Europe.

      Des destinations devenues courantes, qui ont plongé dans l’ombre bon nombre de régions françaises, trop souvent ringardisées par les charmes de stations balnéaires moins onéreuses et plus attractives.

      Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes. L’impossibilité de voyager a replacé certaines régions du pays au centre de la carte. Les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var et toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en tête.

      « Nous avons connu l’an dernier notre meilleure saison touristique depuis de nombreuses années, bien audessus de 2019, l’année de référence », affirme François de Canson, président du comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur.

      D’après un récent sondage réalisé par Siblu, leader européen de l’hôtellerie de plein air, la région Paca serait même la deuxième destination désirée par les Français cet été, derrière la Nouvelle-Aquitaine.

      Une baisse considérable des candidats, alors même que les besoins croissent

      Une fascination pour le territoire maralpin qui devrait se traduire par une nouvelle affluence record. De quoi inquiéter les professionnels du secteur, confrontés à une baisse considérable des candidats, alors que 45 000 off res d’emploi sont à pourvoir dans toute la région.

      « À date, nous comptons près de 21 % de réservation en plus par rapport à 2019, énumère François de Canson. Depuis deux ans, la clientèle française a retrouvé l’équivalent de ce qui se faisait à l’étranger. À l’été 2020, la clientèle française restait en moyenne huit jours. En 2021, quinze jours. Et on s’attend déjà à une meilleure saison que la dernière. »

      Pour faire face à cet afflux, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé une grande campagne de promotion à hauteur de 5 millions d’euros, “On a tous besoin du Sud”, équivalente aux campagnes de recrutement dans l’armée, afin de sensibiliser les saisonniers, qui se sont peu à peu détournés de ces professions.

      L’objectif assumé est de valoriser au mieux les métiers du tourisme à travers la plate-forme en ligne Monemploitourisme. fr, sous peine d’être submergé rapidement. D’autant que la clientèle américaine devrait aussi revenir cet été sur les bords de la Méditerranée, avec de nombreuses liaisons inédites depuis les États-Unis et le Canada vers les aéroports Nice-Côte d’Azur et Marseille-Provence.

      Un défi important, qui réclame une certaine cohésion entre les diff érentes entités chargées du secteur du tourisme dans la région. Notamment avec le CRT Côte d’Azur France, anciennement présidé par David Lisnard, privé du financement de la région Sud par Renaud Muselier depuis l’année dernière.

      « Nous allons trouver une solution avec Alexandra Borchio-Fontimp [nouvelle présidente du CRT Côte d’Azur] pour que les professionnels du tourisme ne soient pas lésés, assure François de Canson. Il n’y a qu’un seul CRT et nous subventionnons les agences de développement touristique (ADT). Si le CRT Côte d’Azur France reprend sa casquette d’ADT, tout rentrera dans l’ordre. »

      En attendant, le temps presse, à quelques semaines du coup d’envoi de la saison estivale, qui pourrait marquer un tournant majeur pour la région Paca.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      L'Humanité

      Salaires, blocage des prix : face à l’inflation, que faire ? (1/2)

      Le débat

      Désormais en progression de 4,8 % sur un an, la hausse des prix, déjà enregistrée l’an dernier, explose en raison du contexte mondial et des enjeux énergétiques. Elle touche davantage encore les plus modestes.

      Pierre Chaillan

      Des mesures d’urgence doivent être prises en faveur du pouvoir d’achat. Un pôle public financier doit être créé pour casser les mécanismes inflationnistes.

      Denis Durand, économiste, codirecteur d’ Économie & Politique

      Contre l’inflation qui s’accélère, il faut agir sur trois plans. Des mesures doivent protéger dans l’immédiat le pouvoir d’achat : augmentation du Smic, des pensions et des minima sociaux, négociations obligatoires dans toutes les entreprises pour augmenter les salaires (avec un accès des TPE-PME à des crédits bonifiés pour faire baisser, en contrepartie, leur coût du capital), baisse de la TVA sur les produits de première nécessité et des taxes sur les carburants. Il faut combattre la spéculation sur les produits alimentaires et les matières premières, en mobilisant les stocks alimentaires et en interdisant aux banques de financer les spéculations sur les matières premières agricoles, comme le demande l’Indecosa-CGT.

      Mais, pour casser les mécanismes qui produisent l’inflation, il faut obtenir des grands groupes industriels, des services et de la distribution qu’ils ne répercutent pas l’augmentation des salaires sur leurs prix de vente. Pour les y contraindre, contre l’obsession de la rentabilité financière qui dicte toute leur gestion et leur a procuré des profits record en 2021, un blocage administratif des prix ne suffira pas.

      Il faut agir sur la formation des prix et la fixation des marges là où elles se décident, dans les entreprises. Les mieux placés pour en avoir connaissance, pour signaler les abus au public et, le cas échéant, pour en saisir l’administration, sont les salariés de ces entreprises eux-mêmes.

      Cela exige deux conditions : un renforcement des effectifs et des moyens des services de Bercy, et l’exercice de nouveaux droits d’accès à l’information économique par les institutions représentatives du personnel, avec de nouveaux pouvoirs d’intervention et de décision pour imposer des changements dans la politique de prix de l’entreprise.

      «Il faut agir sur la formation des prix et la fixation des marges là où elles se décident, dans les entreprises.»

      Enfin, il faut s’attaquer sans attendre aux causes profondes de l’inflation : la création insuffisante de richesses au regard des énormes quantités de monnaie déversées selon de mauvais critères par les banques centrales et par les banques sur l’économie. Il faut donc remédier à une situation où, en France, 6 millions de personnes sont privées par le chômage, partiel ou total, de contribuer à la création de richesses et où des millions d’autres ne peuvent le faire de façon efficace du fait de la précarité de leur emploi et de tout ce qui freine leur accès à la formation.

      Combattre les causes de l’inflation en définissant des objectifs précis d’emploi, de formation, de services publics, en imposant, avec un pôle financier public, une orientation sélective du crédit en faveur de la création efficace de valeur ajoutée. Voilà un programme qu’une gauche au gouvernement pourrait assigner, dès juin, avec des conférences pour l’emploi, la formation et la transformation productive et écologique réunissant toutes les forces économiques et sociales dans chaque région et au niveau national.

      Au regard des évolutions de la demande, l’inflation s’installe. Dans ce contexte, on peut soit augmenter les taux d’intérêt, soit indexer les prix sur les salaires.

      Patrick Artus, conseiller économique de Natixis

      Depuis le milieu des années 1980, l’inflation a été faible en moyenne, et les poussées d’inflation, surtout liées aux hausses des prix de l’énergie, ont été transitoires. Mais la situation risque d’être différente. On peut envisager une situation durablement inflationniste, pour trois causes. D’abord, l’importante déformation de la demande des services vers les biens à partir de 2020, avec la hausse des produits électroniques, équipements de la maison, électroménager, qui conduit à une forte demande de matières premières, de transport, de semi-conducteurs, etc. Ensuite, l’arrêt ou le recul de nombreuses importations depuis la Russie et l’Ukraine. Enfin, la transition énergétique risque de provoquer une insuffisance de l’offre d’énergie, et une forte demande de certaines matières premières.

      Ces trois évolutions seront durables, ainsi, donc, que l’inflation qu’elles font apparaître. Il est difficile de faire des prévisions. L’inflation en France est de 4,8 % sur un an et on peut penser qu’en 2023, sans politique correctrice, elle sera encore proche de 4 %.

      «Endetter l’État pour soutenir la consommation d’énergie fossile n’est pas une bonne politique.»

      Quelles sont les politiques économiques possibles face à cette poussée durable ? La première possibilité est de passer à une politique monétaire plus restrictive, avec une forte hausse des taux d’intérêt, pour faire reculer la demande et ainsi casser l’inflation (comme en 1981, 1990, 2000, 2008). La deuxième possibilité est d’accepter une inflation plus forte, pour éviter une politique monétaire restrictive. Mais le problème est alors la perte de pouvoir d’achat des salariés puisque, spontanément, les salaires sont mal indexés sur les prix.

      Bloquer certains prix (produits de première nécessité) peut être une solution s’il y a un pic transitoire d’inflation, mais pas s’il y a inflation durable : les prix rapidement ne couvriraient plus les coûts de production, et les entreprises arrêteraient de produire. Soutenir le revenu des ménages par des transferts publics ne peut pas non plus être une solution permanente, compte tenu de son coût. Endetter l’État pour soutenir la consommation d’énergie fossile n’est pas une bonne politique.

      Il reste alors le retour à une indexation plus forte des salaires sur les prix. Elle a l’avantage d’éviter les pertes de pouvoir d’achat. Elle a deux inconvénients. À l’équilibre, elle conduit à une inflation beaucoup plus forte, puisque les prix et les salaires s’auto-entretiennent. En outre, elle repousse le coût du choc inflationniste sur les entreprises, puisque les salariés sont protégés par l’indexation des salaires, ce qui peut conduire au recul de l’investissement, comme on l’a vu dans les années 1980.

      Si on prend une approche prévisionnelle et non normative, que devrait-on observer ? À court terme, beaucoup d’aides publiques qui devront être réduites en raison de leur coût budgétaire, puis, un rattrapage des salaires, donc un report de la charge des salariés vers les entreprises.

      Retrouvez toutes les statistiques de l’inflation sur le site insee.fr

      inflationSalaires et pouvoir d'achathausse des prix
      France24 - World

      Sheikh Mohamed bin Zayed elected UAE president after brother's death

      Issued on: 14/05/2022 - 14:10

      NEWS WIRES

      The UAE's long-time de facto ruler Sheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan was elected as president on Saturday, official media said, a day after the death of former leader Sheikh Khalifa.

      The 61-year-old was unanimously elected by the Federal Supreme Council, WAM news agency said, becoming the ruler of the oil-rich country founded by his father in 1971.

      Sheikh Mohamed, often known as 'MBZ', met members of the Federal Supreme Council, made up of rulers of the UAE's seven emirates, as the country enters a period of mourning for his half-brother Sheikh Khalifa.

