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Opex 360

Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

France24 - World

Morocco's oases threatened by desertification

Issued on: 12/05/2022 - 15:06

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris. 

Opex 360

La Royal Navy envisage à nouveau de recourir à des pétroliers civils pour ravitailler ses navires en mer

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

À la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.

Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.

Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].

« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.

Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.

Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».

« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.

Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.

France24 - World

No survivors found in flooded Burkina Faso mine's rescue chamber

Issued on: 17/05/2022 - 23:25Modified: 17/05/2022 - 23:27

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: Hope is all but lost that eight miners trapped in a flooded mine in Burkina Faso for a month may have survived. Also, suspects are arrested in Mali after authorities say they foiled a coup attempt earlier this month. And advocates calling for tax reform on the continent say that lawmakers should be on the sharp end of pushing for changes that will tackle an unequal system.  

France24 - Monde

Un timbre à l’effigie de Zelensky édité par la poste polonaise ? C’est vrai, mais…

Publié le : 16/05/2022 - 17:21Modifié le : 16/05/2022 - 17:36

Alexandre Capron Suivre

Des timbres à l’effigie du président ukrainien Volodymyr Zelensky auraient été édités par la poste polonaise à en croire des publications sur les réseaux sociaux. Certains se félicitent de cette décision, d’autres la critiquent vertement. Les timbres sont bien réels, mais ils ne sont pas officiels : ils ont été commandés à titre personnel par un membre du conseil municipal de Cracovie, qui en a dit plus à la rédaction des Observateurs de France 24

Le timbre, aux couleurs de l’Ukraine avec le visage de Volodymyr Zelensky, a suscité de la sympathie en ligne, beaucoup y voyant un soutien de la Pologne à l’Ukraine.

#SlavaUkraïni 💙💛A postage stamp with a portrait of #Zelensky was issued in #Poland.🇵🇱 🇺🇦#Polska#Ukrainian #Azov#Finlandia #SaveAzovstal#AzovstalExtraction #Anonymous#RussianUkrainianWar #StopWar @OleksandraZubal@aliszka_b @Eduard___UA pic.twitter.com/p0EV9oiDYN

May 12, 2022

Mais pour d’autres, l’initiative était malvenue. Certains ont même été jusqu’à publier des comparaisons entre ce timbre et d’autres édités à l’effigie d’Adolf Hitler au moment du troisième Reich.

🇵🇱 Poland 🇺🇦 Ukraine The Polish Post - Poczta Polska - has issued a limited edition stamp with Vladimir Zelensky.This was announced by the deputy of the Krakow City Council Lukasz Vantukh, who initiated the creation of the brand.Once there was a stamp with Adolf Hitler. pic.twitter.com/ZrAMlwVeIG

May 12, 2022

D’où vient ce timbre ?

Une recherche d’image inversée sur ces photos de timbres (voir ici comment faire) permet de trouver plusieurs articles ayant documenté l’édition de ce timbre comme celui-ci en anglais ou celui-là en ukrainien. Mais – détail important – ces articles précisent que ces timbres ont été commandés par un certain Lukasz Wantuch.

Sur sa page Facebook, ce conseiller municipal pour la ville de Cracovie a effectivement effectué plusieurs publications depuis le 10 mai dernier, où il affirme être à l’origine de ce timbre. Il pose notamment avec certaines planches.

"Les timbres ont été vendus en 6 heures !"

Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, Lukasz Wantuch en dit plus sur cette commande.

Les timbres sont bien fabriqués par la poste polonaise, mais ils ont été édités et commandés par moi, avec mon argent personnel, ce qui fait que j’en suis le propriétaire. L’image a été imaginée par un artiste de rue qui travaille avec le média Onet qui a affiché le portrait de Zelensky dans les rues de Cracovie sur plusieurs murs.

Il ne s’agit donc pas d’un timbre officiel, et il s’agit d’une édition limitée : j’en ai commandé 99 planches de 9 timbres, ce qui a coûté 4500 zloty [au total 960 euros]. Chaque planche était vendue 50 zloty [environ 11 euros].  Nous avons fait un prix spécial pour les bénévoles qui ont aidé la municipalité dans le passé. Beaucoup trop de gens ont voulu ces timbres : ils ont tous été vendus en à peine 6 heures ! Il faut dire que c’est le premier et seul timbre à ce jour permettant d’envoyer du courrier à l’effigie de Volodymyr Zelensky, donc en quelque sorte, c’est un objet collector. Je n’en avais clairement pas assez pour satisfaire toutes les demandes.

Un porte-parole de la poste polonaise, Daniel Witowski, a également confirmé de son côté que le timbre avait été édité par un particulier, et que la poste ne "vendait pas ces timbres".

❗Znaczek z wizerunkiem Prezydenta W. Zełenskiego został zamówiony przez Klienta w ramach usługi "Mój Znaczek".Usługa ta pozwala zaprojektować znaczek wedle własnej koncepcji⬇️https://t.co/ilMiNACSm8@PocztaPolska nie prowadzi sprzedaży tych znaczków, są własnością Klienta.

May 12, 2022

"J’ai envoyé une carte avec ce timbre à l’ambassadeur de Russie en Pologne"

Lukasz Wantuch nous a également détaillé l’usage qu’il avait fait de ces timbres et pourquoi il les avait commandés.

Tout l’argent récolté lors de cette opération ira directement à l’armée ukrainienne et l’aidera, je l’espère, à payer de l’essence, du matériel, et aussi de l’aide humanitaire dans le cadre de ce conflit. Nous prévoyons d’ailleurs de nous rendre à Kiev d’ici la fin du mois de mai pour offrir un de ces timbres au président Zelensky. Mais nous avons surtout envoyé des timbres aux représentants de la ville de Lviv, avec laquelle Cracovie est jumelée.

J’ai aussi personnellement envoyé une carte avec un timbre à l’ambassadeur de Russie basé à Varsovie. Mais je doute que j’aurai une réponse.

Lukasz Wantuch a confirmé à notre rédaction qu'il ne commanderait de son côté plus de timbres supplémentaires malgré la forte demande.

Vous voulez vérifier une photo ou une vidéo douteuse ? Transmettez-là à nos équipes en écrivant sur notre compte Twitter @InfoIntoxF24.

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France24 - Monde

Législatives au Liban : le Hezbollah et ses alliés perdent leur majorité au Parlement

Publié le : 17/05/2022 - 10:25Modifié le : 17/05/2022 - 14:53

FRANCE 24 Suivre

Selon les résultats définitifs des élections législatives libanaises donnés mardi, le bloc parlementaire mené par le puissant mouvement armé du Hezbollah pro-iranien a perdu sa majorité au Parlement. Les candidats issus de la contestation populaire de 2019 au Liban ont quant à eux obtenu au moins 13 sièges sur 128 au Parlement.

Le plus grand bloc parlementaire du Liban, mené par le puissant mouvement armé du Hezbollah pro-iranien, a perdu sa majorité au Parlement, selon les résultats définitifs des élections législatives annoncés, mardi 17 mai, par le ministre de l'Intérieur.

Le mouvement chiite et ses alliés politiques qui avaient le soutien d'environ 70 des 128 députés du Parlement sortant, n'ont pas obtenu les 65 sièges nécessaires pour conserver une majorité après les élections législatives de dimanche.

>> À lire sur France24.com : Législatives au Liban : "Le dégagisme a joué en partie, mais pas assez pour bouleverser le système"

Les candidats issus de la contestation populaire de 2019 au Liban ont quant à eux obtenu au moins 13 sièges au Parlement, selon les résultats définitifs des élections législatives annoncés mardi.

Au #liban, 14 députés indépendants au #parlement sur 128. Une première dans un pays miné par le clientélisme. Certains ont même arraché des sièges à des partis présents sur l’échiquier politique depuis des décennies, dont le #Hezbollah. pic.twitter.com/NmMthRc2kd

May 17, 2022

Faiseurs de roi

Le scrutin s'est tenu dans un pays miné par la pire crise socio-économique de son histoire, imputée par une grande partie de la population, par des organisations internationales et par plusieurs pays étrangers à la corruption et à l'inertie de la classe dirigeante, inchangée depuis des décennies.

Aucune mesure de redressement n'a été entreprise par la classe dirigeante accusée de laisser couler le pays.

Dans ce contexte, les candidats indépendants, issus du mouvement de contestation déclenché en octobre 2019 et qui a duré quelques mois pour réclamer le départ de la classe politique, ont réalisé de bons scores, avec au moins 13 candidats ayant obtenu des sièges au Parlement.

Ils pourraient se ranger dans l'opposition aux partis traditionnels et se positionner en faiseurs de roi pour la formation du nouveau gouvernement.

Le Hezbollah et son allié chiite Amal ont conservé tous leurs sièges, au nombre de 27.

Fait inédit : deux candidats indépendants ont réussi à décrocher au Liban-Sud un siège qui était détenu par les alliés du Hezbollah depuis trois décennies.

Les Forces Libanaises, parti chrétien qui fait partie de la classe politique quasiment inchangée depuis trois décennies et fermement opposé au Hezbollah, a annoncé avoir obtenu au moins 18 sièges, contre 15 sièges en 2018.

Avec AFP

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Législatives au Liban : Lina Hamdan, une voix chiite dissidente face au Hezbollah

Les bureaux de vote ont fermé au Liban lors des premières législatives depuis 2019

DÉCRYPTAGE

Législatives au Liban : "Le dégagisme a joué en partie, mais pas assez pour bouleverser le système"

Opex 360

La base aérienne d’Orange-Caritat gagne une escadre avant de perdre provisoirement un escadron

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

En juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.

Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.

Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…

En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].

Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.

L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.

« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.

À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

France24 - World

Cannes 2022: Bérénice Bejo on starring in feel-good zombie film 'Final Cut'

Issued on: 17/05/2022 - 23:01

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Eve JACKSON Follow

The 75th Cannes Film Festival has opened with the movie "Final Cut". Directed by France's Michel Hazanavicius and starring his partner Bérénice Bejo as well as Romain Duris, it's a film within a film inspired by a Japanese zombie movie. Bérénice Bejo tells FRANCE 24 why her partner didn't want her to be in the film and how some of the blood on set was actually real.

Cannes Film Festival © FRANCE24

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75th Cannes Film Festival kicks off with affectionate homage to genre movies

CANNES FILM FESTIVAL

Cannes Film Festival goes back to the future with post-Covid reboot

Cannes Film Festival selects French actor Vincent Lindon to preside over jury

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Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Soldier Magazine

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

France24 - World

Republicans and Democrats spar over who's to blame for racist Buffalo killings

Issued on: 18/05/2022 - 11:14Modified: 18/05/2022 - 11:17

Erin Ogunkeye

IN THE PAPERS – Wednesday, May 18: After a White supremacist killed 10 Black residents of Buffalo, New York, various op-ed pieces in major American newspapers show that both Republicans and Democrats are accused of exploiting racial violence for political gain. We also take a look at Democratic candidate John Fetterman's landslide victory in a Senate primary election in Pennsylvania. We end with a public service announcement on the dangers of popping champagne (or prosecco) after shaking the bottle! 

The Debate

Racism going mainstream? Buffalo shooting inspired by far-right conspiracy theories

Biden calls on Americans to reject 'poison' of White supremacy after Buffalo mass shooting

Probe into racist mass shooting in Buffalo to study if warning signs were missed

L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
France24 - World

Sri Lanka's economic crisis: 'It's not looking good' for Rajapaksa family

Issued on: 18/05/2022 - 13:08

Haxie MEYERS-BELKIN Follow

Sri Lanka is in the grip of its worst economic crisis in decades, facing depleted petrol reserves, food shortages and a chronic lack of medical supplies. More than a month of mainly peaceful protests against the government's handling of the economy turned deadly last week when supporters of the former prime minister stormed an anti-government protest site in the commercial capital Colombo. We discuss the depth of protesters’ grievances, as well as President Gotabaya Rajapaksa’s chances of weathering the storm, with Sri Lankan human rights lawyer and activist Bhavani Fonseka.

>> The rise and fall of a political dynasty that brought Sri Lanka to its knees

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Sri Lanka's new PM wins support for 'economic war cabinet' amid worsening crisis

Sri Lanka names new PM as unrest simmers over economic crisis

Sri Lanka deploys troops to enforce curfew after day of deadly unrest

L'Humanité

Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

Décryptage

Au terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».

Pierre Barbancey

C’est un rapport complet et détaillé de 182  pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.

1. Un rapport minutieux et rigoureux

Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.

Proche-orient. Un lourd silence face aux exactions au cœur de Jérusalem

Non sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport  au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).

 La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »

2. De nouvelles révélations

Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »

Palestine. À Cheikh Jarrah, la résistance ne faiblit pas

Sont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.

3. Les recommandations et les implications

Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».

Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »

4. La réaction des autorités israéliennes

Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.

Israël-Palestineamnesty internationalisraëlapartheid
France24 - Monde

À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"

Publié le : 17/05/2022 - 18:09

Grégoire SAUVAGE Suivre

Nommée Première ministre lundi, Élisabeth Borne sera en charge de la "planification écologique", un concept emprunté à la gauche, sur toutes les lèvres depuis l'entre-deux-tours de la présidentielle. Comment va fonctionner cette planification à la française ? Est-elle en mesure d'accélérer la transition écologique en France ? Éléments de réponse.

Promise par Emmanuel Macron pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, c'est désormais à Élisabeth Borne de mettre en musique la "planification écologique", un concept désignant une coordination des politiques publiques en vue d'atteindre des objectifs environnementaux sur le temps long.

Cette idée, évoquée pour la première fois en 2008, a été empruntée à Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise (LFI), lui-même inspiré par la planification industrielle décidée en URSS dès les années 1920 puis celle menée en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Dès sa prise de fonction, lundi 16 mai, la nouvelle Première ministre a assuré qu'il fallait "agir plus vite et plus fort" face au "défi climatique et écologique" en suivant "la nouvelle méthode voulue par le président de la République".

Cette "nouvelle méthode" pourrait se résumer en une phrase : faire de Matignon la tour de contrôle des politiques publiques en matière d'environnement. Son rôle : assurer la cohérence des réformes engagées et superviser la transition écologique en impliquant les entreprises et les acteurs publics.

Pour mener à bien ce vaste chantier, Élisabeth Borne sera épaulée par deux nouveaux ministres délégués : l’un chargé de la planification énergétique, l’autre de la planification écologique territoriale, en plus du ministre de l'Environnement.

En ligne de mire du nouveau gouvernement : la neutralité carbone à atteindre d’ici à 2050 grâce à la rénovation thermique des logements, des investissements massifs dans les énergies renouvelables ou encore la préservation de "puits de carbone" comme les forêts.

Du Plan à la planification écologique

Dans l'imaginaire collectif français, la planification évoque invariablement l'époque du Commissariat général du Plan. Tout sauf écologique, l'institution avait pour but de reconstruire une économie française dévastée par la Seconde Guerre mondiale en fléchant des investissements vers des secteurs jugés prioritaires.

Pas question d'appliquer la planification hyperdirigiste de l'après-guerre, symbole de la centralisation du pouvoir en France, dans le contexte actuel. Cependant, cette planification peut "être une source d'inspiration pour la concertation et la coordination des acteurs privés et publics", relève Wojtek Kalinowski, codirecteur de l'Institut Veblen, un cercle de réflexion français. "C'est une référence historique utile, même si le défi est bien différent aujourd'hui", nuance le spécialiste de la transition écologique en Europe.

En effet, la planification écologique ne se résume pas à des objectifs de croissance à atteindre par secteur. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte, comme l'acceptabilité sociale ou encore la cohérence de l'action publique en matière d'environnement. "Sur la biodiversité, c'est très frappant. L'État français édicte des objectifs mais fait tout pour ne pas les atteindre”, assure Wojtek Kalinowski.

>> À lire aussi : "'L'Affaire du siècle' : première 'historique' ou jugement symbolique ?"

En septembre 2020, le gouvernement avait notamment été épinglé par le Conseil économique social et environnemental (Cese) pour ses résultats médiocres malgré le vote d'un loi ambitieuse "pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages", adoptée quatre ans plus tôt.

Parole publique recherche crédibilité

Alors que les ministres successifs chargés de l'Environnement ont perdu de nombreux arbitrages contre Bercy ou le ministère de l'Agriculture, confier la "planification écologique" à la cheffe du gouvernement apparaît comme étant "la meilleure solution", assure auprès de l'AFP Sébastien Treyer, patron de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).

En Allemagne, "le ministre de l'Économie [Robert Habek, NDLR] est aussi en charge du climat", avec rang de vice-chancelier, élevant la neutralité carbone au rang de "stratégie économique de l'Allemagne", rappelle l'expert.

Cependant, la planification ne peut être réduite à une question "d'organigramme", prévient Wojtek Kalinowski. Le spécialiste de la transition écologique insiste sur l'importance de la crédibilité de la puissance publique pour atteindre des objectifs à moyen et long termes, citant l'exemple de la Suède.

> À voir : "La Suède, reine du traitement des déchets"

Dans ce pays scandinave, qui possède l'un des meilleurs bilans en Europe en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le concept de planification écologique n'existe pas. "La spécificité de la Suède, c'est d'avoir une culture de la gouvernance publique dans laquelle les décisions sont ancrées dans le temps et font consensus. Par exemple, en matière de fiscalité verte, on donne un cap et on s'y tient”, note l'économiste.

Un esprit de suite qui s'illustre notamment avec l'emblématique taxe carbone mise en place dès les années 1990. Cet impôt, qui touche tous les combustibles fossiles, a été progressivement relevé, permettant aux entreprises suédoises d'anticiper le changement. Difficile d'en dire autant du cadre réglementaire français qui ne cesse d'évoluer, fragilisant la parole publique en matière de transition écologique.

>> À lire aussi : "Jour du dépassement en France : 'Ce quinquennat commence dans le rouge'"

Selon Wojtek Kalinowski, le modèle suédois pourrait donc servir à infuser une nouvelle culture de l'action publique, soucieuse de son impact sur le long terme et valorisant la mise en cohérence à tous les échelons administratifs. "Un travail long et fastidieux", reconnaît l'expert. Mais sans cet effort, le risque est élevé de voir la "planification écologique" réduite à un simple slogan politique.

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Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

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France : les grands chantiers économiques du gouvernement d'Elisabeth Borne

Remaniement

Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

L'Humanité

Pierre Lescure: « Aller au cinéma doit redevenir un bonheur parmi d’autres »

La rencontre

Tout le passionne. Rien ne l’arrête. Enfant du rock et de « l’Huma », créateur, homme de culture doté du sens des affaires, Pierre Lescure est un génial touche-à-tout. Pour le 75e Festival de Cannes, qu’il présidera avant de passer le flambeau, ce faux tranquille nous livre avec plaisir ses réflexions sur le cinéma. Et met les pieds dans le plat.

Marie-José Sirach

Cette année encore, il accueillera en haut des marches du Palais des festivals les équipes des films. Pour la huitième et dernière année, Pierre Lescure présidera le 75e Festival de Cannes, le plus grand rendez-vous mondial du cinéma. Journaliste, homme de radio et de télé, cofondateur de Canal Plus, il officie désormais dans l’émission « C à vous » sur France 5 où ses petites capsules, toujours décalées, à contretemps du flux de l’actualité, sont savoureuses. Rencontre avec un homme qui a la passion chevillée au cœur et au corps.

À quelques jours du Festival de Cannes, de ce rendez-vous mondial du cinéma, comment vous sentez-vous ?

Heureux. Parce que le Festival revient à son calendrier. C’est comme si la vie reprenait, pour le cinéma, le Festival comme pour tout le monde. Il n’y a jamais eu autant de films proposés à Thierry Frémaux et son équipe, plus de 2 000. Une preuve artistique et arithmétique que, pendant ces confinements, ces crispations, ces contraintes et ces angoisses, ça a continué à tourner aux quatre coins du monde. Nous présenterons à Cannes des films en provenance d’une quarantaine de pays, toutes sélections confondues. Beaucoup de premiers films, des hors-compétition d’enfer, dans le genre énorme cavalcade, avec « Top Gun : Maverick » et Tom Cruise, un acteur complexe et hors normes, ou « Elvis » avec Tom Hanks, qui va incarner une personnalité que je déteste, le colonel Parker, celui qui a managé et parfois gâché la carrière de Presley. Comment ne pas être heureux ? Et puis, je dois vous dire que la décision anticipée de passer la main, qui plus est à une femme, me permet d’aborder ce festival serein. Je vais en profiter pleinement. Et j’adore la sélection, alors…

Heureux du devoir accompli ?

Ce n’est pas que du devoir. Mais ne chipotons pas sur les mots. J’aime beaucoup le mouvement d’ouverture, d’équilibre, d’ambition gourmande que nous avons développé, Thierry et moi, depuis huit ans. Le Festival est monté très vite dans le train du mouvement féministe. Et j’aime beaucoup cette invitation de trois jours à Cannes pour les jeunes. Il y a quatre ans, ils étaient 2 000 au Festival ; cette année, ils seront 6 000 à passer trois jours pour découvrir des films. C’est gai ! Ce sont des passionnés qui aiment le cinéma et quel que soit leur métier demain, ils resteront amoureux du cinéma et de la façon de raconter des histoires en images, et ils transmettront ce désir à leurs enfants.

Devant les difficultés que rencontrent les salles de cinéma aujourd’hui,il faut être volontariste, proactif, se mobiliser, réfléchir,chercher à évoluer.

Malgré la pandémie, les confinements, la production ne s’est pas arrêtée, dites-vous. On a assisté à l’explosion des plateformes mais, depuis le déconfinement, les salles ont du mal à retrouver leur public. Cela vous inquiète-t-il ?

Bien sûr que ça m’inquiète. Je vous répondrai en trois points. Premièrement, c’est la 4e ou 5e fois qu’on m’annonce la mort du cinéma en salles. Lors de la création de Canal, beaucoup ont craint la disparition du cinéma. Mais l’accord historique qui nous obligeait à investir dans la production a permis que tout le monde soit gagnant. Devant les difficultés que rencontrent les salles aujourd’hui, il faut être volontariste, proactif, se mobiliser, réfléchir, chercher à évoluer.

Deuxièmement, il faut que toute la filière du cinéma s’interroge. Les indépendants ont été sauvés pendant le confinement par le « quoi qu’il en coûte ». Bravo. On doit être le seul pays au monde où les choses se sont passées ainsi. Quant aux gros circuits, entre leurs actifs immobiliers, la publicité, la confiserie, ils ne sont pas en danger. Il faut donc qu’ils se bougent un peu le derrière pour gamberger. Que pour les plus jeunes, ce ne soit pas juste une carte d’abonnement, mais réfléchir à une politique pour les inciter à fréquenter les salles sans que cela soit douloureux pour le porte-monnaie. Il faut que les salles deviennent un bonheur parmi d’autres. Il ne faut pas se contenter de faire le dos rond en attendant des aides de l’État.

Troisièmement. Sur les plateformes et la sortie du confinement, on est dans un double creux. Les confinements ont amené toutes les générations, des plus jeunes aux plus anciens, à se tourner vers les plateformes. Il y a du mou dans la corde à nœuds pour revenir en salles. Pour les jeunes générations, parce que la liberté retrouvée ne signifie pas se précipiter dans les salles. Et pour les plus anciens, ce n’est pas encore reparti. Combien de gens qui avaient l’habitude de sortir font un tri, depuis le confinement, dans leur temps de vivre ? Nous sommes sollicités de toutes parts et l’on fait des choix, par goût ou parce qu’on ne peut pas tout se payer. Plus que jamais, je pense que les plateformes comme Netflix – qui s’est installée avant toutes les autres – ont été d’une ambition impressionnante et ravageuse. Sauf que ce que proposent les plateformes, à 85 %, c’est de la fiction, de la fiction, de la fiction. Mais on ne peut pas être Molière tous les jours ! Le système commence à s’essouffler, à tourner en rond, Netflix commence à mettre de la publicité. Tout ça va se banaliser, entrer dans les mœurs, c’est une offre qui ne partira pas mais elle n’est plus « killer app » non plus.

Justement, Netflix perd des abonnés en grand nombre ces temps-ci…

Ils ont même perdu 40 % en Bourse. Ils sont installés et ne vont pas en mourir pour autant. Les plateformes font désormais partie du paysage. Cela peut signifier que la part de marché du cinéma en salles va se réduire. C’était merveilleux d’avoir plus de 230 millions de spectateurs, de sortir plus de 300 films par an. Pour 68 millions d’habitants, ce n’est pas trop ? On peut s’interroger sur le nombre de films : le système peut-il tous les digérer ? Le monde entier nous envie notre système de financement du cinéma. Mais ce système est tellement vertueux qu’il provoque un certain confort où l’on sort un film même s’il n’est pas top, et tout le monde est payé, le producteur se paye sur les frais généraux… Et le film fait moins de 30 000 entrées. Ce n’est pas très sain, je trouve. Et pourtant, toute œuvre a le droit d’exister.

Ne pensez-vous pas que la « saturation » provient des grosses productions, des blockbusters qui ne bénéficient que rarement du système de soutien au cinéma, car ce sont des films de producteurs, qui se payent des castings terribles et préemptent tous les écrans…

Bien sûr. Quand je dis qu’il faut être exigeant, c’est toute la filière qui doit l’être. Il faut un vrai engagement politique, une vraie politique culturelle. On ne va pas s’en sortir avec des quotas, mais il faut un minimum d’exposition dans tous les multiplexes de films à qui on laisse le temps de s’installer. Il faut consentir au même effort pour exposer tous les films, les gros comme les petits. C’est un investissement à long terme. La nouvelle génération est née avec le digital, pas le cinéma. Si le cinéma – les salles, les producteurs et l’ensemble de l’industrie, de manière plus manifeste – est à la fois exigeant et gourmand d’offrir et d’exposer mieux les films, la jeune génération reviendra dans les salles. On peut penser à des billets d’entrée moins exorbitants, ou différents selon le film. Quand le monde change, il faut tout mettre sur la table !

Tout ce qui m’a fait plaisir dans la vie, au théâtre comme au cinéma,en musique ou en littérature, ça a toujours été par le contenu.Ce n’est pas la finance qui doit prendre la décision.

Vous partez à Cannes serein mais très combatif…

Quand on me parle d’un sujet qui me passionne, oui, je le suis. Il y a de quoi s’inquiéter, mais je n’aime pas la façon dont on s’inquiète. Quand vous êtes sur un marché, toutes professions confondues, et qu’arrivent des nouveaux qui pètent le feu, vous êtes obligé de tout remettre en question. En commençant par l’essentiel, le contenu car « content is king », le contenu est roi. Tout ce qui m’a fait plaisir dans la vie, au théâtre comme au cinéma, en musique ou en littérature, ça a toujours été par le contenu. Ce n’est pas la finance qui doit prendre la décision. Ni le marketing. Ils doivent être au service du contenu.

Vous vous intéressez de près à la politique ?

J’ai grandi dans une famille où la politique était présente partout, tout le temps (François Lescure, son père, était rédacteur en chef de « l’Humanité » – NDLR). On avait « l’Huma » à la maison et j’ai commencé par lire « Pif », puis les pages sport et culturelles. Mais la politique n’avait rien d’une obsession, c’était une évidence. Ce n’est pas la tactique politique qui me passionne mais les enjeux politiques. Quand je parle de politique culturelle, ça me vient naturellement d’employer le mot politique. J’ai grandi avec l’alliance politique et culturelle de De Gaulle, Malraux et les communistes. Cela donnait aussi bien les grands gestes politiques de Malraux que Jean Vilar et le TNP. On peut raconter ce qu’on veut sur Mitterrand et Lang, mais ce qui s’est passé a été extraordinaire. Quelles sont les deux grandes décisions du début du premier septennat de ­Mitterrand ? L’abolition de la peine de mort et le prix unique du livre. Le prix unique du livre, c’est deux ans de bataille, y compris contre des progressistes, contre la Fnac, contre Bruxelles. Malgré tous les recours, la loi est passée. Résultats : les librairies sont redevenues essentielles et on est le pays au monde qui, rapporté à son nombre d’habitants, produit le plus de livres. Quand je dis politique culturelle, c’est à tout ça que je pense.

Bio express

  • 1945. Naissance à Paris
  • 1974. Rédacteur en chef adjoint d’Europe 1.
  • 1981. Il crée l’émission culte « les Enfants du rock ».
  • 1984. Lescure fonde Canal Plus dont il devient PDG en 1994.
  • 2008. Il prend la direction du Théâtre Marigny, à Paris.
  • 2014. Chroniqueur dans « C à vous », France 5.
  • 2014. Président du Festival de Cannes.
pierre lescureFestival de Cannes
France24 - Monde

L'Espagne veut instaurer un congé menstruel, une première en Europe

Publié le : 18/05/2022 - 13:38

FRANCE 24 Suivre

L'Espagne pourrait devenir le premier pays européen à autoriser les femmes à prendre un congé menstruel en cas de règles douloureuses. Un projet de loi a été déposé dans ce sens par le gouvernement. Il instaurerait aussi le droit pour les mineures de plus de 16 ans de pouvoir avorter sans autorisation parentale.

Une première en Europe. La coalition de gauche au pouvoir en Espagne a approuvé, mardi 17 mai, un projet de loi visant à renforcer le droit à l'avortement, en en faisant le premier pays d'Europe à proposer un congé payé financé par l'État aux femmes souffrant de règles douloureuses.

"Concrètement une femme souffrant de douleurs de règles invalidantes, comme des crampes très douloureuse et des nausées pourra demander à bénéficier de ce congé 100 % pris en charge par l'État, à condition de valider cette demande par son médecin", détaille Céline Schmitt, la correspondante de France 24 à Madrid. 

Avec ce texte, le gouvernement dirigé par les socialistes espère mettre fin au tabou de la menstruation au travail. Il prévoit aussi de garantir l'accès à l'avortement dans tout le pays.

"Aujourd'hui, nous envoyons un message international de soutien à toutes les femmes qui luttent pour leurs droits sexuels et reproductifs", a déclaré à la presse la ministre de l'Égalité, Irene Montero, issue du parti de gauche Podemos.

Distribution de produits d'hygiène menstruelle gratuits

La nouvelle loi, si elle est adoptée, permettra aux mineures de plus de 16 ans d'avorter sans autorisation parentale et supprimera le délai de réflexion de trois jours obligatoire avant de pratiquer un avortement.

Le projet prévoit également un congé payé pour les femmes enceintes à partir de la 39e semaine de grossesse et garantit la distribution de produits d'hygiène menstruelle gratuits dans les institutions publiques.

Le texte stipule également que la gestation pour autrui (GPA), illégale en Espagne, est une forme de violence à l'égard des femmes.

Un risque de discrimination à l'embauche ?

Le projet de loi a suscité un débat en Espagne, au sein même de la coalition de gauche au pouvoir et entre syndicats, sur la question de savoir si un congé menstruel rémunéré aidera ou nuira aux femmes sur leur lieu de travail. Certains craignent une discrimination à l'embauche en défaveur des femmes accentuée par cette mesure. 

Pour la ministre Irene Montero, ce qui est stigmatisant c'est que les femmes "soient obligées de vivre leur santé menstruelle isolée, sans pouvoir en parler".

Le texte ne devrait pas être approuvé par le Parlement avant plusieurs mois.

Avec Reuters

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La lutte contre la précarité menstruelle, "une question de santé publique"

Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

EXPRESS ORIENT

Inégalité salariale en Turquie : la crise économique a accru la précarité des femmes

L'Humanité

Les entreprises ont-elles les moyens d’augmenter les salaires ?

Le débat

Alors que l’inflation atteint près de 5 % sur un an, la hausse des salaires, et en particulier du Smic, pour préserver le pouvoir d’achat est défendue par la gauche et les syndicats.

Pierre-Henri Lab

Après les hausses de salaires, les entreprises ne peuvent distribuer que ce qu’elles gagnent. La prime Pepa est une réponse pour maintenir le pouvoir d’achat.

Éric Chevée, vice-président de la confédération des petites et moyennes entreprises, chargé des affaires sociales

L’Insee a annoncé une croissance nulle au premier trimestre 2022 et une inflation de près de 5 % en avril, en France. Et déjà, la consommation des ménages ralentit en raison d’une crainte vis-à-vis de leur pouvoir d’achat. Avec la hausse du Smic (+5,85 % en un an), 85 % des branches professionnelles sont en deçà de ce seuil alors qu’elles viennent, pour certaines d’entre elles, de finaliser leurs négociations annuelles sur les salaires. Les entreprises sentent monter la pression autour des salaires. Bien évidemment, elles respectent le Smic, mais c’est autrement plus contraignant d’ouvrir une nouvelle négociation salariale qui impactera toute la grille de salaires.

Principe de réalité oblige, l’entreprise ne peut augmenter les salaires que lorsque c’est possible, car elle ne peut distribuer que ce qu’elle gagne. Une augmentation des salaires induit une hausse des cotisations sociales. Les entreprises, tous secteurs confondus, sont confrontées à une augmentation du coût de l’énergie et des matières premières nécessaires à leur activité, et parfois à des pénuries engendrant des surcoûts non négligeables. Par conséquent, les entreprises qui déjà subissent un ralentissement de leur activité soit réduisent leurs marges, soit augmentent leurs prix. Certaines sont inquiètes pour leur modèle économique, voire craignent pour leur pérennité.

Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalité

Pour autant, il est possible d’agir pour le pouvoir d’achat, l’entreprise pourrait recourir à la prime Pepa, si le nouveau gouvernement la pérennise. Cette prime, à l’initiative et à la charge de l’employeur, est exonérée de cotisations sociales dans certaines limites. La CPME soutient non pas l’augmentation de cette prime, mais son intégration définitive dans le Code du travail afin de donner une visibilité aux chefs d’entreprise en matière de politique salariale. Cela répondrait à une véritable attente des chefs d’entreprise en termes de baisse du coût du travail, mais également des salariés qui, par ce moyen, verraient leur pouvoir d’achat croître.

Le coût du travail en France, qui est bien supérieur à la moyenne européenne.

Tout cela est à mettre en relation avec le coût du travail en France, qui est bien supérieur à la moyenne européenne. Au-delà de l’exonération sur les bas salaires, il conviendrait, comme cela a été fait pour les impôts de production, de baisser les cotisations sociales assises sur le travail, notamment pour les rémunérations supérieures à 1,6 Smic ne bénéficiant plus d’allégements de charges sociales. La CPME appelle ainsi à une fusion des allègements de cotisations patronales en un dispositif unique et à les rendre progressives pour encourager les salariés à progresser au sein de l’entreprise et diminuer le coût de la main-d’œuvre qualifiée. Enfin, la CPME demande que soient réactivées la suppression des cotisations patronales et la défiscalisation des heures supplémentaires.

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) attachera une attention particulière au projet de loi sur le pouvoir d’achat qui vient d’être annoncé pour que ses propositions soient prises en compte.

Les entreprises du CAC 40 peuvent augmenter les salaires. Une politique de réduction des taux bancaires permettrait aux PME de faire de même.

Nasser Mansouri-Guilani, économiste, membre honoraire du Conseil économique, social et environnemental

La hausse des salaires, surtout en bas d’échelle, est légitime et nécessaire socialement, économiquement et écologiquement. Elle permet de sortir de la trappe à bas salaires et de réduire les inégalités salariales et sociales. Elle génère une demande supplémentaire, indispensable pour soutenir l’activité économique. Elle permet aux travailleurs à revenus modestes de consommer mieux et d’avoir une vie décente. L’État, le plus grand employeur, doit assumer ses responsabilités et valoriser les traitements, surtout pour les basses catégories. Il doit aussi donner un coup de pouce au Smic. C’est indispensable pour dynamiser l’évolution salariale et aussi améliorer la situation des femmes, qui représentent 60 % des smicards.

D'où viennent les 80 milliards que vont distribuer les groupes du CAC40 aux actionnaires ?

Face à ceux qui brandissent le chiffon du déficit budgétaire, rappelons que, pour soutenir l’emploi et l’activité économique, la hausse des salaires est autrement plus efficace que les dizaines de milliards d’euros d’aides accordées chaque année aux entreprises. Les entreprises ont les moyens d’augmenter les salaires. À l’instar de celles du CAC 40 qui s’apprêtent à verser 80 milliards d’euros à leurs actionnaires, soit 11 milliards de plus qu’en 2021. Entreprises qui paient aussi des salaires et primes exorbitants à leurs dirigeants.

Moins d’argent versé aux actionnaires et directions des entreprises, c’est plus de moyens pour augmenter les salaires. On nous dira : mais toutes les entreprises ne se trouvent pas dans la même situation que le CAC 40. Heureusement, sinon la situation économique et sociale serait pire encore. Ceci posé, les choses ne vont pas si mal pour les autres entreprises. L’indicateur qui en témoigne est le « taux de profit brut » (excédent brut d’exploitation). Pour l’ensemble des entreprises, ce taux est de 34,5 %, son niveau le plus haut depuis 1950.

Il conviendrait de baisser les cotisations sociales assises sur le travail.

Les mesures gouvernementales de soutien des entreprises ont contribué à améliorer les profits. D’où une autre piste d’action : conditionner les aides, entre autres et surtout, à la hausse des bas salaires. Autre levier : le coût des emprunts (intérêts et commissions). Il est généralement plus élevé pour les PME. Il est possible d’appliquer des mécanismes conduisant les banques à réduire ces coûts, ce qui permettra de faire des économies ; économies qu’on pourra utiliser pour augmenter les salaires.

Enfin, à ceux qui brandissent le chiffon de la compétitivité et le risque d’une dégradation du commerce extérieur, rappelons que le « coût du travail » a moins augmenté en France que dans les autres pays européens et que, selon plusieurs études, ce qui handicape les exportations françaises, c’est bien la « compétitivité hors coût », reflet de l’insuffisance de l’investissement dans les capacités humaines et l’innovation.

On voit bien que, dans tous ces domaines, il y a deux enjeux : le contenu des choix politiques, et le pouvoir de négociation des salariés et de leurs représentants. Bref, derrière la hausse des salaires, se profile aussi un enjeu de démocratie.

Pour aller plus loin

« Augmenter les salaires, c’est possible » sur le site cgt.fr

« L’impact de la hausse du prix de l’énergie » sur le site cpme.fr

Salaires et pouvoir d'achathausse des prixinflationrevalorisation du smic
El País (ESP)

SANS TITRE

Hoy os damos un truco casi, casi infalible: si un alimento está diseñado para bebés, probablemente es mejor que no lo metas en la cesta de la compra. En el momento en que los adultos nos demos cuenta de que la alimentación complementaria no implica dar alimentos especiales a los bebés, sino mantener la leche —materna o de fórmula— como alimento principal e ir incorporando alimentos convencionales que ayuden a cubrir sus necesidades a medida que estas aumentan, todo el castillo de naipes de los “alimentos perpetrados para bebés” caerá por su propio peso.

¿Sabes lo que le interesa a la industria? Fidelizar a los consumidores para que sean devotos clientes toda la vida. Las preferencias alimentarias que adquirimos en los primeros años de vida suelen mantenerse, así que, si desde pequeños nos acostumbramos a sabores dulces, texturas crujientes y aromas intensos, estarán en nuestra dieta a lo largo de los años, y eso significa que el que los pone en el mercado va a hacer caja durante mucho, mucho tiempo.

Mi primer no-yogur

La característica común de todos ellos es que son como los alimentos normales... en una versión nutricionalmente peor. Si el alimento original es insano, estos lo son un poco más; si era sano, se convierte en insano. Es el caso de los yogures “nutricionalmente adaptados para bebés”, recomendados a partir de seis y ocho meses: para empezar, la mayor parte de esos productos que jurarías que son yogur, no lo son.

A pesar de que su presentación es igual y de que se llaman "yogurines", "yogolinos" o cualquier otro nombre que te remite al yogur, legalmente son leches fermentadas porque las bacterias que se han usado para fermentar no son las que exige la norma de calidad del yogur (lo explico con detalle aquí). Si te la intentan colar hasta con el nombre, ya vamos mal.

Entrando en el jardín de su calidad nutricional, la cosa no mejora. Mientras en un yogur natural normal vamos a encontrar leche, fermentos lácticos y quizá proteínas de la leche, en los adaptados para bebés incluyen distintos tipos de almidón (de maíz, de arroz, de tapioca, almidón modificado, harinas varias). No es azúcar, pero en nuestro cuerpo se comportan como tal, digiriéndose ya desde que los metemos en la boca para transformarse en azúcar simple que se absorbe a toda velocidad.

Puedes tener la duda de si, a pesar de todo, puede ser de ayuda para que empiece a adaptarse a la leche (duda que se encargan de implantar en tu cabeza, poniendo en la etiqueta lo genial que es para que se vaya habituando a la leche de vaca). No, es totalmente innecesario: el Comité de Lactancia Materna y Comité de Nutrición de la Asociación Española de Pediatría recoge que “la leche materna sigue siendo el lácteo de primera elección y se recomienda por encima de cualquier otra leche, siempre que madre e hijo lo deseen, hasta los dos años o más. En el caso de lactantes no amamantados, la fórmula indicada por encima de los seis meses de edad es la fórmula de continuación”.

El documento de recomendaciones para la alimentación en la primera infancia de la Generalitat de Cataluña especifica que estos no-yogures son totalmente innecesarios, ya que los niños menores de un año no necesitan comer yogures. Se especifica que “a partir de los ocho o nueve meses pueden empezar a comer pequeñas cantidades —unas cuantas cucharadas— de yogur natural (sin azúcar)”. Algo en lo que está de acuerdo la Asociación Española de Pediatría que indica que “se puede ofrecer yogur natural o queso desde los nueve meses”. Innecesario, nutricionalmente poco recomendable y, para rematar, un 150% más caro que los yogures naturales.

Galletas y 'snacks', tan recomendables como para los mayores

Otro producto popular son las primeras galletas y los peque snacks. A ver, si ya hemos dicho que no hay galleta saludable y que con los snacks que supuestamente lo son te la están colando, esperar que sus versiones para bebés sean sanas no es más que un acto de fe desesperado. Son un puro oxímoron.

Da igual que las galletas sean sin gluten y sin aceite de palma, que lleven tropecientas vitaminas o que su azúcar sea de caña integral. Son básicamente harina, grasas de diverso pelaje y azúcar por un tubo. Sé que es poco menos que una herejía decir a cualquiera pre-generación Z que las galletas, el alimento básico de nuestra infancia que teníamos que comer aunque las aborreciéramos son superfluas y que, cuantas menos, mejor, pero tenemos que superarlo de una vez.

Una publicación compartida de Babybio España (@babybio_oficial)

En cuanto a los snacks de cereales, legumbres, frutas o cualquier ingrediente que te parezca adecuado: son snacks. El ingrediente destacado se usa como reclamo para que creas que es “más o menos” como dar a tu bebé un plato de esos guisantes o el plátano a trozos: no lo es.

Por cierto, que la creatividad de la fracción malvada de la industria alimentaria no tiene límites y puedes haberte encontrado incluso con algunos aperitivos que ponen frases como “estimula al bebé a comer solito”. Tenlo claro: es un mensaje perverso, porque se aprovecha implícitamente del impulso del baby led weaning (BLW) —que es una buena pauta basada precisamente en que el bebé se alimenta por sí mismo con comida saludable, mastica, toca las diferentes texturas de alimentos frescos o cocinados— para colar un alimento que precisamente el BLW buscar evitar.

El gran engendro: las bolsitas listas para tomar

Fáciles de transportar, sin necesidad de conservar en frío, solo tienes que quitar el tapón e insertarlo en la boca del pequeñajo en un acoplamiento que ni el del Apollo-Soyuz. Y hala, con sus manitas ya se encarga de apretarlo hasta exprimir la última gota de lo que quiera que contenga la bolsa: un diseño perfecto, lo reconozco. Nada que objetar formalmente a este prodigio; el problema —como la belleza— está en el interior. Porque estos Maseratis del packaging contienen el equivalente alimentario al motor del dos caballos de mi abuela: azúcares libres, harinas y almidones varios, aceites reguleros o nata. Y, para rematar, más azúcar, no se quede el pequeñajo con ganas de dulce.

¿Los que son 100 % fruta también son tan infames? Sí, querido lector harto ya de que te tomen el pelo. Los que son 100 % fruta, también: como ya te hemos contado, a diferencia de lo que ocurre con la fruta entera —con azúcares intrínsecos que no suponen ningún problema para la salud y sobre los que no se establecen límites— la fruta triturada, en puré o el zumo de fruta contienen azúcares libres. Azúcares que sí debemos limitar en la alimentación en general y que, en el caso de los niños, deben introducirse en la alimentación “cuanto más tarde mejor y siempre a partir de los 12 meses”, como recogen las recomendaciones para la alimentación en la primera infancia de la Generalitat de Cataluña.

De la bolsita no salen el plátano y las manzanas enteros, así que cuando le das la vuelta y ves en la tabla nutricional que tiene 15 gramos de azúcar, es tan malo como parece: son 15 g de azúcar libre, el 60 % del máximo diario recomendado por la OMS, listo para tomar de una sentada y sin enterarse. Con la agravante de que respiras aliviado, convencido de que acaba de tomar sin rechistar su buena ración de fruta y piensas que estás haciendo lo mejor por su salud: un caballo de Troya nutricional.

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¡Pero si pone “sin azúcares añadidos”! Claro, porque esta declaración puede hacerse siempre que no incorporen monosacáridos ni disacáridos (es decir, azúcares simples) ni tampoco ingredientes usados por sus propiedades edulcorantes. Se cumple la legislación porque no le añaden azúcares —¿para qué?— y, aunque la fruta tiene propiedades edulcorantes, en un puré de fruta se puede razonar que no es que esta se use para endulzar, es que es el único ingrediente. Así que lucen su flamante “sin azúcares añadidos” con su diminuto “contiene azúcares naturalmente presentes” y p´alante.

¿Serán mejor los de yogur con fruta? Pues se parecen al yogur con trozos de fruta que preparas en casa como un huevo a una castaña. Para empezar, suelen tener más puré y zumo de frutas que yogur (solo tienes que sumar los porcentajes de cada ingrediente para comprobarlo): punto negativo por lo que ya hemos visto de las frutas machacadas. Para la OMS esto es un reclamo engañoso y deberían indicar que son “fruta y yogur”. El milagro de que llevando yogur pueden mantenerse fuera del frigo tampoco es gratis, porque el poco yogur que tiene no es como el que tienes en tu frigo, sino pasteurizado: le han dado un tratamiento térmico después de la fermentación y todas esas bacterias que tanto nos llaman la atención están caput. No queda ni una.

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Las versiones con yogur griego, cookies o galleta solo pueden empeorar el panorama, ya que te garantizan una buena dosis de nata, harina, almidón y aceites refinados. Pero lo han hecho tan, tan bien, que están en cada recreo, parque infantil y guardería. Al punto de que la OMS les dedica un apartado especial en este documento de malas prácticas, en el que identifica varios problemas asociados al consumo de alimentos con este formato de bolsita:

  • Exposición a alimentos muy suaves y lisos, cuando los niños desarrollan la habilidad para masticar.
  • Alimentos con baja densidad nutricional (aportan pocos nutrientes por cada kilocaloría).
  • Exposición a altas cantidades de azúcares libres que pueden absorberse rápidamente.
  • Problemas al chupar directamente de las bolsas. Y son unos cuantos:

-No ayuda a aprender a masticar ni a usar esta capacidad.

-Los niños no distinguen qué es lo que están comiendo y no pueden ver ni oler los alimentos fácilmente.

-Los niños que comen este tipo de alimentos durante periodos de tiempo largo pueden volverse más quisquillosos con las comidas.

-Desarrollan habilidades motoras finas cuando cogen la comida o juegan con ella (algo que no es posible con estos formatos).

-Las frutas y verduras machacadas y en bolsas son altas en azúcares libres y chupar estos alimentos puede contribuir a la caries dental.

-Si la comida se toma desde la bolsa no hay forma de controlar el tamaño de las raciones y puede haber un desperdicio alimentario considerable.

Así que, si lo que te ha convencido es la comodidad de la infausta bolsa te voy a contar un secretillo, entre nosotros, ¿sabes qué se transporta fenomenal, no necesita frío, es dulce y, encima, es más que recomendable? Un plátano, una manzana o una zanahoria. Ya sabes por dónde voy.

Zumos infantiles, azúcar con buena fama

En El Comidista ya te hemos contado que los zumos no son recomendables para adultos por su alto contenido en azúcares libres, y tenemos que decir que los infantiles no son peores que sus homólogos “normales”: son lo mismo, salvo que los de bebés cuestan casi cuatro euros el litro, mientras que el corriente y moliente lo encuentras por uno y medio. “Pero el de bebés no tiene azúcares añadidos”. A vuelta con el reclamo; en contra de lo que pensamos, ningún zumo lleva azúcares añadidos simplemente porque la legislación no lo permite. Sí que los pueden llevar los néctares, que a veces son difíciles de distinguir (para asegurarte, dale la vuelta al envase y busca la denominación de venta).

Para dejar claro que no son un alimento adecuado para bebés, te remito a las recomendaciones de la Academia Americana de Pediatría, que indica que los zumos no deben darse a niños menores de 12 meses y que deben limitarse a aproximadamente 120 ml (medio vaso) para niños de uno a tres años, de 120 a 180 ml para niños de cuatro a seis años y 240 ml (un vaso) para la chavalada de siete a 18 años. Para rematar, también están en contra de que se puedan llevar en botellitas monodosis, como la OMS con las bolsitas de fruta.

Si no le doy “comida para bebés”, ¿qué le doy? Comida. Eso sí, respetando el calendario de incorporación de alimentos que te haya dado el pediatra, adaptando los tamaños y las texturas para que no haya problemas de atragantamiento y evitando los alimentos que suponen un riesgo microbiológico para los niños pequeños como la miel o las infusiones. Ya está.

Beatriz Robles es tecnóloga de alimentos, dietista-nutricionista y obsesionada por batallar contra la desinformación. Docente en el Grado de Nutrición Humana y Dietética de la Universidad Isabel I y divulgadora científica, ha publicado el libro Come seguro comiendo de todo, para ayudarte a no meter la pata en la cocina y comer sin riesgos.

France24 - Monde

En direct : la Russie expulse des dizaines de diplomates européens

Publié le : 18/05/2022 - 06:39Modifié le : 18/05/2022 - 13:59

FRANCE 24 Suivre

La Russie a annoncé, mercredi, l'expulsion de dizaines de diplomates français, italiens et espagnols. En Ukraine, la justice du pays entame son premier procès pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur son territoire. Un soldat russe accusé d'avoir abattu un civil de 62 ans, non armé, va comparaître à Kiev. Il encourt la prison à perpétuité. Suivez notre direct consacré à la journée du mercredi 18 mai.

  • 13 h 42 : des diplomates italiens et espagnols expulsés par Moscou

L'annonce de l'expulsion de 24 diplomates italiens et de 27 Espagnols s'ajoute à celle des diplomates français. 

De son côté, la France condamne la décision de Moscou d'expulser ses diplomates ainsi que le personnel français affectés à l’ambassade de France en Russie.

  • 12 h 24 : la Russie annonce expulser 34 diplomates français 

Moscou dit avoir pris cette décision en réponse à une mesure similaire prise par la France le mois dernier. En avril, Paris avait expulsé 35 Russes ayant un statut diplomatique dans le cadre d'une vague d'expulsions plus large qui a vu plus de 300 Russes renvoyés de capitales européennes.

  • 10 h 06 :  quelque 959 militaires ukrainiens d'Azovstal se sont rendus depuis lundi, selon Moscou

La Russie annonce la reddition depuis lundi de 958 combattants ukrainiens - dont 80 blessés - à Azovstal, dernier bastion de la résistance de Marioupol. "Au cours des dernières 24 heures, 694 militants se sont rendus, dont 29 blessés", a déclaré le ministère russe de la Défense dans son briefing quotidien sur le conflit. 

  • 9 h 33 : la "désorganisation" des Russes entrave leurs opérations en Ukraine, selon les Britanniques

Dans son dernier rapport de renseignement, le ministère de la Défense britannique déclare que Russie connait un "important problème de mobilisation" dans cette guerre. Selon les Britanniques, la Russie a eu recours à du personnel auxiliaire, ce qui a contribué à une "désorganisation" de son commandement.

"Il s'agit notamment des forces tchétchènes, probablement composées de plusieurs milliers de combattants principalement concentrés à Marioupol et Louhansk. Ces forces sont probablement constituées de volontaires individuels et d'unités de la garde nationale, qui se consacrent habituellement à assurer la sécurité du chef de la république tchétchène, Ramzan Kadyrov", indiquent les Britanniques.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 18 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/7wf7eAl1Pc🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/EDgWj6lYbl

May 18, 2022
  • 8 h 16 : la Finlande et la Suède soumettent leur demande d'adhésion à l'Otan

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a reçu les demandes d'adhésion présentées par les ambassadeurs des deux pays nordiques. Des consultations sont toujours en cours entre les Alliés pour lever l'opposition de la Turquie à l'intégration des de la Finlande et de la Suède dans l'Alliance.

  • 6 h 44 : poursuite des évacuations à l'usine Azovstal

L'opération d'"évacuation" des derniers soldats ukrainiens retranchés dans la ville stratégique de Marioupol se poursuit selon Kiev, qui n'a pas précisé le nombre de militaires retranchés dans l'ancienne aciérie. L'Ukraine avait assuré la semaine dernière que plus de 1 000 soldats ukrainiens - dont 600 blessés - s'y trouvaient.

  • 4 h : premier procès pour crime de guerre en Ukraine, contre un soldat russe

La justice ukrainienne entame mercredi son premier procès pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur son territoire, celui d'un soldat russe accusé d'avoir abattu un civil non armé.

Le procès, qui devrait être rapidement suivi par plusieurs autres, aura valeur de test pour le système judiciaire ukrainien, au moment où la Cour pénale internationale (CPI) déploie 42 enquêteurs et experts en Ukraine.

Vadim Chichimarine, 21 ans, comparaîtra à partir de 14 h devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devra s'expliquer sur la mort d'un homme de 62 ans, le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine.

Inculpé de crime de guerre et meurtre avec préméditation, le militaire, originaire d'Irkoutsk en Sibérie, encourt la prison à perpétuité. "Il comprend les accusations portées contre lui", a déclaré à l'AFP son avocat, Viktor Ovsiannikov, sans vouloir révéler sa stratégie de défense. Selon les autorités ukrainiennes, il coopère avec les enquêteurs et reconnaît les faits, qui ont eu lieu quatre jours après le début de l'invasion russe.

  • 0 h 45 : la Commission européenne va dévoiler un plan d'indépendance énergétique

Selon Reuters, la Commission européenne dévoilera mercredi un plan de 210 milliards d'euros pour permettre à l'Europe de mettre fin à sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles russes d'ici 2027 et accélérer son passage aux énergies vertes.

La Russie fournit 40 % du gaz et 27 % du pétrole que l'UE importe, et les pays du bloc peinent à se mettre d'accord sur des sanctions concernant ce dernier.

Bruxelles va proposer un plan en trois volets : importer davantage de gaz non russe, accélérer le déploiement des énergies renouvelables et intensifier les efforts d'économie d'énergie, selon des projets de documents qui pourraient être modifiés avant leur publication.

  • 23 h 49 : Volodymyr Zelensky s'invite à Cannes

"Il nous faut un nouveau Chaplin qui prouvera que le cinéma n'est pas muet" face à la guerre : le Festival de Cannes a donné d'emblée une tonalité politique à sa 75e édition en offrant une tribune, depuis Kiev, au président ukrainien Volodymyr Zelensky.

L'apparition surprise du visage du président ukrainien, en treillis, sur l'écran du Palais des Festivals, a été suivie d'une longue ovation par le gratin du cinéma mondial, réuni pour la cérémonie d'ouverture d'un festival qui a promis que la guerre serait "dans tous les esprits".

 

Avec AFP et Reuters

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Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

Le monde dans tous ses États

Russie : propagande ou 3e guerre mondiale ?

Focus

Ukraine : de retour à Irpin, les habitants retrouvent une ville dévastée

L'Humanité

Stratégies

Éditorial

Stéphane Sahuc

Des agents en combinaisons blanches intégrales, masqués, pulvérisateur de solution de décontamination en main, arpentent les rues. Des quartiers sont hermétiquement bouclés et ravitaillés uniquement en produits de première nécessité. Et la colère qui grandit. Ces images font le tour du monde. Au total, des millions de Chinois sont strictement confinés depuis des semaines. Cette stratégie « zéro Covid » impulsée par le pouvoir chinois depuis l’apparition du virus a porté ses fruits dans un premier temps. Mais la vague Omicron, plus contagieuse et contre laquelle le vaccin chinois est moins efficace, fragilise sa légitimité. Certes, l’université Fudan de Shanghai explique que, sans cela, la Chine pourrait compter, en six mois, 112 millions de cas et 1,55 million de morts. Mais d’autres épidémiologistes réfutent ce scénario. La faiblesse de la couverture vaccinale chez les plus de 60 ans, à peine 60 %, est ainsi pointée du doigt comme un échec de la politique voulue directement par Xi Jinping.

Si l’impact sanitaire est contesté, l’effet économique de la stratégie « zéro Covid » est, lui, bien mesurable. Au point que la promesse du « rêve chinois » sur laquelle repose le contrat social depuis l’accession aux responsabilités de Xi Jinping commence à être mise en cause. Car derrière la critique de la stratégie sanitaire pointe la critique politique, et donc la critique de Xi Jinping lui-même. Les luttes d’influence au sein du Parti communiste chinois (PCC) crispent un peu plus la situation à quelques mois du 20e congrès du parti, qui doit déboucher sur une réorganisation « constitutionnelle » de la direction centrale du PCC.

Pour Xi Jinping, l’autoritarisme sanitaire permet aussi d’affermir son pouvoir, même si l’enjeu reste de rétablir le pays sur la trajectoire de l’augmentation constante du niveau de vie. Si sa stratégie fonctionne, il se présentera devant le congrès avec une économie certes convalescente, mais un bilan sanitaire bien meilleur que celui des États-Unis, qui ont franchi la barre du million de morts, contre officiellement quelques milliers en Chine.

EditorialChinecoronavirus covid-19pcc
L'Humanité

Législatives. Peut-on se fier aux sondages pour les 12 et 19 juin ?

Actu

Plusieurs instituts donnent la gauche en tête des voix au premier tour, puis battue en nombre de sièges obtenus à l’Assemblée nationale. Mais comment ces enquêtes sont-elles réalisées et quel crédit leur apporter ?

Aurélien Soucheyre

Attention pincettes ! L’ensemble des instituts de sondages appellent à prendre avec « la plus grande prudence » leurs enquêtes concernant les élections législatives des 12 et 19 juin.

En moyenne, l’alliance de toute la gauche, baptisée Nupes, est actuellement donnée en tête des intentions de vote (environ 30 % des voix), devant la coalition des macronistes Ensemble ! (26 %), puis le Rassemblement national (23 %), le parti de droite LR (10 %) et enfin la formation d’Éric Zemmour, Reconquête (6 %).

 Certains de nos confrères publient des projections en sièges avant même que l’offre électorale ne soit connue. »

Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop

Ces études annoncent-elles la future répartition des sièges à l’Assemblée nationale ? Loin de là, puisque les législatives, en France, ne se font pas à la proportionnelle. Le découpage du territoire en 577 circonscriptions, pour autant de scrutins, complique forcément le travail des sondeurs. « Pour l’instant, nous mesurons simplement les intentions de vote sur les grandes listes ou coalitions qui vont être soumises aux électeurs. Cela donne une idée des rapports de forces nationaux, mais, à ce stade, aucune idée précise par circonscription », indique d’ailleurs Jean-Yves Dormagen, fondateur de Cluster 17.

« Certains de nos confrères publient pour leur part des projections en sièges avant même que l’offre électorale ne soit connue ou que la campagne des législatives n’ait vraiment commencé. Ce n’est pas notre ligne », ajoute Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop.

Chronique vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ?

Que disent les hypothèses des deux instituts qui s’y s’ont déjà essayé ? Les travaux d’Harris interactive et d’Opinion Way donnent 300 à 350 sièges pour la Macronie, 105 à 165 pour la Nupes, 30 à 70 pour LR et 20 à 80 pour le RN. « L’hypothèse la plus probable aujourd’hui reste celle d’une majorité pour le président de la République. Cela commence à se clarifier maintenant que les accords entre partis sont conclus. Mais nous serons évidemment en mesure de fournir une grille de lecture plus fine après le 20 mai, une fois que l’offre réelle sera connue dans l’ensemble des circonscriptions », indique Jean-Daniel Lévy.

L'alternative : ce que la gauche compte faire au pouvoir

Le directeur délégué d’Harris interactive précise que l’inconnue autour de l’abstention complique la tâche des sondeurs. Elle avait été très importante il y a cinq ans : 51,3 % au premier tour, 57,36 % au deuxième. « L’abstention est habituellement très difficile à mesurer, et encore plus dans le cadre de législatives », reconnaît-il.

L’abstention en 2017 a clairement nui à la gauche

Elle sera pourtant l’une des clés d’un scrutin qui s’annonce bien plus indécis qu’en 2017. À l’époque, la France insoumise avait par exemple obtenu 19 % des suffrages à la présidentielle avant de rassembler 11 % des voix au premier tour des législatives, pour finir avec 17 députés élus. Le PS, en rassemblant 9,50 % des voix aux législatives, avait obtenu une trentaine d’élus (grâce à de meilleurs résultats que la FI au second tour), EELV aucun élu et le PCF 11 députés.

Des résultats qui montrent que l’abstention en 2017 a clairement nui à la gauche, la victoire d’Emmanuel Macron ayant eu un effet démobilisateur sur cet électorat au moment d’élire les députés.

Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Sauf que la donne a changé en 2022. Les législatives s’annoncent cette année comme les plus indécises depuis celles de 1997. D’abord, parce que le président sortant a été réélu en partie par défaut. Ensuite, parce que le paysage politique s’est divisé en trois grands blocs : droite, extrême droite et gauche.

Enfin, parce que la gauche a conclu un accord historique, avec la Nupes, dans l’espoir de briser le cercle mortifère de l’inversion du calendrier électoral, afin de remporter les législatives et d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.

Avec le soutien des partis de gauche, Jean-Luc Mélenchon se propose comme premier ministre. «  Nous allons bientôt pouvoir juger de la manière dont les électeurs voient la situation politique, si une dynamique s’enclenche pour la Nupes, s’il y a une appétence à voter pour elle et si cela se ressent sur la participation potentielle », signale Jean-Daniel Lévy.

Des panels qui passent à côté de plusieurs catégories de personnes

Reste que l’incertitude autour de l’évolution des rapports de forces, autour de l’abstention et de l’impossibilité de réaliser des sondages précis dans l’ensemble des 577 circonscriptions du pays rend très ardu tout exercice sondagier. La carte électorale, via le découpage actuel des circonscriptions, favorise de plus la droite dans nombre de territoires. Une équation délicate, alors même que tout sondage comporte des travers.

NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

À commencer par le choix du panel. La plupart des instituts travaillent à partir de listes de volontaires préinscrits sur Internet et prêts à répondre quelle que soit la question. Des répertoires qui passent à côté de plusieurs catégories de personnes. Les victimes de la fracture numérique, le plus souvent des personnes âgées, sont par exemple exclues d’office. Les individus distants vis-à-vis des élections sont également laissés sur le carreau, notamment au sein des classes populaires ou chez les jeunes. «Dans certaines circonscriptions, cela se joue de plus à quelques voix près. Notre outil de projection en siège est de qualité, mais il n’est peut-être pas assez précis pour répondre parfaitement », concède Jean-Daniel Lévy.

Certains instituts tentent de proposer d’autres méthodes, au risque d’être rappelés à l’ordre par la Commission des sondages. En janvier 2022, Cluster 17 a ainsi été mis en cause pour « insuffisances méthodologiques ». « Nous ne travaillons pas à partir d’un panel de personnes inscrites en faveur de rétributions ou de récompenses, mais nous respectons la méthode des quotas. Ce qui fait vraiment notre originalité, ce sont les clusters, c’est-à-dire les groupes d’appartenance que nous identifions dans la société. Mais toutes les méthodes ont des biais. Nous ne prétendons pas du tout que la nôtre soit parfaite », expose Jean-Yves Dormagen.

Borne à Matignon : l’«ouverture à gauche» version Macron

Il est enfin à noter que le nombre de sondages a presque triplé en quelques années : 192 avaient été réalisés pour la présidentielle de 2002, puis 563 pour celle de 2017. Après une relative accalmie, l’exercice va très bientôt rebattre son plein au fur et à mesure que la date des législatives approchera. En 2017, les projections en sièges s’étaient montrées assez éloignées des résultats. À trois jours du scrutin, Harris interactive prédisait entre 440 et 470 sièges pour les macronistes, qui en ont finalement obtenu 350. Et qui pourraient bien être battus cette année.

SondagesÉlections 2022Législatives 2022
L'Humanité

Le dernier fiasco de la ministre Borne

Actu

Ubérisation Les élections professionnelles des travailleurs des plateformes se sont achevées le jour même où leur instigatrice entrait à Matignon.

Pierric Marissal

« L e 16 mai 2022, Élisabeth Borne entre à Matignon… Nous, on préférera se souvenir que ce fut le jour de son plus gros ­fiasco : les élections dans l’ubéri­sation », s’amuse Jérôme Pimot, cofondateur du Clap. Les scrutins des représentants des travailleurs des plateformes se sont clos lundi soir sur une abstention XXL, remettant en cause la légitimité même de ces élections.

Une ordonnance instaurant un pseudo-dialogue social

Pourtant, Élisabeth Borne n’a pas ménagé ses efforts ces cinq dernières années pour tenter de protéger les plateformes de services contre les risques de requalification de leurs travailleurs de l’indépendance au salariat. Au ministère des Transports puis à la Transition écologique, elle a soutenu la loi Lom (loi d’orientation des mobilités) de 2019, dans laquelle un article consacrait l’ubérisation de l’emploi moyennant l’établissement de chartes de bonne conduite écrites par les employeurs du numérique eux-mêmes. Une tentative censurée par le Conseil constitutionnel. Passée au ministère du Travail, elle est retournée à la charge en commandant une ordonnance instaurant un pseudo-dialogue social via l’élection de représentants des coursiers et chauffeurs auprès des plateformes. Commande passée à Bruno Mettling, ancien expert consultant auprès d’Uber nommé depuis à la tête de l’autorité organisatrice de ces élections (Arpe).

Une abstention de 98 % chez les livreurs

Tous ces efforts pour un flop retentissant. Les résultats du scrutin font peine à voir. Chez les livreurs, la participation atteint péniblement 1,83 % sur les 84 000 inscrits, soit 98 % d’abstention. Le seuil de représentativité, 5 % des suffrages exprimés, tourne autour de 70 voix. Les organisations les « mieux élues » l’ont été avec 0,4 % des inscrits ! C’est à peine mieux chez les VTC, avec 3,91 % de participation. « Plus de la moitié des chauffeurs ont voté dans la dernière ligne droite, le dimanche… parce qu’Uber a fait pression », remarque Laurent Degousée, référent plateformes chez Solidaires. Brahim Ben Ali, fondateur de l’intersyndicale nationale des VTC (INV), va plus loin : « Ils ont carrément harcelé les chauffeurs en leur disant que c’était pour eux une question de survie de voter. »

De nombreuses irrégularités

« Résultat, les premiers du scrutin sont des organisations corporatistes (l’Association des VTC de France et la Fédération nationale des autoentrepreneurs – NDLR). Des gens qui prétendent qu’être autoentrepreneur est la panacée. On comprend mieux le but de ces élections », soupire Laurent Dégousée. Chez INV, on jubile. « Nous avons quatre fois plus d’adhérents à jour de cotisation que l’Association des VTC de France n’a reçu de voix. La légitimité est de notre côté ! » sourit Brahim Ben Ali.

Avec 27 %, la CGT, première organisation chez les livreurs, souligne que « l’Arpe a quand même trouvé le moyen de faire pire que ce que nous craignions. Heureusement que la lutte ne s’arrête pas aux votes ! » De son côté, Solidaires s’est joint à la CNT-SO pour contester ces élections. « Notre requête se base sur de nombreuses irrégularités dans l’organisation et le déroulement du scrutin : bricolage juridique pour inscrire une candidature syndicale hors délais, refus de communiquer les listes électorales aux organisations syndicales, corps électoral ne recoupant pas l’ensemble des travailleurs concernés, nombreuses difficultés techniques… » énumèrent les deux syndicats, qui se rendront au tribunal le 7 juin pour être entendus à ce sujet.

Ubérisation du travailÉlisabeth Borneuberplateformes numériques
L'Humanité

Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques

Emission

Qui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?

Reportage

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.

De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.

"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"

Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.

Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.

Serrant la déclaration de Louis Delgrès

La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.

"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".

Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?

Une légende aux Antilles

Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.

Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage

"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

"Une rebelle et une citoyenne"

"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.

Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".

L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
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Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Emission

Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris

À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse. 

Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain. 

Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange. 

En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite. 

L'Humanité

Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Actu

L’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.

Lilian Caillat

« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.

Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.

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En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.

Pénuries et risques de famine aigus

Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.

L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de «  grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens

Nos recommandations culturelles

Cinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.

Pierre Barbancey

Présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.

Pas de politique

La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.

Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »

Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »

C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.

Le visage de ces hommes

Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.

cinémaloup bureauGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue

Premier plan

Après soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».

Vadim Kamenka

Sur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.

Un défilé qui a réuni 11 000 soldats

Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».

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En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.

Des sacrifices à venir

Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.

Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.

Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.

La France veut éviter toute escalade

À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.

Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.

Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.

Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »

Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.

Guerre en UkraineRussieUkraineÉtats-Unis
L'Humanité

Plus que jamais gagner la paix

Éditorial

Stéphane Sahuc

« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…

D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.

Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : Zelensky réprimande Macron, nouvelle aide militaire de l'UE à Kiev, adhésion de la Finlande à l'Otan. L'actualité du 13 mai

  • Au 79e jour de guerre en Ukraine, les dirigeants européens ont annoncé fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev, qui viennent s’ajouter aux 6 milliards de dollars (l’équivalent du budget annuel de la défense ukrainien) annoncés cette semaine par Washington. En parallèle, le G7 est réuni pour trouver les moyens de soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire".
  • Les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays, avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes. A Kiev en revanche, d'où se sont retirées les troupes russes fin mars, près des deux tiers des habitants sont revenus.
  • Les probables demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.
  • Retrouvez ici notre direct du jour.
L'Humanité

Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine

Actu

La décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington.

Marc de Miramon

Déclarée en état de « mort cérébrale » par Emmanuel Macron il y a à peine trois ans, voilà l’Alliance atlantique en pleine résurrection. Après celle de la Finlande dimanche, la Suède va elle aussi officialiser sa candidature à l’Otan dans la foulée d’une consultation parlementaire survenue lundi 16 mai.

Diplomatie. ​​​​​​​Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »

Une décision d’ores et déjà historique pour ces deux pays neutres et non alignés, que l’agression russe envers l’Ukraine a précipités dans les bras grands ouverts de Washington. « Je peux constater qu’il y a une grande et large majorité au Parlement pour que la Suède soit candidate à l’Otan (…) et le gouvernement est prêt à prendre cette décision », a déclaré la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, devant les députés.

Toujours selon cette dernière, c’est bien l’adhé­sion finlandaise qui a précipité le suivisme suédois, puisque Helsinki « se concentrera davantage sur sa coopération avec les pays de l’Otan et la capacité de défense de la Suède diminuera à un moment où elle doit être renforcée », a-t-elle encore plaidé.

Une neutralité imposée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

Pour l’Alliance, créée en 1949 et pilotée depuis par Washington, il s’agit d’une victoire stratégique majeure, après une neutralité imposée aux deux pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, même si la Finlande avait déjà adhéré à l’Union européenne en 2002, et si la Suède, troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant (derrière la Russie et Israël), coopérait déjà largement avec les pays de l’Otan.

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

Soutenu par les opinions publiques des deux pays, le processus ne devrait être qu’une formalité, fort du soutien enthousiaste manifesté dimanche par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, comme de celui du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lequel souhaite une adhésion « rapide et efficace ». Ce sera la preuve qu’« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s’est encore félicité ce dernier, alors que les autorités finlandaises ont plaidé que la Russie n’avait encore jamais attaqué un membre de l’Otan.

À l’occasion d’un entretien bilatéral tenu samedi entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et Vladimir Poutine, ce dernier a qualifié d’« erreur » cette bascule historique, « puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », un pays qui partage près de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie. « Nous sommes convaincus que l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande ne va ni renforcer ni améliorer l’architecture sécuritaire de notre continent », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, estimait que « les conséquences » auraient « une portée considérable ».

Chaque pays demeure responsable de sa défense

Voilà donc Moscou menacé à court terme d’une exclusion formelle de la mer Baltique comme d’un encerclement presque total sur son flanc occidental, alors que la justification officielle de « l’opération spéciale » déclenchée le 24 février en Ukraine visait justement à empêcher Kiev de développer sa coopération militaire avec Washington, considérée comme une « menace existentielle ».

« Contrairement à l’Ukraine, nous n’avons pas de disputes territoriales avec la Finlande ou la Suède », a cependant nuancé Dmitri Peskov. Stockholm a déjà prévenu qu’il n’envisageait pas l’installation de bases de l’Otan sur son territoire, ni le déploiement d’armes nucléaires américaines – comme il en existe en Allemagne ou en Italie – et Helsinki insiste sur l’article 3 du traité de l’Atlantique Nord, lequel stipule que chaque pays demeure responsable de sa défense et ne peut donc pas se voir imposer des implantations militaires.

Le statut de cobelligérant des États-Unis

L’escalade en cours n’en demeure pas moins inquiétante. À l’unisson du ton martial adopté depuis le 24 février, les télévisions russes multiplient les débats sur la capacité nucléaire russe à rayer de la carte les territoires finlandais et suédois, à l’heure où la classe politique états-unienne assume de plus en plus ouvertement son statut de cobelligérant dans le conflit ukrainien.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

« Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », avait déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lors d’un déplacement en Pologne le 25 avril. Quelques jours plus tard, le Congrès adoptait une « aide » militaire supplémentaire de près de 40 milliards de dollars à l’Ukraine, une somme colossale que Kiev, en vertu des contrats en vigueur outre-Atlantique, s’est engagé à rembourser une fois le conflit terminé.

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Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités

Actu

Lors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.

Gaël De Santis

L’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».

C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.

Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».

« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.

Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.

La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».

Union européenneEmmanuel Macrontraités européensGuerre en Ukraine
L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

Ukraine : gare au pas de trop vers la guerre totale !

Chronique

Francis Wurtz

« Nous n’avons pas l’intention de nous engager dans des actions qui pourraient être mal comprises ou déformées. Nous reconnaissons, en ce moment de tension, combien il est essentiel que les États-Unis et la Russie gardent à l’esprit le risque d’erreur de calcul et prennent des mesures pour éviter ces risques. » Ainsi parlait John Kirby, le porte-parole du Pentagone, début mars. « Il faut stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », précisait, de son côté, Emmanuel Macron, décidé, pour cette raison, à limiter son aide militaire à Kiev à des armes « défensives ».

Aujourd’hui, ces précautions semblent tenues pour obsolètes par Washington, comme par ses alliés. Le 28 avril dernier, Joe Biden annonçait une énième rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aussitôt suivie d’une avalanche d’annonces de nouvelles fournitures d’armes par les dirigeants de pays européens. À présent, les livraisons d’armements lourds ne sont plus « taboues » : artillerie, blindés et munitions de gros calibre s’ajoutent officiellement aux équipements plus sophistiqués tenus secrets. Significativement, c’est sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne, que les États-Unis ont choisi de présider une réunion de 40 alliés, destinée à peaufiner l’organisation de cette nouvelle phase de l’implication des États occidentaux dans cette guerre porteuse de lourds périls pour la sécurité européenne, voire mondiale.

Pourtant, l’agression russe contre l’Ukraine était, dès son lancement, totalement injustifiable et son bilan humain et matériel est, depuis longtemps, atterrant ! La volonté de sanctionner durement le Kremlin et d’en isoler le chef fut, d’emblée, largement partagée. Et l’objectif premier de la communauté internationale fut de contribuer, autant que faire se peut, à tenter d’ouvrir de vraies négociations, les Ukrainiens devant décider eux-mêmes des compromis acceptables. La question se pose donc : qu’y a-t-il de changé, en l’espace de quelques semaines, en Ukraine, pour justifier, du point de vue des dirigeants occidentaux, que la prudence d’hier laisse place à l’escalade aujourd’hui ?

« Il y a une possibilité pour la Russie de perdre la guerre », a répondu le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De fait, l’armée russe rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain, face à la résistance des Ukrainiens et à l’afflux d’armes occidentales de plus en plus modernes. Il n’y aurait donc qu’à accentuer la contre-offensive occidentale pour obtenir la capitulation de Poutine ? Qu’on souhaite ou non ce type d’issue, pareille hypothèse est, pour le moins, hasardeuse ! Le risque n’est-il pas plutôt que, face à une éventuelle impasse de la guerre actuelle, son initiateur – considérant les fournisseurs d’armes comme « cobelligérants » – finisse par mettre à exécution sa terrible menace de leur faire subir « des conséquences que vous n’avez jamais connues ». On peut, bien sûr, répondre à l’irresponsabilité par l’irresponsabilité, tel Jean-Yves Le Drian déclarant à la télévision française : « L’Otan est aussi une puissance nucléaire » ! Il semble plus sage d’analyser avec sang-froid ce qui est sans doute la situation la plus dangereuse que l’Europe, voire le monde, ait connue depuis la crise de Cuba. Gare au pas de trop vers la guerre totale !

la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine
L'Humanité

Russie : les sanctions européennes enrichissent les firmes pétrolières.

Actu

Nous avons eu droit la semaine dernière à de nombreux commentaires sur la volonté de la Commission européenne de réduire les importations des 27 pays membres de l’Union en gaz et en pétrole provenant de Russie. Mais cette stratégie alimente la spéculation sur les prix des énergies et enrichit les firmes pétrolières au détriment du pouvoir d’achat des ménages.

Gérard Le Puill

En présentant le 4 mai son sixième paquet de sanctions contre la Russie devant le Parlement européen, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a notamment déclaré : « nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles des produits raffinés d’ici la fin de l’année. Ce ne sera pas facile, mais nous devons le faire ». Il reste à voir quelles en seront les conséquences pour la population des pays membres de l’Union européenne. Surtout que les pays membres du G7 ont annoncé une décision similaire ce week-end, l’étendant ainsi au Royaume Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon.

Dans Le Monde daté du 6 mai, Virginie Malingre, correspondante de ce journal à Bruxelles, citait un diplomate selon lequel « le délai que propose la Commission est déjà un problème car il menace le marché intérieur » des pays membres de l’Union. Selon ce diplomate, « la Hongrie et la Slovaquie vont acheter du pétrole pas cher quand les autres pays européens devront payer plus cher », le pétrole provenant des pays de l’OPEP.

Le 6 mai, le quotidien « Les Échos » informait ses lecteurs qu’au mois de juin, « l’OPEP se limitera à une hausse de production de quelques 432.000 barils par jour », ce qui est très peu. Dans cet article, Sharon Wajsbtot écrivait que « le statu quo annoncé par l’OPEP devrait continuer de faire grimper les cours. À la suite de la réunion, le prix du baril de brent a quasiment atteint les 115 euros (…) Selon les données compilées par Bloomberg, l’alliance n’a pas mis sur le marché les volumes annoncés le mois dernier. L’Angola et le Nigeria en particulier échouent régulièrement à augmenter leurs volumes ». Cités en fin d’article, les analystes de Rystad Energy affirmaient que « les cours actuels ne tiennent pas encore compte de l’impact de l‘embargo européen sur le pétrole russe. Des prix élevés sont à attendre cet été si la proposition de la Commission est adoptée ».

Faire payer les pauvres pour enrichir BP et TotalEnergies…

Pour parler clairement, les millions de personnes qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail paieront la note. Il en ira de même pour toutes celles qui utiliseront leur véhicule pour partir en vacances cet été. La hausse du prix du pétrole pénalisera aussi les entreprises de transport routier, les exploitations agricoles dans la mise en place des cultures et dans la récolte des moissons.

Mais on connaît déjà les gagnants de la décision prise en Europe la semaine dernière. Dans « Les Échos » du 4 mai on apprenait que le premier trimestre de 2022 a été bénéfique pour le géant pétrolier BP. Durant les trois premiers mois écoulés « porté par la flambée des cours du pétrole et du gaz, il a engrangé des bénéfices courants jamais vu depuis 2008. Hors éléments exceptionnels, son bénéfice courant atteint 6,25  milliards de dollars. C‘est plus du double des bénéfices engrangés l’an dernier sur la même période. Pour BP, ces performances sont liées à la flambée des cours des hydrocarbures, à la très bonne santé de la division trading de pétrole et de gaz, ainsi qu’à la hausse de ses marges de raffinage. Profitant de la même tendance, le français TotalEnergies a publié en fin de semaine dernière un bénéfice hors éléments exceptionnels de 9 milliards de dollars au premier trimestre, trois fois plus qu’il y a un an », lisait-on encore dans cet article.

Cette cherté des carburants d’origine fossile est aussi de nature à faire croître la production d’éthanol à partir de la canne à sucre, de la betterave, mais aussi du blé et du maïs. Il en ira de même pour la production du diester pour les moteurs diesel à partir des graines à huile comme le soja, le colza, le tournesol ainsi que des fruits du palmier à huile. Ces cultures énergétiques sont souvent subventionnées, sous prétexte que leur combustion par les moteurs émet moins de CO2 que celle des énergies fossiles. Mais ce calcul ne prend pas en compte le bilan carbone de la mise en cultures, de la récolte et de la transformation de ces plantes en carburants soi-disant verts.

…Et accroître la déforestation en Amazonie

À ce bilan carbone s’ajoute celui de la déforestation Amazonie, en Afrique et en Asie pour multiplier les superficies agricoles réservées à la production d’énergie au détriment des produits alimentaires. Alors que le prix du blé et du maïs a augmenté de près de 50 % en deux mois et que la principale conséquence de la sécheresse en cours dans les pays de l’hémisphère nord risque de se traduire par une baisse de rendements céréaliers en 2022, de nouvelles flambées des cours sont à craindre désormais avec une augmentation des famines dans les pays pauvres. Même en France, les reportages se multiplient actuellement pour faire état des difficultés d’un nombre croissant de ménages qui réduisent leurs achats de produits alimentaires et optent pour les produits de bas de gamme afin de réduire les dépenses.

Sans la garantie d’aboutir à une quelconque efficacité contre la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, les sanctions de l’Union Européenne contre la Russie risquent de coûter très cher aux ménages européens, à commencer par ceux qui se privent déjà en permanence, faute de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant.

prix du gazGuerre en Ukraine
L'Humanité

Véran : un bilan catastrophique

Chronique

Christophe Prudhomme

Lors du départ d’un responsable politique, il est toujours utile d’effectuer le bilan de son action. Olivier Véran, médecin, ancien député socialiste, élu sous l’étiquette LaREM et homme ambitieux, a été nommé ministre de la Santé lors du départ mouvementé d’Agnès Buzyn. De sa gestion de l’épidémie de Covid, on retiendra sa position sur une ligne dure – avec l’obligation de vaccination des soignants ainsi que le passe sanitaire, puis vaccinal – qui a été finalement progressivement contredite par sa hiérarchie. Les soignants, déjà sous pression du fait du manque de moyens, ont subi sa morgue et son mépris lors de multiples prises de parole ou de visites dans les hôpitaux.

On retiendra qu’il est l’homme de ce qu’il a appelé le Ségur de la santé, qui devait répondre à l’urgence. La seule mesure conséquente se limite à de faibles augmentations de salaire et à des primes octroyées seulement à certaines catégories, ce qui a provoqué la colère des nombreux exclus, notamment dans le secteur médico-social. De fait, il s’agit d’un échec, car même les signataires de ce fameux plan sont aujourd’hui très critiques. En effet, alors que l’urgence est l’emploi, aucune mesure n’a été prise dans ce domaine et, aujourd’hui, le système s’effondre, avec la multiplication des fermetures de services par manque de soignants. Pire, les opérations de restructuration avec suppressions de lits se poursuivent, comme si l’épidémie n’avait pas montré que les difficultés de l’hôpital étaient principalement liées aux fermetures massives de lits, associées à un déficit de recrutement.

Lui-même médecin hospitalier et censé bien connaître le problème, Olivier Véran a été sourd aux revendications portées par les syndicats, collectifs et associations citoyennes lors du mouvement débuté en 2019, qui se poursuit de manière locale. Il est même l’artisan de l’accélération de la mise en place de la loi « ma santé » 2022, notamment avec ce qui est faussement appelé des « hôpitaux de proximité ». Il ne s’agit en fait plus d’hôpitaux, car sans service d’urgences ouvert 24 heures sur 24, sans maternité et sans chirurgie, ils sont réduits à de simples centres de consultations avec quelques lits. C’est lui aussi qui, avec son collègue médecin et député Thomas Mesnier, a mis en place le forfait de passage aux urgences, mesure punitive pour les personnes qui ne sont pas hospitalisées.

Son bilan est donc celui d’un « très bon élève » qui a poursuivi et accéléré la casse de l’hôpital public, marqueur de la politique d’Emmanuel Macron. Nous n’avons rien à attendre d’un futur ministre nommé par l’actuel président, car, quel que soit son profil, les options politiques demeurent. Une politique de rupture est une urgence et une nécessité pour notre système de santé. Pensez-y les 12 et 19 juin !

Le billet du Dr Christophe Prudhommeolivier véran
L'Humanité

La colonisation contre le journalisme

Chronique

Charlotte Recoquillon

Qui a tué la journaliste américaine-palestinienne Shireen Abu Akleh ? « Une balle », si on en croit les titres des grands médias. Une balle tirée par qui ? Apparemment, il était trop difficile d’écrire ce que plusieurs témoins ont pourtant rapporté : un sniper des forces israéliennes a tiré sur la journaliste d’Al Jazeera, en dépit (ou à cause de) de son gilet pare-balles portant la mention « presse ».

L’assassinat des journalistes pour les empêcher de documenter les crimes commis par Israël, le harcèlement de Salah Hamouri et la répression des militants politiques… l’occupation israélienne des territoires palestiniens s’accompagne d’un véritable terrorisme. Cette semaine, le média Eye on Palestine rapportait, par exemple, le témoignage d’un adolescent de Jénine dont la maison a été bombardée par les soldats israéliens. Il tenait dans ses mains un chiot pétrifié après avoir été sauvé des flammes, tandis qu’un autre avait brûlé vif dans la maison. Tuer les animaux de compagnie, saccager les maisons et les récoltes, ou détruire des sépultures et passer au bulldozer un cimetière palestinien… qu’on ne s’y trompe pas, ces manifestations de cruauté ont une fonction bien précise : priver les Palestiniens de toute forme d’humanité, et ainsi accroître l’acceptabilité de la colonisation et de leur oppression. C’est donc aussi sur le front de la dignité que se prolonge la guerre. Sinon, comment les forces israéliennes auraient-elles pu lancer un assaut sur le cortège funèbre de Shireen Abu Akleh au point d’en faire tomber le cercueil ? Attaquer à ce moment précis est une profanation du rite le plus humain et le plus universel, celui du deuil.

L’assassinat de Shireen Abu Akleh nous rappelle que la profession de journaliste est particulièrement dangereuse dans certaines parties du monde. Alors que la liste des exactions commises contre des journalistes en Ukraine s’allonge, trois reporters ont été assassinés au Mexique la semaine dernière. Le nombre de victimes en 2022 dans cet État se porte ainsi à 11 – un bilan très élevé, en augmentation par rapport à 2021 (7), alors que le Mexique occupait déjà la position d’un des pays les plus dangereux pour les journalistes.

Selon Reporters sans frontières (RSF), 26 journalistes ont été tués dans le monde depuis le début de l’année. Bien souvent, des civils paient de leur vie leur collaboration pour ce travail d’information, d’autant plus essentiel dans une époque où pullulent les « fake news ». D’ailleurs, RSF rappelle dans son rapport annuel que la guerre russe en Ukraine est emblématique, puisqu’elle a été « préparée par une guerre de la propagande ». Quant à Olivier Dubois, cela fait plus de quatre cents jours qu’il est retenu en otage au Mali.

palestineIsraël-Palestineisraëlcolonies israéliennes
L'Humanité

Salariés, reprendre notre travail en main

Chronique

Jean-Christophe le Duigou

D’Adam Smith à Karl Marx, le travail s’est vu doté d’une extraordinaire puissance créatrice. La fragilisation de l’emploi que vit une majorité de salariés débouche désormais sur une véritable « crise du travail » dont témoigne la coexistence d’un haut niveau de chômage et de difficultés de recrutement dans certains métiers. L’idéologie de « fin du travail » qui a accompagné les restructurations industrielles s’est révélée néfaste. Elle a contribué à faire intérioriser par les travailleurs l’idée qu’ils n’existaient plus en tant que tels au sein de la société une fois les restructurations achevées. A l’idéologie de « fin du travail », a succédé dans les discours politiques, l’hyper-valorisation du travail. Une hyper-valorisation du travail guère plus satisfaisante dans la mesure où elle fait des personnes écartées de l’emploi des « non-citoyens » n’ayant plus rien à faire valoir sinon quelques heures de travaux d’intérêt général en contrepartie d’un RSA perçu.

Les forces conservatrices ont imposé leur vision du marché du travail. L’idée dominante, dans l’actuel débat politico-social, est de considérer que les garanties salariales conquises sont archaïques, que la précarité est « nécessaire » pour réduire les rigidités du marché du travail. Et donc exit le SMIC, les indexations, le régime d’assurance chômage, les négociations de branche… et ce, alors que la flexibilité de l’emploi est déjà très forte en France.

Les négociations autour de l’emploi dans les entreprises placent au centre du débat la question du coût de la main-d’œuvre. Une approche en termes de « donnant-donnant », veut faire croire qu’on pourrait « échanger » une certaine modération salariale contre des embauches supplémentaires. Un compromis qui s’apparente fort, pour des raisons macroéconomiques, à du « perdant- perdant ». En effet il ne crée pas d’embauches supplémentaires. Par ailleurs, dans une société où 89 % des actifs sont salariés, la consommation du salarié demeure plus que jamais LE débouché principal pour les entreprises. Parallèlement l’effort individuel et collectif de promotion des capacités humaines dans l’entreprise risque bien d’être réduit du fait d’une modération salariale structurelle, le développement des emplois peu qualifiés au détriment des emplois très qualifiés risquant en effet d’être favorisé.

Les politiques publiques du travail et de l’emploi sacrifient la formation et la qualification au bénéfice d’un accompagnement du sous- emploi et d’un relèvement des marges de profit pour les entreprises. Ainsi les mesures d’allègement du coût du travail représentent aujourd’hui 74,5 Md€ dont 60,2 d’allègements généraux sans compter la prime d’activité qui représente 10,0 Md€[1]. Quant aux mesures de soutien au revenu principalement constituées des allocations de chômage elles se sont élevées à 46,9 Md€. En face les mesures en faveur de la formation professionnelle ne représentent QUE 18,5 Md€, soit moins de 12% du total des actions publiques se réclamant de l’emploi !

Le risque est grand que ne se structure ainsi un salariat à plusieurs vitesses, une large frange de main-d’œuvre étant utilisée à la demande, hors de toute stabilité, et hors d’un quelconque développement de sa qualification. Le prototype de cet agent du « sous-travail » étant le salarié dont rêvaient les dirigeants de France Télécom ou celui qui relève de ce qu’on appelle aujourd’hui les « plateformes ».

Si les salariés se battent pour leur pouvoir d’achat, ils veulent aussi pouvoir dire leur mot sur les finalités de leur travail, ils veulent face à la toute-puissance de la finance, pouvoir prendre en main les décisions stratégiques dans l’entreprise, faire que cette dernière préserve leur santé, l’environnement et soit utile à la société. C’est à l’intersection de ces batailles que peut s’ancrer le nouveau projet émancipateur qu’attendent les citoyens.

[1] Les données sont publiées par la Dares et concernent l’année 2019

L'Humanité

Législatives. Ces candidats qui concourent en dehors de la Nupes

Actu

Dissidents ou soutenus par des formations en dehors de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, une poignée de prétendants maintiennent leur candidature pour le scrutin de juin.

Naïm Sakhi

C’est l’une des candidatures dissidentes à gauche pour les législatives dont on a sans doute entendu le plus parler. Lundi, Michèle Picard a annoncé son retrait. « Je choisis de préserver et poursuivre le travail à Vénissieux et dans la métropole de Lyon avec toutes les forces de gauche et écologistes », assure la maire PCF, qui apporte son soutien à son adjoint Idir Boumertit.

L’insoumis concourra pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en remplacement du journaliste Taha Bouhafs, auquel Michèle Picard s’était opposée et qui a finalement été écarté après des accusations d’agression sexuelle à son encontre. « Je suis dans le camp de la gauche pour battre la droite et l’extrême droite », a expliqué l’édile. Un dénouement qui ne se concrétise pas sur l’ensemble du territoire.

La fronde au PS

Car, si avec la Nupes, les forces principales de gauche se présentent unies, ce rassemblement connaît quelques accrocs. Ainsi, dans la 15e circonscription de Paris, Lamia El Aaraje ne décolère pas : « Je suis la candidate légitime de l’union de la gauche. » La socialiste était députée jusqu’en janvier, avant que son élection ne soit invalidée. Dans le cadre de l’accord, l’investiture a été attribuée à Danielle Simonnet (FI), conseillère de Paris d’opposition, que l’ex-députée avait battue en juin 2021. Dans cette circonscription qui mêle enjeux nationaux et débats liés à la politique parisienne, Lamia El Aaraje a reçu le soutien d’Anne Hidalgo.

Législatives. Peut-on se fier aux sondages pour les 12 et 19 juin ?

Un cas particulier qui ne peut être comparé à la fronde au PS qui s’organise autour de Carole Delga. La présidente d’Occitanie aurait réuni en fin de semaine, selon le Figaro, les candidats socialistes s’opposant à l’accord Nupes. Ils seraient environ 70 dans une trentaine de départements. Des candidats qui pourraient s’appuyer sur les finances des radicaux de gauche (PRG), mais aussi sur celles du microparti lancé par Carole Delga au dernier scrutin régional.

Le cas de la 4e circonscription de la Seine-Saint-Denis

Non signataire de la Nupes, le PRG, qui compte 3 députés sortants, va par ailleurs concourir dans 80 circonscriptions. Idem pour la Gauche républicaine et socialiste (GRS), qui présentera, elle, « environ 120 candidats ». Augustin Belloc ira défier l’ex-député LaREM Aurélien Taché, investi par la Nupes. « Ce monsieur a voté toutes les lois, ou presque, proposées par la Macronie sans broncher. Et un matin, il s’est réveillé et s’est aperçu qu’il était de gauche ? » reproche Anthony Gratacos, secrétaire général de la GRS. À Lyon, l’activiste antifasciste Raphaël Arnault, soutenu par des militants de toute la gauche, sera un candidat face à Hubert Julien-Laferrière, ex-LaREM et reconduit par la Nupes.

Le cas de la 4 e circonscription de la Seine-Saint-Denis est plus complexe. Désignée dans un premier temps pour remplacer Marie-George Buffet, Zahia Nedjar, une adjointe au maire de Stains, a finalement renoncé. « Nous avons relancé un appel à candidature et les communistes ont choisi Soumya Bourouaha », assure Nathalie Simonnet.

Malgré ce vote, Azzédine Taïbi, maire PCF de Stains et vice-président du parlement de l’Union populaire, s’est porté candidat. « Un des critères voulus par les communistes était d’avoir une femme, poursuit la responsable de la fédération PCF. La direction nationale du PCF est en contact avec la Nupes pour que l’accord soit respecté. » Enfin, Éric Renaud, un temps soutenu par les insoumis locaux, sera candidat dans la 20e circonscription du Nord face à Fabien Roussel (PCF).

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L'Humanité

Législatives. Bruno Nottin et les professeurs s’attaquent à Blanquer

Actu

L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et le ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Premier épisode de ce feuilleton avec le lancement de la campagne de Bruno Nottin.

Naïm Sakhi

Montargis (Loiret), envoyé spécial.

« Montargis n’est pas une réserve d’Indiens. On ne vient pas juste faire une promenade », prévient Bruno Nottin. Le candidat de la Nupes dans le Gâtinais a lancé sa campagne pour les élections législatives, samedi 14 mai. Devant la centaine de personnes rassemblées, le communiste n’en démord pas : « Nous allons offrir un GPS à Jean-Michel Blanquer, il en aura besoin. » Car c’est sur la 4 e circonscription du Loiret que le ministre de l’Éducation nationale a jeté son dévolu pour les élections législatives. « C’est celui qui a cassé l’école en supprimant 7 900 postes dans le secondaire alors que le nombre d’élèves augmentait de 65 000 », martèle le candidat de la gauche. « Blanquer ? Je suis allé le voir sur le marché ce matin ! Je l’ai alpagué en lui disant que c’était mon ministre préféré, avant de lui parler de McKinsey », s’amuse Fabrice, un syndicaliste enseignant. « Localement, les militants sont au taquet comme jamais. Des citoyens de gauche, mais aussi des professeurs du territoire ou du Sud francilien, souhaitent nous aider. On va voir comment les intégrer », poursuit Bruno Nottin.

« Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza »

Depuis l’annonce de cette confrontation, l’élu local PCF enchaîne les buzz sur les réseaux sociaux. « Il y a un chauve de trop dans cette circo ! On va faire en sorte que Blanquer se fasse autant de cheveux blancs (pour ceux qui lui restent) que les enseignants, les élèves et leurs parents durant ces cinq dernières années », a-t-il lancé d’emblée. « Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza », est devenu l’un de ses mots d’ordre. Une référence à la chaotique mise en place du protocole sanitaire à la rentrée de janvier, pilotée par un ministre de l’Éducation nationale qui était en vacances… sur l’île des Baléares connue pour ses soirées électro. « Ce buzz prouve que cette circonscription est un symbole, pour poursuivre la résistance face à la casse de l’école publique », assure le greffier de profession. Mais, malgré l’intérêt national que suscite ce duel, Bruno Nottin – qui a gagné des milliers de followers en quelques jours – veut garder la tête froide.

Une droite divisée sur la circonscription

Pourquoi Jean-Michel Blanquer a-t-il d’ailleurs choisi ce territoire ? À l’écouter, il serait « typique de cette région Centre, si significative de la France avec des qualités historiques et géographiques, une grande richesse de son histoire qui remonte au paléolithique ». Loin de cette argumentation digne d’un guide touristique, la réalité semble tout autre. Non seulement la Macronie avait failli battre le député LR Jean-Pierre Door en 2017, mais en plus la droite est cette année divisée. Car le député sortant a fait venir il y a un an Ariel Lévy, depuis le très chic 16 e arrondissement parisien où il était élu, afin d’en faire son successeur. Un parachutage qui ne passe pas du tout auprès de Philippe Moreau, le maire de Nogent-sur-Vernisson. L’ancien référent LR de la circonscription a donc décidé de concourir. Une aubaine, en apparence, pour Jean-Michel Blanquer. Mais c’était sans compter sur l’espoir soulevé par la dynamique d’union à gauche.

L’ancrage local du PCF

Certes, les chances de l’emporter restent modestes. Au premier tour de la présidentielle, le total des candidats de gauche dépassait timidement les 24 % des voix, quand l’extrême droite s’envolait à plus de 40 %. Dans ses tracts, le candidat RN Thomas Ménagé joue d’ailleurs la gagne, et rappelle que Marine Le Pen a obtenu « plus de 52 % dans le Gâtinais », au second tour. « Ça va être compliqué, mais s’il y a une fenêtre, c’est maintenant », note Bruno Nottin. D’abord parce que la droite locale est divisée, et que l’extrême droite pourrait l’être aussi. Ensuite, parce que le total de la gauche a progressé depuis 2017 et qu’elle s’est rassemblée. Enfin, parce que l’ancrage local des communistes est réel, s’appuyant sur les politiques sociales de la municipalité de Châlette-sur-Loing, la seule de gauche du territoire. Bruno Nottin, élu PCF, est d’ailleurs le principal opposant au maire LR de Montargis, Benoît Digeon. « C’est une personnalité populaire et reconnue pour son engagement sur le terrain », confie Johanna, une jeune aide-soignante présente au lancement de campagne.

Montargis, ville la plus pauvre de la région Centre

Pour autant, le candidat de la gauche rassemblée ne souhaite pas résumer cette élection à un face-à-face avec le ministre macroniste. « Nous devrons battre tous ceux qui soutiennent une même politique libérale qui fait tant souffrir les habitants », mesure-t-il. Dans l’agglomération Montargoise, 30 % des habitants n’ont pas de médecin traitant et la sous-préfecture déplore un taux de chômage de 20 %. Avec 33 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, Montargis est la commune la plus pauvre de la région Centre. Autant de problématiques que Bruno Nottin est déterminé à soulever, afin de transformer la campagne de Jean-Michel Blanquer en tout sauf la promenade de santé que le ministre espérait.

Législatives 2022jean-michel blanquermontargisÉducation nationale
L'Humanité

NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

Entretien

Chaque lundi, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable politique de l’un des partis qui composent la Nupes. Cette semaine, Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, pour qui le programme de rupture de la coalition « peut changer la vie des gens ».

Emilio Meslet

Secrétaire national d’EELV et candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives, à Paris, Julien Bayou revient sur l’accord historique entre les formations de gauche. Grâce aux spécificités de chacun censées pouvoir s’exprimer pendant la campagne, la Nupes peut, selon lui, espérer conquérir une majorité à l’Assemblée pour appliquer le projet commun qui doit être dévoilé cette semaine.

Plusieurs sondages donnent la Nupes largement en tête des intentions de vote. De quoi cela est-il le signe ?

C’est extrêmement encourageant. Après le second tour de la présidentielle, nous avons voulu tirer les leçons de 2017 pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. À l’époque, nous nous étions condamnés à l’impuissance. Il y avait certes des députés de gauche qui avaient été élus, mais trop peu nombreux pour peser. Cette nouvelle coalition, avec son programme ambitieux, est en mesure d’aller chercher la majorité absolue ou relative à l’Assemblée.

La Nupes suscite l’espoir en Europe

C’est essentiel car on ne peut pas subir cinq années de casse sociale en plus, et parce que le Giec dit que, concernant le climat, il ne reste plus que quelques années pour agir. Nos députés peuvent changer la vie des gens. La majorité surprise de la gauche plurielle, de 1997 à 2002, avait obtenu des avancées concrètes : les 35 heures, le Pacs, la CMU, le logement social… Notre majorité augmentera les salaires, rétablira les services publics, agira vraiment pour l’égalité salariale femmes-hommes et pour le climat.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Pourquoi cette union impossible en 2017 est-elle devenue possible en 2022 ?

Entre-temps, nous avons vu Emmanuel Macron au pouvoir. Aujourd’hui, la menace, c’est la retraite à 65 ans, les conditionnalités au RSA et la fin de l’indépendance des médias publics. Il était nécessaire de s’organiser pour ne pas lui laisser les mains libres.

La Nupes répond à une aspiration du peuple de gauche. Comment faire vivre ce rassemblement ?

Jusqu’ici, les sympathisants étaient résignés, désemparés, voire en colère. Aujourd’hui, ils sont enthousiastes. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas arrêté dans la rue pour me dire : « Bravo et merci ! » Lorsque je fais des déplacements, je vois que l’accord national prend forme au niveau local, avec des écologistes, des communistes, des insoumis et des socialistes qui s’organisent pour faire campagne. Cette coalition permet de faire revenir à la politique des personnes qui s’en tenaient éloignées.

Entretien. Selon Sandra Regol, la Nouvelle Union populaire serait « un acte exceptionnel qui peut devenir historique »

Comment la Nupes fonctionne-t-elle pour permettre à la fois une campagne cohérente et la possibilité d’exprimer ses spécificités pour chaque formation ?

Tous les lundis matin, il y a une coordination au niveau national, avec les différents partis. Cette semaine est consacrée au dépôt des candidatures. Ensuite viendra le temps d’une très courte campagne. Tout l’enjeu est d’additionner les électorats. Pour cette raison, la bannière commune n’est pas l’effacement des cultures et des priorités de chacun. Nous, écologistes, parlerons plus du climat. Nous avons intérêt à cultiver nos singularités dans une campagne commune. Mais il nous faut faire entendre des candidatures, selon les profils, à l’échelle nationale : Rachel Kéké, pilier de la mobilisation des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, n’est candidate que dans une circonscription, mais nous devons la mettre en avant pour qu’elle parle à tout le pays.

La coalition de gauche propose un projet de rupture, ce que n’a pas fait votre candidat Yannick Jadot pendant la présidentielle. Est-ce un meilleur choix pour conquérir le pouvoir ?

Yannick Jadot ne voulait pas alimenter les fractures du pays. Une fois Emmanuel Macron réélu, il y a évidemment une envie de rupture. Celui qui brusque le pays ou qui n’a pas agi pour le climat, c’est lui. Évidemment qu’il faut rompre avec cette orientation néolibérale. Yannick Jadot le proposait, mais il le disait peut-être d’une autre manière.

Même si tous les partis ont accepté que la désobéissance aux traités européens figure au programme de la Nupes, les écologistes ne veulent pas la même Europe que les insoumis ou les communistes…

En 2005, le camp du progrès s’est fracturé sur le référendum : ceux qui avaient voté oui n’avaient pas voté pour les orientations de cette Union européenne et ceux qui avaient voté non n’avaient pas voté pour la sortie de l’Europe. Nous voulons la réorienter. Et je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon soit pour un Frexit. Lors des discussions, nous avons pu nous rendre compte que nous ne sommes pas les caricatures souvent décrites. Certes, nous ne votons pas ensemble sur de nombreux points. Oui, chez EELV, nous sommes fédéralistes, nous pensons que le Parlement européen doit avoir l’initiative des lois européennes, et nous voulons une Europe plus forte sur le climat, l’accueil des réfugiés et l’évasion fiscale. Mais, s’il s’agit d’en faire un outil de paix, de prospérité, de justice sociale et d’action pour le climat, nous nous retrouvons. Tous les dogmes austéritaires ont volé en éclats avec la pandémie. Alors, la question est de savoir s’il faut revenir aux 3 % de PIB déficit au maximum, ou s’il est possible d’envisager une Europe différente.

Après les législatives, la coalition a-t-elle vocation à durer quel que soit le résultat ?

Nous sommes concentrés sur le scrutin. Il est trop tôt pour dire qu’elle en sera la suite, tout dépendra de la manière dont les différents partenaires se comporteront. Pour nous, ce n’est pas un accord ponctuel. S’il y a des convergences à approfondir, les écologistes seront là. S’il y a des désaccords insurmontables, nous les constaterons.

À titre personnel, vous êtes candidat dans la 5 e circonscription de Paris. Qu’allez-vous mettre en avant pour battre la candidate macroniste ?

Je veux d’abord parler du climat via la lutte contre la pollution et via le logement. La majorité précédente a combattu l’encadrement des loyers quand nous voulons faire du logement social et que les préfets puissent appliquer les sanctions contre les communes qui n’appliquent pas la loi SRU. Je considère que le logement est le premier des droits, nécessaire pour exercer tous les autres. Cette circonscription est aussi une terre d’accueil et de transit qui a vu passer toutes les vagues de migration. Il y a donc un enjeu à abroger le seul bilan, particulièrement abject, de ma concurrente Élise Fajgeles : la loi asile et immigration, qui a autorisé d’enfermer un enfant pendant 90 jours.

Vidéo A voté ! Jusqu’aux élections législatives, le service politique de l’Humanité décortique un fait de campagne électorale.  cette semaine : Qui a peur de la grande méchante Nupes ? 

Julien BayoueelvgaucheLégislatives 2022
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Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Un jour avec

La syndicaliste CGT, figure de la lutte victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles à Paris, est candidate de la Nupes aux législatives dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.

Sohir Belabbas

Une femme de chambre députée ? La candidature enthousiasme. Samedi 8 mai, à la convention de la Nupes, le public l’acclame debout durant son discours enflammé. Au lendemain de son investiture, Rachel Kéké n’en revient pas de l’engouement suscité : « C’était, comme disent les jeunes, un truc de ouf ! »

Sur le trajet qui mène à Stains, à l’assemblée générale d’un collectif de militants des quartiers populaires, la candidate à la députation fait défiler les vidéos virales de son intervention sur son téléphone. On la revoit parée de son bazin violet, «la tenue africaine de fête que je portais le jour de la signature de la fin du conflit», précise-t-elle.

« La sous-traitance, c’est la maltraitance »

Ce conflit, c’est celui qui a opposé les femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles au puissant groupe Accor et son sous-traitant de nettoyage, STN. En juillet 2019, elle se lance avec trente-trois employées, soutenues par la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques), dans une lutte pour revendiquer des conditions de travail et de rémunération dignes.

A revivre en vidéo. Femmes de chambre de l’Ibis Batignolles : la fête après la victoire

Sur les piquets de grève, une formule est née : « La sous-traitance, c’est la maltraitance. » Celles qui se désignent comme « les guerrières des Batignolles » dénoncent les cadences infernales, les mutations, les heures supplémentaires non payées, les agressions sexuelles, dont un viol qui aurait été commis par un ancien directeur de l’hôtel.

Au terme d’une lutte de vingt-deux mois, dont huit mois de grève, elles arrachent entre 250 et 500 euros d’augmentation de salaire, une prime de panier et la fin du travail à la chambre pour un paiement à l’heure. « 99 % de nos revendications », comme aime à le répéter la gouvernante. « La lutte, ça paye ! » La victoire les dépasse : « Des journalistes sont venus du Japon pour nous interviewer ! »

Ibis Batignolles : victoire des femmes de chambre après 22 mois de mobilisation

Depuis, Rachel Kéké a rejoint la France insoumise car elle estime que « leurs équipes étaient là jusqu’à la victoire ». Ce dimanche-là, la candidate est invitée à rencontrer le collectif autonome On s’en mêle, qui avait appelé à voter Union populaire au premier tour de l’élection présidentielle. Dans la salle de spectacle municipale, les retrouvailles sont chaleureuses avec Ahmed Berrahal, camarade de la CGT-RATP.

Ssa verve et son sens de l’anaphore

Très vite après la présentation du programme, la militante de 47 ans prend le micro devant les quelque 200 participants : « C’est nous, les personnes des quartiers populaires, les femmes issues de l’immigration, c’est nous qui faisons ces métiers essentiels. » Avec sa verve et son sens de l’anaphore, la syndicaliste emporte la salle dans la même ferveur que la veille.

 Il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

Rachel Kéké

Arrivée à Paris à l’âge de 26 ans, la jeune Ivoirienne a multiplié les galères pour régulariser sa situation, trouver un logement et un travail stable. La mère de cinq enfants connaît les difficultés rencontrées par « les papas et les mamans sous-traités » qui enchaînent les boulots sur des horaires décalés, avec de grosses amplitudes, pour des salaires de misère. « Cette situation ne nous donne pas les moyens d’éduquer nos enfants dans nos quartiers. Donc, il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! »

Mais la bataille n’est pas gagnée d’avance. En 2017, au premier tour des législatives, le bloc libéral (LaREM, LR, DVD) raflait plus de 60 % des voix sur la circonscription qui compte les communes de Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Thiais et Rungis. L’abstention atteignait 52 %. Jean-Jacques Bridey (LaREM, ex-PS) l’avait emporté face au républicain Vincent Jeanbrun. Le très droitier maire de L’Haÿ-les-Roses rempile.

Pour remplacer le député sortant, qui traîne des casseroles liées à des frais de bouche exorbitants et une affaire de détournement de fonds publics, la Macronie a choisi de parachuter la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Mais le paysage politique a évolué depuis 2017 : excepté à Rungis, Mélenchon est arrivé partout en tête du premier tour de l’élection présidentielle dans une circonscription globalement à droite. Il réalise une surprenante percée, comprise entre 8 et 11 points, par rapport à 2017.

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! » lance avec évidence l’habitante de Chevilly-Larue qui veut mener une campagne joyeuse. Son premier projet de loi ? « Revaloriser tous les métiers essentiels. J’ai combattu Accor, je saurai tenir tête au ministre du Travail, si besoin », assure-t-elle sur le chemin du retour. Elle repart avec le soutien du collectif et de ses collègues. Fière, légitime et déterminée, Rachel Kéké est en route pour prolonger le combat.

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Législatives. La gauche fait peur, et c’est bon signe

Premier plan

Les macronistes, l’extrême droite et jusqu’aux dissidents du PS dénoncent la nouvelle union de manière caricaturale. La preuve que la dynamique électorale se situe bien à gauche, et que ses adversaires sont fébriles.

Florent LE DU

L’accord à gauche ? C’est, au choix : « Des anciens laïcards et des nouveaux islamistes, des nageuses en burkini et des zadistes en poncho », pour Éric Zemmour. La « banqueroute » assurée, pour Christophe Castaner. « Une véritable pétaudière, une sorte de salmigondis idéologique », pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Une « union d’extrême gauche et antirépublicaine » à laquelle il faut faire « barrage », pour Jordan Bardella.

Certains signes ne trompent pas. Quand la gauche essuie une pluie d’attaques agressives et farfelues, c’est qu’elle peut conquérir le pouvoir. Depuis que le PCF, EELV et le PS se sont alliés à la France insoumise autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le festival des « paniques morales » et d’arguments caricaturaux bat son plein. « Attendez-vous à ce que ce soit compliqué. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur », prévenait Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai.

Même l’hebdomadaire de droite le Point titre ainsi son dernier numéro : « Mélenchon, l’autre Le Pen », dans l’espoir de renverser le barrage républicain contre la gauche.

En vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ? La chronique hebdo de notre service politique

De la droite à son extrême droite en passant par les dissidents « socialistes », tous ont adopté la stratégie de la diabolisation de la gauche. Avec comme objectif final de maintenir leur position au pouvoir, comme principaux opposants ou comme tenants de partis historiques. Réunissant ses candidats, le 10 mai, Emmanuel Macron les a prévenus que la bataille, cette fois, se jouerait ainsi contre l’ « extrême gauche », qui serait « unie sur une seule chose, la décroissance ».

Pour lui, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix, la justice fiscale (qui finance en partie les précédentes mesures) ne constitueraient même pas des avancées sociales, au motif qu’ «  il n’y a pas de projet de progrès social qui se fait sur le déficit : ce serait sur le dos de nos enfants » !

La prétendue infaisabilité ou le coût du projet de la Nupes sont mis en avant à longueur de plateaux pour alerter sur «  la folie du programme de Jean-Luc Mélenchon », comme le qualifie le patron des députés LaREM, Christophe Castaner (lui-même ancien membre du PS) .

La lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse »

C’est pourtant d’abord une question de choix politiques et économiques, que la droite, macronienne ou non, tente ainsi de restreindre. «Quand toute la gauche était de gauche, ces mesures étaient classiques, pas extrémistes, rappelle Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences-Po Bordeaux. Le programme de la Nupes s’insère dans une tradition économique différente et veut remettre en scène un choix de politique économique, ce que le PS avait fini par abandonner. Emmanuel Macron considère que l’économie de marché délimite le champ de la raison. » Donc, que toute proposition de plus grande redistribution ou de lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse » ou « ne pourrait pas être tenue », comme l’a souligné la députée LaREM Aurore Bergé .

De telles attaques rappellent la campagne présidentielle de 2017, mais pas celle d’avril dernier. « Les macronistes n’avaient pas d’inquiétude concernant Mélenchon à la présidentielle, observe l’historien Damon Mayaffre, spécialiste de l’analyse du discours politique. Pas d’inquiétude, donc pas de nécessité d’agiter le chiffon rouge comme c’est le cas maintenant. » Mais, en se déchaînant sur la Nupes, ses adversaires valident le constat que la dynamique de campagne se trouve désormais à gauche, ce qui commence à faire stresser la Macronie . Car, la traditionnelle démobilisation des électeurs entre la présidentielle et les législatives (- 25 points en 2017) pourrait être moindre chez les électeurs de la Nupes galvanisés par le rassemblement, ce qui réduit aussi le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour dans plusieurs circonscriptions. Or, en 2017, dans 231 d’entre elles, des candidats LaREM l’avaient emporté au second tour face à un concurrent LR, RN ou divers droite. Ce pourrait être une autre paire de manches face à un candidat de gauche, notamment si un « Tout sauf Macron » s’applique .

La droite macronienne, qui a tout fait pendant cinq ans pour désigner Marine Le Pen comme son adversaire, grince donc des dents. « C’est beaucoup plus simple d’en appeler à la République face à l’extrême droite, que de parler inégalités sociales, redistribution et de leur bilan en la matière », estime Vincent Tiberj. « Aujourd’hui, Emmanuel Macron doit réviser sa stratégie. Envoyer quelques signaux, sinon à la gauche, du moins aux réfractaires du PS, mais aussi, en même temps, se livrer à une diabolisation de la gauche », abonde le sociologue Éric Fassin. La présentation du « paquet » de mesures en faveur du pouvoir d’achat, prévue « à l’été », pourrait ainsi être avancée à l’avant-premier tour des législatives.

Dans le même temps, ses candidats, comme Manuel Valls ou Aurore Bergé, considèrent que la Nupes est « antirépublicaine ». Le chef de l’État l’a même qualifiée de « communautariste ». « C’est dans la continuité du premier mandat de Macron, avec des ministres qui parlaient d’islamo-gauchisme, de wokisme, analyse Damon Mayaffre. La difficulté des macronistes à répondre à la gauche sur le fonds économique et social les encourage à agiter ces paniques morales, à montrer que ces adversaires sont tous ou presque antirépublicains. C’est stratégique mais aussi idéologique. Il y a une vraie rupture et une peur sociale des dominants autour des mesures de la Nupes. »

Dans cette entreprise de caricature éhontée d’une « gauche bolchevique mangeuse d’enfants », certains grands médias nationaux et intellectuels osent tout. Le Figaro redoute « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Pour Alain Finkielkraut, « Jean-Luc Mélenchon mise sur le grand remplacement pour accéder au pouvoir », tandis que Valeurs actuelles titre sur « La menace islamo-gauchiste ».

anathèmes et attaques grotesques pour ne pas débattre du fond des propositions

Car, l’extrême droite n’est pas en reste. S’il a renoncé à viser Matignon, considérant que « la logique des institutions » veut que le président ait la majorité, le Rassemblement national compte bien rester l’opposant principal d’Emmanuel Macron. Et en matière d’insultes caricaturales, il sait faire. Son président Jordan Bardella voit dans la Nupes une «  ZAD de toutes les idéologies les plus dangereuses pour notre pays, les communautaristes et les islamo-gauchistes », quand Marine Le Pen évoque « l’opposition qui va défendre le burkini à la piscine, veut ouvrir les prisons, régulariser les clandestins, désarmer la police ». Là encore, un moyen de ne pas débattre sur le fond. Car, la dynamique de la gauche crée une autre alternative que celle de l’extrême droite au macronisme, notamment sur le pouvoir d’achat. Le programme social de la gauche, désormais discuté, dévoile par ricochet l’imposture de Marine Le Pen.

En quelques jours, la gauche aura donc considérablement perturbé ses adversaires. Avant même la signature de l’accord, des socialistes s’indignaient déjà de ce rassemblement. Dans le sillage de François Hollande, les éléphants socialistes ont dénoncé à travers cet accord une « reddition ». « Le PS a perdu son âme, il s’est soldé pour pas cher », a ainsi déclaré Julien Dray, qui tance un pacte « électoraliste ». « C’est risible, répond l’eurodéputée FI Manon Aubry. Cet accord se base sur des idées et plus de 300 propositions, issues de discussions très poussées », qui devraient être annoncées ce week-end.

Le programme, justement, semble un peu trop à gauche pour des gens qui revendiquent l’étiquette sans en épouser les idées. L’ex-dirigeant du PS Jean-Christophe Cambadélis porte sur ce projet une analyse tout en mesure dans l’Opinion : « On se retrouverait dans la situation de la Corée du Nord. » Dans le camp « écolo », des critiques fusent aussi de la part de personnalités ayant renoncé aux préceptes de la gauche depuis longtemps, comme Daniel Cohn-Bendit ou – plus surprenant – José Bové. Ces deux-là ont cosigné une tribune dans le Monde critiquant la signature de l’accord par EELV qui aurait ainsi « sacrifié l’essentiel : le principe démocratique et l’universalité ». « Cela nous raconte surtout la clarification dans ces partis, avec des détracteurs de l’accord qui se situent en fait du côté de l’économie de marché », estime Vincent Tiberj.

Du centre, de droite ou d’extrême droite, les détracteurs de la Nupes vont devoir se positionner sur le fond, sur les propositions de la gauche. D’autant que sa dynamique pourrait permettre d’imposer un agenda politique et des thèmes longtemps mis au second plan face à l’insécurité et l’immigration.

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Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire

Actu

La Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours, celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Les dates clés

Cyprien Caddeo

C’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.

Édouard Herriot après la rencontre du Cartel des gauches, le 7 juin 1924. © Bridgeman Images

1924 : le fragile Cartel des gauches

En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.

Léon Blum, Maurice Thorez et Roger Salengro, le 15 juillet 1936. © Bridgeman Images

1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail

Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie.  Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »

En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.

Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.

Après la signature du programme commun en 1972. © AFP

1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun

À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).

De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.

Premier Conseil des ministres du gouvernement de la gauche plurielle, le 5 juin 1997. © Gérard fouet/AFP

1997 : de la gauche à la majorité plurielle

21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.

2022 : l’heure de la Nupes

La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.

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La Nupes suscite l’espoir en Europe

Actu

Parlement européen Les eurodéputés de gauche considèrent que le programme de rupture de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est utile à toutes les forces progressistes de l’UE.

Jean-Jacques Régibier

Strasboug (Bas-Rhin), correspondance.

« Un gouvernement de gauche en France, cela servira tout le monde, y compris la Grèce », estime l’eurodéputé grec Stélios Kouloglou (la Gauche), qui ne désespère pas que se reproduise le scénario de 1981, quand la victoire de la gauche aux législatives du mois d’octobre en Grèce avait succédé à son arrivée au pouvoir en France en mai. L’élu fait partie des nombreux députés européens qui se sont passionnés pour les négociations entre partis de gauche de l’Hexagone ayant abouti la semaine dernière à la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. « Ce qui est surprenant, c’est que cet intérêt va bien au-delà du seul groupe de la Gauche. Cela va des socialistes espagnols aux Verts néerlandais, qui tous attendent beaucoup et qui sont assez impressionnés », témoigne l’eurodéputée française Leïla Chaibi (la Gauche), reprenant les mots d’une députée socialiste néerlandaise pour qui ce qui se passe « va avoir des répercussions sur toute l’Europe ».

Si la France suscite autant de curiosité, c’est que la configuration à gauche y est plutôt originale par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent. « Le Parti socialiste y a été tellement affaibli qu’il est un peu obligé de s’ouvrir à cette unité, mais ce n’est pas le cas en Europe, où la situation est différente  », rappelle la députée européenne suédoise Malin Björk (la Gauche), pensant notamment à son propre pays, dirigé par les sociaux-démocrates, ou à des pays aussi importants que l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. « Nous sommes dans un contexte où il est très important d’avoir en France un mouvement de gauche fort face à la destruction des alternatives démocratiques. Ce n’est pas seulement l’alliance pour les législatives qui est intéressante, c’est aussi le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle », explique la députée européenne Marisa Matias (la Gauche), arrivée elle-même troisième à la présidentielle de 2016 au Portugal sous les couleurs du Bloc de gauche. Et c’est bien cette politique de rupture qu’incarne le programme de la Nupes, qui tranche, en effet, dans le paysage politique européen, caractérisé par ailleurs par une remontée des droites extrêmes.

« L’exemple de l’Espagne nous montre l’importance du centre de gravité » de l’alliance, estime Leïla Chaibi, qui constate que dans ce pays, « il était social-démocrate, ce qui fait que Pedro Sanchez penche plus vers le centre que vers la gauche ». L’eurodéputée fait allusion au gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos en 2019 qui, en raison de l’abandon de certaines mesures sociales ou des critiques contre l’Union européenne, a finalement valu à Podemos ses revers électoraux de 2020. Leïla Chaibi note qu’au contraire, ce qui a prévalu au cours des négociations en France a été d’aboutir à une coalition qui se fasse sur une « ligne de rupture » qui soit en mesure de proposer une alternative, et « non pas sur le plus petit dénominateur commun » que serait « une ligne sociale-démocrate pas très radicale ». « Pour convaincre les socialistes de se tourner vers la gauche, c’est la gauche qui doit être renforcée », estime également Stélios Kouloglou, qui constate que c’est rarement le cas au sein du Parlement européen, où « les socialistes regardent plutôt à droite qu’à gauche ». En Grèce, la victoire de Syriza aux législatives de janvier 2015 avait aussi levé l’espoir, mais s’était heurtée au mur de la pression européenne. L’eurodéputé grec pense cependant que la situation politique en Europe est moins défavorable à un gouvernement de gauche aujourd’hui en France qu’elle ne l’était pour son pays au moment de l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras. « Je ne voudrais pas donner de leçons, mais notre expérience nous dit qu’il faut d’abord un programme précis et se préparer à l’appliquer, tout en sachant qu’il faut s’attendre à des réactions très fortes de la part de l’oligarchie et des médias », détaille le député grec.

l’UE elle-même déroge à ses propres règles

C’est également ce que pense Malin Björk et c’est ce qui, selon elle, rend l’accord passé entre les partis de gauche en France intéressant pour toute l’Europe. « Cela montre concrètement que la gauche au sens large peut se réunir non pas seulement autour d’une table pour discuter, mais pour s’engager dans une démarche politique concrète avec l’objectif de prendre le pouvoir. À un moment donné, les partis voient que les enjeux sont très grands et que si l’on ne s’unit pas maintenant, on n’est pas à la hauteur des attentes des électeurs », estime l’euro­députée suédoise. Cette opinion est partagée par les députés de gauche au Parlement européen. Marisa Matias juge même qu’ « avec l’accord sur un programme commun, le plus important est déjà fait » pour la gauche française.

Qu’en est-il dans ces conditions de la possibilité de « désobéir » aux règles de l’UE si elles allaient à l’encontre de ce que la Nupes considère comme les intérêts du peuple français ? En premier lieu, répondent les députés, l’UE elle-même déroge à ses propres règles quand elle l’estime nécessaire. C’est ce qui vient de se passer avec l’abandon pour répondre à la crise du Covid de la règle selon laquelle le déficit public d’un État ne doit pas excéder 3 % du PIB. En second lieu, cette possibilité de désobéissance n’a rien à voir avec un éventuel retrait de la France de l’UE, contrairement à ce qu’essaient de faire croire la droite, les macronistes ou l’extrême droite. Il s’agit bien au contraire de montrer que les règles actuelles doivent être changées. « Puisque même les institutions européennes ont été obligées de suspendre le pacte de stabilité, ça veut dire que les règles ne fonctionnent pas, ni dans les moments de crise ni dans les moments normaux. C’est une raison très valable pour dire qu’il faut en changer », analyse la députée portugaise Marisa Matias. « Ce n’est pas un étendard, c’est un outil pour un programme qui change la vie des gens, qui redonne de la dignité, du pouvoir d’achat et un emploi pour tous et qui fait la transition écologique, et pour tout ça, à un certain moment, il y aura à désobéir aux traités européens », complète Leïla Chaibi.

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L'Humanité

Ce qui est nouveau

Éditorial

Maurice Ulrich

On ne saurait abuser de la formule historique, quand bien même la musique de Lully donnait à la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron pour son deuxième mandat un petit air de sacre. « Qui t’a fait roi ? » avait rétorqué en son temps un certain Aldebert de Périgord à Hugues Capet, lui rappelant ainsi comment il avait accédé au trône. Mais on avait le sentiment, tout de même, malgré ou à cause de la présence de 450 invités, parmi lesquels les deux précédents présidents de la République, qu’il manquait du monde et qu’était occultée un peu trop vite la réalité politique de cette réélection et de son second tour. En clair, le vote de toutes celles et ceux, quelques millions, qui n’ont mis qu’à contrecœur, voire avec au creux du ventre une sorte de rage d’y être contraint, un bulletin Macron dans l’urne.

« Le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir », a cru pouvoir affirmer le président dès ses premiers mots. Avec la retraite à 65 ans ? Et, pour lui, « un peuple nouveau a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Plus blanc que blanc et passé à la machine, mais déterminé. « Nous allons continuer à nous attaquer aux inégalités à la racine », a-t-il assuré. Continuer ? C’est pour le moins osé, quand les actes fondateurs du quinquennat avaient été la suppression de l’impôt sur la fortune et la baisse des APL.

La légitimité du président n’est pas en cause. Mais les chiffres sont là. Les 30 % gagnés au second tour ne viennent pas du ciel ou d’un tour de passe-passe, mais de la gauche, celle des grandes villes et celle, il faut le dire fort et haut, des cités populaires, des banlieues. Aubervilliers, par exemple, en Seine-Saint-Denis. À quelques voix près, 60 % au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon et 16 % pour Emmanuel Macron qui recueille 76 % au second tour. 16 plus 60, 76 !

Aubervilliers, avec, samedi, le premier meeting de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, pour la première fois depuis des décennies les formations de gauche et écologistes ensemble. Pour gagner. C’est ça qui est nouveau.

EditorialLégislatives 2022gaucheNupes
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Vincent Lindon

Homme du jour

Clément Garcia

Après une longue et inhabituelle attente, l’acteur tendre et révolté a été choisi pour présider le jury du 75e Festival de Cannes, du 17 au 28 mai. Vincent Lindon s’était illustré dans la dernière palme d’or, Titane, réalisé par la Française Julia Ducournau. En 2015, il recevait le prix d’interprétation masculine pour sa prestation dans la Loi du marché, réalisé par Stéphane Brizé, premier acte d’une trilogie sur le monde du travail, suivi d’ En guerre et d’ Un autre monde. «  Avec mon jury, nous nous efforcerons de prendre soin au mieux des films de l’avenir qui portent tous un même espoir secret de courage, de loyauté et de liberté, dont la mission est d’émouvoir le plus grand nombre de femmes et d’hommes en leur parlant de leurs blessures et de leurs joies communes  », a déclaré l’acteur, qui décernera la prochaine palme d’or à l’un des 21 films en compétition.

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Cinéma. Sarunas Bartas : « Mes acteurs ont choisi de vivre hors des villes »

Entretien

Avec son dixième long métrage, le cinéaste livre une fresque historique pleine d’humanité sur le mouvement de résistance lituanienne à l’occupation soviétique en 1948.

Michèle Levieux

Plus grand pays d’Europe il y a cinq siècles, la Lituanie a été occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, par l’Union soviétique, ­l’Allemagne nazie puis de nouveau l’Union soviétique. Jusqu’à son indépendance en 1990, suivie de son adhésion à l’Union européenne, en 2003. Sarunas Bartas, cinéaste lituanien issu de cette génération, a créé avec Studija Kinema la première structure de production indépendante, en même temps qu’une nouvelle esthétique cinématographique. En plus de trente ans, il a construit une œuvre primée à Amsterdam, Berlin, Vienne, Turin ou Venise, admirée autant par Jean-Luc Godard que Leos Carax ou Steve ­McQueen. Dans son dernier film, Au crépuscule, label Cannes 2020, il aborde pour la première fois un épisode de l’histoire de son pays. Celui de la Lituanie de 1948 qui, libérée de ­l’Allemagne nazie, est de nouveau occupée par l’Union soviétique, alors qu’une résistance locale de partisans s’organise dans les forêts. Entretien.

Vous êtes né en 1964 à Siauliai, une des villes de Lituanie qui possédait un important ghetto juif et qui a connu durant la Seconde Guerre mondiale de nombreux massacres et déportations. Est-ce que ces événements étaient évoqués durant votre enfance ou votre adolescence ?

Sarunas Bartas J’ai vécu à Siauliai jusqu’à l’âge de 12 ans, avant d’aller à Kaunas puis à Vilnius, la capitale. Quand je suis né, l’histoire des juifs qui se passait plus de vingt ans auparavant n’était pas abordée. Elle était enfouie dans les mémoires. L’histoire à laquelle j’ai eu accès était celle vécue et racontée par mes grands-parents ou mes arrière-grands-parents, que j’ai connus. Une grande partie de mes connaissances à propos de la période de la guerre vient d’eux. La plupart de la population lituanienne a été tuée ou envoyée dans des camps de concentration ou des goulags. Nous avons été tellement occupés… par les Russes du temps du tsar, puis par les Soviétiques, les ­Allemands et de nouveau les Soviétiques. C’était le destin des pays Baltes – la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie – et de la Biélorussie.

Au crépuscule, votre dixième long métrage, est vraiment un film de grande maturité. Était-ce le bon moment pour vous décider à le réaliser ?

Sarunas Bartas J’aurais aimé le réaliser avant, mais il soulevait des problèmes de financement, car je devais le faire avec beaucoup de précaution concernant chaque détail de l’époque de l’année 1948. Cette démarche me demandait plus d’argent que d’habitude et pour la première fois je devais filmer non pas ce que je vois moi-même, mais un morceau d’histoire. Je devais imaginer la vie d’un autre temps. En tous les cas, tous les détails sont absolument justes. Par exemple, les maisons en bois à l’époque n’étaient pas comme celles d’aujourd’hui. Nous avons dû en construire nous-mêmes parce que leur structure, leurs fenêtres, l’organisation des jardins et des prés autour étaient différentes. Même les villages à l’époque de la guerre étaient organisés autrement. J’ai tout refait de manière à ce que ce soit authentique. Nous avons tout reconstruit dans les moindres détails. J’ai beaucoup lu les journaux des partisans qui ont combattu cachés dans la forêt, afin de connaître leur vie quotidienne pendant la guerre de manière précise. Maintenant, ces journaux et tout ce qui a été retrouvé les concernant sont publiés en Lituanie. Avant, il était totalement interdit de parler de cette période de l’histoire, et particulièrement du rôle des partisans.

Ces partisans se nommaient « les Frères de la forêt »…

Sarunas Bartas Oui, on les a appelés ainsi. C’étaient des partisans avant tout, ainsi qu’on les nomme dans les Balkans, et aussi dans les pays Baltes. Ces partisans sont interprétés par des acteurs non professionnels. Tout le groupe est composé de gens qui ont pour habitude de construire leur propre maison en bois et qui ont pour usage de vivre proches de la nature. Ce sont des gens qui travaillent, mais qui ont choisi de vivre hors des villes, où il n’y a pas d’espace pour les enfants. Dans une forme de paganisme, ce qui ne veut pas dire en dehors de toute religion. Actuellement, de plus en plus de jeunes gens vivent ainsi de manière alternative. Chez nous, c’est tout à fait possible.

Dans Au crépuscule, il n’y a pas de place pour l’idéalisation, y compris des partisans qui « fautent », eux aussi. Tout concourt à faire de votre film une élégie maîtrisée de l’âme humaine…

Sarunas Bartas Qu’est-ce que je peux dire après cela ! Tous les personnages de mon film sont simples et pour la plupart très pauvres. Même ceux de l’Armée rouge, qui sont des occupants, appartiennent avant tout à un système. Je n’ai jamais été contre quelqu’un en particulier. Lorsque j’étais petit, les gens autour de moi disaient qu’ils n’aimaient pas les Russes, mais j’ai compris par la suite qu’il ne s’agissait pas d’un ressentiment contre des personnes mais d’une vision globale. Le film a été montré en Lituanie, il y a deux ans maintenant. Bien sûr que le public aimerait voir sur l’écran des personnages héroïques, mais il parlait et discutait après les projections. Le film lui permet d’avoir une connaissance d’une époque autre que par ce qu’il peut lire sur Wikipédia. Aujourd’hui, le public veut savoir ce qu’il s’est passé…

Votre première passion a été la photographie avant le cinéma…

Sarunas Bartas J’ai commencé à faire des photos alors que j’avais 7 ans et j’en ai toujours fait dans le cadre de mes films. J’aime photographier les lieux de tournage, les acteurs, les gens, les paysages. En ce qui concerne le cinéma, j’ai réalisé mon premier film, Tofolaria, à propos d’une tribu sibérienne vivant dans les monts Saïan, à la frontière de la Mongolie, et en voie de disparition, alors que j’avais 17 ans. C’était deux ans avant d’entrer au VGIK, à Moscou, la seule école qui permettait d’être reconnu en tant que cinéaste. J’y ai eu deux professeurs, Viktor ­Lissakovitch, avec qui j’étais en conflit, et Irakli ­Kvirikadze, scénariste géorgien dissident avec qui je me suis entendu. Après l’école, où j’ai immédiatement appris la pratique, j’ai vécu entre la Lituanie et Moscou, parce que ma compagne, Katia Golubeva, était russe. Mais mon pays, ma maison, c’est la Lituanie.

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Cinéma. « La Fracture », de Catherine Corsini : une nuit au bord de la rupture

Critique

Un couple de femmes aisées se retrouve aux urgences avec un gilet jaune blessé. Entre drame et comédie, la réalisatrice signe un film sous tension, traversé par les violences policières et la lutte des classes. Catherine Corsini est la rédactrice en chef d'un jour de l'édition du mercredi 27 octobre 2021 de l'Humanité, à retrouver en kiosques.

Sophie Joubert

La Fracture, Catherine Corsini, France, 1 h 38

Un pied, dont les orteils s’agitent nerveusement, dépasse d’une couette. Pianotant sur son smartphone, Raf (Valeria Bruni-Tedeschi) agonit d’injures par SMS sa compagne, Julie (Marina Foïs), qui dort profondément à côté d’elle. Respectivement dessinatrice et éditrice de bande dessinée, les deux femmes, en couple depuis vingt ans, ont parlé de se séparer. Une décision que n’accepte pas Raf, au bord de l’implosion. Au même moment, Yann (Pio Marmaï), un chauffeur de poids lourd nîmois, prend la route avec un copain pour se rendre à la manifestation des gilets jaunes sur les Champs-Élysées.

Une crise de couple sur une crise sociale et politique

Difficile de faire plus différentes que ces deux vies que tout sépare : la classe sociale, la géographie, l’âge, la sexualité. D’abord filmées en parallèle comme deux couloirs étanches, elles vont se percuter et cohabiter le temps d’une nuit aux urgences. Dans la salle d’attente surchargée d’un hôpital de l’Est parisien, Raf, qui s’est cassé le coude en tombant dans la rue, est allongée sur un brancard. Assis sur un fauteuil roulant, Yann, qui s’est fait charger par les CRS sur les Champs-Élysées, est gravement blessé à la jambe. Tandis que les soignants tentent de faire face à l’afflux de patients de toute sorte, la bourgeoise de gauche et le trentenaire précaire, qui risque de perdre son emploi s’il ne rend pas son camion à temps, vont s’agacer, s’injurier puis dialoguer au milieu du chaos.

Cannes 2021. « La Fracture », de Catherine Corsini : « J’ai réinventé l’hôpital pour qu’il devienne un rond-point »

Dans un huis clos fiévreux, Catherine Corsini greffe une crise de couple sur une crise sociale et politique. L’hôpital, inspiré de celui de Lariboisière, est un microcosme où apparaissent les lignes de fracture et les dysfonctionnements de la société française : des inégalités criantes, la fermeture des lits en psychiatrie, les carences dans la prise en charge des personnes âgées et des SDF, les sous-effectifs et l’épuisement des soignants. Dans ce lieu au bord de la rupture, s’engouffre la violence politique et policière avec l’arrivée des gilets jaunes tabassés dans les manifestations et dont les blessures spécifiques nécessitent de pratiquer une médecine de guerre. Caméra à l’épaule, Catherine Corsini et la cheffe opératrice Jeanne Lapoirie plongent en apnée dans ce cauchemar nocturne où la tension ne retombe jamais, où se télescopent la lenteur de l’attente et l’urgence des gestes à effectuer dans la seconde.

Les contradictions d’une génération qui a renoncé à faire la révolution

Toujours sur le fil,  noue le rire et les larmes, les chamailleries de couple, la lutte des classes et le drame qui sourd à chaque instant. Dans le rôle de l’artiste capricieuse et agaçante qui hurle son besoin d’amour, Valeria Bruni-Tedeschi est en constant déséquilibre, laissant deviner les failles de son personnage. En contrepoint, Marina Foïs joue une femme raisonnable jusqu’à la dureté, inquiète pour son fils parti manifester et enserré dans une nasse policière.

Cannes 2021. En compétition. La Fracture, états d’urgence

Face à ce couple emblématique des contradictions d’une génération qui a renoncé à faire la révolution, Pio Marmaï incarne un homme sanguin et chancelant qui avance comme un équilibriste sans filet. D’abord centré sur les trois personnages principaux, le film devient plus choral et empathique à mesure que les deux femmes prennent conscience de la réalité qui les entoure.

Catherine Corsini, réalisatrice de « la Fracture » et rédactrice en chef d'un jour de « l'Humanité »

Une multitude de visages et de récits émergent : Laurent, un gilet jaune ami de lycée de Julie, lui rappelle les origines du Nord qu’elle a voulu oublier ; Élodie, sa compagne de manifestation, manque de perdre la vie parce qu’elle a minimisé ses blessures ; un médecin étranger fait acte de désobéissance civile en laissant entrer des manifestants dans l’hôpital encerclé par la police. Et surtout, Kim, l’infirmière, jouée par l’incroyable Aïssatou Diallo Sagna, aide-soignante dans la vie, est la révélation du film. Prise en étau entre son travail et son mari qui panique à cause de la fièvre de leur bébé, elle fait face avec douceur et sang-froid, refusant de porter plainte quand un patient psychiatrique la prend en otage.

C’est toute cette humanité, cette solidarité, que filme Catherine Corsini, dessinant une fragile utopie qui s’évapore au petit matin pour laisser place, au dehors, à la violence la plus nue, la plus crue.

catherine corsinile rédacteur en chef d'un jourcinémaFestival de Cannes
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Coupez ! Avec Michel Hazanavicius, un zombie peut en cacher un autre

Nos recommandations culturelles

Hors compétition. Le dernier film de Michel Hazanavicius, qui inaugure ce 75e Festival de Cannes, est une histoire de zombies à dormir debout, une histoire de cinéma foutraque et irrésistible.

Marie-José Sirach

Le film aurait dû s’appeler « Z ». Mais il se trouve que la vingt-sixième lettre de notre alphabet n’a pas la cote ces temps-ci puisqu’elle symbolise le signe de reconnaissance de l’armée russe en Ukraine. Le réalisateur (et la production et toute la chaîne alimentaire du cinéma) a jugé plus opportun de rebaptiser le film Coupez !. Et c’est bien mieux ainsi, le nouveau titre pouvant s’entendre comme le cri du zombie la nuit au fond des bois ou le cri du réalisateur sur un plateau de cinéma à la fin d’une séquence. Coupez ! inaugure ce 75e Festival de Cannes. Une comédie qui, derrière ses allures potaches, réserve de vraies surprises de cinéma, une vraie complexité dans sa structure.

Un pastiche ultrakitsch

Le synopsis de Coupez ! pourrait tenir en quelques lignes. Un réalisateur (Romain Duris) qui vit de panouilles mais a des rêves de cinéma est embauché par Mme Matsuda, productrice japonaise (incroyable Yoshiko Takehara), pour tourner un film de zombies. À petit budget, petits moyens, petite équipe technique et des acteurs pas très motivés. On assiste donc à la projection dudit film, un remake de One Cut of the Dead, de Shin’ichiro Ueda, lui-même adapté de la pièce de théâtre Ghost in the Box, de Ryoichi Wada. Soit un plan-séquence tourné en une seule prise. Un nanar dans toute sa splendeur, avec des acteurs ensanglantés qui courent partout et ne connaissent pas leur texte ; un réalisateur à bout de nerfs et des zombies ripolinés en bleu Schtroumpf. On ne comprend rien à l’intrigue et on finit par se demander où Michel Hazanavicius a voulu nous embarquer avec ce pastiche ultrakitsch. On a beau ne pas avoir toutes les références, on cherche. On se dit que le pull jaune canari de Bérénice Bejo lui donne un petit air d’Uma Thurman dans Kill Bill, son bandeau dans les cheveux des allures almodovariennes… mais ça s’arrête là. Ou plutôt, tout commence là.

À partir du générique de fin de ce drôle de film auquel nous venons d’assister, commence un autre film. Première rupture. De facture plus classique, c’est un long flash-back qui remonte à l’origine du film de zombies et nous permet d’assister à sa préparation : échanges avec la production japonaise, écriture (et réécriture) du scénario, choix des acteurs et de l’équipe technique. Tout semble donc se mettre en place. On aurait vu un film dans le film. Mais, là encore, ce serait trop simple. Michel Hazanavicius témoigne d’un sacré savoir-faire dans l’art du rembobinage et de l’embobinage. Démarre alors le making of du premier film, celui sur les zombies (tout le monde suit ?). Et tout s’éclaire. Magie du cinéma. En invitant le spectateur dans les coulisses du tournage et provoquant ainsi une ultime rupture, Hazanavicius nous embarque dans la dimension du film. Jeux de miroir et emboîtements façon matriochka, envers du décor, aléas du tournage, tuiles de dernière minute sont ainsi dévoilés, provoquant des fous rires en cascade.

Les grands mélos made in Hollywood

Michel Hazanavicius est un cinéaste qui aime le cinéma. Dans toute sa dimension, sous toutes ses coutures. Roi du pastiche, du détournement et du montage, l’auteur des deux premiers  OSS 117 ou de The Artist s’attaque avec Coupez ! au film de genre. Mais, là encore, un genre peut en cacher un autre. En nous racontant la laborieuse mise en œuvre d’un film de zombies, le réalisateur nous offre une incroyable comédie de cinéma. Les OSS étaient un clin d’œil aux séries B d’espionnage ; The Artist, aux grands mélos made in Hollywood. Coupez ! est un hommage au cinéma, à ses petites troupes qui le fabriquent, le bricolent, l’imaginent, se surpassent quand survient l’imprévu, la catastrophe qui ne figure pas dans le story-board, sans oublier le rouleau de Gaffer… Beauté de l’engagement, on y croit, on tourne, quoi qu’il advienne, quoi qu’il en coûte. Hazanavicius s’amuse de cette mise en abîme en réalisant trois films en un, sans accroc, raccord parfait. On pense à la Nuit américaine, de Truffaut, à Lelouch et ses zooms avant-arrière, sans oublier tous ces films de série Z qui font la joie des amateurs du genre.

Et la petite troupe d’Hazanavicius s’en donne à cœur battant : Romain Duris en réalisateur au bord de la crise de nerfs ; Bérénice Bejo en maquilleuse qui passe de l’autre côté du miroir ; Jean-Pascal Zadi chargé de la BO du film ; Grégory Gadebois, Charlie Dupont, Simone Hazanavicius… et tous les autres, premiers, seconds et troisièmes rôles, totalement investis dans cette aventure rocambolesque. Coupez ! et maintenant… moteur !

Festival de Cannesmichel hazanaviciuscinéma
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Il était une fois la Maman et la Putain…

Nos recommandations culturelles

Cannes Classics En 1973, au Festival de Cannes, la Maman et la Putain, de Jean Eustache, reçoit le grand prix spécial sous les huées. Retour sur un film qui a marqué toute une génération, projeté quarante ans après.

Marie-José Sirach

V oilà un film entouré d’un halo de mystère. Disparu des écrans de cinéma pour d’obscures raisons d’ayants droit, il n’a été que peu projeté, lors de quelques rares rétrospectives consacrées à son auteur, Jean Eustache. Ainsi en 1998 au Saint-André-des-Arts, à Paris, au festival d’Angers cette même année, plus tard à la Cinémathèque, ou un soir sur Arte, après la disparition de Bernadette Lafont.

La Maman et la Putain est devenu un film culte, au point d’en oublier toutes ses qualités cinématographiques, emblématique de Mai 68. « Un des plus beaux films sur 1968, alors qu’il n’en parle jamais », comme le disait si justement le cinéaste Jean-Henri Roger.

Tourné en 1972, la Maman et la Putain représente la France (avec la Grande Bouffe, de Marco Ferreri) au Festival de Cannes en 1973. Le film est récompensé par un jury au vote très partagé, sous les hués de la salle. Ingrid Bergman, présidente du jury, n’aime pas le film. Léon Zitrone, alors présentateur du JT, s’interdit à l’antenne de prononcer le mot « putain » et parle de  « p… points de suspension ». La critique l’étrille. Gilles Jacob, alors critique de cinéma, face à Jean Eustache, assène : « Je trouve que c’est un film merdique. (…). Je trouve que c’est un non-film, non filmé par un non-cinéaste et joué par un non-acteur. » Eustache de lui répondre : « Monsieur Gilles Jacob n’a jamais aimé mes films. Il n’a jamais aimé le cinéma, alors qu’il n’aime pas mon film me flatte beaucoup. »

tout repose sur la parole

Précédé d’une réputation sulfureuse, le film raconte, pendant trois heures quarante, les amours contrariées d’Alexandre (Jean-Pierre Léaud) qui trouve refuge chez Marie (Bernadette Lafont, la maman) et tombe amoureux de Veronika (Françoise Lebrun, la putain). Le film se déroule dans les cafés, les rues de Paris, les chambres de l’une et l’autre. Dialogues à deux ou à trois, longs monologues où l’on boit et fume, extrêmement écrits, très littéraires, très autobiographiques. Le film détonne par ce parti pris radical où tout repose sur la parole. Une parole qui – au-delà du simple vaudeville amoureux – raconte toutes les désillusions d’une frange de la jeunesse que Mai 68 avait laissée de côté et annonce l’après-nouvelle vague. « Il y a eu la révolution culturelle, Mai 68, les Rollings Stones, les cheveux longs, les Black Panthers, les Palestiniens, l’underground et, depuis deux, trois ans, plus rien. Rien », souligne Léaud d’une voix blanche. Terrible constat, mâtiné de provocations misogynes par endroits (sur les femmes, l’avortement). Constat d’un échec amoureux, politique, qu’Alexandre, Marie et Veronika tentent de surmonter, de dépasser. « Tu crois que tu te relèves alors que tu t’es habitué à la médiocrité. »

Veronika aura le dernier mot. Un monologue qui vous cloue sur votre fauteuil, où elle pleure sur son désir d’aimer, de baiser et de se faire baiser. La langue est crue, sans égard pour la politesse, dernier rempart de l’hypocrisie. La presse de droite tombera à bras raccourcis sur le film. Eustache se suicide le 5 novembre 1981. Il n’aura jamais cédé à la médiocrité. M.-J. S.

Festival de Cannesjean eustache
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Cannes 2021. Palme d’or à Julia Ducournau, le genre s’écrit au féminin

Actu

Avec l’éblouissant Titane, la Française remporte, à 37 ans, le prestigieux prix d’une édition dense où le jury, présidé par Spike Lee, a fait preuve d'éclectisme.

Michaël Mélinard

D’emblée, Spike Lee a tué le suspense. Le président du jury de la 74 e édition a commis une erreur, révélant dès le début de la cérémonie de clôture le titre du lauréat de la palme. La gaffe a indubitablement placé cette soirée dans les annales du Festival, au même titre que le poing rageur de Pialat ou le show de Benigni. D’autant que, en couronnant Titane, le second long métrage de Julia Ducournau, son jury met fin – au moins momentanément – à une anomalie. Lors des 73 précédentes éditions, le Festival de Cannes n’avait décerné sa palme d’or qu’à une seule cinéaste, Jane Campion, en 1993. Et encore, la réalisatrice de la Leçon de piano avait partagé sa récompense avec un homologue masculin, le Chinois Chen Kaige. De quoi faire pâle figure face aux six ours d’or échus à des réalisatrices – dont quatre dans les quinze dernières années – à Berlin, ou aux cinq lions d’or de Venise.

Place aux êtres singuliers, déformés et étranges

« Merci au jury de laisser rentrer les monstres ! » s’est exclamée Julia Ducournau en recevant très émue sa récompense, en référence aux êtres singuliers, déformés et étranges qui peuplent son univers cinématographique.

Déjà dans Grave, son premier long métrage, elle transcendait le body horror dans un délice anthropophage orchestré par une étudiante végétarienne dans une école vétérinaire aux allures de caserne. Avec Titane, elle sonde Alexia (impressionnante Agathe Roussel), une tueuse en série androgyne qui se métamorphose en fils prodigue d’un pompier bodybuildé (Vincent Lindon). Grave l’avait imposée en cheffe de file d’un cinéma de genre longtemps décrié en France. Avec Titane, il gagne ses lettres de noblesse, légitimé par une palme d’or amplement méritée.

Cannes 2021. Julia Ducournau, de Titane et d'or

« La monstruosité qui fait peur à certains et traverse mon travail est une arme et une force pour repousser les murs de la normativité qui nous enferment et nous séparent. Il y a tant de beauté, d’émotion et de liberté à trouver dans ce qu’on ne peut pas mettre dans une case et dans ce qu’il reste à découvrir de nous », a revendiqué la cinéaste dans son discours de remerciements.

Clinquant ou brillant, Titane divise

En couronnant cette œuvre violente, sensuelle et sidérante, Spike Lee et son jury se sont aventurés en terrain clivant. Titane a divisé. Clinquant et factice pour les uns, brillant et imprévisible pour les autres, le film a fait l’unanimité à l’Humanité. 

Festival de Cannes : le palmarès des critiques de l’Humanité

Pour reprendre les mots de notre critique Cyprien Caddeo : « Titane transpire le cinéma par tous les pores, en plus d’être un magnifique et féroce cri de guerre féministe. » Une lecture partagée par la cinéaste. « Je voulais remercier infiniment le jury de reconnaître avec ce prix le besoin avide et viscéral qu’on a d’un monde plus inclusif et plus fluide (…), d’appeler pour plus de diversité dans nos expériences au cinéma et dans nos vies. » Le film, sorti en salles le 14 juillet, est interdit aux moins de 16 ans.

Réseaux sociaux, guerre et démocratie

Dans une compétition dense dont ne se détachait aucun favori, le palmarès a attribué plusieurs prix ex aequo. Le grand prix est ainsi revenu à la fois à un habitué du Festival, Asghar Farhadi, et à un nouveau venu, le Finlandais Juho Kuosmanen. Le réalisateur d’ Une séparation signe, avec Un héros, une critique subtile des réseaux sociaux compilée à un examen de conscience de la société iranienne sur fond de demi-vérité. Compartiment n° 6 s’apparente à un road movie sur rail rassemblant une étudiante finnoise et un rustre mineur russe.

Cannes 2021. Asghar Farhadi retrouve de la hauteur

Le prix du jury récompense également deux films. Tous deux se confrontent à la question de la guerre et de la démocratie, empruntant des formes très divergentes. de Nadav Lapid, l’une des œuvres les audacieuses – également l’une des plus éprouvantes – évoque la censure et les limites de la démocratie israélienne.

Avec , Apichatpong Weerasethakul quitte sa Thaïlande natale pour une expérience sensorielle et cérébrale dans la montagne colombienne. Sa langueur assumée et son économie de plans ont réveillé nos penchants narcoleptiques en dépit de la présence de Tilda Swinton et de Jeanne Balibar. Leos Carax a lui décroché le prix de la mise en scène pour , le Japonais Ryusuke Hamaguchi, celui du scénario pour le méditatif Drive My Car.

Renate Reinsve, une évidence

Pour les prix d’interprétation, si Caleb Landry Jones est impressionnant en tueur psychopathe dans Nitram, le film de Justin Kurzel a déçu. En revanche, la Norvégienne Renate Reinsve apparaît comme une évidence avec sa lumineuse incarnation d’une trentenaire en quête d’émancipation dans le séduisant de son compatriote Joachim Trier.

D’autres films auraient sans doute mérité de figurer au palmarès. Citons pêle-mêle les Intranquilles du Belge Joachim Lafosse, où Damien Bonnard excelle en peintre bipolaire ; d’Ildiko Enyedi, l’un des quatre films cannois avec Léa Seydoux ; , un marivaudage urbain de Jacques Audiard dans un quartier chinois parisien ; de Nanni Moretti,  dont l’action se cristallise dans un immeuble, ou la Fracture, de Catherine Corsini, où, sous les traits de la truculente Valeria Bruni Tedeschi, une illustratrice redécouvre la lutte des classes dans les urgences d’un hôpital parisien cerné par la police poursuivant des gilets jaunes.

Lire aussi : Notre entretien avec Catherine Corsini, réalisatrice de

Ce Cannes 2021 si particulier a non seulement étanché notre soif de septième art, mais aussi confirmé la singularité de la salle de cinéma. Rendez-vous le 10 mai 2022, pour la 75 e édition.

Cannes 2021. Le Festival résumé de A à Z : l’abécédaire des critiques de l’Humanité

Palmarès du 74e Festival de Cannes

  • Palme d’or

Titane, de Julia Ducournau ( lire notre entretien)

  • Grand Prix

Un héros, d’Asghar Farhadi ( lire notre critique), et Compartiment n° 6, de Juho Kuosmanen ( lire notre critique)

  • Prix de la mise en scène

Annette, de Leos Carax ( lire notre critique)

  • Prix du jury

Le Genou d’Ahed, de Nadav Lapid ( lire notre critique), et Memoria, d’Apichatpong Weerasethakul ( lire notre critique)

  • Prix du scénario

Drive My Car, de Ryusuke Hamaguchi

  • Prix d’interprétation féminine

Renate Reinsve dans Julie (en douze chapitres), de Joachim Trier ( lire notre critique)

  • Prix d’interprétation masculine

Caleb Landry Jones dans Nitram, de Justin Kurzel

  • Caméra d'or

Murina, d’Antoneta Alamat Kusijanovic ( lire notre critique)

  • Palme d’or d’honneur

Marco Bellocchio, pour l’ensemble de sa carrière

  • Prix Un certain regard

Les Poings dessérrés, de Kira Kovalenko

  • Palme d'or du court métrage

Tous les corbeaux du monde, de Tang Yi

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L'Humanité

Cannes 2021. Le Festival résumé de A à Z : l’abécédaire des critiques de l’Humanité

Actu

Douze jours après deux ans d’attente. Deux semaines intenses dont il fallait bien tirer un bilan totalement subjectif et plein de mauvaise foi : voici la 74e édition du Festival de Cannes condensée en 26 lettres.

Emilio MesletCyprien CaddeoMichaël Mélinard
  • A comme… « Ah bah enfin ! »

Foutue pandémie ! Deux ans. Autant dire une éternité. C’est le temps qu’il a fallu patienter pour que le Palais des festivals retrouve son mythique tapis rouge, et avec lui tout ce que le cinéma d’auteur mondial fait de mieux. Pour ce retour après une édition 2020 annulée et un épisode 2021 repoussé de deux mois, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands avec 24 longs métrages en compétition. Du Audiard, du Lapid, du Verhoeven, du Carax, du Ducournau, du Moretti, du Corsini, du Anderson… voilà de quoi combler le manque.

  • B comme… Bagnoles

Cette année, Cannes est écolo-friendly, assurait le délégué général Thierry Frémaux. Avec écotaxe de 24 euros par festivalier pour compenser les émissions carbone et section « Cannes pour le climat » pour que le cinéma ait sa petite tribune moralisatrice qui va bien. Mais devant le tapis rouge, les voitures avec chauffeur se sont succédé pour convoyer des stars qui logent pourtant à trois cents mètres de là, dans les luxueux Marriott ou Majestic. Moteurs, ça tourne. Plus réjouissants, Vin Diesel et sa clique ne sont pas non plus des exemples à suivre niveau bilan carbone. Les grosses cylindrées de Fast & Furious 9 ont roulé sur la Croisette et sur le bon millier de spectateurs venus assister à la projection en avant-première sur la plage Macé. Un rendez-vous populaire bienvenu dans le Festival.

  • C comme… Cunnilingus

Entre les cuisses de Marion Cotillard, une tête se lève : « We love each other so much », chante Adam Driver. Avant de retourner léchouiller les parties de l’actrice française. Premier film, première gâterie. Précurseur. Car il n’y a pas que dans Annette qu’il est à l’honneur : Lamb, Julie (en 12 chapitres), les Olympiades… Le cunnilingus est même - on peut le dire - une thématique à part entière de ce Festival de Cannes, dont la dernière scène de sexe oral remontait au scandale Mektoub, my love : Intermezzo (2019).

  • D comme… Deneuve

Le grand retour de Catherine Deneuve sur le tapis rouge après son AVC de novembre 2019. Voilà comment a été vendue la montée des marches de l’équipe du film De son vivant, d’Emmanuelle Bercot, dans lequel joue l’actrice. En forme, la Grande Catherine a eu le droit pour l’occasion à une standing-ovation de plus de cinq minutes, à son entrée dans le Théâtre Lumière. Et nous, on a quand même versé une petite larme.

  • E comme… Émancipation

C’est une des plus belles idées de cinéma : quand un personnage se libère de ses chaînes pour devenir pleinement soi. Cannes n’a pas manqué de récits d’émancipation, que ce soit les nonnes de Benedetta, qui ont de quoi faire bégayer au confessionnal, l’héroïne de Julie (en 12 chapitres), qui embrasse son état d’insatisfaction permanente, ou Julija, dans Murina, qui se débat avec un père toxique sous le soleil croate.

  • F comme… Fonction publique

Cannes 2021, un festival de fonctionnaires ? Pas loin. À en croire la sélection - officielle ou non - les réalisateurs hexagonaux ont un truc avec l’État et ses serviteurs. Il y a d’abord Catherine Corsini dont le film La Fracture prend place dans les urgences d’un hôpital au bord de l’implosion à cause du manque de moyens et… de la répression policière. Des fonctionnaires de police avec lesquels Cédric Jimenez est très (trop) en empathie dans son Bac Nord, film de droite où il dépeint des jeunes de cité comme des hordes de sauvages. Mais le plus surprenant reste Titane, de Julia Ducournau avec Vincent Lindon en pompier sous stéroïdes. 15, 17 ou 18 : vous savez maintenant quel numéro appeler.

  • G comme… Gilets jaunes

Le mouvement social le plus singulier de ses quinze dernières années a fini par déborder sur le cinéma. En 2020, cela avait donné le très drôle Effacer l’historique. En 2021, c’est au tour de La Fracture de Catherine Corsini de réinterpréter la colère des ronds-points, à l’occasion d’un huis clos hospitalier que l’Humanité a beaucoup aimé. Sans rien enlever à la puissance du long métrage, les mauvaises langues souligneront, à raison sans doute, le décalage entre le message du film et les paillettes de la projection officielle. L’occasion de rappeler qu’en mai 2019, la préfecture des Alpes-Maritimes avait interdit les manifestations de gilets jaunes aux abords du Palais et sur la Croisette, pour ne pas perturber le Festival.

  • H comme… Hosoda

Belle, c’est un mot qu’on dirait inventé pour elle. Et indigeste, c’est un mot qu’on dirait inventé pour décrire le dernier film d’animation de Mamoru Hosoda. Chez le Japonais, on avait pourtant adoré les très beaux Ame & Yuki, Summer Wars et Le Garçon et la Bête. Mais Belle, sa relecture SF de la Belle et la Bête mixée avec The Voice, attendue en salles pour Noël, est un gros gâteau de « japanim » fourré à la mièvrerie, qui n’a rien à envier aux pires injections de sucre signées Disney.

  • I comme… Il aurait mieux fait de se taire

Lorsqu’il n’enfièvre pas les nuits parisiennes de ses déhanchés, le président du groupe LaREM à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, commente, depuis Paris, des conférences de presse cannoises qu’il n’a pas vues. Et, forcément, il n’en met pas une dedans. L’ancien ministre de l’Intérieur a ainsi tenté de déclencher une polémique sur Pio Marmaï, en instrumentalisant un extrait tronqué dans lequel l’acteur de la Fracture déclare : «  Macron, j’aimerais bien aller chez lui en passant par les chiottes et par les tuyaux et lui péter la gueule, ça évidemment un peu comme tout le monde, dans l’absolu… » Problème : ce n’était rien de plus qu’une citation de son personnage dans le film… Que Castaner, au demeurant, serait bien inspiré d’aller voir. Après tout, cela parle aussi de ses œuvres.

  • J comme… Juillet

Cannes en juillet, c’est habituellement le règne des touristes. Fortunés mais touristes quand même. Les luxueuses infrastructures qui envahissent les plages du front de mer en témoignent. Mais cette fois, lesdits touristes ont dû cohabiter, sous le cagnard, avec la grand-messe du cinéma d’auteur puisque le festival, contrairement à l’accoutumée, a eu lieu en juillet et non en mai. Un mélange inhabituel où les uns s’entassent dans les salles obscures devant d’obscures œuvres, et les autres s’entassent sur le sable avant d’atterrir devant Fast and Furious 9 au cinéma de la plage. Ah, le cinéma….

  • K comme… Kirill Serebrennikov

Interdit de sortie du territoire russe, le cinéaste n’a pu soutenir un film clivant, obscur et au récit éclaté, présenté en compétition. Arrêté en 2017 pendant le tournage de Leto, son précédent long métrage, il avait été assigné à résidence un an et demi. Ce qui l’avait déjà empêché d’accompagner son film à Cannes en 2018. Condamné pour détournements de fonds publics alloués à sa compagnie de théâtre, il réfute les accusations. Selon différentes ONG, plus que son sens de la gestion des deniers publics, il doit avant tout ses ennuis judiciaires à son soutien à la communauté LGBTQ+.

  • L comme… Lescure

« Vous le savez et vous respectez cela. » Une phrase qui aura marqué la mémoire de tous les festivaliers. Elle ne vient pourtant ni de Un héros ni de Tre Piani et encore moins du Genou d’Ahed. Cette formule sort tout droit de la bouche de Pierre Lescure, qui a demandé aux spectateurs, dans une pastille audio enregistrée à la va-vite et diffusée avant chaque projection, de garder leur téléphone éteint et leur masque sur le visage. Sur le tapis rouge où il a accueilli les équipes de film, le président du Festival réélu l’an passé n’a rien perdu de son enthousiasme de gamin. D’ailleurs, il serait temps que quelqu’un vienne le chercher en haut des marches, où il attend toujours en smoking. Rendez-vous en 2022, Monsieur Lescure.

  • M comme… Macron

Un prix d’interprétation pour le Président ? On est dubitatifs. Mais, outre sa scène de monologue sur TF1 lundi 12 juillet, qu’on aurait volontiers coupée au montage, Emmanuel Macron était bel et bien là, dans quelques films. Dans France, Bruno Dumont s’amuse à pirater une vidéo de conférence de presse avec une Léa Seydoux peu respectueuse de la parole élyséenne. Et dans la Fracture de Catherine Corsini, c’est son discours pendant les gilets jaunes qui est vertement accueilli par les patients d’un service des urgences sous tension.

  • N comme… Nouvelles têtes

Cannes, c’est à la fois le rendez-vous des réalisateurs maintes fois confirmés, des vétérans qu’on ne présente plus (Nanni Moretti, François Ozon, Paul Verhoeven…) mais aussi des découvertes, devant et derrière la caméra. Pour citer nos coups de cœur : Agathe Rousselle, désarçonnante de physicalité dans Titane ; Renate Reinsve, épuisante et bouleversante dans Julie (en 12 chapitres), Yuya Endo, d’une justesse à toute épreuve dans Onoda. Mais aussi Suzanna Son, Denise Tantucci, Makita Samba, Lucie Zhang, Gracija Filipovic, Aissatou Diallo Sagna, Antoneta Alamat Kusijanovic ou encore Justin Chon. On parie volontiers qu’on les recroisera.

  • O comme… Oranges sanguines

De la bidoche étalée au plafond et un peu de ketchup sur les murs. Dans l’antre du cinéma d’auteur, Jean-Christophe Meurisse et sa meute des Chiens de Navarre sont venus à Cannes pour tout dynamiter avec un peu d’hémoglobine. Présenté en séance de minuit, Oranges Sanguines aura eu le mérite d’amener sa cruelle folie pour une drolatique parenthèse méchamment méchante entre deux drames plombants sur la fin de vie. Cathartique.

  • P comme… Protocole sanitaire

Jamais sans mon masque et mon QR code. Un titre de nanar pour un protocole bien huilé. Un coin testing avec crachoir pour offrir sa salive à la science, des contrôles pour vérifier la validité des vaccins, il fallait montrer patte blanche pour entrer au Palais des festivals. En revanche, pour accéder aux salles, seul le masque était obligatoire. Et même si des images montrant des spectateurs démasqués ont circulé au début de cette 74e édition, le port de l’incontournable accessoire a globalement été bien respecté. Ni les cas positifs dans certaines équipes de films ni les rumeurs de clusters n’ont assombri la manifestation. Et à l’écran me direz-vous ? À part dans les Intranquilles, de Joachim Lafosse, et Tralala, des frères Larrieu, il a beaucoup brillé par son absence.

  • Q comme… Queer

Reflet des interrogations de l’époque, la sélection cannoise a exploré les sexualités et les frontières entre les genres. Là-dessus, Titane, son personnage androgyne et ses corps suppliciés autant que magnifiés a avancé la proposition la plus radicale. Ailleurs en compétition, l’amour lesbien était particulièrement à la fête, avec Benedetta, les Olympiades, Compartiment n°6 ou encore la Fracture. Ce dernier a d’ailleurs reçu la Queer Palm.

  • R comme… Rappeur

De prime abord, lorsqu’on pense au Festival de Cannes, « rap » n’est pas le premier mot auquel on pense. Ni le deuxième ni même le centième. Et pourtant, cette année, le hip-hop s’est invité un peu partout. En compétition déjà avec Haut et fort de Nabil Ayouch, l’histoire d’un ancien rappeur devenu prof à Casablanca. Sur le tapis rouge, on a croisé Joey Starr et son double Théo Christine, qui interprète le chanteur de NTM dans le biopic Suprêmes, d’Audrey Estrougo. Mais la palme du pitch cinglé revient à Down with the King, présenté à l’Acid : un pape du gangsta rap a une panne d’inspiration et s’isole à la montagne pour devenir fermier. Le pire, c’est que c’est bien !

  • S comme… Semaine de la critique

Happy Birthday ! Dans une ambiance moins festive que d’ordinaire, la Semaine de la critique a dignement soufflé sa soixantième bougie avec une belle sélection ouverte avec Gérard Depardieu égal à lui-même dans Robuste. Feathers de l’Egyptien Omar El Zohairy a été couronné.

  • T comme… Trop

On a beau être stakhanoviste et adoré passer ses journées dans les salles obscures mais on a risqué l’indigestion cinéphile. 87 longs-métrages en sélection officielle dont 24 en lice pour la Palme, 24 à la Quinzaine des réalisateurs, 13 à la Semaine de la Critique, 9 à l’Acid soit 133 longs-métrages en douze jours. Sans compter la sélection de films restaurés Cannes Classics, le cinéma de la plage ou les nombreux courts-métrages diffusés dans les différentes sections. On se demandait si le cinéma sous Covid se portait bien. Il a engendré une flopée de bébés.

  • U comme… USA

Les États-Unis ne sont pas en grande forme. Le rêve américain est pourri jusqu’au trognon et la décadence de l’Oncle Sam irréversible. Restent la vulgarité et le stupre. Voilà pour la leçon mordante de l’impitoyablement drôle Red Rocket, de Sean Baker. Et si vous êtes plus porté sur la rémission et la rédemption : il y a le documentaire sur Val Kilmer (Val), qui brosse en filigrane un beau portrait de la cruauté d’Hollywood envers les stars brisées.

  • V comme… « Voyage, voyage »

« De vent d’Espagne en pluie d’Équateur », « au-dessus des capitales » et dans les salles de Cannes. Le tube de Desireless, sorti en 1987, s’est invité par deux fois dans la sélection officielle. Et elle reste en tête. En version originale lors d’une envoûtante virée nocturne dans la Russie post-effondrement soviétique, dans Compartiment n°6 de Juho Kuosmanen. Dans une reprise moins électro et plus douce, en clôture du mélo De son vivant d’Emmanuelle Bercot. Louée soit la synthpop.

  • W comme… Wes Anderson

Prêt depuis l’an passé, attendu comme du lait sur le feu, The French Dispatch n’a pas déçu. Un casting international, un scénario à segments, proche du film à sketchs et un hommage aux grandes plumes du journalisme. Le cinéaste américain s’est installé à Angoulême pour le tournage, afin d’y créer la ville d’Ennui-sur-Blasé. Un feel good movie loufoque et acidulé.

  • X comme… XXX

Fesses, derrière, postérieur, séant, derche, joufflu. Appelez ça comme vous voulez, Cannes s’en fout : le cul était partout. Fil rouge de la compétition officielle, les scènes de sexe ont fait grimper le thermomètre dans les salles. On retiendra une jolie première fois entre les draps dans Mi Iubita, mon amour, un petit coup de main de la vierge dans Benedetta et la banquette arrière de Titane. Sans compter la plus belle demi-molle du Festival : Simon Rex dans Red Rocket.

  • Y comme… Yarmouk

Une œuvre mémoire, pour ne pas oublier les disparus. Abdallah Al-Khatib est un enfant de Yarmouk, un camp de réfugiés palestiniens situé en banlieue sud de Damas. Entre 2011 et 2015, il a tourné dans son enceinte maintenue sous blocus par Assad des centaines d’heures d’images. Exilé en Allemagne, il a pu en faire un documentaire, Little Palestine, le récit du quotidien d’habitants qui conservent leur dignité malgré le confinement et la faim.

  • Z comme… « Zzzzzzzzzz »

Personne ne se plaindra ici d’avoir l’immense privilège d’enchaîner les films dans le plus prestigieux des festivals. Bien au contraire. Toujours est-il que profusion d’œuvres rime avec rythme infernal. Et donc grosse fatigue. Certains longs-métrages sont surtout très loin de garder leurs spectateurs éveillés. Voici donc la liste non-exhaustive de nos plus belles siestes de la compétition officielle : Memoria, d’Apichatpong Weerasethakul, Drive my car, de Ryusuke Hamaguchi, France de Bruno Dumont, la Fièvre de Petrov, de Kirill Serebrennikov, et Bergman Island, de Mia Hansen-Love.

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L'Humanité

Dans le Perche, un parcours artistique arborescent

Nos recommandations culturelles

Arts plastiques Pour sa 3e édition, le « Champ des impossibles » expose 26 artistes dans 17 lieux patrimoniaux du territoire percheron. Une belle représentativité de la scène contemporaine française, visible jusqu’au 22 juin.

Magali Jauffret

À quoi tient la réussite du parcours artistique du « Champ des impossibles » ? Au choix d’un thème, « l’arbre », très puissamment présent dans toutes les déclinaisons de l’histoire de l’art ; à un territoire ancestral aux vastes étendues forestières, au sommet de sa forme au printemps ; à des lieux intelligemment restaurés (du 108 à Nogent-le-Rotrou à des églises comme celles de Saint-Aubin-des-Grois, de Courcerault, à des manoirs comme celui de Lormarin, comme le château de Maison-Maugis) ; au soutien politique, au sens le plus noble, du maire de Perche-en-Nocé, Pascal Pecchioli, qui accorde une importance maximale à la culture ; à des résidences d’artistes débouchant sur des expositions personnelles ; à une armée de bénévoles ; à une direction artistique de qualité incarnée par Christine Ollier.

Arbre témoin

Les expositions font sens, comme celle de Lisa Sartorio, installée à l’Écomusée du Perche, au sein du prieuré de Sainte-Gauburge. Désireuse de rendre matériellement sensibles des images de guerre devenues fictives à force de médiatisation, cette artiste, qui occupe un positionnement majeur dans la pensée et la création contemporaines, en réactive la mémoire. Pour ce faire, elle crée des images pensives en réalisant, notamment, des moulages de branches de bouleau, arbre témoin de quelques-unes des plus grandes tragédies du XXe siècle.

Installée en plein air au domaine de Courboyer, dans le parc naturel régional du Perche à Nocé, la série Oublier le ciel du photographe Adrien Boyer a été l’occasion d’un bel échange avec le directeur du lieu. L’artiste explique ce que fut, pour lui, le défi de traquer l’extraordinaire de l’ordinaire dans la nature, lui qui cherche, d’ordinaire, à faire apparaître ce qui, jusque-là, n’a pas été visible dans l’univers urbain. Le directeur est touché par sa franchise, sensible à sa prise de risque lorsqu’il lui a fallu oublier le ciel, les arbres et surtout le mouvement des nuages. Moment d’émotion. On en ressent aussi beaucoup face à l’œuvre sur la forêt de Bialowieza, d’Andréa Olga Mantovani, géographe exposée au moulin Blanchard à Nocé. Ce travail auprès des communautés militantes qui protègent cette forêt primaire polonaise est une œuvre d’art. Il fait appel à notre imaginaire et réussit l’impossible : faire le grand écart entre le sérieux du reportage, de l’enquête et les mises en scène destinée à créer un récit à propos de la mythologie si ancienne de la forêt. Pour trouver une forme, l’artiste accepte de se mettre dans une temporalité bien plus longue que celle du news.

Souches et racines

Ne manquez pas les ambrotypes d’Israël Arino, à la Pocket Galerie de Nocé et, non loin de là, à Creat & Broc, les tirages sous verre et fond d’or d’arbres sublimés d’Anaïs Boudot. À Nogent-le-Rotrou, les caves somptueuses de l’hôtel-dieu exposent sculpteurs et céramistes. Enzo Mianes insuffle une belle poésie à des souches d’arbre et des racines prélevés dans un ancien orphelinat de Saint-Cyr-la-Rosière. Martin Monchicourt façonne le bois en se jouant du trompe-l’œil, en renversant les valeurs…

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L'Humanité

La vérité sort de l’imagination des enfants

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TÉLÉVISION TF1 convoque le paranormal dans un thriller haletant. Son héros, un petit garçon de 8 ans, a des visions macabres. Une série plutôt réussie, sans effets spéciaux.

Caroline Constant

Sarah (Louane Emera), psychologue, et Romain (Soufiane Guerrab), capitaine de gendarmerie, viennent de s’installer à Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le jour de leur arrivée, une petite fille, Lily, vive et malicieuse, disparaît d’une fête d’anniversaire. Pendant qu’une battue est menée pour la retrouver, Romain fait la connaissance de Diego (Léon Durieux), un petit garçon curieux, qui a eu une vision : la robe de son amie Lily, brûlée.

Le gendarme n’y prend pas garde, sur le coup. Mais il s’avère que Diego est l’un des patients de Sarah. Qui s’alarme très vite : ce que voit l’enfant n’a rien d’anodin. Ses dessins sont d’une extrême violence, et rappellent des faits divers, dans la région et même au-delà. Or, Diego n’a aucun contact avec l’actualité. Il voit aussi un chat, retrouvé mort le lendemain, et devine qu’une camarade de classe a eu une jumelle, décédée in utero. Mieux : il voit Sarah, petite fille, alors qu’elle-même, élevée par une famille d’accueil, ne connaît rien de son passé. Pendant que l’enquête se mène, avec son flot de défiance, la psychologue tente de comprendre l’origine et la nature des visions du gamin. Et il y a une double urgence : retrouver Lily, et aider Diego, qui s’étiole, à aller mieux.

En six épisodes, la série d’Akim Isker respecte toutes les règles du polar traditionnel, avec un suspense qui va crescendo. Elle s’autorise même un aparté vers la psychologie et le paranormal. Et ça marche. Le petit Diego aux grands yeux las est carrément aussi inquiétant pour son entourage que pour le spectateur. C’est Akim Isker qui signe la réalisation de ce thriller, assez réussi, qui n’est pas, dans ses débuts, sans rappeler l’affaire Maëlys, cette petite fille disparue lors d’un mariage. L’une des grandes forces de la série, c’est d’ailleurs de montrer comment la disparition de Lily fracture complètement un groupe d’amis, qui tour à tour vont se soupçonner mutuellement. Le médecin de famille, que l’on voit, dès la première scène, un peu trop pressant avec Lily, le cousin légèrement attardé qu’elle se plaît à martyriser, la belle-sœur, le poivrot du village (Francis Renaud)… Les secrets les plus sordides ou les plus intimes sont déballés sur la place publique, avec les rancœurs qui les accompagnent forcément.

Il n’y a pas d’effets spéciaux dans Visions. Juste des dessins d’enfants et la force de la psychologie. L’enquête, comme sa résolution, est vue au travers des yeux de Sarah et de Diego, sorte de binôme abîmé par la vie : la première ne sait pas d’où elle vient, le second est écartelé entre la loyauté à sa mère et son beau-père (Max Boublil) et l’affection pour son père (Robinson Stévenin). Le casting, comme souvent dans les fictions de TF1, en met plein la vue, puisqu’on retrouve aussi Jean-Hugues Anglade, dans le rôle d’un enquêteur, Anne Marivin dans celui de la tante de Lily, ou encore Julien Boisselier. C’est efficace, et la chanteuse Louane Emera y est très convaincante.

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L'Humanité

Quand l’intime se met à nu devant les souvenirs

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Théâtre Avec les Possédés d’Illfurth, coécrits avec Yann Verburgh, et dont il signe la mise en scène, Lionel Lingelser invite à partager une aventure poétique et passionnelle.

Gérald Rossi

Hélios n’entre pas en scène, il déboule d’on ne sait où, coiffé d’une couronne de carton, vêtu d’une cape qui virevolte, tambourin en main dont la membrane résiste vaillamment à ses frappes déchaînées. Hélios n’a pas d’âge précis. Il est jeune. Il a 10 ans. Parfois un peu moins. Et pas plus de 25. C’est le rôle qui veut ça. Lequel est évidemment taillé sur mesure, à coups de serpe, de canif, de poignard, qui sait. Un rôle qui contient une part de vérité, d’intime, de souffrances, de peurs mises en partage, et de légendes. Hélios, le fou, le délirant, grand enfant puis jeune adulte, c’est, résumé en un seul artiste, Lionel Lingelser.

Le comédien, cofondateur avec Louis Arene du Munstrum Théâtre, basé en Alsace, a écrit avec Yann Verburgh les Possédés d’Illfurth, qu’il met en scène. C’est une histoire inventée et vraie en même temps. Ce qui en fait la force de sa démesure envoûtante. Ce spectacle, vu au Montfort lors d’une escale parisienne, trouve une part de ses racines enchevêtrées à l’automne 1865, quand Joseph, 7 ans, et Thiébaut, 9 ans, les deux garçons de la famille Burner, sont atteints d’un mal que la faculté ne parvient pas à identifier et encore moins à soigner. Des religieux s’en mêlent, et pour eux le diagnostic est limpide : ils sont possédés. Puis les voilà « délivrés » à la suite de séances d’exorcisme à peine croyables. Ce qui est certain, c’est que ces deux gars meurent jeunes, Joseph à 27 ans et Thiébaut à 16 ans seulement. Plus d’un siècle après cette légende, qui a suscité bien des commentaires et passions locales, se démêle l’autre part de ses racines.

« Par quoi nous laissons-nous posséder ? 

Dans le village d’Illfurth, près de Mulhouse, est installée la ferme du grand-père d’Hélios, auparavant propriété de la famille Burner. Quand il a 10 ans, Hélios connaît cette histoire, et il va en découvrir une autre. Dans son équipe de basket, il joue avec un mec un peu plus grand que lui, le meneur en somme, qui, la nuit, se glisse dans son lit. Et pendant plusieurs années, Hélios est la victime sexuelle de Bastien. Devenu comédien, âgé de 25 ans, Hélios le croise pour la dernière fois, à Illfurth, une nuit.

Résumer les Possédés n’est pas inutile pour dire combien ces deux époques ont un écho actuel. « De quel mal étrange étaient atteints ces deux petits garçons ? Quel est ce “diable” qui a pénétré leur âme ? Si ces questions ont pu me hanter plus petit, aujourd’hui d’autres interrogations surgissent (…). Par quoi nous laissons-nous posséder ? » relève Lionel Lingelser. Sur la scène, il pousse loin le jeu, multipliant les reflets des protagonistes, sans accessoires ou presque, par sa seule présence, il donne chair aux disparus, aux présents, aux fantasmes, aux désirs comme aux rêves. Il n’est pas seulement coauteur et interprète. Il est dans un ailleurs « éminemment poétique », dit Yann Verburgh, qui évoque aussi un « théâtre sensoriel, ludique, visuel, spectaculaire, corporel ». Bref, un réjouissant spectacle passionnel.

Théâtre
L'Humanité

Elektra, diamant noir

Nos recommandations culturelles

Opéra Reprise à Paris dans la mise en scène de Robert Carsen, l’œuvre de Richard Strauss est portée à des sommets d’intensité tragique par la soprano Christine Goerke.

Maurice Ulrich

Elektra, Électre, sombre héroïne de la mythologie grecque telle que l’écrivit Eschyle dans les Choéphores, dévorée par sa soif de vengeance jusqu’au meurtre, avec son frère Oreste, de sa mère, Clytemnestre, et de son amant Egisthe. Car, Clytemnestre a elle-même assassiné son époux, Agamemnon, le chef de l’armada grecque qui avait offert leur fille Iphigénie en sacrifice aux dieux afin d’obtenir des vents favorables pour cingler vers Troie. L’histoire, pour le moins très chargée, des Atrides va offrir aux psychanalystes un beau champ à cultiver. Jung parlera de « complexe d’Électre » comme pendant du « complexe d’Œdipe », sans la même fortune toutefois.

Quand bien même il ne faut pas en abuser, on peut remarquer que c’est dans la période ou naît, donc, la psychanalyse qu’Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) écrit sa pièce, créée en 1904 à Berlin. Avec son livret, l’opéra de Richard Strauss (1864-1949) est créé en 1909 à Dresde. L’œuvre dans la mise en scène de Robert Carsen, reprise à Bastille, entre au répertoire de l’Opéra de Paris en 2013.

Le rôle d’Électre y est écrasant. Sa mère Clytemnestre est seule en scène pendant un long moment, blonde dans une robe blanche sur un lit blanc, dans un contraste total avec la sombre tonalité donnée à l’ensemble de l’œuvre, mais c’est elle qui tient l’action de bout en bout. Le défi est de taille, à la mesure de la musique tumultueuse de Strauss. La soprano Christine Goerke fait mieux que le relever. Elle transcende le rôle avec une voix exceptionnelle qui semble à la fois, si on nous permet cette comparaison, monter comme dans les voûtes d’une cathédrale, jusqu’à la flèche aussi bien que descendre dans les profondeurs de la crypte. Elle donne au personnage une intensité dramatique qui ne se dément à aucun moment. Angela Denoke, également soprano, offre une Clytemnestre sensible et fragile, tandis que Camilla Nylund, amenée lors de la première à remplacer au pied levé Elza Van den Heever pour le rôle de Chrysothémis (sœur d’Electre et Oreste), fait mieux qu’assurer, avec une prestation tout à fait remarquable, elle aussi. Les hommes sont peu présents sur la scène. Tomas Tomasson n’en campe pas moins un Oreste solide.

