Opex 360
L’armée de Terre adopte un bariolage passif « multi-environnement » pour les treillis de ses soldats
par Laurent Lagneau · 12 mai 2022
Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.
Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.
Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].
« Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.
Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.
Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.
Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .
L'Humanité
Abject(s)
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel DucoinQuand Thierry Henry insulte la ville de Saint-Denis...
Jean-Emmanuel DucoinPolémique Diantre, mais qu’arrive-t-il à Thierry Henry, pour oublier l’histoire et la piétiner à ce point ? Vous le savez peut-être, mais, pour la première fois depuis 2006, le Stade de France, lieu mythique du sport français dans le quartier de la Plaine Saint-Denis, accueillera la finale de la Ligue des champions, le 28 mai prochain. Sur la plateforme américaine Paramount +, l’ancien footballeur iconique des Bleus était ainsi invité comme consultant à commenter les qualifications pour ladite compétition. Et là, patatras. Voulant corriger en direct une animatrice de CBS Sports, qui eut le malheur d’associer la ville de Paris à celle de Saint-Denis, où se situe depuis janvier 1998 le plus grand et prestigieux stade de notre pays, Thierry Henry lança une polémique assez indigne en déclarant : « Techniquement, faites attention, le stade est situé à Saint-Denis. » Jusque-là, tout allait bien. Sauf qu’il ajouta : « Le stade est à Saint-Denis, pas à Paris. Ce n’est pas Paris. Croyez-moi, vous ne voulez pas être à Saint-Denis. Ce n’est pas la même chose que Paris, croyez-moi. »
La somme des sous-entendus apparaissant assez évidente, une polémique légitime s’ensuivit, à la mesure de ce que certains considèrent un « dérapage », mais qui, en vérité, témoigne d’un présupposé insupportable. Depuis une semaine, de nombreux Dionysiens s’indignent et ne cachent pas leur incompréhension devant de telles paroles, prononcées par l’un des héros de l’équipe d’Aimé Jacquet. Thierry Henry n’a-t-il pas brandi, ici-même, le trophée suprême qui fit entrer l’enceinte dans la légende du football mondial ? Sentiment de honte et de colère…
Mensonge Alors oui, Saint-Denis n’est pas Paris. Et ? Quel est le problème ? Thierry Henry ne veut donc pas vivre dans la Cité des rois, soit. Personne ne le force. En revanche, a-t-il seulement pris le temps, comme tant d’autres le firent jadis (Dominique Rocheteau par exemple), de découvrir la ville, d’en saisir toutes les richesses humaines, de parler avec ses habitants, avec sa jeunesse, avec ses élus, d’errer rue de la République, de visiter la Basilique, d’assister aux concerts du célèbre festival de musique ? Sans doute pas, ou alors « en surface », incapable de voir et de comprendre.
Quand Thierry Henry insulte Saint-Denis.
Pardon pour les excès, mais le bloc-noteur ne peut s’empêcher de penser aux dérives antérieures et aux fausses projections sur « sa » ville de cœur, jadis présentée en « Molenbeek-sur-Seine » par le Figaro Magazine, comme si rien ne changeait, comme si les intérêts bassement politiques et les folies médiatiques pipolisées trouvaient leur compte dans le travestissement d’une réalité déjà assez complexe pour ne pas avoir à en rajouter dans la désinformation, sinon le mensonge abject.
Résister Non, contrairement à ce que nous entendons régulièrement, Saint-Denis n’est pas en « guerre » et les habitants encore moins des « survivants » frappés par la seule « insécurité », la seule « montée de l’islam », la seule « absence de vie sereine ». Le bloc-noteur, qui a vécu plus de vingt-cinq ans dans plusieurs quartiers de la ville, a la prétention, quoique modeste, de savoir à peu près ce qui s’y passe et que, si la vie n’y est pas facile pour tous, cela tient moins aux personnes qui l’habitent qu’aux conditions sociales qui s’y déploient, comme dans bien des quartiers populaires de notre République.
Comprenons bien : à Saint-Denis, malgré les efforts considérables et souvent admirables des élus locaux depuis des décennies, c’est bel et bien la brutalité de la vie sociale, et rien d’autre, qui a pris le dessus, et a fini par permettre aux citoyens de résister, entre joie et crainte, dans la part que le pays – et d’abord l’État – leur a réservée. Cruelle vérité : plus de vingt ans après, certains n’ont toujours pas digéré qu’un quartier populaire, grâce à son temple sportif, devienne un phare de la nation. De l’autre côté du périph, on continue de disserter, d’insulter, d’ignorer l’évidence… Cher Thierry Henry, venez nous rendre visite. L’Humanité y a son siège depuis 1989, nous en sommes fiers. Et sachez-le : cela ne vous coûtera que le prix d’un ticket de métro…
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin Opex 360
Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG
par Laurent Lagneau · 14 mai 2022
Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.
« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.
Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.
Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.
La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.
— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022
« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.
Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».
Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.
La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.
Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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BBC
NBA play-offs: Boston Celtics knock out defending champion Milwaukee Bucks
Last updated on 8 hours ago8 hours ago.From the section Basketball
Defending champions the Milwaukee Bucks were eliminated from the NBA play-offs after a heavy defeat by the Boston Celtics in their Eastern Conference semi-final decider.
The Celtics won game seven 109-81 at home and will now face the Miami Heat in the Eastern Conference finals.
Grant Williams hit 27 points, including seven three-pointers, for Boston, while Jayson Tatum added 23.
Giannis Antetokounmpo top scored for the Bucks with 25 points.
The two-time former MVP started strongly as the Bucks led 26-20 after the first quarter, but then cooled off as the Celtics streaked away.
Boston converted 22 of their 55 three-point attempts, while Milwaukee made only four of their 33 efforts from deep.
The Celtics, who have won a joint-record 17 NBA titles along with the Los Angeles Lakers, move on to their fourth conference finals appearance in the past six years, seeking their first title since 2008.
In Sunday's other game-seven fixture, the Dallas Mavericks booked their place in the Western Conference finals with a 123-90 victory over hosts the Phoenix Suns.
Luka Doncic recorded 35 points and 10 rebounds, while Spencer Dinwiddie scored 30 points off the bench and Jalen Brunson added 24.
The top-seeded Suns were early favourites to win the 2022 NBA championship.
"I don't know what to say but this was an amazing team win," said Slovenia's Doncic. "Everybody was locked in, everybody was playing as hard as they can. We didn't take one play off.
"This is an incredible team win."
Dallas will face the third-seeded Golden State Warriors in the conference finals. Game one is in San Francisco on Wednesday.
New York Times - World
Outside the Walls of a Salvadoran Prison, ‘We’re All Crying Mothers’
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Dozens of women wait outside a detention facility for news of their loved ones after a crackdown on gang violence resulted in the imprisonment of more than 25,000 people.
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By Natalie Kitroeff
Photographs by Daniele Volpe
SAN SALVADOR, El Salvador — A 19-year-old stumbled out of a police car and fell into the arms of his girlfriend, who stole a desperate kiss. His older sister, watching, cried out. Seconds later, the young man, Irvin Antonio Hernández, was gone, dragged into the prison across the street.
The two women collapsed onto a nearby wooden bench next to strangers who understood better than anyone what had just happened. Their sons had all disappeared behind those same walls.
Following a record-setting weekend of gang killings in March, the Salvadoran government declared a state of emergency and suspended civil liberties guaranteed in the constitution. The campaign of mass arrests that ensued led to the imprisonment of more than 25,000 people in about a month and a half.
Many of those detained have been sent to a prison known as “El Penalito,” or “little prison,” a dilapidated building in the capital, San Salvador, that has become ground zero for perhaps the most aggressive police crackdown in the Central American country’s history. It is a first stop in what could be a long stay inside the country’s overcrowded prison system.
Many inmates spend anywhere from days to weeks inside El Penalito before being transferred to a maximum-security facility. After the crackdown, relatives of those detained started to gather on the street outside, waiting to find out what would happen next.
On a recent Thursday, dozens of mothers, grandmothers, sisters, and girlfriends crowded around rickety wooden tables facing the prison, hunched over handbags stuffed with the documents they hoped would prove their loved ones’ innocence — government identity cards, school records, work badges.
Maria Elena Landaverde took vacation days and persuaded a friend to drive her at the break of dawn to try to catch a glimpse of a boy who was picked up while bringing his family breakfast. Morena Guadalupe de Sandoval rushed over when her son called to say police officers had pulled him off a bus home from his janitor job in the city. Edith Amaya said she saw bruises on her son’s face before the cops took him away.
“We want to see him one more time,” said Ms. de Sandoval, sobbing next to her own mother, who helped raise her son, Jonathan González López. “Here, we’re all crying mothers.”
The question Ms. de Sandoval keeps asking herself is whether anyone cares. El Salvador’s president, Nayib Bukele, has conceded that innocents are being swept up in the crackdown, but insists they’re a small share of arrests. And the vast majority of Salvadorans — more than 80 percent, surveys show — support Mr. Bukele and approve of the government’s extreme measures.
Hatred of the gangs runs so deep in El Salvador that many want them subdued by any means necessary. Local and international media have broadcast images of family members begging the police for information about their sons and screaming as they’re taken away. So far, nothing has turned the tide of public opinion against the campaign of mass arrests or the president leading it.
But while the women searching for their sons in Salvadoran prisons are by no means an organized political group, their anger should not be underestimated, experts say.
Mothers in mourning have a history of banding together in Latin America, sparking more enduring challenges to autocratic governments.
For now, the women outside El Penalito are focused on keeping their sons fed. Mr. Bukele has bragged about rationing food to prisoners during the crackdown, so many families opt to buy their relatives meals from a government-authorized kitchen with a small outpost open outside the prison.
There used to be just one meal provider for everyone, but after so many arrests in recent weeks, another outfit next door was allowed to begin serving food and supply other necessities like toothpaste and boxers.
“It’s because of the whole monopoly thing,” said one of the women working in the original kitchen, who refused to give her name for fear of reprisals. Relatives of inmates had complained in the past about giving one business the exclusive right to provide breakfast, lunch and dinner, local media reported.
The women outside the prison learn a lot from the employees at the two meal providers, who are often among the first to know when inmates are transferred out of their holding cells and into another prison. Family members get much less out of the prison itself, which staffs a small window to respond to questions but offers few answers.
“We don’t know anything,” said Ms. de Sandoval. She held up a Burger King badge with a picture of her baby-faced son, Jonathan. “He doesn’t belong to any gang,” she insisted. Before his arrest, the 21-year-old worked at a different restaurant in the capital, his mother said, as a janitor.
Mr. González’s girlfriend, sitting next to Ms. de Sandoval, is now caring for their toddler without the help of his income. “What is she going to do?” Ms. de Sandoval asked. “We are poor. Who is going to help us?”
It has been difficult to determine how the Salvadoran police have identified their targets, because the detentions have been so rapid and widespread. The government would not grant an interview with the head of the national police, but relatives of those arrested during the state of emergency said in interviews that many were targeted if they had past run-ins with the police.
Irvin Antonio Hernández was arrested when he ran outside after his little sister, who had toddled after the family dogs. Mr. Hernández, shirtless and shoeless, ended up in handcuffs.
“The only thing they said was ‘kid, come over here’,” said Noemí Hernández, his older sister. “‘Put on shoes and a shirt and we’re going’.”
Mr. Hernández was arrested several years ago, his mother said, when she says two gang members running from the cops ducked into their house. The boy was taken away, too, though Ms. Hernández said her brother had nothing to do with the gang.
“He studied up until the ninth grade, and now he works,” she said, tears seeping through her mask. “He sells fruit and vegetables and has his own house.”
Listening from the curb, Liliana Aquino erupted.
“We the poor put him there!” she said, referring to the president. “But we the poor are suffering now.”
In 2019, Ms. Aquino, 30, was disgusted with the political class in El Salvador and happily voted for the young Mr. Bukele. She called him “my president” and said people who worry about respecting the rights of gang members are absurd.
“A gangster doesn’t respect anything, he doesn’t think of me,” she said. Her mother used to sell sandwiches at a local market, and ran herself into the ground trying to make money and also cover the extortion fees a gang charged. At the end of the year, Ms. Aquino said, the gangs demanded that her mother give them a Christmas bonus.
“If you don’t pay, they kill you,” Ms. Aquino said. Even if you do pay, she said, you aren’t safe in El Salvador. Innocent bystanders get killed in crossfire from gang shootings all the time, she said.
She was outside the facility that day because her brother was recently arrested under suspicion of being a gang member, she said. But she insisted that he repairs appliances, and goes to work every day.
Ms. Aquino still stood behind the president and believed he has made the country a better place to live. Still, the arbitrariness of his brand of justice was starting to wear on her.
“He has helped a lot,” Ms. Aquino said. “But that help has come at the cost of many mothers’ tears.”
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L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite
par Laurent Lagneau · 15 mai 2022
En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».
Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.
En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.
« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.
Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].
« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.
À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.
« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.
Photo : 3e RIMa
New York Times - World
La Cumbre de las Américas de Biden se ve amenazada por boicots y confusión
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Varios jefes de Estado latinoamericanos amenazan con no asistir al evento político que se celebrará en Los Ángeles, poniendo en riesgo la agenda de la Casa Blanca en una región convulsa.
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Por Anatoly Kurmanaev y Jack Nicas
CIUDAD DE MÉXICO — Confusión sobre las invitaciones, una agenda poco clara y crecientes amenazas de boicot.
La reunión de líderes del Hemisferio Occidental que Estados Unidos organizará el próximo mes, y que parece estar destinada a mostrar el resurgimiento del liderazgo estadounidense en la región, corre el riesgo de convertirse en una debacle de relaciones públicas.
A menos de tres semanas de la celebración de la Cumbre de las Américas en Los Ángeles, existe el temor de que, en vez de resaltar la visión del gobierno de Biden para una parte del mundo que el expresidente Donald Trump ignoró en gran medida, el evento podría mostrar la disminución de la influencia de Estados Unidos para lograr que su agenda avance en la región.
Un número creciente de jefes de Estado de América Latina y el Caribe, incluidos los presidentes de México y Brasil —los dos países más grandes de la región— están considerando no asistir, lo que sería un desplante humillante para la Casa Blanca.
No se han enviado invitaciones formales y la Casa Blanca ha dicho que no se ha tomado una decisión final sobre quién será invitado. Pero, en algunos países, ya existe incertidumbre sobre cómo la cumbre abordará los desafíos apremiantes en un momento en el que la región lucha por recuperarse de la brutal recesión económica causada por la pandemia, la inflación galopante, la degradación ambiental y el desmantelamiento de las instituciones democráticas.
El mes pasado, el Departamento de Estado envió un memorando de 900 palabras sobre la cumbre a los miembros del Congreso pero no contenía objetivos específicos, y las reuniones preliminares celebradas con los representantes regionales se caracterizaron por la confusión y la notable ausencia de la migración en la agenda, según un miembro del personal del Congreso y un participante.
Un portavoz del Consejo de Seguridad Nacional, que está ayudando a organizar el evento, dijo que la cumbre era el “evento de mayor prioridad para nuestro hemisferio” del gobierno de Biden y agregó que pronto se enviarán las invitaciones formales. Tanto el consejo como el Departamento de Estado se negaron a comentar sobre las amenazas de boicot.
El director principal de Asuntos del Hemisferio Occidental en el Consejo de Seguridad Nacional, Juan González, dijo a la revista Americas Quarterly en marzo que los funcionarios cubanos y los presidentes de Venezuela y Nicaragua no estarán incluidos.
El presidente mexicano, Andrés Manuel López Obrador, dijo que no asistirá al encuentro si los gobiernos de esos países no son invitados.
La amenaza de López Obrador ha sido repetida por los presidentes de izquierda de Bolivia y Honduras. Un grupo de países del Caribe también ha amenazado con boicotear la reunión si se invita al líder opositor venezolano Juan Guaidó en representación de su nación, en vez del presidente Nicolás Maduro.
Estados Unidos reconoce a Guaidó como jefe de Estado de Venezuela, a pesar del control efectivo del país por parte de Maduro.
“Si se excluye, si no se invita a todos, va a ir una representación del gobierno de México, pero no iría yo”, dijo López Obrador en una conferencia de prensa el martes.
Es posible que el presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, tampoco asista a la cumbre, según varios funcionarios del gobierno brasileño. El presidente brasileño ha tenido una relación fría con Washington, y la cumbre prometía ser la primera vez que Bolsonaro y Biden hablarían como presidentes.
Sin embargo, los diplomáticos estadounidenses dijeron que la vacilación de algunos presidentes probablemente tenía la intención de atraer a los votantes nacionalistas o de izquierda y es posible que no refleje sus decisiones finales.
Algunos analistas de política exterior también dijeron que la incertidumbre en la planificación era algo típico en este tipo de eventos regionales, que tienden a centrarse en apariencias simbólicas en vez de lograr soluciones concretas.
“Tres semanas es una eternidad cuando el gobierno de EE. UU. se propone ejecutar algo como esta cumbre”, dijo Dan Restrepo, miembro del Center for American Progress, un instituto de investigación, y exjefe de asuntos del Hemisferio Occidental en el Consejo Nacional de Seguridad Nacional.
Pero las amenazas de boicot muestran los desafíos que enfrenta el gobierno de Biden para promover sus intereses en las Américas, donde Estados Unidos ha jugado un papel descomunal durante mucho tiempo. Entre otros temas, el gobierno estadounidense busca lograr un acuerdo regional significativo sobre la migración indocumentada antes de las elecciones intermedias, según una persona familiarizada con la planificación del evento.
“Los gobiernos latinoamericanos quieren mostrarle a Washington que ya no está sentado en la cabecera de la mesa y que esta es una cumbre de iguales, en vez de que el Tío Sam decida unilateralmente quién estará en la lista de invitados”, dijo Brian Winter, editor de la revista Americas Quarterly, que se enfoca en la política de Estados Unidos en el hemisferio.
Luego de ser vetada de las primeras seis Cumbres de las Américas, Cuba fue invitada a las dos últimas en Panamá y Perú.
El plan del gobierno de Biden para excluir a Cuba refleja las presiones políticas internas, incluido el intento de evitar provocar a Robert Menendez, senador demócrata cubanoestadounidense por Nueva Jersey, presidente del Comité de Relaciones Exteriores del Senado y crítico acérrimo del gobierno cubano.
“El presidente Biden dejó claro que está enfocado en restaurar la credibilidad y el liderazgo de Estados Unidos en la campaña mundial para contrarrestar las fuerzas autoritarias”, dijo Menéndez en un correo electrónico. “El presidente está cumpliendo esa promesa”.
La posible ausencia de López Obrador de la cumbre haría más difícil lograr un acuerdo migratorio viable.
México es la mayor fuente de migrantes que se dirigen a Estados Unidos, y el gobierno del país ha trabajado con Washington para detener el flujo de otros ciudadanos que viajan a la frontera de Estados Unidos luego de atravesar Centroamérica.
“Si tienes una Cumbre de las Américas sin los presidentes de México y Brasil, casi no tiene sentido”, dijo Jorge Castañeda, excanciller mexicano que ahora es profesor de relaciones internacionales en la Universidad de Nueva York. “Sería una cumbre fallida”.
La ausencia de Bolsonaro podría descarrilar cualquier progreso significativo en otros dos objetivos importantes de la política exterior del gobierno de Biden: el cambio climático y la defensa de la democracia.
Y el prolongado silencio entre Biden y Bolsonaro ha incrementado las tensiones de las relaciones diplomáticas.
Durante la presidencia de Biden, Bolsonaro acercó su país a Rusia, extendió políticas que han deforestado la Amazonía y cuestionó la integridad de las elecciones de su propio país. Los funcionarios estadounidenses han presionado en privado para que se produzcan cambios políticos y, en ocasiones, han criticado públicamente a Bolsonaro.
El tema más apremiante son las elecciones presidenciales de Brasil en octubre. Al gobierno de Biden le preocupa que, después de meses de poner en duda los sistemas de votación brasileños, Bolsonaro pueda cuestionar los resultados si pierde.
FOTO: Bolsonaro y Trump en 2019
En la cumbre, funcionarios estadounidenses y de otros países podrían tratar de presionar a Bolsonaro para que respete el proceso democrático y exprese públicamente su propio apoyo a los sistemas electorales de Brasil.
Pero ahora parece que Bolsonaro no viajará a Los Ángeles y la cumbre fue eliminada de su agenda, según una persona familiarizada con el tema que habló con la condición de mantener su anonimato porque esa decisión aún no se ha anunciado.
Reuters informó esta semana que no planea asistir.
La oficina de Bolsonaro, en un correo electrónico, dijo que no había recibido información sobre el calendario de la cumbre. El vicepresidente, Hamilton Mourão, dijo en un mensaje de texto que el presidente aún no había decidido si asistirá.
“Si es una cumbre vacía, es un mensaje para el resto del mundo de que no hay coordinación ni puntos en común entre los países de las Américas”, dijo Ernesto Araújo, quien fue ministro de Relaciones Exteriores de Bolsonaro hasta el año pasado.
Bolsonaro también puede desconfiar de cualquier situación política incómoda si asiste a la cumbre y Biden hace declaraciones públicas sobre la seguridad de las elecciones de Brasil.
“El riesgo de tener un mal titular es demasiado grande”, dijo Traumann, exvocero de Dilma Rousseff, expresidenta de Brasil. “¿Y Biden va a ofrecer miles de millones de dólares en inversión estadounidense? No. Entonces, ¿qué hay para él?”.
Natalie Kitroeff y Oscar Lopez colaboraron con reportes desde Ciudad de México, Michael D. Shear desde Washington y André Spigariol desde Brasilia, Brasil.
Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev
Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas • Facebook
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Le Mali tourne le dos au G5 Sahel et à sa force conjointe
par Laurent Lagneau · 16 mai 2022
Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.
Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…
En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».
Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.
La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].
Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.
Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.
Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.
S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».
En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».
Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».
New York Times - World
Fuera de los muros de una prisión salvadoreña, ‘todas somos madres llorosas’
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El Salvador Dispatch
Decenas de mujeres esperan fuera de un centro de detención noticias de sus seres queridos después de que la represión a la violencia de las pandillas ocasionara el encarcelamiento de más de 25.000 personas.
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Por Natalie Kitroeff
Photographs by Daniele Volpe
SAN SALVADOR, El Salvador — Un joven de 19 años salió a tropezones de un coche de policía y cayó en los brazos de su novia, quien le robó un beso desesperado. Su hermana mayor, que miraba, gritó. Segundos después, el joven, Irvin Antonio Hernández, había desaparecido, arrastrado a la cárcel de enfrente.
Las dos mujeres se desplomaron en un banco de madera cercano junto a unas desconocidas que entendían mejor que nadie lo que acababa de pasar. Sus hijos habían desaparecido tras esos mismos muros.
Tras un fin de semana sin precedentes de asesinatos de pandillas en marzo, el gobierno salvadoreño declaró el régimen de excepción y suspendió las libertades civiles garantizadas en la Constitución. La campaña de detenciones masivas que siguió condujo al encarcelamiento de más de 25.000 personas en aproximadamente un mes y medio.
Muchos de los detenidos han sido enviados a una carceleta conocida como El Penalito, un edificio en ruinas en la capital, San Salvador, que se ha convertido en la zona cero de la que quizá sea la represión policial más agresiva de la historia del país centroamericano. Es la primera parada de lo que podría ser una larga estancia en el superpoblado sistema penitenciario del país.
Tras pasar ya sea días o semanas en El Penalito, muchos de los reclusos son trasladados directamente a centros de máxima seguridad. Tras la represión, los familiares de los detenidos empezaron a reunirse en la calle a la espera de saber qué ocurriría a continuación.
Un jueves reciente, decenas de madres, abuelas, hermanas y novias se agolpaban alrededor de mesas de madera desvencijadas frente a la prisión, encorvadas sobre carteras llenas de documentos que esperaban que demostraran la inocencia de sus hijos: documentos de identidad del gobierno, registros escolares, identificaciones del trabajo.
María Elena Landaverde se tomó unos días de vacaciones y convenció a una persona cercana para que la llevara en carro al amanecer para intentar ver a un chico que fue detenido mientras llevaba el desayuno a su familia. Morena Guadalupe de Sandoval se apresuró a ir cuando su hijo llamó para decir que los agentes de policía lo habían bajado de un autobús a casa desde su trabajo de conserje en la ciudad. Edith Amaya dijo que vio moretones en la cara de su hijo antes de que los policías se lo llevaran.
“Queremos verlo una vez más”, dijo de Sandoval, sollozando junto a su propia madre, que ayudó a criar a su hijo, Jonathan González López. “Aquí todas somos madres llorosas”.
La pregunta que se hace de Sandoval es si a alguien le importa. El presidente de El Salvador, Nayib Bukele, ha admitido que hay inocentes que han sido atrapados durante la represión, pero insiste en que son una pequeña parte de las detenciones. Y la gran mayoría de los salvadoreños —más del 80 por ciento, según las encuestas— apoyan a Bukele y aprueban las medidas extremas del gobierno.
El odio a las pandillas es tan profundo en El Salvador que muchos quieren someterlas por cualquier medio. Los medios de comunicación locales e internacionales han difundido imágenes de familiares suplicando a la policía información sobre sus hijos y gritando mientras se los llevan. Hasta ahora, nada ha hecho cambiar la opinión pública contra la campaña de detenciones masivas ni contra el presidente que la dirige.
Pero aunque las mujeres que buscan a sus hijos en las cárceles salvadoreñas no son en absoluto un grupo político organizado, su ira no debe subestimarse, dicen los expertos.
Las madres en duelo tienen un historial de agruparse en América Latina, lo que ha provocado desafíos más duraderos para los gobiernos autocráticos.
Por ahora, las mujeres que se encuentran fuera de El Penalito se centran en mantener a sus hijos alimentados. Bukele se ha jactado de haber racionado los alimentos a los presos durante la represión, por lo que muchas familias optan por comprar las comidas a sus familiares en una cocina autorizada por el gobierno con un pequeño puesto abierto fuera de la prisión.
Solía haber un solo proveedor de comidas para todos, pero después de tantas detenciones en las últimas semanas, se autorizó a otro local contiguo a empezar a servir comida y a suministrar otros artículos de primera necesidad, como pasta de dientes y calzoncillos.
“Es por todo eso del monopolio”, dijo una de las mujeres que trabajaba en la cocina original, que se negó a dar su nombre por temor a represalias. Los familiares de los reclusos se habían quejado en el pasado de que se diera a un solo negocio la exclusividad de proveer desayunos, almuerzos y cenas, según informaron los medios de comunicación locales.
Las mujeres de fuera de la prisión se enteran de mucho con los empleados de los dos proveedores de comidas, que suelen ser de los primeros en saber cuándo se traslada a los reclusos de sus calabozos a otra prisión. Los familiares consiguen mucho menos de la propia prisión, que dispone de una pequeña ventanilla para responder a las preguntas, pero ofrece pocas respuestas.
“No sabemos nada”, dijo de Sandoval. Sostuvo una tarjeta de identificación de Burger King con una foto de su hijo, Jonathan, que tiene cara de bebé. “No pertenece a ninguna pandilla”, insistió. Antes de su detención, el joven de 21 años trabajaba en otro restaurante de la capital, según su madre, como conserje.
La novia de González, sentada junto a de Sandoval, cuida ahora de su hijo pequeño sin la ayuda de lo que él ganaba. “¿Qué va a hacer?”, preguntó de Sandoval. “Somos de escasos recursos. ¿Quién nos va a ayudar?”.
Ha sido difícil determinar cómo la policía salvadoreña ha identificado sus objetivos, porque las detenciones han sido muy rápidas y generalizadas. El gobierno no quiso conceder una entrevista con el director de la policía nacional, pero los familiares de los detenidos durante el régimen de excepción dijeron en entrevistas que muchos fueron elegidos si habían tenido roces con la policía en el pasado.
Pero los familiares de los detenidos durante el régimen de excepción dijeron en entrevistas que muchos eran objeto de ataques si habían tenido roces con la policía en el pasado.
Irvin Antonio Hernández fue detenido cuando salió corriendo detrás de su hermanita, que se había marchado detrás de los perros de la familia. Hernández, sin camisa y sin zapatos, acabó esposado.
“Lo único que nos dijeron era ‘bicho, vení para acá’”, dijo Noemí Hernández, su hermana mayor. “‘Hay que ponerse zapatos y camisa y nos vamos’”.
Hernández fue detenido hace varios años, según su madre, cuando dice que dos pandilleros que huían de la policía se escondieron en su casa. También se llevaron al chico, aunque Hernández dijo que su hermano no tenía nada que ver con la pandilla.
“Estudió hasta el noveno grado y ahora trabaja”, dijo, con lágrimas filtrándose a través de su mascarilla. “Vende frutas y verduras, y tiene casa propia”.
Escuchando desde la acera, Liliana Aquino estalló.
“¡Nosotros los pobres lo pusimos ahí!”, dijo, refiriéndose al presidente. “Pero somos los pobres los que ahora estamos sufriendo”.
En 2019, Aquino, de 30 años, estaba asqueada de la clase política de El Salvador y votó contenta por el joven Bukele. Lo llama “mi presidente” y dijo que la gente que se preocupa por respetar los derechos de los pandilleros es absurda.
“Un pandillero no respeta nada, no piensa en mí”, dijo. Su madre vendía sándwiches en un mercado local, y se fue a la ruina en el intento de ganar dinero y también de cubrir las cuotas de extorsión que cobraba una pandilla. Al final del año, dijo Aquino, las pandillas exigían a su madre que les diera un bono de Navidad.
“Si no pagas, te matan”, dijo Aquino. Incluso si pagas, dijo, no estás seguro en El Salvador. Los transeúntes inocentes mueren en el fuego cruzado de los tiroteos de las pandillas todo el tiempo, dijo.
Ese día estaba fuera del centro porque su hermano había sido detenido recientemente bajo sospecha de ser miembro de una pandilla, dijo. Pero insistió en que él repara electrodomésticos y va al trabajo todos los días.
Aquino sigue apoyando al presidente y cree que ha hecho del país un lugar mejor para vivir. Sin embargo, la arbitrariedad de su estilo de justicia empezaba a cansarla.
“Ha ayudado mucho”, dijo Aquino. “Pero todo ha sucedido a costa de las lágrimas de muchas madres”.
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Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »
par Laurent Lagneau · 15 mai 2022
En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.
En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.
Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.
En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.
Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».
L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].
« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.
L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».
S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».
En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou
discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.
Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.
L'Humanité
Risques de la grossesse, comment s’en prémunir
ActuAussi belle que chargée d’appréhensions, la grossesse constitue un moment de vulnérabilités sur le plan immunitaire et toxicologique. Un suivi s’impose durant la gestation et en amont pour éviter les complications.
Théo GobbiTout le monde s’accorde à le dire : avoir un bébé est une aventure en soi. Qu’il s’agisse de la première fois ou non, la grossesse est une expérience singulière. Il arrive malheureusement que des facteurs viennent compliquer le processus : risques de malformations pour l’enfant, fausse couche, accouchement prématuré ou encore grossesse extra-utérine, qui peut provoquer des hémorragies parfois fatales. Il est donc fondamental, pour sa santé et celle du futur nourrisson, d’être suivie tout au long des neuf mois et d’adopter un mode de vie des plus sains. « Les principaux facteurs de risques sont l’hypertension artérielle et le diabète. On pourrait croire que la mère est déjà sujette à ces pathologies avant d’être enceinte, mais pas forcément, car on parle de diabète gestationnel, qui survient après trois mois de grossesse. Ensuite, on parle d’hypertension gravidique qui survient aussi en cours de grossesse. Tout cela nécessite un suivi assidu et une prise en charge », explique Hélène Bourgain, gynécologue. Des paramètres d’autant plus dangereux qu’ils ne présentent pas toujours de signes avant-coureurs. Au même titre, des infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia et la syphilis présentent un haut risque de transmission de la mère à l’enfant. Sans oublier la toxoplasmose, une maladie parasitaire très dangereuse pour le bébé. Pour l’éviter, il est recommandé de manger des viandes bien cuites, de laver les fruits et légumes, et d’éviter le contact avec les chats.
Rubéole et toxoplasmose
Parallèlement aux risques « physiologiques », il y a les problèmes « physiques », comme l’ouverture prématurée du col de l’utérus. On parle alors de béance du col, un risque de prématurité. « Pour l’éviter, soit on met l’utérus au repos, en recommandant à la patiente de s’allonger au maximum, soit on effectue un cerclage, technique qui consiste à attacher le col de manière à ce qu’il ne puisse pas s’ouvrir. On retire le cerclage juste avant le terme », poursuit la spécialiste. En dehors de ces facteurs « incontrôlables », sur lesquels il est possible d’agir médicalement, il y a ceux qui dépendent de l’attitude de la femme enceinte pendant sa grossesse. « Il faut évidemment ne pas fumer, ni boire une goutte d’alcool. Faire de l’exercice de manière modérée, comme la natation ou la marche, mais éviter les pratiques qui engendrent les contractions comme la voiture. Enfin, il y a l’âge qui peut augmenter le risque de fausse couche et de malformations », souligne Hélène Bourgain.
Côté alimentation, veiller, malgré les envies, à ce qu’elle soit équilibrée, car la prise de poids accentue fortement le risque d’hypertension artérielle et de diabète. Pour éviter tous ces potentiels tracas, des examens sont fortement recommandés en vue d’une grossesse : « On contrôle si la personne est immunisée contre la rubéole et la toxoplasmose. On vérifie aussi si le groupe sanguin a des immunisations rhésus. Plus tard, on peut faire une échographie pour s’assurer que l’utérus est bien formé et qu’il n’y aura pas de risques à ce niveau-là. »
Santé New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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La líder de la banda Pussy Riot escapa de Rusia con la ayuda de sus amigos
Tras más de una década de activismo, Maria Alyokhina se disfrazó de repartidora de comida para eludir a la policía y la creciente represión del Kremlin.
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Por Valerie Hopkins y Misha Friedman
VILNA, Lituania — Maria Alyokhina llamó la atención de las autoridades rusas —y del mundo— por primera vez cuando Pussy Riot, su banda de punk y grupo artístico de performance, organizó una protesta contra el presidente Vladimir Putin en la Catedral de Cristo Salvador de Moscú.
Por ese acto de rebelión en 2012 fue condenada a dos años de prisión por “vandalismo”. Mantuvo su determinación para enfrentar el sistema de represión de Putin, incluso después de haber sido encarcelada seis veces más desde el verano pasado, cada vez por 15 días, siempre con cargos falsos con la idea de frenar su activismo político.
Pero en abril, mientras Putin comenzó a reprimir con más dureza cualquier crítica a su guerra en Ucrania, las autoridades anunciaron que el arresto domiciliario que se le había impuesto se convertiría en 21 días en una colonia penal. Entonces decidió que era hora de irse de Rusia —al menos de manera temporal— y se disfrazó de repartidora de comida para evadir a la policía de Moscú, que había estado vigilando el apartamento de la amiga donde se hospedaba. Dejó su celular como señuelo y para evitar ser rastreada.
Un amigo la llevó a la frontera con Bielorrusia, desde donde tardó una semana en cruzar a Lituania. En un estudio en Vilna, la capital lituana, accedió a dar una entrevista para describir el escape angustioso de una disidente de la Rusia de Putin.
“Me alegró haberlo logrado, porque fue una impredecible y grande” despedida a las autoridades rusas, dijo Alyokhina, quien usó un término menos amable. “Todavía no entiendo del todo lo que hice”, admitió, vestida completamente de negro, salvo por una riñonera con un cinto con los colores del arcoíris.
Alyokhina, de 33 años, ha pasado toda su vida adulta haciendo esfuerzos para que su país respete su Constitución y los derechos humanos más elementales, como la libertad de expresión. Tras ser liberada preliminarmente de prisión en diciembre de 2013, ella y otra integrante de las Pussy Riot fundaron Mediazona, un medio independiente de noticias enfocado en el crimen y el castigo en Rusia.
También escribió un libro de memorias, Riot Days, y viajó por el mundo para interpretar un espectáculo basado en el libro. Aunque ella quería hacer una gira por Rusia, solo tres lugares aceptaron acoger el espectáculo y todos enfrentaron repercusiones.
Alyokhina estaba comprometida a permanecer en Rusia a pesar de la vigilancia usual y la presión de las autoridades de la que era objeto. Pero ahora se ha sumado a las decenas de miles de rusos que han huido de su país desde que comenzó la invasión de Ucrania.
Alyokhina, a la que sus amigos llaman Masha, tenía las uñas mordidas y fumaba casi sin cesar un vaporizador o unos cigarrillos Marlboro Lights. Hizo el viaje con unas botas negras de plataforma de varios centímetros de alto y sin cordones, un guiño a sus diversas estancias en la cárcel, donde confiscan los cordones de los zapatos.
En prisión, ella y otras personas ensartaban toallitas húmedas en los ojales de sus zapatos para que no se les resbalaran. A modo de declaración de principios, ella y otras integrantes de Pussy Riot los usarán en sus actuaciones de su nueva gira, que comenzará el 12 de mayo en Berlín, para recaudar fondos para Ucrania.
Hace más de una década, cuando Pussy Riot comenzó, el grupo parecía tanto un ardid publicitario como activismo político. Pero si en ese momento su protesta en la catedral de Moscú —donde interpretaron una “Una plegaria punk”, que ridiculiza la simbiosis entre la Iglesia ortodoxa rusa y el Kremlin— parecía exagerada, hoy parece profética.
El líder de la Iglesia, el patriarca Kirill, bendijo a las tropas rusas que iban a Ucrania, y la Unión Europea añadió su nombre en su lista de sanciones.
Exactamente diez años después de la protesta en la catedral, Putin pronunció un discurso furioso en el que dijo que Ucrania era un país “creado por Rusia”, con lo que sentaba las bases para su invasión.
Alyokhina escuchó el discurso por radio desde una celda de la cárcel. La invasión, dijo, lo había cambiado todo, no solo para ella, sino para su país.
“Ya no creo que Rusia tenga el derecho a existir”, dijo. “Incluso antes, persistían las preguntas sobre cómo se mantiene unida, sobre qué valores la unían y hacia dónde se dirige. Pero ahora ya no creo que sea una cuestión”.
Durante la entrevista estuvo rodeada por otras personas que forman parte el grupo, ahora un colectivo con alrededor de una decena de integrantes. La mayoría también habían huido recientemente de Rusia, entre ellas su novia, Lucy Shtein.
Shtein había decidido irse de Rusia un mes antes, y también evadió las restricciones de movimiento al escabullirse usando el uniforme de un servicio de entrega de comida. Tomó la decisión después de que alguien colgara un letrero en la puerta del departamento que compartía con Alyokhina en el que se les acusaba de ser traidoras.
Una vez, Alyokhina y Shtein fueron encarceladas por publicar en Instagram una petición para la liberación de los presos políticos en Rusia. En febrero, Alyokhina fue sentenciada a 15 días por “propaganda de simbología nazi” por otra publicación de Instagram, esta de 2015, que criticaba a Aleksandr Lukashenko, el dictador bielorruso y aliado de Putin. Shtein fue detenida al mismo tiempo por cargos similares.
“Tienen miedo porque no pueden controlarnos”, dijo Alyokhina.
Cuando llegó a la frontera entre Bielorrusia y Lituania, tenía una visa lituana que intentó usar con su identificación nacional rusa, ya que Rusia le había confiscado el pasaporte. Para ese momento, Alyokhina había sido incluida en la lista de “personas buscadas” de Rusia.
En su primer intento de cruzar, Alyokhina fue retenida por guardias fronterizos bielorrusos durante seis horas antes de ser devuelta. En su segundo intento, el funcionario incrédulo que estaba en el turno simplemente le pidió que se fuera.
Pero en su tercer intento, lo logró. Alyokhina tenía aliados fuera del país que trabajaban para buscarle un camino que la condujera a la libertad. Uno de ellos fue un amigo suyo, el artista de performance islandés Ragnar Kjartansson, quien convenció a un país europeo que emitiera un documento de viaje para Alyokhina, que en esencia le daba el mismo estatus que a una ciudadana de la Unión Europea. Los funcionarios de ese país pidieron que no se lo nombrara por temor a ocasionar repercusiones diplomáticas.
El documento que usó Alyokhina se introdujo de contrabando a Bielorrusia. Mientras ella estuvo allí, evitó los hoteles o cualquier lugar donde le podrían pedir algún documento de identidad, lo que podría haber alertado a las personas que la buscaban.
Al final, Alyokhina abordó un autobús rumbo a Lituania con el documento en mano. Se rio cuando relató lo mejor que la trataron los guardias fronterizos cuando pensaron que era una “europea” y no una rusa.
“Mucha magia sucedió la semana pasada”, dijo. “Suena como una novela de espías”.
El hecho de poder salir de Rusia y Bielorrusia fue un reflejo, dijo, de la aplicación caótica de la ley rusa.
“Desde aquí parece un demonio enorme, pero está muy desorganizado si miras desde adentro”, advirtió. “La mano derecha no sabe lo que hace la mano izquierda”.
Alyokhina dice que espera regresar a Rusia. Pero nadie sabe cómo podría hacerlo, ahora incluso los activistas más dedicados son encarcelados o forzados a exiliarse.
Todos los días llegan a Vilna nuevos integrantes del grupo que huyen de Rusia, y se reúnen a los ensayos para la gira europea.
Después de unos días, Alyokhina viajó a Islandia con otros integrantes de la agrupación para visitar a Kjartansson, quien les organizó un ensayo en el edificio que alguna vez fue sede de la Corte Suprema del país.
Alyokhina le pidió a Kjartansson y a Bjork, una pariente de él, que se presentaran en eventos organizados por activistas proucranianos cuando Pussy Riot actúe en Islandia. La respuesta, dijo Kartjansson, fue un rotundo: “¡Sí!”.
En Vilna, el celular de Alyokhina vibró con mensajes de apoyo y alivio de que estuviera “a salvo” después del viaje de una semana. Alyokhina se exasperó por estas expresiones bien intencionadas, que, aseguró, estaban fuera de lugar.
“Si tu corazón está libre”, dijo, “no importa dónde estés”.
Valerie Hopkins informó desde Vilna y Misha Friedman desde Reikiavik, Islandia.
Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Anteriormente cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times. @VALERIEinNYT
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Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques
par Laurent Lagneau · 14 mai 2022
Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.
Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.
En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.
Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.
Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».
En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
‘Es un combate duro’: así se vive en las trincheras de Ucrania
Los soldados mientras esperan a que disminuya el fuego de artillería.Credit...
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Por Michael Schwirtz y Lynsey Addario
En algunos pueblos ubicados a lo largo del frente de batalla, los soldados ucranianos y rusos se enfrentan a corta distancia, a veces a la vista del adversario.
El impacto de un proyectil de tanque resquebrajó el techo de yeso del búnker e hizo que los hombres uniformados se alistaran para la batalla. Corrieron a ponerse chalecos antibalas, cascos y amartillaron las armas automáticas. En medio de un crescendo de fuego de ametralladora, un militar alto cargó un lanzamisiles antitanque en el hombro y le dio una lenta calada a su cigarrillo.
Los rusos estaban cerca.
Los combates en el este de Ucrania se han producido principalmente a distancia: las fuerzas ucranianas y rusas se arrojan artillería entre sí, a veces desde decenas de kilómetros de distancia. Pero en algunos puntos a lo largo del zigzagueante frente oriental, el combate se ha convertido en una danza despiadada e íntima, en la que los combatientes de ambos bandos han podido ver atisbos fugaces de sus enemigos mientras hacen maniobras para controlar las colinas y los reductos improvisados en pueblos y aldeas destrozadas por los proyectiles.
El miércoles 11 de mayo se desarrolló una de esas danzas cuando una unidad rusa de unos 10 hombres ingresó a la aldea donde se habían atrincherado los militares de un contingente ucraniano, el Batallón Sich de los Cárpatos. Lo más probable es que las tropas rusas estuvieran en esa zona con el fin de identificar posibles objetivos para el ataque de los tanques, entre ellos el que activó a los militares ucranianos. Las fuerzas ucranianas identificaron a los militares rusos y abrieron fuego contra ellos, obligándolos a retroceder.
“Era un grupo de sabotaje, de inteligencia”, dijo un combatiente de 30 años con el distintivo de “Varsovia”, mientras jadeaba tras el breve tiroteo. “Nuestros muchachos no estaban dormidos y reaccionaron con rapidez, y obligaron al enemigo a huir”.
Así es la vida todos los días, a cada hora, para los combatientes del Batallón Sich de los Cárpatos, una unidad de voluntarios llamada así por las fuerzas militares de un Estado ucraniano independiente de breve duración creado justo antes de la Segunda Guerra Mundial. El batallón, que está adjunto a la 93 Brigada Mecanizada del ejército ucraniano, está desplegado a lo largo de una serie de pueblos y tierras agrícolas atrincheradas en la región de Járkov y tiene la misión de contener a las fuerzas rusas que intentan avanzar desde su bastión en la ciudad ucraniana de Izium, que está ocupada.
El batallón les dio permiso a un reportero y a una fotógrafa de The New York Times para que visitaran una posición en el frente de batalla con la condición de que no revelaran la ubicación precisa de su base. La mayoría de los militares acordaron identificarse solo por sus distintivos de llamada.
El batallón no ha enfrentado un combate fácil.
El ejército ruso ha desplegado una enorme fuerza a lo largo del frente en el este de Ucrania y ha hecho valer su abrumadora superioridad en tanques, aviones de guerra, helicópteros y artillería pesada.
Las máquinas de guerra rara vez permanecen en silencio durante mucho tiempo. Los tanques en particular se han convertido en una amenaza seria, afirmaron los combatientes. A menudo, se acercan a menos de 2 kilómetros de las posiciones del batallón y generan un caos absoluto. En lo que va de mes, 13 militares del batallón han muerto y más de 60 han resultado heridos.
“Es una guerra completamente diferente a la que he visto en lugares como Afganistán o Irak”, dijo un coronel que se hacía llamar Mikhailo. “Es un combate duro. A nadie le importan las leyes de guerra. Bombardean pueblos pequeños, utilizan artillería prohibida”.
Muchos de los soldados del batallón tienen experiencia en la guerra de ocho años contra los separatistas respaldados por Rusia en el este de Ucrania y han combatido en algunas de las batallas más intensas del conflicto. Sin embargo, la mayoría ya tenía años en la vida civil.
Un militar alto y barbudo con el distintivo de llamada “Rusin” tiene un negocio de venta de bañeras en la región montañosa de Transcarpatia, en el oeste de Ucrania. Pero cuando Rusia invadió el 24 de febrero, Rusin se casó rápidamente con su novia —dijo que quería que alguien lo estuviera esperando en casa— y se fue a la guerra lleno de un sentido de misión.
“Entendemos que esta no es una guerra entre Ucrania y Rusia”, dijo. “Esta es una guerra entre la pureza y la luz que existe en esta Tierra y la oscuridad. O detenemos esta horda y el mundo mejora o el mundo se llenará de la anarquía que ocurre dondequiera que haya guerra”.
Los combatientes del batallón se han instalado temporalmente en una especie de madriguera subterránea ubicada debajo de un edificio que en la actualidad está perforado por proyectiles de artillería. Las armas y cajas de municiones apiladas en los rincones están cubiertas del polvo de yeso que cae cada vez que impacta un proyectil cercano.
Además de los militares, el búnker está habitado por una colección de animales que también han buscado refugio de las bombas: varios perros pequeños y una cabra negra a la que le gusta hacer un desastre en el área de la cocina. El miércoles, Chevron, un enorme pastor alemán, dormía frente a una pila de lanzamisiles Javelin de fabricación estadounidense, ya fuera de sus fundas y listos para ser disparados.
Toda la región retumba con la guerra. Helicópteros de ataque Mi-8 que vuelan a baja altura comparten los cielos con aviones de combate que surcan la campiña, lo que provoca incendios ocasionales en los campos agrícolas cuando disparan bengalas para desviar los misiles guiados por el calor.
El operador de drones de la unidad es Oleksandr Kovalenko, uno de los pocos soldados que no porta un rifle. Aunque su tarea es ayudar a sus camaradas al momento de apuntar la artillería hacia las posiciones rusas, aborda su trabajo como un artista, tomando y guardando fotos ocasionales si le gusta el equilibrio de luces y sombras en la pantalla.
Muestra una toma aérea de las tierras de cultivo circundantes. Los sembradíos verdes tienen un toque primaveral, pero algunos sectores recuerdan a los cráteres de la superficie lunar por los ataques de artillería. Mientras escanea el paisaje, un grupo de árboles donde las fuerzas rusas están posicionadas repentinamente estalla en una bola de fuego que se disipa en una nube de hongo.
El batallón es una mezcolanza. Está compuesto por combatientes de toda Ucrania y el mundo. Está Matej Prokes, un chico delgado de 18 años de la República Checa que en el costado de su casco lleva la frase “Nacido para matar rusos”, pero que admite con cierta timidez que aún no ha disparado nada. Elman Imanov, de 41 años, de Azerbaiyán, se sintió impulsado a luchar contra Rusia tras ver las atrocidades cometidas contra personas que no combaten en Ucrania.
“Saqué a un niño de 4 meses de un apartamento en un piso nueve con mis propias manos”, afirmó, mientras desplegaba una reluciente hilera de dientes de oro bajo la dura luz fluorescente. “Nunca podré olvidarlo y nunca podré perdonar. Ese bebé no había visto nada, ¿de qué era culpable?”.
Y luego está un militar de 47 años con el distintivo de llamada “Prapor”, quien es exótico incluso para los estándares del batallón. Nacido en Siberia, Prapor tuvo una carrera completa en las fuerzas militares rusas antes de retirarse a principios de la década de 2000, aunque se negó a especificar las guerras en las que participó. Se unió a las fuerzas ucranianas cuando las tropas rusas comenzaron a bombardear Kiev.
“¿Qué puedo decir? Están bien preparados”, dijo. “Pero el hecho de que hayan comenzado a matar civiles pacíficos y a saquear, es indecente”.
El comandante del batallón, Oleg Kutsin, dijo que la diversidad forma parte del espíritu de su contingente. Cuando se fundó el Batallón Sich original en la década de 1930, aceptó a cualquiera que estuviera dispuesto a luchar y morir bajo la bandera azul y amarilla de una Ucrania independiente, dijo.
No solo son bienvenidos prácticamente todos los soldados, sino también el equipo, dijo. Además de los misiles Javelin, las tropas que combaten en la zona recibieron recientemente otro regalo para ayudarlas a nivelar el conflicto: obuses M777 de fabricación estadounidense, una pieza de artillería de largo alcance que los ucranianos han estado desesperados por poner en acción.
“Queríamos resucitar esta tradición militar de las fuerzas ucranianas”, dijo en el centro de comando de su unidad, donde un escritorio estaba cubierto por mapas de la región y una televisión de pantalla plana que mostraba imágenes en vivo del campo de batalla repleto de humo.
“Vienen”, dijo, “les damos armas y las apuntamos contra el enemigo”.
Michael Schwirtz es reportero de investigación de la sección Internacional. Forma parte del Times desde 2006, y anteriormente cubrió los países de la ex-Unión Soviética desde Moscú y fue reportero sénior en un equipo que ganó el Premio Pulitzer en 2020 por una serie de artículos sobre operaciones de inteligencia rusas. @mschwirtz • Facebook
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L'Humanité
États-unis. Un mouvement inédit prend corps contre le lobby des armes
ActuLes ados du lycée martyr de Parkland sont déterminés à agir pour réduire l’accès aux armes. Face à la contre-offensive de Trump et des fabricants de mort, l’ampleur de leur « marche pour la vie », programmée à Washington, sera décisive.
Bruno OdentUn seuil de l’insupportable a-t-il été franchi à Parkland, en Floride, dans la litanie de l’horreur des tueries de masse qui défrayent si régulièrement la chronique du pays du libre marché des armes à feu ? « Assez, plus jamais ça », hurlent les ados du lycée Marjory Stoneman Douglas, dont les camarades constituent l’essentiel des 17 victimes du jeune meurtrier, un ancien élève en rupture de ban. Ces jeunes semblent en passe de réussir à agréger dans le pays un mouvement, Protégez nos vies, qui pourrait prendre une dimension inédite contre l’accès libre aux armes en recevant des soutiens venus de tout le pays. Face à une opinion bouleversée, Donald Trump a réagi en adressant ses « pensées et prières » aux familles. Mais sans même mentionner d’abord le terme « arme à feu ». Et pourtant le tueur s’était procuré l’AR-15, le fusil d’assaut semi-automatique avec lequel il a fauché ses ex-camarades, à l’armurerie la plus proche, comme on va s’acheter un téléphone portable.
L’arme du crime, l’AR-15, est un véritable « best-seller ». On peut se le procurer dans l’un des 65 000 points de vente de flingues que comptent les États-Unis. Soit « bien davantage que des succursales Starbucks et McDonald’s, prises toutes ensemble », relèvent les ONG dites « pro guns control », qui, depuis des années, se battent pour restreindre les ventes d’armes à feu.
L’attitude du président et des principaux responsables locaux a fait exploser de colère les lycéens de Parkland, survivants qui ont vu leurs camarades tomber sous leurs yeux : « Nous n’avons pas besoin de leurs prières. Ces politiciens, ces élus, ces législateurs, ils sont supposés nous protéger. Et ils ne l’ont pas fait », s’est exclamé Julia Bishop, une élève de première. Les vrais responsables sont bien connus, repérés. « Honte à vous ! » a lancé Emma Gonzales, sa camarade de terminale, en désignant devant les caméras du monde entier tout un système, centré autour de la National Rifle Association (NRA), le fameux lobby des armes à feu (voir page 5) qui finance les campagnes d’une bonne partie de la « classe politique », des élus républicains pour l’essentiel mais aussi de plusieurs démocrates. Et jusqu’à la campagne présidentielle de Donald Trump l’an passé, a accusé Emma (19 ans), la voix brisée mais forte, surmontant les larmes et l’émotion pour signifier sa détermination à agir.
Les lycéens ne veulent surtout pas en rester là. Ils ont lancé un appel à une « marche pour nos vies » à Washington et dans les principales villes du pays pour le 24 mars prochain. Une semaine auparavant, tout juste un mois après la tragédie de Parkland, ils veulent que les cours cessent partout dans le pays et que soit observée dans chaque établissement scolaire une minute de silence après les noms des 17 victimes. Ils ont été aussitôt soutenus par des associations de parents d’élèves, des syndicats de professeurs, des proviseurs et ces ONG pour le contrôle des armes, restées bredouilles depuis tant d’années, mais qui n’entendent surtout pas lâcher la bride sur un sujet aussi vital. Le politologue Richard Wolffe évoque une maladie nationale, une crise de santé publique qui tue « plus de citoyens que le sida, la maladie de Parkinson et l’hypertension réunis ».
Manœuvrer en recul face à la pression de l’opinion
La volonté des lycéens de Parkland, eux qui ont vécu l’horreur en direct, de se lever contre un système irresponsable s’est diffusée aux quatre coins du pays. De Bakersfield, en Californie, à Toms River, dans le New Jersey, en passant par Iowa City et dans la périphérie de toutes les grandes métropoles (New York, Los Angeles, Chicago), ceux qui fréquentent les lycées, les collèges ou les facs ont répondu présent. Cette « révolte des teenagers » (ados), telle que la décrivent nombre de médias états-uniens, a surpris par sa spontanéité autant que par sa force au sein d’une jeunesse généralement considérée comme individualiste et peu politisée.
Les plus retentissantes des précédentes tragédies avaient bouleversé également l’opinion. Mais, une fois l’émotion retombée, rien n’avait changé dans la législation sur les armes – si ce n’est en pire avec de nouvelles libéralisations – en dépit souvent des promesses initiales des autorités. Les jeunes connaissent cet atavisme à rapprocher de la puissance de feu de la NRA. Ils savent qu’il faudra s’organiser en conséquence. « Nous ne pensons pas que l’on nous écoute vraiment, même aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle nous n’abandonnerons pas. Nous savons que nous devons installer ce combat dans la durée », souligne, en Floride, Rachel Donly (16 ans), citée par le New York Times.
La bataille s’annonce âpre. Les opposants à toute restriction sur les ventes d’armes brandissent le fameux 2e amendement de la Constitution de… 1791, qui donne à chaque citoyen le droit de porter une arme pour se défendre. Mais l’AR-15 est une arme offensive, avec des caractéristiques identiques aux engins utilisés sur des théâtres de guerre. « Elle ne peut être confondue en aucun cas avec un moyen d’assurer son droit à l’autodéfense », argumente l’ONG Moms Demand Action (des mères exigent de passer à l’action).
Poussés en défense, Donald Trump fait mine de donner le change. Il a accueilli une délégation de lycéens et de professeurs à la Maison-Blanche. Il plaide pour « un meilleur contrôle des antécédents criminels » des acheteurs de flingues. Il prône l’interdiction de ces accessoires très particuliers, ou bump stocks, qui, emboîtés sur une arme semi-automatique, permettent de la transformer en une véritable mitraillette.
En Floride, le gouverneur républicain, Rick Scott, a dû lui aussi manœuvrer en recul face à la pression de l’opinion. D’autant que le lycée ensanglanté de Parkland est inséré au milieu d’une communauté plutôt huppée, où les citoyens… votent. Mais il n’ajoute aucune mesure à celles évoquées déjà par le président, hormis un report à 21 ans de l’âge pour acquérir une arme (au lieu de 18 aujourd’hui) ou le déploiement de policiers dans chaque lycée.
Toutes ces annonces cependant ne trompent que cette partie des médias qui veulent bien s’y laisser prendre. Ainsi, la promesse de prohiber les bump stocks avait-elle déjà été faite lors de la tuerie de Las Vegas (58 morts) en octobre dernier, avec alors le notoire assentiment de la NRA. Problème, si la mesure paraissait à tout le moins frappée au coin du bon sens compte tenu de l’attirail mobilisé par le criminel pour tirer sur la foule, elle n’avait entre-temps jamais été suivie d’effets.
Ils clament leur refus de devoir enseigner en se barricadant
Autrement dit : ce sont d’abord des effets de com que recherchent le président, le gouverneur de Floride et la NRA en lâchant du lest. Ici, sur l’accessoire qui renforce la capacité létale d’une arme ; là, sur la majorité requise pour s’en procurer une. Mais ils ne lâchent rien sur l’essentiel : la libre vente des armes d’assaut comme l’AR-15. Pis, ils continuent de prêcher une ligne qui considère qu’il faut « davantage armer les honnêtes citoyens » pour qu’ils puissent réagir « quand surgit un méchant armé ». Trump l’a réaffirmé devant la délégation de lycéens, de parents et de profs venue à la Maison-Blanche, relèvent les correspondants du Washington Post qui ont assisté à la rencontre. Et le président veut « donner une prime aux profs » qui accepteraient de s’armer pour faire face à une intrusion violente.
Les lycéens de Parkland, qui ont parcouru en bus quelque 700 kilomètres, mercredi 21 février, pour rejoindre Tallahassee, capitale administrative de la Floride, ont essuyé un refus, à une majorité des deux tiers, du parlement de l’État d’examiner une proposition d’interdiction des armes semi-automatiques comme l’AR-15. Les jeunes et leurs amis ont encaissé le coup. Mais il en faudra beaucoup plus pour entamer leur détermination. Ils ont fait savoir immédiatement leur volonté de ne pas céder devant les intimidations ou les manœuvres de Trump ou de la NRA, dont le caractère délirant illustre sans doute bien davantage la fébrilité qu’une position de force.
Chacun sait que la dimension du rassemblement du 24 mars à Washington sera décisive. Nombre de professeurs en seront. Ils clament leur refus de devoir enseigner en se barricadant comme le font déjà quelques rares établissements qui fonctionnent derrière des portiques de sécurité comme dans les aéroports. « Nous ne voulons pas être armés, nous voulons enseigner », s’est exclamée Randi Weingarten, présidente de l’un des plus importants syndicats de professeurs, qui précise : « Nous ne pourrions de toute façon jamais acquérir la compétence d’un tireur d’élite, aucun entraînement ne peut préparer un professeur armé à affronter un AR-15. »
L’âpre combat des parents des enfants tués à Sandy hook
Sandy Hook Promise (la promesse de Sandy Hook) est l’une des ONG les plus impliquées contre la liberté de vente des armes à feu. Elle est animée par des parents de l’école élémentaire de la petite cité du Connecticut, non loin de New York, qui a été frappée par la tuerie de masse qui avait sans doute jusqu’alors le plus bouleversé l’opinion publique. Le 14 décembre 2012, un jeune homme désaxé était entré dans l’établissement, arme à la main, massacrant 20 enfants et 7 adultes. Forts d’un soutien initial de poids, celui de l’ex-président Obama, ses membres n’ont pu empêcher l’obstruction à légiférer du Congrès et de la NRA. Avec 6 autres ONG anti-armes à feu, ils dénoncent l’extension continue des massacres. Ainsi ont-ils recensé 18 fusillades en milieu scolaire depuis seulement le… début de l’année.
fusilladearmes à feuNRAdonald trump New York Times - World
Russia-Ukraine War
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The West’s Scramble for Gas Could Enrich and Empower Tiny Qatar
As the United States and Europe seek to deprive Russia of its oil and gas income, their leaders hope Qatar can help fill the void.
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By Ben Hubbard
RAS LAFFAN INDUSTRIAL CITY, Qatar — Over the past quarter-century, the tiny Persian Gulf state of Qatar has dispatched increasing amounts of natural gas to a growing list of customers around the world, amassing profound wealth and acquiring a geopolitical importance it would otherwise lack.
Now, in part because of the war in Ukraine, Qatar’s clout is set to grow even more.
As the United States and its European allies seek to deprive Russia of its oil and gas income, the West has looked to Qatar as an alternative source of fuel to warm European homes, cook food and generate electricity. And although Qatar cannot immediately ship much extra gas to Europe because most of its production is under contract to go elsewhere, it is investing tens of billions of dollars to increase production by about two-thirds by 2027.
About half of that gas could go to Europe, Saad Al-Kaabi, Qatar’s minister of state for energy affairs and the head of the state-owned QatarEnergy petroleum company, said in an interview.
“The stars are all aligned for Qatar to become a very significant L.N.G. exporter to Europe,” said Cinzia Bianco, a Gulf research fellow at the European Council on Foreign Relations, referring to liquefied natural gas, a shippable form of the commodity.
The uptick in interest in Qatar’s gas is a sharp turnaround for a country that in recent years got used to Western leaders bashing fossil fuels for their contribution to climate change.
Now, those leaders are scrambling for gas.
Countries that were saying, “‘We don’t need oil and gas companies, and these guys are demonized, bad guys,’” Mr. Al-Kaabi said, are now saying, “‘Help us, produce more, you are not producing enough,’ and so on.”
That shift was driven by President Vladimir V. Putin of Russia’s decision to invade Ukraine in February. Suddenly, European countries, which received nearly half of their gas imports from Russia last year, were scrambling to find other fuel sources in order to defund Mr. Putin’s war machine.
That has given Qatar, which vies with the United States and Australia for the spot of the world’s top L.N.G. exporter, a bump in popularity.
In January, as fears rose of a Russian invasion, President Biden declared Qatar a “major non-NATO ally” and hosted Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani, Qatar’s emir, at the White House, the first Gulf head of state given such a welcome by Mr. Biden. Energy issues were high on the agenda.
After the war began, Prime Minister Boris Johnson of Britain called Sheikh Tamim to discuss “ensuring sustainable gas supplies” and other issues, and senior European leaders flew to Qatar to discuss energy, including Josep Borrell Fontelles, the European Union’s top diplomat. So did Robert Habeck, Germany’s minister for the economy and climate change, to sound out a gas deal with Qatar.
But Qatar’s ability to ease Europe’s gas woes in the near term are limited. About 85 percent of its current production is locked in to long-term agreements, mostly in Asia, Mr. Al-Kaabi said.
“These hard-wired contracts I can’t do anything with,” he said. “Sanctity of contracts and our reputation is paramount, so I can’t go to a customer and say, ‘Sorry, I need to help Europeans.’”
But in the coming years, Qatar’s investments in L.N.G. are likely to combine with the energy upheaval caused by the war in Ukraine to bind the tiny desert state more closely to Europe, and win plaudits from Washington along the way, analysts said.
Years before the war began, Qatar started a project with an estimated cost of $45 billion to build two new gas plants and increase annual output capacity by 64 percent, Mr. Al-Kaabi said. That gas will start entering the market in 2026, and will most likely be split between buyers in Europe and Asia.
In the meantime, Qatar has invested in terminals to receive L.N.G. in Belgium, Britain and France.
Germany, Europe’s largest economy, had no L.N.G. facilities before the war, but has allocated more than $3 billion to acquire four floating terminals. France and Italy are exploring similar options.
That natural gas would make Qatar, a wind-swept peninsula in the Persian Gulf about the size of Delaware, one of the world’s richest countries per capita was not always obvious.
When it discovered natural gas in its territorial waters in the early 1970s, officials were disappointed it was not oil, which was transforming the economies of nearby Saudi Arabia and Kuwait, said David Roberts, an associate professor of international relations at King’s College London.
“For the first 20 years, no one wanted it because no one envisioned a market for it,” Mr. Roberts said.
So they mostly left it in the ground.
Then technological advances provided an opening. In the 1990s, Qatar and international partners poured billions of dollars into creating a L.N.G. industry.
Previously, natural gas was transported by pipeline, limiting how far away it could be sold. But when it was cooled to 260 degrees below zero Fahrenheit, the gas liquefied and shrank in volume, meaning large quantities could be transported around the globe on ships and converted back into gas at the destination.
L.N.G. was seen as a costly, risky bet at the time, but the market for the new fuel, which releases fewer emissions than other fossil fuels, grew, and Qatar hit it big.
“You see Qatari dominance in the market just going up and up and up,” Mr. Roberts said, “and they built the best and cheapest L.N.G. operation going.”
That sent cash gushing into Qatar’s economy, giving its 2.5 million people, only 300,000 of whom are citizens, one of the highest per capita incomes in the world.
The capital, Doha, boomed, sprouting crops of steel and glass skyscrapers and an array of luxury hotels and shopping malls.
The country’s sovereign wealth fund swelled, snapping up stakes in major companies and key properties in London, New York and other global cities.
This year, Qatar will host the soccer World Cup, allowing it to show itself off to an expected 1.5 million soccer fans from around the world.
Qatar has used its wealth to play an outsize role in regional politics. It bankrolls Al Jazeera, the Arab satellite network, which has criticized Qatar’s rivals and cheered on protest movements and rebel groups across the region during the Arab Spring uprisings of 2011.
It maintains diplomatic relations with groups and countries that hate one another, allowing it to work as a mediator.
In addition to numerous Western energy companies, Qatar hosts the largest U.S. military base in the Middle East, but also maintains close ties with Iran, with whom it shares its offshore gas field.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Inching closer to NATO. Finland’s government announced that the nation would apply for NATO membership, hours before Sweden’s governing party said that it also supported joining the alliance. If accepted into NATO, both nations would set aside a long history of military nonalignment.
McConnell visits. Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine with three other senior Republican senators to meet with President Volodymyr Zelensky. The secret visit comes as Senate leaders are working to pass a $40 billion aid package for Ukraine.
On the ground. Russia has “lost momentum” in its campaign to seize Ukraine’s eastern Donbas region, Britain’s Defense Ministry said in a report. The agency said that Moscow “has now likely suffered losses of one-third of the ground combat forces it committed in February.”
Last week, Sheikh Tamim met with Iranian officials in Tehran to push forward negotiations about reviving the international agreement on Iran’s nuclear program, a priority for the Biden administration.
Qatar hosts top officials from Hamas, the Palestinian militant group, and the Taliban. Last year, it won praise from the Biden administration for helping with the U.S. withdrawal from Afghanistan by welcoming Americans and American partners exiting Afghanistan.
“The Qataris have gotten way more influence than anybody would have imagined,” said Jim Krane, who researches energy politics at Rice University’s Baker Institute for Public Policy. “They have parlayed natural gas into all sorts of soft power.”
How Qatar will wield its clout in the future is an open question, but for the moment, it is basking in the international attention earned by its gas.
During a visit to Ras Laffan Industrial City in the country’s northeast, QatarEnergy officials proudly pointed out the two plants that had been processing gas for sale since the 1990s and described future expansion plans. On vast plots of empty sand there would be two new plants, they said, and a petrochemical factory.
Inside the port, six huge gas tanker ships were docked to load L.N.G. Many more were waiting out at sea for their turn, said Mohammed Al-Mohannadi, a cargo administration supervisor at the port.
“All the magic happens here,” he said.
Mr. Al-Kaabi, too, was clearly pleased that gas is back in fashion.
For years before the war in Ukraine, he said, he had been in talks with major German companies about building terminals to receive L.N.G. in Germany, but the German government had not provided the necessary approvals.
After the war started, however, Germany’s energy minister flew into Doha with the companies’ chief executives and said the government would push the projects forward.
“The government now has changed 180 degrees,” Mr. Al-Kaabi said.
If Germany was ready to approve the projects, he recalled telling the minister, “we are ready to tango.”
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La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions
par Laurent Lagneau · 14 mai 2022
Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.
« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.
Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.
Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».
Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.
Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.
Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…
Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.
En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.
Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.
Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.
Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».
[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL
— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022
Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».
En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…
Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».
L'Humanité
Guerre en Ukraine. Les positions occidentales ne font pas l’unanimité
ActuTandis que les États-Unis et l’Europe font front commun contre la Russie, de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie restent non alignés, sans pour autant approuver l’agression de Moscou.
Nadjib TouaibiaLa guerre qui sévit en Ukraine depuis le 24 février, avec des frappes russes dévastatrices, marque plusieurs tournants. La Commission européenne a proposé, mercredi, un embargo progressif de l’Union européenne (UE) sur le pétrole importé de Russie. Celle-ci décrète un cessez-le-feu de trois jours, les 5, 6 et 7 mai, à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal à Marioupol pour évacuer des civils.
L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durablesL’armée russe continue son offensive à l’Est, non sans intensifier les frappes à l’Ouest. Les premiers bilans sont horrifiants. L’agence américaine Associated Press (AP) révèle qu’au moins 600 civils ont péri dans le bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars. La prise de cette ville portuaire par les Russes serait une victoire importante, permettant de relier le Donbass à la Crimée annexée par Moscou en 2014.
L’UE et l’Amérique font front commun aux côtés de l’Ukraine. Les livraisons d’armes à Kiev s’accélèrent et se diversifient dans ce qui ressemble à une guerre par procuration. L’armée russe est par ailleurs accusée de crimes de guerre. Les soupçons s’accumulent. Mais, dans le reste du monde, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, au Maghreb et dans les pays arabes, les positions n’en restent pas moins nuancées.
Dans un entretien publié dans le Time, mercredi, l’ex-président brésilien Lula da Silva pointe la responsabilité partagée de Zelensky et de Poutine. « Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements (du monde). Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable », souligne-t-il dans les colonnes du magazine états-unien. Lula n’épargne pas non plus Washington et les Nations unies. « Les États-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit (…). Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader », martèle l’ancien président brésilien. Selon lui, « il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU. »
Une neutralité lourde de ressentiment
Les propos de Lula trouvent un écho sur le terrain diplomatique. La résolution suspendant l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme, parrainée par les États-Unis et votée le 7 avril par l’Assemblée générale de l’ONU, a recueilli 93 voix pour, 24 contre (entre autres l’Algérie, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Zimbabwe) et 58 abstentions, dont l’Inde. Dans ce dernier lot figurent la grande majorité des pays africains, certains alliés des américains au Moyen-Orient (Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, etc.). Le quotidien belge le Soir voit dans ce vote « un effritement de l’unité internationale face à Moscou ».
Face à la guerre en Ukraine, nombreux sont les gouvernements qui observent en fait un non-alignement. Une neutralité qui n’en reste pas moins lourde de ressentiment à l’égard des politiques étrangères des États-Unis et des pays européens. Les guerres qui ont dévasté l’Irak, la Libye, la Syrie ont laissé des traces dans les opinions de ces pays. Ces épisodes terriblement meurtriers et la régression provoquée dans ces régions ôtent toute crédibilité aux discours de paix occidentaux. L’Otan n’a pas bonne presse. L’organisation est perçue comme l’agresseur en raison de son élargissement vers l’est de l’Europe. Les récents propos du pape François, évoquant « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie » dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, abondent dans ce sens.
LIVE. Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences
Le traitement privilégié des réfugiés ukrainiens, l’accueil sélectif et les discriminations dressent les contours d’une image lamentable des pays européens. Les Africains ont interrogé « les hypocrisies racistes des médias, des gouvernements et des sociétés occidentales », écrit le journaliste kényan Patrick Gathara dans un éditorial publié par Al Jazeera, cité par l’hebdomadaire Courrier international. Les conséquences économiques constituent un autre facteur de poids. Le spectre de la famine et des émeutes est plus que jamais présent. Un quart des pays africains dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour un tiers de leur consommation de blé. Leurs importations se sont chiffrées à 5,1 millions de dollars entre 2018 et 2020.
L’attitude du monde occidental durant la pandémie, l’indifférence manifestée à l’égard des populations du Sud, privées de vaccins à la hauteur des besoins, ne facilitent pas non plus l’alignement sur le bloc États-Unis – Union européenne. Au-delà de ses conséquences à l’échelle internationale, la guerre en Ukraine pourrait rebattre les cartes et bouleverser sensiblement les alliances traditionnelles.
Guerre en UkraineLula New York Times - World
Ukraine Live Updates: Setbacks in East Force Russia to Scale Back Ambitions
Kyiv May 16, 5:08 p.m.
Moscow May 16, 5:08 p.m.
Washington May 16, 10:08 a.m.
Independent analysts and Ukrainian officials say Russian forces are focusing on securing a smaller portion of eastern Ukraine. As NATO holds military drills on Russia’s doorstep, the alliance is looking to fast-track admission for Finland and Sweden.
Matthew Mpoke Bigg and Austin Ramzy
In a sign of Russian forces’ struggles on the battlefield, military analysts have said that Moscow appears to be further scaling back its objectives even in eastern Ukraine, where it has recently been focusing its devastating firepower, and may be targeting a takeover only of part of the Donbas region on its border.
Off the battlefield, Ukraine and its Western allies continued to put pressure on Moscow on Monday as NATO held a large military exercise on Russia’s doorstep in Estonia. Although planned long before the invasion of Ukraine, the drills were a show of might by the alliance, which was further strengthened over the weekend when both Finland and Sweden confirmed that they would cast aside decades of strategic neutrality and apply for membership.
Ukrainian forces, buoyed by Western weapons and financial support, have mounted a fierce counteroffensive in the northeast of the country, pushing Russian forces away from the city of Kharkiv and allowing thousands of residents to return.
Although Russian forces continue to hold territory north of the city and have not fully withdrawn from the area, the Ukrainian military scored a symbolic victory on Sunday when it released a video purporting to show a detachment of troops at the Russian border outside Kharkiv. They erected a pillar in the blue and yellow colors of the Ukrainian national flag.
Russia has refocused on the Donbas region to the southeast — where its forces have been fighting since 2014 — after failing in the early weeks of the war to seize the capital of Kyiv and other cities in northern Ukraine. But even in Donbas, its efforts to encircle Ukrainian forces have faltered amid heavy losses and battlefield reversals, and Moscow is now likely to be narrowing its ambitions and instead focusing on securing only the Luhansk region, the Washington-based Institute for the Study of War said on Sunday.
In other developments:
In Luhansk, Russian forces fired artillery barrages on Sunday at the city of Sievierodonetsk, killing two people and damaging a chemical plant, a school, a hospital and homes, according to the regional military administration.
Senator Mitch McConnell, the minority leader, declared support for Finland’s and Sweden’s moves to join NATO, saying that “the United States ought to be first to ratify the treaty for both these countries to join.” NATO’s secretary general said the alliance would grant fast-track membership to both nations, whose parliaments were holding debates on membership on Monday and were widely expected to approve the applications.
McDonald’s is selling its Russian business. Its move to leave Russia completely, after 32 years there, is a significant departure for a brand whose growth across the world became a symbol of globalization and even the basis of a peace theory.
Edward Wong
American and E.U. officials said that their nations will exchange information on exports of critical U.S. and E.U. technologies to ensure Russia and “potential sanctions evaders” are not able to buy or sell technologies that appear on sanctions lists. The announcement followed meetings of the U.S.-E.U. Trade and Technology Council in Saclay, France.
Marc Santora
Ukrainian officials warned on Monday that Russia was stopping desperately needed humanitarian assistance from reaching hundreds of thousands of people in the occupied region of Kherson, where they said hospitals were running low on critical supplies.
The region borders Crimea, a part of Ukraine that was illegally annexed by Russia in 2014. It covers some 11,000 square miles, and fell largely under Russian control in the first days of the war.
The Ukrainian ombudsman for human rights, Lyudmyla Denisova, appealed to the United Nations to intervene in the situation there, saying that local officials in Kherson had reported that they could completely run out of medicine for chronically ill patients in two weeks.
“Significant need for medicines exists in all districts of Kherson without exception,” she said in a statement.
An estimated 500,000 people still live in the region, half the prewar population. As witnesses have escaped in recent days, they have painted an increasingly dire picture of life under Russian rule.
Ms. Denisova said it was becoming increasingly difficult for people to leave the region or even to move around within the Russian-controlled territory. She said witnesses had reported that Ukrainian goods were being exported to Russia and that a large number of pharmacies and grocery shops had been looted.
The Russians, she said, were distributing food items to local stores and medicine to pharmacies that had long since passed their expiration date.
Her claims could not be independently verified: Russia has barred independent journalists and international observers from areas under its control. But they are consistent with accounts given by witnesses who have escaped the region to The New York Times and other Western news media.
Volodymyr Leontyev, a pro-Russian Ukrainian who was appointed as the administrator of the occupied city of Kherson, said in a statement this week that residents were returning to their homes and that the situation was stabilizing. But over the past week, people who have managed to flee north to areas controlled by the Ukrainian government have relayed accounts in interviews that contradict his claims.
The Ukrainian military’s southern command said in a statement on Monday that the Russians “continue to fortify themselves on the occupied frontiers” but had not conducted any recent offensive operations.
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Anton Troianovski
President Vladimir V. Putin of Russia is meeting at the Kremlin with the leaders of the Collective Treaty Security Organization, an alliance that also includes five other former Soviet states. President Aleksandr G. Lukashenko of Belarus, speaking first, criticized some of the allies for insufficient solidarity with Russia and Belarus amid Western sanctions.
Anton Troianovski
Putin says Russia has “no problem” with Sweden and Finland, and that their accession to NATO will not create a “direct threat” to Russia. But, he says, the expansion of NATO military infrastructure in those countries “will necessarily trigger our response.”
Ben Hubbard
RAS LAFFAN INDUSTRIAL CITY, Qatar — As the United States and its European allies seek to deprive Russia of its oil and gas income during the war in Ukraine, the West has looked to Qatar as an alternative source of fuel to warm European homes, cook food and generate electricity.
That promises even greater clout for this tiny Persian Gulf state, which over the past quarter century has used its natural-gas resources to amass profound wealth and acquire a geopolitical importance it would otherwise lack.
European countries received nearly half of their gas imports from Russia last year. Qatar says it cannot immediately ship much extra gas to the continent because 85 percent of its production is already under contract, but it is investing tens of billions of dollars to increase production by about two-thirds by 2027.
About half of that gas could go to Europe, Saad Al-Kaabi, Qatar’s minister of state for energy affairs and the head of the state-owned QatarEnergy petroleum company, said in an interview.
“The stars are all aligned for Qatar to become a very significant L.N.G. exporter to Europe,” said Cinzia Bianco, a Gulf research fellow at the European Council on Foreign Relations, referring to liquefied natural gas, a shippable form of the commodity.
In January, as fears rose of a Russian invasion, President Biden declared Qatar a “major non-NATO ally” and hosted Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani, Qatar’s emir, at the White House, the first Gulf head of state given such a welcome by Mr. Biden. Energy issues were high on the agenda.
After the war began, Prime Minister Boris Johnson of Britain called Sheikh Tamim to discuss “ensuring sustainable gas supplies” and other issues, and senior European leaders flew to Qatar to discuss energy, including Josep Borrell Fontelles, the top E.U. diplomat. So did Robert Habeck, Germany’s minister for the economy and climate change.
Cassandra Vinograd
Ukraine’s defense minister, Oleksiy Reznikov, said he’d spoken with the U.S. secretary of defense, Lloyd J. Austin III, about the situation on the battlefield. Austin tweeted that they’d discussed Ukraine’s military needs and said he’d briefed Reznikov on his call with Russia’s defense minister.
Lauren Hirsch
After more than three decades in Russia, McDonald’s — an icon of U.S. lifestyle and capitalism — has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely.
The move is a significant departure for a brand whose growth across the world became the symbol of globalism and even the basis of a peace theory. As global aspirations have fractured in recent years amid the coronavirus pandemic and geopolitical tensions, Russia’s invasion of Ukraine has forced many companies that hoped to operate as normal to take action.
Under growing employee and consumer pressure, brands and restaurant chains have partly — or fully — paused their operations in Russia. But few have left entirely because of concerns over the welfare of employees and the difficulties of re-entering after a departure.
McDonald’s, which employs 62,000 people in Russia, said in March that it would temporarily close its operations there, as did several other chains, including Starbucks and Yum Brands, the parent company of KFC and Pizza Hut. Many employees and activists have pushed for a full retrenchment.
“This is a complicated issue that’s without precedent and with profound consequences,” Chris Kempczinski, the chief executive of McDonald’s, wrote in a message to franchises, employees and suppliers that was obtained by The New York Times.
He added: “Some might argue that providing access to food and continuing to employ tens of thousands of ordinary citizens is surely the right thing to do. But it is impossible to ignore the humanitarian crisis caused by the war in Ukraine. And it is impossible to imagine the Golden Arches representing the same hope and promise that led us to enter the Russian market 32 years ago.”
McDonald’s plans to sell its business, which includes 850 restaurants, some run by franchisees, to a local buyer. It will “de-arch” those restaurants, meaning they will no longer use the McDonald’s name, logo or branding. McDonald’s said in a statement that its “priorities include seeking to ensure the employees of McDonald’s in Russia continue to be paid until the close of any transaction and that employees have future employment with any potential buyer.”
As result of the move, McDonald’s will record a write-off of $1.2 billion to $1.4 billion and recognize “foreign currency translation losses,” the company said in the statement.
McDonald’s entree into Russia began at the 1976 Olympics in Montreal, Mr. Kempczinski wrote in his memo to franchises, employees and suppliers, when the chain allowed the Russian Olympic team to use its Big Mac Bus. Fourteen years later, in January 1990, McDonald’s opened in Moscow.
“In the history of McDonald’s, it was one of our proudest and most exciting milestones,” Mr. Kempczinski wrote. “After nearly half a century of Cold War animosity, the image of the Golden Arches shining above Pushkin Square heralded for many, on both sides of the Iron Curtain, the beginning of a new era.”
McDonald’s, which has 39,000 restaurants in over 100 countries, has since invested billions of dollars across its supply chain and restaurants in Russia.
“This was not an easy decision, nor will it be simple to execute given the size of our business and the current challenges of operating in Russia,” Mr. Kempczinski wrote. “But the end state is clear.”
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Shashank Bengali
Finland’s president, Sauli Niinisto, met in Helsinki with a group of Senate Republicans headed by the minority leader, Mitch McConnell. Niinisto tweeted that he was grateful for their firm support of NATO membership for Finland.
An important meeting at an exceptional moment. Grateful for the firm support for Finland’s NATO membership by Senators @LeaderMcConnell, @SenJohnBarrasso, @SenatorCollins and @JohnCornyn visiting Helsinki. pic.twitter.com/hQ6ol2x3Fs
Liz Alderman
PARIS — The French automaker Renault has agreed to sell its 68 percent stake in AvtoVAZ, Russia’s biggest carmaker, to a state-backed entity, in a deal that would give Renault the option of buying back its stake if it chooses to return to Russia. The move, announced Monday, marks a major withdrawal by Renault, the Western carmaker that is most exposed to Russia’s market.
The state-backed entity, the Moscow-based Central Research and Development Automobile and Engine Institute, known as NAMI, would continue to run AvtoVAZ’s two sprawling auto factories and pay its employees. Renault could then repurchase the stake within six years, Renault said in announcing the deal.
“Today, we have taken a difficult but necessary decision, and we are making a responsible choice towards our 45,000 employees in Russia,” said the French automaker’s chief executive, Luca de Meo.
Renault did not immediately disclose how much it is receiving for the stake.
Russia’s deal with Renault offers a window into how the Kremlin is trying to create openings for Western companies to return to doing business there whenever the dust settles from President Vladimir V. Putin’s brutal invasion of Ukraine.
Western firms have come under immense pressure to divest from Russia, and hundreds of them, from McDonald’s to the oil giant Shell, have suspended operations or exited ventures with Russian partners, heaping pressure on the Russian economy.
Russia’s industry and trade minister, Denis Manturov, has previously said that AvtoVAZ, the maker of Lada, Russia’s best-selling car, would likely be handed over to NAMI for caretaking “with the possibility of a buyback, if our colleagues decide to return.”
Matthew Mpoke Bigg
Russian forces on Sunday fired around a dozen shells at part of a hospital in the city of Sievierodonetsk, in eastern Ukraine’s Luhansk region, according to the regional military administration. There were no details on casualties, but 200 of the hospital’s 300 beds are no longer usable.
Ron DePasquale
Russia has likely run out of combat-ready reservists, forcing it to integrate forces from private military companies and militias with its regular army, the Institute for the Study of War reported.
Ron DePasquale
The Institute for the Study of War reports that Russian forces have likely abandoned their goal of encircling tens of thousands of Ukrainian soldiers from Izium in the north to the city of Donetsk in the south, and will instead focus their struggling eastern campaign on capturing the province of Luhansk.
Traci Carl
Zelensky said he also plans to address the Davos Forum later this month to discuss the post-war reconstruction of Ukraine. “We are doing our best to fully gather the support of the world, and participation in the Davos Forum is one of the best opportunities for that.”
Traci Carl
In his nightly address, Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, said he will be speaking to more than 60 U.S. universities and two Canadian universities on Monday, part of his effort to keep the world focused on the Russian invasion of Ukraine. He plans a separate address to Stanford University at the end of May.
Matthew Mpoke Bigg
NATO could provide an interim security guarantee to Sweden and Finland to deter a potential threat and even agree to intervene militarily on their behalf while they go through the application process for membership, a former U.S. ambassador to NATO, Ivo Daalder, said on Sunday.
Finland’s government announced on Sunday that the nation would pursue membership, while Sweden’s governing party also said it supported joining the alliance. Acceptance by NATO’s 30 members is widely expected, and NATO leaders say they would accelerate the membership bids, but the process could take a year and Russia has threatened retaliation if they join.
As a result, the interim period before they come under the umbrella of NATO’s mutual security pact could leave both Sweden and Finland vulnerable.
“For NATO to decide to provide a security guarantee or to even intervene militarily does not require an Article Five commitment,” said Mr. Daalder, president of the Chicago Council on Global Affairs, a research institute. He was referring to the element of NATO’s treaty that spells out the principle of collective defense.
A decision to offer a security guarantee “doesn’t need a treaty commitment” or need to apply to a treaty ally, he said, adding that it would require consensus among alliance members.
The security of the two countries is a concern because of Russia’s argument that its invasion of Ukraine was, in part, to prevent the possible eastward expansion of NATO on its borders. Finland shares a border with Russia, and, on Saturday, a Russian energy company halted the export of electricity to the country.
Mr. Daalder said that Moscow’s retaliation against Helsinki and Stockholm was likely to take the form of spreading disinformation and suspending energy supplies.
The United States could on its own offer a security guarantee to the countries, as Britain did on Wednesday through a mutual security declaration with each country, and NATO could also become involved potentially through the European Union, he said.
Finland and Sweden are members of the European Union and under the mutual defense clause of the E.U.’s Lisbon Treaty, Article 42.7, member countries, including NATO members Germany and France, are obligated to come to their aid in the event that they are attacked.
“The fact that you have an E.U. commitment to defend these countries can rapidly evolve into a NATO contingency,” Mr. Daalder said.
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Anatoly Kurmanaev
The Russian military losses are mounting, the economy is under pressure from Western sanctions and NATO troops may soon be expanding their presence along Russia’s borders.
But to many Russians, defeat in the war in Ukraine remains inconceivable.
The majority of Russians, especially the older generations and the working classes, believe state propaganda, which fills their television screens with images of seemingly unstoppable columns of Russian tanks advancing through Ukrainian countryside and virulent talk shows that paint the conflict as a new chapter in their country’s struggle against Nazism.
Even among the more educated and younger Russians, unease about the economy and military failures has yet to crystallize into a sense of national catastrophe, said a half-dozen residents in Russia’s capital, Moscow, and provincial Siberia. They spoke on condition of anonymity because of laws that criminalize any criticism of, or use of the term war, to describe what their country is doing in Ukraine.
Western and Ukrainian officials say that thousands of Russian soldiers have already died in the conflict. But reports about deaths have been heavily censored by the state and concentrated among working-class families, precluding local tragedies from coalescing into national grieving.
The Russian government’s ability to shield the population thus far from the worst impact of the increasingly draconian economic sanctions is another major reason why the vague unease has not spilled into panic or sustained protests, according to those interviewed.
Prices are rising steadily, but despite the pullout of many Western firms from Russia, basic goods remain widely available. Currency controls introduced by the government have artificially shored up the ruble, creating a sense of stability even as Russia heads toward economic isolation.
The longer the war goes on, the stronger the ruble becomes, one small business owner in the Siberian city of Novosibirsk said, referring to the Russian central bank’s emergency measures that propped up the ruble by making foreign currency exceedingly difficult to obtain.
Much of Europe’s airspace is closed to Russian aircraft, and Russian banks have been disconnected from Western payment systems. But after the initial pause, wealthier Russians have found ways to resume vacationing in popular destinations such as France and Italy, compounding an apparent sense of normalcy.
And even some Russians who say they initially opposed the invasion are now saying their country has been left with no choice but continue fighting until victory, even if that raises the risk of nuclear war.
Many Russians believe the war is no longer against Ukraine, but has morphed into a proxy conflict with the United States and NATO, who, they say, are exploiting the conflict to destroy their nation.
Emboldened by Western support and successful counterattacks, Ukrainian officials are increasingly calling for the expulsion of Russian forces from all of Ukraine’s territory — including Crimea, which Moscow annexed in 2014 and which most in Russia view as an integral part of their state. At the same time, NATO is poised to expand along Russian borders after Finland’s decision to apply for membership in the Western military alliance.
This has allowed Kremlin propaganda to begin portraying the unprovoked invasion of Ukraine as a defensive war for the survival of the Russian state, an emotive theme in a nation that has prided itself on coming together to repel foreign aggressors over the centuries.
If pushed into a corner, Russia will always fight on, said another resident of Novosibirsk, who opposed the invasion.
Ivor Prickett
The village of Andriivka, near Kyiv, was heavily destroyed when Russian forces occupied the area and were then pushed out under Ukrainian bombardment. Nadiia Kataieva and her husband Oleksander made the journey from Kyiv to help her mother, Nina, try to clear out her destroyed home.
Emily Cochrane
Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, said on Sunday that he would support a Biden administration move to designate Russia a state sponsor of terrorism as President Volodymyr Zelensky of Ukraine has urged.
The top Senate Republican also declared support for Finland’s and Sweden’s moves to join NATO, telling reporters in a conference call from Stockholm that “the United States ought to be first to ratify the treaty for both these countries to join.”
Mr. McConnell’s comments came after he led a small delegation of Senate Republicans on a surprise visit to Ukraine. The delegation, which included Senators John Barrasso of Wyoming, John Cornyn of Texas, and Susan Collins of Maine, is expected to head to Helsinki next, before returning to Washington.
The delegation met with Mr. Zelensky while in Ukraine and sought to affirm bipartisan support for Ukraine’s fight against Russia, Mr. McConnell said, though he said it was up to the Ukrainians to define victory in the war.
“It’s a decision for the Ukrainians to make — my definition of victory is whatever Zelensky and the Ukrainians conclude is a satisfactory end,” he said. He added, “Territorial integrity, I think, is the goal of the Ukrainians. Obviously, that would mean that the Russians need to go back to Russia.”
Pressed further about what that meant for American involvement, Mr. McConnell added, “it’s not a blank check. On the other hand, we ought not to be imposing a settlement that Ukrainians don’t want.”
The visit also came as the Senate is moving to approve a $40 billion emergency humanitarian and military aid package for Ukraine this week, after a single Republican blocked an effort to expedite its passage on Thursday.
Mr. McConnell said he was confident that the Senate would approve that legislation this week with an overwhelming bipartisan vote, even as a growing number of Republicans express opposition to sending billions of dollars abroad when the United States is struggling to counter inflation and supply chain issues.
“I think it’s important for the United States to help, important for the free world to help, important for the Ukrainians to win and hopefully, not many members of my party will choose to politicize this issue,” he said, pointing out that the majority of House Republicans, including party leaders, backed the $40 billion package.
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Carlotta Gall
Reporting from Prudyanka, Ukraine.
In recent days, Ukrainian forces have pushed Russian troops back from the outskirts of Kharkiv, Ukraine’s second largest city, but civilians in frontline villages are still under fire and short of supplies.
Volunteers on Sunday raced into these villages, situated just a few miles from Russian lines in northeastern Ukraine.
“We live in the cellar and cook in the garden,” said Valentina, 48, as volunteers unloaded food parcels into her yard for the neighborhood. Her parents had also stayed in the village, with her father narrowly escaping injury when a shell hit the garden.
“Why should we leave? It’s our home,” Valentina said.
She said the recent Ukrainian counterattack had not seemed to bring any respite from the Russian artillery fire.
“We did not see it getting any better,” she said.
Within minutes, the volunteers were gone to the next village, as soldiers urged them not to stay long.
Opex 360
Bientôt un « smartphone » dans le paquetage des soldats français?
par Laurent Lagneau · 13 mai 2022
A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.
Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]
Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.
À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…
Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».
L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».
Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.
Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.
Photo : Raytheon
Opex 360
Malgré la rupture des accords de défense, Barkhane continue son action contre les groupes terroristes au Mali
par Laurent Lagneau · 13 mai 2022
Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.
Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».
Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.
Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».
Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.
Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».
Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».
Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».
Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.
« Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.
L'Humanité
Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?
Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
Salaires, blocage des prix : face à l’inflation, que faire ? (2/2)
Le débatDésormais en progression de 4,8 % sur un an, la hausse des prix, déjà enregistrée l’an dernier, explose en raison du contexte mondial et des enjeux énergétiques. Elle touche davantage encore les plus modestes.
Pierre ChaillanLa hausse des taux d’intérêt n’est pas une solution, car elle entraînerait un risque de crise financière. Il faut viser une politique économique de long terme.
Jonathan Marie Maître de conférences en économie, membre des Économistes atterrés
L’inflation est au cœur de toutes les attentions. Elle atteint des niveaux importants sur un an : 8,3 % en avril pour les États-Unis, 7,4 % pour l’Allemagne ou 4,8 % pour la France. L’inflation se renforce depuis le début 2021. Ce retour, inédit depuis trente-cinq ans, est en partie provoqué par le rebond de l’économie après l’acmé de la crise sanitaire ; la reprise brutale a entraîné des ruptures sur les chaînes globales de production. La politique budgétaire particulièrement expansionniste aux États-Unis a aussi joué un rôle pour cette économie. Enfin, la crise géopolitique provoquée par l’invasion de l’Ukraine est aujourd’hui l’élément majeur de la dynamique inflationniste globale.
Ce renforcement de l’inflation requiert des réponses en termes de politique économique. Certains outils, dont l’utilisation est trop souvent présentée comme inéluctable, ne doivent pas être mobilisés alors qu’adopter d’autres mesures souvent négligées est nécessaire.
La hausse des taux d’intérêt par la banque centrale est l’outil présenté comme la mesure indispensable pour lutter contre l’inflation. La Réserve fédérale américaine l’actionne, tout comme la Banque d’Angleterre. La Banque centrale européenne (BCE) semble se préparer à le faire cet été. Cette mesure est à rejeter : en agissant ainsi, on diminue bien l’inflation. Mais cela se fait au prix du ralentissement de l’activité économique, de la hausse du chômage et d’une instabilité financière accrue. En effet, cette hausse des taux d’intérêt risque de provoquer un choc obligataire suscitant une nouvelle crise financière. De plus, les besoins de financement pour la transition écologique sont très importants : il ne faut pas limiter notre capacité à financer ces besoins, et c’est ce que provoquerait une hausse des taux directeurs.
Trois mesures doivent au contraire être mises en place : d’abord, des mesures de gel et de contrôle des prix sur les biens de première nécessité et sur les marchés sur lesquels les entreprises sont dans des situations de faible concurrence, car il leur est alors aisé d’augmenter les prix.
Ensuite, et c’est urgent, il est indispensable de procéder à des augmentations de salaire et à la restauration de mécanismes d’indexation. Aujourd’hui, les hausses de prix permettent le maintien, voire l’augmentation des taux de marge des entreprises, sauvegardant les profits réels, quand le salaire réel baisse. L’indexation est une manière de limiter les conséquences de l’inflation sur la répartition, et donc les inégalités.
Enfin, et cela s’articule avec les impératifs écologiques : il faut organiser la diminution de la dépendance de nos économies aux importations : relocalisations, sobriété… C’est une mesure de politique économique de long terme. Si nous étions moins dépendants des importations, nous n’aurions pas d’inflation aujourd’hui.
Devant une inflation chronique, il faut engager des politiques structurelles comprenant un lissage des prix (plus adapté qu’un blocage) et une hausse salariale.
Véronique Riches-Flores Économiste indépendante, RF Research
Il n’existe pas de réponse miracle face à une résurgence subite de l’inflation. Il y a néanmoins une nécessité d’agir pour en limiter ses effets, notamment à l’égard des plus exposés. L’inflation en présence a bien peu à voir avec les épisodes de surchauffe temporaire connus depuis le milieu des années 1980. Elle trouve ses origines dans une succession de chocs exceptionnels à l’échelle mondiale, dont les effets cumulés sur l’offre ont conduit à des pénuries et d’intenses difficultés d’approvisionnement, accompagnées d’une flambée des prix des matières premières industrielles, énergétiques et alimentaires, auxquels n’échappe aucune économie.
Nul ne sait dire combien de temps pourraient durer ces tensions dans un environnement dans lequel s’entremêlent les effets de profondes ruptures économiques, climatiques et géopolitiques, mais l’insécurité en matière d’approvisionnement ne semble pas amenée à s’amenuiser. Elle risque, au contraire, de devenir chronique dans un monde confronté à une raréfaction accélérée de ses ressources.
C’est dès lors dans des politiques structurelles que se trouvent les réponses à l’inflation, lesquelles doivent allier, dans leurs grandes lignes, changements de mode de vie et de production, investissements massifs, moindre dépendance extérieure et sobriété ordonnée. Celles-ci mettront, au mieux, des années à porter leurs fruits, mais c’est bien dans cette perspective que doivent être pensées les réponses immédiates sans lesquelles les dégâts occasionnés par l’envolée du coût de la vie auront des conséquences potentiellement irréparables sur les populations, en particulier les plus fragiles. Dès lors, que penser des solutions le plus souvent avancées ? Un blocage des prix n’est pas adapté à une situation de déséquilibres durables entre l’offre et la demande et ce mécanisme risque, en outre, d’aller à l’encontre du développement d’une nouvelle offre de substitution.
Un lissage des prix par des taxes flottantes, comme cela a été pratiqué par le passé, l’est davantage. Un tel système trouverait néanmoins ses limites en cas de renchérissement durable des matières premières. Un accès pour tous gratuit au minimum énergétique de subsistance assorti de prix croissants au fur et à mesure du dépassement de celui-ci, serait beaucoup plus pertinent. Les plus modestes seraient protégés des aléas de long terme et la pression sur les plus gros consommateurs, accentuée, à la faveur, à terme, d’une plus grande sobriété. Le dispositif répondrait aux impératifs immédiats et aux enjeux de long terme.
Une hausse des salaires ? Elle est incontournable et indispensable, et devrait avoir comme préalable une obligation de respect de la loi en matière de minimum salarial qui concerne de nombreux travailleurs pauvres. La plupart des pays industrialisés ont décidé de procéder à d’importantes revalorisations de leur minimum salarial, parce qu’ils ont compris que leur économie s’en trouverait revalorisée.
inflationSalaires et pouvoir d'achathausse des prix L'Humanité
En Ardèche, la chasse aux étudiants étrangers venus d’Ukraine est ouverte
ActuForcés par l’invasion Russe d’abandonner leurs cursus universitaires, ces jeunes africains réfugiés en France sont menacés d’expulsion.
Émilien UrbachÉtudiant en cyber-sécurité, inscrit depuis cinq ans à l’Université d’Odessa, il a fui à l’annonce des premiers bombardements russes sur l’Ukraine. Passé par la Pologne, puis par l’Allemagne, il a été orienté, à son arrivée à Paris, vers un Centre d’accueil mis en place par la préfecture d’Ardèche, à Darbres. Mais à partir du vendredi 14 mai, Willy sera considéré en situation irrégulière et expulsable du sol français.
A la discrétion des préfets
Sa différence avec les autres réfugiés venus d’Ukraine : sa peau noire et sa nationalité ivoirienne. « Je ne suis pourtant pas un sans-papiers, rappelle-t-il fermement. Je suis arrivé en Europe légalement. Je disposais, en Ukraine, d’un titre de séjour en bonne et due forme. Je payais mon logement et ma scolarité. Imaginez tout ce que mes parents ont investi pour que je puisse suivre ces études. Et il faudrait que je rentre sans aucun diplôme ? »
L’application en France du dispositif d’urgence déclenché le 4 mars par l’Union européenne pour accueillir ceux qui fuient l’Ukraine, exclut d’emblée « les ressortissants de pays tiers en mesure de regagner leur pays d’origine dans des conditions sûres et durables » . Le ministère de l’intérieur laissant à la discrétion des préfets l’examen individuel « du droit au séjour de ces personnes ».
« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'UkraineIls étaient une vingtaine, avec Willy, à être reçus par le préfet d’Ardèche début mars. Parmi eux, une dizaine d’étudiants originaires de pays africains. Alors que les ressortissants ukrainiens ont immédiatement bénéficié de la protection temporaire et d’importantes aides sociales, ces derniers n’ont obtenu qu’une autorisation provisoire de séjour (APS) de trente jours.
« Le préfet leur a d’abord dit que s’ils trouvaient un emploi ou une inscription en fac, l’APS serait prolongée, insiste Hervé Giot, président du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) d’Aubenas. Rapidement, certains avaient trouvé des promesses d’embauche en CDI, d’autres avaient reçu l’accord d’Universités, à Grenoble et Marseille notamment, pour leur inscription. Mais au lieu de tenir sa promesse, le préfet leur a remis une Obligation de quitter le territoire (Oqtf) d’ici un mois. »
Ailleurs en Europe, les autorisations provisoires de séjour s’étalent sur six mois et sont renouvelables. Une situation largement plus confortable pour se reconstruire et entamer des démarches.
Le mercredi 27 avril, lorsque le militant associatif arrive aux Mésanges, le centre de la Fédération des œuvres laïques (Fol), où la préfecture héberge les exilés d’Ukraine, plus aucun des jeunes Africains ne répond à l’appel. « La plupart sont allés tenter leur chance dans d’autres pays », indique Claire Lamine, conseillère municipale DVG de Darbres. Ailleurs en Europe, les autorisations provisoires de séjour s’étalent sur six mois et sont renouvelables. Une situation largement plus confortable pour se reconstruire et entamer des démarches.
L’angoisse de se retrouver facilement expulsables
« La plupart de mes amis sont partis en Belgique ou en Espagne, confie Willy. Moi je suis retourné à Paris. En Ardèche, on est très bien logé et nourri, mais c’est très enclavé. Ici, je suis entouré de personnes qui peuvent plus facilement m’orienter dans mes démarches. »
L’angoisse de se retrouver coincés et facilement expulsables a sans doute aussi joué dans le choix de ce départ soudain. « Ils ont eu peur d’être pris dans une nasse coupée du monde, considère Hervé Giot. Ils sont allés voir si l’herbe était plus verte ailleurs. »
Mamadou et un autre étudiant guinéen, comme lui, ont, pour leur part, rejoint Nancy, où ils sont accueillis par l’association Pottal fii bhantal France. « On n’a droit à rien, explique le jeune homme. On nous empêche de travailler alors que des employeurs dans des secteurs sous tension nous proposent des contrats. On nous empêche de nous inscrire à la fac alors que des universités sont prêtes à nous accueillir. En Guinée, mon avenir est bouché. La situation politique est très instable et ma famille a payé des milliers d’euros pour que je parte étudier en Europe. Je ne peux pas rentrer. »
« On est des êtres humains comme eux et on a vécu la guerre aussi »
Pour tous ces jeunes, la guerre en Ukraine pourrait bien mettre fin à tous leurs projets d’avenir. On aurait pu imaginer que la solidarité prônée par les États européens, surtout en terme militaire, puisse s’étendre à des formes de collaborations entre les milieux universitaires pour l’accueil de ces jeunes cerveaux dans lesquels l’Ukraine avait bien voulu croire. Les écoles françaises ont, par exemple, immédiatement été ouvertes aux enfants ukrainiens dès leur arrivée.
« Je trouve absolument injuste ce traitement inéquitable et le fait qu’on ne permette pas à ces étudiants de reprendre des études équivalentes dans notre pays alors qu’ils sont victimes de la même situation de guerre que les Ukrainiens », s’insurge Claire Lamine. « On est des êtres humains comme eux et on a vécu la guerre aussi », abonde Hani, un autre de ces étudiants, algérien pour sa part, ayant fui l’Ardèche pour essayer de poursuivre dorénavant ses études en Allemagne.
Mettre en place des recours devant le Tribunal administratif
Au lieu d’être accueillis et protégés, depuis leur départ d’Ukraine, ils auront d’abord été parqués dans le froid à la frontière polonaise, dépouillés de leurs affaires sur leur parcours d’exil. Arrivés en France, ils sont maintenant la cible du préfet. « Pas étonnant qu’ils décident de fuir, continue Hervé Giot. Aujourd’hui, ils sont lâchés dans la nature sans accès à leurs droits fondamentaux. Les autorités leur disent de demander l’asile. Mais c’est une supercherie. Ils ne sont pas partis de chez eux en quête d’un refuge mais pour faire des études et rentrer chez eux. L’asile ne leur sera jamais accordé. »
Les associations ardéchoises tentent maintenant de reprendre contact avec chacun d’entre eux. Démarches particulièrement compliquées, puisque bon nombre sont partis dans d’autres pays européens.
L’objectif des militants solidaires est de mettre en place des recours devant le Tribunal administratif. La loi prévoit qu’ils puissent le faire dans les deux mois suivant la notification de leur Oqtf. Elles s’en trouveraient immédiatement suspendues. Et le responsable du Mrap d’ajouter : « La seule solution est qu’un juge conteste la décision du préfet et autorise ces jeunes exilés à poursuivre leurs études en France. »
Réfugiés ukrainiensaccueil des migrants L'Humanité
Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques
EmissionQui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….
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L'Humanité
VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?
ReportageLa maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.
De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.
"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"
Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.
Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.
Serrant la déclaration de Louis Delgrès
La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.
"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".
Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?Une légende aux Antilles
Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.
Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.
"Une rebelle et une citoyenne"
"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.
Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".
L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.
Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage L'Humanité
Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?
Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris
À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse.
Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain.
Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange.
En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite.
L'Humanité
Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée
Un jour avecLa syndicaliste CGT, figure de la lutte victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles à Paris, est candidate de la Nupes aux législatives dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.
Sohir BelabbasUne femme de chambre députée ? La candidature enthousiasme. Samedi 8 mai, à la convention de la Nupes, le public l’acclame debout durant son discours enflammé. Au lendemain de son investiture, Rachel Kéké n’en revient pas de l’engouement suscité : « C’était, comme disent les jeunes, un truc de ouf ! »
Sur le trajet qui mène à Stains, à l’assemblée générale d’un collectif de militants des quartiers populaires, la candidate à la députation fait défiler les vidéos virales de son intervention sur son téléphone. On la revoit parée de son bazin violet, « la tenue africaine de fête que je portais le jour de la signature de la fin du conflit », précise-t-elle.
« La sous-traitance, c’est la maltraitance »
Ce conflit, c’est celui qui a opposé les femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles au puissant groupe Accor et son sous-traitant de nettoyage, STN. En juillet 2019, elle se lance avec trente-trois employées, soutenues par la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques), dans une lutte pour revendiquer des conditions de travail et de rémunération dignes.
A revivre en vidéo. Femmes de chambre de l’Ibis Batignolles : la fête après la victoire
Sur les piquets de grève, une formule est née : « La sous-traitance, c’est la maltraitance. » Celles qui se désignent comme « les guerrières des Batignolles » dénoncent les cadences infernales, les mutations, les heures supplémentaires non payées, les agressions sexuelles, dont un viol qui aurait été commis par un ancien directeur de l’hôtel.
Au terme d’une lutte de vingt-deux mois, dont huit mois de grève, elles arrachent entre 250 et 500 euros d’augmentation de salaire, une prime de panier et la fin du travail à la chambre pour un paiement à l’heure. « 99 % de nos revendications », comme aime à le répéter la gouvernante. « La lutte, ça paye ! » La victoire les dépasse : « Des journalistes sont venus du Japon pour nous interviewer ! »
Ibis Batignolles : victoire des femmes de chambre après 22 mois de mobilisationDepuis, Rachel Kéké a rejoint la France insoumise car elle estime que « leurs équipes étaient là jusqu’à la victoire ». Ce dimanche-là, la candidate est invitée à rencontrer le collectif autonome On s’en mêle, qui avait appelé à voter Union populaire au premier tour de l’élection présidentielle. Dans la salle de spectacle municipale, les retrouvailles sont chaleureuses avec Ahmed Berrahal, camarade de la CGT-RATP.
Ssa verve et son sens de l’anaphore
Très vite après la présentation du programme, la militante de 47 ans prend le micro devant les quelque 200 participants : « C’est nous, les personnes des quartiers populaires, les femmes issues de l’immigration, c’est nous qui faisons ces métiers essentiels. » Avec sa verve et son sens de l’anaphore, la syndicaliste emporte la salle dans la même ferveur que la veille.
Il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »
Rachel Kéké
Arrivée à Paris à l’âge de 26 ans, la jeune Ivoirienne a multiplié les galères pour régulariser sa situation, trouver un logement et un travail stable. La mère de cinq enfants connaît les difficultés rencontrées par « les papas et les mamans sous-traités » qui enchaînent les boulots sur des horaires décalés, avec de grosses amplitudes, pour des salaires de misère. « Cette situation ne nous donne pas les moyens d’éduquer nos enfants dans nos quartiers. Donc, il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »
« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! »
Mais la bataille n’est pas gagnée d’avance. En 2017, au premier tour des législatives, le bloc libéral (LaREM, LR, DVD) raflait plus de 60 % des voix sur la circonscription qui compte les communes de Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Thiais et Rungis. L’abstention atteignait 52 %. Jean-Jacques Bridey (LaREM, ex-PS) l’avait emporté face au républicain Vincent Jeanbrun. Le très droitier maire de L’Haÿ-les-Roses rempile.
Pour remplacer le député sortant, qui traîne des casseroles liées à des frais de bouche exorbitants et une affaire de détournement de fonds publics, la Macronie a choisi de parachuter la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Mais le paysage politique a évolué depuis 2017 : excepté à Rungis, Mélenchon est arrivé partout en tête du premier tour de l’élection présidentielle dans une circonscription globalement à droite. Il réalise une surprenante percée, comprise entre 8 et 11 points, par rapport à 2017.
« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! » lance avec évidence l’habitante de Chevilly-Larue qui veut mener une campagne joyeuse. Son premier projet de loi ? « Revaloriser tous les métiers essentiels. J’ai combattu Accor, je saurai tenir tête au ministre du Travail, si besoin », assure-t-elle sur le chemin du retour. Elle repart avec le soutien du collectif et de ses collègues. Fière, légitime et déterminée, Rachel Kéké est en route pour prolonger le combat.
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Législatives. La gauche fait peur, et c’est bon signe
Premier planLes macronistes, l’extrême droite et jusqu’aux dissidents du PS dénoncent la nouvelle union de manière caricaturale. La preuve que la dynamique électorale se situe bien à gauche, et que ses adversaires sont fébriles.
Florent LE DUL’accord à gauche ? C’est, au choix : « Des anciens laïcards et des nouveaux islamistes, des nageuses en burkini et des zadistes en poncho », pour Éric Zemmour. La « banqueroute » assurée, pour Christophe Castaner. « Une véritable pétaudière, une sorte de salmigondis idéologique », pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Une « union d’extrême gauche et antirépublicaine » à laquelle il faut faire « barrage », pour Jordan Bardella.
Certains signes ne trompent pas. Quand la gauche essuie une pluie d’attaques agressives et farfelues, c’est qu’elle peut conquérir le pouvoir. Depuis que le PCF, EELV et le PS se sont alliés à la France insoumise autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le festival des « paniques morales » et d’arguments caricaturaux bat son plein. « Attendez-vous à ce que ce soit compliqué. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur », prévenait Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai.
Même l’hebdomadaire de droite le Point titre ainsi son dernier numéro : « Mélenchon, l’autre Le Pen », dans l’espoir de renverser le barrage républicain contre la gauche.
En vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ? La chronique hebdo de notre service politique
De la droite à son extrême droite en passant par les dissidents « socialistes », tous ont adopté la stratégie de la diabolisation de la gauche. Avec comme objectif final de maintenir leur position au pouvoir, comme principaux opposants ou comme tenants de partis historiques. Réunissant ses candidats, le 10 mai, Emmanuel Macron les a prévenus que la bataille, cette fois, se jouerait ainsi contre l’ « extrême gauche », qui serait « unie sur une seule chose, la décroissance ».
Pour lui, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix, la justice fiscale (qui finance en partie les précédentes mesures) ne constitueraient même pas des avancées sociales, au motif qu’ « il n’y a pas de projet de progrès social qui se fait sur le déficit : ce serait sur le dos de nos enfants » !
La prétendue infaisabilité ou le coût du projet de la Nupes sont mis en avant à longueur de plateaux pour alerter sur « la folie du programme de Jean-Luc Mélenchon », comme le qualifie le patron des députés LaREM, Christophe Castaner (lui-même ancien membre du PS) .
La lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse »
C’est pourtant d’abord une question de choix politiques et économiques, que la droite, macronienne ou non, tente ainsi de restreindre. « Quand toute la gauche était de gauche, ces mesures étaient classiques, pas extrémistes, rappelle Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences-Po Bordeaux. Le programme de la Nupes s’insère dans une tradition économique différente et veut remettre en scène un choix de politique économique, ce que le PS avait fini par abandonner. Emmanuel Macron considère que l’économie de marché délimite le champ de la raison. » Donc, que toute proposition de plus grande redistribution ou de lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse » ou « ne pourrait pas être tenue », comme l’a souligné la députée LaREM Aurore Bergé .
De telles attaques rappellent la campagne présidentielle de 2017, mais pas celle d’avril dernier. « Les macronistes n’avaient pas d’inquiétude concernant Mélenchon à la présidentielle, observe l’historien Damon Mayaffre, spécialiste de l’analyse du discours politique. Pas d’inquiétude, donc pas de nécessité d’agiter le chiffon rouge comme c’est le cas maintenant. » Mais, en se déchaînant sur la Nupes, ses adversaires valident le constat que la dynamique de campagne se trouve désormais à gauche, ce qui commence à faire stresser la Macronie . Car, la traditionnelle démobilisation des électeurs entre la présidentielle et les législatives (- 25 points en 2017) pourrait être moindre chez les électeurs de la Nupes galvanisés par le rassemblement, ce qui réduit aussi le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour dans plusieurs circonscriptions. Or, en 2017, dans 231 d’entre elles, des candidats LaREM l’avaient emporté au second tour face à un concurrent LR, RN ou divers droite. Ce pourrait être une autre paire de manches face à un candidat de gauche, notamment si un « Tout sauf Macron » s’applique .
La droite macronienne, qui a tout fait pendant cinq ans pour désigner Marine Le Pen comme son adversaire, grince donc des dents. « C’est beaucoup plus simple d’en appeler à la République face à l’extrême droite, que de parler inégalités sociales, redistribution et de leur bilan en la matière », estime Vincent Tiberj. « Aujourd’hui, Emmanuel Macron doit réviser sa stratégie. Envoyer quelques signaux, sinon à la gauche, du moins aux réfractaires du PS, mais aussi, en même temps, se livrer à une diabolisation de la gauche », abonde le sociologue Éric Fassin. La présentation du « paquet » de mesures en faveur du pouvoir d’achat, prévue « à l’été », pourrait ainsi être avancée à l’avant-premier tour des législatives.
Dans le même temps, ses candidats, comme Manuel Valls ou Aurore Bergé, considèrent que la Nupes est « antirépublicaine ». Le chef de l’État l’a même qualifiée de « communautariste ». « C’est dans la continuité du premier mandat de Macron, avec des ministres qui parlaient d’islamo-gauchisme, de wokisme, analyse Damon Mayaffre. La difficulté des macronistes à répondre à la gauche sur le fonds économique et social les encourage à agiter ces paniques morales, à montrer que ces adversaires sont tous ou presque antirépublicains. C’est stratégique mais aussi idéologique. Il y a une vraie rupture et une peur sociale des dominants autour des mesures de la Nupes. »
Dans cette entreprise de caricature éhontée d’une « gauche bolchevique mangeuse d’enfants », certains grands médias nationaux et intellectuels osent tout. Le Figaro redoute « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Pour Alain Finkielkraut, « Jean-Luc Mélenchon mise sur le grand remplacement pour accéder au pouvoir », tandis que Valeurs actuelles titre sur « La menace islamo-gauchiste ».
anathèmes et attaques grotesques pour ne pas débattre du fond des propositions
Car, l’extrême droite n’est pas en reste. S’il a renoncé à viser Matignon, considérant que « la logique des institutions » veut que le président ait la majorité, le Rassemblement national compte bien rester l’opposant principal d’Emmanuel Macron. Et en matière d’insultes caricaturales, il sait faire. Son président Jordan Bardella voit dans la Nupes une « ZAD de toutes les idéologies les plus dangereuses pour notre pays, les communautaristes et les islamo-gauchistes », quand Marine Le Pen évoque « l’opposition qui va défendre le burkini à la piscine, veut ouvrir les prisons, régulariser les clandestins, désarmer la police ». Là encore, un moyen de ne pas débattre sur le fond. Car, la dynamique de la gauche crée une autre alternative que celle de l’extrême droite au macronisme, notamment sur le pouvoir d’achat. Le programme social de la gauche, désormais discuté, dévoile par ricochet l’imposture de Marine Le Pen.
En quelques jours, la gauche aura donc considérablement perturbé ses adversaires. Avant même la signature de l’accord, des socialistes s’indignaient déjà de ce rassemblement. Dans le sillage de François Hollande, les éléphants socialistes ont dénoncé à travers cet accord une « reddition ». « Le PS a perdu son âme, il s’est soldé pour pas cher », a ainsi déclaré Julien Dray, qui tance un pacte « électoraliste ». « C’est risible, répond l’eurodéputée FI Manon Aubry. Cet accord se base sur des idées et plus de 300 propositions, issues de discussions très poussées », qui devraient être annoncées ce week-end.
Le programme, justement, semble un peu trop à gauche pour des gens qui revendiquent l’étiquette sans en épouser les idées. L’ex-dirigeant du PS Jean-Christophe Cambadélis porte sur ce projet une analyse tout en mesure dans l’Opinion : « On se retrouverait dans la situation de la Corée du Nord. » Dans le camp « écolo », des critiques fusent aussi de la part de personnalités ayant renoncé aux préceptes de la gauche depuis longtemps, comme Daniel Cohn-Bendit ou – plus surprenant – José Bové. Ces deux-là ont cosigné une tribune dans le Monde critiquant la signature de l’accord par EELV qui aurait ainsi « sacrifié l’essentiel : le principe démocratique et l’universalité ». « Cela nous raconte surtout la clarification dans ces partis, avec des détracteurs de l’accord qui se situent en fait du côté de l’économie de marché », estime Vincent Tiberj.
Du centre, de droite ou d’extrême droite, les détracteurs de la Nupes vont devoir se positionner sur le fond, sur les propositions de la gauche. D’autant que sa dynamique pourrait permettre d’imposer un agenda politique et des thèmes longtemps mis au second plan face à l’insécurité et l’immigration.
union de la gauchegaucheNupesLégislatives 2022 L'Humanité
Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire
ActuLa Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours, celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Les dates clés
Cyprien CaddeoC’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.
Édouard Herriot après la rencontre du Cartel des gauches, le 7 juin 1924. © Bridgeman Images
1924 : le fragile Cartel des gauches
En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.
Léon Blum, Maurice Thorez et Roger Salengro, le 15 juillet 1936. © Bridgeman Images
1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail
Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie. Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »
En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.
Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.
Après la signature du programme commun en 1972. © AFP
1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun
À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).
De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.
Premier Conseil des ministres du gouvernement de la gauche plurielle, le 5 juin 1997. © Gérard fouet/AFP
1997 : de la gauche à la majorité plurielle
21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.
2022 : l’heure de la Nupes
La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.
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La Nupes suscite l’espoir en Europe
ActuParlement européen Les eurodéputés de gauche considèrent que le programme de rupture de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est utile à toutes les forces progressistes de l’UE.
Jean-Jacques RégibierStrasboug (Bas-Rhin), correspondance.
« Un gouvernement de gauche en France, cela servira tout le monde, y compris la Grèce », estime l’eurodéputé grec Stélios Kouloglou (la Gauche), qui ne désespère pas que se reproduise le scénario de 1981, quand la victoire de la gauche aux législatives du mois d’octobre en Grèce avait succédé à son arrivée au pouvoir en France en mai. L’élu fait partie des nombreux députés européens qui se sont passionnés pour les négociations entre partis de gauche de l’Hexagone ayant abouti la semaine dernière à la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. « Ce qui est surprenant, c’est que cet intérêt va bien au-delà du seul groupe de la Gauche. Cela va des socialistes espagnols aux Verts néerlandais, qui tous attendent beaucoup et qui sont assez impressionnés », témoigne l’eurodéputée française Leïla Chaibi (la Gauche), reprenant les mots d’une députée socialiste néerlandaise pour qui ce qui se passe « va avoir des répercussions sur toute l’Europe ».
Si la France suscite autant de curiosité, c’est que la configuration à gauche y est plutôt originale par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent. « Le Parti socialiste y a été tellement affaibli qu’il est un peu obligé de s’ouvrir à cette unité, mais ce n’est pas le cas en Europe, où la situation est différente », rappelle la députée européenne suédoise Malin Björk (la Gauche), pensant notamment à son propre pays, dirigé par les sociaux-démocrates, ou à des pays aussi importants que l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. « Nous sommes dans un contexte où il est très important d’avoir en France un mouvement de gauche fort face à la destruction des alternatives démocratiques. Ce n’est pas seulement l’alliance pour les législatives qui est intéressante, c’est aussi le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle », explique la députée européenne Marisa Matias (la Gauche), arrivée elle-même troisième à la présidentielle de 2016 au Portugal sous les couleurs du Bloc de gauche. Et c’est bien cette politique de rupture qu’incarne le programme de la Nupes, qui tranche, en effet, dans le paysage politique européen, caractérisé par ailleurs par une remontée des droites extrêmes.
« L’exemple de l’Espagne nous montre l’importance du centre de gravité » de l’alliance, estime Leïla Chaibi, qui constate que dans ce pays, « il était social-démocrate, ce qui fait que Pedro Sanchez penche plus vers le centre que vers la gauche ». L’eurodéputée fait allusion au gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos en 2019 qui, en raison de l’abandon de certaines mesures sociales ou des critiques contre l’Union européenne, a finalement valu à Podemos ses revers électoraux de 2020. Leïla Chaibi note qu’au contraire, ce qui a prévalu au cours des négociations en France a été d’aboutir à une coalition qui se fasse sur une « ligne de rupture » qui soit en mesure de proposer une alternative, et « non pas sur le plus petit dénominateur commun » que serait « une ligne sociale-démocrate pas très radicale ». « Pour convaincre les socialistes de se tourner vers la gauche, c’est la gauche qui doit être renforcée », estime également Stélios Kouloglou, qui constate que c’est rarement le cas au sein du Parlement européen, où « les socialistes regardent plutôt à droite qu’à gauche ». En Grèce, la victoire de Syriza aux législatives de janvier 2015 avait aussi levé l’espoir, mais s’était heurtée au mur de la pression européenne. L’eurodéputé grec pense cependant que la situation politique en Europe est moins défavorable à un gouvernement de gauche aujourd’hui en France qu’elle ne l’était pour son pays au moment de l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras. « Je ne voudrais pas donner de leçons, mais notre expérience nous dit qu’il faut d’abord un programme précis et se préparer à l’appliquer, tout en sachant qu’il faut s’attendre à des réactions très fortes de la part de l’oligarchie et des médias », détaille le député grec.
l’UE elle-même déroge à ses propres règles
C’est également ce que pense Malin Björk et c’est ce qui, selon elle, rend l’accord passé entre les partis de gauche en France intéressant pour toute l’Europe. « Cela montre concrètement que la gauche au sens large peut se réunir non pas seulement autour d’une table pour discuter, mais pour s’engager dans une démarche politique concrète avec l’objectif de prendre le pouvoir. À un moment donné, les partis voient que les enjeux sont très grands et que si l’on ne s’unit pas maintenant, on n’est pas à la hauteur des attentes des électeurs », estime l’eurodéputée suédoise. Cette opinion est partagée par les députés de gauche au Parlement européen. Marisa Matias juge même qu’ « avec l’accord sur un programme commun, le plus important est déjà fait » pour la gauche française.
Qu’en est-il dans ces conditions de la possibilité de « désobéir » aux règles de l’UE si elles allaient à l’encontre de ce que la Nupes considère comme les intérêts du peuple français ? En premier lieu, répondent les députés, l’UE elle-même déroge à ses propres règles quand elle l’estime nécessaire. C’est ce qui vient de se passer avec l’abandon pour répondre à la crise du Covid de la règle selon laquelle le déficit public d’un État ne doit pas excéder 3 % du PIB. En second lieu, cette possibilité de désobéissance n’a rien à voir avec un éventuel retrait de la France de l’UE, contrairement à ce qu’essaient de faire croire la droite, les macronistes ou l’extrême droite. Il s’agit bien au contraire de montrer que les règles actuelles doivent être changées. « Puisque même les institutions européennes ont été obligées de suspendre le pacte de stabilité, ça veut dire que les règles ne fonctionnent pas, ni dans les moments de crise ni dans les moments normaux. C’est une raison très valable pour dire qu’il faut en changer », analyse la députée portugaise Marisa Matias. « Ce n’est pas un étendard, c’est un outil pour un programme qui change la vie des gens, qui redonne de la dignité, du pouvoir d’achat et un emploi pour tous et qui fait la transition écologique, et pour tout ça, à un certain moment, il y aura à désobéir aux traités européens », complète Leïla Chaibi.
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Ce qui est nouveau
ÉditorialMaurice UlrichOn ne saurait abuser de la formule historique, quand bien même la musique de Lully donnait à la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron pour son deuxième mandat un petit air de sacre. « Qui t’a fait roi ? » avait rétorqué en son temps un certain Aldebert de Périgord à Hugues Capet, lui rappelant ainsi comment il avait accédé au trône. Mais on avait le sentiment, tout de même, malgré ou à cause de la présence de 450 invités, parmi lesquels les deux précédents présidents de la République, qu’il manquait du monde et qu’était occultée un peu trop vite la réalité politique de cette réélection et de son second tour. En clair, le vote de toutes celles et ceux, quelques millions, qui n’ont mis qu’à contrecœur, voire avec au creux du ventre une sorte de rage d’y être contraint, un bulletin Macron dans l’urne.
« Le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir », a cru pouvoir affirmer le président dès ses premiers mots. Avec la retraite à 65 ans ? Et, pour lui, « un peuple nouveau a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Plus blanc que blanc et passé à la machine, mais déterminé. « Nous allons continuer à nous attaquer aux inégalités à la racine », a-t-il assuré. Continuer ? C’est pour le moins osé, quand les actes fondateurs du quinquennat avaient été la suppression de l’impôt sur la fortune et la baisse des APL.
La légitimité du président n’est pas en cause. Mais les chiffres sont là. Les 30 % gagnés au second tour ne viennent pas du ciel ou d’un tour de passe-passe, mais de la gauche, celle des grandes villes et celle, il faut le dire fort et haut, des cités populaires, des banlieues. Aubervilliers, par exemple, en Seine-Saint-Denis. À quelques voix près, 60 % au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon et 16 % pour Emmanuel Macron qui recueille 76 % au second tour. 16 plus 60, 76 !
Aubervilliers, avec, samedi, le premier meeting de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, pour la première fois depuis des décennies les formations de gauche et écologistes ensemble. Pour gagner. C’est ça qui est nouveau.
EditorialLégislatives 2022gaucheNupes L'Humanité
Législatives. Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes
Altermondialiste, avocate, boulanger, soignant… et bientôt députés ? La Nouvelle Union populaire met en avant la diversité de ses candidats et des luttes qu’ils incarnent. Portraits de quatre d’entre eux.
L’avocate nordiste qui veut un droit pour les générations futures
Sarah Kerrich-Bernard Avocate et secrétaire de la fédération PS du Nord
La théorie des gauches irréconciliables édictée par Manuel Valls, elle n’y a jamais cru. « De là où je viens, dans les Hauts-de-France, c’est impossible d’y apporter du crédit : c’est l’union qui a nous permis d’envoyer à nouveau des élus à la région », assure Sarah Kerrich-Bernard, maintenant candidate socialiste dans une circonscription du Nord. Alors, samedi, sur l’estrade de la convention de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, cette avocate en droit public s’est sentie « galvanisée », car « enfin on a parlé des sujets qui intéressent les gens ». La socialiste de 29 ans a notamment parlé d’écologie et de son souhait de voir naître un « droit des générations futures ». « Nous allons passer des États solitaires aux États solidaires. Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces », a-t-elle annoncé, enthousiasmée par le rassemblement.
Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces.
Elle s’est revue en 2010 lorsque, à 17 ans, elle pousse la porte de la fédération PS du Nord pour y adhérer avec « l’envie de participer à un combat plus grand » que soi. Le parti à la rose est alors « celui qui pouvait fédérer » la gauche. Aujourd’hui, à cause des trahisons du quinquennat Hollande, il s’est « désagrégé », au point qu’avec le score d’Anne Hidalgo (1,7 %), Sarah Kerrich-Bernard était au bord de la rupture avec le PS : « Soit le parti faisait le choix de l’union, soit il faisait le mauvais choix et je ne voyais pas comment continuer. » Le conseil national, dont elle est membre après avoir soutenu deux fois l’actuel numéro 1, Olivier Faure, choisit la première option. Et elle décide de relever le drapeau socialiste dans une région qui ne compte plus aucun député socialiste depuis 2017. Après avoir été responsable départementale des Jeunes socialistes puis conseillère régionale, Sarah Kerrich-Bernard est désormais à la tête de la deuxième plus grosse fédération socialiste du pays. D’origine marocaine, cette fille d’enseignants compte maintenant s’asseoir sur les bancs de l’hémicycle du Palais-Bourbon.
Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoireLe boulanger solidaire qui ne voulait pas faire de politique
Stéphane Ravacley Artisan
Une grève de la faim comme entrée en politique. En janvier 2021, Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon depuis 1985, voit soudain la presse débarquer dans son fournil pour relayer son combat en faveur de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoré. Mineur isolé, celui-ci venait de recevoir, à ses 18 ans, une obligation de quitter le territoire français, et doit sa régularisation à la lutte acharnée de son patron. Ce dernier, qui n’avait « jamais voulu faire de la politique », va alors fonder avec d’autres entreprises dans la même situation l’association Patrons solidaires pour « battre le fer ensemble contre les préfectures » et porter, avec le sénateur PS Jérôme Durain, une proposition de loi. Elle se fracassera sur la « grande déconnexion entre les élus et la réalité du terrain », que le boulanger, candidat dans la 2e circonscription du Doubs, veut « révolutionner » en posant son tablier sur les bancs du Palais-Bourbon.
À l’Assemblée nationale, c’est son parcours, son ancrage sur le terrain et son « humanisme » qui guideraient sa députation. Le boulanger de 53 ans veut poursuivre son combat pour les mineurs isolés, étrangers comme français, en proposant de « les accompagner jusqu’à 25 ans et non 18 ans pour les protéger et les insérer doucement dans le monde du travail ». Il serait aussi un des premiers députés artisans et veut porter « la voix des petites entreprises des villages et petites villes », qu’il veut « redynamiser en réimplantant l’artisanat ». Originaire d’une famille de paysans de Bonnevent-Velloreille, commune de moins de 400 habitants en Haute-Saône, il promet aussi de défendre le monde de l’agriculture, avec le but de le « sortir de sa dépendance vis-à-vis de la grande distribution ».
Investi par EELV, Stéphane Ravacley ne prendra pas pour autant sa carte au parti afin de « garder (sa) liberté de ton et de conscience ». Pour faire de la politique autrement et « pour les gens », il se forme depuis quelques mois à l’Académie des futurs leaders pour apprendre à « construire un argumentaire et savoir rester soi-même dans ses prises de parole, pour ne surtout pas singer le monde politique ». F. L. D.
Un médecin communiste à élire de toute urgence
Loïc Pen Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise)
Cette fois, il y va pour gagner. Déjà candidat du PCF en 2007 et 2012 dans la 7e circonscription de l’Oise, Loïc Pen se présentait pour faire vivre les idées communistes. En 2022, il a de réelles chances de les porter à la tribune de l’Assemblée nationale . « C’est la première fois qu’on a une gauche rassemblée et crédible pour gagner », assure le médecin de 54 ans. Ce malgré un score important de l’extrême droite dans cette circonscription à la présidentielle, dont il combat l’imposture sociale avec les diverses forces militantes de gauche, qui n’ont pas attendu la Nupes pour s’unir.
Dans cette bataille, il peut compter sur des convictions certaines et intactes depuis près de quarante ans. En 1984, avant ses 16 ans, le tournant de la rigueur du PS et le mouvement pour la libération de Mandela le poussent à adhérer au PCF. Ses idéaux et ses combats se renforceront au fil de son parcours professionnel. Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise), il vit de près « l’austérité qui pèse sur les services publics, aujourd’hui dans un état de déliquescence proche de l’effondrement en ce qui concerne l’hôpital public ».
Lui qui espère, avec la gauche rassemblée, « faire élire des gens qui connaissent les problématiques réelles de différents secteurs » souhaite continuer à exercer à l’hôpital, même dans un temps réduit, s’il devient parlementaire. « Je ne veux pas perdre cet ancrage et le vécu quotidien, qui est très nourrissant », explique celui qui a aussi été chroniqueur vidéo pour l’Humanité, pendant la crise sanitaire. Comme urgentiste et syndicaliste CGT, Loïc Pen a ainsi développé des idées et des solutions concrètes pour stopper cette spirale mortifère pour les services publics de la santé : « Réinvestir massivement dans l’hôpital, arrêter d’emprunter à des taux pas possible aux banques privées, balayer la tarification à l’activité, repenser la gouvernance pas seulement à l’hôpital mais dans toute la santé… » Actuellement responsable du service de l’unité pénitentiaire rattaché à l’hôpital de Beauvais, Loïc Pen souligne aussi « les liens extrêmement étroits entre la médecine et le social », qui guideraient ses prises de parole et de position à l’Assemblée.
La militante altermondialiste qui a toujours été d’attaque contre le néolibéralisme
Aurélie Trouvé Agronome et ancienne porte-parole d’Attac
Qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve, elle ne fait jamais défaut à la lutte. Dans la rue, elle a toujours été là, souvent en tête de cortège ou micro à la main. Pendant quinze ans, Aurélie Trouvé a été l’un des visages de l’altermondialisme, tantôt porte-parole d’un contre-G7, tantôt candidate, « pour le symbole », à la tête du Fonds monétaire international (FMI) face à Christine Lagarde. Mais, début décembre, celle qui est alors porte-parole de l’ONG Attac décide de tourner la page pour entrer en politique. Son objectif ? « La conquête des institutions ». Comment ? En rejoignant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. « Psychologiquement, ça a été dur mais je suis convaincue d’avoir fait le bon choix : je suis restée dans la même famille », raconte-t-elle, la gorge serrée.
La candidate se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ».
Aujourd’hui, Aurélie Trouvé, habitante de Seine-Saint-Denis depuis une quinzaine d’années, est candidate dans la très populaire 9e circonscription du département, où la sortante FI Sabine Rubin ne brigue pas un nouveau mandat. Ici, Jean-Luc Mélenchon a tutoyé les 50 % au premier tour de la présidentielle. « C’est là que l’on vit puissance 10 les dégâts sociaux et environnementaux de Macron. Je ne voulais pas aller ailleurs », explique cette agronome de 42 ans.
Dans son dernier livre, le Bloc arc-en-ciel, elle rêvait d’unir « le rouge du syndicalisme et du communisme, le vert de l’écologie, le violet du féminisme, le jaune des insurrections populaires et le spectre multicolore des luttes antiracistes et LGBTQ+ ». Ces dernières semaines, Aurélie Trouvé a été l’une des chevilles ouvrières de l’accord entre les gauches pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, dont elle préside le parlement de campagne. Inspirée par la première campagne d’Evo Morales en Bolivie, où elle a fait un stage en 2002, elle se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ». Pour changer la vie des Français, cette coureuse de demi-fond à haut niveau voudrait porter une mesure à l’Assemblée nationale : les cantines bio, locales et 100 % gratuites pour tout le monde.
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Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire
ActuLa nouvelle alliance baptisée Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté les axes de son programme et plusieurs de ses candidats à Aubervilliers ce samedi. Dans une ambiance joyeuse et déterminée, elle a affirmé son objectif : conquérir le pouvoir lors des législatives de juin.
Benjamin KönigAurélien SoucheyreUne foule compacte et heureuse, des sourires, un air de retrouvailles et un esprit résolument conquérant : il flottait comme un parfum de rendez-vous historique aux Dock Pullman, à Aubervilliers, pour le lancement de la campagne de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. Le public, fervent, entonne à plein poumons « On va gagner ! » - le leitmotiv de l’après-midi -, lorsque Marine Tondelier, l’opposante historique du Rassemblement national à Hénin-Beaumont et candidate (EELV) de la Nupes, prend la parole avec l’eurodéputée FI Manon Aubry, co-animatrice de la « première convention » de ce rassemblement historique de la gauche.
Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?Le V de la victoire
« Dans la salle il y a des insoumis, des communistes, des socialistes, des écologistes, tous ensemble ! » lance l’insoumis Manuel Bompard lorsqu’il débute son discours. La cheville ouvrière des négociations de l’accord ne cache pas son contentement devant cette convergence « malgré nos différences, nos histoires respectives, face à l’urgence, pour construire un avenir en commun. » Et de rappeler que « 32 % des votes ont suffi à Emmanuel Macron pour s’assurer une majorité absolue en 2017. 32 % ? Chiche ! » sourit-il, désignant l’objectif d’une « vague d’espoir qui se lève ». Une vague symbolisée par le logo, dévoilé par Marine Tondelier : le V « qui en grec se dit « Nu », rappelle l’écologiste. « Non pas que nous n’ayons plus rien à cacher entre nous », plaisante-t-elle, mais pour « le Nu de la Nupes et le V de la victoire ».
Législatives. Fabien Roussel : « Nous devons répondre à un espoir immense »Lorsqu’Olivier Faure s’avance vers le pupitre, très applaudi et visiblement ému, le premier secrétaire du PS saisit la portée du moment. Il vient parler de la clarification qui s’est opérée chez les socialistes et revient sur la loi El Khomri de 2016. « Il est où le progrès lorsque l’on prive les salariés de droits qu’ils ont conquis durement ? » dénonce-t-il. Avec humour, il parle des avertissements qu’on lui a lancés : « On m’a dit que vous étiez des sauvages… » ironise-t-il. « Mais qui sont les vrais sauvages dans ce pays ? Ce sont celles et ceux qui font tout pour que ceux qui exploitent la planète et les gens restent en place. » Celui qui a eu le courage d’arrimer à nouveau le PS à une gauche de transformation résume l’espoir nouveau que lève la Nupes : « Pour une fois, ne votez pas contre, mais votez pour ce que vous croyez ! »
«Nos adversaires sentent que nous pouvons gagner»
Cette joie de voir l’union réalisée est au cœur des discours de nombreux dirigeants : « Nous revoilà ! » sourit Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, qui insiste : « Si cette union suscite autant de critiques, c’est que nos adversaires sentent que nous pouvons gagner ». « Les communistes sont heureux d’être là ! » lance lui aussi Fabien Roussel. Une satisfaction de voir enfin ce rassemblement qui traverse aussi les militants présents. Sofia regarde les visages des dirigeants qui se succèdent à la tribune, unis, et lâche : « C’est tellement beau ! Si on m’avait dit ça il y a deux semaines… Tant de gens qui ont tant en commun et arrêtent de se diviser pour enfin gagner. Je suis émue ! » Même son de cloche pour Damien, qui ne cache pas sa joie : « Je suis hyper content. À l’intérieur de moi ça chauffe ! Je me bats pour le rassemblement à gauche et j’attends ça depuis tellement longtemps… C’est historique et c’est jouissif ! On peut gagner, chasser Macron et changer la vie », s’enthousiasme-t-il.
Législatives. La gauche ne peut plus se diviser pour laisser Macron mieux régnerDe ce rassemblement, le secrétaire national du PCF en parle comme un « événement important pour des réformes de progrès à portée de main ». Le SMIC à 1400 euros net « avec des cotisations pour financer la Sécu », le revenu étudiant dès septembre et « la retraite à 60 ans, enfin, ainsi que le rétablissement des CHSCT et l’entrée des salariés dans les CE et les CA », liste-t-il. Un programme ambitieux qui nécessite aussi une mobilisation populaire, rappelle Aurélie Trouvé, l’ex-porte parole d’Attac et candidate FI en Seine-Saint-Denis : « Nous avons besoin des mouvements sociaux. »
La présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, cible d’abord celles et ceux qui se sont livrés à des attaques outrancières, voire infamantes, contre l’accord à gauche : François Bayrou, Eric Woerth et Jordan Bardella, ou bien… Le Figaro, dont un éditorial dépeint la Nupes comme un « soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Puis elle évoque ce qui anime positivement la gauche : « Oui, nous sommes de fervents partisans de l’implication populaire, partout et tout le temps, dans la République ! » Et alors qu’Adrien Quatennens - qui s’insurge notamment « contre la retraite à 65 ans, injuste, cruelle et inefficace » - parle de l’union comme d’un « signal puissant dans tout le pays », Fabien Roussel met l’accent sur la possibilité de « refonder une République sociale, démocratique et laïque, et que la France parle de paix ».
Urgences sociales, démocratiques, écologiques
La convention est aussi l’occasion de la présentation de plusieurs candidats, venus de toute la France, issus de tous les métiers et partis politiques, militants syndicaux ou associatifs. À l’instar de Rachel Kéké, candidate insoumise dans le Val-de-Marne, qui a mené la lutte de 22 mois des femmes de chambre d’Ibis : « Sans nous, il n’y a pas de France ! » harangue-t-elle, devant un public qui lui réserve une ovation. Puis Jérôme Guedj, socialiste candidat dans l’Essonne, n’oublie pas de remercier et faire applaudir tous les candidats qui se désistent pour permettre le rassemblement opéré. Au total, une vingtaine de candidats qui parlent chacun de leur expérience selon trois thèmes centraux : les urgences sociales, démocratiques et écologiques – cette question irriguant l’ensemble des interventions. L’école est également au centre des préoccupations, notamment avec Bruno Nottin, candidat PCF face au ministre Jean-Michel Blanquer, appelle à refonder le service national de l’éducation plutôt qu’à le détruire pour mieux le marchandiser. Il fait huer le ministre de l’Éducation nationale et ajoute : « Notre force, c’est l’union, elle décuple notre pouvoir. »
La Macronie au bord de la crise de nerfsLes orateurs n’oublient pas, outre le chef de l’État, de décocher quelques flèches à l’opposant préféré de ce dernier : l’extrême droite. « Face à elle, nous répondons : respect, dignité, égalité », martèle Fabien Roussel, qui rend hommage, comme d’autres, à Marine Tondelier, qui subit au quotidien la violence du clan Le Pen à Hénin-Beaumont. Au pupitre, Jean-Luc Mélenchon manie l’ironie : « Le FN, c’est un vote qui ne sert absolument à rien : quand ils sont élus députés, ils ne viennent pas. » C’est le dirigeant insoumis qui clôture la convention, avec un discours placé sous le signe de l’Histoire : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », a-t-il débuté, citant Paul Eluard. Puis il rend hommage aux « plus de 1500 candidats qui se sont retirés pour une cause plus grande que (leur) personne ». Mais également à tous les candidats de gauche à la présidentielle : « Personne dans notre famille n’a été en dessous de la tâche qui lui avait été confiée », mesure-t-il, avant de réaffirmer qu’i l « faut jeter la rancune à la rivière », car la Nupes est une « nouvelle façon de faire l’histoire ».
Une nouvelle page
Précisément, c’est ce moment historique sur lequel s’est attardé le discours de celui que l’accord à gauche a désigné comme premier ministre en cas de victoire : « La Nupes, c’est la gauche qui s’unit, mais c’est une nouvelle page. Il va falloir, travailler, créer, expliquer (…) Et ça se fera pas la discussion et la fraternité », poursuit-il, ajoutant que « notre problème n’est pas la compétition, mais l’émulation » avec un objectif à portée de main : remporter les législatives, et gouverner le pays. Comme à son habitude, il ponctue son propos de traits d’humour : « On s’est bien fait à LaREM, alors pourquoi pas à la Nupes ? » Jean-Luc Mélenchon rappelle surtout le sens profond du combat de la gauche, face à un « capitalisme de notre époque incapable de se corriger car il profite des turpitudes qu’il provoque ». Sans oublier la guerre, dédiant « au peuple ukrainien notre ferveur d’aujourd’hui ». Et de finir par une citation de Victor Hugo : « Tenir bon, tenir tête, voilà l’exemple dont les peuples ont besoin. » Après avoir entonné une Marseillaise à pleins poumons, le public se retrouve devant l’entrée, puis repart gonflé à bloc. Pour beaucoup vers l’arrêt de métro voisin. Son nom : Front populaire.
VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
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Il y va de la musique et du son
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniDeux revues explorent le fait théâtral dans ses nouvelles modalités. Cela tient du caractère interdisciplinaire du spectacle vivant et des nouvelles technologies à sa portée. Théâtre/Public (n° 243, avril-juin 2022), sous le titre « Musique ! », se penche sur certaines pratiques musicales en vigueur en publiant études, témoignages et réflexions d’artistes sur les mutations en cours, jumelées aux enjeux dramaturgiques, voire politiques, des œuvres ainsi créées (1). Cela n’avait-il pas commencé, dans les années 1970, avec le « théâtre musical » impulsé au Festival d’Avignon, sous l’égide de France Culture, par le musicologue Guy Erismann ? L’élément musical se mettait à organiser et justifier le théâtral, compositeurs et metteurs en scène œuvrant de concert en ce sens. Orden, musique de Girolamo Arrigo, sur une mise en scène de Jorge Lavelli, fut la première réalisation de cette forme, suivie d’autres attelages semblables. Et puis il y eut, notamment, Mauricio Kagel, Heiner Goebbels, Christoph Marthaler…
Au cœur du dossier, on peut ainsi découvrir les raisons d’expérimenter de Séverine Chavrier, David Lescot, Samuel Achache, Lucie Dumas, Jeanne Candel, Maëlle Dequiedt, Alice Tabard, Silvia Costa, Pascaline Herveet, Philippe Quesne, etc. On lira de surcroît en ouverture, avec passion, l’entretien avec l’homme de théâtre haïtien Guy Régis Jr, ainsi que l’analyse, par Cécile Vaissié, du fier travail de dissidence intérieure du théâtre KnAM en Russie.
Alternatives théâtrales, de son côté, s’intéresse aux pratiques contemporaines des « scènes sonores » (2). Sa livraison d’avril (n° 146), envisage en détail le rôle accru de tous les métiers du « paysage sonore » (on les nomme réalisateurs, concepteurs sonores, musiciens, compositeurs, designers), artistes artisans, souvent dans l’ombre, auxquels revient l’honneur du « tournant acoustique » en cours sur les scènes d’aujourd’hui. Sont largement cités à comparaître des acteurs, des ingénieurs du son, des metteurs en scène, des concepteurs de logiciels, des performeurs. Cela va du pionnier Pierre Schaeffer au podcast. On apprend beaucoup. Claudel disait : « L’œil écoute. » Désormais, l’oreille voit.
gisabo3@gis-routage.frwww.alternativestheatrales.beLa chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtrepresse écrite L'Humanité
Législatives. Le conseil national du PS valide l’accord à gauche
ActuLes près de 300 membres du conseil national du Parti socialiste ont confirmé par 167 voix contre 101 et 24 abstentions un accord historique à gauche. Insoumis, écologistes, communistes et socialistes partiront unis dans la bataille des législatives. Le PS, profondément divisé, renoue un peu plus avec la gauche et tourne le dos aux années Hollande.
Aurélien SoucheyreC’est avec 62 % des voix, après trois heures de débat, que l’accord programmatique et électoral défendu par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a été validé par le conseil national de la formation. Le parti rejoint donc, c’est désormais certain, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux côtés de la FI, d’EELV et du PCF. Tous partiront groupés aux législatives des 12 et 19 juin dans le but de conquérir l’Assemblée nationale.
La gauche renoue avec ses fondamentauxRien n’était gagné d’avance tant cet accord divise le PS, arrivé à un carrefour de son histoire. D’un côté, les défenseurs du bilan de François Hollande et d’une ligne social-libérale, hostiles à une union impulsée par la France insoumise. De l’autre, la direction actuelle du PS, qui regarde davantage à gauche, et tire des résultats à l’élection présidentielle (21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon contre 1,75 % pour la candidate socialiste Anne Hidalgo) l’enseignement que les électeurs de gauche veulent son rassemblement.
« C’est la première fois que la gauche se retrouve depuis très longtemps. Nous ne sommes pas irréconciliables, nous sommes même en train de démontrer que nous sommes conciliables », a déclaré Olivier Faure après le vote. « Ce soir, c’est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons. Avec Macron ou avec Jean-Luc Mélenchon, les écologistes et les communistes ? Nous disons que nous sommes dans un espace politique qui est celui de la gauche et que nous n’en bougerons pas », a-t-il conclu.
« Nous gardons notre boussole de gauche »De nombreux ténors du PS avaient auparavant attaqué ou fait savoir leur rejet de cet accord. Dont François Hollande, deux de ses anciens premiers ministres (Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve qui a claqué la porte du parti), mais aussi l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, et les actuels présidents de région Loïg Chesnais-Girard (Bretagne) et Carole Delga (Occitanie). En cause : l’accord programmatique passé avec la Nupes et la répartition des circonscriptions, dont 70 sont prévus pour le PS. Mais quatre circonscriptions de députés PS sortants n’ont pas été réservées aux socialistes. Celle où Lamia El Aaraje était élue à Paris notamment. Une motion a été votée pour que le PS retourne négocier avec la FI concernant cette circonscription.
Le sénateur PS Rachid Témal a lui appelé à présenter des candidatures dissidentes contre celles de la Nupes. « Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon et ses partisans acceptent l’insoumission, soyez candidats si vous le souhaitez, c’est ça aussi l’insoumission », a-t-il lancé aux socialistes hostiles à l’accord. Olivier Faure a prévenu qu’un tel acte serait « toujours un choix risqué », avec de possibles exclusions du PS à la clé.
Le premier secrétaire a également balayé les accusations de « radicalité » portées à son encontre. « Mitterrand, c’était ça la radicalité, et pourtant nous l’avons fait. À force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité. » Il entend désormais participer à « réveiller l’espoir », et appelle à battre la Macronie aux législatives pour envoyer la gauche au pouvoir. Ainsi s’est achevé l’un des conseils nationaux les plus importants de l’histoire du PS depuis au moins quarante ans.
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La nature essentielle
ChroniqueCynthia FleuryLa nécessité de la connexion à la nature n’est pas une découverte récente, pour autant l’expérience de la pandémie et des confinements lui a donné une nouvelle compréhension et prise de conscience, tant « l’expérience de nature » (Pyle) a précisément manqué à beaucoup, à tel point qu’une dynamique de démétropolisation s’est (quelque peu) enclenchée.
Michel Le Van Quyen, dans Cerveau et nature (Flammarion, 2022), revient sur ces bien et lien essentiels que représente la nature pour notre santé mentale et physique. Aujourd’hui, les revues de littérature scientifique recensent leurs bienfaits, objectivement prouvés. Ce que chacun croit relever d’une aptitude poétique ne l’est nullement, au moins pas strictement : se plonger dans la forêt, faire face à la mer, se laisser flotter sur l’eau, accueillir le sentiment océanique, célébrer les premières lumières du jour, éprouver la beauté des couleurs, cultiver ses neurones, vivre à son rythme, croiser le regard d’un animal, laisser les enfants se salir, écouter le silence des montagnes et contempler les étoiles, tout cela permet de protéger notre cerveau des troubles psychiques, d’en faire chuter considérablement le risque. Le contact avec la nature n’est pas neutre. Il est naturellement orienté pour ressourcer notre humanité dans la mesure où nous partageons ce lien irréductible qui unit tout le vivant.
Prenons l’exemple du « bain de forêt » ou de la promenade, « l’activité parasympathique, c’est-à-dire l’activité nerveuse qui régule la détente, connaît une augmentation de 100 % pendant la marche en forêt, par rapport à la marche en ville. La concentration en cortisol, qui est un marqueur du système sympathique, subit une baisse concomitante de 16 % ». Mais il n’y a pas que la détente qui se voit activée lors des marches dans la nature. La randonnée favorise expressément la créativité. Les travaux du professeur David Strayer ont démontré une augmentation de 50 % du foisonnement créatif après seulement quelques jours de marche. Werner Heisenberg, le pionnier de la mécanique quantique, aimait raconter comment une « première discussion sur le monde des atomes » avait surgi entre lac et forêt. Le Van Quyen propose ici un manuel essentiel pour augmenter notre santé individuelle en respectant la formule holistique de l’OMS, mais également quantité d’informations pour orienter nos politiques publiques afin de fonder une santé publique bien plus humaine parce que mieux liée au vivant, et ce en investissant nos lieux de soins, bien sûr (les hôpitaux, etc.), mais aussi les écoles, les universités, l’aménagement urbain, etc.
Que notre cerveau ait évolué en synchronie avec la nature pendant des millions d’années (Wilson) ou que la nature soit le lieu de la « restauration de l’attention » humaine (Kaplan), il est déterminant de poursuivre cette longue histoire commune.
La chronique de Cynthia Fleury Le Figaro
Le ministre suédois de la Défense va rencontrer son homologue américain
EN COURS : Mis à jour le 16 mai 2022 à 15:59
Le ministre suédois de la Défense, Peter Hultqvist, va se rendre lundi aux États-Unis à l’invitation du Pentagone. Il rencontrera son homologue américain, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin.
Dans un communiqué, le gouvernement suédois a indiqué que les discussions porteraient notamment sur «l'agression de la Russie contre l'Ukraine» et «la prochaine demande d'adhésion de la Suède à l'OTAN». Les politiques de défense de la Chine et leurs conséquences pour les États-Unis et la Suède seront également abordées, précise le communiqué. A cette occasion, Peter Hultqvist rencontrera également un grand nombre de membres du Congrès américain.
La Suède officialise sa demande d’adhésion à l’OTAN
«Il y a une large majorité au parlement suédois en faveur de l'adhésion à l'OTAN», a déclaré la Première ministre Magdalena Andersson à l'issue d'un débat sur la politique de sécurité au parlement. Une décision qui vise à «assurer la sécurité du peuple suédois», a déclaré la chef du gouvernement lors d’une conférence de presse, évoquant une nouvelle «ère» pour le pays scandinave.
La Suède suit ainsi les traces de son voisin finlandais, dans une démarche qui redessinera la carte géopolitique de l'Europe du Nord.
» LIRE AUSSI - Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur
La Russie annonce une trêve à Azovstal pour évacuer les blessés ukrainiens
Le ministère russe de la Défense annonce qu'une trêve a été décidée à Marioupol pour permettre l'évacuation des blessés bloqués dans les sous-sols de l’immense aciérie. «Le 16 mai, à la suite de négociations avec des représentants de militaires ukrainiens bloqués» sur le site de l’usine, «un accord a été conclu sur l'évacuation des blessés», a déclaré le ministère, repris par l'agence de presse russe RIA Novosti.
Un couloir humanitaire a d’ores et déjà été mis en place, selon Moscou. «Actuellement, un régime de cessez-le-feu a été établi dans la zone de l'entreprise et un couloir humanitaire a été ouvert, à travers lequel des militaires ukrainiens blessés sont acheminés vers un établissement médical à Novoazovsk, en République populaire de Donetsk, pour leur fournir tous les l'assistance nécessaire», poursuit le communiqué du ministère.
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L'adhésion de la Suède et la Finlande à l'Otan entraînera «bien sûr une réponse», réagit Poutine
S'exprimait à un sommet de l'Organisation du traité de sécurité collective regroupant des pays de l'ex-URSS (Russie, Bélarus, Arménie, Kazakhstan, Kirghizstan,Tadjikistan, le président russe Vladimir Poutine a réagi aux demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan. Si elles ne constituent pas «une menace» en soi, la Russie réagira à des déploiements militaires, a-t-il mis en garde.
Un tel «élargissement de l'Otan ne constitue pas une menace immédiate (...) mais le déploiement d'infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse», a déclaré le chef du Kremlin. Cela aura pour conséquence une «situation internationale compliquée dans le domaine de la sécurité».
Le gouvernement suédois a officiellement informé le Palais Royal de sa candidature à l'OTAN
«Aujourd'hui, le Conseil consultatif des affaires étrangères s'est réuni au Palais royal», a annoncé lundi la ministre des Affaires étrangères Ann Linde sur Twitter. En abordant les questions de politique étrangère et de sécurité, le gouvernement a alors fait part au roi Carl XVI Gustaf et à la princesse héritière Victoria de Suède de sa volonté de rejoindre l’Alliance.
«Une journée historique pour la Suède», a souligné la chef de la diplomatie suédoise. «Avec un large soutien des partis politiques au parlement, la conclusion est que la Suède sera plus forte avec ses alliés de l'OTAN».
Réunions des ministres des Affaires étrangères de l’UE avec leur homologue ukrainien à Bruxelles
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba retrouve ce lundi ses homologues de l'Union européenne à Bruxelles, pour discuter notamment de nouvelles sanctions contre la Russie.
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Dmytro Kouleba a salué, dans une vidéo dimanche, l'évolution de la position de Berlin, désormais prêt à livrer des armes lourdes à Kiev. «Le jour où je suis arrivé à Berlin, il y avait une formation pour des soldats ukrainiens à l'utilisation d'artillerie automotrice allemande de 155 mm», a-t-il déclaré. «Bientôt, ces Howitzer automoteurs frapperont l'ennemi. Un précédent a été créé. L'obstacle psychologique (à la fourniture d'armes lourdes à l'Ukraine) a été surmonté», a-t-il affirmé.
McDonald's annonce se retirer entièrement de Russie
Le géant américain de la restauration rapide McDonald's, qui avait fermé ses enseignes en Russie début mars, a annoncé lundi se retirer du pays et vendre toutes ses activités en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine.
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«Nous sommes engagés envers notre communauté mondiale et devons rester inflexibles quant à nos valeurs», a déclaré le PDG du groupe Chris Kempczinski, cité dans un communiqué de l'entreprise. «Le respect de nos valeurs signifie que nous ne pouvons plus conserver les Arches (le logo de McDonald's, NDLR)» en Russie, a-t-il ajouté.
L'entrée de la Suède et la Finlande dans l'Otan ne renforcera pas la sécurité européenne
Le Kremlin a estimé lundi qu'une adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan, en réaction à l'offensive russe en Ukraine, ne renforcerait pas la sécurité sur le continent européen. «Nous sommes convaincus que l'entrée dans l'Otan de la Finlande et de la Suède ne va ni renforcer ni améliorer l'architecture sécuritaire de notre continent», a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, faisant part de la «préoccupation» de Moscou et promettant de suivre de près «les implications que cela aura pour notre sécurité».
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Plus tôt dans la matinée, c’est le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, qui a déclaré ce lundi que le choix de la Finlande et la Suède de rejoindre l'Otan était une erreur qui aurait des «conséquences considérables».
L’armée ukrainienne repousse une incursion russe au nord de Kharkiv, selon le gouverneur local
Les gardes-frontières ukrainiens ont repoussé lundi une incursion d'un groupe russe de sabotage et de reconnaissance dans la région nord-est de Soumy, a annoncé le gouverneur de la région de Soumy Dmytro Zhyvytsky. Selon un message posté via son compte Telegram, les militaires russes sont entrés sur le territoire ukrainien sous le couvert d'obus de mortier, de grenades et de tirs de mitrailleuses, mais ont dû se retirer après que les gardes-frontières ukrainiens ont riposté. Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante le compte de Zhyvytsky.
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Les forces russes sont entrées dans la région de Soumy peu après le début de l’invasion russe le 24 février. L’armée ukrainienne a repris le contrôle de la région le 8 avril.
Zone euro : prévision de croissance 2022 en baisse, prévision d'inflation en hausse
La Commission européenne a annoncé lundi avoir abaissé de 1,3 point sa prévision de croissance économique pour la zone euro en 2022 à 2,7%, et augmenté de 3,5 points sa prévision d'inflation à 6,1%, à cause de la guerre en Ukraine.
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«Il ne fait aucun doute que l'économie de l'UE traverse une période difficile en raison de la guerre de la Russie contre l'Ukraine, et nous avons revu nos prévisions à la baisse en conséquence. Le facteur négatif le plus important est la flambée des prix de l'énergie, qui porte l'inflation à des niveaux record et pèse sur les entreprises et les ménages européens», a déclaré le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, dans un communiqué.
Trois chasseurs ukrainiens abattus, selon la Russie
La Russie a déclaré lundi que ses forces avaient abattu trois avions de chasse Soukhoï Su-25 ukrainiens, l'un près de l'île aux serpents en mer Noire et les autres dans les régions de Mykolaïv et de Kharkiv.
Également selon les déclarations du ministère russe de la Défense, ses missiles russes de haute précision ont touché deux postes de commandement dans la région ukrainienne de Kharkiv. Le ministère a déclaré avoir mené des frappes similaires dans les républiques autoproclamées pro-russes de Donetsk et de Lougansk pour détruire des drones.
La Russie a affirmé que depuis le début de l'opération militaire, ses forces avaient détruit 168 avions, 125 hélicoptères, 889 véhicules aériens sans pilote, 307 systèmes de missiles anti-aériens et 3108 chars et autres véhicules de combat blindés.
Les forces ukrainiennes reprennent le contrôle de la frontière dans la région de Kharkiv
Les forces ukrainiennes ont repoussé les troupes russes et ont repris le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie dans la région de Kharkiv (nord-est), ont annoncé lundi les autorités ukrainiennes. Quatre personnes ont été tuées dans des frappes de missiles au cours des dernières 24 heures, dont deux dans le bombardement d'un hôpital à Severodonetsk, dans la région de Lougansk (est), et deux à Mykolaïv (sud), selon les autorités ukrainiennes.
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«Le 227e bataillon de la 127e brigade de la défense territoriale des forces armées de Kharkiv a expulsé les Russes et s'est installé à la frontière», a indiqué le ministère sur sa page Facebook, en publiant une vidéo de soldats armés devant un poteau-frontière peint en jaune et bleu, couleurs du drapeau ukrainien, et avec un trident, le blason de l'Ukraine. «Nous sommes fiers de nos soldats qui ont restauré le panneau frontalier. Nous remercions tous ceux qui, au péril de leur vie, libèrent l'Ukraine des envahisseurs russes», a pour sa part écrit sur Telegram le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov.
Le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiï Arestovich a pour sa part assuré dimanche soir que les Russes transféraient des troupes de la région de Kharkiv à celle de Lougansk, dans le Donbass, dans le but de prendre la ville de Severodonetsk.
Otan : les Parlements finlandais et suédois examinent les candidatures
Les Parlements finlandais et suédois se penchent lundi sur les candidatures des deux pays nordiques à l'Otan, avec de larges majorités assurées dans les deux chambres. L'Eduskunta, le Parlement finlandais, a entamé lundi matin une session marathon pour examiner la candidature présentée officiellement dimanche par l'exécutif, avant un vote qui interviendra au plus tôt mardi.
Selon les derniers pointages des médias finlandais, au moins 85% des 200 élus vont voter oui à la candidature à l'Otan. La Finlande a annoncé dimanche sa candidature «historique» à l'Otan en conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine, avec la Suède en passe de suivre après un feu vert décisif du parti au pouvoir. «Le seul pays qui menace la sécurité européenne, et mène ouvertement une guerre d'agression, est la Russie», a affirmé la première ministre finlandaise Sanna Marin en ouvrant les débats.
«Notre environnement de sécurité a fondamentalement changé», a-t-elle dit. Du fait du grand nombre d'interventions prévues - plus de 150 - le vote ne pourra avoir lieu dès ce lundi, a prévenu le président de la chambre Matti Vanhanen. Le Parlement suédois se réunit, lui, à partir de 10H30 (08H30 GMT), avec une allocation de la première ministre sociale-démocrate Magdalena Andersson suivie des chefs des partis parlementaires.
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Élargissement de l’Otan: «Adieu finlandisation»
Vladimir Poutine vole de défaite en défaite depuis le début de sa guerre en Ukraine. En quatre-vingts jours de conflit, il n’a atteint aucun de ses buts de guerre: abattre le régime de Kiev, neutraliser son armée («dénazifier l’Ukraine», sic). Au lieu de cela, le maître du Kremlin a saboté sa propre capacité de dissuasion en dévoilant une armée russe déliquescente face à la résistance acharnée des forces ukrainiennes et la supériorité des standards de l’Otan adoptés par celles-ci. Après avoir retiré ses troupes de Kiev et de Kharkiv, deuxième ville du pays, Moscou essuie une défaite stratégique avec l’élargissement annoncé de l’Otan.
Lire l’éditorial de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef des pages internationales du Figaro : Élargissement de l’Otan: «Adieu finlandisation»
Ankara gâche la fête de la future adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan
Ankara a jeté le trouble parmi ses partenaires en exigeant de nouvelles garanties sécuritaires et la levée de restrictions commerciales pesant sur son industrie de défense. L’unanimité étant nécessaire à l’adhésion de Stockholm et Helsinki, cet obstacle diplomatique fait craindre un retard dans les négociations. Et augmentant durant cette période sensible, la vulnérabilité des deux candidats nordiques face à la menace russe. «Nous allons apaiser les préoccupations afin que la procédure n’accumule pas les retards», a tenté de rassurer le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Lire notre analyse : Ankara gâche la fête de la future adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan
Quelles sont les étapes d'intégration à l'Otan ?
D'abord, l'invitation des membres lance les pourparlers d'adhésion: deux réunions ont lieu au siège de l'organisation à Bruxelles, où le postulant doit convaincre les représentants des pays et les experts de l'Alliance de sa capacité à accepter «les obligations et engagements politiques, juridiques et militaires découlant du Traité de Washington et de l'Étude (de 1995) sur l'élargissement de l'Otan». Les entretiens au siège de l'Otan permettent de débattre des questions juridiques, des ressources, de la sécurité, de la protection des informations classifiées et de la contribution au budget commun, basée sur la taille de l'économie du pays par rapport à celle des autres membres de l'Alliance.
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Ensuite, le pays candidat doit s'engager à accomplir les réformes nécessaires et doit ensuite adresser «une lettre d'intention» au secrétaire général de l'Otan, avec «un calendrier d'exécution des réformes». Enfin, l'étape finale est la ratification du protocole d'adhésion par chacun des États membres de l'Otan: ils transmettent leur acceptation du nouveau membre au gouvernement des États-Unis, dépositaire du Traité de l'Atlantique Nord. Le «un pour tous, tous pour un» de l'article 5 (solidarité en cas d'agression) ne s'applique qu'une fois terminée la ratification par l'ensemble des États membres. Le processus a pris une année pour le 30e membre, la Macédoine du Nord.
Adhésion à l’Otan : une erreur qui aura des «conséquences considérables», selon Moscou
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a déclaré ce lundi que le choix de la Finlande et la Suède de rejoindre l'Otan était une erreur qui aurait des «conséquences considérables» et verrait la situation mondiale changer radicalement, ont rapporté les agences de presse. Sergueï Ryabkov a aussi déclaré que les deux pays concernés ne devaient pas se faire d'illusions sur les réactions de la Russie, et que le pays n’accepterait pas passivement leur décision, selon l’agence Interfax.
Selon lui, la réponse de la Russie «dépendra des conséquences pratiques de l'adhésion» des deux pays scandinaves à l'Alliance atlantique. «Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision», a-t-il martelé, relevant que «le niveau de tension militaire (allait) augmenter».
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Les troupes ukrainiennes dans le secteur de Kharkiv ont atteint la frontière avec la Russie
Les forces ukrainiennes qui défendent la ville de Kharkiv ont atteint la frontière avec la Russie, a annoncé ce lundi sur Telegram le gouverneur de la région Oleh Sinegubov. L’information, rapportée par Reuters, n’a pu encore être confirmée par une autre source, précise l’agence de presse. L’Ukraine a repris des territoires dans le Nord-Est, chassant les forces russes qui encerclaient Kharkiv, la deuxième plus grande ville ukrainienne.
«Face à Poutine, la Finlande et la Suède rallient l’Otan» : la Une du Figaro ce lundi 16 mai
Conséquence de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, les deux pays nordiques ont fait, dimanche, un pas décisif en vue d’une adhésion à l’Alliance Atlantique.
Adhésion à l’Otan : après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles
Face à ce qu’elle considère comme une brusque et néfaste accélération de l’histoire, la Russie a immédiatement réagi. Dès la nuit de vendredi, Moscou a interrompu ses exportations d’électricité à la Finlande - dix pour cent de la consommation du pays. Officiellement, pour des factures impayées… Dans la foulée, les deux pays ont mis leur différend sur la table lors d’un appel téléphonique passé samedi par le président finlandais, Sauli Niinistö, à Vladimir Poutine. «Une erreur» - ainsi le président russe aurait-il alors qualifié la décision de Helsinki de poser sa candidature à l’Otan, officialisée dimanche, pour renforcer sa sécurité et éviter d’avoir à subir un jour le sort de l’Ukraine. «Il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande», a rétorqué le chef du Kremlin à son homologue finlandais.
Lire notre analyse : Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles
Adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan: «une conséquence directe des actions de Vladimir Poutine»
La probable adhésion prochaine de la Finlande et de la Suède à l’Otan est «une conséquence directe des actions de Vladimir Poutine», a déclaré ce lundi matin sur Franceinfo le secrétaire général adjoint de l’Otan français Camille Grand. La guerre en Ukraine «a précipité un débat qui restait très prudent jusqu’alors», a-t-il ajouté. Le président russe «se plaignait d'avoir trop d'Otan à ses frontières et il en aura encore plus».
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Même si la Turquie a émis des réserves, le haut responsable de l’Otan a affirmé que les 30 pays membres avaient «une volonté commune» et qu’un «consensus» serait trouvé «rapidement». Qualifiée de «semi ratée», Camille Grand a aussi qualifié l’invasion russe en Ukraine «d’erreur complète d’évaluation de ce qu’est l’Ukraine» et «de la capacité de réponse des Occidentaux».
Les actifs de Renault en Russie sont désormais propriété de l’État
Les actifs de Renault en Russie sont désormais propriété de l’État russe, a annoncé lundi le ministère russe de l'Industrie et du commerce, suite au retrait du constructeur automobile français consécutif à l'invasion en Ukraine. «Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou», indique le ministère dans un communiqué.
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Le groupe automobile Renault, qui a confirmé lundi la cession de sa participation dans le constructeur russe Avtovaz, fabricant des Lada, a précisé qu'il garderait l'option de racheter ses parts pendant six ans.
«Le Conseil d'administration de Renault Group a approuvé à l'unanimité la signature des accords pour céder 100 % des parts de Renault Group dans Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation de 67,69 % dans AVTOVAZ à NAMI (l'Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs)», a-t-il indiqué dans un communiqué, sans confirmer aucun montant. «L'accord prévoit une option de rachat par Renault Group de sa participation dans AVTOVAZ, exerçable à certaines périodes au cours des 6 prochaines années», ajoute-t-il.
Sulzer impacté par des sanctions en Pologne contre son actionnaire Viktor Vekselberg
Le groupe industriel suisse Sulzer a temporairement suspendu des activités en Pologne en raison de sanctions locales contre Viktor Vekselberg, un de ses grands actionnaires, qui lui sont appliquées par extension, annonce-t-il lundi, tout en les contestant. Le milliardaire russe d'origine ukrainienne détient une participation «minoritaire» dans le groupe, souligne Sulzer dans un communiqué, qui juge l'application par ricochet de ces sanctions locales à son encontre «erronée» et va faire «tout ce qui est en son pouvoir» pour que l'entreprise ne soit pas touchée.
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Henri Guaino : «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»
Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.
Lire la tribune publiée dans Le Figaro : Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»
L'Ukraine «peut gagner» la guerre, affirme Stoltenberg
L'Ukraine «peut gagner» la guerre qui «ne se déroule pas» comme Moscou l'avait prévu, a de son côté estimé dimanche Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan. «Son offensive majeure dans le Donbass est au point mort, la Russie n'atteint pas ses objectifs stratégiques».
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«La Russie a probablement perdu un tiers de la force de combat au sol engagée en février», estime pour sa part le ministère britannique de la Défense qui juge peu probable que l'avancée russe puisse accélérer dans le mois qui vient.
De l'ébauche au canon, la longue fabrication du Caesar, livré en Ukraine par la France
La dernière canonnerie française, située à Bourges, produit tous les canons de l'armée française, de celui de l'avion Rafale aux canons de marine ou du char Leclerc. Mais l'un est au centre des attentions avec le retour des grands duels d'artillerie en Ukraine: le Caesar.
La monstrueuse bouche à feu de 155 mm montée sur camion, colonne vertébrale de l'artillerie française, a été commandée vendredi à neuf exemplaires par la Belgique pour 62 millions d'euros et est déployée en Ukraine: la France a annoncé fin avril avoir livré un nombre indéterminé de Caesar à Kiev - les chiffre de 6 ou 12 ont été avancés sans être confirmés - pour aider à repousser les forces russes et leur puissante artillerie. Il a déjà été vendu à près de 300 exemplaires à six pays, dont l'Arabie saoudite, accusée par les ONG d'en avoir fait usage contre des civils.
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Sur le site de son fabricant Nexter à Bourges (centre), la discrétion est de mise sur les destinataires des tubes de canon qui sont encore des ébauches de métal en cours d'usinage. «On produit entre 150 et 200 canons de tous types, du 20 au 155 mm. Une grosse moitié pour des calibres allant jusqu'à 40 mm, le reste pour des calibres supérieurs à 90 mm», expose le directeur du site, Laurent Monzauge, lors d'une rare visite avec quelques journalistes. Dans l'immense hall, des dizaines de machines-outils, certaines de plus de 10 mètres de long, sont alignées.
Un long cylindre de métal fixé par les extrémités sur un tour est lentement usiné par la machine, refroidi par un filet d'eau sous le regard attentif d'un technicien. Il faut «compter 200 à 250 heures d'usinage» pour transformer une ébauche d'acier spécial de 4 tonnes en tube de canon de 1,8 tonne et de 8,06 mètres de long, dit de 52 calibres, soit 52 fois la longueur du calibre de 155 mm. Au total, «pour faire un canon de 155 mm, il faut en moyenne neuf mois», selon Laurent Monzauge. Le système Caesar complet, avec son camion, «c'est 18 mois. En ce moment ça peut être plus long», concède le directeur des affaires institutionnelles de Nexter, Alexandre Dupuy.
La Russie se concentre sur le Donbass et subit une contre-offensive à Kharkiv
L'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou mais où ses forces sont à la peine, tandis que l'armée ukrainienne poursuit sa contre-offensive dans la région de Kharkiv. «On se prépare à de nouvelles tentatives de la Russie d'attaquer au Donbass, pour en quelque sorte intensifier son mouvement vers le sud de l'Ukraine», a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée dimanche soir. Et pourtant selon lui, «les occupants ne veulent toujours pas admettre qu'ils sont dans une impasse».
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Les Russes transfèrent des troupes de la région de Kharkiv (nord) à celle de Lougansk, dans le Donbass, dans le but de prendre Severodonetsk, a assuré de son côté dimanche soir le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiy Arestovich. L'état-major ukrainien a confirmé lundi matin que l'armée russe concentrait ses forces à Izioum, entre Kharkiv et Severodonetsk. «On se prépare à de grandes offensives à Severodonetsk, et autour de l'axe Lyssytchansk-Bakhmout», affirmait déjà samedi Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, qui forme avec celle de Donetsk le bassin minier du Donbass. Il décrivait aussi une situation humanitaire de plus en plus critique.
Près de trois mois de guerre ont par exemple transformé Lyssytchansk, ville minière de quelque 100.000 habitants essentiellement russophones, en une zone abandonnée, dépourvue d'eau, d'électricité ou de réseau téléphonique, a constaté un journaliste de l'AFP.
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Bonjour à tous
Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. En cette nouvelle journée de conflit, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de cette guerre qui s'enlise. Vous pouvez retrouver toutes les informations de la journée d’hier ici.
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Le ministre suédois de la Défense va rencontrer son homologue américain
Le ministre suédois de la Défense, Peter Hultqvist, va se rendre lundi aux États-Unis à l’invitation du Pentagone. Il rencontrera son homologue américain, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin.
Dans un communiqué, le gouvernement suédois a indiqué que les discussions porteraient notamment sur «l'agression de la Russie contre l'Ukraine» et «la prochaine demande d'adhésion de la Suède à l'OTAN». Les politiques de défense de la Chine et leurs conséquences pour les États-Unis et la Suède seront également abordées, précise le communiqué. A cette occasion, Peter Hultqvist rencontrera également un grand nombre de membres du Congrès américain.
La Suède officialise sa demande d’adhésion à l’OTAN
«Il y a une large majorité au parlement suédois en faveur de l'adhésion à l'OTAN», a déclaré la Première ministre Magdalena Andersson à l'issue d'un débat sur la politique de sécurité au parlement. Une décision qui vise à «assurer la sécurité du peuple suédois», a déclaré la chef du gouvernement lors d’une conférence de presse, évoquant une nouvelle «ère» pour le pays scandinave.
La Suède suit ainsi les traces de son voisin finlandais, dans une démarche qui redessinera la carte géopolitique de l'Europe du Nord.
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La Russie annonce une trêve à Azovstal pour évacuer les blessés ukrainiens
Le ministère russe de la Défense annonce qu'une trêve a été décidée à Marioupol pour permettre l'évacuation des blessés bloqués dans les sous-sols de l’immense aciérie. «Le 16 mai, à la suite de négociations avec des représentants de militaires ukrainiens bloqués» sur le site de l’usine, «un accord a été conclu sur l'évacuation des blessés», a déclaré le ministère, repris par l'agence de presse russe RIA Novosti.
Un couloir humanitaire a d’ores et déjà été mis en place, selon Moscou. «Actuellement, un régime de cessez-le-feu a été établi dans la zone de l'entreprise et un couloir humanitaire a été ouvert, à travers lequel des militaires ukrainiens blessés sont acheminés vers un établissement médical à Novoazovsk, en République populaire de Donetsk, pour leur fournir tous les l'assistance nécessaire», poursuit le communiqué du ministère.
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L'adhésion de la Suède et la Finlande à l'Otan entraînera «bien sûr une réponse», réagit Poutine
S'exprimait à un sommet de l'Organisation du traité de sécurité collective regroupant des pays de l'ex-URSS (Russie, Bélarus, Arménie, Kazakhstan, Kirghizstan,Tadjikistan, le président russe Vladimir Poutine a réagi aux demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan. Si elles ne constituent pas «une menace» en soi, la Russie réagira à des déploiements militaires, a-t-il mis en garde.
Un tel «élargissement de l'Otan ne constitue pas une menace immédiate (...) mais le déploiement d'infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse», a déclaré le chef du Kremlin. Cela aura pour conséquence une «situation internationale compliquée dans le domaine de la sécurité».
Le gouvernement suédois a officiellement informé le Palais Royal de sa candidature à l'OTAN
«Aujourd'hui, le Conseil consultatif des affaires étrangères s'est réuni au Palais royal», a annoncé lundi la ministre des Affaires étrangères Ann Linde sur Twitter. En abordant les questions de politique étrangère et de sécurité, le gouvernement a alors fait part au roi Carl XVI Gustaf et à la princesse héritière Victoria de Suède de sa volonté de rejoindre l’Alliance.
«Une journée historique pour la Suède», a souligné la chef de la diplomatie suédoise. «Avec un large soutien des partis politiques au parlement, la conclusion est que la Suède sera plus forte avec ses alliés de l'OTAN».
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Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba retrouve ce lundi ses homologues de l'Union européenne à Bruxelles, pour discuter notamment de nouvelles sanctions contre la Russie.
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Dmytro Kouleba a salué, dans une vidéo dimanche, l'évolution de la position de Berlin, désormais prêt à livrer des armes lourdes à Kiev. «Le jour où je suis arrivé à Berlin, il y avait une formation pour des soldats ukrainiens à l'utilisation d'artillerie automotrice allemande de 155 mm», a-t-il déclaré. «Bientôt, ces Howitzer automoteurs frapperont l'ennemi. Un précédent a été créé. L'obstacle psychologique (à la fourniture d'armes lourdes à l'Ukraine) a été surmonté», a-t-il affirmé.
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Le géant américain de la restauration rapide McDonald's, qui avait fermé ses enseignes en Russie début mars, a annoncé lundi se retirer du pays et vendre toutes ses activités en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine.
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«Nous sommes engagés envers notre communauté mondiale et devons rester inflexibles quant à nos valeurs», a déclaré le PDG du groupe Chris Kempczinski, cité dans un communiqué de l'entreprise. «Le respect de nos valeurs signifie que nous ne pouvons plus conserver les Arches (le logo de McDonald's, NDLR)» en Russie, a-t-il ajouté.
L'entrée de la Suède et la Finlande dans l'Otan ne renforcera pas la sécurité européenne
Le Kremlin a estimé lundi qu'une adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan, en réaction à l'offensive russe en Ukraine, ne renforcerait pas la sécurité sur le continent européen. «Nous sommes convaincus que l'entrée dans l'Otan de la Finlande et de la Suède ne va ni renforcer ni améliorer l'architecture sécuritaire de notre continent», a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, faisant part de la «préoccupation» de Moscou et promettant de suivre de près «les implications que cela aura pour notre sécurité».
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L’armée ukrainienne repousse une incursion russe au nord de Kharkiv, selon le gouverneur local
Les gardes-frontières ukrainiens ont repoussé lundi une incursion d'un groupe russe de sabotage et de reconnaissance dans la région nord-est de Soumy, a annoncé le gouverneur de la région de Soumy Dmytro Zhyvytsky. Selon un message posté via son compte Telegram, les militaires russes sont entrés sur le territoire ukrainien sous le couvert d'obus de mortier, de grenades et de tirs de mitrailleuses, mais ont dû se retirer après que les gardes-frontières ukrainiens ont riposté. Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante le compte de Zhyvytsky.
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Les forces russes sont entrées dans la région de Soumy peu après le début de l’invasion russe le 24 février. L’armée ukrainienne a repris le contrôle de la région le 8 avril.
Zone euro : prévision de croissance 2022 en baisse, prévision d'inflation en hausse
La Commission européenne a annoncé lundi avoir abaissé de 1,3 point sa prévision de croissance économique pour la zone euro en 2022 à 2,7%, et augmenté de 3,5 points sa prévision d'inflation à 6,1%, à cause de la guerre en Ukraine.
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«Il ne fait aucun doute que l'économie de l'UE traverse une période difficile en raison de la guerre de la Russie contre l'Ukraine, et nous avons revu nos prévisions à la baisse en conséquence. Le facteur négatif le plus important est la flambée des prix de l'énergie, qui porte l'inflation à des niveaux record et pèse sur les entreprises et les ménages européens», a déclaré le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, dans un communiqué.
Trois chasseurs ukrainiens abattus, selon la Russie
La Russie a déclaré lundi que ses forces avaient abattu trois avions de chasse Soukhoï Su-25 ukrainiens, l'un près de l'île aux serpents en mer Noire et les autres dans les régions de Mykolaïv et de Kharkiv.
Également selon les déclarations du ministère russe de la Défense, ses missiles russes de haute précision ont touché deux postes de commandement dans la région ukrainienne de Kharkiv. Le ministère a déclaré avoir mené des frappes similaires dans les républiques autoproclamées pro-russes de Donetsk et de Lougansk pour détruire des drones.
La Russie a affirmé que depuis le début de l'opération militaire, ses forces avaient détruit 168 avions, 125 hélicoptères, 889 véhicules aériens sans pilote, 307 systèmes de missiles anti-aériens et 3108 chars et autres véhicules de combat blindés.
Les forces ukrainiennes reprennent le contrôle de la frontière dans la région de Kharkiv
Les forces ukrainiennes ont repoussé les troupes russes et ont repris le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie dans la région de Kharkiv (nord-est), ont annoncé lundi les autorités ukrainiennes. Quatre personnes ont été tuées dans des frappes de missiles au cours des dernières 24 heures, dont deux dans le bombardement d'un hôpital à Severodonetsk, dans la région de Lougansk (est), et deux à Mykolaïv (sud), selon les autorités ukrainiennes.
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«Le 227e bataillon de la 127e brigade de la défense territoriale des forces armées de Kharkiv a expulsé les Russes et s'est installé à la frontière», a indiqué le ministère sur sa page Facebook, en publiant une vidéo de soldats armés devant un poteau-frontière peint en jaune et bleu, couleurs du drapeau ukrainien, et avec un trident, le blason de l'Ukraine. «Nous sommes fiers de nos soldats qui ont restauré le panneau frontalier. Nous remercions tous ceux qui, au péril de leur vie, libèrent l'Ukraine des envahisseurs russes», a pour sa part écrit sur Telegram le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov.
Le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiï Arestovich a pour sa part assuré dimanche soir que les Russes transféraient des troupes de la région de Kharkiv à celle de Lougansk, dans le Donbass, dans le but de prendre la ville de Severodonetsk.
Otan : les Parlements finlandais et suédois examinent les candidatures
Les Parlements finlandais et suédois se penchent lundi sur les candidatures des deux pays nordiques à l'Otan, avec de larges majorités assurées dans les deux chambres. L'Eduskunta, le Parlement finlandais, a entamé lundi matin une session marathon pour examiner la candidature présentée officiellement dimanche par l'exécutif, avant un vote qui interviendra au plus tôt mardi.
Selon les derniers pointages des médias finlandais, au moins 85% des 200 élus vont voter oui à la candidature à l'Otan. La Finlande a annoncé dimanche sa candidature «historique» à l'Otan en conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine, avec la Suède en passe de suivre après un feu vert décisif du parti au pouvoir. «Le seul pays qui menace la sécurité européenne, et mène ouvertement une guerre d'agression, est la Russie», a affirmé la première ministre finlandaise Sanna Marin en ouvrant les débats.
«Notre environnement de sécurité a fondamentalement changé», a-t-elle dit. Du fait du grand nombre d'interventions prévues - plus de 150 - le vote ne pourra avoir lieu dès ce lundi, a prévenu le président de la chambre Matti Vanhanen. Le Parlement suédois se réunit, lui, à partir de 10H30 (08H30 GMT), avec une allocation de la première ministre sociale-démocrate Magdalena Andersson suivie des chefs des partis parlementaires.
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Élargissement de l’Otan: «Adieu finlandisation»
Vladimir Poutine vole de défaite en défaite depuis le début de sa guerre en Ukraine. En quatre-vingts jours de conflit, il n’a atteint aucun de ses buts de guerre: abattre le régime de Kiev, neutraliser son armée («dénazifier l’Ukraine», sic). Au lieu de cela, le maître du Kremlin a saboté sa propre capacité de dissuasion en dévoilant une armée russe déliquescente face à la résistance acharnée des forces ukrainiennes et la supériorité des standards de l’Otan adoptés par celles-ci. Après avoir retiré ses troupes de Kiev et de Kharkiv, deuxième ville du pays, Moscou essuie une défaite stratégique avec l’élargissement annoncé de l’Otan.
Lire l’éditorial de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef des pages internationales du Figaro : Élargissement de l’Otan: «Adieu finlandisation»
Ankara gâche la fête de la future adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan
Ankara a jeté le trouble parmi ses partenaires en exigeant de nouvelles garanties sécuritaires et la levée de restrictions commerciales pesant sur son industrie de défense. L’unanimité étant nécessaire à l’adhésion de Stockholm et Helsinki, cet obstacle diplomatique fait craindre un retard dans les négociations. Et augmentant durant cette période sensible, la vulnérabilité des deux candidats nordiques face à la menace russe. «Nous allons apaiser les préoccupations afin que la procédure n’accumule pas les retards», a tenté de rassurer le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Lire notre analyse : Ankara gâche la fête de la future adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan
Quelles sont les étapes d'intégration à l'Otan ?
D'abord, l'invitation des membres lance les pourparlers d'adhésion: deux réunions ont lieu au siège de l'organisation à Bruxelles, où le postulant doit convaincre les représentants des pays et les experts de l'Alliance de sa capacité à accepter «les obligations et engagements politiques, juridiques et militaires découlant du Traité de Washington et de l'Étude (de 1995) sur l'élargissement de l'Otan». Les entretiens au siège de l'Otan permettent de débattre des questions juridiques, des ressources, de la sécurité, de la protection des informations classifiées et de la contribution au budget commun, basée sur la taille de l'économie du pays par rapport à celle des autres membres de l'Alliance.
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Ensuite, le pays candidat doit s'engager à accomplir les réformes nécessaires et doit ensuite adresser «une lettre d'intention» au secrétaire général de l'Otan, avec «un calendrier d'exécution des réformes». Enfin, l'étape finale est la ratification du protocole d'adhésion par chacun des États membres de l'Otan: ils transmettent leur acceptation du nouveau membre au gouvernement des États-Unis, dépositaire du Traité de l'Atlantique Nord. Le «un pour tous, tous pour un» de l'article 5 (solidarité en cas d'agression) ne s'applique qu'une fois terminée la ratification par l'ensemble des États membres. Le processus a pris une année pour le 30e membre, la Macédoine du Nord.
Adhésion à l’Otan : une erreur qui aura des «conséquences considérables», selon Moscou
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a déclaré ce lundi que le choix de la Finlande et la Suède de rejoindre l'Otan était une erreur qui aurait des «conséquences considérables» et verrait la situation mondiale changer radicalement, ont rapporté les agences de presse. Sergueï Ryabkov a aussi déclaré que les deux pays concernés ne devaient pas se faire d'illusions sur les réactions de la Russie, et que le pays n’accepterait pas passivement leur décision, selon l’agence Interfax.
Selon lui, la réponse de la Russie «dépendra des conséquences pratiques de l'adhésion» des deux pays scandinaves à l'Alliance atlantique. «Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision», a-t-il martelé, relevant que «le niveau de tension militaire (allait) augmenter».
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Les troupes ukrainiennes dans le secteur de Kharkiv ont atteint la frontière avec la Russie
Les forces ukrainiennes qui défendent la ville de Kharkiv ont atteint la frontière avec la Russie, a annoncé ce lundi sur Telegram le gouverneur de la région Oleh Sinegubov. L’information, rapportée par Reuters, n’a pu encore être confirmée par une autre source, précise l’agence de presse. L’Ukraine a repris des territoires dans le Nord-Est, chassant les forces russes qui encerclaient Kharkiv, la deuxième plus grande ville ukrainienne.
«Face à Poutine, la Finlande et la Suède rallient l’Otan» : la Une du Figaro ce lundi 16 mai
Conséquence de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, les deux pays nordiques ont fait, dimanche, un pas décisif en vue d’une adhésion à l’Alliance Atlantique.
Adhésion à l’Otan : après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles
Face à ce qu’elle considère comme une brusque et néfaste accélération de l’histoire, la Russie a immédiatement réagi. Dès la nuit de vendredi, Moscou a interrompu ses exportations d’électricité à la Finlande - dix pour cent de la consommation du pays. Officiellement, pour des factures impayées… Dans la foulée, les deux pays ont mis leur différend sur la table lors d’un appel téléphonique passé samedi par le président finlandais, Sauli Niinistö, à Vladimir Poutine. «Une erreur» - ainsi le président russe aurait-il alors qualifié la décision de Helsinki de poser sa candidature à l’Otan, officialisée dimanche, pour renforcer sa sécurité et éviter d’avoir à subir un jour le sort de l’Ukraine. «Il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande», a rétorqué le chef du Kremlin à son homologue finlandais.
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Adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan: «une conséquence directe des actions de Vladimir Poutine»
La probable adhésion prochaine de la Finlande et de la Suède à l’Otan est «une conséquence directe des actions de Vladimir Poutine», a déclaré ce lundi matin sur Franceinfo le secrétaire général adjoint de l’Otan français Camille Grand. La guerre en Ukraine «a précipité un débat qui restait très prudent jusqu’alors», a-t-il ajouté. Le président russe «se plaignait d'avoir trop d'Otan à ses frontières et il en aura encore plus».
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Même si la Turquie a émis des réserves, le haut responsable de l’Otan a affirmé que les 30 pays membres avaient «une volonté commune» et qu’un «consensus» serait trouvé «rapidement». Qualifiée de «semi ratée», Camille Grand a aussi qualifié l’invasion russe en Ukraine «d’erreur complète d’évaluation de ce qu’est l’Ukraine» et «de la capacité de réponse des Occidentaux».
Les actifs de Renault en Russie sont désormais propriété de l’État
Les actifs de Renault en Russie sont désormais propriété de l’État russe, a annoncé lundi le ministère russe de l'Industrie et du commerce, suite au retrait du constructeur automobile français consécutif à l'invasion en Ukraine. «Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou», indique le ministère dans un communiqué.
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Le groupe automobile Renault, qui a confirmé lundi la cession de sa participation dans le constructeur russe Avtovaz, fabricant des Lada, a précisé qu'il garderait l'option de racheter ses parts pendant six ans.
«Le Conseil d'administration de Renault Group a approuvé à l'unanimité la signature des accords pour céder 100 % des parts de Renault Group dans Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation de 67,69 % dans AVTOVAZ à NAMI (l'Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs)», a-t-il indiqué dans un communiqué, sans confirmer aucun montant. «L'accord prévoit une option de rachat par Renault Group de sa participation dans AVTOVAZ, exerçable à certaines périodes au cours des 6 prochaines années», ajoute-t-il.
Sulzer impacté par des sanctions en Pologne contre son actionnaire Viktor Vekselberg
Le groupe industriel suisse Sulzer a temporairement suspendu des activités en Pologne en raison de sanctions locales contre Viktor Vekselberg, un de ses grands actionnaires, qui lui sont appliquées par extension, annonce-t-il lundi, tout en les contestant. Le milliardaire russe d'origine ukrainienne détient une participation «minoritaire» dans le groupe, souligne Sulzer dans un communiqué, qui juge l'application par ricochet de ces sanctions locales à son encontre «erronée» et va faire «tout ce qui est en son pouvoir» pour que l'entreprise ne soit pas touchée.
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Henri Guaino : «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»
Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.
Lire la tribune publiée dans Le Figaro : Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»
L'Ukraine «peut gagner» la guerre, affirme Stoltenberg
L'Ukraine «peut gagner» la guerre qui «ne se déroule pas» comme Moscou l'avait prévu, a de son côté estimé dimanche Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan. «Son offensive majeure dans le Donbass est au point mort, la Russie n'atteint pas ses objectifs stratégiques».
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«La Russie a probablement perdu un tiers de la force de combat au sol engagée en février», estime pour sa part le ministère britannique de la Défense qui juge peu probable que l'avancée russe puisse accélérer dans le mois qui vient.
De l'ébauche au canon, la longue fabrication du Caesar, livré en Ukraine par la France
La dernière canonnerie française, située à Bourges, produit tous les canons de l'armée française, de celui de l'avion Rafale aux canons de marine ou du char Leclerc. Mais l'un est au centre des attentions avec le retour des grands duels d'artillerie en Ukraine: le Caesar.
La monstrueuse bouche à feu de 155 mm montée sur camion, colonne vertébrale de l'artillerie française, a été commandée vendredi à neuf exemplaires par la Belgique pour 62 millions d'euros et est déployée en Ukraine: la France a annoncé fin avril avoir livré un nombre indéterminé de Caesar à Kiev - les chiffre de 6 ou 12 ont été avancés sans être confirmés - pour aider à repousser les forces russes et leur puissante artillerie. Il a déjà été vendu à près de 300 exemplaires à six pays, dont l'Arabie saoudite, accusée par les ONG d'en avoir fait usage contre des civils.
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Sur le site de son fabricant Nexter à Bourges (centre), la discrétion est de mise sur les destinataires des tubes de canon qui sont encore des ébauches de métal en cours d'usinage. «On produit entre 150 et 200 canons de tous types, du 20 au 155 mm. Une grosse moitié pour des calibres allant jusqu'à 40 mm, le reste pour des calibres supérieurs à 90 mm», expose le directeur du site, Laurent Monzauge, lors d'une rare visite avec quelques journalistes. Dans l'immense hall, des dizaines de machines-outils, certaines de plus de 10 mètres de long, sont alignées.
Un long cylindre de métal fixé par les extrémités sur un tour est lentement usiné par la machine, refroidi par un filet d'eau sous le regard attentif d'un technicien. Il faut «compter 200 à 250 heures d'usinage» pour transformer une ébauche d'acier spécial de 4 tonnes en tube de canon de 1,8 tonne et de 8,06 mètres de long, dit de 52 calibres, soit 52 fois la longueur du calibre de 155 mm. Au total, «pour faire un canon de 155 mm, il faut en moyenne neuf mois», selon Laurent Monzauge. Le système Caesar complet, avec son camion, «c'est 18 mois. En ce moment ça peut être plus long», concède le directeur des affaires institutionnelles de Nexter, Alexandre Dupuy.
La Russie se concentre sur le Donbass et subit une contre-offensive à Kharkiv
L'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou mais où ses forces sont à la peine, tandis que l'armée ukrainienne poursuit sa contre-offensive dans la région de Kharkiv. «On se prépare à de nouvelles tentatives de la Russie d'attaquer au Donbass, pour en quelque sorte intensifier son mouvement vers le sud de l'Ukraine», a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée dimanche soir. Et pourtant selon lui, «les occupants ne veulent toujours pas admettre qu'ils sont dans une impasse».
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Les Russes transfèrent des troupes de la région de Kharkiv (nord) à celle de Lougansk, dans le Donbass, dans le but de prendre Severodonetsk, a assuré de son côté dimanche soir le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiy Arestovich. L'état-major ukrainien a confirmé lundi matin que l'armée russe concentrait ses forces à Izioum, entre Kharkiv et Severodonetsk. «On se prépare à de grandes offensives à Severodonetsk, et autour de l'axe Lyssytchansk-Bakhmout», affirmait déjà samedi Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, qui forme avec celle de Donetsk le bassin minier du Donbass. Il décrivait aussi une situation humanitaire de plus en plus critique.
Près de trois mois de guerre ont par exemple transformé Lyssytchansk, ville minière de quelque 100.000 habitants essentiellement russophones, en une zone abandonnée, dépourvue d'eau, d'électricité ou de réseau téléphonique, a constaté un journaliste de l'AFP.
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Bonjour à tous
Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. En cette nouvelle journée de conflit, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de cette guerre qui s'enlise. Vous pouvez retrouver toutes les informations de la journée d’hier ici.
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L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine
DÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.
Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne
Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.
Regarder la vidéo L'Humanité
Élire une majorité de députés pour répondre à l’urgence sociale
ChroniquePatrick Le HyaricEntre le mois de mars 2019 et le mois de mars dernier, le prix de l’huile de tournesol est passé de 1,83 € à 2,29 € le litre. Celui de la farine de 0,90 € à 2,29 € le kg. Celui du filet de bœuf de 39,30 € à 43,07 € le kilo, celui des tomates de 2,97 € à 4,09 € le kilo. On pourrait ajouter encore d’autres exemples, comme l’augmentation des prix des carburants pour se chauffer ou se déplacer, notamment pour se rendre au travail. La bouteille de gaz est passée de 34,35 € à 37,30 €. On ne remplit plus sa cuve de fioul de 1 000 litres à moins de 1 560 € alors que la même quantité coûtait 950 € il y a trois ans.
Le litre de super est passé de 1,47 € à 1,96 € tandis que le gasoil affiche en moyenne plus de 2 € contre 1,46 € en 2019. La même tendance s’observe pour le gasoil non routier qu’utilisent les paysans et les pêcheurs.
La vie devient chaque semaine plus dure pour les familles populaires alors que la rémunération du travail, les pensions de retraite et les prestations sociales stagnent. Les prix des matières premières indispensables à la production industrielle, comme le coton, la pâte à papier, le caoutchouc, l’acier, le cuivre, l’aluminium, l’énergie montent en flèche jusqu’à parfois 80 % d’augmentation, renchérissant tous les coûts de production.
Et nous parlons ici du moins mauvais scénarios, celui dans lequel il n’y a pas de pénurie conduisant à ralentir les chaînes de production ou à fermer des usines. D’ailleurs, curieusement, on n’entend plus le disque rayé des économistes de droite se pavanant sur les plateaux de télévision pour expliquer doctement que le fameux « coût du travail » serait la cause fondamentale de notre baisse de compétitivité.
Jamais ils ne soulèvent la question des prix des matières premières importées, des coûts du transport et de l’énergie comme facteurs de dégradation de la compétitivité. S’ils le faisaient, ils seraient contraints de reconnaître les douloureux méfaits de la mondialisation capitaliste financiarisée.
L’abandon de pans entiers de nos productions industrielle et agricole se paie aujourd’hui avec plus de 100 milliards de déficits commerciaux, des pénuries et les augmentations de prix pour les familles populaires.
La relance industrielle et agricole ne peuvent plus être des sujets de beaux discours gouvernementaux mais des priorités. Les familles populaires souffrent, mais les profits des groupes pétroliers montent aussi vite que le prix des carburants et ceux des géants mondiaux des transports battent tous les records.
Ceux de la seule grande multinationale française de fret CMA-CGM dépassent maintenant ceux de Total.
Une part importante des hausses actuelles des prix des carburants n’est pas liée à des difficultés d’approvisionnement mais le résultat de spéculations et d’un jeu géopolitique dangereux dans le cadre de l’insupportable guerre déclenchée par le maître du Kremlin contre le peuple ukrainien. La part des prix du pétrole dans le prix final des carburants est deux fois moins importante que les taxes étatiques.
Il en est de même pour les prix des matières premières alimentaires, particulièrement des pâtes et du pain. Il n’y a pas de manque de blé en Europe. Simplement, le prix du blé est fixé chaque jour à la bourse de Chicago par quatre à cinq firmes transnationales et les marchés financiers qui spéculent sur des anticipations de production liées à la guerre et aux modifications climatiques. La part du blé à 400 € la tonne, ne représente que 8 centimes d’euros dans une baguette de pain.
Il serait donc intéressant de disposer de la décomposition des différents coûts dans la fabrication alimentaire alors que ni le paysan, ni le boulanger ne s’y retrouvent. Cela pourrait être un intéressant sujet d’investigation d’une commission d’enquête parlementaire.
Une nouvelle majorité et un nouveau gouvernement de gauche populaire et écologiste devraient dès juillet prendre des initiatives internationales en lien avec les citoyens, les peuples et d’autres gouvernements pour faire cesser ces spéculations.
Ils devraient aussi, d’urgence, améliorer substantiellement la vie quotidienne de millions de personnes en passant le Smic à 1 800 € brut, en faisant rattraper le point d’indice des agents des fonctions publiques, en augmentant les prestations sociales qui devraient être indexées sur l’inflation, comme les devraient l’être les retraites sur les salaires. Les pensions de retraite ne devraient être inférieures au smic.
Ces décisions pourraient être prises dès le mois de juillet, ainsi qu’un premier blocage des prix des produits alimentaires indispensables et de l’énergie. De même une initiative spécifique, en lien avec les autorités européennes, devrait être décidée pour les 9 millions de personnes qui aujourd’hui ne peuvent manger que grâce à l’action solidaire d’associations tel le Secours populaire français.
Une telle majorité d’union populaire et le gouvernement qui en serait issu devraient préparer rapidement une conférence sociale préparatoire à une loi d’urgence pour le pouvoir d’achat et le travail stable avec la fin des contrats précaires, la création d’emplois stables, un immense effort de formations dans le cadre d’un grand plan de transformation sociale, démocratique et écologique.
À ceci devrait s’ajouter des initiatives nouvelles, en lien aussi avec les institutions européennes dont la banque centrale européenne, afin d’éviter une remontée des taux d’intérêts des prêts bancaires qui renchérirait le prix des crédits, la dette des ménages, celles des entreprises et des collectivités et de L’État.
Le débat pour transformer la construction européenne est bien sur la table, puisque le président de la République vient de proposer de retenir la proposition du Parlement européen de renégocier les traités. Pourquoi alors chercher querelle à la coalition de la nouvelle union populaire ?
Les chantiers de transformation immédiate sont immenses. Ils peuvent vite améliorer la vie quotidienne. Le rassemblement de la nouvelle union populaire écologique et sociale est l’atout à la disposition de chacune et de chacun pour soi et sa famille. Il met ces changements tant attendus à portée de vote, dès le premier tour, dimanche 12 juin.
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Apprendre à gérer l’eau face au réchauffement climatique
ChroniqueLe beau temps de ce mois de mai aggrave le déficit hydrique constaté depuis le début de l’année. Les réserves des nappes souterraines sont en baisse sensible dans de nombreuses régions de France. Mais le temps beau et chaud incite à augmenter la consommation d’eau, qu’il s’agisse de l’irrigation des cultures ou de l’envie d’avoir une piscine individuelle devant la maison.
Gérard Le PuillCes derniers jours, les journaux télévisés ont beaucoup communiqué sur les risques de sécheresse sévère en France d’ici l’été en raison d’un déficit pluviométrique de 35 % par rapport à la moyenne de ces dernières années. Nous avons vu des céréaliers montrant des épis de blé risquant d’être moins garnis en grains que les années précédentes. Ailleurs, des éleveurs expliquaient qu’ils sont amenés à porter du foin dans les prés pour nourrir les vaches, en raison d’une repousse insuffisante de l’herbe en cette première quinzaine de mai.
Dans une quinzaine de départements, les préfets ont déjà publié des arrêtés pour restreindre l’accès à l’eau pour l’irrigation des cultures et pour les usages domestiques afin de préserver la ressource. L’an dernier, de nombreux arrêts préfectoraux avaient été pris en ce sens, mais ce fut surtout au cœur de l’été. Cette année, ils seront plus nombreux et arriveront beaucoup plus tôt. Cette situation est liée au réchauffement climatique et tout indique que les pénuries d’eau seront de plus en plus fréquentes dans les prochaines décennies.
Quand le beau temps fait vendre des piscines
Après avoir pointé ce risque, il convient de s’intéresser au communiqué que vient de publier la Fédération des Professionnels de la Piscine (FPP). Elle nous indique, qu’en 2021, « La France a dépassé la barre des 3 millions de piscines. L’envie déjà présente chez de nombreux propriétaires de maisons individuelles de profiter d’une piscine à domicile a été accentuée par toutes les restrictions liées à la crise Covid. Pour mener à bien tous ces nouveaux projets, les particuliers peuvent compter sur le professionnalisme, l’agilité et la créativité des entreprises du secteur. Avec le printemps qui pointe le bout de son nez et les beaux jours qui arrivent, les piscines vont bientôt sortir de leur hivernage. Afin que toute la famille puisse en profiter dès le retour du soleil, il n’y a pas de temps à perdre », lit-on dans le communiqué de la FPP.
On s’abstiendra ici de porter un jugement sur les ménages qui ont investi ou qui veulent investir dans une piscine. On peut comprendre que la tentation soit forte pour disposer d’une structure qui permette de se protéger partiellement de la canicule estivale, laquelle devient parfois éprouvante. Mais creuser puis bétonner une piscine revient à émettre une grande quantité de CO2, puis à accroître annuellement sa consommation d’eau. Du coup, continuer de construire des piscines individuelles, puis les alimenter en eau, ne contribue pas à freiner le réchauffement climatique.
Mais cet essor de la piscine est une conséquence de la politique de l’offre, tout comme les livraisons à domicile de toutes sortes de colis commandés sur internet. On risque aussi de découvrir des conséquences du même genre avec la course de vitesse engagée par les marques automobiles dans la conversion à la voiture électrique. Car, outre les délocalisations d’usines dans les pays à bas coûts de main-d’œuvre, on assistera à une surconsommation de métaux rares dont les stocks seront bientôt épuisés.
Redécouvrir la citerne pour stocker l’eau de pluie
Mais évoquons les quelque 18 millions de maisons individuelles que compte la France. Rares sont celles qui disposent d’une citerne pour récupérer l’eau de pluie, alors qu’elle peut servir pour irriguer le potager ou pour arroser la pelouse, voire les deux. Dans presque toutes les villes, des véhicules communaux nettoient régulièrement les rues au jet d’eau. C’est presque toujours de l’eau de ville potable alors qu’il serait possible de récupérer une partie de l’eau de pluie qui tombe sur les bâtiments publics.