      Sheikh Mohamed's ascension, which was widely expected, formalises his position as leader of the desert state of 10 million after years of calling the shots while Sheikh Khalifa was sidelined by poor health.

      Under his low-key direction, the United Arab Emirates has put a man in space, sent a probe to Mars and opened its first nuclear reactor, while using its oil-funded clout to develop a more assertive foreign policy.

      Closely allied with Saudi Arabia, it has emerged as a leader of a reshaped Middle East since the retreat of traditional Arab powers and the reduced involvement of the United States, forging ties with Israel and joining a war against Iran-backed militants in Yemen. 

      Official media had already named Sheikh Mohamed as the ruler of Abu Dhabi, the UAE's richest emirate, on Friday, inheriting one of the main titles held by Sheikh Khalifa who died at 73.

      Sheikh Mohamed, wearing a light grey kandura or robe, was a pall-bearer at the funeral prayers for his elder brother who was laid to rest in Abu Dhabi's Al Bateen Cemetery just hours after his death was announced, in accordance with Muslim tradition.

      'Running the show'

      Flags are at half-mast around the UAE and businesses and government offices are closed for three days as the country enters a 40-day period of mourning for Sheikh Khalifa, who had ruled since 2004.

      Sheikh Khalifa's death drew condolences from senior figures including US President Joe Biden, Russian President Vladimir Putin, Britain's Queen Elizabeth, Israel's Prime Minister Naftali Bennett and Iran, demonstrating the UAE's diverse allegiances.

      France's President Emmanuel Macron is to travel to Abu Dhabi on Sunday to pay tribute to the late Emirati leader, his office announced.

      Neighbouring Saudi Arabia has put sports and entertainments on hold and several countries have announced periods of mourning.

      Sheikh Mohamed, who was named crown prince of Abu Dhabi in November 2004, is the third son of Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahayan -- the revered founder of the UAE.

      He has been serving as deputy commander of the armed forces and chairman of the Executive Council of Abu Dhabi, which controls the substantial finances of the emirate which sits on 90 percent of the country's oil production. 

      The UAE, a former British protectorate, has gone from desert outpost to booming state in its short history, fuelled by its oil wealth and Dubai's rise as a trading and financial centre.

      Sheikh Mohamed took a prominent role after Sheikh Khalifa retreated from public view in 2014, when he had surgery after a stroke. The cause of his death was not announced.

      The new president is likely to face greater competition to UAE's status as the regional financial hub, particularly from Saudi Arabia, and may toughen its stance on Iran, analysts say.

      But "functionally it changes little; MBZ has been running the show almost from the get go", tweeted Ryan Bohl, a Middle East analyst at Stratfor Worldview.

      (AFP)

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      Russia-Ukraine War

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      For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

      Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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      By Valerie Hopkins

      KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

      “I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

      Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

      In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

      Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

      “I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

      Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

      Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

      He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

      Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

      Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

      In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

      In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

      Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

      Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

      Live Updates: Russia-Ukraine War

      Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

      “They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

      Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

      “For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

      Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

      He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

      In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

      Russia-Ukraine War: Key Developments

      Inching closer to NATO. Finland’s government announced that the nation would apply for NATO membership, hours before Sweden’s governing party said that it also supported joining the alliance. If accepted into NATO, both nations would set aside a long history of military nonalignment.

      McConnell visits. Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine with three other senior Republican senators to meet with President Volodymyr Zelensky. The secret visit comes as Senate leaders are working to pass a $40 billion aid package for Ukraine.

      On the ground. Russia has “lost momentum” in its campaign to seize Ukraine’s eastern Donbas region, Britain’s Defense Ministry said in a report. The agency said that Moscow “has now likely suffered losses of one-third of the ground combat forces it committed in February.”

      A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

      When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

      “There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

      In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

      While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

      Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

      He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

      In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

      “The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

      In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

      “They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

      And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

      “This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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      Bientôt un « smartphone » dans le paquetage des soldats français?

      par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

      A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

      Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

      Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

      À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

      Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

      L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

      Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

      Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

      Photo : Raytheon

      Valeurs Actuelles

      À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

      « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

      À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

      « La SNCF a volontairement annulé des trains »

      Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

      Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

      Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

      La gauche réunie derrière Assa Traoré 

      D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

      La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

      Une prière de rue organisée au milieu de la route 

      La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

      En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

      Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

      Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

      — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

      La famille Traoré : une guerre de l’image 

      À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

      La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

      Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

      Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

      Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

      De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

      Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

      « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

      Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

      Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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      Ukraine river ambush shows again Russian military is ‘not up to scratch’

      Issued on: 13/05/2022 - 14:50

      Sébastian SEIBT

      The Ukrainian military demonstrated its prowess once again on Wednesday, when satellite images showed dozens of Russian tanks and armoured vehicles destroyed after failing to cross the Donets River. The episode cost the Russian military an entire battalion – the latest sign that Russia’s pivot to eastern Ukraine is not working as planned.

      “Recently, I have accomplished a mission which made huge impact on Russian losses and completely screwed up their plans to encircle Lysychansk,” a Ukrainian military engineer calling himself Max wrote on Twitter on Wednesday, giving a blow-by-blow account of how his company pretty much wiped out an entire Russian battalion a few days previously.

      The satellite photos of its aftermath have been a sensation around the world. They show tanks, armoured vehicles and other Russian military equipment destroyed and abandoned on the banks of the Donets River, which runs through eastern Ukraine from the Kharkiv region to the Donbas. The photos suggest the Russians lost between 25 and 30 armoured vehicles in this operation.

      “These estimates seem realistic,” said Sim Tack, at analyst at US military consultancy Force Analysis, after verifying the satellite images.

      “These images have been relayed so much because they’re so visually impressive and they allow us to see in a very palpable way the damage the Ukrainians are inflicting on the Russians.”

      Strategic importance of rivers

      The fighting took place in the Donbas region, more than 100 km north of Luhansk, Max wrote. On May 7, he found a place that looked suitable for a Russian attempt to cross the river using a floating bridge. He suggested his unit set up an ambush.

      Max recounted the following day’s events on Twitter: “Artillery was ready. We have been able to confirm Russians mounted 7 parts of the bridge out of 8. Russians have even succeeded to move some troops and vehicles over the river. Combats started".

      "In ~20 minutes after recon unit confirmed Russian bridge being mounted, HEAVY ARTILLERY engaged against Russian forces, and then aviation chipped in as well. I was still in the area, and I have never seen / heard such heavy combat in my life.”

      >> Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

      After a day of intense fighting, the bridge was completely destroyed – leaving about 50 vehicles and an unknown number of ground troops with no prospect of retreat, at the mercy of enemy fire.

      This extraordinary account on Twitter is “clearly a propaganda exercise, but that doesn’t mean it’s false”, said Jeff Hawn, an expert on Russian military issues and a non-resident fellow at US geopolitical research centre the New Lines Institute.

      Ukraine and Russia have fought ferociously over rivers before. The Dnieper, Donets and other rivers form natural defences against the Russian army’s advance – not to mention the strategically pivotal Irpin near the capital, which the Ukrainians prevented the Russians from crossing several times during the battle for Kyiv.

      Just like the fighting over the Irpin, the victory Max was celebrating held great strategic significance – principally because it “means the cities of Sieverodonetsk and Lyssychansk, located just to the south, will still be defended”, as Tack put it.

      The place where Ukraine ambushed the Russians on the river is also “important for Russia from a logistical point of view”, added Nicolo Fasola, an expert on security in post-Soviet countries at Birmingham University.

      “The Russians have a supply line close by and they’re trying to push the Ukrainians back as far as possible to secure it,” explained Glen Grant, a senior analyst at the Baltic Security Foundation. “So far they’ve failed and that makes the situation very difficult for them.”

      Russian military ‘not up to scratch’

      More broadly, the Ukrainian victory there signals a major setback for Moscow’s military strategy in eastern Ukraine. “The battle for control of the Donets River is a decisive theatre for the outcome of this war,” Tack said,

      If the Russians manage to cross the Donets, they would find it a lot easier to encircle crucial cities in the Donetsk Oblast such as Sloviansk and Kramatorsk.

      As things stand, “they’ve managed to cross at one single point far to the south, but they’re struggling to take advantage of it”, Hawn said,

      Indeed, the Ukrainians concentrated their troops at this point in the river in order to contain the Russian advantage.

      But as well as highlighting the Ukrainian military’s tactical acumen, the episode Max trumpeted underlines the sorry state of Russia’s military once more.

      “It’s striking how hastily they tried to erect this crossing, even though it’s one of the most complicated military manoeuvres to perform,” Grant said. “Floating bridges have to be constructed quickly, at night to provide cover of darkness, with effective artillery support. Above all, it’s got to take the enemy by surprise. And none of that happened.”

      The episode reinforces the fact that Russian soldiers’ training is “not up to scratch”, Hawn put it.

      Amid Russia’s shambolic attempt to create a floating bridge, the Ukrainians showed yet again how eager they are to capitalise on their own strengths as well as Russia’s weaknesses: “They showed their ability to make the most of the few advantages they have – in terms of technology, knowledge of the terrain and likely access to US intelligence,” Fasola said.

      >> How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda

      The Ukrainians should not get too carried away in rejoicing over this victory.  “Russia’s failure at Severskiy Donets pontoon is likely to weaken their capacity to continue the offensive in the short term, but they will most likely try to bridge this river elsewhere,” said Aliyev Huseyn, an expert on the Ukraine-Russia conflict at Glasgow University. “They still retain offensive capacity in this area. As we have seen, they remain rather negligible of casualties as they are under severe pressures from the top command to get to the Lughansk administrative borders.”

      But while this particular Ukrainian victory is unlikely to decide the ultimate outcome of the war, the destruction of an entire Russian battalion is “far from trivial” and will have a “significant impact” on future operations, Hawn said.

      Ukraine’s victory means Russia has lost about 50 armoured vehicles used in its eastern Ukraine offensive. It will “diminish even more the morale of Russia’s already unhappy, demotivated soldiers”, Fasola said.

      And the operation Max celebrated will only augment the morale of Ukrainian troops – showing how one man’s expertise and initiative was enough to nearly eliminate an entire Russian battalion.

      This article was translated from the original in French.