Le parti pris de Robert Carsen dans sa mise en scène est radical. Toute l’action se déroule dans un même lieu clos aux très hauts murs, sombre comme la cale d’un très grand navire. C’est d’un trou au centre qu’Électre va d’abord exhumer le corps nu et encore sanglant d’Agamemnon, porté ensuite par des servantes toutes vêtues de noire. C’est aussi le parti pris, dont on peut saluer la pertinence dans ce cas précis, de ne pas chercher à imposer une lecture modernisée ou actualisée de l’œuvre, mais de respecter, selon ses mots, « l’impact émotionnel de la tragédie, en partie lié à sa thématique familiale qui résonne tout aussi fortement sur le public d’aujourd’hui que sur les Grecs ». C’est en même temps le choix de laisser l’œuvre à sa logique interne sans tenter de quelque manière que ce soit de lui faire dire autre chose que ce qu’elle dit par le récit et la musique de Richard Strauss, sous la conduite de Semyon Bychkov, qui fait de cette Elektra un diamant noir de l’Opéra de Paris.

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L'Humanité

Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

Premier plan

L’assassinat de la journaliste dans le camp de réfugiés de Jénine et le déchaînement de violences policières israéliennes lors de son enterrement ne doivent rien au hasard. C’est la marque de la politique coloniale. La Cour pénale internationale doit être saisie.

Pierre Barbancey

L’émotion internationale suscitée par la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh n’était pas encore retombée, son corps pas encore mis en terre, peu importe pour les autorités israéliennes, qui, à l’assassinat, mêlent le mépris, l’injure et l’irrespect.

Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Sitôt connue la mort de notre consœur, abattue dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée où l’armée israélienne menait un raid, le premier ministre, Naftali Bennett, s’est écrié : « Il semble probable que des Palestiniens armés soient responsables de la mort malheureuse de la journaliste. » Son ministre de la Défense, Benny Gantz, assurait même avec l’aplomb d’un arracheur de dents qu’ « il n’y avait eu aucun tir (de l’armée) en direction de la journaliste ».

« La violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine »

Vendredi, à Jérusalem, des milliers de Palestiniens participaient avec tristesse et dignité aux obsèques de Shireen. À la sortie du cercueil de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur de la ville également occupé par Israël, la police a pénétré dans l’enceinte de l’établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.

Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés à coups de matraque, avant d’être rattrapé in extremis, selon des images des télévisions locales. Mais, là encore, si les policiers israéliens ont fait usage de la force, c’est parce qu’ils « avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force », explique sans honte leur hiérarchie.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Dans les deux cas, l’assassinat de la journaliste puis le matraquage de la foule lors de ses obsèques ont provoqué un rare tollé. Ces scènes, où l’on voit les forces de sécurité israéliennes faire vaciller le cercueil, « font froid dans le dos, rappelant la brutalité infligée aux personnes endeuillées lors de funérailles de militants contre l’apartheid », dénonce ainsi Mamphela Ramphele, présidente de la Fondation Desmond-Tutu, consacrée au regretté archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix. Elle déplore « la violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine » affichés.

55 journalistes palestiniens tués depuis 2000

Une fois n’est pas coutume, le « meurtre » de la journaliste d’Al-Jazeera a été condamné à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui réclame une « enquête transparente et impartiale ». Même son de cloche à Washington. « Nous condamnons fermement le meurtre de la journaliste américaine Shireen Abu Akleh », a tweeté le porte-parole du département d’État américain. L’Union européenne a condamné « l’usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne » durant les obsèques. La représentation française à Jérusalem a jugé «  profondément choquantes » les «  violences policières ». Autant dire que les responsables israéliens n’ont pas envisagé une enquête de gaieté de cœur. Ils tergiversent, réclament que leur soit remise la balle afin de réaliser un examen balistique – ce que refusent les Palestiniens. « Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Une commission d’enquête indépendante démontrera certainement la culpabilité d’un soldat israélien dans le meurtre de Shireen  Abu Akleh ou dans l’ordre d’attaquer le convoi funéraire. Mais la question essentielle est la suivante : que faisait l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine là où, il y a exactement vingt ans, elle avait déjà perpétré un massacre ? Pourquoi la police israélienne était-elle dans l’enceinte de l’hôpital de Jérusalem-Est ? Tout simplement parce qu’Israël occupe les territoires palestiniens et que sa nature coloniale implique d’annihiler toute résistance, partout.

La mort de la journaliste ne peut masquer la répression en cours depuis des années et son aggravation ces dernières semaines. Fadwa Khader, membre de la direction du Parti du peuple palestinien (PPP), a été blessée, jeudi, lors d’une manifestation. Un Palestinien est mort, dimanche, des suites de blessures subies lors de tirs de l’armée israélienne, deux jours plus tôt. Un autre a succombé, samedi, à ses blessures infligées lors de heurts avec la police israélienne en avril, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Depuis 2000, au moins 55 journalistes palestiniens ont été tués par les forces d’occupation et 16 d’entre eux sont actuellement emprisonnés.

Quant au blocus contre la bande de Gaza, il se poursuit depuis plus de quinze ans maintenant. Magnanimes, les Israéliens ont autorisé, dimanche, le passage aux travailleurs de cette enclave palestinienne après environ deux semaines de fermeture, pour qu’ils viennent travailler… en Israël. Preuve, s’il en fallait une, du sentiment d’impunité de Tel-Aviv, la construction prochaine de près de 4 500 logements dans des colonies en Cisjordanie a été approuvée le lendemain même de l’assassinat de Shireen Abu Akleh.

Il existe aujourd’hui 5,7 millions de réfugiés palestiniens répartis entre la Cisjordanie, la bande de Gaza, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Israël mène une guerre de tous les instants contre la population palestinienne : bombardements sur Gaza, incursions militaires, bouclage des villes et des villages, destructions de maisons en Cisjordanie. Les journalistes sont des témoins, donc des cibles. Mais les Palestiniens ont besoin d’actes, pas de paroles. Ils rejettent le « deux poids, deux mesures » des Occidentaux, celui qui, avec le même cocktail Molotov, fait du Palestinien un terroriste et de l’Ukrainien un résistant. Qui fait décider de sanctions contre la Russie mais laisse impuni Israël. C’est aussi sans doute ce qui a déclenché une réaction ulcérée dans les pays du monde entier.

Les États européens, France en tête, pourraient saisir la Cour pénale internationale (CPI), comme la ratification du statut de Rome leur en donne la possibilité, pour examiner les possibles crimes de guerre, sans attendre une enquête du procureur qui déciderait éventuellement de la saisie de la CPI. Ils pourraient également reconnaître l’État de Palestine, décider un certain nombre de mesures, comme des sanctions, pour imposer à Israël le respect du droit international et des résolutions de l’ONU. Sans cela, inutile de parler d’une solution à deux États. Et inutile de s’émouvoir du décès d’une journaliste. Sa mort porte un nom : occupation.

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Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Actu

Ce vendredi, lors des obsèques de Shireen Abu Akleh, abattue par des soldats israéliens, malgré son équipement siglé «presse», la police de Jérusalem a dispersé violemment des milliers de Palestiniens venus lui rendre un dernier hommage. Des images qui choquent en Europe et même à Washington.

Thomas Lemahieu

Les images font le tour du monde : après que des militaires israéliens ont mercredi, dans le camp palestinien de Jénine, abattu Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al Jazeera pourtant parfaitement identifiable avec son gilet siglé «presse», la police israélienne a, ce vendredi à Jérusalem, chargé violemment les milliers de Palestiniens qui se pressaient autour du cercueil lors de ses funérailles. À la sortie de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. «Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu», a déclaré dans une mégaphone un responsable israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol et la police faire usage de matraques. D’après le Croissant Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.

Unbelievable pictures of Israeli forces attacking mourners carrying the coffin of Shireen Abu Akleh to church for her funeral in Occupied East Jerusalem.

Absolutely heart stopping moment when it looks like casket may fall. Live coverage on @AJEnglish pic.twitter.com/k5OYh5POwq

— Barbara Serra (@BarbaraGSerra) May 13, 2022

L’Union européenne s’est dite «consternée par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre». «Un comportement aussi disproportionné ne fait qu’alimenter les tensions», d’après elle. La représentation française à Jérusalem a qualifié de «profondément choquantes» les «violences policières» à l’hôpital Saint-Joseph. «Atterré par les scènes observées aujourd’hui en marge des funérailles et l’usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l’Union européenne auprès d’Israël, estime sur les réseaux sociaux que «maintenir l’ordre public peut se faire par d’autres moyens». Sans toutefois condamner un usage disproportionné de la force, la Maison Blanche parle d’images «profondément troublantes». «Nous déplorons l’intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme», a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de Joe Biden.

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Cisjordanie. La journaliste Shireen Abu Akleh victime d’un tir israélien à Jénine

La reporter de la chaîne arabe Al-Jazeera, qui couvre le conflit israélo-palestinien depuis plus de deux décennies, a été tuée mercredi, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine.

Nadjib Touaibia

La journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, rapporte l’AFP. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont, dans la foulée, confirmé l’information. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Ce drame intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.

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Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Actu

La coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.

Nadjib Touaibia

Un an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.

À Jérusalem : nouvelles provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées

Dans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.

Palestine. Omar, 80 ans, mort sous les coups de l’occupation

Une période propice au déchaînement

Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale.

La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. » GHADA KARMI, UNIVERSITAIRE

Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . «  La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.

En Cisjordanie, un trou dans l’occupation

Depuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.

Sous la pression de  Benyamin Netanyahou en embuscade

« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.

Palestine. L’OLP dans l’impasse, Abbas organise sa succession

Le gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie.

En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.

Israël-Palestine
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« C’est l’histoire de toutes les minorités opprimées »

Entretien

Cinéma Un village arabe bouclé et la vie de Sami, Palestinien et citoyen israélien, bascule. Le bourgeois bon teint révèle ses failles intimes lors d’une journée de tous les dangers dans le nouveau long métrage d’Eran Kolirin, réalisateur révélé par la Visite de la fanfare.

Michaël Mélinard

Eran Kolirin Cinéaste

L’heure est à la fête dans un village arabe en Israël. Sami, installé avec femme et enfant à Jérusalem, retourne dans sa famille, le temps d’assister au mariage de son frère. L’occasion pour son père de le convaincre d’intégrer la maison qu’il fait construire pour ses proches. Malgré les encouragements de son épouse, Sami n’ose lui avouer qu’il refuse d’abandonner sa confortable existence citadine. Sans préavis, le village est bouclé par l’armée israélienne. Sami ne peut plus repartir ni joindre, dans cette zone blanche, le monde extérieur, mettant ainsi en péril son équilibre émotionnel. Eran Kolirin, révélé par la Visite de la fanfare, récit du voyage lunaire d’une troupe de musiciens égyptiens perdue dans le désert israélien, adapte le roman Et il y eut un matin, de Sayed Kashua. Ici, le cloisonnement devient le révélateur des troubles intimes et la matière d’une réflexion sur les rapports hommes-femmes, la lutte des classes et le poids écrasant des liens familiaux. Rencontre avec le cinéaste israélien.

Vous êtes un citoyen juif israélien. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter cette histoire palestinienne ?

Ce voyage très personnel a commencé quand Sayed, l’auteur du roman, m’a demandé d’adapter son livre. Il m’a ouvert une porte. Je connais la radicalité des critiques postcoloniales. Mais ces théories s’appliquent à une vue d’ensemble. Il faut savoir saisir les opportunités telles que celle offerte par Sayed. Il est palestinien et citoyen israélien. Il écrit ses livres en hébreu. On peut se rencontrer sur des zones grises. Il n’y a pas de lieux prohibés. Le travail d’un grand écrivain a provoqué un dialogue entre son livre et mon point de vue. Le sentiment kafkaïen qu’un jour le gouvernement peut tout vous prendre ou vous faire est vraiment ancré dans les traditions juives. Dans leur propre État, les juifs ont oublié cette histoire. Et qui réécrit cette même histoire aujourd’hui ? Les Palestiniens. Ils se retrouvent un peu comme Chaplin, un petit homme face à une grosse machine. Des pensées sont remontées avec cette œuvre. J’ai essayé de m’y connecter sans m’interdire de m’attacher à cette histoire de petite ville dont la vie est soudainement bouleversée. Ce n’est pas que l’histoire de Palestiniens, mais de toutes les minorités opprimées, de tous ceux qui pensent que le monde ne leur appartient pas.

Avez-vous interrogé votre légitimité à raconter cette histoire ?

Bien sûr. Je savais à quoi j’allais être confronté. Avec tout le respect que je dois aux théories postcoloniales, il y a dans 99,9 % des films un défaut de représentation. Mais un Palestinien dont je ne conteste pas la « palestinianité » a écrit un livre sur ce lieu. Il m’a dit : « J’aime vos films, donc adaptez mon livre. » Je me suis senti autorisé à le faire. Je sais d’où je viens, mais je ne crois pas en un monde limité à son propre environnement, où personne n’est autorisé à parler d’autre chose que de soi. Faire un film prend sept ans. On ne se lance dans cette aventure que si on a des réponses.

Que raconte votre film du sentiment d’appartenance à un territoire ?

Dans tous mes films, j’ai une relation particulière avec l’architecture et l’homme dans son environnement. D’une certaine manière, il y a cette séparation effective des territoires avec ce mur. Mais le mur est toujours là. Comme autour de Paris où il y a ce mur d’argent qu’on ne voit pas. Mais le film n’exprime pas une nostalgie pour un territoire. Ce n’est pas le sujet. Il interroge l’idée d’un chez soi d’une manière plus abstraite. Ce mot de territoire me met mal à l’aise. C’est comme l’affirmation de quelque chose qui devrait être naturel. Ici, la maison familiale est aussi une forme de prison. C’est un lieu où l’on vous accepte, mais dont on veut aussi parfois s’éloigner. Rentrer à la maison peut être troublant. On retourne à sa famille, à son enfance, à des gens qui projettent des choses sur vous. Tous ceux qui ont passé des vacances en famille peuvent le comprendre. Au bout d’un moment, on a envie de retourner chez soi.

Pour quelles raisons la question de la présence de l’armée israélienne est-elle traitée majoritairement hors champ ?

Dans le livre, il n’y a pas de soldat. L’armée est une sorte de présence abstraite. J’ai eu l’intuition qu’il fallait un militaire dans le film. Ce personnage, c’est un peu moi. Il essaie d’être cool. Ce n’est pas forcément un mauvais gars, mais il ne fait rien. À la fin, il tue parce qu’il a une arme et le pouvoir dans une issue dramatique tchékhovienne plus grande que lui. Ce choix tient à mes interrogations sur l’identité. Au plan historique, beaucoup de mauvaises choses viennent non pas de la méchanceté ou d’une bonté excessive, mais du conformisme. Je ne voulais pas d’un saint, mais d’un homme médiocre avec de bonnes intentions qui, à la fin de la journée, devient un assassin.

Pourquoi le conseil municipal palestinien s’apparente-t-il à une petite mafia ?

Des gens profitent de l’occupation pour collaborer. D’autres ont le courage de résister et une majorité de gens, dont je ferais probablement partie, ont trop peur et attendent que l’occupation se termine. Ce sont des archétypes classiques de l’état de siège valables pour des juifs, des Français et des Palestiniens. Il y a une part d’opportunistes, de brutes qui se prétendent patriotes mais ne s’intéressent qu’au pouvoir, et des personnes qui veulent juste continuer à vivre.

Comment avez-vous travaillé les rapports de classe entre la bourgeoisie palestinienne et les Dafaouis (Palestiniens de Cisjordanie), les sans-papiers arabes ?

Je voulais absolument garder cet aspect du livre. Quand on enferme une catégorie de gens, elle s’en prend à une autre moins puissante. Dans une situation d’oppression émergent toujours des personnages détestables. Elle fait ressurgir leur violence. Prenons le Covid en Israël. Il n’a pas fallu cinq minutes pour que des gens accusent les juifs orthodoxes d’en porter l’entière responsabilité, parce qu’ils ont peu d’argent, beaucoup d’enfants et habitent souvent dans des petits appartements. C’est la même chose avec ces familles bourgeoises qui veulent se distinguer des Dafaouis.

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Le Figaro

Début en Ukraine du premier procès pour crime de guerre depuis l'invasion russe

EN COURS : Mis à jour le 18 mai 2022 à 14:27

Le premier procès d'un soldat russe pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur le territoire ukrainien s'est ouvert mercredi à Kiev.

«La séance est ouverte», a déclaré la juge peu après l'arrivée dans la salle d'audience de Vadim Chichimarine, 21 ans, accusé d'avoir abattu un civil de 62 ans le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine.

Ukraine: Bruxelles propose une nouvelle aide allant jusqu'à 9 milliards d'euros

Bruxelles propose «une nouvelle assistance macrofinancière exceptionnelle» pour l'Ukraine d'un montant allant «jusqu'à 9 milliards d'euros en 2022», a annoncé mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Elle n'a pas donné plus de précisions sur la forme que prendrait cette «assistance». L'UE a déjà consacré une enveloppe d'aide macrofinancière d'urgence de 1,2 milliard d'euros à l'Ukraine, à la suite de l'invasion par la Russie.

La Russie annonce l’expulsion de 34 diplomates français

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé mercredi qu'il expulsait 34 diplomates français, en représailles aux 35 agents diplomatiques russes renvoyés chez eux par la France début avril.

L'ambassadeur de France à Moscou a été convoqué mercredi au ministère russe des Affaires étrangères et s'est vu remettre une note signifiant que «34 collaborateurs des établissements diplomatiques français en Russie ont été déclarés "persona non grata"», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. Ils doivent quitter la Russie d'ici deux semaines, selon la même source.

Le Kremlin accuse l'Ukraine d'«absence totale de volonté» de négocier

Le Kremlin a accusé mercredi l'Ukraine d'«absence totale de volonté» de négocier avec la Russie pour mettre fin au conflit en cours. «Les négociations n'avancent pas et nous constatons une absence totale de volonté des négociateurs ukrainiens de poursuivre ce processus», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, alors que la veille, la présidence ukrainienne avait accusé la Russie d’être responsable de la suspension des pourparlers.

959 militaires ukrainiens d'Azovstal se sont rendus depuis lundi, selon Moscou

Le ministère russe de la Défense, repris par l'agence de presse RIA, a déclaré mercredi que 694 combattants ukrainiens retranchés sur le site sidérurgique d'Azovstal à Marioupol s’étaient rendus au cours des dernières 24h. Mardi déjà, Russes et Ukrainiens confirmaient la sortie de 265 combattants dont 51 blessés graves, tous constitués prisonniers selon Moscou. L’état-major ukrainien avait indiqué que «les activités de sauvetage des défenseurs qui restent sur le territoire d'Azovstal se poursuiv(ai)ent», sans préciser combien de soldats ukrainiens restaient encore sur place.

«Depuis le 16 mai, 959 combattants dont 80 blessés se sont constitués prisonniers», a indiqué le ministère dans un communiqué. Par mi eux, 51 ont été hospitalisés à Novoazovsk, localité sous contrôle des Russes et de leurs alliés séparatistes. Le ministère n'a donné aucune indication quant au sort qu'il réservait à ces prisonniers. Les autorités ukrainiennes, de leur côté, souhaitent organiser un échange de prisonniers de guerre.

Un gymnaste russe suspendu pour son soutien à l'invasion de l'Ukraine

Le gymnaste russe Ivan Kuliak a été suspendu par la Fédération internationale de gymnastique (FIG) pour avoir exprimé de manière ostentatoire son soutien à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé la fondation éthique de la FIG.

Lors d'une épreuve de Coupe du monde de gymnastique artistique de Doha début mars, au début du conflit armé en Ukraine, Ivan Kuliak, 3e de l'épreuve de barres parallèles, était monté sur le podium au côté du vainqueur ukrainien Illia Kovtun avec un maillot portant la lettre «Z» à la place du drapeau de son pays, symbole de soutien à l'invasion.

«M. Kuliak n'est pas autorisé à participer à quelque compétition que ce soit organisée sous l'égide de la FIG ou d'un de ses membres affiliés pendant un an à compter de la date de la décision», a déclaré la fondation éthique dans un communiqué publié mardi.

Tokyo exhorte Pékin à être «responsable» dans la crise russo-ukrainienne

Lors d’un premier entretien avec son homologue chinois depuis six mois, le ministre japonais des Affaires étrangères exhorté Pékin à «jouer un rôle responsable» dans la crise russo-ukrainienne.

Alors que le Japon s'est joint à ses alliés occidentaux pour prendre des sanctions sévères contre la Russie, Pékin a refusé de condamner l'agression de Moscou. Le chef de la diplomatie nippone a donc tenu à rappeler à son homologue chinois que l'invasion russe est «une violation claire de la Charte des Nations unies et d'autres lois internationales». Il a «exhorté la Chine à jouer un rôle responsable dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales», a-t-il fait savoir dans un communiqué publié mercredi matin.

» LIRE AUSSI - La Chine suit «attentivement» l'invasion russe en Ukraine pour ajuster ses plans concernant Taïwan, selon la CIA

Pour Marine Le Pen, l’élargissement de l’OTAN ne permet «pas de trouver les solutions de la paix»

Invitée de la matinale de France Inter ce mercredi, l’ex-candidate RN à la présidentielle ne s’est pas réjouie de la demande officielle d’adhésion de deux pays nordiques à l’Alliance atlantique. «Est-ce que l'adhésion de la Finlande et la Suède à l'Otan va nous permettre d'avancer vers la paix ? C’est la question que je me pose aujourd’hui», s’est-elle interrogée.

«L’origine de la paranoïa de la Russie, c’est l’élargissement de l’Otan, et la mise en place de structure militaires au plus près» de son territoire, a rappelé Marine Le Pen. «Je ne justifie pas cette paranoïa, mais il faut en tenir compte». Pour elle, tout élargissement occidental, que ce soit de l’Otan ou de l’Union européenne, n’a «pas vocation à permettre de trouver les solutions de la paix».

OTAN : La Finlande et la Suède ont soumis leurs demandes d'adhésion

«C'est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité», a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui a reçu mercredi matin les demandes d'adhésion présentées par les ambassadeurs de deux pays. «Nous espérons conclure rapidement» le processus, a-t-il ajouté.

Des consultations sont également en cours au sein du Conseil Atlantique pour tenter de lever l'opposition de la Turquie au lancement du processus d'adhésion, a appris l’AFP de source diplomatique. Ankara peut le ralentir en refusant l'ouverture des discussions au sein du Conseil Atlantique, première étape de la procédure, et pourrait ensuite bloquer le protocole d'adhésion, l'unanimité des 30 membres de l'Alliance étant impérative. «Tout est possible», a confié un diplomate européen. Et d’ajouter : «Mais à l'Otan on trouve toujours des solutions».

» LIRE AUSSI - Ankara gâche la fête de la future adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan

Human Rights Watch documente des exécutions et des tortures dans le nord de l'Ukraine

Un nouveau rapport de l’ONG Human Rights Watch paru ce mercredi matin établit une liste documentée de crimes présumés par les troupes russes contre des civils dans les régions de Kiev et de Tchernihiv, au nord de l'Ukraine.

S’appuyant sur des témoignages croisés et des «preuves matérielles», une équipe de l’ONG, dépêchée sur place en avril et mai, a enquêté sur «22 exécutions sommaires apparentes, neuf autres homicides illégaux, six disparitions forcées possibles et sept cas de torture», détaille HRW. Autant de crimes présumés perpétrés durant a période où les troupes russes contrôlaient une partie de la région.

Parmi les faits documentés par HRW, des civils ont décrit «avoir été détenus par les forces russes pendant des jours ou des semaines dans des conditions sales et suffocantes sur des sites tels qu'un sous-sol d'école, une pièce dans une usine de fabrication de fenêtres et une fosse dans une chaufferie, avec peu ou pas de nourriture, une eau insuffisante», détaille le rapport. À Yahidne, à une centaine de kilomètres de Kiev, «les forces russes ont détenu plus de 350 villageois, dont au moins 70 enfants, dont 5 nourrissons, dans le sous-sol d'une école pendant 28 jours, limitant considérablement leur capacité à partir, même brièvement. Il y avait peu d'air ou de place pour s'allonger et les gens devaient utiliser des seaux pour les toilettes».

Bruno Tertrais: «Non, Henri Guaino, face à la Russie, nous avons les yeux grands ouverts»

Dans Le Figaro du jour, le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (think-tank) Bruno Tertrais répond à la tribune d’Henri Guaino publiée dans nos colonnes le 13 mai. «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules», y alertait l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy dans un texte de haute tenue. Henri Guaino y relevait des analogies entre la situation actuelle et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

«Le texte de M. Guaino tire des enseignements erronés de la guerre froide, qui vit les deux grands s’affronter indirectement en Corée, au Vietnam ou en Afghanistan», rétorque le géopolitiologue Bruno Tertrais. «Il omet le rôle de la dissuasion nucléaire, qui a tant fait pour qu’ils aient peur de l’affrontement direct».

» LIRE L’ARTICLE - Bruno Tertrais: «Non, Henri Guaino, face à la Russie, nous avons les yeux grands ouverts»

Le premier procès pour crime de guerre s'ouvre à Kiev

La justice ukrainienne entame mercredi son premier procès pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur son territoire. Vadim Chichimarine, jeune soldat de 21 ans, est accusé d'avoir abattu un civil non armé. Le procès, qui devrait être rapidement suivi par plusieurs autres, aura valeur de test pour le système judiciaire ukrainien, au moment où les institutions internationales mènent aussi leurs propres enquêtes sur les exactions commises par les troupes russes dans ce pays.

» LIRE AUSSI - Premier procès pour crime de guerre à Kiev : «En se précipitant, l'Ukraine risque de se prendre à son propre piège»

Vadim va comparaître à 14h (11h GMT) devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, pour avoir abattu un homme de 62 ans, le 28 février - 4 jours après le début de l’offensive russe. Inculpé de crime de guerre et meurtre avec préméditation, le militaire, originaire d'Irkoutsk en Sibérie, encourt la prison à perpétuité.

La Suède et la Finlande doivent boucler leur candidature à l’OTAN

La Finlande et la Suède ont annoncé qu’elles déposeraient conjointement mercredi matin leurs candidatures à l'Otan, malgré l'ombre persistante d'un blocage par la Turquie. Avec le feu vert à une majorité écrasante de plus de 95% du Parlement finlandais mardi, tout est désormais en place pour l'arrivée simultanée des demandes d'adhésion des deux pays au siège de l'alliance à Bruxelles.

À VOIR AUSSI - Les États-Unis «confiants» dans l'adhésion de la Finlande et la Suède à l'OTAN 

» LIRE AUSSI - L’adhésion de la Finlande et de la Suède, une transformation stratégique pour l’Otan

La remise des candidatures est prévue ce matin à 8h (6h GMT) par les ambassadeurs des deux pays nordiques au secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. «Je suis heureuse que nous ayons pris le même chemin et que nous puissions le faire ensemble», a déclaré la première ministre suédoise Magdalena Andersson, au côté du président finlandais Sauli Niinistö, en visite d'Etat à Stockholm. Le duo nordique se rendra jeudi à Washington pour rencontrer le président américain Joe Biden.

Poursuite des évacuations ce mercredi à Azovstal, selon Kiev

À Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, «la mission d'évacuation» des soldats encore à l'intérieur de l'aciérie Azovstal «se poursuit», a affirmé, sans en préciser le nombre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur son site Internet.

Moscou a annoncé mardi la reddition de 265 combattants ukrainiens dont 51 «grièvement blessés», qui s'étaient rabattus sur cet immense complexe sidérurgique, dernier bastion de la résistance dans cette ville ravagée par les attaques russes. L'Ukraine avait assuré la semaine dernière que plus de 1000 soldats ukrainiens - dont 600 blessés - s'y trouvaient.

» LIRE AUSSI - La bataille de Marioupol s’achève pour les «héros» d’Azovstal

«Ces héros ukrainiens» qui ont «rempli leur mission» seront échangés contre des prisonniers russes pour leur permettre de rentrer au pays «le plus rapidement possible», a de son côté déclaré le ministère ukrainien de la Défense, confirmant indirectement que ces hommes sont bien aux mains des Russes.

L'opération d'évacuation, dont Volodymyr Zelensky a discuté avec le président français Emmanuel Macron au téléphone mardi, «est supervisée par nos militaires et nos services de renseignement» et implique «les médiateurs internationaux les plus influents», a-t-il ajouté. «Nous avons pris la décision de ne pas faire de commentaires tant que l'opération est en cours», a précisé de son côté son conseiller, Oleksiï Arestovich, à un média ukrainien.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Près de trois mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux, décisions internationales.

Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.

Début en Ukraine du premier procès pour crime de guerre depuis l'invasion russe

Le premier procès d'un soldat russe pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur le territoire ukrainien s'est ouvert mercredi à Kiev.

«La séance est ouverte», a déclaré la juge peu après l'arrivée dans la salle d'audience de Vadim Chichimarine, 21 ans, accusé d'avoir abattu un civil de 62 ans le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine.

Ukraine: Bruxelles propose une nouvelle aide allant jusqu'à 9 milliards d'euros

Bruxelles propose «une nouvelle assistance macrofinancière exceptionnelle» pour l'Ukraine d'un montant allant «jusqu'à 9 milliards d'euros en 2022», a annoncé mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Elle n'a pas donné plus de précisions sur la forme que prendrait cette «assistance». L'UE a déjà consacré une enveloppe d'aide macrofinancière d'urgence de 1,2 milliard d'euros à l'Ukraine, à la suite de l'invasion par la Russie.

La Russie annonce l’expulsion de 34 diplomates français

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé mercredi qu'il expulsait 34 diplomates français, en représailles aux 35 agents diplomatiques russes renvoyés chez eux par la France début avril.

L'ambassadeur de France à Moscou a été convoqué mercredi au ministère russe des Affaires étrangères et s'est vu remettre une note signifiant que «34 collaborateurs des établissements diplomatiques français en Russie ont été déclarés "persona non grata"», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. Ils doivent quitter la Russie d'ici deux semaines, selon la même source.

Le Kremlin accuse l'Ukraine d'«absence totale de volonté» de négocier

Le Kremlin a accusé mercredi l'Ukraine d'«absence totale de volonté» de négocier avec la Russie pour mettre fin au conflit en cours. «Les négociations n'avancent pas et nous constatons une absence totale de volonté des négociateurs ukrainiens de poursuivre ce processus», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, alors que la veille, la présidence ukrainienne avait accusé la Russie d’être responsable de la suspension des pourparlers.

959 militaires ukrainiens d'Azovstal se sont rendus depuis lundi, selon Moscou

Le ministère russe de la Défense, repris par l'agence de presse RIA, a déclaré mercredi que 694 combattants ukrainiens retranchés sur le site sidérurgique d'Azovstal à Marioupol s’étaient rendus au cours des dernières 24h. Mardi déjà, Russes et Ukrainiens confirmaient la sortie de 265 combattants dont 51 blessés graves, tous constitués prisonniers selon Moscou. L’état-major ukrainien avait indiqué que «les activités de sauvetage des défenseurs qui restent sur le territoire d'Azovstal se poursuiv(ai)ent», sans préciser combien de soldats ukrainiens restaient encore sur place.

«Depuis le 16 mai, 959 combattants dont 80 blessés se sont constitués prisonniers», a indiqué le ministère dans un communiqué. Par mi eux, 51 ont été hospitalisés à Novoazovsk, localité sous contrôle des Russes et de leurs alliés séparatistes. Le ministère n'a donné aucune indication quant au sort qu'il réservait à ces prisonniers. Les autorités ukrainiennes, de leur côté, souhaitent organiser un échange de prisonniers de guerre.

Un gymnaste russe suspendu pour son soutien à l'invasion de l'Ukraine

Le gymnaste russe Ivan Kuliak a été suspendu par la Fédération internationale de gymnastique (FIG) pour avoir exprimé de manière ostentatoire son soutien à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé la fondation éthique de la FIG.

Lors d'une épreuve de Coupe du monde de gymnastique artistique de Doha début mars, au début du conflit armé en Ukraine, Ivan Kuliak, 3e de l'épreuve de barres parallèles, était monté sur le podium au côté du vainqueur ukrainien Illia Kovtun avec un maillot portant la lettre «Z» à la place du drapeau de son pays, symbole de soutien à l'invasion.

«M. Kuliak n'est pas autorisé à participer à quelque compétition que ce soit organisée sous l'égide de la FIG ou d'un de ses membres affiliés pendant un an à compter de la date de la décision», a déclaré la fondation éthique dans un communiqué publié mardi.

Tokyo exhorte Pékin à être «responsable» dans la crise russo-ukrainienne

Lors d’un premier entretien avec son homologue chinois depuis six mois, le ministre japonais des Affaires étrangères exhorté Pékin à «jouer un rôle responsable» dans la crise russo-ukrainienne.

Alors que le Japon s'est joint à ses alliés occidentaux pour prendre des sanctions sévères contre la Russie, Pékin a refusé de condamner l'agression de Moscou. Le chef de la diplomatie nippone a donc tenu à rappeler à son homologue chinois que l'invasion russe est «une violation claire de la Charte des Nations unies et d'autres lois internationales». Il a «exhorté la Chine à jouer un rôle responsable dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales», a-t-il fait savoir dans un communiqué publié mercredi matin.

» LIRE AUSSI - La Chine suit «attentivement» l'invasion russe en Ukraine pour ajuster ses plans concernant Taïwan, selon la CIA

Pour Marine Le Pen, l’élargissement de l’OTAN ne permet «pas de trouver les solutions de la paix»

Invitée de la matinale de France Inter ce mercredi, l’ex-candidate RN à la présidentielle ne s’est pas réjouie de la demande officielle d’adhésion de deux pays nordiques à l’Alliance atlantique. «Est-ce que l'adhésion de la Finlande et la Suède à l'Otan va nous permettre d'avancer vers la paix ? C’est la question que je me pose aujourd’hui», s’est-elle interrogée.

«L’origine de la paranoïa de la Russie, c’est l’élargissement de l’Otan, et la mise en place de structure militaires au plus près» de son territoire, a rappelé Marine Le Pen. «Je ne justifie pas cette paranoïa, mais il faut en tenir compte». Pour elle, tout élargissement occidental, que ce soit de l’Otan ou de l’Union européenne, n’a «pas vocation à permettre de trouver les solutions de la paix».

OTAN : La Finlande et la Suède ont soumis leurs demandes d'adhésion

«C'est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité», a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui a reçu mercredi matin les demandes d'adhésion présentées par les ambassadeurs de deux pays. «Nous espérons conclure rapidement» le processus, a-t-il ajouté.

Des consultations sont également en cours au sein du Conseil Atlantique pour tenter de lever l'opposition de la Turquie au lancement du processus d'adhésion, a appris l’AFP de source diplomatique. Ankara peut le ralentir en refusant l'ouverture des discussions au sein du Conseil Atlantique, première étape de la procédure, et pourrait ensuite bloquer le protocole d'adhésion, l'unanimité des 30 membres de l'Alliance étant impérative. «Tout est possible», a confié un diplomate européen. Et d’ajouter : «Mais à l'Otan on trouve toujours des solutions».

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Human Rights Watch documente des exécutions et des tortures dans le nord de l'Ukraine

Un nouveau rapport de l’ONG Human Rights Watch paru ce mercredi matin établit une liste documentée de crimes présumés par les troupes russes contre des civils dans les régions de Kiev et de Tchernihiv, au nord de l'Ukraine.

S’appuyant sur des témoignages croisés et des «preuves matérielles», une équipe de l’ONG, dépêchée sur place en avril et mai, a enquêté sur «22 exécutions sommaires apparentes, neuf autres homicides illégaux, six disparitions forcées possibles et sept cas de torture», détaille HRW. Autant de crimes présumés perpétrés durant a période où les troupes russes contrôlaient une partie de la région.

Parmi les faits documentés par HRW, des civils ont décrit «avoir été détenus par les forces russes pendant des jours ou des semaines dans des conditions sales et suffocantes sur des sites tels qu'un sous-sol d'école, une pièce dans une usine de fabrication de fenêtres et une fosse dans une chaufferie, avec peu ou pas de nourriture, une eau insuffisante», détaille le rapport. À Yahidne, à une centaine de kilomètres de Kiev, «les forces russes ont détenu plus de 350 villageois, dont au moins 70 enfants, dont 5 nourrissons, dans le sous-sol d'une école pendant 28 jours, limitant considérablement leur capacité à partir, même brièvement. Il y avait peu d'air ou de place pour s'allonger et les gens devaient utiliser des seaux pour les toilettes».

Bruno Tertrais: «Non, Henri Guaino, face à la Russie, nous avons les yeux grands ouverts»

Dans Le Figaro du jour, le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (think-tank) Bruno Tertrais répond à la tribune d’Henri Guaino publiée dans nos colonnes le 13 mai. «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules», y alertait l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy dans un texte de haute tenue. Henri Guaino y relevait des analogies entre la situation actuelle et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

«Le texte de M. Guaino tire des enseignements erronés de la guerre froide, qui vit les deux grands s’affronter indirectement en Corée, au Vietnam ou en Afghanistan», rétorque le géopolitiologue Bruno Tertrais. «Il omet le rôle de la dissuasion nucléaire, qui a tant fait pour qu’ils aient peur de l’affrontement direct».

» LIRE L’ARTICLE - Bruno Tertrais: «Non, Henri Guaino, face à la Russie, nous avons les yeux grands ouverts»

Le premier procès pour crime de guerre s'ouvre à Kiev

La justice ukrainienne entame mercredi son premier procès pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur son territoire. Vadim Chichimarine, jeune soldat de 21 ans, est accusé d'avoir abattu un civil non armé. Le procès, qui devrait être rapidement suivi par plusieurs autres, aura valeur de test pour le système judiciaire ukrainien, au moment où les institutions internationales mènent aussi leurs propres enquêtes sur les exactions commises par les troupes russes dans ce pays.

» LIRE AUSSI - Premier procès pour crime de guerre à Kiev : «En se précipitant, l'Ukraine risque de se prendre à son propre piège»

Vadim va comparaître à 14h (11h GMT) devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, pour avoir abattu un homme de 62 ans, le 28 février - 4 jours après le début de l’offensive russe. Inculpé de crime de guerre et meurtre avec préméditation, le militaire, originaire d'Irkoutsk en Sibérie, encourt la prison à perpétuité.

La Suède et la Finlande doivent boucler leur candidature à l’OTAN

La Finlande et la Suède ont annoncé qu’elles déposeraient conjointement mercredi matin leurs candidatures à l'Otan, malgré l'ombre persistante d'un blocage par la Turquie. Avec le feu vert à une majorité écrasante de plus de 95% du Parlement finlandais mardi, tout est désormais en place pour l'arrivée simultanée des demandes d'adhésion des deux pays au siège de l'alliance à Bruxelles.

À VOIR AUSSI - Les États-Unis «confiants» dans l'adhésion de la Finlande et la Suède à l'OTAN 

» LIRE AUSSI - L’adhésion de la Finlande et de la Suède, une transformation stratégique pour l’Otan

La remise des candidatures est prévue ce matin à 8h (6h GMT) par les ambassadeurs des deux pays nordiques au secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. «Je suis heureuse que nous ayons pris le même chemin et que nous puissions le faire ensemble», a déclaré la première ministre suédoise Magdalena Andersson, au côté du président finlandais Sauli Niinistö, en visite d'Etat à Stockholm. Le duo nordique se rendra jeudi à Washington pour rencontrer le président américain Joe Biden.

Poursuite des évacuations ce mercredi à Azovstal, selon Kiev

À Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, «la mission d'évacuation» des soldats encore à l'intérieur de l'aciérie Azovstal «se poursuit», a affirmé, sans en préciser le nombre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur son site Internet.

Moscou a annoncé mardi la reddition de 265 combattants ukrainiens dont 51 «grièvement blessés», qui s'étaient rabattus sur cet immense complexe sidérurgique, dernier bastion de la résistance dans cette ville ravagée par les attaques russes. L'Ukraine avait assuré la semaine dernière que plus de 1000 soldats ukrainiens - dont 600 blessés - s'y trouvaient.

» LIRE AUSSI - La bataille de Marioupol s’achève pour les «héros» d’Azovstal

«Ces héros ukrainiens» qui ont «rempli leur mission» seront échangés contre des prisonniers russes pour leur permettre de rentrer au pays «le plus rapidement possible», a de son côté déclaré le ministère ukrainien de la Défense, confirmant indirectement que ces hommes sont bien aux mains des Russes.

L'opération d'évacuation, dont Volodymyr Zelensky a discuté avec le président français Emmanuel Macron au téléphone mardi, «est supervisée par nos militaires et nos services de renseignement» et implique «les médiateurs internationaux les plus influents», a-t-il ajouté. «Nous avons pris la décision de ne pas faire de commentaires tant que l'opération est en cours», a précisé de son côté son conseiller, Oleksiï Arestovich, à un média ukrainien.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Près de trois mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux, décisions internationales.

Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.

L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

L'Humanité

L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie occupée

Actu

Proche-Orient Le gouvernement de Naftali Bennett a lancé, depuis samedi, plusieurs opérations meurtrières, notamment à Jénine, en représailles aux attaques perpétrées en Israël.

Nadjib Touaibia

La ville de Jénine en Cisjordanie occupée sous le feu des forces israéliennes… Celles-ci ont lancé, lundi à l’aube, une série de raids, de perquisitions et d’arrestations sur plusieurs zones. Ces attaques font suite à celles de dimanche qui ont coûté la vie à Mohamed Zakarneh, un Palestinien de 17 ans. Blessé par des balles israéliennes, il a succombé dans la nuit, selon le ministère de la Santé palestinien. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, lundi matin. Une quadragénaire veuve et mère de six enfants a été tuée près de Bethléem, ciblée par les tirs des soldats israéliens au motif qu’elle se dirigeait vers eux de façon « suspecte » après des « coups de semonce ».

Les groupes armés palestiniens sont en « état d’alerte » pour une « mobilisation générale » afin « d’affronter une incursion » des forces israéliennes, a déclaré, dimanche, leur porte-parole Abou Mouadh. Dix-sept Palestiniens ont été arrêtés, lundi, par les forces ­israéliennes en Cisjordanie, a rapporté l’agence officielle palestinienne Wafa. Des grèves générales sont par ailleurs organisées, en signe de deuil à Jénine et à Bethléem, où deux Palestiniens âgés de 20 ans et de 45 ans ont été tués dans des incidents séparés, précise de son côté l’Agence France Presse (AFP).

L’offensive israélienne a été déclenchée en représailles à quatre attaques menées depuis le 22 mars. Les deux premières ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à l’organisation djihadiste « État islamique » et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Treize Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date selon un décompte de l’AFP. Une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort à Jérusalem ou en Cisjordanie depuis le début de l’année.

un durcissement de la colonisation

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques qui ont fait 5 victimes près de Tel-Aviv. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Wafa. Ce nouveau cycle de violences intervient dans le contexte d’un durcissement de la colonisation israélienne. L’auteur de l’attaque du 22 mars est un Bédouin de la région du Néguev. Ces populations résistent aux autorités israéliennes qui envisagent de déplacer certains villages. Le gouvernement israélien a ainsi validé la construction de deux nouvelles colonies dans cette zone.

Israël-Palestinecisjordaniecolonies israéliennesnaftali bennett
L'Humanité

Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin

Homme du jour

Lilian Caillat

Cible de longue date du gouvernement israélien, Salah Hamouri est à nouveau victime de la politique d’apartheid. Ce lundi 7 mars, il a été arrêté et jeté dans les geôles du pouvoir, dans la prison d’Ofer, située en Cisjordanie, entre Ramallah et Giv’at Ze’ev. 

Ce n’est pas la première fois que l’avocat franco-­palestinien, fervent défenseur des droits des Palestiniens et des prisonniers politiques, est incarcéré sans fondement. Depuis plus de vingt ans, les actions de Tel-Aviv contre Hamouri et sa famille n’ont pour autre but que de faire taire une voix qui s’élève contre l’occupation israélienne. Mis en prison pour la première fois à l’âge de 19 ans, il a depuis enchaîné les séjours en détention, dont une incarcération de six ans entre 2005 et 2011. Il était accusé de tentative d’assassinat sur un rabbin et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. On apprendra quelques mois après sa libération que le dossier d’accusation était vide, preuve s’il en fallait du caractère arbitraire de l’acharnement d’Israël.

En 2016, sa femme, alors enceinte, est expulsée de l’aéroport de Tel-Aviv et interdite de retourner en Palestine, pourtant son lieu de résidence. Après plusieurs passages en détention, son assurance-maladie obligatoire lui est retirée. Le ministère de l’Intérieur israélien annonce le retrait du statut de résident permanent de l’avocat, le 18 octobre 2021, confirmant la volonté du gouvernement de le forcer à quitter le pays. L’Association France Palestine Solidarité appelle l’État français à intervenir contre les autorités israéliennes dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce harcèlement.

Salah HamouriIsraël-Palestineprisonniers palestinienshomme ou femme du jour
L'Humanité

Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »

Actu

À Cheikh Jarrah, une famille a menacé de s’immoler par le feu si on l’expulsait. Ce drame concerne des milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est.

Pierre Barbancey

Lorsque la police est arrivée autour de sa maison, dans le quartier de Cheikh ­Jarrah, à Jérusalem-Est, le sang de Mohammed ­Salahiya n’a fait qu’un tour. Il est monté sur le toit de sa maison avec ses enfants et de jeunes adultes. Il a rempli des jerrycans d’essence et a lancé : « Quiconque quitte sa maison est un traître. Nous ne serons pas expulsés de la maison. Soit nous mourrons, soit nous vivrons. Je vais me brûler ! »

Des heurts ont éclaté lorsque les policiers ont voulu utiliser la force pour évacuer la maison. Mohammed Salahiya a proposé que la municipalité s’engage à ne pas l’arrêter, lui et sa famille, et ne les expulse pas. Mais les autorités municipales, dans un premier temps, s’y sont refusées, avant, finalement, d’accorder un délai, ne voulant visiblement pas envenimer la situation dans un quartier régulièrement sous les feux de l’actualité. Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée, des centaines de familles palestiniennes vivant sur place depuis des décennies sont confrontées à des ordres d’expulsion. En mai 2021, des manifestations de soutien à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israélienne, prémices d’une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les territoires palestiniens. Dans le cas présent, ­Mohammed Salahiya et son épouse, Lital, qui est juive, vivent là depuis longtemps. Le père de Mohammed a acheté la terre avant 1967. Depuis cinq ans, la famille mène une bataille juridique pour éviter son expulsion, mais elle n’a pas été en mesure de fournir un acte de propriété. Mais, même si cela avait été le cas, la municipalité a le pouvoir d’ordonner l’expropriation. D’autant que le prétexte invoqué, cette fois, est la construction d’une école. Un motif qui paraît fallacieux, si l’on en croit Laura Wharton, conseillère municipale à Jérusalem. « L’école aurait pu être construite sans expulser de familles. Il y a suffisamment de place », a-t-elle affirmé.

Le « droit de propriété »

Mais la loi est ainsi faite en Israël que, si des juifs parviennent à prouver que leur famille vivait à Jérusalem­-Est avant la guerre de 1948 et la création d’Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur « droit de propriété », souvent avec l’assentiment bienveillant des tribunaux. Ce n’est pas le cas pour les Palestiniens qui ont perdu leurs biens durant les nombreuses guerres. Plus de 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens vivent aujourd’hui à ­Jérusalem-Est, ces derniers dans des colonies illégales au regard du droit international.

jérusalem-estIsraël-Palestine
L'Humanité

Israël. Après 141 jours de grève de la faim, Hisham Abou Hawash arrache sa liberté

Le prisonnier palestinien avait cessé de s’alimenter depuis plus de quatre mois et ne pesait plus que 39kg. Face à l’émotion internationale, Tel Aviv a cédé et a annoncé la libération de Hisham Abou Hawash pour le 26 février. Près de 500 des 4550 détenus palestiniens sont toujours incarcérés par Israël sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

Pierre Barbancey

Après 141 jours de grève de la faim à l’article de la mort, Hisham Abou Hawash va enfin être libéré. « Il a accepté de finir sa grève de la faim. Il a bu du thé il y a une dizaine de minutes et tout va bien », a déclaré tard mardi soir son avocat Jawad Boulos, qui lui a rendu visite à l’hôpital israélien où il reste sous surveillance. Selon l’accord obtenu entre responsables palestiniens et israéliens, Hisham Abou Hawash sera libéré le 26 février, date de la fin de sa détention administrative de six mois qui ne sera pas reconduite, a indiqué son avocat, évoquant une « victoire » pour l’homme, dont la famille célébrait la future libération dans le village de Doura, près de Hébron, en Cisjordanie occupée.

Hisham Abou Hawash avait cessé de s’alimenter il y a plus de 140 jours. Arrêté le 27 octobre 2020, il était emprisonné sous le régime de la détention administrative. Une loi datant de l’époque coloniale britannique et largement utilisée par l’occupant israélien. En clair, les faits qui lui sont reprochés sont secrets, le prisonnier ni même son avocat ne peuvent avoir accès au dossier et l’enfermement peut être renouvelé tous les six mois autant de fois que nécessaire aux yeux de l’occupant israélien.

Pour obtenir sa libération, Hisham Abou Hawash, âgé de 40 ans père de cinq enfants, avait décidé de mener une grève de la faim. Intraitable, l’administration israélienne l’avait laissé dépérir. Ces dernières semaines, sa santé s’était considérablement dégradée et il tombait dans le coma par intermittence. Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l’avaient trouvé dans un « état critique », selon les termes du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui se disait « préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique ». Il pesait moins de 39 kg, contre 86 kg avant sa grève. Aïsha Hrebat, son épouse, indiquait que « sa situation est très dangereuse (…) il ne parvient plus du tout à parler et n’est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s’il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé ».

Sa détention administrative a été renouvelée deux fois depuis son arrestation, dont une alors qu’il était en grève de la faim depuis 70 jours. Ses codétenus administratifs ont lancé un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens à partir de la nouvelle année, comme annoncé le 20 décembre par la Commission des affaires des prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme. Une initiative qui suit celle de Bashir al-Khairy, avocat palestinien de gauche qui a demandé à son avocat de ne pas le représenter devant le tribunal militaire d’Ofer. Al-Khairy est âgé de 79 ans et il est détenu depuis le 29 octobre 2021.

Georges Ibrahim Abdallah : pourquoi la France s'acharne sur le plus ancien prisonnier d’Europe

Les autorités d’occupation israéliennes ont émis un ordre de détention administrative à son encontre pour 6 mois, jusqu’au 28 avril 2022. Il a déjà passé 15 ans dans les prisons de l’occupation israélienne de 1968 à 1984. « En tant qu’avocat et homme de loi, je considère la procédure de mon transfert en détention administrative – quelle que soit sa durée – comme contredisant le droit humain le plus fondamental de se défendre et de connaître les accusations portées contre lui, en violation du droit international, a-t-il déclaré. Devant ces tribunaux fascistes et oppressifs, afin de préserver ma dignité nationale et mes convictions, je boycotterai et refuserai de comparaître devant le tribunal militaire, et je rejetterai tout jugement émis par celui-ci. » À l’heure actuelle, environ 500 des 4 550 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

La semaine du 15 au 22 janvier 2022 a été décrétée semaine d’action pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, respectivement leaders du Fatah et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) auquel il convient d’ajouter Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 1984, soit plus de 37 ans aujourd’hui.

Hisham Abu Hawashgrève de la faimIsraël-Palestinegeorges ibrahim abdallah
Le Figaro

Après la présidentielle, guerre des «nerds» à Reconquête!

Charles Sapin

RÉCIT - Sur fond de réduction de masse salariale, de vives tensions ont éclaté entre Samuel Lafont et Damien Rieu, les deux experts de la communication du parti d'Éric Zemmour.

Ils ont failli en venir aux mains. Cette rivalité est guettée de longue date au sein des équipes de Reconquête!, le parti du candidat malheureux à la présidentielle, Éric Zemmour. Samuel Lafont, 34 ans, est l'un des tout premiers à avoir rejoint l'ancien essayiste, à l'été 2021. En charge de la communication numérique lors de la campagne, le jeune homme issu du parti Les Républicains, passé par les rangs de la Manif pour tous, a permis à son candidat de peser, voire de supplanter tous les autres prétendants, sur la toile et les réseaux sociaux. Au cœur de la campagne, un autre «geek» est venu lui prêter main-forte. Damien Rieu, 32 ans, transfuge venu du Rassemblement national, lui aussi connu pour son activisme numérique et son efficacité sur les réseaux sociaux. Finalement chargé, pendant la campagne, de la cellule «riposte» comme des visuels de campagne.

Si les deux hommes ont eu ces derniers mois leur couloir de nage propre, la proximité de leurs compétences a fait dire à Éric Zemmour, en marge d'un déplacement à Cannes, en janvier dernier : «On me dit qu'avoir Samuel Lafont et Damien Rieu ça doublonne. Pas du tout, c'est comme avoir Messi qui vient jouer aux côtés de Mbappé.» Mais sur la pelouse comme sur les réseaux, il ne peut y avoir qu'un ballon d'or. Et les équipes peinent parfois à composer avec les egos. D'autant plus lorsqu'elles s'apprêtent à écrémer leurs effectifs, fin de période électorale oblige. C'est en tout cas ce qu'ont pu constater la petite dizaine de salariés du parti Reconquête! encore présents au siège du mouvement, ce jour de début mai.

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Les décibels grimpent. À quelques centimètres de distance, les deux «nerds» s'aboient quelques politesses au visage. En cause, une mission donnée aux deux hommes, liée à la formation des candidats aux législatives. Mais dont l'un s'est saisi en excluant l'autre. «Votre affiche est dégueulasse !», attaque Samuel Lafont. «Ferme ta gueule», rétorque Damien Rieu. Qui embraye sur un terrain plus politique : «Tu as voulu parler 10 minutes au Trocadéro alors que ça ne servait à rien ! Tout ça pour ne même pas aller aux législatives !» Un temps annoncé candidat dans le Vaucluse, Samuel Lafont a finalement renoncé à se présenter. Damien Rieu est, lui, candidat dans la 4ème circonscription des Alpes-Maritimes, à Menton.

L'échauffourée convainc un salarié du siège d'appeler la proche conseillère d'Éric Zemmour et membre du bureau exécutif de Reconquête!, Sarah Knafo, alors en rendez-vous extérieur, pour venir calmer les esprits. Damien Rieu et Samuel Lafont auront chacun droit à une discussion entre quatre yeux avec un membre de la direction du mouvement sur le thème «plus jamais ça.» Contactés par Le Figaro, les deux intéressés balayent «un non-évènement». «Nous sommes deux caractères. Un peu les mêmes d'ailleurs. On a échangé des mots, voilà tout», assure Damien Rieu tout en assurant «démentir tous les propos qui lui seraient attribués.» «C'est un désaccord mineur. Quand j'ai quelque chose à dire, je le dis. Et j'ai la voix qui porte. Moi je trace ma route, je n'ai pas de commentaire à faire», conclut pour sa part Samuel Lafont.

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Reste qu'au-delà d'une simple «bataille d'ego», comme est qualifié l'accrochage dans les rangs du mouvement zemmouriste, se cache en arrière-plan la question plus prosaïque des ressources humaines à Reconquête!. Allant jusqu'à 400.000 euros par mois, au plus fort de la campagne présidentielle, soit une soixantaine de personnes, la masse salariale a été drastiquement diminuée dans l'optique des législatives. Alors que la plupart des contrats restant expirent à la fin du mois de juin, celle-ci devrait encore maigrir pour passer sous la barre des vingt salariés après les élections législatives. En fonction, notamment, des résultats obtenus qui s'annoncent modestes. Mais à partir desquels est calculée la dotation de l'État aux partis politiques. «Nous avons besoin de certaines personnes, de compétences spécifiques. Mais il n'est pas question d'emprunter pour payer des dépenses courantes, assure le directeur financier de Reconquête! au Figaro, Gilbert Payet. Notre objectif va effectivement être de limiter la masse salariale, de manière à privilégier désormais le travail de terrain avec les militants.» Difficile, après deux défaites consécutives, de ne pas trancher entre Messi et Mbappé.

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Élisabeth Borne première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche

PORTRAIT - Travailleuse mais discrète, de gauche mais capable de faire adopter des réformes chères à la droite, cette polytechnicienne de 61 ans sans ancrage politique est nommée à Matignon.

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Borne à Matignon: comment Macron a cédé aux pressions de son camp

RÉCIT - L’histoire secrète des 48 heures au terme desquelles Emmanuel Macron a renoncé à nommer l’ex-LR Catherine Vautrin.

L'Humanité

Une visite éclairante de la Cité des électriciens de Bruay-la-Buissière

Actu

Une ancienne cité minière du Pas-de-Calais, s’est refait une beauté pour raconter la vie de ses habitants. Un lieu du patrimoine vivant qui met en lumière une conception humaine de l’habitat ouvrier, à l’opposé des grands ensembles.

Lea Desportes

Pas de cliché sur les cités… minières. Tel semble être le credo de la Cité des électriciens. Construit entre 1856 et 1861 à côté de la fosse n° 1 qui se trouve en bas de la côte, le plus ancien coron subsistant du Pas-de- Calais a été réhabilité et ouvert au public en mai 2019.

Contrairement aux grands ensembles qui seront érigés à partir des années 1950, l’habitat ouvrier n’a ici rien d’écrasant. La configuration initiale de la cité, qui compte sept « barreaux », a été conservée. Le terme désigne un alignement de maisons mitoyennes et identiques. À l’exception d’une frise sous la toiture, les façades sont sans fioriture : l’encadrement des portes et des fenêtres est peint en blanc, les volets en vert. Leur style s’inspire des fermes des environs : en briques, de plain-pied, même si les combles servent de chambres, et une porte fermière en deux vantaux indépendants l’un de l’autre favorise la circulation de l’air. Car la propreté était importante.

150 m2 de jardin attribués à chaque foyer

Les rues sont d’ailleurs légèrement pentues, permettant à l’époque aux femmes de « faire le ruisseau » : tous les samedis, à la même heure, elles nettoient à grandes eaux leur bout de trottoir. Il faut que ça brille, le système paternaliste y veille. Pour leur hygiène morale, mieux vaut que les hommes soient au grand air plutôt qu’à l’estaminet. Une parcelle de champ et 150 m2 de jardin sont donc attribués à chaque foyer et leur entretien est obligatoire. On discute moins droits du travail quand, à la main, la fourche remplace le verre. Mais le jardinage est aussi source de fierté et de bien-être, et la cité actuelle cultive plusieurs jardins.

La « capitale polonaise »

Et puis, dehors, l’espace est moins restreint. La quarantaine de petites maisons (de 30 à 44 m2) abrite en effet des familles nombreuses (huit enfants en moyenne), auxquelles il faut souvent ajouter les grands-parents et les « pensionnaires », les hommes célibataires. Dans l’entre-deux-guerres, les rues sont baptisées de noms de savants, Ampère, Volta ou encore Edison. Pour les gens du coin, la cité devient celle « des électriciens ». À la même période, les compagnies font venir de la main-d’œuvre étrangère, en masse. Bruay devient Czestochowa, la « capitale polonaise ». Cohabitent donc ici plusieurs nationalités mais aussi de multiples métiers, des lampistes aux jardiniers, en passant par les infirmières.

Chaque maison possède une cave où sont stockés les denrées alimentaires et le charbon auquel tous les travailleurs de la mine ont droit. Un acquis du statut du mineur obtenu à la Libération en échange de l’exceptionnelle mobilisation des « soldats de l’abîme » lors de la « bataille du charbon » qui doit permettre de relever la France. Le logement à vie figure aussi parmi les avantages.

Le passé rencontre l’avenir

Lorsque les travaux démarrent en 2013, le lieu est en partie laissé à l’abandon mais quelques familles y vivent encore. Dix logements sociaux ont été préservés aujourd’hui. Outre la fonction mémorielle, de nouveaux usages ont été créés. Certains des « carins », les dépendances qui servaient de buanderie mais aussi de poulailler et de clapier, ont été transformés en résidences d’artistes et en logements insolites qui rencontrent un vif succès.

Un bâtiment contemporain pensé par l’architecte Philippe Prost symbolise parfaitement cette volonté de raconter le passé tout en incarnant l’avenir du territoire. Ses tuiles émaillées en rouge rubis font bien sûr écho à la teinte rouge cerise du badigeon d’origine des briques qui a été retrouvé. Il propose un parcours à travers le paysage du bassin minier, depuis les origines de la révolution industrielle jusqu’à l’arrêt de la dernière fosse. Celle de Bruay ferme en 1979.

Un enduit couleur lazurite

Un ancien barreau donne, lui, un aperçu des intérieurs, sans reconstitution ni mise en scène. Un « écorché » met à nu l’évolution des matériaux utilisés du sol au plafond. Depuis les années 1920, le papier peint a traversé les époques mais les motifs ont évolué, des fleurs à Mickey Mouse. Avant cette date, les murs sont recouverts d’un enduit à la chaux couleur lazurite, un bleu azur qui détonne au pays noir. La Cité des électriciens réussit parfaitement à mettre en lumière la beauté du patrimoine industriel. Une mission qui n’a rien de mineur.

Trois escales pour découvrir le pays minier

  • La Cité des électriciens

Rue Franklin, 62700 Bruay-la-Buissière.

  • La piscine Art déco Roger-Salengro

716, rue Augustin-Caron, 62700 Bruay-la-Buissière. Inaugurée en 1936 sous le Front populaire, cette magnifique piscine découverte est l’unique en France de ce genre encore ouverte à la baignade. Elle se transforme l’hiver en bassin nordique.

  •  Les « terrils du pays à part »

Lorsqu’on visite la cité, on aperçoit en toile de fond les terrils jumeaux d’Haillicourt. 389 marches ont été aménagées pour permettre d’accéder au sommet et à la vue imprenable sur les paysages de l’Artois et la chaîne des terrils.

Découverte
L'Humanité

À nous les jambes légères !

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Gonflements, sensations de lourdeur, voire douleurs : autant de soucis pour les jambes qui reviennent lorsque les températures grimpent. Il existe de nombreuses pistes permettant de soulager ces inconforts. Suivez le guide.

Marie Mersier

Si les jambes lourdes sont rarement le signe de gros soucis de santé (en cas de doute, n’hésitez pas à consulter, car cela peut être synonyme de troubles veineux, rénaux ou cardiaques), elles dénotent tout de même un dysfonctionnement qu’il convient d’apaiser afin de retrouver plus de légèreté. Mais pourquoi a-t-on les jambes lourdes ? Et pourquoi est-ce une problématique essentiellement féminine ? Ce désagrément provient la plupart du temps d’un couac dans la circulation du sang : les veines des jambes ne renvoient plus efficacementce dernier vers le cœur. Le sang ainsi que la lymphe stagnent dans le bas des jambes, et hop ! ça gonfle. Les variations hormonales féminines fragilisant les parois veineuses, nous avons la réponse à notre deuxième question. De multiples facteurs peuvent être des amplificateurs de « jambes lourdes » : l’hérédité, le fait de piétiner, la chaleur, les jours précédant les règles, la grossesse…

Face à la gêne occasionnée, il est préférable de ne pas rester les bras croisés et de tester une ou plusieurs solutions. Certaines fonctionnent plutôt à court terme, d’autres sur le long cours, et parfois il faudra les combiner. L’astuce la plus connue (hormis les bas de contention, bien entendu), mais qui a le mérite de faire beaucoup de bien : le jet d’eau froide à la fin de la douche, qui, à l’inverse de l’eau chaude, activera la circulation en resserrant les vaisseaux. Pour favoriser le retour veineux des jambes vers le cœur lors de votre sommeil, vous pouvez notamment dormir avec les pieds surélevés par des coussins, ou positionner des cales de 10 à 15 cm sous les pieds du lit.

Vos mains sauront également être de précieuses alliées ! Comment ? Grâce aux massages ou au drainage lymphatique. En effet, il existe dans le commerce des gels très pratiques qui procurent une sensation de fraîcheur immédiate. Davantage de bien-être et de confort qu’un massage des jambes, depuis les chevilles vers le haut de la cuisse, optimisera considérablement.

Par ailleurs, en mélangeant 30 g de gel d’aloe vera bio, 10 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée et 5 gouttes d’huile essentielle de cyprès, vous pourrez préparer un soin maison afin de masser vos jambes comme indiqué précédemment (en cas de grossesse, demandez l’avis à un pharmacien avant d’utiliser des huiles essentielles).

Argile verte et fruits rouges

Quant au drainage lymphatique, on peut bien sûr l’effectuer en cabinet avec des spécialistes. Mais vous avez la possibilité d’activer quotidiennement votre circulation sanguine et lymphatique grâce au brossage à sec du corps. Pour réaliser ce geste de beauté ancestral qui agit sur la circulation, le système immunitaire et exfolie la peau, il suffit de s’offrir une brosse de massage, puis de pratiquer avant la douche sur peau sèche des mouvements allant toujours vers le haut (soit dans le sens de l’évacuation vers les ganglions lymphatiques, situés entre autres à l’aine, aux aisselles et vers le cou). D’autre part, des compresses d’argile verte (avec le dosage suivant : 3 cuillères à soupe d’argile verte + 50 cl d’eau tiède) appliquées sur les chevilles et les mollets soulageront nettement les sensations désagréables.

Ce type de problématique nécessite un soutien corporel de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Alors, dans l’assiette, on fait le plein de baies et de fruits rouges. Riches en flavonoïdes, ils renforcent les vaisseaux sanguins et favorisent la circulation. Enfin, en phytothérapie, on teste le marronnier d’Inde, ainsi que la vigne rouge.

Bien-être
L'Humanité

Bricolage. Des solutions pour réhabiliter une table en bois

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Toute branlante, piquée de trous de vers, disjointe, vermoulue par endroits, cette table en bois vous a pourtant tapé dans l’œil. Une seule chose à faire : la restaurer. Nos conseils pour lui redonner un peu d’allure.

Marcel Guedj

Quel aspect va-t-on donner à cette table que l’on vient de récupérer ? Cire, vernis, peinture, huile ?

La finition. Ce n’est pas seulement affaire de goût ou de décoration. Elle doit résister aux contraintes à venir, que la table serve aux repas ou de plan de travail dans la cuisine, de bureau, de table basse, etc. Pour une table de cuisine, un vernis ou une huile adaptés sont préférables parce qu’ils protègent de l’humidité, des projections et des taches, les surfaces ainsi traitées restant faciles à entretenir.

Côté décoration. Le vernis et l’huile conservent les veines apparentes du bois. Pour relooker une table, et si l’on ne tient pas à conserver l’aspect bois brut, la peinture (spéciale bois) est conseillée.

Côté pratique. Il est possible d’appliquer un vernis par-dessus la peinture, ce qui permet d’utiliser la table comme dans l’exemple précédent. Un dernier conseil : évitez la cire, qu’il vaut mieux réserver aux meubles qui ne risquent pas grand-chose.

Conclusion. Les interventions de restauration diffèrent selon l’état du meuble et la finition souhaitée : retirer la cire ou le vernis pour retrouver le bois brut (que l’on pourra teinter avant de vernir à nouveau) ; décaper la peinture, ou seulement la poncer (si elle est en bon état) avant de repeindre par-dessus ; effectuer les réparations (pâte à bois, durcisseur…), traiter contre les vers (capricornes, lyctus, vrillettes) par injection et badigeonnage, poncer, dépoussiérer enfin avant de donner à la table l’aspect rêvé. Ne pas brûler les étapes, le résultat en serait compromis.

MatérielGants - Masque à poussière - Lunettes de protection - Ponceuse triangulaire ou papier de verre et cale à poncer - Chiffons- Pinceaux - Produits de décapage, de traitement et de réparation, selon l’état de la table et la finition souhaitée

Les étapes incontournables

  1. Décaper avec un décireur, un décapant gel (si la table est vernie) ou un décapant peinture.
  2. Poncer dans le sens du fil du bois avec du papier abrasif d’abord à grains moyens puis à grains fins.
  3. Dépoussiérer au fur et à mesure.
  4. Traiter contre les insectes xylophages, s’il y a lieu : des petits trous et de la fine sciure aux pieds de la table signalent la présence d’insectes dont les larves se nourrissent de la cellulose du bois.
  5. Renforcer des parties vermoulues avec un durcisseur.
  6. Reconstituer les parties manquantes avec de la pâte à bois, du mastic spécial ou un reboucheur selon leur importance.

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Bricolage
Le Figaro

«Avec Élisabeth Borne à Matignon, Emmanuel Macron opte pour le ni droite, ni droite»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Maxime Tandonnet, la nomination d'une première ministre longtemps proche du Parti socialiste montre la volonté d'Emmanuel Macron d'ancrer son second mandat à gauche. Le président ouvre ainsi de nouvelles perspectives à la droite, estime-t-il.

Fin observateur de la vie politique française et contributeur régulier du FigaroVox, Maxime Tandonnet a notamment publié André Tardieu. L'incompris (Perrin, 2019) et Georges Bidault: de la Résistance à l'Algérie française (Perrin, 2022).

La nomination d'Élisabeth Borne à Matignon rappelle à nombre de commentateurs de la vie politique française celle d'Édith Cresson, première femme Premier ministre en 1991. Or, les circonstances sont radicalement différentes. La nomination d'Édith Cresson, une personnalité politique de premier plan, très proche du président Mitterrand, fut saluée comme un véritable événement. «La dame de France» saluait la presse nationale dithyrambique qui la comparaît parfois à une nouvelle «Jeanne d'Arc» tandis qu'un journal britannique la qualifiait «d'Edith the first».

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Cette euphorie fut suivie, peu de temps après, par un véritable lynchage, sans précédent historique envers un chef de gouvernement. La droite a commencé de la surnommer «la Pompadour», ses concurrents de gauche la méprisaient et la dénigraient ouvertement en la traitant d'idiote. Le Bébête Show émission satirique qui précédait le 20h de TF1, la ridiculisait chaque soir avec des accents de pure misogynie sous les traits «d'Amabote», la panthère lascive et obséquieuse. De fait, Édith Cresson, réputée pour son franc-parler explosif – à l'origine de graves polémiques sur les «Anglais» ou sur les Japonais – incarnait une image volontariste de la politique, hostile par exemple au projet socialiste des 35 heures ou encore inflexible sur la lutte contre l'immigration illégale ce qui lui valut l'ire des associations antiracistes.

Nonobstant de nombreux commentaires, l'accession d'Élisabeth Borne ne donne aucunement lieu à une flambée de sexisme haineux comparable à celle qu'avait connue Édith Cresson. Les temps ont changé (à cet égard heureusement). La composition mixte des gouvernements, depuis vingt ans, a banalisé l'accession de femmes aux postes les plus stratégiques, notamment l'Intérieur, la Justice, le Quai d'Orsay ou la Défense. Un grand parti politique, les Républicains, a désigné en décembre dernier une femme comme sa candidate aux présidentielles, avec – à l'époque – des chances présumées sérieuses d'accéder à l'Élysée.

L'accession à Matignon d'une Première ministre longtemps proche du Parti socialiste rompt avec cet équilibre souvent caricaturé par la formule « en même temps »

Mais surtout, la personnalité de Mme Borne est aux antipodes de celle d'Édith Cresson. Celle-ci était réputée pour son tempérament batailleur, frondeur et incontrôlable. Celle-là donne (a priori) une image de technicienne, femme de dossier, plutôt discrète et disciplinée.

Ainsi, alors que la nomination d'Édith Cresson fut à la source d'un indescriptible chaos politique, débouchant sur son éviction neuf mois plus tard et une chute fatale de François Mitterrand dans l'impopularité qui préparait le retour de la droite quelques mois plus tard (gouvernement Balladur en 1993), rien ne laisse aujourd'hui présager un scénario aussi explosif qui serait directement lié, comme en 1991, à la personnalité de la nouvelle cheffe de gouvernement.

Pourtant, cette nomination peut-être, sous un autre angle, lourde de conséquences pour la politique française. À l'issue de sa réélection, le chef de l'État a annoncé «Un nouveau mandat». Cette nomination de Mme Borne à Matignon modifie en effet sensiblement la donne politique de la présidence d'Emmanuel Macron. En effet, elle revient de fait à nier sa dimension «ni de droite ni de gauche».

On s'en souvient. À l'issue de l'élection présidentielle de 2017, la désignation d'Édouard Philippe (membre de LR) fut considérée comme emblématique du dépassement du clivage droite-gauche. Le président de la République prit grand soin, en 2020, de lui donner un successeur du même bord avec Jean Castex. La désignation d'un Premier ministre issu de ladite droite, par compensation d'un président de la République venu du Parti socialiste, fut ainsi un marqueur essentiel du premier mandat d'Emmanuel Macron. Un signal fort était lancé en direction de l'opinion de droite appelée à se rallier à sa présidence: avec un certain succès.

Cette volte-face pourrait, sous certaines conditions, entrouvrir des perspectives nouvelles pour la droite de gouvernement.

L'accession à Matignon d'une Première ministre, longtemps proche du Parti socialiste, rompt avec cet équilibre souvent caricaturé par la formule «en même temps». Certes, des ministres étiquetés à droite obtiendront d'importants portefeuilles (à l'image de «l'ouverture» sarkozyste de 2007), mais la logique du tandem transclivage droite gauche à la tête de l'État, à la portée symbolique évidente, est désormais abandonnée. La raison la plus vraisemblable de ce tournant est qu'Emmanuel Macron, qui ne pourra briguer un troisième mandat, n'a plus autant besoin de séduire une partie de l'électorat de droite pour préparer son avenir.

Cette volte-face pourrait, sous certaines conditions, entrouvrir des perspectives nouvelles pour la droite de gouvernement. Une partie de l'électorat conservateur ayant voté Emmanuel Macron en 2022 par réflexe légitimiste et quête d'un protecteur, dans le contexte tourmenté de deux années de Covid et de la guerre en Ukraine, pariant sur une reconversion à droite de l'occupant de l'Élysée, ne manquera pas d'être ébranlé par cette nomination. Un tel revirement n'était pas prévu ni annoncé avant l'élection présidentielle.

Après cinq années de «ni de droite ni de gauche», l'arrivée de Mme Borne à Matignon opère une clarification qui va dans le sens des thèmes mis en avant par le pouvoir macronien, en particulier le «défi climatique» plutôt que les questions régaliennes de la sécurité ou de l'immigration ou encore des équilibres financiers. L'image réformiste de la première ministre sur le plan social (statuts des cheminots, assurance chômage), la situe dans la continuité d'une gauche dite «moderne» ou «libérale» conforme aux lois El Khomri sous la présidence Hollande, mais n'enlève rien à son emblématique étiquette de personnalité venue, comme le président Macron, du Parti socialiste. La droite dispose donc d'une fenêtre, certes étroite, pour revenir au premier plan, à la faveur de cette amorce d'un retour du clivage droite-gauche.

L'arrivée de Mme Borne à Matignon opère une clarification qui va dans le sens des thèmes mis en avant par le pouvoir macronien, en particulier le « défi climatique » plutôt que les questions régaliennes de la sécurité ou de l'immigration.

La France se dirige sans doute vers une crise financière, économique, sociale et politique d'une extrême violence. La droite de gouvernement sera-t-elle au rendez-vous pour prendre la relève en temps voulu?

De fait, elle ne se relèvera qu'au prix d'une profonde révolution intellectuelle. Les guerres des chefs du passé, les scandales comme les trahisons récentes, ont gravement terni son image. La priorité absolue pour elle est de regagner la confiance populaire, par une attitude qui combine l'esprit d'unité, le désintéressement personnel, l'attachement au bien public et à l'intérêt général, au discours de vérité – contre les démagogies –, à la réhabilitation de la démocratie sous toutes ses formes (parlementaire, référendaire, de proximité) et au respect intangible du peuple souverain – par contraste avec la logique de mépris qui caractérise les élites dirigeantes actuelles. Elle devra convaincre de sa détermination à replacer la politique au service de la nation. À court terme, il en va de ses résultats aux législatives et à plus long terme, de la préparation de l'échéance lointaine de 2027. Nous aurons soit le retour d'une droite réconciliée avec le pays, soit le naufrage de la France dans un chaos absolu.

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Éric Naulleau: «Je ne me reconnais dans aucune des nuances de rouge actuellement disponibles»

GRAND ENTRETIEN - Dans un nouvel essai intitulé «La Gauche réfractaire», coécrit sous forme d’échange épistolaire avec le philosophe Michel Onfray, le journaliste et essayiste peint un tableau sans concession de la gauche contemporaine. S’il continue à se définir comme étant de gauche, Éric Naulleau n’en dénonce pas moins la dérive «sectaire»,«communautariste» et «islamo-gauchiste» de Jean-Luc Mélenchon et de ses alliés.

Benjamin Morel: «Élisabeth Borne est un choix par défaut»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour le maître de conférences en droit public, Emmanuel Macron n'a pas l'intention laisser la nouvelle locataire de Matignon arbitrer les grandes lignes de la réforme des retraites ou la gestion de la crise économique.

Goldnadel: «L'affaire Taha Bouhafs ou le signe que l'extrême gauche moralisatrice n'est qu'une farce»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Le journaliste militant Taha Bouhafs a retiré sa candidature aux législatives après des accusations de violences sexuelles. Pour l'avocat, le parti de Jean-Luc Mélenchon aurait dû porter cette affaire devant les tribunaux et non se contenter d'une enquête interne.

L'Humanité

Recettes. Le citron, l’agrume à tout faire

Actu

On lui prête des vertus extraordinaires et pour cause, sous sa peau jaune ou verte, le citron est un véritable concentré de vitamines et de minéraux. Il requiert pourtant de prendre quelques précautions avant d’être consommé sans aucun risque.

André Goulven

Le zeste, le ziste (la partie blanche entre l’écorce et la pulpe) ou la pulpe… tout est bon dans le citron. Ou presque. Depuis sa lointaine origine indienne, le meilleur allié du poisson et des tartelettes meringuées s’est imposé au fil des siècles comme un élément incontournable de notre gastronomie. D’abord utilisé comme un médicament, l’agrume cultivé sur les cinq continents a même gardé la réputation d’un remède naturel contre de nombreux maux, des problèmes digestifs au scorbut. Si certaines vertus qu’on lui prête relèvent plus de la légende que de la véracité scientifique, il n’en reste pas moins un bon antioxydant pour complémenter un mode de vie sain. Mais, s’il brille autant de nos jours, c’est surtout par la palette de recettes qu’il sublime.

Gare aux excès

La plupart des citrons que l’on retrouve dans nos assiettes viennent d’Espagne, premier exportateur européen avec plus de 60 % de la production totale du Vieux Continent. Les Français en consomment environ 2 kilos par personne et par an, dont 80 % arrivent depuis l’autre côté des Pyrénées. Comme pour les autres fruits, il existe une multitude de variétés de citron. Toutes se différencient par leur goût et leur forme, mais restent relativement équilibrées dans leur apport en nutriments. On y trouve pêle-mêle du magnésium, du soufre, du potassium, du phosphore, du fer, de l’acide citrique, du fluor et des vitamines C, B et E. Une belle carte de visite qui ne doit pas non plus masquer les quelques dangers d’une consommation excessive du produit.

L’agrume peut, par exemple, provoquer des brûlures au système digestif et est déconseillé aux personnes souffrant d’ulcères à l’estomac. Son fameux effet blanchissant sur les dents est lui aussi à utiliser avec modération, car l’acidité peut attaquer l’émail et favoriser la prolifération de bactéries responsables des caries. Avec peu de pépins et une acidité relativement faible, le plus classique dans nos contrées est le citron Verna. Mais la France peut se targuer d’abriter les cultures du citron de Menton, qui bénéficie d’une Indication géographique protégée depuis 2015.

Côté cuisine, le choix du citron se fait selon l’usage et ne nécessite pas de connaître toutes les variétés sur le bout des doigts. Pour un simple jus, acheter un citron lourd, c’est s’assurer que le fruit est riche en pulpe. À ce jeu, les citrons verts, plus petits et plus acides que les jaunes, sont d’ailleurs les champions. Si l’on envisage une recette nécessitant un zeste, ou un ziste, un citron plus léger et parfumé est recommandé. En tant que fruit complet, le citron peut avoir plusieurs usages, les épluchures, par exemple, se font sécher et réduire en poudre pour de futures recettes. Enfin, pour profiter au maximum des bienfaits du citron, acheter des agrumes issus de l’agriculture biologique est une obligation. Malgré leur peau épaisse, les nombreux produits chimiques qu’ils absorbent dans les cultures industrielles rendent le produit théoriquement plus nocif que bénéfique pour la santé.

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Le citron farci

Ingrédients pour 4 personnes : 4 beaux citrons jaunes, 15 olives noires, 1 boîte de 280 g de thon au naturel, 5 œufs durs, persil, mayonnaise, gousse d’ail.

  1. Couper le haut du citron, puis vider la pulpe en prenant garde à ne pas trouer l’écorce..
  2. Mélanger 1 cuillère a soupe de pulpe avec le thon égoutté, les olives dénoyautées et hachées, le jaune émietté des œufs durs, puis l’ail et le persil hachés.
  3. Lier le tout avec 4 belles cuillères à soupe de mayonnaise maison  – pour obtenir une mayonnaise allégée, il est possible de réduire l’huile (environ 10 cl pour 4 personnes) et d’ajouter du fromage blanc 0 % (30 grammes).
  4. Ajouter le sel et le poivre à votre convenance.
  5. Mettre la farce dans l’écorce des citrons.
  6. Servir accompagné d’une salade fraîche et de quelques crevettes.

Sans se presser. Facile et diététiqueCuisiner comme un chef au quotidien. En s’imposant les contraintes de 30 minutes de préparation, 10 ingrédients au maximum, peu d’ustensiles et une valorisation des ressources issues du placard, le médiatique chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi propose un livre de recettes, d’inspiration méditerranéenne, « simples » et délicieuses, à la portée de tous. « Simple », de Yotam Ottolenghi, éd. Hachette Cuisine, 35 euros.

Recettes. Les 100 faces du citronL’agrume passe-partout décliné en 100 recettes. Dans son livre, la blogueuse responsable des « Gourmandises d’Isa » propose de nombreuses recettes autour du citron. Du sucré au salé, elle brosse un large spectre de l’utilisation du fruit dans la cuisine du monde, du lemon curd jusqu’aux tajines, en passant par le limoncello et la blanquette de sole citronnée. Un incontournable pour tout connaître de ce produit si particulier. « Citron », d’Isabelle Lambert, éd. Modus Vivendi, 24,95 euros.

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Bon et sainfruitscitron
Le Figaro

Salaire, voiture... Les avantages que conservent les anciens ministres et ceux qu'ils perdent

Julien Da Sois

S'ils peuvent conserver une rémunération pendant quelques mois après leur départ du gouvernement, ils perdent quasiment tous leurs avantages matériels. Seul le premier ministre est mieux loti.

Depuis sa nomination à Matignon lundi, Élisabeth Borne s'attelle, avec Emmanuel Macron, à la formation d'un nouveau gouvernement. Sur les 40 ministres et secrétaires d'État de Jean Castex, une bonne partie devrait faire ses valises. Pour les partants, la plupart des avantages dont ils bénéficiaient en tant que ministres vont prendre fin. Seul l'ancien premier ministre Jean Castex bénéficie d'un statut plus avantageux.

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Une rémunération pendant trois mois...

Contrairement à une croyance répandue, les anciens ministres et secrétaires d'État ne touchent pas un salaire à vie. En revanche, ils peuvent percevoir pendant trois mois - contre six mois avant la loi sur la transparence de la vie publique de 2013 - une indemnité, équivalente au traitement qu'ils recevaient au gouvernement. Soit 9940 euros bruts par mois pour un ministre, 9443 euros pour un secrétaire d'État et 14.910 euros pour un premier ministre. Des montants qui étaient supérieurs avant que François Hollande ne prenne un décret au début de son quinquennat en 2012 pour les couper de 30%.

Mais deux limitations encadrent cette rémunération. Elle n'est versée que si le ministre ne reprend pas une activité rémunérée. Et il en est privé également s'il omet de déclarer tout ou partie de son patrimoine ou de ses intérêts à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

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...mais quasiment plus aucun avantage matériel

À leur sortie du gouvernement, les ministres et secrétaires d'État doivent par contre faire une croix sur les avantages matériels dont ils jouissaient lorsqu'ils appartenaient encore à l'exécutif. Finis donc le logement de fonction, l'accès gratuit aux transports ferroviaires en première classe et la mise à disposition d'un véhicule avec chauffeur.

Seuls les ex-ministres régaliens (Intérieur, Affaires étrangères, Justice, Défense) peuvent se voir accorder par la Place Beauvau, au cas par cas, une protection policière pour des raisons de sécurité. L'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira a par exemple conservé des officiers de sécurité plusieurs semaines après son départ de la Place Vendôme, en 2016.

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Le statut particulier du premier ministre

Si les anciens locataires de Matignon ont droit eux aussi à une rémunération pendant trois mois, ils conservent, à la différence de leurs anciens camarades, d'autres avantages. Par exemple, Jean Castex pourra toujours bénéficier, à vie, d'un véhicule de fonction avec chauffeur - avec prise en charge par l'État des frais afférents -, ainsi que d'un secrétaire particulier pendant dix ans et jusqu'à l'âge de 67 ans au plus tard.

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Avant un décret paru en 2019, ces moyens octroyés aux ex-premiers ministres étaient tous sans limite de durée. À noter toutefois que n'en bénéficient pas les anciens chefs de gouvernement qui disposent déjà d'un secrétariat ou d'une voiture de fonction «pour l'exercice d'un mandat parlementaire, d'un mandat d'élu local ou d'une fonction publique», précise le décret.

Les ex-premiers ministres peuvent enfin bénéficier à tout moment d'une protection policière s'ils le désirent, assurée par le service de la protection (SDLP) de la police nationale.

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Salaires, retraite : huit syndicats d'agents publics interpellent Élisabeth Borne

Ils appellent la nouvelle première ministre à augmenter les salaires et à renoncer au recul de l'âge légal de départ à la retraite.

Un SMS pour renouveler votre carte vitale ? Il s'agit d'une arnaque

Le fraudeur souhaite en fait récupérer vos données personnelles pour vous soutirer de l'argent.

Des passagers bloqués pendant près de deux heures dans un métro parisien

La RATP a évoqué une «panne», nécessitant la venue d'un autre train afin de «remorquer la rame défectueuse» vers les services techniques.

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L'Humanité

Risques de la grossesse, comment s’en prémunir

Actu

Aussi belle que chargée d’appréhensions, la grossesse constitue un moment de vulnérabilités sur le plan immunitaire et toxicologique. Un suivi s’impose durant la gestation et en amont pour éviter les complications.

Théo Gobbi

Tout le monde s’accorde à le dire : avoir un bébé est une aventure en soi. Qu’il s’agisse de la première fois ou non, la grossesse est une expérience singulière. Il arrive malheureusement que des facteurs viennent compliquer le processus : risques de malformations pour l’enfant, fausse couche, accouchement prématuré ou encore grossesse extra-utérine, qui peut provoquer des hémorragies parfois fatales. Il est donc fondamental, pour sa santé et celle du futur nourrisson, d’être suivie tout au long des neuf mois et d’adopter un mode de vie des plus sains. « Les principaux facteurs de risques sont l’hypertension artérielle et le diabète. On pourrait croire que la mère est déjà sujette à ces pathologies avant d’être enceinte, mais pas forcément, car on parle de diabète gestationnel, qui survient après trois mois de grossesse. Ensuite, on parle d’hypertension gravidique qui survient aussi en cours de grossesse. Tout cela nécessite un suivi assidu et une prise en charge », explique Hélène Bourgain, gynécologue. Des paramètres d’autant plus dangereux qu’ils ne présentent pas toujours de signes avant-coureurs. Au même titre, des infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia et la syphilis présentent un haut risque de transmission de la mère à l’enfant. Sans oublier la toxoplasmose, une maladie parasitaire très dangereuse pour le bébé. Pour l’éviter, il est recommandé de manger des viandes bien cuites, de laver les fruits et légumes, et d’éviter le contact avec les chats.

Rubéole et toxoplasmose

Parallèlement aux risques « physiologiques », il y a les problèmes « physiques », comme l’ouverture prématurée du col de l’utérus. On parle alors de béance du col, un risque de prématurité. « Pour l’éviter, soit on met l’utérus au repos, en recommandant à la patiente de s’allonger au maximum, soit on effectue un cerclage, technique qui consiste à attacher le col de manière à ce qu’il ne puisse pas s’ouvrir. On retire le cerclage juste avant le terme », poursuit la spécialiste. En dehors de ces facteurs « incontrôlables », sur lesquels il est possible d’agir médicalement, il y a ceux qui dépendent de l’attitude de la femme enceinte pendant sa grossesse. « Il faut évidemment ne pas fumer, ni boire une goutte d’alcool. Faire de l’exercice de manière modérée, comme la natation ou la marche, mais éviter les pratiques qui engendrent les contractions comme la voiture. Enfin, il y a l’âge qui peut augmenter le risque de fausse couche et de malformations », souligne Hélène Bourgain.

Côté alimentation, veiller, malgré les envies, à ce qu’elle soit équilibrée, car la prise de poids accentue fortement le risque d’hypertension artérielle et de diabète. Pour éviter tous ces potentiels tracas, des examens sont fortement recommandés en vue d’une grossesse : « On contrôle si la personne est immunisée contre la rubéole et la toxoplasmose. On vérifie aussi si le groupe sanguin a des immunisations rhésus. Plus tard, on peut faire une échographie pour s’assurer que l’utérus est bien formé et qu’il n’y aura pas de risques à ce niveau-là. »

Santé
L'Humanité

Les entreprises commencent à se soucier de l’endométriose

Actu

Touchant près d’une femme sur dix, cette maladie gynécologique longtemps ignorée peut avoir de lourdes conséquences sur la vie professionnelle. Des entreprises réfléchissent désormais à la manière de mieux accompagner leurs salariées qui en souffrent.

Mélanie Mermoz

« Ça bouge enfin au niveau des entreprises ! » se félicite Yasmine Candau, présidente d’EndoFrance, association nationale de lutte contre l’endométriose. « Nous intervenons de plus en plus souvent à la demande de services des ressources humaines pour réaliser des sensibilisations à destination des managers, mais aussi de l’ensemble des salariés. Nous sommes ainsi intervenues chez Promod, Valeo… ».

Longtemps méconnue, l’endométriose touche une femme sur dix, elle est liée à la prolifération de cellules de l’endomètre – la paroi de l’utérus – dans d’autres parties du corps. Elles peuvent se fixer sur les ovaires, mais aussi l’intestin, la vessie, voire les poumons…

L’endométriose, «une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Si son symptôme le plus connu est la survenue de très fortes douleurs au moment des règles, elle ne saurait se résumer à cela. De nombreuses femmes sont confrontées à des douleurs quasi quotidiennes, une fatigue intense…

65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle.

En novembre 2020, EndoFrance a publié un livre blanc « Endométriose et emploi » en partenariat avec l’organisme de prévoyance Kerialis. 65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle et plus d’un tiers considère qu’elle pourrait avoir des conséquences sur leur carrière.

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

L’impact de l’endométriose sur la vie professionnelle des femmes qui en souffrent commence enfin à sortir de l’angle mort. La stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, présentée par le gouvernement en février 2022, prévoit notamment une meilleure formation des médecins du travail. « Le médecin du travail est un allié, mais trop souvent les salariées n’osent pas aller le voir », regrette Yasmine Candau. Informé des difficultés rencontrées par les femmes, il peut pourtant proposer des aménagements de poste (télétravail certains jours, réduction de la station debout, chaise plus adaptée..).

Si l’endométriose n’est pas reconnue comme une affection longue durée, ses symptômes peuvent donner lieu à une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), l’employeur est alors tenu de réaliser les aménagements de poste nécessaires.

Développement du « congé menstruel »

Début 2021, la Scop la Collective est la première entreprise française à avoir mis en place un « congé menstruel », une journée de congé rémunéré que les femmes peuvent poser sans avoir besoin de certificat médical. Un quart des femmes ayant répondu à l’enquête d’Alice Romerio (1) avait posé au moins cinq jours de RTT dans les douze mois précédents en anticipant des douleurs éventuelles.

Endométriose. Tout ce que permet l'infinie bienveillance de Lamia Jarboui

Après avoir organisé une série de sensibilisations à distance entre des bénévoles d’EndoFrance et des salariées de l’ensemble de ses magasins, la chaîne de cosmétiques Kiko Milano réfléchit à la mise en place de jours autorisés d’absence. « Nous nous penchons aussi sur l’organisation du travail et notamment la réception des produits. Le port de charges lourdes est particulièrement pénible pour les femmes qui souffrent d’endométriose », explique Benjamin Bagnis, référent handicap de Kiko Milano France. Une amélioration qui profitera à l’ensemble des salariées.

Emploiendométriose
Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Bordeaux : les urgences du CHU vont réguler les patients, faute de personnel suffisant

Jeanne Paturaud

Avec 40% de ses urgentistes en moins, le CHU de Bordeaux est contraint d'effectuer une sélection des patients avant de les prendre en charge. Une situation déplorée par les syndicats.

Les urgences du CHU Pellegrin, à Bordeaux, voient leur organisation bouleversée. Pour faire face à la tension observée dans le service de 17 à 6 heures du matin, le service a commencé à «réguler» les patients qui se présenteront pour être pris en charge, a annoncé l'ARS mardi dans un communiqué.

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Car le service fonctionne actuellement avec 40% d'urgentistes en moins. Arrêts maladie, départs... La situation, aggravée par le Covid, rend l'accueil des patients de plus en plus compliqué. «La semaine dernière, le temps d'attente était de 12 heures pour être pris en charge aux urgences», raconte Nathalie, aide soignante au CHU de Bordeaux.

Une solution pansement

Pour répondre à cette situation, l'ARS souhaite réguler, «pour une période déterminée», le flux de patients adultes qui entreront aux urgences. Ainsi, elle recommande vivement aux patients d'appeler directement le Samu s'ils souhaitent être pris en charge par les urgences. Car l'entrée sans cette démarche préalable sera plus compliquée.

«De 17 heures à 22 heures, deux membres du personnel de la protection civile seront chargés d'orienter les patients à l'entrée du CHU», explique Gilbert Mouden, délégué syndical Sud Santé. «À partir de 22 heures et jusqu'à 6 heures, pour ceux qui ne sont pas passés par le Samu, l'accueil sera fermé et les patients devront sonner à un interphone pour être orientés», poursuit l'infirmier anesthésiste qui y voit une forme de «tri».

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Une solution «pansement» qui ne satisfait pas Farid Azzoug non plus. «Ceux qui seront refusés aux urgences seront réorientés vers d'autres hôpitaux comme Saint André, mais c'est une structure beaucoup plus petite et sans spécialiste comme les nôtres en neurologie, orthopédie...», informe le secrétaire adjoint de la CGT au CHU Pellegrin. L'autre hôpital vers lequel les patients pourraient être redirigés est Bordeaux Nord, une clinique privée où pourront être facturés des dépassements d'honoraires.

«On était l'exemple»

Nathalie, elle, s'inquiète de cette situation alors que les températures augmentent et que d'autres urgences s'arrêtent de fonctionner. «Certains services d'urgence ont fermé autour de nous», explique-t-elle. À Libourne par exemple, l'aide soignante craint de voir les urgences de Sainte-Foy-la-Grande fermées tout l'été : «Où vont aller ces gens ? Demain, s’il y a une canicule, qu'est-ce qu'on fait ? On les laisse devant l'interphone ?».

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Pour les syndicats, le combat remonte au-delà. «Cela fait plusieurs mois que les organisations, les urgentistes, le personnel soignant alerte sur la tension dans ce service», explique Farid Azzoug. L'été dernier, l'établissement avait déjà passé une première alerte : la direction les informait que les urgences de nuit fonctionnaient à flux très tendu. «Il était certain qu'on se retrouverait dans cette situation», regrette Nathalie, avant de conclure tristement : «On était les meilleures urgences de France, on était l'exemple, on est devenu tout l'inverse».

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Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne

Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

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Le Figaro

Cryptomonnaies : comment des Français financent des réseaux terroristes et criminels

Claudia Cohen

ENQUÊTE - Financement du terrorisme, trafic de matières premières et de drogues, les bitcoins et l'Ether sont désormais manipulés par de grands criminels français pour blanchir de l'argent.

En ce petit matin du lundi 11 avril 2022, le suspense est à son comble dans les services de la criminalité financière de Bordeaux. À près de 5000 kilomètres de là, la police israélienne, grâce aux informations communiquées par la France, la Turquie et le Portugal, est sur le point d'arrêter, à Tel Aviv et à Jérusalem, six personnes soupçonnées d'avoir blanchi douze millions d'euros, sur la base d'une arnaque à la cryptomonnaie. «L'arrestation fut un succès, après deux ans de traque acharnée, raconte l'un des enquêteurs bordelais. Ces escrocs d'origine franco-israélienne auront réussi à pousser cinq cents victimes françaises à investir, sans le savoir, leur argent sur de fausses plateformes de crypto: generalcrypto.net, boursebitcoin.com, lacentraledescryptomannaies.com ou encore ether-invest.com». Avec l'argent volé, les criminels achetaient de l'or en Turquie pour le compte d'un joaillier basé à Jérusalem.

D'abord utilisés par les cybercriminels dans des affaires d'escroquerie et de ransomwares, les actifs numériques, comme les bitcoins ou l'Ether, sont désormais manipulés par d'autres types de criminels pour blanchir de l'argent, issu du trafic de matières premières, de drogues, d'armes, et parfois pour le financement du terrorisme. «Pour quelques centaines d'euros, certains citoyens se laissent convaincre d'ouvrir, à leur nom, des portefeuilles de cryptomonnaies pour le compte de réseaux criminels», raconte Thomas de Ricolfis, sous-directeur de la lutte contre la criminalité financière à la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). Ces «mules» sont recrutées par les hommes de main de grands criminels français, dans les bars et les cybercafés du pays. Leurs comptes serviront de «coquilles vides» pour abriter les mouvements d'argent sale.

Financement du terrorisme

L'un des premiers réseaux de financement du terrorisme à l'aide de cryptomonnaies a été démantelé par les enquêteurs français il y a quelques mois. Depuis vingt-six départements français, une trentaine de «mules» achetaient des petits coupons de monnaie virtuelle chez les buralistes (allant de 10 à 150 euros). Ils étaient, à l'époque, vendus de façon anonyme puisque leur valeur ne dépassait pas les 150 euros. Le code informatique présent sur ces coupures était ensuite envoyé à des djihadistes en Syrie via une messagerie sécurisée. Ils les créditaient sur leur compte de crypto, puis ils les convertissaient sur une plateforme d'échange en monnaie fiduciaire. À travers ce système, plusieurs centaines de milliers d'euros ont été envoyées à des membres d'al-Qaida dans le Nord-ouest syrien.

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Depuis cette affaire, la régulation française autour des transactions en monnaies numériques s'est musclée. Toute personne qui achète des coupons de monnaie électronique chez les buralistes doit désormais partager son identité, quel que soit le montant. «La plupart des transactions sont aujourd'hui traçables, seulement les enquêtes se compliquent lorsqu'elles impliquent des mixeurs de cryptomonnaies basés à l'étranger, explique Thomas de Ricolfis. Il devient très dur de lier l'expéditeur au destinataire de l'argent, tant le cheminement entre les deux est complexe». Le rôle d'un «mixeur» est de brouiller la traçabilité des transactions des cryptos, en les mêlant à plusieurs autres fonds. Il peut fragmenter en un temps record une transaction en envoyant des fonds sur des centaines de portefeuilles, avant de les faire arriver finalement à l'adresse de destination.

8,6 milliards de dollars blanchis

La décentralisation de ce système financier donne des opportunités aux criminels, car elle permet de contourner le rôle de vérification d'une autorité centrale classique, ainsi que certaines contraintes géographiques. «Les criminels ont souvent un seul but: sortir leurs revenus illégaux de France pour les placer dans des pays où la régulation est plus clémente, explique la commissaire Anne Sophie Coulbois, cheffe de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF). Des collaborations internationales sont alors indispensables, si tant est que le pays concerné joue le jeu».

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Dans les prochains mois, elle prévoit une envolée des affaires, alors même que les indicateurs étaient déjà dans le rouge en 2021. Plus de 8,6 milliards de dollars ont été blanchis à l'aide de cryptomonnaies l'an passé dans le monde, en hausse de 30% sur un an, selon le dernier rapport de la société Chainalysis. «En France, nous avons déjà eu affaire à quelques cas où des trafiquants de stupéfiants et d'armes payaient leurs importateurs avec des crypto-actifs, au lieu d'une mise à disposition en espèces, abonde la commissaire. Mais il s'agit ici de cas isolés, plutôt que de grands réseaux criminels».

Les services de criminalité financière multiplient les investissements pour renforcer leur arsenal technologique. Ils disposent d'une «section de la preuve numérique», principalement composée d'enquêteurs issus de la sphère financière et du monde de la cybersécurité. «L'un des défis pour nos enquêteurs dans cet univers désintermédié est l'augmentation considérable du nombre de données à traiter. La bonne nouvelle est que le numérique laisse des traces, à l'image du voleur qui laisse un cheveu sur la scène du crime», fait valoir Thomas de Ricolfis.

Des avoirs criminels dans le métavers ?

Les services de la DCPJ, qui comptent également une cinquantaine d'agents du fisc, coopèrent avec la cellule anti-blanchiment de capitaux de Bercy, Tracfin, et l'agence européenne de police criminelle, Europol. Fin mars, les Vingt-Sept ont voté un règlement favorisant la transparence autour des détenteurs de cryptos. Bientôt, tous les transferts de crypto-actifs devront ainsi être accompagnés de renseignements concernant les sources et les bénéficiaires, qu'ils soient effectués à partir de «portefeuilles hébergés» chez une plateforme ou d'un «portefeuille non hébergé» (portefeuille matériel ou adresse privée, non gérée par une plateforme), quel que soit le montant.

Au-delà des cryptomonnaies, les enquêteurs anticipent aujourd'hui de nouvelles affaires liées aux NFT et au métavers. «Dans le futur, le métavers pourrait être un univers de recyclage des avoirs criminels. L'argent issu du trafic pourrait être investi dans des biens immatériels: des immeubles qui s'achètent sans l'intermédiation d'un notaire, des baskets ou des sacs de luxe», conclut Thomas de Ricolfis.

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«C'est le krach le plus violent que j'ai vécu» : l'extrême fébrilité des détenteurs de cryptomonnaies

TÉMOIGNAGES - Par rapport au plus haut historique de 67.000 dollars, atteint en octobre 2021, la chute du bitcoin est proche de 70%.

Elon Musk annonce que le rachat de Twitter ne pourra pas se faire sans garantie sur les faux comptes

Le directeur général de Tesla veut avoir l'assurance que moins de 5% des comptes Twitter sont des faux. Le réseau social affirme vouloir aller au bout de la transaction, au prix convenu.

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Cryptomonnaies : ce que les nouvelles règles européennes vont changer

DÉCRYPTAGE - Deux textes européens, qui suscitent une levée de boucliers dans la sphère crypto, vont avoir des répercussions concrètes pour les investisseurs.

Le Figaro

Législatives 2022 : Stanislas Guerini défend Jérôme Peyrat, condamné pour violences conjugales

Invité sur France Info, le délégué général de La République en marche s'est attiré les foudres de l'opposition.

Le délégué général de La République en marche (LREM) Stanislas Guerini a pris ce mercredi la défense de Jérôme Peyrat, candidat de la majorité présidentielle pour les élections législatives, condamné pour violences conjugales, déclenchant immédiatement des critiques des oppositions.

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Cet ancien conseiller à l'Élysée a été condamné en septembre 2020 à une amende de 3000 euros avec sursis dans une affaire de violence envers une ex-compagne. «C'est un honnête homme, je ne crois pas qu'il soit capable de violences sur les femmes», a estimé Stanislas Guerini sur France Info.

«Si j'avais la conviction ou même le soupçon qu'on a affaire à quelqu'un qui puisse être violent et coupable de violences sur les femmes, jamais je n'aurais accepté cette investiture-là», a-t-il assuré. Stanislas Guerini a déclaré qu'il avait «pris du temps pour lire les attendus (du jugement, NDLR), pour comprendre, pour savoir si au fond, on pouvait avoir quelqu'un qui pouvait être capable de violences volontaires, je crois et j'en suis même infiniment convaincu que ça n'a pas été le cas».

Stanislas Guerini a par ailleurs assuré qu'il souhaitait «ne jamais donner l'impression qu'on pourrait empêcher la libération de la parole des femmes, qu'on pourrait empêcher la judiciarisation des affaires quand il y a des violences intraconjugales» mais qu'il fallait «regarder les choses dans leur complexité». «Dans cette affaire, il y a eu une dispute, deux condamnations, de part et d'autre et je crois qu'on peut respecter ça», a-t-il ajouté, soulignant que l'ex-compagne de Jérôme Peyrat «a elle aussi été condamnée».

«Quelle honte, quel naufrage»

Les violences constatées avaient valu 14 jours d'ITT à son ex-épouse. Selon France Bleu, elle a elle-même été condamnée à des amendes de 500 et 800 euros pour des appels et SMS malveillants à Jérôme Peyrat et des proches. Sur les réseaux sociaux, cette défense de Jérôme Peyrat a valu immédiatement à Stanislas Guerini une flopée de critiques des oppositions.

«Quelle honte, quel naufrage», a réagi sur Twitter la députée LFI Mathilde Panot. «Je pense aux femmes victimes de violences conjugales qui entendent ces propos d'une violence inouïe. Passer de la grande cause du quinquennat à la grande tartufferie. Il faut une réaction de la cheffe de majorité Élisabeth Borne», s'est indigné le sénateur socialiste Rachid Temal. L'investiture de Jérôme Peyrat en Dordogne aux dépens de la députée macroniste sortante Jacqueline Dubois provoque des secousses jusque dans la majorité.

Soutiens de Jacqueline Dubois, des militants locaux LREM ont diffusé dimanche un communiqué de protestation. «Un candidat peut-il donner envie aux citoyennes de s'impliquer alors qu'il prend la place de la première femme élue députée de notre circonscription ? (...) Enfin, pourra-t-il défendre la grande cause du quinquennat, justement celle des femmes ?», ont-ils écrit. Dans le sillage du mouvement MeToo, les accusations de violences faites aux femmes ont surgi de manière inédite dans la campagne des législatives de juin: outre le retrait de Taha Bouhafs à LFI, plusieurs candidats sont sous le feu des critiques.

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Législatives 2022 : Taha Bouhafs visé par une enquête interne des Insoumis pour des faits de violences sexuelles

Le militant avait renoncé à se présenter dans le Rhône, en arguant des pressions à son encontre. La direction de LFI l'avait cependant prévenu qu'elle pourrait lui retirer son investiture.

Législatives 2022: Taha Bouhafs jette l'éponge

Invité sur France 2, Jean-Luc Mélenchon «prend acte» et «regrette» la décision du journaliste militant.

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Législatives 2022 : Mélenchon interpelle Beauvau sur l'absence de l'étiquette «Nouvelle Union populaire»

«Est-ce encore de la démocratie ?», s'est offusqué le leader de la France Insoumise, alors que le ministère de l'Intérieur ne propose pas aux candidats de s'enregistrer sous la bannière commune.

L'Humanité

En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

Actu

Près de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.

Marion d'Allard

Les arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.

Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.

« Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »

Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.

Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».

Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

Avec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.

Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.

Une grave sécheresse des sols

À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.

Des régions jusque-là plutôt épargnées

Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Sur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.

Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.

Des projections à horizon 2100

« Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.

Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futur

Coordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.

Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».

Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».

De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050,  et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.

Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.

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L'Humanité

Face au climat, les incohérences de la politique agricole en Europe

Actu

Dans le projet de politique agricole qu’elle tente d’imposer aux 27 pays membres de l’Union entre 2023 et 2027, la Commission européenne multiplie les incohérences. La sécheresse qui marque les cinq premiers mois de cette année 2022 le démontre. La spéculation sur les denrées de base comme le blé et les graines à huile risque de déboucher sur des émeutes de la faim dès cette année.

Gérard Le Puill

Durant les quatre premiers mois de l’année 2022, la pluviométrie en France a été nettement inférieure aux moyennes mensuelles des années précédentes. Ce recul était de moins 40 % en janvier, moins 31 % en février, moins 39 % en mars et moins 25 % en avril. Depuis le début du mois de mai, il n’a guère plu, hormis quelques orages en montagne, tandis que des températures élevées annoncées pour cette semaine et la semaine prochaine sont de nature à aggraver une sécheresse qui inquiète déjà les paysans, qu’ils soient éleveurs, maraîchers ou céréaliers.

Du fait de la guerre en Ukraine et de l’arrêt des exportations de céréales et d’oléagineux par ce pays, les spéculateurs sont à la manœuvre pour faire flamber les cours. D’un prix moyen de 270 € en janvier et février, la tonne de blé français rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 386 € le 6 mars, 396 € le 26 mars et 385 € le 3 mai. Le maïs, dont le prix moyen était sous la barre des 260 € la tonne de septembre 2 021 à février 2022, cotait 348 € le 3 mai. Le manque de tournesol ukrainien et russe sur le marché mondial a fait bondir le prix de la tonne de colza français, passant de moins de 700 € en février à 1 035 € le 3 mai. Le prix de la tonne de cette graine à huile n‘était que de 370 € en mai 2020, une époque où l’offre mondiale dépassait la demande tandis que les économies tournaient au ralenti pour cause de Covid-19.

L’Europe propose de produire moins en occultant le risque de pénurie

Ces prix élevés des céréales et des oléagineux pourraient encore croître dans les prochaines semaines pour peu que la sécheresse s’intensifie. Dans le quotidien « Les Échos » du 22 mars, son correspondant à Bruxelles faisait état de « discussions tendues sur le moyen et l’impact de la récente stratégie « Farm to Fork » (de la ferme à la fourchette, N.D.L.R.) qui vise à réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030, de 20 % celui des engrais et à consacrer un quart des terres au bio ». Il est également prévu de laisser 4 % des terres agricoles en jachère, c’est-à-dire, sans la moindre production, afin, dit-on, de favoriser la biodiversité.

Ces mesures figurent dans la réforme de la Politique agricole commune (PAC) adoptée par les pays membres de l’Union européenne pour les années qui vont de 2023 à 2027. Mais elles interviennent à un moment où la spéculation planétaire bat son plein sur des matières premières agricoles essentielles comme le blé. Car les stocks de report diminuent dans les pays exportateurs, tandis que les pays pauvres, qui sont souvent des importateurs nets, voient les prix s’envoler. Malgré cela, la Commission européenne, présidée par Ursula Von der Leyen, publiait une déclaration le 28 avril reprochant à la France de ne pas respecter à la lettre l’esprit de la réforme de la PAC dans le Plan Stratégique National (PSN) qu’il a élaboré à la demande de la Commission.

Des distorsions de concurrence au profit des pays tiers

Mais est-il vraiment opportun de vouloir réduire de 50 % les produits de traitement des cultures et de 20 % celui des engrais alors que la Commission a signé des accords de libre-échange avec des pays comme le Canada, ceux du Mercosur tandis qu’elle négocie actuellement deux autres accords l’Australie et la Nouvelle Zélande ? Car aucun de ces pays n’est soumis à des mesures de ce type ! Faut-il absolument vouloir convertir 25 % des terres agricoles de l’Union européenne en agriculture biologique alors que l’on constate, dès à présent, un net recul des achats de produits bio dans les magasins, ce qui se traduit par une baisse des prix ne couvrant plus les coûts de production au départ des fermes converties en bio ?

À titre d’exemple, une offre actuellement supérieure à la demande ramène souvent le prix du lait bio au même prix que celui du lait conventionnel au départ de la ferme alors qu’il coûte plus cher à produire. De même, on aurait tort actuellement de mettre en place de la jachère sur 4 % des terres agricoles de tous les pays membres de l’Union européenne alors qu’il existe un risque de pénurie alimentaire mondiale du fait de la diminution des stocks et la perspective d’une moindre récolte en 2022 pour cause de sécheresse. C’est l’argument avancé par Julien Denormandie, ministre français de l’Agriculture, pour ne pas imposer de jachère dans le PSN de la France. Il a raison sur ce point.

Le plaidoyer inconséquent d’un député français au Parlement européen

Mais ces réalités de terrain ne semblent guère intégrées par le collège des commissaires « hors-sol » siégeant à Bruxelles et dont le représentant français est Thierry Breton. Elles ne sont pas davantage prises en compte par Eric Andrieu, député socialiste au Parlement Européen depuis 2012. Cet avocat communique beaucoup sur la politique agricole, bien que dépourvu, semble-t-il, de toute connaissance agronomique. Dans un communiqué daté du 3 mai sous le titre « PAC 2023 : la France veut-elle réellement un Frexit agricole ? », il défend mordicus la position de la Commission en ces termes :

« La Commission réclame une révision en profondeur de l’orientation proposée par la France. C’est également mon constat : les objectifs de la Stratégie de la Ferme à la Fourchette ne semblent pas pris au sérieux par les autorités françaises et ce n’est clairement pas acceptable (…) La lettre d’observation de la Commission confirme que la proposition française a été bâclée et on ne peut que soutenir la Commission européenne et son premier vice-président Frans Timmermans pour revoir les ambitions à la hausse. Il est urgent de rectifier le tir, cela ne fait pas sérieux pour un gouvernement qui se voudrait aux avant-gardes de la construction européenne ».

On peut considérer que les réponses du gouvernement français aux demandes d’éclaircissement et aux reproches de la Commission européenne auraient pu être plus argumentées qu’elles ne l’ont été depuis le mois de mars. Mais Eric Andrieu se fait l’avocat exclusif de la Commission dont a présidente Von der Leyen, le vice-président Timmerman et le commissaire Janusz Wojcieschowski, en charge de l’agriculture, sont trois commissaires européens qui, comme Andrieu lui-même, semblent totalement dépourvus de toute réflexion prospective fondée sur l’agro-écologie et l’agroforesterie (1) .

Ces deux orientations complémentaires sont pourtant indispensables pour promouvoir une agriculture du XXIe siècle permettant de mieux produire en réduisant son bilan carbone. À Bruxelles, comme au Parlement européen, elles ne sont guère prises en compte en ce début de siècle marqué par une accélération des conséquences catastrophiques du réchauffement climatique.

politique agricoleRéchauffement climatique
Le Figaro

Âge de la retraite : nos voisins européens ont-ils tous déjà opté pour les 65 ans ?

Laetitia Lienhard

LA VÉRIFICATION - «La quasi-totalité des pays européens» ont porté leur âge légal à 64 ou 65 ans, a assuré Stanislas Guerini, mercredi. À raison ?

LA QUESTION. C'est un argument ressorti à moult reprises par l'exécutif : un report de l'âge légal de départ à la retraite est une nécessité permettant à la France de s'aligner sur ses voisins. «Il y a un objectif politique» dans la réforme proposée par Emmanuel Macron, a expliqué ce mercredi sur France Info le délégué général de En Marche!, Stanislas Guerini. Le projet doit permettre de «fixer l'âge de départ au même niveau que nos voisins européens. La quasi-totalité» d'entre eux ont déjà porté leur âge légal à 64 ou 65 ans, a-t-il soutenu.

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Durant la campagne présidentielle, cette idée d'un alignement sur la norme européenne avait aussi été avancée par des cadors de la majorité présidentielle. «En Allemagne, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni, on part déjà à 65 ans», avait ainsi avancé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Un raisonnement aussi tenu par Valérie Pécresse, partisane d'un décalage de l'âge légal : «les pays qui nous entourent sont tous à 65 ans, je pense qu'il faut y aller. 65 ans, c'est l'âge qu'ont retenu nos voisins», déclarait alors la candidate LR. Alors, est-ce vraiment le cas ?

VÉRIFIONS. En Europe, de nombreuses disparités existent sur l'âge légal de départ à la retraite mais la moyenne monte tout de même bien à 65 ans, d'après BNP Paribas Cardif. L'institution se fonde sur les données du Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale (Cleiss), lui-même lié au Missoc (le système d'information mutuelle sur la protection sociale).

Espagne, Portugal, Italie, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Irlande, Luxembourg... Ces voisins européens ont tous opté pour un départ à la retraite à 65 ans et même plus pour certains pays comme le Portugal (66 ans et 5 mois) et l'Italie (67 ans). Dans plusieurs nations comme la Suisse, l'Autriche et la Pologne, l'âge diffère selon le sexe, 65 ans pour les hommes mais moins pour les femmes. L'Islande et l'Italie sont ceux qui prennent leur retraite le plus tard, avec un âge légal fixé à 67 ans. Au Royaume-Uni, l'âge de départ dépend de l'année de naissance : une personne née en 1956 partira à 66 ans, une née en 1952 partira à 65 ans, une née en 1981 partira à 68 ans. En décembre 2021, l'âge légal était «de 66 ans et deux autres augmentations» étaient alors prévues, jusqu'à 68 ans.

Une tendance à la hausse

Autre enseignement de la comparaison, de nombreux pays européens tels que l'Espagne, la Lituanie ou l'Irlande mènent des réformes pour reculer l'âge légal de départ à la retraite, afin de suivre l'allongement de l'espérance de vie. Au Danemark, l'âge permettant de percevoir une pension est augmenté de manière progressive pour atteindre 69 ans en 2035. Aux Pays-Bas, à partir de 2025, l'âge légal de la retraite sera augmenté de 8 mois pour chaque année d'allongement de l'espérance de vie.

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La France figure donc avec la Norvège, la Suède et la Grèce parmi les rares pays qui appliquent un âge légal de la retraite inférieur à 63 ans. Mais pour les Suédois et les Norvégiens, un système de retraite dit «flexible» a été mis en place pour encourager les départs plus tardifs. Il permet en effet de prendre sa retraite dès l'âge de 62 ans en Norvège et 61 ans en Suède, à condition de remplir la condition de durée d'activité, même si le montant de la pension est moins important qu'en cas de départ plus tardif. Les Suédois ne peuvent toucher le niveau minimum garanti et certaines aides au logement qu'à partir de 65 ans.

De son côté, la Grèce reste pour le moment à un départ à 62 ans. En Hongrie, l'âge de départ dépend de son année de naissance : il est repoussé de six mois pour chaque groupe d'âge, de 62 ans pour les personnes nées avant 1952 à 65 ans pour celles nées à partir de 1957. Là encore, donc, des réformes sont déjà en cours pour s'aligner sur l'espérance de vie.

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Mais derrière ces écarts d'âge se cachent des systèmes de calcul de droits différents et des durées de cotisations différentes. L'Allemagne arrive notamment en tête demandant 45 années de cotisation alors que seulement 40 ans sont nécessaires en Grèce et au Portugal. En France, cette durée varie entre 41 ans et 3 mois et 43 ans, en fonction de l'année de naissance.

Trois systèmes de calcul différents

Trois systèmes de calcul des droits sont en vigueur en Europe. Le régime en annuités est utilisé, pour le moment, par la France et une majorité de pays européens. Le calcul de la pension se base alors sur trois facteurs : le salaire de référence, la durée de cotisation et le taux d'annuité.

Le régime en «comptes notionnels» permet quant à lui d'accumuler un capital «virtuel» qui correspond à la somme des cotisations versées. Lors du départ à la retraite des actifs, ce capital leur est reversé suivant un coefficient de conversion qui prend en compte leur espérance de vie au moment de leur départ et le taux de revalorisation. L'Italie, le Danemark et la Suède ont opté pour ce mode de calcul.

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Le système de retraite à points, choisi en Allemagne, s'appuie sur les cotisations versées au fil de la carrière, converties en points. L'instauration du «régime universel» à travers la retraite à points était d'ailleurs une promesse électorale de l'actuel président français, Emmanuel Macron. Mais la crise des gilets jaunes et l'épidémie de coronavirus en ont, pour l'instant, décidé autrement.

En résumé, Stanislas Guerini, Gabriel Attal et Valérie Pécresse ont raison. À l'exception de quelques pays comme la Grèce, la Norvège et la Suède qui ne sont pas directement les «voisins» de la France, le reste des pays européens ont effectivement opté pour un départ à la retraite à 65 ans, voire plus tard encore. La Norvège et la Suède ont toutefois des systèmes de retraite dits «flexible» pour encourager les départs plus tardifs. L'Hexagone fait donc figure d'exception.

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Le Figaro

Le HCSP suggère d'inciter les Français à garder «une ou deux» boîtes de masques chez eux

Le Figaro

Dans un avis, le Haut conseil de la santé publique recommande de «maintenir des stocks [de masques] dans la population générale» pour se préparer face aux «risques infectieux» éventuels.

C'est une leçon à tirer de la crise sanitaire actuelle. En mars 2020, lorsque le Covid-19 frappe de plein fouet l'Hexagone, les Français découvrent avec stupeur leur dépendance à l'étranger, notamment pour des produits basiques comme des médicaments. Les masques viennent aussi rapidement à manquer pour les professionnels luttant pied à pied avec le virus, engendrant une polémique.

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Deux ans plus tard, les autorités sanitaires préparent l'avenir. En février, la Direction générale de la santé (DGS) a saisi le Haut conseil de la santé publique (HCSP) pour «déterminer le nombre de masques, d'appareils de protection respiratoire (APR) et autres équipements de protection individuelle (EPI) à maintenir dans le stock État géré par Santé publique France». Un moyen de s'assurer que la France serait prête à faire face à d'éventuelles crises sanitaires, en évitant le fiasco du printemps 2020.

Dans un avis daté du 15 avril et publié ce mercredi, les experts rappellent d'abord qu'ils ont déterminé plusieurs types de populations cibles : les professionnels de santé, les «personnels non professionnels de santé», les malades, les cas contact, les personnes à risque et la population générale. Chaque cible a ses spécificités, mais les stocks d'État doivent couvrir «au moins 10 semaines» de besoin en masques pour les différents groupes. «L'État a constitué un stock national de masques dont le niveau a été fixé à 800 millions de masques chirurgicaux, et 200 millions de masques FFP2 permettant de couvrir 10 semaines de consommation de crise», précisait un avis d'août dernier.

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Il est difficile d'estimer précisément les quantités nécessaires, reconnaît le HCSP. Pour les définir, trois scénarios sont proposés : l'un où «toute la population cible porte un masque chirurgical», l'autre où les masques chirurgicaux ou les FFP2 peuvent être portés en alternance, et un troisième où «tous les professionnels et la population générale» portent des FFP2. Au quotidien, si les besoins varient selon les scénarios, ils restent importants : un professionnel de santé en utiliserait entre quatre et douze par jour, un professionnel en contact avec du public entre deux et huit, un cas contact entre deux et quatre, une personne immunodéprimée entre trois et six et une personne lambda se déplaçant entre deux et trois.

La quantité n'est pas tout : même lorsque les équipements sont disponibles, des «dérives» et des mauvaises pratiques limitent leur utilité. Ainsi, «les citoyens ne jetant pas systématiquement leur masque après retrait, les manipulant régulièrement puis les stockant dans leur poche pour les réutiliser» sont autant de contre-exemples, montrant que, d'une manière générale, les consignes de bonne utilisation des protections «sont difficilement applicables en population générale», précise le HCSP.

Deux boîtes de masques conseillées

La demande serait donc importante, et nécessite de s'y préparer. Dans ses diverses recommandations en vue d'une éventuelle pandémie future, le HCSP suggère notamment d'étudier plus précisément les «usages effectifs des masques en population générale», et de promouvoir en priorité les masques réutilisables. Les Français devraient aussi être incités à «disposer en permanence d'un stock d'une ou deux boîtes de masques grand public» chez eux, afin qu'il soit possible de protéger immédiatement «toute la population par un masquage universel», le temps de mobiliser les stocks d'État.

Les masques réutilisables devraient rester commercialisés, ajoute le HCSP. Les réserves de l'État, quant à elles, devraient intégrer des masques FFP2 «de différentes tailles afin de tenir compte des morphologies de visage» et les industriels devraient être incités à «maintenir une capacité de production de masques grand public en tissu réutilisables». En outre, un «stock de proximité locale à la charge des employeurs et des citoyens» devrait être maintenu.

À noter, ces recommandations ne sont que des «préconisations» : charge aux autorités de s'en emparer ou non. Mais le message est clair : la France doit s'armer pour faire face aux crises sanitaires futures, et les citoyens ont aussi leur part à prendre, en conservant des stocks chez eux. Pour l'heure, en France, depuis la levée de l'obligation qui encadrait les transports publics, le masque n'est plus requis que dans certains lieux bien spécifiques : les établissements de santé et médico-sociaux, comme les hôpitaux, cabinets de professionnels médicaux, pharmacies, laboratoires ou Ehpad. Le fameux carré de tissu y est exigé «si la situation sanitaire l'exige», précise le ministère de la Santé.

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Inde. Les températures extrêmes pèsent sur les récoltes

Actu

Le premier ministre, Narendra Modi, qui pensait conquérir des marchés grâce au conflit en Ukraine, doit revoir ses priorités.

Lina Sankari

Harinder Happy ne cache pas son inquiétude. Dans le nord de l’Inde, les températures extrêmes frappent une nouvelle fois durement les paysans. Liée au réchauffement climatique, la vague caniculaire, inédite depuis les premiers relevés météorologiques il y a cent vingt-deux ans, a fait grimper le mercure jusqu’à 46 degrés dans certains quartiers de New Delhi. Porte-parole de la Samyukta Kisan Morcha, la coalition victorieuse formée en 2020 qui a réuni plus de 40 syndicats paysans contre la libéralisation du secteur, Harinder Happy, joint par téléphone, concède : « Cette année, nous avons de nombreux problèmes de récoltes et un faible rendement en blé dû à la chaleur et aux pluies non saisonnières. Cela a également affecté la production de paille de blé dont les prix ont fortement grimpé. »

Les coupures d’électricité, qui aggravent les conditions de vie de millions d’Indiens, n’épargnent pas les agriculteurs. Seize organisations du Pendjab ont ainsi organisé plusieurs manifestations et sollicité une réunion avec le Conseil national de l’électricité, qui a promis aux syndicats quatre heures d’alimentation quotidienne et une journée où la fourniture pourrait monter jusqu’à huit heures. Ce rendez-vous illustre à quel point les tensions sur la production agricole sont prises au sérieux en ce point du globe. Les phénomènes météo­rologiques extrêmes sont une nouvelle fois supportés de manière disproportionnée par les plus pauvres qui, du fait des travaux journaliers en extérieur, ne peuvent se mettre à l’abri. « Cette vague de chaleur teste les limites de la survie humaine », estime ainsi la chercheuse Chandni Singh du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Le blé et le riz sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays

La question se pose de façon accrue alors que 600 millions d’Indiens dépendraient directement ou indirectement de l’agriculture pour vivre. Le secteur est en crise cyclique et les paysans connaissent déjà un fort niveau d’endettement. « En 2014, lors de son arrivée au pouvoir, Narendra Modi (premier ministre – NDLR) promettait de mettre en œuvre les recommandations de la commission nationale des agriculteurs, à savoir l’effacement de la dette et le doublement des revenus», détaillait, il y a un an pour l’Humanité, Sumit Dalal, un jeune paysan de l’Haryana (Nord) qui redoutait de ne pas pouvoir rembourser ses prêts. Ces vingt-cinq  dernières années, plus de 300 000 agriculteurs indiens ont mis fin à leurs jours dans le pays et la crise actuelle pourrait donner lieu à de nouveaux drames.

Considéré comme le « grenier à pain » du pays, le Pendjab est ainsi scruté avec attention. Traditionnellement, le mois de mars est crucial pour le mûrissement des grains, mais la hausse soudaine des températures les a fait flétrir. « En raison de la canicule, nous avons perdu plus de 5 quintaux (500 kg) par hectare de notre rendement d’avril », déplore Gurvinder Singh, directeur de l’agriculture de l’État. La production nationale pourrait baisser de 10 à 50 % cette année, alors même que le blé et le riz paddy sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays. D’autant que les stocks du Food Security Act, le plus important programme de distribution de denrées au monde, ont déjà fondu du fait de la pandémie et pourraient être épuisés en septembre. Au lieu de 80 millions d’Indiens habituellement, l’État a fourni des céréales à 800 millions de personnes, dont beaucoup de travailleurs migrants qui avaient perdu leur travail du fait des confinements.

Les stocks d’engrais en baisse depuis le début de la guerre

Le mois de mars, époque à laquelle le premier ministre nationaliste Narendra Modi jouait les fiers à bras, paraît loin. Deuxième producteur mondial de blé, l’Inde se faisait fort de relayer l’Ukraine, prise dans le tourbillon de la guerre, sur les marchés internationaux. Le chef du gouvernement entendait alors gagner de nouveaux débouchés et profiter de l’envolée des cours mondiaux pour satisfaire l’agrobusiness. Si elle produit 14 % du blé global, l’Inde ne compte toutefois que pour 1 % des exportations. Les experts nationaux estiment toutefois que la quête de débouchés exercerait une pression trop importante sur la disponibilité en blé alors que le pays doit nourrir une population de 1,3 milliard d’habitants et que les stocks d’engrais indiens s’amenuisent eux aussi depuis le déclenchement de la guerre. La canicule rebat aujourd’hui les cartes et les discussions entamées avec le Nigeria, la Turquie, le Soudan, l’Iran et l’Indonésie pourraient connaître un coup d’arrêt.

indeRéchauffement climatiquepaysanssécurité alimentaire
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Bruxelles veut plus d'énergie verte pour s'affranchir de la Russie

La récente interruption par Moscou des livraisons à la Pologne et à la Bulgarie a montré l'urgence d'agir pour sécuriser les approvisionnements européens.

La Commission européenne a présenté mercredi un plan à 210 milliards d'euros qui prévoit une accélération des énergies renouvelables et des économies d'énergie pour s'affranchir le plus vite possible des importations de gaz russe en réaction à la guerre en Ukraine.

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La récente interruption par Moscou des livraisons à la Pologne et à la Bulgarie a montré l'urgence d'agir pour sécuriser les approvisionnements européens. Mais réduire les importations d'énergies fossiles est aussi crucial pour atteindre les objectifs climatiques de l'UE, soit une baisse des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 55% d'ici à 2030 et la neutralité carbone en 2050. «Les économies d'énergie sont le moyen le plus rapide et le moins cher pour répondre à la crise énergétique actuelle et réduire les factures», souligne l'exécutif européen, dans ce plan qui avait été réclamé fin mars par les chefs d'État et de gouvernement des Vingt-Sept. Bruxelles estime que «des changements de comportement pourraient réduire de 5% à court terme la demande de gaz et de pétrole» et préconise des campagnes de communication dans chaque État membre auprès des entreprises et des ménages.

Des objectifs revus à la hausse

La Commission propose de rehausser son objectif de part des renouvelables dans le mix énergétique à l'horizon 2030 qui passerait de 40% à 45%. Pour cela, elle mise notamment sur un doublement des installations photovoltaïques d'ici à 2025 et sur un allègement des contraintes administratives pour accélérer les procédures de déploiement des projets solaires et éoliens. Elle fixe également un objectif de 10 millions de tonnes d'hydrogène d'origine renouvelable produit en Europe d'ici à 2030, ainsi que 10 millions de tonnes d'importations, pour remplacer le charbon, le pétrole et le gaz dans certains secteurs de l'industrie et des transports. Bruxelles reconnaît toutefois que l'UE ne pourra se passer rapidement du pétrole et du gaz, et a déjà engagé une diversification de ses fournisseurs, en se tournant notamment vers les États-Unis, l'Algérie et le Moyen-Orient. La Commission envisage un mécanisme d'achat conjoint pour négocier de meilleurs tarifs.

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L'accélération de la transformation du système énergétique européen va nécessiter un investissement supplémentaire de 210 milliards d'euros d'ici à 2027 a calculé l'exécutif. L'essentiel du financement proposé proviendrait de prêts déjà inclus dans le plan de relance européen NextGenerationEU mais non encore utilisés. Ces prêts représentent déjà 225 milliards d'euros immédiatement mobilisables. À court terme, l'UE devra également augmenter sa production d'électricité dans les centrales nucléaires et à charbon, a reconnu un responsable européen.

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Ni Dieu, ni César, ni Mélenchon : à peine commencée, la Nupes déjà divisée

D’abord l’union, ensuite la baston. Telle est la ligne de conduite à gauche, lorsqu’il s’agit de serrer les rangs en vue d’une élection. Du Front populaire au Programme commun, la recette a toujours bien fonctionné. Pour quelles raisons ne marcherait-elle pas une troisième fois, maintenant qu’un accord est signé entre tous les partis et qu’un leader charismatique rassemble enfin les foules ? Sur le papier, aucune. Dans les faits, on peut en compter au moins trois : Yannick Jadot, Olivier Faure et Fabien Roussel, dirigeants respectifs d’EELV, du PS et du PCF. Voilà 30 ans que ces vieux partis, naguère hégémoniques, distillent un mépris non dissimulé pour la personnalité jugée trop “radicale” de Jean-Luc Mélenchon. Difficile maintenant d’accepter sa mainmise sur la gauche et d’encaisser ses oukases avec le sourire. Quand bien même ses scores aux deux dernières élections présidentielles le confortent dans une position de chef naturel.

Mais tout leader qu’il soit, “El Caudillo” Mélenchon le sait : sa Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) est une armée mexicaine, où tout le monde se rêve en général. Même le candidat du petit Parti communiste français.

L’affaire Taha Bouhafs

Las de s’être rangé pendant 40 ans derrière quiconque lui permettait de grappiller quelques sièges, le PC a sans doute vu en la Nupes l’occasion de sortir une fois pour toute de la vassalité. « Ni Dieu, ni César, ni tribun… Ni Mélenchon ! », chantaient déjà les Jeunesses communistes, en 2016. Sans doute l’hymne a-t-il fini par remonter aux oreilles du secrétaire national. Comment comprendre sinon son obsession de l’autonomie politique ? Déjà martelée lors de la campagne présidentielle, la volonté d’indépendance de Roussel ne cesse de grandir au-delà du raisonnable. À tel point que la simple évocation de son nom suffit désormais à faire transpirer l’état-major insoumis.

Tout particulièrement depuis la “mutinerie” de Vénissieux, théâtre d’un bras de fer veineux entre partisans de Roussel et Mélenchon. À l’origine du litige ? Un désaccord sur l’investiture de Taha Bouhafs dans la 14e circonscription du Rhône, où les “rouges” souhaitaient présenter une candidate maison contre l’avis de la Nupes : Michèle Picard. À rebours de lieux communs sur la discipline des militants PCF, l’élue locale a refusé dès le 4 mai de suivre la ligne dictée par la FI. Quitte à fusiller son rival sur la place publique, le dépeignant d’abord comme un « parachuté », puis en rappelant haut et fort sa condamnation « en première instance pour propos racistes envers une jeune policière », dans LyonCapitale. En tant que maire de Vénissieux, Picard joue alors la carte de l’élue locale enracinée contre le jeune arriviste, dont la popularité ne dépasse pas le cadre de Twitter.

Sans parler de son profil controversé. « Si on maintient le candidat pressenti, ça veut dire que tout l’électorat de la gauche républicaine, laïque, universaliste, on le pousse dans les bras de [Renaissance] », dégaine à son tour Raphaël Debû, secrétaire départemental du PCF dans le Rhône. Une sortie digne de Fabien Roussel, qui n’a d’ailleurs pas attendu plus de 5 jours pour soutenir sa candidate dissidente sur France2 : « Je ne comprends pas que LFI puisse présenter quelqu’un qui a été condamné pour injure raciale », feint-il de s’étonner, face à Caroline Roux. L’inéligibilité pour les personnes mises en cause par la Justice ? La mesure faisait en effet partie du programme de Mélenchon… avant que ne s’allonge son propre casier judiciaire. Mais qu’importe les incohérences, les insoumis n’ont plus de compte à rendre à personne. Les tauliers, ce sont eux. Il s’agit simplement pour eux de le faire comprendre aux communistes, en commençant par faire bloc derrière le candidat Nupes. Roussel renoncera bien assez tôt…

Pendant une semaine, la tactique est donc assez simple : assimiler toute critique adressée à l’encontre de Taha Bouhafs à du racisme. Facile, quand le sceau infamant de la “franchouillardise” condamne a priori Fabien Roussel de ce méfait. Mais voilà que les choses se corsent soudainement au matin du 10 mai, lorsque l’impensable se produit. Dans un communiqué Twitter, Bouhafs annonce renoncer à sa candidature :

pic.twitter.com/rXNtwUmbAS

— Taha Bouhafs 🔻 (@T_Bouhafs) May 9, 2022

D’abord associé au prétendu déferlement de violence raciste qu’aurait suscitée sa candidature, son désistement fait un temps pleurer dans les chaumières insoumises. « Une meute s’est acharnée contre lui, tweete Jean-Luc Mélenchon. Je m’en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire. » Et les cadres suivent, chacun y allant de sa petite accolade personnelle. Ouf ! La fable antiraciste peut tranquillement reprendre son cours et le jeune homme se voir peu à peu auréolé d’un statut de martyr… Mais là encore, un nouveau rebondissement vient perturber le doux récit de la FI : « Le jeune journaliste et militant (…) est visé par un signalement envoyé à la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise », révèle Médiapart, le lendemain. S’ensuit une véritable tempête médiatique.

Maintenant que la véritable raison de son éviction fait les gros titres, les tweets de soutiens disparaissent un à un des comptes Twitter insoumis. Voilà Taha Bouhafs abandonné par les siens. « La raison l’a emporté », s’exclame Michèle Picard. Puis ajoute, dans un excès de confiance sur BFM Lyon : « J’attends que la Nupes nous soutienne. » Un espoir bien vite douché par Manuel Bompard : « Bien évidemment, c’est La France insoumise qui choisira sa candidature sur cette circonscription et personne d’autre », tweete-t-il, laconique. Et cette candidature est in fine celle d’Idir Boumertit, quatrième adjoint à la mairie de Vénissieux. Picard, qui annonçait hier ne plus concourir aux élections législatives, n’aurait peut-être pas dû voler si près du soleil. Résultat des courses : Mélenchon 1 – 0 Roussel. Et il y a fort à parier que LFI fera tôt ou tard payer ce fiasco aux communistes : « Je tiens à souligner le caractère odieux de la campagne raciste contre Taha Bouhafs, a d’ailleurs déclaré l’Insoumis en chef, dimanche dernier. Et ça, ça restera. Parce que c’est à ce moment-là que Fabien Roussel est intervenu. » Ambiance.

Rififi chez les Verts

Moins frontaux que leurs nouveaux “camarades” communistes, les Verts, eux, s’adonnent aux querelles de pouvoir internes. Sur le papier, l’accord “historique” signé avec les insoumis de Jean-Luc Mélenchon a tout pour plaire aux cadres écologistes. Sur les 100 circonscriptions accordées à EELV par la Nupes, 30 sont jugées “gagnables” par la direction de la chapelle commune des gauches. Plutôt entre 15 et 20 selon les Verts. Mais qu’importe : le mois prochain, EELV espère retrouver les travées de l’Assemblée, après cinq ans de disette. La perspective ne suffit pas à éteindre la petite musique qui monte au siège du parti à Montreuil, en banlieue parisienne. Celle jouée par “l’aile gauche” des Verts, ulcérée par la liste des candidats présentée la semaine dernière par le secrétaire national Julien Bayou. Une fronde menée par Le Souffle, incarnation de la mouvance pro-Mélenchon chez les écologistes et organe pilote du rapprochement entre Verts et Insoumis au lendemain du second tour de l’élection présidentielle.

Lors d’un conseil fédéral tenu au début des négociations avec LFI, Julien Bayou s’était engagé à ce que la liste des investitures reflète les (très) nombreux courants de pensées du parti. Raté. Celle présentée ne laisse qu’une poignée de circonscriptions difficiles aux représentants du Souffle. « Ils se sont fait maltraiter, c’est certain », avoue un proche de la direction des Verts. L’état-major du parti s’est gardé la part du lion. « Ce à quoi nous sommes en train d’assister par ce vote, sur une liste bloquée, est une honte, lâche Alain Coulombel, figure de l’aile gauche d’EELV, dans un message dévoilé par nos confrères du Parisien. On vous demande sans aucune explication de voter sur une liste unique. Est-ce cela la démocratie dans notre mouvement ? » À peine alliés, voilà les Verts reprenant fièrement les méthodes d’organisation internes de La France insoumise, plus proches de la bureaucratie stalinienne que de l’assemblée citoyenne.

Le 20 juin, plus personne n’en parle de cette “union de la gauche”

Yannick Jadot n’échappe pas non plus à la foudre. Sa ligne politique ? Trop “Macron-compatible” pour certains cadres, Julien Bayou en tête. Sa campagne ? Une déroute quasi complète, gangrénée par l’absence de dynamique et le refus de tout rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon, au grand dam de l’aile gauche de son parti. L’alliance maintenant entérinée, Yannick Jadot se fait discret. Pourquoi s’investir personnellement dans une aventure commune dont il ne croit guère à la pérennité ? « Le 20 juin, plus personne n’en parle de cette “union de la gauche” », souffle l’un de ses proches, qui ne voit dans la Nupes qu’un accord de circonstance, un moyen de “sauver les meubles”.

Bruits de trompes au cimetière des éléphants

Une analyse partagée par les cadres centristes du Parti socialiste, qui n’ont toujours pas digéré le ralliement d’Olivier Faure à la Nupes. Estimés au nombre de 70, les dissidents roses forment le groupe de gauche le plus nombreux à s’opposer à l’hégémonie sans partage de Jean-Luc Mélenchon en vue des législatives. Leur leader, Carole Delga, a notamment affirmé vendredi soir ne pas croire aux « fausses promesses » ou aux « postures de communication » du nouveau chef, lors d’une réunion en visioconférence avec des militants. Son objectif : reprendre le contrôle de la “Vieille maison” en compagnie des éléphants hollandistes du parti tels que Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture et opposant à la Nupes. Une manœuvre complexe, dont l’objectif final reste pour le moins indistinct.

Difficile de l’imaginer lancer une nouvelle dynamique PS, après le score catastrophique d’Anne Hidalgo (1,8 %) au premier tour de l’élection présidentielle. Ou bien la présidente de la région Occitanie est-elle encore persuadée, comme Manuel Valls, son candidat à la primaire PS de 2017, que le centre-gauche pourrait se remettre de la lame de fond macroniste ? Un tel aveuglement ne lui ressemble pas. Sans doute “l’éléphante” souhaite-t-elle avant tout rassembler les derniers “soc-dems”, pour sauver son camp d’un Mélenchon qu’elle juge « hors de la République ». Au risque de finir hors la gauche.

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Le Figaro

Le soulagement des Français devenus Britanniques depuis le Brexit

TÉMOIGNAGES - Le Brexit a fait basculer les citoyens français du Royaume-Uni dans l'incertitude. Beaucoup d'entre eux choisissent d'adopter la nationalité britannique, par sécurité. Mais cette citoyenneté a un prix.

En quelle année la reine Elizabeth II a-t-elle été couronnée ? Qu'édicte le Bill of Rights signé en 1689 ? Quel était le nom du navire de l'amiral Nelson ? À la fin de l'année 2021, plus d'un millier de Français ont répondu à ces questions dans l'espoir d'obtenir la nationalité britannique.

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D'après les statistiques de l'Observatoire pour l'immigration de l'université d'Oxford (The Migration Observatory), près de 19.000 Français sont devenus britanniques depuis 2016. Une augmentation significative des candidatures européennes a été notée depuis le référendum lancé par l'ancien premier ministre David Cameron il y a six ans. Cette ruée vers la nationalité britannique, dont la croissance ne s'est ralentie qu'en 2021 avec la crise sanitaire, est un phénomène observé chez de nombreux citoyens européens au Royaume-Uni. Selon l'Observatoire, ils étaient près de 57.600 à changer de statut civique de 2015 à 2021 contre 14.000 de 2011 à 2015. Un sentiment général d'inquiétude a poussé les résidents européens du Royaume-Uni à engager des démarches de naturalisation, et les Français ne font pas figure d'exception.

Un changement de statut nécessaire

Gautier, Avignonnais établi à l'est de Londres depuis 15 ans avec sa femme et ses deux enfants, en témoigne. «Après le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne, je n'étais pas certain que mes droits allaient rester les mêmes, j'ai alors décidé de devenir britannique.»

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La question des droits des citoyens de l'étranger s'est rapidement posée pour les Français du Royaume-Uni. Aurore et Cédric ont déposé leur candidature de naturalisation au début de l'année 2022 pour se prémunir des potentiels changements politiques du ministère de l'Intérieur britannique. Pour le couple français résidant à Londres, «obtenir la nationalité britannique représente une sécurité pour l'avenir».

Nous avons le sentiment que la nationalité britannique nous assurera une plus grande protection si les lois sur l'immigration changent

«Avec le Brexit, nous avons l'impression d'être devenus des citoyens de seconde zone alors que nous habitons ici depuis 20 ans», déplore Cédric, Londonien originaire de Châteauroux. Ses propos sont corroborés par ceux de sa compagne Aurore, assistante sociale dans le secteur public. «Nous avons le sentiment que la nationalité britannique nous assurera une plus grande protection si les lois sur l'immigration changent», affirme-t-elle.

Le coût de la légitimité civique

Et qu'en est-il des démarches administratives ? Devenir britannique a un prix. Après avoir vécu un minimum de cinq ans au Royaume-Uni et obtenu une carte de résidence permanente, la nationalité britannique coûte 1629,20 livres sterling, soit 1907,35 euros. Cette somme comprend la naturalisation (£1330 / 1558 euros), l'examen de langue pour les personnes non diplômées d'une université britannique (£150 / 175,71 euros), l'examen de citoyenneté britannique (£50 / 58,57 euros), la cérémonie (£80 / 93,71 euros) et le passeport biométrique (£19,20 / 22,49 euros).

Les candidats doivent se munir d'une bonne dose de motivation et d'organisation. Les documents étayant la résidence fiscale des candidats (contrats de travail et de location, relevés bancaires) ainsi que les billets d'avion ou de train des cinq dernières années sont demandés par l'administration britannique pour justifier les entrées et sorties du territoire.

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Enfin, deux référents occupant une profession dite «morale» doivent être désignés pour garantir l'identité et l'intégrité des candidats. Directeur des pompes funèbres, pilote d'avion, journaliste ou encore opticien, la liste des professions acceptées par les services d'immigration est aussi longue que saugrenue. Ainsi, après deux examens, de nombreuses pièces justificatives et trois à six mois de procédures administratives, les heureux candidats peuvent jouir des droits octroyés par le Graal civique.

Identités politiques et droit de vote

La nationalité britannique donne une place intouchable au sein de l'agora britannique. Les citoyens naturalisés peuvent élire le premier ministre lors des élections générales ou encore prendre part aux référendums nationaux. Damien, trentenaire spécialisé dans le secteur financier depuis 13 ans et britannique depuis 2017, explique s'être davantage senti concerné par la vie politique de son pays de résidence. « Avant d'obtenir la nationalité, je pensais n'être que de passage. La naturalisation m'a donné le sentiment de faire partie d'un plus grand ensemble. » Il a entrepris ses démarches après l'acquisition d'un achat immobilier à Londres, sa nationalité britannique lui assure ainsi de garder le contrôle sur son bien s'il envisage une nouvelle expatriation.

Bi-nationalité: à mi-chemin entre deux pays

Ces Français s'identifient-ils à la nationalité britannique ? Tous disent se sentir français avant tout. Tel est le cas pour Léopoldine, avocate-stagiaire grenobloise naturalisée en 2017. « Je revendique le fait d'être française. Quand on obtient la nationalité, on a un pied dans son pays de résidence et un autre dans son pays d'origine. » Ce qui change, c'est le regard des autres. Selon elle, la nationalité britannique légitime plus qu'avant sa présence au Royaume-Uni, en particulier dans le monde professionnel. « J'ai l'impression de ne pas être traitée de la même façon par des cabinets britanniques ou par l'administration anglaise depuis que j'ai obtenu la nationalité », souligne-t-elle.

J'ai à présent le sentiment d'appartenir au même club que mes collaborateurs, ils savent que je ne suis pas près de partir

Il en est de même pour Gautier. Le co-directeur d'une entreprise de décoration d'intérieur explique avoir ressenti une reconnaissance similaire sur son lieu de travail : « J'ai à présent le sentiment d'appartenir au même club que mes collaborateurs, ils savent que je ne suis pas près de partir».

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Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

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ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

La bataille de Marioupol s’achève pour les «héros» d’Azovstal

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Le Figaro

Législatives 2022 : Marion Maréchal candidate suppléante dans le Vaucluse

L'ancienne députée Front National, qui a rejoint le parti d'Eric Zemmour, doit bientôt accoucher.

Marion Maréchal, ancienne députée Front National ralliée à Éric Zemmour, sera finalement candidate suppléante aux élections législatives de Stanislas Rigault, responsable des jeunes à Reconquête!, qui se présente dans la 2e circonscription du Vaucluse, a annoncé mercredi l'intéressée sur Twitter.

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«Très heureuse d'être aux côtés de Stanislas Rigault comme suppléante dans la 2ème circo de Vaucluse. Président de GZ, 1er mouvement jeune de France, Stanislas est l'incarnation de cette jeunesse patriote engagée. Il vous représentera dignement à l'Assemblée nationale. Bonne campagne à toi !», a écrit la nièce de la cheffe du Rassemblement National (RN) Marine Le Pen et ancienne députée RN du Vaucluse (dans la 3e circonscription) entre 2012 et 2017.

Stanislas Rigault approché par Jordan Bardella

Marion Maréchal avait renoncé à être candidate elle-même du fait de sa grossesse. Elle doit accoucher de son deuxième enfant entre les deux tours des législatives, les 12 et 19 juin. Elle a passé cette semaine la main de la direction de son école de sciences politiques à Lyon, l'Issep, où elle va cependant continuer à s'occuper du pôle réseau professionnel.

La tâche s'annonce rude pour Stanislas Rigault. Marine Le Pen est arrivée en tête au second tour de la présidentielle dans cette circonscription avec 51,5% des voix. Au premier tour, elle en avait réuni 29%, Emmanuel Macron 23,8%, Jean-Luc Mélenchon 18,5% et Eric Zemmour 10,2%., Stanislas Rigault avait été approché par le président du RN Jordan Bardella pour un éventuel soutien, mais qui impliquait que le représentant de Reconquête! rejoigne les bancs d'un éventuel groupe RN. Les discussions n'avaient pas abouti et le RN a présenté face à lui une candidate, Bénédicte Auzanot.

Eric Zemmour a choisi pour sa part de se présenter dans la 4e circonscription du Var, où le RN présente aussi un candidat RN. Marine Le Pen a redit sur France Inter mercredi qu'elle n'entendait pas conclure d'accord national avec Éric Zemmour en raison notamment de leurs divergences sur les retraites.

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Législatives 2022 : Taha Bouhafs visé par une enquête interne des Insoumis pour des faits de violences sexuelles

Le militant avait renoncé à se présenter dans le Rhône, en arguant des pressions à son encontre. La direction de LFI l'avait cependant prévenu qu'elle pourrait lui retirer son investiture.

Législatives 2022: Taha Bouhafs jette l'éponge

Invité sur France 2, Jean-Luc Mélenchon «prend acte» et «regrette» la décision du journaliste militant.

Regarder la vidéo

Législatives 2022 : Mélenchon interpelle Beauvau sur l'absence de l'étiquette «Nouvelle Union populaire»

«Est-ce encore de la démocratie ?», s'est offusqué le leader de la France Insoumise, alors que le ministère de l'Intérieur ne propose pas aux candidats de s'enregistrer sous la bannière commune.

L'Humanité

Finances. « Engie est en train de valider vingt ans d’importation de gaz de schiste »

Entretien

Alors que les énergéticiens et leurs financiers tiennent leurs assemblées générales annuelles, Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et honorée du prix Goldman pour l’environnement, alerte sur la non-prise en compte du climat.

Marie-Noëlle Bertrand

Chaque année, au printemps, les grands groupes pétroliers et gaziers, ainsi que les banques et les assureurs qui leur accordent des financements, tiennent leurs assemblées générales. Ils y soumettent les plans climat que leur impose la loi pour réduire leurs émissions de CO2. Trois semaines après la sortie du troisième volet du rapport du Giec portant sur les transitions économiques à opérer pour limiter le réchauffement climatique, et en pleine guerre en Ukraine, cette nouvelle saison des assemblées générales prend une tournure singulière. Entretien avec Lucie Pinson, cofondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance, qui suit tout cela de près.

Les assemblées générales des énergéticiens français et de leurs financiers ont démarré. Prennent-elles en compte les dernières données du Giec ?

Clairement pas. Les actionnaires d’Engie, par exemple, ont voté à 80 % un plan climat qui rejette l’objectif de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C. Le groupe continue de miser gros sur le gaz. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se tourne vers les gaz de schiste des États-Unis, dont il a décidé de prolonger les contrats d’importation de neuf ans, en plus des onze déjà prévus. On est en train de valider vingt ans de gaz de schiste ! Cela nous amène à 2042, alors que l’Europe n’est plus censée produire d’électricité carbonée d’ici à 2035. Engie est complètement hors des clous.

Note-t-on plus de réactions du côté des banques ou des assureurs ?

Ces assemblées générales sont les premières à se tenir depuis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a stipulé que nous devons renoncer à toute nouvelle exploitation d’énergie fossile. Son rapport avait été publié tard en mai 2021, et les acteurs financiers avaient ainsi justifié le fait de ne pas en intégrer les conclusions. Mais un an a passé. Le rapport de l’AIE a, depuis, été corroboré par celui du Giec. Nous souhaitons que les acteurs financiers prennent enfin acte de toutes ces conclusions et reconnaissent la nécessité de tendre vers l’objectif zéro expansion. Nous les appelons à sanctionner les entreprises qui continuent d’investir dans les énergies fossiles, en votant contre le renouvellement des membres de leurs bureaux et contre leurs faux plans climat.

À lire le troisième volet du rapport du Giec, l’argent ne manque pas à l’échelle internationale, ce sont les flux qui sont mal orientés. Qu’est-ce que cela raconte de l’état de la finance verte ?

C’est la bonne nouvelle du rapport du Giec. Tous les financements nécessaires à la transition climatique existent et sont disponibles. Maintenant, il s’agit d’augmenter les flux vers les bonnes solutions, et surtout de cesser ceux destinés aux énergies fossiles. En outre, tous les financements verts ne sont pas aussi verts que l’on dit. Prenez les green bonds (obligations vertes émises, entre autres, par des acteurs publics sur le marché mondial pour pousser les acteurs économiques à investir dans la transition – NDLR) : certains sont très valables. Mais quand BNP Paribas soutient l’émission d’une obligation verte pour le développement d’un aéroport à Hong Kong en faisant valoir que les bâtiments sont basse consommation, cela n’a rien de vert : on contribue à augmenter le trafic aérien !

Beaucoup d’investisseurs se dirigent aujourd’hui vers les technologies de capture et stockage du carbone. Sont-elles un des éléments de ces faux plans climat ?

Elles peuvent y contribuer. Beaucoup de majors pétrolières et gazières parient sur la compensation (mécanisme qui permet à une entreprise d’investir, par exemple, dans le reboisement forestier pour compenser les émissions carbone induites par son activité – NDLR) et les technologies de capture et stockage de CO2. Cela peut être extrêmement dangereux. Concernant la compensation, il a été démontré que son utilité pour le climat est faible, voire nulle, dans la mesure où les industriels s’en servent pour justifier la poursuite de leurs émissions. Il ne faudrait pas parler de compensation, mais de contribution : toutes ces choses devraient être faites en addition des efforts de baisse des émissions, pas en substitution. Concernant le stockage de CO2, c’est un peu la même chose. Il va en falloir. Mais le Giec est très clair : il faut le réserver aux secteurs économiques qui ne peuvent être transformés sur le fond. Ce n’est certainement pas le cas du secteur énergétique, et encore moins du secteur de la production électrique, alors qu’il est possible de le décarboner très rapidement.

Quelles sont nos chances de réussir à réorienter les flux financiers d’un système qui, par essence, ne souffre pas d’être contrôlé ?

C’est tout le problème. Il faut un contrôle des acteurs ­financiers. Ils peuvent, dans une certaine mesure, changer à la marge leurs activités – souvent dans une logique de prévention du risque financier, en écartant de leurs porte­feuilles les entreprises les plus exposées aux énergies fossiles. Mais cette logique est très lente, et ne remet pas en question celles de la croissance et de l’exploitation des ressources, ­radicalement antinomiques avec nos objectifs climatiques. Il va falloir réguler ; il va falloir interdire, aussi, le financement de certaines activités reconnues par la science comme incompatibles avec le respect de notre budget carbone planétaire. Et il va falloir, enfin, décourager certaines pratiques et en inciter d’autres, en se servant des mécanismes monétaires des banques centrales, qui ont, dans leur mandat, l’obligation de respecter les objectifs climatiques européens.

Total conclura, fin mai, cette nouvelle saison des assemblées générales. Qu’espérez-vous de ce groupe pétrolier ?

Pas grand-chose. Le plan climat qu’il va soumettre à consultation de ses actionnaires fait la part belle au gaz, au point d’annuler tous les efforts opérés pour réduire les émissions du pétrole. Il autorise toujours le déploiement de projets catastrophiques, tels que celui d’EACOP, en Afrique de l’Est (1). Enfin, Total vient de rejeter une résolution de ses actionnaires qui exigeaient plus de transparence quant à sa stratégie climatique. Qu’attendre d’un groupe qui refuse de rendre des comptes à ses propres actionnaires ?

engieClimatpétroleenvironnement
New York Times - World

Ukraine Live Updates: As Russia Says Hundreds More Mariupol Fighters Surrender, Their Fate Is Unclear

Kyiv May 18, 3:46 p.m.

Moscow May 18, 3:46 p.m.

Washington May 18, 8:46 a.m.

The Russian Defense Ministry said that nearly 1,000 fighters had surrendered to Kremlin custody at the Azovstal steel plant. Finland and Sweden formally asked to join NATO, potentially the alliance’s biggest expansion in decades.

Shashank Bengali

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

Hundreds more Ukrainian fighters have surrendered to Kremlin custody at a steel plant in Mariupol, Moscow said on Wednesday, amid growing uncertainty over whether they will be released in a prisoner exchange, as Ukraine has asserted, or tried as war criminals, as some Russian officials have threatened.

The Russian Defense Ministry said that 694 Ukrainian fighters had handed themselves in over the past 24 hours. If confirmed, that would bring the overall number of surrendered forces to nearly 1,000 as Ukraine ordered the holdouts to lay down their arms, giving Russia a victory in the war’s most protracted battle even as its forces struggle elsewhere. Ukrainian officials did not immediately confirm the figure.

The fates of the fighters in captivity, as well as an unknown number still holed up in bunkers beneath the Azovstal steel plant, were largely unknown, with little information being released about negotiations involving foreign mediators. Ukrainian officials said on Tuesday that an earlier group of soldiers had been transported to two Russian-controlled towns in Ukraine. A video published by Russia’s Defense Ministry on Wednesday appeared to show Russian soldiers on a road littered with debris checking the bags of Ukrainian fighters, some of whom were visibly wounded.

The conclusion of the fighting in Mariupol, which Russian bombardment has reduced to rubble, offered Moscow an opportunity to present a victory in the war as it faces setbacks in its main offensive in eastern Ukraine and deepening isolation abroad. Finland and Sweden on Wednesday formally asked to join NATO, potentially adding to the Western military alliance’s presence on Russia’s doorstep, in a move that both nations said was prompted by President Vladimir V. Putin’s aggression in Ukraine.

In other developments:

President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in his nightly address that the evacuation mission to rescue the remaining Azovstal fighters was ongoing and that it involved “the most influential international mediators.”

A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian, in the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its full-scale invasion.

Finding ways to avoid a global slowdown while continuing to exert pressure on Russia for its war in Ukraine will be the primary focus of finance ministers from the Group of 7 nations who are convening in Bonn, Germany, this week.

Carlotta Gall

The top diplomats from the U.S. and Turkey will meet in New York.

Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, was scheduled to meet on Wednesday with Secretary of State Antony J. Blinken in New York, on the sidelines of forums at the United Nations on migration and global food security.

Long scheduled as part of an effort to improve strained United States-Turkey relations and tackle longstanding bilateral disputes, the meeting was also likely to focus on the war in Ukraine, as well as on Finland’s and Sweden’s applications to join NATO.

Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, has raised objections to the two Nordic nations joining the Western military alliance, but analysts said his posturing was aimed less at blocking their accession than at gaining more in talks with the United States. Turkey is one of 30 NATO members, all of whom have to agree on admitting new members.

“Erdogan is not addressing Helsinki or Stockholm here,” said Ahmet Kasim Han, a professor of international relations at Altinbas University in Istanbul. “He is trying to give a message: ‘You cannot discipline me and my country. You have to make a broad bargain with me about Turkey’s problems with the West.’”

But the concessions that Turkey is seeking are not firmly defined, said Asli Aydintasbas, a senior fellow at the European Council on Foreign Relations. “It’s something — and everything,” she said.

She added that the conversation would inevitably flow to the issue of American support for Kurdish forces in Syria, which Turkey sees as a security threat.

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Valerie Hopkins

A Russian soldier accused of killing a civilian pleads guilty in a Kyiv court.

KYIV, Ukraine — A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court on Wednesday to having shot a civilian, in the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its full-scale invasion.

The soldier, Sgt. Vadim Shyshimarin, pleaded guilty to shooting a 62-year-old man on a bicycle in the village of Chupakhivka in the Sumy region, about 200 miles east of Kyiv, four days after Russia’s full-scale invasion began on Feb. 24.

Asked by the presiding judge whether he accepted his guilt, Sergeant Shyshimarin said: “Yes. Fully yes.”

The trial has drawn widespread media and public interest. On Wednesday, the courtroom and an overflow room were crowded with members of the local and international news media, and the trial is being broadcast on YouTube.

The prosecutor, Andriy Sinyuk, described the hearing as an “unprecedented procedure” in which “a serviceman of a different country is accused of murdering a civilian of Ukraine.”

The Kremlin spokesman, Dmitri S. Peskov, dismissed the proceedings on Wednesday, telling reporters that accusations leveled against Russian soldiers by Ukraine were “simply fake or staged.”

“We still have no information,” Mr. Peskov said. “And the ability to provide assistance due to the lack of our diplomatic mission there is also very limited.”

The hearing takes place as Ukraine seeks the transfer of its own soldiers who were evacuated from the Azovstal steel plant in Mariupol in recent days. The fighters, more than 50 of whom were “seriously injured,” are currently in Russian custody.

Ukraine hopes to trade the soldiers for Russian prisoners of war. Neither Moscow nor Kyiv has released details about a potential prisoner exchange. But any prisoner transfer could complicate the efforts of Ukrainian prosecutors to hold Russians suspected of war crimes accountable.

Erika Solomon

Deteriorating sanitation gives rise to new worries for the 100,000 civilians still in besieged Mariupol.

A dearth of medicine. A power grid ablaze. Water flooding through mass graves that has raised the fear of diseases like cholera.

As hundreds of Ukrainian fighters are being taken out of Mariupol after their surrender of its besieged steel plant, the city’s mayor made a plea to the world on Wednesday to help the 100,000 civilians who remain inside the Russian-controlled southern port city under rapidly deteriorating sanitation and health conditions.

Although several humanitarian corridors have been negotiated to help civilians flee, the mayor, Vadym Boichenko, called for new international efforts to create opportunities for safe passage for the thousands who still want to flee.

“We have thousands of residents — most of them have been calling the hotline of the municipality and they were begging to be sent, begging to have evacuation,” he said, speaking via online video conference to journalists.

Mr. Boichenko cited concerns over the potential spread of cholera, dysentery and other epidemiological crises because of rapidly worsening public health conditions. Russian forces occupying the city, while trying to repair the public water system, had accidentally caused flooding in the streets, he said. That water now risks flowing through the mass graves dug for the more than 20,000 people he said had been killed there.

“In the summer,” he said, “this will be a very big problem.”

World Health Organization officials cited similar concerns on Tuesday.

Mr. Boichenko also said that summer rains raised the risk of disease spreading at a time when doctors have little means to tackle them.

“The city today has no conditions for providing health care,” he said. “There’s no medicine.”

Power is still not working in the city because of another accident that he blamed on Russian forces. “Essentially,” he said, parts of the power system “were burned down, because they didn’t test the power grid, and they caused a fire.”

The mayor said he could not share any new information on the process of evacuating the Azovstal steel plant, where an undisclosed number of fighters remain. The factory was the Ukrainians’ last bastion in the city, and Russia’s Defense Ministry said on Wednesday that hundreds more of the fighters had surrendered to Moscow’s forces.

The ministry did not specify where the latest batch of fighters had been taken, but Ukraine’s General Staff said earlier that its soldiers had been transported to two Ukrainian towns that are under Russian control.

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Matthew Mpoke Bigg

Russia used auxiliary forces from Chechnya in its long battle for Mariupol, Britain’s defense ministry said on Wednesday. The deployment demonstrates Russia’s “significant resourcing problems” in Ukraine and is “likely contributing to a disunited command,” the ministry said.

Alex Marshall

Even glittering Cannes can’t avoid the war in Ukraine.

The war in Ukraine is casting a long shadow over this year’s Cannes Film Festival. On Tuesday, Volodymyr Zelensky, the country’s president, addressed the event’s opening ceremony, with stirring rhetoric and Charlie Chaplin quotes.

But the conflict had already had an impact on the festival long before Zelensky’s appearance. Within days of Russia’s invasion, in February, some of Ukraine’s leading movie directors and producers called on film festivals worldwide to boycott Russians, as a sign of support. Cannes said in a statement in March that it would no longer “welcome official Russian delegations, nor accept the presence of anyone linked to the Russian government,” but added that it would not ban Russian directors.

There is one major Russian director at this year’s event: Kirill Serebrennikov, who is competing for the Palme d’Or with “Tchaikovsky’s Wife.” The Cannes press office told The Hollywood Reporter it had approved “only a few” Russian media outlets to cover the event, and that all of those outlets opposed the war. It was unclear, however, if any state news outlets had requested accreditation, and the festival did not respond to emailed questions.

Two movies by Ukrainian directors are on the festival’s program: Maksim Nakonechnyi’s “Butterfly Vision” and Sergei Loznitsa’s “The Natural History of Destruction.” But even those choices might stir controversy. In March, the Ukrainian Film Academy expelled Loznitsa, because he did not support its call to boycott Russian movies.

“When I hear calls to ban Russian films, I think of my Russian friends — decent and honorable people,” Loznitsa told The New York Times in March. “We cannot judge people by their passports,” he added: “They are victims of this war, just like we are.”

Aurelien Breeden

Russia has expelled 34 diplomats and staff working at the French embassy in Moscow, a move that the French Foreign Ministry said “has no legitimate basis.” Russia presented the expulsions as a response to France’s decision to bar several dozen Russian diplomats last month for undermining France’s security interests. The ministry said the people expelled on Wednesday were doing legitimate diplomatic work.

Erika Solomon

Reporting from Lviv, Ukraine

‘Our very own castle’: A factory becomes a refuge for displaced artists.

It is a battered, ramshackle husk of a building. But for artists fleeing war, it is a haven.

Here on the outskirts of Lviv, a city on Ukraine’s westernmost edge whose region has absorbed some two million people escaping fighting, displaced artists who have shunned formal, government-run shelters have made a home inside an abandoned factory, where they can live and create by their own rules.

“It’s like we’ve made our very own castle,” said Ilya Todurkin, 21, from Mariupol.

Like many others, he has found a healing place here after the trauma of the first days of Russia’s invasion, when he discovered the body of his best friend shortly after he had killed himself.

“When the war started, there was a big wave of suicide for people with mental issues and depression,” he said. “I thought about suicide, too.”

Mr. Todurkin clawed out of his depression with the help of his new community of fellow displaced artists. Launched by Kepsko, an initiative that set up creative spaces in the factory a year ago, it offered the place up as a shelter in March.

Most of the internally displaced people in Lviv are in shelters set up by municipal authorities and charities. This week, the city called on residents to open their homes as well.

The mostly empty plant outside Lviv, which once made cardiological equipment, has a special draw for artists. Its sprawling junkyards and empty factory floors had long attracted graffiti artists, pop-up restaurants, and techno parties.

Last weekend, the artists opened the space for an art exhibition and rave, with proceeds going to the Ukrainian army.

Shouting over thudding techno beats, Natasha Kushnir, 23, pointed to sculptures she made with plastic, glass and gasoline: “These are materials to make a Molotov cocktail. But we’ll need to use these things after the war to create new life in a peaceful way.”

Oleksander Sokolov, 33, a circus producer, said many artists arrive suffering from symptoms of post-traumatic stress disorder. “There is a lot of anger, a lot of sadness to get out,” he said. “We have to help each other heal.”

They share the skills they have: Some offer massages, yoga lessons, or music instruction. A particular favorite among the artists living there is “Soul Voice,” a therapeutic method using singing and vocal exercises, led by a musician from Kyiv.

Arrivals must commit to abstain from alcohol or “nonnatural” substances, and to join in on what Mr. Sokolov calls “dobrotvorena,” which translates to “making kindness.” They agree to make decisions communally, without criticizing one another.

Mr. Sokolov is working with other artists to give back by developing a recycling project for Lviv. His next circus act, he says, will use only recycled materials.

For many, like Artem Suslikov, a wood sculptor, the community offers a feeling of a fresh start. He lost all his artwork when he fled shelling in Berdiansk, his hometown in eastern Ukraine.

In the three weeks since he arrived, he has made an array of small pieces, using wood from the factory yard. Holding up a chunk he had shaped to look like a Soviet-era apartment block, he pointed to the wood’s flaws.

“It’s got a crack there, and here it was burned by fire,” he said. “It’s a symbol of our lives: We’re all a little bit broken, but we are still standing.”

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Adam Satariano

Google said that its subsidiary in Russia would file for bankruptcy protection and that the company would no longer have employees in the country. The Russian authorities had seized the company’s assets in the country, including its bank account, making it impossible for the company to continue operation, Google said in a statement. It said services like search, YouTube, email, maps and the Play app store would continue to work inside Russia.

Valerie Hopkins

A Russian soldier accused of killing a civilian will be indicted in Kyiv today.

A Kyiv court on Wednesday will hear the indictment of a Russian soldier accused of shooting a civilian, the first soldier being prosecuted in Ukraine over a possible war crime since Russia’s invasion began in February.

The soldier, Sgt. Vadim Shysimarin, is accused of shooting a 62-year-old man on a bicycle in the village of Chupakhivka in the Sumy region, about 200 miles east of Kyiv, four days after the war began.

The man’s widow is expected to appear in court.

The trial takes place as Ukraine seeks the transfer of its own soldiers who were taken into Russian custody from the Azovstal steel plant in Mariupol in recent days. Hundreds of the fighters, more than 50 of whom were reported to be seriously injured, have been evacuated to Russian-controlled territory.

Ukraine hopes to trade the soldiers for Russian prisoners of war. Neither Moscow nor Kyiv has released details about a potential prisoner exchange, but any prisoner transfer could complicate the efforts of Ukrainian prosecutors to hold accountable Russian fighters accused of atrocities.

Ivan Nechepurenko

Russia says nearly 1,000 Ukrainian fighters in the Mariupol steel plant have surrendered.

Russia said on Wednesday that nearly 1,000 Ukrainian fighters from the Azovstal steel works in Mariupol had surrendered to Russian forces, though their fate remained uncertain, with Ukraine promising their eventual swap in a prisoner exchange amid calls in Moscow to have them tried in court.

The surrender of some of Ukraine’s most die-hard fighters — who held out beneath the sprawling steel factory for weeks under heavy bombardment — in effect ended the longest and most devastating battle of the war so far. It also offered Russia an opportunity to present a victory at a time when some pro-Russian commentators have begun to voice frustration over the army’s miscalculations and slow progress in the war.

The Russian Defense Ministry said in a statement that 694 members of the Ukrainian Army and the Azov battalion, which belongs to the country’s National Guard, had surrendered over the past 24 hours, bringing the overall number of surrendered fighters to 959. There was no immediate comment from the Ukrainian government.

A video published on Wednesday by Zvezda, a Russian defense ministry television channel, appeared to show Russian soldiers on a road littered with debris checking bags of Ukrainian fighters, some of them visibly wounded.

The ministry did not specify where the latest batch of fighters had been taken. Ukraine’s General Staff said earlier that its soldiers had been transported to two Ukrainian towns that are under Russian control.

The Russian statement also offered no clarity over what will happen next. In particular, the fate of members of the Azov battalion, the Ukrainian group whose far-right links have offered a veneer of credibility to Russia’s false claims that its army was fighting Nazis in Ukraine, carries an outsized symbolic weight for both sides in the war. In his February speech announcing the start of the invasion, President Vladimir V. Putin said that Russia would “seek to demilitarize and denazify Ukraine, as well as bring to trial those who perpetrated numerous bloody crimes against civilians.”

Amnesty International on Wednesday demanded that the Red Cross be given immediate access to the Ukrainian fighters from Mariupol who are now in Russian hands. The agency said it had “serious concerns about their fate as prisoners of war,” in part because they had been dehumanized in the Russian news media.

On Tuesday, Russian officials paved the way for what some fear will turn into a show trial.

Vyacheslav Volodin, the speaker of the lower chamber of Russia’s Parliament, said the legislative body would discuss the ban of “exchanges of Nazi criminals.” The Russian prosecutor general asked the country’s Supreme Court to declare the Azov brigade a “terrorist organization,” and the court scheduled a hearing on the issue for May 26, the Russian Justice Ministry said in a statement.

Russia’s Investigative Committee, the country’s equivalent to the F.B.I., said on Tuesday that investigators would interrogate the captured fighters to “check their involvement in crimes committed against civilians.”

The swift Russian moves have raised questions about the parameters and durability of the surrender terms negotiated between Moscow and Kyiv, and about whether all of the fighters remaining in the steel factory’s sprawling nuclear shelters will abide by it.

On Tuesday, Hanna Malyar, Ukraine’s deputy defense minister, said that moves by Russian lawmakers to ban a prisoner exchange were “a political statement aimed at the internal propaganda and internal political processes in Russia.”

She said the negotiations and an operation to rescue the soldiers, who are widely seen as heroes in Ukraine, were continuing. She also praised their role in pinning down and damaging Russian forces long enough in Mariupol to ensure that they could not swiftly redeploy to join battles elsewhere in Ukraine.

Matthew Mpoke Bigg contributed reporting.

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Matthew Mpoke Bigg

Amnesty International on Wednesday demanded that the Red Cross be given immediate access to Ukrainian forces from Mariupol who are now in Russian hands. The agency said it had “serious concerns about their fate as prisoners of war,” in part because they had been dehumanized in the Russian news media.

Alan Rappeport and Patricia Cohen

G7 finance ministers meet to weigh the costs of confronting Russia.

BRUSSELS — The world economy is heading into a potentially grim period as rising costs, shortages of food and other commodities and Russia’s continuing invasion of Ukraine threaten to slow economic growth and bring about a painful global slump.

Two years after the coronavirus pandemic emerged and left much of the globe in a state of paralysis, policymakers are grappling with ongoing challenges, including clogged supply chains, lockdowns in China and the prospect of an energy crisis as nations wean themselves off Russian oil and gas. Those colliding forces have some economists starting to worry about a global recession as different corners of the world find their economies battered by events.

Finding ways to avoid a global slowdown while continuing to exert pressure on Russia for its war in Ukraine will be the primary focus of finance ministers from the Group of 7 nations who are convening in Bonn, Germany, this week.

The economic challenges that governments around the globe are facing could begin to chip away at the united front that Western nations have maintained in confronting Russia’s aggression, including sweeping sanctions aimed at crippling its economy and efforts to reduce reliance on Russian energy.

Policymakers are balancing delicate trade-offs as they consider how to isolate Russia, support Ukraine and keep their own economies afloat at a moment when prices are rising rapidly and growth is slowing.

Central banks around the world are beginning to raise interest rates to help tame rapid inflation, moves that will temper economic growth by raising borrowing costs and could lead to higher unemployment.

Global growth is expected to slow to 3.6 percent this year, the International Monetary Fund projected in April, down from the 4.4 percent it forecast before both Russia’s invasion of Ukraine and China’s zero-Covid lockdowns.

On Monday, the European Commission released its own revised economic forecast, showing a slowdown in growth to 2.7 percent this year from the 4 percent estimated in its winter report. At the same time, inflation is hitting record levels and is expected to average 6.8 percent for the year. Some Eastern European countries are in for much steeper increases, with Poland, Estonia, the Czech Republic, Bulgaria and Lithuania all facing inflation rates in excess of 11 percent.

Last week, Christine Lagarde, president of the European Central Bank, signaled a possible increase in interest rates in July, the first such move in more than a decade. In a speech in Slovenia, Ms. Lagarde compared Europe to a man “who from fate receives blow on blow.”

Eswar Prasad, the former head of the International Monetary Fund’s China division, summed up the challenges facing the G7 nations, saying that its “policymakers are caught in the bind that any tightening of screws on Russia by limiting energy purchases worsens inflation and hurts growth in their economies.”

“Such sanctions, for all the moral justification underpinning them, are exacting an increasingly heavy economic toll that in turn could have domestic political consequences for G7 leaders,” he added.

Still, the United States is expected to press its allies to continue isolating Russia and to deliver more economic aid to Ukraine despite their own economic troubles. Officials are also expected to discuss the merits of imposing tariffs on Russian energy exports ahead of a proposed European oil embargo that the United States fears could send prices skyrocketing by limiting supplies. Policymakers will also discuss whether to press countries such as India to roll back export restrictions on crucial food products that are worsening already high prices.

Against this backdrop is the growing urgency to help sustain Ukraine’s economy, which the International Monetary Fund has said needs an estimated $5 billion a month in aid to keep government operations running. The U.S. Congress is close to passing a $40 billion aid package for Ukraine that will cover some of these costs, but Treasury Secretary Janet L. Yellen has called on her European counterparts to provide more financial help.

Finance ministers are expected to consider other measures for providing Ukraine with relief. There is increasing interest in the idea of seizing some of the approximately $300 billion in Russian central bank reserves that the United States and its allies have immobilized and using that money to help fund Ukraine’s reconstruction. Treasury Department officials are considering the idea, but they have trepidations about the legality of such a move and the possibility that it would raise doubts about the United States as a safe place to store assets.

Ahead of the G7 meeting this week, American officials saw the economic challenges facing Europe firsthand. During a stop to meet with top officials in Warsaw on Monday, Ms. Yellen acknowledged the toll that the conflict in Ukraine is having on the economy of Poland, where officials have raised interest rates sharply to combat inflation. Poland has absorbed more than three million Ukrainian refugees and has faced a cutoff in gas exports from Russia.

“They have to deal with a tighter monetary policy just as countries around the world and the United States are,” Ms. Yellen told reporters. “At a time when Poland is committed to large expenditures to shore up its security, it is a difficult balancing act.”

A downturn may be unavoidable in some countries, and economists are weighing multiple factors as they gauge the likelihood of a recession, including a severe slowdown in China related to continuing Covid lockdowns.

The European Commission, in its economic report, said the E.U. “is first in line among advanced economies to take a hit,” because of its proximity to Ukraine and its dependence on Russian energy. At the same time, it has absorbed more than five million refugees in less than three months.

Deutsche Bank analysts said this week that they thought a recession in Europe was unlikely. By contrast, Carl B. Weinberg, chief economist at High Frequency Economics, warned in a note on Monday that with consumer demand and output falling, “Germany’s economy is headed for recession.” Analysts at Capital Economics predicted that Germany, Italy and Britain are likely to face recessions, meaning there is a “reasonable chance” that the broader eurozone will also face one, defined as two consecutive quarters of falling output.

Vicky Redwood, senior economic adviser at Capital Economics, warned that more aggressive interest rate increases by central banks could lead to a global contraction.

“If inflation expectations and inflation prove more stubborn than we expect, and interest rates need to rise further as a result, then a recession most probably will be on the cards,” Ms. Redwood wrote in a note to clients this week.

The major culprit is energy prices. In Germany, which has been most dependent on Russian fuel among the major economies in Europe, the squeeze is being acutely felt by its industrial-heavy business sector as well as consumers.

Russian gas shipments “underpin the competitiveness of our industry,” Martin Brudermüller, the chief executive of the chemical giant BASF, said at the company’s annual general meeting last month.

While calling to decrease its dependence, Mr. Brudermüller nevertheless warned that “if the natural gas supply from Russia were to suddenly stop, it would cause irreversible economic damage” and possibly force a stop in production.

The fallout from a gas embargo has been the subject of spirited debate among German economists and policymakers, with analyses ranging from manageable to catastrophic. The flow of energy is just one of several supply concerns in the industrial sector.

Rising food prices are another matter causing anxiety among finance ministers. The Treasury Department is expected to release a report later this week laying out plans by the World Bank and other international financial institutions to combat food shortages.

The interruption of wheat exports from Ukraine and Russia, which together account for 28 percent of global exports, along with supply chain disruptions, a severe drought in India that has caused it to ban shipments of grain and Covid-related lockdowns in China, are also causing food prices to spiral and increasing global hunger, particularly in Africa and the Middle East.

The question for both American and European policymakers is how to corral leaping prices without sending their economies into recession. The Federal Reserve has begun raising interest rates to tame inflation in the United States, and its chair, Jerome H. Powell, has acknowledged that bringing prices down without seriously hurting the overall economy will be a challenge.

On Tuesday, Charlie Scharf, the chief executive of Wells Fargo, said during an event hosted by The Wall Street Journal that “it is going to be hard to avoid some kind of recession.”

That conundrum accounts for the reluctance of the European Central Bank to raise rates. In the plus column, the European Commission noted that unemployment in the eurozone was down, as were government deficits, even though war-related costs were rising.

While food prices are increasing around the world, the level of inflation varies widely. Food inflation was 2.5 percent in France and Ireland during the first three months of 2022 and 10 percent in Eastern European countries. while in Turkey and Argentina, from 60 to 70 percent in March alone, according to an analysis last week from ING.

In a speech to the Brussels Economic Forum on Tuesday, Ms. Yellen made the case that Russia’s actions are a reminder that nations should not trade national security for cheap energy. She argued that it is crucial to reduce reliance on Russia and China and to accelerate investments in renewable resources.

“No country controls the wind and the sun,” Ms. Yellen said. “Let’s make sure that this is the last time that the global economy is held hostage to the hostile actions of those who produce fossil fuels.”

Alan Rappeport reported from Brussels, and Patricia Cohen from London.

Carlotta Gall

Reporting from Kharkiv, Ukraine

‘I could not stay away’: With Russians pushed back, residents return to Kharkiv.

Family members clutched one another in joy at Kharkiv railway station on Tuesday as relatives who had fled the bombardment of the city arrived on the train from the capital, Kyiv.

Daryna Mostyvskaya, 25, greeted her mother with flowers, but was first handed a wriggling bundle of fur, her dog, C.J., before her mother could climb down from the train with her bags and the family cat.

Her mother, Lyudmyla Mostyvskaya, a 50-year-old first aid medic, had been away for nearly a month. “I missed it,” the older woman said. “I could not stay away. My heart was breaking.”

Her daughter, a lawyer, had joined a volunteer group and stayed in the city throughout its months under heavy bombardment, which began in the opening days of the war.

Kharkiv, once Ukraine’s second-largest city, was almost encircled by Russian forces and came under daily assault for two months until a Ukrainian counteroffensive in recent weeks pushed the attacking forces away.

The retreat of Russian forces to about 20 miles from the city has brought a respite from constant artillery fire, and up to 2,000 people have been returning every day by train from central and western Ukraine, where they had taken shelter.

“I did not give her permission to come back,” Ms. Mostyvskaya’s daughter said, laughing, as her mother kissed her. “In Ukraine, nowhere is safe and every day it can change, any time. But thanks to our Ukrainian forces it is more secure now.”

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Matthew Mpoke Bigg

Russian forces launched two missiles at Dnipro on Wednesday, said a regional military official in the strategically important city. One missile was shot down by Ukrainian air defense units and its wreckage fell and injured a woman.

Stanley Reed

Russia’s once world-leading energy industry is seeing ever more omens of decline.

It was to be a hugely ambitious project on the frigid Gulf of Ob, in Russia’s Far North, a steppingstone in Moscow’s rising ambitions to be a power in liquefied natural gas much as it is in oil and gas delivered by pipeline.

When President Vladimir V. Putin of Russia launched his war on Ukraine, the $21 billion project known as Arctic LNG 2 was well underway with dozens of wells drilled, an airport built and most of the equipment ordered.

Now, though, European Union sanctions that prohibit the sale of gas liquefaction equipment to Russia have thrown the giant complex into doubt. The sanctions mean, at best, that just one of three planned liquefaction facilities at Arctic LNG is likely to be completed anytime soon, analysts say.

The project’s key international backer, TotalEnergies, recently wrote off its $4.1 billion investment. It is “difficult to believe that it can be built with the sanctions,” Patrick Pouyanne, the TotalEnergies chief executive, told analysts in late April.

The problems go far beyond L.N.G.

In coming years Russia is likely to be forced into retreat across a wide spectrum of energy. Future growth for its oil and gas exports — for decades the backbone of the country’s economy — are now deeply uncertain. The shock waves from Ukraine even extend into nuclear power, where Finland recently shelved a deal for Russia to build an estimated 7 billion euro ($7.4 billion) reactor.

“Russia is going to be a greatly diminished international player, there is no question about it,” said Matt Sagers, vice president and head of Russian and Caspian energy at S & P Global, a financial services firm.

Russia will probably find markets for at least some of its oil and gas; in April Mr. Putin said that while the country may lose traditional buyers, it would find more at home and abroad. But it may gradually lose influence in the industry, becoming a pariah to former international partners like the major international oil companies.

Some analysts also say it is hard to see how Moscow can remain a co-chair, with Saudi Arabia, of the oil producers’ organization known as OPEC Plus. So far, though, Saudi officials and others are sticking with Russia with an eye toward preserving cohesion in the group for a distant future date when the world is oversupplied with oil rather than worried about shortages.

L.N.G. is effectively a proxy for Russia’s energy ambitions. It is fast-growing, largely because the chilled liquid can be transported around the world on ships, allowing a country like Russia, whose gas is now delivered largely by pipelines to increasingly hostile customers in Europe, to reach any market with a suitable terminal. Handling the chilled gas is also technically challenging.

L.N.G. is still in its infancy in Russia, but Moscow aimed to vie with world leaders: Qatar, Australia and the United States. It would capitalize on its enormous gas resources and its relationships with Exxon Mobil and Shell as well as TotalEnergies, which owned 10 percent of Arctic LNG 2. All are big players in liquefied gas. (L.N.G. imports have been growing at about 7 percent per year.)

Such ambitions have now been dashed. Analysts at S & P Global now estimate that Russia will likely have only half the L.N.G. gas capacity it was targeting by the end of the decade. An Exxon Mobil liquefied gas project on Sakhalin Island, in Russia’s Far East, has been shelved, and Shell has said it would exit Russia’s first L.N.G. facility, also on Sakhalin Island.

In oil and gas, the setbacks can be divided into two broad categories. With international oil giants like Shell, BP and Exxon Mobil having announced their intention to leave Russia, the Russian industry will lose access to advanced technologies and capital. For example, Russia’s gas giant Gazprom has been working with Shell on using chemical mixes to boost oil extraction in a project called Salym, which Shell is now exiting.

In the past, Russia’s vast fields have generally been easy to tap, but after decades of pumping, the remaining petroleum will be harder to extract. “The longer Russia is shunned from the system, the greater the downside risk for production,” Oswald Clint, an analyst at Bernstein, a research firm, wrote in a recent report.