Notons enfin que la région Île-de-France ne fut guère concernée ces dernières années par les restrictions d’eau alors qu’elle compte 12 millions d’habitants sur un territoire relativement restreint. Elle doit cette sécurité des approvisionnements aux grands barrages de retenue qui ont été construits sur plusieurs affluents de la Seine voilà plus d’un demi-siècle. Les plus connus sont le Der Chantecoq et le lac d’Orient en Champagne, ainsi que le lac de Pannecière sur le cours de l’Yonne dans le Morvan. Le double intérêt de ces lacs est de limiter les crues de la Seine en Île-de-France quand il pleut beaucoup et de soutenir son débit à la belle saison à hauteur de 60 % et plus. C’est surtout cette eau, pompée dans la Seine, qui alimente les usines de traitement franciliennes, lesquelles nous fournissent une eau potable et buvable d’un bout à l’autre de l’année.
La France peut gérer son eau sans gêner les pays voisins
La géographie de notre pays fait partir beaucoup de ruisseaux, de rivières et de fleuves des zones de moyenne montagne pour couler en direction de la mer. La France peut donc gérer l’eau qu’elle reçoit du ciel sans en priver les pays voisins. Encore faut-il, en ce début du XXIe siècle, accepter l’idée d’en stocker suffisamment quand elle tombe abondamment. Cela peut présenter quelques inconvénients mais les avantages sont beaucoup plus nombreux. « Entre deux maux, il faut choisir le moindre », nous rappelle un vieux dicton. Il sera plus vrai que jamais en ce XXIe siècle déjà très impacté par le réchauffement climatique et on devrait inciter les habitants de maisons individuelles à se doter d’une citerne. A contrario, vouloir mettre la nature sous cloche n’est pas la meilleure manière de préparer l’avenir des générations futures.
Réchauffement climatiquegestion de l'eau France24 - Monde
En direct : la Suède va demander son adhésion à l'Otan
Publié le : 16/05/2022 - 06:35
FRANCE 24
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Après la Finlande, la Suède a officiellement annoncé lundi sa candidature à une adhésion à l'Otan. Par ailleurs, les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir repoussé les troupes russes et repris le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie dans la région de Kharkiv, dans le nord-est. Suivez les derniers événements en direct.
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15 h 25 : Emmanuel Macron soutient "pleinement" la décision de la Suède de rejoindre l'Otan
Le président français a immédiatement réagi à l'annonce de la candidature de la Suède à une adhésion à l'Otan, assurant soutenir "pleinement" ce projet. Emmanuel Macron avait déjà salué l'annonce similaire faite le 12 mai par la Finlande.
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15 h 15 : la Suède va demander son adhésion à l'Otan
La Suède va demander son adhésion à l'Otan, a annoncé officiellement la Première ministre Magdalena Andersson, évoquant une nouvelle "ère" pour le pays scandinave.
"Le gouvernement a décidé d'informer l'Otan de la volonté de la Suède de devenir membre de l'alliance", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. "Nous quittons une ère pour entrer dans une nouvelle", selon la dirigeante suédoise.
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15 h 05 : le ministère russe de la Défense annonce une trêve à l'usine d'Azovstal pour évacuer les blessés ukrainiens
Le ministère russe de la Défense a annoncé qu'une trêve avait été instaurée à l'aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance ukrainienne dans la ville de Marioupol, afin d'évacuer les blessés ukrainiens.
"Un régime de silence (des armes) est en vigueur actuellement et un couloir humanitaire ouvert par lequel les soldats ukrainiens blessés sont transférés vers les établissements médicaux à Novoazovsk", en territoire contrôlé par les forces russes et prorusses, a annoncé le ministère dans un communiqué.
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14 h 05 : L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan n'est pas une menace, estime Moscou, qui se dit prêt à réagir
Les adhésions de la Finlande et de la Suède à l'Otan ne constituent pas "une menace" en soi, mais la Russie réagirait à des déploiements militaires, a estimé Vladimir Poutine lundi.
Un tel "élargissement de l'Otan ne constitue pas une menace immédiate […] mais le déploiement d'infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse", a-t-il dit lors d'un sommet d'une alliance militaire régionale au Kremlin.
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13h40 : La grogne monte dans l'UE contre le blocage de sanctions par la Hongrie
Les ministres des Affaires étrangères de toute l'Union européenne (UE) vont tenter lundi à Bruxelles d'avancer vers un déblocage de l'embargo sur le pétrole russe, actuellement refusé par la Hongrie. Les pays vont également discuter de la proposition française de créer une "communauté politique européenne" pour les pays en attente d'adhésion, une alternative accueillie avec méfiance par Kiev.
"Toute l'Union est malheureusement prise en otage par un État membre qui ne peut pas nous aider à trouver un consensus", s'est insurgé le chef de la diplomatie lituanienne, Gabrielius Landsbergis, à son arrivée au siège du Conseil européen. "Nous sommes très doués en Europe pour nous montrer toujours en désaccord, pour ne pas donner une image d'unité", a pour sa part déploré son homologue autrichien Alexander Schallenberg. "Nous sommes dans une situation de confrontation", a-t-il reconnu.
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12h25 : McDonald's annonce se retirer entièrement de Russie, après avoir fermé ses enseignes en mars
Le géant américain de la restauration rapide McDonald's, qui avait fermé ses enseignes en Russie début mars, a annoncé lundi se retirer du pays et vendre toutes ses activités en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine. "Nous sommes engagés envers notre communauté mondiale et devons rester inflexibles quant à nos valeurs", a déclaré le PDG du groupe, Chris Kempczinski, cité dans un communiqué de l'entreprise. "Le respect de nos valeurs signifie que nous ne pouvons plus conserver les Arches [le logo de McDonald's] [en Russie]", a-t-il ajouté.
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11 h : Reportage exclusif auprès des épouses des soldats du régiment Azov
Réfugiées hors d'Ukraine, les épouses des membres du régiment Azov communiquent via leur téléphone avec leurs conjoints retranchés dans les ruines de l'usine Azovstal à Marioupol. L'une d'elles évoque le manque de moyens médicaux et les graves blessures. Elles tentent d'alerter les dirigeants internationaux pour obtenir l'évacuation de leurs maris.
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10 h : Pour Moscou, les candidatures de la Finlande et de la Suède à l'Otan sont "une grave erreur"
Les candidatures de la Suède et de la Finlande à l'Otan constituent "une grave erreur", a jugé lundi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. "C'est une grave erreur supplémentaire dont les conséquences auront une portée considérable", a-t-il estimé, cité par l'agence russe Interfax. Selon lui, la réponse de la Russie "dépendra des conséquences pratiques de l'adhésion" des deux pays scandinaves à l'Alliance atlantique.
"Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision", a-t-il martelé, relevant que "le niveau de tension militaire (allait) augmenter".
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8 h 40 : La Russie peine dans le Donbass et subit une contre-offensive dans la région de Kharkiv
L'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, bien que la Russie ait du mal à avancer dans la région considérée comme sa priorité. Les forces russes subissent aussi une forte contre-offensive par l'Ukraine dans la région de Kharkiv. Notre correspondant à Kiev Gulliver Cragg fait le point au 81e jour de l'offensive.
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7 h 46 : Renault annonce la cession de ses actifs en Russie, propriété de l'État russe
Le groupe Renault a annoncé lundi avoir signé des accords de cession de sa filiale Renault-Russie, les actifs du constructeur français étant désormais propriété de l'État russe, a confirmé lundi le ministère russe de l'Industrie et du Commerce. Ce, en raison de l'invasion de l'Ukraine.
"Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou", indique le ministère dans un communiqué.
L'accord inclut notamment la cession de la participation de Renault Groupe dans la société russe Avtovaz au NAMI (Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs). L'accord conclu prévoit une option de rachat par Renault Group de sa participation dans Avtovaz, exerçable à certaines périodes au cours des six prochaines années.
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6 h 05 : la Russie se concentre sur le Donbass
L'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, dans l'est du pays. "On se prépare à de nouvelles tentatives de la Russie d'attaquer au Donbass, pour en quelque sorte intensifier son mouvement vers le sud de l'Ukraine", a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée dimanche soir. Et pourtant selon lui, "les occupants ne veulent toujours pas admettre qu'ils sont dans une impasse."
Les Russes transfèrent des troupes de la région de Kharkiv (nord) à celle de Louhansk, dans le Donbass, dans le but de prendre Sievierodonetsk, a assuré, de son côté, le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiy Arestovich. L'armée ukrainienne a également annoncé lundi matin avoir fait sauter un pont ferroviaire contrôlé par les Russes, reliant Roubijné et Sievierodonetsk, deux objectifs de Moscou.
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5 h 58 : Moscou subit une contre-offensive à Kharkiv
Les forces russes font aussi désormais face au nord à la contre-offensive des forces ukrainiennes dans la région de Kharkiv, deuxième ville du pays, où ces dernières s'approchent de la frontière avec la Russie.
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5 h 12 : les épouses du bataillon Azov en ordre de bataille
Réfugiées hors d'Ukraine, les épouses des membres du régiment Azov communiquent via leur téléphone avec leurs conjoints retranchés dans les ruines de l'usine Azovstal à Marioupol. "Ils se partagent un verre d'eau toutes les 5 ou 6 heures", raconte une femme. Une autre évoque le manque de moyens médicaux et les graves blessures, avec notamment des soldats amputés. Elles tentent d'alerter les Occidentaux, dont la France et le Vatican, pour obtenir l'évacuation de leurs époux.
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4 h 07 : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur
La Finlande a annoncé officiellement, dimanche, son intention de rejoindre l'Alliance atlantique, tandis que son voisin suédois s'apprête à prendre la même décision.
Avec AFP et Reuters
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Le fil du 15 mai
Ankara demande des garanties pour l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan
DÉCRYPTAGELivraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks
Adhésion à l'Otan : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur
L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine : Zelensky réprimande Macron, nouvelle aide militaire de l'UE à Kiev, adhésion de la Finlande à l'Otan. L'actualité du 13 mai
- Au 79e jour de guerre en Ukraine, les dirigeants européens ont annoncé fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev, qui viennent s’ajouter aux 6 milliards de dollars (l’équivalent du budget annuel de la défense ukrainien) annoncés cette semaine par Washington. En parallèle, le G7 est réuni pour trouver les moyens de soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire".
- Les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays, avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes. A Kiev en revanche, d'où se sont retirées les troupes russes fin mars, près des deux tiers des habitants sont revenus.
- Les probables demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.
- Retrouvez ici notre direct du 16 mai.
France24 - Monde
Covid-19 : levée du masque dans les transports en commun en France
Publié le : 16/05/2022 - 06:19Modifié le : 16/05/2022 - 08:24
FRANCE 24
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FRANCE 2
À partir de lundi, le port du masque n'est plus obligatoire dans les transports collectifs en France, un allègement qui marque la disparition de la dernière grande restriction anti-Covid. Mais il reste "recommandé" par le ministère de la Santé.
La dernière grande restriction sanitaire tombe, lundi 16 mai. Le port du masque n'est plus obligatoire dans les transports en France.
"Le gouvernement décide, à compter du 16 mai 2022, de mettre fin à l'obligation du port du masque dans les transports collectifs", a annoncé la semaine dernière la Direction générale de la santé (DGS) qui dépend directement du ministère. Jusqu'à maintenant, le port du masque était imposé dans les métros, les bus, les trains, les avions et les taxis.
C'est la fin du dernier grand marqueur de l'épidémie de Covid-19 dans l'espace public, une décision qui entérine le fait que la maladie est devenue une moindre préoccupation sanitaire comme politique, plus de deux ans après l'arrivée de la pandémie en Europe.
Depuis quelques semaines, les contaminations et les hospitalisations liées au Covid-19 diminuent enfin après une très longue vague hivernale. Et même lorsque celle-ci était à un niveau élevé en début d'année, la maladie était déjà passée à l'arrière-plan des préoccupations, la situation sanitaire restant très peu évoquée lors de la campagne présidentielle.
>> À lire aussi sur France24.com : Nouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?
Dans ce contexte, le gouvernement avait déjà pris plusieurs mesures emblématiques ces derniers mois : fin en mars du port du masque, hormis dans les transports, et fin du passe vaccinal, qui imposait d'être vacciné contre le Covid-19 pour accéder à de nombreux lieux comme les restaurants et les cinémas.
La prudence reste de mise
Pour autant, certains chercheurs mettent en garde contre un sentiment excessif de sécurité, prévenant que l'épidémie est sous contrôle, mais probablement pas terminée, notamment face à la menace d'un nouveau variant.
Et pour l'heure, même si l'épidémie décline nettement, "les indicateurs virologiques restent toutefois élevés", a prévenu vendredi l'agence Santé publique France.
Le gouvernement garde donc un ton prudent, via le ministre de la Santé, Olivier Véran : il a répété la semaine dernière que la pandémie n'était "pas terminée", que le port du masque restait "recommandé" et qu'il pourrait redevenir obligatoire si le contexte l'imposait.
Plusieurs mesures, de moindre ampleur, restent par ailleurs en place : le passe sanitaire, qui suppose d'être vacciné ou d'avoir récemment été testé négativement au virus, est ainsi toujours exigé pour accéder à un établissement de santé ou apparenté (hôpitaux, Ehpad...).
Des règles qui varient d'un pays européen à l'autre
Les voisins de la France ont, pour leur part, déjà levé l'essentiel de leurs restrictions anti-Covid-19. Ne subsiste généralement que le port du masque dans certains lieux.
L'Espagne l'impose, par exemple, toujours dans les établissements de santé, les maisons de retraite et les transports, tandis qu'en Belgique, il n'est obligatoire que dans les transports.
En plus du masque, l'Allemagne demande un test négatif pour se rendre à l'hôpital.
C'est désormais en Italie que le masque reste le plus répandu. En plus des lieux évoqués précédemment, l'Italie l'impose encore dans les cinémas, théâtres et salles de concert, dans les établissements scolaires, au personnel des commerces et aux agents de l'administration qui sont au contact avec le public. L'Italie exige, par ailleurs, toujours le passe vaccinal pour aller dans les établissements de santé et dans les maisons de retraite.
Avec AFP
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France : malgré une chute du nombre de cas Omicron, la levée des restrictions maintenue pour mars
Covid-19 : suspension du passe vaccinal et fin du port du masque obligatoire à partir du 14 mars
Covid-19 : la France lève l’essentiel des restrictions sanitaires, dont le port du masque
L'Humanité
Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT
ActuL’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.
Lilian Caillat« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.
Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.
LIVE Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.
Pénuries et risques de famine aigus
Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.
L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.
L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de « grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.
Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».
Guerre en Ukraine L'Humanité
Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens
Nos recommandations culturellesCinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.
Pierre BarbanceyPrésenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.
Pas de politique
La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.
Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »
Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »
C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.
Le visage de ces hommes
Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.
cinémaloup bureauGuerre en Ukraine France24 - Monde
Yémen : le premier vol commercial depuis Sanaa en six ans décolle grâce à une trêve
Publié le : 16/05/2022 - 09:51
FRANCE 24
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Un avion de la compagnie Yemenia a décollé lundi de Sanaa, premier vol commercial en six ans au départ de la capitale du Yémen contrôlée par les rebelles Houthis, dans le cadre d'une trêve dans la guerre qui ravage ce pays.
Une première en six ans. Un avion de la compagnie Yemenia a décollé lundi 16 mai de Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée par les rebelles Houthis. Depuis le 2 avril, les parties en conflit observent une trêve nationale dans la guerre, qui a livré le pays à l'une des pires tragédies humanitaires au monde.
L'avion, qui se dirigeait vers la capitale jordanienne Amman, transportait une centaine de passagers yéménites, pour la plupart des personnes malades ou âgées, ont constaté des correspondants de l'AFP à l'aéroport de Sanaa.
Les rebelles Houthis ont pris le contrôle de la capitale yéménite en 2014, déclenchant un conflit sanglant avec le gouvernement reconnu par la communauté internationale et appuyé par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite voisine, qui intervient dans le pas arabe le plus pauvre du monde pour appuyer les forces loyalistes.
Cette coalition contrôle tout l'espace aérien et maritime du Yémen, y compris les zones où les rebelles ont pris le pouvoir, en particulier dans le Nord-Ouest : seuls les vols de l'ONU étaient jusqu'ici autorisés à l'aéroport de la capitale depuis 2016.
Les Houthis, proches de l'Iran, accusent Riyad de maintenir un "blocus" sur le Yémen, les Saoudiens disant vouloir se prémunir contre la contrebande d'armes et autres activités clandestines.
Mais depuis le 2 avril, les parties en conflit observent une trêve nationale qui a donné une rare lueur d'espoir à une population d'environ 30 millions d'habitants, livrés à l'une des pires tragédies humanitaires au monde. Cette trêve prévoit, outre un cessez-le-feu relativement respecté, l'ouverture au compte-gouttes de l'aéroport de Sanaa aux vols commerciaux.
Avec AFP
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DECRYPTAGEAu Yémen, entre trêve et bouleversement politique, l'espoir de la paix ?
Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan
Au Yémen, le président délègue ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel
Le Figaro
Disparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée
Guillaume PoingtLa jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.
Elle s'était littéralement volatilisée en juillet 2019, à l'âge de 16 ans. Son téléphone portable avait borné pour la dernière fois à Bezons, dans le Val-d'Oise. La jeune Wissem a finalement été «retrouvée saine et sauve dans la nuit du 15 mai», indique le compte Instagram «où est Wissem», consacré à la disparition de la jeune fille.
À lire aussi«Une petite voix me disait de partir» : qui sont les disparus volontaires et pourquoi choisissent-ils de s'évaporer dans la nature ?
D'après les informations du Parisien , confirmées par plusieurs sources au Figaro, la jeune femme a été retrouvée par ses parents, qui ont mené leur propre enquête sur les réseaux sociaux et des sites spécialisés dans la prostitution. Un oncle que Wissem ne connaît pas s'est fait passer pour un client. Après plusieurs semaines, un contact a fini par être établi et un rendez-vous a été pris dans un hôtel d'Ivry-sur-Seine. Le jour du rendez-vous, Wissem s'est retrouvée nez à nez avec cet oncle et son père. Ils l'ont immédiatement conduite au commissariat d'Ivry-sur-Seine, où elle a été entendue dans la nuit de vendredi à samedi.
À VOIR AUSSI - Plus de deux ans après la disparition de leur fille, les parents de Wissem se sentent «abandonnés» par les autorités
La jeune femme aurait reconnu se prostituer
Durant son audition, la jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition tout en expliquant ne pas être sous la coupe d'un réseau. Elle a dit ne pas vouloir retrouver ses parents, qui sont pourtant sur sa trace depuis près de trois ans. «C'est comme si la vie s'était arrêtée. Une partie de nous reste figée tant qu'on ne sait pas ce qui s'est passé. On est dans l'attente mais on garde espoir, je pense à elle tous les jours»», nous confiait sa mère, Samira, il y a moins d'un an.
Peu après son audition, Wissem a été déposée à un endroit qu'elle avait indiqué aux policiers d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Rien ne permet en effet aux autorités de retenir contre son gré cette jeune femme aujourd'hui majeure.
Des parents dans l'incompréhension
Avec ce rebondissement, les parents de la jeune fille restent dans l'incompréhension. «Elle semble être sous emprise, sous contrainte, a perdu ses facultés de discernement et il est regrettable que la police ait pu laisser partir cette jeune fille sans donner aucune explication à sa famille», indique au Figaro Me Arash Derambrash, l'avocat des parents de la jeune femme.
«Les parents n'ont toujours aucune réponse sur les conditions de sa disparition, aucune réponse sur le fiasco de cette enquête et aucune réponse sur le silence de la justice. La gestion de cette affaire est un fiasco judiciaire. Mes clients attendent des explications», poursuit l'avocat.
Contacté, le parquet d'Évry nous indique qu'il prendra connaissance de l'audition de la jeune femme quand celle-ci sera versée à l'information judiciaire avant d'envisager les suites à donner.
Une disparition soudaine et mystérieuse
Alors âgée de 16 ans, Wissem avait mystérieusement disparu le 31 juillet 2019. Ce jour-là, elle devait se rendre sur son lieu de travail à Villabé (Essonne), où elle était en apprentissage chez Body'Minute, un institut de beauté. Partie sans pièce d'identité, sans argent et sans aucune affaire - si ce n'est son téléphone portable et 7 euros pour déjeuner -, elle n'arrivera jamais sur place. Son employeur avait donné l'alerte vers 16h. Son téléphone portable avait borné pour la dernière fois à Bezons (Val-d'Oise), à 50 kilomètres de son domicile.
À lire aussi«Ma fille c'est mon combat, je ne lâcherai pas» : quatre ans après, la disparition de Léa Petitgas à Nantes reste un mystère
Quelque temps après, grâce à des relevés téléphoniques, les parents de Wissem s'étaient aperçus que leur fille avait en réalité rendez-vous avec un jeune homme de 17 ans le jour de sa disparition. Interrogé par les policiers, le jeune homme avait expliqué avoir déjeuné avec Wissem au McDonald's de la Défense (Hauts-de-Seine) puis être allé faire un achat chez Décathlon. À son retour, dit-il, elle n'était plus là. Le 16 mars 2020, une information judiciaire pour enlèvement et séquestration avait été ouverte par le parquet d'Évry, après une plainte déposée par Me Arash Derambrash.
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Âgée d'une soixantaine d'années, la victime a trébuché dans le vide au moment de réaliser un cliché.
«Elles vivaient dans un climat de peur»: une artiste saoudienne jugée pour avoir réduit en esclavage trois employées
Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.
Marseille : un père de famille attaqué au couteau à proximité d'une école catholique
Le suspect de 23 ans, Mohamed L., aurait déclaré «avoir agi au nom de Dieu». La victime est grièvement blessée et une enquête est en cours.
Regarder la vidéo France24 - Monde
Covid-19 : Kim Jong-un fustige les autorités sanitaires de Corée du Nord et mobilise l'armée
Publié le : 16/05/2022 - 07:29Modifié le : 16/05/2022 - 07:55
FRANCE 24
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Kim Jong-un a fustigé lundi les autorités sanitaires de Corée du Nord pour leur gestion de l'épidémie de Covid-19, qui a fait 50 morts depuis son apparition officielle dans le pays, et a ordonné à l'armée de se mobiliser.
Le chef suprême de la Corée du Nord monte au créneau. Le dirigeant Kim Jong-un a fustigé lundi 16 mai les autorités sanitaires de son pays pour leur gestion de l'épidémie de Covid-19 et a ordonné à l'armée de se mobiliser. Le pays fait face à une vague épidémique, avec plus d'un million de contaminés et au moins 50 morts depuis son apparition officielle, alors que le pays ne dispose d'aucun vaccin ni traitement et n'a pas les capacités pour tester massivement sa population.
Signe de la gravité de la situation, le dirigeant nord-coréen a "fortement critiqué le gouvernement et le secteur de la santé publique pour leur attitude irresponsable", a rapporté l'agence d'État KCNA.
Lors d'une réunion du Politburo, il s'est notamment plaint du fait que les pharmacies n'étaient pas ouvertes 24h/24. Les fonctionnaires chargés de l'approvisionnement en médicaments "n'ont pas retroussé leurs manches et n'ont pas évalué correctement la crise actuelle", a-t-il déploré, selon KCNA.
Il a ordonné à l'armée de se mettre au travail "pour stabiliser immédiatement l'approvisionnement en médicaments à Pyongyang", où les premiers cas de Covid-19 en Corée du Nord ont été officiellement détectés la semaine dernière.
Kim Jong-un a pris personnellement en main la lutte contre l'épidémie, qui, selon lui, provoque "de grands bouleversements" dans le pays, dont la population n'est pas vaccinée.
Le dirigeant supervise des réunions d'urgence quasi-quotidiennes du Politburo, et les médias nord-coréens ont diffusé des photos de lui visitant une pharmacie à Pyongyang dimanche 15 mai.
"Fièvre"
Malgré des confinements à grande échelle, 1 213 550 personnes ont été contaminées, 50 sont mortes et 564 860 sont sous traitement médical, selon KCNA, qui ne cite pas expressément le Covid-19 mais parle de "fièvre".
Le système de santé nord-coréen a été classé 193e sur 195 pays par une étude de l'université américaine Johns Hopkins l'an dernier. Les hôpitaux du pays sont pauvrement équipés, avec peu d'unités de soins intensifs. Selon les experts, le pays ne dispose d'aucun traitement contre le Covid-19 et n'a pas les capacités pour tester massivement sa population.
"En visitant une pharmacie, Kim Jong-un a pu voir de ses yeux la pénurie de médicaments en Corée du Nord", explique à l'AFP Cheong Seong-jang, chercheur à l'Institut Sejong. "La situation était peut-être plus grave que ce qu'il pensait", ajoute-t-il.
S'inspirer de la stratégie chinoise de "zero Covid" ?
La Corée du Nord s'est davantage coupée du monde depuis plus de deux ans pour se préserver de la pandémie. Mais les experts jugeaient inévitable que le virus finisse par s'infiltrer dans le pays, vu les flambées épidémiques dues au variant Omicron dans les pays voisins.
Le fait que Kim Jong-un vilipende en public son propre gouvernement traduit le "sentiment de crise" qui s'est emparé du régime, estime Yang Moo-jin, professeur à l'université des études nord-coréennes à Séoul. "Il met le doigt sur l'inadéquation générale du système de quarantaine", affirme cet analyste.
D'après KCNA, le dirigeant nord-coréen a exprimé son intention de s'inspirer de la stratégie chinoise de lutte contre la pandémie.
La Chine est un des derniers pays du monde à pratiquer une politique de "zéro Covid" consistant à confiner des villes entières dès l'apparition du moindre cas, et à tracer et isoler systématiquement les malades.
Pyongyang pourrait "demander l'aide des États-Unis ou des organisations internationales"
La Corée du Nord a refusé les offres de vaccins Covid-19 de la Chine et du programme Covax de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), mais Pékin et Séoul lui ont à nouveau tendu la main.
Selon M. Yang, Pyongyang aura probablement besoin d'aide pour surmonter l'épidémie, mais celle de la Chine pourrait ne pas suffire.
"Si l'aide de la Chine ne suffit pas à surmonter l'épidémie, la Corée du Nord finira par demander l'aide du Sud, des États-Unis ou des organisations internationales", prédit ce professeur. "Mais le timing sera déterminant. Je pense que les résultats du sommet Corée du Sud-États-Unis du 21 mai sera un critère important pour la Corée du Nord pour décider si elle accepte ou non l'offre d'aide du Sud", poursuit-il.
Le président américain, Joe Biden, est attendu à Séoul en fin de semaine pour rencontrer son nouvel homologue sud-coréen, Yoon Suk-yeol. Les programmes d'armement de Pyongyang et l'épidémie de Covid-19 figureront probablement en tête de l'ordre du jour de ce sommet.
Malgré la crise sanitaire, de nouvelles images satellite indiquent que la Corée du Nord a repris la construction d'un réacteur nucléaire depuis longtemps interrompue. Washington et Séoul soupçonnent Pyongyang de préparer un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.
Dans ce contexte, accepter l'aide de la Corée du Sud contre le Covid-19 heurterait l'égo du régime nord-coréen et le forcerait à s'abstenir de réaliser cet essai nucléaire, explique Cheong Seong-jang, chercheur à l'Insitut Sejong. "Si Kim Jong-un est déterminé à effectuer un essai, il n'acceptera pas l'aide de la Corée du Sud", estime-t-il.
Avec AFP
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PandémieDeux ans après, la Corée du Nord rattrapée par le Covid-19
Covid-19 : la Corée du Nord annonce plusieurs morts et une propagation nationale
Covid-19 : confinement en Corée du Nord, qui annonce son tout premier cas
Le Figaro
Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles
Alain BarluetANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.
Correspondant à Moscou
Face à ce qu’elle considère comme une brusque et néfaste accélération de l’histoire, la Russie a immédiatement réagi. Dès la nuit de vendredi, Moscou a interrompu ses exportations d’électricité à la Finlande - dix pour cent de la consommation du pays. Officiellement, pour des factures impayées… Dans la foulée, les deux pays ont mis leur différend sur la table lors d’un appel téléphonique passé samedi par le président finlandais, Sauli Niinistö, à Vladimir Poutine. «Une erreur» - ainsi le président russe aurait-il alors qualifié la décision de Helsinki de poser sa candidature à l’Otan, officialisée dimanche, pour renforcer sa sécurité et éviter d’avoir à subir un jour le sort de l’Ukraine. «Il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande», a rétorqué le chef du Kremlin à son homologue finlandais.
À lire aussiPourquoi l’adhésion de la Finlande à l’Otan est un bouleversement géopolitique majeur
De plus, cela «nuirait aux relations bilatérales», a fait valoir le président russe, allusion aux échanges économiques et humains très denses que Moscou et Helsinki ont développé ces dernières années, sur la base d’une histoire commune lourde de conflits et d’arrière-pensées. En effet, après deux phases de guerre, entre 1939 et 1944, au cours desquelles la petite Finlande a donné du fil à retordre à l’Armée rouge, le pays s’est vu imposer une stricte neutralité durant la guerre froide. C’est la «finlandisation», scellée en 1948 par la signature d’un traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle avec l’URSS. En 1995, la Finlande avait rejoint l’Union européenne, mais fait le choix de rester en dehors de l’Otan, la Russie ne lui paraissant pas alors avoir de dessein agressif à son encontre.
L’hypothèse d’une adhésion était toutefois depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes qui ont toujours suivi de près l’état d’esprit sur cette question, en Finlande et en Suède. Ces derniers jours, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine. Celui-ci a réuni vendredi au Kremlin un conseil de sécurité, rassemblant autour de lui les principaux responsables des «structures de force» pour évoquer ce sujet brûlant.
À VOIR AUSSI - Adhésion de la Finlande et la Suède: l’Otan «convaincu» de pouvoir trouver un «terrain d’entente» avec la Turquie
Adhésion de la Finlande et la Suède: l'Otan «convaincu» de pouvoir trouver un «terrain d'entente» avec la Turquie - Regarder sur Figaro Live
Ajustement des forces
Dorénavant, la Russie formule des mises en garde en rafale témoignant du fait qu’elle a bien pris la mesure du tournant géopolitique majeur induit par les décisions finlandaise et suédoise. «Une menace sur la sécurité nationale» qui aura pour conséquence «des mesures militaro-techniques», a ainsi averti Moscou. «Militaro-technique» - une formulation absconse désignant toute la palette des actions de la guerre hybride, depuis la campagne de propagande jusqu’à l’emploi de la force militaire. Le blocage de la fourniture d’électricité s’inscrit dans ce cadre, de même que des cyberattaques enregistrées ces derniers jours par Helsinki. La menace de «mesures militaro-techniques» avait également été proférée par Moscou avant l’«opération militaire spéciale» en Ukraine. La plupart des experts jugent néanmoins improbable, voire exclu, du moins à ce stade, le scénario d’une attaque militaire de Moscou contre les futurs membres de l’Alliance, l’armée russe étant déjà fortement mobilisée en Ukraine.
Selon Joakim Paasikivi, professeur de stratégie militaire à l’École supérieure de défense de Suède, cité par l’AFP, il faut surtout s’attendre à «une rhétorique russe agressive et menaçante», ainsi qu’à des «actes hybrides comme des cyberattaques, plus graves que celles que nous avons connues par le passé», visant le système financier ou les infrastructures énergétiques, ou encore des violations des frontières aériennes ou maritimes. Mais la Russie laisse désormais planer une menace bien réelle. «La Finlande et la Suède deviennent soudainement des pays ennemis au lieu d’être des pays neutres et ils en supporteront tous les risques, des risques de défense et des coûts économiques, c’est à eux de décider», a lancé le représentant adjoint de la Russie à l’ONU, Dmitri Polianski.
Je pourrais dire que l’Otan aimerait probablement se battre jusqu’au dernier soldat finlandais. C’est ce que vous voulez ?
Vladimir Poutine lui-même avait déjà lancé un avertissement, lors d’une visite dans la ville finlandaise de Turku, en 2016. «Imaginez que la Finlande adhère à l’Otan», avait-il alors déclaré. «Ses troupes ne seraient alors plus souveraines, dans le plein sens du terme, elles feraient alors partie de l’infrastructure militaire de l’Otan qui se retrouverait du jour au lendemain à nos frontières», poursuivait-il. Avant d’ajouter: «Je pourrais dire que l’Otan aimerait probablement se battre jusqu’au dernier soldat finlandais. C’est ce que vous voulez?»
Deux aspects sont particulièrement mis en avant par Moscou pour étayer ses inquiétudes - et ses mises en garde: l’abandon par les nouveaux candidats de leur statut de pays non-nucléaires et le déploiement de troupes otaniennes près d’une frontière commune, longue dorénavant de 1340 kilomètres. «La question de garanties sur le nucléaire pour ces deux pays se pose», a insisté samedi le vice-chef de la diplomatie russe, Alexandre Grouchko. Quant à «l’avancée des infrastructures militaires» occidentales vers la frontière russe, elle déterminera la réponse de Moscou, a prévenu Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
Selon Anton Lavrov, chroniqueur défense du journal Izvestia, Moscou doit s’attendre au développement d’infrastructures militaires de l’Otan sur le territoire des nouveaux membres. Ce qui, selon ce spécialiste, imposera notamment une surveillance radar accrue de l’espace aérien finlandais, mais aussi l’ajustement des forces aériennes russes et l’installation de systèmes de missiles anti-aériens S-500 Prometheus près de Mourmansk et Saint-Pétersbourg.
À VOIR AUSSI - Ukraine: la candidature de la Finlande et de la Suède à l’Otan «démontrerait que l’agression ne paie pas»
Ukraine: la candidature de la Finlande et de la Suède à l'Otan «démontrerait que l'agression ne paie pas» - Regarder sur Figaro Live
L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine
DÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.
Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne
Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.
Regarder la vidéo France24 - Monde
Ukraine : une série d'attaques contre les infrastructures agricoles menacent la sécurité alimentaire
Publié le : 06/05/2022 - 18:03Modifié le : 13/05/2022 - 11:34
Pariesa Young
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Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux et des témoignages attestent d'une nouvelle tactique des forces armées russes en Ukraine : bombarder et piller des engins agricoles, des fermes et les réserves de céréales du "grenier de l'Europe". Selon un expert de sécurité alimentaire, il s’agit de "tentatives délibérées de la part de la Russie de réduire la production agricole ukrainienne".
L'agriculture en Ukraine a été sévèrement affectée par l'offensive russe dans le pays depuis le 24 février. En 2021, l'Ukraine avait récolté une quantité record de 106 millions de tonnes de céréales. Mais pour 2022, c'est près de la moitié de la récolte qui pourrait être perdue à cause de la guerre, comme l'a déploré le ministre ukrainien de l'Agriculture le 31 mars.
En plus des difficultés de production et d'exportations, des images amateur montrent que des fermes et des réserves de céréales semblent avoir été directement visées par des attaques des forces armées russes.
Des vidéos montrent des champs, des fermes et des silos bombardés
On trouve par exemple des vidéos et des images satellitaires de la destruction d'un silo pouvant contenir 30 000 tonnes de céréales dans une exploitation agricole de l'entreprise Golden Agro à Roubijné, dans l'est de l'Ukraine (localisation ici). Elle a été victime d'une explosion le 9 avril, après qu'un réservoir d'acide nitrique, un produit chimique utilisé dans les engrais, a été touché par des bombardements.
Une image satellitaire de l'exploitation agricole de Golden Agro à Roubijné, datant du 21 avril et publiée par l'entreprise américaine Planet, montre un cratère supposément laissé par l'explosion.
New @planet very high resolution image shows how this explosion , allegedly from fertilizer/ ammonium nitrate, at the Agro LLC in Rubizhne destroyed the entire facility, including the grain storage silo's, leaving a deep crater. https://t.co/ebT5aDUa9i pic.twitter.com/276RTgX7fL
April 29, 2022Sur une autre vidéo, publiée le 31 mars sur Telegram, on peut voir des vaches rôdant parmi les équipements détruits de la ferme laitière d'Agromol à Chestakovo, dans la région de Kharkiv, en Ukraine (localisation ici).
Parmi les 1 000 animaux dont disposait la ferme, seule une poignée a survécu aux bombes. De nombreuses vaches ont été tuées, comme le montrent des photos partagées sur les réseaux sociaux.
Des caméras de surveillance ont capturé l'instant où une roquette a touché un élévateur de grain près de Sinelnikovo, dans la région de Dnipropetrovsk, dans le sud-est de l'Ukraine. Le gouverneur Valentyn Reznichenko a publié la vidéo sur Telegram le 2 mai, précisant qu'aucune victime n'était à déplorer.
Selon des responsables américains, fin mars, au moins six installations de stockage de céréales avaient été endommagées par des attaques russes. Les images des attaques documentent des "tentatives délibérées de la part de la Russie de réduire la production agricole ukrainienne", assure Caitlin Welsh à la rédaction des Observateurs, directrice du programme de sécurité alimentaire au sein du think tank américain Center for strategic and international studies (CSIS). Il ne pourrait en être autrement selon elle : ”Certaines de ces attaques sont tellement précises – par exemple, juste un entrepôt détruit, avec aucun dommage collatéral autour”.
Pour le ministre allemand de l'Agriculture, Cem Oezdemir, ces attaques contre les infrastructures agricoles ukrainiennes pourraient être des tentatives pour réduire la compétition avec la Russie dans l'exportation de céréales. La Russie est le premier exportateur de blé dans le monde, tandis que l'Ukraine est le cinquième. Ensemble, les deux pays représentent 29 % des exportations mondiales de blé.
"Comme des civils travaillent dans ces champs, je pense que cela constitue un crime de guerre"
Face à ces attaques, certains craignent une tentative délibérée d'affamer la population. Pour eux, elles rappellent le Holodomor, une famine causée par la collectivisation forcée par Staline qui a fait 5 millions de morts de 1932 à 1933. Selon des historiens ukrainiens et occidentaux, cette famine a été intentionnellement provoquée par le pouvoir soviétique pour briser la volonté d'indépendance de l'Ukraine.
>> À lire sur les Observateurs : Ukraine : les frappes sur les supermarchés alimentent la peur d’une pénurie de nourriture
John Herbst était ambassadeur des États-Unis en Ukraine de 2003 à 2006 et dirige actuellement le pôle Eurasie du think tank américain Atlantic Council. Selon lui, la Russie vise l'agriculture pour affecter non seulement l'économie ukrainienne, mais aussi le moral des civils.
L'Ukraine est célèbre pour ses terres noires depuis des siècles : elles sont parmi les plus fertiles et les mieux cultivées du monde. Elles représentent une part très importante de l'économie ukrainienne, qui se portait relativement bien avant cette dernière escalade de la Russie. Maintenant, elle a beaucoup souffert, comme le reste de l'économie. [Poutine] est en train de détruire délibérément l'économie ukrainienne, dont le cœur agricole du pays. Et il ne craint aucunement l'effet global de l'arrêt des exportations ukrainiennes de blé.
Lorsque la Russie a lancé son offensive, nous savions que bombarder les civils ferait partie de son plan pour maîtriser la population. Suite à l'échec du siège de Kiev […], ils ont cherché à viser d'autres cibles, et à trouver d'autres manières de "punir" l'Ukraine. Et comme des civils travaillent dans ces champs, je pense que cela constitue un crime de guerre, car viser des civils délibérément est un crime de guerre.
Réquisitionner des denrées alimentaires dans des territoires occupés en temps de guerre peut constituer un crime de guerre selon l'article 55 de la convention de Genève.
Des céréales et des équipements agricoles pillés
Des militaires russes ont aussi été accusés de piller des céréales et des engins agricoles.
Un homme d'affaires local a confié à CNN, le 2 mai, que des militaires russes avaient volé 5 millions de dollars (environ 4,7 millions d'euros) d'équipements agricoles de la marque John Deere dans un magasin spécialisé à Melitopol, ville occupée par les forces russes depuis début mars. Deux moissonneuses-batteuses, un tracteur et un semoir avaient d'abord été dérobés, puis, dans les semaines suivantes, l'intégralité des équipements du magasin a disparu.
Les coupables n'avaient probablement pas prévu que les engins étaient équipés de balises GPS. Le 31 mars, les propriétaires du magasin ont ainsi réussi à suivre les machines volées jusqu'à un village près de Grozny, en république de Tchétchénie, en Russie.
Un convoi de camions russes transportant des engins agricoles a d’ailleurs justement été filmé dans une vidéo partagée le 1er mai sur les réseaux sociaux. Parmi les équipements, aux couleurs vert et jaune de la marque John Deere, on reconnaît notamment deux tracteurs et une moissonneuse-batteuse. La vidéo a été filmée dans le sud de la Russie, dans la république d'Ingouchie (localisation ici).
Russian occupiers are taking Ukrainian agricultural equipment from the #Donbas across border to #Russia. This is yet another way in which Russia destroys #Ukraine's economy and aims to deprive Ukrainian civilians of means of agricultural production and food itself. #genocide pic.twitter.com/gawvqmmnba
May 1, 2022Selon le compte Twitter @Kargolow, des éléments visuels présents dans la vidéo permettent de confirmer qu'il s'agit bien de véhicules russes. Les camions sont marqués de lettres "Z" (visibles à 0:07 et 0:12 de la vidéo ci-dessus), typiquement observées sur les véhicules militaires russes depuis le début de l'offensive. De plus, le convoi est escorté par des voitures de police russes (visibles à 0:15 de la vidéo).
En observant les arbres et les devantures de magasins visibles le long de la rue dans la vidéo, @Kargolow a pu déterminer que le convoi se dirige vers l'Est, vers la Tchétchénie.
During the search, I've finally found the appropriate building (see image) on the previously proposed road in the Baruski town, Republic of Ingushetia. Geolocated as: Baruski town, Republic of Ingushetia, Russia. Grid: 43.25707, 44.82187.@GeoConfirmed pic.twitter.com/GodDgYCqm2
May 4, 2022Les forces armées russes ont également été accusées d'avoir pris le grain des entrepôts de Melitopol pour les charger dans des camions, selon l'ancien maire de la ville Ivan Fedorov.
#Russian occupiers are stealing #Ukrainian grain.Dozens of trucks loaded with Ukrainian grain are heading from occupied #Melitopol in #Zaporizhzhia region to the occupied #Crimea.🇷🇺 steal 🇺🇦 grain just like Soviets did during #Holodomor 1932-1933 in #Ukraine#StandWithUkraine pic.twitter.com/mfR1BV4uN7
May 1, 2022Caitlin Welsh souligne par ailleurs : "Nous entendons des informations selon lesquelles la Russie vole aussi des produits agricoles ukrainiens, dont du blé, pour l'exporter vers la Russie ou vers les territoires sous contrôle russe, dans le but de le vendre à prix fort sur les marchés mondiaux".
Mais pour John Herbst, il y a de quoi douter de l’efficacité de la stratégie de réduction de la production agricole ukrainienne :
Ils espèrent intimider la population ukrainienne. Ce qu'ils ont réussi à faire, c'est persuader les Ukrainiens qu'ils sont en train de se battre pour leur existence en tant que peuple ukrainien. Donc cela a simplement poussé les Ukrainiens à redoubler d'efforts pour atteindre la victoire.
Le 4 mai, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dit craindre les effets délétères de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire et la faim dans le monde, en particulier dans les pays du Sud. Les exportations ukrainiennes de produits agricoles ont déjà drastiquement diminué : environ 4,5 millions de tonnes de céréales étaient bloquées dans les ports ukrainiens le 2 mai, selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies.
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En direct : Jean Castex quitte Matignon pour remettre sa démission à Emmanuel Macron
Publié le : 16/05/2022 - 16:02
Romain BRUNET
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Jean Castex, deuxième Premier ministre d'Emmanuel Macron, a quitté Matignon, lundi après-midi, pour remettre sa démission au président, ainsi que celle de son gouvernement, laissant le champ libre aux spéculations qui parient sur une femme pour le remplacer en vue des législatives de juin. Suivez les derniers événements en direct sur notre liveblog.
"C'est une nouvelle ère qui s'ouvre", a commenté dimanche auprès du Parisien Jean Castex. Celui qui s'est auto-proclamé "Premier ministre de l'intendance" a affirmé partir "sans remords, ni regret", après vingt mois à Matignon.
Les yeux se tournent désormais vers le chef de l'État, Emmanuel Macron, qui a reçu à déjeuner, lundi 16 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel. Il avait assuré, il y a une semaine à Berlin, qu'il savait déjà le nom de son prochain Premier ministre, qui devait être doté selon lui d'un profil "social", "écologique" et "productif".
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Casier judiciaire, situation fiscale... Les futurs membres du gouvernement passés au crible
Après la présidentielleMacron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?
ANALYSEEn ce début de second mandat, Emmanuel Macron n’est plus maître des horloges
L'Humanité
Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue
Premier planAprès soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».
Vadim KamenkaSur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.
Un défilé qui a réuni 11 000 soldats
Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».
Retrouvez dans notre direct, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.
Des sacrifices à venir
Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.
Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.
Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.
La France veut éviter toute escalade
À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.
Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.
Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.
Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »
Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.
Guerre en UkraineRussieUkraineÉtats-Unis Le Figaro
McDonald's annonce se retirer entièrement de Russie
La chaîne de fast-food avait fermé ses enseignes dans le pays début mars.
Le géant américain de la restauration rapide McDonald's, qui avait fermé ses enseignes en Russie début mars, a annoncé lundi se retirer du pays et vendre toutes ses activités en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine. «Nous sommes engagés envers notre communauté mondiale et devons rester inflexibles quant à nos valeurs», a déclaré le PDG du groupe Chris Kempczinski, cité dans un communiqué de l'entreprise. «Le respect de nos valeurs signifie que nous ne pouvons plus conserver les Arches (le logo de McDonald's, NDLR)» en Russie, a-t-il ajouté. Présent en Russie depuis plus de 30 ans, McDonald's y compte 850 restaurants et 62.000 salariés. L'entreprise avait annoncé la fermeture temporaire de tous ses restaurants et la suspension de ses opérations dans le pays le 8 mars, emboîtant le pas à d'autres multinationales qui avaient pris leurs distances avec Moscou.
À lire aussiPourquoi la retraite de Russie devient inéluctable pour les entreprises
«La crise humanitaire provoquée par la guerre en Ukraine et l'environnement économique imprévisible en ayant découlé ont conduit McDonald's à conclure que la poursuite de nos activités en Russie n'était plus tenable ni cohérente avec nos valeurs», a indiqué le géant américain. Le groupe estime qu'il va enregistrer une charge non décaissable (ne donnant lieu à aucune sortie d'argent) comprise entre 1,2 milliard et 1,4 milliard de dollars en raison de son retrait du pays. La Russie, où McDonald's gère directement plus de 80% des restaurants portant son nom, représente 9% du chiffre d'affaires total de l'entreprise et 3% de son bénéfice opérationnel. Le groupe cherche à revendre l'intégralité de son portefeuille russe à un acteur local. Jusqu'à ce qu'une transaction soit finalisée, McDonald's s'engage à continuer de payer ses employés et veut s'assurer que ces derniers continuent d'être embauchés par le futur acquéreur.
Avec Accor aux commandes, le Lido va perdre sa revue
Le groupe hôtelier a annoncé la suppression de 157 postes (artistiques et en salle surtout) sur 184.
Chine : le promoteur immobilier Sunac en défaut de paiement
L'entreprise devait rembourser le mois dernier 29,5 millions de dollars mais n'avait pu honorer l'échéance.
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La Foire de Paris se tient du 28 avril au 9 mai. Le Figaro s'y est rendu pour vous dresser un portrait des articles les plus originaux.
France24 - Monde
Foot: l'épilogue de la saga Mbappé attendu d'ici fin mai
Publié le : 16/05/2022 - 16:02Modifié le : 16/05/2022 - 16:00
Paris (AFP) – Le feuilleton Kylian Mbappé, toujours entre le Paris Saint-Germain et le Real Madrid, "c'est quasiment terminé", a annoncé lui-même la star, promettant un dénouement pour "bien avant" les matches de l'équipe de France en juin.
Le rassemblement des Bleus pour les quatre matches de juin en Ligue des nations est prévu le samedi 28 mai, idéalement "Kyky" devrait avoir annoncé son choix avant, pour ne pas parasiter l'actualité des champions du monde.
Le même jour, le Real Madrid jouera une nouvelle finale de Ligue des champions à Saint-Denis et saura donc s'il accueille dans ses rangs un joueur qu'il courtise depuis des années.
La saga mercato qui agite le monde du football depuis des mois a connu dimanche soir un nouvel épisode, mais l'intrigue n'a pas énormément progressé.
Sitôt couronné meilleur joueur de Ligue 1 pour la troisième fois de rang aux Trophées UNFP, le champion du monde s'est envolé pour le Qatar, pour rejoindre le court stage de deux jours de son club, en glissant seulement un indice de temps.
"Bien avant" les Bleus
"Cela ne va plus tarder", a répondu Mbappé lors de son passage éclair en zone mixte. Avant l'équipe de France? a-t-il été relancé. "Non, avant, avant, avant, bien avant", a assuré le buteur.
Le sélectionneur Didier Deschamps, qui doit annoncer jeudi sa liste pour les matches de juin contre le Danemark, la Croatie (deux fois) et l'Autriche, n'apprécierait probablement pas un début du stage écrasé par la rubrique transferts.
En septembre, son meneur de jeu Antoine Griezmann avait bouclé depuis Strasbourg, où les Bleus affrontaient la Bosnie (1-1), son prêt de retour à l'Atlético Madrid.
Et en mars, Mbappé avait déjà mis le feu en équipe de France avec son refus de participer à certaines opérations marketing de la Fédération. Il ne voudra sûrement pas trop tirer la couverture à lui et préfèrera régler l'haletante question avant de revenir à Clairefontaine.
Le joueur répète souvent qu'il apprécie d'être au centre de l'attention, ne fuit jamais son statut de star, mais doit soupeser le meilleur timing pour l'annonce.
Dernier match au PSG samedi ?
Pourrait-il la réserver pour l'ultime journée de Ligue 1, samedi contre Metz au Parc des Princes, son jardin, pour ce qui pourrait être son dernier match sous ce maillot?
Mbappé a encore un quatrième titre de rang de meilleur buteur de L1 à confirmer, avec un seul but d'avance sur le Monégasque Wissam Ben Yedder (25 contre 24).
Les supporters du PSG guettent le timing et se demandent s'il pourrait prononcer un adieu, comme le fit Jean-Pierre Papin à la 38e journée de 1992 pour annoncer qu'il quittait Marseille pour l'AC Milan.
Il pourrait aussi dire qu'il reste. Quelle que soit sa décision, entre le joueur et son entourage, soucieux de leur communication, et deux mastodontes comme le PSG et le Real, le déroulement de l'annonce publique sera très certainement réglé comme du papier à musique par les communicants de tous les camps.
Le PSG a beaucoup à perdre dans l'affaire si Mbappé s'en va, sportivement, financièrement - il arrive en fin de contrat et le club ne touchera pas d'indemnités de transfert - et symboliquement, car les propriétaires qatariens verraient leur étoile filer avant la Coupe du monde organisée dans leur pays.
On saura donc bientôt, puisque Mbappé a "quasiment" arrêté son choix. Le Real Madrid est le club de ses rêves, il avait déjà envisagé de le rallier l'été dernier.
Le Real ou un autre? Liverpool, où Mohamed Salah et Sadio Mané ne sont pas sûrs de rester, ou le Bayern Munich, qui va perdre Robert Lewandowski, sont assez riches et puissants pour essayer. Mais ce serait un énorme "twist" scénaristique.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Jacob (LR) critique Philippe et détaille cinq priorités pour les législatives
Publié le : 16/05/2022 - 15:38Modifié le : 16/05/2022 - 15:36
Paris (AFP) – Le président de LR Christian Jacob a accusé l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, lui-même ex-LR, d'être à la "genèse" de la colère des Français et a détaillé cinq priorités pour les législatives, dans une interview à Ouest France lundi.
"La genèse de cette colère, c’est Édouard Philippe", a affirmé le patron des LR interrogé sur le risque d'une nouvelle explosion autour du pouvoir achat.
"Il est l'homme qui a réussi à mettre le feu sur tous les ronds-points de France" a ajouté M. Jacob en rappelant qu'"au départ, les +gilets jaunes+, c'était un cri d'alerte sur le pouvoir d’achat.
Malgré la débâcle de Valérie Pécresse à la présidentielle (4,7%), le président de LR s'est dit "convaincu" que les scores des candidats En Marche "vont s'effondrer par rapport à 2017, et que les nôtres vont monter".
Dans cette campagne où il compte "faire pratiquement un déplacement par jour", M. Jacob s'est félicité de l'"engagement" des cadres et, plus spécifiquement interrogé sur Laurent Wauquiez, il a estimé que le président de la région Aura (Auvergne-Rhône-Alpes) "a une voix très importante dans la reconfiguration de la droite et du centre que nous devons conduire".
M. Jacob a par ailleurs détaillé cinq priorités de son parti pour les législatives: "baisser le prix des carburants à la pompe" en jouant sur les taxes, "indexer les retraites sur l'inflation et de les revaloriser" pour qu'aucune pension ne soit en dessous du Smic, et "alléger les charges qui pèsent sur le travail".
M. Jacob défend aussi l'idée de "résorber les déserts médicaux grâce aux médecins juniors" et d'"améliorer la sécurité en réinstaurant les peines plancher" et en expulsant les étrangers condamnés.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Coupes d'Europe: trois clubs français en finales, un bien pour un mal?
Publié le : 16/05/2022 - 15:34Modifié le : 16/05/2022 - 15:32
Paris (AFP) – Trois clubs français, La Rochelle, Toulon et Lyon, se sont qualifiés pour les finales de la Coupe d'Europe et du Challenge européen les 27 et 28 mai à Marseille: une bonne nouvelle pour le rugby hexagonal mais qui aura des répercussions en Top 14, où la lutte est toujours aussi indécise.
Pour les Maritimes, cette deuxième finale d'affilée en Coupe d'Europe, face à l'ogre irlandais du Leinster, est une bonne chose d'abord pour le club, qui se voit offrir une nouvelle occasion d'accrocher à son maillot sa première étoile et de rejoindre les "Européens" Brive, Toulon et Toulouse, à ce jour les trois seules équipes du rugby français à avoir remporté une couronne continentale.
C'est aussi une bonne chose pour l'effectif rochelais alors que certains des artisans de ses trois dernières superbes saisons, dont Victor Vito, Ihaia West ou encore Dany Priso et Jules Plisson, sont sur le point de quitter le club. Des "adieux" sur un titre européen auraient du cachet.
Lyon et Toulon s'affronteront eux en finale du Challenge européen. Certes, ce n'est que la "petite" Coupe d'Europe mais elle ne figure au palmarès d'aucun des deux clubs. C'est même la première finale européenne pour le LOU Rugby.
Revers de la médaille: ces trois clubs, auxquels s'ajoutent les demi-finalistes malheureux Toulouse et le Racing, auront enchaîné quarts de finale et demi-finales européens avant de disputer, le week-end prochain, l'avant-dernière journée du Top 14, où ils sont encore en lice pour les six premières places, synonymes de présence en phase finale.
Ils rebasculeront dans la foulée sur leurs finales au Vélodrome et il leur faudra ensuite revenir sans souffler sur la scène nationale le 5 juin, pour une dernière journée de Top 14 cruciale tant le haut du classement se tient dans un mouchoir de poche (sept points séparent le 1er, Montpellier, du 7e et premier non-barragiste, La Rochelle).
Tunnel
Le tunnel s'annonce donc très long, d'autant que l'arrivée des grosses chaleurs, comme ce fut le cas dimanche au stade Bollaert pour la demi-finale La Rochelle-Racing 92 (20-13), émousse les organismes et fatigue des corps déjà usés par une saison à rallonge, notamment pour les internationaux.
A Lens, plusieurs joueurs ont dû sortir sur blessures: Ibrahim Diallo, Finn Russell, Tawera Kerr-Barlow... La veille à Dublin, le Toulousain Rodrigue Neti a été vu avec des béquilles après la lourde défaite contre le Leinster (40-17).
Le capitaine du Racing 92, Gaël Fickou, qui arborait un coquard dimanche soir, a reconnu que "la chaleur (avait) pesé", même s'il était hors de question d'y trouver une "excuse" à la défaite.
"Bien sûr que ça va être dur (d'enchaîner sur le déplacement à Montpellier samedi, NDLR)", a ajouté le centre des Bleus. "(Nos adversaires) se seront reposés mais on doit se relever, il y a des choses plus dures dans la vie."
Se relever
Pour Ugo Mola, le manager du Stade toulousain, "on n'a pas trop le temps de réfléchir, il faut juste être dans l'action et dans la capacité que l'on aura à être le plus frais possible".
"On n'a pas le choix (...) Est-ce que tu veux baisser la tête et faire une saison de merde, ou est-ce que tu veux te relever et aller chercher quelque chose de grand ?", reprend Fickou.
Dans les prochaines semaines, un effort mental considérable va être demandé aux joueurs. Le manager rochelais Ronan O'Gara lançait même, après la victoire de ses Maritimes dimanche, que la réception samedi du Stade français, pourtant 11e au classement, s'apparentait à "une autre finale".
Le hic, c'est qu'en fonction de l'état de leurs infirmeries, certains clubs pourront se permettre de "faire tourner" lors des deux prochaines échéances en championnat quand d'autres n'auront pas le choix.
Laurent Travers, le manager du Racing, a fait les comptes: en cumulant championnat, Coupe d'Europe et rencontres internationales, il arrive à 42 matches sur la saison. "Si vous n'avez pas un effectif qui permette aux joueurs de se régénérer...", souffle-t-il sans finir sa phrase.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Tour d'Italie: Bardet se fait plaisir
Publié le : 16/05/2022 - 15:26Modifié le : 16/05/2022 - 15:24
Pescara (Italie) (AFP) – Troisième du Giro après neuf étapes, Romain Bardet s'impose comme l'un des hommes forts de la course rose qu'il prend un plaisir évident à disputer pour la deuxième fois de sa carrière.
Le Français de l'équipe DSM a évacué la déception de la deuxième place au sommet du Blockhaus, dimanche, quand il a laissé filer une occasion magistrale de remporter pour la première fois une étape du Tour d'Italie. Sous le soleil de la côte adriatique, lundi, il a passé la journée de repos au calme - "Un tour de vélo le matin, le massage et un petit barbecue", a-t-il dit.
L'Auvergnat a aussi répondu à quelques questions sans se projeter outre mesure sur ses ambitions finales. Même s'il a retrouvé le très haut niveau qui en fit un coureur présent à deux reprises sur le podium du Tour de France (2e en 2016, 3e en 2017) lorsqu'il portait les couleurs de l'équipe de ses débuts (AG2R La Mondiale), quittée au début de l'année dernière.
"J'ai vécu beaucoup de choses sur les grands tours, des grandes joies, des déceptions, je prends maintenant les choses comme elles viennent, sans me prendre la tête", affirme le coureur de Brioude (Haute-Loire). "Pour l'instant, ça se passe bien."
En réalité, les clignotants sont tous au vert pour Bardet, en droit de viser la victoire finale qu'aucun Français n'a remportée depuis Laurent Fignon en 1989. Mais il ne veut pas se prononcer jusque-là: "Je me sens bien, tout se passe bien, c'est un très bon début mais on n'est pas encore à la moitié du Giro !"
"Pour l'instant tout va bien"
En neuf étapes, le nombre de ses adversaires pour le podium s'est réduit. Tom Dumoulin (vainqueur en 2017) a abandonné toute ambition, le Néerlandais Wilco Kelderman (3e en 2020) et surtout le Britannique Simon Yates (3e en 2021) ont perdu pied sur les pentes du Blockhaus.
Bardet, pointé à seulement 14 secondes du maillot rose espagnol Juan Pedro Lopez, a pu vérifier en revanche le niveau de l'Equatorien Richard Carapaz et de l'Espagnol Mikel Landa, les deux qui se sont situés à sa hauteur dans l'exigeante montée du Blockhaus, ainsi que l'efficacité du Portugais Joao Almeida et le retour en forme de son ancien coéquipier, l'Australien Jai Hindley, qui l'a privé du succès d'étape convoité.
"On a toujours dit qu'on venait là pour le classement général", reconnaît le Brivadois. "Mais si je peux gagner une étape en passant... Je suis passé près, j'espère que j'aurai une autre opportunité pour lever les bras." Et rejoindre ainsi les 21 coureurs en activité vainqueurs sur les trois grands tours (France, Italie, Espagne).
Il lui faudra probablement attendre quelques jours, laisser la place à Arnaud Démare (déjà vainqueur de deux étapes) et quelques autres en raison du profil en creux de la deuxième semaine pour le classement général. Avant de se repositionner et tenir compte aussi de son équipe, a priori moins armée que l'Ineos de Carapaz ou la Bahrain de Landa pour contrôler la course.
"Les quatre prochaines étapes peuvent comporter des pièges, il faudra rester attentif", relève-t-il en privilégiant l'étape de samedi (Turin), "plus dure que l'étape de montagne du lendemain".
Fort d'une expérience accumulée depuis ses débuts en 2012, Bardet se veut avant tout réaliste à l'âge de 31 ans: "J'ai plus de dix grands tours maintenant derrière moi. Je sais à quoi m'attendre, je sais que tout peut basculer. Pour l'instant, tout va bien et je me fais plaisir."
© 2022 AFP
France24 - Monde
Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député
Publié le : 13/05/2022 - 07:41
Grégoire SAUVAGE
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Célèbre pour avoir effectué une grève de la faim afin d'empêcher l'expulsion de son apprenti guinéen et organisé un convoi humanitaire vers l'Ukraine, Stéphane Ravacley sera candidat aux élections législatives en France. Un candidat atypique qui compte bien porter à l'Assemblée ses combats pour l'insertion des mineurs isolés étrangers ou la défense de l'environnement.
Stéphane Ravacley mène depuis plusieurs semaines une double vie. La première commence au milieu de la nuit, lorsqu'il enfile sa tenue d'artisan-boulanger, le métier qu'il exerce depuis plus de 35 ans. La deuxième débute en fin d'après-midi. Cette fois-ci, le boulanger à la carrure de rugbyman et réputé pour son franc-parler, endosse le costume du candidat aux élections législatives pour faire campagne dans la 2e circonscription du Doubs.
"Je dors l'après-midi, puis vers 17 h, je pars avec mon équipe en meeting, en réunion publique ou en réunion d'organisation", précise le candidat investi par Europe Écologie-les Verts (EELV) sous la bannière de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).
Au départ, rien ne prédestinait ce fils d'agriculteur ayant grandi dans un petit village près de Besançon, dans l'est de la France, à se lancer en politique. Mais son combat pour empêcher l'expulsion de son apprenti, Laye Fodé Traoré, un jeune orphelin guinéen arrivé clandestinement en France, l'a métamorphosé.
En janvier 2021, malgré une santé fragile, Stéphane Ravacley entame une grève de la faim de 11 jours pour obtenir la régularisation de son protégé. Il perd huit kilos, fait un malaise, mais son action attire l'attention des médias nationaux et la sympathie d'une large partie de l'opinion publique. "Dans les premiers jours, j'ai pensé que la préfecture allait me contacter pour régler la situation. Mais non, ils ont attendu 11 jours et c'est ce silence administratif qui m'a transformé. Après cela, je n'étais plus du tout celui que j'étais avant", confie-t-il.
Situation "ubuesque"
Laye Fodé Traoré sera finalement régularisé le 14 janvier. Dans la foulée, Stéphane Ravacley lance Patrons solidaires, une plateforme destinée aux chefs d'entreprise confrontés à une situation similaire. Pris en charge par l'État en arrivant sur le sol français, les mineurs isolés étrangers sont ensuite menacés d'expulsion à leur majorité.
>> À voir : Migrants en France : l'avenir en suspens des mineurs étrangers isolés
Approché par le sénateur PS Jérôme Durain, le boulanger militant travaille à une proposition de loi pour permettre aux apprentis de rester une année après leur 18e anniversaire – proposition rejetée par le Sénat au mois d'octobre.
"J'ai alors compris que si l'on n'entre pas dans l'appareil, on continuera à se taper la tête dans le mur administratif : pour pouvoir faire bouger les choses, il faut pouvoir y entrer", assure l'artisan de 53 ans.
S'il est élu député en juin prochain, sa première priorité sera de favoriser l'insertion de ces jeunes sans-papiers qui souhaitent travailler. "On les protège tant qu'ils sont mineurs, puis on les rejette à 18 ans alors qu'ils travaillent dans des entreprises où on manque de bras. C'est complètement ubuesque !", s'insurge le candidat d'EELV, qui souhaite élargir la réflexion aux jeunes de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) en poursuivant leur accompagnement jusqu'à l'âge de 25 ans.
Surnommé le "boulanger humaniste" par le député européen Raphaël Glucksmann, Stéphane Ravacley s'est également distingué en envoyant 200 m3 de marchandises destinées à l'aide de la population ukrainienne.
"Mon autre combat, c'est l'écologie pratique et pragmatique. Je viens du monde paysan et je connais ses difficultés. Je suis pour l'Europe, mais il faut protéger nos agriculteurs", ajoute-t-il.
"Le bas de l'échelle"
Avec cette candidature, Stéphane Ravacley veut transformer le visage d'une Assemblée nationale qui ne compte quasiment plus de représentants des milieux populaires.
Une démarche soutenue par l'entrepreneure sociale Alice Barbe, qui a créé l'Académie des Futurs Leaders, une école destinée à former une nouvelle génération d'hommes et de femmes politiques et dans laquelle Stéphane Ravacley suit une formation depuis le début de l'année.
"Il y a un problème d'incarnation et de défiance vis-à-vis du politique. Aujourd'hui, il y a un énorme besoin de davantage de représentation citoyenne. Ce sont des activistes ou des entrepreneurs sociaux qui arrivent avec très peu de moyens à avoir un impact extraordinaire sur le terrain", s'enthousiasme Alice Barbe, qui décrit Stéphane Ravacley comme un "battant".
Les élèves de cette académie, dont la première promotion compte également dans ses rangs Priscillia Ludosky, l'une des initiatrices du mouvement des Gilets jaunes, suivent trois jours de cours par semaine, donnés par des enseignants de l'université de Columbia et de Sciences Po Paris. Au programme : droit, géopolitique, climat, management ou encore développement personnel.
Une chance unique pour le boulanger de Besançon, qui assure vouloir "continuer à apprendre" tout au long de sa vie. Selon lui, "il y a une ouverture extraordinaire avec ces législatives pour la société civile. Il y a beaucoup de gens comme moi qui viennent du bas de l'échelle".
Dans la deuxième circonscription du Doubs, en juin prochain, Stéphane Ravacley aura toutefois fort à faire contre "un professionnel de la politique", le député Renaissance sortant Éric Alauzet, le mieux élu de France en 2017. "Cette circonscription est gagnable, même si ce sera difficile", reconnaît auprès de l'AFP Cécile Prudhomme, la secrétaire régionale Europe Écologie-Les Verts en Franche-Comté.
>> À lire : comprendre les élections législatives françaises en six questions
Le boulanger, lui, affiche une détermination sans faille. "Je vais être élu", martèle-t-il. Il prévoit de siéger avec le groupe EELV à l'Assemblée, mais ne compte pas adhérer au parti écologiste pour préserver "son indépendance".
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Législatives : Éric Zemmour lance officiellement sa candidature à Cogolin, dans le Var
Publié le : 12/05/2022 - 22:28
FRANCE 24
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Éric Zemmour s'est lancé dans la bataille des législatives jeudi sur la plage de Cogolin, dans une circonscription, la 4e du Var, où il a signé un de ses meilleurs scores à la présidentielle (14,7 %).
Il s'est dit "heureux" de repartir pour une nouvelle "aventure". Devant environ 200 partisans acquis à sa cause, Éric Zemmour, a officiellement lancé, jeudi 12 mars, sa candidature pour les législatives à Cogolin, dans la 4e circonscription du Var.
Le candidat de Reconquête, pantalon beige et chemise blanche se découpant sur le fond bleu des flots du golfe de Saint-Tropez, s'est limité à une courte allocution de quelques minutes.
"Je ne me voyais pas mener le combat de l'arrière, je le mènerai à la tête de mes 550 candidats Reconquête, et il faudra, ici comme partout, répandre nos idées qui sont celles de l'avenir", a plaidé le candidat d'extrême droite. "On m'a beaucoup dit que la présidentielle était dure, c'est vrai, c'était un combat redoutable, cruel, parfois injuste, mais j'aime aussi ce combat et je reviens ici pour le mener."
"Je suis venu dans le Var parce que j'aime le Var et les Varois, et mon petit doigt me dit qu'ils me le rendent bien", a-t-il encore lancé à ses partisans.
Un "terrain favorable" ?
Éric Zemmour devrait trouver ici un "terrain favorable" à ses idées "conservatrices", a commenté Nadine Uvernet, 59 ans : "Il y a de gros problèmes d'insécurité et d'immigration et une culture forte qui doit être respectée", a expliqué cette femme qui partage sa vie entre Cogolin et le Luxembourg, où elle travaille dans le secteur financier.
Arlette Le Viavant votera elle aussi Éric Zemmour en juin, pour "qu'il nous enlève un peu des gens qui ne sont pas Français". Et cette retraitée de 74 ans se projette déjà sur 2027, espérant qu'il sera alors élu président.
Le pari de cette élection, même si cette circonscription lui a donné de bons résultats, est toutefois risqué pour Éric Zemmour. Il faut en effet obtenir 12,5 % des inscrits au premier tour pour se maintenir au second, si l'on ne fait pas partie des deux candidats en tête. Or, à la présidentielle, il n'a obtenu les suffrages que 10,61 % des inscrits, loin derrière Marine Le Pen (23,29 %) et Emmanuel Macron (17,43 %).
Éric Zemmour aura fort à faire face au candidat RN Philippe Lottiaux et à la sortante Ensemble, Sereine Mauborgne. Cette dernière avait été élue en 2017 avec 55 % des suffrages au second tour face à ce même Philippe Lottiaux.
Mais, veut croire Éric Zemmour, "les législatives, ce ne sont ni la présidentielle, ni l'élection municipale. (...) C'est un vote enraciné dans un territoire avec des revendications et des soucis du cru".
Avec AFP
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Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
France24 - Monde
Crimes nazis en Italie : à Rome, des bâtiments de l'État allemand menacés de saisie
Publié le : 09/05/2022 - 18:43
Bahar MAKOOI
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Quatre bâtiments prestigieux appartenant à l'État allemand à Rome, dont celui de l'Institut Goethe, sont menacés de saisie par la justice italienne, qui exige des réparations à Berlin pour des crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. En saisissant fin avril la Cour internationale de justice, l'Allemagne a depuis obtenu des premières garanties du gouvernement italien.
Alors que l’Europe vient de commémorer le 77e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945 des Alliés sur l'Allemagne nazie, la question des réparations de la Seconde Guerre mondiale continue de hanter les relations entre deux États européens : l’Allemagne et l’Italie.
L’affaire a pris une telle ampleur que le principal organe judiciaire de l’ONU, la Cour internationale de justice (CIJ), a été saisie par Berlin, le 29 avril, pour examiner le litige. Plusieurs bâtiments prestigieux situés à Rome et appartenant à l’État allemand risquent d’être saisis par la justice italienne.
En 2008, la Cour suprême de cassation, la plus haute juridiction italienne, avait condamné l'Allemagne à payer un million d'euros aux familles de neuf personnes exécutées par des soldats allemands, en Toscane, en 1944. Ce jour-là, alors que l'Italie est sous occupation allemande depuis 1943, entre 170 et 250 civils italiens, dont des femmes et des enfants, sont tués par balles par la Wehrmacht. Un massacre perpétré en représailles au meurtre de deux soldats allemands aux mains des Partigiani, la Résistance italienne.
Cette décision historique crée un précédent. De nombreux autres descendants de victimes italiennes des crimes nazis lancent alors des actions en justice. Confrontée à un nombre croissant de litiges devant les tribunaux italiens, l'Allemagne finit par porter plainte une première fois devant la CIJ, qui lui donne raison en 2014.
L’Allemagne a déjà versé 40 millions d’euros à l’Italie
Berlin ne remet pas en cause les crimes commis en Italie par le IIIe Reich entre 1943 et 1945, mais assure que la question des indemnisations a été résolue dans le cadre d'accords entre États après la guerre. En vertu de l’un d’entre eux, signé en 1961 avec l’Italie, l’Allemagne a notamment versé 80 millions de deutsche marks, soit 40 millions d’euros à l’État italien pour indemniser les victimes. Berlin estime donc que les demandes de la justice italienne violent le droit international.
Or, du point de vue italien, les victimes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité doivent pouvoir présenter des réclamations individuelles contre des États souverains. Malgré une première condamnation de la CIJ en 2014, la Cour constitutionnelle italienne estime, la même année, qu’interdire les procédures civiles intentées par les victimes italiennes serait contraire à la Loi fondamentale du pays, piétinant ainsi le verdict onusien.
Depuis cette décision, "pas moins de 25 nouvelles affaires ont été portées contre l'Allemagne" devant des juridictions italiennes, ont dénoncé, le 29 avril, les avocats de l’État allemand dans leur nouvelle plainte déposée devant la CIJ. L'Allemagne réclame que l'Italie veille à ce que les décisions déjà prises par ses juridictions et portant atteinte au droit à l'immunité souveraine de l'Allemagne cessent de produire leurs effets.
Berlin exige également que l'Italie s'assure que les biens allemands visés par les tribunaux italiens "ne fassent pas l'objet d'une vente aux enchères publiques avant que la Cour [de l’ONU] ne se prononce sur le fond".
Quatre bâtiments en jeu à Rome
Pour l'État allemand, le temps presse car la justice italienne menace de saisir quatre bâtiments lui appartenant à Rome et pas n’importe lesquels. Sont concernés, entre autres, le célèbre Institut Goethe, l'Institut archéologique allemand, celui d’histoire, ainsi que l'École allemande de Rome. L’État italien n’ayant pas encore exécuté cette saisie, la justice italienne doit décider d'ici le 25 mai si elle force la mise aux enchères de ces bâtiments.
La vente correspondrait au règlement des indemnités dans deux affaires jugées en 2011 et 2020, en faveur de descendants de victimes italiennes de crimes nazis, et dans lesquelles l’Allemagne a été condamnée à payer plus de 600 000 euros "pour violations du droit international humanitaire commises par le Reich allemand".
Le gouvernement italien donne finalement des garanties
Il faut généralement des années avant que la CIJ ne rende une décision. Berlin a donc demandé, dans un premier temps, à cette instance créée pour régler les disputes entre États d'adopter des mesures en urgence, visant à garantir que l'Italie ne puisse pas vendre les terrains aux enchères publiques pendant l'examen de l'affaire.
Une pression qui a semblé avoir un effet. Le 1er mai, le gouvernement a adopté un décret allant dans le sens de la demande allemande, ce qui a convaincu Berlin qu'il n'y a plus de caractère urgent dans le traitement de l'affaire.
"L'Allemagne croit comprendre, sur la base de ce décret, que ‘la législation italienne exige des tribunaux italiens qu'ils lèvent les mesures d'exécution prises antérieurement et qu'ils s'abstiennent de prendre toute nouvelle mesure de contrainte contre les biens allemands utilisés à des fins de service public non commerciales en territoire italien’", a précisé la CIJ en annulant, lundi 9 mai, l’audience qu’elle s’apprêtait à tenir en urgence.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a toutefois précisé que Berlin n'avait pas retiré l'affaire en général, mais uniquement sa demande d’examen accélérée. En effet, le décret italien doit encore être confirmé par le Parlement.
Avec AFP
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La Birmanie sommée par la Cour internationale de justice de prévenir le génocide des Rohingya
La Cour internationale de justice ordonne à l'Ouganda de verser 325 millions de dollars à la RD Congo
IRANSanctions contre l'Iran : la Cour internationale de justice rappelle à l'ordre les États-Unis
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États-Unis : une fusillade vise une église californienne, faisant un mort
Publié le : 16/05/2022 - 03:31Modifié le : 16/05/2022 - 12:03
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FRANCE 2
Au lendemain d'une tuerie dans l'État de New York, une personne est morte et quatre ont été grièvement blessées dans une fusillade au sein d'une église en Californie dimanche, a annoncé la police du Comté d'Orange.
Les États-Unis sont de nouveau endeuillés. Plusieurs personnes ont été blessées par balles, dont une mortellement, lors d'une fusillade dans une église de Laguna Woods, dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche 15 mai les autorités locales, annonçant l'arrestation d'un suspect.
"Quatre personnes sont gravement blessées", a écrit la police du Comté d'Orange sur son compte Twitter, ajoutant qu'une victime était "morte sur les lieux" de l'incident.
À Taipei, le ministère des Affaires étrangères a fait état de cinq blessés, et indiqué que les victimes étaient d'origine taïwanaise.
Dispatch received call of a shooting inside Geneva Presbyterian Church at 1:26pm. Four victims have been critically wounded , one with minor injuries. All victims are adults and are enroute to the hospital. One victim is deceased at the scene.
May 15, 2022Via Twitter, le bureau du shérif a fait savoir que toutes les personnes blessées lors de la fusillade étaient adultes. "Ce n'est pas une surprise. Car cette ville est une résidence pour retraités dans une région cossue, où la population est en majorité blanche et hispanique", précise le correspondant de France 24 en Californie, Loïc Pialat.
Cette fusillade intervient au lendemain de la mort de 10 personnes après qu'un homme blanc âgé de 18 ans a ouvert le feu dans un supermarché de Buffalo, dans l'État de New York, une attaque que les autorités ont décrite comme raciste.
La bravoure des paroissiens
Un appel d'urgence a été reçu à 13h26 (20h26 GMT) depuis l'église presbytérienne de Geneva dimanche après-midi, selon les forces de l'ordre.
Les paroissiens participaient à un banquet après le service religieux du matin lorsque le tireur a commencé son carnage, ont indiqué les autorités. Ils ont ensuite arrêté le tireur et "lui ont attaché les jambes avec une rallonge électrique et ont confisqué au moins deux armes [avant que les officiers n'arrivent sur les lieux pour le neutraliser]", a déclaré le sous-chef du comté d'Orange, lors d'une conférence de presse.
"Ce groupe de paroissiens a fait preuve […] d'un héroïsme et d'une bravoure exceptionnels en intervenant pour stopper le suspect. Ils ont empêché des victimes supplémentaires", a déclaré le sous-chef du comté d'Orange.
"Nous avons arrêté une personne et récupéré une arme qui pourrait être impliquée [dans le crime]", a ajouté le département du shérif dans un tweet, sans préciser à ce stade les motivations derrière cette nouvelle fusillade.
De son côté, le bureau du gouverneur de Californie a assuré travailler avec les responsables locaux et surveiller la situation. "Personne ne devrait avoir à craindre de se rendre dans son lieu de culte. Nos pensées vont aux victimes", a tweeté son bureau.
We are actively monitoring the shooting at a church in Laguna Woods and working closely with local law enforcement. No one should have to fear going to their place of worship. Our thoughts are with the victims, community, and all those impacted by this tragic event.
May 15, 2022"C'est une nouvelle bouleversante et inquiétante, surtout moins d'un jour après une fusillade de masse à Buffalo", a tweeté la députée démocrate Katie Porter, qui représente le comté d'Orange à Washington. "Cela ne devrait pas être notre nouvelle normalité."
Avec AFP et Reuters
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Casier judiciaire, situation fiscale... Les futurs membres du gouvernement passés au crible
Publié le : 15/05/2022 - 20:28
FRANCE 24
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Emmanuel Macron doit dévoiler en début de semaine l'identité de son nouveau Premier ministre. La composition du gouvernement sera connue dans un second temps. Un délai notamment nécessaire pour soumettre les futurs ministres à une série de contrôles – renforcés depuis les affaires Cahuzac et Thévenoud.
Situation fiscale, éventuels conflits d'intérêts et même casier judiciaire : l'entrée au gouvernement est synonyme d'une série de contrôles, y compris préalables, depuis les affaires Cahuzac et Thévenoud.
Si la nomination d'un nouveau Premier ministre est attendue à partir de lundi, celle du nouveau gouvernement pourrait ne pas être immédiate, le temps de trouver les personnes idoines mais aussi de procéder à ces vérifications, qui ont démarré dès la semaine dernière.
Les lois de moralisation de l'été 2017 ont consacré une pratique récente : concernant les pressentis, le président peut demander le bulletin n° 2 du casier judiciaire ainsi qu'une attestation de l'administration fiscale indiquant si la personne est ou non à jour, dans le respect du secret fiscal.
Le chef de l'État peut également demander à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) si la personne se trouve en situation de conflit d'intérêts.
De nombreux noms peuvent être "testés" et les échanges se font oralement, pas par écrit. La Haute autorité dispose des déclarations d'intérêts ou de patrimoine de près de 15 000 élus et responsables publics. Y figurent notamment les activités professionnelles passées ou présentes, les participations à des organes dirigeants et la profession du conjoint.
Une série de lois après l'affaire Cahuzac
Son éclairage peut induire par exemple un changement du portefeuille ministériel envisagé, en cas de lien d'intérêt problématique. Si une personne entrée au gouvernement peut être en conflit d'intérêts sur tel ou tel dossier, certaines de ses attributions peuvent être déléguées à un autre ministre ou au Premier ministre. Une situation fréquente, en raison d'un ancien poste ou de l'emploi du conjoint notamment.
Sitôt après une nomination, comme le prévoient les lois sur la transparence de 2013, une vérification complète de la situation fiscale des nouveaux entrants est effectuée.
>> À lire aussi : Macron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?
Ces lois ont été adoptées après le scandale du compte caché à l'étranger de l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui a été condamné pour fraude fiscale en 2018 à quatre ans de prison dont deux avec sursis, 300 000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité.
La vérification opérée depuis, en lien avec le fisc, se fait sous le contrôle de la HATVP, ce qui est une garantie d'indépendance. Auparavant, le contrôle, informel, était sous la responsabilité du ministre du Budget.
C'est ce contrôle qui avait entraîné en septembre 2014 la démission de Thomas Thévenoud, qui venait d'être nommé secrétaire d'État, pour n'avoir pas déclaré ses revenus, ou en retard. Sa condamnation pour fraude fiscale à un an de prison avec sursis et trois ans d'inéligibilité est devenue définitive en septembre 2019, après le rejet de son ultime pourvoi devant la Cour de cassation.
Pour parer à un nouveau cas Thévenoud, François Hollande puis Emmanuel Macron ont ordonné des vérifications en amont des nominations, comme dans d'autres pays.
Déclarations de patrimoine et d'intérêts
Un contrôle plus poussé reste souvent nécessaire pour découvrir certains abus. En 2020, cela a été le cas pour Alain Griset, alors ministre délégué aux PME, qui avait omis de déclarer un plan d'épargne en actions (PEA). Il est le dernier membre du gouvernement à avoir démissionné en lien avec ce type de vérifications.
Les nouveaux membres du gouvernement doivent en outre transmettre à la HATVP des déclarations de patrimoine et d'intérêts, qui sont contrôlées puis rendues publiques.
>> À voir : "Monique Pinçon-Charlot : 'La fraude fiscale est une arme pour asservir le peuple'"
Si l'un d'eux détient des portefeuilles d'actions ou autres instruments financiers, il doit en confier la gestion à un mandataire, auquel il ne peut donner d'ordre pendant la durée de ses fonctions pour éviter tout délit d'initié, en vertu des mêmes lois sur la transparence.
Emmanuel Macron a aussi prévu que les ministres signent "un engagement sur l'honneur d'intégrité et de moralité" et communiquent au chef du gouvernement "l'ensemble des intérêts qu'ils ont eu à connaître, au-delà de la période de cinq ans prévue par la loi".
Les ministres du gouvernement Ayrault en 2012 avaient signé une charte de déontologie, et ceux du gouvernement Fillon en 2007 avaient dû se conformer à une série d'obligations d'exemplarité.
Avec AFP
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États-Unis : la ville de Buffalo, sous le choc, rend hommage aux victimes de la fusillade
Publié le : 15/05/2022 - 22:14
FRANCE 24
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Des habitants de la ville Buffalo se sont rassemblés dimanche devant l'enseigne où un jeune homme avait tué, la veille, dix personnes, dont une majorité d'Afro-Américains. Les autorités ont dénoncé une tuerie à caractère raciste.
Sous le choc, les habitants de la ville de Buffalo, dans l'État de New York, ont rendu hommage, dimanche 15 mai, aux dix personnes tuées la veille dans un supermarché par un homme blanc de 18 ans. Une fusillade décrite par les autorités comme "un crime raciste motivé par la haine" – la majorité des victimes sont afro-américaines.
"Certains d'entre nous sont très en colère", a lancé le pasteur T. Anthony Bronner lors d'une veillée devant le parking du supermarché Tops. Une large foule s'est réunie sur le lieu du drame pour prier et déposer des gerbes de fleurs, scandant le mot "unité". Une autre veillée avait lieu dans une église où le maire de Buffalo, Byron Brown, s'est dit "dévasté" face à cette "attaque raciste et violente".
Le président américain Joe Biden et son épouse se rendront mardi à Buffalo "pour partager la douleur d'une communauté qui a perdu dix des siens dans une tuerie de masse horrible et insensée", selon un communiqué de la Maison Blanche.
Le tireur, identifié comme Payton Gendron, 18 ans, a conduit plus de 300 km depuis son lieu de résidence à Conklin dans le sud de l'État, pour perpétuer ce massacre, effectuant même "une opération de reconnaissance" la veille des faits, selon les autorités.
"Comment un garçon de 18 ans peut-il se procurer une arme ?", s'est exclamé auprès de l'AFP Derryl Long, né à Buffalo et habitant dans la ville voisine de Chautauqua. "Je n'arrive pas à comprendre ce qui a bien pu se passer dans la tête de cet homme pour conduire trois heures jusqu'ici, jusqu'à ce (supermarché) Tops parce qu'il savait que c'était un quartier noir."
"Un crime raciste motivé par la haine"
"Cet individu est venu avec l'objectif de tuer le plus de personnes noires possible", a résumé Byron Brown lors d'une conférence de presse.
"Les preuves que nous avons réunies jusqu'à présent ne laissent aucun doute sur le fait que c'est un crime raciste motivé par la haine et qu'il sera jugé comme tel", a assuré le chef de la police locale, Joseph Gramaglia.
Le "crime motivé par la haine" désigne aux États-Unis un acte dirigé contre une personne visée en raison d'éléments de son identité comme la race, la religion, la nationalité, l'orientation sexuelle ou un handicap. Considéré comme une infraction fédérale aux circonstances aggravantes, il entraîne des condamnations plus dures.
"Nous devons travailler ensemble pour combattre la haine qui demeure une tache sur l'âme de l'Amérique", a insisté dimanche Joe Biden à Washington.
Payton Gendron avait pointé son arme contre lui, au niveau de son cou, avant de finalement se rendre aux forces de l'ordre. Poursuivi pour "meurtre avec préméditation", il a plaidé non coupable lors d'une première comparution devant un juge.
Diffusion en direct sur Twitch
Le jeune homme portait une caméra et a diffusé son crime en direct sur Twitch – la plateforme a cependant assuré avoir supprimé le contenu "deux minutes" après le début de sa diffusion. Il a aussi publié un "manifeste" à caractère raciste de 180 pages avant les faits, selon les médias américains.
Selon le New York Times, qui cite ce "manifeste", le suspect a été "inspiré" par des crimes commis par des suprémacistes blancs, notamment le massacre en 2019 de 51 fidèles dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.
Le journal Buffalo News a par ailleurs révélé qu'un mot injurieux, raciste et tabou aux États-Unis pour désigner les personnes noires avait été peint en blanc sur le canon de l'arme.
"C'était du terrorisme intérieur, purement et simplement", a déclaré de son côté la procureure générale de New York, Letitia James, qui s'est rendue à Buffalo pour assister à la veillée.
Dénonçant un acte "raciste" et une "exécution de style militaire", la gouverneure de l'État de New York, Katy Hochul, a exprimé sa colère et souligné la responsabilité des réseaux sociaux. "Les réseaux sociaux permettent à cette haine de fermenter et de se répandre comme un virus", a-t-elle déploré.
Avec AFP
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Trophées UNFP : Kylian Mbappé élu meilleur joueur de la saison pour la troisième fois consécutive
Publié le : 16/05/2022 - 00:36
FRANCE 24
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Sans surprise, l'attaquant du PSG Kylian Mbappé a remporté, dimanche, son troisième trophée UNFP de meilleur joueur d'affilée. La cérémonie a également couronné Gianluigi Donnarumma (PSG) meilleur gardien, le Rennais Bruno Genesio chez les entraîneurs et le défenseur William Saliba (OM) meilleur espoir.
Il commence à y être habitué. Kylian Mbappé, star du Paris Saint-Germain, a été élu pour la troisième fois consécutive meilleur joueur de Ligue 1 de la saison, dimanche 15 mai, aux Trophées UNFP remis à Paris. C'est la sixième fois d'affilée qu'un joueur du PSG remporte le titre, après Zlatan Ibrahimovic (2016), Edinson Cavani (2017), Neymar (2018) et Mbappé (2019, 2021). En raison de la pandémie, il n'y avait pas eu de trophées en 2020.
À la fois meilleur buteur (25) et meilleur passeur (17) de Ligue 1, Mbappé a survolé la saison par son talent et conduit le PSG à son dixième titre de champion de France, comme Michel Platini avait guidé Saint-Étienne vers son dixième et dernier titre, en 1981.
Mais l'attention de la soirée a été monopolisée par le futur de sa carrière : poursuivre au PSG ou rejoindre le Real Madrid. "Oui, oui quasiment, c'est quasiment terminé", a-t-il répondu quand il lui a été demandé s'il avait fait son choix, le joueur ajoutant qu'il l'annoncerait "avant" les matchs de l'équipe de France en juin à la Ligue des nations.
Pressé de questions sur la scène du Pavillon Gabriel, Mbappé, en fin de contrat en juin, n'a pas lâché d'indice. Mais il a remercié "le PSG, qui [lui] a permis de venir ici, [ses] coéquipiers, le coach". "Je continue mon histoire, je continue à gagner, je ne suis jamais rassasié", a-t-il poursuivi.
William Saliba, meilleur espoir
Autour de la star de la soirée, d'autres trophées de l'UNFP ont été distribués. Meilleur joueur de l'Euro l'an dernier et prix Yachine à la cérémonie du Ballon d'Or, "Gigio" Donnarumma a ajouté un trophée à sa collection. L'Italien n'a pourtant joué qu'une demi-saison, partageant la cage parisienne avec Keylor Navas, élu l'an dernier, suffisant pour impressionner ses pairs (ce sont les joueurs qui votent).
Chez les techniciens, la régularité de Bruno Genesio est récompensée, pour la nouvelle belle saison du Stade Rennais, quatrième et toujours en course pour la Ligue des champions, et pour le jeu spectaculaire développé par son équipe, deuxième meilleure attaque de L1 (80 buts derrière l'intouchable PSG (85 buts)).
Chez les Espoirs, après le règne de Mbappé, élu de 2017 à 2019, le défenseur central William Saliba succède à Aurélien Tchouaméni, qu'il a rejoint cette saison en équipe de France. Très sûr à 21 ans, le joueur prêté par Arsenal n'est pas sûr de rester à l'OM, qu'il a contribué à conduire à la troisième place, à une journée de la fin du championnat.
Benzema, meilleur français de l'étranger
Le public, corps électoral du plus beau but de la saison, a voté pour le retourné de Bamba Dieng (OM) contre Strasbourg.
En Ligue 2, le Néerlandais Branco Van den Boomen a ramené Toulouse en Ligue 1 en multipliant les passes décisives, 20, auxquelles il faut ajouter 12 buts, des chiffres qui l'ont porté au titre de meilleur joueur de son championnat. Le "Téfécé" a aussi reçu le prix de meilleur entraîneur pour Philippe Montanier, et l'autre promu direct, l'AC Ajaccio, a vu son gardien Benjamin Leroy couronné.
Chez les féminines, l'internationale Marie-Antoinette Katoto, meilleure buteuse de Division 1 (18 buts), succède à sa coéquipière Kadidiatou Diani, même si le PSG a été sorti par Lyon en demi-finales de la Ligue des champions et n'a plus qu'une chance théorique de conserver son titre.
Enfin, sans surprise, Karim Benzema, un des favoris du prochain Ballon d'Or (remis désormais en fin de saison et non plus en fin d'année), a été élu meilleur français de l'étranger pour la troisième fois d'affilée.
Avec AFP
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France24 - Monde
Ukraine : de retour à Irpin, les habitants retrouvent une ville dévastée
Publié le : 16/05/2022 - 12:00
Nadia MASSIH
Bastien RENOUIL
Raid ABU ZAIDEH
La bataille d'Irpin a eu un rôle clef au début de la guerre en Ukraine, l'armée réussissant à bloquer les soldats russes pour les empêcher d'avancer sur la capitale de Kiev. Mais cette banlieue peuplée par les classes moyennes a payé un lourd tribut. Plus de 300 civils y ont perdu la vie et des dizaines de milliers ont fui. Plus d'un mois après la retraite russe, la vie reprend peu à peu et la ville entame sa reconstruction dont le coût est estimé à plus de 800 millions d'euros par les autorités.
EXCLUSIFReportage en Ukraine : à Irpin, "impossible d'oublier et de retrouver la vie d'avant la guerre"
REPORTAGE
Guerre en Ukraine : à Irpin, près de la ligne de front, des civils en fuite
LE FIL DU 28 MARS
L'Ukraine annonce la reprise d'Irpin, situation "catastrophique" à Marioupol
France24 - Monde
L'Inde interdit les exportations de blé : l'inquiétude de la communauté internationale
Publié le : 16/05/2022 - 10:31
Christophe DANSETTE
Deuxième producteur de blé au monde, l'Inde a annoncé ce week-end l'interdiction des exportations de cette précieuse céréale. Cette annonce est sévèrement critiquée par la communauté internationale alors que le marché des céréales est sous tension en raison de la guerre en Ukraine. Ce lundi matin, les cours du blé se sont envolés à Chicago et à Paris.
Face à la baisse de sa production, due notamment à des vagues extrêmes de chaleur, l'Inde a décidé, samedi 14 mai, d'interdire les exportations de cette denrée, sauf autorisation spéciale du gouvernement, afin d'assurer la "sécurité alimentaire" de ses 1,4 milliard d'habitants. Les contrats d'exportation conclus avant le décret pourront être honorés, la mesure ne concernant que les exportations futures. Pour ces dernières, l'Inde approuvera au cas par cas les demandes d'autres pays "afin de répondre à leurs besoins".
Réunis à Stuttgart, en Allemagne, les ministres de l'Agriculture du G7 ont aussitôt critiqué cette décision, qui intervient alors que le marché mondial du blé est déjà sous forte tension du fait du conflit ukrainien. "Si tout le monde commence à imposer de telles restrictions à l'exportation ou même à fermer les marchés, cela ne fera qu'aggraver la crise et cela nuira aussi à l'Inde et à ses agriculteurs", a déclaré le ministre allemand de l'Agriculture, Cem Özdemir, à l'issue d'une réunion avec ses homologues.
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Le monde dans tous ses États
Guerre en Ukraine : bientôt la faim ?
Focus
Agriculture en Ukraine : le grenier à blé du monde à l'épreuve de la guerre
France24 - Monde
Vu de Russie : comment la propagande mobilise les Russes pour la "Victoire"
Publié le : 13/05/2022 - 19:19
Elena VOLOCHINE
Elena VOLOCHINE
La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elle montre cette semaine comment les Russes sont persuadés d’une nécessaire mobilisation pour aller combattre "le nazisme" et mener leur patrie à la "Victoire".
France24 - Monde
Thiaroye 44 : enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal
Publié le : 13/05/2022 - 12:46
Que s’est-il passé le 1er décembre 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal ? Quatre-vingt ans après les faits, le documentaire "Thiaroye 44" se penche pour la première fois sur ce massacre de tirailleurs, rapatriés au Sénégal après avoir combattu pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors suivent trois jeunes artistes originaires de Thiaroye qui, par devoir de mémoire, explorent avec l’aide d’un historien les zones d’ombre de ce drame.
En novembre 1944, la France est peu à peu libérée de l’occupant nazi. Après quatre années de guerre, 1 300 tirailleurs ouest-africains sont rapatriés par l’armée française à Thiaroye, dans un camp militaire de la banlieue de Dakar. Ils réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées. Le 1er décembre à l’aube, des coups de feu éclatent dans le camp. L’armée française évoque une mutinerie qu’elle a dû réprimer dans le sang. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre demeurent. On ne sait toujours pas combien ont été tués, ni où ils sont enterrés.
Il y a dix ans, en 2012, le président François Hollande s’était rendu pour son premier voyage officiel en terre africaine dans le petit cimetière militaire de Thiaroye. Son discours avait fait l’effet d'une bombe politique. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français. Pour la première fois depuis près de 70 ans, la version officielle de l’histoire des événements de Thiaroye était remise en question.
Jusqu’ici, "l’affaire de Thiaroye" était considérée comme une "rébellion lourdement armée et une prise d’otage" ayant nécessité une "riposte" au bilan funeste de 35 morts et 35 blessés. En 2014, en marge du sommet de la Francophonie, le président français évoquait encore "un événement épouvantable, insupportable". Il remettait en grande pompe au président Macky Sall une copie des archives liées à l’évènement. Une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime emblématique de l’injustice coloniale. Il n’en a rien été. Rien n’a filtré de ces archives et personne ne s’en étonne. Les élites politiques et scientifiques semblent, au Sénégal comme en France, avoir tourné la page. Le nombre des victimes reste indémontrable. La fosse commune où elles sont enterrées est introuvable. Comme si la mémoire de ces soldats était toujours enfouie, voire dissimulée, dans des rapports de domination qui perdurent.
Pourtant, les faits ne semblent aujourd’hui plus contestables : il s’agit d’un massacre colonial, de l’assassinat prémédité par leurs supérieurs de plusieurs dizaines, voire centaines, de tirailleurs désarmés qui réclamaient le paiement de leurs salaires de combattants. Un crime sans images tombé dans l’oubli, le plus grand crime de masse de l’histoire du Sénégal contemporain. Le premier d’une longue série commise par l’armée française à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun... Parce que la France estimait ne plus avoir besoin de ses "troupes de couleur", parce qu’il fallait les exclure du récit national, restaurer l’ordre colonial, au mépris de ses valeurs et de ses promesses d’égalité.
Trois jeunes artistes
Aïcha écrit des pièces de théâtre, Magui est une étoile montante du rap, Babacar est comédien. Tous les trois ont grandi à Thiaroye, cette banlieue populaire qui vibre au rythme des cultures urbaines comme le rap, le slam ou le graffiti. Le camp colonial abrite toujours une présence militaire mais une ville s’y est développée dans l’anarchie. Les traces de l’histoire y sont éparses : quelques ruines des baraquements, des portraits de tirailleurs peints sur les murs, un cimetière militaire aux tombes vides délaissé au bord d’une autoroute, l’école des "Martyrs" où les jeunes retrouvent, parfois, des douilles dans le sable. Lorsqu’ils déambulent dans les rues de Thiaroye, peut-être marchent-ils sur leurs cadavres ? Ensemble, ils partent sur leurs traces et cherchent à comprendre ce qui s’est réellement passé.
Guidés par Martin Mourre, un jeune historien spécialiste du massacre qui poursuit en parallèle son travail d’enquête, ils plongent dans les contradictions des archives militaires. Ils rencontrent Biram Senghor, le fils d’un des tirailleurs assassinés qui se bat jusqu’à aujourd’hui pour obtenir réparation, ou encore Dialo Diop, l’une des grandes figures militantes du Sénégal, pour se confronter aux nœuds qui enserrent le récit de ce massacre. La vérité semble parfois tangible et, pourtant, toujours elle se dérobe. La mémoire, elle, se perpétue à travers les performances artistiques d’Aïcha, de Magui et de Babacar.
Le film entend combler un vide important : il n’existait à ce jour aucun documentaire consacré au massacre des tirailleurs de Thiaroye. Un seul film – de fiction – a échappé aux griffes de la censure, "Camp de Thiaroye" d’Ousmane Sembène, couronné à la Mostra de Venise en 1988 mais interdit en France pendant près de dix ans, comme les rares œuvres culturelles qui ont tenté de perpétuer cette mémoire. Ce film participe au même élan, celui d’une histoire partagée entre la France et ses anciennes colonies, entre les générations, les genres, les arts. Il n’a pas l’ambition de faire toute la lumière sur les béances de cette histoire, mais de briser le silence et l’ignorance en dévoilant une mémoire encore bien vive, notamment pour la jeunesse d’aujourd’hui. S’interroger sur le drame de Thiaroye, c’est mettre le doigt dans la mécanique de la violence coloniale et questionner sa résurgence.
Suivez sur cette page Facebook l'actualité du documentaire "Thiaroye 44".
Le documentaire "Thiaroye 44" est une production Les films du sillage en coproduction avec France 24 et Public Sénat, avec la participation de TV5 Monde.
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SECONDE GUERRE MONDIALEMassacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent
SECONDE GUERRE MONDIALE
"Morts par la France" : une BD pour réhabiliter les tirailleurs du massacre de Thiaroye au Sénégal
L’invité du jour
Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"
France24 - Monde
L'ancien chef de l'État, Hassan Cheikh Mohamoud, élu président de la Somalie
Publié le : 16/05/2022 - 02:17
FRANCE 24
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La Somalie a élu dimanche, pour la seconde fois, Hassan Cheikh Mohamoud à sa présidence. Il s'est imposé face au président sortant, Mohamed Abdoullahi Mohamed, lors d'un scrutin auquel ont participé les parlementaires.
Cinq ans après, il revient au pouvoir pour la seconde fois. À l'issue d'un scrutin sous haute sécurité, "Hassan Cheikh Mohamoud est le vainqueur de l'élection à la présidence de la République fédérale de Somalie", a annoncé dimanche 15 mai le président de la chambre basse du Parlement, Cheik Adan Mohamed Nour, plus connu sous le nom de Cheikh Adan Madobe.
Cette élection a eu lieu après plus d'un an de retard dans ce pays instable de la Corne de l'Afrique .
À l'issue d'un vote marathon des parlementaires, Hassan Cheikh Mohamoud, président entre 2012 et 2017, s'est imposé face au chef de l'État sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, qui l'avait battu il y a cinq ans. Des coups de feu de célébration ont résonné dans la capitale Mogadiscio.
Les députés et sénateurs ont d'abord commencé à voter dimanche pour départager les 36 candidats à la présidentielle, sous une tente placée sous couvre-feu dressée dans le périmètre de l'aéroport de Mogadiscio, où les forces de sécurité sont omniprésentes.
Des explosions ont été entendues près de l'aéroport alors que le vote commençait, signe que la situation sécuritaire reste précaire dans le pays. Selon la police, aucune victime n'a toutefois été signalée.
Après des heures de scrutin, retransmis à la télévision nationale, le complexe processus électoral est entré dans sa troisième et dernière phase avec les deux candidats encore en lice – le président sortant Farmajo et son prédécesseur Hassan Cheikh Mohamoud, comme il y a cinq ans. Lors de cet ultime vote, les fonctionnaires du Parlement ont dénombré plus de 165 votes en faveur de Hassan Cheikh Mohamoud, consacrant sa victoire.
La continuité plébiscitée lors des votes
Le mandat de Farmajo était arrivé à échéance en février 2021, sans accord avec les dirigeants régionaux sur l'organisation de nouvelles élections. La prolongation de deux ans de son mandat par les députés en avril 2021 avait déclenché des combats à Mogadiscio, ravivant le souvenir des décennies de guerre civile ayant ravagé le pays après 1991. Ces derniers mois ont aussi été marqués par une rivalité croissante entre Farmajo et son Premier ministre Mohamed Hussein Roble, qu'il avait chargé d'organiser les élections.
"Nous en avons assez de vivre dans l'incertitude... J'espère qu'un président sera élu et qu'aujourd'hui marquera la fin de ce cirque", a commenté dimanche à l'AFP Muktar Ali, un habitant de Mogadiscio.
L'élection suit un complexe système indirect, dans lequel les assemblées des États ainsi que des délégués investis par une myriade de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, à leur tour, désignent le président.
"En termes de résultats, la politique somalienne est notoirement difficile à prévoir", explique Omar Mahmood, analyste à l'International Crisis Group : "C'est essentiellement une affaire d'alliances et de relations plutôt que de programmes."
Dans ce contexte d'instabilité, les gens ont tendance à voter pour une certaine continuité, avait estimé en amont du scrutin Samira Gaid, directrice exécutive de l'Institut Hiraal spécialisé sur les questions de sécurité.
Plusieurs crises à gérer
Un défi immense attend désormais Hassan Cheikh Mohamoud, alors que le pays de 15 millions d'habitants est frappé par la sécheresse, la famine et un conflit qui semble sans fin.
Ainsi, depuis un an et demi, la communauté internationale a multiplié les appels à boucler les élections, estimant que les retards détournaient les autorités de la lutte contre les islamistes radicaux Shebab. Ces derniers, affiliés à Al-Qaïda, alimentent une insurrection dans le pays depuis 15 ans.
Ces derniers mois, les Shebab ont intensifié leurs attaques, menant notamment un sanglant double attentat dans le centre du pays le 24 mars (48 morts), puis une attaque d'envergure contre une base de la force de l'Union africaine (10 morts selon un bilan officiel).
Cette élection sera également capitale pour l'avenir économique de la Somalie, dont 71 % de la population vit avec moins de 1,90 dollar par jour (1,80 euro). Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu qu'un programme d'aide pourrait s'arrêter automatiquement au 17 mai si une nouvelle administration n'était pas en place. Le gouvernement a demandé, fin avril, de repousser de trois mois cette échéance, sans réponse pour l'instant.
Le pays fait également face à l'une des pires sécheresses des dernières décennies. Les organisations humanitaires redoutent une famine similaire à celle de 2011, qui avait tué 260 000 personnes.
Avec AFP et Reuters
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Somalie : le président Farmajo retire au Premier ministre ses pouvoirs exécutifs
Somalie : le président Farmajo suspend le Premier ministre sur fond de conflit électoral
Les Shebab revendiquent l'attaque de la base militaire de l'Union africaine en Somalie
France24 - Monde
Ankara demande des garanties pour l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan
Publié le : 15/05/2022 - 08:15Modifié le : 16/05/2022 - 11:11
FRANCE 24
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Au 81e jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le président et la Première ministre de Finlande ont annoncé que leur pays allait demander à rejoindre l'Otan. Sur le terrain en Ukraine, des frappes russes ont visé dimanche des infrastructures militaires dans la région de Lviv. Retrouvez notre suivi du dimanche 15 mai.
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18 h 53 : une candidature avec la Finlande est "le mieux pour la Suède", selon la Première ministre suédoise
Une candidature commune à l'Otan avec la Finlande est ce qu'il y a de "mieux" pour la Suède et sa sécurité, a affirmé la Première ministre sociale-démocrate Magdalena Andersson après un revirement historique de son parti.
La dirigeante suédoise se rendra lundi au Parlement "pour [s]'assurer d'un large soutien parlementaire pour une candidature à l'Otan" et "ensuite nous pourrons prendre une décision du gouvernement", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.
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17 h 26 : le parti au pouvoir en Suède approuve une candidature à l'Otan
Le parti social-démocrate au pouvoir en Suède a donné son feu vert à une candidature à l'Otan, ouvrant ainsi la voie à une demande d'adhésion par le gouvernement, conjointement avec la Finlande.
Lors d'une réunion extraordinaire dimanche, la direction a décidé que le parti allait "contribuer à une candidature de la Suède à l'Otan", indiquent les sociaux-démocrates dans un communiqué, inversant ainsi leur ligne de toujours.
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15 h 43 : les États-Unis "soutiendraient fortement" les demandes d'adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande
"Les États-Unis soutiendraient fortement la candidature à l'Otan de la Suède ou de la Finlande si elles choisissaient de poser officiellement leur candidature à l'Alliance", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, après une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance à Berlin, se disant "confiant dans un consensus" prochain entre les 30 membres en vue d'une adhésion des deux pays.
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15 h 23 : le secrétaire général de l'Otan "confiant" vis-à-vis d'un compromis avec la Turquie
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit "confiant" dans la possibilité pour les pays membres de l'Alliance de trouver un compromis avec la Turquie qui n'a pas l'intention, selon lui, de bloquer l'adhésion de la Finlande et de la Suède.
"Je suis confiant dans le fait que nous serons en mesure de trouver un terrain d'entente, un consensus sur la manière d'avancer sur les questions d'appartenance" à l'Alliance, a-t-il assuré à l'issue d'une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Otan à Berlin. Il a ajouté que la Turquie, qui avait manifesté son hostilité à une telle adhésion, avait "clairement indiqué son intention de ne pas bloquer" l'entrée des deux pays nordiques.
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15 h 19 : pour Ankara, la Finlande est "très respectueuse", mais la Suède "provocante"
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, s'est montré conciliant envers la Finlande, mais a reproché à la Suède des déclarations "provocantes" lors des discussions à Berlin sur l'adhésion des deux pays à l'Otan.
"Les déclarations de la ministre des Affaires étrangères de Suède ne sont malheureusement pas constructives. Elle continue de tenir des propos provocants", a affirmé Mevlut Cavusoglu devant la presse turque à Berlin, en marge de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique.
Le ministre a adopté en revanche un ton plus conciliant envers la Finlande qu'il a qualifié de "très respectueuse" face aux "inquiétudes" d'Ankara. "Mais nous ne voyons pas la même chose chez la Suède", a-t-il insisté. Mevlut Cavusoglu a précisé qu'il attendait de voir "les garanties" qui seront proposés par les deux pays.
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15 h 08 : les pays de l'Otan soutiendront militairement l'Ukraine "aussi longtemps que nécessaire", promet Berlin
Les pays de l'Otan sont prêts à apporter leur aide militaire à l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire, a assuré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
"Nous sommes d'accord pour ne pas relâcher nos efforts nationaux, en particulier en matière d'assistance militaire, et que nous ne le ferons pas tant que l'Ukraine aura besoin de cette assistance pour assurer l'autodéfense de son pays", a déclaré la ministre à l'issue d'une réunion informelle de l'Alliance atlantique à Berlin.
L'Ukraine "peut gagner" la guerre contre la Russie, qui "ne se déroule pas" comme Moscou l'avait prévu, a par ailleurs estimé le secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg, à l'issue de cette réunion. "Son offensive majeure dans le Donbass est au point mort, la Russie n'atteint pas ses objectifs stratégiques", a-t-il jugé.
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14 h 59 : l'Otan est prête à renforcer les "garanties de sécurité" de la Finlande et de la Suède avant leur adhésion
L'Otan est prête à renforcer les "garanties de sécurité" de la Finlande et de la Suède avant leur adhésion, notamment en renforçant la présence de l'Organisation dans ces pays, a prévenu dimanche le secrétaire général de l'Otan.
"La Finlande et la Suède sont préoccupées par la période intérimaire (...) nous allons essayer d'accélérer ce processus", a déclaré Jens Stoltenberg.
"Ce serait un moment historique" si les deux pays nordiques demandaient officiellement à adhérer à l'Otan, a assuré Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Alliance atlantique. "Leur adhésion renforcerait notre sécurité commune, démontrerait que la porte de l'Otan est ouverte et qu'une agression ne paie pas", a-t-il ajouté.
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13 h 50 : la Russie maintient la pression dans l'est de l'Ukraine
La pression russe reste forte dimanche dans l'est de l'Ukraine. Des missiles russes de "haute précision" ont visé dans la nuit deux points de commandement ukrainiens et quatre dépôts de munitions d'artillerie près de Zaporijjia, Paraskovievka, Konstantinovka et Novomikhaïlovka, selon le ministère russe de la Défense.
L'aviation russe a pour sa part détruit deux lance-missiles des systèmes S-300 et un système radar dans la région de Soumy. Les systèmes de défense anti-aérienne russes ont détruit eux 15 drones ukrainiens dans les régions de Donetsk et de Louhansk, a-t-il ajouté.
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12 h 01 : la Finlande demande à adhérer à l'Otan
La Finlande a annoncé dimanche sa candidature "historique" à l'Otan, avant une réunion décisive en Suède en vue d'une probable demande d'adhésion simultanée des deux pays, conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine.
Le président finlandais et un conseil gouvernemental "ont conjointement décidé que la Finlande allait demander à devenir membre de l'Otan", a déclaré le chef de l'Etat Sauli Niinistö.
"C'est un jour historique. Une nouvelle ère s'ouvre", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.
Malgré une hostilité de dernière minute de la Turquie, les pays membres de l'Otan sont "sur la bonne voie" pour trouver un consensus sur l'intégration de la Finlande et la Suède, a jugé le chef de la diplomatie croate Gordan Grlic Radman, dimanche en marge d'une réunion des ministres de l'alliance à Berlin.
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10 h 24 : l'Otan "sur la bonne voie" pour s'entendre sur l'intégration de la Finlande et de la Suède
Les pays membres de l'Otan sont "sur la bonne voie" pour trouver un consensus sur l'intégration de la Finlande et la Suède, a jugé le chef de la diplomatie croate.
"Je pense que la discussion est sur la bonne voie (...). J'espère que nous aurons une discussion finale fructueuse et un bon résultat pour montrer notre solidarité", a déclaré Gordan Grlic Radman en arrivant à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique à Berlin.
L'opposition de dernière minute affichée par la Turquie, membre de l'Alliance, à l'intégration des deux pays nordiques fait peser une incertitude sur l'aboutissement du processus.
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8 h 53 : l'Allemagne prête à ratifier rapidement les candidatures finlandaise et suédoise à l'Otan
L'Allemagne est prête à un processus de ratification rapide au cas où la Finlande et la Suède décideraient de demander leur adhésion à l'Otan, a expliqué à la presse la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, au cours d'une deuxième journée de discussions avec ses homologues de l'Alliance atlantique à Berlin.
"L'Allemagne a tout préparé pour que le processus de ratification soit rapide", a-t-elle déclaré, ajoutant que les ministres ont convenu, lors d'un dîner samedi, qu'il ne devait pas y avoir de zone grise entre le moment où les deux pays posent leur candidature et celui où ils adhèrent. "Nous devons nous assurer que nous leur donnerons des garanties de sécurité, il ne doit pas y avoir de période de transition, de zone grise, où leur statut ne serait pas clair."
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8 h 08 : pour l'Otan, la victoire de l'Ukraine à l'Eurovision montre l'"immense soutien public" au pays
La victoire de l'Ukraine au concours Eurovision montre "l'immense soutien public" dont bénéficie le pays attaqué par la Russie, a jugé dimanche le secrétaire général délégué de l'Otan, Mircea Geoana.
"Nous avons vu hier (samedi) l'immense soutien du public dans toute l'Europe (...). Bien sûr, la chanson était magnifique, elle est magnifique", a-t-il souligné avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique à Berlin, ajoutant que les Russes avaient "lancé la guerre la plus brutale et la plus cynique depuis la Seconde Guerre mondiale".
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7 h 17 : le renseignement britannique estime que l'offensive russe dans le Donbass "a perdu son élan"
L'offensive russe dans le Donbass "a perdu son élan et a pris beaucoup de retard", estime le renseignement militaire britannique dimanche.
"Dans les conditions actuelles, il est peu probable que la Russie puisse accélérer de façon spectaculaire son rythme de progression au cours des 30 prochains jours", précise-t-il dans un bulletin publié sur Twitter.
(1/6)Russia’s Donbas offensive has lost momentum and fallen significantly behind schedule. Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition.
May 15, 2022 -
7 h 08 : plusieurs missiles frappent des infrastructures militaires dans la région de Lviv
Plusieurs missiles ont frappé, dimanche 15 mai, des infrastructures militaires dans la région de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, selon le gouverneur de la région, Maxim Kozitsky.
"Quatre missiles ennemis ont frappé des infrastructures militaires dans la région de Lviv", a-t-il écrit dans un message posté sur Telegram. "Selon les informations préliminaires, il n'y a pas de victimes. Personne n'a demandé d'aide médicale."
Avec AFP et Reuters
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AnalyseFace au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine
LE FIL DU 14 MAI
La Turquie se dit prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan
GUERRE EN UKRAINELa destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass
France24 - Monde
Les bureaux de vote ont fermé au Liban lors des premières législatives depuis 2019
Publié le : 15/05/2022 - 06:56Modifié le : 15/05/2022 - 21:49
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Zohra BEN MILOUD
Les Libanais ont voté dimanche à l'occasion des premières élections législatives organisées depuis le mouvement de révolte de 2019. Dans un pays dévasté par les crises, ce scrutin a valeur de test pour les groupes d'opposition qui ont émergé à la suite du soulèvement.
Les Libanais ont voté, dimanche 15 mai, pour choisir leurs députés, un premier test pour les candidats indépendants et groupes d'opposition ayant émergé à la suite du soulèvement déclenché en octobre 2019 – un mouvement populaire dont la principale revendication était le départ d'une classe politique accusée de corruption et d'incompétence.
Même si elles sont tenues pour responsables de la grave crise socio-économique, les forces politiques traditionnelles devraient toutefois se maintenir à l'issue de ce scrutin, préviennent les experts.
Les bureaux de vote ont fermé à 19 h (16 h GMT). Le taux de participation a été estimé à 41 % par le ministère de l'Intérieur. Le décompte des voix a commencé dans certaines régions et les résultats définitifs sont attendus lundi.
Un important dispositif de sécurité a été déployé pour ces élections auxquelles étaient appelés quelque 3,9 millions d'électeurs pour renouveler les 128 membres du Parlement.
"Je suis pour le changement, car nous connaissons cette classe politique", inchangée depuis la fin de la guerre civile il y a trois décennies, affirme à l'AFP Nayla après avoir voté à Gemmayzeh, dans la capitale. Pour cette étudiante de 28 ans, le Liban a grandement besoin de "nouveaux visages".
"Assainir le système"
Après avoir voté dans le quartier de Karantina à Beyrouth, Cynthia Toukajian, une consultante de 37 ans, dit "espérer que ceux ayant participé au maintien d'un système défaillant se sentent aujourd'hui dans le devoir de participer à son assainissement en votant" contre les partis au pouvoir.
Les élections se sont tenues conformément à une loi adoptée en 2017, à l'avantage des partis au pouvoir, et en l'absence du principal leader sunnite, Saad Hariri, qui les boycotte.
Dans le quartier sunnite de Tarik Jdidé, à Beyrouth, bastion du parti de Saad Hariri, les partisans de l'ancien Premier ministre ont installé plusieurs piscines gonflables au milieu des rues pour exprimer leur intention de boycotter le scrutin, ont constaté des photographes de l'AFP.
>> À voir aussi : Élections cruciales pour le Liban : un vote dans un contexte de crise économique et sociale
Les législatives de 2018 avaient été dominées par le puissant Hezbollah chiite pro-iranien et ses alliés, notamment le Courant patriotique libre (CPL) du président Michel Aoun et le mouvement chiite Amal, du président du Parlement, Nabih Berri.
Le Liban est englué depuis 2019 dans une crise socio-économique classée par la Banque mondiale comme la pire au monde depuis 1850 et causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption d'une classe dirigeante quasi inchangée depuis des dizaines d'années.
En près de deux ans, la monnaie nationale a perdu plus de 90 % de sa valeur sur le marché noir et le taux de chômage a presque triplé. Près de 80 % de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté, selon l'ONU.
Il s'agit par ailleurs des premières législatives depuis l'explosion dévastatrice du 4 août 2020 au port de Beyrouth, qui avait fait plus de 200 morts et ravagé des quartiers entiers de la capitale.
La chute libre de l'économie et l'effondrement des services publics de base ont poussé un grand nombre de Libanais à quitter le pays.
Des slogans "souverainistes"
Mais certains, comme Mariana Vodolian, porte-parole des familles de victimes de l'explosion au port, espèrent un changement à travers ces élections "car nous sommes contre ce système qui nous a gouvernés pendant 30 ans, qui nous a volés et nous a fait exploser", a dit à l'AFP cette femme de 32 ans.
Une grande partie des candidats, parmi les partis traditionnels et les indépendants, ont mené leur campagne avec des slogans "souverainistes", accusant le Hezbollah de servir les intérêts de l'Iran et de maintenir son emprise sur le Liban grâce notamment à un important arsenal militaire.
Dans les régions où le Hezbollah est fortement présent, le déroulement du scrutin a été émaillé d'incidents entre partisans de formations rivales. Selon l'Association libanaise pour la démocratie des élections (Lade), chargée de la supervision, plusieurs de ses membres ont été agressés dans des bureaux de vote, certains dans la Bekaa, bastion du Hezbollah.
Dans la même région, le parti chrétien des Forces libanaises, fermement opposé aux armes du parti chiite, a indiqué dans un communiqué que plusieurs de ses délégués ont été frappés et chassés de bureaux de vote.
L'association Lade a également diffusé une vidéo montrant des partisans du Hezbollah harcelant un candidat indépendant dans la banlieue sud de Beyrouth, un autre bastion du puissant mouvement pro-iranien.
Toujours dans la banlieue sud de la capitale, un homme a été arrêté par les forces de sécurité pour avoir insulté le président libanais Michel Aoun à sa sortie d'un bureau de vote, ont rapporté des médias locaux.
Avec AFP
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DÉCRYPTAGELégislatives au Liban : un scrutin clé pour un pays frappé par la crise
REPORTAGEFace à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger
REPORTAGELégislatives au Liban : Lina Hamdan, une voix chiite dissidente face au Hezbollah
France24 - Monde
Adhésion à l'Otan : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur
Publié le : 15/05/2022 - 15:23Modifié le : 15/05/2022 - 16:12
FRANCE 24
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Julien CHEHIDA
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La Finlande a annoncé officiellement, dimanche, son intention de rejoindre l'Alliance atlantique, tandis que son voisin suédois s'apprête à prendre la même décision. Avec la guerre en Ukraine, le soutien à une intégration à l'Otan a grandi au sein des populations des deux pays, devenant très vite majoritaire.
Après des décennies passées à l'écart des alliances militaires, la Finlande a annoncé, dimanche 15 mai, sa candidature à l'Otan, et la Suède pourrait suivre. Les deux pays sont inquiets de ce que pourrait faire leur grand voisin russe, après l'invasion de l'Ukraine débutée en février.
Pendant des décennies, la plupart des Suédois et des Finlandais sont restés attachés à leur longue politique de non-alignement militaire.
Mais l'invasion de l'Ukraine le 24 février a marqué un tournant majeur, notamment pour la Finlande qui partage une frontière de près de 1 300 kilomètres avec la Russie.
Alors que le soutien à une intégration à l'Otan tournait autour de 20 à 30 % depuis 20 ans, les derniers sondages suggèrent aujourd'hui que plus de 70 % des Finlandais et 50 % des Suédois soutiennent une adhésion.
Dans les deux pays, de nombreux partis ont été ou sont en train de changer de position sur la question. Au Parlement finlandais, une majorité fleuve d'au moins 85 % en faveur de l'adhésion se dessine.
En Suède, le parti social-démocrate, historiquement opposé à rejoindre l'Otan, se prononce ce dimanche, avec un feu vert ouvrant la voie à une candidature du pays.
La "finlandisation", neutralité forcée
Cédée par la Suède à la Russie en 1809, la Finlande proclame son indépendance de Moscou à l'occasion de la révolution bolchévique de 1917.
Envahi par l'Union soviétique en 1939, le pays résiste vaillamment lors des trois mois de la guerre d'Hiver. Après la reprise du conflit en 1941, la Finlande est contrainte à un armistice après trois ans de combats.
Au terme d'un traité "d'amitié" signé en 1948 sous la pression de Moscou, les dirigeants finlandais acceptent de rester en dehors de la coopération militaire occidentale dans une forme de neutralité forcée, restée dans l'Histoire sous le nom de "finlandisation".
Le pays échappe au rang d'État satellite de l'URSS, mais reste sous l'œil de Moscou en ce qui concerne sa politique étrangère et militaire.
Après la chute de l'Union soviétique, la Finlande adhère à l'Union européenne (1995) et au Partenariat pour la paix de l'Otan, mais reste officiellement militairement non alignée.
La Suède, elle, a maintenu pendant près de deux siècles une politique officielle de neutralité héritée de la fin des guerres napoléoniennes, notamment durant les deux guerres mondiales.
Si elle a participé à des missions militaires en Afghanistan ou plus récemment au Mali, elle n'a pas été en guerre depuis un conflit en 1814 avec la Norvège.
Dans les années 1990, sa politique de neutralité est amendée en un non-alignement militaire "visant à permettre" la neutralité en cas de guerre.
>> À lire aussi : "'Les Russes arrivent' : quand la Russie montre ses muscles militaires, la Suède devient nerveuse"
Tout en restant en dehors de l'Otan, les deux pays ont tissé des liens toujours plus étroits avec l'Alliance, qui les considère désormais comme les deux États non-membres les plus proches.
Les deux pays ont ainsi participé à des missions menées par l'Otan dans les Balkans, en Afghanistan et en Irak, ainsi qu'à de nombreux exercices conjoints.
D'importants moyens consacrés à l'armée
Durant la Guerre froide, Suède et Finlande consacrent d'importants moyens (4 à 5 % de leur PIB) à leurs armées, conséquence de leur absence d'alliés militaires.
Avec la disparition de la menace soviétique, toutes deux réduisent leurs crédits, mais la Finlande maintient un recours massif au service militaire et aux réservistes.
Avec ses 5,5 millions d'habitants, la Finlande peut ainsi compter sur une armée en temps de guerre de 280 000 soldats aptes au combat, plus 600 000 autres réservistes, une force exceptionnelle pour une nation européenne.
L'armée professionnelle ne compte toutefois que 13 000 soldats, même si elle forme 22 000 conscrits chaque année.
La Suède a pour sa part davantage désinvesti, faisant passer son budget militaire de 2,6 % du PIB en 1990 à 1,2 % en 2020. Mais le pays a commencé à inverser la tendance après l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.
Le service militaire obligatoire, supprimé en 2010, a été réintroduit en partie en 2017. Actuellement, l'armée suédoise compte quelque 50 000 soldats, dont la moitié de réservistes. Les deux pays ont annoncé d'importants investissements militaires depuis le début de la guerre en Ukraine.
Avec AFP
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On va plus loin
Ukraine: non à la "finlandisation" ?
Info ou intox
Non, la Finlande ne déploie pas ses chars à la frontière avec la Russie !
ANALYSELa guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique
France24 - Monde
Irak : des milliers de Yazidis contraints de renouer avec la vie de déplacés
Publié le : 13/05/2022 - 15:53
Djamel Belayachi
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D’intenses combats ont opposé l’armée irakienne et des combattants yazidis affiliés aux rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) les 1er et 2 mai dans la région de Sinjar (nord-ouest de l’Irak). Des milliers de Yazidis ont ainsi été contraints de quitter une nouvelle fois leurs villages, après avoir fui une première fois le groupe État islamique en 2014. Notre Observateur raconte comment il a fui le sien au milieu des combats et le retour à la vie précaire dans les camps de déplacés.
L’armée irakienne souhaite appliquer un accord conclu entre Bagdad et le Kurdistan irakien prévoyant le retrait des combattants yazidis et des combattants du PKK de la région du Sinjar. Mais les Unités de résistance du Sinjar (YBŞ), faction de combattants yazidis créée en 2014 pour combattre le groupe État islamique, ne veulent pas se retirer et accusent Bagdad de vouloir prendre le contrôle de leur région.
Dans la nuit du 1er mai, l’armée irakienne a finalement lancé une offensive pour déloger les combattants yazidis, dont une partie avait pris position dans des zones civiles, des villages près du mont Sinjar.
“Nous sommes sortis par la porte de derrière, les balles sifflaient de partout”
Les Yazidis sont une minorité kurdophone d’Irak originaire de la région de Sinjar, adepte d’une religion monothéiste puisant une partie de ses croyances dans le zoroastrisme, la religion de la Perse antique. Persécutés en 2014 par le groupe État islamique (EI), ils ont dû fuir vers le Kurdistan irakien où ils ont été installés dans des camps de fortune.
Aujourd’hui, ils revivent le même cauchemar, dit notre Observateur, Tahsin (pseudonyme), réveillé en sursaut en pleine nuit par les tirs dans le village de Sinuni.
Je vis depuis 2014 dans le camp de Qadiya dans le Kurdistan irakien, mais je me déplace régulièrement à Sinuni, mon village, car je suis en train d’y construire une nouvelle maison.
J’étais à ٍSinuni quand les combats ont commencé peu après minuit. J’ai entendu des tirs provenant à l’entrée ouest du village. Il semblait y avoir des tirs à la mitrailleuse lourde [DShK, NDLR].
Les tirs se sont interrompus pendant quelques heures, mais ont repris vers huit heures du matin. J’ai appelé un ami qui habite à l’extrémité est du village, il m’a dit qu’il y avait des tirs dans sa zone également.
🔻تحديث استمرار المواجهات بين قوات الجيش العراقي وعناصر اليبشة في سنوني التابع لقضاء سنجار غربي الموصل. pic.twitter.com/6dkMQxkIwC
May 2, 2022Vers 11 heures du matin, j’ai entendu de puissantes déflagrations. J’ai appelé un ami, et il m’a dit que l’école de Hattin, un village proche, avait été bombardée par l’armée irakienne qui soupçonnait que des combattants des Unités de résistance de Sinjar (YBŞ) s’y étaient retranchés.
À la faveur d’une accalmie, les habitants ont commencé à fuir le village, en voiture et à pied, vers le nord, en direction du Kurdistan irakien.
Puis vers 13 heures, les combats ont repris. Les militaires irakiens étaient déployés à l’entrée ouest de Sinuni, dans le quartier de Tobal. La maison où je logeais à ce moment-là, avec mon oncle et ses enfants, se trouvait à quelques dizaines de mètres de l'endroit d'où provenaient les tirs de l’armée. Alors nous sommes sortis par la porte de derrière et nous nous sommes dirigés vers une maison en chantier qui se trouvait à une cinquantaine de mètres pour nous y réfugier. Les balles sifflaient de partout. Il y a avait aussi des tirs de mitrailleuses lourdes [la DShK est une mitrailleuse lourde soviétique anti-aérienne, NDLR]. Et il y avait des tanks de l’armée irakienne qui circulaient dans les rues.
🔴 بالفيديو قوات الجيش العراقي يسيطرون على ناحية الشمال التي تضم منطقتي سنوني ومجمع دوكوري( حطين) المحادية لسوريا. pic.twitter.com/GLJveK1AaZ
May 2, 2022“Les gens s’entassaient, parfois à vingt dans une seule voiture.“
Nous avons a profité d’un moment de calme pour courir vers notre voiture. Nous nous sommes dirigés vers le mont Sinjar, au sud. Mais en arrivant au pied de la montagne, nous avons a aperçu des mitrailleuses lourdes en haut. Nous avons rebroussé chemin et nous sommes retournés vers le village, en cherchant à contourner la zone des combats avant de rejoindre la route menant vers le Kurdistan irakien.
@fal_022#الجيش_العراقي#سنجار_تلعفر_موصل#اشباح_الدفاع♬ الصوت الأصلي - ووuser7425515318122
En arrivant au village, c’était la débandade : les gens cherchaient à fuir par tous les moyens, ils s’entassaient, parfois à vingt dans une seule voiture.
Nous avons finalement réussi à rejoindre la route principale qui mène vers le Kurdistan irakien. Sur le chemin, il y avait des checkpoints de l’armée irakienne. Ils nous ont fouillés pour savoir si nous avions des armes. Certains nous interpellaient en nous disant : “pourquoi vous ne combattez pas avec nous ?”
La plupart des Yazidis déplacés en Irak vivent dans des camps dans la province de Dohuk, dans la région du Kurdistan, ceux de Chamishku, Kabarto 1 et 2, Kadiya. Créés en 2014 et financés par le Gouvernement régional du Kurdistan et par la communauté internationale, les camps assurent les services de base mais les conditions de vie y sont précaires.
“On ne comprend pas pourquoi l’armée irakienne ne nous a pas prévenus”
Quelques heures plus tard, nous sommes enfin arrivés au camp de Kadiya, à Dohuk. Une partie de ma famille vit dans ce camp depuis le déplacement survenu en août 2014. C’est le seul camp de la région, où il y a des mobil-homes, un peu plus confortables que les tentes. Hormis les coupures d’eau récurrentes, le principal problème des camps, ce sont les incendies qui sont trop nombreux. Les tentes sont faites en nylon et prennent feu rapidement. Il y a aussi beaucoup d’incendies de mobil-home causés par des courts-circuits, en raison de la vétusté des installations électriques.
Les combats se sont arrêtés depuis le 2 mai, mais seuls les hommes sont revenus dans leurs villages du Sinjar pour inspecter leurs maisons. Les femmes et les enfants sont restés dans les camps, par crainte d’une reprise des combats qui peut arriver à tout moment.
Depuis le 3 mai, des jeunes organisent, à Sinuni notamment, des rassemblements pour demander le retrait de toutes les forces armées des villages yazidis, sauf la police. Des chefs de clans yazidis sont aussi allés rencontrer le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, à Bagdad, pour lui porter ce message. Mais pour l’instant, on n’a reçu aucune réponse. Nous refusons en effet d’être pris en otage des combats, quelles que soient les parties. Enfin, on ne comprend pas pourquoi l’armée irakienne ne nous a pas prévenus avant de lancer l’offensive pour que l’on puisse quitter nos villages à temps.
مظاهرة سلمية في ناحية سنونى بقضاء #سنجار للشباب والاهالي مطالبين بخروج جميع المظاهر المسلحة ونقل الصراعات بينهم خارج مناطق الايزيديين.#Sinjar pic.twitter.com/vCa8dqvWcK
May 6, 2022
Les combats ont fait un mort et deux blessés dans les rangs de l’armée irakienne, selon une source militaire irakienne citée par l’AFP. En revanche, aucun bilan des pertes civiles n’a été communiqué.
Environ 10 000 déplacés ont été accueillis dans des camps ces derniers jours au Kurdistan irakien. Beaucoup d’entre eux ont déjà connu la vie précaire des camps. Ils avaient déjà fui leurs villages du Sinjar avec l’arrivée de l’EI en 2014. Selon notre Observateur, aucun dispositif n’a été prévu pour les recevoir et ils sont nombreux à être accueillis par des familles et proches dans des tentes déjà surpeuplées.
Les Yazidis sont également victimes des raids aériens sporadiques menés par la Turquie voisine contre les bases du PKK dans le Sinjar.
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Trophées UNFP : l'attaquante du PSG Marie-Antoinette Katoto élue meilleure joueuse de la saison
Publié le : 15/05/2022 - 22:47
FRANCE 24
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C'est une première pour l'attaquante du PSG Marie-Antoinette Katoto. Avec 18 buts cette saison, elle a été sacrée meilleure joueuse du championnat. En remportant ce prix, la joueuse de l'équipe de France succède à sa coéquipière Kadidiatou Diani.
L'attaquante du Paris Saint-Germain et de l'équipe de France féminine Marie-Antoinette Katoto a été élue pour la première fois meilleure joueuse de la saison, dimanche 15 mai, aux Trophées UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels).
Âgée de 23 ans, la meilleure buteuse de Division 1 (18 buts) succède au palmarès à sa coéquipière Kadidiatou Diani.
Katoto n'était pas sur le plateau TV du Pavillon Gabriel qui accueillait ce dimanche la 30e édition des Trophées UNFP, pour recevoir son prix car elle jouait et a remporté la finale de la Coupe de France à Dijon, contre Yzeure (8-0), où elle a signé un triplé.
Favorite de l'Euro-2022
L'attaquante du PSG a été éliminée en demi-finale de la Ligue des champions par Lyon (3-2/2-1) et est distancée par Lyon dans la course au titre de champion.
Avec l'équipe de France (28 sélections, 24 buts), elle figure parmi les favorites de l'Euro-2022 en Angleterre.
Formée au PSG, Katoto a été championne de France en 2021 et a remporté deux Coupes de France (2018 et 2022).
Avec AFP
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France24 - Monde
"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter
Publié le : 15/05/2022 - 03:24
Yona HELAOUA
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Des milliers de manifestants ont défilé à Washington, samedi, de crainte de voir en juin la Cour suprême mettre fin au droit à l’avortement. Beaucoup ont exprimé leur fatalisme face à la décision à venir des juges, tout en promettant de se battre dans les urnes pour les élections de mi-mandat de novembre. Reportage.
"Le monde entier nous regarde", "L’avortement est un droit humain", "Naissance forcée = violence", "Des femmes vont mourir". Sous les fenêtres de la Cour suprême des États-Unis, samedi 14 mai à Washington, les pancartes appellent à la prise de conscience. Car pour la moitié de la population américaine, un droit garanti depuis près de cinquante ans est menacé de disparition. La majorité conservatrice des neuf juges de la Cour suprême pourrait en effet décider, dès le mois de juin, de renverser la jurisprudence Roe v. Wade qui, en 1973, a légalisé l’avortement au niveau fédéral. C'est en tout cas la teneur d’un brouillon d’avis qui a fuité récemment.
Et pourtant, lors de la manifestation "Bans Off Our Bodies" (que l’on pourrait traduire par "Pas touche à nos corps") de ce samedi, l’énergie n'est pas débordante dans la capitale américaine. Un peu à l’image du temps, gris et plombant. Les organisateurs attendaient tout au plus 17 000 personnes. Rien à voir avec le demi-million de manifestants de la Women’s March (Marche des femmes) de 2017, une marée humaine qui avait déferlé sur Washington au lendemain de l’investiture de Donald Trump.
"C’est trop tard", sanglote Vanessa Aburn près du Washington Monument, où les protestataires se sont rassemblés avant de converger vers la Cour suprême. "Les élections ont des conséquences. À partir du moment où il est entré à la Maison Blanche, j’ai su que c’était fini", continue-t-elle en taisant le nom de l’ex-président républicain Donald Trump, qui a nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême, faisant basculer l’institution du côté des anti-avortement. "Il va nous falloir vivre avec ça, et c’est tragique."
"C’est terrifiant"
Vanessa est née en 1957. Avant, donc, que le recours à l'IVG ne soit protégé par Roe v. Wade. "J’étais trop jeune pour manifester, mais quand ce droit a enfin été garanti, j’ai pu en bénéficier. Je n’ai pas eu à m’inquiéter. J’avais le droit d’avorter, et je l’ai fait." Alors l’idée que ce droit disparaisse pour la génération actuelle et les suivantes lui glace le sang. "Je ne retournerai pas tranquillement dans les années 1950", clame sa pancarte. "Je viendrai peut-être en France, tiens, je vais vous suivre", lâche-t-elle avec amertume, avant de reprendre son sérieux : "J’ai déjà prévu d’être en bas des marches de la Cour suprême chaque jour pendant un mois s’il le faut."
Manifestation pro-choix à Washington : “Je ne retournerai pas tranquillement dans les années 1950”, assure Vanessa Aburn, qui était adolescente au moment de la légalisation de l’avortement en 1973. “J’avais le droit d’avorter, et je l’ai fait.” pic.twitter.com/bZEY7Kyj7u
May 15, 2022Si les Sages annulaient bel et bien Roe v. Wade au mois de juin, une vingtaine d’États républicains, principalement dans le sud du pays, pourraient restreindre ou interdire l’avortement. "Je vis en Caroline du Nord, et mon État pourrait faire partie de la liste", soupire Liz, une infirmière de 31 ans qui semble avoir du mal à réaliser la possibilité d’une telle situation en 2022, dans un pays démocratique, première puissance mondiale. "C’est terrifiant."
Elle réfléchit aux prochaines étapes, en partant du principe que les dés sont déjà jetés du côté des neuf juges. "Avortez la Cour suprême", peut-on lire sur sa pancarte. "Les juges sont nommés à vie, leur mandat devrait avoir une limite", estime la jeune femme, qui se dit aussi séduite par la possibilité d’élargir le nombre de juges afin d’en nommer des progressistes et de rééquilibrer la Cour politiquement.
Manifestation pro-choix à Washington : Liz et son amie, infirmières de 31 ans, veulent la fin mandat à vie des juges de la Cour suprême. Liz vit en Caroline du Nord et craint de voir son État interdire l’IVG si la Cour suprême renverse Roe v. Wade. pic.twitter.com/tln0tXCuZP
May 15, 2022Sur le terrain, Liz promet de continuer à soutenir les associations de défense du droit à l’avortement, et souligne l’importance de "participer aux cagnottes pour les femmes qui n’auront pas les moyens de se rendre dans un autre État pour avorter".
"Il nous faut davantage d’élus pro-choix"
Brittany Vanpelt, une Afro-Américaine de 25 ans, abonde dans le même sens : "Si la Cour suprême renverse Roe v. Wade, cela va être une période très difficile pour les femmes aux États-Unis, en particulier les femmes de couleur et les femmes en situation de pauvreté. Beaucoup de conservateurs disent se soucier de la vie, mais ils ne s’en soucient guère une fois que le bébé est né. Ils détestent les bons alimentaires et les programmes d’aides gouvernementaux, mais si les femmes ne peuvent plus avorter, elles vont dépendre davantage de l’aide de l’État. C’est pourquoi j’encourage les autres à voter lors des élections de mi-mandat au mois de novembre : il nous faut davantage d’élus pro-choix [en faveur du droit à l'avortement, NDLR]."
“Nos corps, nos avenirs, nos avortements” : Brittany Vanpelt manifeste devant la Cour suprême et rappelle que les femmes de couleur et en situation de pauvreté seront les plus touchées par un accès restreint à l’IVG. pic.twitter.com/qF4qXBiMmi
May 15, 2022Si la décision du mois de juin laisse peu d’espoir aux manifestants, c’est en effet l’échéance du mois de novembre qui est dans les esprits samedi : "Le mouvement conservateur a passé des décennies à faire en sorte que la Cour suprême ressemble à ce qu’elle est aujourd’hui. Ils n'avaient qu'un seul objectif : renverser Roe v. Wade. Donc je doute que la pression publique fasse changer d’avis l’un des juges", raisonne Emily Crockett, une mère de 38 ans cramponnée à sa poussette.
"En revanche, ce que l’on peut faire, c’est crier notre colère, se battre, et rappeler aux gens que tout cela est bien réel. Car jusqu’à présent, beaucoup d’Américains n’avaient jamais pris au sérieux la possibilité que la jurisprudence Roe v. Wade soit renversée. Maintenant, ils ont compris. Or la majorité de la population soutient le choix d’avorter. Et va réaliser qu’il n’est plus possible de soutenir les républicains. Si les démocrates se concentrent sur cet enjeu, ils peuvent gagner les élections de mi-mandat."
Manifestation pro-choix à Washington : “Deux mots : ‘déchirement vaginal’”. Pour Emily Crockett, aucune femme ne devrait être forcée à accoucher. Elle dit avoir choisi d’avoir sa fille, “ce qu’elle a de plus cher”, mais réclame la même possibilité de choisir pour cette enfant. pic.twitter.com/xsPiAi68cX
May 15, 2022L’espoir d’Emily Crockett, comme celui de beaucoup d’autres, est de voir une majorité démocrate au Sénat assez large pour inscrire l’avortement dans la loi. Un texte démocrate en ce sens a échoué cette semaine, faute de voix suffisantes. Pour cette maman, il s’agit aussi de protéger sa fille de 12 mois : "J’ai choisi de l’avoir, et je l’aime de tout mon cœur, et si c’était à refaire, je recommencerais. Mais je veux qu’elle aussi, elle ait le choix."
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États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement
DROITS DES FEMMESEn Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement
États-Unis : grande journée de mobilisation nationale pour défendre le droit à l'avortement
France24 - Monde
Sénégal : prison avec sursis pour trois sages-femmes après la mort d'une femme enceinte
Publié le : 12/05/2022 - 16:25
Samia METHENI
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Un tribunal sénégalais condamne trois sages-femmes à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu une césarienne et dont le sort tragique a ému le pays. Modou Mboup, mari de la femme enceinte décédée à l'hôpital, se dit "déçu de cette décision" de jugement.
France24 - Monde
France : à Marseille, un ferry héberge 800 réfugiés ukrainiens
Publié le : 09/05/2022 - 17:08
Samia METHENI
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"Ce bateau, c’est un village", explique le commissaire de bord. A Marseille, le ferry "Méditerranée" va rester encore de nombreuses semaines à quai, le temps de trouver des solutions pérennes pour quelque 800 réfugiés ukrainiens qui y sont hébergés. Connexion internet pour discuter avec sa famille, cours de français, permanence de Pôle Emploi, soutien psychologique: tout est disponible à bord.
France24 - Monde
Soudan : le tuk-tuk électrique, un moyen de transport rentable en plein développement
Publié le : 05/05/2022 - 17:23Modifié le : 05/05/2022 - 17:27
Laura MOUSSET
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Le Soudan connaît une importante crise économique aggravée par les troubles politiques qui ont suivi le coup d'État militaire d'octobre dernier. Une situation qui a fait exploser le prix de l'essence et a provoqué une inflation. Beaucoup de conducteurs de tuk-tuk n’arrivent plus à s’en sortir et certains se tournent vers des modèles électriques, une alternative qui semble plus rentable. Ces derniers mois, l’usine de Mohamed Samir connaît un rebond d’activité.
France24 - Monde
Ukraine : de la fabrication d'armures aux protections pare-balles
Publié le : 03/05/2022 - 16:53Modifié le : 03/05/2022 - 17:01
Samia METHENI
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En temps de guerre, il y a tous les soldats en première ligne, et il y a les travailleurs de l’ombre qui soutiennent ces efforts. Parmi eux, Vadim Mirnichenko forgeron qui a adapté son activité et mis son savoir-faire au service de l'armée ukrainienne.
France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks
Publié le : 15/05/2022 - 17:48
L'ampleur des dons d'armes américaines aux Ukrainiens a fortement réduit les propres fournitures des États-Unis. Des experts alertent sur un risque de pénurie en cas de multiplication des conflits. Ils préviennent qu'il faudra du temps pour remplacer une grande partie de ces équipements.
Le montant est colossal. Les États-Unis sont sur le point de débloquer une nouvelle enveloppe de près de 40 milliards de dollars (soit 38,4 milliards d'euros) d’aide pour l'Ukraine. Après l’aval de la Chambre des représentants le 10 mai, le projet de loi doit maintenant passer devant le Sénat, avant d'être promulgué par Joe Biden. Un engagement sans précédent qui n’est pas sans conséquences pour l’industrie américaine de l’armement.
L'aide se répartit de la façon suivante : 6 milliards de dollars pour renforcer l’équipement de l’armée ukrainienne en véhicules blindés et sa défense anti-aérienne, quelque 8,7 milliards de dollars pour réapprovisionner les équipements militaires américains déjà reçus par Kiev, et 11 milliards de dollars supplémentaires de fournitures d'urgence que la Maison Blanche pourra débloquer sans le feu vert du Congrès. Le reste des 40 milliards de dollars votés est consacré à des fins non militaires, avec un volet humanitaire et une aide économique.
Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Washington a déjà envoyé pour plus de 3,5 milliards de dollars d'armes, notamment des missiles antichar Javelin, des missiles antiaériens Stinger tirés à l’épaule, des pièces d'artillerie d'obusiers M777, et les nouveaux drones kamikazes Switchblade et Phoenix Ghost.
L'ampleur de ces transferts d'armes vers l'Ukraine commence à inquiéter certains parlementaires et experts militaires. Ils redoutent une diminution inquiétante et durable des stocks d’armements américains, notamment en cas de tensions sur d’autres fronts, avec la Corée du Nord, l'Iran ou même la Chine.
Des stocks de missiles limités
Au cœur des préoccupations, la diminution des stocks de Javelin et de Stinger américains. Le Pentagone n’a plus acheté de missiles Stinger depuis près de vingt ans, tandis que le fabricant Raytheon a prévenu que ses stocks de pièces détachées étaient limités. Or plus de 1 400 de ces missiles antiaériens, soit un quart des réserves américaines, ont déjà été cédés à Kiev.
Le démocrate Adam Smith et le républicain Mike Rogers, deux membres éminents de la commission des forces armées de la Chambre des représentants, ont déjà tiré la sonnette d’alarme. "Cela fait presque deux mois que je demande au ministère de la Défense un plan de réapprovisionnement de notre stock de Stinger et de Javelin", a déploré Mike Rogers, qui avait averti le chef d'état-major interarmées Mark Milley de l’urgence de la situation dans un courrier datant de mars.
"Les États-Unis ont envoyé environ un tiers de leur stock de Javelin et de Stinger", a calculé pour sa part Mark Cancian, ancien colonel des marines et expert de la stratégie budgétaire du Pentagone, aujourd'hui conseiller principal au Center for Strategic and International Studies à Washington. Une information qu’il dit avoir confirmée auprès du ministère de la Défense.
Manque de main d’œuvre qualifiée
Le hic, souligne cet expert en armement, c’est qu'il faudra au moins quatre ans aux États-Unis pour réapprovisionner ses stocks en missiles antichar Javelin. Sachant que le pays en produit actuellement environ un millier par an – dont 200 vendus à l’étranger – et que Washington en a envoyé 5 500 en Ukraine, il faudra sans doute doubler la production, ce qui peut prendre un certain temps de mise en route, prévient-il.
C’est dans ce contexte que Joe Biden s’est rendu le 2 mai à l’usine de Lockheed Martin en Alabama où sont fabriqués ces fameux Javelin, pour y encourager les salariés à mettre les bouchées doubles. Une visite qui devait mettre en lumière une puissante industrie militaire.
Mais la réalité est toute autre. L’industrie américaine de l’armement manque cruellement de main d’œuvre et, dans de nombreux cas, les sous-traitants se trouvent à l'étranger, rendant plus complexes les velléités de réarmement rapide des Américains, analyse Michael O'Hanlon, directeur de recherche en politique étrangère à la Brookings Institution de Washington.
"Le problème, ce n'est pas seulement que les entreprises d'armement ont du mal à faire travailler pour eux des gens qui sont, par exemple, employés chez Starbucks. Le souci, c'est que ces personnes n'ont de toute façon pas les compétences nécessaires. Il manque environ 6 millions d'employés qualifiés pour faire tourner l'économie américaine dans son ensemble."
Au sein du ministère de la Défense, l’heure est donc à la recherche de solutions. Le Pentagone organise des réunions hebdomadaires avec les entreprises de défense, notamment pour les aider à résoudre les problèmes de leurs chaînes d’approvisionnement en trouvant de nouveaux fournisseurs pour les pièces les plus rares.
D’autres proposent de diversifier les livraisons d'armes à l’Ukraine. L’armée américaine dispose d’équipements très variés, offrant les mêmes capacités que les Javelin, a ainsi argumenté Kathleen Hicks, ministre adjointe de la Défense, auprès de l’hebdomadaire britannique The Economist. "Nous devons continuer à donner des armes à l'Ukraine sans mettre en danger notre sécurité. Nous allons devoir adapter ce que nous leur donnons. Nous pouvons leur donner des missiles antichar TOW au lieu de Javelin, nous pouvons leur donner des obusiers plus anciens au lieu des plus récents, et nos alliés européens peuvent en faire de même", suggère aussi Mark Cancian.
Tester les nouveaux drones
En revanche, en ce qui concerne les drones Switchblade et Phoenix Ghost envoyés en Ukraine, il semblerait que la guerre constitue une opportunité pour Washington, qui aimerait avoir une idée plus précise de leur fonctionnement. "Ce sont de nouveaux systèmes [de drones suicides capables de percer des blindés, NDLR] – ils sont presque expérimentaux –, donc il n'est pas surprenant que nous ayons envoyé à peu près tout notre inventaire", indique l’ancien colonel Mark Cancian.
La liquidation des réserves en missiles, tels que les Stinger vieux de quatre décennies, pourrait elle aussi être mise à profit, estiment d’autres observateurs, pour développer des versions plus modernes de ces armements.
"Le problème est urgent : il s’agit de ce que nous pouvons faire dans les 12 à 14 prochains mois", leur répond Michael O'Hanlon. "Or, pour développer de nouveaux systèmes d‘armements, il faut au minimum deux ans et n’avoir aucun problème technologique ou de main d’œuvre. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui."
Cet article a été adapté de l'anglais. Retrouvez l'original ici.
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FLEURON TECHNOLOGIQUELe J-20, l'avion furtif des ambitions démesurées de la Chine
France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Eurovision : l'Ukraine en guerre remporte le concours 2022 grâce au vote du public
Publié le : 15/05/2022 - 02:08
FRANCE 24
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Le groupe ukrainien Kalush Orchestra a remporté, samedi, le concours musical de l'Eurovision, qui se tenait dans la ville italienne de Turin et dont la Russie avait été exclue. Le président Volodymyr Zelensky s'est félicité de cette victoire symbolique de son pays.
L'exclusion de la Russie de l'événement était déjà une victoire pour l'Ukraine. Celle-ci est désormais totale : le pays a remporté, samedi 14 mai en Italie, le 66e concours Eurovision de la chanson, grâce au vote des téléspectateurs, qui ont plébiscité le groupe Kalush Orchestra représentant le pays envahi fin février par les troupes russes.
Félicitations à l'Ukraine pour sa victoire 👏👏, et bravo à @alvan_music et @ahezmusic ! Nous sommes fiers de vous !Merci d'avoir été avec nous, à l'année prochaine ! 👋Revivez la soirée sur https://t.co/hbLxAmmRIW 👉https://t.co/X8wS1JfBzI#Eurovision pic.twitter.com/NnpvjT2N7O
May 14, 2022Saluant la performance du groupe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité sur Facebook de cette victoire symbolique en faisant le lien avec l'invasion russe : "Notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l'Europe. L'an prochain, l'Ukraine accueillera le concours de l'Eurovision (...). Je suis sûr que la victoire contre notre ennemi est proche."
Kalush Orchestra, qui tire son nom de la ville ukrainienne occidentale de Kalouch, a interprété en ukrainien la chanson "Stefania", qui mêle rap et musique folklorique traditionnelle et rend hommage à la mère du chanteur, Oleh Psiuk. "Dans le contexte actuel, cette chanson est devenue un hymne à la mère patrie", estime Natalia Mendoza, correspondante de France 24 en Italie.
Avec 631 points recueillis pour sa chanson, le groupe Kalush Orchestra a devancé le Britannique Sam Ryder et son titre "Space Man" (466 points), et la chanteuse espagnole Chanel avec "Slo Mo" (459 points), lors de la soirée organisée à Turin, en Italie, pays vainqueur l'an dernier. La France, représentée cette année par le groupe breton Alvan & Ahez, s'est classée avant-dernière, à la 24e place du classement.
L'Ukraine a recueilli la note maximum – 12 points – de plusieurs ex-Républiques ou pays satellites de l'Union soviétique : la Pologne, pays européen ayant accueilli le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre, la Moldavie, la Lettonie, la Roumanie et la Lituanie. Le public français a donné 12 points au Royaume-Uni et 10 points à l'Ukraine.
Un message politique en fin de prestation
Comme lors des deux demi-finales organisées cette semaine à Turin, une marée de drapeaux bleu et jaune du pays sous la mitraille de l'armée russe a déferlé dans l'arène du Pala Olimpico de la capitale piémontaise où se sont produits les 25 finalistes.
À six sur scène, les membres du groupe Kalush Orchestra, tous en âge de combattre, bénéficiaient d'une dispense provisoire délivrée par le gouvernement de Kiev, mais ils devront rentrer chez eux prendre les armes dès la fin du concours. L'un d'eux est resté au pays.
Le chanteur de Kalush Orchestra a profité de cette audience pour lancer un appel en faveur de la ville de Marioupol à la fin de leur prestation. "S'il vous plaît, aidez l'Ukraine. Aidez Azovstal", a crié Oleh Psiuk.
L'Union européenne de radiotélévision (UER), qui chapeaute le concours, a indiqué qu'elle ne prendrait pas de sanctions contre le groupe alors que les messages politiques sont généralement proscrits à l'Eurovision.
"Nous comprenons les sentiments qui sont liés à l'Ukraine en ce moment, et nous croyons que les déclarations du Kalush Orchestra et d'autres artistes exprimant leur soutien au peuple ukrainien est plus en lien avec les questions humanitaires que les questions politiques", a déclaré l'UER dans un communiqué.
"L'UE est avec vous"
C'est la troisième victoire de l'Ukraine dans ce concours après celles de 2004 et de 2016. Les bookmakers avaient fait du groupe le favori du concours annuel, qui attire près de 200 millions de téléspectateurs pouvant prendre part au vote avec le jury officiel, en raison du sort de l'Ukraine et de son invasion par la Russie en février.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a dit souhaiter que l'édition 2023 de l'Eurovision se tienne "à Kiev dans une Ukraine libre et unie", tandis que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rappelé : "L'UE est avec vous."
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s'est félicité d'une victoire qui reflète le "soutien indéfectible" de l'Europe à l'Ukraine.
L'invasion de l'Ukraine a valu à Moscou d'être bannie de cette 66e édition. "Au vu de la crise sans précédent en Ukraine, l'inclusion d'une participation russe lors du concours de cette année porterait atteinte à la réputation de la compétition", avait tranché l'UER dans un communiqué publié au lendemain de l'entrée des troupes russes en Ukraine. S'il arrive régulièrement à des chansons de se voir retoquer parce que jugées trop politiques dans une compétition qui proclame ne pas faire de politique, il est rare de voir un pays tout bonnement disqualifié pour ses actions.
Avec AFP et Reuters
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France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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France24 - Monde
En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement
Publié le : 14/05/2022 - 18:03
Bahar MAKOOI
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D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.
"Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.
"Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.
La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises".
Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes
Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne.
Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles.
Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique".
L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine.
Un risque pour les militantes polonaises
En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.
L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.
"Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.
Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.
Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible.
Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives
À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse".
Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.
À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.
"Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".
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États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement
DROITS DES FEMMESEn Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"
Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France
France24 - Monde
La Turquie se dit prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan
Publié le : 14/05/2022 - 07:09Modifié le : 14/05/2022 - 22:59
FRANCE 24
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Tentant "d'éviter les tensions", le président finlandais a informé samedi son homologue russe Vladimir Poutine de la candidature imminente de son pays à l'Otan, une décision historique qualifiée d'"erreur" par le maître du Kremlin.Sur le terrain, en Ukraine, la situation est en train de basculer en faveur des Ukrainiens dans la région de Kharkiv. Voici le fil du 14 mai.
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22 h 10 : Volodymyr Zelensky rencontre à Kiev le chef des sénateurs républicains américains
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accueilli à Kiev une délégation de parlementaires américains menée par Mitch McConnell, le chef de la minorité républicaine au Sénat américain, selon un communiqué publié samedi par la présidence ukrainienne.
"J'attends avec impatience le soutien américain à de nouvelles sanctions. En outre, nous estimons que la Russie devrait être officiellement reconnue comme un État sponsor du terrorisme", a déclaré durant leur rencontre Volodymyr Zelensky, cité dans le communiqué.
Le président ukrainien a également remercié "les États-Unis pour leur leadership dans le soutien à l'Ukraine", estimant qu'ils ne protégeaient pas seulement son pays "mais aussi les valeurs et libertés démocratiques, le droit des nations à choisir librement leur futur".
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21 h 50 : la guerre en Ukraine s'invite sur la scène de l'Eurovision
À la fin de sa prestation à l'Eurovision, concours organisé samedi soir à Turin, en Italie, le chanteur du groupe ukrainien Kalush Orchestra, Oleh Psyuk, a lancé à la foule : "I ask to all of you, please help Ukraine, Mariupol, help Azovstal right now!" ("Je vous demande à tous, s’il vous plaît, aidez l’Ukraine, Marioupol, aidez Azovstal maintenant !") Le groupe fait partie des grands favoris de la compétition, tandis que la Russie en a été exclue.
Ukraine's Kalush Orchestra bring a hypnotic mix of rap, folk and a flute loop so funky you'll remember it for days 🇺🇦 #Eurovision #ESC2022 pic.twitter.com/lgHZhkCkoG
May 14, 2022>> À lire aussi : "Eurovision : sans la Russie au concours, 'l'Ukraine a déjà gagné'"
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19 h 20 : la Turquie prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan
La Turquie est prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan et des motifs qui suscitent l'hostilité d'Ankara vis-à-vis de cet élargissement, a déclaré samedi le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu.
"La grande majorité du peuple turc est contre l'adhésion de ces pays qui soutiennent l'organisation terroriste PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et ils nous demandent de bloquer cette adhésion", a affirmé le ministre. "Mais ce sont des questions dont nous devons parler bien sûr avec nos alliés de l'Otan ainsi qu'avec les pays" concernés, a-t-il ajouté.
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17 h 35 : la Finlande se dit "confiante" dans la possibilité de s'entendre avec la Turquie
Le chef de la diplomatie finlandaise, Pekka Haavisto, s'est dit confiant, samedi, dans la possibilité de s'entendre avec la Turquie malgré l'hostilité affichée par le président turc Recep Tayyip Erdogan à l'entrée dans l'Otan de son pays et de la Suède.
S'exprimant avant une série de discussions avec les membres de l'Otan, dont la Turquie, à Berlin, Pekka Haavisto s'est dit "confiant dans le fait qu'à la fin nous trouverons une solution et que la Finlande et la Suède deviendront membres de l'Otan".
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15 h 45 : Kiev rebaptise un monument soviétique en "Arche de la Liberté du Peuple ukrainien"
L'Arche de l'Amitié des Peuples, un emblématique monument soviétique du centre-ville de Kiev, est devenu l'Arche de la Liberté du Peuple ukrainien, a annoncé sur la messagerie Telegram le maire de la capitale, Vitali Klitschko.
Les élus municipaux ont en outre "approuvé une liste de plus de 40 monuments et emblèmes mémoriaux qui devront être retirés des rues et bâtiments de la capitale pour être transmis au musée du totalitarisme", a-t-il ajouté.
L'Arche de l'Amitié des Peuples est une imposante arche métallique d'une hauteur de 35 mètres érigée dans un parc du centre-ville en 1982. Elle faisait partie du même complexe que la sculpture des deux travailleurs russe et ukrainien démontée le mois dernier. En 2018, des militants anti-russes y avaient apposé un autocollant en trompe-l'œil, montrant une fissure au centre de l'arche pour souligner la rupture des relations entre les deux pays.
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15 h 40 : le parti de la Première ministre finlandaise dit "oui" à l'Otan
Le parti social-démocrate de la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a annoncé son soutien, à une très large majorité, à une candidature du pays nordique à l'Otan, qui doit être officialisée dimanche. Sur les 60 membres de la direction du parti, 53 ont voté pour, 5 contre et deux se sont abstenus, selon le résultat du vote annoncé lors d'une conférence de presse à Helsinki.
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14 h 25 : l'Ukraine prédit la défaite russe en fin d'année
Les autorités ukrainiennes ont affiché leur optimisme, annonçant qu'elles repoussaient les offensives russes dans l'est, et prédisant la défaite de Moscou en fin d'année.
La guerre connaîtra un "tournant" en août et la Russie sera défaite "avant la fin de l'année", a déclaré le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, dans un entretien à la chaîne britannique Sky News diffusé vendredi soir. À l'issue de cette guerre, "nous rétablirons le pouvoir ukrainien dans tous les territoires que nous avons perdus" depuis 2014, "y compris le Donbass et la Crimée", a-t-il assuré.
La situation s'est semble-t-il déjà renversée à Kharkiv, pourtant l'une des cibles prioritaires pour les Russes, mais qui se sont retirées de la ville, selon l'état-major ukrainien.
"À la date d'aujourd'hui, 1 015 localités ont été libérées, soit six de plus dans les dernières 24 heures", a fait savoir le président ukrainien.
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13 h 55 : pour Vladimir Poutine, la fin de la neutralité militaire finlandaise serait une "erreur"
La fin de la neutralité militaire de la Finlande serait une "erreur", a estimé le président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue finlandais, Sauli Niinistö, selon un communiqué du Kremlin.
"Un tel changement de l'orientation politique du pays peut avoir un impact négatif sur les relations russo-finlandaises qui se sont développées pendant des années dans l'esprit du bon voisinage et de la coopération entre partenaires, en étant mutuellement avantageuses", assure le communiqué.
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13 h 03 : le président finlandais s'est entretenu avec Vladimir Poutine
Le président finlandais Sauli Niinistö a appelé samedi son homologue russe Vladimir Poutine au sujet de la candidature imminente du pays nordique à l'Otan qui suscite l'hostilité de Moscou, a annoncé Helsinki.
"La conversation a été directe et sans détour et s'est passée sans contrariété. Eviter les tensions a été considéré comme important", a affirmé le chef de l'État finlandais dans un communiqué de la présidence.
Le pays nordique "veut s'occuper des questions pratiques liées au fait d'être un pays voisin de la Russie de façon correcte et professionnelle", a assuré Helsinki.
Le président et la Première ministre finlandaise Sanna Marin ont annoncé jeudi vouloir rejoindre "sans délai" l'alliance militaire menée par Washington, avec une annonce de candidature attendue dimanche.
Moscou avait menacé de prendre des mesures "technico-militaires" en représailles.
I spoke with Putin. The conversation was direct and straight-forward and it was conducted without aggravations.https://t.co/yPDXmqYq9H pic.twitter.com/z8Nmm3VeQ9
May 14, 2022
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11 h 59 : le G7 "ne reconnaîtra jamais les frontières" que la Russie tente de modifier
Le G7 ne "reconnaîtra jamais" les frontières que la Russie veut imposer par la force avec sa guerre en Ukraine, ont affirmé les ministres des Affaires étrangères du groupe des sept grandes puissances à l'issue d'une réunion.
Ils ont également promis "d'élargir les sanctions" économiques visant Moscou pour son invasion de l'Ukraine à "des secteurs dont la Russie est particulièrement dépendante" tout en exhortant la Chine à "ne pas saper" ces mesures. Ils se sont engagés à continuer à fournir des armes à l'Ukraine et à répondre aux pénuries liées à la guerre.
La Grande-Bretagne, le Canada, l'Allemagne, la France, l'Italie, le Japon, les États-Unis et l'Union européenne entendent, en outre, combattre la désinformation dont Moscou se rend, selon eux, coupables.
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10 h 31 : la Russie a cessé de fournir de l'électricité à la Finlande
Les exportations d'électricité de Russie vers la Finlande ont cessé durant la nuit de vendredi à samedi après une annonce en ce sens d'un fournisseur russe, a dit à l'AFP un responsable de l'opérateur du réseau électrique finlandais.
L'entreprise responsable des ventes d'électricité russe à la Finlande, RAO Nordic, avait annoncé son intention de cesser ses livraisons à minuit, invoquant des impayés, au moment où la Finlande s'apprête à annoncer sa candidature à l'Otan.
La Finlande importait jusqu'ici environ 10% de sa consommation électrique totale depuis son grand voisin russe.
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9 h 06 : dans la région de Kharkiv, "la ligne de front a bougé en faveur des Ukrainiens"
L'offensive russe dans l'est de l'Ukraine marque le pas tandis que la contre-attaque ukrainienne au nord-est de Kharkiv gagne encore du terrain, avec la reprise de petites localités de cette région frontalière. Les précisions du correspondant de France 24 en Ukraine, Gulliver Cragg, sur la situation militaire dans la région de Kharkiv et sur la polémique qui fait hausser le ton entre Kiev et Paris.
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8 h 46 : la Russie ne restera pas silencieuse si l'Otan se rapproche de ses frontières
Moscou prendra des mesures si l'Otan déploie des forces et des dispositifs nucléaires près de sa frontière, rapportent plusieurs agences de presse russes qui citent le vice-ministre des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko.
"Il sera nécessaire de répondre (...) en prenant les mesures de précaution adéquates qui garantiraient la viabilité de la dissuasion", écrit Interfax citant le vice-ministre. Moscou ne nourrit aucune hostilité à l'égard de la Finlande et de la Suède et ne voit pas de véritable justification pour que ces deux pays rejoignent l'alliance de l'Otan, a ajouté Alexandre Grouchko
Il a également réitéré la position du Kremlin selon laquelle la réponse de Moscou à l'éventuelle expansion de l'Otan dépendra de la proximité des moyens militaires de l'Alliance avec la Russie et des infrastructures qu'elle déploiera.
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8 h 05 : les autorités prorusses de la région de Kherson vont demander une annexion à la Russie, selon Londres
Les autorités prorusses installées par Moscou dans la région ukrainienne de Kherson, occupée par les Russes depuis début mars, vont demander l'annexion de ce territoire par la Russie, selon le ministère britannique de la Défense.
Si Moscou organise un référendum sur ce point précis à Kherson, il est presque certain qu'elle manipulera les résultats pour qu'ils montrent une majorité claire en faveur d'un rattachement à la Russie, selon le ministère.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 14 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/tAa8K8A12w🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/Ya1mzfvjY4
May 14, 2022 -
4 h 33 : combats nourris dans la région du Donbass
Des combats particulièrement intenses sévissent dans la région du Donbass (est de l'Ukraine), sur laquelle Moscou se concentre sans avancée significative.
"Il y a des combats nourris à la frontière avec la région de Donetsk, près de Popasna", a commenté, vendredi soir, sur Facebook, Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, faisant état de nombreuses pertes en matériel et en personnel du côté russe.
Le ministère britannique de la Défense (MoD) a précisé que les forces ukrainiennes avaient repoussé "avec succès" une tentative russe pour traverser ce cours d'eau près de Severodonetsk, occasionnant aux troupes de Moscou de lourdes pertes.
Un responsable américain de la Défense, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a confirmé que l'activité russe la plus importante actuellement se déroulait dans le Donbass. "Et, en gros, nous continuons de voir que les Russes ne font pas de prise significative" dans cette région, a-t-il indiqué.
"L'artillerie ukrainienne contrecarre les efforts russes pour gagner du terrain, y compris leurs efforts pour franchir la rivière Donest (...) ce qui affecte leur capacité à envoyer des renforts importants dans le nord du Donbass", a poursuivi cette source.
Avec AFP et Reuters
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France24 - Monde
Reportage : le Texas, nouvel eldorado du minage de bitcoin
Publié le : 14/05/2022 - 11:12Modifié le : 14/05/2022 - 11:17
Pierrick LEURENT
Valérie DEFERT
Depuis que la Chine a banni, il y a un an, la fabrication de la principale cryptomonnaie, les immenses "data centers" ont fui vers le Texas, où l’électricité est bon marché. Car le minage de bitcoin engloutit des ressources énergétiques en quantité astronomique. Mais cette industrie, qui revitalise certaines bourgades rurales, fait peser un risque sur l’environnement. Reportage.
"C’est l’endroit le plus photographié de notre site !" Chad Harris, le PDG de l'entreprise Whinstone, n’est pas peu fier de nous montrer le cœur de sa mine. Ici, pas de visages noircis par le charbon, mais un immense hangar aseptisé avec, sur 150 mètres de long et 6 mètres de haut, des milliers d’ordinateurs alignés, les processeurs en surchauffe. En entrant, le bruit des ventilateurs qui captent la chaleur et l’expulsent vers l’extérieur via une "cathédrale" – un immense hall au centre du bâtiment – est assourdissant. Bienvenue dans la plus grande usine de minage de bitcoin des États-Unis.
Le minage est le nom donné à ce processus de création de la principale crypto-monnaie. Comme la valeur des pièces traditionnelles était garantie par le métal dans lequel elles étaient forgées, la confiance dans le bitcoin est assurée par la "blockchain", c’est-à-dire une formule cryptée qui sécurise les bitcoins et leurs transactions. Cet algorithme est calculé par des milliers d’ordinateurs à travers le monde, et notamment, donc, dans la petite ville de Rockdale.
En pleine campagne texane, à 1 h 30 de route d’Austin, difficile d’imaginer que cette bourgade défraîchie de 5 600 habitants abrite la pointe de la technologie mondiale. La rue principale est truffée de maisons abandonnées, de magasins aux rideaux baissés depuis bien longtemps. Pourtant, un changement s’annonce. En témoignent les travaux de rénovation en cours sur cette avenue. "C’est lié, et ça n’a rien à voir en même temps", nous confirme John King, le maire de Rockdale. "Il y a beaucoup plus de circulation en ville depuis l’arrivée des usines de bitcoin, mais l’argent pour la réfection des routes vient de l’État du Texas".
Car ici, les rentrées d’argent public sont limitées. Les deux énormes usines de bitcoin se sont installées en 2019 à dix minutes de route, juste en dehors du territoire où la ville collecte les impôts fonciers. Lorsqu’on s’y rend en voiture, c’est d’abord le maillage du réseau électrique que l’on aperçoit. En face, de l’autre côté de cette route de campagne, une imposante usine désaffectée d’aluminium est désormais occupée par un géant chinois de la fabrication de bitcoin, Bitdeer.
À quelques dizaines de mètres seulement, son concurrent direct, la société de Chad Harris, a fait sortir de terre les sept immenses hangars qui abritent près de 50 000 "mineurs". "Quand on utilise le terme de "mineurs", on parle en réalité de ces ordinateurs bourrés de processeurs qui traitent l’algorithme du bitcoin et créent cette monnaie", résume le PDG de Whinstone, en montrant des disques durs rayonnés en train d’être installés dans un nouveau hangar. "Chaque mineur de ce modèle rapporte 25 à 30 dollars par jour."
Feux d’artifice et football américain
Inventé en 2009, le bitcoin a atteint des sommets, avec un taux de change de 67 000 $ à l'unité en octobre dernier. Actuellement, autour de 40 000 $, il reste extrêmement attractif. Chez Whinstone, au mois de mars, les ordinateurs qui tournent à plein régime ont "forgé" 511 bitcoins, soit plus de 20 millions de dollars. Le patron a découvert l’argent facile que pouvait rapporter une simple machine grâce à son fils, Ashton. En 2019, il lui conseille d’investir dans ses premiers "mineurs" que Chad fait tourner dans son bureau. "Je n’en croyais pas mes yeux", se rappelle le chef d'entreprise. "Je branche simplement une machine, elle m’indique si tout va bien avec une lumière verte ou rouge, et elle me rapporte à l’époque 60 $ par jour. Je me suis dit : "Achetons plus de machines !" Six machines puis 30 puis 100… Et là, les problèmes commencent : pas assez d’électricité, trop de chaleur."
Cet homme d’affaires venu de Louisiane monte alors une équipe chargée de trouver des solutions à grande échelle. Aujourd’hui, 220 personnes travaillent sur le site. Un bassin d’emplois bien rémunérés qui soulage une communauté sinistrée. "C’est pour ça que je fais tout ça", résume le chef d’entreprise, au bord des larmes. "Pour voir la vie des gens s’améliorer et les enfants de mes employés faire de grandes études."
Le maire de la ville, dont le fils travaille chez le concurrent Bitdeer, se frotte les mains : "Whinstone a payé l’équipement pour retransmettre les matches de football américain de notre équipe sur YouTube. Et en haute définition, pas un truc de mauvaise qualité. Ils ont aussi offert les feux d’artifice du 4-Juillet et la remise de diplôme de l’école." Des avantages qui peuvent sembler anecdotiques, mais qui représentent des améliorations concrètes pour la vie quotidienne des habitants.
Un désastre écologique ?
Un conte de fées qui a pris un nouveau tournant lorsque la Chine a banni de son sol le minage de bitcoin l’an dernier. Dans l’empire du Milieu, l’électricité provient essentiellement de centrales à charbon. Trop polluant pour alimenter une industrie virtuelle, au moment où Pékin prend conscience des enjeux climatiques.
Chassés de leur pays, les entrepreneurs chinois viennent frapper à la porte du Texas, le principal producteur d’électricité aux États-Unis, où les taxes sont peu élevées, les normes environnementales quasi inexistantes, et le marché de l’énergie, dérégulé et particulièrement attractif.
"À ce moment-là, nous recevions 3 ou 4 appels par semaine", se souvient le maire de Rockdale. "Nous avons dû avoir une cinquantaine de demandes d'entreprises chinoises pour installer chacune 20 000 mineurs. Mais pour pouvoir y répondre, il faut avoir la possibilité de se raccorder facilement au réseau électrique. Après Bitdeer et Whinstone, nous n’avions plus cette capacité, et il aurait fallu 16 mois pour construire les infrastructures nécessaires. Les entrepreneurs chinois ne peuvent pas attendre autant de temps avec des ordinateurs à l’arrêt."
Car le minage de bitcoin engloutit des ressources énergétiques en quantité astronomique. L’entreprise Whinstone a ainsi besoin d’une capacité de 400 Mégawatts, soit la moitié de l’électricité produite par un réacteur nucléaire, pour faire tourner ses ordinateurs.
"L’algorithme du bitcoin n’est pas une simple équation mathématique à résoudre. C’est plutôt comparable à un système de pari ou de loterie qui met en compétition les ordinateurs, et crée une surenchère de travail pour les machines", explique Rolf Skar, de l’ONG Greenpeace. C’est ce que l’on appelle le système de protection par "preuve de travail". Au contraire, d’autres monnaies virtuelles ont un système par "preuve d’enjeu" qui diminue de 99 % la consommation d’électricité. C’est pour cette raison que Greenpeace appelle à un changement structurel du code qui garantit le bitcoin pour réduire son impact environnemental. "Car si vous interdisez simplement le minage de bitcoin dans un pays, toute l’industrie se déplace ailleurs dans le monde et devient encore plus polluante", insiste Rolf Skar.
Les professionnels texans du minage de bitcoin rétorquent qu’une partie croissante (environ 25 %) de l’électricité produite dans cet État est issue de sources renouvelables, en très grande majorité l'énergie éolienne. Et qu’en cas de trop forte pression sur le réseau électrique - comme ce fut le cas en 2021 lors d’une tempête hivernale historique - les ordinateurs peuvent être mis à l’arrêt en quelques secondes, et le surplus électrique réinjecté dans le réseau local (à un prix très avantageux pour les entreprises de minage).
"Je suis sûr que ceux qui opèrent au Texas sont convaincus d’avoir un impact positif", admet Rolf Skar. "Mais diraient-ils la même chose des mines de bitcoin qui fonctionnent au charbon, en Pennsylvanie, dans le Kentucky ? Ou dans le Montana, où ils redémarrent même des centrales à charbon ? En réalité, c’est une façon d’ignorer le problème systémique que nous soulevons."
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France24 - Monde
Au Tchad, des centaines de manifestants contre la présence française
Publié le : 14/05/2022 - 15:58
FRANCE 24
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Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, samedi, au Tchad, pour protester contre la présence française sur le territoire et dénoncer le soutien de Paris à l'actuel président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis la mort de son père en février 2021.
"La France, dégage !" Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, samedi 14 mai, à N'Djamena, contre la présence de la France au Tchad, qu'elles accusent de soutenir la junte militaire au pouvoir, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des manifestants ont brûlé au moins deux drapeaux de l'ancienne puissance coloniale et vandalisé plusieurs stations service Total, "symbole" de la France, arrachant des pompes et emportant certains produits exposés, selon la même source.
Cette manifestation, organisée par la plateforme d'opposition de la société civile Wakit Tamma, avait été autorisée par les autorités. Un fort dispositif policier entourait le cortège et était déployé dans la ville.
Le 20 avril 2021, l'armée annonçait que le président tchadien Idriss Déby Itno, à la tête d'un pouvoir très autoritaire depuis 30 ans, avait été tué au front contre une énième rébellion. Le même jour, son fils Mahamat Idriss Déby Itno était proclamé par l'armée "président de transition" à la tête d'une junte composée de quinze généraux. Il promettait des "élections libres et démocratiques" après une transition de 18 mois, au terme d'un Dialogue national inclusif avec les oppositions politique et armées.
Il était aussitôt adoubé par la communauté internationale, France, Union européenne (UE) et Union africaine (UA) en tête, alors que les mêmes sanctionnent des militaires putschistes ailleurs en Afrique, notamment parce que son armée est indispensable dans la guerre contre les jihadistes au Sahel.
>> Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine
Vers une prolongation de la transition
Lors de la marche samedi, plusieurs élèves et collégiens sur des motos ont rejoint les manifestants entonnant en chœur "La France dehors".
"Je manifeste parce que la France veut encore nous imposer le système Deby", a lancé un jeune lycéen bandeau blanc sur la tête. "Si nous continuons à souffrir aujourd'hui depuis l'indépendance, c'est par la faute de la France qui nous empêche d'être réellement indépendants" renchérit Idriss Moussa, un enseignant arabophone.
"Nous nous réjouissons que les Tchadiens prennent de plus en plus conscience de notre lutte et nous rejoignent" a indiqué à l'AFP Me Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tamma. "La France installe des dictateurs sur notre tête. Nous demandons juste que notre peuple soit respecté".
En juin 2021, le chef de l'État tchadien a envisagé une prolongation de la transition et annoncé, le 1er mai, le report du dialogue national, à la demande du Qatar, médiateur d'un "pré-dialogue" qui piétine depuis deux mois à Doha entre la junte et les innombrables groupes rebelles.
La présidence française avait réagi en se disant "attachée" à un dialogue dans les "meilleurs délais possibles", puis en proposant quelques jours plus tard l'aide de la France.
Le 6 avril, la plateforme d'opposition Wakit Tamma avait annoncé la suspension de ses pourparlers avec la junte en dénonçant notamment "une communauté internationale qui s'obstine à soutenir vaille que vaille un régime illégal et illégitime".
Avec AFP
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Tchad : amnistie générale pour les rebelles et opposants afin de faciliter le dialogue national
DÉCRYPTAGETchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine
L'Humanité
Plus que jamais gagner la paix
ÉditorialStéphane Sahuc« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…
D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.
Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.
Guerre en Ukraine France24 - Monde
Centrafrique : dix civils tués dans l'attaque d'un village par des rebelles
Publié le : 14/05/2022 - 20:49
FRANCE 24
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Dix civils ont été tués, lundi, dans l'attaque d'un village situé à 400 km au nord-est de Bangui, la capitale centrafricaine, a annoncé la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), qui accuse l'Unité pour la paix en Centrafrique, un important groupe rebelle.
Dix civils ont été tués lundi 9 mai dans une attaque de rebelles dans le centre de la Centrafrique, en proie depuis plusieurs années à une guerre civile, a déclaré samedi 14 mai à l'AFP le porte-parole de la force de l'ONU dans le pays.
"Des éléments armés de l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC)", un important groupe rebelle, "ont perpétré des exactions sur les populations, tuant dix personnes" lundi dans le village de Bokolobo, à plus de 400 km au nord-est de la capitale Bangui, a assuré le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouedraogo, porte-parole de la force de la Mission de maintien de la paix de l'ONU en Centrafrique (Minusca).
Ils avaient auparavant attaqué les positions des forces de sécurité, a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.
"En réponse à ces atrocités, la Force a immédiatement déployé des Casques bleus mauritaniens pour protéger les populations", a poursuivi Abdoul Aziz Ouedraogo, qui a précisé qu'une deuxième patrouille du contingent népalais avait été dépêchée sur les lieux et que l'installation d'une base sur place permettait d'"assurer la protection des populations civiles".
Présence russe
Dans un communiqué publié vendredi, Ali Darassa, chef militaire de l'UPC et chef d'état-major de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) – une alliance de groupes rebelles créée en décembre 2020 pour renverser le président Faustin-Archange Touadéra –, avait dénoncé le massacre lundi dans le même village de "30 civils de confession musulmane dont 27 peuls (...) par les mercenaires de la société Wagner, les Faca [Forces armées centrafricaines, NDLR] et la milice anti-balaka aile Touadéra".
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018. Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé peu avant les élections une offensive sur Bangui et Faustin-Archange Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie.
Des centaines de paramilitaires russes avaient alors rejoint quelques centaines déjà présents depuis 2018 et permis, en quelques mois, de repousser l'offensive des rebelles puis de les refouler d'une grande partie des territoires et villes qu'ils contrôlaient. Mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l'autorité de l'État.
Le 30 mars, la haute-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a dénoncé de "graves violations des droits de l'Homme" en Centrafrique, dont "des meurtres et des violences sexuelles" sur les civils, commis par les groupes rebelles mais aussi les forces armées du régime et leurs alliés russes.
Avec AFP
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En Centrafrique, l'UE suspend la formation de soldats à cause du groupe russe Wagner
Des attaques rebelles en Centrafrique font une trentaine de morts parmi les civils
En Centrafrique, HRW dénonce des meurtres de mercenaires russes "en toute impunité"
France24 - Monde
Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"
Publié le : 12/05/2022 - 13:41
Sabrina HAESSLER
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L'Italie accueille samedi soir la finale du 66e concours Eurovision de la chanson. Avec une absence remarquée : celle de la Russie, exclue par les organisateurs après l’invasion de l’Ukraine. Malgré une volonté affichée de rester "apolitique", l’événement reflète le conflit qui domine sur le continent.
Comme chaque année, les paris vont bon train. Pour cette édition 2022 de l'Eurovision, dont la finale se tient samedi 14 mai, les bookmakers donnent l'Italie, la Suède mais aussi l'Ukraine parmi les favoris. Pour cette dernière, un statut largement lié au contexte de la guerre avec la Russie, qui est, elle, la grande absente de ce raout paneuropéen.
L'invasion de l'Ukraine a en effet valu à Moscou de nombreuses sanctions internationales, dont des exclusions de compétitions sportives, mais aussi de l'Eurovision. Le 25 février, au lendemain de l'entrée des troupes russes en Ukraine, l'Union européenne de radiotélévision (UER), qui chapeaute le concours, annonçait que la Russie était bannie de la 66e édition, organisée à Turin, en Italie, pays vainqueur l'an dernier.
"Au vu de la crise sans précédent en Ukraine, l'inclusion d'une participation russe lors du concours de cette année porterait atteinte à la réputation de la compétition", avait tranché l'UER dans un communiqué.
S'il arrive régulièrement à des chansons de se voir retoquer parce que jugées trop politiques dans une compétition qui proclame ne pas en faire, il est rare de voir un pays tout bonnement disqualifié pour ses actions.
Il faut remontrer près de trente ans en arrière pour trouver une décision similaire. Au concours de 1993, la Yougoslavie, alors dirigée par Slobodan Milosevic, avait été interdite d'Eurovision à la suite de sanctions de l'ONU liées à la guerre dans les Balkans.
Un consensus sur l'exclusion
La décision concernant la Russie n'a pas fait débat. "La plupart des fans ont pensé que c'était la seule et unique chose à faire", relate Simon Bennett, président d'OGAE International, une association qui regroupe 43 comités nationaux de fans de l'Eurovision. "Personne n'était vraiment content [d'une exclusion], mais ça semblait logique au vu de la situation."
Au sein de l'UER, la pression internationale a aussi mené au consensus, rapporte Dean Vuletic, historien spécialiste de l'Europe de l'Est et de l'Eurovision. "La pression est apparue au sein même de l'UER, avec les pays nordiques qui ont menacé de se retirer si la Russie était autorisée à participer. Et c'est plus important pour l'Eurovision d'avoir la Suède [six fois victorieuse, NDLR] que la Russie", commente-t-il.
Cette exclusion de la Russie est le point d'orgue d'un affrontement entre Kiev et Moscou qui se joue aussi sur le terrain de cet événement télévisé, vu chaque année par près de 200 millions de personnes dans plus de 30 pays. S'il n'avait alors pas été question d'exclusion, l'annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, avait déjà entraîné des passes d'armes entre les deux parties.
En 2016, pour sa première participation après l'annexion, l'Ukraine est représentée par Jamala, une chanteuse d'origine tatare de Crimée, et sa chanson "1944" qui rappelle la déportation de son peuple. Elle remporte la victoire, donnant à l'Ukraine le rôle de pays hôte du concours l'année suivante. Comme pour enfoncer le clou, les organisateurs ukrainiens refusent de laisser la candidate russe, une jeune femme handicapée, entrer dans le pays au motif qu'elle a donné un concert en Crimée depuis l'annexion, ce qui contrevient aux lois ukrainiennes. Moscou refuse de son côté de participer à distance ou de présenter un autre candidat, ce qui exclut de facto la Russie de l’Eurovision en Ukraine en 2017.
Mais les tensions étaient déjà visibles à l'Eurovision bien avant, rappelle Dean Vuletic : "Cela a commencé plus tôt, dès 2004 et la révolution orange. La chanteuse ukrainienne Ruslana [qui a remporté l'Eurovision en 2004, NDLR] faisait partie des visages connus qui soutenaient le mouvement". Et lors du concours organisé à Kiev l'année suivante, le président proeuropéen Viktor Iouchtchenko était sur scène pour remettre le trophée et vanter les valeurs européennes. Ruslana, quant à elle, est par la suite devenue députée et s'est fortement engagée lors de la révolution du Maïdan.
Un événement pour polir son image
Des incursions politiques qui montrent que, malgré tous les efforts de l'UER pour dépolitiser l'événement, certains pays n'hésitent pas à s'en servir à des fins nationalistes. "Les ressorts sont similaires dans le sport et à l'Eurovision", commente Lukas Aubin, spécialiste de la géopolitique du sport et de la Russie. "Ces événements sont une façon pour les nations de magnifier leur identité nationale, de construire un narratif et d'améliorer leur image – la définition même du ‘soft power'."
Dans cette idée, "la Russie instrumentalise l'Eurovision depuis bien plus longtemps", souligne Dean Vuletic. "Elle a investi beaucoup d'argent dans sa participation, produisant des numéros spectaculaires ; elle a organisé en 2009 l'Eurovision le plus cher de l'Histoire, dépassé à ce jour seulement par l'Azerbaïdjan [en 2012]", rappelle l'historien.
Si aujourd'hui le pouvoir russe peut se montrer critique envers l'Eurovision, notamment pour ses positions en faveur des minorités sexuelles, la défiance n'a pas toujours été de mise. "Le concours est très populaire en Russie et dans les pays de l'ex-URSS", souligne Lukas Aubin. "Le pouvoir en Russie est opportuniste, il veut participer à l'Eurovision pour rayonner. Mais à partir du moment où il est critiqué, exclu, il se pose en victime ou le décrie."
La victoire de l'Ukraine avec Jamala en 2016 "a été vue à Moscou comme une insulte", relève Lukas Aubin, mais surtout "l'Eurovision a été perçu comme une arme du soft power occidental", contre laquelle la Russie veut désormais se retourner. Ainsi, l'exclusion de cette année s'inscrit bien dans le narratif russe du conflit en Ukraine, selon lequel l'Occident est hostile à la Russie, poursuit-il.
Le public acquis à l'Ukraine ?
Et l'Ukraine, elle aussi, continue de construire son image dans le conflit à travers sa candidature. Cette année, elle présente un mélange de rap et de musique traditionnelle avec le titre "Stefania", de Kalush Orchestra. "La chanson a été produite avant la guerre, mais avec le contexte, elle a pris une dimension patriotique", indique Dean Vuletic.
Dans ce titre adressée à une mère, le groupe proclame : "Je retrouverai toujours mon chemin vers la maison, même si toutes les routes sont détruites" – difficile de ne pas faire le lien avec les images de destruction venant d'Ukraine. Et Kiev n'a pas manqué d'indiquer que les membres du groupe ont bénéficié d'une autorisation spéciale pour pouvoir se produire à Turin. En effet, il s'agit d'hommes en âge de combattre, qui n'ont en théorie pas le droit de quitter le pays en guerre.
"Le vote du public sera probablement très largement favorable à l'Ukraine, pour montrer son soutien", estime Simon Bennett, le responsable de l'association de fans, qui rappelle que la moitié des points est attribuée par des jurys professionnels, plus difficiles à anticiper. Selon lui, la chanson de Kalush Orchestra a beau faire partie des favorites, "sans le contexte de la guerre, on ne parlerait pas d'une possible victoire de l'Ukraine".
Si le groupe est pressenti pour faire une belle performance samedi soir, "l'Ukraine n'a pas besoin de gagner", avance Dean Vuletic. "L'Ukraine a gagné la bataille le jour où la Russie a été exclue de l'Eurovision, la victoire politique est là."
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Russie : les sanctions européennes enrichissent les firmes pétrolières.
ActuNous avons eu droit la semaine dernière à de nombreux commentaires sur la volonté de la Commission européenne de réduire les importations des 27 pays membres de l’Union en gaz et en pétrole provenant de Russie. Mais cette stratégie alimente la spéculation sur les prix des énergies et enrichit les firmes pétrolières au détriment du pouvoir d’achat des ménages.
Gérard Le PuillEn présentant le 4 mai son sixième paquet de sanctions contre la Russie devant le Parlement européen, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a notamment déclaré : « nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles des produits raffinés d’ici la fin de l’année. Ce ne sera pas facile, mais nous devons le faire ». Il reste à voir quelles en seront les conséquences pour la population des pays membres de l’Union européenne. Surtout que les pays membres du G7 ont annoncé une décision similaire ce week-end, l’étendant ainsi au Royaume Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon.
Dans Le Monde daté du 6 mai, Virginie Malingre, correspondante de ce journal à Bruxelles, citait un diplomate selon lequel « le délai que propose la Commission est déjà un problème car il menace le marché intérieur » des pays membres de l’Union. Selon ce diplomate, « la Hongrie et la Slovaquie vont acheter du pétrole pas cher quand les autres pays européens devront payer plus cher », le pétrole provenant des pays de l’OPEP.
Le 6 mai, le quotidien « Les Échos » informait ses lecteurs qu’au mois de juin, « l’OPEP se limitera à une hausse de production de quelques 432.000 barils par jour », ce qui est très peu. Dans cet article, Sharon Wajsbtot écrivait que « le statu quo annoncé par l’OPEP devrait continuer de faire grimper les cours. À la suite de la réunion, le prix du baril de brent a quasiment atteint les 115 euros (…) Selon les données compilées par Bloomberg, l’alliance n’a pas mis sur le marché les volumes annoncés le mois dernier. L’Angola et le Nigeria en particulier échouent régulièrement à augmenter leurs volumes ». Cités en fin d’article, les analystes de Rystad Energy affirmaient que « les cours actuels ne tiennent pas encore compte de l’impact de l‘embargo européen sur le pétrole russe. Des prix élevés sont à attendre cet été si la proposition de la Commission est adoptée ».
Faire payer les pauvres pour enrichir BP et TotalEnergies…
Pour parler clairement, les millions de personnes qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail paieront la note. Il en ira de même pour toutes celles qui utiliseront leur véhicule pour partir en vacances cet été. La hausse du prix du pétrole pénalisera aussi les entreprises de transport routier, les exploitations agricoles dans la mise en place des cultures et dans la récolte des moissons.
Mais on connaît déjà les gagnants de la décision prise en Europe la semaine dernière. Dans « Les Échos » du 4 mai on apprenait que le premier trimestre de 2022 a été bénéfique pour le géant pétrolier BP. Durant les trois premiers mois écoulés « porté par la flambée des cours du pétrole et du gaz, il a engrangé des bénéfices courants jamais vu depuis 2008. Hors éléments exceptionnels, son bénéfice courant atteint 6,25 milliards de dollars. C‘est plus du double des bénéfices engrangés l’an dernier sur la même période. Pour BP, ces performances sont liées à la flambée des cours des hydrocarbures, à la très bonne santé de la division trading de pétrole et de gaz, ainsi qu’à la hausse de ses marges de raffinage. Profitant de la même tendance, le français TotalEnergies a publié en fin de semaine dernière un bénéfice hors éléments exceptionnels de 9 milliards de dollars au premier trimestre, trois fois plus qu’il y a un an », lisait-on encore dans cet article.
Cette cherté des carburants d’origine fossile est aussi de nature à faire croître la production d’éthanol à partir de la canne à sucre, de la betterave, mais aussi du blé et du maïs. Il en ira de même pour la production du diester pour les moteurs diesel à partir des graines à huile comme le soja, le colza, le tournesol ainsi que des fruits du palmier à huile. Ces cultures énergétiques sont souvent subventionnées, sous prétexte que leur combustion par les moteurs émet moins de CO2 que celle des énergies fossiles. Mais ce calcul ne prend pas en compte le bilan carbone de la mise en cultures, de la récolte et de la transformation de ces plantes en carburants soi-disant verts.
…Et accroître la déforestation en Amazonie
À ce bilan carbone s’ajoute celui de la déforestation Amazonie, en Afrique et en Asie pour multiplier les superficies agricoles réservées à la production d’énergie au détriment des produits alimentaires. Alors que le prix du blé et du maïs a augmenté de près de 50 % en deux mois et que la principale conséquence de la sécheresse en cours dans les pays de l’hémisphère nord risque de se traduire par une baisse de rendements céréaliers en 2022, de nouvelles flambées des cours sont à craindre désormais avec une augmentation des famines dans les pays pauvres. Même en France, les reportages se multiplient actuellement pour faire état des difficultés d’un nombre croissant de ménages qui réduisent leurs achats de produits alimentaires et optent pour les produits de bas de gamme afin de réduire les dépenses.
Sans la garantie d’aboutir à une quelconque efficacité contre la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, les sanctions de l’Union Européenne contre la Russie risquent de coûter très cher aux ménages européens, à commencer par ceux qui se privent déjà en permanence, faute de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant.
prix du gazGuerre en Ukraine L'Humanité
Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités
ActuLors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.
Gaël De SantisL’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».
C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.
Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».
« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.
Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.
La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».
Union européenneEmmanuel Macrontraités européensGuerre en Ukraine France24 - Monde
Sayna, une plateforme malgache d'apprentissage et d'accès au travail
Publié le : 16/05/2022 - 14:43
Valériane GAUTHIER
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Matina Razafimahefa n'avait que 19 ans lorsqu'elle a créé Sayna, une école privée digitale. Elle entend répondre à un double problème : l'insuffisance quantitative de formations aux métiers du numérique en Afrique et le fossé entre l'offre de talents digitaux et la demande croissante des entreprises. Son objectif pour l'avenir : s'étendre sur le continent africain (avec des lancements notamment en Algérie, Côte d'Ivoire et Cameroun) et former quelques 8 000 développeurs d'ici à 2024.
À retrouver aussi au sommaire de ce numéro:
"Prenez les feuilles", une appli de révision et de préparation aux examens pour les élèves ivoiriens
En Côte d'Ivoire, l'an dernier, moins de 40 % des candidats ont été admis au baccalauréat. Un taux relativement faible qui n'est pas nouveau, alors que certains établissements comptent jusqu'à plus de 100 élèves par classe. Ce constat a inspiré Christelle Kouamé à créer "Prenez les feuilles", une appli qui aide les élèves du CM1 à la terminale à réviser pour leurs examens.
Afrique du Sud : le projet de chantier du siège d'Amazon sur des terres sacrées suscite la polémique
Le géant américain de la vente en ligne veut construire son siège au Cap sur les terres ancestrales des peuples indigènes, notamment le peuple Khoï. Ils ont fait suspendre le chantier mais sont divisés sur la question. Une partie de la communauté refuse l'aménagement de l'un des sites les plus sacrés des populations indigènes sud-africaines, l'autre espère la création d'emplois et espère qu'Amazon tiendra sa promesse de construire un centre pour honorer ses ancêtres.
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TERRE SACRÉEAfrique du Sud : discorde historico-culturelle autour du projet de siège africain d'Amazon
ActuElles
Des Camerounaises à l’école du codage
CONCOURSChallenge App Afrique : le numérique au service de l'éducation des enfants
France24 - Monde
Burkina Faso : une quarantaine de morts dans trois attaques perpétrées samedi
Publié le : 16/05/2022 - 13:44
FRANCE 24
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Une quarantaine de supplétifs de l'armée et de civils ont été tués samedi lors de trois attaques menées par des jihadistes présumés dans le nord et l'est du Burkina Faso, a appris lundi l'AFP de sources sécuritaires et locales.
Le Burkina Faso à nouveau endeuillé. Une quarantaine de supplétifs de l'armée et de civils ont été tués samedi 14 mai dans trois attaques menées par des jihadistes présumés dans le nord et l'est du pays sahélien, ont annoncé des source sécuritaires et locales lundi 16 mai à l'AFP. Après une accalmie suivant la prise du pouvoir par des militaires, le pays fait face à une recrudescence d'attaques.
L'attaque la plus meurtrière a visé les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l'armée) de la commune de Guessel dans la région du Sahel (Nord), tuant "une vingtaine de personnes, dont huit VDP", selon un de leurs responsables.
Il a ajouté que le même jour, cinq autres supplétifs et un civil avaient été tués à Markoye, dans la même région, ce qu'a confirmé une source sécuritaire en parlant d'une "série d'attaques qui ont principalement visé les Volontaires".
"Des mesures ont été prises pour [envoyer] des renforts dans la zone et la protection des populations durement éprouvées", a-t-elle affirmé.
Dans la province de la Kompienga (Sud-Est) proche des frontières du Togo et du Bénin, "un convoi de civils escorté par des supplétifs de l'armée a été visé par une attaque à Namouyouri", a indiqué une autre source sécuritaire de la région en précisant qu'une "quinzaine de civils ont été tués".
Un habitant de la province a affirmé qu'en plus des civils, "trois supplétifs" ont également trouvé la mort lors de cette attaque. Il a lancé un appel à l'aide "pour la prise en charge d'une dizaine de personnes blessées".
Dans la nuit de samedi à dimanche, une autre attaque simultanée contre les postes de gendarmerie et de police de Faramana (Ouest), près de la frontière malienne, a également fait deux blessés parmi les forces de sécurité, selon une source sécuritaire.
Plus de 100 morts depuis le putsch
Le Burkina Faso est la cible d'attaques jihadistes depuis 2015, perpétrées par des mouvements armés dont certains sont affiliés à Al-Qaïda et au groupe terroriste État islamique. Ils ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.
Si le nord et l'est du pays concentrent la majorité des attaques jihadistes, certaines régions de l'Ouest sont également touchées par des violences, de manière moins régulière.
Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé le 24 janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste, a assuré vouloir faire de la question sécuritaire sa "priorité".
Après une relative accalmie les semaines suivant sa prise de pouvoir, le régime militaire fait face à une recrudescence d'attaques de jihadistes présumés qui ont fait plus de 100 morts, civils et militaires compris.
Il y a une semaine, l'armée burkinabè a annoncé dans un communiqué avoir "neutralisé" au moins 50 "terroristes" en ripostant à une embuscade dans le nord-ouest, ainsi que lors d'une opération dans le sud-ouest.
Début avril, le chef de l'État a annoncé la création de comités locaux de dialogue avec des groupes jihadistes locaux pour tenter d'enrayer les violences.
Avec AFP
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Antonio Guterres appelle les juntes à rendre le pouvoir aux civils en Afrique de l'Ouest
Burkina Faso : "dialogue" avec des groupes armés pour tenter de sortir de la spirale de la violence
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Burkina Faso : l'ex-président Kaboré transféré à son domicile, toujours sous surveillance
L'Humanité
Ukraine : gare au pas de trop vers la guerre totale !
ChroniqueFrancis Wurtz« Nous n’avons pas l’intention de nous engager dans des actions qui pourraient être mal comprises ou déformées. Nous reconnaissons, en ce moment de tension, combien il est essentiel que les États-Unis et la Russie gardent à l’esprit le risque d’erreur de calcul et prennent des mesures pour éviter ces risques. » Ainsi parlait John Kirby, le porte-parole du Pentagone, début mars. « Il faut stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », précisait, de son côté, Emmanuel Macron, décidé, pour cette raison, à limiter son aide militaire à Kiev à des armes « défensives ».
Aujourd’hui, ces précautions semblent tenues pour obsolètes par Washington, comme par ses alliés. Le 28 avril dernier, Joe Biden annonçait une énième rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aussitôt suivie d’une avalanche d’annonces de nouvelles fournitures d’armes par les dirigeants de pays européens. À présent, les livraisons d’armements lourds ne sont plus « taboues » : artillerie, blindés et munitions de gros calibre s’ajoutent officiellement aux équipements plus sophistiqués tenus secrets. Significativement, c’est sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne, que les États-Unis ont choisi de présider une réunion de 40 alliés, destinée à peaufiner l’organisation de cette nouvelle phase de l’implication des États occidentaux dans cette guerre porteuse de lourds périls pour la sécurité européenne, voire mondiale.
Pourtant, l’agression russe contre l’Ukraine était, dès son lancement, totalement injustifiable et son bilan humain et matériel est, depuis longtemps, atterrant ! La volonté de sanctionner durement le Kremlin et d’en isoler le chef fut, d’emblée, largement partagée. Et l’objectif premier de la communauté internationale fut de contribuer, autant que faire se peut, à tenter d’ouvrir de vraies négociations, les Ukrainiens devant décider eux-mêmes des compromis acceptables. La question se pose donc : qu’y a-t-il de changé, en l’espace de quelques semaines, en Ukraine, pour justifier, du point de vue des dirigeants occidentaux, que la prudence d’hier laisse place à l’escalade aujourd’hui ?
« Il y a une possibilité pour la Russie de perdre la guerre », a répondu le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De fait, l’armée russe rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain, face à la résistance des Ukrainiens et à l’afflux d’armes occidentales de plus en plus modernes. Il n’y aurait donc qu’à accentuer la contre-offensive occidentale pour obtenir la capitulation de Poutine ? Qu’on souhaite ou non ce type d’issue, pareille hypothèse est, pour le moins, hasardeuse ! Le risque n’est-il pas plutôt que, face à une éventuelle impasse de la guerre actuelle, son initiateur – considérant les fournisseurs d’armes comme « cobelligérants » – finisse par mettre à exécution sa terrible menace de leur faire subir « des conséquences que vous n’avez jamais connues ». On peut, bien sûr, répondre à l’irresponsabilité par l’irresponsabilité, tel Jean-Yves Le Drian déclarant à la télévision française : « L’Otan est aussi une puissance nucléaire » ! Il semble plus sage d’analyser avec sang-froid ce qui est sans doute la situation la plus dangereuse que l’Europe, voire le monde, ait connue depuis la crise de Cuba. Gare au pas de trop vers la guerre totale !
la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine Le Figaro
Nice : un clandestin tunisien suspecté d'avoir violé une jeune femme anglaise
Guillaume PoingtL'individu, récemment arrivé de l'île italienne de Lampedusa, a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Un Tunisien né en 1996, sans domicile fixe et en situation irrégulière, a été mis en examen pour viol et placé en détention provisoire vendredi 13 mai, a appris Le Figaro du parquet de Nice. Une information judiciaire a été ouverte.
À lire aussiImmigration illégale : la France n'éloigne-t-elle aucun clandestin ?
Les faits, rapportés par Nice-Matin , ont eu lieu mercredi 11 mai peu après 5h du matin dans le quartier du Port. Une femme de nationalité anglaise qui quittait la place Garibaldi a été suivie par un homme. Le viol s'est produit dans une rue adjacente.
Selon nos confrères, le centre de supervision urbain (CSU) de la police municipale de Nice est parvenu à retracer le parcours de la victime et de son agresseur jusqu'au viol, capté par les caméras de la ville. Les agents du CSU ont retrouvé l'agresseur présumé une heure plus tard dans le même quartier. L'individu a été interpellé alors qu'il était en train de briser la vitre d'un véhicule en stationnement à l'aide d'une pierre.
Selon nos informations, le suspect était récemment arrivé de l'île italienne de Lampedusa et était sous l'emprise de stupéfiants au moment du viol qui lui est reproché.
À VOIR AUSSI - Déjà condamné pour meurtre, un suspect mis en examen pour le viol d'une femme de 22 ans à Nancy
«Elles vivaient dans un climat de peur»: une artiste saoudienne jugée pour avoir réduit en esclavage trois employées
Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.
Cergy : un étudiant agressé à la tronçonneuse par son colocataire
Les pompiers ont confirmé être intervenus pour un homme «blessé à la tronçonneuse» découvert dans le hall de l'immeuble, situé dans une rue proche de l'établissement.
Marseille : un père de famille attaqué au couteau à proximité d'une école catholique
Le suspect de 23 ans, Mohamed L., aurait déclaré «avoir agi au nom de Dieu». La victime est grièvement blessée et une enquête est en cours.
Regarder la vidéo France24 - Monde
Pierre Jacquemot, chercheur : "L'Afrique connaît un dérèglement démocratique"
Publié le : 16/05/2022 - 13:35
Damien COQUET
Dans son nouvel essai, "Afrique : la démocratie à l'épreuve", l’ancien diplomate et défenseur du développement Pierre Jacquemot analyse l’évolution de la démocratie sur le continent africain. Après les indépendances, les "démocratures", les ouvertures politiques puis les différents "printemps", une nouvelle (r)évolution est peut-être en train de se dérouler, portée par des acteur de la société civile qui dénoncent le manque d'alternance dans certains pays africains.
L'ancien chef de l'État, Hassan Cheikh Mohamoud, élu président de la Somalie
Mali : des centaines de personnes manifestent leur soutien à l'armée et la junte
En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans
France24 - Monde
Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage
Publié le : 13/05/2022 - 18:56
Sébastian SEIBT
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La valeur de toutes les cryptomonnaies a dévissé ces derniers jours. Un mouvement qui, par son ampleur rappelle les heures les plus sombres de l’histoire du bitcoin, mais dont les singularités peuvent en faire un épisode particulièrement douloureux pour l’économie.
Ce sont deux cents milliards de dollars qui sont partis en fumée en 24 heures, a calculé jeudi 12 mai le site CoinMarketCap, qui suit l’évolution des cryptomonnaies. Ces dernières traversent actuellement une zone de très fortes turbulences enregistrant des pertes à répétition et qui semblent sans fin.
La reine d’entre elles, le bitcoin, est passée d’une valeur approchant les 60 000 dollars pour un bitcoin en fin d’année 2021, à une valeur à peine supérieure à 30 000 dollars vendredi 13 mai. Idem pour l’ensemble de ces devises dématérialisées dont la capitalisation totale a été divisée par deux sur la même période.
La faute à la Fed
"Pour tous ceux qui paniquent, voici une liste de numéros de téléphone pour des services de soutien moral", peut-on lire en arrivant sur l’un des nombreux sous-forums consacrés aux cryptomonnaies du populaire site communautaire Reddit.
"Il y a clairement une débâcle actuellement dans ce secteur", reconnaît Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School. Mais ce n’est pas la première fois que les cours chutent brutalement avant, généralement, de remonter vers les septièmes cieux boursiers. Ainsi, il y a à peine un an, "à la même période, le bitcoin avait perdu 50 % de sa valeur après la décision de la Chine de limiter le recours à cette monnaie", rappelle cette experte.