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      Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

      WAR IN UKRAINE

      How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda

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      God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates

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      Malgré la rupture des accords de défense, Barkhane continue son action contre les groupes terroristes au Mali

      par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

      Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

      Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

      Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

      Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

      Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

      Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

      Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

      Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

      Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

      « Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

      Valeurs Actuelles

      Une si longue attente

      C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

      À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

      Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

      Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

      Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

      Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

      Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

      Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

      Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Leaked China database identifies thousands of Uighur Muslims detained in Xinjiang

      Issued on: 13/05/2022 - 19:00

      Juliette MONTILLY Follow

      Nursimangul Abdureshid was born in the Kashgar region of China’s Xinjiang Uyghur Autonomous Region and moved to Turkey to pursue an academic career. Her family stopped calling her in 2018. But a leaked list of thousands of detained Uyghurs has helped her shed some light on the whereabouts of her missing relatives.

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      Pour la Turquie, l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan serait une « erreur »

      par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

      Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

      « Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

      Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

      À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

      Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

      Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

      Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

      On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

      « Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

      « De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

      Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

      Valeurs Actuelles

      “Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

      Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

      Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

      Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

      Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

      Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

      Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

      Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

      Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

      Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

      Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

      Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

      J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

      Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

      On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

      On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

      On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

      Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

      La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

      Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

      Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

      On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

      Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

      Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

      Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

      Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

      Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

      Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

      Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

      Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

      Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

      Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

      Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

      Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

      C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

      La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

      Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

      Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

      Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

      Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

      J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

      Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      'We won't get by': Dilemma for French farmers facing drought

      Issued on: 12/05/2022 - 20:13Modified: 13/05/2022 - 18:45

      Juliette HALLIEZ Follow

      Water the wheat now or save water for the maize? In the Loiret, in north-central France as elsewhere in the Loire Valley, farmers are suffering from the springtime drought and worry about the difficult choices ahead if the rain doesn't come.

      Opex 360

      Un navire espion chinois repéré près d’une station de communications navales australienne

      par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

      Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

      « C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

      De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

      En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

      Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

      Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

      Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

      À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

      A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

      Valeurs Actuelles

      Marine Le Pen et Eric Zemmour dénoncent « la repentance » de la France envers l’Algérie

      Emmanuel Macron commémore le 60e anniversaire des accords d’Evian à l’Elysée, en présence de témoins de l’époque (appelés, combattants indépendantistes, harkis), ce samedi 19 mars 2022. Mais la date du 19 mars 1962 est contestée notamment par Marine Le Pen.

      « Une vraie réconciliation des mémoires si l’Algérie demande pardon aux harkis »

      Invitée vendredi 18 mars sur France Inter, la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle a rappelé que « nous contestons depuis longtemps cette date choisie, qui a été imposée comme la fin de la guerre d’Algérie ». « Il y a des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés après cette date. Et je tiens à leur rendre hommage à eux, parce qu’eux ont été particulièrement mal traités par le gouvernement de l’époque, ils ont été mis dans des camps, parfois ils sont morts, ont été mis dans des charniers, leurs enfants n’ont pas été scolarisés », a-t-elle affirmé.

      La députée du Pas-de-Calais a également dénoncé la position de l’ancienne colonie française sur son historique avec la France. « S’il s’agit de réconcilier les mémoires en se flagellant devant l’Algérie qui ne cesse de demander des actes de repentance, en ce qui me concerne ce sera non. Sauf si peut-être l’Algérie demande elle-même pardon aux harkis sur la manière dont ils se sont comportés à leur égard, alors là il y aura une vraie réconciliation des mémoires », a-t-elle déclaré.

      Eric Zemmour veut “mettre fin à la repentance” de la France en Algérie

      Après Marine Le Pen, c’est Éric Zemmour qui s’est exprimé dans une tribune au Figaro publiée ce samedi, pour livrer sa vision des liens que doivent entretenir la France et l’Algérie. Il dénonce l’attitude des politiques français qui ont battu « la coulpe » face à des dirigeants algériens « souvent arrogants ». Une situation qui a permis de « faciliter l’immigration massive » des Algériens en France. Ainsi, le candidat de Reconquête! affirme vouloir établir une relation « de respect et non de repentance » avec l’Algérie. 

      Parmi les propositions issues de son programme, l’ancien journaliste souhaite conditionner les aides financières et l’octroi de visas « à la coopération contre l’émigration clandestine, à la réadmission des immigrés illégaux expulsés de France et à des accords permettant que les petites peines de prison puissent être effectuées dans les pays d’origine des délinquants étrangers. »

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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      New York Times - World

      Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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      The Saturday profile

      At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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      By Jason Horowitz

      TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

      There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

      Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

      But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

      “By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

      He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

      A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

      “Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

      Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

      The Great Read

      More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

      In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

      The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

      “I lived this duality,” Mr. Basso said.

      In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

      And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

      “The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

      Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

      He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

      In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

      That levity was hard-earned.

      Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

      “We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

      But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

      His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

      In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

      In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

      In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

      “He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

      Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

      “He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

      Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

      After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

      “I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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      France24 - World

      Families of trapped Burkina Faso miners still hopeful weeks into rescue effort

      Issued on: 11/05/2022 - 17:29Modified: 11/05/2022 - 17:43

      Juliette MONTILLY Follow

      Families of miners trapped for weeks in a flooded mine in Burkina Faso are hopeful their loved ones will be found alive. The eight – six Burkinabe, a Zambian and a Tanzanian – have been missing since an underground section of the mine flooded on April 16 following heavy rain.

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      L’armée de Terre adopte un bariolage passif « multi-environnement » pour les treillis de ses soldats

      par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

      Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.

      Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.

      Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].

      « Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.

      Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.

      Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.

      Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .

      L'Humanité

      Voyage dans le labyrinthe du marché de la viande porcine

      Actu

      De la fin de l’été 2021 au milieu de l’hiver 2022, le prix de kilo de carcasse de porc sur le marché au cadran de Plérin, dans les Côtes d’Armor, cotait moins de 1,25€. Il était à 1,69€ le 9 mai, suite à des achats de stockage financés par l’Europe. Néanmoins, ce prix de référence pour la France était inférieur de 9 centimes au prix espagnol et de 13 centimes au prix allemand.

      Gérard Le Puill

      De la fin de l’été 2021 à la mi-février 2022, les magazines gratuits des grandes enseignes de la distribution multipliaient les promotions sur la viande porcine fraîche. La côte de porc était souvent bradée à 1,99€ le kilo alors que la cotation du kilo de carcasse de ce même porc abattu et éviscéré cotait entre 1,20€ et 1,25€ sur le marché au cadran de Plérin. La rouelle de porc, sorte de jambon frais prêt à rôtir au four, coûtait moins de 3€ le kilo et d’autres pièces appétissantes étaient également très bon marché.

      Pour comprendre l’origine de ces prix bradés de l’été 2021 à février 2022 il faut scruter les conséquences de la mondialisation des échanges sur les prix. Avant l’été 2021, la Chine importait beaucoup de viande porcine des pays membres de l’Union européenne. Ces importations faisaient suite aux abattages massifs effectués sur le cheptel chinois en 2019 et 2020 pour éradiquer la peste porcine africaine qui avait durement frappé les élevages. Ayant totalement reconstitué son cheptel au milieu de l’année 2021 avec une hausse de sa production de viande porcine de 28,8 % sur douze mois, la Chine a réduit de 29 % ses importations. Du coup, le prix du kilo de carcasse passait sous la barre de 1,25€ en septembre à Plérin après avoir dépassé 1,50€ entre mai et août.

      Et soudain, une remontée des cours à Plérin

      Avec le recul des importations chinoises, la concurrence intra-européenne devin subitement plus vive entre les principaux pays exportateurs que sont l’Espagne, les Pays Bas, le Danemark, l’Allemagne, la Pologne, la France et la Belgique. Dans les abattoirs de ces pays, les stocks de viande fraîche augmentaient au fil des semaines et les ventes à perte étaient préférables à la congélation puisque l’offre allait être durablement supérieure à la demande. Dans les magasins Leclerc d’Île-de-France, les promotions sur la viande porcine furent très nombreuses et mises en exergue sur plusieurs pages dans deux brochures par mois en moyenne. On imagine que ces promotions ont favorisé les « achats malins », y compris pour la congélation, dans les ménages qui en avait les moyens, ce qui n’est guère le cas pour tous ceux dont les fins de mois sont difficiles à boucler.

      Mais voilà que le prix du kilo de carcasse de porc est passé de 1,24 € le 21 janvier 1,52€ à Plérin le 21 mars pour atteindre 1,68€ à 1,69€ fin avril. Dès le 11 mars, ce même porc charcutier cotait 1,90€ en Allemagne contre 1,25€ au début de mois de février. Deux causes se cumulent pour expliquer cette hausse sensible du prix du porc après avoir été excessivement bas au point de faire perdre 30€ par cochon engraissé aux éleveurs français. Ces derniers ont alors vendu des truies reproductrices dans le seul but de limiter les pertes de revenu en réduisant les bandes de porcelets à l’engraissement. De ce fait, les effectifs de porcs charcutiers et de truies mères ont chuté respectivement de 3,4 % et de 3,8 % dans les pays membres de l’Union européenne.

      Parallèlement, interpellés par les syndicats d’éleveurs en difficulté, les gouvernements de plusieurs pays européens ont fini par obtenir de la Commission européenne qu’elle finance une campagne de stockage privé de la viande porcine qui a été mise en place du 25 mars au 29 avril. Dès le 6 avril 22.426 tonnes de viandes porcines avaient été retirées du marché. 16.629 tonnes de ces viandes provenaient d’Espagne, des Pays Bas et du Danemark qui ont la particularité de nourrir leurs cochons par des aliments importés dont beaucoup de soja d’Amérique du sud et de maïs de différents pays, ce qui augmente sensiblement le bilan carbone des élevages de porcs de ces pays.