But a more immediate concern is the fact that Russia has been forced to shut down oil production because of the sanctions and the reluctance of buyers to handle Russian crude and oil products.

In one sign of such distress, the oil project operated by Exxon Mobil on Sakhalin Island in the Russian Far East has shipped no oil so far in May, according to Kpler, a firm that tracks energy shipping. Exxon Mobil declared force majeure at Sakhalin, meaning it could no longer perform its obligations because of conditions outside of the company’s control. Exxon said that it was having difficulty “complying with its obligations” and “conducting operations at the required level of international standards.”

Russia does not have a large oil storage system, and so when it is unable to export oil, it is forced to throttle back wells or completely shut them down. There is nowhere to put the oil. Russian oil output declined by 900,000 barrels a day, or 10 percent, in April compared with March. The International Energy Agency, the Paris-based group, said recently that the amount of reduced production could approach 3 million barrels a day later this year.

And in a sign that more taps may be closed, analysts at Kayrros, a research firm, said that oil on tankers has been increasing rapidly. This suggests “Russia might again be finding it more difficult to dispose of its crude,” they said.

Russia has had some success in finding buyers for oil that otherwise might have gone to Europe and the United States. Flows to India have ramped up. Viktor Katona, an analyst at Kpler, said that China, where energy consumption has fallen off due to Covid lockdowns, appears to be stepping up its buying.

Russia is also making money, thanks to high petroleum prices. Analysts at S & P Global estimate that Russia made about $26 billion on sales of natural gas to Europe from the beginning of the war in Ukraine on Feb. 24 through the end of April, more than three times the period a year earlier. Of this total, about a quarter went directly to the government and about half went to Gazprom, the gas monopoly. Around $5 billion went to Asian and Western L.N.G. investors. (Tax exemptions meant to encourage L.N.G. investment mean the chilled gas now produces little revenue for the Russian government.)

Analysts say it would be wrong to underestimate Russia’s oil industry. It was struggling when the Soviet Union collapsed in the early 1990s, but righted itself with the aid of Western companies and has since absorbed technologies like fracking and horizontal drilling. Despite sanctions imposed to punish Mr. Putin’s takeover of Crimea in 2014, Russia managed to increase production to a peak in 2019.

Novatek, the Russian company developing Arctic LNG 2, has even deployed a largely homegrown L.N.G. technology on an earlier project with TotalEnergies, called Yamal L.N.G. But the process has encountered problems and it remains unclear whether it can work at full commercial scale. Novatek declined to comment.

“I wouldn’t say they are finished as a petroleum power,” Mr. Clint, the Bernstein analyst, said in an interview. “But they are certainly knocked down the ranking for a good period of time.”

Johanna Lemola

All NATO members agree on the “importance” of expansion of the alliance, Jens Stoltenberg, the secretary general, said as he accepted the applications from Sweden and Finland.

Johanna Lemola, Christina Anderson and Shashank Bengali

Finland and Sweden formally ask to join NATO, in potentially its biggest expansion in two decades.

Finland and Sweden formally submitted their bids for NATO membership on Wednesday morning, casting aside decades of strategic neutrality to embrace the military alliance in a swift transformation prompted by Russia’s invasion of Ukraine.

Finnish and Swedish envoys delivered letters expressing their nations’ interest in joining NATO to Secretary General Jens Stoltenberg at the alliance’s headquarters in Brussels. Mr. Stoltenberg has said that NATO will seek to admit both nations in a fast-track process.

“You are our closest partners,” Mr. Stoltenberg said alongside Finland’s NATO ambassador, Klaus Korhonen, and Sweden’s envoy, Axel Wernhoff. “Your membership in NATO will increase our shared security.”

The two Nordic states, which have had close relations with NATO but long remained militarily nonaligned, have seen public opinion tilt heavily in favor of joining the alliance since Russia’s invasion of Ukraine upended European security. If both are admitted, it will be NATO’s most significant expansion in nearly two decades, increasing the organization’s membership to 32 nations and adding hundreds of additional miles of border with Russia.

NATO member countries in Europe

Iceland

Finland

Norway

Russia

Estonia

Sweden

Latvia

Lithuania

Belarus

U.K.

Poland

Germany

Ukraine

France

Romania

Italy

Spain

Turkey

Greece

Iceland

Finland

Norway

Russia

Sweden

Belarus

U.K.

Poland

Germany

Ukraine

France

Romania

Italy

Spain

Turkey

Greece

Note: NATO also includes Canada and the United States.

The New York Times

The potential growth of NATO is another example of how President Vladimir V. Putin’s invasion has backfired. The Russian leader described NATO’s eastward expansion as one reason he felt compelled to send troops and tanks into Ukraine, but instead of fracturing the Western alliance, Russia’s aggression has strengthened it.

Mr. Putin has struck a measured tone since Finland and Sweden announced their intentions to join NATO, saying that their accession would not create a “direct threat” but that Russia’s response would be determined by how NATO expands its military infrastructure into those nations.

Finland’s president, Sauli Niinisto, said the war had convinced his country, which shares an 810-mile-long eastern border with Russia, that it could not afford to remain on the sidelines.

“We believed that nonalignment would give us stability,” he said on Tuesday during an official visit to Sweden. But Russia’s invasion, he added, “changed everything.”

The formal submissions came after a dizzying week that began when Mr. Niinisto and Finland’s prime minister, Sanna Marin, announced their support for membership last Thursday. Finland’s Parliament endorsed the proposal on Tuesday in a vote of 188 to 8. The vote was a political formality, because Mr. Niinisto has authority over the nation’s foreign policy, but it served as a signal of enthusiasm in a country where public opinion in favor of joining NATO has moved from 20 percent before the Russian invasion to nearly 80 percent now.

“This was an exceptionally strong result, 188 votes in favor,” Finland’s foreign minister, Pekka Haavisto, told the Finnish broadcaster YLE. “I did not myself expect such a strong outcome.” Mr. Haavisto signed the country’s application after the vote.

The Finnish government has closely coordinated its moves with Sweden, a longstanding security partner that has observed neutrality for two centuries but whose public has also moved staunchly in favor of joining NATO.

On Sunday, Sweden’s governing Social Democratic Party cast aside decades of misgivings and announced its decision to support the bid for accession to NATO. Fifty-seven percent of the Swedish public now supports joining the alliance, up from 48 percent at the end of April, according to a poll by the Dagens Nyheter newspaper. Sweden’s foreign minister, Ann Linde, signed her country’s NATO application on Tuesday morning.

Sweden’s prime minister, Magdalena Andersson, said that her nation was closely bound with Finland. “This is a strong and clear signal that we stand united,” she said.

The triumphant mood in the Nordic states was shadowed, however, by signals that Turkey, a NATO member, might seek to block their accession. The Turkish president, Recep Tayyip Erdogan, has sharply criticized Sweden in particular as a haven for Kurdish separatists he regards as terrorists.

Mr. Niinisto has said that he was surprised by Mr. Erdogan’s comments, and expressed hope that any differences could be worked out in direct talks with Turkey.

The United States has strongly backed membership for Finland and Sweden. On Thursday, Mr. Niinisto and Ms. Andersson are scheduled to meet with President Biden in Washington. They will discuss their NATO bids, the war in Ukraine and “the relationship of Europe and the United States in the changed security situation,” according to a statement from the Finnish presidency.

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Jane Bradley

Labour asks if Conservatives broke U.K. election laws by accepting a donation linked to a Russian account.

Britain’s opposition Labour Party on Tuesday formally demanded answers in Parliament to whether the governing Conservative Party had breached electoral laws when it accepted a major political donation that documents link to a Russian bank account. Opposition leaders also asked for information about the donor’s potential ties to the Kremlin.

The contribution, of $630,225, was made in February 2018 in the name of Ehud Sheleg, a wealthy London art dealer who was most recently the Conservative Party’s treasurer. He is one of the party’s biggest donors and, through his lawyer, he has denied any wrongdoing.

Raising the question in Parliament places a spotlight on the donation and puts political pressure on the Conservative Party to respond. The money was part of a fund-raising blitz that helped propel Prime Minister Boris Johnson and his party to a landslide victory in the 2019 general election.

According to a bank alert filed to Britain’s national law enforcement agency, the donation originated in the Russian account of Mr. Sheleg’s father-in-law, Sergei Kopytov, who was once a senior politician in Ukraine’s previous pro-Kremlin government. The bank flagged the transaction as suspected money laundering and a potentially illegal campaign donation. Mr. Kopytov is a Ukrainian citizen.

On Tuesday, the chair of the Labour Party, Anneliese Dodds, demanded that the government provide information on whether Mr. Kopytov owned assets, including a Mercedes-Benz car, that had been used by people involved in the Russian state. She also asked for clarification on links that Mr. Sheleg and Mr. Kopytov might have with “key actors in the Russian state.”

“And finally,” she asked, “has electoral law been broken and, relatedly, has our national security been compromised?”

Ms. Dodds said she had also written to the chair of the Conservatives, calling for an investigation into Mr. Sheleg’s donations as well as other donors with possible links to Russia. She said she also asked whether the Conservative Party intends to keep the money donated by the art dealer.

Mr. Sheleg’s lawyer has acknowledged the art dealer and his wife received millions of dollars from Mr. Kopytov in the weeks before he gave the Conservative Party the $630,225 donation.

But the lawyer said the money Mr. Kopytov had given the Shelegs was a family gift and “entirely separate” from the campaign contribution. The Conservative Party has said that all donations “comply fully with the law.”

Alexandra E. Petri

G7 finance ministers meet as a global recession looms.

The Group of 7 finance ministers start three days of meetings on Wednesday, facing the disruption to the global economy caused by Russia’s invasion of Ukraine on top of the reverberations of an enduring pandemic.

Ukraine and its allies have remained united in challenging Moscow, weaning themselves off Russian energy and leveling sweeping sanctions to crippling its economy. But the economic troubles that governments are wrestling with at home could begin to undermine that collective front. The Group of 7 ministers must walk a tightrope, determining how to isolate Russia while avoiding a global recession.

Their meeting, in Bonn, Germany, comes as challenges to Russia mount. Sweden and Finland expect to present formal requests to join NATO on Wednesday morning, enabling the possibility of NATO’s largest expansion in 20 years. And the Biden administration is expected to begin blocking Russian bond payments to Americans, increasing the likelihood of a Russian default for the first time in more than a century.

On the battlefield, Russian forces were struggling to advance and experiencing setbacks, including near the northeastern city of Kharkiv, where a small group of Ukrainian soldiers managed to reach the border with Russia. And to the south, the more than 250 soldiers who surrendered at the Azovstal steel complex in Mariupol were in Russian custody and facing threats of prosecution. An unknown number of soldiers have remained at the plant, and their fate, too, was uncertain.

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Erin Mendell

Australia imposed sanctions on more people and groups tied to Russia and Belarus, Foreign Minister Marise Payne said. The measures targets people and media spreading disinformation, as well as the Wagner Group, a private military force with ties to President Vladimir V. Putin.

Alexandra Petri

The International Criminal Court has sent a team of 42 investigators, forensic experts and support personnel, its largest-ever field deployment, to assist with I.C.C. investigations in Ukraine, the court’s prosecutor, Karim Khan, said in a statement. “Now more than ever, we need to show the law in action,” Khan said.

Alexandra Petri

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that the “evacuation mission” was continuing for the Ukrainian fighters who remain at the Azovstal steel complex in Mariupol, and that it was being overseen by Ukraine’s military and intelligence units and involved “the most influential international mediators.” It is unclear how many fighters are still at the plant, but they are believed to number in the hundreds.

Alexandra Petri

The State Department announced the launch of Conflict Observatory, a new program designed to help collect, analyze and distribute open-source evidence of war crimes and other atrocities by Russia in Ukraine. The information will be publicly available online “to help refute Russia’s disinformation efforts and shine a light on abuses,” the State Department said in a press release.

Kate Conger and David Bolaños

Russian hackers attack Costa Rica, and some suspect retaliation for supporting Ukraine.

WASHINGTON — A Russian hacking cartel carried out an extraordinary cyberattack against the government of Costa Rica, crippling tax collection and export systems for more than a month so far and forcing the country to declare a state of emergency.

The ransomware gang Conti, which is based in Russia, claimed credit for the attack, which began on April 12, and has threatened to leak the stolen information unless it is paid $20 million. Experts who track Conti’s movements said the group had recently begun to shift its focus from the United States and Europe to countries in Central and South America, perhaps to retaliate against nations that have supported Ukraine.

Some experts also believe Conti feared a crackdown by the United States and was seeking fresh targets, regardless of politics. The group is responsible for more than 1,000 ransomware attacks worldwide that have led to earnings of more than $150 million, according to estimates from the Federal Bureau of Investigation.

“The ransomware cartels figured out multinationals in the U.S. and Western Europe are less likely to blink if they need to pay some ungodly sum in order to get their business running,” said Juan Andres Guerrero-Saade, a principal threat researcher at SentinelOne. “But at some point, you are going to tap out that space.”

Whatever the reason for the shift, the hack showed that Conti was still acting aggressively despite speculation that the gang might disband after it was the target of a hacking operation in the early days of Russia’s war on Ukraine. The criminal group, which pledged its support to Russia after the invasion, routinely targets businesses and local government agencies by breaking into their systems, encrypting data and demanding a ransom to restore it.

Of the Costa Rica hacking, Brett Callow, a threat analyst at Emsisoft, said that “it’s possibly the most significant ransomware attack to date.”

“This is the first time I can recall a ransomware attack resulting in a national emergency being declared,” he said.

Costa Rica has said it refused to pay the ransom.

The hacking campaign occurred after Costa Rica’s presidential elections and quickly became a political cudgel. The previous administration downplayed the attack in its first official news releases, portraying it as a technical problem and projecting an image of stability and calm. But the newly elected president, Rodrigo Chaves, began his term by declaring a national emergency.

“We are at war,” Mr. Chaves said during a news conference on Monday. He said 27 government institutions had been affected by the ransomware attack, nine of them significantly.

The attack began on April 12, according to Mr. Chaves’s administration, when hackers who said they were affiliated with Conti broke into Costa Rica’s Ministry of Finance, which oversees the country’s tax system. From there, the ransomware spread to other agencies that oversee technology and telecommunications, the government said this month.

Two former officials with the Ministry of Finance, who were not authorized to speak publicly, said the hackers were able to gain access to taxpayers’ information and interrupt Costa Rica’s tax collection process, forcing the agency to shut down some databases and resort to using a nearly 15-year-old system to store revenue from its largest taxpayers. Much of the nation’s tax revenue comes from a relatively small pool of about a thousand major taxpayers, making it possible for Costa Rica to continue tax collection.

The country also relies on exports, and the cyberattack forced customs agents to do their work solely on paper. While the investigation and recovery are underway, taxpayers in Costa Rica are forced to file their tax declarations in person at financial institutions rather than relying on online services.

Mr. Chaves is a former World Bank official and finance minister who has promised to shake up the political system. His government declared a state of emergency this month in response to the cyberattack, calling it “unprecedented in the country.”

“We are facing a situation of unavoidable disaster, of public calamity and internal and abnormal commotion that, without extraordinary measures, cannot be controlled by the government,” Mr. Chaves’s administration said in its emergency declaration.

The state of emergency allows agencies to move more quickly to remedy the breach, the government said. But cybersecurity researchers said that a partial recovery could take months, and that the government may not ever fully recover its data. The government may have backups of some of its taxpayer information, but it would take some time for those backups to come online, and the government would first need to ensure it had removed Conti’s access to its systems, researchers said.

Paying the ransom would not guarantee a recovery because Conti and other ransomware groups have been known to withhold data even after receiving a payment.

“Unless they pay the ransom, which they have stated they have no intention of doing, or have backups that are going to enable them to recover their data, they are potentially looking at total, permanent data loss,” Mr. Callow said.

When Costa Rica refused to pay the ransom, Conti began threatening to leak its data online, posting some files it claimed contained stolen information.

“It is impossible to look at the decisions of the administration of the president of Costa Rica without irony,” the group wrote on its website. “All this could have been avoided by paying.”

On Saturday, Conti raised the stakes, threatening to delete the keys to restore the data if it did not receive payment within a week.

“With governments, intelligence agencies and diplomatic circles, the debilitating part of the attack is really not the ransomware. It’s the data exfiltration,” said Mr. Guerrero-Saade of SentinelOne. “You’re in a position where presumably incredibly sensitive information is in the hands of a third party.”

The breach, among other attacks carried out by Conti, led the U.S. State Department to join with the Costa Rican government to offer a $10 million reward to anyone who provided information that led to the identification of key leaders of the hacking group.

“The group perpetrated a ransomware incident against the government of Costa Rica that severely impacted the country’s foreign trade by disrupting its customs and taxes platforms,” a State Department spokesman, Ned Price, said in a statement. “In offering this reward, the United States demonstrates its commitment to protecting potential ransomware victims around the world from exploitation by cybercriminals.”

Kate Conger reported from Washington, and David Bolaños from San José, Costa Rica.

Alan Rappeport

The U.S. is expected to begin blocking Russian bond payments to American investors.

The Biden administration is expected to begin blocking Russia from paying American bondholders next week, increasing the likelihood of the first default of Russia’s foreign debt in more than a century.

An exemption to American sanctions has allowed Russia to keep paying its debts since February. That exemption expires on May 25.

The decision not to extend the exemption came after the Treasury Department and the State Department analyzed what would happen if Russia defaulted and determined that it would not have a significant economic impact, according to a person familiar with the deliberations.

The plan to let the carve-out lapse was reported earlier by Bloomberg News. A default would deal a symbolic blow to Russia, which has continued to make bond payments despite sweeping sanctions that have immobilized half of its foreign currency reserves. Russia has tried to make payments on dollar-denominated bonds in rubles and has threatened to file lawsuits to avoid default.

Russia has bond payments due on May 27 and June 24. It is not clear if it has any additional tools at its disposal to make them with the restrictions in place, which would forbid Americans from receiving interest, dividend, or maturity payments on Russian debt.

Treasury Secretary Janet L. Yellen said last week that the consequences of allowing Russia to default was still being studied.

“This is something that we are actively examining right now,” Ms. Yellen said at a Senate Banking Committee hearing. “We want to make sure that we understand what the potential consequences and spillovers would be of allowing the license to expire.”

She added: “We’re actively involved in an evaluation of the risks and impact of not renewing the license.”

Some Treasury Department officials have argued that the debt payment exemption was a useful way to help drain Russia’s resources. However, the Treasury Department ultimately determined that the remaining dollar bond payments did not represent a significant amount of money, the person familiar with the decision said.

The economic implications of a default for Russia and the world could be relatively small.

Economists estimate that Russia’s total foreign public debt amounts to about $75 billion, while Russia’s annual energy sales are worth about $200 billion. Investors have been anticipating a default since late February, and policymakers have suggested that a default does not pose a threat to the stability of the financial system.

L'Humanité

Science. ​​​​​​​Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âne

Actu

Selon une étude, 15 000 cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces vont survenir d’ici à 2070 du fait de la hausse des températures. L’humain ne sera pas épargné.

Marie-Noëlle Bertrand

Combien de virus attendent l’humain au détour des bouleversements climatiques ? Une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature offre un début de réponse pas vraiment réjouissant. Déjà, il était clairement établi que la déforestation et l’érosion de la biodiversité favorisent la recrudescence des transmissions zoonotiques, c’est-à-dire le passage d’un virus animal à l’humain. Non seulement le réchauffement global des températures atmosphériques ne freinera pas le phénomène, mais les risques sont nombreux qu’il le favorise, avance désormais une équipe de chercheurs états-uniens.

La hausse des températures va conduire à de nouvelles migrations d’animaux

Si la nouvelle n’est ni totalement neuve, ni complètement surprenante, l’article est le premier à modéliser la mécanique qui conduit à ce bouleversement et à quantifier le nombre de fois que des virus pourraient passer du phoque à l’âne. D’ici à 2070, avancent ainsi les scientifiques, le changement climatique pourrait entraîner plus de 15 000 nouveaux cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces. Schématiquement, le processus est relativement simple à expliquer : la hausse des températures va conduire à la migration d’animaux en quête d’espaces plus frais. Le compte rendu anticipe que beaucoup « se regrouperont en de nouvelles combinaisons (de populations) à des altitudes élevées, dans des points chauds de la biodiversité et dans des zones à forte densité de population humaine en Asie et en Afrique ». L’ensemble favorisera le passage de virus d’une espèce à une autre et, dans certains cas, les transmissions zoonotiques. Pour arriver à ces conclusions, l’équipe scientifique a modélisé le déplacement de 3 139 espèces et les nouvelles répartitions géographiques qui en découleront. Elle a, après cela, calculé la probabilité qu’un virus saute d’une espèce à l’autre pour la première fois.

Quel est le niveau de risque que cet « autre » soit un humain ? Les chercheurs ne s’avancent pas outre mesure sur ce point. Trop de facteurs économiques et sociaux entrent en jeu, avancent-ils en substance. Une chose paraît en revanche établie : au moins 10 000 espèces de virus ont la capacité d’infecter l’humain, parmi ceux qui circulent aujourd’hui silencieusement chez les mammifères sauvages.

De nombreux facteurs permettent de réduire ce risque

Déjà soupçonnées d’être à la source de la transmission du coronavirus à l’homme, les chauves-souris restent les suspectes numéro 1 de l’étude. « En raison de leur capacité de dispersion unique, elles représentent la majorité des nouveaux partages viraux » envisagés, singulièrement chez les humains. La bonne nouvelle vient du fait que de nombreux facteurs permettent de réduire ce risque, entre autres un investissement accru dans les soins de santé et dans la recherche. À condition de l’anticiper dès maintenant.

« Nos résultats appellent à une très grande vigilance », insistent les scientifiques, qui refusent de ne parler qu’au futur. « Cette transition écologique est peut-être déjà en cours, et maintenir le réchauffement à moins de 2 °C au cours du siècle ne réduira pas le partage futur du virus. » Autrement dit, le processus est désormais inévitable. Notre seul salut est de nous y préparer.

Réchauffement climatiqueSantéBiodiversité
New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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North Korea Wants to Follow China’s Covid ‘Success.’ Its Plan May Backfire.

As infections spread quickly, outside experts are warning that the country’s desire to mimic Beijing’s playbook could worsen a coming disaster.

By Choe Sang-Hun

SEOUL — When North Korea’s leader, Kim Jong-un, acknowledged an outbreak of Covid-19 last week, he ordered his government to learn from ​China’s “success” fighting the virus​.​ ​What he did not say is that an attempt to follow China’s pandemic response could send his impoverished country toward catastrophe.

China has used strict lockdowns, mass testing and vaccinations to keep cases low throughout the pandemic. North Korea — which by its own admission is experiencing an explosive outbreak of the virus — lacks the basic therapeutics and food supplies that China has mobilized to enforce the extreme restrictions seen in cities like Wuhan, Xi’an and Shanghai.

Now, public health experts are warning that Mr. Kim’s desire to follow the Chinese model will only worsen the impact of a fast spreading disaster. Already the ​number of new suspected patients in North Korea has soared from 18,000 last Thursday to hundreds of thousands a day this week, though it is impossible to know the true scale of the outbreak.

North Korea called itself Covid-free for two years until it confirmed an outbreak for the first time last Thursday. Most people are unvaccinated, and the country is so isolated that when an estimated two million people died during a famine in the mid-1990s, the outside world didn’t know about it until the bodies of famished North Koreans started washing up along the shallow river that borders China.

Without enough testing kits​ to accurately measure the ​size of the ​outbreak, North Korea has relied on the number of “people found with fevers,” not the number who have tested positive for the virus. It has reported 62 deaths out of nearly 1.7 million suspected patients. On Wednesday, state media claimed a million people had already recovered from fever, though experts doubt the numbers being reported by North Korea are reliable.

“I don’t think North Korea is honest with the number of deaths,” said Jacob Lee, a specialist in infectious diseases at Hallym University Medical Center in South Korea.​ “It is likely playing that number down to help control its people​.”

North Korea cannot feed its own people in the best of times. Its state rations system collapsed during the famine in the 1990s and never recovered​, leaving people fending for themselves. If North Koreans were placed under the kind of extreme lockdowns seen in China, outside health experts say, the government would be unable to provide basic needs.

“For North Koreans, ​that would mean the country going back to the ration system,” Dr. Lee said. “I doubt it will work. Even China had difficulties ​with logistics and supplies of food for people in lockdown cities.”

North Korea appears to be following a strategy similar to China’s, but with variations. It has ordered all cities and counties to lock down, yet urged them to continue to “organize work and production.” Although traffic was banned between cities and counties, people are still allowed to move around within their districts and report for work at farms and factories, according to Asia Press, a Japan-based website that reports on North Korea with the help of informants inside the country.

There was also an extensive campaign to check temperatures at factories and residential compounds, and people have been allowed to go to informal markets for food and other necessities, according to Asia Press.

Shutting down the informal markets could be devastating because most North Koreans rely on them to supplement their meager government rations. “I don’t think the regime would go so far as to shut down the markets completely,” said Lee Tae-kyung, who worked as a physician in North Korea until he fled the country in 2006 as part of a stream of refugees. “When it tried to in the past, people pushed back, shouting at the police. It’s a matter of life or death.”

In contrast with Mr. Kim’s praise for China’s coronavirus policies, a growing number of health organizations and global leaders have criticized them as unsustainable. China’s borders remain closed and it has rarely allowed outside experts to visit since the pandemic began. Foreign investment is drying up, and some educated young people are leaving the country rather than live through another lockdown.

“Countries like South Korea could battle an Omicron outbreak with relatively low fatalities ​because they had solid public health systems, high vaccination rates​ and therapeutics, and because their people were relatively healthy and well-fed,” said Jung Jae-hun, a professor of preventive medicine at Gachon University in South Korea, referring to a variant of the virus. “North Korea has none of those.”

The origin of the North Korean outbreak is still unclear, but in recent weeks, ​Mr. Kim ​mobilized tens of thousands of people without masks for a large military parade in Pyongyang, the capital, to celebrate the country’s growing nuclear capabilities. He also mobilized students and workers to help plant rice in the countryside this month, an extremely important task in a nation that suffers chronic grain shortages.

North Korean officials first found infections in a group of college students who attended the military parade, including one who apparently got the virus from a relative who had recently visited China, said Daily NK, a Seoul-based website that reports on North Korea. North Korean state media reported that more fever cases had been found in Pyongyang, as well as in southern provinces where most of the rice​-planting took place.

When the outbreak was publicized last week, it quickly revealed that the secretive nation was desperately unprepared. North Korean officials said fever cases began spreading late last month. But as of Saturday, the country had confirmed only 168 Covid cases, according to Ryu Yong-chol, a disease-control official who appeared on state television on Monday.

“The medicines provided by the state have not been supplied to inhabitants through pharmacies correctly in time,” Mr. Kim admitted.

China’s isolationist approach in the pandemic may be what appeals most to Mr. Kim as he tries to respond to the crisis and maintain his godlike authority over his people. When Seoul tried to​ send an invitation to discuss pandemic-related aid this week, North Korea​ refused to accept it. It has also refused donations from Covax, the global vaccine program. The country has never officially explained why, but it has been reluctant to accept aid shipments that would require that observers be allowed into the country.

South Korean media reported on Tuesday that three North Korean cargo planes made a round trip to the northeastern Chinese city of Shenyang on Monday to pick up 150 tons of emergency aid. The Chinese Foreign Ministry declined to confirm the report.

Still, Mr. Lee, the physician who once worked in North Korea, doubts that the situation will improve soon. “What you consider bad is different from what the North Korean regime considers bad,” he said. “When millions died during the famine, the regime didn’t flinch.”

Li You contributed research.

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L'Humanité

Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

Prétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.

Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec
New York Times - World

Russia-Ukraine War

Around Kharkiv, Ukrainians Emerge to Find Lives in Ruin

The wreckage of a market that was bombed in the Saltivka neighborhood in the eastern Ukrainian city of Kharkiv.Credit...

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Photographs and Text by Finbarr O’Reilly

KHARKIV — Air raid sirens wail daily and the steady rumble of artillery can still be heard in the distance, but Ukrainian forces this month pushed Russian troops out of the eastern city of Kharkiv and beyond striking distance.

After sheltering underground since February, residents of the city, Ukraine’s second-most populous, and its surrounding villages have finally been able to venture out for the first time and return to their neighborhoods to assess the damage the Russians left behind. The discoveries have been grisly.

Yuri Emets, 56, returned last week to find his home in the once bucolic village of Vilkhivka had been hit by several shells, blasting away most of the top floor. The bodies of seven Ukrainian soldiers had been dumped behind his garden shed. It appeared they had been hiding in his basement vegetable cellar when they were discovered by Russian forces and killed.

“My eldest son was in the military,” Mr. Emets said over the thump of outgoing Ukrainian artillery fire as smoke rose from a hilltop on the horizon. “Those guys who died here are like my sons, too. I won’t be able to sleep tonight.”

He and his wife and children had fled the village two weeks into the war, once the fighting became too intense. The Russians had apparently used his home as a firing position, parking a tank in his driveway.

His garden was littered with spent shell casings, shell holes and other detritus of battle. Burned military vehicles blocked the main road. Bodies lay scattered around the town, including the bloated corpse of a Russian soldier on the grass outside the charred skeleton of a school.

“I feel like I never lived in this place after seeing what happened here,” Mr. Emets said.

In the town of Velyka Danylivka, a truck driver, Ivan Petrovich Voytenko, 69, said he had almost collapsed in shock when he found his home had been hit by several shells. “It’s a good thing the walls are still here, so maybe we can fix it,” he said.

He and his family of six fled on Feb. 24, the day Russia invaded Ukraine, worried because the house was close to a Ukrainian military base.

The family sought safety at Mr. Voytenko’s sister’s house several miles away, but that proved no safer. They were sheltering in the basement when her home took a direct hit from a rocket.

“When we got hit, it was a panic and all the children and women were screaming,” Mr. Voytenko said. “We managed to get them out.”

Now, relative calm has returned to Kharkiv. Some restaurants and cafes are reopening, and bus service has resumed. But battles are still raging just a few miles to the north, where Russian forces are dug into defensive positions close to their border.

In the village of Pytomnyk, a Ukrainian mortar team traded fire with Russian forces just two miles away last Friday, trying to push them farther back. On Sunday, Ukrainian volunteers bearing relief aid raced their car into Prudyanka, just a few miles from the Russian border, where a few families have remained. Ukrainian soldiers urged them not to stay long, and within minutes, they moved on.

Over the weekend, the Ukrainian military scoured the remains of bombed-out factories and warehouses occupied until recently by the Russians in the village of Tsyrkuny, northeast of Kharkiv, while firefighters battled a blaze from the latest Russian bombardment in Derhachi, to the northwest.

In Saltivka, the hardest-hit northern neighborhood of Kharkiv, returning residents wandered through apartment blocks pockmarked with blackened shell holes from artillery strikes. The streets were covered with metal scraps, burned-out vehicles and barricades. Window frames all around the city were boarded up or left as gaping holes of shattered glass. Hundreds of people lined up daily around town, hoping to receive food being distributed by volunteers.

The markets in Saltivka were heavily hit, leaving many stalls reduced to scorched and twisted strands of metal. But some parts have reopened, including flower stands, where one resident, Olga Pavlienko, who was out shopping with her sister, bought armloads of brightly colored plants last week.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. The bloodiest battle of the war in Ukraine ended in Mariupol, as the Ukrainian military ordered fighters holed up at a steel plant in the city to surrender. Ukraine’s decision to end combat gave Moscow full control over a vast sweep of southern Ukraine, stretching from the Russian border to Crimea.

Peace talks. After weeks of trying to hammer out a deal, peace talks between Russia and Ukraine have collapsed, amid public recriminations and intransigence on boths sides.

NATO’s expansion. Leaders of Finland and Sweden confirmed that the two Nordic nations would jointly submit their applications for NATO membership this week in the wake of Russia’s invasion of Ukraine. The two leaders plan to meet with President Biden in Washington on May 19.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

“These flowers, they heal our souls,” she said. “We have suffered a lot and I pray for peace as soon as possible.”

Others in the city were still too afraid to venture out, awaiting official word that it was safe. Inside a crowded subway station, hundreds of people remain sheltered, some wrapped in blankets on the platform.

At the train station, still others were returning home or being reunited. Among them was Lesya Bondalenko, who arrived from western Ukraine and was greeted by her husband, Anatoliy, 52, a Ukrainian soldier. They had been apart since the start of the war. He had been guarding an administration building in Kharkiv early in the war when it was struck by two Russian missiles, killing more than two dozen people.

But even as life tentatively re-establishes itself, Kharkiv remains under curfew. Every night it arrives as a reminder of the war: Life recedes once again, and the city is blacked out to protect it from Russian shelling. The only glow comes from the luminescence of rockets arcing across the sky.

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Le Figaro

Chauffeur de bus tué à Bayonne : les accusés échappent aux assises

Luc Lenoir

Les deux principaux suspects, qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020, ne risquent plus la prison à perpétuité. L'épouse de la victime, Véronique Monguillot, se dit «anéantie».

La juge d'instruction en charge du dossier du meurtre du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot a décidé mardi de requalifier les poursuites contre les deux principaux suspects de 24 et 25 ans. Ils sont désormais jugés pour «violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner» devant une cour criminelle.

Celle-ci ne compte pas de jurés populaires. La peine maximale dans ce cadre de juridiction est de vingt de réclusion, contrairement à la perpétuité dans le cadre d'une cour d'assises conventionnelle. En avril, le parquet de Bayonne avait pourtant demandé le renvoi aux assises pour homicide volontaire aggravé.

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En complément, deux hommes de 36 et 42 ans, également jugés dans l'affaire, pour non-assistance à personne en danger, ont vu leur sort judiciaire modifié : le plus jeune n'est plus poursuivi, tandis que le second n'est poursuivi que pour avoir logé les accusés après l'agression.

À lire aussiMeurtre de Philippe Monguillot: «Jusqu’à quand allons-nous tolérer l’intolérable?»

Le 5 juillet 2020 en début de soirée, Philippe Monguillot était sauvagement agressé par deux passagers, alors qu'il souhaitait contrôler leur titre de transport. À l'intérieur du bus, le ton était monté et après une première bagarre, le chauffeur avait été emmené hors du bus, où ses agresseurs l'avaient roué de coups. Une chute au sol après un coup de poing avait entraîné une fracture du crâne et une hémorragie. Transporté à l'hôpital, Philippe Monguillot était décédé après cinq jours de soins, provoquant une grande émotion à travers la France. En janvier dernier, un des deux principaux agresseurs avait en outre demandé sa remise en liberté, finalement refusée par la Justice.

«Je ne comprends plus rien! Je suis anéantie!»

Interrogée par Le Figaro, Véronique Monguillot, veuve de la victime et mère de famille, fait part de sa totale incompréhension : «franchement avec un dossier comme ça, comment on peut requalifier les faits ?» s'interroge-t-elle en référence au réquisitoire du parquet. «On a suivi la procédure depuis le début, on est atterré, on est meurtri encore une fois de plus» raisonne-t-elle, avant de citer à nouveau des «arguments forts pour le renvoi, dans le dossier. Il y a des témoignages poignants noir sur blanc, mais cela va devenir une affaire de bagarre qui a mal tourné?» s'indigne la veuve du chauffeur, la voix nouée. Elle s'interrompt... puis pleure franchement : «Je ne comprends plus rien! Je suis trop anéantie! Ce matin une de mes filles part à son examen de BTS, à nouveau détruite par ce que l'on apprend! On ne peut pas nous faire ça!». La femme, qui maintient la mémoire de son mari notamment par le biais d'une association, en appelle au gouvernement qui devrait être nommé cette semaine : «Les ministres [des précédents gouvernements] avaient parlé d'un crime abject, avaient dit qu'il fallait punir sévèrement les auteurs! Il faut que le gouvernement agisse!».

Au Figaro, Alexandre Novion annonce faire appel de la décision de l'instruction. «L'affaire a soulevé une grande indignation populaire, or l'angle retenu, c'est d'enlever les jurés. Mais quand bien même on arrache les ronces des passions et que l'on se concentre sur les faits, il y a suffisamment d'éléments justifiant que les accusés soient jugés pour meurtre, c'est-à-dire pour obtenir un débat public déterminant si les intentions sont meurtrières. Les faits vont dans le sens d'une mise en doute», poursuit l'avocat, qui revient sur «la chaîne de violence qui a été constatée, qui montre que ces gens ont été jusqu'au-boutistes, concentrant leurs coups sur le visage. Nous avons également une bande-son démonstrative sur leurs intentions» souligne-t-il.

À VOIR AUSSI - «On ne pouvait être que déçus»: réactions après la condamnation du chauffeur dans le drame du car de Rochefort

Agression d'un chauffeur de bus de la RATP à Paris : l'automobiliste mis en cause sera jugé prochainement

Blessé, le chauffeur a été pris en charge par les pompiers et hospitalisé à la Salpêtrière. Il va porter plainte.

Montpellier : une jeune femme enceinte de sept mois frappée par deux migrants dans le tramway

En garde à vue, l'un des deux mis en cause s'est, en outre, «exhibé dans les cellules du commissariat et a outragé les policiers», selon le procureur de la République de Montpellier.

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Disparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée

La jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.

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Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

La nomination d'Élisabeth Borne à Matignon et les futures législatives étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Agnès Verdier-Molinié, directrice générale de la Fondation Ifrap. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Nicolas Barotte, correspondant «Défense», de Manon Malhère, journaliste au service Économie, et de Claire Conruyt, journaliste au service Politique.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Élisabeth Borne : pourquoi y a-t-il plus de critiques venant de la gauche que de la droite ?», «Quelles doivent être ses priorités économiques ?», et «Emmanuel Macron est-il assuré d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale ?»

Élisabeth Borne : pourquoi y a-t-il plus de critiques venant de la gauche que de la droite ?

Nommée lundi, la nouvelle première ministre a soulevé une bronca dans une partie de l'opposition. Alors que son profil social était mis en avant par les partisans du président de la République, la gauche et en premier lieu Jean-Luc Mélenchon sont montés au front pour railler le bilan économique d'Élisabeth Borne, ministre pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Elle est parvenue à faire passer des réformes que la droite n'avait pas pu enclencher.

Quelles doivent être ses priorités économiques ?

Alors que s'ouvre un nouveau quinquennat, le gouvernement, qui n'est pas encore nommé, devra faire face à une multitude de défis économiques. À commencer par la question de la hausse des prix et donc du pouvoir d'achat qui a marqué la campagne électorale, avec le début de la guerre en Ukraine. Car Emmanuel Macron l'a promis ces dernières semaines : de premières mesures pour garantir le niveau de vie des Français seront votées dès le début de la nouvelle législature.

Emmanuel Macron est-il assuré d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale ?

À un peu plus de trois semaines des prochaines législatives, toutes les forces politiques se mettent en ordre de marche. À commencer par la majorité rassemblée derrière la bannière «Ensemble» et qui doit apporter une assise parlementaire à Emmanuel Macron pour qu'il mène à bien son programme. Si le président de la République est quasiment assuré de l'obtenir, la prochaine chambre devrait être plus qu'agitée avec les possibles groupes de la NUPES et du RN.

» Voir l'émission du mardi 17 mai :

Borne à Matignon: comment Macron a cédé aux pressions de son camp

RÉCIT - L’histoire secrète des 48 heures au terme desquelles Emmanuel Macron a renoncé à nommer l’ex-LR Catherine Vautrin.

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Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Emmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental

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[Benedetti] Législatives : la droite sera-t-elle condamnée à la figuration ?

Les législatives qui se profilent vont-elles consacrer la marginalisation des droites, à l’exception de celles apostasiées au macronisme et se réduire à un duel entre un centrisme post-démocratique et un agrégat de gauches réunies autour de la radicalité dont Jean-Luc Mélenchon se veut le point de jonction ? Tout se passe comme si c’était bien cette dichotomie qui semblait ainsi s’installer dans le paysage politique.

Les suites immédiates de la présidentielle auront réussi plus que jamais à effacer les vieux partis de gouvernement soit en les aspirant comme les insoumis l’opèrent avec le Parti socialiste, soit en les désinnervant toujours plus comme parvient à le faire le président de la République avec les Républicains dont les objectifs immédiats se limitent à tenter de conserver un groupe parlementaire. L’autre conséquence du scrutin du 24 avril consiste à contenir un bloc populiste de droite dominé par un Rassemblement national qui n’entend pas s’allier d’une quelconque manière que ce soit avec la nouvelle formation d’Éric Zemmour, partie prenante peu ou prou de la même galaxie.

Or le cumul arithmétique des droites, même sans ceux qui, en leur sein, ont rallié le président réélu, permettraient à ces dernières de faire jeu égal, voire sans doute, de devancer les deux axes, centriste d’un côté, de gauche de l’autre, qui néanmoins à l’aune des sondages paraissent mener la course dans la perspective du renouvellement de l’Assemblée nationale.

C’est pourtant le défi de l’architecture à venir de ces agrégats désunis qui se pose aux responsables politiques de cette partie du champ partisan.

La tripartition telle qu’elle se dessine est une tripartition inachevée puisqu’à ce stade un interdit hérité des années Mitterrand continue de peser au tribord de l’échiquier partisan. La malédiction mitterrandienne est aussi efficace électoralement que pernicieuse démocratiquement : efficace car elle permet au mainstream idéologique d’assurer sa domination politique sans s’enquérir de la recherche d’une majorité sociologique ; pernicieuse car elle enferme l’opposition de droite gaullo-souverainiste dans une fonction tribunitienne qui l’exclut de facto de toute prétention à exercer le pouvoir.

C’est à ce corner qu’est assigné à ce stade le camp d’une droite populaire qui vaque dans le moment au plus pressé entre l’Aventin hégémonique de Marine Le Pen, l’îlot zemmouriste à la recherche désespérée du continent perdu du RPR des années 70 ou 80, et les ultimes gardiens d’une formation en déclin, les Républicains… C’est pourtant le défi de l’architecture à venir de ces agrégats désunis qui se pose aux responsables politiques de cette partie du champ partisan. Ceux qui d’entre eux sauront en trancher le nœud gordien seront en mesure de préparer les conditions d’une alternance, sous réserve d’éviter la paresse d’en espérer l’advenue par défaut et par reproduction des schémas qui ont jusqu’à aujourd’hui échoué.

L’exemple de la NUPES immanquablement pourrait dès lors les inciter à se regarder à nouveau dans le fond des yeux, à outrepasser “le splendide isolement” choisi par Marine Le Pen d’un côté, l’intériorisation de la sujétion du vieux parti conservateur aux injonctions historiquement héritées de l’ère Mitterrand de l’autre.

Le quinquennat qui commence est aussi celui de la reconstruction des oppositions. Les gauches se sont saisies des législatives pour repenser leur logiciel, le test dira l’efficience de leur réinitialisation ; il va de soi qu’un gain électoral (renforcement du nombre de parlementaires, a fortiori un succès, plus improbable) validerait l’hypothèse de l’affranchissement des injonctions qui, sous couvert de morale, rendaient impossible a priori cette alliance.

Certes la gauche bénéficie de ce point de vue d’un système d’indulgences qu’elle s’est auto-fabriquée non sans culot et qu’elle s’achète à bon compte. Il n’en demeure pas moins que le temps, sans les effacer totalement, a décomplexé les droites, en les rendant moins sensibles aux menaces excommuniantes dont elles sont l’objet. L’exemple de la NUPES immanquablement pourrait dès lors les inciter à se regarder à nouveau dans le fond des yeux, à outrepasser “le splendide isolement” choisi par Marine Le Pen d’un côté, l’intériorisation de la sujétion du vieux parti conservateur aux injonctions historiquement héritées de l’ère Mitterrand de l’autre.

La traversée de la vallée étroite et désertique de la diète du pouvoir est sans doute à ce prix. Il y faudra tout à la fois beaucoup d’intelligence tactique et de détermination sous réserve que chacune des parties prenantes métabolise les aggiornamentos indispensables à la régénération d’un projet souverainiste, populaire et moderne. Faute de cet élan et de cette entreprise, l’orléanisme dans sa forme macroniste aurait réussi son pari de définitivement solder une partie de l’histoire des droites…

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L'Humanité

Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

Prétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.

Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Economic Headwinds Mount as Leaders Weigh Costs of Confronting Russia

Alan Rappeport and Patricia Cohen

BRUSSELS — The world economy is heading into a potentially grim period as rising costs, shortages of food and other commodities and Russia’s continuing invasion of Ukraine threaten to slow economic growth and bring about a painful global slump.

Two years after the coronavirus pandemic emerged and left much of the globe in a state of paralysis, policymakers are grappling with ongoing challenges, including clogged supply chains, lockdowns in China and the prospect of an energy crisis as nations wean themselves off Russian oil and gas. Those colliding forces have some economists starting to worry about a global recession as different corners of the world find their economies battered by events.

Finding ways to avoid a global slowdown while continuing to exert pressure on Russia for its war in Ukraine will be the primary focus of finance ministers from the Group of 7 nations who are convening in Bonn, Germany, this week.

The economic challenges that governments around the globe are facing could begin to chip away at the united front that Western nations have maintained in confronting Russia’s aggression, including sweeping sanctions aimed at crippling its economy and efforts to reduce reliance on Russian energy.

Policymakers are balancing delicate trade-offs as they consider how to isolate Russia, support Ukraine and keep their own economies afloat at a moment when prices are rising rapidly and growth is slowing.

Central banks around the world are beginning to raise interest rates to help tame rapid inflation, moves that will temper economic growth by raising borrowing costs and could lead to higher unemployment.

Global growth is expected to slow to 3.6 percent this year, the International Monetary Fund projected in April, down from the 4.4 percent it forecast before both Russia’s invasion of Ukraine and China’s zero-Covid lockdowns.

On Monday, the European Commission released its own revised economic forecast, showing a slowdown in growth to 2.7 percent this year from the 4 percent estimated in its winter report. At the same time, inflation is hitting record levels and is expected to average 6.8 percent for the year. Some Eastern European countries are in for much steeper increases, with Poland, Estonia, the Czech Republic, Bulgaria and Lithuania all facing inflation rates in excess of 11 percent.

Last week, Christine Lagarde, president of the European Central Bank, signaled a possible increase in interest rates in July, the first such move in more than a decade. In a speech in Slovenia, Ms. Lagarde compared Europe to a man “who from fate receives blow on blow.”

Eswar Prasad, the former head of the International Monetary Fund’s China division, summed up the challenges facing the G7 nations, saying that its “policymakers are caught in the bind that any tightening of screws on Russia by limiting energy purchases worsens inflation and hurts growth in their economies.”

“Such sanctions, for all the moral justification underpinning them, are exacting an increasingly heavy economic toll that in turn could have domestic political consequences for G7 leaders,” he added.

Still, the United States is expected to press its allies to continue isolating Russia and to deliver more economic aid to Ukraine despite their own economic troubles. Officials are also expected to discuss the merits of imposing tariffs on Russian energy exports ahead of a proposed European oil embargo that the United States fears could send prices skyrocketing by limiting supplies. Policymakers will also discuss whether to press countries such as India to roll back export restrictions on crucial food products that are worsening already high prices.

Against this backdrop is the growing urgency to help sustain Ukraine’s economy, which the International Monetary Fund has said needs an estimated $5 billion a month in aid to keep government operations running. The U.S. Congress is close to passing a $40 billion aid package for Ukraine that will cover some of these costs, but Treasury Secretary Janet L. Yellen has called on her European counterparts to provide more financial help.

Finance ministers are expected to consider other measures for providing Ukraine with relief. There is increasing interest in the idea of seizing some of the approximately $300 billion in Russian central bank reserves that the United States and its allies have immobilized and using that money to help fund Ukraine’s reconstruction. Treasury Department officials are considering the idea, but they have trepidations about the legality of such a move and the possibility that it would raise doubts about the United States as a safe place to store assets.

Ahead of the G7 meeting this week, American officials saw the economic challenges facing Europe firsthand. During a stop to meet with top officials in Warsaw on Monday, Ms. Yellen acknowledged the toll that the conflict in Ukraine is having on the economy of Poland, where officials have raised interest rates sharply to combat inflation. Poland has absorbed more than three million Ukrainian refugees and has faced a cutoff in gas exports from Russia.

“They have to deal with a tighter monetary policy just as countries around the world and the United States are,” Ms. Yellen told reporters. “At a time when Poland is committed to large expenditures to shore up its security, it is a difficult balancing act.”

A downturn may be unavoidable in some countries, and economists are weighing multiple factors as they gauge the likelihood of a recession, including a severe slowdown in China related to continuing Covid lockdowns.

The European Commission, in its economic report, said the E.U. “is first in line among advanced economies to take a hit,” because of its proximity to Ukraine and its dependence on Russian energy. At the same time, it has absorbed more than five million refugees in less than three months.

Deutsche Bank analysts said this week that they thought a recession in Europe was unlikely. By contrast, Carl B. Weinberg, chief economist at High Frequency Economics, warned in a note on Monday that with consumer demand and output falling, “Germany’s economy is headed for recession.” Analysts at Capital Economics predicted that Germany, Italy and Britain are likely to face recessions, meaning there is a “reasonable chance” that the broader eurozone will also face one, defined as two consecutive quarters of falling output.

Vicky Redwood, senior economic adviser at Capital Economics, warned that more aggressive interest rate increases by central banks could lead to a global contraction.

“If inflation expectations and inflation prove more stubborn than we expect, and interest rates need to rise further as a result, then a recession most probably will be on the cards,” Ms. Redwood wrote in a note to clients this week.

The major culprit is energy prices. In Germany, which has been most dependent on Russian fuel among the major economies in Europe, the squeeze is being acutely felt by its industrial-heavy business sector as well as consumers.

Russian gas shipments “underpin the competitiveness of our industry,” Martin Brudermüller, the chief executive of the chemical giant BASF, said at the company’s annual general meeting last month.

While calling to decrease its dependence, Mr. Brudermüller nevertheless warned that “if the natural gas supply from Russia were to suddenly stop, it would cause irreversible economic damage” and possibly force a stop in production.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. The bloodiest battle of the war in Ukraine ended in Mariupol, as the Ukrainian military ordered fighters holed up at a steel plant in the city to surrender. Ukraine’s decision to end combat gave Moscow full control over a vast sweep of southern Ukraine, stretching from the Russian border to Crimea.

Peace talks. After weeks of trying to hammer out a deal, peace talks between Russia and Ukraine have collapsed, amid public recriminations and intransigence on boths sides.

NATO’s expansion. Leaders of Finland and Sweden confirmed that the two Nordic nations would jointly submit their applications for NATO membership this week in the wake of Russia’s invasion of Ukraine. The two leaders plan to meet with President Biden in Washington on May 19.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

The fallout from a gas embargo has been the subject of spirited debate among German economists and policymakers, with analyses ranging from manageable to catastrophic. The flow of energy is just one of several supply concerns in the industrial sector.

Rising food prices are another matter causing anxiety among finance ministers. The Treasury Department is expected to release a report later this week laying out plans by the World Bank and other international financial institutions to combat food shortages.

The interruption of wheat exports from Ukraine and Russia, which together account for 28 percent of global exports, along with supply chain disruptions, a severe drought in India that has caused it to ban shipments of grain and Covid-related lockdowns in China, are also causing food prices to spiral and increasing global hunger, particularly in Africa and the Middle East.

The question for both American and European policymakers is how to corral leaping prices without sending their economies into recession. The Federal Reserve has begun raising interest rates to tame inflation in the United States, and its chair, Jerome H. Powell, has acknowledged that bringing prices down without seriously hurting the overall economy will be a challenge.

On Tuesday, Charlie Scharf, the chief executive of Wells Fargo, said during an event hosted by The Wall Street Journal that “it is going to be hard to avoid some kind of recession.”

That conundrum accounts for the reluctance of the European Central Bank to raise rates. In the plus column, the European Commission noted that unemployment in the eurozone was down, as were government deficits, even though war-related costs were rising.

While food prices are increasing around the world, the level of inflation varies widely. Food inflation was 2.5 percent in France and Ireland during the first three months of 2022 and 10 percent in Eastern European countries. while in Turkey and Argentina, from 60 to 70 percent in March alone, according to an analysis last week from ING.

In a speech to the Brussels Economic Forum on Tuesday, Ms. Yellen made the case that Russia’s actions are a reminder that nations should not trade national security for cheap energy. She argued that it is crucial to reduce reliance on Russia and China and to accelerate investments in renewable resources.

“No country controls the wind and the sun,” Ms. Yellen said. “Let’s make sure that this is the last time that the global economy is held hostage to the hostile actions of those who produce fossil fuels.”

Alan Rappeport reported from Brussels, and Patricia Cohen from London.

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Le Figaro

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REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

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Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

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REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

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REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

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«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

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Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

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REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

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L'Humanité

Essai Regard sur un monde invivable

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Gérard Le Puill

Référence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.

Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.

Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »

L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.

EssaisRéchauffement climatiqueClimatGiec
Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, mais lentement, tandis qu'un peu plus au nord de leur dispositif, les Ukrainiens ont lancé avec succès une contre-offensive dans la région de Kharkiv. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes desserrent leur étau dans la région de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants. Ils avaient déjà abandonné l'ambition de prendre la grande cité russophone, hors de portée pour eux, mais ils maintenaient aux alentours une forte pression pour y fixer les forces ukrainiennes et pour protéger leurs lignes d'approvisionnement plus au sud dans le Donbass. Face à la contre-offensive réussie lancée depuis trois semaines par les Ukrainiens, les Russes semblent se retirer progressivement de l'oblast - nom des régions administratives ukrainiennes - de Kharkiv.

Un mouvement qui n'est pas sans rappeler le retrait russe de la région de Kiev début avril [cf. infra]. Les Russes se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers la capitale ukrainienne.

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Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et environ 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre, qui s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets, s'est matérialisée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Moscou contrôle malgré un certain nombre de localités, non stratégiques, mais leur prise traduit une percée progressive vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Les Russes y maintiennent une forte pression, mais n'avancent plus réellement, faute de forces suffisantes.

Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais, comme à Zaporijié, manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ou ces estimations étaient-elles minorées ? Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Les drones sont également utilisés par la marine ukrainienne, notamment dans l'île aux serpents au sud d'Odessa, contrôlée par les Russes, mais dont les forces subissent le harcèlement des TB2. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens. A l'inverse, l'un des principaux avantages de Kiev semble être le soutien occidental - et notamment américain - en termes de renseignement : satellites, radars et avions de reconnaissance offrent aux Ukrainiens une meilleure appréhension de la situation tactique.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Près de 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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In Bucha, a Symbol of Death and Atrocity, Life Returns

Jane Arraf

BUCHA, Ukraine — A breeze rustles through the cherry blossoms in bloom on almost every block in this small city, the white petals fluttering onto streets where new pavement covers damage left by Russian tanks just weeks ago.

Spring has arrived in Bucha in the six weeks since Russian soldiers withdrew from this bedroom community outside Kyiv, leaving behind mass graves of slaughtered citizens, many of them mutilated, as well as broken streets and destroyed buildings.

A semblance of normal life has returned to the city. Residents have been coming back to Bucha over the past few weeks, and the city has raced to repair the physical damage wrought by the invading Russian troops and their weapons. Now, on the leafy springtime streets of the city, it is hard to imagine the horrors that unfolded here.

On a newly paved street with freshly painted white lines, the rotating brushes of a street cleaning machine whisked away what was left of shattered glass and bits of iron shrapnel. In one of the neighborhoods where many of the roughly 400 bodies of Ukrainian citizens were discovered in April, technicians were laying cable to restore internet service. At one house, a resident was removing pieces of destroyed Russian tanks still littering his garden.

Sweeping away as many traces as possible of the destruction caused by the Russian occupation was an important step in healing the wounds suffered by Bucha’s residents, said Taras Shapravsky, a City Council official.

Mr. Shapravsky said 4,000 residents had stayed in the city while it was occupied, terrified and many hiding in basements without enough food. Even after the Russian soldiers withdrew, many residents remained traumatized.

“They were in very bad psychological condition,” he said. “Specialists explained to us that the faster we clear away all possible reminders of the war, the faster we will be able to take people out of this condition.”

Mr. Shapravsky said phone reception was restored a few days after the Russians left, and then water and electricity. He said about 10,000 residents had returned so far — roughly a quarter of the prewar population of this small city 20 miles from Kyiv, the capital.

In a sign of life returning to normal, he said the marriage registration office reopened last week and almost every day, couples are applying for marriage licenses.

Bucha was a city where many people moved to for quieter lifestyles, a place where they could raise families away from the bustle of the capital, to which many commuted to work. It was a place where people from Kyiv might drive to on a nice weekend to have lunch.

Six years ago, Sergo Markaryan and his wife opened the Jam Cafe, where they served Italian food, played old jazz and sold jars of jam. He described the cafe as almost like their child, and he has decorated it with an eclectic mix of hundreds of pictures and strings of photos of customers.

When Russia invaded, Mr. Markaryan, 38, drove his wife and 3-year-old son to the border with Georgia, where he is from. As a Georgian citizen he could have stayed outside the country, but he came back to Ukraine to volunteer, sending food to the front lines.

Two weeks ago, when the electricity was restored, Mr. Markaryan came back on his own to Bucha to see what was left of the cafe and repair the damage caused by the Russian soldiers.

“They stole the knives and forks,” he said, ticking off missing items. He said the soldiers dragged the dining chairs out to use at checkpoints and stole the sound system. And, he said, despite the working toilets, they had defecated on the floor before leaving.

Two days before it was due to reopen last week, the cafe and its outdoor terrace looked spotless and Mr. Markaryan was taste-testing the espresso to see if it was up to par.

“Many people have already returned but some are still afraid,” Mr. Markaryan said. “But we have all definitely become much stronger than we were. We faced things that we never thought could happen.”

On the other side of town, in a row of closed shops with peaked roofs and boarded-up windows, Mr. B — a former cocktail bar run by Borys Tkachenko has been patched up and turned into a coffee bar.

Mr. Tkachenko, 27, came back to Bucha a month ago, repaired the roof, which like most of the buildings on the street appeared to have been damaged by shrapnel, and found that the espresso machine was still there. He reopened to sell coffee — or in the case of customers who were soldiers or medical workers, give it away.

Mr. Tkachenko, who had worked in clubs in Florida and Canada and studied the hotel business in Switzerland, opened the bar with his savings last December. Russia invaded two months later.

He said he knew they had to leave when his 14-month-old daughter started running around their apartment, covering her ears and saying “boom, boom, boom” at the sound of explosions.

Mr. Tkachenko drove his family to the border with Slovakia, where they eventually made their way to Switzerland. He returned to Ukraine to volunteer, helping to send supplies to the front and to displaced civilians.

“We had big plans for this place,” Mr. Tkachenko, who despite everything had a wide smile that matched a tattoo on his arm reading, “Born to be happy,” said of his bar.

He said that when the war ended he would probably join his wife and daughter in Switzerland.

“I don’t see a future here right now,” he said.

While the frenetic activity of city workers and residents has helped clear the city of much of the debris of the Russian occupation, the scars of what happened here run deep.

On one quiet street corner, a bunch of dandelions and lilies of the valley had been laid out on a flowered scarf in a modest sidewalk memorial.

Volodymyr Abramov, 39, said the memorial honored his brother-in-law, Oleh Abramov, who was taken out of his house at gunpoint by Russian soldiers, ordered to kneel and shot. (Oleh Abramov and his wife, Iryna, were the subject of a Times article published this month.)

“He was not even interrogated,” he said.

Mr. Abramov’s home was destroyed by Russian soldiers who tossed grenades into his house. But he said that was nothing compared with the suffering of his 48-year-old sister, Iryna Abramova, who lost her husband as well as her house.

“I try to help her and take care of her so she doesn’t kill herself,” he said. “I tell her that her husband is watching her from heaven.”

Mr. Abramov, a glazier, said he was now wondering if he should rebuild his house. “I want to run away from here,” he said.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. The bloodiest battle of the war in Ukraine ended in Mariupol, as the Ukrainian military ordered fighters holed up at a steel plant in the city to surrender. Ukraine’s decision to end combat gave Moscow full control over a vast sweep of southern Ukraine, stretching from the Russian border to Crimea.

Peace talks. After weeks of trying to hammer out a deal, peace talks between Russia and Ukraine have collapsed, amid public recriminations and intransigence on boths sides.

NATO’s expansion. Leaders of Finland and Sweden confirmed that the two Nordic nations would jointly submit their applications for NATO membership this week in the wake of Russia’s invasion of Ukraine. The two leaders plan to meet with President Biden in Washington on May 19.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

Outside the city’s morgue, where French and Ukrainian investigators are still working to identify bodies from the massacres by Russian troops, a small group of residents gathered, hoping to find out what happened to family members.

Yulia Monastyrska, 29, said she had come to try to get a death certificate for her husband, whose body was among those discovered in April. His hands were bound, he had been shot in the back and the legs, and one of his eyes was burned out, she said.

Ms. Monastyrska said her husband, Ivan, was a crane operator who disappeared while she and her 7-year-old daughter, Oleksandra, hid in the basement of their apartment building.

Oleksandra, wearing glasses and sneakers with princesses on them, leaned against her mother as she listened to details that were clearly now familiar to her.

“As far as I know, everyone wants to come back here, but they are still afraid,” Ms. Monastyrska said. “We were born here, we lived here, a lot of good things happened here.”

Yulia Kozak, 48, accompanied by her daughter Daryna, 23, and Daryna’s 3-year-old son, Yehor, had come to take a DNA test to see if there was a match among the unidentified remains of her missing son, Oleksandr, 29, who had fought in the war against Russia in 2017.

Prosecutors found his military ID, dirty and moldy, in a basement where the Russians held prisoners.

Sobbing, she said the last time she spoke by phone with her son, in March, he had told her he was being shot at. In his apartment, there is a bullet hole in the window, on which the sign of the cross had been etched.

Ms. Kozak, a cook, said she planned to stay in Bucha until she found her son.

“I am sure he is alive, 100 percent sure,” she said. “I feel that he is somewhere, I just don’t know where.”

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Le Figaro

La météo du mercredi 18 mai : apogée du dôme de chaleur sur une large majorité du pays

Le Figaro

La journée promet d'être ensoleillée et la plus chaude de la semaine ce mercredi. Néanmoins, des orages violents sont attendus dans le Nord-Ouest.

Après une nuit lourde et douce, les grandes agglomérations connaissent dès le matin des températures élevées. La météo est toujours très estivale sur tout le pays, et le risque d'orages forts augmente à partir de mercredi soir dans le Nord-Ouest. À l'aube, il fait déjà 17°C à Paris, 16°C à Lyon et 22°C à Perpignan, selon La chaîne Météo*. Le ciel est globalement dégagé, sauf au Nord-Ouest où des nappes de nuages bas persistent, avec de l'humidité en basse couche due aux orages de la veille.

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Sur les côtes de la Manche, entre le Nord-Finistère et le Cotentin, le ciel ne se découvre pas et les températures sont beaucoup plus agréables que sur le reste du pays, où elles atteignent largement les normales estivales. Au niveau des frontières Nord-Est, les températures vont jusqu'à 29-30°C. À Paris, il fait jusqu'à 31°C l'après-midi, et dans le Sud-Ouest, 33-34°C. C'est à Montélimar que la température est maximale, avec un pic à 35°C.

Risque important de forts orages

Les régions concernées par des orages, plus ou moins violents seront les suivantes : les Pays de la Loire, l'est de la Bretagne, la Basse-Normandie, le Val de Loire, l'ouest de l'Ile-de-France

L'alerte lancée pour orages violents ne vise pour l'instant que les départements des Hauts-de-France et la Normandie, pour lesquels les orages s'accompagnent de violentes rafales et de quelques précipitations. Une dégradation qui peut encore évoluer et faire l'objet d'une nouvelle alerte, dans le cas où elle se propagerait dans d'autres régions, notamment jusqu'au Sud-Ouest.

La météo dans votre région

Dans la Bretagne, le ciel est couvert le matin, mais se découvre progressivement, tout en restant partiellement voilé dans la journée. Un risque d'orage se présente dans la soirée. Les températures oscillent entre 21 et 29°C pour les maximales, généralement d'Ouest en Est.

Entre les Pays de la Loire, la Normandie, l'Île-de-France et les Hauts-de-France, des nuages persistent et l'atmosphère est particulièrement lourde et chaude le matin. Dans la journée, le ciel se charge de plus gros nuages qui donnent dans la soirée des orages relativement violents. Les températures atteignent 28 à 31°C dans l'après-midi.

En Corse, PACA, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et dans le Grand-Est, quelques nuages subsistent, mais n'empêchent pas le soleil de surplomber le ciel sur l'ensemble de la journée. En haute altitude, des précipitations peuvent tomber légèrement. Les températures vont jusqu'à 25 à 34°C dans la journée.

De la Nouvelle-Aquitaine au Centre-Val de Loire, des nuages venus de l'Ouest provoquent des orages qui remontent ensuite vers les terres dans la soirée. Les températures maximales sont particulièrement élevées dans la journée, dignes d'une journée de plein été ; elles atteignent 31 à 35°C.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

Météo dimanche 15 mai : forte chaleur, mais gare aux orages

Alors que le soleil brille sur une majeure partie de la France samedi, le temps sera plus mitigé dimanche, avec l'arrivée d'une perturbation pluvieuse par l'Ouest.

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La météo du mardi 17 mai : la chaleur s'accentue sur les trois quarts du pays

La météo estivale s'intensifie sur une majorité du pays, marqué par un soleil omniprésent et des températures toujours en hausse, en particulier dans les régions du nord de la Loire.

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Dôme de chaleur : ce phénomène météo qui fait exploser les températures en France

FOCUS - Cette semaine, une partie du territoire subit une vague de chaleur. Des records de température pourraient être battus dans bon nombre de départements.

New York Times - World

Most Canadians Don’t Want Charles as King, but Changing Royal Rule Isn’t Easy

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Prince Charles will make a three day tour of the country, where polls suggest there’s little support for the monarchy — but amending Canada’s Constitution is difficult.

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By Ian Austen

OTTAWA — No one will likely raise it in his presence, but when Prince Charles arrived in Canada on Tuesday for a three-day visit to mark the 70th anniversary of his mother’s ascent to the throne, one question loomed over the trip: Would Canadians accept him as their king?

Without amending Canada’s Constitution, Charles will automatically succeed Queen Elizabeth II as Canada’s head of state just like every British monarch since the nation’s founding. Poll after poll shows that the 96-year-old queen, who has battled some recent health issues, is widely respected by Canadians.

For the past several years, however, an ever-declining number of Canadians, polls show, want to swear allegiance to another British monarch, particularly Charles, who is disliked by many here and who represents an institution that many see as increasingly irrelevant to their lives.

Much less clear, however, is what Canadians might do to prevent the rule of King Charles III.

“Both sides in Canada are a bit at a truce,” said Philippe Lagassé, an associate professor at Carleton University and an expert on the role of the monarchy in Canada. “The monarchists get to keep the formal legal situation, they get the occasional royal tour and they get some symbolism. But the republicans are able to say that the monarchical principle doesn’t really animate Canadian life in any significant way.”

The visit by Charles and his wife Camilla, which comes a year after the remains of hundreds of children were identified as buried on the grounds of a former residential school for Indigenous children in British Columbia, has something of an Indigenous theme.

They will attend a reconciliation event in the province of Newfoundland, their first stop on the trip, and visit an Indigenous First Nation near Yellowknife in the Northwest Territories on the final day. In between, the royal couple will be in Ottawa, the capital.

The trip will also feature climate related discussions between Charles and business leaders as well as a visit to an ice road to discuss the effects of climate change in the far north.

Perhaps the only mystery surrounding the visit is if handshaking, traditionally the major activity of Royal Tours, will be replaced by a more Covid safe form of greeting.

Late last month, a poll released by the Angus Reid Institute, a nonprofit public opinion research group, indicated that 55 percent of Canadians found the monarchy irrelevant and another 24 percent said it was becoming less relevant. A resounding 67 percent of Canadians who were questioned said they opposed the idea of Charles succeeding his mother.

Large and enthusiastic crowds greeted Charles when he visited Canada with Diana, his first wife, three times. But public interest in him swiftly declined following their separation in 1992.

His sometimes patronizing manner does not work well in a country that values egalitarianism. The relationship between Charles’s brother Andrew and the convicted sex offender Jeffrey Epstein, who hanged himself in a Manhattan jail, have further eroded support among Canadian for the monarchy.

Their standing was further damaged after Meghan Markle, Charles’s daughter-in-law who lived in Toronto and British Columbia, said in an interview that she was subjected to racially insensitive comments by royals.

Still, Charles and Camilla are likely to draw crowds, particularly in St. John’s, Newfoundland, where their visit will be the dominant talk of the town.

Geography plays a role in how the royals are viewed. In modern times, the monarchy has never enjoyed any significant support in largely French-speaking Quebec, the second most populous province.

And Canada’s changing demographics have contributed to the spread of that sentiment elsewhere.

Many immigrants to Canada come from countries like China, giving them no real connection to Britain’s monarchy. Or they have roots in countries like India, where the crown is still viewed by many as a symbol of occupation and repression.

“There may well be a point at which Canadians say: ‘Huh, who’s this dude on my money?’” said Shachi Kurl, the president of Angus Reid.

The lingering level of support for the monarchy is thanks to, in large part, respect for the queen, Ms. Kurl said, and is probably destined to fall even further following her death.

The Abuse of Indigenous Children in Canada and the U.S.

A grim history. Last year’s discoveries of hundreds of unmarked graves of Indigenous children at the sites of defunct residential schools in Canada jolted the country and prompted a federal investigation of similar schools in the United States. Here’s what to know:

The schools. Starting in the 19th century, Indigenous and Native American children were forcibly placed in schools operated by the government and churches. They were made to assimilate to the government’s preferred way of life, often through violence. Disease as well as sexual, physical and emotional abuse were widespread.

In Canada. The remains of 751 people, mainly Indigenous children, were discovered at the site of a former school in Saskatchewan in June 2021. The burial site was uncovered only weeks after the remains of 215 Indigenous children were found on the grounds of a former school in British Columbia.

In the United States. An Interior Department investigation found that over 500 Native American and Indigenous children died at boarding schools that the federal government forced them to attend between 1819 and 1969. The report also cataloged some of the brutal conditions that the children endured at these schools.

The reckoning. In Canada, the government reached a $31.5 billion settlement to fix the discriminatory child welfare system and compensate the Indigenous people harmed by it, and Pope Francis apologized for the Catholic Church’s involvement. The U.S. report is the first step in a comprehensive review. In Indigenous communities, the revelations have stoked a new resolve to seek accountability for the brutal past.

“The lack of motivation around making a change really has to do with a genuine affection for her as much as anything,” she said.

Barbados dropped the queen as its head of state and became a republic last November in a ceremony witnessed by Prince Charles and Rihanna. Six other Caribbean nations may follow suit.

Separate tours of the Caribbean this year by Prince Edward, Charles’s brother, and Prince William, the future king’s son, were the subject of protests against the monarchy and Britain’s brutal history with slavery. The protests forced the cancellation of some stops.

Rather than worrying about protests, the organizers of Charles’s trip to Canada seem to have made efforts to ensure that he simply has an audience. Aside from a wreath-laying ceremony at the National War Memorial in Ottawa, there are no real opportunities for crowds in major cities to gather.

Instead, he will visit Quidi Vidi, a neighborhood and fishing village in St. John’s, Newfoundland, a city with a population of 114,000 people, where an appearance by any international celebrity, popular or not, is bound to be a major event.

The system for amending Canada’s Constitution to remove the British monarch as head of state makes such a step extremely difficult, according to Professor Lagassé and Ms. Kurl. Replacing the British monarch with a Canadian head of state would require the unanimous consent of the federal government and all 10 provinces. In a country where politics are driven by regionalism, attaining that consent might be impossible.

“Any talk of constitutional change is political kryptonite to most politicians,” Ms. Kurl said. “They would prefer not to go there and just look at their shoes.”

One workaround, Professor Lagassé said, might be to accelerate a long running process of simply diminishing the monarch’s presence in Canada. He said that since 1947 the Queen’s powers, which are mostly symbolic, have been assigned to the governor general, her official representative in Canada.

There are, Professor Lagassé said, a number of steps the Canadian government can take without legislation, let alone meddling with the constitution.

The queen once appeared on all of Canada’s bank notes. Removing her from the last remaining one, the 20 dollar bill, poses no legal issue, he said, nor would replacing the royal effigy on coins. No law requires the monarch’s portrait to hang in government offices or, for that matter, mandates royal tours.

“There’s a whole bunch of these things, the soft underbelly of monarchical symbolism, that can be altered,” Professor Lagassé said. “The general approach now in Canada is that the monarchy is there, it’s not broken. Don’t deal with it, but also don’t give it any more room than it actually needs.”

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Le Figaro

Moteur, action, Coupez ! : une première montée des marches sans feu ni flammes à Cannes

La Planète Marches. - Jour 1. Eva Longoria, Vincent Lindon, Romain Duris... Les personnalités de tous bords ont gravi les marches du Palais des festivals, ce mardi 17 mai, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes 2022.

La montée des marches du 17 mai 2022

Un an après la présentation de son film Benedetta au Festival de Cannes, Virginie Efira a retrouvé la Croisette, ce mardi 17 mai. Elle y officiera cette fois comme maîtresse de cérémonie. Si l'actrice a brillé par son absence sur les marches du Palais des festivals, avant la cérémonie d'ouverture, le traditionnel parterre de célébrités ne s'est pas privé de fouler le red carpet. Toutes sont venues assister à la projection de Coupez !, le dernier film de Michel Hazanavicius. Parmi les convives, se trouvaient notamment Jacques Gamblin, Gérard Jugnot, Benjamin Biolay, Agathe Rousselle ou encore Rossy de Palma.

En vidéo, Coupez !, la bande-annonce

La robe transparente d'Eva Longoria

Certaines stars de Hollywood n'ont pas non plus résisté à l'appel de la Croisette. Eva Longoria est ainsi apparue éblouissante, vêtue d'une robe transparente noire Aberta Ferreti et d'une parrure Chopard, aux alentours de 18h20. Derrière elle se trouvaient Nikolaj Coster-Waldau, l'inoubliable Jaime Lannister dans Game of Thrones, de retour sur la Croisette, quelques mois après sa participation au Festival Canneséries, ou encore la James Bond Girl Lashana Lynch en Fendi Haute Couture. Puis, ce fut au tour de Julianne Moore, spectaculaire en création Bottega Veneta, de faire son apparition. Elle précédait Forest Whitaker, qui recevra la Palme d'or d'honneur lors de cette 75e édition du festival, et Noomi Rapace.

Le président du jury, Vincent Lindon, s'est quant à lui offert une entrée remarquée. L'occasion pour lui d'accueillir le casting de Coupez ! Michel Hazanavicius, le réalisateur du film, et sa compagne Bérénice Bejo vêtue d'une combinaison Valentino, héroïne du long-métrage, vêtue d'une combinaison rose pailletée aux épaules nues, ont ainsi formé un couple étincelant sur le tapis rouge. «C'est toujours exceptionnel de venir ici, on ressent beaucoup d'amour, et cette montée des marches est mythique», a notamment confié la comédienne. À leurs côtés se trouvaient Romain Duris, tout de velours vêtu, et Matilda Lutz. Une première montée des marches en demi-teinte, à la veille de la très attendue apparition de Tom Cruise pour la projection de Top Gun : Maverick.

La mère d'Elon Musk est la première septuagénaire à poser en maillot de bain à la une de Sports Illustrated

Après avoir posé nue en couverture du New York Magazine, Maye Musk bouscule une nouvelle fois les codes. Elle est la première septuagénaire à poser en une de l'édition maillot de bain du célèbre magazine.

Derrière son caddie californien, Julia Fox fait ses courses en sous-vêtements et bottes en jean

En sous-vêtements sur le parking d'un supermarché de Los Angeles, l'actrice offre une interprétation culottée du classique look «total denim».

Le ventre en majesté de Lou Doillon au défilé Gucci

Lors du défilé Resort 2023 de la griffe italienne, la chanteuse et actrice française a opté pour une tenue qui mettait en lumière sa grossesse.

Le Figaro

Thierry Frémaux : «Le fait que Cannes ne fasse aucun compromis avec le politiquement correct est un trésor à chérir»

Après une édition sous restrictions sanitaires en 2021, retour à la normale pour le Festival de Cannes. Le délégué général commente onze mots-clés indissociables des 75 ans de l'événement.

Tom Cruise, Kore Eda, Kristen Stewart, les Dardenne, Marion Cotillard, Tom Hanks… Pour ses 75 ans, le Festival de Cannes est à la hauteur de sa réputation et de son histoire : du 17 au 28 mai, il accueillera les plus grands noms du cinéma mondial sur les marches et au Grand Théâtre Lumière. Outre les longs-métrages qui concourront à la Palme d'or, remportée par Julia Ducournau en 2021, les productions françaises et américaines les plus attendues des prochains mois seront présentées dans les autres sections de la sélection officielle (hors compétition, Cannes Première, Séances Spéciales) : Mascarade, de Nicolas Bedos, le biopic Elvis sur le King, de Baz Luhrmann, Novembre, de Cédric Jimenez, sur les attentats de 2015, Top Gun : Maverick, de Joseph Kosinski, Chronique d'une liaison passagère, d'Emmanuel Mouret, Salam, le documentaire coréalisé par Houda Benyamina sur l'ancienne rappeuse Diam's, ou encore Don Juan, avec Virginie Efira…

La comédienne a par ailleurs été choisie par le Festival pour présenter les cérémonies d'ouverture et de clôture, diffusées pour la première fois en direct sur France Télévisions. «C'est une merveilleuse actrice et une femme de tête qui a la modestie de mettre son statut et son aura au service de cette cérémonie», commente le délégué général Thierry Frémaux, qui, quelques jours avant le début des festivités, évoque l'édition 2022 et se souvient de ses plus grands moments sur la Croisette.

En vidéo, la sélection de 75ème Festival de Cannes

Anniversaire

«Je rechigne à fêter mon propre anniversaire, n'ayant jamais compris la pertinence de s'autocélébrer. En revanche, j'aime bien fêter celui des autres. J'étais à Cannes, simple festivalier, lorsque le Festival a franchi ses 50 ans : une soirée magnifique que j'avais fantasmée. Depuis il y a eu le 55e, le 60e, le 70e, et voilà la 75e édition. Pour cette célébration, nous souhaitons regarder vers l'avenir, même si cet anniversaire nous rappelle que Cannes est né deux fois : en 1939, pour devenir le “Festival de la liberté”, alors que Venise cédait face au fascisme et au nazisme (l'événement fut annulé). Puis, en 1946, lorsque, dans les rêves de reconstruction de l'après-guerre, on pensait que la culture et le cinéma auraient un rôle à jouer. Ces deux naissances restent fondatrices de l'identité du Festival. À part ça, c'est mon anniversaire le lendemain de la clôture, le dimanche 29 mai…»

Palme

«Vingt-et-un films vont concourir cette année. Je les ai évidemment tous vus et, pourtant, il m'est impossible de deviner à l'avance vers qui le jury pourrait diriger son choix. Huit membres, un président, des discussions, des débats…, tout peut arriver et tout doit arriver. La veille ou le lendemain, ils auraient peut-être fait des choix différents. Si on regarde l'ensemble des palmarès, et si l'on excepte la grande injustice faite à Pedro Almodóvar, à Clint Eastwood ou à Andreï Tarkovski, qui ne l'ont jamais obtenue, la liste des Palmes d'or est exemplaire et représentative de ce qu'a été le cinéma au XXe et en ce début de XXIe siècle.»

Marches

«Dans l'ancien Palais, il n'y avait pas les marches que nous connaissons aujourd'hui. Dans le “nouveau Palais” (on emploie encore l'expression alors qu'il a bientôt 40 ans !), il y a cet escalier extérieur devenu mythique. C'est Yves Mourousi, déjà auteur de l'idée de faire arriver le Tour de France sur les Champs-Élysées, qui a eu l'idée du tapis rouge. Aujourd'hui, il demeure tel qu'en lui-même, et le Festival n'aura jamais cédé sur la force du rituel – il faut bien qu'il en reste un peu. L'interdiction des selfies il y a cinq ans fut l'une des décisions les plus controversées et les plus novatrices. L'institution ne se soumet pas aux modes éphémères. Un tapis rouge, ça se vit, ça se ressent. Je me souviens de ma première fois comme si c'était hier : un mélange de peur et de plaisir. Je n'avais aucune photo à envoyer, aucun commentaire à publier sur les réseaux sociaux, et c'est aussi pour cela que ce moment est resté ancré à jamais.»

Cinéphilie

«Qu'on se le dise : le Festival de Cannes est d'abord un lieu de rendez-vous pour les amoureux du cinéma. On y découvre une grande partie des films qui seront considérés plus tard comme les meilleurs de l'année. On vient à Cannes pour voir ce qu'on ne voit pas ailleurs, pour retrouver de la ferveur, du respect, de la folie. Pour ne pas perdre le sens des choses aussi : en 2022, il y a la guerre en Ukraine, au Yémen, au Darfour, il y a des êtres qui souffrent partout. Ça n'est pas un paradoxe de dire que les cinéastes nous invitent aussi à réfléchir à tout ça, et que le Festival de Cannes se déroulera “normalement” sans que jamais nous n'oublions que les Ukrainiens se battent pour leur liberté.»

Plateformes

«En 2017, le Festival de Cannes a été le premier à inviter les plateformes dans sa compétition. Leur existence est l'un des bouleversements les plus profonds dans l'industrie de l'image animée depuis longtemps : il fallait en prendre acte. Les plateformes produisent ce que Hollywood ne veut plus faire. Il suffit de jeter un œil sur l'agenda des grands réalisateurs. Hélas, les films de plateformes, Netflix par exemple, ne sortent pas en salle.

Quels stars fouleront le tapis rouge du Festival de Cannes 2022?

Or, la compétition cannoise ne peut accueillir que des films qui sortent au cinéma en France. Mais la situation évolue, nous devrions trouver une solution. Avec Pierre Lescure, comme avec Iris Knobloch, qui va lui succéder en juillet, notre rôle est de penser à l'avenir du Festival de Cannes. Mais avec les films Top Gun : Maverick et Elvis, par exemple, avec le film d'ouverture de Michel Hazanavicius, qui sort le jour de sa présentation, nous espérons bien que Cannes contribuera à relancer la fréquentation des salles.»

Idole(s)

«Je suis cinéphile : tous ceux qui œuvrent à la gloire du cinéma sont mes idoles. Mais je ne suis pas un idolâtre béat. Après, pour certains grands artistes que nous accueillons, mes jambes tremblent plus. Et comme je ne veux pas faire de distinction en citant des noms et en en oubliant d'autres, je ne mentionnerais que la venue de Diego Maradona (deux fois !) qui m'a particulièrement ému, comme celle de U2 que nous avons accueilli pour le 60e anniversaire. Entendre ce légendaire groupe de rock chanter Where the Streets Have No Name sur la Croisette, c'était grandiose.»

Femmes de Cannes

«Pour moi, “femmes de Cannes” signifie “réalisatrices de Cannes”, car l'enjeu d'une meilleure représentation est fondamental. Et il évolue favorablement : en témoigne symboliquement la Palme d'or attribuée en 2021 à Julia Ducournau pour Titane . Mais le débat n'est pas sans chausse-trapes, ni raccourcis idéologiques qui en biaisent le contenu. Ni sans comportements tactiques qui font fi de la vérité : je n'ai toujours pas compris pourquoi on a si peu insisté sur le fait que TOUS les premiers prix de Cannes 2021 (longs-métrages, courts-métrages, Caméra d'or, documentaires, etc.) ont été remportés par des réalisatrices. C'est tout de même un fait mémorable. Au lieu de quoi, nous nous sommes entendu dire : “Le Festival ne va pas assez loin”.

Nous devons bien entendu persister dans cette voie, mais rappelons que le Festival n'est pas la cause mais la conséquence : le cinéma se fait en amont de lui. En 2022, nous avons reçu 23 % de films réalisés par des femmes proposés à la sélection et ce chiffre se reflète dans la sélection officielle finale. Il y a quinze ans, c'était 10 % : le progrès est patent. Faire des sélections qui atteignent les 50 % en 2022 signifiera qu'on instaure des quotas sans le dire. Or, la discrimination positive n'est pas inscrite dans nos règlements. Jusque-là, nous n'avions jamais vu dans l'Histoire un festival rejeter un film parce qu'il est réalisé par une femme, mais il ne faudrait pas voir des hommes privés de sélection simplement… parce qu'ils sont des hommes.»

Hollywood à Cannes

«Hollywood est presque le cofondateur du Festival de Cannes et il est parfois un peu étrange de lire dans la presse : “Hollywood est de retour à Cannes”. Les studios n'ont jamais quitté Cannes : Paramount, Universal et Warner viennent cette année, Sony Columbia ou Disney il y a peu. J'ai été frappé, après les Oscars, par ce message reçu de nombreuses fois, envoyé par les professionnels américains : “Heureusement, il reste Cannes.” À leurs yeux, le fait que Cannes n'ait que le cinéma comme agenda et ne fasse aucun compromis avec le politiquement correct est un trésor à chérir. Nous le pensons aussi.»

Jury

«Cannes est une façon d'inviter ceux qui font le cinéma à notre époque : Valeria Golino, Rossy de Palma ou Yousry Nasrallah cette année, respectivement à la tête des jurys d'Un Certain Regard, de la Caméra d'or et de Court Métrage. Ou Vincent Lindon, le président du jury de la compétition, un grand acteur et un homme de conviction accompagné d'un jury jeune, inattendu. Il faudra du courage pour remplir ce rôle difficile dans ces temps troublés par la guerre d'agression que la Russie mène en Ukraine.»

Souvenirs

«Le premier, c'est Moulin Rouge, en 2001, avec Nicole Kidman et Baz Luhrmann. Le dernier, cette incroyable cérémonie de clôture de Cannes 2021 avec la Palme d'or attribuée à Julia Ducournau, Spike Lee qui improvise et en lâche trop tôt le nom et Doria Tillier qui le sauve avant le gong. Cela dit, pour rendre justice à Spike Lee, qui fut un magnifique président de jury, il ne s'est pas trompé : il a simplement cru que l'ordre avait changé et qu'il lui fallait commencer par la Palme d'or. Déjà une légende cannoise !»

Cannes au futur

«Cannes est le cinéma. Son futur est aussi celui du cinéma. Et cet avenir sera radieux si nous gardons intactes les convictions qui sont les nôtres, l'esprit collectif et universel qui en fait leur force et cette humanité, cette fraternité, qui règnent entre les artistes, les professionnels et le public.»

Festival de Cannes, du 17 au 28 mai.

Exclusif : le regard étrange de Léa Seydoux sur l'affiche de Crimes du futur, de David Cronenberg

L'actrice incarne l'assistante d'un artiste-chirurgien déjanté dans le nouveau film du réalisateur canadien, présenté en compétition officielle au Festival de Cannes.

En vidéo : Marion Cotillard et Melvil Poupaud, deux «Frère et Sœur» qui vont bouleverser la Croisette

Le film du réalisateur Arnaud Desplechin, en sélection officielle au Festival de Cannes, met en scène une famille qui se déchire à cause de la rivalité fraternelle qui oppose Marion Cotillard à Melvil Poupaud.

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France24 - World

Live: Russia expels dozens of European diplomats in retaliatory move

Issued on: 18/05/2022 - 05:58Modified: 18/05/2022 - 13:51

FRANCE 24 Follow

Russia's Foreign Ministry announced Wednesday that 27 Spanish diplomats would have to leave Russia within a week, after announcing it would also expel 24 Italian diplomats in a retaliatory move. Meanwhile, Finland and Sweden submitted formal applications to join the NATO military alliance after weeks of anticipation. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

1:40pm: Russia expels 27 Spanish diplomats

Twenty-seven Spanish diplomats must leave Russia within a week, Russia's Foreign Ministry announced Wednesday. Spain said in April it would expel some 25 Russian diplomats and embassy staff from Madrid, joining other European Union countries that have ordered Russian officials to leave.

1:08pm: EU plans 300-billion-euro investment to quit Russian fossil fuels

The European Union intends to mobilise up to 300 billion euros of investments by 2030 to end its reliance on Russian oil and gas, European Commission President Ursula von der Leyen said on Wednesday.

The investments will include 10 billion euros for gas infrastructure, 2 billion euros for oil, with the rest for clean energy, von der Leyen told reporters, adding that Brussels was also proposing higher legally-binding EU targets for renewable energy and energy savings by 2030.

"RePowerEU will help us to save more energy to accelerate the phasing out of fossil fuel and, most importantly, to kickstart investments on a new scale," she said. "So I would say this will be the speed-charging of our European Green Deal."

1:01pm: Russia to expel 24 Italian diplomats and Italy declares the move a 'hostile act'

According to Russian news agency RIA, the Federation will expel 24 Italian diplomats in a retaliatory move. This comes as the latest act in a series of tit-for-tat responses to European countries that have ordered Russian staff out.

Italian PM Mario Draghi called the move a "hostile act", warning that diplomatic channels with Moscow must not be interrupted.

12:51pm: German and Italian governments approve of Finnish, Swedish NATO request

The German cabinet has approved Finland and Sweden's request to join the NATO defence alliance, German Justice Minister Marco Buschmann said on Twitter. Meanwhile, the Italian PM affirmed his support for Finland's and Sweden's application to join NATO and said that his government is willing to speed up any internal procedures for the two countries to join the alliance as soon as possible.

12:18pm: Erdogan says NATO should understand Turkey's security sensitivities

President Tayyip Erdogan said on Wednesday he expected Turkey's NATO allies to understand its sensitivities on security, having surprised the allies last week by saying he would not view Sweden and Finland's applications to join the bloc positively.

In a speech to lawmakers from his ruling AK Party, he reiterated that Swedish and Finnish delegations should not bother coming to Turkey, adding that Sweden should not expect Turkey to approve its NATO bid without returning "terrorists".

12:17pm: Russia expels 34 French diplomats in retaliatory move

Russia's Foreign Ministry said on Wednesday it was expelling 34 French diplomats in a retaliatory move. France in April kicked out 35 Russians with diplomatic status as part of a broader wave of expulsions that saw more than 300 Russians sent home from European capitals.

Later that month France's foreign ministry declared six Russian agents posing as diplomats as "persona non grata" after an investigation by the domestic intelligence services concluded they were working against French national interests.

France condemned Russia's decision to expel diplomats and staff from the French Embassy in Moscow, according to the French Foreign Affairs Ministry.

11:45am: Russia says there is no movement in peace talks with Ukraine

Kremlin spokesman Dmitry Peskov said on Wednesday that there was no movement in peace talks with Ukraine, and that Kyiv was showing a total unwillingness to continue them. "Negotiations are not progressing and we note the complete unwillingness of Ukrainian negotiators to continue this process", Peskov said.

On Tuesday Interfax news agency cited Russian Deputy Foreign Minister Andrey Rudenko as saying that Russia and Ukraine were not holding talks "in any form", and that Kyiv had "practically withdrawn from the negotiation process"

10:10am: Russia to service foreign debt in roubles if other options blocked, says finance minister

Russia will service its external debt obligations in roubles if the United States blocks other options, Finance Minister Anton Siluanov told a forum on Wednesday. Siluanov said Russia will not call itself in default as it has money to pay its debts. Washington is considering blocking Russia's ability to pay its US bondholders by allowing a key waiver to expire next week, a US administration official said on Tuesday, which could put Moscow closer to default.

9:49am: Russia says 959 fighters surrendered since Monday at Mariupol's Azovstal steelworks

Russia's defence ministry said that 694 Ukrainian fighters holed up in Mariupol's Azovstal steelworks had surrendered over the last 24 hours, RIA news agency reported on Wednesday. Since Monday, 959 militants from Azovstal have surrendered, 80 of whom were wounded, RIA reported, citing the ministry.

Donetsk separatist leader Denis Pushilin said that a court would decide the fate of the Ukrainian fighters who had surrendered, a local media outlet reported.

9:33am: UK says Russian 'disorganisation' is hampering its operations in Ukraine

In its latest intelligence report, the British Ministry of Defence says Russia has a "significant mobilisation problem" in the war. According to a ministry statement, Russia is using auxiliary personnel, which has contributed to a "disorganisation" of its command.

"These include Chechen forces, probably consisting of several thousand fighters mainly concentrated in Mariupol and Luhansk. These forces are probably made up of individual volunteers and national guard units, which are usually dedicated to providing security for the head of the Chechen republic, Ramzan Kadyrov," the UK statement said.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 18 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/7wf7eAl1Pc🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/EDgWj6lYbl

May 18, 2022

8:28am: UK looking at how Russian assets can fund rebuilding of Ukraine

Britain and fellow G7 nations are looking at how Russian assets can be used to fund the rebuilding of Ukraine, Foreign Secretary Liz Truss said on Wednesday.

"We need a new Marshall Plan to rebuild Ukraine and in fact, we've just been discussing this at the G7 meeting that I had with my colleagues from around the world. We are looking at what we can do to use Russian assets to help pay for this," she told Times Radio.

8:09am: Finland, Sweden submit applications to join NATO

Finland and Sweden formally applied to join the NATO alliance on Wednesday at allied headquarters, setting in motion an accession process that is expected to take only a few weeks. Ratification of all 30 allied parliaments could take up to a year, diplomats say.

7:02am: First war crimes trial to be held in Kyiv

The first war crimes trial of a Russian soldier since the invasion began is set to get under way in Kyiv on Wednesday. Russian forces have been accused of committing a multitude of war crimes since the invasion began, and the case of 21-year-old Vadim Shishimarin will be the first attempt to prosecute the alleged abuses. Shishimarin, a soldier from Irkutsk in Siberia, is accused of shooting an unarmed civilian and is faced with a life sentence if found guilty. 

Prosecutors said Shishimarin was commanding a unit in a tank division when his convoy came under attack. He and four other soldiers stole a car and were travelling through the Sumy region when they encountered a 62-year-old man on a bicycle. Ordered by one of his companions to kill the cyclist, Shishimarin fired a Kalashnikov assault rifle from the window of the vehicle and "the man died instantly, a few dozen metres from his home", the statement said. 

The trial, expected to be followed by several others, will test the Ukrainian justice system at a time when international institutions are also conducting their own investigations into alleged war crimes. The International Criminal Court said Tuesday it was deploying its largest-ever field team to Ukraine, with 42 investigators, forensic experts and support staff being sent into the field to gather evidence of alleged atrocities. The US State Department also announced it was creating a special unit to research, document and publicise Russian war crimes. The Conflict Observatory will "capture, analyse, and make widely available evidence of Russia-perpetrated war crimes and other atrocities in Ukraine," the department said Tuesday.

5:39am: Russian gymnast banned for a year for pro-war symbol

A Russian gymnast who sported an insignia linked to his country's invasion of Ukraine on a medal podium has been banned for one year, a disciplinary panel said.

Ivan Kuliak's singlet had the letter 'Z' prominently placed as he stood next to Ukraine's Kovtun Illia, the gold medallist at a World Cup event in Doha in March.

The 'Z' has been seen daubed on Russian tanks and vehicles in Ukraine and has come to symbolise support for the invasion.

A disciplinary commission of the Gymnastics Ethics Foundation (GEF) found that Kuliak violated rules of the International Gymnastics Federation (FIG), the sport's ruling body.

"Mr Kuliak is not allowed to participate in any FIG-sanctioned event or competition organised by an affiliated FIG member federation for one year as of the date of this decision," GEF said.

Kuliak must also return his bronze medal and prize money of 500 Swiss francs ($500). He has 21 days to appeal against the punishment.

It had already been decided that all Russian and Belarusian gymnasts would be banned from future competitions.

2:30am: Russia says hundreds of Ukrainians surrender at Azovstal, Kyiv urges swap

Hundreds of Ukrainian soldiers who held off Russian fighters at the besieged Azovstal steelworks in Mariupol have surrendered, Moscow said Tuesday, as Kyiv called for an immediate prisoner swap.

The strategic port city fell to Russian forces last month, but a relentless Ukrainian military unit held out in the maze of tunnels under the plant, hailed as heroes and celebrated for stalling Moscow's invasion.

On Tuesday, 265 of them were taken into Russian captivity, including 51 who were heavily wounded, the Russian defence ministry said.

The ministry, which published images showing soldiers on stretchers, said the injured were transported to a hospital in the eastern Donetsk region controlled by pro-Kremlin rebels.

The defence ministry in Kyiv said it was hoping for an "exchange procedure... to repatriate these Ukrainian heroes as quickly as possible".

The government would do "everything necessary" to rescue the undisclosed number of personnel still holed up in the Soviet-era bunkers, the ministry said, but admitted there was no military option available.

The fate of the captured Ukrainians was unclear Tuesday, with Kremlin spokesman Dmitry Peskov refusing to say whether they would be treated as criminals or prisoners of war.

8:04pm: Ukrainian President Zelensky addresses Cannes Film Festival

Ukraine's President Volodymyr Zelensky made a surprise video address at the opening ceremony of the Cannes Film Festival on Tuesday. 

"Hundreds of people are dying every day. They won't get up again after the clapping at the end," he told the audience, which had reacted with surprise when the pre-recorded message was introduced. 

"Will cinema keep quiet, or will it speak up? If there is a dictator, if there is a war for freedom, once again, everything depends on our unity. Can cinema stay outside of this unity?" Zelensky added. 

Zelensky referred to the power of cinema during World War II, including the 1940 Charlie Chaplin film "The Great Dictator", which mocked Nazi leader Adolf Hitler. 

"Chaplin's dictator did not destroy the real dictator, but thanks to cinema, thanks to this film, cinema did not stay quiet," Zelensky said. 

"We need a new Chaplin to prove today that cinema is not mute. Will cinema keep quiet, or will it speak up? Can cinema stay outside of this?"

His speech received a standing ovation from the crowd in the southern French resort town's Palais des Festivals.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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Semblance of normality returns to Kyiv despite war

War in Ukraine

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War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

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New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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The Foot Soldiers in India’s Battle to Improve Public Health

Over a million female health workers treat India’s most at-risk women and children, for little pay and sometimes at the cost of their own lives.

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By Sameer Yasir

BAGDOLI, India — A health worker was making her daily rounds in a village in the northern Indian state of Rajasthan when the husband of a woman with shooting labor pains ran up to her.

For months, the health worker, Bhanwar Bai Jadoun, had been advising the woman to give birth at a hospital. But the woman’s mother-in-law insisted on delivering the baby at home with the help of a local midwife.

Now, complications had set in. Ms. Jadoun suggested rushing the woman to a hospital 10 miles from the village, Bagdoli; she would notify the doctors there. An auto rickshaw was arranged. Mother and baby were saved.

“When people see me every day, they know they can trust me,” Ms. Jadoun said. “They consider me as their guide for a healthy life.”

Over the past two decades, a government program has provided basic health care at the doorsteps of homes across India’s vast territory. Essential to the project is an army of more than one million female health workers, who trek through rugged terrain and dense jungles to treat some of India’s most vulnerable women and children, for little pay and sometimes at the expense of their own lives.

These women are neither doctors nor nurses, but they are given training to bridge the health care gap in places, both rural and urban, where such services were previously nonexistent. For years, their jobs have involved encouraging immunization and family planning, as well as treating basic illnesses.

“They have become the backbone of the primary health care services in this country,” said Ritu Priya Mehrotra, a professor of community health at the Jawaharlal Nehru University in New Delhi.

During the deadly waves of the coronavirus pandemic, these women — known by the acronym ASHA for accredited social health activist — were crucial in saving the lives of hundreds of thousands of coronavirus patients, officials at India’s Health Ministry say, by helping in the early detection of cases and spreading information on prevention. They were instrumental in countering vaccine hesitancy and helping India carry out one of the largest vaccination drives in the world.

Now, with the pandemic workload starting to slow down, these women, who say their work stretches for more than 14 hours a day and sometimes seven days a week, are protesting across the country over their meager wages.

Regional governments pay the health workers around $40 a month, plus incentives. For example, there is a $4 bonus for every hospital childbirth they facilitate, and $1.50 for each full immunization of a child younger than 1.

They want a monthly salary of around $150, with incentives.

“Even when mortar shells land in villages, we work,” said Bimla Devi, who lives near the border between India and Pakistan in Jammu, where troops often trade gunfire. “When people are injured, you can’t tell them my job is only to look after women: You go and help.”

Dozens of the workers died during the pandemic after exposure to the coronavirus, in part because they lacked protective gear. One study of three Indian states by public health researchers at Oxfam in 2020 found that at least 25 percent of the health workers received no masks, and only 62 percent received gloves.

One worker, Geeta Devi, contracted Covid in a hospital, where she had accompanied a pregnant woman to deliver her baby in the northern state of Himachal Pradesh. After she became sick, her husband struggled to find her a bed.

“She died while helping people, without caring for herself,” said her husband, Rajvansh Singh.

Despite the risks, health workers across the country monitored coronavirus patients, provided medicine kits, isolated patients and sometimes delivered food to those in quarantine. Their most critical roles were ensuring continued access to essential health services when hospitals ran out of beds and encouraging vaccination.

Several women said they were beaten with sticks by angry villagers, who chased them away after rumors on social media that the Covid vaccine had killed people or made them infertile.

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“People were reading lies on social media, and we were motivating them to take vaccines,” said Seema Kanwar, who has done the job since 2006. “We told them we took the vaccine, and we did not die, how will you?”

India’s federal health ministry did not respond to emails seeking comment on the deaths of the health workers, the availability of protective gear and their demands for higher salaries. Prime Minister Narendra Modi has often lauded the health workers for their efforts to carry out government health plans at the grass-roots level.

While the pandemic has been the focus for the past two years, the workers’ mandate was always broader than that, and now their attention is returning to general health issues affecting women and children.

Public health care infrastructure remains vastly underfunded in India, with a shortage of over 600,000 doctors and two million nurses, according to a report by the Center for Disease Dynamics, Economics & Policy, a research group based in Washington and New Delhi.

India, a country of 1.4 billion people, has a poor track record when it comes to health care, particularly of women and children. Malnutrition is widespread; infant and maternal mortality rates are high. Causes include poverty, poor access to doctors in rural areas, resistance to modern medicine and a deep-rooted denial of rights for women.

But health authorities have made remarkable strides recently in reducing death rates during childbirth. In March, the federal health ministry said the maternal mortality rate had dropped from 122 to 103 deaths per 100,000 births from 2015 to 2019. A United Nations-set target of bringing it down to 70 before 2030 now seems within reach.

As part of that effort, India introduced a health plan in 2005 that, among other things, introduced incentives for giving birth in a hospital.

But given both the difficulty of spreading the word in remote areas, and widespread distrust of government programs, success would have been impossible without the health workers gaining the trust of their communities, experts said.

Every morning, Ms. Jadoun, a college graduate with a degree in history, leaves her house, sometimes veiling her face with her sari when men are around, a mark of respect in rural areas. She serves an area with a population running in the thousands.

At one house, she counseled a woman on birth preparedness; at another, she jotted down the name of a woman who had just learned she was pregnant. She will keep watch over her, give her iron tablets and register her name at a nearby public hospital.

“We are not only fighting superstition, but traditional practices too,” Ms. Jadoun said. “But when I look at zero deaths of women during childbirth and healthy people around, I feel proud about what we do.”

Anant Bhan, a public health researcher at Melaka Manipal Medical College in southern India, said the advantage of health workers living within the community has helped India deal with enormous gaps in delivering health services in the remotest corners of the country.

“The challenge is that ASHA workers are still seen as volunteers and expected to do a lot of work by the government, while not being adequately compensated,” he said.

One recent afternoon, Sunita Jain, another health worker in Rajasthan, walked through a narrow lane of mud and brick houses in a village there, Kolara. She was visiting Diksha Sharma, whose due date was drawing near.

Ms. Sharma said her husband wanted her to deliver her second child in a private hospital in a city dozens of miles away. Ms. Jain sought to convince her that giving birth in a nearby free public hospital was safe.

“Will you take care of me?” Ms. Sharma asked Ms. Jain. Her mother-in-law listened to the conversation carefully. (In rural India, mothers-in-law are often the deciders on childbirth questions.)

“We will not only take care of you, but I will go with you to the hospital and stay there,” Ms. Jain said. “Trust me, everything will be all fine, like the last time.”

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L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

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Le Figaro

L’éditorial du Figaro: «Militantisme islamique, de la naïveté à la complicité»

Yves Thréard

Par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction.

Face au militantisme islamique, la France est passée par tous les stades. Au début, dans les années 1980, il y eut de l’indifférence. Puis beaucoup de naïveté, comme si quelques gamines portant le voile à l’école ne faisaient que céder à un effet de mode exotique passager! Menus halal, horaires différenciés, refus de se faire soigner par un homme ou de serrer la main d’une femme… Devant la multiplication des revendications et des actes de rébellion est venu ensuite le temps des lâchetés: plutôt céder que lutter, pour éviter les tensions et les problèmes. La peur du procès en «islamophobie» était et reste tenace. Avec le maire de Grenoble, la complicité est désormais de mise. Même si quelques voix s’étaient manifestées en ce sens, rien ne l’obligeait à convoquer son conseil municipal afin de lui faire accepter le port du burkini dans les piscines.

Pour se justifier, Éric Piolle a multiplié les pirouettes, prenant tout le monde de haut. Il a invoqué la liberté des femmes à se baigner comme elles l’entendent: sans soutien-gorge ou, à l’inverse, couvertes de la tête aux pieds. La laïcité n’interdit pas non plus, selon lui, le port de tenues religieuses par les usagers de l’espace public. On verra ce qu’en dit la justice, qui, jusqu’à présent, s’est montrée bien timide sur la question. Saisi en 2016, le Conseil d’État a laissé faire. Youssef al-Qaradawi, célèbre prédicateur égyptien, jadis conférencier en France avant d’être expulsé, avait prévenu: votre droit est notre force ; avec vos lois, nous vous coloniserons. Une idéologie est en marche. Partout, elle nie les femmes et piétine les libertés.

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Par ses «largesses» aquatiques, le maire de Grenoble s’en fait, à sa façon, l’instrument. Et, à quelques semaines des législatives, sa démonstration cache mal un dangereux clientélisme électoral. Le vote islamo-gauchiste est une réalité que l’analyse du résultat de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle a parfaitement montrée. Dans les banlieues, il progresse à grands pas.

Lui-même en campagne, il y a peu, le président de la République aurait été bien inspiré de ne pas l’encourager en trouvant «beau» qu’une femme soit voilée par choix. Comme si cela était le témoignage de son féminisme! Il est urgent d’ouvrir les yeux…

Céline Pina: «Le burkini est un outil au service d'une idéologie qui refuse l'égalité aux femmes»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le conseil municipal de Grenoble a voté, le 16 mai, la modification du règlement intérieur de ses piscines, ouvrant la voie à l'autorisation du port du burkini. L'essayiste dénonce une stratégie électoraliste qui favorise la propagation d'une idéologie sexiste.

Affaire Taha Bouhafs: «C'est à la justice de se prononcer, pas au tribunal de la France insoumise»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Investi par la France insoumise aux élections législatives, Taha Bouhafs a retiré sa candidature après des accusations de violences sexuelles. La juriste Louise El Yafi déplore que le mouvement ait cherché à gérer cette affaire en interne.

Un scandale nommé Covid: les «vérités» de l’épidémiologiste Laurent Toubiana

EXTRAITS - Dans un essai décapant, Covid 19. Une autre vision de l’épidémie, le chercheur Laurent Toubiana explique pourquoi et comment les autorités ont, selon lui, menti aux Français pour leur faire accepter l’inacceptable.

Le Figaro

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Cyrille Louis

REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Envoyé spécial à Kramatorsk

Les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, qui affrontent l’armée russe depuis deux mois et demi sur le front du Donbass, ne font soudain plus les fiers. Un fourgon blindé vient de s’immobiliser dans la cour de leur base, et ces solides gaillards en treillis hésitent à s’approcher. Au bout de quelques instants, toutefois, l’excitation prend le pas sur la timidité et ils se bousculent pour saluer l’homme à la mine chiffonnée qui vient d’en sortir. «N’hésitez pas, on prend toutes les photos que vous voulez», leur lance Sviatoslav Vakartchouk, roi de la scène rock ukrainienne, avant de se laisser entraîner vers un gymnase. À l’intérieur, une soixantaine de militaires assis en demi-cercle l’attendent sagement. Leurs armes et leurs gilets pare-balles s’entassent au pied d’un espalier, non loin de l’endroit où l’on vient de poser son étui à guitare.

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Comme chaque jour ou presque depuis un mois, Sviatoslav Vakartchouk s’est levé à l’aube et a avalé des centaines de kilomètres à un train d’enfer pour rencontrer des combattants de première ligne et leur offrir un concert privé. «Durant les premières semaines de guerre, on allait réconforter des blessés civils dans les hôpitaux, retrace le rocker à la voix écorchée, mais on s’est rendu compte que la priorité devait être accordée à nos soldats. Nous sommes entrés dans une guerre de position, et celle-ci risque, à la longue, d’éprouver les corps et les esprits.»

Samedi, il a joué dans le sous-sol d’une église à Kharkiv, devant un bataillon déployé aux abords de la ville. La semaine dernière, il était à la centrale nucléaire de Tchernobyl pour y rencontrer les techniciens qui ont assuré la maintenance pendant son occupation par les troupes russes. Sur une vidéo diffusée après coup, on le voit en combinaison blanche dans une salle tapissée de lumières et de voyants. «Je crois que c’était le premier concert jamais organisé là-bas», rigole-t-il.

Un esprit combatif

L’armée ukrainienne, que le Kremlin croyait pouvoir écraser en quelques jours, a surpris dès le début de la guerre par sa résilience, son esprit combatif et son niveau d’organisation. Après avoir bloqué l’offensive russe au nord de Kiev et en direction d’Odessa, elle a contraint l’ennemi à revoir ses ambitions à la baisse et vient de reprendre plusieurs dizaines de villages à l’est de Kharkiv. Mais ces succès ne font pas disparaître la menace. Dans le Donbass, en particulier au nord de Sloviansk et dans le saillant de Sieverodonetsk, le pilonnage ininterrompu de l’artillerie russe met à rude épreuve les défenses ukrainiennes. De leur capacité à tenir dans la durée dépend en partie l’issue des combats.

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Avant de saisir sa guitare, Sviatoslav Vakartchouk adresse quelques mots à son auditoire. Ceux-ci lui viennent sans peine, comme au temps où il s’aventurait en politique. Car le chanteur, qui a fêté dimanche ses 47 ans, a déjà vécu plusieurs vies. Originaire de Lviv, docteur en physique, il était à peine majeur lorsqu’il a fondé le groupe de rock Okean Elzy. Il chante exclusivement en ukrainien et s’est vite imposé comme un phénomène en Europe de l’Est et en Russie. En 2004, le jeune homme s’enthousiasme pour la «révolution orange» et se fait élire député sur une liste indépendante. Il démissionnera un an plus tard, car, dit-il, le système politique de son pays le déçoit.

En décembre 2013, alors qu’enfle le mouvement de contestation contre le président prorusse Viktor Ianoukovitch, son groupe s’y associe en se produisant devant 250.000 personnes. Le virus de la politique le reprend lorsque éclate, quelques mois plus tard, la guerre contre les séparatistes du Donbass. Vakartchouk passe quelques mois à l’université de Yale, puis à Stanford. À son retour, certains lui prêtent un destin présidentiel. Mais, à la tête du parti Golos, qu’il a fondé pour dénoncer la corruption et l’oligarchie toute-puissante, il choisit de briguer un nouveau siège de député. En 2019, c’est un autre outsider, Volodymyr Zelensky, qui s’impose.

«Ça fait du bien au moral»

«Je suis désolé de ne pas avoir pu venir plus tôt», commence Sviatoslav Vakartchouk. Aux soldats rassemblés ce matin-là à Kramatorsk, il dit sa gratitude, son admiration, et retrace le chemin accompli en quelques semaines. «C’est un honneur pour moi de venir chanter devant vous. Je ne me souviens pas de tous les stades dans lesquels je me suis produit, mais je peux vous assurer que je n’oublierai aucune de mes rencontres avec les valeureux défenseurs de l’Ukraine.»

Il sourit: «Certains me demandent quand cette guerre va se terminer. Mais la bonne question à se poser, c’est: que puis-je faire, moi, pour faire en sorte qu’elle prenne fin le plus vite possible?» Un jeune soldat lève le doigt, comme à l’école. «Vous nous dites que la victoire est assurée… Mais que signifie vaincre dans cette guerre contre la Russie?» Vakartchouk, sans hésiter: «Ça veut dire rétablir notre plein contrôle des territoires occupés par l’ennemi, y compris dans le Donbass et la Crimée.»

L’avoir ici, c’est un encouragement, le signe que les célébrités et les civils à l’arrière ne nous oublient pas

Le chanteur s’empare alors de sa guitare et entonne, seul sur sa chaise, quelques-uns de ses plus grands tubes. La caisse de l’instrument, une veille folk sur laquelle il a longtemps enregistré ses albums et qui l’accompagne partout désormais, est recouverte de signatures. «Un souvenir de ma première tournée à la rencontre des soldats déployés, au Donbass déjà, en 2020», explique-t-il. Dans le gymnase, les soldats filment avec leurs téléphones portables, fredonnent les refrains. Comme à chacune de ces visites, il conclut avec une chanson intitulée Vse Bude Dobre, ce qui signifie: «Tout ira bien». Puis lève le poing et lance: «Slava Ukraini !» («Gloire à l’Ukraine!»). «Gloire aux héros!», lui répondent les soldats.

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«Je l’avais déjà vu en concert, sourit le soldat Youri, 32 ans, en quittant le gymnase, mais là, ce sont vraiment des conditions incroyables! L’avoir ici, c’est un encouragement, le signe que les célébrités et les civils à l’arrière ne nous oublient pas. Et puis, il est de Lviv, comme nous!» Lienot, 35 ans, préfère le rap aux balades de Sviatoslav Vakartchouk, mais dit avoir apprécié ses encouragements. «Ça fait du bien au moral», se félicite le sous-colonel Igor, adjoint au commandant de la 80e brigade parachutiste. Après deux mois et demi de guerre, admet le capitaine Bolgrad, commandant de la compagnie cantonnée ici, «les gars sont un peu fatigués». «Mais on se serre les coudes et chacun sait pourquoi il est ici», dit-il, avant de promettre : «La victoire est proche.»

Une cible pour le pouvoir russe

Dans son fourgon, qui servait avant la guerre au transport de fonds, Sviatoslav Vakartchouk convoie désormais des médicaments, des ordinateurs et des terminaux Starlink qui permettent aux soldats de se connecter à internet. Une façon, dit-il, de ne pas arriver les mains vides. «Je ne suis pas ici pour faire de la propagande, sourit-il. Bien sûr que certains gars sont fatigués, physiquement mais aussi émotionnellement. Mais je peux vous dire qu’ils n’ont pas peur et qu’ils sont prêts à combattre jusqu’au départ des Russes!»

J’ai toujours un peu la crainte que mes visites attirent la foudre sur les soldats qui me reçoivent

Ces dernières semaines, le chanteur s’est produit dans des tranchées et parfois sous les tirs de l’artillerie ennemie. «Certains des lieux où j’ai chanté, dit-il, ont disparu de la carte.» C’est le cas d’un poste de police à Lyssytchansk, une ville du Donbass autour de laquelle l’armée russe a tout récemment resserré son étreinte, et devant lequel il a donné un bref concert le 16 avril dernier. À l’époque, certains spectateurs ont diffusé des images du concert sur les réseaux sociaux. Deux jours plus tard, le bâtiment était pulvérisé par un missile russe. «J’ai toujours un peu la crainte que mes visites attirent la foudre sur les soldats qui me reçoivent, confie le chanteur. C’est pourquoi nous sommes maintenant très vigilants sur le protocole de sécurité qui les entoure. On ne m’autorise pas à venir si la situation est jugée dangereuse.»

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Sviatoslav Vakartchouk, qui se dit convaincu d’être devenu une cible pour le pouvoir russe, a persuadé son épouse de se rendre «en lieu sûr» avec leur fils de dix mois. «La liberté qui coule dans nos veines est insupportable pour Poutine, dit-il, car il y voit une menace existentielle contre son pouvoir. C’est pourquoi l’Occident doit comprendre qu’en cas de victoire russe contre l’Ukraine, il ne s’arrêtera pas là.»

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Le Figaro

Le Figaro lance son application de cuisine

Claudia Cohen

Elle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.

Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.

Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.

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Le Figaro enrichit son offre Premium

Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.

Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.

Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.

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Gameloft ouvre un studio de jeux vidéo en France

Ce choix de Paris va accompagner la nouvelle stratégie du groupe dans les jeux free-to-play pour consoles.

En Europe, la fréquentation des cinémas a plongé de 60 %

Avant la pandémie, les entrées en salle frôlaient le milliard. En 2021, elles tombent sous la barre des 400 millions.

Le marché publicitaire poursuit son redressement économique

ANALYSE - Malgré le contexte macroéconomique, les médias devraient presque effacer en 2022 les pertes de la pandémie.

Le Figaro

Bertille Bayart: «Cryptos, enfin le krach!»

Bertille Bayart

CHRONIQUE - La Réserve fédérale américaine, à défaut d’avoir trouvé la martingale contre l’inflation, aura au moins réussi cela en relevant ses taux.

Apprendrons-nous jamais de nos erreurs? Après les valeurs internet au début du millénaire, après les subprimes en 2007-2008, une autre bulle, celle des cryptoactifs, - la troisième pour une seule génération! - explose sous nos yeux. Une bulle? C’est un peu court. C’est un soufflé! C’est une montgolfière! Il suffit d’un peu de mémoire et de discernement pour le constater mais les investisseurs n’en ont souvent pas plus que le Vicomte de Valvert n’a «de lettres et d’esprit» face à Cyrano.

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Il y a six mois, le marché global des cryptoactifs pesait plus de 3000 milliards de dollars. Il ne vaut plus que 1300 milliards de dollars. La chute est vertigineuse. La Réserve fédérale américaine, à défaut d’avoir trouvé la martingale contre l’inflation, aura au moins réussi cela en relevant ses taux. Preuve, par le contre-exemple, que les valorisations époustouflantes de la tech en bourse n’étaient pas le fruit d’une prescience géniale, mais plus sûrement le résultat d’une politique monétaire laxiste comme jamais.

Dans leur histoire des bulles (Boom and Bust, Cambridge University, 2020) William Quinn et John D. Turner, dessinent le triangle des conditions de l’exubérance irrationnelle (le mot est du Nobel Robert Shiller). Une bulle se forme si l’accès au crédit, la spéculation et la transaction sont faciles. La flambée spéculative suppose ensuite une étincelle: soit une nouvelle technologie (internet par exemple à la fin des années 1990), soit une impulsion politique (incitation au crédit hypothécaire pour les subprimes).

Dans le cas des cryptos, les deux étincelles se cumulent à l’intérieur du triangle géant dessiné par les banques centrales. La blockchain, cette technologie de transaction authentifiée et décentralisée, peut bouleverser l’économie en accélérant et en sécurisant les échanges. L’étincelle politique est paradoxale: la promesse des cryptos est de construire une fluidité parfaite entre les individus, de les libérer des banques, des banques centrales, voire des États.

La réalité est évidemment différente. La décentralisation est une fiction. Le FMI, dans son dernier rapport de stabilité financière, constate au contraire une forte concentration: moins d’une dizaine de comptes en moyenne alimentent la liquidité des «stablecoins», ces poches de réserves qui, comme celles des banques centrales, sont censées stabiliser la valeur des cryptomonnaies.

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Derrière l’utopie démocratique se cache un système profondément communautaire, abrité derrière ses codes abscons, et imperméable à la critique. C’est un trait commun à toutes les bulles que de mépriser les sceptiques. Jim Cramer, future vedette de CNBC, traitait de «troglodytes» ceux qui doutaient des valorisations des «dotcom» en 2000.

Pour le néophyte, ce ringard, plonger dans les forums de la communauté crypto ressemble à une expérience ésotérique. Il s’y court par exemple des courses virtuelles de chevaux virtuels, payés en tokens, nés de lignées de champions à l’authenticité garantie par la blockchain, évalués par des équivalents d’un «Paris Turf». Ainsi se crée un écosystème de l’absurde. Mais après tout, pourquoi pas? Une activité économique en vaut bien une autre. Sauf qu’à ce jour, l’essentiel de la valeur créée par les cryptos est celle de la spéculation: les plus grosses valorisations du secteur sont celles de… leurs bourses d’échange (Binance ou Coinbase).

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Dans César Birotteau de Balzac, le banquier Charles Claparon définit ainsi la spéculation: «c’est le commerce abstrait (…), une façon de mettre l’espérance en coupes réglées, enfin une nouvelle Cabale! Nous ne sommes encore que dix ou douze têtes fortes initiées aux secrets cabalistiques de ces magnifiques combinaisons». Le tribalisme donne à certaines bulles la forme d’une pyramide (de Ponzi). Être coopté chez Bernard Madoff suffisait au bonheur de ses riches clients ; ils ne posaient pas de question sur sa méthode pour leur garantir 10 % de rendement par an. Pour attirer des dollars du monde réel dans son écosystème, le stablecoin Terra UST promettait 20 % de rendement! Un engagement qui ne pouvait en réalité être honoré qu’avec l’argent des nouveaux venus ; bref, une pyramide de Ponzi par excellence. Elle vient de s’effondrer. Le stablecoin de Terra, qui garantissait par algorithme la parité avec le dollar, ne vaut plus que quelques cents. 45 milliards de dollars sont partis en fumée, ruinant les plus crédules et les plus imprudents.

Déjà l’écosystème des cryptos se rebiffe. Certains sont convaincus que Terra a été la victime d’une vendetta concertée du système établi. D’autres expliquent que Terra était un mouton noir dont la disparition sera salutaire. Tous n’ont qu’un but: garder les régulateurs à distance de leur petit monde. Une position intenable. 16 % des Américains et 8 % des Français ont déjà des cryptoactifs dans leurs poches.

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Le blocage des prix: un leurre depuis l’Empire romain

ANALYSE - De tout temps, face aux hausses de prix incontrôlés, les gouvernements ont eu un faible pour ce type de mesures expéditives.

Nicolas Baverez: «Avis de tempête pour l’économie française»

CHRONIQUE - Notre pays ne peut échapper à une révision radicale de sa politique économique.

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Can Turkey block Sweden and Finland’s entry into NATO?

Issued on: 17/05/2022 - 17:27

Turkish President Recep Tayyip Erdogan has expressed strong views against Sweden and Finland’s entry into NATO. He has accused the two Nordic countries, in particular Sweden, of serving as a refuge for the "terrorists" of the Kurdistan Workers' Party, Ankara's bête noire. However, will Turkey go all way and block the accession process? FRANCE 24 takes a closer look.

Turkey has consistently adopted different positions to that of other countries within the North Atlantic Treaty Organization (NATO). After buying an anti-missile system from Russia in 2019, Ankara is once again alone in opposing Finnish and Swedish membership.

"How can we trust them? Sweden is a breeding ground for terrorist organisations (...) We will not support giving NATO membership," Turkish President Recep Tayyip Erdogan said on Monday, May 16, after the two Nordic countries had formally decided to apply for membership.

Officially, Ankara is angered by the close ties that these two countries, in particular Sweden, have with the Kurdistan Workers' Party (PKK), an armed political group. Formed in 1978, the PKK has been designated as a terrorist organisation by Turkey and much of the international community, including the US and EU.

"Sweden occupies a specific place in the Turkish diaspora. Since the 1980s, the country has taken in many political refugees, many of whom are suspected by Turkey of being PKK militants. This is a long-standing dispute between Stockholm and Ankara," said Élise Massicard, a specialist in the political sociology of contemporary Turkey and a researcher at Sciences Po. "According to a widespread view among Turkish nationalists, the reason the PKK still exists, despite 40 years of a war waged with extraordinary means, is because it has these 'rear bases' outside Turkey," added Massicard.

'Right of veto'

Ankara has made it clear that it wants to use Sweden and Finland’s applications as a tool to weaken support for Kurdish separatist groups. "We must absolutely stop supporting terrorist organisations (...). I am not saying this as a bargaining chip, but because this is what it means to be allies," Turkish Foreign Minister Mevlüt Cavusoglu said Sunday in Berlin, on the sidelines of one of the organisation’s informal meetings.

In theory, Turkey has every right to block Sweden and Finland’s accession to NATO. As per Article 10 of its founding treaty, the two Scandinavian countries must convince all 30 members of the organisation of the merits of their application.

>> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia

"The alliance works on the principle of consensus. Each member therefore has the right of veto. We saw this with Greece, which opposed North Macedonia’s accession for years" because of a dispute over the country's name [Macedonia is also the name of a Greek region], said geopolitologist Olivier Kempf.

Although the red carpet seemed to have been rolled out for Sweden and Finland, two solid democracies close to NATO via its Partnership for Peace programme, Turkey's position is causing confusion within the defence alliance.

"I am confident that we will be able to find common ground, a consensus on how to move forward on membership issues," said Jens Stoltenberg, the organisation's secretary-general, before adding that Turkey had "clearly indicated its intention not to block" the process.

"There will be so much political pressure on Turkey that it will not be able to block Finland and Sweden’s accession," said Kempf.

 

Turkey awaits compensation 

According to specialists, Ankara is above all shedding light on Swedish support for the PKK in order to regain influence within the military alliance. "Turkey's relationship with NATO has been very complicated for several years. It had come to the point of talking about its exclusion. For Turkey, it is a question of avoiding being marginalised," said Massicard.

Turkey has adopted this position in the hopes of obtaining compensation from the organisation’s members, in particular the United States. In 2020, Washington imposed sanctions on the Turkish defence industry, following the latter’s purchase of the Russian S 400 anti-missile system. Turkey was also excluded from the US F-35 stealth fighter programme, for which "it had placed an order and paid a down payment of $1.4 billion", according to Courrier International. A gesture by Joe Biden on this issue would undoubtedly overcome Ankara's reluctance.

>> Not what Putin wanted: How will Russia respond to NATO bids by Finland and Sweden?

Finally, it is very possible that Turkey is sending a message to Russia, which sees Western countries’ expansion of NATO to the East as a betrayal. Since the outbreak of the war in Ukraine, Ankara has been trying to maintain good relations with the two opposing countries on which its economy is heavily reliant. "The Turks and the Russians also share the Black Sea and common interests in Syria," said Kempf. "Erdogan supports Ukraine but is careful not to go too far."

This issue serves as a good reminder that NATO, even though it has been reinvigorated by the Russian invasion of Ukraine, is not immune to strategic divergences. "Just because NATO is united on the essentials, doesn’t necessarily mean that there is widespread consensus on everything," summarised Kempf. "In the end, the underlying problems remain and have not disappeared with the war in Ukraine."

This article was translated from the original in French

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Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit

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Turkey says it is ready to discuss NATO membership with Finland, Sweden

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Blinken 'confident' Finland and Sweden will join NATO despite Turkey's concerns

France24 - World

Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking

Issued on: 17/05/2022 - 22:03

Benjamin DODMAN Follow Carys GARLAND Follow

The 75th Cannes Film Festival kicked off on Tuesday with a zombie-themed tribute to filmmaking by French director Michel Hazanavicius as the movie world returned to the Riviera hoping to breathe new life into an industry crippled by the pandemic. The curtain-raiser was preceded by a video address from Ukraine's President Volodymyr Zelensky, who called for “a new Chaplin” to confront the world's dictators.

When the Cannes Film Festival last held a full-scale edition in the spring of 2019, the world’s premier film showcase opened with a droll but dire warning of impending doom: a man-made apocalypse of zombies stirred from their slumber by polar fracking.

By the end of that year, the apocalypse had duly struck – not in the shape of Jim Jarmusch’s amiable zombie hordes, but in the more sinister form of a deadly virus that would soon sweep across the globe, killing an estimated 6.2 million people (to date), shutting down entire economies, and putting a lid on social and cultural life across the globe.

As the world of cinema returned to Cannes' palm tree-lined Croisette on Tuesday, hoping for a fresh start after a pandemic-induced hibernation, hordes of the undead were once again on the prowl, this time in Michel Hazanivicius’s tribute to horror B-movies, “Final Cut”, starring Romain Duris and Bérénice Bejo.

A remake of cult Japanese zombie flick “One Cut of the Dead”, Hanavicius’s amusing pastiche served up both a making-of movie and a tribute to movie-making, with a refreshing feminist edge. It made for a suitably entertaining curtain-raiser for a festival that has vowed to play its part in resuscitating a moribund industry.

Zelensky's appeal

In the run-up to the festival, Hazanavicius agreed to rename his film – initially titled “Z” in French – to avoid all association with warmongers from Russia. The war in Ukraine made a more obvious appearance on Tuesday as the country's leader Volodymyr Zelensky was streamed live for the formally attired audience in the Grand Théâtre Lumière.

The Ukrainian president drew a thunderous standing ovation and spoke at length about the connection between cinema and reality. He referenced films like Francis Ford Coppola’s “Apocalypse Now” and Charlie Chaplin’s “The Great Dictator”, urging filmmakers to take on modern-day dictators like Chaplin took on Adolf Hitler.

“We need a new Chaplin who will demonstrate that the cinema of our time is not silent,” Zelensky implored, moments before the screening of Hazanavicius's curtain-raiser.

Resurrecting the movie world

After two years of Covid blackout and disruption, and with the pandemic dragging on, Cannes has a lot more to raise than curtains and zombies. From ordinary cinephiles to the industry’s buyers and sellers, an entire ecosystem is hoping the festival and its all-important film market can breathe new life into the movie world.

>> In pictures: 75th Cannes Film Festival's red carpet kick-off

The coronavirus has pressed the pedal on a profound transformation of the movie landscape, hurting film theaters most. In the first three months of the year, ticket sales at French cinemas were down by 40 percent compared to 2019. This in the country that invented the art form and is deeply conscious of its self-ascribed duty to preserve it.

With cinemas shuttered throughout much of the pandemic, the tussle between the Big Screen and streaming platforms has swung heavily in favour of the latter. Now more than ever, Cannes is keen to play up its role as the guardian of the theatrical experience – meaning Netflix is, once again, absent from the party.

Cannes Film Festival © FRANCE24

Not that it needs the digital upstart this year. The festival has stacked its main competition with alpha auteurs, including David Cronenberg, Kelly Reichardt and the Dardenne brothers. It has also lured plenty of Hollywood starpower, with the old studios MGM, Warner and Paramount back in town.

As always, the festival’s famed red carpet will be the focus of attention, not least when Tom Cruise shows up on Wednesday for the premiere of “Top Gun: Maverick” – his first Cannes appearance in three decades. But the fate of the industry will be sealed underground, in the entrails of the Palais des Festivals, where the film market’s volume of sales will offer a more accurate prognosis.

Film market springs to life

Following a hybrid event last year that was more virtual than physical, the Marché du Film is now hoping to match figures from 2019, with over 11,000 registered attendees due to be in Cannes in person and more expected to arrive in the coming days. While China is a notable absentee, owing to Covid-related travel restrictions, others have come back in force, eager to present a slew of titles produced during the pandemic.

At the Taiwan pavilion, which is promoting a whopping 91 films, sales manager Chia Hua Yeh said it felt “unreal” to be back in Cannes after a two-year hiatus. “The Marché du Film is still the peak, the place to bring your best production,” he said, relishing the chance to promote Taiwanese film and discuss international co-productions at face-to-face meetings.

As the Palais des Festivals morphs into a beehive of card-swapping agents, distributors and producers, it’s easy to forget this hallowed temple of world cinema was lined with hospital beds early in the pandemic and then used as a vaccination centre. But Covid was certainly high on people’s minds as they opened their market booths on Tuesday, not least among North American attendees who are back in town after skipping last year’s scaled-back edition.

“We haven’t travelled since the 2020 Berlin Film Festival, just before the pandemic, so we’re both thrilled and pretty anxious,” said James Fler of Raven Banner Entertainment, a Toronto-based company specialised in genre movies. “Take a look around, hardly anyone is wearking masks,” he added. “I want to look personable, and I don’t want to be the only guy with a mask on. But I’d hate to catch the virus here and have to quarantine before heading home.”

Still, attending in person is crucial for business, Fler added: “When you’re online, there isn’t the same urgency to close deals. Whereas in Cannes, you know people are here for a reason.”

At a nearby booth, festival veteran Steven Istock is hoping the deals begin in earnest after the first year of the pandemic resulted in an 80 percent sales drop for his Los Angeles-based company, California Pictures. “Yes, the industry workers are back in Cannes, but what you see around us is mainly exhibitors,” he said. “What we need now is for the buyers to show up too!”

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Cannes Film Festival goes back to the future with post-Covid reboot

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France24 - World

North Korea reports uptick in suspected Covid-19 cases

Issued on: 18/05/2022 - 09:21

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

North Korea on Wednesday reported 232,880 new cases of fever and another six deaths as leader Kim Jong Un accused officials of “immaturity” and “slackness” in their early handling of the COVID-19 outbreak ravaging across the unvaccinated nation.

The country’s anti-virus headquarters said 62 people have died and more than 1.7 million have fallen ill amid a rapid spread of fever since late April. It said more than a million people recovered but at least 691,170 remain in quarantine.

Outside experts say most of the illnesses would be COVID-19, although North Korea has been able to confirm only a small number of COVID-19 cases since acknowledging an Omicron outbreak last week, likely because of insufficient testing capabilities. 

A failure to control the outbreak could have dire consequences in North Korea, considering its broken health care system and its rejection of internationally offered vaccines that has left a population of 26 million unimmunized. The outbreak is almost certainly greater than the fever tally, considering the lack of tests and resources to monitor the sick, and there’s also suspicion that North Korea is underreporting deaths to soften the blow for Kim, who already was navigating the toughest moment of his decade in power. The pandemic has further damaged an economy already broken by mismanagement and U.S.-led sanctions over Kim’s nuclear weapons and missiles development. 

The North’s official Korean Central News Agency said Kim during a ruling party Politburo meeting on Tuesday criticized officials over their early pandemic response, which he said underscored “immaturity in the state capacity for coping with the crisis” and blamed the vulnerability on their “non-positive attitude, slackness and non-activity.”

He urged officials to strengthen virus controls at workplaces and make “redoubled efforts” to improve the supply of daily necessities and stabilize living conditions, the KCNA said Wednesday. Kim’s comments came days after he ripped officials over how they were handling the distribution of medicine released from state reserves and mobilized his army to help transport the supplies to pharmacies in capital Pyongyang, which were made open 24 hours to deal with the crisis..

KCNA said nearly 3,000 members of the Korean People’s Army’s medical units were helping the delivery of medicine to pharmacies, while more than 1.4 million officials, teachers and students in public health sectors were being deployed for checkups aimed at identifying people with symptoms so they could be quarantined. Lacking public health tools like vaccines, antiviral pills and intensive care units that lowered hospitalizations and deaths in other nations, North Korea has been relying on finding people with symptoms and isolating them at shelters. 

While raising alarm over the outbreak, Kim has also stressed that his economic goals should be met. State media reports show large groups of workers are continuing to gather at farms, mining facilities, power stations and construction sites, being driven to ensure their works are “propelled as scheduled.” Before acknowledging COVID-19 infections last Thursday, North Korea had insisted of a perfect record in keeping out the virus that has reached nearly ever corner of the world, a claim that was widely doubted. But its extremely strict border closure, large-scale quarantines and propaganda that stressed anti-virus controls as a matter of “national existence” may have staved off a huge outbreak until now.

It’s unclear whether the North’s admission of a COVID-19 outbreak communicates a willingness to accept outside help. Kim’s government had shunned millions of vaccine shots offered by the U.N.-backed COVAX distribution program, likely because of international monitoring requirements attached to them. North Korea and Eritrea are the only sovereign U.N.-member countries not to have rolled out vaccines. World Health Organization Director-General Tedros Adhanom Ghebreyesus said in a briefing Tuesday that the agency has offered to send both countries vaccines, medicines, tests and technical support, but that neither country’s leader has yet responded.

“WHO is deeply concerned at the risk of further spread in (North Korea),” Tedros said, also noting the country has worrying numbers of people with underlying conditions that put them at risk of severe disease. WHO emergencies chief Dr. Michael Ryan said any unchecked transmission in countries like North Korea and Eritrea could spur the emergence of new variants, but that the WHO was powerless to act unless countries accepted its help.

The North has so far ignored rival South Korea’s offer to provide vaccines, medicine and health personnel, but experts say the North may be more willing to accept help from its main ally China. South Korea’s government said it couldn’t confirm media reports that North Korea flew multiple planes to bring back emergency supplies from China on Tuesday. North Korean officials during Tuesday’s meeting continued to express confidence that the country could overcome the crisis on its own, with the Politburo members discussing ways for “continuously maintaining the good chance in the overall epidemic prevention front,” KCNA said. 

While Kim was seen wearing masks for the first time following North Korea’s admission of COVID-19 infections last week, state media photos of Tuesday’s meeting showed Kim and Politburo members engaging in discussions barefaced, in a possible expression of confidence. North Korea’s COVID-19 outbreak came amid a provocative run in weapons demonstrations, including its first test of an intercontinental ballistic missile in nearly five years, in a brinkmanship aimed at forcing the United States to accept the idea of the North as a nuclear power and negotiate economic and security concessions from a position of strength. 

There are also signs that the North is restoring a nuclear testing ground that was last active in 2017 in possible preparations to resume nuclear explosive tests, which U.S. and South Korean officials say could happen as early as this month. Recent commercial satellite images of the testing ground in Punggye-ri indicate refurbishment work and preparations at a yet unused tunnel on the southern part of the site, which is presumably nearing completion to host a nuclear test, according to an analysis released Tuesday by Beyond Parallel, a website run by the Washington-based Center for Strategic and International Studies.

(AP)

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Kim Jong-un decries North Korea Covid response, deploys army

North Korea reports first Covid outbreak, with tens of thousands infected

North Korea's Kim sacks top officials over handling of Covid-19 outbreak

France24 - World

Eritrean cyclist leaves Giro d'Italia with eye injury after cork mishap

Issued on: 18/05/2022 - 11:56

NEWS WIRES

Eritrea's Biniam Girmay pulled out of the Giro d'Italia with a left eye injury he suffered after being hit by a prosecco cork while celebrating an historic stage victory, his team Intermarche said on Wednesday.

Girmay became the first black African to win on any of cycling's three grand tours after claiming the honours on Tuesday's 10th stage of this year's race, between Pescara and Jesi. Intermarche's team doctor Piet Daneels said tests showed "haemorrhage in the anterior chamber of the left eye".

"In consultation with the medical and sport staff, the decision has been made that Biniam Girmay will not take part any longer in this Giro d'Italia, which he is leaving with a stage victory, a second place and three other top five finishes," Intermarche said in a statement. "The injury is moving in the right direction but in order not to aggravate it it has been strongly advised to avoid intense activities." 

The cyclist had placed the bottle on the floor and bent over it as he undid the binding before the cork flew off hitting him from close range. Girmay was treated at a hospital in Jesi before then heading to a party held by his team in the seaside resort of Riccione on Tuesday evening. He is due to have further tests on the eye and left the team hotel on Wednesday morning with his manager after bidding farewell to his team-mates.

'Little piece of history'

Girmay has carved out a name for himself in the world of cycling, establishing himself as one of the sport's best sprinters. He had already made history this season when he became the first African winner of a classic, the Ghent-Wevelgem at the end of March. He shot to attention at the world championships when he became the first black African man to feature on the podium when he came second in the under-23's at the 2021 event in Belgium.

He has already racked up eight wins since turning professional in 2020. On Tuesday the 22-year-old had proven too strong for Dutch ace Mathieu van der Poel, who threw up his hands in resignation after a long struggle for the line at Jesi.

While multiple tour winner Chris Froome was born in Kenya and Daryl Impey of South Africa has won stages, Girmay is the first Black African to win on the grand tours. "I watched the Giro as a kid on television and then went out riding with the dream of one day taking part," Girmay said, before his podium accident. "We write a little piece of history every day," he added. "I'm really happy about what I did today, I don't have the words to describe it."

Impey paid tribute to Girmay's achievement in a post on Twitter: "What. A. Sprint. @GrmayeBiniam bossed that @giroditalia. Amazing for Eritrea and Africa again. He's just getting started, it seems. Chapeau (Hats off)!"

What. A. Sprint.@GrmayeBiniam bossed that @giroditalia. Amazing for Eritrea and Africa again.He's just getting started, it seems. Chapeau!

May 17, 2022

Girmay leaves the Giro second in the sprint points race, just three points behind Frenchman Arnaud Demare on 151, with Van der Poel third another 58pts behind.

(AFP)

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France’s Julian Alaphilippe retains cycling world championship’s road race title

Biniam Girmay becomes first Eritrean to win cycling World Tour race

Pogacar edges Alaphilippe to win Liege-Bastogne-Liege cycling race

France24 - World

Pentagon probe rejects claims US covered up civilian deaths in Syria airstrike

Issued on: 18/05/2022 - 03:40

NEWS WIRES

A US military investigation found that American troops did not violate the law of war or deliberately cause civilian casualties in a 2019 airstrike in Syria that killed dozens of people, including women and children. It did find that the military committed procedural mistakes in the aftermath of the attack.

The Pentagon said Tuesday that no one, including the ground force commander, was disciplined as a result of the strike, which was launched in support of Syrian partner forces who were under hearvy fire from the Islamic State group near the town of Baghuz, in eastern Syria.

Defence Secretary Lloyd Austin, who ordered a new review of the airstrike last November, said he was “disappointed” with deficiencies in the handling of the initial review of the operation, which missed deadlines and led to delays in reporting to Congress and the public about civilian casualties.

“The process contributed to a perception that the Department was not committed to transparency and was not taking the incident seriously - a perception that could have been prevented by a timely review and a clear explication of the circumstances surrounding the strike,” Austin said in a memo released Tuesday.

The investigation comes amid new scrutiny on the US military for strikes that cause innocent deaths. And it has all prompted Austin to order the department to create a new “Civilian Harm Mitigation and Response Action Plan” to better prevent civilian deaths in military operations. He also ordered Army Gen. Michael Garrett, currently the head of US Army Forces Command, to do an independent review of the Baghuz strike.

Late last year, another independent review concluded that a U.S. drone strike that killed innocent Kabul civilians and children in the final days of the Afghanistan war was not caused by misconduct or negligence.

It found breakdowns in communication and in the process of identifying and confirming the target of the bombing.

The strike killed a longtime employee of an American humanitarian organization and nine of his family members, including seven children.

The US has promised to pay financial reparations to the family, and potentially get them out of Afghanistan, but none of that has happened yet.

In the Tuesday memo, Austin directed department leaders to meet deadlines in reporting civilian casualties, conduct thorough reviews, and reinforce the importance of the procedures to commanders across the force.

The initial investigation into the attack concluded that the strike constituted legitimate self-defense in support of Syrian partner forces under fire from the Islamic State group. Garrett, in his investigation, agreed with that conclusion.

According to Garrett's investigation, 52 enemy combatants were killed and two were injured, and four civilians were killed and 15 were injured.

Of the civilians, one female and three children were killed, and 11 women and four children were wounded. One of the enemies killed was a child.

Asked why no one was being held personally accountable for the civilian deaths, Pentagon press secretary John Kirby said Tuesday that Austin was holding the department accountable, and that's why he ordered changes in the process.

“I understand the questions about accountability, I get it,” Kirby told Pentagon reporters. “In this case, Gen. Garrett found that the ground force commander made the best decisions that he could, given the information he had at the time, given a very lethal, very aggressive (Islamic State) threat, in a very confined space. It is deeply regrettable ... we apologise for the loss of innocent life.”

Garrett, in an unclassified summary of his report, said that the ground force commander “did not deliberately or with wanton disregard cause civilian casualties.” He said the decision to strike was necessary to defend the Syrian Democratic Forces and that “multiple efforts to distinguish civilians” from Islamic State insurgents were made.

Garrett added, however, that information not available to the commander at the time, showed that he relied on data “that was not fully accurate.” But he said the commander's actions can't be judged on information available only in hindsight.

Garrett, in his review, also said that while he found problems with policy compliance, “I found no evidence to support the allegation that these deficiencies were malicious or made to conceal decisions or actions.”

(AP)

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US claims 2019 Syria airstrike investigated by NY Times ‘legitimate’

USA

IS group 'Beatles' member goes on trial over deaths of James Foley, Steven Sotloff

US-led raid in Syria targets jihadist, locals report civilian casualties

Le Figaro

Les meilleures terrasses de l’été 2022 à Paris

Alice BosioEMMANUEL RUBINHugo de Saint Phalle

LA SÉLECTION DU FIGARO - Avec vue, dans la cour d’un musée, au jardin, sur l’eau ou à fleur de bitume: voici nos nouvelles tables favorites pour profiter d’un déjeuner ensoleillé ou d’une soirée d’été en toute gourmandise.

La plus «plein les yeux»: le Tout-Paris

La terrasse. À n’en pas douter, voici la nouvelle vue la plus glamour depuis des lustres. La brasserie chic de Cheval Blanc n’a pas encore un an mais fait d’ores et déjà figure d’immanquable quand il s’agit de déjeuner ou de dîner les yeux dans les yeux avec Paris. Au septième étage du bâtiment, la rive gauche se dévoile à 180° avec le Pont-Neuf comme épicentre. Sur le balcon, seuls 20 privilégiés peuvent contempler, à chaque service, ce spectacle urbain, magique de jour comme de nuit.

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L’assiette. Drapée dans de chics atours contemporains, une belle cuisine de brasserie articulée autour de pièces de viandes (agneau, bœuf, volaille), poissons (truite, bar) et autres homards dont l’on choisit le mode de cuisson (plancha, vapeur…), l’accompagnement et la sauce. Toujours pimpantes, les entrées ont enfilé leur tenue de printemps (tarte haricots verts, stracciatella, amandes, asperges vertes étuvées, jaune d’œuf fumé, hollandaise moutardée…). Desserts tirés à quatre épingles, signés Maxime Frédéric.

Le Tout-Paris à Cheval Blanc. 8, quai du Louvre (1er). Tél.: 01 79 35 50 22. Tlj. Carte: 60-140 €.

La plus saisissante: ROOF

La terrasse. Et les souvenirs de la Poste du Louvre de s’éloigner un peu plus avec la printanière mise sur orbite du dernier étage du néopalace qui lui succède. Et si Madame Rêve, c’est de sensation forte avec un 360° large et long à tourner les têtes aux quatre points très cardinaux de la capitale. Tant qu’à y poser sa paresse, choisir le nord de l’affaire avec un angle rare sur les toits Aristochats et une Saint-Eustache surprise de la situation. À part cela? 250 places (sans réservation), beaucoup de vert, un billard, un solarium, un bar sonore histoire que les premiers de cordée puissent jouer à la paillote d’en haut.

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L’assiette.Vu les circonstances, habiles à comprendre qu’elles ne pourraient pas trop la ramener, les nourritures jouent les filles de l’air, jolies frangines à cocktails, petites nipponeries distrayantes à se laisser chiper sans avoir à soulever ses lunettes forcément noires.

ROOF au Madame Rêve. 43, rue Étienne- Marcel (2e). Tél.: 01 80 40 77 70. Tlj de 17 h à 1 h. Carte env. 40 €.

La plus «en toute occasion»: Café Compagnon

La terrasse. L’infatigable Charles Compagnon (Le Richer, Le 52 Faubourg Saint-Denis) vient d’ajouter cette adresse à son petit empire et il a bien fait. Ultralooké, son café contemporain aux matériaux harmonieux (chêne clair, marbre rouge, béton) ne fait qu’un avec sa terrasse de 50 couverts. Un vrai bon spot pour prendre le pouls de ce quartier animé, puisque l’adresse est ouverte en continu de 8h à 1h du matin.

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L’assiette. Elle s’adapte aux moments de la journée: petits-déjeuners, grignotages soignés hors repas (burrata, condiment noisette poivron ; terrine de canard et cochon fermier, condiment pomme, pistache), excellentes glaces maison à l’italienne, cafés bio, cocktails, vins de vignerons… Le niveau monte d’un cran au déjeuner et au dîner autour d’assiettes bistronomiques très bien fagotées (quasi de veau rôti, chou kale, shiitakés ; poulpe rôti, riz venere, citron confit, fenouil, condiment poivron).

Café Compagnon. 22-26, rue Léopold-Bellan (2e). Tél.: 09 77 09 62 24. Tlj de 8 h à 1 h. Carte: 45-55 €. Petit déj. à la carte env. 10-15 €.

La plus festive: Tekès

La terrasse. Au rez-de-chaussée du club de sport chic le Klay, la nouvelle table de l’Israélien Assaf Granit et sa bande (déjà étoilés au Shabour voisin) est le dernier lieu où se presse le Tout-Paris. La seconde salle en façon de patio méditerranéen aux couleurs ocre, sous maxiverrière qui s’ouvre sur le ciel aux belles soirées d’été, abrite 28 couverts, dont quatre au bar, la meilleure place pour observer le show des cuisiniers.

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L’assiette. Mise en musique par Cécile Lévy, c’est une ode aux légumes festive, pleine de surprises et de gourmandise, loin de l’image punitive de certains végétariens. En témoigne ces beignets d’épinard frits fatayer et crème de sésame noir très coquins, ce céleri-rave travaillé au beurre comme un steak et sauce clémentine café turc ou encore ce «foie de volaille», en réalité une poêlée de champignons et mélasse de datte, servie avec œuf mollet, compotée d’oignon et hallah toastée.

Tekès. 4 bis, rue Saint-Sauveur (2e). Tél.: 07 81 42 54 74. Tous les soirs sf dim. Carte: 35-60 €.

La plus amicale: Brasserie Dubillot

La terrasse. Au coin des rues de Tracy et Saint-Denis se tient la petite sœur de la brasserie Bellanger, du duo Victor & Charly, alias Victor Dubillot et Charles Perez. Même esprit rétro cool dès la terrasse: 60 couverts abrités de parasols colorés, en retrait de la ruelle pavée. Et pour la localiser, pas de souci: il suffit de guetter la façade fleurie et son immense enseigne stylisée.

L’assiette. Droit au but! La brasserie française classique prend ici un coup de frais. Œuf mayo bien régressif, saucisse purée, tartare de bœuf au couteau et frites maison, travers de porc au barbecue, pâté en croûte, terrine et rillettes maison… La qualité est là et les prix tenus. Que demander de plus?

Brasserie Dubillot. 222, rue Saint-Denis (2e). Tél.: 01 88 61 51 24. Tlj. Carte: 20-30 €.

La plus perchée: Acte II

La terrasse. Révélés, trois saisons plus tôt, à l’enseigne du bien nommé Au Top, les lieux se découvrent un nouveau ciel à l’appel, ce printemps, de l’Acte II, étonnant belvédère posé au toit d’un de ces immeubles historiques du Paris Marais. L’ascenseur pour y grimper oscille entre l’interlope et la série B mais, une fois sur place, il y a là comme une paillote des hauteurs guinchant sa belle humeur entre long bar, tables en rafale et panorama ravageur à saisir l’entre-deux rives de l’est parisien.

L’assiette. Faut-il convoquer la proximité céleste, mais en dépêchant Masahide Ikuta (venu du marché des Enfants Rouges, à deux pas, juste en bas), la cuisine se révèle en tonnerre de gueule, percutante à faire grimper le produit brut, les couteaux de plongée, un poulpe - boudin noir franchement de compét’, une bouillabaisse pas chiche sur la lotte et le rouget, une côte de bœuf dans ses hauts quartiers basques comme un turbot entier et follement Finistère.

Acte II. 93, rue Vieille-du-Temple (3e). Tél.: 01 43 56 50 50. Tls de 18 h à 2 h (12 h à 2 h le w.-e.). Carte: 80-100 €.

La plus enchanteresse: Fabula

La terrasse. Le Musée Carnavalet rempile pour une saison de terrasse éphémère dans ses deux cours au charme fou. Soit 250 couverts sur du mobilier de jardin en métal design, éparpillés sur le gravier autour des jardins à la française, à l’ombre des hôtels particuliers du XVIIe. Les tables, espacées, sont éclairées par de grands ballons flottants à la nuit tombée: magique!

L’assiette. Après Chloé Charles l’an dernier, place à un autre ex «Top Chef», Thibaut Spiwack, candidat attachant de la saison en cours. Lequel propose ici, le soir, une cuisine durable fidèle à celle de son restaurant Anona (17e), étoile verte Michelin. Si la chaleur des plats méritait quelques réglages lors de notre passage, quelques jours après l’inauguration, les associations et les assaisonnements étaient très prometteurs, à l’image d’un délicieux quasi de veau fondant, purée de sarriette cardamome et vierge fraise noisette ou de ces artichauts frits et condiment cassis acidulé.

Fabula au Musée Carnavalet. 16, rue des Francs- Bourgeois (4e). Tél.: 01 86 95 10 61. Tlj sf lun. Jusqu’en octobre. Rés. (dîn.) sur fabula.paris. Carte: 45-60 € (dîn.). Snacking de 10 h à 18 h, env. 20-35 €.

La plus «grande avenue»: Vesper

La terrasse. Avec son décor flamboyant à sortir d’une séquence James Bond, on en serait presque ici à se demander pourquoi donc mettre le nez dehors. D’autant qu’extérieur jour comme extérieur nuit, ce cher 7e reprend ses droits, impose son climat et la terrasse de filer droit, sage, courtoise, bien dégagée entre ses tables, polie comme les passants de l’avenue Bosquet, d’une humeur soudain nettement plus rohmérienne.

L’assiette. De son côté à elle, c’est du nettement moins convenu, appliquant à un quartier qui n’en a pas vraiment l’habitude, l’exotisme gentiment frime de cette manière latino-nippone où le tacos croise à la tempura, le ravioli gyoza à l’empanada et le sumiyaki de bœuf au poisson cuit en feuille de bananier. Tout cela très probe et franchement propice aux appétits de plein air.

Vesper. 81, avenue Bosquet (7e). Tél.: 01 45 33 81 25. Tlj jusqu’à 2 h. Menus: 38 et 45 € (déj.). Carte: 60-80 €.

La plus Riviera: Mimosa

La terrasse. On dirait le Sud… à Paris. À l’abri du tumulte de la place de la Concorde, la cour intérieure de l’Hôtel de la Marine sert d’écrin à la terrasse la mieux planquée du moment. Celle du Mimosa, fomenté par Benjamin Patou (Moma Group) et Jean-François Piège. Planches de bois au sol, parasols grand ouverts, banquettes ornées de bleu et blanc… Les 80 couverts sont harmonieusement déployés dans une ambiance chic qui a le bon goût de ne pas en rajouter.

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L’assiette. Plein soleil, bien sûr. Les œufs mimosa ouvrent l’appétit, travaillés en plusieurs déclinaisons (classiques, poutargue, anchoïade…) tandis que les classiques méridionaux défilent en bon ordre de marche: excellents petits farcis (tomate gorgée de jus, courgette, oignon), pâtes au pistou anoblies de homard, poulpe de roche grillé au four, bar entier et fenouils fondants…

Mimosa. Hôtel de la Marine. 2, rue Royale (8e). Tél.: 01 53 93 65 52. Tlj. Carte: 50-150 €.

La plus palace: Il Ristorante - Niko Romito

La terrasse. Après Milan, Londres, Dubaï ou Shanghaï, la griffe de mode italienne Bulgari a ouvert son septième hôtel de luxe dans le Triangle d’or. Pour les beaux jours, elle ouvre sa cour cachée transformée en petit jardin avec de grands arbres, qui accueille une trentaine de couverts côté restaurant et une dizaine côté bar. Mobilier en fer forgé, nappes jaunes, magnolias et arbousiers lui donnent un petit air de campagne romaine.

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L’assiette. Comme dans les autres hôtels du groupe, c’est le 3-étoiles de Reale (Abruzzes) Niko Romito qui est aux commandes. Lequel rend hommage aux grands classiques de la cuisine italienne - vitello tonnato, spaghetti à la tomate, risotto et côtelette de veau à la milanaise, tiramisu… -, dans des versions contemporaines élégantes, allégées et ultraconcentrées en goût.

Il Ristorante - Niko Romito à l’Hôtel Bulgari. 30, avenue George-V (8e). Tél.: 01 81 72 10 80. Tlj. Menu: 115 €. Carte: 80-190 €.

La plus mondaine: Gigi

La terrasse. Sur les hauteurs du Théâtre des Champs-Élysées, on accorderait bien à celle-ci une tirade à la Cyrano car c’est un toit, un balcon, une nacelle, un Paris soudain dans son ciel toujours aussi ravageur à faire courir l’avant-scène pour décrocher une table mille pieds au-dessus de l’avenue Montaigne et inviter à dîner un peu de la tour Eiffel.

L’assiette. Reprise à l’automne dernier par ceux du Paris Society, l’ex-Maison Blanche s’est trouvé un petit nom (Gigi, donc) en même temps qu’une opportune cuisine transalpine. Est-ce d’ailleurs le spectaculaire des lieux, toujours est-il que la carte cultive une Botte baroque, ample à lâcher pas moins de 25 préparations parmi lesquelles, tant qu’à en être, on préférera les pièces divas (poisson du jour, langouste grillée, épaule d’agneau confite). Addition circonstancielle et fatalement dans les cimes.

Gigi. 15, avenue Montaigne (8e). Tél.: 01 47 23 55 99. Tlj. Carte: 80-100 €.

La plus inattendue: Ora

La terrasse. Après deux ans et demi de travaux, l’ancienne caserne de pompiers de Château-Landon - la plus vieille de Paris - s’est muée en incubateur de start-up de mode durable, doté au rez-de-chaussée d’un restaurant végétarien festif. Une fois passée la porte, place à la surprise d’une immense cour, loin de l’agitation urbaine, entourée par les bâtiments XIXe rénovés d’Antoine Soudée. Une centaine de couverts, entre maxitables en bois, formica et grands parasols blancs s’y déploient dès le petit déjeuner.

L’assiette. Orchestrée par le chef Saayann dans une chorégraphie déjantée, le soir, à l’intérieur uniquement, elle fonctionne comme un self à prix ultra-doux au déjeuner. On fait la queue avec son plateau pour récupérer, au choix, une dizaine de préparations végétales axées sur les Sud, dressées minute sur des feuilles de papier sulfurisé: asperges vertes frites au panko et mayo, aïoli de légumes rôtis, houmous de tomate et tapenade, œuf parfait à la turque, fraises et chantilly au basilic… C’est frais, généreux, coloré, parfumé… Assurément un bon rapport qualité-prix!

Ora à La Caserne. 12, rue Philippe-de-Girard (10e). Tél.: 06 75 70 59 72. Tlj sf dim. (dîn.). Menus: 28 (brunch le dim.) et 45 € (dîn., sur rés.). Carte env. 15 € (déj.).

La plus bistronomique: Achi

La terrasse. Une vingtaine de couverts ensoleillés le midi, sous les tilleuls, le double le soir devant l’agence immobilière voisine: l’avenue Parmentier, l’un des cœurs battants du 11e, n’est certes pas le coin le plus calme du quartier, mais les tables ont ici la bonne idée de ne pas jouer à touche-touche, et l’accueil enjoué donne envie de revenir.

L’assiette. Bistronomie toute, avec les légumes en majesté, pour le duo de jeunes chefs Sacha Ouss et Charlotte Drouhin: asperge verte, kadaif, crème à l’oseille et condiment nduja ; tataki de bœuf, artichauts, grenailles et jus réduit ; siphon estragon, pamplemousse, streusel et pesto… Du goût et de la gourmandise! À noter, une formule déjeuner à prix doux. Avec ça? Vin nature et bière artisanale bien sûr!

Achi. 13 bis, avenue Parmentier (11e). Tél.: 01 88 48 82 16. Tlj sf dim. et lun. Menu: 20 € (déj.). Carte: 40-45 €.

La plus fluviale: La Plage Parisienne

La terrasse. Au désespoir des quais, là où Paris ne sait qu’user de la basket et faire courir la trottinette, saluons le retour de cette plage mi-Seine, mi-citadine, énergiquement relancée par le duo Costes-Chapon en façon de glamour guinguette. Et, par le fil des ondes alerté, l’ouest parisien d’en faire, aussi sec, sa résidence d’un jour, d’un soir, au jardin de la terrasse comme au bol d’air d’une salle ouvrant large ses baies vitrées.

L’assiette. Du Costes-les-flots aussi agaçant qu’irrésistible à assurer la garden-party d’asperges vapeur en artichaut vinaigrette, de coquelet mariné citron en paella (ola!). À prix «deauvillesques», le public enfile les assiettes comme les matchs aux gradins de Roland-Garros. Le soir, encore mieux, lorsque les platines DJ s’en mêlent et qu’on ne sait plus très bien qui de l’assiette ou du décibel tient, ici, la chandelle.

La Plage Parisienne. Port de Javel-Haut (15e). Tél.: 01 82 82 00 89. Tlj. Carte: 60-80 €.

La plus bucolique: la terrasse du Saint James

La terrasse. Parmi les trésors planqués de l’hôtel Saint James, petit château urbain récemment rénové par Laura Gonzalez (à l’intérieur) et Xavier de Chirac (côté jardin), figure cette terrasse de 50 couverts installée dans les jardins, qui se déploie sous une pergola vert Versailles, autour d’une gloriette avec un bar en marbre.

L’assiette. Julien Dumas, qui a décroché une étoile en janvier pour son Bellefeuille engagé autour de la nature et des océans, a imaginé pour la terrasse une carte estivale dédiée prometteuse, dont une partie est préparée façon show devant les clients sur un grand brasero: gaspacho de petits pois à la livèche ; ceviche de sardines marinées ; cochon de lait et pommes de terre à la braise ; demi-homard bleu et pâtes au jus…

Hôtel Saint James. 5, place du Chancelier-Adenauer (16e). Tél.: 01 44 05 81 81. Tous les soirs (déj. réservé aux résidents et membres du club). Carte: 65-130 €.

La plus mode: Les Petites Mains

La terrasse. Deuxième saison de terrasse éphémère aussi pour le Palais Galliera, avec ses 120 couverts ouverts sur le jardin, au calme, dont une partie lovée sous les arcades du musée. De grands parasols beiges permettent de se protéger du soleil. Un des incontournables de l’été.

L’assiette. Nouvelle saison, nouvelle chef! C’est la solaire Justine Piluso, vue dans «Top Chef», qui est aux manettes, et parvient, malgré la surchauffe du dimanche midi, à encourager et guider ses équipes avec douceur. La courte carte colle bien au lieu, avec d’honnêtes propositions méditerranéennes: chiffonnade de poulpe, œuf parfait et artichaut, galette de pomme de terre, herbes et burrata, filet de bar… Desserts gourmands signés Jeffrey Cagnes: baba, paris-brest déconstruit, babka pistache…

Les Petites Mains. 14, avenue du Président Wilson (16e). Rés. sur lespetitesmains.paris. Tlj de 12 h à 20 h. Jusqu’au 31 octobre. Menus: 24 et 33 € (déj. sem.). Carte: 40-50 €.

La plus craquante: Petit Toit

La terrasse. Fut-elle seulement d’entre La Muette et Passy, rarement institution n’aura autant bousculé ses habitudes. Après un toilettage complet et une cuisine à présent ultramarine, le Petit Victor Hugo ose la grimpette aux étages (le troisième) pour révéler ce salon véranda où mobilier en rotin et largesses de plantes vertes «farnientent» sous un ciel confidentiel. Un opportun Petit Toit qui vous mène le repas comme en cabriolet même si, attention, le secret est tellement bien gardé que le tout-16e est déjà au parfum.

L’assiette. Histoire d’ajouter au privilège d’en être, le lieu dispose une carte dédiée, svelte, iodée, dépêchant une nouvelle vague opportune à se mettre à cru (carpaccio de poulpe, tartare de thon) et, du plus petit (gambas crispy sauce curry) jusqu’au plus grand (risotto au homard), des plats de la marine franchement plaisants.

Petit Toit au Petit Victor Hugo. 143, avenue Victor- Hugo (16e). Tél.: 01 83 26 00 01. Tlj jusqu’à 2 h. Carte: 55-70 €.

La plus «Vacances à Lisbonne»: Sapinho

LA TERRASSE. Une vingtaine de couverts (peut-être bientôt le double si la mairie l’autorise!) sur tables jaunes soleil, en contrebas des escaliers de la rue Lamarck, abrités sous les grands arbres, autour d’une placette pavée: tel est le cadre bucolique, très carte postale montmartroise, de la taverne portugaise contemporaine de Rafael Dos Santos, le «petit crapaud» déjà à la tête de L’Escalier non loin.

L’ASSIETTE. On retrouve les grands classiques de la cuisine lusitanienne, modernisés dans des recettes plus légères: beignets de morue croustillants, ameijoas a bulhao pato (ici dans une version coques marinières), chorizo, poulet, secreto ou sardines grillés, porco alentejana (porc mariné aux coques), riz tomaté à la lotte ou encore un imparable bacalhau a bras, qui mérite sa traduction autoproclamée de «morue, frites, bonheur». Le tout arrosé de quilles nature de là-bas… C’était quand déjà les dernières vacances à Lisbonne?

Sapinho. 85, rue Lamarck (18e). Tél.: 01 83 96 26 73. Tls sf dim. et lun. Carte: 30-45 €.

La plus carte postale: la Mère Lachaise

La terrasse. Reprise ces dernières semaines par un Guy Martin désormais très enclin aux tables de proximité, cette Mère nous refait le coup du «ici, mieux qu’à deux pas» (dixit le Père Lachaise). Car, avant même qu’un ciel ne tombe sur l’assiette, l’adresse recolle à un Ménilmuche que l’on croyait enterré. Le quartier de retour plein pot, la terrasse de 36 couverts plein sud avec, entre les deux, les tables rondes à jouer au (verre) ballon, les arbres pieds dans le bitume et le repas comme dans un dessin de Sempé.

L’assiette. Loin des plats à la Gabin et des gueuletons portant gapette, voilà une heureuse bistrote nouvel air, soignant l’allure comme la botanique avec le ceviche de daurade coco, le risotto olive et citron noir d’Iran, le lieu jaune salsifis crémeux et sabayon maltaise, le vacherin clémentine et sorbet orange sanguine.

La Mère Lachaise. 78, boulevard de Ménilmontant (20e). Tél.: 01 40 30 26 00. Tlj sf dim., de 10 h à minuit. Menus à 26 et 32 € (déj.). Carte env. 45 €.

La plus chineuse: Feuille de Chou

La terrasse. Et de deux à Saint-Ouen pour Cyril Aouizerate, fondateur des hôtels urbains MOB. À deux pas du MOB Hôtel et encore plus proche des puces et du marché Paul Bert, le MOB House joue la montée en gamme. Même chose pour le restaurant Feuille de Chou, au décor foisonnant et feel good signé Starck, comme le reste de l’hôtel, dont l’immense terrasse (120 couverts) prend ses aises dans la cour intérieure, entre longues tablées et espaces plus confidentiels.

L’assiette. Dans cette «brasserie bio française», les assiettes sont supervisées par le chef 2-étoiles de La Réserve, Jérôme Banctel. L’autre jour, au menu déjeuner, ça donnait du bon (le plat signature, des légumes de saison roulés et rôtis dans une feuille de chou, accompagnant un suprême de volaille moelleux) et du franchement anecdotique (deux tomates coupées en deux arrosées d’une sauce au thon). Carte dans l’air du temps, bien disposée sur le papier (œuf mollet aux poireaux ; asperges blanches, émulsion ail des ours ; poulpe frit et houmous).

Feuille de Chou au MOB House. 70, rue des Rosiers (Saint-Ouen). Tél.: 01 55 28 80 80. Tlj. Formule: 29 € (déj.) Carte: 45-70 €.

Les cinq adresses secrètes de Pierre Rosenberg à Paris

L’académicien et ancien président-directeur du Musée du Louvre nous livre ses lieux parisiens de prédilection.

Que faire à Paris ce week-end ? Nos meilleures activités et sorties en famille

Une visite guidée dans des thermes romains tout juste rénovés, un festival à la pointe de la technologie et la découverte d'ateliers d'artistes dans le quartier du Père-Lachaise, notre sélection des trois meilleures sorties en famille pour profiter du week-end à Paris. Sans oublier la Nuit Européenne des Musées, célébrée ce samedi 14 mai. Ce soir-là, de nombreux musées comme La Cité des Sciences et le musée de Cluny ouvriront gratuitement leurs portes.

France24 - World

Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections

Issued on: 17/05/2022 - 10:24

NEWS WIRES Wassim Cornet

Lebanon's Iran-backed Hezbollah group and its allies lost their parliamentary majority, according to full legislative results announced by the interior ministry on Tuesday.

The Shi'ite Muslim movement and factions that support its possession of arms won around 62 of parliament's 128 seats in Sunday's election, a reversal of the 2018 result when they secured a majority of 71.

In the first election since Lebanon's devastating economic collapse and the Beirut port explosion of 2020, reform-minded political newcomers won 12 seats, an unexpectedly strong breakthrough into a system long dominated by the same groups.

Hezbollah opponents including the Saudi-aligned Lebanese Forces - a Christian faction - gained ground, claiming to have overtaken the Hezbollah-allied Free Patriotic Movement (FPM) as Lebanon's biggest single Christian party.

The results leave parliament split into several camps, none of which have a majority, raising the prospect of political paralysis and tensions that could delay badly needed reforms to steer Lebanon out of its economic collapse.

In one of many startling results, a political newcomer dislodged the Hezbollah-allied Druze politician Talal Arslan, heir to one of Lebanon's oldest political dynasties.

Other prominent Hezbollah allies to lose seats included Sunni Muslim politician Faisal Karami, scion of another Lebanese political dynasty, the final results showed.

While the 2018 election pulled Lebanon closer into the orbit of Shi'ite Muslim-led Iran, this result could open the way for Saudi Arabia to reassert influence in a country that has long been an arena of its regional rivalry with Tehran.

(REUTERS)

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Hezbollah allies suffer losses in Lebanon's parliamentary election, according to early results

Lebanon votes in first election since Beirut blast, economic crisis

LEBANON VOTES

Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

Le Figaro

Meurtres, viols et enlèvements : le détail des affaires relancées par le nouveau pôle «cold cases»

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RÉCIT - Meurtres à l'arme blanche, enlèvements et meurtres de fillettes, viols en série... la justice va s'atteler à résoudre des affaires non résolues.

Paule GonzalèsMargaux d'AdhémarGuillaume PoingtEsther PaoliniNicolas Daguin

Créé il y a trois mois, le nouveau pôle «cold cases» de Nanterre vient de relancer plusieurs affaires criminelles. Voici le détail des affaires «réveillées» par la justice.

  • Le meurtre d'Antoinette Lenepveu en juin 1983 à Cherbourg-en-Cotentin

Le 21 juin 1983, le corps nu et décapité d'Antoinette Lenepveu, 81 ans, est découvert à son domicile de Cherbourg-en-Cotentin. La tête de l'octogénaire ne sera découverte que quelques jours plus tard, dissimulée dans un dépôt de la SNCF. Les enquêteurs mettront aussi au jour un hachoir et un couteau ayant pu être utilisés pour commettre le crime. Mais en dépit de leur acharnement à poursuivre les investigations et à tout faire pour que le délai de prescription ne soit pas atteint - en signant régulièrement des actes -, l'enquête piétine jusqu'à tomber peu à peu dans l'oubli. Un habitant de la région, un tant suspecté, est bien interrogé, mais là encore, la piste n'aboutit pas. Après 32 ans, une nouvelle instruction est finalement rouverte en 2015 par la justice sous l'impulsion de l'ancien procureur de Coutances, Renaud Gaudeul, et avec elle, l'espoir d'un épilogue. De nouvelles pistes sont explorées, sans qu'aucune n'apporte, jusqu'à présent, la clé de ce mystère désormais vieux de près de quarante ans.

  • Le meurtre d'un couple d'Anglais, en août 1986 à Lanvallay dans les Côtes-d'Armor

Le 24 août 1986, un couple de touristes britanniques doit embarquer à Saint-Malo sur un ferry qui les ramène dans le Norfolk, après un voyage à bicyclette entre la Charente-Maritime et la Bretagne. Mais ils n'ont jamais fait la traversée. Lorraine Glasby, 28 ans, et Paul Beillon, 29 ans, sont retrouvés le 1er octobre gisant dans un champ de maïs près de Dinan. Les enseignants ont été abattus au fusil à bout portant, après avoir été ligotés et bâillonnés.

D'importants moyens sont mis en place pour retrouver le meurtrier. Un combi Volkswagen orange est découvert près du lieu du crime avec des traces de sang et des cheveux des Anglais à l'intérieur. Mais le véhicule a été volé en Allemagne par une personne jamais identifiée. Le dossier présente de troublantes similitudes avec une affaire non élucidée : le double meurtre d'un couple de touristes belges durant l'été 1979 près de Dinan, André et Marie-Christine Van Herpen, exécutés au fusil de chasse. À l’époque, un certain Roger, 40 ans, trafiquant d'art, a été soupçonné.

Coïncidence, en 2001, un détenu de la prison de Toul (Meurthe-et-Moselle) dit avoir des révélations à faire sur son codétenu. Il lui a confié être l'auteur d'un double meurtre en Bretagne. Ce codétenu n'est autre que le fils de Roger, mis en cause 20 ans plus tôt. Mais faute d'éléments probants - des scellés ont été perdus -, la justice rend un non-lieu en 2006. Les progrès de la police scientifique en matière d'ADN pourraient, avec la réouverture du dossier, permettre enfin d'identifier ce mystérieux tueur de touristes.

  • Le meurtre de Nathalie Boyer, en août 1988, en Isère

Nathalie Boyer, une collégienne de 15 ans d'origine réunionnaise, est retrouvée égorgée avec une arme blanche le 3 août 1988. La veille, la jeune fille quitte son domicile de Villefontaine (Isère) vers 17h pour «faire un tour dans le quartier avec des amis» mais ne rentrera jamais chez elle. Le lendemain matin vers 10h30, un employé de la SNCF travaillant sur la voie ferrée Lyon-Grenoble découvre le corps de l'adolescente au bord d'un chemin forestier qui traverse le bois de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). La jeune fille n'a pas été violée. Un couple de Saint-Quentin-Fallavier, qui invitait des jeunes filles mineures à des projections de films pornographiques, fut soupçonné juste après les faits. Un ressortissant algérien, Abdelkrim B., avait ensuite été interpellé en mai 1994 à l'aéroport de Manchester. Une coupure de presse relatant le meurtre avait été retrouvée dans ses affaires. Mais il travaillait en effet dans un hôtel britannique le jour du meurtre. Il a été libéré après cinq mois de détention provisoire.

  • Le meurtre de Danièle Bernard, en juillet 1989, à Auxerre

Il s'agit là du plus vieux «cold case» du département de l'Yonne. Le 7 juillet 1989, en début de soirée, le corps sans vie de Danièle Bernard, une infirmière de 39 ans, est découvert par son père et son ex-compagnon dans sa maison de la rue Renan, au sud d'Auxerre. La jeune femme a été battue à mort à coups de tisonnier et de tournevis. «Ce jour-là, ma mère devait aller chercher une de mes copines à la gare de Laroche-Migennes et la ramener chez mon père. J'ai attendu, mais elle n'est jamais arrivée», confiait en mars dernier à L'Yonne Républicaine sa fille, Valérie, qui avait 19 ans à l'époque. Cinq jours après la découverte du corps, une information judiciaire est ouverte du chef de «meurtre contre X». Des expertises scientifiques sont ordonnées et des commissions rogatoires délivrées, en octobre 1989, novembre 1992 et octobre 1995. Sans résultat probant.

La brutalité du meurtre conduit d'abord les enquêteurs du service régional de police judiciaire de Versailles (SRPJ) à envisager l'acte d'un déséquilibré. Puis, c'est l'entourage de la victime qui est passé au crible. «On peut penser que cet acharnement démontre une vengeance et que la victime connaissait l'auteur», abonde en ce sens Didier Seban, l'un des avocats de la famille de Danièle Bernard, interrogé par le quotidien régional. Beaucoup plus tard, c'est la piste d'un tueur en série qui émerge, redonnant un nouveau souffle à l'enquête. Et pour cause, au moins trois tueurs en série ont sévi dans la région dans les années 80. Émile Louis, «le boucher de l'Yonne», Michel Fourniret et Ulrich Muenstermann, le violeur et meurtrier de Sylvie Baton, à Avallon en 1986. Mais, là encore, aucun rapprochement n'est formellement établi. Après un premier non-lieu en 1999 et une réouverture du dossier en 2008 pour procéder à une comparaison ADN, l'affaire s'enlise au terme de trois instructions successives.

  • Une série de viols commis en 2004 à Reims

En l'espace de cinq mois, trois jeunes femmes sont violées à leur domicile, à Reims (Marne), par un homme encagoulé armé d'un couteau. Le premier viol a lieu le 4 juin 2004 vers 1h30 au sud-ouest de la ville. Une soirée prend fin chez une jeune femme de 23 ans. Ses amis partis, elle ouvre la fenêtre pour aérer son appartement situé au rez-de-chaussée. Alors qu'elle sort des toilettes, un individu l'attrape par-derrière en pointant un couteau sur son visage. Entré par la fenêtre, l'homme a éteint la lumière et plongé l'appartement dans le noir. Cagoulé, il viole longuement sa victime sous la menace d'un couteau avant de repartir par la fenêtre. L'agresseur récidive en novembre de la même année, le 17 puis le 24, dans le quartier Murigny. Là aussi, il entre chez des femmes vivant seules au rez-de-chaussée. Une nouvelle fois, il s'introduit par la fenêtre aux alentours d'une heure du matin. Encagoulé et muni d'un couteau, il viole ses victimes de longues minutes en les obligeant à se taire. L'agresseur, dont le sperme a été recueilli, n'a jamais été identifié. Une victime avait signalé une odeur repoussante, laissant penser qu'il pourrait s'agir d'un SDF.

  • Ces affaires non résolues qui naviguent dans le sillage de Michel Fourniret

Le 10 mai 2021, dans l'unité sécurisée de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, un vieux monsieur de 79 ans rendait l'âme. Cet homme, décrit par le personnel soignant comme un « petit papi qui n'a l'air de rien », n'était autre que le tueur en série Michel Fourniret. Condamné à deux reprises à la perpétuité - une première fois en 2008 pour le meurtre de sept femmes et une seconde en 2018 pour un assassinat crapuleux lié au trésor du «gang des postiches» -, l'«Ogre des Ardennes» n'en avait cependant pas terminé avec la justice.

Et pour cause : dans un courrier datant de 2007, Michel Fourniret réclamait lui-même à être entendu sur les dossiers Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin, «avouant en creux, par le biais de périphrases, les avoir tuées», explique au Figaro Me Corinne Herrmann, l'avocate des familles des victimes. Le criminel indiquait notamment qu'il souhaitait que ces trois dossiers soient joints.

La première des victimes évoquées par Michel Fourniret, Marie-Angèle Domèce, a disparu à Auxerre, dans l'Yonne, le 8 juillet 1988. Âgée de 19 ans et handicapée mentale, la jeune fille aurait été aperçue par le multirécidiviste dans un établissement spécialisé. Si son corps n'a jamais été retrouvé, le tueur en série avait été mis en examen pour «enlèvement» et «assassinat».

L'autre disparue de l'Yonne, Joanna Parrish, avait été retrouvée morte dans une rivière à Monéteau, en mai 1990. Assistante d'anglais, la jeune Britannique âgée de 20 ans venait de publier une annonce proposant des cours particuliers. L'expertise médico-légale avait révélé les circonstances glaçantes de sa mort : elle avait été violée, battue et étranglée.

La dernière des affaires citées par le principal suspect et reprises par le pôle «cold cases» est probablement l'un des cas les plus médiatisés, celui de la petite Estelle Mouzin. Alors âgée de 9 ans, elle avait disparu en janvier 2003 devant une boulangerie à Guermantes, en Seine-et-Marne, alors qu'elle rentrait de l'école. Malgré de nombreuses fouilles, presque vingt ans plus tard, il n'y a toujours aucune trace de la fillette.

Le dossier qui pourrait bien donner du fils à retordre aux enquêteurs est celui de Lydie Logé, où Fourniret est également suspecté de meurtre : si le tueur en série n'avait été entendu qu'une seule fois par les enquêteurs, il avait confié que le visage de la mère de famille de 29 ans lui «disait quelque chose». La jeune femme avait mystérieusement disparu alors qu'elle se trouvait à son domicile en décembre 1993, à Saint-Christophe-le-Jajolet, un petit village de l'Orne.

Si Michel Fourniret, présumé innocent, ne pourra pas être condamné pour ces crimes, les familles des victimes espèrent malgré tout «se confronter à sa compagne et complice, Monique Olivier, lors d'un procès», assure Me Herrmann, afin de mettre un terme à ces douloureuses procédures judiciaires.

  • Un tueur de fillettes en série dans les années 1980 en Île-de-France ?

Avec 10 francs en poche, Hemma Davy-Greedharry quitte l'appartement familial de Malakoff (Hauts-de-Seine) le samedi 30 mai 1987 dans l'après-midi pour acheter une équerre dans la papeterie du quartier. C'est la dernière fois que l'enfant de dix ans est vue vivante. Deux heures plus tard, son cadavre en flamme est découvert dans un parking à moins d'un kilomètre de son domicile. Elle a subi les pires sévices, agressée sexuellement puis étranglée avant d'être immolée. Hemma sera la deuxième d'une série de quatre enlèvements puis meurtres de fillette en banlieue parisienne durant le printemps 1987.

Avant elle, Virginie Delmas a été enlevée au pied de son immeuble de Neuilly-sur-Marne le 5 mai 1987. Son corps, découvert cinq mois plus tard dans un verger en Seine-Marne, est trop abîmé pour déterminer les circonstances de la mort. S'ensuit l'enlèvement et le meurtre de Perrine Vigneron, 7 ans, à Bouleurs (Seine-et-Marne) le 3 juin. La dépouille, gisant dans un champ de colza, porte également les traces d'un étranglement. Puis vient Sabine Dumont, 9 ans, enlevée, violée puis étranglée à Bièvres (Essonne) le 27 juin 1987. Son visage comporte aussi des traces de brûlures. À l’époque, l'affaire suscite un vent de panique en région parisienne, d'autant plus que l'enquête piétine.

La presse, reprenant les mots de la police, évoque la piste d'un «sadique», d'un «détraqué sexuel», d'un «maniaque récidiviste» qui sévirait à proximité de la RN 34, mais aucun suspect n'émerge. Dans trois des cas, des témoins évoquent une voiture blanche, a priori une BMW, et un auto-stoppeur décrit un intrigant conducteur fumant des Philippe Morris. Un portrait-robot d'un homme blond aux lunettes, de moins de 35 ans est diffusé dans toute la France, sans résultat. Malgré la persévérance de la police, les familles n'ont jamais pu avoir un procès, 35 ans après.

Mais aussi...

D'autres affaires récentes vont aussi être relancées, notamment l'affaire Leila Afif, tuée par balle en 2000 à La Verpillière (Isère) ou encore l'affaire Miyreim Huysien, une prostituée retrouvée lardée de coups couteaux dans le bois de Boulogne à Paris en juin 2017.

France24 - World

Liverpool's Klopp has 'no reason' to talk to Gerrard before title climax

Issued on: 18/05/2022 - 14:20

London (AFP) – Liverpool manager Jurgen Klopp said he'd no intention of contacting club great Steven Gerrard to offer words of encouragement before the climax to a thrilling Premier League title race this weekend.

Klopp's much-changed side beat Southampton 2-1 on Tuesday to move just one point behind leaders Manchester City with one match to play.

Liverpool, seeking to become champions for the second time in three seasons, complete their campaign at home to Wolves on Sunday, hoping an Aston Villa team now managed by Gerrard can do them a major favour away to City.

Klopp is confident Villa, who also host relegation-threatened Burnley on Thursday, have sufficient motivation of their own to pull off a shock result at the Etihad Stadium.

"No, of course not," replied the German, when asked if he planned to speak with former Liverpool captain Gerrard.

"Stevie prepares now for Burnley, who are fighting for everything. It's Villa's last home game. They will play that game and then collect the bones (freshen up) and go again on Sunday.

"There's no reason to talk to him. We all know that Villa wants to win because Villa wants to win --- that's it."

Klopp made nine changes to his side at St Mary's following Saturday's gruelling FA Cup final win over Chelsea in a penalty shootout.

Liverpool fell behind against Southampton to Nathan Redmond's superb early opener but equalised through Takumi Minamino before Joel Matip headed a crucial second-half winner.

Victory kept alive Liverpool's hopes of an unprecedented quadruple, with the Reds having already lifted both domestic cups ahead of a Champions League final against Real Madrid on May 28.

Matchwinner Matip said the team must not become distracted by events elsewhere.

"We can only look at our game," he told Liverpool's website. "It will be tough enough to play against Wolves and our full concentration is on Wolves -- that's the only thing we can change and that's what we are doing.

"It will be hard enough and if our head is somewhere else that would make it even more of a tough challenge."

© 2022 AFP

Le Figaro

Simon Murray, l’aventurier sans limites et sans frontières

Jacques-Olivier Martin

PORTRAIT - Légionnaire parti faire la guerre en Algérie, entrepreneur à succès en Asie, un peu agent secret, amateur de sensations qui le mèneront de l’Annapurna au pôle Sud, cet Anglais plein de détachement mène une vie à nulle autre pareille.

«L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. » Assis dans son appartement parisien, au milieu d’un confortable canapé écru, Simon Murray répète la phrase en anglais et lance dans un français délicieux: « Non, je ne suis absolument pas d’accord avec Jean-Jacques Rousseau. » Il éclate de rire, sûr de son effet, et s’empresse d’ajouter avec malice: «Je n’ai lu que la première phrase du Contrat social… » Qu’à cela ne tienne, il s’explique avec l’assurance d’un homme qui a vécu et même beaucoup vécu. « Nous naissons dans un lieu, avec une famille, des traditions, tout un bagage, et c’est en grandissant que l’on décide de devenir libre. Et tant pis pour Rousseau! » Simon Murray éclate à nouveau de rire. Ses yeux bleus pleins de malice emportent son auditoire.

Qu’importent les années. À 82 ans, il virevolte, enchaîne les anecdotes glanées à Singapour, Hongkong, Londres, au pôle Sud, dans son hameau du Périgord, relate sa rencontre avec le MI6, les services secrets de Sa Majesté, dans une chambre d’hôtel de Singapour, livre quelques impressions sur la guerre d’Algérie, détaille ses tractations pour récupérer le drapeau de la France libre oublié dans une cave de la banque Rothschild à Londres.

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Et puis, il y a aussi ses aventures d’homme d’affaires. Elles l’ont mené au milliardaire chinois Li Ka-shing, «K. S. Li» comme il le surnomme, dont il est devenu pendant quelques années l’un des précieux lieutenants après un recrutement «à la Murray»: «Un chasseur de têtes m’appelle en 1984 pour me demander si je connais la meilleure personne pour piloter Hutchison (la société de Li Ka-shing). Je lui réponds en rigolant qu’il n’y a que moi !» Une rencontre incroyable qui l’a conduit à créer l’opérateur britannique Orange, racheté quelques années plus tard par France-Télécom. Pourquoi Orange? « Parce qu’à l’époque, Apple, une pomme, dominait le monde. Alors pourquoi pas une orange… »

Vie d’espion

Il finit par quitter Hutchison et K.S. Li… pour devenir banquier. Nouvel éclat de rire. «Oui banquier, la direction de la Deutsche Bank pour l’Asie et le Pacifique.» Son réseau ne cesse de s’épaissir partout et notamment auprès d’entreprises françaises dont il est nommé administrateur, comme chez Vivendi ou Hermès qu’il abandonne pour le groupe de luxe sud-africain Richemont. En 2011, il devient même le président du conseil d’administration de Glencore, le géant du négoce des matières premières (180 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier) fondé par le trader Marc Rich. En parallèle, il mène ses propres affaires au travers de son fonds d’investissement très actif en Asie.