Elle souligne que chacune de ces corrections brutales des cours avait une "raison logique de se produire", qu'il s'agisse d'une décision politique de Pékin ou du contre-coup d’un trop fort emballement des investisseurs comme lors du premier "hiver des crypto", en 2017.
>> À lire aussi sur France 24 : Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme
La descente aux enfers de 2022 n’échappe pas à cette règle. Cette fois-ci, c’est la Réserve fédérale américaine qui serait à blâmer. Les cryptomonnaies réagissent, en fait, comme le reste des valeurs tech qui ont connu un début d’année catastrophique à cause de la décision de la Fed américaine de rehausser les taux d’intérêt.
"Lorsque les taux d’intérêt remontent, les placements moins risqués qui dépendent de ces taux – comme les obligations – rapportent davantage, ce qui peut amener les investisseurs à délaisser les investissements plus risqués comme les cryptomonnaies", résume Nathalie Janson.
Mais à bien des égards, le grand plongeon du bitcoin sort aussi de l’ordinaire des effets yo-yo traditionnels de cette devise. D’abord, parce que la Fed n’a pas fini de rehausser ses taux. Elle continuera à le faire tant qu’elle estimera cela nécessaire pour lutter contre l’inflation. Contrairement aux précédentes crises, ce n’est pas un événement ponctuel auquel les investisseurs ont simplement besoin de s’adapter, pour ensuite laisser le cours du bitcoin repartir à l’assaut de nouveaux sommets. La tendance baissière risque cette fois-ci de durer plus longtemps et se révéler être plus profonde.
Terra, la stablecoin qui déstabilise tout
En outre, il y a une crise dans la crise. Un élément important de tout l’écosystème s’est mis à ne plus fonctionner correctement. "Les dérèglements de la cryptomonnaie Terra ont accéléré la chute des cours", affirme Nathalie Janson.
De quoi s’agit-il ? Terra est ce qu’on appelle une stablecoin, c’est-à-dire une cryptomonnaie dont le cours, contrairement à l’écrasante majorité de ses consœurs, ne varie (presque) pas. C’est même l’une des plus importantes, derrière Tether, qui vaut 80 milliards de dollars. Ces stablecoins y parviennent en étant, généralement, indexées à une devise "réelle", comme le dollar.
>> À lire aussi sur France 24 : Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?
Pour Terra, c’est un peu différent : elle n’est pas rattachée à une autre monnaie mais c’est un algorithme complexe qui assure que son cours ne dévie pas de 1 terra = 1 dollar…. en théorie.
Sauf qu’en pratique, le cours de cette stablecoin est tombée à près de 20 cents en début de semaine. Un événement sans précédent lié à un mystère : "les dépôts de Terra sur la principale plateforme lié à cette cryptomonnaie, vendredi 6 mai, sont passé de 14 milliards de dollars à 9 milliards de dollars, sans qu’on sache vraiment qui a retiré tout cet argent", note Nathalie Janson.
Mais qu’importe le coupable : les investisseurs y ont vu le signal que quelque chose ne tournait pas rond au royaume de cette stablecoin. Ils ont alors commencé à se débarrasser aussi de leur Terra, accélérant la chute de cette cryptomonnaie.
On a alors commencé à parler de moment "Lehman Brother" des stablecoins, en référence à la chute de la banque Lehman Brother en 2008 qui a entraîné des faillites en cascade d’autres institutions. Un phénomène de contagion semble aussi avoir commencé à s’opérer dans le monde des cryptomonnaies, puisque même le Tether a brièvement perdu sa parité avec le dollar, jeudi 12 mai.
La première crise de l’ère de la démocratisation des cryptomonnaies
Pour l’écosystème dans son ensemble, des dysfonctionnements de ces stablecoins risqueraient d’être mortels. En effet, les échanges d’une cryptomonnaie vers une devise comme le dollar ou l’euro passent la plupart du temps d’abord par une stablecoin. C’est un peu l’intermédiaire qui rassure tout le monde en apportant de la stabilité.
Si plus personne ne fait confiance à Terra, au Tether et autres, il y aurait un risque d'arrêt des transactions sur le marché des cryptomonnaies qui vaut, tout de même, 1 300 milliards de dollars et dans lequel des fonds de pension, les plus grandes banques tout comme des geeks idéalistes, ont investi. Ironiquement, c’est l'un des risques systémiques pour le secteur pointés du doigt par le Conseil de stabilité financière mondial dans un rapport publié en février 2022.
Cette crise est enfin inédite par l’ampleur des pertes causées au commun des mortels. Il s'agit de la première chute des cours de l’ère de la "démocratisation des cryptomonnaies", souligne Nathalie Janson. Il y a deux ou trois ans encore, seuls les initiés investissaient dans ce type d’actifs. Aujourd’hui, les forums de Reddit et la majorité des articles traitant de ce printemps meurtrier pour le bitcoin regorgent de témoignages d’individus qui "ont perdu toutes leurs économies".
Une triste réalité qui s’explique par la ruée vers la Bourse des petits investisseurs du dimanche pendant la pandémie. Souvent jeunes et très connectés, ils se sont souvent tournés vers les cryptomonnaies qui semblaient porteuses de projets ambitieux tout en offrant des taux d’intérêt très alléchants.
"Il y a bon nombre d’étudiants aujourd’hui qui, pour payer une partie de leurs études, ont investi dans ces actifs", raconte Nathalie Janson. Pour eux, c’est tout un monde qui menace de s’effondrer avec cette crise.
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BITCOIN & CO.Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?
BOURSESTiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme
La chronique de l’éco
Le bitcoin perd ses gains de 2022 : les investisseurs fuient les actifs risqués
France24 - Monde
Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas
Publié le : 13/05/2022 - 12:49Modifié le : 13/05/2022 - 14:17
FRANCE 24
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Le multimilliardaire Elon Musk a décidé, vendredi, de suspendre son acquisition de Twitter après avoir fait une offre de 44 milliards de dollars. Il a affirmé vouloir attendre les résultats des analyses sur la proportion de faux comptes sur le réseau social.
La saga Elon Musk et Twitter vient de connaître un énième rebondissement. Le fantasque patron de Tesla a annoncé, vendredi 13 mai, qu'il reportait son acquisition du célèbre réseau social. "L'accord est suspendu dans l'attente des détails autour du calcul suggérant que les faux comptes et comptes de spam ne représentent que 5 % du total des utilisateurs", a précisé Elon Musk... sur Twitter.
Twitter deal temporarily on hold pending details supporting calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of usershttps://t.co/Y2t0QMuuyn
May 13, 2022Un tweet qui a valu à l'action du réseau social de s'effondrer de plus 20 % dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street.
La bataille autour des faux comptes entre Elon Musk et les responsables de Twitter durait déjà depuis plusieurs semaines. Le multimilliardaire, qui a offert de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars fin avril, avait déclaré qu'une de ses priorités serait de faire un grand ménage dans les utilisateurs afin de bouter ces faux utilisateurs hors du réseau social.
Plus tard, le patron-milliardaire a assuré être "toujours engagé" à racheter Twitter.
Pourquoi ce rétropédalage ?
La direction de Twitter lui avait retorqué, début mai, qu'il n'y avait que 5 % de "bots" (faux comptes alimentés par des robots) sur la plateforme. Une affirmation qu'Elon Musk semble prendre avec une certaine circonspection.
Mais de là à suspendre son très attendu rachat ? Il faut ajouter que les nuages semblaient s'accumuler ses derniers jours autour de l'accord. D'abord, la déroute des valeurs tech en Bourse a poussé certains commentateurs à se demander si Elon Musk n'allait pas finir par trouver qu'il a payé trop cher pour Twitter. "Il pourrait être tenté de vouloir renégocier les termes de l'accord", suggérait le Guardian, vendredi 9 mai. À cet égard, la suspension de l'offre pourrait être une manière de relancer les négociations.
L'offre d'Elon Musk a aussi attiré l'attention de la SEC – le gendarme américain de la Bourse – qui a ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles elle a été faite. Il aurait déclaré trop tardivement avoir amassé des actions Twitter avant de faire son offre et la SEC le soupçonne d'avoir masqué ses intentions réelles. Elon Musk trouverait peut-être que le jeu n'en vaut plus la chandelle.
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Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers
Publié le : 06/05/2022 - 18:21
Guillaume GRALLET
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En plein boom, les mondes immersifs ne doivent pas nous faire oublier l'isolement dans le monde réel. D'ailleurs, il existe des manières plus ou moins inclusives de construire ces mondes du futur. Décryptage.
"Le métavers est un environnement virtuel collaboratif. C'est un espace en 3D où l'on est représenté par un avatar et où l'on peut communiquer avec les autres utilisateurs présents. Les environnements collaboratifs remontent au moins aux années 1990", explique au Journal du CNRS Michel Beaudouin-Lafon, spécialiste de l'interaction homme-machine et chercheur à l'Université Paris-Saclay.
Si l'idée n'est pas nouvelle, ces espaces collaboratifs vont connaître un développement sans précédent dans les prochaines années : un quart de la population mondiale devrait passer au moins une heure par jour dans le métavers à l’horizon 2026, selon l'institut Gartner. Pourtant, ces métavers peuvent recouvrir des réalités différentes. En effet, la manière dont leurs architectes les construisent en ce moment sera décisive pour le respect des données, le partage d'expérience mais aussi la vie démocratique qu'ils seront à même d'assurer. C'est tout le sens du message que veut faire passer le réseau Entourage à travers la création d'un avatar de sans-abri.
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Seko Fofana, Gaël Kakuta... Le prix Marc-Vivien Foé est chez lui au RC Lens
Publié le : 16/05/2022 - 12:56
Romain HOUEIX
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Pour la deuxième année consécutive, un pensionnaire du RC Lens a remporté le prix Marc-Vivien Foé remis par RFI et France 24, qui récompense le meilleur joueur africain de Ligue 1. Un succès presque logique au vu de l'histoire d'amour du club du Nord de la France avec l'Afrique.
Un Sang et Or peut en cacher un autre. Seko Fofana a succédé lundi 16 mai à son coéquipier du RC Lens, Gaël Kakuta, au palmarès du prix Marc-Vivien Foé remis par France 24 et RFI, récompensant le meilleur joueur africain de Ligue 1. Un résultat loin d'être un hasard, tant l'histoire entre les joueurs issus du continent africain et le club du Nord est forte, et tant le souvenir laissé par Marc-Vivien Foé, qui y a débuté sa carrière professionnelle, reste présent.
À lire aussi : Prix Marc-Vivien Foé 2022 : l’Ivoirien Seko Fofana, capitaine et homme fort du RC Lens
Ce prix, nommé en hommage au footballeur camerounais décédé le 26 juin 2003 à l'âge de 28 ans, après un arrêt cardiaque en plein match, est loin d'être anecdotique pour le RC Lens, actuel septième de Ligue 1. D'ailleurs, le club a organisé une passation entre ses deux lauréats, où l'on voit Gaël Kakuta apprendre à son coéquipier Seko Fofana qu'il remporte le trophée cette année.
"Je l'avais prédit, C'est une fierté pour moi, pour le RC Lens d'avoir deux Lensois qui remportent ce trophée sur deux saisons d'affilée. C'était une évidence que Seko le gagne. La saison passée, il a été embêté par des pépins physiques. Maintenant qu'il est fit...", sourit Gaël Kakuta, fairplay.
Au Racing plus qu'ailleurs, il est toujours question de 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧#PrixMarcVivienFoe #SiFierDEtreLensois@rfi @RFIsports @FRANCE24 pic.twitter.com/O2eYnIRNqV
May 16, 2022"Ca me tenait à cœur de gagner ce trophée parce que c’est le Prix Marc-Vivien Foé et ça me rappelle énormément de choses", raconte le vainqueur 2022, Seko Fofana, avec émotion. "La première fois que je suis allé dans un stade, c’était quand j’étais jeune, avec mon papa. Il m’a emmené voir l’équipe de France jouer face à la Turquie. Et le même jour, on apprenait cette triste nouvelle. Donc, quand j’ai vu que j’étais parmi les finalistes, ça me tenait à cœur de gagner ce trophée et c’est ce qui est arrivé"
Dans la ville de Lens, le souvenir du Camerounais reste vivace. Une rue porte son nom depuis 2004 en face du stade Bollaert, où joue le RC Lens et une fresque a été réalisée aux abords du stade avec la citation suivante "Un lion ne meurt jamais. Il dort." Le club rend également régulièrement hommage à Marc Vivien-Foé, décédé lors de la confrontation entre le Cameroun et la Colombie en demi-finale de la Coupe des Confédérations 2003.
17 ans après... A jamais dans nos cœurs ❤️💛 #foe #unlionnemeurtjamaisildort pic.twitter.com/rjsdxD7Dkp
June 26, 2020
"Ce qui m’a marqué, c’est l’impact qu’a eu sa disparition"
Il faut dire que le club sang et or revêt une certaine importance dans la carrière de Marc-Vivien Foé. Lens fut son premier club en Europe, après avoir fait ses classes au Canon Yaoundé. Il y reste cinq ans (1994-1999) et dispute 105 matches, inscrivant au passage 15 buts.
Seko Fofana (27 ans) et Gaël Kakuta (30 ans) sont cependant trop jeunes pour se souvenir de l'impact qu'a eu Marc-Vivien Foé sur leur club.
"Je l’ai surtout connu à travers les jeux vidéo et l’équipe du Cameroun. Mais c’était un Lensois et un grand joueur africain. C’est forcément une fierté supplémentaire de recevoir ce titre", expliquait ainsi Gaël Kakuta en recevant le prix en 2021.
"Je ne l’ai pas forcément bien connu parce que j’étais trop jeune pour comprendre énormément de choses. Je suivais des joueurs comme Thierry Henry. Ce qui m’a marqué, c’est l’impact qu’a eu sa disparition. C’est là que j’ai compris à quel point il était quelqu’un de très aimé dans le football et qu’il avait énormément de qualités. Plus tard, j’ai regardé quelques vidéos de lui", raconte Seko Fofana.
Du côté de la direction du club, on savoure ce doublé et on met en avant la logique de ce succès. "On a une histoire avec l'Afrique. Les joueurs savent qu'en venant à Les, ils maximisent leurs chances", estime Arnaud Pouille, directeur général du Racing Club de Lens. "C'est une vraie tradition. Quand les dirigeants de chez nous se déplacent en Afrique, l'accueil est incroyable."
"C'est une grande fierté pour le club de remporter ce trophée deux fois consécutivement. Cela prouve aux autres joueurs, aux autres talents en Afrique, qu'on est un club performant. Ce club est familial et accueillant. Je pense que les Africains s'y sentent bien en raison de ce côte humain", complète Florent Ghisolfi, coordinateur sportif du Racing Club de Lens.
Toutes les interviews ont été réalisés par nos confrères de RFI
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Foot européen : l'AC Milan proche du titre, suspens relancé en Angleterre
Publié le : 16/05/2022 - 11:03
Romain HOUEIX
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L'AC Milan a fait un grand pas vers le titre en battant l'Atalanta, mais l'Inter talonne toujours. En Angleterre, Manchester City a raté l'occasion de s'adjuger le titre en étant freiné par West Ham. Liverpool peut donc croire à une victoire au finish lors de la dernière journée.
Serie A : l'AC Milan touche du doigt son premier scudetto depuis 2011
La bataille à suspense entre l'AC Milan et l'Inter Milan pour l'attribution du scudetto ne connaîtra son épilogue que lors de l'ultime journée de Serie A, dans une semaine, après la victoire dimanche soir des Nerazzuri à Cagliari (3-1).
Avec ce succès, l'Inter Milan (2e) reste à deux points du leader l'AC Milan, vainqueur en fin d'après-midi de l'Atalanta Bergame (2-0). En raison d'une différence particulière favorable, les Rossoneri n'ont besoin que d'un point sur le terrain de Sassuolo lors de la 38e et dernière journée pour être assurés d'un 19e titre de champion, quel que soit le résultat de l'Inter à domicile contre la Sampdoria.
Bundesliga : le RB Leipzig verra bien la Ligue des champions
Leipzig a décroché samedi in extremis son billet pour la prochaine Ligue des champions, lors de la dernière journée de Bundesliga, grâce à un match nul 1-1 arraché dans le temps additionnel sur la pelouse du relégué Bielefeld.
Leipzig termine quatrième derrière le Bayern, Dortmund et Leverkusen, qui joueront donc aussi la phase de groupes de la Ligue des champions. L'Allemagne peut espérer une cinquième place dans la compétition reine l'an prochain si Francfort remporte la Ligue Europa contre les Glasgow Rangers le 18 mai à Séville
Qualifié l'an dernier pour la Ligue Europa Conférence, l'Union Berlin, le "petit" club de la capitale, a franchi un palier cette saison en s'emparant de la 5e place, qui lui permettra de disputer la Ligue Europa, en compagnie de Fribourg, 6e et futur finaliste de la coupe d'Allemagne contre Leipzig, le 21 mai à Berlin. L'Union a doublé Fribourg dans la dernière journée grâce à une victoire 3-2 contre Bochum. Le 7e, Cologne, accède à la Ligue Europa Conférence.
Dans le temps additionnel également, le VfB Stuttgart a sauvé sa place en première division en battant Cologne 2-1. Les Souabes dépassent sur le fil le Hertha Berlin, qui devra jouer le barrage de montée/descente (les 19 et 23 mai) contre le 3e de deuxième division.
Du côté de Stuttgart, on a arraché son maintien parmi l'élite allemande à la dernière minute contre Cologne.
Stuttgart scored in the 92nd minute to seal their survival in the Bundesliga. Then a party broke out 🍾 pic.twitter.com/EVYV3nYZGS
May 14, 2022Ligue 1 : l'OM peut-il tout perdre ?
Avec une neuvième victoire de rang contre Brest (4-2), Monaco s'empare de la deuxième place, doublant Marseille, débordé par Rennes (2-0), samedi lors de l'avant-dernière journée de Ligue 1 où Metz s'est emparé de la place de barragiste.
Au bout d'une soirée folle où les positions ont beaucoup changé, tout se jouera lors de la dernière journée, dans la course à la Ligue des champions comme pour le maintien. Et l'OM pourrait bien tout perdre, dix jours après son élimination en demi-finale de la Ligue Europa conférence...
Longtemps deuxièmes, les Marseillais ont paru épuisés au Roazhon Park, incapables d'enrayer les accélérations de Benjamin Bourigeaud (11e) et Lovro Majer (34e), les buteurs.
L'OM tombe à la troisième place, qui envoie en barrages de Ligue des champions, dépassé par l'ASM à la différence de but (+25 contre +21) avant la dernière journée, où Marseille, toujours sous la menace de son vainqueur du soir, reçoit Strasbourg au Vélodrome, Monaco se rend à Lens et Rennes à Lille.
Pour espérer accrocher l’Europe, Lens aura besoin que l’OM gagne Strasbourg.On arrive à une drôle de situation où Lensois et Marseillais se supporteront autant l’un que l’autre.#TeamOM 🔵⚪️ #RCLens 🔴🟡 pic.twitter.com/APyXQpKlWl
May 15, 2022Une victoire à Bollaert, qui serait leur dixième d'affilée, et le club princier retrouverait la Ligue des champions, au bout d'un sprint irrésistible, à l'image de sa folle soirée : menée 2-0 juste avant la mi-temps, l'ASM a tout renversé avec un triplé de Wissam Ben Yedder (24 buts), qui revient à une longueur de Kylian Mbappé (25 buts) pour le titre de meilleur buteur.
L'OM recevra Strasbourg (5e), qui tient la place en Ligue Europa Conférence, et doit prendre au moins un point pour rester sur le podium, et faire mieux que Monaco pour reprendre la place de dauphin.
Liga : Séville arrache son ticket pour la Ligue des champions
Séville a arraché un nul 1-1 contre l'Atlético Madrid pour la 37e et avant-dernière journée de Liga dimanche, validant ainsi son ticket pour la prochaine Ligue des champions, tandis que le Real Madrid a été accroché 1-1 à Cadix à deux semaines de la finale de C1 contre Liverpool.
Pour la dernière de Luis Suarez et Hector Herrera au Metropolitano, les "Colchoneros" ont ouvert la marque à la 30e par José Maria Gimenez, qui a coupé de la tête au premier poteau un corner frappé par Yannick Carrasco, mais Séville a égalisé à la 85e grâce à une tête décroisée de Youssef En-Nesyri, à la reprise d'un centre d'Oliver Torres.
A noter également la belle réaction d'orgueil des Basques de la Real Sociedad qui, après avoir été menés 1-0 par Villarreal, ont renversé les plans d'Unai Emery pour s'assurer leur place en Ligue Europa la saison prochaine, condamnant le "Sous-marin jaune" a ferrailler lors de la dernière journée pour s'assurer sa qualification pour la Ligue Europa Conférence dimanche prochain au Camp Nou face au FC Barcelone.
Un Barça qui a d'ailleurs assuré la 2e place de Liga après un pauvre 0-0 à Getafe.
Premier league : City garde la main, mais...
Mené 2-0, mais avec un pénalty raté en fin de match, Manchester City s'est contenté du nul (2-2) à West Ham, alors que Tottenham a dépassé Arsenal dans la course à la Ligue des Champions.
Le duel entre Citizens et Reds pour le titre a failli connaître un nouveau rebondissement, mais le point pris à Londres est quand même un petit pas de plus vers le titre pour les champions sortants.
Avec une victoire, ils auraient eu six points d'avance et une différence de buts bien supérieure à celle de Liverpool à qui il ne reste que deux matches à jouer. Mais ils se contenteront bien de cette avance de 4 unités qui laisse un petit espoir aux hommes de Jürgen Klopp.
Ces derniers iront à Southampton mardi. En cas de défaite, City sera sacré sans jouer. Dans le cas contraire tout se jouera lors de la dernière journée où City recevra Aston Villa, entraîné par Steven Gerrard, capitaine emblématique de Liverpool dans les années 2000, alors que les Reds recevront Wolverhampton.
Imaginez si Aston Villa s'impose ou accroche un nul contre Manchester City, et que Liverpool gagne ses deux derniers matchs... C'est Steven Gerrard qui offrirait alors le titre à Liverpool ! 🥺❤️ pic.twitter.com/1iPjPZAdSe
May 15, 2022"Maintenant il n'y a plus de débat sur la différence de buts, il faut juste qu'on gagne notre match et on sera champion", a clamé Pep Guardiola après la rencontre, qui ne croit pas à un faux-pas de Liverpool.
Tottenham n'a pas laissé passer sa chance de s'emparer de la 4e place, qualificative pour la Ligue des Champions en battant Burnley (1-0). Après avoir sèchement battu Arsenal (3-0), jeudi, les Spurs passent devant avec 68 points contre 66 et une différence de but de +24 contre +11.
Les Gunners devront impérativement gagner à Newcastle, lundi (20h45) avant la dernière journée où ils recevront Everton alors que Tottenham ira à Norwich, déjà relégué.
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PORTRAITPrix Marc-Vivien Foé 2022 : l’Ivoirien Seko Fofana, capitaine et homme fort du RC Lens
Trophées UNFP : Kylian Mbappé élu meilleur joueur de la saison pour la troisième fois consécutive
Trophées UNFP : l'attaquante du PSG Marie-Antoinette Katoto élue meilleure joueuse de la saison
France24 - Monde
Prix Marc-Vivien Foé 2022 : l’Ivoirien Seko Fofana, capitaine et homme fort du RC Lens
Publié le : 16/05/2022 - 07:19Modifié le : 16/05/2022 - 11:31
Marc DAOU
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Capitaine et pilier du RC Lens, l’international ivoirien Seko Fofana remporte l'édition 2022 du prix Marc-Vivien Foé, remis au meilleur joueur africain de Ligue 1 de la saison par France 24 et RFI. Incontournable et décisif dans l’entrejeu lensois, il s’est imposé comme l’un des milieux de terrain les plus performants du championnat.
Il est l’accélérateur de particules du RC Lens. L’international ivoirien Seko Fofana, qui a crevé l’écran tout au long de la saison, s’est vu décerner le prix du meilleur joueur africain de Ligue 1 par RFI et France 24. Cette distinction vient récompenser un milieu de terrain impressionnant de régularité et de générosité, qui a enchaîné, journée après journée, des prestations de très haut vol.
Seko Fofana aura été l’un des principaux acteurs de la très belle saison du club nordiste, classé dans la première partie du tableau pour la deuxième saison consécutive, deux ans après sa promotion en Ligue 1.
Au Racing plus qu'ailleurs, il est toujours question de 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧#PrixMarcVivienFoe #SiFierDEtreLensois@rfi @RFIsports @FRANCE24 pic.twitter.com/O2eYnIRNqV
May 16, 2022Indispensable et décisif avec 8 buts inscrits en 37 matchs de championnat (la saison la plus prolifique de sa carrière), l’Ivoirien répond pleinement aux espoirs placés en lui dès son plus jeune âge.
Né à Paris le 7 mai 1995, il fait ses premières classes au Paris FC entre 2004 et 2010, avant d’intégrer le centre de formation de Lorient (2010 à 2013), où il est entraîné par Julien Stéphan, le coach actuel du RC Strasbourg. Bien que bercé par la philosophie de jeu de Christian Gourcuff, à l’époque entraîneur de l’équipe première, il refuse, faute d’avoir eu sa chance en Ligue 1, de signer son premier contrat pro avec les Merlus.
Recruté à 18 ans par Manchester City
Dans le viseur de Manchester City, qui le repère dans les matches disputés avec les U16 et U17 des Bleus, il rejoint le club anglais en 2013, à l’âge de 18 ans, et devient le premier jeune joueur à quitter aussi tôt le FC Lorient.
Le choix de carrière est osé. Mais après avoir d’abord intégré une équipe de jeunes, Seko Fofana rejoint rapidement le groupe pro, où il côtoie des joueurs de premier plan comme son compatriote et idole Yaya Touré, le champion du monde espagnol David Silva, l’international français Samir Nasri ou encore le redoutable buteur argentin Sergio Agüero. Il écoute attentivement les conseils de ses prestigieux entraîneurs, comme Manuel Pellegrini ou Roberto Mancini.
Mais Seko Fofana ne disputera aucun match avec l’équipe première. Il continue son apprentissage avec la réserve, sous les ordres du Français Patrick Vieira.
Ses performances attirent Fulham, alors en Championship (deuxième division anglaise), qui l’accueille en prêt (2014-2015). La saison suivante, il découvre enfin le haut niveau et la Ligue 1 grâce à un nouveau prêt, cette fois en Corse, dans les rangs du Sporting Club de Bastia (2015-2016).
Une première expérience en Ligue 1 en Corse
Le club termine à une honorable dixième place, et Seko Fofana, qui réalise une bonne saison en participant à 32 matches, tape dans l’œil de l’Udinese. Le club de Serie A, spécialisé dans le recrutement de jeunes pousses prometteuses, convainc City de lui céder son espoir contre un chèque de 3,5 millions d’euros.
C’est avec ce club italien (2016 à 2020) que Seko Fofana, qui décide de jouer pour la sélection ivoirienne (6 capes), se stabilise et franchit un à un les paliers qui le séparent du très haut niveau. Quatre saisons pleines dans un championnat difficile et résolument tactique.
Fort de cette expérience, Seko Fofana décide de revenir en France, malgré une offre de l’Atalanta Bergame, qui propose pourtant l’un des footballs les plus chatoyants d'Europe.
S'il est annoncé plusieurs fois à l'OM, c’est à Lens, fraîchement promu en Ligue 1 et qui a déboursé 10 millions d’euros (record du club) pour l’engager, qu’il signe un contrat en août 2020. Lié jusqu’en 2024 avec les Artois, il devient rapidement un des joueurs clés du club avec son coéquipier congolais Gaël Kakuta, qui a remporté le prix Marc-Vivien Foé 2021. Rapidement adopté par le public du stade Bollaert, il s’impose comme un joueur majeur du championnat.
"J’en ai vu des groupes, mais c’est le meilleur groupe que j’ai fréquenté. La dernière fois que j’ai connu ça, c’était chez les jeunes à City", a-t-il confié à So Foot, en mai 2021. Seko Fofana est tellement investi dans son club qu’il a refusé de défendre les couleurs ivoiriennes lors de la dernière CAN, pour se consacrer aux compétitions françaises. Une décision qui lui a valu de nombreuses critiques en Côte d’Ivoire, même s'il aura certainement à cœur de disputer la CAN-2023, organisée sur les terres des Éléphants.
En attendant, alors qu'il est à nouveau dans le viseur des grands clubs européens, l’avenir du capitaine lensois s’inscrit peut-être ailleurs que dans le nord de la France. L’occasion pour lui de découvrir la Ligue des champions ?
NB : Seko Fofana a été désigné par un jury composé de près de 100 journalistes spécialistes du football français et africain à partir d’une liste de 12 joueurs préalablement établie par les services des sports de RFI et France 24.
Depuis 2011, le trophée du meilleur joueur africain de Ligue 1 porte le nom de Marc-Vivien Foé en hommage au joueur camerounais brutalement décédé durant un match au stade de Gerland à Lyon, le 26 juin 2003. Sont éligibles pour le prix Marc-Vivien Foé les joueurs ayant porté les couleurs d’une équipe nationale africaine et ayant disputé au moins 15 matches en Ligue 1 cette saison.
• Les lauréats des précédentes éditions
2021 : Gaël Kakuta (RD Congo)
2020 : Victor Osimhen (Nigeria)
2019 : Nicolas Pépé (Côte d’Ivoire)
2018 : Karl Toko-Ekambi (Cameroun)
2017 : Jean Michaël Seri (Côte d’Ivoire)
2016 : Sofiane Boufal (Maroc)
2015 : André Ayew (Ghana)
2014 : Vincent Enyeama (Nigeria)
2013 : Pierre-Emerick Aubameyang (Gabon)
2012 : Younès Belhanda (Maroc)
2011 : Gervinho (Côte d’Ivoire)
2010 : Gervinho (Côte d’Ivoire)
2009 : Marouane Chamakh (Maroc)
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PORTRAITPrix Marc-Vivien Foé 2021 : le Congolais Gaël Kakuta élu joueur africain de l'année en Ligue 1
Prix Marc-Vivien Foé 2020 : le Nigérian Victor Osimhen élu joueur africain de l'année en Ligue 1
FOOTBALL
Prix Marc-Vivien Foé 2019 : l’Ivoirien Nicolas Pépé élu joueur africain de l'année en Ligue 1
Le Figaro
Un ancien candidat de «Top Chef» blessé au couteau à Paris
- Par
Sarah Lecoeuvre
- Mis à jour
le 16/05/2022 à 15:01
- Publié
le 16/05/2022 à 10:53
Le pronostic vital de Thomas Chisholm, chef franco-américain découvert dans la saison 12 du concours culinaire de M6, serait engagé après son agression survenue cette nuit en plein cœur de la capitale.
Selon les informations du Parisien , Thomas Chisholm, candidat de la saison 12 de «Top Chef», diffusée en 2021 sur M6, a été blessé au couteau à Paris, dans la nuit de dimanche à lundi. Les faits se seraient produits vers 1h40 du matin dans le 7e arrondissement de la capitale, à la suite d’une rixe impliquant une dizaine de personnes. Le chef franco-américain de 29 ans rentrait à son domicile après avoir participé à la dernière soirée de Taste of Paris, un festival de cuisine.
» LIRE AUSSI - Thomas Chisholm éliminé de «Top Chef»: «Je me suis dit qu’on s’était un peu fait avoir...»
Grièvement blessé à l’arrière de la cuisse, Thomas Chisholm a été transporté dans la nuit à l’hôpital Georges-Pompidou. Son pronostic vital a été engagé mais ne l’est plus aujourd’hui d’après un communiqué de son restaurant parisien.Toujours d’après le quotidien, un homme aurait été interpellé par la police quelques kilomètres plus loin, dans le 14e arrondissement, rue de Gergovie.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par ChoCho (@chocho_paris)
Né à New York, Thomas Chisholm avait participé à «Top Chef», saison 12, proposée sur M6 en début d’année 2021. Protégé de Michel Sarran, il avait quitté l’aventure au terme de neuf semaines de compétition. Il dirige aujourd’hui le Choco à Paris, un établissement situé dans le 10e arrondissement. Ce week-end, il avait participé au festival de cuisine, Taste of Paris au Grand Palais Éphémère.
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Le Figaro
Itinéraire de la radicalisation en ligne de Payton Gendron, auteur de la tuerie de Buffalo
Océane HerreroRÉCIT - Le tueur, qui a donné la mort à dix personnes dans un supermarché samedi, était un membre actif de plusieurs forums où il s'est familiarisé avec les thèses suprémacistes.
Ce jeudi 12 mai, Payton Gendron apporte les dernières touches à un document de 180 pages sobrement intitulé «What you need to know»*. Dans ce texte écrit sur Google docs, il se présente comme un Américain de 18 ans, vivant avec ses parents et ses deux frères, entré en guerre contre le «génocide blanc» qui, selon lui, a lieu aux États-Unis. Deux jours plus tard, il se rend dans le supermarché Top Friendly Market, dans un quartier noir de Buffalo, avec un gilet pare-balles, un casque, une arme semi-automatique et une caméra. La scène qui suit est partagée en direct sur la plateforme de streaming Twitch. Payton Gendron abat de sang-froid dix personnes, malgré les tirs de défense d'un agent de sécurité du supermarché, qui se heurtent au gilet pare-balles du tueur. Six autres personnes sont blessées, avant que Payton Gendron ne soit arrêté par la police.
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Toutes les étapes de ce massacre avaient été détaillées dans le «manifeste» de 180 pages désormais investigué par les autorités. L'auteur y prédit le déroulé de la tuerie, de son petit-déjeuner au circuit qu'il empruntera dans le supermarché. Il affirme aussi avoir trois buts : «tuer autant de Noirs que possible, éviter de mourir, répandre des idéaux». Mais ce document est également un récit de la radicalisation progressive du tueur sur les réseaux sociaux, bien avant son passage à l'acte, et qui confirme son affiliation à une communauté informelle de suprémacistes blancs, pour qui les forums en ligne sont des terreaux extrémistes.
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Le manifeste circule d'ailleurs toujours sur le forum en ligne 4chan, là où la radicalisation du tueur semble avoir commencé. Payton Gendron indique qu'il a commencé à parcourir le forum en mai 2020, «durant la pandémie de covid» et en raison d'un «extrême ennui». Ce forum anonyme, connu pour avoir donné naissance au mouvement Anonymous, est hautement controversé : en 2015 déjà, les autorités américaines avaient enquêté à son sujet après une tuerie qui s'était déroulée en Oregon, un message posté sur le site avait semblé annoncer la tuerie.
Inspiré de la tuerie de Christchurch
Le tueur dit avoir, au fil de sa navigation, fait la découverte du fil de discussion /pol/, dédié aux contenus «politiquement incorrects», où les propos conspirationnistes et antisémites prolifèrent. Il y apprend l'existence de la théorie du «grand remplacement», formulée par l'écrivain français Renaud Camus, et se persuade que la «race blanche» est en train de disparaître aux États-Unis. Ce sont principalement «des graphiques» et «des mèmes [images humoristiques populaires en ligne]» qui vont infuser dans son esprit. Plusieurs dizaines de pages du manifeste sont d'ailleurs constituées d'une compilation de mèmes racistes et antisémites, dans lesquels les juifs sont accusés de fomenter la disparition de la «race blanche».
Tout s'accélère, selon Payton Gendron, quand il découvre sur le forum un GIF [image animée] de Brenton Tarrant, auteur de la tuerie de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Tarrant avait abattu en 2019 51 musulmans dans deux mosquées de la ville. Payton Gendron retrouve dans la foulée la vidéo que le Néo-Zélandais avait filmée en direct à l'époque, ainsi que son «manifeste», qui semblent avoir inspiré la tuerie menée par Gendron. Celui-ci cite également parmi ses inspirations Anders Breivik, auteur d'une tuerie de masse sur l'île norvégienne d'Utøya, et Dylann Roof, néo-nazi ayant tué 9 personnes dans une église de Charleston aux États-Unis.
Responsabilité des réseaux sociaux
Des messages postés sur Discord, et qui semblent avoir été rédigés par Payton Gendron des mois avant l'attaque confirment sa volonté de passer à l'acte. Le 31 décembre 2020, il y demande notamment aux autres utilisateurs quelles balles pourraient traverser un certain type de gilet pare-balles. Sur le forum Reddit, un membre qui portait exactement le même identifiant était également particulièrement actif sur les subreddits [sections du forum] dédiés aux armes, aux munitions et aux équipements tactiques. Selon NBCNews, la tuerie a depuis créé un cas de conscience parmi les membres de ces communautés. Les modérateurs d'un subreddit dédié aux métaux précieux sur lequel Gendron semblait actif ont ainsi coupé son accès au public, tandis qu'un autre, consacré aux équipements tactiques, a également restreint ses accès.
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Cette tuerie pose une nouvelle fois la question de la place des réseaux sociaux dans les processus de radicalisation, mais également dans leur prise en charge de la diffusion des vidéos des tueries. «Je pense que diffuser en live me donne de la motivation, puisque je sais que des gens vont me soutenir», écrivait ainsi Gendron dans son manifeste. Twitch affirme avoir suspendu le live vidéo de la tuerie à peine deux minutes après le début des images de violence, ce que la plateforme considère comme un «bon progrès» au regard de la difficulté à modérer des contenus diffusés en direct. Mais cela n'a pas empêché la vidéo reprise et rediffusée sur plusieurs réseaux sociaux depuis. Ce lundi matin selon nos observations, la vidéo circulait encore largement sur Twitter.
*«Ce qu'il faut savoir».
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Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur
DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.
Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine
Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.
Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles
ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.
France24 - Monde
Pakistan et Inde en proie à une chaleur record, la température fatale à l'Homme atteinte
Publié le : 13/05/2022 - 22:33
FRANCE 24
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Une vague de chaleur inhabituelle frappe l'Inde et le Pakistan depuis deux mois. Vendredi, la chaleur et le taux d'humidité ont dépassé le seuil limite de survie de l'humain lorsqu'il se trouve à l'extérieur.
L'Asie du Sud était à nouveau confrontée, vendredi 13 mai, à des températures anormalement élevées, qui ont atteint en certains endroits du Pakistan les 50 °C, les autorités mettant en garde contre le risque de pénuries d'eau et la menace pesant sur la santé.
De larges pans de l'Inde et du Pakistan connaissent depuis fin avril une vague de chaleur record, dont l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies a estimé qu'elle était "cohérente" avec le changement climatique.
Vendredi, les températures ont grimpé jusqu'à 50 °C à Jacobabad, dans la province méridionale pakistanaise du Sindh, a annoncé le Service météorologique pakistanais (PMD), précisant qu'il pourrait en être ainsi jusqu'à la fin de la semaine.
"C'est comme un feu qui brûle tout autour", a commenté Shafi Mohammad, un ouvrier agricole d'un village proche de Jacobabad, où les gens peinent à trouver de l'eau potable.
Au plan national, les températures sont entre 6 et 9 °C "au-dessus de la normale (saisonnière)", a souligné le PMD, le thermomètre affichant vendredi autour de 40 °C dans la capitale Islamabad et les autres grandes villes de Karachi (sud), Lahore (est) et Peshawar (nord-ouest).
La situation devrait s'aggraver
"Cette année, nous sommes directement passés de l'hiver à l'été", a estimé le prévisionniste en chef du PMD, Zaheer Ahmad Babar.
Le Pakistan est, selon lui, frappé depuis 2015 par la hausse des températures, en particulier dans les provinces du Sindh et du Pendjab (centre).
"L'intensité, la durée et la fréquence (de ces épisodes caniculaires) augmentent", a-t-il expliqué à l'AFP.
La situation devrait encore s'aggraver dans les années à venir en Asie du Sud en raison du réchauffement climatique, ont prévenu des scientifiques.
Le débit de l'Indus a été réduit de 65 % cette année "en raison du manque de pluies et de neige", selon le porte-parole du département de l'Irrigation dans le Pendjab, Adnan Hassan.
Prenant sa source au Tibet, ce fleuve traverse l'Inde puis le Pakistan avant de se jeter en mer d'Arabie. Son bassin procure 90 % de l'alimentation en eau du Pakistan, selon l'ONU.
La presse pakistanaise a signalé que des moutons étaient morts d'insolation et de déshydratation dans le désert du Cholistan au Pendjab, la province la plus peuplée et le grenier à céréales du Pakistan.
"Il y a un vrai risque de pénurie de nourriture et de récoltes cette année dans le pays, si ce manque d'eau doit persister", a souligné Adnan Hassan.
"Comme un four"
La canicule a aussi frappé l'Inde voisine, les températures y atteignant 48,1 °C jeudi dans le district de Barmer, dans la province du Rajasthan. Elles pourraient s'élever à 46 °C à partir de dimanche à New Delhi.
"Il faisait si chaud aujourd'hui que je me suis sentie épuisée et malade quand je suis rentrée de l'université en bus. Le bus était comme un four", a raconté Suman Kumari, une étudiante de 19 ans vivant dans la capitale indienne.
De très fortes températures sont aussi annoncées pour le week-end dans la majeure partie du nord-ouest de l'Inde, avant une amélioration escomptée avec l'arrivée de la mousson.
Mardi, la ministre pakistanaise du Changement climatique, Sherry Rehman, avait appelé les habitants de Lahore à rester à l'ombre "pendant les heures les plus chaudes de la journée".
Le Pakistan, qui compte 220 millions d'habitants, dit n'être responsable que de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Il figure pourtant en 8e position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l'ONG Germanwatch.
Avec AFP
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Climat
Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe
Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique
En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité
L'Humanité
Fusillade de Buffalo : l’Amérique n’en a pas fini avec ses néonazis
ActuUn jeune homme à peine majeur a commis une effroyable tuerie raciale à Buffalo, dans l’État de New York. Au moins dix personnes ont été tuées, essentiellement issues de la communauté afro-américaine. L’homme avait diffusé un « manifeste » faisant référence à la théorie du « grand remplacement ».
Marc de Miramon Lourdement armé, vêtu d’habits de combat avec une caméra fixée sur son casque de guerre, un jeune homme d’à peine 18 ans s’est rendu samedi dans un supermarché de la ville de Buffalo, dans l’État de New York, avant d’ouvrir le feu et de tuer au moins dix personnes, en blessant trois autres, parmi lesquels onze Afro-Américains. « Nous enquêtons sur cet incident comme étant à la fois un crime motivé par la haine et une affaire d’extrémisme violent à motivation raciale », a déclaré l’agent spécial du FBI à Buffalo Stephen Belongia, alors que la police fédérale états-unienne a ouvert une investigation pour crime raciste.
Colorado. Tuerie de masse aux États-Unis, épisode 687Celui-ci ne fait guère de doute. Le tueur, qui a diffusé les images en direct sur Internet via la plateforme Twitch, avait soigneusement choisi sa cible, située dans un quartier majoritairement peuplé d’Afro-Américains.
Capturé par les forces de police dépêchées sur place, il avait posté sur les réseaux sociaux des photographies le mettant en scène affublé de signes néonazis, dont le fameux « soleil noir », représentant des croix gammées entrelacées, et présent dans les symboliques du IIIe Reich comme dans la mythologie païenne nordique.
Si de nombreuses organisations d’extrême droite utilisent ce visuel – dont le sulfureux bataillon Azov déployé sur le théâtre de guerre ukrainien –, le tireur de Buffalo a cependant clairement inscrit son acte insensé dans les pas de la communauté suprémaciste états-unienne.
Tueries de masse aux États-Unis. Les condoléances du député Thomas Massie ? Cette photo de famille...Massacres de masse par imprégnation idéologique
Selon le New York Times, l’homme avait diffusé sur Internet un « manifeste » de 180 pages faisant référence à la théorie du « grand remplacement » de la population blanche, popularisée en France par l’écrivain Renaud Camus, mais dont les racines remontent bien de l’autre côté de l’Atlantique, à travers des figures comme David Duke ou William Pierce.
Le premier, fondateur et grand maître de l’ordre des « chevaliers du Ku Klux Klan de Louisiane », aujourd’hui âgé de 71 ans, s’est notamment fait expulser de plusieurs pays européens (dont l’Italie et la République tchèque) pour avoir tenté d’y implanter des cellules néonazies empruntant symboles et visuels issus de ce même paganisme nordique.
La théorie du « loup solitaire »
Le second, idéologue proche de David Duke depuis les années 1960 – il est décédé en 2002 à l’âge de 68 ans – s’était imposé comme l’un des gourous du terrorisme blanc aux États-Unis, grâce à son best-seller The Turner Diaries, popularisant la théorie du « loup solitaire » censé commettre des massacres de masse par imprégnation idéologique, sans pour autant bénéficier du soutien d’une organisation politique structurée.
Une matrice qui avait inspiré l’attentat commis en 1995 par Timothy McVeigh contre un bâtiment fédéral à Oklahoma City (168 morts), celui perpétré par le suprémaciste norvégien Anders Breivik sur l’île d’Utoya le 22 juillet 2011 (77 morts), ou encore le massacre (51 morts) survenu le 15 mars 2019 dans deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.
États-UnisfusilladeExtrême droite Le Figaro
Fin du masque : dans le métro parisien, les visages se découvrent timidement
Julien Da SoisREPORTAGE - Au premier jour de la levée de l'obligation du port du masque dans les transports, les usagers sont «partagés». L'inquiétude reste de mise face à une épidémie de Covid-19 qui reste menaçante.
Le masque obligatoire dans les transports, c'est fini ! Depuis ce lundi 16 mai, les usagers des bus, métros, trains ou autres taxis peuvent de nouveau circuler le visage découvert. Dans le métro parisien, Gabriel, 16 ans, fait part de son soulagement. «On est plus libres», souffle l'adolescent.
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Bien que l'information de la fin de cette restriction, mise en place il y a deux ans, aux débuts de la pandémie de Covid-19 en France, semble avoir été bien reçue par les usagers, nombre d'entre eux ont décidé de conserver cette habitude. À l'image de Thierry, 60 ans, croisé sur la ligne 9. «Il y a encore un haut niveau de contaminations. Je l'enlèverai quand je me sentirai à l'aise», confie le sexagénaire, lunettes sur le nez légèrement embuées. Certes, l'épidémie est sur une pente descendante depuis un moins, mais ce sont encore environ 36.000 cas quotidiens qui ont été enregistrés en moyenne sur les sept derniers jours.
Carine, 48 ans, pas encore prête non plus à ôter son masque dans le métro («On est trop les uns sur les autres»), aura un œil attentif sur les chiffres. «Je vais regarder tous les jours le niveau de contaminations pour décider de l'enlever ou non.» Même stratégie chez Philippe, 55 ans, qui «attend de voir l'évolution de la pandémie».
«J'hésite encore à continuer à le porter»
Même chez les «démasqués», la prudence reste de mise. «Je suis partagée», lance Sarah, 36 ans, écouteurs vissés sur les oreilles. «D'un côté, ça fait du bien, mais de l'autre, le virus est toujours là.» Elle dit vouloir continuer à porter le masque lorsqu'elle aura «des échéances importantes», pour éviter tout risque d'infection, et «quand il y aura du monde».
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C'est justement ce que le gouvernement préconise. En effet, l'exécutif a fait savoir que le masque restait «fortement recommandé dans les heures de forte affluence», ainsi que pour les personnes «fragiles». Île-de-France Mobilités (IDFM) va même plus loin, considérant qu'il reste dans tous les cas «fortement recommandé». L'autorité régionale en charge des transports franciliens prépare une campagne d'affichage, en collaboration avec la RATP, sur cette recommandation, fait savoir la régie des transports parisiens. Difficile de savoir la proportion d'usagers qui s'y plieront. Jusque-là, l'obligation avait «été bien respectée», indique la RATP, sans plus de précisions.
«J'hésite encore à continuer à porter le masque», avoue Ali, 32 ans, qui, ce premier jour de liberté, a choisi de l'abandonner. Mais pas trop loin non plus. «J'en ai un dans mon sac à dos, au cas où !». Massiva, 26 ans, est moins réservée. Mais si la jeune femme trouve «cool» de ne plus être obligée d'avoir le bas du visage caché, elle a une autre crainte. «Est-ce qu'ils ne vont pas nous le remettre après l'été ?» Une inquiétude légitime, au vu des propos d'Olivier Véran sur BFMVTV jeudi dernier. Au lendemain de l'annonce de la fin de cette restriction, le ministre de la Santé n'a pas exclu un retour du port du masque obligatoire en cas de rebond de l'épidémie de Covid-19.
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Décès de Bernard Bigot, patron du programme Iter sur la fusion nucléaire
«Emporté par la maladie», le Français est décédé à 72 ans. Il était à la tête du programme depuis 2015.
Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports
Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.
Regarder la vidéoPoutine exige que l'Union européenne paie son gaz en roubles
Le président russe donne une semaine aux autorités du pays pour mettre en place le nouveau système en roubles. L'Allemagne a dénoncé «une rupture de contrat».
Regarder la vidéo France24 - Monde
Géothermie : la nouvelle vie du charbon
Publié le : 13/05/2022 - 11:58
Valérie DEKIMPE
Marina BERTSCH
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Élise DUFFAU
Les mines de charbon ont longtemps été une cause de grave pollution à l'impact dévastateur sur le climat. Mais aujourd’hui, au Royaume-Uni, un vaste programme les transforme en source d’énergie renouvelable grâce à la géothermie.
L'eau souterraine comme ressource
Stephen Williams-Dixon, ancien mineur à la retraite, nous fait revivre ses anciennes conditions de travail à la mine de Dawdon, où il a passé 23 ans dans les galeries. Il explique la présence de l'eau : "Sous terre, il y a toujours des failles et partout où il y a une faille, l'eau s'infiltre. À l’époque, l'eau était un gros problème. Il fallait la pomper, sinon on se serait noyés. C'était terrible de travailler là-dedans, vraiment de mauvaises conditions de travail".
Aujourd'hui, les mines sont fermées et l'eau a repris ses droits, mais les autorités anglaises ont décidé d'en tirer partie.
Gareth Farr, de la British Coal Authority – l'institution chargée de gérer l'ancien parc minier –, explique : "Sous terre, l'eau est quasiment à 20°C, toute l'année. Une fois que nous avons extrait l'eau de la mine du sous-sol, nous pouvons la faire passer dans des pompes à chaleur pour récupérer cette chaleur de l'eau".
Avec 23 000 puits abandonnés, le potentiel est énorme. Quelque deux milliards de mètres cube d'eau chaude sont stockés sous terre dans les anciens puits, ce qui suffirait à chauffer des millions de foyers. Ce serait un des gisements d'énergie bas carbone les plus importants du pays. Et pour l’instant, il est encore largement inexploité.
La neutralité carbone en ligne de mire
Non loin de là, la ville de Gateshead a de grandes ambitions : la neutralité carbone d'ici 2030. L'eau des mines, ou plutôt la chaleur que l'on peut en tirer, va aider la commune à atteindre son but.
"En ce moment, nous investissons 16 millions de livres", explique John McElroy, conseiller municipal chargé de l’Environnement. Cette eau des mines pourrait sérieusement concurrencer le gaz, énergie fossile, comme principale source de chauffage du pays. D’ailleurs, le gouvernement s'est engagé à ce qu'aucun nouveau raccordement au gaz ne soit fait dans les maisons et les entreprises d'ici 2025.
"Je pense que c'est un bon investissement pour un avenir plus vert. Ce que nous faisons ici est incroyable", poursuit John McElroy. "Nous étions un leader de la révolution industrielle il y a 200 ou 300 ans, nous sommes maintenant un leader de la révolution verte."
La boucle est bouclée ?
Et si les puits de géothermie pouvaient à leur tour renfermer des minerais ? Détour par la France, à Rittershoffen en Alsace, dans une centrale géothermique où un test concluant a été mené pour extraire de l'eau du lithium, une ressource précieuse.
Christophe Neumann, président d'ES Géothermie, se réjouit : "Si on extrait toute l’année sur cette seule centrale, on pourra extraire l’équivalent de près de 2 000 tonnes de lithium par an. Rien que sur cette unité, on représente 4 % de la production mondiale."
Un minerai crucial, très convoité pour fabriquer des smartphones ou des batteries électriques. Pour autant, pour l'instant, l'extraction des eaux géothermales coûte bien plus cher que l'extraction d'une mine.
"Le potentiel dans le bassin rhénan est là et offre des solutions et des opportunités pour que la France puisse s’approvisionner sur son territoire sans être dépendante d’importations sur un matériau stratégique pour l’avenir", conclut Christophe Neumann.
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Bande dessinée. Alex W. Inker : « Fourmies n’est pas une ville rebelle, c’est une ville martyre »
EntretienOriginaire de Fourmies, le dessinateur Alex W. Inker rend un magnifique hommage à sa ville et aux victimes de la fusillade du 1 er mai 1891, qui coûta la vie à dix ouvriers en grève. Entretien.
Lucie Servin Fourmies la Rouge, d’Alex W. Inker. Éditions Sarbacane, 112 pages, 19,50 euros.
Le 1 er mai 1891, à Fourmies, petite ville ouvrière du nord de la France, une manifestation pacifique des ouvriers en grève dégénère. L’armée tire sur la foule. Parmi les victimes, huit ont entre 11 et 20 ans. En écho à la répression des manifestations de Chicago en 1886, cette tragédie fonde la tradition de la journée de lutte pour les droits des travailleurs en France. Cent trente ans après, la BD Fourmies la Rouge reconstitue le déroulement de la journée de la fusillade.
ALEX W. INKER est diplômé en 2006 de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles en Bande dessinée, et titulaire d’un Master 2 de cinéma. En plus de son activité de dessinateur auteur, il a été professeur à l’université de Lille 3 où il enseignait les liens entre cinéma et BD. Il est par ailleurs l’un des grands auteurs du catalogue BD de Sarbacane. Il vit à Lille.
Vous avez grandi à Fourmies, que représente cette BD pour vous ?
Alex W.Inker La fusillade du 1 er mai 1891 fait partie de l’histoire de Fourmies. Pour le 130 e anniversaire, je voulais marquer le coup et offrir cette BD à ma ville pour commémorer le souvenir au-delà de la mémoire locale. Comme presque tous les habitants de Fourmies, je viens d’une famille d’ouvriers : mes grands-mères, grands-oncles et tantes travaillaient dans les filatures. Alors que les derniers témoins de ce monde ouvrier sont en train de disparaître, cette année, dans son discours du 1 er Mai, le maire de droite de la ville n’a pas mentionné la fusillade. Il y a une volonté d’effacer le passé industriel de Fourmies la Rouge.
Vos héros sont toujours des gens modestes, des bandits ou des marginaux ; en quoi vos origines ouvrières ont-elles forgé votre identité d’auteur ?
Alex W. Inker Pour faire une bonne histoire, il est toujours plus simple de mettre ses personnages dans la difficulté et d’imaginer comment ils s’en sortent. J’ai aussi naturellement plus d’affinité avec les gens d’en bas parce que je connais leur manière d’être et de penser. Pour cette BD, j’avais l’histoire en tête, j’ai relu les livres sur la fusillade mais aussi des documents sur le monde ouvrier et je me suis replongé dans Victor Hugo, Didier Eribon, Annie Ernaux, Édouard Louis, Nicolas Mathieu…
Comment avez-vous procédé pour reconstituer le décor de Fourmies à la fin du XIX e siècle ?
Alex W. Inker C’est un vrai plaisir d’imaginer sa ville à partir de photos d’époque. Je dialogue aussi bien avec la Fourmies du XIX e siècle qu’avec celle de mon enfance dans les années 1980-1990, quand toutes les cheminées des filatures existaient encore. Au départ, Fourmies était un village isolé à la frontière belge qui s’est transformé en petite ville quand les usines sont arrivées. Avec un pied dans la campagne et un autre sur le pavé, elle a gardé une structure féodale, avec les riches d’un côté et la misère de l’autre. Les syndicats y étaient beaucoup moins institués que dans les grands centres industriels du Nord et il existait une dépendance très forte des ouvriers envers les patrons. Fourmies n’est pas une ville rebelle, c’est une ville martyre.
« Fourmies la Rouge » : c’est le surnom de la ville qui vous a inspiré la bichromie en rouge ?
Alex W. Inker Ce surnom s’est imposé dans la mémoire d’une ville qui est restée communiste pendant un siècle. Le rouge était une évidence. Il y a les coquelicots, les briques, l’uniforme des soldats, la rousseur de Maria Blondeau, le sang, mais aussi le rouge du drapeau tricolore, le rouge des ouvriers qui revendiquaient la journée de travail de huit heures. Sans être militant, c’est une BD politique. Je suis naturellement du côté des exploités. Pour retranscrire la violence, j’ai choisi la plume, une technique que j’utilise pour mes story-boards dans l’esprit des croquis pris sur le vif qu’on trouvait dans les illustrations de presse de l’époque. Je voulais garder un trait vivant, brutal, moins figé que lorsque je retravaille l’encrage au pinceau.
Pourquoi avoir choisi de dramatiser l’histoire en effet d’annonce sur une journée ?
Alex W. Inker La Haine, de Mathieu Kassovitz, est une référence pour moi depuis que je suis ado. J’ai repris ce modèle de compte à rebours avec les cloches de l’église qui donnent le chronomètre parce que c’est la meilleure manière de redonner une identité aux victimes. À Fourmies, le lecteur connaît la fin de l’histoire. L’important n’est pas la fusillade, c’est de sortir les victimes de leur anonymat.
Comment avez-vous choisi vos personnages ?
Alex W. Inker C’est toujours l’humain qui m’intéresse. Les ouvriers ne forment pas une masse compacte et chaque personnage incarne différentes facettes du monde ouvrier. À l’inverse, l’armée est l’instrument du pouvoir et de la répression. L’uniforme efface les individus. Toutefois à Fourmies, un des soldats a refusé de tirer, j’en ai donc fait un personnage. Il arrivait ainsi que les soldats fraternisent avec les manifestants quand ils venaient de la même région et qu’ils appartenaient à la même classe sociale.
C’était aussi la première fois que le fusil Lebel était utilisé !
Alex W. Inker Le Lebel, c’est le fusil emblématique du poilu, une révolution pour l’armement d’infanterie : il pouvait contenir dix balles. Surtout, il a été conçu pour préparer la revanche contre les Allemands dans un contexte d’exaltation patriotique et de propagande boulangiste. Que le Lebel ait servi à tirer d’abord sur des Français a été une tache indélébile sur la III e République. Dans la mémoire nationale, la Première Guerre mondiale a en quelque sorte effacé le scandale de Fourmies, qui est resté dans l’histoire des luttes du 1 er Mai.
Avec très peu de texte, comment parvenez-vous à humaniser les symboles ?
Alex W. Inker En laissant souffler le lecteur, il peut réfléchir aux images, au langage des briques et des cheminées. J’ai souvent l’impression de faire du théâtre de marionnettes, de jouer avec des silhouettes en papier. Un objet, un vêtement, une manière de manger suffisent pour évoquer l’époque et le milieu social. Avant d’être grandiloquents, les symboles se construisent sur des réalités triviales. J’ai aussi beaucoup appris de la peinture militaire. À côté des représentations des grandes batailles, il existe des scènes de genre avec une imagerie qui fonctionne en mêlant à double niveau des symboles et des représentations du quotidien.
Vous terminez sur la fusillade sans évoquer les répercussions : pourquoi ?
Alex W. Inker Parce que je voulais rester auprès des ouvriers, au niveau de l’histoire locale. Je tenais ainsi à insérer des traces de patois. Le tract d’appel à la manifestation publié au début donne le ton festif et populaire d’un événement qui n’était pas fait pour essaimer dans toute la France. Les conséquences de la fusillade appartiennent ensuite à l’histoire bourgeoise, à la presse, à la politique nationale, entre le discours de Clemenceau, les procès mais aussi la récupération antisémite de Drumont. Les ouvriers de Fourmies, eux, sont repartis derrière les machines et ont pleuré leurs morts.
Vous dédiez la BD « à tous les exploités qui se retrouvent face aux armes ». Pourquoi commémorer cette fusillade aujourd’hui ?
Alex W. Inker L’histoire de Fourmies m’a offert une grille de lecture sur les mouvements sociaux actuels. Elle illustre les dérives du capitalisme, les alliances entre le pouvoir industriel et l’État pour la répression, les relations dominants-dominés. Les grandes fortunes des industriels qui se sont construites à cette époque-là sont toujours en place. De plus, quand on parle de fake news, la fin du XIX e siècle est une époque de propagande très active qui donne des perspectives sur les moyens de manipuler l’opinion.
bande dessinée1er maifusillade France24 - Monde
Côte d'Ivoire : nomination polémique de l'ex-ministre Alain Donwahi à la tête de la COP15
Publié le : 12/05/2022 - 10:33
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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L'ex-ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Alain Richard Donwahi, a été élu mercredi président de la COP15 contre la désertification, alors que son ancien ministère fait actuellement l'objet d'un audit, après des révélations sur un trafic de bois présumé. Les précisions à Abidjan de Hannane Ferdjani, correspondante de France 24.
Au moins huit soldats togolais ont été tués, et treize blessés, dans la nuit du mardi 10 mai au mercredi 11 mai lors d'une attaque "terroriste" dans le nord du Togo. L'armée est déployée dans cette zone pour faire face à la menace d'un débordement de la violence des groupes jihadistes présents au Burkina Faso voisin.
Au Sénégal, un tribunal a condamné, mercredi 11 main, trois sages-femmes à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu une césarienne et dont le sort tragique a ému le pays. Modou Mboup, mari de la femme enceinte décédée à l'hôpital, se dit "déçu de cette décision" de jugement.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est convoqué par la justice malienne dans le cadre d'une enquête portant sur une "atteinte aux biens publics et autres infractions".
L'organe législatif mis en place par les militaires au pouvoir en Guinée a fixé à trois ans la durée de la transition avant de rendre le pouvoir aux civils, défiant ainsi les partenaires régionaux de ce pays qui demandent un délai bien plus court. Ce délai de 36 mois est revu très légèrement à la baisse par rapport à l'annonce faite le 30 avril par le colonel Mamady Doumbouya, qui avait annoncé avoir opté pour une durée de transition de 39 mois.
Il y a 70 ans, près de Dakar, avait lieu le massacre de Thiaroye. L'armée française avait ouvert le feu contre des tirailleurs sénégalais qui réclamaient le paiement de leurs arriérés de solde. Si 35 d'entre eux sont morts selon la version officielle, d'autres bilans beaucoup plus lourds circulent. Cet évènement sombre de l'histoire de France reste un sujet sensible. François-Xavier Destors parle du documentaire "Thiaroye 44" , une enquête sur ce massacre longtemps passé sous silence, réalisé avec Marie Thomas-Penette. Diffusé samedi 14 mai sur France 24, coproducteur du film, ce film est déjà disponible sur le site Internet de la chaine.
>>> À voir : "Thiaroye 44, enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal"
Le Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (FEMUA) a démarré à Abidjan en Côte d'Ivoire. Une douzaine d'artistes sont venus de tout le continent. Et comme chaque année cette édition ne perd pas de vue sa vocation sociale, comme l'explique Fatimata Wane, envoyée spéciale de France 24.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Au Sénégal, l'affaire "Astou Sokhna" remet le système de santé en question
En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans
L’invité du jour
Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"
El País (ESP)
SANS TITRE
Muy pronto empezará el calor de verdad y con él la temporada de berenjenas, una hortaliza a la que en El Comidista se le rinde tanto culto como a la alcachofa que nos hace las veces de logo. Nos gustan de todas las maneras y en todo tipo de preparaciones -desde en untable hasta en bocadillo, pasando por tortillas, revueltos o guisos-, así que hoy queremos rendirles culto y compartir todo nuestro conocimiento berenjenero. Desde tipos y variedades y cómo conservarlas hasta ideas para prepararlas con las técnicas más tradicionales, otras que a priori parece que no van a funcionar -pero lo hacen- y consejos para que lo den todo en el electrodoméstico casero de moda. Ahí va nuestra oda a la berenjena.
Tipos de berenjenas y cómo reconocer unas buenas
Estas solanáceas -familiares del tomate, las patatas o algunos chiles- suelen catalogarse por sus formas y colores: las más cultivadas son las intermedias como las variedades Paula, Diva o Cava; de color morado oscuro y una forma ni muy chata ni muy alargada (la berenjena de toda la vida, vamos). Las redondas como la Bonica (variedad catalana) la Rondona o la Black Beauty tienen forma achatada y son variedades bastante productivas, con frutos de unos 300-400 gramos de peso (aunque las hay que pueden pesar hasta un kilo.
También están las de tipo listadas o rayadas como la Leire, Ángela o siciliana, fáciles de reconocer por su llamativa combinación de colores que van del blanco al morado, cada vez más fáciles de encontrar en las fruterías y de producción tardía (lo que permite ampliar su temporada). Dentro de las berenjenas alargadas entran las variedades Mirabelle, Helena, Mileda o Violeta -originaria de Asia, fina y de carne dulce- y existe una variedad llamada “de metro” que puede superar los 40 cm por fruto.
Los ejemplares deberían lucir una piel tersa y carne prieta, ser pesados en proporción a su tamaño y no ceder con facilidad cuando las apretamos (esto puede significar que tienen muchas semillas). El pedúnculo también es un buen indicador de frescura: si está verde oscuro y parece fresco, buena señal; si tiende a gris y luce pocho, mejor escoge otra. Cuidado porque este pedúnculo puede ser urticante -si has pensado que “Pedúnculo Urticante” podría ser tu nombre de drag, ya somos dos-, aunque la mayoría de las variedades que se cultivan en la actualidad se han domesticado para no serlo (pero no todas: si te encuentras con una listada de Gandía, tus deditos corren peligro). Puedes conservarlas en la nevera -en la parte menos fría-, y nunca en bolsas de plástico: si quieres alargar mucho su vida útil, escabéchalas, esterilízalas en tarros y las podrás disfrutar durante mucho tiempo.
¿Cuándo hay que desamargarlas?
Las carne de las berenjenas tiene un punto de amargor intrínseco que cuando están en su punto es agradable, pero puede volverse demasiado evidente, molesto y hasta picante, por ejemplo si tienen muchas semillas o hace mucho tiempo de su recolección y se han quedado blandurrias. No todas las berenjenas tienen que pasar por este proceso, pero si quieres hacerlo puedes añadirles un poco de sal por encima y dejarlas reposar una media hora, escurriendo bien después el agua amarga que hayan soltado (puedes ponerlas directamente sobre un colador para hacerlo más fácil). Normalmente se suelen cortar en rodajas antes de ponerles la sal, pero si las vas a preparar cortadas en dos a lo largo también puedes hacerlo -déjalas después de un rato sobre un colador boca abajo- y notarás la diferencia. He leído que dejarlas en remojo en agua fría también funciona, pero la verdad es que no lo he probado nunca.
Fritas y rebozadas
Una de las características de la carne de la berenjena es su esponjosidad, algo que es bueno para muchas cosas pero también hace que absorban muchísimo aceite si no usas la técnica adecuada. Como donde hay capitán no manda marinero, dejamos por aquí el vídeo donde dos tabernas cordobesas expertas en freír esta hortaliza: La Montillana y Salinas. Allí nos enseñaron todos sus trucos para que queden perfectas, que van desde un baño en leche muy fría y un posterior rebozado en harina muy fina, friendo después con aceite de girasol hasta remojarlas en agua con sal, pasar a la harina y freír en aceite de oliva bien caliente.
¿Ya has preparado tus favoritas? Pruébalas simplemente con miel o miel de caña, con mayonesa de membrillo o con una tofunesa aderezada con cítricos y tus especias favoritas. Pero las berenjenas fritas en otros formatos ofrecen más posibilidades: puedes rellenarlas con verduras y feta al estilo cretense (aunque prepara aceite en gran cantidad, que te hará falta) o esta lujuriosa receta del detective Carvalho, donde se vienen arriba con una bechamel de gamba y un gratinado.
Para rebozarlas podemos usar una técnica de salida muy parecida a la de La Montillana pero con las berenjenas en rebanadas un poco más gruesas o bastones, sumergiendo posteriormente las berenjenas en cerveza y después pasándolas por harina de trigo o garbanzos antes de freírlas. ¿Podríamos empanarlas con huevo y pan rallado? Sí, se puede, pero no me parece que sea la manera en la que quedan mejor: el pan se quema con facilidad antes de que la berenjena se cocine, y si bajamos la temperatura para que no sea así, la hortaliza se empapuza de aceite.
Asadas
Ahora mismo le tenemos un poco de miedo por los precios del KW/h -aunque no es el electrodoméstico que más consume- pero el horno sigue siendo una buena opción cuando se trata de asar berenjenas, siempre que tengamos unas cuantas cosas más para hacer a la vez y podamos optimizar su uso. A 180ºC -un poco más si el horno está muy lleno- podemos cocinar juntos berenjenas, pimientos, zanahorias, patatas, tomates, cebollas y más, siempre que estemos pendientes para ir sacando cada cosa a su tiempo (nuestras protagonistas de hoy pueden tardar alrededor de una hora, un poco más si son muy grandes). Si quieres prepararlas aprovechando el fuego alto de la barbacoa pero se te churruman -o al contrario, la brasa residual se apaga demasiado pronto- puedes ponerlas antes tres o cuatro minutos al microondas y problema solucionado.
También puedes conseguir berenjenas con un interesante sabor ahumado en casa, si no te da pereza limpiar después los fogones: te lo contamos en nuestra receta de babaganoush, y lo resumimos aquí de nuevo. Lava las berenjenas y ten a mano una pinza metálica. Con el fuego a potencia media y el extractor encendido pon las berenjenas sobre los quemadores, apoyadas en las parrillas. Dales la vuelta cada cinco minutos para que se cocinen por todas partes: sabremos que están listas cuando estén blandas por todas partes y con la piel ennegrecida (a veces se abren durante el proceso). Brillarán en cualquier preparación en la que el ahumado gane puntos: simplemente con un chorrito de aceite, un queso cremoso, sal, pimienta y ralladura de limón o alguna hierba fresca quedan espectaculares.
Otra ventaja de las berenjenas asadas es que puedes preparar con ellas platos más elaborados: nos las hemos comido aderezadas con yogur y romesco -una combinación deliciosa aunque suene rara-, rellenas de un guiso de soja texturizada que podrías cambiar por 250 g de tu carne picada favorita y gratinadas con queso o bañarlas en curry garam masala. La versátil escalivada y sus infinitas posibilidades merecen un capítulo aparte -y lo puedes encontrarlo aquí- además de poder preparar con ella esta particular ensaladilla sin patata u otra con lentejas.
En freidora de aire
Si tienes una freidora de aire -en realidad un horno con aire, como nos contó nuestra compañera Beatriz Robles- puedes hacer muchas de las cosas que contamos en los anteriores apartados. Puedes asarlas si las pones enteras -dales la vuelta de vez en cuando-, freírlas si les repartes aceite en spray o incluso hacer una especie pisto “seco” para guarniciones si las troceas y mezclas con otras verduras. Siempre hay que tener en cuenta que cuando hay contacto entre lo que cocinamos en este electrodoméstico la cocción es diferente, así que es importante remover frecuentemente para que todo vaya quedando en contacto con el aire caliente en movimiento. ¿Alguna pega? Los rebozados con una base líquida o semilíquida se despegarán de los alimentos antes de que les dé tiempo a cocinarse y solidificarse. ¿Un truquito? Córtalas en daditos junto con patatas y cebolla y prepara con ellas una tortilla: si las dejas un buen rato bañándose en el huevo no echarás nada de menos el aceite de la versión tradicional en sartén.
Guisadas
Guisar berenjenas es una buenísima opción para que no pidan una cocción muy larga -porque al cortarlas en trocitos la aceleramos- y queden melosas casi sin añadir aceite al mezclarse con salsas, vino, caldo, agua u otras hortalizas que suelten sus jugos. Aunque ya hemos preparado antes berenjenas con tomate que también pueden servir como salsa, caponata siciliana, el guiso con burrata que servía Adriana Restrepo -a la que siempre echaremos de menos- en Nina Pasta Bar, musaka como en Grecia o un pilaf con quinua en lugar de arroz.
Hoy también os proponemos una versión para vagos en la que tendréis que trabajar poco más de tres minutos: cortad a lo largo cuatro berenjenas y ponedlas con la carne hacia abajo en una sartén o cazuela a fuego medio, con un chorrito de aceite. Olvidaos de ellas tres o cuatro minutos y después verted encima una lata pequeña de tomate troceado o tomatitos en conserva. Añadid un chorrito más de aceite, sal, especias o hierbas al gusto -yo puse za’atar-, tapad pero no del todo -dejando un trocito abierto- y que cueza a fuego medio unos 12 minutos.
Pasado ese tiempo, destapad más para que el agua se evapore y la salsa se concentre, entre cinco y 10 minutos más. Una vez fuera del fuego, añadir un diente de ajo picado muy fino y bien repartido para que se cocine con el calor residual, un poco más de las especias y alguna hierba fresca (yo usé perejil). Se pueden servir en una tostada, con arroz integral o cuscús o tomar frías, como una ensalada.
A la plancha
Sencillas, relativamente rápidas pero con un riesgo: que se sequen y acaben quedando como la correa de un cinturón. Para evitar eso, reservaremos para esta técnica las que estén más frescas y jugosas, las cortaremos no muy finas -algo menos de un centímetro- y cocinaremos a fuego medio en una plancha o sartén sin aceite (o con muy poco, pintado o repartido con espray). Para que no se sequen y además se salen por todas partes -y de paso solucionar el problema de la amargura, si lo hubiera- las dejaremos antes un rato en agua con sal. También podemos marinar las berenjenas antes con especias durante un rato para que cojan sabor: con curry, con pimentón y ajo, con chimichurri, con mostaza…
Hervidas
Puede sonar raro, pero es una cocción muy válida para cierto tipo de recetas; tanto al vapor en el microondas durante unos 15 minutos como hirviendo en agua, previamente cortadas en dados gruesos unos 23 y escurriendo bien después. Con ellas podrás preparar salsas para pasta -como esta con limón, no apta para los que no soportan los cítricos- o este zaluk marroquí especiado y sabroso para el aperitivo. Después de haberlo probado de esta manera, me atrevería a decir que puede funcionar en muchos otros platos donde necesitemos una berenjena en un formato parecido al asado y no queramos añadir aceite o grasa por cualquier motivo; porque quedan melosas y con una textura mucho más agradable de lo que puede parecer antes de meterles tenedor.
L'Humanité
États-unis. Massacre suprémaciste à El Paso
ActuUn « manifeste » dénonçant l’« invasion hispanique du Texas » a été mis en ligne quelques minutes avant la tuerie, samedi, qui a coûté la vie à vingt personnes.
Christophe DeroubaixIl était 10 heures 39 minutes et 35 secondes – sur la foi des images de vidéosurveillance – lorsque Patrick Crusius, 21 ans, est entré dans le Walmart du Cielo Vista Mall, dans la partie est d’El Paso. Pas pour faire quelques courses. Mais pour tuer. Un casque antibruit sur les oreilles. Le doigt sur la détente d’un fusil d’assaut. Quelques minutes de feu et de sang et le bilan s’inscrit comme la sixième tuerie la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis et la plus sanglante prenant les Latinos pour cibles : 20 morts, 26 blessés.
Dix-neuf minutes avant le premier appel au fameux 911 – le numéro des appels d’urgence –, un texte avait été posté sur Internet. Comme une revendication. « Un manifeste anti-immigrants », selon le New York Times. Son titre : « La triste vérité ». Sa thèse, écrivons plutôt son délire : l’« invasion hispanique du Texas », version locale du « grand remplacement », théorie forgée par le Français Renaud Camus, au demeurant cité dans ce document de quatre pages. Une référence au massacre perpétré, le 15 mars dernier, par un suprémaciste blanc dans des mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, ne laisse aucun doute sur sa motivation : la haine et le nationalisme blanc. Le texte a été publié sur la plateforme 8chan, tout comme la revendication de l’attentat de Christchurch et la diatribe antisémite de l’auteur d’un attentat contre une synagogue en avril dernier, près de San Diego.
« Les Hispaniques vont prendre le contrôle du gouvernement local de mon bien-aimé Texas, changeant les politiques pour les faire correspondre à leurs besoins. La massive population hispanique au Texas va en faire un bastion démocrate », peut-on y lire.
Sa solution, à terme : un plan de séparation de l’Amérique selon « ses races ». À court terme : prendre un AK-47, avaler un millier de kilomètres depuis une banlieue huppée de Dallas, où il vit avec ses grands-parents, et buter autant d’« envahisseurs » que possible. Donc, venir un samedi matin (les familles venaient y acheter les fournitures scolaires, arrivées en rayons, en prévision de la prochaine rentrée scolaire) dans un Walmart (dont la clientèle est réputée très populaire).
Si les enquêteurs étudiaient encore, à l’heure où ces lignes étaient écrites, le lien précis entre le texte et l’auteur des faits, la concordance entre ces 2 300 mots de haine et les dizaines de balles criblant des corps apparaît absolue. Pour quelle autre raison tracer autant de chemin, si ce n’est par la volonté de cibler le lieu le plus symbolique possible ? El Paso coche toutes les cases pour un désaxé du suprémacisme blanc. La ville, située à la frontière avec le Mexique, a une sœur jumelle, de l’autre côté du Rio Grande, Ciudad Juarez. Ici, le grand fleuve est plus un trait d’union qu’une frontière. Les Latinos constituent 80 % de la population de cette ville en pleine expansion démographique (650 000 habitants, contre 425 000 en 1980 et 130 000 en 1950). Depuis plusieurs semaines, le nom d’El Paso, pourtant classé parmi les villes les plus sûres du pays, revient sans cesse dans les flux les plus sombres de l’actualité : elle est l’épicentre de la « crise des migrants », en provenance principalement d’Amérique centrale. Les centres d’« accueil » dans lesquels hommes, femmes et enfants sont entassés dans des cellules bondées, voire des cages, sans hygiène et sans droits, sont situés sur son territoire ou dans sa banlieue proche.
Début juillet, une délégation d’une douzaine de députés démocrates a visité les lieux, constatant et alertant sur ces conditions inhumaines. Parmi eux : Veronica Escobar, députée du Texas, et Alexandria Ocasio-Cortez, la jeune et médiatique députée socialiste de New York. Donald Trump ne pardonne pas à la benjamine du Congrès ses dénonciations et éructe par voie de Twitter qu’elle et ses collègues du « squad » (composé de trois autres députées progressistes « de couleur ») rentrent « chez elles ». Climat délétère attisé chaque jour par une attaque contre des membres des minorités.
« Trump est un raciste et il attise le racisme dans ce pays »
Comme après chaque mass shooting (tuerie de masse) – le pays en a connu deux le même jour puisque neuf personnes sont mortes dans la nuit de samedi à dimanche, à Dayton, dans l’Ohio, fauchées par un tueur ensuite abattu par la police –, les appels à un renforcement du contrôle des armes à feu ont été lancés. Ils rejoindront les précédents dans les poubelles du Sénat, où la majorité républicaine veille aux intérêts de la NRA (le lobby des armes à feu) et des fabricants. Donald Trump a envoyé ses « pensées et prières » aux familles des victimes et elles n’auront droit à rien de plus.
Mais c’est un autre débat qui a commencé à enflammer le pays. Beto O’Rourke, candidat à la primaire démocrate, originaire d’El Paso, a visé le président en exercice : « Nous assistons à une augmentation des crimes haineux chaque année depuis trois ans, sous une administration dont le président traite les Mexicains de violeurs et de criminels. Trump est un raciste et il attise le racisme dans ce pays. »
Selon le FBI, le « terrorisme intérieur » constitue la principale menace pour le pays. De plus en plus motivé par l’idéologie du suprémacisme blanc, il a tué plus d’Américains, depuis le 11 septembre 2001, que le « terrorisme international ». Témoignant devant le Congrès, en juin dernier, le directeur du FBI, Christopher Wray, révélait qu’une centaine d’arrestations liées au « terrorisme domestique » avaient été réalisées ces derniers mois. Outre Patrick Crusius, combien encore en liberté ?
fusilladetexascrimes racistes Le Figaro
Béziers : une jeune femme retrouvée morte dans un parc du centre-ville
Guillaume PoingtLa victime pourrait être âgée de 32 ans et domiciliée à Béziers. «Aucune piste n'est privilégiée, ni écartée pour expliquer ce décès», indique le parquet.
Une jeune femme a été retrouvée morte dans un parc du centre-ville de Béziers (Hérault), dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 mai, indique le parquet de Béziers dans un communiqué. Une information judiciaire va être ouverte par le parquet ce lundi 16 mai en fin de journée. La direction départementale de sécurité publique de l'Hérault et la direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) de Montpellier sont chargées de l'enquête.
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«Dans la nuit du 14 et 15 mai 2022, un homme déclarant avoir l'habitude de dormir au Parc des poètes dans le centre-ville de Béziers, alertait le commissariat de police de la ville en affirmant avoir été témoin de l'agression d'une femme», indique le procureur de Béziers, Raphaël Balland. «À leur arrivée sur les lieux, les policiers découvraient une jeune femme inanimée, allongée au sol, présentant des traces de violence et qui, selon les éléments d'identification retrouvés sur elle, pourrait être domiciliée à Béziers et âgée de 32 ans. Son décès était constaté malgré l'intervention des secours», poursuit le communiqué.
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Aucune piste privilégiée à ce stade
«De nombreuses investigations sont en cours pour tenter de connaître les circonstances de ce décès, notamment la garde à vue de trois hommes pouvant avoir un lien avec ces faits», détaille le parquet. Pour ce dernier, «en l'état des investigations, aucune piste n'est privilégiée, ni écartée pour expliquer ce décès». Une autopsie doit être très prochainement pratiquée à l'institut médico-légal de Montpellier.
France 3 Occitanie , qui a révélé l'affaire, évoque de «nombreuses traces de violences sur tout le corps ainsi que des traces de strangulation». Et selon Midi Libre , la victime «aurait été violée par son agresseur». «Tous autres éléments diffusés par la presse régionale émanant de sources non autorisées - aussi illégales qu'irresponsables pour la préservation des investigations - tant sur la nature des faits que sur leur(s) potentiel(s) auteur(s), ne sont pour le moment pas suffisamment établis pour faire l'objet d'une communication fiable», met en garde le parquet de Béziers.
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Marseille : un père de famille attaqué au couteau à proximité d'une école catholique
Le suspect de 23 ans, Mohamed L., aurait déclaré «avoir agi au nom de Dieu». La victime est grièvement blessée et une enquête est en cours.
Regarder la vidéo«Je pense à elle tous les jours» : deux ans après sa disparition, la jeune Wissem reste introuvable
Cette adolescente n'a plus donné signe de vie depuis le 31 juillet 2019. Son téléphone portable a borné pour la dernière fois à Bezons, dans le Val-d'Oise.
«Elles vivaient dans un climat de peur»: une artiste saoudienne jugée pour avoir réduit en esclavage trois employées
Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.
Le Figaro
Régis Debray-Sylvain Tesson: «Faut-il changer le monde ou le contempler?»
Vincent Trémolet de VillersEugénie BastiéGRAND ENTRETIEN - Invités des Rencontres du Figaro, les deux écrivains ont confronté leurs points de vue sur l’engagement, la littérature, l’histoire et la géographie, la nature et la culture, la force de la nostalgie et les promesses du progrès.
Tout oppose et tout réunit Régis Debray et Sylvain Tesson. Entre eux, ce n’est pas la rose et le réséda, celui qui croit au ciel et celui qui n’y croit pas. Mais celui qui crut en l’histoire et celui qui fuit dans la géographie. Le normalien et l’alpiniste, l’activiste et l’aventurier, Sartre contre Homère, les maquis d’Amérique du Sud et les steppes d’Asie. Ce qui les réunit? Une langue claire et vive, une prose où se mêle sans cesse le vécu et l’analyse, un culte du bon mot et de la saillie. Une forme d’antimodernisme, snobisme des cimes pour l’un, scepticisme de celui qui a tout vécu pour l’autre.
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Ils ont tous deux frôlé l’abîme, la chute pour Tesson, l’AVC pour Debray. Ils en ont tiré, pour l’un, une forme nouvelle de gravité, pour l’autre, au contraire, un goût renouvelé pour la légèreté. Le 9 mai, lors d’une soirée exceptionnelle, Salle Gaveau, Le Figaro a reçu les deux écrivains. Lors d’un passionnant dialogue, animé par Vincent Trémolet de Villers, ces deux illustres représentants de l’esprit français ont parlé d’histoire et de géographie, de nature et de culture, de politique et de littérature… Nous publions de larges extraits de leur conversation.
LE FIGARO.- La première séparation qui existe entre vous est celle du temps: trente ans vous séparent. Si vous êtes enfants du même siècle, êtes-vous enfants de la même époque?
Régis DEBRAY. - Pas sûr du tout. Trente ans, à de certains tournants, c’est assez embêtant, car on n’est plus sur le même versant des choses. Il y a une ligne de faille. Quand on est né en 1940, on vient du monde d’avant. On porte les valises du XIXe. Quand on a la malchance de trop traîner ses guêtres sous les préaux, on garde Marx et Auguste Comte sur la table. Vous voyez la difficulté, pour un survivant du temps passé, de se retrouver face à Sylvain Tesson qui est un héros de notre temps. Mais ça n’a pas que des inconvénients, d’être un has been. Ça vous donne un petit côté ptérodactyle, rescapé du Jurassique supérieur. On est à cheval sur deux époques, la moderne et la postmoderne. Ça donne du relief aux choses et aux gens, parce que pour goûter, il faut toujours comparer.
Et c’est tout de même assez drôle et instructif de se retrouver au milieu des digital natives, des followers, de Netflix, quand vous êtes rentré dans le film en faisant du latin grec huit heures par jour et en lisant Chateaubriand. Disons que ça suscite une certaine difficulté d’être. Celle d’avoir vu toutes les valeurs se renverser, au cours d’une vie: ce qui était en bas se retrouver en haut, le féminin prendre le pas sur le masculin, l’image prendre le pas sur l’écrit, l’économie sur le politique, le présentisme sur le passéisme et la géographie sur l’histoire. On se fait à tout, vous me direz. Ça pousse même à la réflexion. J’ai connu un pays ou les églises le dimanche matin étaient pleines, et où le Parti communiste était le premier parti de France. Dans ce qui n’était pas encore la start-up nation, le but n’était pas du tout de gagner du fric ou de parler globish convenablement, c’était de faire son salut. Pour moi, ex-catho reconverti en assistant des damnés de la terre, c’était de suivre Frantz Fanon en combattant l’impérialisme.
Sylvain TESSON. - En quelque sorte, vous me demandez si je suis déjà un vieux con. La question de la génération et de l’époque n’est peut-être pas essentielle. S’impose-t-elle entre Régis Debray et moi? Premièrement, on n’est pas forcé de se sentir de sa génération. On peut se considérer davantage proche des grands anciens que des contemporains. J’ai plus d’affection pour un chevalier de la «matière de Bretagne» qui erre dans les forêts du monde armoricain que pour un jeune programmateur de système cyber-global de mon époque. Je ne suis pas sûr qu’on soit d’une génération différente Régis Debray et moi. Trente ou quarante ans après sa naissance et dix ou vingt ans après la mienne a eu lieu la révolution numérique qui est une rupture anthropologique inédite. Nous sommes tous deux des hommes d’avant cette mutation. Elle a transformé notre rapport au temps, à l’espace, à la langue, à l’autre, à nous-mêmes, à la vie, à la mort. Je me demande si ce n’est pas moi le plus vieux de nous deux. Je m’intéresse à ce qui demeure et à ce qui revient, c’est-à-dire aux pierres et aux saisons, à la géographie, au substrat, aux couches géologiques et aux phénomènes cosmiques. Lui s’est intéressé à ce qui progresse, s’améliore et avance.
Dans ce qui n’était pas encore la start-up nation, le but n’était pas du tout de gagner du fric ou de parler globish convenablement, c’était de faire son salut
La littérature vous réunit, mais vous avez des généalogies philosophique et littéraire très différentes. Sylvain Tesson, est-ce qu’on peut dire que vous êtes le fils d’Ulysse et de Jean Raspail?
Sylvain TESSON. - Oui, pourquoi pas. Ulysse, très bien: la tension de la nostalgie et de l’aventure, de la curiosité et du retour. Raspail, bien sûr pour la mélancolie, la géographie du crépuscule et de la désolation. Je veux bien de cette ascendance-là. Il y a une distinction entre les races d’écrivains qu’élabore Julien Gracq dans ses Entretiens. Il considère les écrivains myopes et les écrivains presbytes. Les écrivains myopes, ceux qui ne voient pas de loin, s’intéressent aux détails, au chatoiement, aux reflets, au minuscule, à l’atomisation des choses, aux insectes, aux trésors de la terre, aux mécanismes et aux rouages. Les écrivains du panorama, les presbytes qui ne voient pas ce qui est près, regardent les grands ensembles et tracent comme des peintres, leurs fresques au rouleau, leurs récits à la brosse et leur analyse à grands traits. Moi, je suis myope. J’ai fait de mon affection physiologique un blason intellectuel. Je m’intéresse aux herbiers et aux pierres: fragments et facettes. Je m’appelle d’ailleurs Sylvain Tesson. Tesson évoque le débris, la miette quand on casse un verre. Sylvain ramène à la forêt, c’est-à-dire un espace fermé dans lequel les animaux n’ont pas besoin de voir loin. J’appartiens à la race d’écrivains de la proximité et du détail. Julien Gracq, Ernst Jünger, Roger Caillois sont maîtres des petites échelles.
C’est aussi la poésie de Rimbaud dans Les Illuminations où il moissonne et collecte les minuscules chatoiements du réel, force des serrures très petites qui ouvrent sur une vision universelle, derrière la porte. Tout cela, hélas, fait une culture de brocanteur. Mon bagage culturel est plein de poésie, de mandragore et d’histoires de pirates. C’est l’esprit de Marcel Schwob, Léon-Paul Fargue, Paul Fort. J’aime Alexandre Vialatte, les écrivains bizarres, la bimbeloterie. Tout cela ne fait pas un système. Ce n’est pas avec ces textes qu’on fait la révolution. Quand j’entends le mot chenille, je ne suis pas comme Régis Debray, je ne pense pas à des tanks, je pense aux papillons. Petit, je faisais des collections de fossiles sur mes étagères. Je n’avais pas les œuvres complètes de Lénine. Les Émaux et Camés, c’est moins utile à la conquête du pouvoir, que Derrida, Deleuze ou Bourdieu. Du point de vue des références, il y a tout de même quelque chose qui me lie à Régis Debray. Je voue une admiration à son humour noir, ses coups de fouet, et ses saillies. Je pourrais tuer tout ce que j’aime pour un bon mot. Je trouve que ça serait un très bon motif pour commettre l’irréparable. Quand je lis Churchill dire de De Gaulle «On aurait cru une femelle girafe sortie du bain», je trouve que c’est un mot qui vaut toutes les descriptions. Je retrouve Régis Debray dans ce goût du calembour supérieur. Comment les intellectuels de gauche - si graves et si sérieux - ont-ils pu lui pardonner traits d’esprit et saillies drolatiques.
J’ai plus d’affection pour un chevalier de la « matière de Bretagne » qui erre dans les forêts du monde armoricain que pour un jeune programmateur de système cyber-global de mon époque
Régis Debray, êtes-vous vous aussi l’enfant d’un couple baroque? Celui composé de Sartre et Victor Hugo?
Régis DEBRAY. - Sylvain parle d’or. Mais tout de même, le débris, il est dans mon nom et de mon côté, j’ai de quoi revendiquer. Je suis d’accord avec lui sur l’humour comme politesse du désespoir. Ça empêche de se jeter dans la Seine. Sartre? C’était une obligation professionnelle quand il fallait passer les concours de philosophie. Je sais qu’il a mauvaise presse aujourd’hui. Camus lui a piqué la place, celle du contemporain capital. Entre nous, quand on préparait l’agrég, Camus, ça ne faisait pas très sérieux, il y avait un côté, selon la formule un peu cruelle et sans doute très injuste, «philosophe pour classes terminales». En tout cas, c’est vrai, je ne vais pas plaider coupable: Sartre, ça a compté pour moi. Mais vous savez, quand on est à Normale Sup dans les années 1960, on a comme directeur de l’école Jean Hyppolite, traducteur de Hegel, et comme directeur des études Louis Althusser, traducteur de Marx. Ça fait deux philosophes de l’histoire. Pas de chance, parce que l’histoire, à ce moment-là, elle fout le camp. On était en train d’en sortir en France si ce n’était déjà fait, mais ça résonnait encore dans la tête comme une corne de brume au fond de la cour. Quant à Hugo, c’est un devoir citoyen, difficile d’y échapper. Qui est notre écrivain national, notre Shakespeare, notre Dante, notre Tolstoï? Hugo, bien entendu. Je crois que son grand rival est Stendhal. Il a beaucoup rajeuni. Il y a même une promotion de l’ENA qui porte son nom. C’est devenu un alibi, un passe-partout. D’ailleurs, l’actuel président avait Stendhal sur son bureau sur sa photo officielle.
On veut tous être Fabrice del Dongo. Mais enfin, le génie national, c’est tout de même Victor Hugo. Je sais que les fines bouches ne sont pas d’accord. Le barbu est un peu barbant. Il y a le mot de Valéry que j’aime beaucoup: «Un milliardaire, Hugo, mais pas un prince.» C’est joli, un peu vache. Enfin, tout de même Les Misérables, Notre-Dame de Paris, c’est la grande taille. Disons que Stendhal réduit l’homme à l’individu. Hugo voit l’humanité à travers chaque individu. Enfin, pour moi, le patron, ça ne se discute pas, c’est Julien Gracq. Une convergence de plus avec Sylvain. J’ai eu la chance de l’avoir pour ami. C’est lui qui m’a tout appris ou plutôt réappris, malheureusement un peu tard. Le devoir de précision dans la langue, le goût de la frontière, le pressentiment des effondrements historiques, comme dans Le Rivage des Syrtes. Ajoutez à cela un sens de l’humour dévastateur, une infinie gentillesse sous des dehors un peu revêches. Vous vous rappelez son mot sur l’Académie française: «Il n’y a aucune raison d’être contre - il suffit d’être, bien entendu, dehors. On peut s’amuser de la parade de la relève à Buckingham Palace sans vouloir pour autant s’engager dans les horse-guards.» Quand on reviendra vous solliciter. Sylvain - le facteur sonne toujours trois fois - ça pourra vous servir. Ça ne vous empêchera pas de poursuivre votre ascension, mais il y a d’autres cimes que l’Académie. Chacun son genre…
Sylvain TESSON. - Non mais bien sûr, mon genre… c’est le siège éjectable plus que le fauteuil.
Après la littérature vient la question de l’histoire. Régis Debray, vous l’avez traversée avec la volonté d’exercer une influence sur le mouvement du monde. Cette tentative était-elle une illusion?
Régis DEBRAY. - En ce qui me concerne: oui, complètement. Je dois avouer qu’il m’a traversé l’esprit à un moment d’avoir un jour de l’influence. Après tout, c’est le but et la fonction de l’intellectuel, d’aspirer à être un leader d’opinion, comme on dit, de peser sur l’esprit du public et par ce biais, sur le gouvernement. En ce qui me concerne, j’ai fait des efforts, mais ça n’a pas marché. J’ai mis un certain temps à me rendre compte que je n’avais pas les compétences. Et que c’était finalement aussi bien. Il y a un mot de Gracq encore: «Tant de mains pour transformer le monde, si peu de regards pour le contempler.» Il y a d’un côté l’Homo historicus, celui qui attend toujours quelque chose, mais quelque chose qui le plus souvent fait faux bond. Et puis il y a l’Homo spectator, qui, lui, n’attend rien et qui regarde. Il fait des relevés, des croquis, il laisse tomber les généralités et les majuscules, il se réconcilie avec les minuscules. J’en suis là pour le moment.
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Mais vous, Sylvain, vous l’avez fait depuis le début et vous êtes quelqu’un de notre temps, un temps qui préfère le particulier à l’universel. L’historicus pouvait parfois prendre les armes, mais il oubliait la carte de géographie. Il ne regardait pas trop autour de lui. Aujourd’hui faire l’histoire n’est plus dans nos moyens, mais on a toujours assez d’argent pour acheter une carte Michelin et un sac de couchage. Sylvain a fait le bon choix qui est le choix de la géographie. Moi j’ai fait l’autre. L’histoire, sans la géo, ça ne marche pas. C’est même assez casse-gueule. Je pense à Che Guevara qui s’intéressait très peu à la géographie, mais beaucoup à l’histoire. Figurez-vous qu’il m’avait demandé de lui ramener au campement Vie et mort de l’Empire romain de Gibbon. Mais il n’avait pas demandé de cartes, et Dieu sait si j’en ai récolté. La géographie a été décisive dans son malheur. Il a atterri dans des coins complètement dépeuplés ou il n’y avait pas de repères. Ça lui a coûté la vie. En somme, le temps sans l’espace, ça peut tourner funèbre.
Sylvain TESSON. - La géologie, la géographie sont des sciences rassurantes. Elles touchent à des objets qui sont là depuis des centaines de millions d’années, des milliards même. Quand on est étreint et angoissé par l’éphémère de l’existence (c’est-à-dire quand on est normalement constitué), on se demande: comment faire pour rester et imprimer sa marque? Péguy dans la Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres propose un double enracinement par la foi et l’agriculture. «Deux mille ans de labeur ontfaitde cette terre/ Un réservoir sans fond pour les âges nouveaux./ Mille ans de votre grâce ont fait de ces travaux/ Un reposoir sans fin pour l’âme solitaire.» Contre le tempus fugit, on peut construire une cathédrale, cultiver son champ de blé, faire des enfants, remplir une bibliothèque de ses propres livres, laisser une statue à son effigie, produire un corpus, des lois, une politique, ou conduire la révolution des institutions. C’est l’option historique: on pèse sur le temps. Il y a une autre solution, celle que j’ai choisie: c’est l’usage du monde.
C’est choisir non pas de s’inscrire dans les Temps (puisque de toute façon, rien ne survivra), mais de capter les chatoiements, les bonheurs de la vie. De rafler, de moissonner ce qu’on peut. D’accumuler des sensations et des souvenirs plutôt que des lauriers, des expériences plutôt que des récompenses. D’être un promeneur plutôt qu’un meneur, un rôdeur des confins plutôt qu’un stratège. Voilà, je crois la ligne qui sépare celui qui se donne les illusions de l’histoire et celui qui choisit la fuite dans la géographie. Comme le dit le poète américain Walt Whitman: «Je n’ai rien à voir avec ce système, pas même assez pour m’y opposer.» Est-ce qu’on veut changer le monde ou est-ce qu’on veut le contempler? C’est la question du 9 chant de L’Odyssée. Quand Ulysse descend aux enfers et rencontre Achille, il lui dit «tu dois être heureux, tu es le plus glorieux des Grecs. Tu es passé à la postérité». Achille lui répond «non, j’aurais préféré être le berger qui jouit de la lumière du matin, au seuil de sa cabane». Terrible vérité d’Achille: la postérité ne sert à rien. Il aurait mieux fait de jouir du réel que d’essayer de rester dans les mémoires.
À force de faire l’éloge de l’homme, de la nature on finit par oublier que la nature de l’homme est de contredire la nature et on court le risque de retourner à la case steppes et forêts
Il y a entre vous l’opposition entre la géographie et l’histoire, mais aussi, peut-être, entre la nature et la culture?
Régis DEBRAY. - Je constate qu’en amant de la nature, notre ami a beaucoup de culture. Ce n’est pas contradictoire. D’ailleurs, la nature sans la culture, ça n’existe pas en dehors du pôle Nord ou du pôle Sud. J’ai une sérieuse divergence avec Sylvain. Il aime vivre à moto, mais donne parfois l’impression de mépriser le carburateur, c’est-à-dire de mépriser le fait technique, d’oublier que pour écrire des livres, il faut des imprimeurs, des typos, des libraires, il faut même des postiers. On doit se mettre à deux pour faire un enfant. Il faut de l’histoire et de la géographie. D’ailleurs, une nation fait les deux, des routes et des monuments, et puis on construit un État par-dessus. Ça a fait la France par exemple. Ce serait dommage de passer de la grande histoire au Grand Pan. En somme, d’échanger la grande hache contre le couteau scout.
À force de faire l’éloge de l’homme, de la nature on finit par oublier que la nature de l’homme est de contredire la nature et on court le risque de retourner à la case steppes et forêts. Ce ne serait pas vraiment un progrès. Sylvain est un étonnant arpenteur de l’espace. Mais l’espace, ce n’est pas l’Europe. L’Europe, c’est le temps. L’espace, c’est l’Amérique. C’est vrai qu’on a tous tendance à s’américaniser la tête. Les villes se fragmentent en ghettos, les nations en régions. C’est ce qu’on appelle le spatial turn. Et je ne voudrais pas que Sylvain accompagne ça. Deux choses menacent le monde, disait Valéry, l’ordre et le désordre. On pourrait dire aussi, deux choses menacent le monde, le «tout-géo» et le «tout-histoire». Essayons de faire un hybride. Vous le faites bien d’ailleurs, comme un moraliste à moto, un janséniste en crampons.
Sylvain TESSON. - La distinction entre la nature et la culture, je suis comme vous, j’aimerais ne pas la faire. Bien sûr, je déplore que l’une des deux matières l’emporte sur l’autre, et je ne suis ni pour la brute campée sur son terroir ni pour l’espèce d’ectoplasme hologrammique qui ferait complètement l’économie du substrat. Évidemment, dans un monde idéal, il n’y aurait que des agrégés permanents d’histoire et de géographie. Dans L’Odyssée et L’Iliade, Homère n’a pas fait la distinction. Il n’y a pas un chant où il n’use d’une allégorie géographique pour expliquer les affaires des hommes - la guerre, l’amour, la cuisine, la cité. Il y a toujours une référence à la nature. Je plaide pour cela, une écologie qui expliquerait la permanence et la continuité des temps. Une écologie qui serait conservatrice, c’est-à-dire une tentative à la grecque et non pas à l’américaine, de s’inspirer des équilibres naturels. Une écologie qui aurait à la fois un goût pour les frontons baroques et pour les salamandres, pour les marécages et pour les musées. Pour la mélancolie et pour les ancolies.
Je plaide pour une écologie qui aurait à la fois un goût pour les frontons baroques et pour les salamandres, pour les marécages et pour les musées. Pour la mélancolie et pour les ancolies
Vous dites que tout lieu possède son histoire. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il y a des espaces intouchés, que les Américains appellent wilderness de wild le sauvage, mot que nous n’avons pas en français car nous n’avons pas la chose. L’Europe est un jardin potager dont la France est l’extrémité occidentale. Il n’y a pas un pouce carré de notre territoire, pour notre plus grand bonheur, qui n’ait son inscription poétique, musicale, architecturale et qui n’ait été anthropisé, pensé et aménagé, battu par les armées, fécondé par les paysans, embelli par les architectes, dévasté aujourd’hui par les aménageurs du territoire. Tout a été pris en main. Tout a été regardé, recomposé. Il reste quand même quelques pays, quelques endroits, parfois même souterrains, des grottes, des cavernes, des océans qui ont échappé à l’histoire. Je m’intéresse à ces substrats intouchés («pré-adamiques» disait-on au XIXe).
Vous incarnez deux «figures» très différentes. On dirait facilement de Régis Debray qu’il a été un être politique, un activiste, un militant. Et Sylvain Tesson, on vous qualifie souvent d’aventurier…
Sylvain TESSON. - Si on compare la figure de l’aventurier à celle du militant, je préfère évidemment celui qui prend la poudre d’escampette plutôt que celui qui use de la poudre à canon. J’ai toujours marqué la distance avec le penchant révolutionnaire. Le révolutionnaire finit toujours par devenir le bourgeois qu’il a voulu abattre. La révolution est un changement de propriétaire. Le révolutionnaire et le bourgeois ont un autre point commun: ils savent qu’ils ont raison. L’un veut conserver ce qu’il a et l’autre veut conserver ce qu’il veut. Les deux veulent arriver à leurs fins. Anthropologiquement, ce sont les mêmes. Deux faces d’une même médaille à la fine tranche. Les deux veulent leur succès, leur propagation, leur prospérité et leur continuation. Et d’ailleurs, en général, le révolutionnaire, quand il accède à ce qu’il voulait, c’est-à-dire au pouvoir, devient le satrape qui aurait donné à celui qu’il était à 20 ans les raisons de le destituer.
L’aventurier serait la troisième voie entre le bourgeois et le révolutionnaire. Celui qui choisit la traverse, l’échappée, l’issue de secours, la contrescarpe, l’absence de tout principe de responsabilité. Ce sont des gens qui ne rentrent pas dans les livres d’histoire, mais font parfois des Mémoires sympathiques. Il y a une autre différence entre ces deux figures, l’engagé et le désengagé. Le militant a un programme pour tous les hommes. Il croit à la dimension universelle de la condition humaine. Écoutons Novalis, ce Rimbaud germanique: «Nous cherchons partout l’absolu, nous ne trouvons que des choses.» Eh bien, le révolutionnaire, le militant cherche l’absolu. Il l’a trouvé et il veut l’appliquer, mais il se casse les dents sur les choses. Il cherche à imposer la loi universelle, mais rencontre la vérité des tribus. L’un a des os dans le nez, l’autre a des plumes sur la tête, le troisième un pagne. L’universel se prend pour une vague qui se brise sur le récif du particulier.
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Régis DEBRAY. - Vous dites des choses très pertinentes: par exemple, que le révolutionnaire qui réussit tourne au bourgeois. Mais s’il échoue, il est mort. Saumâtre alternative. Il y a un vieux livre Portrait de l’aventurier, de Roger Stéphane, qui évoque Malraux, Lawrence d’Arabie et von Salomon. Sartre avait fait la préface où il oppose en duo l’aventurier et le militant, qui était à son époque encore une figure d’actualité. Mais cet archéo n’a pas survécu. À cette époque, on pouvait se choisir des appartenances ou des familles, indépendamment de son origine. On pouvait se choisir une couleur qui n’était ni ethnique, ni tribale, ni héréditaire. On pouvait s’inventer, si j’ose dire, sa tribu, un nous, une communauté. On commençait par construire un parti. On passait des années, des décennies à enfiler des congrès et des motions, et, finalement, on accédait au pouvoir un peu blanchi sous le harnais, un peu comme Mitterrand ou Blum. Aujourd’hui, un brillant individu prend le pouvoir à la hussarde et ensuite, une fois que c’est fait, il bricole un petit parti. Les militants d’ailleurs n’existent plus, car ils appartenaient à l’ère du nous. On est dans la phase du «moi je , du tout à l’ego. Chacun pour soi, comme dans un naufrage, disait Marcel Duchamp. Et on patauge dans ce naufrage.
Il n’y plus de nous, chacun se met à son compte. Le coude-à-coude n’est plus indispensable pour faire carrière. J’estime qu’il y a une troisième voie. On peut faire bande à part, mais tout de même bande, ça peut aller, disons, de l’équipe au commando, en passant par le «faisons clan» de Madame Verdurin. Au fond, c’est la solution que j’ai toujours préférée. Pas la moto, mais le covoiturage. On est plusieurs, mais pas trop. Le minibus. C’est ce que Keynes appelait la divine camaraderie. Je dois avouer que j’aime bien le mot «camarade». Et par-dessus tout, les manigances bien intentionnées. Et ça, ça se fait à plusieurs. Je continue à croire au moment Fraternité, au vrai le meilleur de tous. Après, malheureusement, vient le moment «responsabilité». Le meilleur moment, disait Clemenceau, c’est quand on monte l’escalier. Ce n’est pas vrai seulement dans les bordels, mais aussi dans les palais, c’est-à-dire pendant la campagne électorale, le petit complot de quelques-uns. Et puis, malheureusement, le candidat bientôt élu, il devient président de la République. Alors arrivent les croche-pieds, les bisbilles, la hiérarchie, les coups sous la table. C’est à ce moment-là qu’il faut rentrer chez soi.
Régis Debray, vos engagements, de Guevara à Mitterrand, sont ceux d’un homme de gauche. Votre œuvre, pourtant, est traversée d’un scepticisme qui vous rapproche des conservateurs. Sylvain Tesson, vous ne partagez aucune des illusions progressistes…
Sylvain TESSON. - Vous permettez que je vous donne ma définition de la droite et de la gauche. Moi, j’aime davantage ce qui est que ce qui pourrait advenir. J’aime mieux les choses que leurs représentations. J’aime mieux l’alpinisme que le ski. J’aime mieux monter en me frottant à l’âpreté du réel que de glisser dans l’incertain. J’aime infiniment quelques dizaines de personnes, mais pas plus. Je suis un petit transformateur qui n’arrive pas à prendre beaucoup d’ampérage. Je suis archilimité, je n’ai pas la capacité d’absorption de Régis Debray. De surcroît, j’ai été traumatisé dans mon enfance par un professeur de mathématiques qui m’a dégoûté des «ensembles bases». C’est pour ça que je suis allé vers les insectes et non pas vers les nuages. Je ne crois pas que les ensembles aient une existence ontologique. Je ne crois pas qu’il y ait «les pauvres», «le peuple», «les riches», «les bons», «les méchants», «les Slaves», «les sociaux-démocrates». Je ne crois strictement qu’aux individus. En politique, il y a un point de convergence entre la gauche et la droite qui n’est pas le «en même temps» mais qui est la médiocrité spirituelle, la désaffiliation culturelle et la nullité langagière des membres des partis. Voilà ce qui fait le dénominateur commun de tout le personnel politique. C’est un lissage de toutes les divergences politiques par une communauté de défaut. Je me suis demandé pourquoi Régis Debray était progressiste. J’ai une tentative d’explication.
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Il y a évidemment des raisons très rationnelles. Il y a chez vous cette fraternité, ce sens de l’autre, cette bonté, cet évangélisme peut-être, sans le côté curé. Mais je crois que dans la formation idéologique des gens, il y a en dernière instance une matière plus intangible qui est l’empreinte de la jeunesse, la photographie de ce qu’on a vécu à l’âge ou l’on se forme, un décor qui vous imprègne et fonde votre personnalité. Pour vous, ce décor, ça a été la rue d’Ulm, la librairie Maspero où l’on tombe amoureux de filles qui ont plus l’air de Gitanes que de Versaillaises. Et puis il y a un autre clivage, celui qui sépare les technos des organos, ceux qui viennent de la technocratie et ceux qui connaissent la valeur de l’existence organique des choses. On peut aussi appeler ça les anywhere et les somewhere, ceux qui mangent des sushis et ceux qui mangent de la tête de veau. En gros, ceux qui savent user d’une clé à molette (parce que je sais quand même réparer mon carburateur) et ceux qui ne savent user que d’une clé USB. Ceux qui ont vécu leur vie. Ceux qui ne vivent que leurs idées. Cette ligne de fracture rassemble de part et d’autre la gauche mêlée à la droite. Elle brouille les cartes. Un «cavalier de la porte de l’Ouest» de Jean Raspail et un Monsieur Teste avec un col Mao ont beaucoup de choses à dire. Ils s’entendent si leur ennemi commun est un techno cyber-abstrait. La seule question, ce n’est pas pour qui on vote, mais c’est: avec qui a-t-on envie d’aller dîner?
Régis DEBRAY. - Oui, on peut aimer dîner avec des copains en se fichant de leur vote. Je crois que la balance gauche-droite, passée de mode ces derniers temps, avait une utilité. Elle permettait au corps social de respirer. L’alternance, ça fait du vent dans la voilure. Quand on est un homme de tradition comme moi, on reste ce qu’on est, c’est-à-dire un gaulliste d’extrême gauche. Après, il y a un problème pour l’homme de gauche, qui est lié à l’âge. EN vieillissant, on sent plus finement tout. Voilà qu’un monsieur officiellement progressiste dans son âge mûr en vient souvent et sans trop se l’avouer, à se rapprocher de l’autre bord. Je pense à François Mitterrand. C’était une bonne plume de droite, plutôt allergique aux intellectuels de gauche. Ce n’est pas pour rien qu’il a invité Jean d’Ormesson à partager ses derniers moments à l’Élysée. On a des retours de jeunesse sur ses vieux jours. La force propulsive des idées se tasse avec les années, disons que les promesses de l’aube s’effilochent au crépuscule.
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Ça ne change rien au fait que pour moi, il y a un casting dans l’humanité, même si Sylvain n’est pas d’accord. Je dirais qu’il y a le gobe-mouches à gauche et le rabat-joie à droite. Il y a celui qui met les verbes à l’imparfait, celui qui les met au futur. Celui qui fait dans le pathétique ou celui qui fait dans le prophétique. C’est deux tempéraments. Quand on est de droite, on est résigné au moindre mal, quand on est de gauche on soupire après un «toujours mieux». Il y a des formules de compromis. On peut être plutôt à gauche le matin et plutôt à droite le soir. Jouer à la fois côté cour et côté jardin, être moitié guelfe et gibelin. Au début de sa vie on est volontiers parano, sur le thème «mort aux salauds», à la fin on devient un peu schizo, c’est-à-dire, en fait, tolérant, un peu goguenard, accro au plaisir toujours vif de déplaire. Et puis il y a l’envie de se promener, de baguenauder. Disons qu’on n’est pas sérieux quand on a 18 ans, mais qu’on l’est encore moins quand on en a 80. Au fond, qu’est-ce que ça donne? Ça donne un type un peu à droite dans son for intérieur, mais, question forum, à gauche toute, invariablement.
Que diriez-vous à un jeune français de 20 ans?
Sylvain TESSON.- Je lui livrerais quelques apophtegmes. Apprenez à orthographier correctement le mot dysphorie de genre avant de vous en croire atteint. Courez le monde avant de le changer. Soyez amoureux d’un seul de vos semblables avant de vouloir les sauver tous. Reformez-vous vous-même avant de penser au grand soir pour les autres. Commencez tout de suite à lire Régis Debray, mais par les livres de la fin.
Régis DEBRAY.- C’est toujours un peu cucul les conseils du vieux con en partance aux nouveaux arrivants. Je lui conseillerais d’abord de ficher le camp de chez lui le plus vite et le plus loin possible, sans filer aux United States comme tout le monde pour pouvoir parler l’anglais sans accent. Commencer par se dépayser vraiment et apprendre à se méfier de ses petites certitudes. Deuxième étape, découvrir l’infini plaisir de rentrer à la maison. J’ajouterais tout de même, conseil final: ne pas oublier de lire Sylvain Tesson, les livres du début y compris.
PODCAST - Faut-il changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde? [Descartes]
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Christine Clerc: «Pourquoi le burkini inquiète»
TRIBUNE - Le conseil municipal de Grenoble devrait examiner lundi la modification du règlement intérieur des piscines municipales visant à autoriser le burkini. Est-il sérieux de soutenir que le port de ce vêtement ne relève pas d’un militantisme islamiste?, argumente la journaliste.
Olivier Babeau: «Jeunes diplômés, ne répudiez pas la science et le capitalisme!»
TRIBUNE - Lors de la cérémonie de remise des diplômes, des étudiants de l’école d’agronomie AgroParisTech ont fustigé leur formation, affirmant qu’elle «pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours».
«Avant de “réenchanter les Champs-Élysées”, Anne Hidalgo devrait commencer par arrêter de dégrader Paris»
FIGAROVOX/TRIBUNE - La maire de Paris a présenté le 11 mai un projet visant à végétaliser davantage la célèbre avenue parisienne. Le journaliste et écrivain Jonathan Siksou s'inquiète de cette démarche. Selon lui, la municipalité a, avant tout, le devoir de protéger et de préserver le patrimoine de la capitale.
France24 - World
Morocco desertification: Oases threatened by encroaching sands
Issued on: 12/05/2022 - 12:07Modified: 12/05/2022 - 12:25
Camille NEDELEC
Climate change is taking its toll on Morocco's oases. Sandstorms are becoming more frequent, groundwater levels are sinking and vegetation is shrivelling up and dying.
Le Figaro
D'où vient le dôme de chaleur qui s'installe en France cette semaine ?
Amandine DargentonFOCUS - Cette semaine, une partie du territoire subira une vague de chaleur et des records de température seront probablement battus dans bon nombre de départements.
Cette semaine, les températures pourront être de 5°C plus élevées qu'en période estivale. L'explication ? Un dôme de chaleur s'est installé en Europe de l'Ouest, avec la France pour centre, et provoque une vague de chaleur durable, qui devrait tenir jusqu'à vendredi 20 mai, selon La Chaîne Météo* .
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Responsable du service prévision de La Chaîne Météo, Pascal Scaviner explique au Figaro ce phénomène météorologique causé par une anomalie dans la circulation générale de l'atmosphère dans l'ouest de l'Europe. Elle provoque l'installation d'un axe de haute pression venant d'Afrique, qui s'étend progressivement en France et remonte vers le Nord, jusqu'à la Belgique et les Pays-Bas. En d'autres termes, il s'agit d'un axe d'air chaud qui véhicule un flux d'air sud tropical. Parallèlement, à 1500 mètres d'altitude se situe une masse d'air de 8 degrés supérieure à la moyenne. Les deux phénomènes provoquent une augmentation durable des températures sur une partie du territoire.
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Le dôme de chaleur n'est pas une situation rare, plusieurs sont déjà survenus en Europe, mais qu'il survienne en plein de mois de mai est surprenant, selon Pascal Scaviner : «Cet épisode de forte chaleur est précoce, il faudra attendre le bilan des températures, mais la situation pourrait être assez exceptionnelle». Il estime qu'une telle variabilité du climat s'inscrit dans le cadre du réchauffement climatique, et prédit avec regret que des dômes de chaleurs seront plus fréquents à l'avenir. Ces dernières semaines déjà, les conditions atmosphériques «anomales» ont provoqué une augmentation des températures et une sécheresse.
Des records de température
La vague de chaleur ne se fera pas ressentir sur toute la France, mais des records pourraient être battus dans bon nombre de départements, envisage Pascal Scaniver. La Haute-Provence, le Sud-Ouest, les régions Centrales, les pays de la Loire et le bassin parisien seront les régions les plus touchées, avec à Paris, Lyon ou encore Toulouse des températures dépassant les 30°C. Mercredi devrait être la journée la plus chaude de la semaine.
Des conditions météorologiques sources d'inconfort, d'après le spécialiste de La Chaîne Météo, qui prévoit une forte humidité et des températures élevées même durant la nuit. Pour autant, le terme de canicule ne peut pas être employé, le seuil officiel se situe 2 à 3 degrés au-dessus.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
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La météo du lundi 16 mai : baisse provisoire des températures
Les températures estivales vont perdurer toute la semaine.
Regarder la vidéoLa météo du vendredi 13 mai : soleil, éclaircies et quelques orages
Si quelques orages sont attendus dans l'après-midi entre l'Auvergne et les Alpes, le soleil brille sur une large partie du territoire, accompagné de températures estivales.
Regarder la vidéoLa météo du jeudi 12 mai : le retour de la grisaille et des averses
Si le temps demeure ensoleillé sur la moitié nord et dans le Sud-Est, la grisaille s'invite sur le territoire, accompagnée de quelques averses en Auvergne et Franche-Comté.
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Live: Sweden to apply for NATO membership, says PM
Issued on: 16/05/2022 - 06:17
FRANCE 24
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James VASINA
Sweden will apply for membership in NATO as a deterrent against Russian aggression, Swedish Prime Minister Magdalena Andersson said Monday in a historic reversal of the country's decades-long military non-alignment. All times are Paris time (GMT+2).
3:44pm: Nordic neighbours vow to help Finland and Sweden in case of attack
Norway, Denmark and Iceland in a joint statement on Monday said they stand ready to support NATO applicants Finland and Sweden in case the two Nordic nations were to come under attack.
"Together with Denmark and Iceland, Norway stands ready to assist its Nordic neighbours by all means necessary should they be the victim of aggression on their territory before obtaining NATO membership," said Norway's Prime Minister Jonas Gahr Stoere.
3:35pm: French President Macron backs Sweden's decision to join NATO says Elysée
French President Emmanuel Macron fully supports Sweden's decision to join the North Atlantic NATO military alliance, the Elysée presidential office said on Monday.
3:16pm: Sweden to apply for NATO membership, says PM
Sweden will apply for membership in NATO as a deterrent against Russian aggression, Swedish Prime Minister Magdalena Andersson said Monday in a historic reversal of the country's decades-long military non-alignment.
"The government has decided to inform NATO that Sweden wants to become a member of the alliance. Sweden's NATO ambassador will shortly inform NATO," Andersson told reporters a day after neighbouring Finland made a similar announcement.
"We are leaving one era and beginning another," she said, adding that Sweden's NATO ambassador would "shortly" inform NATO.
Sweden and Finland have both expressed a desire to act in lockstep on NATO membership and submit their applications jointly.
"We expect it shouldn't take more than a year" for the alliance's 30 members to unanimously ratify Sweden's membership application, Andersson said.
The announcement was expected after her Social Democratic party on Sunday backed membership, in a dramatic turnaround after having opposed the idea since the birth of the Western military alliance.
3:08pm: Ceasefire reached to evacuate wounded from Azovstal says Russian ministry
Russia's defence ministry said Monday that an agreement has been reached to evacuate injured soldiers from the Azovstal steel plant in Ukraine's port city of Mariupol.
"An agreement was reached with representatives of the Ukrainian military blocked at Azovstal in Mariupol to evacuate the wounded," the ministry said, adding that a "regime of silence" was introduced for the duration of the evacuation.
2:28pm: Sweden, Finland NATO bid no threat to Russia but may 'trigger response', Putin says
President Vladimir Putin on Monday said Russia had no issue with Finland and Sweden, but that the expansion of military infrastructure on their territory would demand a reaction from Moscow, as the Nordic countries move closer to joining NATO.
Putin, speaking in Moscow at a summit of the Russian-led Collective Security Treaty Organisation (CSTO), said NATO's expansion was a problem for Russia and that it must look closely at what he said were the US-led military alliance's plans to increase its global influence.
1:43pm: Potential Turkish opposition looks like only obstacle to Sweden, Finland joining NATO
Sweden and Finland "appear now to have made up their minds" about joining NATO, noted FRANCE 24 Chief Foreign Editor Robert Parsons. "If there is any doubt, I suppose it will be the suggestion that the Turks might just oppose the application because of the alleged support in Finland and Sweden for the PKK in northern Iraq and eastern Turkey."
1:15pm: EU to offer Ukraine new loans to plug immediate needs
The EU Commission is set to propose on Wednesday a new package of financial aid to Ukraine including new loans to provide immediate liquidity to Kyiv and commitments for the long-term financing of the country's reconstruction, officials said.
The size of the short-term financial support is still being defined but two officials familiar with the discussions told Reuters they expected it to roughly cover Ukraine's financial needs for two months, largely through loans. A third official said the money would come from the EU budget and from EU governments, dismissing earlier talk that the funds could be raised in the market with the issuance of joint bonds backed by the EU budget.
12:57pm: Protesters block Greek tanker with Russian cargo from entering UK port
Greenpeace protesters have blocked the entry of a Greek tanker into a southern English port due to its Russian fuel cargo with police making arrests, the green group said on Monday.
The UK has said it will phase out imports of Russian oil by the end of the year, which has meant that foreign flagged vessels carrying Russian cargoes are still able to call at ports for the time being.
Greenpeace said 12 activists occupied a jetty on Sunday evening in Navigator Terminals' Thames site in Essex, where the Greek-flagged Andromeda oil products tanker was expected to discharge its cargo. "Ministers have kicked a ban on Russian oil imports to the end of the year despite strong public support for it," said Georgia Whitaker, oil and gas campaigner with Greenpeace UK.
12:56pm: McDonald's to sell business in Russia
McDonald's will exit the Russian market and sell its business in the increasingly isolated country, the company said Monday.
Many Western businesses have pulled out of Russia since its invasion of Ukraine in February. And earlier on Monday, French automaker Renault announced it had handed over its Russian assets to the government in Moscow, marking the first major nationalisation of the economic disentanglement.
McDonald's in March closed all of its 850 restaurants in the country, where it says it employs 62,000 people. But on Monday it went a step further, saying in a statement: "After more than 30 years of operations in the country, McDonald's Corporation announced it will exit the Russian market and has initiated a process to sell its Russian business.
11:36am: EU struggles to break through Hungarian opposition to Russian oil ban
EU foreign ministers on Monday sought to break through Hungary's opposition to an embargo on Russian oil over the Ukraine war, but warned little progress was expected.
"We will discuss about it and we will do our best to de-block the situation," EU foreign affairs chief Josep Borrell said at the start of a gathering in Brussels.
"I cannot ensure that it is going to happen because the positions are quite strong."
Budapest has been holding up a push by Brussels to ban Moscow's crucial oil exports as part of a sixth package of sanctions, arguing that it would hammer the Hungarian economy.
10:44am: Ukrainian forces push Russian forces 'away' from Kharkiv
"It does seem to be in the Kharkiv region at the moment that the most fighting on the ground is going on," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv. "Ukrainian forces have pushed Russian forces away from Ukraine's second-largest city by a considerable distance, so they're now out of range of their artillery."
9:21am: Russia calls Finland, Sweden joining NATO a mistake with 'far-reaching consequences'
Russian Deputy Foreign Minister Sergei Ryabkov on Monday said Finland and Sweden should have no illusions that Moscow will simply put up with their joining the NATO military alliance, calling it a mistake that would have far-reaching consequences.
The move from two historically neutral powers would be one of the biggest changes to Europe's security architecture for decades, reflecting a sweeping shift in perceptions in the Nordic region since Russia invaded Ukraine on February 24.
"The situation is, of course, changing radically in light of what is happening," the Interfax news agency quoted Ryabkov as saying. "The fact that the security of Sweden and Finland will not be strengthened as a result of this decision is very clear to us.
8:30am: Ukrainian troops defending Kharkiv reach Russian border, governor says
Ukrainian troops defending the city of Kharkiv have reached the state border with Russia, the regional governor said on Monday.
Reuters could not independently verify the comments made by Kharkiv region governor Oleh Sinegubov on the Telegram messaging service. It was not immediately clear how many troops had reached the Russian border and where.
Ukraine has been retaking territory in its northeast, driving Russian forces away from Kharkiv, the second-largest Ukrainian city.
7:42am: Sweden, Finland NATO membership would increase Baltic security, Estonia says
Sweden and Finland joining NATO would increase the security of the Baltic region, Estonian Foreign Minister Eva-Maria Liimets said.
"When we see that in our neighbourhood also other democratic countries belong to NATO, it would mean that we could have broader joint exercises and also ... more defence cooperation," Liimets told Reuters in Berlin where she joined a meeting with other NATO counterparts on Saturday.
7:38am: Russian assets of France's Renault now state property
Russian assets of French car maker Renault have become state property, the industry and trade ministry said on Monday, as foreign companies leave the country amid Moscow's military campaign in Ukraine.
"Agreements were signed on the transfer of Russian assets of the Renault Group to the Russian Federation and the government of Moscow," the ministry said in a statement.
2:45am: Ukraine restarts gas distribution stations, supplies in Kharkiv
Ukraine's gas transit system operator said over the weekend that it had resumed operations at two distribution stations in the Kharkiv region and restarted gas supply to more than 3,000 consumers.
Ukraine has scored a series of successes since Russia invaded on Feb. 24, forcing Moscow's commanders to abandon an advance on the capital Kyiv before making rapid gains to drive them from Kharkiv, Ukraine's second-biggest city.
"Both stations were shut down due to damage to the main gas pipeline in the Kharkiv region as a result of hostilities," the operator said in a statement, adding that the damages have now been repaired.
Some 54 gas distribution stations in seven regions of Ukraine remain shut down, the operator added.
9:02pm: NATO pledges open-ended military support for Ukraine
NATO on Sunday pledged open-ended military support for Ukraine, as Finland hailed its "historic" bid to join the alliance and Sweden's ruling party said it backed a joint membership application. The promise came after Finland jettisoned decades of military non-alignment, redrawing the balance of power in Europe and angering the Kremlin.
On the ground in Ukraine, Russia announced air strikes in the east and in Lviv in the west as Western intelligence predicted its campaign in eastern Ukraine would stall amid heavy losses and fierce resistance.
At a meeting of NATO foreign ministers in Berlin, Germany's Annalena Baerbock said it would provide military assistance "for as long as Ukraine needs this support for the self-defence of its country"
5:45pm: Sweden's ruling party backs joining NATO
Sweden's ruling Social Democrats said on Sunday they backed the country joining NATO, abandoning decades of opposition in the wake of Russia's invasion of Ukraine and creating a large parliament majority in favour of membership.
With neighboring Finland already set to hand in its application, Prime Minister Magdalena Andersson is now all but certain to launch a formal application within days.
5:10pm: Blinken confident of reaching consensus on Sweden, Finland
US Secretary of State Antony Blinken said he had spoken to his Turkish counterpart on Ankara's concerns regarding Sweden and Finland's entry into NATO and that after Sunday's meeting of foreign ministers he was confident a consensus could be reached.
"I don't want to characterise the specific conversation that we had either with the foreign minister or within the NATO sessions themselves, but I can say this much: I heard almost across the board, very strong support (for Sweden, Finland) joining the alliance," he told reporters after a NATO foreign ministers meeting in Berlin.
3:40pm: Turkey not blocking Sweden, Finland bids: NATO chief
NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said Sunday that Turkey was not blocking membership bids by Sweden and Finland and voiced confidence at resolving Ankara's stated concerns.
"Turkey made it clear that its intention is not to block membership," Stoltenberg told reporters virtually after alliance foreign ministers met in Berlin. He said he was in touch with Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu after Ankara alleged that the Nordic nations were home to "terrorists', a reference to Kurdish separatists.
3:12pm: Ukrainian foreign minister praises Germany for weapons delivery
Ukraine’s foreign minister Dmytro Kuleba praised Germany on Sunday for setting a "precedent" and overcoming a "psychological barrier" by delivering heavy weapons to Kyiv.
"A precedent has been set. The first psychological barrier (on handing weapons to Ukraine) has been overcome," Kuleba said in a video on Facebook while on a visit to Berlin. After previously limiting deliveries to defensive weapons, Berlin is ramping up shipments of heavy arms to Ukraine, sending German self-propelled howitzers to Kyiv.
2:47pm: Turkey lays out demands for Finland and Sweden
Turkey's foreign minister said on Sunday that Sweden and Finland must stop supporting terrorists in their countries, provide clear security guarantees and lift export bans on Turkey as they seek membership in NATO.
Mevlut Cavusoglu, speaking with Turkish reporters after a meeting of NATO foreign ministers in Berlin, said Turkey was not threatening anybody or seeking leverage but speaking out especially about Sweden's support for the PKK Kurdish militant group. Ankara views the PKK as a terrorist organisation.
1:23pm: Finland makes historic post-war policy shift from neutrality
At the Santahamina military base near Helsinki, the training programme for Finnish army reservists has taken on a new sense of urgency following the Russian invasion of Ukraine. Finland on Sunday made a dramatic shift from its post-war neutrality policy by formally announcing its bid to apply for NATO membership. But not all Finnish citizens support the move.
1:05pm: Germany warns Ukraine war stoking global food crisis
At a G7 foreign ministers meeting in the northern German town of Weissenhaus, German Foreign Minister Annalena Baerbock warned that the Russian invasion of Ukraine was stoking a global food crisis. Here’s a closer look at how supply and transportation chokes due to the war can affect food prices and hit particularly vulnerable countries such as Afghanistan, Ethiopia and many sub-Saharan African nations.
12:17pm: Finland's President Sauli Niinisto confirms his country will apply to join NATO
Finland's president and government announced Sunday that the Nordic country intends apply for membership in NATO, paving the way for the 30-member Western military alliance to expand amid Russia’s war in Ukraine.
President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin made the announcement at a joint news conference at the Presidential Palace in Helsinki.
The Finnish Parliament is expected to endorse the decision in coming days, but it is considered a formality.
A formal membership application will then be submitted to NATO headquarters in Brussels, most likely at the some point next week.
8:53am: Germany 'prepared' for quick ratification of Finnish, Swedish NATO bids
Germany has taken all preparations for a quick ratification process should Finland and Sweden decide to apply for NATO membership, Foreign Minister Annalena Baerbock has told reporters on a second day of talks with her NATO counterparts in Berlin.
"Germany has prepared everything to do a quick ratification process," she said, adding that ministers had agreed at a dinner on Saturday that there should not be grey zone between the time they apply and the time they join.
"If they decide to join they can join quickly...We must make sure that we will give them security guarantees, there must not be a transition period, a grey zone, where their status is unclear," she said.
She was referring to the ratification period that can take as long as a year, during which the Nordic countries will not yet be protected by NATO's Article 5 which guarantees that an attack on one ally is an attack on all.
8:07am: Sweden's ruling party poised to back NATO bid
Sweden's ruling Social Democrats are poised on Sunday to come out in favour of the country joining NATO, paving the way for an application soon after abandoning decades of military non-alignment in the wake of Russia's invasion of Ukraine.
Prime Minister Magdalena Andersson's Social Democrats, the biggest party in every election for the past century, has held internal debates over the past week over dropping a long-standing opposition to NATO membership.
With party leadership having said it will decide on Sunday, and widely expected to drop its opposition, support for joining the alliance would command a broad majority in Sweden's Riksdag with much of the opposition already in favour. A formal application by Andersson's minority government is very likely to follow.
7:43am: Russia's Donbas offensive 'has lost momentum': UK military intelligence
Russia's offensive in Ukraine's eastern Donbas region "has lost momentum and fallen significantly behind schedule", British military intelligence said early on Sunday.
"Under the current conditions, Russia is unlikely to dramatically accelerate its rate of advance over the next 30 days," the British military said in a regular Twitter bulletin.
"Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition," said the post adding that, "Russia has now likely suffered losses of one third of the ground combat force it committed in February."
(1/6)Russia’s Donbas offensive has lost momentum and fallen significantly behind schedule. Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition.
May 15, 20227:08am: Missile hits military infrastructure in Lviv region: governor
A missile strike hit some military infrastructure in the western Ukrainian region of Lviv early on Sunday, the region's Governor Maxim Kozitsky said in a post on his Telegram messaging app.
"There is no information about dead or injured at this hour," Kozitsky said. "The extent of the destruction is being clarified."
1:35am: 'Our music conquers Europe': Zelensky hails Ukraine's Eurovision win
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has congratulated hip-hop group Kalush Orchestra for its victory in the Eurovision Song Contest in Italy late Saturday
"Our courage impresses the world, our music conquers Europe!" Zelensky wrote on Facebook early Sunday, praising the Kalush Orchestra after they beat out 24 other competitors.
The group's entry "Stefania" – which was sung in Ukrainian – fused rap with traditional folk music and was a tribute to band frontman Oleh Psiuk's mother.
"I thank the Kalush Orchestra for this victory and everyone who gave us your votes! I am sure that the sound of victory in the battle with the enemy is not far off," he added.
Ukraine claimed victory with a commanding lead in viewer voting. Britain's Sam Ryder finished second, while Chanel of Spain finished third.
It is the third time that Ukraine has won the annual competition.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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On The Ground
In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot
AnalysisWar in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
AS IT HAPPENED
Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk
Le Figaro
Burkini en piscine : «Une partie de la gauche est en train de perdre son âme», déplore Bellamy
Claire ConruytInvité sur Europe 1, l'eurodéputé LR a vivement critiqué le maire de Grenoble pour qui le port de ce vêtement dans les bassins est un «non-sujet».
C'est aujourd'hui que l'autorisation du port du burkini dans les piscines va être délibérée et soumise au vote du conseil municipal de Grenoble. Depuis cette annonce, voilà plusieurs jours que la polémique enfle dans la sphère politique.
À lire aussiFrançois-Xavier Bellamy: «Il faut rompre avec les incohérences passées»
Le maire Europe Écologie Les Verts de la ville, Éric Piolle, lui, déplore depuis le début un «non-sujet». Selon l'édile, l'autorisation de ce vêtement dans les bassins n'aurait d'autre objectif que «d'assurer l'égalité d'accès aux services publics, et la liberté de se vêtir ou se dévêtir, dans le respect de l'hygiène et de la sécurité».
«Permettre à chacun·e de se rafraîchir, vêtu·e ou dévêtu·e, sein couvert ou sein nu, dans le cadre de la loi, c'est la base du service public. C'est l'égalité, tout simplement», a déclaré le maire sur Twitter. «La démonstration d'Éric Piolle n'a aucun sens du point de vue intellectuel et elle est scandaleuse d'un point de vue moral», a fustigé de son côté François-Xavier Bellamy.
Invité sur Europe 1, l'eurodéputé Les Républicains a déploré le vote du conseil municipal «dans lequel une partie de la gauche est en train de perdre son âme». «Quand on voit que le maire de Grenoble expliquer que le burkini est un ''progrès social'', au moment où en Afghanistan, des femmes sont en train de risquer leur vie parce qu'elles osent manifester contre la burqa...»
Au micro de Sonia Mabrouk, François-Xavier Bellamy a regretté un sentiment «de trahison». «Trahison de la cause des droits des femmes mais aussi, une trahison de ce que la gauche a défendu pendant des décennies.»
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Jordan Bardella et la solitude d’un chef en devenir
ENQUÊTE - L’ancienne tête de liste aux européennes du RN se prépare à prendre définitivement la succession de Marine Le Pen à la tête du mouvement.
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INFO LE FIGARO - Après son échec au 1er tour, la candidate des Républicains avait lancé un appel aux dons pour financer un emprunt personnel de 5 millions d'euros. L'appel est prolongé jusqu'au 31 mai.
Burkini en piscine : «Sa croisade contre le voile, Laurent Wauquiez peut la mener dans ses trains régionaux», attaque Éric Piolle
Tandis que la municipalité de Grenoble s'apprête à délibérer de l'autorisation du burkini à la piscine, le maire EELV déplore une «polémique» autour d'un «non-sujet».
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War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal
Issued on: 16/05/2022 - 15:18Modified: 16/05/2022 - 15:19
Nadia MASSIH
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The Ukrainian resistance in Irpin played a key role in holding off the Russian advance on the capital Kyiv during the first few weeks of the war. But the middle-class commuter town paid a heavy price. More than 300 civilians were killed and tens of thousands fled. Now, more than a month after the Russian withdrawal, residents are beginning to return to try to rebuild their lives. Reconstruction is slowly getting under way, but an estimated €800 million is needed to build new homes. FRANCE 24's Nadia Massih, Bastien Renouil and Raïd Abu Zaideh report from Irpin.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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ON THE GROUNDIn ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’
As it happened
Ukraine retakes control of Irpin amid ongoing ‘catastrophic’ situation in Mariupol
Reporters
The battle of Irpin: Meeting the Ukrainian resistance
France24 - World
Kim Jong-un decries North Korea Covid response, deploys army
Issued on: 16/05/2022 - 07:20
NEWS WIRES
Kim Jong Un slammed North Korea's pandemic response and ordered the army to help distribute medicine, state media said Monday, as the country said 50 people had died since first reporting an outbreak of Covid-19.
More than a million people have been sickened by what Pyongyang is referring to as "fever", state media said, despite leader Kim ordering nationwide lockdowns in a bid to slow the spread of disease through the unvaccinated population.
In a sign of how serious the situation may be, Kim "strongly criticised" healthcare officials for what he called a botched response to epidemic prevention -- specifically a failure to keep pharmacies open 24/7 to distribute medicine.
He ordered the army to get to work "on immediately stabilising the supply of medicines in Pyongyang", the capital, where Omicron was detected last week in North Korea's first reported cases of Covid-19.
Kim has put himself front and center of North Korea's disease response, overseeing near-daily emergency Politburo meetings on the outbreak, which he has said is causing "great upheaval" in the country.
The failure to distribute medicine properly was "because officials of the Cabinet and public health sector in charge of the supply have not rolled up their sleeves, not properly recognizing the present crisis," state media KCNA reported Kim said.
Kim, who visited pharmacies to inspect first hand, "strongly criticised the Cabinet and public health sector for their irresponsible work attitude," KCNA said.
He also criticised lapses in official legal oversight, flagging "several negative phenomena in the nationwide handling and sale of medicines."
North Korea has one of the world's worst healthcare systems, with poorly-equipped hospitals, few intensive care units, and no Covid treatment drugs or mass testing ability, experts say.
"While visiting a pharmacy, Kim Jong Un saw with his eyes the shortage of medicines in North Korea," Cheong Seong-jang, researcher at the Sejong Institute told AFP.
"He may have guessed but the situation may have been more serious than he had expected."
KCNA said that as of May 15, a total of 50 people had died, with 1,213,550 cases of "fever" and over half a million currently receiving medical treatment.
North Korea had maintained a rigid coronavirus blockade since the pandemic began, but with massive Omicron outbreaks in neighbouring countries, experts said it was inevitable Covid would sneak in.
Crisis mode
Kim's public criticism is a sign that the situation on the ground is grim, said Yang Moo-jin, professor at the University of North Korean Studies in Seoul.
"He is pointing out the overall inadequacy of the quarantine system," he said.
Kim has previously said the country will "actively learn" from China's pandemic management strategy, according to KCNA.
China -- the world's only major economy still maintaining a zero-Covid policy -- is battling multiple Omicron outbreaks with lockdowns in some major cities, including financial hub Shanghai, sparking increasing public frustration.
North Korea has previously turned down offers of Covid vaccines from China and the World Health Organization's Covax scheme, but both Beijing and Seoul have issued fresh offers of aid since the outbreak was announced.
North Korea is likely to need international assistance to get through the massive Omicron surge, Yang said.
"If China's assistance is not enough to overcome the outbreak, North Korea will ask the South, the United States or international organisations in the end," he said.
US President Joe Biden is set to visit Seoul later this week, with discussions of Pyongyang's weapons programs and Covid-19 outbreak likely to top the agenda.
Despite the public health crisis, new satellite imagery indicates North Korea has resumed construction at a long-dormant nuclear reactor.
The United States and South Korea have warned that Kim is preparing to conduct another nuclear test -- the regime's seventh.
Analysts have warned Kim could speed up testing plans to distract the population from the disastrous coronavirus outbreak.
Taking pandemic help from South Korea would both hurt North Korea's "ego" and force it to hold off on its nuclear testing plans, said researcher Cheong.
"If Kim Jong Un is determined to conduct a test, he will not accept South Korea's help," he said.
(AFP)
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Live: French PM Jean Castex resigns as Macron prepares cabinet reshuffle
Issued on: 16/05/2022 - 16:09
FRANCE 24
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French Prime Minister Jean Castex submitted his resignation to President Emmanuel Macron on Monday, setting the stage for a cabinet reshuffle as Macron embarks on his second term. Follow FRANCE 24's live updates for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
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Macron set to name new French PM ahead of polls
Issued on: 16/05/2022 - 15:52Modified: 16/05/2022 - 15:50
Paris (AFP) – French Prime Minister Jean Castex is expected to tender his resignation on Monday to President Emmanuel Macron and make way for a new government that looks set to be headed by a woman for the first time in more than 30 years.
The departure of Castex, who was a surprise choice for the role in 2020, will enable newly re-elected Macron to reshape the cabinet ahead of crucial parliamentary polls in June.
The centrist will need a parliamentary majority to push through his domestic agenda following his re-election, with a new left-wing alliance and the far-right threatening to block his programme.
Speculation has been rife in recent weeks about Castex's replacement, with Macron indicating he wanted a woman with left-wing and environmental credentials.
Those criteria reflect his desire to focus on schools and health in the early part of his second term, as well as the climate crisis which he has promised to prioritise.
UNESCO director-general Audrey Azoulay, current Labour Minister Elisabeth Borne and latterly Catherine Vautrin, a little-known politician from the Champagne region, have been named as frontrunners.
But commentators have warned that Macron, who is known to relish political surprises, could pull an entirely unexpected name out of the hat.
The process would commence with Castex presenting his resignation to Macron at around 1400 GMT, French television channel BFM-TV reported.
'Need lots of courage'
Nominating what would be only the second female prime minister in modern French history is sure to generate positive headlines.
The last woman premier, Edith Cresson, told the Journal du Dimanche newspaper on Sunday that French politics remained "macho" more than 30 years after she briefly headed the cabinet from May 1991-April 1992 under president Francois Mitterrand.
"She'll need lots of courage," Cresson said.
Macron, 44, registered a solid victory in April 24 presidential polls against far-right leader Marine Le Pen, winning by 59 to 41 percent.
Le Pen and defeated hard-left leader Jean-Luc Melenchon are both eyeing comebacks in the parliamentary elections on June 12 and 19 that would give them the ability to thwart Macron.
Melenchon recently persuaded the Socialist, Community and Greens parties to enter an alliance under his leadership that unites the left around a common platform for the first time in decades.
Castex had intended to resign immediately after the presidential election in line with French tradition, but was persuaded to stay on by Macron while he lined up a replacement.
The bespectacled 56-year-old from rural southwest France has a no-frills style and a strong regional accent which has endeared him to many French people.
He will mostly be remembered for his management of the latter stages of the Covid-19 pandemic, delivering regular TV briefings on infection figures, shutdowns and social distancing measures.
© 2022 AFP
France24 - World
Cuban couple's exile reflects disillusioned generation
Issued on: 16/05/2022 - 15:32
Havana (AFP) – Until recently, Raul Prado and Aidana Hernandez believed in change. Cuba was opening up internet access and there was a whiff of freedom in the air.
But authorities quickly tightened the valve, and the two artists have now joined thousands of other young well-educated people in fleeing the island nation, where an economic crisis has helped erode hope.
"Emigration is an idea that crosses the mind of all Cubans at one point or another," said cinematographer Prado, 35, who has moved to Miami after never previously thinking of emigrating.
Three years ago the couple saw mobile internet broaden their horizons and turn their daily lives upside down, allowing an entire generation to connect to each other and the outside world.
Authorities, however, have since stopped that momentum in its tracks as the country has descended into its worst crisis in 30 years, in part due to the coronavirus pandemic.
The couple's experience embodies that of many well-educated, socially-engaged young people who have given up fighting for a better homeland and chosen exile instead, depriving the ageing country of its emerging talent.
Since Cuba reopened its borders in November following the coronavirus pandemic restrictions, the exodus has been relentless.
Most migrants either fly to Central America and then walk to the US border, or clandestinely scramble aboard boats trying to avoid authorities to cross the Gulf of Mexico towards Florida.
According to US customs, more than 113,000 Cubans arrived in the country from Mexico between October and April.
Sociologist Rafael Hernandez compares it to the exodus of 130,000 people between April and October 1980.
If numbers continue at their current rate, it will become the largest migratory wave in the 63 years since the communist revolution in the country of 11.2 million people.
Emigration "is increasing and amongst that emigration of the young that studied at university," admitted scientist Augustin Lage, a fervent defender of the revolution, in the official press.
Mobile internet, at last
Things started to change in December 2018 when Cuba -- one of the last countries in the world to do so -- activated mobile internet on telephones, allowing Cubans greater access to uncensored information and to organize themselves away from prying eyes.
A month later, a tornado struck the island killing three people and injuring 172 more.
"It looked like a battleground," said Prado.
He quickly understood the power of mobile internet and began mobilizing friends and acquaintances on social media to organise aid for those affected.
The couple's tiny 35-square-meter apartment in the Miramar neighborhood of Havana soon became the collection point for food and clothing donations.
It was unprecedented in a country where only the authorities were allowed to act in such a way.
But that was how an informal online network was born, where young Cubans, including many artists, could mobilize freely without state interference.
"After the tornado there were other things" that the group got involved in, said Prado.
LGBT rights, animal welfare, the fight against gender-based violence -- they were active online while also hoping to take their campaigns to the streets.
November 2020 was another watershed moment as the San Isidro activist group published a live Facebook feed of a protest in Havana demanding the release of a detained rapper.
The next day, 300 artists protested outside the culture ministry to demand more freedom of expression.
Among them were Prado and playwright Yunior Garcia, whose boyish looks with oversized glasses made him an instantly recognizable figure for this new generation and its demands.
Taken by surprise, the police let the protest go ahead.
"What happened today was historic," said Garcia at the time, as protesters achieved an audience with ministry officials, although a subsequent promised dialogue was never honored.
'Angry generation'
But the obstacles soon appeared.
On July 11, 2021, Prado, Hernandez, Garcia and his wife Dayana Prieto, a theatrical producer, were preparing spaghetti and waiting to watch the European Championships football final between England and Italy on the television.
It was a shock to find out that thousands of Cubans were demonstrating in the streets to cries of: "We're hungry!" "Freedom!" and "Down with the dictatorship!"
Once again they joined in, gathering a group of young people to head to the Cuban television institute to demand 15 minutes of airtime to address the country.
This time, though, they were met with repression.
Not only was their request denied but several protesters were violently evicted, thrown in a garbage truck and taken to a police station.
More than 1,000 people were arrested during the nationwide protests, with one person killed and dozens injured as the security forces cracked down on the unauthorized public demonstrations.
Prado and Garcia were released the next day but authorities kept their eyes on the pair.
Garcia created the Archipelago Facebook group calling for a new protest on November 15.
That was thwarted by a huge deployment of security forces on the day, while he was also prevented from leaving his house.
Fearing his freedom would not last long, Garcia and his wife fled to Spain.
He said police told him he would get 30 years in prison if he continued his actions.
As it was, more than 700 people have been charged over the July 11 protests and face up to 20 or 30 years in jail.
"My generation is not afraid, it is angry," said Hernandez. "This anger has turned into pain."
'Irresponsible' to stay
For Prado and Hernandez, the decision to leave came when she found out that she was pregnant.
She did not want to give birth in Cuba.
Prado said he would not have been able to curtail his political activism in Cuba and "it would be irresponsible of me to put" his wife and child through that.
It was not easy, though, since authorities have in recent months prevented many young critics, dissidents, journalists and artists from leaving the island.
Hernandez began her journey, initially to Spain, on January 30 while six months pregnant.
"I had never left Cuba before and I felt really lost."
She received a Schengen visa for one year which allowed her to travel to Mexico on February 11 from where she paid a people trafficker to take her to Mexicali, close to the US border, which she crossed on March 7.
Prado did not need to take the same convoluted route as he already had an American visa.
While Hernandez was traveling, he was finishing work on the Fernando Perez film "Riquimbili o El Mundo de Nelsito."
He also sold their apartment.
"It's really sad. I'm in the process of taking a decision I never wanted to take, that I had always refused to take," he told AFP before leaving.
'Never stop being Cuban'
These young people "feel that they have no future in Cuba," said Perez, 77, Cuba's foremost film director.
"Or to put it another way, they don't want to continue living without freedom of movement ... without spaces to express themselves and to exercise their right to think differently and to protest."
This migratory wave "is the worst thing that can happen to us as a country," said Perez.
Cuba is losing a generation of young people, who may never return.
Some that have tried recently were refused entry.
"Cuba has no choice and must improve its migratory policies," said Antonio Aja, director of the demographics study center at the University of Havana.
That would entail improving relations with the Cuban diaspora, which is often viewed with suspicion by authorities.
"Cuba must not turn them into (permanent) migrants" otherwise "the situation will become untenable."
The island nation already has one of the highest average population ages in Latin America -- 21.6 percent of the population is over 60 -- and given the low birth rate since 2020, it has been surpassed by the death rate.
In Miami, Hernandez has just given birth to a son, Bastian.
"When I look back, when I look at the Cuba I left behind, I'm convinced I took the best decision because at least I feel there are opportunities" in the United States, she told AFP.
But "I will never stop being Cuban, I'm not totally abandoning my country."
© 2022 AFP
Le Figaro
«Emmanuel Macron veut faire l'Europe sans la moitié des États membres et sans les peuples»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 9 mai, Emmanuel Macron a exprimé son souhait de réviser les traités européens. En prônant une intégration accrue, le président va à l'encontre de la volonté des peuples, et ce, alors que les conditions ne sont aucunement réunies pour une telle avancée, juge Jean-Thomas Lesueur.
Jean-Thomas Lesueur est directeur général de l'Institut Thomas More, un think-tank conservateur.
Le 9 mai dernier a marqué la clôture de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Emmanuel Macron, présent au Parlement européen à Strasbourg, en a profité pour livrer sa vision de l'UE dans un discours qu'il a lui-même qualifié de «serment de Strasbourg». Le faible écho qu'a eu ce discours en France est effarant. On peut comprendre que les responsables politiques et les commentateurs soient occupés et préoccupés par les élections législatives de juin. Négliger pour autant des propositions d'une telle ampleur est tout simplement irresponsable. Car les annonces faites par le président de la République à Strasbourg visent purement et simplement à faire franchir à l'Union le cap du fédéralisme. Explications.
Souhaitant une «Europe souveraine, unie, démocratique et ambitieuse», Emmanuel Macron propose la réécriture des traités européens dans le sens d'une intégration accrue. Ainsi envisage-t-il la généralisation du vote à la majorité qualifiée (qui n'est pas encore appliqué aux questions fiscales, sociales et de politique étrangère), ce qui élargirait considérablement les compétences de l'UE. Ainsi veut-il accorder au Parlement européen un droit d'initiative législatif, actuellement du seul ressort de la Commission. Ainsi souhaite-t-il une Europe à plusieurs vitesses pour que les pays les plus allants, dont la France selon lui, puissent aller plus loin dans l'intégration. Ainsi propose-t-il enfin la création d'une «Communauté politique européenne» (en référence à la Confédération européenne envisagée par François Mitterrand en 1990-1991) qui viserait à accroître la collaboration entre les pays candidats (Ukraine, Moldavie, Géorgie, pays des Balkans occidentaux) et l'Union en attendant leur adhésion.
Quand Emmanuel Macron affirme que la crise du Covid a été l'occasion de jeter les bases d'une « Europe de la santé » , il se (et nous) paye de mots: l'Europe a réalisé des achats groupés et n'a guère été autre chose qu'une centrale d'achats.
Ces propositions font écho à celles présentées début mai par le président du Conseil italien Mario Draghi, qui avait clairement parlé de «fédéralisme» à la tribune du Parlement européen. Si Emmanuel Macron se garde d'employer le mot, il fait pleinement sien ce projet, apparemment convaincu que la crise du Covid et surtout la guerre en Ukraine ont donné de la substance politique à l'Union européenne. Il semble la croire arrivée à ce moment, rêvé par les fédéralistes depuis des décennies, du dépassement des nations et de l'établissement d'un pouvoir européen de plein exercice. Le moment serait venu de la «souveraineté européenne». Mais la réalité est tout autre, la formule n'est guère plus qu'un énoncé à vocation performative. L'Union européenne n'en est pas à son «moment cicéronien», selon la formule de Pierre Manent, ce moment de bascule entre deux formes politiques.
Car pour un tel projet, il faudrait d'abord une Europe unie. On en est loin. La guerre en Ukraine ne doit pas occulter les profondes divisions qui traversent les Vingt-Six. Le groupe de Visegrad ne survivra sans doute pas à la guerre en Ukraine mais il faut rappeler la défiance croissante de ses membres ces dernières années vis-à-vis des institutions bruxelloises, accusées d'empiéter sur les souverainetés nationales. Mais il n'y a pas qu'eux. En effet, ont publié une lettre à toute réforme des traités – dont les trois pays baltes, la Suède, le Danemark et la Finlande. Le «serment de Strasbourg» d'Emmanuel Macron ne les tente pas du tout.
Pour un tel projet, il faudrait ensuite des succès politiques significatifs. Or, il y en a peu. La récente démission du directeur général de Frontex, le Français Fabrice Leggeri (peu soutenu par Paris), a été l'épilogue d'une discrète bataille idéologique sur la politique migratoire européenne et la preuve qu'on est loin, très loin, d'un consensus qui permettrait d'agir efficacement. La guerre en Ukraine a été bien davantage l'occasion d'une remise en selle de l'Otan que de l'Europe de la défense. «L'Europe de la défense n'est pas la défense de l'Europe», comme le dit le chercheur Jean-Sylvestre Mongrenier, et chacun sait où sont la crédibilité et la puissance. Autre exemple: quand Emmanuel Macron affirme que la crise du Covid a été l'occasion de jeter les bases d'une «Europe de la santé», il se (et nous) paye de mots: l'Europe a réalisé des achats groupés et n'a guère été autre chose qu'une centrale d'achats.
Emmanuel Macron a avancé ses propositions un mois moins un jour après une élection présidentielle qu'il a remportée sans juger utile de les soumettre au peuple français. Pas de meilleure manière de faire l'Europe sans les peuples…
Pour un tel projet, il faudrait encore le soutien de l'Allemagne. Or, les divergences de vue sur l'Union sont abyssales de part et d'autre du Rhin. Là où l'Allemagne favorise un modèle d'intégration par le droit et l'économie, la France met davantage l'accent sur le projet politique et géopolitique. L'Allemagne est nettement atlantiste quand la France défend «l'autonomie stratégique européenne». En dépit de la volonté affichée de faire progresser l'industrie de défense européenne, le gouvernement allemand a ainsi annoncé en mars dernier sa volonté d'acheter des avions de chasse américains F-35. Enfin, les partis de la coalition au pouvoir en Allemagne n'ont pas la même vision sur l'Europe: si les Verts appellent à la création d'un État fédéral européen,le SPD ne souhaite pas une révision des traités européens à tout prix.
Pour un tel projet, il faudrait enfin et surtout le soutien des peuples. Or, la manière dont Emmanuel Macron vient de s'y prendre n'augure rien de bon. Il a en effet avancé ses propositions un mois moins un jour après une élection présidentielle qu'il a remportée sans juger utile de les soumettre au peuple français. Il n'y a pas de meilleure manière de faire l'Europe sans les peuples… N'a-t-il pas médité la faute démocratique que constitua l'adoption du traité de Lisbonne en 2007 par voie parlementaire, deux ans après son rejet par référendum ? Agir ainsi serait mal agir deux fois. Contre l'Europe, que ses promoteurs finiront par détruire à force de chimères technocratiques. Et contre le peuple français qui, lui, est réellement souverain.
«Le feu couve et Emmanuel Macron joue à cache-cache»
TRIBUNE - La dégradation de la situation économique de la France s'accélère dangereusement. Notre pays ne peut pas attendre plus longtemps un nouveau gouvernement, s'alarment Olivier Marleix, vice-président des Républicains, et ses cosignataires*.
Goldnadel: «L'affaire Taha Bouhafs ou le signe que l'extrême gauche moralisatrice n'est qu'une farce»
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Le journaliste militant Taha Bouhafs a retiré sa candidature aux législatives après des accusations de violences sexuelles. Pour l'avocat, le parti de Jean-Luc Mélenchon aurait dû porter cette affaire devant les tribunaux et non se contenter d'une enquête interne.
Éric Naulleau: «Je ne me reconnais dans aucune des nuances de rouge actuellement disponibles»
GRAND ENTRETIEN - Dans un nouvel essai intitulé «La Gauche réfractaire», coécrit sous forme d’échange épistolaire avec le philosophe Michel Onfray, le journaliste et essayiste peint un tableau sans concession de la gauche contemporaine. S’il continue à se définir comme étant de gauche, Éric Naulleau n’en dénonce pas moins la dérive «sectaire»,«communautariste» et «islamo-gauchiste» de Jean-Luc Mélenchon et de ses alliés.
France24 - World
Jerusalem archbishop condemns police raid at journalist's funeral
Issued on: 16/05/2022 - 14:52
Jerusalem (AFP) – The Catholic archbishop in Jerusalem on Monday strongly criticised Israel's "police invasion" last week of a Christian hospital ahead of the funeral of slain Al Jazeera reporter Shireen Abu Akleh.
The veteran journalist was shot dead during an Israeli army raid in the West Bank. Palestinians and the TV network said Israeli troops killed her, while Israel said Palestinian gunfire may be to blame.
Anger over her death was compounded Friday when baton-wielding Israeli police in annexed east Jerusalem beat pallbearers carrying Abu Akleh's coffin which was covered by a Palestinian flag.
The Latin Patriarch of Jerusalem, Pierbattista Pizzaballa, on Monday condemned "Israel's police invasion and disproportionate use of force" at St Joseph's hospital, where her body was being held.
At a press conference at the hospital, he criticised Israeli police for "attacking mourners, striking them with batons, using smoke grenades (and) shooting rubber bullets".
Police had stormed the hospital, "disrespecting the church, disrespecting the health institute, disrespecting the memory of the deceased, and forcing the pallbearers to almost drop the coffin," said Pizzaballa, speaking on behalf of the bishops of the Holy Land.
The hospital is owned by the Sisters of St Joseph of the Apparition, a French-founded congregation that has been present in former Palestine and Israel for nearly 200 years.
Chaotic scenes
Israeli police have vowed to investigate the chaotic incident, which was broadcast live worldwide and sparked widespread condemnation including from the United States, European Union and United Nations.
Those calls echoed global demands for an impartial probe into the death of Abu Akleh, a Palestinian-American, who Al Jazeera said was killed by Israel "deliberately" and "in cold blood".
Israel's army has said it was not yet clear if she was killed by stray Palestinian gunfire or by Israeli sniper fire aimed at nearby militants in the West Bank flashpoint district of Jenin.
Israeli police have meanwhile offered a series of explanations for the unrest on the day of her funeral. In a police video, an officer is seen telling the crowd that the procession would not commence until the crowd stopped "nationalistic", or Palestinian, chants.
Israeli forces frequently crack down on individuals publicly expressing their Palestinian identity, including by waving the flag.
They have also said they were compelled to act to uphold the plans for the funeral agreed with the family, which were being disrupted by a "mob" made up of some "300 rioters".
The Abu Akleh family has categorically rejected the police version of events, stressing that officers stormed the procession in response to the Palestinian flags and chants.
'No flags, no chanting'
The late journalist's brother Anton Abu Akleh told AFP on Monday that police had called him the night before the funeral to insist there should not be "any Palestinian flags, no slogans and no chanting".
"I hope there will be some stand against this savage action," he said, calling for accountability after the raid.
St Joseph's hospital director Jamil Kousa told AFP that he had spoken to police outside the hospital on Friday and pleaded that the procession be allowed to go ahead "peacefully".
Kousa said police had warned that if mourners shouted Palestinian national "chants" or waved flags, the procession would be blocked.
Kousa also commented on police claims that members of the procession had hurled rocks at officers, saying: "You could see that maybe... five stones or objects were thrown, but it is not as they describe it."
When they cleaned the grounds after the police raid, Kousa said, the number of Israeli-fired rubber bullets found far surpassed the few stones collected.
© 2022 AFP
France24 - World
'I feel free': France lifts Covid mask rule on public transport
Issued on: 16/05/2022 - 14:28Modified: 16/05/2022 - 14:26
Paris (AFP) – Face masks are no longer required in metros, trains and planes in France from Monday, as French authorities lifted one of the last remaining health measures imposed since the pandemic began in 2020.
Health minister Olivier Veran announced last week that masks would no longer be mandatory on public transport and in taxis, following the large drop in Covid cases recently.
"I feel free. Breathing properly wasn't that easy with masks," said 26-year-old Parisian Jaceula Madimba in the metro on Monday morning.
France began easing its strict face mask rules in February after a winter surge in cases, but for weeks they were still required at the workplace or in schools until infections declined further.
Veran cautioned that the new measure did not mean the pandemic was over, and insisted that the mask remained recommended.
"I think wearing masks is still necessary just to be safe, for my friends and family," said Aurelia Imbert, an engineer on her way to Czech Republic for work from Paris Charles de Gaulle airport.
Masks, as well as a health pass proving Covid vaccination, are still required for entering hospitals.
The pandemic appears under control in France for now, but some experts have warned against writing it off to the history books, as a new variant may yet emerge.
And people with weak immune systems have expressed their concern.
"I will continue to wear the mask and invite everyone to do so. We protect each other mutually, let us think of the immunosuppressed," said French epidemiologist Mahmoud Zureik.
France has recorded just over 147,000 Covid deaths since the outbreak emerged.
Elsewhere in Europe, Spain still requires masks to enter hospitals, care homes and on public transport, while in Belgium masks are only necessary on buses, trams and trains.
In Italy, masks remain obligatory in hospitals and on public transport, but also in cinemas, theatres and schools.
© 2022 AFP
France24 - World
Liverpool assess Salah, Van Dijk ahead of Southampton clash
Issued on: 16/05/2022 - 14:16Modified: 16/05/2022 - 14:14
London (AFP) – Jurgen Klopp said Liverpool were assessing the fitness of Mohamed Salah and Virgil van Dijk as they prepare for their must-win Premier League match against Southampton on Tuesday.
The quadruple-chasing Reds were given fresh hope they could pip Manchester City to the title when Pep Guardiola's team dropped two points in a 2-2 draw at West Ham on Sunday.
Defending champions City, with one game remaining, are four points clear at the top of the table with a significantly better goal difference than their rivals, who have two games left.
Liverpool beat Chelsea on penalties in the FA Cup final at the weekend to complete the second leg of a potential quadruple.
But Klopp is waiting to find out the extent of injuries to top-scorer Salah and defensive talisman Van Dijk, who were both forced off at Wembley on Saturday.
Defender Andy Robertson was also taken off in the latter stages due to cramp, while Klopp confirmed that Fabinho would not be involved at Southampton after suffering a muscle injury at Aston Villa last week.
"This process has not finished yet because we only played the 120 minutes two days ago," Klopp told reporters on Monday.
"So when the boys arrive today I have to make a lot of decisions. Then we will line up a team.
"What I can promise and definitely say is we will line up a team only for one reason -- to try to win the game at Southampton, as difficult as it is, because that obviously is the job to do.
"We have to see who is able to help. The 30 extra minutes (at Wembley) made a big difference, but we have to see."
Liverpool, who face Real Madrid in the Champions League final later this month, can cut City's lead to a single point with victory at St Mary's, but Klopp does not expect Guardiola's side to slip up again.
City host Aston Villa next Sunday while Liverpool play Wolves at Anfield.
"I don't know the last time City dropped points two games in a row and Villa have to play midweek," said Klopp. "I don't expect City to drop points there."
© 2022 AFP
Le Figaro
«À force d'exécuter les ordres des adultes, l'enfant perd son enthousiasme»
Madeleine MeteyerENTRETIEN - André Stern, auteur-conférencier, se définit comme «un ambassadeur de l'enfance». Il estime que les enfants ne sont ni libres ni respectés dans notre société.
Dans Les rythmes et rituels de l'enfant (Marabout) André Stern s'emploie à déconstruire… à peu près tous les principes éducatifs occidentaux. Entretien avec un auteur qui n'est pas allé à l'école, dont les enfants ne vont pas à l'école, à l'enthousiasme contagieux et aux idées parfois déconcertantes.
Le Figaro. - Dans votre livre, vous déconstruisez la notion de caprice. Pour vous, il n'existe pas d'enfant pénible : un enfant qui hurle parce qu'on change le trajet entre l'école et la maison a par exemple toujours une bonne raison.
André Stern. - Il faut comprendre que le monde est un océan d'impermanences particulièrement vaste pour un enfant, et qu'au milieu de cet océan, nos rythmes et nos rituels sont les seuls îlots de permanence dont il dispose. Il en a besoin pour reprendre des forces et retourner affronter les obstacles. Un trajet rigoureusement identique ou encore la même histoire racontée dix soirs de suite sont des îlots face à l'anxiété pour un enfant.
En niant le caprice enfantin, vous vous opposez à la vision de l'enfant comme un être arbitraire. Les adultes ne sauraient pas mieux que lui «ce qu'il faut faire». Mais alors, vous ne pensez pas que l'être humain est voué en grandissant à gagner en sagesse, en connaissances? Qu'un adulte est supérieur à l'enfant en connaissances et que c'est pour ça qu'il éduque et que l'enfant est éduqué?
Je ne vois pas cela en termes de hiérarchies. Il n'y a pas de supériorité ou d'infériorité aux yeux de l'enfant, il n'y a que des complémentarités. L'enfant a besoin d'une grande personne pour atteindre les assiettes en haut du placard, mais l'adulte a besoin de l'enfant pour aller chercher des lunettes sous le lit. De plus, si on s'en tenait à la notion de supériorité et d'infériorité, on serait obligé de constater qu'il y a une infinité de domaines dans lesquels les enfants sont «supérieurs aux adultes». L'enthousiasme par exemple.
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Donc un enfant naît avec toutes les qualités nécessaires et l'aptitude de les développer seul? Ses parents ne servent qu'à lui assurer une sécurité matérielle? Ils n'ont rien à lui enseigner?
On obsède les parents avec cette sécurité matérielle... Alors que le vrai danger vient de la précarité affective. Ce que l'enfant cherche, c'est un port d'attache émotionnel qui lui permette d'aller dans le vaste monde sans crainte. Lorsque nous avons donné ce port d'attache à nos enfants, nous avons fait ce qu'il y avait de plus important à faire en tant que parents. Mais l'enfant, bourré de dispositions spontanées, ne se développe jamais seul. Prenez l'exemple de la langue maternelle : elle ne nous est pas enseignée, nous l'apprenons selon une didactique, à un rythme, à un moment qui nous sont très personnels. Seuls, nous ne l'apprendrions jamais. Nous apprenons à parler parce que les personnes autour de nous parlent entre elles et nous parlent. Il en va de même pour tout le reste.
Pour vous, il faut laisser l'enfant tranquille, ne pas chercher à lui faire apprendre des choses. Vos enfants ne vont pas à l'école et vous ne leur faites pas l'école à la maison!
Penser qu'on doit stimuler un enfant, c'est une vexation faite à l'enfance et son courage intrinsèque. On a besoin de stimuler un enfant quand il a été éteint. L'enfant est naturellement enthousiaste! Il va dans le vaste monde, absorbe la diversité des personnes et des métiers, s'intéresse à ce que fait l'éboueur, l'astronaute... Si l'on sort d'une certaine posture et que l'on arrête de vouloir lui faire avaler des choses, alors on peut voir ce qui sort de lui naturellement. On arrive à une relation de confiance.
Si j'ai envie de lire un livre à mon enfant tout petit, pourquoi pas? Mais ne négligeons pas ce que l'enfant, lui, va apporter, et qui comptera autant. Notre monde a développé un culte de l'effort à partir du moment où il a tourné le dos aux enthousiasmes individuels.
Je vais vous donner un exemple. Mon fils aîné Antonin a déclaré que son enthousiasme était le sport automobile. Un jour où il pleuvait des torrents, il participait à une course. Dans ces voitures, on est complètement exposé. Après la première manche, il était déjà trempé. Quand j'ai ouvert sa combinaison, un litre d'eau en est sorti. Je lui ai dit «tu ne vas pas remettre ça» et je suis parti chercher une solution. Quand je suis revenu deux minutes plus tard, il avait remis sa combinaison. L'enthousiasme est ce qui nous permet de surmonter, sans stimulation extérieure, tous les obstacles. Si vous n'avez pas envie de faire votre solfège, c'est que votre intérêt n'est sans doute pas très activé par cette activité. Vous risquez d'abandonner la musique assez tôt.
Cet appétit naturel pour l'apprentissage de nouvelles connaissances n'est peut-être pas si répandu. Il existe peut-être des êtres plus curieux de nature, d'autres plus mous?
Il faut absolument se débarrasser de l'idée selon laquelle les gens naissent avec une nature! Nos enfants deviennent comme nous les voyons et changent au cours de leur vie. Un tel n'est pas un timide, il est intimidé par une situation en particulier. Personne n'est nul en maths, ceux qui n'y arrivent pas n'ont simplement pas d'intérêt pour le sujet. Nous avons tous en nous des potentiels latents qui attendent d'être allumés ! Un enfant ne naît pas paresseux mais peut se désintéresser de tout à force d'être interrompu dans ses jeux, dans ses rituels, à force de suivre les ordres des adultes. Chaque enfant à qui l'on pose la question «qu'est-ce qui t'enthousiasme ?» va présenter un sujet différent et, si on lui fait confiance, développera des compétences.
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Donc vous n'encouragez pas vos enfants à faire tel ou tel geste, vous ne leur faites pas de discours sur vos valeurs, vous ne leur expliquez pas le bien, le mal?
Je ne le fais pas sous forme de discours. Parce que c'est prendre la nature de l'enfant à rebrousse-poil et que ça ne fonctionne pas. Je vis mes valeurs devant eux, sans fard, mon enthousiasme, mes faiblesses. Comme Antonin vit son enthousiasme pour la course automobile devant moi et m'apprend des notions sur le sujet. Les enfants qui sont des imitateurs-nés nous voient faire la cuisine, lire, chanter, réparer des choses, faire des erreurs, gérer le bien et le mal : ils observent, et prennent des notes mentales !
Il n'y a pas de règle chez vous ?
Il y a des rythmes et rituels familiaux. On prend les repas en commun à heures fixes. Pour ce qui est de la politesse, ils l'ont apprise parce qu'on était polis devant eux et avec eux. Il y a une structure née de la vie commune. C'était déjà comme ça dans mon enfance. Mon heure de coucher était 8h30 et ce n'était pas une heure arbitrairement fixée mais une heure qui s'était cristallisée dans notre vie commune comme étant celle de mon coucher. Si je ne voulais pas y aller immédiatement, c'est parce que je voulais finir un jeu. Comme je savais que je pouvais finir le jeu le lendemain, je cédais facilement.
Comment les parents pourraient éduquer leurs enfants avec une telle confiance alors qu'ils ont aussi le devoir, la pression, de leur donner des chances pour s'intégrer dans la société?
Je sais qu'on vit dans un monde de pression où le devoir nous submerge, où les parents se croient obligés de répéter ce qu'ils ont eux-mêmes entendu : si tu n'écoutes pas bien, tu n'auras pas de bonnes notes, si tu n'as pas de bonnes notes, tu n'auras pas de bon diplôme... Mais on change de monde et aujourd'hui, les entreprises reconnaissent les compétences avant les qualifications. Les gens brillants dans leur domaine, car enthousiastes, car intéressés, les entreprises viennent les chercher. Alors on peut s'autoriser à dire à son enfant : je t'aime, parce que tu es comme tu es et si tu restes enthousiaste, rien ne t'empêchera de devenir indispensable au monde.
Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes
Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.
Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2
DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.
Contesté, sourd aux critiques... «Fin de règne» solitaire pour le pape François
ENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités.
France24 - World
French far-right pundit Zemmour seeks parliamentary seat in Saint-Tropez constituency
Issued on: 12/05/2022 - 22:48
NEWS WIRES
French far-right TV pundit-turned-politician Eric Zemmour said Thursday he would seek a seat in parliament standing in the glitzy constituency around Saint-Tropez, three weeks after failing with a presidential bid.
The Paris-born 63-year-old is seeking to establish his new party, Reconquest, as a national political force in parliamentary elections next month, but is expected to struggle. "I will lead our beautiful and major fight along with our 550 candidates," Zemmour wrote on Twitter, announcing his plans to stand in Saint-Tropez on the French Riviera where he recorded one of his highest scores nationally in the presidential election last month.
Reconquête est de retour partout en France. Je mènerai notre beau et grand combat aux côtés de nos 550 candidats. Je me présente dans la 4ème circonscription du Var.
May 12, 2022Long known as a commentator and writer with virulent anti-Islam views, Zemmour launched his political career late last year in a bid to unseat President Emmanuel Macron. He was eliminated in the first round of April's presidential polls with a score of seven percent and has since failed to agree a tie-up with veteran far-right leader Marine Le Pen and her deep-rooted National Rally party.
Some Zemmour aides had advised him to sit out the parliamentary elections for fear another defeat could permanently tarnish his career. The constituency around Saint Tropez, long a magnet for the rich and famous, is seen as highly contested and is currently held by Macron's Republic on the Move party, which has been re-named Renaissance. Macron won re-election on April 24, defeating Le Pen by a score of 59 percent to 41.
Zemmour has several convictions for racist hate speech, but he was cleared of a possible crime of denying the Holocaust on Thursday. An appeals court in Paris upheld a previous judgement in his favour about his view that France's war-time leader Philippe Petain, who collaborated with the Nazi regime, had "saved" French Jews.
The claim is contested by most historians, who point to Petain's well-documented anti-Semitism, but the court ruled it did not amount to denying the existence or gravity of the Holocaust.
(AFP)
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Far-right pundit Eric Zemmour launches 2022 bid for French presidency
France 2022: The Choice
Emmanuel Macron hits back at Eric Zemmour over 'killer' chants
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
France24 - World
Mass arrests and arbitrary detentions: El Salvador’s war on gangs
Issued on: 12/05/2022 - 19:45Modified: 16/05/2022 - 11:28
More than 28,000 people have been arrested in El Salvador since March 27, when a state of emergency was declared in an attempt to curb gang violence. But NGOs, lawyers and residents say that innocent people have also been arbitrarily arrested in this crackdown.
On March 27, the El Salvadoran parliament declared a state of emergency for a month after 87 people were assassinated in just three days, crimes that the authorities have attributed to “pandillas", or gangs. An estimated 70,000 people belong to these groups, more than 17,000 of whom were incarcerated before the state of emergency, according to authorities.
However, for several years, the homicide rate has been steadily falling in this small Central American country, which has six million residents.
So far, 28,331 people, accused of being gang members, have been arrested during the state of emergency, which has been extended through the end of May. The El Salvadoran police are actively tweeting about the campaign.
Luis Enrique Martínez, alias Sharopan, es un gatillero terrorista que cometió numerosos crímenes para la estructura delictiva a la que pertenece, fue detenido en la residencial Altavista, sector de Tonacatepeque. pic.twitter.com/Brt3s5RLus
May 11, 2022Under the state of emergency, authorities can arrest people without a warrant. Moreover, they can hold people for 15 days before they appear before a judge, as opposed to the usual three days.
The move has resulted in "serious human rights violations”, including " arbitrary arrests of innocent people” and “worrying deaths in custody", according to Human Rights Watch and Cristosal, a local NGO.
On social media, a large number of El Salvadoran people have been denouncing the alleged wrongful arrests of their family members.
Mi hermano es un exelente ser humano, se me hace terriblemente injusto que este detenido y acusado de algo que no es.#JusticiaParaLuis@cristosal @PDDHElSalvador @jorgeramosnews pic.twitter.com/NlrA8A7jej
May 7, 2022'They’re giving me no information about my son'
Laura (not her real name) is a Salvadoran woman whose son was arrested in late April. She wanted to remain anonymous, out of fear of reprisals:
He was arrested by police, near our home. They told me they were taking him to 'gather information', but it wasn’t very clear. My son and two other people who had been arrested were put into a police vehicle.
I then identified the police station where my son had been taken, and where I would be able to see him, along with many other people. All of them were then taken away in vehicles.
My son was then sent to a correctional centre. I went there myself several times but the security forces there told me that they couldn’t give my any information about him. I also went to the city prosecutor’s office several times. Because there are a lot of people waiting outside, I wasn’t able to file a complaint for a week.
#ElSalvador | Familiares de personas detenidas durante el régimen de excepción esperan conocer noticias de los capturados en el penal La Esperanza, conocido como "Mariona". Video: LPG/Luis Martínez. pic.twitter.com/JSrb5VTmz4
May 11, 2022An NGO gave me advice on things I could do to try and liberate my son. For example, I am currently working to gather his diplomas and some of his bills. I also have gotten a number of people who know him to write letters testifying to his good character. I then have to get them authorised by a notary, which will cost me 25 dollars per letter [Editor’s note: equivalent to 24 euros], before I show them to the authorities.
My son works. He published photos of his work on social media. He has artistic tattoos, which are nothing like the tattoos sported by "pandillas" [Editor’s note: tattoos are an important form of identification within these gangs]. Lots of innocent people have been arrested, just to inflate the numbers.
Por favor quiero que me ayuden con mi mamá ella fue detenida injustamente solo por tener negocio fue detenida el viernes santo mientras realizábamos la alfombra en nuestra colonia hasta la fecha no sabemos nada de ella.@nayibbukele @PNCSV @FGR_SV @noticias4vision @NoticieroHechos pic.twitter.com/N8OE2iCviQ
April 21, 2022Already 168 innocent people have been freed, according to authorities
On May 9, authorities admitted that 168 people arrested since March 27 had nothing to do with "pandillas". They were freed after their preliminary hearings. However, these were the only people released out of a total of 15,000 people who have already had their preliminary hearings. The cases of thousands of other people who have been arrested have not yet been examined by a judge.
'I was liberated, but I am traumatised'
Miguel (not his real name) is a street vendor. He was arrested in mid-April before being liberated three months later after a hearing where he was defended by a lawyer.
I was arrested in front of my wife and children at the place where we sell our goods. The security forces took my identity card and my cell phone. Before they would give it back, I had to lift up my t-shirt. Then they took me away to 'inspect my legs'.
After being brought to different locations, I arrived in a correctional facility. There, they kicked me and hit me with a truncheon on my head, my sides, my back and my legs. They made me walk on my knees for about fifty metres. They also made me wait an hour with my hands behind my head, along with other detainees. The next day, they hit me again.
In the end, I was put into a cell where there were more than 150 detainee – some were members of pandillas and others were people who had no gang connections. The cell was really small. There were three little windows and metallic beds for about 20 people. There were two toilets and no shower. We had two meals a day, made up of beans and tortillas. They gave us hot water to drink, which was chlorinated and iodised. At first, I only had my underwear. Two weeks later, I got a t-shirt and a pair of pants and some soap.
One night, security forces let off tear gas into the cell because a detainee had stuck his hand out the window, which is banned. One man, who suffers from hypertension, almost died.
I’m traumatised. Since being liberated, I haven’t stopped wondering how the other detainees, who are still trapped there, are doing. I’m anxious. I feel nervous when I go into the street. I feel really weak still, I have had the flu and a sore throat from the water I drank while being detained. My sides still hurt.
'All of our clients were liberated after a preliminary hearing because there was no evidence that they were criminals'
Lucrecia Landaverde is a criminal lawyer who provides pro bono support for families whose loved ones have been detained.
The people who have been most affected by these arrests live in very deprived areas where the pandillas operate. But most of them have nothing to do with these gangs.
Since the start of the state of emergency, hundreds of people have contacted us and my colleagues and I have already defended around 20 people. All of our clients were liberated after a preliminary hearing because there was no evidence that they were criminals, which proves that these are arbitrary detentions. Once a week, I also give free consultations to the families of the detained, even if I don’t always end up defending them.
There’s a long history of violating the rights of detained people and their families but it is much worse now. For example, it’s really hard for us lawyers to even get information about the case we are trying to defend.
For the time being, I’m expressing myself a lot on Twitter, because I want people be aware of the injustice happening and the infringement of human rights. But I also get threats every day – they say that I will be imprisoned, killed, etc. Lots of lawyers are afraid of working right now.
Espero q’ en el recuento de los daños las autoridades respondan por las tantas violaciones a los derechos de las personas capturadas ilegalmente. Son cientos de familias destruidas por las detenciones ilegales de sus hijos, hermanos, esposos, esposas, madres sin ser delincuentes. pic.twitter.com/IbFApHp9cc
May 6, 2022Download the app
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Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus
Cécile ThibertNOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.
«On bandera quand on aura envie de bander», se réjouissait Gérard Depardieu, alias Jean-Claude, dans le film Les Valseuses en 1974. Une citation devenue mythique que tous les hommes ne peuvent pas lancer avec autant de légèreté. À partir de 60 ans, environ un homme sur cinq est atteint d'impuissance. Les médecins parlent désormais plutôt de «dysfonction érectile», un terme qui désigne l'incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou à maintenir une érection permettant un rapport sexuel satisfaisant. Malgré sa fréquence, ce phénomène reste assez tabou. D'où le fait que peu d'hommes connaissent les solutions qui sont à leur portée.
«Lorsque les problèmes d'érection sont présents depuis plus de trois mois, qu'ils ont une répercussion sur la vie intime ou qu'il y a des facteurs de risque connus comme l'âge, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, il faut consulter», annonce le Dr Ala Chebbi, chirurgien urologue et andrologue à l'hôpital Saint-Joseph (Paris). Avant toute chose, ce dernier commence toujours par préconiser de maigrir en cas de surpoids, de faire de l'activité physique et d'arrêter de fumer. Autant d'habitudes de vie qui ont un impact prouvé sur l'érection.
Plus rarement, les hommes jeunes et en bonne santé peuvent aussi être concernés. «Il peut y avoir des pannes qui surviennent en raison d'une anxiété de performance, dans le cadre d'une nouvelle relation par exemple», décrit le spécialiste. «Cela ne nécessite pas forcément de consultation. Mais si cela survient de façon chronique, cela peut valoir le coup d'apporter une petite aide médicamenteuse pour faire passer le cap.»
Mais dans la plupart des cas de dysfonction érectile (hommes âgés et/ou avec des problèmes de santé préexistant), il faut plus qu'une simple aide ponctuelle. Cinq solutions médicales s'offrent alors aux personnes désireuses de s'attaquer à ce problème.
Les comprimés par voie orale
C'est le traitement prescrit en premier lieu en cas de dysfonction érectile. Le plus célèbre de ces médicaments est bien sûr le Viagra. Mais la petite pilule bleue n'est désormais plus seule sur les étals des pharmacies. On y trouve aussi du Cialis, du Levitra et du Spedra. Tous sont disponibles uniquement sur ordonnance, mais ils ne sont pas pris en charge par l'Assurance maladie. Comme le Viagra, ces médicaments contiennent une molécule qui facilite l'érection. Plus précisément, «elle entraîne la relaxation des fibres musculaires des corps caverneux ce qui va favoriser le remplissage sanguin du pénis et va lui donner une rigidité», explique le Dr Chebbi.
Chacun de ces médicaments a un mode d'action qui lui est propre. «Certains agissent plus ou moins vite, plus ou moins longtemps», précise le Dr Damien Carnicelli, chirurgien urologue, andrologue et sexologue au CHU Lyon Sud. «Le Viagra met par exemple entre une demi-heure et une heure à agir et fait effet 3 heures en moyenne, tandis que le Cialis doit être pris 6 heures avant le rapport et son effet dure trois jours». Il est possible de prendre ces médicaments en continu (une prise quotidienne) ou de façon ponctuelle.
L'efficacité est bonne (65% à 85%), mais des effets indésirables peuvent se manifester. «Ce n'est pas systématique, cela concerne environ 10% des patients. Ils peuvent avoir des maux de tête, une sensation de chaleur au niveau du visage et des troubles gastriques», décrit le Dr Ala Chebbi.
Une crème à appliquer sur le pénis
Si les comprimés sont mal tolérés, le patient peut se tourner vers une crème à appliquer au niveau du méat urétral (le trou par lequel sort l'urine) : la crème Vitaros. «Il faut bien tenir le pénis à la verticale pendant une minute pour que le produit pénètre et diffuse dans les corps caverneux. Après 10 à 20 minutes, cela peut donner une érection», explique le Dr Chebbi. Le principe actif de ce médicament (la prostaglandine E1) va permettre la relaxation des muscles du pénis qui vont alors pouvoir se remplir de sang.
Cette crème, disponible uniquement sur ordonnance et remboursée par l'Assurance Maladie, n'est pas non plus complètement dénuée d'effets indésirables. «Il peut y avoir des douleurs au niveau de la zone d'application, des sensations de brûlures, et même parfois des brûlures vaginales chez la partenaire», souligne l'urologue.
Un produit à injecter dans la verge
La prostaglandine E1 n'est pas seulement disponible sous la forme de crème, elle peut aussi être directement injectée dans le pénis (Edex et Caverject). «Lorsque les autres traitements sont mal tolérés, qu'ils ne fonctionnent pas ou que le patient ne peut pas assumer le coût des comprimés, nous proposons les injections», indique le Dr Carnicelli. Aux côtés de son urologue, le patient apprend à réaliser seul la piqûre au bon endroit. Celle-ci n'est pas douloureuse car l'aiguille est très fine.
En revanche, le vrai risque de ce traitement est d'injecter une trop forte dose qui pourrait induire un priapisme. «C'est lorsque l'érection dure plus de trois heures. Le sang ne se renouvelle pas et cela abîme la verge», explique le Dr Carnicelli. Dans ce cas, pas d'autres choix que de se rendre aux urgences. Cela reste toutefois très rare (1% ou 2% des cas) car les patients doivent toujours commencer par une dose minimale qu'ils augmentent progressivement jusqu'à atteindre la dose optimale. «Dans 10% à 30% des cas, il y a quand même des douleurs directement liées à l'érection», note toutefois le Dr Chebbi.
Le vacuum, une pompe pour gonfler le pénis
Assez peu connue, cette solution séduira autant les professeurs de physique que les farouches opposants aux médicaments. Le vacuum est un dispositif médical qui permet d'obtenir une érection par une méthode 100% mécanique. «Il s'agit d'un cylindre à mettre autour du pénis. Le patient actionne le dispositif qui va aspirer l'air présent. Cela va créer un appel d'air qui va entraîner un afflux de sang dans le pénis. Le patient doit ensuite mettre un anneau à la base de son pénis pour empêcher que le sang ne s'en aille et pour maintenir ainsi l'érection», détaille le Dr Ala Chebbi. L'effet est immédiat. Petite précision : l'anneau ne doit pas être maintenu plus de 30 minutes.
Ce dispositif - qui peut être électrique ou manuel - est entièrement à la charge du patient. Il coûte entre 100 et 300 euros. D'après les essais cliniques, son efficacité tourne entre 40% et 80%. «L'avantage est qu'il n'y a pas besoin de prendre de médicament. Mais le côté très mécanique a tendance à rebuter les patients», constate le chirurgien urologue. Du côté des effets indésirables, environ 20% des utilisateurs ressentent des douleurs et/ou une sensation de froid dans le pénis.
Dernière option : la chirurgie
C'est la grande oubliée des solutions à la dysfonction érectile : la pose d'un implant pénien ! Avec seulement 700 opérations par an en France, cette opération chirurgicale rapide (1 journée d'hospitalisation) et prise en charge par l'Assurance maladie est encore assez mal connue des patients. Le principe est simple : remplacer les corps caverneux du pénis par une prothèse. Il en existe deux types : gonflable ou semi-rigide. «Les prothèses semi-rigides font que la verge est tout le temps en semi-érection, ce qui peut être visuellement problématique. Mais on le propose notamment aux patients qui, du fait de troubles neurologiques, ne peuvent pas utiliser de prothèse gonflable», explique le Dr Chebbi.
Les implants gonflables, plus répandus, sont composés de trois parties : des cylindres dans le pénis (à la place des corps caverneux), un réservoir d'eau à côté de la vessie ainsi qu'une pompe à côté des testicules. «Lorsque le patient veut avoir une érection, il lui suffit d'appuyer sur la pompe. L'eau qui est dans le réservoir va alors remplir les cylindres, ce qui va durcir la verge», détaille le médecin. «Pour dégonfler l'implant, il y a un petit bouton facilement accessible qui va permettre à l'eau de revenir dans le réservoir». Pratique. Évidemment, tout ce dispositif est invisible à l'œil nu.
«On peut être amené à proposer ça à des hommes qui ont eu une prostatectomie totale (retrait chirurgical de la prostate), à des patients diabétiques ou à des hommes qui ont eu un traumatisme au niveau du bassin», renseigne le Dr Carnicelli. «La satisfaction des patients est très grande, de l'ordre de 90%». Une fois mise en place, la prothèse a une durée de vie pouvant aller jusqu'à 10 ou 15 ans, en fonction de la fréquence d'utilisation.
«C'est malheureusement peu connu des médecins. Il y a cette idée selon laquelle le risque d'infection est élevé, mais ce n'est pas vrai. Cela fonctionne bien et il y a peu de complications», assure le Dr Chebbi. Gros avantage : plus besoin de prendre de médicament. «L'autre avantage est que l'érection est tout le temps possible quasiment en temps réel, et qu'il y a un maintien des sensations et de l'orgasme, ce qui n'est pas toujours le cas avec les autres solutions», souligne le Dr Carnicelli. Il y a toutefois un petit bémol. «Pour éviter les déceptions, il faut dire que l'implant pénien va donner une érection avec un gland mou, pas comme une érection naturelle. Il n'empêche que malgré cela, les patients sont globalement satisfaits», précise le Dr Chebbi.
De nouveaux traitements à l'étude
Quels seront les traitements de la dysfonction érectile dans les prochaines années ? Plusieurs alternatives ont émergé ces dernières années, mais aucune n'a encore fait ses preuves. «Il y a par exemple les ondes de choc. L'idée est d'envoyer des ondes au niveau du pénis pour induire une nouvelle vascularisation», explique le Dr Carnicelli. «Mais pour le moment, on ne peut pas dire que cela fonctionne. Des essais cliniques sont toujours en cours.»
Autre nouveauté, l'injection pénienne de plasma (la partie liquide du sang) riche en plaquettes dans le but d'améliorer la circulation sanguine dans le pénis. «Cela se fait fréquemment dans certaines cliniques. Mais là non plus, il n'y a aucune preuve scientifique», met en garde le médecin.
Plus récemment, un essai clinique visant à tester l'efficacité des injections de botox dans la verge vient de commencer. «L'idée est que le botox pourrait couper le signal nerveux qui inhibe l'érection. C'est assez prometteur», estime le Dr Carnicelli.
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France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
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Le Figaro
Comment ne pas avoir de calculs rénaux
Cécile ThibertNOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.
Sur l’échelle de la douleur, elle explose tous les scores: «Des patientes m’ont déjà confié qu’elles avaient plus souffert à cause de leur colique néphrétique qu’au moment de leur accouchement sans péridurale», rapporte le Dr Lucile Figueres, néphrologue au CHU de Nantes. Or tôt ou tard, environ 10% de la population finiront par être concernés au moins une fois dans leur vie. «La colique néphrétique est le troisième motif de consultation aux urgences. Il faut s’imaginer qu’en permanence dans chaque service d’urgences, il y a au moins une personne atteinte de colique néphrétique!», s’exclame le Pr Romain Boissier, urologue au CHU de la Conception à Marseille (AP-HM). Le problème peut survenir à tout âge mais, en moyenne, les patients ont 45 ans et deux tiers sont des hommes.
Une colique néphrétique se manifeste lorsqu’un obstacle - le plus souvent un calcul - obstrue les voies urinaires en aval d’un rein. «Pendant ce temps, le rein continue à filtrer de l’urine, le liquide va donc s’accumuler au-dessus du bouchon, ce qui va provoquer une augmentation de la pression dans le rein et dans l’uretère (le canal qui relie le rein à la vessie, NDLR)», explique le Dr Figueres. Cette pression va être à l’origine d’une douleur extrêmement brutale, sans aucun signe annonciateur. «Cela peut arriver n’importe quand, même en plein milieu de la nuit», poursuit la spécialiste. La douleur est très caractéristique.
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«C’est un peu comme une crampe très intense qui part d’un côté dans le bas du dos et contourne le flanc pour descendre vers l’aine», décrit le P Boissier. «Il peut également y avoir des nausées et des vomissements associés ou encore des malaises vagaux liés à la douleur», ajoute le D Lucile Figueres, qui précise qu’aucune position ne peut soulager cette souffrance. La crise peut aussi se manifester par une envie ou un besoin fréquent d’uriner (lorsque la crise est là, il faut d’ailleurs boire le minimum d’eau pour ne pas surcharger davantage le rein), ainsi que par la présence de sang dans les urines.
Résolution spontanée
Pour autant, la gravité d’une colique néphrétique (en termes d’urgence et de pronostic vital) n’est quasiment jamais proportionnelle à la douleur qu’elle génère. Chez 80 à 90% des patients, le problème va se résoudre spontanément et la douleur céder aux antalgiques. «Dans la majorité des cas, le calcul finit par descendre tout seul. Nous ne faisons rien d’autre que de la surveillance», indique le Pr Boissier. En cas de persistance du calcul après quatre à six semaines, un traitement chirurgical sera proposé. «Pour les patients qui ont deux reins opérationnels, avoir un rein bouché, ce n’est pas grave. Il ne va pas se détruire en quelques jours, cela prend des semaines, voire des mois», rassure le médecin.
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Outre la grossesse, il existe toutefois deux situations où la crise de colique néphrétique est une urgence vitale. «Lorsque le patient a également de la fièvre, cela peut signifier que les urines bloquées dans les voies urinaires et dans le rein sont infectées. Cela peut rapidement évoluer vers une septicémie (infection généralisée, NDLR) donc il s’agit d’une urgence vitale», souligne le Pr Boissier. Par ailleurs, «si le patient n’a plus qu’un rein qui fonctionne il faut agir vite pour éviter qu’il ne développe une insuffisance rénale aiguë», ajoute l’urologue.
L’idéal reste tout de même de ne pas en venir à la colique néphrétique. Donc de tout faire pour ne pas développer de calculs rénaux, aussi appelés «lithiases». Ces petites pierres résultent de la cristallisation d’ions - essentiellement l’oxalate avec le calcium - qui s’accumulent dans l’urine. Leur formation, qui résulte d’un phénomène très complexe, est le plus souvent due à une alimentation déséquilibrée et à une hydratation insuffisante.
Hygiène de vie
«L’excès de protéines et de sel entraîne une augmentation du calcium dans les urines, ce qui favorise la formation des calculs», explique le Dr Figueres. Notre consommation de viande est environ cinq fois supérieure à ce qu’elle était au début du siècle dernier, or un apport élevé en protéines animales augmente la concentration d’oxalate dans les urines. Idem pour les épinards, l’oseille, la rhubarbe et surtout, le chocolat! Nos apports en sel ont également augmenté en flèche, tandis que la consommation de fruits et légumes, qui ont un effet protecteur vis-à-vis des calculs, a eu tendance à se tasser. Quant aux produits laitiers, il ne faut pas les supprimer. «L’excès de calcium peut favoriser les calculs, mais le manque aussi, en plus de provoquer de l’ostéoporose», souligne le Dr Figueres. Il faut donc manger des produits laitiers en quantité normale (2 par jour, selon les recommandations du ministère de la Santé).
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Une bonne hydratation est également essentielle. «Les calculs, c’est un peu comme des grains de sable au fond d’un vase. Si on ajoute de l’eau, on va diluer davantage. L’oxalate et le calcium auront donc peu de chances de se rencontrer», explique le Dr Figueres. Pour les personnes qui ont déjà connu une crise de colique néphrétique, boire beaucoup d’eau est la clé (environ 2 litres en prenant en compte l’eau contenue dans les aliments) pour éviter les récidives. «Environ la moitié des patients qui ont eu une colique néphrétique vont en avoir à nouveau. Il est donc essentiel de modifier ses habitudes alimentaires», indique le Dr Figueres. Cette dernière met par ailleurs en garde: «Il n’existe aucun traitement “naturel” efficace, ceux qui sont présentés comme tels sont même à proscrire car ils peuvent contenir de l’oxalate. La vitamine C en est un bon exemple: en supplémentation médicamenteuse, elle favorise les calculs (la vitamine C se dégrade en oxalate), alors que les agrumes (riches en vitamine C mais également en citrate) protègent de la survenue de calcul.»
La cause des calculs n’est toutefois pas toujours liée à une mauvaise hygiène de vie. «Il y a des familles qui ont une prédisposition génétique pour cela, indique le Pr Boissier. Nous ne sommes pas tous égaux face au risque de développer des calculs rénaux, et pour une même alimentation, certaines personnes développeront des calculs, d’autres non», confirme le Dr Figueres. Les calculs peuvent aussi être dus à des maladies, comme celles qui favorisent le rejet du calcium dans l’urine. «C’est le cas de l’hyperthyroïdie primitive», souligne le Dr Figueres. Un autre type de calcul (acide urique) est associé à un surpoids et au diabète de type 2, tous deux également en augmentation du fait de nos habitudes alimentaires. Il existe alors des traitements efficaces qui permettront d’éviter les récidives.
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DÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.
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NOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.
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France24 - World
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
Issued on: 10/05/2022 - 12:19
Romain BRUNET
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France’s Socialist, Green, Communist and far-left parties have joined forces in an unlikely but historic alliance ahead of legislative elections on June 12 and 19. After a first-round presidential election that saw far-left leader Jean-Luc Mélenchon fall just short of a place in the final, France's reinvigorated left wing has set its sights on winning a lower-house majority – with Mélenchon eyeing the post of prime minister.
After days of sometimes heated debate, France’s leftist foes buried the hatchet last week, agreeing on a leftist coalition ahead of June's parliamentary polls. The Greens (Europe Écologie-Les Verts or EELV), the French Communist Party (PCF) and the Socialist Party all signed off on a May 4 accord with Jean-Luc Mélenchon's La France Insoumise (France Unbowed or LFI), with only the Trotskyist New Anti-Capitalist Party (NPA) begging off from the deal.
The agreement sets out a joint slate of campaign proposals and apportions shares of constituency nominations to all the allied parties, who have pledged to field a single coalition candidate in each of France's 577 legislative districts next month.
The deal marks the first time in 25 years that the French left has come together to contest the first round of the legislative elections in lockstep. In 1997, the so-called Plural Left joined forces to win a legislative majority, elevating Socialist heavyweight Lionel Jospin to the post of prime minister for five years while conservative rival Jacques Chirac held the French presidency, a power-sharing scenario known in France as “cohabitation”.
Next month's election results will decide how the history books treat this new leftist coalition, but proponents are already eager to liken it to previous iterations: The Popular Front of 1936, for one, is still remembered fondly as a fount of social progress – including paid vacation and the 40-hour workweek (down from 48) – under leader Léon Blum. The Common Programme of 1972, another leftist meeting-of-the-minds, proved fundamental to Socialist François Mitterrand's rise to the Élysée Palace nine years later. The next chapter for 2022's leftist bloc has yet to be written – but the degree to which any union seemed unthinkable just three weeks ago has lent it the lustre of history in the making.
Ahead of April's presidential election, Mélenchon's main leftist rivals, Green candidate Yannick Jadot and Socialist candidate Anne Hidalgo, were scathing on the campaign trail. As Russia invaded Ukraine, Jadot accused Mélenchon of obliging Vladimir Putin. Hidalgo, meanwhile, went so far as to label the charismatic far-leftist an "agent", an "ally" and a "supporter" of the Kremlin strongman.
But the presidential election's April 10 first round had the effect of clarifying the balance of power on the French left. Mélenchon parlayed a mixture of genuine voter conviction and a persuasive pitch for tactical voting into a 21.95 percent score at the ballot box, just 422,000 votes behind far-right leader Marine Le Pen who won a place in the April 24 final duel against Emmanuel Macron. Mélenchon's relative triumph relegated the other leftist forces to also-rans: the Greens’ Jadot scored a mere 4.63 percent, Communist candidate Fabien Roussel 2.28 percent and Paris Mayor Hidalgo, of the once mighty Socialist Party, garnered a miserly 1.75 percent of the vote. Those scores established Mélenchon and his La France Insoumise party as the pivotal force of France's left wing – a kind of sweet political revenge for Mélenchon, himself a former Socialist who struck out on his own in 2008, not least over disagreements with party brass over the European Union.
"The presidential election really confirmed the status of La France Insoumise as the principal force on the left," said political analyst Pascal Perrineau. "The situation was different in 2017, when Mélenchon already scored well (19.58 percent in the first round). His strategy then was to go it alone in the legislative elections while the Socialist Party still had a case to make and could at the time aspire to obtaining a parliamentary group under its own steam," explained Perrineau, a professor at Sciences Po university in Paris. Obtaining a parliamentary group in France's National Assembly, key to a party's influence in the lower-house chamber as well as to its financing, requires winning at least 15 seats nationwide.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Five years on, the state of play is very different. The 2022 presidential election opened the eyes of the leftist parties in two ways. For one, the appetite for unity among leftist voters is known to be high – 84 percent of left-wing sympathisers in a May 4 poll by the Elabe firm said they were in favour of an alliance between the top four left-wing parties. But also, for the Socialist and Green parties in particular, it became clear that there was consensus to be found in a programme that breaks with Macron and his neoliberal agenda.
Socialist Party turns its back on recent history
As such, the alliance agreed by the left-wing parties does give top billing to proposals from Mélenchon’s far-left LFI party: a €1,400 monthly minimum wage, a monthly allowance for young people, a price freeze on basic necessities, re-establishment of the wealth tax, the repeal of Macron's flat tax on capital gains, an “ecological planning” programme to transition to a greener future, and a push for the establishment of a Sixth Republic, an institutional revamp meant to tip powers away from the executive and towards parliament and the people.
But the most remarkable aspect of the joint measures is surely the about-face made by the Socialists. In pushing for retirement at age 60 and consenting to the repeal of a labour code revamp that was pushed through under Socialist former president François Hollande, the party is clearly turning its back on Hollande's 2012-2017 term in the Elysée Palace and his social-liberal line.
Hollande, for his part, says he "rejects the accord in substance and even on the [allocated] constituencies", as he told regional daily La Montagne last week. The former French president had already warned that an accord between the Socialist Party and La France Insoumise would call into question "the very principles that are the foundations of socialist engagement", telling France Info radio on April 28 that such an alliance would lead to the "disappearance" of the Socialist Party.
Among Socialist proponents of the coalition deal, the response to Hollande's remarks was cutting. "I have trouble imagining that my main preoccupation today would be to listen to what François Hollande has to tell us about what the left is and what loyalty to socialism is," Corrine Narassiguin, the party's No. 2, told Radio J on April 29. "I'd prefer to listen to what the voters told us in the first round of the presidential election. That was a very strong and very clear message."
While the Socialist, Green and Communist parties all agree that Mélenchon should become prime minister if the left wins a legislative majority in June, the accord inked last week is not certain to translate into a working agreement for a coalition government. Remarkably, the four left-wing parties didn't see fit to issue a joint statement on the coalition they agreed, historic as it was; instead, each bilateral agreement gave rise to an ad hoc communiqué from the parties involved – allowing, conveniently, for different wordings tailored to suit each faction's interests.
One issue in particular elicited plenty of debate throughout the coalition negotiations: The notion of willfully flouting European economic and budgetary treaties to suit the coalition's agenda. Green party chief Julien Bayou – who authored a 2018 book entitled "Désobéissons pour sauver l'Europe" (Disobey to Save Europe) – was quick to sign on with LFI on that matter, as long as pulling France out of the EU was off the table. But the prospect of breaking with EU treaties gave the Socialist Party pause. The term "disobedience" was subject to intense debate, not least between Socialist Party chief Olivier Faure and LFI's Mélenchon. In the end, the terminology the two parties settled on in their joint press release was oblique, to say the least.
"Some speak of ‘disobeying’ and others of temporarily contravening, but the objective is the same: The ability to fully apply our shared programme of governance and to thereby respect the mandate the French people will have given us," the document affirmed.
The Socialists' equivocations aren't surprising. After all, the party's agreement with Mélenchon's far-left faction marks a major turning point in the French political landscape. By falling into step with Mélenchon, Socialist party leader Faure signed off on the leftward shift of his party's centre of gravity – even veering to the extreme left, according to the deal's most fervent critics.
The left’s changing of the guard
In so doing, the Socialist leader caught flak from what remained of the party's veteran heavyweights, dubbed "the elephants". Hollande was clear in his opposition while a former Socialist prime minister (Bernard Cazeneuve) and a former Socialist president of the National Assembly (Claude Bartolone) took the extra step of quitting the party to make their point. Former party chief Jean-Christophe Cambadélis, meanwhile, called on "the Socialists to reject this accord in every manner possible" and Socialist former cabinet minister Stéphane Le Foll positioned himself as "ready to lead the campaign" of potential Socialist dissidents in June.
"The reaction of the elephants is understandable," said Perrineau. "With this accord, the Socialist Party will become an auxiliary to La France Insoumise. As such, it's a total break with the history of the Socialist Party, which had previously been the central force. From now on, the left will redefine itself around the radical force that LFI represents."
Negotiations between LFI, the Greens, the Communists and the Socialist Party were also about divvying up constituencies (indeed, some opponents say that it was the deal's overriding goal). Each party earned assurances that it could form an official group in the National Assembly – key to maintaining any political influence – with at least 15 lawmakers elected per party from surefire winnable districts. And despite initial reluctance from LFI, each party is certain to secure public financing as all four will run candidates in at least 50 legislative races – the threshold for unlocking state subsidies: The Greens got the coalition's green light to stand in 100 districts, the Communists in 50 and the Socialists in 70. La France Insoumise gets the rest: More than 350.
LFI's allies also got their way on the coalition's new name. Mélenchon was pushing for the "Popular Union" but in the end they agreed to cover all bases by calling it the "New Ecological and Social Popular Union" (NUPES) to represent the assorted forces involved.
It remains to be seen how the alliance will do at the ballot box. The left has its sights set on winning a legislative majority, but that prospect appears highly optimistic under the circumstances. Since France made the shift to five-year presidential terms (down from seven) in 2002 and rejigged the calendar to have legislative elections follow the presidential vote, the country's freshly elected leader has always won the legislative majority he needed for governing.
Still, Mélenchon is not to be underestimated after managing the political tour de force of keeping his supporters' hopes intact and leftist mobilisation high, despite falling short in the presidential race. Even before ballots were cast in the April 24 run-off for France's top job, Mélenchon was campaigning to be elected as the country's prime minister – rather astonishing in France, where it is the president who names the prime minister (although the nominee must enjoy the confidence of lower-house lawmakers). Mélenchon even managed to insinuate himself into the proceedings on election night, making a nationally televised speech some 20 minutes after polls closed.
"Jean-Luc Mélenchon has pulled off an extraordinary public relations operation," Perrineau opined. "Asking the French to elect him as prime minister, even though it is nonsensical, is an extremely clever strategy that allowed him not only to take Marine Le Pen's place as Emmanuel Macron’s No.1 opponent but also to become the central element of the French left."
Indeed, while divisions persist on the far right, and while Macron has appeared at pains to recruit a new prime minister as his own allies spar over constituency arithmetic, the French left is enjoying its moment as the country's most dynamic political force. And judging by the attacks Macron's outgoing legislative majority has launched of late, the left's unforeseen alliance has rivals on edge.
This article has been translated from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
French Socialists approve 'leftist union' to challenge Macron in legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
French left strikes deal on broad alliance to take on Macron in parliamentary polls
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Le Figaro
La météo du lundi 16 mai : baisse provisoire des températures
Le FigaroLes températures estivales vont perdurer toute la semaine.
Lundi 16 mai, les températures restent élevées. Des averses et des orages dans l'Est sont à prévoir. À l'Ouest, le temps sera plus calme, sous un ciel qui oscille entre nuages et nettes éclaircies. Une vague de chaleur exceptionnellement précoce s'étend sur tout le territoire dès mardi, jusqu'à 8°C au-dessus des normales de saison.