      La loi Chassaigne, seule mesure positive du quinquennat

      En France, les élevages de porcs sont nombreux dans les régions Bretagne et Pays de la Loire. « Compte tenu de la flambée des cours des céréales, le coût de production pour les éleveurs va atteindre 2€ par kilo dans les prochaines semaines », indiquaient les syndicats d’éleveurs de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs de ces deux régions le 4 mai dernier. On se souvient alors que le président Macron fit la promesse suivante aux paysans le 11 octobre 2017 à Rungis : « Nous modifierons la loi pour inverser cette construction du prix qui doit pouvoir partir des coûts de production ». Une première loi Egalim fut votée en 2018 pour, soi-disant, concrétiser cette promesse. Mais ce fut sans résultat, au point qu’une seconde loi dite Egalim 2 fut votée en automne 2021. Car on était à quelques mois de l’élection présidentielle d’avril 2022 et des législatives de juin. Cette seconde loi n’a donné que de piètres résultats dans les négociations annuelles entre les distributeurs et leurs fournisseurs sur les prix. Au point que l’on tente de renégocier actuellement, sans succès pour le moment.

      Finalement, durant le quinquennat qui s’achève à l’Assemblée nationale, seuls deux textes de loi ont été favorables aux paysans. Ils ont été présentés et défendus par le député communiste André Chassaigne sur l’amélioration des retraites des chefs d’exploitation, puis des conjoints collaborateurs et des aides familiaux. Les deux ont pu être votés à la fin de l’année 2021. Un paysan, retraité depuis 2002, nous a fait savoir que sa pension était passée de 854€ mensuels en 2021 à 1.034€ en 2022 grâce à ces deux textes, soit plus de 20 % d’augmentation. Il est bon de s’en souvenir à l’approche des élections législatives du 12 et du 19 juin.

      éleveursprix du porc
      France24 - World

      Wounded Ukrainian soldier describes captivity and exchange with Russian prisoners

      Issued on: 10/05/2022 - 18:01

      Juliette MONTILLY Follow

      Glib Stryzhko, a Ukrainian soldier who fought in Mariupol, recalls his time in Russian captivity as he recovers from a battlefield injury in a Zaporizhzhia hospital. Stryzhko was captured in April and eventually taken to Russia before suddenly being put on a plane and sent home with others to be swapped for Russian prisoners.

      Valeurs Actuelles

      Algérie, le dernier acte de la tragédie

      Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

      Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

      « De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

      Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

      C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

      En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

      Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

      « Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

      Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

      Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

      La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

      Des rafales, des hommes à terre…

      Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

      Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

      « La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

      “Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      L’avion « tueur de chars » A-10 Warthog fait son retour en Europe

      par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

      Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.

      Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.

      Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.

      Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.

      Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.

      Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.

      Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.

      Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.

      La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.

      Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.

      « Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».

      Photo : US Air Force

      Valeurs Actuelles

      “L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

      Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

      J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

      Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

      Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

      La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

      Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

      Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

      En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

      Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

      En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

      Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

      Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

      Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

      Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

      Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

      L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

      Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

      Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

      L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

      Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

      Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

      La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

      Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

      En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

      Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

      En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

      Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

      Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

      Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Debunking claims that the French president is the head of the EU

      Issued on: 29/04/2022 - 18:31

      Georgina ROBERTSON

      In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

      The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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      France24 - Monde

      Côte d'Ivoire : nomination polémique de l'ex-ministre Alain Donwahi à la tête de la COP15

      Publié le : 12/05/2022 - 10:33

      Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

      L'ex-ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Alain Richard Donwahi, a été élu mercredi président de la COP15 contre la désertification, alors que son ancien ministère fait actuellement l'objet d'un audit, après des révélations sur un trafic de bois présumé. Les précisions à Abidjan de Hannane Ferdjani, correspondante de France 24.

      Au moins huit soldats togolais ont été tués, et treize blessés, dans la nuit du mardi 10 mai au mercredi 11 mai lors d'une attaque "terroriste" dans le nord du Togo. L'armée est déployée dans cette zone pour faire face à la menace d'un débordement de la violence des groupes jihadistes présents au Burkina Faso voisin.

      Au Sénégal, un tribunal a condamné, mercredi 11 main, trois sages-femmes à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu une césarienne et dont le sort tragique a ému le pays. Modou Mboup, mari de la femme enceinte décédée à l'hôpital, se dit "déçu de cette décision" de jugement. 

      Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est convoqué par la justice malienne dans le cadre d'une enquête portant sur une "atteinte aux biens publics et autres infractions".

      L'organe législatif mis en place par les militaires au pouvoir en Guinée a fixé à trois ans la durée de la transition avant de rendre le pouvoir aux civils, défiant ainsi les partenaires régionaux de ce pays qui demandent un délai bien plus court. Ce délai de 36 mois est revu très légèrement à la baisse par rapport à l'annonce faite le 30 avril par le colonel Mamady Doumbouya, qui avait annoncé avoir opté pour une durée de transition de 39 mois

      Il y a 70 ans, près de Dakar, avait lieu le massacre de Thiaroye. L'armée française avait ouvert le feu contre des tirailleurs sénégalais qui réclamaient le paiement de leurs arriérés de solde. Si 35 d'entre eux sont morts selon la version officielle, d'autres bilans beaucoup plus lourds circulent. Cet évènement sombre de l'histoire de France reste un sujet sensible. François-Xavier Destors parle du documentaire "Thiaroye 44" , une enquête sur ce massacre longtemps passé sous silence, réalisé avec Marie Thomas-Penette. Diffusé samedi 14 mai sur France 24, coproducteur du film, ce film est déjà disponible sur le site Internet de la chaine

      >>> À voir : "Thiaroye 44, enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal"

      Le  Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (FEMUA) a démarré à Abidjan en Côte d'Ivoire. Une douzaine d'artistes sont venus de tout le continent. Et comme chaque année cette édition ne perd pas de vue sa vocation sociale, comme l'explique Fatimata Wane, envoyée spéciale de France 24.

      Cheffe d'édition : Célia Caracena

      Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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      Au Sénégal, l'affaire "Astou Sokhna" remet le système de santé en question

      En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans

      L’invité du jour

      Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"

      Valeurs Actuelles

      L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

      L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

      La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

      L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

      La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

      Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

      L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

      Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

      Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

      L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

      Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

      Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

      *Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

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      Valeurs Actuelles

      Le progressisme de A à Z

      Propos recueillis par Mickaël Fonton

      Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

      La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

      Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

      La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

      Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

      Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

      Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

      Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

      Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

      En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

      Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

      « Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

      La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

      La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

      De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

      On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

      Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

      S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

      Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

      Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

      Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

      « Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

      Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

      Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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      France24 - World

      Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

      Issued on: 29/04/2022 - 17:47

      Catherine NICHOLSON Follow

      It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

      Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

      The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

      French presidential election © France 24

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      What are the biggest challenges for Macron’s second term?

      FRANCE IN FOCUS

      Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

      France's Macron faces a divided nation after election win

      Valeurs Actuelles

      Lettre ouverte à Vladimir Poutine

      Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

      Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

      Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

      Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

      Ainsi, Monsieur le Président,

      Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

      À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

      De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

      C’est donc au nom même de la civilisation,

      C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

      Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

      L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

      L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

      * Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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      Le soutien aux exportations d’armement risque de mettre les armées sous tension pour certaines missions

      par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

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      Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

      Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

      Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

      Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

      « En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

      Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

      Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

      Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

      Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

      Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

      Le soutien aux exportations d’armement risque de mettre les armées sous tension pour certaines missions

      par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

      Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

      Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

      Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

      Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

      Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

      « En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

      Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

      Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

      Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

      Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

      Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

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      Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

      Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

      Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

      Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

      « En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

      Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

      Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

      Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

      Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

      Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

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      Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

      Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

      Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

      « En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

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      Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

      Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

      Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

      Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

      France24 - World

      Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

      Issued on: 11/04/2022 - 14:39

      Céline SCHMITT

      Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

      A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

      Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

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      France24 - World

      Hassan Sheikh Mohamud elected president of Somali for second time

      Issued on: 16/05/2022 - 03:21

      NEWS WIRES

      Somalia handed Hassan Sheikh Mohamud the presidency for a second time following Sunday's long-overdue election in the troubled Horn of Africa nation, which is confronting an Islamist insurgency and the threat of famine.

      After a marathon poll involving 36 candidates that was broadcast live on state TV, parliamentary officials counted 214 votes in favour of former president Mohamud, far more than the number required to defeat the incumbent Mohamed Abdullahi Mohamed, better known as Farmajo.

      Celebratory gunfire erupted in the capital Mogadishu, with many hoping that the vote will draw a line under a political crisis that has lasted well over a year, after Farmajo's term ended in February 2021 without an election.

      Mohamud, who was previously president from 2012-2017, was sworn in shortly after the vote were counted and struck a conciliatory tone as he addressed the country.

      "It is indeed commendable that the president is here standing by my side, we must move forward and never backwards, we have to heal any grievances," he said, referring to Farmajo, who hailed the successful completion of the long-awaited poll.

      "I welcome my brother here, the new president Hassan Sheik Mohamud and wish him luck with the huge task... we will be in solidarity with him," Farmajo said.

      Somalia's international partners had repeatedly warned that the election delays -- caused by political infighting -- were a dangerous distraction from the fight against Al-Shabaab insurgents who have been fighting to overthrow the government for more than a decade.

      In a reminder of the country's treacherous security situation, explosions were heard Sunday near Mogadishu's heavily-guarded airport complex where MPs were voting. Police said no casualties were reported in the blasts.

      'A lost year' 

      Somalia has not held a one-person, one-vote election in 50 years. Instead, polls follow a complex indirect model, whereby state legislatures and clan delegates pick lawmakers for the national parliament, who in turn choose the president.

      Samira Gaid, executive director of the Mogadishu-based Hiraal Institute think-tank, told AFP ahead of the election that familiar names would enjoy an advantage in the polls.

      "People will not go for a new face, they will definitely go for old faces, people that they recognise, people that they feel they're more comfortable with," she said.

      The first Somali president to win a second term, Mohamud has promised to transform Somalia into "a peaceful country that is at peace with the world".

      He will inherit several challenges from his predecessor, including a devastating drought that threatens to drive millions into famine.

      UN agencies have warned of a humanitarian catastrophe unless early action is taken, with emergency workers fearing a repeat of the devastating 2011 famine, which killed 260,000 people -- half of them children under the age of six.

      He will also need to repair the damage caused by months of political chaos and infighting, both at the executive level and between the central government and state authorities.

      "It's really been a lost year for Somalia," said Omar Mahmood, an analyst at the International Crisis Group (ICG) think-ank.

      "This long-awaited election has been divisive. Reconciliation is the most immediate challenge," Mahmood told AFP.