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Britannique dans son pays, français en France, chinois en Chine, Simon Murray est un aventurier comme il en existe peu. En réalité tout est aventure dans sa vie. À 17 ans, une rencontre au hasard, dans une rue de Rotterdam, et il embarque comme mousse sur un navire de commerce direction l’Amérique du Sud. Un refus de la Royal Army (parce qu’il est un peu daltonien) et il bifurque vers la Légion étrangère (elle ne détecte pas son daltonisme), plutôt que de rejoindre Cambridge. Un cocktail en Angleterre se termine par une embauche pour Copenhague pour vendre du papier carbone, puis Singapour, et ensuite Hongkong où il s’est enrichi.

Il y a ses autres vies. Celle d’espion avec le MI16? Simon Murray en parle peu. Tout juste dit-il qu’il avait été contacté au milieu des années 1960 pour une mission de déstabilisation de Soekarno, le premier président indonésien. Il a préféré, jure-t-il, rejoindre Jardin Matheson, célèbre conglomérat de Hongkong créé en 1832 par deux Écossais qui ont su faire fortune dans la contrebande d’opium.

Nous venions de traverser la frontière entre l’Afrique du Sud et le Botswana dans une Jeep avec trois autres personnes avant d’être arrêtés dans un village, fusils braqués sur nous. J’ai cru voir venir ma fin.

Mais aussi ses aventures de l’extrême: l’ascension de l’Annapurna avec sa femme Jennifer, plutôt que l’Everest «trop touristique», les 251 kilomètres du Marathon des sables au Maroc, le Kilimandjaro ou encore sa très longue et éprouvante marche vers le pôle Sud.

«Ce n’était pas vraiment mon projet. Mais après un déjeuner - et quelques bouteilles- avec Pen Hadow, un aventurier que ma femme avait décidé de me faire rencontrer, je me suis dit pourquoi pas le pôle Sud. Mais quelle folie!», se remémore-t-il. Rien ne s’est déroulé comme prévu malgré une année d’entraînement. La distance d’abord, plus de 1000 kilomètres de marche en tirant un traîneau de 150 kg. La température ensuite: elle fluctuait entre -35 et -70 °C!

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«Tout était difficile. Nous avions prévu de faire 12 miles par jour, mais à cause des crevasses et des obstacles, nous avons fait des détours. Nous avancions en ski de randonnée, et lorsque la neige était dure, je préférais me déplacer à pied, explique l’aventurier. Et puis une fois, j’ai oublié mes skis et je m’en suis rendu compte trois heures plus tard, sans espoir de retourner en arrière et de tenter de les récupérer. J’ai donc continué à marcher sans skis jusqu’au pôle Sud. C’était fou.» Simon Murray a pourtant réussi et il est devenu en 2004 à 64 ans, l’homme le plus âgé à rejoindre le pôle Sud à pied. Interrogé par une journaliste du Times présente au pôle, Pen Hadow son compagnon de route est bouleversé, et jure qu’il vit le plus beau moment de sa vie. Quant à Simon Murray, il se tourne vers la journaliste et répond, sans rire cette fois-ci: «J’espère ne plus jamais voir un flocon de neige de ma vie…»

«Mon éditeur m’a appelé il y a quelques années, et m’a demandé d’écrire la suite de mon livre Légionnaire (1) qui s’est vendu à 6 millions d’exemplaires. J’ai hésité, puis le confinement est arrivé, et j’ai raconté ma vie dans Nobody Will Shoot You if You Make Them Laugh (2) Pourquoi ce titre? «Parce que c’est un bon résumé de ma vie. Il ne peut rien vous arriver si vous faites rire les gens que vous rencontrez. Je vous jure que c’est vrai», assure-t-il.

«Honneur et fidélité», sa devise

Et de narrer son aventure africaine. «Nous venions de traverser la frontière entre l’Afrique du Sud et le Botswana dans une Jeep avec trois autres personnes avant d’être arrêtés dans un village, fusils braqués sur nous. J’ai cru voir venir ma fin. Adossé à une pierre, j’apercevais un peu plus loin le chef du village qui regardait en silence nos passeports britanniques. Allait-il nous tuer?, se remémore Simon Murray. Je me suis levé, et un fusil contre mon corps, je suis doucement parti voir le chef. J’ai pris une pièce dans une main et je l’ai fait disparaître. Une femme assise par terre me dit: Pouvez-vous faire disparaître le chef ?” J’ai répondu: “Oui, mais je ne suis pas certain de pouvoir le faire revenir.” Surpris et amusé par ma réponse, le chef nous a rendu les passeports et nous sommes partis au plus vite.»

Simon Murray se garde bien de donner la recette pour mener une vie pleine de rebondissements. Tout juste glisse-t-il qu’il est toujours sorti des sentiers battus sans jamais se retourner. Mais pas de grandes théories, ni de tentatives d’explications. À chaque question, il se contente de raconter une tranche de vie. C’est suffisant pour saisir quelques ingrédients essentiels. D’abord la Légion étrangère. «Partout dans le monde entier, quand j’ai raconté que j’avais été légionnaire, j’ai suscité la curiosité, le respect et noué des relations qui m’ont toujours été précieuses», explique-t-il. La Légion aura été son meilleur diplôme, son passe-partout indispensable pour ouvrir plus de portes que Cambridge qu’il a snobé sans aucun regret.

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Ensuite, l’art d’engager et de cultiver des rencontres. Elles sont le terreau de ses aventures. À l’écouter, beaucoup de sa vie tiendrait au hasard, au culot, à la chance. C’est oublier qu’il est obstiné, intuitif, travailleur et… loyal. «Honneur et fidélité» est sa devise.

Observer le monde d’aujourd’hui

Il parle mieux des hommes que des affaires, comme si finalement «le business» était un champ de bataille où seuls comptent les acteurs, ici travailleurs, là-bas soldats. Et c’est dans l’action qu’il faut les juger. C’est ainsi qu’il observe le monde d’aujourd’hui avec son Covid ou cette guerre en Ukraine. «Je regarde les gens, les Biden, Poutine, Macron… C’est eux que j’analyse. Car ce sont les hommes qui écrivent l’histoire», explique-t-il en rappelant qu’il fait partie de cette génération qui a des souvenirs de la Seconde Guerre mondiale. «C’est vrai que je compare et je relativise. Pendant six mois Hitler a déversé des bombes sur Londres. Je vous jure que je me souviens de ces boum, boum, et des sirènes. C’était incessant. Ça résonne encore dans ma tête. Je pense que c’était pire qu’en Ukraine aujourd’hui.»

Et pour la suite de ses aventures? «Oh, j’ai déjà fait beaucoup de choses. Je n’ai pas de projet» glisse-t-il, comme s’il ne voulait rien dire, comme s’il ne voulait pas rêver sa vie mais continuer à la vivre. Jamais seul. Avec ses amis, ses enfants, et sa femme Jennifer qu’il n’a probablement jamais cessé de faire rire. Nobody will shoot you…

(1) «Légionnaire, un Anglais dans la guerre d’Algérie», Simon Murray, Tempus. 

(2) «Nobody Will Shoot You if You Make Them Laugh», Simon Murray, Unicorn (2021).

Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne

Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

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France24 - Monde

Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan

Publié le : 18/05/2022 - 13:42

Tiffany FILLON

Situé entre la Lituanie et la Pologne, le corridor de Suwalki est sous surveillance depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février. Reliant l'enclave russe de Kaliningrad à la Biélorussie pro-Poutine, ce passage terrestre suscite les craintes des pays Baltes, qui y voient depuis longtemps une possible porte d'entrée pour les troupes russes. L'adhésion annoncée de la Finlande et de la Suède à l'Otan devrait rassurer l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie.

C'est une toute petite bande de terre de 65 kilomètres de long à la frontière entre la Pologne et la Lituanie. Mais elle est scrutée de près. Le corridor de Suwalki, qui relie l'enclave russe de Kaliningrad, sur la mer Baltique, à la Biélorussie pro-Poutine, marque la séparation entre les pays Baltes et leurs alliés de l'UE et de l'Otan. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février, la Lituanie a renforcé la surveillance de ce passage, source d'inquiétude depuis l'invasion de la Crimée par la Russie, en 2014.

À l'ouest, le passage de Suwalki part de l'oblast – région administrative russe – de Kaliningrad. Annexée par Staline après la Seconde Guerre mondiale, Kaliningrad est restée russe, malgré l'indépendance des États baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) en 1991. Au fil des ans, l'enclave a été fortement militarisée par la Russie, notamment après l'élargissement de l'Otan et de l'UE aux États baltes, en 2004.

Le corridor de Suwalki, qui porte le nom d’une ville polonaise près de la frontière, s'étend le long de la frontière entre la Lituanie et la Pologne et prend fin en Biélorussie. Le pays vassal de Moscou opère régulièrement des exercices militaires, en réponse au renforcement des troupes en Pologne et dans les pays Baltes. Des troupes russes sont également postées en Biélorussie. Dans ce contexte, le corridor de Suwalki est perçu par certains analystes comme un point faible de l'Otan. Car en s'en emparant, la Russie relierait directement son territoire à la Biélorussie.

Suwalki face aux difficultés de l'armée russe 

"Si cet axe était bloqué par les Russes, l'Otan ne pourrait plus acheminer de troupes par la terre de la Pologne à la Lituanie", explique Thibault Fouillet, chargé de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique. Les pays Baltes se retrouveraient isolés de ses alliés de l'Otan et de l'Union européenne sur le plan terrestre.

>> À lire aussi : "La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique"

"Compte tenu des difficultés de la Russie en Ukraine, on voit mal comment elle pourrait se battre contre plusieurs États à la fois", nuance le spécialiste des conflits contemporains et des stratégies des petites puissances. Moscou n'a pas réussi à mener la guerre éclair qu'elle espérait en Ukraine. La capitale, Kiev, a résisté aux Russes, qui concentrent désormais leurs efforts dans le Donbass, dans l'est du pays. Il y a une semaine, les troupes russes ont dû, par ailleurs, quitter la deuxième ville de l'Ukraine, Kharkiv.

"La Russie était prête à se lancer dans une guerre d'ampleur – ce dont on n'était pas totalement sûrs au départ. La menace était grande pour les États baltes. Mais aujourd'hui, on constate que l'armée russe est bien moins capable que ce qu'on imaginait. Et le risque d'une invasion globale semble s'éloigner", ajoute le chercheur.

La demande d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan est une bonne nouvelle pour les pays Baltes. En entrant dans l'Alliance atlantique, les deux pays européens voisins pourraient envoyer du matériel et des troupes. "L'adhésion de la Finlande rendrait possible un acheminement de troupes depuis Helsinki jusqu'à Tallinn. Et avec un corridor maritime, un débarquement depuis Stockholm peut aussi être mis en place", précise Thibault Fouillet.

Une crainte née pendant la Guerre froide

La peur d'une prise de contrôle du corridor de Suwalki n'est pas nouvelle. Dans la région, elle représente une "inquiétude historique", selon le chercheur. "Pendant la Guerre froide, la position géographique du corridor suscitait déjà des interrogations, alors même que les pays Baltes et la Pologne faisaient partie de l'URSS. La problématique est ressortie du placard au début des années 2000 [avec l'élargissement de l'Otan en 2004, NDLR] et en 2014 avec l'annexion de la Crimée", explique Thibault Fouillet. 

En 2016, un rapport du think tank Rand Corporation a aussi fait grand bruit, remettant la question du corridor de Suwalki sur le devant de la scène. En simulant une invasion des États baltes, des chercheurs ont montré que Riga ou Tallinn pourraient être encerclées par les forces russes en moins de 60 heures.

>> À voir aussi : "Guerre en Ukraine : Poutine rêve-t-il d'une Grande Russie ?"

"Ces simulations de la Rand Corporation montraient que le plan idéal pour les Russes serait d'envahir les États baltes par encerclement. Pour y parvenir, il faudrait que la Russie évite une contre-attaque de l'Otan grâce à une bulle antiaérienne et en prenant, bombardant ou bloquant le corridor de Suwalki pour empêcher l'acheminement de troupes", explique le chercheur.

Mais selon lui, ces projections ont leurs limites. "Il ne faudrait pas non plus considérer que la Russie est toujours l'URSS. Ce que pouvait faire l'Union soviétique en envahissant une partie de l'Europe, la Russie ne peut pas le faire aujourd'hui. On la voit mal envahir l'ensemble des pays Baltes en menaçant directement le corridor de Suwalki, compte tenu des difficultés de son armée en Ukraine."

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L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
New York Times - World

Spain Considers Bill to Give Period Leave to Women With Menstrual Pain

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A draft law would allow women to stay home if they are diagnosed by a doctor. It would also extend abortion access, but it faces an arduous path through Parliament.

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By Raphael Minder

MADRID — The Spanish government on Tuesday approved a draft law that would make Spain the first European country to grant women days off work because of menstrual pain, as well as extend access to abortion.

Under the new law, women would have the right to time off if a doctor diagnoses them with severe menstrual pain. The cost would be covered by the state. Among other measures to help women during their menstruation, Spain’s left-wing government also decided that schools should provide sanitary pads to students who request them.

The regulatory changes to assist women during menstruation are part of a broader legal overhaul that the Socialist-led government wants Parliament to approve with the goal of consolidating women’s right to abortion.

The draft law extends access to abortion for minors, allowing the procedure from the age of 16 without the consent of a parent or guardian, as had been required. It would also remove a previous rule that forced a woman to confirm her choice three days after initially asking for an abortion.

Spain’s minister of equality, Irene Montero, who is pushing for the law, defended it as the necessary response to decades-long demands lodged by feminist associations, to enhance women’s health rights.

“This is a law that shows what Spain is and what is the feminist movement in Spain,” Ms. Montero said on the breakfast show of Spain’s national television broadcaster. “We will be the first country of Europe that talks about menstruation health as a health standard and we eliminate this stigma, shame and guilt, as well as this loneliness that women often have go through during their period.”

The government’s plan comes amid a longstanding ideological battle in Spain over abortion. Right-wing opposition parties, led by the Popular Party and with the backing of the Catholic Church, have appealed to the Constitutional Court to seek an annulment of Spain’s most recent abortion law, which was approved in 2010 under a previous Socialist government.

The 2010 law established a deadline of 14 weeks of pregnancy for a woman to seek an abortion, which can be extended to 22 weeks if there is a serious risk of fetal deformities.

In recent weeks, some right-wing lawmakers have latched onto a leaked document suggesting that the Supreme Court of the United States would overturn the right to abortion in America, to reinforce their claim that a similar legal U-turn was needed in Spain.

The debate in the United States was prompted by the publication this month of a draft court opinion concerning Roe v. Wade, the ruling that enshrined the right to abortion in the United States almost 50 years ago.  

In Spain, abortion was decriminalized in 1985 by the first Socialist government that came into office after Spain’s return to democracy, but the issue has since remained a political hot potato, subject to legal changes each time a different administration has taken office.

A decade ago, a conservative government sought to push through legal changes that would have limited significantly the circumstances under which abortion was allowed. After mass street protests, the project was dropped, forcing the resignation of the justice minister who had pushed for it.

The draft law aims to guarantee access to abortion in public hospitals in a country where many doctors refuse to perform them, forcing women to go to private clinics or travel to other places. The draft law would notably force regional administrations to set up a registry of doctors who refuse to carry out an abortion.

The draft law puts the spotlight on dysmenorrhea, the severe pain that women can suffer during menstruation and that can leave them too debilitated to work. But the medical profession in Spain has also been divided over whether treating menstruation problems required a specific law.

The Issue of Abortion Around the World

An evolving landscape. Women’s access to abortion continues to be debated around the globe. Here’s a look at the state of affairs in some countries:

Colombia. The country’s top court decriminalized abortion in 2022, making it the third major Latin American nation to allow access to the procedure. The decision paves the way for abortions to become widely available across this historically conservative, Catholic country.

Guatemala. After lawmakers passed a sweeping new bill mandating up to 10 years of jail time for women who obtain abortions, protests erupted. A few days later, in an abrupt reversal that surprised analysts, President Alejandro Giammattei said he would veto the bill.

Mexico. In 2021, Mexico’s Supreme Court issued a historic decision that decriminalized abortion. The move set a legal precedent for the nation, but applying it to all of Mexico’s states will be a long path, and several challenges remain.

Poland. The country is one of the few that has moved to restrict abortion in recent years. A near-total ban went into effect in January 2021, fueling discontent among those who believe human freedoms are being eroded under the increasingly autocratic Law and Justice Party.

China. The country’s central government said last Septemberthat it intended to reduce the prevalence of “medically unnecessary” abortions. In recent years, China has been focusing its efforts toward promoting childbirth and slowing the population’s aging.

Thailand. The Thai Parliament voted in 2021 to make abortion legal in the first trimester, while keeping penalties in place for women who undergo it later in their pregnancies. Advocates say the measure doesn’t go far enough.

Argentina. In 2020, the country became the largest nation in Latin America to legalize abortion — a landmark vote in a conservative region and a victory for a grass-roots movement that turned years of rallies into political power.

“I really don’t understand why we need this new law when there are now so many options available for most women to avoid suffering the kind of debilitating pain that could make it impossible for them to work,” said Hortensia García Briz, a gynecologist in Madrid.

“I think that the feminist movement in this country has been pushing things to the extreme and out of context, which is not actually helpful to women,” she added. “I believe that the aim should be precisely to demystify a woman’s period as something that needs to be painful, and make it clear instead that gynecology has already designed many products to make it comfortable.”

Only a few countries worldwide — most of them in Asia — have approved laws that cater to women who suffer debilitating menstrual pain. In 1947, Japan became the first country to grant women menstrual leave, but usage of that has declined over recent decades, a fall that has largely been attributed to social pressures on women to show up for work.

Lawmakers in Italy debated legislation to grant women menstrual leave, but the Parliament there ended up rejecting the idea in 2017.

Faride Ojeda, a gynecologist in a private hospital in Madrid, said that the only positive aspect of the government’s menstruation law was that it would guarantee women’s pay while on work leave, but “as a feminist as well as gynecologist, I don’t want a law that presents the period as an illness and might even convince more men not to employ more women and hence reduce further our opportunities in the workplace.”

In Madrid, government officials said on Tuesday that they hoped that the law could come into force before late next year, when Spain is set to hold its next national elections. But the draft law faces an arduous path before that, and could also undergo several amendments during its review by both houses of Parliament.

Even before Tuesday’s presentation, the details of the draft law sparked tensions within the coalition government, including over its estimated cost. Ms. Montero, the equality minister, failed to push through a proposal to remove value-added tax on the sale of sanitary pads and other related products.

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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Le Figaro

Borne à Matignon: comment Macron a cédé aux pressions de son camp

Arthur BerdahLoris BoichotTristan Quinault-Maupoil

RÉCIT - L’histoire secrète des 48 heures au terme desquelles Emmanuel Macron a renoncé à nommer l’ex-LR Catherine Vautrin.

Une femme fait son retour à la tête du gouvernement. Élisabeth Borne a été nommée première ministre, lundi, par Emmanuel Macron. «Je veux dédier cette nomination à toutes les petites filles, “allez au bout de vos rêves”, rien ne doit freiner le combat pour la place des femmes dans notre société», a lancé la nouvelle chef du gouvernement sur le perron de Matignon lors de la passation de pouvoirs organisée avec Jean Castex. Lors de sa brève allocution, elle a promis «d’agir plus vite et plus fort» pour relever le «défi climatique et écologique», élevé en priorité par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle.

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Avec ce choix, le chef de l’État met fin à trois semaines de suspense, en même temps qu’à plus de trente ans de nominations masculines à l’hôtel de Matignon. Mais en finissant par promouvoir cette polytechnicienne de 61 ans, fidèle de la première heure issue du Parti socialiste (PS), Emmanuel Macron donne aussi - chose rare - le sentiment de céder sous la pression. Celle que, de l’aveu de plusieurs de ses proches, il a subie tout le week-end durant.

Fronde

Tout le week-end, les notifications ont clignoté sur son téléphone. La raison: la possible nomination de la présidente ex-Les Républicains (LR) du Grand Reims, Catherine Vautrin, que les principales figures de la majorité ne souhaitaient pas voir devenir première ministre.

En déplacement aux Émirats arabes unis, le président de la République lit les griefs formulés par ses amis à l’encontre de l’ancienne ministre de Jacques Chirac: ses prises de position passées contre le mariage pour tous, largement exprimées à la tribune du Palais Bourbon lorsqu’elle était encore députée de la Marne, son duo avec le LR Éric Ciotti au porte-parolat de Nicolas Sarkozy, pendant les primaires de 2016…

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«Jusqu’à la dernière minute, ça a failli être elle. Mais la nommer, cela revenait pour beaucoup à abandonner le progressisme constitutif de notre ADN, et dont on a toujours fait une marque de fabrique», explique un conseiller élyséen. «Ça aurait été commencer le quinquennat en défiance avec une partie de la majorité», estime un haut gradé de La République en marche (LREM).

La fronde a été emmenée par le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, et le chef du MoDem, François Bayrou. Catherine Vautrin? Trop à droite, sans expérience gouvernementale récente, ont listé ses détracteurs. La protestation s’est étendue jusqu’au chef de LREM, Stanislas Guerini, et au patron des eurodéputés Renaissance, Stéphane Séjourné.

Un profil plus consensuel

«C’est un assassinat mené par Alexis Kholer, Stéphane Séjourné et les gauchistes de la majorité pour se garder le pouvoir. Ils voulaient une techno du PS alors que le président voulait une élue de terrain», s’insurge un responsable politique d’envergure, très proche de Catherine Vautrin. Lequel en veut beaucoup au président: «Il y a vingt-quatre heures, c’était “j’ai été réélu, je vais pas me faire emmerder par deux conseillers”. Aujourd’hui, ça semble moins clair…»

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Proche de Jean-Pierre Raffarin, l’ancien ministre Dominique Bussereau en convient: «Ça a été la chasse au lapin», dès le nom de Catherine Vautrin opportunément lâché sur les réseaux sociaux vendredi soir. Cruauté de la vie politique, l’élue rémoise commençait à recevoir des encouragements dès samedi: «Si tu as cette chance, vas-y! Tu peux redorer le blason de la droite», lui a écrit par SMS Jean-François Copé, dont elle est proche. Quand elle avait encore ses chances.

Plus technique que politique

Tant pis, donc, pour le «gaullisme social» dont Emmanuel Macron espérait teinter l’exécutif avec celle qu’il définit comme une «élue locale et de terrain». En lieu et place, le chef de l’État a opté pour un profil plus consensuel. «Il a eu besoin de tirer toutes les hypothèses pour être sûr que son choix premier était le bon. Il les a eues toutes les deux, mais il ne leur avait rien promis. Ni à l’une, ni à l’autre», assure un membre de son premier cercle, selon qui la sexagénaire a en réalité toujours été en tête de la liste. Dès le 28 avril, certains se sont étonnés de son absence parmi les membres du gouvernement arrivant à l’Élysée, lors du premier Conseil des ministres post-présidentielle: Élisabeth Borne était en réalité déjà dans le palais, où elle était reçue pour évoquer son avenir…

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Femme certes venue des rangs de la gauche, l’intéressée bénéficie d’un parcours plus technique que politique, qui lui a permis d’enchaîner les maroquins stratégiques depuis 2017. Ancienne directrice de la RATP, l’ex-préfète de Poitou-Charentes est successivement passée par les Transports, la Transition écologique et solidaire, puis le Travail. «Elle incarne mieux que personne la plupart des grandes transformations du quinquennat», relève-t-on au sommet de l’État, citant les réformes réussies de la SNCF, de l’assurance-chômage et de l’apprentissage, ainsi que la mise en place du plan 1 jeune, 1 solution au plus fort de la crise sanitaire. Sans compter ses innombrables réunions et rendez-vous avec les partenaires sociaux, pour organiser au mieux la présence des salariés au bureau durant le Covid.

Dès l’automne, en coulisses, des responsables macronistes se sont employés à lui sculpter une stature de premier-ministrable. En particulier des Marcheurs issus de la gauche, comme le secrétaire d’État Clément Beaune (Affaire européennes) et Christophe Castaner. En décembre, il fallait voir le chef de file des députés LREM louer la ministre du Travail devant les chefs d’entreprise, sur ses terres de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence): «Elle est la ministre des réformes impossibles rendues possibles», insistait-il.

Ancienne conseillère de Jospin

Aujourd’hui, Emmanuel Macron entend s’appuyer sur elle pour mener le périlleux chantier des retraites. «Connaître et maîtriser les interlocuteurs de ce milieu, cela sera utile pour gérer le dossier», veut croire un conseiller de l’exécutif. Tout en ayant conscience que l’ancienne conseillère de Lionel Jospin puis directrice de cabinet de Ségolène Royal pourrait faire figure d’épouvantail pour une partie de l’électorat macroniste de droite. «Ils vont se dire “tout ça pour ça”… Et ils auront raison», déplore un stratège élyséen.

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D’où la nouvelle offensive qui se prépare en coulisses pour tenter d’arracher les derniers hésitants chez LR. «À gauche, c’est la pampa, donc on va recycler ce qu’on a déjà et essayer de faire du neuf avec du vieux, type François Rebsamen et compagnie. Mais chez LR, il faut aller chercher Damien Abad (chef de file des députés LR), Christelle Morançais (présidente de la région Pays de la Loire)…», énumère-t-on dans les rangs du pouvoir. Sans toutefois nourrir de grands espoirs avant les législatives des 12 et 19 juin prochains. «L’idée, c’est de présenter une première ossature gouvernementale d’ici mercredi, puis de la compléter dans un mois, reconnaît-on. On est entré dans les 48 heures les plus longues, aucun ministre sortant n’a la garantie d’être dans le prochain gouvernement».

Têtes d’affiche

L’heure, pour l’instant, serait plutôt à la réflexion sur les évolutions des périmètres liés à la Santé, à l’Éducation et au Travail, qui ont vocation à devenir les trois plus importants. Au même titre que la Planification écologique, qui sera directement rattachée à Matignon, et scindée dans deux sous-ministères ad hoc: la Planification territoriale, et la Planification énergétique. Autant de postes que se disputent les têtes d’affiche du gouvernement, convaincues d’avoir fait leurs preuves, bien qu’ils restent dans le flou le plus total.

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Deuxième défi de la nouvelle première ministre, après la composition du gouvernement: la conquête d’une majorité à l’Assemblée nationale. «Elle a la fermeté nécessaire et les qualités politiques pour nous entraîner vers la victoire», veut croire la députée LREM Anne-Christine Lang. Mais Élisabeth Borne aura fort à faire pour répliquer à une gauche unie, dont les responsables ne lui pardonnent pas d’avoir rejoint les rangs macronistes.

Le regard tourné vers les élections législatives des 12 et 19 juin, elle fait elle-même le pari d’une première candidature à Vire, sur ses terres familiales du Calvados - son grand-père maternel a été maire divers droite de Livarot. Une tentative de s’implanter dans un «fief» pour renforcer son capital politique.

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Plusieurs proches du chef de l’État l’ont observé: avec l’inamovible Alexis Kohler à l’Élysée, et l’entrante Élisabeth Borne à Matignon, les «technos» paradent désormais au sommet de l’État. Aux dépens de l’entourage plus «politique» d’Emmanuel Macron, qui a perdu une nouvelle bataille mais pas encore la guerre. Celle-là s’ouvrira bien assez tôt. Elle concernera alors la succession. Celle dont personne ne parle, mais que tous ont déjà en tête.

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Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Pour Emmanuel Macron, la donne se complique sur le front des retraites

ANALYSE - Compliqué par le retournement de conjoncture, ce dossier reste toujours aussi explosif.

Le Figaro

«Je n’ai rien à vous cacher»: Camille Lellouche annonce être enceinte de son premier enfant

  • Par  Emilie Paul
  • Mis à jour le 18/05/2022 à 10:14
  • Publié le 18/05/2022 à 10:06

VIDÉO - L’humoriste et chanteuse, ancienne candidate de «The Voice» a révélé, sur son compte Instagram être enceinte de cinq mois et attendre une petite fille.

«Je t’aime déjà tant.» Une main sur son ventre arrondi, l’autre tenant une petite paire de baskets, Camille Lellouche a annoncé, mardi, dans un message posté sur Instagram, être enceinte. Quelques minutes plus tard, l’ancienne candidate de «The Voice» a souhaité partager sa joie avec ses followers avec une vidéo tournée dans une voiture. «Mes chéris, je suis trop contente de vous annoncer ça depuis le temps qu’on est ensemble. J’ai envie de chialer, c’est les hormones! Oh putain! Je suis trop contente», a-t-elle déclaré.

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Une publication partagée par Camille LELLOUCHE (@camillelellouche)

Submergée par l’émotion, Camille Lellouche a eu du mal à trouver ses mots. «Bon bah voilà!», a-t-elle ajouté avant d’éclater de rire: «Trop conne!» Et de poursuivre: «Je suis trop contente, trop contente. Je voulais vous l’annoncer. En plus, l’été, je ne me voyais mal mettre des pull-overs pour... Voilà, je suis trop contente. Merci d’être là depuis toujours, merci. C’est une petite fille, je vous le dis, c’est cool. Je suis trop contente. Après tout, on se suit depuis longtemps donc je n’ai rien à vous cacher, en tout cas pour ça».

Un secret qu’elle garde précieusement depuis cinq mois. Le 10 février dernier, Camille Lellouche était apparue à l’avant-première de Maison de retraite au Grand Rex vêtue d’un long et large sweat noir, certainement pour cacher son baby-bump.

» LIRE AUSSI - «J’ai vécu un enfer»: Camille Lellouche raconte avec émotion les violences conjugales dont elle a été victime

Fin novembre 2021, invitée du «Portrait de la semaine» dans «Sept à huit» sur TF1, l’humoriste et chanteuse s’était confiée pour la première fois sur sa relation avec un ex-compagnon violent. Pendant plusieurs minutes, la chanteuse avait raconté, très émue, les violences perpétrées à son encontre alors qu’elle n’avait que 19 ans. Selon son témoignage, Camille Lellouche avait vécu deux ans d’«enfer». Son compagnon de l’époque, au début «séducteur, charmeur, très intelligent», s’était révélé, au bout d’un mois, très violent. Le quotidien de la jeune femme était alors fait de «violences psychologiques tous les jours, et physiques tout le temps, trois ou quatre fois par semaine».

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New York Times - World

Hezbollah Loses Majority Bloc in Lebanon Election, Results Show

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Voters drove out vital parliamentary allies of the militant faction, though not Hezbollah candidates themselves. A dozen new independents won seats.

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By Ben Hubbard

BEIRUT, Lebanon — Voters in Lebanon deprived the Hezbollah militant group and its political allies of a parliamentary majority while electing about a dozen new, independent candidates, according to official results released on Tuesday.

The election, on Sunday, was the first opportunity for voters to formally respond to their leaders’ performance since the onset of a grave financial crisis that hollowed out the national currency and sent the economy spiraling.

It is also the first vote since a huge explosion in the port of Beirut in August 2020, widely attributed to mismanagement and corruption, that killed more than 200 people and damaged a large area of the capital city.

Competing for seats in the 128-member Parliament were established political parties and longtime operatives whom many Lebanese accuse of ruining the country and a range of new figures who promised change.

The results removed a few bricks from the old order, but fell far short of starting a sweeping overhaul of who exercises power in the small Mediterranean country and how.

Soon, the body will face the daunting task of appointing a new prime minister and cabinet to work toward an aid agreement with the International Monetary Fund and try to steer the country out of an economic crisis that the World Bank described as one of the world’s worst in the last century and a half.

The full parliamentary map will only become clear after coalitions are formed and legislating begins, and the process of government formation often takes months. Still the most significant change appeared to be the loss of the parliamentary majority enjoyed by Hezbollah and its allies since the last election in 2018.

Hezbollah, an Iranian-backed militant group and political party that the United States considers a terrorist organization, has won loyal support from its base in Lebanon as an anti-Israel military force whose fighters have intervened in conflicts in Iraq, Syria and Yemen.

Hezbollah, in addition to its gunmen who can project power on Lebanon’s streets, has government ministers and members of Parliament who wield political power by forming coalitions with other parties. In the election, although Hezbollah kept the 13 seats held by its members, some of its allied political parties lost seats, driving the coalition below the 65-seat threshold it must meet to ensure a majority.

The fact that no party or bloc won a solid majority set the stage for partisan gridlock that could prevent the Parliament from passing legislation necessary to ease the country’s woes. The I.M.F. and international donors have called for significant changes before aid will be given, none of which have been carried out.

New in this election was a range of independent candidates, many of whom emerged from a protest movement that began in the fall of 2019 calling for the ouster of the political class.

The new Parliament contains eight women, a record. About a dozen independent candidates won seats, also a record.

“The spirit of change inside the Lebanese Parliament has started,” said Layal Bou Moussa, who ran unsuccessfully as an independent, speaking of the new newcomers. “If they manage to unite into a single bloc, they can do something against the parties’ blocs.”

Sami Atallah, the founding director of The Policy Initiative, a think tank focused on Lebanon, said they could add a new dynamic.

“We have a mosaic-like Parliament, and the presence of the new faces is interesting because they can press for new ideas and stop harmful ones,” he said.

But the newcomers hold such disparate ideas about how to fix the country that it remains unclear whether they will work together, he said.

The newcomers will have to contend with established politicians who have strong ties to the banking system, which the government has acknowledged has lost $72 billion.

And the loss of the parliamentary majority by Hezbollah and its allies will not affect the status of the group’s weapons, Mr. Atallah said.

Hezbollah’s arms are beyond the control of the state, meaning that no Parliament can take them away or affect how they are used.

“We are controlled by two camps that are not really hidden, but they are running the show,” he said.

The Free Patriotic Movement of President Michel Aoun, a Maronite Christian bloc and an ally of Hezbollah, was among those that lost seats. The new Parliament will be tasked with replacing Mr. Aoun, 88, as president when his term ends in October.

The party’s leader, Gebran Bassil, blamed the losses on outside forces. The party, he wrote on Twitter, was not at war with other parties, he said, but “with America, Israel and its allies.”

The United States has accused Mr. Bassil of corruption and imposed sanctions on him last year. He has denied the accusation.

Another longtime Hezbollah ally who lost his seat, the Druze politician Wiam Wahhab, wrote to his supporters, “I’m sorry for the betrayal that we have been subjected to by those who believed lies and chose humiliation over freedom.”

To the electorate, he wrote, “Let us know in a year about the achievements of your deputies.”

The Lebanese Forces, another Christian party, headed by Samir Geagea, a former warlord from Lebanon’s 15-year civil war that ended in 1990, gained seats. With support from Saudi Arabia, Mr. Geagea is a staunch opponent of Hezbollah. His party won the largest bloc, with 21 seats.

Many old-guard politicians kept their seats, including two whom the judge investigating the cause of the Beirut port explosion had charged in connection with the blast. The two men, Ali Hassan Khalil and Ghazi Zeaiter, worked to hobble the investigation and were both re-elected.

Turnout was lower than in the previous elections, with only about 41 percent of eligible voters in-country participating, according to a preliminary government count. Analysts attributed the low turnout to cynicism, emigration and the inability of some voters to afford the fuel needed to return to their ancestral villages, where they are required to vote.

The vote itself was marred by irregularities, with Lebanese monitoring groups and social media users sharing videos of party supporters harassing their opponents, following voters inside polling stations and influencing their choices with cash and other gifts.

An observation mission sent by the European Union described the campaign in an initial report released on Tuesday as “vibrant but marred by various instances of intimidation, including on social media, and instances of campaign obstruction.”

The election was skewed, the report said, by “a high monetization of the campaign, where a culture of in-kind and financial handouts for electoral purposes by institutions owned or managed by candidates or parties prevailed.”

Hwaida Saad and Asmaa al-Omar contributed reporting.

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New York Times - World

In Risky Move, U.K. Says It May Scrap Northern Ireland Trade Rules

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The decision sets Britain on a collision course with the European Union, 18 months after a trade deal that was meant to have completed Brexit.

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By Mark Landler and Stephen Castle

LONDON — Britain served notice on Tuesday that it may unilaterally scrap some of the rules that govern trade with Northern Ireland, a highly political move that sets Britain on a collision course with the European Union, 18 months after a trade deal that was meant to have doused the last fires of Brexit.

Under legislation outlined by the foreign secretary, Liz Truss, the British government could discard regulations that were painstakingly negotiated with Brussels, including border checks on goods shipped from mainland Britain to Northern Ireland.

The announcement drew a quick and sharp retort from the European Union, which said that if Britain went ahead with its plans, it would respond “with all measures at its disposal,” a vague but ominous statement that could include imposing tariffs on British goods shipped across the English Channel.

Ms. Truss insisted that she wanted to change rather than completely scrap the agreement governing post-Brexit trade, known as the Northern Ireland protocol. She also said the sticking points could be resolved in negotiations with the European Union rather than with unilateral action — a gesture welcomed by Brussels.

But Ms. Truss said the protocol had disrupted trade between mainland Britain and Northern Ireland, destabilizing the delicate power-sharing agreement that has preserved peace in the North for nearly a quarter century.

The protocol is fiercely opposed by unionist parties, which favor keeping Northern Ireland as part of the United Kingdom. They complain that the rules drive a wedge between the North and mainland Britain, while the British government accuses the European Union of being overly rigid in the way it applies border checks.

“To respond to the very grave and serious situation in Northern Ireland, we are clear there is a necessity to act,” Ms. Truss said in Parliament. “We need to restore the balance in the agreement.”

“Some businesses have stopped trade altogether,” she added. “These practical problems have contributed to the sense that the east-west relationship has been undermined.”

If enacted, the law would establish a new “green channel” that would remove checks on most goods flowing west from Britain to supermarkets and shops in Northern Ireland. Those checks had been agreed upon to avoid disrupting trade between Northern Ireland, which is a member of the United Kingdom, and neighboring Ireland, which is part of the European Union, once Britain left the single market.

The Irish government also responded tartly to the announcement, saying it would undermine, rather than buttress, institutions in the North. “This unilateral action is contrary to the wishes of people and business in Northern Ireland,” said the Irish foreign minister, Simon Coveney.

Then, too, there is the risk of upsetting relations with the Biden administration and Ireland’s defenders on Capitol Hill. The White House has warned Mr. Johnson not to do anything that would jeopardize the Good Friday Agreement, the 1998 pact that ended decades of sectarian violence in the North.

Representative Richard Neal, Democrat of Massachusetts, the powerful chairman of the House Ways and Means Committee, said that any legislation that unilaterally abrogated elements of the protocol would undermine efforts to renegotiate the trade rules “at an extremely fragile time.” He suggested that Britain’s move was driven by politics.

“Northern Ireland shouldn’t be held hostage in the political process,” Mr. Neal said in a statement. “Rather all parties must stay the course and continue to work together to find durable solutions.”

Of all these tensions, a collision with Brussels would be by far the most serious, especially at a time when the British economy is suffering the soaring inflation that has afflicted other countries because of supply shocks in food and fuel. The governor of the Bank of England, Andrew Bailey, warned Monday of an “apocalyptic” rise in food prices because of shortages in wheat and other crops as a result of the war in Ukraine.

If the European Union imposed retaliatory tariffs on goods coming from Britain — a major “if” — it would attach another dragging anchor to an economy that some analysts fear is already at risk of tipping into a recession. The combination of economic stagnation and surging prices has fanned fears of a return to the dark days of the 1970s.

While the announcement seemed designed to pressure Brussels into making concessions, there were signs that it could backfire. Maros Sefcovic, vice president of the European Commission, said he was ready to continue negotiations to resolve border issues, but warned Ms. Truss that “unilateral actions contradicting an international agreement are not acceptable.”

Were she to move ahead with the bill as announced by the British government, “the E.U. will need to respond with all measures at its disposal,” he said in a statement.

“Unilateral action would only make our work on possible landing zones more difficult,” wrote David McAllister, who chairs the European Parliament’s foreign affairs committee, adding in a Twitter post that the European Union had a “unified stance.”

Others were even more scathing. Guy Verhofstadt, a European lawmaker and former Belgian prime minister, described the plan as “an attack on the international rule of law when we least need it” and a “gift” to the Russian president, Vladimir V. Putin.

Ms. Truss did not publish her proposed new legislation, the start of a long parliamentary process to make it law. British officials say that they hope talks with the European Union can continue in parallel, possibly ensuring the laws are never used.

In addition to dropping border checks, the planned law aims to give the British government unilateral powers over other sensitive areas, including tax and subsidy policy in Northern Ireland, and to curb the role of the European Court of Justice, the European Union’s top court.

Ms. Truss said she wanted a special mechanism to decide trade disputes rather than having the European Court “as the final arbiter.” While the European Union says it will try to make practical fixes over disruptive border checks, it is unlikely to agree to fundamental alterations to the protocol, such as a change to the role of the European Court.

Though the proposals were praised by hard line Brexit supporters in London, some lawmakers in Mr. Johnson’s Conservative Party expressed concern about Britain being perceived as flouting international law.

“Respect for the rule of law runs deep in our Tory veins, and I find it extraordinary that a Tory Government need to be reminded of that,” Simon Hoare, who chairs the Northern Ireland Affairs committee, said in Parliament.

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Le Figaro

L'Autriche présente un plan d'urgence pour réduire sa dépendance au gaz russe

Cette décision intervient dans le but de prévenir une éventuelle coupure de Moscou.

L'Autriche a présenté mercredi un plan d'urgence visant à faire passer rapidement de 80% à 70% la part du gaz qu'elle consomme en provenance de Russie, afin de prévenir toute éventuelle coupure, un tournant pour ce pays aux forts liens industriels avec Moscou.

À lire aussiPourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

«Les mesures vont réduire fortement notre dépendance au gaz russe», a déclaré aux journalistes la ministre écologiste en charge de l'énergie Leonore Gewessler. Pour la première fois, l'État va constituer une réserve stratégique avec du gaz non russe accessible aux entreprises, permettant de couvrir la consommation totale du pays durant deux mois d'hiver.

Il va en outre imposer le remplissage de toutes les installations jusqu'ici inutilisées. Il n'est «plus acceptable» que la filiale de Gazprom, GSA, ne stocke pas, a souligné Leonore Gewessler. «Si Gazprom ne fait rien», d'autres fournisseurs alternatifs «auront accès» aux infrastructures. «C'est absolument justifié».

Un virage stratégique majeur

Les réserves allouées à Gazprom dans le centre de Haidach près de Salzbourg, l'un des plus importants d'Europe centrale, sont actuellement vides. Jusqu'ici raccordés au réseau allemand, Haidach et les autres réservoirs seront par ailleurs reliés au réseau autrichien «afin de garantir que les clients domestiques pourront être approvisionnés» si besoin.

L'Autriche faisait état mercredi d'un taux de stockage de 26%, pour une capacité totale de 95,5 Térawatts-heure, supérieure à la moyenne européenne et à sa consommation annuelle (89 TWh/an).

L'objectif est d'arriver à «au moins 80% avant le début de la prochaine saison de chauffage», a précisé le gouvernement dans un communiqué. L'ensemble des mesures doivent être adoptées dans les prochains jours à la majorité des deux tiers sous forme d'amendements à la loi existante. Cette annonce constitue un virage stratégique pour ce pays riche de 9 millions d'habitants non-membre de l'Otan, qui a bâti son succès industriel sur des liens privilégiés avec la Russie.

Des importations en hausse ces dernières années

L'Autriche a été le premier pays occidental à signer un contrat de livraison de gaz avec l'URSS dès 1968 et les importations, bon marché, ont continué à augmenter ces dernières années malgré l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Le groupe autrichien OMV a renouvelé en 2018 son contrat de livraison avec Gazprom jusqu'en 2040.

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Moscou a déjà coupé le gaz à la Pologne et à la Bulgarie, qui ont refusé de payer leurs factures en roubles comme l'exigeait le Kremlin en réponse aux sanctions de l'UE suite à l'invasion de l'Ukraine. L'Union européenne a demandé à ses États membres de réduire leur dépendance d'ici à 2027.

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Décès de Bernard Bigot, patron du programme Iter sur la fusion nucléaire

«Emporté par la maladie», le Français est décédé à 72 ans. Il était à la tête du programme depuis 2015.

Sanctions: la Russie va devoir réorganiser son secteur des hydrocarbures d'après Vladimir Poutine

La guerre en Ukraine, provoquée par Vladimir Poutine, met dans une situation difficile la Russie, dépendante de ses ventes d'hydrocarbures.

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Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports

Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.

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Le Figaro

Festival de Cannes: notre critique de Coupez!, le film de Michel Hazanavicius

Eric Neuhoff

CRITIQUE - Entre second degré, clin d’œil et décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément avec son nouveau film sur les zombies, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes.

Les acteurs sont nuls, le film exécrable, le réalisateur au bout du rouleau. Ça n’est qu’un début. À quoi rime cette histoire de zombies qui se passe dans un centre commercial abandonné? Tous les ingrédients du nanar sont réunis. Très vite, Hazanavicius renverse la vapeur. Voici les dessous de l’affaire. On a alors comme un making of des épisodes précédents. Les esprits pointus parleront de mise en abyme. Les âmes simples verront là-dedans l’occasion d’une ample rigolade. Le second degré, le clin d’œil, le décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément.

En adaptant une série Z japonaise, il s’en donne à cœur joie, tire le tapis sous les pieds du spectateur qui en redemande. Sous le regard glacial d’une productrice nippone, il s’agit de filmer en direct une sombre intrigue de morts-vivants. Pari tenu. On ignore ce que contenait la version originale: le résultat français mérite tous les éloges.

Au bon vieux temps du cinoche

Cette hilarante apologie du système D réjouit de la première à la dernière image. Les rires fusent dans la salle. On se croirait revenu au bon vieux temps du cinoche du samedi soir. L’hémoglobine gicle. Les têtes volent. Le sang dégouline sur les héros. Les zombies s’agitent comme s’ils avaient mis le doigt dans la prise. L’argent manque. Les trucages foirent. On se débrouillera quand même. L’acteur principal ne jure que par «Lars», pense qu’il doit donner dans le génie. Le perchman a des problèmes intestinaux.

À lire aussiVincent Lindon: «J’adore détenir des secrets»

Romain Duris balance des baffes et traîne ses interprètes dans la boue. Le metteur en scène est marié à la comédienne principale, ce qui n’arrange pas l’ambiance. Heureusement, leur fille est là, qui n’a pas la langue dans sa poche et regorge de trouvailles tombant à pic. Bérénice Bejo manie la hache avec jubilation. Grégory Gadebois se saoule en douce au saké. Il ne tient plus debout. Finnegan Oldfield est peint en bleu comme un Schtroumpf, lui, le cérébral.

Un objet sanglant, foutraque et maîtrisé

Les gags sont trop nombreux pour qu’on les retienne tous. Une rumeur court. Une secte serait à l’origine de ces mystères. Et quelle est cette étrange étoile de sang dessinée sur le sol? Un maladroit bousille la grue. L’improvisation est de rigueur. Les plans sont sauvés in extremis. L’écran déborde de la joie d’avoir une caméra entre les mains, multiplie les occasions d’honorer la mémoire du septième art. Cet objet sanglant, foutraque et maîtrisé donne le tournis.

À lire aussi«Festival de Cannes: que la fête commence»

Hazanavicius signe une Nuit américaine revue par Mel Brooks et George A. Romero. À côté, Tarantino ressemble presque à Rohmer. Jusqu’au bout, la surprise a été au rendez-vous. Il a fallu changer le titre au dernier moment. Z comme Z est devenu Coupez!. L’impératif concerne-t-il la pellicule, un membre ou les cheveux en quatre? Et s’il y a des morts, ils le sont de rire.

«Coupez!», comédie de Michel Hazanavicius, avec Romain Duris, Bérénice Bejo, Grégory Gadebois. Durée 1h50.

Évolution et Coupez !: les deux films à voir au cinéma cette semaine

Une fresque coup de poing sur l'antisémitisme à travers trois générations, ainsi que la dernière comédie déjantée de Michel Hazanavicius, projetée en ouverture du Festival de Cannes mardi soir: découvrez la sélection cinéma du Figaro.

Le cinéaste brésilien Breno Silveira meurt en plein tournage

Le réalisateur de 58 ans, formé à l'École Louis Lumière en France, a succombé à une crise cardiaque.

Maïwenn fait de Johnny Depp son futur Louis XV pour La Favorite

L'actrice et réalisatrice de Polisse prépare un film sur une des maîtresses du monarque et campera Jeanne du Barry. Reste à Johnny Depp, ostracisé par Hollywood, à travailler son français.

Le Figaro

Dôme de chaleur : ce phénomène météo qui fait exploser les températures en France

Amandine Dargenton

FOCUS - Cette semaine, une partie du territoire subit une vague de chaleur. Des records de température pourraient être battus dans bon nombre de départements.

La France connaît cette semaine une vague de chaleur remarquable pour un mois de mai. Ce mardi déjà, le thermomètre affichait 29,5°C à Paris, 29 à Caen et 28 à Lille et Strasbourg. Jusqu'à 33°C ont été constatés à Montélimar, 30,5 au Mans et 31 à Niort ou à Lyon. Mercredi devrait constituer la journée la plus chaude de la semaine, selon La Chaîne Météo*. Dans la Drôme, l'Ardèche et le Vaucluse, les valeurs attendues devraient se situer entre 32 et 35°C l'après-midi.

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L'explication ? Un dôme de chaleur s'est installé en Europe de l'Ouest, avec la France pour centre, et provoque une vague de chaleur durable, qui devrait tenir jusqu'à vendredi 20 mai.

Comment se forme un dôme de chaleur ?

Responsable du service prévision de La Chaîne Météo, Pascal Scaviner explique au Figaro ce phénomène météorologique causé par une anomalie dans la circulation générale de l'atmosphère dans l'ouest de l'Europe. Elle provoque l'installation d'un axe de haute pression venant d'Afrique, qui s'étend progressivement en France et remonte vers le Nord, jusqu'à la Belgique et les Pays-Bas.

À lire aussiDôme de chaleur: comment aider les plantes à supporter la sécheresse

En d'autres termes, il s'agit d'un axe d'air chaud qui véhicule un flux d'air sud tropical. Parallèlement, à 1500 mètres d'altitude se situe une masse d'air de 8 degrés supérieure à la moyenne. Les deux phénomènes provoquent une augmentation durable des températures sur une partie du territoire.

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Le dôme de chaleur n'est pas une situation rare, plusieurs sont déjà survenus en Europe, mais qu'il survienne en plein de mois de mai est surprenant, selon Pascal Scaviner : «Cet épisode de forte chaleur est précoce, il faudra attendre le bilan des températures, mais la situation pourrait être assez exceptionnelle». Il estime qu'une telle variabilité du climat s'inscrit dans le cadre du réchauffement climatique, et prédit avec regret que des dômes de chaleurs seront plus fréquents à l'avenir. Ces dernières semaines déjà, les conditions atmosphériques «anomales» ont provoqué une augmentation des températures et une sécheresse.

Des records de température

La vague de chaleur ne se fera pas ressentir sur toute la France, mais des records pourraient être battus dans bon nombre de départements, envisage Pascal Scaniver. La Haute-Provence, le Sud-Ouest, les régions Centrales, les pays de la Loire et le bassin parisien seront les régions les plus touchées, avec à Paris, Lyon ou encore Toulouse des températures dépassant les 30°C.

Des conditions météorologiques sources d'inconfort, d'après le spécialiste de La Chaîne Météo, qui prévoit une forte humidité et des températures élevées même durant la nuit. Pour autant, le terme de canicule ne peut pas être employé, le seuil officiel se situant 2 à 3 degrés au-dessus.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

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Météo dimanche 15 mai : forte chaleur, mais gare aux orages

Alors que le soleil brille sur une majeure partie de la France samedi, le temps sera plus mitigé dimanche, avec l'arrivée d'une perturbation pluvieuse par l'Ouest.

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La météo du lundi 16 mai : baisse provisoire des températures

Les températures estivales vont perdurer toute la semaine.

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Valeurs Actuelles

Islam, civilisation française, diabolisation de l’extrême droite : un ancien député communiste claque la porte du PCF

Dans un courrier adressé à Fabien Roussel et publié sur son site, André Gerin évoque les raisons de son départ du parti communiste. 

« Aujourd’hui, j’ai décidé de quitter le PCF ». C’est par ces mots que débute la lettre de l’ancien maire de Vénissieux. Critique de la ligne de son parti, André Gerin appelle à « refuser la diabolisation de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour », et parle d’une « crise de civilisation qui concerne l’identité de la France ». Face à la « ghettoïsation » de certains quartiers, l’ancien élu rappelle « l’existence des frontières » et souhaite éviter « le piège du multiculturalisme ». 

En reprenant des thématiques de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour, André Gerin veut faire « la guerre à l’islamisme et appréhender sérieusement la radicalisation d’une partie des musulmans, en particulier cette jeunesse française imprégnée de l’islam radical ». « Au XXe siècle, dans notre combat contre le fascisme, nous avons payé cash nos errements face au génocide stalinien et au génocide maoïste. Ne commettons pas les mêmes erreurs et sortons de cet aveuglement à propos de l’islamisme », affirme-t-il.

L’accord de la Nupes dénoncé

Parmi les nombreux griefs énumérés par l’ancien membre du PCF, l’accord entre les partis de gauche en vue des élections législatives occupe une place centrale. « Je vous confirme ma totale opposition à cet accommodement », indique-t-il. « En somme, c’est une victoire à la Pyrrhus qui acte la marginalisation du PCF » affirme-t-il. 

André Gerin estime que l’accord conclu entre Jean-Luc Mélenchon et le PCF est un « suicide annoncé ». « En ce qui le (Jean-Luc Mélenchon) concerne, je cherche en vain l’héritage républicain et universaliste qu’il a abandonné », assène-t-il. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Pop star Cody Simpson makes Australia's Commonwealth Games swim team

Issued on: 18/05/2022 - 14:04

Adelaide (Australia) (AFP) – Pop star-turned swimmer Cody Simpson made Australia's Commonwealth Games team Wednesday and is also set to race at the world championships.

Simpson, a talented junior swimmer who put his music career on hold to return to the sport in 2020, clocked 51.96 secs to come third in the 100m butterfly on day one of the Australian Swimming Championships in Adelaide.

Matt Temple (51.50) and Kyle Chalmers (51.67) took the top two spots, which qualify for the world titles in Budapest next month.

But former Olympic 100m freestyle champion Chalmers is set to give Hungary a miss, opening the door for Simpson whose time was within the FINA cut-off.

The top three qualify for the Commonwealth Games in Birmingham in late July.

"That's a dream come true. I had a great swim this morning and so much progress since last year," said Simpson, who has made three albums, toured the world, worked with Justin Bieber and publicly dated celebrities Miley Cyrus and Gigi Hadid.

"I didn't even think I'd be remotely competitive until this year at the earliest, so to make the team is just a bonus on the way to Paris (Olympics in 2024)."

With Tokyo Olympic 100m freestyle winner Emma McKeon skipping the Australian championships and the worlds, fast-rising 18-year-old Mollie O'Callaghan took up the mantle with a sizzling 52.49 to clock the quickest time of the year.

She beat Shanya Jack (52.60), who is in her first meet since a four-year doping ban was reduced to two years on appeal.

Jack, who was part of Australia's 4x100m team that set a world record in 2018, tested positive for muscle growth agent ligandrol in an out-of-competition test in June 2019.

She always claimed innocence, arguing she did not intentionally consume the prohibited substance.

Ariarne Titmus, who stunned American great Katie Ledecky to take the 200m and 400m gold in Tokyo, is racing both those events in Adelaide, but also opted to compete in the 100m, finishing fifth.

Titmus is skipping the worlds but will compete in the Commonwealth Games.

Australia has long had huge depth in the 100 free, and seven of the eight finalists swam under the FINA-qualifying time for the world titles.

Elijah Winnington, a hot favourite for Tokyo 400m freestyle gold only to miss out on the medals, booked his place in Budapest with a red-hot 3:43.10 -- a time that would have won the Olympic title.

Mack Horton, the 2016 Olympic champion who missed out on selection for Tokyo, was second to ensure he also qualified.

Jenna Strauch (1:06.49) won the women's 100m breaststroke, while Josh Edwards-Smith (1:56.71) took out the men's 200m backstroke, with Mitch Larkin second to make his sixth world championships.

The Australian championships run until Sunday.

© 2022 AFP

France24 - World

Mozambique detects polio case after Malawi outbreak

Issued on: 18/05/2022 - 13:20Modified: 18/05/2022 - 13:18

Maputo (AFP) – Mozambique has detected its first case of wild poliovirus in three decades, following an outbreak in neighbouring Malawi in February, the World Health Organization (WHO) announced Wednesday.

The case was diagnosed in a child in the northeastern province of Tete, it said.

"The detection of another case of wild poliovirus in Africa is greatly concerning, even if it's unsurprising given the recent outbreak in Malawi," WHO Africa chief Matshidiso Moeti said.

Poliomyelitis -- the medical term for polio -- is an acutely infectious and contagious viral disease which attacks the spinal cord and causes irreversible paralysis in children.

Wild polioviruses are viruses that occur naturally in the community, and typically spread when the faeces of an infected person contaminate water or food.

Africa was declared free of indigenous wild poliovirus in August 2020 after no polio cases had occurred on the continent for the previous four years.

However, unvaccinated people are still at risk if the virus enters their country from one of the few places in the world where the disease is still circulating.

The WHO said lab tests showed that the Mozambique case was linked to a strain that had circulated in Pakistan and led to the case reported in Malawi.

The outbreak in Malawi has prompted southern African countries to launch a vaccination blitz.

Malawi and its four immediate neighbours -- Mozambique, Tanzania, Zambia and Zimbabwe -- plan to immunise 23 million children aged five years or below. Mozambique alone hopes to vaccinate 4.2 million youngsters, the WHO said.

"As long as a single child remains infected with poliovirus, children in all countries are at risk of contracting the disease," the UN agency says on its website.

"The poliovirus can easily be imported into a polio-free country and can spread rapidly amongst unimmunized populations."

© 2022 AFP

Le Figaro

Bruno Tertrais: «Non, Henri Guaino, face à la Russie, nous avons les yeux grands ouverts»

TRIBUNE - Le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (think-tank) Bruno Tertrais répond à la tribune d’Henri Guaino intitulée «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules», publiée dans nos colonnes le 13 mai.

Le texte d’Henri Guaino nous invite à prendre du recul sur les événements d’Ukraine. Il a le mérite de convoquer l’histoire tragique du XXe siècle pour nous inciter à réfléchir aux conséquences de nos actions et de nos choix stratégiques.

Ce faisant, toutefois, il se trompe d’analogie historique, tire des enseignements erronés de la guerre froide, méconnaît la stratégie américaine, prend peu de distance vis-à-vis du récit russe et établit une fausse symétrie entre deux camps.

En avertissant que nous risquons de nous comporter comme les «somnambules» de 1914, il se trompe d’analogie. Ce n’est pas ici que nous trancherons le débat interminable- au sens propre du terme - sur les origines et les causes de la Première Guerre mondiale. Tout au plus soulignera-t-on que l’idée d’un engrenage qui aurait dépassé la volonté humaine est loin d’être consensuelle. Et les différences sont tellement nombreuses qu’elles rendent l’analogie inopérante. L’enthousiasme pour la guerre n’existe plus guère en Occident, où les leçons du siècle passé ont été apprises. Du côté russe, tout indique que M. Poutine comprend très bien ce qu’est la «ligne rouge» à ne pas franchir, celle de l’article 5 du traité de Washington. Le système d’alliances n’est plus le même. La Chine, deuxième puissance mondiale, poussera Moscou davantage à la retenue qu’à l’escalade. Enfin, la dynamique des schémas rigides de mobilisation des années 1910 n’a aucune pertinence aujourd’hui.

S’il fallait à tout prix trouver une analogie utile dans la première moitié du siècle précédent, ce serait hélas plutôt la fin des années 1930. Se font bel et bien face en Ukraine un agresseur et un agressé, une puissance expansionniste voulant rassembler les «Russes» comme hier une autre les «Allemands», et un État aux frontières reconnues - y compris par Moscou - brutalement envahi. Et le premier avertissement avait été donné en 2014 avec la Crimée, dont les modalités d’annexion ne pouvaient manquer de faire penser à l’Anschluss. Mais avec une différence majeure: il n’y a guère de risque immédiat, aujourd’hui, d’attaque des pays alliés.

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Le texte de M. Guaino tire des enseignements erronés de la guerre froide, qui vit les deux grands s’affronter indirectement en Corée, au Vietnam ou en Afghanistan: il omet le rôle de la dissuasion nucléaire, qui a tant fait pour qu’ils aient peur de l’affrontement direct. Or cette dissuasion existe encore aujourd’hui, et la Russie en respecte les règles essentielles. En outre, ce que la guerre froide nous a aussi appris, de la crise de Berlin à celle de Cuba, c’est que la fermeté paye.

Nuance

Le partenariat conclu fin 2021 par l’Amérique avec l’Ukraine serait «dirigé explicitement contre la Russie» ? S’il mentionnait Moscou, c’était pour rappeler que Washington soutiendrait les efforts de Kyiv pour recouvrer sa souveraineté, à un moment où l’Ukraine était déjà partiellement occupée et où M. Poutine massait près de 200.000 hommes à ses frontières. Aujourd’hui, il ne s’agit nullement d’«acculer» la Russie, que personne ne souhaite envahir, mais de la faire reculer. Nuance majeure. Le sens de la déclaration malvenue mais spontanée de M. Biden fin mars («M. Poutine doit partir») a été clarifié: Washington n’a pas une politique de «changement de régime». Quant à celle du secrétaire à la Défense, M. Austin, fin avril, selon laquelle les États-Unis souhaitent «voir la Russie affaiblie au point de ne plus pouvoir le genre de choses qu’elle a fait en envahissant l’Ukraine», elle était maladroite mais guère contestable à la lettre, et cohérente avec l’idée maîtresse de Washington de souhaiter que la guerre soit un «échec stratégique» pour M. Poutine. Sans compter que M. Austin appelait quelques jours plus tard son homologue russe à un «cessez-le-feu immédiat»… Une bonne référence est sans doute l’Afghanistan, que l’Union soviétique craignait de voir s’éloigner alors que tout recul du communisme était considéré comme inacceptable par Moscou. L’assistance à la résistance contribua à ce que l’Armée rouge abandonne le pays.

Comment peut-on renvoyer dos à dos l’agresseur et ceux qui aident l’État envahi à se défendre? Il ne s’agit pas d’idéaliser l’Ukraine. Comme le disait Arthur Koestler, «nous nous battons contre un mensonge absolu au nom d’une demi-vérité».

L’auteur estime que «cette Russie-là ne voit peut-être pas la guerre en Ukraine comme une guerre d’invasion mais comme une guerre de sécession. Sécession du berceau du monde russe, de la terre où s’est joué tant de fois le sort de la Russie, où elle a repoussé les Polonais et les armées de Hitler.» C’est faire preuve d’un singulier manque de recul vis-à-vis du récit russe. Car ce territoire fut aussi le berceau du… monde ukrainien, issu lui aussi de la matrice commune de la Rus’ de Kyiv. Et ce qui s’y est joué d’abord et avant tout est le sort de ses habitants, martyrisés tout autant, et plus longuement, par Staline que par Hitler.

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Certes, il faut connaître le complexe obsidional de la Russie et la paranoïade ses dirigeants. Notre langage public doit être prudent, et le débat sur ce que les militaires appellent «l’état final recherché» est parfaitement légitime.Il ne va pas de soi, en particulier, que tous les pays occidentaux soutiendraient une reconquête de la Crimée.

Mais l’Europe n’est pas somnambule. Sortie de son long sommeil stratégique, elle a compris le tragique de l’histoire. Réveillée, elle voit la Russie de M. Poutine pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle fait. Le temps n’est pas venu de trouver la «porte de sortie» que M. Guaino appelle de ses vœux: rien n’indique en effet que M. Poutine ait aujourd’hui un quelconque intérêt pour cette idée. Il est temps en revanche de se souvenir des enseignements du gaullisme: ne pas céder à l’agression ; refuser les politiques d’«apaisement» tout autant que les «sphères d’influence» ; soutenir la liberté des peuples et la souveraineté des nations.

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TRIBUNE - La Pologne, d’ordinaire fustigée par les institutions de l’Union européenne, est en première ligne pour défendre l’Ukraine, souligne le philosophe. Il convient d’en tirer toutes les conséquences en respectant davantage les nations du Vieux Continent, argumente l’ancien directeur de la revue Esprit.

Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»

TRIBUNE - Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

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CHRONIQUE - L’invasion menée par la Russie en Ukraine représente désormais une crise aux conséquences planétaires, avec un risque d’engrenage menant à une guerre beaucoup plus étendue.

France24 - World

Tense times ahead for Lebanon after elections

Issued on: 18/05/2022 - 13:08Modified: 18/05/2022 - 12:54

Beirut (AFP) – Hezbollah's opponents might rejoice at their loss of majority in parliament but Lebanon's packed political calendar now sets the stage for protracted deadlocks at best or violence at worst.

Sunday's polls passed without any major incident, in itself an achievement in a country which has a history of political violence and is suffering its worst crisis since the 1975-1990 civil war.

Iran-backed Hezbollah is a major political and military force, described by its supporters a bulwark against enemy Israel and by its detractors as a state within a state whose continued existence prevents any kind of democratic change in Lebanon.

Hezbollah and its allies lost the clear majority they had in the outgoing parliament, despite a flurry of televised addresses by the Shiite group's leader Hassan Nasrallah in the week running up to the vote.

The biggest winners were the Christian Lebanese Forces party and new faces born of a 2019 secular protest movement, all of whom have a clear stance against Hezbollah.

"Old guard parties will seek to assert their political dominance in the face of the reformists who have entered parliament for the first time," said analyst Lina Khatib, head of the Middle East and North Africa Programme at Chatham House.

Speaker election

As of May 22, after the current assembly's mandate expires, the new lawmakers will have 15 days to pick a speaker, a position Nabih Berri has held since 1992 and is not intent on leaving despite reaching the age of 84.

By convention, Lebanon's prime minister position is reserved for a Sunni Muslim, the presidency goes to a Maronite Christian and the post of speaker to a Shiite Muslim.

Berri is a deeply polarising figure but all Shiite seats in parliament were won by Hezbollah and the veteran speaker's own Amal party, which rules out the emergence of a consensual candidacy.

The election will be a first test of how willing Hezbollah's opponents are to challenge the Shiite tandem.

The leader of the Tehran-backed movement's parliamentary group set the tone as early as Monday when he warned rivals against becoming "shields for the Israelis".

His words were a reply to Samir Geagea, whose Lebanese Forces have championed the case for disarming Hezbollah, and had laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election or join a unity government.

The new polarisation of Lebanese politics raises fears of a repeat of deadly violence that broke out in Beirut last year between Hezbollah-aligned fighters and FL supporters.

The L'Orient-Le Jour daily stressed in an analysis that Hezbollah's parliament majority in recent years had enabled it "not to resort to terror to impose its decisions and preserve its red lines".

Government formation

"The risk of a total stalemate is real, deadlocks are a Lebanese speciality," said Daniel Meier, a France-based researcher.

In Lebanon's unique and chaotic brand of sectarian consensus politics, forming a government can take months, even when the country faces multiple emergencies.

Between the two latest elections, two out of four years were spent under a caretaker government with limited powers as the country's political barons haggled over cabinet line-ups.

The latest government, led by billionaire Najib Mikati, has only been in place since September 2021 after a 13-month vacuum.

It was billed a mostly technocratic government tasked with guiding Lebanon to recovery, but each minister was endorsed by one of Lebanon's perennial heavyweights.

Whether any of the 13 MPs labelled as representing the interests of the 2019 anti-establishment uprising would consider joining a coalition government with that same establishment is doubtful.

"There is change in the balance of power but this will not translate in a programme for change because despite everything Hezbollah keeps its veto power," analyst Sami Nader said.

A quick fix would be to keep the Mikati government in a caretaker capacity until the presidential election.

Presidential election

That is the last but not the least of the major hurdles in the institutional calendar.

Due by the end of the year, the new parliament's pick for a president to succeed Michel Aoun, who will be 89 by then, was further complicated by the latest election.

He groomed his son-in-law Gebran Bassil for years but the electoral surge of the Lebanese Forces, the Christian rivals of Aoun's Free Patriotic Movement, is a spanner in the family works.

Army chief Joseph Aoun has already been tipped as an alternative but talks could drag on.

"Probably we will have a long period of stalemate in the parliament," said Joseph Bahout, a professor at the American University of Beirut.

He predicted a tunnel of institutional deadlocks could delay reforms requested by the International Monetary Fund for a critically needed rescue package until the spring of 2023.

© 2022 AFP

Le Figaro

Confidentiels et inoubliables, dix hôtels Relais & Châteaux où séjourner une fois dans sa vie

  1. Accueil
  2. Voyage
  3. Hôtels

LA SÉLECTION DU FIGARO - Un campement au Rajasthan, un château en Dordogne ou un resort au Canada… Présents aux quatre coins du monde, ce sont des havres de paix souvent nichés en pleine nature. En voici dix, nos coups de cœur pour un séjour d'exception.

Yan Bernard-Guilbaud

C'est un label qui fait rayonner la France. Son logo couleur bronze, entrelacs de fleur de lys et de papillon, évoque «la liberté, le mouvement, les escapades, la découverte». Relais & Châteaux est également considéré comme la bible de l'excellence en matière d'hôtellerie et de restauration. Monuments historiques pour certaines maisons, œuvres d'architectes pour les autres, propriété familiale de longue date, situation d'exception… Toutes sont des demeures ou des tables de caractère. Elles se caractérisent aussi par la présence effective de leur propriétaire ou du directeur général. Leur plus petit dénominateur commun ? «Élever l'art de vivre au rang de dixième art», selon les mots du président Philippe Gombert. Parmi les 580 membres Relais & Châteaux dans 67 pays, dont 150 en France, voici dix coups de cœur à s'offrir (ou à se faire offrir) au moins une fois dans sa vie.

Inde (Bisalpur) : Suján Jawai

Nous voilà en plein cœur du Rajasthan sauvage où Suján Jawai est posé au milieu de roches granitiques fascinantes, vieilles de plusieurs millions d'années. Nous sommes au pays des léopards et les félins sont tout naturellement au centre de l'attention ; ils se promènent en toute liberté et coexistent avec les communautés locales. La steppe du Rajasthan à perte de vue et seulement dix tentes au style contemporain se détachent dans la lumière rouge du soleil couchant. Ici, des éclats écarlates rappellent les turbans distinctifs des bergers semi-nomades Rabari qui gardent le camp, là des meubles en acier soulignent une ambiance industrielle et des photos en noir et blanc sont exposées. À la nuit tombée, on passera à table n'importe où - le menu change tous les jours et les horaires sont flexibles. La cuisine est un mélange saisonnier de plats indiens et occidentaux biologiques.

Le plus ? Le camp est reconstruit à chaque saison sur des conteneurs de transport, afin de minimiser l'impact sur l'environnement.

La chambre à réserver. «Eden at Jawai», le dernier campement en date. Cette suite de 434m² est unique : deux chambres aux lits king-size, un salon, une véranda privée, une tente-salle à manger, une piscine chauffée, une terrasse à la vue imprenable sur les plus hauts sommets alentour... Qui dit mieux ?

Le prix : à partir de 800 € la nuit en chambre double, pension complète.

Suján Jawai, Bisalpur, District Pali, Marwar, Rajasthan 306401, India. Tél. : + 91 11 4617 2700.

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France (Dordogne) : Château de la Treyne

Perchée sur des falaises de calcaire, la silhouette du château de la Treyne émerge de la forêt comme d'un rêve et se dresse majestueusement en surplomb de la Dordogne. Dans cette région abritant plus de mille châteaux, cette belle adresse érigée sous le règne de Louis XIII et située près des grottes rupestres préhistoriques de la vallée de la Vézère revendique une histoire riche. Ici des objets d'époque, là des chambres installées dans l'ancienne chapelle et la tour du château, un magnifique plafond à caissons du restaurant... La déco donne une place de choix à la pierre, au bois et aux tomettes, mais a su également créer une maison confortable tout en conservant l'âme et l'authenticité du lieu. Le lieu est entouré d'une forêt privée 120 hectares et d'un grand parc agrémenté d'un jardin à la française. Plus loin, un potager bio est également sorti de terre et 300 rosiers ont été plantés il y a quelques mois alors que la table de terroir du chef Stéphane Andrieux est étoilée. La vraie vie de château.

La nouveauté ? Trois suites ont été entièrement refaites, et une nouvelle suite familiale, le Cèdre, vient d'être créée.

La chambre à réserver. La «Suite Favorite», pour sa vue d'exception sur la Dordogne et sa baignoire très instagrammable !

Le prix : à partir de 310 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.

Château de la Treyne, La Treyne, 46200 Lacave. Tél. : 05 65 27 60 60.

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Allemagne (Schleswig-Holstein) : Weissenhaus Grand Village Resort

À 60 km au nord de Lübeck, le Grand Village Weissenhaus possède la beauté d'une île : son vaste domaine s'étire le long du littoral de la mer Baltique sur trois kilomètres de plage sauvage bordée de dunes et de prairies verdoyantes. Ouvert en 2014, joli palais blanc vieux de 400 ans se compose de 55 chambres et suites avec de grands jardins qui donnent l'impression d'être seuls au monde, au bout du monde. Sauf en mai où l'hôtel sera le lieu de l'une des plus importantes réunions politiques internationales : le sommet des ministres des Affaires étrangères du G7. On ira donc plus tard, notamment pour découvrir le restaurant Courtier, où brillent deux étoiles Michelin qui ajoutent à l'expérience une touche gastronomique.

La chambre à réserver. Tentez le «Badehäuschen» : une petite maison de 53 m² faite de briques avec vue mer et son propre sauna extérieur où les clients passent des heures dans le jardin d'hiver, près d'une cheminée crépitante.

Le prix : à partir de 440 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.

Weissenhaus Grand Village Resort und Spa am Meer, Parkallee 1, 23758 Wangels, Allemagne. Tél. : +49 4382 92620.

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Portugal (Algarve) : Bela Vista Hotel & Spa

Située sur la plage de Praia da Rocha, dans la région ensoleillée du sud du Portugal, une maison familiale du XIXe siècle donnant sur l'océan, devenue le premier hôtel de l'Algarve en 1934. La plupart de ses intérieurs ornés sont restés intacts, dont le magnifique plafond en bois peint dans le bar, l'escalier d'origine entouré de vieux carreaux muraux bleus et blancs. L'hôtel a été rénové par Graça Viterbo, une décoratrice d'intérieur renommée, qui a introduit du jaune, du rouge, des rayures nautiques et un thème marin dans les chambres et suites. Audacieux ! Le Spa L'Occitane au décor tout aussi éclatant offre cinq cabines de soins, une petite piscine à jets, un hammam et un sauna. De majestueux palmiers bordent la piscine extérieure de l'hôtel, entre laquelle se trouvent d'immenses cabanes blanches avec vue sur l'océan. Enfin, le chef portugais João Oliveira propose certains des meilleurs plats gastronomiques de l'Algarve, pour lesquels il a obtenu une étoile Michelin. Ne reste plus qu'à se prélasser, c'est l'endroit idéal pour flâner au Portugal.

La chambre à réserver. «Blue Suite» pour sa couleur bleue qui rappelle celle de l'océan Atlantique.

Le prix : à partir de 495 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.

Bela Vista Hotel & Spa, Av. Tomás Cabreira, 8500-802 Portimão, Portugal. Tél. : +351 282 460 280.

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Canada (Colombie-Britannique) : Sonora Resort

Les îles Discovery de la Colombie-Britannique se dressent au nord-ouest de Vancouver. Les clients (fortunés) y arrivent en hélicoptère ou en jet, mais vous pouvez aussi vous y rendre en bateau-taxi depuis Campbell River ou en hydravion depuis Seattle. Entourée d'eaux riches en saumons et d'îlots hérissés de pins, Sonora est merveilleusement isolée et offre une alchimie rare entre nature vierge et confort raffiné. Côté déco, place au chic canadien classique, avec beaucoup de bois de cèdre, des feux crépitants et des œuvres d'art indigènes accrochées aux murs de pierre. Dans la salle à manger principale du restaurant Tyee trône un colossal canoë en brique construit sur mesure, tandis que dans les jardins d'imposantes sculptures de grizzlis se distinguent parmi des buissons d'ambre bruni. En cuisine, la chef Justine Smith utilise ce qu'il y a dans le potager.

Canada d'art. L'établissement abrite l'une des plus grandes commandes d'œuvres d'art de la Colombie-Britannique, notamment des monolithes en verre de Markian Olynyk et des poteaux de cèdre de Philip Gray.

La chambre à réserver. «Sea Lion Pointe House», l'une des deux villas de l'établissement. Plus de 1000 m2, et quatre chambres immenses pouvant accueillir jusqu'à 8 personnes. Isolée dans le coin le plus éloigné du complexe et face à la mer, c'est un sanctuaire singulier où l'art, l'architecture et la nature se mêlent.

Le prix : à partir de 885 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.

Sonora Resort, Sonora Island, BC V0P 1V0, Canada. Tél. : +1 604 233 0460.

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Afrique du sud (Parc national Kruger) : Londolozi Private Game Reserve

Le décor : Londolozi, une réserve de 14.000 hectares de nature sauvage, axée sur la conservation, qui borde le parc national Kruger et compte cinq petits camps intimes. Un endroit très spécial qui regorge de lions, de léopards, de rhinocéros, d'éléphants et de buffles, entre autres. Ce fut la première réserve en Afrique du Sud à passer des safaris de chasse aux safaris photographiques dès 1970. C'est également là que Nelson Mandela s'est rendu pour échapper aux paparazzi lorsqu'il est sorti de prison en 1990. Depuis plus de 90 ans, la famille Varty s'occupe de cette réserve : trois camps empreints de l'élégance et du chic hérités d'une longue histoire. Cerise sur le gâteau, la cuisine met l'accent sur la fraîcheur et les produits locaux. C'est donc l'éden rêvé pour mener une expérience safari inoubliable dans un cadre naturel et dépaysant.

La chambre à réserver. La «Suite Privée Granite», avec sa baignoire extérieure, tout en regardant passer un troupeau d'éléphants juste à côté de vous.

Le prix : à partir de 3700 €, pour une nuit en chambre double, pension complète.

Londolozi Game Reserve Sparta Farms, Skukuza, 1350, Afrique du Sud. Tél. : +27 13 735 5653.

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Italie (Positano) : Il San Pietro di Positano

Souvent inclus dans les listes des «meilleures adresses du monde» et fréquenté par des stars telles Barbra Streisand, George Clooney ou Julia Roberts, le légendaire et très glamour «San Pietro» est à la hauteur de sa réputation. Bien qu'il soit ultra-luxueux et fréquenté par des stars de cinéma et des membres de la famille royale, il s'agit essentiellement d'une affaire de famille et cela se voit : l'atmosphère est chaleureuse et accueillante. L'hôtel a vu le jour dans les années 1970 et au fil des ans, des chambres ont été ajoutées. Chacune dispose de son propre espace extérieur privé, mais toutes ont une vue extraordinaire sur la mer (les plus convoitées ont une vue sur Positano), certaines même depuis la baignoire. Les intérieurs sont une merveille : sols de terre cuite ornée de céramiques, portes décorées de fresques... Un ascenseur percé dans le rocher donne accès à la plage privée, en contrebas, et au restaurant Carlino, une étoile au Michelin.

La nouveauté ? Cette année, l'établissement a procédé à une rénovation complète de toutes les chambres, en collaboration avec des artisans locaux qui ont créé des céramiques en terre cuite réalisées et émaillées à la main exclusivement pour l'hôtel.

La chambre à réserver. La «Chambre Signature» : conçue par Fausta Gaetani, ce cocon de 70 m² avec lit king-size et coin salon a surtout une terrasse panoramique avec vue imprenable sur la Méditerranée.

Le prix : à partir de 792 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.

Il San Pietro di Positano, Via Laurito, 2, 84017 Positano SA, Italie. Tél. : +39 089 875455.

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Turquie (Cappadoce) : Museum Hotel

Situé dans une zone géographique très particulière – la Cappadoce l'hôtel a été conçu et construit sur des ruines, certaines intactes, d'autres restaurées à leur gloire d'antan. Le bâtiment séduit donc en premier lieu par son architecture. Les 34 chambres et suites, comme les salons et le restaurant où est servie une délicieuse cuisine turque, voient leur décor de pierre rehaussé des couleurs chatoyantes des tapis, tentures et objets d'art. Depuis la terrasse qui surplombe la vallée, un paysage unique au monde s'offre au regard, à 180°.

Unique au monde : le Museum Hotel abrite une fabuleuse collection d'œuvres d'art et d'antiquités turques.

La chambre à réserver. «Mystic Cave Suite», pour sa piscine privée, sa structure troglodytique à deux étages avec une cour privée et sa vue unique sur la Cappadoce.

Le prix : à partir de 292 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.

Museum Hotel, Tekeli mah. Eski, Göreme Cd. No.1, 50240 Nevşehir, Turquie. Tél. : +90 384 219 22 20.

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Norvège (Norangsfjord) : Hotel Union Øye

Lieu de prédilection de la royauté, des écrivains et des amoureux depuis des générations, cette maison du bout du monde, au charme historique dans un décor à couper le souffle, illustre ce que la Norvège a de plus beau à offrir. Depuis l'ouverture de ses portes en 1891, les visiteurs viennent y savourer la douceur de vivre et la tranquillité dans un cadre naturel aussi spectaculaire que magnifique : le village d'Øye, près du Norangsfjord. Dans un chaleureux décor scandinave, ses 15 chambres et 22 suites très cosy s'ouvrent sur des panoramas qui séduiront les amateurs de grands espaces. Le soir venu, ils se laisseront envouter par les notes de piano qui résonnent dans les salons au charme suranné. Au restaurant gastronomique, le chef Knut Edvard Kjersem valorise les traditions de la région, ainsi que ses produits locaux qui comptent parmi les meilleurs au monde. Bucolique.

La chambre à réserver. Celle du célèbre romancier norvégien Bjørnstjerne Børnson. De sa baignoire, vous avez une fenêtre au plafond qui donne sur le sommet du mont Slogen. La «Suite de la reine» est également incroyable ! Là, vous pouvez appuyer sur un bouton «Press for champagne» depuis la baignoire et obtenir une bonne bouteille de champagne glacée servie minute !

Le prix : à partir de 270 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.

Hotel Union Øye, Norangdal 41, 6196 Norangsfjorden, Norvège. Tél. : +47 70 06 21 00.

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Mexique (Nayarit) : Imanta Punta de Mita

La Bahía de Banderas et la ville animée de Puerto Vallarta ne sont pas très loin. Mais l'Imanta Punta de Mita est niché dans la forêt équatoriale, à l'abri derrière les montagnes de Punta de Mita, pour un rendez-vous précieux avec la nature. Surplombant le Pacifique, les bâtiments de pierre brute sont aussi beaux que respectueux de cet environnement privilégié. Imaginez des jacuzzis sur les toits des villas avec des vues sur l'océan, la longue plage vallonnée et la forêt tropicale luxuriante. Des sentiers sinueux mènent à des buissons de fleurs tropicales et à des sculptures en pierre. Les villas de bois et de verre, fonctionnelles dans le meilleur des cas, avec juste ce qu'il faut de luxe, sont pleines de lumière. Un bar au coucher du soleil dispose de son propre bain à remous et offre une vue à 360 degrés sur le spectacle du coucher de soleil rouge et or.

La chambre à réserver. «La Tree House», une étonnante maison à plusieurs niveaux nichée dans la jungle, avec sa plage privée. Grand luxe : une belle cascade remplit trois étangs qui font office de piscines privées.

Le prix : à partir de 716 €, pour une nuit dans la suite avec vue jungle, petit déjeuner inclus.

Imanta Resorts Punta De Mita, Monte Nahuac Lote L, 63734 Higuera Blanca, Nay., Mexique. Tél. : +52 329 298 4200.

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France24 - World

NATO's Nordic expansion: Turkish objections an 'opportunity for Erdogan' to air NATO 'grievances'

Issued on: 18/05/2022 - 12:50Modified: 18/05/2022 - 13:52

Mark OWEN Follow

Finland and Sweden formally applied to join the NATO alliance on Wednesday at allied headquarters, a decision spurred by Russia's invasion of Ukraine, but face objections from Turkey to an accession process that is expected to take only a few weeks. Sweden's and Finland's decision to join NATO is one of the most significant changes in Europe's security architecture for decades. For analysis on Turkey's surprising resistance to NATO's Nordic expansion, FRANCE 24 is joined by Aslı Aydıntaşbaş, Senior Policy Fellow with the Wider Europe programme at the European Council on Foreign Relations (ECFR). Ms. Aydıntaşbaş asserts that Turkey's current stance is not just about Finland and Sweden. She describes Erdogan's move as a ploy "to get the limelight, to be heard, and to perhaps get something in return for lifting his threat of veto."

France24 - World

Kabul brokers peace talks between Pakistani Taliban and Islamabad

Issued on: 18/05/2022 - 12:46Modified: 18/05/2022 - 12:44

Kabul (AFP) – The Afghan Taliban said on Wednesday that it was hosting peace talks between Pakistan officials and a Taliban-inspired militant group that has battled Islamabad for over a decade.

Since the Afghan Taliban returned to power last year, Islamabad has increasingly complained of attacks by the Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), especially along the mountainous border with Afghanistan.

The TTP is a home-grown movement but shares common roots with the new rulers of Kabul, who Pakistan has claimed permit its fighters to stage assaults from Afghan soil.

"Talks were held in Kabul between the government of Pakistan and the Tehreek-e-Taliban Pakistan in the mediation of the Islamic Emirate," government spokesman Zabihullah Mujahid said, using the self-styled name of Taliban-ruled Afghanistan.

"The Islamic Emirate of Afghanistan, in good faith, strives for a successful negotiation process and expects both sides to be tolerant and flexible," he said on Twitter.

In a statement, the group also confirmed that "negotiations are underway" under the guidance of the Afghan Taliban.

A truce previously agreed for the Islamic festival of Eid will also be extended until May 30, the statement said.

A militant source told AFP that "negotiations are held in Kabul in a positive atmosphere" but that it would be "premature to draw any conclusion".

Pakistan government officials have not yet commented on the talks.

The official discussions may be an indication the Taliban are trying to smooth over rocky relations with neighbouring Pakistan.

The mountainous region between Afghanistan and Pakistan has long been a hive of militant activity, with the border becoming a source of friction since the Taliban reclaimed power in August.

Islamabad has made repeated claims its forces have been targeted by fighters across the international boundary.

Last month, Afghan officials said a Pakistani airstrike in eastern Afghanistan killed 47 people.

Pakistan did not comment on the strike but urged Kabul to secure its border to prevent militant operations.

The Afghan Taliban called the assault a "cruelty" that "is paving the way for enmity between Afghanistan and Pakistan".

Last year Pakistan conducted peace negotiations with the TTP during a month-long ceasefire, but that truce eventually collapsed.

© 2022 AFP

Le Figaro

La Poste va investir 600 millions d'euros pour décarboner le transport du courrier et des colis

Elle prévoit notamment de doubler le nombre de véhicules utilitaires électriques d'ici 2025 en préparant la sortie des camions du gazole.

La Poste a annoncé mercredi un programme d'investissement de 600 millions d'euros visant à accélérer la décarbonation du transport du courrier et des colis, en doublant le nombre de véhicules utilitaires électriques d'ici 2025 et en préparant la sortie des camions du gazole.

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«Nous voulons garder notre coup d'avance», a indiqué à des journalistes Philippe Dorge, le patron de la branche Service-Courrier-Colis de La Poste. «Et ça va nécessiter des investissements massifs dans les toutes prochaines années», a-t-il ajouté. La Poste compte dépenser 200 millions d'euros pour acheter d'ici 2025 quelque 8000 véhicules utilitaires légers (VUL), qui s'ajouteront aux 7000 véhicules que compte déjà sa flotte, pour verdir la livraison des premier et dernier kilomètres. «En 2025, il y aura plus de véhicules électriques que thermiques», a relevé Philippe Dorge. Le dispositif sera complété par l'achat de 1000 vélos-cargo électriques, qui compléteront les 125 existants.

Des «poids lourds bas carbone»

Une livraison Colissimo sur deux ainsi sera décarbonée en 2025, et 100% dans les grandes agglomérations --contre 16% actuellement--, selon le groupe public. L'autre volet concerne la décarbonation des 5000 camions qui acheminent lettres et colis, très majoritairement détenus par des transporteurs privés. L'objectif est que 50% des kilomètres parcourus en France le soient en 2030 avec des «poids lourds bas carbone». «C'est compliqué parce qu'aujourd'hui on n'a pas la disponibilité des technologies» des camions électriques et à hydrogène, a souligné Philippe Dorge. D'où une phase transitoire, d'ici 2028, en utilisant davantage des biocarburants et du biogaz, cependant que le groupe va tester des camions électriques et à hydrogène dès cette année. Ces deux technologies devant être «majoritaires dans le mix énergétique dès 2040», selon La Poste.

À lire aussiLa décarbonation, levier de la croissance d’Air liquide

«Nous allons le faire avec la filière transport», en aidant les transporteurs, a relevé le responsable. «Cela représente un investissement de 400 millions d'euros, additionnel par rapport à ce que serait une solution tout diesel», a précisé Christophe Baboin, responsable transport de la branche Service-Courrier-Colis. La Poste a pour ambition de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% d'ici à 2025, et d'atteindre le «zéro émission nette» en 2030 grâce à des compensations. L'objectif est de décarboner l'ensemble de ses transports d'ici 2050.

Jean-Baptiste Djebbari «pas du tout mal à l'aise» avec son départ dans le privé

L'ancien ministre doit rejoindre le conseil d'administration de la start-up Hopium, spécialisée dans les véhicules à hydrogène. Le tempo de l'annonce a fait polémique lundi.

Renault cède AvtoVAZ pour un rouble et sort de Russie

Le groupe vend ses 68 % du fabricant de Lada à un institut public russe. Il aura la possibilité de les racheter, au même prix, pendant six ans.

Regarder la vidéo

Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

France24 - Monde

Corée du Nord : face à la propagation du Covid-19, Kim Jong-un blâme son gouvernement

Publié le : 18/05/2022 - 04:01

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Face à la propagation massive de cas de "fièvre" en Corée du Nord, le dirigeant Kim Jong un a ordonné un confinement national, fustigeant la négligence et la paresse des fonctionnaires qui ont, selon lui, aggravé l'épidémie, ont rapporté des médias officiels mercredi. 

La Corée du Nord dénombre désormais 1,7 millions de cas de Covid-19, provoquant l'ire de Kim Jong Un. Le dirigeant nord-coréen a fustigé la négligence et la paresse des fonctionnaires qui ont aggravé l'épidémie de Covid-19 dans le pays, ont rapporté mercredi 18 mai les médias officiels.

Présidant une réunion du Parti mardi, le leader a déclaré qu'il y avait "un manque de maturité dans la capacité de l'État à faire face à la crise" et a critiqué "l'attitude non positive, la mollesse et l'inactivité des hauts responsables de l'État", a rapporté l'agence officielle KCNA.

La Corée du Nord a enregistré 232 880 nouveaux cas de "fièvre" mardi soir, ce qui porte le bilan total à 1,72 million cas et 62 décès, selon la même source.

Lors de la réunion mardi, Kim Jong Un a promis de "réveiller l'ensemble du Parti comme un volcan actif" pour contrer la propagation du virus.

Confinement national

Depuis que le pays a annoncé son premier cas de Covid jeudi dernier, le dirigeant a pris personnellement en main la lutte contre l'épidémie, qui, selon lui, provoque "de grands bouleversements" dans le pays.

Il a notamment ordonné un confinement national, sa population n'étant pas vaccinée, et a déployé l'armée pour qu'elle aide à lutter contre le coronavirus.

L'armée "a déployé en urgence ses puissantes forces dans toutes les pharmacies de la ville de Pyongyang et a commencé à fournir des médicaments dans le cadre d'un service proposé 24h/24", a déclaré KCNA.

L'OMS s'est toutefois inquiétée mardi des ravages que peut provoquer Omicron sur la population non vaccinée de Corée du Nord et a réitéré son offre d'assistance allant des vaccins aux équipement médicaux. Pour l'heure, les autorités de Pyongyang ne semblent pas avoir répondu à ces appels. 

Le système de santé nord-coréen a été classé 193e sur 195 pays par une étude de l'université américaine Johns Hopkins l'an dernier. Les hôpitaux du pays sont notoirement sous-équipés, avec peu d'unités de soins intensifs. 

Selon les experts, le pays ne dispose d'aucun traitement contre le Covid-19 et n'a pas les capacités pour tester massivement sa population.

Avec AFP

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La Corée du Nord frappée par l’épidémie de Covid-19

Covid-19 : Kim Jong-un fustige les autorités sanitaires de Corée du Nord et mobilise l'armée

Pandémie

Deux ans après, la Corée du Nord rattrapée par le Covid-19

L'Humanité

De gauche

Billet

Maurice Ulrich

L’événement devrait être un non-événement. Une femme première ministre et, en plus de ça, trente ans après Édith Cresson. On a l’impression de sortir des cavernes. Le pays dit des droits de l’homme est à la ramasse pour les droits des femmes. Sur une de nos chaînes d’info, on dressait dès lundi soir une liste des probables ministrables. Une dizaine d’hommes et une seule femme. Une forêt se cache derrière l’arbre. L’égalité hommes-femmes sera la priorité du quinquennat, a-t-on entendu au vol. Ce n’était pas le cas, déjà, il y a cinq ans ? Sinon, on hésite. Élisabeth Borne est-elle une femme « issue de la gauche » ou « une femme de gauche ». Ça dépend. Pas de doute pour telle députée de la majorité : « C’est une authentique femme de gauche. » Si elle le dit. Le Figaro va plus loin. Elle est « cette femme de gauche qui a mené des réformes que la droite aurait dû réaliser depuis longtemps ». « Que deviennent les trous quand le fromage a disparu ? » interrogeait Bertolt Brecht.

le billet de Maurice Ulrich
France24 - Monde

Shanghai : après un confinement ultrastrict, la pressante envie d'ailleurs des jeunes

Publié le : 18/05/2022 - 11:19Modifié le : 18/05/2022 - 11:21

Lou KISIELA

Après un confinement ultrastrict de cinquante jours à Shanghai, et alors que les autorités commencent à lever certaines mesures sanitaires, de plus en plus de jeunes remettent en cause la politique chinoise en matière de lutte contre le Covid-19 et cherchent à quitter le pays. Mais ces départs s'avèrent très compliqués. Reportage de Lou Kisiela et Antoine Morel.

Après avoir franchi, mardi 17 mai, le cap des trois jours consécutifs sans nouveau cas de Covid-19, Shanghai a commencé à lever certaines de ses mesures sanitaires. Avec cette fin progressive de certains interdits, vient aussi le temps des remises en question d’une petite partie de la jeunesse. Les cinquante jours de confinement ultrastrict ont en effet suscité chez certains une perte de confiance dans la stratégie 0 Covid de la Chine.

Un ras-le-bol qui s’exprime de plus en plus sur les réseaux sociaux, voire dans la rue. Dans l’université de Pékin, l’une des plus prestigieuses du pays, les étudiants manifestent contre l’installation de barrières censées isoler leurs dortoirs. Une désobéissance rare. Les quelques images de la rébellion sont vite censurées.

La seule solution pour ces jeunes : quitter la Chine. Depuis le confinement de Shanghai, les recherches sur l’émigration explosent sur Internet. Tout comme les files d’attente pour la gare de Shanghai. Jusqu’à huit heures de queue. Reportage Lou Kisiela et Antoine Morel.

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Covid-19 en Chine : en pleine flambée épidémique, Pékin sous la menace d'un confinement

Covid-19 à Shanghai : le nombre de morts augmente malgré un confinement strict

Reportage : le durcissement du confinement à Shangaï exaspère une population à bout de souffle

L'Humanité

Marine Tondelier : « Pendant cinq ans, Marine Le Pen a été une députée fantôme »

Entretien

Nupes Déterminée à « défendre les intérêts des habitants », notamment sur le pouvoir d’achat, l’écologiste Marine Tondelier portera les couleurs de la gauche face à la candidate d’extrême droite.

Julia Hamlaoui

Pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), certains combats en vue des législatives de juin sont des plus emblématiques. C’est le cas du côté d’Hénin-Beaumont, où Marine Tondelier (EELV) affrontera pour la troisième fois la candidate du RN, Marine Le Pen. En 2017, cette dernière avait réuni 46 % au premier tour, et la gauche, dispersée, avait été disqualifiée. Cinq ans plus tard, le scénario est sensiblement différent : « J’ai toujours porté l’union, et là c’est l’union qui va me porter », se réjouit l’écologiste.

Vous avez été investie par la Nupes dans une circonscription hautement symbolique puisque vous ferez face à Marine Le Pen. Comment abordez-vous cette campagne ?

Nous avons depuis cinq ans une députée fantôme vue à la télévision mais très absente localement, à part pendant les campagnes ou quelques commémorations. Nous avons besoin d’une députée pour de vrai. Notre territoire ne manque pas de combats : les rénovations de cités minières promises par l’État n’avancent pas ; des pollutions graves, notamment sur l’ancien site de Metaleurop, ont des conséquences financières, sanitaires et posent un problème de reconversion… Ces quelques exemples montrent la nécessité d’une députée qui défende les intérêts des habitants et travaille de concert avec les élus. L’alliance inédite et historique de la gauche est porteuse d’énormément d’espoir. L’enjeu désormais, c’est qu’elle ne se résume pas à une succession de logos sur le papier. Nous allons mettre en place une assemblée populaire de la circonscription qui se réunira tous les mercredis pour que les idées, les besoins puissent s’exprimer et être traduits en actions. Ce travail ne s’arrêtera pas au soir du second tour mais se poursuivra pendant tout le mandat, pour faire ce que Marine Le Pen ne fait pas.

Le RN s’est saisi de la question du pouvoir d’achat. Que lui opposez-vous ?

Ce sujet touche beaucoup de monde ici. La question est de savoir à quoi nous a servi Marine Le Pen pendant cinq ans ? La réponse : à rien. À l’Assemblée, elle n’a rien réussi à contrer ni fait aboutir quelque idée que ce soit, heureusement d’ailleurs. Et localement, son mandat n’a apporté ni changement pour les habitants ni lien avec la circonscription. Après l’avoir battue à la présidentielle, il faut maintenant combattre la politique d’Emmanuel Macron : alors que le RN n’aura au mieux que 30 à 40 députés, le seul vote utile pour cela aux législatives est celui pour la Nupes avec sa dynamique de troisième tour. Et nous mettrons en place sitôt élus le Smic à 1 500 euros net, le blocage des prix et la retraite à 60 ans sans décote.

Comme opposante dans une municipalité RN, vous avez eu affaire à ses méthodes d’exercice du pouvoir. Comment réagissez-vous au progrès de l’extrême droite à la présidentielle ?

J’ai été très soulagée qu’ils échouent au second tour, et il faudra tout mettre en œuvre pour qu’il en soit de même en 2027. Car je vis, à petite échelle, à Hénin-Beaumont ce que donne l’exercice du pouvoir par le Rassemblement national avec un rejet de l’altérité et un sentiment de toute-puissance. Tant que vous ne vous opposez pas frontalement, tout va bien. Mais sous les airs d’ouverture qu’ils se donnent, ils se sentent autorisés à opposer à ceux qui leur résistent un rouleau compresseur d’intimidations et d’invectives. Le but est à la fois de tenter de nous faire craquer mais aussi d’en faire un exemple dissuasif. Quand on voit ce dont ils sont capables avec les petits outils d’une ville de 27 000 habitants, on se dit qu’avec les moyens d’une région et a fortiori de l’État, ce serait terrible.

Certaines des propositions de la Nupes, comme la désobéissance aux règles européennes, font grincer des dents une partie du PS mais aussi certains écologistes ou anciens d’EELV. La rupture est-elle consommée ?

D’abord, ces gens ne se considèrent pas tous comme de gauche, ou ne sont pas tous considérés comme de gauche. La vérité, c’est que nous avons fait en quelques jours ce qui n’avait pas été réussi en plusieurs années. Évidemment, nous ne sommes pas d’accord sur tout, sinon nous serions dans le même parti. Sur l’Europe, il n’aura échappé à personne que notre ligne n’est pas exactement celle des insoumis, et ce sera le débat des élections européennes. Le terme de désobéissance a fait beaucoup réagir mais la France désobéit déjà à l’Europe. Par exemple, sur la qualité de l’air, elle ne respecte pas les seuils réglementaires fixés par les directives. De même pour la sacro-sainte règle de l’austérité, dont tout d’un coup, pendant le Covid, les pays ont pu se dispenser. Nous sommes profondément pour la construction européenne, mais cela ne signifie pas que cette Union européenne là nous convient parfaitement. Nous voulons y rester, mais la changer.

Nupeseelvmarine tondelierExtrême droite
L'Humanité

Des ministres qui marchent en pantoufles de luxe

Actu

Jean-Baptiste Djebbari, qui n’est plus en charge des Transports au sein de l’exécutif depuis lundi, devrait rapidement intégrer le privé chez un constructeur automobile. Il perpétue une tradition macroniste qui entretient le flou entre intérêts publics et privés.

« J e traverse la rue et je vous trouve un travail. » En sortant du palais de l’Élysée, prenez la rue de Miromesnil, puis la première à droite, rue de Penthièvre. Marchez 30 mètres, vous êtes arrivé au siège d’Hopium, constructeur de voitures à hydr­ogène. C’est là que le désormais ex-ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari devrait assurer sa reconversion. Sans « aucun état d’âme », a-t-il­ assuré, il va rejoindre le conseil d’administration du fabricant de berlines de luxe.

Il y a trois ans, on le voyait, torse bombé, sortant d’un de ces véhicules dans une vidéo dont Hopium s’est servie pour faire sa promotion. En tant que ministre, il a de plus soutenu la filière hydrogène en lançant un plan de 7 milliards d’euros. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a toutefois rendu un avis positif, avec réserves, précisant qu’il sera interdit pour l’ancien ministre d’entamer « toute démarche » auprès du gouvernement et de ses services pendant trois ans.

Cette reconversion constitue toutefois un pantouflage, un aller-retour entre privé et public typique de la Macronie. La nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, est d’ailleurs passée chez Eiffage . Édouard Philippe chez Areva et Elisabeth Wargon chez Danone… Et le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, a donné l’un des pires exemples en alternant des postes de haut fonctionnaire et de directeur financier de MSC, se mettant en situation de conflit d’intérêts. Dans l’autre sens, l’ancienne secrétaire d’État à la Transition écologique Brune Poirson a renoncé, en 2021, à son siège de députée pour rejoindre le groupe Accor, tandis que Sibeth Ndiaye, ancienne porte-parole du gouvernement, est l’actuelle secrétaire générale d’Adecco France.

Une « corruption morale »

Les frontières entre le privé et le public sont de plus en plus poreuses depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, ancien de Rothschild, à l’Élysée. Ce qui a favorisé une «  corruption morale », selon Jean-Luc Mélenchon. En Macronie, au contraire, on préfère voir ces pantouflages comme des gages d’ancrage des ministres sur le terrain : « La promesse d’En marche de la politique comme engagement et non comme métier est pour moi une condition pour recréer la confiance dans nos institutions. Les allers-retours sont une excellente chose pour l’État », a ainsi soutenu lundi Cédric O, ex-secrétaire d’État au Numérique, qui semble lui aussi répondre aux sirènes des entreprises commerciales.

«  C’est oublier un enjeu qui devrait être bien plus important, c’est-à-dire d’avoir un gouvernement qui n’est pas en conflit d’intérêts et mène l’action publique sans le moindre soupçon d’interférence avec des intérêts privés », répond Élise Van Beneden, présidente d’Anticor. Or, le pantouflage crée de facto ce risque et augmente encore la défiance envers la politique. « Il s’accompagne d’un déplacement des missions de service public vers le privé. Il faut voir cette problématique comme un tout. On a bien vu lors de l’affaire McKinsey que de nombreux consultants viennent du public, puis passent au privé en étant mieux payés. » Pour eux, comme pour les ministres, la question se pose : qui servent-ils quand ils prennent des décisions publiques juste avant de rejoindre des secteurs qui négocient avec l’État ?

LaREMEmmanuel Macronjean-baptiste djebbariconflit d'interêts
Le Figaro

Le premier nu de Michel-Ange aux enchères à 30 millions d'euros

Un dessin de l'incomparable Michelangelo Buonarroti (1475-1564) est mis à l'encan aujourd'hui 18 mai à Paris par la maison Christie's. Il est inspiré de l'œuvre de l'un des maîtres du Quattrocento, Masaccio.

Un dessin inédit représentant le premier nu connu du génie florentin Michel-Ange et dont la valeur est estimée à 30 millions d'euros, est mis aux enchères aujourd'hui mercredi 18 mai à Paris par la maison Christie's.

À lire aussiLa Pietà inachevée de Michel-Ange dévoile ses nombreux secrets

«On dénombre moins de dix dessins de Michel-Ange encore en main privée», avait expliqué à l'AFP Hélène Rihal, directrice du département des dessins anciens chez Christie's, lors de l'annonce de la vente de cette œuvre de jeunesse du génie de la Renaissance italienne (1475-1564). Les enchères débuteront à 14h30.

À lire aussiLa Pietà Bandini de Michel-Ange restaurée en public à Florence

Datant de la fin du XVe siècle, cette œuvre a longtemps «échappé à l'attention des spécialistes» et témoigne d'un «bel état de conservation», a souligné la maison de ventes. Le dessin réalisé à la plume et à l'encre brune a été mis en vente en 1907 à l'hôtel Drouot, à Paris, sous la classification «École de Michel-Ange», avant d'être attribué au maître en 2019 seulement, dans le cadre d'un inventaire pour une collection privée française.

En septembre 2019, il a été déclaré «trésor national» pour le patrimoine français, ce qui interdit toute sortie du territoire national pendant trente mois et donne à l'État français et ses musées l'opportunité de le racheter. Aucune offre n'ayant été faite pendant cette période, le dessin a été exposé à Hong Kong puis à New York pour être présenté aux collectionneurs avant la vente.

Ce croquis aux dimensions d'une feuille A4 semble s'inspirer d'une fresque du peintre Masaccio (Le baptême des néophytes) et illustre l'intérêt de Michel-Ange, sculpteur et peintre, pour la représentation du corps masculin.

«The Batcollection», 31 ans d'objets Batman aux enchères

Chinés aux États-Unis, au Japon ou sur eBay, les 350 objets, parmi lesquels des figurines, bandes dessinées, masques et photographies, seront proposés à la vente jeudi à Paris.

La RATP donne une seconde vie à son mobilier aux enchères

Plaques signalétiques, horloges analogiques des quais, tourniquets... Jusqu'à vendredi 11 heures sur le site de la maison Drouot, la RATP propose aux enchères plus de deux cents lots, avec des mises à prix oscillant entre 20 et 3000 euros.

New York Times - World

What’s at Stake as U.K. and E.U. Wrangle Over Northern Ireland

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Britain has threatened to override a set of post-Brexit rules known as the Northern Ireland protocol. The European Union sees them as a key part of protecting its single market.

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By Stephen Castle

LONDON — Thought Prime Minister Boris Johnson had, to quote his election slogan, finally gotten “Brexit done”?

Think again

After months of tension over the status of Northern Ireland, the British government has announced plans that would allow it to discard parts of a deal that Mr. Johnson proclaimed was “oven ready” after he negotiated it in 2019.

Some in Brussels speak of a threat to the integrity of the European Union; some in London and Belfast, of a threat to the coherence of the United Kingdom. And behind all the bluster lie fears about the fragility of peace in a region where decades of sectarian violence left hundreds dead.

That puts Britain’s relationship with the United States on the line, too: President Biden has made clear that Northern Ireland peace is a priority for him.

The issue is how to handle the border between Northern Ireland, which is part of the United Kingdom, and Ireland, part of the European Union.

Talks have been going on for months over issues like customs checks on chilled meats (the so-called “sausage wars”). Earlier this year it looked as if Britain’s foreign secretary, Liz Truss, was closing in on a deal, but the mood has shifted. Instead, Ms. Truss wants the power to junk parts of the set of trade rules negotiated for Northern Ireland, known as the Northern Ireland protocol, because Britain says they just aren’t working.

That’s not going down well in Brussels among diplomats, wearied by years of Brexit talks, who fear that Britain is preparing to break international law.

Here’s a guide to what’s going on.

What is the Northern Ireland protocol?

While the accord sounds like the title of a spy thriller, it’s actually a dry legal text that won’t be found on most people’s vacation reading lists.

The frontier between Northern Ireland and Ireland is contested, and parts of it were fortified during the decades of violence known as The Troubles. But customs checks ended after both Britain and Ireland joined the forerunner of the European Union, and other signs of division that remained along the open border have faded since the Good Friday peace deal of 1998.

No one wants checkpoints back, but as part of his Brexit plan, Mr. Johnson insisted on leaving Europe’s customs union and its single market, which allows goods to flow freely across European borders.

The protocol sets out a plan to deal with this situation. It does so by effectively leaving Northern Ireland half inside the European system (and its giant market), and half inside the British one. It sounds neat — until you try to make it work.

Why doesn’t Britain like it?

The plan means more checks on goods entering Northern Ireland from mainland Britain, effectively creating a border down the Irish Sea and dividing the United Kingdom. Some British companies have stopped supplying stores in Northern Ireland, blaming the added paperwork.

This has enraged some Conservative lawmakers and inflamed sentiment among those in Northern Ireland who want the region to remain part of the United Kingdom.

Some Brexit supporters also see the protocol as a means for the European Union to retain power over a part of their country — a suspicion reflected in Britain’s desire to remove any role in the region for the European Court of Justice, the bloc’s top court.

So while not being able to get the right kind of sausages might seem a small inconvenience, to many of Northern Ireland’s pro-British Protestants, it feels as if their identity is in the fryer.

Why is the E.U. insisting on it?

The bloc has dug in its heels, partly because Mr. Johnson not only accepted the protocol, but also negotiated it and pushed it through the British Parliament.

For critics of Mr. Johnson, the rift over the protocol is evidence of his lack of trustworthiness and his denial of responsibility for the consequences of the withdrawal from Europe he championed. Mr. Johnson’s allies accuse the European Union of inflexibility in applying rules, lack of sensitivity to feelings in parts of Northern Ireland and vengeful hostility toward Britain.

But E.U. leaders believe that the bloc’s existential interests are at risk. If Brussels can’t control what enters its single market, they argue, it could threaten the building blocks of European integration.

Does anyone like the protocol?

Yes. After recent elections in Northern Ireland, a majority of lawmakers there represent parties that want to keep it, albeit with some improvements. That’s because the protocol was designed to prevent the reintroduction of goods checks at the politically sensitive land border between Northern Ireland and Ireland.

A return of border checks would likely destabilize the peace process and particularly upset Sinn Fein, the biggest party after the recent election. As a party that campaigns for Irish unity, it is hostile to any structures that appear to divide the island.

Some companies in Northern Ireland also benefit from the protocol because it allows them sell their goods across Europe’s huge internal market as well as exporting to mainland Britain.

What about those sausages?

Under the protocol, foods with animal origins — yes, like sausages — coming from mainland Britain into Northern Ireland need health certification to ensure they meet European standards should they end up in Ireland.

The British want a light-touch system, with a new “green channel” and minimal checks on goods that companies promise will stay in Northern Ireland, while the European Union wants Britain to minimize the need for controls by signing up to Europe’s health certification rules. So far many of the regulations have been waived during a “grace period.” There was an uneasy truce in the sausage wars, with chilled meats still crossing the Irish Sea.

Last year Brussels offered concessions that it said would reduce checks on food and animal products by 80 percent, slash customs paperwork for shipments of many goods, and ensure the flow of medicines.

But Britain now says that plan makes the situation worse in some cases.

What would happen if Britain withdrew?

Britain says it has grounds already to deploy an emergency clause known as Article 16 that permits it to effectively suspend parts of the protocol. But Ms. Truss is instead proposing British legislation that would let her unilaterally override parts of the agreement.

If Britain does this, the European side would most likely accuse Mr. Johnson of breaking a treaty. This could strain the unity that the West has shown during the Ukraine conflict, which has brought the European Union and Britain closer together. It could also lead to a trade war. That is the last thing the British government needs, with inflation expected to surge to double digits.

Is this all just a negotiation tactic?

That’s likely.

During the Brexit talks, Mr. Johnson often played hardball with the Europeans, sometimes relying on a so-called madman strategy and threatening to quit the bloc without any deal at all.

So this may just be another roll of the negotiating dice, and most analysts believe that, for the British, the best outcome would be winning concessions from Brussels.

But Northern Ireland’s internal politics may change the calculation. The region’s power-sharing government is in suspended animation because the pro-British Democratic Unionists, who finished second in the recent election, are refusing to take part. They say the protocol needs fundamental changes.

So far, the European Commission’s response has been to talk to business and other groups in Northern Ireland and to focus on resolving their practical problems.

So isn’t it risky?

Yes, because ultimately, Mr. Johnson has no real alternative to the protocol short of ripping it up and daring Ireland to resurrect the Irish border. That could inflame sectarian tensions in Northern Ireland, provoke a trade war with Brussels and heighten tension with the Biden administration.

Monika Pronczuk contributed reporting from Brussels.

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L'Humanité

Rousseau, prof de philo, rempile pour le meilleur

Nos recommandations culturelles

Télévision La série scolaire coproduite par France Télévisions revient en seconde saison. Toujours aussi dilettante, attachant et plein d’humour, son héros embarque toutes les générations derrière lui.

Caroline Constant

La terminale est la seule classe du secondaire où les élèves peuvent accéder à la philosophie. Et ce n’est pas anodin : c’est aussi un âge où les destins basculent, en devenant adulte. C’est en partant de ce constat que Thomas Boullé, qui a travaillé sur les scénarios de la série Tandem (France 3), mais aussi d’ Une mère parfaite (TF1), a adapté, très librement, la série espagnole Merli. Soit un professeur de philosophie, Benjamin Rousseau, face aux dilemmes de ses élèves, qu’il oblige à réfléchir. Rousseau est hors cadre, il est très inspiré par le Cercle des poètes disparus (son film préféré). Il vit chez sa mère, Eva (Annie Duperey), avec son fils, Théo (Louis Duneton), et a beaucoup de mal à construire ses aventures sentimentales.

Benjamin Rousseau (formidable Charlie Dupont) s’inscrit dans un genre, la série scolaire. Mais, dans la série, « ce sont les élèves, les héros. L’histoire est racontée de leur point de vue, ce qui amène de la fraîcheur et de l’énergie », insiste Thomas Boullé. Pour autant, Rousseau est transgressif : il ne règle pas les problèmes des élèves, il n’agit pas de façon « intrusive », comme le défunt Instit ou la Sam de TF1. Il intervient au contraire dans leur vie par l’intermédiaire de la matière qu’il dispense. À chaque épisode correspond l’histoire d’un élève, confronté à une difficulté, à un choix. Benjamin Rousseau s’en empare et axe son cours, et les auteurs qui vont avec, sur l’alternative qui se pose à l’élève : pour Zoé, jeune fille fêtarde qui se met en danger, il va parler de responsabilité ; pour Léna, transgenre qui hésite à se faire opérer, ce sera le thème de la nature ; pour Inès, enceinte, celui du destin ; pour Gaétan, gamin issu de l’immigration qui se voit accusé d’avoir volé sa place de bon élève, la guerre…

Un débat permanent

Au passage, entre deux philosophes, Rousseau cite aussi Louise Michel, Nelson Mandela ou Dark Vador. « Nous choisissons des thématiques, mais il n’existe pas de bonne réponse aux questions que pose Benjamin : cette réponse dépend du choix, que Rousseau veut éclairer, de chacun de ces adolescents. La philosophie est dans ce contexte une boîte à outils, pas une recette », explique Thomas Boullé. Le scénariste insiste : « Benjamin Rousseau estime qu’il n’y a pas de question taboue. Pour les élèves, c’est un adulte qui n’essaie pas de les protéger, mais qui leur met le nez dans leurs contradictions, phase indispensable pour réaliser un choix éclairé. »

La famille de Benjamin se situe dans le même schéma, obligée au débat permanent. La mère, le fils et le petit-fils n’ont pas les mêmes références, mais incarnent la liberté de leur époque : « Eva représente la liberté version hippie, Benjamin Rousseau la liberté façon “punk no future” et Théo la liberté des millenials, avec la volonté de respecter toutes les différences », souligne Thomas Boullé. «  C’est un plaisir d’écrire ces scènes, parce que tout le monde y a raison et tort à la fois », s’amuse le scénariste. Une série qui peut plaire à toutes les générations, par son entrain et les questions qu’elle pose… qui sont justement au programme de l’épreuve du bac de philosophie, le 15 juin.

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L'Humanité

Juges et patrons (mais avant tout patrons)

Nos recommandations culturelles

Télévision Marion Lippmann a capté un an de la vie du tribunal de commerce de Marseille. Les secrets de cette institution seront-ils tous révélés ?

Grégory Marin

L’institution nourrit bien des fantasmes. Marion Lippmann a choisi le tribunal de commerce de Marseille, le plus ancien de France, installé en 1455, pour tenter de saisir les subtilités de la justice commerciale et son utilité. Spécialement dans une période où nombre d’entreprises, les petites surtout, ont subi bien des affres. Il faut voir l’afflux de petits patrons qui se succèdent au guichet pour déposer des dossiers, réclamer des conseils, préparer une audience…

Catherine, elle, vient de prendre la robe. Cadre dans le domaine du luxe, elle a créé sa marque juste avant la pandémie (aïe !), mais voulait « donner de son temps ». C’est l’une des huit seules femmes dans un tribunal qui compte 80 juges, tous bénévoles, « tous chefs d’entreprise ou dirigeants ». Un « univers élitiste » (c’est elle qui le dit) mais qui « cherche à s’ouvrir » à la diversité… des entreprises. Car le profil type lorgne plus du côté du mâle quinquagénaire qui a réussi dans le BTP que de la trentenaire d’origine immigrée gestionnaire d’un fast-food.

Système « unique au monde »

On suit la nouvelle juge dans son apprentissage. Cornaquée par un ancien, elle va voir défiler les cas, s’accumuler les dossiers… Catherine, « cheffe d’entreprise avant tout », qui aime « la rentabilité, le challenge, la compétition », va se rendre compte que les audiences de justice consulaire ne sont peut-être pas aussi solennelles que celles de pénal ou de civil, mais, comme pour elles, les décisions prises entre ces murs peuvent être lourdes de conséquences.

Leur envie de se mettre au service de leurs pairs est-elle la seule motivation de ces juges qui peuvent y consacrer jusqu’à quatorze ans de leur vie (1) ? C’est que ces magistrats consulaires « jugent leurs pairs », un système « unique au monde », commente l’autrice du documentaire. Comment alors se montrer « juste et loyal », trancher en toute indépendance en évitant tout conflit d’intérêts ? Le sujet est à peine effleuré vers la fin du film. Et ni le temps long accordé à la documentariste, ni les scènes prises lors de la messe de rentrée (pour une institution laïque !) censée transmettre un « esprit de justice et ­d’équité » ne permettent de lever cette ambiguïté.

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Le Figaro

Les anomalies du parc nucléaire d’EDF font flamber les prix de gros de l’électricité

Guillaume Guichard

ANALYSE - À cause d’un défaut de série, douze réacteurs sont à l’arrêt. Le marché prévoit un hiver prochain très tendu.

Un lourd programme de mise à niveau, les perturbations liées au Covid, et maintenant un défaut de série. Le parc de centrales nucléaires d’EDF n’a jamais été aussi peu productif que ces derniers mois. La moitié des 56 réacteurs français est actuellement à l’arrêt. Une situation inédite, survenant au pire des moments. Déjà échaudés par la menace d’un embargo sur le gaz russe, qui approvisionne notamment les centrales électriques, les acteurs du secteur s’inquiètent qu’EDF ne puisse pas redémarrer avant l’hiver prochain les douze réacteurs à l’arrêt à cause d’un défaut de série détecté en décembre dernier.

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Cette crainte alimente spécifiquement le prix français de l’électron. Le mégawattheure pour livraison au premier trimestre 2023 atteint les 545 euros, contre 274 euros en Allemagne ou 251 euros en Belgique - le prix de l’électricité du dernier trimestre 2022 atteint les mêmes niveaux. Le prix français est complètement décorrélé des coûts de production de l’électricité. Les centrales à gaz, les plus dispendieuses, affichent actuellement un coût de production aux alentours de «seulement» 200 euros. «Aucune centrale n’a besoin de ce prix de 500 euros pour tourner, souligne Emeric de Vigan, cofondateur de la start-up d’analyse des marchés énergétiques Cor-e. Cela traduit la crainte des acheteurs d’électricité en gros que la France manquera d’énergie cet hiver.»

Fissures problématiques

La plupart des ménages sont protégés jusqu’à présent de l’envolée française des prix de gros de l’électricité grâce au bouclier tarifaire gouvernemental. Au passage, celui-ci coûtera 8 milliards de baisses de taxes à l’État cette année et environ la même somme à EDF en moindres recettes. Mais, du côté des entreprises, on s’inquiète. «À 500 euros le mégawattheure durant l’hiver, plus personne ne peut payer son électricité et continuer à produire, prévient Frank Roubanovitch, président du Cleee (association de grands consommateurs industriels et tertiaires de gaz et d’électricité). Nous espérons des mesures de contrôle des prix, ciblées sur les journées hivernales de très fortes tensions. Cela pourrait abaisser le prix français au niveau observé dans le reste de l’Europe.» Peu d’entreprises continuent d’ailleurs à acheter à l’avance leurs mégawattheures pour l’hiver prochain. Certaines espèrent une action des pouvoirs publics, d’autres une amélioration sur le front du parc nucléaire d’EDF.

À 500 euros le mégawattheure durant l’hiver, plus personne ne peut payer son électricité et continuer à produire. Nous espérons des mesures de contrôle des prix, ciblées sur les journées hivernales de très fortes tensions

À l’origine de cette envolée des prix spécifique à la France, qui s’est accélérée fin avril, se trouvent des fissures de 3 millimètres de profondeur sur un circuit de secours d’un réacteur à la centrale de Civaux (Vienne). Ce problème a un nom, la «corrosion sous contrainte», ont analysé les experts d’EDF. Malgré la petite taille du défaut, il s’agit «d’un phénomène sérieux», car situé au sein du réacteur, a martelé le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk, lors d’une audition mardi au Parlement. Ce dernier a toutefois apporté une bonne nouvelle: le modèle de réacteur le plus présent dans le parc, d’une puissance de 900 mégawatts (MW), serait «peu, voire pas affecté» par cette corrosion sous contrainte. Ces modèles, les plus anciens du parc, ont été construits à partir des plans de l’américain Westinghouse.

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Les versions suivantes, en revanche, sont dotées de circuits de secours dont la conception a été «francisée», ce qui aurait favorisé le développement de fissures, a détaillé Bernard Doroszczuk. EDF va devoir contrôler l’ensemble de son parc. Il a remis vendredi à l’ASN sa stratégie de contrôle de corrosion. «Le traitement de ces anomalies prendra plusieurs années», au fil des arrêts pour maintenance a priori, a prévenu le président de l’Autorité. L’exploitant du parc espère, à partir du deuxième semestre, pouvoir détecter le phénomène via des contrôles par ultrasons. De quoi limiter fortement les prolongations d’arrêts engendrés par les contrôles actuels. Ceux-ci exigent de scier le tuyau problématique, dans l’environnement radioactif du cœur du réacteur, afin de l’envoyer en laboratoire. Le défaut de série, qui réduit la production d’électricité à un niveau historiquement bas, devrait cette année plomber l’Ebitda d’EDF de 16 milliards d’euros, a prévenu le groupe.

Engie profite du renchérissement de l’énergie

Engie a revu en nette hausse ses prévisions de résultat pour 2022 lors de la présentation, mardi, de ses résultats du premier trimestre. Le géant français du gaz et de l’électricité attend désormais un résultat net récurrent pour 2022 situé entre 3,8 et 4,4 milliards d’euros, contre 3,1 à 3,3 milliards auparavant. Les résultats du groupe sont tirés par la hausse des prix de l’énergie. Au premier trimestre, Engie a vu son ebitda (excédent brut d’exploitation) progresser de 50 %, à 4,6 milliards d’euros, par rapport à la même période en 2021. L’action Engie a bondi de 5,33 % à la clôture mardi, à 12,25 euros.

Après plus de 30 ans, McDonald's quitte définitivement la Russie

La chaîne de fast-food, qui compte environ 850 restaurants et 62.000 salariés dans le pays, a fait cette annonce ce lundi.

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Jean-Baptiste Djebbari «pas du tout mal à l'aise» avec son départ dans le privé

L'ancien ministre doit rejoindre le conseil d'administration de la start-up Hopium, spécialisée dans les véhicules à hydrogène. Le tempo de l'annonce a fait polémique lundi.

Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

L'Humanité

Non, le féminicide n’est pas une fatalité

Nos recommandations culturelles

Télévision La France, l’Allemagne, l’Espagne : trois pays, trois façons de gérer les meurtres de femmes. À l’arrivée, une constatation sans appel : c’est la volonté politique qui permet de résoudre ce fléau.

Caroline Constant

Par deux fois, Chahinez a été sauvée de son mari violent. La première fois, étranglée, elle est tombée évanouie dans les bras du fils de ses voisins. La deuxième fois, lorsqu’elle a été embarquée de force à la sortie d’un supermarché de Mérignac, des passants sont venus à son secours. Son époux a quand même fini par la tuer : deux coups de carabine dans les jambes pour l’empêcher de s’enfuir, l’essence et le feu pour la faire taire à jamais. Et pourtant, forte de ses deux plaintes, de la dangerosité reconnue de ce dernier, jamais Chahinez n’aurait dû mourir. La raison ? Le policier chargé de recueillir sa plainte avait été lui-même condamné pour des violences conjugales. Il a transmis un dossier tronqué au procureur de la République. En partant des dysfonctionnements de ce dossier de 2021, Ulrike Bremer dresse un constat sans appel : en France, en 2021, 113 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-compagnon. En Allemagne, les victimes sont estimées à 120. En Espagne, elles sont 43, et l’État a décidé d’y adjoindre les 7 enfants victimes d’infanticide par leur père, soit un féminicide par procuration, ce qui doit donc « interpeller la société dans son ensemble ».

Ulrike Bremer tente de comprendre le schéma, toujours identique, de ces violences. Dans le cas de Chahinez, comme de Rebeccah Blum à Berlin, assassinée à 53 ans, de Vanessa à Hanovre, défigurée à l’acide, de Léo à Barcelone, étouffé par son père, la même escalade est à l’œuvre : des femmes rabaissées, à qui la liberté­ de s’habiller, de sortir, de fréquenter qui elles veulent, de rompre, est niée. Suivent des injures, des agressions physiques répétées. Puis le meurtre, prémédité.

« Ce n’est pas du romantisme »

Et qu’on ne vienne pas pleurer sur le crime d’amour, comme le dit si justement Anne-Cécile Mailfert, de la Fondation des Femmes : « On entend encore : “Il l’aimait tellement qu’il l’a tuée”, comme si c’était l’acte suprême du romantisme. Ce n’est pas du romantisme. C’est de la possession, de la destruction, de la haine des femmes. La haine de les savoir humaines, libres, et égales aux hommes. » D’ailleurs, après les meurtres, beaucoup choisissent le suicide. Carla Vall, avocate de la maman de Léo, le dit sans ambages : « Un agresseur n’a plus de sens dans sa vie quand la possibilité de faire du mal disparaît. »

Face à ce machisme rampant, il n’y a pas trente-six options, mais une seule : la volonté politique. En France, les moyens pour combattre ce type de violences sont en dessous des besoins. En Allemagne, la situation est hallucinante, puisque si la femme, la victime donc, est à l’origine d’une rupture, c’est une circonstance atténuante pour le meurtrier ou l’agresseur. En Espagne, au contraire, depuis 2004, la loi protège les femmes. Des policiers formés à les recevoir peuvent, même sans mandat, déloger les conjoints violents. Et ce ne sont pas des policiers qui doivent deviner la dangerosité d’un compagnon violent, mais un algorithme. Ce qui change complètement la donne. Un documentaire édifiant.

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Le Figaro

Les signes infaillibles qui montrent que vous n'êtes pas fait pour manager

Quentin Périnel

NOS CONSEILS - Tout le monde n'est pas fait pour manager. Et si, avant d'accepter un job pour diriger des collaborateurs, vous faisiez le point ?

Devenir manager : une fausse bonne idée ? Pas forcément. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'il faut bien peser le pour et le contre, et bien se connaître soi-même avant de manager les autres... Car accepter d'être manager implique d'avoir un rôle important dans la vie professionnelle de ses équipes... et donc dans leur vie de tous les jours. Ainsi, un individu qui ne pense qu'à lui-même et se moque éperdument de ce qui l'entoure ne sera probablement pas un bon encadrant. Une tendance se dessine : celle du «management blues.» Un cadre sur cinq n'est pas intéressé par un poste où il aurait à gérer des équipes, selon une enquête menée par OpinionWay en fin d'année 2021. Une étude encore plus récente du BCG confirme cette tendance.

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Il semble que la crise sanitaire et les nouveaux modes de travail hybrides accentuent cela... Pourtant, les entreprises auront toujours besoin de managers. Vous ? Le Figaro a demandé conseil à Benoit Serre, DRH de L'Oréal, vice-président de l'ANDRH et ancien Partner au BCG, comment savoir si notre personnalité et nos traits de caractère sont compatibles avec le job de manager... Premier enseignement essentiel : le management repose en priorité sur des soft skills. Pas sur les performances. «Je dirais que quelqu'un qui est incapable de générer l'écoute lorsqu'il prend la parole n'est pas fait pour le management, analyse simplement Benoît Serre. Quand quelqu'un parle et que cela «n'imprime pas» chez les autres, c'est qu'il va être indéniablement difficile d'être manager.»

L'entêtement, l'antithèse du management

Le profil d'un collaborateur qui déteste prendre des risques est également incompatible avec un quotidien professionnel qui consiste à gérer des équipes... La «mollassonnerie» ne peut pas faire partie d'une culture de leadership. «C'est ce que j'appelle la culture de l'abandon, appuie Benoît Serre. Lorsqu'on a l'habitude de jeter l'éponge dès le premier obstacle et que l'on ne sait pas se battre, devenir un bon manager va s'avérer difficile.» L'extrême inverse est également vrai ! L'entêtement est l'antithèse du management. Quand vous vous opposez sans cesse, par principe, sans jamais reconnaître vos torts, et que vous faites preuve de mauvaise foi évidente, c'est un très mauvais signal... «Le management, c'est avancer, jamais imposer», souligne Benoît Serre.

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Avoir des convictions est également essentiel pour être respecté par ses équipes... Savoir traiter tout le monde d'égal à égal est capital. Il faut savoir guider ses émotions, et ne pas manager avec ses sentiments ; sa sympathie pour un tel et une certaine froideur envers un autre... Comme à l'école, il ne faut pas qu'il y ait de «chouchou du prof.» Un bon manager doit avoir d'excellentes intuitions, et être capable de «sentir» l'environnement, de «saisir» l'instant. C'est ce que l'on appelle communément l'intelligence de situation. Dans une réunion, dans l'ascenseur, au téléphone, en meeting Teams... «Quand l'intelligence de situation est absente des soft skills c'est un vrai problème pour manager, analyse Benoît Serre. Inévitablement, cela va donner lieu à des moments de gêne, des incompréhensions, avec la hiérarchie et avec les équipes.»

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Très souvent, les individus qui n'ont pas de capacités en matière d'intelligence de situation sont également des individus autocentrés... Ce qui nous amène à ce cas précis, déjà succinctement évoqué un peu plus haut. Lorsqu'on ne pense qu'à soi et que la notion même de partage ne fait pas partie de notre vocabulaire, c'est impossible de manager ! Idem lorsqu'on est incapable de déléguer, et tenté par le «flicage» permanent des autres. La paranoïa est également un mauvais point pour devenir manager : diriger des équipes implique de leur faire confiance ! Enfin, quand vous avez l'habitude de tout ramener à des chiffres, des tableaux Excel et de la performance uniquement basée sur des marges, c'est que vous allez dans un mur.

Retrouvez toutes les chroniques Le Bureaulogue

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L'Humanité

L’envers du décor des foyers bien tenus

Nos recommandations culturelles

Télévision Le documentaire d’Arte dévoile le quotidien des mères de famille d’après guerre, aux destins sacrifiés pour le bien-être du patriarcat.

Sohir Belabbas

Sa mère, diplômée de Sciences-Po, tenait un journal intime jusqu’à son mariage en 1960. Puis, plus rien, « parce qu’après, ce n’est plus intéressant », lui répond-elle. Interpellée par cette disparition, Michèle Dominici décide de se plonger dans le quotidien des femmes d’après guerre, une quête que les sciences sociales n’éclairent pas. Pour retracer l’histoire des femmes, la réalisatrice parvient à réunir les mémoires d’une dizaine d’Euro­péennes qui se sont mariées entre 1945 et 1970. Son film détaille les vies de Francine, Ruby et Anna. À travers des images d’archives télévisées, de films familiaux amateurs, son documentaire montre une réalité beaucoup moins reluisante que leur intérieur.

À la fin des années 1950, la France comptait 12 millions de femmes au foyer pour une population de 45 millions d’habitants. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elles sont sommées de céder leur place aux hommes, revenus travailler. Car, comme le précise le film, les femmes ont toujours travaillé : le statut de femme au foyer n’émerge qu’à partir du XIXe siècle, quand la classe moyenne naissante souhaite se distinguer des pratiques ouvrières.

Être à la hauteur du modèle publicitaire

Francine, Ruby et Anna croient pourtant en ce credo social que la voix off résume ainsi : « L’homme doit conquérir le monde, la femme doit conquérir un homme. » Mais le mariage se transforme vite en désillusions. Dans leur appartement vide, l’attente du retour d’un mari parti travailler est longue. Les épouses dévouées espèrent compenser le bonheur conjugal par la maternité. Les journées s’accélèrent. Laver le linge, repasser, préparer les repas, ces femmes sont lessivées par les tâches ménagères quotidiennes. Il faut être à la hauteur du modèle de la ménagère épanouie, que prônent les films publicitaires. Cette période des Trente Glorieuses les intronise « consommatrices en chef ». En 1965, elles obtiennent le droit d’ouvrir un compte bancaire et de signer des chèques. Mais à quoi bon, sans autonomie financière ? Le progrès défile sous leurs yeux à travers leur poste de télévision. L’homme marche sur la Lune, la carrière professionnelle de leur mari décolle, les femmes se libèrent. Exclues de ces conquêtes, devant se contenter du nouveau confort matériel, elles s’isolent dans un mal-être psycho­logique et physique profond. L’Histoire oubliée des femmes au foyer est une véritable autopsie d’un renoncement programmé.

Égalité hommes femmestravail des femmesArtedocumentaire
Le Figaro

Léa Seydoux sera Emmanuelle, dans la nouvelle adaptation du roman érotique signée Audrey Diwan

Leonie Dutrievoz

Après l'Événement, Audrey Diwan s'attaque à un nouveau roman de la littérature française. La réalisatrice prévoit d'adapter l'œuvre érotique Emmanuelle, avec Léa Seydoux dans le rôle principal.

Attendue sur les marches de Cannes pour les Crimes du Futur de David Cronenberg et Un beau matin de Mia Hansen-Løve, Léa Seydoux semble déjà prête à commencer de nouveaux projets. L'actrice devrait camper le rôle d'Emmanuelle dans le film éponyme, de nouveau adapté à l'écran, quarante-huit ans après le long-métrage de Just Jaeckin, qui avait émoustillé la France des années 1970.

À lire aussiLéa Seydoux : «J'ai un corps, je suis charnelle, j'ai des cernes, et le cinéma européen me permet de l'imposer»

Œuvre érotique culte, écrite sous le nom de plume d'Emmanuelle Arsan, publiée pour la première fois en 1967, l'histoire d'Emmanuelle sera cette fois sous la direction d'Audrey Diwan. C'est sur son compte Instagram que la lauréate du Lion d'or pour son film l'Événement, a annoncé la nouvelle. «Très heureuse d'annoncer mon prochain film. Emmanuelle avec Léa Seydoux. Scénario coécrit avec Rebecca Zlotowski», écrit-elle en légende d'une photo de son actrice principale. Avec l'aide de la scénariste et réalisatrice d'Une fille facile, cette nouvelle adaptation devrait être tournée en anglais.

En vidéo, extrait de L'Événement, d'Audrey Diwan

Une histoire culte

Au cœur du récit, la jeune Emmanuelle, 19 ans, rejoint son époux Jean à Bangkok. Là-bas, elle s'initie aux plaisirs érotiques, en multipliant les aventures avec des hommes et des femmes. Si le long-métrage de Just Jaeckin avait fait scandale à sa sortie en 1974, il était resté plus de treize ans à l'affiche sur les Champs-Élysées. Et à seulement 22 ans, l'actrice Sylvia Kristel devenait le fantasme de millions de spectateurs. Un succès qui a entraîné la création de quatre suites et d'une série. En 2016, les abonnés Netflix découvraient ou redécouvraient cette histoire, lorsque le film a été ajouté au catalogue de la plateforme de streaming.

Diam's crée la surprise après dix ans de silence : son documentaire sera présenté au Festival de Cannes 2022

Diam's a annoncé sur son compte Instagram son grand retour avec un documentaire inédit. Après dix ans d'absence, la rappeuse s'intéresse au cinéma et présentera son film au 75e Festival de Cannes.

Voici le couple qui sera au cœur de la saison 3 de La Chronique des Bridgerton

La troisième saison de la série estampillée Netflix se dévoile un peu plus. Dimanche 15 mai, l'actrice Nicola Coughlan a révélé que les personnages de Colin Bridgerton et Penelope Featherington seront au centre de l'intrigue de la prochaine salve d'épisodes.

Tout ce qu'il faut savoir sur Dirty Dancing 2024, la suite tant attendue des aventures de Bébé

37 ans après le premier film, une suite de Dirty Dancing devrait voir le jour en 2024. Réalisé par Jonathan Levine, ce nouveau long métrage est aussi considéré comme «le secret le moins bien gardé d'Hollywood».

Le Figaro

Deux hommes tués dans deux cités de Marseille

Aucun lien entre ces deux meurtres n'est établi pour l'heure. Les deux enquêtes ont été confiées à la police judiciaire.

Deux hommes ont été tués dans la nuit de mardi 17 à mercredi 18 mai dans deux arrondissements distincts de Marseille, l'un par balle et l'autre par arme blanche, sans qu'un lien entre ces deux meurtres puisse être établi pour l'heure, a appris l'AFP de sources policières.

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En milieu de nuit, dans la cité Parc Kallisté, située dans le 15e arrondissement au nord de la ville, le corps d'un homme a été découvert dans la rue, a indiqué une source policière. La victime, qui n'a pour le moment pas été identifiée, a été tuée d'une balle dans la nuque. Aucune douille n'a été retrouvée près du corps, qui a été déplacé. Un véhicule volé a été retrouvé non loin de là, a précisé cette même source.

À lire aussiMarseille : un homme armé d'un couteau abattu par la police

Dans le 14e arrondissement cette fois-ci, dans la cité des Rosiers, un homme mortellement blessé d'un coup de couteau au thorax a également été retrouvé. Son identification est en cours. Les deux enquêtes ont été confiées à la police judiciaire.

À VOIR AUSSI - Marseille: que sait-on de l'agression au couteau d'un père de famille devant un collège?

Agression d'un chauffeur de bus de la RATP à Paris : l'automobiliste mis en cause sera jugé prochainement

Blessé, le chauffeur a été pris en charge par les pompiers et hospitalisé à la Salpêtrière. Il va porter plainte.

Montpellier : une jeune femme enceinte de sept mois frappée par deux migrants dans le tramway

En garde à vue, l'un des deux mis en cause s'est, en outre, «exhibé dans les cellules du commissariat et a outragé les policiers», selon le procureur de la République de Montpellier.

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Disparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée

La jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.

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Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Lapidation au Nigeria : «La radicalité religieuse, seule boussole» d'une partie de la population musulmane

Elisabeth Pierson

ENTRETIEN - Pour Benjamin Augé, chercheur associé à l'Ifri, le meurtre de l'étudiante chrétienne Deborah Samuel s'inscrit dans un engrenage infernal où pauvreté et insécurité favorisent l'islamisme.

Pour un simple message WhatsApp où elle remet en cause la légitimité du prophète Mahomet, Deborah Samuel, étudiante de Sokoto, est lapidée le 12 mai par ses camarades, son corps brûlé. Dans cet État au nord-ouest du Nigeria où la charia est en vigueur, l'arrestation des meurtriers a déclenché des manifestations. Un couvre-feu a été décrété. Lundi, dans le Nord-Est, une autre femme elle aussi accusée de blasphème a été sauvée in extremis d'une foule déchaînée par les tirs de sommation des policiers. Comment expliquer cette radicalisation inquiétante de la population au Nigeria ?

À lire aussiLes chrétiens de plus en plus persécutés dans le monde

Benjamin Augé est chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

LE FIGARO.- La lapidation de Deborah a provoqué une onde de choc sur les réseaux sociaux. Ce genre d’événement est-il monnaie courante au nord du Nigeria ?

Benjamin AUGE.- Je ne dirais pas qu'elles sont monnaie courante. Mais cela n'est malheureusement pas la première fois. Ce type de drame est le résultat d'un contexte politico-sécuritaire et économique fortement dégradé. L'État de Sokoto, où Deborah était scolarisée, comme Zamfara, Katsina, Kano et les zones frontalières avec le Niger, sont les plus pauvres et les moins développées du Nigeria. Plus grave encore, elles continuent de s'appauvrir davantage. La démographie dans ces zones du Nord contribue encore à une situation économique et sociale préoccupante : 7 enfants par femme à Sokoto, soit le chiffre le plus élevé d'Afrique. Lorsqu'on descend vers le sud du Nigeria, notamment dans le delta du Niger, le nombre d'enfant par femme ne dépasse par 4.

Dans ces zones du nord-ouest du Nigeria où la population est en augmentation rapide, le niveau d'éducation diminue par manque d'investissement de la part de l'État fédéral à Abuja et des États fédérés. Cela contribue indirectement à une explosion du banditisme par manque d'opportunités d'emplois et de formations diplômantes. Dans ce contexte, la radicalité religieuse apparaît comme seule boussole.

Pourquoi la charia se substitue-t-elle à la justice d'État dans les régions reculées ?

La coexistence de ces deux justices parallèles remonte aux années 2000. Le président Olusegun Obasanjo, originaire du sud à majorité chrétienne, a voulu donner des gages au Nord où se concentre la plus grande partie des musulmans du pays. Sous la pression d'autorités religieuses désireuses de davantage d'autonomie, il accepte l'instauration de tribunaux religieux pour juger certaines affaires criminelles et civiles. Après Zamfara, les États de Niger (au centre) et Sokoto (au Nord-Ouest), Kano, Yobe, et Borno ont suivi.

Comment expliquer le soutien populaire aux meurtriers de Deborah ?

Populaire est probablement exagéré, mais certains groupes de la population soutiennent en effet les personnes ayant commis cette lapidation. Dans les zones délaissées par l'État central, sans emploi ni éducation, les populations se raccrochent au seul facteur de stabilité, la religion. Ce dernier bastion devient alors intouchable.

Le Nigeria n'est pas le seul pays avec une forte population musulmane à être confronté à ces tensions communautaires et religieuses. Toutefois, le gouvernement nigérian ne propose pas grand-chose pour y répondre. Le président Muhammadu Buhari, qui achèvera son deuxième et dernier mandat en 2023, vient précisément du nord-ouest du pays. Son électorat se trouve dans cette zone, où 90% de la population vote pour lui, ce qui lui donne une liberté limitée de parole. Il a officiellement condamné le meurtre, mais il n'a que des coups à prendre de la part de son électorat traditionnel en communiquant sur ce drame.

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Est-ce lié à la présence de groupes djihadistes tels que Boko Haram ?

Le cas de Boko Haram est complexe. Après cette décision fédérale sur la charia, des groupes de pression ont accompagné et conseillé les gouverneurs locaux pour les aider à mettre en œuvre la loi islamique. Au départ simple groupe, à sa fondation dès 2002, Boko Haram a été utilisé voire instrumentalisé par le gouverneur de l'époque dans l'État de Borno (Nord-Ouest) pour aider à la mise en place de la loi islamique. Cependant, Boko Haram a pris de l'ampleur et a ensuite été combattu par le gouverneur puis l'État fédéral. À partir de 2009, il se mue en mouvement anti-Etat. Le groupe est désormais divisé en multiples factions.Dans les États de l'ouest, il s'agit plutôt d'un banditisme lié à la paupérisation et au chômage de masse. Les kidnappings dans les lycées, les vols, les agressions se sont multipliées ces dernières années, mais rarement revendiqués. Et le phénomène s'étend vers le sud. Si la capitale fédérale d'Abuja commence à être touchée - l'État de Niger, tout proche, a déjà été touché - cela deviendra réellement dangereux pour la stabilité du pays entier.

Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] Jean-François Copé appelle à une rénovation « en profondeur » de LR

Pour éviter la disparition des Républicains, Jean-François Copé a émis plusieurs idées sur le plateau de LCI, ce mercredi 18 mai. Il a d’abord appelé à une rénovation « en profondeur » de son parti. Le maire de Meaux a estimé que la ligne du parti ne peut plus être le même qu’en 2017 et 2022, « dans une logique d’opposition, en étant un peu plus modéré que les extrêmes ». « Il faut un projet totalement différent », a-t-il affirmé. Pour ce faire, une victoire aux élections législatives doit servir aux députés LR pour peser et ainsi établir un rapport de force avec Emmanuel Macron. 

👉 A quoi sert @lesRepublicains ?

🔴🗣️ « #LR a besoin de se rénover. Si on est dans une logique d’opposition à @EmmanuelMacron, on commet une erreur » : @jf_cope | @EliMartichoux. pic.twitter.com/B872nMNTKN

— LCI (@LCI) May 18, 2022

Face au départ de plusieurs « individualités » vers la majorité, Jean-François Copé s’est également opposé à la ligne officielle du parti consistant à exclure automatiquement les membres qui ont choisi de rejoindre Renaissance. 

« Comme si on voulait à nouveau anesthésier le débat »

Interrogé sur le nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, le maire LR de Meaux s’est étonné « de la lenteur » du début de mandat du chef de l’Etat. « Je pensais que tout était bien préparé », a-t-il raillé estimant que la formation du nouveau gouvernement a pris trop de temps. « Là, on ne voit rien du tout, comme si on voulait à nouveau anesthésier le débat », a-t-il ajouté. Une supposée lenteur qui ferait les affaires des « extrêmes ». « Ce n’est pas bon pour la France et c’est un boulevard pour l’extrême droite et surtout, pour l’extrême gauche avec un Jean-Luc Mélenchon qu’on entend matin et soir », a-t-il déclaré.

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France24 - World

Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

Issued on: 16/05/2022 - 19:16Modified: 16/05/2022 - 19:18

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron picked Labour Minister Elisabeth Borne as his new prime minister on Monday as he prepares for legislative elections in June — only the second time in 30 years that a woman has got the job.

Earlier in the day, Prime Minister Jean Castex handed in his resignation, paving the way for a cabinet overhaul after Macron's re-election in April.

Macron, who needs to show he has heard the frustrations of voters expressed by low turnout and big support for the far right and far left, has been looking for a premier with green and social policy credentials.

Such a profile could help counter the challenge mounted by hard-left veteran Jean-Luc Melenchon who achieved a strong third place in the presidential election, giving him the opportunity to rally a broad coalition of left-leaning parties in the June 12-19 parliamentary vote.

Borne, 61, will be the first woman named as prime minister since Edith Cresson briefly occupied the office during the presidency of Socialist leader Francois Mitterrand in the early 1990s.

"It was really time there was another woman (in that position) and I know Mrs Borne is a remarkable person with a lot of experience...I think it is a very good choice," Cresson told BFM television.

A soft-spoken career bureaucrat who served numerous Socialist Party ministers before joining Macron's government, Borne had a brief stint as environment minister in 2019 when she pushed through bicycle-friendly policies.

She then took charge of the Labour Ministry and oversaw negotiations with unions that resulted in a cut to unemployment benefits for some job seekers.

On her watch, unemployment fell to its lowest level in 15 years and youth unemployment to its lowest level in 40 years.

Borne's deep inside knowledge of the workings of the state will help Macron push through more difficult reforms. She will be tasked with staring down France's muscular unions to oversee his most contested election pledge: raising the retirement age.

"Mrs Borne is against raising minimum wages and for retiring at 65. Here we go for a new season of social mistreatment," Melenchon said on Twitter.

A discreet technocrat who has never run for public office, Borne burnished her credentials as a steely negotiator against the trade unions during Macron's first term.

As transport minister in 2017, she held out against weeks of strikes and demonstrations to end a generous pension and benefits system for SNCF railway workers.

"She is a real workaholic, someone who can push on until 3 in the morning and be back again at 7 a.m.," a former Borne staffer said.

(REUTERS)

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France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

Inauguration

Macron vows to build ‘stronger France’ during second term as president

Macron to be inaugurated for second term filled with challenges

Le Figaro

Faim de séries n°68 : Oussekine, le remarquable travail de mémoire et de miroir de Disney +

Constance Jamet

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Le combat de la famille de l'étudiant tué sous les coups des policiers, le bien mauvais signal envoyé par Netflix à la fiction française et une idylle amicale.

Chers abonnés,

Me revoilà pied à l'étrier pour marquer une semaine massive pour la fiction française. Le retour stratosphérique de HPI sur la Une montre que même sans confinement la comédie policière portée par la gouaille d'Audrey Fleurot cannibalise l'audience. Disney + livre avec Oussekine la production hexagonale issue des plateformes magistrale que l'on désespérait de voir depuis le lancement de Netflix dans l'hexagone au moment même où la firme de Ted Sarandos débranche sans égard Drôle, pourtant sa création «made in France» la plus aboutie.

Sorties et critiques de la semaine écoulée

Lundi 9 février

Parlement saison 2, France 5 et Francetvslash

The Responder, Canal +

Mercredi 11 mai

Oussekine , Disney +

How I Met Your Father, Disney +

42 jours d'obscurité, Netflix

Jeudi 12 mai

HPI saison 2 , TF1

Vendredi 13 mai

Essex Serpent Apple TV+

La Défense Lincoln, Netflix

Neumatt, Netflix

Samedi 14 mai

Bienvenue à Sanditon , Chérie 25

Oussekine, une tragédie française sur Disney +

Entrée à reculons dans la troisième création originale de Disney + car encore affligée de la bouillabaisse dramaturgique qu'Une affaire française avait faite de la mort de Grégory Vuillemin, je suis ressortie d'Oussekine profondément remuée. Et convaincue d'avoir vu une série qui restera sur le podium des meilleurs feuilletons tricolores de l'année. L'ensemble répond aux mêmes exigences que le beau et douloureux Laëtitia de Jean-Xavier de Lestrade. De ce point de vue, on ne peut que regretter qu'aucun diffuseur public ou hertzien n'ait eu la vision d'initier Oussekine. Ces quatre épisodes unissent dans un même élan l'universel, l'exactitude historique et un désir, comme En Thérapie , de sonder au plus près un traumatisme national dans un examen de conscience sans gant. La fiction dans ce qu'elle a de plus puissant et nécessaire.

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«C'est un chapitre que beaucoup n'ont pas envie d'évoquer. Parfois pour mieux comprendre la grande histoire, il faut être dans l'intime. Qu'est-ce que cela fait de perdre un fils, un frère ?», analyse Antoine Chevrollier, réalisateur et scénariste d'Oussekine. À mille lieues du sensationnalisme et du sordide - travers fréquents des séries inspirées de faits divers - le réalisateur de multiples volets du Bureau des légendes et de Baron noir livre pour Disney+ une reconstitution sobre et minutieuse de la mort de l'étudiant franco-algérien, en décembre 1986, sous les coups de policiers voltigeurs, alors que Charles Pasqua était ministre de l'intérieur. Et fait le récit du combat de sa famille brisée puis divisée pour obtenir justice. De la tentative futile des enfants Oussekine de préserver le plus possible leur mère adorée de l'effroi de la nouvelle de la mort de son benjamin aux pressions et aux intimidations, y compris physiques, subies pour ne pas porter l'affaire devant les tribunaux en passant par la mauvaise foi des autorités désireuses de présenter le jeune homme comme un terroriste.

Sur ce sujet sensible, Oussekine semble être touché par la grâce. D'abord en faisant découvrir un étudiant plein de vie, aussi joyeux et aérien que le dépeignait son entourage, même s'il était atteint d'insuffisance rénale. Un jeune homme passionné de jazz et de rock. Ses dernières heures émaillent les quatre épisodes mais la série montre aussi son enfance et son adolescence parmi les siens.

Aucune place à l'approximatif

Loin des maladresses d'Une affaire française qui mélodramatisait pour TF1 l'affaire Gregory, Chevrollier ne laisse aucune place à l'approximatif et à la licence artistique. Lui et son équipe de scénaristes se sont appuyés sur le dossier d'instruction, les articles de l'époque, ont interrogé des sources policières et la fratrie Oussekine. Jusqu'ici, ses frères et sœurs avaient refusé toutes les sollicitations. Mais le projet du réalisateur les a convaincus. «Pendant quatre mois, nous nous sommes retrouvés les dimanches de 14 à 18 heures autour de pâtes de fruits pour parler d'eux, de Malik, de leurs jeux d'enfants, explique le réalisateur. Peut-être, ont-ils été saisis par l'urgence d'un devoir de mémoire près de quatre décennies après les faits, empêcher à tout prix que Malik tombe dans l'oubli et s'offrir la possibilité de laver l'honneur de leur famille», spécule le créateur.

Modernité surprenante

À partir de cette histoire familiale, Oussekine raconte, selon Antoine Chevrollier, ce «virage, cette étape sociale mal négociée de notre histoire». En ayant recours à des flash-back sur la manifestation parisienne du FLN réprimée dans le sang d'octobre 1961 ou des images de la montée du Front national. Cette volonté didactique, à l'étroit dans ce format de quatre chapitres, constitue une des limites de cette série où l'on découvre des éléments peu connus de l'enquête comme la présence d'une bible sur le corps de Malik et son désir de se convertir.

«Le poète Souleymane Diamanka disait que la haine est un chagrin qui s'est infecté. Si on avait pansé les plaies de la famille Oussekine à travers un jugement équitable, les jeunes générations, notamment celles issues de l'immigration, se seraient senties écoutées et reconnues. À force de refouler ce passé, les choses ne changent pas tant que ça, ce sont les mêmes violences policières», estime Antoine Chevrollier. Celui qui cite comme influence Dans leur regard, série coup de poing d'Ava Duvernay, regrette que le PAF aborde aussi peu les questions d'intégration, les parcours de déracinement et bloque sur la guerre d'Algérie.

La distribution et la mise en scène sont à l'unisson de cette ambition narrative. Si le nom de Kad Merad dans le rôle de Georges Kiejman, d'Olivier Gourmet dans celui de Robert Pandraud et Hiam Abbass en matriarche dévastée attirent l'attention, les jeunes Sayyid El Alami et Mouna Soualem (Malik et Sarah Oussekine) forcent le respect dans cette série à la tension constante. Où le montage, formidable, joue habilement des cadres et des plans de coupes, avec par exemple cet ultime concert de Malik où les baguettes du batteur de jazz font écho aux matraques des voltigeurs et dictent le tempo de la poursuite. Antoine Chevrollier infuse une modernité surprenante à cette fiction qui refuse la tentation du sépia. Une modernité bienvenue, symbolique en tout cas, pour éviter que cette affaire ne quitte nos mémoires. Malik Oussekine restera d'ailleurs bien présent sur les écrans: Rachid Bouchareb dévoilera à Cannes Nos frangins, film consacré lui aussi à l'étudiant martyr.

La performance de la semaine : Martin Freeman et Audrey Fleurot

Pleins feux sur deux enquêteurs hors du commun et à l'opposé du spectre de la fiction. L'un polar noir jusqu'au bout de la nuit. L'autre une comédie policière à l'exubérance débridée.

The Responder , Canal +. Dans cet épatant et sombre polar qui renouvelle les règles du jeu, l'effacé et affable Martin Freeman de Sherlock et du Hobbit poursuit la mue entamée avec Breeders et campe un père de famille et quadra définitivement au bout du rouleau. Il se dévoile sous un jour nouveau, bien plus menaçant. Producteur de The Responder, le comédien britannique a accepté le script en un temps record de douze heures ! Le scénariste et ex-flic Tony Schumacher, qui s'inspire de son parcours à Liverpool, avait écrit le rôle de Chris avec Freeman en tête y trouvant la vulnérabilité, l'humanité et la capacité pour la rédemption souhaitées.

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L'ancien interprète du Dr Watson campe Chris Carson. Accusé de corruption, cet ancien inspecteur a été rétrogradé au rang de patrouilleur, répondant à la moindre sollicitation grésillante de sa radio. Acculé par les dettes contractées pour soigner sa mère atteinte d'un cancer, Chris a accepté les rotations de nuit. Il trafique avec les petits malfrats et dealers qu'il devrait interpeller. Cette corruption rampante le ronge. Hypersensible ressassant chaque décision, Chris n'est présent ni pour sa femme, ni pour sa fille qu'il côtoie en somnambule, ni pour sa thérapeute. Chris égrène les heures de veille, les cafés et les kilomètres sur l'asphalte avec une abnégation rageuse. Il constate les décès, essaie d'apaiser les tapages nocturnes et les «bad-trips» de ceux sous influence des paradis artificiels.

HPI , TF1. Audrey Fleurot retrouve le personnage de Morgane Alvaro, femme de ménage à haut potentiel intellectuel (HPI) devenue consultante pour la police. La comédienne se lâche toujours plus pour interpréter cette héroïne populaire. Une «version non domestiquée» d'elle-même comme elle le racontait à ma consœur Céline Fontana. Cette nouvelle saison pousse de plus en plus loin les curseurs. Morgane se lâche de plus en plus, fait son show à la Pretty Woman, et joue la carte du politiquement incorrect avec jubilation et des répliques qui font mouche.

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La fiction n'oublie pas la dimension sociale et la réalité des fins de mois difficiles. Se retrouvant sans toit à la suite d'un dégât des eaux et d'une phobie administrative l'ayant empêchée de souscrire une assurance, Morgane reste dans une position précaire et se voit contrainte de faire squatter sa tribu chez ses collègues. Audrey Fleurot se réapproprie l'esprit enfantin de son héroïne en un clin d'œil.

«Ce n'est pas de la fiction»: les annonces qui me font vibrer

L'annonce a fait l'effet d'un séisme dans le petit monde de la fiction française. Bien qu'ayant signé un contrat d'exclusivité avec Fanny Herrero, Netflix a décidé de ne pas donner de saison 2 à Drôle, la comédie sur le milieu du stand-up que la co-créatrice de Dix pour cent lui avait concocté.

Drôle avait pourtant fait l'unanimité des critiques, mais pour le géant américain, cela n'a pas suffi. «Nous n'avons pas satisfait les attentes d'audience de Netflix», a confié, dès le lendemain, Fanny Herrero dans les colonnes de Télérama . Sans pouvoir dévoiler le nombre d'abonnés qui avaient décidé de suivre les péripéties d'Appoline, Bling ou Nézir. La scénariste française se dit «déçue et triste» et considère que cette décision «soudaine», prise seulement 28 jours après le lancement de Drôle, lui laisse une sensation de «jambes coupées». Le monde très concurrentiel des séries aurait accéléré la décision. «Il nous aurait peut-être fallu plus de temps pour nous imposer», estime-t-elle.

Un coup dur pour les équipes de la série qui travaillaient déjà sur la deuxième saison et avaient écrit les «deux tiers des épisodes». Plus absurde encore, la plateforme de streaming les aurait même «validés avec beaucoup d'enthousiasme». Les dates de tournage avaient même été calées. D'après Le Parisien, les six épisodes de Drôle ont coûté en tout 7,5 millions d'euros. Se démarquant des productions du moment avec ses dialogues plein d'authenticité et ancrés dans la pop culture immédiate, Drôle séduisait par sa troupe de jeunes protagonistes, issus de tous les milieux. Sa mise en scène trop sage et parfois de carton-pâte aurait mérité une seconde saison pour corriger ces faiblesses.

Après l'annulation tout aussi soudaine de Marianne,qui marquait une incursion de Netflix dans l'horreur made in France et avait été vampirisée par sa production en un temps record et le revirement brutal de Révolution, réimaginée à mitan et à la va-vite comme une saga historique et non comme une œuvre de genre totalement assumée, l'arrêt de Drôle est un bien mauvais signal envoyé aux auteurs, bien inspirés de rester dans leurs bastions historiques de Canal +, OCS et Arte. Seul le clic paye : Netflix semble privilégier le quantitatif à la qualité. La liberté promise n'est qu'un mirage. La plateforme privilégie des succès d'audience à l'exigence artistique. D'une qualité bien plus potache - si ce n'est médiocre -, Marseille, Lupin, Family Business auront eu le droit à une longévité bien plus longue que Drôle. Décidément le Dark ou le The Crown français n'est pas prêt d'émerger ! À l'heure où Disney + impressionne avec Parallèles et Oussekine, Netflix entame, comme Amazon Prime Vidéo, un virage vers les comédies bien grasses et les fictions d'action et testostéronée qui n'a rien de réjouissant.

Il est encore temps de rattraper Platonique sur OCS

Imaginée par Camille Rosset (Irresponsable) et Elie Girard, cette jolie série flirte avec la comédie romantique pour mieux donner ses lettres de noblesse à l'amitié ! Yann et Elsa, respectivement interprétés par Maxence Tual et Camille Rutherford, quittent leur conjoint respectif pour s'installer ensemble. À 35 ans passés, les deux meilleurs potes deviennent colocs… Avec leur gamins qui débarquent une semaine sur deux. Entre célibat retrouvé et famille-amitié, Yann et Elsa pensent avoir trouvé l'équilibre parfait. Mais peut-on vraiment faire famille entre amis sans franchir la zone grise de l'amitié amoureuse ?

«Nous voulions ouvrir la porte de l'amitié hétérosexuelle aussi, d'en faire un sentiment avec un grand «A» et de l'explorer cette amitié, comme on ausculte le sentiment amoureux. Avec toutes les étapes que ça peut comporter, c’est-à-dire des disputes, des rencontres, les moments intenses et peut-être les glissements», me confiait le duo de scénaristes à CanneSéries, désireux de mieux faire connaître le concept de «bromance». Et de conclure : «Nous désirions interroger l'expression n'être «qu’amis», comme si c'était réducteur, comme si c'était moins bien qu'être en couple». Leur belle exaltation de l'amitié, de ses ambivalences et zones d'ombre s'accompagne d'une vision de la maternité et de la virilité rafraîchissantes qui sonnent juste. Ici, c'est la fêtarde et l'hédoniste Elsa la mauvaise mère fuyant les responsabilités et Yann, le papa poule, l'âme fleur bleue pas très à l'aise avec sa sexualité.

La citation

Si le suspect ressemblait plus à Maître Gims qu'à Julien Doré, il serait déjà en taule !

À lire ailleurs

Dans la galaxie toujours plus fournie des séries Disney + inspirées des superhéros Marvel, Moon Knight, écrin des talents d'Oscar Isaac qui se dédouble dans la peau du mercenaire Marc Spector et de l'employé de musée inoffensif Steven Grant, fait bande à part. Cette plongée dans la mythologie antique et les troubles mentaux est le premier feuilleton de la firme aux grandes oreilles complètement déconnecté du MCU et reposant sur les épaules d'un personnage inconnu au bataillon et jamais référencé. Un pari périlleux comme l'argumente à raison The Hollywood Reporter qui pointe du doigt un certain flottement narratif que j'ai également éprouvé.

Parlons-en !

Faites-moi part de vos remarques, de vos questions, de vos coups de cœur à faimdeserie@lefigaro.fr. Entre le retour du festival de Cannes qui va sans doute me faire délaisser le petit écran au profit du grand et une petite intervention orthopédique sur mes pieds, j'espère vous retrouver avant la fin du mois. De mon côté, je reprendrai mes esprits auprès de The Time Traveler's Wife sur OCS et du thriller hispanophone Now And Then sur Apple TV+. Et continuerai d'écouter en boucle Michelle & Michel le duo folk formé par les acteurs de Downton Abbey Michelle Dockery et Michael Fox, et Dance Fever, le dernier album de Florence + The Machine.

Après la critique de Jean-Michel Blanquer, Le Robert défend l'ajout du mot «iel» dans son dictionnaire

Après la protestation du ministre de l'Éducation nationale, Charles Bimbenet, patron des éditions Le Robert, défend l'ajout du pronom non genré. Et affirme qu'il ne s'agit pas d'un geste militant.

Journées du patrimoine 2021: la sélection du Figaro à Paris et en Ile-de-France

Chantier de Notre-Dame, archives de la police nationale, Ambassade des Pays-Bas, Hôtel de la Marine, Unesco... Dix lieux à ne pas manquer les 18 et 19 septembre.

«Une célébration» : Rockin'1000 se prépare à enflammer à nouveau le Stade de France

Le groupe aux 1088 musiciens, dirigé par le chef d'orchestre Alex Deschamps, jouera son premier concert depuis la pandémie, samedi 14 mai. Les rockeurs rendront hommage au batteur des Foo Fighters, Taylor Hawkins.

Regarder la vidéo
Valeurs Actuelles

[Vidéo] « Mme Borne, c’est M. Macron bis » : Marine Le Pen raille la nomination de la nouvelle Première ministre

La candidate du RN aux législatives a dénoncé la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, affirmant que la nouvelle locataire de Matignon « a un passé et un passif ».

La nomination d’Elisabeth Borne au poste de Premier ministre n’a pas été bien accueillie par Marine Le Pen. Au micro de France Inter, ce mercredi 18 mai, la patronne du Rassemblement national a estimé que « Madame Borne, c’est monsieur Macron bis, […] c’est le même profil, ce sont les mêmes idées, c’est la même vision froide, administrative, technocratique et en réalité les mêmes réalisations brutales. » La nouvelle locataire de Matignon a été choisie « pour mener cette brutalité sociale qui tient à cœur » à Emmanuel Macron, a-t-elle affirmé.

Elisabeth Borne « a un passé et un passif »

Interrogée sur le parcours politique d’Élisabeth Borne, Marine Le Pen a indiqué qu’elle « a un passé et un passif ». Les griefs que lui reproche la finaliste de l’élection présidentielle sont nombreux. « C’est elle qui a fermé Fessenheim, c’est elle qui a expulsé les soignants non vaccinés en supprimant leur salaire et en les laissant dans une situation de dénuement total. C’est elle qui a fait la réforme du chômage qui est une réforme profondément injuste », a-t-elle énuméré. Invitée à réagir à la nomination d’une femme à un poste majeur du gouvernement, Marine Le Pen a déclaré qu’elle se « féliciterait qu’une femme soit nommée au poste de Première ministre le jour où ça ne sera plus une information majeure ».

.@MLP_officiel : « Je me féliciterai qu’une femme soit nommée au poste de Première ministre le jour où ça ne sera plus une information. Ca ne cache pas la politique que monsieur Macron veut mettre en œuvre. Mme Borne, c’est M. Macron bis. » #le79Inter pic.twitter.com/Z6VodrmZ2n

— France Inter (@franceinter) May 18, 2022

L’annonce de la nomination d’Elisabeth Borne n’avait pas manqué de faire rapidement réagir l’opposition, Jean-Luc Mélenchon en tête. Celui qui se rêve lui-même à Matignon avait tancé une nomination qui « incarne la continuité de la politique du président de la République », désignant la nouvelle Première ministre comme « l’une des figures les plus dures de la maltraitance sociale macroniste ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Les subterfuges de la Russie pour commercer avec l’Inde en contournant les sanctions

ENQUÊTE - Paiements et livraisons entre entreprises russes et indiennes empruntent des voies tortueuses par crainte des représailles américaines.

New Delhi

Un jour de mai, un chef d’entreprise, quelque part en Inde, est contacté par un agent indien. L’homme, sorti de nulle part, dit offrir ses services pour que ce patron de PME puisse continuer à exporter vers la Russie. «Après l’invasion de l’Ukraine, j’ai décidé d’arrêter de vendre à mes clients qui font partie d’un conglomérat russe. J’ai des intérêts aux États-Unis et je ne veux pas risquer des poursuites là-bas», confie ce dirigeant qui souhaite garder l’anonymat pour ménager, malgré tout, ses liens avec ses interlocuteurs russes.

«Cet agent a été mandaté par mon client russe et il m’a proposé deux options pour contourner les sanctions occidentales, poursuit l’homme d’affaires. Plan A: il me dit qu’il peut acheter ma marchandise en roupies, payer en avance, et récupérer la cargaison à la sortie de l’usine. Comme il n’a pas les moyens d’avancer les fonds, le client russe effectuera un virement en roubles vers un compte de la banque russe Sberbank à New Delhi. Sberbank va ensuite convertir la somme en roupies et la virer sur le compte bancaire de cet agent qui pourra ainsi payer la commande. Ce dernier se charge aussi d’envoyer la marchandise vers le port de Nhava Sheva, près de Bombay. Là, un deuxième intermédiaire s’occupe de contacter la Mediterranean Shipping Company (MSC)», le grand armateur italo-suisse.

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L’agent ajoute que le navire de MSC fera route vers Istanbul où la cargaison sera transférée sur un navire russe. Contactée, MSC n’a fait aucun commentaire.

Le schéma en dit long sur les efforts de la Russie pour contourner les sanctions occidentales et éviter les pénuries. Ces dernières semaines, de nombreuses sociétés russes ont approché les autorités et les chambres de commerce indiennes pour importer quantité de biens: produits pharmaceutiques, thé, riz, café, pièces détachées pour l’industrie, matériaux de construction, etc. Certaines PME indiennes sautent sur l’occasion pour remporter des parts de marché. «Les livraisons ont repris et les Russes payent en euros», explique Ajay Sahai, directeur général de la Fédération indienne des organisations exportatrices. Problème: les sanctions compliquent les échanges. «La plupart des banques indiennes ne veulent plus échanger avec leurs homologues russes car elles sont présentes aux États-Unis. Elles n’ont pas envie d’être du mauvais côté de la barrière», complète Ajay Sahai.

Intermédiaire à Hongkong

C’est là que les intermédiaires comme celui qui a contacté le chef d’entreprise cité plus haut entrent en scène. Leur rôle: organiser le paiement des fournisseurs et le transport des marchandises sans enfreindre la loi indienne en dépit des sanctions occidentales. À ce titre, les banques domiciliées en Inde et en Russie jouent un rôle crucial. Outre Sberbank, Commercial Indo Bank LLC, une co-entreprise détenue par les banques publiques indiennes SBI et Canara Bank et qui possède une agence à Moscou, ouvre des comptes pour des sociétés russes souhaitant commercer avec l’Inde, d’après des informations de l’agence Reuters. «Beaucoup de transactions entre sociétés russes et indiennes sont réglées en euros. Mais pour la Russie, ce n’est pas une solution à long terme car tout dépend des réserves de change détenues par le système financier russe», pointe Ajay Sahai.

La Russie se repose aussi sur la Chine pour maintenir son commerce avec l’Inde. «L’homme qui m’a approché a proposé un plan B, poursuit le patron de PME. Il m’a expliqué que la commande pouvait être passée par une société basée à Hongkong qui paierait en euros sur notre compte en Inde et nous laisserait la responsabilité d’envoyer la marchandise sur le port de Nhava Sheva, où elle serait chargée sur un navire de son choix vers le port iranien de Chabahar. Là-bas, la cargaison serait acheminée par la route vers la mer Caspienne, dernière étape avant la Russie. Nous avons poliment refusé: nous ne savons pas d’où proviennent les fonds.» La Turquie et l’Iran ne sont pas les seuls à servir de voie de transit. «Certaines cargaisons passent par le port chinois de Qingdao, en mer Jaune», détaille Ajay Sahai.

Avec seulement 8 milliards de dollars de commerce bilatéral en 2021, l’Inde est longtemps restée un partenaire secondaire pour la Russie. Toutefois, New Delhi est très dépendant de l’industrie militaire russe pour ses achats d’armes et de munitions, ainsi que pour ses importations d’huiles alimentaires. Et le géant d’Asie du Sud est de plus en plus friand du pétrole russe.

Pétrole bradé

La baisse des livraisons vers l’Europe et leur arrêt vers les États-Unis poussent Moscou à brader ses prix, au grand bonheur du gouvernement indien qui peut freiner l’inflation sur les carburants. «Il n’y a pas de sanctions sur le pétrole russe», rappelle Homayoun Falakshahi, analyste chez Kpler. Il précise: «Trois entreprises indiennes s’approvisionnent en Russie: les compagnies nationales Indian Oil et Bharat Petroleum, ainsi que la société privée Reliance. Sans oublier Nayara Energy, une société indienne propriété de Rosneft (le géant russe public, NDLR). Et on sait qu’une cargaison a été vendue entre 60 et 70 dollars le baril, soit une réduction de 30 à 40 % par rapport au brent.» La transaction se fait en dollars via les banques indiennes et russes qui n’ont pas été exclues du système de messagerie interbancaire Swift. En mars et avril, la Russie a exporté vers l’Inde plus de 36 millions de barils selon Kpler. De quoi couvrir environ 12 % des besoins indiens sur deux mois, contre 2 % en moyenne l’an dernier.

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«Le pétrole est transporté par le client ou par des sociétés intermédiaires comme Vitol, Trafigura, Gunvor et le russe Lukoil qui ont l’habitude de louer des navires auprès d’armateurs grecs, coréens, panaméens…», poursuit Homayoun Falakshahi. Cependant, Vitol et Trafigura, acteurs mondiaux du trading pétrolier, ont indiqué qu’elles cesseraient leurs activités avec la Russie cette année, ce qui réduirait le nombre de navires affrétés vers l’Inde. La Russie pourrait alors suivre le modèle iranien en recourant à des traders iraniens, chinois et émiratis. Les navires éteindraient alors leurs transpondeurs en mer pour ne pas être repérés. Et Moscou continuerait à écouler son or noir vers l’Inde.

New Delhi refuse de sanctionner la Russie

Depuis le début de la guerre en Ukraine, New Delhi refuse d’appliquer des sanctions contre Moscou et appelle à un cessez-le-feu tout en veillant à ménager sa relation avec l’Occident. L’Inde n’applique que les sanctions de l’ONU et elle mène des discussions avec la Russie pour faciliter le commerce bilatéral. Un mécanisme de paiement en roubles et en roupies est à l’étude, qui verrait les importateurs russes payer leurs achats en roupies et les importateurs indiens régler en roubles. Ce système obligerait des banques indiennes à acheter des roubles pour leurs succursales en Russie, mais ce schéma n’a pas été mis en application.

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France24 - World

Hunger-striking baker Stéphane Ravacley’s latest campaign is to become French MP

Issued on: 13/05/2022 - 17:01

After working as a baker for decades, Stéphane Ravacley won fame in France for going on a hunger strike to stop the deportation of his Guinean apprentice – then for organising a humanitarian convoy for Ukraine. Now he hopes to enter politics in June’s parliamentary elections, running for his local constituency in eastern France.

French legislative elections © FRANCE 24

Ravacley has been living a double life for several weeks. He starts living the first one in the middle of the night when he puts on his baker’s outfit and gets cracking with the job he’s been doing for 35 years. Ravacley then starts living his second life in the late afternoon, when he starts campaigning in the 2nd constituency of his native area Doubs in eastern France.

“I sleep in the afternoon, then around 5pm I set off with my team for a meeting of some sort,” explained Ravacley, an independent candidate aligned with France’s Green Party in its new alliance with the Socialists, Communists and hard-left France Unbowed in the June 12 and 19 parliamentary elections.

Over the past few decades, nothing suggested that this farmer’s son from a small village in eastern France would enter politics.

But Ravacley was transformed by his fight to prevent the deportation of his young apprentice Laye Fodé Traoré, a Guinean orphan who had come to France illegally.

Despite his fragile health, Ravacley launched an 11-day hunger strike in January 2021 to fight for the regularisation of his protégé’s status. Ravacley lost eight kilos and felt quite unwell – but his campaign grabbed the attention of the media and won the sympathy of part of the French population.

“At the start, I thought the authorities would get in touch with me to sort the situation out,” he recounted. “But no – they waited 11 days. And it was this resounding silence from the government that really changed me. I wasn’t the same after that.”

‘Kafkaesque’

Traoré was eventually regularised on January 14. After that Ravacley launched Patrons Solidaires, a lobbying group for businesspeople whose employees are affected by the fact that unaccompanied children who come to France are threatened with deportation as soon as they turn 18.

At the impetus of Socialist Senator Jérôme Durain, Ravacley is working on a bill that would allow apprentices to stay in France for another year after their 18th birthday – a proposal the upper chamber rejected in October.

“If we want to make things happen, we’ve got to get involved in politics ourselves,” Ravacley said.

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If Ravacley is elected next month, his overriding priority will be to promote the integration of young illegal immigrants in France who want to work. “We protect them while they’re children, then we try and expel them once they are 18, although they’re working for companies that need labour – this happens a lot!” Ravacley said.

Earlier this year, Ravacley then captured public attention by sending a colossal amount of goods to help feed the Ukrainian population after Russia invaded on February 24.

“My other fight,” Ravaclay continued, “is practical and pragmatic environmentalism. I come from a farming background and I know the challenges it faces. I’m all for Europe – but at the same time we’ve got to protect our farmers.”

In addition to these policy goals, Ravacley wants to change the makeup of France’s National Assembly, which contains very few MPs from working-class backgrounds.

Ravacley is being trained as a politician by the Academy of Future Leaders, an organisation set up by NGO founder Alice Barbe to train a new generation of politicians. The baker thinks this is a great opportunity – saying he wants to “continue learning” throughout his life.

However, Ravacley will face a mighty challenge in trying to get a parliamentary seat. France’s legislative elections have repeatedly swept the (re)elected president’s supporters to a majority on the coattails of their Élysée Palace victory. Accordingly, analysts expect President Emmanuel Macron’s party to come out on top.

The Greens have allied with the Socialists, Communists and Jean-Luc Mélenchon’s extreme-left France Unbowed for the parliamentary election campaign. But the presidential election showed that France’s left-wing voting bloc is smaller than the centre-right vote concentrated behind Macron and the far-right voting bloc concentrated behind Marine Le Pen and her National Rally party.

Ravacley hopes to be elected as an independent MP sitting with the Greens, as the closest party to his politics.

He faces Éric Alauzet, the incumbent MP for Macron’s Renaissance party, who won big in the constituency in 2017. But the baker’s confidence is unfaltering: “I’m going to be elected,” he said.

This article was translated from the original in French.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls

Valeurs Actuelles

L’association pro-burkini Alliance citoyenne visée par une enquête du parquet de Grenoble

Le procureur de Grenoble a annoncé l’ouverture d’une enquête après le signalement de la préfecture de l’Isère sur l’existence possible de fichiers appartenant à l’association Alliance citoyenne, rapporte Le Figaro. L’enquête porte sur « des faits d’enregistrement ou conservation de données à caractère personnel sensibles sans le consentement de l’intéressé, délit puni par une peine de 5 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende », a indiqué Eric Vaillant.

Des fichiers ethniques et politiques

La préfecture de l’Isère avait appelé à l’ouverture d’une enquête après « des informations parues récemment dans plusieurs médias ». En effet, l’association Alliance Citoyenne aurait détenu et détiendrait encore un certain nombre de fichiers comportant des informations sur les origines ethniques, mais aussi sur les convictions politiques et religieuses des habitants de la ville de Grenoble, selon une enquête du Parisien.

L’association Alliance Citoyenne a organisé depuis 2019 plusieurs opérations coup de poing dans les piscines grenobloises pour défendre le port du burkini. Le conseil municipal de Grenoble a voté en faveur de son autorisation, lundi 16 mai, même si les discussions ont été extrêmement tendues. Gérald Darmanin a dénoncé une « inacceptable provocation communautaire » et a « donné instruction au préfet de déférer en ‘déféré laïcité’ la délibération permettant le port du ‘burkini’ et, le cas échéant, d’en demander le retrait. »

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Le Figaro

À Grenoble, du rififi avec le burkini

RÉCIT - L’autorisation du port du maillot de bain islamique soude l’opposition à Éric Piolle. La droite et le centre a déposé un recours en urgence devant le tribunal, et Gérald Darmanin a dénoncé une «inacceptable provocation communautaire».

À Grenoble

Au lendemain du vote autorisant le burkini dans les piscines municipales, la pression ne retombe pas à Grenoble. Après l’adoption, à une courte majorité, d’un nouveau règlement intérieur des piscines autorisant, à partir du 1er juin, le port du burkini et la baignade seins nus, l’opposition est en ordre de bataille pour tenter de contester la décision sur le terrain juridique.

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La veille, le vote de cette délibération, portée à l’ordre du jour du conseil municipal par Éric Piolle, maire EELV de la ville, s’était déroulé dans un climat tendu, sans public, mais en présence de nombreux journalistes. Alors qu’environ 300 manifestants s’étaient réunis devant la salle du conseil, pour s’opposer à l’autorisation du burkini, les passes d’armes se multipliaient, à l’intérieur, entre le maire et ses opposants. «Monsieur le maire, vous faites honte à la ville de Grenoble, vous faites honte aux musulmans», invectivait Émilie Chalas, conseillère municipale LREM et députée de l’Isère, évoquant «un jour historique, où vous nous demandez de voter un renoncement sur le droit des femmes». Le conseiller municipal UDI Nicolas Pinel s’adressait également frontalement à Éric Piolle: «Tu utilises une communauté religieuse qui n’a rien demandé, tu es le Zemmour de gauche, il va falloir l’assumer.»

La tension est montée d’un cran avec l’intervention d’Amel Zenati, conseillère municipale de la majorité, prenant la parole au nom des membres de l’équipe municipale, opposés au burkini: «Un désaccord traverse aujourd’hui l’arc humaniste (porté par Éric Piolle lors des élections municipales de 2020, NDLR). Nous ne sommes ni des islamophobes, ni des laïcards», a-t-elle appuyé, en dénonçant un burkini devenu «un instrument promu par celles et ceux qui détournent l’islam vers un cadre politique».

Menace de couper les subventions de la région

En miroir aux prises de parole d’une partie de la majorité, le vote a ainsi vu 13 des 45 élus de l’équipe municipale voter contre la délibération. Elisa Martin, première adjointe et figure de l’alliance avec La France insoumise, à la tête de laquelle Éric Piolle a été élu en 2014 et 2020, a également voté contre. C’est donc finalement avec un résultat serré de 29 voix pour, 27 voix contre et deux abstentions, que s’est clôturé le vote, à l’issue duquel le maire a salué «une victoire multiple, pour le droit des femmes et le respect de la laïcité». Un vote salué également par l’association Alliance citoyenne, à l’origine des actions de défense du burkini menées dans les piscines grenobloises en 2019 et qui a poussé le sujet dans le débat public: «C’est une bonne nouvelle, ça va permettre à des femmes d’accéder aux piscines pour s’y baigner ou y accompagner leurs enfants», explique un des responsables de l’association au Figaro.

Quelques minutes après le vote, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a déclaré «(cesser) immédiatement toute subvention à la mairie de Grenoble», conformément à ce qu’il avait annoncé il y a quelques jours, «Éric Piolle (actant) définitivement sa rupture avec la laïcité et les valeurs de la République». Pour la ville de Grenoble, 1,5 million d’euros seraient en jeu avec la suspension de ces aides versées par la région.

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Faisant pour la première fois front commun, les groupes d’opposition, de la droite d’Alain Carignon au Parti socialiste, ont quitté la salle à l’issue du vote, pour marquer leur désaccord. L’opposition rassemblant la droite et le centre a déposé mardi un recours en urgence devant le tribunal administratif de Grenoble. L’opposition socialiste réfléchit également à une action sur le terrain judiciaire. De son côté, le préfet de l’Isère pourrait saisir dans les prochains jours le tribunal administratif «par le biais d’un référé laïcité» comme annoncé dimanche, pour tenter de faire annuler une délibération qui «paraît contrevenir au principe de laïcité posé par la loi de 1905». Gérald Darmanin en a «donné l’instruction», dénonçant mardi «l’inacceptable provocation communautaire» d’Éric Piolle. de laïcité posé par la loi de 1905».

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Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne

Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

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France24 - World

Explainer: How do France's legislative elections work?

Issued on: 11/05/2022 - 10:14

Aude MAZOUE

Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

>> Explainer: What does a French president do?

During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

This article has been translated and adapted from the original in French.

French legislative elections © FRANCE 24

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France24 - Monde

Foot/Homophobie: Gueye sommé de s'expliquer par le conseil de l'éthique de la FFF

Publié le : 18/05/2022 - 14:28

Paris (AFP) – Le conseil national de l'éthique (CNE) de la Fédération française de football (FFF) a écrit au joueur du Paris SG Idrissa Gana Gueye pour lui demander d'expliquer s'il a oui ou non refusé de participer à une opération contre l'homophobie.

Le milieu du Sénégal doit "clarifier (sa) situation": soit dire que les "supputations" sont "infondées", soit "faire amende honorable" pour avoir refusé de porter le samedi 14 mai un maillot floqué des couleurs arc-en-ciel à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie, selon le courrier adressé au joueur, révélé par L'Équipe.

Sollicité par l'AFP, l'entourage d'Idrissa Gana Gueye a répondu qu'il réagirait prochainement. Il a reçu mardi le soutien du président du Sénégal, Macky Sall.

Lors de la 37e journée de Ligue 1, la Ligue de football professionnel (LFP) a organisé une opération intitulée "Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot" où les numéros des joueurs de L1 et L2 étaient floqués aux couleurs de l'arc-en-ciel, symbole des fiertés LGBT.

Gueye n'a pas joué, et n'était pas blessé, a précisé ce soir-là l'entraîneur du PSG, Mauricio Pochettino. Le Sénégalais n'avait pas non plus joué la saison passée à cette occasion, invoquant alors une gastro-entérite.

"Cette absence" samedi à Montpellier "est très largement interprétée comme un refus de participer à cette opération de sensibilisation et de lutte contre les discriminations", écrit le CNE, qui n'a pas de pouvoir disciplinaire.