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Selon La Chaîne Météo *, avec la remontée d'un anticyclone du Maghreb vers l'Espagne et le sud de la France, le soleil s'impose rapidement. En matinée, la semaine débutera néanmoins sous un ciel menaçant dans la moitié nord. Seulement 14 degrés attendus à Cherbourg et 13 à Aurillac. L'Est est touché par des orages peu actifs mais forts. Le beau temps dominera du bassin aquitain aux régions méditerranéennes. L'air sera humide et lourd. Dans la capitale, 25 degrés sont annoncés pour lundi après-midi, tandis qu'il fera 24 degrés à Nantes, 28 à Lyon et 29 degrés dans la Ville rose.
Vague de chaleur toute la semaine
Dès mardi et jusqu'à la veille du week-end, les 30 °C seront atteints sur les 3/4 du pays avec des pointes approximativement à 35 °C dans le Sud. Au Nord-Ouest, les températures moins élevées que sur le reste du pays, varieront au gré des orages. Mais trop rares, pour faire baisser le thermostat. L'air sera étouffant dans le Sud, avec localement 40 °C de l'Aquitaine aux Rhône-Alpes. Les records de chaleur pour le mois de mai vont être frôlés.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du vendredi 13 mai : soleil, éclaircies et quelques orages
Si quelques orages sont attendus dans l'après-midi entre l'Auvergne et les Alpes, le soleil brille sur une large partie du territoire, accompagné de températures estivales.
Regarder la vidéoLa météo du jeudi 21 avril : risque important de fortes précipitations dans le Sud
Quatre départements du Sud sont touchés par un risque important de fortes précipitations. Grisaille et pluie sont au rendez-vous sur la moitié sud du pays, tandis que la moitié nord passe la journée au soleil.
Regarder la vidéoD'où vient le dôme de chaleur qui s'installe en France cette semaine ?
FOCUS - Cette semaine, une partie du territoire subira une vague de chaleur et des records de température seront probablement battus dans bon nombre de départements.
France24 - World
How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Issued on: 27/04/2022 - 17:05
France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.
After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.
But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.
This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.
“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.
Winner takes all
As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.
Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.
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But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.
Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.
The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.
“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”
“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”
A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.
France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.
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So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.
Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.
Alliances on left and right?
As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.
The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.
This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.
Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.
“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.
In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.
On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.
But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”
This article was translated from the original in French.
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France24 - World
Ivory Coast’s Seko Fofana wins FRANCE 24-RFI award for best African player in Ligue 1
Issued on: 16/05/2022 - 10:47
FRANCE 24
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FRANCE 24 and our sister radio station RFI awarded the 2022 Marc-Vivien Foé Prize for the year’s best African footballer in Ligue 1 to RC Lens captain Seko Fofana. A sharp and decisive player, the 27-year-old Ivorian has established himself as an indispensable player for his club and one of the most successful players in the French top flight.
Fofana has played a vital role in RC Lens’s rise to prominence – reaching 7th place in Ligue 1 this season just two years after getting promoted.
The Ivorian star has lived up to his early promise, scoring 8 goals in 35 league games in 2021-22.
Born in Paris on May 7, 1995, Fofana started his career as a child at Paris FC from 2004 to 2010; the French capital’s little-known second team being a fertile breeding ground for young talent. Fofana then stepped up a notch by joining the academy of Lorient, where he played from 2010 to 2013.
Fofana got his big break when Premier League giants Manchester City signed him in 2013 after spotting his performances for the French national team’s under-16 and under-17 sides.
This provided a great opportunity for Fofana’s development, as he rubbed shoulders with some of the greatest players of the day, including his compatriot and idol Yaya Touré. He listened carefully to the advice of Man City’s renowned managers Manuel Pellegrini and Roberto Mancini.
However, the young Fofana didn’t play any first team matches – continuing his apprenticeship in the Man City reserves under the tutelage of French footballing icon Patrick Viera.
Fofana’s performances in the reserves attracted the attention of Fulham, then in the Championship, English football’s second tier. A successful 2014-15 season on loan at Craven Cottage led to another loan spell, this time in Ligue 1 at Corsican side Sporting Club de Bastia.
The club finished the 2015-16 season at a respectable 10th place – with Fofana making a sterling contribution to that better than expected performances in his 32 appearances. Italy’s Udinese – who have a knack for snapping up young talent – liked what they saw and signed the Ivorian from Man City for €3.5 million.
Fofana really came into his own during his stretch at the Serie A club from 2016 to 2020 – benefitting from the Italian league’s rigorous tactical style.
At the end of this period, Fofana decided to return to France, despite an offer from Atalanta Bergamo, one of the most exciting teams in Europe.
Despite being linked with Marseille several times, Fofana signed for Lens in 2020 – as they smashed their club transfer record to snap him up for €10 million, keen to develop into a formidable force in Ligue 1. Fofana soon established himself as one of the club’s key players, developing a formidable partnership with Congolese teammate Gaël Kakuta, who won the 2021 Marc-Vivien Foé Award.
“This is the best side I’ve ever played in; the last time I experienced this was at City’s youth team,” Fofana told So Foot magazine in 2021.
Such is Fofana’s dedication to his club that he declined the chance to play for Ivory Coast in the Africa Cup of Nations in January – preferring to devote himself to French club competitions.
But after garnering much attention for his performances, Fofana may well be setting his sights far above RC Lens soon enough – with a move to a Champions League team on the cards.
A group of nearly 100 journalists specialising in French and African football chose the winner from a shortlist of 12 players drawn up by the sport departments of FRANCE 24 and RFI.
This annual award for the best African player in Ligue 1 has been named after Marc-Vivien Foé since 2011, in tribute to the Cameroonian player who died suddenly while playing for his country in a match against Colombia at the Stade de Gerland in Lyon on June 26, 2003. Players who have been capped for an African national team and played in at least 15 Ligue 1 matches over the past season are eligible for the prize.
Past winners:
2021: Gaël Kakuta (DR Congo)
2020 : Victor Osimhen (Nigeria)
2019 : Nicolas Pépé (Ivory Coast)
2018: Karl Toko-Ekambi (Cameroon)
2017: Jean Michaël Seri (Ivory Coast)
2016: Sofiane Boufal (Morocco)
2015 : André Ayew (Ghana)
2014: Vincent Enyeama (Nigeria)
2013: Pierre-Emerick Aubameyang (Gabon)
2012 : Younès Belhanda (Morocco)
2011 : Gervinho (Ivory Coast)
2010: Gervinho (Ivory Coast)
2009: Marouane Chamakh (Morocco)
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PSG win record-tying tenth league title with draw against Lens
Le Figaro
Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»
TRIBUNE - Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.
Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.
J’emprunte cette image au titre du livre de l’historien australien Christopher Clark sur les causes de la Première Guerre mondiale: Les Somnambules, été 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre.
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«Le déclenchement de la guerre de 14-18,écrit-il, n’est pas un roman d’Agatha Christie (…) Il n’y a pas d’arme du crime dans cette histoire, ou plutôt il y a en a une pour chaque personnage principal. Vu sous cet angle, le déclenchement de la guerre n’a pas été un crime, mais une tragédie.» En 1914, aucun dirigeant européen n’était dément, aucun ne voulait une guerre mondiale qui ferait vingt millions de morts mais, tous ensemble, ils l’ont déclenchée. Et au moment du traité de Versailles aucun ne voulait une autre guerre mondiale qui ferait soixante millions de morts mais, tous ensemble, ils ont quand même armé la machine infernale qui allait y conduire.
Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major allemand qui avait tant plaidé pour que l’Allemagne attaquât avant d’être attaquée écrivait à sa femme: «Quels torrents de sang ont coulé (…) j’ai l’impression que je suis responsable de toutes ces horreurs et pourtant je ne pouvais agir autrement.»
«Je ne pouvais agir autrement»: tout était dit sur l’engrenage qui mène à la guerre. Engrenage qui est d’abord celui par lequel chaque peuple se met à prêter à l’autre ses propres arrière-pensées, ses desseins inavoués, les sentiments que lui-même éprouve à son égard. C’est bien ce que fait aujourd’hui l’Occident vis-à-vis de la Russie et c’est bien ce que fait la Russie vis-à-vis de l’Occident. L’Occident s’est convaincu que si la Russie gagnait en Ukraine, elle n’aurait plus de limite dans sa volonté de domination. À l’inverse, la Russie s’est convaincue que si l’Occident faisait basculer l’Ukraine dans son camp, ce serait lui qui ne contiendrait plus son ambition hégémonique.
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En étendant l’Otan à tous les anciens pays de l’Est jusqu’aux pays Baltes, en transformant l’Alliance atlantique en alliance anti-Russe, en repoussant les frontières de l’Union européenne jusqu’à celles de la Russie, les États-Unis et l’Union européenne ont réveillé chez les Russes le sentiment d’encerclement qui a été à l’origine de tant de guerres européennes. Le soutien occidental à la révolution de Maïdan, en 2014, contre un gouvernement ukrainien prorusse a été la preuve pour les Russes que leurs craintes étaient fondées. L’annexion de la Crimée par la Russie et son soutien aux séparatistes du Donbass ont à leur tour donné à l’Occident le sentiment que la menace russe était réelle et qu’il fallait armer l’Ukraine, ce qui persuada la Russie un peu plus que l’Occident la menaçait. L’accord de partenariat stratégique conclu entre les États-Unis et l’Ukraine le 10 novembre 2021, scellant une alliance des deux pays dirigée explicitement contre la Russie et promettant l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, a achevé de convaincre la Russie qu’elle devait attaquer avant que l’adversaire supposé soit en mesure de le faire. C’est l’engrenage de 1914 dans toute son effrayante pureté.
Comme toujours, c’est dans les mentalités, l’imaginaire et la psychologie des peuples, qu’il faut en chercher l’origine. Comment la Pologne, quatre fois démembrée, quatre fois partagée en trois siècles, comment la Lituanie annexée deux siècles durant à la Russie, la Finlande amputée en 1939, comment tous les pays qui ont vécu un demi-siècle sous le joug soviétique ne seraient-ils pas angoissés à la première menace qui pointe à l’Est? Et de son côté, comment la Russie, qui a dû si souvent se battre pour contenir la poussée de l’Occident vers l’Est et qui est déchirée depuis des siècles entre sa fascination et sa répulsion pour la civilisation occidentale, pourrait-elle ne pas éprouver une angoisse existentielle face à une Ukraine en train de devenir la tête de pont de l’occidentalisation du monde russe? «Ce ne sont pas les différences, mais leur perte qui entraîne la rivalité démente, la lutte à outrance entre les hommes» dit René Girard. Menacer ce par quoi le Russe veut rester russe, n’est-ce pas prendre le risque de cette «rivalité démente»?
L’Occident voit trop la nostalgie de l’URSS et pas assez, le slavophilisme, c’est-à-dire la Russie éternelle telle qu’elle se pense avec ses mythes. Alexandre Koyré a consacré un livre profond (1), à ce courant dont sont nées la grande littérature et la conscience nationale russes au début du XIXe siècle quand «le nationalisme instinctif aidant, un nationalisme conscient avait fini par voir entre la Russie et l’Occident une opposition d’essence». Le slavophilisme, ce sentiment de supériorité spirituelle et morale face à l’Occident, est dans le cri du cœur de Soljenitsyne devant les étudiants de Harvard en 1978: «Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne.» Cette Russie-là ne voit peut-être pas la guerre en Ukraine comme une guerre d’invasion mais comme une guerre de sécession. Sécession du berceau du monde russe, de la terre où s’est joué tant de fois le sort de la Russie, où elle a repoussé les Polonais et les armées de Hitler. Sécession politique, culturelle et même spirituelle depuis qu’en 2018 l’Église orthodoxe ukrainienne s’est affranchie de la tutelle du patriarcat de Moscou. Et les guerres de sécession sont les pires.
Une chose en tout cas est certaine: cette guerre est, à travers l’Ukraine martyrisée, une guerre entre l’Occident et la Russie qui peut déboucher sur un affrontement direct par une escalade incontrôlée. La guerre, c’est, depuis toujours, la libération de tout ce qu’il y a dans la nature humaine de sauvagerie et d’instinct meurtrier, une montée aux extrêmes qui finit toujours par emporter malgré eux les combattants comme les dirigeants. Ni Churchill, ni Roosevelt, n’avaient pensé qu’un jour ils ordonneraient de bombarder massivement les villes allemandes pour casser le moral de la population, ni Truman qu’il finirait en 1945 par recourir à la bombe atomique pour casser la résistance japonaise. Kennedy en envoyant quelques centaines de conseillers militaires au Vietnam en 1961 ne pensait pas que huit ans plus tard l’Amérique y engagerait plus d’un demi-million d’hommes, y effectuerait des bombardements massifs au napalm, et serait responsable du massacre de villages entiers.
Si la guerre froide n’a pas débouché sur la troisième guerre mondiale, c’est d’abord parce qu’aucun de ses protagonistes n’a jamais cherché à acculer l’autre. Dans les crises les plus graves, chacun a toujours fait en sorte que l’autre ait une porte de sortie. Aujourd’hui, au contraire, les États-Unis, et leurs alliés, veulent acculer la Russie.
Quand on agite devant elle la perspective de l’adhésion à l’Otan de la Finlande, de la Suède, de la Moldavie et de la Géorgie en plus de celle de l’Ukraine, quand le secrétaire américain à la Défense déclare que les États-Unis «souhaitent voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine», quand le président des États-Unis se laisse aller à traiter le président russe de boucher, à déclarer que «pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir» et demande au Congrès 20 milliards de dollars en plus des 3 milliards et demi déjà dépensés par les États-Unis pour fournir en masse des chars, des avions, des missiles, des canons, des drones aux Ukrainiens, on comprend que la stratégie qui vise à acculer la Russie n’a plus de limite.
Mais elle sous-estime la résilience du peuple russe, comme les Russes ont sous estimé la résilience des Ukrainiens. Acculer la Russie, c’est la pousser à surenchérir dans la violence. Jusqu’où? La guerre totale, chimique, nucléaire? Jusqu’à provoquer une nouvelle guerre froide entre l’Occident et tous ceux qui, dans le monde, se souvenant du Kosovo, de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, pensent que si la Russie est acculée, ils le seront aussi parce qu’il n’y aura plus de limite à la tentation hégémonique des États-Unis: l’Inde qui ne condamne pas la Russie et qui pense au Cachemire, la Chine qui dénonce violemment «les politiques coercitives» de l’Occident parce qu’elle sait que si la Russie s’effondre elle se retrouvera en première ligne, le Brésil qui, par la voix de Lula, dit «une guerre n’a jamais un seul responsable», et tous les autres en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique qui refusent de sanctionner la Russie. Tout faire pour acculer la Russie, ce n’est pas sauver l’ordre mondial, c’est le dynamiter. Quand la Russie aura été chassée de toutes les instances internationales et que celles-ci se seront désintégrées comme la SDN au début des années 1930, que restera-t-il de l’ordre mondial?
À lire aussi«Adhérer à l’Otan: un tournant historique pour la Suède et la Finlande»
Trouver un coupable nous conforte dans le bien-fondé de notre attitude, et dans le cas présent, nous en avons un tout désigné, un autocrate impitoyable, incarnation du mal. Mais le bien contre le mal, c’est l’esprit de croisade: «Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens.» Au lieu de faire entendre sa voix pour éviter cette folie et arrêter les massacres, l’Union européenne emboîte le pas des États-Unis dans l’escalade de leur guerre par procuration. Mais que feront les Européens et les États-Unis au pied du mur de la guerre totale? Avec les obus nucléaires et les armes nucléaires tactiques de faible puissance, la marche n’est plus si haute. Et après? Après, tout peut arriver: l’engrenage tragique de la violence mimétique que personne n’aurait voulu mais auquel tout le monde aurait contribué et qui pourrait détruire l’Europe et peut-être l’humanité ou la capitulation munichoise des puissances occidentales qui ne voudront peut-être pas risquer le pire pour l’Ukraine, ni même peut-être pour les pays Baltes ou la Pologne. Souvenons-nous de l’avertissement du général de Gaulle en 1966 lors de la sortie du commandement intégré de l’Otan: «La Russie soviétique s’est dotée d’un armement nucléaire capable de frapper directement les États-Unis, ce qui a naturellement rendu pour le moins indéterminées les décisions des Américains, quant à l’emploi éventuel de leur bombe.»
Où est la voix de la France, de ce «vieux pays, d’un vieux continent qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie», qui le 14 février 2003 à l’ONU disait non à la guerre en Irak, qui en 2008 sauvait la Géorgie et s’opposait à l’adhésion de celle-ci et de l’Ukraine à l’Otan et qui plaiderait aujourd’hui pour la neutralisation d’une Ukraine qui n’aurait vocation à n’entrer ni dans l’Otan, ni dans l’Union européenne, en écho à l’avertissement lancé en 2014 par Henry Kissinger: «Si l’Ukraine doit survivre et prospérer, elle ne doit pas être l’avant-poste de l’une des parties contre l’autre. Elle doit être un pont entre elles. L’Occident doit comprendre que pour la Russie l’Ukraine ne pourra jamais être un simple pays étranger.» C’est par sa neutralisation que la Finlande a pu demeurer libre et souveraine entre les deux blocs pendant la guerre froide. C’est par sa neutralisation que l’Autriche est redevenue en 1955 un pays libre et souverain.
Faire aujourd’hui des concessions à la Russie, c’est se plier à la loi du plus fort. N’en faire aucune, c’est se plier à la loi du plus fou. Tragique dilemme. Un dilemme comme celui-ci, vécu dans la Résistance par le poète René Char (2):
«J’ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé! Nous étions sur les hauteurs de Céreste (…) au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête (…) Je n’ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix. Qu’est-ce qu’un village? Un village pareil à un autre?» Et nous, que répondrons-nous aux regards qui nous imploreront d’arrêter le malheur quand nous l’aurons fabriqué?
Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.
(1) «La philosophie et le problème national en Russie au début du XIXe siècle» (1978).(2) «Feuillets d’Hypnos», fragment 138 (Gallimard, 1946)
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France24 - World
First commercial flight in six years leaves Yemen's Sanaa amid fragile truce
Issued on: 16/05/2022 - 10:29
NEWS WIRES
The first commercial flight in six years took off from Yemen’s rebel-held capital on Monday, officials said, part of a fragile truce in the county’s grinding civil war.
The Yemen Airways flight, with 151 passengers on board, was bound for Jordan’s capital of Amman, according to media outlets run by the Iran-backed Houthi rebels.
Earlier, the plane had arrived in Sanaa from the southern port city of Aden to pick up the passengers. On touchdown, it was welcomed by a ceremonial “water salute,” according to a video posted online by the national carrier. The Houthi media office said a return flight was expected back in Sanaa from Amman later Monday.
The flight is part of the U.N.-brokered, 60-day truce agreement that the internationally recognized government and the Houthi rebels struck last month. The truce, which went into effect on April 2, is the first nationwide cease-fire in Yemen in six years.
The truce accord calls for two commercial flights a week to and from Sanaa to Jordan and Egypt. The Houthi-held Sanaa is blockaded by the Saudi-led coalition, which backs the internationally recognized government.
The closure of the airport has inflicted major economic and humanitarian damage — thousands of people had lost their jobs as businesses providing services closed down or suffered heavy losses.
Before the blockade, the Sanaa airport had an estimated of 6,000 passengers a day, and more than 2 million passengers every year, according to the Norwegian Refugee Council, an international charity working in Yemen.
The flight was initially due to take off on April 2 but a dispute over passports issued by the Houthis had delayed the departure date. This time, the internationally recognized government allowed passengers with Houthi-issued documents to board the flight.
The government-run SABA news agency said last week that new Yemeni passports would be issued in Jordan for those arriving with Houthi-issued travel documents.
Erin Hutchinson, Yemen director at the Norwegian Refugee Council, said the take-off of the first flight was a “stepping stone towards a lasting peace for Yemen.”
“The long overdue reopening of the airport was one of the major objectives of the truce," she said, urging warring parties to work towards implementing other elements of the deal, including reopening of roads around the government-held Taiz and other provinces.
Along with the flights, the truce also included allowing 18 vessels carrying fuel into the Red Sea port of Hodeida, which is controlled by the Houthis, over a two-month period.
The cease-fire came amid concerted international and regional efforts to find a settlement to the conflict that has devastated the Arab world’s poorest country and pushed it to the brink of famine.
Yemen’s civil war erupted in 2014, when the Houthis seized the capital, Sanaa, and forced the government into exile. The Saudi-led coalition entered the war in early 2015 to try to restore the government to power.
Despite daily violations reported by both sides, major ground and air clashes have subsided and the rebels have stopped their cross-border attacks on Saudi Arabia and the United Arab Emirates, another pillar of the anti-Houthi coalition.
(AFP)
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Saudi-led coalition announces Yemen ceasefire ahead of peace talks
Yemen's president sacks deputy, hands over presidential powers to council
War-torn Yemen holds breath as Ramadan ceasefire begins
Le Figaro
Élargissement de l’Otan: «Adieu finlandisation»
Patrick Saint-PaulL’éditorial du Figaro, par Patrick Saint-Paul.
Vladimir Poutine vole de défaite en défaite depuis le début de sa guerre en Ukraine. En quatre-vingts jours de conflit, il n’a atteint aucun de ses buts de guerre: abattre le régime de Kiev, neutraliser son armée («dénazifier l’Ukraine», sic). Au lieu de cela, le maître du Kremlin a saboté sa propre capacité de dissuasion en dévoilant une armée russe déliquescente face à la résistance acharnée des forces ukrainiennes et la supériorité des standards de l’Otan adoptés par celles-ci. Après avoir retiré ses troupes de Kiev et de Kharkiv, deuxième ville du pays, Moscou essuie une défaite stratégique avec l’élargissement annoncé de l’Otan.
À lire aussiL’adhésion de la Finlande et de la Suède, une transformation stratégique pour l’Otan
Poutine est parti en guerre pour laver les «humiliations» que l’Occident lui aurait infligées et éviter de trouver l’Otan à ses portes en Ukraine. Le revers est cuisant! Car la voici sur son palier en Finlande, futur ex-«État tampon», et en Suède. Emmanuel Macron disait l’Alliance en état de «mort cérébrale». Poutine pensait l’achever en Ukraine et tenir sa revanche, galvanisé par l’indécision de l’Occident en Syrie et le repli d’Afghanistan. Mauvais calcul! Au lieu de tuer l’Otan, il a enterré la finlandisation, un concept de neutralité un temps envisagé pour l’Ukraine. L’appétit de l’ours russe a ressuscité l’Alliance et entraîné son élargissement. L’Otan doublera la longueur de sa frontière avec la Russie, un défi! Mais ces 1340 km supplémentaires sont autant de territoire que Poutine devra protéger, alors que Saint-Pétersbourg se retrouvera à 150 km des canons ennemis et que l’Alliance dominera la mer Baltique.
Le «tsar» a établi en Ukraine la ligne de front entre son monde autocratique et l’Occident. Résultat, cette guerre est devenue celle des Occidentaux par procuration. Flirtant avec la cobelligérance, ils sont désormais prêts à soutenir l’Ukraine «jusqu’à la victoire». Celle-ci est possible, même si l’effort est de longue haleine. Qui, alors, oserait refuser à Kiev l’adhésion à l’Otan, que Poutine voulait empêcher? Attention au péché d’orgueil des alliés… L’ours russe ne se laissera pas acculer sans se cabrer. Armé du bouton nucléaire, il reste dangereux. Et plus imprévisible que jamais!
Paul Thibaud: «L’Ukraine est en passe de changer l’équilibre et la physionomie de l’Europe»
TRIBUNE - La Pologne, d’ordinaire fustigée par les institutions de l’Union européenne, est en première ligne pour défendre l’Ukraine, souligne le philosophe. Il convient d’en tirer toutes les conséquences en respectant davantage les nations du Vieux Continent, argumente l’ancien directeur de la revue Esprit.
Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»
TRIBUNE - Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.
Emmanuel Navon: «Face à Poutine, l’Amérique va demander à ses partenaires de choisir leur camp»
ENTRETIEN - Pour le chercheur franco-israélien, l’invasion de l’Ukraine par Poutine marque une rupture tectonique d’une ampleur comparable au 11 septembre 2001. L’événement, dit-il, va forcer les démocraties à revoir leur politique «d’équilibre» et «renforcer la démarcation entre démocraties et autocraties».
France24 - World
Hezbollah allies suffer losses in Lebanon's parliamentary election, according to early results
Issued on: 16/05/2022 - 04:14
NEWS WIRES
Wassim Cornet
Iran-backed Hezbollah has been dealt a blow in Lebanon's parliamentary election with preliminary results showing losses for some of its oldest allies and the Saudi-aligned Lebanese Forces party saying it had gained seats.
With votes still being counted, the final make-up of the 128-member parliament has yet to emerge. The heavily armed Shi'ite Muslim group Hezbollah and its allies won a majority of 71 seats when Lebanon last voted in 2018.
The current election is the first since Lebanon's devastating economic meltdown blamed by the World Bank on ruling politicians after a huge port explosion in 2020 that shattered Beirut.
One of the most startling upsets saw Hezbollah-allied Druze politician Talal Arslan, scion of one of Lebanon's oldest political dynasties who was first elected in 1992, lose his seat to Mark Daou, a newcomer running on a reform agenda, according to the latter's campaign manager and a Hezbollah official.
Initial results also indicated wins for at least five other independents who have campaigned on a platform of reform and bringing to account politicians blamed for steering Lebanon into the worst crisis since its 1975-90 civil war.
Whether Hezbollah and its allies can cling on to a majority hinges on results not yet finalised, including those in Sunni Muslim seats contested by allies and opponents of the Shi'ite movement.
Gains reported by the Lebanese Forces (LF), which is vehemently opposed to Hezbollah, mean it would overtake the Hezbollah-allied Free Patriotic Movement (FPM) as the biggest Christian party in parliament.
The LF won at least 20 seats, up from 15 in 2018, said the head of its press office, Antoinette Geagea.
The FPM had won up to 16 seats, down from 18 in 2018, Sayed Younes, the head of its electoral machine, told Reuters.
The FPM has been the biggest Christian party in parliament since its founder, President Michel Aoun, returned from exile in 2005 in France. Aoun and LF leader Samir Geagea were civil war adversaries.
The LF, established as a militia during Lebanon's 15-year civil war, has repeatedly called for Hezbollah to give up its arsenal.
'A new beginning'
An opposition candidate also made a breakthrough in an area of southern Lebanon dominated by Hezbollah.
Elias Jradi, an eye doctor, won an Orthodox Christian seat previously held by Assaad Hardan of the Syrian Socialist Nationalist Party, a close Hezbollah ally and MP since 1992, two Hezbollah officials said.
"It’s a new beginning for the south and for Lebanon as a whole," Jradi told Reuters.
Nadim Houry, executive director of Arab Reform Initiative, said the results of 14 or 15 seats would determine the majority.
"You are going to have two blocs opposed to each other - on the one hand Hezbollah and its allies, and on the other the Lebanese Forces and its allies, and in the middle these new voices that will enter," he said.
"This is a clear loss for the FPM. They maintain a bloc but they lost a lot of seats and the biggest beneficiary is the Lebanese Forces. Samir Geagea has emerged as the new Christian strongman."
The next parliament must nominate a prime minister to form a cabinet, in a process that can take months. Any delay would hold up reforms to tackle the crisis and unlock support from the International Monetary Fund and donor nations.
(REUTERS)
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LEBANON VOTESOverseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
On the groundLebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
MIDDLE EAST MATTERS
Lebanese parliamentary elections: High stakes for first poll since 2019 protests
France24 - World
US mourns victims of racially motivated mass shooting
Issued on: 15/05/2022 - 21:43
NEWS WIRES
Grieving residents from the US city of Buffalo held vigils Sunday after a white gunman who officials have deemed "pure evil" shot dead 10 people at a grocery store in a racially motivated rampage.
Buffalo, New York police commissioner Joseph Gramaglia told reporters the 18-year-old suspect did "reconnaissance" on the predominantly Black area surrounding Tops Friendly Market and drove there from his home town of Conklin, more than 200 miles (322 kilometers) away.
Wearing heavy body armor and wielding an AR-15 assault rifle, the shooter killed 10 people and wounded three others -- almost all of them Black -- before threatening to turn the gun on himself. Police talked the gunman down before arresting him.
The suspect, identified as Payton Gendron, was arraigned late Saturday on a single count of first-degree murder and held without bail, the Erie County district attorney's office said. He pleaded not guilty.
"The evidence that we have uncovered so far makes no mistake that this is an absolute racist hate crime" and will be prosecuted as such, Gramaglia said Sunday, adding the shooter also had a rifle and shotgun in his car.
Buffalo Mayor Byron Brown was unequivocal about the shooter's motivations: "This individual came here with the express purpose of taking as many Black lives as he possibly could."
'Afraid for her community'
President Joe Biden, speaking in Washington at a service for fallen police officers, condemned the racist extremism and said "we must all work together to address the hate that remains a stain on the soul of America."
He said the gunman, "armed with weapons of war and a hateful soul, shot and killed 10 innocent people in cold blood" in the western New York city.
"Hearts are heavy once again," Biden continued, "but our resolve must never, ever waver."
Earlier Sunday residents gathered outside the store for a vigil, as New York Governor Kathy Hochul and state Attorney General Letitia James addressed a service at the city's True Bethel Baptist Church.
In alternately angry and mournful tones, speakers denounced the latest eruption of racist violence and the ready availability of powerful guns in what has become a sadly familiar scene across America.
Hochul, herself a Buffalo native, described the crime as a "military-style execution" -- she said the shooter carried an AR-15 -- and said racist messaging was "spreading like wildfire" especially online.
Hochul called on officials of both political parties to "make sure these people crawl back into their holes and stay there."
The attack evoked memories of some of the worst racist attacks in recent US history, including the 2015 killing by a young white man of nine worshippers in a Black church in South Carolina, and the 2019 attack by a white man in Texas that claimed 23 lives, most of them Latino.
Attorney General James, who is Black, described Saturday's attack as "domestic terrorism, plain and simple."
Later Sunday she gave some details of the victims who included shoppers and store workers, describing an elderly woman who planted trees on her block, and a woman who had gone grocery shopping after visiting her husband at the nursing home.
"I held in my arms a young lady who worked at Tops, who was so afraid that she was about to die, who witnessed the bloodshed, who shaked and quivered in my arms this morning," James said.
"Who is afraid for her community, afraid also for herself."
'Violent extremism"
The gunman shot four people in the store's parking lot, three of them fatally, before entering the supermarket.
Among those killed inside was a retired police officer working as a security guard. He fired several shots at the assailant before being shot himself, police said.
Along with state charges the rampage is being investigated as a federal hate crime, a "crime perpetrated by a racially motivated violent extremist," said Stephen Belongia, special agent in charge of the FBI's Buffalo field office.
Media reports linked the shooter to a 180-page manifesto that described a white supremacist ideology and laid out a plan to target a mainly Black neighborhood.
A spokesperson for streaming service Twitch told AFP the shooter used the platform to broadcast the horrific attack live, and that the company had removed the stream "less than two minutes after the violence started."
In addition to mentioning the South Carolina church shooting, the gunman reportedly said he had been "inspired" by the gunman who killed 51 people in a New Zealand mosque in March 2019.
The semi-automatic weapon used Saturday also had a racial epithet written on its barrel, according to local daily The Buffalo News, citing a local official.
In a video call to True Bethel Baptist Church, New York Senator Charles Schumer called racism "the poison of America" and urged fellow lawmakers to "finally ban the weapons of war from our streets."
But facing a powerful pro-gun lobby, past efforts by Congress at tightening the nation's gun laws have generally fallen short -- even after horrific shootings.
(AFP)
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California transit worker kills eight, including coworkers, in latest US mass shooting
Police identify 21-year-old suspect in Colorado supermarket shooting
'Racially motivated' mass shooting at supermarket in Buffalo, New York
France24 - World
Plan to allow burkinis in Grenoble swimming pools reignites French culture wars
Issued on: 15/05/2022 - 18:16
Joanna YORK
Burkinis have been a long-standing catalyst for dispute in France, calling societal attitudes towards Islam and feminism into question. Rule changes in Grenoble’s swimming pools suggest that opposition to the garment could be receding.
With summer opening times for municipal swimming pools soon to come, Grenoble's town hall will vote on May 16 on potential changes to swimwear rules.
So far, so ordinary. It is not unusual for French swimming pools to issue strict swimwear regulations; in most, swimming caps and body-hugging, lycra outfits are a must. But in Grenoble, Mayor Éric Piolle wants to make the rules more permissive, especially for female swimmers.
“Our wish is to get rid of absurd restrictions,” he said. “This includes [allowing] bare breasts and swimming costumes that give extra coverage for sun protection or for beliefs. It is not about taking a position for or against the burkini specifically,” he said.
The burkini is a swimming costume that covers the entire body, including the head, leaving only the face, hands and feet visible. The planned change in Grenoble comes after protests in the city that began in 2018. In 2020 and 2021 a group of activists from the community grassroots association Alliance Citoyenne protested by wearing burkinis in Grenoble's swimming pools.
One of these was Taous, a Muslim who lives in Grenoble and wears a hijab. “I love the feeling of being in the water, but those protests were the first time I’ve been able to put my feet in a swimming pool in France,” she told FRANCE 24. When her children go to the pool, Taous watches rather than swimming with them.
She is adamant the rules should change not just to allow burkinis, but to allow more choice for all women. “The rules are not specifically about burkinis,” she said. “They are also planning to allow women to show their breasts if they want to. It’s really a question of feminism and letting women wear what they want to. I believe in each woman's right to choose.”
‘Submitting to Islam’
Nonetheless, it is the potential for burkinis, specifically, to be allowed in swimming pools that has sparked debate in France.
The burkini was invented by Australian Aheda Zanetti, who put her design on the market on 2004 “The idea was to make a swimming costume for Muslim women and girls, or for someone who wanted to dress modestly, “, she told FRANCE 24. “I could see there was a market. There was nothing satisfactory for women and girls who wanted to do water sports.”
She hoped her design would lead to greater integration for Muslim women and others who did not feel comfortable in smaller swim wear, but in France the garment has become a long-standing catalyst for dispute.
In Grenoble, local politicians were quick to counter the mayor’s plans to allow burkinis in swimming pools. In May, the president of the Auvergne-Rhône-Alpes region, Laurent Wauquiez, accused the mayor of “submitting to Islamism” and threatened to cut grants to the town if the measure was passed.
Dozens of local officials have also signed appeals to cancel the town hall vote on the measure, which they say has been “imposed by minority groups with the sole objective of permanently testing the sensitivity of our institutions to religious symbols”.
At the heart of the debate is France’s laïcité (or secularism) laws that strictly separate the church from the state and give French authorities the power to ban religious symbols in public places.
Such laws are common: in 2004 a law banned the wearing of religious emblems in schools and colleges. But in recent years, accusations have grown that France uses the law to disproportionately target its Muslim population.
In 2010, France became the first European country to ban the full-face veil in public places. Today, The French Football Federation bans female players from wearing hijabs (scarfs which cover the hair) even though the international football governing body FIFA does not.
>> Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport
‘Shameful and absurd’
The peak of anxiety over burkini-wearing in France came following two largescale attacks on French soil, carried out by Muslim extremists. In November 2015 in Paris coordinated attacks in bars, restaurants and a concert hall killed 137 people. Seven months later in July 2016, a truck driver deliberately drove into crowds celebrating Bastille Day on the Promenade des Anglais in Nice, killing 86 people.
In a climate of heightened fear and mistrust of the Muslim community, mayors in around 30 towns in France mobilised secularity laws to ban burkini-wearing on beaches in summer 2016 with fines of up to €38 for rule breakers.
France's then prime minister Manuel Valls came out in support of local mayors, calling the burkini “the expression of a political project, a counter society, based notably on the enslavement of women”.
Meanwhile Human Rights Watch declared the ban “shameful and absurd”, and images taken in August 2016 of police officers in Nice surrounding a woman at the beach with her children and demanding she remove her burkini sparked international outcry.
Height of absurdity: Nice police seem to force burkini-clad woman to remove it and fine her. https://t.co/rhHfOEQ5Dz pic.twitter.com/yQ4egCwjrq
August 24, 2016“The only women being excluded from beaches are Muslims wearing the veil,” Hanane Karimi, doctor of sociology at Strasbourg University and feminist, told FRANCE 24. “It’s segregation based on religious beliefs. It creates boundaries based on identity and strengthens racist discourse.”
'Wear what you want!'
Later in August 2016, France’s governmental legal regulator Le Conseil d’Etat rejected local governments right to ban burkinis, and in September Nice and other beaches lifted their burkini bans.
Nonetheless, the burkini is still seen as controversial by some. In May 2022, a survey run by French right-wing news channel Cnews found that 73 percent of people in France would prefer that burkinis were banned in swimming pools.
This is largely because they are seen as a religious symbol, rather than a swimming costume. “I get women, often older women, coming up to me asking if they can wear burkinis too because they don’t want to show their body” Taous says. “I say, of course you can. They are available for everybody to buy. You don't have to be a Muslim.”
Meanwhile, support for burkini-wearers has been quietly growing. In 2018, a rule change in Rennes municipal swimming pools authorised burkini-wearing.
In light of Grenoble’s proposed rule changes, more than 100 high profile feminist organisations, and feminists including Caroline De Haas and Alice Coffin, have publicly supported an open letter written by Alliance Citoyenne entitled 'In May wear what you want!'
Protesters from the Alliance Citoyenne were fined by police for wearing burkinis to the pool in 2020 and 2021, but are pleased to see the local authorities change their position. “We have hope that things might change in Grenoble on Monday,” Taous said. “We have our fingers crossed. And if they can change in Grenoble, they can change in other places in France too.”
Regardless of the result of Monday’s vote, the outcome looks set to cause a stir. Protests for and against the burkini are planned outside Grenoble’s municipal council building.
As the debate rages, Mayor Piolle has tried to calm tensions. “In Grenoble we are planning a change to swimming pool rules to ensure equality of access to public services, and the freedom to dress or undress,” he said in a tweet. “The burkini is a non-subject.”
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France24 - World
Ukraine river ambush shows again Russian military is ‘not up to scratch’
Issued on: 13/05/2022 - 14:50
Sébastian SEIBT
The Ukrainian military demonstrated its prowess once again on Wednesday, when satellite images showed dozens of Russian tanks and armoured vehicles destroyed after failing to cross the Donets River. The episode cost the Russian military an entire battalion – the latest sign that Russia’s pivot to eastern Ukraine is not working as planned.
“Recently, I have accomplished a mission which made huge impact on Russian losses and completely screwed up their plans to encircle Lysychansk,” a Ukrainian military engineer calling himself Max wrote on Twitter on Wednesday, giving a blow-by-blow account of how his company pretty much wiped out an entire Russian battalion a few days previously.
The satellite photos of its aftermath have been a sensation around the world. They show tanks, armoured vehicles and other Russian military equipment destroyed and abandoned on the banks of the Donets River, which runs through eastern Ukraine from the Kharkiv region to the Donbas. The photos suggest the Russians lost between 25 and 30 armoured vehicles in this operation.
“These estimates seem realistic,” said Sim Tack, at analyst at US military consultancy Force Analysis, after verifying the satellite images.
“These images have been relayed so much because they’re so visually impressive and they allow us to see in a very palpable way the damage the Ukrainians are inflicting on the Russians.”
Strategic importance of rivers
The fighting took place in the Donbas region, more than 100 km north of Luhansk, Max wrote. On May 7, he found a place that looked suitable for a Russian attempt to cross the river using a floating bridge. He suggested his unit set up an ambush.
Max recounted the following day’s events on Twitter: “Artillery was ready. We have been able to confirm Russians mounted 7 parts of the bridge out of 8. Russians have even succeeded to move some troops and vehicles over the river. Combats started".
"In ~20 minutes after recon unit confirmed Russian bridge being mounted, HEAVY ARTILLERY engaged against Russian forces, and then aviation chipped in as well. I was still in the area, and I have never seen / heard such heavy combat in my life.”
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After a day of intense fighting, the bridge was completely destroyed – leaving about 50 vehicles and an unknown number of ground troops with no prospect of retreat, at the mercy of enemy fire.
This extraordinary account on Twitter is “clearly a propaganda exercise, but that doesn’t mean it’s false”, said Jeff Hawn, an expert on Russian military issues and a non-resident fellow at US geopolitical research centre the New Lines Institute.
Ukraine and Russia have fought ferociously over rivers before. The Dnieper, Donets and other rivers form natural defences against the Russian army’s advance – not to mention the strategically pivotal Irpin near the capital, which the Ukrainians prevented the Russians from crossing several times during the battle for Kyiv.
Just like the fighting over the Irpin, the victory Max was celebrating held great strategic significance – principally because it “means the cities of Sieverodonetsk and Lyssychansk, located just to the south, will still be defended”, as Tack put it.
The place where Ukraine ambushed the Russians on the river is also “important for Russia from a logistical point of view”, added Nicolo Fasola, an expert on security in post-Soviet countries at Birmingham University.
“The Russians have a supply line close by and they’re trying to push the Ukrainians back as far as possible to secure it,” explained Glen Grant, a senior analyst at the Baltic Security Foundation. “So far they’ve failed and that makes the situation very difficult for them.”
Russian military ‘not up to scratch’
More broadly, the Ukrainian victory there signals a major setback for Moscow’s military strategy in eastern Ukraine. “The battle for control of the Donets River is a decisive theatre for the outcome of this war,” Tack said,
If the Russians manage to cross the Donets, they would find it a lot easier to encircle crucial cities in the Donetsk Oblast such as Sloviansk and Kramatorsk.
As things stand, “they’ve managed to cross at one single point far to the south, but they’re struggling to take advantage of it”, Hawn said,
Indeed, the Ukrainians concentrated their troops at this point in the river in order to contain the Russian advantage.
But as well as highlighting the Ukrainian military’s tactical acumen, the episode Max trumpeted underlines the sorry state of Russia’s military once more.
“It’s striking how hastily they tried to erect this crossing, even though it’s one of the most complicated military manoeuvres to perform,” Grant said. “Floating bridges have to be constructed quickly, at night to provide cover of darkness, with effective artillery support. Above all, it’s got to take the enemy by surprise. And none of that happened.”
The episode reinforces the fact that Russian soldiers’ training is “not up to scratch”, Hawn put it.
Amid Russia’s shambolic attempt to create a floating bridge, the Ukrainians showed yet again how eager they are to capitalise on their own strengths as well as Russia’s weaknesses: “They showed their ability to make the most of the few advantages they have – in terms of technology, knowledge of the terrain and likely access to US intelligence,” Fasola said.
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The Ukrainians should not get too carried away in rejoicing over this victory. “Russia’s failure at Severskiy Donets pontoon is likely to weaken their capacity to continue the offensive in the short term, but they will most likely try to bridge this river elsewhere,” said Aliyev Huseyn, an expert on the Ukraine-Russia conflict at Glasgow University. “They still retain offensive capacity in this area. As we have seen, they remain rather negligible of casualties as they are under severe pressures from the top command to get to the Lughansk administrative borders.”
But while this particular Ukrainian victory is unlikely to decide the ultimate outcome of the war, the destruction of an entire Russian battalion is “far from trivial” and will have a “significant impact” on future operations, Hawn said.
Ukraine’s victory means Russia has lost about 50 armoured vehicles used in its eastern Ukraine offensive. It will “diminish even more the morale of Russia’s already unhappy, demotivated soldiers”, Fasola said.
And the operation Max celebrated will only augment the morale of Ukrainian troops – showing how one man’s expertise and initiative was enough to nearly eliminate an entire Russian battalion.
This article was translated from the original in French.
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France24 - World
Advocates decry the arrest of a fruit vendor in New York’s subway after video goes viral
Issued on: 13/05/2022 - 15:40Modified: 13/05/2022 - 15:49
Pariesa Young
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A fruit vendor in the New York City subway was arrested by police on April 29 and had her goods confiscated for not having proper licensing. A video of the arrest went viral, prompting outrage from advocates who argue that New York City street vendors have been treated unfairly by police, while at the same times it’s become more and more difficult to obtain permits to sell food.
Longtime fruit vendor Maria Falcon was on a platform in a Brooklyn subway station on April 29 when she was handcuffed by police. Her daughter, who was with her at the time, filmed the incident in a video that was posted on May 7 and quickly went viral.
The video shows Falcon being led away by one police officer, as another one follows with her cart of fruit. Falcon told media outlet amNewYork that she was not selling fruit from the cart when police approached her.
Horrific treatment of Maria, a mother, immigrant entrepreneur & her *daughter* who filmedEarlier this week, Maria was arrested for selling mangoes & kiwis to customers she's served for 10+ yrsShame on our city for choosing cruelty, instead of supporting hardworking mothers pic.twitter.com/sjonO5FMjM
May 7, 2022The video was shared on Twitter by the Street Vendor Project, a non-profit organisation that advocates for New York City street vendors to obtain licences and permits as well as grow their businesses, championing street vending as an integral part of the city’s culture.
Another video shared by the association shows the cart with Falcon’s goods – chocolate bars as well as bags of cut fruits, such as mango, strawberries and kiwi.
Maria wanted to show the work she was arrested for: "These are the fruits & box of chocolates we sell - it takes us 3 days to sell this box. This is the honorable work we do - we aren't hurting anyone or anything" pic.twitter.com/Gwgw1v2fhG
May 7, 2022Falcon, who has been selling goods from a cart in New York City since 2008, was held in the police station for two hours and the officers confiscated her cart and goods. She was searched for illicit items and then issued a citation for unauthorised commercial activity.
‘All I want is a place to work safely’
Falcon told amNewYork about the experience:
I felt terrorised. I set up in an area where I’m not in anybody’s way. I’m up against the wall and I’m just there, not to do anything to anybody, just selling things like fruits and churros.
Just let us work with dignity. We are immigrants, we’re not hurting anybody. We women are not at home waiting for our husbands to come and earn for our families. We’re out working and trying to provide. All I want is a place to work safely.
Falcon, who is originally from Ecuador, explained that she sets up her cart inside subway stations during colder months usually, but has opted to continue selling there during the pandemic as there is more foot traffic. She has been arrested for vending before, and was ticketed earlier in April, but Falcon said this is the first time that the police have taken her products.
New York City cracks down on unlicensed vendors
The Street Vendor Project explained in a Tweet that Falcon does have a valid food vendor license – meaning she has passed food safety courses and pays sales tax on her business – but doesn’t have a permit for mobile food vending. These permits authorise individuals to sell prepared foods after passing a Department of Health inspection ensuring that they meet health code requirements.
And getting a valid permit isn’t an easy feat, due to caps on the number issued. Currently, New York City allows only 5,100 street vending permits – a figure which hasn’t increased much since the early 1980s when the limit was first proposed. And because permit holders can renew their authorisations indefinitely, it’s hard for the thousands of people on the waitlist to ever get approved.
According to the New York City Department of Health website, the city will issue 445 additional permits each year over the next decade, starting in July 2022, allowing some of the people who are already on the waitlist to obtain a legal permit.
Still, there are an estimated 10,000 to 12,000 vendors in New York, most of them operating illegally. Police, as well as the Department of Consumer and Worker Protection (DCWP), issue hundreds of citations to unauthorised street vendors a year, with a maximum fine of 1,000 dollars (around 960 euros). And the number of citations has increased back to pre-pandemic rates: 1,621 tickets were issued in just six months of 2021 compared with 1,609 in all of 2019.
Crackdowns on street vendors follow New York City Mayor Eric Adams’s “quality-of-life” policies, which include greater enforcement of low-level offences such as public drinking or loitering. The move has also put more police officers in the city’s subways. Critics say this kind of “broken windows” policing – punishing petty crimes with the aim of preventing larger ones – isn’t effective, and unfairly targets disadvantaged populations.
These regulations – alongside the major impacts of Covid-19 in New York City – have made it more and more difficult for the city’s street vendors to make a living.
Maria Falcon’s arrest harkens back to similarly high-profile incidents involving food vendors. In 2019, an Ecuadorian immigrant was arrested in a subway station and had her equipment confiscated for selling churros. And last September, city officials shut down a stall run by a Bronx vendor without a licence. A viral video showed city workers dumping her fresh produce in the garbage.
Complaints against street vendors include obstruction of sidewalks, health and safety concerns, as well as impacts on nearby small businesses. Meanwhile, advocates say that street vendors help the local economy and contribute to the culture of New York City.
“Imagine having two city agents and police officers coming to check on you,” said Carina Kaufman-Gutierrez, deputy director at the Street Vendor Project. “The city is pouring all these resources into criminalizing and shutting down these small businesses instead of creating a licensing program and regulating them.”
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France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
Issued on: 11/05/2022 - 17:17
Aude MAZOUE
As global warming accelerates, the spectre of drought haunts France’s once verdant farmland. Even now, before the start of summer, 15 administrative départements have had to restrict water use while farmers warn that the current situation will have an adverse impact on crop yields.
Few people in France are talking about this looming catastrophe – but all the signs of a record drought are there.
“No region has been spared. We can see the earth cracking every day. Yesterday I was at a farmer’s house in the Puy-de-Dôme region [in central France]; he was watering the wheat. If things carry on like this, farmers who can irrigate their crops will be able to deal with it but the others will face a dramatic reduction in their yields,” Christiane Lambert, the head of France’s biggest agricultural union the FNSEA, told AFP on Monday.
Since last autumn we’ve seen “huge droughts” in Spain and Portugal and the same phenomenon has spread to southern France, Lambert said. But “what is unusual this season is that drought is affecting regions north of the Loire”, the river that divides southern and northern France.
‘The water tables couldn’t be filled’
The French agriculture ministry is all too aware of the crisis. “Winter crops such as wheat and barley, currently growing [before cultivation later on], are starting to experience conditions that will affect yields,” a spokesperson said. The hot and dry weather France has seen over the past few weeks could also affect spring crops like corn, sunflower and beet – as well as the fodder needed to feed livestock.
Drought will not only undermine the food supply but has effects further afield. “As well as farming, drought has a huge impact on a lot of other things – like buildings,” warned hydrologist Emma Haziza. “We’re seeing more and more houses collapsing. This is unprecedented in France. The damage droughts create is more expensive to deal with than [the consequences of] floods and it will have huge long-term economic consequences.”
>> 'Code red for humanity': Bombshell UN climate change report shows global warming accelerating
France’s energy flows could also be affected. “What’s more, drought has a negative impact on energy production, as nuclear power plants need a lot of water to cool the reactors.”
A rise in temperatures this April – even after the first day of the month saw snowfall in France – caused a 25 percent drop in rainfall from normal patterns. This heatwave is “remarkable in terms of how early it is, how long it is lasting, and how widespread it is geographically”, France’s Meteorological Office said.
Combined with unusually low rainfall last winter, these conditions have produced the current drought: A deficit of rain over two successive seasons meant “the water tables couldn’t be filled”, Haziza said.
“So very quickly we ended up in a critical situation – before summer has even started.”
For Haziza, who studies how water is distributed and circulated around the planet, the reasons for the current shortage are clear.
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“The lack of rain is directly caused by climate change; there’s no doubt about that,” she said. “Drought is one of the first consequences we can see. As things stand, this phenomenon is occurring sooner and sooner and becomes more widespread every year.”
Indeed, this is the first time France has endured what meteorologists call a “flash drought” – a phenomenon usually experienced by countries that are more hot and arid, with soil and crops drying up in just five days.
‘Spiraling out of control’
Drought has hit some regions particularly badly – especially in southeastern France, the east of the country and the Poitou-Charentes region in the west. “Some regions’ water tables manage to fill up easily while others don’t,” Haziza said. “But now, even regions that thought they wouldn’t have a drought, like northern France – not to mention large parts of northern Europe, including Belgium – are beginning to suffer from its effects.”
By imposing restrictions on those 15 départements, the French government is managing the crisis – but remains far from tackling its root cause. The measures vary by département – from banning people watering gardens or fields at specific times to a total ban on using water for washing your car.
After talks with France’s water companies and farmers’ representatives, the agriculture ministry announced that the Third Agricultural Revolution, a fund launched in April aimed at helping farmers deal with climate change, will be doubled to €40 million.
The French government also announced in late April that water companies could spend an extra €100 million to help farmers adapt to climate change or to create new reservoirs.
France has done better than most developed countries at responding to the threat of climate change, and began transitioning away from fossil fuels to nuclear power in the 1970s. President Emmanuel Macron has recently reiterated his support for nuclear energy.
>> France unveils nuclear power overhaul – with an eye on China
Even so, measures aimed at dealing with the current drought are nothing compared to the forces of climate change driving it. France must make long-term changes to its agricultural model, Haziza said, including a shift from its current production-oriented paradigm – which fuels the drought problem by driving deforestation.
“The whole system is spiralling out of control,” she said. “We’re running head on into climate change.”
This article was translated from the original in French.
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'Code red for humanity': Bombshell UN climate change report shows global warming accelerating
Wildfires, heatwaves may be the ‘new normal’ as UN releases damning climate report
France24 - World
California churchgoers hog-tie gunman after deadly attack
Issued on: 16/05/2022 - 03:38
NEWS WIRES
A man opened fire during a lunch reception at a Southern California church, killing one person and wounding five senior citizens before a pastor hit the gunman on the head with a chair and parishioners hog-tied him with electrical cords.
Jerry Chen had just stepped into the kitchen of his church's fellowship hall around 1:30 p.m. Sunday when he heard the gunshots.
Chen, 72, a longtime congregant at Irvine Taiwanese Presbyterian Church in Laguna Woods, peeked around the corner and saw church members screaming, running and ducking under tables.
“I knew someone was shooting," he said. “I was very, very scared. I ran out the kitchen door to call 9-1-1. ”
Officials said the shooting ended after the gunman killed one man and wounded five senior citizens before worshippers hog-tied his legs with an electrical cord until deputies arrived. Four of the five people wounded suffered critical gunshot injuries.
While a motive for the shooting at the Geneva Presbyterian Church in the city of Laguna Woods was not immediately disclosed, investigators don’t believe the gunman — an Asian man in his 60s whose name was not immediately released — lives in the community.
Chen, who called 911 from the church's parking lot, said he was in such a state of shock that he was unable to tell the operator his location.
“I had to ask someone else for the address,” he said.
Chen said a group of about 40 congregants had gathered in the fellowship hall for a luncheon after a morning service to welcome their former Pastor Billy Chang, who had served the church for 20 years and was a beloved and respected community member. Chang retired two years ago and moved back to Taiwan. This was his first time back stateside, Chen said.
“Everyone had just finished lunch,” he said. “They were taking photos with Pastor Chang. I had just finished my lunch and went into the kitchen."
That was when he heard the gunshots and ran out.
Soon afterward, Chen said he heard the details of what happened inside from others who came out. Fellow congregants told Chen that when the gunman stopped to reload, Pastor Chang hit him on the head with a chair while others moved quickly to grab his gun. They then subdued him and tied him up, Chen said.
“It was amazing how brave (Chang) and the others were,” he said. “This is just so sad. I never, ever thought something like this would happen in my church, in my community.”
Most of the church's members are elderly, highly educated Taiwanese immigrants, Chen said.
“We're mostly retirees and the average age of our church is 80,” he said.
Orange County Undersheriff Jeff Hallock praised the parishioners' quick work to detain the gunman.
“That group of churchgoers displayed what we believe is exceptional heroism and bravery in intervening to stop the suspect. They undoubtedly prevented additional injuries and fatalities,” Hallock said. “I think it’s safe to say that had people not intervened, it could have been much worse.”
The shooting came a day after an 18-year-old man shot and killed 10 people at a supermarket in Buffalo, New York.
Laguna Woods was built as a senior living community and later became a city. More than 80% of residents in the city of 18,000 people about 50 miles (80 kilometers) southeast of Los Angeles are at least 65. The incident occurred in an area with a cluster of houses of worship, including Catholic, Lutheran and Methodist churches and a Jewish synagogue.
The investigation was in its early stages, Hallock said. He said the many unanswered questions include whether the assailant attended the church service, if he was known to church members and how many shots were fired.
The majority of those inside the church at the time were believed to be of Taiwanese descent, said Carrie Braun, a sheriff’s spokesperson.
Those wounded by gunshots included four Asian men, ages 66, 75, 82 and 92, and an 86-year-old Asian woman, the sheriff’s department said. Authorities originally said only four of the five surviving victims had been shot.
Officials did not immediately disclose any information about the alleged shooter.
The afternoon lunch reception was to honor a former pastor of the Taiwanese congregation, according to a statement from the Presbytery of Los Ranchos, a church administrative body.
“Please keep the leadership of the Taiwanese congregation and Geneva in your prayers as they care for the those traumatized by this shooting,” the presbytery’s Tom Cramer said in a statement on Facebook.
Gov. Gavin Newsom’s office said on Twitter that he was closely monitoring the situation.
“No one should have to fear going to their place of worship. Our thoughts are with the victims, community, and all those impacted by this tragic event," the tweet said.
On its website, Geneva Presbyterian Church describes its mission as “to remember, tell, and live the way of Jesus by being just, kind, and humble.”
“All are welcome here. Really, we mean that! … Geneva aspires to be an inclusive congregation worshipping, learning, connecting, giving and serving together.”
Violence in houses of worship includes the deadliest shooting inside a church, which occurred in 2017 in Sutherland Springs, Texas, when a gunman opened fire during a Sunday service at First Baptist Church and killed more than two dozen people.
In 2015, Dylann Roof fired dozens of bullets during the closing prayer of a 2015 Bible study session at Charleston’s Mother Emanuel AME Church in South Carolina. Nine members of the Black congregation were killed in the racist violence and Roof became the first person in the U.S. sentenced to death for a federal hate crime. His appeal remains before the Supreme Court.
(AP)
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US mourns victims of racially motivated mass shooting
Police identify 21-year-old suspect in Colorado supermarket shooting
'Racially motivated' mass shooting at supermarket in Buffalo, New York
France24 - World
PSG star Mbappe wins French league's best player award for 3rd time
Issued on: 16/05/2022 - 03:56
NEWS WIRES
Paris Saint-Germain striker Kylian Mbappe won the French league's best player award for the third time in his career on Sunday, then diplomatically swerved a question about his future.
Mbappe is out of contract at PSG next month and touted to join Karim Benzema at Real Madrid in what would be a formidable attack force.
Mbappe said he didn’t want to announce his decision during the ceremony but added “Yes, pretty much” when asked if he’s made his mind up over whether to stay or go.
Mbappe is the league's top scorer with 25 goals for the French champion and has netted 36 in all competitions.
The awards are given annually by the National Union of Professional Football Players (UNFP) to players in France’s top two divisions.
The 23-year-old France star won the award last year — when Mbappe netted a career-high 42 goals overall — and in 2019.
“It's always an honor to be here. Winning for a third time in a row is incredible," Mbappe said. “I’ve felt the recognition this season more than ever.”
The trophy was not awarded in 2020 after the coronavirus pandemic ended the season 10 games early.
Although PSG comfortably won the league title — which it surprisingly lost to Lille last season — Mbappe's goals and assists masked glaring shortcomings which were ruthlessly exposed by Madrid in the round of 16 in the Champions League.
PSG led 2-0 on aggregate thanks to Mbappe's goals, but then allowed three goals in under 20 minutes as Benzema tore the defense apart with a brilliant hat trick.
Mbappe's partnership with Benzema has blossomed since Benzema's return to the national side after seven years out and they both scored heavily in the past year for Les Bleus.
Benzema struck a magnificent goal in the Nations League final against Spain and Mbappe scored the winner.
Mbappe has scored 168 goals for PSG since joining from Monaco in a deal worth 180 million euros ($187 million) five years ago, the second highest tally in the club's history behind former teammate Edinson Cavani with 200 goals.
“I want to keep improving,” Mbappe said, laughing when the on-stage interviewer asked if he thought he could overtake Cavani at PSG, which would obviously mean staying there.
“I'm already very happy to be in the top three,” said Mbappe, who overtook Zlatan Ibrahimovic's PSG tally of 156 goals.
But PSG's failure to win the Champions League despite massive spending on star players — including a world record 222 million euros ($231 million) on Brazil's Neymar — has proved frustrating for Mbappe, the star of France's World Cup triumph four years ago.
In other awards, Bruno Genesio of Rennes was named best coach. The former Lyon coach was criticized early in the season but stuck to his principles.
Fourth-place Rennes has played some of the best attacking soccer in France, scoring 80 goals in 37 games and only five fewer than top scorers PSG.
The best goalkeeper award went to PSG's Gianluigi Donnarumma, and 21-year-old Marseille defender William Saliba, who is on loan from Premier League team Arsenal, was the best young player.
(AP)
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Mbappé hands PSG late win against Rennes ahead of Real Madrid showdown
FOOTBALLPSG poised to clinch 10th French title after win at Angers, but Marseille soldier on
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France24 - World
Blinken 'confident' Finland and Sweden will join NATO despite Turkey's concerns
Issued on: 15/05/2022 - 08:13Modified: 15/05/2022 - 08:24
FRANCE 24
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Carys GARLAND
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US Secretary of State Antony Blinken voiced confidence on Sunday that Sweden and Finland would join NATO once they formally apply despite Turkey's voiced concerns. Earlier, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said he was confident of finding common ground and consensus on how to move on membership issues. Read our live blog to see how all the day's events unfolded.
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
2:45am: Ukraine restarts gas distribution stations, supplies in Kharkiv
Ukraine's gas transit system operator said over the weekend that it had resumed operations at two distribution stations in the Kharkiv region and restarted gas supply to more than 3,000 consumers.
Ukraine has scored a series of successes since Russia invaded on Feb. 24, forcing Moscow's commanders to abandon an advance on the capital Kyiv before making rapid gains to drive them from Kharkiv, Ukraine's second-biggest city.
"Both stations were shut down due to damage to the main gas pipeline in the Kharkiv region as a result of hostilities," the operator said in a statement, adding that the damages have now been repaired.
Some 54 gas distribution stations in seven regions of Ukraine remain shut down, the operator added.
9:02pm: NATO pledges open-ended military support for Ukraine
NATO on Sunday pledged open-ended military support for Ukraine, as Finland hailed its "historic" bid to join the alliance and Sweden's ruling party said it backed a joint membership application. The promise came after Finland jettisoned decades of military non-alignment, redrawing the balance of power in Europe and angering the Kremlin.
On the ground in Ukraine, Russia announced air strikes in the east and in Lviv in the west as Western intelligence predicted its campaign in eastern Ukraine would stall amid heavy losses and fierce resistance.
At a meeting of NATO foreign ministers in Berlin, Germany's Annalena Baerbock said it would provide military assistance "for as long as Ukraine needs this support for the self-defence of its country"
5:45pm: Sweden's ruling party backs joining NATO
Sweden's ruling Social Democrats said on Sunday they backed the country joining NATO, abandoning decades of opposition in the wake of Russia's invasion of Ukraine and creating a large parliament majority in favour of membership.
With neighboring Finland already set to hand in its application, Prime Minister Magdalena Andersson is now all but certain to launch a formal application within days.
5:10pm: Blinken confident of reaching consensus on Sweden, Finland
US Secretary of State Antony Blinken said he had spoken to his Turkish counterpart on Ankara's concerns regarding Sweden and Finland's entry into NATO and that after Sunday's meeting of foreign ministers he was confident a consensus could be reached.
"I don't want to characterise the specific conversation that we had either with the foreign minister or within the NATO sessions themselves, but I can say this much: I heard almost across the board, very strong support (for Sweden, Finland) joining the alliance," he told reporters after a NATO foreign ministers meeting in Berlin.
3:40pm: Turkey not blocking Sweden, Finland bids: NATO chief
NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said Sunday that Turkey was not blocking membership bids by Sweden and Finland and voiced confidence at resolving Ankara's stated concerns.
"Turkey made it clear that its intention is not to block membership," Stoltenberg told reporters virtually after alliance foreign ministers met in Berlin. He said he was in touch with Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu after Ankara alleged that the Nordic nations were home to "terrorists', a reference to Kurdish separatists.
3:12pm: Ukrainian foreign minister praises Germany for weapons delivery
Ukraine’s foreign minister Dmytro Kuleba praised Germany on Sunday for setting a "precedent" and overcoming a "psychological barrier" by delivering heavy weapons to Kyiv.
"A precedent has been set. The first psychological barrier (on handing weapons to Ukraine) has been overcome," Kuleba said in a video on Facebook while on a visit to Berlin. After previously limiting deliveries to defensive weapons, Berlin is ramping up shipments of heavy arms to Ukraine, sending German self-propelled howitzers to Kyiv.
2:47pm: Turkey lays out demands for Finland and Sweden
Turkey's foreign minister said on Sunday that Sweden and Finland must stop supporting terrorists in their countries, provide clear security guarantees and lift export bans on Turkey as they seek membership in NATO.
Mevlut Cavusoglu, speaking with Turkish reporters after a meeting of NATO foreign ministers in Berlin, said Turkey was not threatening anybody or seeking leverage but speaking out especially about Sweden's support for the PKK Kurdish militant group. Ankara views the PKK as a terrorist organisation.
1:23pm: Finland makes historic post-war policy shift from neutrality
At the Santahamina military base near Helsinki, the training programme for Finnish army reservists has taken on a new sense of urgency following the Russian invasion of Ukraine. Finland on Sunday made a dramatic shift from its post-war neutrality policy by formally announcing its bid to apply for NATO membership. But not all Finnish citizens support the move.
1:05pm: Germany warns Ukraine war stoking global food crisis
At a G7 foreign ministers meeting in the northern German town of Weissenhaus, German Foreign Minister Annalena Baerbock warned that the Russian invasion of Ukraine was stoking a global food crisis. Here’s a closer look at how supply and transportation chokes due to the war can affect food prices and hit particularly vulnerable countries such as Afghanistan, Ethiopia and many sub-Saharan African nations.
12:17pm: Finland's President Sauli Niinisto confirms his country will apply to join NATO
Finland's president and government announced Sunday that the Nordic country intends apply for membership in NATO, paving the way for the 30-member Western military alliance to expand amid Russia’s war in Ukraine.
President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin made the announcement at a joint news conference at the Presidential Palace in Helsinki.
The Finnish Parliament is expected to endorse the decision in coming days, but it is considered a formality.
A formal membership application will then be submitted to NATO headquarters in Brussels, most likely at the some point next week.
8:53am: Germany 'prepared' for quick ratification of Finnish, Swedish NATO bids
Germany has taken all preparations for a quick ratification process should Finland and Sweden decide to apply for NATO membership, Foreign Minister Annalena Baerbock has told reporters on a second day of talks with her NATO counterparts in Berlin.
"Germany has prepared everything to do a quick ratification process," she said, adding that ministers had agreed at a dinner on Saturday that there should not be grey zone between the time they apply and the time they join.
"If they decide to join they can join quickly...We must make sure that we will give them security guarantees, there must not be a transition period, a grey zone, where their status is unclear," she said.
She was referring to the ratification period that can take as long as a year, during which the Nordic countries will not yet be protected by NATO's Article 5 which guarantees that an attack on one ally is an attack on all.
8:07am: Sweden's ruling party poised to back NATO bid
Sweden's ruling Social Democrats are poised on Sunday to come out in favour of the country joining NATO, paving the way for an application soon after abandoning decades of military non-alignment in the wake of Russia's invasion of Ukraine.
Prime Minister Magdalena Andersson's Social Democrats, the biggest party in every election for the past century, has held internal debates over the past week over dropping a long-standing opposition to NATO membership.
With party leadership having said it will decide on Sunday, and widely expected to drop its opposition, support for joining the alliance would command a broad majority in Sweden's Riksdag with much of the opposition already in favour. A formal application by Andersson's minority government is very likely to follow.
7:43am: Russia's Donbas offensive 'has lost momentum': UK military intelligence
Russia's offensive in Ukraine's eastern Donbas region "has lost momentum and fallen significantly behind schedule", British military intelligence said early on Sunday.
"Under the current conditions, Russia is unlikely to dramatically accelerate its rate of advance over the next 30 days," the British military said in a regular Twitter bulletin.
"Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition," said the post adding that, "Russia has now likely suffered losses of one third of the ground combat force it committed in February."
(1/6)Russia’s Donbas offensive has lost momentum and fallen significantly behind schedule. Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition.
May 15, 20227:08am: Missile hits military infrastructure in Lviv region: governor
A missile strike hit some military infrastructure in the western Ukrainian region of Lviv early on Sunday, the region's Governor Maxim Kozitsky said in a post on his Telegram messaging app.
"There is no information about dead or injured at this hour," Kozitsky said. "The extent of the destruction is being clarified."
1:35am: 'Our music conquers Europe': Zelensky hails Ukraine's Eurovision win
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has congratulated hip-hop group Kalush Orchestra for its victory in the Eurovision Song Contest in Italy late Saturday
"Our courage impresses the world, our music conquers Europe!" Zelensky wrote on Facebook early Sunday, praising the Kalush Orchestra after they beat out 24 other competitors.
The group's entry "Stefania" – which was sung in Ukrainian – fused rap with traditional folk music and was a tribute to band frontman Oleh Psiuk's mother.
"I thank the Kalush Orchestra for this victory and everyone who gave us your votes! I am sure that the sound of victory in the battle with the enemy is not far off," he added.
Ukraine claimed victory with a commanding lead in viewer voting. Britain's Sam Ryder finished second, while Chanel of Spain finished third.
It is the third time that Ukraine has won the annual competition.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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On The Ground
In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot
AnalysisWar in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
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Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk
France24 - World
Lebanon votes in first election since Beirut blast, economic crisis
Issued on: 15/05/2022 - 07:05Modified: 15/05/2022 - 07:08
FRANCE 24
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Lebanon held its first election Sunday since a painful economic crisis dragged it to the brink of becoming a failed state, a major test for new opposition groups bent on ousting the ruling elite.
But few observers expected a seismic shift, with all levers of political power firmly in the hands of traditional sectarian parties and an electoral system seen as rigged in their favour.
Lebanon shares power among its religious communities, and politics is often treated as a family business. By convention, the president is a Maronite Christian, the premier a Sunni Muslim, and the parliament speaker a Shiite.
"I voted for change, of course," said Nabil Bazerji, 64. "Because we can't continue like this, Lebanon was never in the position that it is in now."
A new generation of independent candidates ran hoping to kindle the kind of change that a 2019 protest movement failed to deliver, and they looked likely to do better than the single assembly seat they clinched last time.
But most of parliament's 128 seats are expected to remain in the grip of the entrenched groups blamed for the country's woes -- chiefly the economic downturn that is the worst crisis since the 1975-1990 civil war.
Turnout in the election was low, with about 32 percent of registered voters casting their ballots by 5:00 pm (1400 GMT), according to the interior ministry.
Most polls closed two hours later, with a few stations remaining open for those still waiting inside, as the vote count began, Lebanon's national news agency said.
Results are expected Monday.
"It seems almost impossible to imagine Lebanon voting for more of the same," said Sam Heller, an analyst with the Century Foundation. "And yet that appears to be the likeliest outcome."
Years of crisis
Lebanon's crisis has been so severe that more than 80 percent of the population is now considered poor by the United Nations, with the most desperate increasingly attempting perilous boat crossings to flee to Europe.
The Lebanese pound has lost 95 percent of its value, people's savings are blocked in banks, the minimum wage won't fill a car with fuel and mains electricity comes on only two hours a day.
Deepening the country's woes, much of the capital Beirut was devastated by the deadly August 2020 explosion of volatile chemicals that had been left for years in a portside warehouse, one of the largest non-nuclear blasts ever recorded.
Top political barons have stalled an investigation into the disaster, and legal proceedings against the Central Bank governor over alleged financial crimes are equally floundering.
Lebanon, once described as the Switzerland of the Middle East, ranked second-to-last behind Afghanistan in the latest World Happiness Index released in March.
The army deployed across the country Sunday to secure the election, which Lebanon's international donors have stressed is a prerequisite for financial aid crucial to rescue it from bankruptcy.
After an underwhelming campaign stifled by the all-consuming economic turmoil, voting was only disrupted by minor incidents in some polling stations.
The Iran-backed Hezbollah group and its allies threatened independent observers of the Lebanese Association for Democratic Elections (Lade) at polling stations, the association said.
'Getting back our Lebanon'
Despite government assurances that polling stations would have power on election day, some voters had to use their phones' torches.
Videos shared online showed people sporting their candidate's colours and shepherding voters into polling booths, continuing a decades-old trend of vote buying.
The outgoing parliament was dominated by the Shiite movement Hezbollah and its two main allies, the Shiite Amal party of speaker Nabih Berri, who has held the job since 1992, and President Michel Aoun's Christian Free Patriotic Movement.
One of the most notable changes in the electoral landscape was the absence of former prime minister Saad Hariri, which leaves parts of the Sunni vote up for grabs by new players.
Supporters of Hariri skipped elections and, in Beirut, some set up inflatable swimming pools to show their boycott of the vote.
For many voters, the election was a chance to vent their anger at the entire ruling elite.
"These elections are first and foremost a means of rooting out this political class and getting back our Lebanon," said Shadi, a 38-year-old whose flat was destroyed in the port explosion, declining to give his second name.
Like many others who posted pictures on social media Sunday, he chose to dip his middle figure in the bottle of electoral blue ink after casting his ballot.
(AFP)
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LEBANON VOTESOverseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
On the groundLebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
MIDDLE EAST MATTERS
Lebanese parliamentary elections: High stakes for first poll since 2019 protests
France24 - World
US abortion rights under threat: 'This is going to lead to a lot more deaths'
Issued on: 16/05/2022 - 13:18
Earlier this month, a leaked draft majority opinion suggested that the US Supreme Court was set to strike down the landmark 1973 Roe v. Wade ruling, which affirmed the legality of a woman's right to an abortion under the US Constitution. The news sparked protests in cities across the United States, with hundreds of demonstrations taking place again over the weekend. Gail Sredanovic, a member of the Raging Grannies activist organisation, joined us on Perspective to express her concerns.
Thousands take to streets across US to support abortion rights
#The 51%
Life after Roe v. Wade, what impact will it have on American society?
US Supreme Court says draft opinion on overturning abortion rights is authentic
France24 - World
China's economy takes a hit from Covid-19 lockdowns
Issued on: 16/05/2022 - 12:08
New data shows China's economy cooled sharply in April, as many cities including Shanghai suffered Covid-19 lockdowns. Industrial output dropped nearly 3 percent compared to a year before, while retail sales slumped 11 percent. Meanwhile, global wheat prices jump after India announces a ban on exporting the grain due to damage from a heatwave. Finally, we see how tourists are returning to Barcelona. The development is good news for local businesses but could revive tensions over mass tourism.
France24 - World
Ukraine invasion bolsters NATO, Shireen Abu Akleh killing, China's zero Covid policy, Eurovision
Issued on: 13/05/2022 - 20:37
François PICARD
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Who has the momentum in Ukraine? François Picard's panel weighs in on Russia bolstering NATO unity. Also on the show: outrage over the killing of Palestinian-American journalist Shireen Abu Akleh, China doubles down on its zero Covid policy, and the politics surrounding the Eurovision Song Contest.
The Kremlin has now succeeded where the Soviet Union never did in pushing neutral neighbours Finland and soon Sweden to apply for NATO membership. The stunning reversal has got Moscow threatening a "military-technical" response.
She was a voice who tirelessly covered the Middle East conflict for more than a quarter century. This Friday saw the chaotic funeral of Al Jazeera correspondent Shireen Abu Akleh, who was shot dead covering the latest spike in unrest in the West Bank town of Jenin on Wednesday.
Can China have it all: sustained growth and zero Covid? Tempers are wearing thin in Shanghai, the country's economic hub, where even as Covid-19 cases drop, authorities are tightening lockdowns.
Producted by Alessandro Xenos, Elise Marné and Laura Burloux.
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War in UkraineFinland’s leaders back joining NATO in policy shift triggered by Ukraine war
Al Jazeera journalist killed while covering Israeli raid in West Bank
The Debate
China doubles down: Can Xi Jinping stick to zero-Covid policy?
France24 - World
Lisbon: How African music is breaking down racial barriers
Issued on: 13/05/2022 - 15:17Modified: 13/05/2022 - 15:20
Eve JACKSON
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This year, France is celebrating Portuguese culture with concerts, exhibitions and performances from the country's top artists. To mark the occasion, FRANCE 24's culture show Encore! takes you on a musical voyage to Lisbon. The Portuguese capital has a sound like no other European city, where a boom in music influenced by African beats is eroding social barriers and making waves internationally.
Presenter Eve Jackson meets award-winning Portuguese star Dino D'Santiago, who is forming a bridge between two continents. The singer's family come from one of Portugal's former colonies, Cape Verde. With five acclaimed albums, he uses his voice to bring African rhythms and culture to more people. Dino is a champion of Lisbon's new wave of Afro-electronic sounds, singing of a new Lisbon: a city that recognises and accepts its diverse social fabric.
The musician takes us to one of Lisbon's 67 social projects, Quinta Do Mocho, which has become an open-air street artist gallery and the centre of the capital's electronic music scene. There, Dino introduces us to the star DJ leading the movement, DJ Marfox, who is producing beats in a converted studio in his mother's house. He plays us his latest sounds, including tracks by Angolan singer Pongo, who is becoming the queen of the African rhythm known as Kuduro. The artist fled Angola's civil war in the 1990s and brought the sound of her country, Kuduro, with her to Lisbon. We join her at a concert on the Paris leg of her tour.
We end the show with a concert from the enchanting Batukadeiras Orquestra: a group of female drummers specialising in batuka, a rhythmic call-and-response style created in Cape Verde during the early days of the slave trade.
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EU's Sefcovic 'appeals to UK to return to negotiations' over N. Ireland Protocol
Issued on: 13/05/2022 - 17:41
Catherine NICHOLSON
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As the British government indicates it is preparing to deviate from the Northern Ireland Protocol – a key part of the Brexit deal – the European Commissioner overseeing EU-UK relations tells FRANCE 24 he is "appealing to the UK government to come back to the negotiating table". Maros Sefcovic spoke to our Europe editor Catherine Nicholson.
Sefcovic rejects a suggestion from the UK that the EU side is not showing enough flexibility over the Northern Ireland Protocol: "I totally don't accept that statement because we have been the forthcoming party and we have been bringing solutions to the table for more than a year (...) Unfortunately until today we did not get the proper access to the data and the forthcoming attitude from the UK where they would meet us halfway."
When asked about a possible EU-UK trade war if Boris Johnson's government does indeed go ahead with scrapping parts of the Protocol, the EU Commission Vice-President replies: "We've been avoiding this term – it's not us who put it on the table. In these difficult times of war in Ukraine, of a difficult economic situation in all our EU countries, it's our duty to find solutions that prevent even thinking about the possibility of a trade war. So let's wait to see what the UK government proposes and then we'll discuss with member states and the Parliament how to proceed in this new situation."
Produced by Georgina Robertson, Isabelle Romero, Sophie Samaille and Perrine Desplats
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Sinn Fein leader hails ‘new era’ as early results point to historic N. Ireland win
Talking Europe
Northern Ireland political crisis 'very worrying': Irish Europe Minister
Northern Ireland's first minister resigns over Brexit trade checks
France24 - World
Thiaroye 44: Investigating a colonial-era massacre in Senegal
Issued on: 13/05/2022 - 12:51Modified: 13/05/2022 - 12:56
Thousands of West African soldiers fought for France against the Nazis during World War II. But on December 1, 1944, scores of them were gunned down in unclear circumstances by the very French forces they fought alongside. What really happened on that fateful day at the Thiaroye military camp near the Senegalese capital Dakar? Eighty years on, the documentary "Thiaroye 44" takes a closer look at this dark page of French history.
First presented as a mutiny, historical research now appears to show the deadly shooting in Senegal was a response to the African troops' demands to receive their pay. How many were killed? Who gave the order? Where are the bodies?
In this documentary by Marie Thomas-Penette and François-Xavier Destors, we follow three young artists from Thiaroye: Magui, Babacar and Aïcha. Out of a duty of remembrance, they search for the truth about the massacre with the help of a historian.
A documentary from Les Films du Sillage, co-produced by FRANCE 24 and Public Sénat, with the participation of TV5 Monde.
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Perspective
'Thiaroye 44': New documentary explores 1944 massacre of West African soldiers
The Nazi massacre of African soldiers in French army, 80 years on
FRANCE - SENEGAL
Thiaroye, a dark chapter in France and Senegal's common history
France24 - World
Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit
Issued on: 15/05/2022 - 14:37
NEWS WIRES
FRANCE 24
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The Finnish government officially announced its intention to join NATO on Sunday, as Sweden's ruling party was to hold a decisive meeting that could pave the way for a joint application.
Less than three months after Russia invaded Ukraine on February 24, the move is a stunning reversal of Finland's policy on military non-alignment dating back more than 75 years.
Sweden, which has been militarily non-aligned for more than two centuries, is expected to follow suit with a similar announcement, possibly on Monday.
"Today, the President of the Republic and the Government's Foreign Policy Committee have jointly agreed that Finland will apply for NATO membership, after consulting parliament," Finnish President Sauli Niinisto told reporters at a joint press conference with Prime Minister Sanna Marin on Sunday.
"This is a historic day. A new era is opening", Niinisto said.
Despite last-minute objections by Turkey, NATO members are on "good track" in their discussions on welcoming Sweden and Finland into the Western military alliance, Croatia's foreign minister, Gordan Grlic Radman, said as he arrived for talks with NATO counterparts in Berlin.
Finland's parliament will convene to debate the membership proposal on Monday.
"We hope the parliament will confirm the decision to apply for NATO membership during the coming days. It will be based on a strong mandate", premier Marin said.
An overwhelming majority of Finnish MPs back the decision after Marin's Social Democratic Party on Saturday said it was in favour of joining.
"Hopefully, we can send our applications next week together with Sweden," Marin had said on Saturday.
The two Nordic countries broke their strict neutralities after the end of the Cold War by joining the EU and becoming partners to NATO in the 1990s, solidifying their affiliation with the West.
But the concept of full NATO membership was a non-starter in the countries until the war in Ukraine saw public and political support for joining the alliance soar.
Finland, which shares a 1,300-kilometre (800-mile) border with Russia, has been leading the charge, while Sweden appears anxious at being the only non-NATO country around the Baltic Sea.
Finland is also Sweden's closest defence cooperation partner.
Many Swedish politicians have said their support is conditional on Finland joining.
On Saturday, the Finnish head of state phoned his Russian counterpart President Vladimir Putin to inform him of his country's desire to join NATO, in a conversation described as "direct and straightforward".
"Avoiding tensions was considered important," Niinisto said in a statement after the call.
But Putin responded by warning that joining NATO "would be a mistake since there is no threat to Finland's security", according to a Kremlin statement.
Moscow has repeatedly warned both countries of consequences if they join NATO.
Niinisto said Sunday that while Helsinki expects Russia to respond to its decision, "little by little, I'm beginning to think that we're not going to face actual military operations."
"After the phone call with Putin, I think so even more."
No other choice
According to recent polls, the number of Finns who want to join the alliance has risen to over three-quarters, almost triple the level seen before the war in Ukraine.
In Sweden, support has also risen dramatically, to around 50 percent -- with about 20 percent against.
Sweden's Social Democrats, led by Prime Minister Magdalena Andersson, were meeting Sunday to decide whether the party should abandon its historic stance against joining, last reaffirmed at the party's annual congress in November.
A green light from the party would secure a firm parliamentary majority in favour of joining.
While the party's leading politicians have seemed ready to reverse the decision, critical voices within have denounced the change in policy as rushed.
But analysts say it is unlikely that the party will oppose the move.
NATO membership needs to be approved and ratified by all 30 members of the alliance.
While Finland and Sweden claim to have received favourable signals from Ankara, Turkish President Recep Tayyip Erdogan on Friday expressed hostility to the idea.
Turkey's objections, directed in particular at Stockholm, focus on what it considers to be the countries' leniency towards the Kurdistan Workers' Party (PKK), which is on the EU's list of terrorist organisations.
Niinisto said Sunday he was "prepared to have a new discussion with President Erdogan about the problems he has raised".
At NATO's meeting in Berlin, Slovakia's Foreign Minister Ivan Korcok said he was "absolutely certain that we will find a solution", while Luxembourg Foreign Minister Jean Asselborn said "the signs don't look bad" for Sweden and Finland.
(AFP)
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ANALYSISWar in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
War in UkraineNo longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
War in UkraineFinland’s leaders back joining NATO in policy shift triggered by Ukraine war
France24 - World
'Racially motivated' mass shooting at supermarket in Buffalo, New York
Issued on: 14/05/2022 - 23:37
NEWS WIRES
David SMITH
A heavily armed 18-year-old white man shot 10 people dead on Saturday at a Buffalo, New York grocery store in a "racially motivated" attack that he live-streamed on camera, authorities said.
The gunman, who was wearing body armor and a helmet, was arrested after the massacre, Buffalo Police Commissioner Joseph Gramaglia told a news conference.
Gramaglia put the toll at 10 dead and three wounded. Eleven of the victims were African Americans.
The gunman shot four people in the parking lot of the Tops supermarket, three of them fatally, then went inside and continued firing, Gramaglia said.
Among those killed inside the store was a retired police officer working as an armed security guard.
The guard "engaged the suspect, fired multiple shots," but the gunman shot him, Gramaglia said.
He added that when police arrived, the shooter put the gun to his neck, but was talked down and surrendered.
Stephen Belongia, special agent in charge of the FBI's Buffalo field office, told the news conference that the shooting is being investigated as a hate crime.
"We are investigating this incident as both a hate crime and a case of racially motivated violent extremism," Belongia said.
Erie County Sheriff John Garcia described the attack as "pure evil."
"It was straight up racially motivated hate crime from somebody outside of our community," he said.
When asked what information led authorities to term the attack a hate crime, Erie County District Attorney John Flynn said they had evidence indicating "racial animosity," but declined to elaborate.
'Manifesto'
US media outlets have reported officials are investigating a detailed "manifesto" posted online before the shooting, in which the suspect outlines his plans and racial motivations for the attack.
Quoting from the manifesto, the New York Times reported the suspect had been "inspired" by white supremacist acts of violence, including the massacre of 51 Muslims in Christchurch, New Zealand in March 2019.
A semi-automatic weapon used in Saturday's shooting also had a racial epithet written on it as well as the number 14 -- a reference to a white supremacist phrase -- according to local daily The Buffalo News, citing a local official.
District Attorney Flynn said in the press conference that the shooter used an "assault weapon" -- a term that can apply to types of rifles and shotguns in New York -- but did not specify which kind.
Flynn's office said in a tweet Saturday night that the suspect -- identified as Payton Gendron of Conklin, New York -- had been arraigned on a charge of first-degree murder, which carries a sentence of life without parole. He is being held without bail.
Payton S. Gendron, 18, of #Conklin, NY has been arraigned in Buffalo City Court on one count of Murder in the First Degree. He was remanded without bail. A felony hearing was scheduled for Thursday, May 19 at 9:30 a.m.
May 15, 2022Asked during the earlier press conference if the shooter could face the death penalty at the federal level, the US attorney for the Western District of New York, Trini Ross, said: "All options are on the table as we go forward with the investigation."
'Day of great pain'
Byron Brown, the mayor of Buffalo -- which is located in western New York State, along the US border with Canada -- said the shooter "traveled hours from outside this community to perpetrate this crime."
"This is a day of great pain for our community," Brown said.
White House Press Secretary Karine Jean-Pierre said US President Joe Biden had been briefed on the "horrific shooting."
In a statement, Biden thanked police and first responders and denounced the attack.
"Any act of domestic terrorism, including an act perpetrated in the name of a repugnant white nationalist ideology, is antithetical to everything we stand for in America," he said.
Senate Majority Leader Chuck Schumer, the senior US senator from New York, said in a tweet: "We are standing with the people of Buffalo."
The governor of New York, Kathy Hochul, described the killings as a "horrific white supremacist shooting" in a tweet that also praised the grocery store security guard as "a true hero."
A spokesperson for streaming service Twitch confirmed to AFP that the shooter used the service to broadcast the attack.
"We have investigated and confirmed that we removed the stream less than two minutes after the violence started," the spokesperson said, adding: "We are taking all appropriate action, including monitoring for any accounts rebroadcasting this content."
Wave of gun violence
The Buffalo shooting follows other recent instances of racially motivated mass killings in the United States.
In 2019, a white gunman traveled hours across the state of Texas and killed 23 people at a Walmart in El Paso, where the vast majority of the population is Hispanic.
Four years earlier, in Charleston, South Carolina, a white man opened fire in an African American church, killing nine.
In both instances, the men posted hate-filled manifestos online before their shooting rampages.
Despite recurring mass-casualty shootings and a nationwide wave of gun violence, multiple initiatives to reform gun regulations have failed in the US Congress, leaving states and local councils to enact their own restrictions.
The United States suffered 19,350 firearm homicides in 2020, up nearly 35 percent compared to 2019, the Centers for Disease Control and Prevention (CDC) said in its latest data.
(AFP)
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California transit worker kills eight, including coworkers, in latest US mass shooting
US court approves $800m settlement for victims of Las Vegas shooting
New York subway shooting suspect denied bail, will undergo psychiatric exam
Le Figaro
Nicolas Baverez: «Avis de tempête pour l’économie française»
CHRONIQUE - Notre pays ne peut échapper à une révision radicale de sa politique économique.
La guerre en Ukraine dégrade la sécurité de la France, confrontée à la renaissance d’une menace existentielle sur sa population et son territoire, mais aussi l’environnement de son économie. Au-delà d’un trou d’air conjoncturel, elle débouche sur un changement du régime de croissance. Il est placé sous le signe de la stagflation, de l’éclatement de la mondialisation en blocs, du rôle de l’État pour faire face aux risques de ruptures d’approvisionnement dans les domaines de l’énergie, des matières premières ou de l’alimentation.
L’économie française se trouve prise à revers. Dans la continuité de la reprise historique de 7% en 2021, le gouvernement tablait sur une croissance de 4% en 2022. Or la progression de l’activité a été nulle au cours du premier trimestre. Dans le même temps, l’inflation s’est envolée pour s’établir à 5,4% et 7% en dehors du bouclier qui plafonne la hausse des prix de l’énergie. Elle pourrait culminer autour de 10% à la fin de l’année, se diffusant à tous les secteurs et tous les acteurs économiques et sociaux à travers la contagion des revendications salariales.
À lire aussiNicolas Baverez: «Vers l’économie de guerre»
Notre pays connaît un double choc d’offre et de demande, sans précédent depuis les chocs pétroliers des années 1970. Du côté de l’offre, les difficultés d’approvisionnement et la flambée des prix de l’énergie et des matières premières freinent la production et contractent les marges des entreprises. Si la situation s’installe, l’ajustement à la baisse de l’investissement et de l’emploi sera inéluctable. Du côté de la demande, l’inflation entraîne une perte de pouvoir d’achat qui réduit la consommation, notamment pour les 20% des ménages les moins aisés qui ont utilisé toute l’épargne accumulée durant l’épidémie de Covid-19.
Situation critique
L’économie française se trouve enfin prise en étau par un double déficit de ses comptes extérieurs et publics. En dépit du ralentissement de l’activité, le commerce extérieur affiche un déséquilibre record de 31 milliards d’euros au premier trimestre et de 100 milliards sur douze mois glissants. La dégradation résulte pour moitié de l’envolée du prix de l’énergie et pour moitié de la hausse de 20% des importations de biens industriels et de produits agricoles ainsi que de la perte de parts de marché à l’export. Elle contraste avec la résistance offerte par l’Allemagne qui affiche un excédent de 170 milliards d’euros.
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Le choix a été fait de reporter sur l’État une partie significative du coût de l’inflation importée, à hauteur de 25 milliards d’euros environ. Les nouvelles mesures annoncées visant à prolonger le bouclier tarifaire et la ristourne sur les carburants tout en mettant en place un chèque alimentation mobiliseront des sommes comparables. Le déficit public pour 2022 augmenterait ainsi de 4,5% à 6% du PIB, tandis que la dette dépasserait 114% du PIB.
Or les deux déficits sont liés. Ce sont les politiques budgétaires expansionnistes conduites depuis le début du siècle qui ont creusé le déficit commercial. Le soutien de la consommation financé par la dette publique explique 61% de la dégradation de la balance de nos échanges. Il a fragilisé notre industrie en l’enfermant dans une spirale cumulative de pertes de parts de marché, de manque de compétitivité, de compétences, d’investissement dans l’innovation. Seuls 36% des biens industriels consommés par les ménages sont encore produits en France. Dès lors, comme lors des relances de 1975 et de 1981, le soutien de la consommation par l’État à travers les subventions en faveur de l’énergie et de l’alimentation va amplifier les déficits jumeaux, tout en bénéficiant avant tout aux exportations de nos concurrents.
La situation est d’autant plus critique que l’inflation rend la remontée des taux d’intérêt inévitable, y compris dans la zone euro où la BCE devrait les relever dès juillet prochain. L’envolée de la dette publique française n’a été rendue possible que par la diminution drastique de son prix. À l’inverse, la hausse d’un point des taux entraîne 40 milliards de charge de la dette supplémentaire sur dix ans.
Les finances publiques de la France sont les plus fragiles de la zone euro en raison de l’importance du déficit structurel. Elles vont être prises en tenaille par la remontée des taux au moment même où des investissements massifs seraient requis pour moderniser l’éducation et la santé, soutenir l’innovation ou accélérer la transition écologique. Le surendettement n’est par ailleurs pas le monopole de l’État mais concerne également les entreprises, alors que les marchés dévissent sous la pression de l’inflation. La France se trouve donc sous la menace d’un violent choc financier si les taux d’intérêt devaient dépasser la croissance nominale. Notre pays ne peut échapper à une révision radicale de sa politique économique.
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Inflation, taux, croissance: «Retour sur terre»
L’éditorial du Figaro, par Gaëtan de Capèle.
Le blocage des prix: un leurre depuis l’Empire romain
ANALYSE - De tout temps, face aux hausses de prix incontrôlés, les gouvernements ont eu un faible pour ce type de mesures expéditives.
France24 - World
'Our music conquers Europe': Zelensky praises Ukraine Eurovision win
Issued on: 15/05/2022 - 01:42
NEWS WIRES
Ukraine's Kalush Orchestra won the Eurovision Song Contest in Italy on Saturday with their entry "Stefania", riding a wave of public support to claim an emotional victory that was welcomed by the country's president.
Sung in Ukrainian, the winning song fused rap with traditional folk music and was a tribute to band frontman Oleh Psiuk's mother.
The bookmakers had made Kalush Orchestra the clear favourite for the annual contest, which normally draws a television audience of close to 200 million, based in part on popular sympathy for Ukraine following Russia's invasion in February.
Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy was quick to offer his congratulations.
"Our courage impresses the world, our music conquers Europe! Next year Ukraine will host the Eurovision song contest," he said in an online message. The winners traditionally get to host the event the following year.
"I thank the Kalush Orchestra for this victory and everyone who gave us your votes! I am sure that the sound of victory in the battle with the enemy is not far off," he added.
Ukraine were in fourth place based on jury voting but claimed victory with a commanding lead in viewer voting. Britain's Sam Ryder finished second, while Chanel of Spain finished third.
It is the third time that Ukraine has won the annual competition.
The band's frontman made a plea for the city of Mariupol and its Azovstal plant at the end of their appearance.
"Please help Ukraine, Mariupol. Help Azovstal right now," Psiuk shouted from the front of the stage.
The European Broadcasting Union, which organises the contest, said no action would be taken against the band for using the stage to make a statement.
"We understand the deep feelings around Ukraine at this moment and believe the comments of the Kalush Orchestra and other artists expressing support for the Ukrainian people to be humanitarian rather than political in nature," the EBU said in a statement.
(REUTERS)
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SONG CONTESTEurovision: With Russia excluded, Ukraine wins the political contest
ENCORE!
Ukraine's Eurovision Song Contest band calls for end to war
The World This Week
Ukraine invasion bolsters NATO, Shireen Abu Akleh killing, China's zero Covid policy, Eurovision
France24 - World
Thousands take to streets across US to support abortion rights
Issued on: 14/05/2022 - 09:47
NEWS WIRES
Jessica LE MASURIER
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Supporters of abortion rights took to the streets across America on Saturday to make clear their anger at the prospect that the Supreme Court will soon strike down the constitutional right to abortion. Cries of “My body, my choice” rang out as activists committed to fighting for what they called reproductive freedom.
Incensed after a leaked draft opinion suggested the conservative majority on the court would vote to overturn the landmark Roe v. Wade ruling, activists rallied to express their outrage and mobilize for the future as Republican-led states are poised to enact tighter restrictions.
In the nation’s capital, thousands gathered in drizzly weather at the Washington Monument to listen to fiery speeches before marching to the Supreme Court, which is now surrounded by two layers of security fences.
The mood was one of anger and defiance.
“I can’t believe that at my age, I’m still having to protest over this,” said Samantha Rivers, a 64-year-old federal government employee who is preparing for a state-by-state battle over abortion rights.
Caitlin Loehr, 34, of Washington, wore a black T-shirt with an image of the late Supreme Court Justice Ruth Bader Ginsburg’s “dissent” collar on it and a necklace that spelled out “vote.”
“I think that women should have the right to choose what to do with their bodies and their lives. And I don’t think banning abortion will stop abortion. It just makes it unsafe and can cost a woman her life,” Loehr said.
A half-dozen anti-abortion demonstrators sent out a countering message, with Jonathan Darnel shouting into a microphone, “Abortion is not health care, folks, because pregnancy is not an illness.”
From Pittsburgh to Pasadena, California, and Nashville, Tennessee, to Lubbock, Texas, tens of thousands participated in “Bans off our Bodies” events. Organizers expected that among the hundreds of events, the largest would take place in Chicago, New York, Los Angeles and other big cities.
“If it’s a fight they want, it’s a fight they’ll get,” Rachel Carmona, executive director of the Women’s March, said before the march.
Polls show that most Americans want to preserve access to abortion — at least in the earlier stages of pregnancy — but the Supreme Court appeared to be poised to let the states have the final say. If that happens, roughly half of states, mostly in the South and Midwest, are expected to quickly ban abortion.
The battle was personal for some protesters.
Teisha Kimmons, who traveled 80 miles to attend the Chicago rally, said she fears for women in states that are ready to ban abortion. She said she might not be alive today if she had not had a legal abortion when she was 15.
“I was already starting to self harm and I would have rather died than have a baby,” said Kimmons, a massage therapist from Rockford, Illinois.
At that rally, speaker after speaker told the crowd that if abortion is banned that the rights of immigrants, minorities and others will also be “gutted,” as Amy Eshleman, wife of Chicago Mayor Lori lightfoot put it.
“This has never been just about abortion. It’s about control,” Eshleman told the crowd of thousands. “My marriage is on the menu and we cannot and will not let that happen,” she added.
In New York, thousands of people gathered in Brooklyn’s courthouse plaza before a march across the Brooklyn Bridge to lower Manhattan where another rally was planned.
“We’re here for the women who can’t be here, and for the girls who are too young to know what is ahead for them,” Angela Hamlet, 60, of Manhattan, said to the backdrop of booming music.
Robin Seidon, who traveled from Montclair, New Jersey, for the rally, said the nation was a place abortion rights supporters have long feared.
“They’ve been nibbling at the edges, and it was always a matter of time before they thought they had enough power on the Supreme court, which they have now," said Seidon, 65.
The upcoming high court ruling in a case from Mississippi stands to energize voters, potentially shaping the upcoming midterm elections.
In Texas, which has a strict law banning many abortions, the challenger to one of the last anti-abortion Democrats in Congress marched in San Antonio.
Jessica Cisneros joined demonstrators just days before early voting begins in her primary runoff against U.S. Rep. Henry Cuellar. The race could be one of the first tests over whether the court leak will galvanize voters.
In Chicago, Kjirsten Nyquist, a nurse toting daughters ages 1 and 3, agreed about the need to vote. “As much as federal elections, voting in every small election matters just as much,” she said.
Saturday's rallies come three days after the Senate failed to muster enough votes to codify Roe v. Wade. Sponsors included the Women’s March, Move On, Planned Parenthood, UltraViolet, MoveOn, SEIU and other organizations.
(AP)
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The Debate
Constitutional crisis? Bitter battle as US looks set to roll back abortion rights
US Republicans block Senate bill to protect access to abortion
#The 51%
Life after Roe v. Wade, what impact will it have on American society?
France24 - World
Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine
Issued on: 14/05/2022 - 05:09
Tom WHEELDON
The US is expected to amplify its military assistance to Ukraine in the coming days as the Senate is anticipated to pass a bill giving Kyiv billions of additional weapons and military assistance. But the sheer extent of US arms donations has sharply reduced its own supplies – and analysts warn it will take time to replace a lot of this equipment.
Washington has sent more than $3.5 billion worth of arms since Russia invaded – including Javelin anti-tank missiles, shoulder Stinger anti-aircraft missiles, M777 howitzer artillery pieces, and the novel Switchblade and Phoenix Ghost kamikaze-like drone systems. Now the $40 billion bill the House passed on Tuesday will take all this military assistance to another level after its expected passage through the Senate.
The new package includes $6 billion for defence assistance including weapons and training; $8.7 billion to replenish supplies of US military equipment Ukraine has already received; and an extra $11 billion in the Presidential Drawdown Authority, which allows the White House to send emergency supplies without Congress’s green light. Much of the remaining money will go to non-military purposes like humanitarian assistance for refugees and economic help for Ukraine.
Concerns on Capitol Hill
The magnitude of these arms transfers to Ukraine has prompted questions about whether the US is depleting its stockpiles – especially given the need for contingency plans in case tensions with North Korea, Iran or even China spiral out of control.
Two senior House Armed Services Committee members have expressed concern about the US’s Stinger inventory running down. The Pentagon has not purchased any more of them in nearly two decades, while manufacturer Raytheon has warned it has finite supplies of the necessary parts.
The committee’s chairman, Washington Democrat Adam Smith, and its highest-ranking Republican, Mike Rogers of Alabama, wrote to Defence Secretary Lloyd Austin and Chairman of the Joint Chiefs of Staff Mark Milley in March, saying that there was an “urgency” to the Stinger inventory issue.
“I’ve been asking the DoD [Department of Defence] for almost two months for a plan to replenish our Stinger stockpile as well as our Javelin launch units,” Rogers told Associated Press in early May. “I worry that without a readily available replacement or fully active production lines, we could leave Ukraine and our NATO allies in a vulnerable position.”
‘We can double production every year’
“The US has sent about a third of its inventory of Javelins and Stingers; I did my own calculations and the DoD confirmed them,” said Mark Cancian, a former US Marine colonel and government expert on Pentagon budget strategy, now a senior adviser at the Center for Strategic and International Studies in Washington DC.
The US has sent a big proportion of its stocks of the two novel drone systems Switchblade and Phoenix Ghost, Cancian went on, saying that this is not unusual because they are relatively untested and Washington would like a clearer idea of how they work: “They’re new systems – they’re almost experimental – so it’s not surprising that we would have sent just about all of our inventory.”
“We haven’t sent a large number of the towed cannon M777 artillery system, but we don’t have a lot of spares; the 90 that we’ve given are about all of the inventory we have, so if we sent any more it seems we’d have to take them from reserve units – and that’s very sensitive,” Cancian continued.
Of all these weapons, the Javelin has earned the biggest symbolic importance. Indeed, Biden visited Lockheed Martin’s Javelin factory in Alabama at the start of the month as he made the case for the new military assistance package – praising the anti-tank missiles for “making a gigantic difference” for the Ukrainian military.
Cancian warned it will take some time for the US to replenish these supplies: “We’re building about 800 Javelins a year – with maybe another 200 going abroad in foreign sales – and we’ve sent about 5,500 to Ukraine. My guess is that we can probably double production every year. But there’s about a 24-month lag when increasing production – so it’s maybe another four or five years before we can rebuild our stocks.”
Historically, defence companies and their staff tend to make the necessary adjustments when an absolutely pressing need arises, noted Trevor Taylor, professorial research fellow in defence management at the Royal United Services Institute in London: “The companies themselves do this; the staff can make extra effort to boost their output, by moving to weekend working for example. People who work in that industry tend to recognise that they’re contributed national security, so they respond when national security imposes certain pressures. You could see that in Britain during the Falklands War, when the Union Jack went up at defence factories.”
‘We’re going to have to adapt’
The US has a rich history of ramping up its defence industry’s output when circumstances require it – most memorably when it entered the Second World War and threw its manufacturing might into the creation of a military machine.
However, analysts say it is much more difficult to boost defence production in the current economic context. Vexed by skills shortages, supply-chain crises and signs of overheating, today’s situation is a far cry from the aftermath of the Great Depression – which left the US economy with huge spare capacity for turbocharging military production.
The challenge is much bigger today than it was then, said Michael O’Hanlon, a senior fellow and director of research in foreign policy at The Brookings Institution in Washington DC: “It’s not just that defence contractors are having a hard time getting people working for Starbucks to work for them, it’s that the people working at Starbucks don’t have the skills needed; the US has a deficit of about 6 million people who have the skills necessary for the economy as a whole.”
“In theory the defence industry can resolve that problem by paying people more, by luring away well-trained workers that way,” O’Hanlon continued. But that would still leave the problem that the US defence sector “can’t generate the subcontractor base it should have at home, which has in many cases moved overseas, so that we’ve come to realise we’re too dependent on foreign supplies”.
For its part, the Pentagon is trying to iron out supply-chain issues, holding weekly meetings with defence companies to help them solve problems – finding new suppliers for elusive parts, for instance.
And the US military has lots of different weapons providing the same capabilities, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks pointed out to The Economist: “People walk around the street talking about Javelin, but the reality is that we’re providing our anti-tank systems,” she put it.
This factor allows the US the flexibility it needs to keep supplying Ukraine with weapons, Cancian said: “We still have to give Ukraine weapons and not endanger our security. We’re going to have to adapt what we give them. We can give them TOW anti-tank missiles instead of Javelins, we can give them older howitzers instead of newer ones, and our European allies can do the same.”
‘You’d hate to see us take away that option’
At the same time, in an increasingly unstable and unpredictable world – where the war in Ukraine is the most pressing among many defence and security challenges confronting the US – O’Hanlan said its military must ensure it keeps up its varied arsenal: “We’d have other means to shoot planes down than Stingers. But you’d hate to see us take away that option.”
The House Armed Services Committee’s Smith and Rogers are “correct” to worry about the US running down its inventories, O’Hanlon said. When people say that even though its stockpile is reduced, the US could be developing a new version of its four-decade-old Stinger system, for example, “it should not be a source of solace to hear that argument”, he argued.
“This is a question of some urgency; a question of what we can do in the next 12 to 14 months,” O’Hanlon concluded. “Nobody should feel like it’s an adequate response to say we’re producing new weapons systems, because – even if we already have skilled workers, even if it’s a capacity question as to one of technical know-how – it already takes about two years to do so.”
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War in UkrainePolish offer to donate MiG-29 jets to Ukraine takes US officials by surprise
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Live: EU ramps up military aid to Ukraine as diplomatic efforts intensify
UKRAINE CRISIS
US deploys more troops to eastern Europe amid Ukraine standoff
L'Humanité
Deux morts et onze blessés par un tireur à Strasbourg
Un homme fiché S a ouvert le feu sur des passants à l’intérieur du périmètre protégé du marché de Noël de Strasbourg, faisant deux morts et 11 blessés, dont 7 grièvement.
Jean-Jacques RégibierCorrespondant à Strasbourg. Le tireur a ouvert le feu vers 20h dans le centre ville de Strasbourg, rue des Orfèvres, une des rues les plus fréquentées en cette période de marché de Noël en raison de ses décorations remarquables. La rue des Orfèvres est située dans le périmètre de la ville où l’on ne peut accéder qu’après la fouille systématique des sacs. Eva Wernert, une étudiante qui se trouvait avec un ami dans le secteur raconte qu’elle a vu les premières personnes arriver en courant de la rue où avait eu lieu les tirs, en même temps que de nombreux policiers. « Nous avions choisi cette soirée pour sortir sur le marché de Noël. Nous avons tout de suite compris qu’il se passait quelque chose de grave, c’était très impressionnant, » raconte-elle.
L’information qui a circulé très vite sur les réseaux sociaux selon laquelle les tirs auraient fait plusieurs blessés, a été confirmée par la Préfecture du Bas-Rhin qui dès 21h30 annonçait que l’auteur des faits avait été identifié et qu’il était activement recherché, la préfecture faisait alors état d’une personne décédée et de 10 blessés évacués vers le centre hospitalier de Strasbourg qui avait été mis en état de mobilisation.
Très vite les recherches du tireur en fuite se sont orientées sur le quartier du Neudorf, quartier résidentiel le plus peuplé de Strasbourg, situé à l’est de la ville. Les personnes habitant ce quartier ainsi que la zone résidentielle et commerciale du Parc de l’Etoile située à proximité, ont été invitées à rester confinées chez elles. Même consigne pour les lieux publics, cafés et restaurants de tout le centre ville, que les clients ont été invités à ne pas quitter.
Marie Chabert qui tient un restaurant entre le marché de Noël et le quartier du Neudorf témoigne : « J’attendais un groupe d’une quinzaine de personnes vers 20h, mais plusieurs manquaient à l’appel quand des amis et des voisins nous ont appelé pour nous demander ce qu’il se passait dans le quartier. J’ai tout de suite fermé la porte à clé et nous avons appelé la cellule de la préfecture qui nous a interdit de sortir. Les gens ont peur, je ne veux pas qu’ils sortent. S’il le faut, nous resterons dormir dans le restaurant toute la nuit. »
Jérémy Maritaz se rendait lui aussi dans un restaurant du centre ville situé près de la rue ont eu lieu les tirs. Il raconte : « on a vu des gens courir pour fuir la zone et quelques minutes après on a entendu les sirènes dans tous les sens. On est rentré dans le restaurant de la rue Tonnelier que le restaurateur a immédiatement fermé. On était dans un caveau en sous-sol, donc on se sentait relativement en sécurité, mais sans aucune information. L’autorisation de sortir n’a été donnée par la police que vers 23h, mais pour l’instant ( 23h30 ) nous sommes toujours bloqués à l’une des entrées du centre ville, la police ne laisse pas sortir de ce qu’on appelle la Presqu’île, cette zone du centre ville qui est entourée par la rivière l’Ill. »
Autre lieu sensible de Strasbourg, le bâtiment du Parlement européen dont les députés sont en session jusqu’à jeudi. Il a été fermé et toutes les personnes présentes à l’intérieur ont été priées d’y rester confinées et de « rester calmes ».
« J’étais dans mon bureau vers 21h au moment où l’alerte nous a été envoyée par mail », explique la députée européenne Marie-Christine Vergiat ( GUE-GVN ), « je devais partir à un diner de notre groupe. J’ai tout de suite appelé des collaborateurs qui étaient sortis plus tôt pour se rendre en ville, pour savoir si tout allait bien. Ici tout le monde cherche des informations, mais l’ambiance est calme. » Vers 22h, l’administration du Parlement européen renouvelait son appel à tous les personnels et aux députés à rester à l’intérieur du bâtiment, permettant à ceux qui étaient sortis de pouvoir à nouveau entrer.
Peu après 22h, on apprenait que le bilan des tirs en centre ville venait de s’alourdir à 13 victimes, dont deux personnes décédées, 7 blessés graves et quatre blessés légers. L’auteur des tirs, un individu fiché S était toujours activement recherché vers 23h30. On sait qu’il est entré dans le périmètre du marché de Noël par le pont sud de la ville, appelé le pont du Corbeau, et que c’est de là qu’il est remonté vers la rue des Orfèvres distante de quelques centaines de mètres, où il a ouvert le feu sur des passants.
Un point de regroupement des victimes a été installé sur la plus grande place de Strasbourg, la place Kléber. Une cellule d’urgence médico-psychologique a été ouverte place Gutenberg, tout près de la rue où ont eu lieu les tirs. A 23 h, le centre de Strasbourg était toujours bouclé. Plusieurs témoignages font état du survol d’un hélicoptère de la gendarmerie au dessus du quartier du Neudorf, où les habitants restent calfeutrés.
La police du Land voisin du Bade-Wurtemberg a renforcé les contrôles à la frontière entre la France et l’Allemagne, notamment sur le Pont de l’Europe entre Strasbourg et sa ville jumelle Kehl, située de l’autre côté du Rhin. Le Pont de l’Europe est situé à proximité du quartier du Neudorf.
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fusilladestrasbourg Le Figaro
Le Figaro lance son application de cuisine
Claudia CohenElle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.
Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.
Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.
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Le Figaro enrichit son offre Premium
Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.
Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.
Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.
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Disney déçoit en dépit de sa croissance dans le streaming
Le bénéfice est ressorti à 597 millions de dollars, en repli de 46% et très nettement inférieur aux attentes, tandis que Disney+ a vu son nombre d'abonnés croître de 33% sur un an.
La création d'un «Conseil de la gouvernance de la désinformation» par Joe Biden suscite la polémique
DECRYPTAGE- Qualifiée de «Ministère de la Vérité» par les Républicains, cette entité rattachée au département de la Sécurité intérieure entend lutter contre les ingérences étrangères, à l'approche des élections de midterms. Mais des zones d'ombre subsistent.
Elon Musk prêt à faire revenir Donald Trump sur Twitter
ANALYSE - Le futur propriétaire estime que le bannissement de l'ex-président était «stupide».
France24 - World
Leaked China database identifies thousands of Uighur Muslims detained in Xinjiang
Issued on: 13/05/2022 - 19:00
Juliette MONTILLY
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Nursimangul Abdureshid was born in the Kashgar region of China’s Xinjiang Uyghur Autonomous Region and moved to Turkey to pursue an academic career. Her family stopped calling her in 2018. But a leaked list of thousands of detained Uyghurs has helped her shed some light on the whereabouts of her missing relatives.
L'Humanité
États-unis. Marche géante des ados attendue à Washington « pour nos vies »
ActuLe « plus jamais ça » exprimé par les jeunes du lycée de Parkland après la dernière tuerie de masse en établissement scolaire et leur revendication pour une vraie législation sur le contrôle des armes rencontrent un écho national.
Bruno OdentTous les signes annonciateurs d’un mouvement d’ampleur historique sont là. Washington attend ce samedi 24 mars des centaines de milliers de lycéens, d’adolescents à « la Marche pour nos vies », qui répond à l’appel des jeunes du lycée de Parkland, en Floride, où a eu lieu la dernière en date des tueries de masse en milieu scolaire (17 morts). Il faut se donner les moyens de mettre fin à cette sinistre ritournelle qui alimente la chronique du pays. « Plus jamais ça », ont lancé les élèves, ulcérés par la mort si insupportablement absurde de leurs camarades. Le poignant « J’accuse » de l’une d’entre eux, Emma Gonzalez, contre la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby qui défend la vente libre des armes à feu, et des politiciens de tous bords complices, dont le président Trump, a fait le tour du monde.
Cette détermination des ados de Parkland s’est vite transmise dans les lycées et les facs de tout le pays. Ce qui augure une manif monstre dans la capitale fédérale. Au point que les services publics des transports de la ville ont pris des dispositions spéciales, conseillant notamment aux participants d’acheter leurs tickets de transport par avance pour éviter des « engorgements ingérables » aux guichets. Comme lors du rassemblement des femmes contre Trump l’an dernier au moment de l’intronisation du sexiste magnat de l’immobilier. On attend en effet jusqu’à 500 000 personnes sur Pennsylvania Avenue, la très large artère qui relie la Maison-Blanche au Capitole. Et le rassemblement de Washington ne laissera voir vraisemblablement qu’une petite partie de la mobilisation nationale, puisque pas moins de 800 «marches jumelles » sont programmées dans d’autres cités du pays.
Donald Trump et les partisans des armes à feu sont sur la défensive
Le 14 mars, tout juste un mois après la tuerie, tous les établissements scolaires du pays s’étaient déjà arrêtés pendant 17 minutes pour rendre un hommage aux 17 victimes de Parkland. C’est donc sans doute à plusieurs millions de voix que s’exprimera cette « révolte des ados », comme l’a baptisé une bonne partie de la presse outre-Atlantique. « J’ai été suffoqué par la capacité de ces très jeunes gens à s’organiser eux-mêmes », souligne Brian Young, dirigeant d’Action Network, une ONG progressiste de Washington.
Face à cette détermination et à l’émotion qui submerge l’opinion publique, Donald Trump et les partisans des armes à feu sont sur la défensive. En Floride, le gouverneur républicain, Rick Scott, a relevé de 18 à 21 ans l’âge légal ouvrant droit à l’achat d’un flingue. Le locataire de la Maison-Blanche a d’abord fait mine de vouloir légiférer de façon analogue au niveau fédéral avant de se raviser en prétextant qu’il n’y aurait « pas de majorité au Congrès » pour un tel changement et en précisant qu’il faudrait, de toute façon, « attendre le verdict de la justice », puisque la NRA a porté plainte contre la disposition prise par l’État de Floride. Ainsi donc, l’unique réponse du président pour éviter que ne se reproduise pareille tragédie se limite-elle à « distribuer des primes » aux profs pour qu’ils viennent armés au travail.
L’argument n’a pas convaincu les professeurs, qui n’ont pas vocation, souligne Randi Weingarten, la présidente de la Fédération des enseignants, à se transformer « en vigiles dans des établissements bunkérisés ». Des syndicats de profs, des associations de parents d’élèves ne s’en laissent pas compter et relayent l’appel à participer aux marches des ados. Quant à l’opinion, elle se prononce désormais majoritairement pour un contrôle des armes.
Toutefois les jeunes savent qu’il leur faudra tenir dans la durée pour obtenir « un vrai changement ». Eux qui ont mûri très vite en politique à la faveur de ce mouvement regardent avec beaucoup de circonspection cette sorte de consensus « pro-contrôle des armes » qui émerge désormais étonnamment jusque dans les médias les plus conservateurs. « Il va falloir maintenir la pression si on veut éviter l’adoption de fausses solutions, comme de se contenter de relever la majorité pour posséder une arme à 21 ans », souligne Fiorina Gottfried (18 ans), qui marchera « pour la vie » dans l’Oregon. Un autre rendez-vous national est déjà fixé au 20 avril. Anniversaire de l’un des plus emblématiques massacres en milieu scolaire, à Columbine dans le Colorado, il y aura exactement dix- neuf ans.
vente d'armesarmes à feufusillade France24 - World
'We won't get by': Dilemma for French farmers facing drought
Issued on: 12/05/2022 - 20:13Modified: 13/05/2022 - 18:45
Juliette HALLIEZ
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Water the wheat now or save water for the maize? In the Loiret, in north-central France as elsewhere in the Loire Valley, farmers are suffering from the springtime drought and worry about the difficult choices ahead if the rain doesn't come.
Le Figaro
L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.
Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes
REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.
Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue
REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.
À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.
Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.
Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés
REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.
En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
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REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
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REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
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«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
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REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
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REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
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REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
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REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
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REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
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EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
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REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
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REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
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REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
France24 - World
Families of trapped Burkina Faso miners still hopeful weeks into rescue effort
Issued on: 11/05/2022 - 17:29Modified: 11/05/2022 - 17:43
Juliette MONTILLY
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Families of miners trapped for weeks in a flooded mine in Burkina Faso are hopeful their loved ones will be found alive. The eight – six Burkinabe, a Zambian and a Tanzanian – have been missing since an underground section of the mine flooded on April 16 following heavy rain.
Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, mais lentement, tandis qu'un peu plus au nord de leur dispositif, les Ukrainiens ont lancé avec succès une contre-offensive dans la région de Kharkiv. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.
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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
À l'est du pays, les forces russes desserrent leur étau dans la région de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants. Ils avaient déjà abandonné l'ambition de prendre la grande cité russophone, hors de portée pour eux, mais ils maintenaient aux alentours une forte pression pour y fixer les forces ukrainiennes et pour protéger leurs lignes d'approvisionnement plus au sud dans le Donbass. Face à la contre-offensive réussie lancée depuis trois semaines par les Ukrainiens, les Russes semblent se retirer progressivement de l'oblast - nom des régions administratives ukrainiennes - de Kharkiv.
Un mouvement qui n'est pas sans rappeler le retrait russe de la région de Kiev début avril [cf. infra]. Les Russes se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers la capitale ukrainienne.
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Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et environ 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.
Au Nord, cette manœuvre, qui s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets, s'est matérialisée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Moscou contrôle malgré un certain nombre de localités, non stratégiques, mais leur prise traduit une percée progressive vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.
En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr
La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Les Russes y maintiennent une forte pression, mais n'avancent plus réellement, faute de forces suffisantes.
Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais, comme à Zaporijié, manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ou ces estimations étaient-elles minorées ? Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Les drones sont également utilisés par la marine ukrainienne, notamment dans l'île aux serpents au sud d'Odessa, contrôlée par les Russes, mais dont les forces subissent le harcèlement des TB2. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens. A l'inverse, l'un des principaux avantages de Kiev semble être le soutien occidental - et notamment américain - en termes de renseignement : satellites, radars et avions de reconnaissance offrent aux Ukrainiens une meilleure appréhension de la situation tactique.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Près de 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.
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ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.
L'Humanité
Texas. 26 morts dans une église lors d'une des pires fusillades aux Etats-Unis
Un homme a tué 26 personnes dans une église du Texas en plein service religieux lors d'une des pires fusillades de l'histoire récente des Etats-Unis, qui a redonné de la voix aux partisans d'un plus strict contrôle des armes à feu.
Une vingtaine de personnes ont été blessées. Les victimes sont âgées de cinq à 72 ans."Non seulement j'ai la mort dans l'âme, mais plus que ça, je suis en colère", a réagi la sénatrice démocrate Elizabeth Warren.fusilladearmestexasdonald trump France24 - World
Wounded Ukrainian soldier describes captivity and exchange with Russian prisoners
Issued on: 10/05/2022 - 18:01
Juliette MONTILLY
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Glib Stryzhko, a Ukrainian soldier who fought in Mariupol, recalls his time in Russian captivity as he recovers from a battlefield injury in a Zaporizhzhia hospital. Stryzhko was captured in April and eventually taken to Russia before suddenly being put on a plane and sent home with others to be swapped for Russian prisoners.
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Législatives 2022 : quels sont les candidats déjà déclarés ?
Nicolas MondonFIG DataFIG DATA - Alors qu'Éric Zemmour vient officiellement de se lancer dans le Var, explorez la liste des autres prétendants à l'aide de notre outil mis à jour régulièrement.
Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats ont jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les candidatures officielles seront validées et annoncées dans la foulée, le lundi 23 mai. D'ici là, les alliances continuent de se nouer et la carte des candidatures pour la XVIe législature de la Ve République se complète progressivement.
Le Figaro vous propose une carte mise à jour régulièrement des candidatures déclarées par circonscription.
Vers un hémicycle tripartite ?
Les états-majors de deux des trois grands blocs - le centre, avec la majorité présidentielle «Ensemble» ; et la gauche, de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale appelée «NUPES» - semblent plus à l'aise pour désigner des candidats dans les circonscriptions urbaines. Celles où les résultats devraient leur être les plus favorables, mais également celles où la concurrence est la plus rude.
Pour la NUPES, derrière Jean-Luc Mélenchon, l'équation n'est pas simple. Il convient de ménager chaque camp d'une alliance disparate, entre les socialistes, les écologistes, les communistes et les Insoumis. Le risque est grand de perdre une partie d'un électorat qui ne se retrouverait pas dans cette entente dont les termes tiennent plus aux circonstances qu'à une proximité idéologique avérée.
À lire aussiJean-Luc Mélenchon, l’énigme d’une non-candidature aux législatives
Côté Rassemblement national, où une trentaine de circonscriptions «prioritaires» ont été identifiées, les choix se portent principalement sur les territoires où Marine Le Pen est arrivée en tête lors de la dernière présidentielle : le Nord et le Grand Est. Le refus d'une alliance avec Reconquête!, sans cesse répété par Marine Le Pen, complique la situation dans le Sud-Est. Ce fief historique du RN a enregistré une forte percée d'Éric Zemmour au premier tour de la présidentielle - au point d'encourager le nationaliste à s'y présenter lui-même -, et connaît actuellement de vives tensions internes.
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Autre donnée à prendre en compte : la perspective d'une forte abstention. Un phénomène habituellement défavorable au Rassemblement national, dont le principal électorat se situe chez les classes populaires, parmi les premières à déserter les isoloirs.
À lire aussiLégislatives: les trente circonscriptions «prioritaires» du Rassemblement national
Vers un important renouvellement de l'hémicycle ?
Après le scrutin de 2017, qui avait vu 415 (sur 577) nouveaux députés siéger, la tendance d'un fort renouvellement de l'Assemblée nationale semble se confirmer. À ce jour, environ 375 députés sortants briguent leur succession. Un chiffre encore provisoire à mettre en perspective avec les 357 députés sortants candidats en 2017.
Deux groupes parlementaires affichent actuellement un faible taux de candidature. Pour La République en marche, il s'agit souvent d'un retour à la vie civile pour un contingent en partie formé de novices en politique. Après un rude quinquennat, beaucoup veulent tourner la page ou s'investir autrement : Gaël Le Bohec en Ille-et-Vilaine, Alice Thourot dans la Drôme, Anne Blanc en Aveyron, ...
Si toutes les investitures ne sont pas encore connues côté Républicains, la déroute historique du parti à la présidentielle en fait hésiter beaucoup à se lancer dans une épreuve qui s'annonce difficile. Certains optent pour une investiture par la majorité présidentielle : Constance Le Grip (Hauts-de-Seine) et Robin Reda (Essonne) notamment.
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Législatives 2022 : Éric Zemmour candidat dans le Var, à Saint-Tropez
Le prétendant malheureux à la présidentielle Éric Zemmour mènera campagne dans la 4e circonscription du département du Sud-Est.
Législatives 2022: l’arrivée des Insoumis à des postes clés de l’Assemblée inquiète déjà les députés LREM
Certains Marcheurs imaginent les gauches devenir la première force d’opposition. Et pourvoir des postes clés à l’Assemblée nationale, comme celui de la présidence de la commission des finances.
Législatives 2022 : Cohn-Bendit, Bové et Besset dénoncent une «escroquerie» dans l'accord entre EELV et LFI
Les trois anciens eurodéputés, élus en 2009 sous la bannière d'Europe Écologie, dénoncent un «accord indigne» des écologistes avec la France insoumise pour les élections législatives.
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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
France24 - World
Dozens killed in suspected jihadist attacks in Burkina Faso
Issued on: 16/05/2022 - 13:47
NEWS WIRES
Around 40 people, many of them civilian volunteers with the army, have been killed in suspected jihadist attacks in Burkina Faso, local sources and security officials said on Monday.
In the northern region of Sahel, around 25 people were killed in two assaults on Saturday, including 13 members of the VDP volunteers, a leader of the force told AFP.
In Kompienga, near Burkina's southeastern border with Togo and Benin, about 15 civilians were killed on Saturday when their convoy was attacked while under VDP escort, a security source in the region said.
A local inhabitant said three VDP volunteers also died in this attack, and called for help for the wounded, which he said numbered nearly a dozen.
In another raid overnight Saturday, assailants carried out a coordinated attack on police and gendarmes' posts in Faramana, near the frontier with Mali, causing two wounded, a security source said.
One of the poorest countries in the world, Burkina Faso has been battered by jihadist raids since 2015, when insurgents began mounting cross-border attacks from Mali.
More than 2,000 people have died and almost two million fled their homes.
Mutinous troops, angered at mounting losses, ousted elected president Roch Marc Christian Kabore in January.
The new strongman, Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, says tackling the violence and restoring security is his top priority.
After several weeks of relative calm after the coup, jihadist attacks resumed, and scores of civilians and members of the security forces have died.
Some of the heaviest losses have been suffered by the Volunteers for the Defence of the Fatherland (VDP), a civilian auxiliary force set up in December 2019 to take over some basic security duties from the army.
Recruits are given two weeks' military training and then work alongside the military, typically carrying out surveillance, information-gathering or escort duties.
A security source said there had been a "series of attacks which have mainly targeted Volunteers."
Of the two latest assaults in the north, one occurred at Guessel, where "around 20 people, including eight VDP" were killed, while the other took place at Markoye, where five volunteers and one civilian died, the VDP officer said.
The latest attack came a week after an ambush in the north in which 10 volunteers were killed, along with two civilians.
(AFP)
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UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians
Burkina Faso junta defends three-year plan for transition to constitutional rule
Burkina tries 'dialogue' tack in search for solutions against jihadists
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
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Hassan Sheikh Mohamud elected president of Somali for second time
Issued on: 16/05/2022 - 03:21
NEWS WIRES
Somalia handed Hassan Sheikh Mohamud the presidency for a second time following Sunday's long-overdue election in the troubled Horn of Africa nation, which is confronting an Islamist insurgency and the threat of famine.
After a marathon poll involving 36 candidates that was broadcast live on state TV, parliamentary officials counted 214 votes in favour of former president Mohamud, far more than the number required to defeat the incumbent Mohamed Abdullahi Mohamed, better known as Farmajo.
Celebratory gunfire erupted in the capital Mogadishu, with many hoping that the vote will draw a line under a political crisis that has lasted well over a year, after Farmajo's term ended in February 2021 without an election.
Mohamud, who was previously president from 2012-2017, was sworn in shortly after the vote were counted and struck a conciliatory tone as he addressed the country.
"It is indeed commendable that the president is here standing by my side, we must move forward and never backwards, we have to heal any grievances," he said, referring to Farmajo, who hailed the successful completion of the long-awaited poll.
"I welcome my brother here, the new president Hassan Sheik Mohamud and wish him luck with the huge task... we will be in solidarity with him," Farmajo said.
Somalia's international partners had repeatedly warned that the election delays -- caused by political infighting -- were a dangerous distraction from the fight against Al-Shabaab insurgents who have been fighting to overthrow the government for more than a decade.
In a reminder of the country's treacherous security situation, explosions were heard Sunday near Mogadishu's heavily-guarded airport complex where MPs were voting. Police said no casualties were reported in the blasts.
'A lost year'
Somalia has not held a one-person, one-vote election in 50 years. Instead, polls follow a complex indirect model, whereby state legislatures and clan delegates pick lawmakers for the national parliament, who in turn choose the president.
Samira Gaid, executive director of the Mogadishu-based Hiraal Institute think-tank, told AFP ahead of the election that familiar names would enjoy an advantage in the polls.
"People will not go for a new face, they will definitely go for old faces, people that they recognise, people that they feel they're more comfortable with," she said.
The first Somali president to win a second term, Mohamud has promised to transform Somalia into "a peaceful country that is at peace with the world".
He will inherit several challenges from his predecessor, including a devastating drought that threatens to drive millions into famine.
UN agencies have warned of a humanitarian catastrophe unless early action is taken, with emergency workers fearing a repeat of the devastating 2011 famine, which killed 260,000 people -- half of them children under the age of six.
He will also need to repair the damage caused by months of political chaos and infighting, both at the executive level and between the central government and state authorities.
"It's really been a lost year for Somalia," said Omar Mahmood, an analyst at the International Crisis Group (ICG) think-ank.
"This long-awaited election has been divisive. Reconciliation is the most immediate challenge," Mahmood told AFP.
Insurgents emboldened
The heavily indebted country is also at risk of losing access to a three-year $400-million (380-million-euro) aid package from the International Monetary Fund (IMF), which is set to automatically expire by mid-May if a new administration is not in place by then.
The government has asked for a three-month extension until August 17, according to the IMF, which has not yet responded to the request.
Over 70 percent of Somalia's population lives on less than $1.90 a day.
The international community had long warned the Farmajo government that the political chaos had allowed Al-Shabaab to exploit the situation and carry out more frequent and large-scale attacks.
Twin suicide bombings in March killed 48 people in central Somalia, including two local lawmakers.
Earlier this month, an attack on an African Union (AU) base killed 10 Burundian peacekeepers, according to Burundi's army. It was the deadliest raid on AU forces in the country since 2015.
The Al-Qaeda-linked insurgents controlled Mogadishu until 2011 when they were pushed out by an African Union force, but still hold territory in the countryside.
(AFP)
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Woman opposition MP among scores killed in Somalia suicide attacks
Several people killed in suspected Al Shabaab attack in Kenya
Al Shabaab militants mount deadly attack on African Union base in Somalia
L'Humanité
La construction médiatique de la guerre par l’image
Nos recommandations culturellesInformer, dénoncer… quitte à mettre en scène et manipuler. Le musée de l’Armée à Paris retrace l’histoire des rapports complexes entre guerre et photographie.
Pierre BarbanceyIl existe deux façons de parcourir l’exposition « Photographies en guerre » actuellement présentée au musée de l’Armée, à Paris. La première consiste à déambuler devant les clichés. Ils sont nombreux, depuis ceux réalisés artisanalement pour produire des daguerréotypes, jusqu’à l’utilisation d’une caméra infrarouge explorant ainsi la trace humaine à travers une signature thermique. Au total, plus de 300 photographies. Paysages de ruines, chaos des combats, cadavres abandonnés, joie de victoires et désespoir de défaites, portraits de soldats ou de civils… Les images sont bien là, passées déjà, pour certaines, dans la mémoire collective. Ainsi en est-il du « Drapeau rouge sur le Reichstag », d’Evgueni Khaldeï, ou encore de « The Terror of War », de Nick Ut (la petite fille nue et brûlée fuyant l’horreur du napalm au Vietnam).
De la véracité à la perte de légitimité
Ce qui est proposé va bien au-delà. Car il ne s’agit pas simplement de montrer des conflits, mais de s’atteler à la représentation de ceux-ci par un médium : la photographie. Le reportage de guerre n’en est qu’une partie. Même si, par objectif interposé, on entre dans l’histoire. Du XIXe au XXIe siècle, voilà une pratique en expansion. Pour l’accompagner, la photographie évolue, en même temps qu’elle aide au développement de la presse illustrée, devenant moyen de communication et enjeu politique. Que l’on songe, par exemple, au travail presque sans entrave des photojournalistes lors de la guerre du Vietnam comparé à la limitation de la liberté de la presse décidée par les États-Unis lors de la guerre du Golfe de 1990-1991. L’esprit même du photographe a changé. La perception de son geste se trouve différente parce que sa fonction a évolué. Sa production s’est même déplacée dans l’espace-temps avec l’évolution des techniques et la rapidité de l’information. À l’inverse, « la photographie est une mince tranche d’espace autant que de temps », écrivait Susan Sontag.
La photo, un temps passée aux yeux du public comme « intrinsèquement vraie », a en partie perdu de sa légitimité. On sait combien le recadrage permet de détourner une scène de sa signification réelle, voire d’en donner une vision opposée. La reconstitution est l’un des moyens utilisés – sans toujours l’avouer – pour montrer des batailles de Verdun pourtant infilmables, surtout de face ! L’exposition présentée pourra peut-être permettre une « lecture critique des images de guerre », pour reprendre l’expression d’Anthony Petiteau, évoquant dans le catalogue le travail d’Émeric Lhuisset. Dans « Théâtre de guerre, photographies avec un groupe de guérilla kurde, Irak, 2011-2012 », Lhuisset propose une photo léchée, comme on dit vulgairement, tant dans la composition que dans la lumière et les couleurs. Et pour cause. Dans les montagnes kurdes, il a demandé aux combattants d’interpréter leur propre rôle. Pour rappeler que beaucoup d’images iconiques ont été mises en scène. C’est cette série qui ouvre le parcours. Un acte audacieux de la part des commissaires de l’exposition et qui en donne toute l’importance. À ne surtout pas manquer.
musée France24 - World
Mali withdraws from G5 Sahel regional anti-jihadist force
Issued on: 16/05/2022 - 01:21
NEWS WIRES
Mali said Sunday it was withdrawing from a west African force fighting jihadists to protest its being rejected as head of the G5 regional group, which also includes Mauritania, Chad, Burkina and Niger.
"The government of Mali is deciding to withdraw from all the organs and bodies of the G5 Sahel, including the joint force" fighting the jihadists, it said in a statement.
The G5 Sahel was created in 2014 and its anti-jihadist force launched in 2017.
A conference of heads of state of the G5 Sahel scheduled for February 2022 in Bamako had been due to mark "the start of the Malian presidency of the G5".
But nearly four months after the mandate indicated this meeting "has still not taken place", the statement said.
Bamako "firmly rejects the argument of a G5 member state which advances the internal national political situation to reject Mali's exercising the G5 Sahel presidency", the statement said, without naming the country.
The Mali government said "the opposition of some G5 Sahel member states to Mali's presidency is linked to manoeuvres by a state outside the region aiming desperately to isolate Mali", without naming that country.
Mali has been since January 9 the target of a series of economic and diplomatic sanctions from west African states to punish the military junta's bid to stay in power for several more years, following coups in August 2020 and May 2021.
The junta has opted for a two-year transition while the Economic Community of West African States has urged Bamako to organise elections in 16 months maximum.
Beyond Mali and Burkina, the G5 Sahel, composed of around 5,000 troops, includes Mauritania, Chad and Niger.
The military coups in Mali and Burkina Faso are undermining the regional force's operational capacity, UN Secretary General Antonio Guterres said in a report to Security Council on May 11.
"I am deeply concerned by the rapidly deteriorating security situation in the Sahel, as well as by the potentially debilitating effect the uncertain political situation in Mali, Burkina Faso and beyond will have on efforts to further operationalise the G5-Sahel Joint Force," Guterres' report said.
(AFP)
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France says Mali’s decision to quit defence accords won’t affect withdrawal plans
UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians
French army rejects Mali's accusations of espionage, violation of airspace
France24 - World
Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines
Issued on: 13/05/2022 - 16:24
Valérie DEKIMPE
Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy.
Mine water, an untapped source of energy
Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.
"Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains.
"We had to pump water out because you drowned."
Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.
The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."
There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.
With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.
Geothermal energy, full steam ahead
Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there.
"We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.
The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.
The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.
"I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."
Coming full circle?
What if geothermal wells could in turn contain minerals?
They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource.
It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region.
For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production."
Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.
For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level.
"No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes.
"It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future."
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Morocco's oases threatened by desertification
Issued on: 12/05/2022 - 15:06
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris.
Le Figaro
Les signes infaillibles qui montrent que vous n'êtes pas fait pour manager
Quentin PérinelNOS CONSEILS - Tout le monde n'est pas fait pour manager. Et si, avant d'accepter un job pour diriger des collaborateurs, vous faisiez le point ?
Devenir manager : une fausse bonne idée ? Pas forcément. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'il faut bien peser le pour et le contre, et bien se connaître soi-même avant de manager les autres... Car accepter d'être manager implique d'avoir un rôle important dans la vie professionnelle de ses équipes... et donc dans leur vie de tous les jours. Ainsi, un individu qui ne pense qu'à lui-même et se moque éperdument de ce qui l'entoure ne sera probablement pas un bon encadrant. Une tendance se dessine : celle du «management blues.» Un cadre sur cinq n'est pas intéressé par un poste où il aurait à gérer des équipes, selon une enquête menée par OpinionWay en fin d'année 2021. Une étude encore plus récente du BCG confirme cette tendance.
À lire aussiÉloquence : les secrets pour briller dès que vous prenez la parole
Il semble que la crise sanitaire et les nouveaux modes de travail hybrides accentuent cela... Pourtant, les entreprises auront toujours besoin de managers. Vous ? Le Figaro a demandé conseil à Benoit Serre, DRH de L'Oréal, vice-président de l'ANDRH et ancien Partner au BCG, comment savoir si notre personnalité et nos traits de caractère sont compatibles avec le job de manager... Premier enseignement essentiel : le management repose en priorité sur des soft skills. Pas sur les performances. «Je dirais que quelqu'un qui est incapable de générer l'écoute lorsqu'il prend la parole n'est pas fait pour le management, analyse simplement Benoît Serre. Quand quelqu'un parle et que cela «n'imprime pas» chez les autres, c'est qu'il va être indéniablement difficile d'être manager.»
L'entêtement, l'antithèse du management
Le profil d'un collaborateur qui déteste prendre des risques est également incompatible avec un quotidien professionnel qui consiste à gérer des équipes... La «mollassonnerie» ne peut pas faire partie d'une culture de leadership. «C'est ce que j'appelle la culture de l'abandon, appuie Benoît Serre. Lorsqu'on a l'habitude de jeter l'éponge dès le premier obstacle et que l'on ne sait pas se battre, devenir un bon manager va s'avérer difficile.» L'extrême inverse est également vrai ! L'entêtement est l'antithèse du management. Quand vous vous opposez sans cesse, par principe, sans jamais reconnaître vos torts, et que vous faites preuve de mauvaise foi évidente, c'est un très mauvais signal... «Le management, c'est avancer, jamais imposer», souligne Benoît Serre.
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Avoir des convictions est également essentiel pour être respecté par ses équipes... Savoir traiter tout le monde d'égal à égal est capital. Il faut savoir guider ses émotions, et ne pas manager avec ses sentiments ; sa sympathie pour un tel et une certaine froideur envers un autre... Comme à l'école, il ne faut pas qu'il y ait de «chouchou du prof.» Un bon manager doit avoir d'excellentes intuitions, et être capable de «sentir» l'environnement, de «saisir» l'instant. C'est ce que l'on appelle communément l'intelligence de situation. Dans une réunion, dans l'ascenseur, au téléphone, en meeting Teams... «Quand l'intelligence de situation est absente des soft skills c'est un vrai problème pour manager, analyse Benoît Serre. Inévitablement, cela va donner lieu à des moments de gêne, des incompréhensions, avec la hiérarchie et avec les équipes.»
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Très souvent, les individus qui n'ont pas de capacités en matière d'intelligence de situation sont également des individus autocentrés... Ce qui nous amène à ce cas précis, déjà succinctement évoqué un peu plus haut. Lorsqu'on ne pense qu'à soi et que la notion même de partage ne fait pas partie de notre vocabulaire, c'est impossible de manager ! Idem lorsqu'on est incapable de déléguer, et tenté par le «flicage» permanent des autres. La paranoïa est également un mauvais point pour devenir manager : diriger des équipes implique de leur faire confiance ! Enfin, quand vous avez l'habitude de tout ramener à des chiffres, des tableaux Excel et de la performance uniquement basée sur des marges, c'est que vous allez dans un mur.
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Le Figaro
Teresa Berganza : la dernière pavane d'une Carmen légendaire
Thierry HillériteauDISPARITION - La cantatrice espagnole avait été adoptée par le public français dès la fin des années 1950. Cette voix aussi veloutée que précise fut une chanteuse à l'humilité, à la rigueur et à l'exigence rares.
Nous pardonnera-t-elle cet écart à ses dernières volontés ? « Je suis venue au monde sans que personne le sache, je veux la même chose pour quand je m'en irai », aurait fait savoir l'immense mezzo-soprano espagnole Teresa Berganza à ses proches, avant son décès. Mais passer sous silence la disparition de l'une des voix les plus chaleureuses, et de l'une des personnalités les plus solaires du monde de l'opéra, au siècle dernier, nous est chose impossible. La cantatrice s'est éteinte ce vendredi 13 mai à Madrid, dans la ville qui l'a vue naître 89 ans plus tôt. Madrilène elle était née. Madrilène elle aura vécu, jusqu'au bout.
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Tout au long de sa vie, celle que le public français avait adoptée dès la fin des années 1950 - à la suite de sa première apparition au festival d'Aix-en-Provence - aura mis un point d'honneur à défendre la culture de son pays. Ne manquant jamais une occasion d'évoquer, parfois avec un brin de provocation, sa passion de la zarzuela : cet opéra-comique typique de l'Espagne, dont elle eut un jour la malice de nous avouer qu'elle trouvait quelques-uns de ses titres mille fois supérieurs à certains Donizetti !
Joie de vivre en bandoulière
Elle était comme ça, celle que beaucoup surnommaient affectueusement « La Berganza. » Passionnée jusqu'au bout des ongles et haute en couleurs... Mais aussi modeste que généreuse. Piquante et tendre à la fois, comme ces « pimientos de Padron » qui fleurissent dans les bars à Tapas de Madrid en cette saison. Chez elle, l'humour était souvent de mise. Il n'était jamais gratuit. Encore moins mesquin. Il était le corollaire d'une joie de vivre que la chanteuse semblait porter en bandoulière depuis sa plus tendre enfance, comme ces châles qui lui couvraient souvent les épaules avec une suprême élégance et un naturel de mannequin.
Elle aimait à raconter comment elle était s'était retrouvée affublée de l'un de ces précieux châles pour son premier récital parisien au Théâtre des Champs-Élysées : « j'avais oublié l'heure du concert et je dormais tranquillement dans ma chambre lorsque le chef d'orchestre, paniqué, m'a appelée un quart d'heure avant le lever de rideau. Je n'ai eu que le temps d'enfiler la première tenue que j'ai trouvée, et ma mère m'a prêté un châle pour faire illusion. » Était-ce par mimétisme, ou bien parce que son caractère l'y avait prédestinée ? Toujours était-il qu'elle semblait avoir épousé la ligne de conduite de la plupart des personnages dont elle marqua à jamais l'histoire de l'interprétation par ses incarnations (Carmen, bien sûr, mais aussi Rosine, Dorabella, Chérubin...). Clamant dans ces colonnes, à l'aube de ses 70 ans : « Mon moteur, c'est la liberté ! »
Tentée par le couvent
Elle était née libre, le 16 mars 1933... Trois ans avant le début de la guerre d'Espagne, puis l'instauration du régime franquiste. Son père, fin lettré, passionné de musique mais aussi de lettres, d'art et de culture, était « plutôt de gauche », comme elle se plaisait à le décrire avec un sourire en coin qui en disait long. Un engagement qui lui avait valu un détour par la case prison. Teresa Berganza aimait se souvenir des valeurs que ses parents lui avaient transmises durant ces années difficiles. « Nous n'avons jamais eu la sensation de manquer de quoi que ce soit car, pour mes parents, notre éducation reposait sur deux valeurs : l'amour et l'humilité », nous confiait-elle encore à ce sujet lorsque nous l'avions rencontrée en 2013, à l'occasion de la publication de sa biographie coécrite avec Olivier Bellamy. D'abord initiée au piano et au solfège par son propre père, elle disait avoir été « rattrapée » par le chant à plusieurs reprises.
Lors de sa rencontre, au conservatoire de Madrid, avec celle qui deviendra son mentor et professeur, Lola Rodriguez Aragon : « elle m'a dit 'rentre chez toi, allonge-toi par terre avec les plus gros livres que tu trouves sur la poitrine, et respire à fond jusqu'à ce que tu voies la pile monter et descendre de manière significative'. » Quelques années plus tard, lorsque son père alla la tirer de force du couvent, où cette fille d'une catholique convaincue (qui disait ne pas s'appeler Teresa pour rien) avait décidé de s'enfermer à vingt ans ! Ou encore après ce fameux Cosi fan tutte au festival d'Aix-en-Provence, en 1957, qui la lancera, sur une formidable intuition de Gabriel Dussurget, deux ans à peine après ses débuts officiels sur la scène madrilène. Une production dans laquelle sa Dorabella lui vaut un triomphe, et qui symbolisait pour elle le passage de l'insouciance à la conscience d'une forme de responsabilité.
Voix aussi veloutée que précise
De fait, aussi pétillante était-elle en privé, Teresa Berganza laissera l'empreinte d'une voix aussi veloutée que précise, et dont l'impeccable technique était le fruit d'un travail de haut vol. Le fait d'une chanteuse à l'humilité, à la rigueur et à l'exigence rares. Rapidement, les succès s'enchaînent. Son Chérubin des Noces de Figaro à Glyndebourne. Sa Rosine du Barbier de Séville sous la baguette de Giulini. Sa Neris face à Maria Callas à Dallas... Autant de nouveaux triomphes qui lui vaudront dès l'année suivante de s'imposer comme une révélation désormais incontournable du monde lyrique. Adoubée par Giulini, mais aussi Abbado puis Karajan, il lui faudra pourtant attendre 1973 pour faire ses premiers pas sur la scène de l'Opéra de Paris (en Chérubin, dans Les Noces devenues légendaires de Giorgio Strehler)...
Et 1977 pour qu'elle fasse enfin la rencontre du personnage qui incarnera pour l'éternité cette « soif de liberté » propre à Berganza : Carmen. La célèbre gitane lui faisait de l'œil depuis ses débuts, ou presque. Elle en avait toujours repoussé les avances. Jusqu'à ce qu'elle cède enfin à l'attraction du rôle, à Glyndebourne, face au Don José de Placido Domingo et sous la baguette de son cher Claudio Abbado. Une rencontre rapidement immortalisée au disque, et qui donnera lieu à quinze années d'une idylle jamais démentie entre la chanteuse et l'héroïne de Bizet. Si elle avait fait ses adieux au rôle en 1992, lors d'une production à Séville où elle retrouvait Domingo, cette fois à la baguette, et se consacrait surtout à la transmission depuis le début des années 2000, elle était restée profondément attachée à cet opéra. Au point de faire entendre sa voix ces dernières années, au côté du baryton Jorge Chaminé, en tant que présidente de l'association des Amis de Georges Bizet, pour la sauvegarde de la maison du compositeur à Bougival.
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L'Humanité
« Lawrence d’Arabie », archéologue charmeur et espion de sa majesté
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Une très belle mise en scène d’Éric Bouvron, avec une dizaine de comédiens démultipliant les rôles raconte cette aventure hors du commun.
Gérald RossiSur le plateau, pas de décor, et seulement quelques accessoires, des tapis, deux ou trois malles en ferraille, une théière… et surtout signalons les lumières d’Ewin Garnier qui traduisent les ambiances, la douceur du temps, comme le soleil brûlant du désert, ou la froideur des nuits. Pour les costumes, Nadège Bulfay a choisi à la fois le réalisme, pour les tenues des Bédouins, des militaires et des explorateurs, avec seulement quelques accessoires permettant de passer de l’un à l’autre, le tout dans la légèreté inventive qui porte tout le spectacle.
Cette version de la véritable histoire de « Lawrence d’Arabie », de son vrai nom Thomas Edward Lawrence est une adaptation de Benjamin Penamaria et Eric Bouvron, ce dernier signant aussi la mise en scène. Créé d’abord pendant la pandémie avec son cortège de salles fermées au public, le spectacle s’est pointé au dernier festival d’Avignon, dans les Halles d’Alain Timar, toujours bien inspiré dans ses choix de programmation. Ce « Lawrence d’Arabie » a depuis repris vie et trouvé un public mérité.
L’aventure a donné lieu à un film désormais considéré comme un classique du genre, réalisé en 1962 par David Lean, avec Peter OToole dans le rôle-titre, Alec Guinness, Anthony Quinn, Omar Sharif. C’est l’histoire vécue à partir de 1910 par un jeune archéologue charmeur et talentueux, recruté par les services secrets de « sa majesté » dans ce qui était alors l’Empire britannique. Thomas Edward Lawrence, né en 1888, a été l’artisan des alliances entre plusieurs dirigeants arabes pendant le premier conflit mondial. La romance théâtrale simplifie l’histoire et si l’on apprend que Lawrence finalement s’engage dans la Royal air force, après bien des hésitations et ses regrets de voir triompher d’autres choix politiques que ceux qu’il a soutenus, on ne sait pas bien qu’il meurt en 1935 dans un accident de la route. Mais qu’importe.
Sur la scène, sans une minute de répit, les comédiens Kevin Garnichat (Lawrence), Alexandre Blazy, Matias Chebel, Stefan Godin, Slimane Kacioui, Yoann Parize, Julien Saada, Ludovic Thievon se partagent les rôles. Soit pas moins de plusieurs dizaines, avec la gravité nécessaire et qui sonne juste, dans la douleur de la guerre, mais avec aussi beaucoup d’humour. On retiendra par exemple la séquence impayable du chameau…
Sans image, à part une étrange carte du monde porté à bout de bras, sans projection de dunes dorées dans le soleil couchant, « Lawrence d’Arabie » se pare en revanche du très bel habillage musical interprété en direct, la musique n’étant pas une illustration mais devenant elle-même personnages avec l’accordéoniste Julien Gonzales, le violoniste Raphaël Maillet, et la mezzo-soprano aux colorations envoûtantes Cecilia Meltzer. En dépit de sa légèreté apparente, cette tranche de récit colonial n’ignore pas la domination européenne sur des peuples et des États qui ont depuis recouvré leurs indépendances, sans se départir toujours des pièges qui leur ont alors été tendus.
Théâtre Le Figaro
Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2
Caroline BeyerDÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.
Horaires d’enseignement plus ou moins respectés, outils pédagogiques foisonnants, évaluations insuffisantes… Si l’on en croit le récent rapport de l’inspection générale sur «l’enseignement en cours moyen» (le CM1 et le CM2), ce moment charnière entre l’école primaire et le collège, il y a de quoi s’inquiéter.
Les inspecteurs, qui ont observé 160 classes dans 29 départements du territoire français, constatent que les élèves de l’école de la République ne sont pas logés à la même enseigne. Selon les écoles, les récréations vont d’une heure hebdomadaire à plus de trois heures, «induisant des inégalités de traitement des élèves importantes». Le travail à la maison, lui aussi, est très variable. Si presque tous les enseignants donnent du travail oral et écrit - ce dernier étant pourtant interdit par la circulaire de 1956 au nom de l’égalité entre les élèves -, les écarts sont importants, et ce travail personnel est moins élevé dans les établissements défavorisés.
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Au total, 82% du travail à la maison concerne le français et les mathématiques, matière pour laquelle la part des travaux écrits est la plus importante. Quid des horaires d’enseignement prescrits dans chaque discipline? Ils sont respectés, voire dépassés en français et en mathématiques. Ainsi, dans 7% des classes observées, les élèves font plus de six heures de maths par semaine, alors que l’horaire est fixé à 4 heures 35. A contrario, en sciences, dans les enseignements artistiques et en EPS, les horaires se situent en deçà des prescriptions nationales. En langues vivantes, si les heures d’enseignement données sont, en moyenne, conformes aux objectifs, la mission de l’inspection générale n’a trouvé «aucune trace d’enseignement d’une langue vivante» dans 12% des classes.
Évaluation imprécise
Les outils pédagogiques, eux, ne sont pas à la hauteur. En français comme en mathématiques, seules 40% des classes disposent de manuels. Dans les autres disciplines, ils sont très rares: 4% des classes en langue vivante, aucune classe en sciences et technologie. Ce faible nombre de manuels conduit à utiliser «des documents iconographiques en noir et blanc et souvent de piètre qualité» ainsi qu’«un grand nombre de photocopies», laissant à penser que les connaissances sont «simplement distribuées». «Ces photocopies comprennent très souvent des questions à trous ou à réponses courtes qui conduisent les élèves à répondre très brièvement avec une vigilance plus réduite que si la réponse était notée dans un cahier et avec un soin moindre quant à la qualité de la graphie», observent les inspecteurs.
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Gestion des classeurs difficile pour les élèves, foisonnement de cahiers… «Comprendre le travail réalisé par les élèves a parfois été particulièrement difficile», constate la mission qui prend l’exemple des mathématiques, où il faut alternativement consulter un lutin, le cahier du jour, un cahier de mathématiques, un cahier de devoirs du soir, un cahier de calcul mental, des constructions géométriques sur des feuilles blanches volantes, etc.
Les inspecteurs constatent aussi que l’évaluation des élèves n’est pas suffisamment précise et cadrée. Ces évaluations sont «rares», en dehors des mathématiques et du français. Et même dans ces disciplines phares, elles «se limitent souvent à des tests bilans de fin de séquence». Les interrogations écrites très courtes sont, elles, «excessivement rares». Dans seulement 10% des classes, les évaluations de français comprennent des productions écrites, généralement qualifiées de «rédactions». Les compétences en calcul mental, elles, ne sont pratiquement jamais évaluées.
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Contesté, sourd aux critiques... «Fin de règne» solitaire pour le pape François
ENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités.
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REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.
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Quand police et justice faisaient la chasse aux homosexuels
Nos recommandations culturellesTélévision Personnalités et témoins d’une époque pas si lointaine témoignent de la répression morale et physique que subissaient les coupables du « délit d’homosexualité » rétabli par Pétain.
Gérald RossiEntre 1945 et 1978, environ 10 000 condamnations ont été prononcées par les tribunaux français pour sanctionner des « actes homosexuels ». Pourtant, dès 1791, la France, en application des principes de liberté de la Révolution, avait été le premier état au monde à dépénaliser officiellement le « crime de sodomie ». Mais, le 6 août 1942, un décret, signé par le maréchal Pétain et son chef du gouvernement Laval, rétablit le « délit d’homosexualité ». Des dispositions qui établissent la majorité à 21 ans dans le cas de pratiques sexuelles entre personnes de même sexe, contre 15 ans pour les relations hétérosexuelles.
Alors que se profile la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, mardi 17 mai, France Télévisions, qui se déclare « fidèle à son engagement au long cours contre toutes les formes d’exclusions, de violences, de harcèlement et de discriminations », propose une programmation spéciale. Avec notamment, dimanche soir, dans la Case du siècle, ce documentaire d’Ariane Chemin et Emmanuel Hamon.
Les divers épisodes de manipulation des esprits menés par divers groupuscules de droite et de ses extrêmes ont montré, récemment, combien cette question est encore fragile dans la société. Les paroles de ce film n’en sont que plus fortes et plus utiles. Non seulement pour faire œuvre d’histoire, mais aussi pour rappeler combien certaines libertés peuvent être menacées par des groupes refusant à d’autres, au nom de concepts d’un temps moisi, dignité et liberté.
Ainsi, quand l’écrivain Dominique Fernandez explique qu’ « on n’existait pas », il évoque la vie de millions d’hommes et de femmes considérés comme des citoyens de seconde zone, confrontés aux brimades et brutalités policières, et devant parfois affronter les tribunaux. Se retrouvant alors au ban de la société, parfois en prison… On peut citer le député Mirguet qui en 1960 osait encore parler du « fléau de l’homosexualité » et obtenait du Parlement un vote renforçant les condamnations alors infligées.
Il faudra attendre les années 1980 et la déclaration du futur président François Mitterrand, le 29 avril 1981 – « L’homosexualité doit cesser d’être un délit » – pour que le vent de l’histoire amorce un nouveau cap. C’est seulement en 1981 que la France retire officiellement l’homosexualité de la liste des maladies mentales. L’Organisation mondiale de la santé suivra cette même voie, en 1993 seulement…
Gérald Rossi
Télévisiondocumentairehomosexualité Le Figaro
Travailleurs des plateformes : le scrutin est clos, participation très faible des livreurs et VTC
«La participation n'a pas totalement été à la hauteur des enjeux», reconnaît dans un communiqué l'Association des plateformes d'indépendants.
Seuls 1,83% des livreurs et 3,91% des chauffeurs VTC ont participé aux premières élections des représentants des travailleurs indépendants des plateformes, remportées par deux organisations (FNAE et AVF) perçues comme étant proches des employeurs, a annoncé lundi l'Association des plateformes d'indépendants (API).
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«La participation n'a pas totalement été à la hauteur des enjeux», reconnaît dans un communiqué l'API qui précise que «ce constat doit prendre en compte le caractère inédit de ce processus innovant, une première en Europe, qui concerne des indépendants traditionnellement peu syndiqués».
La loi prévoit-elle déjà qu'aucune retraite ne peut être inférieure à 85% du Smic ?
LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Jean-Luc Mélenchon. Mais la réalité en matière de retraites est bien plus complexe que ce que veut bien dire le leader de LFI.
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Didier Lombard avait été sanctionné, le 20 décembre 2019, en première instance, d'un an de prison, dont huit mois avec sursis, et 15.000 euros d'amende, à la suite d'une série de suicides de salariés.
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Le trafic des trains sera interrompu «entre les gares de Mantes et Val-de-Reuil» sur la ligne Paris-Rouen-Le Havre du jeudi 26 au dimanche 29 mai. Une nouvelle qui n'a pas manqué de faire réagir les associations d'usagers
Le Figaro
Taxe de séjour: Airbnb va payer les 468.000€ que réclame l’île d’Oléron
Actualité
La plateforme a accepté de payer l’intégralité de la somme mais en conteste une partie et va porter l’affaire en justice.
Par Guillaume Errard
Mis à jour le 16/05/22, 10:43
Publié le 09/05/22, 04:00
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Voir l'annonceUn bras de fer entre Airbnb et la Communauté de communes (CC) de l’île d’Oléron est sur le point de se régler... temporairement. La plateforme, qui doit collecter puis reverser la taxe de séjour aux communes ayant décidé d’en imposer une aux voyageurs, devait de l’argent aux élus charentais pour les années 2020 et 2021, selon leur avocat. La CC d’Oléron estimait qu’Airbnb ne lui avait pas transmis tous les séjours effectués durant la période de perception de la taxe de séjour.
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«Erreur technique» pour l’année 2021
Trois mois après l’affaire révélée par Le Figaro , Airbnb a accepté de payer l’intégralité de la somme que réclame Oléron. Soit 468.000 euros au total sur 2020 et 2021. «Pour 2021, nous avons constaté une erreur technique liée à un problème de gestion des données, reconnaît-on chez Airbnb. Nous l’avons corrigée». Pour 2020, la plateforme a également prévu, dans un premier temps, de payer son dû. «Nous sommes de bonne foi et nous plaçons dans une logique partenariale avec Oléron», assure Airbnb qui souligne qu’«elle reverse la taxe de séjour dans plus de 29.000 communes à travers la France, générant plus de 93 millions d’euros sur la la seule année 2021». Ce qui n’empêche pas la plateforme de contester en justice le montant réclamé pour 2020. Airbnb affirme au Figaro avoir adressé vendredi dernier un courrier à la Communauté de communes de l’île d’Oléron pour confirmer sa double démarche: le paiement de son dû et l’action judiciaire.
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Pourquoi cette contestation? La faute à un désaccord sur le système de paiement. La Communauté de communes de l’île d’Oléron a fait le choix d’appliquer la taxe de séjour au forfait qui est réglée par chaque lieu (hôtel, propriétaire, logeur...) et est calculée indépendamment du nombre de personnes hébergées. «Or, Airbnb ne peut collecter la taxe de séjour que dans les villes inscrites auprès de l’administration fiscale et ayant introduit une taxe au réel», affirme la plateforme. Ce que confirme la Direction générale des collectivités locales qui dépend du ministère de l’Intérieur, dans un guide publié en juin 2021 (page 65). La taxe au réel est payée par le touriste en plus de sa nuitée à l’hébergeur et est calculée en multipliant le tarif applicable à chaque catégorie d’hébergement par le nombre de nuitées constaté. Le contentieux s’élèverait à plus de 100.000 euros, selon nos informations. Affaire à suivre devant les tribunaux.
Le Figaro
La formation d'infirmier est-elle «la plus demandée sur Parcoursup» ?
Emma FerrandLA VÉRIFICATION - C'est ce qu'a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran au micro de BFM TV et RMC, qui a ainsi fait part de son «espoir».
LA QUESTION. Face à la pandémie de Covid-19, l'hôpital français a été confronté à une pénurie de soignants. Jeudi 12 mai pourtant, au micro de BFM TV et RMC, le ministre de la Santé Olivier Véran a déclaré face à Apolline de Malherbe : «Ce qui me donne espoir, c'est que la profession la plus demandée sur Parcoursup dans notre pays, c'est la profession d'infirmière». Est-ce vraiment le cas ? Et peut-on considérer que, ces prochaines années, la pénurie de 60.000 infirmiers chiffrée par le syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) pourra se résorber ?
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VÉRIFIONS. Olivier Véran a évoqué «plus de 680.000 jeunes qui, chaque année, s'inscrivent dans le but de devenir infirmier». Ces chiffres sont exacts. Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, en 2021, les 365 instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) ont reçu plus de 689.000 dossiers de candidatures sur la plateforme d'orientation post-bac Parcoursup. Un record, puisqu'il y a quatre ans, les établissements comptabilisaient seulement 180.000 candidatures. Cette hausse fulgurante s'explique par l'arrivée des formations infirmières sur Parcoursup. Jusqu'en 2019, les candidats devaient se présenter directement auprès des Ifsi pour passer un concours. Désormais, l'examen d'entrée et les frais de candidature qui l'accompagnaient n'existent plus et ont été remplacés par l'analyse du dossier.
Si la formation attire toujours plus, la réalité, ensuite, est toute autre. Sur ces près de 700.000 candidatures de cette année, seuls 36.104 étudiants seront en réalité admis en première année à l'Ifsi la rentrée prochaine. Un chiffre en hausse ces dernières années grâce au Ségur de la Santé et à France Relance qui prévoyait d'ici 2022 de développer 6600 places supplémentaires. Toutefois, si les infirmiers diplômés d'État - formés en trois ans - devraient être plus nombreux dans les années à venir, ils ne permettraient pas de résorber les «60.000 postes vacants en hôpital et en clinique» annoncés par le SNPI.
10% d'abandon chaque année en formation
Et pour cause : en octobre dernier, Olivier Véran annonçait que ces trois dernières années, 1300 étudiants auraient abandonné leurs études. «Nous estimons que sur les effectifs globaux, 10% des élèves infirmiers arrêtent leur formation chaque année. Soit une perte de 9000 à 10.000 jeunes. Dans certaines régions comme l'Île-de-France, cela peut même atteindre 18%», indique de son côté Mathilde Padilla, présidente de la fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi). «On n'a pas de problème d'attractivité, on a un problème de fidélisation», commente Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI.
Un taux d'abandon qui s'explique d'abord par Parcoursup, d'après la présidente du SNPI et directrice adjointe de l'Ifsi de Colmar (Haut-Rhin), Virginie Schlier. Dans son établissement, le taux d'abandon a doublé et est passé à environ 20%. «On ne gère plus le système de sélection. Tout est basé sur leur dossier et leur projet de motivation sur seulement 20 lignes. Il n'y a plus d'entretien, qui nous permettait de détecter un manque de maturité ou de motivation», explique-t-elle. Le métier, aussi louable soit-il, reste difficile. Depuis son arrivée sur Parcoursup, la formation a gagné en visibilité. «Mais nous avons une moyenne d'âge des étudiants qui a rajeuni, puisque nous avons toujours plus de jeunes bacheliers. En première année, en septembre, ils étaient 15 mineurs sur 143. Ils ne sont pas tous prêts à affronter la réalité.»
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Les stages aussi sont une des causes d'abandon massif des études. C'est le cas de Clara, 25 ans, qui a abandonné sa première année d'études à l'Ifsi en 2017. «Je pleurais tous les jours dans les toilettes. J'ai eu deux fois cinq semaines de stage très dures. Je n'ai pas eu l'impression d'apprendre. Les infirmières soufflaient quand je leur disais que je ne savais pas encore faire un soin. Mais je comprenais aussi, car je voyais bien qu'elles n'avaient pas le temps», raconte la jeune femme, recrutée à l'époque sur concours. Désormais, elle est étudiante en master 1 de management des unités opérationnelles, à l'école de commerce de Compiègne. Rien à voir avec la santé. «Peut-être que si mes stages s'étaient mieux passés, je serais restée.» Sur sa promo, parmi les 100 élèves, une dizaine a arrêté avant d'être diplômée.
D'autres élèves témoignent de situations de maltraitance par leurs encadrants durant leur stage. «Les infirmiers m'ont demandé de prendre en charge un patient pour sa toilette. En voulant plier son bras, je sens qu'il résiste. Je m'aperçois qu'il regarde toujours dans le vide et ne me répond pas. Je panique, je sens qu'il est relativement froid et qu'il commence à être en raideur cadavérique. Je cours à la porte et je vois les membres de l'équipe en plein fou rire, me disant qu'ils venaient de constater le décès», raconte Cécile, une étudiante de 25 ans. «Bon, je vais le faire, tu as l'air un peu blonde» ; «Tu n'y arriveras jamais» ; «Tu n'es qu'une menteuse» ; «Casse-toi», relate quant à elle Léa, 22 ans.
180.000 diplômés n'exercent pas
«Cela reflète l'état du système de santé d'aujourd'hui», analyse Mathilde Padilla. Avant de préciser selon une étude de la Fnesi à paraître ces prochains jours que le «nombre d'idées noires chez les étudiants aurait doublé depuis 2017». Pour Thierry Amouroux, il est urgent de prendre le sujet au sérieux. «Ce n'est pas que l'on ne forme pas assez, c'est que l'on dégoûte. Cinq ans après leur diplôme, 30% des infirmiers abandonnent la profession», note le porte-parole du syndicat infirmier. Il ajoute : «Les soignants se chargent de 12 à 15 patients au lieu de 8. Ils changent de service chaque jour pour combler les trous, ils sont sous pression. Ils sont devenus des techniciens du soin. Tout le travail d'éducation thérapeutique est balayé d'un revers de main. Alors que c'est le cœur du métier.»
Si «la vocation survit», comme l'a affirmé Olivier Véran à la télévision et à la radio ce 12 mai, c'est finalement bien insuffisant pour résorber l'immense trou dans la raquette. «Aujourd'hui, 180.000 infirmiers diplômés de moins de 62 ans n'exercent pas leur profession. C'est un gâchis humain et social. Un tiers permettrait de combler le manque de soignants. Il suffirait de réenchanter l'hôpital pour voir moins d'étudiants partir et les diplômés revenir», poursuit Thierry Amouroux.
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En résumé, la formation en Ifsi est celle qui attire le plus de candidats sur Parcoursup aujourd'hui. Mais elle souffre aussi d'un fort taux d'abandon des étudiants durant leurs trois années d'études. Réintroduire l'entretien de motivation, améliorer les conditions de travail des infirmiers et des encadrants, mais aussi revoir la cartographie des stages et proposer aux étudiants des solutions de logement durant ces expériences professionnelles pour lutter contre les abandons dus aux difficultés financières, font partie des pistes d'amélioration imaginées par la Fnesi et la SNPI. «On est confrontés à une spirale infernale. Il faut faire vite», conclut le porte-parole du syndicat infirmier.
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Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes
Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.
Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2
DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.
Covid-19 : les Parisiens lassés du port du masque obligatoire dans les transports en commun
REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.
L'Humanité
Jazz à Saint-Germain-des-Prés, expériences soniques et sensorielles en haute compagnie
Nos recommandations culturellesLe festival parisien met à l’honneur les swing ladies – telles Marion Rampal, Airelle Besson, Sophia Domancich – et agit pour la prévention des violences sexistes.
Fara C.Les engagements de Jazz à Saint-Germain-des-Prés en faveur de l’égalité femmes-hommes, Donatienne Hantin et Frédéric Charbaut les renforcent, résolument. Le tandem qui a cofondé le festival met en place une formation du personnel à la prévention des violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’un protocole s’adressant également aux artistes et aux publics (recueil du témoignage, intervention, etc.).
Vidéo Marie Buscatto, « Marginalisation des femmes instrumentistes dans le monde du jazz »
Pionnier par son attachement à une meilleure représentation des femmes artistes dans sa programmation, le festival confirme sa démarche en 2022 à travers plusieurs actions, dont la table ronde Quelle place pour les femmes dans le jazz (18 mai), à laquelle participeront notamment la sociologue Marie Buscatto (auteure du livre Femmes du jazz, musicalités, féminités, marginalités, ), Alex Dutilh (France Musique) et la trompettiste Airelle Besson.
Podcast Live à Fip 100 % filles ou presque, FIP invite Fara C à établir cette programmation célébrant les jazzwomen (Airelle Besson, Rhoda Scott & Lady Quartet, Naïssam Jalal, Carla Bley…)
L’art de conter des histoires
Souffleuse des plus inspirées, Airelle Besson investira la superbe Maison de l’océan (le 21), pour un ébaubissant duo avec l’accordéoniste Lionel Suarez : audace et délicatesse, pour la délectation des mélomanes ! Par ailleurs, il faut absolument écouter l’album Try ! (l’Autre distribution), qu’Airelle Besson a enregistré en haute compagnie, avec le pianiste Benjamin Moussay, le batteur Fabrice Moreau et l’élégante acrobate des cordes vocales Isabel Sörling, lauréate, comme elle, d’une Victoire du jazz. La compositrice et discrète virtuose de la trompette partage, avec ses camarades, l’art de conter des histoires, non pas avec des mots, mais à travers le mystère qu’insuffle l’insondable langue de l’imaginaire.
Vidéo Airelle Besson, Benjamin Moussay et Fabrice Moreau, dans Après la neige (de l’album Try !)
Une exceptionnelle expérience sensorielle
Même soir, même lieu, avec Dan Tepfer, nous aurons l’opportunité de vivre, pour la première fois à Paris, une exceptionnelle expérience sensorielle : nous immerger à la fois dans le son de sa musique et dans les images (sur grand écran) que le pianiste franco-américain créera en direct et « en résonance » simultanée, pourrait-on dire, avec son exécution pianistique. Ceci, grâce à un dispositif informatique et selon un procédé dont il a conçu lui-même les algorithmes. Hallucinant… À aucun instant, la musicalité n’est sacrifiée, comme en témoigne son subtil et fascinant CD, Natural Machines (chez Sunnyside Records).
Vidéo Dan Tepfer, Natural Machines (album entier)
Mention spéciale aux ladies du jazz figurant à l’affiche, Sophia Domancich (le 19), Marion Rampal (le 18), qui invitera deux étoiles (Naissam Jalal et Piers Faccini), mais aussi Camille Bertault. Cette chanteuse, autrice et compositrice a sorti l’ébouriffant CD Le tigre (chez Sony), entre brise bossa nova et griffures d’ironie. Le 16 mai à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Camille Bertault sera, aux côtés d’Ibrahim Maalouf et Hugh Coltman, la « guest » du fameux contrebassiste et compositeur Kyle Eastwood, pour inaugurer en beauté cette 21e édition, qui compte, parmi ses sommités, Henri Texier (le 19 mai). Ce magistral contrebassiste, compositeur et improvisateur présentera Heteroklite Lockdown (sorti sur Label bleu), opus somptueux qui « rallume les étoiles ».
Fara C.
www.festivaljazzsaintgermainparis.comVidéo Jazz à Saint-Germain-des-Prés 2022, avec Kyle Eastwood, Marion Rampal, Sophia Domancich/Simon Goubert, Henri Texier, Noé Clerc
Pour télécharger l’enquête sur la représentation hommes-femmes dans le jazz et les musiques improvisées, réalisée par AJC Grands Formats, la FNEIJMA et Opale en coopération avec l’ADEJ.
jazzfestival L'Humanité
La VOD de la semaine - « The Assistant » de Kitty Green
Nos recommandations culturellesLe quotidien de l’assistante d’un patron d’une société de production cinématographique. Mis en scène avec une sobriété rare, ce film analyse de façon transversale et distanciée le processus de la prédation sexuelle
Vincent OstriaÉtrangement, « The Assistant » de Kitty Green n’a pas eu l’honneur d’une sortie en salles en France. Cela peut sans doute s’expliquer par la désorganisation qu’a causé la fermeture des cinémas pendant de longs mois. Toujours est-il que s’il y a un petit chef-d’œuvre décrivant les prémices du phénomène #MeToo, c’est bien celui-ci. Kitty Green, cinéaste féministe, n’a pas choisi le traitement le plus spectaculaire et rentre-dedans du sujet. La situation de départ ressemble fortement à celle qui a déclenché le scandale : le directeur d’une société de production de films consomme de jolies jeunes filles innocentes à l’insu de leur plein gré. L’histoire est filmée du point de vue d’une jeune assistante, Jane, corvéable à merci, qui, si elle n’est pas la proie du prédateur, se tient aux premières loges de ce ballet sournois. La réussite du film, qui a rebuté certains spectateurs peu férus de sobriété, provient de sa description routinière et répétitive du travail de l’assistante, petite souris dévouée qui doit arrondir les angles et subir les humeurs des uns et des autres — notamment du patron ou de son épouse s’inquiétant des frasques de celui-ci. Soit une chronique très factuelle, feutrée et presque monotone, dont la retenue a quelque chose de bressonien (ou akermanien, si l’on pense au film « Jeanne Dielman, 23, quai du commerce… »). Autre caractéristique remarquable : le boss, qu’on suppose calqué sur Harvey Weinstein, n’apparaît jamais à l’écran. On entend juste sa voix au téléphone. Et il n’est pas nommé par son nom. Tous les employés parlent de lui en permanence à la troisième personne en le désignant uniquement par le pronom « il ». Cela renforce le mystère inquiétant du patron tout-puissant et abusif. En même temps, le film ne se contente pas de faire planer le mystère et de décrire les tâches journalières de la jeune assistante. Il analyse le système d’omerta bureaucratique sur laquelle repose cette société de production. Voir le génial entretien de Jane avec le DRH mielleux, qui lui fait comprendre très clairement qu’elle a intérêt à fermer les yeux sur les abus du chef si elle tient à son job. Bref, une formidable vue en coupe d’un phénomène qui a défrayé la chronique, effectuée avec une mise en scène retenue et minimaliste qui donne très envie de découvrir les autres réalisations de cette cinéaste méconnue.
« The Assistant » de Kitty Green. États-Unis, 2020, 1 h 28
À voir sur universcine.com
cinéma Le Figaro
Chine : le Covid sape la consommation et propulse le chômage
Sébastien FallettiPrès de 400 millions de chinois sont soumis à des restrictions de mouvement ces dernières semaines. Des confinements très stricts qui ont un effet dévastateur sur l'économie.
Correspondant en Asie,
L'effet omicron frappe de plein fouet la seconde économie mondiale. La Chine a enregistré en avril ses pires performances économiques depuis deux ans, plombée par les confinements sans merci imposés à Shanghai et de nombreuses métropoles, au nom de l'implacable stratégie « Zéro Covid » du président Xi Jinping.
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Les ventes au détails ont plongé de 11,1% sur un an selon le Bureau National des Statistiques (BNS), au-delà des prédictions les plus pessimistes, accélérant le repli de la consommation déjà entrevu le mois précédent. Près de 400 millions de chinois dans 45 villes sont soumis à des restrictions de mouvement ces dernières semaines, selon Nomura, afin de contenir la plus forte poussée du virus depuis son irruption à Wuhan, début 2020. Les 26 millions de Shanghaiens sont pour l'essentiel enfermés dans leurs logements depuis fin mars, privés de shopping, sapant une consommation déjà en berne depuis la fin 2021, et frappant par ricochet les petits commerces. L'ombre du confinement rattrape également Pékin, la capitale vitrine du régime dont les 22 millions d'habitants sont soumis à des restrictions grandissantes.
Un aperçu des difficultés
Le chômage a bondi à 6,1%, approchant du record de 6,2% de février 2020, confirmant l'impact des mesures antiépidémique sur l'économie réelle, dans un pays à la protection sociale rudimentaire. Cette statistiques n'offrent qu'un aperçu des difficultés ne comptabilisant pas les millions de travailleurs migrants dont beaucoup sont rentrés dans leur province d'origine, faute d'emplois dans les métropoles côtières, depuis le début de la pandémie. « Derrière ces chiffres, il y a la perte d'innombrables entreprises et d'individus dont beaucoup ont du mal à joindre les deux bouts » juge dans un post sur Weibo, Hu Xijin, chroniqueur au pourtant très nationaliste Global Times.
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Les autorités multiplient les déclarations volontaristes, soulignant que ces épreuves ne sont que temporaires, et que l'activité repartira une fois proclamée la « victoire » face à omicron. Ces difficultés « ne seront que de courtes durée. Les fondamentaux de l'économie et sa montée en gamme sont inchangés » a déclaré Fu Linghui, porte-parole du BNS.
Une reprise qui s'annonce «molle»
Plaque tournante du commerce mondial, Shanghai annonce un desserrement progressif de l'étau sanitaire, avec la réouverture de certains commerce cette semaine, et table sur un normalisation en juin. Mais ces prédictions ne convainquent pas nombre d'habitants, qui redoutent une vie scandée par les tests covid dans les prochains mois, sous le signe du « Zéro covid », érigé en dogme par le leadership. La reprise espérée s'annonce «molle», comparée au rebond de 2020, alors que la croissance mondiale est criblée d'incertitudes, de l'inflation à la guerre en Ukraine. « Le plus dur est peut être passé, mais la Chine aura du mal à retrouver son niveau d'avant pandémie » juge Julian Evans-Pritchard dans une note de Capital Economics.
Ces mauvais chiffres mettent en péril l'objectif de 5,5% de croissance du PIB dicté par Pékin pour 2022, en cette année lourde d'enjeu politique, culminant par un Congrès du Parti à l'automne, où Xi compte briguer un troisième mandat sans partage. « Cette cible paraît ambitieuse » juge Bert Hofman, ancien patron de la banque mondiale à Pékin. Le FMI a déjà revu à la baisse ses prévisions à 4,4%.
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Dans ce contexte plombé, les autorités multiplient les signaux de soutien à l'activité, notamment par un nouveau plan d'infrastructures, mais peinent à convaincre les investisseurs comme l'indique le repli des capitaux étrangers, sur fond de tensions géopolitiques entre l'occident, Moscou et Pékin. Le régime semble loin de vouloir ni pouvoir dégainer un gigantesque plan de relance de l'ampleur de 2008, qui avait offert un coup de fouet à la croissance mondiale. « La Chine n'a plus beaucoup de marge de manœuvre fiscale » juge Alicia Garcia Herrero, cheffe économiste chez Natixis, sur fond d'endettement des gouvernements locaux, et déboires du secteur immobilier. Le promoteur Sunac est en défaut de paiement sur ses dettes en dollars, confirmant les difficultés de ce secteur clé pour la croissance chinoise, après ceux du géant Evergrande. « La confiance ne peut être entretenue par des slogans, mais par des améliorations réelles » prévient Hu.
Guerre en Ukraine : les actifs de Renault en Russie vendus à l'État russe
Le groupe français précise toutefois qu'il garde l'option de racheter ses parts dans Avtovaz, fabricant des Lada, pendant six ans.
Regarder la vidéoDécès de Bernard Bigot, patron du programme Iter sur la fusion nucléaire
«Emporté par la maladie», le Français est décédé à 72 ans. Il était à la tête du programme depuis 2015.
Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports
Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.
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Législatives 2022: une ancienne gagnante de «Koh-Lanta» se présente pour le parti d’Emmanuel Macron
- Par
Sarah Lecoeuvre
- Mis à jour
le 16/05/2022 à 16:00
- Publié
le 16/05/2022 à 15:56
En juin prochain, Isabelle Seguin, découverte il y a près de vingt ans dans le jeu d’aventures de la Une, va représenter le parti Renaissance du président de la République en vue d’obtenir un siège à l’Assemblée nationale.
Elle s’appelle Isabelle Seguin et a remporté la troisième saison de «Koh-Lanta». Le 12 juin prochain, il sera possible de glisser son nom dans l’urne de la 4e circonscription de l’Ain. Le parti Renaissance (ex-République en marche) a décidé d’investir cette responsable d’un organisme de formations de 60 ans pour les élections législatives. Elle remplace le député sortant LREM Stéphane Trompille, condamné pour harcèlement sexuel, qui n’a pas obtenu le soutien du parti d’Emmanuel Macron. Rien n’est toutefois gagné pour cette ancienne brocanteuse qui serait «inconnue» dans le département selon nos confrères du Progrès.
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Isabelle Seguin avait participé à la troisième saison de «Koh-Lanta» au Panama diffusée sur TF1 en 2003. Moundir et Moussa faisaient également partie du casting de l’émission déjà présentée par Denis Brogniart. Gagnante de la première épreuve d’orientation de l’histoire du jeu et de celle des poteaux, elle avait fini par remporter le jeu avec Delphine Bano, une serveuse de 32 ans. Pour la première fois, le vote du jury final avait débouché sur une égalité.
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Mais l’histoire d’Isabelle Seguin avec l’émission de la Une ne s’était pas arrêtée là. À l’époque, le gagnant du jeu devait empocher 100.000 euros tandis que le finaliste malheureux, 10.000. En raison de l’égalité, la production avait décidé d’octroyer 55.000 euros à chacune des deux gagnantes. Ce qui n’avait pas été au goût des lauréates qui, dans le but d’obtenir l’intégralité des gains du vainqueur désigné, ont attaqué ALP en justice. Au terme du procès, elles ont gagné et pu toucher 100.000 euros chacune.
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Le Figaro
Emmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental
François-Xavier BourmaudRÉCIT - Le président se prépare dans le plus grand secret à nommer un nouveau premier ministre pour lancer son second mandat.
C’est une rumeur persistante. Suffisamment tenace pour provoquer un tir de barrage au sein de la majorité présidentielle. Celle de la nomination de Catherine Vautrin à Matignon. Cela fait déjà près d’un mois que le nom de la présidente de la Métropole du Grand Reims circule pour remplacer Jean Castex à la tête du gouvernement. Parmi d’autres. À la recherche d’un profil féminin pour le poste de premier ministre, Emmanuel Macron s’est penché sur toutes les hypothèses et a étudié tous les profils.
Élisabeth Borne, sa ministre du Travail actuelle. Christine Lagarde, la patronne de la Banque centrale européenne. Marisol Touraine, l’ancienne ministre des Affaires sociales de François Hollande. Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco et ancienne ministre de la Culture du même François Hollande. Anne de Bayser, l’ancien bras droit du secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler. Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l’Industrie. Approchées, certaines auraient même refusé le poste, comme Véronique Bédague, la patronne de Nexity, ou Valérie Rabaud, la patronne des députés socialistes…
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De cette liste de noms qui circulent, une seule certitude semble se dégager, celle que le prochain locataire de Matignon sera une femme. Pourtant, en 2017 déjà, Emmanuel Macron cherchait un profil féminin. «Il n’y a eu qu’une expérience en France, quelqu’un de remarquable, Édith Cresson, dont la vie n’a pas été facilitée parce que le contexte politique était très dur, expliquait-il alors. Après, je ne vais pas choisir un premier ministre parce que c’est une femme. Je choisirai le premier ministre le plus compétent, le plus capable possible, avec le souhait et la volonté que ce soit aussi une femme.» Ce fut Édouard Philippe, puis Jean Castex.
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Remaniement: le prochain premier ministre devra avoir de l'«empathie», de l'«expérience» et un «leadership», selon Bayrou - Regarder sur Figaro Live
Macron, plus impénétrable que jamais
«Il y a beaucoup de noms qui circulent, qui disparaissent puis qui reviennent, mais il faut avoir beaucoup de prudence, indique-t-on dans l’entourage du chef de l’État. Il y a des signes qui disent que l’on n’est pas à l’abri que tout cela soit loin de la réalité.» Notamment le mutisme dans lequel s’est enfermé Emmanuel Macron, plus impénétrable que jamais. D’autant qu’en même temps qu’il s’attelle à bâtir son futur gouvernement, le président de la République poursuit ses activités.
Dimanche, il s’est rendu aux Émirats arabes unis pour rendre hommage au cheikh Khalifa Ben Zayed al-Nahyan, président émirati décédé vendredi. Un déplacement de dernière minute qui a empêché Jean Castex de se rendre comme prévu au Vatican pour assister à la canonisation de Charles de Foucauld. Les deux têtes de l’exécutif ne peuvent en effet pas être hors du territoire simultanément. Le premier ministre a été remplacé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Cette semaine, entre la réception de Charles Michel à l’Élysée lundi et des appels internationaux sur la guerre en Ukraine, le chef de l’État envisage un déplacement en province. Si le remaniement lui en laisse le temps.
Le gouvernement sortant est identifié à droite. Nommer un premier ministre de centre gauche enverrait un signal à l’électorat et serait gage de rassemblement
«C’est toujours un moment d’installation qui prend beaucoup d’espace», rappelle-t-on à l’Élysée. Entre l’annonce du nom du nouveau premier ministre et celle de la composition de son gouvernement, il peut s’écouler au moins vingt heures, plusieurs jours si les vérifications de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) s’attardent. À l’Élysée, on vante «la sérénité des dernières heures» et l’on assure de «la confiance dans le fait d’avoir une équipe de combat prête à dérouler le projet et à gagner les élections législatives». Tout se déroule comme prévu donc, selon le calendrier établi. «Il n’est pas inutile d’avoir une période pour mettre les choses en ordre et réfléchir à une nouvelle équipe», a fait valoir François Bayrou lors du «Grand Jury RTL-Le Figaro- LCI».
Premier temps: la phase de décantation après le deuxième tour de l’élection présidentielle pour en analyser le message. Deuxième temps: la phase de refondation et son volet politique, avec la reconstruction de la majorité via l’accord entre LREM, Horizons et le MoDem pour les législatives. Troisième temps: l’élaboration du gouvernement pour lancer l’action, avec le choix du premier ministre pour l’incarner. L’annonce est imminente. Samedi matin, le site internet du gouvernement a affiché par erreur une page annonçant la démission du gouvernement Castex, «en raison de problèmes techniques», selon Matignon. Pour l’heure, le Conseil des ministres, celui censé réunir le prochain gouvernement, est toujours programmé pour mercredi.
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Ce week-end, c’est sur Catherine Vautrin que tous les regards se sont focalisés. «C’est fait», souffle un conseiller au sein de l’exécutif, quand un autre s’interroge: «Si son nom sort, ça peut aussi être pour torpiller l’hypothèse.» Un dernier résume: «Certains n’y croient pas et d’autres trouvent que c’est un signal droitier conservateur.» Comme ce ministre de poids de l’actuel gouvernement qui n’arrive pas à croire à la nomination de Catherine Vautrin et qui croit toujours dans les chances d’Élisabeth Borne.
Après Édouard Philippe et Jean Castex, la perspective de voir une nouvelle fois une personnalité de droite s’installer à Matignon a en tout cas agacé l’aile gauche de la macronie. Ces derniers jours, plusieurs députés de la majorité ont ainsi exprimé leur préférence pour un premier ministre issu de la gauche. «Il y a un besoin d’incarnation du discours social à Matignon», estime la députée de Paris Laetitia Avia. «Le gouvernement sortant est identifié à droite. Nommer un premier ministre de centre gauche enverrait un signal à l’électorat et serait gage de rassemblement», enchérit son collègue de Seine-Saint-Denis Patrice Anato.
Dans le même temps, Catherine Vautrin a vu resurgir sur les réseaux sociaux ses déclarations passées, notamment celles contre le mariage pour tous. L’ancienne ministre de la Cohésion sociale, sous l’autorité de Jean-Louis Borloo, dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin ne rassure que très peu l’aile gauche du macronisme. Signe que le dépassement tant prôné par Emmanuel Macron n’a pas encore intégré toutes les têtes. Au sein de la droite en revanche, l’hypothèse Catherine Vautrin en a ravi certains, notamment les plus allants pour participer à une grande coalition derrière le chef de l’État.
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ENQUÊTE - L’ancienne tête de liste aux européennes du RN se prépare à prendre définitivement la succession de Marine Le Pen à la tête du mouvement.
Remaniement : selon François Bayrou, «leadership», «expérience» et «empathie» sont les qualités requises pour Matignon
Le président du MoDem a estimé le fait que le futur chef du gouvernement soit une femme est davantage secondaire.
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Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
Le Figaro
Quelles sont les tenues interdites au collège et au lycée?
Par
Martin Paccoud •
Sophie de Tarlé •
Publié le 12/10/2016 à 17:06
• Mis à jour le 16/05/2022 à 14:10
Chaque année, des tensions surgissent autour de la définition de ce qui est jugé comme une «tenue scolaire correcte».
Le 11 mai, soit le jour de l’épreuve de spécialité du bac, «une élève du lycée Ribot de Saint-Omer (Pas de Calais) s’est présentée vêtue d’un mini-short, de collants résille troués et d’un crop-top (un haut laissant apparaître le nombril) surmonté d’une veste», rapporte la Voix du Nord. Dans une vidéo diffusée par le quotidien, le jeune visage caché explique d’une voix masculine, que le proviseur l’a menacée d’un conseil de discipline. Jugeant sa tenue contraire au règlement intérieur de l’établissement qui stipule que «les élèves doivent porter une tenue vestimentaire convenable et compatible avec la vie collective», le proviseur a convoqué l’élève. Ses parents sont venus lui apporter des vêtements afin qu’elle se change avant le début de l’examen.
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Avec le printemps et la chaleur qui revient, les tenues raccourcissent, ce qui n’est pas du goût de tout le monde. Des élèves se plaignent des remarques des surveillants quant à leur tenue: shorts, débardeurs, robes jugées trop «sexy», crop top.... La direction d’un établissement peut-elle interdire certaines tenues? Est-ce légal d’imposer une tenue «correcte» à l’école?
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Des règlements plus ou moins stricts
«Le cadre juridique sur les ‘tenues correctes’ reste assez flou», répond Valérie Piau, avocate de l’éducation et auteur du Guide Piau: les droits des élèves et des parents d’élèves (L’Étudiant). «La loi n’interdit que le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse, ainsi que tout vêtement recouvrant le visage». La notion de «tenue correcte» est définie par les directeurs d’établissements, qui peuvent détailler les interdictions dans leur règlement intérieur. Néanmoins, ils ne décident jamais seuls: la rédaction du règlement est réalisée par un conseil d’administration composé à la fois par la direction, les enseignants, les personnels, les élèves et les parents d’élèves.»
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«Dès lors qu’une proposition est adoptée par la majorité, les parents et les élèves peuvent la contester auprès du conseil d’administration. Si celui-ci ne vote pas en faveur de sa modification, ils peuvent solliciter le rectorat ou l’inspecteur d’académie afin de vérifier la légalité de ladite proposition», détaille Valérie Piau. On peut lire dans la charte des règles de civilité du collégien, disponible sur le site du ministère de l’Éducation nationale, que les élèves doivent entrer au collège avec une tenue vestimentaire «convenable». «Convenable» prend un sens différent selon les établissements.
C’est dans les écoles privées, de manière générale, que le règlement intérieur est le plus ferme. Il interdit bien souvent les tenues de sport en dehors des heures d’EPS, les pantalons troués, les shorts trop courts, ou les hauts trop dénudés. Le collège Stanislas, à Paris 6 ème va plus loin, et détaille dans son règlement intérieur que seuls sont admis les «chemises, polos, tee-shirts, chandails, couvrant la taille et les épaules, non décolletés, non transparents et adaptés à la taille de l’élève». À Stan, la surveillance des tenues est un combat de chaque instant. Un ancien collégien raconte: «Une fois, le préfet des 4 ème-3 ème, excédé de voir trop d’élèves avec des chaussures non conformes, avait décidé de les confisquer pendant une journée, réduisant les collégiens à se promener en chaussettes dans l’établissement!». Il se souvient que «le règlement était suivi de manière plus ou moins stricte par les différents préfets».
Hygiène et sécurité comme autres motifs d’interdiction
Certains vêtements peuvent aussi être interdits pour des raisons de sécurité et d’hygiène: une blouse en chimie ou en arts plastiques par exemple.
Dans les Maisons d’éducation de la Légion d’honneur, l’uniforme est obligatoire (ici lors de la remise des prix).
L’uniforme coupe court au débat
Certains établissements choisissent de répondre au problème en imposant des uniformes. Cette solution a été retenue à Saint-Jean de Passy, un établissement privé parisien du XVIème, à la rentrée 2017, pour les élèves de la 6ème à la 2nde. L’établissement justifie son choix sur son site internet, en expliquant qu’il permet d’endiguer «les jeux d’apparence, [qui] l’emportent trop souvent sur la recherche de la simple dignité de la personne». On trouve aussi des uniformes dans les établissements publics, comme en Martinique, où près d’un tiers des établissements, publics ou privés, a recours à ces tenues, selon le journal France-Antilles. Mais aussi dans les deux Maisons d’éducation de la Légion d’honneur qui scolarisent un millier d’élèves en région parisienne, de la sixième aux classes préparatoires. La tenue est composée d’un chemisier blanc, une robe d’uniforme, des chaussettes blanches ou bleues et de chaussures type mocassin. C’est aussi le cas dans tous les collèges et lycées militaires.
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Nouvelles élites : «Les diplômes comptent sensiblement moins aujourd'hui»
Sofiane ZaizounePlus nombreux, plus hétérogènes, les surdiplômés réseautent avec leurs valeurs et diffusent leurs propres normes culturelles, explique la sociologue Monique Dagnaud.
Madame Figaro . – Votre livre Génération surdiplômée dresse le portrait des nouvelles élites. Comment décririez-vous leur rapport au réseau ?Monique Dagnaud. – Il y a quelques décennies, à peine 20 % de la population faisait des études supérieures. Ce chiffre monte à 47 % aujourd'hui, et la moitié va jusqu'à bac + 5. Par leur nombre, ces diplômés constituent une société dans la société. Ils quittent souvent leur lieu de naissance pour rejoindre l'université ou une grande école, et ils y font l'expérience d'un certain mode de vie. Ils y rencontrent des personnes d'horizons et de parcours divers, travaillent en plusieurs langues, jouissent d'une offre culturelle riche, et pour 60 % d'entre eux effectuent un long séjour à l'étranger. Cette pratique de multiples langages culturels, linguistiques et numériques les dote d'une vraie flexibilité. Laquelle nourrit une sociabilité très large, marquée par une culture d'ouverture.
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D'où une grande diversité de métiers dans ces nouveaux cercles ?Oui, on n'y retrouve pas uniquement les 5 ou 6 % issus des grandes écoles les plus prestigieuses, et qui occupent déjà des postes de pouvoir, mais un groupe plus large. Certains travaillent dans le marketing, la finance ou la communication, ou exercent des métiers en tension : ingénieurs, développeurs, consultants, spécialistes des ressources humaines. D'autres se sont reconvertis dans des métiers artisanaux ou artistiques. Par leur diplôme, ces 20 % partagent une certaine vision du monde et un éventail de choix professionnels important. À bien des égards, ils constituent un ensemble homogène.
Ils cultivent l'entre-soi ?Ils peuvent revendiquer des valeurs d'inclusion tout en évoluant dans un monde relativement fermé. Leur univers est plus complexe et plus divers que celui des élites des dernières décennies. Les cercles et les clubs traditionnels ont longtemps été liés à des trajectoires ascensionnelles dans le monde du pouvoir, administratif ou privé. Les diplômes comptent sensiblement moins aujourd'hui. Surtout, leur hiérarchie, la valeur symbolique attachée à chaque diplôme, est moins rigide. On ne parle pas uniquement de polytechniciens ou des grands corps, mais aussi d'artisans innovants ou d'anciens financiers reconvertis dans la boulangerie bio, par exemple.
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Qu'est-ce qui les rassemble ?Des valeurs très fortes : une forme de curiosité, un goût pour l'expérimentation, l'innovation, la prise de risque et, surtout, la qualité de vie. On échange donc sur ses goûts, ses voyages, ses passions ou, plus encore, sur l'éducation des enfants, préoccupation majeure. Ces actifs organisent leur quotidien de manière à nourrir les leurs d'expériences sur mesure, pour les aider à développer leurs talents et trouver leur voie. Ils portent une vision globale de la vie, avec l'idée qu'il faut réussir partout. Logiquement, leurs discussions dépassent le cadre professionnel.
Sont-elles pour autant plus spontanées, moins maîtrisées ?Un phénomène s'est beaucoup intensifié, jusqu'à être enseigné dans les écoles de commerce ou de communication : la construction d'une image de soi. On parlait de personal branding il y a quelques années. La communication décentralisée des réseaux sociaux a renforcé l'idée d'une sociabilité qui part de soi, de ses projets et de sa vision. On cultive ses réseaux en se racontant de manière personnelle, mais très maîtrisée. Davantage que ses diplômes, on met en scène ses goûts culturels, ses exploits sportifs, ses voyages ou encore ses enfants, tout en cultivant une certaine discrétion quant aux aspects les plus intimes de sa vie, notamment familiale. C'est peut-être la dernière frontière qui subsiste dans cette osmose entre les vies publiques, professionnelles et privées.
Directrice de recherche émérite au CNRS, Monique Dagnaud a coécrit avec Jean-Laurent Cassely, «Génération surdiplômée. Les 20 % qui transforment la France», aux Éditions Odile Jacob.
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Cette Néo-Zélandaise passionnée de cinéma gère le leader européen de production, d'acquisition et de distribution audiovisuelles. Et conjugue art et business pour lancer 50 films et 30 séries par an.
Le Figaro
Kate Moss : sexe, drogues & rock'n'roll
PODCAST - Dans le sixième épisode de Scandales , on retrace le fabuleux mais sulfureux parcours de Kate Moss, mannequin-star des années 1990. Ses débuts, ses amours, ses emmerdes.
C’est une histoire fascinante qui commence comme beaucoup d’autres. Rien ne laissait présager que Kate Moss serait un jour supermodel. Elle grandit dans une banlieue du sud de Londres, appelée Croydon. Sa mère est serveuse dans un bar et son père est organisateur de voyage. À 12 ans, elle fume déjà devant ses parents et boit beaucoup de cidre avec ses copines, qui n’ont, comme elle, pas de couvre-feu. Elle aurait pu rester là-bas, continuer une scolarité plutôt médiocre, se marier à un gars de Croydon comme elle.
Mais il y a ce jour de 1988, où elle est repérée à l'âge de 14 ans à l’aéroport JFK de New York. Son minois d'écureuil, ses dents pointues et son corps frêle ont fait d’elle une rock star dans le monde de la mode. On l’a surnommée «La Brindille» et elle a traversé les années 2000, puis les années 2010, en ne cessant jamais d’être cette fille que les filles voulaient être. Son physique atypique est devenu une sorte d’idéal, mais elle nous a aussi fascinés par ses conquêtes, aussi cool que sulfureuses, de Johnny Depp à Pete Doherty. Comment expliquer qu’on a tant voulu être elle, elle qui parlait si peu, et dont on a jamais, finalement, percé le secret ? Qu’est-ce qu’elle représentait pour nous ? Pourquoi elle a tant incarné notre génération ?
Dans cet épisode de Scandales , la journaliste Marion Galy-Ramounot replonge dans l'enfance du mannequin, ses débuts dans le monde de la mode et sa longévité, surtout, dans celui-ci . À son micro se succèdent :
- John Hartley, professeur en Culture des médias à l'université de Sydney, auteur de l'ouvrage Documenting Kate Moss.
- Dr Sylvia Holla, sociologue et professeure à l'université de Rotterdam, auteure du document Beauty, Work, Self: how fashion models experience their aesthetic labor.
- Jean-Victor Blanc, psychiatre à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, eu auteur de Pop & Psy, un livre sur les troubles psychiatriques chez les célébrités.
Scandales est un podcast de Madame Figaro, écrit et présenté par Marion Galy-Ramounot, et produit par Lucile Rousseau-Garcia. Adèle Jacquet a participé à l'écriture et à la production de cet épisode. Thomas Rozes en a fait la réalisation et le mix sur une musique composée par Jean Thévenin. Océane Ciuni est la responsable éditoriale de Scandales, un podcast produit par Louie Créative, l'agence de contenus audios de Louie Média.
Cet épisode intitulé «Kate Moss : sexe, drogues & rock'n'roll» est à écouter gratuitement sur les toutes les plateformes, dont Apple Podcasts, Deezer, Spotify à partir du 16 mai 2022.
Camille Vasquez, l'avocate et redoutable stratège médiatique de Johnny Depp
Depuis le 11 avril, Johnny Depp et Amber Heard s'affrontent devant le tribunal de Fairfax. Dans cette bataille, l'acteur peut compter sur Camille Vasquez, membre essentiel de son équipe de défense et redoutable experte médiatique.
En photo, ce moment de rires et de complicité entre Emmanuel Macron et ses petites-filles
Samedi 7 mai, l'époux de Brigitte Macron devenait à nouveau président de la République française lors de la traditionnelle cérémonie d'investiture. L'occasion de célébrer l'événement en famille avec les petits-enfants de son épouse.
Johnny Depp s'offre une virée en Europe pendant la suspension de son procès contre Amber Heard
Après une semaine de pause, le procès en diffamation qui oppose les deux acteurs reprendra lundi 16 mai, au tribunal de Fairfax, en Virginie.
L'Humanité
Écouter ce qu’on n’entend jamais
Nos recommandations culturellescréation musicale Avec Essaimées, partition présentée ce week-end avec le concours de 200 adolescents, le compositeur Nicolas Frize poursuit son travail sur l’univers sonore en se fondant dans la vie d’un lycée populaire.
Clément GarciaLe lycée Paul-Éluard de Saint-Denis est un établissement à part, vrombissant, indompté, à l’avant-garde des différents mouvements qui mobilisent la jeunesse. Une mèche permanente qui ne manque jamais de s’allumer, contre Parcoursup, la réforme des retraites, les violences policières… Une école où tout n’est pas rose, loin s’en faut. De multiples actes de violence y sont dénombrés, conduisant les forces de l’ordre à assurer une présence pesante à ses abords. De fait, l’établissement fait peau commune avec le nord de la nécropole des rois : un condensé des tensions et solidarités, fêlures et espoirs, luttes et troubles qui caractérisent ce fragment de la France populaire.
C’est ici que le compositeur Nicolas Frize a posé ses bagages, l’hiver dernier, avec son association les Musiques de la Boulangère, pour une création musicale baptisée Essaimées, qui sera présentée au public ces 13, 14 et 15 mai. L’œuvre prendra la forme, lors d’ « un grand concert de plusieurs concerts », d’une déambulation sonore jusque dans les moindres recoins du bâtiment. Un travail au long cours comme les affectionne Nicolas Frize, fruit d’une résidence de cinq mois, véritable plongée dans les us et coutumes de la vie scolaire. Le compositeur s’est, à de multiples reprises, essayé à ces résidences immersives qui finissent par définir une méthode. Et une démarche créatrice. Déjà, en 1984, il prenait ses quartiers dans l’usine Renault du site de Billancourt. Il répète l’expérience dans la Manufacture de Sèvres en 2006, trois années durant, puis dans l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis ou l’usine PSA de Saint-Ouen. À chaque fois, les salariés des différents lieux sont confrontés, à travers les sons collectés puis ordonnés, aux réalités cachées de leur labeur. C’est donc cette fois un lycée, lieu de transmission des savoirs et carrefour de la vie sociale, que Nicolas Frize a décidé d’investir en mobilisant des classes de seconde, de première et de terminale dans son vaste projet musical. « Leur projet », serait-on tenté de dire, tant les élèves sont appelés, avec leurs professeurs, à donner de leur corps et de leur intelligence pour réaliser une œuvre qui entend offrir aux matières enseignées un horizon extrascolaire.
communiquer par la musicalité d’une intonation
Professeure d’histoire-géographie, Camille Taillefer travaille cette année avec ses élèves de terminale autour du concept de frontière. Un thème qui fait écho aux langues parlées, comprises comme autant de barrières qu’un usage musical briserait. « Ce lycée est un lycée international au sens réel, avec parfois vingt langues parlées dans une seule classe, sans que les élèves osent le dire », remarque-t-elle. Lucie-Rose est l’une de ces élèves, investie à fond dans le projet. Née au Congo d’une mère portugaise, la jeune fille parle, en plus du français, le portugais, le lingala (langue bantoue), l’italien et l’espagnol. Un pan de la tour de Babel à elle seule. Elle a fière allure lorsqu’elle se lève pour nous faire une démonstration, déclamant sur tous les tons « J’ai mal à la tête » en portugais, avant de modifier sa voix pour exprimer une colère en italien : « J’explose ce que j’ai en moi ! » Jolie formule qui lui sied parfaitement. « Je joue comme si c’était la première fois, comme si j’allais mourir. » Elle évoque immédiatement son grand-père, Doudou Ngafura, figure majeure du théâtre congolais. Le but, ici, n’est pas tant pour les élèves-créateurs de se comprendre que de communiquer par la musicalité d’une intonation, d’une expression, « en faisant dialoguer l’intime des langues maternelles avec la langue vernaculaire », comme le souligne Nicolas Frize. Une autre élève, Yasmine, relève « la nouveauté de faire un projet sur la culture. L’idée, c’est de partir d’une notion et d’en dire tout ce qu’on peut. On questionne les traditions, comment la culture a changé depuis nos parents et quel est son rôle au sein de la société. »
Une idée qui prend tout son sens pendant le cours de philosophie, où le thème de la culture est ausculté sous ses différents aspects. Des citations d’auteurs sont imprimées sur une large fresque où trône, au centre, celle, étrange, d’un élève : « La culture nous afflige… » Les citations s’afficheront le long d’une structure d’où sortiront divers sons. Mais lesquels ? La discussion s’engage : « Une lettre d’amour susurrée ? » D’accord, mais aux élèves de trouver le texte. « Des mots du quotidien ? » souffle le compositeur qui enjoint les élèves à enregistrer leurs aïeux. « Mais ce serait bien d’avoir des voix d’enfants, de vos petits frères et petites sœurs. » « Des sons de manifs ? » soumet encore Nicolas Frize. Pas si évident. Doumia s’interroge : « C’est quoi, le rapport avec la culture ? » Revient alors à la mémoire d’une de ses camarades le dernier blocus du lycée, en novembre 2020, lors du premier confinement. Un événement que les élèves n’ont pas manqué d’enregistrer à l’aide de leurs téléphones rivés à toutes les mains.
Lors d’une répétition dans l’amphithéâtre du lycée, une quinzaine d’élèves en classe de sciences de la vie et de la terre (SVT) sont assis deux par deux devant des partitions, symboles des allers-retours entre l’écrit et l’oral, centraux dans la genèse d’ Essaimées. Le compositeur dirige mais précise : « Vous le ferez sans moi la prochaine fois ! » Les élèves frottent leurs vêtements, tapent leur peau et claquent la langue en suivant la partition. « Il s’agit, pour ces jeunes, d’utiliser les sons comme un instrument. La peau de l’homme devient la peau de l’instrument, comme d’autres peaux sur les instruments percussifs. » La gêne est palpable. Faire parler son corps relève de la gageure à une étape de la vie où « le réflexe, c’est plutôt de le faire disparaître », relève Nicolas Frize. « Avec cette création, on écoute le corps, ce qui est rare dans la vie quotidienne, où il est plutôt l’objet des regards. » Écouter ce qu’on n’entend jamais, voilà qui définit la méthode Frize et attise la curiosité. Ils seront plus de 200 élèves à essaimer, ce week-end, dans l’ensemble du lycée Paul-Éluard, décidément à part.
nicolas frizelycée paul-eluardsaint-denisMusique L'Humanité
À Vierzon, la question sociale explose sur les écrans
Nos recommandations culturellesÉvénement Le premier Festival du film de demain se tiendra du 2 au 5 juin, dans le Cher, à l’initiative de Louis-Julien Petit, Camille Carteret et Mathieu Petit-Bonnefond.