      Insurgents emboldened 

      The heavily indebted country is also at risk of losing access to a three-year $400-million (380-million-euro) aid package from the International Monetary Fund (IMF), which is set to automatically expire by mid-May if a new administration is not in place by then.

      The government has asked for a three-month extension until August 17, according to the IMF, which has not yet responded to the request.

      Over 70 percent of Somalia's population lives on less than $1.90 a day.

      The international community had long warned the Farmajo government that the political chaos had allowed Al-Shabaab to exploit the situation and carry out more frequent and large-scale attacks.

      Twin suicide bombings in March killed 48 people in central Somalia, including two local lawmakers. 

      Earlier this month, an attack on an African Union (AU) base killed 10 Burundian peacekeepers, according to Burundi's army. It was the deadliest raid on AU forces in the country since 2015.

      The Al-Qaeda-linked insurgents controlled Mogadishu until 2011 when they were pushed out by an African Union force, but still hold territory in the countryside.

      (AFP)

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      Woman opposition MP among scores killed in Somalia suicide attacks

      Several people killed in suspected Al Shabaab attack in Kenya

      Al Shabaab militants mount deadly attack on African Union base in Somalia

      Valeurs Actuelles

      Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

      Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

      Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

      « La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

      Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

      Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

      Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

      La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

      Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

      Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

      Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

      Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

      Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

      L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

      L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

      Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

      Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

      Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

      Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

      Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

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      Pour la Cour des comptes, la disponibilité des matériels utilisés par les forces françaises reste « souvent insuffisante »

      par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

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      Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

      En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

      « L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

      Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

      Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

      S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

      Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

      Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

      Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

      S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

      Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

      Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

      Pour la Cour des comptes, la disponibilité des matériels utilisés par les forces françaises reste « souvent insuffisante »

      par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

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      Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

      En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

      « L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

      Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

      Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

      S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

      Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

      Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

      Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

      S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

      Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

      Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

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      Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

      En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

      « L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

      Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

      Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

      S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

      Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

      Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

      Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

      S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

      Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

      Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

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      Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

      En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

      « L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

      Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

      Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

      S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

      Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

      Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

      Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

      S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

      Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

      Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

      France24 - World

      Mali withdraws from G5 Sahel regional anti-jihadist force

      Issued on: 16/05/2022 - 01:21

      NEWS WIRES

      Mali said Sunday it was withdrawing from a west African force fighting jihadists to protest its being rejected as head of the G5 regional group, which also includes Mauritania, Chad, Burkina and Niger.

      "The government of Mali is deciding to withdraw from all the organs and bodies of the G5 Sahel, including the joint force" fighting the jihadists, it said in a statement.

      The G5 Sahel was created in 2014 and its anti-jihadist force launched in 2017.

      A conference of heads of state of the G5 Sahel scheduled for February 2022 in Bamako had been due to mark "the start of the Malian presidency of the G5".

      But nearly four months after the mandate indicated this meeting "has still not taken place", the statement said.

      Bamako "firmly rejects the argument of a G5 member state which advances the internal national political situation to reject Mali's exercising the G5 Sahel presidency", the statement said, without naming the country.

      The Mali government said "the opposition of some G5 Sahel member states to Mali's presidency is linked to manoeuvres by a state outside the region aiming desperately to isolate Mali", without naming that country.

      Mali has been since January 9 the target of a series of economic and diplomatic sanctions from west African states to punish the military junta's bid to stay in power for several more years, following coups in August 2020 and May 2021.

      The junta has opted for a two-year transition while the Economic Community of West African States has urged Bamako to organise elections in 16 months maximum.

      Beyond Mali and Burkina, the G5 Sahel, composed of around 5,000 troops, includes Mauritania, Chad and Niger.

      The military coups in Mali and Burkina Faso are undermining the regional force's operational capacity, UN Secretary General Antonio Guterres said in a report to Security Council on May 11.

      "I am deeply concerned by the rapidly deteriorating security situation in the Sahel, as well as by the potentially debilitating effect the uncertain political situation in Mali, Burkina Faso and beyond will have on efforts to further operationalise the G5-Sahel Joint Force," Guterres' report said.

      (AFP)

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      France says Mali’s decision to quit defence accords won’t affect withdrawal plans

      UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians

      French army rejects Mali's accusations of espionage, violation of airspace

      Valeurs Actuelles

      Renaud Camus: La liquidation de l’homme

      Dans les bras de sa mère, entouré d’Augustin, de Marc et de Jean-Baptiste, l’Enfant Jésus tend la main droite en direction de Catherine d’Alexandrie agenouillée devant lui. Posé par terre, devant la sainte, au premier plan du tableau : un moyeu, celui d’une roue de l’effroyable machine par laquelle elle sera livrée au martyre. C’est ce tableau du Tintoret, la Vierge et l’Enfant avec sainte Catherine, saint Augustin, saint Marc et saint Jean-Baptiste (vers 1550), que Renaud Camus a choisi de faire figurer sur la couverture de son nouveau livre, et plus exactement un détail de ce tableau : le fameux moyeu. Curieusement, l’objet est au centre de la toile, comme si c’était lui, la divinité. Pourtant, personne ne semble le remarquer, personne ne le regarde : il est là et il n’est pas là. Il est au centre de tout mais on ne le voit pas. C’est un petit rouage insignifiant mais c’est lui qui fait tourner la machine, et cette machine, en l’occurrence, servira à broyer sainte Catherine, à broyer l’Homme. Il fallait un Renaud Camus pour nous montrer ce moyeu : « La fonction sociale et politique d’un écrivain est de se porter systématiquement aux angles morts d’une société, à ce qu’elle ne veut ni voir, ni lire, ni entendre, à ce que toute son organisation vise à ne pas comprendre et à ne pas reconnaître », écrit-il dans la Dépossession, un formidable monument de plus de 800 pages qu’il publie aujourd’hui. Un livre d’une profondeur, d’une hauteur de vue et d’une intelligence inouïes, que l’ensemble des médias a choisi d’ignorer superbement, mais cela n’étonnera personne, et surtout pas le premier concerné.

      Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture

      Depuis qu’il a inventé et popularisé le terme de « Grand Remplacement », Renaud Camus a été repoussé dans les marges honteuses de la vie culturelle. Il est le “maudit” par excellence, celui que l’on ne peut inviter sur un plateau de télévision sans créer le scandale, quoi qu’il dise, et même s’il parle d’art ou de littérature ; celui qu’il est interdit de citer, celui que l’on harcèle sur les réseaux sociaux, à qui on coupe ses comptes un à un, celui que l’on peut diffamer impunément, l’ Homo sacer des Romains que la Cité ne protège plus. L’absurdité de sa situation saute pourtant aux yeux : le changement de peuple et de civilisation causé par la submersion migratoire que la France connaît depuis des décennies, changement de peuple et de civilisation qu’il constate et déplore, est aujourd’hui, et de plus en plus, observé par d’autres que lui, qui s’en réjouissent, le nommant « grande expérience » (Yascha Mounk) ou « créolisation » (Jean-Luc Mélenchon), et n’en sont, eux, nullement inquiétés.

      L’idéologie organisant “le remplacement de tout”

      Ce n’est donc pas le constat qu’on lui reproche, mais de ne pas l’accepter, de vouloir que la France reste la France, de vouloir que la civilisation française reste la civilisation française, et cette position qui lui aurait valu la reconnaissance des générations précédentes lui vaut l’opprobre de la nôtre, en tout cas de ses élites.

      Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture, au remplacement, là encore, de la grande culture par le divertissement culturel produit par « l’industrie de l’hébétude » : c’est ce qu’il appelle le « Petit Remplacement », sans lequel le Grand ne pourrait avoir lieu. « Un peuple qui connaît ses classiques ne se laisse pas mener sans regimber dans les poubelles de l’histoire », nous disait-il en son château de Plieux lorsque nous le rencontrâmes, fin 2019.

      C’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession

      Il nous parlait déjà, alors, du « remplacisme global », qu’il appelait sa « pierre de Rosette » et qu’il définissait comme l’idéologie organisant « le remplacement de tout, matériaux, arts, peuples, individus, espèce humaine, par son double plus simple, moins coûteux et plus interchangeable ». Il y voyait le geste moderne par excellence, le triomphe d’une conception de l’homme dépossédé de son essence, réduit à n’être qu’un produit, un petit rouage de la machine identique aux autres, et donc remplaçable. Il y voyait surtout la matrice des totalitarismes concentrationnaires.

      Nul complot là-dedans, bien sûr, en dépit du bavardage de ceux qui n’ont jamais lu Renaud Camus mais lui prêtent des tas d’opinions, sinon l’œuvre « de mécanismes hautement interdépendants, où les enchaînements s’opèrent pour ainsi dire tout seuls […] sans qu’il soit nécessaire de supposer à leur source ou dans leur fonctionnement de volonté humaine tout à fait délibérée ». Ce sont ces mécanismes et ces enchaînements qui forment aujourd’hui le cœur de son nouveau livre. Autrement dit, c’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession, ce qui revient au même, car l’idée d’un homme remplaçable conduit inéluctablement à le déposséder de toutes ses appartenances et à en faire une “matière humaine indifférenciée”, un homme sans attaches, sans racines, sans race, sans culture, bientôt sans sexe : l’homme interchangeable.

      Une civilisation qu’il chérit plus que tout

      Ceux qui l’ont lu le savent : Renaud Camus est un écrivain obsessionnel. Il tourne autour de son sujet, y revient, s’en éloigne, le prend par un autre bout. Il digresse, saute du coq à l’âne, sort par la porte, revient par la fenêtre, fait feu de tout bois. Son livre est tour à tour un ouvrage de philosophie (avec Heidegger et la question du temps planant tout du long), un essai historique, un journal intime, un plaidoyer pro domo, un journal de l’actualité, un recueil d’aphorismes, un traité d’histoire de l’art et de littérature, un long poème enfin, hanté par le fantôme d’une civilisation qu’il chérit plus que tout.