"De deux choses l’une, soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs", poursuit le courrier signé Patrick Anton, président du CNE. "Soit ces rumeurs sont exactes. Dans ce cas, nous vous demandons de prendre conscience de la portée de votre geste et de la très grave erreur commise", est-il écrit.

Le CNE suggère par exemple à Gana Gueye d'"accompagner" sa réponse "d'une photo de vous portant le maillot en question".

"En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l'autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI+", poursuit le texte du CNE.

Le conseil de l'éthique conclut son message au champion d'Afrique en espérant "que ce courrier vous fera prendre conscience de la nécessité de clarifier votre situation ou de faire amende honorable, selon le cas".

© 2022 AFP

L'Humanité

Homophobie. « Il n’y a aucun coming out dans le football français ! »

Entretien

Alors que dans les pays du nord de l’Europe le sujet est abordé plus frontalement, la France botte en touche. Entretien avec Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge direct.

Éric Serres

Comme l’année dernière, le joueur du Paris Saint-Germain Idrissa Gueye n’a pas joué lors de la journée dédiée à la lutte contre l’homophobie. Cette défection soulève une nouvelle fois dans notre pays la question mal ou pas gérée de l’homophobie dans le football.

Que révèle, d’après vous, cette affaire Idrissa Gueye ?

Cela révèle un niveau important d’homophobie dans le football, qu’il soit professionnel ou amateur. Celle-ci explique qu’il n’y ait aucun coming out dans le football français, et pour cause. Zéro joueur gay dans le foot ? Statistiquement, c’est impossible ! Cela donne juste une idée de la chape de plomb qui règne dans ce sport. Quand on voit le déferlement de haine et d’homophobie sur les réseaux sociaux, et notamment de la part de jeunes qui soutiennent le joueur, cela nous inquiète. Il serait bien que les autorités politiques et sportives réagissent à hauteur du problème. On est arrivé à un point tel de crispation qu’il va falloir s’en emparer.

Ce problème récurrent dans le football français est-il en train de s’accentuer ?

En 2013, une enquête d’un universitaire français révélait que 41 % des joueurs professionnels et 50 % des jeunes en centre de formation avaient des opinions hostiles aux gays. En quoi cela aurait-il changé aujourd’hui ? Il y a trois ans, a été organisée par la Ligue une opération « brassard arc-en-ciel ». Sur les terrains, beaucoup de joueurs ont refusé de le porter. La réponse des instances a été qu’ils étaient de mauvaise qualité et ne tenaient pas. Dès cette époque, la LFP aurait dû inviter les joueurs à s’expliquer sur ce refus.

Pourtant, certains joueurs ont fait preuve de soutien à la communauté LGBT : Antoine Griezmann, Olivier Giroud…

Oui, il y a eu une couverture de Têtu avec Antoine Griezmann. C’est très bien. Mais voilà, Têtu est le média de la communauté LGBT. L’homophobie, tout comme le racisme ou les violences faites aux femmes, concerne tout le monde. Ce n’est pas le problème de ces seules communautés, mais de tous.

Que vous inspire le silence assourdissant des dirigeants du PSG et de la Ligue de football ?

Notre avocat a adressé un courrier à la direction du PSG pour demander qu’Idrissa Gueye soit entendu. Il est important qu’il s’explique, qu’un dialogue s’instaure. Pour l’instant, il n’a pas été trop bousculé par son employeur, même si celui-ci semble peu à peu se désolidariser du joueur. En dehors de ce silence des instances sportives, nous nous interrogeons aussi sur celui des politiques. Pas beaucoup de réactions à cette affaire en dehors de celle de Valérie Pécresse… (Un temps de réflexion.) Je ne sais pas si c’est le bon exemple et ce qui se cache derrière sa réaction.

Le Mondial qui va avoir lieu au Qatar pose aussi problème, quand on sait que certains hôtels refusent poliment de louer des chambres pour deux personnes du même sexe ?

Nous sommes dans une situation scandaleuse à tous les niveaux : droits humains, des travailleurs, mais aussi au niveau de l’écologie avec ces stades climatisés. Nous sommes face, encore une fois, à cette toute-puissance de l’argent dans le foot. Celle-ci éloigne des valeurs fondamentales du sport. Nous en avons discuté avec le ministère des Sports. S’il est difficile de dénoncer tout cela sur place, pourquoi ne pas le faire en France, lors des matchs et à travers des spots où l’on retrouverait des messages inclusifs pour tous ceux qui sont privés de droits au Qatar.

On voit que dans les pays nordiques ces sujets sont abordés beaucoup plus facilement. Derrière cette homophobie, n’y a-t-il pas aussi un problème culturel ?

C’est une évidence ! Aux Pays-Bas, la fédération de football possède son char pour la marche des fiertés. À l’opposé, en France, nous avons un président de la Fédération de football qui nous explique qu’il ne peut pas sanctionner ou arrêter les matchs lorsqu’il y a des chants utilisant des termes homophobes. Cela fait partie du folklore des tribunes, nous dit-on. Tout cela est pourtant inscrit et interdit par le règlement. Comment voulez-vous que dans ce climat un jeune footballeur gay qui a tout investi pour intégrer le haut niveau fasse son coming out ? C’est impossible.

footballhomophobie
Le Figaro

Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.

«On bandera quand on aura envie de bander», se réjouissait Gérard Depardieu, alias Jean-Claude, dans le film Les Valseuses en 1974. Une citation devenue mythique que tous les hommes ne peuvent pas lancer avec autant de légèreté. À partir de 60 ans, environ un homme sur cinq est atteint d'impuissance. Les médecins parlent désormais plutôt de «dysfonction érectile», un terme qui désigne l'incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou à maintenir une érection permettant un rapport sexuel satisfaisant. Malgré sa fréquence, ce phénomène reste assez tabou. D'où le fait que peu d'hommes connaissent les solutions qui sont à leur portée.

«Lorsque les problèmes d'érection sont présents depuis plus de trois mois, qu'ils ont une répercussion sur la vie intime ou qu'il y a des facteurs de risque connus comme l'âge, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, il faut consulter», annonce le Dr Ala Chebbi, chirurgien urologue et andrologue à l'hôpital Saint-Joseph (Paris). Avant toute chose, ce dernier commence toujours par préconiser de maigrir en cas de surpoids, de faire de l'activité physique et d'arrêter de fumer. Autant d'habitudes de vie qui ont un impact prouvé sur l'érection.

Plus rarement, les hommes jeunes et en bonne santé peuvent aussi être concernés. «Il peut y avoir des pannes qui surviennent en raison d'une anxiété de performance, dans le cadre d'une nouvelle relation par exemple», décrit le spécialiste. «Cela ne nécessite pas forcément de consultation. Mais si cela survient de façon chronique, cela peut valoir le coup d'apporter une petite aide médicamenteuse pour faire passer le cap.»

Mais dans la plupart des cas de dysfonction érectile (hommes âgés et/ou avec des problèmes de santé préexistant), il faut plus qu'une simple aide ponctuelle. Cinq solutions médicales s'offrent alors aux personnes désireuses de s'attaquer à ce problème.

Les comprimés par voie orale

C'est le traitement prescrit en premier lieu en cas de dysfonction érectile. Le plus célèbre de ces médicaments est bien sûr le Viagra. Mais la petite pilule bleue n'est désormais plus seule sur les étals des pharmacies. On y trouve aussi du Cialis, du Levitra et du Spedra. Tous sont disponibles uniquement sur ordonnance, mais ils ne sont pas pris en charge par l'Assurance maladie. Comme le Viagra, ces médicaments contiennent une molécule qui facilite l'érection. Plus précisément, «elle entraîne la relaxation des fibres musculaires des corps caverneux ce qui va favoriser le remplissage sanguin du pénis et va lui donner une rigidité», explique le Dr Chebbi.

Chacun de ces médicaments a un mode d'action qui lui est propre. «Certains agissent plus ou moins vite, plus ou moins longtemps», précise le Dr Damien Carnicelli, chirurgien urologue, andrologue et sexologue au CHU Lyon Sud. «Le Viagra met par exemple entre une demi-heure et une heure à agir et fait effet 3 heures en moyenne, tandis que le Cialis doit être pris 6 heures avant le rapport et son effet dure trois jours». Il est possible de prendre ces médicaments en continu (une prise quotidienne) ou de façon ponctuelle.

L'efficacité est bonne (65% à 85%), mais des effets indésirables peuvent se manifester. «Ce n'est pas systématique, cela concerne environ 10% des patients. Ils peuvent avoir des maux de tête, une sensation de chaleur au niveau du visage et des troubles gastriques», décrit le Dr Ala Chebbi.

Une crème à appliquer sur le pénis

Si les comprimés sont mal tolérés, le patient peut se tourner vers une crème à appliquer au niveau du méat urétral (le trou par lequel sort l'urine) : la crème Vitaros. «Il faut bien tenir le pénis à la verticale pendant une minute pour que le produit pénètre et diffuse dans les corps caverneux. Après 10 à 20 minutes, cela peut donner une érection», explique le Dr Chebbi. Le principe actif de ce médicament (la prostaglandine E1) va permettre la relaxation des muscles du pénis qui vont alors pouvoir se remplir de sang.

Cette crème, disponible uniquement sur ordonnance et remboursée par l'Assurance Maladie, n'est pas non plus complètement dénuée d'effets indésirables. «Il peut y avoir des douleurs au niveau de la zone d'application, des sensations de brûlures, et même parfois des brûlures vaginales chez la partenaire», souligne l'urologue.

Un produit à injecter dans la verge

La prostaglandine E1 n'est pas seulement disponible sous la forme de crème, elle peut aussi être directement injectée dans le pénis (Edex et Caverject). «Lorsque les autres traitements sont mal tolérés, qu'ils ne fonctionnent pas ou que le patient ne peut pas assumer le coût des comprimés, nous proposons les injections», indique le Dr Carnicelli. Aux côtés de son urologue, le patient apprend à réaliser seul la piqûre au bon endroit. Celle-ci n'est pas douloureuse car l'aiguille est très fine.

En revanche, le vrai risque de ce traitement est d'injecter une trop forte dose qui pourrait induire un priapisme. «C'est lorsque l'érection dure plus de trois heures. Le sang ne se renouvelle pas et cela abîme la verge», explique le Dr Carnicelli. Dans ce cas, pas d'autres choix que de se rendre aux urgences. Cela reste toutefois très rare (1% ou 2% des cas) car les patients doivent toujours commencer par une dose minimale qu'ils augmentent progressivement jusqu'à atteindre la dose optimale. «Dans 10% à 30% des cas, il y a quand même des douleurs directement liées à l'érection», note toutefois le Dr Chebbi.

Le vacuum, une pompe pour gonfler le pénis

Assez peu connue, cette solution séduira autant les professeurs de physique que les farouches opposants aux médicaments. Le vacuum est un dispositif médical qui permet d'obtenir une érection par une méthode 100% mécanique. «Il s'agit d'un cylindre à mettre autour du pénis. Le patient actionne le dispositif qui va aspirer l'air présent. Cela va créer un appel d'air qui va entraîner un afflux de sang dans le pénis. Le patient doit ensuite mettre un anneau à la base de son pénis pour empêcher que le sang ne s'en aille et pour maintenir ainsi l'érection», détaille le Dr Ala Chebbi. L'effet est immédiat. Petite précision : l'anneau ne doit pas être maintenu plus de 30 minutes.

Ce dispositif - qui peut être électrique ou manuel - est entièrement à la charge du patient. Il coûte entre 100 et 300 euros. D'après les essais cliniques, son efficacité tourne entre 40% et 80%. «L'avantage est qu'il n'y a pas besoin de prendre de médicament. Mais le côté très mécanique a tendance à rebuter les patients», constate le chirurgien urologue. Du côté des effets indésirables, environ 20% des utilisateurs ressentent des douleurs et/ou une sensation de froid dans le pénis.

Dernière option : la chirurgie

C'est la grande oubliée des solutions à la dysfonction érectile : la pose d'un implant pénien ! Avec seulement 700 opérations par an en France, cette opération chirurgicale rapide (1 journée d'hospitalisation) et prise en charge par l'Assurance maladie est encore assez mal connue des patients. Le principe est simple : remplacer les corps caverneux du pénis par une prothèse. Il en existe deux types : gonflable ou semi-rigide. «Les prothèses semi-rigides font que la verge est tout le temps en semi-érection, ce qui peut être visuellement problématique. Mais on le propose notamment aux patients qui, du fait de troubles neurologiques, ne peuvent pas utiliser de prothèse gonflable», explique le Dr Chebbi.

Les implants gonflables, plus répandus, sont composés de trois parties : des cylindres dans le pénis (à la place des corps caverneux), un réservoir d'eau à côté de la vessie ainsi qu'une pompe à côté des testicules. «Lorsque le patient veut avoir une érection, il lui suffit d'appuyer sur la pompe. L'eau qui est dans le réservoir va alors remplir les cylindres, ce qui va durcir la verge», détaille le médecin. «Pour dégonfler l'implant, il y a un petit bouton facilement accessible qui va permettre à l'eau de revenir dans le réservoir». Pratique. Évidemment, tout ce dispositif est invisible à l'œil nu.

«On peut être amené à proposer ça à des hommes qui ont eu une prostatectomie totale (retrait chirurgical de la prostate), à des patients diabétiques ou à des hommes qui ont eu un traumatisme au niveau du bassin», renseigne le Dr Carnicelli. «La satisfaction des patients est très grande, de l'ordre de 90%». Une fois mise en place, la prothèse a une durée de vie pouvant aller jusqu'à 10 ou 15 ans, en fonction de la fréquence d'utilisation.

«C'est malheureusement peu connu des médecins. Il y a cette idée selon laquelle le risque d'infection est élevé, mais ce n'est pas vrai. Cela fonctionne bien et il y a peu de complications», assure le Dr Chebbi. Gros avantage : plus besoin de prendre de médicament. «L'autre avantage est que l'érection est tout le temps possible quasiment en temps réel, et qu'il y a un maintien des sensations et de l'orgasme, ce qui n'est pas toujours le cas avec les autres solutions», souligne le Dr Carnicelli. Il y a toutefois un petit bémol. «Pour éviter les déceptions, il faut dire que l'implant pénien va donner une érection avec un gland mou, pas comme une érection naturelle. Il n'empêche que malgré cela, les patients sont globalement satisfaits», précise le Dr Chebbi.

De nouveaux traitements à l'étude

Quels seront les traitements de la dysfonction érectile dans les prochaines années ? Plusieurs alternatives ont émergé ces dernières années, mais aucune n'a encore fait ses preuves. «Il y a par exemple les ondes de choc. L'idée est d'envoyer des ondes au niveau du pénis pour induire une nouvelle vascularisation», explique le Dr Carnicelli. «Mais pour le moment, on ne peut pas dire que cela fonctionne. Des essais cliniques sont toujours en cours.»

Autre nouveauté, l'injection pénienne de plasma (la partie liquide du sang) riche en plaquettes dans le but d'améliorer la circulation sanguine dans le pénis. «Cela se fait fréquemment dans certaines cliniques. Mais là non plus, il n'y a aucune preuve scientifique», met en garde le médecin.

Plus récemment, un essai clinique visant à tester l'efficacité des injections de botox dans la verge vient de commencer. «L'idée est que le botox pourrait couper le signal nerveux qui inhibe l'érection. C'est assez prometteur», estime le Dr Carnicelli.

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L'Humanité

Lewandowski veut quitter le Bayern

Éric Serres

FOOTBALL L’attaquant polonais du Bayern Munich Robert Lewandowski, double meilleur joueur Fifa 2020 et 2021, a confirmé à l’issue de la dernière journée du championnat d’Allemagne son souhait de quitter le Bayern dès cet été. « J’ai informé Hasan Salihamidzic, directeur sportif du Bayern, que j’ai pris ma décision et que je ne prolongerai pas mon contrat avec le FC Bayern », a-t-il déclaré. Âgé de 33 ans, celui que l’on surnomme aussi Lewangoalski est sous contrat avec le club jusqu’au terme de la saison 2022-2023, ce qui signifie que le Bayern le laissera partir sans indemnité. Au Bayern depuis 2014, le Polonais a marqué 344 buts pour le Rekordmeister, toutes compétitions confondues. Il a notamment remporté la Ligue des champions 2020 et huit titres de champion d’Allemagne avec Munich. é. S.

footballbayern de munich
Le Figaro

CMA CGM sur le point d'entrer au capital d'Air France-KLM

Jean-Yves Guérin

Le groupe de transport franco-néerlandais et l'armateur marseillais vont avoir une offre conjointe dans le fret aérien. Et CMA CGM montera à 9% maximum du capital d'Air France-KLM.

Un invité surprise bientôt au capital d'Air France-KLM. Mardi avant l'ouverture de la Bourse, le transporteur aérien franco-néerlandais et l'armateur marseillais CMA CGM ont annoncé dans un communiqué commun avoir conclu un « partenariat stratégique majeur de long terme dans le fret aérien. » Avec cet accord, « CMA CGM deviendra un actionnaire de référence d'Air France KLM. »

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En clair, le troisième opérateur mondial de porte-conteneurs mondial pourra prendre jusqu'à 9% du groupe de transport aérien. Si les positions restaient en l'état, cela en ferait alors le quatrième actionnaire de l'opérateur franco-hollandais derrière l'État français (28,6%), la compagnie China Eastern airlines (9,6%), l'État néerlandais (9,3%). Mais devant la compagnie américaine Delta airlines (5,8%)

Mais attention, ce n'est pas fait. Cette prise de participation interviendra lors de l'augmentation de capital qu'Air France-KLM souhaite faire depuis plusieurs mois. Le groupe dirigé par Ben Smith répète à l'envi qu'il veut renforcer ses fonds propres de quatre milliards d'euros, notamment via une augmentation de capital.

Besoin de renforcer les fonds propres

Or, pour la réaliser, il a besoin de nouveaux actionnaires. Les États français et néerlandais ont indiqué qu'ils participeraient à l'opération. Mais, pour ce qui concerne la France qui s'est déjà renforcée dans le capital d'Air France-KLM l'année dernière à l'occasion d'une précédente augmentation de capital d'un milliard, pas question de devenir un actionnaire plus important : dépasser les 30% l'obligerait à lancer une OPA sur le groupe, ce qui n'est pas du tout dans les intentions du gouvernement.

Les compagnies China Eastern et Delta n'ont pas indiqué leurs intentions. Mais dans un contexte où la Chine a tendance à se recroqueviller sur elle-même pour lutter contre le Covid, on peut douter que China Eastern participe à l'opération.

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La volonté de CMA CGM de devenir actionnaire d'Air France-KLM constitue donc une excellente nouvelle pour le groupe de transport aérien. Car l'acteur franco-néerlandais a absolument besoin de renforcer ses fonds propres. Cette opération lui permettrait de solder rapidement son PGE (Prêt garanti par l'État) sur lequel il lui reste à rembourser 3,5 milliards sur quatre milliards.

Cette opération est essentielle : tant qu'il n'aura pas remboursé ce prêt, il ne pourra pas participer à la consolidation du secteur du transport aérien. Plus précisément, la Commission européenne interdit à une compagnie de prendre 10% du capital d'une autre compagnie tant qu'elle n'a pas remboursé 75% de son PGE.

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Fenêtre de tir en Bourse

Or, c'est aujourd'hui que des compagnies aériennes sont à vendre pour des prix très accessibles. Et Air France-KLM, handicapé par son PGE, ne peut pas actuellement participer à la compétition, contrairement à Lufthansa qui a remboursé ses prêts d'État à l'automne 2021. Cité dans le communiqué, le PDG de CMA CGM, Rodolphe Saadé, ne s'y est pas trompé : « À travers notre participation à son capital, Air France-KLM pourra compter sur nous pour l'accompagner dans ses développements futurs », affirme-t-il.

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Mais l'arrivée potentielle de CMA CGM ne va pas résoudre tous les problèmes. Pour réaliser son augmentation de capital, Air France-KLM a besoin de trouver la bonne fenêtre en Bourse. Deux fois déjà, le groupe a été à deux doigts de lancer son opération et a dû renoncer au dernier moment : fin novembre quand Omicron a semé la panique et en février lors du déclenchement de la guerre en Ukraine.

Pour éviter aux actionnaires actuels d'être trop dilués, il faudrait que l'action Air France-KLM soit aux alentours de 4,50 euros. Or elle ne valait que 3,96 euros aujourd'hui avant l'ouverture de la Bourse. Il faudra donc un peu patienter.

Acteur majeur du fret aérien

Au-delà de cette dimension financière, ce partenariat comporte un volet opérationnel majeur sur le fret. « Air France-KLM et CMA CGM exploiteront ensemble et en exclusivité la totalité de la capacité des appareils tout cargo de leurs compagnies respectives, soit 10 appareils tout cargo en activité, et 12 autres en commande chez les deux groupes », affirment les deux géants dans leur communiqué conjoint. À cela, il faut ajouter la commercialisation des soutes des 160 avions d'Air France-KLM. Avec ce partenariat signé pour au moins dix ans, les deux acteurs deviendront ensemble un acteur de premier plan du fret aérien devenu une activité très rentable et en pleine croissance depuis le début de la pandémie. Ben Smith, directeur général d'Air France-KLM, ne s'y trompe pas : « Il s'agit d'une étape clé qui permettra de renforcer et de développer de manière significative la position du Groupe dans le secteur du fret aérien », souligne-t-il.

Ce mouvement confirme les ambitions de CMA CGM. Profitant de bénéfices stratosphériques réalisés depuis 18 mois, l'armateur n'a cessé de se renforcer pour devenir un acteur global du transport international de marchandises. Il a notamment racheté pour près de deux milliards d'euros un terminal du port de Los Angeles et a pris 51% du capital de Colis Privé, le spécialiste français des livraisons e-commerce aux particuliers.

En s'alliant avec Air France-KLM dans le fret aérien, il fait un nouveau pas en avant et devient un vrai concurrent du leader mondial des porte-conteneurs, Maersk, qui lui aussi se diversifie tous azimuts.

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Renault cède AvtoVAZ pour un rouble et sort de Russie

Le groupe vend ses 68 % du fabricant de Lada à un institut public russe. Il aura la possibilité de les racheter, au même prix, pendant six ans.

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Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

France24 - Monde

Elisabeth Borne, deux années remarquées aux Transports

Publié le : 18/05/2022 - 14:22Modifié le : 18/05/2022 - 14:21

Paris (AFP) – Ministre des Transports pendant deux ans, la nouvelle cheffe du gouvernement Elisabeth Borne a impressionné ses interlocuteurs par son sérieux et sa connaissance des dossiers, quand bien même sa réforme ferroviaire reste critiquée.

A l'époque PDG de la RATP et marquée à gauche, Mme Borne a rejoint l'équipe d'Emmanuel Macron en mai 2017 au ministère des Transports. Elle y restera jusqu'en juillet 2019 et continuera à s'intéresser au secteur après sa promotion à la Transition écologique --la tutelle des Transports--, jusqu'à son arrivée au ministère du Travail en juillet 2020.

Son principal fait d'armes est l'adoption de la réforme ferroviaire en 2018, avec la transformation de la SNCF en une société anonyme à capitaux publics, la préparation de l'arrivée de la concurrence et la fin de l'embauche au statut de cheminot.

"C'est une techno, elle a une parfaite connaissance de dossiers, on a été agréablement surpris par sa connaissance des sujets ferroviaires", commente Fabien Dumas, secrétaire fédéral Sud-Rail.

Le syndicaliste se rappelle ses rencontres au ministère. "Elle était là en personne. On s'est dit +voilà quelqu'un qui est à l'écoute!+ Mais le dialogue social façon Borne, c'est +je vous reçois, je vous écoute mais je m'en fous+", dit-il.

Les syndicalistes auxquels a parlé l'AFP lui reprochent tous cette absence de négociation, au profit d'une "concertation" qui ne leur a pas permis de l'arrêter. Et Mme Borne est allé crânement au conflit, faisant passer son texte malgré trois mois de grève.

La réforme elle-même est régulièrement critiquée. Récemment encore par le président de l'Autorité de régulation des transports (ART) Bernard Roman, l'ancien PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet, ou un rapport sénatorial, qui estiment en particulier que le gestionnaire public des voies ferrées, devenu filiale de la SNCF, devrait être vraiment indépendant de la compagnie de chemins de fer.

"Populations oubliées"

Autre grande réalisation d'Elisabeth Borne aux Transports: la Loi d'orientation des mobilités (LOM), une sorte de "boîte à outils" essentiellement destinée aux collectivités locales, qui comprend notamment la création des zones à faibles émission (ZFE), l'ouverture des données, des moyens permettant le développement des nouvelles mobilités, etc.

"La LOM comprend aussi un volet institutionnel important, avec la réforme des compétences des collectivités" en matière de transports, rappelle un ancien collaborateur. "C'était un gros morceau, et (Mme Borne) a beaucoup négocié avec les élus."

Avec de fait un goût d'inachevé dans le petit monde des transports publics, puisque la ministre avait signalé en 2017 le problème des "populations oubliées de la mobilité", dépendantes de leurs voitures dans les zones périubaines et rurales. Celles qui ont plus tard fourni des bataillons de "gilets jaunes". Or, rien n'a été fait, ou presque, pour elles.

"Elle a fait le maximum avec la LOM, mais il n'y a pas eu le pognon qui va avec", regrette un responsable régional, se demandant ce qu'elle pourrait bien faire maintenant qu'elle sera à la tête du gouvernement, avec autorité sur Bercy.

Autre regret: Elisabeth Borne voulait une véritable programmation des infrastructures, financement à la clef. Une liste de projets a bien été annexée à la LOM, mais la priorité donnée à la rénovation de l'existant et aux déplacements du quotidien a été malmenée par l'annonce de la construction de nouvelles lignes à grande vitesse et la relance de projets routiers à la fin du premier mandat d'Emmanuel Macron.

Côté routes, d'ailleurs, elle a calmé les appétits des sociétés autoroutières qui proposaient des investissements en échange d'un allongement de leurs concessions.

On peut citer, parmi les autres réalisations de Mme Borne, le "plan vélo", l'annonce de la sortie du thermique pour les automobiles en 2040, l'adoption d'un calendrier plus réaliste pour le CDG Express et le métro du Grand Paris, des avancées sur les conditions de travail des routiers en Europe, une écotaxe sur les billets d'avion, l'arrêt du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes ou l'abandon de l'autoroute A45 entre Lyon et Saint-Etienne.

Ses velléités de faire payer les camions pour financer les routes nationales qu'ils utilisent et abîment ne se sont pas concrétisées.

© 2022 AFP

New York Times - World

With Gas Pumps All but Dry, Sri Lanka Faces Its ‘Most Difficult Time’

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The island nation’s new prime minister revealed that the country’s economic disaster was even worse than imagined.

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By Mujib Mashal

COLOMBO, Sri Lanka — When he was turned away from a gas station in Sri Lanka’s capital on Monday after waiting in line for six hours, Ravi Chandra, a tour manager, decided to return before dawn the next day to see if his luck would improve.

Tuesday was no better: Five hours in, the pump was still covered with “No Petrol” signs and sealed in yellow crime-scene tape. “They say they are out of petrol, and they don’t know when they will get more,” he said.

A day after Sri Lanka’s new prime minister warned that his first peek into the government’s books had revealed an economic crisis even worse than imagined, the island nation found itself all but out of fuel, with life growing increasingly miserable for its 22 million residents.

Ranil Wickremesinghe, who took on the role last week as widespread protests forced his predecessor into hiding on a military base, said on national television on Monday that the government could not find even $5 million to import gasoline. With no money to pay them, fuel ships remained anchored offshore in Sri Lankan waters, their cargos out of reach.

“The next couple of months will be the most difficult ones of our lives,” Mr. Wickremesinghe said in his address to the nation.

Despite years of warnings that the ruling Rajapaksa family was mismanaging the country, the dizzying pace of Sri Lanka’s economic collapse in the past few months has brought economic desperation that many describe as even worse and more widespread than during the nation’s three-decade-long civil war that ended in 2009.

The country had kept borrowing beyond its means to feed the needs of a bloated system, a large military, and the vanities of a leadership that took on huge postwar construction projects with questionable economic logic. When pandemic restrictions dried up the flow of tourism dollars and the debt piled up to unsustainable levels, the leaders showed little urgency in finding solutions or seeking help.

Now, a large part of the population is struggling to scratch together three meals a day, and cooking gas has been out for weeks. Hospitals are short on lifesaving medicines because pharmaceutical companies have not been paid for months.

Weeks of protests have rid the government of all the Rajapaksas except the president, Gotabaya. His brother Mahinda Rajapaksa, the prime minister, departed last week after inciting his supporters to attack peaceful protesters, unleashing a wave of violence and anarchy. Mahinda Rajapaksa, along with other family members who served in senior government positions, were flown to the safety of a naval base.

Mr. Wickremesinghe, 73, who became prime minister for the sixth time, said he had begun trying to gather information on the state of the economy. The country will bring in far less in revenue than had been predicted by the previous government, he said, ballooning the budget deficit. He said he would be forced to print more money to pay government salaries, which will only further depreciate a currency that has fallen by about 40 percent against the dollar over the past couple of months.

The most damning figure in his speech on Monday was the clear admission on the fall in foreign reserves, which he said had stood at $7.5 billion when the Rajapaksas returned to power in 2019 after a five-year gap and had since fallen to almost nothing.

Mr. Wickremesinghe said he was seeking urgent aid from allied countries. The government is also working with the International Monetary Fund to secure assistance and restructure its foreign debt, which last month it had declared it would be unable to pay. But Sri Lanka’s political crisis has undermined the I.M.F. negotiations, and officials and diplomats say any tangible help could be months away.

The revelations of the economy’s dire state came on the second day of the Buddhist Vesak festival. In better times, families would light lanterns and gather in parks and public places for festivities. Neighborhoods would be peppered with Dansal stalls — offerings of food, drinks and sweets to anyone who came by.

On the first day of the festival, protesters who have been camped outside the presidential secretariat for weeks marched by the thousands in Colombo, circling the barricaded residence of the new prime minister and continuing their call for the president’s resignation.

“Usually, the country would shut down to celebrate,” said Manisha Balraj, a lawyer who had joined the protest. “But obviously, because of the fuel shortage, the economic crisis, we can’t.”

Among the protesters was Piyal Dissanayake, 54, who had taken a bus in the morning with his family from the town of Mawanella, about 70 miles from Colombo. A Sri Lankan flag neatly folded over his arm, he marched with his wife and two children. He had cut his staff of seven at his small restaurant down to three, and the establishment remained shut most days.

The family planned to take a bus home in the evening but was nervous that finding one might prove hard because of the fuel shortage.

“This is the most difficult time in my lifetime,” Mr. Dissanayake said. “Even during the war, it wasn’t this difficult,” he added.

Outside a government-subsidized milk dispensary behind the U.S. Embassy in Colombo on Tuesday, Saminda Manimperi stood in line in the shade of a wall for three hours before it opened. A cashier at a coal plant, he was there for the five packets of 400-gram powdered milk he gets twice a week for himself and his mother.

He said his salary had already been shaved by about 30 percent since the crisis began, even as food prices have shot up. To be able to get milk at a discount, he would have to miss work.

“I was marked absent, so that’s 2,000 rupees cut,” he said, from a salary that is down to 35,000 rupees a month, or about $100.

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BBC

SANS TITRE

Sarah Rainsford

Reporting from Kyiv

This is a tiny courtroom for a highly significant moment: the first trial of a Russian soldier for an alleged war crime.

Vadim Shishimarin, who is a very young looking 21-year-old, was brought into the room in handcuffs by heavily armed guards.

He looks nervous, often keeps his headed bowed and listens intently to his translator through the glass.

Just a couple of metres from him, the widow of the man killed is sitting. As the accused soldier entered court, she wiped tears from her eyes, then sat with hands clasped as the prosecutor set out his case, describing the moment Kateryna’s husband was shot in the head.

And for the first time, she heard the Russian soldier admit to the murder. Do you accept your guilt, the judge asked. Yes, Shishimarin replied. Totally? Yes, he replied quietly in his grey metal and glass cage.

The trial has been adjourned until tomorrow so that a bigger courtroom can be found.

Earlier we reported that Russia is expelling 35 French diplomats. Now the country's foreign ministry has said it's also kicking out 24 Italian and 27 Spanish embassy workers.

The expulsions are the latest in a series of tit-for-tat moves, after European governments sent home more than 300 Russians last month.

Among them were 25 expelled from Spain, 30 from Italy and 35 from France.

Italian Prime Minister Mario Draghi described Russia's latest move as a "hostile act".

"This absolutely must not lead to an interruption of diplomatic channels because it is through those channels that, if we succeed, peace will be achieved," Draghi said.

Thank you for following our live coverage of the war in Ukraine,

Here's a quick round-up of what's happening to get you up to date this lunchtime:

A Russian soldier on trial for war crimes in Ukraine has pleaded guilty to killing an unarmed civilian.

Vadim Shishimarin is accused of gunning down an unarmed 62-year-old civilian in the days after the invasion began and faces life in prison.

Prosecutors say more trials could be forthcoming, after identifying thousands of potential crimes committed by Russian forces. Moscow has denied its troops have targeted civilians.

Alexander Schlichter

BBC World Service

Belarussian leader Aleksander Lukashenko has signed a bill broadening the scope of the death penalty to include attempted acts of terrorism.

When Vladimir Putin launched his Ukraine invasion, Belarus was a critical element, providing a springboard for a lightning assault on the capital Kyiv.

But one thing he didn't count on was rail sabotage. From the word go, a clandestine network of railway workers, hackers and dissident security forces went into action to disrupt railway links, wreaking havoc on Russian supply lines.

Many Russian troops were left stranded on the front lines without food, fuel and ammunition. Now, alleged saboteurs in Belarus could face the firing squad, while the same law will apply to activists who organised the anti-Lukashenko protests a couple of years ago.

We're turning now to Finland and Sweden's applications for Nato membership - and Turkey's objections to them joining the alliance.

President Erdogan said this morning that he expects Nato allies to understand Turkey's sensitivities about security.

In a speech to lawmakers from his ruling party, he also repeated his view that Swedish and Finnish delegations should not bother coming to Turkey to discuss the issues.

And he said Sweden should not expect Turkey to approve its Nato membership bid without returning "terrorists".

Turkey accuses the two Nordic nations of harbouring members of the Kurdistan Workers' Party (PKK), a group it views as a terrorist organisation, and followers of Fethullah Gulen, who Ankara accuses of orchestrating a 2016 coup attempt.

According to the official Turkish news agency, both Finland and Sweden have rejected dozens of requests to extradite Kurdish militants who Turkey describes as terrorists.

Without the support of all Nato members, Sweden and Finland cannot join the military alliance, although US President Joe Biden said yesterday he was confident consensus could be reached.

Russian forces have killed more than 270 "nationalists" and destroyed more Ukrainian military assets, including a battery of US-made M777 howitzers, the Defence Ministry in Moscow says in the latest update seen by BBC Monitoring.

While the BBC is unable to independently verify these claims, ministry spokesman Igor Konashenkov says high-precision air-launched missiles have hit two command posts, including a territorial defence headquarters near Soledar in what Russia recognises as the Donetsk People's Republic.

Russia also says it hit 31 areas where Ukrainian military equipment and troops are stationed, including places where "foreign mercenaries from European countries" are based.

"As a result of air strikes, more than 270 nationalists were killed and 54 pieces of military equipment were disabled," Konashenkov says.

"Missile troops and artillery hit 76 command posts, 421 areas of concentration of manpower and military equipment, as well as 147 artillery and mortar units in firing positions."

He says in total, since the beginning of the "special military operation", the following have been destroyed:

The Office of the UN High Commissioner for Human Rights (OHCHR) says 3,752 civilians have been killed in Ukraine since Russia invaded on 24 February.

A further 4,062 are known to have been injured, it says.

Most of the recorded civilian casualties were caused by shelling, missile and air strikes, it added.

The OHCHR says that it believes that the true figures for civilian deaths in the conflict are considerably higher.

Russia's Foreign Ministry has said it's kicking out 34 French diplomats in a tit-for-tat move. It's giving them two weeks to leave the country.

In April, France expelled 35 Russians with diplomatic status – it was part of a wave of expulsions from European capitals that saw more than 300 Russians being sent home

Later that month, France's foreign ministry declared six Russian agents posing as diplomats as "persona non grata" – which usually means their diplomatic status is revoked.

This was after French intelligence services conduced the Russians were working against French national interests.

UK Prime Minister Boris Johnson has welcomed Finland and Sweden officially applying to join the Western military alliance as a "historic day".

Johnson tweeted: "This is an historic day for our alliance and the world. Not long ago nobody would have predicted this step, but (Vladimir) Putin's appalling ambitions have transformed the geopolitical contours of our continent.

"I look forward to welcoming Finland & Sweden into the Nato family very soon."

The decision by the two Nordic counties was prompted by Russia's invasion of Ukraine. It's been welcomed by most of the 30 existing Nato nations, but Turkey is currently opposing their applications.

The UK agreed mutual security deals with Finland and Sweden last week.

Russia has accused Ukraine's President Volodymyr Zelensky of "lies and propaganda" over a statement describing the handover of fighters defending Mariupol to Russian forces as a "rescue" initiated by the Ukrainian side.

Moscow says nearly 1,000 fighters trapped in Mariupol's Azovstal steelworks have been evacuated to areas held by Russian-backed rebels.

Foreign ministry spokeswoman Maria Zakharova tells Sputnik Radio, a Russian state-operated station, that Zelensky's statement is "a masterpiece that has come from the pen of those who create in the Kvartal 95 Studio" - a reference to a TV production company created by Zelensky before he become head of state.

"I'm left with the impression that they are writing a new series or a text for their next corporate event," she adds, claiming Russia is behind the plan to evacuate the Ukrainian fighters from the steelworks.

Zakharova says for the Ukrainian authorities to claim it's been a humanitarian operation organised by Kyiv "demonstrates their lies and propaganda based on the lies that they have been using all this time". She also claims Ukraine has "learned to lie" from "American and Nato specialists".

BBC Monitoring

The world through its media

As many as 28,300 Russian troops have been killed in Ukraine since the beginning of the full-scale invasion, the General Staff of the Armed Forces of Ukraine says on Facebook.

It adds that over the past day Russia has lost some 400 servicemen.

The General Staff says in its daily update that Russia has also lost approximately:

A court will decide the fate of the Ukrainian fighters who have surrendered at the Azovstal steel plant in Mariupol, a separatist leader in eastern Ukraine says.

According to Russian news agency Tass, Donetsk separatist leader Denis Pushilin says "if the opponent has laid down his arms, the court decides the future fate".

He says any Ukrainians who are found to be "neo-Nazi war criminals" should face an international tribunal.

Pushilin says the top commanders at the steelworks are still inside the plant and have yet to surrender, Reuters reports, citing local media.

The first war crimes trial of a Russian soldier following Moscow's invasion is due to begin in Kyiv today.

21-year-old soldier Vadim Shishimarin is accused of killing an unarmed civilian in the days after the invasion began. He faces life in prison if convicted.

Ukraine says it has identified thousands of potential war crimes committed by Russia, while Moscow has repeatedly denied targeting civilians.

Prosecutors say Shishimarin was driving in a stolen vehicle with other soldiers in the north-eastern Sumy region when they encountered a 62-year-old cyclist using a phone.

They allege that Shishimarin was ordered to shoot the civilian to stop them from telling Ukrainian defenders about their location.

"By this first trial, we are sending a clear signal that every perpetrator, every person who ordered or assisted in the commission of crimes in Ukraine shall not avoid responsibility," prosecutor general Iryna Venediktova said.

US Pentagon spokesman John Kirby has praised the Ukrainian fighters who were holed up in the Mariupol steelworks defending the city.

As we've been reporting, hundreds of the fighters left the site in two convoys on Monday and Tuesday.

They had held on since advancing Russian troops encircled Mariupol in early March, tying up Moscow's forces in the area and denying them a clear victory in the southern port city.

Soldiers that continued to resist there did so bravely and skilfully and it's quite admirable to think how long they were able to hold out and President Zelensky referred to them as heroes - I think we would all agree with that."

Steve Rosenberg

BBC Russia editor

President Putin has presented what he calls his "special military operation" as an attempt to de-Nazify Ukraine - that's been one of the many excuses the Russian authorities have come up with to try to justify the decision to invade Ukraine.

Russian officials have claimed, without any evidence, that Ukraine has been overrun by neo-Nazis, fascists, ultra-nationalists.

Mariupol was the spiritual home of the Azov regiment, which back in 2014 did include some far-right volunteers but has since been integrated into the Ukrainian National Guard - and Kyiv insists the regiment now has nothing to do with politics.

Taking Azov fighters prisoner and potentially putting them on trial allows Vladimir Putin to claim to his people that de-Nazification is happening.

Last week one of Russia's most popular newspapers, a fiercely pro-Kremlin one, suggested that the most likely scenario now in Ukraine was what it described as a limited Russian victory. By that it meant Russia taking control of the Luhansk and Donetsk regions in their entirety plus the land corridor to Crimea - but it also mentioned seizing other Ukrainian cities like Odesa and Dnipro. That is still some way off, I have to say.

For Russia military progress has been slow and the Russians are beginning to admit this. A couple of days ago I was astonished to hear, live on Russian state television, a retired colonel painting a very sombre, very realistic picture of how things are looking for Russia in Ukraine.

I wonder whether that is a sign that the authorities here are preparing viewers for bad news about how things have gone, or at least giving themselves the option of saying that at some point in the future.

Nearly 1,000 Ukrainian fighters holed up in Mariupol's Azovstal steelworks have now surrendered, according to Russia's defence ministry.

It says 694 fighters from the Ukrainian military and Azov battalion have surrendered over the past 24 hours.

The ministry says the total who have now surrendered is 959 (this includes the 265 it said left in the first evacuations on Monday).

Those leaving the steelworks are being taken to Russian-controlled territory.

Ukrainian authorities have not given an update on how many fighters have left Azovstal today.

Lyse Doucet

Reporting from Kyiv

I think there was a sharp intake of breath right across this country when the news was announced that some of the last soldiers bunkered in the Azovstal steelworks were not just leaving but leaving to territory occupied by Russia.

It was an impossible choice - if they stayed in the steelworks they would face a certain death, but what they face now is, at best, a very, very uncertain fate.

President Zelensky for weeks and weeks had been telling the fighters "please give up if you feel you must, please don't feel you must give your lives in this fight".

Again and again the fighters of the Azov battalion said "no, we must continue to fight".

Last night President Zelensky said this mission to evacuate the remaining soldiers - and to take care of the ones who have already left - involved, in his words, the most influential international mediators. Because the only thing which has reassured many here, and most of all the families of the fighters, is that there is international involvement, that behind the scenes there is the Red Cross and the United Nations, and they are hoping against hope this can help to persuade Russia.

Mariupol is a strategic prize for the Russians but members of the Azov battalion, a group which has origins in the far right, are a prize for President Putin, who it is feared may parade them to say "see, I told you there were Nazis in Ukraine".

Hugo Bachega

Reporting from Dnipro

What will happen to the hundreds of Ukrainian soldiers who have surrendered from the besieged steelworks in Mariupol and are now in Russian hands is still unclear. And that’s why their relatives are concerned.

No details of the deal negotiated between Ukraine and Russia, which put an end to the bloodiest fight in this war, have been made public. For weeks, hundreds of fighters holed up in the Azovstal’s underground tunnels and shelters put up incredible resistance, and were seen as heroes for many in this country.

They vowed to fight until the end. But, late on Monday, they were ordered to surrender.

Ukrainian authorities say the fighters could be swapped for Russian prisoners. The Russians, however, have not confirmed this. In fact, just hours after the first group left the plant, Russian officials suggested some could be questioned as war criminals, while high-profile politicians voiced strong opposition to any exchange.

They have seized on the fact that many of the fighters belong to the Azov regiment, which was set up as a far-right volunteer militia in 2014. Its members deny being neo-Nazi, and Ukraine says the regiment has been reformed and integrated into the National Guard.

President Vladimir Putin of Russia says his “special military operation” in Ukraine is an effort to “de-Nazify” the country. Any deal to exchange Azov fighters could backfire domestically.

Anna, whose brother was inside the plant, told me on Tuesday: “There are many concerns about how [the fighters] will be treated and whether they’ll manage to survive until a swap [happens].”

Oksana, the wife of a fighter, said: “It’s very worrying for me and others that they were evacuated to Russian-controlled territory… We’re very, very worried about the things that can happen to them.”

The Azovstal steelworks rescue operation will only be finished when all Mariupol defenders have been evacuated to territories under Ukrainian control, Ukraine's deputy defence minister Hanna Maliar tells the BBC.

"There are still many people left at Azovstal and we continue negotiations in order to get them out of there," Maliar says.

She says it is a sensitive operation and any command can potentially be dangerous for people's lives.

Calls from politicians in Moscow to put some of those taken from the steelworks on trial for war crimes "were most likely made for domestic propaganda in Russia", Maliar says.

"Negotiations are still ongoing and we very much hope for a positive result."

L'Humanité

Roland-Garros : briller ou perdre avec panache !

Chronique

Mejdaline Mhiri

Dimanche prochain, après deux années marquées par la crise sanitaire, les adeptes de la petite balle jaune et de la terre ocre retrouvent leur tournoi favori. Roland-Garros, désormais dirigé par Amélie Mauresmo, constituera un nouvel espoir de voir un·e Français·e briller sur terre battue. Mais pour cela, il faudra au moins arriver au second tour de la compétition… Ou bien s’incliner avec un certain style !

Comme l’avait fait Tsonga en 2017. Le n° 1 français de l’époque nourrissait de nombreux espoirs. Mais rien ne se passa comme prévu. Il fut dominé dès le premier tour par l’Argentin Olivo (7-5, 6-4, 6-7), seule la nuit était venue interrompre son supplice. Si l’on pouvait escompter que le tennisman livre une prestation de folie le lendemain matin, il n’en fut rien. En perdant sa mise en jeu, il laissait son adversaire remporter le match (6-4 au 4e set). Le tout en huit minutes… Une énième douche froide pour le public de la Porte d’Auteuil, riche d’une dramaturgie adorée par la Fédération française de la lose (FFL). Cette plateforme parodique sur le sport tricolore, créée en 2015 lors d’une discussion entre copains, célèbre l’art de perdre avec la manière. Son audience sur les réseaux atteste du succès de l’entreprise et de l’envie collective de prendre de la hauteur sur le sujet : 509 500 fidèles sur Facebook, 275 400 sur Twitter, 114 000 sur Instagram. Si vous n’en êtes pas encore, vous avez donc manqué : « On dit relégation ou relégatine en Gironde ? » lancé pour chambrer la future descente en Ligue 2 des Bordelais.

Le succès est tel pour les sept trentenaires mordus de sport à l’initiative de la FFL qu’Antoine et Louis ont lâché leur emploi respectif pour développer l’aventure à plein temps. En novembre 2021, la Bible de la lose du sport français est publiée aux éditions Marabout et ironise sur les plus belles plantades de nos athlètes. La vingtaine de finales perdues par l’ASM Clermont Rugby ou la remontada de Barcelone face au PSG en 2017 y sont louées avec sarcasme. L’introduction synthétise la démarche spirituelle. « Les Français ne perdent pas plus que les autres. Mais ils perdent mieux. Panache, envie, combativité ; là où certains pays ne jurent que par le résultat, les Français célèbrent le romantisme de l’effort et chérissent avant tout leurs émotions de supporters. » Il y a des disciplines honnies. «  Le hand, le judo, le biathlon, nous ont fait du mal » , concèdent les deux compères. Trop de titres, forcément. D’autres laissent davantage de place à la vanne. Comme le tennis. « Je pense que l’on n’existerait pas sans ce tournoi, explique Louis. C’est ce que qui a déclenché la viralité de notre concept avec cette énorme défaite de Tsonga contre Olivo. On pensait encore qu’un Français pouvait se qualifier en demi-finale… »

La chronique sportive de Mejdaline Mhiriroland-garrostennis
Le Figaro

Khaby Lame: «Croyez en vos rêves, tout est possible»

Frédéric Picard

ENTRETIEN EXCLUSIF - Inconnu il y a encore deux ans, ce jeune homme de 22 ans est aujourd’hui l’une des personnalités les plus populaires au monde sur les réseaux sociaux.

Mars 2020, le Covid frappe la planète. Khabane Lame, 20 ans, perd son emploi et se confine dans son appartement de la banlieue de Turin. Pour s’occuper, ce natif du Sénégal, arrivé en Italie à 1 an avec ses parents, ouvre un compte sur TikTok, le réseau social de vidéos courtes. Très vite Khaby - son diminutif - trouve son créneau: tourner en dérision les astuces compliquées ou absurdes des internautes, sans dire un mot. Sa signature: un regard expressif doublé d’un petit sourire complice avec les paumes des mains tournées vers le ciel, comme pour souligner l’évidence: «Vous voyez? C’est simple, non?». Khaby Lame est la deuxième personne la plus suivie au monde sur TikTok, avec plus de 130 millions d’abonnés.

LE FIGARO. - Vous êtes au Festival de Cannes comme membre du jury du #TikTokShortFilm. Rêvez-vous de jouer dans un long-métrage?

Khaby LAME. - J’en rêve depuis que je suis enfant. J’ai toujours aimé faire rire mon entourage et mes copains. Oui, oui et oui, j’aimerais devenir un acteur comique! Je dois vous avouer que mon rêve ultime serait d’être un jour consacré à Hollywood par un Oscar après avoir reçu la palme d’or au Festival… évidemment.

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Votre casting idéal?

Sans hésiter, jouer avec Will Smith, Eddie Murphy et Dwayne Johnson dit «The Rock». Will Smith est un acteur phénoménal et demeure mon idole… J’ai passé des heures devant ses films tout comme devant ceux d’Eddie Murphy et de Dwayne Johnson. En y réfléchissant, je crois qu’Eddy Murphy m’a appris à croire en moi et «The Rock» m’a donné comme une énorme force, non seulement physique, mais aussi mentale.

On vous compare souvent à Charlie Chaplin ou Buster Keaton… C’est pénible ou plaisant?

Je suis extrêmement honoré d’être comparé aux deux maîtres du cinéma muet et je remercie pour cette comparaison, mais je suis lucide et je sais que je dois encore beaucoup travailler pour mériter cette comparaison!

Jean Dujardin a obtenu l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans The Artist, un film muet en noir et blanc qui rend hommage aux années 1920. Aimeriez-vous être l’acteur principal d’un film muet qui raconte l’histoire de notre époque?

Mais oui… C’est une super idée. Si un réalisateur est prêt, faites passer le message que je m’entraîne sur les réseaux avec des parodies de mes contemporains. (Rires.)

Je regarde en moyenne trois heures par jour des vidéos sur les réseaux sociaux. Dès que j’en trouve une que je peux détourner, c’est parti.

Qu’est-ce qui vous inspire pour vos parodies?

La vie quotidienne. Je regarde en moyenne trois heures par jour des vidéos sur les réseaux sociaux. Dès que j’en trouve une que je peux détourner, c’est parti. Mon seul objectif est de faire rire sans offenser leurs auteurs. Ce sont les situations qui sont les déclencheurs.

Un million, 10 millions, 100 millions d’abonnés… Comment avez-vous vécu chacune de ces étapes?

Une joie renouvelée à chaque fois. Je suis toujours ému de savoir que des millions de personnes à travers la planète se divertissent avec mes contenus. C’est un succès si inattendu. Avec beaucoup d’humilité, je ne cesse de dire que mon parcours doit être une source d’inspiration pour tous ceux qui veulent croire en leur rêve.

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Comment était Khaby enfant?

Un enfant très actif. Trop peut-être. J’avais toujours un truc à faire. Surtout des bêtises, je crois. Très tôt, j’ai été passionné par la vidéo et les films. Je regardais en boucle Willy, le prince de Bel-Air. Je voulais devenir Will Smith.

Quel est le commentaire qui revenait le plus souvent sur vos bulletins scolaires?

Des commentaires assez durs, du genre: «Tu ne réussiras pas, tu n’es pas assez bon». Je suis dyslexique et dyscalculique et c’est vrai que je n’arrivais pas à suivre le rythme de mes camarades. J’ai dû travailler dur pour rattraper un peu les années perdues. C’est peut-être de là que vient cette énergie de ne jamais abandonner.

En tant qu’influenceur, quel est l’argument pour vous convaincre d’être ambassadeur d’une marque?

Il faut que ça me parle. Je vais vous dévoiler un scoop. Ce 18 au soir, je suis hyper fier que Boss, dont je suis l’ambassadeur, me fasse monter les marches avec une tenue de folie… La marque allemande voulait révolutionner son image et j’ai été très flatté qu’elle pense à moi. Mais je fais très attention à ne pas me disperser. Par exemple, je ne m’associerai pas à une marque d’alcool ou de jeux d’argent.

Je suis resté le même : simple et passionné. Même si je vis maintenant à Milan, j’ai gardé les mêmes amis et ma vie privée demeure privée !

La célébrité vous oblige et vous empêche en même temps. Que regrettez-vous de votre vie d’avant?

Rien. Je suis resté le même: simple et passionné. Même si je vis maintenant à Milan, j’ai gardé les mêmes amis et ma vie privée demeure privée! C’est vrai qu’avec la célébrité, certaines choses changent, pas celles qui sont importantes.

De quel abonné êtes-vous le plus fier?

Des membres de ma famille. Ils ont été les premiers à me suivre et à me soutenir… même quand je n’avais que 9 vues.

Où aimeriez-vous être dans cinq ans?

Ici, à Cannes, pour monter les marches et défendre le film en compétition que j’aurai tourné aux États-Unis et dans lequel j’aurai le rôle-titre.

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Demain, tout s’arrête. Si vous ne deviez conserver qu’un seul souvenir… Quel serait-il?

Je crois que le plus beau moment est le jour où j’ai pu dire fièrement à mes parents: «Maintenant, je peux vous aider. Dites-moi ce dont vous avez besoin et je serai là pour vous».

Si un baby-boomeur n’avait toujours pas compris ce que vous faites, que lui diriez-vous en deux mots?

Je pense que je lui montrerais une vidéo sur mes réseaux et, à la fin en direct, à côté de lui, je ferai le geste qui m’a rendu célèbre. (Rires.)

Je vous propose le néologisme «khabyser» et je suggère deux définitions: «faire de ses rêves une réalité» ou «se faire entendre sans dire un mot». Vous validez laquelle?

Les deux! Mais la première est plus dans mon ADN. Je dis toujours: «Croyez en vos rêves, tout est possible.» Ça a marché pour moi, pourquoi ça ne fonctionnerait pas pour les autres?

Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne

Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

Regarder la vidéo
France24 - Monde

Cannes: passage réussi de l'acteur Jesse Eisenberg derrière la caméra

Publié le : 18/05/2022 - 14:02

Cannes (AFP) – Jesse Eisenberg, révélé par "The Social Network", réalise un premier long-métrage acide et jubilatoire, "When you finish saving the world", projeté mercredi au Festival de Cannes en ouverture de la 61e Semaine de la critique.

Derrière ses airs d'éternel adolescent, le comédien américain de 38 ans a plus d'un talent: il a déjà signé plusieurs pièces de théâtre, un livre et écrit régulièrement pour le New Yorker.

Son film, applaudi mercredi matin dans une salle comble de la Croisette, est inspiré de son livre-audio du même nom, déjà récompensé aux Etats-Unis dans les prix réservés à ce type d'œuvre.

Jesse Eisenberg s'attache à une famille d'une ville moyenne américaine, notamment la mère, Julianne Moore, et le fils (Finn Wolfhard, vu dans "Stranger things"), qui pensent répandre le bien autour d'eux mais carburent au narcissisme.

Le néo-réalisateur se livre à un délicieux jeu de massacre avec ces personnages qui vont droit dans le mur de leurs illusions. Eisenberg est d'autant plus à l'aise dans ce genre de satire qu'il a été à bonne école, entre Woody Allen (il a tourné dans "To Rome with love" et "Café Society") et Noah Baumbach ("Les Berkman se séparent").

Pour planter le décor, Julianne Moore, directrice d'un foyer pour femmes en détresse, plombée par son déficit d'empathie, s'entiche du fils d'une de ses pensionnaires et pense à un meilleur futur pour l'intéressé, sans lui demander son avis.

L'actrice fait merveille dans la peau de cette femme dont l'horizon n'a pas les contours de la grande musique qu'elle écoute mais se limite plutôt à la mini-voiture qu'elle conduit.

Son fils, musicien en herbe à l'ego gonflé par sa communauté de suiveurs sur les réseaux sociaux, se met en tête de passer de ritournelles post-adolescentes à un répertoire plus engagé pour plaire à l'intello-rebelle du lycée (la Somalo-Norvégienne Alisha Boe).

Le Canadien Finn Wolfhard, 19 ans, se révèle épatant. Chanter et tenir une guitare n'est pas un problème pour ce vrai musicien, dont on voit le visage aquilin sur une des pochettes de disque ("Soda & Pie") de son groupe The Aubreys.

Dans le film, ses parents l'ont appelé Ziggy, comme le double créé par David Bowie et le lycéen a évidemment choisi un éclair pour symbole, inconscient du poids de la référence à "Aladdin Sane".

Le père dans cette cellule familiale fissurée, incarné par Jay O. Sanders, impeccable second couteau du ciné US, est lui aussi à côté de ses chaussures. La scène où il tente de communiquer avec son fils à table est un autre grand moment du film.

Au total, 11 films seront présentés à la Semaine de la critique. La nouvelle déléguée générale, la critique Ava Cahen, a confié la présidence du jury à la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, remarquée avec "La Belle et la meute" (2017).

© 2022 AFP

BBC

Mariupol: The 80 days that left a flourishing city in ruins

By Paul Adams in London and Hugo Bachega in DniproBBC News

After almost three months of relentless assault, Mariupol has fallen. Ukraine's military says its combat mission in the besieged port is over. More than any other Ukrainian city, Mariupol has come to symbolise the ferocious brutality of Russia's assault and the stubbornness of Ukraine's resistance.

On Wednesday 23 February, Ivan Stanislavsky left his camera bag at the office. He was on his way to see the layout of his new book on Mariupol's Soviet-era murals at a colleague's house, and didn't want to lug the gear around. He could always pick it up the next day.

But on Thursday, as he stood in the street outside his locked and deserted office, he could hear thunderous sounds rolling in from the east. The city was under fire.

As the conflict intensified, and gunfire became audible to the west too, Ivan moved his mattress into the hall. He piled up his large collection of art books - including the Encyclopaedia of Ukrainian Rock Music - against the windows of his flat in the district of Primorsky.

"Let's say it was not a waste of a library," says the 36-year-old photographer, who is also a press officer at Ukrainian premier league football club FC Mariupol.

Across town in the neighbourhood of Kalmiusky, businessman Yevhen was also taking precautions. The 47-year-old had told his family to pack so they could escape the city. But when he returned from the office, he found no packing had been done. His family refused to leave.

In an apartment in the same block, metallurgists from the nearby steelworks, Nataliia, 43, and Andrii, 41, were already slicing the last two loaves they had been able to buy, leaving them to dry out so they could eat them piece by piece over the weeks ahead.

Volodymyr, a 52-year-old paramedic in Kalmiusky, was also in his kitchen, trying to absorb the news. When reports came in of Russians marching through the village of Chonhar - on a strategic road out of Crimea to the west - he choked. This was a coordinated attack, he realised.

The ambulance dispatcher was on the phone. She instructed Volodymyr to ignore routine calls. "Find the wounded", he was told.

Twenty-two-year-old engineering graduate Mariia thought the first explosion she heard was simply a storm. Then she heard a second.

"We didn't know what to do," says Mariia, who like Ivan, lived in Primorsky. "I didn't have time to think about my future, my plans. I had to think about what I'd eat and drink... [And] what to do with the cats."

It suddenly dawned on her why, in the past few days, soldiers had appeared in the paint shop where she worked, asking to buy blue and yellow tape. They needed it to mark their uniforms.

Four days into the war, with the fighting closing in, Ivan and his wife sought shelter in a basement underneath his local supermarket. It offered good protection, and Ivan found that the muffling of sound dulled his sense of mounting anxiety.

Daily life was being stripped down to bare essentials.

"We lived like primitive people," he told the BBC from Lviv, where he has now fled. "We broke trees, made fires, cooked food on fires. I even heard of people eating pigeons."

He watched as order gradually broke down all around him. He kept a vivid diary, later published online.

"The Stone Age has arrived," he says in his 6 March entry.

He writes of watching his fellow Ukrainian citizens raiding abandoned shops, making off with everything from computers and freezers to swimsuits and underwear.

One evening a drunk woman interrupts a session of evening gossip in the basement. "Treat yourself," she says, as a flashlight revealed a bottle of Californian Merlot, taken from Wines of the World on nearby Italiiska Street.

But aware that even medical supplies and cash tills were being taken, Ivan says he felt disgust.

"We are our own worst enemies," he writes.

But is this, he wonders, how the fittest survive? After a while, each day became a "combat mission".

Over a few short weeks, Mariupol fell apart. The Russian military laid siege to the city, attacking power and water supplies. A Russian airstrike hit the maternity hospital on 9 March, and a plane bombed its theatre - clearly marked as a civilian shelter - a week later.

Ivan was stunned at how quickly it all happened.

"The whole city, all its infrastructure, supply system, logistics, energy supply were destroyed in a matter of days," he says.

Sitting underground at night, he sensed people becoming passive.

"You can only wait in the shelter," he writes in his diary. "Some are waiting for spring, some - for the morning to come, some - for the end of the war. And someone is waiting for the bomb to come and kill everyone."

And all this just as Mariupol had seemed destined to turn a corner. Money began to pour in, adding lustre to a city previously associated mainly with heavy industry - and war.

"It was a city aspiring to something," Ivan says. It hadn't always been this way.

Long before this year's invasion, Mariupol had a ringside seat to Ukraine's simmering conflict with Russian-backed separatists in Donetsk and Luhansk, the two regions that make up the neighbouring area known as Donbas.

When fighting first broke out there in 2014, the government briefly lost control of Mariupol after clashes with pro-Russian protesters. In January 2015, a devastating rocket attack by the rebels on the eastern edge of the city killed almost 30 civilians.

Even though the war gradually receded, the sound of artillery booming in the distance was part of Mariupol's daily soundscape.

But the city moved on. The Ukrainian government made it the administrative capital of the Donetsk Oblast region, replacing the rebel-held city of Donetsk.

"It started receiving all of the resources and all of the attention," Ivan says.

Public buildings were renovated, cafés opened, and new parks created. In a podcast last October, the city's mayor Vadym Boychenko boasted of creating the best municipal services in the country, opening an IT school, and promoting contemporary art and sports.

Plans were afoot, he said, for the largest water park in Ukraine and a version of Disneyland "which will probably be called Mariland". In fact, Mariupol was declared Ukraine's "Big Capital of Culture" in 2021.

But while Mariupol flourished, rebel-held Donetsk mouldered. When the rebels returned to Mariupol, Volodymyr, the paramedic, believed they were driven by revenge to destroy the city.

"'If we live in shit, then you will live in shit as well,'" Volodymyr says they told him at a checkpoint as he finally escaped the city. "They just looked at us and envied how we lived."

Yevhen, the businessman, describes life in Mariupol in the past five years as "a fairytale". "The city was being reconstructed," he says, "all roads were renovated, public transport was improved."

His buildings restoration firm was responsible, among other projects, for the reconstruction of Mariupol's iconic water tower in time for the city's 240th birthday.

"This is a city of hard workers… It was hard for me to explain that my workers should finish at 6pm - they wanted to work longer."

Like many others, weekends would be spent with family in the city's revived parks or on the seafront.

"For me, this is a [key] question - if you want to capture the city, why destroy it? [The Russians] don't need thinking people, they need territory," he says.

And, he adds, he is now getting calls from the Russians to return to Mariupol to help rebuild it.

"But if Mariupol is occupied by Russia, there will be no future there… there will be nothing to live for. To live in unrecognised territory is to bury your children's future."

About 150,000 people remain in the city, from a population of almost half a million. Most of those left there, he says, are also trying to escape.

"I left Mariupol but my soul is there," he says, tears in his eyes.

Nataliia and her husband Andrii worked at the Illich plant, one of two iron and steel works which tower over the city's skyline and loom large in Ivan Stanilavsky's photographs.

They spent long days at work, and leisure time was precious.

"The city authorities laid out marble tiles, made piers [so that] it was possible to sit on a bench right in the sea," Andrii says.

"It was a wonderful warm city with parks, concerts, fountains," his wife says. "A European city."

This recent blossoming was captured by Ivan, but as a photographer with a passion for his city's past, his pet project was documenting Mariupol's remarkable collection of Soviet murals, one of the most extensive in Ukraine.

The cultural importance of preserving such remarkable works seems undeniable, but in Mariupol nostalgia for the Soviet Union jostled uneasily with Ukraine's modern, increasingly European identity, Ivan says.

"Politics was already preventing this cultural heritage from being integrated into Ukraine's artistic context," he says.

So inevitably, when the war came, culture found itself fought over too.

On 28 April, Mariupol's city council denounced the alleged theft by Russia of more than 2,000 exhibits from the city's museums, including ancient icons, a handwritten Torah scroll and more than 200 medals.

The director of Mariupol's Local History Museum, Natalia Kapustnikova, later told Russian newspaper Izvestia that she had personally handed over paintings to the Russians by Ivan Aivazovsky and Arkhip Kuindzhi, and claimed that Ukrainian "nationalists" had burned 95% of the museum's exhibits.

She wasn't the only local official harbouring pro-Russian sentiments. On 9 April, Ukraine's prosecutor general charged a member of Mariupol's city council, Kostyantyn Ivashchenko, with treason after he was declared mayor by pro-Russian separatists in Donetsk.

Ivashchenko's pro-Russian party had been well supported in the city's last elections, coming second, while President Volodymyr Zelensky's party came a distant fifth place.

In a poll conducted just before the elections by the Kyiv-based Centre for Social Indicators, almost half the city's population identified themselves as "Russian", though 80% also described themselves as "Ukrainian".

More tellingly, perhaps, fewer than 20% self-identified as "European", while more than 50% said they were "Soviet".

Nataliia, whose father is Russian, says she asked her husband for forgiveness when the bombing started. "I was ashamed that I was Russian."

Mariia, the engineer, says that before the war her first language was Russian, but when the bombing began "I started to hate all things Russian - language, movies, objects".

Mariupol's complex identity is hardly unique in today's Ukraine, a country which formed an integral part of the Soviet Union until the collapse of communism at the end of the 1980s. And it's doubtful that any of those who described themselves as "Russian" or "Soviet" wanted to see their city destroyed in a violent effort to pull it back into Moscow's orbit.

Ironically, when the moment arrived to defend the city from Russian invaders, it was another part of Mariupol's Soviet-era legacy that came to play an almost iconic role.

This legacy, buried deep underground, is the maze of bunkers beneath Mariupol's other steel works, Azovstal, built by the Soviet authorities during the Cold War.

The 36 bomb shelters provided room for more than 12,000 people. After independence in 1991, no-one thought that much about them. But then the fighting in 2014 began.

"We started thinking about what we would do if fighting spread further into the city," Enver Tskitishvili, Azovstal's director general, says.

Training on the use of the bunkers and their connecting tunnels went on every day for years.

In early February, as the fear of renewed conflict loomed larger, preparations swung into high gear. Food and water were brought in the week before Russia's invasion.

Officials at the plant knew the bomb shelters would soon be occupied, but had little idea that Azovstal, surrounded by water on three sides, would become the scene of Mariupol's last stand.

As the days went by, the war got closer and closer to Ivan Stanislavsky's apartment. Excursions in search of food, even to the nearby Dzerkalnyy store, just 400m up the road, were increasingly perilous. Sometimes, a Ukrainian mortar team would arrive by truck, fire off a few rounds, and leave before the inevitable Russian reply.

There was little communication between civilians and soldiers.

One day, a tank from the Azov Regiment arrived near Dzerkalnyy, sending locals running, fearful of an impending battle. The regiment emerged in 2014 as a highly effective volunteer militia with far right and, in some cases, neo-Nazi affiliations, before being folded into Ukraine's National Guard.

Vladimir Putin has made extensive use of the Azov's controversial origins, in an effort to bolster his argument that he is trying to "de-Nazify" Ukraine. Ukrainian authorities say the regiment's origins are a thing of the past and points out that far-right parties have had very little electoral success.

In his diary Ivan describes the members he knows as a motley assortment of Mariupol natives - bikers, lawyers, football hooligans, and an amateur actor - driven not by ideology, but by a fierce hatred of those who were trying to ruin their lives.

"Together they formed a 'Nazi' battalion and intimidated the entire Russian army," he writes.

Intimidating and effective, but not enough, eventually, to stem the Russian tide.

While the city's defenders fought their losing battle, Ivan heard voices in his basement starting to curse President Zelensky for leaving Mariupol to its own devices.

For all the praise heaped on the city's defenders, it was clear from the start that Mariupol was not the government's main priority. Faced with Russian threats on a number of fronts, the Zelensky government chose to secure the capital, thwarting what was arguably Vladimir Putin's top priority.

Ultimately, that meant letting Russian forces achieve another of their pre-war goals: the establishment of a land corridor between Crimea - annexed by Moscow in 2014 - and the separatists in the Donbas.

But for those trapped in the city, fighting or just trying to survive, it was a bitter pill.

"Some say Mariupol was given the status of a hero city," Ivan wrote in his diary on 13 March.

"It looks like the award will be posthumous."

By now, Ivan couldn't stand any more. Outside Dzerkalnyy supermarket, he saw corpses neatly stacked under a wall. People who once queued for food were now in "the queue of the dead", waiting to be buried.

So on 15 March Ivan bundled four family members and his cat into his miraculously unscathed Skoda Fabia and joined a convoy for the tortuous journey north-west to government-held Zaporizhzhia.

At an observation point on Markelova St looking towards the port and the beach, Ivan allowed himself a brief moment of reflection.

"In my head I'm saying goodbye to this place," he writes in his diary. "I have a feeling we will never return here."

A day later, Mariia and five relatives also left by car, carrying just personal belongings and the family's dog. As they made their way out of Mariupol, their convoy came under attack and the cars had to accelerate out of danger, headed first to Zaporizhzhia, then to Dnipro.

The following day, Nataliia and Andreii left, after a neighbour offered them a space in his car. The couple eventually reached the city of Khmelnytskyi where they have been selling the family's coin collection in order to survive.

In that same convoy, Yevhen travelled with his wife and two other relatives. He's now in Dnipro, helping other residents who escaped Mariupol, and trying to reach those who remain.

Volodymyr, the paramedic, stayed in Mariupol as long as he could, to look after his elderly mother. But deprived of food and special medicine, she died. He then left the city on 21 April, and is volunteering at a hospital in Dnipro.

"There are thousands and thousands of families like mine," he says. "How many people have died? How many families have been lost?"

Two months after escaping, Ivan is still watching the death throes of Mariupol from the relative safety of Lviv.

In his diary's poignant epilogue, he writes of flashbacks, text messages about deaths or lucky escapes, and phone calls that go unanswered.

"The subscriber is out of range."

With additional reporting by Kateryna Khinkulova and Illia Tolstov

War in Ukraine: More coverage

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Readers ask: How do Ukrainians see the Western response to the war?

Jane Arraf

Readers submitted questions about the Western response to the war in Ukraine. Ellen Winter-Kirchhoff of Stuttgart, Germany, asked: “How do you Ukrainians view the response from the rest of the world?” We asked Jane Arraf, a correspondent who has been reporting from Lviv and Kyiv.

Generally, from people and officials in Ukraine, you hear a lot of gratitude for the support for Ukraine from Western countries. But that’s often followed up with “But we need you to do more.”

“You” of course means governments that were reluctant to send advanced weapons at the beginning of the war, fearful of turning it into an even wider conflict.

That barrier has pretty much been broken in the United States. Short of sending troops or air support, the country has dramatically increased the pace of arms deliveries, which are making a difference in Ukraine’s ability to defend itself.

What Ukrainians and their government continue to want, though — and what they know they are unlikely to get — is a no-fly zone patrolled by the United States and its allies. In Lviv there’s a big sign reading, “Close the skies, not your eyes.”

A lot of Ukrainians that I have spoken to point out that if there were Western fighter jets fending off Russian fighter planes, it would save countless lives. But that remains a step too far for NATO members, who desperately want to stop this war, but believe they can help do so without sending in their own military personnel and coming into direct military conflict with Russia.

The war, which has now lasted more than two months, is expected to go on for at least several more. But in devastated cities Ukrainian forces have taken back from Russian troops, there is already an expectation that Western governments will help rebuild. A lot of Ukrainians mention the Marshall Plan, the U.S. initiative that provided billions of dollars in aid to rebuild infrastructure and restart economies in Europe after World War II.

There is also, of course, gratitude for the support from ordinary people in the United States and other countries. The Russian invasion of a weaker country and Ukraine’s struggle against occupation has deeply touched citizens in the West, who have offered donations and moral support.

In the United States, along with other places, people are sending humanitarian supplies, and even funding weapons to send to the Ukrainian military. Several thousand foreigners have come here to fight.

The armed conflicts that I regularly cover in the Middle East generally fade from Western public attention quite quickly, even when it rises to the level of genocide, like the ISIS takeover of Iraq and Syria eight years ago. This war, though, is seen by many people in Western countries as much closer to home, and Ukrainians are grateful for the outpouring of support.

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Le Figaro

«C’est bête mais je lui parle»: Nathalie Marquay assure qu’elle communique avec Jean-Pierre Pernaut

  • Par  Sarah Lecoeuvre
  • Mis à jour le 18/05/2022 à 14:36
  • Publié le 18/05/2022 à 08:45

VIDÉO - Invitée dans «Touche pas à mon poste!» mardi soir, la veuve du journaliste disparu début mars a raconté recevoir des signes de l’au-delà.

Deux mois et demi après la disparition de Jean-Pierre Pernaut, Nathalie Marquay est sortie de son silence mardi soir dans «Touche pas à mon poste!» pour évoquer la mémoire de son époux décédé le 2 mars dernier et donner de ses nouvelles. «Il y a des hauts et des bas», a-t-elle indiqué à Cyril Hanouna avant de parler des signes de l’au-delà qu’elle dit recevoir.

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«C’est un truc bête mais je lui parle», a-t-elle révélé, tout en racontant une histoire survenue récemment. «Je lui dis que j’espérais être à la hauteur pour les études des enfants, ça coûte cher mais on va s’en sortir. (...) Après, je vais dans la cuisine et j’entends une voix qui me dit “va dans la bibliothèque”. J’y vais, je prends un livre et il y avait 500 euros en liquide dedans. Un truc de dingue!», poursuit-elle. «Je dis qu’il n’y a pas de hasard, on se rencontre tous là-haut après, qu’on soit juif, musulman, catholique», ajoute-t-elle avant d‘évoquer les personnes disparues en général. «Il ne faut pas en avoir peur. Ils sont très bien là-haut, ils sont dans la lumière et font plein d’autres choses.»

» LIRE AUSSI - Mort de Jean-Pierre Pernaut: des fans croient avoir retrouvé sa tombe, la commune nie et exige «de la tranquillité»

L’ancienne Miss France dit aussi «engueuler» Jean-Pierre Pernaut, comme récemment, lorsque son fils est arrivé dernier à une course de voitures. «Je me suis mise dans un coin et je lui ai dit “Jean-Pierre, qu’est-ce que tu fais? Tu ne protèges pas ton fils! Tu te rends compte pour lui la déception, donc tu as intérêt de te remuer le popotin pour la prochaine course!”». Finalement, Tom Pernaut remportera la suivante. «Et cette course-là, il ne l’avait jamais gagnée», assure Nathalie Marquay. «Merci mon chéri», a-t-elle adressé à celui qu’on surnommait JPP pour conclure.

"Est-ce qu'il s'adresse à vous ?"Nathalie Marquay-Pernaut sort du silence plus de deux mois après la disparition de Jean-Pierre Pernaut et évoque les signes de l'au-delà qu'elle reçoit. #TPMP pic.twitter.com/0OeHj3fziK

May 17, 2022

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À VOIR AUSSI - Le cercueil de Jean-Pierre Pernaut entre dans la Basilique Sainte-Clotilde sous les applaudissements de la foule

L'Humanité

Dopage, « la prévention, à elle seule, ne suffit pas » affirme Jean-Pierre Verdy

Entretien

DOPAGE L’ancien patron des contrôles à l’Agence française de lutte contre le dopage, Jean-Pierre Verdy, trouve bien timoré le discours officiel des instances chargées de ce problème sanitaire et reste persuadé que, sans dissuasion et répression, rien n’est possible contre la triche dans le sport.

Éric Serres

Nom Prénom Fonction ici sur quelques lignes comme ça magnit

Jeudi 12 mai, dans les locaux du Comité national olympique et sportif français (Cnosf), à Paris, s’est tenu le 21e colloque national pour un sport sans dopage. De nombreux artisans de la lutte antidopage, des athlètes et anciens athlètes y étaient présents, chacun portant la bonne parole. Paroles qui, pour l’ancien directeur des contrôles au sein de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Jean-Pierre Verdy, n’ont pas suffi.

Qu’avez-vous retiré de ce énième colloque sur le dopage ?

Il y a eu beaucoup de paroles, mais on attend des actes forts. De nombreux spécialistes de la lutte antidopage qui étaient présents ont été un peu déçus par ce qu’ils ont entendu. Pour eux, les avancées ne sont pas là. C’est bien joli de porter la bonne parole, mais cela ne suffit pas. De colloque en colloque, on voit que tout cela n’évolue pas ou si peu.

On a beaucoup parlé de prévention. Est-ce bien suffisant ?

Quand j’étais à la tête de la direction régionale d’Île-de-France, nous avions axé nos actions sur cette fameuse prévention. Nous organisions des rencontres. À l’arrivée, ce que l’on a constaté, c’est qu’il y avait plus de personnes assises à la tribune que dans la salle. Pour moi, la prévention est évidemment un des outils, mais ne peut pas être le seul. Ce qui est le plus important reste la dissuasion et la répression. Lorsque j’ai occupé mon poste de directeur des contrôles à l’AFLD, mon cheval de bataille a été de débarquer là où personne ne nous attendait. N’importe où et dans n’importe quelle discipline. De fait, les sportifs avaient peur des contrôles. Personne n’était à l’abri. La répression s’appliquait à toutes les disciplines. Aucun athlète ne partait serein sur une compétition, à tel point que, dans beaucoup d’entre elles, ceux-ci attendaient le dernier moment pour s’engager ou même abandonnaient dès qu’ils avaient vent de notre présence. Ceux qui se dopent n’ont rien à faire de la prévention. Les gens qui ne se dopent pas non plus. Il faut donc expliquer, notamment aux amateurs qui utilisent les mêmes produits que les professionnels, qu’il y a de véritables risques sanitaires. Souvent, ceux que l’on a attrapés étaient dopés par leur père ou un ami, sans qu’il y ait un véritable suivi. Ils étaient parfois à la limite de se retrouver aux urgences.

Si on vous comprend bien, toutes ces mesures coercitives ont été mises de côté depuis un certain temps ?

À partir du moment où il a été déclaré que l’AFLD ne s’occuperait plus que du haut niveau, que cela ne servait à rien de réaliser des contrôles chez les amateurs, tout ce que l’on avait mis en place est tombé à l’eau. Bien que je sois aujourd’hui en retraite, je suis toujours cela de très près et les retours que j’en ai ne sont pas bons. Se focaliser sur le haut niveau est finalement chose beaucoup plus facile. Ces sportifs sont localisés, donc faciles à suivre. Il est beaucoup plus dur de mener des investigations qui durent des mois, et qui pourtant peuvent faire tomber des réseaux. Il nous a fallu parfois plusieurs années pour arriver à nos fins.

L’AFLD a-t-elle les moyens de mener une politique de lutte efficace contre le dopage ?

À mon époque, c’était compliqué. Il y avait des compétitions où nous n’allions pas car le coût était trop important pour l’agence. J’ai vu que l’AFLD avait dorénavant un budget qui avoisine les 20 millions d’euros. Quand j’y étais, nous tournions plutôt à 8 millions, mais cela ne nous empêchait pas de réaliser près de 10 000 contrôles certaines années.

AFLD, Agence mondiale antidopage (AMA), Agence internationale des tests (ITA)... On s’y perd un peu dans toutes ces structures, qu’elles soient nationales ou internationales. Qui fait quoi ?

L’AMA est là pour donner des orientations, c’est-à-dire la liste des produits interdits et ce qui devrait être fait. Ensuite, en fonction de toutes les informations données, les agences nationales font ou ne font pas. Tout dépend des moyens dont elles disposent. Certaines n’en ont pas et vont effectuer à peine une centaine de contrôles dans l’année. C’est là où il y a un problème. Les athlètes français, qui sont très contrôlés, nous ont souvent dit qu’ils étaient énervés de voir ce qui se passait dans certains pays.

Quand un athlète handisport présent au colloque dit qu’il n’a subi aucun contrôle durant les JO de Tokyo, cela ne vous étonne pas un peu ?

Normalement, il aurait dû être contrôlé. Après, je ne sais pas. Quand je m’occupais des contrôles, tous les athlètes qui étaient qualifiés pour les JO devaient non seulement être localisables, mais subissaient au moins trois contrôles avant la date fatidique. Cela n’a pas empêché que l’on a été parfois obligés d’en exfiltrer certains du village olympique avant qu’ils ne rentrent en compétition. Ils étaient positifs !

La lutte contre le dopage n’a-t-elle pas, encore et toujours, un wagon de retard par rapport aux tricheurs ?

Ce n’est pas un wagon, mais plusieurs wagons. L’important, c’est surtout d’avoir un réseau sur le terrain qui peut nous alerter de l’existence des produits et des substances qui circulent parmi les sportifs. Ce sont les informations revenant du terrain qui permettent de coincer les tricheurs. Les analyses viennent après.

Lors de ce colloque, vous avez eu une prise de bec sur les analyses capillaires avec le docteur Olivier Rabin, qui représentait l’AMA. Selon vous, elles ont été mises de côté. Pouvez-vous nous expliquer ?

Ces analyses ont permis d’accentuer la dissuasion auprès des sportifs. Quand, en 2008, sur le Tour de France, nous avons commencé à réaliser ces prélèvements, cela a créé une véritable psychose au sein du peloton. Tous nous demandaient ce que l’on cherchait. À notre surprise générale, nous avons retrouvé partout de la DHEA – un stéroïde anabolisant qui figure sur la liste des substances interdites par l’Agence mondiale antidopage – et dans des proportions très élevées. L’avantage des cheveux est qu’ils gardent assez longtemps certains produits. Avec les cheveux, on trouve quasiment tout, excepté de l’EPO. Si cela est utilisé dans les enquêtes judiciaires, c’est bien qu’il doit y avoir une raison, non ?

antidopagedopage
Le Figaro

Selon Victoria Beckham, être mince est «démodé» : «Aujourd'hui, les femmes veulent des seins et des fesses»

Pour promouvoir sa nouvelle ligne de vêtements allant du 34 au 46, Victoria Beckham s'est exprimée dans le magazine Grazia sur le diktat de la minceur et la libération de tous les corps.

«Toutes les femmes veulent des fesses rondes et galbées, n'est-ce pas ?» Victoria Beckham vous le demande. Dans une interview donnée à l'édition anglaise du magazine Grazia le 16 mai, la créatrice de mode est revenue sur le diktat de la minceur, symptomatique d'une époque révolue, assure-t-elle. «C'est démodé de vouloir être très mince. Je pense que les femmes d'aujourd'hui veulent avoir l'air en bonne santé. Elles veulent avoir des seins et des fesses.»

À lire aussiBienveillance à tout va, body positive : a-t-on encore le droit de complexer ?

En vidéo, la minute mode de Victoria Beckham

Déclic à Miami

Lorsque la famille Beckham séjournait à Miami pour fuir le confinement en Grande-Bretagne au printemps 2021, l'ex-Spice Girl explique avoir été frappée par la posture décomplexée des habitantes. «Il y a beaucoup de femmes très rondes [...] qui montrent leur corps avec beaucoup de confiance. J'ai trouvé leur attitude et leur style vraiment libérateur.» Elle confie d'ailleurs avoir aimé que sa fille Harper côtoie des femmes qui «célébraient vraiment leurs courbes et appréciaient leur apparence».

Pour la créatrice de mode, le lien vers sa nouvelle ligne de vêtements «VB Body» est tout trouvé : «Plus vous êtes courbée, plus mes robes VB Body sont belles.» Cette «capsule permanente» accompagne les collections prêt-à-porter de Victoria Beckham. Elle est composée de 22 pièces basiques de tailles allant du 34 au 46.

«Savoir qui vous êtes, et être heureux avec qui vous êtes»

Ce discours dénote dans un univers de la mode encore très marqué par la minceur. Interpellée sur sa propre silhouette, plus élancée que jamais, Victoria Beckham invoque l'épanouissement personnel. «Il ne s'agit pas d'avoir une certaine taille. Il s'agit de savoir qui vous êtes et d'être heureux avec qui vous êtes. J'ai trouvé mon propre équilibre entre vouloir m'amuser et être disciplinée, et manger sainement, faire de l'exercice», rétorque-t-elle. Et de conclure : «Quand vous êtes plus jeune, vous luttez contre cet équilibre. En vieillissant, j'ai atteint un stade où je sais à quoi ressemble cet équilibre. Je sais juste ce qui fonctionne pour moi.»

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Parce que compter les moutons ne suffit pas à bercer les fâchés de l’oreiller, tour d’horizon des objets et accessoires prometteurs pour mieux dormir et vaincre les insomnies les plus récalcitrantes. Et faire le plein au passage des idées cadeaux à offrir à un ou une insomniaque.

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Télétravail ou non, vous souffrez régulièrement du dos. Lucile Woodward, coach sportive, explique les techniques pour le muscler et ainsi le protéger.

Sommeil : d'où viennent ces crampes aux mollets et aux orteils ?

Trois médecins nous expliquent les causes de ces crampes du dormeur, et livrent leurs conseils pour s'en débarrasser.

BBC

Qianlong-period Chinese vase, kept in kitchen, fetches almost £1.5m

An "extremely rare" 18th Century Chinese vase bought in the 1980s for a few hundred pounds and kept in a kitchen has sold for £1,449,000.

The 2ft (60cm) blue-glazed, silver and gilt vase was created for the court of the Qianlong Emperor.

Decorated with cranes and bats, it had been estimated to sell at auction for between £100,000-£150,000.

The vase was owned by a surgeon who passed it on to his son who had not realised its value.

Berkshire-based Dreweatts Auctioneers said it was only when a visiting antiques specialist spotted it that its true value and history were revealed.

It was sold to an international buyer on the telephone. The hammer price was £1,200,000, with the bidder paying £1,449,000 including buyers premium.

Mark Newstead from the auction house said: "We are delighted with this exceptional result. We saw widespread interest from China, Hong Kong, America and the UK which resulted in very competitive bidding."

The vase bears the "distinctive" six-character mark of the Qianlong period (1736-1795) on its base, the Newbury auction house said.

It added: "The rich cobalt blue is often referred to as 'sacrificial blue', deriving from the use of vessels in this colour glaze being used during sacrifices at the Imperial Altar of Heaven.

"It is extremely rare to see blue vases painted in both gilding and slightly raised silver, thought to be due to the medium being difficult to control.

"Thrillingly, no other porcelain decorated with the same subject in gold and silver appears to have ever been documented."

It added the flying cranes and bats on the vase signified longevity and prosperity.

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L'Humanité

Vers un nouveau krach mondial ?

Chronique

Pierre Ivorra

Le monde va-t-il subir prochainement un nouveau krach économique, financier et monétaire dévastateur, « casseur » d’emplois, de salaires et d’entreprises, accentuant les déséquilibres et les dominations ? Et qu’est-ce qui pourrait permettre, avant qu’il éclate, de le conjurer, ou, au moment où il intervient, de s’en dégager positivement ? La croissance dans le monde, en Europe notamment, pique du nez. Aux États-Unis, les prix à la consommation ont augmenté de 8,3 % en avril, sur un an. En Europe aussi, l’inflation augmente alors que l’activité se réduit. Les déficits publics et extérieurs de nombre de pays développés enflent. Depuis le début de l’année, deux principaux indices boursiers américains s’effondrent, le français CAC 40 a perdu 12,14 % et l’Euro Stoxx 50 15,07 %, et l’on ne sait pas quand ces chutes vont s’arrêter. Ici en France, la valeur des obligations du gouvernement à dix ans diminue. Les taux d’intérêt grimpent, atteignant 1,7 % en fin de semaine dernière, alors qu’ils étaient encore négatifs en décembre. L’agression de la Russie à l’encontre de l’Ukraine accentue certaines de ces difficultés mais n’est pas à l’origine de ces dégradations profondes qui risquent d’être durables.

En France, le gouvernement Macron va mobiliser d’importantes ressources pour venir au secours de nos grands groupes capitalistes, BNP Paribas, la Société générale, Stellantis, Bouygues, Dassault, Michelin… Il va leur prêter de l’argent à bon compte sans assortir ces prêts de conditions favorables aux salariés et à l’emploi. Avec davantage de moyens, la Banque centrale européenne (BCE) va faire de même mais en pratiquant, elle, des taux d’intérêt à la hausse. Ces mesures, en affaiblissant les collectifs de travail, en négligeant le besoin de préserver ou transformer les activités et de développer la formation, pourront peut-être permettre à des groupes de sortir la tête de l’eau pendant un temps, mais vont accroître la crise systémique de ce capitalisme aujourd’hui mondialisé et financiarisé.

En vérité, l’emploi, la formation, la préservation du climat ne sauraient être pris comme des effets possibles du redressement de ces groupes et de notre économie mais comme leurs conditions. Ce n’est pas en mobilisant l’ensemble des ressources financières, de l’État et surtout de la BCE et des banques pour les sécuriser que l’on pourra maintenir la consommation des ménages, préserver la croissance, renforcer sa qualité environnementale. C’est en développant la formation et les qualifications que l’on pourra être plus efficace, gâcher le moins possible de ressources.

la chronique de Pierre Ivorraboursekrach boursier
Valeurs Actuelles

Les policiers accusés de torture par Mahedine Tazamoucht contestent formellement sa version des faits

Les faits sont graves, et ternissent l’image de la police. Un jeune homme de 19 ans, Mahedine Tazamoucht, qui travaillerait comme électricien à Athis-Mons, dans l’Essonne, affirme avoir été arbitrairement arrêté dans la nuit du 9 au 10 mai, et avoir subi de multiples violences gratuites de la part des policiers cette nuit-là, à la fois lors de son interpellation, puis au sein du commissariat de Juvisy, où il a passé plusieurs heures de garde à vue. Par l’intermédiaire de son avocat, Me Arié Alimi, une plainte a été déposée à l’IGPN, déclenchant l’ouverture d’une enquête pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique». Une autre plainte, pour « torture », a aussi été déposée par son avocat contre les policiers.

L’accusation, d’une extrême gravité, a rapidement pris une tournure médiatique. De nombreux confrères de Franceinfo, Libération ou RMC ont donné la parole à Mahedine Tazamoucht pour recueillir son témoignage. A Franceinfo, le jeune homme explique qu’il passait une soirée tranquille et banale, à boire du whisky-coca dans une voiture, garée sur un parking, avec des amis, vers 3-4h heures du matin, lorsque des policiers ont fait irruption. « Un des trois fonctionnaires m’a attrapé par le col, mis au sol, menotté et m’a enlevé mes chaussures. Alors, il m’a pulvérisé du gaz lacrymogène directement dans le visage, sans qu’aucun des trois ne m’ait signifié le moindre contrôle » explique-t-il à Franceinfo. Il ajoute : « J’avais tellement de difficulté à respirer qu’ils m’ont emmené à l’hôpital de Juvisy mais arrivé là-bas, j’ai dénoncé sans attendre aux personnes qui étaient là la violence de mon interpellation sans raison ». Au commissariat, le calvaire continue selon ses dires. « Les agents se déchaînaient, livre-t-il, cette fois-ci à Libération, ils me mettaient des coups de poing au visage, des coups de pied avec la pointe de leurs chaussures dans mes tibias, ils me marchaient sur les pieds. Ils en rigolaient, il y avait à peu près six policiers à ce moment, dont trois qui me frappaient. Ils s’amusaient aussi à me mettre des coups de Taser dans l’épaule et un dans le cou. Puis, ils m’ont menacé de me taser les parties intimes ».

«  On torture dans les commissariats de la République et se le permet sur les Arabes parce que pour eux, les Arabes sont des sous-hommes »

Interrogé sur RMC, mardi matin, Mahedine Tazamoucht a de nouveau présenté sa glaçante version des faits. « Au commissariat, au lieu de me mettre sur le banc des gardes à vue, ce qu’ils font normalement, ils m’ont laissé dans le couloir. Du coup, j’étais assis par terre. Ensuite, ils m’ont ramené une chaise. J’étais menotté jusqu’au sang, je ne sentais plus du tout mes mains. Pendant 25 minutes, ce n’était que des coups, des moqueries. (…) Il y avait cinq hommes et une femme, six policiers en tout, explique Mahedine. Il y avait surtout trois policiers qui me mettaient des coups, sans arrêt. Je saignais de la bouche, je crachais beaucoup de sang. Si j’avais le malheur de cracher par terre et de toucher leurs bottes, c’était encore des coups. C’était sans arrêt, c’était humiliant. Je hurlais de douleur. Les coups au visage, c’était sans cesse. J’ai dû recevoir une bonne quarantaine de coups au visage. J’ai des ouvertures dans la bouche, je n’entends plus de l’oreille gauche, j’ai un hématome au tympan. C’était des coups de taser dans le bras et un dans le coup. Son collègue lui a même dit, en parlant de moi : ‘Vas-y, tase-lui les parties intimes’, sans utiliser leur langage… Ils ne l’ont pas fait, parce que je me suis protégé. J’étais collé au mur, j’ai mis mes jambes l’une sur l’autre ».

Et le jeune homme d’achever cet entretien sur RMC en déclarant qu’il « ne compte pas lâcher. C’est quelque chose de traumatisant pour une personne. Je n’en dors plus, ma mère non plus. Je n’ai plus d’appétit. C’est compliqué pour tout le monde dans ma famille. Je n’oublierai jamais. J’avais déjà eu affaire à la police pour des contrôles, mais rien de plus ». Son avocat, Me Arié Alimi, spécialisé dans les procédures visant la police, n’a quant à lui pas hésité à politiser l’affaire, en faisant allusion à la mort de Malik Oussekine. « De 1986 à 2022, rien n’a changé (…). On torture dans les commissariats de la République et se le permet sur les Arabes parce que pour eux, les Arabes sont des sous-hommes » a-t-il déclaré à l’AFP.

Connu pour des antécédents judiciaires

Présumés innocents, mais tenus au devoir de réserve, les policiers incriminés n’ont quant à eux pas pu divulguer aux médias leur version des faits, ce qui donne une impression de grande partialité dans le traitement médiatique de cette affaire. Selon les informations recueillies par Valeurs actuelles, leur version des faits diverge totalement de celle du jeune homme, par ailleurs connu pour différents antécédents judiciaires, contrairement à ce qui a pu être indiqué dans certains médias. Son dossier au traitement des antécédents judiciaires (TAJ), indique qu’il a déjà eu des démêlés avec la police en juillet 2017 pour des « violences aggravées par trois circonstances suivies d’une incapacité supérieure à 8 jours ». En novembre 2018 il est mentionné pour « vol par effraction d’un local d’habitation » et « détérioration ou dégradation d’un bien commis en réunion », puis en mars 2019 pour « détention de stupéfiants ». Ce qui nuance le portrait du jeune homme, sans bien-sûr donner raison aux policiers, dont voici la version des faits :

L’affaire commence le 10 mai, un peu après 4h du matin, lorsque les effectifs de la brigade de nuit d’Athis-Mons sont appelés pour une bagarre, potentiellement à l’arme blanche, sur un parking d’Athis-Mons. Sur place, les policiers constatent la présence de plusieurs voitures et de deux individus de « type nord-africain »,  très alcoolisés, qui refusent de communiquer leurs identités et disent vouloir prendre le volant. A proximité, de nombreux déchets jonchent le sol (cartes de jeu, éclats de bouteilles de verre). Un troisième individu, Mahedine Tazamoucht, également très alcoolisé, aurait alors rejoint les lieux du contrôle, et chercher à porter des coups à l’un des individus contrôlés. Les policiers tentent alors de le maitriser, ce qu’ils parviennent à faire difficilement. Mahedine Tazamoucht, emmené au sol pour être interpellé, se débat vigoureusement et insulte les policiers. La situation est d’autant plus délicate pour les policiers que l’un des individus contrôlés (celui qui était visé par le coup de poing) tente de s’interposer, contraignant les agents à faire de gaz lacrymogène et à appeler du renfort.

« Wallah, fils de pute, vous êtes des salopes, je vous nique tous »

Finalement maitrisé, Mahedine Tazamoucht est placé dans le véhicule de police, tandis que les deux autres individus sont interpellés par d’autres équipages de police, dont la BAC. Tous sont emmenés au commissariat de Juvisy, mais Mahedine Tazamoucht, qui se plaint de douleur aux yeux à cause des gaz lacrymogènes, est pour sa part conduit à l’hôpital de Juvisy par le même équipage incriminé. Selon les policiers, lors du transfert vers l’hôpital, le jeune homme aurait à plusieurs reprises crachés sur les fonctionnaires, tout en se disant atteint du sida, et tout en les insultant. « Wallah, fils de pute, vous êtes des salopes, je vous nique tous » leur aurait-il déclaré notamment, le tout ponctué de phrases en arabe.  Il aurait même tenté de porter des coups de pieds au chauffeur du véhicule de police.

Une fois à l’hôpital, le gardé à vue insulte le personnel hospitalier ainsi que les policiers. A cause de son état d’agitation, Mahedine Tazamoucht ne peut être examiné et est ramené au commissariat de Juvisy. Faute de place sur le banc des gardés à vue, où se trouve déjà ses deux co-interpellés, Mahedin Tazamoucht est placé sur une chaise dans le couloir, comme il est d’usage, dans ce service, pour ne pas surcharger l’espace. Là encore, le jeune homme continue d’insulter les fonctionnaires, de cracher du sang dans le couloir et d’être très virulent. Pour éviter qu’il ne leur crache dessus et se cogne la tête contre le mur, les policiers sont contraints de lui mettre un casque. Le jeune homme est ensuite placé dans une cellule du commissariat, d’où il aurait insulté l’ensemble des personnes présentes, et ce durant toute la journée qui suit son interpellation. Du fait de son état d’excitation, le médecin demande à effectuer sa visite médicale dans sa cellule, tout en maintenant l’individu menotté. Mais ses précautions ne suffisent pas à pouvoir réaliser sereinement l’examen, et le médecin, par ailleurs traité de sale juif par Mahedine Tazamoucht, doit renoncer.

Aucun tazer utilisés cette nuit là, selon les vérifications faites par la hiérarchie

Selon notre source, les policiers affirment par ailleurs qu’à aucun moment il n’a été fait usage du tazer, aucun agent n’en étant équipé ce soir-là. D’après les vérifications effectuées auprès d’un logiciel spécifique par la hiérarchie policière, aucun tazer n’a d’ailleurs été sorti cette nuit-là. Les vidéos de garde à vue du commissariat, feraient par ailleurs très nettement ressortir le comportement violent de Mahedine Tazamoucht. Sorti de garde à vue le 10 mai à 19h, le jeune homme serait revenu à 22h au commissariat, avec ses parents, en filmant et déclarant qu’il allait porter plainte. Lors de cet incident, le jeune homme aurait insulté l’un des policiers, tandis que son père aurait insulté à son tour un autre policier, qui a déposé une main courante en conséquence. Le but de cette intrusion étant, selon les policiers, de les pousser à la faute. Les agents ayant eu affaire à Mahedine Tazamoucht ont par ailleurs déposé plainte.

Examiné par les unité medico-judiciaire, les blessures du jeune homme ont été évaluées à quatre jours d’incapacité de travail.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Le Figaro

Alcoolisme à 7 ans, viols, sclérose en plaques : Selma Blair raconte tout dans ses mémoires chocs

Leonie Dutrievoz

Enfance traumatique, dépendance, carrière et amitiés, maladie auto-immune... À l'aube de ses 50 ans, l'actrice de Sexe Intentions dévoile son parcours douloureux dans ses mémoires intitulés Mean Baby. Elle raconte notamment comment elle est tombée dans l'alcoolisme à 7 ans.

Lorsque le grand public la découvre en 1999, dans Sexe Intentions, de Roger Kumble, Selma Blair est une actrice de 26 ans qui, derrière un sourire juvénile, a traversé une enfance difficile. Des années plus qu'éprouvantes dont l'actrice a décidé de parler dans ses mémoires, intitulés Mean Baby.

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Alcoolisme juvénile

Originaire de Southfield dans le Michigan, Selma Blair est née en 1972 dans une famille juive. Benjamine de quatre sœurs, la jeune fille cherche durant toute son enfance à attirer l'attention de sa mère. «Il y a toujours une personne qui nous colle à la peau, qui connaît nos faiblesses et nos névroses et qui ne peut s'empêcher de chercher à nous tuer», écrit Selma Blair dans ses mémoires. Elle subit les remarques de celle qu'elle considère comme son modèle. «Ce sont les personnes qui nous blessent le plus, parce que nous nous préoccupons tellement de ce qu'elles pensent... Pour moi, cette personne est ma mère.» Après sa naissance, pendant des semaines, elle est d'abord appelée «Mean Baby» (méchant bébé, en français, et titre de son livre donc). Un trait de caractère qu'elle cultive durant ses jeunes années, mordant ses sœurs ou frappant les amis de ses parents.

Mais c'est à l'âge de 7 ans que tout bascule, lorsqu'elle se met à consommer de l'alcool. Dans ses mémoires, elle raconte qu'elle se sert de la boisson comme d'une forme d'automédication pour soigner son anxiété. «Je ne sais pas si j'aurais survécu à l'enfance sans l'alcool», confie-t-elle dans une interview pour le magazine People . À 49 ans, l'actrice évoque notamment ce qu'elle ressentait durant cette longue période de dépendance. «C'était un énorme réconfort pour moi, un énorme soulagement au début. (…) J'ai commencé très jeune et l'alcool était un mécanisme de survie.» Dans son livre, elle se souvient précisément de sa première rencontre avec l'alcool, lors d'une fête de famille pour Pâques. «Je me suis saoulée ce soir-là. J'étais très ivre. Finalement, on m'a mise dans le lit de ma sœur Katie. Le matin, je ne me souvenais pas comment j'étais arrivée là.» L'actrice raconte que les premières années, elle ne s'enivrait pas, mais buvait juste quelques gorgées rapides dès qu'elle commençait à se sentir anxieuse. «En général, j'étais à peine éméchée. Je suis devenue une alcoolique experte, habile à cacher mon secret.»

Adolescence et début de carrière

Après le lycée, elle entre à l'université du Michigan et en sort diplômée en 1994. En parallèle, son addiction à l'alcool s'intensifie. Dans son livre, elle confie notamment avoir subi de nombreuses agressions sexuelles, trop ivre pour réagir ou se souvenir de chaque détail : «Je quittais mon corps et d'autres personnes y entraient», écrit-elle. Pour People, elle raconte ce qu'il s'est passé lors d'un voyage pendant le fameux spring break de son université. Après une longue journée à boire, elle se retrouve seule avec deux garons. «Je ne sais pas si les deux m'ont violée. L'un d'eux l'a certainement fait», écrit-elle. «Je me suis faite toute petite et silencieuse et j'ai attendu que ça se termine. J'aimerais pouvoir dire que ce qui m'est arrivé cette nuit-là était une anomalie, mais ce n'est pas le cas. J'ai été violée, plusieurs fois, parce que j'étais trop ivre pour dire les mots “S'il-vous-plaît. Arrêtez.” Seule cette fois-là a été violente. Je suis sortie de chaque agression en restant silencieuse et honteuse».

Sa carrière débute lorsqu'elle déménage à New York, sans que le public ne soupçonne son alcoolisme. Elle garde pour elle cette partie difficile de sa vie d'adolescente, consultant des thérapeutes pour tenter d'aller mieux. Elle apparaît alors pour la première fois au cinéma en 1997 où elle campe des petits rôles comme dans In and Out de Franck Oz, ou dans la comédie Big Party de Harry Elfont et Deborah Kaplan. Elle tient ensuite le rôle principal dans la sitcom Zoé, Duncan, Jack et Jane, réalisée par Daniel et Sue Paige, au côté de Michael Rosenbaum. Mais c'est dans le film Sexe Intentions, sorti en 1999, qu'elle surprend vraiment le public. Elle incarne, aux côtés de Ryan Phillippe et Sarah Michelle Gellar, la jeune adolescente naïve Cécile Caldwell. Son personnage inspiré de Cécile de Volanges des Liaisons dangereuses marque les esprits, en particulier lors de la scène du baiser avec Sarah Michelle Gellar. Jusqu'en 2008, elle enchaîne les rôles, jouant au côté de Scarlett Johansson, Evan Rachel Wood ou encore Morgan Freeman. Elle incarne notamment le premier rôle féminin dans le blockbuster Hellboy réalisé par Guillermo del Toro.

À écouter : le podcast de la rédaction

Un enfant et retour à l'écran

Côté cœur, l'actrice se marie avec le comédien Ahmet Zappa en 2004, mais divorce en 2006. En 2011, elle accueille un jeune garçon nommé Arthur, issu de sa relation avec le directeur artistique Jason Bleick. Le public la retrouve enfin sur les écrans en 2012 lorsqu'elle accepte le rôle principal féminin dans la sitcom Anger Management de Bruce Helford. Elle apparaît aussi dans les premiers épisodes de la série de Ryan Murphy, American Crime Story : The People v. O.J. Simpson, dans laquelle elle incarne Kris Jenner.

Alors qu'elle avait choisi de garder le silence concernant son enfance et sa vie privée, en 2018, elle décide de parler. Sur Instagram, elle dévoile en légende d'une photo être atteinte d'une sclérose en plaques. Elle décrit alors son quotidien : «Je suis handicapée. Je tombe parfois. Je laisse tomber des objets». Pour que le message soit clair, en février 2019, elle apparaît sur le tapis rouge de l'after-party des Oscars accompagnée d'une canne pour l'aider à marcher. Sujet qu'elle évoque plus en profondeur dans son ouvrage.

Sobre depuis 2016, elle brise aussi le silence sur les années de traumatismes qu'elle a vécues. «Mon sentiment de traumatisme était plus grand que je ne le pensais. Je n'avais pas réalisé que l'agression que j'ai subie était si centrale dans ma vie», confie-t-elle à People. «J'avais tellement de honte et de culpabilité. Je suis reconnaissante de m'être sentie suffisamment en sécurité pour le mettre en page. Pouvoir travailler dessus avec un thérapeute et d'autres écrits a vraiment soulagé ce fardeau que je ressentais.»

Johnny Depp s'offre une virée en Europe pendant la suspension de son procès contre Amber Heard

Après une semaine de pause, le procès en diffamation qui oppose les deux acteurs reprendra lundi 16 mai, au tribunal de Fairfax, en Virginie.

À 20 ans, Bigi, le fils de Michael Jackson, apparaît méconnaissable dans les rues de Los Angeles

Blanket Jackson, le benjamin du défunt roi de la pop, a fait une rare apparition dans les rues de Californie, le jeudi 12 mai.

«Tu cuisines, je nettoie» : Eva Mendes explique comment elle se répartit les tâches domestiques avec Ryan Gosling

L'actrice s'est confiée dans une interview accordée au magazine People, vendredi 13 mai.

L'Humanité

Le Conseil national de l’énergie lance la résistance aux marchés

Actu

Mobilisation Les représentants des personnels d’EDF et d’Enedis ont créé ce mardi un front commun avec des élus et acteurs associatifs pour le service public de l’électricité.

Marion d'Allard

Pas le temps de s’endormir sur leurs lauriers après avoir triomphé du projet Hercule. Les conseils économiques et sociaux centraux (CSEC) d’EDF et d’Enedis ont joint leurs forces pour relancer la bataille de la nationalisation complète de l’appareil énergétique français. S’appuyant sur leur lutte de près de dix-huit mois contre le plan gouvernemental de ­démantèlement d’EDF – l’ouverture au privé des activités de commercialisation du courant et de la production d’énergies renouvelables devant refinancer les activités nucléaires gardées dans le giron public –, les deux instances représentatives du personnel ont organisé ce mardi à Paris le Conseil national de l’énergie (CNE). Avec un objectif : réaffirmer l’urgence d’une « vision stratégique à long terme et d’une réelle planification dans le domaine de l’énergie », explique Philippe Page Le Mérour, secrétaire du CSEC d’EDF. L’énergie étant un bien commun, indispensable aux particuliers comme aux entreprises, « on a besoin d’un opérateur public fort » et, dans un tel contexte, « on doit aller jusqu’à la renationalisation d’EDF, avec toutes ses composantes – RTE, Enedis, EDF – et les filières de production – nucléaire, renouvelables, hydraulique, thermique », ajoute Frédéric Fransois. Une nationalisation « complète, assortie de la sortie du dogme du marché », poursuit le secrétaire du CSEC d’Enedis.

Le moment de ce temps fort n’a pas été choisi au hasard. Entre la réélection d’Emmanuel Macron et le renouvellement de l’Assemblée en juin, les travailleurs de l’électron avancent leurs solutions à l’augmentation faramineuse des prix de l’énergie, grevant encore le pouvoir d’achat, ainsi qu’à l’urgence climatique imposant d’accélérer la transition énergétique dans tous les secteurs d’activité.

En vingt-cinq ans de libéralisation, « le système a totalement ­dérivé, avec des prix tirés vers le haut artificiellement et un asservissement invraisemblable du ­service public », tacle Philippe Page Le Mérour, en écho aux débats organisés à la Bellevilloise, à Paris. En invitant des élus, représentants d’associations ou des économistes, les organisateurs du CNE comptent « créer une coalition large en faveur d’un retour à des tarifs maîtrisés et accessibles, et engager une réflexion sur l’avenir énergétique de la France », résument-ils.

le prix du kilowattheure a bondi de 400 % entre 2021 et 2022

L’Espagne et le Portugal ont obtenu de Bruxelles de plafonner les prix du gaz, qui entre dans leur production électrique. Un coin enfoncé dans les règles du marché européen dont devrait se saisir la France, assure Philippe Page Le Mérour. « De la même façon qu’il existe une exception ibérique, la France, qui produit de façon largement décarbonée grâce au nucléaire et à l’hydraulique, doit aussi bénéficier, a minima, d’ une dérogation », dit-il. Bruxelles s’y refuse. C’est pourtant l’un des moyens les plus sûrs de juguler l’explosion des factures, alors que le prix du kilowattheure a bondi de 400 % sur le marché entre 2021 et 2022. Alors que 200 000 personnes ont signé la pétition exigeant une énergie publique forte, les salariés de l’énergie s’affichent combatifs. Prêts à passer « de la phase défensive à la phase offensive », résume Philippe Page Le Mérour.

EDFplan hercule EDFÉnergietransition énergétique
France24 - World

'I knew that death was coming': Bataclan band member recalls attack before French court

Issued on: 17/05/2022 - 16:15

NEWS WIRES

The US rock band Eagles of Death Metal were midway through their set when Islamist militants sprayed the Bataclan concert hall in Paris with gunfire, cutting down revellers, frontman Jesse Hughes recounted before a French court on Tuesday. 

Guitar technician Eden Galindo's first thought had been that the sound system was exploding, but Hughes said he knew instantly the venue was under attack.

"Being from a desert community in California, I know the sound of gun shots," Hughes told the trial of Salah Abdeslam, the only suspected surviving member of the squad that killed 130 people at several locations on November 13, 2015.

"I knew that death was coming," he said.

The assailants burst through the music hall's main entrance and blasted automatic gunfire into the crowd as the band played.

"We were thinking that it was going to stop but it just kept coming," Galindo told the court. "After a while they reloaded and a technician told us, 'next time they stop, we run'."

The band escaped through a side door but their tour manager was killed.

The attackers took hostages inside the music hall during an hours-long assault that claimed 90 lives and ended after police shot dead one militant and the two others detonated their suicide vests.

Survivors have recounted playing dead for hours, or hiding in cupboards, not knowing if their friends or relatives were still alive. They spoke of the bullets in their bodies and of having to walk over bodies when they finally escaped.

Abdeslam, 32, is the only one among 20 defendants who is directly accused of murder, attempted murder and hostage taking. He has denied the charges and is standing trial before a panel of judges.

He told the court in February he had backed out of detonating his explosive vest during the attack.

Six years on, Hughes said he still got nervous looking into crowds, but that he drew courage from France's ability to move on.

"Evil did not win," he said. "You can't kill rock and roll."

(REUTERS) 

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Survivors of the November 13 Paris attacks to testify at landmark French trial

Suspected 2015 Paris attacks accomplices go on trial in Belgium

PARIS ATTACKS TRIAL

'I didn't kill anyone,' says key suspect at Paris attacks trial

Valeurs Actuelles

Burkini : Gérald Darmanin dénonce une « inacceptable provocation communautaire » après la décision de Grenoble

Face à Eric Piolle et au burkini, Gérald Darmanin hausse le ton. Après avoir ordonné à la préfecture d’enclencher une procédure judiciaire sitôt l’autorisation du port du burkini dans les piscines municipales de Grenoble votée, le ministre de l’Intérieur – démissionnaire, depuis le départ de Jean Castex – a interpellé Eric Piolle, « soutien de M. Mélenchon, [de jouer] l’inacceptable provocation communautaire, contraire à nos valeurs », dans un tweet publié mardi 17 mai. Il a confirmé avoir « donné instruction au préfet de déférer en ‘déféré laïcité’ la délibération permettant le port du ‘burkini’ et, le cas échéant, d’en demander le retrait », rapporte 20 minutes.

« Relisez la loi de 1905, plutôt que de la tordre »

La réponse d’Eric Piolle ne s’est pas fait attendre. « Darmanin, le ministre qui a pour bilan la loi séparatisme, qui trouve Marine Le Pen trop molle, s’insurge des rayons halal et casher des magasins, se permet de donner des leçons ? Relisez la loi de 1905, plutôt que de la tordre », a répondu le maire de Grenoble. Pour tenter de justifier sa décision, l’élu écologiste a invoqué un combat « féministe », de « santé » et de « laïcité »

Dans la foulée du vote du Conseil municipal isérois, Laurent Wauquiez avait annoncé vouloir suspendre les subventions de la région Auvergne-Rhône-Alpes à la mairie de Grenoble. L’Association des maires de France (AMF), présidée par le maire LR de Cannes depuis l’automne dernier, avait également réclamé une « clarification nationale », mardi 17 mai, dans un communiqué de presse.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

When you see an individual who's suffering from imposter syndrome, they're more likely to burn out. And the folks who are burned out are more likely to be suffering from imposter syndrome - Sahar Yousef

“People seem to think I'm doing OK, but I really don’t think I am,” says Fiona, a senior manager in her 40s, working in the construction industry in the UK.  “You’re always thinking you could be doing better, and that people must be doubting you.” 

Fiona, who has been granted anonymity to protect her professional reputation, has spent her career battling imposter syndrome: the fear she doesn’t truly deserve her success. “Despite the fact I’ve got to the position I’m in, I still don’t believe in myself. Other people seem to, but I just don’t feel it’s warranted,” she says. 

The stress of constantly questioning herself has been compounded by the anxieties of the pandemic and the pressure of remote working, leaving Fiona feeling “exhausted on a daily basis”. 

Now, with sky-high demand in her industry, she feels she’s showing all the symptoms of burnout. She feels emotionally depleted, and has started to “question the whole point of work” and the value she brings “when other people do the job so much better”. 

Imposter syndrome is a known issue among professionals. But researchers are increasingly interested in the link Fiona has experienced between imposter syndrome and that other modern career malaise: burnout.

As the workplace undergoes a period of rapid change, understanding how these two conditions feed into each other – and what can be done to prevent them destabilising careers – will be critical for both employee wellbeing and retention.    

An insidious link 

Imposter syndrome (IS) – also called imposter phenomenon - manifests differently in different people, but commonly leaves someone with the unshakeable belief they are an intellectual fraud, despite all evidence to the contrary.

People with IS often feel they need to over-work and over-deliver on projects to avoid being found out. Though they might be high achievers, they might avoid taking on challenges so they can’t publicly fail. They attribute success to luck or hard work, rather than ability, and fear it will only lead to being given other chances to trip up. 

Studies suggest up to 70% of people have experienced imposterism at work at some point.  While some research suggests IS might sometimes help motivate people to achieve, there is also ample evidence that the stress it generates can be so draining that it places intense pressure on mental health

One 2016 study, for example, showed that US medical students with feelings of imposterism also tended to demonstrate “increased levels of exhaustion, emotional exhaustion, cynicism, and depersonalization”, symptoms very similar to the World Health Organisation’s (WHO) definition of burnout

And a recent international survey of 10,000 knowledge workers by US-based work-management platform Asana showed 42% believed they had experienced both IS and burnout at the same time. 

“When you see an individual who's suffering from imposter syndrome, they're more likely to burn out. And the folks who are burned out are more likely to be suffering from imposter syndrome,” says Dr Sahar Yousef, a cognitive neuroscientist researching workplace productivity at UC Berkeley’s Haas School of Business in California, who contributed to the research.   

Yousef says it’s important to note that the survey relied on people making their own assessment of burnout, a serious clinical syndrome from which recovery can take months. But even if some people might be overly quick to label themselves as burned out, rather than very tired and stressed, it’s notable that so many identified with both syndromes at the same time. 

It’s not entirely scientifically clear why the two are increasingly overlapping, says Yousef, but  one key factor is that IS manifests in a similar way to the third dimension of burnout, as defined by the WHO: “feelings of professional inefficacy”. As Fiona is finding, when someone is experiencing burnout, “you feel like no matter what you do, it’s not enough. You are the ineffective person on your team”, says Yousef. This is notably similar to the definition of imposter syndrome, she says. 

The perfectionist tendencies of someone with IS can mean every interaction becomes intensely stressful, she says. Burnout can then set in after “hundreds, maybe thousands, of uncompleted stress cycles”, where the individual never has a chance to mentally recover from moments of pressure.

Feeling like a fraud at work can have profound impacts on your mental health, experts say (Credit: Getty)

Clare Josa, founder of an IS consultancy, and author of Ditching Imposter Syndrome, says she sees a clear link between IS and burnout, something she attributes to “the body’s fight, flight or freeze mechanism getting stuck on”. 

Her recent year-long study of 2,000 workers in the UK and US found that 62% of people struggled with feelings of imposterism on a daily basis, and 18% described themselves as being “on their knees” from stress. Based on their responses to a series of assessment questions, 34% of respondents were judged to be at high risk of imminently burning out. She concluded that IS is “one of the most important predictors of whether or not someone is at risk of burning out”. 

Josa believes the correlation largely stems from tactics people develop to compensate for or mask their imposterism, such as taking on work they don’t have time for to win approval, or avoiding promotion because they fear exposure. As one contributor to her research said: “I feel like if I'm in the spotlight, everyone will see if I make a mistake. So I do my best not to go there.” 

Someone who is so “wired to look for threats” will quickly find it affecting their wellbeing, pushing them towards burnout, says Josa. 

Prevention is key 

Right now, says Anne Raimondi, CFO and head of business at Asana, their research shows it’s Gen Z workers who are most likely to say they’re struggling with both imposter syndrome and burnout. 

She attributes this to the unique challenges for young people of launching careers during the pandemic. Unable to observe colleagues in person and adjust to workplace dynamics, with no clear boundaries between work and personal life; and without the “moments of feedback and reassurance” that are crucial to building professional confidence, she says it’s easy to see how junior staff could begin to feel they don’t belong in their role and become overwhelmed.

I feel like if I'm in the spotlight, everyone will see if I make a mistake. So I do my best not to go there – Contributor to Clare Josa’s research

Josa says while younger workers may be more vocal about their struggles, older generations are suffering, too. One of the biggest triggers she’s identified for imposter syndrome is the menopause for women, or for men getting promoted into senior positions. Working mothers, meanwhile, are a high-risk group of both IS and burnout, she adds. 

There’s also a body of research suggesting people from minority backgrounds can be more acutely affected. Dr Kelly Cawcutt, from the University of Nebraska Medical Center, says imposter syndrome has long been noted as a factor in high burnout rates among medical workers. But her research suggests “ingrained biases and a lack of diversity” in the profession can mean under-represented and ethnic minority groups are particularly affected. Black physicians, for example, are known to face higher risk of burnout, partly because of the stress of discrimination. 

“If we are told we are not good enough, not smart enough, or do not belong – or are made to feel this way through microaggressions – those extrinsic biases can be internalised,” she says, fuelling both imposterism and in the longer term, burnout. 

“Although there are many efforts to address this now, these biases still exist,” says Cawcutt, creating what her research calls a “substantial negative cycle” for the individual. This, she says,shows the importance of treating IS and burnout – and indeed ingrained biases – not as siloed issues, but as connected phenomena which, if they’re to be resolved, need to be addressed together. 

Josa says when it comes to the individual, the starting point is to tackle the imposter syndrome by rewiring the brain’s response to stress, “so you don't get that unconscious firing of the fight, flight, freeze response”. But to address the issue of IS spiralling into burnout, she says companies need to do more to tackle cultures where “everything has become an emergency”, and where people feel compelled to over-perform and grit their teeth through adversity rather than being honest about their wellbeing.   

Yousef and Raimondi agree it’s critical for workers to be encouraged to build cognitive boundaries around their work so they leave time to mentally reset after stressful periods, breaking those stress cycles. Younger workers, says Yousef, need help engaging with mentors at work so they learn how to fit in, arresting those feelings of imposterism early on. “Prevention should be the key here,” she says. “I would just love it if we educated our kids even as early as high school about what happens when you overwork.”   

But for people like Fiona, solving the problem is easier said than done. She’s been advised by her doctor to take time off work, but is afraid that doing so will let her team down or will only prove to herself and others that “I was promoted above my grade”. 

Instead, she finds herself battling each day to “wade through the treacle of work”, envying people who seem to be coping fine. “Wouldn’t that be a nice feeling,” she says, “knowing that you’re not fretting about heading into work each day?”

Le Figaro

La mère d'Elon Musk est la première septuagénaire à poser en maillot de bain à la une de Sports Illustrated

Après avoir posé nue en couverture du New York Magazine, Maye Musk bouscule une nouvelle fois les codes. Elle est la première septuagénaire à poser en une de l'édition maillot de bain du célèbre magazine.

Maye Musk est à son âge d’or. L’emblématique magazine américain Sports Illustrated a dévoilé ce lundi 16 mai, les unes de son numéro spécial «Swimsuit 2022», consacré aux maillots de bain. Aux côtés de Kim Kardashian, Ciara ou encore du mannequin Yumi Nu, le mannequin et mère d’Elon Musk a été choisie comme égérie d'une des couvertures de cette édition. On la voit plus en forme que jamais, poser sous l’objectif de Yu Tsai vêtue d’un maillot une pièce qui découvre ses bras toniques. Maye Musk arbore également des boucles d’oreilles dorées en forme de palmiers qui rappellent le décor idyllique qui se joue derrière elle.

«Je suis si contente d'être en une de Sports Illustrated à l'âge de 74 ans. Il était temps !» s’enthousiasme-t-elle avec humour en légende de sa publication Instagram. La mère du fondateur de SpaceX, en effet, est le premier modèle de son âge à poser en une de l’édition maillot de bain du célèbre magazine. Ses 587.000 abonnés n’ont pas manqué également de réagir à cette nouvelle qui fait date. “Nous devrions être fiers de notre âge, et ne pas le cacher ! Avec l'âge vient la sagesse et c’est magnifique”’ s'extasie une internaute.

À lire aussiQui est Maye Musk, mannequin dont la carrière explose enfin à 68 ans ?

Une seconde naissance

«Je veux montrer aux femmes qu’on peut être très belle à n’importe quel âge». Voilà le mantra qui a poussé Maye Musk à recommencer une carrière de mannequin à 59 ans en laissant ses cheveux au naturel. Deux ans après cette décision, elle apparaît dans le plus simple appareil en Une du New York Magazine et sa carrière est définitivement relancée. Clou de cette ascension : Maye Musk apparaît au Met Gala 2022, l'un des événements mode le plus important de l'année, aux côtés de son fils. Avec cette nouvelle Une, Maye Musk se rapproche des sommets.

Lila Moss et son capteur à glycémie, stars de la dernière campagne Versace by Fendi

Les deux maisons de mode ont lancé leur très attendue collection commune. Et leur égérie star n'est autre que la fille de Kate Moss, choisie pour son allure... mais pas uniquement.

Moteur, action, Coupez ! : une première montée des marches sans feu ni flammes à Cannes

La Planète Marches. - Jour 1. Eva Longoria, Vincent Lindon, Romain Duris... Les personnalités de tous bords ont gravi les marches du Palais des festivals, ce mardi 17 mai, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes 2022.

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Le ventre en majesté de Lou Doillon au défilé Gucci

Lors du défilé Resort 2023 de la griffe italienne, la chanteuse et actrice française a opté pour une tenue qui mettait en lumière sa grossesse.

Valeurs Actuelles

Burkini : les électeurs de gauche (aussi) sont contre

La Nupes, dont Eric Piolle est une figure centrale, s’est-elle tiré une balle dans le pied en s’associant à l’autorisation du burkini dans les piscines municipales ? Votée par le Conseil municipal grenoblois le lundi 16 mai, la mesure est largement décriée par les Français… y compris les électeurs de gauche, dévoile une enquête de l’Ifop menée pour Le Point. D’une manière générale, 69% des Français sondés se déclarent opposés à l’autorisation du burkini. Plus surprenant : 70% des sympathisants PS et 56% des sympathisants EELV/LFI refusent son arrivée dans les piscines municipales.

Au total, 58% des électeurs qui ont l’intention de voter en faveur de la Nupes, lors des élections législatives de juin prochain, affirment leur désaccord – une contestation qui grimpe à 70% pour l’ouverture de créneaux réservés aux femmes. D’une façon générale, toutes les familles politiques sont caractérisées par une opposition majoritaire au burkini : 71% des futurs électeurs de Renaissance préfèrent dire non, à l’instar de 82% des électeurs LR-UDI, 76% des électeurs du Rassemblement national et 89% des électeurs de Reconquête !.

Les musulmans nettement en décalage

En réalité, note l’Ifop, les seuls Français qui semblent majoritairement favorables au burkini sont… musulmans, fort logiquement. 72% d’entre eux souhaitent l’autorisation des maillots de bain « couvrant la totalité du corps des femmes, une partie de leurs membres et de leurs têtes ». 75% des Français musulmans sondés sont également favorables à l’instauration de créneaux réservés aux femmes.

L’enquête, précise l’Ifop, a été menée auprès de 2 026 personnes majeures, représentatives de l’ensemble de la population française, et de 1 017 personnes, représentatives de la population musulmane vivant en France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

La CGT refuse la découpe de Renault

Actu

Automobile À Lardy, le syndicat appelle à une journée d’action le 2 juin contre le projet du constructeur de scinder le groupe en deux entités : l’une consacrée à l’électrique, basée en France, l’autre aux thermiques et hybrides, à l’étranger.

Clotilde Mathieu

Lardy (Essonne), envoyée spéciale.

Les drapeaux rouges virevoltent devant le site Renault de Lardy, où les ingénieurs, techniciens, ouvriers des différents établissements du groupe sont venus faire « entendre la voix des salariés » et préparer l’offensive contre le « projet de découpage » de leur groupe. « Depuis trois mois, Renault fait fuiter dans la presse écon omique son projet et, nous, nous n’avons aucune info, c’est silence radio », lance Florent Grimaldi, délégué syndical CGT Lardy. « Nous ne pouvons pas rester sans rien dire », poursuit le syndicaliste.

Selon les maigres informations lâchées par la direction de la marque au losange lors d’un comité central social et économique d’entreprise, le groupe confirme son intention de scinder l’entreprise en deux pôles, l’un dédié aux véhicules électriques, l’autre en charge des moteurs et boîtes de vitesses thermiques. Pour ce faire, deux filiales seront créées. L’une, sous le nom de « véhicules électriques et software » , ou Ampère , qui reprendrait les activités françaises d’ingénierie. Soit une partie du technocentre de Guyancourt, le Renault Software Labs, le site de Lardy (Essonne) et d’autres sites à l’étude en Île-de-France, ainsi que la filiale ElectriCity, avec les usines Renault de Maubeuge, Douai et Ruitz, ainsi que celle de Cléon, dans le Nord. Avec un siège social en France, cette entité compterait « plus 10 000 » personnes à « l’horizon 2023 » parmi les 120 000 que compte le groupe. L’autre filiale, pourvue de « 10 000 salariés », basée à l’étranger, regrouperait les activités liées aux moteurs et transmissions thermiques et hybrides de ses usines espagnoles, portugaise, turque, roumaine, brésilienne, chilienne, ainsi que des centres de recherche en Espagne, Roumanie, Turquie et au Brésil.

Si le groupe assure ne pas vouloir se séparer de ses activités thermiques et hybrides, son ambition est de devenir une marque 100 % électrique en Europe en 2030 sur le segment des voitures particulières. Reste que le but de la manœuvre est avant tout financier. Avec la guerre en Ukraine, les baisses de ventes en Europe, le cours du groupe dégringole. Depuis février, la marque au losange reste autour des 7 milliards d’euros après une perte de 20 % de sa capitalisation. Pour inverser la tendance, Renault, comme d’autres constructeurs du secteur, estime que la séparation des activités permettra de rapporter « l’argent magique », explique Florent Grimaldi, alors que les valorisations boursières obtenues par des entreprises spécialisées dans les véhicules électriques telles que Tesla (1 000 milliards de dollars), Rivian (148 milliards) ou Lucid (88 milliards) sont au zénith. C’est pour cela que le groupe envisage une introduction du pôle électrique au premier semestre 2023. Sauf qu’il n’y a « aucune magie, rappelle le syndicaliste de la CGT. Si les actionnaires mettent des milliards, c’est pour récupérer encore plus de milliards. Ce qui veut dire, dans nos usines, une augmentation des cadences, le gel des salaires, et avec la filialisation, la renégociation de l’ensemble de nos droits sociaux : congés, temps de travail, mutuelle, prime d’intéressement. »

aucune annonce concernant les plans de reconversion

Devant le site de Lardy, où 900 salariés sur 1 700 travaillent sur les moteurs thermiques ou hybrides, les ­garanties sur l’emploi avancées par la direction laissent les syndicalistes de marbre. Idem pour ceux de Cléon, où sont fabriqués les derniers moteurs thermiques du Master et du Trafic. « Même s’ils nous disent que nous serons ­ inclus dans la future filiale et que nous continuerons à travailler sur les moteurs thermiques et hybrides jusqu’en 2025, 2026, en attendant la délocalisation de cette activité, cela n’est pas rassurant. Cela ne nous dit pas quelles seront les nouvelles activités sur notre site, quels seront les futurs investissements, quel sera le plan de reconversion des s alariés », remarque Florent Grimaldi. Il pointe par exemple l’investissement d’un laboratoire chimie qui permettrait d’améliorer les batteries, notamment en réduisant la part du lithium. Ce projet d’investissement est pour l’instant à l’étude et pourra être mis en œuvre en 2024. Trop tard, martèle le syndicaliste. « Il faudrait que l’investissement soit réalisé cette année, si on souhaite qu’il soit opérationnel en 2025. Plutôt que de réduire les coûts pour dégager des bénéfices cette année, le groupe devrait investir, former. » Jeudi, la direction du groupe a donné rendez-vous aux syndicats à l’automne prochain afin de réaliser un point d’étape sur l’avancée de ce projet de scission, à l’occasion d’un « Capital Market Day ». De son côté, la CGT Renault Lardy a d’ores et déjà appelé à une journée d’action le 2 juin.

renaultEmploirenault lardy
Valeurs Actuelles

[Saint Clair] Seins nus ou burkini ?

La polémique liée à l’autorisation du burkini dans les piscines municipales à Grenoble est une polémique récurrente. Elle a surgi à l’été 2016 sur les plages de la Méditerranée, et s’est soldée par une victoire du camp “pro-burkini”, le Conseil d’État ayant cassé l’arrêté municipal de Villeneuve-Loubet, et par jurisprudence ceux de trente autres communes du littoral, qui visaient son interdiction. Elle a refait surface lorsque la municipalité de Rennes l’a autorisé à son tour en 2018. Elle s’ouvre aujourd’hui sous un jour particulier ; la mise en parallèle de deux libertés individuelles, de deux conceptions balnéaires en apparence égales : le burkini et les seins nus.

Éric Piolle, le maire de Grenoble à l’origine de cette initiative, formule ainsi son objectif : « On veut que tout le monde puisse se baigner les seins nus […] que tout le monde puisse se baigner avec un maillot couvrant » – que ce maillot couvrant soit porté pour des raisons médicales, personnelles ou religieuses, de façon temporaire ou de façon permanente. Notons que le fait d’inclure les seins nus n’est pas anodin, car leur liberté est menacée de nouveau aujourd’hui, sur les réseaux sociaux notamment – Instagram imposant par exemple le floutage – mais pas seulement. La France, donc, régresse eu égard à la liberté en vogue dans les années 70. Éric Piolle, à contre-courant, affirme qu’à Grenoble seront rejetées toutes les formes de discriminations liées au corps des femmes, trop couvert ou pas assez couvert. Liberté totale donc, et respect total du choix de l’autre. Une liberté qu’Éric Piolle range sous le vocable “universalisme” et qu’il rattache directement à l’idéal républicain et à l’article premier de la Constitution, déclarant vouloir lutter “pour un universalisme qui permet l’émancipation de toutes et tous”.

Tout notre édifice philosophico-politique moderne repose sur ce principe libéral sacré, lequel peut être repensé, refondé, ou infléchi.

Les anti-burkini affirment que, sous couvert de garantie des libertés individuelles, c’est en réalité ces libertés mêmes que l’on maltraite. Ils jugent qu’Éric Piolle, comme d’autres islamo-gauchistes, font la promotion d’un symbole d’oppression des femmes, d’une idéologie qui vise à les enfermer, comme on le voit dans d’autres pays, depuis le Maghreb jusqu’à l’Asie centrale. L’opinion est d’ailleurs majoritairement de leur côté ; 73 % des Français sont opposés au burkini selon un sondage CSA pour CNews réalisé les 10 et 11 mai 2022. Mais alors, pourquoi échouent-ils immanquablement à s’opposer à ces politiques “pro-burkini” ?

La réponse va être un peu rude à encaisser, mais pour pouvoir avancer, il va falloir l’accepter : parce que c’est Éric Piolle qui a raison ! C’est lui qui s’inscrit dans la droite ligne des valeurs républicaines, de l’esprit de la Constitution, du principe laïque comme du droit en vigueur. Tous ceux qui s’indignent à longueur d’antenne en invoquant le droit des femmes, leur liberté, leur dignité, etc., sont à côté de la plaque. Ils méconnaissent la réalité de notre tradition libérale française. Ils discernent mal la frontière entre politique et métapolitique. Ils ignorent la place centrale du principe de neutralisation politique de la société civile dans la construction de la Modernité, et devraient relire à cet égard Benjamin Constant. Tout notre édifice philosophico-politique moderne repose sur ce principe libéral sacré, lequel peut être repensé, refondé, ou infléchi – et c’est ce que l’auteur de ces lignes fait, par exemple, en développant une réflexion politique civilisationnelle – mais il ne saurait être mis en cause uniquement lorsque ça nous arrange.

Il est vrai que le burkini ne s’inscrit pas dans les traditions françaises. Mais la République a été construite politiquement et juridiquement pour l’accepter à l’égal de tout autre vêtement. Il faut donc arrêter d’empoisonner les musulmans à cause de leur façon de s’habiller. Il faut arrêter de faire croire à la terre entière que toute femme portant un voile serait manipulée ou contrainte par des fanatiques islamistes. Il est vrai qu’Éric Piolle, que Jean-Luc Mélenchon, et même qu’Emmanuel Macron parlent beaucoup de la République et assez peu de la France. Sauf que théoriser un rééquilibrage politique visant à réinjecter “de la France” dans la République n’est pas une mince affaire. Une chose est sûre, nous n’y parviendrons pas en multipliant les polémiques médiatiques éphémères. Pour y parvenir, nous devrons prendre le temps de repenser les formes de notre Contrat social afin qu’il réponde aux défis d’aujourd’hui, et notamment au défi civilisationnel, singulier et nouveau.

Si le message que les Français envoyaient au monde, mais aussi à eux-mêmes et donc à la communauté musulmane présente en France, était à nouveau celui d’une célébration de la féminité, et de la beauté du corps féminin nu tel qu’il s’inscrit dans la tradition artistique occidentale, de Praxitèle à Rodin ?

Cela suppose de nous rappeler préalablement qui nous sommes – ce que certains nomment de façon mal appropriée notre “identité”, et que nous nommons notre “héritage civilisationnel”. Par exemple : nous soucier un peu moins du burkini et un peu plus des seins nus. Car le véritable enjeu de court terme est là : que se passerait-il cet été si les quelques centaines de burkini qui ne manqueront pas de fleurir sur les plages ou dans les piscines étaient entourés non pas d’une poignée, mais d’une foule de seins nus, de string, de hanches galbées, d’ongles peints, de cheveux lâchés, de lèvres colorées, de peaux huilées et tannées, bref, si le message que les Français envoyaient au monde, mais aussi à eux-mêmes et donc à la communauté musulmane présente en France, était à nouveau celui d’une célébration de la féminité, et de la beauté du corps féminin nu tel qu’il s’inscrit dans la tradition artistique occidentale, de Praxitèle à Rodin ?

Le combat métapolitique serait alors bien engagé, et il ouvrirait un espace à la refondation politique d’un Contrat social dans lequel, comme Jean-Jacques Rousseau l’avait prévu initialement, la « véritable constitution de l’État », celle qui se grave « dans le cœur des citoyens », n’est pas faite de lois libérales abstraites, mais « des mœurs, des coutumes, et surtout de l’opinion », c’est-à-dire de la culture d’un peuple, de son art de vivre, de sa civilisation. Pour le dire autrement, en attendant de trouver les formes politiques nouvelles adaptées au défi civilisationnel, il est possible que les seins nus soient l’arme la plus efficace pour lutter contre l’avancée de l’islamisme.

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Fetterman wins Democratic primary for Pennsylvania Senate seat after health scare

Issued on: 18/05/2022 - 03:52

NEWS WIRES Kethevane GORJESTANI Follow

Pennsylvania Lieutenant Governor John Fetterman won the state's Democratic primary on Tuesday in a critical US Senate race, Edison Research projected, despite having been hospitalised since Friday after suffering a stroke.

Fetterman, a progressive Democrat whose victory over centrist US congressman Conor Lamb came just hours after Fetterman's campaign said he had a pacemaker implanted to address the irregular heart rhythms that caused the stroke, has said doctors expect a full recovery.

The Republican senatorial primary in Pennsylvania remained too close to call, with TV wellness celebrity Mehmet Oz – endorsed by former President Donald Trump – vying for the party's nomination against former hedge fund executive David McCormick and conservative political commentator Kathy Barnette.

"If you'll allow me to be brutally honest for a second, 2022 is going to be hard year for Democrats," Fetterman said in an email to supporters.

The tattooed, goateed Democrat, who prefers shorts and hoodies to suits, added that "a typical Democrat, running a typical campaign, is going to struggle. To win PA, we're gonna have to do things differently."

Meanwhile, US Representative Ted Budd, also backed by Trump, won the Republican Senate nomination in North Carolina on Tuesday, while Republican congressman Madison Cawthorn appeared in danger of losing his seat after a series of scandals.

The Pennsylvania and North Carolina Senate races will play a critical role in November's midterm elections in which President Joe Biden's fellow Democrats are fighting to retain their slim majorities in the House of Representatives and Senate. Both seats are currently held by retiring Republican senators.

Budd, who beat former Governor Pat McCrory, will face Democratic former state Supreme Court Chief Justice Cheri Beasley, who easily won her party's nomination in the race to succeed Senator Richard Burr.

Cawthorn, a staunch Trump ally, was struggling to fend off a challenge in a House primary from state Senator Chuck Edwards. With nearly 60% of the expected vote tallied, Edwards had 35% to Cawthorn's 31%, according to Edison Research.

Cawthorn, at 26 the House's youngest member, has angered his party's leaders with a string of embarrassing episodes, including claiming that conservative leaders invited him to a cocaine-fueled orgy, attempting twice to bring a gun onto a plane and having a video surface that showed him nude and gyrating against someone. 

Republicans are well positioned to regain control of the House, which could enable them to frustrate Biden's legislative agenda. Biden's public approval rating is at 42%, with 50% of Americans disapproving of his performance, according to a Reuters/Ipsos opinion poll completed on Tuesday.

Democrats have a better chance of keeping control of the Senate, currently split 50-50 between the parties with Vice President Kamala Harris holding the tie-breaking vote. 

In Pennsylvania, Barnette's rise – along with that of state senator and gubernatorial candidate Doug Mastriano, a far-right candidate who has echoed Trump's conspiracy theories – has worried some establishment Republicans that the duo could prove too extreme for voters in the general election.

Final results may not be known tonight. Pennsylvania officials said voters requested 908,000 absentee or mail-in ballots. State law prevents these from being processed until Election Day.

Trump as kingmaker 

Trump has endorsed more than 150 candidates as he tries to solidify his status as his party's kingmaker, though his picks have not always prevailed. His support helped author J.D. Vance win the Ohio Senate primary, but his favoured candidate lost in Nebraska's gubernatorial race last week. 

Barnette, seeking to become Pennsylvania's first Black US senator, has called her rivals insufficiently conservative. She was photographed marching toward the US Capitol on Jan. 6, 2021, alongside members of the extremist Proud Boys group shortly before a mob of Trump supporters stormed the building in a failed bid to overturn his 2020 election loss.

Barnette's campaign told NBC she did not take part in or condone the destruction of property and has no connection to the Proud Boys.

Trump last week endorsed Mastriano, who is leading the polls in Pennsylvania's Republican gubernatorial primary and was also present outside the Capitol on the day of the riot. Mastriano played a significant role in the Trump campaign's failed effort to overturn the state's presidential results based on false claims of voting fraud.

Mastriano has said he would pursue a statewide abortion ban, after a leaked draft opinion showed the Supreme Court is poised to overturn Roe v. Wade, the 1973 decision legalising abortion nationwide.

State Attorney General Josh Shapiro, who ran unopposed for the Democratic nomination, has vowed to protect abortion rights. Shapiro said on Tuesday that he was isolating at home after testing positive for COVID-19.

In Idaho, meanwhile, incumbent Republican Governor Brad Little faces Trump-backed primary challenger Janice McGeachin, the state's lieutenant governor.

Primary elections are also taking place in Kentucky and Oregon.

(REUTERS)

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Biden to visit Buffalo following racist mass shooting

Billionaire Peter Thiel to leave Meta's board to focus on pro-Trump advocacy

USA

After winning House, Democrats’ real power may lie in investigating Trump

L'Humanité

Festival de Cannes. Le brillant discours de Vincent Lindon, président engagé du jury

Actu

Il y a des moments suspendus, un peu magiques, et le discours prononcé à l’ouverture du Festival de Cannes par le comédien Vincent Lindon, président du jury, est de ceux-là. Brillant, émouvant, il rappelle une évidence un temps oubliée : la culture est essentielle.

Michaël Mélinard

De l’émotion, de la solennité et une pointe d’autodérision. Vincent Lindon a placé haut le curseur avec un discours inaugural somptueux autour du rôle des artistes. Le comédien qui a plusieurs fois pris publiquement la parole en faveur de l’hôpital ou en appelant à une plus grande solidarité des plus riches avec les plus démunis par le biais de la taxe Jean Valjean s’interroge. « Doit-on user de sa notoriété aussi modeste soit elle pour porter haut et fort la parole des sans voix ou au contraire, refuser d’exprimer publiquement une position dans des domaines où nous n’avons ni légitimité, ni compétences particulières ? Je n’ai pas la réponse ». Et pourtant, il l’a.

Vincent Lindon : « Si vous n’épousez pas la cause, le personnage est injouable »

Le cinéma est un art majeur

Mais avant de nous la servir, Lindon parle de lui, de ses collègues, des cinéastes et de tous les artistes. « Comme tous ceux qui ont eu l’immense bonheur de pouvoir vivre de leur art dans une existence libre, nous sommes une composante infime d’un grand tout essentiel qui s’appelle la culture. La culture n’est pas une aimable excroissance ni un futile ornement de la société, elle n’est pas en marge. Elle en est le centre et en sera le vestige ».

Juliette : « Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission ! »

Il insiste sur son importance mémorielle en évoquant Mozart, Corneille, Molière ou Michel-Ange, aussi importants que leur souverain, Joseph II, Louis XIV et Jules II. « Le festival international du film de Cannes prolonge cette tradition séculaire née d’une volonté de lutte contre un fascisme qui avait dénaturé le cinéma européen. Il n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes de leur temps ».

Vincent Lindon n’en démord pas. Le cinéma est un art majeur dont Cannes demeure un puissant passeur. « Ouvert sur toutes les cultures, n’exigeant rien d’autre que l’exigence, ses sélections ont retenu des films dont l’ambition ne se limitait pas seulement à remplir les salles. C’est la fonction du festival de Cannes. C’est sa gloire ».

Un appel à l’engagement

Et l’acteur de poursuivre son sans-faute en mentionnant bien sûr la guerre qui se joue à l’est de l’Europe mais aussi d’autres conflits moins médiatisés.  « C’est cette ligne inflexible artistique et citoyenne qui rend nécessaire ce qui sans cela serait obscène. Projeter des images radieuses en surimpression de scènes abominables qui nous parviennent d’une Ukraine héroïque et martyrisée. Ou bien encore, ensevelir sur la mélodie du bonheur, les massacres silencieux qui s’abattent sur le Yémen ou le Darfour ».

Les films, les grands moments... Suivez ici toute l'actualité du Festival de Cannes 2022.

La réponse tant attendue advient enfin. « Pouvons-nous faire autre chose qu’utiliser le cinéma, cette arme d’émotion massive pour réveiller les consciences et bousculer les indifférences ? Je ne l’imagine pas ». Et de saluer les grands cinéastes avant d’appeler à l’engagement.  « Voici venu le temps des artistes, des cinéastes responsables pour nous porter, pour nourrir notre imaginaire et nous aider à nous répéter en nous-mêmes chaque fois que nous le pourrons en hommage à tous ceux qui souffrent et qui se battent dans le monde : Être vivant et le savoir ».

Pierre Lescure: « Aller au cinéma doit redevenir un bonheur parmi d’autres »

Les films en compétition officielle

  • Holy Spider, d’Ali Abbasi (Danemark, Iran)
  • Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi (France)
  • Crimes of the Future (Les Crimes du futur), de David Cronenberg (Canada)
  • Tori et Lokita, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
  • Des étoiles à midi, de Claire Denis (France)
  • Frère et sœur, d’Arnaud Desplechin (France)
  • Close, de Lukas Dhont (Belgique)
  • Armageddon Times, de James Gray (Etats-Unis)
  • Broker, de Hirokazu Kore-eda (Japon)
  • Nostalgia, de Mario Martone (Italie)
  • R.M.N., de Cristian Mungiu (Roumanie)
  • Triangle of Sadness (Le Triangle de la tristesse), de Ruben Ostlund (Suède)
  • Decision to Leave, de Park Chan-wook (Corée du Sud)
  • Showing Up, de Kelly Reichardt (Etats-Unis)
  • Leila’s Brothers, de Saeed Roustaee (Iran)
  • Boy From Heaven, de Tarik Saleh (Suède, Egypte)
  • Pacification, de Aldbert Serra (France, Espagne, Allemagne, Portugal)
  • Un petit frère, de Léonor Seraille (France)
  • La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov (Russie)
  • Hi-Han (Eo), de Jerzy Skolimowski (Pologne)
  • Le Otto Montagne (Les Huit Montagnes), de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (Italie, Belgique, France)
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New York Times - World

Russia-Ukraine War

Vladimir Putin, Family Man

As Western nations place sanctions on people close to the Russian leader, including family members, the strict secrecy surrounding his private life is being punctured.

Credit...Pool photo by Maxim Shemetov

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By Jason Horowitz

VOORSCHOTEN, Netherlands — Vladimir Putin did not like the prying.

It was 2008, and the Russian president, then 56 and eight years into his tightening grip on power, stood for a news conference in Sardinia’s lavish Villa Certosa. At his side was his closest ally in Western Europe, Silvio Berlusconi, the media mogul and Italian prime minister of legendarily hedonist appetites with whom he shared a taste for raunchy jokes, over-the-top furnishings and vast wealth.

During the summers, Mr. Putin’s two teenage daughters had the run of the sprawling villa, going on secret luxury shopping and boating excursions under strict orders that their identities remain concealed and their faces hidden from cameras, according to a person with knowledge of the arrangement.

That strategy of strictly shielding his family worked well for Mr. Putin over the years, until Russia invaded Ukraine in February. Now, as nations impose sanctions on those closest to him — including those approved on Friday by Britain on the woman long considered to be his mistress, Alina Kabaeva, and his former wife, Lyudmila Ocheretnaya — the facade is beginning to crumble, shedding new light on the Russian leader’s private life.

Some of the first glimmers of his complicated family affairs unfolded in that scene at the villa, as a Russian reporter, Nataliya Melikova of Nezavisimaya Gazeta, gingerly broached the forbidden zone. Days before, a report in Moskovsky Korrespondent claimed that Mr. Putin and his wife of 25 years had secretly split. Enticingly, the newspaper further reported that he had fallen for Ms. Kabaeva, a famously flexible Olympic gold medalist in rhythmic gymnastics, who, at 24, was about the age of his daughters and had become a public face of his political party.

“I have always reacted negatively to those who, with their snotty noses and erotic fantasies, meddle in other people’s lives,” Mr. Putin said, denying the report. Mr. Berlusconi mimed shooting Ms. Melikova with an imaginary machine gun as Mr. Putin, who by then had been accused of murdering several journalists, nodded and smiled. Days later, Moskovsky Korrespondent halted operations for “financial reasons.”

Mr. Putin is more than just a protective father who, as he has said, wanted to give his daughters a normal life and considered their safety a matter of national security. A former K.G.B. operative steeped in the agency’s ways of subterfuge, disinformation and the Janus-like ability to present different selves depending on the situation, he has shrouded his personal life in secrecy and wrapped it in rumor.

He has two officially recognized daughters from his first marriage, but according to independent Russian news outlets and unverified international news reports, he may have four more children with two other women. Yet even his acknowledged daughters, now approaching middle age, are so hidden as to be unrecognizable on a Moscow street. His former wife, whom some biographers believe he married to improve his chances of entering the bachelor-resistant K.G.B., essentially vanished from view even before they divorced.

In the villa-dotted Russian enclaves of Switzerland, a petition began circulating in March demanding the repatriation of his supposed paramour, Ms. Kabaeva, angrily comparing her with Hitler’s mistress, Eva Braun. In Lugano, locals whisper about the green glass building Ms. Kabaeva lived in overlooking the lake and speak with confidence about the hospital where her rumored children were born and the schools they attended. But they have not seen her.

The supposed children are unverified and invisible. In a Monte Carlo luxury apartment building, residents shrug at pictures of another possible girlfriend and child of Mr. Putin’s who owned property there, and whose family shares addresses with Ms. Kabaeva’s family in exclusive Moscow luxury buildings. In many cases, they are apparitions, and as in many ghost stories, the phantoms can seem conjured for a desired effect, either by critics to undercut Mr. Putin’s self-made image as a protector of family values or by supporters to compound the image of Mr. Putin’s wealth, virility and mysteriousness. Or maybe they are simply real.

“There’s so many stories. All of them can be true or none of them can be true. And that’s sort of the fog of Putin,” said Nina Khrushcheva, a Moscow-born professor of international affairs at the New School in New York. Mr. Putin, she said, was at once both obsessively clandestine and an exhibitionist who fed off the Western depiction of him as a supervillain.

The great-granddaughter of Nikita Khrushchev, Ms. Khrushcheva said that Mr. Putin had a byzantine worldview typical of the Kremlin, and like Stalin, he embraced and perpetuated mythology peppered with truth. “You create misinformation,” she said. “You create an atmosphere of something that everybody is guessing and everybody is discussing and everything is secret.”

Some things do seem clear enough, though. Members of Mr. Putin’s family circle are beneficiaries of a kleptocratic system that Mr. Putin rules over like a mafia don, with oligarch lieutenants paying him tribute in the form of wealth, lucrative jobs or luxurious villas lavished on his family and those in the potential orbit of his affection. For decades, few succeeded in penetrating the opaque protective bubble built around them and their resources, but Mr. Putin’s invasion of Ukraine has changed that.

In April, the United States aimed into the fog and imposed sanctions on his two daughters, citing them as family members of a penalized person — Mr. Putin — and asserting their support for the Russian defense industry and reception of billions of dollars of funds directly overseen by Mr. Putin. The American government also nearly placed sanctions on Ms. Kabaeva, but pulled back at the last moment to avoid, for now, an escalation, officials said.

Sanctions experts say those measures were less meant to do Mr. Putin concrete financial harm than to send him a message that his aggression had crossed a line, and that his invisible and untouchable private world could be seen and reached by the West.

“Overall, sanctions that are not approved by the U.N. Security Council are bad, most importantly, they are useless,” said Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, when asked for comment on the Western sanctions against Mr. Putin’s family members. “Sanctions against families, relatives, acquaintances and journalists are stupid.” Asked whether the Kremlin believed sanctions against Ms. Kabaeva and her relatives were a personal affront against Mr. Putin, Mr. Peskov added, “This is just an absurd decision!”

The Dutch Branch

On a grassy plot of land on the outskirts of Amsterdam, protesters recently sent a message to Mr. Putin through his daughter Maria. Near Ukrainian flags planted in the middle of a heart made of candles, a sign addressed to “Ave Maria Putin” read: “It seems your old man is hard to reach and clearly impossible to stop even by his hangmen. But as we all know, fathers and daughters are a different story,” and, “We beg you, Maria.”

What at first seemed an unlikely place for an appeal — and an unlikely person to appeal to — made more sense when one understood that the land had recently been bought by Jorrit Faassen, a Dutch man who was once married to and has at least one child with Maria Vladimirovna Vorontsova, as Mr. Putin’s eldest daughter is known. In the 15 years since Ms. Vorontsova secretly began living with Mr. Faassen in the Netherlands, she had at times become the focus of local ire against her authoritarian father.

Things grew particularly tense in 2014, after Russia-backed separatists shot down a Malaysia Airlines jet departing from Amsterdam over Ukraine, killing 298 people, including nearly 200 Dutch. Mayors throughout the Netherlands demanded Ms. Vorontsova be deported, and scrutiny has increased with the current war in Ukraine.

A Dutch investigative news outlet, Follow the Money, reached Mr. Faassen in Russia recently.

In a strong Hague accent, he called the war in Ukraine an inconvenience and denied that he had been the husband of Ms. Vorontsova. “He was not at ease,” said the editor who interviewed him, Harry Lensink.

Since then, the reporters have been ill at ease, too, and worried about their phones being tapped. A contributor to their article about Mr. Faassen received notice that a person using a server in Moscow had tried to hack his email account.

All of that anger and anxiety was far removed from the revelry at a party celebrating the couple in 2008 in Wassenaar, perhaps the most exclusive and wealthy area in all the Netherlands. “It was a wedding party,” recalled Danny Plezier, a local singer of Dutch folk songs who performed at the affair.

He said the guests sang along with his hits, and he shook hands with the groom, whom he had known for years, and his new bride. Mr. Plezier said he had no idea she was Mr. Putin’s daughter and left after his set.

Hardly anyone at the wedding knew much about her, though pals of Mr. Faassen, who moved to Moscow for business in 2006, gave clues in their rowdy speeches. They joked about their pastime of hitting on rich Russian girls in Moscow clubs.

Maria’s parents did not attend her Dutch wedding party. Some Russians did, however, including fit men who watched from the bar as a relative of the bride — a young woman who sang a touching, traditional Russian song — danced emphatically to tango music.

The groom’s cousin Casper Faassen, now a prominent Dutch artist, said that the next time he saw his cousin’s wife, Maria, was at his aunt’s birthday party in the nearby town of Merenwijk. As guests angled for Indonesian food at the buffet, he said, Maria seemed composed but apart, looking elegant in a beige dress, standing with perfect, dancerlike posture. She communicated with everyone, including her husband, in good English and spoke little Dutch.

The couple eventually ordered some of Mr. Faassen’s art pieces. He recalled delivering three blurred images of ballerinas against a gold-leaf background to their apartment above the local Albert Heijn supermarket in nearby Voorschoten. Maria answered the door as her husband, Jorrit, loafed on the couch in front of the television. As he came in, Casper joked about his cousin being a couch potato, and recalled that Maria rolled her eyes in solidarity.

Neither Casper nor many others in the family knew the true identity of the woman who went as Maria Vladimirovna Vorontsova, and now Maria Faassen, but Masha to her father. But in 2010, a Russian news outlet, New Times, reported that Jorrit, then an official at a Russian consultancy firm, received a beating from the bodyguards of Matvey Urin, a top Russian banker who did not know who he was dealing with, after a road rage episode in Moscow.

Mr. Urin promptly lost licenses to operate banks and the bodyguards ended up in jail. Russian gossip reporters speculated that the Dutchman was Mr. Putin’s son-in-law, though Jorrit always denied it.

The couple spent much of their time in Moscow, where documents listed him as an official at Gazprombank. Casper said his cousin once offered him the potential of lucrative connections and sales in Russia. But by then, the rumors of Maria’s parentage had begun to circulate and the artist, who reviled Mr. Putin for his undercutting of democracy and violent crackdowns, demurred.

“I said, ‘Thanks, but no thanks,’” he said, and steered clear of the couple from then on.

But local residents paid more attention to them. On a recent afternoon around the luxury high-rise where Jorrit bought the top two floors, one Ukrainian neighbor expressed disgust at the former inhabitants while Corien Zoetemelk, 57, who lives across the street from the penthouse condo, recalled seeing the couple at various times, including gliding along the canal underneath their apartment building.

“I saw them on their sloop,” she said. “She was pregnant.”

On the second-floor balcony of their building next to the canal, an older man said that he “was on the elevator with her once,” and that “she looked like her father.” The man said the couple also had a son, or at least people had seen Jorrit, who avoided contact with his neighbors, with a little boy. The man on the balcony stopped talking when his wife angrily called him into the apartment. “They can get you for this,” she hissed.

Sergei Roldugin, a cellist and a close — and fabulously enriched — friend of Mr. Putin, now on the United States’ and European Union’s sanctions lists, and Maria’s godfather, once told an interviewer that she had a son in 2012. In a 2017 interview with Oliver Stone, Mr. Putin acknowledged that he had become a grandfather.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Some locals are convinced that they saw the Russian grandfather visit.

“I did see Putin,” said Patricia Kortekaas, 62, a member of Voorschoten’s City Council, as she stood outside the supermarket he had supposedly entered. She recalled seeing him, flanked by security, in the coffee and tea aisle.

“He looked cautious,” she said. “I thought, ‘What’s wrong with him?’” (Mr. Putin’s office has denied the visits.)

By 2014, Maria had become a specialist in pediatric dwarfism. Her charity project, Elfa-Endo, which helps children with endocrine problems, also received funding from the powerful — and now under sanction — Alfa Bank. That could be the reason the U.S. Treasury decided to punish her for leading “state-funded programs that have received billions of dollars from the Kremlin toward genetics research and are personally overseen by Mr. Putin.”

Those sanctions could hurt her new family. According to a report published in April by the independent Russian news outlet Meduza and the Russian-language site Current Time TV, she had by then divorced Jorrit and remarried a Russian man who got a job at the gas company Novatek. A powerful oligarch, Gennady Timchenko, who often pops up as Mr. Putin’s family fixer, and who is also on sanctions lists, recently sat on Novatek’s board.

Maria could not be reached for comment. Mr. Faassen did not return a request for comment left with his father, who said, “Go away,” at his home, where the windows, traditionally uncovered in Holland, were blocked with newspaper.

The ‘Disciplined’ Daughter

From the beginning, Mr. Putin’s personal story seemed filled with the stuff of myth making. He used an official biography — published in 2001, when he first took power as an apparent next-generation democrat — to burnish his image as a tough but heroic family man. In it, he tells the story of personally saving the family, while naked, when a faulty sauna burned down the family dacha.

“The girls suffered the most from the incident,” Mr. Putin said of his two daughters. “They had brought all their treasures from home to the dacha — all their toys and Barbie dolls, which they had been accumulating their whole lives. Masha told me later that she couldn’t sleep for several months after that. They had lost everything that was familiar to them.”

Now, the conflagration of Mr. Putin’s war in Ukraine has threatened to strip them of everything again.

That goes, too, for his second daughter, Katya, who, as Mr. Putin tells it, “turned out to be the most disciplined.”

“When I shouted, ‘Everybody get out of the house!’” he says, “she dropped her spoon on the table and leaped out of the house without asking any questions.”

Indeed, Katya, who lived under the alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, seems to be the one who has adhered more to Mr. Putin’s circle of influence. In February 2013, she reportedly married Kirill Shamalov, the son of Nikolai Shamalov, a close associate of Mr. Putin’s and major shareholder of the Bank Rossiya. One of Mr. Putin’s preferred ski resorts, Igora, provided an idyllic winter setting, with the names Kirill and Katerina written in the snow.

In 2020, Meduza and another independent Russian news outlet, Important Stories, obtained emailed wedding invites that Mr. Shamalov sent to Maria, Jorrit and their son in Holland. The wedding was said to have indoor ice skating, a laser lighting display and a faux Russian village with assorted performances.

Katerina was herself a seasoned performer who had become passionate about acrobatic rock ’n’ roll dancing. In 2013, she and her dance partner, Ivan Klimov, who flipped her through the air as she wore a leotard and white sneakers, performed at the Boogie-Woogie World Masters of acrobatic rock.

“Everyone knew she was Putin’s daughter,” said Edilio Pagano, who often judged the events that Katerina competed in but said he never felt pressure to give her higher scores.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. The bloodiest battle of the war in Ukraine ended in Mariupol, as the Ukrainian military ordered fighters holed up at a steel plant in the city to surrender. Ukraine’s decision to end combat gave Moscow full control over a vast sweep of southern Ukraine, stretching from the Russian border to Crimea.

Peace talks. After weeks of trying to hammer out a deal, peace talks between Russia and Ukraine have collapsed, amid public recriminations and intransigence on boths sides.

NATO’s expansion. Leaders of Finland and Sweden confirmed that the two Nordic nations would jointly submit their applications for NATO membership this week in the wake of Russia’s invasion of Ukraine. The two leaders plan to meet with President Biden in Washington on May 19.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

He said that Katerina “was not, shall we say, a brilliant athlete, but she really cared, in that she was present at every competition.” She never spoke of her lineage, he said, but was a “very reserved, very kind, smiley and well mannered” woman who communicated mainly in English.

Around 2014, Mr. Pagano worked with her on the executive committee of the World Rock ’n’ Roll Confederation, based in Switzerland, where she was the vice president for expansion and marketing. She rarely attended meetings, he said, but when she did, she was always accompanied by two bodyguards.

By then, she was busy with bigger business. In 2015, the Russian news agency RBC reported that she had gone to Switzerland not for a dance competition, but to attend the “Russian session” of the Davos Forum with Mr. Shamalov.

Mr. Putin let slip in a 2011 Russian television interview that Katerina majored in Oriental studies at St. Petersburg University. But as she stepped gingerly into view in 2015, it was as the author of a math textbook and a half-dozen scientific papers, including one on space travel and how the body reacts to zero gravity. Her co-author, the rector of Moscow State University, Viktor Sadovnichy, did not return a request for comment.

Yet she was more than an academic. Katerina headed a research institute, Innopraktika, to sponsor and support young scientists, that was partly financed by the state oil company Rosneft. The board of Innopraktika, Reuters found, had a host of Putin confidants and former K.G.B. officials, including some who lived in the same apartment complex in Dresden, Germany, when the Putin family was stationed there in the 1980s. And by 2014, she helped oversee the $1.7 billion expansion of Moscow State University, working as a liaison to the business sector with the title of vice rector.

As she grew professionally, so did her husband’s wealth. Kirill Shamalov acquired from Mr. Timchenko, the Putin-connected oligarch and apparent family fixer, a roughly $3 billion stake in Russia’s leading oil and petrochemical company and became one of its top shareholders. The couple also acquired from Mr. Timchenko, for an undisclosed price, a seaside villa in Biarritz, France. (In March, Russian activists broke into that villa and tried to make it available to Ukrainian refugees.)

In 2018, Katerina appeared on a Russian television show, which identified her as the “director of Innopraktika and deputy director of the Institute of Mathematical Study of Complex Systems at Moscow State University.” In the segment, she spoke in front of a computer graphic of a head wired to electrodes. (The U.S. Treasury Department placed sanctions on her for being “a tech executive whose work” supports the Russian government “and defense industry.”)

That year, Bloomberg reported that the couple divorced and shared nearly $2 billion in assets. The United States placed sanctions on Mr. Shamalov, identifying him as the “former husband” of Katerina. Her true love still seemed to be dance. In 2019, she became a council member of Russia’s World Dance Sport Federation.

But Miriam Kerpan Izak, the president of the World Rock ’N’ Roll Confederation, said Katerina was no longer associated with the group. “I don’t have any contact with her,” she said, adding, “She’s not active anymore.”

The Other Women in Putin’s Life

Mr. Putin’s war has also forced other children linked to him to pull back from their preferred public activities.

Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, whose patronymic means she is the daughter of a Vladimir, is a 19-year-old who played up her possible connection to Mr. Putin to gain tens of thousands of followers on her Instagram account, filled with pictures of her coyly hiding her face. In interviews, Luiza, as she is known, admitted that she looked a lot like Mr. Putin and said that if the president stood before her, she would ask him, “Why?” But the war brought angry attention and her account suddenly disappeared.

Luiza is the daughter of Svetlana Krivonogikh, 47, a former cleaning woman in St. Petersburg, who, through an alleged relationship with Mr. Putin, turned into a real estate baroness, a board member of Mr. Putin’s personal Bank Rossiya and a major stakeholder in the Igora ski resort where Mr. Putin’s second daughter, Katerina, was married.

In 2021, the release of the Pandora Papers — millions of leaked documents from offshore financial firms — and an earlier investigation by Proekt, which was subsequently banned in Russia, showed that Svetlana’s worth was estimated to be around 100 million euros, or about $105 million, and included a $3.75 million Monaco apartment.

Maria Pevchikh, the head of investigations at the Anti-Corruption Foundation, a Russian nonprofit organization founded by the Russian opposition politician Aleksei A. Navalny, was certain that Mr. Putin had fathered children with his mistresses and that they had lived in luxury abroad.

She pointed to paper trails that indicated extravagant wealth for the women and their families and to property records showing that a Gazprom subsidiary gave luxurious apartments in the same Moscow building to the mothers of Ms. Kabaeva and Ms. Krivonogikh.

On a recent afternoon, as Russians climbed into exclusive sports cars in front of Monte Carlo’s landmark casino, residents of the apartment building there said they had never seen either Ms. Krivonogikh or her daughter. The doorman said she did not live there.

On April 22, Mr. Putin’s supposedly current mistress — and by some accounts, his new wife, Ms. Kabaeva — appeared in Moscow at her annual Alina Festival, a patriotic gymnastics event. An advisory member of the National Media Group, controlled by the powerful oligarch Yuri Kovalchuk, she rallied support for the invasion of Ukraine in front of the “Z” signs that are symbols of Mr. Putin’s war.

The Swiss and international news media have often reported as a given that Ms. Kabaeva, who was living in Switzerland, had Mr. Putin’s child at the Sant’Anna clinic near Lugano in 2015, when he disappeared for eight days. (“Doesn’t correspond to reality,” the Kremlin spokesman, Mr. Peskov, said at the time.)

The Lugano clinic, its pristine lobby filled on a recent afternoon with pregnant women speaking Russian, declined to comment. A 2019 report in a Russian newspaper saying that Ms. Kabaeva had given birth to twins vanished from the web.

Around Lugano, residents are certain that she had once lived under heavy guard in the glass luxury building overlooking the lake in Lugano’s Paradiso neighborhood.

“I know she lived here,” said Olena Utkina, a Ukrainian woman who worked in a beauty salon down the block. Some are so certain that Ms. Kabaeva lived there that they have sought to kick her out, circulating a petition demanding that Switzerland “take action and reunite Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva with her ‘Führer.’”

But the doorman at the building said he had worked there for 10 years and had never seen anyone by that name. No one in the cafes of the Collina d’Oro, a fabulously wealthy area popular with the city’s Russian enclave, had ever seen her. And the couple’s reported children have never publicly materialized.

“They have never been here,” said Bill Eichner, a director at the exclusive American school in Switzerland, where an application for a new Russian student, to be vetted against the growing sanctions list, sat on his desk.

None of the faithful at the nearby Russian Orthodox Church said they had ever seen Ms. Kabaeva, and Ukrainian refugees there said they would avoid her if they did.

“It would be great if Switzerland would take her property away,” said Katerina Chaplynska, 25, who fled to Switzerland with her teenage sister after the Russian invasion of Ukraine. Some Russians, too, said they would not like to see Ms. Kabaeva, including Victoria Bussi, 34. She said she used to support Mr. Putin, but now found him less mysterious, more a plain war criminal.

“He destroyed Russia’s reputation,” she said.

Claire Moses contributed reporting from the Netherlands, and Ivan Nechepurenko from Istanbul.

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BBC

Through technology, voices are amplified and silence is broken. Spaces are shared – Laurie Anderson

When she was 17 years old, Daphne Oram was told by the famous medium Leslie Flint that she was destined to become a great musician – a prophecy that led her to ditch plans to train for a career in nursing. Instead, Oram took a position as a music balancer with the BBC in 1943. She tested microphone input and output levels, and when musicians performed in wartime, she stood at the ready with a pre-recorded version of the music on the turntable, should the live broadcast be interrupted by the intrusion of enemy fire.

More like this: - The woman who could "draw" music - The strangest instrument ever invented - How the first pop star blazed a trail

By the mid-1940s, Oram started conducting sonic experiments after hours, composing a 1949 piece called Still Point for double orchestra, live electronics, and turntables. A bit too ahead of its time, it was rejected by the BBC, though Oram was promoted to studio manager. In 1957 she created the first commissioned piece of electronic music in BBC history shortly before co-founding the influential BBC Radiophonic Workshop. Recognising the potential for technology to create and express an entirely new musical language, she left the BBC in 1959 to establish her own studio where she invented "Oramics," a system to transform drawings into sounds via the transfer of etchings on to 35mm film stock.

Oram draws timbres on the Oramics machine (Credit: Fred Wood/Daphne Oram)

Another pioneer, Delia Derbyshire, won a scholarship to study mathematics at Cambridge where she also pursued music, graduating with a dual degree. After being rejected by Decca, where she was told that women were not welcome, Derbyshire joined the BBC in 1960 as a trainee assistant studio manager. Two years later, she transferred to the BBC's Radiophonic Workshop, where she remained until 1973.

Derbyshire composed music for shows such as Time on our Hands and The World about Us, but her masterwork was the arrangement of Ron Grainer's 1963 theme music for Dr Who, a process that involved recording hundreds of sounds on analogue tape, adjusting the pitch of each one, then seamlessly splicing them together. BBC policy, which held that members of the Workshop should remain anonymous, meant that her role as a co-composer was not recognised until 2013, when she received an on-screen credit on The Day of the Doctor, a special episode to commemorate the show's 50th anniversary.

Derbyshire's best-known composition was the theme music for the BBC show Dr Who (Credit: BBC)

Oram and Derbyshire are just two of the trailblazers who appear in Lisa Rovner's 2020 documentary Sisters with Transistors. Built on an assemblage of archival interviews and footage, without any on-screen talking heads, the film maintains the spotlight on womens' achievements – centring their voices and music to show how they broke through barriers.

Laurie Anderson, who has invented a dazzling array of novel instruments such as the tape bow violin (in collaboration with Bob Bielecki), a drum suit and glasses, and custom voice filters that alter the pitch of her voice, serves as the film's narrator. Proof positive that technology has enabled women to create music and presence, she explains in an off-screen voiceover that: "Through technology, voices are amplified and silence is broken. Spaces are shared."

In the film, violin virtuoso Clara Rockmore is credited, along with Leon Theremin, for popularising the 1928 instrument that bears his name. Bebe Barron, who co-created sci-fi soundscapes for the 1956 film Forbidden Planet, the first to feature a completely electronic score, is saluted, as is Wendy Carlos for bringing Robert Moog's synthesiser to the pop world with her 1968 chart-topping album Switched-On Bach and soundtracks for A Clockwork Orange and The Shining. Suzanne Ciani is lauded for having done the same for Don Buchla's modular system, whose sounds have animated pinball machines, video game consoles, and television advertisements.

Experiments with sound

Digging even deeper, Rovner spotlights the French experimental composer Éliane Radigue, whose musique concrète techniques predated modern sampling; Pauline Oliveros, who co-founded the San Francisco Tape Music Centre; and Juilliard-trained Laurie Spiegel, whose computer music has been launched into the cosmos aboard Nasa's Voyager spacecraft. Sound artist Maryanne Amacher is given her due for her site-specific installations that explored psychoacoustic effects; one room might confront the visitor with a high-pitched sound that provoked a response in their inner ear, while another would project sounds at lower frequencies that were barely perceptible. Overall, the effect of her work could be profound, jarring even.

Amacher described how, in one work, listeners "felt themselves pushed, as if by acoustic pressure, out into the garden", with the house itself an instrument (Credit: Peggy Weil)

And the documentary also shows how women were affiliated with the earliest electronic music centres, harnessing technology for creative self-expression, and challenging long-held power structures. Alice Shields and  Pril Smiley taught and served as directors of the Columbia-Princeton Electronic Music Centre, which was established in New York in 1950, and Michiko Toyama was one of the first women to study there. Ruth Anderson, another early alumna, went on to found her own electronic music studio at the City University of New York in 1968 and compose sound collages such as 1974's SUM (State of the Union Message), which used remixed snippets and soundbites from TV ads to craft a wry commentary on gender politics. After composing and realising the score for a 1963 film about pinball – whose sound source was the music made by pinball machines – Jean Eichelberger Ivey founded the Peabody Electronic Music Studio in Baltimore in 1967, the first to be housed in a US conservatory.

Female pioneers made inroads in the commercial recording world too, although their contributions have often been overlooked. While the Beatles have been celebrated for their revolutionary use of technology on 1969's Abbey Road, Yoko Ono and John Lennon's 1968 collaborative sound-collage Unfinished Music No 1: Two Virgins was more noted for its provocative cover than the experimental music inside. Likewise, Buffy Sainte-Marie's Illuminations received scant attention at the time of its 1969 release despite being the first album to be recorded with quadraphonic technology, and vocals processed through a Buchla 100 synthesiser – the very same machine Morton Subotnik used to great fanfare when he made Silver Apples of the Moon in 1967.

Illuminations has been described as "one of the most musically beguiling, technologically groundbreaking, and undeniably brilliant albums of the 1960s folk era" (Credit: Alamy)

But even while the case can be made that female pioneers used technology to break free of the confines of Western musical traditions, and were central to the invention and proliferation of the machines and tools that have transformed the way we make and listen to music today, the work of excavation needs to be approached with an open mind and a critical eye. As Oliveros once said, "Listening is selecting and interpreting and acting and making decisions."

Mute voices

In some cases, significant works by women weren't preserved. In others, preservation was limited to rare anthologies, compilation albums that have gone out of circulation, or one-off recordings on media formats that are now obsolete. Yet perhaps the biggest limitation of all is the unconscious reproduction of biases that determine whose voices are amplified and whose remain muted.

Consider, for example, the work of South American progenitors, which is only now beginning to surface. Contrary to the view that electronic music has always been rigidly Eurocentric and masculinist, contemporary composers, scholars, and collectors, who are pioneers in their own right, are now recovering and carrying forward a different legacy – or perhaps multiple legacies.

At the age of 74, Oksana Linde (pictured in 1985) has just released her debut album (Credit: Mardonio Díaz)

As a case in point, note the delayed release of works made by Venezuelan composer Oksana Linde in the 1980s. Born to a Ukrainian immigrant family in Caracas in 1948, Linde worked as a chemical researcher until the age of 33, when she began conducting sonic experiments in her home studio. Using mostly borrowed or second-hand equipment, such as a Polymoog synthesiser and a Casio CZ-1, Linde composed immersive, cinematic music reflecting her impressions of the natural world, dream states, and flowing rivers.

While names such as Angel Rada, Miguel Noya, and Vinicio Adames quickly became associated with the emergence of a robust Venezuelan electronic music scene in the early 1980s, Linde's work remained largely unknown, circulating only among friends and family on self-produced cassette tapes.

Listening to the music feels like an immersion in another world, perhaps a sci-fi universe where one receives strange transmissions from the bottom of the sea

However, with the advent of digital technology, some of those tapes eventually started circulating online, leading to the 2019 discovery of Linde's work by Cher-ee-lee, a Venezuelan sound engineer, and Andrea Zarza Canova, a sound archivist at the British Library. They included Linde's work Ensueño II (Reverie II) on their compilation album Dream Tech, released in 2020 by the English label Mana.

That same year, Luis Alvarado of Lima-based Buh Records encountered Linde's work through a Facebook post. Describing Linde as "one of the secret treasures of electronic music in Latin America", Alvarado restored additional recordings, which he paired with extensive liner notes written by the experimental artist Ale Hop (Alejandra Cárdenas) for Linde's 2022 debut album Aquatic and Other Worlds.

Hop, who has also curated and contextualised the work of other pioneers, says the album's title is apt, considering how the music "immerses listeners in undulating timbres and effervescent arpeggios". She describes Linde's "virtuosic handling of timbre and harmonic layers" as akin to shaping the sound of "miniaturised symphonies". Listening to the music indeed feels like an immersion in another world, perhaps a sci-fi universe where one receives strange transmissions from the bottom of the sea, or alien creatures about to surface. It has been described as "hypnotic and celestial", with some of the tracks having "a floaty jellyfish in twinkling light feel".

Laurie Anderson has invented a tape-bow violin that uses recorded magnetic tape on the bow instead of horsehair and a magnetic tape head in the bridge (Credit: Getty Images)

Similarly, the composer and sound artist Ana Maria Romano G has been instrumental in unearthing the achievements of the Colombian composer Jacqueline Nova. Born in 1935, and coming of age during the period of political unrest known as La Violencia, Nova started piano lessons at the age of seven, leading to her enrolment in the National Conservatory of Music. The first woman to be granted a Master's degree in composition, Nova relocated to Buenos Aires to study electroacoustic music at Centro Latinoamericano de Altos Estudios (CLAEM).

While there, Nova worked with figures including Alberto Ginastera, Aaron Copland, and John Cage, then returned to Colombia where she worked on ground-breaking compositional experiments using sound, speech, and orchestral instruments. Her work was disseminated through radio broadcasts, publications, films, conferences, and concerts. In 1970 Nova formed the New Music Group, an ensemble to promote the work of living composers, particularly from across South America.

Nova created her masterwork Creación de la Tierra (Creation of the Earth) in 1972. In this altered sound recording, Nova electronically modified chants about the creation of the Earth performed by the indigenous U'Wa people of Northeastern Colombia. The U'Wa don't have a written language and pass down knowledge and traditions through song – in the summer they gather to "sing the world into being". By incorporating their manipulated chants into her piece, blurring the boundaries between technology and the human voice, Nova raised questions about what it was like to be heard as an "other" at a time when indigenous grassroots movements were beginning to challenge the hegemony of the Colombian nation-state (which had legitimised Spanish as its de facto language after gaining its independence from Spain).

When she died three years later from bone cancer, at the age of 40, Nova was still largely unknown, particularly to audiences outside of Colombia. However, in 2017 Romano G curated Jacqueline Nova, El mundo maravilloso de las máquinas (Jacqueline Nova, The Wonderful World of Machines) for the Museo de Arte Moderno in Medellín, and two years later, she presented an exhibition on Nova's Creación de la Tierra at the University of Houston's Blaffer Art Museum. A release of Nova's recordings is planned for later in 2022.

Wendy Carlos recorded an album of music performed on a Moog synthesiser in 1968, called Switched-On Bach (Credit: Getty Images)

"Why have there been no 'great' women composers?" Pauline Oliveros asked in a 1970 opinion piece for the New York Times. Oliveros was herself a great composer, yet because composing was considered to be a male endeavour, she pointed out that women who wrote music were often regarded as 'female' composers, a distinction that separated their work from the mainstream and devalued it. In her view, the way for women to overcome their second-class status was through greater recognition of their achievements and potential.

The goal of recovering the work of these overlooked pioneers cannot simply be to fill in the blind spots in the canon. We must also deconstruct the biases and assumptions that have undergirded it for as long as composers have been breaking through barriers of form and sound.

Recognising these great female composers – from around the world – allows us to reimagine the canon entirely, acknowledging that music is not something produced in isolation, but an eclectic art form that travels across time, space, and borders. When we discover trailblazing music decades after it was made, we should remember that we're not only looking back at the past, but also imagining the future – a time when Oliveros's question will have been answered and deemed hopelessly antiquated.

Aquatic and Other Worlds is out now on Buh Records.

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France24 - World

Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war

Issued on: 16/05/2022 - 20:15

Joanna YORK

The Kyiv suburb of Irpin was largely destroyed by fierce urban fighting in the first few weeks of the war in Ukraine. Now that Russian troops have been forced out, local authorities have invited in Ukrainian architects to reimagine how the urban areas might be rebuilt. They have their work cut out. 

When Ukrainian forces took back Irpin from Russian troops on March 28, the formerly wealthy suburb in the northwest of Kyiv was largely destroyed.

Residents rushed to leave in late February when Irpin, along with neighbouring towns Bucha and Hostomel, became the focal point of Russian plans to encircle and capture the Ukrainian capital.

Weeks of fierce urban fighting left swathes of Irpin devastated. After Russian forces had departed, Ukrainian law enforcement officers reported that 885 buildings were completely destroyed, 2,738 partially destroyed and 8,651 had superficial damage. 

There was damage to infrastructure too. To slow the Russian advance, Ukrainian forces had blown up the main bridge linking the suburb to Kyiv. Hospitals and schools had been hit by Russian attacks. Efforts began to clear Russian mines, reportedly planted in parks, playgrounds and in front of homes. So far, few residents have been able to return.

‘Restoration and development’

But on May 5, authorities started to imagine a new future for the suburb. "About 120 architects from all over Ukraine have arrived in Irpin to draft a strategy for the town’s restoration and development," Oleksiy Kuleba, head of the humanitarian staff of the Kyiv Regional State Administration, said in a Telegram message, thanking those who accepted the invitation.

It is not unusual to start conversations about rebuilding even though fighting continues in other parts of Ukraine, says Dr Pierre Purseigle, Associate Professor at the University of Warwick (UK), and specialist in the history of war and urban catastrophes. 

“In order to fight a war, you need to believe in your capacity to prevail, so thinking about reconstruction is just as important as thinking about the reasons why you’re fighting,” he says. “You’re fighting to defend your nation, but also you’re fighting to defend your capacity and your right to define your future, and that is what is at stake in Ukraine.”

A three-stage plan

Faced with an urban space that has been so thoroughly destroyed, where do authorities begin to rebuild? European think tank The Centre for Economic Policy Research laid out a three-step plan in its publication A Blueprint for the Reconstruction of Ukraine

In destroyed cities, the first stage involves restoring safety (for example, by removing landmines) and reinstating critical infrastructure such as power lines and water systems. Next comes “rapid revival of the economy”, meaning clearing debris and restoring transport networks, along with housing and schools.

Building new housing, schools and hospitals begins in the third phase, with one key objective: build back better. “Although there is a natural tendency to repair cities to their original form, one should not try to restore Soviet-style housing and other infrastructure,” the plan says. 

Instead, “reconstruction should focus on using modern technologies designs, and urban planning”.

In theory, there is an opportunity for Ukraine’s destroyed cities to be reborn as greener, more beautiful, and more efficient. Building back with a focus on environmentalism, for example, “may help make Ukraine a leader in green energy”, the US Centre for Strategic and International Studies wrote in a March report.

“When there's so much destruction, you can make major changes and right old planning problems”, says Wendy Pullan, director of the Centre for Urban Conflicts Research and professor emerita in architecture and urban studies at the University of Cambridge (UK). “That’s the silver lining around the cloud.”

A blank slate?

If the potential for change is proportionate to the level of destruction, some cities in Ukraine could be almost completely transformed. In April, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that 95 percent of the city of Mariupol had been destroyed.   

In the city of Kharkiv, recently liberated from Russian forces, Mayor Ihor Terekhov said around 25 percent of housing had been destroyed. Much of the historical city centre has also been decimated and damage caused to unique architectural gems.

Pullan equates what is happening in some Ukrainian cities to urbicide: warfare that aims to kill cities through loss of life and large-scale, deliberate destruction. “It's attacking the city for what it means as a city by going after the city's heritage, cultural centres and places of meaning for the existing population,” Pullan says. This can include attacks on hospitals, schools, and cultural spaces.

After a city has been razed so thoroughly, decisions about what to restore and what to replace can be complex. For example, there may be consensus over the cultural importance of restoring significant monuments or the need for hospitals, but what about which homes get rebuilt and which don’t?

For architects, urban planners and NGO’s, destroyed spaces may be fertile ground for improvement, but for former residents they can still hold meaningful memories. “They are not blank slates,” says Purseigle. “Building back better doesn't necessarily have the same meaning for experts as it does for local populations.”

“You get real conflicts between what might be done for the city to make it more viable and the [wishes of the] people who lived there, because all they want is to go home,” Pullan adds.

‘A democratic exercise’

Of an estimated 6.1 million refugees that have fled Ukraine since the war started, many have expressed a wish to return home. Some have already travelled back to Irpin to find their homes and businesses destroyed. Others are working together to make repairs where possible, to make the community liveable again

>> 'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

But many refugees who flee dangerous cities are not allowed or able to return for some time. “They are still usually very attached to their home cities, but have no say, in how the rebuilding might take place,” Pullan says.

This can be deeply upsetting for populations already traumatised by the grief and loss of war. It can also lead to cities designed by experts that tick a lot of boxes on paper, but don’t work in practice. 

For example, building a sustainable city is a laudable goal, but will it be a primary priority for returning Ukrainians who are seeking to rebuild homes and find work?

Similar debates over how to make cities greener are already happening – with difficulty – in European cities that are not affected by war, says Purseigle. “And we know they're not easy debates to have because they are political questions about resources, and inequalities.”

Even so, the success and useability of any future city depends on these debates happening with local residents. “It makes a big, big difference in reconstructing a city if there is proper local input,” Pullan says. “There's just no point in doing a reconstruction if you're blind to the political and social realities of the city.”

She says grassroots efforts to rebuild in Irpin are a good start if they can be balanced with input from architects and urban planners who have their own expertise to add. Reaching a consensus could be a long, costly and difficult process. But the rewards can be significant.