Grégory MarinLouis-Julien Petit est un cinéaste engagé. De son premier long métrage, Discount (2014), au dernier, la Brigade (2022), ses films relatent des combats à la dure pour se sortir de la misère sociale. Mineurs isolés, femmes SDF, salariés broyés par le système, ce sont ces réalités, empruntées à son cinéma et à d’autres, que le Berrichon a rassemblées pour créer, avec Camille Carteret et Mathieu Petit-Bonnefond, le Festival du film de demain (FFD). Il se tiendra du 2 au 5 juin à Vierzon (Cher), au Ciné Lumière, « dans la ville dont le maire (le PCF Nicolas Sansu – NDLR) a été le premier à (lui) tendre la main ».
Le cinéaste a voulu mettre en avant ces « réalisateurs acteurs de la société civile » qui ont « le souci de faire avancer la société ». En posant des débats qui « prolongent l’intention des films », dit-il, se remémorant des tournages impliquant des sans-abri, des migrants, des ouvriers licenciés renvoyés à leur quotidien après le clap de fin. « Quand on fait un film, surtout sur des sujets de ce genre, on peut se sentir frustré. Sur Carole Matthieu, par exemple (sur les suicides dans un centre d’appels – NDLR), j’aurais aimé qu’il y ait plus de débats dans les salles et dans la société. » Discount avait été un des déclencheurs d’une loi sur le gaspillage alimentaire votée en 2020, comme les Invisibles ont contribué à parler de la situation des femmes à la rue.
« Décloisonner la création »
Chaque film présenté (lire ci-contre) sera parrainé par une association et fera l’objet d’un débat introduit par une personnalité. La première d’entre toutes, qui présidera le jury, est une habituée des films de Louis-Julien Petit, Corinne Masiero. Pour Touchées, d’Alexandra Lamy, le débat se déroulera sous les auspices de la Maison des femmes, une association pour laquelle la réalisatrice milite, qui construit des lieux d’accueil pour celles qui doivent être mises à l’abri des violences. Lyes Louffok, membre du Conseil national de la protection de l’enfance, présentera l’Enfant de personne, un film basé sur sa propre histoire, adapté de son livre Dans l’enfer des foyers… Cette exigence, à la fois sur la teneur des films et sur l’obligation de discuter avec le public, était un désir de l’équipe créatrice, auquel les réalisateurs, « des cinéastes engagés, qui, par leurs œuvres, éveillent ou renforcent la conscience citoyenne », ont souscrit, conscients d’une impérieuse nécessité.
Mais l’engagement social ou sociétal n’est pas la seule boussole des promoteurs du FFD. Ils entendent aussi « décloisonner » la création : entre les œuvres créées pour le cinéma, la télévision ou les plateformes, il y a souvent peu de différence de casting et de qualité. « On ne veut plus être catalogués alors qu’on passe sur tous les supports », lâche Louis-Julien. Peu importe le débouché – salle, plateforme, chaîne historique ou à péage où le spectateur verra le film –, « ce qui importe, c’est le sujet ».
Le 1er juin, une projection en plein air de Discount marquera le début du festival, officiellement ouvert par une création de l’humoriste La Bajon et avec pour maîtresse de cérémonie l’actrice Pauline Lefèvre. Du 2 au 5 juin, neuf films seront diffusés au Ciné Lumière, départagés par Corinne Masiero (présidente du jury), Julie de Bona, Axel Auriant, Naidra Ayadi et Xavier Legrand : À la folie, d’Andréa Bescond et Éric Métayer ; Costa Brava, Lebanon, de Mounia Akl ; l’Enfant de personne, d’Akim Isker ; De l’autre côté du ciel, de Yusuke Hirota ; Je tremble, ô matador, de Rodrigo Sepulveda ; Aya, de Simon Coulibaly Gillard ; Flashback, de Caroline Vigneaux ; Neneh Superstar, de Ramzi Ben Sliman ; Brillantes, de Sylvie Gautier. Quatre films seront aussi proposés en avant-première : Menteur, d’Olivier Baroux ; Touchées, d’Alexandra Lamy ; Irréductible, de Jérôme Commandeur et la Dégustation, d’Ivan Calbérac. Enfin, le coup de cœur des programmateurs : C’est toi que j’attendais, de Stéphanie Pillonca. Des rencontres avec le public auront lieu avec le compositeur Laurent Perez del Mar, les comédiennes Julie Ferrier, Anne Parillaud et Audrey Lamy, les cinéastes Coline Serreau et Louis-Julien Petit. Un casting pour trouver « la révélation de demain » sera organisé, ainsi qu’un concours de création présidé par Fatou Kaba, ouvert aux 15-25 ans : il s’agit de réaliser, en 48 heures, un film de 5 minutes sur le cyberharcèlement. G. M.
festivalvierzoncorinne masieronicolas sansu Le Figaro
Goldnadel: «L'affaire Taha Bouhafs ou le signe que l'extrême gauche moralisatrice n'est qu'une farce»
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Le journaliste militant Taha Bouhafs a retiré sa candidature aux législatives après des accusations de violences sexuelles. Pour l'avocat, le parti de Jean-Luc Mélenchon aurait dû porter cette affaire devant les tribunaux et non se contenter d'une enquête interne.
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.
Question d'optique. Ou de tempérament. Ou de circonstances. On peut parfaitement regarder la mainmise sans grande résistance de l'extrême - gauche castriste et islamo-gauchiste sur la gauche comme un drame. Et mon lecteur ne sait que trop combien je prends la chose au sérieux. Mais il n'est pas interdit de regarder certains de ses avatars avec le sourire. En espérant pieusement que tant d'excès d'impostures, de postures, de mauvaise foi, de mensonges ridicules vont finir par déciller les yeux les plus fermés.
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Raison pourquoi, je préfère tenir l'affaire Taha Bouhafs comme un opéra-bouffe ou une farce grotesque dont le livret aurait été commis par Jean-Luc Mélenchon et Sandrine Rousseau.
Monsieur Bouhafs aura d'abord été immortalisé dans une vidéo virale pour avoir tenté de pénétrer de force dans la faculté de Tolbiac en grève.
Premier acte. Présentation du personnage principal.
Il était une fois un jeune homme prénommé Taha qui ne mit pas longtemps pour acquérir une notoriété contrastée. Monsieur Bouhafs, c'est son nom, aura d'abord été immortalisé dans une vidéo virale pour avoir tenté de pénétrer de force dans la faculté de Tolbiac en grève. À un policier qui tentait de l'en dissuader, il aura cette forte répartie qui en dit long sur son cursus universitaire: «Touche-moi pas !»
Peu de temps plus tard, entré au service du Média, une chaîne proche de Jean-Luc Mélenchon, cofondée par Gérard Miller, il se fera remarquer en relayant la fausse information de la mort d'un étudiant de Tolbiac après une intervention policière. Depuis, il est tenu pour un confrère «journaliste» par une corporation à l'estime et la mémoire assez sélectives.
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Pour être juste, il fut aidé pour la réalisation de ce fake par une assistante qui raconta l'agression policière imaginaire avec des sanglots dans la voix. Je ne puis moi-même revoir cette scène sans ressentir une émotion pavlovienne. Il se trouve que l'excellente comédienne, Leila Ivorra, a également été choisie, sans doute pour son talent et sa moralité, pour porter les couleurs de la Nupes dans le Val-d’Oise aux prochaines élections.
Plus récemment, M. Bouhafs a été condamné en première instance pour injure à caractère racial par le tribunal de Paris en traitant la policière Linda Kebbab d' «Arabe de service». Il a interjeté appel.
Par ailleurs, l'intéressé collectionne les messages les plus baroques sur les réseaux sociaux. Un ouvrage en dix volumes ne suffirait pas à contenir sa logorrhée douteuse.
Ainsi, après avoir insulté les journalistes de Charlie Hebdo, il ne dédaigne pas relayer la propagande islamiste antisioniste la plus extrême en souhaitant implicitement la disparition d'Israël quand il gazouille ainsi: «En cette veille de Ramadan, mon cœur brûle pour nos frères palestiniens, qui commencent ce mois sacré sous les bombes des colons israéliens. Pardonnez-nous de notre faiblesse. Mais le jour viendra. Libération de la Palestine de la mer jusqu'au Jourdain.»
Toujours très inspiré, on citera aussi cette élégante saillie: «Une pute blanche qui se compare ( sic ) à une femme afro-américaine des années 50 en récupérant une citation de Rosa Parks pour son compte».
En dépit de ce qui précède, la Nupes décide d'investir Taha Bouhafs dans la circonscription de Vénissieux.
Acte 2. L'intrigue se noue.
En dépit de ce qui précède, la Nupes décide d'investir Taha Bouhafs dans la circonscription de Vénissieux. En dépit ou à cause? Car, toute morale mise à part, nul ne peut nier que l'intéressé a le profil pour plaire à une partie de l'électorat cajolé par la Nupes. Ceci posé, certaines voix se firent entendre pour contester ce choix.
Il y avait là, condamnation judiciaire mise à part, une certaine injustice envers l'intéressé à s'étonner de son intronisation pour l'élection. Taha Bouhafs c'est l'arbre haut en couleur qui cache la dense forêt insoumise islamo-gauchiste. Pourquoi le contester davantage qu'un Éric Coquerel qui conduisit une troupe de migrants illégaux occuper la Basilique st Denis où reposent les rois de France ? Qu'a-t-il de plus dangereux que Danièle Obono qui qualifie la militante indigéniste Houria Bouteldja de «camarade» ? En quoi est-il différent de David Guiraud qui fit croire mensongèrement que des juifs applaudissaient l'incendie imaginaire de la Mosquée Al Aksa ? Qu'a-t-il de plus critiquable que Jean-Luc Mélenchon lui-même qui, ainsi que le rappelait Dominique Reynié dans Le Figaro , ressuscita le mythe du peuple juif déicide? En toute impunité médiatique et judiciaire, il est vrai.
Coup de théâtre! Mardi dernier, l'intronisé jette soudainement l'éponge. Il «a essayé mais n'y arrive plus», face à cette campagne de calomnies. Et son mentor Mélenchon de surenchérir sur Twitter: «Taha Bouhafs retire sa candidature aux législatives. Une meute s'est acharnée contre lui (...) Je m'en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire». Beau comme du Corneille. La meute, c'est évidemment l'extrême droite. Il faut dire que le mentor a l'extrême droite facile. Le Point pour lui est d'extrême droite pour avoir écrit un article très critique.
On apprend en réalité que depuis plusieurs jours, plusieurs femmes s'étaient plaintes du comportement de la prétendue victime de la meute.
Troisième et dernier acte: La farce explose quand le coup fourré est découvert.
On pensait qu'on s'était séparé de Bouhafs par ce qu'il était peu décoratif. On apprend en réalité que depuis plusieurs jours, plusieurs femmes s'étaient plaintes du comportement de la prétendue victime de la meute. Sandrine Rousseau, avait recueilli les accusations de l'une d'entre elles. Une «enquête interne» avait été diligentée poussant l'accusé à se démettre.
Le ridicule le disputait à l'hypocrisie. Mélenchon ne pouvait ignorer la réalité quand il versait des larmes sur le démissionnaire et aboyait contre la meute.
Mais la farce habite sans doute chez ces militantes comme Clémentine Autain qui osait cette déclaration surréaliste venant d'elle: «En cinq jours, l'affaire a été réglée».
Affaire réglée ? Oui, en petit comité fermé. Avec la règle de l'omerta à la clef.
Qu'on ne se méprenne pas, je ne sais rien de la culpabilité de Taha Bouhafs, dans ces affaires sexuelles où je suis plus prudent et attaché à la présomption d'innocence que quiconque. Mais venant de Sandrine Rousseau et Clémentine Autain, qui excipent ici d'un privilège particulier de juridiction de l'islamo-gauchisme, la farce est indigeste.
«Le silence fait le jeu des violeurs », «La grande bataille de la lutte contre le silence, c'est permettre qu'il y ait des plaintes» déclarait Clémentine Autain en 2011. Un esprit chagrin pourrait croire qu'il y aurait une justice publique pour les mâles blancs et un comité d'arbitrage discret pour les malheureux camarades racisés.
Pas question ici de dénoncer les faits au parquet.
Quand je vous dis que l'extrême gauche moralisatrice et sermonneuse n'est qu'une méchante farce.
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«Le feu couve et Emmanuel Macron joue à cache-cache»
TRIBUNE - La dégradation de la situation économique de la France s'accélère dangereusement. Notre pays ne peut pas attendre plus longtemps un nouveau gouvernement, s'alarment Olivier Marleix, vice-président des Républicains, et ses cosignataires*.
Éric Naulleau: «Je ne me reconnais dans aucune des nuances de rouge actuellement disponibles»
GRAND ENTRETIEN - Dans un nouvel essai intitulé «La Gauche réfractaire», coécrit sous forme d’échange épistolaire avec le philosophe Michel Onfray, le journaliste et essayiste peint un tableau sans concession de la gauche contemporaine. S’il continue à se définir comme étant de gauche, Éric Naulleau n’en dénonce pas moins la dérive «sectaire»,«communautariste» et «islamo-gauchiste» de Jean-Luc Mélenchon et de ses alliés.
Le Figaro
Jean-Baptiste Djebbari va entrer au conseil d'administration de la start-up Hopium
Jean CittoneLa nomination de l'actuel ministre des Transports, «sera soumise à l'approbation de la prochaine assemblée générale d'Hopium, le 20 juin 2022», selon un communiqué de la start-up.
La start-up française Hopium, qui a pour ambition d'assembler en France une automobile fonctionnant entièrement à l'hydrogène, a annoncé lundi avoir proposé la nomination du ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, à son conseil d'administration, alors que le remaniement du gouvernement est imminent. «Hopium annonce aujourd'hui le renforcement de sa gouvernance, avec la proposition de Jean-Baptiste Djebbari en qualité d'administrateur», a indiqué la société dans un communiqué.
Saisie par le ministre, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a rendu un avis le 22 mars à cet égard. Elle estime que «le risque de prise illégale d'intérêts peut être écarté, sous réserve de l'appréciation souveraine du juge pénal». La HATVP précise toutefois que le ministre devra s'abstenir, «de toute démarche, y compris de représentation d'intérêts», auprès «des membres du gouvernement qui l'étaient en même temps que lui, pendant une durée de trois ans à compter de la cessation de ses fonctions», ainsi que «des services dont il dispose en tant que ministre délégué chargé des transports, pendant trois ans suivant la cessation de ses fonctions gouvernementales».
Cette nomination, si elle doit encore être soumise à l'approbation du conseil d'administration de l'entreprise lors de sa prochaine assemblée générale, le 20 juin, provoque déjà des critiques. D'aucuns dénoncent un «pantouflage» un peu rapide et le risque de conflits d'intérêts, avec un futur ex-ministre des Transports bientôt amené à travailler dans le marché de l'automobile. Thomas Portes, ancien porte-parole de Sandrine Rousseau et candidat de la Nupes aux élections législatives en Seine-Saint-Denis, dénonce une «macronie République des lobbys». La HATVP précise cependant dans son avis «qu'il appartient à Monsieur Djebbari, comme à tout responsable public, sans limite de durée, de s'abstenir de faire usage ou de divulguer des documents ou renseignements non publics dont il aurait eu connaissance du fait de ses fonctions».
Une annonce qui intervient en plein remaniement
En respect du Code du commerce, l'annonce de l'arrivée de Jean-Baptiste Djebbari au conseil d'administration d'Hopium a été faite 35 jours avant l'assemblée générale, précise l'entourage du ministre à France Info. Cette déclaration intervient alors que les rumeurs vont bon train sur la composition de la future équipe gouvernementale. La lettre de démission de l'actuel premier ministre Jean Castex est déjà prête et le président a assuré la semaine dernière à Berlin qu'il connaissait déjà le nom de son remplaçant.
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Spécialisée dans la construction de véhicules haut de gamme à hydrogène, Hopium a été fondée en 2019 par le pilote automobile français Olivier Lombard. «Je suis honoré et fier d'accueillir Jean-Baptiste Djebbari dans cette formidable aventure industrielle et française», a déclaré le pilote, estimant que la venue du ministre «constitue une étape majeure» du développement de la société.
Ancien pilote de ligne, Jean-Baptiste Djebbari est entré au gouvernement en 2019. Il s'était fait connaître comme rapporteur du projet de réforme ferroviaire et a vanté à plusieurs reprises les mérites de l'hydrogène. Il est également le ministre le plus actif sur le réseau social TikTok. Olivier Lombard a précisé pouvoir «compter sur son dynamisme et son expertise» au conseil d'administration, pour «relever ensemble les défis de demain».
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Décès de Bernard Bigot, patron du programme Iter sur la fusion nucléaire
«Emporté par la maladie», le Français est décédé à 72 ans. Il était à la tête du programme depuis 2015.
Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports
Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.
Regarder la vidéoPoutine exige que l'Union européenne paie son gaz en roubles
Le président russe donne une semaine aux autorités du pays pour mettre en place le nouveau système en roubles. L'Allemagne a dénoncé «une rupture de contrat».
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Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh
Premier planL’assassinat de la journaliste dans le camp de réfugiés de Jénine et le déchaînement de violences policières israéliennes lors de son enterrement ne doivent rien au hasard. C’est la marque de la politique coloniale. La Cour pénale internationale doit être saisie.
Pierre BarbanceyL’émotion internationale suscitée par la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh n’était pas encore retombée, son corps pas encore mis en terre, peu importe pour les autorités israéliennes, qui, à l’assassinat, mêlent le mépris, l’injure et l’irrespect.
Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbreSitôt connue la mort de notre consœur, abattue dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée où l’armée israélienne menait un raid, le premier ministre, Naftali Bennett, s’est écrié : « Il semble probable que des Palestiniens armés soient responsables de la mort malheureuse de la journaliste. » Son ministre de la Défense, Benny Gantz, assurait même avec l’aplomb d’un arracheur de dents qu’ « il n’y avait eu aucun tir (de l’armée) en direction de la journaliste ».
« La violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine »
Vendredi, à Jérusalem, des milliers de Palestiniens participaient avec tristesse et dignité aux obsèques de Shireen. À la sortie du cercueil de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur de la ville également occupé par Israël, la police a pénétré dans l’enceinte de l’établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.
Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés à coups de matraque, avant d’être rattrapé in extremis, selon des images des télévisions locales. Mais, là encore, si les policiers israéliens ont fait usage de la force, c’est parce qu’ils « avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force », explique sans honte leur hiérarchie.
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsDans les deux cas, l’assassinat de la journaliste puis le matraquage de la foule lors de ses obsèques ont provoqué un rare tollé. Ces scènes, où l’on voit les forces de sécurité israéliennes faire vaciller le cercueil, « font froid dans le dos, rappelant la brutalité infligée aux personnes endeuillées lors de funérailles de militants contre l’apartheid », dénonce ainsi Mamphela Ramphele, présidente de la Fondation Desmond-Tutu, consacrée au regretté archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix. Elle déplore « la violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine » affichés.
55 journalistes palestiniens tués depuis 2000
Une fois n’est pas coutume, le « meurtre » de la journaliste d’Al-Jazeera a été condamné à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui réclame une « enquête transparente et impartiale ». Même son de cloche à Washington. « Nous condamnons fermement le meurtre de la journaliste américaine Shireen Abu Akleh », a tweeté le porte-parole du département d’État américain. L’Union européenne a condamné « l’usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne » durant les obsèques. La représentation française à Jérusalem a jugé « profondément choquantes » les « violences policières ». Autant dire que les responsables israéliens n’ont pas envisagé une enquête de gaieté de cœur. Ils tergiversent, réclament que leur soit remise la balle afin de réaliser un examen balistique – ce que refusent les Palestiniens. « Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Une commission d’enquête indépendante démontrera certainement la culpabilité d’un soldat israélien dans le meurtre de Shireen Abu Akleh ou dans l’ordre d’attaquer le convoi funéraire. Mais la question essentielle est la suivante : que faisait l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine là où, il y a exactement vingt ans, elle avait déjà perpétré un massacre ? Pourquoi la police israélienne était-elle dans l’enceinte de l’hôpital de Jérusalem-Est ? Tout simplement parce qu’Israël occupe les territoires palestiniens et que sa nature coloniale implique d’annihiler toute résistance, partout.
La mort de la journaliste ne peut masquer la répression en cours depuis des années et son aggravation ces dernières semaines. Fadwa Khader, membre de la direction du Parti du peuple palestinien (PPP), a été blessée, jeudi, lors d’une manifestation. Un Palestinien est mort, dimanche, des suites de blessures subies lors de tirs de l’armée israélienne, deux jours plus tôt. Un autre a succombé, samedi, à ses blessures infligées lors de heurts avec la police israélienne en avril, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Depuis 2000, au moins 55 journalistes palestiniens ont été tués par les forces d’occupation et 16 d’entre eux sont actuellement emprisonnés.
Quant au blocus contre la bande de Gaza, il se poursuit depuis plus de quinze ans maintenant. Magnanimes, les Israéliens ont autorisé, dimanche, le passage aux travailleurs de cette enclave palestinienne après environ deux semaines de fermeture, pour qu’ils viennent travailler… en Israël. Preuve, s’il en fallait une, du sentiment d’impunité de Tel-Aviv, la construction prochaine de près de 4 500 logements dans des colonies en Cisjordanie a été approuvée le lendemain même de l’assassinat de Shireen Abu Akleh.
Il existe aujourd’hui 5,7 millions de réfugiés palestiniens répartis entre la Cisjordanie, la bande de Gaza, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Israël mène une guerre de tous les instants contre la population palestinienne : bombardements sur Gaza, incursions militaires, bouclage des villes et des villages, destructions de maisons en Cisjordanie. Les journalistes sont des témoins, donc des cibles. Mais les Palestiniens ont besoin d’actes, pas de paroles. Ils rejettent le « deux poids, deux mesures » des Occidentaux, celui qui, avec le même cocktail Molotov, fait du Palestinien un terroriste et de l’Ukrainien un résistant. Qui fait décider de sanctions contre la Russie mais laisse impuni Israël. C’est aussi sans doute ce qui a déclenché une réaction ulcérée dans les pays du monde entier.
Les États européens, France en tête, pourraient saisir la Cour pénale internationale (CPI), comme la ratification du statut de Rome leur en donne la possibilité, pour examiner les possibles crimes de guerre, sans attendre une enquête du procureur qui déciderait éventuellement de la saisie de la CPI. Ils pourraient également reconnaître l’État de Palestine, décider un certain nombre de mesures, comme des sanctions, pour imposer à Israël le respect du droit international et des résolutions de l’ONU. Sans cela, inutile de parler d’une solution à deux États. Et inutile de s’émouvoir du décès d’une journaliste. Sa mort porte un nom : occupation.
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Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre
ActuCe vendredi, lors des obsèques de Shireen Abu Akleh, abattue par des soldats israéliens, malgré son équipement siglé «presse», la police de Jérusalem a dispersé violemment des milliers de Palestiniens venus lui rendre un dernier hommage. Des images qui choquent en Europe et même à Washington.
Thomas LemahieuLes images font le tour du monde : après que des militaires israéliens ont mercredi, dans le camp palestinien de Jénine, abattu Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al Jazeera pourtant parfaitement identifiable avec son gilet siglé «presse», la police israélienne a, ce vendredi à Jérusalem, chargé violemment les milliers de Palestiniens qui se pressaient autour du cercueil lors de ses funérailles. À la sortie de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. «Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu», a déclaré dans une mégaphone un responsable israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol et la police faire usage de matraques. D’après le Croissant Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.
Unbelievable pictures of Israeli forces attacking mourners carrying the coffin of Shireen Abu Akleh to church for her funeral in Occupied East Jerusalem.
Absolutely heart stopping moment when it looks like casket may fall. Live coverage on @AJEnglish pic.twitter.com/k5OYh5POwq
— Barbara Serra (@BarbaraGSerra) May 13, 2022
L’Union européenne s’est dite «consternée par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre». «Un comportement aussi disproportionné ne fait qu’alimenter les tensions», d’après elle. La représentation française à Jérusalem a qualifié de «profondément choquantes» les «violences policières» à l’hôpital Saint-Joseph. «Atterré par les scènes observées aujourd’hui en marge des funérailles et l’usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l’Union européenne auprès d’Israël, estime sur les réseaux sociaux que «maintenir l’ordre public peut se faire par d’autres moyens». Sans toutefois condamner un usage disproportionné de la force, la Maison Blanche parle d’images «profondément troublantes». «Nous déplorons l’intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme», a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de Joe Biden.
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsisraëlIsraël-Palestinejournalisme Le Figaro
Comment les voleurs de diamants écoulent-ils leur butin après un braquage ?
Nicolas DaguinContrairement aux métaux qui peuvent être fondus grossièrement à la hâte puis revendus sous la forme de lingots, les pierres précieuses sont, quant à elles, plus difficiles à rendre méconnaissables, et in fine à écouler.
2,5 millions d'euros : c'est le préjudice estimé après le braquage d'une bijouterie Chanel, rue de la Paix, à Paris, le 4 mai. Si l'on ignore à ce stade quels types de bijoux précisément ont été dérobés, nul doute que de rares joyaux manquent à l'appel. D'après une source proche du dossier au Figaro, certaines pièces devaient parer des célébrités invitées au prochain Festival de Cannes. «Il a notamment été dérobé une paire de boucles d'oreilles énorme que devait porter Diane Kruger», a assuré de son côté le journaliste Bertrand Deckers sur le plateau de Touche pas à mon poste (TPMP) dès le lendemain des faits.
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Pour les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et du 1er district de la police judiciaire (DPJ) - à qui les investigations ont été confiées - l'enquête ne fait que débuter. Leur priorité est d'abord et avant tout d'identifier et d'interpeller la petite équipe de braqueurs afin d'éviter qu'elle ne frappe à nouveau. Il s'agit aussi de retrouver le butin. Même si de ce côté-là, les chances sont maigres.
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Et pour cause, les bijoux volés quittent généralement le territoire national «en moins de 24h», comme l'assure un policier de la banlieue parisienne. «Dans 50% des cas, on finit par retrouver les braqueurs. En ce qui concerne les bijoux, les statistiques sont bien moins bonnes, abonde en ce sens le général Jacques Morel, ancien patron de la section de recherche de Versailles et par ailleurs référent de l'Union française de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, des pierres et des perles (UFBJOP). Ils partent souvent pour des réseaux parallèles en direction de pays où ce commerce fonctionne bien, comme les Pays-Bas, la Belgique, l'Inde ou encore Israël.»
Transformer l'apparence des pierres
Braquer et revendre dare-dare donc. Une opération loin d'être commode. Contrairement aux métaux qui peuvent être fondus grossièrement à la hâte - à l'instar de l'or - puis revendus sous la forme de lingots, les pierres sont, quant à elles, plus difficiles à rendre méconnaissables, et in fine à écouler. «S'agissant des plus petites pierres, il est possible de les désolidariser de leur support et de les revendre en sachets, 'à la mêlée'. En revanche, pour les plus grosses cela demande plus de technique, détaille l'expert en pierres précieuses Marc Boutemy. D'abord parce que les pierres certifiées sont répertoriées et photographiées dans un laboratoire de gemmologie. On connaît ainsi leur taille, leur poids et le positionnement des inclusions. La spectrographie permet aussi d'aller encore plus loin dans la caractérisation de la pierre. C'est comme si l'on obtenait leurs empreintes digitales. Ensuite, parce que la plupart des grands bijoux sont numérotés et inventoriés par les joailliers eux-mêmes.»
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Pour les voleurs, tout le travail consiste dès lors à transformer l'apparence des pierres. Si certaines peuvent être vulgairement «coupées en morceaux» d'après Marc Boutemy, les plus belles sont retaillées et leur poids légèrement diminué. L'objectif étant de leur faire perdre le moins de valeur possible. «Sur les marchés parallèles, elles ne sont revendues qu'à 10% de leur valeur initiale», estime l'expert.
« Les salles de ventes aux enchères sont par exemple des lieux commodes pour revendre des bijoux recyclés. Certains commissaires-priseurs sont de bonnes poires pour les malfaiteurs »
«Si les braqueurs n'ont pas le réseau pour organiser la transformation des pierres et leur départ vers l'étranger, ils prennent de très gros risques, ajoute le général Morel. Celui notamment d'une descente de police qui mette au jour le butin.» Reste que certaines pierres, une fois retaillées, peuvent retrouver la voie du marché légal, sans même quitter la France. «Les salles de ventes aux enchères sont par exemple des lieux commodes pour revendre des bijoux recyclés. Certains commissaires-priseurs sont de bonnes poires pour les malfaiteurs», souligne encore Jacques Morel.
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L'ex numéro un de la Section de recherches versaillaise se veut rassurant malgré tout : «les moyens matériels et humains dont disposent les enquêteurs sont conséquents. Quand les bijoux sont bien décrits il y a aussi une diffusion nationale par les services de police et de gendarmerie. Ce qui doit encore servir l'enquête, au même titre que la coopération entre services de police européens avec Europol ». En outre, ce dernier croit dans les réseaux d'informateurs de la police. «Rares sont les équipes à monter sur un coup comme celui-ci sans en parler ensuite, simplement pour fanfaronner. Ce qui, fatalement, finit par arriver aux oreilles des informateurs qui, d'un côté ont des choses à se faire pardonner vis-à-vis de la police, et qui de l'autre, essaient de monnayer leurs tuyaux auprès des compagnies d'assurances.»
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Cisjordanie. La journaliste Shireen Abu Akleh victime d’un tir israélien à Jénine
La reporter de la chaîne arabe Al-Jazeera, qui couvre le conflit israélo-palestinien depuis plus de deux décennies, a été tuée mercredi, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine.
Nadjib TouaibiaLa journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, rapporte l’AFP. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont, dans la foulée, confirmé l’information. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières.
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsCe drame intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.
Israël-PalestineAl-Jazeera Le Figaro
Roland-Garros: la tuile pour Gaël Monfils, blessé et forfait
Le tennisman français a annoncé sur ses réseaux qu'il ne pourrait pas participer à Roland-Garros à cause d'une blessure au talon.
La tuile. Meilleure chance française de briller (un peu) à Roland-Garros, Gaël Monfils, 35 ans, a annoncé sur Twitter qu'il ne pourrait pas participer au Grand Chelem parisien cette année. Le numéro 22 mondial a également annoncé son retrait du tournoi ATP de Lyon. Depuis le tournoi de Monte-Carlo, le Parisien souffre du pied droit.
«Bonjour à tous, je suis au regret de vous annoncer mon retrait de l'Open Parc de Lyon et de Roland-Garros la semaine prochaine. Je suis gêné depuis Monte-Carlo par une épine calcanéenne au talon droit qui m'empêche de me déplacer sur le court.» écrit-il sur Twitter.
Le Français a également annoncé qu'il allait être opéré très prochainement. «J'ai donc pris la décision de faire une petite intervention afin de traiter le problème pour pouvoir reprendre les tournois au plus vite. Je vous tiendrai au courant de ma date de reprise dès que possible.»
Roland-Garros : Herbert éliminé au 1er tour en qualifications
Pierre-Hugues Herbert s'est incliné dès le premier tour des qualifications à Roland-Garros face à l'Argentin Thiago Agustin Tirante.
Publié il y
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L'Humanité
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils
ActuLa coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.
Nadjib TouaibiaUn an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.
À Jérusalem : nouvelles provocations israéliennes sur l’esplanade des MosquéesDans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.
Palestine. Omar, 80 ans, mort sous les coups de l’occupationUne période propice au déchaînement
Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale.
La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. » GHADA KARMI, UNIVERSITAIRE
Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . « La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.
En Cisjordanie, un trou dans l’occupationDepuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.
Sous la pression de Benyamin Netanyahou en embuscade
« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.
Palestine. L’OLP dans l’impasse, Abbas organise sa successionLe gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie.
En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.
Israël-Palestine Le Figaro
Pour attirer les talents, les entreprises adaptent leurs méthodes
Corinne CaillaudDÉCRYPTAGE - D’importants décalages existent entre les attentes des candidats et les pratiques des entreprises sur plusieurs phases du processus d’embauche.
Conséquence de la tension sur le marché de l’emploi, le rapport entre entreprises et candidats s’est inversé, au détriment des employeurs. Une étude, réalisée en mars auprès de 1724 candidats et 355 recruteurs par HelloWork, start-up spécialisée dans le recrutement et la formation, pointe d’importants décalages entre les attentes des candidats et les pratiques des entreprises sur plusieurs phases du processus d’embauche. Si les recruteurs utilisent tous les canaux, afin de multiplier les opportunités de pourvoir leurs postes, ils privilégient les plateformes spécialisées, où sont publiées 96 % de leurs offres. Mais ils n’en connaissent pas toujours les codes, qui s’apparentent à ceux de l’e-commerce.
À lire aussiRecrutement de rue, sans période d’essai, sans CV… Ces entreprises prêtes à tout pour attirer les candidats
«Les générations qui arrivent sur le marché de l’emploi en ont une parfaite maîtrise et veulent trouver rapidement les informations qu’ils jugent nécessaires sur un seul et même espace», remarque François Leverger, le directeur général d’HelloWork. Plus personne ne veut par exemple aujourd’hui accéder à une offre d’emploi en 20 clics, avec trois pages de formulaire à remplir. «L’époque où certaines entreprises complexifiaient les démarches en ligne, partant du principe que seuls les plus motivés postuleraient, est révolue. Désormais, plus il y a d’étapes, plus il y a de risques de perdre le candidat», constate Adrien Ledoux, le CEO de JobTeaser, plateforme spécialisée dans le recrutement des jeunes talents.
Les générations qui arrivent sur le marché de l’emploi en ont une parfaite maîtrise et veulent trouver rapidement les informations qu’ils jugent nécessaires sur un seul et même espace
Le cabinet de conseil Mazars, qui reçoit 70.000 candidatures pour 1400 recrutements annuels, dispose d’un chabot (logiciel de dialogue élaboré avec l’intelligence artificielle) qui repère les mots-clés du CV du candidat et l’oriente vers la bonne offre en fonction de ses compétences. Les parcours de navigation sont également adaptés en fonction des cibles recherchées. «Une personne inexpérimentée en début de parcours ne trouvera pas les mêmes renseignements qu’une jeune femme de 35 ans à qui nous donnerons des indications sur l’accompagnement des talents féminins dans l’entreprise et les aides à la parentalité», explique Mathilde Le Coz, la DRH.
Choix éclairé
Les personnes en quête d’emploi sont en effet avides d’informations sur la mission de l’entreprise, sa culture, mais elles veulent aussi «un discours de preuves. C’est-à-dire que l’entreprise doit être plus factuelle, et montrer sur quoi elle s’engage», souligne Adrien Ledoux, pour qui les offres d’emplois qui comportent une vidéo reçoivent 34 % de candidature de plus. Les postulants sont aussi en recherche d’éléments sur l’équipe avec laquelle ils vont travailler, sur le matériel utilisé, c’est pourquoi les opérationnels participent de plus en plus à la rédaction des offres mises en ligne. Les candidats aspirent aussi à de la flexibilité, via le télétravail ou l’aménagement des horaires et ces nouveaux éléments doivent être indiqués.
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Ils «s’attendent à faire un choix éclairé. Ils ne partent pas à la recherche d’une offre d’emploi, mais choisissent entre différentes propositions d’entreprises», note François Leverger. Ainsi 38 % des candidats sont susceptibles de moins postuler, faute d’indication de salaire, selon l’enquête HelloWork. «Le salaire n’est pas toujours défini car il peut varier selon le profil, nuance Mathilde Le Coz. Lorsque la candidature est une pépite, l’entreprise peut proposer une rémunération supérieure à ce qu’elle avait envisagé. L’indiquer dans ce cas peut tuer des opportunités, dès lors que le candidat, la trouvant insuffisante, n’y répond pas. À l’inverse, lorsqu’un salaire est clairement mentionné, il ne faut pas que le candidat soit déçu si l’entreprise n’en déroge pas. Il aura été défini dans un cadre budgétaire précis, sans marge de manœuvre possible.»
Certaines entreprises forment actuellement leurs recruteurs pour faire passer des entretiens dans le métavers avec des avatars
Une fois que les personnes ont fait acte de candidature, 66 % estiment très important que l’entreprise accuse réception. Mazars travaille ainsi avec la start-up Yaggo qui l’aide à personnaliser ses réponses, «un enjeu important, car les gens ne veulent plus recevoir de message type», souligne sa DRH. Ils aspirent aussi à de la visibilité sur les étapes de recrutement. Or le temps de traitement varie selon les postes. Une période d’un mois, ponctuée de deux à trois entretiens (dont au moins un en présentiel), entre le dépôt de candidature et l’envoi du contrat de travail, apparaît comme un délai raisonnable. Signe que les méthodes de recrutement n’ont pas fini d’évoluer et que la révolution du secteur n’en est qu’à ses débuts, «certaines entreprises forment actuellement leurs recruteurs pour faire passer des entretiens dans le métavers avec des avatars», indique Adrien Ledoux. Il faut bien se mettre à la page de la nouvelle génération…
Jeunes avocats : quand la recherche du premier emploi vire au casse-tête
ENQUÊTE - Ils sont nombreux à rêver d'une première collaboration dans un gros cabinet parisien. Mais la réalité du marché de l'emploi fait bien des déçus.
Le Figaro
Locations Airbnb illégales: ce document qui dérange la mairie de Paris
Actualité
L’arsenal «anti-Airbnb» de la mairie de Paris a été jugé légal. Pour autant, sa victoire n’est pas assurée face à des propriétaires indélicats.
Par Guillaume Errard
Mis à jour le 16/05/22, 10:30
Publié le 16/05/22, 04:00
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Voir l'annonceH2. Non ce n’est pas un nom de code pour gagner à la bataille navale. Ces deux petites lettres causent bien des problèmes à la mairie de Paris. Tout est parti d’une décision de la Cour de cassation rendue en février 2021. L’arsenal «anti-Airbnb» (ne pas dépasser le plafond de 120 jours de location par an, obtenir l’accord de la mairie si tel est le cas ou dans le cas de résidences secondaires...) a été jugé légal. Dès lors, la mairie de Paris a cru qu’elle remporterait systématiquement les procès qui l’opposent à plus de 400 propriétaires qui ont loué illégalement leur résidence secondaire et risquent, en cas de condamnation, une amende maximale de 50.000 euros (article L651-2 du code de la construction et de l’habitation). Que nenni!
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Pour ce faire, la Ville doit en effet prouver que le logement incriminé était bien un local d’habitation au 1er janvier 1970 - et pas après cette date -, comme le prévoit la loi (article L631-7 du code de la construction et de l’habitation). «Cette preuve est indispensable pour faire condamner le propriétaire qui s’adonnerait sans autorisation à la location de type Airbnb», souligne Maître Valentin Simonnet, avocat chez STAS & Associés. Problème: ce document vieux de 50 ans «ne comporte pas toujours les mentions sollicitées par le juge, à savoir le nom de l’occupant, le loyer versé au 1er janvier 1970 et la date d’entrée dans les lieux», détaille Me Xavier Demeuzoy, fondateur du cabinet Demeuzoy Avocats.
Un vrai parcours du combattant qui «a mis en panique les avocats de la mairie lorsque mes clients ont gagné en première instance», confie au Figaro l’avocat d’un propriétaire. Ces derniers se sont engouffrés dans la brèche pour un résultat qui est plus ou moins en leur faveur. «Sur 80 dossiers environ, j’ai obtenu 90% de victoires en première instance. Je viens d’obtenir ma première victoire sur un dossier où la mairie avait fait appel», affirme Lorène Derhy, avocate au barreau de Paris qui défend, sur ce dossier en appel, le propriétaire d’un 14 m² à Montmartre (Paris 18e) qui a obtenu près de 3000 euros de remboursement de frais.
Eau courante, ratures, fiche non signée...
«Des mentions raturées, des fiches H2 ni datées ni signées ou une identification de lots illisible peuvent suffire pour obtenir gain de cause contre la mairie», souligne Me Demeuzoy qui a obtenu, pour environ la moitié des 150 dossiers qu’il défend, que la mairie soit déboutée de sa demande d’amende de 50.000 euros. Même une simple affaire d’eau courante peut faire trébucher la Ville de Paris. «Le logement est dépourvu de salle d’eau et de wc et ne dispose pas de l’eau courante, ce qui contredit l’usage d’habitation», a jugé la Cour d’appel de Paris qui a donné raison au propriétaire mis en cause, dans une décision rendue en septembre dernier que Le Figaro s’est procurée. Contactée, la mairie de Paris n’a pas répondu à notre demande.
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Reste à savoir désormais si ces décisions favorables aux propriétaires feront jurisprudence. «Je devine raisonnablement que tous les dossiers où la mairie de Paris rapporte une fiche H2 qui ne mentionne pas de loyer au 1er janvier 1970, seront gagnés par les parties adverses si la mairie n’apporte pas de preuves complémentaires pour rapporter l’usage d’habitation du local qu’elle vise à cette date impérative», affirme Lorène Derhy. Et ce n’est pas tout. Quid des propriétaires qui ont obtenu gain de cause? Pourront-ils à nouveau louer leur résidence secondaire sur Airbnb? «À mon sens oui car ils pourraient invoquer le principe “d’autorité de la chose jugée”. Mais je leur conseille d’attendre de savoir si la mairie se pourvoit en cassation. Si tel n’est pas le cas, je leur réponds oui», répond Me Romain Rossi-Landi, qui a obtenu, gain de cause, en première instance, pour 18 dossiers sur une vingtaine au total.
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Le Figaro
La justice ordonne la «réouverture provisoire» de la mosquée de Beauvais
La préfète de l'Oise avait ordonné en décembre la fermeture de cette mosquée pour des prêches faisant l'apologie du djihad armé.
Gérald Darmanin l'avait accusée d'attaquer le «modèle républicain et la France» : cinq mois après sa fermeture pour des prêches radicaux, la mosquée de Beauvais vient d'obtenir en justice sa réouverture, avec de nouveaux imams et des engagements sur le respect des valeurs républicaines.
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L'avocat de l'association gestionnaire de la mosquée, Me Sefen Guez Guez, a salué auprès de l'AFP une «décision d'apaisement», mais déploré que la réouverture n'ait pas été autorisée plus tôt. Des mesures ont été prises «dès le mois de février, mais on a eu une véritable résistance de la préfecture face à nous, peut-être en raison d'un objectif politique ou électoral», a-t-il pointé.
Dans un communiqué, la préfète de l'Oise s'est quant à elle «réjouie» que «la période de fermeture de la mosquée» ait permis de «garantir le respect» par l'association «des lois et des valeurs de la République» et «de réduire les risques de réitération des dérives». La préfecture «sera attentive à la pérennité des engagements pris», assure-t-elle. Éviction de l'imam mis en cause, effacement des prêches sur les réseaux sociaux, modification du fonctionnement de l'association: le juge des référés du tribunal administratif d'Amiens a estimé que les changements intervenus depuis la fermeture justifiaient la réouverture de la mosquée. Sans quoi cela constituerait une «atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte».
Formé en Arabie saoudite
La mosquée, qui accueille habituellement quelque 400 fidèles, avait été fermée pour six mois fin décembre par la préfète de l'Oise en raison des prêches jugés radicaux, tenus entre avril et décembre 2021, par l'imam Eddy Lecocq, un jeune converti formé en Arabie saoudite. Une décision alors validée par le tribunal administratif. Ces prêches «valorisent le djihad», encouragent les fidèles au «repli identitaire» et appellent «à la haine», notamment des juifs, chrétiens ou homosexuels, précisait l'arrêté préfectoral.
Quinze jours plus tôt, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait déclaré sur CNews avoir «enclenché la fermeture» de cette mosquée «qui combat les chrétiens, les homosexuels, les juifs». Le ministre avait assuré ne pas avoir «la main tremblante contre des personnes qui profondément attaquent notre modèle républicain et la France». Sollicité par l'AFP lundi, le ministère de l'Intérieur n'a pas souhaité réagir.
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Vendredi, lors de l'audience en référé-liberté, Me Guez Guez avait affirmé que la mosquée avait, dès début décembre, «avant même» l'arrêté de fermeture, «décidé de se séparer» de l'imam en question et que les mesures correctives demandées par le tribunal pour permettre la réouverture avaient été prises «depuis cinq mois». Il avait déploré que les fidèles n'aient «plus de lieu» pour prier, les autres mosquées beauvaisiennes étant trop petites ou inadaptées.
Conseil des sages
«Il n'y a pas juste le problème Eddy Lecocq, il y a le problème de l'adhésion des gestionnaires», l'association ayant «mis sur ses sites et réseaux sociaux» certains prêches, avait contre-argumenté un représentant de la préfète, affirmant que «l'association adhérait à l'idéologie promue», sans la modérer. Entre autres mesures correctives, le juge des référés a relevé que le vice-président de l'association, qui avait relayé les propos de l'imam, avait quitté ses fonctions, et qu'«aucun élément défavorable» n'avait été identifié à l'encontre de deux nouveaux imams qui doivent rejoindre la mosquée.
L'association a en outre «modifié ses statuts pour y intégrer une déclaration sur son attachement aux valeurs républicaines et pour instaurer un conseil des sages consultatif sur tous les aspects du culte», liste le tribunal administratif dans un communiqué.
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Fin avril, le Conseil d'État avait infligé un revers au ministère de l'Intérieur en autorisant une mosquée de Pessac, près de Bordeaux, à rester ouverte, malgré une demande de fermeture temporaire à cause de soupçons d'«idéologie salafiste». Le Conseil d'État a également suspendu l'exécution des décrets de dissolution de deux associations pro-palestiniennes que le ministère accusait d'«appel à la haine» et de «provocation à des actes terroristes».
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Le Figaro
«C'est l'occupation» : Bella Hadid poste une vidéo des funérailles de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh
Le mannequin américain a de nouveau affiché son soutien au peuple palestinien en relayant les violentes images des funérailles de la journaliste vedette d'al-Jazeera, tuée d'une balle dans la tête lors d'un raid militaire israélien.
Les images ont fait le tour du monde et provoqué un tollé international. Vendredi 13 mai, des milliers de Palestiniens sont descendus dans les rues de Jérusalem pour participer aux funérailles de Shireen Abu Akleh, journaliste vedette d'al-Jazeera, décédée en Cisjordanie lors d'un raid militaire israélien. Or, les vidéos retransmises ce jour-là par les chaînes d'information ont montré le cercueil de la reporter vacillant dans la foule, tandis que les policiers israéliens s'en prenaient aux porteurs chargés de le transporter jusqu'à l'église. C'est ce passage particulièrement choquant qu'a choisi de relayer le mannequin américain d'origine palestinienne Bella Hadid sur Instagram. C'est un repost, issu du compte du journaliste local Ahmed Shihab-Eldin, pour dénoncer «l'occupation» qui règne sur les territoires.
«C'est le genre de torture et d'abus auxquels les Palestiniens sont confrontés aux mains de l'occupation militaire israélienne, a-t-elle commencé dans une longue diatribe, avant de prendre à partie ses millions d'abonnés. Peu importe qui vous êtes, comment pouvez-vous regarder cela sans crier de rage et sans pleurer de douleur ?»
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Bella Hadid a notamment condamné le manque de respect envers la reporter palestinienne, lors de la procession funéraire. «Voir une ancienne combattante comme Shireen se faire malmener de la sorte, alors qu'elle se rendait de l'hôpital à l'église, pour la dernière fois, pour reposer en paix. Mais aussi voir nos personnes âgées et nos gens en deuil être bousculés, poussés vers le bas, craignant pour leur vie», a regretté la sœur de Gigi Hadid. Je suis allongée ici, me sentant impuissante, et je vois des gens assis derrière leur écran d'ordinateur tentant de valider ces actes ! Il n'y a aucune excuse pour ce type de comportement. Surtout sur la terre la plus SAINTE du monde !»
Et le top-modèle de continuer : «On ne cesse de nous rappeler que notre existence en tant que Palestiniens est une menace, que l'on soit journaliste ou non. Elle n'avait pas d'armes, ne montrait aucune violence, juste un appareil photo. En retour ? Une balle de sniper dans la tête et des tirs répétés sur tous ceux qui ont essayé de la réanimer. Qu'avez-vous à cacher pour continuer à tuer nos journalistes ? Cela en dit assez sur ce système militaire, son gouvernement et le jeu géopolitique auquel ils livrent leur peuple.»
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«De la rivière à la mer»
Ce n'est pas la première fois que Bella Hadid affiche publiquement ses prises de position quant au conflit israélo-palestinien. En mai 2021, elle s'était indignée après la résurgence des rixes entre Israël et les organisations palestiniennes. Le mannequin de 25 ans avait notamment participé à une manifestation de soutien (son père Mohamed Hadid est un agent immobilier palestinien), organisée à New York. «Ce que mon cœur ressent... avait-elle écrit en légende d'un post Instagram. Être entourée de tant de Palestiniens beaux, intelligents, respectueux, aimants, adorables et généreux en un seul endroit. (...) Nous sommes un peuple rare. De la rivière à la mer, la Palestine sera libre.» Un témoignage qui n'avait pas été du goût du gouvernement israélien, qui s'était fendu d'une publication sur Twitter.
«Lorsque des célébrités comme Bella Hadid militent pour jeter les Juifs à la mer, elles militent également pour l'élimination de l'État juif. Honte à vous, fustigeait le message. Pour ceux d'entre vous qui ne le savent pas, la phrase "De la rivière à la mer, la Palestine sera libre" est utilisée par ceux qui militent pour l'élimination d'Israël.» Dans la même journée, le top s'était défendu en précisant qu'elle militait depuis près de quatre ans en faveur de la libération de la Palestine, et qu'elle n'était pas près de s'arrêter.
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L'Humanité
« C’est l’histoire de toutes les minorités opprimées »
EntretienCinéma Un village arabe bouclé et la vie de Sami, Palestinien et citoyen israélien, bascule. Le bourgeois bon teint révèle ses failles intimes lors d’une journée de tous les dangers dans le nouveau long métrage d’Eran Kolirin, réalisateur révélé par la Visite de la fanfare.
Michaël Mélinard Eran Kolirin Cinéaste
L’heure est à la fête dans un village arabe en Israël. Sami, installé avec femme et enfant à Jérusalem, retourne dans sa famille, le temps d’assister au mariage de son frère. L’occasion pour son père de le convaincre d’intégrer la maison qu’il fait construire pour ses proches. Malgré les encouragements de son épouse, Sami n’ose lui avouer qu’il refuse d’abandonner sa confortable existence citadine. Sans préavis, le village est bouclé par l’armée israélienne. Sami ne peut plus repartir ni joindre, dans cette zone blanche, le monde extérieur, mettant ainsi en péril son équilibre émotionnel. Eran Kolirin, révélé par la Visite de la fanfare, récit du voyage lunaire d’une troupe de musiciens égyptiens perdue dans le désert israélien, adapte le roman Et il y eut un matin, de Sayed Kashua. Ici, le cloisonnement devient le révélateur des troubles intimes et la matière d’une réflexion sur les rapports hommes-femmes, la lutte des classes et le poids écrasant des liens familiaux. Rencontre avec le cinéaste israélien.
Vous êtes un citoyen juif israélien. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter cette histoire palestinienne ?
Ce voyage très personnel a commencé quand Sayed, l’auteur du roman, m’a demandé d’adapter son livre. Il m’a ouvert une porte. Je connais la radicalité des critiques postcoloniales. Mais ces théories s’appliquent à une vue d’ensemble. Il faut savoir saisir les opportunités telles que celle offerte par Sayed. Il est palestinien et citoyen israélien. Il écrit ses livres en hébreu. On peut se rencontrer sur des zones grises. Il n’y a pas de lieux prohibés. Le travail d’un grand écrivain a provoqué un dialogue entre son livre et mon point de vue. Le sentiment kafkaïen qu’un jour le gouvernement peut tout vous prendre ou vous faire est vraiment ancré dans les traditions juives. Dans leur propre État, les juifs ont oublié cette histoire. Et qui réécrit cette même histoire aujourd’hui ? Les Palestiniens. Ils se retrouvent un peu comme Chaplin, un petit homme face à une grosse machine. Des pensées sont remontées avec cette œuvre. J’ai essayé de m’y connecter sans m’interdire de m’attacher à cette histoire de petite ville dont la vie est soudainement bouleversée. Ce n’est pas que l’histoire de Palestiniens, mais de toutes les minorités opprimées, de tous ceux qui pensent que le monde ne leur appartient pas.
Avez-vous interrogé votre légitimité à raconter cette histoire ?
Bien sûr. Je savais à quoi j’allais être confronté. Avec tout le respect que je dois aux théories postcoloniales, il y a dans 99,9 % des films un défaut de représentation. Mais un Palestinien dont je ne conteste pas la « palestinianité » a écrit un livre sur ce lieu. Il m’a dit : « J’aime vos films, donc adaptez mon livre. » Je me suis senti autorisé à le faire. Je sais d’où je viens, mais je ne crois pas en un monde limité à son propre environnement, où personne n’est autorisé à parler d’autre chose que de soi. Faire un film prend sept ans. On ne se lance dans cette aventure que si on a des réponses.
Que raconte votre film du sentiment d’appartenance à un territoire ?
Dans tous mes films, j’ai une relation particulière avec l’architecture et l’homme dans son environnement. D’une certaine manière, il y a cette séparation effective des territoires avec ce mur. Mais le mur est toujours là. Comme autour de Paris où il y a ce mur d’argent qu’on ne voit pas. Mais le film n’exprime pas une nostalgie pour un territoire. Ce n’est pas le sujet. Il interroge l’idée d’un chez soi d’une manière plus abstraite. Ce mot de territoire me met mal à l’aise. C’est comme l’affirmation de quelque chose qui devrait être naturel. Ici, la maison familiale est aussi une forme de prison. C’est un lieu où l’on vous accepte, mais dont on veut aussi parfois s’éloigner. Rentrer à la maison peut être troublant. On retourne à sa famille, à son enfance, à des gens qui projettent des choses sur vous. Tous ceux qui ont passé des vacances en famille peuvent le comprendre. Au bout d’un moment, on a envie de retourner chez soi.
Pour quelles raisons la question de la présence de l’armée israélienne est-elle traitée majoritairement hors champ ?
Dans le livre, il n’y a pas de soldat. L’armée est une sorte de présence abstraite. J’ai eu l’intuition qu’il fallait un militaire dans le film. Ce personnage, c’est un peu moi. Il essaie d’être cool. Ce n’est pas forcément un mauvais gars, mais il ne fait rien. À la fin, il tue parce qu’il a une arme et le pouvoir dans une issue dramatique tchékhovienne plus grande que lui. Ce choix tient à mes interrogations sur l’identité. Au plan historique, beaucoup de mauvaises choses viennent non pas de la méchanceté ou d’une bonté excessive, mais du conformisme. Je ne voulais pas d’un saint, mais d’un homme médiocre avec de bonnes intentions qui, à la fin de la journée, devient un assassin.
Pourquoi le conseil municipal palestinien s’apparente-t-il à une petite mafia ?
Des gens profitent de l’occupation pour collaborer. D’autres ont le courage de résister et une majorité de gens, dont je ferais probablement partie, ont trop peur et attendent que l’occupation se termine. Ce sont des archétypes classiques de l’état de siège valables pour des juifs, des Français et des Palestiniens. Il y a une part d’opportunistes, de brutes qui se prétendent patriotes mais ne s’intéressent qu’au pouvoir, et des personnes qui veulent juste continuer à vivre.
Comment avez-vous travaillé les rapports de classe entre la bourgeoisie palestinienne et les Dafaouis (Palestiniens de Cisjordanie), les sans-papiers arabes ?
Je voulais absolument garder cet aspect du livre. Quand on enferme une catégorie de gens, elle s’en prend à une autre moins puissante. Dans une situation d’oppression émergent toujours des personnages détestables. Elle fait ressurgir leur violence. Prenons le Covid en Israël. Il n’a pas fallu cinq minutes pour que des gens accusent les juifs orthodoxes d’en porter l’entière responsabilité, parce qu’ils ont peu d’argent, beaucoup d’enfants et habitent souvent dans des petits appartements. C’est la même chose avec ces familles bourgeoises qui veulent se distinguer des Dafaouis.
cinémaIsraël-Palestine Le Figaro
Ces Français qui s’exilent parce qu’ils «ne reconnaissent plus la France»
Stéphane KovacsENQUÊTE - Insécurité, incivilités, communautarisme, «cancel culture»… Dans la part croissante de nos concitoyens qui s’expatrient, un certain nombre y est poussé par dépit.
Ils ne reconnaissent plus la France. Celle de leur jeunesse ou celle que leur racontent leurs parents. Agressions, cambriolages, incivilités, trafics, montée du communautarisme, mais aussi la «fracture de la société», dénoncent-ils, ou cette «cancel culture» qui fait table rase de leur passé… Inquiets d’une «grande métamorphose» - bien décrite par Jérôme Fourquet dans L’Archipel français ou La France sous nos yeux (1) -, ce pays qu’ils aiment, ils ont pourtant choisi de le quitter. «L’une des conséquences de la mondialisation, c’est qu’une part croissante de nos concitoyens s’expatrie, analyse le directeur du département opinion à l’Ifop. Leurs motivations sont très différentes: économiques, fiscales, et puis aussi des questions de qualité de vie, de sécurité, d’identité. Typiquement, dans certaines destinations touristiques, comme Bangkok, Manille, Miami ou Lisbonne, on remarque un vote Zemmour très supérieur à sa moyenne nationale: le vote d’une petite communauté française plus ou moins âgée, expatriée par dépit, qui pense que notre pays fout le camp…».
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Des filles «qui se font violer en pleine rue», des gamins «qui se tuent à coups de couteau», des policiers, des pompiers, qui se font attaquer, des cités qui s’enflamment, une adolescente comme Mila «sous protection policière», une femme «brûlée vive parce qu’elle voulait vivre normalement», le burkini «qui devient un “non-sujet” (pour le maire de Grenoble, NDLR)», sans parler des attentats… «Ce qui fait peur, c’est qu’il n’y a plus de limites, qu’on a l’impression que tout peut arriver», se tourmente Christophe, 60 ans, conseil en finances. «Je crois qu’ici notre mode de vie est menacé: les “murs porteurs de notre civilisation”, comme le dit Philippe de Villiers, commencent à trembler, nos élites sont déconnectées, affirme-t-il. Le corps préfectoral a été démantelé, le corps diplomatique aussi. Regardez l’effondrement de la France dans le classement Pisa! Élève à Sciences Po, avec des profs comme Alfred Grosser ou Georges Vedel, je me suis senti hissé vers le haut. Qu’est devenu cet établissement, qui reprend la ligne des facs américaines?» En 2019, ce Parisien se fait agresser dans le métro. «J’ai réalisé que même le 16e arrondissement de Paris n’était plus un sanctuaire, regrette-t-il. Originaire de Nantes, j’ai vu cette ville sombrer dans la délinquance.»
«Je privilégie la qualité de vie»
Sensibilisé par des campagnes de presse pour le Portugal, il y passe ses vacances, et jette les premiers jalons. «Je me suis senti en phase avec les Portugais, très francophiles, attachés à la préservation de leurs traditions et dotés d’une identité très forte, énumère-t-il. Catholique pratiquant, j’ai retrouvé un aspect de la France que je ne voyais plus chez moi: celle des Trente Glorieuses, marquée par une vie paisible, une culture, une école solide, l’importance de la famille. La beauté de la ville aux sept collines, les petits troquets, la mer et les azulejos ont fait le reste. Alors que, au début de ma vie active, j’avais privilégié le salaire et l’évolution de carrière, aujourd’hui, je privilégie la qualité de vie: si une opportunité de travail à Lisbonne ou de télétravail se présentait, je la prendrais tout de suite.»
La Hongrie a elle aussi ses attraits. Tout a commencé après une petite phrase prononcée par Viktor Orban en 2017: «Nous laisserons entrer, évidemment, les vrais réfugiés: les Allemands, les Néerlandais, les Français, les Italiens, les politiciens et les journalistes terrorisés, s’était exclamé le premier ministre hongrois. Des chrétiens contraints de fuir leur pays, qui veulent retrouver chez nous l’Europe qu’ils ont perdue chez eux.» Rédacteur en chef au Visegrad Post, un site d’informations conservateur, Ferenc Almássy reçoit régulièrement des «demandes de renseignement» de Français envisageant de s’installer en pays magyar. «Ces cinq dernières années, j’en connais une douzaine qui sont venus pour des raisons de sécurité, assure-t-il. Un phénomène mineur mais révélateur. En Hongrie, nous ne sommes pas confrontés à l’immigration. Il n’y a pas d’attentats. Avoir peur de prendre le bus la nuit, on ne connaît pas. Mais je mets toujours en garde: changer de vie, apprendre le hongrois, reprendre sa carrière à zéro, c’est parfois très dur! Il y a aussi des gens qui reviennent sur leurs pas…»
«Si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté»
Laure (2), en tout cas, n’est «pas près de revenir». «C’est la France qui m’a obligée à partir!, fulmine cette native d’Aix-en-Provence. Je suis très en colère contre mon pays… Y a plein de gens qui ne veulent pas respecter nos lois, mais c’est nous les parias: on aime la France, et il faut qu’on s’en aille!». À 48 ans, mariée en deuxièmes noces à un Franco-Hongrois, Laure s’est installée en Hongrie fin 2019. «On pensait éventuellement y emménager pour nos vieux jours, raconte la mère de famille. Mais, à Nîmes, on a subi plusieurs tentatives de cambriolage. Mon fils s’est fait voler son scooter. Il ne pouvait pas prendre le bus seul. Ma fille se faisait interpeller par une bande de racailles qui la poursuivait en lui lançant: “T’es bonne!”… Je ne vivais plus.» L’été dernier, ses enfants sont rentrés en France pour quinze jours. L’aînée s’étant fait agresser, les vacances ont été écourtées. Aujourd’hui, les deux jeunes se voient faire leur vie à Budapest: «Ma fille de 23 ans a trouvé un bon job dans un groupe américain, indique Laure, qui elle, est devenue prof de français. Tandis que mon fils poursuit ses études d’informatique. Et tout ce poids que j’avais en tant que maman dès qu’ils avaient dix minutes de retard, tout ce poids s’est évaporé! Quand on regarde les infos sur les chaînes françaises, on ne regrette absolument pas notre choix.»
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Dans le village où la famille a élu domicile, près du lac Balaton, «il y a des Italiens, des Néerlandais, des Allemands, des Autrichiens, décrit la quadragénaire. Quatorze familles étrangères ayant quitté leur pays pour les mêmes raisons. Dont des amis qui se sont fait cambrioler neuf fois en Seine-et-Marne… C’est malheureux, car nous étions les “forces vives” de la France, et vous, vous récupérez des gens qui ne sont intéressés que par les allocs.» La vie dans ce joli coin résidentiel? «Je ne verrouille même pas la porte de ma maison quand je pars faire mes courses, décrit Laure. Quand on boit un verre en terrasse entre amies, habillées comme on veut, on peut laisser notre portable sur la table. Quand je vais à la plage, je peux rester une heure dans l’eau sans me retourner, mon sac sera toujours là. Je ne peux pas me sentir tout à fait hongroise, j’ai grandi avec la France dans mon cœur! Mais je sais ce que la Hongrie me donne et ce que la France ne m’a pas donné: si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté.»
On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie ! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions
Pour Paul (2), 47 ans, le déclic a eu lieu un soir de 2016, alors qu’il emmenait sa compagne au restaurant, à Nantes. «On s’est fait braquer pour une histoire de cigarettes, couteau sous la gorge, se souvient-il. C’est aussi arrivé à plusieurs de nos amis. Et, trois mois auparavant, ma compagne s’était fait voler son portable.» Un an plus tard, les voilà à Naxos, une île grecque qu’ils avaient adorée en vacances. «On a commencé par des petits boulots, le temps de voir comment on était acceptés par la population locale, raconte le couple. On a d’abord gardé notre appartement en France pour y revenir l’hiver. Le plus dur, c’est le premier pas. Mais franchement, maintenant, on se sent chez nous en Grèce!»
Paul a quitté un bon emploi dans la grande distribution pour devenir serveur: «J’ai perdu 2000 euros de salaire, mais il m’en reste quand même plus à la fin du mois!, souligne-t-il. On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions. Les gays peuvent se promener tranquillement main dans la main, tout le monde se dit bonjour, se respecte et personne ne se plaint. Je me déplace à trottinette, je peux la laisser des heures devant un commerce sans qu’elle soit volée, je ne me demande jamais si j’ai bien refermé ma fenêtre… Tous nos amis nous envient, un couple s’apprête même à nous rejoindre.»
«Je vois la France perdre son âme!»
Parmi les Français de confession juive, la tentation est encore plus grande: 46 % d’entre eux ont déjà envisagé de quitter la France, selon une récente enquête de la Fondapol. Les deux tiers des personnes interrogées témoignant avoir fait l’expérience de «propos vexants». En 2021, 3500 Français ont fait leur alyah, le chiffre le plus élevé depuis 2017. «Ça fait des années que je ressens un malaise en France, confie Daniel Knoll, 65 ans, négociateur immobilier en région parisienne. Mes enfants sont partis en Israël, il y a plus de vingt ans, avec mon ex-épouse.» Bien avant que sa mère, Mireille Knoll, ne soit la victime d’un meurtre antisémite, en mars 2018.
«Je vois la France perdre son âme!, s’émeut le sexagénaire. On s’oriente vers un scénario à la Soumission, de Houellebecq. À force d’entendre ce qu’on entend tous les jours, des coreligionnaires insultés ou agressés en portant la kippa, ces gens poignardés aux cris d’Allah akbar, le fait qu’on ne parle même plus français dans certains quartiers, j’ai l’impression que la maison n’est plus tenue. J’attendais Sarkozy et son Kärcher, j’attendais Valls, en fait, aucun gouvernement ne réagit, et les extrêmes continuent de monter. Certes, il y a maintenant une allée Mireille-Knoll (dans le 11 arrondissement à Paris). Qu’est-ce que ça va changer?» Les deux fils de l’octogénaire assassinée soupirent: «Maman aimait tellement la France…» Chacun, aujourd’hui, a fait un choix opposé: tandis que Daniel et son épouse, Jovita, préparent leurs valises, l’aîné, Allan, martèle: «Je suis chez moi, ce n’est pas à moi de partir.»
(1) Éditions du Seuil, 2019 et 2021. (2) Les prénoms ont été modifiés.
GPA : cinq plaintes déposées après l'accouchement de mères porteuses ukrainiennes en France
L'association Juristes pour l'enfance enqs'inquiète de voir cette pratique «s'installer en France, étape par étape».
Contesté, sourd aux critiques... «Fin de règne» solitaire pour le pape François
ENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités.
Covid-19 : les Parisiens lassés du port du masque obligatoire dans les transports en commun
REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.
L'Humanité
L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie occupée
ActuProche-Orient Le gouvernement de Naftali Bennett a lancé, depuis samedi, plusieurs opérations meurtrières, notamment à Jénine, en représailles aux attaques perpétrées en Israël.
Nadjib TouaibiaLa ville de Jénine en Cisjordanie occupée sous le feu des forces israéliennes… Celles-ci ont lancé, lundi à l’aube, une série de raids, de perquisitions et d’arrestations sur plusieurs zones. Ces attaques font suite à celles de dimanche qui ont coûté la vie à Mohamed Zakarneh, un Palestinien de 17 ans. Blessé par des balles israéliennes, il a succombé dans la nuit, selon le ministère de la Santé palestinien. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, lundi matin. Une quadragénaire veuve et mère de six enfants a été tuée près de Bethléem, ciblée par les tirs des soldats israéliens au motif qu’elle se dirigeait vers eux de façon « suspecte » après des « coups de semonce ».
Les groupes armés palestiniens sont en « état d’alerte » pour une « mobilisation générale » afin « d’affronter une incursion » des forces israéliennes, a déclaré, dimanche, leur porte-parole Abou Mouadh. Dix-sept Palestiniens ont été arrêtés, lundi, par les forces israéliennes en Cisjordanie, a rapporté l’agence officielle palestinienne Wafa. Des grèves générales sont par ailleurs organisées, en signe de deuil à Jénine et à Bethléem, où deux Palestiniens âgés de 20 ans et de 45 ans ont été tués dans des incidents séparés, précise de son côté l’Agence France Presse (AFP).
L’offensive israélienne a été déclenchée en représailles à quatre attaques menées depuis le 22 mars. Les deux premières ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à l’organisation djihadiste « État islamique » et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Treize Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date selon un décompte de l’AFP. Une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort à Jérusalem ou en Cisjordanie depuis le début de l’année.
un durcissement de la colonisation
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques qui ont fait 5 victimes près de Tel-Aviv. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Wafa. Ce nouveau cycle de violences intervient dans le contexte d’un durcissement de la colonisation israélienne. L’auteur de l’attaque du 22 mars est un Bédouin de la région du Néguev. Ces populations résistent aux autorités israéliennes qui envisagent de déplacer certains villages. Le gouvernement israélien a ainsi validé la construction de deux nouvelles colonies dans cette zone.
Israël-Palestinecisjordaniecolonies israéliennesnaftali bennett Le Figaro
Justice: l'ex-international Tony Vairelles condamné à 5 ans de prison dont 2 avec sursis pour violences avec arme
L'ancien Bleu a été condamné pour des violences avec arme commises dix ans plus tôt à la sortie d'une boîte de nuit.
Retour par la case prison. L'ancien attaquant de l'équipe de France de football, Tony Vairelles, a été condamné lundi à 5 ans de prison dont 2 avec sursis par le tribunal judiciaire de Nancy pour des violences avec arme commises dix ans plus tôt à la sortie d'une boîte de nuit.
Ses trois frères ont également été condamnés à des peines de prison ferme: 5 ans dont 2 avec sursis aussi pour Fabrice Vairelles et 3 ans dont deux avec sursis pour Jimmy et Giovan. Ils étaient jugés pour avoir ouvert le feu et blessé trois vigiles d'une discothèque d'Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) en 2011. Fabrice, Jimmy, Giovan et Tony Vairelles répondaient de «violences en réunion, avec préméditation et avec arme», et encouraient jusqu'à dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Tony Vairelles, 49 ans, huit fois sélectionné avec l'équipe de France
Les trois vigiles ont quant à eux été condamnés à des peines d'emprisonnement avec sursis: trois mois pour l'un et quatre mois pour les deux autres. Ils étaient poursuivis pour violences en réunion avec armes, en l'occurrence «une bombe lacrymogène, des barrières de sécurité et une matraque». Les conseils des Vairelles avaient aussi plaidé la nullité de la procédure, arguant de la lenteur de l'enquête qui a vu se succéder quatre juges d'instruction en dix ans, une demande rejetée par le tribunal.
Lors du procès, le procureur de la République, François Pérain, avait requis trois ans de prison ferme à l'encontre de Tony Vairelles, trois ans aussi contre son frère Fabrice et 6 mois ferme pour Giovan et Jimmy. Le parquet avait aussi requis quatre mois avec sursis pour l'un des vigiles, et la relaxe pour les deux autres, reconnaissant la légitime défense. Tony Vairelles, aujourd'hui âgé de 49 ans, a été sélectionné à huit reprises en équipe de France, de 1998 à 2000 (1 but). Attaquant haut en couleur à la célèbre «coupe mulet», il a notamment porté les couleurs de Lens, Lyon, Bordeaux.
(Avec AFP)
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«Emiliano sous l'eau...»: le chant consternant et déplacé des supporters niçois insultant la mémoire d'Emiliano Sala
L'OGC Nice a condamné un chant très douteux des supporters des Aiglons, à l'occasion de la réception de Saint-Etienne ce mercredi.
Ligue 1 : trois responsables du FC Nantes placés en garde à vue
Trois responsables du FC Nantes ont été placés en garde à vue mardi dans le cadre d'une enquête sur des transferts de joueurs.
Chants insultants Sala: Le communiqué lunaire des Ultras de Nice... en colère après la réaction suscitée
Ces «supporters» de l'OGC Nice soutiennent «l'émoi» suscité mais regrettent le manque de compréhension de ce «second degré» avant de s'en prendre à Christophe Galtier.
Le Figaro
Infarctus ou AVC: le bénéfice de l’aspirine remis en question
Anne PrigentDÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.
Encore bien des patients s’en voient prescrire, et pourtant… Prendre tous les jours de l’aspirine à faible dose pour éviter un éventuel infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral est inutile, voire dangereux. La messe est dite: la très influente société savante américaine, l’US Preventive Services Task Force (USPSTF), vient en effet de sortir des recommandations qui condamnent l’utilisation de l’aspirine en prévention primaire (c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire) chez les personnes à risque de 60 ans et plus. Chez les 40-59 ans avec facteurs de risque, le bénéfice net est «faible» et la «décision devrait être individuelle», estiment les experts.
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On peut parler d’un véritable revirement. En 2016, la même USPSTF recommandait encore l’aspirine chez les personnes ayant un risque évalué de 10 % de faire une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral dans les dix années suivantes. Elle n’était pas la seule: plusieurs recommandations institutionnelles internationales et nationales, sociétés savantes et communautés d’experts ont, pendant de nombreuses années, préconisé de prescrire de l’aspirine à faible dose aux personnes à risque cardiovasculaire. Elle était notamment conseillée aux personnes diabétiques ou qui cumulent plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire comme le tabac, l’hypertension, l’âge…
On sait depuis une cinquantaine d’années que l’aspirine, initialement prescrite à forte dose pour faire baisser la fièvre et soulager la douleur, a également une activité antithrombotique à des doses 10 à 20 fois inférieures. En bloquant l’agglutination des plaquettes entre elles et en fluidifiant le sang, l’aspirine va empêcher la formation d’un caillot sanguin (thrombus) et donc in fine la survenue d’un infarctus du myocarde ou d’un accident vasculaire cérébral, liés à l’obstruction d’artères par ces caillots.
En prévention secondaire, le bénéfice est réel
L’hypothèse d’une protection des personnes qui n’avaient jamais eu d’accidents cardiovasculaires s’est révélée d’autant plus séduisante qu’en prévention secondaire, c’est-à-dire après la survenue d’un infarctus ou d’un accident vasculaire cérébral, la prise quotidienne d’aspirine diminue bel et bien le risque de récidive. Et l’intérêt en prévention primaire de l’infarctus avait d’ailleurs été démontré par une étude de la Physician Health Study, publiée dans le New England Journal of Medicine en 1989. Depuis les années 2000, l’aspirine avait donc trouvé sa place en prévention primaire. Ainsi, un quart des Américains de plus de 40 ans et plus sans maladie cardiovasculaire prennent de l’aspirine à titre préventif, selon une étude menée en 2017. En France, impossible de savoir combien de personnes sont placées sous aspirine en prévention primaire. «Mais j’arrête 1 à 2 prescriptions d’aspirine par semaine», affirme le Dr Florian Zores, cardiologue à Strasbourg et auteur du blog «Insuffisant cardiologue».
Alors, pourquoi cette volte-face de l’USPSTF ? Le débat faisait rage depuis plusieurs années dans la communauté médicale. De nombreux médecins soulignaient la faiblesse des études qui avaient conduit à cette prescription et émettaient des doutes sur l’efficacité de cette stratégie. «Les données scientifiques ayant conduit à la prescription d’aspirine en prévention primaire sont de qualité médiocre et méthodologiquement discutables. Les fondations de ces préconisations sont objectivement assez sablonneuses, et reposent en fait surtout sur des biais méthodologiques et la volonté de certains à croire en son efficacité», note le Dr Florian Zores.
Il n’y a pas de place pour l’aspirine chez les patients en prévention cardiovasculaire primaire, qu’ils soient diabétiques ou pas, quel que soit leur âge, et y compris en cas d’artériopathie des membres inférieur sans signes cliniques
Par ailleurs, contrairement à une idée largement répandue, l’aspirine prise quotidiennement, même à petite dose n’a rien d’anodin. Cette pratique est responsable d’accidents hémorragiques parfois graves. Comme le rappelait le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) en octobre 2021, sous aspirine au long cours, le risque annuel d’hémorragie gastro-intestinale est estimé à 0,7 pour 1000 patients, celui d’accident vasculaire cérébral hémorragique à 0,3 pour 1000 et celui d’hospitalisation pour hémorragie à 3,6 pour 1000. Un risque qui augmente avec l’âge.
Malgré ces multiples preuves, il faudra attendre 2018, soit deux ans après les recommandations «pro prévention primaire» de l’USPSTF, pour que le débat soit définitivement tranché. À quelques semaines d’intervalles, trois essais randomisés contrôlés contre placebo, couvrant une large variété de population, ont démontré que le bénéfice clinique est au mieux modeste, et le risque hémorragique important. «Compte tenu des résultats de ces études, il n’y a pas de place pour l’aspirine chez les patients en prévention cardiovasculaire primaire, qu’ils soient diabétiques ou pas, quel que soit leur âge, et y compris en cas d’artériopathie des membres inférieur sans signes cliniques», martèle le Pr Remy Boussageon, médecin généraliste enseignant à l’université de Lyon et président du conseil scientifique du CNGE. Et ce, quel que soit l’âge. En revanche, rappelle-t-il, l’aspirine garde une place en prévention secondaire.
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Covid-19 : près d'un million de possibles réinfections en France
Santé Publique France parle de réinfection possible lorsqu'un premier épisode de Covid-19 est suivi d'un deuxième, à condition qu'ils soient espacés d'au moins 60 jours.
Covid-19 : les sous-variants Ba.4 et Ba.5 pourraient mener à une reprise des contaminations en Europe
Ces sous-variants d'Omicron pourraient «entraîner une augmentation globale significative des cas de Covid-19 dans l'UE dans les semaines et mois à venir», a averti l'ECDC, vendredi.
L'Humanité
Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin
Homme du jourLilian CaillatCible de longue date du gouvernement israélien, Salah Hamouri est à nouveau victime de la politique d’apartheid. Ce lundi 7 mars, il a été arrêté et jeté dans les geôles du pouvoir, dans la prison d’Ofer, située en Cisjordanie, entre Ramallah et Giv’at Ze’ev.
Ce n’est pas la première fois que l’avocat franco-palestinien, fervent défenseur des droits des Palestiniens et des prisonniers politiques, est incarcéré sans fondement. Depuis plus de vingt ans, les actions de Tel-Aviv contre Hamouri et sa famille n’ont pour autre but que de faire taire une voix qui s’élève contre l’occupation israélienne. Mis en prison pour la première fois à l’âge de 19 ans, il a depuis enchaîné les séjours en détention, dont une incarcération de six ans entre 2005 et 2011. Il était accusé de tentative d’assassinat sur un rabbin et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. On apprendra quelques mois après sa libération que le dossier d’accusation était vide, preuve s’il en fallait du caractère arbitraire de l’acharnement d’Israël.
En 2016, sa femme, alors enceinte, est expulsée de l’aéroport de Tel-Aviv et interdite de retourner en Palestine, pourtant son lieu de résidence. Après plusieurs passages en détention, son assurance-maladie obligatoire lui est retirée. Le ministère de l’Intérieur israélien annonce le retrait du statut de résident permanent de l’avocat, le 18 octobre 2021, confirmant la volonté du gouvernement de le forcer à quitter le pays. L’Association France Palestine Solidarité appelle l’État français à intervenir contre les autorités israéliennes dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce harcèlement.
Salah HamouriIsraël-Palestineprisonniers palestinienshomme ou femme du jour Le Figaro
«Ils ont fait comme si nous n’existions pas»: stupeur et colère de la Roumanie à l’Eurovision 2022
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 16/05/2022 à 14:43
- Publié
le 16/05/2022 à 11:47
Les organisateurs roumains ont découvert que les votes de leurs jurés ont été «remplacés» sur décision des responsables du concours international de la chanson. Explications.
«Nous n’avons pas réussi à établir la connexion avec la Roumanie.» Samedi soir, durant la communication des points des jurys internationaux dans le cadre de l’Eurovision 2022, Mika a dû demander à plusieurs reprises à Martin Österdahl d’intervenir pour assurer le travail. À défaut de réaliser un duplex avec un représentant local, c’est le superviseur exécutif du concours qui s’est chargé d’annoncer le pays ayant reçu les douze points des jurés. Cela fut d’abord le cas avec l'Azerbaïdjan qui avait placé le Royaume-Uni en tête puis avec la Roumanie. «Le jury roumain a accordé ses douze points à l’Ukraine», a alors officialisé Martin Österdahl. C’est du moins ce que les millions de téléspectateurs du concours ont pu voir samedi soir. Car, en coulisses, la réalité était bien différente.
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Dimanche, la chaîne publique roumaine TVR a exprimé son étonnement, dans un communiqué, au sujet de ces douze points attribués à l’Ukraine. «Nous sommes surpris de constater que le résultat du vote du jury roumain n’a pas été pris en compte dans le calcul du classement final, les organisateurs attribuant une autre série de notes aux concurrents de la finale de l’Eurovision, au nom du jury de notre pays, ont déploré les responsables de TVR. Nous précisons que le jury roumain avait décidé d’attribuer la note maximale aux représentants de la Moldavie.» Durant les demi-finales, l’Union européenne de radio-télévision (UER) avait constaté des «irrégularités» dans les résultats de six pays.
« Les raisons techniques invoquées durant l’Eurovision n’existaient pas »
Eda Marcus, animatrice roumaine de la chaîne TVR
Sans préciser les détails de son mode de calcul, et comme le règlement de l’Eurovision l’y autorise, l’UER a appliqué un «résultat de remplacement» pour chaque pays concerné par ces irrégularités, aussi bien en demi-finale qu’en finale. TVR assure ne jamais avoir été informée faire partie des six pays identifiés. «Notre présentatrice Eda Marcus n’a pas été autorisée à communiquer les résultats», poursuit le communiqué de la chaîne roumaine qui souligne que son jury national a travaillé sous contrôle d’un huissier de justice et conformément aux règles de l’UER. «Dans ce contexte qui nous a désagréablement surpris, TVR a demandé aux organisateurs de l’Eurovision de nous fournir, officiellement, les raisons concrètes pour lesquelles ils ont remplacé la note du jury en Roumanie par un “substitut” calculé de manière non transparente. En fonction de la réponse qui nous sera transmise, TVR se réserve le droit de prendre des mesures pour corriger la situation créée.»
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Sur son compte Instagram, la présentatrice Eda Marcus a publié la séquence durant laquelle elle a appris, en direct, qu’elle ne passerait pas à l’antenne pour communiquer les points du jury roumain. «Cet enregistrement est la preuve que les raisons techniques invoquées durant l’Eurovision n’existaient pas, elles n’étaient qu’un prétexte. Ils ont fait comme si nous n’existions pas», a dénoncé cette grande fan de l’Eurovision qui se sentait honorée d’endosser ce rôle. «Cela était un rêve et un accomplissement professionnel. Mais ce que j’ai finalement vécu est du domaine du fantastique.»
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Eda Marcus (@eda_marcus)
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Le Figaro
Faim de séries n°68 : Oussekine, le remarquable travail de mémoire et de miroir de Disney +
Constance JametLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Le combat de la famille de l'étudiant tué sous les coups des policiers, le bien mauvais signal envoyé par Netflix à la fiction française et une idylle amicale.
Chers abonnés,
Me revoilà pied à l'étrier pour marquer une semaine massive pour la fiction française. Le retour stratosphérique de HPI sur la Une montre que même sans confinement la comédie policière portée par la gouaille d'Audrey Fleurot cannibalise l'audience. Disney + livre avec Oussekine la production hexagonale issue des plateformes magistrale que l'on désespérait de voir depuis le lancement de Netflix dans l'hexagone au moment même où la firme de Ted Sarandos débranche sans égard Drôle, pourtant sa création «made in France» la plus aboutie.
Sorties et critiques de la semaine écoulée
Lundi 9 février
Parlement saison 2, France 5 et Francetvslash
The Responder, Canal +
Mercredi 11 mai
Oussekine , Disney +
How I Met Your Father, Disney +
42 jours d'obscurité, Netflix
Jeudi 12 mai
HPI saison 2 , TF1
Vendredi 13 mai
Essex Serpent Apple TV+
La Défense Lincoln, Netflix
Neumatt, Netflix
Samedi 14 mai
Bienvenue à Sanditon , Chérie 25
Oussekine, une tragédie française sur Disney +
Entrée à reculons dans la troisième création originale de Disney + car encore affligée de la bouillabaisse dramaturgique qu'Une affaire française avait faite de la mort de Grégory Vuillemin, je suis ressortie d'Oussekine profondément remuée. Et convaincue d'avoir vu une série qui restera sur le podium des meilleurs feuilletons tricolores de l'année. L'ensemble répond aux mêmes exigences que le beau et douloureux Laëtitia de Jean-Xavier de Lestrade. De ce point de vue, on ne peut que regretter qu'aucun diffuseur public ou hertzien n'ait eu la vision d'initier Oussekine. Ces quatre épisodes unissent dans un même élan l'universel, l'exactitude historique et un désir, comme En Thérapie , de sonder au plus près un traumatisme national dans un examen de conscience sans gant. La fiction dans ce qu'elle a de plus puissant et nécessaire.
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«C'est un chapitre que beaucoup n'ont pas envie d'évoquer. Parfois pour mieux comprendre la grande histoire, il faut être dans l'intime. Qu'est-ce que cela fait de perdre un fils, un frère ?», analyse Antoine Chevrollier, réalisateur et scénariste d'Oussekine. À mille lieues du sensationnalisme et du sordide - travers fréquents des séries inspirées de faits divers - le réalisateur de multiples volets du Bureau des légendes et de Baron noir livre pour Disney+ une reconstitution sobre et minutieuse de la mort de l'étudiant franco-algérien, en décembre 1986, sous les coups de policiers voltigeurs, alors que Charles Pasqua était ministre de l'intérieur. Et fait le récit du combat de sa famille brisée puis divisée pour obtenir justice. De la tentative futile des enfants Oussekine de préserver le plus possible leur mère adorée de l'effroi de la nouvelle de la mort de son benjamin aux pressions et aux intimidations, y compris physiques, subies pour ne pas porter l'affaire devant les tribunaux en passant par la mauvaise foi des autorités désireuses de présenter le jeune homme comme un terroriste.
Sur ce sujet sensible, Oussekine semble être touché par la grâce. D'abord en faisant découvrir un étudiant plein de vie, aussi joyeux et aérien que le dépeignait son entourage, même s'il était atteint d'insuffisance rénale. Un jeune homme passionné de jazz et de rock. Ses dernières heures émaillent les quatre épisodes mais la série montre aussi son enfance et son adolescence parmi les siens.
Aucune place à l'approximatif
Loin des maladresses d'Une affaire française qui mélodramatisait pour TF1 l'affaire Gregory, Chevrollier ne laisse aucune place à l'approximatif et à la licence artistique. Lui et son équipe de scénaristes se sont appuyés sur le dossier d'instruction, les articles de l'époque, ont interrogé des sources policières et la fratrie Oussekine. Jusqu'ici, ses frères et sœurs avaient refusé toutes les sollicitations. Mais le projet du réalisateur les a convaincus. «Pendant quatre mois, nous nous sommes retrouvés les dimanches de 14 à 18 heures autour de pâtes de fruits pour parler d'eux, de Malik, de leurs jeux d'enfants, explique le réalisateur. Peut-être, ont-ils été saisis par l'urgence d'un devoir de mémoire près de quatre décennies après les faits, empêcher à tout prix que Malik tombe dans l'oubli et s'offrir la possibilité de laver l'honneur de leur famille», spécule le créateur.
Modernité surprenante
À partir de cette histoire familiale, Oussekine raconte, selon Antoine Chevrollier, ce «virage, cette étape sociale mal négociée de notre histoire». En ayant recours à des flash-back sur la manifestation parisienne du FLN réprimée dans le sang d'octobre 1961 ou des images de la montée du Front national. Cette volonté didactique, à l'étroit dans ce format de quatre chapitres, constitue une des limites de cette série où l'on découvre des éléments peu connus de l'enquête comme la présence d'une bible sur le corps de Malik et son désir de se convertir.
«Le poète Souleymane Diamanka disait que la haine est un chagrin qui s'est infecté. Si on avait pansé les plaies de la famille Oussekine à travers un jugement équitable, les jeunes générations, notamment celles issues de l'immigration, se seraient senties écoutées et reconnues. À force de refouler ce passé, les choses ne changent pas tant que ça, ce sont les mêmes violences policières», estime Antoine Chevrollier. Celui qui cite comme influence Dans leur regard, série coup de poing d'Ava Duvernay, regrette que le PAF aborde aussi peu les questions d'intégration, les parcours de déracinement et bloque sur la guerre d'Algérie.
La distribution et la mise en scène sont à l'unisson de cette ambition narrative. Si le nom de Kad Merad dans le rôle de Georges Kiejman, d'Olivier Gourmet dans celui de Robert Pandraud et Hiam Abbass en matriarche dévastée attirent l'attention, les jeunes Sayyid El Alami et Mouna Soualem (Malik et Sarah Oussekine) forcent le respect dans cette série à la tension constante. Où le montage, formidable, joue habilement des cadres et des plans de coupes, avec par exemple cet ultime concert de Malik où les baguettes du batteur de jazz font écho aux matraques des voltigeurs et dictent le tempo de la poursuite. Antoine Chevrollier infuse une modernité surprenante à cette fiction qui refuse la tentation du sépia. Une modernité bienvenue, symbolique en tout cas, pour éviter que cette affaire ne quitte nos mémoires. Malik Oussekine restera d'ailleurs bien présent sur les écrans: Rachid Bouchareb dévoilera à Cannes Nos frangins, film consacré lui aussi à l'étudiant martyr.
La performance de la semaine : Martin Freeman et Audrey Fleurot
Pleins feux sur deux enquêteurs hors du commun et à l'opposé du spectre de la fiction. L'un polar noir jusqu'au bout de la nuit. L'autre une comédie policière à l'exubérance débridée.
The Responder , Canal +. Dans cet épatant et sombre polar qui renouvelle les règles du jeu, l'effacé et affable Martin Freeman de Sherlock et du Hobbit poursuit la mue entamée avec Breeders et campe un père de famille et quadra définitivement au bout du rouleau. Il se dévoile sous un jour nouveau, bien plus menaçant. Producteur de The Responder, le comédien britannique a accepté le script en un temps record de douze heures ! Le scénariste et ex-flic Tony Schumacher, qui s'inspire de son parcours à Liverpool, avait écrit le rôle de Chris avec Freeman en tête y trouvant la vulnérabilité, l'humanité et la capacité pour la rédemption souhaitées.
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L'ancien interprète du Dr Watson campe Chris Carson. Accusé de corruption, cet ancien inspecteur a été rétrogradé au rang de patrouilleur, répondant à la moindre sollicitation grésillante de sa radio. Acculé par les dettes contractées pour soigner sa mère atteinte d'un cancer, Chris a accepté les rotations de nuit. Il trafique avec les petits malfrats et dealers qu'il devrait interpeller. Cette corruption rampante le ronge. Hypersensible ressassant chaque décision, Chris n'est présent ni pour sa femme, ni pour sa fille qu'il côtoie en somnambule, ni pour sa thérapeute. Chris égrène les heures de veille, les cafés et les kilomètres sur l'asphalte avec une abnégation rageuse. Il constate les décès, essaie d'apaiser les tapages nocturnes et les «bad-trips» de ceux sous influence des paradis artificiels.
HPI , TF1. Audrey Fleurot retrouve le personnage de Morgane Alvaro, femme de ménage à haut potentiel intellectuel (HPI) devenue consultante pour la police. La comédienne se lâche toujours plus pour interpréter cette héroïne populaire. Une «version non domestiquée» d'elle-même comme elle le racontait à ma consœur Céline Fontana. Cette nouvelle saison pousse de plus en plus loin les curseurs. Morgane se lâche de plus en plus, fait son show à la Pretty Woman, et joue la carte du politiquement incorrect avec jubilation et des répliques qui font mouche.
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La fiction n'oublie pas la dimension sociale et la réalité des fins de mois difficiles. Se retrouvant sans toit à la suite d'un dégât des eaux et d'une phobie administrative l'ayant empêchée de souscrire une assurance, Morgane reste dans une position précaire et se voit contrainte de faire squatter sa tribu chez ses collègues. Audrey Fleurot se réapproprie l'esprit enfantin de son héroïne en un clin d'œil.
«Ce n'est pas de la fiction»: les annonces qui me font vibrer
L'annonce a fait l'effet d'un séisme dans le petit monde de la fiction française. Bien qu'ayant signé un contrat d'exclusivité avec Fanny Herrero, Netflix a décidé de ne pas donner de saison 2 à Drôle, la comédie sur le milieu du stand-up que la co-créatrice de Dix pour cent lui avait concocté.
Drôle avait pourtant fait l'unanimité des critiques, mais pour le géant américain, cela n'a pas suffi. «Nous n'avons pas satisfait les attentes d'audience de Netflix», a confié, dès le lendemain, Fanny Herrero dans les colonnes de Télérama . Sans pouvoir dévoiler le nombre d'abonnés qui avaient décidé de suivre les péripéties d'Appoline, Bling ou Nézir. La scénariste française se dit «déçue et triste» et considère que cette décision «soudaine», prise seulement 28 jours après le lancement de Drôle, lui laisse une sensation de «jambes coupées». Le monde très concurrentiel des séries aurait accéléré la décision. «Il nous aurait peut-être fallu plus de temps pour nous imposer», estime-t-elle.
Un coup dur pour les équipes de la série qui travaillaient déjà sur la deuxième saison et avaient écrit les «deux tiers des épisodes». Plus absurde encore, la plateforme de streaming les aurait même «validés avec beaucoup d'enthousiasme». Les dates de tournage avaient même été calées. D'après Le Parisien, les six épisodes de Drôle ont coûté en tout 7,5 millions d'euros. Se démarquant des productions du moment avec ses dialogues plein d'authenticité et ancrés dans la pop culture immédiate, Drôle séduisait par sa troupe de jeunes protagonistes, issus de tous les milieux. Sa mise en scène trop sage et parfois de carton-pâte aurait mérité une seconde saison pour corriger ces faiblesses.
Après l'annulation tout aussi soudaine de Marianne,qui marquait une incursion de Netflix dans l'horreur made in France et avait été vampirisée par sa production en un temps record et le revirement brutal de Révolution, réimaginée à mitan et à la va-vite comme une saga historique et non comme une œuvre de genre totalement assumée, l'arrêt de Drôle est un bien mauvais signal envoyé aux auteurs, bien inspirés de rester dans leurs bastions historiques de Canal +, OCS et Arte. Seul le clic paye : Netflix semble privilégier le quantitatif à la qualité. La liberté promise n'est qu'un mirage. La plateforme privilégie des succès d'audience à l'exigence artistique. D'une qualité bien plus potache - si ce n'est médiocre -, Marseille, Lupin, Family Business auront eu le droit à une longévité bien plus longue que Drôle. Décidément le Dark ou le The Crown français n'est pas prêt d'émerger ! À l'heure où Disney + impressionne avec Parallèles et Oussekine, Netflix entame, comme Amazon Prime Vidéo, un virage vers les comédies bien grasses et les fictions d'action et testostéronée qui n'a rien de réjouissant.
Il est encore temps de rattraper Platonique sur OCS
Imaginée par Camille Rosset (Irresponsable) et Elie Girard, cette jolie série flirte avec la comédie romantique pour mieux donner ses lettres de noblesse à l'amitié ! Yann et Elsa, respectivement interprétés par Maxence Tual et Camille Rutherford, quittent leur conjoint respectif pour s'installer ensemble. À 35 ans passés, les deux meilleurs potes deviennent colocs… Avec leur gamins qui débarquent une semaine sur deux. Entre célibat retrouvé et famille-amitié, Yann et Elsa pensent avoir trouvé l'équilibre parfait. Mais peut-on vraiment faire famille entre amis sans franchir la zone grise de l'amitié amoureuse ?
«Nous voulions ouvrir la porte de l'amitié hétérosexuelle aussi, d'en faire un sentiment avec un grand «A» et de l'explorer cette amitié, comme on ausculte le sentiment amoureux. Avec toutes les étapes que ça peut comporter, c’est-à-dire des disputes, des rencontres, les moments intenses et peut-être les glissements», me confiait le duo de scénaristes à CanneSéries, désireux de mieux faire connaître le concept de «bromance». Et de conclure : «Nous désirions interroger l'expression n'être «qu’amis», comme si c'était réducteur, comme si c'était moins bien qu'être en couple». Leur belle exaltation de l'amitié, de ses ambivalences et zones d'ombre s'accompagne d'une vision de la maternité et de la virilité rafraîchissantes qui sonnent juste. Ici, c'est la fêtarde et l'hédoniste Elsa la mauvaise mère fuyant les responsabilités et Yann, le papa poule, l'âme fleur bleue pas très à l'aise avec sa sexualité.
La citation
Si le suspect ressemblait plus à Maître Gims qu'à Julien Doré, il serait déjà en taule !
À lire ailleurs
Dans la galaxie toujours plus fournie des séries Disney + inspirées des superhéros Marvel, Moon Knight, écrin des talents d'Oscar Isaac qui se dédouble dans la peau du mercenaire Marc Spector et de l'employé de musée inoffensif Steven Grant, fait bande à part. Cette plongée dans la mythologie antique et les troubles mentaux est le premier feuilleton de la firme aux grandes oreilles complètement déconnecté du MCU et reposant sur les épaules d'un personnage inconnu au bataillon et jamais référencé. Un pari périlleux comme l'argumente à raison The Hollywood Reporter qui pointe du doigt un certain flottement narratif que j'ai également éprouvé.
Parlons-en !
Faites-moi part de vos remarques, de vos questions, de vos coups de cœur à faimdeserie@lefigaro.fr. Entre le retour du festival de Cannes qui va sans doute me faire délaisser le petit écran au profit du grand et une petite intervention orthopédique sur mes pieds, j'espère vous retrouver avant la fin du mois. De mon côté, je reprendrai mes esprits auprès de The Time Traveler's Wife sur OCS et du thriller hispanophone Now And Then sur Apple TV+. Et continuerai d'écouter en boucle Michelle & Michel le duo folk formé par les acteurs de Downton Abbey Michelle Dockery et Michael Fox, et Dance Fever, le dernier album de Florence + The Machine.
Volodymyr Zelensky «sans voix» après la destruction du musée du philosophe Grigori Skovoroda
Dans la nuit du 7 mai, dans l'oblast de Kharkiv, plusieurs tirs de roquettes russes ont détruit l'institution liée à la mémoire du poète ukrainien, mais pas ses collections, qui ont été déplacées en lieu sûr au début de l'invasion.
«Surestimé et pompeux» : Johnny Depp en prend pour son grade avec Brian Cox
Dans ses mémoires Putting the Rabbit in the Hat, l'acteur britannique règle quelques comptes avec ses collègues, dont Quentin Tarantino, Ed Norton, Steven Seagal et Michael Caine. Saignant.
Notre critique de Métèque, de Renaud: massacre en règle de la chanson française
CRITIQUE - La voix brisée et chevrotante, au son d'une bien triste fanfare, Mister Renard célèbre son anniversaire avec un disque composé de reprises de Brassens, Reggiani, Montand ou Trénet.
L'Humanité
Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël
DécryptageAu terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».
Pierre BarbanceyC’est un rapport complet et détaillé de 182 pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.
1. Un rapport minutieux et rigoureux
Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.
Proche-orient. Un lourd silence face aux exactions au cœur de JérusalemNon sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).
La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.
Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International
La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »
2. De nouvelles révélations
Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »
Palestine. À Cheikh Jarrah, la résistance ne faiblit pasSont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.
3. Les recommandations et les implications
Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».
Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »4. La réaction des autorités israéliennes
Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.
Israël-Palestineamnesty internationalisraëlapartheid Le Figaro
Le journal du mercato : Pogba a rendez-vous avec la Juventus, le Real et le PSG en embuscade
La Juve sur Pogba, Lyon qui va s'offrir Lepenant ou le Real qui verrouille Vinicius et Militão : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 16 mai 2022.
La Juve prend les devants pour Pogba
S'il serait surprenant que Kylian Mbappé prolonge au PSG, que dire de Paul Pogba à Manchester United ? Le milieu tricolore, tancé par ses propres supporters sur la fin de saison, devrait quitter l'Angleterre. La piste Manchester City avait déjà été écartée. D'après diverses sources dont Sky Sports et RMC Sport , un rendez-vous est prévu ce lundi entre Rafaela Pimenta, représentante de Pogba, et les dirigeants de la Juventus. Le Real Madrid et le Paris SG resteraient dans la course, mais leurs arguments financiers dans ce dossier seraient moindres. Pogba, 29 ans, serait sensible à l'idée d'un retour à Turin, lui qui a porté le maillot bianconero entre 2012 et 2016.
À VOIR AUSSI – Le top 5 des buts de Paul Pogba avec la Juventus (2012-2016)
Lepenant (Caen) vers Lyon
Titulaire indiscutable au Stade Malherbe de Caen, Johann Lepenant devrait découvrir le Ligue 1. Et pas avec le club normand, 7e de L2 cette saison. Le milieu défensif de 19 ans est proche d'être transféré à l'Olympique Lyonnais, révèlent RMC Sport et Foot Mercato . Le joueur s'est déjà mis d'accord avec l'OL. Reste à boucler des détails entre les deux clubs. International français U20, Lepenant était dans le viseur d'Arsenal et de l'Atlético de Madrid, soulignait L'Équipe début mai.
Real Madrid : Vinicius et Milião bientôt blindés ?
Selon le quotidien madrilène AS , le Real Madrid va prolonger et blinder deux de ses joueurs les plus prometteurs : les Brésiliens Vinicius Jr et Eder Militão. Le premier, attaquant de 21 ans qui a enfin confirmé les espoirs placés en lui, est déjà sous contrat jusqu'en 2024. Le défenseur de 24 ans, recruté pour 50 M€ à Porto en 2019, est lié jusqu'en 2025. Ils devraient tous deux prolonger et surtout bénéficier d'une belle revalorisation salariale, à la hauteur de leur nouveau statut. Le Real a été sacré champion d'Espagne cette saison, et affrontera Liverpool en finale de Ligue des champions le 28 mai prochain.
À VOIR AUSSI – Le meilleur de Vinicius Jr au Real Madrid
L'Inter veut toujours prolonger Perisic
Restera, restera pas ? Ivan Peris est le 3e joueur de champ le plus utilisé à l'Inter Milan cette saison, et il y est pourtant en fin de contrat. La presse italienne évoque des discussions pour une prolongation depuis des mois. L'optimisme semblait de mise, mais l'heure tourne. Ce dimanche, le président intériste, Beppe Marotta, a assuré, au micro de DAZN, que le club «veut continuer» avec l'ailier croate (33 ans). «Nous en discuterons à la fin de la saison», a ajouté Marotta. La saison des Nerazzurri s'achèvera ce samedi 22 mai face à la Sampdoria. L'Inter, 2e de Serie A, compte deux points de retard sur l'AC Milan qui pourrait décrocher le titre sur la pelouse de Sassuolo dans le même temps.
PSG : Donnarumma officiellement numéro 1 l'an prochain ?
Après avoir fait le choix de l'alternance pendant une saison, le PSG semble bien décidé à établir une…
Pour la presse espagnole, il n'y a pas de doute: l'accord Mbappé-Real Madrid serait déjà «finalisé»
Toujours pas prolongé au PSG, Kylian Mbappé est plus proche que jamais du Real Madrid, lui qui a confié avoir «quasiment» fait son choix.
L'Humanité
Israël. Après 141 jours de grève de la faim, Hisham Abou Hawash arrache sa liberté
Le prisonnier palestinien avait cessé de s’alimenter depuis plus de quatre mois et ne pesait plus que 39kg. Face à l’émotion internationale, Tel Aviv a cédé et a annoncé la libération de Hisham Abou Hawash pour le 26 février. Près de 500 des 4550 détenus palestiniens sont toujours incarcérés par Israël sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.
Pierre BarbanceyAprès 141 jours de grève de la faim à l’article de la mort, Hisham Abou Hawash va enfin être libéré. « Il a accepté de finir sa grève de la faim. Il a bu du thé il y a une dizaine de minutes et tout va bien », a déclaré tard mardi soir son avocat Jawad Boulos, qui lui a rendu visite à l’hôpital israélien où il reste sous surveillance. Selon l’accord obtenu entre responsables palestiniens et israéliens, Hisham Abou Hawash sera libéré le 26 février, date de la fin de sa détention administrative de six mois qui ne sera pas reconduite, a indiqué son avocat, évoquant une « victoire » pour l’homme, dont la famille célébrait la future libération dans le village de Doura, près de Hébron, en Cisjordanie occupée.
Hisham Abou Hawash avait cessé de s’alimenter il y a plus de 140 jours. Arrêté le 27 octobre 2020, il était emprisonné sous le régime de la détention administrative. Une loi datant de l’époque coloniale britannique et largement utilisée par l’occupant israélien. En clair, les faits qui lui sont reprochés sont secrets, le prisonnier ni même son avocat ne peuvent avoir accès au dossier et l’enfermement peut être renouvelé tous les six mois autant de fois que nécessaire aux yeux de l’occupant israélien.
Pour obtenir sa libération, Hisham Abou Hawash, âgé de 40 ans père de cinq enfants, avait décidé de mener une grève de la faim. Intraitable, l’administration israélienne l’avait laissé dépérir. Ces dernières semaines, sa santé s’était considérablement dégradée et il tombait dans le coma par intermittence. Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l’avaient trouvé dans un « état critique », selon les termes du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui se disait « préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique ». Il pesait moins de 39 kg, contre 86 kg avant sa grève. Aïsha Hrebat, son épouse, indiquait que « sa situation est très dangereuse (…) il ne parvient plus du tout à parler et n’est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s’il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé ».
Sa détention administrative a été renouvelée deux fois depuis son arrestation, dont une alors qu’il était en grève de la faim depuis 70 jours. Ses codétenus administratifs ont lancé un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens à partir de la nouvelle année, comme annoncé le 20 décembre par la Commission des affaires des prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme. Une initiative qui suit celle de Bashir al-Khairy, avocat palestinien de gauche qui a demandé à son avocat de ne pas le représenter devant le tribunal militaire d’Ofer. Al-Khairy est âgé de 79 ans et il est détenu depuis le 29 octobre 2021.
Georges Ibrahim Abdallah : pourquoi la France s'acharne sur le plus ancien prisonnier d’EuropeLes autorités d’occupation israéliennes ont émis un ordre de détention administrative à son encontre pour 6 mois, jusqu’au 28 avril 2022. Il a déjà passé 15 ans dans les prisons de l’occupation israélienne de 1968 à 1984. « En tant qu’avocat et homme de loi, je considère la procédure de mon transfert en détention administrative – quelle que soit sa durée – comme contredisant le droit humain le plus fondamental de se défendre et de connaître les accusations portées contre lui, en violation du droit international, a-t-il déclaré. Devant ces tribunaux fascistes et oppressifs, afin de préserver ma dignité nationale et mes convictions, je boycotterai et refuserai de comparaître devant le tribunal militaire, et je rejetterai tout jugement émis par celui-ci. » À l’heure actuelle, environ 500 des 4 550 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.
La semaine du 15 au 22 janvier 2022 a été décrétée semaine d’action pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, respectivement leaders du Fatah et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) auquel il convient d’ajouter Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 1984, soit plus de 37 ans aujourd’hui.
Hisham Abu Hawashgrève de la faimIsraël-Palestinegeorges ibrahim abdallah L'Humanité
Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »
ActuÀ Cheikh Jarrah, une famille a menacé de s’immoler par le feu si on l’expulsait. Ce drame concerne des milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est.
Pierre BarbanceyLorsque la police est arrivée autour de sa maison, dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le sang de Mohammed Salahiya n’a fait qu’un tour. Il est monté sur le toit de sa maison avec ses enfants et de jeunes adultes. Il a rempli des jerrycans d’essence et a lancé : « Quiconque quitte sa maison est un traître. Nous ne serons pas expulsés de la maison. Soit nous mourrons, soit nous vivrons. Je vais me brûler ! »
Des heurts ont éclaté lorsque les policiers ont voulu utiliser la force pour évacuer la maison. Mohammed Salahiya a proposé que la municipalité s’engage à ne pas l’arrêter, lui et sa famille, et ne les expulse pas. Mais les autorités municipales, dans un premier temps, s’y sont refusées, avant, finalement, d’accorder un délai, ne voulant visiblement pas envenimer la situation dans un quartier régulièrement sous les feux de l’actualité. Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée, des centaines de familles palestiniennes vivant sur place depuis des décennies sont confrontées à des ordres d’expulsion. En mai 2021, des manifestations de soutien à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israélienne, prémices d’une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les territoires palestiniens. Dans le cas présent, Mohammed Salahiya et son épouse, Lital, qui est juive, vivent là depuis longtemps. Le père de Mohammed a acheté la terre avant 1967. Depuis cinq ans, la famille mène une bataille juridique pour éviter son expulsion, mais elle n’a pas été en mesure de fournir un acte de propriété. Mais, même si cela avait été le cas, la municipalité a le pouvoir d’ordonner l’expropriation. D’autant que le prétexte invoqué, cette fois, est la construction d’une école. Un motif qui paraît fallacieux, si l’on en croit Laura Wharton, conseillère municipale à Jérusalem. « L’école aurait pu être construite sans expulser de familles. Il y a suffisamment de place », a-t-elle affirmé.
Le « droit de propriété »
Mais la loi est ainsi faite en Israël que, si des juifs parviennent à prouver que leur famille vivait à Jérusalem-Est avant la guerre de 1948 et la création d’Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur « droit de propriété », souvent avec l’assentiment bienveillant des tribunaux. Ce n’est pas le cas pour les Palestiniens qui ont perdu leurs biens durant les nombreuses guerres. Plus de 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens vivent aujourd’hui à Jérusalem-Est, ces derniers dans des colonies illégales au regard du droit international.
jérusalem-estIsraël-Palestine Le Figaro
«Croyez toutes les femmes, sauf Amber Heard» : Chris Rock se remet à l'humour après la gifle et cible l'ex de Johnny Depp
L'humoriste, giflé par Will Smith lors des Oscars le 28 mars dernier, s'est exprimé dans l'un de ses shows, le jeudi 12 mai, sur la bataille judiciaire qui oppose Amber Heard à Johnny Depp.
Depuis le 11 avril, une féroce bataille judiciaire oppose Johnny Depp à Amber Heard, sur fond d'accusations mutuelles de violences conjugales. Un procès qui divise les fans des deux acteurs, mais aussi le Tout-Hollywood. Chris Rock s'est ainsi exprimé avec humour sur l'affaire, dans un spectacle organisé à Londres, le jeudi 12 mai, comme l'a révélé LADBible. L'humoriste a notamment évoqué un incident qui serait survenu en avril 2016. Johnny Depp accuse ainsi Amber Heard, photographies à l'appui, d'avoir à l'époque déféqué dans son lit.
En vidéo, à la sortie du tribunal, Amber Heard maintient sa version des faits face à Johnny Depp
«Elle a pris quoi ?»
«Croyez toutes les femmes, croyez toutes les femmes… sauf Amber Heard, a quant à lui déclaré Chris Rock. P**ain, elle a pris quoi ? Elle a déféqué dans son lit ! (…) Dès lors que vous ch*** dans le lit de quelqu'un, vous êtes tout simplement coupable de tout.» Avant de poursuivre : «Que s'est-il passé ? Wow. Et ils ont entretenu une relation après cela (…)» Un discours qui a provoqué l'hilarité des spectateurs.
Deux mois plus tôt, le comédien s'était vu giflé par Will Smith sur la scène des Oscars, en raison d'une plaisanterie controversée sur Jada Pinkett Smith, l'épouse de l'acteur oscarisé. Un sujet que l'humoriste a également abordé durant son show. «Je vais bien, si jamais quelqu'un s'interroge, a-t-il affirmé d'entrée de jeu. J'ai récupéré une grande partie de mon audition et j'essaie de faire un spectacle décent.» Et de poursuivre : «Les gens disent que vous devez être prudent parce que les mots blessent, les mots blessent… Vous savez, ceux qui disent cela n'ont jamais été frappés au visage.»
Johnny Depp s'offre une virée en Europe pendant la suspension de son procès contre Amber Heard
Après une semaine de pause, le procès en diffamation qui oppose les deux acteurs reprendra lundi 16 mai, au tribunal de Fairfax, en Virginie.
Ce geste du prince William qui a suscité une vague d'émotion, alors qu'il venait d'enfreindre le protocole royal
Le duc de Cambridge et son épouse Kate Middleton se sont rendus dans un établissement accueillant des personnes défavorisées, en Écosse, le mercredi 11 mai.
Vivienne et Knox, les jumeaux de Brad Pitt et Angelina Jolie, profitent d'une sortie entre frère et sœur à Los Angeles
Le duo, désormais âgé de 13 ans, a été aperçu jeudi 12 mai profitant d'une journée ensoleillée avec quelques amis.
Le Figaro
Pour la presse espagnole, il n'y a pas de doute: l'accord Mbappé-Real Madrid serait déjà «finalisé»
Toujours pas prolongé au PSG, Kylian Mbappé est plus proche que jamais du Real Madrid, lui qui a confié avoir «quasiment» fait son choix.
L'heure tourne, et Kylian Mbappé a donné une date butoir. Lauréat du trophée UNFP de meilleur joueur de Ligue 1 sur la saison 2021-22, l'attaquant du PSG a confié, en zone mixte dimanche, que le choix quant à son avenir était «quasiment» fait. Son cas sera réglé «avant» le prochain rassemblement de l'équipe de France, le 28 mai. Mais si on en croit la presse espagnole, c'est déjà fait. Le quotidien Marca annonce un «accord finalisé» entre le Real et Mbappé (23 ans) avec un contrat jusqu'en 2027.
À lire aussi«Il faut absolument garder ce joyau à la maison» : DJ Snake milite pour que Mbappé reste au PSG
Le Real, qui drague Mbappé depuis des années, n'a jamais perdu le contact avec le champion du monde, mais ne l'a jamais approché de manière directe. Le club finaliste de la Ligue des champions serait toujours passé par des intermédiaires et son entourage le plus proche. Si le PSG a fait des pieds et des mains pour prolonger sa star, avec un bail court de deux saisons supplémentaires, les espoirs semblent aujourd'hui plus minces que jamais. En l'état, le contrat de Mbappé expirera le 30 juin prochain. Et le PSG ne touchera donc aucune contrepartie financière.
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Le journal du mercato : Dembélé veut prolonger au Barça, Guardiola impatient de retrouver Haaland
La prolongation de Dembélé, l’arrivée d’Haaland à City ou encore le transfert de Coutinho : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 12 mai 2022.
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Le journal du mercato : Pogba a rendez-vous avec la Juventus, le Real et le PSG en embuscade
La Juve sur Pogba, Lyon qui va s'offrir Lepenant ou le Real qui verrouille Vinicius et Militão : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 16 mai 2022.
Le Figaro
Lutte contre les rodéos urbains: la police remet les pleins gaz
Christophe CornevinREPORTAGE - Dans le cadre d’une traque nationale lancée ce week-end contre les fous du guidon, les opérations se sont multipliées en région parisienne.
Dans une voiture grise banalisée garée le long d’un entrepôt grillagé du port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), les ondes police annoncent la mise en place d’une petite dizaine de patrouilles pour verrouiller le secteur et le transformer en «souricière». Outre des brigades anticriminalité et des brigades territoriales de contact prêtes à passer à l’action, des équipages de motards en civil et en tenue, ainsi que des unités spécialisées de la direction de l’ordre public et de la circulation, reçoivent les dernières consignes de «surveillance discrète» et de «sécurisation dynamique». Objectif? Traquer et interpeller des aficionados du «rodéo sauvage», une pratique de casse-cou au guidon de motocross et de quads, parfois volés, sur lesquels paradent les voyous des cités, les fous de vitesse et les acrobates inconscients.
À lire aussiRodéos sauvages: à Lyon, ce fléau a migré des banlieues jusqu’au centre-ville
La route principale du port, une langue de bitume d’environ deux kilomètres, qui s’étire en ligne droite entre Colombes et Gennevilliers, est connue dans toute l’Île-de-France comme un «spot» pour faire des pointes de vitesse. «Via les réseaux sociaux, les amateurs de sensations à deux-roues s’y donnent rendez-vous pour prendre des risques parfois insensés et, en septembre dernier, un jeune motard de 21 ans a été grièvement blessé après s’être encastré dans un camion alors qu’il faisait des “roues arrière” au plus grand mépris des règles de sécurité», explique le commissaire Vincent Metura-Poivre. Une heure auparavant, lors d’un briefing avec ses effectifs, le patron du dispositif avait détaillé chaque séquence de cette «priorité opérationnelle» visant à «dissuader, détecter les conduites dangereuses et intercepter» ces jeunes chauffards qui roulent sans casque, font vrombir leurs engins et pourrissent la tranquillité des riverains.
À l’approche des beaux jours, la mobilisation de tous les services doit s’intensifier avec la saisie systématique des véhicules et l’interpellation des auteurs
L’opération, qui a commencé ce vendredi par une fouille sous haute sécurité des garages souterrains et des parties d’immeubles dans la cité du Luth, en vue de découvrir des engins incriminés, est l’une des quelque 80 déclenchées dès vendredi par la Préfecture de police au sein de l’agglomération parisienne, dans le cadre d’un plan de lutte contre les rodéos. Selon un dernier bilan porté à la connaissance du Figaro, 604 personnes avaient déjà ainsi été contrôlées entre vendredi après-midi et dimanche soir à Paris et en petite couronne, dont 23 interpellées. 118 verbalisations ont été dressées et 20 deux-roues confisqués.
Délit spécifique puni d’un an de prison
«À l’approche des beaux jours, la mobilisation de tous les services doit s’intensifier avec la saisie systématique des véhicules et l’interpellation des auteurs», avait demandé Gérald Darmanin dans un télégramme adressé jeudi aux responsables de la police et de la gendarmerie. Jusqu’à dimanche soir, ils ont pour objectif de mener «700 opérations» à travers le pays. Pour confondre les contrevenants qui s’enfuient, les enquêteurs préfèrent, plutôt que de lancer des courses-poursuites souvent trop périlleuses, exploiter des images vidéo pour identifier les engins et les auteurs. La loi du 3 août 2018 sur les «rodéos urbains» a créé un délit spécifique puni d’un an de prison et 15 000 euros d’amende. «Sur la seule zone de compétence police nationale, 1 242 engins motorisés ont été saisis et 987 personnes placées en garde à vue en 2021, dont 183 véhicules et 376 gardes à vue sur le ressort de la préfecture de police de Paris», s’est félicité le ministre de l’Intérieur.
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Selon un bilan de la Chancellerie, les condamnations liées aux rodéos urbains ont augmenté de 1 400 % depuis 2018 et, pour la seule année 2021, il y a eu une hausse de près de 40 % des sanctions. Ce bilan répressif ne dissuade cependant pas tous les fous du guidon. Ce samedi, à Rillieux-la-Pape, un début d’échauffourée a éclaté dans le quartier Semailles après la chute d’un pilote de motocross en plein rodéo urbain. Les policiers ont dû asperger les émeutiers de gaz lacrymogène avant de les disperser. Le 29 avril dernier, c’était deux jeunes masqués à motocross qui ont grièvement blessé un enfant de 12 ans sur une piste cyclable de Gonfreville-l’Orcher, dans l’agglomération du Havre.
Parfois, l’accident vire au drame: fin juillet 2021, une jeune femme de 21 ans a trouvé la mort lors d’une course sauvage à Glisy, près d’Amiens. Percutée de plein fouet par un motard qui a perdu le contrôle, la victime est morte aux urgences. Comme elle, 300 personnes étaient venues pour assister au «spectacle». À Gennevilliers, vendredi soir, aucun délit n’a été déploré. Les multiples «descentes» ciblées, orchestrées depuis l’été dernier, ont permis de multiplier les interpellations et de faire passer un message clair aux chauffards à deux-roues. Méfiants, ceux-ci semblent avoir changé de spot. Depuis, les riverains, au moins dans ce secteur, ont retrouvé le sommeil.
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L'Humanité
À nous les jambes légères !
ActuGonflements, sensations de lourdeur, voire douleurs : autant de soucis pour les jambes qui reviennent lorsque les températures grimpent. Il existe de nombreuses pistes permettant de soulager ces inconforts. Suivez le guide.
Marie MersierSi les jambes lourdes sont rarement le signe de gros soucis de santé (en cas de doute, n’hésitez pas à consulter, car cela peut être synonyme de troubles veineux, rénaux ou cardiaques), elles dénotent tout de même un dysfonctionnement qu’il convient d’apaiser afin de retrouver plus de légèreté. Mais pourquoi a-t-on les jambes lourdes ? Et pourquoi est-ce une problématique essentiellement féminine ? Ce désagrément provient la plupart du temps d’un couac dans la circulation du sang : les veines des jambes ne renvoient plus efficacementce dernier vers le cœur. Le sang ainsi que la lymphe stagnent dans le bas des jambes, et hop ! ça gonfle. Les variations hormonales féminines fragilisant les parois veineuses, nous avons la réponse à notre deuxième question. De multiples facteurs peuvent être des amplificateurs de « jambes lourdes » : l’hérédité, le fait de piétiner, la chaleur, les jours précédant les règles, la grossesse…
Face à la gêne occasionnée, il est préférable de ne pas rester les bras croisés et de tester une ou plusieurs solutions. Certaines fonctionnent plutôt à court terme, d’autres sur le long cours, et parfois il faudra les combiner. L’astuce la plus connue (hormis les bas de contention, bien entendu), mais qui a le mérite de faire beaucoup de bien : le jet d’eau froide à la fin de la douche, qui, à l’inverse de l’eau chaude, activera la circulation en resserrant les vaisseaux. Pour favoriser le retour veineux des jambes vers le cœur lors de votre sommeil, vous pouvez notamment dormir avec les pieds surélevés par des coussins, ou positionner des cales de 10 à 15 cm sous les pieds du lit.
Vos mains sauront également être de précieuses alliées ! Comment ? Grâce aux massages ou au drainage lymphatique. En effet, il existe dans le commerce des gels très pratiques qui procurent une sensation de fraîcheur immédiate. Davantage de bien-être et de confort qu’un massage des jambes, depuis les chevilles vers le haut de la cuisse, optimisera considérablement.
Par ailleurs, en mélangeant 30 g de gel d’aloe vera bio, 10 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée et 5 gouttes d’huile essentielle de cyprès, vous pourrez préparer un soin maison afin de masser vos jambes comme indiqué précédemment (en cas de grossesse, demandez l’avis à un pharmacien avant d’utiliser des huiles essentielles).
Argile verte et fruits rouges
Quant au drainage lymphatique, on peut bien sûr l’effectuer en cabinet avec des spécialistes. Mais vous avez la possibilité d’activer quotidiennement votre circulation sanguine et lymphatique grâce au brossage à sec du corps. Pour réaliser ce geste de beauté ancestral qui agit sur la circulation, le système immunitaire et exfolie la peau, il suffit de s’offrir une brosse de massage, puis de pratiquer avant la douche sur peau sèche des mouvements allant toujours vers le haut (soit dans le sens de l’évacuation vers les ganglions lymphatiques, situés entre autres à l’aine, aux aisselles et vers le cou). D’autre part, des compresses d’argile verte (avec le dosage suivant : 3 cuillères à soupe d’argile verte + 50 cl d’eau tiède) appliquées sur les chevilles et les mollets soulageront nettement les sensations désagréables.
Ce type de problématique nécessite un soutien corporel de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Alors, dans l’assiette, on fait le plein de baies et de fruits rouges. Riches en flavonoïdes, ils renforcent les vaisseaux sanguins et favorisent la circulation. Enfin, en phytothérapie, on teste le marronnier d’Inde, ainsi que la vigne rouge.
Bien-être L'Humanité
Bricolage. Des solutions pour réhabiliter une table en bois
ActuToute branlante, piquée de trous de vers, disjointe, vermoulue par endroits, cette table en bois vous a pourtant tapé dans l’œil. Une seule chose à faire : la restaurer. Nos conseils pour lui redonner un peu d’allure.
Marcel GuedjQuel aspect va-t-on donner à cette table que l’on vient de récupérer ? Cire, vernis, peinture, huile ?
La finition. Ce n’est pas seulement affaire de goût ou de décoration. Elle doit résister aux contraintes à venir, que la table serve aux repas ou de plan de travail dans la cuisine, de bureau, de table basse, etc. Pour une table de cuisine, un vernis ou une huile adaptés sont préférables parce qu’ils protègent de l’humidité, des projections et des taches, les surfaces ainsi traitées restant faciles à entretenir.
Côté décoration. Le vernis et l’huile conservent les veines apparentes du bois. Pour relooker une table, et si l’on ne tient pas à conserver l’aspect bois brut, la peinture (spéciale bois) est conseillée.
Côté pratique. Il est possible d’appliquer un vernis par-dessus la peinture, ce qui permet d’utiliser la table comme dans l’exemple précédent. Un dernier conseil : évitez la cire, qu’il vaut mieux réserver aux meubles qui ne risquent pas grand-chose.
Conclusion. Les interventions de restauration diffèrent selon l’état du meuble et la finition souhaitée : retirer la cire ou le vernis pour retrouver le bois brut (que l’on pourra teinter avant de vernir à nouveau) ; décaper la peinture, ou seulement la poncer (si elle est en bon état) avant de repeindre par-dessus ; effectuer les réparations (pâte à bois, durcisseur…), traiter contre les vers (capricornes, lyctus, vrillettes) par injection et badigeonnage, poncer, dépoussiérer enfin avant de donner à la table l’aspect rêvé. Ne pas brûler les étapes, le résultat en serait compromis.
MatérielGants - Masque à poussière - Lunettes de protection - Ponceuse triangulaire ou papier de verre et cale à poncer - Chiffons- Pinceaux - Produits de décapage, de traitement et de réparation, selon l’état de la table et la finition souhaitée
Les étapes incontournables
- Décaper avec un décireur, un décapant gel (si la table est vernie) ou un décapant peinture.
- Poncer dans le sens du fil du bois avec du papier abrasif d’abord à grains moyens puis à grains fins.
- Dépoussiérer au fur et à mesure.
- Traiter contre les insectes xylophages, s’il y a lieu : des petits trous et de la fine sciure aux pieds de la table signalent la présence d’insectes dont les larves se nourrissent de la cellulose du bois.
- Renforcer des parties vermoulues avec un durcisseur.
- Reconstituer les parties manquantes avec de la pâte à bois, du mastic spécial ou un reboucheur selon leur importance.
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Bricolage L'Humanité
Recettes. Le citron, l’agrume à tout faire
ActuOn lui prête des vertus extraordinaires et pour cause, sous sa peau jaune ou verte, le citron est un véritable concentré de vitamines et de minéraux. Il requiert pourtant de prendre quelques précautions avant d’être consommé sans aucun risque.
André GoulvenLe zeste, le ziste (la partie blanche entre l’écorce et la pulpe) ou la pulpe… tout est bon dans le citron. Ou presque. Depuis sa lointaine origine indienne, le meilleur allié du poisson et des tartelettes meringuées s’est imposé au fil des siècles comme un élément incontournable de notre gastronomie. D’abord utilisé comme un médicament, l’agrume cultivé sur les cinq continents a même gardé la réputation d’un remède naturel contre de nombreux maux, des problèmes digestifs au scorbut. Si certaines vertus qu’on lui prête relèvent plus de la légende que de la véracité scientifique, il n’en reste pas moins un bon antioxydant pour complémenter un mode de vie sain. Mais, s’il brille autant de nos jours, c’est surtout par la palette de recettes qu’il sublime.
Gare aux excès
La plupart des citrons que l’on retrouve dans nos assiettes viennent d’Espagne, premier exportateur européen avec plus de 60 % de la production totale du Vieux Continent. Les Français en consomment environ 2 kilos par personne et par an, dont 80 % arrivent depuis l’autre côté des Pyrénées. Comme pour les autres fruits, il existe une multitude de variétés de citron. Toutes se différencient par leur goût et leur forme, mais restent relativement équilibrées dans leur apport en nutriments. On y trouve pêle-mêle du magnésium, du soufre, du potassium, du phosphore, du fer, de l’acide citrique, du fluor et des vitamines C, B et E. Une belle carte de visite qui ne doit pas non plus masquer les quelques dangers d’une consommation excessive du produit.
L’agrume peut, par exemple, provoquer des brûlures au système digestif et est déconseillé aux personnes souffrant d’ulcères à l’estomac. Son fameux effet blanchissant sur les dents est lui aussi à utiliser avec modération, car l’acidité peut attaquer l’émail et favoriser la prolifération de bactéries responsables des caries. Avec peu de pépins et une acidité relativement faible, le plus classique dans nos contrées est le citron Verna. Mais la France peut se targuer d’abriter les cultures du citron de Menton, qui bénéficie d’une Indication géographique protégée depuis 2015.
Côté cuisine, le choix du citron se fait selon l’usage et ne nécessite pas de connaître toutes les variétés sur le bout des doigts. Pour un simple jus, acheter un citron lourd, c’est s’assurer que le fruit est riche en pulpe. À ce jeu, les citrons verts, plus petits et plus acides que les jaunes, sont d’ailleurs les champions. Si l’on envisage une recette nécessitant un zeste, ou un ziste, un citron plus léger et parfumé est recommandé. En tant que fruit complet, le citron peut avoir plusieurs usages, les épluchures, par exemple, se font sécher et réduire en poudre pour de futures recettes. Enfin, pour profiter au maximum des bienfaits du citron, acheter des agrumes issus de l’agriculture biologique est une obligation. Malgré leur peau épaisse, les nombreux produits chimiques qu’ils absorbent dans les cultures industrielles rendent le produit théoriquement plus nocif que bénéfique pour la santé.
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Le citron farci
Ingrédients pour 4 personnes : 4 beaux citrons jaunes, 15 olives noires, 1 boîte de 280 g de thon au naturel, 5 œufs durs, persil, mayonnaise, gousse d’ail.
- Couper le haut du citron, puis vider la pulpe en prenant garde à ne pas trouer l’écorce..
- Mélanger 1 cuillère a soupe de pulpe avec le thon égoutté, les olives dénoyautées et hachées, le jaune émietté des œufs durs, puis l’ail et le persil hachés.
- Lier le tout avec 4 belles cuillères à soupe de mayonnaise maison – pour obtenir une mayonnaise allégée, il est possible de réduire l’huile (environ 10 cl pour 4 personnes) et d’ajouter du fromage blanc 0 % (30 grammes).
- Ajouter le sel et le poivre à votre convenance.
- Mettre la farce dans l’écorce des citrons.
- Servir accompagné d’une salade fraîche et de quelques crevettes.
Sans se presser. Facile et diététiqueCuisiner comme un chef au quotidien. En s’imposant les contraintes de 30 minutes de préparation, 10 ingrédients au maximum, peu d’ustensiles et une valorisation des ressources issues du placard, le médiatique chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi propose un livre de recettes, d’inspiration méditerranéenne, « simples » et délicieuses, à la portée de tous. « Simple », de Yotam Ottolenghi, éd. Hachette Cuisine, 35 euros.
Recettes. Les 100 faces du citronL’agrume passe-partout décliné en 100 recettes. Dans son livre, la blogueuse responsable des « Gourmandises d’Isa » propose de nombreuses recettes autour du citron. Du sucré au salé, elle brosse un large spectre de l’utilisation du fruit dans la cuisine du monde, du lemon curd jusqu’aux tajines, en passant par le limoncello et la blanquette de sole citronnée. Un incontournable pour tout connaître de ce produit si particulier. « Citron », d’Isabelle Lambert, éd. Modus Vivendi, 24,95 euros.
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Bon et sainfruitscitron Le Figaro
La sécheresse pourrait peser sur la production de lait en France
Dix départements français ont d'ores et déjà dépassé le seuil d'alerte sécheresse au mois de mai.
Les éleveurs tirent la sonnette d'alarme. Dans un contexte d'inflation des prix, notamment en raison de la pandémie de coronavirus et de la guerre en Ukraine, la production de lait était déjà mise sous tension. Mais le secteur doit désormais également faire face à la sécheresse annoncée cet été, qui pourrait selon eux peser sur la production de lait française.
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La sécheresse pourrait en effet compromettre la production de fourrage pour alimenter les vaches, et in fine la production de lait. Dix départements français ont d'ores et déjà dépassé le seuil d'alerte sécheresse au mois de mai, avec un déficit pluviométrique de 70%. De quoi inquiéter les éleveurs de vaches, dont l'activité demande d'importantes ressources d'eau.
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Secteur en tension
Ces facteurs de tensions viennent s'ajouter aux difficultés d'un secteur laitier déjà fragile. Si la France maintient sa position de deuxième producteur européen de lait, produit pour lequel elle est autosuffisante, elle souffre d'un effritement du nombre de producteurs. Dans un rapport publié en mars, France AgriMer s'est ainsi inquiétée d'une baisse constante du nombre d'exploitations ces dernières années, qui s'est poursuivie en 2021 et que l'année 2022 ne devrait pas freiner.
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Afin d'éviter que davantage éleveurs ne jettent l'éponge, le syndicat du secteur du lait, Syndilait, a appelé à une augmentation des prix de vente. Dans le cadre des négociations commerciales avec le secteur de la distribution, le président du syndicat Eric Forin a ainsi demandé à «crever le plafond de verre des 'un euro le litre'» du lait. Il a ainsi estimé que les coûts de production devraient augmenter de 15 à 20% en 2022, et que les prix auraient intérêt à augmenter en conséquence. De nouvelles négociations doivent s'engager avec les distributeurs à ce sujet.
Pour les consommateurs, ce nouveau risque de hausse des prix s'inscrit dans la lignée de pénuries et d'inflation pour plusieurs produits de grande consommation, comme l'huile, la farine ou les oeufs. En avril 2022, par rapport à avril 2021, leurs prix ont augmenté d'environ 10% selon la société d'analyse IRI.
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Super Loto : ce vendredi 13, le jackpot exceptionnel de 13 millions d'euros à gagner attire les joueurs
Quatre millions de participants sont attendus pour le tirage du Loto de ce jour. Soit le double d'un tirage ordinaire.
Pouvoir d'achat : les Français estiment manquer de 490 euros par mois pour vivre convenablement
Ce montant a augmenté de 23 euros en un an, selon une enquête CSA Research pour Cofidis.
Vinted, une plateforme décriée mais qui continue de cartonner
Malgré son succès, Vinted ne semble pas répondre à l'ensemble des aspirations des utilisateurs et de nouvelles plateformes se développent.
Le Figaro
Mon mari, ce suiveur : «Dans notre vie sociale, si je ne fais rien, il ne se passe rien»
Pascaline PotdevinTÉMOIGNAGES - Ils improvisent, elles organisent… Les clichés ont la peau dure ! En 2022, ce sont généralement les femmes qui animent et planifient la vie amicale, familiale et professionnelle du couple. Et si la répartition des rôles se jouait aussi là, dans l'agenda ?
Trois enfants de 1 à 8 ans, des métiers à responsabilités (cadre supérieure dans l'audiovisuel pour elle, associé d'un office notarial pour lui), et des amis qu'ils sont heureux de retrouver : Marie et Julien ont une vie bien remplie. Week-ends, dîners, virées au restaurant, goûters avec enfants : l'été imminent s'annonce riche de promesses et du désir de renouer avec une vie sociale abîmée par les multiples confinements. Pour chaque sortie, c'est Marie qui planifie. Julien, lui…, suit le mouvement. Non que l'envie lui manque : «Mon mari est toujours volontaire pour faire des choses, moins pour les organiser, explique cette femme de 39 ans. Si l'on veut voir des amis, c'est moi qui lance les invitations. Et quand on lui en propose une, il est incapable d'y répondre sans me consulter : il n'a pas notre “agenda” en tête, ne sait jamais si l'on a déjà un dîner, ou pas, de prévu.»
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Même cas de figure chez Aloïse, 30 ans, chargée de recrutement et son compagnon, Jérémie, 28 ans, qui a repris ses études : «Je programme nos activités communes, j'entretiens nos liens avec les autres. Voir des amis, partir en week-end… Si je veux que les choses arrivent, je dois les anticiper.» Camille, 42 ans, éditrice, doit elle aussi gérer jusqu'aux menus détails de la vie sociale de son couple : «Si l'on prévoit un restaurant entre amis, c'est moi – seule ou en compagnie des autres convives féminines, évidemment– qui suis implicitement chargée de trouver une bonne adresse, et de réserver.»
Si l'on veut voir des amis, c'est moi qui lance les invitations
Et si l'envie folle les prenait d'être moins bonnes élèves ? De mettre en sourdine leurs notifications WhatsApp ? «On ne ferait pas grand-chose le week-end, s'exclame Marie. Les enfants non plus : quand leur père les emmène faire une activité, c'est souvent moi qui en ai eu l'idée. On ne sortirait pas beaucoup, ou alors à la dernière minute, après avoir croisé quelqu'un qui nous propose de venir prendre un verre au pied levé.» Chez Jérémie, même goût prononcé pour l'improvisation : «Lui laisser les commandes ? Je n'ai jamais testé, confesse sa compagne, Aloïse. Peut-être irait-on déjeuner avec des amis prévenus deux heures plus tôt, si par miracle ils sont disponibles. Mais le fait qu'il attende le dernier moment pour le leur demander me stresse trop.»
Si je veux que les choses arrivent, je dois les anticiper
Parfois, cette prise en charge des relations publiques s'étend à la sphère professionnelle. Marie se souvient d'un week-end organisé par une chambre régionale de notaires (la profession de son mari) auquel les conjoints étaient conviés : «J'y suis allée parce que le voyage m'intéressait. Comme Julien vient de prendre ses nouvelles fonctions et que le Covid a rendu les rencontres, le réseau, plus difficiles, il ne connaît pas forcément tout le monde dans son nouveau cabinet. Il compte donc sur moi pour faciliter la conversation. Je lui apporte cette aisance sociale – l'un de mes points forts. Cela peut également arriver lors de la rédaction de certains e–mails, lorsqu'il doit, par exemple, organiser un repas de fin d'année pour ses collègues. La plume du message, c'est moi : parce que j'ai un côté moins strict, moins formel, un goût pour la communication.»
Valorise ton conjoint…
Bien sûr, l'époque où les épouses désœuvrées devaient entretenir des liens pour favoriser les rencontres professionnelles entre leurs maris (comme dans The Gilded Age , série retraçant l'âge d'or de la haute société new-yorkaise au XIXe siècle, où contrats et plans de chemins de fer se décident après un dîner raffiné) est révolue. Tout comme celle, façon Mad Men, où Madame passait des heures aux fourneaux pour recevoir le patron de Monsieur. À l'inverse, le modèle du power couple, valorisé dans les années 1990 et 2000, semble bien avoir fait son temps. Comme si, porteur de rivalité, de compétition, de sentiment d'injustice au sein du couple et de son entourage, il ne collait plus aux besoins plus «doux» de notre époque. «Aujourd'hui, la plupart des couples préfèrent marquer la différence entre la vie amicale, intime, et celle qui implique du networking professionnel, constate ainsi Anne-Cécile Sarfati, auteure de Nous réussirons ensemble. Couple à double carrière : les freins, les pièges, les clés (Éditions Albin Michel, 2021). Il arrive occasionnellement qu'ils puissent s'entraider, se faire la courte échelle, partager leurs réseaux. Ils se valorisent l'un et l'autre auprès de leurs relations. Mais ils veillent à ce qu'il n'y ait pas de mélange des genres.»
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Liberté ou renoncement ?
Pourquoi alors l'organisation de la vie sociale reste-t-elle à la charge des femmes ? «Je pense que cela tient au fait qu'elles sont davantage encouragées à créer du lien, à ménager les sensibilités et à se rendre disponibles, analyse Marie. On valorise le fait d'être présentes pour ses amis, de se rassembler. Dans nos amitiés féminines, on tient à être là les unes pour les autres, à se voir, souvent. Certains hommes, en revanche, n'ont aucun problème à ne pas se croiser pendant des semaines, voire des mois. Ils sont davantage centrés sur leur plaisir individuel.» Malgré les progrès sociétaux, les études le montrent : «Les femmes restent toujours celles qui, de la sphère amicale et familiale au monde professionnel, prennent en charge l'intime, souligne Laëtitia Vitaud, spécialiste de l'évolution du travail et auteure d'En finir avec la productivité, critique féministe d'une notion phare de l'économie et du travail (Éditions Payot, 2022). Ce qui explique que, à carrière égale avec les hommes, elles soient beaucoup plus fatiguées. Quand elle a des enfants, une famille, une belle-famille, on peut considérer qu'une femme est déjà à temps partiel.»
Les femmes restent toujours celles qui, de la sphère amicale et familiale au monde professionnel, prennent en charge l'intime
«Dans le couple hétérosexuel, creuse Anne-Cécile Sarfati dans son ouvrage, la construction de la féminité se traduit encore par une disponibilité et un oubli de soi des femmes. À cela s'ajoutent des siècles de rhétorique bourgeoise qui les ont rendues responsables de la construction du foyer comme un lieu pacifique, beau et harmonieux. Publié en 2018, On ne naît pas soumise, on le devient (Éditions Flammarion), écrit par Manon Garcia, docteure en philosophie et professeure à Harvard, analyse les ambivalences des femmes et leur consentement, parfois, à leur propre soumission. “Les femmes sont prises en tension entre le désir et l'angoisse de la liberté, entre la volonté de se projeter dans le monde et la tentation de l'abdication.”» Liberté, renoncement : dans ce mouvement de pendule, se retrouve-t-on alors au commandement général de la vie sociale du couple par choix ou en réponse à une assignation venue de la nuit des temps ?
Question de mesure
Et si les deux étaient liés ? Pour Nadège Dazy, membre de l'association Parents et Féministes et formatrice consultante en matière d'égalité hommes–femmes : «L'idée selon laquelle les femmes seraient davantage tournées vers l'empathie et le social est issue de tout un système : celui du patriarcat, qui a historiquement figé l'image de la ménagère chargée de s'occuper de son foyer pendant que son conjoint gagne de l'argent. Lorsqu'on le transpose à la vie sociale, elles s'occupent de ce qui procure du confort et des loisirs, permettant aux hommes de se détendre après leur journée de travail.» Ces constructions culturelles continuent à sous-tendre, de manière insidieuse, les comportements. «La progression des femmes dans la sphère professionnelle n'a pas changé la répartition du temps, elles continuent, on le sait, à se charger de la maison, des enfants…, mais aussi à lancer les invitations», analyse Nadège Dazy. Autant de tâches et d'énergie déployées qui ne sont pas valorisées. Ni même mesurées.
L'idée selon laquelle les femmes seraient davantage tournées vers l'empathie et le social est issue de tout un système : celui du patriarcat
Ainsi, aucune étude chiffrée ne se penche sur le temps passé à planifier la vie sociale du couple. Un sondage publié le 7 avril par l'Observatoire Ifop–Consolab indiquait que 57 % des femmes déclaraient effectuer «plus de tâches que leur conjoint» (contre seulement 16 % des hommes). Dans ces «tâches» figuraient notamment le repassage, le ménage, faire les lits, la cuisine et les courses. Pas un mot sur la planification des week-ends ou les soirées à organiser. Une zone flottante qui s'explique, selon Nadège Dazy, par le fait que ces tâches appartiennent à la sphère du plaisir, du loisir, et non de la «survie». «Elles ont donc d'autant plus tendance à être invisibilisées. Certes, il est agréable de prévoir des sorties, mais à petites doses, surtout si la femme est la seule dépositaire de ce rôle. Sinon, on n'est plus dans le plaisir, mais dans la contrainte.»
En couple à la ville comme à l’écran
La contrainte, qui, malgré un sentiment paradoxal et parfois grisant de toute–puissance, peut aller jusqu'au ressentiment, voire à la frustration. Nourrie, en arrière-plan, par cette question latente : que se passerait-il si les hommes prenaient leur part du marché ? Qu'est-ce qui, dans nos vies, s'en trouverait libéré ? Probablement du temps, d'abord, pour penser davantage à soi, et s'offrir ainsi la possibilité de développer sa carrière, ses idées, sa créativité. Mais aussi, une certaine forme de joie : celle de vivre «en pleine conscience» (pour reprendre un terme contemporain) un moment justement dévolu à la détente. Et de savourer l'inattendu, découvrir un nouveau lieu, faire des rencontres inédites, celles qui permettent d'ouvrir l'horizon, de se réinventer. «J'ai cette soif d'une ouverture sur le monde qui serait d'autant plus enthousiasmante qu'elle ne viendrait pas de moi, confirme Camille. Je rêve que mon conjoint organise une soirée où il me présenterait de nouveaux amis, comme un territoire à découvrir. Dans lequel je pourrais lâcher prise, me laisser guider, pour une fois.»
Je rêve que mon conjoint organise une soirée
Favoriser le dialogue
Pour rétablir l'équilibre, de nouvelles voies sont à explorer. Les outils numériques, bien sûr, changent la donne – l'utilisation des agendas partagés ou des messageries de groupe ne permet plus d'ignorer de quoi seront faits demain et le week-end prochain. Mais Anne-Cécile Sarfati conseille surtout d'ouvrir le dialogue, d'explorer ces mécanismes qui assignent chacun à un rôle dont il n'est parfois pas conscient : «C'est important, parce que plus on est dans le ressentiment vis-à-vis de l'autre, plus on le rend responsable d'un dysfonctionnement qui parfois le dépasse largement.»
À écouter : le podcast de la rédaction
On peut aussi se rappeler, ensemble, tout ce qu'il y a à gagner dans le fait de sortir de chez soi. «Très souvent, dans les couples à double carrière, la vie amicale passe à la trappe parce qu'on doit travailler, s'occuper des enfants. Mais c'est une erreur de se replier sur soi ou sur sa famille, parce que se lier aux autres permet justement de sortir de cette philosophie du “devoir”, selon laquelle on se doit à son travail, à sa famille, sans laisser beaucoup de temps au plaisir. Parfois, lorsqu'on a de jeunes enfants ou qu'on est en pleine ascension professionnelle, on n'a pas forcément la force de sortir. Mais c'est nécessaire pour recharger ses batteries. Se voir entre adultes, parler d'autres choses que du bureau ou des enfants redonne une place en tant qu'être humain. Et pas juste en tant que professionnel et parent.» Raison de plus pour se répartir les rôles. Équitablement.
Le Figaro
Albert Londres: la mort suspecte du grand reporter le 16 mai 1932
Camille LestienneLES ARCHIVES DU FIGARO - Il y a 90 ans, le célèbre journaliste trouvait la mort dans l’incendie du paquebot qui le ramenait de Chine à Marseille. Accident ou attentat? Le mystère reste entier.
En partenariat avec Retronews, le site de presse de la BnF
Est-il mort noyé ou asphyxié dans sa cabine? L’incendie du paquebot Georges-Philippar est-il accidentel ou criminel? De nombreuses questions se posent encore autour de la mort du grand reporter Albert Londres.
Le journaliste, célèbre pour ses reportages au long cours, meurt le 16 mai 1932 dans l’incendie du paquebot qui le ramène de Chine. Nul ne connaît le sujet de son enquête, pas même le quotidien Le Journal qui l’emploie. Tout juste sait-on qu’il rapporte un reportage choc. «C’est de la dynamite» a-t-il confié avant d’embarquer.
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Après avoir couvert les affrontements sino-japonais à Shanghai de janvier à mars, il avait disparu du côté du Mandchoukouo, l’état fantoche créé après l’invasion de la Mandchourie par l’Armée impériale nippone. Enquêtait-il sur les projets d’expansion des Japonais ou sur leurs liens avec les triades chinoises et le trafic d’opium voire avec les bolchéviques? Nous ne le saurons jamais: son reportage disparaît avec lui.
Sans nouvelles de M. Albert Londres
Dans la nuit du 15 au 16 mai après trois semaines de mer, un court-circuit provoque un incendie sur le bateau Georges-Philippar alors qu’il navigue au large de la Somalie. De nombreux passagers s’échappent sur les canots et sont recueillis par un navire russe qui croisait non loin. Ceux logés sur le pont D près du point de départ de l’incendie meurent asphyxiés ou noyés après s’être jetés à l’eau. Sur le millier de personnes qui étaient à bord -passagers et personnels, une cinquantaine manquent à l’appel dont Albert Londres. Après la confusion des premiers jours où l’on espère encore le retrouver parmi les rescapés, les premiers témoignages confirment sa disparition. Le Figaro publie dans son édition du 2 juin le récit d’un M. Julien, ingénieur des services municipaux:
«Lorsque j’ai quitté ma cabine, fuyant devant le feu, j’ai très nettement entendu crier dans la cabine occupée par M. Albert Londres: ’’Au secours! Sauvez-moi!’’Après l’épouvante des premières heures et le désarroi où nous avaient plongés ces tragiques événements, j’ai pensé que M. Albert Londres, qui avait sans doute utilisé la fermeture électrique pour la porte de sa cabine, n’avait pu au moment de l’incendie, ouvrir cette porte. C’est une simple supposition que je fais là, mais je ne puis m’expliquer comment il ne put sortir de sa cabine. Il y avait aussi le hublot par lequel il eut aisément passé. Pourquoi n’a-t-il pas utilisé ce moyen pour quitter la cabine? je ne sais que penser.»
La réponse arrive dans l’édition du lendemain avec un second témoignage, celui de l’un des officiers du Georges-Philippar, M. Sadorge dont la déclaration recueillie par procès-verbal est reproduite:
«J’étais sur le pont des embarcations, quand j’ai entendu des appels provenant d’une cabine de luxe du pont immédiatement inférieur et j’ai vu alors un passager qui sortait par le hublot et qui appelait à l’aide.
C’était, je l’ai su depuis, M. Albert Londres. Je lui ai lancé une manche à eau, un de ces longs tuyaux de toile qui servent chaque matin au lavage du pont et doivent être utilisés en cas d’incendie pour lutter contre le feu. M. Albert Londres a saisi cette manche à eau, il s’est glissé hors de la cabine et a commencé à se hisser à la force des bras pour atteindre le pont des embarcations.
Le considérant comme en sûreté, je suis allé au secours des enfants et des femmes qui, rassemblés sur le pont supérieur, étaient inquiets et ne savaient que faire. Avec mes camarades de l’équipage, nous avons aidé à leur évacuation vers l’arrière. Or, la manche à eau à laquelle se cramponnait M. ALbert Londres s’est rompue, probablement atteinte déjà par les flammes qui venaient du pont des premières, et il a dû tomber à l’eau.»
Un complot pour le faire taire?
La disparition brutale du grand reporter paraît suspecte bien que l’enquête sur le naufrage du bateau confirme l’origine accidentelle de l’incendie. Un événement particulier alimente l’idée d’un complot. Le couple d’amis qui voyageait avec lui, les Lang-Willar, est récupéré à Brindisi par un avion spécial. On suppose alors qu’ils sont les dépositaires des informations recueillies par le journaliste. Or l’avion s’écrase emportant définitivement les secrets de Londres. Une coïncidence à laquelle certains commentateurs ne croient pas. Le Figaro, lui, accuse sans ambages les communistes et réclame dans son édition du 6 juin, une «offensive hardie contre le bolchévisme».
Le mystère de la mort d’Albert Londres alimente en effet tous les fantasmes. Elle inspire également les écrivains: Pierre Assouline, Régis Debray ou Bernard Cahier sont partis chacun dans un ouvrage* en quête de la vérité. Belle ironie du sort qui fait du «père» du journalisme d’investigation un sujet d’enquête.
*Albert Londres: Vie et mort d’un grand reporter (1884-1932) de Pierre Assouline, Gallimard
Sur la mort d’Albert Londres de Régis Debray, Arléa
Albert Londres, Terminus Gardafui de Bernard Cahier , Arléa
Le Figaro
Cris et chuchotements : Tom Cruise provoque malgré lui une vague d'agitation en arrivant dans le Berkshire
Mathilde SeifertTom Cruise a été assailli par ses fans lors de son arrivée au spectacle équestre «A Gallop Through History», dans le cadre des célébrations du jubilé de la reine, dans le Berkshire, dimanche 15 mai.
L'acteur star de Top Gun est arrivé tout sourire dans le parc du château de Windsor pour le spectacle géant «A Gallop Through History», organisé dans le cadre des célébrations du jubilé de la reine. Détendu, dans un ensemble bleu marine, l’acteur de 59 ans a provoqué une certaine vague d’hystérie lors de son apparition. Il s'est retrouvé cerné par les fans et a été escorté par la sécurité à travers la foule, tandis qu'il saluait les Britanniques.
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Entre selfies et «checks» - poing contre poing - Tom Cruise s'est prêté au jeu des demandes de fans présents dans le parc du château. Si certains ont dégainé, de loin, leur appareil photo, d'autres n'ont pas hésité à s'approcher au plus près de la star hollywoodienne pour un selfie avec leur téléphone. «Donc je suis à la @windsorhorse pour la soirée "Un galop à travers l'histoire" et devinez qui j'ai croisé par hasard : Tom Cruise ! Je suis obsédé #platinumjubilee», a tweeté l'un d'entre eux.
Tom Cruise était en effet là pour animer, au côté du présentateur télé Alan Titchmarsh, le premier grand événement télévisé célébrant les 70 ans de règne d'Elizabeth II : une émission en direct du Royal Windsor Horse Show.
Lors de la soirée de célébration, l'acteur scientologue a déclaré : «C'est un événement merveilleux ; c'est un honneur d'être ici. C'est un privilège, avant d’ajouter : c'est une femme (Elizabeth II, NDLR) que j'admire énormément. Elle fait preuve d'une grande dévotion et j'admire sa dignité. J'aime son histoire. J'ai beaucoup de respect pour elle.»
Johnny Depp s'offre une virée en Europe pendant la suspension de son procès contre Amber Heard
Après une semaine de pause, le procès en diffamation qui oppose les deux acteurs reprendra lundi 16 mai, au tribunal de Fairfax, en Virginie.
En photo, ce moment de rires et de complicité entre Emmanuel Macron et ses petites-filles
Samedi 7 mai, l'époux de Brigitte Macron devenait à nouveau président de la République française lors de la traditionnelle cérémonie d'investiture. L'occasion de célébrer l'événement en famille avec les petits-enfants de son épouse.
Camille Vasquez, l'avocate et redoutable stratège médiatique de Johnny Depp
Depuis le 11 avril, Johnny Depp et Amber Heard s'affrontent devant le tribunal de Fairfax. Dans cette bataille, l'acteur peut compter sur Camille Vasquez, membre essentiel de son équipe de défense et redoutable experte médiatique.
Le Figaro
L’imagination sans limite des arnaques financières en ligne
Jorge CarassoENQUÊTE - Les escrocs surfent sur les modes - bitcoin, mondes virtuels, Ehpad - et profitent de l’inflation qui fait prendre plus de risques aux épargnants. Les autorités sonnent l’alerte.
Les escrocs font feu de tout bois pour mettre la main sur les bas de laine des épargnants. Il faut dire que le matelas d’épargne accumulé par les Français depuis la pandémie à de quoi faire saliver les aigrefins. Ce surplus d’économies a été évalué à 175 milliards d’euros selon la Banque de France. Résultat, le nombre d’arnaques aux faux placements - livrets, comptes, Bourse, cryptos, places de parking ou grands crus - bat des records.
En 2021, les plaintes et signalements portant sur le secteur de la finance et de l’épargne ont bondi de 85 % selon la répression des fraudes. «C’est une activité qui ne faiblit pas. Elle a explosé au moment du confinement et continue depuis d’augmenter régulièrement», confirme Grégoire Vuarlot, directeur du contrôle des pratiques commerciales de l’ACPR, le gendarme de la banque et de l’assurance. Chaque année, les pertes liées aux arnaques à l’épargne s’élèveraient à près de 500 millions selon une estimation du parquet financier, et à 4,5 milliards d’euros depuis 2016.
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Dans un contexte d’inflation galopante qui pousse les épargnants à prendre des risques, ces arnaques pourraient augmenter encore en 2022. Depuis le début de l’année, les épargnants ont déjà déclaré 50 millions de pertes. Un montant déjà en hausse par rapport à 2021. «Il s’agit de la partie émergée de l’iceberg car l’on passe à côté de nombreuses arnaques. Le public jeune a moins le réflexe de porter plainte et de nous contacter», indique-t-on à l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Quant aux montants moyens, ils sont de l’ordre de 40.000 euros par victime mais certaines pertes vont bien au-delà. Bien souvent, il s’agit des économies d’une vie.
Pour attirer leurs victimes, les escrocs savent mettre en avant les placements du moment. Aujourd’hui, les cryptos et les livrets d’épargne, hier les diamants et les vaches laitières. «On trouve de tout dans le supermarché de l’arnaque», ironise Guy Grangirard, à la tête de l’association de protection des épargnants ADC France. Les escrocs jouent aussi sur la faible culture financière des Français. Selon un rapport récent de la Banque de France, 69 % de nos compatriotes jugent leurs connaissances moyennes ou faibles en la matière. Les jeunes et les CSP - semblent plus touchés mais personne n’est vraiment à l’abri. «Cela nous concerne tous et c’est pour ça que c’est très dangereux », rappelle Grégoire Vuarlot.
Applis de rencontres
Le mode opératoire est bien rodé. Les escrocs appâtent leurs victimes avec des bannières publicitaires vantant les miracles d’un produit financier. Les victimes qui cliquent dessus se retrouvent sur un site où elles sont amenées à laisser leurs coordonnées puis sont ensuite appelées par des faux conseillers qui les mettent en confiance «Ils m’ont posé les bonnes questions, puis ont dérivé vers les livrets d’épargne qui ne rapportent rien. Ils m’ont présenté une opportunité sur le marché actions. Je me suis dit que j’allais essayer», se rappelle Michel qui a perdu en tout près de 20.000 euros. Lors des premiers échanges, les victimes sont encouragées à investir une petite somme. Les premiers gains sont rapides. Puis elles sont encouragées à mettre plus. «J’ai gagné de l’argent très vite avec le livret actions que l’on m’avait vendu», se rappelle Philippe. «On m’a ensuite proposé d’autres produits et j’ai accepté», poursuit le sexagénaire.
Les escrocs ont aussi investi les applis de rencontres et les messageries instantanées. «Ce phénomène nous inquiète, indique Claire Castanet, directrice de la relation avec les épargnants à l’AMF. Les épargnants ont le sentiment de s’être fait doublement arnaquer, sur le plan des sentiments et financièrement.»
On m’a demandé de payer une taxe de plusieurs milliers d’euros car mon argent était soi-disant bloqué à Singapour. J’ai refusé, puis je n’ai plus jamais réussi à joindre mon conseiller
Pour rendre l’arnaque plus crédible, les victimes sont parfois dirigées vers de faux sites où elles peuvent suivre l’évolution de leur portefeuille d’actions ou de cryptos. «On y voit de très jolies courbes, cela clignote dans tous les sens. Mais un jeu vidéo peut vous produire la même chose. Évidemment tout est faux», indique Claire Castanet. Les escrocs peuvent aussi usurper l’identité de banques françaises ou étrangères, de sociétés de gestion, voire de conseillers financiers ayant pignon sur rue. 60 % des offres frauduleuses de livrets ou de crédits bancaires usurpent l’identité d’un établissement connu, selon l’ACPR. «On voit des faux sites de banques, les gens sont attirés par des propositions alléchantes que des vrais établissements ne feraient pas», indique Grégoire Vuarlot.
Tout coince quand l’épargnant souhaite récupérer l’ensemble de ses gains. «On m’a demandé de payer une taxe de plusieurs milliers d’euros car mon argent était soi-disant bloqué à Singapour. J’ai refusé, puis je n’ai plus jamais réussi à joindre mon conseiller», se souvient Antoine, qui a cru investir dans les cryptos et y a perdu près de 15.000 euros. Une fois la supercherie découverte, la victime se retrouve sans nouvelles et l’accès à son compte lui est impossible. Elle ne reverra plus jamais son argent. Les arnaques sont opérées depuis l’étranger. Principalement en Israël, mais aussi en Bulgarie ou Afrique de l’Ouest. Les victimes qui portent plainte ont peu de chance de retrouver leurs mises. Même si des arrestations ont régulièrement lieu. En avril, un vaste coup de filet a permis d’interpeller en Israël plusieurs personnes soupçonnées d’avoir escroqué 12 millions d’euros à près de 500 victimes via de faux placements aux cryptoactifs.
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Des précautions s’imposent pour éviter de tomber dans les griffes des escrocs. Pour vérifier l’existence légale d’une société, il est possible de consulter en ligne les deux registres officiels: le Regafi pour les banques, plateformes crypto ou de trading. Orias pour les intermédiaires tels les courtiers en assurance ou conseillers en gestion de patrimoine. «Quand on s’apprête à investir plusieurs milliers d’euros, cela vaut la peine de prendre le temps de vérifier sur les registres officiels», rappelle Grégoire Vuarlot. L’AMF et l’ACPR, mettent aussi à jour régulièrement leurs listes noires d’acteurs déjà identifiés comme frauduleux. Il est aussi possible de vérifier l’adresse du site de la société via un «whois», un registre gratuit et accessible depuis internet. Revue des principaux types d’arnaques à l’épargne.
• Les livrets à 3 % ou 4 % par an
Nouveau placement à 4 % , «Véritable alternative au livret A». La moindre recherche liée à l’épargne sur Google aboutit à une avalanche de propositions un peu trop alléchantes pour être vraies. Les livrets sont l’un des produits stars de l’arnaque en ligne. Ces produits séduisent les particuliers qui ont temporairement un peu de trésorerie à placer - vente immobilière, succession.
La faible rémunération de l’épargne sans risque est un argument pour pousser les victimes à sortir des rails. Près de 64 % des Français pensent qu’il existe des placements non risqués plus rentables que le livret A, selon un sondage BVA pour l’AMF.
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Les faux livrets offrent des rémunérations attractives, entre 3 et 4 %, pas trop élevées, car les fonds sont censés y être garantis. «Le discours manipulateur des escrocs se base sur la vraisemblance», rappelle Grégoire Vuarlot, de l’ACPR. Lequel ajoute: «Les rendements des faux livrets se situent juste généralement au-dessus des offres existantes. Mais ils ne sont pas irréalistes.»
L’avantage des livrets, c’est qu’ils peuvent être mis à toutes les sauces. On peut y trouver des actions, des cryptos, des matières premières. Certains permettent même de spéculer sur le marché de l’électricité alors que c’est un marché de professionnels. «Livret est un mot qui rassure. Cela donne l’illusion que ce n’est pas risqué ; quand bien même les produits qui le composent le sont», indique Claire Castanet. Pierre s’en mord encore les doigts. «J’ai cru que je pouvais acheter des mégawatts et les revendre», se souvient ce quadragénaire, qui a perdu près de 10.000 euros sur plusieurs mois.
• Des actions à prix soldés
La fièvre qui s’est emparée des marchés boursiers pendant le Covid a aussi donné des idées aux aigrefins du net: des offres d’actions à prix bradés. On m’a proposé des actions de la FDJ sous-cotées», se souvient Philippe, ancien cadre dans l’industrie. Des achats soi-disant groupés permettant d’en faire baisser le prix. «On voit des offres de titres cotés à des prix préférentiels. Ce n’est pas possible», rappelle Claire Castanet.
Les actions américaines font briller les yeux de tout le monde. On se dit pourquoi pas moi et on tombe dans le piège
En matière d’arnaques, ce sont surtout les actions des géants de la tech américaine, et quelques actions star françaises, comme celles de la FDJ, qui ont la cote. «Les actions américaines font briller les yeux de tout le monde. On se dit pourquoi pas moi et on tombe dans le piège», regrette Claire Castanet. Pour convaincre de la réalité des gains, les escrocs utilisent de faux sites de trading. Jean-Pierre s’est laissé piéger par de belles courbes avec tous les voyants au vert. «Je me suis dit 17 % en quelques semaines, ça vaut le coup», se rappelle le septuagénaire. Il perdra près de 20.000 euros.
• Crédits alléchants et courtiers véreux
Gare aux propositions de rachat de crédits trop alléchantes sur internet. Certaines offres, qui apparaissent sur le fil Facebook ou Twitter, ne servent qu’à siphonner les économies de leur proie.
Le phénomène a explosé ces derniers mois, quand les taux étaient au plus bas. Les victimes, contactées après avoir laissé leurs coordonnées sur un site véreux, se voient proposer un rachat de crédit à taux imbattable. Mises en confiance, elles transmettent les pièces justificatives demandées. Une fois le nouveau crédit obtenu et réellement versé sur le compte de la victime, cette dernière fait un virement auprès de la société véreuse censée rembourser son ancien crédit. Elle ne reverra jamais les sommes. Les escrocs empochent l’argent. Et la victime se retrouve avec deux crédits à rembourser au lieu d’un. En 2021, le montant moyen perdu via ces faux crédits était de 12.000 euros selon l’ACPR.
• Des terrains inexistants dans le métavers
C’est le dernier né des faux placements. Le principe, acheter de l’immobilier virtuel dans le métavers, ces mondes numériques en plein développement, aiguise aujourd’hui bien des appétits. À la clé, des rendements de 7 à 8 % par mois, qui plus est garantis. L’achat de parcelles virtuelles et la spéculation existent bel et bien dans le métavers. Les grandes marques jouent d’ailleurs des coudes pour y installer leurs boutiques. Mais ici, tout est faux. Il ne s’agit que d’un prétexte de plus pour attirer le chaland en lui faisant miroiter des gains mirifiques. «Les escrocs jouent sur la nébuleuse du métavers», explique Guy Grangirard. «On vous dit que le prix des terrains va exploser. Les victimes se disent qu’elles ont loupé le bitcoin, elles ne veulent pas louper le métavers», poursuit Guy Grangirard.
Potentiellement, cela peut faire très mal. Les escrocs associent le mot livret à l’immobilier. Dans la tête des gens ce sont deux termes qui rassurent, même si le produit est lui complètement exotique
Marc a failli s’y faire prendre. Il y a quelques mois, on lui a proposé par téléphone de placer une part de ses économies dans un terrain virtuel avec un prix bien réel, 30.000 euros. Les épargnants qui n’ont pas assez d’argent pour acheter un terrain entier se voient proposer des pixels pour des prix unitaires de 3000 à 4000 euros. Le tout, avec un faux certificat d’authenticité à la clé. «Quand j’ai fait des recherches pour retrouver la société, je me suis rendu compte qu’elle n’avait pas d’existence légale. Le site internet lui-même était un site temporaire destiné à ne durer que quelques mois», se rappelle ce quadragénaire. Une technique courante lorsqu’un nouveau site de placement frauduleux est lancé.
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Les offres commencent tout juste à émerger. L’ACPR ne déplore pas encore de victime, mais le phénomène est nouveau. «Potentiellement, cela peut faire très mal. Les escrocs associent le mot livret à l’immobilier. Dans la tête des gens ce sont deux termes qui rassurent, même si le produit est lui complètement exotique», indique Guy Grangirard. «On y associe une garantie qui n’existe pas, et un rendement faramineux à 6 % par mois», poursuit le président de l’association de consommateurs. Cela revient à 72 % par an garanti. Inimaginable dans la vraie vie.
• Fausses cryptos et vrais pièges
Qui n’a pas rêvé d’empocher les gains du marché crypto, sans rien risquer. C’est ce que proposent les offres des arnaqueurs du net, un des pièges les plus en vogue en ce début 2022. «L’engouement pour les cryptos, a généré aussi le développement d’arnaques de façon très sensible», souligne Guy Grangirard. Les sommes soutirées aux victimes sont passées en un an de 20.000 euros en moyenne à 40.000 euros. Et nouveauté de ces derniers mois, c’est bien souvent par des sites d’appli de rencontres, que les proies se font harponner. Comme dans le cas d’Erwan, qui a discuté une quinzaine de jours avec une femme «avant qu’elle me demande si j’étais intéressé par les cryptomonnaies», se souvient à visage caché, le quinquagénaire dans une vidéo mise en ligne par l’AMF.
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Pour gagner la confiance des proies, les escrocs usurpent souvent le nom de plateformes ou de banques connues, et vont même jusqu’à copier le site. «Je suis tombé sur le faux site d’une plateforme crypto dont le nom avait été usurpé. J’avais accès aux principales devises numériques, comme le bitcoin ou l’ethereum, avec les cours affichés en permanence», se rappelle Antoine, autre victime. Mais tout était faux. «J’étais méfiant mais l’escroc au téléphone m’a mis en confiance», se rappelle Antoine, qui a été jusqu’à vendre ses vrais bitcoins, pour investir dans ce faux site, qui promettait des gains plus importants.
• Des parts dans des Ehpad fantômes
Jusqu’à l’affaire Orpea, qui a jeté un froid sur ce placement immobilier, l’achat de chambre d’Ehpad, faisait office de placement en or. Les arguments en faveur de ce produit - vieillissement de la population, besoins criants en chambres médicalisées - étaient faciles à dérouler. Ce n’est donc pas un hasard si les arnaques aux fausses chambres d’Ehpad sont celles qui ont fait le plus de dégâts en 2021, avec un montant moyen perdu par les épargnants de près de 70.000 euros.
L’offre? Il s’agit d’acheter des parts dans des sociétés gérant des résidences médicalisées. Cette astuce permet aux escrocs de présenter des prix unitaires plus faibles. Une part se négocie autour de 30.000 euros, contre 200.000 euros pour une vraie chambre dans un établissement.
Les rendements affichés sont aussi plus élevés que pour un vrai placement dans une chambre médicalisée autour de 6 %, contre 4 % en moyenne habituellement. Élevé mais pas irréaliste. «Les victimes touchent des rendements les premiers mois ce qui les met en confiance et les encouragent à investir davantage. On vous rappelle au bout d’un mois en vous disant que l’on a une opportunité fantastique, mais qu’il faut remettre au pot. C’est redoutable», explique Guy Grangirard.
Certaines victimes ont perdu jusqu’à 200.000 euros. Mais depuis 2022, ces offres se sont un peu essoufflées. «On a vu une décrue du nombre d’appels d’épargnants. Les montants en jeu ont eux aussi beaucoup baissé», indique Claire Castanet. Faut-il y voir l’effet Orpea, et le désintérêt plus global sur cette classe d’actif de la part des investisseurs? «Les escrocs surfent sur les modes, plus il y a du buzz sur un sujet, plus on voit d’offres frauduleuses. Quand le buzz retombe, le nombre d’offres aussi», estime Claire Castanet.
• Les parkings d’aéroport
Autre star des arnaques en 2021: les fausses places de parking. Il s’agit là aussi de placer son argent dans des sociétés gérant de gigantesques parkings dans des aéroports de grandes villes européennes. Pour mettre les victimes en confiance, les escrocs n’hésitent pas à usurper des noms bien connus des Français.
C’est le cas de Vinci ou de Bouygues qui ont été jusqu’à publier des alertes à la fraude sur leurs sites internet. Comme pour les Ehpad ou les chambres d’étudiants, les tickets d’entrée démarrent souvent autour de 25.000 euros. «En ce moment, on observe des variantes, avec des places dotées de bornes de recharges électriques: c’est 5000 euros de plus», fait valoir Guy Grangirard.
Ces derniers mois, le rythme de plaintes liées à ces arnaques a lui aussi baissé. Mais certaines pertes sont encore très élevées. «On a affaire à des escrocs qui savent utiliser les ressorts psychologiques humains», estime Claire Castanet.
• Vins, vaches laitières: gare aux placements atypiques
Petrus, romanée-conti, les arnaques aux grands crus ont fait énormément de dégâts parmi les épargnants, notamment au moment du grand confinement en 2020. Le principe? L’investisseur achète de belles bouteilles, que la société s’engage à mettre en cave, en attendant de les revendre à des gros acheteurs.
À la clé des rendements de 20 à 30 % en quelques semaines. Les victimes, qui misent au départ une petite somme d’argent, croient très vite avoir engrangé de belles plus-values, et placent davantage, jusqu’à ce qu’elles se rendent compte de la supercherie. Le vin n’est pas la seule boisson à séduire. Le whisky, aussi. «On connaît très peu le marché du whisky, rien qu’en Écosse, on trouve près de 300 marques. C’est un terreau fertile pour les escrocs», alerte Guy Grangirard.
Autre placement atypique, les vaches laitières. Le principe: vous financez l’achat d’une ou plusieurs vaches que la société se charge de louer à des agriculteurs, puis vous récupérez le produit de cette location. Les rendements?
De l’ordre de 6 et 12 % par an selon les races. «Le pire c’est que cette formule existe dans la vraie vie, mais la société honnête a été obligée de fermer son site internet, car elle se faisait menacer et traiter d’escroc», raconte Guy Grangirard.
Ce faux placement, qui a fait de nombreuses victimes en 2020, à toutefois moins le vent en poupe aujourd’hui. Mais, à la faveur des craintes de pénuries sur de nombreux aliments, dont le lait, elles pourraient refaire surface. «Les escrocs suivent les modes. Les nouvelles offres ne sont à chaque fois qu’un nouvel habillage pour piéger davantage de victimes», rappelle Claire Castanet.
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Le Figaro
Été 2022 : la montée en puissance d'Air Caraïbes à destination des Antilles
Yan Bernard-GuilbaudLa compagnie aérienne antillaise annonce une reprise dense de ses liaisons vers ses destinations cœur de cible, avec près de 40 vols par semaine pour Pointe-à-Pitre et Fort-de-France.
La compagnie « haute en couleurs » comme elle se définit, fondée en 2000 par le groupe français Dubreuil, est spécialiste des Caraïbes et de la Guyane et propose des vols transatlantiques entre Paris-Orly et la Guadeloupe (Pointe-à-Pitre), la Martinique (Fort-de-France), la Guyane (Cayenne), Haïti (Port-au-Prince), Saint-Martin (Juliana), la République dominicaine (Punta Cana), Cuba (La Havane) et bientôt Cancún (Mexique).
Air Caraïbes annonce un programme ambitieux pour la saison estivale 2022, marquée par une reprise dense de ses liaisons vers ses destinations cœur de cible à des tarifs attractifs et essentiellement opérés en Airbus A350-900 et A350-1000. Et pour élargir son offre, la compagnie a conclu de nombreux partenariats. Par exemple depuis la Métropole, avec le service TRAIN+AIR, ce sont 19 gares de la métropole et celle de Bruxelles qui sont reliées à Paris-Orly 4. De plus, le réseau transatlantique d'Air Caraïbes est complété par son réseau régional, qui propose au départ de Pointe-à-Pitre des vols vers Fort-de-France, Saint-Martin (Grand case) ou encore Saint-Domingue (République dominicaine).
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Réservations et prix pour un départ cet été vers les Antilles et Caraïbes :
- Pointe-à-Pitre : jusqu'à 21 vols par semaine, à partir de 547 € vol A/R.
- Fort-de-France : jusqu'à 19 vols par semaine, à partir de 547 € vol A/R.
- Cayenne : jusqu'à 7 vols par semaine, à partir de 752 € vol A/R.
- Punta Cana : jusqu'à 6 vols par semaine, à partir de 623 € vol A/R.
- Saint-Martin - Juliana : jusqu'à 3 vols par semaine, à partir de 649 € vol A/R.
- Saint-Barthélemy (via Pointe-à-Pitre ou Saint-Martin en partenariat avec Saint-Barth commuter) : jusqu'à 7 vols par semaine, à partir de 820 € vol A/R.
- Port-au-Prince : jusqu'à 2 vols par semaine, à partir de 754 € vol A/R.
Réservations et prix pour un départ cet automne vers Cancún et Cuba :
- Cancún : à partir du 22 octobre, à raison de 2 vols par semaine (les samedis et lundis), une 3e fréquence sera ajoutée en décembre (les mercredis), dès 490 € vol A/R.
- Cuba : à partir du 21 octobre, à raison de 3 vols par semaine (les mardis, vendredis et dimanches), dès 662 € vol A/R.
Nouveau salon à Paris-Orly 4
C'était la nouveauté de l'hiver. En janvier dernier, le salon Prime Class a ouvert ses portes à proximité du parcours des passagers Air Caraïbes vers leur porte d'embarquement, au plus près des portes F. Cet espace privatif de 375 m2 et de plus de 100 fauteuils permet aux clients de la classe Madras ou ceux disposant d'un pass lounge (les passagers Gold et Diamant Préférence) de travailler ou de se relaxer à l'écart de l'agitation de l'aérogare. Ce salon dispose bien sûr du wifi gratuit, d'une offre de restauration légère et de boissons chaudes et fraîches. Son vrai plus ? Sa vue panoramique sur les pistes d'Orly.
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- Par
Emilie Paul
- Mis à jour
le 16/05/2022 à 14:54
- Publié
le 16/05/2022 à 14:54
La double gagnante de «Koh-Lanta» va endosser, le temps d’une émission sur France 2, le costume de la guerrière mystère pour affronter une équipe de personnalités.
Qui dit nouvelle saison, dit nouveautés. Depuis une semaine, les personnalités, qui ont accepté de se frotter à «Fort Boyard», s’essayent aux nouvelles épreuves de la célèbre émission de France 2. En effet, comme à chaque saison, la production se creuse les méninges pour imaginer de nouveaux jeux de façon à toujours surprendre aussi bien les candidats que les téléspectateurs. Cette 33e édition ne dérogera pas à la règle.
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Déterminé à ne laisser personne s’emparer de son précieux trésor, le père Fouras a décidé de relever le niveau au moyen de neuf atouts. «Neuf stratégies différentes donnant l’impression d’avoir, chaque semaine, une émission différente», nous a confié Guillaume Ramain, producteur artistique de «Fort Boyard» avant d’assurer: «La mécanique reste la même. Toutefois, à chaque début d’émission, il va dévoiler une stratégie qui va bouleverser les règles de certaines épreuves». Parmi ses atouts figurent plusieurs athlètes redoutables dont la guerrière mystère. «Recrutée pour la soirée, elle affrontera les candidats à cinq reprises», a précisé Guillaume Ramain. Pour la démasquer, les personnalités pourront glaner des indices révélés par Passe-Muraille en remportant les duels. «Vu qu’ils seront un peu désavantagés par sa présence, s’ils arrivent à trouver qui c’est, ils bénéficieront d’une bourse de boyards supplémentaires à la fin du jeu», a ajouté le producteur artistique.
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Pour incarner cette fameuse guerrière mystère, la production de «Fort Boyard» a choisi Clémence Castel. La double gagnante de «Koh-Lanta» connaît bien le jeu de France 2 pour y avoir participé à plusieurs reprises. «Je n’ai pas été très très présente sur les réseaux ces jours-ci mais il y a une bonne raison à ça, c’est que j’ai eu la chance et l’honneur d’incarner un personnage de “Fort Boyard” dans la semaine», a révélé l’ex-aventurière dans une story Instagram. «C’était une expérience absolument géniale. Je me suis régalée, beaucoup d’émotions, une intensité folle, j’en ai vraiment bavé. “Fort Boyard” c’est une émission que je regarde depuis que je suis toute petite, mes enfants regardent aussi et c’est un honneur de pouvoir y participer et de faire partie de l’équipe.»
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Le Figaro
Rugby: le Stade Toulousain peut-il tout perdre?
Arnaud CoudryANALYSE - Balayés par le Leinster, les Toulousains ont perdu leur couronne européenne. Reste à défendre celle en Top 14.
Envoyé spécial à Dublin
Pas de triplé contre l’Irlande en Coupe d’Europe. Après avoir éliminé l’Uster (d’un point sur l’ensemble des deux matchs) en huitièmes de finale, puis sorti le Munster aux tirs au but en quarts, le Stade Toulousain n’a pas réussi la passe de trois, contre le Leinster, pour décrocher une place en finale de la Champions Cup. Une violente claque reçue à l’Aviva Stadium (40-17). Un match à sens unique des joueurs de Dublin, trop rapides, trop précis, trop agressifs. Toulouse n’a pas vu le jour, abandonnant son titre de champion d’Europe face aux coéquipiers de Jonathan Sexton, désormais archifavoris pour décrocher une cinquième couronne continentale et égaler le record des Rouge et Noir.
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Dans les coursives de l’Aviva Stadium, le constat était froid et lucide, samedi. «Sur la fraîcheur, la vitesse, les changements de rythme, il n’y a rien à dire. Nous n’avons pas réussi à mettre de la vitesse et la main sur le ballon», concède le manager toulousain Ugo Mola, qui lâche carrément: «Nous avons pris une vraie leçon de rugby tant ils sont, à l’instant T, bien meilleurs que nous, c’est une évidence. Nous sommes devenus ordinaires en raison de notre incapacité à mettre de la vitesse.» Antoine Dupont, Romain Ntamack et leurs coéquipiers ont été méconnaissables, transparents et impuissants. Sans idées, sans tranchant. Amorphes. Mais il va falloir désormais se relever et se retrousser les manches en Top 14, pour tenter de conserver leur titre de champion de France. «La marche était trop haute samedi. Nous avons eu la chance de beaucoup gagner ces dernières années, mais cette défaite fait aussi partie de notre apprentissage, avance l’ailier international Matthis Lebel. On n’a pas à rougir de cette défaite, car eux étaient meilleurs. On va continuer à travailler.»
Dans le vestiaire, à la fin du match, tout le groupe s’est réuni et on s’est dit qu’il fallait vite basculer et passer au Top 14. Nous ne sommes pas encore sûrs d’être qualifiés (pour la phase finale), donc on n’a pas le temps de tergiverser
Reste à savoir si cette déroute mémorable ne va pas plomber le moral des troupes. Si les Toulousains vont réussir à relancer la machine, dès samedi à Brive, une terre historiquement hostile. «Dans le vestiaire, à la fin du match, tout le groupe s’est réuni et on s’est dit qu’il fallait vite basculer et passer au Top 14. Nous ne sommes pas encore sûrs d’être qualifiés (pour la phase finale), donc on n’a pas le temps de tergiverser, appuie Matthis Lebel. Il faut vite passer à autre chose.» Les champions de France sortants sont actuellement sixièmes au classement - à égalité de points avec le Stade Rochelais (7e) et avec trois points d’avance sur Toulon (8e), en plein renouveau - et n’ont pas de marge de manœuvre avant les deux dernières journées, pour ce déplacement en Corrèze donc, et la réception de Biarritz, déjà relégué. «La question, c’est qu’il y a une saison à terminer avec un titre national à défendre et aussi beaucoup d’enseignements à tirer. Il faut analyser les bonnes choses pour en sortir le meilleur dans quelque temps», reprend Ugo Mola.
La loi du sport
Dans son malheur, Toulouse peut se dire que le Leinster l’a, par le passé, aidé à se galvaniser. En 2019, au même stade de la compétition, les Dublinois avaient déjà fait exploser la troupe de la Ville rose (30-12), mais cela n’avait pas empêché cette dernière d’aller soulever le premier de ses deux derniers boucliers de Brennus, quelques semaines après. «Dès lundi, il va falloir repartir à fond avec la banane. Parce que des matchs, on va en perdre d’autres. C’est la loi du sport, lance Julien Marchand, le talonneur du XV de France. La saison n’est pas finie, on ne va rien lâcher. On va se remobiliser à 100% et apprendre de nos erreurs parce qu’il y en a eu. J’espère que ce sera positif pour la suite.»
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Dans la foulée de leur historique doublé Champions Cup-Top 14 la saison dernière, les Rouge et Noir ont connu un exercice chaotique. L’hiver a été rude avec de nombreux internationaux absents et une série record de défaites pour une équipe de ce standing (sept de rang toutes compétitions confondues, dont une sur tapis vert). L’orage passé, le Stade n’affiche néanmoins plus la même maîtrise, la même puissance devant ni la même vista derrière. «On joue chaque match pour le gagner, on ne calcule pas et on essaye de s’envoyer à fond. On est une bonne partie à se connaître, à jouer ensemble depuis un moment. Ce serait une erreur de baisser la tête», martèle pourtant Julien Marchand.
Point «positif» de cette déculottée, les Haut-Garonnais bénéficieront d’une semaine de repos, le week-end des finales européennes. Un break bien venu, à l’approche du sprint final. «On ne sort jamais indemnes de ce genre de rencontres, mais il faut analyser les bonnes choses pour en sortir le meilleur dans quelque temps, avance Ugo Mola. Au même titre qu’en 2019, cela nous met face à notre réalité.» La génération dorée du Stade Toulousain, biberonnée aux succès ces deux dernières saisons, vient de brutalement redescendre sur terre. Pour le meilleur, ou pour le pire?
Champions Cup : le résumé vidéo de la cinglante défaite toulousaine face au Leinster
Les Rouge et Noir ont été nettement dominés à l'Aviva Stadium de Dublin, samedi en demi-finales de Coupe d'Europe.
Champions Cup : une leçon de rugby comme Toulouse en reçoit rarement
ANALYSE - Les Rouge et Noir ont été balayés par l'efficacité, la vitesse et l'agressivité des joueurs du Leinster. Ils ont été incapables de poser leur rugby.
Challenge Cup : Vainqueur des Saracens, Toulon rejoint Lyon en finale
Il y aura une finale de Challenge Cup 100% française le 27 mai prochain au Stade Vélodrome de Marseille…
L'Humanité
Une visite éclairante de la Cité des électriciens de Bruay-la-Buissière
ActuUne ancienne cité minière du Pas-de-Calais, s’est refait une beauté pour raconter la vie de ses habitants. Un lieu du patrimoine vivant qui met en lumière une conception humaine de l’habitat ouvrier, à l’opposé des grands ensembles.
Lea DesportesPas de cliché sur les cités… minières. Tel semble être le credo de la Cité des électriciens. Construit entre 1856 et 1861 à côté de la fosse n° 1 qui se trouve en bas de la côte, le plus ancien coron subsistant du Pas-de- Calais a été réhabilité et ouvert au public en mai 2019.
Contrairement aux grands ensembles qui seront érigés à partir des années 1950, l’habitat ouvrier n’a ici rien d’écrasant. La configuration initiale de la cité, qui compte sept « barreaux », a été conservée. Le terme désigne un alignement de maisons mitoyennes et identiques. À l’exception d’une frise sous la toiture, les façades sont sans fioriture : l’encadrement des portes et des fenêtres est peint en blanc, les volets en vert. Leur style s’inspire des fermes des environs : en briques, de plain-pied, même si les combles servent de chambres, et une porte fermière en deux vantaux indépendants l’un de l’autre favorise la circulation de l’air. Car la propreté était importante.
150 m2 de jardin attribués à chaque foyer
Les rues sont d’ailleurs légèrement pentues, permettant à l’époque aux femmes de « faire le ruisseau » : tous les samedis, à la même heure, elles nettoient à grandes eaux leur bout de trottoir. Il faut que ça brille, le système paternaliste y veille. Pour leur hygiène morale, mieux vaut que les hommes soient au grand air plutôt qu’à l’estaminet. Une parcelle de champ et 150 m2 de jardin sont donc attribués à chaque foyer et leur entretien est obligatoire. On discute moins droits du travail quand, à la main, la fourche remplace le verre. Mais le jardinage est aussi source de fierté et de bien-être, et la cité actuelle cultive plusieurs jardins.
La « capitale polonaise »
Et puis, dehors, l’espace est moins restreint. La quarantaine de petites maisons (de 30 à 44 m2) abrite en effet des familles nombreuses (huit enfants en moyenne), auxquelles il faut souvent ajouter les grands-parents et les « pensionnaires », les hommes célibataires. Dans l’entre-deux-guerres, les rues sont baptisées de noms de savants, Ampère, Volta ou encore Edison. Pour les gens du coin, la cité devient celle « des électriciens ». À la même période, les compagnies font venir de la main-d’œuvre étrangère, en masse. Bruay devient Czestochowa, la « capitale polonaise ». Cohabitent donc ici plusieurs nationalités mais aussi de multiples métiers, des lampistes aux jardiniers, en passant par les infirmières.
Chaque maison possède une cave où sont stockés les denrées alimentaires et le charbon auquel tous les travailleurs de la mine ont droit. Un acquis du statut du mineur obtenu à la Libération en échange de l’exceptionnelle mobilisation des « soldats de l’abîme » lors de la « bataille du charbon » qui doit permettre de relever la France. Le logement à vie figure aussi parmi les avantages.
Le passé rencontre l’avenir
Lorsque les travaux démarrent en 2013, le lieu est en partie laissé à l’abandon mais quelques familles y vivent encore. Dix logements sociaux ont été préservés aujourd’hui. Outre la fonction mémorielle, de nouveaux usages ont été créés. Certains des « carins », les dépendances qui servaient de buanderie mais aussi de poulailler et de clapier, ont été transformés en résidences d’artistes et en logements insolites qui rencontrent un vif succès.
Un bâtiment contemporain pensé par l’architecte Philippe Prost symbolise parfaitement cette volonté de raconter le passé tout en incarnant l’avenir du territoire. Ses tuiles émaillées en rouge rubis font bien sûr écho à la teinte rouge cerise du badigeon d’origine des briques qui a été retrouvé. Il propose un parcours à travers le paysage du bassin minier, depuis les origines de la révolution industrielle jusqu’à l’arrêt de la dernière fosse. Celle de Bruay ferme en 1979.
Un enduit couleur lazurite
Un ancien barreau donne, lui, un aperçu des intérieurs, sans reconstitution ni mise en scène. Un « écorché » met à nu l’évolution des matériaux utilisés du sol au plafond. Depuis les années 1920, le papier peint a traversé les époques mais les motifs ont évolué, des fleurs à Mickey Mouse. Avant cette date, les murs sont recouverts d’un enduit à la chaux couleur lazurite, un bleu azur qui détonne au pays noir. La Cité des électriciens réussit parfaitement à mettre en lumière la beauté du patrimoine industriel. Une mission qui n’a rien de mineur.
Trois escales pour découvrir le pays minier
Rue Franklin, 62700 Bruay-la-Buissière.
- La piscine Art déco Roger-Salengro
716, rue Augustin-Caron, 62700 Bruay-la-Buissière. Inaugurée en 1936 sous le Front populaire, cette magnifique piscine découverte est l’unique en France de ce genre encore ouverte à la baignade. Elle se transforme l’hiver en bassin nordique.
- Les « terrils du pays à part »
Lorsqu’on visite la cité, on aperçoit en toile de fond les terrils jumeaux d’Haillicourt. 389 marches ont été aménagées pour permettre d’accéder au sommet et à la vue imprenable sur les paysages de l’Artois et la chaîne des terrils.
Découverte Le Figaro
Alsace : un appel à témoins lancé pour retrouver une fillette de onze mois
Erwan DrouillacUne petite fille a été enlevée par sa mère dans la journée de dimanche. Les recherches sont toujours en cours.
Un appel à témoins a été lancé dimanche 15 mai dans l'après-midi par le commissariat de police de Sélestat (Alsace) pour tenter de retrouver une fillette de onze mois. Sa mère, qui devait se voir retirer la garde de son enfant, a pris la fuite avec elle.
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La petite fille a la peau mate et les cheveux foncés, a précisé le commissariat de police de Sélestat dans son appel à témoins. Elle était vêtue d'une robe débardeur, d'un gilet et de sandalettes claires au moment de sa disparition. Elle avait également une tétine de couleur rose. Sa mère, quant à elle, est «de type européen», de corpulence assez forte et mesure 1,69 m. Elle a des yeux bleus, et des cheveux roux, raides et mi-longs. Elle portait une veste claire, un pantalon noir et des claquettes noires lorsqu'elle a été vue pour la dernière fois.
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Toute personne ayant des renseignements permettant de localiser la mère ou sa fille est priée de contacter le commissariat de Sélestat au 03.90.57.77.20.
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L'association Juristes pour l'enfance enqs'inquiète de voir cette pratique «s'installer en France, étape par étape».
Contesté, sourd aux critiques... «Fin de règne» solitaire pour le pape François
ENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités.
Covid-19 : les Parisiens lassés du port du masque obligatoire dans les transports en commun
REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.
Le Figaro
Marilyn Monroe, indémodable icône
Valérie GuédonDÉCRYPTAGE - On pensait que soixante ans après sa mort, Norma Jeane n’aurait plus la même aura auprès des femmes. Et pourtant, elles sont nombreuses comme Kim Kardashian à rêver de se glisser dans la peau (et les robes) de l’inoubliable sex-symbol.
Ce n’est pas n’importe quelle robe. Les Américains l’appellent «The Happy Birthday dress». Un fourreau de soie transparent brodé de plus de 2500 cristaux, porté par Marilyn Monroe pour le 45e anniversaire de John F. Kennedy, un soir de mai 1962. Au faîte de sa gloire, l’étoile hollywoodienne susurre au leader du monde libre un «Happy Birthday Mr President» d’anthologie. Dès les premières notes, leur liaison saute aux yeux de l’assemblée médusée. Quatre mois plus tard, elle meurt d’une overdose médicamenteuse dans sa maison de Brentwood, dans des circonstances non encore élucidées… En 2016, la scandaleuse tenue imaginée par le costumier français Jean Louis, tellement moulante qu’elle a dû être terminée sur le corps de Norma Jeane, est adjugée aux enchères pour 4,8 millions de dollars. La robe la plus chère du monde est entrée dans l’histoire (de la mode) américaine. Ce qu’a bien compris Kim Kardashian
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Le 2 mai, à New York, sur le tapis rouge du gala du Met (événement désormais aussi attendu que les Oscars dans le calendrier des mondanités) dont le thème cette année était «In America», la star de téléréalité apparaissait dans ladite robe, exhumée des coffres de la chaîne de musées privés Believe It or Not! (son actuel propriétaire) et pour laquelle elle a dû perdre 7 kilos en 3 semaines. L’image est abondamment relayée dans les médias (et sur son compte Instagram suivi par 309 millions de personnes), et pourtant la Californienne n’a eu le droit de l’enfiler que quelques secondes, le temps de faire crépiter les flashs et d’entrer dans la postérité… en tout cas celle des réseaux sociaux. «L’idée m’est venue après le Met Gala de septembre dernier, racontait-elle au Vogue US le soir même au sujet du dress-code. Qui représente mieux l’Amérique que Marilyn Monroe? Et pour moi, le moment le plus Marilyn Monroe, c’est cette soirée où elle a chanté Happy Birthday à JFK, c’est ce look.»
6.5 millions, le nombre de likes récolté par le post Instagram de Kim Kardashian vêtue de la robe de Marilyn Monroe
«Marilyn Monroe n’est plus jamais sortie de ma tête»
Kim Kardashian n’est pas la seule à se rêver dans la peau (et les vêtements) de la star des stars. Depuis des décennies, les petites filles du monde entier accrochent des posters de la blonde ultime aux murs de leurs chambres. Vanessa Paradis était de celles-là. «Je devais avoir 5 ou 6 ans quand je suis tombée par hasard sur un livre dans la bibliothèque de mes parents, (…), racontait-elle dans une interview au Madame Figaro, le 6 mai dernier. J’ai été comme foudroyée par la beauté hallucinante de cette femme dont j’ignorais tout. (…) Marilyn Monroe n’est plus jamais sortie de ma tête. (…)» L’interprète de Marilyn et John (1988) rejoue pour le magazine, le temps d’une séance photo, le rôle culte de son idole dans Les Désaxés (1961). Même passion pour Norma Jeane chez Isabelle Adjani qui a électrisé la scène de la Maison de la poésie en janvier dernier avec Le Vertige Marilyn, qu’elle va d’ailleurs reprendre en juillet au Théâtre de l’Atelier.
Il y a les films qu’on adore où elle est juste inimitable - même si beaucoup ont cherché à l’imiter comme Madonna. Mais je suis encore plus touchée par les épreuves qu’elle a traversées, telle sa relation avec Arthur Miller
Pour incarner cette lecture performée, elle porte la réplique de la robe Christian Dior portée par l’Américaine lors de sa dernière séance photos, devant l’objectif de Bert Stern. «Sa vie privée compte énormément dans l’attachement que je lui porte, avait-elle alors confié au Figaro . Il y a les films qu’on adore où elle est juste inimitable - même si beaucoup ont cherché à l’imiter comme Madonna. Mais je suis encore plus touchée par les épreuves qu’elle a traversées, telle sa relation avec Arthur Miller.» La chanteuse Billie Eilish, en couverture du Vogue anglais, Kylie et Kendall Jenner, Paris Hilton, Lady Gaga, et bien sûr Madonna, la liste est longue des célébrités qui se sont «glissées» dans sa peau. L’industrie de la mode a aussi tiré le fil de son mythe à l’envi. On ne citera que le dernier exemple en date, le défilé Gucci sur Sunset Boulevard en novembre 2021. Alessandro Michele ne manque pas de faire référence au glamour à fleur de peau de l’héroïne de Certains l’aiment chaud (1959).
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Marilyn, le sex-symbol ultime. Monroe, l’indémodable légende. Celle qui fascine toujours, soixante ans après sa mort. Ces derniers temps, deux documentaires, Mort d’une icône - Le mystère Marilyn Monroe, diffusé par Arte et Le Mystère Marilyn Monroe: conversations inédites sur Netflix, reviennent sur son destin tragique, alors que lundi 9 mai, Shot Sage Blue Marilyn, son portrait sérigraphié par le maître du pop art Andy Warhol, s’est vendu 195 millions de dollars chez Christie’s, l’œuvre d’art du XXe siècle la plus chère jamais vendue aux enchères. «Une adoration ne s’explique pas,confirme Vanessa Paradis dans Madame Figaro . Il y a la beauté, la féminité (…) Et cette modernité incroyable pour l’époque. Il y a chez elle une chose qu’on n’avait jamais vue ailleurs: ce rapport au corps, cette liberté du corps sans jamais être vulgaire, un corps totalement affirmé, mais qui n’a pas renoncé à l’enfance non plus.» Même Kim K. en convient: «De nos jours, tout le monde porte des robes transparentes, mais à l’époque, ce n’était pas le cas. Dans un sens, c’est la robe nue originale.» Avec sa plastique érotique et photogénique, sa liberté, son destin tragique teinté d’American dream, Monroe incarne le mythe fondateur de la pop culture et a établi un canon de beauté éternel.
Olivier Steiner: «L’humanité a besoin de ce “quelque chose” qu’incarnait Marilyn»
L’auteur du Ravissement de Marilyn Monroe (aux Éditions Métropolis) est à l’origine du Vertige de Marilyn, la lecture performée par Isabelle Adjani, un dialogue inattendu et fictif entre la brune et la blonde, la Française et l’Américaine. Il revient sur la fascination toujours intacte qu’exerce la star des stars, décédée le 5 août 1962.
LE FIGARO. - Pourquoi le mythe Monroe est-il aussi prégnant, six décennies après sa disparition?
Olivier STEINER. - Pourquoi la religion chrétienne a autant «marché»? Après tout, ce n’était que le fils d’un modeste charpentier de province, un gentil garçon qui aimait parler du bien, du mal, de la vie, de la mort… Tout ça aurait pu rester sur les bords du lac de Tibériade… Pourquoi Marilyn Monroe? Parce que c’était elle, parce que c’étaient les hommes. Il semble que l’humanité ait besoin de ce «quelque chose» que possédait ou incarnait Marilyn. On ne peut pas se contenter de ces histoires de plastique, de chair, de désir, d’harmonie, de nombre d’or, de mensurations de rêve, etc. Même si une partie de la beauté, c’est ça. On ne peut pas non plus tout penser en termes de trajectoire de vie, de destin. Même si l’existence de Marilyn-Norma Jeane est hautement romanesque. Ce n’est pas non plus l’histoire de l’archétype qu’elle est devenue avec le temps. Alors c’est quoi? Un peu tout ça, plus le fait qu’il semble qu’il y avait chez Marilyn quelque chose de phénoménal. Elle était sublime, mais elle n’était pas si belle si on regarde bien. Elle était mieux que belle. Chacun d’entre nous est plus que ce qu’il est, chez Marilyn, cela se voyait un peu plus.
Son iconographie se nourrit presque autant de clichés et de robes cultes que de rôles au cinéma.
Marilyn donnait tellement lors de ses séances photos… Elle adorait être prise en photo. Moins par narcissisme que parce que, quand on regarde le résultat, on est certain qu’on existe. C’était réconfortant pour une personne aussi peu sûre d’elle par moments. Et puis, Marilyn a tant donné de sa personne dans ses clichés qu’on a le sentiment qu’on sait tout, qu’on en a assez… On a même l’impression de la connaître par cœur, même si on n’a pas vu un seul de ses films.
D’Adjani à Kim Kardashian, elle a inspiré des générations de femmes.
Isabelle Adjani justement l’a très bien dit, récemment dans une interview alors qu’on lui demandait si elle devait quelque chose à Marilyn: «Elle est cette étoile pour toujours dans le ciel du cinéma. Toutes les actrices, toutes, qu’elles le sachent ou non, qu’elles le reconnaissent ou non, doivent quelque chose à Marilyn.» C’est la star matricielle, comme dit Edgar Morin. On peut imaginer que d’elle découleraient toutes les autres, qu’elle serait la source pure, le point cardinal, la formule la plus concentrée
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L'Humanité
Les entreprises commencent à se soucier de l’endométriose
ActuTouchant près d’une femme sur dix, cette maladie gynécologique longtemps ignorée peut avoir de lourdes conséquences sur la vie professionnelle. Des entreprises réfléchissent désormais à la manière de mieux accompagner leurs salariées qui en souffrent.
Mélanie Mermoz« Ça bouge enfin au niveau des entreprises ! » se félicite Yasmine Candau, présidente d’EndoFrance, association nationale de lutte contre l’endométriose. « Nous intervenons de plus en plus souvent à la demande de services des ressources humaines pour réaliser des sensibilisations à destination des managers, mais aussi de l’ensemble des salariés. Nous sommes ainsi intervenues chez Promod, Valeo… ».
Longtemps méconnue, l’endométriose touche une femme sur dix, elle est liée à la prolifération de cellules de l’endomètre – la paroi de l’utérus – dans d’autres parties du corps. Elles peuvent se fixer sur les ovaires, mais aussi l’intestin, la vessie, voire les poumons…
L’endométriose, «une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»Si son symptôme le plus connu est la survenue de très fortes douleurs au moment des règles, elle ne saurait se résumer à cela. De nombreuses femmes sont confrontées à des douleurs quasi quotidiennes, une fatigue intense…
65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle.
En novembre 2020, EndoFrance a publié un livre blanc « Endométriose et emploi » en partenariat avec l’organisme de prévoyance Kerialis. 65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle et plus d’un tiers considère qu’elle pourrait avoir des conséquences sur leur carrière.
Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmesL’impact de l’endométriose sur la vie professionnelle des femmes qui en souffrent commence enfin à sortir de l’angle mort. La stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, présentée par le gouvernement en février 2022, prévoit notamment une meilleure formation des médecins du travail. « Le médecin du travail est un allié, mais trop souvent les salariées n’osent pas aller le voir », regrette Yasmine Candau. Informé des difficultés rencontrées par les femmes, il peut pourtant proposer des aménagements de poste (télétravail certains jours, réduction de la station debout, chaise plus adaptée..).
Si l’endométriose n’est pas reconnue comme une affection longue durée, ses symptômes peuvent donner lieu à une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), l’employeur est alors tenu de réaliser les aménagements de poste nécessaires.
Développement du « congé menstruel »
Début 2021, la Scop la Collective est la première entreprise française à avoir mis en place un « congé menstruel », une journée de congé rémunéré que les femmes peuvent poser sans avoir besoin de certificat médical. Un quart des femmes ayant répondu à l’enquête d’Alice Romerio (1) avait posé au moins cinq jours de RTT dans les douze mois précédents en anticipant des douleurs éventuelles.
Endométriose. Tout ce que permet l'infinie bienveillance de Lamia JarbouiAprès avoir organisé une série de sensibilisations à distance entre des bénévoles d’EndoFrance et des salariées de l’ensemble de ses magasins, la chaîne de cosmétiques Kiko Milano réfléchit à la mise en place de jours autorisés d’absence. « Nous nous penchons aussi sur l’organisation du travail et notamment la réception des produits. Le port de charges lourdes est particulièrement pénible pour les femmes qui souffrent d’endométriose », explique Benjamin Bagnis, référent handicap de Kiko Milano France. Une amélioration qui profitera à l’ensemble des salariées.
Emploiendométriose Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Jean-Pierre Robin: «La Banque centrale européenne sonne la fin du “quoi qu’il en coûte”»
Jean-Pierre RobinCHRONIQUE - Hausse des taux et arrêt de la planche à billets: un tournant radical.
Tandis qu’à Paris on amuse la galerie avec un suspense de série B sur le nom de l’hôte de Matignon, la messe est dite à Francfort au siège de la BCE. Quand l’inflation atteint 7,5% en moyenne dans les 19 pays de la zone euro, il faut réagir.
L’opposition traditionnelle entre les «faucons» (les gouverneurs des banques centrales des pays du Nord soucieux d’orthodoxie) et les «colombes» du Sud n’a plus cours. La meilleure preuve en est que Christine Lagarde, la présidente de la BCE, qui se doit ès qualités de refléter les divergences légitimes au sein des dirigeants de la banque, a pu exposer avec une grande netteté la stratégie à venir lors d’une conférence en Slovénie le 11 mai.
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Elle a ainsi présenté le calendrier qui se réalisera en deux temps, deux mouvements. Tout d’abord, lors de la prochaine réunion de son Conseil des gouverneurs, qui se tiendra exceptionnellement à Amsterdam le 9 juin, la BCE annoncera qu’elle «va mettre fin» dans un premier temps «à ses achats nets d’actifs». Les grands argentiers de Francfort ont certes préparé les esprits depuis l’hiver dernier à cette idée de façon à éviter toute surprise susceptible de provoquer un krach sur les marchés obligataires. La nouveauté est que la prévision deviendra réalité et qu’à compter du 1er juillet la BCE ne procédera plus à «des achats nets», même si elle réinvestira les montants de titres arrivant à échéance dans son bilan. Pas question à ce stade d’opérer des «ventes nettes» et de réduire le bilan de la BCE. Nuance!
La deuxième décision, portant sur un relèvement des taux directeurs, interviendra «quelque temps après» dans «une période de quelques semaines seulement», avertit Christine Lagarde. En clair le 21 juillet, lors du dernier Conseil des gouverneurs avant la trêve estivale du mois d’août.
«Tout a été fait pour sauver l’euro»
Dans les deux cas, le tournant sera historique. La dernière hausse de taux de la BCE remonte à 2011, à la fin du mandat de Jean-Claude Trichet en tant que président de la banque. Quant aux rachats des titres d’État, ce qu’on appelle «le quantitative easing», leur mise en œuvre avait commencé en mars 2015. Le but de l’opération était alors de faciliter la baisse des taux d’intérêt sur les marchés financiers de façon à soutenir l’économie en général et les États en particulier. L’effet aura été spectaculaire au point que l’État français a pu émettre des OAT à 10 ans à des taux négatifs, et ce jusqu’à la fin de l’an dernier.
Plus vertigineux encore, toute l’augmentation de la dette publique française - elle est passée de 2012,1 milliards d’euros au deuxième trimestre 2015 à 2813,1 milliards au quatrième trimestre 2021 - aura été entièrement financée par les achats de titres de dette émanant de l’Eurosystème, dont les encours s’élèvent aujourd’hui à 741 milliards d’euros. Précisons que ces rachats se décomposent en deux parts: 671 milliards par la Banque de France et 70 milliards par la BCE et les autres banques centrales nationales, dont la Bundesbank, qui ont acheté elles aussi des titres français.
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Les mesures dont Christine Lagarde s’est faite le porte-parole ne sont pas banales: elles mettent un terme à l’ère du «quoi qu’il en coûte» dont son prédécesseur Mario Draghi, devenu aujourd’hui chef du gouvernement italien, avait été l’initiateur. Car la paternité de la formule lui revient, «whatever it takes», en anglais: ces mots prononcés en juillet 2012 devant un parterre de financiers britanniques à la veille des Jeux olympiques de Londres signifiaient que «tout serait fait pour sauver l’euro». Celui-ci était alors fragilisé par la crise grecque qui menaçait de contaminer toute l’Europe du Sud.
Il faut rendre hommage à «super-Mario», comme l’ont surnommé les milieux financiers, le portant aux nues pour son imagination et son audace à tordre le cou aux dogmes de l’union monétaire européenne. Outre les taux négatifs que Mario Draghi a imposés à la BCE à partir de 2014, il a passé outre à deux interdits du traité de Maastricht. D’un côté l’impossibilité formelle de renflouer les États défaillants (bail out) dont ont fini par bénéficier non seulement la Grèce, mais aussi l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et Chypre. Et de l’autre, l’interdiction de financer les déficits publics par la planche à billets: ce tabou a sauté, et la France en a profité plus que de raison. Sans conteste, «tout a été fait pour sauver l’euro». Le meilleur et le pire.
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Autres temps, autres mœurs, il convient aujourd’hui de préserver la zone euro d’une inflation galopante et de revenir à la mission originelle de la BCE, «la stabilité des prix». Quitte à risquer une récession économique «quoi qu’il en coûte»? Voilà une expression piège, rabâchée ad nauseam en France et complètement dévoyée de son objet initial depuis qu’Emmanuel Macron l’a reprise à son compte lors de sa première allocution télévisée dédiée au Covid, le 12 mars 2020. «La santé n’a pas de prix. Le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies. Quoi qu’il en coûte.» avait alors lancé le chef de l’État. On ne pouvait qu’applaudir à cette noble intention devenue contre-sens quand on a voulu en faire la panacée à tous les problèmes.
Désormais imminente, «la normalisation de la politique monétaire», selon l’expression consacrée, va obliger les gouvernements et leurs premiers ministres à compter. Ce qu’ils ont oublié depuis des années. «Faites-moi de bonne politique et je vous ferai de bonnes finances.» La formule du Baron Louis (1830) garde toute sa pertinence, qu’on soit de gauche, de droite ou du centre. Gouverner, c’est choisir, et non pas tout faire «en même temps».
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«Emporté par la maladie», le Français est décédé à 72 ans. Il était à la tête du programme depuis 2015.
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Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
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L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine
Nicolas BarotteDÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.