      « Tout commence à la mort de Dieu – en 1882, je crois, au mois d’août, il me semble, en Thuringe, dans le Gai Savoir ; et plus précisément dans cette section du Gai Savoir intitulée, comme par hasard, “L’insensé” », attaque-t-il. Cette “mort de Dieu” annoncée par Nietzsche va ouvrir la voie à la science, qui va bientôt s’instituer en instance suprême de la vérité, au point de dépouiller l’homme de son expérience sensible, de son propre regard sur le réel.

      On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience.

      S’il n’a rien contre la science et les progrès qu’elle a incontestablement apportés à la société, l’écrivain refuse sa prétention à décider de ce qui est vrai et de ce qui ne l’est pas. Ainsi des races, dont elle a repris la définition biologisante des racistes du XIXe siècle pour décréter que, sous cet aspect-là, biologisant, elles n’existaient pas, comme si les races pouvaient être réduites à la génétique. Pour Camus, mais aussi pour les poètes, les philosophes et les écrivains du passé, et jusqu’à Pompidou qui en parlait encore à son aise, « la race est avant tout une affaire de destin longuement partagé, de territoires longuement habités ensemble, d’héritage, de traditions communes amoureusement transmises, de religions tour à tour adoptées ou répudiées, de coutumes, de reconnaissance réciproque ».

      Avoir décrété que les races n’existaient pas constitue l’une des graves dépossessions de l’homme, qui ouvrirait bientôt la voie aux autres et permettrait un jour à un président de la République de décréter que la culture française, elle non plus, n’existe pas. Or, si les races, les peuples et les cultures n’existent pas, on peut bien sûr remplacer des individus par des autres, n’importe où, n’importe quand : est-ce un hasard si le dogme de l’inexistence des races coïncide avec le regroupement familial et le début de la submersion migratoire ?

      Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants

      On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience. Ce n’est pas tant que ces chiffres soient trafiqués (ils le sont, bien sûr, notamment quand ils exposent qu’il y a moins d’étrangers en France aujourd’hui que dans les années 1930, en prenant soin de laisser de côté les naturalisés : à ce titre, le Grand Remplacement aura pris fin quand il n’y aura plus un seul étranger en France, ironise Renaud Camus), c’est qu’ils entendent se substituer à notre regard pour imposer une vérité que nos yeux démentent. Nos ancêtres avaient-ils besoin que les démographes leur expliquent qu’ils étaient frappés par la Grande Peste ? Les résistants de 1940 réclamaient-ils des graphiques sur la présence allemande département par département avant de gagner les maquis ?

      L’invention décisive du travail à la chaîne

      On ne réussira pas mieux ici que d’esquisser maladroitement la richesse d’un tel livre. Sur la vérité, le “nettoyage” des concepts, l’horreur du temps et de l’ancienneté cultivée par les sociétés remplacistes, la culture, les classes sociales, l’antiracisme ou la technique, Renaud Camus emporte l’adhésion du lecteur de bonne foi. Mais c’est sur son travail d’historien que l’on souhaite insister, pour finir. Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants. Le “management scientifique” et la chaîne de montage des usines Ford seront ainsi repris tels quels par les deux totalitarismes, non sans quelques accommodements, ce qui est parfaitement documenté par les historiens anglo-saxons qu’il suit, mais assez peu connu dans notre pays.

      C’est bien là, dans cette Amérique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, avec la standardisation des produits et l’invention décisive du travail à la chaîne transformant l’homme en matricule, que l’auteur voit la mise en place de l’idéologie totalitaire du “remplacisme global”, celle qui a ouvert la voie à la déshumanisation des camps et à l’horreur de l’extermination des juifs, et qui gère désormais le “parc humain” sans autre considération que celle des besoins de l’économie, comme si ces humains étaient de simples produits.

      Et la solution ? réclameront certains lecteurs. Camus n’en donne pas, à moins qu’elle ne soit, elle aussi, dans le tableau du Tintoret. La machine à roue qui tourmentera sainte Catherine, symbolisée par notre moyeu, sera brisée par Dieu au moment du supplice.

      “La Dépossession, ou du remplacisme global”, de Renaud Camus, La Nouvelle Librairie Éditions, 848 pages, 33,50 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Ten Nigerian cabinet ministers step down ahead of presidential elections in 2023

      Issued on: 13/05/2022 - 22:35

      Yena LEE Follow Camille NEDELEC

      There's political upheaval in Nigeria after ten government officials step down, signalling their interest in the 2023 elections. Also, Somalia prepares for a presidential poll this weekend after months of delays. Sunday's winner will have no shortages of challenges, as the country faces an Islamist insurgency, famine and drought. Finally, in Niger, anti-corruption NGOs file a legal complaint over the government's accounting. They allege that over €95 million of state funds are missing. 

      Opex 360

      Le Royaume-Uni signe des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande

      par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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      Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

      « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

      Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

      Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

      En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

      « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

      Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

      « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

      Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

      « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

      À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

      Photo : British Army

      Le Royaume-Uni signe des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande

      par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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      Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

      « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

      Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

      Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

      En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

      « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

      Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

      « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

      Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

      « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

      À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

      Photo : British Army

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      Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

      « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

      Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

      Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

      En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

      « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

      Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

      « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

      Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

      « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

      À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

      Photo : British Army

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      Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

      « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

      Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

      Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

      En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

      « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

      Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

      « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

      Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

      « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

      À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

      Photo : British Army

      Valeurs Actuelles

      Libre jeu

      Il y a des spectacles charmants et vivifiants que l’on peut voir plusieurs fois les jours de cafard. Et même quand ils vous parlent d’un destin qui n’a pas été nécessairement très heureux. Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? est de ceux-là. L’initiatrice et comédienne principale est une fille formidable : Élodie Menant. Déjà adaptatrice de deux merveilleux spectacles tirés de Stefan Zweig, la Pitié dangereuse et la Peur, elle a récidivé avec cette comédie musicale où, accompagnée de trois talentueux partenaires, elle joue, chante et danse avec le bonheur au cœur.

      Il faut dire qu’elle a de qui tenir, et pas seulement question bonheur. Marc Menant, son père, est un extraordinaire conteur d’histoires qu’on peut écouter régulièrement sur CNews. Entendre Élodie parler de lui est un régal : « Il est incroyable, mon père ! Avec mon frère et ma sœur, on a toujours tenté d’être à sa hauteur mais il dépasse tout. Et il nous a appris la plus merveilleuse des choses : être libres et curieux. » Marc Menant voulait qu’elle fasse polytechnique parce qu’elle était passionnée de mathématiques et d’astrophysique mais, très vite, dit-elle, déprimée par la prépa, et sans que ses parents s’y opposent, elle a atterri au cours Florent (tout en donnant des cours de maths pour payer l’école). Elle avait aussi des années de danse et de chant derrière elle. Ce qui lui a permis peu après de jouer dans la comédie musicale de Louis Chédid le Soldat rose.

      Puis c’est la vie des comédiens, qui envoient curriculum vitae sur curriculum vitae sans que jamais personne ne réponde. Alors elle s’est prise en main, a créé une compagnie, des spectacles, et on connaît la suite avec deux molières en 2020 pour Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? L’année dernière, en Avignon (et elle la reprend cet été au Théâtre du Roi René avant de la jouer à Paris en décembre), elle a fait un triomphe avec une pièce écrite par elle : Je ne cours pas, je vole !, l’histoire d’une jeune femme qui court le 800 mètres et qui va finir par faire les jeux Olympiques. Un parcours d’ énergie et de courage, à son image en quelque sorte. Le portrait d’une femme libre comme elle les aime. Et qui ne subit pas sa vie.

      Écriture inclusive, quotas et revendications féministes…

      Les convictions d’Élodie Menant sont fortes et, malheureusement, pas très dans l’air du temps. Il faut l’entendre parler, par exemple, sur le ridicule de l’écriture inclusive, les quotas et les revendications féministes : « Est-ce qu’on veut me choisir parce que j’ai du talent ou parce que je suis une femme, il faudrait savoir ! », dit-elle sur un ton passionné. Mais le plus scandaleux pour elle, femme de théâtre, ça a été l’obligation pour les spectateurs du passe sanitaire : « Rendez-vous compte, j’étais obligée de jouer devant des gens à qui on exigeait le passe sanitaire alors que je ne le cautionnais pas ! Un vrai scandale et un vrai dilemme, d’ailleurs si on l’avait exigé de moi, j’aurais tout laissé tomber… »

      Elle parlera ensuite de cette société où l’on ne respecte pas la liberté, où les communautarismes sont devenus triomphants, où l’école a abandonné ses missions… « Tout est formaté, on vous apprend la docilité là où il vaudrait mieux apprendre la désobéissance. Cette affaire de Covid a été un terrible révélateur. Grâce à cela, j’ai pu un peu comprendre ce qu’avait pu être pendant la guerre la collaboration passive… Ça fait peur. » Si on s’étonnait de son amour pour Stefan Zweig, nous voilà éclairés.

      Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?, Théâtre Michel, Paris VIIIe. Tél. : 01.42.65. 35.02.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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      Artillerie : L’armée irakienne a-t-elle commandé des CAESAr à la France?

      par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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      Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

      A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

      L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

      Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

      « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

      Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

      Artillerie : L’armée irakienne a-t-elle commandé des CAESAr à la France?

      par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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      Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

      A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

      L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

      Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

      « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

      Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

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      Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

      A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

      L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

      Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

      « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

      Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

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      Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

      M109A6

      A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

      L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

      a confié

      Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

      « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

      Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

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      Dès 2024, le Puy du Fou proposera un spectacle vivant inédit aux Etats-Unis

      Le Puy du Fou n’a aucune limite. Après l’Espagne et la Chine, le parc à thèmes vendéen a l’intention de proposer un spectacle vivant inédit, au service du peuple cherokee, dès 2024 aux Etats-Unis, détaille La Croix, mardi 10 mai. Au-delà de la possibilité de se faire connaître dans un nouveau pays, le parc a surtout l’intention de rendre hommage à l’histoire de cette tribu autochtone. « Nous nous sommes donné la vocation de célébrer l’âme des peuples », a confirmé auprès de nos confrères Nicolas de Villiers, nouveau président du parc depuis 2004, qui a succédé à son père Philippe de Villiers, qui avait imaginé ce concept artistique dès la fin des années 1970.