“Accepting that reconstruction is a democratic exercise is what eventually allows a city to be rebuilt on a truly sustainable footing, meaning that the local community will be invested politically and culturally,” Purseigle says. “It also means that people are going to keep on disagreeing. But democracy, and the right to define their future, is what Ukraine is fighting for.”

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War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal

SONG CONTEST

'Our music conquers Europe': Zelensky praises Ukraine Eurovision win

The Observers

An investigation reveals hundreds of new gravesites in Ukraine, and migrants again crossing Belarus-Poland border

New York Times - World

U.S. Economy

‘La situación actual es la peor que hemos visto’: la deuda y la inflación ahorcan a los países pobres

La guerra en Ucrania se combina con una contracción global al crédito y la desaceleración en China, lo que siembra miseria en los países de ingresos bajos y medios.

Un mercado de comida en Camerún, donde la inflación del precio de los alimentos está causando dificultades.Credit...Tom Saater para The New York Times

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Por Peter S. GoodmanRuth MacleanSalman Masood, Elif Ince, Flávia Milhorance, Muktita Suhartono y Brenda Kiven

Peter Goodman, corresponsal de economía mundial, escribió este artículo desde Nueva York. Se ha colaborado con reportería desde Senegal, Pakistán, Turquía, Brasil, Indonesia y Camerún.

Antes de que la guerra asolara Yemen, Walid Al-Ahdal no se preocupaba por darle de comer a sus hijos. En su pueblo natal, cerca del mar Rojo, su familia cultivaba maíz, criaba cabras y contaba con su propia vaca para conseguir leche.

Pero durante los últimos cuatro años, después de que los combates los obligaran a huir, su hogar ha sido una tienda de campaña en un campamento con otras 9000 familias a las afueras de la capital, Saná. Al-Ahdal ha tenido dificultades para comprar alimentos adecuados con su salario de conserje en un hospital.

Ahora, otra guerra, esta vez a más de 3000 kilómetros de distancia, ha vuelto a trastornar sus vidas. Los precios de los alimentos se han disparado. Desde que Rusia invadió Ucrania, el precio del trigo se ha duplicado con creces, mientras que la leche ha aumentado en dos tercios.

Muchas noches, Al-Ahdal, de 25 años, no tiene nada para alimentar a su hija de 2 años y a sus tres hijos, de 3, 5 y 6 años. Los consuela con té y los manda a la cama.

“Me duele el corazón cada vez que mi hijo busca una comida que no hay”, dijo Al-Ahdal. “Pero, ¿qué puedo hacer?”.

El hambre que corroe a las familias de países devastados por la guerra como Yemen pone de relieve una crisis más amplia a la que se enfrentan miles de millones de personas en las economías menos prósperas del mundo, ya que a las consecuencias del ataque de Rusia a Ucrania se suman otros desafíos: la pandemia que continúa, la restricción global al crédito y la desaceleración de China, la segunda economía más grande después de Estados Unidos.

“Es como si hubiera incendios forestales por todas partes”, dijo Jayati Ghosh, una economista en la Universidad de Massachusetts en Amherst. “Esto es mucho más grande que después de la crisis financiera mundial. Todo está en contra de los países de ingresos bajos y medios”.

Las repercusiones más directas se observan en el aumento de los precios de los insumos para cocinar, los fertilizantes y los alimentos básicos como el trigo, lo que perturba la agricultura y amenaza la nutrición en gran parte del mundo.

Las sanciones impuestas a Rusia, uno de los principales exportadores de petróleo y gas, han restringido el suministro de energía, lo que disparó los precios y limita el crecimiento económico, especialmente en los países que dependen en gran medida de las importaciones.

Los elevados precios de la energía protagonizan la disminución de las expectativas de crecimiento económico mundial, que ahora se calcula en un 3,6 por ciento este año, frente al 6,1 por ciento del año pasado, según una previsión del Fondo Monetario Internacional.

Según el Comité Internacional de Rescate, más de 14 millones de personas están ahora al borde de la inanición en el Cuerno de África, como resultado de una terrible sequía combinada con la pandemia y la escasez de cereales procedentes de Rusia y Ucrania. Ambos países representan, en conjunto, la fuente de una cuarta parte de las exportaciones mundiales de trigo.

La semana pasada, cuando India prohibió las exportaciones de la mayor parte de su trigo, la preocupación aumentó. India es el segundo productor mundial de trigo y cuenta con reservas abundantes.

La guerra en Ucrania amenaza con obstaculizar la respuesta humanitaria, al elevar hasta un 16 por ciento los precios de insumos como los maníes que se mezclan en una pasta terapéutica utilizada para tratar a los niños que se enfrentan a niveles de desnutrición potencialmente mortales, advirtió el lunes la UNICEF.

Esta catástrofe se desarrolla cuando la pandemia sigue agobiando los sistemas de salud, agotando los recursos gubernamentales, y al tiempo que la Reserva Federal y otros bancos centrales suben las tasas de interés para detener la inflación. Esto está impulsando a los inversores a abandonar los países de menores ingresos y a trasladar los fondos a activos de menor riesgo en las economías ricas.

Understand Inflation and How It Impacts You

Este cambio de dirección en el flujo de dinero ha elevado el dólar estadounidense y ha hecho bajar el valor de las monedas de India, Sudáfrica y Brasil, encareciendo sus importaciones. La restricción del crédito también está aumentando los costos de los préstamos para los gobiernos fuertemente endeudados.

Y no menos importante, China, que durante mucho tiempo fue el motor del crecimiento de muchos países, se ha convertido en una importante fuente de lastre. A medida que el gobierno chino amplía el cierre de actividades para hacer cumplir su política de cero covid, el resultado es una menor demanda de materias primas, piezas y productos acabados que se envían a China desde todo el mundo.

“Veo que se está desarrollando una tormenta perfecta en lugares como Yemen, y en muchos otros lugares del mundo”, dijo Philippe Duamelle, representante de UNICEF para Yemen. “Las familias tienen que tomar decisiones terribles”.

No hay suficiente pan

Una mañana muy calurosa en Douala, la ciudad más grande de Camerún, Michael Moki, un conductor de mototaxi, se acercó a una vitrina que contenía un montón de panecillos.

Moki, de 34 años, un hombre jovial y risueño, pidió 500 francos centroafricanos (unos 80 centavos de dólar) en panecillos, el desayuno para su familia de cinco personas. Cuando el vendedor le entregó la bolsa, la sonrisa se le borró de la cara.

“Tu pan se pone cada vez más chico, y el precio aumenta”, se quejó con el joven que estaba detrás del mostrador. “¿Crees que me voy a comer todo esto y quedar satisfecho?”.

“El precio de la harina ha subido”, respondió el vendedor.

Este tipo de intercambio se ha convertido en algo habitual en los mercados de toda África y partes de Asia.

Los combates en Ucrania han hecho que los agricultores de este país huyan de sus tierras, mientras que Rusia ha bloqueado los puertos ucranianos en el mar Negro, conductos vitales para las exportaciones. La semana pasada, el Programa Mundial de Alimentos advirtió que el cierre de los puertos amenazaba con empeorar la grave inseguridad alimentaria en Etiopía, Sudán del Sur, Siria, Yemen y Afganistán.

Rusia y Ucrania suministran todo el trigo que importan Somalia y Benín, y al menos dos tercios del suministro que llega a Tanzania, Senegal, la República Democrática del Congo, Sudán y Egipto, según una investigación de la Conferencia de las Naciones Unidas sobre Comercio y Desarrollo.

A nivel mundial, los precios de exportación del trigo y el maíz se dispararon más de un 20 por ciennto en el mes posterior a la invasión de Rusia a Ucrania, según el Programa Mundial de Alimentos.

Algunos economistas acusan a las multinacionales de la agroindustria de explotar el caos causado por la pandemia y la guerra para aumentar los precios más allá de lo establecido por la oferta y la demanda. Ghosh, la economista, citó pruebas de que la especulación financiera está haciendo subir aún más los precios de los alimentos.

En abril, los especuladores fueron responsables del 72 por ciento de la actividad de compra en el mercado de trigo de París, frente al 25 por ciento de antes de la pandemia, según datos analizados por Lighthouse Reports, una plataforma europea de periodismo colaborativo.

Muchos países pobres se enfrentan ahora una elección incómoda: aumentar el gasto para ayudar a sus poblaciones mientras aumentan sus deudas, o imponer la austeridad presupuestaria y cortejar el conflicto social. La semana pasada, el malestar público por la inflación acelerada durante una espiral de la crisis de la deuda ocasionó la caída del gobierno en Sri Lanka. Los riesgos de agitación parecen ser terribles en Túnez, Ghana, Sudáfrica y Marruecos, según advierte Oxford Economics en un informe reciente.

Para Moki, el conductor de mototaxi, la fuente de conflicto fue inmediata. Al volver a su apartamento de dos habitaciones, se encontró con la decepción de su esposa por el escaso botín para el desayuno.

El casero les ha subido el alquiler de unos apenas asequibles 50.000 francos (80 dólares) al mes a 75.000 francos (120 dólares), alegando el aumento de sus propios gastos.

“Las cosas se nos están poniendo muy difíciles”, dijo Moki.

Sacrificar al rebaño

A Sencer Solakoglu, un productor de lácteos en Turquía, lo presionan fuerzas que escapan a su control.

Los precios del forraje, como el heno, el maíz y la alfalfa, en gran parte importados de Rusia y Ucrania, se han duplicado y triplicado en los últimos meses. Sin embargo, el gobierno, temiendo el enojo del pueblo por la inflación, ha presionado a los agricultores para accedan a no subir los precios, lo que limita la capacidad de Solakoglu para recuperar sus costos.

Los hogares turcos, golpeados por una prolongada crisis económica, han reducido el consumo de leche, recortando las ventas de Solakoglu aproximadamente a la mitad.

Así es como Solakoglu, cuya granja se encuentra en las afueras de la ciudad turca de Bursa, se ha visto obligado a sacrificar 200 cabezas de su rebaño en los últimos meses.

“Hemos sacrificado todas las vacas que producían menos de 30 kilos de leche al día”, explica.

Este tipo de cálculos sombríos se han convertido en rutina en Turquía, un país familiarizado con las dificultades económicas.

Tras la crisis financiera mundial de 2008, los bancos centrales de las principales economías, como Estados Unidos y Europa, bajaron las tasas de interés hasta casi cero para estimular el crecimiento. Cuando los inversores internacionales buscaron mejores rendimientos, se volcaron hacia los llamados mercados emergentes, aceptando mayores riesgos a cambio de mayores recompensas.

Inflation F.A.Q.

What is inflation? Inflation is a loss of purchasing power over time, meaning your dollar will not go as far tomorrow as it did today. It is typically expressed as the annual change in prices for everyday goods and services such as food, furniture, apparel, transportation and toys.

What causes inflation? It can be the result of rising consumer demand. But inflation can also rise and fall based on developments that have little to do with economic conditions, such as limited oil production and supply chain problems.

Is inflation bad? It depends on the circumstances. Fast price increases spell trouble, but moderate price gains can lead to higher wages and job growth.

How does inflation affect the poor? Inflation can be especially hard to shoulder for poor households because they spend a bigger chunk of their budgets on necessities like food, housing and gas.

Can inflation affect the stock market? Rapid inflation typically spells trouble for stocks. Financial assets in general have historically fared badly during inflation booms, while tangible assets like houses have held their value better.

El caudillo turco, Recep Tayyip Erdogan, instó a sus secuaces a valerse de los préstamos internacionales para financiar enormes proyectos de construcción que mantuvieron el crecimiento de la economía.

En 2017, los inversores se preocuparon por el riesgo de impago que suponían las enormes deudas de las empresas turcas. Se deshicieron de la lira turca, haciendo que su valor se redujera en aproximadamente tres cuartas partes de su valor a finales del año pasado.

Esta era la historia antes de la invasión rusa de Ucrania y antes de que los bancos centrales de todo el mundo empezaran a subir las tasas de interés.

En abril, la lira volvía a caer, y la tasa de inflación de Turquía era de casi el 70 por ciento, su peor nivel en dos décadas.

Incluso en países con circunstancias menos graves, los agricultores se enfrentan a una aritmética malévola, ya que los precios de los alimentos de animales, los fertilizantes y los pesticidas aumentan.

En los últimos años, Indonesia ha importado cada vez más reservas de fertilizantes de Rusia. Como los precios de los fertilizantes se han duplicado en los últimos meses, los agricultores han limitado su aplicación, lo que ha disminuído sus cosechas.

“La situación actual es la peor que hemos visto”, dijo Ajat Sudrajat, un agricultor del distrito de Cipanas, en Java Occidental, una zona agrícola que abastece a Yakarta, la bulliciosa capital de Indonesia.

Deudas imposibles

Hace dos años, cuando Rubab Zafar y su esposo, Muhammad Ali, salieron de su pueblo en la zona rural de Pakistán para emprender una nueva vida en Islamabad, estaban llenos de optimismo.

“No había trabajo en el pueblo”, dice Zafar, de 31 años. “Islamabad es una gran ciudad, y pensamos que aquí habría alguna oportunidad para nosotros”.

En lugar de ello, han sufrido la pesadez de un país que lidia con deudas imposibles y una movilidad descendente.

Zafar perdió hace poco su trabajo de niñera, y conseguía trabajos ocasionales a medio tiempo. Su esposo trabaja en una aplicación de transporte. En conjunto, ganan unas 25.000 rupias al mes (unos 133 dólares), que apenas cubren el alquiler de su vivienda de una sola habitación en un barrio de clase trabajadora.

Están atrasados en el pago de la factura de la luz, lo que los coloca en la misma situación que el gobierno pakistaní, que ahora está en conversaciones con el Fondo Monetario Internacional para conseguir una extensión de un paquete de préstamos de 6000 millones de dólares.

Desde 2016, los pagos de la deuda externa de Pakistán se han inflado hasta representar el 38 por ciento de los ingresos del gobierno, que antes eran de aproximadamente el nueve por ciento, según los datos tabulados por Debt Justice, una organización de defensa en Inglaterra.

Los pagos de la deuda han absorbido dinero que, de otro modo, podría ayudar a personas como Zafar. En varias ocasiones, ha solicitado un subsidio en efectivo, solo para ser rechazada sin explicación.

Movilidad descendente

Brasil, un gran exportador, se presenta a menudo como un beneficiario del aumento de los precios de las materias primas.

Pero en las favelas de las principales ciudades de Brasil, donde la pobreza enmarca la vida cotidiana, la gente está concentrada en el aumento del precio del gas licuado de petróleo (GLP), el combustible para cocinar que se utiliza en el 96 por ciento de los hogares.

Desde febrero, el precio del tanque de gas ha aumentado casi un 10 por ciento, alcanzando su nivel más alto en dos décadas, según datos del gobierno.

“Es lo único de lo que hablamos”, dijo Vanderley de Melo Pereira, de 55 años, padre de dos hijos en Rocinha, un barrio popular de Río de Janeiro. “Desde que empezó la guerra en Ucrania, las cosas han empeorado”.

En toda América Latina, el desarrollo de la crisis amenaza con borrar décadas de progreso en la mejora del nivel de vida.

“No hay perspectivas de crecimiento”, dijo Liliana Rojas-Suarez, experta regional e investigadora principal del Centro para el Desarrollo Global en Washington. “Creo que vamos a tener otra década perdida”.

Ruth Maclean reportó desde Dakar, Senegal; Salman Masood desde Islamabad, Pakistán; Elif Ince desde Estambul; Flávia Milhorance desde Río de Janeiro; Muktita Suhartono desde Java Occidental, Indonesia; y Brenda Kiven desde Duala, Camerún. Renato Dias colaboró con este informe desde Río de Janeiro.

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Le Figaro

Si vous connaissez ces mots, vous avez été jeune dans les années 2010

Le Figaro

«Swag», «c’est dar»... Ces expressions ont connu un joli succès il y a quelques années. Vous en souvenez-nous?

Ne vous avisez pas de dire «salut, ça farte?» aujourd’hui. Vous risqueriez de recevoir en guise de réponse un silence ou un sourire gêné. Notre langue n’échappe pas aux mouvances de la mode. Elle se drape de mots et de formules en vogue à un moment, avant de les laisser au placard et renouveler sa garde-robe. Retournons quelques années auparavant. Dans les années 2010, il n’était pas rare d’entendre des mots que l'on considère maintenant comme «ringards». La rédaction vous propose de leur offrir une petite cure de jouvence.

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● Swag

Il a peu à peu déserté les conversations. «Swag», il n’y a encore pas si longtemps, était synonyme de «cool», «stylé». «Il est swag ton pull», «elle est swag cette fille»... Ces phrases fleurissent de moins en moins chez les adolescents, qui l’ont progressivement délaissé. Et comme souvent, la langue est joueuse: notre mot, que l’on trouve déjà dans Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, vient de l’anglais to swagger qui signifie «se pavaner, faire le fanfaron»...

● Avoir un bail

«C’est quoi les bails?», «J’ai un bail avec elle»... Tout adolescent qui a grandi dans les années 2010 est familier de ces expressions. Le «bail» est un contrat par lequel une personne laisse à une autre le droit de se servir d’une chose, pendant un certain temps et moyennant un certain prix. Dire qu’on a «un bail avec quelqu’un» signifie qu’on a une histoire avec elle. On peut s’interroger sur le bien-fondé de la comparaison avec un contrat financier... Toujours est-il que les jeunes raffolèrent de ce mot. «C’est quoi les bails» se dit pour demander «quelles sont les nouvelles?». «J’ai un bail samedi soir» signifie «j’ai une soirée», et «j’ai un bail à te raconter» a pour sens: «j’ai un truc, une histoire à te dire».

● Thug, thug life

Le «thug» en argot est un bandit, un voyou. Il est emprunté à l’anglais pour désigner «une personne violente, en particulier un criminel». Le terme remonte aux XVIIIe et XIXe siècles, et s’écrivait thag. En hindi, il avait pour sens «menteur, malfrat», et a d’abord désigné «une secte active de voleurs et d’assassins qui tuaient leurs victimes, souvent des voyageurs, en les étranglant». On l’employait dans les années 2010 pour parler d’une personne rebelle, stylée, qui suscitait l’admiration. «Thug» a été popularisé par le chanteur 2Pac, qui a créé avec trois autres artistes le groupe Thug Life, formé d’après l’acronyme «The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody» (la haine que vous transmettez aux enfants baise tout le monde). La «thug life» désigne ainsi la vie de rebelle.

● C’est dar

La formule a été adoptée unanimement par la jeune génération. «C’est dar» aurait été popularisé dans l’émission de téléréalité Secret Story en 2013, puis dans Les Anges en 2014. Un des candidats, Eddy, ne cessait de s’exclamer d’une voie suraiguë: «c’est daaaaar». Le jeune public s’en est emparé pour dire: «c’est bien, c’est cool, c’est super». «Dar» pourrait être le verlan de hard, «dur, chaud», ou une transformation de «c’est chaud», devenu «chaudard» avant d’être réduit à «dar».

● Non mais allô?

2013. Coup de tonnerre dans le petit monde des adolescents. Nabilla, jeune participante à l’émission de téléréalité «Les Anges» lance cette phrase, qui la propulsera sur la scène médiatique: «Non mais allô? T’es une fille et t’as pas de shampoing?! Allô? J’sais pas, vous me recevez?». Rares sont les expressions qui ont connu un tel engouement, tout autant moqueur que sérieux. Sans grande surprise, celle-ci est passée à la trappe.

«Premier ministre» ou «Première ministre»: les réactions de la classe politique après la nomination d’Elisabeth Borne

Emmanuel Macron a choisi son ancienne ministre du Travail à la tête de Matignon pour lancer son deuxième quinquennat. À peine est-elle nommée que la classe politique se divise sur l’usage de son titre au féminin.

«Bailler», «bâiller» ou «bayer»: ne faites plus la faute!

Le verbe est souvent écorché. Le Figaro vous redonne la règle de mise pour ne plus (jamais) commettre l’erreur.

Majuscule ou minuscule: quelle est la règle pour ne plus (jamais) se tromper?

Écrire «océan pacifique» au lieu d’«océan Pacifique» transforme radicalement le sens d’une phrase. Voici quelques astuces pour ne plus faire d’erreur.

BBC

Russian soldier pleads guilty in first war crimes trial of Ukraine conflict

A Russian soldier on trial for war crimes in Ukraine has pleaded guilty to killing an unarmed civilian.

Vadim Shishimarin, 21, is accused of gunning down a 62-year-old man in the days after the invasion began. He could face life in prison.

Prosecutors say more trials are to come, after identifying other potential war crimes committed by Russian soldiers.

Moscow has denied its troops have targeted civilians.

The trial is the first case of its kind since Russia's invasion in February.

It took place in Kyiv, Ukraine, with an interpreter translating the proceedings into Russian for the defendant.

He is accused of killing the civilian, who was allegedly on a bicycle, near the village of Chupakhivka in the eastern Sumy region on 28 February, four days into Russia's invasion of Ukraine.

This is a tiny court room for a highly significant moment: the first trial of a Russian soldier for an alleged war crime.

Vadim Shishimarin, a very young-looking 21-year-old, was brought into the room in handcuffs by heavily armed guards.

He looks nervous, often keeps his headed bowed and listens intently to his translator through the glass.

Just a couple of metres from him, the widow of the man killed is sitting.

As the accused soldier entered court, she wiped tears from her eyes, then sat with hands clasped as the prosecutor set out his case, describing the moment Kateryna's husband was shot in the head.

And for the first time, she heard the Russian soldier admit to the murder.

"Do you accept your guilt?" the judge asked. "Yes," Shishimarin replied.

"Totally?" "Yes," he replied quietly in his grey metal-and-glass cage.

Prosecutors say Shishimarin was commanding a unit in a tank division when his convoy came under attack.

He and four other soldiers stole a car, and as they travelled near Chupakhivka, they encountered a 62-year-old man on a bicycle, they said.

According to prosecutors, Shishimarin was ordered to kill the civilian and used a Kalashnikov assault rifle to do so.

The Kremlin said earlier it was not informed about the case.

The trial has been postponed until Thursday.

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Ukraine tries first Russian soldier for war crimes

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BBC

Pennsylvania primary: Trump-backed TV doctor in cliffhanger vote count

A Trump-backed celebrity doctor's campaign to run as the next Republican senator for Pennsylvania has come down to a nail-biting conclusion.

Mehmet Oz, a surgeon best known for his appearances on the Oprah Winfrey Show, is facing a cliffhanger vote count after the party primary.

He was neck and neck with former hedge fund executive David McCormick.

The race is being closely watched as a test of former President Donald Trump's hold over the Republican party.

The contest in this key presidential swing state is one of a number taking place across the country to determine who will stand for office in the midterm elections in November.

The midterms fall halfway through a president's term in office. They decide who controls the two chambers which make up Congress - the Senate and the House of Representatives.

At present, the Democrat party controls both chambers, but by very slim majorities. And historically, the party that holds the White House has tended to suffer losses in the midterms.

The primaries decide which party's candidates will run against each other in the midterms, and their election will play an important part in determining the rest of US President Joe Biden's presidency.

Five states held primary elections on Tuesday, making it the busiest date on the 2022 midterms calendar so far. Here are some of the projected results:

Earlier this month, Mr Trump's pick for the Ohio Senate primary cruised to victory against his opponents. But Pennsylvania's primary has gone down to the wire.

Despite Mr Trump's endorsement of Mehmet Oz, the race stayed in a three-way dead heat until polls closed.

The Republican contest was shaken up by a late surge from right-wing commentator Kathy Barnette.

But Mr McCormick came from behind, with the race narrow enough to be in recount territory.

Pennsylvania primary marks test of Trump's strength

By Nomia Iqbal, BBC News

Dr Oz arrived at the venue and did a thumbs up to us and said he was feeling good. Taking to the stage he thanked everyone who supported him and made it clear he wasn't conceding.

He said victory would be his in the end. But his closest rival Dave McCormick - who wasn't backed by Mr Trump - said the same thing.

The results are still being counted but at the moment it's within the margins for a recount. The full count of the actual ballots could take days.

It feels a lot like 2020 when we were here for the presidential race. In the end Pennsylvania projected for Biden taking him over the threshold.

Tonight was a critical test of the former President Trump's ability to back winners… He wants to use the Primaries to prove his dominance over the Republican Party.

Mr Trump really got behind Dr Oz - whether his base did is yet to be decided.

The eventual Republican winner will take on Lt Gov John Fetterman, who easily won the Democratic Senate nomination on Tuesday night - two days after announcing he had suffered a stroke.

On Monday, the left-wing Democrat's team said he had undergone surgery to implant a pacemaker with a defibrillator.

Mr Fetterman, a Harvard-educated former mayor who sported hoodie sweatshirts instead of suits on the campaign trail, remained in hospital on the night of his election victory, with his wife speaking at a campaign event in his place.

In a White House statement on Tuesday night, Mr Biden congratulated Mr Fetterman and argued that the Republican candidates were "too extreme".

But a controversy that dogged Mr Fetterman in his primary campaign is certain to be raised by Republicans during the general election.

In 2013, during Mr Fetterman's second term as mayor of Braddock, a town of around 2,000 outside Pittsburgh, he pursued an innocent black jogger who he wrongly thought had been firing a gun near his home.

Mr Fetterman, who is a hulking 6ft 8in and was armed with a shotgun during the confrontation, has refused to apologise for the incident.

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Senators question Dr Oz's science

A simple guide to the US midterm elections

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France24 - Monde

Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

Publié le : 17/05/2022 - 12:51

Aude MAZOUE Suivre

Félicitations et vœux de réussite se heurtent aux critiques frontales de l’opposition après la nomination, lundi, d’Élisabeth Borne à Matignon. Morceaux choisis des réactions des acteurs politiques français.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Lundi 16 mai 2022, à 18 h 19, un communiqué lapidaire émanant du palais de l’Élysée dévoile le nom d’Élisabeth Borne pour prendre la succession de Jean Castex à Matignon, mettant fin à plusieurs semaines de spéculation. La minute suivante, commentaires élogieux et critiques acerbes se multiplient à l’endroit de la nouvelle Première ministre sur les réseaux sociaux et dans les médias. "Technocrate", "froide", "polytechnicienne", "inflexible" : les responsables politiques de l’opposition n’ont pas manqué l’occasion de décocher quelques flèches en direction de la nouvelle recrue de la rue de Varenne, ciblant l’Élysée dans le même temps.

>> À lire aussi : "Les tops et les flops des ministres d'Emmanuel Macron"

Au petit jeu des phrases assassines, c’est au Parti communiste que l’on dégaine le plus vite. "Privatisation et mise en concurrence de la SNCF et de la RATP, réforme de l’assurance chômage au détriment de plus d’un million d’allocataires, fossoyeuse de Fessenheim : avec Élisabeth Borne, Macron a trouvé sa Mme Thatcher. La technocratie au service de l’argent roi", estime sur Twitter Fabien Roussel, député PCF du Nord et ancien candidat à la présidentielle.

Suivi de près par les Insoumis. "Élisabeth Borne à Matignon : en marche pour une guerre sociale sans borne", lâche Jean-Luc Mélenchon, le patron de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), également sur Twitter. "Ce n’est pas le CV et les engagements lointains de Madame Borne qui la caractérisent politiquement ?", raille pour sa part Adrien Quatennens, député de La France insoumise. "C’est son bilan comme ministre et ses intentions affichées aux côtés d’Emmanuel Macron : c'est-à-dire la retraite à 65 ans et le RSA sous conditions."

Une nouvelle saison de maltraitance sociale et écologique commence. Élisabeth Borne incarne la continuité de la politique du président de la République. Elle est l'une des figures les plus dures de la maltraitance sociale macroniste.#Matignon #PremierMinistre pic.twitter.com/Ew7prR9kEa

May 16, 2022

Une femme, oui, mais…

Sans surprise, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, est tout aussi critique. "Point positif, une femme [Première ministre]. Pour le reste... Nomination de la ministre des Transports qui a démantelé le service public ferroviaire, de l'Écologie condamnée pour inaction climatique, du Travail qui a spolié les chômeurs avec la réforme de l'assurance chômage. #BorneOut", fustige-t-il sur Twitter.

Plus nuancé, Julien Bayou, secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), estime, dans un communiqué, que les écologistes ne peuvent "que se réjouir de voir, pour la deuxième fois dans l'histoire de la Cinquième République, une femme accéder à Matignon". Mais "Élisabeth Borne, que ce soit en tant que ministre de l'Écologie ou ministre des Transports, a échoué à mettre la France sur la trajectoire nécessaire pour respecter l'accord de Paris. Elle partage, avec d'autres, la responsabilité de ces cinq ans de perdus pour le climat" et, "en tant que ministre du Travail, elle a perpétué une politique brutale à l'égard des personnes les plus vulnérables dans le pays".

Le bilan d'Elisabeth Borne en terme de social, c'est le bilan d'une femme de droite. Et elle est maintenant Première ministre d'un Président de droite. Sur l'assurance chômage : personne ne s'y trompe. Sur les retraites : personne ne s'y trompe. La solution : #NUPES #le79inter pic.twitter.com/UJPRFlv5uM

May 17, 2022

Étonnamment, c’est de la présidente de droite de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, que vient le message le plus bienveillant à l’égard de la femme de gauche. L’ancienne candidate Les Républicains (LR) à la présidentielle lui a adressé sur Twitter "toutes [s]es félicitations républicaines", ajoutant qu’Élisabeth Borne a "incontestablement le parcours d'engagement nécessaire pour devenir la deuxième femme Premier ministre de notre pays. Je lui souhaite le meilleur pour la France."

Toutes mes félicitations républicaine à @Elisabeth_Borne. Elle a incontestablement le parcours d’engagement nécessaire pour devenir la 2e femme Premier Ministre de notre pays. Je lui souhaite le meilleur pour la France.

May 16, 2022

"Tout changer pour ne rien changer"

La nouvelle cheffe du gouvernement peut aussi compter sur les transfuges LR passés en Macronie pour obtenir du soutien. Sur Twitter, Christian Estrosi, maire de Nice, assure que "la grande connaissance des territoires d'Élisabeth Borne sera précieuse à la conduite des affaires de notre pays. Dans ses responsabilités antérieures et dans ses cinq années au gouvernement, elle a su se montrer très à l'écoute des élus locaux. Je lui souhaite une pleine réussite." Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, pense aussi que "la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon est une excellente nouvelle pour la France. Pendant cinq ans, sur les thématiques des transports, de l'environnement comme de l'emploi, j'ai pu mesurer sa compétence et son engagement pour la France."

Je salue la nomination d’@Elisabeth_Borne à Matignon par @EmmanuelMacron. Une femme d’action qui a été au service de la 🇫🇷 sur des dossiers essentiels. Son expérience sera précieuse après les réformes ambitieuses qu'elle a accompagnées sur les transports, l'écologie et le travail

May 16, 2022

Christian Jacob, patron de LR, se montre plus incisif. "Tout changer pour ne rien changer. Trois semaines de tergiversations et de petits arrangements, sans vision ni perspective. Avec la nomination d'Élisabeth Borne, on repart avec les mêmes." Et Nadine Morano, députée européenne LR, de lui emboîter le pas : "À gauche, aux ordres, et pas d'ombre au président... le profil idéal."

"Elle écoute mais elle n'entend pas"

À l’extrême droite, la désapprobation est unanime. "2022 sera donc l'année de la soumission à la gauche", fustige l’ancien candidat à la présidentielle de Reconquête!, Éric Zemmour. "Macron nomme à Matignon un Premier ministre de gauche. Mélenchon unit la gauche. Le Pen drague la gauche. LR se soumet à la gauche. Seul Reconquête! résiste et assume d'être le grand mouvement populaire de droite." Florian Philippot, patron des Patriotes, appelle déjà à la résistance : "Le passe sanitaire en entreprise et la possibilité de licencier le 'récalcitrant' ! Il va falloir être ultravigilants et mobilisés !"

Que le #PremierMinistre soit un homme ou une femme, peu importe : seule la compétence compte. Emmanuel Macron nomme une fois de plus un Premier ministre technocrate pour avoir la main sur tout. #ZemmourRTL #RTLMatin

May 17, 2022

Pas plus de complaisance à attendre des syndicats. La nouvelle Première ministre Élisabeth Borne "a un bilan qui est très négatif", juge le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, tout en saluant "le fait de donner toute leur place aux femmes" dans la vie politique. Sur la méthode, "elle écoute mais elle n'entend pas, elle est comme M. Macron", ajoute-t-il. "C'est elle qui a modifié l'assurance chômage", et "elle a toujours refusé de donner un coup de pouce au Smic", énumère-t-il encore, avant de conclure : "On peut venir de la gauche et avoir des réactions et des positions libérales, comme Manuel Valls ou Élisabeth Borne."

Même scepticisme des organisations non gouvernementales. "Que ce soit dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités qui s’est avérée décevante, la loi climat-énergie où elle a fait reculer de dix ans le délai accordé à la réduction du nucléaire dans le mix énergétique, ou encore son engagement (vain) à 'mettre en œuvre' les 146 mesures qui n’ont pas été retoquées par le président lui-même, Élisabeth Borne n’a pas brillé par des positions fortes et ambitieuses sur l’écologie. Sa nomination n’augure donc guère d’espoir de voir la France opérer sa transition écologique comme l’urgence climatique l’y oblige pourtant", souligne dans un communiqué Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

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Élisabeth Borne, de la réforme de la SNCF à la Transition écologique

Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

On va plus loin

Une femme à Matignon : un fait politique ?

L'Humanité

Kelly Reichardt

La femme du jour

Sophie Joubert

Figure du cinéma indépendant américain, la cinéaste reçoit pour l’ensemble de son œuvre le prestigieux carrosse d’or, une récompense remise au Festival de Cannes en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs. Elle succède à Martin Scorsese, Naomi Kawase, David Cronenberg ou au documentariste américain Frederick Wiseman, lauréat en 2021. Membre du jury du Festival de Cannes en 2019, Kelly Reichardt est cette année en compétition avec son huitième long métrage, Showing Up, qui met en scène le quotidien d’une artiste interprétée par Michelle Williams, son actrice fétiche. Depuis son premier film, River of Grass (1994), la réalisatrice de Old Joy et First Cow creuse le sillon d’un cinéma humaniste et minimaliste, proche de la nature, explorant la vie ordinaire et l’envers du mythe américain.

L'Humanité

Le garçon qui murmurait à l’oreille des loups

Nos recommandations culturelles

ACID Le premier long métrage de Lucas Delangle fait l’ouverture de la section Association du cinéma indépendant pour sa diffusion. Un conte fantastique en milieu paysan.

Marie-José Sirach

Une ferme isolée dans les Alpes-de-Haute-Provence. Un jeune homme grimpe à pas de velours un vieil escalier et vient coller un capteur de son à une porte. On perçoit quelques mots, étranges et mystérieuses incantations. La porte s’ouvre en grand sur une toute petite grand-mère. À ses côtés, un vieil homme respire avec difficulté. En bas, dans la salle principale, patientent, dans un silence quasi religieux, quelques personnes. Le jeune homme, c’est Jacky Caillou (Thomas Parigi), la vieille dame, sa grand-mère (Edwige Blondiau), qui l’a élevé depuis la mort de ses parents. Magnétiseuse, on vient la voir de loin dans le pays. Sa mort, soudaine, va obliger Jacky à choisir sa voie, sa vie. Dans cette vallée où le temps semble s’être arrêté, un loup s’attaque aux brebis. L’animal rôde, provoquant des réactions hostiles chez les bergers. De quel mal souffre cette jeune fille, Elsa (Lou Lampros), pour qu’une tache grise, sorte de brûlure, apparaisse dans son dos ? Quel est son secret ? Elle est arrivée un matin, avec son père (Jean-Louis Coulloc’h), chez la grand-mère guérisseuse, ultime recours devant l’incapacité des scientifiques à la soigner. Lorsque meurt la grand-mère, Jacky prend la relève, décidé à guérir Elsa de son mal.

une Histoire de croyances et d’amour

Pour son premier long métrage, Lucas Delangle filme une histoire de croyances et d’amour dans un paysage où la nature, d’une beauté à couper le souffle, recèle sa part de mystère et de puissance. Il filme des visages sculptés par le temps et des silences têtus qui détiennent des secrets ancestraux ; il filme les jours qui s’écoulent au rythme du soleil, et les nuits étoilées nous ramènent à notre simple condition de terriens ; il filme avec délicatesse cet amour impossible entre ce jeune guérisseur qui rêve d’accomplir un miracle et cette jeune fille-louve. Fiction à la fois naturaliste et fantastique, le récit tresse des passerelles entre rationnel et irrationnel, entre le rêve et une réalité qui semble toujours nous échapper.

Pour signifier la puissance magnétique, pas besoin d’effets spéciaux, juste des plans serrés sur des mains tendues, des visages concentrés, capables d’éteindre un à un les lampadaires du village au fond de la vallée. Le surnaturel nous devient familier, celui qui permet d’expliquer l’inexplicable, à la fois étrange et bienveillant. Le film recèle des plans aussi puissants qu’un tableau, comme cette longue ascension dans la montagne pour aller se recueillir sur la tombe des parents. Dans un chemin escarpé et rocailleux, on distingue à peine deux silhouettes qui avancent doucement. Un plan d’une harmonie parfaite, tel un arrêt sur image où l’immensité des montagnes se découpe dans un ciel à la Goya et laisse le temps au spectateur de découvrir peu à peu les personnages.

Jacky Caillou ​​​​​​​est un hymne à la nature, à ces territoires enclavés où les hommes ont appris à vivre avec elle, en accord parfait. Ne cherchez point de nostalgie là-dedans, vous n’en trouverez pas. Ce conte se conjugue au présent. Interprété par des acteurs professionnels et amateurs, chacun trouve sa place dans ce récit surprenant par son audace, son épure qui dessine, pas à pas, regard après regard, une humanité trop souvent ignorée.

Festival de Cannesacid
France24 - Monde

Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir

Publié le : 17/05/2022 - 21:25

David RICH Suivre

La 75e édition du Festival de Cannes s’est ouverte, mardi soir, dans une ambiance festive avec l’avant-première de la comédie française “Coupez !”. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est vu offrir une tribune depuis Kiev. Toute la journée, les professionnels de l’industrie et les hôteliers se sont affairés sur la Croisette, heureux de constater le retour des visiteurs étrangers.

Bérénice Bejo et Romain Duris tout sourires sur le tapis rouge. La 75e édition du Festival de Cannes a officiellement débuté, mardi 17 mai, avec la projection hors compétition de "Coupez !", une parodie loufoque des films de zombies.  

✨ Montée des Marches de COUPEZ ! de Michel HAZANAVICIUS - Film d'ouverture de la 75e édition du Festival de Cannes #HorsCompetition-----✨#RedSteps COUPEZ! (FINAL CUT) by Michel HAZANAVICIUS - Opening film #Cannes2022 #OutOfCompetition pic.twitter.com/quDWsEMzxx

May 17, 2022

Le nouveau long métrage du réalisateur Michel Hazanavicius, oscarisé en 2012 pour “The Artist”, devait initialement être projeté au festival américain de Sundance, dans l’Utah, en janvier dernier. Mais la production avait finalement retiré le film, les organisateurs du festival ayant été contraints d’organiser une édition virtuelle du fait d’une recrudescence de cas de Covid-19.

La cérémonie a été marquée par l'apparition surprise du président ukrainien Volodymyr Zelensky, en trellis, à l'écran du Palais des Festivals.

"Il nous faut un nouveau Chaplin qui prouvera que le cinéma n'est pas muet" face à la guerre a-t-il lancé. "Nous allons continuer de nous battre, nous n'avons pas d'autre choix (...) Je suis persuadé que le 'dictateur' va perdre", a poursuivi Volodymyr Zelensky, en référence au président russe Vladimir Poutine et au film de Charlie Chaplin, qu'il a cité à plusieurs reprises.

"C'est du cinéma que dépend notre avenir." Les mots forts de Volodymyr Zelensky pendant la Cérémonie d’ouverture du 75e Festival de Cannes.-"Our future depends on cinema." The strong speech of Volodymyr Zelensky during the Opening Ceremony of #Cannes2022 pic.twitter.com/DoT8TYIVAu

May 17, 2022

Cette intervention écrit une nouvelle page dans la longue histoire politique du Festival, fondé en 1939 pour s'opposer à la Mostra de Venise de l'Italie fasciste, mais dont la première édition, guerre mondiale oblige, n'a pu se tenir qu'en 1946. 

Une saison qui "s’annonce bien" 

Plus tôt, dans la ville, l'ambiance était à la fête, du côté des touristes, présents en nombre, comme des professionnels.

"Nous sommes en pleine effervescence ! Très, très heureux de revenir à la normale, c’est à-dire avec un festival et un marché du film en présentiel", explique Christine Welter, directrice de l'hôtel Cavendish, et présidente du syndicat des hôteliers de Cannes. "La situation en fonction des régions du monde est inégale, mais nous sommes sur des taux de fréquentation qui sont, pour la première semaine, supérieurs à ceux de 2019".  

Confirmant ses dires, un flot ininterrompu de badauds de toutes nationalités circule sur la Croisette, à quelques heures de l’ouverture. De l’autre côté de la rue, Guillaume, gérant de la brasserie du Casino s’active au comptoir, à l’approche du service de midi. "L’année dernière, le Festival s’est tenu en juillet, ce n’était vraiment pas idéal car c’est cet événement qui lance la saison, et nous permet de travailler dans la durée", explique le jeune homme. "Cette année, la saison s’annonce bien. Le public étranger du Festival est bien revenu. Depuis deux jours, on a beaucoup plus de monde".

Quelques mètres plus loin, une longue file d’attente borde une barrière blanche le long du Palais des festivals. Des professionnels de l’industrie cinématographique, arborant des badges, font la queue pour se rendre au marché du film, qui vient d’ouvrir à l’intérieur du bâtiment.

Le marché asiatique "toujours réticent"  

À l’entrée, une série de stands de pays asiatiques affichent leurs dernières productions cinématographiques, espérant trouver des acheteurs. À l’écart, seul dans une allée, le bureau de la CFCC (Chine film coproduction corp), le principal producteur et exportateur de films chinois, fait pâle figure. Ses deux employés nous confirment qu’aucun professionnel du secteur n’a pu faire le déplacement cette année, alors que la pandémie sévit dans plusieurs grandes villes dont Pékin et Shangaï.

"Avant la crise du Covid-19, il y avait une quinzaine de stands asiatiques ici. Aujourd’hui, nous sommes trois fois moins", souligne Caroline Artus, chargée de projet chez Jetro, l’agence japonaise de la promotion du commerce extérieur. "Dans beaucoup de nos pays, à l’exception de la Chine, les restrictions sanitaires ont été levées mais les entreprises demeurent réticentes à envoyer leurs employés à l’étranger. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de grands événements comme Cannes". 

Les Américains "deux fois plus nombreux"

Selon les organisateurs du Festival, 35 000 accréditations ont été délivrées dans le cadre de la 75e édition, soit 5 000 de moins qu’en 2019, du fait notamment d’une plus faible demande des pays d’Asie. Malgré tout, comparé à l’année 2021, où seulement 20 000 accréditations avaient été distribuées, Cannes vit aujourd’hui un spectaculaire redémarrage.  

Cette année, 12 000 professionnels de plus de 110 pays sont présents au marché du film. Des chiffres supérieurs aux attentes, selon les organisateurs, avec au premier rang les États-Unis, pays le plus représenté devant la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.  

"Nous sommes deux fois plus nombreux que l’année dernière", explique Steven Isbock, président de la société California Pictures Inc., situé en plein milieu des stands américains. Depuis 18 ans, ce producteur basé à Los Angeles n’a raté aucune édition du marché du film, réputé être le plus important au monde. "La première année de Covid-19 a été horrible chez nous, elle nous a fait perdre 80 % de notre chiffre (d'affaires)", souligne-t-il, amer.  

"Aujourd’hui, les professionnels sont de retour, certes, mais ce que vous voyez autour de vous, ce sont avant tout des exposants... ce qu’il nous faut maintenant, c’est du business, donc des acheteurs !", assène-t-il avec ferveur. Sous les regards amusés des visiteurs, le producteur californien saisit la dernière édition du Hollywood Reporter, magazine américain de référence sur le cinéma. "Vous voyez ça ? C'est ça le mot clé !”, lance-t-il hilare, le doigt sur la couverture de la revue où figure le mot “hope” (espoir). 

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Après la crise sanitaire, le 75e Festival de Cannes rêve d'un grand redémarrage

BBC

Afghanistan: The secret girls school defying the Taliban

By Secunder KermaniBBC News, Kabul

Hidden away in a residential neighbourhood is one of Afghanistan's new "secret" schools - a small but powerful act of defiance against the Taliban.

Around a dozen teenage girls are attending a maths class.

"We know about the threats and we worry about them," the sole teacher tells us, but she adds, girls' education is worth "any risk".

In all but a handful of provinces in the country, girls' secondary schools have been ordered to remain closed by the Taliban.

At the school we visit, they've done an impressive job trying to replicate a real classroom, with rows of neat blue and white desks.

"We do our best to do this secretly," says the female teacher, "but even if they arrest me, they beat me, it's worth it."

Back in March, it seemed as if girls' schools were about to reopen. But just an hour or so after pupils began arriving, the Taliban leadership announced a sudden change in policy.

For the students at the secret school, and many other teenage girls, the pain is still raw.

"It's been two months now, and still schools haven't reopened," one 19-year-old in the makeshift classroom told us. "It makes me so sad," she added, covering her face with the palms of her hands to hold back the tears.

But there's also a mood of defiance.

Another 15-year-old student wanted to send a message to other girls in Afghanistan: "Be brave, if you are brave no-one can stop you."

Primary schools for girls have reopened under the Taliban, and have in fact seen a rise in attendance following the improvement in security in rural parts of the country, but it's not clear when or if older girls will be allowed back into class.

The Taliban have said the correct "Islamic environment" needs to be created first, though given schools were already segregated by gender, no-one seems sure what that means.

Taliban officials have repeatedly insisted in public that girls schools will reopen, but also admit that female education is a "sensitive" issue for them. During their previous stint in power in the 1990s, all girls were prevented from going to school, ostensibly due to "security concerns".

Now, multiple sources told the BBC, a handful of hardline but highly influential individuals in the group appear to still be opposed to it.

In private, other Taliban members have expressed their disappointment at the decision not to open girls' schools. The Taliban's Ministry of Education seemed as surprised as anyone when the leadership overruled their plans in March, and some senior Taliban officials are understood to be educating their daughters in Qatar or Pakistan.

In recent weeks, a number of religious scholars with links to the Taliban have issued fatwas, or religious decrees supporting girls' right to learn.

Sheikh Rahimullah Haqqani is an Afghan cleric, based largely across the border in Peshawar, Pakistan. He's well-respected by the Taliban and on a trip to Kabul last month met senior figures within their government.

He's careful not to criticise the continued closure of schools but, speaking at his madrassa in Peshawar, with his mobile phone in hand, scrolls through the text of his "fatwa", which shares decrees from earlier scholars and accounts from the life of the Prophet Muhammad.

"There is no justification in the sharia [law] to say female education is not allowed. No justification at all," he tells the BBC.

"All the religious books have stated female education is permissible and obligatory, because, for example, if a woman gets sick, in an Islamic environment like Afghanistan or Pakistan, and needs treatment, it's much better if she's treated by a female doctor."

Similar fatwas have been issued by clerics in Herat and Paktia provinces in Afghanistan. It's a symbol of how widespread support for girls' education now is in the country, even amongst conservative circles, but it's not clear how much of an impact the decrees will have.

The Taliban have formed a committee to examine the issue, but multiple sources with links to the Taliban told the BBC that while even senior Taliban ministers were on board with the reopening of girls schools in March, opposition to it centred around the group's leadership in the southern city of Kandahar, where the "Amir" or Supreme Leader, Mullah Haibatullah is based.

After initially adopting a more flexible attitude when taking power last August, the Taliban have recently been issuing more and more hardline edicts, including making the face veil compulsory for women and encouraging them to stay at home.

Meanwhile, their tolerance for dissent, even in their own ranks, is dissipating.

One Taliban member with a large following on social media, had tweeted critically about the closure of girls' schools, as well as new rules ordering government employees to grow their beards. However, according to one source, he was called in for questioning by the Taliban intelligence department, later deleting his tweets and apologising for his earlier comments on beards.

There appears to be very little grassroots opposition to female education in Afghanistan, but some Taliban figures cite concerns about the Islamic State group using the issue as a recruitment tool, if girls' schools are opened up.

Western officials, however, have also made clear that progress on women's rights is key for the Taliban to be able to access some of the billions of dollars of foreign reserves that are frozen.

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Meanwhile, Afghan women's rights activists are trying to ensure a generation of girls aren't left behind.

At the secret school we visited, they hold lessons for one or two hours per day, focused on maths, biology, chemistry and physics.

The teacher in charge knows there are many other girls who would like to attend, but they're constrained by the lack of space and resources, as well as the need to remain below the radar.

She's not hopeful about the prospect of regular schools opening up any time soon, but is determined to do what she can.

"As an educated woman, it's my duty," she tells the BBC. "Education can save us from this darkness."

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Le Figaro

Tracfin, ce service très discret au cœur de la traque des oligarques russes

Manon Malhère

ANALYSE - Plus de 1 milliard d’euros d’actifs ont été gelés en France à ce jour.

Lors de son arrivée à la tête de Tracfin en janvier dernier, Guillaume Valette-Valla ne se doutait pas que la traque des oligarques russes deviendrait une obsession quotidienne. «Mon entrée en matière a été sans parachute avec la guerre en Ukraine, confie le nouveau patron du discret mais influent service de renseignement du ministère de l’Économie. Tracfin a été très rapidement désigné pour coordonner la task force des services de Bercy sur le gel des avoirs des oligarques.»

À lire aussiLes cinq visages de la fraude financière selon Tracfin

Dès le week-end qui a suivi l’invasion de la Russie en Ukraine le 24 février, les équipes étaient sur le pont. C’était plus exactement un dimanche. «Nous avons lancé un appel à vigilance à l’ensemble des professions financières, et en particulier aux banques. C’est de cette manière que nous avons évité la sortie du territoire vers la banque centrale russe de plus de 20 milliards d’euros d’actifs détenus dans une banque commerciale française. Nous devions agir très vite, avant l’annonce par Bruxelles d’une nouvelle série de sanctions le lundi suivant, pour justement éviter la fuite de ces actifs», se souvient ce jeune quadragénaire.

«Les effets sont de plus en plus forts»

À cette période, les oligarques proches de Vladimir Poutine commençaient tout juste à être identifiés pour que leurs avoirs puissent être gelés. Aujourd’hui, presque 1 000 ressortissants russes sont sur la liste européenne visée par ces sanctions. Et, en France, 1,135 milliard d’euros d’actifs (financiers et non financiers) ont été immobilisés, dont plus de 700 millions d’euros correspondant à une cinquantaine de biens immobiliers, selon le dernier décompte. Avec quels résultats face à une guerre en Ukraine qui s’enlise de jour en jour? «Les sanctions économiques ont pour but d’accroître la pression politique et, avec le temps, les effets sont de plus en plus forts», répond ce magistrat, ancien avocat d’affaires, qui est également passé en cabinet ministériel ainsi qu’à la Cour des comptes en qualité de secrétaire général adjoint.

Nous avons lancé un appel à vigilance à l’ensemble des professions financières et en particulier aux banques. (...) Nous avons évité la sortie du territoire vers la Banque centrale russe de plus de 20 milliards d’euros d’actifs détenus dans une banque commerciale française

Autant dire des compétences clés pour ce nouveau poste qui nécessite, selon lui, la «double casquette des chiffres et du droit». Sur le pied de guerre avec d’autres services tels que le Trésor et la Direction générale des finances publiques (DGFiP), Tracfin n’a pas été choisi au hasard pour coordonner cette fameuse task force. D’une part, c’est un service de renseignement de «premier cercle», au même titre que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), qui dispose de nombreuses informations pouvant être très sensibles.

Fausses donations

Outre l’accès à l’ensemble des fichiers des administrations de Bercy, quelque 200 000 professionnels - banques, assurances, notaires ou encore avocats - ont pour obligation de lui adresser une déclaration dès qu’ils ont un soupçon d’activité illicite sur un de leurs clients. En 2021, nous avons reçu plus de 160 000 déclarations de soupçon, ce qui est considérable», dévoile Guillaume Valette-Valla. Des informations jugées clés, certains oligarques cherchant «à faire de fausses donations à des membres de leurs familles». S’il dépend de Bercy, ce service de 200 agents coopère avec de nombreuses autres institutions pour lutter contre la criminalité financière. «Avec la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) et la Douane, nous sommes la dernière dimension régalienne du ministère de l’Économie et des finances. Nos interlocuteurs sont un peu à Bercy et beaucoup dans le monde régalien, avec notamment le parquet national financier (PNF) et les grands chefs de police», précise le nouveau directeur.

À lire aussiOlivier Dussopt: «Les capteurs financiers de Tracfin sont indispensables»

D’ailleurs, si cette organisation peut sembler complexe, tant elle réunit de nombreux acteurs, elle a incontestablement fait ses preuves. Tracfin joue un «rôle central» dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, avec des contributions aux enquêtes de «qualité», juge le Groupe d’action financière (Gafi) - organisme international qui regroupe 39 pays membres - dans une évaluation publiée mardi. Plus largement, le rapport estime que le dispositif français de lutte contre la criminalité financière est efficace «à de nombreux égards». Des faiblesses demeurent néanmoins, dont justement le nombre encore trop faible de déclarations de soupçon transmises par certaines professions non financières, comme les agents immobiliers ou les notaires, toujours très réticents à coopérer avec la puissance publique. «Ces déclarations sont secrètes, et le culte du secret est une marque de fabrique du service, tente de rassurer le directeur de Tracfin. Nous devons améliorer le travail de formation, de sensibilisation et de pédagogie.» À suivre…

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Le Conseil d’Etat suspend la dissolution d’un groupuscule d’extrême gauche lyonnais

Antifas 1 – 0 Gouvernement. Lundi 16 avril, le Conseil d’Etat a annoncé la suspension de la dissolution du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale), un groupuscule d’extrême gauche lyonnais, rapporte 20 Minutes. L’annonce de la dissolution de la Gale avait été faite par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l’issue du Conseil des ministres du 30 mars dernier. Mais le groupe d’ultra-gauche avait déposé un référé pour contester cette décision. Et a donc obtenu gain de cause devant le Conseil d’Etat.

« Une atteinte aux libertés d’association, de réunion, d’expression et d’opinion »

Ce recours devant le Conseil d’Etat dénonçait « une atteinte aux libertés d’association, de réunion, d’expression et d’opinion », selon les avocats du groupuscule. La dissolution décidée par le gouvernement était motivée par des incitations à la violence qu’aurait commise la Gale et des troubles à l’ordre public. Faux, ont donc répondu les juges aux référés du Conseil d’Etat, la Gale n’a fait que relayer des appels à la violence, elle n’en est pas à l’origine. « Si la Gale a relayé sur ses réseaux sociaux des appels à participer à des manifestations, dont certaines non déclarées et qui ont pu générer des troubles graves à l’ordre public, dans le cadre du mouvement dit des « gilets jaunes » ou contre le pass sanitaire, le groupement n’a pas été à l’origine de ces appels. Il n’est d’ailleurs pas démontré que les actions violentes qui y ont été commises soient liées aux activités de la Gale », précise le Conseil d’Etat. La Gale a salué cette décision sur Twitter : « La Gale ressurgit. Le conseil d’État vient de suspendre la dissolution du Groupe Antifasciste Lyon et Environs suites aux recours intentés par nos avocat.e.s. C’est grâce au rapport de force collectif imposé par la lutte qu’une telle décision a pu être arrachée. »

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

Publié le : 17/05/2022 - 17:49

Sébastian SEIBT Suivre

Les Ukrainiens ont multiplié les succès militaires ces derniers jours face à la Russie. À tel point qu’il est désormais de plus en plus question d’une possible victoire ukrainienne. Mais cet objectif est encore loin d’être atteint. 

D’un côté, il y a les troupes russes qui se sont retirées de la deuxième ville d'Ukraine, Kharkiv, dimanche 15 mai, et qui semblent incapables de franchir la rivière Donets pour s’enfoncer dans le Donbass. De l’autre, les forces ukrainiennes ont profité de ces revers pour avancer jusqu’à la frontière russe.

Même la fin du siège d’Azovstal, le gigantesque complexe industriel de Marioupol, dans le sud du pays, peut être considéré comme une victoire pour Kiev. Certes, la poche de résistance ukrainienne a fini par céder, lundi 16 mai, mais “essentiellement parce que les soldats ukrainiens n’avaient plus de munitions et non pas parce que les Russes ont réussi à prendre le site”, résume Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.

Ce combat acharné a, en tout cas, porté un coup très dur à Moscou en termes d’image. "La propagande officielle du Kremlin a toujours consisté – au-delà même de la guerre – à suggérer que Vladimir Poutine travaille à rétablir la grandeur russe de l’époque soviétique, mais, à Marioupol, l’armée russe a détruit ce qui était le plus grand site industriel de l’ex-Union soviétique”, souligne Jeff Hawn.

De Kharkiv à la frontière russe

Au 82e jour du conflit, le rapport de force a considérablement évolué selon cet expert, qui juge qu’"on est passé d’une situation désespérée pour l’Ukraine à une situation qui peut inspirer un optimisme mesuré à l’état-major ukrainien”.

L’incapacité des Russes à prendre rapidement Kiev avait déjà marqué une importante victoire pour l’Ukraine. Mais les objectifs revus à la baisse de "libérer" le Donbass semblaient plus faciles à atteindre pour Moscou.

Sauf que là encore, l’armée russe apparaît à la peine. "Le plus grand accomplissement des Ukrainiens lors de cette deuxième phase du conflit a été de repousser les Russes hors de Kharkiv et jusqu’à la frontière russe", assure Huseyn Aliyev, spécialiste du conflit ukraino-russe à l'université de Glasgow.

Une victoire d’autant plus importante qu’"il ne s’agissait pas de défendre, comme à Kiev, mais de lancer une offensive et de reprendre la ville", ajoute Jeff Hawn. Et dans la foulée de repousser une force numériquement plus importante jusqu’à la frontière.

Ce succès a permis aux Ukrainiens de s’installer sur la frontière russe, ce qui “n’est pas simplement important d’un point de vue symbolique”, assure Sim Tack, analyste militaire pour Force Analysis, une société de surveillance des conflits. Car côté russe, non loin de la frontière au nord de Kharkiv, se trouve la ville de Belgorod “qui sert de nœud logistique pour approvisionner les troupes russes sur le front”, souligne cet expert. Désormais, l’artillerie ukrainienne a donc une importante ligne de ravitaillement russe dans son viseur.

Un tiers des chars russes détruits

Les Ukrainiens n’ont pas seulement repris du terrain aux Russes. Ils ont aussi infligé d’énormes pertes à l’ennemi. “La Russie a probablement perdu près d’un tiers des forces qu’elle a engagées en Ukraine”, a affirmé le ministère britannique de la Défense sur Twitter, le 15 mai.

“C’est une estimation plutôt cohérente avec les informations que nous avons pu glaner de notre côté”, reconnaît Sim Tack. Mais pour lui, ce qui est encore plus important, c’est le nombre de véhicules blindés russes détruits ou abandonnés. “D’après les données du site Oryx [qui fait un décompte des pertes de matériel russe, NDLR], la Russie a perdu entre un quart et un tiers de l’ensemble des chars de son armée, ce qui est tout simplement énorme”, souligne ce spécialiste.

Là encore, la dynamique joue en faveur des Ukrainiens. Alors que les Russes vont avoir de plus en plus de mal à renouveler le matériel détruit, "les équipements envoyés à l’Ukraine par l’Occident – comme les obusiers américains ou les drones kamikazes américains Switchblade – commencent à arriver sur la ligne de front", résume Sim Tack.

Un ensemble d'éléments qui a poussé le ministère britannique de la Défense à évoquer la “possibilité d’une défaite russe”. “C’est une perspective qui peut dorénavant être envisagée, mais l’Ukraine est encore loin de pouvoir affirmer qu’elle a remporté la guerre”, assure Huseyn Aliyev.

D’abord, parce que "la Russie a continué à avancer dans la région du Donbass" pendant que les regards étaient rivés sur la bataille de Kharkiv, rappelle Sim Tack. Les forces russes occupent désormais la quasi-totalité de la région administrative de Louhansk et tentent d’en faire autant autour de Donetsk. 

“Les Russes ont gagné du terrain mais à un prix très élevé”, assure Huseyn Aliyev. C’est dans ces deux oblasts (régions administratives) de Louhansk et de Donetsk que tout se joue maintenant. L’avantage des Ukrainiens réside dans “leur position défensive très solide de l’autre côté de la rivière Donets”, assure Jeff Hawn. De quoi rendre la prise des grandes villes de la région encore sous contrôle ukrainien – comme Kramatorsk ou Sloviansk – très difficile pour les Russes.  

Une victoire ukrainienne possible, mais quelle victoire ?

Mais une potentielle victoire des forces ukrainiennes dépend de leur capacité à reprendre les villes déjà occupées par la Russie. “C’est très compliqué car pour reprendre Kherson, par exemple, il leur faudra traverser de multiples petites rivières et les Russes ne sont pas les seuls à avoir du mal à franchir ces obstacles naturels”, souligne Huseyn Aliyev. 

Sans compter que les munitions commencent aussi à manquer côté ukrainien, et “tout dépend de la capacité des pays occidentaux à continuer à envoyer du matériel à l’armée ukrainienne”, poursuit cet expert de l’université de Glasgow. 

>> À  lire aussi sur France 24 : Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks

Encore faut-il, aussi, s’entendre sur les conditions d’une victoire aux yeux de Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a su se montrer assez flou sur la question. Ainsi, début mai, il a assuré vouloir être le président d’une Ukraine “dont fait partie la Crimée [annexée par la Russie en 2014]”, souligne le Wall Street Journal. Mais quelques jours plus tard, il évoquait un retour "aux frontières d’avant le début de l’invasion".

"Actuellement à Kiev, il y a clairement une vision maximaliste et une vision minimaliste des objectifs de guerre", reconnaît Huseyn Aliyev. Le problème d’un retour de la Crimée dans le giron de l’Ukraine n’est pas principalement militaire. “Si les Ukrainiens réussissent à repousser complètement les forces russes hors du pays, ils auront un tel avantage que pousser vers la Crimée peut sembler possible”, assure Sim Tack. 

Mais politiquement, ce serait une autre histoire. “On passerait d’une guerre défensive à ce qui pourrait apparaître aux yeux des Russes comme une invasion. Auquel cas il y aurait probablement une mobilisation bien plus forte pour défendre une région que la population russe considère comme faisant légitimement partie de la Russie”, résume Sim Tack. 

Si l’Ukraine finit par prendre un avantage décisif, les dirigeants du pays n’auront peut-être pas envie d’infliger un camouflet politique trop important à Vladimir Poutine. Il faut en effet se méfier d’un animal blessé qui a un doigt sur le bouton nucléaire.

Un autre scénario serait alors que la guerre se termine sur une double victoire. L’Ukraine pourrait alors affirmer qu’elle a repoussé l’envahisseur, mais pourrait – lors des négociations – laisser la porte ouverte à un statut particulier pour le Donbass afin que Moscou puisse affirmer à sa population que l’objectif de défendre les intérêts des régions pro-russes est atteint. 

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La destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass

DÉCRYPTAGE

Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks

GUERRE EN UKRAINE

Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale

BBC

SANS TITRE

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Captain James Tavernier wants Rangers to make history in the Europa League final.

“It means the world to us," the free-scoring right-back says. "I wouldn’t be here if it wasn’t for the great team behind us, the boss directing us.

“It is obviously one step away and we all want to make history and bring that cup back home.

“I know all the boys will give 110% when asked and we will leave everything out on the pitch and hopefully we will make everyone proud.”

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Clifford Stott, a professor in crowd psychology at Keele University and an expert in how supporters are policed, tells BBC Scotland he hopes the police do not fail to recognise public safety dangers in Seville.

"It will be interesting in Seville, because you also have ticketless fans going to neighbouring stadiums to watch this fixture, so it is not just the match itself, which will have quite a small proportion of supporters, whereas the other stadiums are probably going to have bigger crowds," he says.

“Often we find it is a failure to do that which is one of main catalysts through which a situation can escalate, particularly when it is combined with what might be called heavy-handed policing.

“In my own experience, the Spanish police are really quite poor on occasions. There has been disorder in Seville recently. There were clashes between West Ham fans who were playing Sevilla in a Europa League match and Eintracht Frankfurt fans who had played neighbouring Real Betis the night before.

"In March, there were problems with Dinamo Zagreb fans. Manchester City fans have had problems there in the past.

"Spanish policing can be quite bad. It can be quite provocative and very heavy handed."

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Lunchtime Live

BBC Radio Scotland

So 100,000 Rangers fans have headed for Spain, but there's a huge number of German fans there too - around 50,000 in fact.

Taufig Khalil is a football correspondent with German radio station ARD and he tells Lunchtime Live he thinks the German club's chances are pretty good tonight.

"From the German point of view, they think they are the slight favourites tonight," he says. "Maybe the Scottish fans will think the same.

"But I think that's the nature of this thing. Frankfurt are a very strong team when it comes to international football this season - not when it comes to the Bundesliga.

"They took it at the end of the season very easy because they couldn't achieve something. They focus all on this match tonight and they have a very, very good goalkeeper - Kevin Trapp, who played with Paris St-Germain, he is the big star of the team."

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Eintracht head coach Oliver Glasner is not worried about his club's fans being out-sung by their Rangers counterparts.

"Our fans are exceptional," he says. "They have gone to great lengths to follow us around Europe. It’s the atmosphere they create. The enthusiasm and passion they bring is one thing, but there are intangible factors that give you goosebumps.

"We’ve got two teams with incredible fans and maybe the best away fans in Europe. I think we’re going to have 150,000 from both sets of fans to support their teams.

"The emotions have only grown in the last few months. I’m so proud of the players and what they’ve produced in the last two months. Both teams fully deserve to be in the final.

"With Rangers, I see a mix of West Ham and Barcelona. The Dutch influence of the head coach in their build-up play but the British mentality. We need a top performance."

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Rangers supporters from Northern Ireland are among the estimated 100,000 fans turning Seville blue for the Europa League final.

One of them has travelled to the Spanish city from his job in Venezuela to see his beloved side take on Eintracht Frankfurt.

The only problem is he has no ticket and is still debating whether to spend the "crazy money" needed to get one.

Read more here.

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Eintracht Frankfurt head coach Oliver Gasner thinks Spain is a lucky destination for himself and his club.

"It’s our third game in Spain and I'm coming here on holiday next month," he says. "We won the first two, so we come here with a good feeling. But I like it here, I like the tapas and the stadium! The pitch is perfect and everything is perfect for us to play in a big final here.

"Rangers are a team that will constantly and robustly engage you in one-on-one battles and are willing to make the runs at the back. Tavernier is the top goalscorer in the Europa League as a full-back, which shows how high their full-backs are."

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Among those lucky enough to have tickets for the game are Zac Smith, 11, his 10-year-old brother Tom and their twin 14-year-old cousins, Jack and Adam - the grandsons of legendary Rangers manager Walter Smith, who died last year.

All four are too young to remember their papa leading the club into their last final in 2008, with Zac predicting a 2-0 win this time around.

"Rangers have made it this far in the tournament playing amazing teams and I think Rangers will beat Frankfurt," he says. "It has been amazing. I've never experienced this with Rangers - it's mind blowing.

"Obviously my papa made it to the final and didn't win it. We're trying to make up for that today."

The boys only found out after school on Friday that they would be going to Seville, with Jack saying his grandfather would have been "having a blast" among the Rangers fans.

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

On whether or not this would be Rangers' greatest achievement, Jonathan Watson adds: “I don’t know about that, but I certainly think it will be up there with 1972 – that was a great achievement as it was a difficult campaign to get to that final.

"But Rangers have played great opposition en-route to this final, so if they do it, it would be some achievement. And Rangers changed managers half way through this season. That must be a difficult thing to do.

"A pal of mine who is a Celtic fan said on Twitter the other day that we’ve got a better manager and a better team - and I think we do."

Thumbs up if you think Rangers and Giovanni van Bronckhorst's achievements have topped Ange Postecoglou's and Celtic this season. Thumbs down if you think Celtic's title and League Cup double tops it.

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Two Doors Down and Only An Excuse star Jonathan Watson has been speaking to our very own Chick Young about the final, being a Rangers fan, and his superstitions.

"They’ve got a right good chance and they’re playing well just now, so you never know - I hope so," he says of their chances.

“Every round I thought ‘this is it, it isn’t going any further’, but I’ve watched all of the games and, with each game, you could see the confidence growing.

“I won’t be in Seville and have no plans to go. What I’ll be doing is what I’ve been doing all the way through and will be watching it on my iPad, on the couch, with the dog beside me. Ready for the dog and the cat to hit the roof when Rangers score. I’ll be following my superstition and sticking with that."

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Indeed, there was cross-party support for Rangers with Labour leader Keir Starmer, SNP Westminster leader Ian Blackford and Lib Dem leader Ed Davey sending their best wishes to the club too.

You can catch up on all the news from PMQs here.

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Rangers midfielder Ryan Jack reckons his journey to the Europa League final is a "crazy" one.

“I would have never thought that I would be sitting here speaking to you about potentially playing in a Europa League final," the 30-year-old says.

“I am proud and grateful to be here and hopefully we can take the trophy home.”

Jack is also grateful to be at this stage after the disappointment of missing out Euro 2020 with Scotland through injury.

“Missing the Euros was a tough moment, no doubt, but I worked hard in the off-season and then it took a bit longer than I thought it was going to originally," he adds. “It was a long journey, a lot of hard work, a lot of long hours, but times like this make it all the sweeter.”

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00 BST)

Less than eight hours until kick-off and the expectation and excitement are growing here and in Seville.

As our reporter, Phil Goodlad, told us this morning, it's the 150th anniversary of Rangers Football Club, it's 50 years since they lifted a trophy and it's been 10 years since the financial implosion that brought Rangers to their knees.

Former Rangers right-back Richard Foster, who is part of Radio Scotland's commentary team, thinks a lot of Rangers fans have the feeling their team will win this time around.

"With the numerical symmetry there, with all that they've been through, the teams they've beat to get to this point, there's a real buzz and I think that makes it more exciting," he says.

"In the last final against Zenit, I think they were huge underdogs.

"But, in this one tonight, I think it's probably 50:50, so that adds to the excitement and expectation levels of the fans."

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Tom English

BBC Scotland's chief sports writer in Seville

They've come in from every conceivable direction. The multiple charter flights out of Glasgow are the least of it.

Some have scrambled to Seville via Marrakesh in Morocco, others have gone Glasgow-Gatwick-Bilbao-Seville, Glasgow-Luton-Lisbon-Seville, Edinburgh-Bergamo-Milan-Madrid-Seville.

There are tales of expats coming up from the Southern Hemisphere. The Rainbow Hot Air Balloon company took calls from folk wondering if they could book something to get them to Spain. The owners thought it was a wind-up at first. It wasn't.

There are hundreds if not thousands of stories knocking about and they will become legend if Rangers beat Eintracht Frankfurt on Wednesday night.

They'll be passed down the generations, some real, some exaggerated or invented, but magnificent nonetheless... "my grandad cycled to Seville with his big mate Archie on the handlebars".

There's a fantastic madness to it all, a uniqueness. This is Rangers' second European final in half a century. Who knows when they are going to be in another one and how many of their fans who have made this trip will be alive to see it.

Read more of Tom's scene setter

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Pat Nevin, who was commentating for the BBC as Eintracht beat West Ham in the semi-finals, goes on to give an analysis of what Rangers can expect from their German opponents.

“I would say to Rangers fans, or anyone who hasn’t watched this team much, they are a good side, but they’re not that good," he suggests. "They’re not a team to be absolutely feared.

"They’re very much like Rangers because they didn't expect to get here, they absolutely did not. They're a good team, sensible, intelligent, well-organised team...in the middle of the Bundesliga.

"The fact that they've got all this way, I have to say I'm quite surprised by it. And I have to say, that tells me that Rangers can win this game.

"Now, I’d still put the Germans tiny favourites, about 51 to 49 in their favour, but not more than that. I think Rangers would quite like to be second-favourites in this one though."

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

On the BBC's Football Daily podcast, Pat Nevin reckons the Spanish heat in Seville could play its part.

“The players will feel it, they absolutely will feel it," the former Scotland winger says. "And remember, this is a final, it could go to extra time. The exhaustion factor at the end of a season, and then to add on this level of heat, is definitely going to have an effect.

“Then you start to look at whose style suits it better. If you can and try to play a high-press kind of game in this kind of heat at this time of season? Good luck mate, but it ain’t going to work!

“When I've watched Frankfurt, and even when I was over there watching them against West Ham in the semi-final, they’re a breaking side. They’re happy to suck up a lot of pressure and then play on the break. And they are really talented and the real quality is in that front line. They’re speedy, they’re intelligent and they might not get many opportunities but they use them well. So, their system actually fits it.

"But what system will Rangers play? That’s what we don't really know yet. They sometimes play five at the back in this competition and, if they play their own way, which is a robust style of football, it is tiring. I suspect they’re going to have to adapt their game a little bit."

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

It's no secret who Scotland forward Erin Cuthbert, fresh from her stunning strike in Chelsea's Women's FA Cup final win over Manchester City, is backing to win tonight.

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00)

Christopher Martin, a journalist with German TV and online channel Sport One, tells our reporter Phil Goodlad that - perhaps unlike in Glasgow - all of Frankfurt is behind Eintracht's bid to win a first European trophy in 42 years.

"They have to play with courage and they have the will to win this cup," he says. "All Frankfurt stands behind the team and I'm really looking forward to how the match will end in Seville.

"It's really a 50-50 game. Let's see who will be better in the match, who will make the first goal and who will win the cup."

He said if Frankfurt win the cup "it would be terrific, it would be a new dimension, it would be historic. And so it is a really, really important match for Frankfurt".

Valeurs Actuelles

L’ex-rugbyman international Maxime Médard s’engage aux élections législatives à Toulouse

Changement de terrain pour Maxime Médard. Mardi 17 mai, l’ancien rugbyman star du Stade Toulousain a annoncé s’engager aux élections législatives aux côtés de l’adjointe au maire de Toulouse, Laurence Arribagé, rapporte La Dépêche. Il sera donc suppléant de la candidate sous l’étiquette Les Républicains dans la 3e circonscription de Haute-Garonne, qui couvre une partie de la ville de Toulouse. Laurence Arribagé a fait part de son enthousiasme de savoir l’ancien sportif avec elle : « Je suis très heureuse que Maxime ait accepté ce challenge à mes côtés ».

Une star du rugby

Maxime Médard était jusqu’au mois d’avril, date à laquelle il a annoncé prendre sa retraite, une star du Stade Toulousain, le club de rugby emblématique de la Ville rose, ainsi qu’un ancien international du XV de France avec 63 sélections en équipe nationale. Avec ces deux équipes, le joueur, évoluant au poste d’ailler ou d’arrière, a remporté de nombreuses victoires, le Top 14 à cinq reprises, la coupe d’Europe trois fois, et a fini finaliste avec le XV de France en Nouvelle-Zélande face aux mythiques All Blacks en 2011. Le rugbyman expliquait récemment à La Dépêche : « Aujourd’hui, je démarre un nouveau chapitre, forcément sur d’autres terrains. J’ai souvent été curieux et passionné. Je veux rester engagé et je veux transmettre tout ce que le sport m’a donné. Je veux transmettre mon énergie, transmettre aussi ma détermination dans des projets qui me parlent et qui me ressemblent ». Une nouvelle aventure commence donc pour « Wolverine », sobriquet dû tant à ses favoris qu’à sa rapidité et à son agressivité sur un terrain de rugby.

 

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Dans un collège de Toulouse, des élèves quittent le cours où était diffusé les Beatles pendant le Ramadan

Un groupe armé ouvre le feu au centre commercial de Toulouse, un vigile gravement blessé

Toulouse : la justice ordonne l’expulsion de 90 migrants squattant un ancien Ehpad

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Le Conseil national d'éthique de la FFF demande à Gueye d'expliquer son refus de porter le maillot au flocage arc-en-ciel.

La polémique autour d'Idrissa Gueye prend de l'ampleur puisque c'est désormais le CNE qui demande des explications à Idrissa Gueye.

Nouveau rebond dans la polémique autour d'Idrissa Gueye, le Conseil national d'éthique (CNE) de la Fédération Française de Football (FFF) demande au milieu du Paris Saint-Germain de justifier son absence lors du dernier match de son équipe face au MHSC.

À lire aussiPSG: Pécresse réclame des sanctions après le boycott de Gueye de porter un maillot contre l'homophobie

«De deux choses l'une, soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs. Nous vous invitons par exemple à accompagner votre message d'une photo de vous portant le maillot en question. Soit ces rumeurs sont exactes. Dans ce cas, nous vous demandons de prendre conscience de la portée de votre geste et de la très grave erreur commise. La lutte contre les discriminations dont font l'objet les différentes minorités, quelles qu'elles soient, est un combat indispensable et de tous les instants.» écrit le CNE dans un courrier.

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«Qu'il s'agisse de la couleur de peau, de la religion, de l'orientation sexuelle, ou de toute autre différence, toutes les discriminations reposent sur le même fondement qui est celui du rejet de l'autre parce qu'il est différent du plus grand nombre. En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l'autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI +», ajoute le Conseil national d'éthique.

Chevauchée folle, inspiration à la Maradona: le but exceptionnel en vidéo de Théo Hernandez

Le défenseur français de l'AC Milan a sans doute inscrit l'un des plus beaux buts de la saison dimanche.

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France24 - World

Plan to allow burkinis in Grenoble swimming pools reignites French culture wars

Issued on: 15/05/2022 - 18:16

Joanna YORK

Burkinis have been a long-standing catalyst for dispute in France, calling societal attitudes towards Islam and feminism into question. Rule changes in Grenoble’s swimming pools suggest that opposition to the garment could be receding.

With summer opening times for municipal swimming pools soon to come, Grenoble's town hall will vote on May 16 on potential changes to swimwear rules.  

So far, so ordinary. It is not unusual for French swimming pools to issue strict swimwear regulations; in most, swimming caps and body-hugging, lycra outfits are a must. But in Grenoble, Mayor Éric Piolle wants to make the rules more permissive, especially for female swimmers.  

“Our wish is to get rid of absurd restrictions,” he said. “This includes [allowing] bare breasts and swimming costumes that give extra coverage for sun protection or for beliefs. It is not about taking a position for or against the burkini specifically,” he said. 

The burkini is a swimming costume that covers the entire body, including the head, leaving only the face, hands and feet visible. The planned change in Grenoble comes after protests in the city that began in 2018. In 2020 and 2021 a group of activists from the community grassroots association Alliance Citoyenne protested by wearing burkinis in Grenoble's swimming pools.  

One of these was Taous, a Muslim who lives in Grenoble and wears a hijab. “I love the feeling of being in the water, but those protests were the first time I’ve been able to put my feet in a swimming pool in France,” she told FRANCE 24. When her children go to the pool, Taous watches rather than swimming with them. 

She is adamant the rules should change not just to allow burkinis, but to allow more choice for all women. “The rules are not specifically about burkinis,” she said. “They are also planning to allow women to show their breasts if they want to. It’s really a question of feminism and letting women wear what they want to. I believe in each woman's right to choose.”

‘Submitting to Islam’ 

Nonetheless, it is the potential for burkinis, specifically, to be allowed in swimming pools that has sparked debate in France.  

The burkini was invented by Australian Aheda Zanetti, who put her design on the market on 2004 “The idea was to make a swimming costume for Muslim women and girls, or for someone who wanted to dress modestly, “, she told FRANCE 24. “I could see there was a market. There was nothing satisfactory for women and girls who wanted to do water sports.” 

She hoped her design would lead to greater integration for Muslim women and others who did not feel comfortable in smaller swim wear, but in France the garment has become a long-standing catalyst for dispute. 

In Grenoble, local politicians were quick to counter the mayor’s plans to allow burkinis in swimming pools. In May, the president of the Auvergne-Rhône-Alpes region, Laurent Wauquiez, accused the mayor of “submitting to Islamism” and threatened to cut grants to the town if the measure was passed.  

Dozens of local officials have also signed appeals to cancel the town hall vote on the measure, which they say has been “imposed by minority groups with the sole objective of permanently testing the sensitivity of our institutions to religious symbols”. 

At the heart of the debate is France’s laïcité (or secularism) laws that strictly separate the church from the state and give French authorities the power to ban religious symbols in public places.  

Such laws are common: in 2004 a law banned the wearing of religious emblems in schools and colleges. But in recent years, accusations have grown that France uses the law to disproportionately target its Muslim population.  

In 2010, France became the first European country to ban the full-face veil in public places. Today, The French Football Federation bans female players from wearing hijabs (scarfs which cover the hair) even though the international football governing body FIFA does not. 

>> Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport

‘Shameful and absurd’ 

The peak of anxiety over burkini-wearing in France came following two largescale attacks on French soil, carried out by Muslim extremists. In November 2015 in Paris coordinated attacks in bars, restaurants and a concert hall killed 137 people. Seven months later in July 2016, a truck driver deliberately drove into crowds celebrating Bastille Day on the Promenade des Anglais in Nice, killing 86 people.

In a climate of heightened fear and mistrust of the Muslim community, mayors in around 30 towns in France mobilised secularity laws to ban burkini-wearing on beaches in summer 2016 with fines of up to €38 for rule breakers. 

France's then prime minister Manuel Valls came out in support of local mayors, calling the burkini “the expression of a political project, a counter society, based notably on the enslavement of women”.  

Meanwhile Human Rights Watch declared the ban “shameful and absurd”, and images taken in August 2016 of police officers in Nice surrounding a woman at the beach with her children and demanding she remove her burkini sparked international outcry.   

Height of absurdity: Nice police seem to force burkini-clad woman to remove it and fine her. https://t.co/rhHfOEQ5Dz pic.twitter.com/yQ4egCwjrq

August 24, 2016

“The only women being excluded from beaches are Muslims wearing the veil,” Hanane Karimi, doctor of sociology at Strasbourg University and feminist, told FRANCE 24. “It’s segregation based on religious beliefs. It creates boundaries based on identity and strengthens racist discourse.” 

'Wear what you want!'

Later in August 2016, France’s governmental legal regulator Le Conseil d’Etat rejected local governments right to ban burkinis, and in September Nice and other beaches lifted their burkini bans. 

Nonetheless, the burkini is still seen as controversial by some. In May 2022, a survey run by French right-wing news channel Cnews found that 73 percent of people in France would prefer that burkinis were banned in swimming pools. 

This is largely because they are seen as a religious symbol, rather than a swimming costume. “I get women, often older women, coming up to me asking if they can wear burkinis too because they don’t want to show their body” Taous says. “I say, of course you can. They are available for everybody to buy. You don't have to be a Muslim.” 

Meanwhile, support for burkini-wearers has been quietly growing. In 2018, a rule change in Rennes municipal swimming pools authorised burkini-wearing. 

In light of Grenoble’s proposed rule changes, more than 100 high profile feminist organisations, and feminists including Caroline De Haas and Alice Coffin, have publicly supported an open letter written by Alliance Citoyenne entitled 'In May wear what you want!' 

Protesters from the Alliance Citoyenne were fined by police for wearing burkinis to the pool in 2020 and 2021, but are pleased to see the local authorities change their position. “We have hope that things might change in Grenoble on Monday,” Taous said. “We have our fingers crossed. And if they can change in Grenoble, they can change in other places in France too.” 

Regardless of the result of Monday’s vote, the outcome looks set to cause a stir. Protests for and against the burkini are planned outside Grenoble’s municipal council building. 

As the debate rages, Mayor Piolle has tried to calm tensions. “In Grenoble we are planning a change to swimming pool rules to ensure equality of access to public services, and the freedom to dress or undress,” he said in a tweet. “The burkini is a non-subject.” 

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On the Ground

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BBC

SANS TITRE

Everton v Crystal Palace (Thurs, 19:45 BST)

Everton

Everton boss Frank Lampard says his players are focussed on securing safety.

"We go into this game knowing we need a couple more points for safety, but its just about focusing on ourselves," said Lampard.

"We are determined and focussed. I think you saw it for the first 17 minutes against Brentford. It felt as if the game was only going in one direction. Of course we want to keep 11 players on the pitch.

"It's nice it is in our hands. If we can put in a right performance and tap into the atmosphere that will be special, then we know we will have an opportunity to be where we need to be."

Everton v Crystal Palace (Thurs, 19:45 BST)

Everton

Everton boss Frank Lampard says striker Dominic Calvert-Lewin came through his return to action against Brentford unscathed.

"It is great having Dominic back, particularly with his performance against Brentford," said Lampard.

"He looked very powerful and we know he is a player that hasn't been able to give what he would like [with injuries] since we have been here."

Everton v Crystal Palace (Thurs, 19:45 BST)

Crystal Palace

On Jake Daniels' decision to speak publicly about being gay, Crystal Palace manager Patrick Vieira said: "I think it takes a lot of courage and personality to come out and express himself and I think the support he's received so far from football and society is really positive.

"It shows the world is improving. It's good and it can be a positive.

"Football is not different from our society. I believe we're in a better place than 30 years ago and it's difficult to put football inside a box as it's reflective of our society.

"Education is based on respecting each other. The power of the game allows us to educate the majority of people. We can use football to promote education and there's still a lot to do."

Daniele Verri, Italian football journalist

AC Milan's pursuit of a first Serie A title in 11 years has provided plenty of drama and excitement for those in attendance at San Siro this season.

But what about for those watching in the metaverse?

On 1 May, football fans in the Middle East and North Africa (Mena) region had the opportunity to enjoy a world first when Milan's league game against Fiorentina was broadcast in this virtual world - an innovation yet to be attempted by any of Europe's other major leagues.

'Metaverse' has become a popular word in the virtual world - so what does it mean?

Find out more.

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard rates apply)

Mark Happell: If Liverpool have any chance on Sunday they need all the luck going with them! There are so many Liverpool connections with Aston Villa so for sure they will put in 100%. Whatever happens, is it one of the best seasons the Premier League has had?

First up, is Aston Villa boss Steven Gerrard and Crystal Palace manager Patrick Vieira.

Gerrard is set to play a key role in the title race, but it's an important game at the other of the table up first as his side face relegation-threatened Burnley on Thursday.

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard rates apply)

Here's a little something for you to get your teeth stuck into with the title race going down to the final day.

We've been here before, most notably in 2012 when THAT Sergio Aguero goal snatched Manchester City's first Premier League title from their rivals Manchester United.

A decade on, will we see something similar on Sunday? Will City cruise to victory against Villa? Or will Aston Villa boss Steven Gerrard finally deliver a title for Liverpool?

We want to know how you think the final day will play out?

Get involved by the usual channels with a Tweet using #bbcfootball or by text to 81111 (UK only - standard rates apply)...

Dust off the crumbs from your sandwiches, it's time for a busy afternoon of Premier League news conferences.

We'll have Messrs Lampard and Tuchel among our esteemed list of speakers.

Stay tuned for more...

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00 BST)

Rangers are involved in the Europa League final tonight and our colleagues over at BBC Sport Scotland are running a live page with all of the news and build-up.

You can stay across that here.

We'll be back this afternoon with coverage of today's Premier League news conferences, including Thomas Tuchel and Frank Lampard...

Sunday is all about Manchester City and Liverpool as rivals Manchester United continue to fall by the wayside.

United have not competed for the title since Sir Alex Ferguson's departure, but is the club set for a change?

As we approach the opening of the summer transfer window, the rumour mill continues to churn out plenty of exciting stories.

Here's the pick of the latest gossip:

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Peter: Steven Gerrard wins Premier League for Liverpool. Liverpool play out a 0-0 draw at home to Wolves. City and Villa 0-0 at half time. Gerrard brings himself on for the second half and scores all seven in a 7-0 rout. He'll never walk alone

Southampton 1-2 Liverpool

The situation at the top is clear going into the final day. If Manchester City beat Aston Villa, they are champions for a fourth time in five seasons.

Liverpool must win to have any realistic chance of overtaking the leaders but if they do beat Wolves and City drop points, the title will be heading to Anfield.

"Against this Liverpool side, you cannot win the league with four games to go," said City boss Pep Guardiola. "You have to fight until the end. The big privilege is that it is at home and it is in our hands.

"We won't look at anyone else - we'll just try and win our game. I'm pretty sure the Etihad Stadium will be full and they'll be supporting us."

After Liverpool beat Southampton, Klopp said: "Of course it is unlikely because City play at home against Aston Villa, who play only on Thursday. That game will be tough against Burnley because they fight for survival.

"But it is football. I think the time when City became champion [in 2019] it was because of 11 millimetres. If someone wants us to be champion then we have to win first and Aston Villa need to get a point at City.

"It is possible, not likely but possible. That is enough."

Read more here.

Southampton 1-2 Liverpool

Southampton 1-2 Liverpool

Southampton 1-2 Liverpool

According to the Euro Club Index, Manchester City have an 86% chance of winning the title on Sunday, while Liverpool have just 14%.

City have to beat Aston Villa to make certain of the title, so I wonder what their manager Steven Gerrard has to say about that..?

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard rates apply)

So the title race is set to go down to the final day.

We've been here before, most notably in 2012 when THAT Sergio Aguero goal snatched Manchester City's first Premier League title from their rivals Manchester United.

A decade on, will we see something similar on Sunday? Will City cruise to victory against Villa? Or will Aston Villa boss Steven Gerrard finally deliver a title for Liverpool?

We want to know how you think Sunday will play out?

Get involved by the usual channels with a Tweet using #bbcfootball or by text to 81111 (UK only - standard rates apply)...

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00 BST)

Rangers' bid to clinch the Europa League has been given a huge boost with the return of striker Kemar Roofe.

The 29-year-old has not played since injuring a knee in the Scottish Cup semi-final win over Celtic on April 17.

But manager Giovanni van Bronckhorst may well call upon the man with 17 goals this term for the showpiece against Eintracht Frankfurt in Seville.

The Scottish side will be without long-term absentees Alfredo Morelos, Ianis Hagi and Filip Helander but are otherwise expected to have a fully-fit squad.

Match preview.

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00 BST)

Scott Mullen

BBC Scotland in Seville

Just six months ago, Giovanni van Bronckhorst sat at the back of the stand on a dark day at Hampden as his soon-to-be team were outclassed by Hibernian in a Scottish League Cup semi-final. It was the clear low point of the Scottish champions' season, and signalled the job the former Ibrox defender had on his hands.

Yet after the darkness comes the light - and the spotlight - of the club's first European final in 14 years. With the backdrop of a spluttering league campaign, Rangers - who are also Scottish Cup finalists this weekend - have turned in performances under Van Bronckhorst which rightly have many believing the Dutchman is about to mastermind a Scottish club's first European trophy since 1983.

Dutch glory, tactical brilliance and being a 'people person' - how Giovanni van Bronckhorst has led Rangers to the Europa League final.

Read more here.

Eintracht Frankfurt v Rangers (20:00 BST)

On to the Europa League final now as Rangers take on Eintracht Frankfurt in Seville later.

It is the first time the Ibrox club has been in a major European final for 14 years with thousands of Rangers fans arriving in the Spanish city.

So what about the Rangers journey to get here...

They have climbed from the troughs of Scotland's fourth tier to the summit of Europe as they prepare for the historic final, writes Tom English.

Valeurs Actuelles

La municipalité de Bordeaux supprime la fête des Epicuriales car « pas assez écolo »

Clap de fin pour la fête des Epicuriales. Lundi 16 mai, la municipalité de Bordeaux, dirigée par l’écologiste Pierre Hurmic, a fait savoir qu’elle supprimait la fête des Epicuriales, un festival en plein air existant dans la capitale girondine depuis plus de vingt ans, rapporte Infos Bordeaux. La mairie, par la voix de son adjointe au commerce, Sandrine Jacotot, a fait savoir que ce festival qui réunissait chaque année début juin de nombreux Bordelais autour des restaurateurs et de bars à ciel ouvert, serait purement et simplement supprimé. L’élue reprochait à l’association qui organisait cette fête de n’être « pas assez écolo ». « Nous avons demandé aux organisateurs d’événements bordelais de revoir leurs propositions avec le prisme de l’intérêt écologique », explique-t-elle. Aucun terrain d’entente n’a pu être trouvé.

Bordeaux Wine Week

À la place, Sandrine Jacotot entend mettre en place une « Bordeaux Wine Week », une semaine consacrée aux vins et aux producteurs locaux. L’élue explique : « On va proposer de nouveaux rendez-vous pour remplacer les Épicuriales, à commencer par le Bordeaux Wine Week lors de ce mois de juin. L’événement va se dérouler du 16 au 26 juin avec en clôture la Fête du vin. Le programme sera à la fois culturel, festif, touristique, œnologique, économique et scientifique ». Le président de l’association qui organisait la fête des Epicuriales, Christian Baulme, est consterné : « 150 000 visiteurs en dix-sept jours, 24 restaurants hyper sympas… Qu’y a-t-il d’autre, en ville, pour les jeunes entre 24 et 45 ans ? ».

Bordeaux : les dernières actualités

L’imam venu de Guantanamo jugé à Paris pour incitation au départ en Syrie

Nouvelle-Aquitaine : plusieurs ex-collaborateurs du socialiste Alain Rousset placés en garde à vue

Un policier agressé devant sa famille à Bordeaux

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

États-Unis : l’arrestation filmée d’une vendeuse ambulante de fruits dans le métro fait polémique

Publié le : 13/05/2022 - 15:40Modifié le : 16/05/2022 - 14:09

Pariesa Young Suivre

La vidéo virale de l’arrestation d’une vendeuse de fruits dans le métro à New-York, le 29 avril dernier, illustre, pour les défenseurs des vendeurs de rue new-yorkais, une nouvelle fois le traitement injuste qu'ils subissent dans une ville où il est de plus en plus difficile d’obtenir un permis pour cette activité.

​​Maria Falcon est une vendeuse de fruits qu’on pourrait dire aguerrie. Le 29 avril dernier, elle avait son chariot rempli de mangues, de kiwis et de melons sur le quai d'une station de métro de Brooklyn, lorsque la police l’a arrêtée et menottée. Sa fille, qui était avec elle à ce moment-là, a filmé l'incident dans une vidéo publiée le 7 mai et qui est rapidement devenue virale.

Elle montre la vendeuse de fruits emmenée par un policier, tandis qu'un autre la suit avec son chariot de fruits. Maria Falcon a déclaré au média amNewYork qu'elle n’était pas en train de vendre au moment où la police l'a abordée.

Horrific treatment of Maria, a mother, immigrant entrepreneur & her *daughter* who filmedEarlier this week, Maria was arrested for selling mangoes & kiwis to customers she's served for 10+ yrsShame on our city for choosing cruelty, instead of supporting hardworking mothers pic.twitter.com/sjonO5FMjM

May 7, 2022

La vidéo a été partagée par le compte Twitter “The Street Vendor Project” (Le projet “vendeurs de rue”), une organisation caritative qui défend les vendeurs de rue new-yorkais et les aide à obtenir les licences et permis adaptés, ainsi qu’à développer leur activité commerciale et à faire valoir la vente ambulante comme partie intégrante du patrimoine new-yorkais.

Une autre vidéo montre le chariot de Maria Falcon rempli de barres de chocolat, et de sacs de fruits découpés, fraises, mangues ou encore kiwis.

Maria Falcon vend toutes sortes de marchandises sur son chariot depuis 2008 dans les rues de New York.

Maria wanted to show the work she was arrested for: "These are the fruits & box of chocolates we sell - it takes us 3 days to sell this box. This is the honorable work we do - we aren't hurting anyone or anything" pic.twitter.com/Gwgw1v2fhG

May 7, 2022

Le 29 avril, elle a été retenue au poste de police pendant près de deux heures. Les agents lui ont confisqué son chariot et ses produits. Elle a été fouillée pour vérifier si elle ne vendait pas de produits illicites, puis a reçu une citation à comparaître devant le tribunal pour activité commerciale non autorisée.

“Tout ce que je veux, c'est un endroit où travailler en toute sécurité"

Maria Falcon a raconté son expérience à amNewYork :

Je me suis sentie terrorisée. Je me suis installé dans une zone où je ne gênais personne. Je suis contre le mur et je me tiens là, pour ne déranger personne, juste pour vendre des fruits et des churros.

Laissez-nous travailler dans la dignité. Nous sommes des migrants, nous ne faisons de mal à personne. Nous, les femmes, ne sommes pas à la maison à attendre que nos maris viennent gagner de l'argent pour nos familles. Nous sommes dehors à travailler et à essayer de subvenir à nos besoins. Tout ce que je veux, c'est un endroit où travailler en toute sécurité.

Maria Falcon, qui est originaire d’Équateur, a expliqué qu'elle avait pour habitude d’installer son chariot à l'intérieur des stations de métro pendant les mois où il faisait le plus froid, mais qu'elle avait choisi d’y rester pendant la pandémie de Covid-19, car il y avait bien plus de passage.

Maria Falcon avait déjà été arrêtée. Elle avait reçu une contravention en avril dernier mais, selon elle, c’est la première fois que la police lui prenait ses produits.

La police new-yorkaise sévit face aux vendeurs sans permis

Sur Twitter, le Street Vendor Project explique que Maria Falcon possède bien une licence valide de vendeuse d'aliments. Celle-ci signifie qu'elle a suivi des cours sur la sécurité alimentaire et qu'elle paie la taxe sur les ventes pour son activité. Elle n’a, cependant, pas de permis de vente ambulante d'aliments. Ces permis autorisent les particuliers à vendre des aliments préparés après avoir passé une inspection du ministère de la Santé garantissant qu'ils répondent à des exigences sanitaires.

Le problème est que l’obtention de ce permis n’est pas chose aisée. Il est délivré en nombres limité : actuellement 5 100 vendeurs dans tout New York en possèdent un. Ce nombre n’a pas évolué depuis les années 1980. Et comme le permis – une fois obtenu – est renouvelable indéfiniment, il est très difficile d’en obtenir un pour les milliers de personnes aujourd’hui sur liste d’attente. 

D’après le site web du département de la santé de New York, la ville délivrera 445 permis supplémentaires chaque année au cours des dix prochaines années, ce à partir de juillet 2022, pour permettre à certaines des personnes qui sont déjà sur la liste d'attente d'obtenir un permis en règle.

Néanmoins, il y aurait selon les estimations entre 10 000 et 12 000 vendeurs à New York, et la plupart opèrent illégalement. La police et le département de la protection des consommateurs et des travailleurs (DCWP) délivrent chaque année des centaines d'incitations à comparaître devant le tribunal à des vendeurs de rue non autorisés, accompagnées d’une amende qui peut aller jusqu’à 1 000 dollars (environ 960 euros). Le nombre actuel de contraventions a rattrapé celui pré-pandémie. Quelque 1 621 contraventions ont été émises sur six mois de l'année 2021, contre 1 609 pour toute l'année 2019.

La police new-yorkaise a resserré la vis face aux vendeurs ambulants après une série de mesures visant à améliorer la qualité de vie, mises en place par le maire de New York, Eric Adams. Ces mesures prévoient notamment plus de fermeté face aux infractions de faible gravité comme la consommation d'alcool en public ou le vagabondage. Le nombre d’agents de police dans les métros a été augmenté. Pour les critiques, ces mesures qui visent à punir les petits délits dans le but d'en prévenir de plus grands sont inefficaces et impactent injustement les populations les plus défavorisées.

Ces mesures, additionnées à la pandémie de Covid-19, ont rendu le travail des vendeurs ambulants de plus en plus difficile. 

L'arrestation de Maria Falcon rappelle des incidents assez similaires impliquant des vendeurs ambulants. En 2019, une immigrée équatorienne avait été arrêtée dans une station de métro et s'était vue confisquer son chariot rempli de churros. Et en septembre dernier, des agents municipaux ont fermé un stand tenu par une vendeuse du Bronx qui n’avait pas de permis. Une vidéo virale montrait alors des employés municipaux jeter ses produits frais dans un camion poubelle.

Obstruction des trottoirs, problèmes de santé et de sécurité, impact sur les petits commerces voisins… Les vendeurs de rue sont ciblés par différentes plaintes. Mais leurs défenseurs affirment qu’ils aident l'économie locale et contribuent à la culture de la ville de New York. 

"Imaginez que deux agents de la ville et des policiers viennent vous contrôler", dit Carina Kaufman-Gutierrez, vice-présidente du Street Vendor Project. "La ville mobilise toutes ces ressources pour criminaliser et faire fermer ces petites entreprises au lieu de créer un programme pour qu’ils obtiennent des licences adaptées et soient réglementés."

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Le Figaro

Les images exceptionnelles de l'apnéiste Arnaud Jerald sous l'eau au cœur de la mythique vague de Teahupoo

Gilles Festor

Le champion du monde français s'est laissé guider par le flux et reflux de la dangereuse et redoutée vague à Tahiti. Un exceptionnel balai sous-marin.

Détenteur de quatre records du monde d'apnée (le dernier à 117 m en juillet 2021) en s'enfonçant dans les profondeurs abyssales des océans et dans une mer qui semble immobile, Arnaud Jerald a décidé, cette fois, de se frotter à l'eau lorsqu'elle se déchaîne le long des côtes. Pas n'importe où, à Teahupoo, l'un des plus célèbres spots de la planète.

Au large de Tahiti où se dérouleront les épreuves de surf des JO 2024 de Paris, le Français est resté immergé, s'offrant sous l'eau une danse avec la mythique vague, au rythme incessant du flux et du reflux. Un harmonieux ballet où l'apnéiste, flirtant aussi avec le récif, se laisse guider par les éléments pour faire totalement corps avec le mouvement de l'océan qui se déchaîne quelques centimètres au-dessus de lui.

Teahupoo, site convoité mais aussi redouté par les surfeurs

Arnaud Jerald s'était entouré d'une équipe pour gérer le risque d'être emporté par le courant et projeté sur les récifs. Un sauveteur l'accompagnait en jet ski et deux plongeurs assuraient la sécurité en mer.

Ces sublimes images dans ce lieu iconique du monde du surf ont été captées par le célèbre photographe de surf Tim McKenna, qui en a fait un clip d'une beauté hypnotique. «Cette vidéo est un clin d'œil à mon enfance, j'adorais jouer dans les vagues. Mon rêve était de le faire un jour à Teahupoo», raconte l'athlète auteur d'une saison 2021 exceptionnelle, avec deux records du monde et un titre de champion du monde.

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France24 - World

Ukraine river ambush shows again Russian military is ‘not up to scratch’

Issued on: 13/05/2022 - 14:50

Sébastian SEIBT

The Ukrainian military demonstrated its prowess once again on Wednesday, when satellite images showed dozens of Russian tanks and armoured vehicles destroyed after failing to cross the Donets River. The episode cost the Russian military an entire battalion – the latest sign that Russia’s pivot to eastern Ukraine is not working as planned.

“Recently, I have accomplished a mission which made huge impact on Russian losses and completely screwed up their plans to encircle Lysychansk,” a Ukrainian military engineer calling himself Max wrote on Twitter on Wednesday, giving a blow-by-blow account of how his company pretty much wiped out an entire Russian battalion a few days previously.

The satellite photos of its aftermath have been a sensation around the world. They show tanks, armoured vehicles and other Russian military equipment destroyed and abandoned on the banks of the Donets River, which runs through eastern Ukraine from the Kharkiv region to the Donbas. The photos suggest the Russians lost between 25 and 30 armoured vehicles in this operation.

“These estimates seem realistic,” said Sim Tack, at analyst at US military consultancy Force Analysis, after verifying the satellite images.

“These images have been relayed so much because they’re so visually impressive and they allow us to see in a very palpable way the damage the Ukrainians are inflicting on the Russians.”

Strategic importance of rivers

The fighting took place in the Donbas region, more than 100 km north of Luhansk, Max wrote. On May 7, he found a place that looked suitable for a Russian attempt to cross the river using a floating bridge. He suggested his unit set up an ambush.

Max recounted the following day’s events on Twitter: “Artillery was ready. We have been able to confirm Russians mounted 7 parts of the bridge out of 8. Russians have even succeeded to move some troops and vehicles over the river. Combats started".

"In ~20 minutes after recon unit confirmed Russian bridge being mounted, HEAVY ARTILLERY engaged against Russian forces, and then aviation chipped in as well. I was still in the area, and I have never seen / heard such heavy combat in my life.”

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After a day of intense fighting, the bridge was completely destroyed – leaving about 50 vehicles and an unknown number of ground troops with no prospect of retreat, at the mercy of enemy fire.

This extraordinary account on Twitter is “clearly a propaganda exercise, but that doesn’t mean it’s false”, said Jeff Hawn, an expert on Russian military issues and a non-resident fellow at US geopolitical research centre the New Lines Institute.

Ukraine and Russia have fought ferociously over rivers before. The Dnieper, Donets and other rivers form natural defences against the Russian army’s advance – not to mention the strategically pivotal Irpin near the capital, which the Ukrainians prevented the Russians from crossing several times during the battle for Kyiv.

Just like the fighting over the Irpin, the victory Max was celebrating held great strategic significance – principally because it “means the cities of Sieverodonetsk and Lyssychansk, located just to the south, will still be defended”, as Tack put it.

The place where Ukraine ambushed the Russians on the river is also “important for Russia from a logistical point of view”, added Nicolo Fasola, an expert on security in post-Soviet countries at Birmingham University.

“The Russians have a supply line close by and they’re trying to push the Ukrainians back as far as possible to secure it,” explained Glen Grant, a senior analyst at the Baltic Security Foundation. “So far they’ve failed and that makes the situation very difficult for them.”

Russian military ‘not up to scratch’

More broadly, the Ukrainian victory there signals a major setback for Moscow’s military strategy in eastern Ukraine. “The battle for control of the Donets River is a decisive theatre for the outcome of this war,” Tack said,

If the Russians manage to cross the Donets, they would find it a lot easier to encircle crucial cities in the Donetsk Oblast such as Sloviansk and Kramatorsk.

As things stand, “they’ve managed to cross at one single point far to the south, but they’re struggling to take advantage of it”, Hawn said,

Indeed, the Ukrainians concentrated their troops at this point in the river in order to contain the Russian advantage.

But as well as highlighting the Ukrainian military’s tactical acumen, the episode Max trumpeted underlines the sorry state of Russia’s military once more.

“It’s striking how hastily they tried to erect this crossing, even though it’s one of the most complicated military manoeuvres to perform,” Grant said. “Floating bridges have to be constructed quickly, at night to provide cover of darkness, with effective artillery support. Above all, it’s got to take the enemy by surprise. And none of that happened.”

The episode reinforces the fact that Russian soldiers’ training is “not up to scratch”, Hawn put it.

Amid Russia’s shambolic attempt to create a floating bridge, the Ukrainians showed yet again how eager they are to capitalise on their own strengths as well as Russia’s weaknesses: “They showed their ability to make the most of the few advantages they have – in terms of technology, knowledge of the terrain and likely access to US intelligence,” Fasola said.

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The Ukrainians should not get too carried away in rejoicing over this victory.  “Russia’s failure at Severskiy Donets pontoon is likely to weaken their capacity to continue the offensive in the short term, but they will most likely try to bridge this river elsewhere,” said Aliyev Huseyn, an expert on the Ukraine-Russia conflict at Glasgow University. “They still retain offensive capacity in this area. As we have seen, they remain rather negligible of casualties as they are under severe pressures from the top command to get to the Lughansk administrative borders.”

But while this particular Ukrainian victory is unlikely to decide the ultimate outcome of the war, the destruction of an entire Russian battalion is “far from trivial” and will have a “significant impact” on future operations, Hawn said.

Ukraine’s victory means Russia has lost about 50 armoured vehicles used in its eastern Ukraine offensive. It will “diminish even more the morale of Russia’s already unhappy, demotivated soldiers”, Fasola said.

And the operation Max celebrated will only augment the morale of Ukrainian troops – showing how one man’s expertise and initiative was enough to nearly eliminate an entire Russian battalion.

This article was translated from the original in French.

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BBC

French Open: Carlos Alcaraz aiming to seize Rafael Nadal's crown at Roland Garros

Last updated on 17 May 202217 May 2022.From the section Tennis

It felt apt that Carlos Alcaraz's victory over Rafael Nadal at the Madrid Open - which seemed like a seminal moment in the passing of power - was watched by Spain's King Felipe VI.

While Nadal is not prepared to abdicate from his 'King of Clay' throne, Alcaraz's first victory over one of his childhood idols - and subsequent lifting of the Madrid title - was the strongest sign yet the 19-year-old Spaniard is ready to rule the men's game.

Alcaraz, long touted as a future Grand Slam champion after being identified as a potential superstar aged 11, has dominated the ATP Tour in recent weeks.

The next step is transferring this form into a Grand Slam and the best-of-five sets format, with the first opportunity coming at the French Open, which starts on Sunday.

If Alcaraz was to win at Roland Garros - where 35-year-old Nadal has been almost unbeatable over the past two decades - then the leap from tennis sensation to mainstream recognition would be complete.

Fellow players and pundits have tipped him to do just that, while bookmakers have made him one of the favourites alongside 13-time winner Nadal - who is trying to manage a foot injury - and defending champion Novak Djokovic.

So just who is this youngster once branded 'a piece of spaghetti' who has got the tennis world salivating? And will he deliver?

Winning this month's Madrid Open - the most prestigious tournament in his homeland - was Alcaraz's fourth title of 2022. No other man has won as many.

A tally of 28 match wins this year was also unparalleled going into the Italian Open, which Alcaraz skipped to preserve himself for Roland Garros.

In May 2021, he was ranked 120th in the world. A year later, he is sixth.

"People are going to think that I'm one of the favourites to win Roland Garros," Alcaraz said after he thrashed defending champion Alexander Zverev to win the Madrid title.

"I don't have it as tension, I have it as a motivation."

Djokovic thinks there is "no doubt" Alcaraz can lift the Coupe des Mousquetaires on 5 June, while Zverev labelled the teenager the "best player in the world right now".

After losing to Alcaraz in Madrid, Nadal conceded it was the start of the "handover".

"If it's today or not, we will see it in the next months," the 21-time Grand Slam champion added.

Alcaraz's best performance at a Grand Slam so far has been reaching the US Open quarter-finals last year and many expect the sixth seed to match that run, if not better it, at Roland Garros.

Clay is the surface on which he grew up playing in Spain and four of his five ATP titles have come on the red dirt.

Winning a major title this year is Alcaraz's next goal and, to help him achieve it, he can count on guidance from a man who has been there and done it - coach Juan Carlos Ferrero.

"The fact that I have lived all these situations makes me realise better about how he feels and how to manage those situations," the Spanish former world number one and 2003 French Open champion told BBC Sport.

"Winning a Grand Slam is really hard. It is competing against the best in their peaks in pretty long matches.

"We need to keep working, keep focus on our work and let all the noise happening around not affect him.

"As I used to say to him: he hasn't matched the achievements of anyone yet."

Alcaraz's sharp rise in a stunning year has been down to his discipline and commitment on and off court.

Particular focus has been put on improving shot selection and building a body that can cope with the physical demands placed upon the world's best players.

"We worked a lot on his fitness because before, as I joke sometimes, he was like a piece of spaghetti," said Ferrero.

"We also work on all strokes and make special emphasis on his shot selection. He has a lot of talent and needs to order all the options he has while hitting.

"Being orderly off the court has been important to work on too. To be one of the best, you need also to make this effort."

In Madrid, Alcaraz beat three of the players ranked inside the world's top four. No player had achieved that at a Masters 1000 event since Argentina's David Nalbandian in 2007.

Nadal was the first to fall in the quarter-finals before 20-time major winner Djokovic and Olympic champion Zverev were also despatched.

Alcaraz's performance in a one-sided win against Germany's Zverev was described by 18-time Grand Slam singles champion Martina Navratilova as "a downright beating".

"He has got no weaknesses. I don't know what I'd do if I was playing him," said Navratilova, who was a courtside analyst in Madrid for Amazon Prime.

Zverev looked stunned by the manner of his destruction, while Greek world number four Stefanos Tsitsipas said he has been "inspired a lot" by Alcaraz's success.

As leading members of the 'Next Gen' group - the wave of early 20-somethings aiming to fill the void soon to be left by Nadal, Djokovic and Roger Federer - Zverev and Tsitsipas fully realise the younger Alcaraz is now another major obstacle in their quest for Grand Slam titles.

"I really do think he has leapfrogged them [the Next Gen players], he is ahead of them now," said Annabel Croft, the former British number one who is also an analyst for Amazon Prime.

"They are going to be chasing him and trying to figure out ways to bring their level up. He is sending shockwaves through the locker room."

While he has high aspirations, there is nothing cocky about Alcaraz.

Born and raised in El Palmar, a town outside Murcia in southern Spain, he typifies the characteristics of the people from a traditionally agricultural region heavily reliant on the export of fruit and vegetables.

Hardworking and determined, but enjoying the moments that life throws up.

Recently he was invited on to El Hormiguero - a popular chat show on Spanish television - and celebrated with Real Madrid's footballers on the Bernabeu pitch after they clinched another La Liga title.

That does not distract him from the day job. Since Alcaraz was 15, the hard work has been put in with Ferrero at his academy about an hour's drive from Alcaraz's home.

Ferrero was persuaded by Alcaraz's agent Albert Molina, who spotted the youngster aged 11 and convinced international sports agency IMG to manage him a year later, to commit to what he saw as a long-term project that can reap rich rewards for everyone.

"He came to play some tournaments that we used to arrange at the academy," Ferrero said.

"At that moment he already had a great level and something different. He was surprisingly weak physically and hadn't any order while playing.

"But his forehand was already something special, I truly could see a great difference with others. He already showed pretty special talents."

The constant comparisons between Alcaraz and Nadal are already wearing thin for some people, with both players pleading for the younger Spaniard to be given his own recognition.

"I know that there will never be another like Rafa in history. I am Carlos," Alcaraz said last year.

While their physical endurance is similar, Alcaraz plays closer to the baseline than Nadal, likes to come forward more and regularly uses the drop shot as a potent weapon.

But Alcaraz does possess the same important attribute as Nadal in his quest for greatness: an insatiable appetite for self-improvement.

"I think that I have to improve everything still. I have always said that you can improve everything. You never reach a limit," he said.

"Look at Rafa, Djokovic, [Roger] Federer, all of them improve and they have things to improve. That's why they are so good, and that's why they are so much [of the] time up there, because they don't stop. They keep on working and improving.

"That's what I want to do. I want to keep on progressing. I have really good shots. I don't say that I don't have them, but I know that I can improve them and they can be even better."

Valeurs Actuelles

Gilbert Collard et Nicolas Meizonnet, ou le match RN-Reconquête! dans le Gard

Lorsqu’il se fait élire pour la première fois en 2012, Gilbert Collard veut faire de la 2e circonscription du Gard son fief électoral. Première recrue de marque de l’ère Marine Le Pen au Front national, l’ancien avocat remporte les élections législatives à la faveur d’une triangulaire et acte le retour du FN à l’Assemblée nationale, aux côtés de Marion Maréchal. Le « casse-burne démocratique », comme il aime à se définir, réitère l’exploit et sauve son fauteuil de justesse en 2017.

Deux ans plus tard, Gilbert Collard quitte l’hémicycle pour rejoindre le parlement européen, au prix d’âpres négociations avec Marine Le Pen. « Il menaçait de nous quitter », confie un cadre du parti. Son suppléant, Nicolas Meizonnet, devient député. Moins virevoltant que son mentor, il met un point d’honneur à défendre son territoire comme lorsqu’il propose une résolution visant à « reconnaître et sauvegarder la culture camarguaise et ses traditions autour du taureau et du cheval », ou qu’il porte la voix des viticulteurs victimes de la ‘gelée noire’ en avril 2021. Chacune de ses actions à l’Assemblée sont suivies d’un courrier adressé aux habitants de sa circonscription, « afin de rendre compte de mes activités », explique-t-il.

Pas candidat mais bien sur les affiches

Nicolas Meizonnet est un « enfant du pays ». A Vauvert, son père, Jean-Louis, est le médecin de la commune et s’est présenté deux fois à l’élection municipale, en vain. Père et fils font partis des premiers à rencontrer l’ancien avocat marseillais en 2011. Depuis, de l’eau a coulé dans les canaux de la Camargue. Le divorce est consommé entre les deux hommes qui ne s’adressent plus la parole. Gilbert Collard a rejoint les rives de Reconquête en janvier dernier, tandis que son suppléant est resté aux côtés de Marine Le Pen. « Il a pourtant voulu rejoindre Éric Zemmour », assure l’ancien avocat, ce que dément le principal intéressé. Selon nos informations, des discussions auraient bien eu lieu avant d’être abandonnées.

Si Gilbert Collard n’est pas candidat une troisième fois consécutive, il sera pourtant bien présent sur les affiches placardées dans toute la circonscription. Il y figure en bonne position, aux côtés de son nouveau poulain, Anthony Leroy, son ancien collaborateur parlementaire, collègue d’un certain… Nicolas Meizonnet entre 2012 et 2017. Le choix du candidat n’a pas été simple. Dans un premier temps, Gilbert Collard laissait sous-entendre qu’il pourrait briguer un troisième mandat, avant d’agiter le spectre de Marion Maréchal. Puis, c’est finalement Christophe Lefèvre qui s’est lancé, avec Collard en suppléant, avant de se rétracter pour raisons personnelles, remplacé par le jeune candidat qui se veut l’héritier du « casse-burne du système ». Gilbert Collard devient lui, directeur de campagne.

Le député sortant sera, quant à lui, candidat pour la première fois sur la circonscription, après avoir remporté les départementales en 2015 dans le canton de Vauvert, avant de perdre son siège en 2021. Nicolas Meizonnet compte sur son expérience du terrain et les événements populaires arpentés depuis de nombreuses années. Sa notoriété n’a cessé de croître, notamment dans sa commune de 11.000 habitants. A la terrasse du café, les poignées de main et les interpellations s’enchaînent. Un ancien enseignant communiste, lui assure qu’il ne votera pas pour l’alliance de la gauche, ne se retrouvant pas en Jean-Luc Mélenchon. « Vote pour moi », lui lance le candidat. « Et pourquoi pas », lui répond-il.

Un duel d’implantation

Sur le papier, l’avantage est à Nicolas Meizonnet. Lors du premier tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen est arrivée en tête avec 33,8% des voix, tandis qu’Éric Zemmour n’a recueilli que 9,7% sur la circonscription. « Quelque part, la primaire locale a tranché », commente-t-il. Mais les proches de Gilbert Collard n’ont pas dit leur dernier mot. Le député européen compte sur son image de marque et ses deux victoires inattendues « sur son nom » en 2012 et 2017. « Il y a trois monuments dans le Gard : les arènes de Nîmes, le pont du Gard et Gilbert Collard », sourit le candidat Anthony Leroy.

Cette élection est également une bataille de chiffres. Reconquête revendique 400 adhérents sur la circonscription et plus de 800 sympathisants. Une base militante précieuse pour une campagne de proximité, devant faire connaître ce jeune candidat arrivé dans la région, il y a deux ans et ayant réalisé un score prometteur aux dernières départementales : 42,93% au second tour. « Je ferais une campagne de terrain », promet-il, avec une réunion publique programmée tous les deux jours, profitant de l’attraction que draine Gilbert Collard. A l’image de cette reconstitution militaire à Générac, où les deux hommes ont paradé à bord d’une jeep américaine.

Son concurrent du RN ne veut pas laisser le terrain à ses adversaires. Le 7 mai dernier, il lançait sa campagne devant les remparts d’Aigues-Mortes, aux côtés de 130 militants. « Un coup de force », là où deux jours plus tôt, Anthony Leroy et Gilbert Collard avaient improvisé une conférence de presse pour annoncer la candidature Reconquête. Nicolas Meizonnet sait qu’il peut compter sur la sympathie des Camarguais. En février dernier, au Grau-du-Roi, le député accompagne Marine Le Pen lors de l’abrivado, une coutume locale consistant à lâcher les taureaux sur les plages qui réunit plusieurs milliers de personnes. L’accueil réservé par les badauds est chaleureux, « Marine » et « Nicolas » sont invités à partager un verre de rosé sur plusieurs tables de fortune. Pour fidéliser les acteurs de la tauromachie, le candidat à sa propre réélection mise sur sa suppléante : Caroline Devaux, fille et sœur de manadier et née dans une manade à Saint-Gilles. « Son nom parle pour elle », confie-t-il, pas mécontent de sa recrue. De son côté, sa famille s’est désolidarisée de cet engagement, dans un communiqué.

« Pas d’ennemi dans le camp national »

Ce duel indirect entre les deux sortants ne devrait pas se transformer en guerre politique, assurent les deux partis. « Je n’ai pas d’ennemi dans le camp national », affirme Nicolas Meizonnet qui y voit simplement une concurrence électorale dans la candidature d’Anthony Leroy. Chacun semble vouloir faire campagne de son côté, laissant les attaques personnelles sur la touche. « Ce serait un spectacle affligeant et préjudiciable pour nos électeurs », souligne le candidat du Rassemblement national qui garde « des amitiés personnelles » avec des cadres de Reconquête.

Les principaux adversaires restent « Macron et l’extrême gauche ». Candidat pour la première fois, Anthony Leroy veut s’inscrire « dans la continuité de Gilbert Collard » afin d’établir « un contre-pouvoir » à la majorité présidentielle. « Il faut changer l’image du parlementaire, être à l’écoute des gens et porter leurs dossiers », propose le poulain de l’ancien avocat. Pour Nicolas Meizonnet, il s’agit avant tout « de choisir le candidat le mieux placé ». « Le temps de l’apaisement est venu », insiste-t-il. Les deux candidats auront besoin de se retrouver au second tour pour empêcher Yvan Lachaud (LREM), Coralie Ghirardi (NUPES) ou Frédéric Touzellier (LR) de leur piquer le siège. La candidate dissidente socialiste, Katy Guyot ayant jeté l’éponge.

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New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Análisis de noticias

La invasión rusa de Ucrania fortalece a la OTAN

La solicitud de Suecia y Finlandia para formar parte de la alianza atlántica, tras décadas de neutralidad, es una clara declaración de que la invasión rusa de Ucrania ha puesto fin a una era de ilusiones europeas respecto a Moscú.

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Por Roger Cohen

Puedes seguir las últimas actualizaciones [en inglés] de la solicitud formal de Finlandia y Suecia de unirse a la OTAN aquí.

La decisión de Finlandia y Suecia de abandonar la neutralidad a la que se adhirieron durante décadas y solicitar su ingreso a la OTAN es el indicio más fuerte hasta ahora de un profundo cambio en Europa ante el agresivo proyecto imperial ruso.

Los dos Estados han dejado claro que creen que la amenaza de la Rusia del presidente Vladimir Putin será duradera, que no se acobardarán ante eso y que, tras la matanza rusa en Bucha, Ucrania, no hay lugar para los espectadores. La suya es una declaración de determinación occidental.

“El no alineamiento militar ha cumplido su cometido en Suecia, pero nuestra conclusión es que no nos funcionará tan bien en el futuro”, señaló el domingo la primera ministra sueca, Magdalena Andersson. “No es una decisión que deba tomarse a la ligera”.

Como los ejércitos finlandés y sueco ya están bien integrados en la OTAN, una de las razones por las que el proceso de solicitud puede ser rápido, el impacto inmediato del cambio de rumbo estratégico de los países a la luz de la invasión será menos práctico que político.

Esta es una nueva Europa en la que ya no hay posiciones intermedias. Los países están protegidos por la OTAN o están solos frente a una Rusia gobernada por un hombre decidido a afirmar por la fuerza el lugar de Rusia en el escenario mundial. Para Suecia, y especialmente para Finlandia, con sus 1303 kilómetros de frontera con Rusia, la decisión de Putin de invadir a un vecino no podía ser ignorada.

No eran los únicos. Alemania, una nación que en general es pacifista desde que emergió de los escombros de 1945, se ha embarcado en una inversión enorme en sus fuerzas armadas, así como en un intento para desprenderse de la dependencia energética de una Rusia que había considerado, si no inocua, al menos un socio comercial fiable.

“La ampliación de la OTAN nunca fue la causa de la decisión de Putin de invadir Ucrania, pero sí es una consecuencia”, comentó Nathalie Tocci, directora del Instituto de Asuntos Internacionales de Roma. “Suecia y Finlandia ahora ven una Rusia revanchista y revisionista de una manera mucho más peligrosa que durante la última parte de la Guerra Fría”.

Suecia y Finlandia consideraron que la neutralidad era lo mejor para sus intereses cuando se enfrentaron a la amenaza soviética, y en el caso sueco durante siglos antes de eso. No cambiaron de rumbo, aunque sí se unieron a la Unión Europea, en las más de tres décadas transcurridas desde el final de la Guerra Fría.

El cambio de ambos países en los últimos meses ha sido dramático, un indicio de cómo la determinación de Putin de hacer retroceder a la OTAN y debilitar el apoyo que se le brinda ha producido el efecto contrario: el renacimiento de una alianza que llevaba una generación buscando una razón convincente para existir.

Mientras que el año pasado no más de una cuarta parte de la población de Suecia y Finlandia apoyaba la adhesión a la OTAN, en la actualidad, esa cifra ha aumentado considerablemente, con el 76 por ciento en una encuesta reciente en Finlandia. El Partido Socialdemócrata de Suecia, el más grande del país y durante mucho tiempo bastión de la no alineación, ha aceptado la adhesión a la OTAN en un giro extraordinario.

“Putin se subió a un árbol y no sabe cómo bajar”, comentó Nicole Bacharan, analista de política exterior francesa. “Ahora se enfrentará a una OTAN más fuerte, más grande y más decidida”.

El artículo 3 del tratado constitutivo de la OTAN declara que los miembros deben “mantener y desarrollar su capacidad individual y colectiva de resistir un ataque armado” mediante “la autoayuda y la colaboración mutua continua y eficaz”. En el caso de Suecia y Finlandia, estas capacidades ya se han desarrollado ampliamente mediante una estrecha cooperación con la OTAN.

Carl Bildt, ex primer ministro y ministro de Relaciones Exteriores sueco, aseguró: “Estábamos bien encaminados a formar una relación más estrecha con la OTAN. Pero el 24 de febrero, cuando comenzó la invasión rusa de Ucrania, ese proceso en particular se aceleró”.

Y añadió: “Nuestra decisión refleja la opinión de que Rusia seguirá siendo un lugar complicado durante mucho tiempo, y la guerra en Ucrania será bastante larga, con un liderazgo errático y muy revisionista en el Kremlin durante el futuro previsible”.

Cuando se le preguntó si Suecia temía que Rusia tomara represalias, Bildt dijo que “nunca se sabe con Rusia, pero es probable”.

La valoración de que la guerra de Ucrania puede ser larga es ampliamente compartida en Europa. Putin no solo se enfrentó a su vecino; se enfrentó a Occidente y a un Estados Unidos retratado como un “imperio de la mentira”.

Alemania tardó unos 20 años desde el Tratado de Versalles de 1919 en responder a la humillación percibida con el envío de la maquinaria bélica del Tercer Reich a través de la frontera de sus vecinos, lo que desencadenó la Segunda Guerra Mundial. El resentimiento de Putin por la aparente humillación de la desintegración del imperio soviético tardó unos 30 años en desembocar en una invasión a gran escala de Ucrania.

Parece poco probable que el presidente ruso dé marcha atrás, aunque su guerra haya ido mal hasta ahora.

En la práctica, tanto Finlandia como Suecia han convivido durante mucho tiempo con las armas nucleares rusas en Kaliningrado, el enclave ruso situado cerca de ahí, entre Polonia y Lituania, en la costa del Báltico.

“Estos países están acostumbrados a las violaciones rusas en su espacio aéreo, saben que los riesgos están ahí”, declaró Tocci. “Pero las ganancias de seguridad con la OTAN son incomparablemente mayores que cualquier riesgo adicional”.

Sin embargo, Putin ha aludido en más de una ocasión a la sofisticada gama de armas nucleares de Rusia, y ha sugerido que no dudaría en utilizarlas si lo provocan. Esa amenaza no solo existe para Finlandia y Suecia ahora que abandonan la no alineación militar, sino para toda Europa y más allá.

Tocci habló durante una visita a Estonia, uno de los tres Estados bálticos que formaban parte de la Unión Soviética y que se incorporaron a la OTAN en 2004. “Aquí hay una alegría general por el hecho de que el mar Báltico ahora sea un mar de la OTAN, y para los estonios, las decisiones de Finlandia y Suecia parecen una reivindicación”, aseguró.

Durante mucho tiempo, incluso hasta la víspera de la invasión rusa, Europa ha estado dividida. Los países cercanos a la frontera rusa —como los países bálticos y Polonia— se tomaban en serio la amenaza rusa por su amarga experiencia histórica, mientras que los países más occidentales, como Alemania y Francia, estaban más decididos a disfrutar de los dividendos de la paz del final de la Guerra Fría que a tomar con seriedad las ambiciones de Putin.

Estas ilusiones persistieron incluso después de que el mandatario ruso anexionara Crimea en 2014, además de desencadenar una guerra en la región oriental de Donbás, en Ucrania, ese mismo año y utilizara la fuerza militar para triunfar en Siria, implementando métodos brutales perfeccionados en Chechenia muchos años antes y evidentes desde febrero en Ucrania.

Al final, los países más cercanos geográficamente a Rusia, y más inmediatamente amenazados por ella, tenían razón. Finlandia y Suecia lo han visto de cerca.

Europa ahora está muy unida en su determinación de resistir a Putin y asegurarse de que no gane la guerra en Ucrania. Estados Unidos, que tenía sus propias ilusiones rusas, ha vuelto a centrarse en Europa y está decidido no solo a salvar a Ucrania sino a debilitar a Rusia. No son ambiciones a corto plazo.

“Tenemos una Europa transformada”, afirmó Bildt. “Tendremos una OTAN más fuerte, con un mayor gasto en defensa, más cohesionada en lo político, con un sentido de propósito. También tendremos una Unión Europea más fuerte, con más complementariedad con la OTAN”.

Europa, por supuesto, también tendrá que lidiar con los desafíos económicos y otros aspectos que genera cualquier guerra larga. Y los países en el medio —básicamente, Moldavia y Georgia, atrapados en una tierra de nadie al margen de Rusia sin la protección de la OTAN— se enfrentarán a desafíos peligrosos.

Finlandia y Suecia han aprendido una lección fundamental de Ucrania. Tras el anuncio de la OTAN en 2008 de que Ucrania y Georgia “se convertirán en miembros de la OTAN”, una decisión tomada sin apenas considerar cómo o cuándo lograr ese objetivo, la espinosa cuestión de la adhesión de Ucrania quedó flotando por los líderes occidentales que no querían provocar más a Putin.

Esto no hizo ninguna diferencia para el cálculo de Putin. Invadió Ucrania igualmente, con el invento de una amenaza nazi y el argumento de que la estatalidad ucraniana era un mito. Suecia y Finlandia no iban a sufrir el mismo destino por una moderación equivocada. “Aprendieron la lección”, dijo Tocci.

Queda por saber cómo se bajará Putin de su árbol. El mandatario calificó la decisión finlandesa como un “error” e insistió en que no había ninguna amenaza rusa para el país. También cortó el suministro ruso de electricidad a Finlandia. No hay señales de que vaya a apartarse de su convicción de que la fuerza acabará consiguiendo los objetivos estratégicos de Rusia.

“Incluso si Putin se da cuenta de que ha cometido un error, dudo que lo admita”, opinó Bildt. “Las consecuencias serían demasiado trascendentales. No se trata de un pequeño error. Fue un error estratégico catastrófico de primer orden”.

Roger Cohen es el jefe del buró de París del Times. Fue columnista del diario de 2009 a 2020. Ha trabajado para el Times durante más de 30 años y se ha desempeñado como corresponsal y editor en el extranjero. Es un estadounidense naturalizado que se crio en Sudáfrica y el Reino Unido. @NYTimesCohen

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Le Figaro

Crash d'avion en Chine : des données suggèrent un acte délibéré depuis le cockpit

Les informations d'une boîte noire de l'appareil indiqueraient une action sur les commandes provoquant la chute, selon le Wall Street Journal.

Les données récupérées après l'accident meurtrier d'un Boeing 737-800 en Chine, le 21 mars dernier, indiquent qu'une personne dans le cockpit a délibérément causé la catastrophe, affirme mardi 17 mai le Wall Street Journal en citant des personnes au fait d'une évaluation préliminaire.

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L'avion de la compagnie China Eastern, reliant les villes de Kunming (sud-ouest) et Canton (sud), s'était écrasé dans un flanc de montagne dans la province du Guangxi (sud), après une chute inexpliquée de plusieurs milliers de mètres en à peine quelques minutes.

Activation des commandes de descente

Les informations d'une boîte noire retrouvée après le crash suggèrent qu'une personne a activé les commandes ayant provoqué la descente, selon le quotidien économique qui cite des personnes informées d'une évaluation préliminaire effectuée par des responsables américains.

L'Administration chinoise de l'aviation civile (CAAC) est officiellement en charge de l'enquête. Dans un communiqué fin avril, elle a indiqué avoir préparé un rapport préliminaire sans apporter de détails sur ce qui avait pu provoquer l'accident, qui a tué 132 personnes. Comme prévu par les règles de l'aviation internationale, des représentants du bureau américain chargé de la sécurité des transports (NTSB) fournissent une assistance technique.

Qualifications «en règle»

Contactée par l'AFP mardi, l'agence américaine a indiqué ne pas vouloir faire de commentaires sur une enquête dirigée par une autre autorité. Boeing, invoquant également les règles selon lesquelles seule l'autorité en charge d'une enquête en cours peut communiquer sur son avancement, a aussi refusé de faire des commentaires.

Dans son communiqué fin avril, la CAAC assurait que les qualifications de l'équipage et du personnel d'entretien de l'appareil étaient «en règle» ainsi que le certificat de navigabilité de l'avion. La compagnie China Eastern avait auparavant affirmé que le pilote et les deux copilotes ne faisaient l'objet d'aucun soupçon. De façon générale, les autorités chinoises ont imposé un contrôle strict de l'information autour de la catastrophe.

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«L'avion a fait ce qu'il lui a été dit de faire par quelqu'un dans le cockpit», a assuré une des sources du Wall Street Journal avant de souligner que les autorités chinoises n'avaient pas jusqu'à présent alerté sur un quelconque problème mécanique ou de contrôle du vol de l'appareil. D'après le quotidien, les autorités américaines tournent plutôt leur attention vers les actions d'un pilote, avec également la possibilité qu'une tierce personne soit entrée dans le cockpit.

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Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

Regarder la vidéo

L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.

L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

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BBC

Ol'au in Palauan means to invite someone into your space

Despite being home to fewer than 20,000 residents, the Republic of Palau is making an outsized impact to preserve the planet. Not only did the country – made up of 300-plus islands in the South Pacific – adopt the world's first anti-nuclear constitution in 1979, but it also implemented the Palau Pledge in December 2017, which requires international visitors to sign a pledge stamp in their passports that promises the children of Palau that they will "tread lightly" and "preserve and protect" the islands.

Now, as the archipelago opens up to tourism again after two long years of lockdown, a new programme called Ol'au Palau is offering a world-first initiative of "gamifying" responsible tourism, whereby travellers will be offered exclusive experiences based on how they treat the environment and culture, not by how much they spend. 

The programme, managed via a custom app that's launching in the coming months, offers points to those who treat the island nation gently and respectfully by making sustainable decisions like using reef-safe sunscreen, visiting culturally important sites (such as the Belau National Museum and Bai, the oldest in Micronesia) and eating sustainably sourced local food.

Guests can then redeem their points to unlock cultural and nature-based experiences that are normally reserved for Palauans and their close friends, such as taking an unmarked hike, swimming at a secret cave, sharing a meal with locals and elders or casting a reel in a secluded fishing spot. It also promises new experiences that may have once been rare for tourists to partake in, including a first birth ceremony, which is an important cultural event.

The idea for this programme and the Palau Pledge both came about in 2015, by which time tourism had reached 150,000 visitors annually – more than seven times the country's population – many of whom didn't understand the fragile ecosystem or how important sustainability was to residents. While Palauan culture values hospitality and treating visitors with respect, locals could see how under-educated visitors were eroding their environment.

The Ol'au Palau programme was unveiled last month at the Our Ocean Conference in Palau (Credit: Ippei Naoi/Getty Images)

To combat this, Palau needed a way to educate travellers and have them earn the privilege of being a trusted friend, said resident Laura Clarke, who co-founded the Palau Legacy Project with Palauan Jennifer Koskelin-Gibbons to spearhead these preservation initiatives. With Clarke's background in marketing and advertising, and Koskelin-Gibbons' work in national preservation efforts, O'lau Palau was born.

"Ol'au in Palauan means to invite someone into your space," said Clarke. "So if you're on a beach, for example, and someone calls out 'Ol'au', it means, 'Hey, come over here, come be with us, share our food, come to this thing.' Visitors have a chance to earn that privilege of being a friend by doing certain behaviours."

Why should I go now?

As an economy that relies heavily on tourism, Palau was severely impacted by Covid lockdowns. The country opened back up in April 2022 to fully vaccinated travellers, and residents are eager to re-introduce the world to its remote white-sand beaches and wildlife-rich dive spots, which have earned it the nickname "the underwater Serengeti". A battleground in World War 2, Palau also has both Japanese ship and plane wrecks that draw history-buff divers. In addition, the country recently established the world's first National Marine Sanctuary, banning any type of extraction (including commercial fishing) in 500,000 sq km of ocean, making it an ideal spot to catch a glimpse of one of 135 species of sharks and rays that now thrive here.

"This year has been good. The corals are flourishing and the reefs are beautiful," said Scott Arni, who captains the Palau Aggressor II ship and has led dive expeditions in Palau for 10 years. "The diving has been amazing with loads of sharks and great manta ray encounters at German Channel [a human-made channel within Palau's south-west barrier reef]."

Responsible travellers will be able to unlock exclusive cultural and nature-based experiences (Credit: Colors and shapes of underwater world/Getty Images)

O'lau Palau rewards can be tailored to what the visitor is interested in, whether that's diving, hiking or engaging with the local community. Clarke recommends a 10-day to two-week trip to really get the most out of the programme, especially since travel time to the remote archipelago ­– located 890km east of the Philippines and 1,330km south-west of Guam – can eat into your stay. "You want the first five days to start collecting your points, and you want a good amount of time, like five or six days, to redeem them," she advised.

Travel with no trace

Unsurprisingly, sustainability is core to many businesses here, and Palau's commitment to responsible travel makes it easy to find companies that adhere to green practices at any budget. Plus, staying and dining at these places earns points in the Ola'u Palau programme.

For those looking for luxury, Koskelin-Gibbons recommends the oceanside Palau Royal Resort on Malakal Island. Her pick for travellers on a budget is the family-run VIP Hotel, located in the heart of the country's commercial centre, Koror. Both are part of the Palau Business Pledge (a sub-programme of the Palau Pledge), which means they actively work to minimise their environmental impact while educating guests to do the same through signage and education on the importance of the environment.

Eating local fish and produce is one of the easiest ways to sustainably support the economy. Recently named the country's "national soup", demok, made from taro leaf, coconut broth and land crab, delights both locals and visitors alike. "Not only is it healthy, it's amazingly hearty and lovely after a long day out on the water," said Koskelin-Gibbons. "The family-run Penthouse Hotel Restaurant can make it in a minute and sources the ingredients from their own family members."

Palau is renowned for its spectacular diving and marine life (Credit: Westend61/Getty Images)

Similarly, seafood restaurant Drop Off on Malakal Island displays daily photos of the fisherman who caught your meal (look for shots of the owner, he's a sport-fisherman who brings in the Sunday catch).

To explore the island above and below, Clarke recommends the 100% Palauan-owned Sam's Tours. Not only do they hire local guides for their kayak, hiking and dive excursions, but they also incorporate sustainable practices within their tours (like eschewing single-use plastics and serving locally made lunches), enforce environmental rules and operate with a zero-trace policy.

Know before you go

In addition to vaccination, Palau currently requires visitors to submit a negative PCR or antigen test a few days prior to departure, and to be tested again following their arrival. Palau was one of the last countries to be affected by Covid, with its first case only emerging in August 2021. It is especially vital that visitors remember that there's not a "new normal" here yet, and that the small community is still rightfully wary of exposure.

Nearly 5,000 residents (25% of the population) have contracted the disease, and six residents have died. In such a small community, the impacts are widely felt.

"We are still mourning the loss of those who have died whom we know and care about. Especially in a small community, where everyone knows everyone," said Koskelin-Gibbons. "So please wear your mask and sanitise. It will show you respect the community and are doing your part."

BBC Travel's As the World Opens highlights the latest destinations opening their borders and explores the exciting things travellers can do there – safely and sustainably.

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New York Times - World

Así ven los televidentes rusos la guerra en Ucrania

Por Stuart A. ThompsonMay 17, 2022

Para los espectadores occidentales, la invasión de Rusia a Ucrania se ha desarrollado como una serie de violentos ataques salpicados de equivocaciones estratégicas. Pero en la televisión rusa, esos mismos acontecimientos fueron procesados como sucesos positivos, una interpretación respaldada por un embrollo acelerado de opiniones y mentiras.

Buena parte de los medios de comunicación de Rusia está fuertemente controlada por el Kremlin y la televisión estatal funge como portavoz del gobierno. Los reportajes críticos sobre la guerra han sido criminalizados.

Según los especialistas en desinformación, la complicada y en ocasiones contradictoria narrativa de la televisión rusa sobre la guerra no solo tiene como objetivo convencer a los espectadores de que su versión de los acontecimientos es cierta. Por lo regular, el propósito es confundirlos y generar suspicacia para que no sepan qué creer.

The New York Times analizó más de 50 horas de imágenes de televisión para exponer cómo se les mostraba la guerra a los rusos a través de los medios de comunicación del país.

14 DE ABRIL

Misiles ucranianos provocan el naufragio de un preciado buque ruso

Rusia afrontó una pérdida importante cuando el Moskva, su emblemático crucero lanzamisiles, naufragó tras ser atacado a mediados de abril. Las autoridades ucranianas señalaron que el buque fue alcanzado por dos misiles antibuque Neptuno. Esta semana, el Times informó que Estados Unidos proporcionó los trabajos de inteligencia que ayudaron a que Ucrania ubicara y atacara el barco. Los medios de comunicación independientes rusos fuera del país informaron que fallecieron cerca de 40 hombres y que otros 100 estaban heridos.

No obstante, en los medios rusos estatales, los programas noticiosos minimizaron el ataque estratégico de Ucrania mediante una narrativa que han modificado con el paso del tiempo.

Al principio, el Ministerio de Defensa ruso aseveró que el buque se dañó después de que un incendio a bordo había propiciado que estallaran algunas municiones. El informe decía que el barco estaba siendo remolcado a la orilla y que la tripulación había sido evacuada.

Después, los medios rusos informaron que el barco se había hundido durante una tormenta mientras era remolcado. En un segmento también se mostró a una fila de marineros rusos ilesos que fueron presentados como la tripulación del Moskva, sana y salva.

La narrativa rusa sobre el Moskva

Para el Kremlin, la pérdida se suma a sus crecientes desafíos para transmitir una impresión positiva de la guerra en casa. Mientras que los medios de comunicación rusos han desestimado o minimizado repetidamente las bajas civiles ucranianas, las propias bajas rusas —y las familias en duelo que dejan a su paso— son más difíciles de ignorar para el Kremlin.

Rusia reconoció el número total de muertos por primera vez en marzo, dejando claro a los espectadores rusos que la guerra también implicaría pérdidas internas. Pero incluso esos informes subestimaron las bajas rusas, según los expertos estadounidenses. Aunque es difícil obtener cifras exactas de bajas durante una guerra, las agencias de inteligencia occidentales calculan que las pérdidas militares rusas podrían ascender a 10.000 muertos y 30.000 heridos.

2 DE ABRIL

Los cadáveres en las calles de Bucha

Cuando las fuerzas rusas se retiraron de la zona de los alrededores de Kiev, la capital de Ucrania, circularon imágenes explícitas que mostraban cadáveres de civiles tirados en las calles. En Bucha, un suburbio de Kiev, se encontraron algunos civiles con las manos atadas o con disparos de arma de fuego en la cabeza. Estas imágenes generaron reiteradas peticiones para que se formularan cargos de crímenes de guerra contra Rusia.

Pero en la televisión rusa esos materiales fueron presentados como un montaje, y los conductores de televisión analizaron las imágenes y el video en busca de elementos para desenmascarar la supuesta farsa.

En un video, los periodistas rusos señalaron que la ropa de algunos civiles muertos estaba demasiado limpia como para haber estado en las calles durante varios días, lo que implicaba que los civiles no podían haber sido asesinados durante la ocupación rusa. Un comunicado del Ministerio de Defensa que se transmitió en el noticiario nocturno Vremya decía que los cuerpos no tenían señales de descomposición y que la sangre de las heridas no se había coagulado.

“Todo eso es una prueba irrefutable de que las fotos y los videos de Bucha son otro montaje del régimen de Kiev para que los medios de comunicación occidentales saquen provecho”, decía el comunicado del ministerio.

Sin embargo, las nítidas fotografías que manejaron los medios occidentales mostraban que los cuerpos tenían claras señales de putrefacción.

Otro informe noticioso señaló que en las imágenes de Bucha aparecían algunos cuerpos moviéndose, lo cual se mencionó como una prueba de que los cadáveres eran falsos. Un video mostraba un espejo retrovisor en el que se veía un cuerpo que parecía moverse después de que pasaba el auto. Pero en varias fotografías tomadas en el lugar por fotógrafos occidentales se veía que los cuerpos de esa zona tenían muestras claras de descomposición. Al parecer, la sensación de movimiento era resultado de la distorsión del espejo, la cual también afectaba los edificios alrededor del cuerpo.

Posteriormente, la afirmación de que los cuerpos de las calles eran parte de un montaje entró en conflicto con una narrativa totalmente distinta promovida en la televisión rusa: que los civiles sí habían sido asesinados, pero que los soldados ucranianos fueron quienes los mataron.

Para ello, el Canal 1 de la televisión estatal rusa presentó una complicada línea de tiempo alternativa, en la que seleccionó imágenes que apoyaban la afirmación de que nadie había muerto hasta días después de que las tropas rusas huyeron de la región.

La línea de tiempo alternativa de Rusia

Los investigadores de la desinformación afirman que este tipo de narrativas dispersas pueden abrumar a los espectadores y sembrar dudas, incluso si la audiencia no está persuadida por ninguna afirmación específica.

9 DE MARZO

Una maternidad bombardeada

Rusia se ganó el repudio internacional después de bombardear un hospital de maternidad en Mariúpol, una ciudad portuaria del sur. Las imágenes de mujeres embarazadas heridas, a quienes transportaban por los terrenos calcinados del hospital o ayudaban a bajar las maltrechas escaleras del lugar, dejaron claro a los espectadores occidentales que la guerra tenía un costo para la población civil.

No obstante, en Rusia, ese ataque fue calificado como una mentira.

En una avalancha de alegatos que duró varios días, la televisión rusa diseccionó las escenas y planteó muchas dudas sobre la narrativa occidental, casi siempre utilizando las mismas imágenes vistas en Occidente para proponer diferentes explicaciones de lo ocurrido.

En los medios occidentales, circularon sobre todo las imágenes de dos mujeres. Una de ellas, Marianna Vyshemirskaya, una influente que sobrevivió al ataque y luego dio a luz a una niña. La otra, que no ha sido identificada, fue fotografiada en una camilla y después la agencia Associated Press informó que había fallecido. En un segmento, los periodistas rusos afirmaron que ambas eran la misma mujer. Después, Vyshemirskaya negó ser la mujer que estaba en la camilla.

En otro segmento transmitido en la televisión rusa, dijeron que las víctimas que estaban siendo evacuadas del hospital eran soldados del batallón ucraniano de extrema derecha Azov, una unidad de la guardia nacional de Ucrania que tiene vínculos con el movimiento neonazi del país. Pero en las imágenes captadas por los periodistas occidentales se veía que las víctimas eran mujeres y que algunas llevaban ropa color caqui que se parecía un poco a los uniformes de los soldados.

Las narrativas alternativas de Rusia

Posteriormente, Vyshemirskaya le dio una entrevista a Denis Seleznev, un bloguero ucraniano que respalda el movimiento separatista de la región del Donbás, al este de Ucrania. Los fragmentos que se transmitieron en la televisión rusa no se centran en las heridas de la mujer, sino en el batallón Azov y afirman que este grupo militar ocupó el hospital antes de que sucediera el bombardeo.

Los periodistas occidentales no reportaron que en la escena se hubiera encontrado alguna prueba de que Azov usara el edificio como base, y un informe de abril emitido por la Organización para la Seguridad y la Cooperación en Europa calificó el ataque contra el hospital como un delito de guerra.

Al transmitir la entrevista de Vyshemirskaya, junto con un video que ella publicó en Instagram, los medios de comunicación rusos se enfocaron en su descripción de los soldados de Azov, presentándolos como ocupantes beligerantes que exigían comida.

“Dijeron que no habían comido durante cinco días”, dijo. “Nos quitaron la comida y dijeron: ‘Ustedes pueden cocinar más’”.

Con frecuencia, los medios rusos y el Kremlin han hecho hincapié en el movimiento neonazi de Ucrania para justificar la invasión. El presidente de Rusia, Vladimir Putin, señaló que uno de sus objetivos principales era la “desnazificación de Ucrania”.

Pese a que el batallón de Azov fue fundado en 2014 por grupos ultranacionalistas y neonazis de Ucrania, los expertos afirman que ese grupo ha dejado de ser tan extremista debido a la presión de las autoridades. Según los especialistas que monitorean a la extrema derecha, el movimiento neonazi no es una fuerza importante en Ucrania y señalan que una prueba de ello es la elección de Volodímir Zelenski, quien es judío, como presidente de Ucrania.

4 DE MARZO

Ataque a la central nuclear de Zaporiyia

A principios de marzo, las fuerzas rusas se aproximaron a la planta nuclear más grande de Europa. Una escaramuza con las fuerzas ucranianas derivó en un incendio en ese complejo, el cual, según Zelenski podía dar como resultado “el fin de Europa”. El fuego fue extinguido, pero las autoridades ucranianas acusaron a Rusia de “terrorismo nuclear”.

Sin embargo, a los espectadores rusos les contaron otra historia: que soldados ucranianos habían asaltado las instalaciones y prendido fuego al edificio antes de huir. Les dijeron que las fuerzas rusas estaban defendiendo la planta de los “saboteadores ucranianos”, de acuerdo con un comunicado del gobierno que se repitió en los medios estatales.

En las imágenes publicadas algunas semanas después, se veía que la central de energía estaba funcionando de manera normal, y algunas tomas realizadas por drones mostraban a los trabajadores llegando a un centro impecable y pasando de manera ordenada por los retenes de seguridad.

“Mientras sigue en marcha la operación militar especial, la planta de energía nuclear no ha dejado de funcionar ni un solo segundo”, señaló Alexei Ivanov, un reportero de Vremya, el noticiario nocturno del Canal 1. “Y ahora se ha fortalecido”. Ivanov también mencionó que los guardias rusos “no interfieren con el funcionamiento de la planta”.

Un soldado entrevistado en las instalaciones señaló que “los empleados de la planta muestran cierto respeto” y que los trabajadores “mantienen el orden y la disciplina en su trabajo”.

En la televisión estatal, con frecuencia se sigue afirmando que a Ucrania le está yendo mejor bajo el control de Rusia, lo cual apuntala el cuestionable argumento de Putin de que los soldados rusos fueron enviados para proteger a los ciudadanos ucranianos.

La visión de Rusia sobre Zaporiyia

Le Figaro

Le grand retour de Tom Cruise au Festival de Cannes sera en coup de vent

Alexandre Plumet

Après trente ans d'absence sur la Croisette, l'acteur de 59 ans vient présenter mercredi après-midi le film Top Gun: Maverick, avant de repartir pour Londres et le jubilé d'Elizabeth II.

Plus vite que le mur du son. Trente-six ans après sa révélation dans le premier volet de Top Gun (1986), Tom Cruise revient à l'écran pour sa suite, Top Gun: Maverick, présenté hors compétition durant la 75e édition du Festival de Cannes. Et pour présenter le long-métrage réalisé par Joseph Kosinski, l'acteur américain sera présent sur la Croisette. Mais, à l'image du gotha hollywoodien qui boude la Croisette, il n'y passera seulement quelques heures, avant de retourner à Londres célébrer le jubilé de platine de la reine Elisabeth II et poursuivre sa tournée avec Paramount à Leicester Square.

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C'est durant le CinemaCon de Las Vegas que l'acteur de 59 ans assurait pour la première fois la promotion du film, alors accroché sur un avion en plein vol au-dessus de l'Afrique du Sud. Pour l'Hexagone, la présentation du long-métrage se fera cette fois à terre, sur la Croisette, où chaque minute semble programmée. Avant de monter les marches du Festival, «Tom Cruise devrait participer à une session photo avant de répondre aux questions du journaliste Didier Allouch pour une master class filmée dans le Palais des festivals, avec du public», rapporte l'hebdomadaire Le Point , avant qu'il n'assiste à la projection du long-métrage, puisque l'acteur «souhaite voir la réaction des festivaliers».

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Et cette venue marque la fin de trente ans d'absence. En effet, c'est en 1992 que Tom Cruise est venu à Cannes pour la dernière fois, afin de présenter le long-métrage Horizons lointains. Réalisé par Ron Howard, Tom Cruise y incarnait Joseph Donelly, un jeune homme épris de vengeance suite à la mort de son père et l'incendie volontaire de sa ferme en Irlande. Il décide alors de se rendre dans la demeure de la famille responsable et tombe sur une séduisante jeune femme, Shannon, rôle campé par Nicole Kidman.

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Si son passage sur la Croisette s'avère aussi express, c'est parce que l'acteur est attendu pour célébrer le jubilé de platine de la reine Elizabeth II à Londres le soir même. Un privilège que l'acteur a déjà saisi dimanche en présentant, dans les jardins du château Windsor, le premier show télévisé organisé pour marquer les soixante-dix ans de règne de la Reine d'Angleterre. Il s'agissait d'un spectacle équestre organisé par la King's Troop Royal Horse Artillery. Et d'après The Hollywood Reporter, il s'agit de «l'une des démonstrations les plus captivantes, palpitantes et les plus sincères», que l'acteur ait vues.

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France24 - Monde

En recueillement à Buffalo, Joe Biden dénonce le "poison" du suprémacisme blanc

Publié le : 17/05/2022 - 19:50

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Le président américain et son épouse, Jill Biden, se sont rendus mardi à Buffalo, dans l'État de New York, où un acte terroriste à motivation raciste a coûté la vie à dix personnes afro-américaines samedi. Joe Biden a notamment déclaré que la tuerie de Buffalo était un acte de "terrorisme" et a dénoncé le "poison" de la théorie du suprémacisme blanc.

Une brassée de fleurs blanches et un signe de croix : le couple présidentiel, Jill et Joe Biden, s'est recueilli mardi 17 mai à Buffalo, où dix personnes afro-américaines ont péri samedi, victimes d'un attentat raciste.

Peu après leur arrivée dans cette ville du nord-est des États-Unis, le président américain et son épouse se sont rendus près du supermarché Tops, où a eu lieu l'un des pires massacres racistes de l'histoire récente aux États-Unis. Sous un soleil éblouissant, ils se sont avancés vers des bouquets, des mots et des bougies amassés au pied d'un arbre, dans un silence troublé seulement par le souffle du vent et le cliquetis des appareils photo. Jill Biden a déposé une brassée de fleurs blanches. Joe Biden, après avoir retiré ses lunettes de soleil, s'est signé.

Joe Biden a dénoncé avec véhémence le "poison" du suprémacisme blanc et ceux qui contribuent à le répandre. Dans cette ville de l'état de New York, où un jeune homme adepte de théories complotistes telles que celle du "grand remplacement" a commis un massacre au fusil d'assaut, le président américain a parlé d'un acte de "terrorisme".

Évoquant cette thèse raciste du "grand remplacement", Joe Biden, très ému, très solennel, a asséné : "J'appelle tous les Américains à rejeter ce mensonge et je condamne tous ceux qui le répandent pour gagner du pouvoir, des voix, de l'argent".

"Ceux qui prétendent aimer l'Amérique ont donné trop de combustible à la haine et à la peur", a encore lancé le démocrate, sans toutefois mentionner de noms ou d'affiliation partisane. "Ce venin, cette violence ne peuvent pas être l'histoire de notre époque", a-t-il plaidé, alors que les États-Unis ont connu ces dernières années plusieurs tueries visant des Afro-Américains, des Juifs, des personnes d'origine latino-américaine.

Le couple présidentiel a prévu de rencontrer des familles de victimes, des membres des équipes de secours et des responsables locaux, avant que le président ne prononce un discours, à 17 h GMT.

Plus de 200 "fusillades de masse" aux États-Unis depuis le début de l'année

Le démocrate âgé de 79 ans veut désigner le massacre "pour ce qu'il est : du terrorisme motivé par une idéologie haineuse et perverse, une idéologie qui déchire l'âme de notre pays", selon un responsable de la Maison Blanche.

La tuerie de Buffalo rappelle cruellement que Joe Biden, élu sur un message d'unité, n'a pas réussi jusqu'ici à apaiser une Amérique minée par la haine raciale et la violence par armes à feu.

Le président, tout en sachant pertinemment que son parti n'y dispose pas d'une majorité suffisante, veut malgré tout appeler mardi le Congrès à "agir pour que les armes de guerre ne circulent pas dans nos rues" et pour que les "armes à feu ne se retrouvent pas dans les mains de criminels ou de personnes souffrant de graves maladies mentales."

Le démocrate appelle depuis longtemps à interdire les armes d'assaut – comme celle utilisée dimanche. C'est ce qu'avait fait par exemple la Nouvelle-Zélande après la tuerie raciste contre des mosquées de Christchurch en 2019, un massacre dont s'est d'ailleurs inspiré le meurtrier présumé de Buffalo, Payton Gendron, 18 ans.

Joe Biden voudrait aussi imposer une vérification des antécédents judiciaires et psychiatriques des personnes achetant des armes à feu. Mais il bute sur une opposition républicaine très attachée au droit constitutionnel à porter des armes, et sur le puissant lobby du secteur, la NRA.

L'organisation Gun Violence Archive décompte déjà cette année plus de 200 "fusillades de masse" aux États-Unis – soit 10 par semaine en moyenne – au cours desquelles quatre personnes au moins ont été blessées ou tuées.

"Motivé par la haine"

Avant le massacre, Payton Gendron a publié un manifeste de 180 pages, où il se définit lui-même comme "fasciste", "raciste", "antisémite" et se réclame de la théorie complotiste du "grand remplacement".

Joe Biden rappelle souvent qu'il avait décidé de se lancer dans la course à la Maison Blanche après avoir vu l'ultra-droite parader en août 2017 à Charlottesville (Virginie, sud). Une jeune femme avait trouvé la mort, après qu'un sympathisant néo-nazi eut foncé en voiture dans un groupe de manifestants anti-racistes.

Depuis son élection, il promet de réparer l'"âme" d'une Amérique qui serait, par essence, unie. Mais il manque de leviers pour passer à l'acte.

Contraint par sa trop mince majorité parlementaire, confronté à des États conservateurs dotés de prérogatives étendues, limité par une Cour suprême désormais fermement ancrée à droite, il a dû se contenter d'agir à la marge, par décrets, sur le contrôle des armes à feu.

Joe Biden, qui a promis de protéger les Afro-américains, n'a par ailleurs pas réussi à faire voter une législation fédérale protégeant l'accès aux urnes des minorités, menacé dans les États du Sud aux mains des Républicains.

Avec AFP

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États-Unis : la ville de Buffalo, sous le choc, rend hommage aux victimes de la fusillade

États-Unis : une fusillade "à motivation raciale" fait au moins dix morts à Buffalo

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Vladimir Putin, hombre de familia

A medida que los países occidentales van imponiendo sanciones a personas cercanas al líder ruso, entre ellas sus familiares, se va fracturando el estricto secreto que rodea su vida privada.

Credit...Foto de consorcio por Maxim Shemetov

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Por Jason Horowitz

VOORSCHOTEN, Países Bajos — A Vladimir Putin no le gustaba la intromisión.

Era 2008, y el presidente ruso, por entonces de 56 años y ocho empuñando el poder cada vez con más fuerza, estaba listo para una conferencia de prensa en la lujosa Villa Certosa de Cerdeña. A su lado se encontraba su aliado más cercano en Europa occidental, Silvio Berlusconi, el magnate de los medios y primer ministro italiano de apetitos legendariamente hedonistas con quien compartía el gusto por los chistes obscenos, los muebles extravagantes y la vasta riqueza.

Durante los veranos, las dos hijas adolescentes de Putin disponían de la extensa villa, iban en excursiones secretas de navegación y compras de lujo bajo la orden estricta de disimular su identidad y esconder su rostro de las cámaras, según una persona con conocimiento del arreglo.

La estrategia de proteger estrictamente a su familia le funcionó bien a Putin durante años, hasta que Rusia invadió Ucrania en febrero. Ahora, a medida que los países imponen sanciones a los más cercanos a Putin —entre ellos las aprobadas el viernes por Gran Bretaña a la mujer considerada durante mucho tiempo como su amante, Alina Kabaeva, y a su exesposa, Lyudmila Ocheretnaya— la fachada empieza a caer y arroja nueva luz sobre la vida privada del líder ruso.

Los primeros atisbos de sus complicados asuntos familiares se desarrollaron esa escena en aquella villa, cuando una reportera rusa, Nataliya Melikova del Nezavisimaya Gazeta, abordó cautelosamente la zona prohibida. Días antes, un informe del Moskovsky Korrespondent aseguraba que Putin y su esposa, con la que llevaba 25 años, se habían separado en secreto. Llamaba la atención que el diario además reportaba que se había enamorado de Kabaeva, una medallista olímpica ganadora del oro en gimnasia rítmica, famosa por su flexibilidad y quien, a los 24 años, tenía más o menos la edad de sus hijas y se había convertido en una cara pública para su partido político.

“Siempre he reaccionado negativamente a aquellos que, con sus narices mocosas y fantasías eróticas, se entrometen en la vida de otras personas”, dijo Putin, desmintiendo el informe. Berlusconi hizo el gesto de dispararle a Melikova con una metralleta imaginaria mientras Putin, que para entonces había sido acusado de asesinar a varios periodistas, asentía y sonreía. Días más tarde, Moskovsky Korrespondent detuvo sus operaciones por “motivos económicos”.

Putin es más que solo un padre protector que, como ha dicho, quería brindar a sus hijas una vida normal y consideraba su seguridad un asunto de seguridad nacional. Como exagente de la KGB, impregnado de los métodos de la agencia para el subterfugio, la desinformación y la habilidad de Jano de presentarse de distintos modos según la situación, ha cubierto su vida personal en secreto y la ha envuelto en rumores.

Putin tiene, oficialmente, dos hijas reconocidas de su primer matrimonio, pero según medios independientes rusos y noticias internacionales no verificadas, puede ser que tenga cuatro hijos más con otras dos mujeres. Sin embargo, incluso sus hijas reconocidas, ahora camino a la mediana edad, están tan ocultas que podrían pasar desapercibidas en una calle de Moscú. Su exesposa, con quien algunos biógrafos creen que se casó par mejorar sus oportunidades de unirse a la KGB, reacia a admitir solteros, prácticamente se esfumó de la vista del público incluso antes de que se divorciaran.

En los enclaves rusos de Suiza, salpicados de villas, empezó a circular una petición en marzo que exigía la repatriación de su supuesta amante, Kabaeva, en la que se la comparaba furiosamente con Eva Braun, la pareja de Hitler. En Lugano, los habitantes chismean sobre el edificio de vidrio verde donde vivía Kabaeva con vista al lago y hablan confiadamente del hospital donde nacieron sus supuestos hijos y las escuelas a las que asistían. Pero no la han visto.

Los supuestos hijos no están confirmados y son invisibles. En un edificio de apartamentos de lujo de Montecarlo, los habitantes se encogen de hombros ante las fotos de otra posible novia y otro posible hijo de Putin que tenía una propiedad en el lugar y cuya familia comparte dirección con la familia de Kabaeva en edificios de lujo de Moscú. En muchos casos, se trata de apariciones y, como en tantos cuentos de fantasmas, los espectros pueden parecer conjurados para producir un efecto deseado, ya sea por los críticos, para socavar la imagen que Putin se ha construido de protector de los valores familiares o por los partidarios, para componer una imagen de riqueza, virilidad y misterio de Putin. O tal vez simplemente existen.

“Hay tantas historias. Todas pueden ser verdad o ninguna puede ser verdad. Y esa es la suerte de bruma de Putin”, dijo Nina Khrushcheva, profesora de asuntos internacionales en la New School de Nueva York, nacida en Moscú. Putin, dijo Khrushcheva, era al mismo tiempo obsesivamente clandestino y un exhibicionista que se nutrió de las representaciones occidentales que lo ponen como supervillano.

Khrushcheva, que es bisnieta de Nikita Jruschov, dijo que Putin tenía una cosmovisión típica del Kremlin y que, como Stalin, aceptaba y perpetuaba la mitología salpicada de verdad. “Creas desinformación”, dijo. “Creas una atmósfera de algo que todo el mundo intenta adivinar y todos discuten y todo es secreto”.

Sin embargo, algunas cosas parecen bastante claras. Los miembros del círculo familiar de Putin se benefician del sistema cleptocrático que Putin preside como un jefe de la mafia, con lugartenientes oligarcas que le rinden pleitesía con riqueza, empleos lucrativos o propiedades lujosas para su familia y para quienes tal vez ocupan la órbita de su afecto. Durante décadas, pocos lograron penetrar la burbuja opaca construida para protegerlos ellos y sus recursos. Pero la invasión a Ucrania por parte de Putin cambió eso.

En abril, Estados Unidos apuntó a la bruma e impuso sanciones a sus dos hijas, nombrándolas como familiares de una persona penalizada —Putin— y señalando su apoyo a la industria de defensa rusa y la captación de miles de millones de dólares de fondos supervisados directamente por Putin. Según funcionarios, el gobierno estadounidense también estuvo a punto de imponer sanciones a Kabaeva, pero se detuvo a último momento para evitar, por ahora, una escalada.

Los expertos en sanciones afirman que, más que causar daños económicos a Putin, estas medidas buscaban enviarle un mensaje de que su agresión había cruzado un límite y que su mundo privado, invisible e intocable, podía ser visto y alcanzado por Occidente.

“En general, las sanciones que no son aprobadas por el Consejo de Seguridad de la ONU son malas, y lo que es más importante, son inútiles”, dijo Dmitri Peskov, el portavoz del Kremlin, cuando se le pidió un comentario sobre las sanciones occidentales contra los miembros de la familia de Putin. “Las sanciones contra familiares, parientes, conocidos y periodistas son estúpidas”. Cuando se le preguntó si el Kremlin creía que las sanciones contra Kabaeva y sus familiares eran una afrenta personal contra Putin, Peskov añadió: “¡Es una decisión absurda!”.

La filial neerlandesa

En un terreno cubierto de césped en las afueras de Ámsterdam, unos manifestantes enviaron hace poco un mensaje a Putin a través de su hija, Maria. Cerca de banderas ucranianas plantadas al medio de un corazón trazado con velas, un cartel dirigido a “Ave Maria Putin” decía: “Parece que tu viejo es difícil de ubicar y claramente imposible detenerlo, incluso para sus verdugos. Pero como todos sabemos, padres e hijas son otra historia” y “Te lo rogamos, Maria”.

Lo que al principio parecía un lugar improbable para una solicitud —y un personaje improbable al cual solicitar— cobró más sentido al comprender que el terreno había sido comprado recientemente por Jorrit Faassen, un neerlandés que estuvo casado y tuvo al menos un hijo con Maria Vladimirovna Vorontsova, como se conoce a la hija mayor de Putin. En los 15 años desde que se fue a vivir en secreto con Faassen en los Países Bajos, en ocasiones Vorontsova se había convertido en objeto de la furia local contra su autoritario padre.

Las cosas se pusieron especialmente tensas en 2014, cuando separatistas apoyados por Rusia derribaron un jet de Malaysia Airlines que salió de Ámsterdam y sobrevolaba Ucrania, matando a 298 personas, de las cuales casi 200 eran neerlandesas. Los alcaldes neerlandeses exigieron que a Vorontsova se le deportara y con la guerra en Ucrania los cuestionamientos han aumentado.

Un medio de investigación neerlandés, Follow The Money, contactó a Faassen en Rusia recientemente.

Con un fuerte acento de La Haya, dijo que la guerra en Ucrania era un inconveniente y negó haber sido esposo de Vorontsova. “No estaba cómodo”, dijo Harry Lensink, el editor que lo entrevistó.

Desde entonces, los reporteros tampoco han estado cómodos y se preocupan de que sus teléfonos estén intervenidos. Un reportero que colaboró con el artículo sobre Faassen recibió un aviso de que una persona que usaba un servidor en Moscú había intentado hackear su correo electrónico.

Todo ese enojo y ansiedad estaba muy alejado del jolgorio en una fiesta para celebrar a la pareja en 2008 en Wassenaar, acaso la zona más exclusiva y adinerada de los Países Bajos. “Era una fiesta de boda”, recordó Danny Pleizer, un cantante local de canciones folklóricas neerlandesas que actuó en la velada.

Dijo que los invitados cantaron con sus éxitos y estrechó la mano del novio, a quien conocía desde hacía años, así como la de la novia. No tenía idea que ella era la hija de Putin y se marchó después de su intervención.

Casi nadie en la boda sabía mucho de ella, aunque los amigos de Faassen, que se mudó a Moscú por negocios en 2006, ofrecieron pistas en sus discursos pendencieros. Bromeaban sobre su pasatiempo de tirarle los perros a chicas rusas adineradas en las discotecas de Moscú.

Los padres de Maria no acudieron a su fiesta de boda neerlandesa. Sin embargo, algunos rusos sí estuvieron presentes, como los hombres fornidos que miraban desde el bar, mientras una pariente de la novia —una joven que cantó una canción rusa tradicional y emotiva— bailaba enérgicamente al son del tango.

El primo del novio, Casper Faassen, ahora un reconocido artista neerlandés, dijo que la siguiente vez que vio a Maria, la esposa de su primo, fue para el cumpleaños de su tía en el suburbio cercano de Merenwijk. Mientras los invitados atacaban la comida indonesia en el bufé, dijo, Maria parecía estar cómoda pero distante, en un vestido beige que la hacía lucir elegante y con una postura perfecta, como de bailarina. Se comunicaba con todos, incluso su marido, en buen inglés y hablaba poco neerlandés.

La pareja luego pidió algunas obras de arte de Faassen, quien recordó haber entregado tres imágenes borrosas de bailarinas sobre un fondo de pan de oro en su departamento, arriba del supermercado Albert Heijn en el municipio cercano de Voorschoten. Maria abrió la puerta y su marido, Jorrit, holgazaneaba en el sofá frente a la televisión. Al entrar, Casper bromeó que su primo era un vago y recuerda que Maria revoleó los ojos en muestra de solidaridad.

Ni Casper ni muchos otros en la familia conocían la verdadera identidad de la mujer que se hacía llamar Maria Vladimirovna Vorontsova y ahora Maria Faassen, pero que para su padre era Masha. Pero en 2010, un medio ruso, New Times, reportó que Jorrit, que por entonces era funcionario en una consultora rusa, recibió una paliza de los guardaespaldas de Matvey Urin, un importante banquero ruso que no sabía con quién trataba, luego de un incidente de tráfico en Moscú.

Poco después, Urin perdió sus licencias para operar bancos y los guardaespaldas acabaron en la cárcel. Los reporteros de chismes rusos especularon que el neerlandés era el yerno de Putin, aunque Jorrit siempre lo negó.

La pareja pasaba mucho tiempo en Moscú, donde hay documentos que lo mostraban como funcionario de Gazprombank. Casper dijo que su primo una vez le ofreció la posibilidad de contactos lucrativos y ventas en Rusia. Para entonces, los rumores del parentesco de Maria habían empezado a circular y el artista, que despreciaba a Putin por socavar la democracia y por las represiones violentas, declinó.

“Dije, ‘Gracias, pero no, gracias’”, comentó. Desde entonces se mantuvo alejado de la pareja.

Pero los habitantes locales les prestaban más atención. Una tarde reciente, cerca del rascacielos de lujo donde Jorrit compró los dos pisos superiores, un vecino ucraniano expresó asco de los antiguos ocupantes. Corien Zoetemelk, de 57 años, una vecina que vive en la calle contraria al penthouse, recordó ver a la pareja en varias ocasiones, incluso deslizándose por el canal bajo su edificio de departamentos.

“Los vi en su velero”, dijo. “Ella estaba embarazada”.

En el balcón del segundo piso de su edificio, junto al canal, un hombre mayor dijo que estuvo “una vez con ella en el elevador” y que “se parecía a su padre”. El hombre dijo que la pareja también tenía un hijo, o al menos que la gente había visto a Jorrit, que evitaba el contacto con sus vecinos, con un niñito. El hombre en el balcón dejó de hablar cuando su esposa lo llamó molesta a que volviera al apartamento. “Te pueden pillar por esto”, siseó.

Sergei Roldugin, un chelista fabulosamente enriquecido y amigo cercano de Putin que es padrino de Maria y ahora está en la lista de sanciones de Estados Unidos y la Unión Europea, una vez le dijo a un entrevistador que ella tuvo un hijo en 2012. En una entrevista de 2017 con Oliver Stone, Putin reconoció que se había convertido en abuelo.

Algunos locales están convencidos de que vieron al abuelo ruso de visita.

“Sí, vi a Putin”, dijo Patricia Kortekaas, de 62 años, integrante del Concejo Municipal de Voorschoten, afuera del supermercado al que supuestamente entró. Ella recordó haberlo visto flanqueado por su seguridad, en el pasillo de café y té.

“Parecía cauto”, dijo. “Pensé ‘¿Qué le pasa?’”. (La oficina de Putin ha negado las visitas).

En 2014, Maria se había convertido en una especialista en enanismo pediátrico. Su proyecto de caridad, Elfa-Endo, que ayuda a niños con problemas endocrinos, también recibió fondos del poderoso Alfa Bank —ahora sancionado—, lo que podría ser la razón por la cual el Departamento del Tesoro de Estados Unidos decidió castigarla por liderar “programas financiados por el Estado que han recibido miles de millones de dólares del Kremlin para la investigación genética y que Putin supervisa personalmente”.

Dichas sanciones podrían dañar a su nueva familia. Según un informe publicado en abril por el medio independiente ruso Meduza, para entonces ya se había divorciado de Jorrit y se había vuelto a casar con un hombre ruso que consiguió un trabajo en la empresa de gas Novatek. Gennady Timchenko, un poderoso oligarca que a menudo aparece como alguien que arregla las cosas en la familia de Putin, y también está en la lista de sanciones, desde hace poco forma parte del directorio de dicha empresa.

Maria no pudo ser contactada para ofrecer comentarios. Faassen no devolvió un pedido de comentario que se dejó con su padre, quien dijo “Váyanse”, en su casa, donde las ventanas, tradicionalmente descubiertas en la región de Holanda, están bloqueadas con papel periódico.

La hija ‘disciplinada’

Desde el principio, la historia personal de Putin parecía repleta de los elementos con los que se construyen los mitos. Utilizó una biografía oficial —publicada en 2001, cuando recién tomó el poder como un aparente demócrata de la nueva generación— para pulir su imagen de hombre de familia duro pero heroico. En ella, cuenta una anécdota de cómo salvó, desnudo, a su familia cuando un sauna defectuoso quemó la dacha familiar.

“Las niñas sufrieron más con el incidente”, dijo Putin, refiriéndose a sus dos hijas. “Habían traído todos sus tesoros de casa a la dacha, todos los juguetes y muñecas Barbie que habían acumulado durante sus vidas enteras. Masha luego me dijo que durante meses no pudo dormir. Habían perdido todo lo que les era conocido”.

Ahora, la conflagración de la guerra de Putin en Ucrania ha amenazado con despojarlas de todo otra vez.

Eso también va para su segunda hija, Katya, quien, en palabras de Putin, “resultó ser la más disciplinada”.

“Cuando grité, ‘¡Todas fuera de la casa!’”, dice, “ella soltó su cuchara en la mesa y saltó fuera de la casa sin hacer preguntas”.

En efecto, Katya, quien vivió con el alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, parece ser la que se ha apegado más al círculo de influencia de Putin. En febrero de 2013 supuestamente se casó con Kirill Shamalov, hijo de Nikolai Shamalov, estrecho colaborador de Putin y principal accionista del banco Rossiya. Igora, uno de los resorts de esquí preferidos de Putin, fue el idílico escenario invernal en el que los nombres de Kirill y Katerina se escribieron en la nieve.

En 2020, Meduza y otro medio ruso independiente, Important Stories, obtuvieron invitaciones de boda que Shamalov envió por correo electrónico a Maria, Jorrit y su hijo en Holanda. Se decía que la boda iba a incluir patinaje artístico sobre hielo en interiores, una exhibición de iluminación láser y una falsa aldea rusa con actuaciones variadas.

Katerina misma era una experimentada intérprete apasionada por la danza acrobática de rock and roll. En 2013 ella y su pareja de baile, Ivan Klimov, que la lanzó por el aire vestida de leotardo y tenis blancos, actuaron en la competencia Boogie-Woogie World Masters de rock acrobático.

“Todos sabían que era la hija de Putin”, dijo Edilio Pagano, que a menudo era juez en los eventos en los que competía Katerina, pero dijo que nunca sintió la presión de darle puntajes más altos.

Dijo que Katerina “no era, digamos, una atleta genial, pero realmente le importaba y acudía a todas las competiciones”. Nunca hablaba de su linaje, dijo, pero era una mujer “muy reservada, muy bondadosa, sonriente y bien educada” que se comunicaba sobre todo en inglés.

Cerca de 2014, Pagano trabajó con ella en el comité ejecutivo de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, con sede en Suiza, en la que ella fungía como vicepresidenta de expansión y mercadeo. Casi nunca iba a las juntas, dijo, pero cuando lo hacía, siempre la acompañaban dos guardaespaldas.

Para entonces estaba ocupada con asuntos más importantes. En 2015, la agencia rusa de noticias RBC informó que había viajado a Suiza no para una competencia de danza, sino para asistir a la “sesión rusa” del foro de Davos con Shamalov.

Putin deslizó en una entrevista televisiva de 2011 que Katerina se había licenciado en Estudios Orientales en la Universidad de San Petersburgo. Pero al mostrarse cautelosamente en 2015, fue como autora de un libro de texto de matemáticas y media decena de artículos científicos, entre ellos uno sobre viajes espaciales y la reacción del cuerpo a la gravedad cero. Su coautor, el rector de la Universidad Estatal de Moscú, Viktor Sadovnichy, no respondió a un pedido de comentarios

Pero era más que académica. Katerina lideraba Innopraktika, un instituto de investigación para apoyar y patrocinar a científicos jóvenes financiado en parte por la empresa petrolera estatal Rosneft. El directorio de Innopraktika, averiguó Reuters, contaba con un grupo de confidentes de Putin y exfuncionarios de la KGB, entre ellos algunos de los que vivían en el mismo complejo de viviendas en Dresden, Alemania, cuando la familia Putin estuvo destacada ahí en los años 80. Y para 2014 ella ayudaba a supervisar la expansión de 1700 millones de dólares de la Universidad Estatal de Moscú, como enlace con el sector empresarial, con el título de vicerrectora.

Mientras ella avanzaba profesionalmente, también crecía la riqueza de su esposo. Kirill Shamalov adquirió de Timchenko, el oligarca vinculado a Putin, una participación aproximada de 3000 millones de dólares en la principal empresa petrolera y petroquímica de Rusia y se convirtió en uno de sus principales accionistas. La pareja también compró de Timchenko, por una cifra no divulgada, una villa junto al mar en Biarritz, Francia. (En marzo, activistas rusos irrumpieron en la propiedad en un intento por ponerla a disposición de los refugiados ucranianos).

En 2018, Katerina apareció en un programa de televisión ruso en donde se le identificó como “Directora de Innopraktika y subdirectora del Instituto del Estudio Matemático de Sistemas Complejos en la Universidad Estatal de Moscú”. En el segmento hablaba frente a un gráfico de computador de una cabeza conectada a electrodos. (El Departamento del Tesoro de Estados Unidos le impuso sanciones por ser “una ejecutiva de tecnología cuyo trabajo” apoya al gobierno ruso “y a la industria de defensa”).

Ese año, Bloomberg reportó que la pareja se había divorciado y que compartían casi 2000 millones de dólares en activos. Estados Unidos le puso sanciones a él y lo identificó como “antiguo esposo” de Katerina. Su verdadero amor parecía seguir siendo la danza. En 2019 se unió al consejo de la Federación Mundial de Danza Deportiva de Rusia.

Pero Miriam Kerpan IIzak, presidenta de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, dijo que ya no estaba asociada con el grupo. “No tengo ningún contacto con ella”, dijo, y agregó: “Ya no está activa”.

Las otras mujeres de la vida de Putin

La guerra de Putin también ha obligado a otros chicos vinculados a él a retirarse de sus actividades públicas favoritas.

Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, cuyo patronímico indica que es hija de un Vladimir, es una joven de 19 años que aprovechaba su posible vínculo con Putin para ganar decenas de miles de seguidores en su cuenta de Instagram, repleta de fotos de ella escondiendo el rostro juguetonamente. En entrevistas, Luiza, como se le conoce, reconoció que se parecía mucho a Putin y dijo que si el presidente alguna vez estuviera frente a ella, ella le preguntaría “¿Por qué?”. Pero la guerra atrajo atención negativa hacia ella y su cuenta desapareció súbitamente.

Luiza es la hija de Svetlana Krivonogik, una ex empleada de la limpieza de 47 años de San Petersburgo quien, a través de una supuesta relación con Putin, se convirtió en baronesa de los bienes raíces, integrante del directorio del banco personal de Putin, Bank Rossiya, y una de las principales accionistas en el resort de esquí Igora, donde se casó Katerina, la segunda hija de Putin.

En 2021, la divulgación de los Papeles de Pandora —millones de documentos filtrados de empresas financieras en paraísos fiscales— y una investigación previa de Proekt, que luego fue prohibido en Rusia, mostraba que su fortuna estimada bordeaba los 100 millones de euros, o 105 millones de dólares, e incluía un departamento en Mónaco con valor de 3,75 millones de dólares.

Maria Pevchikh, jefa de investigaciones de la Fundación Anticorrupción, una organización sin fines de lucro fundada por el político de oposición ruso Alexéi Navalni, tenía la certeza de que Putin había engendrado hijos con sus amantes y que vivían con lujo en el extranjero.

Indicó que hay pruebas documentales que indican que las mujeres y sus familias disponen de una riqueza extravagante y registros de propiedad que muestran que una subsidiaria de Gazprom brindó apartamentos de lujo en el mismo edificio de Moscú a las madres de Kabaeva y Krivonogikh.

Una tarde reciente, mientras algunos rusos abordaban autos deportivos exclusivos frente al casino emblemático de Montecarlo, los residentes de un edificio de departamentos dijeron que nunca habían visto ni a Krivonogikh ni a su hija. El portero dijo que no vivía ahí.

El 22 de abril, la supuesta amante en turno de Putin —y, según algunas versiones, su nueva esposa, Kabaeva— acudió a su Festival Alina, un evento patriótico anual de gimnasia en Moscú. Como miembro consejero del National Media Group que controla el poderoso oligarca Yuri Kovalchuk, reunió apoyo para la invasión a Ucrania frente a los anuncios de “Z” que simbolizan la guerra de Putin.

Los medios suizos e internacionales a menudo han reportado como un hecho que Kabaeva, que vivía en Suiza, tuvo al bebé de Putin en la clínica Sant’Anna, cerca de Lugano, en 2015, cuando él desapareció durante ocho días. (“No corresponde con la realidad”, dijo en aquel momento Peskov, el vocero del Kremlin).

La clínica de Lugano, en donde una tarde reciente el lobby estaba repleto de mujeres embarazadas hablando ruso, no quiso emitir un comentario. El reporte de un diario de 2019 que afirmaba que Kabaeva había dado a luz a mellizos desapareció de internet.

En Lugano, los habitantes están seguros de que alguna vez vivió muy custodiada en el edificio de lujo con vidrios verdes que mira el lago en el barrio Paradiso de Lugano.

“Sé que vivía aquí”, dijo Olena Utkina, una mujer ucraniana que trabajaba en un salón de belleza en la cuadra. Algunos tienen tanta certeza de que Kabaeva vivía ahí que han buscado expulsarla al circular una petición que exige que Suiza “tome acciones para reunir a Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva con su ‘Führer’”.

Pero el portero en el edificio dijo que había trabajado diez años en el lugar y que nunca había visto a nadie con ese nombre. Nadie en los cafés de Collina d’Oro, una zona de riqueza espectacular muy popular entre los rusos de la ciudad, la habían visto jamás. Y los supuestos hijos de la pareja jamás se han mostrado en público.

“Nunca han estado aquí”, dijo Eichner, un director de la exclusiva escuela americana en Suiza, donde una solicitud para un nuevo estudiante ruso, que debía ser investigado ante la creciente lista de sanciones, esperaba en su escritorio.

Ninguno de los fieles de la cercana iglesia ortodoxa rusa dijo haber visto nunca a Kabaeva, y los refugiados ucranianos del lugar dijeron que la evitarían si la vieran.

“Sería estupendo que Suiza le quitara su propiedad”, dijo Katerina Chaplynska, de 25 años, que huyó a Suiza con su hermana adolescente tras la invasión rusa a Ucrania. También algunos rusos dijeron que no les gustaría ver a Kabaeva, como Victoria Bussi, de 34 años. Dijo que solía apoyar a Putin, pero que ahora lo encontraba menos misterioso, más bien un simple criminal de guerra.

“Ha destruido la reputación de Rusia”, dijo.

Claire Moses colaboró con reportería desde los Países Bajos e Ivan Nechepurenko desde Estambul.

Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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BBC

The theatrical grandeur of her regalia is a reminder that she is not like us, and nor, perhaps, should we wish her to be

When Cecil Beaton photographed Her Majesty the Queen to mark her Coronation, in 1953, it was – as you might expect – in full pomp, with orb and sceptre, crown and robes, her golden throne standing tall amid the grandeur of Westminster Abbey… Except, well, it wasn't. The backdrop is fake; a mere image of the place where she was crowned queen. The picture was actually shot in a room at Buckingham Palace, with Westminster Abbey represented by a theatrical cloth: a stage set on which the Queen plays her part.

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Looking at it today, it seems faintly preposterous – a fairy-tale image, the backdrop something that could practically have come out of an early hand-painted Disney film. But it's also the perfect set-up for the monarch's lifetime of being photographed and painted – its very unreality both elevating and protecting her.

Despite having sat for hundreds of official portraits – and inspiring countless unofficial artworks – the Queen remains inscrutable: a pure performance of a role. We think of the art of portraiture as being about capturing some essence or intangible, defining character, yet portrait after portrait of the Queen fails to deliver any revelation. There's never been a true public "a-ha!" moment, when we think we see the woman behind the crown.