La guerre n’est pas terminée, mais il est déjà temps d’en tirer quelques leçons. «Ces premières semaines d’affrontement ont d’ores et déjà livré de nombreux enseignements», a écrit le chef d’état-major des armées, le général Burkhard dans un «ordre du jour», une lettre adressée à tous les militaires, datée du 22 avril. Le plus haut gradé de l’institution souligne trois exigences: le besoin «d’entraînement» à la guerre de haute intensité, la nécessité de cultiver des «forces morales» pour tenir face aux menaces, et enfin le «devoir de vérité». «Le devoir d’un militaire, qu’il soit chef ou subordonné - car on est toujours l’un et l’autre - est de dire la vérité ; dire les choses, sans chercher à enjoliver la situation, par peur, flatterie ou paresse intellectuelle. Face aux chefs, il consiste à présenter, en toute franchise, les limites et les faiblesses qui peuvent être les nôtres. Il implique, naturellement, de proposer des solutions. Envers nos subordonnés, il impose de donner du sens, à la mission comme aux sacrifices demandés, et consentis», écrit le général Burkhard en rappelant une cause des revers de Moscou: «Les chefs militaires russes ont menti.»
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L’exercice de lucidité sera-t-il mené jusqu’à son terme au sein de l’armée? «Il ne faut pas perdre de temps dans l’analyse» du conflit, recommande un gradé de l’armée de terre, où la guerre ukrainienne est suivie à la loupe. Les militaires ne veulent pas accuser un retard tactique ou stratégique lorsque la France se trouvera aux premières loges d’une crise. «Ce que nous apprend la guerre en Ukraine, c’est que nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux. Chacun doit faire le nécessaire pour s’y préparer. Le moment venu, nous n’aurons pas le droit de ne pas être au rendez-vous», écrit le général Burkhard.
La guerre a toutefois souligné quelques lacunes et faiblesses du modèle français: faille du renseignement militaire qui, dans une analyse trop rationnelle, n’avait pas cru en l’invasion russe ; contraintes sur les effectifs alors que les armées sont largement employées au Sahel ou sur le territoire national ; limites capacitaires, qu’il s’agisse du stock de munitions, des moyens de guerre électronique ou du retard pris dans le domaine des drones tactiques, ceux qui ont fait la différence dans le Haut-Karabakh ou en Ukraine… En réaction immédiate à l’usage, avec succès, de munitions rôdeuses et de drones à «longue élongation» par l’Ukraine, l’Agence d’innovation de défense a ainsi publié début mai deux appels à projet «Larinae» et «Colibri» pour se doter de systèmes équivalents au Switchblade américain.
Toutes les armées sont interpellées par le réveil des armes. La marine compte ses frégates comme l’armée de l’air compte ses avions. «Les combats pour la supériorité aérienne sont une réalité», écrit le chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace, le général Mille dans la vision stratégique qu’il a publiée en avril. Dans ce document, préparé avant le conflit, il prend acte d’un changement de monde pour l’aviation occidentale qui ne pourra plus se reposer sur une suprématie aérienne. Lors d’un exercice l’année dernière en Israël, l’armée de l’air s’était notamment entraînée à percer des défenses sol-air, comme celles dont font usage les Ukrainiens avec succès.
Ce que nous apprend la guerre en Ukraine, c’est que nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux. Le moment venu, nous n’aurons pas le droit de ne pas être au rendez-vous
Les réflexions de l’armée française ne se limitent pas à des questions de nombre ou de matériels. Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont aussi une source d’inspiration pour les experts militaires français. Le commandement décentralisé des forces ukrainiennes constitue l’une des clés de leurs succès initiaux. «La supériorité potentielle réside dans la subsidiarité», assure un gradé. Contrairement aux forces russes, les armées occidentales doivent être «capables de faire confiance» aux échelons inférieurs, poursuit-on.
A un fonctionnement vertical des opérations pourrait se substituer une approche en réseau où les unités disposent de compétences étendues. Les unités sur le terrain devraient disposer des capacités cyber minimales qui doivent aller plus loin que le combat «connecté» développé dans le cadre du programme Scorpion. «Une unité doit pouvoir neutraliser un réseau de caméras de surveillance» pour ne pas être repérée. «Le soldat de demain devra être muni d’un fusil et d’un smartphone», ajoute le militaire. Grâce à son téléphone sécurisé - qui suppose d’en protéger les vulnérabilités -, le soldat pourra participer à la «guerre informationnelle», géolocaliser les adversaires, assurer un relais de télémédecine… Dans un conflit de haute intensité, les unités devront être en mesure d’agir en autonomie, poursuit-on, sans attendre un soutien planifié à l’avance. Face à la menace des drones, la question d’un «dôme tactique» est posée. Toutes les réponses aux interpellations de la guerre en Ukraine n’ont pas encore trouvé de réponse.
En ouvrant la réflexion dès maintenant, l’institution militaire espère aussi peser sur les orientations du futur gouvernement. Il faut «gagner la prochaine loi de programmation militaire avant son vote», souligne un observateur du monde des armées.
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La combinaison et la superposition des champs de bataille - terre, air, mer, cyber, espace - sont depuis longtemps réfléchies au sein des états-majors. Mais au «multimilieu multichamp», certains veulent ajouter la dimension humaine du combat. «C’est la guerre par la maîtrise du milieu social», résume un gradé: formation des soldats, capacité d’initiative, discernement… Ce qui manque aussi aux forces russes.
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Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur
DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.
Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine
Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.
Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles
ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.
L'Humanité
Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
sciencesarbresforêtsBiodiversité Le Figaro
Tourisme : le Japon ne va pas rouvrir ses frontières cet été
INFO LE FIGARO - Le premier Ministre avait évoqué une réouverture «similaire aux autres pays du G7». Son gouvernement prévoit en réalité de maintenir fermées ses frontières au plus grand nombre, au moins jusqu'en septembre.
Envoyé spécial. - La réouverture complète des frontières japonaises n'aura pas lieu cet été. Jusqu'à l'automne, voire décembre, les touristes étrangers n'entreront qu'au compte-gouttes et sous étroite surveillance. C'est la ligne arrêtée par le gouvernement, révélée au Figaro par plusieurs sources locales. Une « stratégie » qui douche une nouvelle fois les espoirs d'une réouverture rapide, en contradiction complète avec les récents propos du premier Ministre Fumio Kishida. «En juin, le Japon introduira un processus d'entrée plus souple, similaire à celui des autres membres du G7» : lorsque le leader du pays prononça ces mots le 5 mai à Londres en visite officielle, beaucoup imaginèrent que son pays s'apprêtait, comme toutes les destinations de la région (hormis la Chine et la Corée du Nord), à rouvrir ses frontières aux touristes. Même la Nouvelle-Zélande annonce une réouverture complète aux voyageurs d'ici le 4 juillet. A minima espéraient-ils un assouplissement des contrôles à l'arrivée.
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Entrouverture jusqu'en septembre 2022 à des agences agréées
Contrairement à ces affirmations, le gouvernement a fait plutôt le choix d'une stratégie « Zéro covid » - mais uniquement pour touristes étrangers. Jusqu'en juillet, un ou plusieurs groupes de voyageurs seront admis dans le pays, mais surveillés et encadrés comme des rats de laboratoire. Signe de l'omotenashi (hospitalité) ambiante : sur les 47 préfectures, quinze seulement ont accepté de les recevoir. « Avant, c'était 18…», se lamente un professionnel du secteur. Aucune des principales destinations (Tokyo, Osaka, Hokkaido, Okinawa…) ne s'est portée volontaire. La préfecture d'Aïchi est d'accord - mais pas Nagoya, sa capitale ! Si cette expérience in vitro se passe comme prévu, le Japon entrouvrira ses frontières jusqu'en septembre, mais seulement à des groupes sous le contrôle d'agences agréées. Le gouvernement prévoit de signer des accords bilatéraux par pays pour mettre en place une telle procédure. À quelles fins ? Mystère…Septembre doit enfin voir le retour des voyageurs individuels, avec la fin du plafonnement du nombre d'arrivées. Retour à la normale ? Pas si vite ! Ce sera pour décembre, a calculé le gouvernement. « Ça me rappelle la réintroduction du loup gris en France », résume, piquant, un professionnel.
La stratégie du gouvernement prévoit la suppression du test à l'arrivée seulement en septembre. Celle-ci est pourtant ardemment souhaitée en privé par toutes les parties, du ministère des Transports aux compagnies privées. « Voilà des mois que nous leur expliquons qu'ils doivent faire comme la Corée du Sud, qui pratique ces tests en ville, ce qui a désencombré leurs aéroports », s'emporte le cadre d'une compagnie aérienne. Pourquoi cette fermeture ? Autorités et population demeurent convaincues que l'étranger est porteur du virus et représente un risque distinct des Japonais. Ces derniers peuvent librement entrer, sortir et circuler au Japon. Le coût de cet isolationnisme est bénin : en 2020, une étude de la Société Générale évaluait les dépenses des touristes étrangers dans l'Archipel à 0,9% du PIB.
Thierry Maincent, directeur général de l'agence Japan Experience, éclaircit ce tableau : « Le désir de Japon n'a jamais été aussi fort depuis le début de la pandémie. Compte tenu des restrictions encore en place, le gouvernement aura besoin de quelques mois pour desserrer l'étau et convaincre la moitié de la population japonaise encore réticente que les voyageurs étrangers sont un atout pour l'avenir du pays ».
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Motivations au départ, itinéraires préférés... Une étude dresse le portrait des cheminants toujours plus nombreux à s'élancer, en France comme en Espagne, en direction de Saint-Jacques de Compostelle. Avec quelques surprises.
Outre-mer : fin du motif impérieux pour les voyageurs non vaccinés à compter de lundi
Les modifications entrent en vigueur «le 16 mai 2022», précise le texte du décret paru ce samedi au journal officiel.
Le Figaro
Réfugiés en France, les artistes ukrainiens ne font pas relâche
Ariane BavelierENQUÊTE - Alors que le groupe ukrainien Kalush Orchestra vient de remporter l’Eurovision, nombreux sont les danseurs, chanteurs ou comédiens qui se mobilisent pour défendre leur pays depuis l’invasion russe. À Paris et en province, ils sont accueillis provisoirement par des conservatoires ou des troupes avec l’espoir, pour certains, d’être fermement engagés.
«Je retrouverai toujours mon chemin vers la maison, même si toutes les routes sont détruites.». Avec ces paroles frappantes, le groupe ukrainien Kalush Orchestra a remporté samedi le grand prix de l’Eurovision. C’était attendu. Depuis le début de la guerre, un front de la culture s’est ouvert, largement soutenu par une Europe qui essaie d’accueillir au mieux les artistes ukrainiens. Au début, il s’agissait juste de femmes en quête d’un emploi à l’Ouest, pour faire vivre les hommes interdits de sortie et la famille restée au pays. Depuis quelques semaines, le président Zelensky autorise également les hommes à venir exercer leur art à l’Ouest. À condition qu’il serve le nationalisme ukrainien, voire apporte des rentrées financières. Et que les hommes s’engagent à rentrer au pays pour rejoindre le front, ainsi que va le faire le groupe Kalush Orchestra, vainqueur à l’Eurovision.
La France de la culture se mobilise depuis le début pour accueillir ces artistes dont les vies sont en miettes. Le 23 février, à Kiev, Polina Lebedieva félicitait ses musiciens pour leur dernière répétition du concert prévu le 26. Le 24, la chef de 21 ans assistait au début de la guerre: «Le gouvernement nous avait donné des consignes: avoir son passeport et une valise préparée. Nous avions nos passeports, mais toujours trouvé plus urgent que de faire la valise. Dehors, la ville était bloquée par les embouteillages. Le deuxième jour, les troupes étaient dans la banlieue de Kiev, on ne pouvait plus partir. Nous sommes restées huit jours avec ma mère, à monter et descendre au cri des sirènes, entre l’appartement et le garage qui nous servait d’abri antibombes.»
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Le 1er mars, elles sont averties qu’un train fantôme part pour la Pologne. «J’ai rempli une valise, confie Polina. J’ai pris ma baguette préférée. Le train était bondé, il y avait des gens sur le sol et jusque dans les bannettes à bagages. On longeait la frontière biélorusse. Il ne fallait pas nous faire repérer. On circulait très lentement, sans lumière, sans portable. À bord, des familles, des enfants, des chiens, des chats mais pas un bruit. On a mis deux jours à rejoindre la Pologne. Dans le centre de réfugiés, j’ai commencé à envoyer des textos aux écoles de musique en Europe.» Lesquelles s’organisent alors pour accueillir des réfugiés.
Bébé sous un bras, violoncelle sous l’autre
À Paris, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSMDP) met en ligne un formulaire le 16 mars. Polina le remplit. Elle comptera parmi les 4 musiciens et les 6 danseurs auxquels la maison a déjà ouvert ses portes. «Nous demandons aux candidats des vidéos, nous les avons regardées mais pas dans une optique de sélection», dit Cédric Andrieux, directeur de la danse au CNSMDP. Au Ballet de Toulouse, ville jumelée avec Kiev, Kader Belarbi est assailli de demandes: «Une vingtaine depuis mars. Des Ukrainiens qui fuient la guerre, des Russes, notamment homosexuels, qui fuient le régime, et aussi des étrangers, qui dansaient en Russie. Ils ont leur jean et leur passeport, parcourent l’Europe d’audition en audition.» La situation est plus difficile pour les comédiens. Mais la musique et la danse, voire le cirque, langages universels, permettent de tenter sa chance comme artiste hors des frontières.
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«Dès le début du conflit, on s’est demandé comment accueillir ici des musiciennes, dit Sarah Koné, à la Philharmonie de Paris. J’ai retrouvé par Instagram Anna Stavychenko, directrice déléguée du Kiev Symphony Orchestra. Elle avait tout de suite quitté l’Ukraine pour chercher qui accueillerait les musiciennes de sa formation. On a élargi à l’ensemble des orchestres ukrainiens . Les musiciennes cherchent du travail pour partir et faire vivre leur famille. Il leur est plus facile de trouver des ménages que des places de tuttistes dans un orchestre.» Anna et Sarah ont tôt fait de convaincre l’Orchestre de Paris de prendre cinq musiciennes. De là, elles contactent les autres orchestres de France et d’Europe et montent une plateforme qui recense les besoins de chacun, pupitre par pupitre. «Dans tous les orchestres, on fait appel à des musiciens supplémentaires. Or les Ukrainiens sont réputés, notamment pour les cordes», explique Sarah Koné.
Les orchestres nationaux de Lyon, Lille, Metz, des pays de Savoie, de l’Opéra de Paris en prennent chacun deux ou trois. Ceux de Toulouse, de Picardie, du Luxembourg, d’Avignon ainsi que Jordi Savall réfléchissent encore… Depuis début avril, les filles arrivent. Chaque visage porte un récit. L’une a traversé la frontière à pied avec son chat ; une autre avec son bébé sous un bras, son violoncelle sous l’autre. Une autre enfin, en arrivant dans l’auditorium, a marché vers l’instrument qu’on lui avait préparé, l’a accordé et sans regarder personne s’est mise à jouer. «Il est si important dans cette période où nos émotions sont à vif d’avoir notre art pour les exprimer», souligne Justinia, élève danseuse au CNSMD.
«Une guerre culturelle»
L’accueil se passe bien, en internat, ou bien chez des mécènes ou des confrères. «Depuis le début du conflit, on cherchait à aider sans savoir comment. Quand la Philharmonie nous a contactés, c’était une évidence», raconte Nelly Morizot, qui loge une musicienne depuis le 4 avril. Tact et gratitude des deux côtés. Nelly Morizot poursuit: «Je la laisse parler sans poser de question. Sa famille est restée en Ukraine, elle redoute les mauvaises nouvelles.» Artiste ou non, chaque Ukrainien reste rivé à son téléphone…
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Être accueilli reste plus simple que d’arriver! Les frontières sont bloquées par des files de voitures soumises aux contrôles aléatoires. «Les douaniers cherchent les déserteurs», dit Anna Stavychenko. Les hommes n’ont pas le droit de quitter le pays. «Notre président vient cependant d’ouvrir un front culturel , ajoute Anna, heureuse que l’Orchestre symphonique de Kiev vienne de se reformer pour une tournée. Un artiste professionnel peut se produire à l’étranger: jouer notre répertoire, c’est représenter notre pays.» «J’ai ma permission de sortie, mais si le pays mobilise parce que nous sommes envahis, j’irai au front , confie, depuis Paris, le baryton de Marioupol Igor Mostovoi, 28 ans, passé par l’Opéra Studio de Strasbourg. Je suis engagé dans une guerre culturelle. Je donne des concerts de solidarité au profit de l’Ukraine. C’est aussi l’occasion de faire découvrir les artistes de mon pays: Leontovich, Skoryk, Lyudkevych, Pankevych, Hulak-Artemovsky, Kosenko, Stetsenko, Barvinsky… En Ukraine, on a toujours chanté les compositeurs russes. Mais en Russie, à part Tarass Boulba, de Lyssenko, on n’a pas beaucoup entendu d’Ukrainiens.»
Le nationalisme réveillé par la guerre oblige à réviser l’histoire. Tatiana Gazizova, jeune professeur de danse, en attente de visa pour aller enseigner au Canada, regarde sans en perdre une miette les cours du CNSMD. «L’école de danse en Ukraine vient de la technique Vaganova de Saint-Pétersbourg. Je me dis qu’il est temps d’inventer la nôtre», dit-elle. Le metteur en scène Vlad Troitskyi mise, lui, sur le pouvoir émotionnel du spectacle pour porter une parole politique. Il est venu en France avec le célèbre groupe DakhaBrakha, en asile au Monfort Théâtre, à Paris, et les Dakh Daughters, accueillies à Dieppe. Les deux ensembles de chanteuses utilisent comme une arme le folklore revisité à la rage. «Je viens d’écrire pour les Dakh Daughters un nouveau spectacle, Danse macabre, autour du personnage de Job: il faut continuer à croire dans la vie même lorsqu’on a tout perdu!», dit Vlad, qui travaille avec ferveur sur un projet plus vaste encore, The Nuremberg Project. Putler qui croisera «le nazisme d’Hilter et celui de Poutine pour alerter sur le réél danger de ce qui se passe».
Cours de français
Et l’an prochain? Aucune des artistes ne pense revenir au pays. «J’aimerais retourner pour voir ma famille mais je ne vois pas comment y rester, regrette Katerina Khudiakova, 42 ans, violoniste à l’Orchestre de Paris, qui jouait dans l’ensemble national des solistes de la Kiev Kamerata. Comme je ne veux pas peser, je vais candidater aux concours de recrutement lancés par les différents orchestres français pour essayer d’avoir un poste.» Au Conservatoire, les élèves arrivées ce printemps ont le droit de candidater à l’examen pour intégrer le cursus. «Elles sont hypermotivées. Leur présence crée un lien particulier entre nos élèves», selon Cédric Andrieux. «Les quatre filles que nous accueillons à l’École de danse de l’Opéra de Paris ont des cours de français en commun avec les élèves du Conservatoire , précise Élisabeth Platel, directrice de l’école. Elles ont un statut de protection temporaire valable un an et renouvelable trois ans.» Le ministère de la Culture a, en effet, déployé des mesures particulières pour faciliter l’accueil.
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Dans l’épopée tragique des artistes ukrainiens en France, le cas du City Ballet de Kiev semble une aventure à part. Cette compagnie privée présentait un Casse-Noisette pour enfants au Casino de Paris lorsque la guerre a éclaté. Le 3 mars, Anne Hidalgo leur a ouvert les portes de ses théâtres: «Actuellement à Paris, le Kiev City Ballet a exprimé son souhait de rester en France. À ma demande, le Châtelet les accueillera en résidence, autant de temps que le ballet le souhaitera.»
Cette fois, les danseurs ont droit à tous les honneurs: logement par Accor, classes au Palais Garnier avec le ballet de l’Opéra de Paris, résidence au Châtelet, théâtre des Ballets russes de Diaghilev, rencontre avec Carlos Acosta, dieu de la danse cubain momentanément descendu à Chaillot… Rien n’est trop beau pour ces nouveaux héros. Entre-temps, ils tournent au profit de l’Ukraine dans les grandes villes de France, où les patrons des ballets nationaux les accueillent devant 2000 spectateurs bouleversés par l’hymne national donné au final . «Nos danseurs progressent à toute allure, constate Ivan Kozlov et Katya Kozlova, directeurs du Kiev City Ballet, partagés entre le poids de la guerre qui leur met sur les bras une famille de 25 jeunes danseurs de 18 à 22 ans dont dix garçons, et le sel d’une aventure à peine croyable. On cherche un programme pour recommencer une tournée dans le même genre de lieux l’an prochain…»
Des dessins de la Rafle du Vel d'Hiv par Cabu sortis de l'oubli
L'ouvrage Cabu, la Rafle du Vel d'Hiv, en librairie le 23 juin, reprend les illustrations réalisées en 1967 et jamais exposées du dessinateur de presse pour accompagner les bonnes feuilles d'un livre événement, La Grande Rafle du Vel d'Hiv, 16 juillet 1942.
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L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique Le Figaro
Éric Sadin: «L’esprit de la Silicon Valley porte un projet théologico-politique»
ENTRETIEN - De la question de la liberté d’expression sur Twitter à l’essor du Métavers, le «technolibéralisme» promu par la Silicon Valley confirme chaque jour sa capacité à façonner le monde qui vient, s’inquiète l’écrivain et essayiste*.
LE FIGARO. - Elon Musk se propose de racheter Twitter pour une somme colossale [le rachat a été suspendu le 13 mai, NDLR], avec l’objectif de la liberté de parole. Cette liberté d’expression, malgré les dérives qu’elle peut entraîner, n’est-elle pas préférable à la censure et au contrôle de l’opinion, ou même à une lecture de l’information partiale et idéologisée?
Éric Sadin. - Nous savons que le périmètre de ce que suppose la liberté d’expression varie selon les nations et les continents. La conception n’est pas identique en Europe et aux États-Unis, par exemple, du fait du premier amendement de la Constitution du pays qui autorise un usage public de la parole presque délivré de toute entrave.
C’est sur ce principe d’une liberté d’expression sans limite que Twitter, dès son origine, a été conçu, ouvrant alors les vannes de discours totalement débridés. Et qui a vite favorisé l’expression sans retenue de la colère, de l’invective, de la dénonciation ad nauseam, autant que la pratique du cyberharcèlement.
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Et ce n’est qu’une décennie après sa création, vers le milieu des années 2010, que l’on s’est mis à s’inquiéter des effets délétères entraînés par cette mécanique semblant devenue toujours plus folle et faisant office de défouloir verbal à toutes les frustrations et insatisfactions de l’époque.
Est apparue alors la nécessité de réfréner cette périlleuse brutalisation des échanges dans la vie publique. La vérité est que l’on n’a fait que tâtonner depuis. Certains en appelant à davantage de régulation, comme si c’était la panacée à toutes les dérives. D’autres exigeant de la plateforme qu’elle soit plus regardante et bannisse les propos inconvenants ou haineux, à même de l’ériger comme une police privée de la pensée. Mais sans qu’aucun critère, établi par consensus, ne soit clairement défini. À l’image de l’éviction de Donald Trump de la plateforme, qui correspondait davantage à une spectaculaire entreprise de communication plutôt qu’à une volonté déterminée de mieux réglementer les usages.
Et voilà que dans cette confusion qui ne cesse de perdurer, Musk, en rachetant l’entreprise affirme - s’érigeant tel un héraut de la «liberté d’expression» - vouloir restaurer l’esprit initial. Comme si sa seule décision pouvait suffire, au mépris de toutes les lois nationales, et surtout comme si celle-ci avait été muselée, alors qu’en réalité, dans son principe même, elle ne l’a jamais été.
Rappelons qu’Elon Musk entend envoyer l’humanité sur Mars, tuer la mort, créer un monde virtuel parallèle. Dans ces conditions, est-il lui aussi le promoteur d’une idéologie? Est-ce celle de la Silicon Valley?
L’homme incarne, comme à l’extrême, ce que j’appelle l’idéologie siliconienne, caractérisée par un mélange très singulier entre libertarisme et solutionnisme technologique. Soit d’un côté, une philosophie qui fait de la puissance de créativité et d’initiative de chaque individu le foyer vif de la société. Et de l’autre, la ferme croyance que la technique, et particulièrement depuis une vingtaine d’années, les technologies numériques, sont appelées à terme à nous délivrer de tous nos maux et permettre à tout instant la meilleure marche générale et particulière des choses.
Ce mix idéologique est encore fondé sur le dogme selon lequel Dieu n’a pas parachevé la création, le monde étant pétri de défauts. Mais un miracle a lieu depuis une dizaine d’années: nous serions entrés dans l’ère des technologies dites de l’exponentiel qui, à vitesse exponentielle, vont concourir à une quasi-perfection de tous les domaines de la vie.
Une sorte d’hygiénisme social qui explique la frénésie de «l’innovation numérique» qui a eu cours durant les années 2010, à même de faire du «monde un endroit meilleur», selon l’adage plein de positivisme technique et de naïveté confondante qui caractérise cet esprit et qui, en réalité, correspond à un nouveau stade du capitalisme. Le «technolibéralisme , dont le propre est qu’il procède d’un déni de toute limite et de la volonté irréfrénée de marchandiser tous les pans de nos existences.
Et cette foi en la technique, à même de changer jusqu’à la condition humaine, et tous ses défauts, est emblématique dans le transhumanisme qui entend braver la mort et, selon cette vue cauchemardesque, «télécharger nos cerveaux» sur des puces de silicium intégrées dans des robots de métal. En cela, l’esprit de la Silicon Valley porte un projet théologico-politique, faisant d’une volonté de perfection en toute chose le point final de l’histoire.
Au-delà du débat autour d’Elon Musk, les réseaux sociaux représentent-ils un outil démocratique ou sont-ils mortifères pour celle-ci et plus largement pour le bien commun?
Il est temps de clarifier ce qui, à mon sens, relève d’une grande confusion. La bonne condition de la vie démocratique, en termes d’information, c’est d’abord la publicité, au sens du XVIIIe siècle, permettant à tous d’être au fait des lois, règles, débats institutionnels, phénomènes en cours, et dont la diffusion permet à chacun d’exercer son autonomie de jugement et liberté d’opinion. La presse donnant alors particulièrement corps à cette aspiration.
À cet égard, l’on peut dire que la rapide généralisation de l’Internet, au tournant du nouveau millénaire, a comme jamais assuré cette fonction. Ce qui à l’époque avait à juste titre été appelé «l’âge de l’accès» et qui a contribué depuis à une rapide évolution des consciences, notamment à propos de la crise climatique.
Lors de l’émergence des réseaux sociaux, on a focalisé sur la possibilité récente de s’exprimer publiquement, censée représenter un vecteur d’une vie démocratique pleinement bouillonnante. Néanmoins, dans les démocraties libérales, la liberté d’expression était presque totale et nous ne pouvions nous plaindre de restrictions.
Ce qu’auront favorisé les réseaux sociaux, c’est moins la liberté de s’exprimer, que le besoin d’un grand nombre de faire valoir leurs opinions
À ce titre, ce qu’auront favorisé les réseaux sociaux, c’est moins la liberté de s’exprimer, que le besoin - vite devenu compulsif - d’un grand nombre de faire valoir leurs opinions. Mais selon des modalités - notamment du fait de l’esprit de mécontentement de l’époque et de la brieveté des messages autorisés par l’interface - qui ont attisé le régime de l’assertion et de la formulation définitive. Celui-ci ayant déchaîné la primauté de sa propre parole et, conséquemment, le déni d’autrui. À l’opposé de ce que suppose l’agora, l’échange et l’argumentation, susceptibles de conduire à des accords arrêtés en commun.
C’est pour cela que je les appelle les «plateformes de l’expressivité». Soit des entreprises privées ayant eu le génie de concevoir des interfaces procurant à quiconque l’ivresse de faire valoir ses vues aux yeux du monde, ne produisant rien de constructif, sinon de voir chacun hurler dans sa cage de verre et participant en chœur à une continuelle surdité des échanges interpersonnels.
En cela, nous sommes passés en une vingtaine d’années de «l’âge de l’accès» à «l’ère de l’excès», aggravant l’atomisation de la société et la dissolution de tout socle commun. Et ce décalage entre déluge de verbe et manque d’investissement dans des actions concrètes et fructueuses représente un drame de notre temps.
Twitter compte 326 millions d’utilisateurs. N’est-ce pas trop tard pour revenir en arrière?
Ce qui caractérise l’industrie du numérique, c’est qu’elle est toujours projetée en avant, conformément à l’idéologie du futur, faite de pleines de promesses. Sont conçues de continuelles innovations dans la seule quête du profit pour ensuite s’imposer à nos usages - quelles que soient les conséquences induites.
À l’instar des pratiques sans vergogne mises en place depuis une dizaine d’années par Amazon, Uber, Airbnb, Deliveroo…, arguant du sacro-saint principe de la disruption pour légitimer des modèles bafouant tant de professions existantes et inaugurant des conditions managériales proprement inhumaines. En cela, la société civile a toujours un temps de retard.
Cependant, depuis quelques années l’on voudrait dresser davantage de bornes. Or, dans de nombreux domaines, il est déjà trop tard car les choses se sont profondément inscrites dans notre paysage. À cet égard, Twitter imprime dorénavant l’esprit de l’époque et aucune régulation ne pourra atténuer cet incessant enfièvrement des esprits. C’est pour cela qu’il est crucial d’analyser les situations au moment même où elles se forment - ce que j’ai essayé de faire au long de mes différents livres, afin de nous donner des clés de compréhension et de nous permettre de mieux agir.
Les politiques et les citoyens ont-ils suffisamment pris conscience des enjeux soulevés par la numérisation du monde. Que peut-on faire concrètement? Si on peut difficilement éviter la révolution technologique, la révolution anthropologique que cela implique est-elle inévitable?
Depuis la crise du Covid, est évoqué un «retour du politique , qui entend réaffirmer ses prérogatives sur le monde économique. Certes, de tels mouvements ont cours actuellement. Néanmoins, il convient de saisir que l’industrie du numérique, particulièrement les Gafam, aux capitalisations boursières astronomiques, incarnent une forme contemporaine inédite de puissance.
Nous risquons de nous réveiller dans une sorte de Matrix, enveloppés de pixels, voyant en toute chose le « distanciel » devenir la norme et le « présentiel » l’exception
Une puissance technologique et financière par la force de laquelle elle entend s’ériger telle une «industrie de la vie». Qui, grâce à l’intelligence artificielle et à la dissémination tous azimuts de capteurs, administrerait, dans un idéal fantasmé d’hyperoptimisation, tous les secteurs de la société. Travail, éducation, santé, maison, véhicules autonomes, accès aux œuvres culturelles… Bien que ce modèle soit aujourd’hui largement critiqué, ce n’est pas pour cela que sa dynamique va être ralentie. Bien au contraire, celle-ci ne cesse de croître et d’étendre ses tentacules.
Vous-même qui êtes très critique sur ces nouvelles technologies, êtes-vous un utilisateur de celles-ci?
Oui, j’ai envie de dire comme tout le monde désormais. Cependant, il me semble décisif de distinguer les technologies permettant l’accès et la communication, de celles orientant les conduites au moyen de systèmes d’intelligence artificielle. À l’instar des pratiques à l’œuvre dans les entrepôts de logistique où les manutentionnaires reçoivent des signaux sur leurs casques audio et sont tenus d’aller chercher tel article dans telle zone et de le déposer dans telle autre, selon des cadences infernales, se voyant réduits à des robots de chair. Procédés qui se généralisent dans bien d’autres métiers. C’est cet encadrement automatisé des conduites à de seules fins de profit et d’une vision strictement utilitariste de la société, qui nous dessaisit de notre pouvoir de jugement et de notre libre décision, qui constitue la grande rupture juridico-politique et civilisationnelle de l’époque. La puissance de gouvernementalité de ces systèmes sur nos vies individuelles et collectives devrait faire l’objet de nos préoccupations, dans la mesure où celle-ci redéfinit ce que suppose l’exercice, non pas de notre liberté d’expression, mais celle d’agir librement et en conscience.
Mark Zuckerberg veut développer une nouvelle technologie appelée le Métavers. De quoi s’agit-il? Faut-il s’attendre à une révolution technologique aussi importante que celle de Facebook?
La crise du Covid nous a révélé qu’un grand nombre d’actions de la vie humaine pouvait s’effectuer en ligne. Les entreprises sont dorénavant enclines à se défaire de leurs bureaux et à commander de plus en plus à la tâche. Des métiers qu’on ne pensait pas pouvoir être externalisés vont basculer dans la précarité et prendre la forme du freelance. Il faut saisir à quel point cette crise sanitaire a généré ce que j’appelle une «télésocialité généralisée», une société du «sans contact», où l’écran est devenu l’instance majeure d’interférence entre les êtres, ne faisant qu’intensifier notre état d’isolement collectif. C’est ce que promet le métavers - soit le fait de vivre un nombre toujours plus étendu de séquences de la vie quotidienne via des casques de réalité virtuelle et d’avatars - et qui risque de bientôt s’imposer à nous sans qu’aucun débat public ne se tienne.
À lire aussiElon Musk se dit «toujours engagé» à racheter Twitter
L’industrie du numérique - aux avant-postes de laquelle, Facebook - entend redéfinir le cadre de notre expérience, pour une vie de part en part médiatisée par des entreprises privées. Ce sont nos rapports au réel, aux autres, à nous-mêmes, qui sont appelés à se modifier, du fait de systèmes traçant le moindre de nos gestes et les orientant à de seules visées de profit ou d’hyperrationalisation de nos actes.
De ce cauchemar qui s’annonce, il faut bien que la société se mobilise sans attendre, faute de quoi nous risquons de nous réveiller dans une sorte de Matrix, enveloppés de pixels, voyant en toute chose le «distanciel» devenir la norme et le «présentiel» l’exception. Alors que, plus que jamais, c’est notre pleine présence au réel et aux autres qu’il nous faut défendre et célébrer.
Dernier ouvrage paru: Faire sécession: une politique de nous-mêmes (L’Échappée, coll. «Pour en finir avec», 2021).
Charles Prats: «La fraude aux titres de séjour pèse lourd sur notre système social»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le 4 mai, le tribunal de Coutances a condamné six hommes pour fausses reconnaissances de paternité, faites en vue d'obtenir des titres de séjour. Pour l'ancien magistrat, ces fraudes, de plus en plus fréquentes, sont très coûteuses pour la société.
Olivier Babeau: «Jeunes diplômés, ne répudiez pas la science et le capitalisme!»
TRIBUNE - Lors de la cérémonie de remise des diplômes, des étudiants de l’école d’agronomie AgroParisTech ont fustigé leur formation, affirmant qu’elle «pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours».
«Avant de “réenchanter les Champs-Élysées”, Anne Hidalgo devrait commencer par arrêter de dégrader Paris»
FIGAROVOX/TRIBUNE - La maire de Paris a présenté le 11 mai un projet visant à végétaliser davantage la célèbre avenue parisienne. Le journaliste et écrivain Jonathan Siksou s'inquiète de cette démarche. Selon lui, la municipalité a, avant tout, le devoir de protéger et de préserver le patrimoine de la capitale.
L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
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[Jamet] La diagonale du flou
L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique New York Times - World
Russia-Ukraine War
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In Rebirth for NATO, Europe Unites in Face of Putin’s Ambition
Sweden’s and Finland’s embrace of NATO after decades of neutrality is a clear statement that Russia’s invasion of Ukraine has ended an era of European illusions about Moscow.
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By Roger Cohen
The decisions by Finland and Sweden to abandon the neutrality they adhered to for decades and apply to join NATO is the strongest indication yet of a profound change in Europe in the face of an aggressive Russian imperial project.
The two Scandinavian states have in effect made clear that they expect the threat from President Vladimir V. Putin’s Russia to be enduring, that they will not be cowed by it, and that after the Russian butchery in Bucha, Ukraine, there is no room for bystanders. Theirs is a declaration of Western resolve.
“Military nonalignment has served Sweden well, but our conclusion is that it won’t serve us equally well in the future,” Sweden’s prime minister, Magdalena Andersson, said on Sunday. “This is not a decision to be taken lightly.”
Because the Finnish and Swedish militaries are already well integrated with NATO, one reason the application process may go quickly, the immediate impact of the countries’ change of strategic course in light of Russia’s invasion of Ukraine will be less practical than political.
This is a new Europe in which there is no more in-between space. Countries are either protected by NATO or they are on their own against a Russia ruled by a man determined to assert Russia’s place on the world stage through force. For Sweden, and especially for Finland, with its 810-mile border with Russia, Mr. Putin’s decision to invade a neighbor could not be ignored.
They were not alone. Germany, a generally pacifist nation since it emerged from the rubble of 1945, has embarked on a massive investment in its armed forces, as well as an attempt to wean itself of dependence on energy from a Russia it had judged as, if not innocuous, at least a reliable business partner.
“NATO enlargement was never a cause of Mr. Putin’s decision to invade Ukraine, but it is certainly a consequence,” said Nathalie Tocci, the director of the Institute for International Affairs in Rome. “Sweden and Finland now see a Russia that is revanchist and revisionist in a way that is much more dangerous than during the latter part of the Cold War.”
Sweden and Finland judged neutrality to be in their interests when faced by the Soviet threat, and in the Swedish case for centuries before that. They did not alter course, although they did join the European Union, in the more than three decades since the Cold War’s end.
The shift in sentiment in the two countries in the past several months has been dramatic, one measure of how Mr. Putin’s determination to push NATO back and weaken support for it has produced the opposite effect — the rebirth of an alliance that had been casting around for a generation for a convincing reason to exist.
Where no more than a quarter of the population in Sweden and Finland supported joining NATO last year, that number has risen sharply today — hitting 76 percent in a recent poll in Finland. Sweden’s governing Social Democratic Party, the country’s largest party and long a bastion of nonalignment, has embraced NATO membership in an extraordinary turnabout.
“Putin climbed into a tree and does not know how to get down,” said Nicole Bacharan, a French foreign policy analyst. “Now he will face a NATO that is stronger and bigger and more determined.”
Article 3 of NATO’s founding treaty says that members must “maintain and develop their individual and collective capacity to resist armed attack” through “continuous and effective self-help and mutual aid.” In the case of Sweden and Finland, these capacities have already been extensively developed through close cooperation with NATO.
Carl Bildt, a former Swedish prime minister and foreign minister, said: “We were on a glide path to a closer relationship with NATO. But rocket fuel was given to that particular path on Feb. 24” — the date the Russian invasion of Ukraine began.
He added: “Our decision reflects the view that Russia will remain a complicated place for a long time, and the war in Ukraine will be fairly long, with an erratic and highly revisionist leadership in the Kremlin for the foreseeable future.”
Asked if Sweden feared retaliation from Russia, Mr. Bildt said “you never know with Russia, but the mood is fairly confident.”
The assessment that the Ukraine war may well be long is now widely shared in Europe. Mr. Putin did not only take on his neighbor; he took on the West and an America portrayed as an “empire of lies.”
It took about 20 years from the Versailles Treaty of 1919 for Germany to respond to perceived humiliation by sending the Third Reich’s war machine across its neighbors’ border, igniting World War II. It took about 30 years for Mr. Putin’s brooding resentment over the perceived humiliation of the breakup of the Soviet empire to lead to a full-scale invasion of Ukraine.
The Russian president seems unlikely to reverse course, even if his war has gone badly up to now.
In practice, both Finland and Sweden have lived for a long time with Russian nuclear weapons in nearby Kaliningrad, the Russian enclave sandwiched between Poland and Lithuania on the Baltic coast.
“These countries are used to Russian violations of their airspace, they know the risks are there,” Ms. Tocci said. “But the security gains with NATO are incomparably higher than any added risk.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
Inching closer to NATO. Finland’s government announced that the nation would apply for NATO membership, hours before Sweden’s governing party said that it also supported joining the alliance. If accepted into NATO, both nations would set aside a long history of military nonalignment.
McConnell visits. Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine with three other senior Republican senators to meet with President Volodymyr Zelensky. The secret visit comes as Senate leaders are working to pass a $40 billion aid package for Ukraine.
On the ground. Russia has “lost momentum” in its campaign to seize Ukraine’s eastern Donbas region, Britain’s Defense Ministry said in a report. The agency said that Moscow “has now likely suffered losses of one-third of the ground combat forces it committed in February.”
Still, Mr. Putin has alluded more than once to Russia’s sophisticated range of nuclear weapons, and suggested he would not hesitate to use them if provoked. That threat is there not only for Finland and Sweden as they abandon military nonalignment, but for all of Europe and beyond.
Ms. Tocci spoke during a visit to Estonia, one of the three Baltic states formerly part of the Soviet Union that joined NATO in 2004. “There is general delight here that the Baltic Sea will now be a NATO sea, and to Estonians, the Finnish and Swedish decisions feel like a vindication,” she said.
For a long time, even up to the eve of the Russian invasion, Europe has been divided. Countries close to the Russian border — like the Baltic states and Poland — took a Russian threat seriously from bitter historical experience, while countries farther west, including Germany and France, were more intent on enjoying the peace dividend of the Cold War’s end than looking Mr. Putin’s ambitions in the eye.
These illusions persisted even after Mr. Putin annexed Crimea in 2014, stirred up a war in the eastern Donbas region of Ukraine the same year, and used military force to win the endgame in Syria, using brutal methods honed in Chechnya many years earlier and evident since February in Ukraine.
In the end, the countries closest geographically to Russia, and most immediately threatened by it, were right. Finland and Sweden have witnessed that up close.
Europe is now largely united in its determination to resist Mr. Putin and ensure he does not win the war in Ukraine. The United States, which had its own Russian illusions, has refocused on Europe and is determined not only to save Ukraine but to weaken Russia. These are not short-term ambitions.
“We do have a changed Europe,” Mr. Bildt said. “We will have a stronger NATO, with defense spending up, politically more cohesive, with a sense of purpose. We will also get a stronger European Union, with more complementarity between it and NATO.”
Europe, of course, will also be challenged economically and otherwise by any long war. And the countries in between — essentially, Moldova and Georgia, stuck in a no-man’s land on the fringes of Russia without NATO protection — will face treacherous challenges.
Finland and Sweden learned one core lesson from Ukraine. After the NATO announcement in 2008 that Ukraine and Georgia “will become members of NATO,” a decision taken with scant consideration of how or when to achieve that objective, the thorny issue of Ukraine’s membership was left floating by Western leaders who did not want to provoke Mr. Putin further.
This made no difference to Mr. Putin’s calculus. He invaded Ukraine just the same, inventing a Nazi threat and arguing that Ukrainian statehood was a myth. Sweden and Finland were not going to suffer the same fate through misguided restraint. “They learned a lesson,” Ms. Tocci said.
The question remains of how Mr. Putin will get down from his tree. He called the Finnish decision “a mistake,” and insisted there was no Russian threat to the country. He also cut off Russian supplies of electricity to Finland. There is no sign of his abandoning his conviction that force will eventually deliver Russia’s strategic aims.
“Even if Putin realizes he made a mistake, I doubt he will ever admit it,” Mr. Bildt said. “The consequences would be too momentous. This was not a small mistake. It was a catastrophic strategic error of the first order.”
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[Goldnadel] Barrage contre l’extrême gauche et ses complices médiatiques
New York Times - World
How the Long Recovery From Bush Fires Could Decide Australia’s Election
The fires that tore through the country in late 2019 and early 2020 are history, but halting recovery efforts have kept memories vivid and anger fresh.
Jamie Robinson, who lost everything during the 2019 fires, on the site of where he has been rebuilding a house.Credit...
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By Kieran Pender
Photographs by Matthew Abbott
COBARGO, Australia — On a recent sunny day in the hills behind Cobargo, a village in southeastern Australia, local volunteers were hard at work installing a bathroom for the Jee family, which had waited more than two years for a proper one.
Tammie and Brett Jee and their five sons lost their home on New Year’s Eve 2019 when a ferocious fire swept through the area. It was one of the most damaging of the record-setting “black summer” bush fires in Australia that killed 34 people, destroyed 3,500 homes and burned more than 60 million acres over two months.
For the Jees and many others, the recovery from their devastating loss has been painfully slow. Barely one in 10 families in the affected region have finished rebuilding, local government data shows. Most have not even started. Planning delays, skilled labor shortages, supply chain problems brought on by the pandemic and a lack of government support are among the causes of delay.
The suffering has left its mark not just on the families living in sheds or battling bureaucracy. It has also shifted the political firmament: If the opposition Labor Party wins the Australian election on Saturday, it could be in part because these once-conservative rural towns south of Sydney have shifted their allegiance out of frustration and anger.
“It’s a perfect storm of factors,” said Kristy McBain, the area’s member of Parliament. Among them is a recovery effort complicated by overlapping involvement from national, state and local governments.
“It seems that every time we have a disaster, we have a government that wants to try to reinvent the wheel for how recovery should work,” added Ms. McBain, who was mayor of the local council during the fires. “And we’ve never settled on a model, which is pretty crazy.”
Other communities were also devastated by the summer blazes. Other towns have also struggled to rebuild and recover, hampered by a pandemic; by flooding and storms; and by a glacial approval process from government agencies.
But Cobargo, where Prime Minister Scott Morrison was loudly heckled while visiting the town in the fires’ immediate aftermath, has come to stand as an emblem for the devastation and the politically divisive aftermath.
Just inland from Australia’s southeast coast, 240 miles from Sydney, Cobargo is in the electorate of Eden-Monaro, a bellwether seat that, until 2016, had been won by the party forming the government in Australia’s parliamentary system for four decades. It is currently held by Ms. McBain, for the opposition Labor Party, who won a by-election in July 2020 with a margin of less than 1 percentage point.
The electorate to the north, Gilmore, also hard hit by the fires, is held by another Labor representative, Fiona Phillips. It was previously in conservative hands for two decades.
With the ruling conservative Liberal-National coalition expected to lose urban seats in other states, the conventional wisdom is that the current government’s route to re-election goes through the country — in this case, bush-fire-ravaged country.
Mr. Morrison currently governs with a one-seat majority in Parliament. A failure to win back those seats could cost his coalition re-election.
The Jee family has more immediate concerns. They initially lived in a rental property before returning to their fire-scarred rural acreage in Wandella, near Cobargo, where they built a small shed and supplemented it with a disaster accommodation “pod” — a self-contained shipping container 23 feet long and eight feet wide — provided by an Australian charity.
Life in their tiny temporary accommodation has been hard, even before an unseasonably wet year that now has them fighting mold. Because the Jees’ third son, Mason, 16, has muscular dystrophy, he cannot use the cramped, camp-style shower in the pod. Before the new bathroom was installed in a newly constructed shed, every time he wanted to shower, he had to go to his grandmother’s house, a few miles away.
When the Jees set about rebuilding, they hit a wall of planning paperwork. Legacy planning issues with their previous home, and changes to development law, meant that at one stage it looked as if they might never be permitted to rebuild.
While those roadblocks have been largely overcome, the Jees are still awaiting final approval to start construction. They are unlikely to have a new home built by the fourth anniversary of the bush fires. “It’s been a nightmare,” Ms. Jee said.
Nearby in Cobargo, Vic Grantham has been trying to get answers about the latest delays in his own planning process. When Mr. Grantham and his partner, Janice Holdsworth, moved to a 26-acre property in the area in 2005, they found community and contentment.
Early in the morning on New Year’s Day in 2020, their house was destroyed by fire.
They sold their property and bought a block in the Cobargo township, intending to live in an existing shed on that site while they built their new dream home.
But because they had moved, they subsequently learned, they no longer qualified as bush fire survivors for planning prioritization by the local government.
“We’re not prioritized,” Mr. Grantham said, “because we’re not ‘bush-fire-affected.’ It’s George Orwell-speak. Tell me again I’m not bush-fire-affected.”
There are signs that such anger at the disaster response could hurt the Liberal-National government’s chances of regaining Gilmore and Eden-Monaro. A poster depicting Mr. Morrison in a Hawaiian shirt and floral headpiece was prominent recently on Cobargo’s main street, pointedly reminding voters that the prime minister vacationed in Hawaii while the fires were raging.
In February, there was a regional government by-election for the seat of Bega, which takes in parts of the two federal electorates and is home to many communities hit by the fires. For the first time, a Labor candidate won the seat.
“I do think there was anger about the bush fires,” said the election’s winner, Dr. Michael Holland.
In an interview at his clinic in the coastal town of Moruya, Dr. Holland, an obstetrician, recalled sheltering from the fires in his office. “I slept for five nights on the floor here,” he said.
His home was spared, but many of his constituents were not so fortunate. “People still haven’t rebuilt,” he says. “There are really a lot of people out there struggling, and they’re a lot of the time struggling in silence.”
With Australia acutely vulnerable to the impact of climate change, effective disaster recovery is going to become only more critical in the years ahead.
“Climate change makes a difference,” said Ms. McBain, the member of Parliament. “These events are occurring more frequently; they are more intense. They are having an impact on the lives and livelihoods of so many people now. It is incumbent upon governments to get the process right.”
Whatever happens during Australia’s election, the people of Cobargo will continue their slow road to recovery.
“You heal with the land,” said Philippe Ravenel, a Swiss Australian blacksmith who, with his wife, Marie, lost his home in Wandella during the fires.
“We cannot complain,” he said, noting that some lost their lives. The fire in the area was so intense that Mr. Ravenel’s cast-iron pots melted.
For much of the past two years, the Ravenels have been living in a shed attached to the blacksmith workshop, which survived the fires. They will soon begin rebuilding.
In the meantime, Mr. Ravenel has been part of a project to help the community heal. Together with another local blacksmith, Iain Hamilton, he has opened up his workshop to residents from the area to forge a leaf inscribed with their name. Once 3,000 or so leaves have been forged, the blacksmiths intend to use them to create a memorial.
“The idea is that you have a tree that you can sit under and reflect,” he said.
The memorial, on Cobargo’s main street, will be a lasting reminder of the bush fire that devastated this hamlet, the turbulent rebuilding process that followed and Cobargo’s central role in a wider national debate in Australia.
“We use fire to create something,” Mr. Ravenel said of the project, “instead of all the destruction that the fire left behind.”
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L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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L’art d’écouter (vraiment) les autres
NOS CONSEILS - Écouter, ce n’est pas juger, donner un avis ou parler trop vite de soi en retour.
À combien d’entre nous est-ce déjà arrivé? Désireux de nous confier à un proche, nous sommes rapidement interrompu par une repartie du style «Figure-toi que j’ai vécu la même chose il n’y a pas longtemps.» S’ensuit un long monologue qui décourage complètement de s’épancher. Ou c’est un collègue qui, en réponse à notre inquiétude de ne pas réussir une tâche, nous rassure d’un rapide «Ne t’inquiète pas, tu y arriveras!», avant de tourner les talons. Être capable d’écouter vraiment ses semblables n’a rien d’inné.
D’ailleurs, soyons honnêtes: chacun d’entre nous a un jour ou l’autre endossé le rôle de l’écoutant défaillant. Défaillant, mais pas forcément seul fautif: «La première difficulté, pour la personne qui veut être écoutée, est de savoir choisir le moment, explique Alain Braconnier, psychologue, psychiatre et auteur d’On ne m’écoute pas! (Éditions Odile Jacob). On n’y pense pas suffisamment car le besoin d’être écouté survient souvent dans des situations de crise. Or celui qui écoute a une exigence légitime: avoir suffisamment de temps pour prêter l’oreille à l’autre.»
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Une fois que l’on a décidé d’accorder ce temps à un ami ou à son conjoint, reste à manifester un intérêt réel pour sa demande. «Il faut d’abord laisser la personne s’exprimer, sans l’interrompre, afin de comprendre ce qu’elle attend de nous, explique Alain Braconnier. C’est ce que l’on nomme la communication informative.» En effet, elle n’aura pas le sentiment d’être écoutée si on lui donne un conseil alors qu’elle a simplement besoin de notre compréhension. Ou si l’on reste sans voix alors qu’elle attend notre réponse à une question, ce qui relève de la communication interactive.
Mieux comprendre la personne que l’on écoute
Dans tous les cas de figure, l’empathie est l’alliée d’une écoute authentique. «Pour celui qui s’exprime, il n’est pas toujours facile de se dévoiler, souligne le psychiatre. Si son auditeur est capable de se mettre à sa place pour comprendre ce qu’il éprouve, il se sentira en confiance, et donc, écouté.»
Pour y parvenir, il est nécessaire de mettre de côté les agacements qui peuvent survenir à l’écoute: le problème soulevé ne nous concerne pas ou nous semble dérisoire, la personne a tendance à ressasser… «Dans mon métier, on apprend à savoir pourquoi on pense ou on dit quelque chose, précise Alain Braconnier. Cette troisième forme de communication est dite “insight”. Il est possible d’aider la personne que l’on écoute à la développer en lui faisant remarquer qu’elle a dit la même chose à plusieurs reprises. Ce n’est pas un jugement mais une façon de mieux se comprendre.»
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Car le jugement des propos tenus par la personne écoutée, tout comme leur interprétation, font barrage à une écoute véritablement empathique. Après un chagrin d’amour, personne ne se sent réconforté ou compris par des sentences expéditives - et souvent erronées - comme «Tu choisis toujours les mauvaises personnes!» ou «Ça vient sûrement du fait que tu recherches ton père dans chaque relation.» Des alternatives existent, comme la clarification ou la reformulation. «Reformuler consiste simplement à redire à celui qui nous confie quelque chose de lui, dans nos mots à nous, ce que nous avons compris de son message et à vérifier ainsi avec lui si nous avons bien perçu sa pensée», explique Florence Ehnuel dans La Reformulation empathique (Éd. Anne Carrière).
L’écoute doit toujours s’inscrire dans une convention interactive. La personne qui a la capacité de bien écouter doit pouvoir s’exprimer à son tour lorsqu’elle en éprouve le besoin
La philosophe est également formée à l’approche centrée sur la personne du psychologue américain Carl Rogers. À l’amie qui vous confie «Je suis nulle, je n’arrive pas à trouver une relation stable», on répondra par exemple «Tu te sens terriblement découragée en ce moment?» Dans certains cas, demander des précisions peut également aider à mieux comprendre la personne que l’on écoute. L’idée directrice est de permettre à la personne écoutée de prendre appui sur l’auditeur pour aller plus loin dans sa réflexion, mais par ses propres moyens.
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Écouter de manière authentique a forcément un retentissement sur soi. Cela explique que ce soit si malaisé pour certains. «On partage forcément un peu les émotions de la personne à qui l’on prête l’oreille, relève Alain Braconnier. Quand cela suscite une angoisse trop forte, la tendance naturelle est de suggérer une solution. À une personne déprimée, on lancera “Secoue-toi, ça ira mieux!”. C’est un piège terrible car, justement, la personne dépressive ne le peut pas.»
A contrario, avoir la réputation de savoir bien écouter peut présenter un inconvénient: celui de n’être jamais entendu soi-même. «Cela peut devenir un poids, reconnaît le psychiatre. L’écoute doit toujours s’inscrire dans une convention interactive. La personne qui a la capacité de bien écouter doit pouvoir s’exprimer à son tour lorsqu’elle en éprouve le besoin.»
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Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf Le Figaro
«Aller au diable vauvert» : que veut dire cette expression?
Anne CamberlinCette formule date du XVe siècle mais plusieurs explications se disputent l'origine de l'expression.
Aller au diable vauvert, c'est partir très loin ou envoyer quelqu'un très loin à… Pétaouchnok ! L'expression apparaît au XVe siècle. Sa légende est racontée pour la première fois par Nicolas Bonfons en 1561. Dans ses Essais historiques sur Paris, parus au XVIIIe siècle, Germain-François Poullain de Saintfoix, historiographe des ordres du roi, évoque le château de Vauvert, également appelé château de Val Vert, situé près de Paris :
«Saint Louis fut si édifié au récit qu'on lui faisoit de la vie austere & silencieuse des disciples de saint Bruno, qu'il en fit venir six, & leur donna une maison avec des jardins & des vignes au village de Gentilli. Ces religieux voyoient de leurs fenêtres le palais de Vauvert, bâti par le roi Robert, abandonné par ses successeurs, & dont on pouvoit faire un monastere commode & agréable par la proximité de Paris. Le hazard voulut que des esprits ou revenans s'aviserent de s'emparer de ce vieux château. On y entendoit des spectres traînant des chaînes, & entr'autres un monstre vert avec une grande barbe blanche, moitié homme & moitié serpent, armé d'une grosse massue, & qui sembloit toujours prêt à s'élancer la nuit sur les passants. Que faire d'un pareil château ? Les Chartreux le demanderent à Saint Louis, il le leur donna avec toutes les apartenances & dépendances. Les revenans n'y revinrent plus; le nom d'enfer resta seulement à la rue en mémoire de tout le tapage que les Diables y avoient fait. »
À lire aussi«Tu veux un schluck?» : que veut dire cette expression?
Plusieurs explications se disputent l'origine de l'expression, entre autres que de nombreux endroits, souvent situés en dehors de la capitale, comportaient autrefois le nom de Vauvert. Comme les déplacements étaient, à cette époque, difficiles et lents, les Parisiens allant vers Vauvert partaient pour un long voyage.
Extrait de Les plus belles expressions de nos régions . Retrouvez l'intégralité de l'ouvrage sur notre boutique Figaro Store.
Majuscule ou minuscule: quelle est la règle pour ne plus (jamais) se tromper?
Écrire «océan pacifique» au lieu d’«océan Pacifique» transforme radicalement le sens d’une phrase. Voici quelques astuces pour ne plus faire d’erreur.
Seule une âme licencieuse aura 10/10 à ce test de français
QUIZ - «Orchidée», «porcelaine»... Ces mots sont moins innocents qu’ils n’y paraissent. Saurez-vous retrouver leur sens coquin?
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Manuel Bompard, l’apparatchik dans l’ombre de Mélenchon
Il est « l’homme de l’ombre dont a l’impression qu’il est inexistant, alors qu’en fait, il pilote tout ». Tel est le portrait dressé par Loïc Chaigneau de Manuel Bompard, “coordinateur de l’équipe opérationnelle de La France insoumise”, titre aussi mystérieux que celui qui le porte. Vous ne le croyez pas ? Tentez l’expérience auprès de vos proches : parlez-leur de Bompard et observez leur réaction. Vous verrez qu’ils ne le connaissent sûrement pas, malgré ses passages répétés sur le petit écran.
Il faut dire qu’avec son visage bourru, le député européen n’a pas exactement le profil d’une étoile cathodique. Sans doute n’ambitionne-t-il pas d’en devenir une : à 36 ans, bien qu’il en paraisse dix de plus, Bompard n’est pas homme à crâner sous les projecteurs. Presque fantomatique, ce personnage cynique à l’allure longiforme préfère les querelles de couloir, la rationalité froide des appareils politiques. Les calculs électoraux et les basses manœuvres. « Nous sommes une famille politique composée de nombreux littéraires, explique Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, dans Libération. Manu, lui, est un scientifique. C’est un autre style, il est beaucoup plus carré et ça aide. » Un cynisme indispensable pour mener d’interminables tractations avec les partis de gauche pour les législatives. Et faire tourner en bourrique les nouveaux “camarades” jusqu’à l’épuisement, pour mieux les soumettre aux nécessités stratégiques de la folle course à l’hégémonie de La France insoumise.
“Amateur de rap” et “dirigeant sectaire”
Au poste de directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, durant les élections de 2017 et 2022, le docteur en mathématiques a eu tout le temps d’apprendre les ressorts de la politique politicienne. Désormais, il les applique sans états d’âme. Ses derniers résultats en la matière confirment son grand talent d’intrigant. Entre le score historique de Jean-Luc Mélenchon au premier tour et la naissance de la Nupes, enfin le nom de Bompard rime avec “gloire”. Quel soulagement pour cet invisible, qui cinq ans plus tôt, a vu ses collègues partir sans lui pour l’Assemblée nationale. Mis de côté pendant un temps après sa défaite dans la 9e circonscription de la Haute-Garonne, le voilà enfin reconnu à sa “juste valeur”. Lui, le “sympathique thésard en jean-baskets et amateur de rap”, aux incisives longues et affûtées. Sa récente arrivée sur le devant de la scène ne pourrait être qu’un prologue. Au mois de juin, si les rumeurs disent vrai, peut-être pourra-t-il enfin panser sa blessure égotique originelle, en prenant le siège de Mélenchon à Marseille. Puis, pourquoi pas son trône, tant qu’on y est.
New York Times - World
Somalia Elects New President, but Terrorists Hold True Power
The militants of Al Shabab collect taxes, decide court cases and control the streets. Somalis ask, will a new government even matter?
Mogadishu, the capital of Somalia.Credit...
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By Abdi Latif Dahir
Photographs by Malin Fezehai
MOGADISHU, Somalia — In a fortified tent guarded by peacekeeping forces, hundreds of lawmakers elected a new president in Somalia on Sunday, capping a violent election season that threatened to push the Horn of Africa nation toward a breakdown.
The selection of Hassan Sheikh Mohamud, a former president, in Mogadishu ended a bitter election period marred by corruption, a president’s attempt to cling to power and heavy fighting in the streets. Mr. Mohamud defeated three dozen candidates after three rounds of voting, including President Mohamed Abdullahi Mohamed, who drew condemnation after extending his term last year.
The vote, which had been delayed for nearly two years, came amid soaring inflation and a deadly drought that has left almost 40 percent of the country hungry. The streets in Mogadishu, the capital, were closed on Sunday, and the police announced a curfew through Monday morning.
Ululations and cheers erupted in the lawmakers’ tent after Mr. Mohamud was declared the winner. Celebratory gunfire rang out in parts of the capital, according to witnesses. Earlier in the day, several loud explosions could be heard near the fortified compound where the vote was held, but it did not disrupt the process.
“Our country needs to go forward, not to go back,” Mr. Mohamud said after being sworn in early Monday. “I promise to build a Somalia that is in harmony with itself and is in harmony with the world.”
Mr. Mohamud, 66, will face a host of challenges in his four-year term, particularly the strength of Al Shabab, a terrorist group that has a firm grip on much of the country.
Somalia’s 16 million people have suffered for decades from civil wars, weak governance and terrorism. The central government has been bolstered by African Union peacekeepers and Western aid, including billions of dollars in humanitarian support and security assistance from the United States, which has sought to keep Somalia from becoming a haven for terrorists.
The president was chosen by 328 lawmakers, who were picked by clan representatives. Mr. Mohamud garnered 214 votes to Mr. Mohamed’s 110. A few votes were spoiled and a sick lawmaker was excused.
Mr. Mohamud, who was president from 2012 to 2017, was born in the central Somali region of Hiran. A peace activist and educator, he co-founded a college that became one of Somalia’s largest.
Mr. Mohamud succeeds Mr. Mohamed, a former U.S. citizen and bureaucrat, who led the country for five years. Mr. Mohamed has been accused of cracking down on the opposition and on journalists, fomenting a rift with neighboring Kenya and undercutting the power-sharing model that buttressed the country’s federal system.
The Shabab, who are linked to Al Qaeda, have exploited the political instability and the bitter divisions between security forces to expand and gain strength, experts said. After more than 16 years, the group now has wide powers: extorting taxes, judging court cases, forcing minors into its ranks and carrying out suicide bombings.
In the weeks before the vote, the group killed civilians including at beachside restaurants, mounted a major offensive on an African Union base — killing at least 10 peacekeepers from Burundi — and sent suicide bombers to jump on the cars of government officials.
In interviews with more than two dozen Somali citizens, lawmakers, analysts, diplomats and aid workers before Sunday’s vote, many expressed concern about how the deteriorating political, security and humanitarian conditions had reversed the few years of stability achieved after Al Shabab were kicked out of the capital in 2011.
“These were five lost years, ones in which we lost the cohesion of the country,” Hussein Sheikh-Ali, a former national security adviser to Mr. Mohamed and the chairman of the Hiraal Institute, a research center in Mogadishu, said of Mr. Mohamed’s presidency.
The protracted political battles, particularly over the elections, undermined the government’s ability to deliver key services, observers say, even as it achieved debt relief and pushed to join the global financial system. Critics and opposition figures also accused President Mohamed of trying to keep power at all costs, exerting pressure on the electoral commission, installing state leaders who would help sway the election and trying to fill Parliament with supporters using the intelligence agency.
Last year, when he signed a law extending his tenure by two years, fighting broke out in the capital’s streets, forcing him to change course.
Observers said the election of lawmakers last year was rife with corruption.
Abdi Ismail Samatar, a first-time Somali senator and a professor at the University of Minnesota who researches democracy in Africa, said this election cycle could be ranked as “the worst” in Somalia’s history.
“I don’t think I could have ever imagined how corrupt and self-serving it is,” Mr. Samatar said, adding, “I saw people being given money in the election for the speakership right in front of my face in the hallway.”
Larry E. André Jr., the U.S. ambassador to Somalia, said that the majority of the parliamentary seats had been selected by regional leaders, “sold” or “auctioned.”
The United States imposed visa sanctions in February and March on Somali officials and others accused of undermining the parliamentary elections, which eventually concluded in late April.
Because of the indirect nature of the presidential vote, candidates did not campaign in the streets. Instead, they met with lawmakers and clan elders in luxury hotels and compounds guarded by soldiers and blast walls. Some aspirants put up election billboards, promising good governance, justice and peace.
But few in this seaside city believe politicians will make good on their pledges.
“Everyone wears a suit, carries a briefcase and promises to be as sweet as honey,” said Jamila Adan, a political science student at City University. “But we don’t believe them.”
Her friend Anisa Abdullahi, a business major, agreed, saying those running for office could not identify with ordinary Somalis’ daily tribulations.
“They never make people feel like the government comes from the people and is supposed to serve the people,” she said.
Given the government’s infighting and paralysis, many Somalis are asking whether a new administration will make a difference.
Some Somalis have turned to the Shabab for services that would ideally be delivered by a functioning state. Many in Mogadishu regularly travel to areas dozens of miles north of the city to get their cases heard at Shabab-operated mobile courts.
One of them is Ali Ahmed, a businessman from a minority tribe whose family home in Mogadishu was occupied for years by members of a powerful tribe. Mr. Ahmed said the Shabab-run court ruled that the occupiers should vacate his house — and they did.
“It’s sad, but no one goes to the government to get justice,” he said. “Even government judges will secretly advise you to go to Al Shabab.”
Traders pay taxes to the Shabab, fearing threats to their businesses and lives.
“While the government is busy with itself, we are suffering,” said Abdow Omar, who runs a business importing flour and sugar in the capital, and pays the militants about $4,000 a year. “The Shabab are like a mafia group. You either have to obey them or close your business. There’s no freedom.”
Some officials admit the government’s shortcomings. Al Shabab have been able to widen their tax base because “elected officials were too busy politicking instead of doing policy work,” said one government official who spoke on the condition of anonymity because of lack of authorization to speak to the news media.
Sunday’s election came as parts of Somalia faced the worst drought in four decades. Some six million people are extremely short on food, according to the World Food Program, with nearly 760,000 people displaced.
Almost 900,000 of those affected live in areas administered by Al Shabab, according to the United Nations. Aid organizations are not able to reach them there, crops are failing and the Shabab demand taxes on livestock, according to interviews with officials and displaced people.
To find food and water, families travel hundreds of miles, sometimes on foot, to cities and towns like Mogadishu and Doolow in the southern Gedo region. Some parents said they buried their children on the way, while others left weak children behind to save others who were hardier.
Dealing with the Shabab will be among the first challenges facing Somalia’s next government, said Afyare Abdi Elmi, executive director of the Heritage Institute for Policy Studies in Mogadishu.
But the new leader, he said, needs also to deliver a new Constitution, reform the economy, deal with climate change, open dialogue with the breakaway region of Somaliland and unite a polarized nation.
“Governance in Somalia became too confrontational over the past few years,” Mr. Elmi said. “It was like pulling teeth. People are now ready for a new dawn.”
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Le Figaro
Nos plus belles chambres d'hôtes 2022 dans le Sud-Ouest
Astrid TaupinPhilippe Viguié-DesplacesEXCLUSIF - Découvrez nos adresses coups de cœur de l'année dans le Sud-Ouest. Tarifs, photos... Notre guide des chambres d'hôtes à découvrir dès ce printemps.
1. Une Parenthèse Hors du Temps : belle âme en Ré
Une Parenthèse Hors du Temps (Charente-Maritime)4 chambres, de 120 à 290 €. 17, rue de la Cailletière, 17740 Sainte-Marie-de-Ré, Charente-Maritime (06.13.80.17.58 ; Uneparenthesehorsdutemps.com ).
Minimalisme et beauté au naturel… Le style wabi-sabi, si cher au mouvement japonais du XVIe, a été le fil conducteur de la restauration de cette ancienne maison de vigneron. Anne, créatrice de mobilier et d'objets artisanaux, s'est attelée à la tâche avec des idées à revendre. Après deux ans de travaux, chai, séchoir à tabac, porcherie et autres dépendances ont aujourd'hui une tout autre allure ! Expérience rare, le petit-déjeuner est servi dans le salon qui fait office de showroom, et l'on se relaxe dans les canapés exposés. Les chambres aux tons poudrés font la part belle au béton ciré et au bois brut. Le luxe en toute simplicité.
2. La Maison 19 : 20 sur 20
Maison 19 (Deux-Sèvres)3 chambres, de 88 à 95 €. 19, avenue de Limoges, 79000 Niort, Deux-Sèvres (06.75.06.65.65 ; Lamaison19.fr ).
« Pourquoi la nommer Maison 19 alors qu'elle en vaut 20 ? » Voilà ce que l'on peut lire dans le livre d'or de cette maison de maître du XIXe, située au cœur de la capitale du Marais poitevin. Les hôtes de passage ne s'y sont pas trompés ! La belle hauteur sous plafond, les grands volumes, l'escalier vertigineux sur 3 étages, les hautes fenêtres, les doubles portes et boiseries… Tout ce qui fait le charme d'une architecture classique et bourgeoise cohabite harmonieusement avec le mobilier contemporain et celui des années 1960 et 1970. Le fruit de la passion de Laurence et Luc pour cette demeure pleine de quiétude.
3. Au Petit Thouars : maison avec vue
Au Petit Thouars (Deux-Sèvres)5 chambres, de 100 à 162 €. 6, rue Imbert, 79100 Thouars, Deux-Sèvres (06.22.59.14.77 ; Aupetitthouars.com ).
Il suffit de passer le seuil de cette maison blottie dans le dédale des venelles thouarsaises, pour être immédiatement happé par la vue spectaculaire sur la vallée du Thouet en contrebas, et sur le château des ducs de La Trémoïlle. Puis, charmé par un intérieur digne de figurer dans les magazines de décoration. Alexandre et Guillaume, férus de design et créateurs du studio Conquérants, spécialisé dans l'environnement lifestyle, ont élu domicile dans ce qui fut leur résidence secondaire pour y établir leur lieu de « brainstorming » et leurs chambres d'hôtes. Presque théâtrales, certaines jouent une polychromie audacieuse avec beaucoup d'esprit ! Piscine. Table d'hôtes (24 €).
4. La Burie : au bout de l'allée
La Burie (Charente-Maritime)3 chambres à 95 €. La Burie, 17350 Saint-Savinien-sur-Charente, Charente-Maritime (06.83.89.34.45 ; Laburie.com ).
Vingt ans après avoir quitté sa Belgique natale, et 4 enfants plus tard, Geneviève Lust, décoratrice et brocanteuse, artiste de la patine sur meubles, s'est aussi muée en maçon, peintre, électricienne… Bref, en tous corps d'état pouvant servir son projet de chambres d'hôtes. Après le départ de sa tribu vers d'autres horizons, cela lui sembla une évidence. Aux abords de Saint-Savinien-sur-Charente, village classé « de pierres et d'eau », sa maison de maître du XIXe a fière allure ! Elle accueille désormais les hôtes de passage dans une ambiance lumineuse où cohabitent en belle harmonie meubles de famille et pièces chinées des années 1950.
5. Calone 17 : l'île de Ré comme on l'aime !
Calone 17 (Charente-Maritime)2 suites pour 2, 4 ou 6 personnes, de 114 à 342 €. 3, impasse du Diable, 17670 La Couarde-sur-Mer, Charente-Maritime (06.13.61.00.25 ; Calone17iledere.fr ).
Escale prisée d'oiseaux migrateurs, plages à perte de vue... Sur la belle île de Ré, La Couarde-sur-Mer recèle d'innombrables trésors naturels. Mais aussi un havre de paix à l'écart du monde, lové au fond d'une impasse, sis au sein de son labyrinthique réseau de venelles fleuries, celui des chambres d'hôtes de Laurence et Michaël. Elles ont pris place dans 2 maisonnettes traditionnelles à étage et contiguës à la maison des heureux propriétaires. Une jolie cour pavée les relie en une sorte de petit hameau. Conçues comme des suites, elles ont tout le charme et l'authenticité de « Ré la blanche ».
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6. Les Jardins Saint-Éloi : retour au village
Les Jardins Saint-Éloi (Corrèze)4 chambres, de 120 à 180 €. 3, rue Jean-Boissy, 19470 Le Lonzac, Corrèze (09.61.66.09.46 ; Lesjardins-sainteloi.fr ).
À l'entrée du Parc naturel régional de Millevaches et au pied du massif des Monédières, cette superbe maison d'hôtes, au cœur d'un vieux village, ouverte sur un grand jardin, abrite 4 chambres. Avec un mobilier qui revisite les années 1950, des papiers peints signés de grands éditeurs comme Christian Lacroix, des salles de bains élégantes et un salon doté d'une riche bibliothèque… On peine à s'arracher à l'atmosphère paisible de cette demeure. Hubert et Fatih Monzat s'avèrent des hôtes agréables qui multiplient les attentions. Petit-déjeuner copieux, formule déjeuner autour de la piscine (25 €) et table d'hôtes (35 €), dressée dans une cuisine ouverte design.
7. Les Hauts Prés de Fressanges : pleine nature
Les Hauts Prés de Fressanges (Haute-Vienne)3 chambres, de 100 à 180 €. Fressanges, 87260 Vicq-sur-Breuilh, Haute-Vienne (06.73.60.63.28 ; Leshautspresdefressanges87.fr ).
Dans un hameau isolé, ce manoir du XVIe siècle, cour pavée, porche surmonté d'un pigeonnier et portes anciennes, a conservé sa fière allure. Par un superbe escalier à vis tout en bois, une rareté, on atteint les chambres d'hôtes que ce couple d'hôteliers parisien à la retraite a décidé d'ouvrir. La décoration est de bon goût et les salles de bains pleines de surprises. Baignoire ancienne pour l'une et abreuvoir en guise de bac à douche pour l'autre. L'accès aux magnifiques salons et pièces de vie du rez-de-chaussée, avec d'immenses cheminées et une bibliothèque fournie, rend cette adresse assez exceptionnelle. Dans un coin du jardin une piscine domine le pays Arédien vallonné et presque désert.
8. Maison Durieux : esprit de famille
Maison Durieux (Haute-Vienne)4 chambres, de 190 à 350 €. 223, avenue de Landouge, 87100 Limoges, Haute-Vienne (06.58.06.11.91 ; Maison-durieux.com ).
Cette demeure de notable du siècle dernier, restaurée avec des moyens importants, a pour cadre l'ancien village de Landouge, rattaché à la ville de Limoges dont il est devenu un quartier très urbanisé. Les quatre chambres (déco contemporaine, beau mobilier design) aménagées par les propriétaires bénéficient de belles prestations : peignoir, pantoufles, produits d'accueil… Une conciergerie, une salle de musculation, une salle de massage et la possibilité d'un chef à domicile (on se croirait presque à l'hôtel…) complètent l'offre. Un beau jardin occupe l'arrière de la maison, où picorent quelques poules. Assis au bord de la piscine, alors que l'environnement est très citadin, on a soudainement une impression de campagne. Trop fort !
9. Villacanau : cabanes chic
Villacanau (Gironde)5 chambres, de 135 à 235 €. 17, chemin de la Craste, 33680 Lacanau, Gironde (06.62.47.27.35 ; Villacanau.fr ).
L'appel de l'océan et un projet bien mûri ont amené Sylvain et Christophe, deux ex-Parisiens, à s'installer à Lacanau. En quelques mois, ils ont créé un ensemble harmonieux de petites maisons en pin des Landes inspirées des cabanes ostréicoles. La piscine est le point névralgique pour se retrouver autour d'un verre. Des vélos sont à disposition pour profiter des pistes cyclables aux alentours. Une fois par semaine, Christophe ouvre la table d'hôtes pour une dégustation d'huîtres accompagnée de vins locaux et d'un couscous légendaire, sa spécialité (25 €).
10. Château Réal : mise en scène
Château Réal (Gironde)2 chambres, 3 suites, de 140 à 220 €. 6, rue Clément-Lemaignan, 33180 Saint-Seurin-de-Cadourne, Gironde (06.66.16.71.13 ; Lechateaureal.com ).
Sur la route des vins dans le haut Médoc, le Château Réal fait face à l'estuaire de la Gironde. Une belle halte où poser ses valises entre les pins et les vignes. Cette bâtisse du XIXe siècle a été entièrement rénovée par Kelly et Elian Travaini, deux anciens cadres supérieurs qui ont quitté la capitale pendant la Covid. Un an et demi de travaux plus tard, les 5 chambres sont dignes des plus beaux magazines de décoration, avec une mention spéciale pour les luminaires originaux. Des vélos permettent de profiter des alentours. Massages thaïs à la demande.
11. L'Écrin des Gaves : au fil de l'eau
L'Ecrin des Gaves (Landes)3 chambres, 1 suite, de 85 à 180 €. 51, côte du Pic, 40300 Hastingues, Landes (07.69.51.78.84 ; Ecrindesgaves.com ).
Au cœur de la bastide d'Hastingues se niche une belle propriété du XVIIIe siècle. Durant sa rénovation, Sabrina et Claude Blanc y ont découvert des trésors comme cette façade en briquette d'époque ou encore ce four à pain creusé dans un mur épais. Les chambres donnant sur les Gaves Réunis en contrebas sont un plaisir pour les yeux. Pour se détendre, une piscine à débordement et une dépendance où l'on peut pratiquer le yoga. Le petit-déjeuner est l'occasion de se régaler des confitures de figues du jardin. Table d'hôtes (40 €).
12. Château Malromé : chez Toulouse-Lautrec
Château Malromé (Gironde)4 chambres, 1 suite, de 150 à 220 €. 33490 Saint-André-du-Bois, Gironde (05.56.76.25.42 ; Malrome.com/chambres-dhotes ).
Cette belle propriété fut autrefois la résidence d'Adèle de Toulouse-Lautrec, la mère du peintre. Ce dernier y passa les derniers jours de sa vie avant de s'éteindre dans une des chambres à l'étage qui abrite aujourd'hui un petit musée. Dans une des ailes du château, Mélanie et Amélie Huynh, les nouvelles propriétaires viennent de rénover 5 belles chambres dans un style campagne chic. Passionnées de bien-être, elles ont aménagé un spa avec 2 salles de soins ainsi qu'une salle de yoga où elles organisent des retraites. Tous les jeudis soir, les hôtes profitent d'un concert tapas ou d'un apéro dans les vignes. Stéphane Piniello, le chef, propose une cuisine végétale aussi bonne pour les papilles qu'elle est belle pour les yeux (35 €).
13. Villa Marguerite : bucolique
Villa Marguerite (Dordogne)4 chambres, 1 suite, de 100 à 145 €. 2, place Géraud-de-Salles, 24480 Cadouin, Dordogne (06.16.10.34.99 ; Villa-marguerite-cadouin.com ).
Une jolie terrasse pour prendre son café, une glycine qui court sur les murs de pierre, la Villa Marguerite pourrait servir de décor pour une comédie romantique. Cette maison bourgeoise se situe dans le village de Cadouin, dans le triangle d'or du Périgord noir. Les propriétaires, fans de brocante, ont décoré les chambres de leurs plus jolies pièces. Florence, ex-restauratrice, vous régalera de sa cuisine avec des produits locaux et bio. Les jours de pluie, le grand salon avec ses canapés moelleux devant le poêle à bois, est l'endroit parfait pour bouquiner. Derrière la maison, un jardin pour prendre le petit-déjeuner au son du chant des oiseaux. Table d'hôtes (35 €).
14. Le Clos d'Argenson : œuvres d'art
Le Clos d'Argenson (Dordogne)5 suites, de 150 à 250 €. 99, rue Neuve-d'Argenson, 24100 Bergerac, Dordogne (06.12.90.59.58 ; Leclosdargenson.com ).
Cette maison de maître de 1875 au centre de Bergerac connaît une seconde jeunesse. Ses propriétaires, deux passionnés d'art, ont choisi de la décorer avec plus de 150 œuvres : tableaux pour l'essentiel mais aussi photos, aquarelles… Les suites sont vastes (entre 45 et 65 m2) et suivent les codes couleurs des œuvres exposées. Dans le jardin, une piscine à l'abri des regards ainsi qu'un espace détente avec jacuzzi et matériel sportif. Des prestations dignes d'un grand hôtel avec lits faits à la française, plateau de courtoisie dans les chambres, petit-déjeuner sucré-salé et un billard dans un des salons. On sent la patte d'un pro de l'hôtellerie : Jean-Luc Cousty, l'un des propriétaires, n'est autre que l'ancien directeur du palace parisien le Lutetia.
15. Lapitxuri : campagne basque
Lapitxuri (Pyrénées-Atlantiques)3 chambres, 2 suites, de 165 à 225 €. 2491, route 755, quartier Alotz, 64200 Arcangues, Pyrénées-Atlantiques (06.37.20.71.19 ; Lapitxuri.com ).
Le petit village d'Arcangues est devenu célèbre grâce à Luis Mariano. À seulement un quart d'heure de Biarritz, Lapitxuri étonne par son calme. Cette belle propriété de 700 m2 au milieu d'un parc de 5 hectares est un havre de paix. Aucun vis-à-vis, juste les prés verdoyants et les montagnes à l'horizon. À chaque chambre sa déco. Elles portent des noms d'épices, un clin d'œil pour Laure et Jacques, anciens restaurateurs. Chaque jour, un petit-déjeuner différent est proposé. De retour après une partie de golf, la piscine vous attend avant un apéritif au coucher de soleil. En fin connaisseur, Jacques a élaboré une carte de vins et champagnes digne des plus grands restaurants.
16. Irazabala : remise en forme
Irazabala (Pyrénées-Atlantiques)2 chambres, 3 suites, de 90 à 160 €. 155, Mendiko Bidea, 64250 Espelette, Pyrénées-Atlantiques (06.19.45.86.59 ; Irazabala.com ).
Sur la route des crêtes menant à Espelette, on croise des chevaux pottoks et des moutons avant d'arriver à Irazabala qui signifie « vaste étendue de fougères » en basque. Paul, le jeune propriétaire, a su réveiller cette bâtisse classique avec de jolis luminaires chinés dans la région. Coup de cœur pour la porte ancienne d'étable sculptée menant à la terrasse du petit-déjeuner. Au grenier, Paul distille ses conseils de coach sportif dans la salle dédiée. Vues à couper le souffle sur les montagnes depuis les chambres et le bassin de détente.
17. Maison Duroy : pleine nature
Maison Duroy (Lot-et-Garonne)3 chambres, de 180 à 240 €. Lieu-dit Duroy, 47600 Fransescas, Lot-et-Garonne (07.88.06.00.76 ; Maisonduroy.com ).
Envie de déconnecter ? Cette adresse est une invitation au lâcher-prise. Cet ancien relais de chasse d'Henri IV est resté dans son jus à l'extérieur, mais la rénovation faite par un couple de Suisses tombés sous le charme de ce petit bijou est une véritable réussite. À l'intérieur, tout est pensé avec une belle harmonie entre des meubles de designers, des photos, des tableaux d'artistes aux murs, des tapis berbères au sol… Raffinement ultime dans les salles de bains avec du linge de toilette japonais. À l'écart de la maison, quelques chaises longues autour de la piscine donnent sur les coteaux environnants. On se réjouit de se sentir seul au monde. Table d'hôtes (48 €).
Et aussi...
Villa Escale Océane : nid douillet
Villa Escale Océane (Charente-Maritime)1 chambre à 105 €. 5, Rue de la Paix, 17340 Châtelaillon-Plage, Charente-Maritime (06.12.04.63.19 ; Escaleoceane.com ).
Après 37 ans d'une vie dédiée à la famille, Isabelle et Bruno consacrent désormais une belle partie de leur temps aux hôtes de passage. Dans cette maison située au centre de Châtelaillon-Plage, petite ville balnéaire face à l'Océan, une chambre complètement indépendante en « rez-de-piscine » leur est dédiée. Derrière sa verrière façon atelier, se cache un petit nid douillet aux tonalités des ganivelles et des sables blonds de la longue plage (près de 3 kilomètres) toute proche. Des accents bohèmes sont apportés ici ou là, par des tapis de cordes, fauteuil en rotin, chapeau de paille et foutas. Le petit-déjeuner est servi sur le deck de la piscine.
Domaine de L'Espal : comme à l'hôtel
Domaine de L'Espal (Charente-Maritime)3 chambres, de 170 à 190 €. 24, chemin des Grands Vignobles, 17120 Les Epeaux, Meursac, Charente-Maritime (06.09.71.71.09 ; Lespal.fr ).
Sur la terre Saintongeaise des Templiers, à 20 mn de Royan et 35 de l'île d'Oléron, Frédérique gère en véritable chef d'orchestre toute la maisonnée. Le piano du salon de musique ou celui de la cuisine semblent n'avoir aucun secret pour lui. Sa table (34 €) est savoureuse ! Même si les chambres rappellent un esprit hôtelier classique où les bois sombres et la moquette sont de mise - notre hôte fit carrière dans l'hôtellerie de luxe - Frédérique met aussi un point d'honneur à respecter les codes de la chambre d'hôtes. « Ici, on dîne à la même table » et « l'on se tutoie ! ». Bar, sauna nordique, salle de sport, piscine extérieure chauffée, vélos.
Le 36, la pause en Ré
Le 36 (Charente-Maritime)5 chambres, de 150 à 250 €. 36, avenue des Vieux Moulins, 17630 La Flotte, Charente-Maritime (06.31.76.00.85 ; Ileau36.fr ).
Le port de commerce historique de La Flotte bâti en 1765, devenu escale favorite des plaisanciers, n'est qu'à deux coups de pédales des confortables chambres d'Emmanuelle et Stéphane, toujours aux petits soins pour leurs hôtes. Située dans ce village très prisé de l'île de Ré, la maison prend place au centre d'un vaste jardin, au calme. L'architecture rhétaise, murs blancs et verrières ripolinées d'anthracite, offre des chambres indépendantes s'organisant en L autour de la piscine chauffée. Les petits-déjeuners gourmands sucrés-salés, sont parfaits pour entreprendre une journée vélo sur les 110 km de pistes cyclables. Jacuzzi, produits de courtoisie Nuxe. Location de vélos.
La Gaillardise : plein centre
La Gaillardise (Corrèze)1 chambre à 189 €. 21, rue Elie-Brueil, 19100 Brive-la-Gaillarde, Corrèze (06.80.63.54.46 ; Lagaillardise.fr ).
Dans le cœur historique de la cité Gaillarde, deux jeunes entrepreneurs ont eu un coup de cœur pour cette petite maison étroite qu'ils ont restauré avec beaucoup de goût. La chambre d'hôtes occupe le dernier niveau d'un triplex bourré de charme et s'ouvre sur une petite terrasse découpée dans la toiture. La déco sobre et lumineuse mêle des tendances très contemporaines comme dans le salon : poutres apparentes blanches, canapé et rideaux de velours vieil or sur fond de papier peint fleuri. Très exclusive, La Gaillardise dispose d'un sauna et d'un jacuzzi au rez-de-chaussée. Une adresse, sous-titrée « love room » qu'apprécieront particulièrement les amoureux…
Maison Kernad : quiétude absolue
Maison Kernad (Haute-Vienne)2 chambres, de 70 à 95 €. 35, Beaubiat, 87370 Bersac-sur-Rivalier, Haute-Vienne (06.88.13.24.11; Maison-Kernad.fr ).
Les monts d'Ambazac, aux portes de Limoges, pour seul horizon, à une douzaine de kilomètres du bucolique lac de Saint-Pardoux, cette ancienne ferme de granit, trapue, est plantée en pleine campagne. Deux chambres d'hôtes, rustiques et plutôt zen, occupent une partie de la maison dont une, la plus belle, est dotée d'une immense baie qui fait entrer la nature environnante. Les parties communes souffrent d'une déco un peu chargée mais on se laisse gagner par la bienveillance des hôtes, le chat espiègle, le petit déjeuner maison servi sur une jolie terrasse jardin. Des promenades alentour, avec les deux ânes de la maison, sont aussi proposées pour découvrir ce coin du Limousin où le silence règne en maître absolu.
Villa Aristide : Cocon romantique
Villa Aristide (Dordogne)3 chambres, de 120 à 145 €. 38, rue Jules-Verne, 24100 Bergerac, Dordogne (06.16.92.22.05 ; Villa-aristide-bergerac.fr ).
À ses heures perdues, Martine, la propriétaire, est céramiste. Comme tout artiste, parler de son art n'est pas simple. Alors, n'hésitez pas à faire le premier pas et demandez-lui de vous montrer ses œuvres. Sa maison est à son image, un concentré de raffinement. Chaque objet a été chiné, les murs de la salle à manger sont décorés de magnifiques papiers peints panoramiques Ananbô, beaux comme des paysages invitant au voyage. Le salon façon boudoir avec ses miroirs en stuc doré est une invitation au rêve, tout comme les chambres, romantiques à souhait. Quant au petit-déjeuner, une farandole de desserts dont des œufs au lait qui nous rappellent notre enfance.
Quand la Ville Dort : art déco
Quand la Ville Dort (Lot-et-Garonne)4 chambres, 1 suite, de 99 à 215 €. 71, Quai Georges Leygues, 47000 Agen, Lot-et-Garonne (07.85.56.32.35 ; Quandlavilledort.com ).
Aux Roches Noires, le quartier chic d'Agen, cette villa de style néo-basque disposée sur un terrain en terrasse domine le Canal du Midi. Bien connues de l'époque art-déco, ces maisons font le bonheur des fans de ce mouvement des années 30. Vincent, le propriétaire s'en est donné à cœur à chiner chaque objet et lui octroyer une place harmonieuse dans une des chambres. Perfectionniste, il est allé jusqu'à dessiner les tissus des coussins qui ornent les lits. On se surprend à passer en revue chaque détail comme ces carreaux de salles de bains impossibles à trouver de nos jours. Pour les passionnés, cette maison mérite le détour.
Landifornia : ma cabane dans la forêt
Landifornia (Landes)1 cabane à 250 €. Route du Télégraphe. 40390 Saint-Martin-de-Hinx, Landes (06.16.59.25.38 ;landifornia-lodge.com ).
Au bout d'un chemin de terre apparaît un étang et derrière les feuilles des arbres, une cabane en bois. Un véritable havre de paix au cœur des Landes, où le temps semble s'arrêter. Construite entièrement à la main par Laure, la propriétaire, et un ami, cette cabane est décorée de meubles vintage comme ces fauteuils Togo dans le salon qui donnent sur l'étang. L'escalier récupéré dans une église, mène à l'étage où se trouve une chambre minimaliste. À l’extérieur, un bain nordique où il fait bon se prélasser sous les étoiles en écoutant les bruits de la forêt. Au réveil, Laure vous apporte le petit-déjeuner à déguster face à l'étang, avant de se poser avec un bon livre. Nul doute, vous n'aurez plus envie de partir !
Château La Grande Clotte : au cœur des vignes
Château La Grande Clotte (Gironde)2 chambres, de 110 à 150 €. Lieu-Dit La Clotte. 33570 Lussac, Gironde (06.49.77.23.97 ; lagrandeclotte.com ).
Julie Rapet et Mathieu Mercier, tous deux œnologues, ont roulé leur bosse aux quatre coins du monde avant de reprendre ce domaine viticole à dix minutes de Saint-Emilion. Une ancienne étable abandonnée pendant vingt-cinq ans accueille désormais deux jolies chambres après une rénovation de fond en comble. Julie propose des ateliers d'œnologie où vous pourrez réaliser votre propre assemblage, mais aussi des cours de yoga, des balades à vélo dans les vignes. Pour toutes les personnes séjournant à la Grande Clotte, une visite de chais et une dégustation sont offertes. Le soir, on se pose au bord de la piscine, un verre de vin à la main en admirant le coucher de soleil sur les vignes.
Villa Enara : un air andalou
Villa Enara (Pyrénées-Atlantiques)4 chambres, 1 suite, de 128 à 250 €. Domaine d'Orio, 64700 Hendaye, Pyrénées Atlantiques (06.72.98.56.49 ; Enaraenea.fr ).
Dès notre arrivée, le regard est happé par la ligne d'horizon et la vue sur l'océan en contrebas. Sur les hauteurs d'Hendaye, cette ancienne maison de style andalou au cœur d'un joli parc, a été totalement rénovée et transformée en maison d'hôtes par Fabian, un belge amoureux du Pays Basque. Les cinq chambres sont vastes et claires, décorées dans des tons sable rappelant le bord de mer. Une piscine permet de se détendre après une journée de plage. L'océan n'est qu'à cinq minutes en voiture, les bars à tapas espagnols sont juste derrière la frontière et la vue sur les contreforts pyrénéens font de la Villa Enara, un endroit stratégique pour visiter la région.
Se renseigner
Sur la région: Nouvelle-Aquitaine (Nouvelle-aquitaine-tourisme.com)
Sur les départements et provinces: Béarn, Pays basque (Tourisme64.com) ; Deux-Sèvres (Tourisme-deux-sevres.com) ; Dordogne (Dordogne-perigord-tourisme.fr), Gironde (Gironde-tourisme.fr) ; Poitou-Charentes(Poitou-Charentes-vacances.com) ; Landes (Tourismelandes.com) ; Vienne (Tourisme-vienne.com).
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L'Humanité
L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec Le Figaro
À Rome, saint Charles de Foucauld édifie des milliers de cœurs
Jean-Marie GuénoisREPORTAGE - Dans la foule, quelque 5000 Français sont venus assister à la canonisation de cet aventurier de la foi.
Envoyé spécial à Rome
«Carolum de Foucauld…» Au prononcé en latin, dimanche matin, place Saint-Pierre de Rome, du nom de saint Charles de Foucauld désormais, une clameur s’élève de la foule et des drapeaux tricolores s’agitent. Cinq mille Français sont présents au Vatican pour cette canonisation, tandis que le pays est officiellement représenté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Le cardinal Marcello Semeraro, italien, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, continue la lecture latine des autres noms: neuf canonisés, Marie Rivier et César de Bus, deux Français, un Néerlandais, un Indien et cinq Italiens. Le pape lui répond par une longue formule latine rituelle: «Après avoir longuement réfléchi et invoqué l’aide divine» et «pour l’exaltation de la foi catholique et la croissance de la foi chrétienne, je déclare et je définis saints, les bienheureux - il cite à nouveau les noms - désormais inscrits parmi les saints et pouvant être vénérés dans toute l’Église.»
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Dans l’homélie de la messe qui suit, François - qui a célébré debout malgré un sérieux problème de genou - n’évoque aucun d’eux personnellement mais médite sur la sainteté: «La vérité nous demande de nous convertir sur l’idée que nous nous faisons souvent de la sainteté. Parfois, en insistant trop sur les efforts pour accomplir de bonnes œuvres, nous avons généré un idéal de sainteté trop fondé sur nous-mêmes, sur l’héroïsme personnel, sur la capacité de renonciation, sur le sacrifice de soi pour gagner une récompense. Nous avons ainsi fait de la sainteté un objectif inaccessible.» Il ajoute: «La sainteté n’est pas faite de quelques gestes héroïques, mais de beaucoup d’amour quotidien.» Or «Aimer signifie servir et donner sa vie. Et servir, consiste à ne pas faire passer ses propres intérêts en premier ; se désintoxiquer des poisons de la cupidité et de la concurrence ; combattre le cancer de l’indifférence et le ver de l’autoréférentialité (…) Et se demander concrètement: “Qu’est-ce que je fais pour les autres?” Vivre, enfin, le quotidien dans un esprit de service, avec amour et sans clameur, sans rien revendiquer».
«Charles est inspirant pour notre génération»
Charles de Foucauld, ne revendiquait rien. «S’il avait été physiquement présent ce matin, observe sœur Bernadette Colette, une Petite Sœur de Jésus, l’une des familles religieuses qui vit de sa spiritualité, il se serait caché derrière le Seigneur. Humble, il se serait mis à la dernière place de la grande place.» Marie de Chilly, mère de famille, de la paroisse Charles de Foucauld à Saumur, où a eu lieu le miracle qui a conduit à la canonisation, renchérit: «Charles serait certainement allé aux abords de la place pour faire entrer et aider ceux qui n’avaient pas de billets!»
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Il y avait en effet beaucoup de monde, environ 40.000 personnes, même si la place était à un tiers vide. Pour être sûre d’être au premier rang de l’assemblée, Appoline, 24 ans, et ses amis, sont arrivés à 5 heures du matin. «Je suis ici, raconte cette jeune cadre, parce que Charles de Foucauld a accompagné ma vie spirituelle depuis les JMJ de Cracovie en 2016. Sa conversion et sa pauvreté radicale sont des exemples extrêmes mais qui continuent de rayonner. Charles est inspirant pour notre génération. Dans la solitude totale, il a gardé la foi.» Marie, 25 ans, étudiante à l’École normale supérieure, confirme l’influence de ce saint hors norme: «Son parcours chaotique, sa vocation dynamique et non statique, son appel à nous tourner radicalement vers Dieu et vers les autres, nous parlent, à nous, jeunesse d’un monde incertain et confus.»
Prière pour la paix
Ce monde instable, François l’évoque à la fin de la messe comme une prière pour la paix, sans nommer toutefois aucun pays, en remerciant les délégations présentes: «Alors que tristement dans le monde augmentent les distances, les tensions et les guerres, que les nouveaux saints inspirent des voies de dialogue, spécialement dans le cœur et dans l’esprit de ceux qui exercent des charges et des grandes responsabilités, et sont appelés à être les protagonistes de paix et non de guerre.»
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L’armée française, dont Charles de Foucauld fut officier, était représentée par une forte délégation: 130 élèves officiers de Saint-Cyr-Coëtquidan présents sur 157 de la promotion Caillaud, les généraux Hervé de Courrèges, commandant de l’Académie militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan, Emmanuel Charpy, responsable de l’École militaire de Saumur et de l’École de cavalerie, ainsi que le colonel Philippe de Tanoüarn, chef de corps du 4e régiment de chasseurs de Gap, héritier du 4e régiment de chasseurs d’Afrique où le nouveau saint a servi.
Président de l’association des anciens de Saint-Cyr, très représentés aussi pour la canonisation, le général Bruno Dary, confie: «Charles de Foucauld est un saint à contretemps. De son époque comme de la nôtre. Pas de baratin chez lui, beaucoup de silence et des actes. Son regard sur les petits et les pauvres est un message pour aujourd’hui. C’est l’un des multiples enjeux de cette canonisation. À l’Église maintenant de transformer cet essai» Un homme l’aura fait en tout cas. Il s’appelle Charle, sans s. Charpentier de 28 ans, il a été «miraculé» selon l’Église par Charles de Foucauld après une chute accidentelle de 16 mètres à Saumur qui aurait dû le tuer. Il n’est ni croyant, ni baptisé. Il a pu voir le pape François à l’issue de la cérémonie de canonisation: «Quelle expérience, je suis très touché! Tout ce monde… c’est très impressionnant, témoigne-t-il. Je suis heureux d’avoir pu contribuer à cette canonisation. Quant au pape, il m’a dit: “Prie pour moi car je fais un travail difficile”.»
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REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
How Australia Saved Thousands of Lives While Covid Killed a Million Americans
The United States and Australia share similar demographics, but their pandemic death rates point to very different cultures of trust.
The Southbank promenade in Melbourne, Australia, in March.Credit...Asanka Brendon Ratnayake for The New York Times
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By Damien Cave
MELBOURNE, Australia — If the United States had the same Covid death rate as Australia, about 900,000 lives would have been saved. The Texas grandmother who made the perfect pumpkin pie might still be baking. The Red Sox-loving husband who ran marathons before Covid might still be cheering at Fenway Park.
For many Americans, imagining what might have been will be painful. But especially now, at the milestone of one million deaths in the United States, the nations that did a better job of keeping people alive show what Americans could have done differently and what might still need to change.
Many places provide insight. Japan. Kenya. Norway. But Australia offers perhaps the sharpest comparisons with the American experience. Both countries are English-speaking democracies with similar demographic profiles. In Australia and in the United States, the median age is 38. Roughly 86 percent of Australians live in urban areas, compared with 83 percent of Americans.
Yet Australia’s Covid death rate sits at one-tenth of America’s, putting the nation of 25 million people (with around 7,500 deaths) near the top of global rankings in the protection of life.
Australia’s location in the distant Pacific is often cited as the cause for its relative Covid success. That, however, does not fully explain the difference in outcomes between the two countries, since Australia has long been, like the United States, highly connected to the world through trade, tourism and immigration. In 2019, 9.5 million international tourists came to Australia. Sydney and Melbourne could just as easily have become as overrun with Covid as New York or any other American city.
So what went right in Australia and wrong in the United States?
For the standard slide-show presentation, it looks obvious: Australia restricted travel and personal interaction until vaccinations were widely available, then maximized vaccine uptake, prioritizing people who were most vulnerable before gradually opening up the country again.
From one outbreak to another, there were also some mistakes: breakdowns of protocol in nursing homes that led to clusters of deaths; a vaccine rollout hampered by slow purchasing. And with Omicron and eased restrictions, deaths have increased.
But Australia’s Covid playbook produced results because of something more easily felt than analyzed at a news conference. Dozens of interviews, along with survey data and scientific studies from around the world, point to a lifesaving trait that Australians displayed from the top of government to the hospital floor, and that Americans have shown they lack: trust, in science and institutions, but especially in one another.
When the pandemic began, 76 percent of Australians said they trusted the health care system (compared with around 34 percent of Americans), and 93 percent of Australians reported being able to get support in times of crisis from people living outside their household.
In global surveys, Australians were more likely than Americans to agree that “most people can be trusted” — a major factor, researchers found, in getting people to change their behavior for the common good to combat Covid, by reducing their movements, wearing masks and getting vaccinated. Partly because of that compliance, which kept the virus more in check, Australia’s economy has grown faster than America’s through the pandemic.
But of greater import, interpersonal trust — a belief that others would do what was right not just for the individual but for the community — saved lives. Trust mattered more than smoking prevalence, health spending or form of government, a study of 177 countries in The Lancet recently found. And in Australia, the process of turning trust into action began early.
Government: Moving Quickly Behind the Scenes
Greg Hunt had been Australia’s health minister for a couple of years, after working as a lawyer and investor, when his phone buzzed on Jan. 20, 2020. It was Dr. Brendan Murphy, Australia’s chief medical officer, and he wanted to talk about a new coronavirus in China.
Dr. Murphy, a low-key physician and former hospital executive, said there were worrisome signs of human-to-human transmission.
“What’s your honest, considered advice?” Mr. Hunt recalled asking.
“I think this has the potential to go beyond anything we’ve seen in our lifetime,” Dr. Murphy said. “We need to act fast.”
The next day, Australia added the coronavirus, as a threat with “pandemic potential,” to its biosecurity list, officially setting in motion the country’s emergency response. Mr. Hunt briefed Prime Minister Scott Morrison, visited the country’s stockpile of personal protective equipment and began calling independent experts for guidance.
Sharon Lewin, the director of the Peter Doherty Institute for Infection and Immunity, one of Australia’s top medical research organizations, received several of those calls. She fed his questions into the meetings that had started to take place with scientists and officials at Australia’s public health laboratories.
“There was a very thoughtful level of engagement, with politicians and scientists, right at that early phase in January,” Dr. Lewin said.
The first positive case appeared in Australia on Jan. 25. Five days later, when the Centers for Disease Control and Prevention confirmed the first human transmission of the virus in the United States, President Donald J. Trump downplayed the risk. “We think it’s going to have a very good ending for us,” he said.
The same day, Mr. Hunt struck a more practical tone. “Border, isolation, surveillance and case tracing mechanisms are already in place in Australia,” he said.
Less than 24 hours later, on Feb. 1, Australia closed its border with China, its largest trading partner. On Feb. 3, 241 Australians were evacuated from China and placed in government quarantine for 14 days. While Americans were still gathering in large groups as if nothing was wrong, Australia’s Covid containment system was up and running.
A full border closure followed. Hotels were contracted to quarantine the trickle of international arrivals allowed in. Systems for free testing and contact tracing were rolled out, along with a federal program that paid Covid-affected employees so they would stay home.
For a business-friendly, conservative government, agreeing to the Covid-containment measures required letting go of what psychologists describe as “sticky priors” — longstanding beliefs tied to identity that often hold people back from rational decision-making.
Mr. Morrison trusted his close friend Mr. Hunt. And Mr. Hunt said he had faith in the calm assessments and credentials of Dr. Lewin and Dr. Murphy.
In a lengthy interview, Mr. Hunt added that he also had a historical moment of distrust in mind: Australia’s failures during the 1918 flu pandemic, when inconsistent advice and a lack of information sharing led to the rise of “snake oil” salesmen and wide disparities in death rates.
In February and March, Mr. Hunt said, he retold that story in meetings as a warning. And in a country where compulsory voting has been suppressing polarization since 1924, Australia’s leaders chose to avoid partisanship. The Morrison government, the opposition Labor Party and state leaders from both parties lined up behind a “one voice” approach, with medical officers out front.
Still, with a highly contagious virus, scientists speaking from podiums could do only so much.
“Experts ‘getting on the same page’ only matters if people actually trust the actions government is taking, and trust their neighbors,” said Dr. Jay Varma, director of Cornell’s Center for Pandemic Prevention and Response and a former Covid adviser to Mayor Bill de Blasio of New York.
“While that type of trust is relatively higher in New York City than in other parts of the U.S.,” said Dr. Varma, who has worked extensively in China and Southeast Asia, “I suspect it is still quite low compared to Oceania.”
Health Care: Sharing the Burden
The outbreak that many Australians see as their country’s greatest Covid test began in late June 2020, with a breakdown in Melbourne’s hotel quarantine system. The virus spread into the city and its suburbs from guards interacting with travelers, a government inquiry later found, and within a few weeks, daily case numbers climbed into the hundreds.
At Royal Melbourne, a sprawling public hospital built to serve the poor, clusters of infection emerged among vulnerable patients and workers. Case numbers and close contacts spiraled upward. Vaccines were still a distant dream.
“We recognized right away that this was a disaster we’d never planned for, in that it was a marathon, not a sprint,” said Chris Macisaac, Royal Melbourne’s director of intensive care.
A few weeks in, the system started to buckle. In mid-July, dozens of patients with Covid were transferred from nursing homes to Royal Park, a satellite facility for geriatric care and rehabilitation. Soon, more than 40 percent of the cases among workers were connected to that small campus.
Kirsty Buising, an infectious disease consultant at the hospital, began to suspect — before scientists could prove it — that the coronavirus was airborne. In mid-July, on her suggestion, Royal Melbourne started giving N95 masks, which are more protective, to workers exposed to Covid patients.
In the United States, hospital executives were lining up third-party P.P.E. vendors for clandestine meetings in distant parking lots in a Darwinian all-against-all contest. Royal Melbourne’s supplies came from federal and state stockpiles, with guidelines for how distribution should be prioritized.
In New York, a city of eight million people packed closely together, more than 300 health care workers died from Covid by the end of September, with huge disparities in outcomes for patients and workers from one hospital to another, mostly according to wealth.
In Melbourne, a city of five million with a dense inner core surrounded by suburbs, the masks, a greater separation of patients and an intense 111-day lockdown that reduced demand on hospital services brought the virus to heel. At Royal Melbourne, not a single worker died during Australia’s worst institutional cluster to date.
In America, coordination within the health care system was haphazard. In Australia, which has a national health insurance program and a hospital system that includes both public and private options, there were agreements for load sharing and a transportation service for moving patients. The hospitals worked together, trusting that payment would be worked out.
“We had options,” Dr. Macisaac said.
Society: Complying and Caring
“I’d just hate to be the one who lets everyone down.”
When Australians are asked why they accepted the country’s many lockdowns, its once-closed international and state borders, its quarantine rules and then its vaccine mandates for certain professions or restaurants and large events, they tend to voice a version of the same response: It’s not just about me.
The idea that one’s actions affect others is not unique to Australia, and at times, the rules on Covid stirred up outrage.
“It was a somewhat authoritarian approach,” said Dr. Greg Dore, an infectious diseases expert at the University of New South Wales in Sydney. “There were lots of mandates, lots of fines for breaching restrictions, pretty heavy-handed controlling, including measures that were pretty useless, like the policing of outdoor masking.”
But, he added, the package was effective because the vast majority of Australians stuck with it anyway.
“The community coming on board and remaining on board through the tough periods of 2020 and even into 2021 was really, really important,” Dr. Dore said. “There is a general sense that for some things, where there are major threats, you just have to come together.”
Studies show that income inequality is closely correlated with low levels of interpersonal trust. And in Australia, the gap between rich and poor, while widening, is less severe than in the United States.
During the toughest of Covid times, Australians showed that the national trait of “mateship” — defined as the bond between equal partners or close friends — was still alive and well. They saw Covid spiral out of control in the United States and Britain, and chose a different path.
Compliance rates with social distancing guidelines, along with Covid testing, contact tracing and isolation, held steady at around 90 percent during the worst early outbreaks, according to modeling from the University of Sydney. In the United States, reductions in mobility — a key measure of social distancing — were less stark, shorter and more inconsistent, based in part on location, political identity or wealth.
In Australia, rule-following was the social norm. It was Mick Fanning, a surfing superstar, who did not question the need to stay with his American wife and infant in a small hotel room for 14 days of quarantine after a trip to California. It was border officials canceling the visa of Novak Djokovic, the top male tennis player in the world, for failing to follow a Covid vaccine mandate, leading to his eventual deportation.
It was also all the Australians who lined up to get tested, who wore masks without question, who turned their phones into virus trackers with check-in apps, who set up food services for the old, infirm or poor in lockdowns, or who offered a place to stay to women who had been trapped in their homes with abusive husbands.
At a recent awards luncheon in Melbourne for people who made a difference during Covid, those were the kinds of people being celebrated. Jodie McVernon, the director of epidemiology at the Doherty Institute, was the only scientist lauded at the event.
“Care is so undervalued,” she said. “This was all about the power of care.”
And, perhaps, the power of adaptability.
When the Delta variant flooded the country last year as vaccine supplies were low, Australia’s ideas of protection and compliance changed.
Mr. Hunt scrambled to procure vaccines — far too late, critics argued, after the AstraZeneca vaccines made in Australia seemed to pose a greater-than-expected risk of heart problems — while community leaders fought against a moderate burst of fear and skepticism about vaccines.
Churches and mosques became pop-up Covid inoculation clinics. Quinn On, a pharmacist in Western Sydney’s working-class suburbs, took on extra staff at his own cost to get more people vaccinated. Mayor Chagai, a basketball coach in Sydney’s South Sudanese community, hosted Zoom calls with refugee families to answer questions about lockdowns and vaccines.
Many Aboriginal Australians, who have countless reasons to distrust the authorities, also did what they could to get people inoculated. Wayne Webb, 64, a Wadandi elder in Western Australia, was one of many to prioritize a collective appeal.
“It all goes hand in hand with protecting our old people,” he said he told the young men in his community.
Vaccination uptake in Australia surged last year as soon as supplies arrived, rushing from roughly 10 percent of Australians over age 16 to 80 percent in six weeks. It was the fastest rate in the world at the time. Once that 80 percent was reached, Australia eased open its national and state borders.
Now, more than 95 percent of Australian adults are fully vaccinated — with 85 percent of the total population having received two doses. In the United States, that figure is only 66 percent.
The arrival of the Omicron variant, which is more transmissible, has sent Australia’s case numbers soaring, but with most of the population inoculated, deaths are ticking up more slowly. Australia has a federal election on Saturday. Covid is far down the list of voter concerns.
“We learned that we can come together very quickly,” said Denise Heinjus, Royal Melbourne’s executive director for nursing, whose title in 2020 was Covid commander. “There’s a high level of trust among our people.”
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Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 L'Humanité
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Sciences. La Balkanatolie, le continent disparuFace à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti Valeurs Actuelles
[Entretien] Charles Consigny : “Il y aura un après Macron”
Le Figaro
Orages : comment réparer un arbre abîmé ?
Le FigaroTempête, vent violent, foudre : les intempéries peuvent endommager vos plantations et en particulier vos arbres. Que faire en cas de dégâts ? Peut-on réparer un arbre abîmé ? Comment réparer une branche cassée ? Réponses.
Évaluer les dégâts
Si l'un de vos arbres a été abîmé par les intempéries, la première chose à faire est d'évaluer les dégâts pour adopter la bonne stratégie et aider votre arbre à se remettre.
À lire aussiJardin : que faire après la grêle?
Étudiez l'écorce de votre arbre. Si celle-ci est déchirée, il vous faudra protéger la plaie pour éviter la prolifération de champignons (agents lignivores) ou d'insectes au cœur de votre arbre.
Les champignons peuvent s'installer dans la déchirure et coloniser l'intégralité de votre arbre. Ces champignons font partie du type polypores et varient d'une espèce d'arbre à une autre :
- Amadouvier sur le peuplier
- La langue-de-bœuf sur le chêne
- Le phellin sur les arbres fruitiers
Plus vous tarderez à mettre en place un traitement contre ces parasites, plus votre arbre sera fragilisé et donc à risque en cas de nouvelles intempéries.
Sachez-le : chaque arbre a ses propres forces et ses propres faiblesses… surtout face aux intempéries.
Certaines espèces de bois tendres comme les bouleaux, les peupliers, les sapins, les épicéas ou marronniers sont plus cassantes que d'autres plus résistantes comme les chênes, hêtres, érables, charmes ou frêne.
Peut-on réparer une branche cassée ?
Lors d'une cassure, l'arbre commence immédiatement sa cicatrisation. Pour l'aider dans ce processus, vous devrez agir vite. Premièrement, il vous faudra retailler la banche cassée afin de réaliser une coupe nette et propre. Idéalement faites une coupe diagonale du bas vers le haut de votre branche.
Il est préférable de couper une branche fendue plutôt que d'essayer de la colmater. Cependant, s'il s'agit du tronc de votre arbre qui est fendu en deux, vous pouvez les réunir et les visser ensemble. L'écorce recouvrira progressivement les vis.
À lire aussiTempête et orage : comment protéger son jardin ?
Sur votre branche sectionnée, une fois la coupe faite, appliquez un mastic cicatrisant ou un goudron végétal. Vous pouvez également recouvrir cette plaie de glaise ou d'argile. Avec ces pansements, votre arbre sera protégé des champignons et profitera en plus d'un apport d'engrais complet.
Border collie ou Berger australien : lequel choisir ?
Taille, caractère... Il n'est pas aisé de différencier le Border collie du Berger australien. Pourtant ces deux races de chien sont bien distinctes. Explication.
Que faire dans son jardin en été ?
L'été est la saison la plus gratifiante pour les jardiniers. Mais c'est aussi le moment de préparer et entretenir vos plantations pour les fortes chaleurs. Quels travaux entreprendre ? Que faire dans votre potager et dans votre verger ? Que planter ? Réponses.
New York Times - World
After Lebanon’s Collapse, Can an Election Fix the Country?
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On Sunday, Lebanese voters got their first chance to pass judgment on lawmakers since the economy fell apart. Few expect things to improve.
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By Ben Hubbard, Hwaida Saad and Asmaa al-Omar
BEIRUT, Lebanon — After years abroad working as a school administrator, Anahid Jobanian returned to Lebanon to live off her savings for a simple retirement.
But that plan fell apart as the country collapsed.
Lebanon’s banks imploded, wiping out her savings. Prices for nearly everything soared, leaving her struggling to afford her heart and diabetes medications. And since the state almost entirely stopped producing electricity, much of the money she received from relatives abroad went to a generator to keep her power on.
“It’s like we are back to the Stone Age,” said Ms. Jobanian, 70.
So when she cast her vote in parliamentary elections on Sunday, her one goal was to vote against the political elite she accused of ruining the country.
“There must be a change,” she said.
It is hard to overstate how much worse life has gotten for the average citizen since Lebanon’s last parliamentary election, in 2018, and how little the country’s political elite have done to cushion the blow.
The vote is the public’s first opportunity to formally respond to their leaders’ performance, so at stake is not only who wins which seats, but the larger question of whether Lebanon’s political system is capable of fixing its many dysfunctions.
At polling places on Sunday around Beirut, the capital, few voters thought it was, at least in the short term.
The country’s complex makeup, with 18 officially recognized religious sects and a history of civil conflict, drives many voters to elect their coreligionists, even if they are corrupt.
And in a country where citizens seek out a party boss to cut through bureaucracy or get their children government jobs, corruption helps political parties serve their constituents.
But the collapse has put new strain on that old system.
The crisis began in late 2019, when protests against the political elite spilled into the streets of Beirut and other cities.
That exacerbated pressure on the banks, which had been engaging in creative accounting with the central bank to prop up the currency and earn unsustainable returns for depositors.
Critics have called it a Ponzi scheme, and it suddenly failed. The value of the Lebanese pound began a decline that would erase 95 percent of its value, and commercial banks placed limits on withdrawals, refusing to give people their money because the banks had effectively lost it.
The financial turmoil tore through the economy. Prices shot up, businesses failed, unemployment skyrocketed and doctors, nurses and other professionals fled for better salaries abroad.
The state, which had not provided 24-hour electricity before, ran so low on cash that it now supplies barely any at all, even to power traffic lights.
Making matters worse, a huge explosion in the port of Beirut in August 2020, also caused by gross mismanagement, killed more than 200 people and did billions of dollars in damage.
Despite losses that the government says total $72 billion, none of the banks have gone out of business, the central bank chief remains in his job, and none of the politicians who backed the policies that led to the collapse have been held accountable. Some of them ran in Sunday’s election — and are likely to win.
Many of the candidates are familiar faces who would struggle to bill themselves as agents of change.
They include Nabih Berri, the 84-year-old speaker of Parliament who has held that job for nearly three decades; Ali Hassan Khalil, a former finance minister who worked to hobble the investigation into the cause of the Beirut explosion; and Gebran Bassil, the president’s son-in-law, whom the United States accuses of corruption and placed sanctions on last year. Mr. Bassil denies the accusation.
Hezbollah, which has a substantial bloc in Parliament and is considered a terrorist organization by the United States, fielded a range of candidates. Others are warlords from the Lebanese civil war, which ended in 1990, or, in some cases, their sons.
Many voters are just fed up and have little faith that their votes will make a difference.
“We know they won’t change anything,” said Pascale Wakil, 35.
Caroline Wakil, 41, her sister, said their family had voted for candidates who had never held office before, even if they knew little about them. She did not expect many of them to win, or that those who did would accomplish much.
“We know that they are new, and we know they weren’t involved in what happened before,” she said.
Many of those running have ties to the financial system, which Olivier De Schutter, a United Nations expert on poverty, said shared responsibility for “the manufactured crisis” in Lebanon that had caused human rights violations.
“Lifetime savings have been wiped out by a reckless banking sector lured by a monetary policy favorable to their interests,” he wrote in a report published last week. “An entire generation has been condemned to destitution.”
On Friday, the Organized Crime and Corruption Reporting Project reported that a son of Lebanon’s central bank governor had transferred more than $6.5 million out of the country at a time when most depositors were locked out of their savings.
Those transactions were carried out by AM Bank, whose chairman, Marwan Kheireddine, bought a Manhattan penthouse for $9.9 million from the actress Jennifer Lawrence in August 2020, when Lebanon’s economy was plummeting.
Mr. Kheireddine has said the purchase was for a company he managed, not for him personally.
Now he is running for Parliament, and he told The New York Times in an interview that he wanted to use his experience to help fix the economy.
“I’m experienced in finance,” he said. “I’m not going to make promises, but I will do my best to work hard to get the depositors’ money back.”
Few voters had high hopes for their lost savings.
“The banks did not go bankrupt,” said Mohammad al-Berawi, 58, a shopkeeper. “They stole our money.”
Near where he sat, supporters of former Prime Minister Saad Hariri, who was the country’s most prominent Sunni Muslim politician until he quit politics early this year, had set up not one, but two inflatable swimming pools in the street to make it clear that they were not voting.
International election monitors did not immediately report major irregularities at the polls, but indications of cash for votes, directly or indirectly, were not hard to find. Some parties provided fuel so voters could drive to their districts; others distributed food vouchers.
Itab Rahme, 42, said she had been hired by Fouad Makhzoumi, a wealthy businessman, to help his campaign.
“He’s helping people either through food vouchers or with money,” she said.
Signs of the country’s dysfunction were common.
Prime Minister Najib Mikati, whom Forbes said this year was worth $3 billion, cast his vote in a center whose electricity had gone out.
“What matters is that there is electricity in the evening when they count,” he told a reporter as he hurried for the exit.
For many Lebanese, party loyalty remains strong.
“There’s no list more deserving of my vote than Hezbollah,” said Ahmad Zaiter, 22, a university student.
Many first-timers ran, too, marketing themselves as being cleaner and closer to the people. Most projections have them winning a limited number of seats in the 128-member Parliament, and analysts expect them to struggle without the infrastructure of a political party.
“I will be the people’s voice inside the Parliament, but I cannot promise that I will fix the electricity or the infrastructure,” said Asma-Maria Andraos, who is running in Beirut.
Many Lebanese who have the means have already left the country, and many more are seeking ways out. A recent poll by the research group Arab Barometer found that 48 percent of Lebanese citizens were seeking to emigrate. For those 18 to 29, the percentage rose to 63 percent, the poll found.
Fares Zouein, who owns a Beirut sandwich shop, said he intended to vote for his local political boss, whom he refused to name, because the man uses his position to help the neighborhood.
“That’s our problem in Lebanon: If you don’t have someone to help you, you’re stuck,” said Mr. Zouein, 50.
He, too, had little faith that the election would make life better.
“This is why everyone in Lebanon has three goals in life: to get a second passport, to open a bank account abroad, and to send their children abroad for school,” he said.
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L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
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[Ferrand] Noms de partis : le nom
À l’heure de la communication triomphante, alors que des partis politiques à la peine vendent leurs charmes comme des assureurs en ligne ou des banquiers sans guichet, les acronymes ne font plus recette. Fini, le temps du MRP, de l’UDR et du MRG ! En 2007, déjà, l’UDF s’était muée en Mouvement démocrate, abrégé sous la forme “MoDem” pour faire branché ; huit ans plus tard, en 2015, l’UMP s’était rebaptisée Les Républicains, faisant fi des traditions françaises au profit d’une ostensible fascination pour la vie politique américaine.
En 2017, était fondée La France insoumise – symbolisée par la lettre grecque phi ; trois ans avant qu’EELV se dissolve dans une coalition, le Pôle écologiste… Quoi d’encore plus neuf, en 2022 ? C’est au tour de LREM d’adopter un beau nom bien vendeur : Renaissance… Après Reconquête, le parti de campagne d’Éric Zemmour, voilà qui, décidément, sent à plein nez son histoire !
Jusqu’à ces temps derniers, la Reconquête, sans autre précision, évoquait la reprise par les chrétiens, du XIe au XVe siècle, des terres islamisées de la péninsule Ibérique. La Renaissance, quant à elle, désignait le phénomène qui, au XVe siècle et au suivant, a vu les artistes, poètes et penseurs postmédiévaux se mettre à l’école des Anciens et renouer avec les meilleurs aspects d’une culture gréco-latine enterrée depuis un millénaire. Parlante surenchère de références et contre-références…
Un ami volontiers railleur, auquel je disais que Reconquête et Renaissance annonçaient, dans le même registre, l’irruption de partis appelés – pourquoi pas ? – Peuple ou Révolution, m’a fait cette remarque aigre-douce : « Donne tous les noms que tu voudras à tous les partis qui se présenteront ; s’ils n’ont rien d’autre à promouvoir que les idées toutes faites, toutes mortes, d’un monde sans alternative, je ne donne pas cher de leur avenir. » Certes ; mais c’est négliger un peu trop, me semble-t-il, le pouvoir des noms sur l’imaginaire.
En privilégiant désormais le pouvoir des noms sur celui des mots, la politique assume sa volonté de brouiller les pistes, de perdre l’électeur plutôt que de l’éclairer.
Marcel Proust a consacré la fin du premier volume de sa Recherche à cette influence-là. Dans « Noms de pays : le nom » , l’on peut lire ceci : « Les mots nous présentent des choses une petite image claire et usuelle comme celles que l’on suspend aux murs des écoles pour donner aux enfants l’exemple de ce qu’est un établi, un oiseau, une fourmilière, choses conçues comme pareilles à toutes celles de même sorte. Mais les noms présentent des [choses] une image confuse qui tire d’eux, de leur sonorité éclatante ou sombre, la couleur dont elle est peinte uniformément […] . »
Pour reprendre ce distinguo, il me paraît qu’en privilégiant désormais le pouvoir des noms sur celui des mots, la politique assume sa volonté de brouiller les pistes, de perdre l’électeur plutôt que de l’éclairer. C’est en définissant plus nettement ce que l’on prétend leur “vendre” qu’on ramènera les gens aux urnes ; pas en repeignant la devanture de couleurs suaves, d’autant plus trompeuses.
C’est exactement dans cet esprit que, vendredi et samedi – les 13 et 14 mai -, je réunis à Château-neuf-du-Pape, à l’invitation du maire, Claude Avril, plusieurs amoureux de la chose publique – dont Michel Maffesoli et François-Xavier Bellamy. Le sociologue en profitera pour développer, notamment, sa vision d’un “enracinement dynamique” ; et le philosophe, pour revenir sur cette urgence de transmettre à laquelle, depuis des années, il n’aura eu de cesse de nous rappeler.
Qu’on ne s’y trompe pas : Les Causeries de Châteauneuf-du-Pape ne sont pas seulement une tentative de votre serviteur de tonifier un débat public asthénié à force de formules creuses et de ronronnement sans âme. Fidèle à mon vieux précepte – « plutôt que de lutter contre les ombres, allumer le plus possible de lumières » -, j’essaierai d’y prendre date avec tous les auditeurs de bonne volonté ; en espérant qu’un jour, derrière la séduction de noms flatteurs, les mots retrouveront leur sens.
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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In a Setback for Scholz, Conservatives Keep Western State in Germany
Chancellor Olaf Scholz’s Social Democrats scored record-low votes in the first major electoral test he has faced since taking office.
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By Christopher F. Schuetze
BERLIN — Chancellor Olaf Scholz’s Social Democrats, in a regional election overshadowed by the war in Ukraine, scored record-low vote percentages on Sunday as Germany’s most populous state went to the polls.
The contest involved only legislative seats in the state of North Rhine-Westphalia. But with the campaign’s start coinciding with the Russian invasion, the race was unusually dominated by national issues — in particular, the risks that the European land war might spread and the worry about energy supplies.
Mr. Scholz has been increasingly criticized as dithering in his approach to supporting Ukraine in the war, which has become a popular cause in Germany across several parties, and his party appears to have paid a price in the first major electoral test it has faced since taking power less than six months ago.
Projections showed the incumbent Christian Conservatives easing to a win and likely the governorship as the head of a coalition government. They were expected to take close to 36 percent of the vote versus less than 27 percent for the Social Democrats and 18 percent for the Greens.
“It’s a huge disappointment for the S.P.D.,” said one political scientist, Uwe Jun of Trier University.
“Given these results,” he said, “the S.P.D. must realize that it is obviously not perceived as the driving force of the federal government, but that it seems to be playing more of a supporting role in the coalition at the moment.”
Just days after Russia invaded on Feb. 24, Mr. Scholz addressed the German federal Parliament and promised an epochal change, and signaled more spending on the Germany military. But since then the chancellor has struck many people as dragging his heels on policies that would actually help Ukraine.
There were weeks of debates on whether the German government would allow the export of heavy weapons before the Defense Ministry finally announced the shipment of dozens of armored air-defense systems.
Germany was also seen as wavering on punishing Russia over the invasion. Fellow members of the European Union said Germany was trying to block decisions to boycott Russian energy imports, on which Germans are heavily dependent.
Mr. Scholz was also criticized for sending his foreign minister on a state visit to Kyiv, the Ukrainian capital, instead of going himself.
A recent poll found that nearly two-thirds of Germans do not consider Mr. Scholz a strong leader, and from respected broadsheets to Germany’s noisy tabloid Bild, commentators took the result of Sunday’s election as a damning verdict on Mr. Scholz’s first six months in office. A headline in the Süddeutsche Zeitung called the outcome “a vote of no confidence against the chancellor,” while Bild called it “a historic slap.”
Voter unease seems not to have hurt one of Mr. Scholz’s coalition partners, the Greens. On Sunday, they were the big winners in terms of numbers gained over the last election, bettering their performance in 2017 by nearly 12 percentage points. Mr. Scholz’s two most popular ministers are Green party members who appear to be pushing for much of the popular Ukraine policy within the government coalition. One of them, Foreign Minister Annalena Baerbock, traveled to Kyiv last week.
The Free Democratic Party, the third coalition partner in the federal government, did not do well at the polls, claiming less than 6 percent of the state’s votes.
At 56 percent, voter participation was unusually low for a state election in Germany.
“It’s a test of people’s mood, which just shows what people think about the government’s work at the moment,” said Professor Jun.
Voters handed the Christian Democratic Union, which lost the federal election after Chancellor Angela Merkel retired, an important win. It keeps conservatives in power in the industrial west, the former heartland of the Social Democrats, but it could signal a changing tide as voters go to polls in several other big state elections in the coming years.
“The C.D.U. is back, our forward-looking course has been vindicated,” the party leader, Friedrich Merz, said on Twitter.
The election does not directly affect federal politics in Berlin, where Mr. Scholz has been running the three-party coalition since December. But the support for the conservative government in the big western state adds to Mr. Scholz’s woes trying to keep his government stable and the Social Democratic brand strong.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Inching closer to NATO. Finland’s government announced that the nation would apply for NATO membership, hours before Sweden’s governing party said that it also supported joining the alliance. If accepted into NATO, both nations would set aside a long history of military nonalignment.
McConnell visits. Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine with three other senior Republican senators to meet with President Volodymyr Zelensky. The secret visit comes as Senate leaders are working to pass a $40 billion aid package for Ukraine.
On the ground. Russia has “lost momentum” in its campaign to seize Ukraine’s eastern Donbas region, Britain’s Defense Ministry said in a report. The agency said that Moscow “has now likely suffered losses of one-third of the ground combat forces it committed in February.”
Besides regional issues such as education, security and energy, the campaign also dealt directly with Russia, as conservative state chapter leaders accused the Social Democrats of having cozy relationships with Moscow.
Home to one in five people living in Germany and 12 million voters, North Rhine Westphalia is one of the most important states in the federation. Because of its diverse makeup, it is also one of the most representative states, with a long tradition of labor dominance in its cities and more conservative strongholds in rural parts. It is home to many of Germany’s mining and manufacturing jobs and was firmly in Social Democratic hands for decades at the end of the last century.
The conservatives’ victory is the first time since 1962 that the C.D.U. secured two successive terms in the state. Hendrik Wüst took over the governorship in October.
The conservative win followed a trouncing of the Social Democrats last week in Schleswig-Holstein, a small state in the north. The conservatives scored a remarkable 42 percent of votes in that state; the Social Democrats, which fielded a relatively unknown candidate, finished the night with just 16 percent.
But the stakes there were different not just because the Schleswig-Holstein has a sixth of the population as North Rhein-Westphalia. Beyond that, Daniel Günther, the enormously popular conservative governor, is a nationally known figure and has been credited with a successful pandemic response.
Neither one of the candidates vying to lead North Rhine Westphalia is well known outside the state. The S.P.D. was led by Thomas Kutschaty, a 53-year old lawyer from Essen who once served as the state minister for justice in the previous Social Democratic government.
Because of the nature of coalition-based politics, the conservative win on Sunday will lead to a conservative government only if they can convince the Greens (or the S.P.D.) to form a coalition, making them not just the biggest winners of Sunday’s election but also the kingmaker.
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Le Figaro
Elina Svitolina: «En Russie, le sport est au service de la propagande»
Romain SchneiderENTRETIEN - La star ukrainienne du tennis et épouse de Gaël Monfils, qui a mis entre parenthèses sa carrière, revient sur l’invasion de son pays par la Russieet ses répercussions dans sa discipline.
De passage à Paris la semaine dernière, pour participer à une conférence autour de la santé mentale des athlètes dans le cadre de la Global Sports Week, rendez-vous dédié à l’économie du sport, la meilleure joueuse ukrainienne de tennis, Elina Svitolina, s’est confiée dans une loge de l’Accor Arena (Bercy) à quelques médias, dont Le Figaro. La tête ailleurs qu’à son sport, l’ancienne numéro 3 mondiale, retombée à la 27e place, n’a plus rejoué en compétition depuis son élimination au premier tour du tournoi de Miami, le 24 mars.
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Visage marqué, la joueuse de 27 ans, médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo 2021, est évidemment très affectée par le conflit qui frappe son pays depuis le 24 février. Alors qu’elle attend un enfant avec son mari Gaël Monfils, elle ne cache pas son émotion, n’hésite pas à monter au créneau pour témoigner des atrocités de la guerre et appelle au bannissement des joueurs russes et biélorusses des compétitions de tennis.
LE FIGARO. - Le 29 mars, vous aviez annoncé sur les réseaux sociaux faire une pause en raison de la guerre qui touche votre pays, sans préciser de date de retour. Où en êtes-vous aujourd’hui?
Elina SVITOLINA. - Beaucoup de stress s’est accumulé ces deux derniers mois. Quand la guerre a éclaté, je ne pouvais pas bien me concentrer sur le court et m’entraîner correctement. Le tennis passe au second plan. Il était donc important de prendre du temps. Je ne jouerai pas Roland-Garros, du 22 mai au 5 juin. Il y a trop de choses qui me pèsent et ma priorité du moment est la sécurité de ma famille. J’essaie d’aider de l’extérieur. Je me concentre en ce moment sur ma fondation, qui collecte des fonds pour soutenir les enfants d’Ukraine afin de leur fournir un endroit où ils peuvent s’entraîner et pour qu’ils puissent continuer à rêver de ce sport. Je reviendrai sur le circuit quand je me sentirai totalement dans le tennis. Parce qu’au plus haut niveau, vous devez être à 100% physiquement et mentalement.
Votre famille est-elle toujours sur place?
Mes parents ont eu la chance de déménager. Ils sont dans un endroit sûr en Europe, mais une partie de ma famille vit toujours à Odessa. J’essaie de garder le contact avec eux. Il y a constamment des explosions dans la ville et des alarmes qui retentissent. Ils sont obligés de se cacher et de vivre en sous-sol toutes les nuits. Je ne peux même pas imaginer à quel point ça doit être dur pour eux psychologiquement, avec cette inquiétude permanente de ne pas savoir de quoi sera fait demain. Ces derniers 70 jours ont été difficiles (depuis le 24 février, date du début de l’invasion russe en Ukraine, NDLR). En particulier ces tout derniers jours, puisque ma ville natale (Odessa, ville portuaire de la mer Noire, NDLR) a été touchée. C’est si triste de voir que la ville où j’ai passé mon enfance est en ruine à certains endroits. Donc c’est assez dur à gérer jour après jour. J’ai des hauts et des bas en fonction des nouvelles.
À lire aussiSur Twitter, les déchirants messages d’Elina Svitolina, joueuse de tennis ukrainienne et épouse de Gaël Monfils
Gardez-vous le contact avec vos compatriotes et collègues tennismen qui ont pris les armes?
Oui, je reste en lien avec eux pour savoir comment ils vont et quelle est la situation. Ils (Sergiy Stakhovsky et Alexandr Dolgopolov, NDLR) ont décidé de défendre notre pays. J’ai tellement d’admiration pour les volontaires qui défendent nos terres. Il faut beaucoup de courage pour faire ça. Dès le début de la guerre, on a créé des groupes WhatsApp avec des joueurs et joueuses ukrainiens où on essaie de trouver des solutions pour certains qui ont besoin de protéger leur famille. Ce drame nous a vraiment unis et soudés.
Trouvez-vous que les joueurs et joueuses ukrainiens sont suffisamment soutenuspar le monde du tennis?
J’ai reçu des messages de joueurs ou joueuses de différents pays. Mais j’ai l’impression que la communauté du tennis n’a peut-être pas assez conscience de ce qui se passe réellement, parce que pour nous, Ukrainiens, ce sont nos familles, nos amis, nos villes qui ont été complètement détruits. Nous avons eu une réunion avec l’ATP, la WTA et tous les Grands Chelems et nous avons expliqué notre situation. Je n’ai pas l’impression qu’ils nous aient vraiment entendus. En revanche, je pense que Wimbledon a pris une bonne décision en faveur de l’Ukraine (en interdisant aux Russes et Biélorusses de participer au tournoi, NDLR).
Les Russes sont très fiers de leurs athlètes et mettent énormément en avant leurs résultats sportifs. Et le tennis, qui est un sport très médiatisé, les met sur le devant de la scène. En les laissant jouer, on participe à cette propagande
Et cette décision ne fait pas l’unanimité dans le monde du tennis. En réponse, l’ATP (l’instance du tennis masculin) menacerait de ne pas attribuer de points lors des épreuves anglaises sur gazon…
C’est très triste de voir qu’ils ne prennent pas le parti de l’Ukraine. Pourquoi, sur le plan économique, des Russes sont pénalisés, et pourquoi les joueuses et joueurs russes continueraient à exercer leur métier sans la moindre conséquence? En Russie, le sport fait partie d’une grande propagande. Les Russes sont très fiers de leurs athlètes et mettent énormément en avant leurs résultats sportifs. Et le tennis, qui est un sport très médiatisé, les met sur le devant de la scène. En les laissant jouer, on participe à cette propagande.
Vous vous engagez également à ce que les joueurs et joueuses russes prennent parti contre la guerre…
Aujourd’hui, même si je sais que certains ont peur de parler pour ne pas risquer des représailles sur leur famille, ils sont nombreux à soutenir l’invasion. Et si vous ne vous exprimez pas contre la guerre, j’estime que vous soutenez votre gouvernement et l’invasion de l’Ukraine.
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Plus précisément, avez-vous reçu du soutien de joueurs ou joueuses russes?
Seuls certains ont affiché leur soutien dans des messages privés. Mais ils sont très peu, et pour nous cela reste un grand mystère. Ils agissent comme si rien ne se passait vraiment. Ce n’est pas compréhensible car nous sommes collègues, nous nous voyons chaque semaine de janvier jusqu’à novembre. Maintenant on sent qu’il y a une distance et on ne comprend pas pourquoi parce qu’on ne leur a rien fait.
Comment votre mari, le numéro un français Gaël Monfils, vous aide-t-il dans cette épreuve?
Il a été très présent à mes côtés depuis le début. Je comprends aussi que, pour lui, c’est assez difficile de voir sa femme avec des sautes d’humeur tout le temps depuis deux mois. Il m’épaule et essaie de faire de son mieux pour me réconforter. Je serai à ses côtés à Roland-Garros pour le soutenir…
«Roger Federer, c’est la beauté pure du sport et du tennis»: entretien avec le journaliste US auteur d’une biographie référence
ENTRETIEN - Le Suisse, qui sera absent à Roland-Garros, s’accroche à l’espoir d’un retour. En attendant, la biographie signée Christopher Clarey permet de rembobiner le film de la légende.
Tennis : en souffrant, Jabeur rejoint Swiatek en finale à Rome
La Tunisienne Ons Jabeur (7e mondiale) a dû batailler samedi pour atteindre la finale du tournoi de Rome…
Tennis : Djokovic défiera Tsitsipas en finale à Rome grâce à sa 1000e victoire
Le Serbe a pris le meilleur sur le Norvégien Casper Ruud (6-4, 6-3).
L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis New York Times - World
Pandit Shiv Kumar Sharma, Master of the Santoor, Dies at 84
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He single-handedly elevated a 100-string instrument little known outside Kashmir into a prominent component of Hindustani classical music.
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By Shalini Venugopal Bhagat
Pandit Shiv Kumar Sharma, an Indian musician and composer who was the foremost exponent of the santoor, a 100-string instrument similar to the hammered dulcimer, died on Tuesday at his home in Mumbai. He was 84.
Indian news reports said the cause was cardiac arrest.
Over a career spanning nearly seven decades, Mr. Sharma became the first musician to propel the santoor onto the world stage, at concerts and recitals in India and elsewhere.
Before Mr. Sharma started playing the santoor, it was little known outside Kashmir. Even there it was used only to play Sufiana Mausiqi, a genre of Kashmiri classical music with Persian, Central Asian and Indian roots.
The santoor, a trapezoidal wooden instrument whose strings stretch over 25 wooden bridges, is played with slim wooden mallets. On the santoor, in contrast with the sitar, sarod or sarangi, the string instruments traditionally used in Hindustani classical music, it is difficult to sustain notes and perform the meends, or glides from one note to another, essential to the Hindustani musical tradition.
That might be one reason it took Mr. Sharma so many years to be recognized for his artistry.
At the beginning of his career, purists and critics derided the santoor’s staccato sound, and many urged Mr. Sharma to switch to another instrument. Instead he spent years redesigning the santoor to enable it to play more notes per octave, making it more suitable for the complex ragas, the melodic framework of Hindustani music.
“My story is different from that of other classical musicians,” Mr. Sharma told The Times of India in 2002. “While they had to prove their mettle, their talent, their caliber, I had to prove the worth of my instrument. I had to fight for it.”
He released several albums, beginning with “Call of the Valley” (1967), a collaboration with the acclaimed flutist Pandit Hariprasad Chaurasia and the guitarist Brij Bhushan Kabra.
Mr. Chaurasia and Mr. Sharma were close friends and frequent collaborators. Together they composed music for several successful Bollywood films in the 1980s and ’90s including “Silsila” (1981), “Chandni” (1989), “Lamhe” (1991) and “Darr” (1993). Mr. Sharma was one of the few Indian musicians who straddled the worlds of classical and popular music.
In 1974, Mr. Sharma performed across North America with the sitar virtuoso Pandit Ravi Shankar as part of the former Beatle George Harrison’s 45-show “Dark Horse” concert tour, bringing Indian classical music to audiences beyond South Asia alongside some of the finest classical musicians from India — Alla Rakha on tabla, Sultan Khan on sarangi, L. Subramaniam on violin, T.V. Gopalakrishnan on mridangam and vocals, Mr. Chaurasia on flute, Gopal Krishan on vichitra veena and Lakshmi Shankar on vocals.
Mr. Sharma was awarded some of India’s highest honors, including the Sangeet Natak Akademi Award in 1986, the Padma Shri in 1991 and the Padma Vibhushan in 2001.
Shiv Kumar (sometimes rendered Shivkumar) Sharma was born on Jan. 13, 1938, in Jammu, India, to Pandit Uma Devi Sharma, a classical musician who belonged to the family of royal priests of the maharajah of Jammu and Kashmir, and Kesar Devi. He began singing and tabla lessons in with his father at the age of 5, showing great promise. In “Journey With a Hundred Strings” (2002), a biography of Mr. Sharma, Ina Puri wrote that he would spend hours immersed in music, practicing various instruments.
“There was an obsessive element in my attitude to music even then,” she quoted him as saying. “It was the air I breathed, the reason I lived.”
By age 12 he was an accomplished tabla player, regularly performing on Radio Jammu and accompanying leading musicians who visited the city. When he was 14, his father returned from Srinagar, where he had been working, with a present: a santoor.
Mr. Sharma was not happy about learning a new, unfamiliar instrument. But his father was adamant. “Mark my words, son,” he recalled his father saying. “Shiv Kumar Sharma and the santoor will become synonymous in years to come. Have the courage to start something from scratch. You will be recognized as a pioneer.”
In 1955, Mr. Sharma gave his first major public performance on the santoor, at the Haridas Sangeet Sammelan festival in Bombay (now Mumbai). The youngest participant at 17, he persuaded the organizers to allow him to play both the santoor and the tabla. He was reluctantly given 30 minutes to play the instrument of his choice, but on the day of the recital he played the santoor for a full hour — to rapturous applause. The organizers called him back for another recital the next day.
He soon received offers to play and act in Hindi films, but after one film, the 1955 hit “Jhanak Jhanak Payal Baje,” he was determined to focus on classical music. He performed around the country in an effort to establish the santoor as a classical instrument.
He moved to Bombay at 22; to make ends meet, he played the santoor on sessions for dozens of popular Hindi film songs while continuing to build his classical reputation.
He is survived by his wife, Manorama; his sons, Rahul, a well-known santoor player and composer, and Rohit; and two grandchildren.
After Mr. Sharma’s death, Prime Minister Narendra Modi was among those paying tribute. “Our cultural world is poorer with the demise of Pandit Shivkumar Sharma Ji,” he wrote on Twitter. “He popularized the santoor at a global level. His music will continue to enthrall the coming generations.”
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Le Figaro
HPI, Emily in Paris, Downton Abbey... Trois séjours en France dans les pas de vos séries et film préférés
La rédaction du Figaro VoyageDans la métropole lilloise ou sur la Côte d'Azur, cap sur les lieux de tournage d'un film et de deux séries qui font l'actualité.
HPI : enquêtes criminelles dans les Hauts-de-France
Après le succès de la saison 1 qui a attiré 11 millions de téléspectateurs, la série HPI a fait son retour ce jeudi 12 mai sur TF1 et la plateforme Salto. La saison 2 nous emmène de nouveau dans les Hauts-de-France, plus précisément dans la métropole lilloise. Le commissariat dans lequel Morgane Alvaro (incarnée par Audrey Fleurot) joue les enquêtrices improvisées se trouve dans le quartier des Moulins à Lille. Tout en briques, l'édifice a accueilli une filature puis un institut d'études politiques jusqu'en 2016.
Si la série fait référence à de nombreuses communes nordistes ayant peu d'intérêt touristique, deux stations balnéaires méritent néanmoins le détour : Wimereux, reconnaissable à ses villas Belle Époque, et Le Tréport, situé à la frontière entre la Somme et la Seine-Maritime et qui doit sa renommée à ses falaises de craie les plus hautes d'Europe.
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Emily in Paris : dans la peau d'Emily au Grand-Hôtel du Cap-Ferrat
Quelques mois après son installation à Paris, Emily s'offre des vacances sur la Côte d'Azur dans l'un des épisodes de la saison 2 d'Emily in Paris, mise en ligne en décembre 2021 sur Netflix. Oubliés les troquets parisiens, place aux plages paradisiaques. Et c'est au Grand-Hôtel du Cap-Ferrat que la jeune américaine accompagnée de deux amies pose ses valises. Ce cinq-étoiles du groupe Four Seasons offre «Girls trip sur la Riviera» (à partir de 7500 € par nuit pour deux personnes) inclut notamment l'hébergement dans une «Suite Piscine, Rooftop» ou «Palac»e avec vue mer, un transfert depuis l'aéroport de Nice en Bentley, un soin du visage de 75 minutes au spa et une cabane privative au Club Dauphin pour prendre le soleil en toute tranquillité. Sans oublier des activités exclusives, comme une visite guidée de Villefranche-sur-Mer ou une demi-journée de séance photo en chambre.
Moins chic, mais puisqu'un tel séjour n'est pas à la portée de toutes les budgets, les fans de la série peuvent s'offrir une escapade bien plus abordable tout en restant à Paris. Fabien Buonavia, guide de formation, organise des visites guidées des lieux de tournage de la série dans la capitale, notamment le Quartier latin où Emily habite ou le quartier du Palais Royal où elle travaille 30 € par personne, réservation sur Airbnb.
Grand-Hôtel du Cap-Ferrat , A Four Seasons Hotel, 71 boulevard du Général de Gaulle, 06230 Saint-Jean-Cap-Ferrat. Tél. : 04 93 76 50 50.
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Downton Abbey 2 : micmac familial sur la French Riviera
Du côté du grand écran, Downton Abbey, dont le premier chapitre sorti en 2020 avait mis en lumière de somptueux châteaux anglais, nous emmène cette fois-ci à quelques kilomètres de Toulon. Dans Downton Abbey 2 : Une Nouvelle ère, premier au box-office français la semaine de sa sortie en salle le 27 avril, Violet Crawley (Maggie Smith) hérite d'une sublime villa sur la Côte d'Azur qui correspond en réalité à la Villa Rocabella, au Pradet (Var). La villa construite dans un style Belle Époque occupe un domaine de trois hectares comportant une plage privée. Aujourd'hui convertie en hôtel luxueux, elle compte trois maisons totalisant 24 chambres et pouvant accueillir jusqu'à 46 personnes.
Rocabella , 567 rue Général Weygand, 83220 Le Pradet. Tél. : 06 76 14 92 77. Chambre double à partir de 156 € en basse saison, petit déjeuner inclus (voir sur Hotels.com ).
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Valeurs Actuelles
[Albert] Nouvelle Union Populaire contre patriotes en ordre dispersé : quand la gauche fait la désunion des droites
La droite est un peu partout mais finalement nulle part dans sa plénitude. Dans un pays que l’on présente majoritairement, mais abusivement, à droite, beaucoup rêvent d’une union de ses différents courants pour l’emporter aux élections. Mais les espoirs soulevés par le mirage de l’arithmétique électorale sont presque mécaniquement déçus par la réalité des urnes. En politique comme ailleurs, la somme des faiblesses fait rarement une force. Certes on objectera que la gauche, mue par l’opportunisme électoral, donne l’illusion d’avoir surmonté ses divisions. Mais sans se risquer à un pronostic hasardeux, on imagine mal cette coalition de circonstances résister à l’après-19 juin. Il n’empêche que la gauche aura tenté ce que la droite n’ose plus faire depuis longtemps. En se drapant dans les plis de la gauche révolutionnaire et intersectionnelle, Jean-Luc Mélenchon a redonné, par le verbe et le geste, du sens à la politique comme peu de candidats ont su le faire à droite. L’histoire de ses errements explique sans doute cette retenue. René Rémond avait cru saisir ainsi ce qu’était la droite en la réduisant à trois formes de conquêtes du pouvoir, légitimiste, orléaniste et bonapartiste sans chercher à examiner ce qui la fondait dans sa substance. Aujourd’hui encore, on voudrait lui substituer de nouveaux clivages, notamment sociaux, qui minorent sa dimension culturelle. Si la droite ne se redonne pas cette étoffe intellectuelle, elle est vouée à une longue relégation. Comme dans un tragique de répétition, la vie politique française a souvent vu la gauche ne triompher que des faiblesses et des divisions de la droite. Il ne tient qu’à elle de lever cette malédiction.
Deux siècles de divisions
La fragmentation de la droite est consubstantielle de son histoire. Dès sa naissance politique sous la Révolution, elle se déchire sur des questions institutionnelles en courants irréconciliables. René Rémond a sans doute exagéré l’opposition entre légitimistes et orléanistes qui se rejoignaient sur la conception de la nation, de l’autorité et de la morale mais elle fut suffisamment durable pour favoriser le triomphe de la gauche sous la IIIe République.
Par un procédé voué à durer, la gauche assène des anathèmes afin d’ostraciser ses adversaires. Gambetta assimile ainsi la droite ennemie au « cléricalisme ». Peu importe que le fond bonapartiste soit anticlérical, que l’Église se soit détachée de la réaction, ce sera la marque de son infamie pour un demi-siècle. Par résignation, la droite abandonne le pouvoir à la gauche et Mac-Mahon, son héraut, quitte même la présidence de la République en 1879, deux ans avant la fin de son mandat.
À la fin du XIXe siècle, la gauche se saisit de l’affaire Dreyfus pour enfermer de nouveau les droites dans une même condamnation, lui reprochant son inclination antiparlementaire et antisémite pourtant largement partagée dans ses rangs. Elle amalgame toutes les ligues patriotiques sans chercher à saisir leurs spécificités doctrinales. Jusqu’à la Grande guerre, la droite est incapable d’enrayer le glissement à gauche du pays. Il existe bien des formations de droite mais aucune n’assume le qualificatif de « droite ».
La gauche frappe d’interdit la droite pour faire oublier ses propres compromissions
Dans l’Entre-deux-guerres, la gauche subsitue l’antifascisme à l’anticléricalisme comme arme répulsive. Ainsi, le ministre André Tardieu, qui vient de se découvrir une nature de droite, est aussitôt dénoncé comme factieux pour avoir osé financer les Croix de Feu. Tous les gouvernements auquel il participe sont frappés d’illégitimité par la gauche qui obtient leur chute en dénonçant des alliances nauséabondes. En revanche, la gauche ne s’encombre pas de ces scrupules quand elle s’associe au parti communiste inféodé à l’Union soviétique. En 70 ans, la droite n’aura même pas gouverné 10 ans !
Le drame de Vichy emporte durablement la droite dans un halo de déconsidération habilement surjouée par la gauche qui fait ainsi oublier ses propres compromissions. Soucieux de ne pas se laisser empeser par un héritage devenu honteux, les courants conservateurs et libéraux prennent soin de ne jamais se revendiquer de droite. La figure tutélaire de De Gaulle donne encore l’illusion d’une famille rassemblée mais cette unité ne résiste pas longtemps à son départ.
Gaullistes et centristes se déchirent entre conservateurs, libéraux et sociaux, divisions dont Mitterrand tire profit pour l’emporter en 1981. Non content d’entretenir une concurrence sourde entre le RPR et l’UDF, le président socialiste ouvre un nouveau champ de crispation en introduisant dans le jeu politique le Front national comme le bacille de la discorde. Incertaine sur ces fondamentaux, la droite cède au chantage moral de la gauche qui la pousse à s’éloigner toujours davantage de son essence de peur d’être assimilée à l’« extrême-droite ».
La victoire de 2007 anesthésie les fêlures, la défaite de 2012 les réactive
Lorsque l’UMP voit le jour en 2002, le mouvement gaulliste et national est devenu une maison de centre-droit et européenne. La confusion culmine lors du référendum de 2005 sur l’avenir de l’Union européenne. L’énergie indéniable de Nicolas Sarkozy permet de réaliser la synthèse autour de thèmes opportuns comme l’identité et le travail. La victoire de 2007 anesthésie les fêlures, la défaite de 2012 les réactive. Mais chaque succès électoral local repousse le nécessaire effort de clarification dont la droite refuse de voir l’urgence.
Conscient des fragilités doctrinales des partis, Emmanuel Macron croit le temps du dépassement enfin arrivé. Tout en voulant contribuer à la dépolitisation de la société, le Président de la République ne cesse de jouer sur les ressorts politiques pour usurper à la droite son flanc libéral et centriste et à la gauche son pôle diversitaire. Le clivage droite-gauche n’est donc pas dépassé mais s’est simplement déplacé.
Les efforts de dédiabolisation du Rassemblement national n’ont pas rendu plus poreux le cordon sanitaire.
La droite a repris certains de ses thèmes tout en refusant de s’allier à lui affirmant seulement qu’elle serait plus crédible pour les appliquer. Emmanuel Macron entonne alors l’antienne du Front républicain qu’il critiquait naguère non tant pour des raisons morales que par cynisme électoral. En aspirant une partie de la droite et condamnant l’autre à l’isolement, le Président s’est assuré une réélection assez facile.
La droite a commis l’erreur de chercher d’abord à rassembler en bricolant un dénominateur commun au lieu de proposer une ligne de pensée claire à laquelle chacun, et non des partis, aurait pu s’agréger.
La droite serait-elle donc condamnée à l’éparpillement ? Elle doit d’abord s’affranchir de la contingence des égos pour se ressaisir d’une vision appuyée sur un corps de pensée qui n’a pas tant à être réinventé que retrouvé. La droite a commis l’erreur de chercher d’abord à rassembler en bricolant un dénominateur commun au lieu de proposer une ligne de pensée claire à laquelle chacun, et non des partis, aurait pu s’agréger. Les branches se déploient toujours à partir du tronc, jamais l’inverse. Quand on sait ce que l’on est, dans sa singularité, on s’ouvre plus facilement à l’universel. Force est de reconnaître que le leader de la France Insoumise a pour l’instant su relever ce pari.
Certes, le jeu politique éprouve le besoin d’une incarnation pour porter des idées. Mais la droite s’est contentée de trouver un charisme suffisamment fort pour triompher. Nicolas Sarkozy a endossé ce volontarisme avec un certain succès mais dès sa défaite, les fractures que son énergie avait, un temps, occultées se sont révélées avec une brutalité insoupçonnée. La droite avait négligé la permanence des idées au profit de l’immédiateté électorale. Le macronisme peut disparaître avec Emmanuel Macron, l’idéal progressiste qui l’a porté au pouvoir demeurera.
Avant de trancher la question de la ligne politique, nécessairement mobile, la droite a donc besoin de réarticuler ce qu’elle a reçu de civilisationnel avec ce qu’elle doit transmettre d’essentiel en vue d’agir pour notre pays. La droite n’a pas 5 ans devant elle, elle doit engager cette réflexion maintenant.
L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia New York Times - World
South Korea Turns to Surveillance as ‘Ghost Surgeries’ Shake Faith in Hospitals
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After scandals in which doctors let unsupervised assistants operate on patients, the country is becoming one of the first to require cameras in operating rooms.
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By John Yoon
SEOUL — South Korea has a reputation for world-class medical care. But faith in its hospitals has been shaken by years of complaints about doctors mishandling unconscious patients, including turning them over to unsupervised assistants who perform what are known as “ghost surgeries.”
To stem the practice, lawmakers amended the country’s medical laws last year to require cameras in all operating rooms that handle patients under general anesthesia, making South Korea one of the first countries to do so.
Ethicists and medical officials, including those at the American College of Surgeons, have cautioned that surveilling surgeons to deter malpractice may undermine trust in doctors, hurt morale, violate patient privacy and discourage physicians from taking risks to save lives. The Korea Medical Association, which is opposed to the new mandate, has lobbied to limit its impact.
But supporters of the law said the move would help protect patients, build the public’s trust in doctors and provide victims of medical malpractice with evidence to use in court.
“People are dying in operating rooms,” said An Gi-jong, an advocate for patients. “We can’t rely on doctors to solve problems on their own anymore.”
About five patients have died from ghost surgeries in the past eight years, he said. They include Kwon Dae-hee, a college student in Seoul who died of a hemorrhage in 2016 after jawline surgery. His mother, Lee Na-geum, who obtained footage of his operation and reviewed it hundreds of times, found evidence that the operation had been botched because parts of it had been conducted by an unsupervised nursing assistant.
A court convicted the surgeon of involuntary manslaughter in 2021, sentencing him to three years in prison.
Ms. Lee, 62, who has held a public vigil denouncing ghost surgeries since her son’s death, said in an interview: “Once the cameras are installed, your lies will be exposed if you’re a ghost doctor. Cameras reveal truth.”
Cameras in hospitals are not new. Vietnam requires them to catch corrupt medical staff — but not in operating rooms. In 2019, Philippine lawmakers proposed a bill requiring cameras in operating rooms, but it did not pass.
No U.S. state requires them. In Rhode Island, a former state health director, David Gifford, ordered a hospital to install them after a series of surgical errors in 2009. But he came to regret the decision, saying that the cameras foster distrust.
“It was a Big Brother looking down and videoing you, which never was the intention,” he said in an interview. “If I knew that that’s what they would have done, I don’t think I would ever have mandated it.”
South Korea is accustomed to widespread video surveillance. By 2020, the government had installed more than 1.3 million cameras in public spaces, often to deter crimes. Demand for the camera mandate in hospitals escalated in recent years with revelations by whistle-blowers that doctors had inflicted ghost surgeries, and even sexual abuse, on anesthetized patients. Fears about ghost surgeries were a plot point in the Korean Netflix hit “Squid Game.”
The surreptitious surgeries began occurring at plastic surgery clinics in South Korea in the 2010s, after the government started promoting medical tourism as an economic driver, according to legal experts. Patient advocates say plastic surgeons took advantage of the high demand by deputizing nurses, assistants and even medical device technicians to perform operations. That allowed physicians, they say, to pack in more patients to maximize profits.
Ghost surgeries spread to spinal hospitals because of a confluence of factors, said Kim So-yoon, a professor of medical law and ethics at Yonsei University. Spinal operations are in high demand because of the country’s aging population. There is an undersupply of doctors to meet that demand, she said. Doctors account for 2.5 out of every 1,000 people in South Korea, lower than the 3.3 average of other nations in the Organization for Economic Co-operation and Development.
Many spinal procedures are also relatively uncomplicated, making it easier to train nurses to do them, she added.
In May of last year, video footage emerged from a spinal clinic, Incheon 21st Century Hospital, that showed nursing assistants performing incisions and putting in sutures. Choi Jeong-kyu, a lawyer who has represented medical malpractice victims, said he received the footage from someone who had worked at the clinic and recorded it secretly. Mr. Choi passed it on to the broadcaster MBC.
Nineteen surgeries were captured in the footage, which showed three nursing assistants operating on patients’ spines. Surgical machines buzzed as the assistants, looking through a medical microscope, used them on patients’ bones and bloody gauze piled up on one side of the surgical table. During each operation, a surgeon eventually appeared and worked on the patient for about five minutes.
“They were treating patients like objects on a conveyor belt in a factory,” Mr. Choi said. “It’s frightening.”
After the video emerged, prosecutors filed suit against the clinic. Five doctors, three of whom were the clinic’s directors, and three nursing assistants were arrested in August. In February, a court found them guilty of unlicensed medical practices and fraud. They were sentenced to up to two years in prison and fined up to 7 million won, about $5,700, each.
The clinic’s directors — Hyun Yong-in, Jung Hyun-tae and Lee Wan-soo — had booked as many patients and surgeries as possible when staffing levels were low, the court found. They had carried out the crime “systematically” and “for the purpose of profit,” and had “undermined patients’ legitimate trust in doctors and medical institutions,” the verdict read.
The defendants have appealed the verdict. None of the doctors’ medical licenses were permanently revoked. The clinic has closed. And the case boosted support for the camera mandate, which goes into effect in September 2023. Lawyers for the defendants, reached by phone, declined to comment, citing the pending appeal.
About 100 cases of ghost surgeries were prosecuted in the five-year period before 2018, according to the health ministry. But between 2008 and 2014, about 100,000 patients were victims of ghost surgeries, the Korean Society of Plastic Surgeons has estimated.
Under the new law, hospitals performing surgeries on unconscious patients must install video cameras in their operating rooms. If a patient or a relative requests that a surgery be filmed, the hospital must comply. Doctors can refuse for certain reasons, such as if a delay in the operation would put the patient’s life at risk, or if the filming would significantly impede residents’ training. The recorded footage can be viewed for criminal investigations, prosecutions, trials, medical disputes or mediation.
Advocates for patients say the punishment for ghost surgeries is too lenient in South Korea. Under current laws, doctors can face fines and up to five years in prison, and they can lose their licenses, though they may reapply after three years at most. In the United States, charges of battery have been brought in cases where a doctor performed surgery on another doctor’s patient, Mr. Choi said. But South Korean courts treat ghost surgeries as practicing medicine without a license, not battery, he said.
South Korean doctors’ financial incentives have made ghost surgeries alluringly profitable, said Kwon Soon-man, a professor of public health at Seoul National University. The health insurance system, which uses a fee-for-service payment model, has incentivized physicians to choose more resource-intensive ways to treat patients, he said. And while about 10 percent to 20 percent of U.S. hospitals are for-profit, he added, private hospitals in South Korea account for over 90 percent of all hospitals.
Some South Korean hospitals are ahead of the mandate. Kookmin Hospital, in Gyeonggi Province, installed surveillance cameras in 2020. Set in the ceilings of its operating rooms, they recently recorded a shoulder surgery as visitors observed (the hospital had granted rare permission).
The doctor’s back faced the camera, blocking the surgical site. A surgical cloth covered the patient’s face. But the footage clearly showed who was performing which tasks.
Dr. Choi Sang-wook, the hospital’s director, said the cameras had improved patients’ confidence in the hospital.
“They’ve helped us win our community’s trust,” he said. “That has been the biggest advantage.”
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L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi Le Figaro
L’Ordre des kinés se mobilise contre les violences sexuelles
Pauline FréourENTRETIEN - Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes (CNOMK), explique pourquoi l’organisme va diffuser des outils de lutte contre les violences sexuelles, à destination des patients et des professionnels.
LE FIGARO.- Pourquoi cette campagne de sensibilisation de la part du CNOMK?
Pascale MATHIEU.- Nous nous intéressons au sujet depuis plusieurs années. Même si les agressions restent très rares chez les masseurs-kinésithérapeutes - de l’ordre de 30 plaintes pour 2 millions d’actes par an -, c’est toujours trop. Début 2021, nous avons reçu un afflux de signalements, dont certains vieux de quinze ans, lors de la sortie du livre de Camille Kouchner La Familia grande sur l’inceste subi par son frère. Nous avons alors souhaité mettre à disposition des outils de prévention à destination des professionnels et de leur patientèle.
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De quoi s’agit-il?
Il y a un guide, qui détaille ce qu’est une relation thérapeutique saine et sécurisée, un questionnaire d’évaluation à remplir par le patient et un «déontomètre» gradué de 1 à 14 pour l’aider à détecter les situations ambiguës. Par exemple, un professionnel qui fait des blagues à caractère sexuel est noté 7 ; celui qui prend des photos sans consentement, 10 ; s’il palpe la poitrine sans motif médical, 14. Il est parfois difficile d’estimer si un geste est réellement thérapeutique. Nous expliquons ainsi dans le guide dans quelles situations un toucher vaginal ou pelvien se justifie, et quand il n’a pas de raison d’être. Plus largement, un professionnel doit respecter votre pudeur et toujours recueillir votre consentement. Si vous ne souhaitez pas vous dénuder pour un geste, il vous expliquera pourquoi c’est nécessaire mais ne peut en aucun cas vous y forcer.
Ces outils peuvent-ils servir à d’autres contextes?
Le déontomètre est pour moi applicable à toute situation de soin. Lors d’une consultation, il existe une inégalité entre le thérapeute et le patient. Une personne qui souffre et craint parfois pour son avenir peut être prête à accepter beaucoup dans l’espoir d’aller mieux. Certains prédateurs savent profiter de cette vulnérabilité.
Votre profession comporte-t-elle un risque particulier, du fait du contact physique qu’elle implique?
J’ai demandé à la procureur générale du parquet de Paris si nous étions davantage touchés que d’autres professions: pas du tout. Personne n’est épargné, même en dehors du milieu médical: éducateurs, professeurs…
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Comment l’initiative est-elle accueillie?
Bien, même si je m’attends à ce que certains me reprochent de jeter l’opprobre sur la profession, car nous sommes le premier Ordre à nous emparer de la question. Je pense au contraire qu’il est essentiel de montrer que l’Ordre sera intransigeant en la matière. C’est protéger sa profession que d’écarter les brebis galeuses. L’immense majorité des kinésithérapeutes sont irréprochables.
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L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieuxDes propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-BourbonLa loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Contraception. La pilule a de moins en moins la coteDifficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth Valeurs Actuelles
Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique
À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.
« Mélange des genres »
Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.
« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.
[📝communiqué de presse]
Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022
Var : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”
Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.
Atouts et failles des deux côtés
L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
A Mini-Russia Gets Squeezed by War
The self-declared republic of Transnistria, on the Ukraine border, has been steered by Moscow for decades. During a rare visit, a reporter and photographer get an inside look into how it operates, and hear from Transnistrians their fears of war.
A statue of Lenin in front of Transnistria’s Parliament in Tiraspol.Credit...
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By Jeffrey Gettleman
Photographs by Cristian Movila
TIRASPOL, TRANSNISTRIA — At the Back in the U.S.S.R. cafe, it is like the Soviet Union never collapsed.
Busts of Lenin greet visitors at the door. Red hammer and sickle flags hang on the wall. Huge plastic Soviet-era telephones sit on the tables, next to bowls of traditional borscht and lumps of Stolichnaya potato salad.
This cafe and the whole Transnistria region, a Russia-supported breakaway republic wedged between Moldova and Ukraine, feels like a Soviet-themed vintage shop. The cafe may be intentionally kitschy, but still, it speaks to a real nostalgia for a long-gone era and a deep appreciation for Russia.
“Russia has been like a big brother to us,” said the restaurant’s owner, Igor Martiniuc.
Until a few weeks ago, he said, “life was good.”
For three decades, this intriguing, rarely visited breakaway region has quietly survived as Russia’s little buddy, a self-declared republic at the southwestern edge of Moscow’s sphere of influence. Russia helped Transnistria fight a separatist war and split off from Moldova, creating a pro-Moscow island of Russian speakers, essentially a mini-Russia, hundreds of miles from Russia itself.
But now, despite years of benefiting enormously from Russian patronage and protection, Transnistrians want no part of Russia’s war with Ukraine.
“Most people here want to protect themselves and their businesses,” Mr. Martiniuc said. “They don’t want to get involved.”
Over the past month, there have been signs that Russia is in fact trying to engulf Transnistria in the war and sow fear and uncertainty in the West. A Russian general suggested that Moscow’s troops might charge up the Black Sea coast to rescue what he called oppressed Transnistrians. Though Western officials have said Russia lacks the military ability to do that anytime soon, it immediately raised the specter of the war spilling closer to the European Union.
Ukrainian forces rushed reinforcements to the border. Then, a few days later, a string of mysterious bombings rattled Transnistria, throwing the snake-shaped sliver of territory into red alert.
100 miles
TRANSNISTRIA
UKRAINE
Cobasna
Dniester River
MOLDOVA
Mykolaiv
Tiraspol
Chisinau
Dnipro River
Odesa
CRIMEA
Black Sea
ROMANIA
By The New York Times
But if Russia really hopes to leverage its close relationship with Transnistria to its advantage, it might have miscalculated — in the same way it wrongly assumed its soldiers would be welcomed in Ukraine. Transnistrian authorities are now trying to furiously signal that their longstanding friendship with Russia has its limits.
“We have no plans to enter the war,” said Paul Galtsev, a spokesman at Transnistria’s Ministry of Foreign Affairs, housed in a quaint, three-story stone house. “We’ve made no aggressive plan, no tactical attack preparations, no request to Moscow for more troops.”
“We are small and peaceful,” he said. “We don’t want to go to war with anyone, especially with Ukraine.”
Transnistria has managed to avoid choosing sides while following its own system. It is still technically part of Moldova, but it lies outside Moldovan government control. It prints its own money (the Transnistrian ruble), flies its own flag, sings its own anthem and runs an industrial economy supporting around 300,000 people.
It does all of this thanks to billions of dollars in subsidies from its benefactors in Moscow, which in return gets a strategic enclave at the edge of the European Union where it bases at least 1,500 troops.
Until Russia invaded Ukraine in February, the world had mostly forgotten about those troops. Now their presence takes on a new dimension.
During a reporting visit this month, after the first wave of mysterious explosions, New York Times journalists saw new sandbag positions across Tiraspol, the capital. Boyish Russian soldiers strutted down the city’s grand boulevards in squads of twos and threes, Kalashnikovs gleaming.
The Russian media bubble, which dominates in Transnistria, blamed the explosions on Ukrainian saboteurs. But outside analysts believe they are the handiwork of Russian saboteurs trying to firm up local loyalties — much the same tactic Russia used in the Donbas region of eastern Ukraine.
The explosions have been small and have not hurt anyone. But there could be a much bigger one. At the edge of Transnistria, right on the Ukraine border, sits the Cobasna ammunition dump, one of the largest arms stockpiles in Europe.
A Soviet-era relic guarded by hundreds of Russian troops, Cobasna holds a staggering 44 million pounds of bullets, grenades, rockets and artillery shells. Some of the inventory is more than 60 years old, and no one knows what kind of shape it is in. Some arms experts have warned that if Cobasna gets hit and the whole stockpile blows up, the explosion could rival the size of the Hiroshima bomb.
Transnistria’s elites had been deftly playing this territory’s unusual status, getting cheap gas from Russia to power their factories, smuggling goods out of Ukraine with the help of Ukrainian criminal networks and using Moldovan customs channels to export goods legally to the European Union.
But with Ukrainian ports now closed, the flow of goods and visitors has dropped. The other day, the Back in the U.S.S.R. cafe was mostly empty. Many Transnistrians said they did not want to choose between Russia and Ukraine. Both are part of their history.
‘Back in the U.S.S.R.’
‘Back in the U.S.S.R.’
Transnistria is a country that doesn’t exist. It’s a breakaway republic, backed by Russia, recognized by no major nation, and I was able to make a rare visit earlier this month.
Here’s what I saw →
‘Back in the U.S.S.R.’
This place is like a Soviet-themed vintage shop. It broke off from Moldova in the 1990s, right after the Soviet Union collapsed. A huge statue of Lenin guards Transnistria’s Parliament. Old Russian taxis cruise the streets.
‘Back in the U.S.S.R.’
I discovered a kitschy cafe, called “Back in the U.S.S.R.,” full of Soviet memorabilia and dishes like the Stolichnaya potato salad, which hit the spot.
‘Back in the U.S.S.R.’
“I’m not a Lenin fanatic,” Igor Martiniuc, the cafe’s owner, told me. “But I’m from the U.S.S.R. It’s our history. And not enough people appreciate this history.”
‘Back in the U.S.S.R.’
In Tiraspol, Transnistria’s capital, the boulevards are huge. There’s a grand sense to the town, which is full of parks and monuments to the Soviet Union.
‘Back in the U.S.S.R.’
The economy is tightly controlled by elites close to the government. Some people grumbled that there wasn’t much opportunity. Many young people have fled.
‘Back in the U.S.S.R.’
Transnistria lies on the border of Ukraine. Many people here are nervous about the war. Last month, a string of mysterious explosions rattled Tiraspol, putting it on alert. We saw Russian soldiers patrolling in town and guarding the borders.
‘Back in the U.S.S.R.’
People here seemed very pro-Russia. We saw Russian flags everywhere, such as on these cars. Many Transnistrians called Russia “a big brother.” But still, they said they didn’t want to get involved in the war between Russia and Ukraine.
Read more on Transnistria
In the 1920s, Soviet authorities carved out an autonomous zone from Ukrainian territory along the eastern banks of the Dniester River, a major waterway that traditionally separated Russia’s sphere of influence to the east and Romanian-speaking areas to the west.
During World War II, the Nazis and their Romanian allies invaded, massacring hundreds of thousands, especially Jews. Soviet forces eventually ran them out and built up the Moldavian Soviet Socialist Republic. But they did not develop the republic evenly; they constructed gigantic factories and power plants in the Russian-speaking areas, the region that would become Transnistria.
It was part of a larger strategy to create Russian-dominated enclaves across the Soviet republics; the Russians also did this in South Ossetia, Georgia, and the Donbas, in Ukraine. Both of those areas eventually exploded in bloodshed.
In 1990, Transnistrians felt Moldova was leaning too close to Romania, which many still associated with Nazism. So they declared independence, and two years later, with the help of Russian troops, won their separatist battle against Moldova.
No United Nations member state has recognized Transnistria’s independence, not even Russia, but the Russian troops never left.
Military analysts said there were at least 1,500 troops in Transnistria, whom the Kremlin calls “peacekeepers,” along with 3,000 to 12,000 Transnistrian soldiers, including reservists. Their weapons are light — a few armored trucks, no working helicopters, some old artillery — hardly an invasion force.
“It would be stupid for Russia to try to use this against Ukraine, and the Ukrainians know it,” said Anatoly Dirun, a Transnistrian political scientist and opposition politician.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Inching closer to NATO. Finland’s government announced that the nation would apply for NATO membership, hours before Sweden’s governing party said that it also supported joining the alliance. If accepted into NATO, both nations would set aside a long history of military nonalignment.
McConnell visits. Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine with three other senior Republican senators to meet with President Volodymyr Zelensky. The secret visit comes as Senate leaders are working to pass a $40 billion aid package for Ukraine.
On the ground. Russia has “lost momentum” in its campaign to seize Ukraine’s eastern Donbas region, Britain’s Defense Ministry said in a report. The agency said that Moscow “has now likely suffered losses of one-third of the ground combat forces it committed in February.”
He said that Ukraine and Russia were pumping up the threat to Transnistria for their own, different reasons.
Russia is trying to draw Ukrainian troops away from the battle in the east. And Ukraine is trying to paint a picture of a spreading war so the West sends more weapons.
“This is all noise,” Mr. Dirun said.
He and others said that Russia could not easily fly reinforcements into Transnistria even if it wanted to because the planes would have to cross Ukrainian or European airspace, putting them at risk of being shot down.
But the flow of cheap Russian gas has not stopped, allowing Transnistria’s factories to make shoes, textiles and steel bars at competitive prices. Russia subsidizes this because Transnistria serves as a powerful geopolitical lever, especially on Moldova, which wants to join the European Union but is much less attractive with Russian troops on its soil, among other issues.
“The Transnistrian economic model is based on two things: free Russian gas and smuggling,” said Alexandru Flenchea, a former Moldovan government official.
The results are on display. Tiraspol looks good. The parks are coifed, the boulevards are almost too wide and there is even a hockey rink. Russian toys sell in the toy shops, Russian flags fly from the hoods of cars and Russian is spoken everywhere.
But behind all of this, some Transnistrians say, is a devious Russian hand. The economy is tightly controlled by pro-Kremlin elites and not delivering for many people. Countless young people have left for work in Europe. With war waging nearby, more are fleeing.
Transnistria is also becoming more repressive, human rights groups say, and the authorities have harassed and arrested critics.
“There is no freedom of speech or freedom of thought,” said one young woman, Rina, who did not want to reveal her full name for fear of reprisals. “It makes you feel like you live in a jail. Or in a tower, with a dragon outside.”
Still, most of the Transnistrians recently interviewed seemed proud of their Transnistrian identity and pro-Russia, but not blindly so.
“I think the outside world has the wrong impression of us,” said Edward Volsky, a user-experience designer who was on his way one recent evening to see “Doctor Strange in the Multiverse of Madness” at a cinema in Tiraspol. “We have the same clothes as you and we have the same devices. We are modern. Just look around.”
In front of him, a young couple sat at a sidewalk cafe in the waning sunshine eating burgers and sipping beer. Nearby, kids wheeled around on rollerblades.
Maybe it was the spotty cell service. Maybe it had something to do with life in a Soviet enclave. But many people in Tiraspol that day seemed less glued to their phones and, despite the sandbags and checkpoints, unusually friendly to outsiders.
When asked who he blamed for starting the war, Mr. Volsky, who spoke perfect English, said: “War is not the way to solve problems these days. I wasn’t there. I cannot judge them.”
But, he was quick to add, “Russia has done so much for us.”
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L'Humanité
Direct. Législatives 2022. L'actualité du 16 mai
D'ici le premier tour, le 12 juin 2022, retrouvez ici les dernières actualités sur les 577 élections locales qui composeront la future Assemblée nationale à l'issue du second tour, le 19 juin. Et tous les enjeux de cette échéance électorale qui pourrait avoir un dénouement inédit.
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Burkini : pour François-Xavier Bellamy, une « partie de la gauche est en train de perdre son âme »
Mais que diable arrive-t-il à la gauche ? La question semble hanter les pensées de François-Xavier Bellamy. Invité au micro d’Europe 1, lundi 16 mai, l’eurodéputé des Républicains s’est montré fort étonné par le « coup politique » que représente l’émergence de la Nupes. Selon lui, une bonne partie de la gauche serait « en train de perdre son âme » en s’alliant avec des figures problématiques comme Eric Piolle, maire de Grenoble.
L’ancien professeur de philosophie identifie le burkini – que l’édile isérois tente une nouvelle fois d’autoriser dans sa ville – comme l’un des révélateurs de la perdition d’une partie de la gauche : « Eric Piolle, figure de la Nouvelle union populaire, nous explique que le burkini est un progrès social », souligne François-Xavier Bellamy, fustigeant les élus qui « trahissent la cause des droits des femmes, la liberté et ce que la gauche a défendu pendant des années ».
Eric Piolle vs. le monde
La chose est d’autant plus scandaleuse, a expliqué l’eurodéputé conservateur sur Europe 1, que le débat fait son retour en France au moment où « en Afghanistan, des femmes risquent leur vie en manifestant contre la burka ». Surtout, il réfute l’argumentaire mobilisé par Eric Piolle, le maire de Grenoble assurant agir pour l’accessibilité de tous aux services publics… et l’universalisme. « La démonstration d’Eric Piolle n’a aucun sens du point de vue intellectuel, et elle est scandaleuse du point de vue moral », tance François-Xavier Bellamy, définitif
A Grenoble, le Conseil municipal doit voter aujourd’hui, lundi 16 mai, pour autoriser le port du burkini dans les piscines municipales. Une discussion qui suscite le désaccord franc de l’opposition municipale, mais également d’une bonne partie de la majorité qui a réélu Eric Piolle en 2020. Dimanche 15 mai, la préfecture de l’Isère s’est d’ailleurs invitée dans la partie, en prévenant qu’elle saisirait le tribunal administratif de Grenoble, sur ordre de Gérald Darmanin, en cas de passage de l’arrêté municipal.
L'Humanité
Sapiens pas fort
BilletMaurice Ulrich« Jeunes diplômés, ne répudiez pas la science et le capitalisme. » C’est comme un cri du cœur, une sommation solennelle, dans une tribune du Figaro adressée aux étudiants de l’école d’agronomie AgroParisTech, qui, la semaine passée, ont eu le front, lors de la remise de leurs diplômes d’ingénieurs, de critiquer, entre autres choses, une formation qui mène à « trafiquer en laboratoire des plantes pour des multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et des agriculteurs ». Et, pire encore, de remettre en cause certaines visions de l’innovation et des start-up qui « ne sauveront rien d’autres que le capitalisme ». C’était trop pour l’auteur de la tribune, Olivier Babeau, ancien collaborateur de François Fillon et président d’un machin libéral pompeusement nommé Institut Sapiens. C’est ne pas reconnaître, dit-il, que les progrès humains sont enfantés par « le respect des droits de propriété, la libre entreprise et l’échange ». Au diable la Sécurité sociale, l’éducation nationale, l’hôpital public, les grands organismes de recherche… on a bien compris. La science a bon dos.
agronomieétudiantsle figarole billet de Maurice Ulrich Valeurs Actuelles
Le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari devrait rejoindre le constructeur de voitures Hopium
Le remaniement approche. Et certains membres de la macronie se tournent vers l’avenir. Ce serait le cas du ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari. Comme le relate franceinfo, ce lundi 16 mai, il pourrait bien rejoindre le conseil d’administration d’Hopium, un constructeur français de voitures à hydrogène haut de gamme. L’entreprise a en effet annoncé avoir proposé « la nomination de Monsieur Djebbari (…) en qualité d’administrateur », affichant une photo du ministre en train de monter dans une voiture vraisemblablement de la marque.
Le Conseil d’Administration d’Hopium propose la nomination de Monsieur @Djebbari_JB, Ministre délégué aux Transports, en qualité d’administrateur.
Plus d’infos : https://t.co/Bw2XTQprdU pic.twitter.com/nk9PVa8cwy
— Hopium (@hopiumofficial) May 16, 2022
Une décision pas encore actée
Hopium a encore indiqué que « l’expertise et les connaissances du secteur de l’énergie et des transports » de Jean-Baptiste Djebbari ont « justifié ce choix ». Le PDG, Olivier Lombard, s’est également dit « honoré et fier d’accueillir Jean-Baptiste Djebbari dans cette formidable aventure industrielle française », relate franceinfo. La question sera toutefois tranchée lors de la prochaine assemblée générale d’Hopium, le 20 juin prochain.
Cette annonce intervient alors que Jean-Baptiste Djebbari n’a toujours pas déposé sa démission au poste de ministre d’Emmanuel Macron. Hopium a tenu à préciser que le membre du gouvernement toujours en place s’est pour l’instant « fait confirmer la possibilité de rejoindre le conseil d’administration auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) ». Sans que cela ne soit encore acté. L’avis de la HATVP sera rendu « dans les prochains jours ». Le cabinet de Jean-Baptiste Djebbari s’est enfin montré prudent sur ce point auprès de franceinfo : « On parle d’une proposition de nomination et non pas d’une nomination, qui aurait lieu le 20 juin. »
L'Humanité
Législatives. Bruno Nottin et les professeurs s’attaquent à Blanquer
ActuL’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et le ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Premier épisode de ce feuilleton avec le lancement de la campagne de Bruno Nottin.
Naïm SakhiMontargis (Loiret), envoyé spécial.
« Montargis n’est pas une réserve d’Indiens. On ne vient pas juste faire une promenade », prévient Bruno Nottin. Le candidat de la Nupes dans le Gâtinais a lancé sa campagne pour les élections législatives, samedi 14 mai. Devant la centaine de personnes rassemblées, le communiste n’en démord pas : « Nous allons offrir un GPS à Jean-Michel Blanquer, il en aura besoin. » Car c’est sur la 4 e circonscription du Loiret que le ministre de l’Éducation nationale a jeté son dévolu pour les élections législatives. « C’est celui qui a cassé l’école en supprimant 7 900 postes dans le secondaire alors que le nombre d’élèves augmentait de 65 000 », martèle le candidat de la gauche. « Blanquer ? Je suis allé le voir sur le marché ce matin ! Je l’ai alpagué en lui disant que c’était mon ministre préféré, avant de lui parler de McKinsey », s’amuse Fabrice, un syndicaliste enseignant. « Localement, les militants sont au taquet comme jamais. Des citoyens de gauche, mais aussi des professeurs du territoire ou du Sud francilien, souhaitent nous aider. On va voir comment les intégrer », poursuit Bruno Nottin.
« Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza »
Depuis l’annonce de cette confrontation, l’élu local PCF enchaîne les buzz sur les réseaux sociaux. « Il y a un chauve de trop dans cette circo ! On va faire en sorte que Blanquer se fasse autant de cheveux blancs (pour ceux qui lui restent) que les enseignants, les élèves et leurs parents durant ces cinq dernières années », a-t-il lancé d’emblée. « Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza », est devenu l’un de ses mots d’ordre. Une référence à la chaotique mise en place du protocole sanitaire à la rentrée de janvier, pilotée par un ministre de l’Éducation nationale qui était en vacances… sur l’île des Baléares connue pour ses soirées électro. « Ce buzz prouve que cette circonscription est un symbole, pour poursuivre la résistance face à la casse de l’école publique », assure le greffier de profession. Mais, malgré l’intérêt national que suscite ce duel, Bruno Nottin – qui a gagné des milliers de followers en quelques jours – veut garder la tête froide.
Une droite divisée sur la circonscription
Pourquoi Jean-Michel Blanquer a-t-il d’ailleurs choisi ce territoire ? À l’écouter, il serait « typique de cette région Centre, si significative de la France avec des qualités historiques et géographiques, une grande richesse de son histoire qui remonte au paléolithique ». Loin de cette argumentation digne d’un guide touristique, la réalité semble tout autre. Non seulement la Macronie avait failli battre le député LR Jean-Pierre Door en 2017, mais en plus la droite est cette année divisée. Car le député sortant a fait venir il y a un an Ariel Lévy, depuis le très chic 16 e arrondissement parisien où il était élu, afin d’en faire son successeur. Un parachutage qui ne passe pas du tout auprès de Philippe Moreau, le maire de Nogent-sur-Vernisson. L’ancien référent LR de la circonscription a donc décidé de concourir. Une aubaine, en apparence, pour Jean-Michel Blanquer. Mais c’était sans compter sur l’espoir soulevé par la dynamique d’union à gauche.
L’ancrage local du PCF
Certes, les chances de l’emporter restent modestes. Au premier tour de la présidentielle, le total des candidats de gauche dépassait timidement les 24 % des voix, quand l’extrême droite s’envolait à plus de 40 %. Dans ses tracts, le candidat RN Thomas Ménagé joue d’ailleurs la gagne, et rappelle que Marine Le Pen a obtenu « plus de 52 % dans le Gâtinais », au second tour. « Ça va être compliqué, mais s’il y a une fenêtre, c’est maintenant », note Bruno Nottin. D’abord parce que la droite locale est divisée, et que l’extrême droite pourrait l’être aussi. Ensuite, parce que le total de la gauche a progressé depuis 2017 et qu’elle s’est rassemblée. Enfin, parce que l’ancrage local des communistes est réel, s’appuyant sur les politiques sociales de la municipalité de Châlette-sur-Loing, la seule de gauche du territoire. Bruno Nottin, élu PCF, est d’ailleurs le principal opposant au maire LR de Montargis, Benoît Digeon. « C’est une personnalité populaire et reconnue pour son engagement sur le terrain », confie Johanna, une jeune aide-soignante présente au lancement de campagne.
Montargis, ville la plus pauvre de la région Centre
Pour autant, le candidat de la gauche rassemblée ne souhaite pas résumer cette élection à un face-à-face avec le ministre macroniste. « Nous devrons battre tous ceux qui soutiennent une même politique libérale qui fait tant souffrir les habitants », mesure-t-il. Dans l’agglomération Montargoise, 30 % des habitants n’ont pas de médecin traitant et la sous-préfecture déplore un taux de chômage de 20 %. Avec 33 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, Montargis est la commune la plus pauvre de la région Centre. Autant de problématiques que Bruno Nottin est déterminé à soulever, afin de transformer la campagne de Jean-Michel Blanquer en tout sauf la promenade de santé que le ministre espérait.
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“Tout le contraire de la liberté” : Éric Ciotti va déposer un projet de loi pour interdire le burkini
Éric Piolle a relancé la polémique il y a peu : celle du port du burkini. Le maire Europe Ecologie-Les Verts (EELV) de Grenoble souhaite autoriser ce vêtement islamique dans certaines piscines de la commune du Rhône-Alpes. Et ce, malgré la mise en garde du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, et l’opposition d’une partie de sa majorité, ainsi que de la droite grenobloise menée par l’ex-maire Alain Carignon. Le préfet de l’Isère est également contre l’autorisation du burkini.
Un vote décisif cet après-midi
Ce lundi 16 mai, à 15 heures, un vote sera organisé en Conseil municipal pour savoir si, oui ou non, le règlement des piscines municipales concernant les tenues vestimentaires sera modifié – comprenant le droit de porter un burkini ou un monokini. Alors que ce vote est imminent, Éric Ciotti compte faire front. Le député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes devait déposer, dans la matinée, un projet de loi pour interdire le burkini, rapporte France Bleu Azur. « Je dis une chose très claire, je déposerai ce matin une proposition de loi à l’Assemblée nationale pour interdire le port du burkini pour l’inscrire dans la loi », a-t-il affirmé à nos confrères ce lundi 16 mai.
Éric Piolle veut « mobiliser un vote islamiste »
Pour Éric Ciotti, le maillot de bain islamique est « tout le contraire de la liberté ». Il a comparé le choix d’Éric Piolle, qui souhaite selon l’élu « participer à cette soumission de la femme », à la récente manifestation de femmes en Afghanistan « qui veulent se dévoiler alors qu’on leur impose la burqa ». L’élu de droite a encore vivement critiqué Éric Piolle, auprès de France Bleu Azur : « Ce maire est malheureusement le symbole de la gauche de ceux qui veulent mobiliser un vote islamiste. » D’après Éric Ciotti, la démarche du maire de Grenoble ne serait que « politicienne » et surtout « extraordinairement dangereuse ».
Enfin, Éric Ciotti juge que ce débat est revenu sur la table en raison de « la lâcheté du gouvernement qui a refusé systématiquement de faire inscrire cette interdiction dans la loi ». Le vote de cet après-midi sera décisif, selon le candidat malheureux au Congrès LR, quifustige « un double discours », qui est de « dénoncer dans les tribunes l’attitude honteuse de monsieur Piolle et (de) refuser à l’Assemblée nationale d’en tirer les conséquences. »
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Vladimir Putin, Family Man
As Western nations place sanctions on people close to the Russian leader, including family members, the strict secrecy surrounding his private life is being punctured.
Credit...Pool photo by Maxim Shemetov
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By Jason Horowitz
VOORSCHOTEN, Netherlands — Vladimir Putin did not like the prying.
It was 2008, and the Russian president, then 56 and eight years into his tightening grip on power, stood for a news conference in Sardinia’s lavish Villa Certosa. At his side was his closest ally in Western Europe, Silvio Berlusconi, the media mogul and Italian prime minister of legendarily hedonist appetites with whom he shared a taste for raunchy jokes, over-the-top furnishings and vast wealth.
During the summers, Mr. Putin’s two teenage daughters had the run of the sprawling villa, going on secret luxury shopping and boating excursions under strict orders that their identities remain concealed and their faces hidden from cameras, according to a person with knowledge of the arrangement.
That strategy of strictly shielding his family worked well for Mr. Putin over the years, until Russia invaded Ukraine in February. Now, as nations impose sanctions on those closest to him — including those approved on Friday by Britain on the woman long considered to be his mistress, Alina Kabaeva, and his former wife, Lyudmila Ocheretnaya — the facade is beginning to crumble, shedding new light on the Russian leader’s private life.
Some of the first glimmers of his complicated family affairs unfolded in that scene at the villa, as a Russian reporter, Nataliya Melikova of Nezavisimaya Gazeta, gingerly broached the forbidden zone. Days before, a report in Moskovsky Korrespondent claimed that Mr. Putin and his wife of 25 years had secretly split. Enticingly, the newspaper further reported that he had fallen for Ms. Kabaeva, a famously flexible Olympic gold medalist in rhythmic gymnastics, who, at 24, was about the age of his daughters and had become a public face of his political party.
“I have always reacted negatively to those who, with their snotty noses and erotic fantasies, meddle in other people’s lives,” Mr. Putin said, denying the report. Mr. Berlusconi mimed shooting Ms. Melikova with an imaginary machine gun as Mr. Putin, who by then had been accused of murdering several journalists, nodded and smiled. Days later, Moskovsky Korrespondent halted operations for “financial reasons.”
Mr. Putin is more than just a protective father who, as he has said, wanted to give his daughters a normal life and considered their safety a matter of national security. A former K.G.B. operative steeped in the agency’s ways of subterfuge, disinformation and the Janus-like ability to present different selves depending on the situation, he has shrouded his personal life in secrecy and wrapped it in rumor.
He has two officially recognized daughters from his first marriage, but according to independent Russian news outlets and unverified international news reports, he may have four more children with two other women. Yet even his acknowledged daughters, now approaching middle age, are so hidden as to be unrecognizable on a Moscow street. His former wife, whom some biographers believe he married to improve his chances of entering the bachelor-resistant K.G.B., essentially vanished from view even before they divorced.
In the villa-dotted Russian enclaves of Switzerland, a petition began circulating in March demanding the repatriation of his supposed paramour, Ms. Kabaeva, angrily comparing her with Hitler’s mistress, Eva Braun. In Lugano, locals whisper about the green glass building Ms. Kabaeva lived in overlooking the lake and speak with confidence about the hospital where her rumored children were born and the schools they attended. But they have not seen her.
The supposed children are unverified and invisible. In a Monte Carlo luxury apartment building, residents shrug at pictures of another possible girlfriend and child of Mr. Putin’s who owned property there, and whose family shares addresses with Ms. Kabaeva’s family in exclusive Moscow luxury buildings. In many cases, they are apparitions, and as in many ghost stories, the phantoms can seem conjured for a desired effect, either by critics to undercut Mr. Putin’s self-made image as a protector of family values or by supporters to compound the image of Mr. Putin’s wealth, virility and mysteriousness. Or maybe they are simply real.
“There’s so many stories. All of them can be true or none of them can be true. And that’s sort of the fog of Putin,” said Nina Khrushcheva, a Moscow-born professor of international affairs at the New School in New York. Mr. Putin, she said, was at once both obsessively clandestine and an exhibitionist who fed off the Western depiction of him as a supervillain.
The great-granddaughter of Nikita Khrushchev, Ms. Khrushcheva said that Mr. Putin had a byzantine worldview typical of the Kremlin, and like Stalin, he embraced and perpetuated mythology peppered with truth. “You create misinformation,” she said. “You create an atmosphere of something that everybody is guessing and everybody is discussing and everything is secret.”
Some things do seem clear enough, though. Members of Mr. Putin’s family circle are beneficiaries of a kleptocratic system that Mr. Putin rules over like a mafia don, with oligarch lieutenants paying him tribute in the form of wealth, lucrative jobs or luxurious villas lavished on his family and those in the potential orbit of his affection. For decades, few succeeded in penetrating the opaque protective bubble built around them and their resources, but Mr. Putin’s invasion of Ukraine has changed that.
In April, the United States aimed into the fog and imposed sanctions on his two daughters, citing them as family members of a penalized person — Mr. Putin — and asserting their support for the Russian defense industry and reception of billions of dollars of funds directly overseen by Mr. Putin. The American government also nearly placed sanctions on Ms. Kabaeva, but pulled back at the last moment to avoid, for now, an escalation, officials said.
Sanctions experts say those measures were less meant to do Mr. Putin concrete financial harm than to send him a message that his aggression had crossed a line, and that his invisible and untouchable private world could be seen and reached by the West.
“Overall, sanctions that are not approved by the U.N. Security Council are bad, most importantly, they are useless,” said Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, when asked for comment on the Western sanctions against Mr. Putin’s family members. “Sanctions against families, relatives, acquaintances and journalists are stupid.” Asked whether the Kremlin believed sanctions against Ms. Kabaeva and her relatives were a personal affront against Mr. Putin, Mr. Peskov added, “This is just an absurd decision!”
The Dutch Branch
On a grassy plot of land on the outskirts of Amsterdam, protesters recently sent a message to Mr. Putin through his daughter Maria. Near Ukrainian flags planted in the middle of a heart made of candles, a sign addressed to “Ave Maria Putin” read: “It seems your old man is hard to reach and clearly impossible to stop even by his hangmen. But as we all know, fathers and daughters are a different story,” and, “We beg you, Maria.”
What at first seemed an unlikely place for an appeal — and an unlikely person to appeal to — made more sense when one understood that the land had recently been bought by Jorrit Faassen, a Dutch man who was once married to and has at least one child with Maria Vladimirovna Vorontsova, as Mr. Putin’s eldest daughter is known. In the 15 years since Ms. Vorontsova secretly began living with Mr. Faassen in the Netherlands, she had at times become the focus of local ire against her authoritarian father.
Things grew particularly tense in 2014, after Russia-backed separatists shot down a Malaysia Airlines jet departing from Amsterdam over Ukraine, killing 298 people, including nearly 200 Dutch. Mayors throughout the Netherlands demanded Ms. Vorontsova be deported, and scrutiny has increased with the current war in Ukraine.
A Dutch investigative news outlet, Follow the Money, reached Mr. Faassen in Russia recently.
In a strong Hague accent, he called the war in Ukraine an inconvenience and denied that he had been the husband of Ms. Vorontsova. “He was not at ease,” said the editor who interviewed him, Harry Lensink.
Since then, the reporters have been ill at ease, too, and worried about their phones being tapped. A contributor to their article about Mr. Faassen received notice that a person using a server in Moscow had tried to hack his email account.
All of that anger and anxiety was far removed from the revelry at a party celebrating the couple in 2008 in Wassenaar, perhaps the most exclusive and wealthy area in all the Netherlands. “It was a wedding party,” recalled Danny Plezier, a local singer of Dutch folk songs who performed at the affair.
He said the guests sang along with his hits, and he shook hands with the groom, whom he had known for years, and his new bride. Mr. Plezier said he had no idea she was Mr. Putin’s daughter and left after his set.
Hardly anyone at the wedding knew much about her, though pals of Mr. Faassen, who moved to Moscow for business in 2006, gave clues in their rowdy speeches. They joked about their pastime of hitting on rich Russian girls in Moscow clubs.
Maria’s parents did not attend her Dutch wedding party. Some Russians did, however, including fit men who watched from the bar as a relative of the bride — a young woman who sang a touching, traditional Russian song — danced emphatically to tango music.
The groom’s cousin Casper Faassen, now a prominent Dutch artist, said that the next time he saw his cousin’s wife, Maria, was at his aunt’s birthday party in the nearby town of Merenwijk. As guests angled for Indonesian food at the buffet, he said, Maria seemed composed but apart, looking elegant in a beige dress, standing with perfect, dancerlike posture. She communicated with everyone, including her husband, in good English and spoke little Dutch.
The couple eventually ordered some of Mr. Faassen’s art pieces. He recalled delivering three blurred images of ballerinas against a gold-leaf background to their apartment above the local Albert Heijn supermarket in nearby Voorschoten. Maria answered the door as her husband, Jorrit, loafed on the couch in front of the television. As he came in, Casper joked about his cousin being a couch potato, and recalled that Maria rolled her eyes in solidarity.
Neither Casper nor many others in the family knew the true identity of the woman who went as Maria Vladimirovna Vorontsova, and now Maria Faassen, but Masha to her father. But in 2010, a Russian news outlet, New Times, reported that Jorrit, then an official at a Russian consultancy firm, received a beating from the bodyguards of Matvey Urin, a top Russian banker who did not know who he was dealing with, after a road rage episode in Moscow.
Mr. Urin promptly lost licenses to operate banks and the bodyguards ended up in jail. Russian gossip reporters speculated that the Dutchman was Mr. Putin’s son-in-law, though Jorrit always denied it.
The couple spent much of their time in Moscow, where documents listed him as an official at Gazprombank. Casper said his cousin once offered him the potential of lucrative connections and sales in Russia. But by then, the rumors of Maria’s parentage had begun to circulate and the artist, who reviled Mr. Putin for his undercutting of democracy and violent crackdowns, demurred.
“I said, ‘Thanks, but no thanks,’” he said, and steered clear of the couple from then on.
But local residents paid more attention to them. On a recent afternoon around the luxury high-rise where Jorrit bought the top two floors, one Ukrainian neighbor expressed disgust at the former inhabitants while Corien Zoetemelk, 57, who lives across the street from the penthouse condo, recalled seeing the couple at various times, including gliding along the canal underneath their apartment building.
“I saw them on their sloop,” she said. “She was pregnant.”
On the second-floor balcony of their building next to the canal, an older man said that he “was on the elevator with her once,” and that “she looked like her father.” The man said the couple also had a son, or at least people had seen Jorrit, who avoided contact with his neighbors, with a little boy. The man on the balcony stopped talking when his wife angrily called him into the apartment. “They can get you for this,” she hissed.
Sergei Roldugin, a cellist and a close — and fabulously enriched — friend of Mr. Putin, now on the United States’ and European Union’s sanctions lists, and Maria’s godfather, once told an interviewer that she had a son in 2012. In a 2017 interview with Oliver Stone, Mr. Putin acknowledged that he had become a grandfather.
Some locals are convinced that they saw the Russian grandfather visit.
“I did see Putin,” said Patricia Kortekaas, 62, a member of Voorschoten’s City Council, as she stood outside the supermarket he had supposedly entered. She recalled seeing him, flanked by security, in the coffee and tea aisle.
“He looked cautious,” she said. “I thought, ‘What’s wrong with him?’” (Mr. Putin’s office has denied the visits.)
By 2014, Maria had become a specialist in pediatric dwarfism. Her charity project, Elfa-Endo, which helps children with endocrine problems, also received funding from the powerful — and now under sanction — Alfa Bank. That could be the reason the U.S. Treasury decided to punish her for leading “state-funded programs that have received billions of dollars from the Kremlin toward genetics research and are personally overseen by Mr. Putin.”
Those sanctions could hurt her new family. According to a report published in April by the independent Russian news outlet Meduza and the Russian-language site Current Time TV, she had by then divorced Jorrit and remarried a Russian man who got a job at the gas company Novatek. A powerful oligarch, Gennady Timchenko, who often pops up as Mr. Putin’s family fixer, and who is also on sanctions lists, recently sat on Novatek’s board.
Maria could not be reached for comment. Mr. Faassen did not return a request for comment left with his father, who said, “Go away,” at his home, where the windows, traditionally uncovered in Holland, were blocked with newspaper.
The ‘Disciplined’ Daughter
From the beginning, Mr. Putin’s personal story seemed filled with the stuff of myth making. He used an official biography — published in 2001, when he first took power as an apparent next-generation democrat — to burnish his image as a tough but heroic family man. In it, he tells the story of personally saving the family, while naked, when a faulty sauna burned down the family dacha.
“The girls suffered the most from the incident,” Mr. Putin said of his two daughters. “They had brought all their treasures from home to the dacha — all their toys and Barbie dolls, which they had been accumulating their whole lives. Masha told me later that she couldn’t sleep for several months after that. They had lost everything that was familiar to them.”
Now, the conflagration of Mr. Putin’s war in Ukraine has threatened to strip them of everything again.
That goes, too, for his second daughter, Katya, who, as Mr. Putin tells it, “turned out to be the most disciplined.”
“When I shouted, ‘Everybody get out of the house!’” he says, “she dropped her spoon on the table and leaped out of the house without asking any questions.”
Indeed, Katya, who lived under the alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, seems to be the one who has adhered more to Mr. Putin’s circle of influence. In February 2013, she reportedly married Kirill Shamalov, the son of Nikolai Shamalov, a close associate of Mr. Putin’s and major shareholder of the Bank Rossiya. One of Mr. Putin’s preferred ski resorts, Igora, provided an idyllic winter setting, with the names Kirill and Katerina written in the snow.
In 2020, Meduza and another independent Russian news outlet, Important Stories, obtained emailed wedding invites that Mr. Shamalov sent to Maria, Jorrit and their son in Holland. The wedding was said to have indoor ice skating, a laser lighting display and a faux Russian village with assorted performances.
Katerina was herself a seasoned performer who had become passionate about acrobatic rock ’n’ roll dancing. In 2013, she and her dance partner, Ivan Klimov, who flipped her through the air as she wore a leotard and white sneakers, performed at the Boogie-Woogie World Masters of acrobatic rock.
“Everyone knew she was Putin’s daughter,” said Edilio Pagano, who often judged the events that Katerina competed in but said he never felt pressure to give her higher scores.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Military analysts say that Moscow appears to be further scaling back its objectives in eastern Ukraine, where it has recently been focusing its firepower, and may be working to secure a smaller portion of the Donbas region on its border.
NATO’s show of strength Although planned before the invasion of Ukraine, NATO held a large military exercise on Russia’s doorstep in Estonia. The drills come as Finland and Sweden confirmed that they would cast aside decades of strategic neutrality and apply for membership in the alliance.
McDonald’s moving to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move is a significant departure for a brand whose growth across the world became the symbol of globalism and even the basis of a peace theory.
He said that Katerina “was not, shall we say, a brilliant athlete, but she really cared, in that she was present at every competition.” She never spoke of her lineage, he said, but was a “very reserved, very kind, smiley and well mannered” woman who communicated mainly in English.
Around 2014, Mr. Pagano worked with her on the executive committee of the World Rock ’n’ Roll Confederation, based in Switzerland, where she was the vice president for expansion and marketing. She rarely attended meetings, he said, but when she did, she was always accompanied by two bodyguards.
By then, she was busy with bigger business. In 2015, the Russian news agency RBC reported that she had gone to Switzerland not for a dance competition, but to attend the “Russian session” of the Davos Forum with Mr. Shamalov.
Mr. Putin let slip in a 2011 Russian television interview that Katerina majored in Oriental studies at St. Petersburg University. But as she stepped gingerly into view in 2015, it was as the author of a math textbook and a half-dozen scientific papers, including one on space travel and how the body reacts to zero gravity. Her co-author, the rector of Moscow State University, Viktor Sadovnichy, did not return a request for comment.
Yet she was more than an academic. Katerina headed a research institute, Innopraktika, to sponsor and support young scientists, that was partly financed by the state oil company Rosneft. The board of Innopraktika, Reuters found, had a host of Putin confidants and former K.G.B. officials, including some who lived in the same apartment complex in Dresden, Germany, when the Putin family was stationed there in the 1980s. And by 2014, she helped oversee the $1.7 billion expansion of Moscow State University, working as a liaison to the business sector with the title of vice rector.
As she grew professionally, so did her husband’s wealth. Kirill Shamalov acquired from Mr. Timchenko, the Putin-connected oligarch and apparent family fixer, a roughly $3 billion stake in Russia’s leading oil and petrochemical company and became one of its top shareholders. The couple also acquired from Mr. Timchenko, for an undisclosed price, a seaside villa in Biarritz, France. (In March, Russian activists broke into that villa and tried to make it available to Ukrainian refugees.)
In 2018, Katerina appeared on a Russian television show, which identified her as the “director of Innopraktika and deputy director of the Institute of Mathematical Study of Complex Systems at Moscow State University.” In the segment, she spoke in front of a computer graphic of a head wired to electrodes. (The U.S. Treasury Department placed sanctions on her for being “a tech executive whose work” supports the Russian government “and defense industry.”)
That year, Bloomberg reported that the couple divorced and shared nearly $2 billion in assets. The United States placed sanctions on Mr. Shamalov, identifying him as the “former husband” of Katerina. Her true love still seemed to be dance. In 2019, she became a council member of Russia’s World Dance Sport Federation.
But Miriam Kerpan Izak, the president of the World Rock ’N’ Roll Confederation, said Katerina was no longer associated with the group. “I don’t have any contact with her,” she said, adding, “She’s not active anymore.”
The Other Women in Putin’s Life
Mr. Putin’s war has also forced other children linked to him to pull back from their preferred public activities.
Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, whose patronymic means she is the daughter of a Vladimir, is a 19-year-old who played up her possible connection to Mr. Putin to gain tens of thousands of followers on her Instagram account, filled with pictures of her coyly hiding her face. In interviews, Luiza, as she is known, admitted that she looked a lot like Mr. Putin and said that if the president stood before her, she would ask him, “Why?” But the war brought angry attention and her account suddenly disappeared.
Luiza is the daughter of Svetlana Krivonogikh, 47, a former cleaning woman in St. Petersburg, who, through an alleged relationship with Mr. Putin, turned into a real estate baroness, a board member of Mr. Putin’s personal Bank Rossiya and a major stakeholder in the Igora ski resort where Mr. Putin’s second daughter, Katerina, was married.
In 2021, the release of the Pandora Papers — millions of leaked documents from offshore financial firms — and an earlier investigation by Proekt, which was subsequently banned in Russia, showed that Svetlana’s worth was estimated to be around 100 million euros, or about $105 million, and included a $3.75 million Monaco apartment.
Maria Pevchikh, the head of investigations at the Anti-Corruption Foundation, a Russian nonprofit organization founded by the Russian opposition politician Aleksei A. Navalny, was certain that Mr. Putin had fathered children with his mistresses and that they had lived in luxury abroad.