      L’histoire de cette tribu demeure méconnue 

      Nicolas de Villiers l’assure : de façon hebdomadaire, des demandes lui parviennent du monde entier, pour y créer un Puy du Fou qui serait enraciné dans la culture et l’histoire locale. Parmi les différentes sollicitations, il a trouvé légitime celle de Richard Sneed, chef de la tribu des Cherokees de l’Est, dans le Tennessee. « Le peuple cherokee est venu à notre rencontre il y a un peu plus d’un an. Les Cherokees ont un passé douloureux, mais aussi glorieux, et voulaient que le Puy du Fou raconte une des séquences de leur grande histoire », précise-t-il auprès du quotidien.  

      Et l’enjeu est de taille, pour le Puy du Fou, car l’histoire de cette tribu demeure méconnue. Le spectacle se tiendra dans des lieux historiques, qui sont aujourd’hui devenus le parc national des Great Smoky Moutains, dans le Tennessee, note La Croix. Jusqu’en 2024, le show sera en cours d’élaboration. Le spectacle sera entièrement conçu et financé par la tribu des Cherokees de l’Est, épaulée par la maîtrise artistique du parc vendéen. Le Puy du Fou, qui souhaite inclure les populations locales concernées, a fait savoir à nos confrères qu’il travaillerait avec 117 acteurs cherokees, mais également avec des historiens cherokees et américains.

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      France24 - World

      Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines

      Issued on: 13/05/2022 - 16:24

      Valérie DEKIMPE

      Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy. 

      Mine water, an untapped source of energy

      Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.

      "Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains. 

      "We had to pump water out because you drowned."

      Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.

      The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."

      There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.

      With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.

      Geothermal energy, full steam ahead

      Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there. 

      "We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.

      The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.

      The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.

      "I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."

      Coming full circle?

      What if geothermal wells could in turn contain minerals? 

      They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource. 

      It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region. 

      For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production." 

      Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.

      For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level. 

      "No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes. 

      "It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future." 

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      Valeurs Actuelles

      Don Juan II, le bateau étoilé

      Condensé d’élégance, d’inspiration et d’excellence, la croisière dîner à bord du Don Juan II délivre une expérience exclusive, qui allie l’atmosphère feutrée d’un yacht Art déco unique, la magie des plus beaux monuments de la Ville lumière et le meilleur de la gastronomie française. Ce voyage culinaire au décor exceptionnel a pour point de départ et d’arrivée le plus emblématique des monuments : la tour Eiffel. C’est donc au port Debilly sur la rive droite (Paris XVIe), en face de la Dame de fer, que Don Juan II a attaché ses amarres. Exclusivement proposée au dîner, pour 38 convives maximum, la croisière gastronomique à son bord fait vivre à tous les hôtes un moment magique dans un cocon exceptionnel, avec une assiette remarquable qui vient tout juste de recevoir une étoile.

      Frédéric Anton, reconnu comme étant l’un des meilleurs par les gastronomes, est à juste titre encensé par la bonne presse, qui en connaissance de cause ne cesse de l’aduler avec ce triptyque gagnant du groupe Sodexo. Chef du Pré Catelan, au cœur du bois de Boulogne, et du Jules Verne à la tour Eiffel, respectivement trois étoiles et une étoile au guide Michelin, Frédéric Anton exprime ici sur le Don Juan II tout son talent et son exigence de bon marin puisque cet amoureux des roulis habite lui aussi sur une péniche, probablement le fruit du hasard. Accro aux produits de saison et soucieux d’une cuisine évolutive, son esprit est novateur avec des créations toujours plus graphiques et uniques.

      Au menu dégustation (220 euros) qui s’accorde avec le passage devant les plus beaux monuments de Paris, on savoure un crabe au parfum de curry, pomme granny et caviar, une langoustine préparée en ravioli, crème de céleri, fine gelée à la feuille d’or, une volaille fermière à la truffe noire et jus gras, et un soufflé chaud, crème glacée au grué de cacao. Le timing exceptionnel fait revenir devant la tour Eiffel au moment de son illumination scintillante. Un voyage extraordinaire à ne surtout pas manquer, vous en serez émerveillé.

      Port Debilly, Paris XVIe.

      Réservations : 01.83.77.44.40.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      Valeurs Actuelles

      Spas et thalasso : pour aligner corps et esprit

      Four Seasons Spa Lisbonne : le plus détox

      Travailler à domicile, stresser au cœur de la ville, rester assis toute la journée devant son ordinateur, envoyer des messages en continu sur les réseaux sociaux, regarder Netflix à la télévision allongé sur le canapé, toutes ces raisons sont sans appel. Mal au dos et malaise chronique, il est temps d’échapper au numérique international. Nous détendre et nous redonner vie sont les objectifs de ce nouveau et exceptionnel soin du spa du Four Seasons Hotel Ritz de Lisbonne. Le “Digital detox” allie bien-être et réparation avec un protocole du haut de la tête aux pieds. L’huile détox est portugaise, de la marque Ignae, et le masque à la spiruline réveille la peau. Le soin dure une bonne heure (185 euros).

      Les plus sportifs apprécieront l’étonnante piste de course en extérieur, avec vue sur toute la ville, et le studio Pilates avec ses coachs privés.

      www.fourseasons.com/lisbon

      Mandarin Oriental Marrakech : le plus exotique

      Véritable oasis à quinze minutes de la ville, l’hôtel s’étend sur 20 hectares, plantés de palmiers, d’orangers, de magnifiques oliviers, de figuiers de Barbarie et d’éclatants jardins de fleurs. Installé dans un pavillon de 1 800 mètres carrés, mêlant briques rouges et moucharabieh, le spa possède un beau couloir de nage de 22 mètres et un centre de remise en forme doté d’équipements de pointe. Entraîneur personnel et instructeurs spécialisés sont là pour une prise en charge globale et éveiller vos sens à l’aide de rituels orientaux pour détendre le corps et l’esprit. En plus d’un bel espace fitness ouvert sur l’extérieur, vous pouvez opter pour des cours de yoga dans le jardin ou des cours de danse orientale accessibles à tous les âges.

      www.mandarinoriental.fr

      Domaine du Mas de Pierre : le plus convivial

      Dans l’arrière-pays, au pied des remparts de Saint-Paul-de-Vence, le Domaine du Mas de Pierre écrit un nouveau chapitre de son histoire et se réinvente façon resort, avec un jardin merveilleux de 8 hectares orchestré par le paysagiste grassois Jean Mus. Point d’orgue du lieu : un spa de 2 000 mètres carrés bordé de deux nouvelles bastides et une piscine lagon dotée d’une plage de sable fin. Autour de la piscine, chauffée toute l’année et équipée d’un parcours de remise en forme avec jets d’eau relaxants, banquettes hydromassantes, hammam, sauna aux herbes et snow cave amorcent la relaxation, avant de découvrir les soins cabine des marques Sothys et Tata Harper. “Body boost”, “Détox et silhouette”, “Secret de beauté” et “D-Stress” : l’hôtel propose également des cures de trois à cinq jours pour une remise en forme complète. Côté sport, yoga, Pilates, TRX, aqua-bike sont notamment au programme, ou, pourquoi pas ? une balade dans la campagne à vélo électrique.

      www.lemasdepierre.com

      Sha Wellness Clinic : le plus diététique

      Nichée dans les montagnes de la Sierra Helada en Espagne, cette clinique est depuis bientôt quinze ans l’adresse la plus prisée pour réaliser un recentrage diététique, esthétique et fonctionnel. En immersion totale pour quelques jours, avec des repas diététiques mais gastronomiques, chacun compose son programme selon ses besoins. Après un rendez-vous avec un médecin pour un diagnostic précis, souvent suivi de tests, une combinaison de thérapies naturelles (acupuncture, shiatsu, yoga, tai-chi, watsu, risothérapie, moxibustion, reiki) et de techniques de pointe (radiofréquence, cryothérapie, ozono-thérapie… ) est mise en place. Perte de poids, rajeunissement, régénération, rééquilibrage alimentaire, remise en forme morale, tous les aspects de la santé peuvent être traités. Il est également possible d’orienter son séjour sur l’amélioration de sa santé cognitive et émotionnelle, et la gestion du stress.

      www.shawellnessclinic.com

      Les Thermes marins de Saint Malo : le plus revigorant

      Véritable institution depuis 1963, le lieu marie depuis quelques années les concepts spa et thalasso. C’est aussi le premier établissement à avoir imaginé le parcours Aquatonic, un véritable labyrinthe d’eau de mer : un bassin de 185 mètres carrés avec 194 jets sous-marins à la fois stimulants et relaxants, et 14 ateliers.

      En plus d’une carte de soins visage et corps, l’espace spa en pierre et bois blond est doté d’une salle de brouillard marin, entièrement refaite cette année, dont l’atmosphère associant de l’eau de mer micronisée et une lumière bleue produite par des lampes de Wood, qui provoquent une décharge d’ions négatifs, offre une relaxation parfaite. De nouvelles cures, “Mer et poids optimal” et “Mer et bien-être détox”, et le “Bilan nutrition santé” permettent d’améliorer ses objectifs et d’obtenir un suivi personnalisé avec une consultation nutrition et un bilan de condition physique.

      Côté gastronomie, le restaurant du Cap Horn vient de faire peau neuve avec un décor bleu et or, et une carte célébrant les produits de la région menée par les chefs Patrice Dugué et Pascal Pochon.

      www.thalasso-saintmalo.com

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Morocco's oases threatened by desertification

      Issued on: 12/05/2022 - 15:06

      Georja Calvin-Smith Follow

      In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris. 

      Valeurs Actuelles

      Cathédrale de Reims : les défis d’un chantier interminable

      À l’occasion de la « Nuit des cathédrales », samedi 14 mai, de nombreux lieux de culte emblématiques de France et d’Europe accueilleront les visiteurs dans un cadre privilégié. À Reims, la visite de la cathédrale se fera malgré les travaux, relate France 3 Régions. Un chantier qui dure en raison des nombreuses restaurations nécessaires pour préserver quelque huit cents ans d’histoire. La cathédrale porte les cicatrices de nombreux événements. Sa construction a débuté en 1211, et dès 1481 un incendie a détruit sa toiture. Les réparations et modifications successives ont fragilisé certaines zones.