There's a fairytale feel about Cecil Beaton's portrait of the Queen that marked her Coronation in 1953 (Credit: Cecil Beaton/Camera Press)

Of course, there are candid snaps that capture fleeting, unstaged moments – witness Patrick Lichfield's lovely, sunny photograph of The Queen on board HMY Britannia (1972), where she's laughing at the fact that he's being dunked in a pool (waterproof camera cannily in hand), or Mark Stewart's hilarious image of her recoiling from scones, The Queen is taken by surprise as she takes tea with Eton schoolboys at Guards Polo Club (2003). But when it comes to formal portraiture she remains, well, formal.

And Her Majesty is no doubt well trained in this: after 70 years of dutiful public service, of following what now feel like old-fashioned protocols, it's perhaps unsurprising that she doesn't want to let her guard down for some artist.

The Queen doesn't need to be #relatable: she continues to often be pictured in full regalia, like some sumptuous suit of protective armour, its theatrical grandeur a reminder that she is not like us, and nor, perhaps, should we wish her to be. Certainly, this pageantry is something it seems many portraitists can't resist, be that in Annie Leibovitz's glossy, moody, sumptuous series from 2007 or Julian Calder's Queen of Scots, Sovereign of the Most Ancient and Most Noble Order of the Thistle and Chief of the Chiefs (2010). That's another out-there fairytale look, the Queen standing in the midst of Scottish heather in a huge emerald velvet cloak, staring fiercely off into the distance. It is fabulously dramatic, and could be a still from Game of Thrones – but it is the opposite of humanising.

Even Lucian Freud's divisive 2001 portrait, a typically fleshy, squashy thing, has the Queen firmly in a tiara. The painting was widely criticised in the press, The Sun opting for the headline "It's a Travesty Your Majesty", while Robert Simon, editor of the British Art Journal, offered the deathless assessment that "it makes her look like one of the royal corgis who has suffered a stroke". For Adrian Searle, The Guardian’s art critic, however, it was the best royal portrait for "at least 150 years". He wrote that "portraiture is supposed to get beneath the skin; Freud has got beneath the powder, and that itself is no mean feat". Even in praise, there was a recognition that probably our then greatest living painter could only get beneath the monarch's make-up – not actually to what was on the inside.

Chris Levine's 2004 artwork, with holography by Rob Munday, captured the monarch in repose (Credit: Jersey Heritage Trust 2004)

To my mind, the two pictures that get closest to hinting at an interior life have one very unusual thing in common: the Queen has her eyes shut. Chris Levine's 2004 holographic portraits show the usual pomp and poise – but it is an image caught between formal shots, eyes closed, that arrests the viewer. It's genuinely beautiful, utterly radiant, but it also carries a rare sense of authenticity: here is the private Queen, one who momentarily has gone inwards. "I wanted the Queen to feel peaceful, so I asked her to rest between shots; this was a moment of stillness that just happened," Levine told The Guardian in 2009. "This picture takes us into the Queen's mind, her inner realm."

The other is not a formal portrait, but still notable nonetheless: Mark Stewart's photograph, The Queen Crying at the Field of Remembrance, Westminster Abbey from 2002. It captures a rare instance of the Queen showing vulnerability and emotion, during a ceremony previously always carried out by her mother, in the year after she died. Yet even this image reveals an attempt to retain control, surely, via the act of her shutting her eyes. It is striking that even in the two images that feel most "real", the viewer is still not allowed full access. If eyes are the window to the soul, the Queen has drawn the curtains.

Queen and country

The tight control of the Queen's official image has resulted in its own interesting side effect. The Queen doesn't seem like a real person to us: she has become, instead, a symbol. A highly codified image, instantly recognisable. Portraits of her might fail to show a human being – instead (and you suspect this may be exactly what she's hoping for) they turn her into a pure icon. And artists love icons. Many of the most recognisable images of the Queen are not polite portraits – but rather works that use her image in subversive, witty, or irreverent ways. This only works if an image is well-known enough to riff on, of course – and Her Majesty certainly is. Having that neat little image on millions of stamps and coins for 70 years obviously hasn't hurt; her profile is apparently so identifiable that British stamps are the only ones in the world that don't need their country of origin spelled out.

These depictions are perhaps less about the Queen herself, than they are about celebrating a certain irreverent sense of Britishness

But this has also allowed the Queen's image to symbolise all sorts of contradictory things: a visual shorthand that can be used either to celebrate or critique Royalty, privilege, power; Britishness or Englishness or empire; tradition, endurance, the stiff-upper-lip… but also a certain kitsch, camp, or bling. Artists use her to say whatever it is they want to say, or as a rich canvas for their style, their aesthetic; they do not to try to accurately represent her as a person. As such, a history of unauthorised images of the Queen offers almost a crash-course in various trends of contemporary art.

Think of Andy Warhol giving Elizabeth II the silk-screen, colourful Pop Art treatment in 1985, proving she's as iconic as Marilyn Monroe, Chairman Mao and Campbell's Soup. Or Jamie Reid's infamous 1977 collages where Liz goes punk, a safety pin through her lip, indelibly associated with the Sex Pistols' anti-monarchist God Save the Queen.

Alison Jackson's mocked-up images depict fictitious scenarios – here, the Queen having a sing-along with Elton John (Credit: Alison Jackson Artist, London www.alisonjackson.com)

George Condo's 2006 painting, Dreams and Nightmares of the Queen, is grotesquely cartoonish, and doesn't really bear any resemblance to the monarch – it was dubbed The Cabbage Patch Queen for resembling those hideous squashy 1980s toys – but the set hair and robes mean we'd guess who it was even without the title. This is the Queen as an artist's plaything.

More recently, street artists including Banksy and Pegasus have cop-opted her image. In an unusually apolitical and un-critical stencil mural in Bristol in 2012, Banksy mashed Ma'am up with fellow icon David Bowie via a Ziggy Stardust-style lightning-bolt makeover. Meanwhile Pegasus cast her as a pin-up girl, coyly posing in front of a pastelised Union Jack (is it notable it's in the colours of the Trans pride flag?) on a north London pub door in 2015. Yet, like many appropriations of the Queen, there's a big dollop of affection in such high-camp reinventions. And these depictions are perhaps less about the Queen herself, than they are about celebrating a certain irreverent sense of Britishness.

There's both cheek and affection in Alison Jackson's photographs and films of Royal lookalikes too – titillating the viewer by seeming to suggest that Mrs Windsor enjoys a flutter at the betting office, takes selfies with the grandkids, and has a sing-along at the piano. There's a cosy humour in the suggestion that she's just like us, after all – something her official portraits have certainly never achieved, or possibly even attempted.

Even more mischievous – or cruelly provocative; take your pick – is Kim Dong Yoo's enormous 2007 portrait. What looks like a blurred or pixelated image of the Queen is revealed, on closer examination, to be made up of hundreds of tiny hand-painted images of… Princess Diana. Its title? Elizabeth vs Diana.

This mention of Diana might lead us on to the other thing that makes the Queen a pure visual icon: the fact that she is probably the last in the line of Royal icons. Diana would be the only other Royal that got close, her image adored and venerated, still the subject of exhibitions just about her appearance – but her death was too tragic to really allow her face to be used in as light-hearted a way as the Queen's sometimes is.  

As for the rest of them… we know too much about Charles, William, Kate and other Royals for them to take on the Queen's mantel in this respect. She might have retained her unknowability and her dignity in an era of over-share – but her family members are like reality TV stars, their every move documented and analysed. We think we know them, their personalities and flaws. Elizabeth II will surely be the last Royal ever to be so well-known, yet so little-known.

The Banksy mural in Bristol of Her Majesty made up as Bowie's iconic Aladin Sane is an affectionate homage (Credit: Alamy)

Any artistic portrayal of Prince Charles has to wrestle with all the stuff we associate with him – it can't just be kitsch. You wouldn't reach for Kate's image unless you had some point to make about, say, press intrusion or contemporary expectations of femininity; the column inches dedicated to her and her family and her "rivalries" with Meghan Markle mean she's hardly a blank canvas in the way that, actually, the Queen strangely still can be.

It's also unlikely that the next monarch, at the very least, will have such a long reign; brutally, Charles is not going to have enough time on the coins and stamps to become iconic. Whereas the Queen has reigned through, and been used as an image within, seven decades of enormous change – a fact that is reflected in how she is used in visual art, her image rippling through changing trends, in a way that we are also unlikely to see again with another figurehead any time soon.

I am sure artists will continue to depict the Royals, but I suspect interpretations of them will be more about making comment on the monarchy or modern society – either affectionate or subversive or critical. They are less likely to become a globally recognised, singular, codified visual icon. It will surely be the Queen's image that continues to reign over us.

Holly Williams’s novel What Time is Love? is published by Orion on 26 May. 

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Le Figaro

L'escapade de la semaine: voler au-dessus de l'eau dans les Pays de la Loire

Valérie Sasportas

ON A TESTÉ - Se déplacer sur un e-foil dans un canal de campagne dans la Sarthe, une expérience décoiffante à deux heures de Paris.

« Sortez vos cannes ! Le poisson est là », clame Le Comptoir des pêcheurs sur son site pour Roëzé-sur-Sarthe, jolie commune historique à quelques tours de roues du Mans. Brochets, truites, sandres et carpes frétillent au fond du canal à écluse où l'on file sur l'e-foil loué à la toute nouvelle base nautique installée sur un bel espace propice à la détente et au camping en face de l'église qui surplombe l'ensemble sur la rive opposée. « Baisse un peu la vitesse pour ne pas déranger les pêcheurs », conseille dans l'oreillette Jacques Despierres. Cet enfant du pays dirige au Petit Pré son Aventure nautique au milieu de la campagne, lancée il y a quatre ans dans la vallée de la Sarthe.

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Cette passion, née dès l'enfance à la base de canoë-kayak de La Flèche sur les bords du Loir, a forgé le caractère de ce voyageur « fluvestre ». «L'e-foil fait un carton auprès des Franciliens car je suis le loueur le plus proche de Paris », note ce joyeux quadra qui propose aussi des bateaux sans permis pour 5 à 7 personnes pouvant naviguer jusqu'au village de La Suze-sur-Sarthe et pique-niquer sur l'eau, des canoës-kayaks bien sûr, mais aussi des paddles et des vélos pour randonner le nez au vent au fil de l'eau.

Certains s'imaginent qu'ils vont décoller d'emblée. Il calme leurs ardeurs. Il faut apprendre à s'envoler. L'e-foil est une planche de surf dotée d'un moteur électrique fixé sous une longue quille en carbone. Maîtriser la vitesse, télécommande en main, est le premier enjeu. L'équilibre en est un autre : on commence à genoux, il faut savoir tourner, puis peu à peu on se redresse, épaules en arrière, on accélère… Alors la planche se soulève, glisse au-dessus de l'onde calme dans les pépiements d'oiseaux…

Halte d'exception

Dans ce décor bucolique, on rejoint la Groirie. Ce mot qui signifie «la bonne terre» en vieux patois est le nom d'un domaine, à Trangé, abritant un château, ou plutôt « une maison des champs », typique du milieu du XVIIe siècle, acheté par un couple de collectionneurs qui l'a restauré, remeublé dans l'authenticité de l'histoire et doté de treize chambres. Par ce nombre, c'est un hôtel. Mais on y séjourne comme dans une chambre d'hôtes. Les propriétaires, Gaëtane et Jean-Louis Durand-Lépine, vivent là. Des passionnés du patrimoine, du siècle des Lumières et de Napoléon Bonaparte, qui ont acquis deux autres châteaux en voie de résurrection. C'est leur bru, Philippine, qui dirige ce 4-étoiles estampillé Esprit de France.

Une halte d'exception sur la route de la Bretagne. On y vient pour la nuit. On y découvre un univers. Celui de la chambre 15 comme un bivouac de Bonaparte, du parc de cent hectares aux arbres monumentaux et au cadran solaire unique. Celui du château ouvert à la visite guidée. Dans les salons prestigieux au passé recomposé, les propriétaires ont accroché les portraits retrouvés en vente aux enchères de leurs prédécesseurs au XVIIIe siècle.

Y ALLER : en TGV depuis la gare Montparnasse, 55 min jusqu'au Mans, puis 20 min en voiture.

AVENTURE NAUTIQUE : e-foil à partir de 75 € pour 40 min. Roëzé-sur-Sarthe. Tél. : 06 52 04 18 72 ; aventurenautique.fr

DOMAINE DE LA GROIRIE : hôtel 4-étoiles, 13 chambres. À partir de 189 € la nuit pour deux, petit-déjeuner 19 € par personne. Ardoises apéritives, 22 €. Piscine extérieure. Massages sur demande. Borne de recharge Tesla/Porsche. Trangé. Tél. : 09 70 37 24 59 ; lagroirie.com

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France24 - Monde

La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

Publié le : 16/05/2022 - 17:42

Grégoire SAUVAGE Suivre

Recep Tayyip Erdogan voit d’un mauvais œil l’intégration de la Suède et de la Finlande à l’Otan. Le président turc accuse ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, de servir de refuge aux “terroristes” du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire d’Ankara. Pour autant, la Turquie est-elle prête à aller jusqu’au bout et bloquer ce processus d’adhésion ? Éléments de réponse.

Au sein de l’Organisation de l’Atlantique Nord (Otan), la Turquie n’est décidément pas un membre comme les autres. Après avoir acheté un système antimissile à la Russie en 2019, Ankara fait une nouvelle fois cavalier seul en signifiant son hostilité à une adhésion de la Finlande et de la Suède.

"Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes (...) Nous ne cèderons pas sur l'adhésion à l'Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie", a martelé lundi 16 mai Recep Tayyip Erdogan après l'annonce officielle de la demande d'adhésion des deux pays nordiques. 

>> À lire : face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine

Officiellement, Ankara reproche à ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, leur proximité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Formé en 1978, le PKK est une organisation politique armée considérée comme terroriste par la Turquie et une grande partie de la communauté internationale dont les États-Unis et l’Union européenne.

"Dans la géographie de la diaspora turque, la Suède a effet une place spécifique. Depuis les années 1980, le pays a accueilli beaucoup de réfugiés politiques dont une bonne partie est soupçonnée par la Turquie d’être des militants du PKK. C’est un contentieux ancien entre Stockholm et Ankara", précise Élise Massicard, spécialiste de la sociologie politique de la Turquie contemporaine. "Selon une vision répandue chez les nationalistes turcs, si le PKK existe encore, malgré 40 ans d’une guerre menée avec des moyens extraordinaires, c’est parce qu’il dispose de ces ‘bases arrières’ en dehors de la Turquie", ajoute la chercheuse à Sciences Po.

"Droit de veto"

En exprimant une voix discordante, le président Erdogan chercherait donc à affaiblir le soutien des Suédois et des Finlandais aux Kurdes contre son appui à l’entrée dans l’Otan. "Il faut absolument mettre fin au soutien aux organisations terroristes (...). Je ne dis pas cela comme un élément de marchandage, mais parce que c’est ce que signifie être des Alliés", a affirmé dimanche à Berlin le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, en marge d’une réunion informelle de l’organisation.

Théoriquement, la Turquie est parfaitement en mesure de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande. En effet, les deux pays scandinaves doivent convaincre l’intégralité des membres de l’organisation – 30 pays – du bien-fondé de leur candidature.

"L’Alliance fonctionne sur le principe du consensus. Chaque membre peut donc mettre son veto. On l’a vu avec la Grèce qui s’est opposée pendant des années à l’adhésion de la Macédoine du Nord" en raison d’un différend sur le nom du pays – la Macédoine étant également une province grecque –, rappelle le géopolitologue Olivier Kempf.

Alors qu’une voie royale semblait s’ouvrir pour la Suède et la Finlande, deux solides démocraties proches de l’Otan via "le partenariat pour la paix", la position de la Turquie sème le trouble au sein de l’Alliance.

"Je suis confiant dans le fait que nous serons en mesure de trouver un terrain d'entente, un consensus sur la manière d'avancer sur les questions d'appartenance" à l'Otan, a toutefois tenu à rassurer Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, avant d’ajouter que la Turquie avait “clairement indiqué son intention de ne pas bloquer” le processus.

"Il va y avoir une telle pression politique sur la Turquie qu’elle ne pourra pas bloquer l’adhésion de la Finlande ou de la Suède", assure Olivier Kempf.

La Turquie en attente de contreparties

Selon les spécialistes, le soutien suédois au PKK servirait avant tout de prétexte à Ankara pour regagner en influence au sein de l’Alliance atlantique. "La position de la Turquie est très compliquée depuis plusieurs années avec l’Otan. On en était arrivé au point d’évoquer son exclusion. Pour la Turquie, il s’agit d’éviter d’être marginalisée", souligne Élise Massicard.

La position turque aurait pour objectif d’obtenir des contreparties de la part des membres de l’organisation, en particulier des États-Unis. En 2020, Washington avait imposé des sanctions à l’industrie de défense turque en représailles à l’achat du système anti-missile russe S 400. La Turquie avait notamment été exclue du programme d’avions de combat furtifs américains F-35, pour "lesquels elle avait passé commande et versé un acompte de 1,4 milliard de dollars", rappelle Courrier International. Un geste de Joe Biden sur ce dossier permettrait sans doute de surmonter les réticences d’Ankara.

Enfin, difficile de ne pas voir dans l’attitude de la Turquie un message envoyé à la Russie qui considère l’élargissement de l’Otan à l’Est comme une trahison de la part des pays occidentaux. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Ankara fait tout pour maintenir de bonnes relations avec les deux belligérants dont dépend étroitement son économie. "Les Turcs et les Russes ont également la Mer noire en partage et des intérêts communs en Syrie", analyse Olivier Kempf. "Erdogan soutient l’Ukraine mais prend garde à ne pas aller trop loin".

>> À lire : guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

Cet épisode rappelle également que l’Alliance atlantique, même revigorée par l’invasion russe de l’Ukraine, n’est pas à l’abri de divergences stratégiques. "Ce n’est parce que l’Otan est unie sur l’essentiel qu’il y a forcément un accord sur tout", résume Olivier Kempf. "Finalement, les problèmes sous-jacents demeurent et n’ont pas disparu avec la guerre en Ukraine".

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Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

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Ménager la Russie tout en soutenant l’Ukraine, le grand écart de la diplomatie turque

EXPRESS ORIENT

Recep Tayyip Erdogan se pose en médiateur entre la Russie et l'Ukraine

L'Humanité

Quinzaine en actions. Mode libérateur

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Dans le cadre du Festival de Cannes, en collaboration avec une association d’insertion, cette émanation de la Quinzaine des réalisateurs propose des courts métrages adaptant le récit autobiographique de femmes. Entre fiction et réalité des violences vécues.

Michaël Mélinard

De l’intérieur, de Léo Przybylski, France, 15 minutesQue la nuit vienne, de Billie Dumas, France, 12 minutes

Avant même la ­cérémonie officielle, Cannes a débuté à quelques encablures de la Croisette à la Bocca avec la séance d’ouverture de la Quinzaine en actions. Cette émanation de la Quinzaine des réalisateurs travaille notamment en collaboration avec l’association d’insertion Parcours de femmes. Le projet débute avec un atelier d’écriture pour se matérialiser par des courts métrages réalisés par de jeunes cinéastes diplômés de la Cinéfabrique, une école de cinéma lyonnaise. Cette année, deux films ont vu le jour. Que la nuit vienne , de Billie Dumas, a été conçu d’après les mots de Gwen Guerdin, qui a vécu sous l’emprise de son ex-compagnon. Le dispositif narratif d’une très grande richesse utilise, en plus de la trame fictionnelle où le personnage de Gwen est incarné par Pauline Serieys, des images documentaires et une voix off. Aux photos personnelles de Gwen s’ajoute un dialogue en visio entre le personnage réel et son double à l’écran. Au-delà de sa qualité intrinsèque, cette œuvre est d’abord l’histoire d’une rencontre. « Quelque chose s’est passé sur le tournage. Je considère que Billie fait partie de ma famille », éclaire Gwen Guerdin, qui a accueilli l’équipe chez elle pour tourner les séquences documentaires. D’un film de commande, Billie Dumas a fait une œuvre très personnelle, sans trahir les mots de sa scénariste. « J’ai essayé d’être sincère dans ce que je voulais montrer ou pas. Je ne voulais pas filmer la violence. Je ne voulais pas que Gwen revoie ce qu’elle a vécu. »

« L’idée du collectif »

La Quinzaine en actions interroge aussi la place du cinéaste dans la cité. « Je venais de sortir d’un projet très personnel. Je voulais revenir à un projet qui avait du sens pour moi. Ce tournage m’a permis de me rendre compte que créer des films n’est pas mon moteur principal. Je fais du cinéma pour créer des situations de rencontre avec les gens parce que c’est ce que j’aime dans la vie. »

L’autre film, De l’ intérieur, réalisé par Léo Przybylski, adapte le récit de Gwenaëlle Corby. À l’écran, elle s’incarne dans trois personnages de femmes réunies dans une séance de méditation. En flash-back, on découvre un pan de leur histoire. « J’ai accepté de participer à l’atelier d’écriture avec deux réalisatrices qui nous orientaient. C’était extraordinaire. On ne sait pas si on est capable de pouvoir écrire puis tout sort, tout est fluide. Au final, c’est une libération posée sur papier. Non seulement on ose extérioriser ce qu’il y a à l’intérieur mais on prend de la distance, comme si cela ne nous appartenait plus. Si en plus cel a peut servir à d’autres… » raconte Gwenaëlle Corby, qui a participé au projet sur les conseils de sa psychologue. Le cinéaste Léo Przybylski a mis un peu de lui dans ce film de commande. « Il fallait se mettre au service d’une autrice et c’était un échange assez ouvert entre nous deux. Mais j’avais à cœur de mettre en avant l’idée du collectif. Réaliser ce film est très concret. On sait pourquoi on le fait. J’ai l’impression que ça a été important pour beaucoup de gens. » Pour ces films, il y a une vie après Cannes. Entre festivals et diffusion à la télévision, ces récits émancipateurs connectent un peu plus le cinéma au réel.

Festival de Cannes 2022cinémaFestival de Cannes
BBC

SANS TITRE

In the months of March, April and May in 2020, at the peak of the Covid lockdowns across Asia, Indian scientists began to notice a startling change in the atmosphere above parts of the country. Not long after, these changes reverberated through the massive weather systems that dominate much of Asia – the monsoons.

The changes to the monsoons were an unexpected side effect of the lockdowns that restricted human activity. With no vehicles plying the streets and with industrial activity slowing considerably, the reduced emissions led to a significant decrease in atmospheric aerosols. These are tiny solid and liquid droplets suspended in the atmosphere, and they include microscopic particulate matter (PM 10 and PM 2.5) harmful to human health. Aerosols include sulphur dioxide, from burning coal, and black carbon or soot. The latter is a byproduct of agricultural burning, which in India is often from wood fires commonly used in cooking.

We have long known the ill-effects of aerosols. Our airways suck up them up like a vacuum cleaner would dust – they coat our lungs and the toxins enter our bloodstream. But 2020 was the first time researchers were able to study the effects of a sharp decline in aerosols in our atmosphere, and at a broader level, map the impacts on the Indian and East Asian summer monsoons.

"During the lockdown period, when anthropogenic (human) activity was negligible, we saw as much as a 30% reduction in aerosols in the atmosphere over India," says Suvarna Fadnavis, who has studied monsoon patterns at the Indian Institute of Tropical Meteorology for the past 25 years. The effects were seen widely and chronicled in news reports: especially of how residents of Saharanpur in the Central Indian city of Uttar Pradesh could catch a breathtaking glimpse of the Himalayas for the first time in 30 years.

Crucially for the monsoons, these aerosols usually form a layer in the atmosphere which reflects solar radiation. The thinner aerosol layer over North India during lockdown meant that the land was now heating up rapidly, says Fadnavis.

In general, monsoons work on a temperature gradient – the difference in temperature between a warming land (with lower atmospheric pressure) and a relatively cooler ocean (with higher pressure). Winds blow from high pressure to low pressure areas, driving moisture-laden winds from ocean to land. When the land warms up faster – as it did without its usual aerosol shade – the monsoon rains are stronger, and that's what researchers observed when the aerosol layer thinned.

"We observed that it increased annual monsoon rainfall by as much as 5-15%, around 3mm a day," says Fadnavis.

To put this in context, the increase in monsoon rainfall was the equivalent of an hour's moderate shower of rain per day. In drought-prone India, highly dependent on seasonal monsoon rainfall for its agriculture, economy, food security and overall health, this is significant, she says.

The thick smog in Beijing, China, contributes large quantities of aerosol particles to the atmosphere, with the potential to alter rainfall (Credit: Getty Images)

But the impact wasn't just observed in India. The climate of Asia as a whole is largely dictated by its monsoons. Large swathes of East Asia saw an abrupt reduction in aerosols and its effects were felt over China, Korea and Japan.

"Our research shows that the sudden reduction in aerosol concentration significantly increased the total monsoon rainfall over East Asia as well," Chao He, associate professor at the Institute for Environmental and Climate Research, Jinan University in Guangzhou, China, tells BBC Future in an email. This was proven by observational and modelling studies in the summers of 2020 and 2021. "Previous studies confirmed that the emission reduction during Covid-19 was not strong enough to hamper global warming," he adds. "We agree that Covid-19 has no substantial global-scale climate effect, but its impact on regional climate may have been ignored – and East Asia is a hot spot."

As India and China have developed rapidly over the past few decades, there have been more and more aerosol emissions to contend with, says Andrew Turner, a UK-based scientist studying monsoons and a lead author of the sixth assessment report of the Inter-Governmental Panel on Climate Change (IPCC) released in August 2021. And the increase in aerosols has reduced the quantity of rainfall in the region over the years.

Observational data from 1901-2011 collected by Indian researchers show that south-west monsoon rainfalls have declined over the years. Some researchers believe that the decline has been aided by other factors as well – and one of these is rapidly warming waters over oceans.

"Our research shows that the Indian Ocean is the fastest warming ocean in the world," says Roxy Mathew Koll, a climate scientist in the Indian Institute of Tropical Meteorology in Pune who is studying marine heat waves and the changing patterns of monsoons across the Indian Ocean. "We've noted a rise in (surface) temperature of 1.4C from the 1950s onwards, especially in the western region including the Arabian Sea. This is higher than the global average of 0.7C for ocean warming over the same period," he says.

These rising ocean temperatures, he says, weakens the monsoon winds and the temperature gradient too – the difference in temperatures over land and sea which actually drives the monsoons. "This is causing a decline in monsoonal rains," says Koll.

While this may compound the pressures on the monsoons, researchers such as Turner believe that aerosols are the key factor in driving their decline so far. And in the long run, a warming world may in fact have the opposite effect on the monsoons.

Much of Asia's climate is governed by the monsoon rains, but human activity is profoundly changing the way these weather systems operate (Credit: Getty Images)

Historical studies of monsoon intensity millions of years ago have shown that when CO2 levels are higher, the monsoons are stronger. Higher CO2 levels mean that land warms more rapidly, creating a larger temperature difference between land and sea. In addition, a warmer atmosphere can hold more water – creating a greater potential for rainfall.

Global carbon dioxide emissions began a sharp, steep rise from the 1950s. The 10 warmest years on global record have been noted since 2005. With rising CO2, Turner says that the monsoon rains will reach a tipping point, when the monsoons will return to their previous strength and then possibly surpass it.

In the long run, CO2 will play the dominant role in the fate of the monsoons. "The big difference between carbon dioxide and aerosols is that carbon dioxide is well mixed in the atmosphere," says Turner. "We call it a well-mixed greenhouse gas, whereas the aerosol emissions tend to exist very close to their region of origin."

Another difference is that aerosols tend to have a much shorter lifespan than long-lived greenhouse gases such as carbon dioxide, says Wen Zhou, a professor at Fudan University, Shanghai, and a co-author of the study on Covid's effect on the East Asian summer monsoon. The aerosol effect on the climate can change rapidly, just as it did when the Covid lockdowns began and ended, she says.

What happens to the monsoons when both carbon dioxide emissions and aerosol emissions increase in the future? We could reach a tipping point, says Turner.

"At some point the effects of carbon dioxide will become dominant over the monsoon, if they have not done so already," says Turner. "Our findings from the IPCC report suggest that aerosol emissions have been the dominant factor driving the weakened Indian monsoon since the 1950s. And we know that in our future climate experiments with higher CO2 emissions (for instance, in the year 2100), we will have stronger monsoons."

When that tipping point will come, Turner says, is so far impossible to say.

Although the monsoons have been drying for decades, this trend may not last much longer (Credit: Getty Images)

When it does arrive, the outcome is likely to contribute to the rise of more extreme weather events like cyclones and floods.

"One of the many issues that has come out of the sixth IPCC report is that the more you increase the levels of global warming, the worse the impact gets," says Turner. "For every degree of global warming, heat waves when they happen get hotter, heavy rains get heavier and thus as a result, mountainous regions will see landslides, and it can lead to inundation of agricultural regions and crop damage."

In the future, this may leave the Asian region more vulnerable to extreme weather events. While the aerosol effect over the monsoons is easily reversible, (at least in theory, if governments take steps to control industrial emissions and clean up air pollution), the warming effects of long-lived atmospheric CO2 are harder to mitigate. Preparing for these extreme events now, says Zhou, is all the more critical.

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Valeurs Actuelles

Marion Maréchal se présente finalement, comme suppléante aux élections législatives dans le Vaucluse

Elle a changé d’avis. Mardi 17 mai, Marion Maréchal a fait savoir qu’elle serait finalement candidate aux élections législatives de juin prochain, rapporte Ouest France. L’ex-députée Front national de la 3e circonscription du Vaucluse entre 2012 et 2017 sera cette fois candidate dans la 2e circonscription du département, comme suppléante du président de Génération Z, Stanislas Rigault. Initialement, la vice-présidente de Reconquête ! avait annoncé ne pas être candidate, en raison de sa grossesse dont le terme doit avoir lieu le dimanche du second tour. C’est sans doute ce qui l’a poussée à n’être que suppléante.

Marion Maréchal quitte la direction de l’Issep

Cette décision intervient au lendemain d’une autre annonce, celle du retrait de Marion Maréchal de la direction de l’Issep, son école de sciences politiques et de management lyonnaise. Jusque-là directrice générale de l’établissement, Marion Maréchal a expliqué : « « Aujourd’hui, j’ai une activité politique avec Reconquête ! et je suis très attachée à l’indépendance de l’école, à sa dimension apartisane, au fait que ce soit un projet éducatif exclusivement. Donc pour préserver cette indépendance, cette séparation, j’ai décidé de renoncer à ma fonction de directrice générale », a-t-elle déclaré dans une courte vidéo publiée sur Twitter. Elle restera en revanche en charge du pôle réseau professionnel de l’école.

Vaucluse : les dernières actualités

Une candidate aux législatives sera soutenue à la fois par RN et Reconquête dans le Vaucluse

Le député du Vaucluse Julien Aubert “intéressé” par la présidence des Républicains

Législatives : Stanislas Rigault candidat dans la 2e circonscription du Vaucluse

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
France24 - Monde

Quand la "ruée sur les terres" en Afrique nuit aux populations locales et à l’environnement

Publié le : 16/05/2022 - 16:50

Sébastian SEIBT Suivre

L'écrasante majorité des investissements fonciers en Afrique ne prend pas suffisamment en compte les populations locales, d'après un rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement paru lundi. Une situation qui a aussi des conséquences négatives pour le reste du monde.

La "ruée vers les terres" en Afrique se fait encore trop souvent au détriment des populations locales et de l’environnement. Une écrasante majorité des investissements fonciers effectués sur le continent ne respecte peu ou pas du tout une série de règles – appelées "directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers" – censées protéger les populations contre la rapacité des investisseurs internationaux, selon un rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) publié lundi 16 mai.

Sur 740 larges acquisitions foncières (plus de 200 hectares) analysées depuis le début des années 2000, les auteurs du rapport ont trouvé que 78 % des investissements ne faisaient que peu de cas des intérêts des populations locales, tandis que 20 % de ces contrats ne respectaient aucune des règles.

Une "ruée vers la terre" qui remonte à 2007

Ce n’est probablement qu’un tableau incomplet de la situation sur le continent puisqu’il n’y a que 23 pays africains concernés par ce rapport. Des États comme l’Égypte, les pays de Maghreb, l’Angola ou encore le Niger sont, en effet, exclus des conclusions du Cirad, faute de données satisfaisantes. "Il y a globalement une opacité à tous les niveaux. Que ce soit un manque de transparence des gouvernements, des entreprises qui achètent ces terres ou encore du cadastre", résume Ward Anseeuw, économiste du développement au Cirad et coauteur du rapport. 

Parmi les pays pour lesquels les données sont suffisantes, la Mauritanie et le Soudan sont les pires élèves de la "ruée vers les terres". Ils n’ont appliqué que moins de 15 % des règles censées empêcher la spoliation ou l’accaparement des terres. À l’autre extrémité du spectre, il n’y a que trois pays – le Gabon, l'Afrique du Sud et la Zambie – dans lesquels les investissements respectent plus de 50 % des critères retenus par le rapport pour juger de la conformité aux fameuses “directives volontaires”.

Pour comprendre les enjeux, il faut remonter aux années 2007-2008 lors de la dernière grande flambée des prix alimentaires. La hausse des prix avait aiguisé l’appétit des investisseurs internationaux pour l’acquisition de terres un peu partout dans le monde afin d’y faire pousser les cultures les plus demandées.

À l’époque, cette "ruée vers les terres" s’était faite sans égard ou presque pour les populations locales, avec une multiplication des expropriations.

Les "directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers", adoptées en 2012 par le Comité de sécurité alimentaire dans le cadre de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), étaient censées être la réponse de la communauté internationale à cette opération main basse sur les terres, essentiellement dans les pays en voie de développement.

C’était "il y a dix ans, ce mois-ci exactement", précise Ward Anseeuw. Et le rapport du Cirad – qui s'appuie sur des données compilées par l’initiative internationale Land Matrix sur l’ensemble des larges acquisitions foncières dans le monde – fait un peu office de bilan pour l’Afrique de cette tentative de calmer les ardeurs des investisseurs.

Et ce n’est pas glorieux. "Il y a une amélioration au niveau du cadre juridique, mais il y a encore des efforts à faire au niveau de l’application des règles", résume Ward Anseeuw. 

Des promesses sans lendemain ?

Les populations locales trinquent encore et toujours. D’abord parce qu’elles sont encore trop souvent exclues des négociations autour du devenir des terres sur lesquelles elles habitent et qui, souvent, les nourrissent. Des individus qui se retrouvent face à des investisseurs ignorant encore trop fréquemment la protection octroyée par la coutume ou la loi.

Un domaine dans lequel des pays comme la Mauritanie, le Soudan ou la République démocratique du Congo ont reçu un zéro pointé par les données de la Land Matrix. Les populations locales peuvent y être expropriées sans avoir leur mot à dire.

"On se retrouve souvent dans des contextes d’enclaves de propriétés privées qui privent non seulement les populations d’accès aux ressources, mais sont aussi une forme de violence pour des individus qui ont toujours considéré la terre comme un bien commun", souligne Jérémy Bourgoin, géographe au Cirad et coauteur du rapport.

Ces terres rachetées sont aussi souvent affectées à des monocultures – céréales, blé ou huile de palme par exemple – alors qu’auparavant il y avait davantage de diversité. Autrement dit, une petite exploitation pouvait subvenir indirectement aux besoins de plusieurs familles, alors que ce n’est plus le cas avec les énormes propriétés.

Et pourtant, les investisseurs ou les gouvernements promettaient souvent monts, merveilles, écoles, infrastructures et emplois. Mais les lendemains ont rarement été aussi enchanteurs. "Il y a souvent un chantage à l’emploi, mais en fait on se rend compte que les nouveaux emplois d’ouvriers agricoles créés sont précaires, ce qui ne compense pas la perte de la terre", résume Jérémy Bourgoin. "À l’exception de quelques accords au Gabon [dans le domaine forestier, NDLR], ces larges acquisitions ont échoué à améliorer le développement local. En fait, aucun des projets analysés ne comportait pas au moins un impact négatif", écrivent les auteurs du rapport.

Danger aussi pour le climat

Dans le contexte de la montée en puissance économique de la Chine en Afrique, Pékin est souvent présenté comme le suspect principal dans cette multiplication des investissements fonciers. Pourtant, "on ne peut pas dire que ce sont les Chinois qui achètent tout. Il y a plus d’entreprises américaines et européennes que chinoises qui sont à l’œuvre", souligne Ward Anseeuw. Reste que la nationalité d’un certain nombre d’investisseurs demeure inconnue puisque plusieurs paradis fiscaux – Chypre, Singapour, les Îles Vierges britanniques – apparaissent dans le top 10 des lieux où sont enregistrés les acquéreurs.

Cette "ruée sur les terres" africaines sans garde-fous suffisants n’est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les populations locales. La transformation des terres acquises est aussi un formidable accélérateur "de la déforestation et met sous pression les ressources naturelles", souligne Jérémy Bourgoin.  

Les mêmes auteurs, dans un rapport précédent de 2021 consacré au "bilan de la ruée mondiale sur les terres", soulignaient déjà les "risques associés aux acquisitions de terres à grande échelle, notamment l’émergence de zoonoses [en empiétant sur l’habitat naturel d’animaux, le risque de transmission d’une maladie animale à l’homme augmente, NDLR] et la diminution des ressources en eau".

Le continent africain est, à cet égard, un exemple d’une certaine hypocrisie des pays développés. Ils se disent déterminés à lutter contre le réchauffement climatique, mais laissent leurs entreprises détruire des écosystèmes importants pour l’environnement – comme les forêts – par appât du gain.

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Réchauffement climatique : l’agriculture africaine veut relever le défi

L'entretien de l'intelligence économique

Agriculture en Afrique : des donateurs intéressés ?

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

‘Es un combate duro’: así se vive en las trincheras de Ucrania

Los soldados mientras esperan a que disminuya el fuego de artillería.Credit...

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Por Michael Schwirtz y Lynsey Addario

En algunos pueblos ubicados a lo largo del frente de batalla, los soldados ucranianos y rusos se enfrentan a corta distancia, a veces a la vista del adversario.

El impacto de un proyectil de tanque resquebrajó el techo de yeso del búnker e hizo que los hombres uniformados se alistaran para la batalla. Corrieron a ponerse chalecos antibalas, cascos y amartillaron las armas automáticas. En medio de un crescendo de fuego de ametralladora, un militar alto cargó un lanzamisiles antitanque en el hombro y le dio una lenta calada a su cigarrillo.

Los rusos estaban cerca.

Los combates en el este de Ucrania se han producido principalmente a distancia: las fuerzas ucranianas y rusas se arrojan artillería entre sí, a veces desde decenas de kilómetros de distancia. Pero en algunos puntos a lo largo del zigzagueante frente oriental, el combate se ha convertido en una danza despiadada e íntima, en la que los combatientes de ambos bandos han podido ver atisbos fugaces de sus enemigos mientras hacen maniobras para controlar las colinas y los reductos improvisados en pueblos y aldeas destrozadas por los proyectiles.

El miércoles 11 de mayo se desarrolló una de esas danzas cuando una unidad rusa de unos 10 hombres ingresó a la aldea donde se habían atrincherado los militares de un contingente ucraniano, el Batallón Sich de los Cárpatos. Lo más probable es que las tropas rusas estuvieran en esa zona con el fin de identificar posibles objetivos para el ataque de los tanques, entre ellos el que activó a los militares ucranianos. Las fuerzas ucranianas identificaron a los militares rusos y abrieron fuego contra ellos, obligándolos a retroceder.

“Era un grupo de sabotaje, de inteligencia”, dijo un combatiente de 30 años con el distintivo de “Varsovia”, mientras jadeaba tras el breve tiroteo. “Nuestros muchachos no estaban dormidos y reaccionaron con rapidez, y obligaron al enemigo a huir”.

Así es la vida todos los días, a cada hora, para los combatientes del Batallón Sich de los Cárpatos, una unidad de voluntarios llamada así por las fuerzas militares de un Estado ucraniano independiente de breve duración creado justo antes de la Segunda Guerra Mundial. El batallón, que está adjunto a la 93 Brigada Mecanizada del ejército ucraniano, está desplegado a lo largo de una serie de pueblos y tierras agrícolas atrincheradas en la región de Járkov y tiene la misión de contener a las fuerzas rusas que intentan avanzar desde su bastión en la ciudad ucraniana de Izium, que está ocupada.

El batallón les dio permiso a un reportero y a una fotógrafa de The New York Times para que visitaran una posición en el frente de batalla con la condición de que no revelaran la ubicación precisa de su base. La mayoría de los militares acordaron identificarse solo por sus distintivos de llamada.

El batallón no ha enfrentado un combate fácil.

El ejército ruso ha desplegado una enorme fuerza a lo largo del frente en el este de Ucrania y ha hecho valer su abrumadora superioridad en tanques, aviones de guerra, helicópteros y artillería pesada.

Las máquinas de guerra rara vez permanecen en silencio durante mucho tiempo. Los tanques en particular se han convertido en una amenaza seria, afirmaron los combatientes. A menudo, se acercan a menos de 2 kilómetros de las posiciones del batallón y generan un caos absoluto. En lo que va de mes, 13 militares del batallón han muerto y más de 60 han resultado heridos.

“Es una guerra completamente diferente a la que he visto en lugares como Afganistán o Irak”, dijo un coronel que se hacía llamar Mikhailo. “Es un combate duro. A nadie le importan las leyes de guerra. Bombardean pueblos pequeños, utilizan artillería prohibida”.

Muchos de los soldados del batallón tienen experiencia en la guerra de ocho años contra los separatistas respaldados por Rusia en el este de Ucrania y han combatido en algunas de las batallas más intensas del conflicto. Sin embargo, la mayoría ya tenía años en la vida civil.

Un militar alto y barbudo con el distintivo de llamada “Rusin” tiene un negocio de venta de bañeras en la región montañosa de Transcarpatia, en el oeste de Ucrania. Pero cuando Rusia invadió el 24 de febrero, Rusin se casó rápidamente con su novia —dijo que quería que alguien lo estuviera esperando en casa— y se fue a la guerra lleno de un sentido de misión.

“Entendemos que esta no es una guerra entre Ucrania y Rusia”, dijo. “Esta es una guerra entre la pureza y la luz que existe en esta Tierra y la oscuridad. O detenemos esta horda y el mundo mejora o el mundo se llenará de la anarquía que ocurre dondequiera que haya guerra”.

Los combatientes del batallón se han instalado temporalmente en una especie de madriguera subterránea ubicada debajo de un edificio que en la actualidad está perforado por proyectiles de artillería. Las armas y cajas de municiones apiladas en los rincones están cubiertas del polvo de yeso que cae cada vez que impacta un proyectil cercano.

Además de los militares, el búnker está habitado por una colección de animales que también han buscado refugio de las bombas: varios perros pequeños y una cabra negra a la que le gusta hacer un desastre en el área de la cocina. El miércoles, Chevron, un enorme pastor alemán, dormía frente a una pila de lanzamisiles Javelin de fabricación estadounidense, ya fuera de sus fundas y listos para ser disparados.

Toda la región retumba con la guerra. Helicópteros de ataque Mi-8 que vuelan a baja altura comparten los cielos con aviones de combate que surcan la campiña, lo que provoca incendios ocasionales en los campos agrícolas cuando disparan bengalas para desviar los misiles guiados por el calor.

El operador de drones de la unidad es Oleksandr Kovalenko, uno de los pocos soldados que no porta un rifle. Aunque su tarea es ayudar a sus camaradas al momento de apuntar la artillería hacia las posiciones rusas, aborda su trabajo como un artista, tomando y guardando fotos ocasionales si le gusta el equilibrio de luces y sombras en la pantalla.

Muestra una toma aérea de las tierras de cultivo circundantes. Los sembradíos verdes tienen un toque primaveral, pero algunos sectores recuerdan a los cráteres de la superficie lunar por los ataques de artillería. Mientras escanea el paisaje, un grupo de árboles donde las fuerzas rusas están posicionadas repentinamente estalla en una bola de fuego que se disipa en una nube de hongo.

El batallón es una mezcolanza. Está compuesto por combatientes de toda Ucrania y el mundo. Está Matej Prokes, un chico delgado de 18 años de la República Checa que en el costado de su casco lleva la frase “Nacido para matar rusos”, pero que admite con cierta timidez que aún no ha disparado nada. Elman Imanov, de 41 años, de Azerbaiyán, se sintió impulsado a luchar contra Rusia tras ver las atrocidades cometidas contra personas que no combaten en Ucrania.

“Saqué a un niño de 4 meses de un apartamento en un piso nueve con mis propias manos”, afirmó, mientras desplegaba una reluciente hilera de dientes de oro bajo la dura luz fluorescente. “Nunca podré olvidarlo y nunca podré perdonar. Ese bebé no había visto nada, ¿de qué era culpable?”.

Y luego está un militar de 47 años con el distintivo de llamada “Prapor”, quien es exótico incluso para los estándares del batallón. Nacido en Siberia, Prapor tuvo una carrera completa en las fuerzas militares rusas antes de retirarse a principios de la década de 2000, aunque se negó a especificar las guerras en las que participó. Se unió a las fuerzas ucranianas cuando las tropas rusas comenzaron a bombardear Kiev.

“¿Qué puedo decir? Están bien preparados”, dijo. “Pero el hecho de que hayan comenzado a matar civiles pacíficos y a saquear, es indecente”.

El comandante del batallón, Oleg Kutsin, dijo que la diversidad forma parte del espíritu de su contingente. Cuando se fundó el Batallón Sich original en la década de 1930, aceptó a cualquiera que estuviera dispuesto a luchar y morir bajo la bandera azul y amarilla de una Ucrania independiente, dijo.

No solo son bienvenidos prácticamente todos los soldados, sino también el equipo, dijo. Además de los misiles Javelin, las tropas que combaten en la zona recibieron recientemente otro regalo para ayudarlas a nivelar el conflicto: obuses M777 de fabricación estadounidense, una pieza de artillería de largo alcance que los ucranianos han estado desesperados por poner en acción.

“Queríamos resucitar esta tradición militar de las fuerzas ucranianas”, dijo en el centro de comando de su unidad, donde un escritorio estaba cubierto por mapas de la región y una televisión de pantalla plana que mostraba imágenes en vivo del campo de batalla repleto de humo.

“Vienen”, dijo, “les damos armas y las apuntamos contra el enemigo”.

Michael Schwirtz es reportero de investigación de la sección Internacional. Forma parte del Times desde 2006, y anteriormente cubrió los países de la ex-Unión Soviética desde Moscú y fue reportero sénior en un equipo que ganó el Premio Pulitzer en 2020 por una serie de artículos sobre operaciones de inteligencia rusas. @mschwirtzFacebook

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France24 - Monde

En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement

Publié le : 14/05/2022 - 18:03

Bahar MAKOOI Suivre

D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.

"Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.  

"Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.  

La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises". 

Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes 

Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne. 

Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles. 

Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique". 

L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine. 

Un risque pour les militantes polonaises 

En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.  

L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.  

"Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.  

Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.  

Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible. 

Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives 

À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse". 

Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.

À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.  

"Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".  

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États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement

DROITS DES FEMMES

En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"

Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

BBC

In Japan, it’s always better to have a meeting in person than to write an email, because nonverbal communication plays a very important role – Parissa Haghirian

Two years ago, the pandemic thrust us into remote work out of necessity – but now that many of the safety measures have lifted, large swaths of employees are still working from home. And many are doing so permanently. In several countries, companies have transitioned once in-office roles to become either entirely or partially remote. Plus, job listings with a remote component have soared.

A recent study from employment site Indeed shows the number of global job listings that mention remote work has nearly tripled since the onset of the pandemic, up from an average of just 2.5% in January 2020 to almost 7.5% in September 2021, with countries like Ireland, Spain and the UK seeing the greatest increases. Meanwhile, careers site Ladders predicts that 25% of all professional jobs in North America will be remote by the end of 2022. This doesn’t even account for the number of jobs that are not technically classified as remote or hybrid yet, but where workers are still at home while bosses toy with formal return-to-office arrangements. 

Meanwhile, many employees who have been called back are returning to a partially remote workplace; globally, some 38% of employees now work in a hybrid office, according to Microsoft’s 2022 Work Trend Index. Much of the world is rapidly embracing a more progressive model for the future of the workplace, with employers going either remote and hybrid on a large scale.

Yet, this isn’t necessarily the case with every nation.

In some places, remote work just isn’t as culturally sanctioned, hasn’t been embraced by society or never caught on due to technological or logistical barriers. So, while many countries march head-first into a work-from-anywhere future, workers in locations including France or Japan are often returning to the office full-time, rejecting the notion that a five-day in-person work week is a relic of the past. 

‘French people are, most of the time, reluctant to change’

Working from home has become so commonplace for many workers during the past two years that it can be hard to remember that, outside of Scandinavia and a few pockets in Western Europe, the practice was still quite rare in the 2010s. Now, most European nations – particularly those with higher GDPs – have embraced the concept whole-heartedly.

However, France remains an outlier.

According to an Ifop study for the French think tank Fondation Jean-Jaurès, only 29% of French workers say they work remotely “at least once a week”. That compares to 51% of Germans, 50% of Italians, 42% of Brits and 36% of Spaniards. Even those in France who report working remotely appear to do so far less often than their European neighbours. While in Italy, 30% of workers said they teleworked for four to five days a week and 17% for two to three days, in France, the figures are 11% and 14%, respectively.

In France, passing interactions are a core part of the workday (Credit: Getty Images)

“French people are, most of the time, reluctant to change,” says Sonia Levillain, a professor at the IÉSEG School of Management in Lille, and author of the Little Toolbox of Remote Management. “This is a stereotype, but it’s also a reality.”

Hybrid work has made some headway in France ever since workers began returning to the office last June. Many companies are now shifting to a flex office approach with hot desking. Yet, “employees are very sceptical of it”, says Levillain. “They were really attached to the physical office – to the place where they were working – because it was a sign of identity and of belonging to the organisation.”

Reluctance to work remotely may also have to do with how the French workplace has traditionally operated, with bosses feeling a strong need to control their employees. “Historically, the management practices were not developed around trust and autonomy, but more of a top-down approach,” explains Levillain.

Social interactions are also a key tool for decision-making in the French office. Because they’ve traditionally happened quite informally, that’s been hard to replicate on a computer screen. “Communication is spontaneous – it’s not really organised and structured at a specific time with specific people,” explains Levillain, noting that managers prize unplanned contact and interaction in the workplace. “You walk around the office, and you discuss things at the coffee machine, because that’s a place where a lot of decisions are made and solutions are found.”

To work in a hybrid mode on a sustainable basis would mean moving from the current informal office structure to a more structured one. “Culturally speaking,” says Levillain, “I think we still have lots of work to do to achieve that.”

‘Everyone wanted to go back to the office as soon as possible’

Japan is another place whose highly social work structure made it a poor candidate for remote work, as evidenced by the Indeed study, which showed almost no uptick in remote jobs between January 2020 and September 2021.

Parissa Haghirian, a professor of international management at Tokyo’s Sophia University, explains there are a lot of unspoken messages in the Japanese workplace – such as subtle body language cues or ‘reading the air’, which might steer the direction of a meeting – and these just couldn’t be examined on a screen. “In Japan, it’s always better to have a meeting in person than to write an email, because nonverbal communication plays a very important role,” she explains. “There is this idea that I know you, I like you, I have a good feeling about what you’re saying.”

Dialogue is also essential for decision making. Whereas overseas companies typically assign unique responsibilities to specific workers (and evaluate them individually), roles are far less defined in Japan, with employees working interdependently in teams, and making assessments as a group. This makes it difficult to divide processes and distribute work in a remote setting, leading to lower perceptions of productivity outside the office.

“Since you don’t have a clear line of where your job ends and mine starts, everyone is doing everything together,” says Haghirian. “This kind of interaction in a Japanese firm is very fluid, but it’s often confusing to the outsider, because you never know who is really in charge or who is doing what.”

Japan also prizes mentorship in the workplace. Senior members are often tasked with regularly teaching and monitoring younger peers – something that just did not happen as efficiently in a remote setting. “After a while, people just got really tired of remote work, and everyone wanted to go back to the office as soon as possible,” says Haghirian.

Presenteeism is also a problem that has long plagued Japan. Many workers fear a lack of career progression if they don’t toil away for long hours at the office, says Haghirian, who knows many people who didn’t do a single day of remote work during the pandemic.

Yet, there are some signs of change. IT giant Fujitsu, for one, launched a “Work Life Shift” program last year that transformed the office into a “collaboration hub” for hybrid work. It also created more clearly defined job roles, making it easier for its 80,000 employees in Japan to work remotely. Car maker Honda, mobile carrier SoftBank and telecom company NTT Communications have all made similar allowances for remote work, suggesting a rift in Japan’s conservative corporate culture that may align businesses more with the will of workers, 80% of whom expressed a desire to continue working from home in a February survey from Persol Research and Consulting Co.

Subtle body language cues are important in Japanese workplaces, which contributes to an in-person culture (Credit: Getty Images)

Still, despite some changes, many Japanese workers are hesitant to combine their home life with office life, as they prefer to have clear roles and boundaries for each (the office is for working, and the home is for recovering). The nation even has one of the lowest rates in the OECD for access to personal computers, with home offices far less common than in the West, due to the small size of the average city apartment in this highly urbanised society.

Tracy Hadden Loh, a fellow at the Brookings Institution, a Washington, DC-based think tank, says real estate plays a key role in determining a culture’s attitudes toward remote work. “The long-term sustainability of remote work is contingent on the housing conditions of workers,” she says. “So, in Asia, where many people live in conditions where there are far fewer square feet per member of the household, work from home is not viable or attractive.”

‘Globally, most people are still going to need offices’

Access to high-speed broadband is another barrier that can determine a country’s successful transition to hybrid forms of work, says Loh. Employees in much of the Global South, for example, have now returned to the workplace after lukewarm experiments in remote work hampered by poor technological infrastructure.

“The knowledge economy is growing tremendously, but cultural preferences and typical living standards are not changing to that great of an extent,” says Loh. “So, globally, most people are still going to need offices.”

There has, however, been an undeniable global shift in the ability to get work done beyond the confines of a traditional office, with many white-collar workers now equipped to log-on from home after learning how to do so during the height of the pandemic. So, although not every country may be as keen on remote work as the US or UK, hybrid and remote trends are here to stay.

Of course, so, too, is the office. Companies around the world are now navigating the pros and cons of each model, picking and choosing which aspects gel with the particularities of their unique cultures. Countries like France or Japan might have been slower to adapt to remote and hybrid work, but progressive companies are now chipping away at corporate norms there, too, meaning it may only be a matter of time before the dominos begin to fall.

Valeurs Actuelles

« Je suis une fois de plus anéantie »: Véronique Monguillot réagit à la requalification des charges contre les meurtriers de son mari

Dimanche 5 juillet 2020, aux alentours de 19 heures. Philippe Monguillot conduit le Tram’bus sur la ligne T1 de Bayonne. Au fond du bus, quatre individus troublent la tranquillité des voyageurs. Sans masque, sans titre de transport et dissipés, le chauffeur profite de l’arrêt à Balishon pour les réprimander. Le ton monte, le chauffeur se retrouve encerclé, insulté et menacé. Il tente de se dégager. Il est alors jeté hors du bus, frappé pendant plus d’une minute à hauteur de tête, par deux des quatre individus. Groggy, il se relève difficilement quand l’un d’eux revient sur ses pas et lui adresse un dernier coup de poing au visage. Le quinquagénaire, père de trois jeunes filles, tombe, son crâne se brise sur le trottoir. Les agresseurs filent se cacher dans un appartement du quartier.

L’onde de choc se propage dans toute la France. La petite ville paisible du Pays basque vie au rythme de l’agonie de Philippe Monguillot, plongé en état de mort cérébrale durant cinq jours. Une marche blanche réunie plus de 6.000 personnes jusqu’aux fenêtres de l’hôpital. La France découvre un ensauvagement qui va rythmer cet été de déconfinement. Sa femme, Véronique, et ses trois filles, Mélanie, Manon et Marie touchent les Français par leur dignité et leur détermination à réclamer justice.

Un procès à la cour criminelle plutôt qu’aux assises

L’enquête démarre immédiatement. Les quatre suspects sont interpellés dès le lendemain. Deux d’entre eux sont mis en examen pour « homicide volontaire », les deux autres pour « non-assistance à personne en danger ». Ils dormiront en prison. A la fin de l’été, les avocats de la défense, Mes Thierry Sagardoytho et Chloé Irjoin-Carricaburru, demandent une première fois la requalification des faits en « violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner ». Selon eux, leurs clients auraient reçu un premier coup de tête de la part du chauffeur, entraînant une réaction « à l’évidence disproportionnée ». Ils appuient également sur les résultats de l’autopsie qui indique que la mort de Philippe Monguillot serait due « à la chute au sol et non d’un coup de poing ».

Un an après le drame, une reconstitution judiciaire est organisée, en présence des quatre suspects, des avocats des deux partis, de la juge d’instruction et du procureur de la République de Bayonne. L’enquête est finalement clôturée en mars 2022. Le parquet de Bayonne requérant, le 28 avril dernier, la qualification « d’homicide volontaire aggravé », retenant le meurtre en réunion d’une personne chargée de mission publique en circonstances aggravantes pour Wyssem M. et Maxime G., les deux principaux suspects. Le troisième homme devra répondre de « non-assistance à personne en danger » et « soustraction d’un criminel à une arrestation et aux recherches », pour avoir hébergé les suspects après la rixe. Le parquet a requis la relaxe pour le quatrième homme, n’ayant pas pris part active dans les violences.

Le coup de tonnerre intervient le lundi 16 mai, rapporte France Bleu Pays basque. La juge d’instruction en charge de l’affaire publie son ordonnance de renvoi et requalifie les faits en « violences en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner » pour les deux agresseurs présumés. Conséquence : l’affaire ne serait plus jugée aux assises mais à la cour départementale criminelle. Une nouvelle juridiction expérimentée depuis trois années, composée de cinq magistrats professionnels et dépourvus de jurés populaires. Ils encourent jusqu’à 20 ans d’emprisonnement et non de la peine à perpétuité. Le troisième homme est poursuivi pour « non-assistance à personne en danger » et « soustraction » mais le dernier suspect bénéficie d’un non-lieu.

« On est coupable d’être victime »

« Bientôt on viendra dire qu’ils ne voulaient pas lui faire de mal ? », réagit l’avocat de la famille Monguillot, Me Alexandre Novion. Selon lui, les charges étaient « suffisantes » pour être jugées aux assises, rappelant que des témoins avaient entendu les agresseurs présumés hurler : « on va te finir, t’es mort ». « Cela devient une bagarre qui a mal tourné », déplore l’avocat bordelais qui craint que ce drame ne se transforme en « une affaire ordinaire ».

Si ces requalifications étaient demandées depuis plusieurs mois par la défense, les parties civiles restaient « confiantes » par rapport au dénouement. « C’est un coup de tonnerre dans un ciel serein », rapporte Me Alexandre Novion qui était rassuré par les dernières réquisitions du parquet. « Ce revirement est inexplicable, tant sur le plan de la procédure que sur le plan technique », commente-t-il. Autre son de cloche du côté de la défense. Pour Me Thierry Sagardoytho, « le juge a remis le dossier à l’endroit », s’exprime-t-il dans les colonnes de Sud-Ouest, satisfait de voir l’examen du dossier être confié à des magistrats professionnels, « loin de l’émotion populaire et de la déraison ».

Du côté de la famille de la victime, Véronique Monguillot ne s’y attendait « pas du tout ». « Je suis une fois de plus anéantie », témoigne-t-elle auprès de Valeurs actuelles, décrivant cette nouvelle comme « un énorme coup de massue ». Si elle veut continuer à garder espoir – le parquet pouvant faire appel de cette requalification – sa confiance en la justice semble entamée. « J’ai voulu faire confiance, mais on nous la met à l’envers », dénonce la mère de famille qui parle « d’acharnement ». Ses trois filles sont « très choquées » par cette décision, confie Mélanie, l’aînée. « Si cette qualification est retenue, je n’irai pas au procès, on aura perdu d’avance », regrette la jeune femme. « On est coupable d’être victime », conclut-elle avant de demander « ce qui a bien pu faire changer d’avis » la juge d’instruction.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Nos plus belles chambres d'hôtes 2022 dans le Sud-Ouest

Astrid TaupinPhilippe Viguié-Desplaces

EXCLUSIF - Découvrez nos adresses coups de cœur de l'année dans le Sud-Ouest. Tarifs, photos... Notre guide des chambres d'hôtes à découvrir dès ce printemps.

1. Une Parenthèse Hors du Temps : belle âme en Ré

Une Parenthèse Hors du Temps (Charente-Maritime)

4 chambres, de 120 à 290 €. 17, rue de la Cailletière, 17740 Sainte-Marie-de-Ré, Charente-Maritime (06.13.80.17.58 ; Uneparenthesehorsdutemps.com ).

Minimalisme et beauté au naturel… Le style wabi-sabi, si cher au mouvement japonais du XVIe, a été le fil conducteur de la restauration de cette ancienne maison de vigneron. Anne, créatrice de mobilier et d'objets artisanaux, s'est attelée à la tâche avec des idées à revendre. Après deux ans de travaux, chai, séchoir à tabac, porcherie et autres dépendances ont aujourd'hui une tout autre allure ! Expérience rare, le petit-déjeuner est servi dans le salon qui fait office de showroom, et l'on se relaxe dans les canapés exposés. Les chambres aux tons poudrés font la part belle au béton ciré et au bois brut. Le luxe en toute simplicité.

2. La Maison 19 : 20 sur 20

Maison 19 (Deux-Sèvres)

3 chambres, de 88 à 95 €. 19, avenue de Limoges, 79000 Niort, Deux-Sèvres (06.75.06.65.65 ; Lamaison19.fr ).

« Pourquoi la nommer Maison 19 alors qu'elle en vaut 20 ? » Voilà ce que l'on peut lire dans le livre d'or de cette maison de maître du XIXe, située au cœur de la capitale du Marais poitevin. Les hôtes de passage ne s'y sont pas trompés ! La belle hauteur sous plafond, les grands volumes, l'escalier vertigineux sur 3 étages, les hautes fenêtres, les doubles portes et boiseries… Tout ce qui fait le charme d'une architecture classique et bourgeoise cohabite harmonieusement avec le mobilier contemporain et celui des années 1960 et 1970. Le fruit de la passion de Laurence et Luc pour cette demeure pleine de quiétude.

3. Au Petit Thouars : maison avec vue

Au Petit Thouars (Deux-Sèvres)

5 chambres, de 100 à 162 €. 6, rue Imbert, 79100 Thouars, Deux-Sèvres (06.22.59.14.77 ; Aupetitthouars.com ).

Il suffit de passer le seuil de cette maison blottie dans le dédale des venelles thouarsaises, pour être immédiatement happé par la vue spectaculaire sur la vallée du Thouet en contrebas, et sur le château des ducs de La Trémoïlle. Puis, charmé par un intérieur digne de figurer dans les magazines de décoration. Alexandre et Guillaume, férus de design et créateurs du studio Conquérants, spécialisé dans l'environnement lifestyle, ont élu domicile dans ce qui fut leur résidence secondaire pour y établir leur lieu de « brainstorming » et leurs chambres d'hôtes. Presque théâtrales, certaines jouent une polychromie audacieuse avec beaucoup d'esprit ! Piscine. Table d'hôtes (24 €).

4. La Burie : au bout de l'allée

La Burie (Charente-Maritime)

3 chambres à 95 €. La Burie, 17350 Saint-Savinien-sur-Charente, Charente-Maritime (06.83.89.34.45 ; Laburie.com ).

Vingt ans après avoir quitté sa Belgique natale, et 4 enfants plus tard, Geneviève Lust, décoratrice et brocanteuse, artiste de la patine sur meubles, s'est aussi muée en maçon, peintre, électricienne… Bref, en tous corps d'état pouvant servir son projet de chambres d'hôtes. Après le départ de sa tribu vers d'autres horizons, cela lui sembla une évidence. Aux abords de Saint-Savinien-sur-Charente, village classé « de pierres et d'eau », sa maison de maître du XIXe a fière allure ! Elle accueille désormais les hôtes de passage dans une ambiance lumineuse où cohabitent en belle harmonie meubles de famille et pièces chinées des années 1950.

5. Calone 17 : l'île de Ré comme on l'aime !

Calone 17 (Charente-Maritime)

2 suites pour 2, 4 ou 6 personnes, de 114 à 342 €. 3, impasse du Diable, 17670 La Couarde-sur-Mer, Charente-Maritime (06.13.61.00.25 ; Calone17iledere.fr ).

Escale prisée d'oiseaux migrateurs, plages à perte de vue... Sur la belle île de Ré, La Couarde-sur-Mer recèle d'innombrables trésors naturels. Mais aussi un havre de paix à l'écart du monde, lové au fond d'une impasse, sis au sein de son labyrinthique réseau de venelles fleuries, celui des chambres d'hôtes de Laurence et Michaël. Elles ont pris place dans 2 maisonnettes traditionnelles à étage et contiguës à la maison des heureux propriétaires. Une jolie cour pavée les relie en une sorte de petit hameau. Conçues comme des suites, elles ont tout le charme et l'authenticité de « Ré la blanche ».

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6. Les Jardins Saint-Éloi : retour au village

Les Jardins Saint-Éloi (Corrèze)

4 chambres, de 120 à 180 €. 3, rue Jean-Boissy, 19470 Le Lonzac, Corrèze (09.61.66.09.46 ; Lesjardins-sainteloi.fr ).

À l'entrée du Parc naturel régional de Millevaches et au pied du massif des Monédières, cette superbe maison d'hôtes, au cœur d'un vieux village, ouverte sur un grand jardin, abrite 4 chambres. Avec un mobilier qui revisite les années 1950, des papiers peints signés de grands éditeurs comme Christian Lacroix, des salles de bains élégantes et un salon doté d'une riche bibliothèque… On peine à s'arracher à l'atmosphère paisible de cette demeure. Hubert et Fatih Monzat s'avèrent des hôtes agréables qui multiplient les attentions. Petit-déjeuner copieux, formule déjeuner autour de la piscine (25 €) et table d'hôtes (35 €), dressée dans une cuisine ouverte design.

7. Les Hauts Prés de Fressanges : pleine nature

Les Hauts Prés de Fressanges (Haute-Vienne)

3 chambres, de 100 à 180 €. Fressanges, 87260 Vicq-sur-Breuilh, Haute-Vienne (06.73.60.63.28 ; Leshautspresdefressanges87.fr ).

Dans un hameau isolé, ce manoir du XVIe siècle, cour pavée, porche surmonté d'un pigeonnier et portes anciennes, a conservé sa fière allure. Par un superbe escalier à vis tout en bois, une rareté, on atteint les chambres d'hôtes que ce couple d'hôteliers parisien à la retraite a décidé d'ouvrir. La décoration est de bon goût et les salles de bains pleines de surprises. Baignoire ancienne pour l'une et abreuvoir en guise de bac à douche pour l'autre. L'accès aux magnifiques salons et pièces de vie du rez-de-chaussée, avec d'immenses cheminées et une bibliothèque fournie, rend cette adresse assez exceptionnelle. Dans un coin du jardin une piscine domine le pays Arédien vallonné et presque désert.

8. Maison Durieux : esprit de famille

Maison Durieux (Haute-Vienne)

4 chambres, de 190 à 350 €. 223, avenue de Landouge, 87100 Limoges, Haute-Vienne (06.58.06.11.91 ; Maison-durieux.com ).

Cette demeure de notable du siècle dernier, restaurée avec des moyens importants, a pour cadre l'ancien village de Landouge, rattaché à la ville de Limoges dont il est devenu un quartier très urbanisé. Les quatre chambres (déco contemporaine, beau mobilier design) aménagées par les propriétaires bénéficient de belles prestations : peignoir, pantoufles, produits d'accueil… Une conciergerie, une salle de musculation, une salle de massage et la possibilité d'un chef à domicile (on se croirait presque à l'hôtel…) complètent l'offre. Un beau jardin occupe l'arrière de la maison, où picorent quelques poules. Assis au bord de la piscine, alors que l'environnement est très citadin, on a soudainement une impression de campagne. Trop fort !

9. Villacanau : cabanes chic

Villacanau (Gironde)

5 chambres, de 135 à 235 €. 17, chemin de la Craste, 33680 Lacanau, Gironde (06.62.47.27.35 ; Villacanau.fr ).

L'appel de l'océan et un projet bien mûri ont amené Sylvain et Christophe, deux ex-Parisiens, à s'installer à Lacanau. En quelques mois, ils ont créé un ensemble harmonieux de petites maisons en pin des Landes inspirées des cabanes ostréicoles. La piscine est le point névralgique pour se retrouver autour d'un verre. Des vélos sont à disposition pour profiter des pistes cyclables aux alentours. Une fois par semaine, Christophe ouvre la table d'hôtes pour une dégustation d'huîtres accompagnée de vins locaux et d'un couscous légendaire, sa spécialité (25 €).

10. Château Réal : mise en scène

Château Réal (Gironde)

2 chambres, 3 suites, de 140 à 220 €. 6, rue Clément-Lemaignan, 33180 Saint-Seurin-de-Cadourne, Gironde (06.66.16.71.13 ; Lechateaureal.com ).

Sur la route des vins dans le haut Médoc, le Château Réal fait face à l'estuaire de la Gironde. Une belle halte où poser ses valises entre les pins et les vignes. Cette bâtisse du XIXe siècle a été entièrement rénovée par Kelly et Elian Travaini, deux anciens cadres supérieurs qui ont quitté la capitale pendant la Covid. Un an et demi de travaux plus tard, les 5 chambres sont dignes des plus beaux magazines de décoration, avec une mention spéciale pour les luminaires originaux. Des vélos permettent de profiter des alentours. Massages thaïs à la demande.

11. L'Écrin des Gaves : au fil de l'eau

L'Ecrin des Gaves (Landes)

3 chambres, 1 suite, de 85 à 180 €. 51, côte du Pic, 40300 Hastingues, Landes (07.69.51.78.84 ; Ecrindesgaves.com ).

Au cœur de la bastide d'Hastingues se niche une belle propriété du XVIIIe siècle. Durant sa rénovation, Sabrina et Claude Blanc y ont découvert des trésors comme cette façade en briquette d'époque ou encore ce four à pain creusé dans un mur épais. Les chambres donnant sur les Gaves Réunis en contrebas sont un plaisir pour les yeux. Pour se détendre, une piscine à débordement et une dépendance où l'on peut pratiquer le yoga. Le petit-déjeuner est l'occasion de se régaler des confitures de figues du jardin. Table d'hôtes (40 €).

12. Château Malromé : chez Toulouse-Lautrec

Château Malromé (Gironde)

4 chambres, 1 suite, de 150 à 220 €. 33490 Saint-André-du-Bois, Gironde (05.56.76.25.42 ; Malrome.com/chambres-dhotes ).

Cette belle propriété fut autrefois la résidence d'Adèle de Toulouse-Lautrec, la mère du peintre. Ce dernier y passa les derniers jours de sa vie avant de s'éteindre dans une des chambres à l'étage qui abrite aujourd'hui un petit musée. Dans une des ailes du château, Mélanie et Amélie Huynh, les nouvelles propriétaires viennent de rénover 5 belles chambres dans un style campagne chic. Passionnées de bien-être, elles ont aménagé un spa avec 2 salles de soins ainsi qu'une salle de yoga où elles organisent des retraites. Tous les jeudis soir, les hôtes profitent d'un concert tapas ou d'un apéro dans les vignes. Stéphane Piniello, le chef, propose une cuisine végétale aussi bonne pour les papilles qu'elle est belle pour les yeux (35 €).

13. Villa Marguerite : bucolique

Villa Marguerite (Dordogne)

4 chambres, 1 suite, de 100 à 145 €. 2, place Géraud-de-Salles, 24480 Cadouin, Dordogne (06.16.10.34.99 ; Villa-marguerite-cadouin.com ).

Une jolie terrasse pour prendre son café, une glycine qui court sur les murs de pierre, la Villa Marguerite pourrait servir de décor pour une comédie romantique. Cette maison bourgeoise se situe dans le village de Cadouin, dans le triangle d'or du Périgord noir. Les propriétaires, fans de brocante, ont décoré les chambres de leurs plus jolies pièces. Florence, ex-restauratrice, vous régalera de sa cuisine avec des produits locaux et bio. Les jours de pluie, le grand salon avec ses canapés moelleux devant le poêle à bois, est l'endroit parfait pour bouquiner. Derrière la maison, un jardin pour prendre le petit-déjeuner au son du chant des oiseaux. Table d'hôtes (35 €).

14. Le Clos d'Argenson : œuvres d'art

Le Clos d'Argenson (Dordogne)

5 suites, de 150 à 250 €. 99, rue Neuve-d'Argenson, 24100 Bergerac, Dordogne (06.12.90.59.58 ; Leclosdargenson.com ).

Cette maison de maître de 1875 au centre de Bergerac connaît une seconde jeunesse. Ses propriétaires, deux passionnés d'art, ont choisi de la décorer avec plus de 150 œuvres : tableaux pour l'essentiel mais aussi photos, aquarelles… Les suites sont vastes (entre 45 et 65 m2) et suivent les codes couleurs des œuvres exposées. Dans le jardin, une piscine à l'abri des regards ainsi qu'un espace détente avec jacuzzi et matériel sportif. Des prestations dignes d'un grand hôtel avec lits faits à la française, plateau de courtoisie dans les chambres, petit-déjeuner sucré-salé et un billard dans un des salons. On sent la patte d'un pro de l'hôtellerie : Jean-Luc Cousty, l'un des propriétaires, n'est autre que l'ancien directeur du palace parisien le Lutetia.

15. Lapitxuri : campagne basque

Lapitxuri (Pyrénées-Atlantiques)

3 chambres, 2 suites, de 165 à 225 €. 2491, route 755, quartier Alotz, 64200 Arcangues, Pyrénées-Atlantiques (06.37.20.71.19 ; Lapitxuri.com ).

Le petit village d'Arcangues est devenu célèbre grâce à Luis Mariano. À seulement un quart d'heure de Biarritz, ­Lapitxuri étonne par son calme. Cette belle propriété de 700 m2 au milieu d'un parc de 5 hectares est un havre de paix. Aucun vis-à-vis, juste les prés verdoyants et les montagnes à l'horizon. À chaque chambre sa déco. Elles portent des noms d'épices, un clin d'œil pour Laure et Jacques, anciens restaurateurs. Chaque jour, un petit-déjeuner différent est proposé. De retour après une partie de golf, la piscine vous attend avant un apéritif au coucher de soleil. En fin connaisseur, Jacques a élaboré une carte de vins et champagnes digne des plus grands restaurants.

16. Irazabala : remise en forme

Irazabala (Pyrénées-Atlantiques)

2 chambres, 3 suites, de 90 à 160 €. 155, Mendiko Bidea, 64250 Espelette, Pyrénées-Atlantiques (06.19.45.86.59 ; Irazabala.com ).

Sur la route des crêtes menant à Espelette, on croise des chevaux pottoks et des moutons avant d'arriver à Irazabala qui signifie « vaste étendue de fougères » en basque. Paul, le jeune propriétaire, a su réveiller cette bâtisse classique avec de jolis luminaires chinés dans la région. Coup de cœur pour la porte ancienne d'étable sculptée menant à la terrasse du petit-déjeuner. Au grenier, Paul distille ses conseils de coach sportif dans la salle dédiée. Vues à couper le souffle sur les montagnes depuis les chambres et le bassin de détente.

17. Maison Duroy : pleine nature

Maison Duroy (Lot-et-Garonne)

3 chambres, de 180 à 240 €. Lieu-dit Duroy, 47600 Fransescas, Lot-et-Garonne (07.88.06.00.76 ; Maisonduroy.com ).

Envie de déconnecter ? Cette adresse est une invitation au lâcher-prise. Cet ­ancien relais de chasse d'Henri IV est resté dans son jus à l'extérieur, mais la rénovation faite par un couple de ­Suisses tombés sous le charme de ce ­petit bijou est une véritable réussite. À l'intérieur, tout est pensé avec une belle harmonie entre des meubles de designers, des photos, des tableaux d'artistes aux murs, des tapis berbères au sol… Raffinement ultime dans les salles de bains avec du linge de toilette japonais. À l'écart de la maison, quelques chaises longues autour de la piscine donnent sur les coteaux environnants. On se ­réjouit de se sentir seul au monde. Table d'hôtes (48 €).

Et aussi...

Villa Escale Océane : nid douillet

Villa Escale Océane (Charente-Maritime)

1 chambre à 105 €. 5, Rue de la Paix, 17340 Châtelaillon-Plage, Charente-Maritime (06.12.04.63.19 ; Escaleoceane.com ).

Après 37 ans d'une vie dédiée à la famille, Isabelle et Bruno consacrent désormais une belle partie de leur temps aux hôtes de passage. Dans cette maison située au centre de Châtelaillon-Plage, petite ville balnéaire face à l'Océan, une chambre complètement indépendante en « rez-de-piscine » leur est dédiée. Derrière sa verrière façon atelier, se cache un petit nid douillet aux tonalités des ganivelles et des sables blonds de la longue plage (près de 3 kilomètres) toute proche. Des accents bohèmes sont apportés ici ou là, par des tapis de cordes, fauteuil en rotin, chapeau de paille et foutas. Le petit-déjeuner est servi sur le deck de la piscine.

Domaine de L'Espal : comme à l'hôtel

Domaine de L'Espal (Charente-Maritime)

3 chambres, de 170 à 190 €. 24, chemin des Grands Vignobles, 17120 Les Epeaux, Meursac, Charente-Maritime (06.09.71.71.09 ; Lespal.fr ).

Sur la terre Saintongeaise des Templiers, à 20 mn de Royan et 35 de l'île d'Oléron, Frédérique gère en véritable chef d'orchestre toute la maisonnée. Le piano du salon de musique ou celui de la cuisine semblent n'avoir aucun secret pour lui. Sa table (34 €) est savoureuse ! Même si les chambres rappellent un esprit hôtelier classique où les bois sombres et la moquette sont de mise - notre hôte fit carrière dans l'hôtellerie de luxe - Frédérique met aussi un point d'honneur à respecter les codes de la chambre d'hôtes. « Ici, on dîne à la même table » et « l'on se tutoie ! ». Bar, sauna nordique, salle de sport, piscine extérieure chauffée, vélos.

Le 36, la pause en Ré

Le 36 (Charente-Maritime)

5 chambres, de 150 à 250 €. 36, avenue des Vieux Moulins, 17630 La Flotte, Charente-Maritime (06.31.76.00.85 ; Ileau36.fr ).

Le port de commerce historique de La Flotte bâti en 1765, devenu escale favorite des plaisanciers, n'est qu'à deux coups de pédales des confortables chambres d'Emmanuelle et Stéphane, toujours aux petits soins pour leurs hôtes. Située dans ce village très prisé de l'île de Ré, la maison prend place au centre d'un vaste jardin, au calme. L'architecture rhétaise, murs blancs et verrières ripolinées d'anthracite, offre des chambres indépendantes s'organisant en L autour de la piscine chauffée. Les petits-déjeuners gourmands sucrés-salés, sont parfaits pour entreprendre une journée vélo sur les 110 km de pistes cyclables. Jacuzzi, produits de courtoisie Nuxe. Location de vélos.

La Gaillardise : plein centre

La Gaillardise (Corrèze)

1 chambre à 189 €. 21, rue Elie-Brueil, 19100 Brive-la-Gaillarde, Corrèze (06.80.63.54.46 ; Lagaillardise.fr ).

Dans le cœur historique de la cité Gaillarde, deux jeunes entrepreneurs ont eu un coup de cœur pour cette petite maison étroite qu'ils ont restauré avec beaucoup de goût. La chambre d'hôtes occupe le dernier niveau d'un triplex bourré de charme et s'ouvre sur une petite terrasse découpée dans la toiture. La déco sobre et lumineuse mêle des tendances très contemporaines comme dans le salon : poutres apparentes blanches, canapé et rideaux de velours vieil or sur fond de papier peint fleuri. Très exclusive, La Gaillardise dispose d'un sauna et d'un jacuzzi au rez-de-chaussée. Une adresse, sous-titrée « love room » qu'apprécieront particulièrement les amoureux…

Maison Kernad : quiétude absolue

Maison Kernad (Haute-Vienne)

2 chambres, de 70 à 95 €. 35, Beaubiat, 87370 Bersac-sur-Rivalier, Haute-Vienne (06.88.13.24.11; Maison-Kernad.fr ).

Les monts d'Ambazac, aux portes de Limoges, pour seul horizon, à une douzaine de kilomètres du bucolique lac de Saint-Pardoux, cette ancienne ferme de granit, trapue, est plantée en pleine campagne. Deux chambres d'hôtes, rustiques et plutôt zen, occupent une partie de la maison dont une, la plus belle, est dotée d'une immense baie qui fait entrer la nature environnante. Les parties communes souffrent d'une déco un peu chargée mais on se laisse gagner par la bienveillance des hôtes, le chat espiègle, le petit déjeuner maison servi sur une jolie terrasse jardin. Des promenades alentour, avec les deux ânes de la maison, sont aussi proposées pour découvrir ce coin du Limousin où le silence règne en maître absolu.

Villa Aristide : Cocon romantique

Villa Aristide (Dordogne)

3 chambres, de 120 à 145 €. 38, rue Jules-Verne, 24100 Bergerac, Dordogne (06.16.92.22.05 ; Villa-aristide-bergerac.fr ).

À ses heures perdues, Martine, la propriétaire, est céramiste. Comme tout artiste, parler de son art n'est pas simple. Alors, n'hésitez pas à faire le premier pas et demandez-lui de vous montrer ses œuvres. Sa maison est à son image, un concentré de raffinement. Chaque objet a été chiné, les murs de la salle à manger sont décorés de magnifiques papiers peints panoramiques Ananbô, beaux comme des paysages invitant au voyage. Le salon façon boudoir avec ses miroirs en stuc doré est une invitation au rêve, tout comme les chambres, romantiques à souhait. Quant au petit-déjeuner, une farandole de desserts dont des œufs au lait qui nous rappellent notre enfance.

Quand la Ville Dort : art déco

Quand la Ville Dort (Lot-et-Garonne)

4 chambres, 1 suite, de 99 à 215 €. 71, Quai Georges Leygues, 47000 Agen, Lot-et-Garonne (07.85.56.32.35 ; Quandlavilledort.com ).

Aux Roches Noires, le quartier chic d'Agen, cette villa de style néo-basque disposée sur un terrain en terrasse domine le Canal du Midi. Bien connues de l'époque art-déco, ces maisons font le bonheur des fans de ce mouvement des années 30. Vincent, le propriétaire s'en est donné à cœur à chiner chaque objet et lui octroyer une place harmonieuse dans une des chambres. Perfectionniste, il est allé jusqu'à dessiner les tissus des coussins qui ornent les lits. On se surprend à passer en revue chaque détail comme ces carreaux de salles de bains impossibles à trouver de nos jours. Pour les passionnés, cette maison mérite le détour.

Landifornia : ma cabane dans la forêt

Landifornia (Landes)

1 cabane à 250 €. Route du Télégraphe. 40390 Saint-Martin-de-Hinx, Landes (06.16.59.25.38 ;landifornia-lodge.com ).

Au bout d'un chemin de terre apparaît un étang et derrière les feuilles des arbres, une cabane en bois. Un véritable havre de paix au cœur des Landes, où le temps semble s'arrêter. Construite entièrement à la main par Laure, la propriétaire, et un ami, cette cabane est décorée de meubles vintage comme ces fauteuils Togo dans le salon qui donnent sur l'étang. L'escalier récupéré dans une église, mène à l'étage où se trouve une chambre minimaliste. À l’extérieur, un bain nordique où il fait bon se prélasser sous les étoiles en écoutant les bruits de la forêt. Au réveil, Laure vous apporte le petit-déjeuner à déguster face à l'étang, avant de se poser avec un bon livre. Nul doute, vous n'aurez plus envie de partir !

Château La Grande Clotte : au cœur des vignes

Château La Grande Clotte (Gironde)

2 chambres, de 110 à 150 €. Lieu-Dit La Clotte. 33570 Lussac, Gironde (06.49.77.23.97 ; lagrandeclotte.com ).

Julie Rapet et Mathieu Mercier, tous deux œnologues, ont roulé leur bosse aux quatre coins du monde avant de reprendre ce domaine viticole à dix minutes de Saint-Emilion. Une ancienne étable abandonnée pendant vingt-cinq ans accueille désormais deux jolies chambres après une rénovation de fond en comble. Julie propose des ateliers d'œnologie où vous pourrez réaliser votre propre assemblage, mais aussi des cours de yoga, des balades à vélo dans les vignes. Pour toutes les personnes séjournant à la Grande Clotte, une visite de chais et une dégustation sont offertes. Le soir, on se pose au bord de la piscine, un verre de vin à la main en admirant le coucher de soleil sur les vignes.

Villa Enara : un air andalou

Villa Enara (Pyrénées-Atlantiques)

4 chambres, 1 suite, de 128 à 250 €. Domaine d'Orio, 64700 Hendaye, Pyrénées Atlantiques (06.72.98.56.49 ; Enaraenea.fr ).

Dès notre arrivée, le regard est happé par la ligne d'horizon et la vue sur l'océan en contrebas. Sur les hauteurs d'Hendaye, cette ancienne maison de style andalou au cœur d'un joli parc, a été totalement rénovée et transformée en maison d'hôtes par Fabian, un belge amoureux du Pays Basque. Les cinq chambres sont vastes et claires, décorées dans des tons sable rappelant le bord de mer. Une piscine permet de se détendre après une journée de plage. L'océan n'est qu'à cinq minutes en voiture, les bars à tapas espagnols sont juste derrière la frontière et la vue sur les contreforts pyrénéens font de la Villa Enara, un endroit stratégique pour visiter la région.

Se renseigner

Sur la région: Nouvelle-Aquitaine (Nouvelle-aquitaine-tourisme.com)

Sur les départements et provinces: Béarn, Pays basque (Tourisme64.com) ; Deux-Sèvres (Tourisme-deux-sevres.com) ; Dordogne (Dordogne-perigord-tourisme.fr), Gironde (Gironde-tourisme.fr) ; Poitou-Charentes(Poitou-Charentes-vacances.com) ; Landes (Tourismelandes.com) ; Vienne (Tourisme-vienne.com).

Hôtel Club Med Le Riad à Marrakech, l'avis d'expert du Figaro

Adresse pilote de la montée en gamme du Club Med, cette enclave 5 tridents du Club Med Marrakech La Palmeraie vient de rouvrir après rénovation. On a testé.

Château Hochberg à Wingen-sur-Moder, l'avis d'expert du Figaro

Ce quatre-étoiles de charme, situé à deux pas de la manufacture Lalique et du musée contant la saga de la cristallerie, est aussi une étape idéale pour randonner dans les Vosges du Nord. On a testé.

Trois hébergements idéaux pour musarder en Provence cet été

Le clapotis de l'eau des fontaines, le parfum de collines, la lumière d'or, les parties de pétanque, les vins du sud et les saveurs ensoleillées… Nos bonnes adresses pour des vacances raffinées, empreintes de douceur et d'authenticité.

L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
BBC

How Gen Z is hooked on cryptocurrency and NFTs

By Mariko OiAsia business correspondent

The lure of making a quick buck has always attracted young people to invest in risky assets. For Generation Z, it is the volatility - and the decentralised nature - of digital assets such as cryptocurrency and NFTs which appeals. But they are unregulated, meaning there is little investor protection.

"All my friends were talking about [cryptocurrency] so one day I just decided why not just jump in and see if I can make some money," says 20-year-old Paxton See Tow.

All he needed was his phone and trading thousands of dollars' worth of assets was only a click away.

Generation Z - also known as Zoomers - are the age group born between the mid-1990s to early-2000s. They grew up online, playing games and meeting friends virtually, so the transition is natural.

Cryptocurrencies are digital currencies while a "non-fungible token" (NFT) is a way of owning an original digital image, touted as the digital answer to collectables.

Just over a year ago, Paxton bought S$1,000 ($743; £739) worth of Bitcoin - one of the most popular cryptocurrencies - which gave him a 10% profit straight away. He decided to quadruple his portfolio. But then the price fell.

"There's always the saying 'buy low, sell high' but I did the complete opposite. I let my emotions get the better of me," he says.

He had lost a thousand dollars, on top of all the money he had invested, before he could pull his money out and re-strategise.

For another, older trader, Kelvin Kong, the loss was much bigger. After making six figures in 2017, he lost more than half a million dollars the following year.

"I lost everything," he says. "I thought I was the king of trading and my head got really big so I thought nothing could bring me down and I kept buying," he says.

In the end, he only had a few hundred dollars left in his bank account.

"I think I almost went into depression. I had suicidal thoughts."

The boom in crypto and NFTs trading among young people worries him.

"A lot of them will lose money at the end of the day," he adds.

Gamification of trading

But cautionary tales of people losing huge amounts of money don't seem to deter young traders.

For many, the first taste of digital assets are through "play-to-earn games" which reward players with NFTs and cryptocurrencies that can then be used within the game itself, or traded for cash.

"Every kid wants to make money playing games," says a 23-year-old trader in Malaysia who goes by the name of YellowPanther. "That's the dream of my generation."

A month after he started trading NFTs last August, he decided to quit his job as a marketing executive to trade them full time.

"The day job took a long time - eight to nine hours a day - and the pay was quite low. I saw a big opportunity in the [NFT] space and I took the leap of faith," he says.

YellowPanther now works with 29-year-old Resh Chandran, who offers training in conventional stocks, cryptocurrency and NFT trading in Singapore.

Using Axie Infinity, one of the most popular "play-to-earn games", Mr Chandran introduces investors to mostly Filipino gamers who play on their behalf for a fee.

But he warns the space is a "wild wild west".

The pandemic has only accelerated this growing trend of young people trading crypto and NFTs.

"There was an extreme level of volatility in the marketplace so when you have volatility you also have opportunity in the market," says Lily Fang, a professor of finance at INSEAD business school.

"Young people were at home and it's almost a gamification of trading. All of these factors created a perfect condition for this to take off."

Financial influencers

For many young wannabe traders, advice is readily available on platforms such as YouTube, Twitter and Reddit.

Brian Jung, 23, boasts one million YouTube followers but compared to other crypto influencers, he is known to talk more cautiously about the risks.

"I really have to make sure I'm careful about what I say to my audience because the last thing I want is for people to get hurt from these types of videos," he tells the BBC.

Brian's family emigrated from South Korea to the US and he believes his background affects how he invests and talks about money.

"Our family always struggled financially so I always have this frugal mindset," he says.

"My mum still works at the US Post Office and my dad works in a warehouse so I know one hour of their time is still equivalent to dollar value. I see what that is worth, regardless of how much income that I'm getting right now."

Gaining financial freedom is also what attracted 22-year-old Jowella Lim - a rare female trader - to the crypto world.

But as well as the opportunities to make money, Jowella enjoys being at the forefront of this new technology.

As governments around the world look to regulate the industry, she believes they will help legitimise crypto and NFTs.

"Regulators have to eventually compromise and realise that this is a tech they cannot ignore, especially when it's constantly penetrating this society," she adds.

Addiction or passion?

Aside from financial losses, another big danger is addiction.

"The crypto market never sleeps so people really literally get sucked into it," says Mr Chandran.

Andy Leach, from addictions clinic Visions by Promises in Singapore, says he has seen a jump in young - particularly male - clients getting addicted to the thrill of trading crypto and NFTs.

"You have the ability to watch Bitcoin going up and down and basically this process, this rollercoaster ride, the highs, the lows, it's available on your phone 24/7," he says.

Despite losing money in the crypto market in the past, both Paxton and Kelvin are back trading after studying it more closely.

I asked Kelvin if he thinks he may be addicted. "You can put it that way," he smiles. "But I would call it passion."

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What are NFTs and why are some worth millions?

What is cryptocurrency and how does it work?

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BBC

Måneskin's crazy rise to fame: 'We only slept in our own beds 10 times last year'

By Mark SavageBBC Music Correspondent

"I never believed in Friday 13th until today," says Måneskin's publicist, as the band arrive for our interview in Turin last week ahead of the Eurovision song contest.

The group are an hour late, after getting trapped in a lift. "We were trying to pull the doors apart for 30 minutes," explains singer Damiano David who, his bandmates reveal, suffers from a mild form of claustrophobia.

Damiano was already having a bad day. He hobbles into the room leaning on a crutch, after injuring his ankle on a video shoot.

As a result, the band were unable to rehearse a planned performance at Saturday's Eurovision Song Contest, where they debuted their new single, Supermodel, a year after winning the competition.

"I don't know if I'll be able to run about," says Damiano mournfully. "I'm just going to shuffle a bit."

After missing all three camera rehearsals, they make it on stage for the televised show - but instead of his usual hip-thrusting exuberance, Damiano stands rooted to the spot. He's clearly in pain, but his sense of mischief is undiminished.

Asked to give advice for this year's winner, he jokes: "Have fun and don't get close to the table," a sly reference to the controversy that arose last year when he was falsely accused of snorting cocaine in the Eurovision green room.

Since that night, when their song Zitti E Buoni (Shut Up And Behave) topped the leaderboard, the band have become global sensations, even breaking America, where they toured with the Rolling Stones and played Saturday Night Live.

Their single Beggin' - a scuzzed-up cover of the Frankie Valli classic - notched up one billion streams on Spotify; and they played tour dates in more than 30 countries.

"How many nights did we sleep in our own beds? I don't know," says bassist Victoria De Angelis. "I think maximum 10.

"But it's basically all we dreamt of in these past years while we were playing and doing music in Italy. So we're very happy about it."

We took the band, which also includes drummer Ethan Torchio and guitarist Thomas Raggi, on a tour of the highs and lows of the last 12 months, to see what it's like becoming global stars in the blink of an eye.

Winning Eurovision

Damiano: "Before the show, I think that we were very stressed."

Victoria: "Stressed and excited."

Damiano: "It's just one shot. So you have to give everything you got, so that you come off the stage, like, panting.

Victoria: "We just tried to get lost in the music and enjoy it, as if it were our own gig."

Damiano: "And when we won... Well, it's all filmed. You can see it. Ethan saw God, people started crying immediately. And I was kidnapped by the Serbia contestant. Do you remember? They were cute."

Making the top 10 on both sides of the Atlantic

Unlike a lot of Eurovision winners, Måneskin haven't become known for just one track. In fact, their winning entry was eclipsed by the album track I Wanna Be Your Slave and an older cover of Beggin', both of which made the UK top 10 simultaneously.

Victoria: "It was very natural for us because we went to Eurovision with not just one song, but the whole project. So that's maybe why people then kept discovering our music and kept following us after that.

Damiano: "The success of Beggin' was very surprising because it happened with no promotion at all. It just went viral on Tik Tok and exploded globally. At the beginning we were kind of hacked off because we thought, 'Why is it a cover version that's streaming that much?' But then we saw the numbers and we were like, 'Okay. I might like it, I might like it!'"

Duetting with Iggy Pop

The godfather of punk recorded a new version of I Wanna Be Your Slave in August 2021, after falling in love with the band.

Victoria: "Iconic! He's a legend, so it was insane. I still remember when they told us, we were like, 'Whaaaat?' And then he called us and said he was very happy that there was a band of young people playing this kind of music and that he liked that song, and he wanted to sing it together."

Thomas: "It was sick. We made a Zoom together on the computer as he was recording his vocals live."

Damiano: "Shirtless, burping in the mic."

Ethan: "Just naked."

Victoria: "As always."

Dedicating an MTV Award to their haters

When Måneskin won best rock act at the MTV Awards, Damanio dedicated the prize to people "who told us we are not going to make it with our music", adding, "I guess you were wrong".

Damiano: "It was not right at start [of our career], it was a point in the middle. Everything started well, and then all of a sudden, people started trying to stop us from doing what we thought was the best thing for us. That kind of music with that aesthetic, communicating that way and people weren't agreeing with us.But we kept believing in it and, at the end, they said we were right."

Ethan: "The people who criticised us in the past days now are struggling. And they're like, 'You're the best rock band ever, you're incredible, you're great.' But you never said that before we were famous, so we don't trust you."

Damiano: "Where are those people now? don't know. I think they're having tough nights because we made it. I think they have a lot of itches."

Coping with the sudden onset of fame

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To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Damiano: "I think it's hard and every everybody reacts in a different way. I struggled a bit because I'm a home guy. and I'm very chilled and I don't really like to stay away from home for too long. But of course you have to deal with it and find some ways to to feel like you're at home, even if you're not. So I learned some tricks that helped me stay focused and healthy."

Ethan: "It helps that we are a four. There's always someone to talk to."

Writing their latest single, Supermodel

Damiano: "We wrote it when we were hanging out in LA. I think that, as a European, when you get there for the first time you really see the differences. And one thing that really interested was all these people in Hollywood going to the coolest parties, with the coolest clothes but at the end you see that they're struggling with it because you just have to show, show, show over and over and over. And they're like, super fake. You can see it when you talk to them. They just want to see if they can get something from you - and if not, end of the conversation. And I felt very bad about it because I'm very into connection and relationships. So I just wanted to make fun of this thing. I'm criticising it."

Victoria: "But there are of course also nice people in LA. If you meet the right people and you're with your friends then it's very cool."

Thomas: "So it's not about LA, it's about a certain type of person."

Damiano: "I know it's not our deepest song, but it's good fun."

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France24 - World

Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine

Issued on: 14/05/2022 - 05:09

Tom WHEELDON

The US is expected to amplify its military assistance to Ukraine in the coming days as the Senate is anticipated to pass a bill giving Kyiv billions of additional weapons and military assistance. But the sheer extent of US arms donations has sharply reduced its own supplies – and analysts warn it will take time to replace a lot of this equipment.

Washington has sent more than $3.5 billion worth of arms since Russia invaded – including Javelin anti-tank missiles, shoulder Stinger anti-aircraft missiles, M777 howitzer artillery pieces, and the novel Switchblade and Phoenix Ghost kamikaze-like drone systems. Now the $40 billion bill the House passed on Tuesday will take all this military assistance to another level after its expected passage through the Senate.

The new package includes $6 billion for defence assistance including weapons and training; $8.7 billion to replenish supplies of US military equipment Ukraine has already received; and an extra $11 billion in the Presidential Drawdown Authority, which allows the White House to send emergency supplies without Congress’s green light. Much of the remaining money will go to non-military purposes like humanitarian assistance for refugees and economic help for Ukraine.

Concerns on Capitol Hill

The magnitude of these arms transfers to Ukraine has prompted questions about whether the US is depleting its stockpiles – especially given the need for contingency plans in case tensions with North Korea, Iran or even China spiral out of control.

Two senior House Armed Services Committee members have expressed concern about the US’s Stinger inventory running down. The Pentagon has not purchased any more of them in nearly two decades, while manufacturer Raytheon has warned it has finite supplies of the necessary parts.

The committee’s chairman, Washington Democrat Adam Smith, and its highest-ranking Republican, Mike Rogers of Alabama, wrote to Defence Secretary Lloyd Austin and Chairman of the Joint Chiefs of Staff Mark Milley in March, saying that there was an “urgency” to the Stinger inventory issue.

“I’ve been asking the DoD [Department of Defence] for almost two months for a plan to replenish our Stinger stockpile as well as our Javelin launch units,” Rogers told Associated Press in early May. “I worry that without a readily available replacement or fully active production lines, we could leave Ukraine and our NATO allies in a vulnerable position.”

‘We can double production every year’

“The US has sent about a third of its inventory of Javelins and Stingers; I did my own calculations and the DoD confirmed them,” said Mark Cancian, a former US Marine colonel and government expert on Pentagon budget strategy, now a senior adviser at the Center for Strategic and International Studies in Washington DC.

The US has sent a big proportion of its stocks of the two novel drone systems Switchblade and Phoenix Ghost, Cancian went on, saying that this is not unusual because they are relatively untested and Washington would like a clearer idea of how they work: “They’re new systems – they’re almost experimental – so it’s not surprising that we would have sent just about all of our inventory.”

“We haven’t sent a large number of the towed cannon M777 artillery system, but we don’t have a lot of spares; the 90 that we’ve given are about all of the inventory we have, so if we sent any more it seems we’d have to take them from reserve units – and that’s very sensitive,” Cancian continued.

Of all these weapons, the Javelin has earned the biggest symbolic importance. Indeed, Biden visited Lockheed Martin’s Javelin factory in Alabama at the start of the month as he made the case for the new military assistance package – praising the anti-tank missiles for “making a gigantic difference” for the Ukrainian military.

Cancian warned it will take some time for the US to replenish these supplies: “We’re building about 800 Javelins a year – with maybe another 200 going abroad in foreign sales – and we’ve sent about 5,500 to Ukraine. My guess is that we can probably double production every year. But there’s about a 24-month lag when increasing production – so it’s maybe another four or five years before we can rebuild our stocks.”

Historically, defence companies and their staff tend to make the necessary adjustments when an absolutely pressing need arises, noted Trevor Taylor, professorial research fellow in defence management at the Royal United Services Institute in London: “The companies themselves do this; the staff can make extra effort to boost their output, by moving to weekend working for example. People who work in that industry tend to recognise that they’re contributed national security, so they respond when national security imposes certain pressures. You could see that in Britain during the Falklands War, when the Union Jack went up at defence factories.”

‘We’re going to have to adapt’

The US has a rich history of ramping up its defence industry’s output when circumstances require it – most memorably when it entered the Second World War and threw its manufacturing might into the creation of a military machine.

However, analysts say it is much more difficult to boost defence production in the current economic context. Vexed by skills shortages, supply-chain crises and signs of overheating, today’s situation is a far cry from the aftermath of the Great Depression – which left the US economy with huge spare capacity for turbocharging military production.

The challenge is much bigger today than it was then, said Michael O’Hanlon, a senior fellow and director of research in foreign policy at The Brookings Institution in Washington DC: “It’s not just that defence contractors are having a hard time getting people working for Starbucks to work for them, it’s that the people working at Starbucks don’t have the skills needed; the US has a deficit of about 6 million people who have the skills necessary for the economy as a whole.”

“In theory the defence industry can resolve that problem by paying people more, by luring away well-trained workers that way,” O’Hanlon continued. But that would still leave the problem that the US defence sector “can’t generate the subcontractor base it should have at home, which has in many cases moved overseas, so that we’ve come to realise we’re too dependent on foreign supplies”.

For its part, the Pentagon is trying to iron out supply-chain issues, holding weekly meetings with defence companies to help them solve problems – finding new suppliers for elusive parts, for instance.

And the US military has lots of different weapons providing the same capabilities, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks pointed out to The Economist: “People walk around the street talking about Javelin, but the reality is that we’re providing our anti-tank systems,” she put it.

This factor allows the US the flexibility it needs to keep supplying Ukraine with weapons, Cancian said: “We still have to give Ukraine weapons and not endanger our security. We’re going to have to adapt what we give them. We can give them TOW anti-tank missiles instead of Javelins, we can give them older howitzers instead of newer ones, and our European allies can do the same.”

‘You’d hate to see us take away that option’

At the same time, in an increasingly unstable and unpredictable world – where the war in Ukraine is the most pressing among many defence and security challenges confronting the US – O’Hanlan said its military must ensure it keeps up its varied arsenal: “We’d have other means to shoot planes down than Stingers. But you’d hate to see us take away that option.”

The House Armed Services Committee’s Smith and Rogers are “correct” to worry about the US running down its inventories, O’Hanlon said. When people say that even though its stockpile is reduced, the US could be developing a new version of its four-decade-old Stinger system, for example, “it should not be a source of solace to hear that argument”, he argued.

“This is a question of some urgency; a question of what we can do in the next 12 to 14 months,” O’Hanlon concluded. “Nobody should feel like it’s an adequate response to say we’re producing new weapons systems, because – even if we already have skilled workers, even if it’s a capacity question as to one of technical know-how – it already takes about two years to do so.”

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Valeurs Actuelles

Un des suspects dans l’attaque au couteau de l’ex-candidat de Top Chef Thomas Chisholm déféré

En garde à vue après l’agression au couteau de l’ex-candidat de l’émission « Top Chef », un suspect âgé de 19 ans a été déféré, ce mercredi 18 mai, selon Le Parisien. Une information judiciaire pour « tentative d’homicide volontaire » doit être prochainement ouverte. L’individu va être présenté à un juge d’instruction ce mercredi, a indiqué le parquet de Paris auprès du journal.

Le suspect déféré n’est pas l’auteur du coup de couteau qui a blessé le chef Thomas Chisholm à la cuisse droite dans la nuit de dimanche à lundi devant le Grand Palais, à Paris. Les enquêteurs le suspectent d’être à l’initiative de la rixe qui a opposé les deux groupes au moment des faits, puis d’avoir désigné une cible à ses troupes. L’ancien participant à « Top Chef » aurait alors été poignardé par erreur, à la place de cette cible. L’auteur du coup de couteau n’a pas été encore identifié.

Une dispute qui tourne mal

Dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 mai, vers 1 h 40, une dispute aurait éclaté entre deux hommes, menant ensuite à une rixe entre une dizaine de personnes. Les violences se sont produites près du Grand Palais, dans le VIIe arrondissement de la capitale. Thomas Chisholm a été blessé au niveau de l’arrière de la cuisse, rapporte Le Parisien. Il a été pris en charge par les secours et transporté d’urgence à l’hôpital européen Georges-Pompidou, dans le XVIe arrondissement. Dans un état critique, il a pu être stabilisé.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

A tale of two femicides - and media bias

By Megha Mohan and Amalia ZatariBBC World Service and BBC Russian

The media prefers some female murder victims to others - one killing gets blanket coverage, while another is quickly dismissed. But crimes of femicide - when a woman is killed because of her gender - may at least be counted more accurately, if the UN can persuade countries to use a new, expanded framework for identifying cases.

Alexandra

On 5 Jun 2021, the day before she was murdered, Alexandra Inshina told her friend that she was in love.

That Saturday afternoon, as she sunbathed with her friend Yulia by a lake in Beryozovsky, a small town east of the Ural Mountains in Russia, Alexandra was excited. It had been a few years since her divorce and Alexandra had settled into life as a 35-year-old single mother to a 10-year-old boy. There was much to be happy about. She was already a team leader at the car parts factory where she worked, and two days earlier, she had booked a holiday in Egypt for her and her son.

And now the fizz of new love. A man from the nearby city of Yekaterinburg, whom she would be meeting for a date that evening, was making life a little bit more interesting.

As she spoke, her phone vibrated with a text message. It was him but it wasn't good news. He wasn't sure he would be free, after all. The text seemed like a brush-off.

"She was upset by it," Yulia says. The women stayed by the lake together, talking about the unreliability of men, until eight in the evening when they left for their respective homes, promising to check in with each other, as usual, the following day. Alexandra returned to an empty flat, as her son was spending the weekend with her parents.

Later, Alexandra made a decision. She would go to Yekaterinburg after all, to an English-themed all-night pub, the Rosy Jane. At 01:30 she ordered a taxi. CCTV footage shows that by 03:00 she was at the pub, alone. Alexandra texted her boyfriend inviting him to join her.

What is femicide?

"I'm such a moron," he later told Yulia, devastated with guilt. "I didn't reply."

At 05:00 Alexandra left, and was approached by a man in a car who was moonlighting as a taxi driver. At first she refused to get in, CCTV pictures show, then changed her mind.

"I think by that time maybe she was tired. She just wanted to get home," says Yulia.

Thirty minutes later Alexandra Inshina had been stabbed six times, her hands tied behind her back. It would be two days before her body was discovered among nettles and bushes in woods about 25 miles away.

"What a terrible, hateful death," another friend, Marina, tells the BBC.

Olga

Six years before she was killed, Olga told friends that she wanted to be on TV.

She was 21 and glamorous, and had just moved to Russia's capital from the western city of Bryansk, leaving her daughter, whom she'd had as a teenager, in her mother's care.

In Moscow, Olga attracted admirers. She did some part-time modelling and experimented with her look, dying her naturally dark hair blonde. She told her neighbour, Dmitry, that she wanted to be on Dom-2, a reality TV show based on Big Brother.

She also taught children gymnastics at a community hall, and would show Dmitry videos of the kids happily swinging from the rings. At weekends her daughter sometimes visited, and they would document their trips around the city on social media. In several photos Olga cuddles her then eight-year-old daughter into a deep cheek-to-cheek hug, the two laughing with crinkled eyes into the camera. Olga captioned them, "my baby".

"Olga was very sweet. Very innocent," says Dmitry. "You would never have guessed what would happen next in her life."

Dmitry lost touch with Olga when she moved out of his area but two years later, in July 2020, he came across photos of her on VKontakte, Russia's most popular social media site.

"Grandpa kills 27-year-old prostitute near Moscow," read one headline.

It's not clear when Olga became involved in prostitution - it's not an aspect of her life she shared with friends. The BBC spoke to three of them, who are certain this was a road she walked on her way to becoming a TV star, possibly introduced to it through someone in the modelling world. They guess she would have been told it was elite escort work that might lead to a high-profile opportunity in entertainment, which was always her dream. One described her as "very lovely, very naive and very trusting".

On the day she was murdered, 20 July 2020, Olga had a profile on an online escort site where she went by the name Margo.

A 53-year-old former convict, Oleg Tochilkin - who had been released on parole after serving part of a 20-year prison sentence for crimes including murder and domestic violence - clicked on Olga's profile and invited her to his rented flat in Mytishchi, north-east of Moscow. Court documents seen by the BBC from Mytishchi City Court say that after an argument Tochilkin battered and strangled Olga. He then moved her naked body outside the flat, dumping it at the entrance to the building, where it was discovered hours later.

Two narratives

Alexandra's murderer, Marat Imashev, was also an ex-convict, who had been freed after serving a total of 28 years in jail for crimes including murder, rape, robbery, fraud and more than 10 attacks on women.

It took about a week for the police to find him, and that they did was due in no small part to the story going viral, say Alexandra's friends.

The friends mobilised search parties the day after Alexandra went missing, when she failed to pick up her son from her mother's or turn up to work.

"​​She was very fun and very lively but was also a very responsible person," says her friend, Marina. "She would never, under any circumstances, not turn up for work. If she was sick, she may knock back some medicine but she'd always go in."

The friends also set up community pages on VKontakte, and WhatsApp groups where they communicated all day, every hour. They contacted the media early and ensured constant news coverage.

Alexandra became "the young Blonde of Beryozovsky", the "missing mother" - the stories are now archived under the tag "blonde murder". Marina says she found it strange that her friend was marketed this way, but the press coverage was effective.

When the killer was caught, he initially said he had dropped Alexandra off at a cafe, but later confessed to stealing her jewellery and stabbing her. He is now pleading guilty to murder in a trial that began on 7 April. Asked by a journalist how he felt, he replied "I repent" and turned away.

It was easy to give prominent coverage of Alexandra's story, says Anastasia Rovnushkina, a journalist for E1 News in Russia, because she resonated so well with the public. The story over-performed on the website and spread fast on social media.

"Alexandra was young, very beautiful, very popular, very responsible," she says. "Her murder was shockingly cruel because she was killed by a person who had been convicted of many crimes previously and had spent nearly 30 years in prison. He killed a woman because women are easier to kill.

"Alexandra was a normal young woman, a mother, she could have been any of us."

Olga was also young and popular, and mother to a daughter who was just a year older than Alexandra's son. She was also killed by a man who had served years in prison for violence against women. But her death prompted far less interest and sympathy from the public.

One headline read, "Do you feel sorry for this kind of victim of violence?" Another was, "The bloody details of how a prostitute from Bryansk was killed". And there was the one that called Olga a "whore" and referred to her killer as "grandpa". As in Alexandra's case, some reports also reduced her to "the blonde".

Olga's mother told the BBC that the reporting caused significant pain to the family, in particular to Olga's then 11-year-old daughter.

The news sites that filed on Olga's murder did not return our calls for comment. Moscow's RenTV said that they could not remember the case, or which journalist they had assigned to it.

Anastasia Rovnushkina, who reported on Alexandra Inshina's murder for E1 News, suggests that the circumstances of Olga's death explain the different coverage.

"The media reflect the values of our audience. And when it comes to cases surrounding sex workers, the logic goes that if you choose a criminal path like that, then that's your choice. It's against the law in Russia and it's presumed that you are facing much higher risks in that work," she says.

"But if you're an ordinary person, like any of us, then I think the language used by the media for you is different. Any of us could find ourselves in the situation Alexandra was in, but most can't imagine being in the shoes of a sex worker."

Now working in London, she adds "and it is the same in UK media. It is the same everywhere."

Femicide has been defined in various ways. Sometimes it is described as the killing of a woman, because she is a woman. Russian researcher Lyubava Malysheva defines it as the killing of a woman by a man who knows he is killing a woman. What all definitions have in common is the idea that the victim's gender is a factor in her death.

Until recently the UN would not have classified either Alexandra's or Olga's death as femicide, as it only recognised cases where the killer was an intimate partner or family member. But in March, the United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC) put forward an expanded framework that acknowledges strangers also commit the crime.

A murder should be regarded as femicide when it meets any of a number of conditions, the framework says, for example if the killer displayed hatred for the woman because of her gender and identity, if the body of the victim was disposed of in a public space (as Alexandra's was), or if the victim was working in a vulnerable profession such as the sex industry (like Olga).

"We are expanding the framework now because we have realised that we're not counting all the women that have been killed because they were women," says Angela Me, the chief of UNODC Statistics and Surveys.

It's an important moment, she says, because if countries follow the framework "we will for the first time be able to measure global femicide."

She says she hopes it will also serve as an equaliser for murdered women, freeing them from narratives projected on to them by the media.

"It's to ensure that every woman is counted as a victim, regardless of whether they are a mother, or a sex worker, their social or economic status."

Femicide in Russia

So far 95 countries have been approached to adopt the new framework, including the UK, Brazil, South Korea and Russia.

If they do, it will become clearer how well or badly each country is tackling the problem.

But that is where it will end. The framework will not advise countries to change their laws.

Campaigners doubt Russia will even collect the data. Up to now this task has been carried out only by a single dedicated volunteer, Lyubava Malysheva, using Russian news websites as her sources.

Sixty Google alerts ping to notify her of a new article, and she reads between 500 and 1,000 a day, adding the names of any murdered women to her website, Femicid.Net. In 2021 she recorded 1,312 cases. In 2022 so far there have been 425.

"Femicide is a problem across all of Russian society, affecting all Russian women," Ms Malysheva says, "and the government refuses to acknowledge that there is a problem."

Moscow-based lawyer Mari Davtyan agrees, pointing out that in Russian law there are no restraining orders or compulsory anger management training for men who display violent tendencies.

"The horror of all this is that no-one is keeping control of men who have a history of gender-related violence. These men go on to repeat these crimes over and over again."

This was true for the killers of Alexandra and Olga. Both were jailed, both were released, and both killed again.

The women lived in different cities and had different ambitions, but according to their friends Alexandra and Olga shared many qualities. Both were lively personalities with contagious, loud, laughs. They were helpful and reliable friends. They were most happy when with their children - who both currently live with their loving and devastated grandmothers.

And both women's friends are adamant that when those children grow up and seek answers, despite what may have been written in the press, they will learn from those who knew and loved their mothers that the women were victims of an urgent social problem, and were not to blame in any way for their deaths.

What is 100 Women?

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France24 - World

Russia says hundreds of Ukrainians surrender at Azovstal as Kyiv urges swap

Issued on: 17/05/2022 - 06:00

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Ukrainian President Volodymyr Zelensky addressed the gala opening ceremony of the 75th Cannes Film Festival as a surprise guest by video link from Kyiv, asking for the cinema world's solidarity with his people in the face of the Russian invasion. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

This live page is no longer being updated. For live updates, click here and for more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

2:30am: Russia says hundreds of Ukrainians surrender at Azovstal, Kyiv urges swap

Hundreds of Ukrainian soldiers who held off Russian fighters at the besieged Azovstal steelworks in Mariupol have surrendered, Moscow said Tuesday, as Kyiv called for an immediate prisoner swap.

The strategic port city fell to Russian forces last month, but a relentless Ukrainian military unit held out in the maze of tunnels under the plant, hailed as heroes and celebrated for stalling Moscow's invasion.

On Tuesday, 265 of them were taken into Russian captivity, including 51 who were heavily wounded, the Russian defence ministry said.

The ministry, which published images showing soldiers on stretchers, said the injured were transported to a hospital in the eastern Donetsk region controlled by pro-Kremlin rebels.

The defence ministry in Kyiv said it was hoping for an "exchange procedure... to repatriate these Ukrainian heroes as quickly as possible".

The government would do "everything necessary" to rescue the undisclosed number of personnel still holed up in the Soviet-era bunkers, the ministry said, but admitted there was no military option available.

The fate of the captured Ukrainians was unclear Tuesday, with Kremlin spokesman Dmitry Peskov refusing to say whether they would be treated as criminals or prisoners of war.

8:04pm: Ukraine President Volodymyr Zelensky addresses Cannes Film Festival

Ukraine's President Volodymyr Zelensky made a surprise video address at the opening ceremony of the Cannes Film Festival on Tuesday. 

"Hundreds of people are dying every day. They won't get up again after the clapping at the end," he told the audience, which had reacted with surprise when the pre-recorded message was introduced. 

"Will cinema keep quiet, or will it speak up? If there is a dictator, if there is a war for freedom, once again, everything depends on our unity. Can cinema stay outside of this unity?" Zelensky added. 

Zelensky referred to the power of cinema during World War II, including the 1940 Charlie Chaplin film "The Great Dictator" which mocked Nazi leader Adolf Hitler. 

"Chaplin's dictator did not destroy the real dictator, but thanks to cinema, thanks to this film, cinema did not stay quiet," Zelensky said. 

"We need a new Chaplin to prove today that cinema is not mute. Will cinema keep quiet, or will it speak up? Can cinema stay outside of this?"

His speech received a standing ovation from the crowd in the southern French resort town's Palais des Festivals.

7:52pm: US considering move on Russian debt payments

The United States is considering a move to block Russia’s ability to pay US bondholders after a deadline expires next week, a US administration official said on Tuesday.

Bloomberg News said the Biden administration is poised to make the move and that it could bring Moscow closer to the brink of default.

"It's under consideration but I don't have a decision to preview at this time," the official told Reuters. "We are looking at all options to increase pressure on Putin."

7:15pm: Macron tells Zelensky that French arms deliveries to Ukraine will increase

French President Emmanuel Macron told his Ukrainian counterpart on Tuesday that French arms deliveries to Ukraine would intensify in coming days and said France was ready to respond to additional demands for help, the Élysée said in a statement.

"He confirmed that arms deliveries by France would continue and would increase in intensity in the days and weeks to come, the same as for the supply of humanitarian equipment," the statement said.   

6:23pm: Zelensky and Macron discuss Ukraine's war with Russia in phone call

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Tuesday he had a "long and meaningful" phone conversation with French President Emmanuel Macron about the war in Ukraine.

"Told about the course of hostilities, the operation to rescue the military from Azovstal and the vision of the prospects of the negotiation process. Raised the issue of fuel supply to Ukraine," Zelensky said on Twitter.

"We also discussed defence support from France, preparation of the 6th package of (European Union) sanctions (against Russia), possible ways to export Ukrainian agricultural products. Held a substantive discussion of our application for the status of a candidate for EU membership," Zelensky tweeted.

Finished a long and meaningful phone conversation with @EmmanuelMacron. Told about the course of hostilities, the operation to rescue the military from Azovstal and the vision of the prospects of the negotiation process. Raised the issue of fuel supply to Ukraine. (1/2)

May 17, 2022

6:00pm: Russia may cut gas to Finland soon, says energy group

Russia may cut gas supplies to Finland soon over the Nordic country's refusal to pay Gazprom in rubles, Finnish state-owned Gasum said on Tuesday.

Gasum said it would take its dispute with Gazprom Export to arbitration, a move that risks angering neighbouring Russia further as Helsinki prepares to submit its NATO membership bid on Wednesday.

"Gasum considers there to be an increased risk of the natural gas supply ... being halted, and consequently the import of natural gas from Russia to Finland might end," it said in a statement.

5:42pm: Russian prosecutor asks court to declare Ukraine's Azov Regiment 'terrorist organisation', says Russian news agency 

The office of Russia's prosecutor general has asked the Supreme Court to recognise Ukraine's Azov Regiment as a "terrorist organisation", Interfax news agency reported Tuesday citing the ministry of justice website.

Russia's Supreme Court is scheduled to hear the case on May 26, Interfax reported.

5:17pm: Azovstal siege ends as hundreds of Ukrainian fighters are evacuated

"There has clearly between a deal between Ukraine and Russia over these fighters from Azovstal because they have been transferred alive to the Russian-controlled part of Ukraine," FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Chernihiv.

5:02pm: The EU will not let Ukraine run out of equipment, says EU's Borrell

The European Union's top diplomat Josep Borrell said on Tuesday that the bloc will not let Ukraine without military equipment as the war against Russia continues on its territory.

"The European Union will not let Ukraine run out of equipment," the European Union's foreign policy chief Josep Borrell told reporters in Brussels after a meeting of the bloc's defence ministers on Tuesday.

3:17pm: Biden to host leaders of Sweden, Finland amid NATO bids

President Joe Biden will host Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden and President Sauli Niinistö of Finland at the White House for a meeting Thursday amid their push to join NATO in the wake of Russia's invasion of Ukraine.

Sweden and Finland will on Wednesday hand in their respective applications to NATO to join the organisation, Swedish Prime Minister Magdalena Andersson said on Tuesday.

The White House said they would discuss the two countries’ applications to join the mutual defense alliance, as well as European security broadly. The requests by the long-neutral nations to join NATO have been widely lauded within the alliance as a rebuke of Russia after its invasion of Ukraine, though Turkey has expressed reservations.

Turkish Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu told reporters in Berlin that Finland and Sweden had also imposed restrictions on defense sales to Turkey that were “unacceptable.”

But NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said his understanding is that Turkey wants to have its concerns over Finland and Sweden addressed but does not intend to block their membership. 

3:05pm: ICC sends 'largest ever' team of investigators to Ukraine

The International Criminal Court on Tuesday deployed a team of 42 investigators, forensic experts and support staff to Ukraine to probe war crimes and crimes against humanity, its prosecutor said.

"This represents the largest ever single field deployment by my office since its establishment," ICC prosecutor Karim Khan said in a statement.

2:45pm: Finnish parliament votes overwhelmingly in favour of NATO membership

Lawmakers in Finland on Tuesday voted overwhelmingly in favour of joining NATO as a deterrent against Russian aggression, paving the way for an application to be submitted in the coming days.

A total of 188 of 200 members of parliament voted in favour of NATO membership, a dramatic turnaround from Finland's military non-alignment policy dating back more than 75 years, prompted by Russia's invasion of Ukraine. Finland spent more than a century as part of the Russian empire until it gained independence in 1917.

2:13pm: German's Scholz confident Turkey will back Finland, Sweden joining NATO

German Chancellor Olaf Scholz said on Tuesday he was confident that Turkey would support Finland and Sweden in their bid to join the NATO defence alliance, adding Germany would push for a swift accession.

The EU is already committed to support Finland and Sweden, said Scholz at a news conference with Liechtenstein's prime minister, adding that Germany would strengthen its military contacts with the two Nordic countries, which have been neutral.

"We will intensify our military cooperation especially in the Baltic Sea region and through joint exercises", Scholz said amid concern for the two candidates' security during the transition period to NATO accession. 

"Both countries can always rely on our support, especially in this very special situation," he added.

1:48pm: Appears 'all' Ukrainian soldiers evacuated from Azovstal are wounded

"It seems 264 Ukrainian soldiers have been evacuated" from the Azovstal steel plant in Mariupol, noted FRANCE 24's Chief Foreign Editor Robert Parsons. "It appears that all of them have been wounded to various degrees of severity."

1:10pm: Russian air strike kills eight in northern Ukraine, emergency service says

Eight people were killed and 12 wounded in a Russian air strike on the village of Desna in the northern Ukrainian region of Chernihiv on Tuesday, the regional emergency service said.

The Chernihiv region's governor, Viacheslav Chaus, said earlier on Tuesday: "Yes, there are no more occupiers in Chernihiv region but it is easy for them to reach us. Don't ignore air raid warnings!"

1:08pm: Finnish president optimistic Turkey's NATO objections can be overcome

Finland and Sweden should be able to reach an agreement with Turkey over Ankara's objections to the two Nordic countries joining the 30-nation NATO alliance, Finland's president said on Tuesday.

Turkey surprised many NATO allies on Monday by saying it would not support membership for Sweden and Finland after the two countries took the widely anticipated step of agreeing to apply to join the US-led alliance this week.

"Statements from Turkey have very quickly changed and become harder during the last few days," President Sauli Niinisto said during an address to Sweden's parliament. "But I am sure that, with the help of constructive discussions, we will solve the situation."

11:53am: Russia to expel two Finnish diplomats in tit-for-tat move

Russia's foreign ministry said on Tuesday that it was expelling two diplomats from the Finnish embassy in Moscow in retaliation against Helsinki's decision to expel two of its diplomats.

In a statement, it also said it protested against what it said was "Finland's confrontational course towards Russia", apparently referring to Finland's bid to join NATO.

11:03am: Finland's parliament likely to vote on NATO application on Tuesday

The Finnish parliament is likely to vote on Tuesday on a proposal to apply for membership of the NATO military alliance, in a historic policy shift prompted by Russia's invasion of Ukraine.

President Sauli Niinisto and the government decided officially on Sunday that Finland would apply for membership but the decision is pending Parliament's approval, which is expected with an overwhelming majority.

Debate in the legislature began on Monday and the first session finished more than 14 hours later, after midnight, after members gave 212 addresses on the topic, the vast majority in favour of joining.

11:01am: Russian ministry says 265 Ukrainian soldiers surrendered at Azovstal

Russia's defence ministry said Tuesday that 265 Ukrainian soldiers, including several dozen wounded, surrendered at the besieged Azovstal steel plant in Ukraine's port city of Mariupol.

"Over the past 24 hours, 265 militants laid down their arms and surrendered, including 51 heavily wounded," the ministry said in a briefing, adding that those in need of medical care were transferred to a hospital in the town of Novoazovsk.

10:56am: Ukraine working on 'further stages' of Azovstal evacuation, deputy PM says

Ukraine is working on "further stages" of the evacuation of fighters defending the Azovstal steel plant in the southern city of Mariupol, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on Tuesday.

She gave no other details in a post on the Telegram messaging app but wrote: "God willing, everything will be fine."

On Monday, more than 50 wounded troops were taken from Azovstal to a hospital in the Russian-controlled town of Novoazovsk, and more than 210 others were taken to the town of Olenivka in an area controlled by Russian-backed separatists.

10:44am: Ukraine effectively 'abandoning Mariupol'

"It sounds as though – from a decision that came from above – the decision was taken to leave the Azovstal steel works, which effectively means abanonding Mariupol and giving it up to the Russians," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from just outside Chernihiv in northern Ukraine. "But that's after a period of Ukrainian defence of this port city that went on for far longer than most people thought the Ukrainian forces would be capable of."

9:12am: UN warns of 'catastrophic' child malnutrition due to price hikes, Ukraine war

The cost of life-saving treatment for the most severely malnourished children is set to jump by up to 16% due to Russia's invasion of Ukraine and pandemic disruptions, according to the United Nations' children's agency.

The raw ingredients of the ready-to-use therapeutic food (RUTF) have leapt in price amid the global food crisis sparked by the war and pandemic, UNICEF said.

Without further funding in the next six months, 600,000 more children may miss out on the essential treatment, which is a high-energy paste made of ingredients including peanuts, oil, sugar and added nutrients.

UNICEF said a carton of the specialised nutrition containing 150 packets – enough for 6 to 8 weeks to bring a severely malnourished child back to health – cost about $41 on average before the up to 16% price rise. It will need about $25 million to cover the added cost, the agency said.

9am: EU clarifies how companies can legally pay for Russian gas

The European Commission has explained how EU companies can pay for Russian gas without breaching the bloc's sanctions against Russia, in an updated guidance on the issue seen by Reuters.

The Commission told countries last month that European companies may be able to pay for Russian gas but only if they followed certain conditions, after Russia demanded foreign buyers start paying for gas in roubles or risk losing their supply.

In updated guidance, shared with EU countries on Friday, the Commission confirmed its previous advice that EU sanctions do not prevent companies from opening an account at a designated bank, and companies can pay for Russian gas – so long as they do so in the currency agreed in their existing contracts and declare the transaction completed when that currency is paid.

Nearly all of the supply contracts EU companies have with Russian gas giant Gazprom are in euros or dollars.

3:30am: Zelensky calls evacuated soldiers 'heroes'

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said the evacuation to separatist-controlled territory was done to save the lives of the fighters who endured weeks of Russian assaults in the maze of underground passages below the hulking Azovstal steelworks. He said the “heavily wounded” were getting medical help.

“Ukraine needs Ukrainian heroes to be alive. It’s our principle,” he said. An unknown number of fighters stayed behind to await other rescue efforts.

The steel mill’s defenders got out as Moscow suffered another diplomatic setback in the war, with Sweden joining Finland in deciding to seek NATO membership. And Ukraine made a symbolic gain when its forces reportedly pushed Russian troops back to the Russian border in the Kharkiv region.

12:15am: More than 260 Ukrainian soldiers evacuated from Azovstal: defence ministry

More than 260 Ukrainian soldiers were evacuated from the besieged Azovstal steel plant in the port city of Mariupol, Ukraine's Deputy Defence Minister Ganna Malyar said Monday.

"53 heavily wounded (soldiers) were evacuated from Azovstal to the medical mortgage near Novoazovsk for medical aid," Malyar said in a statement.

Another 211 were taken out through the humanitarian corridor, she added.

The Azovstal plant has become a symbol of resistance, with hundreds of troops continuing to fight on there even after the rest of the city had fallen to Russian forces.

9:15pm: Ukraine says 20 civilians killed in shelling in Luhansk, Donetsk regions

Ukraine's Joint Forces Task Force said late on Monday that 20 civilians, including a child, were killed in Russian shelling in the Donetsk and Luhansk regions.

The military task force said in a statement on its Facebook page that 25 communities in the regions were fired at, with 42 residential buildings and a school among locations hit.

FRANCE 24 was not able to independently verify the report.

There was no immediate response from Russia to the report.

8:53pm: Finland, Sweden should integrate into NATO 'as soon as possible', says UK

Britain on Monday welcomed Sweden and Finland announcing they will apply for NATO membership, saying the Nordic countries should be integrated into the alliance "as soon as possible".

"The UK strongly supports applications for NATO membership from Finland and Sweden," Foreign Secretary Liz Truss said in a statement, adding "their accession will strengthen the collective security of Europe".

I welcome the decisions by Finland and Sweden to apply to join @NATO. The two nations share our values of democracy and freedom and the UK believes they should join as soon as possible.See statement here👇https://t.co/Ksa2zTVShG

May 16, 2022

8:02pm: West will not allow Russia a 'diktat peace' in Ukraine, says Germany's Scholz

Russia will not get away with trying to redraw Ukraine's borders by creating facts on the ground and waiting out Kyiv and its allies, Olaf Scholz said, insisting that the West would not stand for a "diktat," or dictated, peace forced on the country.

Ukraine's President Voldomyr said  last week that Kyiv would not trade territory for peace with Russia, telling Italy's RAI television that he had been asked by French President Emmanuel Macron to consider doing so.

The French government has denied that any such suggestion had been made. On Monday, Scholz said that such stealth border changes would not be accepted by the West if Ukraine objected to them.

"There is only one way out of this for Russia and that is reaching an agreement with Ukraine," he told RTL television. "And that doesn't mean a diktat peace, taking a bit of territory and then saying 'sign here'.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot

Analysis

War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

AS IT HAPPENED

Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk

Valeurs Actuelles

Deux hommes tués dans les quartiers nord de Marseille

Deux morts à une heure d’intervalle. Dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 mai, deux hommes d’une vingtaine d’années ont été tués dans les quartiers nord de Marseille, rapporte La Provence. Vers une heure du matin, une première victime, un jeune majeur, a été tuée d’un coup de couteau mortel dans la cité des Rosiers, dans le 14e arrondissement. Une heure plus tard environ, c’est une deuxième personne, elle aussi âgée d’une vingtaine d’années, qui a été tuée au parc Kalliste, dans le 15e arrondissement, abattue par arme à feu au terme de ce qui ressemble bien à un règlement de comptes.

Déjà dix tueries de ce type depuis le début de l’année

Régulièrement, Marseille défraye la chronique par la violence qui sème la mort dans certains de ces quartiers. Depuis le 1er janvier 2022, déjà dix tueries de ce type ont eu lieu. La plus récente : le 7 mars, vers minuit, un jeune homme de 22 ans est abattu à la kalachnikov cité de la Savine, dans le 15e arrondissement de Marseille. En 2021, pas moins de cent personnes ont été tuées dans ce type d’affaires. Ces assassinats particulièrement violents interviennent régulièrement dans le cadre de règlements de comptes pour des affaires de trafic de drogue. Pour l’heure, les deux individus soupçonnés des meurtres des deux hommes, dans la nuit du 17 au 18 mai, n’ont pas été retrouvés. La police judiciaire est chargée de l’enquête.

Marseille : les dernières actualités

Législatives : Jean-Luc Mélenchon intronise Manuel Bompard à Marseille

La droite marseillaise face au péril rouge

Un homme armé d’un couteau abattu par la police dans un centre commercial de Marseille

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Affaire Philippe Monguillot : les principaux suspects échappent aux assises

La juge d'instruction a décidé de ne pas suivre les réquisitions du parquet dans l'affaire de la mort du chauffeur de bus bayonnais.

Nouveau rebondissementdans l’affaire du conducteur de bus Philippe Monguillot, agressé mortellement à Bayonne. Le parquet de la ville a demandé le renvoi aux assises pour homicide volontaire aggravé de deux hommes soupçonnés d’avoir tuéle chauffeur de bus en juillet 2020. Mais la juge d’instruction a décidé de requalifier les poursuites, rapporte France Bleu

Requalification pour les quatre suspects 

Les deux principaux suspects, âgés de 24 et 25 ans, sont désormais poursuivis pour « violences volontaires en réunion ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Ils seront jugés devant la cour criminelle où ils risquent 20 ans de prison. Ainsi, avec la décision de la juge, les deux individus n’encourent plus la perpétuité.

Pour les deux autres hommes poursuivis dans cette affaire et initialement mis en examen pour « non-assistance à personne en danger », l’un échappe à toute poursuite tandis que l’autre est finalement poursuivi pour avoir fourni un logement aux deux principaux accusés après les faits. Le parquet de Bayonne peut faire appel de cette requalification.

Philippe Monguillot avait été sauvagement agressé le 5 juillet 2020 par deux passagers dont il souhaitait contrôler le titre de transport. Dans cette affaire qui a provoqué une vive émotion à travers la France, deux personnes sont mises en examen pour homicide volontaire et deux autres, dont le trentenaire, encourent une peine de cinq ans de prison pour non-assistance à personne en danger. 

 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Outside the Walls of a Salvadoran Prison, ‘We’re All Crying Mothers’

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El Salvador Dispatch

Dozens of women wait outside a detention facility for news of their loved ones after a crackdown on gang violence resulted in the imprisonment of more than 25,000 people.

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By Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

SAN SALVADOR, El Salvador — A 19-year-old stumbled out of a police car and fell into the arms of his girlfriend, who stole a desperate kiss. His older sister, watching, cried out. Seconds later, the young man, Irvin Antonio Hernández, was gone, dragged into the prison across the street.

The two women collapsed onto a nearby wooden bench next to strangers who understood better than anyone what had just happened. Their sons had all disappeared behind those same walls.

Following a record-setting weekend of gang killings in March, the Salvadoran government declared a state of emergency and suspended civil liberties guaranteed in the constitution. The campaign of mass arrests that ensued led to the imprisonment of more than 25,000 people in about a month and a half.

Many of those detained have been sent to a prison known as “El Penalito,” or “little prison,” a dilapidated building in the capital, San Salvador, that has become ground zero for perhaps the most aggressive police crackdown in the Central American country’s history. It is a first stop in what could be a long stay inside the country’s overcrowded prison system.

Many inmates spend anywhere from days to weeks inside El Penalito before being transferred to a maximum-security facility. After the crackdown, relatives of those detained started to gather on the street outside, waiting to find out what would happen next.

On a recent Thursday, dozens of mothers, grandmothers, sisters, and girlfriends crowded around rickety wooden tables facing the prison, hunched over handbags stuffed with the documents they hoped would prove their loved ones’ innocence — government identity cards, school records, work badges.

Maria Elena Landaverde took vacation days and persuaded a friend to drive her at the break of dawn to try to catch a glimpse of a boy who was picked up while bringing his family breakfast. Morena Guadalupe de Sandoval rushed over when her son called to say police officers had pulled him off a bus home from his janitor job in the city. Edith Amaya said she saw bruises on her son’s face before the cops took him away.

“We want to see him one more time,” said Ms. de Sandoval, sobbing next to her own mother, who helped raise her son, Jonathan González López. “Here, we’re all crying mothers.”

The question Ms. de Sandoval keeps asking herself is whether anyone cares. El Salvador’s president, Nayib Bukele, has conceded that innocents are being swept up in the crackdown, but insists they’re a small share of arrests. And the vast majority of Salvadorans — more than 80 percent, surveys show — support Mr. Bukele and approve of the government’s extreme measures.

Hatred of the gangs runs so deep in El Salvador that many want them subdued by any means necessary. Local and international media have broadcast images of family members begging the police for information about their sons and screaming as they’re taken away. So far, nothing has turned the tide of public opinion against the campaign of mass arrests or the president leading it.

But while the women searching for their sons in Salvadoran prisons are by no means an organized political group, their anger should not be underestimated, experts say.

Mothers in mourning have a history of banding together in Latin America, sparking more enduring challenges to autocratic governments.

For now, the women outside El Penalito are focused on keeping their sons fed. Mr. Bukele has bragged about rationing food to prisoners during the crackdown, so many families opt to buy their relatives meals from a government-authorized kitchen with a small outpost open outside the prison.

There used to be just one meal provider for everyone, but after so many arrests in recent weeks, another outfit next door was allowed to begin serving food and supply other necessities like toothpaste and boxers.

“It’s because of the whole monopoly thing,” said one of the women working in the original kitchen, who refused to give her name for fear of reprisals. Relatives of inmates had complained in the past about giving one business the exclusive right to provide breakfast, lunch and dinner, local media reported.

The women outside the prison learn a lot from the employees at the two meal providers, who are often among the first to know when inmates are transferred out of their holding cells and into another prison. Family members get much less out of the prison itself, which staffs a small window to respond to questions but offers few answers.

“We don’t know anything,” said Ms. de Sandoval. She held up a Burger King badge with a picture of her baby-faced son, Jonathan. “He doesn’t belong to any gang,” she insisted. Before his arrest, the 21-year-old worked at a different restaurant in the capital, his mother said, as a janitor.

Mr. González’s girlfriend, sitting next to Ms. de Sandoval, is now caring for their toddler without the help of his income. “What is she going to do?” Ms. de Sandoval asked. “We are poor. Who is going to help us?”

It has been difficult to determine how the Salvadoran police have identified their targets, because the detentions have been so rapid and widespread. The government would not grant an interview with the head of the national police, but relatives of those arrested during the state of emergency said in interviews that many were targeted if they had past run-ins with the police.

Irvin Antonio Hernández was arrested when he ran outside after his little sister, who had toddled after the family dogs. Mr. Hernández, shirtless and shoeless, ended up in handcuffs.

“The only thing they said was ‘kid, come over here’,” said Noemí Hernández, his older sister. “‘Put on shoes and a shirt and we’re going’.”

Mr. Hernández was arrested several years ago, his mother said, when she says two gang members running from the cops ducked into their house. The boy was taken away, too, though Ms. Hernández said her brother had nothing to do with the gang.

“He studied up until the ninth grade, and now he works,” she said, tears seeping through her mask. “He sells fruit and vegetables and has his own house.”

Listening from the curb, Liliana Aquino erupted.

“We the poor put him there!” she said, referring to the president. “But we the poor are suffering now.”

In 2019, Ms. Aquino, 30, was disgusted with the political class in El Salvador and happily voted for the young Mr. Bukele. She called him “my president” and said people who worry about respecting the rights of gang members are absurd.

“A gangster doesn’t respect anything, he doesn’t think of me,” she said. Her mother used to sell sandwiches at a local market, and ran herself into the ground trying to make money and also cover the extortion fees a gang charged. At the end of the year, Ms. Aquino said, the gangs demanded that her mother give them a Christmas bonus.

“If you don’t pay, they kill you,” Ms. Aquino said. Even if you do pay, she said, you aren’t safe in El Salvador. Innocent bystanders get killed in crossfire from gang shootings all the time, she said.

She was outside the facility that day because her brother was recently arrested under suspicion of being a gang member, she said. But she insisted that he repairs appliances, and goes to work every day.

Ms. Aquino still stood behind the president and believed he has made the country a better place to live. Still, the arbitrariness of his brand of justice was starting to wear on her.

“He has helped a lot,” Ms. Aquino said. “But that help has come at the cost of many mothers’ tears.”

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France24 - World

Biden calls on Americans to reject 'poison' of White supremacy after Buffalo mass shooting

Issued on: 17/05/2022 - 19:15

NEWS WIRES

President Joe Biden on Tuesday called out what he branded the "poison" of white supremacist ideology behind a deadly mass shooting in Buffalo, New York, and said that racism is being stoked for political gain. 

Speaking in the city where a white teen is accused of murdering 10 African Americans in a neighborhood supermarket, Biden said: "What happened here is simple and straightforward terrorism. Domestic terrorism."

"White supremacy is a poison running through our body politic and it's been allowed to fester right in front of our eyes," Biden said, condemning "those who spread the lie for power, for political gain and for profit."

In a searing speech that also called for restrictions on ownership of assault-style rifles, Biden listed the victims, fighting tears as he recounted how one of the dead, named as 53-year-old Andre Mackniel, had been buying a birthday cake for his three-year-old son when the gunman entered the store.

Biden's harshest comments were directed at what he described as the "perverse ideology" of white supremacists that police say inspired the shooter.

In a manifesto, the alleged mass killer referred to the so-called "replacement theory" which claims the existence of a leftist plot to overwhelm the white population with non-white immigrants.

Biden described "a hate that through the media and politics (and) the internet has radicalized angry, alienated, lost and isolated individuals into falsely believing that they will be replaced -- that's the word, replaced -- by 'the other.'"

"No more. I mean no more. We need to say as clearly and forcefully as we can that the ideology of white supremacy has no place in America," he said to applause.

'Soul of the nation'

Payton Gendron, the 18-year-old murder suspect, planned the shooting for months -- and scoped out the location ahead of time, according to a stream of posts attributed to him on social media sites.

Gendron first wrote about killing Black people in December and decided to target the Buffalo store based on its large surrounding African American population, according to US media analysis of hundreds of pages of messages.

Earlier Tuesday, Biden and his wife Jill Biden laid a bouquet at a makeshift memorial outside the supermarket where the slaughter took place.

A strong breeze tugged at balloons and flowers piled under a tree while the Bidens paid their respects, the president making the sign of the cross before giving way to a delegation of elected officials laying their own bouquets.

Biden then went into private meetings with relatives of the victims and first responders, where the White House said he was offering "condolences and comfort."

The replacement narrative is a conspiracy theory that, like bizarre QAnon beliefs, has spread from the furthest fringes of society to surprisingly mainstream areas -- most notably Tucker Carlson's enormously influential nightly talk show on Fox News.

The White House has steadfastly refused to join some who directly blame Carlson and several prominent Republicans for promoting the theory and, by extension, bearing responsibility for violent white supremacist attacks.

However, Biden's strong comments in Buffalo left little doubt that he was referring not just to the actual shooter but the powerful voices spreading the ideology.

"Democracy is in a danger like it hasn't been in my lifetime," he said. "Hate and fear have been given too much oxygen by those who pretend to love America. They don't understand America."

"Now's the time for people of all races, of every background, to speak up as a majority of America and reject white supremacy," he said. "We can't allow them to destroy the soul of the nation."

(AFP)

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Teenage suspect in custody after deadly shooting at US high school

'Racially motivated' mass shooting at supermarket in Buffalo, New York

Suspect in New York City subway shooting arrested, charged with terrorism

Valeurs Actuelles

Essonne : accusés de violences, des policiers contre-attaquent et portent plainte

S’il faut en croire la version de Mehadine T., 19 ans, les policiers de Juvisy-sur-Orge (Essonne) ont du souci à se faire. A entendre le jeune homme, plusieurs policiers l’auraient agressé lors d’une garde-à-vue, dans la nuit du 9 au 10 mai. Selon Le Figaro, Mehadine T. évoque même des actes de torture. Il raconte que tout a commencé lors d’une soirée a priori banale. Il explique qu’il passait la soirée « calmement avec deux copains dans la voiture de l’un d’eux, à écouter de la musique, boire des verres de whisky-coca » lorsqu’une patrouille de police s’est présentée pour les contrôler, vers 3h du matin.

Alors qu’il cherchait ses clefs dans la voiture, le jeune homme aurait une première fois été gazé par les policiers, après avoir été menotté et mis au sol. Par la suite, les policiers l’auraient conduit à l’hôpital de Juvisy. Sur place, Mehadine T., aurait tenté d’alerter le personnel sur les violences dont il aurait été la cible, avant d’être amené au commissariat de Juvisy. C’est là que l’essentiel des violences policières aurait eu lieu : « C’était de la torture, des coups gratuits. Trois hommes me frappaient, trois autres rigolaient. Il y a aussi eu les coups de taser au bras et dans le cou », a raconté Mehadine T. Relâché le lendemain – sans poursuite – il a porté plainte ce lundi 16 mai, tandis qu’une enquête a été ouverte par l’IGPN.

Un individu « violent et antisémite »

La version des policiers est cependant largement différente. Selon Le Figaro, les fonctionnaires décrivent une interpellation très compliquée, avec des actes de rébellion de la part du jeune homme, déjà défavorablement connu des services de police. Surtout, ils affirment qu’à leur arrivée, Mahedine T. était « particulièrement éméché », et qu’il était en train de violemment agressé l’un des participants de la soirée, lui sautant notamment dessus. Face à son état, les policiers auraient même du faire appel à des renforts avant de parvenir à l’interpeller. Durant son transfert à l’hôpital, le jeune homme aurait continué à insulter les fonctionnaires, et à leur cracher dessus. Une fois sur zone, un médecin aurait même refusé de l’ausculter, tant il se montrait agressif et violent – le médecin aurait d’ailleurs été insulté de « sale juif ».

De retour au commissariat, quelques jours plus tard, pour porter plainte, Mahedine T. aurait une nouvelle fois insulté les policiers. Excédés, ces derniers ont fini par porter plainte eux-mêmes. A la suite de la plainte du jeune homme, la procédure judiciaire pour outrage et rébellion a cependant été suspendue. Selon Le Figaro, les fonctionnaires sont confiants quant à l’issue de l’affaire. Linda Kebbab, membre du syndicat Unité-SGP, indique que ses collègues ont « hâte que les témoignages et images vidéo viennent révéler la vérité, et renvoyer les journalistes qui ont relayé ce mythomane violent et antisémite au sens initial de leur métier ». « Il faut respecter la présomption d’innocence pour eux, qui sont confiants dans l’enquête mais se sentent salis par la présentation qui est faite pour l’instant dans les médias », glisse un autre syndicaliste.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Will swapping out electric car batteries catch on?

By Adrienne MurrayOslo

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Without even a touch of the steering wheel, the electric car reverses autonomously into the recharging station.

I won't be plugging it in though, instead, the battery will be swapped for a fresh one, at this facility in Norway belonging to Chinese electric carmaker, Nio.

The technology is already widespread in China, but the new Power Swap Station, just south of Oslo, is Europe's first.

The company hopes that swapping-out the entire battery will appeal to customers worried about the range of electric cars, or who simply don't like queuing to recharge.

It was certainly straightforward to book a slot on Nio's app, and once inside the station, all I have to do is park on the designated markings and wait in the car.

I can hear bolts being undone as the battery is automatically removed from underneath the vehicle and replaced with a fully- charged one.

In less than five minutes, I'm ready to go again.

"You're not standing outside and taking 30 to 40 minutes [like you do when you recharge]. So it's more effective," says Espen Byrjall, Nio's power and operations manager in Norway.

"There's no battery degradation. You always get a healthy battery. So, you can keep the cars longer."

This station can handle up to 240 swaps a day, and the firm plans to create 20 here in Norway.

It's also partnered with energy giant Shell, to roll them out across Europe, with the aim of installing 1000 by 2025. "It's going to be a network that lets you drive all over Europe," says Mr Byrjall.

Alternative strategies

However, from Nio's flashy showroom in central Oslo, the firm is pursuing a rather different business model - where customers buy the car and lease the battery.

Marius Hayler, the firm's general manager for Norway and Denmark, says there are several advantages to this approach.

For a start, the customer is not buying the most expensive bit of an electric car - the battery. That knocks around £7,700 ($9,700) off the purchase price.

A buyer then has to factor-in the monthly subscription for the battery, which ranges from £120 to £215, depending on the size of the battery.

But with that cost comes another advantage. "You're always going to have the newest battery technology," explains Mr Hayler.

Nio is just one of the latest Chinese arrivals to enter Norway, along with other newcomers like Xpeng, Voyah, and Hongqi, ahead of wider European rollouts.

There are already half a million electric vehicles on the country's roads and it aims for all new cars to be zero-emission vehicles by 2025.

According to Norway's Road Traffic Information Council, 83% of all new cars sold from January to March this year were fully electric, while only 6% had diesel or petrol engines.

"Norway has been used as a test market for some time," says Oeyvind Solberg Thorsen, director of the Norwegian Road Federation lobby group.

"It's just obvious that the Chinese brands will come here. We have a very favourable set of incentives for electric cars."

Low taxes on electric vehicles (EVs), widespread charging infrastructure and perks like exemption from tolls, access to bus lanes and free public parking, have all helped Norway achieve the highest rate of EV adoption in the world.

Backed by Chinese tech giant Tencent, Nio sold more than 90,000 cars last year, nearly all of them in China, where it already operates more than 800 battery swapping stations.

Sales in Norway are still in the hundreds, but the newcomer plans to enter Denmark, Sweden, Germany and the Netherlands this year.

Currently, the firm does not share its battery swapping stations with other carmakers but has suggested it would be open to other manufacturers harnessing the technology.

That might help popularise the system further so it really takes off in Europe.

More technology of business:

Matthias Schmidt, an analyst from Schmidt Automotive Research, says that such a system could enable smaller and lighter batteries to be used, in turn helping to improve vehicle efficiency.

However, he's sceptical as to whether battery swaps will be widely adopted in Europe, as fast-charging points are becoming more common.

"The horse has likely already bolted," he says. "The rollout of a fast-charging network on motorways will be key going forward now."

But he thinks the technology could be effective for sectors like taxis: "Short downtimes [to recharge] are key for taxis and this could be ideal for the likes of them."

Although it's a difficult space to navigate, a decade ago, Israeli firm Better Place launched a similar innovation, but it failed to take off and the business went bankrupt. While, carmaker Tesla also piloted the concept but didn't pursue it.

Mr Hayler reckons the timing wasn't right for these firms, saying it was "too early".

Despite those early failures, other firms are readily employing a battery-swapping model.

Automakers Geely and Aion have recently launched their own systems in China, and battery manufacturer CATL has also developed a facility, called EVOGO.

California start-up, Ample, is working on similar technology, and Honda, Yamaha and Piaggio are also teaming-up to offer switchable batteries for electric motorbikes and light vehicles.

Another benefit, swapping might greatly appeal to customers who can't easily charge their cars at night.

"In China there are more apartments than you see in Northern Europe. They use the power swap station primarily to recharge the car," says Mr Hayler.

In Europe, it's more common to have driveways where home-charging could be installed. So, the swap station might be used mostly to upgrade or downgrade the battery type, Mr Hayler explains. "But we will see."

Meanwhile, installing battery-swapping infrastructure remains more expensive than charge points. Some people suggest there may eventually be no need to swap batteries at all.

Every year chargers are getting faster and batteries are lasting longer: in April a Mercedes-Benz model drove 1,000km on a single charge.

And even Nio is not betting entirely on battery swaps, it's also supplying home chargers and installing superchargers on roads too.

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New York Times - World

How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing

Australia Dispatch

Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.

Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...

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By Damien Cave

Photographs by Abigail Varney

PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.

Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.

“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”

Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.

That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.

This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.

What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?

“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”

When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.

He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.

“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”

All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.

Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.

Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.

“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”

Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.

A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.

400 miles

Coral

Sea

NORTHERN

TERRITORY

Australia

QUEENSLAND

Brisbane

SOUTH

AUSTRALIA

NEW SOUTH

WALES

Parkes

Sydney

VICTORIA

By The New York Times

A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”

Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.

Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”

“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”

Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.

Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.

“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”

Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.

On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)

The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.

But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”

Then he stood up, nodded to the band and kept going.

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France24 - World

US eases some energy sanctions on Venezuela to encourage political talks

Issued on: 17/05/2022 - 23:36

NEWS WIRES

The United States is easing some of its tough sanctions on Venezuela in order to encourage political dialogue between President Nicolas Maduro's regime and its opponents, a senior official said Tuesday. 

"The United States is undertaking a number of measures at the request of the Venezuelan interim government and the Unity platform of opposition parties negotiating with the Venezuelan regime, to support their decision to return to the negotiating table in Mexico City," the US official said.

One action permits US oil firm Chevron to negotiate with the state oil company PDVSA on the terms of any future activities in Venezuela, the official said.

The official said another action to ease sanctions would be announced imminently.

After a political stalemate of three years that has seen economic and social conditions in Venezuela drastically deteriorate, Washington wants to encourage Maduro's regime to negotiate with his opponents.

They include opposition parties and the "interim government" led by Juan Guaido, which is recognised by nearly 60 countries, including the United States, as the legitimate government since 2019.

Despite international support, Guaido's side has not been able to oust Maduro from power.

The official said the easing of sanctions is being done at the request of the Guaido-led interim government and is directly tied to an agreement of both sides to return the talks, "which they should be announcing very shortly."

"The United States supports a peaceful and negotiated outcome to the Venezuelan political and economic and humanitarian crisis," said the official, who spoke on condition of anonymity.

Tentative overture 

Venezuelan talks had been stalled since October, when the US took into custody Colombian businessman Alex Saab, who was accused of laundering money for Maduro's regime.

But in March two US officials visited Venezuela and shortly afterward Caracas released two detained Americans, raising hopes for a thaw in relations between the two sides and a resumption of domestic political talks.

The US official stressed that the easing of sanctions would not permit Chevron to actually reach an agreement with PDVSA or undertake work inside or on behalf of Venezuela, where the oil sector has been hampered by international sanctions.

"Very clearly, none of these alleviations of pressure would lead to an increase in revenue for the regime," the official said.

"We are going to calibrate our sanctions policy accordingly to increase pressure or alleviate pressure on the basis of ambitious concrete and irreversible outcomes that empower the Venezuelan people to determine the future of their country through democratic elections," the official added.

Democratic Senator Bob Menendez,  chairman of the Senate Foreign Relations Committee, strongly criticised the overture to Caracas.

"Giving Maduro a handful of undeserved handouts just so his regime will promise to sit down at a negotiating table is a strategy destined to fail," Menendez said in a statement.

US concessions "ignore the cold, hard facts about the Maduro regime and its history of abusing negotiations to strengthen its political position," he said.

(AFP)

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Blinken hails US-Colombia partnership but seeks shift from military focus

Venezuela frees two imprisoned Americans after high-level talks with US

OIL DIPLOMACY

Ukraine war: US turns to old foe Maduro to help shut off Russia’s oil revenues

BBC

The new jet set - why private plane usage has soared

By Susan HornikBusiness reporter

Entrepreneur Rick Schirmer says that he and his family "feel safer" travelling by private plane.

"Flying private means our family is able to avoid the airport security experience, airport crowds, flight rage, and being surrounded by people who often won't mask properly," says the Los Angeles-based marketing boss.

While the vast majority of us have never been on a private plane, it is easy to understand the appeal.

It is a luxurious and exclusive world where you can avoid large airports and other passengers. And there is no rush to meet your check-in time - as the sleek jet takes off when you are ready, and not the other way round.

Plus, in many cases, you don't even have to go into a terminal building. Instead the limousine drives out onto the tarmac, right up to the aircraft. Where a smiling member of cabin crew hands you a glass of champagne as you relax into a soft leather armchair.

The other recent advantage to private planes - which you typically hire like a very expensive flying taxi, rather than buying your own - was that they continued flying during the pandemic.

So, while airlines grounded services over the past two years, the super rich and business leaders were still able to travel, safe in the knowledge that they were sticking to their own Covid-19 bubble.

As a result, private plane usage has soared, especially in 2021. Last year there were 3.3 million such flights around the world, the most on record, according to aviation data research firm Wingx.

This figure was 7% higher than the previous high seen in 2019, with the US and Europe leading the growth.

But with the world continuing to hopefully put the pandemic behind us, will the use of private planes now decline? And should their use be justified given their significant environmental impact?

"More people are seeking out travel solutions that offer a controlled, flexible experience, which can't be provided by a commercial flight," says Ian Moore, chief commercial officer of private plane business, VistaJet.

The Malta headquartered global firm has 73 aircraft, and Mr Moore says that demand from customers increased by 26% last year in Europe, and by 21% for the rest of the world.

He adds that 71% of the firm's incoming requests are from passengers who were not previously regular users of private aviation. "And we expect the increased number of first-time private flyers to keep growing in 2022 and beyond."

It is a similar picture at Jettly, a new online booking platform for private planes, which is receiving 15,000 requests from around the world.

Meanwhile, sister firms Jet It and JetClub, say they are struggling to get enough new aircraft to keep up with demand. "We need more airplanes, but our OEM [original equipment manufacturer] partners are not able to produce enough," says co-founder of the two brands, and chief executive of JetClub, Vishal Hiremath.

One issue that may start to dampen demand for private planes are rising fuel prices - the passing on to passengers of the big rise in the cost of aviation fuel as a result of the continuing conflict in Ukraine. Jet fuel is currently more than twice the price it was this year last year.

"Unfortunately, we don't yet know how high [prices] they will go, but we believe it will be quite impactful on the market," says Justin Crabbe, chief executive of Jettly.

Yet, at the same time, private jets have never been cheap. And more often users can put them on their company expenses rather than pay out of their own pocket.

Exactly how much they currently cost to hire is a bit like asking 'how long is a piece of a string?'. Yet to give you one example, if you wanted a private jet to fly six people from London to Ibiza and back at the end of this month, it would set you back about $28,000 (£23,000).

Aviation sector analyst, John Grant of Midas Aviation, expects that some people who started using private planes over the past two years will continue to do so.

"The increasing range of scheduled flights and the ultra-competitive fares on offer with many airlines will ultimately lead to travellers reluctantly accepting a scheduled service, for a cheaper price with less flexibility," he says.

"However, a small proportion of those using private jets in the last two years for the first time will view the benefits as of sufficient value and continue to use such operators where practical."

To make the world of private planes more affordable to us mere mortals, a number of providers now offer a halfway house known as "semi private planes".

These use the larger size of private planes (private jets typically seat between six and 20 people), but you have to share them with fellow passengers that you don't know. And only a limited number of destinations are offered.

One such provider is US firm JSX. Spokesperson, Benjamin Kaufman, says the firm "saw a gap in the airline market", and claims that fares start from as little as $199 (£161), each way.

He adds that the company "gives travellers many of the perks of flying private, at a significant saving".

However, what about the environmental impact of private planes? They are five to 14 times more polluting than commercial airlines on a per passenger basis, according to cleaner transport campaign group Transport & Environment.

The private plane industry counters that it encourages passengers to carbon offset, and some firms are also switching to the use of biofuels, and exploring electric, hydrogen and hybrid powered aircraft.

Mr Moore from VistaJet says his company is committed to achieving carbon neutrality by 2025. "And today, since we launched our sustainability initiative, we've had over 85% of members offset CO2 emissions relative to their flights' fuel consumption."

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

However, Anna Hughes, director of Flight Free UK, is not convinced. Her organisation encourages people to pledge not to use air travel for a whole year.

At a time when we need to be doing everything we can to reduce emissions, we have to question whether private jets are an appropriate form of transport," she says.

"No offsetting scheme can make up for the huge emissions of taking a private flight. Trees take a long time to grow, but flight emissions are immediate. The most reliable way to reduce emissions from flights remains the simplest one - fly less.

"Being able to fly in a private jet is a huge privilege, and as humanity faces up to the climate crisis we should be using our privilege not to harm others."

Additional reporting by New Tech Economy editor Will Smale.

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New York Times - World

In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage

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Hong Kong Dispatch

In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.

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By Vivian Wang and Joy Dong

HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.

It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.

It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.

Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.

The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”

But that plainness is the point.

In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.

For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.

There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.

“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.

Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.

The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)

Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.

The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.

Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.

“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.

Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.

Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.

So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.

Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.

“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.

To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.

Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.

“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”

Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.

Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.

Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.

The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.

And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”

Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.

Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.

That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.

She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.

“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”

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France24 - World

Dublin says concerned over UK's decision to unilaterally alter terms of post-Brexit trade deal

Issued on: 17/05/2022 - 16:49Modified: 17/05/2022 - 16:50

NEWS WIRES

Ireland's foreign minister said the lining up by Britain of new laws that would effectively override parts of a deal with the European Union on post-Brexit trade to Northern Ireland was of "great concern." 

"I deeply regret the decision of the British government to introduce legislation in the coming weeks... The path chosen is of great concern," Simon Coveney said after his British counterpart Liz Truss set out the plans on Tuesday.

"Such unilateral action in respect of an internationally binding agreement is damaging to trust and will serve only to make it more challenging to find solutions," Coveney said in a statement that also welcomed London's preference for a negotiated solution with the European Union.

(REUTERS) 

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Proposed unilateral action on N. Ireland is 'wrong', Sinn Fein tells UK's Johnson

Northern Ireland's first minister resigns over Brexit trade checks

Focus

Northern Ireland elections: would Sinn Fein’s historic win pave the way to Irish unity?

L'Humanité

« La femme de droite est l’avenir de l’homme de droite »

Chronique

Violaine de Filippis Abate

La nomination d’une femme en tant que première ministre doit être saluée en ce qu’elle envoie un signal positif en termes de champ des possibles pour celles que Beauvoir appelait « l’Autre ». Après trente ans sans voir aucune d’entre nous à ce poste depuis Édith Cresson, la France était très en retard par rapport à ses voisins européens.

Ainsi, Élisabeth Borne a dédié sa nomination à « toutes les petites filles », en précisant que rien ne devait freiner le combat pour la place des femmes dans notre société. Toutefois, si cette dernière a des qualités indéniables de sérieux et de professionnalisme, il n’en reste pas moins qu’on peut largement douter de sa capacité, et/ou de sa volonté réelle, à faire passer des mesures sociales. Nous le savons, malgré son soi-disant positionnement à gauche au sein de LaREM (l’aile gauche de LaREM, c’est encore la droite), la première ministre semble finalement avoir été l’exécutante de mesures de régression des droits sociaux. Ainsi, le parcours d’Élisabeth Borne en tant que ministre du Travail n’a pas été marqué par des avancées sociales, au contraire. Les syndicats ont souvent pointé l’absence de possibilité d’avoir une réelle discussion avec elle : « On avait un mur en face de nous » (Éric Meyer, syndicat SUD rail). Ce choix ne fera donc pas gagner à Emmanuel Macron un capital sympathie, lui qui en aurait pourtant eu fort besoin avant les prochaines législatives, face à l’union de la gauche.

Derrière la dédicace de sa nomination aux petites filles, et une belle phrase sur la nécessité de continuer le combat pour les droits des femmes, je pose la question suivante : n’y aura-t-il encore que de « fausses mesures » ou pouvons-nous espérer une action réelle ? Le dernier quinquennat a en effet mis en place pour les femmes des mesures qui restent très superficielles, laissant un vaste champ à d’indispensables améliorations. À titre d’exemple, la députée Albane Gaillot (sans étiquette), qui termine son mandat, a déposé le 10 mai une proposition de loi, que j’ai corédigée, tendant à réformer l’index qui sert à noter les entreprises en matière d’égalité, et à faire appliquer dans plus d’entreprises les quotas de femmes. Nous avions d’ailleurs fait parvenir à Mme Élisabeth Borne un rapport complet sur ce sujet en février 2021, sans que jamais elle nous réponde. S’agissant d’un texte qui tend à mettre en place des mesures et des sanctions réelles, il est très peu probable que LaREM le reprenne en l’état, et bien plus attendu qu’il soit modifié et vidé de son contenu, ou bien simplement mis au placard.

Espérer un engagement social fort du côté de LaREM est donc vain. Ainsi, si espoir il y a, il est désormais plus que jamais dans le mouvement d’union de la gauche, et dans le vieil homme blanc qui le conduit.

Élisabeth BorneLaREMEmmanuel Macron
L'Humanité

À Paris, des Atsem à bout de souffle

Actu

ÉDUCATION Dans la capitale, les écoles maternelles souffrent d’un manque criant d’agents territoriaux spécialisés, ces personnes chargées d’assister les enseignants.

Khoumbaré Semega

Cinq classes de 26 élèves pour une seule Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles). C’est la réalité quasi quotidienne au sein de l’école maternelle Bolivar, à Paris, dans le 19e arrondissement. Depuis le 15 avril, les parents d’élèves se mobilisent quotidiennement pour dénoncer ce manque de personnel récurrent et demander des embauches, rappelant l’utilité de ce métier : assistant les enseignants au quotidien, garantissant la sécurité des enfants, ce sont des acteurs essentiels dans la vie de tous les jours.

Aujourd’hui, dans cette école de cinq classes, sur quatre postes d’Atsem, deux sont à mi-temps (décharge syndicale et mi-temps thérapeutique). Les enseignants alertent l’administration parisienne de ce problème depuis la rentrée 2021, en vain. « Avec la pandémie, ça s’est largement aggravé », insiste une maman qui se tient debout, tenant la main de son enfant, devant la façade de l’école maternelle. N’étant pas classée en REP (réseau d’éducation prioritaire), Bolivar se retrouve avec des classes de près de 26 élèves. Laetitia, déléguée depuis 2021, elle-même professeure en lycée, fait partie de ces parents qui ont pris l’initiative de prendre le problème à bras-le-corps. Ils ont constitué le collectif Besoin ­d’Atsem, qui recense et retrace non seulement les problèmes perçus dans leur école, mais également sur l’ensemble des maternelles parisiennes.

un effet boule de neige 

Mais la situation n’est pas nouvelle. Amina, Atsem depuis douze ans, peut témoigner de cette situation. Cela fait plus de quatre ans que cette femme de 47 ans, habitant à Bagneux (Hauts-de-Seine), travaille à temps partiel (à 90 %) dans une école parisienne. Ses horaires n’ont plus « aucun sens », dit-elle. Elle commence à 7 h 30 et finit à 19 heures, mais le nombre de fois où elle a dû venir plus tôt pour préparer l’arrivée des enfants, ou finir plus tard pour aider les enseignantes, elle ne les compte plus. « Je me retrouve parfois à faire mon boulot et celui d’une AESH. » Et de lâcher : « M me Hidalgo préfère qu’on fasse le ménage plutôt qu’on s’occupe des enfants. »

Pour Nicolas Léger, cosecrétaire de la Supap-FSU, le syndicat unitaire des personnels des administrations parisiennes, le problème vient notamment du fait « qu’on n’a pas une Atsem par classe dans les écoles maternelles », et surtout qu’on n’a aucune possibilité de remplacement en cas d’absence. « Or, c’est un corps qui est en souffrance. Énormément de collègues sont en arrêt maladie, parce que le métier est très dur, avec un morcellement des activités des Atsem, qui sont à la fois en classe avec les enseignants, mais font aussi animatrice, gardienne de loge, tout en assurant des tâches de nettoyage. Que l’une, car ce sont majoritairement des femmes, tombe malade, la charge de travail est compensée par les autres, qui finissent par s’épuiser. On assiste à un effet boule de neige. » Ainsi, à l’école maternelle Charles-Hermite, dans le 18e arrondissement, on compte plus de 127 journées d’absence non remplacées d’Atsem entre 2021 et 2022. À l’école maternelle Sadi-Lecointe dans le 19e, le 80 % d’une Atsem n’a jamais été complété malgré plusieurs années de dysfonctionnements.

une situation dégradée

Deux pétitions ont été lancées, en octobre 2021 et avril 2022. Les parents d’élèves, soutenus par les syndicats d’Atsem, d’enseignants, de parents et des élus communistes, écolos ou insoumis, ont démarché la Mairie de Paris pour trouver une solution. Pour l’instant, aucune réponse n’a été apportée. « On est en discussion avec la Mairie de Paris », poursuit Nicolas Léger, dont le syndicat milite pour « la mise en place de cellules de remplacement pour chaque circonscription : en gros, des brigades de remplaçants ou titulaires qui puissent remplacer les collègues Atsem absentes ». Le syndicaliste espère voir cette proposition aboutir à la rentrée prochaine sur tout Paris, et pas uniquement pour « pallier une situation locale dégradée, parce que le problème est le même partout ».

En attendant, le collectif ne lâche rien. Tous les jours, c’est avec banderoles et chansons qu’il accueille les enfants à l’école pour obtenir un poste d’Atsem supplémentaire.

ATSEMéducation
L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
L'Humanité

Les Ehpad, territoires d’inégalités

Actu

Dépendance L’UFC-Que choisir vient de rendre publique une étude qui met en lumière la fracture territoriale frappant les personnes âgées devant entrer dans ces maisons de retraite, avec des établissements privés qui font exploser les prix.

Nadège Dubessay

Décidément, les Ehpad n’ont pas le vent en poupe, plus particulièrement les établissements privés. Après la publication des  Fossoyeurs, livre choc du journaliste Victor Castanet, qui met en lumière la logique cynique d’enrichissement sur le dos des personnes âgées du groupe Orpea, c’est désormais l’UFC-Que choisir qui dénonce les énormes disparités départementales dans la répartition des établissements sur le territoire. L’étude publiée le mardi 17 mai montre que le nombre de places peut varier du simple au quadruple selon les départements. « Alors qu’en Lozère, il existe 169 places pour 1 000 habitants de plus de 75 ans, à Paris ce nombre tombe à 41 », note l’association, qui constate, au passage, que « les places en Ehpad ne sont pas en mesure de répondre à une demande potentielle de l’ensemble des personnes dépendantes, puisque moins de la moitié (47 %) de celles-ci sont en mesure d’intégrer un Ehpad ». Ainsi, en Mayenne, 90 % des personnes très dépendantes bénéficient d’un accueil en établissement, contre 42 % seulement dans le Gard et 38 % en Corse.

une offre de places inégale

L’association rappelle que si les Ehpad n’ont pas vocation à accueillir toutes les personnes dépendantes, celles souffrant des pathologies les plus lourdes n’ont pourtant pas d’autre choix que de se tourner vers ces établissements médicalisés spécialisés. « Or, l’offre inégale de places peut avoir des effets considérables sur leur capacité à entrer en établissement, en fonction de leur lieu de vie », soulève l’étude, qui alerte notamment sur les prix exorbitants des structures privées. En moyenne, une place y coûte 2 898 euros par mois, contre 2 147 euros pour les établissements associatifs et 1 936 euros pour les publics. En Meuse, le prix moyen payé par un résident est de 1 749 euros par mois ; on passe à 2 679 euros dans les Alpes-Maritimes, et Paris affiche le triste record de 3 698 euros. Les auteurs de l’étude ont fait les calculs : en confrontant les prix départementaux des Ehpad aux niveaux de revenus des habitants, le loyer de ces établissements dépasse partout le niveau de vie médian. Si bien qu’en moyenne nationale, les résidents doivent ponctionner 416 euros par mois de leur épargne pour payer leur chambre.

le privé surreprésenté

Autre discrimination territoriale : les établissements privés sont parfois surreprésentés dans certains départements. « Alors qu’en moyenne nationale les Ehpad privés possèdent 23 % des places, leur part de marché excède 50 % dans huit départements, avec un impressionnant record dans les Bouches-du-Rhône (63,6 %) », pointe l’étude. Et de dénoncer une « stratégie de maximisation du profit des établissements privés », orchestrée grâce à « l’implicite et déplorable blanc-seing des autorités publiques ». L’association rappelle que « les résidents des Ehpad publics sont davantage en mesure que ceux des Ehpad privés de bénéficier des aides sociales départementales ». L’UFC-Que choisir préconise que « la création de nouvelles places en Ehpad se fasse essentiellement dans les structures publiques » et estime que les établissements privés devraient voir leurs tarifs plafonnés et être contraints de proposer des places éligibles aux aides sociales.

ephadufc-que choisirétude
Valeurs Actuelles

Un migrant mineur isolé de 16 ans agresse sexuellement une mère de famille dans un parc de Cahors

Une terrible rencontre. Dimanche 15 mai, une mère de famille a subi une agression sexuelle sous les yeux de ses deux enfants dans un parc de Cahors, dans le Lot, rapporte La Dépêche. Vers 13 heures 30, au parc Tassart, une mère de famille qui se promenait en compagnie de ses deux jeunes enfants a vu un jeune homme âgé de 16 ans s’exhiber. Non content de cela, l’individu s’est alors jeté sur elle et l’a plaqué contre un mur pour tenter de l’agresser sexuellement. Le procureur de la République a précisé : « Le jeune homme l’avait prise au niveau du bras, l’avait plaquée contre un mur, et avait frotté son sexe contre elle. Grâce à sa réaction, elle parvenait à prendre la fuite. » Le gendre de la victime, qui a assisté à la scène, a pris un coup de poing au visage en tentant de défendre sa belle-mère.

Migrant mineur isolé

Interpellé rapidement au niveau de la gare de Cahors, le suspect serait donc un migrant mineur isolé, « connu des services judiciaires et bénéficiaires du dispositif de prise en charge applicable aux mineurs non accompagnés », précise le procureur de la République de Cahors. Il a été placé en garde à vue, en attendant sa présentation en comparution immédiate à un juge pour enfant pour les chefs d’agression sexuelle et de violence volontaire, ainsi que d’atteinte à la pudeur dans un espace public. Quant à la victime, elle a été prise en charge psychologiquement par l’association France Victimes 46.

Cahors : les dernières actualités

« Je ne veux pas d’une France de la performance mais de la fraternité » : Valérie Pécresse fait vibrer sa fibre sociale

Cahors : une policière met fin à ses jours à son domicile

Cahors : le ras-le-bol des habitants de la résidence Fénelon, face aux violences

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Iran says two French nationals held for trying to 'foment unrest'

Issued on: 17/05/2022 - 15:27

NEWS WIRES

Iran on Tuesday said it arrested two French nationals this month for allegedly attempting to foment unrest by meeting with representatives of teachers' unions, in a report on state television. 

The broadcaster aired footage of the pair, a 37-year-old woman and a 69-year-old man, from the moment they set foot in the Islamic republic on April 28 until their arrest on May 7.

"The two entered Iran with tourist visas... but monitoring and surveillance of their movements and meetings by Iran's intelligence ministry showed they were not in fact tourists," the report said.

"Iran's intelligence ministry monitored the two individuals in organisational meetings and in coordination with some people who consider themselves members of the teachers' union," it added.

France last week condemned the arrest in Iran of two French citizens as "baseless" and called for their immediate release. It did not name the pair.

Iran had only previously announced the arrest of two Europeans on what the intelligence ministry said were accusations of seeking to "destabilise the country".

Their arrest comes after a months-long campaign by teachers in Iran calling for the government to speed up the implementation of reforms that would see their salaries better reflect their experience and performance.

Protesters have been calling on the authorities to release teachers detained at similar demonstrations.

Tuesday's television report also included an audio file allegedly belonging to the two, as well as accusations that they had been "attempting to form a kind of protest to foment unrest".

In the recording, the voice of a female is alleged to be heard saying, "it is a battle to get the majority of Iranians", in English.

The voice of a male then allegedly responds by saying, "we ought to build a revolutionary package", also in English.

Earlier this month, the New York-based Human Rights Watch appealed for the release of almost 40 teachers arrested at events surrounding nationwide demonstrations on May 1.

In April, teachers' union member Rasoul Bodaghi was sentenced to five years in prison for taking part in the protests, according to a human rights group.

Iran's economy has been reeling under punishing sanctions that have been imposed on the country by the United States since 2018, with civil servants among the hardest hit.

The country last week announced a series of measures to tackle mounting economic challenges, such as changing a subsidy system and raising the prices of staple goods including cooking oil and dairy products.

Hundreds of people took to the streets in a number of Iranian cities to protest the government's decision, including in Tehran province, state news agency IRNA reported.

(AFP) 

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Iran arrests dozens protesting sudden price hike in food staples

Paris demands 'immediate release' of French nationals detained in Iran

Iran sentences Frenchman Benjamin Brière to eight years on spying charges

L'Humanité

Stéphanie Gembarski, porte-Wah !

Un jour avec

La coordinatrice de la Fédération des lieux de musiques actuelles est à l’origine du projet Wah ! Un dispositif de mentorat destiné aux femmes du secteur, afin de favoriser l’émancipation et la lutte contre les discriminations.

Lina Sankari

Au début de sa carrière, la parité n’était pas un sujet. Dans les années 2000, du haut de ses 26 ans, Stéphanie Gembarski est nommée directrice du Florida, à Agen, une structure de musiques ­actuelles et d’arts numériques. « On m’a fait remarquer que j’avais à cette époque toutes les clés pour programmer plus de femmes. Mais personne ne parlait de ça à ce moment-là » , se souvient l’actuelle coordinatrice des dynamiques liées à l’égalité, la diversité et aux pratiques artistiques et culturelles de la Fédération des lieux de musiques actuelles (Fedelima). Celle qu’on appelait alors « la petite » n’avait pas encore déconstruit les mécanismes liés à l’assignation de genre, « comme celui de multiplier les heures de travail pour se sentir légitime » . Les discriminations, les remarques, les blagues sur son genre… elle les relit a posteriori. Tout est alors intériorisé, les combats sont ailleurs : droit au logement, lutte contre le racisme, avance-t-elle… « Ces luttes collectives m’ont permis d’engager une réflexion sur la relation aux autres, de trouver des points de convergence. » Et quel autre lieu que la culture pour créer du lien, favoriser le droit à l’expression et à la dignité ?

Éducation populaire et l’économie sociale et solidaire

Loin de l’industrie musicale, la Fedelima fédère 150 structures de spectacle vivant impliquées dans l’éducation populaire et l’économie sociale et solidaire. Des lieux de proximité. En 2016, ces lieux interrogent leur ambition fédérale et le projet de société qu’ils entendent défendre. Une question émerge : « Est-ce que ce secteur, qui s’est construit sur une idée d’émancipation, de culture populaire, voire de contre-culture, est à l’image de la diversité de la société, tant dans les équipes qui animent les lieux que dans les personnes accueillies au quotidien ? » ­résume Stéphanie Gembarski. La Fedelima initie des échanges avec ses adhérents sur la manière de faire vivre la diversité.

Le phénomène #MusicToo émerge à son tour

Les planètes s’alignent. Au même moment, en 2017, le mouvement #MeToo, qui encourage la prise de parole des femmes, fait l’effet d’une bombe au niveau mondial. Le phénomène #MusicToo émerge à son tour et le ministère de la Culture établit une feuille de route sur l’égalité de genre. Un paradoxe existe dans la fédération, qui regroupe 1 600 salariés, dont 48 % de femmes et 52 % d’hommes. Cette parité apparente ne saurait toutefois se suffire à elle-même. « Lors d’une étude, nous avons constaté que, dans toute une famille de métiers, il y avait des écarts de présence féminine, notamment dans les postes à forte valeur symbolique, ceux de direction de projets, de programmation, de techniciens et de musiciens », remarque Stéphanie Gembarski. Les postes occupés par des femmes relèvent avant tout de l’administration, de la communication ou de l’action culturelle. Parmi les structures ayant le label d’État Scènes des musiques actuelles, on dénombre seulement 20 % de directrices.

La force du collectif

Pour pallier ces carences, la Fedelima imagine le dispositif de mentorat Wah !, qui vise à générer de l’entraide et à aider les femmes à évoluer vers des postes à responsabilités. « L’idée n’est pas de former les femmes, car elles sont autant, voire plus formées que les hommes, mais de créer des espaces où elles peuvent se donner de l’audace, parler de leur réalité professionnelle, en clair : oser. » La force du collectif. Depuis 2019, 14 binômes venus de tout le territoire travaillent à la construction d’un projet pendant une année. « Les mentorées expriment des envies, des besoins à leur mentore, et elles définissent ensemble un chemin pour y parvenir », explique encore Stéphanie Gembarski. Tous les mois, les 28 personnes impliquées dans ce projet se retrouvent pour générer des temps d’échange sur la lutte contre les inégalités dans la culture. « L’idée est d’essaimer plus largement. Lorsqu’elles repartent dans leur structure, elles sont nourries de tout cela, elles forment leurs équipes et changent la manière de penser les programmes », se félicite la coordinatrice de la Fedelima.

« On vient bousculer les privilèges »

Des projets non mixtes ont ainsi vu le jour, afin que les jeunes filles fassent de la musique sur des instruments communément considérés comme masculins. Ailleurs, des musiciennes ont été sensibilisées à la ­technique afin que, lorsqu’elles arrivent sur un plateau, elles ne subissent pas la ­domination masculine. Une manière de déconstruire les représentations. Un travail a également été engagé sur les violences sexistes et sexuelles. Ce réseau d’entraide casse l’isolement et génère de la sororité. Selon Stéphanie Gembarski, « les valeurs de solidarité sont très fortes dans les musiques actuelles, mais cette grande famille a été construite par et pour des hommes. On vient bousculer les privilèges ». Un apprentissage collectif, une construction politique pour faire société.

MusiqueFéminisme
France24 - World

PSG player Idrissa Gueye criticised for not playing in anti-homophobia day game

Issued on: 17/05/2022 - 16:02

NEWS WIRES

A group fighting homophobia in football has called on the French league and Paris Saint-Germain to ask player Idrissa Gueye for an explanation after he missed a game last week amid reports that he refused to play because he did not want to wear a rainbow-coloured number on the back of his jersey.

The Senegal midfielder traveled with his teammates to Montpellier last weekend for Saturday's French league game in the southern city but did not play, with PSG coach Mauricio Pochettino citing “personal reasons" to justify his absence on the field.

For the second consecutive season, professional clubs in the country had been invited to label their players’ shirts with colored numbers using the rainbow flag, the symbol of the LGBTQ movement.

According to French radio RMC, citing unidentified sources, Gueye did not want to wear a rainbow-colored number on the back of his shirt.

The Rouge Direct group said in a message posted on Twitter that PSG and the league should not exclude the possibility of sanctioning Gueye.

“Homophobia is not an opinion but a crime," the group said.

The case took a political turn when Valerie Pecresse, the conservative candidate at the French presidential election last month, joined the criticism of Gueye.

Les joueurs d’un club de football, et ceux du PSG en particulier, sont des figures d’identification pour nos jeunes. Ils ont un devoir d’exemplarité. Un refus d’Idrissa Gana Gueye de s’associer à la lutte contre l’homophobie ne pourrait rester sans sanction! @PSG_inside https://t.co/LtAR2O3gy9

May 16, 2022

“The players of a football club, and those of PSG in particular, are identification figures for our young people," she wrote on Twitter. “They have a duty to set an example. A refusal by Idrissa Gana Gueye to join the fight against homophobia could not remain without sanction!"

L'Equipe newspaper reported that Gueye had already missed the corresponding match last season when all teams wore shirts with the rainbow, citing a bout of gastroenteritis.

Homophobic chants, often heard at French league matches, have been tolerated for a long time by many club officials, and soccer authorities have struggled to find the appropriate ways of tackling the issue. The French league, however, launched an action plan three years ago allowing spectators to report sexist, homophobic or racist incidents they witness.

(AP)

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The fight against homophobia and transphobia in Cameroon

PSG star Mbappe wins French league's best player award for 3rd time

Gabon football chief detained in child sex abuse scandal

Valeurs Actuelles

Une jeune femme enceinte agressée par deux migrants dans le tram à Montpellier

Une agression brutale. Samedi 14 mai, une jeune femme âgée d’une vingtaine d’années, enceinte de sept mois, a été violemment agressée dans le tram de Montpellier, rapporte Le Figaro. Vers 22 heures 40, la victime a remarqué deux individus qui importunaient un groupe d’adolescentes. La jeune femme est alors intervenue pour faire cesser la scène. Mais l’un des importuns s’est alors jeté sur elle, lui donnant des coups de pied dans le ventre et tentant de lui arracher son collier. La jeune femme ne s’est pas laissé faire et a réussi à projeter son agresseur à terre. Elle parvient à appeler son compagnon, qui est arrivé à la station suivante. Une bagarre a éclaté, et l’un des agresseurs a asséné un coup de tesson de bouteille au compagnon de la future mère.

Des « mineurs isolés »

Contactés, les policiers sont arrivés rapidement sur place et ont interpellé les deux agresseurs. Placés en garde à vue, l’un d’eux s’est révélé être manifestement sous l’emprise de médicaments. Les deux individus ont expliqué être des migrants mineurs non-accompagnés, mais si l’un d’eux a affirmé être né en Algérie en 2005, le second a donné trois dates et lieux de naissance différents, en 2003, 2005, et 2006, à Mostaganem, puis Casablanca, au Maroc. « Le premier cité s’est en outre exhibé dans les cellules du commissariat et a outragé les policiers », a expliqué au Figaro le procureur de la République de Montpellier. Une information judiciaire a été ouverte pour « tentative de vol avec violences ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours », « menaces de mort », « violences n’ayant pas entraîné une ITT supérieure à 8 jours dans un espace d’attente d’un moyen de transport collectif », « outrages » et « exhibition sexuelle ». Ils ont été placés en détention provisoire, l’un en maison d’arrêt, l’autre dans un centre éducatif fermé.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Iraq: Fighting displaces thousands of Yazidis for a second time

Issued on: 13/05/2022 - 15:53Modified: 17/05/2022 - 14:54

Djamel Belayachi Follow

Intense fighting broke out between the Iraqi Army and Yazidi fighters affiliated to the Kurdish rebel group the Kurdistan Workers’ Party (PKK) on May 1 and 2 in the region of Sinjar, in northwestern Iraq. The clashes displaced thousands of Yazidi people for a second time – as many as were only recently resettled in the area after fleeing the Islamic State group in 2014. Our Observer told us about fleeing the fighting and what it has felt like to return to life in a displaced persons camp. 

The Iraqi Army wants to enforce an agreement signed between Baghdad and Iraqi Kurdistan providing for the withdrawal of Yazidi fighters and PKK fighters from the Sinjar region. But the Sinjar Resistance Units (YBŞ), a Yazidi militia created in 2014 to fight the Islamic State group, don’t want to withdraw and accuse Baghdad of wanting to take control of their region. 

On the night of May 1, the Iraqi Army finally launched an offensive to push back Yazidi fighters, some of whom had taken up positions in civilian areas in villages near Mount Sinjar. 