She pointed to paper trails that indicated extravagant wealth for the women and their families and to property records showing that a Gazprom subsidiary gave luxurious apartments in the same Moscow building to the mothers of Ms. Kabaeva and Ms. Krivonogikh.
On a recent afternoon, as Russians climbed into exclusive sports cars in front of Monte Carlo’s landmark casino, residents of the apartment building there said they had never seen either Ms. Krivonogikh or her daughter. The doorman said she did not live there.
On April 22, Mr. Putin’s supposedly current mistress — and by some accounts, his new wife, Ms. Kabaeva — appeared in Moscow at her annual Alina Festival, a patriotic gymnastics event. An advisory member of the National Media Group, controlled by the powerful oligarch Yuri Kovalchuk, she rallied support for the invasion of Ukraine in front of the “Z” signs that are symbols of Mr. Putin’s war.
The Swiss and international news media have often reported as a given that Ms. Kabaeva, who was living in Switzerland, had Mr. Putin’s child at the Sant’Anna clinic near Lugano in 2015, when he disappeared for eight days. (“Doesn’t correspond to reality,” the Kremlin spokesman, Mr. Peskov, said at the time.)
The Lugano clinic, its pristine lobby filled on a recent afternoon with pregnant women speaking Russian, declined to comment. A 2019 report in a Russian newspaper saying that Ms. Kabaeva had given birth to twins vanished from the web.
Around Lugano, residents are certain that she had once lived under heavy guard in the glass luxury building overlooking the lake in Lugano’s Paradiso neighborhood.
“I know she lived here,” said Olena Utkina, a Ukrainian woman who worked in a beauty salon down the block. Some are so certain that Ms. Kabaeva lived there that they have sought to kick her out, circulating a petition demanding that Switzerland “take action and reunite Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva with her ‘Führer.’”
But the doorman at the building said he had worked there for 10 years and had never seen anyone by that name. No one in the cafes of the Collina d’Oro, a fabulously wealthy area popular with the city’s Russian enclave, had ever seen her. And the couple’s reported children have never publicly materialized.
“They have never been here,” said Bill Eichner, a director at the exclusive American school in Switzerland, where an application for a new Russian student, to be vetted against the growing sanctions list, sat on his desk.
None of the faithful at the nearby Russian Orthodox Church said they had ever seen Ms. Kabaeva, and Ukrainian refugees there said they would avoid her if they did.
“It would be great if Switzerland would take her property away,” said Katerina Chaplynska, 25, who fled to Switzerland with her teenage sister after the Russian invasion of Ukraine. Some Russians, too, said they would not like to see Ms. Kabaeva, including Victoria Bussi, 34. She said she used to support Mr. Putin, but now found him less mysterious, more a plain war criminal.
“He destroyed Russia’s reputation,” she said.
Claire Moses contributed reporting from the Netherlands, and Ivan Nechepurenko from Istanbul.
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Valeurs Actuelles
Ciotti, Wauquiez, Lisnard, Retailleau : les prétendants à la tête de LR penchent (nettement) à droite
L’avenir des Républicains va-t-il s’inscrire nettement plus à droite que par le passé ? Laminé lors de l’élection présidentielle, le parti historique de la droite et du centre semble être parvenu à limiter l’hémorragie : seule une dizaine de députés LR a sollicité l’investiture de Renaissance pour les élections législatives. C’est la victoire de Christian Jacob, qui s’est battu pour imposer l’indépendance des Républicains. Reste que, pour survivre, le parti ne pourra faire sans une clarification idéologique et un repositionnement. Ce sera la lourde mission du successeur de Christian Jacob, qui a prévu de lâcher la rampe après les législatives.
Selon Le Parisien, plusieurs cadres LR semblent déjà intéressés par la reprise en main du parti. Jeudi dernier, c’est Julien Aubert qui s’est manifesté dans les colonnes du Figaro, en annonçant vouloir imposer un retour au RPR originel. Le député du Vaucluse ne cache pas vouloir faire sans le centre : « Le parti unique rassemblant la droite et le centre est mort. » Laurent Wauquiez aurait également sondé ses proches, et aurait prévu de consacrer son été à réfléchir à un éventuel retour aux affaires. Le Parisien cite également les noms d’Éric Ciotti, David Lisnard et Bruno Retailleau – même si la plupart d’entre eux se rallieraient à Laurent Wauquiez, le cas échéant.
Aurélien Pradié pour sauver l’honneur ?
Point commun entre toutes ces personnalités ? Leur positionnement historique à l’aile droite des Républicains. Depuis la présidentielle et la nouvelle victoire d’Emmanuel Macron, les plus modérés des Républicains semblent disqualifiés au sein du parti, comme emportés par l’échec de Valérie Pécresse – quand ils n’ont pas tout simplement déjà rejoint la majorité. À droite toute, donc ? « L’enjeu est de faire vivre une autre ligne, mais une logique de fracture existe, on ne va pas se raconter d’histoires », admet un cadre du parti auprès du Parisien.
Parmi les figures moins droitières qui pourraient tenter leur chance, Aurélien Pradié, néochiraquien assumé et farouchement opposé à un rapprochement avec la macronie, fait tout de même figure de ténor. Ses chances sont cependant minées par sa très mauvaise réputation au sein du parti. Pour le reste, résume Le Parisien, personne ne croit au retour de Xavier Bertrand, pas plus qu’aux sous-entendus de Rachida Dati. Quoi qu’il en soit, les choses devraient se décanter assez naturellement : « Il y aura un consensus entre poids lourds sur les gros candidats avant le congrès », assure un cadre national. Rendez-vous est pris à l’automne prochain.
New York Times - World
Mohammed bin Zayed, an Ambitious U.S. Partner, Rises to Lead the U.A.E.
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Sheikh Mohammed has used his small country’s oil wealth to exert great influence across the Middle East and in Washington.
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By Ben Hubbard
BEIRUT, Lebanon — Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan became the president of the United Arab Emirates on Saturday, formalizing the rise of a 61-year-old prince who has deftly wielded his country’s oil wealth to become one of the most influential leaders in the Arab world and a close partner of the United States.
At the helm of the Emirati state, Sheikh Mohammed succeeds his older half bother, Sheikh Khalifa bin Zayed, who died on Friday at 73 after leading the Persian Gulf country for 18 years.
Sheikh Mohammed, who had previously served as the crown prince of Abu Dhabi, one of the seven city-states that make up the United Arab Emirates, was unanimously chosen as president by a council of the rulers of the seven emirates, the Emirati state news agency said.
Sheikh Mohammed thanked the other rulers for their trust and prayed that God would help him “serve his country and the loyal people of the Emirates,” the news agency said.
Known across the region and in Western capitals for his inquisitive mind and for an understated demeanor that masks ambitions that extend far beyond his country’s borders, Sheikh Mohammed has effectively been ruling the Emirates since 2014, when Sheikh Khalifa had a stroke and stepped back from public life.
Often referred to by his initials, M.B.Z., Sheikh Mohammed has built close ties in Washington by offering up the services of the Emirates and its armed forces to help with Western military endeavors in the region. His country has also spent copiously on American-made weapons and on lobbyists to ensure that his views are promoted in the United States.
Emirati special forces have deployed with Americans in Afghanistan, Kosovo, Somalia and Libya, and the United Arab Emirates was a member of the international coalition that the United States formed to fight the Islamic State in Iraq and Syria.
As head of state, Sheikh Mohammed will also oversee the decisions of one of the world’s largest sovereign wealth funds as well as of a major oil and gas producer and member of OPEC at a time of turbulence in global energy markets exacerbated by the war in Ukraine.
In the Middle East, Sheikh Mohammed considers the biggest threats to stability Iran and its network of armed proxies and political Islamists led by the Muslim Brotherhood, a Muslim social and political organization connected to political parties in a number of Arab countries.
He is close to Crown Prince Mohammed bin Salman of Saudi Arabia, the kingdom’s de facto ruler, and played a large role in marketing the young Saudi prince in Washington as the future of Saudi Arabia after his father, King Salman, ascended the throne in 2015.
Their two countries spearheaded a military intervention in Yemen shortly after that has accomplished none of its main goals, settled into a grinding stalemate and fueled one of the world’s worst humanitarian crises.
In the aftermath of the Arab Spring uprisings that spread across the region in 2011, Sheikh Mohammed worked behind the scenes to support strongmen and undermine political Islamists in Egypt and Tunisia.
More recently, his government has resisted Western entreaties to help isolate President Vladimir V. Putin over his invasion of Ukraine, making the Emirates a refuge for fleeing Russian oligarchs and their money.
The United Arab Emirates is a desert country about the size of South Carolina on the coast of the Persian Gulf and on the Gulf of Oman. It is the home of Dubai, a flashy, futuristic metropolis. Of the Emirates’ estimated 10 million people, about 1.2 million are citizens. The rest are foreign workers.
Domestically, it is an autocracy with no political parties and where political activists and critics of government policy are heavily surveilled, have been targeted with sophisticated hacking software and are sometimes jailed. But its strong economy has made it one of the most popular destinations for educated professionals from across the region.
Unlike Saudi Arabia, its closest ally, the Emirates allows for freedom of religion and hosts mosques, churches, temples and other houses of worship. It also has a Ministry of Tolerance, intended to promote acceptance of others, and a woman who serves as the minister of state for happiness and well-being.
Sheikh Mohammed’s relationship with the White House has seesawed in recent years. He privately expressed frustration with President Barack Obama because of his push to secure an international agreement to constrain Iran’s nuclear program, which was signed in 2015. Along with Israeli and Saudi leaders, Sheikh Mohammed felt that focusing only on Iran’s nuclear program left it free to pursue other activities that destabilized the region, like arming proxy militias.
After the election of Donald J. Trump, Sheikh Mohammed actively courted the incoming president and his entourage, and even canceled a meeting with Mr. Obama in order to meet Jared Kushner, Mr. Trump’s son-in-law and senior adviser.
His ties were much warmer with Mr. Trump, who in 2018 withdrew the United States from the Iran nuclear deal and, initially at least, cheered on a blockade that the Emirates, Saudi Arabia and other countries imposed on Qatar, another close American partner in the gulf, in 2017. (The Trump administration later worked to heal the rift, which was more or less resolved in 2021.)
In August 2020, the Emirates handed Mr. Trump another win by establishing full diplomatic relations with Israel, making it the third Arab country to open formal relations with the Jewish state and the first new one to do so in 28 years. The Kingdom of Bahrain, a gulf island, Morocco and Sudan followed later.
Sheikh Mohammed’s relationship with President Biden has been less smooth. The Emirates was alarmed by the United States’ sudden withdrawal from Afghanistan and the swiftness of the Taliban’s takeover of the country.
And Emirati officials have told American interlocutors that they feel the United States has done too little to protect the United Arab Emirates and Saudi Arabia from attacks by armed Iranian proxies, raising questions about the longstanding American commitment to ensuring the security of gulf countries and their oil production.
Sheikh Mohammed is the Emirates’ third president since the country gained independence from Britain in 1971 and named his father, Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan, its first head of state.
Sheikh Mohammed is a trained helicopter pilot who, like other gulf royals, was educated at the British Royal Military Academy at Sandhurst.
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BBC
SANS TITRE
Swedish PM Magdalena Andersson says Europe and Sweden "are
living now in a new and dangerous reality".
Andersson has just announced that Sweden will be applying to
join Nato, during a press conference.
However, she says Sweden does not want permanent Nato military
bases or nuclear weapons on its territory if its membership is approved.
Maddy Savage
Reporting from Stockholm
It’s rare to see Sweden’s two largest parties holding a joint news conference, and in such agreement, especially just months before a general election.
But Prime Minister Magdalena Andersson and Ulf Kristersson, leader of the largest opposition party, the centre-right Moderates, clearly wanted to send out a message that Sweden is united when it comes to its Nato application.
Andersson suggested it was the end of an era for her country and said she was confident that the Swedish public supported her decision.
Kristersson argued it wasn’t a time for party politics, but couldn’t contain his excitement that a policy his party has been pushing for for two decades is finally coming into fruition.
Their news conference followed a three-hour special debate in the Swedish parliament earlier on Monday.
There wasn’t a vote, but this was an important chance for opposition parties to express their views before the government’s final decision on Nato membership.
Although most offered strong support for the decision, the Left Party and the Greens remain opposed to the application.
"We are leaving one era and beginning another," Swedish PM Magdalena Andersson tells a press conference after announcing the country will be applying for join Nato.
Sweden and Finland have both expressed a desire to file their Nato applications together.
"We expect it shouldn't take more than a year" for the alliance's 30 members to unanimously ratify Sweden's membership application, Andersson adds.
Swedish PM Magdalena Andersson is still speaking on the country's application to join Nato.
A date for the formal application is still unclear because Sweden will send in its application together with Finland, she says.
She adds that she does not see any direct military threat against Sweden yet.
Ulf Kristersson, leader of the opposition Moderate party, is also speaking at the press conference.
He also backs the decision to apply for Nato membership.
"This is a historic decision", he says.
It's not about party politics but about taking joint responsibility for the country's security, he adds.
More now from Swedish PM Magdalena Andersson in Stockholm, she
says that Sweden will be in a vulnerable position while its Nato application is
being processed.
She adds that people can have a different opinion about joining
Nato and still care about Sweden.
Last week, the UK signed security pacts with both Sweden and Finland, agreeing to come to their aid should either nation come under attack.
Swedish PM Magdalena Andersson is giving a press conference in Stockholm.
She begins by confirming that Sweden will apply for Nato membership, upending a long history of military neutrality.
The PM adds that she is confident that there is support for this among the Swedish people.
Belarusian President Alexander Lukashenko has urged other members of a Russian-dominated military alliance to stand united.
He also accused the West of hoping to prolong the conflict in Ukraine in an effort to weaken Russia.
Lukashenko, speaking at a summit of the leaders of the Collective Security Treaty Organisation (CSTO) in Moscow, said "hellish sanctions" against his country and Russia could have been avoided if the group had spoken with a united voice.
"Without a united front, the collective West will build up
pressure on the post-Soviet space," Lukashenko said in televised opening remarks, addressing Russian President Vladimir Putin and
the leaders of Armenia, Kazakhstan, Kyrgyzstan and Tajikistan.
We have more on what President Putin has been saying in his latest remarks.
During Russia's invasion of Ukraine, Moscow had obtained "documentary evidence of components of biological weapons being essentially created" near Russia's borders, he told the summit of the Russia-led security bloc CSTO.
He added "possible methods and mechanisms of destabilising the epidemiological situation in post-Soviet space were being worked on".
The BBC is unable to independently verify those claims.
Putin added the CSTO was planning a "series of joint exercises in Kazakhstan, Kyrgyzstan and Tajikistan in the autumn".
Russian President Vladimir Putin has said
Russia has no issue with Finland and Sweden, but that the
expansion of military infrastructure on their territory would
demand a reaction from Moscow.
Speaking about Nato expansion at a summit of the Russian-led
Collective Security Treaty Organisation (CSTO) in the Russian capital, he says it is a problem for Russia and is in the interest of the USA.
He also says Russia needs to pay additional attention to what he says are Nato's plans to increase its global influence.
Ukraine's Eurovision victory continues to bring some joy to the war-torn nation, in particular Timur Miroshnychenko, a commentator whose reaction to the moment his country won the contest was caught on camera.
Covering the event from a bomb shelter in Kyiv, he could be seen celebrating when Kalush Orchestra beat the UK's Sam Ryder to take the title.
Speaking to BBC Breakfast earlier, Miroshnychenko said Eurovision showed his country that the "whole of Europe stands with us" in the face of Russia's war.
"You can't even imagine how important that is for us," he said, adding he was "overwhelmed" with emotion when the result was announced.
Asked if he hopes Ukraine will be able to host the contest next year, the presenter said "of course".
Ukrainian border guards repelled an
attack by a Russian sabotage and reconnaissance group in the
north-eastern region of Sumy this morning, the regional governor Dmytro Zhyvytsky has said.
The Russian group entered Ukrainian territory under the cover of
mortar shells, grenades and machine gun fire but retreated after
the border guards fought back, Zhyvytsky wrote on Telegram.
Russia's military crossed into the Sumy region shortly after
its invasion on Ukraine began on 24 February, however, Ukrainian forces regained control of the region on 8 April and have been bracing for
further attacks.
The BBC has not been able to independently verify these claims.
The frontman of Ukraine's Eurovision winners Kalush Orchestra has returned home to help people fleeing his country due to the war.
Oleg Psiuk, notable for his trademark pink bucket hat, runs a volunteer organisation that helps refugees with food, accommodation, and medication.
Psiuk said he hoped next year's Eurovision song contest would be held "in a newly rebuilt and happy Ukraine".
Winning nations are automatically given the chance to host the annual event.
Ukraine's president Volodymyr Zelensky echoed the artist's sentiments, saying: "We will do our best so that Ukraine's Mariupol, a liberated, peaceful city that has been rebuilt, will host guests and participants of Eurovision one day."
Following his win on Saturday night, Psiuk made a plea from the stage. “Please help Ukraine, Mariupol. Help Azovstal right now,” he shouted, referencing some of the worst-hit areas since Russia invaded.
Take a look at Eurovision in pictures here.
Kremlin spokesperson, Dmitry Peskov, has said Russia was closely watching Sweden and Finland’s bids to join Nato, adding that he was convinced that their accession would not strengthen the security of Europe.
"This is a serious issue, an issue that raises our concern, and we will follow very carefully," he said.
Peskov also pointed out that in comparison with Ukraine, Russia did not have any territorial disputes with Finland or Sweden.
Earlier, Russia's deputy foreign minister said Sweden and Finland's plan to join the military alliance is a mistake that would have far-reaching consequences.
"They should have no illusions that we will simply put up
with it - and nor should Brussels, Washington and other Nato capitals. The
general level of military tension will rise, predictability in this sphere will
decrease," Sergei Ryabkov told the state RIA Novosti news agency.
Sweden is expected to make a formal decision on its
application to join the military alliance today. The country's
parliament is currently debating the potential membership bid. Finland has also
confirmed it will apply to join Nato.
McDonald's has said it'll exit the Russian market and has started a process to sell its business in the country after 30 years of operating its restaurants there.
In March, the fast-food chain said it was temporarily closing around 850 restaurants in Russia in response to the country's invasion of Ukraine.
"The humanitarian crisis caused by the war in Ukraine, and the precipitating unpredictable operating environment, have led McDonald's to conclude that continued ownership of the business in Russia is no longer tenable, nor is it consistent with McDonald's values," the company said in a statement.
As part of McDonald's decision to leave, the company is "pursuing the sale of its entire portfolio of McDonald's restaurants" in Russia to a local buyer, it said.
McDonald's restaurants in Ukraine remain closed while the company continues to pay full salaries for its employees in the country.
If you're just joining or need a catch-up, here are the latest developments:
Kharkiv
Diplomacy
More now on our top story, that Ukrainian troops have reportedly reached the border with Russia after counter-attacking near the city of Kharkiv - Ukraine's second largest city and home to 1.4 million people.
Russia's inability to take over Kharkiv should be regarded as a defeat for the country, according to General Sir Richard Barrons, former commander of UK Joint Forces Command.
"It was just way too big an
objective for the Russian military," Barrons told Radio 4's Today Programme, adding that Russia "doesn’t have the numbers, the will or the
skill to take large cities".
"When [the Russians] got stuck round outskirts, it became an easier target for a very aggressive and successful Ukrainian
counter-attack, and trying to sit around Kharkiv became much less important than the fight under way in the Donbas," he said.
Barrons said Russia's failure
around Kharkiv doesn't amount to a failure of the Russian invasion on its own terms, adding that its focus is now advancing in the east of the country.
French carmaker Renault says it is selling its majority stake in the Russian carmaker Avtovaz, in an agreement that will cost it some €2.2bn (£1.8bn).
Renault is the latest foreign company to leave following Moscow's invasion of Ukraine.
Its holding of nearly 70% in Avtovaz is to be sold to the Russian Central Research and Development
Automobile and Engine Institute, called Nami. The deal includes a six-year option to buy back the stake.
And its 100% shares in Renault Russia will go to the city of
Moscow, the company said.
Moscow has said the company's Russian assets have now become state property.
"Today, we have taken a difficult but necessary decision,
and we are making a responsible choice towards our 45,000
employees in Russia," said Chief Executive Luca de Meo.
In March, the car manufacturer said it was suspending work at its Moscow factory.
The European Union will launch its sixth set of sanctions against Russia in a matter of days, according to Austria's foreign minister.
Alexander Schallenberg said he was "confident" that the bloc's latest show of unity with Ukraine would be ready to go following the necessary "discussions". The move is necessary, he added, because "Russia is watching us".
Jean Asselborn, Luxembourg's foreign minister, seemed less certain on timings, saying EU officials needed more time to reach an agreement that worked for everyone. But admitted: "There really is no excuse not to get the package done."
The EU, UK and US have already imposed a raft of economic and diplomatic sanctions on Moscow. Find out about them here.
At least 3,000 Mariupol residents are being held in a Russian "filtration camp" - a centre for housing civilians before they are evacuated - in the Donetsk Region. That's according to Petro Andryushchenko, an adviser to Mariupol's mayor.
Russia has set up its so-called filtration camps in numerous locations outside Ukraine but many Ukrainians have given chilling accounts of life in these centres, one describing them "like a true concentration camp".
According to him, a former correctional institution in the town of Olenivka has been turned into a filtration camp.
"[They are being held] only because of their active pro-Ukrainian position. Is it not repression and political persecution?", Interfax-Ukraine news agency quoted Andryushchenko as saying.
He also said the Russian "repressive machine" had stepped up activity across Mariupol and its outskirts, with the Russians "actively looking for" Ukrainian war veterans.
Danny Aeberhard
Europe analyst, BBC World Service
Ukraine says that troops that have been counter-attacking near the north-eastern city of Kharkiv have reached the Russian border.
Flashing "V" signs for victory, and gathered round a wobbly blue and yellow border post, the soldiers addressed President Zelensky.
"We are here! We are at the border!" they say.
It's a symbolic moment, and a morale boost. But despite successes of this counter-offensive, the city of Kharkiv itself is not out of danger.
Russian shelling, though reduced, does continue - several people were injured overnight in the latest attacks.
And Ukraine is not yet in a position to threaten Russian supply lines that lie further east. Meanwhile fierce battles continue in Luhansk and other parts of Donbas.
L'Humanité
NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »
EntretienChaque lundi, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable politique de l’un des partis qui composent la Nupes. Cette semaine, Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, pour qui le programme de rupture de la coalition « peut changer la vie des gens ».
Emilio MesletSecrétaire national d’EELV et candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives, à Paris, Julien Bayou revient sur l’accord historique entre les formations de gauche. Grâce aux spécificités de chacun censées pouvoir s’exprimer pendant la campagne, la Nupes peut, selon lui, espérer conquérir une majorité à l’Assemblée pour appliquer le projet commun qui doit être dévoilé cette semaine.
Plusieurs sondages donnent la Nupes largement en tête des intentions de vote. De quoi cela est-il le signe ?
C’est extrêmement encourageant. Après le second tour de la présidentielle, nous avons voulu tirer les leçons de 2017 pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. À l’époque, nous nous étions condamnés à l’impuissance. Il y avait certes des députés de gauche qui avaient été élus, mais trop peu nombreux pour peser. Cette nouvelle coalition, avec son programme ambitieux, est en mesure d’aller chercher la majorité absolue ou relative à l’Assemblée.
La Nupes suscite l’espoir en EuropeC’est essentiel car on ne peut pas subir cinq années de casse sociale en plus, et parce que le Giec dit que, concernant le climat, il ne reste plus que quelques années pour agir. Nos députés peuvent changer la vie des gens. La majorité surprise de la gauche plurielle, de 1997 à 2002, avait obtenu des avancées concrètes : les 35 heures, le Pacs, la CMU, le logement social… Notre majorité augmentera les salaires, rétablira les services publics, agira vraiment pour l’égalité salariale femmes-hommes et pour le climat.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansPourquoi cette union impossible en 2017 est-elle devenue possible en 2022 ?
Entre-temps, nous avons vu Emmanuel Macron au pouvoir. Aujourd’hui, la menace, c’est la retraite à 65 ans, les conditionnalités au RSA et la fin de l’indépendance des médias publics. Il était nécessaire de s’organiser pour ne pas lui laisser les mains libres.
La Nupes répond à une aspiration du peuple de gauche. Comment faire vivre ce rassemblement ?
Jusqu’ici, les sympathisants étaient résignés, désemparés, voire en colère. Aujourd’hui, ils sont enthousiastes. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas arrêté dans la rue pour me dire : « Bravo et merci ! » Lorsque je fais des déplacements, je vois que l’accord national prend forme au niveau local, avec des écologistes, des communistes, des insoumis et des socialistes qui s’organisent pour faire campagne. Cette coalition permet de faire revenir à la politique des personnes qui s’en tenaient éloignées.
Entretien. Selon Sandra Regol, la Nouvelle Union populaire serait « un acte exceptionnel qui peut devenir historique »Comment la Nupes fonctionne-t-elle pour permettre à la fois une campagne cohérente et la possibilité d’exprimer ses spécificités pour chaque formation ?
Tous les lundis matin, il y a une coordination au niveau national, avec les différents partis. Cette semaine est consacrée au dépôt des candidatures. Ensuite viendra le temps d’une très courte campagne. Tout l’enjeu est d’additionner les électorats. Pour cette raison, la bannière commune n’est pas l’effacement des cultures et des priorités de chacun. Nous, écologistes, parlerons plus du climat. Nous avons intérêt à cultiver nos singularités dans une campagne commune. Mais il nous faut faire entendre des candidatures, selon les profils, à l’échelle nationale : Rachel Kéké, pilier de la mobilisation des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, n’est candidate que dans une circonscription, mais nous devons la mettre en avant pour qu’elle parle à tout le pays.
La coalition de gauche propose un projet de rupture, ce que n’a pas fait votre candidat Yannick Jadot pendant la présidentielle. Est-ce un meilleur choix pour conquérir le pouvoir ?
Yannick Jadot ne voulait pas alimenter les fractures du pays. Une fois Emmanuel Macron réélu, il y a évidemment une envie de rupture. Celui qui brusque le pays ou qui n’a pas agi pour le climat, c’est lui. Évidemment qu’il faut rompre avec cette orientation néolibérale. Yannick Jadot le proposait, mais il le disait peut-être d’une autre manière.
Même si tous les partis ont accepté que la désobéissance aux traités européens figure au programme de la Nupes, les écologistes ne veulent pas la même Europe que les insoumis ou les communistes…
En 2005, le camp du progrès s’est fracturé sur le référendum : ceux qui avaient voté oui n’avaient pas voté pour les orientations de cette Union européenne et ceux qui avaient voté non n’avaient pas voté pour la sortie de l’Europe. Nous voulons la réorienter. Et je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon soit pour un Frexit. Lors des discussions, nous avons pu nous rendre compte que nous ne sommes pas les caricatures souvent décrites. Certes, nous ne votons pas ensemble sur de nombreux points. Oui, chez EELV, nous sommes fédéralistes, nous pensons que le Parlement européen doit avoir l’initiative des lois européennes, et nous voulons une Europe plus forte sur le climat, l’accueil des réfugiés et l’évasion fiscale. Mais, s’il s’agit d’en faire un outil de paix, de prospérité, de justice sociale et d’action pour le climat, nous nous retrouvons. Tous les dogmes austéritaires ont volé en éclats avec la pandémie. Alors, la question est de savoir s’il faut revenir aux 3 % de PIB déficit au maximum, ou s’il est possible d’envisager une Europe différente.
Après les législatives, la coalition a-t-elle vocation à durer quel que soit le résultat ?
Nous sommes concentrés sur le scrutin. Il est trop tôt pour dire qu’elle en sera la suite, tout dépendra de la manière dont les différents partenaires se comporteront. Pour nous, ce n’est pas un accord ponctuel. S’il y a des convergences à approfondir, les écologistes seront là. S’il y a des désaccords insurmontables, nous les constaterons.
À titre personnel, vous êtes candidat dans la 5 e circonscription de Paris. Qu’allez-vous mettre en avant pour battre la candidate macroniste ?
Je veux d’abord parler du climat via la lutte contre la pollution et via le logement. La majorité précédente a combattu l’encadrement des loyers quand nous voulons faire du logement social et que les préfets puissent appliquer les sanctions contre les communes qui n’appliquent pas la loi SRU. Je considère que le logement est le premier des droits, nécessaire pour exercer tous les autres. Cette circonscription est aussi une terre d’accueil et de transit qui a vu passer toutes les vagues de migration. Il y a donc un enjeu à abroger le seul bilan, particulièrement abject, de ma concurrente Élise Fajgeles : la loi asile et immigration, qui a autorisé d’enfermer un enfant pendant 90 jours.
Vidéo A voté ! Jusqu’aux élections législatives, le service politique de l’Humanité décortique un fait de campagne électorale. cette semaine : Qui a peur de la grande méchante Nupes ?
Julien BayoueelvgaucheLégislatives 2022 BBC
Buffalo shooting: Supermarket attack victims' names released
The names of the 10 people killed in a racially-motivated attack in a New York supermarket have been released by officials.
The victims - aged between 32 and 86 - were shot dead by suspect Payton Gendron, 18, in Buffalo on Saturday afternoon.
Among them was a former police officer, a woman who helped feed the poor and a man who drove shoppers to and from the supermarket.
Another three people were injured.
Eleven out of the 13 people killed or injured at Tops Friendly Market were black, with Buffalo's police chief describing the attack as a "racist hate crime". The neighbourhood where the attack was carried out is predominantly black.
Details of the victims were officially released on Monday by the local police. The names of the 10 who died were:
The youngest victim, store worker Zaire Goodman, 20, was released from hospital after being shot in the neck. Jennifer Warrington, 50, has also been treated and released, while Christopher Braden, 55, is in a stable condition.
Questions are now being asked about whether red flags were missed in the run-up to the attack. "I want to know what people knew and when they knew it," New York Governor Kathy Hochul told ABC News.
Mr Gendron had already been flagged at least once to authorities, spending a day-and-a-half in hospital undergoing a mental health evaluation after making a "generalised threat" while at school in June last year.
Despite this, he was not on any FBI or state-wide watchlists, and no red flags reportedly came up on a background check when buying a gun.
A 180-page document seemingly authored by Mr Gendron has also emerged, in which he describes himself as a fascist and a white supremacist.
Buffalo Police Commissioner Joseph Gramaglia told reporters the evidence uncovered in the case so far "makes no mistake". "This is an absolute racist hate crime that will be prosecuted as a hate crime" he said.
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Mr Gendron was arrested after the attack and has pleaded not guilty to murder charges. He is next due in court on 19 May.
Saturday's attack is thought to be the worst mass shooting so far in the US in 2022. Some 40,000 deaths a year involve firearms in America, a figure that includes suicides - and mass shooting events occur frequently.
Less than a day after the attack in New York state, police in southern California said one person had been killed and five injured in a shooting at a church in Orange County.
A man in his sixties was arrested after some of the churchgoers tackled him and tied him up by the ankles using an extension cord, a local sheriff said.
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Ten killed in racially motivated attack at US store
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Football : comme l’an dernier, Idrissa Gueye absent d’un match lors de la journée de lutte contre l’homophobie
Le PSG a remporté son match. Samedi 14 mai, le Paris Saint-Germain (PSG) a gagné 4-0 contre Montpellier. Une victoire aisément remportée par le club parisien, porté par Lionel Messi et Kylian Mbappé. Comme le relate Le Parisien, dimanche 15 mai, un joueur était, avec surprise, absent lors de cette rencontre : Idrissa Gueye. Le milieu de terrain était pourtant censé jouer ce dimanche, comme l’avait annoncé le club durant la journée. Mais finalement, le footballeur international sénégalais, âgé de 32 ans, aurait préféré s’abstenir, rapporte Le Parisien.
👕 Dans le cadre de la journée mondiale contre l’homophobie du 17 mai, la #Ligue1 se mobilise. Les maillots parisiens reprennent le drapeau arc-en-ciel, symbole de paix, de diversité et symbole par excellence du mouvement LGBT.#MHSCPSG pic.twitter.com/TdFU7f2zZj
— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) May 14, 2022
Un motif religieux ?
Ce samedi 14 mai coïncidait avec la journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Pour l’occasion, le PSG a fait floquer des maillots dont les numéros des joueurs étaient aux couleurs LGBT. Juste avant le match, les joueurs ont tous posé autour du slogan mis en place par la Ligue de Football Professionnel (LFP) : « Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot. » Tous sauf Idrissa Gueye. Le Parisien a indiqué qu’il n’aurait pas souhaité enfiler le maillot aux couleurs arc-en-ciel pour des raisons religieuses.
Un « sujet sensible »
Interrogé au sujet de l’absence du milieu de terrain de confession musulmane, l’entraîneur du PSG, Mauricio Pochettino, ne s’est pas montré très à l’aise, restant plutôt vague à ce sujet. Il a ainsi évoqué des « raisons personnelles » du footballeur, relate Le Parisien. Le coach argentin a toutefois indiqué qu’Idrissa Gueye ne souffrait d’aucune blessure. Son entourage reste aussi très évasif sur cette question, parlant d’un « sujet sensible » pour le joueur sénégalais. L’année dernière, Idrissa Gueye n’avait pas non plus joué lors d’une rencontre avec Reims, qui marquait également la journée de lutte contre l’homophobie. Il souffrait cette fois d’une gastro-entérite, rappelle Le Parisien.
Un collectif demande des comptes
Pour Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge Direct, qui mène une lutte contre l’homophobie dans le sport, des comptes devraient être demandés à Idrissa Gueye. « Saisissons cette affaire pour regarder la réalité en face et poser la question du rapport entre l’homophobie et les convictions religieuses », a-t-il indiqué au Parisien. Julien Pontes a déploré que d’autres incidents comme celui-ci s’étaient déjà produits par le passé : « En 2019, il y avait déjà eu une opération où l’on proposait aux joueurs de porter un brassard arc-en-ciel et on avait constaté que beaucoup d’entre eux ne l’avaient pas mis. » Le club avait assuré que les brassards étaient « de mauvaise qualité ». Le porte-parole du collectif a ainsi appelé au dialogue avec Idrissa Gueye : « Il doit en parler, car c’est de cette façon qu’on résout les problèmes s’il y a un problème. »
New York Times - World
A Ruling Family on the Run as Sri Lanka Plunges Into Economic Ruin
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Once empowered by triumphant ethnic nationalism after a brutal civil war, the Rajapaksa dynasty has been undone by what its own allies call incompetence and denial.
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By Mujib Mashal and Skandha Gunasekara
COLOMBO, Sri Lanka — As the guests sat down for a banquet dinner last summer at the grand colonial-era home of Sri Lanka’s president, the small talk soon turned gravely serious.
Addressing members of the ruling coalition, the country’s energy minister, Udaya Gammanpila, defended a small increase in fuel prices that was intended to address a critical shortage of dollars the island nation needed to import fuel, medicine and other necessities.
The president, Gotabaya Rajapaksa, and his brother Mahinda, the prime minister, had come on board with the measure after a year of discussion. But another member of the family — Basil, the finance minister, one of five Rajapaksas in the cabinet — had other ideas.
Before the guests made their way to the dance floor, Basil Rajapaksa rose to declare that Sri Lanka was not in fact suffering from a foreign currency crisis, according to Mr. Gammanpila and another person present. Criminals, he claimed, were funneling dollars out of the country’s banking system. Give him two weeks, he said, and he would fix it.
He would not. Nearly a year later, Sri Lanka lies in economic ruin, with basic food items scarce, hospitals out of medicine and lines for fuel stretching for blocks as the country’s foreign reserves all but run out. The wave of anger now gripping the country is as much about the family dynasty ruling Sri Lanka as it is about the economic disaster. Once empowered by a triumphant Buddhist Sinhalese nationalism after a brutal civil war, the Rajapaksas have been undone by what their own allies call incompetence and denial.
Now, that dynasty, which has dominated the country for the greater part of two decades, is on the verge of an end, with most of the family in hiding at a military base and only the president clinging to power. The latest to go: Mahinda Rajapaksa, the patriarch and prime minister, who was evacuated from his home this week after setting off clashes that left eight people dead across the country.
Mr. Gammanpila, the energy minister, said that the Rajapaksas — especially Basil, a shadowy power broker before becoming finance minister — should have seen the disaster coming.
“Basil was not willing to accept the fact that this financial crisis will lead to an economic crisis, and unless we are going to solve it, that will lead to a political crisis,” he said.
“He controlled everything,” Mr. Gammanpila added, a sentiment repeated by other officials and diplomats, “and he knew nothing.”
That Sri Lanka was headed toward an economic crash had become increasingly clear to analysts in recent years. They warned that the country’s balance of payments and macroeconomic trends were out of alignment.
Over a period of decades, the small island nation of 22 million people had built a bloated state sector, robust social welfare programs that exceeded the country’s means, a large military and an elaborate series of postwar construction projects. As economic growth slowed, it kept borrowing to pay.
The economic stress increased as pandemic travel restrictions dried up tourism dollars. Then came a disastrous ban on chemical fertilizers, as the Rajapaksa government pushed organic farming at a time when climate change was already threatening harvests and food security.
As it became clearer that the government needed help from financial bodies like the International Monetary Fund, the Rajapaksas dragged their feet. Used to easy loans from allies like China, they were daunted by the strict expectations that come with such packages, officials and diplomats said.
The economic collapse engendered a sustained protest movement. At the main protest site, along the scenic Galle Face, which overlooks the Indian Ocean from the capital, Colombo, protesters have increasingly addressed subjects that most ethnic-majority Sinhalese once shied away from.
Many have described the root of the crisis as the impunity that the political and military elite enjoyed after a civil war rife with accusations of crimes against Sri Lanka’s minority Tamils. The war’s end initiated a majoritarian triumphalism, exploited by the Rajapaksas, that concealed the deeper economic troubles and bypassed reconciliation.
Members of their own party say that the Rajapaksas, buoyed by war and ethnic nationalism, felt an entitlement that was all the more glaring in the face of their weak governance.
Among the protesters were V.G.N. Damayanthi, 45, and her husband, N.P. Wickramarathna. As the economy crashed, she said, they lost their family business, a small takeaway restaurant that employed 15 people, and sold their house. Now they are surviving on money from selling their car.
What worried them most was the future of their three children, the oldest of whom will soon graduate with an I.T. degree.
“A bit of this was because of Covid,” she said, “but a large part of it was this family.”
The protests against the Rajapaksas were peaceful for weeks, and many demonstrators and analysts were surprised as the president, who had been accused of abuses as defense secretary during the civil war, responded with restraint.
But the anger peaked on Monday, when the prime minister, Mahinda Rajapaksa, turned what was meant to be a concession to the protesters — his resignation — into a conflagration that his brother is struggling to contain.
Mahinda Rajapaksa’s supporters, bused to his residence, walked out and attacked peaceful protesters who had camped there for weeks through heat and monsoon downpours.
The assault unleashed a wave of anger and violence, with mobs torching dozens of homes belonging to members of the ruling party. In Colombo, some supporters of the prime minister were forced to jump into a lake and flee to safety on swan boats.
“The president had watched it on television,” said Nalaka Godahewa, a former cabinet minister who was with Gotabaya Rajapaksa when his brother’s supporters marched on the protesters.
“When I entered, he was screaming on the phone to the inspector general of the police — that why did you allow these people to come in,” he said. “But by then the people had entered, so he ordered him to use water cannons, rubber bullets, whatever force to chase them away.”
Mr. Godahewa, whose home was also burned down, said he remained at the president’s residence for much of the night as anarchy took hold. At Temple Trees, the old colonial compound where the prime minister lives, protesters broke the gates and forced their way in.
The president was said to be furious: He was working the phones to get the army to control a mess unleashed by his brother, while also helping that same brother evacuate with his family.
Officials and members of the ruling party said in interviews that the episode was an indication of the rifts between the two brothers and their circles. (Members of the Rajapaksa family, as well as their official representatives, did not respond to requests for comment.)
Mahinda Rajapaksa, 76, a former president described as increasingly enfeebled by those who have seen him in recent months, felt sidelined by a younger brother he thought he had made president. Gotabaya Rajapaksa, the president, 72, was trying to find his own ground after realizing his brothers had taken advantage of his political inexperience to introduce disastrous policies in his name.
The prime minister’s supporters, said Charitha Herath, a lawmaker from the governing party, “thought that they could get rid of these protests and they could prove to the president that he was not acting, but it backfired.”
In the days since, the president has tightened a curfew, ordering the security forces to shoot on sight to stop vandalism and arson. In a televised address on Wednesday, he condemned the assault on the protesters and the violence that ensued, and promised to curtail his own sweeping powers. He also announced a new prime minister, bringing back Ranil Wickremesinghe for his sixth time on the job.
Whether the president can hold on for the remaining two years of his term may be determined by how far the military goes in backing him.
A former army colonel, Mr. Rajapaksa has protected the military, shielding officers from war crime investigations and rewarding loyalists with cushy civilian jobs.
Hemasiri Fernando, a former defense secretary, said that the military had calculated its own interests, and that the economic crisis was too widespread, also affecting the families of those in the military, for officers to blindly support the president despite the public anger.
“They understand the hardship, because they are facing it too,” Mr. Fernando said.
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L'Humanité
La vérité sort de l’imagination des enfants
Nos recommandations culturellesTÉLÉVISION TF1 convoque le paranormal dans un thriller haletant. Son héros, un petit garçon de 8 ans, a des visions macabres. Une série plutôt réussie, sans effets spéciaux.
Caroline ConstantSarah (Louane Emera), psychologue, et Romain (Soufiane Guerrab), capitaine de gendarmerie, viennent de s’installer à Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le jour de leur arrivée, une petite fille, Lily, vive et malicieuse, disparaît d’une fête d’anniversaire. Pendant qu’une battue est menée pour la retrouver, Romain fait la connaissance de Diego (Léon Durieux), un petit garçon curieux, qui a eu une vision : la robe de son amie Lily, brûlée.
Le gendarme n’y prend pas garde, sur le coup. Mais il s’avère que Diego est l’un des patients de Sarah. Qui s’alarme très vite : ce que voit l’enfant n’a rien d’anodin. Ses dessins sont d’une extrême violence, et rappellent des faits divers, dans la région et même au-delà. Or, Diego n’a aucun contact avec l’actualité. Il voit aussi un chat, retrouvé mort le lendemain, et devine qu’une camarade de classe a eu une jumelle, décédée in utero. Mieux : il voit Sarah, petite fille, alors qu’elle-même, élevée par une famille d’accueil, ne connaît rien de son passé. Pendant que l’enquête se mène, avec son flot de défiance, la psychologue tente de comprendre l’origine et la nature des visions du gamin. Et il y a une double urgence : retrouver Lily, et aider Diego, qui s’étiole, à aller mieux.
En six épisodes, la série d’Akim Isker respecte toutes les règles du polar traditionnel, avec un suspense qui va crescendo. Elle s’autorise même un aparté vers la psychologie et le paranormal. Et ça marche. Le petit Diego aux grands yeux las est carrément aussi inquiétant pour son entourage que pour le spectateur. C’est Akim Isker qui signe la réalisation de ce thriller, assez réussi, qui n’est pas, dans ses débuts, sans rappeler l’affaire Maëlys, cette petite fille disparue lors d’un mariage. L’une des grandes forces de la série, c’est d’ailleurs de montrer comment la disparition de Lily fracture complètement un groupe d’amis, qui tour à tour vont se soupçonner mutuellement. Le médecin de famille, que l’on voit, dès la première scène, un peu trop pressant avec Lily, le cousin légèrement attardé qu’elle se plaît à martyriser, la belle-sœur, le poivrot du village (Francis Renaud)… Les secrets les plus sordides ou les plus intimes sont déballés sur la place publique, avec les rancœurs qui les accompagnent forcément.
Il n’y a pas d’effets spéciaux dans Visions. Juste des dessins d’enfants et la force de la psychologie. L’enquête, comme sa résolution, est vue au travers des yeux de Sarah et de Diego, sorte de binôme abîmé par la vie : la première ne sait pas d’où elle vient, le second est écartelé entre la loyauté à sa mère et son beau-père (Max Boublil) et l’affection pour son père (Robinson Stévenin). Le casting, comme souvent dans les fictions de TF1, en met plein la vue, puisqu’on retrouve aussi Jean-Hugues Anglade, dans le rôle d’un enquêteur, Anne Marivin dans celui de la tante de Lily, ou encore Julien Boisselier. C’est efficace, et la chanteuse Louane Emera y est très convaincante.
Séries téléviséesjean-hugues angladeTélévisiontf1 Valeurs Actuelles
Burkini : la préfecture de l’Isère met en garde le conseil municipal de Grenoble
L’État s’invite dans la polémique consacrée, comme tous les ans, au burkini. Il y a quelques jours, Éric Piolle a une nouvelle fois fait part de son intention d’autoriser ce maillot de bain islamique dans les piscines municipales grenobloises. Un arrêté dans ce sens doit être voté dans la journée du lundi 16 mai, malgré le désaccord franc de l’opposition municipale… et d’une bonne partie de la majorité d’Éric Piolle. À ce front commun s’est donc tout récemment jointe la préfecture de l’Isère.
Dans un communiqué publié dimanche 15 mai, le préfet prévient qu’il « saisira le tribunal administratif de Grenoble en cas d’adoption de cette délibération, par le biais d’un référé laïcité, en vue d’en obtenir la suspension en complément du déféré d’annulation ».
Consignes en provenance de Beauvau
Pour la préfecture, cela ne fait aucun doute : « L’objectif manifeste de cette délibération est de céder à des revendications communautaristes à visée religieuse. » Précisant qu’il agit « conformément aux instructions qu’il a reçues de Gérald Darmanin », le préfet de l’Isère rappelle que le maire a pour obligation de veiller au respect de la laïcité, ajoutant que la justification utilisée par Éric Piolle, qui évoque notamment des problématiques d’hygiène, ne suffit pas à justifier une telle décision.
Burkini dans les piscines de Grenoble: « le préfet de l’Isère saisira le tribunal administratif de Grenoble en cas d’adoption de cette délibération par le biais d’un référé laïcité en vue d’en obtenir la suspension, en complément du déféré d’annulation. » (communiqué) @BFMTV pic.twitter.com/p0oWSdLADK
— Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) May 15, 2022
L'Humanité
Plomberie. Le Watergate relu et corrigé
Nos recommandations culturellesGrégory MarinEt si le scandale qui a coûté sa réélection à Nixon n’avait été que le résultat de l’action précipitée et mal calculée d’une conjuration d’imbéciles ? C’est l’hypothèse de cette mini-série qui met en avant certaines personnalités controversées qui ont pu concourir à ce fiasco politique. En s’inspirant du podcast « Slow Burn », le scénariste Robbie Pickering a donné une place centrale à cet attelage de jeunes loups aux dents longues, de vieux briscards et de barbouzes du dimanche qui rêvent de briller au firmament républicain.
Matha Mitchell (Julia Roberts) est l’épouse du procureur général John Mitchell (Sean Penn). Son franc-parler et ses bourdes en font l’invitée rêvée des journaux et plateaux de télévision… au grand dam de son mari et de l’administration présidentielle, qui la prennent pour une ravissante idiote. Mais, lorsqu’elle va révéler au grand public, par souci d’honnêteté autant que par bêtise, l’implication du candidat sortant dans la mise en place d’écoutes pour espionner le camp démocrate, sa cote de sympathie va baisser. Julia Roberts et Sean Penn, amis de longue date, cherchaient un projet de collaboration, partager l’affiche de « Gaslit » leur en donne l’occasion. Également coproductrice, Julia Roberts excelle dans ce rôle de – fausse – ingénue, aux côtés d’un Sean Penn méconnaissable sous son maquillage – n’était le talent d’acteur qui le caractérise. Mais le casting révèle d’autres surprises, comme Dan Stevens (John Dean) en collaborateur qui se pose des questions d’intégrité, ou Betty Gilpin (Mo Dean), démocrate admiratrice de la « folie » de Martha.
Écrans Valeurs Actuelles
Le pape François canonise Charles de Foucauld et neuf autres figures catholiques
Dix figures catholiques ont été canonisées par le pape François, dimanche 15 mai au Vatican. Selon Le Point, quelque 45.000 fidèles ainsi que 2.000 prêtres et religieux ont assisté à cette cérémonie – une première depuis l’épidémie de Covid-19. Parmi les nouveaux saints que compte désormais l’Eglise catholique, figurent trois Français dont Charles de Foucauld. Né en 1858 à Strasbourg, Charles de Foucauld était un fils de bonne famille. Officier français formé à Saint-Cyr, sa jeunesse fut marquée par de longues années de débauche et de fêtes, jusqu’à sa conversion soudaine en 1889.
Devenu moine, puis ordonné prêtre, il s’établit dans le désert algérien en 1901, comme ermite. Durant de longues années, il y fréquenta les Berbères, étudiant leur culture et s’efforçant de les convertir par l’exemple plutôt que par les sermons. Il fut assassiné en 1916 par un jeune Touareg de sa connaissance, supposé le surveiller pour le compte de pillards libyens. Rapidement considéré comme un martyr, bien qu’il n’ait pas été explicitement tué à cause de sa foi, son procès en canonisation débuta en 1927. Charles de Foucauld fut d’abord déclaré vénérable en 2001 par Saint Jean-Paul II, puis bienheureux par Benoit XVI en 2005. Depuis ce dimanche 15 mai, il est désormais saint.
Une première pour l’Inde et l’Uruguay
Deux autres Français ont donc été canonisés : les religieux Marie Rivier (1768-1838) et César de Bus (1544-1607). Les sept autres nouveaux saints sont Devasahayam Pillai (1712-1752), un hindou converti tué pour avoir refusé d’abjurer sa foi – le premier laïc indien à accéder à la sainteté, les prêtres italiens Luigi Maria Palazzolo, Giustino Maria Russolillo, les religieuses italiennes Maria Domenica Mantovani et Maria di Gesù Santocanale, l’Italo-Uruguayenne Maria Francesca Rubatto – première sainte de l’Uruguay, et le prêtre néerlandais Titus Brandsma, tué à Dachau en 1942.
L'Humanité
Télévision. Rousseau, la philo en bandoulière
Nos recommandations culturellesCaroline ConstantIl n’y a pas plus fragiles que les adolescents. Et qui, mieux que leurs professeurs, peuvent observer leurs blocages, leurs passions, leurs désirs contrariés, dans cet entre-deux-mondes, passage entre l’enfance et la vie d’adulte ? Benjamin Rousseau (formidable Charlie Dupont) est professeur de philosophie au lycée La Fontaine. Il revient, et c’est un vrai bonheur, pour une seconde saison et six nouveaux épisodes. Toujours amoureux de sa collègue Stéphanie (Samira Lachhab), qu’il s’évertue à reconquérir, il vit chez sa mère, Ava, actrice, un peu hippie au grand cœur (Anny Duperey), avec son fils Théo (Louis Duneton), qui est aussi son élève.
Et ses élèves, Benjamin Rousseau s’y intéresse beaucoup. Ce qu’ils sont, ce qu’ils peuvent devenir, ce qui les bride dans la vie : il s’implique, avec la philosophie en bandoulière. Chaque thématique montre la prégnance de cette matière dans nos vies, à partir de cas très concrets : Zoé, gamine perdue, va être confrontée à la notion de responsabilité, Léna, transgenre, au concept de nature… Le professeur, qui cite Nelson Mandela, Louise Michel et Dark Vador à côté des grands noms de Sartre, Platon ou Nietzsche, oblige ses élèves à penser par eux-mêmes et en dehors des cadres imposés par la société. C’est vivant, ambitieux et carrément progressiste. À quelques semaines du bac, une série à voir en famille.
Télévision Valeurs Actuelles
“Incitation à la haine” : les responsables de la mosquée de Beauvais demandent sa réouverture
Le sort de la mosquée de Beauvais (Oise) est entre les mains du juge administratif. Devant le tribunal d’Amiens, vendredi 13 mai, l’association Espoir et Fraternité, gérant le lieu de culte, a demandé sa réouverture, relate La Croix. La mosquée avait fait l’objet d’une fermeture le 27 décembre 2021 en raison de prêches incitant à la haine. Les responsables de l’association arguent qu’il s’agissait de débordements imputables à l’imam de l’époque, dont ils se sont séparés. Un argumentaire contesté par les services de l’État.
Dérive individuelle ou idéologie partagée ?
L’association dénonce une « atteinte grave » à la liberté de réunion et de culte et assure avoir trouvé deux imams pour prendre la relève d’Eddy Lecocq. Ce jeune converti, formé en Arabie saoudite, avait été épinglé pour des prêches faisant « l’apologie du djihad », « incitant à la haine » et au « repli identitaire », avait fait valoir l’arrêté. Avant même cette décision, la mosquée s’était séparée de lui. « L’intégralité des reproches avancés sont relatifs à l’ancien imam », a fait valoir l’avocat d’« Espoir et Fraternité ». L’association assure avoir mis en place un dispositif pour éviter de nouveaux « dysfonctionnements ».
Mais pour un représentant de la préfète de l’Oise, cité par La Croix, la question va au-delà de la radicalité d’un seul homme. « Il n’y a pas juste le problème Eddy Lecocq, il y a le problème de l’adhésion des gestionnaires », a-t-il souligné. « L’association adhérait à l’idéologie promue, la propageait, ne la modérait pas », a-t-il estimé, ajoutant qu’il n’y a, pour l’instant, pas de preuves que celle-ci a changé de vision depuis. La décision est attendue lundi 16 mai
Beauvais : les dernières actualités
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
Vladimir Putin, hombre de familia
A medida que los países occidentales van imponiendo sanciones a personas cercanas al líder ruso, entre ellas sus familiares, se va fracturando el estricto secreto que rodea su vida privada.
Credit...Foto de consorcio por Maxim Shemetov
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Por Jason Horowitz
VOORSCHOTEN, Países Bajos — A Vladimir Putin no le gustaba la intromisión.
Era 2008, y el presidente ruso, por entonces de 56 años y ocho empuñando el poder cada vez con más fuerza, estaba listo para una conferencia de prensa en la lujosa Villa Certosa de Cerdeña. A su lado se encontraba su aliado más cercano en Europa occidental, Silvio Berlusconi, el magnate de los medios y primer ministro italiano de apetitos legendariamente hedonistas con quien compartía el gusto por los chistes obscenos, los muebles extravagantes y la vasta riqueza.
Durante los veranos, las dos hijas adolescentes de Putin disponían de la extensa villa, iban en excursiones secretas de navegación y compras de lujo bajo la orden estricta de disimular su identidad y esconder su rostro de las cámaras, según una persona con conocimiento del arreglo.
La estrategia de proteger estrictamente a su familia le funcionó bien a Putin durante años, hasta que Rusia invadió Ucrania en febrero. Ahora, a medida que los países imponen sanciones a los más cercanos a Putin —entre ellos las aprobadas el viernes por Gran Bretaña a la mujer considerada durante mucho tiempo como su amante, Alina Kabaeva, y a su exesposa, Lyudmila Ocheretnaya— la fachada empieza a caer y arroja nueva luz sobre la vida privada del líder ruso.
Los primeros atisbos de sus complicados asuntos familiares se desarrollaron en aquella villa, cuando una reportera rusa, Nataliya Melikova del Nezavisimaya Gazeta, abordó cautelosamente la zona prohibida. Días antes, un informe del Moskovsky Korrespondent aseguraba que Putin y su esposa, con la que llevaba 25 años, se habían separado en secreto. Llamaba la atención que el diario además reportaba que se había enamorado de Kabaeva, una medallista olímpica ganadora del oro en gimnasia rítmica, famosa por su flexibilidad y quien, a los 24 años, tenía más o menos la edad de sus hijas y se había convertido en una cara pública para su partido político.
“Siempre he reaccionado negativamente a aquellos que, con sus narices mocosas y fantasías eróticas, se entrometen en la vida de otras personas”, dijo Putin, desmintiendo el informe. Berlusconi hizo el gesto de dispararle a Melikova con una metralleta imaginaria mientras Putin, que para entonces había sido acusado de asesinar a varios periodistas, asentía y sonreía. Días más tarde, Moskovsky Korrespondent detuvo sus operaciones por “motivos económicos”.
Putin es más que solo un padre protector que, como ha dicho, quería brindar a sus hijas una vida normal y consideraba su seguridad un asunto de seguridad nacional. Como exagente de la KGB, impregnado de los métodos de la agencia para el subterfugio, la desinformación y la habilidad de Jano de presentarse de distintos modos según la situación, ha cubierto su vida personal en secreto y la ha envuelto de rumores.
Putin tiene, oficialmente, dos hijas reconocidas de su primer matrimonio, pero según medios independientes rusos y noticias internacionales no verificadas, puede ser que tenga cuatro hijos más con otras dos mujeres. Sin embargo, incluso sus hijas reconocidas, ahora de mediana edad, están tan ocultas que podrían pasar desapercibidas en una calle de Moscú. Su exesposa, con quien algunos biógrafos creen que se casó par mejorar sus oportunidades de unirse a la KGB, reacia a admitir solteros, prácticamente se esfumó de la vista del público incluso antes de que se divorciaran.
En los enclaves rusos de Suiza, salpicados de villas, empezó a circular una petición en marzo que exigía la repatriación de su supuesta amante, Kabaeva, en la que se la comparaba furiosamente con Eva Braun, la pareja de Hitler. En Lugano, los habitantes chismean sobre el edificio de vidrio verde donde vivía Kabaeva con vista al lago y hablan confiadamente del hospital donde nacieron sus supuestos hijos y las escuelas a las que asistían. Pero no la han visto.
Los supuestos hijos no están confirmados y son invisibles. En un edificio de apartamentos de lujo de Montecarlo, los habitantes se encogen de hombros ante las fotos de otra posible novia y otro posible hijo de Putin que tenía una propiedad en el lugar y cuya familia comparte dirección con la familia de Kabaeva en edificios de lujo de Moscú. En muchos casos, se trata de apariciones y, como en tantos cuentos de fantasmas, los espectros pueden parecer conjurados para producir un efecto deseado, ya sea por los críticos, para socavar la imagen que Putin se ha construido de protector de los valores familiares o bien para componer una imagen de riqueza, virilidad y misterio de Putin. O tal vez simplemente existen.
“Hay tantas historias. Todas pueden ser verdad o ninguna puede ser verdad. Y esa es la suerte de bruma de Putin”, dijo Nina Khrushcheva, profesora de asuntos internacionales en la New School de Nueva York, nacida en Moscú. Putin, dijo Khrushcheva, era al mismo tiempo obsesivamente clandestino y un exhibicionista que se nutrió de las representaciones occidentales que lo ponen como supervillano.
Khrushcheva, que es bisnieta de Nikita Jruschov, dijo que Putin tenía una cosmovisión típica del Kremlin y que, como Stalin, aceptaba y perpetuaba la mitología salpicada de verdad. “Creas desinformación”, dijo. “Creas una atmósfera de algo que todo el mundo intenta adivinar y todos discuten y todo es secreto”.
Sin embargo, algunas cosas parecen bastante claras. Los miembros del círculo familiar de Putin se benefician del sistema cleptocrático que Putin preside como un jefe de la mafia, con lugartenientes oligarcas que le rinden pleitesía con riqueza, empleos lucrativos o propiedades lujosas para su familia y para quienes tal vez ocupan la órbita de su afecto. Durante décadas, pocos lograron penetrar la burbuja opaca construida para protegerlos ellos y sus recursos. Pero la guerra en Ucrania cambió eso.
En abril, Estados Unidos apuntó a la bruma e impuso sanciones a sus dos hijas, nombrándolas como familiares de una persona penalizada —Putin— y señalando su apoyo a la industria de defensa rusa y la captación de miles de millones de dólares de fondos supervisados directamente por Putin. Según funcionarios, el gobierno estadounidense también estuvo a punto de imponer sanciones a Kabaeva, pero se detuvo a último momento para evitar, por ahora, una escalada.
Los expertos en sanciones afirman que, más que causar daños económicos a Putin, estas medidas buscaban enviarle un mensaje de que su agresión había cruzado un límite y que su mundo privado, invisible e intocable, podía ser visto y alcanzado por Occidente.
“En general, las sanciones que no son aprobadas por el Consejo de Seguridad de la ONU son malas, y lo que es más importante, son inútiles”, dijo Dmitri Peskov, el portavoz del Kremlin, cuando se le pidió un comentario sobre las sanciones occidentales contra los miembros de la familia de Putin. “Las sanciones contra familiares, parientes, conocidos y periodistas son estúpidas”. Cuando se le preguntó si el Kremlin creía que las sanciones contra Kabaeva y sus familiares eran una afrenta personal contra Putin, Peskov añadió: “¡Es una decisión absurda!”.
La filial neerlandesa
En un terreno cubierto de césped en las afueras de Ámsterdam, unos manifestantes enviaron hace poco un mensaje a Putin a través de su hija, Maria. Cerca de banderas ucranianas plantadas al medio de un corazón trazado con velas, un cartel dirigido a “Ave Maria Putin” en la verja decía: “Parece que tu viejo es difícil de ubicar y claramente imposible detenerlo, incluso para sus verdugos. Pero como todos sabemos, padres e hijas son otra historia” y “Te rogamos, Maria”.
Lo que al principio parecía un lugar improbable para una solicitud —y un personaje improbable al cual solicitar— cobró más sentido al comprender que el terreno había sido comprado recientemente por Jorrit Faassen, un neerlandés que estuvo casado y tuvo al menos un hijo con Maria Vladimirovna Vorontsova, como se conoce a la hija mayor de Putin. En los 15 años desde que se fue a vivir en secreto con Faassen en los Países Bajos, en ocasiones Vorontsova se había convertido en objeto de la furia local contra su autoritario padre.
Las cosas se pusieron especialmente tensas en 2014, cuando separatistas apoyados por Rusia derribaron un jet de Malaysia Airlines que salió de Ámsterdam y sobrevolaba Ucrania, matando a 298 personas, de las cuales casi 200 eran neerlandesas. Los alcaldes neerlandeses exigieron que a Vorontsova se le deportara y con la guerra en Ucrania los cuestionamientos han aumentado.
Un medio de investigación neerlandés, Follow The Money, contactó a Faassen en Rusia recientemente.
Con un fuerte acento de La Haya, dijo que la guerra en Ucrania era un inconveniente y negó haber sido esposo de Vorontsova. “No estaba cómodo”, dijo Harry Lensink, el editor que lo entrevistó.
Desde entonces, los reporteros tampoco han estado cómodos y se preocupan de que sus teléfonos estén intervenidos. Un reportero que colaboró con el artículo sobre Faassen recibió un aviso de que una persona que usaba un servidor en Moscú había intentado hackear su correo electrónico.
Todo ese enojo y ansiedad estaba muy alejado del jolgorio en una fiesta para celebrar a la pareja en 2008 en Wassenaar, acaso la zona más exclusiva y adinerada de los Países Bajos. “Era una fiesta de boda”, recordó Danny Pleizer, un cantante local de canciones folklóricas neerlandesas que actuó en la velada.
Dijo que los invitados cantaron con sus éxitos y estrechó la mano del novio, a quien conocía desde hacía años, así como la de la novia. No tenía idea que ella era la hija de Putin y se marchó después de su intervención.
Casi nadie en la boda sabía mucho de ella, aunque los amigos de Faassen, que se mudó a Moscú por negocios en 2006, ofrecieron pistas en sus discursos pendencieros. Bromeaban sobre su pasatiempo de tirarle los perros a chicas rusas adineradas en las discotecas de Moscú.
Los padres de Maria no acudieron a su fiesta de boda neerlandesa. Sin embargo, algunos rusos sí estuvieron presentes, como los hombres fornidos que miraban desde el bar, mientras una pariente de la novia —una joven que cantó una canción rusa tradicional y emotiva— bailaba enérgicamente al son del tango.
El primo del novio, Casper Faassen, ahora un reconocido artista neerlandés, dijo que la siguiente vez que vio a Maria, la esposa de su primo, fue para el cumpleaños de su tía en el suburbio cercano de Merenwijk. Mientras los invitados atacaban la comida indonesia en el bufé, dijo, Maria parecía estar cómoda pero distante, en un vestido beige que la hacía lucir elegante y con una postura perfecta, como de bailarina. Se comunicaba con todos, incluso su marido, en buen inglés y hablaba poco neerlandés.
La pareja luego pidió algunas obras de arte de Faassen, quien recordó haber entregado tres imágenes borrosas de bailarinas sobre un fondo de pan de oro en su departamento, arriba del supermercado Albert Heijn en el municipio cercano de Voorschoten. Maria abrió la puerta y su marido, Jorrit, holgazaneaba en el sofá frente a la televisión. Al entrar, Casper bromeó que su primo era un vago y recuerda que Maria revoleó los ojos en muestra de solidaridad.
Ni Casper ni muchos otros en la familia conocían la verdadera identidad de la mujer que se hacía llamar Maria Vladimirovna Vorontsova y ahora Maria Faassen, pero que para su padre era Masha. Pero en 2010, un medio ruso, New Times, reportó que Jorrit, que por entonces era funcionario en una consultora rusa, recibió una paliza de los guardaespaldas de Matvey Urin, un importante banquero ruso que no sabía con quién trataba, luego de un incidente de tráfico en Moscú.
Poco después, Urin perdió sus licencias para operar bancos y los guardaespaldas acabaron en la cárcel. Los reporteros de chismes rusos especularon que el neerlandés era el yerno de Putin, aunque Jorrit siempre lo negó.
La pareja pasaba mucho tiempo en Moscú, donde hay documentos que lo mostraban como funcionario de Gazprombank. Casper dijo que su primo una vez le ofreció la posibilidad de contactos lucrativos y ventas en Rusia. Para entonces, los rumores del parentesco de Maria habían empezado a circular y el artista, que despreciaba a Putin por socavar la democracia y por las represiones violentas, declinó.
“Dije, ‘Gracias, pero no, gracias’”, comentó. Desde entonces se mantuvo alejado de la pareja.
Pero los habitantes locales les prestaban más atención. Una tarde reciente, cerca del rascacielos de lujo donde Jorrit compró los dos pisos superiores, un vecino ucraniano expresó asco de los antiguos ocupantes. Corien Zoetemelk, de 57 años, una vecina que vive en la calle contraria al penthouse, recordó ver a la pareja en varias ocasiones, incluso deslizándose por el canal bajo su edificio de departamentos.
“Los vi en su velero”, dijo. “Ella estaba embarazada”.
En el balcón del segundo piso de su edificio, junto al canal, un hombre mayor dijo que estuvo “una vez con ella en el elevador” y que “se parecía a su padre”. El hombre dijo que la pareja también tenía un hijo, o al menos que la gente había visto a Jorrit, que evitaba el contacto con sus vecinos, con un niñito. El hombre en el balcón dejó de hablar cuando su esposa lo llamó molesta a que volviera al apartamento. “Te pueden pillar por esto”, siseó.
Sergei Roldugin, un chelista fabulosamente enriquecido y amigo cercano de Putin que es padrino de Maria y ahora está en la lista de sanciones de Estados Unidos y la Unión Europea, una vez le dijo a un entrevistador que ella tuvo un hijo en 2012. En una entrevista de 2017 con Oliver Stone, Putin reconoció que se había convertido en abuelo.
Algunos locales están convencidos de que vieron al abuelo ruso de visita.
“Sí, vi a Putin”, dijo Patricia Kortekaas, de 62 años, integrante del Concejo Municipal de Voorschoten, afuera del supermercado al que supuestamente entró. Ella recordó haberlo visto flanqueado por su seguridad, en el pasillo de café y té.
“Parecía cauto”, dijo. “Pensé ‘¿Qué le pasa?’”. (La oficina de Putin ha negado las visitas).
En 2014, Maria se había convertido en una especialista en enanismo pediátrico. Su proyecto de caridad, Elfa-Endo, que ayuda a niños con problemas endocrinos, también recibió fondos del poderoso Alfa Bank —ahora sancionado—, lo que podría ser la razón por la cual el Departamento del Tesoro de Estados Unidos decidió castigarla por liderar “programas financiados por el Estado que han recibido miles de millones de dólares del Kremlin para la investigación genética y que Putin supervisa personalmente”.
Dichas sanciones podrían dañar a su nueva familia. Según un informe publicado en abril por el medio independiente ruso Meduza, para entonces ya se había divorciado de Jorrit y se había vuelto a casar con un hombre ruso que consiguió un trabajo en la empresa de gas Novatek. Gennady Timchenko, un poderoso oligarca que a menudo aparece como alguien que arregla las cosas en la familia de Putin, y también está en la lista de sanciones, desde hace poco forma parte del directorio de dicha empresa.
Maria no pudo ser contactada para ofrecer comentarios. Faassen no devolvió un pedido de comentario que se dejó con su padre, quien dijo “Váyanse”, en su casa, donde las ventanas, tradicionalmente descubiertas en la región de Holanda, están bloqueadas con papel periódico.
La hija ‘disciplinada’
Desde el principio, la historia personal de Putin parecía repleta de los elementos con los que se construyen los mitos. Utilizó una biografía oficial —publicada en 2001, cuando recién tomó el poder como un aparente demócrata de la nueva generación— para pulir su imagen de hombre de familia duro pero heroico. En ella, cuenta una anécdota de cómo salvó, desnudo, a su familia cuando un sauna defectuoso quemó la dacha familiar.
“Las niñas sufrieron más con el incidente”, dijo Putin, refiriéndose a sus dos hijas. “Habían traído todos sus tesoros de casa a la dacha, todos los juguetes y muñecas Barbie que habían acumulado durante sus vidas enteras. Masha luego me dijo que durante meses no pudo dormir. Habían perdido todo lo que les era conocido”.
Ahora, la conflagración de la guerra de Putin en Ucrania ha amenazado con robarles todo otra vez.
Eso también va para su segunda hija, Katya, quien, en palabras de Putin, “resultó ser la más disciplinada”.
“Cuando grité, ‘¡Todas fuera de la casa!’”, dice, “ella soltó su cuchara en la mesa y saltó fuera de la casa sin hacer preguntas”.
En efecto, Katya, quien vivió con el alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, parece ser la que se ha apegado más al círculo de influencia de Putin. En febrero de 2013 supuestamente se casó con Kirill Shamalov, hijo de Nikolai Shamalov, estrecho colaborador de Putin y principal accionista del banco Rossiya. Igora, uno de los resorts de esquí preferidos de Putin, fue el idílico escenario invernal en el que los nombres de Kirill y Katerina se escribieron en la nieve.
En 2020, Meduza y otro medio ruso independiente, Important Stories, obtuvieron invitaciones de boda que Shamalov envió por correo electrónico a Maria, Jorrit y su hijo en Holanda. Se decía que la boda iba a incluir patinaje artístico sobre hielo en interiores, una exhibición de iluminación láser y una falsa aldea rusa con actuaciones variadas.
Katerina misma era una experimentada intérprete apasionada por la danza acrobática de rock and roll. En 2013 ella y su pareja de baile, Ivan Klimov, que la lanzó por el aire vestida de leotardo y tenis blancos, actuaron en la competencia Boogie-Woogie World Masters de rock acrobático.
“Todos sabían que era la hija de Putin”, dijo Edilio Pagano, que a menudo era juez en los eventos en los que competía Katerina, pero dijo que nunca sintió la presión de darle puntajes más altos.
Dijo que Katerina “no era, digamos, una atleta genial, pero realmente le importaba y acudía a todas las competiciones”. Nunca hablaba de su linaje, dijo, pero era una mujer “muy reservada, muy bondadosa, sonriente y bien educada” que se comunicaba sobre todo en inglés.
Cerca de 2014, Pagano trabajó con ella en el comité ejecutivo de la Confederación Mundial de Rock ’N’ Roll, con sede en Suiza, en la que ella fungía como vicepresidenta de expansión y mercadeo. Casi nunca iba a las juntas, dijo, pero cuando lo hacía, siempre la acompañaban dos guardaespaldas.
Para entonces estaba ocupada con asuntos más importantes. En 2015, la agencia rusa de noticias RBC informó que había viajado a Suiza no para una competencia de danza, sino para asistir a la “sesión rusa” del foro de Davos con Shamalov.
Putin deslizó en una entrevista televisiva de 2011 que Katerina se había licenciado en Estudios Orientales en la Universidad de San Petersburgo. Pero al mostrarse cautelosamente en 2015, fue como autora de un libro de texto de matemáticas y media decena de artículos científicos, entre ellos uno sobre viajes espaciales y la reacción del cuerpo a la gravedad cero. Su coautor, el rector de la Universidad Estatal de Moscú, Viktor Sadovnichy, no respondió a un pedido de comentarios
Pero era más que académica. Katerina lideraba Innopraktika, un instituto de investigación para apoyar y patrocinar a científicos jóvenes financiado en parte por la empresa petrolera estatal Rosneft. El directorio de Innopraktika, averiguó Reuters, contaba con un grupo de confidentes de Putin y exfuncionarios de la KGB, entre ellos algunos de los que vivían en el mismo complejo de viviendas en Dresden, Alemania, cuando la familia Putin estuvo destacada ahí en los años 80. Y para 2014 ella ayudaba a supervisar la expansión de 1700 millones de dólares de la Universidad Estatal de Moscú, como enlace con el sector empresarial, con el título de vicerrectora.
Mientras ella avanzaba profesionalmente, también crecía la riqueza de su esposo. Kirill Shamalov adquirió de Timchenko, el oligarca vinculado a Putin, una participación aproximada de 3000 millones de dólares en la principal empresa petrolera y petroquímica de Rusia y se convirtió en uno de sus principales accionistas. La pareja también compró de Timchenko, por una cifra no divulgada, una villa junto al mar en Biarritz, Francia. (En marzo, activistas rusos irrumpieron en la propiedad en un intento por ponerla a disposición de los refugiados ucranianos).
En 2018, Katerina apareció en un programa de televisión ruso en donde se le identificó como “Directora de Innopraktika y subdirectora del Instituto del Estudio Matemático de Sistemas Complejos en la Universidad Estatal de Moscú”. En el segmento hablaba frente a un gráfico de computador de una cabeza conectada a electrodos. (El Departamento del Tesoro de Estados Unidos le impuso sanciones por ser “una ejecutiva de tecnología cuyo trabajo” apoya al gobierno ruso “y a la industria de defensa”).
Ese año, Bloomberg reportó que la pareja se había divorciado y que compartían casi 2000 millones de dólares en activos. Estados Unidos le puso sanciones a él y lo identificó como “antiguo esposo” de Katerina. Su verdadero amor parecía seguir siendo la danza. En 2019 se unió al consejo de la Federación Mundial de Danza Deportiva de Rusia.
Pero Miriam Kerpan IIzak, presidenta de la Confederación Mundial de Rock’ N’ Roll, dijo que ya no estaba asociada con el grupo. “No tengo ningún contacto con ella”, dijo, y agregó: “Ya no está activa”.
Las otras mujeres de la vida de Putin
La guerra de Putin también ha obligado a otros chicos vinculados a él a retirarse de sus actividades públicas favoritas.
Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, cuyo patronímico indica que es hija de un Vladimir, es una joven de 19 años que aprovechaba su posible vínculo con Putin para ganar decenas de miles de seguidores en su cuenta de Instagram, repleta de fotos de ella escondiendo el rostro juguetonamente. En entrevistas, Luiza, como se le conoce, reconoció que se parecía mucho a Putin y dijo que si el presidente alguna vez estuviera frente a ella, ella le preguntaría “¿Por qué?”. Pero la guerra atrajo atención negativa hacia ella y su cuenta desapareció súbitamente.
Luiza is the daughter of Svetlana Krivonogikh, 47, a former cleaning woman in St. Petersburg, who, through an alleged relationship with Mr. Putin, turned into a real estate baroness, a board member of Mr. Putin’s personal Bank Rossiya and a major stakeholder in the Igora ski resort where Mr. Putin’s second daughter, Katerina, was married.
Luiza es la hija de Svetlana Krivonogik, una ex empleada de la limpieza de 47 años de San Petersburgo quien, a través de una supuesta relación con Putin, se convirtió en baronesa de los bienes raíces, integrante del directorio del banco personal de Putin, Bank Rossiya, y una de las principales accionistas en el resort de esquí Igora, donde se casó Katerina, la segunda hija de Putin.
En 2021, la divulgación de los Papeles de Pandora —millones de documentos filtrados de empresas financieras en paraísos fiscales— y una investigación previa de Proekt, que luego fue prohibido en Rusia, mostraba que su fortuna estimada bordeaba los 100 millones de euros, o 105 millones de dólares, e incluía un departamento en Mónaco con valor de 3,75 millones de dólares.
Maria Pevchikh, jefa de investigaciones de la Fundación Anticorrupción, una organización sin fines de lucro fundada por el político de oposición ruso Alexéi Navalni, tenía la certeza de que Putin había engendrado hijos con sus amantes y que vivían con lujo en el extranjero.
Indicó que hay pruebas documentales que indican que las mujeres y sus familias disponen de una riqueza extravagante y registros de propiedad que muestran que una subsidiaria de Gazprom brindó apartamentos de lujo en el mismo edificio de Moscú a las madres de Kabaeva y Krivonogikh.
Una tarde reciente, mientras algunos rusos abordaban autos deportivos exclusivos frente al casino emblemático de Montecarlo, los residentes de un edificio de departamentos dijeron que nunca habían visto ni a Krivonogikh ni a su hija. El portero dijo que no vivía ahí.
El 22 de abril, la supuesta amante en turno de Putin y, según algunas versiones, su nueva esposa, Kabaeva, acudió a su Festival Alina, un evento patriótico anual de gimnasia en Moscú. Como miembro consejero del National Media Group que controla el poderoso oligarca Yuri Kovalchuk, reunió apoyo para la invasión a Ucrania frente a los anuncios de “Z” que simbolizan la guerra de Putin.
Los medios suizos e internacionales a menudo han reportado como un hecho que Kabaeva, que vivía en Suiza, tuvo al hijo de Putin en la clínica Sant’Anna, cerca de Lugano, en 2015, cuando él desapareció durante ocho días. (“No corresponde con la realidad”, dijo en aquel momento Peskov, el vocero del Kremlin).
La clínica de Lugano, en donde una tarde reciente el lobby estaba repleto de mujeres embarazadas hablando ruso, no quiso emitir un comentario. El reporte de un diario de 2019 que afirmaba que Kabaeva había dado a luz a mellizos desapareció de internet.
En Lugano, los habitantes están seguros de que alguna vez vivió muy custodiada en el edificio de lujo con vidrios verdes que mira el lago en el barrio Paradiso de Lugano.
“Sé que vivía aquí”, dijo Olena Utkina, una mujer ucraniana que trabajaba en un salón de belleza en la cuadra. Algunos tienen tanta certeza de que Kabaeva vivía ahí que han buscado expulsarla al circular una petición que exige que Suiza “tome acciones para reunir a Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva con su ‘Führer’”.
Pero el portero en el edificio dijo que había trabajado diez años en el lugar y que nunca había visto a nadie con ese nombre. Nadie en los cafés de Collina d’Oro, una zona de riqueza espectacular muy popular entre los rusos de la ciudad, la habían visto jamás. Y los supuestos hijos de la pareja jamás se han mostrado en público.
“Nunca han estado aquí”, dijo Eichner, un director de la exclusiva escuela americana en Suiza, donde una solicitud para un nuevo estudiante ruso, que debía ser investigado ante la creciente lista de sanciones, esperaba en su escritorio.
Ninguno de los fieles de la cercana iglesia ortodoxa rusa dijo haber visto nunca a Kabaeva, y los refugiados ucranianos del lugar dijeron que la evitarían si la vieran.
“Sería estupendo que Suiza le quitara su propiedad”, dijo Katerina Chaplynska, de 25 años, que huyó a Suiza con su hermana adolescente tras la invasión rusa a Ucrania. También algunos rusos dijeron que no les gustaría ver a Kabaeva, como Victoria Bussi, de 34 años. Dijo que solía apoyar a Putin, pero que ahora lo encontraba menos misterioso, más bien un simple criminal de guerra.
“Ha destruido la reputación de Rusia”, dijo.
Claire Moses colaboró con reportería desde los Países Bajos e Ivan Nechepurenko desde Estambul.
Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz
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BBC
Racism in football: 'Hate alive and well' in game says anti-racism charity Kick It Out
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Football
Incidents at Premier League matches on Sunday show "hate is alive and well within football", says anti-racism charity Kick It Out.
Everton are assisting police after two Brentford players said their families were racially abused at Goodison Park.
Striker Ivan Toney and full-back Rico Henry made the allegations after the Bees' 3-2 victory.
It came hours after two Burnley fans were arrested for "discriminatory gestures" during Tottenham's 1-0 win.
The Metropolitan Police said the men were ejected from the Clarets' section of the Tottenham Hotspur Stadium on suspicion of a racially aggravated public order offence.
"We have been made aware of a spate of new alleged anti-Semitic and racist comments and gestures linked to several clubs over the weekend," said Kick It Out's head of player engagement Troy Townsend.
"While investigations are ongoing, we cannot comment on the specifics of cases. However, the events of the weekend once again highlight the fact that hate is still alive and well within football.
"Everton, Burnley and Tottenham all acted swiftly and we commend their energy in addressing these incidents. We hope appropriate and decisive action is taken against all those involved."
In February, UK football policing lead Chief Constable Mark Roberts said there had been an increase in hate crime incidents reported in stadiums in the first half of the 2021-22 season, when they rose to 206, compared to the same period in 2019-20, when there were 146.
L'Humanité
Homosexualité. Amours condamnées
Nos recommandations culturellesGérald Rossi«On n’existait pas. » L’écrivain Dominique Fernandez résume ainsi le vécu des millions de personnes homosexuelles en France avant la dépénalisation de 1982. Une sentence qu’il faut comprendre aux points de vue affectif, moral, etc., car pour la police et la justice, rappelle ce passionnant documentaire d’Ariane Chemin et Emmanuel Hamon, l’homosexualité était un délit sévèrement réprimé.
La Révolution de 1789 avait supprimé la notion d’« acte contre nature », mais le régime de Vichy la rétablira en 1942. La majorité sexuelle fixée à 15 ans pour les hétérosexuels étant alors à 21 ans pour les homosexuels, ce qui justifiait les lourdes amendes, voire les emprisonnements. En 1960, le député Mirguet qui parlait d’un « fléau » renforçait les condamnations.
Ce film raconte, avec des témoins et militants de l’époque, comment jusqu’aux années 1980 une partie de la population a été contrainte à la dissimulation et au mensonge, sous peine de discriminations pouvant aller jusqu’à la perte d’emploi, de logement, après une condamnation rendue publique…
Télévisiondocumentairefrance télévisions BBC
Asking people to complete a test project or having them come in for a working interview isn’t unethical in itself – the problem lies in not paying candidates – Latesha Byrd
Tahlia was tentatively hopeful when she saw the ad for a senior role at a major trend-forecasting company. Her freelance design career had been curtailed by post-Brexit trading restrictions, so she was working in a minimum-wage job, while seeking avenues more aligned with her skillset.
“I thought it was worthwhile giving it a go, because the salary was £55,000 ($67,600) a year, and similar to my earnings before,” says Tahlia. “They told me I would have five interviews, and if I made it through the first three, I would be required to do a lengthy research project.” Tahlia reached the task stage, and took a week off work to focus on it wholeheartedly.
As requested, she says she submitted a 25-page document with extensive annotations and full graphic-design elements. The next step was a face-to-face interview with two senior managers at the company, although Tahlia felt uneasy when she arrived to find only one was available. “I answered lots of searching questions about my research methods and work,” she says. “When I asked about the role, it was very vague – but it was clear I was down to three candidates, and would hear the final verdict in a week.”
The company never responded to Tahlia, despite her best efforts to make contact. “I heard about someone who’d been through the exact same thing, so it’s clear the company is garnering research for free by pretending jobs are available, and not actually following through,” says Tahlia.
Factoring some form of working task into the recruitment process has long been a way to assess a candidate’s suitability for a role. Along with being a chance for employers to see how their potential hire would approach aspects of the job, these ‘working interviews’ also enable the candidate to flex their skills, especially if they don’t thrive in the interview hotseat.
But the take-home assignment is growing to mammoth proportions. Some candidates are expected to put in days – sometimes even weeks – towards ‘proving themselves’ fit for the job. And it’s a problem, in more ways than one.
Would-be employees are finding themselves working overtime to complete take-home assignments, many of which take hours (Credit: Getty Images)
A sour taste
Whether it’s journalists pitching reams of daily story ideas; accountants taking part in two-day ‘assessment’ centres of psychometric tests, role-play tasks and presentations; or designers delivering a complex prototype, the extraction of free labour during the recruitment process can be insidious. There are very few industries absent of the practice, and it’s certainly not limited by a candidate’s level of seniority.
There are many reasons jobseekers bristle at these intensive interviews. For one, loss of time – and sometimes earnings, as in Tahlia’s case – is perhaps the most pervasive problem. Even for roles without prolonged test projects, candidates must set aside time to prepare for an interview (and if doing it face-to-face, factor in a commute). Then, piling intensive interview work on top eats up more bandwidth. And although some candidates can meet these time requirements pre- or post-work, others don’t have the same flexibility; for some, these tasks could require unpaid time off from a current job, or special childcare arrangements.
Another major issue is candidates are ostensibly doing paid work without the compensation. “Asking people to complete a test project or having them come in for a working interview isn’t unethical in itself – the problem lies in not paying candidates,” says Latesha Byrd, CEO of talent-development agency Perfeqta, based in North Carolina, US. “No matter what term you use, asking candidates to complete working interviews without pay is simply unpaid labour.”
However, beyond time and pay, proceedings can take an even darker turn when candidates discover companies are using the ideas they submit, free of charge, without permission.
Olivia, who is based in the UK, wasn’t looking to move from her company, but a former colleague invited her to apply for a role at an agency. “I met the strategy director, and was assigned a task to write a year-long social strategy, with campaign activation tactics, for one of their new clients,” she says.
After spending three days on the project, she presented it to a rapt audience, and was soon offered the job. While reflecting on whether to accept the role, the company requested Olivia send over her deck so the company’s CEO could see it. Uncomfortable with this, she offered to present it herself, to which the company declined.
A few months later, after ultimately declining the role for other reasons, Olivia spotted a piece of influencer content on TikTok she says was based on the idea she had proposed. “Then I saw a follow-up campaign on the exact same idea,” she says. “I thought, hang on – that’s my strategy.” Although she’s glad she refused to send the entire body of work, she says she will never share any work at all with a potential employer again.
‘Thoughtless and indefensible’?
It’s difficult to know what kind of timeframe and asks are both standard and reasonable when entering a new industry or level.
Some experts believe information gathering within professional communities can help determine typical expectations. “If you feel the process of assignment is too much, ask someone in your network what their process was like, and if what [you’re] being asked to do is out of scope,” recommends Chad Leibundguth, who works for the global HR consulting firm Robert Half.
However, Nick Corcodilos, host of the advice-platform Ask the Headhunter, is more resolute. He believes the working interview as a whole takes advantage of people, and falls under the same umbrella as the “thoughtless and indefensible demand to divulge your private salary history”. He coaches candidates to “offer an honest alternative when employers ask for an over-the-top ‘show us what you can do by completing this two-week assignment’”. He adds: “Suggest you’ll do the work on a daily fee basis until the employer decides to hire you or someone else.”
Byrd agrees candidates “shouldn’t be afraid to put a contract in front of [an employer], or ask them to draw up a contract before starting a project to protect your intellectual property.” She says it’s important to get a clear idea from the company how long the activity should take as well as the overall steps to the hiring process. The inability to provide these details – or asking for an inordinate amount of free labour – can serve as huge red flags for candidates, offering a view into how it might feel to be on their payroll. After all, says Bryd, interviews are a chance for jobseekers to take the temperature of the company as much as the company is doing the same of them.
Along with written work, some applicants are being called into do presentations (Credit: Getty Images)
Yet it’s not always as simple as saying no outright to these projects. Jobseekers, many of whom are juggling multiple applications, ultimately face a Catch-22: slave over the take-home assignment, without any guarantee of feedback or even a response; or refuse to work for free, and risk taking themselves out of the running. While some candidates are spoilt for choice in certain sectors, and can easily choose the latter path, not every employee has the breadth of options – or financial security – to jeopardise their candidacy. Realistically, this means some workers may find themselves with no choice other than to take the taxing working interviews, even against their best instincts.
More than a goodwill gesture
In an ideal world, the onus would not be on the potential employee to request payment for their work – it would be a regulated, paid process, spearheaded by the company. While still a fringe practice, some companies are redressing the power balance by remunerating candidates for working interviews.
For instance, applying for a developer role at San Francisco-based Automattic, the parent company of Wordpress and Tumblr, starts with a text-based interview on Slack, before moving to a code test and then a contracted 40-hour task. Candidates are paid $25 (£20) an hour, and there’s no deadline for completion. It’s not just happening in tech; in March, the Toronto-based non-profit FoodShare began paying $75 an hour for each candidate’s interview as well as the rate of the job they’re applying for, if they complete any presentations or assignments.
Candidates find this to be a much more egalitarian approach. After a global software company recruited her on Linkedin, Ruth did an initial interview, and was paid a flat rate of $250 to complete a five-hour test project, before another interview and a second test project, for which she was paid $500. “It was estimated to take ten hours, but I really wanted to do a good job on the slide deck, so it took me about 12 hours,” says Ruth, who lives in Berlin.
After several more interviews and months of back and forth, she was offered the job. “It was one of my most positive hiring experiences, because they were very professional and always transparent about the next steps,” says Ruth. “To be given the payment (almost instantly after doing the tasks as well) was really appreciated, and made me want to engage in the process.”
Napala Pratini, co-founder of the London-based health-tech start-up Habitual, points out that along with strengthening an employer brand, paying candidates directly can be more cost effective than paying for placement agencies, recruiters or social media posts. Shortly after launching in 2019, her company started paying all candidates a flat fee of £25 per hour for up to four hours of task work.
“It’s not a huge amount of money, but it’s more about the gesture of compensating somebody for their time,” explains Pratini. “As a candidate, it can be easy to feel you don’t have power in the situation and although you’re not risking your life, you are making a life bet on a company, and they should value that, too.”
As prospective employees navigate wildly different – and sometimes exploitative – hurdles in the recruitment process, safeguarding their time and honouring their value remains a balancing act. Thalia has been getting by doing odd jobs, and although has nothing contracted on the horizon, knows how she would approach a working interview, if asked again. “A small project, or a design or two would be fine, but for a substantial project, I think I’m within my rights to refuse,” she says.
Tahlia, Olivia and Ruth’s surnames are being held for privacy concerns
BBC
An efficient engine can help you burn less gas
Australian flag carrier Qantas made history recently by ferrying passengers nonstop between South America and Australia. The aeroplane – a Boeing 787 Dreamliner – departed Buenos Aires shortly past noon local time. Some 9,300 miles (14.973km) and 17-plus hours later, QF 14 landed in Darwin.
In doing so, the carrier set two internal records: longest distance covered and longest time in the air for a commercial flight. Captain Alex Passerini, who commanded QF 14, later said: "Qantas has always stepped up to a challenge, especially when it comes to long-haul travel, and this flight is an excellent example of the capabilities and attention to detail of our flight planning team."
Contrary to popular belief, flying for so many hours isn't entirely new. In the 1930s, Pan Am jets hopscotched across the Pacific Ocean with regularity. Passengers on board the Honolulu clipper could expect 20-hour flight times when shuttling between Hawaii and the continental United States. Qantas followed suit a decade later. In 1943, the Flying Kangaroo launched service between Ceylon (now Sri Lanka) and Australia, its flying boats taking up to 33 hours to complete the trip. Passengers who did were subsequently admitted to "The Rare and Secret Order of the Double Sunrise", so named because of the two sunrises they would see during the trip.
The 21st Century has seen the long-haul, nonstop trend continue. In 2004, Singapore Airlines made headlines when it launched service between New York and Singapore; a 9,500-plus mile (15,289km) haul that can – depending on prevailing winds – take up to 19 hours. Less punishing (though not by much) is Qatar Airways’ Doha to Auckland, New Zealand service which clocks in at 9,000 miles (14,484km). Passengers on board the Boeing 777 cross 10 time zones and virtually the entire length of the Indian Ocean, continental Australia, and the Tasman Sea before arriving in the City of Sails. Trip time? 18 hours. Similar feats of flight are expected later this year when United and American Airlines launch services between the United States and India.
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Fun stuff, minus the indignities of air travel of course. For one thing, there is nothing appealing about being sealed in a long metal tube. Do so for ever-longer periods and you are likely to end up grumpy. When passengers are grumpy, flying becomes less fun; and if something isn’t fun, why do it? Early flyers were more fortunate. High fares limited who could fly, the result being a select few could experience luxurious service for hours.
Airlines have been scrambling to entice tpassengers back to air travel after the Covid pandemic (Credit: Chalabala/Getty Images)
Today’s flyers want to fly further, faster, and in style, all while paying less. Catering to these demands requires innovative thinking and airlines are increasingly investing in products that will keep long-haul passengers happy. Here are three of them.
Engine technology
Jets need fuel, lots of it. The Boeing 747 – an icon of the long-haul travel era – burns gasoline at an astounding rate of one gallon per second (4.54 litres per second). Consequently, to keep jets like this flying for hours, you need a large petrol tank. Aeroplanes like the Boeing 747 carry upwards of 57,000 gallons (259,127 litres) of fuel (the record holder is the Antonov An-225 which can carry nearly 100,000 gallons, or 454,000 litres). By comparison, the average four-door Sedan holds closer to 15 gallons (62.2 litres). A bigger tank may help you go further but expect your gas bills to be heftier. At current gas prices, topping off the average Sedan will cost you $50 (£37.30); a Boeing 747, upwards of $140,000 (£104,480). Such weighty expenses bode badly for passengers, much of whose cash goes toward paying airline fuel costs. Making things worse is volatility in the energy market which can cause massive swings in fuel prices. For example, a one cent change in fuel prices can produce a $40m (£29.8m) profit (or loss) for carriers.
But help is on the way. Engine manufacturers are studying – and succeeding – at making their products more efficient. A more efficient engine means less fuel burn, and less fuel burn lowers airline costs and (ideally), fares. Agnes Jocher, a professor of sustainable future mobility at the Technical University of Munich, says improvements in so-called ‘bypass ratios’ are key to lowering fuel use.
This ratio indicates how much air flows around the engine versus through it. Jocher says, "generally speaking, the higher the ratio, the more efficient the engine. The more efficient engine, the lower its fuel consumption." Today’s jets burn on average 60% less fuel than the first generation of commercial aircraft, thanks in large part to bypass ratios improvements. Jocher expects this trend to continue as airlines keen to go long-haul, nonstop explore ways to trim costs. When it comes to saving fuel, she notes, "higher bypass ratios are key".
Losing weight
An efficient engine can help you burn less gas. But so can shedding weight. The reason comes down to simple physics. It takes more energy to move more mass. A heavier aeroplane will – all else being equal – burn more jet fuel than a lighter one. A lighter jet can also fly faster, shaving precious minutes off a flight. That bodes well for the airline (keen to maximise aeroplane productivity) and passengers (eager to arrive at their destination sooner).
Today’s flyers want to fly further, faster, and in style, all while paying less (Credit: NurPhoto/Getty Images)
One way to curb aircraft weight is foregoing wiring and cables. These devices act as the connective tissue for jetliners, forming crucial links between the cockpit and aircraft systems like the landing gear, door sensors, and life support systems. The problem? They are heavy. By one estimate, wires, switches, and sockets can add over 16,000 lbs (7.2 tonnes) to a wide-body passenger jet. And more weight means more fuel burn. The solution? "Fly-by-wireless" systems, lightweight electronic technology which connects the cockpit and crucial aircraft control systems via the airwaves.
Qantas recently took a more creative approach to shedding pounds. The carrier tasked industrial designer David Caon with creating a new line of in-flight cutlery and crockery. A key requirement? The assortment of plates, dishes, and utensils would have to be lighter than their predecessors. Achieving this feat was – to put it mildly – challenging. Caon says he and his team were "not able to reduce the thickness of the crockery as this would affect its durability". Instead, the team redesigned each piece to"“reduce profiles and minimise sections and use less material overall".
Aeroplanes are – despite the best mechanical innovations – cramped, noisy flying chunks of metal
Caon describes the effort as a delicate balancing act to preserve "functionality, durability, and weight". These efforts paid off. The tableware – which debuted on Qantas’ 17-hour-long Perth to London route – was 11% lighter than its predecessors, producing "great fuel saving benefits". The new tableware was so popular Qantas subsequently used it across its entire network.
Finessed food
Aeroplanes are – despite the best mechanical innovations – cramped, noisy flying chunks of metal. And despite the inherent wonder of flight, if you've ever flown for hours, you know how boring plane travel can be. Airlines have responded by beefing up onboard amenities (including showers), entertainment (imagine having 4,500 TV and audio channels to choose from), and most notably, improved cuisine. For example, some passengers on the 17-hour trek between Los Angeles and Singapore are treated to a food spectacle, one that would rival dining at the best Michelin-starred restaurants. Orange-braised baby beet salad with endive, cherry tomatoes, and pine nuts? Perhaps citrus salmon over pumpkin dal, basmati rice and cilantro ghee? And spiced apple cake to finish? It's a far cry from the unrecognisable, reheated meals of the past.
Just because a meal looks good doesn't mean it will be a taste sensation - airline cabin pressure and humidity can affect the flavour (Credit: Krblokhin/Getty Images)
But just because food sounds good doesn’t mean taste follows suit. When flying high above the clouds, your normal sense of taste goes out the window. The often touted culprits are pressure drops (there’s less air at altitude) and plummeting humidity (cabin air is generally drier than the Sahara Desert). By one estimate, the combination of low pressure and dryness dull your taste buds by 30%.
However, there’s less talked about reason for waning palate sensitivity. A recent study found loud noise can cause savoury taste to be enhanced, and sweetness dulled. The study’s authors chalk it up to the noise-induced suppression of intense flavours which ultimately "alter the perception of the foods we eat". Their proposed fix? Rethinking menus to match taste preferences at altitude so passengers can – despite the constant buzzing of jet engines – better taste their food. Given the billions airlines are investing in going long-haul, spending a little more on "menu diligence" may well be a bargain.
The Covid-19 pandemic has understandably depressed air travel demand. Closed borders and ever-changing testing requirements are less than enticing for any traveller. But as border restrictions ease, and as demand picks up, expect renewed interested in long-haul flight. Qantas – sensing passenger appetite for arriving sooner rather than later – has already renewed its commitment to "Project Sunrise", an ambitious effort to fly nonstop from its Sydney hub to prized markets like London, New York and Paris. With rivals sure to follow suit, innovation will discern which carriers make it and which ones don’t.
Ashley Nunes is a research fellow at Harvard Law School.
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BBC
Ukraine: The children's camp that became an execution ground
By Sarah RainsfordBBC Eastern Europe correspondent, Bucha
Since Russian forces were pushed back from Kyiv at the end of March, the bodies of more than 1,000 civilians have been discovered in the Bucha region - many hastily buried in shallow graves. The BBC has learned that around 650 people were shot in what a senior police official has described as executions. Sarah Rainsford has been investigating what happened at a children's summer camp - now being treated as a crime scene.
*This report contains material some readers will find disturbing*
It is easy to miss the killing spot at first in the gloom. But in a cold, damp basement on the edge of the woods that made Bucha a popular get-away spot before the war, five Ukrainian men were forced to their knees and shot in the head.
To the right of the entrance, there are stones coated in blood that has turned dark red. Lying among that is a blue woollen hat with an exit hole in one side and its rim soaked in blood. In the wall, I counted at least a dozen bullet holes.
A couple of steps away are the remains of a Russian military ration pack - an open can of rice porridge with beef and an empty packet of crackers. A name daubed in graffiti on a wall is a reminder that the scene is a children's camp. But when Russian troops moved into Bucha, just outside the capital, in early March, Camp Radiant became an execution ground.
The story of the summer camp killings is chilling but so is this detail: more than 1,000 civilians were killed in the Bucha region during a month under Russian occupation, but most did not die from shrapnel or shelling. More than 650 were shot dead by Russian soldiers, according to a senior police official.
Now Ukraine is searching for their killers.
Volodymyr Boichenko lived in Hostomel, just up the road from Bucha and near the airfield where the first Russian forces landed to try to overthrow Ukraine's government. When his sister Aliona Mykytiuk decided to flee before the fighting reached her, she pleaded with Volodymyr to join her. He was a civilian, not a soldier, but he wanted to stay and help. So he spent the days searching Hostomel for food and water to bring to neighbours, including children, who were trapped in their cellars by the constant shelling and Russian airstrikes.
A chatty 34-year-old, who had travelled the world in the merchant navy, Volodymyr phoned his family from Hostomel most days to reassure them he was safe. Aliona would wait nervously for his brief calls: she knew he had to move to higher ground to get a connection and if the shelling was heavy it was impossible to leave the bomb shelter. As supplies ran low, she urged her brother to try to escape but by then the roads were blocked.
The last time Aliona heard from him was on 8 March. Volodymyr wasn't the demonstrative type, but that day he told his sister not to worry about him. "He said 'I really love you,' and that was so painful to hear," Aliona sobs, rubbing her eyes hard but unable to stop the tears. "There was fear in his voice."
Four days later, Volodymyr was spotted by neighbours close to Promenystyi, as it's known here, or Camp Radiant. Then he disappeared.
In March, the fighting around Kyiv was intense and the small town of Bucha was at the epicentre. The withdrawal of Russian troops in early April revealed scenes that shocked the world: the bodies of residents slumped in the streets where they'd been shot.
Moscow tells anyone who will listen that the killings were staged, an idea that is as twisted as it is patently false. Determined to hold those responsible to account, Ukrainian investigators are busy collecting the hard evidence on territory now back under their control.
"We don't know what Putin's plans are, so we are working as quickly as possible in case he drops a bomb and destroys all the proof," says Kyiv regional police chief, Andrii Niebytov.
That evidence includes a field full of civilian cars pierced with multiple bullet holes, now piled up on the edge of Bucha. They are vehicles that were shot at when families tried to flee. One still has a length of white cloth at the window, hung to show the soldiers that its occupants were no threat. Step too close, and you catch the sickly smell of death.
When the bodies beneath Camp Radiant were discovered on 4 April, Volodymyr Boichenko was among them. Aliona had spent weeks frantically calling hospitals and morgues. That day she was sent a photograph to identify. She knew it was her brother before it had even downloaded.
"I hate them with every cell of my being," Aliona cries, about Volodymyr's killers. "I know that's wrong to say about people, but they are not human. There was not one patch on those men's bodies that was not beaten."
The five men had been found crouching on their knees, heads down and hands bound behind their backs.
"We know they had been tortured," the police chief told the BBC. "The Russian army has crossed the line of how war is conducted. They were not fighting the military in Ukraine, they were kidnapping and torturing the civilian population."
Neither the Prosecutor's Office nor the SBU security service will disclose details of ongoing investigations, but some Russian military were so careless at covering their tracks that there are likely to be considerable clues to work with. Ukrainian territorial defence units have even discovered lists of soldiers at some abandoned positions. One appears to be part of a rota for litter duty, another includes passport details and mobile phone numbers.
With such a vast volume of work - more than 11,000 potential war crimes cases registered so far - Ukraine's security services have called on more digitally savvy civilians for help.
"I feel some call of duty," said Dmytro Replianchuk, a journalist at slidstvo.info who worked to expose corruption within Ukraine's law enforcement bodies before the war. Now he's joined forces with prosecutors, scouring the internet for extra data to help catch suspected war criminals.
"I understand it will be so hard and a lot of cases won't be solved. But in these weeks, it's important to find as much information as possible," Dmytro explained.
We found one potential clue among the litter at Camp Radiant - the wrapping from a parcel sent by a woman named Ksyukha to a Russian soldier whose own name and military unit are clearly marked. Unit 6720 is based in Rubtsovsk, in the Altai region of Siberia. It has been linked to Bucha before when soldiers from the town were caught on CCTV sending giant packages to relatives full of goods that they had looted from Ukrainian homes.
We can't be sure yet whether soldiers from Rubtsovsk were based at the children's camp, or were there when the men were killed. The police first need to establish a more precise time of death.
"We are working on it, but it's not a quick thing," Mr Niebytov explains. "But that camp was a headquarters so there would have been a commander. The soldiers could not have executed anyone without the commander's knowledge. So we will first find the organisers and then look for the implementers."
Across the road from Camp Radiant, behind a church spattered with shrapnel damage, a corner of Bucha is slowly showing renewed signs of life. Young boys run around the yard, while a man fixes sheets of wood to windows shattered when the town was being shelled, constantly. And a little shop has just reopened to serve others now trickling back to begin their own repairs.
As neighbours cross paths, they discuss the days when Russian tanks rolled into their town, the soldiers who would shoot wildly and those who roamed the streets drunk, breaking into homes and stealing from them. And they remember the local man who escaped to their block of flats from the summer camp opposite, and who they had sheltered despite the risk.
Viktor Sytnytskyi didn't know Camp Radiant before, but all the details he gives match up. He's now in western Ukraine and told me his story over the phone, calling from his car so he wouldn't upset his mother.
It was early March when Viktor was grabbed by Russian soldiers on the street. They tied his hands and pulled his hat down over his eyes, then dragged him to a cellar that he's sure was on the grounds of the children's camp.
There, the Russians poured water over his legs so he would freeze, and they held a gun to his head.
"They kept saying, 'Where's the fascists? Where's the troops? Where's Zelensky? One of them mentioned Putin so I said something rude and he hit me," Viktor recalls.
He remembers being angry at his captors as well as terrified. He had worked in Moscow in the past with men from Siberia and was horrified that Russians could now treat him with such brutality. Even more so, when one of the soldiers revealed that he, too, was from Siberia.
Viktor told him he was sad things had come to this.
"The sad thing is that our grandfathers fought together against the Nazis and now you're the fascists," was the Russian's angry reply.
"He told me: 'You have until the morning to remember what you've seen, and if not, you'll be shot.'"
That night, Viktor got lucky. There was heavy shelling and when he realised his captors were no longer guarding him, he ran for his life.
"I calculated that I had more chance of surviving under shelling than if I stayed in that cellar. They'd already put the gun to my head. What would it cost them to pull the trigger?"
From a common grave beneath the children's camp, Volodymyr Boichenko has now been given a proper burial beneath the cherry blossom in the old cemetery of Bucha.
After his funeral, Aliona says she finally saw her brother's face in her dreams again, as if he were comforting her.
But she still has many questions. The cross on Volodymyr's grave is marked only with his birthday, not the date of his death, because the family have no idea when he was shot.
They may never know, unless the Russian commander who took over Camp Radiant can be found.
Like everyone in Bucha, though, they do know that civilians are not only caught up in this war. They are being targeted - by Russian soldiers who either don't know the rules of war, or don't care.
Photographs by Sarah Rainsford unless otherwise marked
Additional reporting: Daria Sipigina, Mariana Matveichuk and Tony Brown
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Roland-Garros : briller ou perdre avec panache !
ChroniqueMejdaline MhiriDimanche prochain, après deux années marquées par la crise sanitaire, les adeptes de la petite balle jaune et de la terre ocre retrouvent leur tournoi favori. Roland-Garros, désormais dirigé par Amélie Mauresmo, constituera un nouvel espoir de voir un·e Français·e briller sur terre battue. Mais pour cela, il faudra au moins arriver au second tour de la compétition… Ou bien s’incliner avec un certain style !
Comme l’avait fait Tsonga en 2017. Le n° 1 français de l’époque nourrissait de nombreux espoirs. Mais rien ne se passa comme prévu. Il fut dominé dès le premier tour par l’Argentin Olivo (7-5, 6-4, 6-7), seule la nuit était venue interrompre son supplice. Si l’on pouvait escompter que le tennisman livre une prestation de folie le lendemain matin, il n’en fut rien. En perdant sa mise en jeu, il laissait son adversaire remporter le match (6-4 au 4e set). Le tout en huit minutes… Une énième douche froide pour le public de la Porte d’Auteuil, riche d’une dramaturgie adorée par la Fédération française de la lose (FFL). Cette plateforme parodique sur le sport tricolore, créée en 2015 lors d’une discussion entre copains, célèbre l’art de perdre avec la manière. Son audience sur les réseaux atteste du succès de l’entreprise et de l’envie collective de prendre de la hauteur sur le sujet : 509 500 fidèles sur Facebook, 275 400 sur Twitter, 114 000 sur Instagram. Si vous n’en êtes pas encore, vous avez donc manqué : « On dit relégation ou relégatine en Gironde ? » lancé pour chambrer la future descente en Ligue 2 des Bordelais.
Le succès est tel pour les sept trentenaires mordus de sport à l’initiative de la FFL qu’Antoine et Louis ont lâché leur emploi respectif pour développer l’aventure à plein temps. En novembre 2021, la Bible de la lose du sport français est publiée aux éditions Marabout et ironise sur les plus belles plantades de nos athlètes. La vingtaine de finales perdues par l’ASM Clermont Rugby ou la remontada de Barcelone face au PSG en 2017 y sont louées avec sarcasme. L’introduction synthétise la démarche spirituelle. « Les Français ne perdent pas plus que les autres. Mais ils perdent mieux. Panache, envie, combativité ; là où certains pays ne jurent que par le résultat, les Français célèbrent le romantisme de l’effort et chérissent avant tout leurs émotions de supporters. » Il y a des disciplines honnies. « Le hand, le judo, le biathlon, nous ont fait du mal » , concèdent les deux compères. Trop de titres, forcément. D’autres laissent davantage de place à la vanne. Comme le tennis. « Je pense que l’on n’existerait pas sans ce tournoi, explique Louis. C’est ce que qui a déclenché la viralité de notre concept avec cette énorme défaite de Tsonga contre Olivo. On pensait encore qu’un Français pouvait se qualifier en demi-finale… »
La chronique sportive de Mejdaline Mhiriroland-garrostennis L'Humanité
Dopage, « la prévention, à elle seule, ne suffit pas » affirme Jean-Pierre Verdy
EntretienDOPAGE L’ancien patron des contrôles à l’Agence française de lutte contre le dopage, Jean-Pierre Verdy, trouve bien timoré le discours officiel des instances chargées de ce problème sanitaire et reste persuadé que, sans dissuasion et répression, rien n’est possible contre la triche dans le sport.
Éric SerresNom Prénom Fonction ici sur quelques lignes comme ça magnit
Jeudi 12 mai, dans les locaux du Comité national olympique et sportif français (Cnosf), à Paris, s’est tenu le 21e colloque national pour un sport sans dopage. De nombreux artisans de la lutte antidopage, des athlètes et anciens athlètes y étaient présents, chacun portant la bonne parole. Paroles qui, pour l’ancien directeur des contrôles au sein de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Jean-Pierre Verdy, n’ont pas suffi.
Qu’avez-vous retiré de ce énième colloque sur le dopage ?
Il y a eu beaucoup de paroles, mais on attend des actes forts. De nombreux spécialistes de la lutte antidopage qui étaient présents ont été un peu déçus par ce qu’ils ont entendu. Pour eux, les avancées ne sont pas là. C’est bien joli de porter la bonne parole, mais cela ne suffit pas. De colloque en colloque, on voit que tout cela n’évolue pas ou si peu.
On a beaucoup parlé de prévention. Est-ce bien suffisant ?
Quand j’étais à la tête de la direction régionale d’Île-de-France, nous avions axé nos actions sur cette fameuse prévention. Nous organisions des rencontres. À l’arrivée, ce que l’on a constaté, c’est qu’il y avait plus de personnes assises à la tribune que dans la salle. Pour moi, la prévention est évidemment un des outils, mais ne peut pas être le seul. Ce qui est le plus important reste la dissuasion et la répression. Lorsque j’ai occupé mon poste de directeur des contrôles à l’AFLD, mon cheval de bataille a été de débarquer là où personne ne nous attendait. N’importe où et dans n’importe quelle discipline. De fait, les sportifs avaient peur des contrôles. Personne n’était à l’abri. La répression s’appliquait à toutes les disciplines. Aucun athlète ne partait serein sur une compétition, à tel point que, dans beaucoup d’entre elles, ceux-ci attendaient le dernier moment pour s’engager ou même abandonnaient dès qu’ils avaient vent de notre présence. Ceux qui se dopent n’ont rien à faire de la prévention. Les gens qui ne se dopent pas non plus. Il faut donc expliquer, notamment aux amateurs qui utilisent les mêmes produits que les professionnels, qu’il y a de véritables risques sanitaires. Souvent, ceux que l’on a attrapés étaient dopés par leur père ou un ami, sans qu’il y ait un véritable suivi. Ils étaient parfois à la limite de se retrouver aux urgences.
Si on vous comprend bien, toutes ces mesures coercitives ont été mises de côté depuis un certain temps ?
À partir du moment où il a été déclaré que l’AFLD ne s’occuperait plus que du haut niveau, que cela ne servait à rien de réaliser des contrôles chez les amateurs, tout ce que l’on avait mis en place est tombé à l’eau. Bien que je sois aujourd’hui en retraite, je suis toujours cela de très près et les retours que j’en ai ne sont pas bons. Se focaliser sur le haut niveau est finalement chose beaucoup plus facile. Ces sportifs sont localisés, donc faciles à suivre. Il est beaucoup plus dur de mener des investigations qui durent des mois, et qui pourtant peuvent faire tomber des réseaux. Il nous a fallu parfois plusieurs années pour arriver à nos fins.
L’AFLD a-t-elle les moyens de mener une politique de lutte efficace contre le dopage ?
À mon époque, c’était compliqué. Il y avait des compétitions où nous n’allions pas car le coût était trop important pour l’agence. J’ai vu que l’AFLD avait dorénavant un budget qui avoisine les 20 millions d’euros. Quand j’y étais, nous tournions plutôt à 8 millions, mais cela ne nous empêchait pas de réaliser près de 10 000 contrôles certaines années.
AFLD, Agence mondiale antidopage (AMA), Agence internationale des tests (ITA)... On s’y perd un peu dans toutes ces structures, qu’elles soient nationales ou internationales. Qui fait quoi ?
L’AMA est là pour donner des orientations, c’est-à-dire la liste des produits interdits et ce qui devrait être fait. Ensuite, en fonction de toutes les informations données, les agences nationales font ou ne font pas. Tout dépend des moyens dont elles disposent. Certaines n’en ont pas et vont effectuer à peine une centaine de contrôles dans l’année. C’est là où il y a un problème. Les athlètes français, qui sont très contrôlés, nous ont souvent dit qu’ils étaient énervés de voir ce qui se passait dans certains pays.
Quand un athlète handisport présent au colloque dit qu’il n’a subi aucun contrôle durant les JO de Tokyo, cela ne vous étonne pas un peu ?
Normalement, il aurait dû être contrôlé. Après, je ne sais pas. Quand je m’occupais des contrôles, tous les athlètes qui étaient qualifiés pour les JO devaient non seulement être localisables, mais subissaient au moins trois contrôles avant la date fatidique. Cela n’a pas empêché que l’on a été parfois obligés d’en exfiltrer certains du village olympique avant qu’ils ne rentrent en compétition. Ils étaient positifs !
La lutte contre le dopage n’a-t-elle pas, encore et toujours, un wagon de retard par rapport aux tricheurs ?
Ce n’est pas un wagon, mais plusieurs wagons. L’important, c’est surtout d’avoir un réseau sur le terrain qui peut nous alerter de l’existence des produits et des substances qui circulent parmi les sportifs. Ce sont les informations revenant du terrain qui permettent de coincer les tricheurs. Les analyses viennent après.
Lors de ce colloque, vous avez eu une prise de bec sur les analyses capillaires avec le docteur Olivier Rabin, qui représentait l’AMA. Selon vous, elles ont été mises de côté. Pouvez-vous nous expliquer ?
Ces analyses ont permis d’accentuer la dissuasion auprès des sportifs. Quand, en 2008, sur le Tour de France, nous avons commencé à réaliser ces prélèvements, cela a créé une véritable psychose au sein du peloton. Tous nous demandaient ce que l’on cherchait. À notre surprise générale, nous avons retrouvé partout de la DHEA – un stéroïde anabolisant qui figure sur la liste des substances interdites par l’Agence mondiale antidopage – et dans des proportions très élevées. L’avantage des cheveux est qu’ils gardent assez longtemps certains produits. Avec les cheveux, on trouve quasiment tout, excepté de l’EPO. Si cela est utilisé dans les enquêtes judiciaires, c’est bien qu’il doit y avoir une raison, non ?
antidopagedopage Valeurs Actuelles
[Info VA] Dégradations à l’ENS de Paris : 22 militants d’ultragauche interpellés
Une porte trouée, des graffitis sur les murs, du mobilier vandalisé… Au 45 rue d’Ulm, dans le 5e arrondissement de Paris, la salle de conférence de l’École normale supérieure (ENS) a subi de nombreuses dégradations commises par des étudiants et militants d’ultragauche, dans la nuit de vendredi à samedi 14 mai, indique une source policière.
Les photos que Valeurs actuelles s’est procuré montrent des murs recouverts de tags : « Il reste des pavés à Paris », « A la Sorbonne ou ailleurs », « Ne jamais travailler ». Selon nos informations, la police a procédé sur place à 22 interpellations tôt ce matin.
🔴 [Info @Valeurs] Ultragauche : la police a procédé à 22 interpellations dans la salle de conférence de l’Ecole normale supérieure (ENS), à Paris, ce samedi matin, indique une source policière. #Ulm pic.twitter.com/4AYDelgYeZ
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 14, 2022
Sur Twitter, des comptes étudiants ont demandé du « soutien à l’ENS Ulm occupé », évoquant la présence de CRS bloquant les sorties du célèbre établissement, samedi matin. Sur le réseau social, un collectif antifasciste a également diffusé un communiqué des « occupant.es de l’ENS ».
« Dans les suites du mouvement d’occupation en cours, nous occupons un amphithéâtre de l’ENS. La lutte ne doit pas mourir […]. Quelques policiers nous mettent la pression, mais nous ne voulons pas lâcher. Nous revendiquons la régularisation de tous les sans-papiers, la fin du travail et la démission de tous les policiers et de tous les gouvernements », écrivent-ils.
Un acte de vandalisme qui rappelle l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, lorsque plusieurs centaines d’étudiants d’extrême gauche s’étaient mobilisés pour dénoncer le duel Macron-Le Pen, au second tour. Jeudi 14 avril, certains d’entre eux avaient dévasté les locaux de l’université de la Sorbonne, à Paris, et s’en étaient pris aux forces de l’ordre.
Valeurs Actuelles
A Rennes où il est autorisé, le burkini divise
Le Conseil municipal de Grenoble examine, lundi 16 mai, la délibération du maire Eric Piolle concernant l’autorisation du « maillot de bain couvrant » dans les piscines municipales. La mesure polémique n’a actuellement été prise qu’à Rennes, rappelle Europe 1. Depuis sa mise en place en 2018 dans quatre piscines, elle continue de faire débat. La plupart des usagers interrogés par la radio ne voient pas d’inconvénient à ce que le burkini soit autorisé. Ils précisent d’ailleurs n’en apercevoir que rarement.
Crainte de tensions
« Ca ne dérange personne. Moi, personnellement, ça ne me choque pas », témoigne un habitant. « Il vaut mieux qu’elle vienne à la piscine plutôt que de se priver de piscine », juge une autre. L’analyse est un peu plus mitigée du côté associatif. Le Président de L’Association Solidaire Réflexions Actions Citoyennes de Rennes, organisation laïque locale, juge l’autorisation du burkini incompatible avec la laïcité. Il dit surtout craindre des tensions au sein même de la communauté musulmane et le risque que les femmes qui décident de porter un maillot classique soient montrées du doigt.
Eric Piolle défend l’idée d’un « maillot de bain couvrant » qui pourrait être porté pour différentes raisons. Mais jusqu’au sein de sa majorité, des voix se sont élevées pour dénoncer un recul face au communautarisme. L’association qui milite pour l’autorisation du burkini à Grenoble est, en effet, pointée pour son discours séparatiste.
Rennes : les dernières actualités
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Le Red Star touche le fonds
ActuLe club de saint-Ouen a été vendu à 777, un fonds d’investissement américain, propriétaire de plusieurs autres formations à travers le monde. Les supporters audoniens, soutenus par des personnalités du monde du sport, de la culture et de la politique, dénoncent cette transaction et appellent à bloquer la vente.
Nicolas GuillerminC’est dans une ambiance mouvementée que se termine la saison pour le Red Star. Non pas sur le plan sportif, le club de National (3 e division), 11 e au classement, qui reçoit l’US Concarneau ce vendredi 13 mai à huis clos pour la dernière journée de championnat, n’a plus rien à jouer depuis longtemps. C’est plutôt en coulisses que l’activité se déroule. Cinq semaines après avoir annoncé début avril être entrée en négociations exclusives avec 777 Partners, la direction du club de Saint-Ouen a officialisé le 11 mai la vente à 100 % au fonds d’investissement malgré la vive opposition de ses supporters.
Ces derniers avaient interrompu le match face à Sète (30 e journée), le 15 avril, par de multiples jets de fumigènes jusqu’à ce que la partie soit définitivement arrêtée par l’arbitre à la 42 e minute. Des agissements sanctionnés depuis par la Commission fédérale de discipline par la perte de la rencontre, 3 matchs à huis clos, dont 1 avec sursis, et une amende de 4 400 euros. Une contredanse que les nouveaux propriétaires américains, qui ont acheté le club fondé en 1897 par Jules Rimet, le créateur de la Coupe du monde de football, pour un montant estimé entre 10 et 19 millions d’euros, se feront sûrement un plaisir de payer.
Présent dans l’aéronautique ou les assurances, 777 Partners, dont le siège est à Miami, a pris le contrôle ces derniers mois de clubs comme le Standard Liège (Belgique), le Genoa (Italie) et le Vasco de Gama (Brésil), en plus de détenir « une participation importante » dans le Séville FC, selon ses propres termes . Côté direction du club, cette cession est vue comme une très bonne chose. « Je suis intimement convaincu, au terme d’une longue réflexion, que 777 Partners est le meilleur choix pour garantir et pérenniser les valeurs de notre club, tout en lui donnant les moyens de s’ouvrir des perspectives inédites », a déclaré le président et désormais ex-actionnaire principal, Patrice Haddad, qui conserve son poste à la tête du club audonien.
Malgré cette annonce, les supporters ne désarment pas. Après avoir distribué des tracts, écrit des lettres ouvertes, réalisé une vidéo et multiplié les actions, la Tribune Rino Della Negra a lancé une pétition pour bloquer la vente « mais aussi pour que ce combat devienne national ». Dans ce texte publié le 11 mai sur change.org et signé par déjà près de 1000 personnes dont de nombreuses personnalités du sport, de la culture et de la politique, dont Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise ou Marie-George Buffet, ancienne ministre des Sports, puis relayé, ce vendredi 13 mai, par le journal le Monde sous forme de tribune, les supporters en appellent au « pouvoir législatif ».
Le Red Star a été vendu à un fonds d’investissement américain, 777 Partners, « basé dans un paradis fiscal dirigé par Josh Wanders, déjà propriétaire ou actionnaire de clubs au Brésil, en Belgique, en Espagne ou en Italie », dénoncent-ils. Regrettant que le football français soit « devenu pour ces prédateurs financiers un nouvel eldorado », les supporters regrettent que « les autorités du football ne s’expriment pas et ferment les yeux », et les pressent de « réagir et de s’emparer de cette question ». « Pour nous, écrivent-ils, le Red Star est un bien commun qui ne peut être sacrifié sur l’autel du profit. »
Ce que craignent les supporters, c’est que le club serve notamment de pépinière pour les autres équipes de 777 évoluant à des échelons supérieurs dans leurs championnats respectifs. « Le Red Star est le club le moins haut sportivement et le moins renommé de l’écurie qu’ils sont en train de mettre en place, nous expliquait récemment Vincent Chutet-Mézence, président du Collectif Red Star Bauer et porte-parole de la tribune Rino Della Negra . La crainte, c’est que le potentiel du centre de formation qui s’ouvre au Red Star, avec un vivier important de jeunes en Ile-de-France, soit pillé car on va être la petite académie du groupe. Ce modèle de cogestion de clubs franchisés ne fonctionne. On l’a très bien vu avec Bordeaux (20 e de L1), Nancy (20 e de L2), Ostende (Belgique) ou Brighton (Angleterre), c’est une catastrophe. » Et d’ajouter : « 777 est un fonds d’investissement, basé à 5000 km, qui en l’espace de sept mois a racheté un nombre conséquents de clubs. Ce n’est pas de l’investissement sportif mais un coup de poker financier qui va mener à la multiplication de transferts de joueurs, de transactions et de la spéculation. On est dans une logique de financiarisation du football, c’est une vraie dérive. »
BBC
McDonald's to leave Russia for good after 30 years
McDonald's has said it will permanently leave Russia after more than 30 years and has started to sell its restaurants.
The move comes after it temporarily closed its 850 outlets in March.
The fast food giant said it made the decision because of the "humanitarian crisis" and "unpredictable operating environment" caused by the Ukraine war.
The opening of McDonald's first restaurant in Moscow in 1990 came to symbolise a thaw in Cold War tensions.
A year later, the Soviet Union collapsed and Russia opened up its economy to companies from the West. More than three decades later, however, it is one of a growing number of corporations pulling out.
"This is a complicated issue that's without precedent and with profound consequences," said McDonald's chief executive Chris Kempczinski in a message to staff and suppliers.
"Some might argue that providing access to food and continuing to employ tens of thousands of ordinary citizens, is surely the right thing to do," he added.
"But it is impossible to ignore the humanitarian crisis caused by the war in Ukraine. And it is impossible to imagine the Golden Arches representing the same hope and promise that led us to enter the Russian market 32 years ago."
The BBC's Russia editor Steve Rosenberg said there was a "sense of excitement" when McDonald's opened its first restaurant in Moscow's Pushkin Square in 1990, with people queuing for hours to get a taste of American burgers and fries.
"It was a symbol of freedom, it was a symbol of communism embracing capitalism, the Soviet Union embracing the West," he said.
While McDonald's had initially only closed its restaurants temporarily, he said the chain's decision to sell them showed "it recognises that things will not return to normal" and was a symbol of "Russia and the West going in two very different directions".
"So I think we're going to see a lot more international companies, global brands, deciding to officially pull out of the Russian market now," he added.
'De-arching'
McDonald's said it will sell all its sites to a local buyer and will begin the process of "de-arching" the restaurants which involves removing its name, logo and menu. It will retain its trademarks in Russia.
The chain said its priorities included seeking to ensure its 62,000 employees in Russia continued to be paid until any sale was completed and that they had "future employment with any potential buyer".
McDonald's said it will write off a charge of up to $1.4bn (£1.1bn) to cover the exit from its investment.
The move comes after Renault announced it was selling its business in the country. The French firm said its 68% stake in carmaker Avtovaz would be sold to a Russian science institute, while its shares in Renault Russia will go to the city of Moscow.
Moscow said Renault's Russian assets had now become state property - marking the first nationalisation of a major foreign business since the invasion of Ukraine.
When McDonald's set up shop in Moscow in 1990, it was deeply symbolic - an American cultural icon putting down roots in the heart of the decaying Soviet Union.
Now, it's leaving - yet another global brand to quit the country as Russia's war in Ukraine transforms it into an international pariah.
McDonald's closed its Russian restaurants "temporarily" in March, and now says remaining in the country would not be consistent with its values.
But cynics might point out it only came to that conclusion after facing some pretty vocal criticism on social media, for failing to speak out against the war in Ukraine.
Renault was also initially reluctant to abandon major investments in Russia - until it was name-checked by Ukraine's President Zelensky in an address to the French parliament.
Now, both companies have bowed to the inevitable.
And those heady days of the early 1990s, when Russia was opening up to the world, seem like ancient history.
Last year Russia and Ukraine accounted for about 9% of McDonald's global sales.
The chain's 108 restaurants in Ukraine remain closed due to the conflict but the company is continuing to pay full salaries to all its employees there.
McDonald's initially faced criticism for being slow to halt its business in Russia, with some calling for a boycott of the company before it suspended operations in March.
Hundreds of international brands, including Starbucks, Coca Cola, Levi's and Apple, have left Russia or suspended sales there since the country invaded Ukraine in February.
Other firms, including Burger King and Marks and Spencer, say they are unable to close stores due to complex franchise deals.
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L'Humanité
Margaux, au service des manifs
Un jour avecDepuis plus d’un an, cette militante syndicaliste participe à la sécurisation des cortèges de la CGT durant les manifestations. Un rôle qui va bien au-delà des clichés collant à la peau du « service d’ordre ».
Luis ReygadaLa foule se fait dense sur la place de la République à Paris. Le cortège va bientôt partir. Margaux et son équipe sont aux avant-postes. « En réalité, l’expression SO est un peu désuète, parce que notre activité ne se limite pas à ça. On dit effectivement service d’ordre quand on encadre les manifestations, mais le terme exact c’est ALS, pour animation des luttes et sécurité. »
ALS, donc, et voilà un peu plus d’un an que Margaux en fait partie. La faute à un certain Benji, un camarade qui l’aurait invitée à participer à une formation de la CGT. « On nous a expliqué l’histoire, le rôle et le fonctionnement de l’ALS… Ça a tout de suite été assez évident que ma place était là », raconte celle qui découvre alors une tâche méconnue et pouvant prendre les formes les plus variées, bien au-delà des clichés qui collent à cette tâche militante. « Dans un contexte où les luttes sont de plus en plus exacerbées par le mépris affiché par le patronat et le gouvernement, organiser, animer et sécuriser nos initiatives est plus que jamais nécessaire », rappelle la CGT (1).
En manifestation évidemment, mais aussi lors d’actions syndicales bien moins médiatisées, comme des occupations ou des rassemblements. « Si, par exemple, on nous sollicite pour intervenir en soutien sur un piquet de grève, notre fonction va aussi consister à s’assurer qu’il y ait du café et de quoi grignoter pour tout le monde, une sono avec un micro qui fonctionne, un périmètre de sûreté pour la circulation, explique Margaux . On se charge du côté logistique – c’est important parce que les travailleurs qui sont en plein conflit social ont d’autres préoccupations à ce moment-là, ils ne peuvent pas tout gérer. »
Loin de l’image des gros bras
Constituée de militants syndiqués et bénévoles, l’ALS ne se résume donc surtout pas à un service d’ordre. Loin de l’image des gros bras aguerris à la bagarre, ce sont en fait plutôt des petites mains qui s’activent en coulisse pour participer à la réussite des opérations du syndicat, que décrit cette trentenaire, libraire de profession. Esprit d’équipe et camaraderie, convictions partagées : une force collective « au service de combats qui vont dans le sens de nos idées ». Auprès des facteurs protestant devant le siège national de La Poste ou lors d’un meeting de solidarité avec la Palestine, l’ALS est là, en appui.
L’événement le plus important du calendrier reste toutefois le grand défilé parisien de la Journée internationale des travailleurs. Seconde participation dans le SO pour Margaux, et dans un contexte bien particulier. À une semaine de la réélection du « président des riches », et alors que l’acte II de la Macronie s’inscrit dans la continuité d’une politique brutalement antisociale, les organisations syndicales entendaient bien faire du 1er Mai une importante mobilisation contre son programme libéral, sans heurts propres à accaparer l’attention des médias. Rien de plus compliqué, alors que la répression policière contre les syndicats s’est intensifiée depuis les années Valls et que les débordements – provocations, violences, manifestants autonomes défilant devant le carré de tête officiel – semblent attisés par une doctrine préfectorale de maintien de l’ordre propice à exacerber les tensions. À Paris, en 2021, des militants de la CGT avaient d’ailleurs été très violemment pris à partie par un mélange de gilets jaunes et d’individus cagoulés vêtus de noir, place de la Nation. Résultat : plus de vingt blessés dans les rangs cégétistes. « Ça ne nous refroidit pas, avait déclaré à l’époque un responsable de la Confédération (2). Nous continuerons à aller manifester pour la solidarité, la justice et le progrès social. »
Le sentiment du devoir accompli
Ce 1er Mai, Margaux a donc répondu présent, tout comme Éric, Christelle, Cyprien, Hervé et leurs autres camarades (3). L’équipe s’est vu confier la mission d’encadrer l’aile gauche du carré de tête unitaire. À 14 h 30, la manifestation parisienne s’est élancée depuis la place de la République, pour s’engouffrer dans le boulevard Voltaire et arriver quatre heures plus tard et sans encombre à destination. Entrée place de la Nation, au chant de l’Internationale reprise en chœur par la foule. Pour les membres de l’ALS, le sentiment du devoir accompli – l’intégrité du cortège a été préservée – s’ajoute à celui d’avoir été utiles au camp des travailleurs. Plusieurs manifestants viennent les remercier. « Beaucoup sont rassurés de voir qu’il y a une organisation et un cadre sécurisé. Ils savent que s’ils restent derrière nous, ils sont protégés », dit Margaux. Puis elle retire son brassard rouge, en attendant le prochain coup de main.
édition du 3 mai 2021cgtsyndicalismemanifestations1er mai Valeurs Actuelles
Alpes-Maritimes : la candidate Reconquête ! se retire au profit de Philippe Vardon, lâché par le RN
Philippe Vardon se félicite d’une concrétisation de « l’union nationale ». Le candidat aux législatives dans la troisième circonscription des Alpes-Maritimes a annoncé, lundi 16 mai sur ses réseaux sociaux, être rejoint par la candidate du parti d’Eric Zemmour. « Hermine Falicon, initialement désignée candidate de Reconquête !, sera candidate suppléante à mes côtés ». Un ralliement qui illustre le rapprochement du conseiller municipal RN avec ce parti.
Contre le « système Macron » et le « danger Mélenchon »
Considéré, notamment par les élus locaux, comme le candidat naturel du Rassemblement national pour ces législatives, Philippe Vardon a été écarté après avoir défendu un rapprochement avec Reconquête ! Il a cependant décidé de concourir malgré la présence de Benoît Kandel, investi par le RN. Eric Zemmour avait tendu la main à une partie de la droite, annonçant notamment ne pas présenter de candidat face à Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan ou Eric Ciotti. Une stratégie qui a donc été étendue à Philippe Vardon. « C’est cette union qui permettra les 12 et 19 juin de l’emporter face aux candidats du système Macron et du danger Mélenchon ! », a déclaré ce dernier.
Mercredi 11 mai, Philippe Vardon avait déjà reçu le soutien officiel des élus RN/Droite populaire du groupe « Retrouver Nice ». Ceux-ci dénonçaient la « stratégie de la division aujourd’hui mise en œuvre par les instances parisiennes du RN » qui « fait payer » à Philippe Vardon sa position d’ouverture envers Eric Zemmour.
🔵DANS NOTRE CIRCONSCRIPTION, NOUS FAISONS L’UNION !
Je suis très heureux de vous annoncer que l’#UnionNationale se concrétise dans la #circo0603 puisque @hermineflcn, initialement désignée candidate de @Reconquete_off, sera candidate suppléante à mes côtés. pic.twitter.com/rXLjZ25wXO
— Philippe Vardon (@P_Vardon) May 16, 2022
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BBC
Jurgen Klopp: Liverpool boss on booing of national anthem at FA Cup final
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Liverpool
Liverpool fans booing the national anthem before the FA Cup final was "not something I enjoyed", says manager Jurgen Klopp.
Liverpool supporters booed 'Abide With Me' and 'God Save the Queen' before kick-off at Wembley on Saturday.
However, the German boss also said: "It's always best to ask the question - why does this happen? They wouldn't do it without a reason.
"Maybe I'm not here long enough to understand. I am sure it's historical."
Liverpool lifted the FA Cup for the eighth time when they beat Chelsea in a penalty shoot-out following a goalless 120 minutes.
"I know a few fans from different clubs see this slightly differently but the majority of our supporters are wonderful people, really smart," Klopp added.
"They go through lows, go through highs, suffer together. They wouldn't do it if there was not a reason."
Liverpool are chasing a historic quadruple having already secured the Carabao Cup and FA Cup.
The Reds have the Champions League final against Real Madrid to come and they continue their pursuit of Manchester City in the Premier League with a trip to Southampton on Tuesday.
John Gibbons from Liverpool fan podcast The Anfield Wrap said he was "surprised" the booing became front page news.
"It happened at the Carabao Cup final a few months ago and it happened in 2012 [FA Cup final] when we played the same opposition," he told BBC Radio Merseyside.
"What I would say to anyone buying these headlines is maybe look into why Liverpool fans act this way, why they feel a disconnect from the country and disconnect from a royal family sat on gold thrones telling people they are going to have tough times ahead.
"It's something Liverpool fans feel strongly about. It's a city that wants to be vocal about how we think this country should be and how we should live in a fairer society."
Gibbons called on people who criticised the protest to "maybe come up to Liverpool and speak to people and visit the food banks and see how some people in this city are struggling".
Valeurs Actuelles
“Il n’y a pas de vent ici” : mobilisation en Dordogne contre un projet de parc éolien
Le parc éolien de Sarlande n’en est qu’à l’état de projet, mais déjà, des centaines d’habitants de la région se sont mobilisés pour s’y opposer, dimanche 15 mai, rapporte France Bleu. Ils ont évoqué les craintes de l’impact d’une telle installation sur les diverses activités économiques du secteur, mais aussi une certaine absurdité dans le choix du site. Selon le promoteur autrichien RPL Global, les éoliennes, si elles voient le jour, seront installées à plus de 500 mètres des habitations et de « toute zone habitable ».
Pas d’accord de la commune
Un engagement qui ne rassure pas les opposants. L’un d’eux, qui a investi dans la construction d’un gîte, explique à France Bleu que « les gens ne viendront jamais dans un pays où il y a des éoliennes qui tournent à 500 mètres de la maison ». Une autre riveraine, éleveuse de profession, s’inquiète pour la santé de ses vaches. Un représentant de la municipalité a assuré de son côté que la ville n’avait pas donné son accord.
Les habitants se sont réunis au sein de l’association Vents contraires Périgord Limousin. Sa fondatrice dénonce un projet mené « sans concertation ». « On est en pleine forêt, la forêt, c’est ce qui décarbonne le plus », pointe-t-elle. « Il n’y a pas de vent ici. C’est-à-dire qu’on va monter des éoliennes qui vont rester à l’arrêt », pointe une autre opposante. L’intérêt énergétique du projet est encore analysé. Un mât a été installé sur le site pour calculer la force et la direction du vent. Le projet devra être validé par la préfecture, étape prévue pour novembre 2022, pour un début de construction fin 2023.
Dordogne : les dernières actualités
L'Humanité
Le comportement ne peut justifier la discrimination
ChroniqueAline ChanuAvocate au barreau de Paris
En plus de subir les plaisanteries à connotation sexuelle reçues par mail, le calendrier de Playboy posé sur son bureau et une affiche de la mère Noël nue sur un sapin dans le couloir, la salariée, technicienne dans l’industrie chimique et seule femme dans les locaux, était moins bien payée que ses collègues hommes, donc discriminée. Elle faisait aussi valoir le refus injustifié de son employeur de lui permettre de réaliser un sujet de mémoire sur l’entreprise dans le cadre de la validation de son diplôme d’ingénieur, puis, son refus de valoriser ce diplôme. À cette occasion, son supérieur lui écrivait même : « Cela ne t’empêche nullement de saisir toute opportunité à l’extérieur de l’entreprise », manifestant ainsi clairement sa volonté qu’elle parte.
En défense, l’employeur tentait de justifier ses agissements discriminatoires par le comportement « réfractaire » de la salariée qui faisait obstacle à l’avancement des dossiers. Son attitude, ses compétences et qualités professionnelles expliqueraient, d’après l’entreprise, l’absence de promotion et les différences de rémunération avec ses collègues masculins. La motivation de l’arrêt de la cour d’appel de Grenoble est particulièrement intéressante sur ce point : « Il en ressort que les problèmes de communication évoqués avec la hiérarchie et les collègues depuis 2012 et le comportement “réfractaire” de M me X apparaissent constituer en réalité la conséquence du sentiment de manque de reconnaissance évoqué par la salariée depuis plusieurs années, notamment de l’absence de prise en compte de son diplôme acquis depuis 2007 par le biais de la formation Cnam en refusant de lui accorder un sujet de mémoire pour le valider, ainsi que de son absence d’évolution de carrière malgré les efforts entrepris face à l’évolution de ses collègues. »
La cour écarte donc la critique comportementale comme élément pouvant justifier l’inégalité de traitement en rappelant que l’absence de reconnaissance professionnelle produit nécessairement un sentiment d’injustice et de découragement pouvant, comme en l’espèce, conduire la salariée à s’isoler, à être en conflit avec sa hiérarchie et ses collègues et à ne plus s’investir. La cour a ainsi reconnu la discrimination en raison du sexe dont a été victime la salariée. L’employeur a été condamné à la repositionner sur le bon coefficient, à revaloriser son salaire (900 euros par mois en plus) et, à lui verser 105 000 euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice économique et financier pour la période antérieure au repositionnement (calculés selon la méthode Clerc).
Chronique juridiquediscriminationsinégalités Valeurs Actuelles
Éric Ciotti se lance dans la course des législatives… et des municipales
Les rayons du soleil ont tardé à transpercer les nuages. Sous un ciel pourtant capricieux, près d’un millier de sympathisants se sont agglutinés devant la permanence du candidat des Républicains. Au milieu de dizaines de drapeaux français, Éric Ciotti a prononcé un discours d’une heure, qui a trouvé son épilogue quelques minutes après le coup de canon tiré depuis le château de Nice, synonyme des douze coups de midi.
Un discours ferme, offensif, « d’une droite qui s’assume et qui ne s’excuse pas », ponctué d’une déclaration d’amour aux Niçois et aux candidats LR investis dans les huit autres circonscriptions du département. « J’aime Nice, j’aime les Niçois et les Niçoises, j’aime ce que vous êtes », lance-t-il sur le port. Autour du chef de file des Républicains, certains candidats l’entourent sur l’estrade, dont Laurence Trastour-Isnart (6e circonscription), Christelle d’Intorni (5e), Roger Roux (4e), Alexandra Martin (8e) ou Laurent Castillo (3e). Des candidats « fidèles », une qualité « essentielle » à ses yeux, répétée avec insistance, à l’inverse des « opportunistes qui guettent des postes » et qu’il regarde de loin avec « un profond mépris ».
La menace Mélenchon brandit, le RN et LREM ignorés
Face aux « girouettes », Éric Ciotti se place en homme providentiel, rassembleur des femmes et des hommes aux valeurs profondes, face à la « menace » de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES), sous l’égide de Jean-Luc Mélenchon, qui vise à « détruire le pays ». « Il sera mon principal adversaire dans cette première circonscription », prédit l’ancien président du conseil départemental, qui espère dans un sourire l’emporter dès le premier tour, avec une mobilisation forte de ses électeurs.
Une manière de balayer d’un revers de main la candidature du jeune candidat macroniste Graig Monetti, soutenu par le maire de Nice, Christian Estrosi et qui tenait lui aussi son premier meeting de campagne, la veille, devant plusieurs centaines de personnes. Sans le citer, Éric Ciotti n’a pas été tendre avec son ennemi de toujours, caractérisant le soutien d’Emmanuel Macron de « retourneur de veste », de « mégalomane fou », dont les « convictions ont du mal à suivre la vitesse de la girouette ».
La mairie de Nice plus que jamais dans le viseur
Des attaques dignes d’un futur candidat à la mairie de Nice. Un objectif à demi-avoué de celui qui avait retiré sa candidature au dernier moment en 2020, laissant la voie à son ancien allié. Deux ans plus tard, le candidat à la députation se saisit de l’épineux projet de la Coulée verte, promettant démolition, de tout faire pour « éviter la folle destruction du Théâtre national de Nice et du palais des Congrès Acropolis », souhaitant « organiser un référendum pour savoir si les Niçois veulent ou non leur destruction ».
La rivalité entre les deux hommes ne cesse de s’accroître, jusqu’à révéler « un secret », du temps lointain où les deux élus marchaient main dans la main. « Celui qui occupe le poste de maire me disait dans mon bureau qu’il ne voulait plus la moindre trace de Jacques Médecin (ancien maire de la ville, Ndlr) à Nice », révèle-t-il au micro, sous les hués du public.
Un discours qui dépasse le cadre d’un “simple” candidat aux législatives et qui lance déjà la pré-campagne municipale, quatre ans avant l’échéance. Le duel Estrosi-Ciotti semble devenir inévitable, à condition, bien sûr, de l’emporter dans la première circonscription le 19 juin prochain.
BBC
Buffalo shooting: Joe Biden says US must address hate
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US President Joe Biden has spoken about a racially motivated mass shooting in Buffalo where ten people have died.
Biden told the crowd that he and his wife, Dr Jill Biden, were praying for the victims, and that "hate remains a stain on the soul of America".
The gunman began shooting at people in a supermarket in a predominantly black neighbourhood in Buffalo before he was arrested.
The suspected gunman has been identified in court documents as Payton Gendron, of Conklin, New York.
BBC
Tiger Woods at US PGA: American feeling 'stronger' than at Masters
Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section Golf
Tiger Woods says he is feeling a "lot stronger" than he did at last month's Masters as he prepares to play in this week's US PGA Championship in Oklahoma.
Woods played nine holes on Sunday at Southern Hills, where he won his fourth US PGA title in 2007.
The 15-time major winner is still recuperating from leg and foot injuries suffered in a car crash last February.
"We started ramping up a week ago, played a bit more golf and it was good. Everything is better," said Woods, 46.
The former world number one made the cut at the Masters in April, just 14 months after his single car accident in Los Angeles left him unable to walk for three months after needing multiple operations on his injuries.
He found the hilly terrain at Augusta National tiring though and faded over the final two rounds, shooting consecutive rounds of six-over-par 78.
However his caddie Joe LaCava said on Sunday: "I think the endurance is there now. I don't think he's getting quite as tired as quickly.
"Other than the fact he won here 15 years ago, I think it's the stamina and endurance thing that excites him the most."
The par-70 Southern Hills course in Tulsa has undergone a renovation since Woods won his 13th major there and he paid a visit several weeks ago to scope out the changes.
Meanwhile, England's Paul Casey has withdrawn from the second men's major of the year.
The world number 24 has been struggling with a back injury and has not played since finishing third at the Players Championship in March.
South Korea's Sungjae Im is also out after he tested positive for Covid-19.
Scotland's Russell Knox and American Scott Stallings are their replacements.
L'Humanité
Elektra, diamant noir
Nos recommandations culturellesOpéra Reprise à Paris dans la mise en scène de Robert Carsen, l’œuvre de Richard Strauss est portée à des sommets d’intensité tragique par la soprano Christine Goerke.
Maurice UlrichElektra, Électre, sombre héroïne de la mythologie grecque telle que l’écrivit Eschyle dans les Choéphores, dévorée par sa soif de vengeance jusqu’au meurtre, avec son frère Oreste, de sa mère, Clytemnestre, et de son amant Egisthe. Car, Clytemnestre a elle-même assassiné son époux, Agamemnon, le chef de l’armada grecque qui avait offert leur fille Iphigénie en sacrifice aux dieux afin d’obtenir des vents favorables pour cingler vers Troie. L’histoire, pour le moins très chargée, des Atrides va offrir aux psychanalystes un beau champ à cultiver. Jung parlera de « complexe d’Électre » comme pendant du « complexe d’Œdipe », sans la même fortune toutefois.
Quand bien même il ne faut pas en abuser, on peut remarquer que c’est dans la période ou naît, donc, la psychanalyse qu’Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) écrit sa pièce, créée en 1904 à Berlin. Avec son livret, l’opéra de Richard Strauss (1864-1949) est créé en 1909 à Dresde. L’œuvre dans la mise en scène de Robert Carsen, reprise à Bastille, entre au répertoire de l’Opéra de Paris en 2013.
Le rôle d’Électre y est écrasant. Sa mère Clytemnestre est seule en scène pendant un long moment, blonde dans une robe blanche sur un lit blanc, dans un contraste total avec la sombre tonalité donnée à l’ensemble de l’œuvre, mais c’est elle qui tient l’action de bout en bout. Le défi est de taille, à la mesure de la musique tumultueuse de Strauss. La soprano Christine Goerke fait mieux que le relever. Elle transcende le rôle avec une voix exceptionnelle qui semble à la fois, si on nous permet cette comparaison, monter comme dans les voûtes d’une cathédrale, jusqu’à la flèche aussi bien que descendre dans les profondeurs de la crypte. Elle donne au personnage une intensité dramatique qui ne se dément à aucun moment. Angela Denoke, également soprano, offre une Clytemnestre sensible et fragile, tandis que Camilla Nylund, amenée lors de la première à remplacer au pied levé Elza Van den Heever pour le rôle de Chrysothémis (sœur d’Electre et Oreste), fait mieux qu’assurer, avec une prestation tout à fait remarquable, elle aussi. Les hommes sont peu présents sur la scène. Tomas Tomasson n’en campe pas moins un Oreste solide.
Le parti pris de Robert Carsen dans sa mise en scène est radical. Toute l’action se déroule dans un même lieu clos aux très hauts murs, sombre comme la cale d’un très grand navire. C’est d’un trou au centre qu’Électre va d’abord exhumer le corps nu et encore sanglant d’Agamemnon, porté ensuite par des servantes toutes vêtues de noire. C’est aussi le parti pris, dont on peut saluer la pertinence dans ce cas précis, de ne pas chercher à imposer une lecture modernisée ou actualisée de l’œuvre, mais de respecter, selon ses mots, « l’impact émotionnel de la tragédie, en partie lié à sa thématique familiale qui résonne tout aussi fortement sur le public d’aujourd’hui que sur les Grecs ». C’est en même temps le choix de laisser l’œuvre à sa logique interne sans tenter de quelque manière que ce soit de lui faire dire autre chose que ce qu’elle dit par le récit et la musique de Richard Strauss, sous la conduite de Semyon Bychkov, qui fait de cette Elektra un diamant noir de l’Opéra de Paris.
Opéraopéra bastilleopéra de paris L'Humanité
Ce vent de panique qui souffle sur les cryptomonnaies
ActuEn l’espace d’un week-end, des monnaies virtuelles se sont effondrées, tout le secteur vacille. Des milliards d’euros sont partis en fumée.
C’est sauve qui peut dans le monde de la crypto. Le luna, l’une des dix plus grosses monnaies virtuelles, a perdu 100 % de sa valeur. Alors qu’un luna s’échangeait encore 60 dollars en milieu de semaine dernière, et 80 début mai, il est tombé à 0,0003 dollar ce dimanche : un véritable krach, avec peu de chance de s’en remettre un jour. Et il n’est pas tombé seul.
40 milliards de dollars se sont envolés
Toutes les monnaies reposant sur la blockchain terra (UST) se sont effondrées. La chaîne de blocs est un procédé technologique présumé sûr, qui fait à la fois office de registre de comptes – chaque échange et chaque modification y est consigné – mais aussi donne les règles de fonctionnement des cryptomonnaies qui se fondent sur elle. Ainsi le terra était présupposé stable et sûr puisque élaboré en parité indirecte avec le dollar.
Métavers. Notre voyage dans le nouvel avatar du capitalismeL’algorithme garantit qu’un terra s’échange à 1 dollar, laissant le luna faire office de produit spéculatif. Pour sauver la parité terra-dollar, les fondateurs de la monnaie ont brûlé 1,5 milliard de dollars, avant de céder face à la panique bancaire : il y a eu une ruée vers les places de change pour tout vendre. Résultat, le terra est sorti des marchés, quand le luna ne vaut plus rien, et 40 milliards de dollars se sont envolés.
Le secteur a chuté de 60 % en six mois
S’il y a eu panique bancaire, c’est que, non seulement la confiance dans la cryptomonnaie s’est effondrée, mais aussi celle dans les « banques » du secteur. L’enjeu pour ces entreprises maintenant est surtout de limiter la ruée vers les guichets.
Ces places de change et gestionnaires de portefeuilles numériques sont, pour les plus grosses d’entre elles, entrées en Bourse ces deux dernières années. Elles ont alors levé des milliards en profitant de la spéculation à la hausse des cryptomonnaies. La valeur de la plus grosse plateforme occidentale, Coinbase, a chuté de 80 %. Si elle fait faillite, ses millions de clients perdront tout. L’ensemble du secteur a chuté de 60 % depuis novembre 2021.
La chute de « M. Bitcoin », ce père de famille devenu grand maître-chanteur de l'ère digitaleDe 3 000 milliards de dollars, la valeur de l’ensemble des cryptomonnaies est tombée à 1 200 milliards, ce dimanche. Rien que ce week-end, 300 milliards ont disparu. En conséquence, le patron de Binance, la plus grosse plateforme de change asiatique, Changpeng Zhao, a vu sa fortune fondre de 92 milliards d’euros à 11 milliards, quand celle du patron de Coinbase a chuté de 13 milliards d’euros à moins de 2 milliards. Ils s’en remettront néanmoins bien mieux que les nombreux spéculateurs plus modestes qui ont tout perdu. Sur les forums spécialisés, comme celui de Reddit, beaucoup parlent de suicide.
« Le suicide est la seule solution pour moi »
« Pour toutes les personnes qui paniquent, voici les numéros de téléphone d’aide psychologique de chaque pays », est-il épinglé en tête du site. « J’ai perdu plus de 450 000 dollars. Je ne peux pas payer ma banque. Je vais bientôt perdre ma maison. Je vais devenir sans domicile. Le suicide est la seule solution pour moi », témoigne l’un d’eux. Cette crise risque aussi de créer des turbulences dans le bilan de plusieurs entreprises qui avaient converti une partie de leur trésorerie en cryptomonnaies en 2021, comme Tesla ou la banque JP Morgan.
cryptomonnaiekrach boursier Valeurs Actuelles
Un enfant gravement blessé lors d’un cortège de mariage près de Toulouse
L’accident serait lié à un excès de vitesse. Un enfant de 11 ans a été grièvement blessé, samedi 14 mai à Plaisance-du-Touch, en Haute-Garonne, après la sortie de route d’un véhicule participant à un cortège de mariage, relate La Dépêche. Selon les premiers éléments rapportés, trois personnes se trouvaient à bord au moment du drame. Le conducteur a perdu le contrôle et a fait une embardée. Sous la violence du choc, l’enfant a alors été éjecté par le toit ouvrant du véhicule.
Pronostic rassurant
Les pompiers et le SAMU ont été dépêchés sur place et la jeune victime a été transportée en urgence absolue à l’Hôpital des enfants de Toulouse. Les deux adultes présents ont été légèrement blessés et également pris en charge. Une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine de l’accident. Aucun autre véhicule n’a été impliqué. Un gendarme cité par Actu Toulouse, a affirmé que l’embardée est « probablement » liée à « une vitesse excessive ». Au lendemain des faits, le pronostic vital de l’enfant n’était plus engagé.
La question de la sécurité lors de ce type de célébration s’était notamment posé fin 2021, après une succession de débordements. Excédé par les infractions successives au code de la route, les incivilités et les prises de risques, certains maires avaient pris des mesures drastiques.
Haute-Garonne : les dernières actualités
BBC
What they believed was to work hard, and then they could win the opportunities to climb up the social ladder
Many societies flatter themselves with tales of a core value supposedly in their DNA. The British have their so-called "Blitz Spirit", a teeth-gritted resolve said to have been shared by people during Germany's intensive bombing campaign of World War II. Americans, meanwhile, are always keen for personal improvement, as promised by the "American Dream".
On the other side of the planet, many of Hong Kong's 7.4 million people also take pride in an intangible quality that they claim as their own. The "Lion Rock Spirit" – which describes their collective determination to better their lives against seemingly insurmountable odds – is, believers say, hardwired in the Asian city.
After all, many older Hong Kongers arrived in the tiny territory on China's southern coast as refugees with nothing, fleeing from turmoil in mainland China between the 1930s and '60s when Hong Kong was still a British colony. It was their resilience and hard work, they insist, that transformed their city into a global financial centre in just one generation.
"We all had to work hard back then," said Chan, an elderly man I met outside a sprawling Hong Kong public housing estate. "If you did not, you would go hungry, your children would be hungry. Everyone was working hard for their future."
"The Lion Rock Spirit was a common belief in my parent's generation," said Bryony Hardy-Wong, whose mother and father arrived from China in the 1960s, and who was brought up on a similar housing estate. "Most of them were coming from humble backgrounds. What they believed was to work hard, and then they could win the opportunities to climb up the social ladder."
The 495m-high Lion Rock is topped by a huge granite outcrop that resembles a crouching lion (Credit: Zoonar GmbH/Alamy)
Hardy-Wong, who works as a communications manager in the city, cited the much-celebrated case of Li Ka-shing, who arrived with his family in the 1940s, fleeing war and living in extremely humble circumstances in their exile. The death of Li's father from tuberculosis meant Li was forced to leave school at 15, working 16 hours a day in a plastics trading company.
Now retired, Li is believed to be the wealthiest person in Hong Kong, a go-getting metropolis with a GDP per capita on par with that of Germany. Li's assets, according to Forbes magazine, top US$35bn. "Li Ka-shing is always a role model for the older generation," Hardy-Wong said.
A special administrative region of China since 1997, hilly Hong Kong comprises three distinct areas: Hong Kong Island; the Kowloon Peninsula, just across the busy waters of Victoria Harbour; and the largely rural New Territories that mainly stretch between Kowloon and China proper.
Kowloon means "nine dragons" in Cantonese, denoting a 13th-Century Chinese emperor and a procession of eight hills cutting between the peninsula and the New Territories. Lion Rock is one of those hills, its 495m peak topped by a huge and distinctive granite outcrop that, in silhouette from Kowloon, really does resemble a crouching lion.
The lives of refugees from mainland China in Hong Kong had always been tough, but between 1945 and 1951 – firstly with China's civil war raging and eventually with the 1949 victory of Mao Zedong's Red Army – the city's population more than tripled, from about 600,000 to more than two million.
The influx of so many desperate people into the then-British colony resulted in a severe housing shortage, with hundreds of thousands squeezing into ramshackle squatter communities on Kowloon hillsides. There they struggled to survive in squalid conditions, suffering from hunger and malnutrition, poor sanitation and disease outbreaks, as well as extreme competition for work, low pay and exploitation by bosses.
Lion Rock spirit helped transform the city into a centre of international finance (Credit: Martin Puddy/Getty Images)
The squatter huts were largely made of discarded wood and other waste materials, and residents cooked on open fires. Accidental conflagrations, then, were another threat: on Christmas Day 1953, a fire raged through Kowloon's Shek Kip Mei squatter area, making 53,000 people homeless overnight.
The administration acted swiftly in response, distributing food and other necessities and constructing shelter homes. A plan was made to clear the squatter areas and a fund was established for the construction of resettlement buildings, forerunners of the subsidised public housing estates that for decades made the Hong Kong government the world's biggest landlord.
By 1972, an ambitious public housing programme promised that affordable homes would be created for 1.8 million citizens, or about 45% of the entire population at that time. This would be achieved through the building of new towns in the New Territories and many high-rise estates in Kowloon, including those in the neighbourhoods of Wong Tai Sin, Tsz Wan Shan and Wang Tau Hom that sit directly beneath Lion Rock.
Starting in 1974, the hardscrabble lives of the underprivileged of this part of Kowloon were dramatised in an emotive TV series called Below the Lion Rock, which ran over five series on government-run channel RTHK.
The series tackled the hard socio-political realities of the changing times – everything from corruption, drugs and gambling addiction to the struggles of ex-cons and the disabled – with true-to-life characters ranging from a street hawker and a civil servant to a reporter and a fireman. The button-pushing drama resonated with the downtrodden and the working class.
According to Helena Wu, assistant professor of Hong Kong studies at Canada's University of British Columbia, in her 2020 book The Hangover after the Handover: Places, Things and Cultural Icons in Hong Kong, "it was reported in 1974 that only 1% of the local population had never watched the show."
Once home to ramshackle squatter communities, Kowloon is now a densely populated, neon-lit urban area (Credit: Gary Yeowell/Getty Images)
The programme became even more popular in 1979, boosted by a sentimental theme song – also called Below the Lion Rock – sung by much loved Cantopop crooner Roman Tam. The roughly translated lyrics, in part, read:
Of one mind in pursuit of our dream, All discord set aside, With one heart on the same bright quest, Fearless and valiant inside, Hand in hand to the ends of the Earth, Rough terrain no respite, Side by side we overcome ills, As the Hong Kong story we write.
However, while the 1970s ditty might now be considered the unofficial anthem of the city, for most people, the Lion Rock Spirit is a 21st-Century phenomenon.
"The song became part of the collective consciousness of the masses from 2002, when the then financial secretary Antony Leung cited the song's lyrics in his budget address," explained Dr Maggie Leung, a lecturer in Hong Kong studies at Hong Kong University.
She said the city's economy was badly battered by the financial crisis and the Sars epidemic at the time, and in an appeal to citizens to support his budget, "Leung used the song to evoke nostalgic reminiscences of Hong Kong's economic success created by an uncomplaining, perseverant and diligent people who supported each other."
Since then, other politicians have used the song whenever they have felt a need to raise morale in Hong Kong. Also in 2002, Zhu Rongji, then the premier of China, included Below the Lion Rock lyrics in a speech promising economic support for Hong Kong. In 2013, with political discontent increasingly bubbling locally, the government incorporated the tune into a "Hong Kong Our Home" community cohesion campaign.
In 2019, pro-democracy activists lit up Lion Rock using torches, lanterns and laser pens (Credit: Joe Chen Photography/Getty Images)
This was perhaps most dramatically demonstrated when political activists climbed the rock to make a bold demand for universal suffrage during the pro-democracy Umbrella Movement protests of 2014; and when thousands of their torch-carrying comrades enacted an eye-catching gesture from its summit during the more confrontational anti-government demonstrations that engulfed the city in 2019.
This kind of fighting against injustice, strength in the face of troubles, is the true Lion Rock Spirit
"The hanging of a gigantic banner during the Umbrella Movement in 2014… as well as the forming of the glistening human chain to the top in the 2019 protest, are evidence of the symbolic significance of Lion Rock," said Leung.
"We think the spirit of Lion Rock isn't just about money," one of the anonymous youths behind the banner said in video footage the group shared of the 2014 stunt, adding: "This kind of fighting against injustice, strength in the face of troubles, is the true Lion Rock Spirit."
The dramatic growth of Hong Kong's middle class in recent decades, and the increase in the number of young adults who've completed higher education, means the Lion Rock Spirit has evolved to become something new. "The socio-economic situation has changed [and] the 1970s concept of Lion Rock Spirit is no longer applicable," said Hardy-Wong.
However – although few young adults have probably seen any of the 15-minute, black-and-white early episodes of Below the Lion Rock – one core concept has stayed the same.
In essence, the lyrics of the Below the Lion Rock theme say that while there will always be struggles in life, the people of Hong Kong can make their lives better by pushing their differences aside and being supportive of each other. Everyone is, after all, in the same boat, and that solidarity still holds for many.
"The conventional good professions such as doctor and lawyer are no longer the careers [the younger generation] pursue," said Hardy-Wong. "Therefore, the Lion Rock Spirit is used more for social context now, especially after the social movement in 2019, when the people shared the same values, eager to voice their opinions and demands, to strive for a just and equal society."
Why We Are What We Are is a BBC Travel series examining the characteristics of a country and investigating whether they are true.
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L'Humanité
Quand l’intime se met à nu devant les souvenirs
Nos recommandations culturellesThéâtre Avec les Possédés d’Illfurth, coécrits avec Yann Verburgh, et dont il signe la mise en scène, Lionel Lingelser invite à partager une aventure poétique et passionnelle.
Gérald RossiHélios n’entre pas en scène, il déboule d’on ne sait où, coiffé d’une couronne de carton, vêtu d’une cape qui virevolte, tambourin en main dont la membrane résiste vaillamment à ses frappes déchaînées. Hélios n’a pas d’âge précis. Il est jeune. Il a 10 ans. Parfois un peu moins. Et pas plus de 25. C’est le rôle qui veut ça. Lequel est évidemment taillé sur mesure, à coups de serpe, de canif, de poignard, qui sait. Un rôle qui contient une part de vérité, d’intime, de souffrances, de peurs mises en partage, et de légendes. Hélios, le fou, le délirant, grand enfant puis jeune adulte, c’est, résumé en un seul artiste, Lionel Lingelser.
Le comédien, cofondateur avec Louis Arene du Munstrum Théâtre, basé en Alsace, a écrit avec Yann Verburgh les Possédés d’Illfurth, qu’il met en scène. C’est une histoire inventée et vraie en même temps. Ce qui en fait la force de sa démesure envoûtante. Ce spectacle, vu au Montfort lors d’une escale parisienne, trouve une part de ses racines enchevêtrées à l’automne 1865, quand Joseph, 7 ans, et Thiébaut, 9 ans, les deux garçons de la famille Burner, sont atteints d’un mal que la faculté ne parvient pas à identifier et encore moins à soigner. Des religieux s’en mêlent, et pour eux le diagnostic est limpide : ils sont possédés. Puis les voilà « délivrés » à la suite de séances d’exorcisme à peine croyables. Ce qui est certain, c’est que ces deux gars meurent jeunes, Joseph à 27 ans et Thiébaut à 16 ans seulement. Plus d’un siècle après cette légende, qui a suscité bien des commentaires et passions locales, se démêle l’autre part de ses racines.
« Par quoi nous laissons-nous posséder ?
Dans le village d’Illfurth, près de Mulhouse, est installée la ferme du grand-père d’Hélios, auparavant propriété de la famille Burner. Quand il a 10 ans, Hélios connaît cette histoire, et il va en découvrir une autre. Dans son équipe de basket, il joue avec un mec un peu plus grand que lui, le meneur en somme, qui, la nuit, se glisse dans son lit. Et pendant plusieurs années, Hélios est la victime sexuelle de Bastien. Devenu comédien, âgé de 25 ans, Hélios le croise pour la dernière fois, à Illfurth, une nuit.
Résumer les Possédés n’est pas inutile pour dire combien ces deux époques ont un écho actuel. « De quel mal étrange étaient atteints ces deux petits garçons ? Quel est ce “diable” qui a pénétré leur âme ? Si ces questions ont pu me hanter plus petit, aujourd’hui d’autres interrogations surgissent (…). Par quoi nous laissons-nous posséder ? » relève Lionel Lingelser. Sur la scène, il pousse loin le jeu, multipliant les reflets des protagonistes, sans accessoires ou presque, par sa seule présence, il donne chair aux disparus, aux présents, aux fantasmes, aux désirs comme aux rêves. Il n’est pas seulement coauteur et interprète. Il est dans un ailleurs « éminemment poétique », dit Yann Verburgh, qui évoque aussi un « théâtre sensoriel, ludique, visuel, spectaculaire, corporel ». Bref, un réjouissant spectacle passionnel.
Théâtre Valeurs Actuelles
Insultes, jets de chaises… : 8 condamnations pour un cortège de mariage
Le 25 septembre dernier, dans le centre-ville de Méry-sur-Oise (Val-d’Oise), le cortège d’un mariage avait dégénéré. Des gendarmes avaient été la cible d’insultes et de jets de chaises par un groupe d’individus qui participaient aux festivités et avaient décidé de prendre des photos dans la commune avant que la situation ne dérape avec les forces de l’ordre. Au moment des faits, aucune interpellation n’avait eu lieu, mais les images des caméras de surveillance avaient permis d’identifier les auteurs des faits. Finalement, jeudi 9 décembre, huit hommes originaires de Méru (Oise) ont été condamnés à des peines allant du sursis à dix mois de prison ferme, pour leur implication dans ces événements, détaille CNews.
Aucun des prévenus n’a été placé en mandat de dépôt
« On avait cinq caméras au carrefour du centre-ville, ce qui a permis de fournir aux enquêteurs des images extrêmement détaillées et de très bonne qualité, qui permettaient à la fois d’identifier sans ambiguïté les fauteurs de troubles, ainsi que les plaques d’immatriculation des véhicules », a fait savoir à CNews Pierre-Edouard Eon, maire (LR) de Méry-sur-Oise. Âgés de 18 ans à une trentaine d’années, les huit prévenus, parmi lesquels figure le frère et témoin du marié, ont été jugés en comparution immédiate par le tribunal de Pontoise pour violences en réunion, outrages et dégradations, détaille de son côté Le Parisien.
Dans le détail, cinq d’entre eux ont été condamnés à une peine allant de quatre à douze mois de prison avec sursis. Trois autres ont écopé d’une sanction de quatre à dix mois de prison ferme. Dans le même temps, deux jeunes ont vu le sursis d’une peine précédente révoqué en raison de ce violent épisode, poursuivent CNews et Le Parisien. Toutefois, aucun des prévenus n’a été placé en mandat de dépôt, contrairement à ce qui avait été demandé par la procureure. Cette dernière avait également requis, pour chacun des suspects, un an de prison ferme.
Interdiction de se rendre à Méry-sur-Oise
Tous les huit ont aussi été informés de l’interdiction de se rendre dans la ville de l’incident pendant les deux prochaines années. Aussi, en fonction de leur degré de responsabilité, ils auront l’obligation d’indemniser les gendarmes blessés à hauteur de 2 900 euros ; mais également le groupement de gendarmes du Val-d’Oise. Ce dernier a chiffré à 3 812 euros le montant des réparations des voitures prises pour cible. « C’est une grande satisfaction, parce que je considérais que l’impunité dans la situation qu’on avait vécue était vraiment quelque chose d’impossible, compte-tenu du comportement des énergumènes concernés, a réagi Pierre-Edouard Eon, au micro de CNews. C’est de nature à dissuader d’éventuels reproductions de ces événements sinistres. »
BBC
SANS TITRE
When The Wray opened in Washington, DC’s fashionable Foggy Bottom neighbourhood in May 2021, it was one of the buzziest real-estate projects of the year. Not only did the eight-storey apartment complex have bold Art Deco designs in its grand lobby, but also a rooftop terrace overlooking the DC skyline with fire pits and grills as well as a penthouse clubroom with a lounge and private meeting space.
For residents of the neighbourhood, it was quite a surprise to see this World War Two-era building transformed into 158 luxury apartments. It was, after all, filled just two years earlier with foreign-policy makers dissecting diplomatic cables at offices run by the US State Department.
The Wray is just one of several work buildings in the Washington DC area that have been adapted into residential space. According to a recent report from rental listings site RentCafe, the US capital has converted more offices to housing since the start of the pandemic than anywhere else in the nation, with 1,091 new units. Neighbouring city Alexandria, Virginia, meanwhile, is right behind with 955 new units.
A decade ago, factories and hotels were the prime targets for adaptive reuse. Now, former offices comprise 41% of all US apartments converted during the past two years, according to RentCafe. They are also the most popular building type for future adaptive reuse projects, creating one-quarter of the 52,700 residential units expected to become available in the US in 2022 (a figure that’s up from 6,960 in 2012).
Remote-work and hybrid schemes have led companies to reduce the footprint of their offices, lowering demand and increasing supply. Meanwhile, the heated housing market has left developers eager to transform ageing assets into prime residential real estate.
This adaptive reuse has the potential to revitalise central business districts (CBDs), which have been devastated by the pandemic, as well as upend outdated assumptions about how to design cities. Yet the roadblocks – such as tax codes and zoning restrictions – are many, meaning it won’t always be an easy transition. Just as adapting homes into offices required major changes, so, too, will turning offices into homes.
At The Wray in Washington, DC, the eight-storey apartment complex has a penthouse club with a lounge and bar (Credit: Kip Dawkins)
North America’s dying downtowns
The trend of turning ageing offices into residential buildings isn’t just happening in the US. For instance, the Greater Paris Investment Agency launched a design competition for office-to-housing conversions.
Yet, the need for such conversions is greatest in North America. In Asia, remote work hasn’t taken off to the same extent as in the West, leaving less office stock available for adaptive reuse. In Europe or Latin America, business districts were typically built outside historic centres, shielding the mixed-use downtown core from the biggest effects of changing workplace trends (even if Canary Wharf is empty, for example, central London still buzzes with life). On the contrary, North America has high concentrations of office buildings – many of which have outdated infrastructure and technology – located at the very heart of its cities.
Tracy Hadden Loh, a fellow at the Washington-based Brookings Institution, who researches commercial real-estate trends, says that if you look at the top 10 office markets in the US, you’ll find about 90% office space in the CBD.. “There’s basically nothing else there,” she explains. “So, when office workers started working from home, these CBDs emptied like a mining town out West after the gold ran dry.”
Office occupancy was trending downwards in many markets long before the pandemic, as employers abandoned aging buildings constructed during a building boom in the 1980s and began to consume fewer square feet per worker. Cities have known this posed a threat to their downtowns for a while.
“This trend [of office to residential conversions] really started to pick up in 2019, and it gained acceptance right about the time of the pandemic,” says Doug Ressler, manager of business intelligence at Yardi Matrix, the real-estate data company that put together the RentCafe report. “Most conversions are happening in urban core areas where the housing demand is greatest and the ability to convert is, too.”
The exterior of the Franklin Tower in Philadelphia's Logan Square neighbourhood (Credit: Robert Deitchler/Gensler)
In Calgary, bad offices make good residences
There is, perhaps, no city in the world that has taken on the challenge of converting outdated office stock into residential units as aggressively as Calgary in Canada.
“Calgary was, kind of in a bad way, ahead of the trend,” explains Steven Paynter, principal in the Toronto office of architectural design firm Gensler. The company worked with Calgary’s economic development group in summer 2020 to develop a plan to combat an office vacancy rate hovering around 32% – double that of Detroit’s when it declared bankruptcy in 2013.
“The pandemic was the line in the sand when they realised they weren’t going to bounce back unless they did something pretty invasive and forward-thinking,” says Paynter, noting that the city “had about six million square feet of office they wanted to take out of the market, and about 12 million square feet of total vacancy”.
Gensler worked with Calgary to develop a scorecard for converting offices to residential dwellings, looking at things like location (was it central and highly accessible?) and shape (narrow buildings with shorter core to window depths are easier to convert). Using these metrics, it found that about 35% of the buildings were top candidates for financially viable conversions.
Calgary had a target of 50%. To achieve that, it created a cash incentive of CAD$75 ($58; £47) per square foot (up to a maximum of CAD$10m per property to make the economics easier for developers. It also took away the red tape on rezoning, cutting about 18 months off the lifecycle of projects from start to finish, according to Paynter. The result: new projects in development are expected to increase Calgary’s downtown population by about 24%.
“It really is an opportunity to create a more modern city within the existing fabric of a downtown,” says Paynter. Gensler is now using the method developed in Calgary to score several US cities as well as to work with individual developers in major Chinese markets.
Many office-to-apartment conversions have luxury amenities, like rooftop decks with views, like at The Franklin Tower (Credit: Robert Deitchler/Gensler)
The effects of repopulating a CBD
Changes like the one underway in Calgary will be necessary to breathe new life into downtown sectors that have lain barren since the onset of the pandemic. A report from the Mastercard Economics Institute, the research division of the credit-card company, showed spending in small- and medium-sized businesses in CBDs – including coffee shops, dry-cleaners and corner stores – was down 33% in 2021 compared to 2019 levels, while similar retailers in residential areas saw an 8% increase.
The pandemic has made it abundantly clear that variety within a CBD is a key determinant of its resilience. “It’s like an investment portfolio,” says Loh. “Central business districts need to diversify, in order to reduce their risk exposure to the future of work trends.”
Adding more housing downtown can also help revive struggling public transit systems, which in almost all North American cities “are over-engineered to serve suburban to downtown work trips for white-collar workers”, says Loh, noting that remote and hybrid work have left buses and trains empty.
Though most office-to-residential conversions have been for higher-end units (often due to the large cost involved in making projects viable), there has been a push to use this opportunity to create more affordable housing. The Mayer Building, for example, is an Art Deco landmark in downtown Los Angeles that’s currently being converted into affordable housing with 79 income-restricted apartments.
“The people who need affordable housing are also the people who, for opportunity reasons, need to be in highly accessible locations that are well-served by transit,” says Loh. “So, there is a strong equity and location-efficiency argument for looking at affordable housing supply and adaptive reuse.”
The final reason many cities are now looking to repurpose their office buildings is that construction contributes an estimated 11% to global carbon emissions, according to non-profit organisation Architecture 2030, and adaptive reuse can cut that by up to 80%.
With environmental, financial and equity concerns all at play, this trend is only expected to accelerate now that cities around the world are emerging from the pandemic and assessing the health of their altered downtowns.
Update 11 May 2022: An innaccurate reference to a plan by the City of London was removed from this story.
L'Humanité
Festival. En mai, le théâtre fait ce qui lui plaît !
EntretienNommée à la direction du CDN de Dijon en juillet 2021, Maëlle Poésy signe sa première composition de Théâtre en mai, qui se déroulera à Dijon du 19 au 29.
Marina Da SilvaThéâtre en mai est un festival singulier, héritage des directions qui ont précédé Maëlle Poésy, qui a à cœur non seulement de le préserver mais aussi de le faire évoluer. Signes distinctifs pour cette édition : des artistes majoritairement féminines, la rencontre de l’émergence et des langages pluridisciplinaires, le travail hors les murs, la création internationale. Entretien.
Vous êtes comédienne, autrice, metteuse en scène. Quel a été votre parcours avant d’arriver à la direction du CDN et quels sont vos projets ?
J’ai été directrice artistique d’une compagnie implantée depuis dix ans dans la région Dijon-Bourgogne, et artiste associée au Théâtre de Dijon-Bourgogne pendant six ans. C’est pour moi un lieu particulier, emblématique de l’histoire de la décentralisation, qui requiert une connaissance du territoire et des publics. Je m’inscris dans une continuité, après François Chattot et Benoît Lambert, et je souhaite particulièrement développer les liens avec l’international et l’attention aux écritures contemporaines pluridisciplinaires. Kevin Keiss, avec qui je collabore depuis dix ans, est ainsi auteur associé à la direction.
«La thématique du croisement, de la multiplicité est centrale.»
Pour ce premier mandat, j’ai associé sept auteurs et autrices mais aussi metteurs et metteuses en scène, que l’on découvrira durant le festival, qui inventent des langages de plateau en empruntant aux arts plastiques, à la vidéo, la danse, la littérature… Je souhaite intensifier les Passe-murailles, un dispositif initié par Benoît Lambert, qui accompagne la tournée des acteurs qui sont pendant un an dans les murs du CDN en contrat de professionnalisation, et dont les créations tourneront dans les différents lycées de la ville, maisons de quartier, MJC et sur le territoire régional. Je l’ai conduit cette année avec des étudiants de l’Eracm et de Saint-Étienne pour la création de Gloire sur la terre, qui sera dans la cour des Beaux-Arts en mai.
Comment avez-vous construit cette édition de Théâtre en mai, que le public retrouve après une interruption de trois ans ?
Ce sont tous les artistes que j’aime ! Julie Ménard, qui a fait partie du collectif Traverse et avec qui j’ai travaillé sur Inoxydables, une pièce sur l’exil, présente l’Âge de nos pères avec le collectif Lacavale, sur l’héritage de la violence patriarcale dans les familles. Gustave Akakpo, en collaboration avec Métie Navajo et Amine Adjina représentent ce qu’on appelle aujourd’hui « la diversité » et ont décidé de mettre les pieds dans le plat en travaillant sur le sujet avec La diversité est-elle une variable d’ajustement pour un nouveau langage théâtral non genré, multiple et unitaire ? J’ai confié à Tamara Al Saadi le prochain Passe-murailles. Les artistes sont évidemment libres et je leur demande simplement d’avoir une attention au public et aux interactions qu’ils vont créer avec lui. Les formes dans les classes sont très importantes, car on y retrouve les trois quarts des élèves qui ne sont jamais allés au théâtre.
«On ne peut pas continuer à rester dans une société très clivée. C’est aussi à nous, dans les lieux de culture, de faire lien à cet endroit-là.»
Et côté international ?
On découvrira la première en France de Dracula Lucy’s Dream, de Yngvild Aspeli, metteuse en scène franco-norvégienne et ses formes mêlant théâtre, marionnettes et musique live ou encore Solo, de Teresa Coutinho, qui s’occupe de la poésie contemporaine au Théâtre national de Lisbonne. À partir d’une matière documentaire de recherche, elle a créé une œuvre au croisement de l’autobiographie et du regard qui a été porté dans le théâtre et le cinéma dans la construction du féminin. Avec Sisters, Roshanak Morrowatian, une artiste chorégraphe iranienne et hollandaise qui a ouvert sa pratique aux arts plastiques, part de son parcours d’exilée et est aussi allée dans des camps de réfugiés pour interviewer des enfants, centrant sa recherche sur comment le passage de frontières transformait leur rapport à leur identité. Tous proposent des portes d’entrée pour des langages différents.
Quelle tonalité avez-vous voulu donner au festival ?
Toutes les propositions portent sur la pluralité et la construction des identités, les récits manquants, les parcours croisés d’artistes qui empruntent à plusieurs médiums. La thématique du croisement, de la multiplicité est centrale. Avec une place importante pour les artistes féminines. C’est la chance et la joie de pouvoir partager avec le public des artistes que je trouve importants et nécessaires et qui nous parlent du monde d’aujourd’hui. Je nous trouve très en retard, politiquement, sur les mouvements qui animent très profondément la société. Les jeunes portent en eux des rêves et des projets, pour un vrai changement climatique, sur les questions de genre et de rapports sociaux, les rapports hommes-femmes, les rapports au travail. On ne peut pas continuer à rester dans une société très clivée. C’est aussi à nous, dans les lieux de culture, de faire lien à cet endroit-là.
Plus d’information sur le site Festival «Théâtre en mai».
Théâtredijonfestival Valeurs Actuelles
Paris : l’ex-candidat de Top Chef Thomas Chisholm entre la vie et la mort après une attaque au couteau
Le drame s’est produit à l’issue de la dernière soirée de Taste of Paris. Le chef cuisinier, Thomas Chisholm, a été victime de coups de couteau. Son pronostic vital est engagé, relate Le Parisien ce lundi 16 mai. Le chef – qui s’est fait connaître dans l’émission Top Chef en 2021, depuis à la tête de son restaurant à Paris nommé Chocho – participait à ce rendez-vous culinaire parisien, rassemblant de nombreux chefs pour faire découvrir leurs créations et animer des ateliers.
Une rixe près du Grand Palais
Dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 mai, vers 1 h 40, une dispute aurait éclaté entre deux hommes, menant ensuite à une rixe entre une dizaine de personnes. Les violences se sont produites près du Grand Palais, dans le VIIe arrondissement de la capitale. Thomas Chisholm a été blessé au niveau de l’arrière de la cuisse, rapporte Le Parisien. Il a été pris en charge par les secours et transporté d’urgence à l’hôpital européen Georges-Pompidou, dans le XVIe arrondissement. Il se trouvait dans un état critique.
Un employé inconnu des services de police
La police est intervenue sur place. Un couteau a été retrouvé et un suspect identifié. L’auteur présumé des faits pourrait être un employé de Thomas Chisholm. Cet homme âgé de 29 ans a été interpellé par la police rue de Gergovie, alors qu’il rentrait chez lui dans le XVIe arrondissement, vers 2 heures du matin. D’après Le Parisien, le suspect était en possession d’un t-shirt blanc taché de sang. Il ne portait toutefois pas d’arme sur lui. Il n’est pas non plus connu des services de la police.
BBC
This magpie mentality, where all of culture and history is up for grabs as 'inspiration', has accelerated since the proliferation of social media – Tamsin Blanchard
In 2019, a major Italian fashion house launched a collection of maxi dresses and skirts in cotton poplin, broadly edged with contrasting ethnic prints of distinctive swirls and star shapes. Only if you'd visited the small Oma communities in northern Laos, would you have noticed that the designs were simply digital prints of the tribe's traditional clothing: handspun, indigo-dyed garments with vibrant appliqué and embroidery. Lauren Ellis, at the time an employee of Traditional Arts and Ethnology Centre, had. "They had copied the patterns exactly," she told the Laotian Times. "I couldn't believe that this major brand would sell such blatantly stolen designs."
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Working with the Oma, the centre launched a campaign highlighting the situation. "The handmade textiles of the Oma are incredibly detailed, taking a huge amount of time, skill, and patience," said co-director Tara Gujadhur. "To see them reduced to a printed pattern on a mass-produced garment is heart-breaking." Dr Marie-Pierre Lissoir, the centre's ethnomusicologist and researcher, added: "Communities and their traditions are in constant change. They adapt themselves and get inspired by other cultures." However, this was not a case of a brand being inspired by motifs, and reinterpreting them, she says. "They simply scanned a handmade piece and printed it on clothes without even mentioning the existence of Oma community. This is not cultural appreciation. This is not creative interpretation."
The Akha Oma of Phongsali province, Laos, create exquisite traditional dresses and headdresses (Credit: Getty Images)
The fashion industry is no stranger to such controversies. Just the year before, D&G's tone-deaf campaign showing a Chinese model attempting to eat pizza with chopsticks led to an eruption of fury on China's social media platform Weibo, and a public apology from the designers. Pre-pandemic, pre-Black Lives Matter, the fashion house Comme des Garçons was taken to task after white models wore wigs of what appeared to be cornrows during its men's autumn/winter 2020 show. And of course, there is the ongoing trend at music festivals for tribal accoutrements, including Native American headdresses, in an attempt to ape the mystic of indigenous tribes, if only for a weekend.
Why does our concern about cultural appropriation matter? Designers and artists have been drawing inspiration from each other for millennia. Cut off that blood supply of creative exchange and communities would be left, not only with a smaller palette of ideas but far narrower views of the world and the other ways of being on it. Plus, the difference between cultural appropriation and appreciation can be thin; after all, why copy something if you don't love it?
However, for many cultural commentators, the nature of the relationship continues to be problematic. Tamsin Blanchard is curator of Fashion Open Studio, an initiative by campaign group Fashion Revolution showcasing the work of ethical designers. This year, working with Not Enough, a collective of South American women looking at how art and design have worked to perpetuate colonialism, Fashion Open Studio is co-curator of the prestigious State of Fashion Biennial in Arnheim. "Traditionally, designers were taught at fashion schools to pick and mix from the world around them, be that from an art exhibition, film, the natural world, or the culture and heritage of global communities," reflects Blanchard.
"We're all drawn to an exquisite piece of embroidery, a colourful textile or even a style of dressing that might have originated from another heritage. [But] this magpie mentality, where all of culture and history is up for grabs as 'inspiration', has accelerated since the proliferation of social media," she continues. "Where once a fashion student might research the history and traditions of a particular item of clothing with care and respect, we now have a world where images are lifted from image libraries without a care for their cultural significance. It's easier than ever to steal a motif or a craft technique and transfer it on to a piece of clothing that is either mass produced or appears on a runway without credit or compensation to their original communities."
Knowledge matters. How many white people wearing cornrows (hello, Kim Kardashian and Katy Perry) know that, in 15th-Century Africa, hair was a way to distinguish a person's age, religion, social rank and marital status; that braiding took hours, even days, to complete, and were times of great bonding; or that, during the slave trade, heads were shaved, tearing from the African peoples not only their hair, but also their identities? How many festivalgoers are aware that Native American headdresses are made from eagle feathers, symbolic of the Great Spirit, only gifted to wearers when they have done something of note for the community? How many know that the bindi, another festival favourite, is thought to enhance the powers of the third eye, by facilitating one's ability to access their inner wisdom or gurus.
Blending influences, but not appropriating, the brand Aciela draws on its Colombian heritage and folklore, along with traditional British tailoring (Credit: Aciela)
And how many would have known that in the past – and even now – the originators of the cornrows, the headdresses, the bindis, would have been persecuted for wearing them? In a 2018 BBC Stories documentary Cultural Appropriation: Whose Problem is it?, interviewee Ayesha says: "When you are part of a society that has told you how you look is wrong, for someone in that society to then say, 'well, I'm going to do it because it's fashionable, and it's a music festival so who cares', is very ignorant to the people who have had to go through those things." Interviewee Karisha adds: "When one racial group in their history has taken from a different racial group, and then in the future, wears the same things, it's like a slap in the face."
Cultural anthropologist Sandra Niessen has researched Indonesian Batak weaving for more than 40 years. In 2020, she wrote a paper called Fashion, its Sacrifice Zones and Sustainability. Inspired by the concept of the "sacrifice zone", Niessen dug deep into the colonial underpinnings of the industry, going far beyond whether black models were included in a catwalk show to an exploration of the way the traditions of the indigenous peoples have been simultaneously plundered and erased. "Sacrifice zones are resource-rich lands, generally associated with minority communities that are considered dispensable, and exploited for economic gain," Niessen explained in the paper.
"Rather than expendable physical landscapes, fashion sacrifice zones are dress traditions, and their makers, associated with fashion's 'other half', that are destroyed for, and by, the expansion of industrial fashion. These zones facilitate industrial expansion because they are a source of cheap labour and also indigenous design (commonly appropriated) important for style change." This catalogue of injustices continues: "[These sacrifice zones] also serve as markets when indigenous dress is replaced with industrially produced dress. Finally, they are the major sites of waste disposal, including second-hand clothing." The paper is a searing critique of fashion's wilful systems of inequity, and remains seminal to those seeking to address cultural imbalances.
"All peoples everywhere derive inspiration from elsewhere," says Niessen, by email from her home in the Netherlands. "The problem is the hierarchy, with designers at the top and indigenous clothing at the bottom, to be pillaged from but not acknowledged. The system is skewed, not the creative work of designers per se. To recruit indigenous people to make luxury fashion acknowledges their skills but not their right to their own clothing systems. And to reduce their clothing systems to design and skill is to do it a fundamental disservice; it's a form of erasure. Working within the fashion system is the problem, not the exciting process of cultural contact."
Textiles designer Ellen Rock works in close collaboration with artisans in Nepal, exchanging ideas and skills (Credit: Ellen Rock)
What would she like to see? "The fashion business supporting the needs and desires of indigenous dress makers and not the other way around," she says. "To place 'them' first would be a restitution, perhaps revival, of 'their' systems. It's time to ask what fashion can do for them, not what they can do for fashion. They need the chance to be able to live their own cultural lives. They need their lands revitalised, their systems respected, self-determination. They need clean air and clean water. Our debt to their health and their way of life can't even begin to be tallied up."
The issues of respect and of concern for other cultures – of which Niessen's paper is such a nuanced expression – has become more marked in a world still battling a global pandemic, jolted awake by Black Lives Matter, and damaged beyond recognition by global warming, itself directly caused by consumption. Within this context, many are questioning whether the extractive model of infinite growth, born from a history of colonial exploitation, is all it's cut out to be; whether it may, in all that matters, actually be one of the worst ways of moving forward. Attention is turning, with a renewed humility, to indigenous practices, tried and tested for millennia, for stewarding the Earth.
And it is turning to what other practices – of organising communities, of exchanging skills and of making clothing – may have to offer as alternatives to the hyper-industrial, hegemonic Western fashion industry. "The Black Lives Matter [movement has led to a] mass realignment and re-education, and an understanding of how our colonial past and empire-building was built on the exploitation of people and theft of indigenous land and resources," says Blanchard. "There's a new awareness of cultural imbalances and the inequalities within the fashion industry, where a thousand-pound dress has been made by garment workers who are not paid a living wage, or where a motif has been taken from a community's cultural textile heritage without permission."
A shared vision
Increasingly, the industry is asking itself: what are the new systems that can take us into the future? And what are the ways of working across cultures that ensure that each party is adequately represented and recognised? "For cultural collaboration to exist, a shared vision needs to be established," muses Kerry Bannigan, executive director of the Fashion Impact Fund. "Collaborative collective leadership is necessary along with assessment of all processes in the project. Designers and brands need to understand that they have a responsibility to value the skills that bring their collections to life, and that support is required across the full value chain and fashion community globally. Respect, inclusion, consent, and communication are key to ensure that brands are not diminishing something of intrinsic cultural value when adopting elements from another culture."
Groups are working hard to address imbalances. The Cultural Intellectual Property Rights Initiative (CIPRI), founded by Monica Moisin, connects designers with traditional textile artisans within a framework that ensures that the artisans' cultural intellectual property is respected with what CIPRI describes as the "three Cs": consent, credit, and compensation. Meanwhile, the British Council's Crafting Futures Community Couture project brings together designers from different cultures to create collaborative garments that can be rented. Digital resources capture the garment's evolution, making sure its full story, beyond the physical, is told. "This is the future of craft and community, where projects like this allow techniques to evolve and be relevant to new generations in a spirit of equal exchange," says Blanchard.
Slow fashion label Welana highlights the beauty of Ethiopian artistry – and works alongside the communities that create it (Credit: Welana)
While in an imperfect world, no example is perfect, some designers are coming close. "Indonesian designer Toton Januar, one of the designers in residence at the Biennial, has a very respectful exchange with Indonesian artisans, bringing their craft into contemporary fashion, while their work is fairly compensated," offers Blanchard. "Through her brand, Anciela, Jennifer Droguett mixes her Colombian heritage and folklore with traditional British tailoring to create her own sartorial language." Ethiopian fair trade company Sabahar and textile weavers Maraki together source and produce fabrics for slow fashion label Welana, using traditional weaving techniques. "Our whole concept revolves around shining a light on the beauty of Ethiopian artistry, and empowering the community responsible for it," says Berlin-based co-founder Welella Negussie.
Award-winning Syrian-British designer and course leader at the London College of Fashion, Nabil El Nayal, was invited to develop a new type of embroidery stitch with refugees living in the Za'atari refugee camp, a stitch that would symbolically connect Syria with Za'atari. "All planning including workshops and presentations went out the window as soon as we met the women," El Nabal told Fashion Trust Arabia. "You have to get good at picking up on the invisible, listening to the inaudible, and seeing solutions to problems as they arise. The women we worked with had the most incredible and diverse range of abilities. We became the students who would go on to learn from them all." The project aims to help support the development of a self-sustaining business for the women, who have already faced immeasurable challenges.
My approach to fashion is about the collision of cultures, past and present, distant and close – Nabil El Nayal
In 2018, after being granted the Artists International Development Fund by Crafting Futures, artist and textiles designer Ellen Rock was invited to work with the Janakour Women's Development Centre (JWDC) in Mithila in Nepal, by the foothills of the Himalayas. From the start, her approach was careful and considered, first spending two months as an artist-in-residence, observing and immersing herself in the art, to create a platform of trust and a foundation for collaboration. "I asked the centre what they might like to learn from my practice, what they felt they were missing and what they might like to share with me," she says. "From this, we developed a workshop plan where we could exchange skills and knowledge which gradually led us to textile development."
Screen printers printed Rock's original designs, before the embroiderers and hand painters added detailing on top. "My work focuses on graphic symbols as communication while Mithila art is rooted in cultural identity such as fertility, religion, love – and, more recently, daily activities such as bicycling to work, owning a mobile phone and working as an artist," says Rock. One of the prints, titled Eye See You features a combined illustration of a daily cycle with Rock's signature illustrations, integrating Mithila hands – a key motif in Rock's own work – adorned with tattoos and featuring embroidery interpretation of the print. "Ellen showed us how to apply our designs on to clothes and textiles; she also helped us create a lot of new designs," says one of the artisans, Madhumala Mandal.
Rock and the artisans spent time thinking about the most beneficial skill that could be exchanged – and that had longevity. "The centre wanted to develop a product, both to apply their designs but also to generate income," says Rock. "We decided to focus on products, such as embroidered patches or bags, that could be re-produced, not only with our collaborative designs but with original Mithila patterns." The idea was to create a knowledge transfer that would last long after Rock had left.
Creating bold, graphic prints, Ellen Rock collaborated with Madhumala Mandal and other women hand painters of Mithila, Nepal (Credit: Ellen Rock)
Rock adds: "Appropriation usually involves the removal of origins and heritage, and a re-purposing in a way that only benefits the end company. Without dialogue, this can eradicate ancient wisdom and heritage whilst also removing income streams and livelihoods. A collaboration needs authentic connection, built up over weeks or months. But, I believe that, if designers set measurable impacts which directly involve and consult artisan groups, collaboration can be a powerful tool of amplification and preservation. Ultimately, at the heart of collaboration, is the core belief from both parties that the outcome is stronger."
For both El Nayal and Rock, cultural collaboration remains a rich source not simply of inspiration, but of equity and global rebalancing. "My approach to fashion is about the collision of cultures, past and present, distant and close. We are living in increasingly polarised times, and my work can speak to that while seeking connections through the medium of fashion; pursuing a highly contemporary outcome, while preserving traditional Syrian dress and textile history," says El Nayal. "But working with the community needs to be mutually beneficial. I'm keen to protect our combined legacy and cultural identity. Our rich textile culture goes back many centuries, and it's important to ensure it goes on for many more to come."
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L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg Valeurs Actuelles
Béziers : une femme tuée sur le Plateau des poètes, la piste du viol envisagée
L’espace vert est devenu une scène de crime. Une femme a été retrouvée morte, dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 mai au cœur du Plateau des poètes, parc de cinq hectares situé à Béziers. Selon les éléments rapportés par Midi Libre, elle a été frappée et étranglée. Des examens complémentaires doivent définir s’il y a eu viol, mais la piste est sérieusement envisagée. Un suspect a été interpellé. Les enquêteurs refusent pour l’instant de communiquer. « C’est une vraie enquête criminelle qu’il faut poser sans pression. Les premiers temps sont très importants pour le recueil des éléments », a expliqué une source proche du dossier à Midi Libre.
Un témoignage décisif
L’alerte a été donnée vers 1 heure du matin par un SDF. Il a expliqué avoir été réveillé par les hurlements d’une femme, puis avoir découvert un corps. Les pompiers dépêchés sur place n’ont pas pu la réanimer. Le témoin a été en mesure de donner une description précise d’un suspect. Un homme correspondant à ce portrait a pu être rapidement retrouvé, notamment grâce à l’exploitation de la vidéosurveillance. Il a été interpellé alors qu’il tentait de fuir, précise Midi Libre.
La victime a été identifiée. Agée de 32 ans, elle n’était pas SDF. Les enquêteurs s’attachent donc à retracer son parcours. Pour permettre ces investigations, le Plateau des poètes restera fermé, « tant que les policiers en [auront] besoin », a déclaré au quotidien le maire de la ville, Robert Ménard.
Béziers : les dernières actualités
BBC
There are branded shoes from the West, for instance, and what could be Lego bricks
At a Soviet military base deep in the Polish forest, miles from the nearest village, an officer's family was whiling away another Saturday morning. The children brushed their teeth hurriedly after breakfast, then rushed outside to play soldiers with plastic pistols. Their father laid out his uniform, the hammer and sickle button sparkling, while their mother sat down for a game of chess.
But they knew that beneath their feet, stored in utmost secrecy, were nuclear warheads, likely many times more powerful than the bombs dropped on Hiroshima and Nagasaki in 1945.
"Commanding officers knew very well that, for their psychological health, it is very important to create an illusion of everyday peaceful life," says Grzegorz Kiarszys, an archaeologist at Szczecin University who has studied the ruins and rubbish piles at three long-abandoned Soviet nuclear weapons bases in north-western Poland.
Each of the three bases – Podborsko, Templewo and Brzeźnica Kolonia – was once home to around 140 people, mostly soldiers but also some officers whose immediate families were allowed to live there too. Kiarszys has seen photographic evidence confirming the presence of these families, but it was the ephemera and waste they left behind that revealed the most striking insights about how they lived while stationed there.
Rubbish can tell you a lot about a person or community, a phenomenon called garbology. (Read more: Garbology: How to spot patterns in people's waste.) At these isolated former bases, old pieces of uniform lie decaying in the leaf litter next to sweet wrappers, rubber ducks and toy telephones. Text on some of the items confirms their date and origin in the Soviet Union.
Kiarszys says the waste is "completely different" from what you'd find in an ordinary Polish rubbish dump from the same era. There are branded shoes from the West, for instance, and what could be Lego bricks – things that only a few people, such as Soviet officers with access to foreign currency, could buy under communist rule in the Eastern Bloc.
Local people in western Poland were aware that the Soviet military operated numerous facilities in their part of the country during the Cold War, but it was only after the fall of the Soviet Union in 1991 that Poles learned how some of these bases were used to store nuclear weapons.
"For many years we have been told that there are no nuclear weapons in the territory of Poland," says Kiarszys. These hidden bases harboured an awesome destructive power that could have been deployed during a war in Europe. "The idea itself was crazy," says Kiarszys. "But that's how the Soviet generals believed war in Europe would go."
Scroll down to explore what Kiarszys discovered:
Inside the bunker at Templewo. No plans for the bases exist in Poland’s national archives, so Kiarszys had to map them himself (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Hidden in plain sight, in a lonely part of the Polish forest, lie fragments of once-secret lives. (Credit: Grzegorz Kiarszys)
How about a nice game of chess? A piece from a long-forgotten set which once entertained military personnel or their families. (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Visitors only believed Kiarszys when they saw the waste themselves. "It really shows the power of material culture," he says. (Credit: Grzegorz Kiarszys)
A red toothbrush to match the star? Some of the used tubes of toothpaste carry the brand name "Fluorodent" in Cyrillic (Credit: Mieczyslaw Zuk)
A button on a Soviet uniform. The hammer and sickle insignia is just visible at the centre (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Military paraphernalia mixed with quotidian waste. "They were several kilometres from the nearest villages and the largest garrisons," says Kiarszys (Credit: Grzegorz Kiarszys)
The Soviets dug trenches and foxholes around the bases, as defensive positions (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Toy guns have been found in the waste heaps. The square-shaped piece of plastic, which appears to be an ink bottle, is embossed with Cyrillic text (Credit: Grzegorz Kiarszys)
In 1974, Pepsi became the first American consumer product to be produced, marketed and sold in the Soviet Union (Credit: Mieczyslaw Zuk)
People living on the bases must have known of the threat of nuclear war (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Kiarszys scoured satellite imagery and explored the bases in person, to better understand them (Credit: Grzegorz Kiarszys)
The base at Podborsko is now open to the public as part of a local museum (Credit: Grzegorz Kiarszys)
The other two bases are in much grimier condition. This is the bunker at Brzeźnica Kolonia (Credit: Grzegorz Kiarszys)
A potent status symbol for a Soviet child. Lego was unavailable to most in Poland during the Cold War, though this piece could be a substitute brand (Credit: Grzegorz Kiarszys)
The dates and text on food wrappers helped to confirm the origins of the rubbish (Credit: Mieczyslaw Zuk)
Carvings in the bark of a tree. The year, 88, is visible at the bottom of the carving as are some Cyrillic letters (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Besides toy guns, there are plastic figurines, miniature planes, tanks, telephones and other playthings (Credit: Mieczyslaw Zuk)
One extraordinary trace of Soviet activity at Brzeźnica Kolonia base is this football pitch and running track, far from the nearest village (Credit: Grzegorz Kiarszys)
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BBC
Goldman Sachs to offer senior staff unlimited holiday
By Beth TimminsBusiness reporter, BBC News
Investment bank Goldman Sachs has said its senior staff will be allowed to take as much holiday as they want.
There will be no cap on paid leave under the bank's new "flexible vacation" plans which are designed to promote "rest and recharge".
Junior bankers, however, will still only be entitled to a fixed amount of holiday.
The bank has been accused of overworking younger staff in the past.
In a memo sent to staff globally, the bank said workers would be required to spend at least three weeks on leave annually from next year, with at least one week of consecutive days off.
"As a firm, we are committed to providing our people with differentiated benefits and offerings to support wellbeing and resilience," the firm wrote.
"As we continue to take care of our people at every stage of their careers and focus on the experience of our partners and managing directors, we are pleased to announce enhancements and changes to our global vacation programme designed to further support time off to rest and recharge."
Very few employers currently offer unlimited leave, but the policy is gaining in popularity.
LinkedIn, Bumble and Netflix now offer the perk. And the bank Citigroup has offered junior workers in Malaga eight hour days with no weekend work for half of the $100,000 starting salary offered for the same roles in London and New York.
'Counter productive'
Claire McCartney, inclusion and resourcing adviser for the Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD), said that unlimited leave could be a way to "empower" employees and "may help to attract and retain talent".
However, she said the policy needs "careful" management and could be "open to abuse".
"There's a risk that it could prove counter-productive, some people could take less leave which could lead to stress and burnout," she added.
"It's also important for it to be fair. If it is only open to certain employees, for instance, senior staff, that could lead to the rest of the workforce feeling undervalued and resentful."
Junior employee burnout
Last year, people who had recently joined Goldman though its graduate recruitment scheme said they would quit unless their gruelling working conditions improved.
An internal survey among 13 employees showed they averaged 95 hours of work a week and slept just five hours a night.
In the survey, all of the respondents said the job had negatively affected their relationships with friends and family, while 77% said they had been victims of workplace abuse.
Working conditions were described as "inhumane" and "abusive" in the survey, which was seen by the BBC.
At the time, a spokeswoman for the bank told the BBC it was "listening to their concerns and taking multiple steps to address them".
The bank also said it had reinforced its "Saturday Exception" policy - which means that employees cannot work from 9 pm on Friday to 9am on Sunday except in certain circumstances - and was moving to automate certain tasks for junior staff.
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Valeurs Actuelles
[Info VA] Wissem, une adolescente disparue depuis 2019, retrouvée dans le Val-de-Marne
Rebondissement dans l’affaire Wissem A., cette adolescente originaire d’Evry-Courcouronnes dans l’Essonne et disparue à l’âge de 16 ans, en juillet 2019. La jeune femme a été retrouvée dans le Val-de-Marne, dans la nuit de vendredi à samedi, puis auditionnée par la police, a appris Valeurs actuelles de source policière, ce dimanche matin. Depuis sa disparition, Wissem s’est prostituée, selon nos informations, ce qu’elle a confirmé au cours de son audition, précisant toutefois ne pas dépendre d’un proxénète. La jeune femme, désormais âgée de 19 ans, a affirmé ne pas être en danger et assumer son choix de vie, ajoute une source policière. Elle était également en possession d’une carte d’identité signalée volée. Une information judiciaire a été ouverte pour proxénétisme, séquestration et violences.
🔴 [Info @Valeurs] Wissem A., une adolescente originaire d’Evry Courcouronnes (91) et disparue à 16 ans en juillet 2019, a été retrouvée cette nuit, indique une source policière. Elle se prostituait depuis 3 ans. Information ouverte pour proxénétisme, séquestration et violence.
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 15, 2022
La jeune femme retrouvée par sa famille et emmenée au commissariat d’Ivry-sur-Seine a ensuite été laissée libre par les policiers, qui l’ont conduite à l’extérieur de la ville, à sa demande, pour éviter de rentrer en contact avec sa famille. Majeure, comme elle l’a fait remarquer aux policiers, rien ne pouvaient obliger les forces de l’ordre à la conduire chez ses parents – qu’elle a indiqué ne pas souhaiter revoir. En revanche, elle a accepté de rencontrer, prochainement, la juge d’instruction du tribunal d’Évry-Courcouronnes, en charge de l’information judiciaire ouverte en 2020 pour enlèvement et séquestration.
Une disparition mystérieuse
Le 31 juillet 2019, Wissem avait mystérieusement disparu alors qu’elle se rendait sur son lieu de travail, à Villabé, dans l’Essonne. L’adolescente devait alors, selon sa routine, prendre le bus à la gare d’Evry-Courcouronnes, lieu de résidence de ses parents, pour rejoindre l’institut de beauté Body’Minute, où elle était en apprentissage. Ce jour-là, partie seulement avec son téléphone portable et 7 euros en poche, elle n’arrivera jamais sur son lieu de travail. C’est son employeur qui signalera son absence inquiétante vers 16 heures. Dernière trace laissée par Wissem, son téléphone, qui a borné pour la dernière fois à Bezons dans le Val-d’Oise, à plus de 50 kilomètres du domicile parental, rapportait Le Figaro.
Plus tard, les relevés téléphoniques de la jeune fille révéleront que Wissem avait rendez-vous avec un jeune homme de 17 ans le jour de sa disparition. Interrogé par la police, ce dernier avait expliqué avoir déjeuné avec l’adolescente au McDonald’s de la Défense, dans les Hauts-de-Seine, avant de se rendre dans un Décathlon pour faire un achat. Selon sa version, la jeune femme n’était plus là à son retour du magasin. Le 16 mars 2020, une information judiciaire pour enlèvement et séquestration avait été ouverte par le parquet d’Évry.
Un fiasco judiciaire selon Me Arash Derambarsh
Contacté par nos soins, l’avocat de la famille de Wissem décrit un véritable « fiasco judiciaire ». Remontant le fil de l’affaire, il souligne avoir déposé plainte pour « enlèvement et séquestration » en mars 2020, mais n’avoir reçu « quasiment aucune information » par la suite. Me Arash Derambarsh affirme que grâce à des « enquêtes parallèles » menées par la famille, il a pu être établi que Wissem « semble être sous emprise, sous contrainte, et a perdu ses facultés de discernement ». Un état qui rend particulièrement « regrettable » la libération de la jeune fille par la police. « Mes clients attendent des explications », conclut l’avocat.
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale BBC
Her father went to prison - so she went to law school
By Chloe KimBBC News, Washington
The first time Teeanna Brisco saw her father after he was released from prison was just before her law school graduation, when she picked him up from the airport.
Bernard Brisco had been imprisoned for 20 years for non-violent drug crimes, sentenced in 2001 for selling cocaine. His daughter was just four years old.
Mr Brisco, now 53, was given the lengthy sentence because of the so-called "three-strikes" sentencing law. Under the policy, which was implemented in the US in 1994, judges had to mandate life sentences for certain repeat crimes.
This was only changed at the federal level in 2018, but many states still have it in place.
Because he had had prior drug offenses, Mr Brisco was given a mandatory life sentence plus 240 years.
In the US, a life sentence is living out the remainder of your life in prison.
And with that, her father "immediately went to a super maximum facility in Indiana," recalls Ms Brisco, now 24.
It was her father's harsh sentence that partly inspired her to go to law school. Celebrating her recent graduation with him finally created "a sense of normalcy," she says.
They focused on all the firsts. It was the "first time I picked up my dad from the airport, and the first time he's been in the car and his daughter's driving," Ms Brisco tells BBC.
"I'm just really grateful that he was able to be there."
His daughter's graduation was "something a father can never forget," Mr Brisco says.
"My paperwork said I will be released when I was deceased. So to be a part of that moment with Teeanna was like a dream".