      Guerres, pollution, usure du temps

      Mais c’est bien sûr les bombardements allemands lors de la Première Guerre mondiale qui ont occasionné sa principale blessure. Là encore, l’église avait été la proie des flammes et son toit s’était effondré. « Pendant quatre ans, près de 300 obus ont touché le monument », rappelle à France 3 Régions Patrick Demouy, historien spécialiste des cathédrales. Ce sont désormais des dangers moins visibles qui menacent la cathédrale. La pollution notamment, qui recouvre et ronge les statues. Même les structures métalliques se délitent. Mais le temps reste le principal ennemi de ces vieilles pierres.

      D’autant plus que les dimensions du bâtiment imposent un travail quasi constant. Les différents acteurs de cette préservation évoquent ainsi l’altération des vitraux du XIIIe siècle aussi bien que le nettoyage de l’orgue. « Elle a besoin d’être entretenue comme toutes les cathédrales. Mais elle a également besoin d’être terminée, d’une certaine façon. Parce qu’elle a été restaurée en 1938, mais il y avait un tas de travaux à l’extérieur de la cathédrale qui n’avaient pas été faits », détaille Bernard Poret, président des Amis de la cathédrale. À l’occasion de la Nuit des cathédrales, le bâtiment sera ouvert jusqu’à minuit.

      Reims : les dernières actualités

      Une croix gammée taguée sur l’église évangélique de Reims

      Un adolescent poignardé en juin à Reims est mort des suites de ses blessures

      Reims : interpellé après avoir grillé un feu rouge, un sans-papiers de 18 ans sommé de quitter le territoire français

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      Valeurs Actuelles

      Dans l’ombre de la République

      Étrange profession, ne répondant à aucun critère, où il faut tout faire, les choses les plus humbles, à la limite déplacer les chaises ou pousser un fauteuil, faire préparer un repas, mais aussi les plus importantes, comme préparer une conférence internationale ou recevoir les chefs d’État qui viennent nous voir. C’est en ces termes que François Mitterrand accueille Daniel Jouanneau à son nouveau poste.

      La scène se passe en mars 1993, une semaine après la victoire de la droite aux législatives. L’ancien ambassadeur de France au Mozambique est nommé, le 7 avril, chef du Protocole, sur proposition du ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas.

      Daniel Jouanneau sera le 41e à porter le titre d’“introducteur des ambassadeurs” depuis le règne d’Henri III, en 1585. Les questions de protocole sont aussi anciennes que le pouvoir lui-même et les relations entre puissances souveraines. Dès le Moyen Âge, le grand maître des cérémonies ordonnance le jeu subtil des salutations et des prérogatives, avec « la dignité et splendeur convenables ».

      Tout au long du règne de Louis XIV, l’inamovible Nicolas Sainctot de Veymar s’emploie à formaliser l’étiquette de Versailles. Le Roi-Soleil ne disait-il pas avec raison que « c’est le plus souvent sur les préséances et les rangs que les peuples mesurent leur respect et leur obéissance » ?

      Devenu service d’État au XIXe siècle, le Protocole survivra à la chute du second Empire. Inchangée depuis 1871, cette fonction discrète mais essentielle, au cœur de la mécanique républicaine, reste confiée à un diplomate chevronné. Sa mission consiste à veiller à l’organisation pratique des voyages du président de la République, du Premier ministre et des membres du gouvernement, à la réception des hôtes étrangers, au bon déroulement des cérémonies officielles et des grandes rencontres internationales. Jules Cambon, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères durant la Grande Guerre, écrira que « le Protocole est une sorte de religion. Elle a ses pratiques et ses mystères. Tout n’est pas dénué de sens dans ses frivolités solennelles ».

      Dans l’acte final du congrès de Vienne

      Les règles fixées par le pape Jules II dès 1504 accordaient au pontife romain la préséance sur tous les autres monarques, classés selon un ordre décroissant : d’abord l’empereur germanique, puis le roi de France, le roi d’Espagne, etc. Un tel système entraînant des conflits récurrents, le congrès de Vienne, en 1815, décrète, dans l’annexe XVII de son acte final que « les employés diplomatiques prennent rang d’après la date de la notification officielle de leur arrivée ».

      L’Onu consacrera ce principe d’égalité entre ses États membres, aujourd’hui universellement observé. Il n’empêche que les fonctions de chef du Protocole – garant de « l’ordre de la République », selon le mot du général de Gaulle -n’ont rien d’une sinécure ! Il doit veiller à ce que tout se passe bien, ménager les susceptibilités, éviter tout heurt à même de dégénérer en incident diplomatique, car « un bon protocole rassure ». Jacques Senard, chef du Protocole sous Georges Pompidou, donnera cet unique conseil à son successeur : « Ne courez jamais. »

      En quatre années d’exercice, Daniel Jouanneau aura eu à gérer 60 visites d’État ou visites officielles du président à l’étranger, 20 sommets multilatéraux, 14 visites d’État et 82 visites officielles de chefs d’État et de gouvernement en France. À cheval sur deux septennats, il connaîtra « l’atmosphère inquiète des derniers mois du président Mitterrand à l’Élysée », puis l’élection de Jacques Chirac et « l’enthousiasme d’un nouveau mandat ». Il résume ce contraste en une phrase : « À un sage qui impressionnait et parfois intimidait avait succédé un chef d’État simple, direct, chaleureux. »

      En quatre années d’exercice, le chef du protocole aura géré 60 visites d’État du président, 20 sommet multilatéraux, 82 visites d’étrangers sur le sol français…

      Mitterrand se contentait généralement de parapher d’un simple « Vu, FM », à l’encre bleue, les notes préparatoires de son chef du Protocole, transmises par son conseiller diplomatique et son secrétaire général, Hubert Védrine.

      À bord du Falcon 900 présidentiel, le chef de l’État s’installe au fond de la cabine, derrière une petite table, pour lire la presse et corriger ses discours qui sont aussitôt retapés par une secrétaire, même si ce brillant orateur s’autorise souvent des improvisations. Miné par le cancer, le président traverse des phases de lassitude et des malaises vite surmontés. Il lit des ouvrages de spiritualité et s’interroge sur les fins dernières avec l’incertitude d’un agnostique. Ainsi, Daniel Jouanneau se souvient d’un voyage au cours duquel le président l’a questionné sur la mort, et « l’instant précis du basculement ».

      Conscient qu’une page d’histoire était en train de se tourner, le chef du Protocole cite quelques-uns de ces ultimes discours qui résonnent comme des testaments politiques. « L’Europe, nous la faisons, nous aimons nos patries, lance Mitterrand à Berlin, le 8 mai 1995, pour le 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Restons fidèles à nous-mêmes, relions le passé et le futur, et nous pourrons passer, l’esprit en paix, le témoin à ceux qui vont nous suivre. »

      Quelques semaines auparavant, il avait confié, devant le Parlement européen, après avoir évoqué les deux conflits majeurs du XXe siècle : « C’est l’un de mes derniers actes publics. […] Il faut transmettre, non pas cette haine, mais au contraire la chance des réconciliations […] . Le nationalisme, c’est la guerre. »

      Alain Juppé arrondit les angles avec François Mitterrand

      La tâche du chef du Protocole est quelque peu compliquée par la deuxième cohabitation (1993-1995), qui a installé une dyarchie au sommet du pouvoir. Heureusement, la souplesse du Premier ministre, Édouard Balladur, et « l’effort constant de dialogue » d’Alain Juppé au Quai d’Orsay permettent d’arrondir les angles auprès de François Mitterrand.

      Cependant, des divergences subsistent, par exemple lors de la venue de Fidel Castro, invité par l’Unesco en mars 1995. Si Danielle Mitterrand, à l’origine de la fondation France Libertés, est une inconditionnelle du “Lider Maximo”, le gouvernement de droite ne désire aucun contact avec le dictateur cubain, qui devra se contenter d’une visite semi-officielle, avant d’aller dîner chez son “vieil ami” Georges Marchais, à Champigny-sur-Marne…

      Parmi les événements historiques qu’il a supervisés, Daniel Jouanneau relate l’inauguration du tunnel sous la Manche, le 6 mai 1994, où Elizabeth II tient à partager sa Rolls-Royce grenat avec François Mitterrand pour la traversée en navette. À l’arrivée, le président rappelle avec humour l’entente « presque toujours cordiale » entre les deux nations.

      Un mois plus tard, le 6 juin, le chef du Protocole devait faire face à « l’événement le plus complexe » qu’il ait eu à gérer : le cinquantenaire du débarquement en Normandie, à Omaha Beach, avec pas moins de onze chefs d’État présents, de la monarque britannique à Bill Clinton, en passant par Beatrix des Pays-Bas, Harald V de Norvège ou Lech Walesa.

      François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales. La voix de la France a été forte et écoutée.

      L’année suivante, le 8 mai 1995, le lendemain même de l’élection de Jacques Chirac, celui-ci assiste au côté de son prédécesseur au défilé de la victoire, place de l’Étoile, en présence de 53 chefs d’État et de gouvernement, vainqueurs et vaincus de la Seconde Guerre mondiale. À leur exemple, le président sortant et son successeur offrent l’image de la meilleure intelligence, dans un échange naturel et dépassionné.

      Il en sera de même le 17 mai suivant, à l’occasion de l’investiture du nouveau président de la République. « Jacques Chirac est très ému, et même tendu, se souvient Jouanneau. Le contraste est frappant avec la sérénité qui se dégage de François Mitterrand. »

      Après avoir accompagné le nouveau président aux quatre coins du monde, du Japon à Israël, de la Bolivie au Burkina Faso, l’auteur exprime, au printemps de 1997, son souhait de repartir en poste. Le président lui propose le Liban et téléphone à son ami, le Premier ministre Rafic Hariri, pour lui recommander son nouvel ambassadeur. « François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales, conclut-il. Au long des années 1993-1997, la voix de la France a été forte et écoutée. »

      “Souvenirs d’un chef du Protocole”, de Daniel Jouanneau, Plon, 302 pages, 19 €.

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