Ms Brisco was so young when her father went to jail she doesn't "remember him ever having been free," but she does remember her family being open about where he had been sent.
Her mother made it a priority to ensure the two kept in touch.
"I could always write him, [my mom] would always answer the phone when he called. Definitely a lot of involvement. He got every copy of every report card mailed to him."
But when she was younger she didn't always tell people about where her father was.
"I remember always saying that he was a construction worker. Like that was my go-to lie that I would tell people - so there obviously was shame and feeling like people might see this as a reflection of who I am".
But her attitude changed by the time she was in high school, and she began to see what she thought was the "injustice" of his incarceration, and became "eager" to share his story.
Around that time, in 2012, the country was gripped by the story of Trayvon Martin, an unarmed black teenager who was shot by a "neighbourhood watch volunteer".
The shooting sparked a fierce debate about racial profiling in the US, and Ms Brisco says she started to "see how interconnected things are, like law enforcement, the judicial system, the prosecution system - all of these different things". She started to feel compelled to learn more, she says.
According to the National Association for the Advancement of Colored People, black Americans are incarcerated five times more than white Americans.
And data from California revealed black people in the state were 12 times more likely than whites to be imprisoned under three-strikes laws, according to the Center for American Progress.
Understanding the disparities made her feel "very passionate about fair sentencing reform," Ms Brisco says. "There's still so many people in similar situations as his [her father's] - it's not an isolated incident".
Much of her motivation for law school also came from her younger relatives and the desire to "change the trajectory of the family" and to show them that "we can have something positive out of the experience that we've had to go through."
And when she crossed the stage at her law school graduation from Howard University, a prestigious historically black college in Washington, D.C., her father was a finally able to celebrate the milestone with her.
Last year, 20 years into his life sentence, the Federal Defender Services of Wisconsin filed a motion for Mr Brisco's release.
During that time, he had been a model inmate and father, according to his daughter. He completed over a hundred vocational programmes and went back to school.
The judge who had sentenced him in 2001 was the same judge who granted him compassionate release two decades on.
"I was on a different path to, like, right my wrongs, make some corrections in my life, and try to prevent other young men from making the mistakes me and so many other men made," Mr Brisco says.
His daughter has accepted an offer with a law firm in Washington. To whatever extent Ms Brisco can, she says she "will happily be taking pro bono cases" to help people fighting unfair jail sentences for free.
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Valeurs Actuelles
[Info VA] Des policiers blessés dans l’interpellation d’un homme recherché pour trafic de drogue à Créteil
Interpellation mouvementée, ce dimanche 15 mai à Créteil, dans le Val-de-Marne. Un homme, recherché pour trafic de stupéfiants depuis quatre ans, a été arrêté cet après-midi à l’issue d’une course poursuite avec la police, selon nos informations.
L’individu, sur lequel pesait un mandat de recherche, se promenait dans la rue avant d’être poursuivi par les forces de l’ordre. Il a pris la fuite et s’est réfugié sur une placette où des familles faisaient des barbecues, précise une source policière à Valeurs actuelles.
Plusieurs personnes ont alors tenté d’empêcher l’arrestation du suspect, en s’en prenant directement aux policiers qui, mobilisés en nombre, ont usé de gaz lacrymogène. Trois hommes, qui se sont interposés, ont été aussi interpellés. Quatre agents ont été blessés au cours des affrontements.
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance New York Times - World
How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing
Australia Dispatch
Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.
Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...
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By Damien Cave
Photographs by Abigail Varney
PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.
Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.
“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”
Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.
That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.
This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.
What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?
“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”
When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.
He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.
“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”
All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.
Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.
Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.
“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”
Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.
A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.
400 miles
Coral
Sea
NORTHERN
TERRITORY
Australia
QUEENSLAND
Brisbane
SOUTH
AUSTRALIA
NEW SOUTH
WALES
Parkes
Sydney
VICTORIA
By The New York Times
A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”
Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.
Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”
“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”
Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.
Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.
“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”
Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.
On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)
The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.
But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”
Then he stood up, nodded to the band and kept going.
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BBC
Ukraine crisis: Can Africa replace Russian gas supplies to Europe?
By Ijeoma NdukweBBC Business
African countries are among those hoping to increase their exports of gas to the European Union, after the EU committed to reduce its reliance on Russian supplies following the invasion of Ukraine.
Russia's suspension of deliveries to Poland and Bulgaria over their refusal to pay in roubles, the Russian currency, was a stark reminder of the threat facing the Eurozone. Russia has the largest natural gas reserves in the world and is the largest exporter, accounting for around 40% of Europe's imports.
The EU wants to cut supplies by two-thirds by the end of the year and become independent of all its fossil fuels by 2030.
However, energy economist Carole Nakhle says that with the combined exports of Africa's big players in the industry - Algeria, Egypt and Nigeria - amounting to less than half of what Russia supplies to Europe, they are "unlikely at the moment to compensate for any losses in Russian supplies".
"The good news is there will be greater interest in countries that already have the resources to replace Russian gas and Africa is in a very good position. We're going to see more investment," she says.
However, this will take time because if various logistical issues in the continent's major exporters.
Algeria is well positioned to benefit from the EU's shift in energy policy. The North African country is the region's biggest natural gas exporter and currently enjoys well developed gas connectivity infrastructure with Europe.
Last month Italian Prime Minister Mario Draghi signed a new gas supply deal with Algeria to increase gas imports by around 40%.
It was Italy's first major deal to find alternative supplies following Russia's invasion of Ukraine.
However, there are concerns over Algeria's ability to boost capacity due to rising domestic consumption, underinvestment in production and political instability, says Uwa Osadieye, the senior vice-president of Equity Research at FBNQuest Merchant Bank.
He points out that the amount of gas exported from Algeria to Europe has fallen sharply recently because of a dispute with Morocco, leading to the closure of a vital pipeline to Spain, from 17 billion cubic feet a year to around nine billion.
Pier Paolo Raimondi, an energy research fellow at Rome's Instituto Affari Internatzionali, echoes these concerns.
"The agreement will allow them to exploit the available pipeline transportation capacity and it could gradually provide increasing volumes of up to nine billion cubic metres per year in 2023 and 2024. [But] we don't know how fast Algeria can ramp up this production."
Despite the reservations, the deal has been hailed as a solid first step for Italy, which is the second-largest buyer of Russian gas in Europe.
Italian ministers also travelled to Angola and Congo-Brazzaville, where they agreed new gas deals and Italy is eyeing opportunities in Mozambique in a bid to end its dependency on Russia by mid-2023.
Meanwhile, West African liquified natural gas producer, Nigeria LNG, has been inundated with requests for gas from European countries since the start of the conflict in Ukraine.
At present, Spain, Portugal and France are the three key destination markets for Nigeria LNG's product and the company is only able to honour its existing contracts with buyers, according to a source who wishes to remain anonymous.
"There is an opportunity to increase production. Today Nigeria LNG is just 72% plant-mobilised, which means there's still capacity of 28% to utilise, provided they're able to get the gas, and that's where the biggest challenge is right now," the source says.
He cites myriad issues obstructing the company's ability to step up production, including declining gas wells and a lack of funding for upstream activities.
"They're things that can be fixed in the short term - between six to 18 months."
According to Andy Odeh, Nigeria LNG's General Manager of External Relations and Sustainable Development, discussions are ongoing with natural gas suppliers to resolves these issues and he hopes to increase LNG production levels "from the end of this year onwards," he says.
A new Nigeria LNG gas project, Train 7, will increase production capacity by 35% from the current 22 million tonnes per annum by 2025.
However, contracts with buyers, largely in Europe, are already in place. Nigeria LNG is also conducting feasibility studies for an additional project, Train 8, to boost supplies further.
The West African state is also a key player in the stalled Trans Saharan Pipeline project - a 4,400km (2,735 mile) natural gas pipeline that would run from Nigeria, through Niger to Algeria.
It would connect to existing pipeline infrastructure in Algeria, linking West African countries to Europe.
The project was mooted in the 1970s, but has been bedevilled by security threats, environmental concerns and a lack of funding.
At a meeting in February, regional officials promised to finally get it going.
However, Kayode Thomas, the head of Bell Oil & Gas, says that another project - the Nigeria-Morocco gas pipeline, which will connect infrastructure in West Africa to Morocco in order to reach Europe - is gaining traction.
"We're still not sure whether this will cannibalise the Trans Saharan pipeline or run alongside it," he says.
The project, estimated to cost $25bn ($20bn) and connecting 13 West and North African countries, will be completed in stages over 25 years.
Ms Nakhle says the shift to sourcing gas from Africa could also benefit countries such as Tanzania and Mozambique, although a huge project there run by French giant Total is currently on hold following a major attack by Islamist militants based in the area.
"There is great potential in Africa, but I would say that it's got to be very limited in the short-term because gas projects take time to materialise," she says.
But in the medium- and long-term, "you will see greater investment to increase the capacity to bring more gas out of the ground and bring them to Europe".
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Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
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The new jet set - why private plane usage has soared
By Susan HornikBusiness reporter
Entrepreneur Rick Schirmer says that he and his family "feel safer" travelling by private plane.
"Flying private means our family is able to avoid the airport security experience, airport crowds, flight rage, and being surrounded by people who often won't mask properly," says the Los Angeles-based marketing boss.
While the vast majority of us have never been on a private plane, it is easy to understand the appeal.
It is a luxurious and exclusive world where you can avoid large airports and other passengers. And there is no rush to meet your check-in time - as the sleek jet takes off when you are ready, and not the other way round.
Plus, in many cases, you don't even have to go into a terminal building. Instead the limousine drives out onto the tarmac, right up to the aircraft. Where a smiling member of cabin crew hands you a glass of champagne as you relax into a soft leather armchair.
The other recent advantage to private planes - which you typically hire like a very expensive flying taxi, rather than buying your own - was that they continued flying during the pandemic.
So, while airlines grounded services over the past two years, the super rich and business leaders were still able to travel, safe in the knowledge that they were sticking to their own Covid-19 bubble.
As a result, private plane usage has soared, especially in 2021. Last year there were 3.3 million such flights around the world, the most on record, according to aviation data research firm Wingx.
This figure was 7% higher than the previous high seen in 2019, with the US and Europe leading the growth.
But with the world continuing to hopefully put the pandemic behind us, will the use of private planes now decline? And should their use be justified given their significant environmental impact?
"More people are seeking out travel solutions that offer a controlled, flexible experience, which can't be provided by a commercial flight," says Ian Moore, chief commercial officer of private plane business, VistaJet.
The Malta headquartered global firm has 73 aircraft, and Mr Moore says that demand from customers increased by 26% last year in Europe, and by 21% for the rest of the world.
He adds that 71% of the firm's incoming requests are from passengers who were not previously regular users of private aviation. "And we expect the increased number of first-time private flyers to keep growing in 2022 and beyond."
It is a similar picture at Jettly, a new online booking platform for private planes, which is receiving 15,000 requests from around the world.
Meanwhile, sister firms Jet It and JetClub, say they are struggling to get enough new aircraft to keep up with demand. "We need more airplanes, but our OEM [original equipment manufacturer] partners are not able to produce enough," says co-founder of the two brands, and chief executive of JetClub, Vishal Hiremath.
One issue that may start to dampen demand for private planes are rising fuel prices - the passing on to passengers of the big rise in the cost of aviation fuel as a result of the continuing conflict in Ukraine. Jet fuel is currently more than twice the price it was this year last year.
"Unfortunately, we don't yet know how high [prices] they will go, but we believe it will be quite impactful on the market," says Justin Crabbe, chief executive of Jettly.
Yet, at the same time, private jets have never been cheap. And more often users can put them on their company expenses rather than pay out of their own pocket.
Exactly how much they currently cost to hire is a bit like asking 'how long is a piece of a string?'. Yet to give you one example, if you wanted a private jet to fly six people from London to Ibiza and back at the end of this month, it would set you back about $28,000 (£23,000).
Aviation sector analyst, John Grant of Midas Aviation, expects that some people who started using private planes over the past two years will continue to do so.
"The increasing range of scheduled flights and the ultra-competitive fares on offer with many airlines will ultimately lead to travellers reluctantly accepting a scheduled service, for a cheaper price with less flexibility," he says.
"However, a small proportion of those using private jets in the last two years for the first time will view the benefits as of sufficient value and continue to use such operators where practical."
To make the world of private planes more affordable to us mere mortals, a number of providers now offer a halfway house known as "semi private planes".
These use the larger size of private planes (private jets typically seat between six and 20 people), but you have to share them with fellow passengers that you don't know. And only a limited number of destinations are offered.
One such provider is US firm JSX. Spokesperson, Benjamin Kaufman, says the firm "saw a gap in the airline market", and claims that fares start from as little as $125 (£102), each way.
He adds that the company "gives travellers may of the perks of flying private, at a significant saving".
However, what about the environmental impact of private planes? They are five to 14 times more polluting than commercial airlines on a per passenger basis, according to cleaner transport campaign group Transport & Environment.
The private plane industry counters that it encourages passengers to carbon offset, and some firms are also switching to the use of biofuels, and exploring electric, hydrogen and hybrid powered aircraft.
Mr Moore from VistaJet says his company is committed to achieving carbon neutrality by 2025. "And today, since we launched our sustainability initiative, we've had over 85% of members offset CO2 emissions relative to their flights' fuel consumption."
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
However, Anna Hughes, director of Flight Free UK, is not convinced. Her organisation encourages people to pledge not to use air travel for a whole year.
At a time when we need to be doing everything we can to reduce emissions, we have to question whether private jets are an appropriate form of transport," she says.
"No offsetting scheme can make up for the huge emissions of taking a private flight. Trees take a long time to grow, but flight emissions are immediate. The most reliable way to reduce emissions from flights remains the simplest one - fly less.
"Being able to fly in a private jet is a huge privilege, and as humanity faces up to the climate crisis we should be using our privilege not to harm others."
Additional reporting by New Tech Economy editor Will Smale.
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Police : l’incroyable affaire qui secoue le concours de commissaire
Tous les candidats au concours de commissaire de police qui s’étaient inscrits entre le 1er septembre et le 5 novembre 2021 vont devoir recommencer leurs démarches. La décision a été annoncée au Journal officiel, samedi 14 mai, après la découverte d’éléments remettant en question l’honnêteté d’une candidate. Cette dernière, relate BFMTV, est soupçonnée d’avoir reçu des informations sur le contenu des épreuves avant que celles-ci aient lieu, avec la complicité du président du jury.
Frédéric Dupuch, président du jury, fait partie du cabinet du Directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux. Il a été suspendu, comme la candidate – un officier commandant également en poste à la DGPN, au pôle juridique. Plus surprenant encore : les enquêteurs ont découvert la supercherie parce que la candidate… était déjà placée sur écoute. C’est son propre frère, dans le viseur de la police du Nord, qui était ciblé par ces écoutes.
Une enquête ouverte
Une nouvelle session de recrutement a donc été programmée. Les inscriptions ont ouvert ce dimanche 15 mai, et dureront jusqu’au 15 juin prochain. Les nouvelles épreuves écrites auront lieu le 5 juillet, et les oraux à partir du 2 septembre. En attendant, une enquête sur la fraude a été ouverte le 6 mai dernier, afin d’en déterminer l’ampleur. À ce stade, précise BFMTV, l’hypothèse d’une fraude individuelle n’impliquant que Frédéric Dupuch et la candidate est privilégiée.
L'Humanité
L’ex-DRH qui cuisine les épluchures
Un jour avecAprès un burn out, Frédérique Chenevier-Triquet a quitté le monde du consulting pour cultiver ses valeurs dans la restauration.
Kareen Janselme« B ienvenue dans mon micro-restau ! » Tout sourire, Frédérique Chenevier-Triquet porte déjà le tablier le matin, discutant menu avec son commis. Dans une cuisine de poche, Soché Ata, la cocuistot du Saisons, épluche les asperges vertes. Le soleil pointe sur la terrasse de cette rue pavillonnaire d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Pas d’open space ni de visioconférences à l’horizon. Juste une dizaine de couverts attendent le chaland. Dans une vie antérieure, Frédérique était consultante dans le cabinet de conseil américain Towers Watson. Elle avait aussi foulé pendant dix ans les tarmacs des plus grands aéroports en tant que DRH Europe du groupe Air Liquide. Avant de tourner la page il y a six ans. Il y a un siècle.
« À force de marcher au bord du précipice, on finit par tomber dedans. » À 62 ans aujourd’hui, l’ex-haut cadre se souvient de cette opportunité dans ce cabinet de conseil trouvée pour éviter de déménager sa famille ou de passer sa semaine loin des siens. Un ancien emploi quitté à regret, et un nouveau comprenant « plus de process, moins de sens, et beaucoup de bla-bla », résume-t-elle dans le jargon « corporate ». « On m’a fait de belles promesses, on m’a certifié avoir carte blanche, mais je devais systématiquement référer de toutes mes décisions à dix personnes. Puis une patronne est venue “m’aider”. Pour motiver mon équipe, elle a déclaré : “Mon bonus dépend de vos résultats.” Une entreprise sans âme… L’argent n’est pas bon à prendre quelle que soit la couleur. »
« Il faut du temps pour comprendre, ne pas reproduire»
Frédérique Chenevier-Triquet tient une année… à reculons. « Un jour, mon assistante m’a demandé si j’allais bien : je me suis mise à pleurer, sans pouvoir m’arrêter. Les rôles se sont inversés. Elle m’a prise en charge. Et je ne suis jamais revenue. » L’équipe managériale la pensait « fatiguée » , elle était usée, exténuée, « comme un vieux panier de corde dont l’anse lâche d’un coup, alors qu’une seconde avant, il tenait encore ». Elle-même est surprise du diagnostic posé par le médecin du travail : burn out. Son arrêt maladie va durer dix-huit mois. « J’ai eu de la chance, j’ai été bien suivie. Je ne me suis pas précipitée dans le métier de mes rêves. Il faut du temps pour comprendre, ne pas reproduire. » L’ex-directrice passe un CAP. Mais le syndrome de l’imposteur la guette. « Je l’ai toujours eu. Même en tant que DRH quand je dirigeais une équipe de 50 personnes. Comme beaucoup de femmes, je crois. J’ai toujours ce sentiment de ne pas être légitime. Le problème qu’on avait avant de se reconvertir ne disparaît pas. On est juste plus heureux ! »
Alors, malgré son CAP, elle s’inscrit à l’école Ducasse, car « c’est mieux qu’un bout de papier ». Elle va affiner son geste technique dans des stages pas loin de chez elle. Mais son dernier apprentissage tombe à l’eau : le restaurateur aux abois doit fermer. Une situation qui aurait dû l’inquiéter : le chef ne s’en sort plus financièrement alors que sa table est toujours comble. Il décide de vendre le fonds de commerce une bouchée de pain. L’ex-DRH détient un petit capital depuis son licenciement. Elle se lance avant même d’être entièrement formée.
Pas question d’étrangler les fournisseurs
« J’ai ouvert au débotté, poussée par les événements. Sans connaître toutes les contraintes du métier… » Frédérique s’adapte, s’entoure. Au bout d’un an, Saisons fonctionne. La cheffe cuistot tente même de déménager pour s’étendre. Elle ouvrira finalement une deuxième adresse, Poulette, toujours à Asnières, servant 35 couverts, contre 18 pour son « premier bébé », et employant 6 salariés. Là-bas, elle n’assume « que le rôle de cheffe d’entreprise, je ne suis pas en cuisine ».
« Ici, sur un légume, on ne jette rien : les épluchures et les trognons se retrouvent dans nos bouillons, nos soupes.»
L’heure tourne, la discussion se termine avant le coup de feu. Circuit court, chasse au gaspillage : tout a été étudié pour donner du sens à ce nouveau métier qui l’a reconstruite. « Ici, sur un légume, on ne jette rien : les épluchures et les trognons se retrouvent dans nos bouillons, nos soupes. Les feuilles de betterave sont utilisées comme celles d’épinard, le jus est réalisé avec la carcasse des volailles. » Et pas question d’étrangler les fournisseurs : « Je les connais et ne négocie jamais les prix. » La patronne paie aussi des contrats de 42 heures et les heures sup, veillant à « ne pas reproduire l’esclavage du consulting à la cuisine ». Un engagement qu’elle tient à partager : le week-end du 20 au 22 mai, elle témoignera de son expérience et animera un atelier au Festival des vocations à Mirmande dans la Drôme. Elle y croisera un ex-cadre sup reconverti à la plomberie, une ingénieure devenue romancière, un cordiste, un sous-marinier… La thématique de cette première édition ? Réparer.
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[Jamet] Ukraine : la guerre… et après ?
Vladimir Poutine, passablement anachronique en notre siècle, véhicule la même conception du monde que Richelieu ou Bismarck. La politique, à ses yeux, est la continuation de la guerre, tout comme la guerre la continuation de la politique, chacune avec ses moyens propres. Se croyant investi du devoir sacré de rendre à la Russie, avec ses territoires perdus, sa grandeur passée, il croit moins au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qu’au droit des dirigeants à disposer des peuples. Par le fer et par le feu.
Ses généraux, ses conseillers et ses espions ont-ils trompé Poutine par crainte, par servilité, par incapacité ? Persuadé que ses soldats seraient accueillis en libérateurs, le locataire du Kremlin n’avait pas prévu que l’invasion de l’Ukraine se heurterait à une résistance farouche. Convaincu que son armée, rééquipée et modernisée, ferait la démonstration de sa puissance, il n’avait pas imaginé un instant qu’elle ferait plutôt celle de sa lourdeur et de son inadaptation à la mission qu’il lui destinait. Assuré de la faiblesse et de la lâcheté des régimes démocratiques, il ne pouvait croire que les pays membres de l’OTAN, fournissant en quantité armements, instructeurs et renseignements à l’Ukraine, flirteraient avec la cobelligérance.
Ajoutons qu’entrer chez le voisin les armes à la main n’était pas la meilleure façon de se présenter, et qu’il fallait être singulièrement ignorant des évolutions récentes pour penser qu’au moment même où l’Ukraine découvrait les charmes de la démocratie, à peine tempérés par la corruption, sa population pouvait être tentée par une dictature également corrompue et préférer à son président-comédien un président shakespearien.
Goliath a encore quelques atouts dans sa manche. Il faut souhaiter qu’il ne se sente pas contraint de les jouer.
Alors que nombre d’Ukrainiens doutaient encore si l’Ukraine existait vraiment, et s’ils n’étaient pas Russes autant, voire plus, qu’Ukrainiens, l’invasion lancée par Poutine est au contraire en passe de faire naître quelque chose qui ressemble fort à un État et à une nation.
Sur un autre plan, l’agression russe n’a pas seulement ranimé cette OTAN qu’on disait en état de mort cérébrale et conduit des pays jusqu’alors neutres à rejoindre ses rangs. Elle a ramené cette coalition de trente États à une finalité que l’on croyait obsolète depuis l’effondrement de l’URSS, à sa raison d’être originelle, celle d’une machine de guerre pilotée et manipulée par les États-Unis pour faire pièce à un grand pays dont nous avions pourtant intérêt à faire notre allié face aux menaces qui montent sur les confins asiatiques de l’Occident.
Où en sommes-nous ? Les mêmes experts qui prévoyaient que le Goliath russe écraserait le David ukrainien, ce qui n’a pas eu lieu, et qui constatent que David, avec sa fronde, (ses drones, ses missiles, ses hélicoptères, ses canons), tient en respect son adversaire, n’hésitent plus, depuis quelques jours, à prédire la victoire du supposé faible sur le supposé fort. C’est aller un peu vite en besogne. Goliath a encore quelques atouts dans sa manche. Il faut souhaiter qu’il ne se sente pas contraint de les jouer.
Si cette guerre qu’on nous annonce désormais longue, ne sort pas d’un cadre “conventionnel”, elle s’arrêtera, classiquement, lorsque les deux antagonistes seront à court de souffle, à bout de force, et que l’un comme l’autre renonceront à l’objectif apparemment chimérique d’une victoire totale.
Le temps cicatrisera les plaies brûlantes qu’a ouvertes cette guerre contre nature.
Alors, avec l’inventaire des immenses dégâts matériels, moraux et humains consécutifs au conflit, viendra le temps de la nécessaire reconstruction. Alors, le peuple ukrainien et le peuple russe, prendront conscience que la guerre qu’ils se sont faite est d’abord une guerre entre peuples frères, une guerre civile. Alors sonnera l’heure de la réconciliation.
Eh quoi, dira-t-on, sur les tombes à peine refermées des soldats morts au combat et des innocents massacrés ? La paix, après tant de viols, de tortures, d’atrocités inexpiables, de crimes impardonnables ? Mais oui. Quel Français, en 1871, en 1918, en 1945, et surtout quel public français, aurait supporté l’idée même d’une réconciliation avec l’Allemagne ? Or, les liens culturels, historiques, politiques, linguistiques, affectifs, économiques, génétiques, que le temps a tissés entre l’Ukraine et la Russie, à travers mille vicissitudes, sont d’une autre solidité, d’une autre trempe, d’une autre nature que ceux qui ont persisté malgré les drames et les guerres entre les deux peuples que sépare le Rhin.
Tchekhov, Gogol et Tchaïkovsky sont-ils Ukrainiens ? Oui. Sont-ils Russes ? Oui. Poutine passera, et même Zelensky. Le temps cicatrisera les plaies brûlantes qu’a ouvertes cette guerre contre nature. Alors on cessera de jouer à ce jeu puéril qui voudrait nous faire croire que Kiev et Kyiv, Lvov et Lviv, Kharkov et Kharkiv sont des villes différentes. Alors les Olexander admettront qu’ils s’appellent aussi Alexander, les Tetyana Tatiana et les Volodymyr Vladimir.
BBC
Why the volatile price of aluminium matters
By Chris BaraniukTechnology of Business reporter
At a small brewery in Nevada in the US, thousands of stockpiled aluminium cans sit waiting to be filled.
Until they're topped up with beer and shipped out to retailers, they won't earn Wyndee Forrest, co-founder of the CraftHaus Brewery any money. But she says the business was forced to hoard the cans.
"We are now sitting on a good three months of stock as an insurance policy," she explains.
The firm used to keep just one month's worth supply of cans in stock but given the turbulence in the aluminium market, she is worried suppliers will not be able to meet delivery dates.
The price of the containers has risen roughly 18%, a headache for Ms Forrest and her colleagues, who have also faced soaring delivery costs.
Aluminium is used in a bewildering variety of products - from door frames to aircraft.
While the benchmark price for aluminium traded on the London Metal Exchange has dropped back in the last two months, it remains more than 65% above pre-pandemic levels.
Demand for aluminium fluctuated during the pandemic. Sales of the metal fell at the start during lockdowns as workers had to stay at home but then ratcheted up again as many countries exited lockdown, says Uday Patel, senior research manager at Wood Mackenzie.
That left stocks of aluminium in warehouses depleted.
More technology of business:
Russia's invasion of Ukraine has tightened supplies further and pushed the price higher still.
"A lot of buyers of aluminium in Europe are almost self-sanctioning and refusing to touch Russian aluminium if they can," says Mr Patel.
But even prior to the conflict, soaring energy prices were already causing headaches at aluminium smelting facilities - the invasion worsened the situation.
US firm Alcoa recently decided to shutter one smelting facility in Spain for two years, until 2024, because of what it called "exorbitant energy prices". Other smelters have shut down or reduced output in recent months, too.
Mr Patel says consultancy, Wood Mackenzie, estimates that Europe will lose about 900,000 tonnes of primary aluminium production in 2022.
"Unlike some of the other base metals, aluminium is highly susceptible to shifts" in energy prices says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm, Romco Group.
This is because nearly half of the price of primary aluminium comes from the energy costs incurred in producing it, he says. The electrolysis process, is energy intensive - electricity is used in the extraction of aluminium from aluminium oxide, which itself comes from the aluminium ore, or bauxite, mined out of the ground.
It is difficult to overstate how important aluminium is to the global economy, it is vital in the production of energy efficient vehicles, for instance.
"Sorry, it's gone up, it's gone up again!" - this is what Colin Shorney, managing director at Dudley's Aluminium, a Welsh manufacturer of windows, doors and facades, says he has found himself telling his clients recently about the cost of his core material.
"I've been in the industry 30 years," he tells BBC News. "I've not ever seen anything like this in terms of the instability of the raw material price."
Mr Shorney's products go into all kinds of buildings, from schools to police stations. But one major hotel chain, he says, is putting an upcoming project on hold because of the rising cost of materials.
And at the same time businesses are facing other cost increases that compound the aluminium problem.
Back in Nevada, Ms Forrest, for one, explains that she used to routinely buy her cans from a supplier in California.
"It was about $300 (£239) to ship one pallet of cans to us," she says. "We ordered another pallet of cans, five days later, it was $3,000… That was shocking."
CraftHaus has since switched to ordering cans from a supplier based closer to home instead - to try and ensure shipping costs remain manageable for the firm.
So, what is the outlook for the rest of the year? Mr Wildie thinks supply constraints of aluminium will likely continue for some time. Firms such as his, that recycle aluminium are "filling the gap" at the moment, he explains. Romco Group's revenue surged 330% year-on-year in 2021.
Although the global aluminium supply continues to be tight, demand could potentially cool significantly in the coming months. Fears of a coming recession have already spooked some aluminium buyers in the US and Norsk Hydro, a large Norwegian producer of aluminium that clocked record profits in the last quarter, says the outlook is tinged with "uncertainty".
Mr Patel adds that Wood Mackenzie too is forecasting a slowdown in the global economy, which naturally could reduce demand and production of aluminium on a large scale.
The weather is, admittedly, already stormy, for practically anyone trying to get hold of this important metal for a project.
"I'm personally experiencing this," adds Mr Patel. "We're planning to put a big sliding door in our extension."
While he put the order for the aluminium-framed door through months ahead of time, he says he can't be certain when it will arrive.
Reflecting on this, and the current hefty cost of construction materials in general, Mr Patel adds, "When these things happen, you start panicking a little bit."
L'Humanité
Pas assez de HLM en Île-de-France
Camille BauerLogement social Le nombre de HLM agréés en Île-de-France en 2021 est en hausse de 14 % par rapport à 2020, avec 22 992 logements sociaux, a indiqué le 12 mai l’Aorif, qui regroupe les bailleurs de la région. Cette amélioration est toutefois à relativiser, après une baisse continue de la production depuis cinq ans, amplifiée en 2020 par la crise sanitaire. Ces chiffres sont très insuffisants pour répondre aux besoins en région parisienne : les prix des loyers battent des records et 740 000 ménages sont demandeurs d’un logement social. L’objectif de plus de 30 000 logements par an construits fixé par le Fonds national des aides à la pierre (Fnap) ne devrait pas être atteint en 2022, compte tenu du prix du foncier, des coûts de construction et des ponctions exercées par le gouvernement Macron sur la trésorerie des HLM. C. B.
HLMlogement social Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Traitement médiatique spécial pour l’État juif
Mon article s’adresse aux gens de bonne foi que j’entends prendre à témoin. Il ne sera ici qu’essentiellement factuel. Je veux montrer à travers le énième avatar du conflit israélo-palestinien – la mort tragique d’une journaliste palestinienne travaillant pour Al Jazeera – le traitement médiatique particulier appliqué à Israël. Le seul pays au monde où, dans la “France Inter”, les individus qui assassinent les civils à la hache ne sont pas des terroristes mais plus aimablement des assaillants.
Nul ne sait au moment où ces lignes sont écrites qui est responsable de la mort par balles de Shireen Abu Akleh dans la ville cisjordanienne de Jénine lors d’échanges de tirs opposant des soldats israéliens à des combattants arabes palestiniens. Je n’exclus a priori aucune hypothèse, mais je souhaite seulement décrire le narratif médiatique du drame.
Lorsque la mort de la journaliste a été connue, immédiatement les radios de l’audiovisuel public français ont annoncé péremptoirement le mercredi matin et sans aucune vérification préalable que c’était l’armée israélienne qui avait tué la journaliste. C’est de cette manière, que France Inter, dans ses éditions de 7 heures et de 8 heures a annoncé la nouvelle. Sans même l’usage du conditionnel prudent de rigueur, et sur la seule foi des affirmations d’Al Jazeera et des Palestiniens. Le Monde a procédé de même avant de modifier ses titres. Ce n’est qu’à partir de 11 heures que la radio publique a condescendu à évoquer les dénégations du Premier ministre israélien.
En ce qui concerne France Inter, celle-ci n’a pas estimé devoir présenter à ses auditeurs mystifiés ses excuses pour des informations erronées.
Mais le mal était fait pour tous les auditeurs partis à leur travail. Plus tard encore, on apprit que l’Autorité palestinienne refusait la proposition israélienne de faire expertiser la balle mortelle par un organisme conjoint. Le Monde, depuis, reproche à Israël de ne pas accepter une enquête onusienne. Le quotidien a la mémoire aussi sélective que courte. Il a oublié la Commission de cet aréopage menée par le juge Goldstone chargée d’enquêter sur le conflit entre le Hamas et Israël à Gaza. Celle-ci conclut à la responsabilité israélienne. Quelques mois après, le juge Goldstone présenta ses excuses et reconnut que c’était le Hamas qui portait la responsabilité du conflit et des exactions contre les civils, et non Israël, mais ici encore il était évidemment trop tard…
En ce qui concerne France Inter, celle-ci n’a pas estimé devoir présenter à ses auditeurs mystifiés ses excuses pour des informations erronées.
Je quitte à présent l’examen des faits objectifs pour mes commentaires subjectifs assis sur des éléments indiscutables. Je n’ai aucun doute que France Inter et le Monde ont agi ainsi car leur désir idéologique irrépressible d’accabler Israël était plus fort que leurs obligations professionnelles et déontologiques. Le plaisir avant le devoir. Peu importe que la télévision qatarie qui diffuse à l’occasion des prêches d’islamistes adorateurs d’Hitler tels que Quardawi soit à peu près aussi fiable que les médias russes accablés de mépris et proscrits. Idem pour les “témoins palestiniens” parties prenantes au conflit. Il était trop savoureux de croire religieusement leurs accusations comme parole d’Évangile.
Le Juif israélien étant honni, non comme autrefois le Juif diasporique comme un métèque apatride, mais comme un blanc au carré.
Deux portraits de journalistes, à la manœuvre, pour comprendre dans quel bain de bienveillance baigne l’État juif. Alice Froussard, journaliste à RFI et à Radio France, déjà sanctionnée par le CSA pour un fake au détriment d’Israël, vient d’approuver un tweet dans lequel Israël est un État “répugnant”. Benjamin Barthe, ancien correspondant du Monde en Israël, aujourd’hui responsable du Desk Proche-Orient, marié à une activiste palestinienne, vient de publier un article dans lequel il s’insurge que l’Autorité palestinienne soit sanctionnée par l’Europe pour avoir publié des ouvrages scolaires antisémites. Le méchant rapporteur responsable était un Hongrois de droite… À quelqu’un qui écrivait sobrement : « Israël hait, tue, nie l’humanité des autres, produit l’oppression, le mensonge et la mort », Barthe répond : « Well said my friend. » Qu’attendre d’un tel homme du monde ?
L’audiovisuel public et le Monde ont la même idéologie et la même sémantique. Dans un seul pays du monde, je l’ai dit, les terroristes sont des “assaillants”. Le terrorisme n’existe pas plus en Israël que l’extrême gauche en France. Raison pourquoi, le Hamas, le Jihad islamique ou encore le FPLP, ne sont pas pour eux des organisations terroristes, mais seulement “islamistes” quoique tenues pour telles par la France, l’Europe ou les États-Unis. Pire encore, quand l’assassin n’agit même pas par nationalisme, comme récemment, mais au nom de l’État islamique, il n’est toujours pas un “terroriste” mais encore et toujours un “assaillant”.
À ce stade, je n’affirme aucunement qu’il s’agisse directement d’antisémitisme. Car l’idéologie gauchisante que je pointe déteste Israël en tant qu’État-nation occidental qui défend bec et ongle son existence et ses frontières. Le Juif israélien étant honni, non comme autrefois le Juif diasporique comme un métèque apatride, mais comme un blanc au carré. Pire encore qu’un Français nationaliste. La trahison du pauvre juif sans défense en pyjama rayé. Donc vénéré, pour ne pas écrire regretté.
Une dernière remarque, et non des moindres : puis-je dire que j’ai peine à comprendre que la mort dramatique et pour l’heure inexpliquée d’une journaliste d’une télévision qatarie indigne infiniment davantage que l’assassinat terroriste de trois juifs la semaine passée ? À moins que je ne le comprenne que trop.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Renault quitte la Russie, ses actifs restent la propriété de Moscou
McDonald’s se retire complètement de Russie
Le géant de la restauration rapide a annoncé se retirer définitivement de Russie, relate Le Figaro. McDonald’s compte ainsi vendre l’ensemble de ses activités dans le pays. Le PDG du groupe McDonald’s, Chris Kempczinski, a indiqué dans un communiqué dont se fait l’écho Le Figaro : « Nous sommes engagés envers notre communauté mondiale et devons rester inflexibles quant à nos valeurs. » L’enseigne avait déjà fermé tous ses établissements en Russie en mars dernier.
Renault officialise sa sortie de la Russie
En raison de l’offensive russe menée en Ukraine, le constructeur automobile français a officialisé la fin de sa présence en Russie. Renault avait déjà suspendu ses activités le 23 mars dernier, rappelle BFM TV. Malgré sa sortie, le groupe va devoir laisser ses actifs à la Russie, dont elle est désormais propriétaire. Le ministère russe de l’Industrie et du Commerce a confirmé ces informations ce lundi 16 mai : « Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou. » C’est en tout cas une « décision difficile mais nécessaire » pour le PDG de Renault, Luca de Meo.
Un hôpital ciblé par les troupes russes
À Sievierodonetsk, dans la région de Louhansk, un hôpital ukrainien a été visé, dimanche 15 mai, par des frappes de la part de l’armée russe. Selon le gouverneur de la région de Louhansk, neuf civils ont été blessés à l’issue de ces tirs, relate BFM TV. Le gouverneur a ajouté : « Ces derniers jours, les Russes ont lancé 11 attaques d’artillerie sur Sieverodonetsk. » En plus de l’hôpital, des « maisons, une usine chimique, une école » ont également été touchées.
La Suède veut candidater à l’Otan
Dimanche 15 mai, la Première ministre suédoise Magdalena Andersson a estimé qu’une candidature commune à l’Otan avec la Finlande était ce qu’il y avait de « mieux » pour la Suède, et pour maintenir sa sécurité face à l’offensive russe, relate TF1 Info. La Première ministre suédoise est attendue ce lundi 16 mai au Parlement afin de s’assurer « d’un large soutien parlementaire pour une candidature à l’Otan ». Le parti social-démocrate au pouvoir a d’ailleurs approuvé une candidature à l’Otan. « Ensuite nous pourrons prendre une décision du gouvernement », a déclaré Magdalena Andersson.
Valeurs Actuelles
Allemagne : le parti d’Olaf Scholz défait dans les urnes en Rhénanie après une élection locale
Le parti du chancelier allemand n’a pas fait l’unanimité. À l’issue d’élections locales en Rhénanie du nord-Westphalie, le parti social-démocrate SPD, au pouvoir avec Olaf Scholz, a nettement perdu dans les urnes face aux conservateurs de la CDU. Comme le relate BFM TV, dimanche 15 mai, cette importante région d’Allemagne élisait dimanche son parlement. Et d’après de premières estimations, le parti d’Olaf Scholz n’est pas en vogue, contrairement aux conservateurs. Le SPD a récolté 28 % des suffrages contre 35 % pour les chrétiens-démocrates, qui détiennent la Rhénanie depuis 2017. Le parti social-démocrate avait également perdu dans une autre région du nord, Schleswig-Holstein, peu de temps avant.
Une alliance avec les écolos ?
Pour pallier à cette défaite, le SPD pourrait bien s’allier aux écologistes allemands. Les Verts ont rassemblé 18 % de voix lors de l’élection locale en Rhénanie. En revanche, ce scénario ne serait pas plébiscité par la CDU qui ne va pas reconduire son alliance régionale avec les libéraux du FDP. Le parti a fait 5,5 % dans les urnes et connaît une chute de 7 points ces cinq dernières années.
Il est notamment reproché au pouvoir allemand mené par Olaf Sholz sa discrétion concernant la guerre en Ukraine. Cette élection locale prouve toutefois qu’il y a de l’espoir pour les conservateurs. Depuis le départ d’Angela Merkel, la CDU est à nouveau un parti d’opposition après 16 ans de règne, rappelle BFM TV. Son nouveau leader, Friedrich Merz, compterait bien candidater pour devenir à son tour chancelier en 2025.
New York Times - World
In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage
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Hong Kong Dispatch
In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.
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By Vivian Wang and Joy Dong
HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.
It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.
It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.
Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.
The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”
But that plainness is the point.
In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.
For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.
There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.
“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.
Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.
The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)
Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.
The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.
Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.
“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.
Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.
Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.
So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.
Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.
“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.
To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.
Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.
“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”
Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.
Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.
Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.
The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.
And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”
Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.
Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.
That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.
She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.
“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”
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Etats-Unis : une fusillade dans une église en Californie fait de “multiples victimes” dont au moins un mort
Un deuxième drame a marqué le week-end. Dimanche 15 mai, une fusillade a été commise dans une église du comté d’Orange, en Californie, aux Etats-Unis. Il s’agit d’une église située à Laguna Woods, une communauté de retraités installée dans la partie sud du comté. D’après un premier bilan, relayé par Le Parisien, une personne serait décédée et quatre autres blessées gravement. Les forces de l’ordre locales ont également arrêté un individu à l’issue de cette fusillade.
Les premières informations
C’est dans l’après-midi que les faits se sont produits. Vers 14 heures, heure locale, le département du shérif du comté d’Orange a donné l’alerte concernant la fusillade, affirmant que des tirs avaient retenti dans une église de Laguna Woods. Les autorités font état de « multiples victimes », relate Le Parisien. Sans donner davantage d’informations, le département du shérif local a indiqué avoir « arrêté une personne et récupéré une arme qui pourrait être impliquée » dans le drame.
La tuerie raciste de Buffalo
Cette fusillade mortelle intervient au lendemain d’une première, commise dans un supermarché à Buffalo, dans l’État de New York. Samedi 14 mai, un jeune homme lourdement armé a ouvert le feu, tuant au moins dix personnes et faisant trois blessés, relate Le Monde. L’assaillant a rapidement été arrêté par la police. Onze Afro-américains ont été touchés par les coups de feu. Le procureur local du comté, John Flynn, a annoncé que le suspect serait inculpé pour meurtre avec préméditation, avant que le FBI n’ouvre une enquête pour crime « à motivation raciale ».
New York Times - World
Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past
Israel Dispatch
The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.
Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times
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By Patrick Kingsley
MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.
Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.
“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”
In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.
Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.
In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.
“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”
For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.
Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.
LEBANON
Mediterranean
Sea
SYRIA
Mi’ilya
Sea of
Galilee
Haifa
Jordan
WEST
BANK
Tel Aviv
Jerusalem
ISRAEL
20 Miles
By The New York Times
Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.
“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”
The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.
A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.
“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”
So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.
Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.
The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.
Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.
Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.
For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.
But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.
“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”
Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.
But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.
Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.
Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.
Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.
Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.
“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”
Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.
After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.
Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.
“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.
Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.
“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”
But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.
Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.
What if his siblings were right?
Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.
For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.
Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.
But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.
“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”
Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.
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Guerre en Ukraine : la Finlande a officiellement demandé son adhésion à l’Otan
La Suède conditionne sa candidature à celle de la Finlande
Magdalena Andersson, Première ministre suédoise, a conditionnée à celle de son voisin finlandais. Une candidature commune à l’Otan avec la Finlande est ce qu’il y a de « mieux » pour la Suède et sa sécurité, a-t-elle déclaré ce dimanche 15 mai, alors que sa majorité sociale-démocrate vient de donner son accord à un revirement historique de la politique internationale suédoise.
La dirigeante suédoise se rendra lundi au Parlement « pour (s)’assurer d’un large soutien parlementaire pour une candidature à l’Otan » et « ensuite nous pourrons prendre une décision du gouvernement », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.
L’ambassade des Etats-Unis bientôt de retour à Kiev
Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, a annoncé que les États-Unis vont rouvrir leur ambassade à Kiev et reprendre leurs opérations « très bientôt ».
Les États-Unis affirment soutenir « fortement » les adhésions de la Finlande et de la Suède à l’Otan
Dimanche 15 mai, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré que les Etats-Unis « soutiennent fortement » les demandes d’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande, et se disent « confiant dans un consensus » prochain entre les 30 membres de l’Alliance atlantique, indique BFMTV.
La candidature de la Finlande et de la Suède est la preuve qu’une agression « ne paie pas », estime l’Otan
La candidature annoncée de la Finlande et de la Suède à l’adhésion de l’Otan constitue la preuve qu’« une agression ne paie pas », a estimé ce dimanche le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, relate BFMTV.
Le commissaire européen Thierry Breton se dit favorable à une mutualisation des achats énergétiques en Europe
Dimanche 15 mai, le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton s’est prononcé favorablement à une mutualisation dans l’approvisionnement énergétique au sein de l’Union européenne. « On en a parlé pour les vaccins, j’en ai parlé pour les semi-conducteurs, on en parle désormais pour l’énergie… On ne peut réagir qu’au niveau continental et en solidarité, donc oui il faudra des politiques de mutualisation et d’achats en commun », a-t-il déclaré, selon BFMTV.
L’Otan assure que la Turquie n’a pas l’intention de « bloquer » l’adhésion de la Finlande et de la Suède
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg assure que la Turquie n’a pas l’intention de « bloquer » l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, selon BFMTV. « Nous allons répondre aux préoccupations de la Turquie de manière à ne pas retarder l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan », a-t-il ajouté.
Les États-Unis vont voter une nouvelle aide de 40 milliards de dollars à destination de l’Ukraine
Une nouvelle aide de 40 milliards de dollars va être votée par le États-Unis, a annoncé ce dimanche le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, rapporte BFMTV. De quoi « réitérer l’engagement infaillible (des Etats-Unis) pour l’Ukraine », a-t-il ajouté.
À Abou Dhabi, Emmanuel Macron et le président des Émirats expriment « leurs préoccupations » sur le conflit ukrainien
Le président de la République est en déplacement à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, ce dimanche 15 mai, à l’occasion de l’hommage au cheik Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, président émirati décédé vendredi 13 mai. Le nouveau président des Emirats, Mohammed ben Zayed Al Nahyane, et Emmanuel Macron se sont entretenus et ont exprimé ce dimanche « leurs préoccupations » à propos du conflit ukrainiens, redoutant les conséquences « sur l’énergie et la sécurité alimentaire mondiale », indique l’entourage du chef d’État français, selon BFMTV.
La Finlande a décidé de demander son adhésion à l’Otan
La Finlande a pris la décision de demander son adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, ont annoncé dimanche le président et la première ministre du pays nordique, indique Le Monde. « C’est un jour historique. Une nouvelle ère s’ouvre », a déclaré le président finlandais, Sauli Niinistö, lors d’une conférence de presse, ce dimanche 15 mai. Ce choix met fin à une politique de non-alignement militaire et de neutralité vis-à-vis de la Russie depuis le traité d’amitié signé par les deux pays en 1948.
La Russie aurait perdu un tiers de ses forces armées terrestres déployées au début de l’invasion en Ukraine
La Russie aurait perdu environ un tiers de ses forces armées terrestres qui avaient été initialement déployées au début de l’invasion ukrainienne, en février, indique les renseignements britanniques, selon une information de CNBC publiée le samedi 15 mai. Le ministère britannique de la Défense a déclaré samedi que, dans les conditions actuelles, « il est peu probable que la Russie accélère considérablement son rythme de progression au cours des 30 prochains jours », rapporte CNBC.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 15 May 2022
Find out more about the UK government’s response: https://t.co/VBPIqyrgA5
🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/n6dBVZHAos
— Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) May 15, 2022
L’OTAN et Zelensky saluent la victoire de l’Ukraine à l’Eurovision
Le secrétaire général délégué de l’Otan, Mircea Geoana a jugé, dimanche 15 avril, que la victoire de l’Ukraine au concours de l’Eurovision montre « l’immense soutien du public, dans toute l’Europe » pour le pays attaqué par la Russie. « Bien sûr, la chanson était magnifique, elle est magnifique », a-t-il ajouté, selon Le Monde. De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a déclaré être « sûr que le chœur victorieux dans la bataille contre l’ennemi n’est pas loin », promettant d’organiser « un jour » l’Eurovision dans une Marioupol « libre, pacifique et reconstruite ».
La Finlande va officialiser aujourd’hui sa candidature à l’Otan
La Findlande doit officialiser sa candidature à l’Otan ce dimanche 15 mai, alors qu’une réunion décisive du parti au pouvoir en Suède a lieu, en vue d’une probable demande d’adhésion commune des deux pays, indique Le Figaro. «Nous espérons pouvoir envoyer nos candidatures cette semaine, ensemble avec la Suède. Ils ont leur propre processus mais j’espère que nous prendrons les décisions au même moment», a déclaré samedi 14 ai la première ministre finlandaise Sanna Marin. Le président finlandais Sauli Niinistö et Sanna Marin doivent annoncé la décision d’Helsinki, à l’occasion d’une conférence de presse qui se déroulera à 13h.
Zelensky évoque une situation « très difficile” dans le Donbass
« La situation dans le Donbass reste très difficile. Les troupes russes tentent d’y obtenir au moins une victoire », a déclaré samedi 14 mai le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, selon BFMTV. Et d’ajouter : « Petit à petit, nous forçons les occupants à quitter nos terres ». Selon l’Institut américain d’étude de la guerre (ISW), Vladimir Poutine souhaiterait « annexer le sud et l’est de l’Ukraine à la Fédération de Russie dans les prochains mois ».
New York Times - World
Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo
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Cairo Dispatch
Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
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By Vivian Yee
CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.
The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.
As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.
Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.
By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.
Much of it will soon be gone.
The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.
“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”
“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”
Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).
Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.
Mediterranean Sea
City of the Dead Cemeteries
SALAH SALEM ST.
EGYPT
EASTERN
CEMETERY
Cairo
New
Capital
40 miles
Cairo
MOKATTAM
HILLS
Nile
SOUTHERN
CEMETERY
EGYPT
OLD CAIRO
75
Map data from OpenStreetMap
1 mile
By The New York Times
Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.
“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.
The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.
After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.
Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.
The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.
The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.
Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.
Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.
In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.
“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”
The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.
But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.
Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.
“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”
He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.
Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.
While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.
It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.
“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”
So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.
Nada Rashwan contributed reporting.
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Croatie : plusieurs milliers de personnes mobilisées contre l’avortement à Zagreb
Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Zagreb, la capitale croate, à l’occasion d’une marche contre l’avortement, samedi 14 mai, indique Le Monde. Les pancartes brandies lors de la septième « marche pour la vie » annuelle arboraient des slogans en défaveur de cette pratique. « Les enfants non nés, la minorité la plus menacée en Croatie » ou « Les vies non nées comptent aussi », pouvait-on lire sur les écriteaux des nombreux parents et enfants venus à la marche, note Le Monde. « Nous soutenons la vie, les valeurs morales, les valeurs données par Dieu », a déclaré une économiste, Maja Ivic, descendue dans la rue avec ses deux enfants.
Une polémique deux jours plus tôt
Une autre mobilisation avait eu lieu deux jours plus tôt, en soutien à Mirela Cavadja, une femme ayant bataillé pour obtenir l’autorisation d’avorter de son fœtus atteint d’une maladie. En avril, cette mère était alors au sixième mois de sa grossesse quand elle a appris des médecins que son fœtus était atteint d’une tumeur cérébrale. Quatre hôpitaux de Zagreb avaient alors refusé sa demande d’avortement.
Ce n’est qu’après la pression de l’opinion publique que la commission médicale a autorisé le recours à cette intervention, indique Le Monde. En creux de la polémique, se pose la question de la fragilité du droit à l’avortement dans un pays où 90% des habitants sont catholiques, et où beaucoup de médecins font valoir leur objection de conscience pour refuser de pratiquer cet acte médical.
New York Times - World
Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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L'Humanité
Bavure policière à Saint-Denis
Violences La police municipale de Saint-Denis a blessé une fillette de 8 ans, le 6 février, en chargeant sans raison des supporters de l’équipe de football du Sénégal, a révélé le Monde dans son édition du 14 mai. Elle aurait ensuite refusé d’appeler les secours, malgré les supplications de sa mère. Selon le journal, qui s’appuie sur une vidéo de 13 minutes montrant toute la scène, la situation aurait encore dégénéré avec l’arrivée de deux policiers en civil. Alors qu’il restait sept personnes, l’un d’eux a jeté une grenade lacrymogène en criant : « Messieurs, cadeau ! » La scène se termine par des tirs de LBD. Ce scandale questionne la stratégie du tout sécuritaire du maire PS de la ville, Mathieu Hanotin. La petite fille devra, elle, subir des traitements pendant des années, avec des risques de séquelles à vie. C. B.
BBC
Ukraine Eurovision win: Presenter hosting from bunker jumps for joy
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A Ukrainian Eurovision commentator had to cover the contest from a bunker in Kyiv, as there were fears the broadcast could be interrupted.
As Ukraine claimed victory, thanks to a massive outpouring of popular support throughout Europe, Timur Miroshnychenko could be seen going wild after his country was announced as winner of the song contest.
He told BBC Breakfast that he hopes Ukraine will be able to host the contest next year.
Valeurs Actuelles
Stagflation : cette menace qui devient réalité
Stagflation… le mot est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Trois syllabes, mélange de stagnation et d’inflation, et surtout une horreur économique aux multiples conséquences (chômage de masse, faillites… ) qui nous ramène dans les années 1960 au Royaume-Uni, où ce mot a été inventé, et dans les années 1970 en France, après le premier choc pétrolier (lire l’encadré). Sa définition ? Une faible croissance associée à une forte hausse des prix, constatée de manière durable, au moins sur plusieurs trimestres… Pour certains économistes, cela doit également s’accompagner d’un taux de chômage élevé alors que, dans une logique purement keynésienne, seul un niveau d’emploi important, et donc des salaires conséquents, se traduit par une hausse des prix.
C’est à peu de chose près la situation que connaît la France actuellement (au chômage près, même si son taux en France reste toujours supérieur à la moyenne européenne). Sans doute est-il encore (un peu) trop tôt pour parler de stagflation dans notre pays, mais il semblerait bien que nous nous dirigions droit dessus ; et de manière sévère, car la récente crise sanitaire a amplifié, de manière indolore avec l’aide et la bienveillance des banques centrales, dont celle de la Banque centrale européenne (BCE), les faiblesses de notre économie. Or, il est bien connu que « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », résume fort justement Warren Buffett. D’autres pays européens, comme l’Allemagne, seraient dans une configuration un peu plus dégradée.
Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné.
Mais revenons aux fondamentaux économiques français. Le problème, c’est qu’au premier trimestre, on ne peut même pas évoquer une faible hausse de notre richesse nationale ; il faut au contraire parler de croissance nulle, comme l’a constaté l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, avec des détails particulièrement inquiétants. La consommation des ménages a ainsi reculé de 1,3 % après une hausse de 0,6 %, la production totale ralentit et l’investissement est faible. Certains économistes apparaissent bien plus sombres : « En réalité, le PIB baisse de 0,05 % et les indicateurs avancés montrent l’effondrement de la confiance des ménages et une baisse de la consommation pour le prochain trimestre, constate Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. Or, deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, ce n ‘est plus une stagnation, mais une récession. » Christopher Dembik, directeur de la recherche du groupe Saxo Bank, acquiesce : « Les derniers indicateurs français, produit intérieur brut et production industrielle, montrent un brutal ralentissement économique. Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné. »
Le mois d’avril s’est terminé sur une hausse des prix de 4,8 % (sur un an glissant), après 4,5 % le mois précédent. Cela dit, pour comparer l’évolution des prix en France avec celle enregistrée dans les autres pays de l’Union européenne, il conviendrait plutôt de prendre l’indice des prix à la consommation harmonisé, et là, la comparaison est encore moins flatteuse pour notre pays, car la hausse des prix est un peu plus importante : 5,4 %. Quoi qu’il en soit, si nos voisins européens ont une meilleure croissance (la richesse produite dans la zone euro a progressé de 0,2 % au premier trimestre), leur inflation est bien plus forte : + 7,5 % en mars.
“La guerre en Ukraine a bon dos”
Reconnaissons que notre pays s’en sort un peu mieux que les autres de la zone euro, grâce à l’action du gouvernement de Jean Castex, qui a mis en place le (coûteux) bouclier tarifaire (qui va peser d’autant dans les comptes publics) et qui a limité de fait la hausse des prix énergétiques pour les consommateurs. Face à de nombreuses menaces géopolitiques, les ménages ont également décidé de limiter leur consommation.
Inflation et croissance nulle… Ces deux phénomènes sont intimement liés comme nous l’avons évoqué à maintes reprises dans ces colonnes ; ils trouvent leur origine dans le conflit russo-ukrainien, lequel a eu pour conséquence une hausse des prix de l’énergie (+ 26,6 % en un an) et de l’alimentation (+ 6,6 % pour les produits frais). « La guerre en Ukraine a bon dos ; cela fait des mois que je prévenais du risque inflationniste et on me riait au nez », se souvient Marc Touati. Il rappelle que la hausse des prix a démarré dès 2021 : « L’erreur mondiale a été de continuer à faire tourner les planches à billets en 2021 alors que la pandémie refluait et d’augmenter la dette publique, en France comme ailleurs : cette gabegie a mené à ce que le piège se referme maintenant. »
Mais l’inflation s’explique également par les nombreuses perturbations du commerce international, qui n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant-crise : « Le manque de conteneurs ne sera pas résorbé avant 2023 ; quant à la politique zéro Covid en Chine, l’impact économique sera important. Il faudra donc s’habituer à des niveaux élevés d’inflation ces prochaines années », explique Christopher Dembik, pour qui le risque de stagflation est bel et bien réel.
Si ce phénomène devait se concrétiser, les conséquences seraient alors terribles pour l’économie et notamment en France. Certes, d’un côté, les grandes entreprises internationales sont parfaitement capables d’encaisser les différentes hausses de coûts (dont celui de l’énergie) et d’ajuster leurs charges pour limiter les effets sur leurs comptes (et leurs cours de Bourse). Mais ce n’est pas du tout le cas des ETI et des PME : un quart d’entre elles pourraient être laminées par l’existence d’une inflation élevée persistante.
“Un petit jeu dangereux avec l’extrême gauche”
« Dans ces entreprises, les managements n’ont jamais connu de tels niveaux d’inflation », constate Christopher Dembik. Ce qui pourrait être problématique pour les solutions à mettre en œuvre. Particulièrement touchés, les sous-traitants du secteur automobile : ces entreprises seront de plus en plus confrontées à la rareté des matières premières, aux hausses de salaires et surtout à la pression constante de leurs clients pour diminuer leurs marges.
Des conséquences sont aussi à craindre chez les consommateurs et notamment chez les 15 à 20 % les plus vulnérables. Ce seront les premiers à subir la poursuite de la hausse de la facture énergétique. Avec une vraie crainte d’appauvrissement chez ceux qui n’auront pas pu obtenir de hausses salariales et qui, dès lors, verront leur pouvoir d’achat continuer à péricliter. De leur côté, les épargnants ne sont pas plus préservés. Avec le retour de l’inflation, ils perdent de l’argent sur les produits financiers à taux fixe tandis que bon nombre ont aussi délaissé les marchés actions.
La situation devrait encore se compliquer davantage, car la BCE a annoncé qu’en réponse à l’inflation, elle allait augmenter ses taux, en juillet et en septembre. En fait, pour beaucoup d’économistes, elle devrait agir en 2022 et 2023. Déjà, l’OAT à 10 ans, qui sert de référence, est passée de 0 à 1,5 % en quelques mois, ce qui est très mauvais pour les finances françaises : une hausse d’un point augmente la dette publique de 39 milliards d’euros en dix ans.
Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite
« Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite, anticipe le président du cabinet ACDEFI. Regardez ce qui se passe aux États-Unis où les taux à long terme sont déjà passés à 3 %. » Mais bon nombre de professionnels redoutent également que ce ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, car le geste de la BCE – elle a tardé à reconnaître que l’inflation n’allait pas disparaître du jour au lendemain – sera moindre que celui de la Réserve fédérale américaine.
« On entre dans une spirale très dangereuse, poursuit Marc Touati. L’inflation casse le pouvoir d’achat et les banques centrales ne peuvent plus faire tourner la planche à billets. Les taux montent, ce qui limite le crédit, donc l’investissement et l’activité économique patine… »
Voilà les vrais risques de la stagflation en France : une inflation toujours aussi forte, une croissance nulle, voire une récession accompagnée d’un taux de chômage important et à des taux d’intérêt élevés. Autant dire un cocktail explosif. Et cerise sur le gâteau, un risque politique typiquement français lié aux législatives. « La montée de l’extrême gauche est son alliance avec le PS sont particulièrement dangereux, explique Marc Touati. Si Mélenchon gagne aux législatives, les taux s’envoleront à 7 %, voire atteindront 10 % ! »
L'Humanité
Dépakine : Sanofi condamné
Alexandra ChaignonJustice Le groupe français Sanofi a été condamné par le tribunal de Nanterre à indemniser à hauteur de 450 000 euros une famille dont la fille, exposée à la Dépakine in utero, est née en 2005 avec des malformations. Le tribunal a estimé que le risque de troubles autistiques en lien avec la Dépakine était connu du laboratoire, au moins en 2005, et qu’en conséquence cela devait être mentionné dans la notice, selon le jugement consulté samedi par l’AFP. « Cette décision (…) marque un tournant pour la reconnaissance individuelle de chacun des enfants exposés à la Dépakine », a réagi l’avocat de la famille, Me Charles Joseph-Oudin. À Nanterre, ce dossier est le premier d’une longue série à être jugé au fond. En tout, le tribunal est saisi de 23 dossiers au civil, dont un regroupant 272 demandeurs. Sanofi a fait appel de cette décision. A. C.
dépakinesanofijustice El País (ESP)
Restaurante Babette: el homenaje de Dani García a la cocina francesa
COMEREn la carta del nuevo local que el chef acaba de inaugurar en Marbella no faltan clásicos puestos al día como los 'vol-au-vent', el cóctel de gambas o el solomillo Wellington
El restaurante que Dani García acaba de inaugurar en Marbella constituye un sentido homenaje a la cocina francesa. Y también, una alusión a sus años de aprendizaje en la Escuela de Hostelería La Cónsula en Málaga. “Entre 1994 Y 1996 nos enseñaban este tipo de platos. Nadie nos hablaba de Ferran Adrià, ni de la cocina de vanguardia española. La alta cocina giraba en torno a recetas francesas elaboradas con nata y mantequilla. La carta de Babette recoge algunas de ellas reinterpretadas con un bagaje técnico y conceptual completamente distinto”, afirma el chef.
No faltan las popietas de lenguado, la merluza al champagne, los vol-au-vent, la langosta a la Thermidor ni el cóctel de gambas. Enunciados grabados a fuego en la historia de la gastronomía europea que desde la perspectiva actual suelen calificarse de trasnochados. Y a su lado, algunas fórmulas rehabilitadas como el solomillo Wellington que lleva tiempo de moda. Recetario francés que no supone una renuncia a algunas de sus debilidades personales.
A las raciones de jamón ibérico se suman las croquetas, los buñuelos de bacalao y las gambas en gabardina, bocados que conviven con entrantes más sofisticados. Algunos tan ampulosos como el dúo de caviares (Oscietra y Baeri) sobre un tartar de lubina. Otros de raíz popular como el Croque Monsieur parisiense, dos sugerencias conseguidas.
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Con un depurado academicismo, el servicio de sala trocea, trincha, flambea y termina platos delante de los clientes. Así sucede con el bogavante a la salsa Thermidor con besamel, receta difícil para el gusto actual, que Dani García mejora con un picadillo del propio crustáceo. Liturgia que se hace extensible al troceado del pan brioche recién horneado, al corte de un notable solomillo Wellington, o a las crêps sucette, que se terminan a pie de mesa, uno de los mejores postres.
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Los aromas acompañan a la sopa hojaldrada Paul Bocuse al Jerez que se acrecientan al romper la lámina de milhojas que la cubre. Plato no menos conseguido que el vol-au-vent Babette o codorniz en hojaldre a la salsa bourguignon, en alusión al filme El festín de Babette (1987) en el que se inspira. Por el contrario, resulta algo anodina la pechuga de pollo en galantina con colmenillas a la crema. Es agradable la merluza al champagne, y un punto nostálgicos los tres filetes de la Cónsula (ternera blanca a la pimienta, cerdo ibérico con mostaza y venado al vino de Málaga) en recuerdo de unas recetas emblemáticas en su propia escuela. Plato gustoso, aunque complicado de disfrutar en la medida que se acaban mezclando sabores y salsas. La bodega, pertrechada a conciencia, ofrece un sinfín de posibilidades.
En conjunto, un atractivo repertorio de recetas con historia y relato desempolvado y puesto al día con el sello de este gran cocinero.
- Dirección: hotel Puente Romano. Bulevar Príncipe Alfonso de Hohenlohe, s/n. Marbella (Málaga).
- Teléfono: 951 55 19 87.
- Web: grupodanigarcia.com/babette.
- Cierra: no cierra.
- Precio: entre 100 y 150 euros por persona. Croque Monsieur (brioche, queso Comté, trufa y jamón cocido), 12 euros. Merluza al champagne, 32 euros. Bogavante Thermidor, 42 euros. Vol-au-vent Babette “Sarcófago de hojaldre” de codorniz a la bourguignon en homenaje a ‘El festín de babette’, 22 euros. Crêpes sucette, 12 euros.
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Valeurs Actuelles
Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages
L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »
Valeurs Actuelles
Inflation : les solutions pour diversifier
Depuis près d’un an, des deux côtés de l’Atlantique, les prix s’emballent, en particulier ceux de l’énergie. Et cette tendance risque de durer. En France, l’inflation a atteint 2,8 % en décembre 2021 selon l’Insee. Et même 3,4 % d’après Eurostat. Voici de bonnes pistes pour s’adapter à cette nouvelle donne
Les métaux précieux
L’actuel environnement de taux réels négatifs soutient le potentiel de hausse des cours de l’or, qui rappelons-le ne dégage aucun revenu. « En évoluant de manière décorrélée par rapport aux actions ou aux obligations, l’or a été l’un des actifs qui s’est le mieux comporté dans la crise sanitaire lorsque la Bourse a décroché en 2020 », explique Roger Caniard, directeur financier du groupe MACSF. Cette compagnie d’assurances, comme d’autres, a créé une unité de compte adossée au fonds OFI Precious Metals, qui donne accès au métal jaune, à l’argent, au platine et au palladium. Dans une optique de long terme, les métaux précieux peuvent représenter autour de 5 % du total de l’épargne capitalisée.
Les actifs tangibles
Par nature défensifs, ils permettent de sécuriser ses avoirs au travers d’un fonds en euros ou d’unités de compte. Lancé en juillet 2020 par Oradéa Vie et Société générale Assurances, le fonds en euros Sécurité Infra Euro est le premier sur le marché à disposer dans son allocation d’une part significative d’investissement en infrastructures : transports, énergies renouvelables, télécommunications. Ce fonds thématique est accessible dans les contrats d’assurance vie et de capitalisation commercialisés par SG Private Banking et Crédit du Nord Banque privée, ainsi que par Primonial.
L’immobilier ou la valeur refuge par excellence
« Depuis l’automne, nos clients peuvent panacher leurs avoirs entre fonds euros et gestion pilotée, avec des rendements historiques supérieurs à l’inflation. Nous avons aussi enrichi notre offre avec de nouvelles solutions de diversification, par trois unités de compte défensives adossées à des actifs immobiliers ou encore à un fonds croissance durable avec une garantie en capital, surperformant les fonds euros », explique Xavier Prin, directeur marketing de Boursorama.
La pierre encore, avec par exemple Corum Life, contrat d’assurance vie sans fonds en euros sécurisé. L’offre de ce contrat repose exclusivement sur des produits “maison”. À savoir deux SCPI et quatre fonds obligataires, tous en lien avec l’économie réelle. Cet “ovni” de l’assurance vie affiche jusqu’à 5 % de performance au titre de 2021.
Les obligations indexées sur l’inflation
« Le coupon et la valeur de remboursement de ces obligations sont indexés sur l’évolution de l’inflation dans le monde ou dans la zone euro. Mais revers de la médaille : en cas de hausse de taux, éventualité que l’on ne peut pas écarter, leur cours baissera. Mais si l’inflation monte en même temps, elles souffriront moins que les obligations classiques », explique Gilles Belloir, à la tête de Placement-direct.fr. D’ailleurs, les gestionnaires de fonds en euros se tournent vers ces titres pour diversifier leurs actifs.
Autre solution, cette fois pour l’assuré : choisir une unité de compte adossée à un fonds piloté par un grand acteur, notamment Axa World Inflation, Amundi Inflation Monde, HSBC Oblig Inflation Euro, BNP Paribas Funds Euro Inflation-Linked Bond.
BBC
Queen attends Jubilee Royal Windsor Horse Show
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The Queen has attended the Royal Windsor Horse Show, as celebrations for her Platinum Jubilee begin.
The performance called A Gallop Through History featured a mixture of music, equestrian performances and acting and was televised by ITV.
Celebrities including Tom Cruise, Katherine Jenkins and Omid Djalili were also in attendance, as well as Dame Helen Mirren who performed as Queen Elizabeth I.
Valeurs Actuelles
Twitter : Elon Musk suspend son offre d’achat, l’action s’effondre
La vie de Twitter n’est définitivement pas un long fleuve tranquille. Vendredi 13 mai, le milliardaire Elon Musk a annoncé avoir suspendu l’opération de rachat du réseau social, qu’il avait engagée il y a quelques semaines. Le patron de Tesla et de Space X, qui ambitionne de grandement améliorer la liberté d’expression sur Twitter, a expliqué être en attente d’informations fiables, de la part de l’actuelle direction du réseau, quant à la proportion de faux comptes.
« L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs », a écrit Elon Musk directement sur Twitter, où il est suivi par près de 93 millions d’abonnés. Dans la foulée d’une telle annonce, l’action du groupe – coté au New York Stock Exchange – s’est effondrée, perdant plus de 20% en quelques minutes.
Fin avril dernier, le conseil d’administration du réseau social californien avait accepté, à la surprise générale, l’offre de rachat du milliardaire libertarien. En échange des 44 milliards de dollars qu’il comptait débourser, Elon Musk avait annoncé vouloir modifier plusieurs paramètres sur la plateforme. Il souhaitait notamment mettre fin au spam, identifier tous les utilisateurs au moyen de leurs papiers d’identité, renforcer la transparence en mettant en libre accès l’architecture du site, ou encore permettre aux utilisateurs de modifier leurs tweets après publication.
Elon Musk avait également annoncé vouloir renforcer la liberté d’expression sur Twitter, et s’était dit prêt à réintégrer Donald Trump – une offre que ce dernier a par ailleurs refusée, ayant lancé son propre réseau social.
Valeurs Actuelles
Commerce extérieur : la France, de pire en pire
Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.
Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.
100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien
Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.
Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.
New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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L’avion « tueur de chars » A-10 Warthog fait son retour en Europe
par Laurent Lagneau · 12 mai 2022
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Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.
Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.
Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.
Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.
Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.
Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.
Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.
La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.
Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.
« Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».
Photo : US Air Force
L’avion « tueur de chars » A-10 Warthog fait son retour en Europe
par Laurent Lagneau · 12 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAvant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.
Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.
Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.
Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.
Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.
Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.
Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.
Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.
La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.
Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.
« Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».
Photo : US Air Force
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAvant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.
Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.
Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.
Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.
Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.
Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.
Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.
Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.
La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.
Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.
« Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».
Photo : US Air Force
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Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.
à son actifQuoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.
Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.
Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.
Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.
Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.
ont suggéréToujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.
La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.
Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.
« Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».
Photo : US Air Force
Valeurs Actuelles
Dette : la France dans l’étau des taux
Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.
Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !
« Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.
La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.
Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !
À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.
Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.
Opex 360
Le soutien aux exportations d’armement risque de mettre les armées sous tension pour certaines missions
par Laurent Lagneau · 12 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerComme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.
Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».
Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».
Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.
« En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.
Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension
Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…
Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».
Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».
Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »
Le soutien aux exportations d’armement risque de mettre les armées sous tension pour certaines missions
par Laurent Lagneau · 12 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerComme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.
Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».
Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».
Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.
« En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.
Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension
Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…
Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».
Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».
Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »
PartagezTweetezPartagezEnregistrerComme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.
Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».
Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».
Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.
« En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.
Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension
Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…
Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».
Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».
Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerComme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.
Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».
Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».
Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.
« En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.
Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension
Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…
Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».
Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».
Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »
BBC
Fleeing Syria 10 years on: 'We cried all the way to Jordan'
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It’s 10 years since the Zaatari refugee camp opened in Jordan, providing a safe home for people fleeing the war in Syria.
Maha Mansour arrived in 2012 with her three children: Hadeel, Linda and Mohammed.
Maha described the pain of leaving their hometown of Mhajja and saying goodbye to family and friends.
“We cried the whole way to Jordan,” she said.
The family lived in a tent in the camp at first but now have a static home with a kitchen and bathroom.
Mohammed, aged 13, said: “When my mum asks me about going back to Syria, I refuse, because this is my home.”
Valeurs Actuelles
[Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”
Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…
Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.
Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ?
Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.
Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.
Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.
La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ?
Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.
À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.
Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.
Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ?
Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.
La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.
La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.
Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.
Qui pourra alors nous financer ?
Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.
L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ?
La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.
Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.
Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ?
Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.
Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever
Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.
Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.
Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.
Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ?
Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.
Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ?
Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.
Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.
Opex 360
Pour la Cour des comptes, la disponibilité des matériels utilisés par les forces françaises reste « souvent insuffisante »
par Laurent Lagneau · 12 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.
En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.
« L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,
Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.
Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».
S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »
Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.
Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.
Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».
S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.
Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».
Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».
Pour la Cour des comptes, la disponibilité des matériels utilisés par les forces françaises reste « souvent insuffisante »
par Laurent Lagneau · 12 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.
En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.
« L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,
Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.
Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».
S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »
Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.
Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.
Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».
S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.
Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».
Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».
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En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.
« L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,
Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.
Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».
S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »
Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.
Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.
Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».
S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.
Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».
Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».
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En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.
« L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,
Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.
Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».
S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »
Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.
Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.
Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».
S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.
Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».
Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».
L'Humanité
Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde
ActuLes températures mondiales battent des records, la sécheresse menace jusqu’en France, mais les industries du pétrole et du gaz prévoient d’étendre, partout, leurs activités. The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 gigantesques projets qui relâcheraient chacun « l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 ».
Marion d'AllardL’accord de Paris finira-t-il froissé, jeté au fond de la corbeille à papier ? Alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM, rattachée à l’ONU) affirme dans son dernier bulletin que le seuil d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C a désormais 50 % de risques d’être dépassé dans les cinq prochaines années, The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 bombes climatiques. Ces gigantesques projets pétroliers et gaziers, dont 60 % seraient déjà en cours d’exploitation, relâcheraient chacun « au moins un milliard de tonnes de CO2 au cours de leur durée de vie », relèvent les auteurs de l’enquête, « soit l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 », résume le quotidien britannique.
En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie
« Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. » Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, a beau réaffirmer l’évidence, répéter que le seuil fixé par l’accord de Paris à 1,5 °C « n’est pas une statistique choisie au hasard » mais « indique le point à partir duquel les effets du climat seront de plus en plus néfastes pour les populations et pour la planète entière », les géants des énergies fossiles (responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre), eux, poursuivent leur course folle à l’expansion.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansEn pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie recensent le plus grand nombre de ces projets, devant le Moyen-Orient et la Russie. Par ailleurs et à eux seuls, les mastodontes ExxonMobil (États-Unis) et Gazprom (Russie) – dont la moitié des projets d’expansion concernent l’Arctique – ambitionnent de parvenir à extraire des sous-sols 192 millions de barils de pétrole supplémentaires dans les sept années à venir, « soit l’équivalent d’une décennie des émissions actuelles de la Chine », expliquent les auteurs.
Des exploitations toujours plus importantes
Parmi les « bombes » les plus dangereuses figurent l’immense projet d’expansion du North Field, gisement offshore de gaz au large du Qatar, les activités d’extraction d’hydrocarbures non conventionnels de Montney Play en Alberta (Canada) ou encore la construction d’un gigantesque gazoduc et d’une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) offshore au Mozambique.
En tout, les 12 plus grandes compagnies de pétrole et de gaz au monde, sociétés d’État (Qatar Energy, Gazprom ou l’Aramco) comme sociétés privées (ExxonMobil, TotalEnergies, Chevron, Shell ou BP), envisagent de dépenser plus de 100 millions de dollars chaque jour (96 millions d’euros) et ce, pendant dix ans, pour se développer. Plus alarmant encore, 70 % des grandes entreprises américaines du secteur projettent d’étendre l’exploitation des hydrocarbures de schiste et les forages de très grande profondeur.
L’Inde et le Pakistan suffoquent, l’Éthiopie n’a pas vu tomber la pluie depuis dix-huit mois… Et pendant qu’en sous-main l’industrie des combustibles fossiles joue avec le climat mondial pour engranger des profits, les responsables politiques, eux, multiplient les grands discours sur l’impératif d’une transition écologique. En réalité, de permis d’explorer délivrés en subventions publiques accordées, les États valident ces projets et renoncent, en somme, à atteindre les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés. L’accord de Paris en est le plus criant exemple.
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Les céréales se rabougrissent
ActuEncore en graines ou déjà levées, les grandes cultures souffrent du manque d’eau dans une bonne partie de la France. Agriculteurs et éleveurs sont sur le qui-vive.
Marie-Noëlle BertrandDes feuilles qui s’enroulent pour limiter l’évaporation de leur eau ; des blés en herbe dont les reflets virent peu à peu au bleu ; des failles de roches qui commencent à former leurs damiers de feuilles sèches dans les champs. Tous ces signes avant-coureurs de sécheresse, Denis Perreau, polycultivateur et éleveur en Côte-d’Or, a commencé à les voir poindre cette semaine. Sa région, la Bourgogne, compte au nombre de celles qui ont affiché un déficit de précipitations cet hiver, avec, en moyenne, 20 % d’eau en moins qu’à l’accoutumée. L’absence persistante de pluie au printemps pousse aujourd’hui sols et plantes à tirer sur leurs dernières réserves. « Rien n’est encore fichu, mais il ne faudrait pas que cela dure », note le producteur, également secrétaire national de la Confédération paysanne en charge de l’élevage.
L’impact varie selon les cultures
Sur une bonne partie de la France, le constat est le même : l’eau commence à manquer aux cultures. Ces trois derniers mois, les sols sont restés extrêmement secs pour la saison en Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie de la Bourgogne, du Grand Est et des Hauts-de-France, une « situation se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », note Météo France (lire ci-contre). L’impact, toutefois, varie selon les cultures. Celles semées à l’automne – blés ou orges d’hiver –, aujourd’hui en phase de croissance, commencent à connaître des situations de tension et se recroquevillent, indique le cabinet du ministère de l’Agriculture. L’orge, toutefois, s’en sortirait mieux que le blé. « Il est en fin de cycle, donc quasiment sauvé », confirme Denis Perreau. « Les grains du blé, eux, sont en pleine formation, et leur rendement pourrait être affecté. » Même analyse du côté de la FNSEA, qui redoute, faute de revirement météorologique, que la perte de rendement n’atteigne les 40 %. Sans avancer de chiffre, le ministère de l’Agriculture confirme l’inquiétude. Elle est encore plus forte pour les cultures d’été, en cours d’installation. Seuls s’en sortent encore les blés de printemps, semés il y a quelques semaines, en phase d’enracinement. « L’absence de pluie les oblige à aller chercher l’eau plus profondément, ce qui les rendra plus résistants », reprend Denis Perreau. Encore faut-il qu’il en reste un peu.
Fin avril, le gouvernement avait annoncé une rallonge de 100 millions d’euros destinée aux agences de l’eau afin, entre autres, d’accompagner les filières agricoles dans leurs stratégies d’adaptation au changement climatique. Lundi, le ministère de l’Agriculture a décidé d’aligner 20 millions d’euros supplémentaires. Pour parer au plus urgent, les surfaces en herbes des sites publics des ministères de la Défense et des Transports – camps militaires, abords de voies ferrées, aéroports… – seront mis à disposition des exploitants. Un pis-aller qui ne vaudra pas une bonne pluie. En Côte-d’Or, la météo en annonce pour la fin de la semaine prochaine. « Mais les pluies, ces derniers temps, sont un peu comme l’âge de la retraite, note Denis Perreau dans un dernier clin d’œil. Plus on croit s’en approcher, plus elles sont finalement repoussées à plus tard. »
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Les diplômés du jour. Les « ingénieurs qui bifurquent »
Homme du jourMarie-Noëlle BertrandElle devait être seule sur scène : ils ont finalement été six. La prestation de Lola et de ses camarades fraîchement diplômés d’AgroPariTech fait sensation depuis le début de la semaine sur les réseaux sociaux et dans les médias. Appelée à s’exprimer lors de la remise des diplômes, fin avril, la toute fraîche ingénieure, épaulée de quelques autres, a saisi l’opportunité pour exprimer son refus de rentrer dans le système agroproductiviste auquel les conduit, disent-ils, leur formation. « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours », a déclaré la jeune femme à la tribune. « Nous ne nous considérons pas comme les talents d’une planète soutenable », a-t-elle poursuivi, avant de passer le micro à chacun de ses cinq camarades. Le tour de parole a ainsi duré sept minutes.
Les « ingénieurs qui bifurquent » – c’est le nom qu’ils se sont donné – ont ainsi dénoncé des emplois destructeurs de nature et une technologie mise au service du capitalisme et de l’agro-industrie. Ils ont aussi appelé les autres de leurs camarades, ceux installés face à eux parmi le public de la salle Gaveau, à Paris, où s’est déroulée la scène, à déserter ce système. Eux ont d’ores et déjà décidé de le faire, en renonçant aux bureaux d’études pour devenir paysans boulangers ou activistes écolo. « Ce n’est pas un renoncement à transformer le système, relève aujourd’hui Delphine, l’une des six, en réponse à certaines critiques qui leur sont faites, mais un appel à le faire en rejoignant les luttes locales et une nouvelle voie agricole. » Une initiative saluée par Aurélie Trouvé, présidente du parlement de l’Union populaire, candidate aux législatives et par ailleurs enseignante à AgroPariTech.
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En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire
ActuPrès de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.
Marion d'AllardLes arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.
Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.
« Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »
Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.
Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».
Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le mondeAvec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.
Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.
Une grave sécheresse des sols
À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.
Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.
Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.
Des régions jusque-là plutôt épargnées
Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansSur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.
Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.
Des projections à horizon 2100
« Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.
Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futurCoordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.
Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».
Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».
De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050, et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.
Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.
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L’inéluctable hausse des impôts
Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.
Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.
Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts
Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.
Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.
Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive
Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.
L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».
L'Humanité
Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?
ActuArchéologie Ce peuple conquérant a subitement quitté sa « terre verte » au XV e siècle, après cinq cents ans de colonisation. Un exil qui ne serait pas dû au froid mais – déjà à cette époque – à la sécheresse…
Anna MussoC’est l’un des grands mystères de la fin du Moyen Âge : pourquoi les Vikings, qui avaient établi avec succès des colonies dans le sud du Groenland dès le X e siècle, les ont définitivement abandonnées quatre siècles plus tard ? Une nouvelle étude publiée le 23 mars dans la revue Science Advances, menée par une équipe de chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst, en collaboration avec des scientifiques du Smith College et de l’Université de Buffalo aux États-Unis, éclaire ce mystère, remettant en cause les connaissances établies. Ce ne serait pas la chute des températures, associée à une vague de froid baptisée petit âge glaciaire, mais bien la sécheresse qui aurait forcé les premiers colons scandinaves à quitter leurs verts pâturages.
Une « colonie » de 2000 habitants
Selon la légende islandaise, c’est en suivant un explorateur norvégien connu sous le surnom d’Erik le Rouge (il était roux), que les Vikings auraient établi deux colonies sur les rives de fjords dans le sud du Groenland. Ils donnent à ce pays où ils vont vivre de 985 à 1450 environ, le nom de Groenland, littéralement « terre verte », afin d’y attirer d’autres Scandinaves. Leur « colonie orientale », forte d’environ 2 000 habitants, va prospérer dans cette région a priori inhospitalière en abattant des arbustes et en plantant de l’herbe pour nourrir son bétail.
Mais au début du XV e siècle, les Vikings abandonnent subitement l’île, devenue invivable. Pour l’expliquer, on a longtemps supposé que ce peuple avait été confronté à une baisse des températures localisée sur l’Atlantique Nord. Cette période de froid exceptionnel aurait entraîné de longs et rudes hivers, et rendu impossible toute agriculture au Groenland. Mais, d’autres facteurs ont été évoqués, comme la disparition des morses, que les Vikings chassaient, la mauvaise gestion des terres ou la peste.
Des sédiments recueillis pendant trois ans
Si plusieurs études confirmaient jusqu’ici la thèse du refroidissement climatique, les données utilisées pour reconstituer les températures ne venaient pas de sites où se trouvaient les fermes des Vikings, mais avaient été prélevées à plus de 1 000 kilomètres au nord et à une altitude de plus de 2 000 mètres. C’est ce que souligne Raymond Bradley, professeur émérite de géosciences à l’université du Massachusetts à Amherst et coauteur de l’article. « Nous voulions étudier comment le climat a varié près des fermes nordiques elles-mêmes. »
C’est donc au bord d’un lac situé dans le sud du Groenland, appelé lac 578, proche de l’un des plus grands groupes de la colonie de l’Est, que Bradley et les chercheurs se sont rendus. « Avant cette étude, précise Bradley , il n’existait aucune donnée provenant du site même des colonies vikings. Et c’est un problème. »
Les scientifiques ont recueilli, durant trois ans, des échantillons de sédiments jamais étudiés auparavant. Ils ont pu en extraire des données fiables pour reconstituer les variations de la température de l’eau durant l’été sur une période de mille sept cents ans. « Personne n’a vraiment étudié cet endroit auparavant », souligne Boyang Zhao, l’auteur principal de l’étude.
« Pas de changements substantiels de température »
Ensuite, les chercheurs ont analysé les sédiments lacustres avec deux marqueurs différents pour comprendre les changements de température et du contexte hydroclimatique dans le passé. Le premier marqueur est un lipide, connu sous le nom de BrGDGT, qui permet de reconstruire la température. « Si l’on dispose d’un registre suffisamment complet, il est possible d’établir un lien direct entre l’évolution des structures des lipides et celle de la température », explique Isla Castaneda, professeure de géosciences et coauteur de l’article. Le second est un indicateur du degré de sécheresse qui mesure la perte d’eau due à l’évaporation dans les graminées et les plantes servant au bétail.
Et surprise : les résultats obtenus ont montré qu’il n’y avait pas eu de baisse brutale de la température au moment de l’abandon de ces fermes. « Nous n’avons pas trouvé de changements substantiels de température pendant la période de colonisation et nous avons constaté que le sud du Groenland a connu une tendance persistante à l’assèchement pendant toute la période nordique », conclut Boyang Zhao.
Des sécheresses plus fréquentes
Les fermiers devaient stocker du fourrage pour faire hiverner leurs bêtes. Or, les sécheresses étant plus fréquentes, ils ne pouvaient pas faire pousser assez d’herbe pour empêcher les animaux de mourir de faim pendant les longs hivers rigoureux. Il est même probable que le changement climatique ait contraint les éleveurs à partir chasser les morses – pour vendre leur ivoire – dans les eaux du nord-ouest du Groenland. Plus de cinq cents ans avant notre époque, nos lointains ancêtres ont déjà été confrontés à l’angoisse des sols craquelés et à l’exil forcé par le changement climatique…
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Côte d’Azur : pénurie de saisonniers
Ils avaient leurs habitudes ailleurs. De la douce Algarve aux eaux turquoise des Cyclades en passant par les paysages lunaires des Canaries, de nombreux Français passaient chaque année les frontières hexagonales pour s’évader à travers l’Europe.
Des destinations devenues courantes, qui ont plongé dans l’ombre bon nombre de régions françaises, trop souvent ringardisées par les charmes de stations balnéaires moins onéreuses et plus attractives.
Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes. L’impossibilité de voyager a replacé certaines régions du pays au centre de la carte. Les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var et toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en tête.
« Nous avons connu l’an dernier notre meilleure saison touristique depuis de nombreuses années, bien audessus de 2019, l’année de référence », affirme François de Canson, président du comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur.
D’après un récent sondage réalisé par Siblu, leader européen de l’hôtellerie de plein air, la région Paca serait même la deuxième destination désirée par les Français cet été, derrière la Nouvelle-Aquitaine.
Une baisse considérable des candidats, alors même que les besoins croissent
Une fascination pour le territoire maralpin qui devrait se traduire par une nouvelle affluence record. De quoi inquiéter les professionnels du secteur, confrontés à une baisse considérable des candidats, alors que 45 000 off res d’emploi sont à pourvoir dans toute la région.
« À date, nous comptons près de 21 % de réservation en plus par rapport à 2019, énumère François de Canson. Depuis deux ans, la clientèle française a retrouvé l’équivalent de ce qui se faisait à l’étranger. À l’été 2020, la clientèle française restait en moyenne huit jours. En 2021, quinze jours. Et on s’attend déjà à une meilleure saison que la dernière. »
Pour faire face à cet afflux, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé une grande campagne de promotion à hauteur de 5 millions d’euros, “On a tous besoin du Sud”, équivalente aux campagnes de recrutement dans l’armée, afin de sensibiliser les saisonniers, qui se sont peu à peu détournés de ces professions.
L’objectif assumé est de valoriser au mieux les métiers du tourisme à travers la plate-forme en ligne Monemploitourisme. fr, sous peine d’être submergé rapidement. D’autant que la clientèle américaine devrait aussi revenir cet été sur les bords de la Méditerranée, avec de nombreuses liaisons inédites depuis les États-Unis et le Canada vers les aéroports Nice-Côte d’Azur et Marseille-Provence.
Un défi important, qui réclame une certaine cohésion entre les diff érentes entités chargées du secteur du tourisme dans la région. Notamment avec le CRT Côte d’Azur France, anciennement présidé par David Lisnard, privé du financement de la région Sud par Renaud Muselier depuis l’année dernière.
« Nous allons trouver une solution avec Alexandra Borchio-Fontimp [nouvelle présidente du CRT Côte d’Azur] pour que les professionnels du tourisme ne soient pas lésés, assure François de Canson. Il n’y a qu’un seul CRT et nous subventionnons les agences de développement touristique (ADT). Si le CRT Côte d’Azur France reprend sa casquette d’ADT, tout rentrera dans l’ordre. »
En attendant, le temps presse, à quelques semaines du coup d’envoi de la saison estivale, qui pourrait marquer un tournant majeur pour la région Paca.
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
BBC
Coleen Rooney says text from Rebekah Vardy raised suspicions
By Paul GlynnBBC News, at the High Court
Coleen Rooney has said her suspicions that Rebekah Vardy was responsible for leaking stories about her were raised after Mrs Vardy messaged her asking why she had been unfollowed on Instagram.
Mrs Rooney gave evidence on day five of the libel case brought by Mrs Vardy.
The court heard that Mrs Vardy messaged Mrs Rooney to ask why she had unfollowed her.
Mrs Rooney said that "added to the suspicions that I had" that Mrs Vardy was passing information to the press.
She said she "told a fib" when she informed Mrs Vardy she did not know how the unfollowing had happened, but said keeping the real reason secret was important to her sting operation.
At the time, Mrs Rooney was trying to identify which of her followers was leaking information about her to the Sun.
Mrs Rooney told the court she had posted several general warnings on social media about someone leaking stories, but the person responsible had not come forward.
'Warning signs'
The court heard Mrs Rooney told Mrs Vardy that she had not realised she had unfollowed her on Instagram and that it might have been one of her children by accident.
Mrs Vardy's barrister Hugh Tomlinson asked: "Why weren't you honest, Mrs Rooney?"
She replied: "I didn't want to because I had put warning signs out there and Mrs Vardy, or whoever was on her account, never came to me and said 'it was me that has been passing information onto the Sun'."
She added: "At that time I didn't think she [Mrs Vardy] would tell the truth anyway, even if I confronted her."
Mrs Rooney reiterated that the pair, whose husbands Wayne and Jamie played football for England together, were "not good friends", and that if someone had unfollowed her she "wouldn't have been that bothered really".
"I felt it was suspicious. Obviously I had suspicions in other ways, so this just added to the suspicions that I had," she said.
Mr Tomlinson put it to Mrs Rooney that she had lied in her reply to Mrs Vardy by saying she did not know how the unfollowing had occurred.
"Yes, it was a cover-up for what I was investigating," Mrs Rooney said.
"I had my suspicions that Mrs Vardy could be doing this from her account and when I received that message it made me realise even more that it was suspicious, and I did tell a fib."
Mrs Rooney added that while she accepted it might have been someone else with access to Mrs Vardy's account, she believed that Mrs Vardy "knew all along".
The "right thing to do", Mr Tomlinson argued, would have been to tell Mrs Vardy about her suspicions.
"No, I didn't feel that at the time because I didn't feel like she was being truthful to me," Mrs Rooney responded.
She added: "This person [the leaker] was not paying attention to me giving warnings."
The court heard that Mrs Rooney asked PR officer Rachel Monk in 2019 to find out who was the source of a story about her and her husband securing a babysitter.
Mr Tomlinson suggested it would have been easier for Mrs Rooney to simply delete Mrs Vardy from her Instagram. "Maybe, but I didn't," she replied.
Mrs Rooney also told the court it was "quite hard" keeping her investigation to herself, not even telling her husband. "One thing I don't do is put my troubles or my worries on anyone else," she said.
She added she thought she had "got away" with her investigation, without Mrs Vardy knowing about it, but that messages revealed during court proceedings have shown that "obviously she was on to me".
Mr Tomlinson said the data download, given in evidence, showed Mrs Rooney had posted 50 stories available only to Mrs Vardy's account. He described it as a "serious and concerted operation".
Mrs Rooney, the court heard, was alerted to the fact that The Sun were to publish one of them - a "totally untrue" story about her looking into gender-selection treatment - but she said she wanted the newspaper to go ahead so that she had "evidence".
She claimed "it wasn't hard" to carry out the sting over a number of months, but that "it worked for me and I found out which account was doing it at the end of it."
Read more about what happened in week one of the trial
The so-called Wagatha Christie case was sparked by a viral social media post from October 2019, in which Mrs Rooney said she had carried out a sting operation to find out who had been passing private information about her life to the Sun.
She said the fake stories she had posted on Instagram in an effort to find the perpetrator had only been viewed by "Rebekah Vardy's account".
Mrs Vardy has continually denied the allegation and is suing Mrs Rooney for libel. But during the trial last week appeared to concede her agent Caroline Watt may have a leaked a story about Mrs Rooney.
Mrs Rooney's brother, Joe McLoughlin and her husband Wayne's agent Paul Stretford are also due to give evidence on Monday.
The 10-day trial continues until Wednesday.
More on this story
Coleen Rooney: My online post was a last resort
Vardy appears to accept agent leaked information
The other players in the Vardy v Rooney trial
Vardy admits trying to leak story about footballer
Rebekah Vardy tells court she didn't leak stories
Vardy evidence 'lost or destroyed', court told
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Valeurs Actuelles
“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne
Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.
Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.
Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.
Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?
Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.
Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !
Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.
Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.
Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !
Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.
Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !
J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !
Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.
On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »
On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.
On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »
Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).
La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »
Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !
Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »
On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »
Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !
Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »
Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »
Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.
Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.
Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !
Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.
Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.
Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »
Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.
Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »
Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »
C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !
La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !
Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.
Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…
Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !
Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.
J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !
Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Inching closer to NATO. Finland’s government announced that the nation would apply for NATO membership, hours before Sweden’s governing party said that it also supported joining the alliance. If accepted into NATO, both nations would set aside a long history of military nonalignment.
McConnell visits. Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine with three other senior Republican senators to meet with President Volodymyr Zelensky. The secret visit comes as Senate leaders are working to pass a $40 billion aid package for Ukraine.
On the ground. Russia has “lost momentum” in its campaign to seize Ukraine’s eastern Donbas region, Britain’s Defense Ministry said in a report. The agency said that Moscow “has now likely suffered losses of one-third of the ground combat forces it committed in February.”
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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BBC
Shanghai lockdown: China unemployment rate near pandemic peak
By Peter HoskinsBusiness reporter
China's jobless rate rose to 6.1% in April, the highest level since the 6.2% peak seen in the early part of the Covid-19 pandemic in February 2020.
It comes as widening lockdowns led to a sharp slowdown in activity for the world's second largest economy.
Official figures also show retailers and manufacturers were hit hard.
Full or partial lockdowns were imposed in dozens of cities in March and April, including a long shutdown of the commercial centre Shanghai.
Chinese Premier Li Keqiang recently described the country's employment situation "complicated and grim" following the worst outbreaks of the virus since 2020.
Still, the government aims to keep the jobless rate below 5.5% for this year as a whole.
The rise in unemployment came as lockdowns had an impact across the Chinese economy.
Retail sales saw the biggest contraction since March 2020 as they shrank by 11.1% in April from a year earlier, according to China's National Bureau of Statistics.
That was much worse than March's 3.5% drop and missed the economists' expectations of a 6.1% fall.
At the same time industrial production fell by 2.9% from a year earlier, as measures to stop the spread of the coronavirus had a major impact on supply chains.
That was the largest decline since February 2020 and marked a reversal of the 5% gain in March.
However, Shanghai on Monday set out plans for the return of more normal life from the start of next month and the end of a lockdown that has lasted more than six weeks and contributed to the sharp slowdown of China's economy.
In the clearest timetable yet, Deputy Mayor Zong Ming said the reopening of the financial, manufacturing and trading hub would be carried out in stages, with movement curbs largely to remain in place until 21 May to prevent an increase of infections, before a gradual easing.
There are no more positive cases reported outside of quarantine centres in Shanghai - and that was a key target.
Although state media has blithely reported that the "hustle and bustle" is returning, it's difficult to verify that.
Despite claims that the majority of residents are free to roam, anecdotal reporting on the ground is very different.
I am still confined to my home. Other members of the BBC team here, in various places, face similar restrictions.
Access to food and healthcare remains limited for some. Some shops are opening, but only "offline" business will resume initially.
The daily reported positive case numbers are also down to three figures now, but this is not a place that's opening up so that everyone is free to at least walk around.
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Opex 360
Le Royaume-Uni signe des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande
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« Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.
Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.
Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».
En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.
« Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.
Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.
« Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.
Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.
« Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.
À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.
Photo : British Army
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par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.
« Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.
Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.
Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».
En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.
« Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.
Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.
« Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.
Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.
« Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.
À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.
Photo : British Army
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.
« Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.
Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.
Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».
En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.
« Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.
Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.
« Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.
Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.
« Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.
À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.
Photo : British Army
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« Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.
Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.
Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».
En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.
« Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.
Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.
« Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.
Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.
« Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.
À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.
Photo : British Army
BBC
Elon Musk puts Twitter deal on hold over fake account details
Elon Musk has said his $44bn (£35bn) deal to buy Twitter is on hold after he queried the number of fake or spam accounts on the social media platform.
He said he was waiting for information "supporting [the] calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of users".
Mr Musk added later that he was "still committed to [the] acquisition".
However, analysts speculated he could be seeking to renegotiate the price or even walk away from the takeover.
Mr Musk's tweets sent Twitter's share price plunging 10% in morning trade in New York.
Twitter deal temporarily on hold pending details supporting calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of usershttps://t.co/Y2t0QMuuyn
Even before his comments, the company's stock had been selling for less than the $54.20 per share Mr Musk has offered, a sign that the markets were not convinced he would complete the buyout.
Dan Ives, a tech analyst at investment firm Wedbush Securities, said Mr Musk's comments would "send this Twitter circus show into a Friday the 13th horror show".
"Many will view this as Musk using this Twitter filing/spam accounts as a way to get out of this deal in a vastly changing market," he wrote in a note.
"The nature of Musk creating so much uncertainty in a tweet (and not a filing) is very troubling to us... and now sends this whole deal into a circus show with many questions and no concrete answers as to the path of this deal going forward."
Mr Musk has been vocal about "defeating the spam bots", identifying it as a key goal following his planned takeover of the company.
Twitter has long faced accusations of not doing enough to address automated, fake accounts posting content.
In a filing more than two weeks ago, Twitter estimated that fake accounts accounted for fewer than 5% of its daily active users during the first three months of this year. It cautioned that the figures were based on estimates and could be higher.
Those claims were not different from what the firm had shared in previous disclosures.
The number of spam bots on the service is a key statistic, as a higher than expected figure could hurt the ability to grow advertising revenue or paid-for subscriptions, said Susannah Streeter, analyst at Hargreaves Lansdown.
But she said it was not clear how genuine Mr Musk's concerns were.
"There will also be questions raised over whether fake accounts are the real reason behind this delaying tactic, given that promoting free speech rather than focusing on wealth creation appeared to be his primary motivation for the takeover," she said.
"The $44bn price tag is huge, and it may be a strategy to row back on the amount he is prepared to pay to acquire the platform."
Weeks of market turmoil in the US have wiped billions off the value of many companies - including once favoured tech firms.
Tesla, the electric car company where Mr Musk serves as chief executive, has also seen its shares plunge - a hit to Mr Musk, whose status as the world's richest person is bound up in his stake in the company and who had planned to rely on his shares to help finance the Twitter purchase.
Last month, he raised $8.5bn by selling shares. He also planned to use the shares to secure $6.5bn in loans.
After Mr Musk tweeted that the deal was temporarily on hold, Tesla's share price gained more than 5%.
Another twist in the tale of Elon Musk's attempt to own Twitter.
One of his priorities, he said, was to "clean up" the platform - weeding out the bots and spam accounts that he believes drag it down.
Spend any time on it and you'll certainly see evidence of both.
However, Twitter says that less than 5% of its active users are fake.
So does that mean there is no diamond in the rough to be polished here, that what you see on Twitter is what you get after all? And if so, does that make it less valuable a proposition?
It is of course also possible that his new hesitation stems from how he intends to finance the deal - he's already had to sell some of his valuable Tesla stock to raise funds, and that's had an impact on the car firm too.
Mr Musk has some thinking to do.
Mr Musk's latest move comes after an announcement that two Twitter executives are leaving the social media company.
Kayvon Beykpour, who led Twitter's consumer division, and Bruce Falck, who oversaw revenue, both tweeted on Thursday that the departures were not their decisions.
From this week, the firm also said it had paused most hiring, except for "business critical roles".
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Artillerie : L’armée irakienne a-t-elle commandé des CAESAr à la France?
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].
A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.
L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».
Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].
« L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.
Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…
Artillerie : L’armée irakienne a-t-elle commandé des CAESAr à la France?
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].
A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.
L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».
Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].
« L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.
Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…
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A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.
L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».
Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].
« L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.
Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…
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M109A6A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.
L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».
a confiéÉtant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].
« L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.
Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…
Opex 360
Avis de gros temps pour le budget des armées?
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerOn ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.
Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».
Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.
D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.
Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.
Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.
« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.
Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.
Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.
Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.
Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…
Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».
Photo : État-major des armées
Avis de gros temps pour le budget des armées?
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerOn ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.
Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».
Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.
D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.
Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.
Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.
« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.
Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.
Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.
Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.
Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…
Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».
Photo : État-major des armées
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Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».
Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.
D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.
Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.
Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.
« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.
Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.
Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.
Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.
Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…
Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».
Photo : État-major des armées
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Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».
Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.
D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.
Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.
Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.
« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.
Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.
Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.
Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.
Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…
Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».
Photo : État-major des armées
Valeurs Actuelles
Algérie, le dernier acte de la tragédie
Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.
Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.
« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »
Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »
C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.
En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.
Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.
« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »
Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.
Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.
La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »
Des rafales, des hommes à terre…
Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…
Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.
« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »
“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.
El País (ESP)
ALCACHOFAS CON HUEVOS ESTRELLADOS
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Estamos en el ecuador de mayo y el calor ya empieza a ser la rutina diaria, aunque a veces aún nos caiga algún que otro chaparrón y nos toque volver a sacar el chubasquero del armario: no olvidemos que estamos en primavera. En El Comidista lo tenemos muy presente y en este nuevo menú semanal usamos los productos primaverales en platos más ligeros y fresquitos como una ensalada de guisantes y espárragos, una sopa fría de zanahoria, coco y jengibre o una causa limeña de atún muy típica en Perú. También contamos con recetas calientes como unas alcachofas fritas con huevos estrellados o una merluza en salsa verde que se puede preparar de dos maneras. De postre tenemos fresas con mascarpone, una tarta de limón que no necesita horno y la Selva Negra que, gracias al bizcocho de chocolate, la nata montada y las fresas, es uno de los pasteles más famosos del mundo.
Lunes 16 de mayo
Versionamos los clásicos huevos estrellados cambiando las patatas por alcachofas también fritas. Si el contraste entre su crujiente y el huevo no te llega, puedes ponerle jamón (o queso, foie o romesco).
El sabor anisado del hinojo combina perfectamente con el salado potente de las anchoas, mientras su punto yodado se viene arriba gracias a la mantequilla que impregna los picatostes.
Un dulce ligero y primaveral, perfecto para disfrutar de la dulzura natural de las frutas de temporada y llenar de color tus sobremesas. Sí, cuando asoma el verano nos ponemos así de poetas.
Martes 17 de mayo
Cómete la primavera a bocados con esta ensalada verde, diferente y resultona que aprovecha lo mejor de las verduras de temporada y queda de fábula con un poco de queso y una vinagreta.
Si preparas el mismo plato con los tomates crudos, tendrías una ensalada de pasta. Pero nos quedamos con esta versión caliente, con los tomates jugosos y ligeramente caramelizados.
Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.
Miércoles 18 de mayo
Cuando suben las temperaturas las cremas frías empiezan a cotizar al alza en el recetario comidista. La de hoy lleva zanahoria pochada, caldo de verdura, cebolleta, jengibre y un toque untuoso de leche de coco.
Al plato, en un buen panecillo con extra de queso, en táper para comer en el trabajo o para una barbacoa con amigos: esta hamburguesa vegetal está tan buena que ni el más carnaca podrá resistirse.
La carlota es la tarta ideal para hacer en familia. Para este pastel frío con orígenes nobles y de fácil elaboración, no necesitarás ni horno ni ningún utensilio electrónico.
Jueves 19 de mayo
Esta receta del clásico pastel de puré de patata peruano con diferentes rellenos trae de regalo las sugerencias de diferentes chefs para conseguir que te sientas en la mismísima Lima.
Rendimos homenaje a la merluza de pincho de Burela juntándola con una de las salsas que mejor le sienta. La hacemos de dos formas: una tradicional a la vasca y otra mirando a Oriente.
Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.
Viernes 20 de mayo
La versatilidad de los boquerones es tan fascinante como tediosa es su limpieza, pero merece la pena ponerse a ello para disfrutar de recetones tan sabrosos como el que te proponemos hoy.
Cocinamos la caballa sobre un lecho de patata y cebolla, usando una cazuela baja en lugar del horno. Conseguiremos un plato reconfortante sin pasar calor, y lo refrescaremos con una picada de perejil y almendra.
Si quieres sacar partido hasta a los fresones más insípidos, prueba esta receta ultrarrápida diseñada para los más vagonetas en la repostería.
Sábado 21 de mayo
Un plato tradicional de Puebla que puede prepararse con cualquier tipo de carne o ave, siempre que lleve un buen sofrito con tomates asados, cebolla, ajo y chile chipotle.
Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.
Domingo 22 de mayo
Clásico de los restaurantes chinos, el arroz frito no encierra grandes dificultades en su preparación. Este plato de aprovechamiento admite múltiples ingredientes, pero conviene seguir sus normas para no fracasar.
La Selva Negra es una de las tartas más conocidas de Alemania, pero ha conseguido ser popular en muchos países del mundo gracias a la eficaz combinación de bizcocho de chocolate, nata montada y cerezas.
La bebida del finde
La clave para que esta sangría salga bien está en escoger un vino decente, limitar el azúcar y entregarse a la fruta de temporada y el zumo de cítricos para aromatizar la mezcla.
Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.
Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí
BBC
Full lunar eclipse creates rare super blood Moon
Stargazers have been treated overnight to a stunning and unusual sight - a super blood Moon.
Shortly after 03:30 GMT on Monday, Earth's orbit meant that for several minutes our planet was positioned directly between the Sun and the Moon.
In that time the Moon fell completely into Earth's shadow - temporarily turning it a dusky shade of dark red.
Its hue was created by sunlight being projected through Earth's atmosphere onto the Moon's shadowed surface.
The lunar eclipse coincided with a separate event - a super Moon. This is when the Moon is at its closest point to Earth in its orbit and so appears larger than usual.
Those watching out for the resulting super blood Moon got the best view from 03:29 GMT, the moment the full lunar eclipse started and the event became visible in the Western hemisphere.
For almost one and a half hours afterwards, the only sunlight reaching the Moon had passed through the Earth's atmosphere turning it red.
In Europe, the phenomenon was only visible for some of that time because of the Moon beginning to set. But in the Americas areas under clear skies were treated to the full spectacle.
"You'll actually be seeing every sunrise and every sunset occurring around the Earth at once. All of that light will be projected on to the Moon," explained Dr Gregory Brown, astronomer at the Royal Observatory in Greenwich, London, ahead of the event.
"If you were an astronaut standing on the Moon, looking back towards Earth, you'd see a red ring running around the outside of our planet," he told the BBC.
Did you manage to film or photograph the super blood Moon? Send your images and video to us here: Upload pictures or video
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Full lunar eclipse to bring super blood Moon
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Opex 360
Les drones MALE MQ-9 SeaGuardian pourront être mis en oeuvre depuis un porte-aéronefs
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.
Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.
En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.
« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.
Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL
With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022
Learn more: https://t.co/uJDDaWgOZJ pic.twitter.com/tLV7TGtXWo
— GA-ASI (@GenAtomics_ASI) May 10, 2022
Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.
Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.
Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.
L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].
Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].
Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.
Les drones MALE MQ-9 SeaGuardian pourront être mis en oeuvre depuis un porte-aéronefs
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.
Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.
En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.
« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.
Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL
With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022
Learn more: https://t.co/uJDDaWgOZJ pic.twitter.com/tLV7TGtXWo
— GA-ASI (@GenAtomics_ASI) May 10, 2022
Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.
Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.
Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.
L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].
Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].
Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.
Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.
En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.
« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.
Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL
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Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.
Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.
Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.
L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].
Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].
Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.
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Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.
En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.
« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.
Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL
With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022
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May 10, 2022
Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.
Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.
Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.
L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].
Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].
Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.
BBC
North Korea: More than a million Covid cases feared
North Korea's leader Kim Jong-un has lambasted health officials and ordered the army to help distribute medicine, as a wave of Covid cases sweeps through the country.
More than a million people have now been sickened by what Pyongyang is calling a "fever", state media said.
Some 50 people have died, but it's unclear how many of those suspected cases tested positive for Covid.
North Korea has only limited testing capacity, so few cases are confirmed.
North Koreans are likely to be especially vulnerable to the virus due to lack of vaccinations and a poor healthcare system. A nationwide lockdown is in place in the reclusive country.
State media said Mr Kim led an emergency politburo meeting at the weekend where he accused officials of bungling the distribution of the national medicine reserves.
He ordered that the "powerful forces" of the army's medical corps step in to "immediately stabilise the supply of medicines in Pyongyang City".
The country announced its first confirmed Covid cases last week - although experts believe the virus has likely been circulating for some time.
Mr Kim has imposed "maximum emergency" virus controls, including lockdowns and gathering restrictions in workplaces.
The international community offered to supply North Korea with millions of AstraZeneca and Chinese-made jabs last year, but Pyongyang claimed it had controlled Covid by sealing its borders early in January 2020.
It seems North Korea is where much of the world was back in early 2020. Covid is spreading rapidly through the population which is not vaccinated, has no built-up immunity, and has limited options to treat the virus.
The difference of course is that North Korea has had time to prepare for this and has seemingly done little to do so. Instead, it has focussed on its strategy of preventing the virus from entering the country.
It has turned down vaccines in the past saying it didn't need them. Now it does need them, but it might be too late. Health experts say the urgent priority is getting antiviral drugs into the country to treat people who are suffering.
But in order for this to happen, North Korea needs to accept help, and it is yet to ask for any. South Korea's offers of vaccines and aid have gone unanswered.
It is extremely unlikely the North would ever accept help from South Korea. It will be far more palatable if the offer comes from an international organisation such as the United Nations, even if that means South Korea's supplies need to be redirected and packaged up in this way.
It is a risk for North Korea to accept aid and medical care because it means they would have to let people into the country to distribute and administer it. But the fact that it is reporting its daily deaths and case numbers is seen as an indication that it needs and wants help.
Professor Hazel Smith of the School of Oriental and African Studies (SOAS) in London says those strict quarantines have been a key strategy for North Korea in its bid to control epidemics in the past - such as for Sars or Ebola.
Now that the borders have been breached, the country lacked organisational infrastructure and was struggling with basic necessities like "enough disinfectant and electricity and running water", she told BBC Radio 4's Today programme.
"Once an epidemic has started, they've got difficulties in controlling and treating people who are ill," Prof Smith added.
North Korea shares land borders with South Korea and China, which have both battled outbreaks. China is now struggling to contain an Omicron wave with lockdowns in its biggest cities.
South Korea has offered to send unlimited aid to the North if requested, including vaccine doses, health workers, and medical equipment.
On Saturday Mr Kim called the rapidly spreading Covid-19 outbreak a "great disaster".
"The spread of the malignant epidemic is [the greatest] turmoil to fall on our country since the founding," the official KCNA news agency quoted him as saying.
As well as the direct health impact, fears have been raised for food production in North Korea. It suffered a brutal famine during the 1990s, and today the World Food Programme estimates that 11 million of the country's 25 million people are undernourished.
If agricultural workers are unable to tend the fields, analysts say, the implications are extremely serious.
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La Biélorussie prévient qu’elle peut infliger des dégâts « inacceptables » à la Pologne et aux États baltes
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.
La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].
Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».
« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.
« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.
Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.
Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…
Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.
Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.
Photo : Système d’artillerie Polonez
La Biélorussie prévient qu’elle peut infliger des dégâts « inacceptables » à la Pologne et aux États baltes
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.
La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].
Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».
« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.
« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.
Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.
Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…
Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.
Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.
Photo : Système d’artillerie Polonez
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.
La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].
Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».
« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.
« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.
Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.
Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…
Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.
Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.
Photo : Système d’artillerie Polonez
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La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].
Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».
« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.
« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.
Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.
Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…
Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.
Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.
Photo : Système d’artillerie Polonez
L'Humanité
Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences BBC
Tonga eruption was 'record atmospheric explosion'
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
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The eruption of the Tonga volcano in January has been confirmed as the biggest explosion ever recorded in the atmosphere by modern instrumentation.
It was far bigger than any 20th Century volcanic event, or indeed any atom bomb test conducted after WWII.
The assessment comes in a pair of scholarly papers in the journal Science that have reviewed all the data.
Of recent history, it's likely only the Krakatoa eruption of 1883 rivalled the atmospheric disturbance produced.
That catastrophic event in Indonesia is thought to have claimed more than 30,000 lives. Fortunately, the 15 January climactic eruption of the underwater volcano at Hunga Tonga-Hunga Ha'apai (HTHH) in the south Pacific resulted in very few deaths, even though it too produced large tsunamis.
"Tonga was a truly global event, just as Krakatau was, but we've now got all these geophysical observation systems and they recorded something that was really unprecedented in the modern data," Dr Robin Matoza, from the University of California, Santa Barbara, told BBC News. He is the lead author on one of the papers.
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Scientists now have access to an extraordinary array of ground-based and spaceborne instruments, including atmospheric pressure sensors, seismometers, hydro-phones, and a fleet of satellites that monitor the Earth across the entire light spectrum.
The colossal Tonga explosion, which came at the end of of several weeks of activity at the seamount, produced several types of atmospheric pressure waves that propagated vast distances.
In the audible range of frequencies, people 10,000km away in Alaska reported hearing repeated booms.
The global network of detectors set up to monitor compliance with the Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty picked up the infrasound signal. Infrasound has frequencies that are just below what humans are capable of hearing.
The network's data indicated the Tonga volcano blast produced an atmospheric pressure wave comparable with that from the biggest ever nuclear explosion - the Tsar bomb detonated by the Soviets in 1961 - but lasted four times longer.
The papers discuss at length the perturbations driven by so called Lamb waves, named after the early 20th Century mathematician Horace Lamb.
These are energetic waves in the air that propagate at the speed of sound, along a path guided by the surface of the planet. They are also non-dispersive, in other words they maintain their shape as they move and so are conspicuous over a long time.
The Lamb wave pulses produced by the Tonga eruption were seen to circle the Earth at least four times.
In the UK, which is some 16,500km from Tonga, these pulses began arriving on the evening of the 15th, about 14 hours after the climactic eruption on the other side of the planet.
They lifted the clouds over the UK.
"At the time, we had a laser cloud-base recorder looking at the cloud base and as the wave went through the cloud was perturbed," recalls Prof Giles Harrison, an atmospheric physicist at the University of Reading and co-author on one of the papers.
"If ever you wanted evidence that the atmosphere is a remarkably interconnected thing, this was it. And what happens on one side of the planet can propagate around to the other side at the speed of sound."
Where the Lamb waves coupled with ocean waves, they were able to generate tsunami - not just in the Pacific Ocean, but in the Atlantic Ocean and the Mediterranean Sea as well.
Scientists are still investigating the generation of near-field tsunamis that ran up coastlines in the Tongan archipelago. Some were undoubtedly crafted by pressure waves from the volcano pushing down on the water surface, but investigations are on-going to determine whether collapse of part of the volcano also made a significant contribution.
This will be evident from the seafloor mapping projects that are due to report their results in the coming weeks.
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L'Humanité
Astronomie. La Lune va s’éclipser dans la nuit du 15 au 16 mai
ActuDans la nuit de dimanche à lundi, la Lune prendra une teinte cuivrée lors d’une éclipse totale. Une première depuis janvier 2019.
Anna Musso
C’est un spectacle rare qui se produira, dans la nuit du 15 au 16 mai, sous les yeux des passionnés, des noctambules et des matinaux. L’alignement sera quasiment parfait entre la Lune, la Terre et le Soleil. Notre satellite naturel passera alors dans l’ombre de la Terre... et il sera possible d’observer une éclipse totale de la Lune.
Ce type de phénomène ne se produit que pendant la pleine Lune et il peut durer jusqu’à six heures, encore faut-il que le Soleil soit dans le même axe qu’elle. Dans la nuit de dimanche à lundi l’alignement sera quasi idéal, l’éclipse durera environ 3h30 au total.
L’événement sera partiellement visible depuis une large partie du globe, à l’exception d’une partie de l’Asie et de l’Océanie. Les plus chanceux pourront admirer l’éclipse dans sa totalité en Amérique du Sud, aux Antilles, en Guyane et au Québec.
En France métropolitaine, l’évènement débutera progressivement à 3 h 30 avec l’entrée de la Lune dans la pénombre de la Terre. La Lune glissera ensuite dans son ombre directe vers 4 h 30. Et l’éclipse totale se déroulera entre 5 h 30 et 6 h 55, 85 minutes où notre satellite se teintera d’une belle couleur cuivrée. On parle alors de « Lune rouge », « Lune rousse » ou « Lune de sang ». A cet instant, les rayons du Soleil qui ont la plus grande longueur d’onde (le rouge), atteignent la Lune et lui confèrent cette teinte. Notre satellite se couchera alors que l’éclipse sera encore totale.
En France, la dernière éclipse totale lunaire avait eu lieu le 21 janvier 2019.
astronomieeclipse Opex 360
Les commandes de 302 Griffon, de 88 Jaguar et de 54 MEPAC ont été notifiées par la Direction générale de l’armement
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAnnoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.
En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.
Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.
« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.
Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.
Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.
Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.
Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.
Les commandes de 302 Griffon, de 88 Jaguar et de 54 MEPAC ont été notifiées par la Direction générale de l’armement
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Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAnnoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.
En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.
Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.
« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.
Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.
Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.
Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.
Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAnnoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.
En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.
Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.
« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.
Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.
Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.
Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.
Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.
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En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.
Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.
« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.
Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.
Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.
Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.
Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.
L'Humanité
Astronomie. Sagittarius A*, le trou noir niché au cœur de notre galaxie
ActuUne collaboration internationale d'astronomes a prouvé en image l'existence d'un trou noir supermassif au cœur de la Voie Lactée. Il s'agit de la seconde image réelle d'un trou noir, après la révélation de M87* en avril 2019.
C’est un cliché historique. Jeudi, à 15 heures, la collaboration internationale d’astronomes EHT (Event Horizon Telescope) a présenté, lors de plusieurs conférences de presse simultanées, l’image du trou noir supermassif niché au cœur de notre galaxie. Son nom : Sagittarius A* (Sgr A*). La « silhouette » sombre se découpant sur un disque lumineux rouge orangé ressemble à s’y méprendre à celle du gigantesque trou noir M87*, dans la lointaine galaxie Messier 87, et que l’EHT avait déjà présenté en avril 2019. Cette similitude est la preuve, pour les scientifiques, que les mêmes mécanismes de la physique sont à l’œuvre sur deux objets de taille très différente au cœur de deux systèmes différents.
« Les trous noirs confrontent l'homme à des questions fondamentales » : entretien avec Heino Falcke« Nous avons été stupéfaits de voir à quel point la taille de l’anneau correspondait aux prédictions de la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein », s’enthousiasme le directeur scientifique du projet EHT, Geoffrey Bower. Selon les scientifiques, les trous noirs supermassifs se trouvent au centre de la plupart des galaxies et jouent un rôle clé dans leur formation. « Ces observations sans précédent, poursuit Geoffrey Bower, ont considérablement amélioré notre compréhension de ce qui se passe au centre même de notre galaxie et offrent de nouvelles perspectives sur la façon dont ces trous noirs géants interagissent avec leur environnement. »
Ces résultats « révolutionnaires » ont été obtenus grâce à une immense coopération réunissant 300 chercheurs issus de 80 instituts du monde entier. Techniquement, on ne peut pas voir un trou noir. L’objet est si dense et sa force de gravité si puissante que même la lumière ne peut s’en échapper. Mais on peut observer la matière qui circule autour, avant d’être happée à jamais. « Le » télescope EHT est en fait un réseau de huit télescopes terrestres répartis sur toute la planète – dont un en Antarctique – formant l’équivalent virtuel d’un radiotélescope d’un diamètre de 10 000 kilomètres.
Sgr A* est bien plus proche que M87
Ce monstre avait déjà permis d’obtenir le cliché de M87*. Cette fois, les chercheurs ont orienté leurs efforts sur le centre de notre galaxie. Situé à 27 000 années-lumière, Sgr A* est bien plus proche que M87, mais avec seulement quatre millions de masses solaires (contre six milliards pour M87), c’est un poids plume dans le monde des trous noirs supermassifs. Il est, de plus, entouré d’un nuage dense de poussières et de gaz, ce qui ne facilite pas l’observation. Très ancien, comme notre galaxie vieille d’environ 13 milliards d’années, il a avale désormais très peu de matière. L’existence de Sgr A* est supposée depuis 1974, avec la détection d’une source radio inhabituelle au centre de la Voie lactée. Dans les années 1990, des astrophysiciens, nobelisés en 2020, y ont confirmé la présence d’un objet compact supermassif. L’image révélée apporte la première preuve visuelle.
Les trous noirs massifs sont « des cimetières de l’espace », comme le résume le professeur allemand Heino Falcke, qui participa à l’équipe de scientifiques qui produisit l’image iconique de 2019. « Les trous noirs, sont des objets où toute la masse, parfois des milliards d’étoiles, est concentrée en un point minuscule. » expliquait-il dans un entretien exclusif à l’Humanité. Ils peuvent influencer l’évolution d’une galaxie entière, donc l’aspect actuel de notre Univers.
La comparaison des désormais deux images de trous noirs va permettre d’étudier en détail le comportement de la matière dans l’environnement le plus extrême qui soit de l’Univers, « avec des gaz chauffés à des milliards de degrés, de puissants courants magnétiques et de la matière circulant à une vitesse proche de la lumière », précisait le 12 mai Heino Falcke. Un lieu idéal pour observer les déformations de l’espace-temps et le comportement de la gravité.
VIDÉO. Sur le même sujet : James Webb, le plus puissant télescope jamais conçu.
Sagittarius A* tire son nom de la constellation du Sagittaire dont il est la plus brillante source en ondes radio (d’où le A, première lettre de l’alphabet). La "silhouette" du trou noir se découpant sur un disque lumineux de matière rappelle celle du trou noir de la lointaine galaxie M87*, qui est beaucoup plus importante que la nôtre. Les scientifiques y voient la preuve que les mêmes mécanismes de la physique sont à l'œuvre au cœur de deux systèmes de taille très différente. Les trous noirs sont invisibles, puisque par définition leur densité est telle qu’’ils piègent toute forme de matière ou de rayonnement. Les astronomes ont contourné cette difficulté en se concentrant sur l’horizon d’événements de Sagittarius A*. Les résultats de ces observations font l'objet de six articles dans The Astrophysical Journal Letters.
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“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine : adhésion de la Finlande et la Suède à l'Otan, une "grave erreur" pour Moscou ; vente des actifs de Renault en Russie. L'actualité du 16 mai
- Au 82e jour de guerre en Ukraine, l'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou mais où ses forces sont à la peine, tandis que l'armée ukrainienne poursuit sa contre-offensive dans la région de Kharkiv.
- Les demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.
Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.
1 heure 18 min BBC
Paralympic swimmer's bid to cross English Channel
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A Paralympic champion is hoping to become the first blind woman to cross the English Channel solo.
Melanie Barratt, who won gold medals at the Atlanta and Sydney Paralympics, has since swapped the pool for open water swimming at Stoney Cove in Leicestershire.
Ms Barratt also wants to help other visually impaired people experience open water swimming by setting up a support group.
"The first few seconds of going in the water is just like nothing else, it just completely overstimulates all your senses," she said.
"You just feel so at peace with the world."
Video journalist: Alex Thorp
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Valeurs Actuelles
L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
L'Humanité
Anthony Bellanger : « Notre consœur a été tuée délibérément »
ActuLe secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes, Anthony Bellanger, dénonce les violences dont sont victimes les professionnels du secteur, telle Shireen Abu Akleh, dans les territoires palestiniens occupés.
Antoine PoncetShireen Abu Akleh était une journaliste de terrain parfaitement identifiable. La vedette de la chaîne panarabe Al-Jazeera portait un gilet siglé « presse » lorsqu’elle a été tuée par balle, mercredi 11 mai, alors qu’elle couvrait des affrontements à Jénine en Cisjordanie occupée. « C’est un drame. Une consœur a été assassinée délibérément par l’armée israélienne ! » tonne Anthony Bellanger, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Une situation « catastrophique »
Aux côtés de Shireen Abu Akleh, le journaliste Ali Al Samoudi a également été touché par balle. Il accuse l’armée israélienne d’avoir tiré : « Nous étions en route pour couvrir l’opération de l’armée lorsqu’ils ont ouvert le feu sur nous (…). Une balle m’a atteint. La seconde balle a touché Shireen. » Le premier ministre israélien, Naftali Bennett, a suggéré que la journaliste palestinienne avait succombé à un tir palestinien. Une position qu’Anthony Bellanger juge « tout simplement incroyable ». Quelques heures après la déclaration de Naftali Bennett et face à la bronca suscitée, son ministre de la Défense, Benny Gantz, a nuancé : « Le tir est peut-être venu de notre côté, nous enquêtons. »
Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu AklehLe secrétaire général de la FIJ se rend régulièrement dans les territoires palestiniens. Il maintient un contact régulier avec les syndicats locaux de journalistes, qui déplorent une situation « catastrophique » pour la liberté d’informer. « Le gouvernement israélien alimente la haine envers les journalistes palestiniens, les qualifiant de terroristes. C’est pour ça que les militaires ouvrent le feu sur eux. Alors, quoi ? Les 2 700 journalistes palestiniens membres de la FIJ sont des terroristes ? » s’indigne le secrétaire général de la fédération syndicale.
Chaque année, plusieurs centaines de journalistes palestiniens sont violentés. Cela représente plusieurs cas par jour, d’après les syndicats locaux de journalistes. Pour l’ONG Reporters sans frontières, « en Cisjordanie, les journalistes sont victimes de violations doubles, à la fois de la part de l’Autorité palestinienne et des forces d’occupation israéliennes ». À cause du conflit avec Israël, les reporters palestiniens subissent régulièrement des arrestations, des destructions de matériel ou des poursuites judiciaires lorsqu’ils couvrent des manifestations. Anthony Bellanger fustige « un État d’Israël colonial, qui mène une politique d’apartheid » ! Mais il dénonce aussi « une Autorité palestinienne qui enraye le processus démocratique ». Mahmoud Abbas, le président palestinien, n’a plus organisé d’élections depuis 2006.
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsAprès l’assassinat de Shireen Abu Akleh, de nombreux pays réclament une enquête transparente. « Une procédure va être lancée auprès de la Cour pénale internationale. Hélas, ce ne sera pas la première fois. Trop de journalistes palestiniens ont été assassinés ces dernières années », soupire le secrétaire général de la FIJ. Il regrette que ces exactions soient devenues monnaie courante au point de n’intéresser que ponctuellement la presse internationale. « Aujourd’hui, nous faisons face à l’assassinat choquant d’une journaliste, et les médias du monde entier ont leurs caméras braquées sur le territoire palestinien. Mais, demain, ce sera fini, et les journalistes locaux seront plongés dans l’oubli », regrette Anthony Bellanger.
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World War Two, the Belfast mountain and a white rock
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A north Belfast mountain's connection to World War Two can still be seen today by the presence of a white stone.
A local postman was commissioned by the Ministry of Defence in 1941 to paint a large stone on the mountain white.
The stone, on Cave Hill, was used to help guide allied pilots into wartime airfields in Belfast at the time.
In recent times, a plaque on the mountain to mark the war effort has been defaced.
Campaigners are appealing for members of the public to treat it and the surrounding mountain with respect.
Video journalist: Niall McCracken
Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
L'Humanité
États-Unis. Les femmes veulent disposer de leur corps
ActuDes dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre la remise en cause de l’IVG par la Cour suprême. Le projet des juges pourrait initier d’autres batailles pour la protection des droits civiques.
Lina SankariL’utérus redevient une affaire d’hommes. A-t-il jamais cessé de l’être ? Aux États-Unis, la possible suppression du droit à l’avortement par la Cour suprême a provoqué la levée en masse de plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers le pays. Répondant au mot d’ordre « Pas touche à mon corps », 450 cortèges ont pris forme pour affronter directement la morgue du juge Samuel Alito, catholique pratiquant nommé par l’ex-président George W. Bush : « Nous, les juges, nous ne prêtons pas attention à l’opinion publique », a-t-il déclaré. Durant son mandat présidentiel, Donald Trump a appuyé les tendances conservatrices de la plus haute instance juridique en désignant un tiers des neuf magistrats nommés à vie. L’instance n’en est pas à son premier fait d’armes. En 2014, elle donnait raison à des militants anti-avortement du Massachusetts « en jugeant inconstitutionnelle une loi qui leur interdisait de manifester autour des cliniques pratiquant l’avortement ».
États-Unis. Roe v. Wade, le droit à l’avortement attaquéSamedi 14 mai, à Washington, le défilé s’est ainsi dirigé vers l’édifice de marbre blanc de la Cour suprême, tentée par l’invalidation de l’arrêt Roe v. Wade de 1973 qui considère l’interruption volontaire de grossesse (IVG) comme constitutionnelle. Si les juges confirment ce choix, les femmes se retrouveront reléguées au rang de citoyennes de seconde zone, privées du libre choix et de la liberté à disposer de leur corps. Le temps presse, donc : les juges doivent rendre leur décision d’ici à la fin juin. « Nous n’arrêterons pas de nous battre jusqu’à ce que tout le monde, et je dis bien tout le monde, ait accès à des avortements sûrs et légaux, quels que soient ses revenus, son code postal ou son origine ethnique », a juré l’élue démocrate californienne Barbara Lee, qui a déjà fait part publiquement de son propre avortement clandestin.
L'avortement interdit en cas d'inceste et de viol en Arkansas : une nouvelle offensive anti-IVGVingt-trois États sur 50 restreignent déjà l’IVG et une vingtaine d’autres, dirigés par les républicains, attendent la décision de la Cour suprême comme le Messie. Dans ces territoires, les médecins sont dans l’obligation de décourager l’acte, quitte à propager de fausses informations sur le lien entre le cancer du sein et l’IVG, par exemple. Ainsi, les États-Unis se sont-ils peu à peu vidés de personnel qualifié à même de pratiquer une interruption de grossesse.
Aux États-Unis, le taux de naissances d’enfants chez les mineures reste parmi les plus élevés des pays industrialisés.
Pire, le nombre d’enfants non désirés est en constante hausse et le taux de naissances d’enfants chez les mineures reste parmi les plus élevés des pays industrialisés. Le renouveau du christianisme fondamentaliste et, dans son sillage, de la droite religieuse explique aujourd’hui ce recul des droits. « Depuis 1977, il y a eu plus de 80 000 actes de violence menés contre les cliniques ou personnes qui fournissent des conseils ou pratiquent des avortements à travers le pays », notait déjà Jennifer Merchant, professeur à l’université Panthéon-Assas, en 2006. En seize ans, les choses ne se sont guère améliorées. Loin d’agir dans la clandestinité, ces groupes religieux ont façonné nombre de mesures législatives fédérales et fédérées, et sont parvenus à hisser quelques-uns de leurs sémillants représentants au Congrès.
États-Unis. Manchin, le double JoeLe démocrate Joe Manchin fait pencher la balance en faveur des conservateurs
À l’automne 2021, la Chambre des représentants a voté une loi garantissant l’accès à l’IVG dans tout le pays, mais les républicains, majoritaires au Sénat, font obstruction. Comme à son habitude dans cette instance, le démocrate Joe Manchin fait pencher la balance en faveur des conservateurs. Pour mobiliser dans un scrutin mal engagé pour son camp, Joe Biden entend faire du droit à l’avortement un des enjeux des élections de mi-mandat en novembre prochain. Du citoyen au consommateur, il n’y a qu’un pas aux États-Uni, et des marques comme Levis, Amazon, Uber ou Apple soignent leur stratégie de communication en annonçant prendre en charge les frais de transport et de santé de leurs salariées qui devraient se rendre dans un autre État pour avorter. Seulement, les républicains verrouillent et promettent d’interdire aux femmes de quitter les territoires où l’IVG est illégale.
Au-delà de ces entraves, les conflits de juridiction risquent de se multiplier. À l’heure actuelle, « la sphère privée du citoyen en matière de procréation est théoriquement respectée, mais, selon le milieu socio-économique ou le groupe ethnique auquel il appartient, l’accès à cette sphère lui est souvent fermé, ou il est l’objet de mesures et de politiques qui vont à l’encontre des principes du droit à l’intimité », relève encore Jennifer Merchant. C’est donc bel et bien une guerre culturelle qui se joue aux États-Unis.
États-Unis. Les midterms s’annoncent comme un référendum sur le droit à l’avortementLa possible invalidation de l’arrêt Roe v. Wade, en partie fondé sur le 14e amendement, soulève d’autres questions. Ce texte, qui garantit l’égale protection de tous les citoyens devant la privation de liberté, fut invoqué pour l’abolition de l’esclavage ou pour faire du mariage homosexuel un droit constitutionnel. Rien n’exclut désormais la remise en cause par les juges d’autres progrès du mouvement des droits civiques.
États-Unisdroit à l'avortementdroits des femmesivg Valeurs Actuelles
Lettre ouverte à Vladimir Poutine
Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.
Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.
Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !
Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !
Ainsi, Monsieur le Président,
Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?
À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !
De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !
C’est donc au nom même de la civilisation,
C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !
Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !
* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.
BBC
Bristol mum writes heart surgery book to help son
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A mother has written a book about a heart surgery scar to help her son who has a heart condition.
When Leo was seven-days-old he had the first of many surgeries on his heart.
Now he is four-years-old and has been left with a scar from his neck to his navel.
His mother Aimee, from Bristol, said she hoped the book would help Leo and his friends understand why he has the scar and why he should be proud of it.
Video Journalist: Alex Howick
Opex 360
Pour l’US Marine Corps, les pertes russes en Ukraine justifient l’abandon de ses chars M1A2 Abrams
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
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Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.
L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].
Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.
« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.
Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »
En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.
Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.
Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.
S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.
« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.
En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…
Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.
Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.
Pour l’US Marine Corps, les pertes russes en Ukraine justifient l’abandon de ses chars M1A2 Abrams
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.
Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.
L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].
Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.
« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.
Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »
En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.
Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.
Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.
S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.
« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.
En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…
Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.
Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.
Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.
L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].
Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.
« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.
Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »
En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.
Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.
Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.
S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.
« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.
En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…
Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.
Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.
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Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.
L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].
Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.
publiée par le Washington Post« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.
Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »
En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.
Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.
Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.
interventionS’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.
« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.
En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…
Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.
Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.
de se doter New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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L'Humanité
Menaces contre l’IVG
ÉditorialMaurice UlrichIl y a près d’un demi-siècle, deux ans avant le vote en France, avec la loi Veil, du droit à l’IVG conquis de haute lutte, la Cour suprême des États-Unis, par sept voix contre deux, validait, avec l’accord Roe v. Wade, le droit des femmes à disposer de leur corps au nom de l’égalité entre hommes et femmes et du respect de la vie privée.
Samedi, dans 450 villes des États-Unis, des dizaines de milliers de manifestantes et de manifestants protestaient contre l’éventualité d’une remise en cause de ce droit par la Cour suprême elle-même, en ouvrant aux États la possibilité d’interdire l’IVG ou de le limiter drastiquement. On prête ces intentions à 26 États. Déjà, dans nombre d’entre eux, les restrictions sont telles qu’avorter est devenu impossible pour des milliers de femmes. Certains, comme le Texas, ont même défini des villes entières comme des « sanctuaires d’enfants ». Ce n’est pas nouveau aux États-Unis. Donald Trump, dès le début de son mandat, avait interdit les ONG favorables à l’IVG, avec ce commentaire du porte-parole de la Maison-Blanche, un chef-d’œuvre d’absurdité : « Il veut agir pour tous les Américains, y compris ceux qui ne sont pas encore nés. »
Ce qui se passe là ne concerne pas que les États-Unis. Une vague réactionnaire, conservatrice, se répand un peu partout dans le monde. Les menaces contre l’IVG en Pologne ne sont que suspendues. L’avortement est interdit à Malte, pourtant membre de l’UE. Il est interdit ou fortement restreint dans plusieurs dizaines de pays avec des peines allant jusqu’à cinquante ans de prison. Surtout, l’IVG, fondé sur le droit imprescriptible des femmes à disposer de leur corps, a aussi une dimension politique. Elle touche à la domination patriarcale exercée sur elles, et c’est aussi une question, oui, de classe et de contrôle social. Les femmes les plus exposées sont les plus modestes, les plus démunies, celles qui n’ont le choix qu’entre les grossesses subies et l’avortement clandestin au risque de leur vie, comme Simone Veil l’avait dit avec force et émotion devant l’hostilité de sa propre famille politique. Ne croyons pas, ici, en France, que nous ne soyons plus concernés.
Editorialdroit à l'avortementdroits des femmesÉtats-Unis Valeurs Actuelles
Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”
Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?
Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.
Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ?
Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.
« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ?
En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.
Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.
Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ?
Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.
Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.
La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée
Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »
Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.
Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables
Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ?
Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.
Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.
L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ?
Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.
L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.
Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.
Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !
Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.
Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.
Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.
L'Humanité
La production d’œufs doublement perturbée en France
Actu16 millions de volailles, dont 3 millions de poules pondeuses, ont été abattues en France ces derniers mois pour tenter de contenir la grippe aviaire. Du coup, la production d’œufs pourrait reculer de 9% cette année. Parallèlement, le prix de la tonne d’aliments servis aux poules pondeuses est passé de 270€ à 450€ entre avril 2021 et mars 2022.
Gérard Le Puill Dans un communiqué daté du 10 mai, le ministère de l’Agriculture indiquait qu’à la date du 6 mai on totalisait en France « 1.374 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène » dans les élevages de volailles depuis le déclenchement de l’épizootie en novembre dernier. Le ministère ajoutait que « pour limiter sa propagation, 16 millions de volailles ont été abattues, dont près de 11 millions dans le Grand-Ouest », à savoir les Pays de la Loire et la Bretagne. Dans ces deux régions, on élève beaucoup de volailles de chair et on produit aussi énormément d’œufs de poule.
Lors d’une rencontre avec la presse le 12 mai, Philippe Juven, président de l’Interprofession des œufs et lui-même producteur dans la Drôme, a indiqué que 3 millions de poules pondeuses ont été prématurément abattues en France ainsi que 800.000 poulettes destinées à la ponte afin de lutter contre l’extension de cette grippe aviaire qui a beaucoup touché les élevages. Du coup, en 2022, la production d’œufs devrait baisser de 9% en France, soit 1,3 milliard d’œufs de moins par rapport à 2021. Dans les pays membres de l’Union européenne, on estime que 15 millions de poules pondeuses ont été abattues depuis le début de cette crise sanitaire, favorisée par la migration des oiseaux sauvages.
67% des pondeuses sont hors des cages
En France, les élevages intensifs de volailles ont souvent été la cible de vives critiques ces dernières années. Ces critiques provenaient de diverses associations qui militent pour le bien être animal. Concernant les poules pondeuses, leur cible principale était le système de poules pondeuses en cage. Sa mise en place fut motivé par la recherche d’une réduction des coûts de production face à la pression des grandes enseignes de la distribution pour faire baisser le prix de l’œuf. Mais l’Interprofession précise que 67% des poules pondeuses sont désormais dans des élevages autres que la cage. Il s’agit de l’élevage au sol avec les nids sur des perchoirs, de l’accès au plein dans les élevages en agriculture biologique ou en label rouge. Il faut toutefois savoir que la ponte doit s’effectuer dans un nid pour des raisons d’hygiène et de sécurité. De ce fait, l’accès au plein air n’est jamais intégral. Il intervient vers la mi-journée, la ponte ayant lieu en cours de matinée.
Le rythme des conversions aboutissant à l’abandon progressif de la poule pondeuse en cage doit tenir compte de l’évolution de la demande en œufs. En 2021, les achats des particuliers dans les magasins se répartissaient de la manière suivante: 22% étaient issus de l’agriculture biologique ; 7% bénéficiaient du label rouge qui implique l’accès au plein air tout comme le bio; 29% étaient issus de poules ayant accès au plein air, mais sans signe spécifique de qualité. Enfin 14% des œufs achetés par les ménages provenaient d’élevages de poule au sol sans accès au plein air, contre 28% des cages aménagées.
L’évolution des achats des ménages est plutôt favorable au bien être animal. Mais ce n’est pas le cas des achats de la restauration hors domicile. Il s’agit des restaurants d’entreprises où 80,3% des œufs provenaient de la ponte des poules en cage en 2021, contre 7,8% au sol, 8,3% en plein air et 3,6% en bio. Quand quatre œufs sur cinq dans utilisés dans la restauration collective provient des poules en cage , il apparaît qu’une mesure comme l’interdiction des «élevages intensifs» en France- mesure préconisée par Yannick Jadot dans la campagne pour l’élection présidentielle- aurait pour principale conséquence de faire croître les importations des entreprises de la restauration hors domicile .
Vers une nouvelle flambée des coûts de production
Alors que l’inflation réduit actuellement le pouvoir d’achat des ménages, l’œuf de poule demeure en France la protéine animale la moins chère, sachant que deux œufs en contiennent autant que 50 grammes de viande ou de poisson. Ce qui inquiète le plus les éleveurs de volaille a trait désormais à l’augmentation du prix des aliments à base de céréales et de graines protéagineuses. II ont augmenté de 25% sur la seule année 2021 et la guerre en Ukraine a relancé la spéculation sur les prix des céréales dans les salles de marché.
Le 10 mai, la tonne de maïs grain cotait 360€ en France contre un peu moins de 250€ de septembre 2021 à février 2022. Entre juillet 2021 et le 10 mai 2022 le prix de la tonne de colza est passé de 550€ à 1.035€. Après avoir été triturées pour produire de l’huile, ces graines sont recyclées dans les aliments des pondeuses car elles disposent encore taux de protéines élevé indispensable pour l’équilibre des rations. Il en va de même pour le soja importé don le prix est aussi en forte hausse. Du coup le prix de la tonne d’aliments destinés aux poules pondeuses est passé de 270€ à 450€ en douze mois. Or le prix de l’aliment servi aux poules pondeuses représente entre 60 et 65% du prix de revient. Et ce n’est pas fini, la hausse du prix de l’aliment sur le seul mois de mars 2922 est de 10,9%.
La guerre qui se prolonge en Ukraine favorise la spéculation dans le commerce international du grain, tandis que la sécheresse en cours pourrait réduire la production céréalière de l’été 2022 en Europe et dans d’autres régions du monde. Faute de décisions politiques susceptibles de dissuader la spéculation sur les matières premières vitales comme les céréales, on risque en France et en Europe de ruiner les producteurs d’œufs, de volailles de chair, de viande bovine et de lait et de mettre en cause notre souveraineté alimentaire.
éleveurs Valeurs Actuelles
Renaud Camus: La liquidation de l’homme
Dans les bras de sa mère, entouré d’Augustin, de Marc et de Jean-Baptiste, l’Enfant Jésus tend la main droite en direction de Catherine d’Alexandrie agenouillée devant lui. Posé par terre, devant la sainte, au premier plan du tableau : un moyeu, celui d’une roue de l’effroyable machine par laquelle elle sera livrée au martyre. C’est ce tableau du Tintoret, la Vierge et l’Enfant avec sainte Catherine, saint Augustin, saint Marc et saint Jean-Baptiste (vers 1550), que Renaud Camus a choisi de faire figurer sur la couverture de son nouveau livre, et plus exactement un détail de ce tableau : le fameux moyeu. Curieusement, l’objet est au centre de la toile, comme si c’était lui, la divinité. Pourtant, personne ne semble le remarquer, personne ne le regarde : il est là et il n’est pas là. Il est au centre de tout mais on ne le voit pas. C’est un petit rouage insignifiant mais c’est lui qui fait tourner la machine, et cette machine, en l’occurrence, servira à broyer sainte Catherine, à broyer l’Homme. Il fallait un Renaud Camus pour nous montrer ce moyeu : « La fonction sociale et politique d’un écrivain est de se porter systématiquement aux angles morts d’une société, à ce qu’elle ne veut ni voir, ni lire, ni entendre, à ce que toute son organisation vise à ne pas comprendre et à ne pas reconnaître », écrit-il dans la Dépossession, un formidable monument de plus de 800 pages qu’il publie aujourd’hui. Un livre d’une profondeur, d’une hauteur de vue et d’une intelligence inouïes, que l’ensemble des médias a choisi d’ignorer superbement, mais cela n’étonnera personne, et surtout pas le premier concerné.
Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture
Depuis qu’il a inventé et popularisé le terme de « Grand Remplacement », Renaud Camus a été repoussé dans les marges honteuses de la vie culturelle. Il est le “maudit” par excellence, celui que l’on ne peut inviter sur un plateau de télévision sans créer le scandale, quoi qu’il dise, et même s’il parle d’art ou de littérature ; celui qu’il est interdit de citer, celui que l’on harcèle sur les réseaux sociaux, à qui on coupe ses comptes un à un, celui que l’on peut diffamer impunément, l’ Homo sacer des Romains que la Cité ne protège plus. L’absurdité de sa situation saute pourtant aux yeux : le changement de peuple et de civilisation causé par la submersion migratoire que la France connaît depuis des décennies, changement de peuple et de civilisation qu’il constate et déplore, est aujourd’hui, et de plus en plus, observé par d’autres que lui, qui s’en réjouissent, le nommant « grande expérience » (Yascha Mounk) ou « créolisation » (Jean-Luc Mélenchon), et n’en sont, eux, nullement inquiétés.
L’idéologie organisant “le remplacement de tout”
Ce n’est donc pas le constat qu’on lui reproche, mais de ne pas l’accepter, de vouloir que la France reste la France, de vouloir que la civilisation française reste la civilisation française, et cette position qui lui aurait valu la reconnaissance des générations précédentes lui vaut l’opprobre de la nôtre, en tout cas de ses élites.
Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture, au remplacement, là encore, de la grande culture par le divertissement culturel produit par « l’industrie de l’hébétude » : c’est ce qu’il appelle le « Petit Remplacement », sans lequel le Grand ne pourrait avoir lieu. « Un peuple qui connaît ses classiques ne se laisse pas mener sans regimber dans les poubelles de l’histoire », nous disait-il en son château de Plieux lorsque nous le rencontrâmes, fin 2019.
C’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession
Il nous parlait déjà, alors, du « remplacisme global », qu’il appelait sa « pierre de Rosette » et qu’il définissait comme l’idéologie organisant « le remplacement de tout, matériaux, arts, peuples, individus, espèce humaine, par son double plus simple, moins coûteux et plus interchangeable ». Il y voyait le geste moderne par excellence, le triomphe d’une conception de l’homme dépossédé de son essence, réduit à n’être qu’un produit, un petit rouage de la machine identique aux autres, et donc remplaçable. Il y voyait surtout la matrice des totalitarismes concentrationnaires.
Nul complot là-dedans, bien sûr, en dépit du bavardage de ceux qui n’ont jamais lu Renaud Camus mais lui prêtent des tas d’opinions, sinon l’œuvre « de mécanismes hautement interdépendants, où les enchaînements s’opèrent pour ainsi dire tout seuls […] sans qu’il soit nécessaire de supposer à leur source ou dans leur fonctionnement de volonté humaine tout à fait délibérée ». Ce sont ces mécanismes et ces enchaînements qui forment aujourd’hui le cœur de son nouveau livre. Autrement dit, c’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession, ce qui revient au même, car l’idée d’un homme remplaçable conduit inéluctablement à le déposséder de toutes ses appartenances et à en faire une “matière humaine indifférenciée”, un homme sans attaches, sans racines, sans race, sans culture, bientôt sans sexe : l’homme interchangeable.
Une civilisation qu’il chérit plus que tout
Ceux qui l’ont lu le savent : Renaud Camus est un écrivain obsessionnel. Il tourne autour de son sujet, y revient, s’en éloigne, le prend par un autre bout. Il digresse, saute du coq à l’âne, sort par la porte, revient par la fenêtre, fait feu de tout bois. Son livre est tour à tour un ouvrage de philosophie (avec Heidegger et la question du temps planant tout du long), un essai historique, un journal intime, un plaidoyer pro domo, un journal de l’actualité, un recueil d’aphorismes, un traité d’histoire de l’art et de littérature, un long poème enfin, hanté par le fantôme d’une civilisation qu’il chérit plus que tout.
« Tout commence à la mort de Dieu – en 1882, je crois, au mois d’août, il me semble, en Thuringe, dans le Gai Savoir ; et plus précisément dans cette section du Gai Savoir intitulée, comme par hasard, “L’insensé” », attaque-t-il. Cette “mort de Dieu” annoncée par Nietzsche va ouvrir la voie à la science, qui va bientôt s’instituer en instance suprême de la vérité, au point de dépouiller l’homme de son expérience sensible, de son propre regard sur le réel.
On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience.
S’il n’a rien contre la science et les progrès qu’elle a incontestablement apportés à la société, l’écrivain refuse sa prétention à décider de ce qui est vrai et de ce qui ne l’est pas. Ainsi des races, dont elle a repris la définition biologisante des racistes du XIXe siècle pour décréter que, sous cet aspect-là, biologisant, elles n’existaient pas, comme si les races pouvaient être réduites à la génétique. Pour Camus, mais aussi pour les poètes, les philosophes et les écrivains du passé, et jusqu’à Pompidou qui en parlait encore à son aise, « la race est avant tout une affaire de destin longuement partagé, de territoires longuement habités ensemble, d’héritage, de traditions communes amoureusement transmises, de religions tour à tour adoptées ou répudiées, de coutumes, de reconnaissance réciproque ».
Avoir décrété que les races n’existaient pas constitue l’une des graves dépossessions de l’homme, qui ouvrirait bientôt la voie aux autres et permettrait un jour à un président de la République de décréter que la culture française, elle non plus, n’existe pas. Or, si les races, les peuples et les cultures n’existent pas, on peut bien sûr remplacer des individus par des autres, n’importe où, n’importe quand : est-ce un hasard si le dogme de l’inexistence des races coïncide avec le regroupement familial et le début de la submersion migratoire ?
Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants
On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience. Ce n’est pas tant que ces chiffres soient trafiqués (ils le sont, bien sûr, notamment quand ils exposent qu’il y a moins d’étrangers en France aujourd’hui que dans les années 1930, en prenant soin de laisser de côté les naturalisés : à ce titre, le Grand Remplacement aura pris fin quand il n’y aura plus un seul étranger en France, ironise Renaud Camus), c’est qu’ils entendent se substituer à notre regard pour imposer une vérité que nos yeux démentent. Nos ancêtres avaient-ils besoin que les démographes leur expliquent qu’ils étaient frappés par la Grande Peste ? Les résistants de 1940 réclamaient-ils des graphiques sur la présence allemande département par département avant de gagner les maquis ?
L’invention décisive du travail à la chaîne
On ne réussira pas mieux ici que d’esquisser maladroitement la richesse d’un tel livre. Sur la vérité, le “nettoyage” des concepts, l’horreur du temps et de l’ancienneté cultivée par les sociétés remplacistes, la culture, les classes sociales, l’antiracisme ou la technique, Renaud Camus emporte l’adhésion du lecteur de bonne foi. Mais c’est sur son travail d’historien que l’on souhaite insister, pour finir. Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants. Le “management scientifique” et la chaîne de montage des usines Ford seront ainsi repris tels quels par les deux totalitarismes, non sans quelques accommodements, ce qui est parfaitement documenté par les historiens anglo-saxons qu’il suit, mais assez peu connu dans notre pays.
C’est bien là, dans cette Amérique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, avec la standardisation des produits et l’invention décisive du travail à la chaîne transformant l’homme en matricule, que l’auteur voit la mise en place de l’idéologie totalitaire du “remplacisme global”, celle qui a ouvert la voie à la déshumanisation des camps et à l’horreur de l’extermination des juifs, et qui gère désormais le “parc humain” sans autre considération que celle des besoins de l’économie, comme si ces humains étaient de simples produits.
Et la solution ? réclameront certains lecteurs. Camus n’en donne pas, à moins qu’elle ne soit, elle aussi, dans le tableau du Tintoret. La machine à roue qui tourmentera sainte Catherine, symbolisée par notre moyeu, sera brisée par Dieu au moment du supplice.
“La Dépossession, ou du remplacisme global”, de Renaud Camus, La Nouvelle Librairie Éditions, 848 pages, 33,50 €.
BBC
Roe v Wade: Thousands attend rallies in US cities to support abortion rights
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Thousands of people have attended rallies across the US in support of abortion rights.
According to a leaked Supreme Court document the US Supreme Court is poised to overturn Roe vs Wade - a 1973 decision that legalised abortion nationwide.
In New York, protestors walked across Brooklyn Bridge chanting pro-choice slogans, while in Washington DC, demonstrators marched to the Supreme Court.
Rallies were also held in other major US cities like Los Angeles, Boston and Atlanta.
Valeurs Actuelles
Libre jeu
Il y a des spectacles charmants et vivifiants que l’on peut voir plusieurs fois les jours de cafard. Et même quand ils vous parlent d’un destin qui n’a pas été nécessairement très heureux. Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? est de ceux-là. L’initiatrice et comédienne principale est une fille formidable : Élodie Menant. Déjà adaptatrice de deux merveilleux spectacles tirés de Stefan Zweig, la Pitié dangereuse et la Peur, elle a récidivé avec cette comédie musicale où, accompagnée de trois talentueux partenaires, elle joue, chante et danse avec le bonheur au cœur.
Il faut dire qu’elle a de qui tenir, et pas seulement question bonheur. Marc Menant, son père, est un extraordinaire conteur d’histoires qu’on peut écouter régulièrement sur CNews. Entendre Élodie parler de lui est un régal : « Il est incroyable, mon père ! Avec mon frère et ma sœur, on a toujours tenté d’être à sa hauteur mais il dépasse tout. Et il nous a appris la plus merveilleuse des choses : être libres et curieux. » Marc Menant voulait qu’elle fasse polytechnique parce qu’elle était passionnée de mathématiques et d’astrophysique mais, très vite, dit-elle, déprimée par la prépa, et sans que ses parents s’y opposent, elle a atterri au cours Florent (tout en donnant des cours de maths pour payer l’école). Elle avait aussi des années de danse et de chant derrière elle. Ce qui lui a permis peu après de jouer dans la comédie musicale de Louis Chédid le Soldat rose.
Puis c’est la vie des comédiens, qui envoient curriculum vitae sur curriculum vitae sans que jamais personne ne réponde. Alors elle s’est prise en main, a créé une compagnie, des spectacles, et on connaît la suite avec deux molières en 2020 pour Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? L’année dernière, en Avignon (et elle la reprend cet été au Théâtre du Roi René avant de la jouer à Paris en décembre), elle a fait un triomphe avec une pièce écrite par elle : Je ne cours pas, je vole !, l’histoire d’une jeune femme qui court le 800 mètres et qui va finir par faire les jeux Olympiques. Un parcours d’ énergie et de courage, à son image en quelque sorte. Le portrait d’une femme libre comme elle les aime. Et qui ne subit pas sa vie.
Écriture inclusive, quotas et revendications féministes…
Les convictions d’Élodie Menant sont fortes et, malheureusement, pas très dans l’air du temps. Il faut l’entendre parler, par exemple, sur le ridicule de l’écriture inclusive, les quotas et les revendications féministes : « Est-ce qu’on veut me choisir parce que j’ai du talent ou parce que je suis une femme, il faudrait savoir ! », dit-elle sur un ton passionné. Mais le plus scandaleux pour elle, femme de théâtre, ça a été l’obligation pour les spectateurs du passe sanitaire : « Rendez-vous compte, j’étais obligée de jouer devant des gens à qui on exigeait le passe sanitaire alors que je ne le cautionnais pas ! Un vrai scandale et un vrai dilemme, d’ailleurs si on l’avait exigé de moi, j’aurais tout laissé tomber… »
Elle parlera ensuite de cette société où l’on ne respecte pas la liberté, où les communautarismes sont devenus triomphants, où l’école a abandonné ses missions… « Tout est formaté, on vous apprend la docilité là où il vaudrait mieux apprendre la désobéissance. Cette affaire de Covid a été un terrible révélateur. Grâce à cela, j’ai pu un peu comprendre ce qu’avait pu être pendant la guerre la collaboration passive… Ça fait peur. » Si on s’étonnait de son amour pour Stefan Zweig, nous voilà éclairés.
Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?, Théâtre Michel, Paris VIIIe. Tél. : 01.42.65. 35.02.
L'Humanité
Carnet. Article sans titre
ActuCarnetBernard Bénat est décédé à l’âge de 75 ans, après des mois de lutte contre le cancer. Son engagement dans son métier d’infirmier, puis de cadre hospitalier est à l’image de ses qualités humaines et de son abnégation au service des autres. Nommé directeur des soins du centre hospitalier de Gisors (Eure), il est décrit comme un homme compétent, mais aussi bienveillant et profondément humain. Il est, en 2005, l’un des animateurs du combat victorieux contre la fermeture du service de chirurgie et de la maternité, et contribue à la création du comité de défense de l’hôpital. Retraité, ardent défenseur des salariés au sein de l’union locale CGT, il s’engage plus activement au PCF et devient secrétaire de section. En 2008, il est élu conseiller municipal et est nommé maire adjoint en charge de la culture, puis des travaux. L’Humanité présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.
BBC
Eurovision 2022: Russian vote hacking attempt foiled, police say
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Pro-Russian hackers attempted to disrupt voting for the Eurovision Song Contest, Italian police have said.
Ukraine won the competition thanks to huge support in the public vote. Russia was banned following its invasion.
Police in Italy, where this year's contest was staged, said the Killnet hacker group targeted the first semi-final - in which Ukraine performed - as well as Saturday's grand final.
But they said their cybersecurity division blocked the attacks.
"Various computer attacks of a DDOS [distributed denial-of-service] nature aimed at network infrastructures during voting operations and singing performances were mitigated," a police statement said.
Ukraine's Kalush Orchestra won the contest with their song Stefania, which was the runaway winner in the public vote.
It topped the overall points tally after votes from the viewers were combined with the results from the national juries.
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Meanwhile, Eurovision organisers have said there were also "irregular voting patterns" among the juries from six countries.
That meant the jury scores from those countries in the second semi-final and grand final were replaced with "a substitute aggregated result" - a score calculated by organisers, based on the results of other countries with similar voting records.
"In the analysis of jury voting by the European Broadcasting Union's (EBU) pan-European voting partner after the Second Dress Rehearsal of the Second Semi-Final of the 2022 Eurovision Song Contest, certain irregular voting patterns were identified in the results of six countries," a statement said.
'Voting manipulation attempts'
"The EBU takes any suspected attempts to manipulate the voting at the Eurovision Song Contest extremely seriously and has the right to remove such votes in accordance with the Official Voting Instructions, irrespective of whether or not such votes are likely to influence the results and/or outcome of the voting."
During the final, the jury scores from Azerbaijan, Romania and Georgia were read by Eurovision's executive supervisor Martin Österdahl instead of the usual national representatives.
An EBU spokesman declined to give further details.
The UK's Sam Ryder topped the jury scoreboard but was overtaken by Ukraine when the public votes were added.
Second place was the UK's best result since 1998, and came just a year after the country finished bottom with zero points.
Speaking on Monday after returning to Britain, Ryder told BBC Radio 4's Today programme he had "been swept up in the joy that is Eurovision" and it had been the "most rewarding experience ever".
And he told BBC Radio 2's Zoe Ball: "I felt so much, just encouragement and support and love from home. And not just home, but in the Eurovision community in general, because there's so much love, sitting in that arena is like being in a church, it is just incredible.
"I can't explain it, and I can't even begin to do it justice, the feeling that you have when you're there.
"But going on that stage, it just felt like, just trust in everything. Trust in the years that you've been singing and enjoying singing and music and take it all in."
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Valeurs Actuelles
Dès 2024, le Puy du Fou proposera un spectacle vivant inédit aux Etats-Unis
Le Puy du Fou n’a aucune limite. Après l’Espagne et la Chine, le parc à thèmes vendéen a l’intention de proposer un spectacle vivant inédit, au service du peuple cherokee, dès 2024 aux Etats-Unis, détaille La Croix, mardi 10 mai. Au-delà de la possibilité de se faire connaître dans un nouveau pays, le parc a surtout l’intention de rendre hommage à l’histoire de cette tribu autochtone. « Nous nous sommes donné la vocation de célébrer l’âme des peuples », a confirmé auprès de nos confrères Nicolas de Villiers, nouveau président du parc depuis 2004, qui a succédé à son père Philippe de Villiers, qui avait imaginé ce concept artistique dès la fin des années 1970.
L’histoire de cette tribu demeure méconnue
Nicolas de Villiers l’assure : de façon hebdomadaire, des demandes lui parviennent du monde entier, pour y créer un Puy du Fou qui serait enraciné dans la culture et l’histoire locale. Parmi les différentes sollicitations, il a trouvé légitime celle de Richard Sneed, chef de la tribu des Cherokees de l’Est, dans le Tennessee. « Le peuple cherokee est venu à notre rencontre il y a un peu plus d’un an. Les Cherokees ont un passé douloureux, mais aussi glorieux, et voulaient que le Puy du Fou raconte une des séquences de leur grande histoire », précise-t-il auprès du quotidien.
Et l’enjeu est de taille, pour le Puy du Fou, car l’histoire de cette tribu demeure méconnue. Le spectacle se tiendra dans des lieux historiques, qui sont aujourd’hui devenus le parc national des Great Smoky Moutains, dans le Tennessee, note La Croix. Jusqu’en 2024, le show sera en cours d’élaboration. Le spectacle sera entièrement conçu et financé par la tribu des Cherokees de l’Est, épaulée par la maîtrise artistique du parc vendéen. Le Puy du Fou, qui souhaite inclure les populations locales concernées, a fait savoir à nos confrères qu’il travaillerait avec 117 acteurs cherokees, mais également avec des historiens cherokees et américains.
Opex 360
Pour la Turquie, l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan serait une « erreur »
par Laurent Lagneau · 13 mai 2022
Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.
« Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.
Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.
À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».
Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…
Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euroatlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.
Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.
On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.
« Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.
« De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.
Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].
BBC
Could you quit your job to become a full-time activist?
By Suzanne BearneBusiness reporter
Natalie Evans describes herself as an accidental activist, after a racist incident she filmed on a train went viral two years ago.
It spurred Natalie and her sister Naomi to set up the Instagram account Everyday Racism to help educate people about racism, and how to tackle it.
They now have more than 200,000 followers on the social media platform, and last December Natalie quit her job as a youth charity worker to concentrate full time on the activism.
"We were starting to receive feedback from people saying 'thank you for this', and 'this is helpful'," says Natalie, who is 32 and lives in the Kent seaside town of Margate. "I realised then this was something I wanted to work on full-time - to help change the world a little."
Plus, she says that managing the workload around Everyday Racism while holding down another day job had become too much. "Emails were coming through all the time, I had so much admin."
But how is Natalie able to support herself? While she and her sister earn money from advising businesses and other organisations, it is not enough income to survive on.
And so the sisters have set up a Patreon membership account, where Everyday Racism's supporters pay them between £3 and £10 per month for extra resources.
"People kept telling us to set one up but I wasn't sure," says Natalie. "But it takes time to write up resources and do the things we do."
They launched their Patreon account at the end of last year, and now have 150 subscribers. Meanwhile, Naomi, also still works three days a week as a teacher, albeit cut down from four.
From Insulate Britain, to Black Lives Matter, and Greta Thunberg, activism has become more visible in the UK and other countries in recent years, despite the pandemic lockdowns.
More people have taken to the streets to protest, and the number of petitions started on global activism website Change.org now surpass 70,000 per month.
In turn, this has led to a small but growing trend of people like Natalie Evans, who quit their previous day jobs to focus solely on their activism.
Marly Lyman, 31, used to teach film and media in private schools, but is now a full-time activist for Extinction Rebellion (XR).
"I knew for my mental health that I needed to help in the community, be surrounded by people who I love to be around, and do a job I love," says Mr Lyman, who lives in Northampton. "When Extinction Rebellion appeared on the scene in 2019 that changed everything. It was the missing piece in the puzzle."
For the past few years he has been focusing on local group development in the Midlands for XR, but he will soon be moving towards UK-wide media and messaging work.
To help support him financially, he receives living expenses of £400 a month from XR. He also claims the government's universal credit, and earns some additional funds from poetry recitals.
To reduce his expenses he bought a narrowboat to live on, but admits his life is a financial struggle.
When we speak he says that his girlfriend wants him to go on holiday to Wales for a weekend. "But I just can't afford it," he says. "I'm constantly turning things down that I used to love, like music festivals and the creative arts. I don't really do it anymore."
Anna Hughes, 39, who lives in London, quit her job as a cycling instructor six months after starting the Flight Free UK campaign in 2019, encouraging people to reduce their emissions by pledging not to travel by plane for a year.
"It quickly became clear that it would be a full-time project, and by that summer I was going to have to quit my job," she says.
She now lives on £1,000 a month, with £600 per month from a crowd-funding campaign and £400 from her dad.
"I guess he feels it's my inheritance, so he's giving it to me now," she adds. "I am very fortunate that I have a low-cost lifestyle and can afford not to have a wage.
"I own my boat, I live off-grid, my energy is generated by the sun, and I don't pay council tax. The only reason I can do this is because my living costs are so low."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Ms Hughes, who lives in London, is now looking for funding, so she can pay herself an annual salary of £30,000. "I hope I get it, I can't continue doing this forever. It's been three years since I quit my job."
At one point she did consider part-time work, but she says she was already struggling to keep up with the level of work required with Flight Free UK. "But if I don't secure funding eventually I will have to quit and go back to full-time work," she admits.
Like Marly Lyman, Anna has had to make sacrifices. "I don't have a pension," she says. "I don't have savings. If I think about the future, I'm so screwed! If I go on holiday, I travel by bike. I don't go out for dinner and drinks. It's all very boring."
People quitting their day jobs to become activists shows their activism is working, says Kajal Odedra, 37, global communications director of Change.org, and author of Something: Activism for Everyone.
She says that social media platforms mean "people now have internet supporters they can turn to to help continue working on issues for the greater good... there's really exciting innovation in this space and it feels right giving people [who are activists] income."
She adds that, in fact, there has never been a better time to be an activist, in her view.
"The tools available mean you're a lot more efficient rather than going around a shopping centre to collect signatures," says the New Yorker. "You can start a petition now, and share on WhatsApp, and collect hundreds of responses in hours."
However, she notes that not everyone can give up their job, admitting that "it's a privileged thing to do".
"Instead what we need is is create better ways for activism, for example, more support, better access to getting funding, and local councils giving funding to activists."
Natalie Evans admits that it was tough to take a cut in her income, but she says she is committed to working full-time on Everyday Racism.
"There's no doubt this feels 100% like the right thing to do. I'm really privileged this is my job, but it's also really hard as well. It's not easy reliving trauma every day."
Anna Hughes adds that what keeps her going is the feedback from supporters. "Every so often someone on Twitter will say 'you're doing a great job, I love the campaign'. That makes it worthwhile."
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France24 - Monde
En signe de protestation, le Mali se retire du G5 Sahel et de sa force militaire antijihadiste
Publié le : 16/05/2022 - 00:02
FRANCE 24
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Alice BROGAT
L'armée malienne a annoncé dimanche le retrait du pays du G5 Sahel, alliance militaire luttant contre les groupes jihadistes. Pour justifier sa décision, la junte dénonce l'échec dans l’organisation de sommets au Mali et les manœuvres d'un État extra-régional.
Nouvelle illustration de l'isolement décidé par l'armée au Mali : pour protester contre le refus qui lui est opposé d'assurer la présidence du G5 Sahel, la junte malienne a annoncé, dans la soirée du dimanche 15 mai, son retrait de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.
"Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe [antijihadiste]", rapporte le communiqué.
Les relations bilatérales avec les pays du G5 Sahel "restent maintenues", a précisé le ministre malien de l'Administration territoriale, le colonel Abdoulaye Maiga, sur la télévision publique malienne.
Pour justifier sa décision, la junte a mis en avant le peu de progrès réalisés face aux insurgés et l'échec dans l'organisation récente de sommets au Mali.
Une "instrumentalisation" dénoncée
Une conférence des chefs d'États du G5 Sahel, prévue en février 2022 à Bamako, devait "consacrer le début de la présidence malienne du G5 [mais] près d'un trimestre après le terme indiqué [cette réunion] ne s'est toujours pas tenue", dit ce communiqué.
Bamako "rejette fermement l'argument d'un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s'opposer à l'exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel", est-il indiqué dans le texte, sans mention de l'État en question.
Selon le gouvernement malien, "l'opposition de certains États du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d'un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali", sans également préciser ce dernier État. Les relations entre le Mali et les pays européens, à commencer par la France, se sont largement dégradées ces derniers mois.
Bamako accuse le G5 Sahel de "perte d'autonomie" et d'être victime d'une "instrumentalisation" et d'un "dysfonctionnement grave" de ses organes.
La capacité opérationnelle du G5 Sahel mise à mal
Cette décision isole davantage le Mali de ses voisins, alors que le pays est ciblé par des sanctions économiques et diplomatiques de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) depuis le 9 janvier. Elle sanctionne l'intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années, après deux putschs – en août 2020, puis en mai 2021.
La junte a opté pour une transition de deux ans alors que la Cédéao demande à Bamako d'organiser des élections en 16 mois maximum.
Outre le Mali, le G5 Sahel, composé d'environ 5 000 militaires, est formé de la Mauritanie, du Tchad, le Burkina et du Niger.
Les coups d'État militaires au Mali et au Burkina Faso, deux des cinq membres de la Force multilatérale antijihadiste G5 Sahel, mettent à mal sa capacité opérationnelle, a récemment estimé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans un rapport remis le 11 mai au Conseil de sécurité.
"Je suis profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l'effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel."
Avec AFP et Reuters
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Mali : Paris proteste contre la décision de la junte de dénoncer les accords de défense bilatéraux
Jean-Yves Le Drian convoqué par la justice malienne le 20 juin prochain
Mali : des centaines de personnes manifestent leur soutien à l'armée et la junte
Valeurs Actuelles
Fiat 500, la fée électrique
PHILOSOPHIE
Fiat équipe sa 500 d’une batterie plus modeste, de 23,8 kilowattheures (au lieu de 42 pour la version plus puissante). Le prix d’accès passe alors de plus de 30 000 euros à environ 25 000 (hors bonus). Évidemment, l’autonomie en pâtit, baissant de 320 à 190 kilomètres théoriques. Mais cela suffi t pour un usage strictement urbain. Des solutions de loyer existent. Comptez au bas mot une centaine d’euros par mois pour un contrat de 37 mois et 30 000 kilomètres, la formule grimpant en prix, selon les versions. Des abonnements sans engagement sont également proposés, tel le forfait City à 299 euros par mois. Le tout se souscrit en ligne. Parce que « le monde change » et que « nos besoins évoluent », assure Fiat. Ce serait même « simple et tout simplement génial ». Pas d’emballement, tout de même. Les soucis d’approvisionnement en composants et matières premières obligent tous les constructeurs à réviser leurs schémas et à faire grimper leurs tarifs sans crier gare, faute de voitures disponibles en nombre suffisant. Et les délais de livraison mettront parfois votre patience à rude épreuve.
PRESTATION
Il n’empêche que la 500 électrique de base est bien sympathique. Son dessin intemporel fait mouche. Avantage de l’électrique : son châssis est tout récent, alors que la thermique s’appuie sur une plate-forme datant de 2009. À bord, c’est toujours ce joli design néo-rétro. Ergonomie correcte, présentation claire. Un bon équilibre entre fonctions tactiles et commandes physiques. Des sièges avant plus accueillants aussi. Mais un espace compté à l’arrière et un coffre juste bon pour ranger ses courses. La version d’entrée de gamme, Action, comprend déjà limiteur de vitesse et alerte de franchissement de lignes. Les suivantes intègrent le festival des équipements à la mode qui font grimper la note. L’Action Plus fournit le meilleur compromis équipements/prix. La Red est la mieux dotée.
TECHNIQUE
Le gabarit de l’auto est un bonheur en ville, avec un microrayon de braquage. Le bloc électrique de 95 chevaux garantit des démarrages canon. Le reste n’est que souplesse et « zénitude ». Il faut un point de charge chez soi pour éviter les déconvenues avec les seules bornes publiques. Ne pas habiter à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail également, car l’autonomie réelle sera légèrement en dessous de celle annoncée. Comptez trente minutes pour charger 80 % de la batterie sur borne rapide, et pour un plein complet d’énergie deux heures trente sur borne de 11 kilowatts et plus de huit heures sur prise domestique.
Opex 360
Un navire espion chinois repéré près d’une station de communications navales australienne
par Laurent Lagneau · 13 mai 2022
Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.
« C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».
De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».
En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.
Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.
Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.
Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.
À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».
A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].
BBC
Why India's poorest children are falling further behind
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Ten-year old Laxmi may never return to school. When the first wave of Covid-19 hit India, in early 2020, her school closed its doors and now her parents can no longer afford to send her.
Laxmi was attending a nearby private school at a cost of £21 ($26) per year, which the family funded by borrowing from relatives.
They chose the school - which has since reopened - partly because they were worried she would not be safe travelling to the government-funded school in the next village.
Her parents also had concerns about the quality of teaching and the lack of toilet facilities at the public school.
"I have three daughters. Laxmi is the eldest. We had thought that life would be different for her, than us, after being educated.
"Even though my husband and I hardly make anything, I wanted my children not to have the same life as me," says her mother, Rekha Saroj.
While the pandemic prompted a flurry of new online education platforms aimed at democratising education for Indian children, for the country's most deprived households, these resources have simply not been accessible.
"Digitalisation of studies may be good but what about us? With no access to money, or the internet, how are we going to have a better future?," says Mrs Saroj.
For children in government schools there are several schemes available to promote digital education, including DIKSHA an online service for schools which has content in 32 languages.
Although well-intentioned, these efforts appear to have had minimal impact for children while schools were closed during the pandemic. According to India's Annual Status of Education Report (Aser), in 2021, only 40% of enrolled children had received any type of learning materials or activities from their school during the week of the report's survey.
The situation was most acute for the youngest children, because they tended to have the least access to technology. The report says almost a third of five to eight-year-olds do not have access to a smartphone to help with their learning at home.
"The proportion of families who had some contact with teachers was heavily skewed towards better-off families," the report noted.
"The [Indian education] system is largely designed for privileged children, the easy winners in this uneven race," explains Jean Drèze is a Belgian-born, economist who focuses on India.
"Schools were closed for nearly two years - under pressure from well-off parents who were not so worried about the learning gap because their children were studying online at home.
"Children with no access to online education were more or less abandoned by the schooling system." He says as India's schools are now reopening, "much too little is being done to help children who have been left behind," to redress the gap.
More technology of business:
So what, if anything, could technology do to close this widening gulf?
Mihir Gupta is the co-founder of Teachmint, an online platform, where teachers can hold lessons, distribute material and message students.
The service reaches ten million teachers and students in 5,000 cities and towns, according to Mr Gupta.
He acknowledges however, the significant challenges of reaching students in poorer areas where internet connections may not be reliable.
"We realised early-on that internet bandwidth variation across different parts of India is a challenge to reach more and more educators," he says. Consequently, Teachmint's service has been optimised to work with slower internet connections and on mobile devices - rather than laptops and desktop computers.
Nevertheless, Anjela Taneja, who heads the Inequality Campaign for charity organisation, Oxfam India, says much more needs to be done urgently.
"Even in families [with] access to high-tech or low-tech tools, children struggled to learn remotely," she says.
A "conducive environment" for learning at home can often be lacking she adds, with girls in particular suffering as they often take on household chores in addition to studying, while there is a "preference" to give boys gadgets.
The government says it is helping support rural areas with BharatNet, a scheme to give rural areas faster internet connections.
Through the scheme, which was launched in 2012, 52,567 government schools have been given broadband connections, India's Education Ministry told the BBC.
It also said that schools which are still waiting for a connection can use government-funded TV, radio services and a host of other education services.
Shiv Kumar works for Oxfam in deprived areas of Uttar Pradesh. His job is to try to get more children attending school regularly.
"It's a saddening situation in Indian villages. It's a challenge to convince parents to send their children to school," he says.
Many of the households he visits lack either an internet connection, or a smartphone at home.
To help, he has started a something called a 'mohalla' class. Mr Kumar will visit a house and invite children to come along and give lessons to any who turn up.
He uses his smartphone to show the children the Hindi alphabet, numbers and other teaching aids.
This type of supplementary schooling is becoming more common in rural India and provides two to three hours of extra education a week but relies on the help of community volunteers.
"We are talking about digitalising education, but how is that possible for village parents who have a limited means of livelihood?" he asks.
There are many kids who feel left behind. Sixteen-year old Sivani, from Uttar Pradesh fears the window of opportunity for her may have closed. She finished schooling at the age of ten.
"I wanted to study but did not have the means to fulfil my dream," she says. "My parents think working at home and taking care of the family is more important than getting educated.
"I am not the only one. Many girls in my village don't study... how is life going to change if we don't study?," she asks.
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Don Juan II, le bateau étoilé
Condensé d’élégance, d’inspiration et d’excellence, la croisière dîner à bord du Don Juan II délivre une expérience exclusive, qui allie l’atmosphère feutrée d’un yacht Art déco unique, la magie des plus beaux monuments de la Ville lumière et le meilleur de la gastronomie française. Ce voyage culinaire au décor exceptionnel a pour point de départ et d’arrivée le plus emblématique des monuments : la tour Eiffel. C’est donc au port Debilly sur la rive droite (Paris XVIe), en face de la Dame de fer, que Don Juan II a attaché ses amarres. Exclusivement proposée au dîner, pour 38 convives maximum, la croisière gastronomique à son bord fait vivre à tous les hôtes un moment magique dans un cocon exceptionnel, avec une assiette remarquable qui vient tout juste de recevoir une étoile.
Frédéric Anton, reconnu comme étant l’un des meilleurs par les gastronomes, est à juste titre encensé par la bonne presse, qui en connaissance de cause ne cesse de l’aduler avec ce triptyque gagnant du groupe Sodexo. Chef du Pré Catelan, au cœur du bois de Boulogne, et du Jules Verne à la tour Eiffel, respectivement trois étoiles et une étoile au guide Michelin, Frédéric Anton exprime ici sur le Don Juan II tout son talent et son exigence de bon marin puisque cet amoureux des roulis habite lui aussi sur une péniche, probablement le fruit du hasard. Accro aux produits de saison et soucieux d’une cuisine évolutive, son esprit est novateur avec des créations toujours plus graphiques et uniques.
Au menu dégustation (220 euros) qui s’accorde avec le passage devant les plus beaux monuments de Paris, on savoure un crabe au parfum de curry, pomme granny et caviar, une langoustine préparée en ravioli, crème de céleri, fine gelée à la feuille d’or, une volaille fermière à la truffe noire et jus gras, et un soufflé chaud, crème glacée au grué de cacao. Le timing exceptionnel fait revenir devant la tour Eiffel au moment de son illumination scintillante. Un voyage extraordinaire à ne surtout pas manquer, vous en serez émerveillé.
Port Debilly, Paris XVIe.
Réservations : 01.83.77.44.40.
France24 - Monde
Comprendre les élections législatives françaises en six questions
Publié le : 27/04/2022 - 18:42
Aude MAZOUE
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Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.
À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.
Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.
Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.
Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.
Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour.
Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.
Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.
Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.
La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.
Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.
Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.
L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.
Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.
On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.
Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment.
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LE JOUR D'APRÈS
Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives
BBC
Focus on female farmers in Northumberland and the Scottish Borders
By Matthew TuckerBBC News
Award-winning documentary photographer Joanne Coates has created an exhibition featuring portraits of women in agriculture across Northumberland and the Scottish Borders.
A collaboration with more than 40 women, Daughters of the Soil explores questions around land inheritance, farming stereotypes and the history of who has traditionally worked the land.
"The project offered the opportunity to chronicle the lives and stories of these women," explains Ms Coates.
"Women aren't as visible as men on farms but we are seeing them more.
"The female workforce are driving tractors, having a social-media presence and can be seen on TV, but they don't often inherit land or work in leadership positions."
The photo exhibition is being displayed at The Gymnasium Gallery, in Berwick-upon-Tweed, until 5 June.
Ms Coates visited 34 farms, drawing on her personal connection of having previously worked on one.
She still does occasional shifts milking cows in the northern Yorkshire Dales.
While in residency with the Maltings and Newcastle University's Centre for Rural Economy (CRE) and Institute for Creative Arts Practice, Ms Coates worked with Prof Sally Shortall, whose research focuses on gender relations in agriculture.
According to Prof Shortall, women make up just 15% of the farming industry in the UK, their contributions often overlooked as they deal with barriers such as access to land, class, motherhood, and a lack of clear leadership roles.
Here are five of the farmers photographed and interviewed by Ms Coates.
Anna
The sign outside the farm run by Anna in north Northumberland still reads L Smales and Sons Ltd.
But it is Anna, her mother and sister who look after it.
She has worked there since she was a child, later leaving for university, earning a degree in organic farming and also working as an accountant.
"I really enjoyed growing up on the farm," she says. "I think it gave me opportunities other children or young people don't have.
"It was me who was always outside helping dad. I was managing the grains storage at age 12.
"It's not what I have done my whole career but it's what I always anticipated ending up doing."
The business switched to organic farming in 1998 and now produces organic wheat.
The family and the farm suffered a huge loss when Anna's father died 16 years ago, forcing them to step in and do what was needed to manage the land.
Ms Coates visited the farm on the day Anna was due to give birth to her second child, while she was still working on the farm.
They met again nine months later, after Rosie had been born and was accompanying her mum on farm duties.
Annabel
Annabel, 31, an arable and beef farmer, works on her family's farm in the Scottish Borders, managing 2,500 acres along the Berwickshire coast with her father, Will.
She also runs St Abbs Pumpkin Patch.
Annabel studied geology and gained experience of farm management while working on other farms in Lincolnshire and Northumberland.
She is a strong advocate of women and young people in farming.
"A mix of males and females in the workplace creates a good balance, and this produces beneficial results," she says.
"With the shortage of labour becoming a major challenge in UK agriculture, it has never been more important to encourage all young people into the industry.
"There are more and more women taking on agricultural roles within many different businesses. This is exciting and a step in the right direction."
Paula
Paula works at Mill Pond Flower Farm in Foulden village in the Scottish Borders.
Flower farming is one of the exceptions in the industry because the majority of farmers are female.
Paula didn't start out farming. She comes from a city, not an agriculture background.
But 10 years ago, she and her husband, Ray, took a gamble on something new. They had to learn flower farming skills from scratch and now run an established flower farm.
"Being a woman in farming is doing what I'm good at - using all my skills and making a living from the earth," she says.
"It's important different people get to farm because we need diversity to make our growing systems strong and resilient, to be able to adapt to change."
"Diversity in people, plants and wildlife is essential for us all to thrive."
Kirstie
Kirstie and her husband, Kevin, also farm in the Scottish borders, where they have a flock of Cheviot sheep.
They farm on rented land, meaning they can't plan ahead for the future.
They are working towards owning their own farm, but land access remains one of the main barriers to working in agriculture.
Kirstie's father was a farm manager in the Scottish Borders and she grew up getting stuck in and helping him.
"You could tell when it was lambing time because I wasn't in school," she says.
"Where were you last week? Oh it was lambing time."
Her husband is a shepherd and is often away, meaning Kirstie has to be there for any emergencies.
"Between us it's a 50-50 decision. Fifty-fifty in the money so it should be 50-50 in the decisions," she says.
Fransje
As a teenager, Fransje worked milking cows in Holland, where she met her husband, Peter, a cheesemaker.
For most of her life she worked as an occupational therapist.
After moving to the UK, Fransje helped out with lambing at farms near where she lived in Northumberland.
When the chance arose to own a small plot of land close to their home, Peter and Fransje assembled their own herd of Shetland sheep.
Fransje learned how to shear and sells the fleeces locally.
"Having both women and men farm adds diversity in the approach to animal and land management," she says.
"Personally, to be a woman who farms, gives a purpose to my natural drive to nurture, whether that be animals, trees, water, grass, soil."
All pictures are subject to copyright.
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Spas et thalasso : pour aligner corps et esprit
Four Seasons Spa Lisbonne : le plus détox
Travailler à domicile, stresser au cœur de la ville, rester assis toute la journée devant son ordinateur, envoyer des messages en continu sur les réseaux sociaux, regarder Netflix à la télévision allongé sur le canapé, toutes ces raisons sont sans appel. Mal au dos et malaise chronique, il est temps d’échapper au numérique international. Nous détendre et nous redonner vie sont les objectifs de ce nouveau et exceptionnel soin du spa du Four Seasons Hotel Ritz de Lisbonne. Le “Digital detox” allie bien-être et réparation avec un protocole du haut de la tête aux pieds. L’huile détox est portugaise, de la marque Ignae, et le masque à la spiruline réveille la peau. Le soin dure une bonne heure (185 euros).
Les plus sportifs apprécieront l’étonnante piste de course en extérieur, avec vue sur toute la ville, et le studio Pilates avec ses coachs privés.
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Mandarin Oriental Marrakech : le plus exotique
Véritable oasis à quinze minutes de la ville, l’hôtel s’étend sur 20 hectares, plantés de palmiers, d’orangers, de magnifiques oliviers, de figuiers de Barbarie et d’éclatants jardins de fleurs. Installé dans un pavillon de 1 800 mètres carrés, mêlant briques rouges et moucharabieh, le spa possède un beau couloir de nage de 22 mètres et un centre de remise en forme doté d’équipements de pointe. Entraîneur personnel et instructeurs spécialisés sont là pour une prise en charge globale et éveiller vos sens à l’aide de rituels orientaux pour détendre le corps et l’esprit. En plus d’un bel espace fitness ouvert sur l’extérieur, vous pouvez opter pour des cours de yoga dans le jardin ou des cours de danse orientale accessibles à tous les âges.
www.mandarinoriental.fr
Domaine du Mas de Pierre : le plus convivial
Dans l’arrière-pays, au pied des remparts de Saint-Paul-de-Vence, le Domaine du Mas de Pierre écrit un nouveau chapitre de son histoire et se réinvente façon resort, avec un jardin merveilleux de 8 hectares orchestré par le paysagiste grassois Jean Mus. Point d’orgue du lieu : un spa de 2 000 mètres carrés bordé de deux nouvelles bastides et une piscine lagon dotée d’une plage de sable fin. Autour de la piscine, chauffée toute l’année et équipée d’un parcours de remise en forme avec jets d’eau relaxants, banquettes hydromassantes, hammam, sauna aux herbes et snow cave amorcent la relaxation, avant de découvrir les soins cabine des marques Sothys et Tata Harper. “Body boost”, “Détox et silhouette”, “Secret de beauté” et “D-Stress” : l’hôtel propose également des cures de trois à cinq jours pour une remise en forme complète. Côté sport, yoga, Pilates, TRX, aqua-bike sont notamment au programme, ou, pourquoi pas ? une balade dans la campagne à vélo électrique.
www.lemasdepierre.com
Sha Wellness Clinic : le plus diététique
Nichée dans les montagnes de la Sierra Helada en Espagne, cette clinique est depuis bientôt quinze ans l’adresse la plus prisée pour réaliser un recentrage diététique, esthétique et fonctionnel. En immersion totale pour quelques jours, avec des repas diététiques mais gastronomiques, chacun compose son programme selon ses besoins. Après un rendez-vous avec un médecin pour un diagnostic précis, souvent suivi de tests, une combinaison de thérapies naturelles (acupuncture, shiatsu, yoga, tai-chi, watsu, risothérapie, moxibustion, reiki) et de techniques de pointe (radiofréquence, cryothérapie, ozono-thérapie… ) est mise en place. Perte de poids, rajeunissement, régénération, rééquilibrage alimentaire, remise en forme morale, tous les aspects de la santé peuvent être traités. Il est également possible d’orienter son séjour sur l’amélioration de sa santé cognitive et émotionnelle, et la gestion du stress.
www.shawellnessclinic.com
Les Thermes marins de Saint Malo : le plus revigorant
Véritable institution depuis 1963, le lieu marie depuis quelques années les concepts spa et thalasso. C’est aussi le premier établissement à avoir imaginé le parcours Aquatonic, un véritable labyrinthe d’eau de mer : un bassin de 185 mètres carrés avec 194 jets sous-marins à la fois stimulants et relaxants, et 14 ateliers.
En plus d’une carte de soins visage et corps, l’espace spa en pierre et bois blond est doté d’une salle de brouillard marin, entièrement refaite cette année, dont l’atmosphère associant de l’eau de mer micronisée et une lumière bleue produite par des lampes de Wood, qui provoquent une décharge d’ions négatifs, offre une relaxation parfaite. De nouvelles cures, “Mer et poids optimal” et “Mer et bien-être détox”, et le “Bilan nutrition santé” permettent d’améliorer ses objectifs et d’obtenir un suivi personnalisé avec une consultation nutrition et un bilan de condition physique.
Côté gastronomie, le restaurant du Cap Horn vient de faire peau neuve avec un décor bleu et or, et une carte célébrant les produits de la région menée par les chefs Patrice Dugué et Pascal Pochon.
www.thalasso-saintmalo.com
BBC
Photos of 1900s Herefordshire life discovered hidden in cupboard
Photographs of life in Herefordshire in the early 20th Century have gone on display after being found hidden behind wallpaper.
Richard Jenkins rode around the Golden Valley area of the county taking pictures of weddings, births and celebrations.
Hundreds of his glass plate negatives were found by his family in a cupboard which had been covered with wallpaper.
An exhibition of the photos has gone on display in Hereford.
Mr Jenkins, who was born in 1890 in Newton, on the Herefordshire border with Wales, wanted to be an engineer, his daughter said.
But he had to take over the family farm and instead channelled his passion into photography.
His daughter Sylvia Jenkins-Bigglestone said her father had used to travel around the area on his motorcycle and sidecar.
"I do not know how he would have reacted, if he felt that he would be as well known as this," she added.
After being discovered, the collection of about 900 photographs was scanned and the plates and photographs are now part of the Herefordshire Archives Collection.
The exhibition is being held at All Saints Church, Hereford, until 2 July.
"I would never have thought daddy would be as notorious as he is now and people are so interested in his work," Mrs Jenkins-Bigglestone said.
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Cathédrale de Reims : les défis d’un chantier interminable
À l’occasion de la « Nuit des cathédrales », samedi 14 mai, de nombreux lieux de culte emblématiques de France et d’Europe accueilleront les visiteurs dans un cadre privilégié. À Reims, la visite de la cathédrale se fera malgré les travaux, relate France 3 Régions. Un chantier qui dure en raison des nombreuses restaurations nécessaires pour préserver quelque huit cents ans d’histoire. La cathédrale porte les cicatrices de nombreux événements. Sa construction a débuté en 1211, et dès 1481 un incendie a détruit sa toiture. Les réparations et modifications successives ont fragilisé certaines zones.
Guerres, pollution, usure du temps
Mais c’est bien sûr les bombardements allemands lors de la Première Guerre mondiale qui ont occasionné sa principale blessure. Là encore, l’église avait été la proie des flammes et son toit s’était effondré. « Pendant quatre ans, près de 300 obus ont touché le monument », rappelle à France 3 Régions Patrick Demouy, historien spécialiste des cathédrales. Ce sont désormais des dangers moins visibles qui menacent la cathédrale. La pollution notamment, qui recouvre et ronge les statues. Même les structures métalliques se délitent. Mais le temps reste le principal ennemi de ces vieilles pierres.
D’autant plus que les dimensions du bâtiment imposent un travail quasi constant. Les différents acteurs de cette préservation évoquent ainsi l’altération des vitraux du XIIIe siècle aussi bien que le nettoyage de l’orgue. « Elle a besoin d’être entretenue comme toutes les cathédrales. Mais elle a également besoin d’être terminée, d’une certaine façon. Parce qu’elle a été restaurée en 1938, mais il y avait un tas de travaux à l’extérieur de la cathédrale qui n’avaient pas été faits », détaille Bernard Poret, président des Amis de la cathédrale. À l’occasion de la Nuit des cathédrales, le bâtiment sera ouvert jusqu’à minuit.
Reims : les dernières actualités
BBC
Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed
Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.
Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.
The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.
The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.
While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.
"Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.
Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.
Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.
Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.
All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.
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Dans l’ombre de la République
Étrange profession, ne répondant à aucun critère, où il faut tout faire, les choses les plus humbles, à la limite déplacer les chaises ou pousser un fauteuil, faire préparer un repas, mais aussi les plus importantes, comme préparer une conférence internationale ou recevoir les chefs d’État qui viennent nous voir. C’est en ces termes que François Mitterrand accueille Daniel Jouanneau à son nouveau poste.
La scène se passe en mars 1993, une semaine après la victoire de la droite aux législatives. L’ancien ambassadeur de France au Mozambique est nommé, le 7 avril, chef du Protocole, sur proposition du ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas.
Daniel Jouanneau sera le 41e à porter le titre d’“introducteur des ambassadeurs” depuis le règne d’Henri III, en 1585. Les questions de protocole sont aussi anciennes que le pouvoir lui-même et les relations entre puissances souveraines. Dès le Moyen Âge, le grand maître des cérémonies ordonnance le jeu subtil des salutations et des prérogatives, avec « la dignité et splendeur convenables ».
Tout au long du règne de Louis XIV, l’inamovible Nicolas Sainctot de Veymar s’emploie à formaliser l’étiquette de Versailles. Le Roi-Soleil ne disait-il pas avec raison que « c’est le plus souvent sur les préséances et les rangs que les peuples mesurent leur respect et leur obéissance » ?
Devenu service d’État au XIXe siècle, le Protocole survivra à la chute du second Empire. Inchangée depuis 1871, cette fonction discrète mais essentielle, au cœur de la mécanique républicaine, reste confiée à un diplomate chevronné. Sa mission consiste à veiller à l’organisation pratique des voyages du président de la République, du Premier ministre et des membres du gouvernement, à la réception des hôtes étrangers, au bon déroulement des cérémonies officielles et des grandes rencontres internationales. Jules Cambon, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères durant la Grande Guerre, écrira que « le Protocole est une sorte de religion. Elle a ses pratiques et ses mystères. Tout n’est pas dénué de sens dans ses frivolités solennelles ».
Dans l’acte final du congrès de Vienne
Les règles fixées par le pape Jules II dès 1504 accordaient au pontife romain la préséance sur tous les autres monarques, classés selon un ordre décroissant : d’abord l’empereur germanique, puis le roi de France, le roi d’Espagne, etc. Un tel système entraînant des conflits récurrents, le congrès de Vienne, en 1815, décrète, dans l’annexe XVII de son acte final que « les employés diplomatiques prennent rang d’après la date de la notification officielle de leur arrivée ».
L’Onu consacrera ce principe d’égalité entre ses États membres, aujourd’hui universellement observé. Il n’empêche que les fonctions de chef du Protocole – garant de « l’ordre de la République », selon le mot du général de Gaulle -n’ont rien d’une sinécure ! Il doit veiller à ce que tout se passe bien, ménager les susceptibilités, éviter tout heurt à même de dégénérer en incident diplomatique, car « un bon protocole rassure ». Jacques Senard, chef du Protocole sous Georges Pompidou, donnera cet unique conseil à son successeur : « Ne courez jamais. »
En quatre années d’exercice, Daniel Jouanneau aura eu à gérer 60 visites d’État ou visites officielles du président à l’étranger, 20 sommets multilatéraux, 14 visites d’État et 82 visites officielles de chefs d’État et de gouvernement en France. À cheval sur deux septennats, il connaîtra « l’atmosphère inquiète des derniers mois du président Mitterrand à l’Élysée », puis l’élection de Jacques Chirac et « l’enthousiasme d’un nouveau mandat ». Il résume ce contraste en une phrase : « À un sage qui impressionnait et parfois intimidait avait succédé un chef d’État simple, direct, chaleureux. »
En quatre années d’exercice, le chef du protocole aura géré 60 visites d’État du président, 20 sommet multilatéraux, 82 visites d’étrangers sur le sol français…
Mitterrand se contentait généralement de parapher d’un simple « Vu, FM », à l’encre bleue, les notes préparatoires de son chef du Protocole, transmises par son conseiller diplomatique et son secrétaire général, Hubert Védrine.
À bord du Falcon 900 présidentiel, le chef de l’État s’installe au fond de la cabine, derrière une petite table, pour lire la presse et corriger ses discours qui sont aussitôt retapés par une secrétaire, même si ce brillant orateur s’autorise souvent des improvisations. Miné par le cancer, le président traverse des phases de lassitude et des malaises vite surmontés. Il lit des ouvrages de spiritualité et s’interroge sur les fins dernières avec l’incertitude d’un agnostique. Ainsi, Daniel Jouanneau se souvient d’un voyage au cours duquel le président l’a questionné sur la mort, et « l’instant précis du basculement ».
Conscient qu’une page d’histoire était en train de se tourner, le chef du Protocole cite quelques-uns de ces ultimes discours qui résonnent comme des testaments politiques. « L’Europe, nous la faisons, nous aimons nos patries, lance Mitterrand à Berlin, le 8 mai 1995, pour le 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Restons fidèles à nous-mêmes, relions le passé et le futur, et nous pourrons passer, l’esprit en paix, le témoin à ceux qui vont nous suivre. »
Quelques semaines auparavant, il avait confié, devant le Parlement européen, après avoir évoqué les deux conflits majeurs du XXe siècle : « C’est l’un de mes derniers actes publics. […] Il faut transmettre, non pas cette haine, mais au contraire la chance des réconciliations […] . Le nationalisme, c’est la guerre. »
Alain Juppé arrondit les angles avec François Mitterrand
La tâche du chef du Protocole est quelque peu compliquée par la deuxième cohabitation (1993-1995), qui a installé une dyarchie au sommet du pouvoir. Heureusement, la souplesse du Premier ministre, Édouard Balladur, et « l’effort constant de dialogue » d’Alain Juppé au Quai d’Orsay permettent d’arrondir les angles auprès de François Mitterrand.
Cependant, des divergences subsistent, par exemple lors de la venue de Fidel Castro, invité par l’Unesco en mars 1995. Si Danielle Mitterrand, à l’origine de la fondation France Libertés, est une inconditionnelle du “Lider Maximo”, le gouvernement de droite ne désire aucun contact avec le dictateur cubain, qui devra se contenter d’une visite semi-officielle, avant d’aller dîner chez son “vieil ami” Georges Marchais, à Champigny-sur-Marne…
Parmi les événements historiques qu’il a supervisés, Daniel Jouanneau relate l’inauguration du tunnel sous la Manche, le 6 mai 1994, où Elizabeth II tient à partager sa Rolls-Royce grenat avec François Mitterrand pour la traversée en navette. À l’arrivée, le président rappelle avec humour l’entente « presque toujours cordiale » entre les deux nations.
Un mois plus tard, le 6 juin, le chef du Protocole devait faire face à « l’événement le plus complexe » qu’il ait eu à gérer : le cinquantenaire du débarquement en Normandie, à Omaha Beach, avec pas moins de onze chefs d’État présents, de la monarque britannique à Bill Clinton, en passant par Beatrix des Pays-Bas, Harald V de Norvège ou Lech Walesa.
François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales. La voix de la France a été forte et écoutée.
L’année suivante, le 8 mai 1995, le lendemain même de l’élection de Jacques Chirac, celui-ci assiste au côté de son prédécesseur au défilé de la victoire, place de l’Étoile, en présence de 53 chefs d’État et de gouvernement, vainqueurs et vaincus de la Seconde Guerre mondiale. À leur exemple, le président sortant et son successeur offrent l’image de la meilleure intelligence, dans un échange naturel et dépassionné.
Il en sera de même le 17 mai suivant, à l’occasion de l’investiture du nouveau président de la République. « Jacques Chirac est très ému, et même tendu, se souvient Jouanneau. Le contraste est frappant avec la sérénité qui se dégage de François Mitterrand. »
Après avoir accompagné le nouveau président aux quatre coins du monde, du Japon à Israël, de la Bolivie au Burkina Faso, l’auteur exprime, au printemps de 1997, son souhait de repartir en poste. Le président lui propose le Liban et téléphone à son ami, le Premier ministre Rafic Hariri, pour lui recommander son nouvel ambassadeur. « François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales, conclut-il. Au long des années 1993-1997, la voix de la France a été forte et écoutée. »
“Souvenirs d’un chef du Protocole”, de Daniel Jouanneau, Plon, 302 pages, 19 €.
Valeurs Actuelles
Cannes : la tour-monastère la plus ancienne de la chrétienté manque de fonds pour sa restauration
C’est un véritable joyau niché à quelques encablures de la côte cannoise. Depuis le Ve siècle et presque sans interruption, des moines occupent l’île de Saint-Honorat (Alpes-Maritimes). Encore aujourd’hui, 25 moines de la Congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception y sont installés. Depuis 2020, ils ont d’ailleurs entrepris la réalisation d’un considérable chantier : la restauration de la tour-monastère qui, à quelques distances de l’abbaye principale, se jette dans la mer.
Construite à la fin du XIe siècle pour protéger la communauté des raids sarrasins, la vieille tour fortifiée – qui abrite notamment un cloître et une chapelle – n’avait pas été restaurée depuis les années 30. Menés par le père Vladimir Gaudrat, les moines ont décidé de remédier à ce problème en 2020. Initialement, les travaux devaient s’étaler jusqu’en 2023, et coûter 3,6 millions d’euros hors-taxe. « On savait dès le départ que la facture serait importante », explique le père Vladimir à Nice-Matin, lundi 9 mai. Or, la petite communauté catholique doit désormais faire « face à une augmentation globale, car au fur et à mesure du chantier, [elle] s’est rendu compte qu’il y aurait plus de travaux à faire ».
Une souscription en ligne toujours disponible
Parmi les mauvaises surprises découvertes sur le tard : les mâchicoulis de la tour sont supportés par des consoles de pierre. Les travaux ont montré qu’un très grand nombre d’entre elles doivent être changées, ce qui n’était pas prévu. Surtout, le chantier – lancé en 2020 – a considérablement souffert du Covid-19. « La crise sanitaire a déjà ralenti l’exécution des travaux », relate le père Vladimir. La crise des matières premières et l’inflation actuelle n’arrangent rien : « D’un chantier à 3,6M€ HT, nous allons passer à 4,4M€ HT et nous allons devoir ajouter une phase de travaux supplémentaire, de trois à quatre ans », souffle-t-il dans les colonnes du quotidien régional.
Son arrivée était imminente ! La charpente métallique, qui couvrira la + ancienne partie de la tour monastère pour la mettre hors d’eau, commence à être acheminée.
Bravo à toute l’équipe pour cette manœuvre délicate
Merci @fond_patrimoine @AlpesMaritimes DRAC Paca @villecannes pic.twitter.com/SpiUneMhf2
— Ile Saint-Honorat (@IleSaintHonorat) February 23, 2022
Hélas, la communauté cistercienne manque de fonds. Là encore, la crise sanitaire a pesé : la suppression des transports entre l’île et le continent et la fermeture des restaurants ont considérablement grevé les finances de l’abbaye, explique à Nice-Matin Jean-Louis Marques, délégué départemental de la Fondation du patrimoine. L’institution fait partie des acteurs appelés à la rescousse par le père Gaudrat : « La Fondation du patrimoine va participer grâce à une partie des sommes recueillies au titre des successions en déshérence », explique Jean-Louis Marques. La Direction générale des affaires culturelles (DRAC), le département des Alpes-Maritimes, la ville de Cannes et la Mission patrimoine – portée par Stéphane Bern – devraient également mettre la main à la poche.
« J’ai également écrit des courriers à la fondation des monastères et à des donateurs privés », ajoute le père Gaudrat. « Nous avons reçu de l’aide, mais il nous faut encore 500 000 euros pour poursuivre sereinement le chantier ». Dans cet objectif, une souscription est toujours accessible en ligne, sur le site projet-lerins.org. On y trouvera notamment une présentation en largeur de l’histoire de l’abbaye, et le détail des travaux.
Cannes : les dernières actualités
BBC
From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s
By Gaggan SabherwalBBC News
A new exhibition in the UK explores the lives of South Asian immigrants in 1950s Coventry through the work of India-born photographer "Masterji".
Maganbhai Patel, popularly known as "Masterji", spent years documenting the lives of South Asian immigrants in Coventry in the West Midlands in England.
He was a well-known figure in the community and is considered to be the city's first Indian photographer.
Now an exhibition, titled "Through the Lens of Masterji", at Compton Verney Art Gallery in Warwickshire, is looking back at his life and his work that inspired a generation of Indian immigrants.
"I remember my mother telling me that people actually used to get my dad to go down to the hospitals and have their photographs taken in the hospital with their first-born child," says his daughter Tarla Patel.
Patel was born on 1 January 1924 in Dedvasan, a small village in Surat in the western state of Gujarat in India.
He studied there and went on to become a headmaster at a local school. But he had bigger dreams and ambitions. When he heard how well his friends who had migrated to England were doing, he decided to follow them and try his luck too.
His journey to England began from the port of Mumbai where he boarded a steamer cabin ship called the Jaljawahar with his small brown metal case.
Inside this, he carried his prized possession - a black and white photograph of his mother which was tucked away with his other belongings. It took him around 21 days to reach his destination and in January 1951, he finally arrived in England.
For a lot of migrants coming into post-war Britain, the jobs available were often manual. Patel managed to get work as a factory worker at the General Electric Company (GEC) in Coventry.
He settled down quickly, made friends with the people around him and soon joined GEC's photographic society.
His love for photography had begun back in India where he would frequently borrow his friend's camera and take photos of his surroundings.
Having regular work at the GEC allowed him to save up and buy a Kodak Box Brownie camera.
It wasn't long before his friends started to approach him for their photos so that they could send them back to their families in India.
Patel's friends affectionately called him "Master" in reference to his former job in India. As the years went by, this became "Masterji" (ji is often used as suffix after names in India to show respect).
At first, he would take black and white photographs of mostly single men who had come to Coventry to earn a wage and return home.
Slowly these men started settling down in the city and later brought their families or their new bride to England. Masterji found himself taking more and more photos of men with their families.
In the early days, he would take these photos at his home. As he became popular, people started hiring him for weddings, birthdays, and other private events.
Very soon, through word of mouth, the demand for Masterji's services increased and he quit his factory job to focus on photography full time.
In 1969, he opened the Master's Art Studio. He lived with his family above the studio.
During busy periods, his wife and children would drop in to help him. Ms Patel recalls this as a "wonderful" time. She grew up seeing a busy studio with many different people as customers.
"You could hear various accents,"she said. "We used to help with the albums. As I got older, I used to help take photographs in the studio or help out with wedding photographs," she adds.
Today, Master's Art Studio is run and managed by Ms Patel's elder brother Ravindra Patel.
Masterji's wife Ramaben Patel played an important role in the success of his work and studio. She was instrumental in developing many of the photos and interacting with customers.
A photographer herself, she took many intimate family photos and also taught her children photography skills.
"Over time, I became experienced in taking photographs and I knew how and where to place the lights. It was easy. Taking photos isn't hard but we need to make sure the photo turns out well." she told the BBC. "I really enjoyed taking people's photographs and I used to feel proud that I was a photographer."
In those days there weren't many female photographers, so customers would initially hesitate to get their photos taken by her. With time, she managed to win their trust.
Some of her photos are also on display at the exhibition.
"My husband and I worked very hard over the years, and I am happy that people will get to see and enjoy our works," she said.
Tarla Patel is glad that her mother's contributions to her father's success are finally being acknowledged.
"My dad used to train people in Coventry, sometimes he'd double book and be out of the studio, so my mum would take photographs and do a bit of developing. She was never recognised for her role and so it's really lovely to see her name in print," she said.
Masterji's work acts like a socio-historic record of immigrants who came and settled in the city and helped build it.
His images document not just the changes in the lives of the immigrant community but also in the medium of photography.
As colour photography arrived, his portraits began capturing a new generation of British-born children of Indian parents in the city.
Masterji died in 2018 but Ms Patel and her family hope that the exhibition can help pass on their father's memories and legacy to future generations.
All photographs by Masterji Estate
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