'We left through the back door, bullets were zipping all around'

Yazidis are a Kurmanji-speaking minority who are indigenous to the Sinjar region in Iraq. They follow a monotheistic religion with similarities to the ancient Persian religion of Zoroastrianism. Back in 2014, many Yazidis were forced to flee the persecution of the Islamic State group to displaced persons camps in Iraqi Kurdistan. 

Today, many of these civilians are reliving the same nightmare. Our Observer, Tahsin (not his real name), was startled awake in the middle of the night by the sound of gunfire in Sinun.  

I have been living in the Qadiya displacement camp in Iraqi Kurdistan since 2014 but I return to my village, Sinun, often because I am building a new home here. 

I was in Sinun when the fighting broke out shortly after midnight. I heard shots being fired by the western entrance to the village. It seemed like heavy artillery fire [Editor’s note: Likely from a DShK, a Soviet anti-aircraft heavy machine gun]. 

The shooting stopped for a few hours but then started up again around 8am. I called a friend who lives on the outskirts of the village and he said he heard gunshots in his zone as well. 

🔻تحديث استمرار المواجهات بين قوات الجيش العراقي وعناصر اليبشة في سنوني التابع لقضاء سنجار غربي الموصل. pic.twitter.com/6dkMQxkIwC

May 2, 2022

Around 11am, I heard loud explosions. I called another friend and he told me that the Iraqi Army had bombed the school in Hattin, a neighbouring village, because they suspected that it was being used as a base for fighters from the Sinjar Resistance Units (YBŞ).  

When the shooting stopped again, people started to flee the village, either by car or on foot, towards Iraqi Kurdistan in the north. 

Then, around 1pm, the fighting started up again. Iraqi soldiers were deployed the western entrance of Sinun, in the Tobal neighborhood. The house where I am staying, with my uncle and his children, is just several dozen metres from where the gunshots were coming from. 

So we left through the back door and took shelter in a home under construction about 50 metres away. The bullets were zipping all around. There was also heavy artillery fire [Editor’s note: likely DShK again]. Iraqi Army tanks driving down the streets. 

🔴 بالفيديو قوات الجيش العراقي يسيطرون على ناحية الشمال التي تضم منطقتي سنوني ومجمع دوكوري( حطين) المحادية لسوريا. pic.twitter.com/GLJveK1AaZ

May 2, 2022

'Sometimes 20 people were cramming into one car'

We took advantage of a moment of calm to run towards our car. We then headed towards Mount Sinjar, in the south. But when we arrived at the base of the mountain, we saw heavy machine guns above us. So we retraced our journey and went back towards the village, looking for a way to get around the combat zones and get back on the road leading to Iraqi Kurdistan.  

@fal_022#الجيش_العراقي#سنجار_تلعفر_موصل#اشباح_الدفاع♬ الصوت الأصلي - ووuser7425515318122

It was chaos in the village when we got back there. People were trying to flee by any means necessary. Sometimes 20 people would cram into a single car. 

We finally managed to get back on the road to Iraqi Kurdistan. Along the road, there were checkpoints being run by the Iraqi Army. Some of them stopped us and asked, “Why aren’t you fighting with us?”

Most of the Yazidi displaced in Iraq now live in camps in Dohuk province in Kurdistan. The main camps there are Chamishku, Kabarto 1, Kabarto 2 and Kadiya. Created in 2014 with money from both the regional government of Kurdistan and the international community, the camps provide basic services but the living conditions there remain difficult.

'We don’t understand why the Iraqi Army didn’t warn us'

A few hours later, we arrived in Kadiya camp in Dohuk. Part of my family has been living in the camp since the displacement in August 2014. It’s the only region with mobile homes, which are a bit more comfortable than tents. 

Aside from frequent water cuts, the biggest problem in the camps are fires. The tents are made out of nylon and catch fire easily. There are also lots of fires in mobile homes caused by short circuits because the electrical fixtures are falling into disrepair. 

The fighting stopped on May 2, but only the men went back to their villages in Sinjar to inspect their homes. The women and children stayed in the camps for fear that fighting would break out again. 

Since May 3, young people have been gathering, especially in Sinun, to call for the withdrawal of all armed forces from Yazidi villages, except the police. The chiefs of Yazidi clans also went to visit Prime Minister Mustafa al-Kadhimi in Baghdad to bring him this message. But for the time being, we haven’t gotten any response. We refuse to be held hostage by fighting, no matter who the warring parties are. Finally, we don’t know why the Iraqi army didn’t warn us before launching an offensive so we could leave our villages in time.

مظاهرة سلمية في ناحية سنونى بقضاء #سنجار للشباب والاهالي مطالبين بخروج جميع المظاهر المسلحة ونقل الصراعات بينهم خارج مناطق الايزيديين.#Sinjar pic.twitter.com/vCa8dqvWcK

May 6, 2022

One person died and two people were injured by the Iraqi Army, according to an Iraqi military source cited by AFP. So far, there have been no numbers released for civilian casualties.

In the last few days, about 10,000 displaced persons have flooded into the camps in Iraqi Kurdistan. Many of the newly displaced were already forced to live in these camps once after fleeing the Islamic State group back in 2014. According to our Observer, no planning has been put into place to receive them. Many have moved into already overcrowded tents with family or friends already living there.

Yazidis have also been the victims of air raids carried out by neighbouring Turkey targeting PKK bases in Sinjar.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la Russie annonce l’expulsion de 34 diplomates français

Alors que les combats continuent dans l’est de l’Ukraine, la Russie a annoncé mercredi l'expulsion de 34 diplomates français.

La Russie annonce l’expulsion de 34 diplomates français

34 diplomates français ont été expulsés par la Russie après les expulsions en avril par la France de 41 Russes. Une décision qui fait suite à la convocation de l’ambassadeur de France à Moscou. Ils doivent quitter la Russie d’ici deux semaines, rapporte Le Figaro.

Plus de 900 militaires ukrainiens d’Azovstal se sont rendus, selon Moscou

Le ministère russe de la Défense a affirmé que « depuis le 16 mai, 959 combattants ukrainiens, dont 80 blessés, se sont constitués prisonniers ». Il étaitent retranchés sur le site sidérurgique d’Azovstal à Marioupol, relaie Le Figaro. L’armée ukrainienne avait indiqué que « les activités de sauvetage des défenseurs qui restent sur le territoire d’Azovstal se poursuiv(ai)ent ».

La Finlande et la Suède ont officalisé leurs demandes d’adhésion à l’Otan

Les deux pays ont soumis ce mercredi leurs demandes d’adhésion à l’Otan. « C’est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité », a déclaré le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. « Nous espérons conclure rapidement » le processus, a-t-il ajouté, relaie Le Figaro.

Un premier procès pour crime de guerre

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, un premier procès pour crime de guerre va se tenir mercredi 18 mai à Kiev, relaie 20 minutes. Un militaire russe du nom de Vadim Chichimarine est accusé d’avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre à bord d’une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n’était pas armé.

Vers une « phase prolongée » de la guerre en Ukraine

Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov a déclaré que la guerre avec la Russie entre dans une « phase prolongée ». L’armée russe a pour objectif de contrôler la région du Donbass pour notamment l’accès à la mer Noire, rapporte BFMTV. « La Russie se prépare à mener une opération militaire à long terme », a-t-il déclaré devant les ministres de la Défense de l’Union européenne (UE) et le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Washington allège certaines sanctions contre le Venezuela pour favoriser le dialogue politique

Publié le : 18/05/2022 - 00:05

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Washington a annoncé, mardi, un allègement très limité des sanctions contre le Venezuela. Il propose notamment une "dérogation limitée" pour le groupe pétrolier américain Chevron, sous le coup d'un embargo. 

Les États-Unis ont annoncé mardi 17 mai un allègement très limité des lourdes sanctions contre le Venezuela, présenté comme un geste pour favoriser une reprise imminente du dialogue entre le président Nicolas Maduro et l'opposition soutenue par Washington. Après la levée de certaines restrictions visant Cuba lundi, c'est le deuxième adversaire latino-américain des États-Unis qui bénéficie d'un tel coup de pouce.

Même si les responsables américains parlent de "coïncidences", l'approche du sommet des Amériques organisé en juin par le président Joe Biden à Los Angeles n'y est peut-être pas étrangère : le Mexique menace de boycotter la réunion si Cuba, le Venezuela et le Nicaragua ne sont pas invités, et pourrait donc être sensible à ces assouplissements de la position américaine.

Concernant le Venezuela, l'allègement des sanctions est "lié à un accord des deux camps pour reprendre les négociations" à Mexico afin de trouver une issue à la crise politique vénézuélienne, qu'"ils devraient annoncer très prochainement", a déclaré un haut responsable américain à des journalistes.

Dans la foulée, le gouvernement chaviste et l'opposition vénézuélienne se sont rencontrés mardi, après l'interruption en octobre du processus de négociations qu'ils menaient au Mexique. Les chefs des deux délégations, Jorge Rodríguez, représentant du président Nicolás Maduro, et le leader de l'opposition Gerardo Blyde ont écrit le même message sur leurs comptes Twitter : "En réunion de travail pour les plans futurs. Pour ressusciter l'esprit du Mexique", accompagné d'une photo d'eux se serrant la main.

En reunión de trabajo para planes a futuro, en el rescate del espíritu de Mexico pic.twitter.com/YubOmQI8nZ

May 17, 2022

"Le Venezuela aspire à ce que ces décisions des États-Unis ouvrent la voie à la levée absolue des sanctions illicites qui affectent tout notre peuple", a réagi le vice-président Delcy Rodriguez.

À la demande de Juan Guaido

Le haut responsable américain a précisé auparavant que cette mesure avait été prise "à la demande du gouvernement vénézuélien de transition" de l'opposant Juan Guaido, reconnu par les États-Unis comme étant le président légitime du Venezuela.

Les pourparlers vénézuéliens étaient à l'arrêt depuis octobre. Mais une rare visite d'émissaires de l'administration Biden auprès du président socialiste, en mars, avait mené à la libération de deux Américains détenus au Venezuela et à la promesse d'une reprise du dialogue avec l'opposition.

À l'époque, ce déplacement avait alimenté les spéculations sur une possible entorse à l'embargo sur le pétrole vénézuélien imposé par Washington en 2019 dans l'espoir de pousser Nicolas Maduro vers la sortie. Les États-Unis faisaient en effet le tour du monde en quête d'hydrocarbures pour compenser la perte du brut russe à la suite des sanctions en réponse à l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

Mais les mesures de mardi n'ont aucun lien avec une volonté de faire baisser les prix du pétrole, a assuré le responsable américain. Dans le détail, cet "allègement de sanctions" concerne avant tout une "dérogation limitée" octroyée au groupe pétrolier américain Chevron dans le cadre de l'embargo. La société pourra "négocier les termes de potentielles futures activités au Venezuela", sans toutefois conclure de nouvel accord avec la compagnie nationale vénézuélienne PDVSA, a expliqué ce responsable.

Espoir à Caracas

"Le Venezuela a vérifié et confirmé les informations diffusées selon lesquelles les États-Unis d'Amérique ont autorisé des entreprises pétrolières américaines et européennes à négocier et à reprendre leurs opérations au Venezuela", a réagi sur Twitter la vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodriguez. Elle a dit espérer que ces décisions "ouvrent la voie à la levée complètes des sanctions illégales qui touchent tout notre peuple".

De son côté, la Plate-forme unitaire, qui regroupe les principaux partis de l'opposition vénézuélienne, a réclamé dans un communiqué une date pour la reprise des pourparlers, précisant qu'elle n'avait pas demandé à Washington d'assouplir les sanctions individuelles.  

Selon des médias américains, Carlos Erik Malpica Flores, ex-cadre de PDVSA et neveu de la Première dame du Venezuela, doit par ailleurs être retiré de la liste noire du Trésor américain.

"Aucune de ces mesures allégeant la pression ne va mener à un accroissement des revenus du régime", a assuré le haut responsable. Il a tenu à marteler que la politique américaine à l'égard du Venezuela demeurait inchangée : les sanctions seront "allégées" en cas d'avancées vers la démocratie et des élections "libres", et "alourdies" si le processus déraille.

Des élus américains protestent

Cette garantie n'a pas suffi à rassurer certains élus américains en première ligne dans l'opposition au pouvoir du dirigeant socialiste.

"Le président Biden affirme soutenir la démocratie et les droits humains, mais sa politique étrangère est bâtie sur la recherche de conciliation et l'octroi de concessions aux dictateurs", a dénoncé le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, dont l'État accueille la plus grosse communauté de la diaspora vénézuélienne aux États-Unis.

"Faire pour Maduro une poignée de gestes non mérités seulement pour que son régime promette de s'asseoir à la table des négociations est une stratégie vouée à l'échec", a aussi pesté son collègue Bob Menendez, membre du Parti démocrate comme Joe Biden.

Avec AFP

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Le Venezuela libère deux Américains après la visite d'une délégation américaine

PÉTRO-DIPLOMATIE

Guerre en Ukraine : Washington lorgne du côté du Venezuela pour se passer du pétrole russe

BILLET RETOUR

Venezuela : une crise sans fin

Valeurs Actuelles

Immigration : Londres entame la « remigration » de clandestins après un accord historique

Il y a un mois, la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, signait à Kigali un accord exceptionnel. Ce dernier permet à Londres d’envoyer au Rwanda les clandestins interpellés sur son sol afin qu’ils accomplissent, sur place, les démarches nécessaires à une migration légale. Une façon de réguler le flux migratoire au Royaume-Uni, tout en dissuadant les candidats au départ clandestin. Selon RFI, l’accord a été mis en application pour la première fois samedi 14 mai : 50 clandestins ont été informés qu’ils allaient être envoyés au Rwanda, comme l’a lui-même annoncé Boris Johnson dans un entretien accordé au Daily Mail.

L’accord signé entre Londres et Kigali est plus complexe qu’un simple retour à l’envoyeur : en réalité, il consiste à déplacer l’endroit où les migrants peuvent demander à s’installer au Royaume-Uni. Jusqu’à présent, et comme en France, c’est depuis les îles britanniques que les clandestins devaient faire leur demande, afin d’espérer recevoir l’autorisation de vivre – au moins un temps – sur place. Un système qui encourageait les entrées illégales sur le territoire britannique, dans l’espoir d’une régularisation a posteriori. Désormais, les migrants devront faire ces démarches depuis le Rwanda, où un vaste complexe et un camp ont été installés.

Sous-traiter l’immigration ?

Particularité de l’affaire : le Rwanda accueillera non-seulement ses propres ressortissants, mais également les clandestins libyens, érythréens, syriens, etc. En échange, le pays d’Afrique de l’Est a obtenu un chèque de 120 millions de livres sterling (soit 142 millions d’euros), faisant de lui une sorte de sous-traitant des candidats à l’immigration britannique. Selon Le Figaro, au moment de signer l’accord, Boris Johnson avait salué le Rwanda comme l’un des pays les « plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d’accueil et d’intégration des migrants ».

De son côté, le président rwandais, Paul Kagame, avait simplement déclaré : « Eh bien, nous ne sommes pas un pays riche, nous ne sommes pas un grand pays, mais il y a des solutions, nous pouvons toujours aider, trouver et résoudre de gros problèmes ». Il avait également précisé que les migrants envoyés par le Royaume-Uni au Rwanda, et qui souhaiteraient y poser définitivement leurs valises, étaient les bienvenus. L’accord, en revanche, a suscité une très forte opposition de la part des associations humanitaires, de la gauche britannique et de l’ONU.

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France24 - Monde

Le Pentagone déclare non fautifs les responsables d’une frappe en Syrie en 2019

Publié le : 18/05/2022 - 02:59Modifié le : 18/05/2022 - 03:03

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Après une enquête interne, le département américain de la Défense a annoncé, mardi, que les responsables d'une frappe aérienne ayant fait des victimes civiles en mars 2019 à Baghouz, en Syrie, n'avaient commis aucune faute. En conséquence, personne ne sera sanctionné.

Le Pentagone a annoncé mardi 17 mai que les responsables d'une frappe aérienne ayant fait des victimes civiles en 2019 en Syrie n'avaient commis aucune faute, n'ayant pas "délibérément" tué des civils, ni fait acte d'une "indifférence injustifiée".

L'enquête interne du Pentagone sur ce bombardement du 18 mars 2019 à Baghouz, en Syrie, avait été lancée en novembre après la publication d'un article du New York Times qui accusait l'armée américaine d'avoir cherché à dissimuler la présence de victimes non-combattantes. Le quotidien affirmait que 70 personnes, dont des femmes et des enfants, avaient été tuées dans cette opération à Baghouz, dernier bastion du groupe État islamique (EI), et qu'un juriste militaire avait qualifié l'incident de "possible crime de guerre".

Mais l'enquête, dirigée par le général de l'armée de Terre Michael Garrett, a conclu que le commandant des forces américaines sur le terrain avait reçu ce jour-là une demande urgente de soutien aérien des Forces démocratiques syriennes (FDS), la coalition de combattants anti-EI soutenus par les Occidentaux dans le nord-est syrien.

Aucune sanction

Le commandant "a obtenu confirmation qu'il n'y avait pas de civils dans la zone de tir" et a autorisé la frappe, indique le général Garrett dans ses conclusions rendues publiques par le ministère américain de la Défense. Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a précisé que la frappe avait fait 56 morts, dont 52 combattants parmi lesquels 51 adultes et un adolescent. Quatre civils - une femme et trois enfants - ont été tués. Par ailleurs, deux combattants ont été blessés, ainsi que 15 civils (11 femmes et quatre enfants), a-t-il précisé.

John Kirby a indiqué que personne ne serait sanctionné pour les victimes de Baghouz. L'enquête a établi que personne n'avait "agi en violation des lois de la guerre", a-t-il dit, et a, au contraire, conclu qu'il n'y avait eu "aucune intention malveillante". "Nous ne faisons pas tout parfaitement, mais nous essayons de nous améliorer", a assuré le porte-parole. "Nous essayons d'être aussi transparents que possible sur les leçons que nous tirons."

Des informations tenues secrètes pendant trois ans

Le rapport d'enquête attribue à des "erreurs administratives" les retards pris dans la mise au jour de ces faits, qui n'ont été révélés que trois ans après par la presse, donnant l'impression que l'armée cherchait à les dissimuler.

Mais dans une note à la plus haute hiérarchie de l'armée américaine, également publiée mardi, le ministre de la Défense Lloyd Austin s'est déclaré "déçu" d'apprendre que des informations aient été passées sous silence pendant des mois. Il a ordonné aux chefs des commandements militaires américains de s'assurer que toute opération liée à des victimes civiles fasse l'objet d'une enquête.

Avec AFP

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En Syrie, les forces antijihadistes resserrent l’étau sur Baghouz

SYRIE

À Baghouz, l'offensive des Forces démocratiques syriennes ralentie par la présence de civils

France24 - Monde

Procès du 13-Novembre : le sentiment de culpabilité des Eagles of Death Metal

Publié le : 17/05/2022 - 16:44

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L'ex-guitariste, Eden Galindo, et le chanteur, Jesse Hughes, du groupe de rock des Eagles of Death Metal étaient, mardi, devant la Cour d'assises spéciale de Paris. Ils ont exprimé leur sentiment de culpabilité concernant leur impuissance à porter secours à leurs fans tués dans la salle du Bataclan lors des attentats du 13-Novembre.

Deux membres du groupe américain Eagles of Death Metal, qui se produisait sur la scène du Bataclan le soir des attentats du 13 novembre 2015, ont dit mardi 17 mai devant la Cour d'assises spéciale de Paris leur culpabilité de n'avoir rien pu faire pour aider les personnes de leur public tombées sous les balles des jihadistes.

Quatre-vingt dix des 130 victimes de cette nuit de terreur à Saint-Denis et Paris sont mortes dans la salle de concert, et des centaines d'autres personnes ont été blessées ou prises en otage par les tueurs envoyés par le groupe État islamique – Samy Amimour, Ismaël Mostefai et Foued Mohamed-Aggad, armés de fusils d'assaut Kalachnikov.

Contrairement aux nombreuses victimes qui regardaient la scène alors que le concert, "le meilleur de la tournée", battait son plein, Jesse Hughes faisait face aux tireurs vêtus de noir quand ils ont fait irruption dans la salle du Bataclan.

Si l'ex-guitariste du groupe, Eden Galindo, qui s'occupait ce soir-là de la technique, a dit avoir cru un instant que la sono avait explosé, le chanteur des Eagles of Death Metal (EODM) a raconté à la Cour d'assises avoir tout de suite compris ce qui était en train de se produire.

"Moi qui viens d'une communauté désertique en Californie, je sais reconnaître le son d'un coup de feu. Je savais que la mort arrivait", a-t-il dit, la respiration lourde, se disant rattrapé par des angoisses "qui me hantent depuis 2015 et que je pensais avoir surmontées".

>> À lire aussi : procès du 13-Novembre : "Pas envie que les accusés se repaissent de ma souffrance"

Alors que les premiers corps tombaient dans la fosse, Jesse Hughes a trouvé refuge sur le côté de la scène auprès d'Eden Galindo.

Propos polémiques 

"Je regardais la foule, elle était tellement dense que les gens ne comprenaient pas ce qui se passait", a témoigné Eden Galindo d'une voix blanche. "Ils nous regardaient mais on ne pouvait rien faire pour eux... On pensait que ça allait s'arrêter mais les tirs continuaient encore et encore (...) Je veux dire aux familles des victimes que je pense à elles tous les jours et que je prie pour elles."

Eden Galindo et Jesse Hughes ont profité d'une accalmie pour s'échapper par l'arrière de la scène, d'abord vers l'étage à la recherche de la fiancée du chanteur, puis dans la rue, une fuite éperdue, "sans savoir où on allait", jusqu'à la rencontre avec un "ange", un jeune Français nommé Arthur, qui les a fait monter dans un taxi et les a envoyés au commissariat le plus proche.

C'est là, au milieu de personnes couvertes de sang, qu'ils ont appris la mort de leur tour manager et d'un autre membre de l'équipe. Celle, aussi, de "90 amis lâchement assassinés devant nous".

Jesse Hughes avait tenu après les attentats des propos qui ont fait polémique, accusant les musulmans dans leur ensemble d'être responsables des attaques, soupçonnant les agents de sécurité du Bataclan de complicité, ou encore regrettant que le port d'armes ne soit pas autorisé en France.

"Le mal n'a pas gagné"

"Tant que tout le monde n'a pas d'armes à feu, il faut que tout le monde en ait une", avait-t-il notamment déclaré en 2016 sur la chaîne de télévision française I-Télé.

Mardi, devant la Cour d'assises, le chanteur n'est pas revenu sur ces propos qui avaient provoqué un profond malaise chez certains survivants, et convaincu plusieurs festivals français, dont Rock en Seine à Paris, d'annuler un spectacle d'EODM. Mais il s'en est excusé à demi-mots.

"Après les attentats, j'ai fait beaucoup d'introspection et je crois qu'on peut dire que j'étais complètement à l'ouest", a-t-il dit, la voie étranglée par l'émotion.

"Cette tragédie s'est transformée en faisceau de lumière, elle m'a montré ce que doit être le pardon. J'ai moi-même pardonné à ces pauvres âmes", a poursuivi Jesse Hughes, en évoquant les trois tueurs et les accusés présents dans le box.

"Le mal n'a pas gagné", a-t-il conclu. "On ne peut pas tuer le rock'n'roll."

Avec Reuters

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Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam raconte pour la première fois sa nuit d’errance

Procès du 13-Novembre : un accusé positif au Covid-19, nouvelle suspension d'une semaine

Procès du 13-Novembre : Salah Abdeslam présente ses "excuses à toutes les victimes"

L'Humanité

Crise de la faim, vers une répétition de 2008 ?

Décryptage

Climat Les sécheresses frappent, les prix montent, certains pays exportateurs ferment leurs frontières… Autant d’éléments qui rappellent l’épisode dramatique de 2008, qui avait conduit aux émeutes de la faim. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Marie-Noëlle Bertrand

En 2008, des émeutes de la faim éclataient un peu partout dans le monde. Sous l’effet combiné d’une sécheresse au long cours en Australie et de la spéculation alimentaire, la hausse des prix des céréales atteignait un niveau tel qu’une partie de la population urbaine mondiale n’était plus en mesure de s’acheter à manger. La crise n’a réellement pris fin qu’en 2013, déclenchant sur son passage les printemps arabes de 2011. Alors que les prix flambent à nouveau et que l’Inde annonce stopper immédiatement ses exportations de blé, est-on en passe de vivre un nouvel épisode du même type ?

Faim dans le monde, où en est-on ?

Publié le 4 mai, le rapport mondial sur la crise alimentaire du World Food Program, plus gros consortium d’acteurs du développement, incluant le Programme d’aide alimentaire de l’ONU (PAM), met en lumière une crise de la faim en passe d’atteindre des sommets. Près de 193 millions de personnes souffrent de la faim de manière aiguë, estiment les organisations. « C’est 40 millions de personnes de plus qu’en 2020 », précise Guillaume Compain, chargé de campagne agriculture et sécurité alimentaire pour Oxfam France. Début avril, l’ONG et dix autres pointaient le cas spécifique de l’Afrique de l’Ouest, où 27 millions de personnes souffrent de la faim de façon aiguë. En Afrique de l’Est, l’ONU estime que 20 millions de personnes au moins font face à un risque de famine cette année.

Les pays fortement dépendants des céréales ukrainiennes ou russes subissent, eux, une inflation des prix qui met en péril l’accès aux produits de base, tels que le pain. Combinée à la hausse du coût de l’énergie, la guerre en Ukraine, premier producteur mondial de tournesol et huitième de blé, a un impact important sur les prix, de moins en moins accessibles aux plus pauvres, y compris en Europe. D’après l’Institut spécialisé IRI (Institut de recherche et d’innovation), en France, en un an, le coût des pâtes, des farines et des huiles a respectivement augmenté de 15,31 %, de 10,93 % et de 9,98 %, et l’inflation a continué de s’envoler en avril, pour atteindre un niveau inégalé depuis la crise de 2008.

Une production mondiale déstabilisée ?

Face à la crise, sus au bio ! déclamait en substance, le 8 mai, Erik Fyrwald, patron du groupe agrochimique transnational Syngenta. Selon lui, face à la catastrophe mondiale, les pays riches ont l’obligation d’augmenter leur production, ce qui serait incompatible avec l’agriculture bio, assurait le DG du fabricant de produits phytosanitaires et de semences génétiquement modifiées sur la Radio-télévision suisse (RTS).

Dans la même veine, depuis le début de la guerre en Ukraine, beaucoup plaident pour que l’UE abaisse l’ambition de son Green Deal et (re)libère l’usage de pesticides ou d’engrais. Pourtant, et alors que la faim frappe déjà, les rendements actuels sont bons. La FAO, dans son bulletin du 6 mai, estime même que la production mondiale de céréales de 2021, celle actuellement sur les marchés, s’établit à 2 799 millions de tonnes, soit 0,8 % de plus qu’en 2020. « Selon l’ONU, l’humanité dispose d’un tiers de plus de céréales que ce dont elle a besoin », reprend Guillaume Compain. Mais cet état de suffisance se confronte à une problématique d’accès et d’usage. « Plus de la moitié de la production de céréales est destinée à l’élevage, et le développement des agrocarburants en monopolise une autre », poursuit le responsable d’Oxfam France. Cette compétition contribue aussi à tendre les prix sur le marché et « nous oblige à nous interroger sur les niveaux auxquels nous devons laisser ces marchés se développer ».

D’autant que l’avenir proche des rendements mondiaux est loin d’être réjouissant. La sécheresse qui sévit dans plusieurs régions du globe aura un fort impact sur la campagne en cours. « Toute l’Union européenne connaît un stress hydrique important, les récoltes en Chine sont catastrophiques, tout comme celles de l’Inde », énumère ainsi Thierry Pouch, responsable des études économiques aux chambres d’agriculture. La France, cinquième exportateur mondial de blé, risque de ne pas être épargnée.

Le ministère de l’Agriculture des États-Unis a pour sa part établi que la chute de production de blé ukrainien pourrait atteindre 25 % en 2022, et celle de maïs 50 % du fait du conflit. « Pour les pays comme l’Égypte ou le Liban, qui achètent respectivement 23 % et 50 % de leur blé à l’Ukraine, cela risque d’être une catastrophe.  »

Quel poids de la spéculation sur la crise ?

En 2008, la spéculation alimentaire avait activement contribué à la crise de la faim. « Plusieurs acteurs, constatant la dévaluation de certains produits sur les marchés, s’étaient réfugiés sur les marchés à terme », où s’échangent les céréales mondiales, rappelle Thierry Pouch. Déjà tendus par une sécheresse récurrente en Australie, ceux-ci avaient flambé. Comme c’est le cas aujourd’hui, les prix de l’énergie étaient eux aussi à leur paroxysme. Résultats : les pays producteurs de matières premières s’en étaient sortis, les autres avaient coulé. Quelle est, aujourd’hui, la part de responsabilité mondiale de la spéculation ? « Il est trop tôt pour dire si les marchés financiers classiques vont se réfugier vers les marchés à terme, estime le responsable des chambres d’agriculture, mais certains vont sans aucun doute profiter de la tension qui s’installe sur les marchés. »

Les principaux traders « risquent de participer à un effet d’entraînement en anticipant aujourd’hui sur les marchés une baisse de rendements à venir », alerte Guillaume Compain. Toujours sur RTS, Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, s’inquiète de la même manière : « Les fonds d’investissement parient à la hausse des prix, créant une prophétie autoréalisatrice. » Certains États ont commencé à le faire. Quinze jours avant l’Inde, l’Indonésie a momentanément fermé son marché d’huile de palme à l’import, non sans arrière-pensée spéculative, alors que celui de l’huile de tournesol se tend et qu’on lui cherche des substituts. Quant à l’Inde, si elle fait preuve d’un réflexe évident de sécurité alimentaire, elle ne sera pas sans en tirer des bénéfices à moyen terme. Avec quel effet domino ? Elle avait, en 2008, pris la même décision, très vite suivie par d’autres pays exportateurs.

faim dans le mondecriseagriculturespéculation
BBC

China's silenced feminist: How Sophia Huang Xueqin went missing

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BBC Eye investigates the disappearance of Sophia Huang Xueqin, a high-profile feminist journalist who kick-started China’s #MeToo movement.

In the summer of 2021, Sophia was awarded a prestigious Chevening scholarship funded by the British government to pursue gender studies at the University of Sussex. But in September, on the way to the airport to catch her flight to the United Kingdom, Sophia and fellow activist Wang Jianbing “vanished.”

Sophia and Jianbing are among tens of thousands in China being rounded up and detained in a wider state crackdown on activists in recent years.

Now, as the two are expected to face trial for “inciting subversion of state power,” BBC Eye investigates how Sophia’s story is being erased, how China’s censors are carrying out a disinformation campaign against her and why in the UK, there’s been silence surrounding her case.

Reporter: Jessie Lau

Producers: Riddhi Jha, Jessie Lau, and Manisha Ganguly

Executive producers: Daisy Ayliffe and Mustafa Khalili

L'Humanité

Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

Actu

Les températures mondiales battent des records, la sécheresse menace jusqu’en France, mais les industries du pétrole et du gaz prévoient d’étendre, partout, leurs activités. The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 gigantesques projets qui relâcheraient chacun « l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 ».

Marion d'Allard

L’accord de Paris finira-t-il froissé, jeté au fond de la corbeille à papier ? Alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM, rattachée à l’ONU) affirme dans son dernier bulletin que le seuil d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C a désormais 50 % de risques d’être dépassé dans les cinq prochaines années, The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 bombes climatiques. Ces gigantesques projets pétroliers et gaziers, dont 60 % seraient déjà en cours d’exploitation, relâcheraient chacun « au moins un milliard de tonnes de CO2 au cours de leur durée de vie », relèvent les auteurs de l’enquête, « soit l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 », résume le quotidien britannique.

En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie

« Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. » Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, a beau réaffirmer l’évidence, répéter que le seuil fixé par l’accord de Paris à 1,5 °C « n’est pas une statistique choisie au hasard » mais « indique le point à partir duquel les effets du climat seront de plus en plus néfastes pour les populations et pour la planète entière », les géants des énergies fossiles (responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre), eux, poursuivent leur course folle à l’expansion.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie recensent le plus grand nombre de ces projets, devant le Moyen-Orient et la Russie. Par ailleurs et à eux seuls, les mastodontes ExxonMobil (États-Unis) et Gazprom (Russie) – dont la moitié des projets d’expansion concernent l’Arctique – ambitionnent de parvenir à extraire des sous-sols 192 millions de barils de pétrole supplémentaires dans les sept années à venir, « soit l’équivalent d’une décennie des émissions actuelles de la Chine », expliquent les auteurs.

Des exploitations toujours plus importantes

Parmi les « bombes » les plus dangereuses figurent l’immense projet d’expansion du North Field, gisement offshore de gaz au large du Qatar, les activités d’extraction d’hydrocarbures non conventionnels de Montney Play en Alberta (Canada) ou encore la construction d’un gigantesque gazoduc et d’une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) offshore au Mozambique.

Science. ​​​​​​​Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âne

En tout, les 12 plus grandes compagnies de pétrole et de gaz au monde, sociétés d’État (Qatar Energy, Gazprom ou l’Aramco) comme sociétés privées (ExxonMobil, TotalEnergies, Chevron, Shell ou BP), envisagent de dépenser plus de 100 millions de dollars chaque jour (96 millions d’euros) et ce, pendant dix ans, pour se développer. Plus alarmant encore, 70 % des grandes entreprises américaines du secteur projettent d’étendre l’exploitation des hydrocarbures de schiste et les forages de très grande profondeur.

Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total

L’Inde et le Pakistan suffoquent, l’Éthiopie n’a pas vu tomber la pluie depuis dix-huit mois… Et pendant qu’en sous-main l’industrie des combustibles fossiles joue avec le climat mondial pour engranger des profits, les responsables politiques, eux, multiplient les grands discours sur l’impératif d’une transition écologique. En réalité, de permis d’explorer délivrés en subventions publiques accordées, les États valident ces projets et renoncent, en somme, à atteindre les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés. L’accord de Paris en est le plus criant exemple.

Réchauffement climatiquegazpétrolegaz à effet de serre
France24 - Monde

Cannes 2022 : Romain Duris en réalisateur de film de zombies

Publié le : 17/05/2022 - 23:12

Louise DUPONT Suivre

Il a été l’acteur fétiche de Cédric Klapisch, Tony Gatlif ou Jacques Audiard. Repéré lors d’un casting sauvage pour "Le péril jeune", il est ensuite devenu l’un des comédiens les plus demandés du cinéma français. À l’aise dans tous les registres, Romain Duris s’essaye aujourd’hui à un nouveau genre, le film de zombies… 

Le comédien est l'invité de Louise Dupont dans ce premier numéro de "À l'Affiche à Cannes", pour évoquer son rôle dans le film d'ouverture de cette 75e édition, "Coupez !" de Michel Hazanavicius.

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New York Times - World

Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past

Israel Dispatch

The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.

Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times

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By Patrick Kingsley

MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.

Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.

“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”

In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.

Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.

In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.

“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”

For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.

Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.

LEBANON

Mediterranean

Sea

SYRIA

Mi’ilya

Sea of

Galilee

Haifa

Jordan

WEST

BANK

Tel Aviv

Jerusalem

ISRAEL

20 Miles

By The New York Times

Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.

“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”

The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.

A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.

“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”

So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.

Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.

The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.

Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.

Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.

For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.

But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.

“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”

Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.

But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.

Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.

Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.

Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.

Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.

“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”

Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.

After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.

Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.

“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.

Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.

“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”

But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.

Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.

What if his siblings were right?

Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.

For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.

Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.

But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.

“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”

Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.

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L'Humanité

Les céréales se rabougrissent

Actu

Encore en graines ou déjà levées, les grandes cultures souffrent du manque d’eau dans une bonne partie de la France. Agriculteurs et éleveurs sont sur le qui-vive.

Marie-Noëlle Bertrand

Des feuilles qui s’enroulent pour limiter l’évaporation de leur eau ; des blés en herbe dont les reflets virent peu à peu au bleu ; des failles de roches qui commencent à former leurs damiers de feuilles sèches dans les champs. Tous ces signes avant-coureurs de sécheresse, Denis Perreau, polycultivateur et éleveur en Côte-d’Or, a commencé à les voir poindre cette semaine. Sa région, la Bourgogne, compte au nombre de celles qui ont affiché un déficit de précipitations cet hiver, avec, en moyenne, 20 % d’eau en moins qu’à l’accoutumée. L’absence persistante de pluie au printemps pousse aujourd’hui sols et plantes à tirer sur leurs dernières réserves. « Rien n’est encore fichu, mais il ne faudrait pas que cela dure », note le producteur, également secrétaire national de la Confédération paysanne en charge de l’élevage.

L’impact varie selon les cultures

Sur une bonne partie de la France, le constat est le même : l’eau commence à manquer aux cultures. Ces trois derniers mois, les sols sont restés extrêmement secs pour la saison en Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie de la Bourgogne, du Grand Est et des Hauts-de-France, une « situation se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », note Météo France (lire ci-contre). L’impact, toutefois, varie selon les cultures. Celles semées à l’automne – blés ou orges d’hiver –, aujourd’hui en phase de croissance, commencent à connaître des situations de tension et se recroquevillent, indique le cabinet du ministère de l’Agriculture. L’orge, toutefois, s’en sortirait mieux que le blé. « Il est en fin de cycle, donc quasiment sauvé », confirme Denis Perreau. « Les grains du blé, eux, sont en pleine formation, et leur rendement pourrait être affecté. » Même analyse du côté de la FNSEA, qui redoute, faute de revirement météorologique, que la perte de rendement n’atteigne les 40 %. Sans avancer de chiffre, le ministère de l’Agriculture confirme l’inquiétude. Elle est encore plus forte pour les cultures d’été, en cours d’installation. Seuls s’en sortent encore les blés de printemps, semés il y a quelques semaines, en phase d’enracinement. « L’absence de pluie les oblige à aller chercher l’eau plus profondément, ce qui les rendra plus résistants », reprend Denis Perreau. Encore faut-il qu’il en reste un peu.

Fin avril, le gouvernement avait annoncé une rallonge de 100 millions d’euros destinée aux agences de l’eau afin, entre autres, d’accompagner les filières agricoles dans leurs stratégies d’adaptation au changement climatique. Lundi, le ministère de l’Agriculture a décidé d’aligner 20 millions d’euros supplémentaires. Pour parer au plus urgent, les surfaces en herbes des sites publics des ministères de la Défense et des Transports – camps militaires, abords de voies ferrées, aéroports… – seront mis à disposition des exploitants. Un pis-aller qui ne vaudra pas une bonne pluie. En Côte-d’Or, la météo en annonce pour la fin de la semaine prochaine. « Mais les pluies, ces derniers temps, sont un peu comme l’âge de la retraite, note Denis Perreau dans un dernier clin d’œil.  Plus on croit s’en approcher, plus elles sont finalement repoussées à plus tard. »

sécheresseagriculture
France24 - World

Shireen Abu Akleh killing: International calls grow for independent probe

Issued on: 18/05/2022 - 12:30

Sonia BARITELLO Follow Delano D'SOUZA Follow

A renounced Al Jazeera journalist was killed last week during an Israeli raid in the West Bank. Shireen Abu Akhleh was wearing a flak jacket with the word "press" clearly marked. Israelis and Palestinians have traded blame over who fired the fatal shot, while Israel has opened an investigation into heavy-handed police tactics used during Abu Akleh's funeral procession, which almost caused her coffin to fall to the ground. We get analysis with Sherif Mansour, Middle East and North Africa Program Coordinator at the Committee to Protect Journalists. 

Meanwhile in Lebanon, the militant group Hezbollah has lost its majority in parliament. According to official results, 12 new pro-reform MPs have won seats. The newcomers come from different religious backgrounds and have broken the hold of traditional parties in parliament. The elections held this past Sunday were the first since the devastating explosion at Beirut's port in 2020.

Finally, intense sandstorms in Iraq have pushed local authorities to advise people to remain indoors. Visibility dropped so much that it forced the country to close its airspace. At least eight sandstorms have hit Iraq since April, and thousands of people have ended up in hospital due to respiratory complications. Our correspondents Lucile Wassermann and Yasmine Mosimann report.

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Israel launches probe into police actions at Al-Jazeera journalist's funeral

Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist

Palestinians honour slain journalist, reject joint investigation with Israel

New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo Dispatch

Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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L'Humanité

Les diplômés du jour. Les « ingénieurs qui bifurquent »

Homme du jour

Marie-Noëlle Bertrand

Elle devait être seule sur scène : ils ont finalement été six. La prestation de Lola et de ses camarades fraîchement diplômés d’AgroPariTech fait sensation depuis le début de la semaine sur les réseaux sociaux et dans les médias. Appelée à s’exprimer lors de la remise des diplômes, fin avril, la toute fraîche ingénieure, épaulée de quelques autres, a saisi l’opportunité pour exprimer son refus de rentrer dans le système agroproductiviste auquel les conduit, disent-ils, leur formation. « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours », a déclaré la jeune femme à la tribune. « Nous ne nous considérons pas comme les talents d’une planète soutenable », a-t-elle poursuivi, avant de passer le micro à chacun de ses cinq camarades. Le tour de parole a ainsi duré sept minutes.

Les « ingénieurs qui bifurquent » – c’est le nom qu’ils se sont donné – ont ainsi dénoncé des emplois destructeurs de nature et une technologie mise au service du capitalisme et de l’agro-industrie. Ils ont aussi appelé les autres de leurs camarades, ceux installés face à eux parmi le public de la salle Gaveau, à Paris, où s’est déroulée la scène, à déserter ce système. Eux ont d’ores et déjà décidé de le faire, en renonçant aux bureaux d’études pour devenir paysans boulangers ou activistes écolo. « Ce n’est pas un renoncement à transformer le système, relève aujourd’hui Delphine, l’une des six, en réponse à certaines critiques qui leur sont faites, mais un appel à le faire en rejoignant les luttes locales et une nouvelle voie agricole. » Une initiative saluée par Aurélie Trouvé, présidente du parlement de l’Union populaire, candidate aux législatives et par ailleurs enseignante à AgroPariTech.

agro-industrieétudiants
France24 - World

Racism going mainstream? Buffalo shooting inspired by far-right conspiracy theories

Issued on: 17/05/2022 - 20:51

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He is not a lone wolf. The 18-year-old who travelled to Buffalo, New York to livestream a shooting spree targeting Black shoppers had the complicity of an "anything goes" internet where hate can spread at the speed of light, and a "land of the free" mantra where he could buy assault weapons over the counter.

In the wake of Joe Biden calling the shooting domestic terrorism in the name of White supremacy, François Picard's panel argues over how the "Great Repacement", a conspiracy theory imported from France, went from the fringe to Fox News to Capitol Hill. Will the far right carry White supremacist ideas all the way to victory in November's midterm elections?

Produced by Charles Wente, Elise Marné and Imen Mellaz

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Probe into racist mass shooting in Buffalo to study if warning signs were missed

US mourns victims of racially motivated mass shooting

'Racially motivated' mass shooting at supermarket in Buffalo, New York

New York Times - World

Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

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The Saturday Profile

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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L'Humanité

Coraux, chimie et politique

Chronique

Sylvestre Huet

Au départ, la chimie offre une crème solaire. À l’arrivée, elle tue les coraux. Et on sait désormais pourquoi. Ce qui offre plusieurs leçons. Reprenons… C’est une observation depuis au moins une décennie : lorsque des baigneurs enduits de crème solaire sont nombreux dans une baie, les coraux blanchissent et meurent plus qu’auparavant. Le composant chimique tueur avait été identifié, c’est l’oxybenzone, un filtre à ultraviolet très utilisé pour ces crèmes protégeant la peau humaine. Restait à comprendre comment il devenait si toxique pour certains organismes marins, car cela restait mystérieux.

C’est fait, relate un article paru dans Science (1). L’équipe de biologistes de Stanford University a montré expérimentalement, à l’aide d’une anémone de mer et d’un champignon vivant sur des coraux morts, comment la molécule de la crème solaire est modifiée par l’adjonction d’un glucose. Opérée par l’anémone, ou un partenaire symbiotique du corail, cette chimie fait d’une molécule capable de bloquer les UV son contraire : un photo-oxydant qui s’attaque à l’ADN sous l’effet des rayons solaires. En massacrant les partenaires symbiotiques des coraux, le phénomène contribue au blanchiment de ces derniers puis à leur mort sous l’effet de différents stress, comme les températures trop élevées dues au réchauffement climatique.

Plusieurs leçons peuvent être tirées de cette histoire. La plus immédiate ? La compréhension du phénomène permet de justifier l’interdiction de toute crème solaire comportant cette molécule, soit à l’usage en bord de mer soit à la fabrication. La plus profonde ? L’usage massif et diffus, et donc la dissémination inévitable, de produits issus de nos industries doit s’accompagner de la recherche prudente de leurs effets, lesquels peuvent survenir après des réactions chimiques et des interactions, parfois complexes, avec le vivant.

La plus politique ? Les entreprises privées qui développent et vendent ces produits pour en tirer profit ne vont pas volontairement les amputer pour financer cette recherche. Diminuer les risques suppose donc une recherche publique, libre et bien financée, qui intègre cet objectif, des instances de régulation des marchés imposant des cadres aux entreprises privées, voire une propriété publique de ces entreprises afin d’imposer des critères environnementaux dans les prises de décision de leurs directions. Un sujet pour électeurs et députés.

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

Read More on the World Cup

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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France24 - Monde

Festival de Cannes : c'est parti pour la 75e édition !

Publié le : 17/05/2022 - 22:08

Alberic DE GOUVILLE Louise DUPONT Suivre

Après deux années perturbées par le Covid-19, le cinéma est à nouveau roi sur la Croisette. Avec du beau monde attendu sur le tapis rouge, de Tom Cruise à Marion Cotillard en passant par David Cronenberg ! Côté compétition, 21 films sont en lice pour la Palme d'or, que le jury présidé par l'acteur Vincent Lindon se chargera de départager. Louise Dupont et Albéric de Gouville vous proposent une émission spéciale pour tout savoir de cette nouvelle édition du Festival.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Festival de Cannes : une édition marquée par un retour à la normale et le conflit en Ukraine

CANNES 2022

Après la crise sanitaire, le 75e Festival de Cannes rêve d'un grand redémarrage

L'acteur Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes 2022

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron promet plus d’armes à Zelensky

Zelensky fait une apparition surprise à Cannes

Le président ukrainien a tenu un long duplex devant le gotha du cinéma mondial, mardi à l’occasion de l’ouverture du 75ème Festival de Cannes. L’événement, une surprise générale qui n’avait fuité nulle part, a considérablement marqué la salle, relate Le Figaro. Au cours de son intervention, Volodymyr Zelensky a longuement cité Charlie Chaplin et son Charlot, dans lequel il moquait Hitler.

« Nous allons continuer de nous battre, nous n’avons pas d’autre choix (…) Je suis persuadé que le “dictateur” va perdre », a-t-il déclaré, en référence au président russe Vladimir Poutine.

Emmanuel Macron promet plus d’armes à Kiev

Le président français s’est une nouvelle fois entretenu avec Volodymyr Zelesnky, au téléphone pendant près d’une heure. « Je viens de terminer une conversation longue et significative avec Emmanuel Macron », a tweeté peu après le président ukrainien, alors que de la friture s’était invitée sur la ligne entre les deux chefs d’Etat ces derniers jours, Zelensky accusant Emmanuel Macron de se montrer trop clément avec Vladimir Poutine.

De son côté, l’Élysée a déclaré que « les livraisons d’armes par la France se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et semaines qui viennent, de même que l’acheminement d’équipement humanitaire ». Emmanuel Macron a également confirmé à son homologue que « la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne serait étudiée lors du Conseil européen de juin sur la base de l’avis qu’aura rendu la Commission européenne ».

Le Parlement finlandais approuve massivement l’adhésion à l’OTAN

À l’issue d’une session parlementaire exceptionnelle de deux jours, les parlementaires finlandais ont largement approuvé la candidature de leur pays à l’OTAN. 95% d’entre eux s’y sont montré favorables, soit 188 voix pour, huit contre et aucune abstention, rapporte Le Parisien.

Dans le cadre de ce basculement inédit des relations internationales, le président américain Joe Biden recevra, jeudi prochain à la Maison Blanche, la Première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président de la République finlandais, Sauli Niinistö.

Moscou annonce que 265 soldats ukrainiens « se sont constitués prisonniers » à Azovstal

Le ministère russe de la Défense a indiqué ce mardi 17 mai que 265 combattants ukrainiens s’étaient rendus aux forces pro-russes. Ils sont désormais prisonniers, relaie BFMTV. Le ministère russe a confirmé l’information dans un communiqué : « Au cours des dernières 24 heures, 265 combattants ont rendu les armes et se sont constitués prisonniers, dont 51 gravement blessés. »

« Nous atteindrons nos objectifs », prévient le porte-parole du Kremlin

Lors d’une prise de parole ce mardi 17 mai, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s’est montré certain que la Russie arrivera à ses fins au cours de « l’opération spéciale » en Ukraine. « Nous sommes convaincus que tout ira bien, que nous atteindrons nos objectifs. Nous arriverons à nos fins », a-t-il assuré comme le relate BFM TV. Il a également promis aux Ukrainiens qu’ils vivront « mieux » après. Dmitri Peskov a décrit le peuple dirigé par Volodymyr Zelensky comme « talentueux et pacifique », même si « on leur a menti à la télévision », durant « très longtemps », selon lui. 

De nouvelles frappes dans la région de Soumy

Le gouverneur de Soumy a déploré que de nouveaux bombardements avaient été perpétrés dans la région, notamment dans la ville d’Okhtyrka, relaie BFM TV. Sur Telegram, le gouverneur de la région a déclaré : « Aujourd’hui, vers 5 h du matin, il y a eu un tir de missile ennemi sur Okhtyrka. Cinq missiles russes ont atterri sur des cibles civiles et causé beaucoup de dégâts. Des entrepôts ont pris feu. » Et « des personnes ont été piégées à l’intérieur » de l’un de ces entrepôts.

Le renseignement britannique craint des bombardements à venir contre des zones habitées

Le service de renseignement du ministère de la Défense britannique a prévenu, dans un communiqué partagé ce mardi 17 mai, que la Russie allait continuer à bombarder l’Ukraine. Et ce, sans distinguer les civils des combattants, relate BFM TV. « Dans les prochaines semaines, la Russie va continuer à procéder massivement à des frappes d’artillerie pour gagner des victoires dans le Donbass. L’étendue de ces dommages indique la volonté russe d’utiliser l’artillerie contre des zones habitées, sans distinction et sans proportionnalité », est-il écrit dans le communiqué dont se fait l’écho BFM TV.

L’Unicef prévoit une « explosion » du taux de malnutrition chez les enfants

En raison de la guerre, la production agricole et les exportations venant de Russie ou d’Ukraine, en direction de pays de l’hémisphère sud, risquent d’être mises à mal. L’Unicef a alerté, lundi 16 mai, d’une prochaine « explosion des décès d’enfants » liés à la malnutrition, relate BFM TV. La directrice générale de l’Unicef a en effet prévenu : « Le monde est désormais en passe d’assister à une explosion des décès d’enfants évitables et des cas d’émaciation infantile. »

Plus de 260 soldats ukrainiens évacués de l’usine d’Azovstal

La vice-ministre ukrainienne de la Défense a annoncé, lundi 16 mai, l’évacuation de plus de 260 soldats ukrainiens, dont 53 blessés, de l’usine d’Azovstal à Marioupol. « Le 16 mai, 53 blessés graves ont été évacués d’Azovstal vers Novoazovsk pour assistance médicale et 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a-t-elle indiqué, comme le relaie BFM TV. Ces combattants étaient bloqués dans le complexe industriel depuis des semaines.

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Thiaroye 44: Investigating a colonial-era massacre in Senegal

Issued on: 13/05/2022 - 12:51Modified: 13/05/2022 - 12:56

Thousands of West African soldiers fought for France against the Nazis during World War II. But on December 1, 1944, scores of them were gunned down in unclear circumstances by the very French forces they fought alongside. What really happened on that fateful day at the Thiaroye military camp near the Senegalese capital Dakar? Eighty years on, the documentary "Thiaroye 44" takes a closer look at this dark page of French history.

First presented as a mutiny, historical research now appears to show the deadly shooting in Senegal was a response to the African troops' demands to receive their pay. How many were killed? Who gave the order? Where are the bodies?

In this documentary by Marie Thomas-Penette and François-Xavier Destors, we follow three young artists from Thiaroye: Magui, Babacar and Aïcha. Out of a duty of remembrance, they search for the truth about the massacre with the help of a historian.

A documentary from Les Films du Sillage, co-produced by FRANCE 24 and Public Sénat, with the participation of TV5 Monde.

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'Thiaroye 44': New documentary explores 1944 massacre of West African soldiers

The Nazi massacre of African soldiers in French army, 80 years on

FRANCE - SENEGAL

Thiaroye, a dark chapter in France and Senegal's common history

France24 - Monde

Aya Cissoko, autrice : "Le racisme institutionnel commande les trajectoires à l'entame d'une vie"

Publié le : 18/05/2022 - 13:48

Pauline PACCARD Suivre

Aya Cissoko, ancienne championne du monde de boxe, signe un texte adressé à sa fille de neuf ans, texte dans lequel il est question de résilience, de colère et de dignité, un texte très puissant, "Au nom de tous les tiens" (éditions du Seuil).

Valeurs Actuelles

Emirats : le Prince est mort, vive le Prince !

Sur le tarmac de l’aéroport d’Abou Dhabi, c’est l’affluence des grands jours. Depuis la mort du prince Khalifa Ben Zayed Al Nahyane, le 13 mai, à l’âge de 73 ans, les chefs d’Etat se succèdent pour présenter leurs condoléances à son demi-frère cadet, Mohammed Ben Zayed. Ce dernier a été immédiatement élu à l’unanimité à la présidence des Emirats par le Conseil suprême fédéral à la suite de son aîné. Le Prince est mort, vive le Prince !

En 2014, le prince Khalifa, premier fils du fondateur des Emirats, Zayed Ben Sultan Al Nahyane avait été victime d’un accident cérébral qui l’avait contraint à se retirer des affaires publiques, tout en restant de jure en fonction. Mohammed Ben Zayed, connu sous le nom de MBZ dirigeait donc cette union de sept émirats, notamment Dubaï, mais n’avait rien fait pour écarter son aîné. Huit ans plus tard, il prend donc sa succession. A 61 ans, MBZ est donc un prince aguerri qui mène une politique étrangère ambitieuse, très éloignée de l’image d’Epinal des émirs paresseux assis sur la manne pétrolière. La crise financière de 2008 lui a permis de consolider l’influence d’Abou Dhabi sur les six autres émirats qui forment la Fédération. Abou Dhabi concentre l’essentiel des ressources pétrolières des Emirats et s’en est servi pour venir au secours de Dubaï au bord de la faillite. Une aide qui s’est bien sûr traduite par un avantage politique et symbolique clair, à l’avantage de la famille Ben Zayed.

Conflit latent entre pétromonarchies et islam rigoriste

Une force nécessaire pour mener une diplomatie, vu par certains comme agressive, par d’autres comme nécessaire. Depuis des décennies les pétromonarchies sont dans le collimateur de l’islam rigoriste et de l’islam révolutionnaire. Ces courants reprochent aux monarchies leur tolérance aux modes occidentales. Ils rêvent d’installer des républiques islamiques en lieu et place des Etats construits depuis des décennies par des familles qui affirment de plus en plus leur pragmatisme et leur modération politique. Ce danger qui pèse sur la stabilité du golfe est incarné par les Frères musulmans d’une part et par la République islamique d’Iran de l’autre.

Ainsi les Emirats arabes unis ne vont pas rester passifs, en particulier après les vagues des « révolutions arabes », vues avec intérêt par l’administration Obama. Il sera temps pour MBZ de contrer par tous les moyens, y compris militaires, ses ennemis partout où ils se renforçent que cela soit en Libye, en Egypte ou même dans le terrible guerre du Yémen.

Une politique qui va caler la France et Abou Dhabi sur la même longueur d’onde en termes de partenariat stratégique, culminant avec la vente de 80 Rafale en décembre dernier. Un choix d’indépendance émirati notamment vis-à-vis des Etats-Unis également sur les rangs pour ce méga-contrat de défense.

Dans le même temps, les Emirats se sont considérablement rapprochés d’Israël, en signant, à l’initiative de Donald Trump, les Accords d’Abraham, qui ouvrent la voie à une normalisation des relations entre le monde arabe et l’Etat hébreu. Les Emirats se sont également rapprochés de la Russie avec lesquels ils partagent un certain nombre d’objectifs stratégiques. Un mouvement qui a irrité les démocrates américains à tel point que le procureur Mueller, dans son enquête jamais aboutie sur l’ingérence russe dans l’élection de Trump, avait mis en cause nommément MBZ, empêchant ce dernier de se rendre aux Etats-Unis.

MBZ, ce mélange de pragmatisme et d’esprit d’indépendance

Mais si Mohammed Ben Zayed mène les guerres, il sait aussi les arrêter. C’est en tout cas le mouvement désormais entrepris avec le Qatar, après sa mise au ban en 2017, mais aussi avec la normalisation en cours des relations avec Ankara et même Téhéran. C’est dans ce contexte de haute-diplomatie que de nombreuses délégations étrangères se succèdent donc depuis quelques jours à Abou Dhabi, condoléances dans une main, félicitations dans l’autre.

Visite le 15 d’Emmanuel Macron, qui soigne sa relation personnelle avec MBZ, mais aussi celle de Boris Johnson, venu venter sa politique de « Global Britain » auprès du Cheikh. Le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, jusqu’à l’indépendance de 1971, garde une assez bonne relation avec les Emirats. Le président de l’Etat hébreu, Isaac Herzog était également présent, mais aussi le président du Conseil italien Mario Draghi, venu le 16, sans oublier, l’émir du Qatar, Tamim Al Thani.

Côté américain, avec qui la relation s’est encore compliquée du fait du refus émirati de condamner l’offensive russe en Ukraine, on a tenté le grand jeu. C’est la vice-présidente Kamala Harris qui était sur place, en compagnie du Secrétaire d’Etat Antony Blinken. MBZ devrait, dans les mois qui viennent, poursuivre ce qui est la marque des grands hommes d’Etats, ce mélange de pragmatisme et d’esprit d’indépendance.

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[Roose] Non, Renaud Camus n’a pas inspiré le tueur de Buffalo

L’épouvantable attaque terroriste de Buffalo, aux États-Unis, a fait au moins dix morts samedi 14 mai, sur fond de motivation raciale, selon les propres mots du tueur, Payton Gendron. C’est un fait, la motivation de cet acte est raciste, il est vain de le nier. Ce qui est déroutant, en revanche, c’est la capacité de la machine médiatique mondiale à exploiter un attentat plutôt qu’un autre pour diffuser son idéologie antiraciste à force de mensonges et d’interprétation nocives du réel, quitte à faire porter la responsabilité de cet attentat sur un seul homme, hostile à toute forme de violence : l’écrivain Renaud Camus. Quand un terroriste islamiste ou “issu de la diversité” commet un attentat, on cherche d’abord à minimiser son acte derrière des considérations médicales : le monstre est un monstre car il souffre de troubles psychologiques. Ainsi, il devient une victime avant d’être un bourreau. Quand un mineur américain tire sur la foule pour tuer un maximum de personnes, il n’est pas question de s’interroger sur sa santé mentale. Les journalistes en font instinctivement le symbole d’un tueur mû par des théories du complot et prétendument inspiré par un auteur français dont il n’a certainement jamais entendu parler, Renaud Camus.

À l’inverse, quand un homme noir, Frank Robert James, ouvrait le feu et sema la terreur dans le métro de New York le 15 avril dernier, les médias ont volontairement mis en sourdine son profil ouvertement raciste : il appelait « au meurtre de tous les Blancs ». L’auteur « prônait des théories nationalistes noires et laissait entendre qu’une guerre raciale entre Blancs et Noirs était imminente », « publiait des vidéos ouvertement racistes, homophobes et sexistes », « avait été inquiété pour des faits de nature sexuelle, des cambriolages, ou encore des troubles à l’ordre public » peut-on lire dans les dernières lignes de la dépêche AFP qui avait cependant mis en évidence le prétendu combat « contre l’insécurité et le racisme » (sic) de ce délinquant « nationaliste noir », activiste du mouvement Black Lives Matter.

Breaking: NYPD named Frank James as a person of interest in the #Brooklyn mass shooting. I looked into his social media. Like the Waukesha suspect & the Louisville BLM activist who allegedly tried to assassinate a mayoral candidate, he appeared to be a fan of black nationalism. pic.twitter.com/aUQZGakJfW

— Andy Ngô 🏳️‍🌈 (@MrAndyNgo) April 12, 2022

Frank James, the person of interest in the #Brooklyn subway mass shooting, made a number of pro-communist and pro-Fidel Castro posts in the past. His more recent posts and videos have pivoted obsessively to black nationalist interests. pic.twitter.com/Nvh1aoINR8

— Andy Ngô 🏳️‍🌈 (@MrAndyNgo) April 13, 2022

Nous le voyons par cet exemple, la capacité des médias à nier et inverser le réel en le maquillant grossièrement est incommensurable. Enfin, le terroriste avait posté sur ses réseaux des messages pro-communistes et pro-Fidel Castro avant de commettre l’irréparable. Amusons-nous à une comparaison aussi grossière que celle opérée entre le terroriste de Buffalo et Renaud Camus. En 2016, Jean-Luc Mélenchon a rendu un vibrant hommage à celui qu’il appelle Fidel, devant la statue de Simon Bolivar à Paris. Les médias doivent-ils accuser Jean-Luc Mélenchon, les Cubains ou les communistes de porter une responsabilité dans l’acte meurtrier de cet individu ? Il est évident que non. C’est pourtant le procès déshonorant que subit l’écrivain français Renaud Camus suite à l’attentat raciste de Buffalo, accusé par les médias d’avoir inspiré le tueur qui pourtant ne le cite ni ne cite l’expression “grand remplacement” dans son manifeste d’une centaine de pages.

Renaud Camus a publié en 2002 un livre dont le titre, Le Grand Remplacement, désigne le changement de peuple en France et plus largement en Occident, ce qu’il déplore et dénonce. Ce faisant, il a posé un constat sur un phénomène réel, reconnu par les démographes, les sociologues et un nombre croissant de politiciens. Si le tueur de Buffalo fait référence à plusieurs reprises au “remplacement” de la population américaine, le partage d’un même constat que Renaud Camus ne peut pas, par extension, permettre aux journalistes de jeter l’opprobre sur un écrivain qui a brillamment décrit les maux de son siècle sans jamais faire appel à la violence. Voltaire et Diderot dénonçaient l’absolutisme. Ont-ils été tenus responsables a posteriori des massacres perpétrés par les révolutionnaires ? Quand Jean-Paul Sartre déclare, le 20 octobre 1939, « mais Hitler a dit cent fois qu’il ne voulait pas attaquer la France », a-t-il été accusé d’avoir entraîné passivement la France dans la guerre ? Quand, de 1956 à 1962, lui et sa revue mènent le combat le plus radical en faveur de la cause nationaliste des Algériens, est-il accusé d’avoir inspiré le massacre de tous les hommes d’un village qui s’était élevé contre l’exécution de cinq habitants le 31 mai 1957 ? Non. Pourtant, son activisme politique le liait bien davantage à cette horreur que Renaud Camus, chantre de la non-violence, ne l’est de cet attentat de Buffalo ou encore de Christchurch. Mais pour le savoir, encore faudrait-il que les journalistes du monde entier lisent son œuvre, en particulier celle qu’ils incriminent sans la connaître : Le Grand Remplacement.

Ce livre apparaît, pour qui a pris la peine de le lire, aux antipodes d’un manifeste belliqueux prônant le suprématisme blanc.

Ce livre, paru au début des années 2000, est un recueil de pensées et de discours par lequel Renaud Camus décrit, déplore et dénonce un phénomène qu’il nomme “Grand Remplacement”, celui d’un peuple autochtone par un autre composite et allogène. À aucun moment, dans cet ouvrage ni dans un autre, il n’est question de violence, de lutte armée, d’appel au meurtre individuel ou de masse au nom d’un suprématisme racial que jamais l’écrivain ne suggère ni n’évoque. Dans les premières pages de ce livre, que nul ne devrait être autorisé à citer sans l’avoir lu, il dénonce la criminalité et la violence. « La violence, la brutalité et l’agressivité sont partout et […] la vie devient un cauchemar pour un nombre croissant de nos compatriotes. » Un peu plus loin, il décrit son aversion « de la violence et de la délinquance », constatant qu’un « autre peuple s’installe en France », consacrant de longs passages élogieux à son architecture, ses coutumes, ses paysages, appuyant son récit sur des références philosophiques, littéraires, historiques, historiographiques pour mieux comprendre le processus et les périls de ce changement de peuple en cours. Ce livre apparaît, pour qui a pris la peine de le lire, aux antipodes d’un manifeste belliqueux prônant le suprématisme blanc comme l’affirment avec force les idéologues à carte de presse de la planète entière. Ces derniers oublient également de mentionner l’antisémitisme pathologique de l’auteur de la tuerie de Buffalo qui consacre plus du tiers de son manifeste à la haine qu’il voue aux Juifs. Dans Le Grand Remplacement, Renaud Camus dénonce la « folie meurtrière d’Hitler » et cite à plusieurs reprises l’exemple d’Israël comme illustration d’un peuple qui résiste au grand remplacement dans un contexte démographique et idéologique hostile.

Renaud Camus prône l’innocence, étant opposé à tout ce qui peut nuire à l’homme. Pour lutter contre le phénomène, qui n’a rien de théorique, de grand remplacement, il n’est nulle question dans son œuvre de suprématisme, d’appel au meurtre ou de haine raciale. Pour l’écrivain dont les écrits sont travestis par des gueux pour exciter des sots, « les pôles de résistance à la contre colonisation et au grand remplacement ne sont pas la croissance démographique, ni la religion, ni Jean-Marie Le Pen. Ils sont la culture et la volonté politique. »

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France24 - Monde

Nouveau gouvernement : la promesse d'une équipe resserrée et paritaire

Publié le : 18/05/2022 - 14:02

Roselyne FEBVRE Suivre

Emmanuel Macron a nommé Élisabeth Borne Première ministre. On attend maintenant la formation du nouveau gouvernement mais pour l'instant, pas de fumée blanche du côté de l'Élysée. La liste des ministres pourrait être dévoilée jeudi. Une chose est sûre : le premier conseil des ministres devrait, lui, avoir lieu vendredi au plus tard. Roselyne Febvre en parle avec Pierre Jacquemain, de la revue Regards, et Bruno Jeudy, de Paris Match. 

>> À lire aussi : Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Viktor Orban dénonce le « suicide » de l’Occident

Viktor Orban dénonce le « suicide » de l’Occident

« Les Russes ont lancé une soi-disant opération militaire et les Etats-Unis ont décidé de financer l’Ukraine avec du matériel et des équipements militaires illimités, ce qui a conduit à la pire combinaison possible », a déclaré Viktor Orban lundi 16 mai, rapporte Le Parisien. Le Premier ministre hongrois estime que le comportement de l’Europe, dans le cadre du conflit en Ukraine, est un « suicide ».

Selon Le Parisien, il a encore répété que « menacer la sécurité énergétique » de la Hongrie restait « une ligne rouge » à ne pas franchir.

La Turquie s’oppose fermement à l’adhésion de la Suède et de la Finlande

« Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes (…) Nous ne cèderons pas sur l’adhésion à l’Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie », a déclaré Recep Tayyip Erdogan, le lundi 16 mai. La Turquie reproche aux deux pays de soutenir les rebelles kurdes du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), considéré comme organisation terroriste. Plus tôt dans la journée, la Turquie avait déjà reproché à la Suède et à la Finlande de ne pas signifier ses demandes d’extradition des personnes qu’elle accuse d’être membres d’« organisations terroristes », avait rapporté l’agence étatique turque Anadolu.

Poutine promet de répondre à l’élargissement de l’OTAN

Vladimir Poutine n’a pas manqué de réagir à la double-candidature de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, qu’il estime être un véritable défi pour la Russie. Si un tel « élargissement de l’Otan ne constitue pas une menace immédiate » pour la Russie, a reconnu le chef du Kremlin, « le déploiement d’infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».

La Suède officialise sa candidature à l’OTAN

La Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, a officialisé la candidature de son pays à l’Otan, lundi 16 mai. « Le gouvernement a décidé d’informer l’Otan de la volonté de la Suède de devenir membre de l’alliance », a t-elle déclaré lors d’une conférence de presse, estimant que la Suède « quitte une ère pour entrer dans une nouvelle », relate Le Parisien.

Dans l’après-midi, Emmanuel Macron a annoncé pleinement soutenir l’initiative suédoise, quelques jours après avoir réagi de la même manière à la candidature de la Finlande.

McDonald’s se retire complètement de Russie

Le géant de la restauration rapide a annoncé se retirer définitivement de Russie, relate Le Figaro. McDonald’s compte ainsi vendre l’ensemble de ses activités dans le pays. Le PDG du groupe McDonald’s, Chris Kempczinski, a indiqué dans un communiqué dont se fait l’écho Le Figaro : « Nous sommes engagés envers notre communauté mondiale et devons rester inflexibles quant à nos valeurs. » L’enseigne avait déjà fermé tous ses établissements en Russie en mars dernier. 

Renault officialise sa sortie de la Russie

En raison de l’offensive russe menée en Ukraine, le constructeur automobile français a officialisé la fin de sa présence en Russie. Renault avait déjà suspendu ses activités le 23 mars dernier, rappelle BFM TV. Malgré sa sortie, le groupe va devoir laisser ses actifs à la Russie, dont elle est désormais propriétaire. Le ministère russe de l’Industrie et du Commerce a confirmé ces informations ce lundi 16 mai : « Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou. » C’est en tout cas une « décision difficile mais nécessaire » pour le PDG de Renault, Luca de Meo. 

Un hôpital ciblé par les troupes russes

À Sievierodonetsk, dans la région de Louhansk, un hôpital ukrainien a été visé, dimanche 15 mai, par des frappes de la part de l’armée russe. Selon le gouverneur de la région de Louhansk, neuf civils ont été blessés à l’issue de ces tirs, relate BFM TV. Le gouverneur a ajouté : « Ces derniers jours, les Russes ont lancé 11 attaques d’artillerie sur Sieverodonetsk. » En plus de l’hôpital, des « maisons, une usine chimique, une école » ont également été touchées.

La Suède veut candidater à l’Otan

Dimanche 15 mai, la Première ministre suédoise Magdalena Andersson a estimé qu’une candidature commune à l’Otan avec la Finlande était ce qu’il y avait de « mieux » pour la Suède, et pour maintenir sa sécurité face à l’offensive russe, relate TF1 Info. La Première ministre suédoise est attendue ce lundi 16 mai au Parlement afin de s’assurer « d’un large soutien parlementaire pour une candidature à l’Otan ». Le parti social-démocrate au pouvoir a d’ailleurs approuvé une candidature à l’Otan. « Ensuite nous pourrons prendre une décision du gouvernement », a déclaré Magdalena Andersson.

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[Jamet] Ukraine : la guerre… et après ?

Vladimir Poutine, passablement anachronique en notre siècle, véhicule la même conception du monde que Richelieu ou Bismarck. La politique, à ses yeux, est la continuation de la guerre, tout comme la guerre la continuation de la politique, chacune avec ses moyens propres. Se croyant investi du devoir sacré de rendre à la Russie, avec ses territoires perdus, sa grandeur passée, il croit moins au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qu’au droit des dirigeants à disposer des peuples. Par le fer et par le feu.

Ses généraux, ses conseillers et ses espions ont-ils trompé Poutine par crainte, par servilité, par incapacité ? Persuadé que ses soldats seraient accueillis en libérateurs, le locataire du Kremlin n’avait pas prévu que l’invasion de l’Ukraine se heurterait à une résistance farouche. Convaincu que son armée, rééquipée et modernisée, ferait la démonstration de sa puissance, il n’avait pas imaginé un instant qu’elle ferait plutôt celle de sa lourdeur et de son inadaptation à la mission qu’il lui destinait. Assuré de la faiblesse et de la lâcheté des régimes démocratiques, il ne pouvait croire que les pays membres de l’OTAN, fournissant en quantité armements, instructeurs et renseignements à l’Ukraine, flirteraient avec la cobelligérance.

Ajoutons qu’entrer chez le voisin les armes à la main n’était pas la meilleure façon de se présenter, et qu’il fallait être singulièrement ignorant des évolutions récentes pour penser qu’au moment même où l’Ukraine découvrait les charmes de la démocratie, à peine tempérés par la corruption, sa population pouvait être tentée par une dictature également corrompue et préférer à son président-comédien un président shakespearien.

Goliath a encore quelques atouts dans sa manche. Il faut souhaiter qu’il ne se sente pas contraint de les jouer.

Alors que nombre d’Ukrainiens doutaient encore si l’Ukraine existait vraiment, et s’ils n’étaient pas Russes autant, voire plus, qu’Ukrainiens, l’invasion lancée par Poutine est au contraire en passe de faire naître quelque chose qui ressemble fort à un État et à une nation.

Sur un autre plan, l’agression russe n’a pas seulement ranimé cette OTAN qu’on disait en état de mort cérébrale et conduit des pays jusqu’alors neutres à rejoindre ses rangs. Elle a ramené cette coalition de trente États à une finalité que l’on croyait obsolète depuis l’effondrement de l’URSS, à sa raison d’être originelle, celle d’une machine de guerre pilotée et manipulée par les États-Unis pour faire pièce à un grand pays dont nous avions pourtant intérêt à faire notre allié face aux menaces qui montent sur les confins asiatiques de l’Occident.

Où en sommes-nous ? Les mêmes experts qui prévoyaient que le Goliath russe écraserait le David ukrainien, ce qui n’a pas eu lieu, et qui constatent que David, avec sa fronde, (ses drones, ses missiles, ses hélicoptères, ses canons), tient en respect son adversaire, n’hésitent plus, depuis quelques jours, à prédire la victoire du supposé faible sur le supposé fort. C’est aller un peu vite en besogne. Goliath a encore quelques atouts dans sa manche. Il faut souhaiter qu’il ne se sente pas contraint de les jouer.

Si cette guerre qu’on nous annonce désormais longue, ne sort pas d’un cadre “conventionnel”, elle s’arrêtera, classiquement, lorsque les deux antagonistes seront à court de souffle, à bout de force, et que l’un comme l’autre renonceront à l’objectif apparemment chimérique d’une victoire totale.

Le temps cicatrisera les plaies brûlantes qu’a ouvertes cette guerre contre nature.

Alors, avec l’inventaire des immenses dégâts matériels, moraux et humains consécutifs au conflit, viendra le temps de la nécessaire reconstruction. Alors, le peuple ukrainien et le peuple russe, prendront conscience que la guerre qu’ils se sont faite est d’abord une guerre entre peuples frères, une guerre civile. Alors sonnera l’heure de la réconciliation.

Eh quoi, dira-t-on, sur les tombes à peine refermées des soldats morts au combat et des innocents massacrés ? La paix, après tant de viols, de tortures, d’atrocités inexpiables, de crimes impardonnables ? Mais oui. Quel Français, en 1871, en 1918, en 1945, et surtout quel public français, aurait supporté l’idée même d’une réconciliation avec l’Allemagne ? Or, les liens culturels, historiques, politiques, linguistiques, affectifs, économiques, génétiques, que le temps a tissés entre l’Ukraine et la Russie, à travers mille vicissitudes, sont d’une autre solidité, d’une autre trempe, d’une autre nature que ceux qui ont persisté malgré les drames et les guerres entre les deux peuples que sépare le Rhin.

Tchekhov, Gogol et Tchaïkovsky sont-ils Ukrainiens ? Oui. Sont-ils Russes ? Oui. Poutine passera, et même Zelensky. Le temps cicatrisera les plaies brûlantes qu’a ouvertes cette guerre contre nature. Alors on cessera de jouer à ce jeu puéril qui voudrait nous faire croire que Kiev et Kyiv, Lvov et Lviv, Kharkov et Kharkiv sont des villes différentes. Alors les Olexander admettront qu’ils s’appellent aussi Alexander, les Tetyana Tatiana et les Volodymyr Vladimir.

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Thiaroye 44 : enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal

Publié le : 13/05/2022 - 12:46

Que s’est-il passé le 1er décembre 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal ? Quatre-vingt ans après les faits, le documentaire "Thiaroye 44" se penche pour la première fois sur ce massacre de tirailleurs, rapatriés au Sénégal après avoir combattu pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors suivent trois jeunes artistes originaires de Thiaroye qui, par devoir de mémoire, explorent avec l’aide d’un historien les zones d’ombre de ce drame.

En novembre 1944, la France est peu à peu libérée de l’occupant nazi. Après quatre années de guerre, 1 300 tirailleurs ouest-africains sont rapatriés par l’armée française à Thiaroye, dans un camp militaire de la banlieue de Dakar. Ils réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées. Le 1er décembre à l’aube, des coups de feu éclatent dans le camp. L’armée française évoque une mutinerie qu’elle a dû réprimer dans le sang. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre demeurent. On ne sait toujours pas combien ont été tués, ni où ils sont enterrés.

Il y a dix ans, en 2012, le président François Hollande s’était rendu pour son premier voyage officiel en terre africaine dans le petit cimetière militaire de Thiaroye. Son discours avait fait l’effet d'une bombe politique. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français. Pour la première fois depuis près de 70 ans, la version officielle de l’histoire des événements de Thiaroye était remise en question.

Jusqu’ici, "l’affaire de Thiaroye" était considérée comme une "rébellion lourdement armée et une prise d’otage" ayant nécessité une "riposte" au bilan funeste de 35 morts et 35 blessés. En 2014, en marge du sommet de la Francophonie, le président français évoquait encore "un événement épouvantable, insupportable". Il remettait en grande pompe au président Macky Sall une copie des archives liées à l’évènement. Une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime emblématique de l’injustice coloniale. Il n’en a rien été. Rien n’a filtré de ces archives et personne ne s’en étonne. Les élites politiques et scientifiques semblent, au Sénégal comme en France, avoir tourné la page. Le nombre des victimes reste indémontrable. La fosse commune où elles sont enterrées est introuvable. Comme si la mémoire de ces soldats était toujours enfouie, voire dissimulée, dans des rapports de domination qui perdurent.

Pourtant, les faits ne semblent aujourd’hui plus contestables : il s’agit d’un massacre colonial, de l’assassinat prémédité par leurs supérieurs de plusieurs dizaines, voire centaines, de tirailleurs désarmés qui réclamaient le paiement de leurs salaires de combattants. Un crime sans images tombé dans l’oubli, le plus grand crime de masse de l’histoire du Sénégal contemporain. Le premier d’une longue série commise par l’armée française à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun... Parce que la France estimait ne plus avoir besoin de ses "troupes de couleur", parce qu’il fallait les exclure du récit national, restaurer l’ordre colonial, au mépris de ses valeurs et de ses promesses d’égalité.

Trois jeunes artistes

Aïcha écrit des pièces de théâtre, Magui est une étoile montante du rap, Babacar est comédien. Tous les trois ont grandi à Thiaroye, cette banlieue populaire qui vibre au rythme des cultures urbaines comme le rap, le slam ou le graffiti. Le camp colonial abrite toujours une présence militaire mais une ville s’y est développée dans l’anarchie. Les traces de l’histoire y sont éparses : quelques ruines des baraquements, des portraits de tirailleurs peints sur les murs, un cimetière militaire aux tombes vides délaissé au bord d’une autoroute, l’école des "Martyrs" où les jeunes retrouvent, parfois, des douilles dans le sable. Lorsqu’ils déambulent dans les rues de Thiaroye, peut-être marchent-ils sur leurs cadavres ? Ensemble, ils partent sur leurs traces et cherchent à comprendre ce qui s’est réellement passé.

Guidés par Martin Mourre, un jeune historien spécialiste du massacre qui poursuit en parallèle son travail d’enquête, ils plongent dans les contradictions des archives militaires. Ils rencontrent Biram Senghor, le fils d’un des tirailleurs assassinés qui se bat jusqu’à aujourd’hui pour obtenir réparation, ou encore Dialo Diop, l’une des grandes figures militantes du Sénégal, pour se confronter aux nœuds qui enserrent le récit de ce massacre. La vérité semble parfois tangible et, pourtant, toujours elle se dérobe. La mémoire, elle, se perpétue à travers les performances artistiques d’Aïcha, de Magui et de Babacar.

Le film entend combler un vide important : il n’existait à ce jour aucun documentaire consacré au massacre des tirailleurs de Thiaroye. Un seul film – de fiction – a échappé aux griffes de la censure, "Camp de Thiaroye" d’Ousmane Sembène, couronné à la Mostra de Venise en 1988 mais interdit en France pendant près de dix ans, comme les rares œuvres culturelles qui ont tenté de perpétuer cette mémoire. Ce film participe au même élan, celui d’une histoire partagée entre la France et ses anciennes colonies, entre les générations, les genres, les arts. Il n’a pas l’ambition de faire toute la lumière sur les béances de cette histoire, mais de briser le silence et l’ignorance en dévoilant une mémoire encore bien vive, notamment pour la jeunesse d’aujourd’hui. S’interroger sur le drame de Thiaroye, c’est mettre le doigt dans la mécanique de la violence coloniale et questionner sa résurgence.

Suivez sur cette page Facebook l'actualité du documentaire "Thiaroye 44".

Le documentaire "Thiaroye 44" est une production Les films du sillage en coproduction avec France 24 et Public Sénat, avec la participation de TV5 Monde.

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Massacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent

SECONDE GUERRE MONDIALE

"Morts par la France" : une BD pour réhabiliter les tirailleurs du massacre de Thiaroye au Sénégal

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Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"

Valeurs Actuelles

Comment Orange a fait de l’atout LGBT+ un totem de l’égalité professionnelle

« Alliée, allié : tu l’es ou tu l’es pas ? » Ce 17 mai, les salariés d’Orange sont invités à un temps de décryptage de 16 heures à 17 heures pour en savoir plus sur les « alliés, les enjeux de l’inclusion et le bien vivre ensemble ». Pour bien se préparer à ce temps d’échange en distanciel « sans tabou et tout connaître sur le sujet », les personnes intéressées peuvent télécharger le guide LGBT+. Un document de 60 pages, pas moins, réalisé par la directrice de la Diversité du groupe qui souligne dans son édito que ce document a pour but « d’intégrer les sujets de l’orientation sexuelle et de l’identité du genre aux enjeux de la diversité de l’entreprise ». Un guide qui n’aurait « pas été possible sans l’association LGBT+ d’Orange Mobilisnoo » et dans lequel on trouve les réponses aux questions qu’un salarié peut se poser « si un collègue fait un coming out », « se fait outer » ou comment « Orange prend en compte la parentalité LGBT+ » ou encore « comment recruter et intégrer un salarié transgenre ou en cours de transition de genre ».

En matière de recrutement, Orange annonce la couleur. Sur le site orange.job, on découvre « Candidates et Candidats LGBT+, bienvenue chez Orange ». Le site renvoie à la page mobilisnoo.org avec des témoignages publiés à l’occasion de la journée internationale de la visibilité transgenre le 31 mars. « Une journée destinée à célébrer les personnes transgenres et à faire prendre conscience de la discrimination qu’elles subissent dans le monde entier ». Parmi les témoignages, celui d’Hélène, ingénieur chez Orange Innovation à Meylan en Isère. Elle indique travailler dans un « environnement très masculin » et jusqu’au 18 novembre 2019, elle était « vue socialement comme un garçon ». Quelques jours avant cette date, lors d’une réunion avec son équipe d’une vingtaine de personnes, sa supérieure lui a laissé un temps de parole pendant lequel elle a fait « son coming out de femme transgenre ». Un moment « très fort, très émouvant » qui se termine par des applaudissements. Pour Hélène, sa cause mérite d’être défendue, les personnes transgenres ont besoin de visibilité « pas individuellement » mais « collectivement, la transidentité a besoin d’être visible ».

La recette du woke à l’Orange

Un besoin de visibilité qui explique sans doute cette autre initiative de la direction de la Diversité d’Orange qui, en février, a envoyé à l’ensemble des collaborateurs du groupe un « fil info spécial » dans lequel l’Autre Cercle, association partenaire d’Orange de référence « pour l’inclusion des gays, lesbiennes et transgenres », les invitait à participer à un baromètre pour mesurer la situation des personnes LGBT+ au travail. Dans ce fil info, les salariés qui disposent d’un peu de temps libre sont également invités à se former à « la lutte contre le sexisme » (30 minutes) ou à obtenir un « visa égalité professionnelle, à travers trois volets, les enjeux, les stéréotypes et le sexisme » (45 minutes). Le tout accompagné d’un autre guide sur le « harcèlement, sexisme et violence » qui apporte des « réponses concrètes pour comprendre et agir ». Si cela ne suffit pas, il est encore possible de retrouver le « kit de com ». Dans une vidéo tirée du module obligatoire sur l’égalité professionnelle et les stéréotypes, on apprend par le sociologue Éric Macé que « chacun est défini en termes de masculin ou de féminin, mais que cette différence sert à faire des hiérarchies, des formes d’organisation sociale inégalitaires ». Et le sociologue de comparer deux publicités ; dans la première un homme et dans la seconde, une femme. Pour le sociologue, la masculinité est « d’être entrepreneur, dans la compétition, la prise de risque,… » alors que « la féminité, c’est tourné vers l’intérieur, le domestique, la charge le poids, la poupée de chiffon, passive, en attente… ». Des choses « politiquement très problématiques », conclut le sociologue. La déconstruction du genre déguisée en visa pour l’égalité professionnelle. Ou la recette du woke à l’Orange.

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France24 - Monde

Londres veut modifier le protocole nord-irlandais, Dublin "regrette cette décision"

Publié le : 17/05/2022 - 17:30

FRANCE 24 Suivre Hervé AMORIC

Malgré les risques de représailles des Européens, le gouvernement britannique a menacé mardi de légiférer dans les prochaines semaines pour revenir sur les contrôles post-Brexit qui ont plongé l'Irlande du Nord dans une crise politique. Le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, a exprimé ses profonds regrets quant à cette décision de Londres.

Le gouvernement britannique a exprimé, mardi 17 mai, son intention de présenter dans les semaines à venir un projet de loi modifiant le "protocole nord-irlandais". Une initiative qui reviendrait de facto sur une partie de l'accord de Brexit et risque de provoquer une nouvelle crise avec l'Union européenne.

Dans une déclaration au Parlement, la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, a indiqué que la nouvelle loi faciliterait la circulation des biens entre la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord et attribuerait à Londres davantage de pouvoir de contrôle des lois en vigueur dans la province.

"Je regrette profondément la décision du gouvernement britannique", a déclaré mardi le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney dans un communiqué. "De telles actions unilatérales par rapport à un accord international contraignant abîment la confiance et ne serviront qu'à rendre plus difficile de trouver des solutions aux préoccupations réelles" des habitants de la province au sujet de la mise en oeuvre du protocole, a-t-il ajouté.

Le protocole nord-irlandais est une pomme de discorde entre Londres et Bruxelles depuis que le Premier ministre britannique Boris Johnson l'a signé en 2019 pour permettre la finalisation de l'accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Réveil de tensions politiques en Irlande du Nord

Ce protocole prévoit l'instauration de contrôles douaniers sur certaines marchandises transitant de Grande-Bretagne vers l'Irlande du Nord, afin d'éviter que le Brexit ne débouche sur le rétablissement d'une frontière physique avec l'Irlande, restée dans l'UE.

Mais loin de calmer les tensions, ce dispositif a entraîné des perturbations dans l'approvisionnement de l'Irlande du Nord et réveillé des tensions politiques menaçant l'accord de paix de 1998, les unionistes pro-britanniques dénonçant l'instauration d'une différence de fait entre la province et le reste du Royaume-Uni.

Liz Truss a assuré à plusieurs reprises devant la Chambre des communes, mardi, que le projet de loi préparé par le gouvernement ne remettrait pas en cause les engagements internationaux de Londres, et que les négociations se poursuivaient avec Bruxelles pour trouver une solution.

>> À lire aussi : violences en Irlande du Nord : "Le Brexit a déstabilisé une paix déjà fragile"

L'UE a mis en garde à maintes reprises contre toute remise en cause unilatérale du protocole et le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, chargé des négociations avec Londres, a jugé mardi qu'une telle initiative "soulève des inquiétudes importantes" et ne serait "pas acceptable".

"Si le Royaume-Uni décide d'aller de l'avant avec un projet de loi supprimant des éléments constitutifs du protocole, comme l'a annoncé aujourd'hui (mardi) le gouvernement britannique, l'UE devra réagir avec tous les moyens à sa disposition", a prévenu Maros Sefcovic dans un communiqué.

Pression des unionistes nord-irlandais

La révision du protocole évoquée par Liz Truss consisterait notamment à créer un régime réglementaire double destiné à faire en sorte que les marchandises expédiées en Irlande du Nord et destinées à y rester ne soient pas soumises à des contraintes administratives inutiles.

"Le projet de loi supprimera les barrières réglementaires pour les biens fabriqués aux normes britanniques vendus en Irlande du Nord. Les entreprises auront le choix entre le respect des normes britanniques ou européennes dans le cadre d'un nouveau régime réglementaire double", a dit la cheffe de la diplomatie britannique. "Il continuera de garantir qu'il n'y a pas de frontière physique sur l'île d'Irlande."

La présentation de ce projet de loi répond à une demande de Boris Johnson, qui a déclaré lundi que son gouvernement devait se doter d'une forme d'"assurance" qui pourra remettre en cause certaines parties de l'accord de Brexit lui posant problème.

Tout en reconnaissant que le protocole nord-irlandais pose des difficultés, un porte-parole de l'opposition travailliste pour les questions internationales, Stephen Doughty, a estimé que le Royaume-Uni devait agir avec calme et responsabilité. "Il est profondément troublant que la ministre des Affaires étrangères présente un projet de loi visant apparemment à rompre le traité que le gouvernement lui-même a signé il y a à peine deux ans, qui ne résoudra pas les problèmes en Irlande du Nord à long terme, et qui sapera plutôt la confiance", a-t-il dit.

Le résultat des élections en Irlande du Nord, où les nationalistes catholiques du Sinn Fein, favorables à une réunification de l'Irlande, sont arrivés en tête il y a dix jours, pour la première fois dans l'histoire de la province, a accentué la pression sur Boris Johnson.

Le Parti unioniste démocrate (DUP), principal parti pro-britannique, a conditionné sa participation à un gouvernement de partage du pouvoir, prévu par l'accord de paix du Vendredi Saint, à une modification du protocole nord-irlandais. Son dirigeant, Jeffrey Donaldson, a estimé mardi que la proposition de Liz Truss allait dans le bon sens, mais il a dit attendre pour se prononcer définitivement qu'elle se traduise en mesure concrète et rapide. "Nous ne voulons plus de frontière en mer d'Irlande", a-t-il averti.

Avec Reuters

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Irlande du Nord : victorieux, les nationalistes promettent une "nouvelle ère"

L’Irlande du Nord commémore les 50 ans du "Bloody Sunday"

L'Irlande du Nord en proie à des heurts, signe de la "colère" des unionistes

Valeurs Actuelles

Stagflation : cette menace qui devient réalité

Stagflation… le mot est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Trois syllabes, mélange de stagnation et d’inflation, et surtout une horreur économique aux multiples conséquences (chômage de masse, faillites… ) qui nous ramène dans les années 1960 au Royaume-Uni, où ce mot a été inventé, et dans les années 1970 en France, après le premier choc pétrolier (lire l’encadré). Sa définition ? Une faible croissance associée à une forte hausse des prix, constatée de manière durable, au moins sur plusieurs trimestres… Pour certains économistes, cela doit également s’accompagner d’un taux de chômage élevé alors que, dans une logique purement keynésienne, seul un niveau d’emploi important, et donc des salaires conséquents, se traduit par une hausse des prix.

C’est à peu de chose près la situation que connaît la France actuellement (au chômage près, même si son taux en France reste toujours supérieur à la moyenne européenne). Sans doute est-il encore (un peu) trop tôt pour parler de stagflation dans notre pays, mais il semblerait bien que nous nous dirigions droit dessus ; et de manière sévère, car la récente crise sanitaire a amplifié, de manière indolore avec l’aide et la bienveillance des banques centrales, dont celle de la Banque centrale européenne (BCE), les faiblesses de notre économie. Or, il est bien connu que « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », résume fort justement Warren Buffett. D’autres pays européens, comme l’Allemagne, seraient dans une configuration un peu plus dégradée.

Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné.

Mais revenons aux fondamentaux économiques français. Le problème, c’est qu’au premier trimestre, on ne peut même pas évoquer une faible hausse de notre richesse nationale ; il faut au contraire parler de croissance nulle, comme l’a constaté l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, avec des détails particulièrement inquiétants. La consommation des ménages a ainsi reculé de 1,3 % après une hausse de 0,6 %, la production totale ralentit et l’investissement est faible. Certains économistes apparaissent bien plus sombres : « En réalité, le PIB baisse de 0,05 % et les indicateurs avancés montrent l’effondrement de la confiance des ménages et une baisse de la consommation pour le prochain trimestre, constate Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. Or, deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, ce n ‘est plus une stagnation, mais une récession. » Christopher Dembik, directeur de la recherche du groupe Saxo Bank, acquiesce : « Les derniers indicateurs français, produit intérieur brut et production industrielle, montrent un brutal ralentissement économique. Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné. »

Le mois d’avril s’est terminé sur une hausse des prix de 4,8 % (sur un an glissant), après 4,5 % le mois précédent. Cela dit, pour comparer l’évolution des prix en France avec celle enregistrée dans les autres pays de l’Union européenne, il conviendrait plutôt de prendre l’indice des prix à la consommation harmonisé, et là, la comparaison est encore moins flatteuse pour notre pays, car la hausse des prix est un peu plus importante : 5,4 %. Quoi qu’il en soit, si nos voisins européens ont une meilleure croissance (la richesse produite dans la zone euro a progressé de 0,2 % au premier trimestre), leur inflation est bien plus forte : + 7,5 % en mars.

“La guerre en Ukraine a bon dos”

Reconnaissons que notre pays s’en sort un peu mieux que les autres de la zone euro, grâce à l’action du gouvernement de Jean Castex, qui a mis en place le (coûteux) bouclier tarifaire (qui va peser d’autant dans les comptes publics) et qui a limité de fait la hausse des prix énergétiques pour les consommateurs. Face à de nombreuses menaces géopolitiques, les ménages ont également décidé de limiter leur consommation.

Inflation et croissance nulle… Ces deux phénomènes sont intimement liés comme nous l’avons évoqué à maintes reprises dans ces colonnes ; ils trouvent leur origine dans le conflit russo-ukrainien, lequel a eu pour conséquence une hausse des prix de l’énergie (+ 26,6 % en un an) et de l’alimentation (+ 6,6 % pour les produits frais). « La guerre en Ukraine a bon dos ; cela fait des mois que je prévenais du risque inflationniste et on me riait au nez », se souvient Marc Touati. Il rappelle que la hausse des prix a démarré dès 2021 : « L’erreur mondiale a été de continuer à faire tourner les planches à billets en 2021 alors que la pandémie refluait et d’augmenter la dette publique, en France comme ailleurs : cette gabegie a mené à ce que le piège se referme maintenant. »

Mais l’inflation s’explique également par les nombreuses perturbations du commerce international, qui n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant-crise : « Le manque de conteneurs ne sera pas résorbé avant 2023 ; quant à la politique zéro Covid en Chine, l’impact économique sera important. Il faudra donc s’habituer à des niveaux élevés d’inflation ces prochaines années », explique Christopher Dembik, pour qui le risque de stagflation est bel et bien réel.

Si ce phénomène devait se concrétiser, les conséquences seraient alors terribles pour l’économie et notamment en France. Certes, d’un côté, les grandes entreprises internationales sont parfaitement capables d’encaisser les différentes hausses de coûts (dont celui de l’énergie) et d’ajuster leurs charges pour limiter les effets sur leurs comptes (et leurs cours de Bourse). Mais ce n’est pas du tout le cas des ETI et des PME : un quart d’entre elles pourraient être laminées par l’existence d’une inflation élevée persistante.

“Un petit jeu dangereux avec l’extrême gauche”

« Dans ces entreprises, les managements n’ont jamais connu de tels niveaux d’inflation », constate Christopher Dembik. Ce qui pourrait être problématique pour les solutions à mettre en œuvre. Particulièrement touchés, les sous-traitants du secteur automobile : ces entreprises seront de plus en plus confrontées à la rareté des matières premières, aux hausses de salaires et surtout à la pression constante de leurs clients pour diminuer leurs marges.

Des conséquences sont aussi à craindre chez les consommateurs et notamment chez les 15 à 20 % les plus vulnérables. Ce seront les premiers à subir la poursuite de la hausse de la facture énergétique. Avec une vraie crainte d’appauvrissement chez ceux qui n’auront pas pu obtenir de hausses salariales et qui, dès lors, verront leur pouvoir d’achat continuer à péricliter. De leur côté, les épargnants ne sont pas plus préservés. Avec le retour de l’inflation, ils perdent de l’argent sur les produits financiers à taux fixe tandis que bon nombre ont aussi délaissé les marchés actions.

La situation devrait encore se compliquer davantage, car la BCE a annoncé qu’en réponse à l’inflation, elle allait augmenter ses taux, en juillet et en septembre. En fait, pour beaucoup d’économistes, elle devrait agir en 2022 et 2023. Déjà, l’OAT à 10 ans, qui sert de référence, est passée de 0 à 1,5 % en quelques mois, ce qui est très mauvais pour les finances françaises : une hausse d’un point augmente la dette publique de 39 milliards d’euros en dix ans.

Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite

« Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite, anticipe le président du cabinet ACDEFI. Regardez ce qui se passe aux États-Unis où les taux à long terme sont déjà passés à 3 %. » Mais bon nombre de professionnels redoutent également que ce ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, car le geste de la BCE – elle a tardé à reconnaître que l’inflation n’allait pas disparaître du jour au lendemain – sera moindre que celui de la Réserve fédérale américaine.

« On entre dans une spirale très dangereuse, poursuit Marc Touati. L’inflation casse le pouvoir d’achat et les banques centrales ne peuvent plus faire tourner la planche à billets. Les taux montent, ce qui limite le crédit, donc l’investissement et l’activité économique patine… »

Voilà les vrais risques de la stagflation en France : une inflation toujours aussi forte, une croissance nulle, voire une récession accompagnée d’un taux de chômage important et à des taux d’intérêt élevés. Autant dire un cocktail explosif. Et cerise sur le gâteau, un risque politique typiquement français lié aux législatives. « La montée de l’extrême gauche est son alliance avec le PS sont particulièrement dangereux, explique Marc Touati. Si Mélenchon gagne aux législatives, les taux s’envoleront à 7 %, voire atteindront 10 % ! »

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L'Humanité

Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?

Actu

Archéologie. Ce peuple conquérant a subitement quitté sa « terre verte » au XVe siècle, après cinq cents ans de colonisation. Un exil qui ne serait pas dû au froid mais – déjà à cette époque – à la sécheresse…

Anna Musso

C’est l’un des grands mystères de la fin du Moyen Âge : pourquoi les Vikings, qui avaient établi avec succès des colonies dans le sud du Groenland dès le Xe siècle, les ont définitivement abandonnées quatre siècles plus tard ?

Une nouvelle étude publiée le 23 mars dans la revue  Science Advances, menée par une équipe de chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst, en collaboration avec des scientifiques du Smith College et de l’Université de Buffalo aux États-Unis, éclaire ce mystère, remettant en cause les connaissances établies.

Ce ne serait pas la chute des températures, associée à une vague de froid baptisée petit âge glaciaire, mais bien la sécheresse qui aurait forcé les premiers colons scandinaves à quitter leurs verts pâturages.

Une « colonie » de 2000 habitants

Selon la légende islandaise, c’est en suivant un explorateur norvégien connu sous le surnom d’Erik le Rouge (il était roux), que les Vikings auraient établi deux colonies sur les rives de fjords dans le sud du Groenland. Ils donnent à ce pays où ils vont vivre de 985 à 1450 environ, le nom de Groenland, littéralement « terre verte », afin d’y attirer d’autres Scandinaves. Leur « colonie orientale », forte d’environ 2 000 habitants, va prospérer dans cette région a priori­ inhospitalière en abattant des arbustes et en plantant de l’herbe pour nourrir son bétail.

Mais au début du XVe siècle, les Vikings abandonnent subitement l’île, devenue invivable. Pour l’expliquer, on a longtemps supposé que ce peuple avait été confronté à une baisse des températures localisée sur l’Atlantique Nord. Cette période de froid exceptionnel aurait entraîné de longs et rudes hivers, et rendu impossible toute agriculture au Groenland. Mais, d’autres facteurs ont été évoqués, comme la disparition des morses, que les Vikings chassaient, la mauvaise gestion des terres ou la peste.

Des sédiments recueillis pendant trois ans

Si plusieurs études confirmaient jusqu’ici la thèse du refroidissement climatique, les données utilisées pour reconstituer les températures ne venaient pas de sites où se trouvaient les fermes des Vikings, mais avaient été prélevées à plus de 1 000 kilomètres au nord et à une altitude de plus de 2 000 mètres. C’est ce que souligne Raymond Bradley, professeur émérite de géosciences à l’université du Massachusetts à Amherst et coauteur de l’article. « Nous voulions étudier comment le climat a varié près des fermes nordiques elles-mêmes. »

C’est donc au bord d’un lac situé dans le sud du Groenland, appelé lac 578, proche de l’un des plus grands groupes de la colonie de l’Est, que Bradley et les chercheurs se sont rendus. « Avant cette étude, précise Bradley , il n’existait aucune donnée provenant du site même des colonies vikings. Et c’est un problème. »

Les scientifiques ont recueilli, durant trois ans, des échantillons de sédiments jamais étudiés auparavant. Ils ont pu en extraire des données fiables pour reconstituer les variations de la température de l’eau durant l’été sur une période de mille sept cents ans. «  Personne n’a vraiment étudié cet endroit auparavant », souligne Boyang Zhao, l’auteur principal de l’étude.

« Pas de changements substantiels de température »

Ensuite, les chercheurs ont analysé les sédiments lacustres avec deux marqueurs différents pour comprendre les changements de température et du contexte hydroclimatique dans le passé. Le premier marqueur est un lipide, connu sous le nom de BrGDGT, qui permet de reconstruire la température. « Si l’on dispose d’un registre suffisamment complet, il est possible d’établir un lien direct entre l’évolution des structures des lipides et celle de la température », explique Isla Castaneda, professeure de géosciences et coauteur de l’article. Le second est un indicateur du degré de sécheresse qui mesure la perte d’eau due à l’évaporation dans les graminées et les plantes servant au bétail.

Et surprise : les résultats obtenus ont montré qu’il n’y avait pas eu de baisse brutale de la température au moment de l’abandon de ces fermes. «  Nous n’avons pas trouvé de changements substantiels de température pendant la période de colonisation et nous avons constaté que le sud du Groenland a connu une tendance persistante à l’assèchement pendant toute la période nordique », conclut Boyang Zhao.

Des sécheresses plus fréquentes

Les fermiers devaient stocker du fourrage pour faire hiverner leurs bêtes. Or, les sécheresses étant plus fréquentes, ils ne pouvaient pas faire pousser assez d’herbe pour empêcher les animaux de mourir de faim pendant les longs hivers rigoureux. Il est même probable que le changement climatique ait contraint les éleveurs à partir chasser les morses – pour vendre leur ivoire – dans les eaux du nord-ouest du Groenland. Plus de cinq cents ans avant notre époque, nos lointains ancêtres ont déjà été confrontés à l’angoisse des sols craquelés et à l’exil forcé par le changement climatique…

groenlandRéchauffement climatiquearchéologie
France24 - World

Cannes Film Festival goes back to the future with post-Covid reboot

Issued on: 17/05/2022 - 06:49

Benjamin DODMAN Follow James VASINA

After two years of Covid disruption, the Cannes Film Festival returns to its traditional May slot for a 75th anniversary edition stacked with celebrated auteurs and Hollywood starpower, including Tom Cruise. The French Riviera gathering, which opens on Tuesday in the shadow of the war in Ukraine, promises to balance nostalgic odes to cinema’s past icons with urgent questions about our troubled times.

The world’s premier showcase for the movies will be hoping for a return to a semblance of normality after the pandemic forced a no-show in 2020 and a scaled-back July gathering the next year. Inevitably, the war raging in Ukraine will loom large over the proceedings, framing the conversation just as it influenced the line-up of films.

There will be no mandatory masks or health passes this year – and no restrictions to partying. Still, the continent’s biggest armed conflict since World War II is likely to ensure cinema’s glitziest showcase opts for unusually sober celebrations even as it marks its diamond jubilee.

For the host country, Cannes marks a welcome lull in an intensily politicised year, sandwiched in between presidential and parliamentary elections – themselves largely overshadowed by the Russian invasion. But there will be no shortage of political material on the big screen, with war, migration, feminist struggles and the climate emergency all high on filmmakers’ agenda.

It’s just as well, because this year’s jury head Vincent Lindon, the French actor known for his politically-charged roles, has already stated his preference for “films that tell us something about the world in which they’re made”.

In the shadow of war

In a sign of just how much Vladimir Putin’s war will weigh on the festival, French director Michel Hazanavicius has agreed to rename his curtain-raiser – a zombie fest initially titled “Z” in French, now called “Coupez!” – to avoid all association with warmongers from Russia.

Mirroring steps taken elsewhere, Cannes organisers have barred Russians with ties to the government from the festival. But they have resisted calls for a blanket boycott of Russian artists, welcoming the prominent Kremlin dissident Kirill Serebrennikov into the main competition for a third time. Having twice run in absentia due to Moscow’s travel bans, the now-exiled director will finally walk the red carpet on Wednesday for his latest feature, “Tchaikovsky’s wife”.  

Ukraine will be represented by Cannes stalwart Sergei Losnitza, whose latest documentary explores the destruction of German cities during World War II. In the Un Certain Regard sidebar, focused on emerging talent, Maksim Nakonechnyi’s timely “Butterfly Vision” will examine the ordeal of a Ukrainian soldier coming to terms with her experiences as a prisoner of Russian-backed rebels in the Donbas region.

Footage shot by the late Lithuanian filmmaker Mantas Kvedaravičius before he was killed in Mariupol in April will also be shown by his fiancée, Hanna Bilobrova, in what promises to be one of the festival’s most emotional screenings.

Veterans, newcomers and Tom Cruise

As a bastion of arthouse cinema and the world’s most glamorous film fest, the Cannes Film Festival always needs to strike a balance between auteur worship and Hollywood star power – and between devotion to the past and turning to the future. This year promises plenty of stardust on the red carpet and an intriguing mix of veterans and newcomers.

The flagship Palme d’Or contest sees four past laureates return to the Riviera for more silverware: Hirokazu Kore-eda, Ruben Ostlund, Cristian Mungiu and two-time winners the Dardenne brothers. Other habitués include Park Chan-wook and David Cronenberg, both of them past winners of the jury’s Grand Prix, along with James Gray, Arnaud Desplechin and 84-year-old veteran Jerzy Skolimowski, who was first in competition at Cannes in 1972.

Last year, France’s Julia Ducournau became only the second woman to win a Palme d’Or with her daring “Titane”, starring Lindon. This year, there are five movies directed by women in competition for the Palme, a record for Cannes but still a low percentage compared to other international festivals. They include a trio of French directors led by iconoclast Claire Denis, fresh from her best director win in Berlin. US auteur Kelly Reichardt will finally have her first shot at the Palme, reuniting with her favourite muse Michelle Williams for a self-reflective look at a small-town artist trying to overcome distractions.

Beyond the Palme d’Or contest, Cannes will host more Hollywood star wattage than it has in years, starting with Joseph Kosinski's pandemic-delayed “Top Gun” sequel, starring Tom Cruise in the role that propelled him to global stardom 36 years ago. Cruise will walk the carpet for the first time in three decades and sit for a rare, career-spanning interview.

Later on, Baz Luhrmann will bring his splashy “Elvis” biopic, starring Austin Butler and Tom Hanks, while George Miller, last in Cannes with “Mad Max: Fury Road”, will debut a fantasy epic starring Idris Elba and Tilda Swinton. Ethan Coen will premiere his first film without his brother Joel, a documentary about rock ‘n’ roll legend Jerry Lee Lewis. And actor-director Ethan Hawke will add to the nostalgic feel of the fortnight with a series about Hollywood’s golden couple Paul Newman and Joanne Woodward.

Spotlight on the Middle East

The much-touted return of big stars from Tinseltown is terrific news for Cannes, since the world’s premier movie festival is as much about the glamour as the films. It’s also a financial boon for this otherwise sleepy seaside town of 74,000 inhabitants, which sees its population treble for two weeks each May.

On top of the usual stargazers, the festival will bring some 35,000 accredited professionals to the Riviera – almost twice as many as last year but still short of pre-Covid levels, with pandemic concerns barring some delegates from attending. “Asia isn’t back to travelling,” said festival director Thierry Frémaux, pointing to travel restrictions in China and elsewhere.

There will, however, be a sizeable contingent from India, this year’s guest of honour at the Cannes Film Market that runs parallel with the festival. The Middle East and Arab countries will also feature prominently, including in the Palme d’Or race, with the latest Cairo-set thriller by Tarek Ali (of “Le Caire Confidentiel” fame) as well as Iranian dramas by Saeed Roustayi and Ali Abbasi, whose thrilling “Border” won the Un Certain Regard sidebar four years ago.  

Cannes Film Festival © FRANCE24

At “just” four, the French contingent in the Palme d’Or race has been halved from last year, when eight of the 24 films in competition hailed from France. But the home country accounts for just under a quarter of the overall selection, with the likes of Olivier Assayas, Quentin Dupieux and Rachid Bouchareb screening their latest works out of competition. 

French directors will get the ball rolling on Tuesday, starting with a rare screening of Jean Eustache’s iconic love triangle “The Mother and the Whore”, half a century after it first kicked off a storm on the Croisette. Hazanavicius’s tribute to horror B-movies will follow for the official curtain-raiser, in an echo of Jim Jarmusch’s zombie fest that opened the festival’s last “normal” edition in 2019 – back in the pre-Covid era.

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Cannes unveils star-studded lineup including France's Claire Denis

Cannes Film Festival selects French actor Vincent Lindon to preside over jury

ENCORE!

Cannes 2022 official selection: Heavyweights Cronenberg, Kore-eda in competition

New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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The Saturday Profile

For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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L'Humanité

Un Parlement divisé, une majorité introuvable

Actu

Liban À l’issue du scrutin législatif, aucun des blocs dominés par les partis confessionnels n’est en mesure de former un gouvernement. Les indépendants pourraient devenir « faiseurs de rois ».

Pierre Barbancey

Contre toute attente, les élections législatives libanaises ont apporté leur lot de surprises, mais il n’est pas bien sûr que cela aide le pays à sortir de la crise économique, politique et institutionnelle dans laquelle il est plongé depuis maintenant des années. Le faible taux de participation (41 %, inférieur aux 49 % de 2018) a montré que les partis traditionnels n’étaient pas parvenus à mobiliser les foules.

Si le Hezbollah et l’autre parti chiite, Amal, ont conservé tous leurs sièges (27), le Courant patriotique libre du président de la République, le général Aoun, a subi une ­sérieuse déconvenue. Il ne remporterait que 16 sièges, contre 18 en 2018. Surtout, il est dépassé, chez les chrétiens, par les Forces libanaises de Samir Geagea, soutenues par l’Arabie saoudite, qui disposeraient désormais de 20 sièges, contre 15 auparavant. Le Parlement était dominé jusqu’à présent par le mouvement chiite et ses alliés, qui avaient le soutien d’environ 70 des 128 députés de l’assemblée sortante. Ce ne sera plus le cas. Dans le même temps, les candidats issus de la contestation populaire de 2019, qui réclamaient le départ de la classe politique et une refonte totale du système politique basé sur un partage communautaire du pouvoir, ont obtenu au moins 13 sièges, selon le ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui.

Les résultats laissent le Parlement divisé en plusieurs camps, dont aucun n’a de majorité, ce qui soulève la perspective d’une paralysie politique et de tensions qui pourraient provoquer un blocage des institutions. Le prochain Parlement doit élire son président – un poste occupé par le chef d’Amal, Nabih Berri, depuis 1992 – avant de nommer un premier ministre pour former un cabinet. Les législateurs devront aussi choisir le chef de l’État qui remplacera Michel Aoun, dont le mandat se termine le 31 octobre.

l’Arabie saoudite pourrait réaffirmer son influence

La bonne nouvelle vient de l’élection d’une quinzaine d’indépendants. Il reste à savoir qui ils sont exactement. Ils pourraient devenir « faiseurs de rois », mais il semble difficile de les voir parvenir à imposer les réformes nécessaires pour sortir le pays de sa crise économique dévastatrice, si tant est qu’une telle volonté existe. Ces résultats ont également un impact régional. Ils pourraient ouvrir la voie à l’Arabie saoudite. La pétromonarchie pourrait ainsi réaffirmer son influence dans un pays qui a longtemps été une arène pour sa rivalité avec Téhéran.

« Vous allez avoir deux blocs opposés l’un à l’autre  – d’une part, le Hezbollah et ses ­alliés et, d’autre part, les Forces ­libanaises et ses alliés –, et au milieu ces nouvelles voix qui entreront », estime Nadim Houry, directeur exécutif de l’Initiative de réforme arabe. Hajj Mohammad Raad, chef du Bloc de la loyauté à la résistance (Hezbollah), a immédiatement prévenu à l’adresse de tous ceux qui n’entreront pas dans la majorité : « Nous vous acceptons comme opposants au Parlement, mais nous ne vous acceptons pas comme bouclier pour les Israéliens et ceux qui sont derrière les Israéliens. Nous sommes tolérants, mais assez puissants pour préserver notre nation et son unité et empêcher les Israéliens de contrôler notre destin et notre système politique. La paix civile est une ligne rouge. »

Liban
France24 - Monde

Volodymyr Zelensky s'exprime en direct au Festival de Cannes

Publié le : 17/05/2022 - 06:41Modifié le : 17/05/2022 - 21:04

FRANCE 24 Suivre

Le Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a affirmé mardi que la Russie avait subi des "pertes impressionnantes" depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. Le président Volodymyr Zelensky a pris la parole en direct lors de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes. Voici le fil du mardi 17 mai.

  • 0 h 45 : la Commission européenne va dévoiler un plan d'indépendance énergétique

Selon Reuters, la Commission européenne dévoilera mercredi un plan de 210 milliards d'euros pour permettre à l'Europe de mettre fin à sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles russes d'ici 2027 et accélérer son passage aux énergies vertes.

La Russie fournit 40 % du gaz et 27 % du pétrole que l'UE importe, et les pays du bloc peinent à se mettre d'accord sur des sanctions concernant ce dernier.

Bruxelles va proposer un plan en trois volets : importer davantage de gaz non russe, accélérer le déploiement des énergies renouvelables et intensifier les efforts d'économie d'énergie, selon des projets de documents qui pourraient être modifiés avant leur publication.

  • 20 h 54 : la guerre entre dans une "phase prolongée", selon le ministre ukrainien de la Défense 

Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov a affirmé que la guerre avec Moscou entrait dans une "phase prolongée", les Russes cherchant le contrôle total de la région du Donbass et à occuper le Sud.

"La Russie se prépare à mener une opération militaire à long terme", a-t-il déclaré devant les ministres de la Défense de l'Union européenne (UE) et le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

"La guerre entre dans une phase prolongée", a-t-il ajouté dans ce discours dont le texte a été publié sur son compte Facebook.

  • 19 h 44 : Volodymyr Zelensky s'exprime à l'ouverture Festival de Cannes depuis Kiev

Le président ukrainien a évoqué le film "Le dictateur" de Charlie Chaplin pour évoquer la guerre que mène la Russie depuis le 24 février.

"Il nous faut un nouveau Chaplin qui prouvera que le cinéma n'est pas muet" face à la guerre en Ukraine, a déclaré le président ukrainien.

" À la fin, la haine disparaîtra et les dictateurs mourront", a-t-il lancé au public de la cérémonie d'ouverture qui lui a réservé une ovation.

Le président ukrainien lors de la cérémonie d'ouverture du festival

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky intervient en direct de Kiev pour la cérémonie d’ouverture du 75e @Festival_Cannes. DIRECT ▶ https://t.co/RrJLcnrtd4#Cannes2022 pic.twitter.com/mn15iiIW0W

May 17, 2022
  • 18 h 17 : Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron ont eu un entretien "long" et "sérieux"

Le président français Emmanuel Macron a déclaré lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky que Paris allait intensifier ses livraisons d'armes à Kiev, a rapporté l'Élysée.

Au Président Zelensky, j’ai réaffirmé notre détermination à répondre aux besoins exprimés par l’Ukraine, notamment en matériel de défense, en aide humanitaire, en soutien économique et financier, en carburant, et pour accompagner le travail de justice.

May 17, 2022

Au cours de cet entretien d'une durée de 1h10, les deux dirigeants se sont également entretenus des voies possibles pour permettre les exportations de céréales ukrainiennes.

Emmanuel Macron a, par ailleurs, présenté à Volodymyr Zelensky son idée de communauté politique européenne, visant à accompagner les pays désireux d'entrer dans l'Union européenne, a fait savoir l'Élysée.

Finished a long and meaningful phone conversation with @EmmanuelMacron. Told about the course of hostilities, the operation to rescue the military from Azovstal and the vision of the prospects of the negotiation process. Raised the issue of fuel supply to Ukraine. (1/2)

May 17, 2022
  • 18 h : l'UE ne laissera pas l'Ukraine manquer d'équipements militaires, déclare Josep Borrell

"L'Union européenne ne laissera pas l'Ukraine manquer d'équipement" dans son conflit contre la Russie, a déclaré le Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

À l'issue d'une réunion des ministres de la Défense de l'UE, Josep Borrell à aussi souligné les "pertes impressionnantes" subies, selon lui, par l'armée russe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février.

"Je ne m'avancerai pas à émettre une hypothèse sur combien de temps la Russie va résister. S'il est avéré qu'elle a perdu 15 % de ses forces depuis le début de la guerre, il s'agirait de pertes record pour une armée d'invasion", a dit le diplomate.

  • 17 h 34 : la justice russe veut classer le régiment Azov comme "organisation terroriste"

Le bureau du procureur général de Russie a demandé à la Cour suprême de désigner comme "organisation terroriste" le régiment Azov, l'unité ukrainienne qui s'est illustrée à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, rapporte mardi l'agence Interfax, citant le site internet du ministère de la Justice.

La Cour suprême de Russie doit examiner cette demande le 26 mai prochain, ajoute l'agence.

Ce bataillon, qui tient son nom de la mer d'Azov, a été formé lors du conflit dans l'Est ukrainien en 2014. Il est accusé de violations des droits de l'Homme lors de la guerre du Donbass par les séparatistes pro-russes, mais aussi par des ONG occidentales.

  • 16 h 36 : la Suède et la Finlande bouclent leurs candidatures à l’Otan

La Suède et la Finlande soumettront toutes les deux mercredi à l'Otan leurs demandes respectives d'adhésion à l'Alliance atlantique, a déclaré la Première ministre suédoise.

"En Suède et en Finlande, nous sommes aussi d'accord pour effectuer l'ensemble de cette procédure main dans la main et nous soumettrons ensemble demain nos demandes", a déclaré Magdalena Andersson au cours d'une conférence de presse conjointe avec le président finlandais, Sauli Niinisto, à Stockholm.

  • 15 h 20 : huit morts dans une frappe russe sur un village abritant un grand camp militaire

Huit personnes sont mortes et 12 ont été blessées dans une frappe russe sur Desna, un village ukrainien situé à une soixantaine de kilomètres au nord de Kiev connu pour abriter un grand camp d'entraînement militaire, ont annoncé les secours locaux.

"Huit tués, 12 blessés", a indiqué à l'AFP Oleksandre Ivtchenko, porte-parole de l'antenne régionale du service d'État pour les Situations d'urgence.

  • 15 h 06 : la CPI déploie 42 enquêteurs et experts en Ukraine

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé le déploiement en Ukraine d'une équipe de 42 enquêteurs et experts, soit la plus importante mission en termes d'effectifs jamais envoyée, afin d'enquêter sur les crimes commis pendant l'invasion russe.

"Je confirme qu'aujourd'hui, mon bureau a envoyé une équipe composée de 42 enquêteurs, experts en criminalistique et autre personnel d'appui en Ukraine", a déclaré dans un communiqué Karim Khan, ajoutant qu'il s'agissait de "la plus importante mission en termes d'effectifs jamais déployée sur le terrain en une seule fois".

📢 Le Procureur de la #CPI, M. #KarimAAKhanQC, annonce le déploiement en Ukraine d’une équipe d’enquêteurs et d’experts en criminalistique et se félicite de l’étroite coopération du Gouvernement néerlandais #SoutienàlaCPI #BuildingSupport ⤵️ https://t.co/2GXcL2CD8o

May 17, 2022
  • 14 h 55 : l'Allemagne va "intensifier" sa coopération militaire avec la Suède et la Finlande, candidates à l'Otan

Le chancelier allemand Olaf Scholz a assuré que son pays allait "intensifier" sa coopération militaire avec la Suède et la Finlande, qui cherchent des assurances de sécurité pour la période de transition jusqu'à leur intégration souhaitée dans l'Otan.

"Nous allons intensifier notre coopération militaire, notamment dans la région de la mer Baltique, et via des exercices communs", a affirmé Olaf Scholz lors d'une conférence de presse à Berlin.

Il a précisé que les deux pays pourront compter sur le soutien de l'Allemagne, "surtout dans cette situation très particulière" précédant leur acceptation espérée au sein de l'Otan.

  • 14 h 34 : le Parlement finlandais vote à plus de 95 % pour l'adhésion à l'Otan

Le Parlement finlandais a voté en faveur de l'adhésion à l'Otan avec une majorité fleuve de plus de 95 %, permettant l'envoi de la candidature officielle du pays nordique au siège de l'Alliance.

Au terme d'une session parlementaire de deux jours, le projet d'adhésion a été adopté par 188 voix pour, huit contre et aucune abstention, selon le résultat du scrutin.

Le président américain Joe Biden recevra jeudi la Première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinistö à la Maison Blanche. Ils "discuteront des candidatures de la Finlande et de la Suède à l'Otan [deux pays que l'invasion russe a poussés à renoncer à des décennies de non-alignement militaire], et de la sécurité européenne", ainsi que du "soutien à l'Ukraine" attaquée par la Russie.

  • 12 h 28 : la Russie expulse deux diplomates finlandais

La diplomatie russe a décidé d'expulser deux diplomates finlandais de Russie en représailles à une mesure similaire prise par Helsinki, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Lors de cet entretien, la diplomatie russe a "vivement protesté" contre l'expulsion de deux employés de l'ambassade russe en Finlande.

Cette annonce intervient alors que la Finlande a annoncé dimanche sa candidature "historique" à l'Otan en conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine, suivie peu après par la Suède. Lundi, le président russe, Vladimir Poutine, a prévenu que Moscou réagirait au "déploiement d'infrastructures militaires" de l'Otan dans ces deux pays.

  • 10 h 52 : quelque 265 combattants d'Azovstal se sont constitués prisonniers, selon la Russie

Retranchés dans l'aciérie Azovstal, dernier bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol, 265 combattants ukrainiens se sont rendus aux forces prorusses et constitués prisonniers depuis lundi, a affirmé mardi le ministère russe de la Défense.

"Au cours des dernières 24 heures, 265 combattants ont rendu les armes et se sont constitués prisonniers, dont 51 gravement blessés", a indiqué le ministère dans un communiqué sur l'état de l'offensive russe contre l'Ukraine.

De son côté, le Département des renseignements militaires du ministère ukrainien de la Défense évoque un échange qui "sera réalisé pour rapatrier ces héros ukrainiens le plus rapidement possible", confirmant indirectement que ces hommes, qui ont "rempli" leur mission, étaient bien aux mains des Russes.

  • 6 h 02 : des centaines de combattants évacuent Azovstal à Marioupol

Une opération de sauvetage des combattants ukrainiens de l'immense aciérie Azovstal – ultime poche de résistance face à l'armée russe dans le port stratégique de Marioupol – était en cours mardi selon Kiev, qui considère désormais que ces hommes ont "rempli" leur mission.

Les soldats de la garnison stationnée à Azovstal, dont plus de 260 ont déjà été évacués lundi, ont "rempli leur mission de combat", a salué l'état-major de l'armée ukrainienne dans un communiqué, et ordre a été donné à leurs commandants de "sauver la vie" de ceux qui restent.

"Malheureusement, aujourd'hui, l'Ukraine ne peut pas débloquer Azovstal par des moyens militaires", a expliqué de son côté le ministère de la Défense ukrainien sur Telegram.

  • 0 h 43 : les combats s'intensifient dans l'Est

À Sievierodonetsk, une ville devenue importante pour les Ukrainiens depuis que des forces séparatistes soutenues par Moscou se sont emparées d'une partie du Donbass (est de l'Ukraine) en 2014, "au moins 10 personnes ont été tuées" dans des bombardements russes, a annoncé lundi le gouverneur de la région. Cette cité est quasiment encerclée par les forces de Moscou.

Dans un précédent message lundi, Serguiï Gaïdaï avait fait état de frappes d'artillerie sur Sievierodonetsk et sur sa ville jumelle de Lyssytchank, ayant provoqué des incendies dans des quartiers d'habitation.

Malgré les appels des autorités ukrainiennes à évacuer Lyssytchansk, qui n'est séparée de Sievierodonetsk que par un cours d'eau, le Siversky Donets, et qui est régulièrement bombardée, plus de 20 000 civils – contre 100 000 habitants avant la guerre – sont restés, selon des volontaires qui distribuent de l'aide dans la région.  

Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région voisine de Donetsk, a de son côté annoncé que neuf civils avaient été tués lundi et 16 blessés dans sa région.

Dans le nord-est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d'une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev.

Avec AFP

 

 

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Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. The bloodiest battle of the war in Ukraine ended in Mariupol, as the Ukrainian military ordered fighters holed up at a steel plant in the city to surrender. Ukraine’s decision to end combat gave Moscow full control over a vast sweep of southern Ukraine, stretching from the Russian border to Crimea.

Peace talks. After weeks of trying to hammer out a deal, peace talks between Russia and Ukraine have collapsed, amid public recriminations and intransigence on boths sides.

NATO’s expansion. Leaders of Finland and Sweden confirmed that the two Nordic nations would jointly submit their applications for NATO membership this week in the wake of Russia’s invasion of Ukraine. The two leaders plan to meet with President Biden in Washington on May 19.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
France24 - Monde

Législatives : la Nupes dénonce des obstacles dans l'inscription de ses candidats

Publié le : 17/05/2022 - 18:30

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Jean-Luc Mélenchon et les candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives ont déploré, mardi, les difficultés à s'inscrire en préfecture sous la nuance politique "Nupes", dénonçant une volonté d'"effacement" du bloc de gauche au soir des résultats.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Pour la Nupes, le ministère de l'Intérieur fait du deux poids, deux mesures. Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a menacé, mardi 17 mai, de déposer un recours au Conseil d'État en référé pour que la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) – issue de l'accord entre LFI, le PS, EELV et le PCF – puisse être reconnue lors des dépôts de candidatures aux élections législatives des 12 et 19 juin.

En déplacement à Nantes, Jean-Luc Mélenchon, qui espère que cette nouvelle alliance de la gauche lui permettra d'accéder à Matignon, a critiqué le nouveau nuancier politique du ministère de l'Intérieur pour les élections des 12 et 19 juin, qui ne prend pas en compte la Nupes dans les inscriptions des candidats en préfecture.

Il a dénoncé "un système de duperie permanente" de la part de la macronie, visant "à pouvoir, le soir du premier tour, minorer la percée que nous aurons opérée". "Nous allons intervenir au Conseil d'État en référé pour demander à ce que nous soyons reconnus dans notre existence", a-t-il lancé.

🔴 Stop au tripatouillage électoral : la #NUPES doit être reconnue !✅ Nous demandons la création d’une nuance NUPES afin de pouvoir comptabiliser les résultats de toutes les candidatures NUPES dans une même nuance.https://t.co/tarT3NBhxh

May 17, 2022

Dans un communiqué, la Nupes a regretté que "le camp macroniste ait décidé de comptabiliser séparément les suffrages rassemblés par des candidatures issues de LFI, d'EELV, du PS ou du PCF".

"Toutes partagent pourtant le même programme et se présentent aux électeurs sous la même bannière", insiste la Nupes, qui appelle "solennellement le ministère de l'Intérieur à renoncer à son opération de tripatouillage électoral".

>> À lire : Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche

Selon une circulaire du ministère datée du 16 mai, "une nuance Ensemble ! (Majorité présidentielle) est créée en lieu et place de La République en Marche (désormais intitulée Renaissance), du Mouvement Démocrate, et comprenant l'ensemble des formations politiques alliées".

Une "manœuvre parfaitement scandaleuse"

Mais la nuance Nouvelle union populaire écologique et sociale n'a pas été créée. Car elle "réunit des candidats investis de manière indépendante par les partis associés à cet accord", ce qui "tend à démontrer la volonté pour ces candidats de rester attachés à leur parti d'origine", explique la circulaire. "Ces partis se présentent de manière indépendante comme en attestent notamment les associations déclarées au titre de l'aide publique et de la campagne audiovisuelle", ajoute-t-elle.

"C'est extrêmement préoccupant, on conteste la circulaire du ministère de l'Intérieur", a dénoncé mardi Julien Bayou, secrétaire national d'EELV et candidat à Paris, lors d'une présentation à la presse de tous les candidats de la Nupes dans la capitale.

Petite manip totalement anti-démocratique de Macron & Darmanin pour fausser l'analyse des résultats des législatives.Les Macronistes seront regroupés dans le tout nouveau label "Ensemble" mais les candidats #NUPES comptabilisés séparément.Ont-ils peur de notre majorité ? pic.twitter.com/oL4ceUViRM

May 17, 2022

Il y voit une "manœuvre parfaitement scandaleuse", visant "à tromper le rendu du résultat du premier tour", puisque c'est cette nuance politique qui sert à analyser les résultats.

"Ils cherchent à minorer notre score en nous présentant comme divisés", a renchéri Aminata Niakaté, candidate Nupes-EELV, revenant tout juste de la préfecture, confirmant n'avoir pas pu s'inscrire sous la nuance "Nupes".

"Ils essaient de nous effacer jusque dans les textes", a dénoncé aussi Sophia Chikirou, candidate Nupes-LFI, précisant que des difficultés avaient notamment été constatées en Ariège et dans le Rhône.

Nous découvrons que le Ministère de l'Intérieur refuse d'enregistrer la "Nouvelle Union populaire" pour les déclarations de candidature. Effacer ses adversaires du tableau des résultats est-ce encore la démocratie ? #NUPES

May 16, 2022

La Nupes souligne dans son communiqué que "la droite est la cible de la même manipulation", car "malgré l'accord politique passé entre LR et l'UDI, les résultats de candidatures issues de ces deux partis seront comptabilisés dans deux nuances séparées".

Lundi, au premier jour de dépôt des candidatures en préfecture, Jean-Luc Mélenchon avait déjà alerté sur le problème. "Effacer ses adversaires du tableau des résultats, est-ce encore la démocratie ?", a-t-il interrogé sur Twitter.

Avec AFP

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Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

PORTRAITS DE CANDIDATS

Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député

De la gauche unie à l'extrême droite : les candidats alignés pour la bataille des législatives

Valeurs Actuelles

Twitter : Elon Musk suspend son offre d’achat, l’action s’effondre

La vie de Twitter n’est définitivement pas un long fleuve tranquille. Vendredi 13 mai, le milliardaire Elon Musk a annoncé avoir suspendu l’opération de rachat du réseau social, qu’il avait engagée il y a quelques semaines. Le patron de Tesla et de Space X, qui ambitionne de grandement améliorer la liberté d’expression sur Twitter, a expliqué être en attente d’informations fiables, de la part de l’actuelle direction du réseau, quant à la proportion de faux comptes.

« L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs », a écrit Elon Musk directement sur Twitter, où il est suivi par près de 93 millions d’abonnés. Dans la foulée d’une telle annonce, l’action du groupe – coté au New York Stock Exchange – s’est effondrée, perdant plus de 20% en quelques minutes.

Fin avril dernier, le conseil d’administration du réseau social californien avait accepté, à la surprise générale, l’offre de rachat du milliardaire libertarien. En échange des 44 milliards de dollars qu’il comptait débourser, Elon Musk avait annoncé vouloir modifier plusieurs paramètres sur la plateforme. Il souhaitait notamment mettre fin au spam, identifier tous les utilisateurs au moyen de leurs papiers d’identité, renforcer la transparence en mettant en libre accès l’architecture du site, ou encore permettre aux utilisateurs de modifier leurs tweets après publication.

Elon Musk avait également annoncé vouloir renforcer la liberté d’expression sur Twitter, et s’était dit prêt à réintégrer Donald Trump – une offre que ce dernier a par ailleurs refusée, ayant lancé son propre réseau social.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Le recul patent des islamistes

Actu

Tunisie Le parti Ennahdha se place en leader d’un mouvement d’opposition au président, Kaïs Saïed, qui s’est arrogé tous les pouvoirs. Mais la formation est aussi comptable de sa gestion calamiteuse quand elle était aux commandes du pays.

Nadjib Touaibia

Ils constituent le noyau dur du Front de salut national, constitué le 26 avril et qui se dresse contre l’autocrate Kaïs Saïed… Les islamistes d’Ennahdha tentent leur retour sur la scène politique après la dissolution, fin mars, du Parlement, dont ils dirigeaient le bureau et orientaient les débats à leur guise. Rappelons que le président, Kaïs Saïed, élu en octobre 2019, s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021.

Les islamistes aspirent aujourd’hui à se refaire une virginité politique en se joignant à ceux qui réclament « le respect de la Constitution et le retour à la démocratie ». Ils n’hésitent pas à s’allier à une composante de la mouvance démocrate, le mouvement Citoyens contre le coup d’État du juriste Jaouhar Ben Mbarek. En 2011, plus de 1,5 million de Tunisiens avaient voté en leur faveur aux législatives et les deux premiers ministres étaient issus de leurs rangs. Depuis lors, ils n’ont pas cessé de dominer la scène politique. Les Tunisiens sont-ils pour autant disposés à leur confier une nouvelle fois les commandes ?

Leur participation à la première manifestation du Front de salut national, dimanche 15 mai, aux cris de « Dégage, dégage ! », était supposée provoquer un raz-de-marée. Il n’en a rien été. Leurs militants et sympathisants n’étaient qu’une faible partie des 2 000 personnes rassemblées sur l’avenue Habib-Bourguiba.

absence de projet sociétal

Les islamistes donnent pourtant de la voix dans une période de grave crise économique, de taux de chômage élevé, des jeunes notamment, et d’inflation inédite. Mais la grande majorité des Tunisiens ne semble plus les écouter. Ils ont recueilli moins de 600 000 voix aux dernières législatives. Leur discrédit ne fait aucun doute, leur recul est patent. Les raisons de cela se résument en quelques mots : l’incompétence, le népotisme, le clientélisme, les dissensions internes et l’absence de projet de société – mis à part la litanie de conservatisme et de vagues promesses de lendemains qui chantent.

« En dix ans, le taux de chômage n’a quasiment pas baissé, sauf dans leurs rangs. Ils ont appliqué une politique clientéliste, tout comme Ben Ali en son temps. Ils ont investi des secteurs clés et largement protégé des patrons coupables d’évasion f iscale en légiférant en leur faveur », souligne la militante féministe Nadia Chaabane, ex-­dé­­putée­ du parti de gauche Al Massar entre 2011 et 2014 (Assemblée constituante). Elle précise que les islamistes ont vidé les administrations de leurs compétences en organisant des mises à la retraite anticipée et des mises au placard afin de placer leur clientèle. « Durant une décennie, ils ont fait de la charité en tournant le dos à toutes les mesures de répartition équitable des richesses. C’est là tout le fond de la colère qui ronge les Tunisiens, et notamment les jeunes », dénonce-t-elle.

Quand ils reculent ou chutent, les islamistes sont parfois récupérés et associés au pouvoir pour faire barrage aux démocrates. Le cas de l’Algérie est à cet égard frappant. Dans d’autres pays, comme le Soudan, ils laissent naturellement place à un régime totalitaire. Partout, la régression dont ils sont porteurs nourrit la régression.

tunisieennahdha
France24 - Monde

Législatives au Liban : "Le dégagisme a joué en partie, mais pas assez pour bouleverser le système"

Publié le : 17/05/2022 - 08:47Modifié le : 18/05/2022 - 11:08

Marc DAOU Suivre Zohra BEN MILOUD

Au Liban, les espoirs de changement exprimés par le mouvement de contestation d'octobre 2019 ne sont pas au rendez-vous des élections législatives. Les résultats montrent un certain statu quo au profit de la classe politique traditionnelle. Et ce, malgré quelques percées de candidats de l'opposition. 

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a dévoilé, lundi 16 mai, une partie des résultats officiels des élections législatives organisées dimanche dans le pays du Cèdre. Les résultats définitifs, publiés mardi, ont confirmé ces premières tendances, à savoir le recul du Hezbollah et l'émergence de candidats issus de la contestation populaire.

Globalement, ce scrutin montre que les rapports de force n'ont pas été bouleversés en profondeur par les électeurs, constatait dès lundi Karim Émile Bitar, directeur de l'Institut de sciences politiques de l'université Saint-Joseph de Beyrouth et directeur de recherche à l'Iris.

Le taux de participation global s'est établi à seulement 41 %, soit huit point de moins que lors qu'en 2018. Un chiffre jugé décevant par les observateurs, trois ans après la contestation d'octobre 2019 et près de deux ans après l'explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, qui avaient cristallisé les colères.

Le parti du président Aoun malmené dans les urnes

"Ces législatives ont produit un Parlement plus fragmenté et sans majorité claire, puisque si le Hezbollah a réussi à maintenir son bloc chiite, il a perdu sa majorité, explique-t-il. Ses alliés ont été considérablement affaiblis, notamment dans la rue chrétienne où le parti du président Michel Aoun, le Courant patriotique libre (CPL) a reculé, tandis que son grand rival, le parti des Forces libanaises (FL), a sensiblement progressé, de même que les Kataëb".

أناشيد وهتافات حزبية أمام مركز الاقتراع وداخله في مدرسة ليسيه عبد القادر في بيروت، ما أثّر على إقبال الناخبين للاقتراع في المركز.#انتخابات_٢٠٢٢#لأربع_سنين pic.twitter.com/k20RRdxKdE

May 15, 2022

Selon les résultats fournis par le ministère de l'Intérieur libanais, il apparaît en effet que le prochain Parlement sera très polarisé, avec essentiellement deux blocs antagonistes, l'un mené par le Hezbollah de Hassan Nasrallah et ses alliés, l'autre par les FL de Samir Geagea et leurs alliés, qui se feront face.

Le scrutin a d'ailleurs été marqué par quelques incidents sécuritaires qui ont opposé des partisans de ces deux forces politiques antagonistes, des actes d'intimidations dans certaines régions contrôlées par le Hezbollah, et de graves atteintes au processus électoral. L'Association libanaise pour des élections démocratiques (LADE) a recensé plus d'une centaine de violations du code électoral, comme dans le tweet ci-dessous montrant des partisans aux couleurs du Hezbollah chantant devant un bureau de vote, à Beyrouth.

Selon Karim Émile Bitar, les résultats montrent une "polarisation intense" qui a fait suite aux graves incidents sécuritaires de Tayouneh qui ont opposé ces deux camps, et qui ont provoqué "un réflexe de vote identitaire autour de 'l'homme fort de la communauté'. Cela, explique-t-il, a aussi bien profité au Hezbollah, qui s'est présenté comme victime de pressions occidentales visant à le désarmer, et cela a également joué en faveur des Forces libanaises, qui ont voulu transformer ce scrutin en referendum 'pour ou contre l'arsenal du parti chiite'".

Une "polarisation intense" qui risque de provoquer des blocages politiques tenaces et paralyser le Liban lorsqu'il s'agira de former un nouveau gouvernement et lorsque les députés seront appelés à élire, en octobre prochain, un nouveau président.

Le 31 octobre 2016, le général Michel Aoun avait été élu président de la République plus de deux et demi après la fin du mandat de son prédécesseur, Michel Sleimane, après qu'un compromis a été finalement trouvé par les différentes forces qui composaient le Parlement.

L'opposition perce dans plusieurs circonscriptions

Toutefois, des candidats indépendants ou issus de la nouvelle opposition – proche du mouvement de contestation – ont réussi leur pari dans plusieurs régions du pays. Certains, comme l'ex-journaliste Jad Ghosn dans la circonscription du Mont-Liban II, n'ont échoué que d'une centaine de voix. D'autres, qui ont présenté des listes concurrentes face à celles du pouvoir, ont payé le prix de la division.

Au total, au moins 13 candidats des listes d'opposition iront au Parlement.

"Il y a eu quelques percées très significatives de certains candidats de l'opposition réformatrice alors qu'ils faisaient face à d'énormes obstacles et à des adversaires bénéficiant de réseaux clientélistes très puissants et alignés sur des puissances régionales, souligne Karim Émile Bitar. Les électeurs, notamment issus de la jeune génération, n'ont pas seulement voté pour sanctionner les partis au pouvoir mais bien pour le changement, en cherchant à faire émerger de nouvelles figures porteuses de projets concrets sur le plan politique, social et environnemental".

Le directeur de l'Institut de sciences politiques de l'université Saint-Joseph de Beyrouth cite à titre d'exemple la candidate Najat Aoun-Saliba, professeure à l'Université américaine de Beyrouth et experte en matière de protection de l'environnement. Cette dernière a réussi à percer dans la région du Chouf sur la "Liste Unis pour le changement", soutenue par les groupes d'opposition proches du mouvement de contestation.

Sa colistière Halimé el-Kaakour, professeure de droit à l'université et une des figures du mouvement de contestation de 2019, a également réussi à se faire élire dans la même circonscription.

انتصرنا..انتصرت أحلام الشبّان والشّابّات من أبناء هذا الوطن الحزين.. ودقّينا معًا مسامير جديدة في نعش هذا النَظام المجرم..من هنا من الشَوف، قلتم لا لسياسات الفساد والسَرقة والمحاصصة والطَائفيَة والزَبائنيَة، أثبتّم أنّكم أحرارًا..@LNALebanon#حلنا#لا_نترك_أحد pic.twitter.com/HgvsjsqWm9

May 16, 2022

"Nous avons gagné... Les rêves des jeunes hommes et femmes de ce pays triste ont triomphé. Ensemble, nous avons enfoncé de nouveaux clous dans le cercueil de ce régime criminel. Depuis le Chouf, vous avez dit non aux politiques de corruption, de vol, de quotas, de sectarisme et de clientélisme, vous avez prouvé que vous êtes libres", a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

Dans le sud du pays, fief du tandem chiite Amal et Hezbollah, deux candidats issus de la société civile, dont Elias Jaradé, ont créé une énorme surprise en remportant des sièges grâce au soutien de groupes d'opposition proches du mouvement de contestation.

Signe d'un certain changement relatif, le leader druze prosyrien Talal Arslane, chef du Parti démocratique libanais et membre du Parlement depuis 1991, a perdu son siège. De même que Wi'am Wahhab, un député et ancien ministre qui n'a jamais caché pas sa proximité avec le régime de Damas.

"Un rééquilibrage marginal"

"Le recul des forces alliées au Hezbollah et la percée de certaines figures de la contestation ne démontrent qu'un rééquilibrage marginal, puisque les partis traditionnels seront tous encore présents dans le prochain Parlement et restent électoralement bien ancrés", décrypte Karim Émile Bitar.

La classe politique honnie – et accusée d'avoir ruiné le pays par les centaines de milliers de manifestants mobilisés lors du mouvement de contestation d'octobre 2019 – aura finalement bien résisté dans les urnes. Le clientélisme et la fidélité au "zaïm", le chef issu de la communauté, est tenace au Liban.

"Il y a encore beaucoup d'esprits captifs dans le pays dans le sens où les partis traditionnels comptent un nombre considérable de partisans et le culte de la personnalité de leaders jouant sur la fibre communautaire est toujours très présent".

"Le dégagisme a joué en partie, mais pas assez pour bouleverser un système politique communautaire, féodal et clientéliste devenu complètement sclérosé et dysfonctionnel, déplore Karim Émile Bitar. Les dés sont tellement pipés à la base, en raison d'une loi électorale taillée sur mesure pour faciliter la reconduction des principales forces de la classe politique, que les quelques percées encourageantes de l'opposition ne suffiront probablement pas à introduire une nouvelle praxis politique et à une refonte des institutions".

Remontant aux années 1920 et consolidé en 1943 par le Pacte national (un accord intercommunautaire non écrit), le système politique en vigueur au Liban – qui compte 18 communautés religieuses – est basé sur le principe d'une démocratie consensuelle.

Il repose aussi sur une répartition confessionnelle des fonctions officielles et administratives. Le président de la République et le chef de l'armée sont toujours chrétiens – maronites, précisément – tandis que le Premier ministre est sunnite et que le président du Parlement est issu de la communauté chiite. Enfin, alors que le traditionnel clivage entre la droite et la gauche est inexistant dans le pays, les portefeuilles ministériels et les 128 sièges de députés sont répartis paritairement entre musulmans et chrétiens.

"On avait coutume de parler de la résilience des Libanais, or aujourd'hui on se rend compte que ce sont les partis du pouvoir qui le sont, ironise Karim Émile Bitar. Ils peuvent enregistrer quelques revers ou voir des alliés perdre des élections, mais ils parviennent toujours à contrôler les rouages institutionnels du pays".

"Ainsi, quelle que soit la majorité parlementaire arithmétiquement parlant, le Liban étant une démocratie consociative, c'est à dire un modèle politique basé sur la nécessité de partager le pouvoir entre différentes communautés, le Hezbollah parviendra toujours à s'imposer dans les grandes décisions, note Karim Émile Bitar. Comme il détient l'intégralité des sièges chiites, il va vouloir être représenté dans les institutions et dans le prochain gouvernement".

Et de conclure : "Le défi pour l'opposition dans les années à venir sera d'œuvrer pour une modification des fondations même du système politique et non pas se contenter d'embellir la façade en remplaçant certaines figures détestables par d'autres plus sympathiques."

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Législatives au Liban : le Hezbollah et ses alliés perdent leur majorité au Parlement

DÉCRYPTAGE

Législatives au Liban : un scrutin clé pour un pays frappé par la crise

EXPRESS ORIENT

Élections cruciales pour le Liban : un vote dans un contexte de crise économique et sociale

Valeurs Actuelles

Commerce extérieur : la France, de pire en pire

Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.

Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.

100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien

Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.

Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

France24 - Monde

L'Iran confirme l'arrestation de deux Français sur son territoire

Publié le : 17/05/2022 - 15:57Modifié le : 17/05/2022 - 21:39

FRANCE 24 Suivre

L'Iran a confirmé, mardi, avoir arrêté deux ressortissants français qui auraient tenté selon les autorités de provoquer des troubles en rencontrant des représentants de syndicats d'enseignants, a rapporté la télévision d'État.

Deux ressortissants français ont bien été arrêtés ce mois-ci en Iran, ont confirmé mardi 17 mai les autorités iraniennes, les accusant d'avoir tenté de provoquer des troubles en rencontrant des représentants de syndicats d'enseignants.

La télévision d'État iranienne a diffusé des images de ces deux personnes, une femme de 37 ans et un homme de 69 ans, depuis leur arrivée dans la République islamique le 28 avril avec des visas de touristes jusqu'à leur arrestation, le 7 mai.

Un porte-parole du département d'État américain a appelé mardi l'Iran à relâcher immédiatement les deux ressortissants français.

"Le ministère des Renseignements a surveillé les deux personnes lors de réunions d'organisation et de coordination avec certaines personnes qui se considèrent comme des membres du syndicat des enseignants", a affirmé la télévision d'État, ajoutant qu'elles "tentaient de former une sorte de manifestation pour créer des troubles."

Dans un fichier audio diffusé par le média, une voix féminine, présentée comme celle de la ressortissante française arrêtée, affirme en anglais : "C'est une bataille pour obtenir la majorité des Iraniens". Et un homme, qui serait le second ressortissant arrêté, dit, également en anglais : "Nous devrions construire un 'package' révolutionnaire".

>> À lire aussi : Français condamné en Iran : "On fait de Benjamin Brière un instrument politique"

Le ministère iranien des Renseignements avait annoncé, le 11 mai, l'arrestation de deux Européens accusés de chercher à "déstabiliser" le pays, sans préciser leur nationalité. Le lendemain, le ministère français des Affaires étrangères avait déclaré qu'il s'agissait de deux Français, sans les identifier, et condamné les arrestations comme étant "sans fondement", appelant à leur libération immédiate.

Les autorités iraniennes retiennent prisonniers plusieurs ressortissants étrangers pour des motifs jugés politiques par les pays occidentaux qui considèrent que Téhéran s'en sert comme moyen de pression dans les négociations sur le dossier du nucléaire iranien ou pour desserrer l'étau des sanctions internationales.

Des dizaines d'enseignants arrêtés

L'Iran est secoué actuellement par des manifestations régulières de professeurs contre leurs conditions de travail. Plusieurs d'entre eux ont été arrêtés, entraînant d'autres manifestations pour leur libération.

Au début du mois, l'ONG Human Rights Watch a demandé la libération de près de 40 enseignants arrêtés lors des événements qui ont entouré les manifestations nationales du 1er mai.

Le responsable syndical de l'éducation en Iran, Rasoul Bodaghi, a été condamné à cinq ans de prison en avril pour sa participation à des manifestations d'enseignants, selon une organisation de défense des droits humains.

Lundi, l'agence de presse Mehr a annoncé l'arrestation d'un chercheur universitaire soupçonné d'avoir "commis des actes portant atteinte à la sécurité nationale".

Professeur de sociologie à l'Université Allameh Tabatabaï à Téhéran, Saïd Madani Ghahfarokhi, 61 ans, est "soupçonné d'entretenir des liens avec l'étranger et d'avoir commis des actes menaçant la sécurité du pays", a indiqué l'agence, sans plus de détails.

Nombreuses manifestations 

Frappé depuis 2018 par d'importantes sanctions économiques américaines, l'Iran connaît une inflation galopante de plus de 40 %, qui frappe durement les fonctionnaires.

La semaine dernière, Téhéran a annoncé une série de mesures, notamment la levée des subventions sur la farine et l'augmentation des prix de certaines denrées comme l'huile et les produits laitiers.

Des centaines de personnes sont alors descendues dans la rue dans plusieurs villes iraniennes pour manifester, notamment dans la province de Téhéran, selon l'agence de presse officielle Irna.

Ces dernières années, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans le pays pour réclamer de meilleures conditions de vie et une hausse des salaires, notamment en novembre 2019 après une augmentation des prix du carburant.

Selon les autorités, 230 personnes avaient alors été tuées dans des violences liées aux manifestations. Des experts travaillant pour l'ONU évoquent eux un bilan de 400 morts.

Avec AFP

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Deux Français arrêtés en Iran, Paris réclame leur "libération immédiate"

Libération de deux Irano-Britanniques, dont Nazanin Zaghari-Ratcliffe, détenus en Iran

Iran : la flambée des prix des aliments de base provoque des manifestations réprimées

L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine. L'actualité du 17 mai

  • Au 83e jour de guerre en Ukraine, les attaques russes continuent de s'intensifier dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou, mais où ses forces sont à la peine. Dans le Nord-Est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d’une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev.
  • La Suède et la Finlande enverront mercredi leur candidature au siège de l’Otan. Cette décision constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington. Lire notre article sur le sujet.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce conflit.

Valeurs Actuelles

Dette : la France dans l’étau des taux

Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.

Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !

« Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.

La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.

Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !

À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.

Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Volodymyr Zelensky fait l’ouverture du Festival de Cannes

Publié le : 17/05/2022 - 23:19Modifié le : 18/05/2022 - 12:21

Nina MASSON Suivre

Après deux années sous Covid, la grand-messe du cinéma s’ouvre à Cannes dans l’ombre de la guerre en Ukraine. Invité surprise de la cérémonie d’ouverture, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pris la parole en visioconférence pour dénoncer l'offensive russe dans son pays.

Valeurs Actuelles

[Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”

Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…

Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.

Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ? Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.

Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.

Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.

La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ? Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.

À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.

Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.

Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ? Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.

La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.

La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.

Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.

Qui pourra alors nous financer ? Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.

L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ? La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.

Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.

Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ? Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.

Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever

Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.

Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.

Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.

Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ? Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.

Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ? Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.

Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.

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France24 - World

New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges

Issued on: 17/05/2022 - 11:23

Elisabeth Borne has been appointed France's new prime minister. The former transport, ecology and labour minister faces numerous challenges, with the most pressing priority being helping French households with the soaring cost of living. She will also need to tackle the thorny issue of pension reform as well as steer the country through a major energy transition. Plus, Moscow residents display mixed feelings after US fast food giant McDonald's announces it's pulling out of Russia for good. 

Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

FRENCH POLITICS

France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

France

Élisabeth Borne to replace François de Rugy as French Environment Minister

France24 - Monde

Non, le chanteur du groupe ukrainien vainqueur de l’Eurovision 2022 n’a pas fait de salut nazi

Publié le : 17/05/2022 - 17:26Modifié le : 17/05/2022 - 17:33

Alexandre Capron Suivre

Le chanteur Oleh Psiuk, du groupe ukrainien Kalush Orchestra, aurait-il fait un salut nazi en quittant la scène de l’Eurovision 2022 ? C’est ce qu’affirment plusieurs personnes sur les réseaux sociaux, mettant en avant de courtes séquences vidéos ou des captures d’écran d’un extrait de la finale du 14 mai dernier. Il s’agit pourtant d’une séquence tronquée, et l’observation des séquences complètes et l’analyse d’images prises sous un autre angle de vue permettent de confirmer que le chanteur n’a pas fait ce geste.

Dans une séquence vidéo de six secondes circulant à la fois sur Twitter ou Facebook, en anglais, en espagnol, ou en français, le chanteur Oleh Psiuk du groupe ukrainien Kalush Orchestra quitte la scène après avoir remporté l’Eurovision 2022, le 14 mai.

Alors qu’il se dirige vers la droite de l’écran, ce dernier lève le bras droit vers le ciel en diagonale. Pour beaucoup d’utilisateurs, s’appuyant tantôt sur la vidéo, tantôt sur une capture d’écran du même moment, il s’agirait d’un salut nazi.

Exemple de publication affirmant que le chanteur du groupe Kalush Orchestra a fait un salut nazi. © Twitter

Pourquoi c’est faux

Les images choisies pour affirmer que le chanteur Oleh Psiuk effectue un salut nazi sont trompeuses.

La capture d’écran ne montre, par définition, qu’un arrêt sur image de la séquence.

Le chanteur du groupe ukrainien qui a "gagné" l'eurovision quitte la scène en faisant un salut NAZI (vérifié sur vidéo, cf message ci-dessous !) pic.twitter.com/qyMAkG66Gh

May 16, 2022

Sur la vidéo ci-dessous, seule la fin de la séquence est visible au moment où la main du chanteur est déjà levée.

Con tanta prisa los ganadores de Eurovisión llamaron a un taxi incluso desde dentro del edificio. pic.twitter.com/dKERAnICxw

May 15, 2022

Enfin, sur certaines séquences vidéos un peu plus longues, c’est le haut de l’image qui a été rogné.

La gagnant ukrainien de l'Eurovision fait le #salut #nazi. C'est ce que je vois. Quelqu'un voit-il quelque chose de différent ? pic.twitter.com/P1rZppN3fq

May 16, 2022

Or, certains éléments essentiels ont été cachés et sont présents dans la séquence intégrale, et non tronquée. En cherchant la rediffusion de la finale de l’Eurovisio 2022 sur le site de France Télévisions, on retrouve la séquence du “bras levé” à partir de 4 h 04 m 20 s, alors que le groupe vient de remporter l’Eurovision. Avec le haut de l’image non rogné, on peut ainsi voir que Oleh Psiuk lève son bras et ouvre sa main pour saluer le public, avant de poursuivre sur la droite de l’image toujours avec le bras levé.

Filmée depuis le public, une vidéo de la scène sous un autre angle permet de confirmer que le chanteur saluait bien le public, la main ouverte et les doigts écartés, alors qu’il quittait la scène de l’Eurovision. Il s’agit du même moment où on aperçoit un autre membre du groupe à ses côtés brandissant le drapeau ukrainien devant le public.

Dejen de inventar cosas que no son, aquí claramente se ve que tiene la mano abierta y que nos estaba saludando. https://t.co/c9VYblRhBp pic.twitter.com/Mrpbr0R5Ft

May 15, 2022

Le groupe Kalush Orchestra a été contacté par la rédaction des Observateurs de France 24 et invité à réagir à ces publications. Nous publierons leur réponse si celle-ci nous parvient.

Les liens entre Ukraine et idéologie nazie, thème récurrent   

Les accusations de nazisme visant les ressortissants ukrainiens sont légion depuis le début de la guerre en Ukraine. Le terme est régulièrement utilisé par Vladimir Poutine, qui affirme  vouloir “dénazifier” l’Ukraine, une référence directe à l’histoire du pays où, en 1941, Stepan Bandera – un leader politique ukrainien – avait souhaité créer un État indépendant collaborant avec l’Allemagne nazie.

D’autres éléments comme la présence d’ex-néonazis au sein des groupes de combattants Azov, intégrés à la garde nationale ukrainienne, sont régulièrement cités, même si le régiment s’est depuis largement désidéologisé.

Mais les accusations de nazisme concernant l’Ukraine persistent et donnent lieu depuis le début du conflit à plusieurs détournement d’images, censés prouver le lien entre le pouvoir ukrainien et l’idéologie nazie.

>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Des images décontextualisées prétendent montrer des symboles nazis en Ukraine

Ces dernières semaines, les allégations de nazisme ont également visé des réfugiés ukrainiens en Europe, en utilisant des images trompeuses.

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Valeurs Actuelles

L’inéluctable hausse des impôts

Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.

Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.

Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts

Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.

Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.

Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive

Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.

L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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France24 - Monde

La Corée du Nord frappée par l’épidémie de Covid-19

Publié le : 16/05/2022 - 18:17Modifié le : 16/05/2022 - 18:20

Samia METHENI Suivre

Deux ans après le reste du monde, le Covid-19 déstabilise la Corée du Nord. Le pays compte 50 morts et plus d’1,2 million de personnes contaminées...Et l’épidémie risque de faire de lourds dégâts car aucun des 25 millions d’habitants n’est vacciné.

L'Humanité

Laissera-t-on les spéculateurs se conduire en affameurs ?

Actu

Comme d’autres pays, la France est confrontée une sécheresse qui devient préoccupante dès le mois de mai. Voilà de quoi faire réfléchir sur des sujets comme la souveraineté alimentaire des peuples et la lutte contre la faim dans le monde. Mais nous assistons à une scandaleuse spéculation sur le blé, comme sur d’autres denrées alimentaires de première nécessité.

Gérard Le Puill

Depuis hier, les journaux télévisés diffusent des informations sur la hausse du prix du blé stimulée par les arrêts des exportations décidée par le gouvernement indien et par la sécheresse dans plusieurs pays producteurs. En France, la prévision mensuelle publiée le 12 mai par le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM) résume la situation des nappes souterraines à la date du1er mai par ces mots : « La période de vidange a débuté dès janvier-février avec deux à trois mois d’avance. En avril, les niveaux des nappes sont généralement en baisse (…) La fin de l’hiver et le début du printemps sont une période charnière et les pluies insuffisantes ont fortement impacté l’état des nappes… » . Plus précisément le BRGM fait les observations suivantes sur trois régions :

« Les nappes des calcaires jurassiques du sud de la Vendée et la nappe de la craie de Touraine observent des niveaux bas à localement très bas, la période de recharge ayant été écourtée. Les niveaux de la nappe inertielle des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté sont bas, héritage de plusieurs recharges successives déficitaires. Les niveaux des nappes des alluvions et des formations complexes de Provence et de la Côte d’Azur sont bas, du fait des faibles recharges en 2020-2021, puis en 2021-2022 d’un étiage estival 2021 assez sévère ».

Un assèchement des sols à leur surface

Cette année, le déficit pluviométrique a été constant de janvier à avril inclus par rapport à la moyenne des années précédentes, tandis que la température moyenne des quatre premiers mois a été supérieure de 1°C à celle de la moyenne de ces dix dernières années. Selon Maxime Zahedi, ingénieur agronome, la chaleur de ce mois de mai complique la situation pour les cultures céréalières comme pour la pousse de l’herbe dans les prairies. Il explique que « la température influence grandement l’évolution des stades culturaux ainsi que l’évapotranspiration du sol et des plantes. Des températures élevées accélèrent le cycle cultural, le développement racinaire et foliaire, et accentuent donc leur besoin précoce en eau. Elles entraînent également un assèchement des sols à leur surface. La situation n’est généralement pas problématique en sortie d’hiver. Mais le problème peut vite s’aggraver dans les zones à pluviométrie déficitaire ».

L’analyse de l’état des cultures céréalières faite le 11 mai par le Conseil spécialisé de FranceAgriMer vaut pour les quatre premiers mois de l’année. On y lit ceci : « La France est confrontée à un déficit de précipitations important depuis l’hiver, mais cette situation est loin d’être inédite, avec, par le passé, des années encore plus chaudes et plus sèches comme 1997, 2003, ou 2012. Le déficit hydrique actuel touche surtout le sud-est mais devient préoccupant sur une bande s’étendant des Pays de la Loire à l’Alsace. Le développement des céréales à paille est globalement en avance par rapport aux cinq dernières années. Il pourrait encore s’accélérer, suite au stress hydrique qui s’effectue sur les terres superficielles et moyennement profondes en l’absence de pluies. Pour autant, selon le dernier rapport de l’observatoire Céré’Obs, le potentiel de rendement des céréales à paille restait toujours prometteur et bien supérieur à celui des 5 dernières années à la date du 2 mai 2022 ».

Il reste à voir s’il sera possible de maintenir la même analyse à la date du 2 juin après un mois de mai chaud et sec en dépit de quelques orages. Le Conseil spécialisé de FranceAgriMer l’admettait en ajoutant que « l’état des cultures évoluera en cours des prochaines semaines en fonction de la météo et de la pluviométrie. En revanche, sans pluies dans les dix jours à venir, le potentiel de rendement des céréales pourrait être affecté de façon irréversible, notamment pour le blé tendre qui rentre dans une période de croissance critique ».

Reverra-t-on bientôt des émeutes de la faim ?

En effet, une pluviométrie insuffisante durant tout le mois de mai et une chaleur déjà estivale auront privé des millions d’hectares de blé d’un apport en eau indispensable pour la formation et le remplissage des épis en grains de qualité. Même en asséchant le sol de ses dernières réserves d’humidité, on risque de voir des épis aux grains rabougris contenant peu de farine si ce temps sec et chaud persiste en France.

Comme la sécheresse touche aussi d’autres grands pays producteurs de blé, à commencer par les États-Unis, il est possible que la récolte mondiale de 2022 soit en baisse sensible par rapport à la production moyenne des années précédentes. Du fait de la guerre, la production de l’Ukraine sera en recul cette année. Les pays pauvres importateurs nets de blé ont différé leurs achats depuis le début de mois de mars dans l’espoir de voir les prix baisser avant la fin du printemps. Ils risquent de le payer plus cher qu’en mars et avril d’ici l’été.

Comme rien n’est fait pour dissuader la spéculation sur le marché mondialisé des céréales, on risque de voir un retour des famines et des émeutes de la faim d’ici l’été ou l’automne de cette année dans un nombre croissant des pays. Certains, à commencer par l’Éthiopie, sont aussi victimes d’une sécheresse qui réduit la production céréalière et fait mourir le bétail faute de fourrages et d’eau. Le pire est à venir dans ce monde capitaliste qui laisse les spéculateurs se conduire en affameurs.

sécheresse
Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Côte d’Ivoire : des claviers de vieux téléphones transformés en œuvres d’art

Publié le : 16/05/2022 - 18:14Modifié le : 17/05/2022 - 11:40

Laura MOUSSET Suivre

Artiste "écolo et engagé", l'Ivoirien Désiré Mounou Koffi donne une seconde vie à de vieux téléphones portables en intégrant leur clavier dans des toiles colorées. Il expose ses œuvres à Abidjan jusqu'en juillet et participera à la programmation "Off" de la Biennale de Dakar à partir du 19 mai.

France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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BBC

Amber Heard denies striking Johnny Depp and doctoring photos

By Bernd Debusmann JrBBC News, Washington

Johnny Depp's legal team has accused Amber Heard of using drugs, striking him and manipulating photos she has used as evidence of his alleged abuse.

Ms Heard, 36, was being cross-examined about her allegations that Mr Depp could be violent while using alcohol and drugs.

The 58-year-old actor is suing his ex-wife for $50m (£40m) for a column she wrote in which she claimed to be a victim of domestic abuse.

He has denied ever assaulting her.

Mr Depp's lawyers cross-examined Ms Heard on her version of events related to a lengthy 2015 argument between the former couple, which took place while in Australia.

That argument has been raised repeatedly over the course of the trial.

Mr Depp has claimed his ex-wife severed his fingertip by throwing a vodka bottle at him. Ms Heard has told jurors that Mr Depp sexually violated her with a bottle.

In court on Tuesday, Mr Depp's lawyer questioned why Ms Heard did not seek medical attention despite claiming she suffered cuts and bruises during the chaotic fight.

"You're the one who assaulted someone with a bottle in Australia, isn't that right Ms Heard," attorney Camille Vasquez said.

In response, Ms Heard said that she "didn't assault Johnny, ever".

But she did acknowledge that she struck Mr Depp on several instances, which she said happened after "years of not defending myself". She made similar statements on Monday, saying she "reactively" hit him during physical altercations.

Jurors were also shown an extract from a journal - which Ms Heard described as "love notes" - in which she appears to have apologised to Mr Depp.

"I'm sorry I can get crazy. I'm sorry I hurt you," she wrote. "I can get wicked when I'm hurt".

Explaining the entry, Ms Heard said that "it's important to apologise when you're trying to move past fights".

Jurors also heard audio in which Ms Heard can be telling her then husband that "she gets so mad, she loses it" and that she can't promise "she won't get physical".

Ms Vasquez also questioned the veracity of a May 2016 photograph that Ms Heard has said shows the aftermath of Mr Depp's alleged physical abuse.

"Isn't it true you just edited these photographs?" Ms Vasquez said.

Ms Heard replied: "No, I've never edited a photograph."

During the gruelling cross-examination, jurors were also shown an itinerary for the couple's wedding, which included plans for a "dance party and drugs and music".

Ms Heard has repeatedly characterised Mr Depp's drug use as problematic and a source of tension in their marriage.

"So, your original idea was to do drugs on an island after your rehearsal dinner to the drug-fueled monster that you were about to marry?" Ms Vasquez asked.

In response, Ms Heard said it was a draft itinerary and that there was "going to be weed" at the event. She also admitted to drug use on her 30th birthday.

Over several days of testimony earlier this month, Ms Heard repeatedly said that Mr Depp had attempted to control her career, did not like her taking on new roles, and sometimes became jealous of her co-stars.

During cross-examination, Ms Vasquez accused Ms Heard of being the "jealous one", who had landed her role in the high-profile Aquaman film thanks to Mr Depp.

"No, Ms Vasquez, I got that role by auditioning," she responded.

Mr Depp's defamation case against his former wife hinges on a 2018 opinion piece in the Washington Post newspaper in which she described herself as a victim of abuse, though the piece did not name Mr Depp.

She has countersued him for $100m.

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France24 - Monde

Après la crise sanitaire, le 75e Festival de Cannes rêve d'un grand redémarrage

Publié le : 17/05/2022 - 06:50

David RICH Suivre

Vincent Lindon en président, Tom Cruise de retour sur la croisette, une parodie de film de zombies en ouverture, et plusieurs thèmes d'actualité mis à l'honneur. France 24 dévoile un avant-goût des temps forts du 75e Festival de Cannes, qui débute le 17 mai. 

Les stars internationales sont de retour à Cannes pour la 75e édition du festival, qui se déroule du 17 au 28 mai. Après une annulation en 2020 et une édition 2021 en demi-teinte en raison de la pandémie de Covid-19, les organisateurs espèrent que 2022 marquera l'année du redémarrage, tant pour le festival que pour l'industrie du cinéma – durement affectée par les restrictions sanitaires. 

La sélection officielle se compose de 72 films, dont 21 concourent pour la prestigieuse Palme d'or qui sera attribuée par un jury présidé cette année par l'acteur français Vincent Lindon.  

Habitués et petits nouveaux en compétition

Parmi les grands noms de la compétition officielle figurent le réalisateur canadien David Cronenberg avec "Les crimes du futur", les Français Arnaud Desplechin et Claire Denis, avec "Frère et sœur" et "Stars at Noon" ou bien encore le sud-coréen Park Chan-wook avec "Decision to leave". Quatre cinéastes en lice ont déjà obtenu la Palme d'or : les frères belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, le Roumain Christian Mungiu, le Japonais Hirokazu Kore-Eda ainsi que le Suédois Ruben Östlund. 

Quelques petits nouveaux ont également réussi à se frayer un chemin au sein de la sélection la plus prisée. C'est le cas du réalisateur iranien Saeed Roustayi, qui avait marqué les esprits avec "La loi de Téhéran" (2019), le réalisateur suédo-égyptien Tarik Saleh, auteur du thriller "Le Caire confidentiel" (2017) ou bien la française Léonor Serraille, lauréate de la Caméra d'or 2017 avec "Jeune femme". 

Ukraine, terrorisme et colonisation

Comme bien souvent au Festival de Cannes, les grands sujets d'actualité ont une place au sein de la programmation. Le documentaire "Mariupolis 2", du Lituanien Mantas Kvedaravičius, met en lumière la vie des civils dans la ville ukrainienne de Marioupol, bombardée par Moscou. Son réalisateur a été arrêté et assassiné par l'armée russe en avril. Sa fiancée qui l'accompagnait sur place, Hanna Bilobrova, est parvenue à terminer le film et sera présente à Cannes pour le défendre.  

Alors que les appels au boycott culturel contre la Russie se sont multipliés ces derniers mois, Kirill Serebrennikov, est le seul réalisateur russe à avoir été sélectionné. Opposant notoire au régime de Moscou, le cinéaste, qui présente un film sur l’épouse du compositeur Piotr Tchaïkovski, a quitté son pays en mars après le déclenchement de la guerre.  

Autres thèmes présents lors de cette édition : l'écologie, avec le film indien "All that breathes" (Tout ce qui respire), les attentats de 2015 avec "Novembre" et "Retour à Paris", ainsi que deux longs métrages historiques sur la question coloniale. 

"Tirailleurs", produit par Omar Sy et présenté en ouverture de la section Un certain Regard, aborde le sort des Sénégalais envoyés au front lors de la Seconde Guerre mondiale. Le film "Les Harkis" de Philippe Faucon raconte, quant à lui, la vie en France d’Algériens qui avaient rallié l’armée française lors de la guerre d'indépendance. 

Tom Cruise, James Gray et Ethan Coen sur la Croisette

Enfin, les stars hollywoodiennes ne sont pas en reste. Si James Gray et Kelly Reichardt sont les deux seuls cinéastes américains parmi les heureux élus de la compétition, le festival présentera en avant-première mondiale "Top Gun Maverick", suite du film qui avait lancé en 1986 la carrière internationale de Tom Cruise. Pour l'occasion, la star, invitée une seule fois sur la croisette en 1992, fera son grand retour.

Le réalisateur de "Moulin Rouge!" et "Gatsby le magnifique", Baz Luhrmann, viendra présenter son biopic sur Elvis alors qu'Ethan Coen dévoilera "Jerry Lee Lewis : Trouble in Mind", son premier film réalisé en solo.  

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L'acteur Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes 2022

Cronenberg, James Gray et Serebrennikov à l'affiche du prochain festival de Cannes

Palme d’or pour "Titane" de la Française Julia Ducournau, deuxième réalisatrice sacrée à Cannes

BBC

Colombian robbery victim crashes car into thieves

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A dramatic video shows the moment a robbery victim ran over two armed muggers in Colombia's capital on Saturday.

The thieves, on a motorbike, pointed a gun at 28-year-old criminal-lawyer Angelo Schiavenato, who in turn accelerated and hit the two men, who then fell to the ground.

The thieves had just taken a watch, two mobile phones and a necklace from Schiavenato and his assistant, who was also in the car.

Colombian police officers managed to arrest the culprits and they will now be prosecuted for aggravated theft and the illegal carrying of firearms.

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Festival de Cannes : une édition marquée par un retour à la normale et le conflit en Ukraine

Publié le : 17/05/2022 - 16:32

Alberic DE GOUVILLE

Le célèbre grand rendez-vous mondial du cinéma s'ouvre ce mardi à Cannes. Si un vent de légèreté souffle sur la croisette avec la fin de la pandémie de Covid-19, la 75ème édition du festival est marqué par le conflit en Ukraine. Le film sélectionné pour l'ouverture sera français : la parodie de films de zombies "Coupez !"

Le jury cannois sera présidé par Vincent Lindon et l'actrice Virginie Efira sera la maitresse de cérémonie pour l'ouverture et la clôture de la 75e édition du Festival de Cannes. Une Palme d'or d'honneur sera remise à l'acteur américain Forest Whitaker.

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Cronenberg, James Gray et Serebrennikov à l'affiche du prochain festival de Cannes

L'acteur Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes 2022

CANNES 2022

Après la crise sanitaire, le 75e Festival de Cannes rêve d'un grand redémarrage

BBC

Sweden and Finland formally submit Nato applications

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Sweden and Finland have formally submitted their applications to join Nato.

The alliance's secretary general Jens Stoltenberg said it was "a historic moment, which we must seize", adding that the Nordic countries' membership would increase shared security.

The two nations signalled their intention to apply for membership of the defence alliance in the wake of Russia's invasion of Ukraine.

Valeurs Actuelles

“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Social platforms' Buffalo shooting response called inadequate

Liv McMahon and Chris VallanceBBC technology team

Social media sites are facing criticism for the spread of graphic and far-right material from Saturday's attack in Buffalo, New York.

Campaign group Hope Not Hate called the response "wholly inadequate".

The gunman livestreamed the fatal shooting of 10 people at a Buffalo supermarket on Twitch.

Twitch quickly took down the livestream on Saturday - but Meta and Twitter's moderation remains under scrutiny.

The platforms say footage from the attack and links to the shooter's manifesto are being actively removed.

The footage, captured on the gunman's helmet, was duplicated on other streaming sites after Twitch removed it.

While 22 viewers watched the stream live on Twitch, the Washington Post reports, a copy uploaded to an alternative streaming site was viewed more than three million times before its removal.

And Facebook did not remove a link to the copy for more than 10 hours, by which time it had been shared more than 46,000 times on the platform.

Meta says it is removing and blocking copies of the livestream, the shooter's manifesto and external links to them.

The Global Internet Forum to Counter Terrorism's Content Incident Protocol includes sharing digital identifiers of the Buffalo shooter's footage and copies of it in a database, to enable faster removals.

But Meta says some people have been trying to bypass its policies to post material from the attack online.

'Cause fear'

Hope Not Hate senior researcher Patrik Hermansson said: "The speed at which the mass shooter's video and manifesto has spread on mainstream social-media platforms is worrying - and moderation of it has proven to be wholly inadequate.

"For it to spread to as many people as possible, in order to cause fear and inspire others to commit similar attacks, is one of the primary goals of the perpetrator - and he has succeeded in that."

In the wake of the attacks on two mosques in Christchurch, New Zealand, in 2019, which were also livestreamed, technology companies promised more action to limit the spread of terrorist content.

But Mr Hermansson said what happened in Buffalo suggests more still needs to be done.

"Despite having had several years to put in place appropriate measures to hinder far-right terror propaganda to be spread virally, it has had little effect," he added.

'Violent ideology'

Center for Countering Digital Hate research found platforms had failed to take action on 90% posts promoting the Great Replacement conspiracy theory cited by the Buffalo shooter.

The attack proved "words can kill", chief executive Imran Ahmed said, and platforms needed to remove "not just content relating to the shooting but the violent ideology that inspired it".

A Twitter official said moderators were proactively removing media related to the Buffalo shooting, as per its perpetrators-of-violent-attacks policy. And the company "may remove" Tweets sharing the shooter's manifesto and other perpetrator-produced content.

"We believe the hateful and discriminatory views promoted in content produced by perpetrators are harmful for society and that their dissemination should be limited in order to prevent perpetrators from publicising their message," the official said.

"In line with our glorification-of-violence policy, glorifying, celebrating, praising or condoning violent crimes, violent events where people were targeted because of their membership in a protected group or the perpetrators of such acts is prohibited."

'Extremely difficult'

The Institute for Strategic Dialogue (ISD) said it had seen "significant efforts" from large social platforms to remove English-language copies of the manifesto and attack footage.

But versions of the video in languages besides English had received many views prior to removal, "suggesting that content-moderation efforts are still not creating equal results across geographies".

ISD researchers spotted links to the shooter's manifesto on file-sharing platforms and streaming sites used to spread graphic video footage.

"It is extremely difficult to prevent all instances of the manifesto and video from being uploaded across the web," an ISD official said.

"The primary issue here is that there are well known sites such as 4chan where users share the latest links to uploads, so even when one is taken down, there will always be other uploads to take its place."

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France24 - World

‘Never have we seen this crisis in April': In India, a water train to help with the heatwave

Issued on: 18/05/2022 - 10:26Modified: 18/05/2022 - 11:55

Mandi HESHMATI

As a heatwave scorches residents in India's western state of Rajasthan, special trains carrying water have brought much-needed relief to struggling residents in the Pali district. "This time the crisis is severe. Never have we seen this crisis in April, but this year the water scarcity started in April. That's why we had to run these water trains", Pali Manwar railway station manager Prakash Purohit says.

Valeurs Actuelles

Marine Le Pen et Eric Zemmour dénoncent « la repentance » de la France envers l’Algérie

Emmanuel Macron commémore le 60e anniversaire des accords d’Evian à l’Elysée, en présence de témoins de l’époque (appelés, combattants indépendantistes, harkis), ce samedi 19 mars 2022. Mais la date du 19 mars 1962 est contestée notamment par Marine Le Pen.

« Une vraie réconciliation des mémoires si l’Algérie demande pardon aux harkis »

Invitée vendredi 18 mars sur France Inter, la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle a rappelé que « nous contestons depuis longtemps cette date choisie, qui a été imposée comme la fin de la guerre d’Algérie ». « Il y a des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés après cette date. Et je tiens à leur rendre hommage à eux, parce qu’eux ont été particulièrement mal traités par le gouvernement de l’époque, ils ont été mis dans des camps, parfois ils sont morts, ont été mis dans des charniers, leurs enfants n’ont pas été scolarisés », a-t-elle affirmé.

La députée du Pas-de-Calais a également dénoncé la position de l’ancienne colonie française sur son historique avec la France. « S’il s’agit de réconcilier les mémoires en se flagellant devant l’Algérie qui ne cesse de demander des actes de repentance, en ce qui me concerne ce sera non. Sauf si peut-être l’Algérie demande elle-même pardon aux harkis sur la manière dont ils se sont comportés à leur égard, alors là il y aura une vraie réconciliation des mémoires », a-t-elle déclaré.

Eric Zemmour veut “mettre fin à la repentance” de la France en Algérie

Après Marine Le Pen, c’est Éric Zemmour qui s’est exprimé dans une tribune au Figaro publiée ce samedi, pour livrer sa vision des liens que doivent entretenir la France et l’Algérie. Il dénonce l’attitude des politiques français qui ont battu « la coulpe » face à des dirigeants algériens « souvent arrogants ». Une situation qui a permis de « faciliter l’immigration massive » des Algériens en France. Ainsi, le candidat de Reconquête! affirme vouloir établir une relation « de respect et non de repentance » avec l’Algérie. 

Parmi les propositions issues de son programme, l’ancien journaliste souhaite conditionner les aides financières et l’octroi de visas « à la coopération contre l’émigration clandestine, à la réadmission des immigrés illégaux expulsés de France et à des accords permettant que les petites peines de prison puissent être effectuées dans les pays d’origine des délinquants étrangers. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

The red carpet is ready: Ukraine and zombies at the 75th Cannes Film Festival

Issued on: 18/05/2022 - 00:37Modified: 18/05/2022 - 10:59

Juliette MONTILLY Follow

The 75th Cannes Film Festival kicked off on Tuesday with a zombie-themed tribute to filmmaking by French director Michel Hazanavicius as the movie world returned to the Riviera hoping to breathe new life into an industry crippled by the pandemic. The curtain-raiser was preceded by a video address from Ukraine's Volodymyr Zelensky, who called for "a new Chaplin" to confront the world's dictators. FRANCE 24's Juliette Montilly and Nina Masson report.

BBC

US warns over risk of hiring North Korea IT workers

By Annabelle LiangBusiness reporter

The US has warned that IT workers from North Korea are trying to get remote working jobs by hiding their true identities for the purpose of stealing money for Pyongyang.

Many of them pretend to be from other parts of Asia, according to three US government agencies.

They are allegedly helping to fund North Korea's weapons programmes, in violation of international sanctions.

The country has conducted several missile tests in recent months.

In March, North Korea tested a banned intercontinental ballistic missile for the first time since 2017.

"The DPRK [North Korea] dispatches thousands of highly skilled IT workers around the world to generate revenue that contributes to its weapons of mass destruction and ballistic missile programmes, in violation of US and UN sanctions," the US State Department, US Treasury Department and the Federal Bureau of Investigation said in a joint statement on Monday.

The statement said the workers are located in North Korea and other countries, primarily China and Russia. A smaller number are said to be based in Africa and South East Asia.

"These IT workers take advantage of existing demands for specific IT skills, such as software and mobile application development, to obtain freelance employment contracts from clients around the world, including in North America, Europe, and East Asia," it said.

"Although DPRK IT workers normally engage in IT work distinct from malicious cyber activity, they have used the privileged access gained as contractors to enable the DPRK's malicious cyber intrusions," the statement added.

It also said companies that hire North Korean workers could face legal penalties for violating sanctions.

Last month, the US linked North Korea-backed hackers to a massive cryptocurrency heist worth $615m (£498.4m) from players of the popular online game Axie Infinity.

Also in April, a former US researcher at a cryptocurrency group was sentenced to more than five years in prison for conspiring to help North Korea evade US sanctions.

Virgil Griffith formerly worked for the Ethereum Foundation, a non-profit organisation focused on the technology behind the cryptocurrency ether.

He had pleaded guilty to conspiring to violate the US International Emergency Economic Powers Act by travelling to North Korea's capital Pyongyang to give a presentation on blockchain technology.

The Ethereum Foundation said at the time of Griffith's arrest that it had not approved or supported his travel to North Korea.

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France24 - World

‘It's good to be prepared’: Finnish volunteers attend military training as war in Ukraine continues

Issued on: 17/05/2022 - 10:04Modified: 17/05/2022 - 10:13

On a windy military island off Helsinki, Finnish volunteers are taking part in a military training, organised by the country's National Defence Training Association (MPK). Since the start of the Russian invasion of Ukraine, the interest in the association's voluntary training sharply increased, MPK trainer Ossi Hietala said.  

Valeurs Actuelles

Algérie, le dernier acte de la tragédie

Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

Des rafales, des hommes à terre…

Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Climate change swells odds of record India, Pakistan heatwaves

By Justin Rowlattclimate editor

Climate change makes record-breaking heatwaves in northwest India and Pakistan 100 times more likely, a Met Office study finds.

The region should now expect a heatwave that exceeds the record temperatures seen in 2010 once every three years.

Without climate change, such extreme temperatures would occur only once every 312 years, the Met Office says.

Forecasters say temperatures in north-west India could reach new highs in the coming days.

The new analysis comes as a State of the Climate report from the World Meteorological Organisation, the UN's atmospheric science arm, warns that four key indicators of climate change set new records in 2021 - greenhouse gas concentrations, sea level rise, ocean heat and ocean acidification.

The UN Secretary General, Antonio Guterres described the report as "a dismal litany of humanity's failure to tackle climate disruption."

The extreme pre-monsoon heatwave the region northwest India and Pakistan have suffered in recent weeks eased a little after peak temperatures reached 51C in Pakistan on Saturday.

But the heat looks likely to build again towards the end of this week and into the weekend, the Met Office's Global Guidance Unit warns.

It says maximum temperatures are likely to reach 50C in some spots, with continued very high overnight temperatures.

"Spells of heat have always been a feature of the region's pre-monsoon climate during April and May," says Dr Nikos Christidis, who led the team responsible for today's study.

"However, our study shows that climate change is driving the heat intensity of these spells making record-breaking temperatures 100 times more likely."

The new study is based on the heatwave that gripped northwest India and Pakistan in April and May 2010 when the region experienced the highest combined April and May average temperature since 1900.

It attempts to estimate the extent to which climate change made that and future events more likely.

These "attribution studies" involve running computer simulations comparing how frequently a weather event is likely to occur in two scenarios.

One models the climate as it is today, the other a climate where the human influence on greenhouse gases and other drivers of climate change has been removed.

The scenarios are run through 14 different computer models and produce dozens of different simulations which are compared to work out how climate change has altered the probability of an event happening.

The Met Office used the same method to assess the impact of future climate change and warns that worse is to come.

If climate change follows the Met Office's central predictions, by the end of the century India and Pakistan can expect similarly high temperatures virtually every year, today's study suggests.

France24 - World

Leaked China database identifies thousands of Uighur Muslims detained in Xinjiang

Issued on: 13/05/2022 - 19:00

Juliette MONTILLY Follow

Nursimangul Abdureshid was born in the Kashgar region of China’s Xinjiang Uyghur Autonomous Region and moved to Turkey to pursue an academic career. Her family stopped calling her in 2018. But a leaked list of thousands of detained Uyghurs has helped her shed some light on the whereabouts of her missing relatives.

Valeurs Actuelles

“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Anti-abortion groups target women with misleading ads

By Rachel SchraerHealth and disinformation reporter

When Hana found out she was pregnant, she knew she wanted to have an abortion - but her search for a clinic on Google led her to an anti-abortion centre, set on talking her out of her decision.

In many US states, BBC News has seen misleading websites advertising these clinics appearing high up in Google search results - and Facebook adverts with inaccurate medical advice - while genuine abortion providers are having their ads rejected and accounts restricted.

Advice centres, such as the one visited by Hana - a 19-year-old living in the north-eastern US state of Massachusetts - are often run by Christian organisations.

They may offer some medical services such as pregnancy tests and ultrasounds - but some of their online promotion falsely suggests they also provide pregnancy-termination services.

It wasn't until Hana was walking down the centre's corridor, lined with posters comparing the procedure to murder, that it began to dawn on her this was not the abortion clinic she believed it to be.

'Get care'

Hana describes herself as a "nerdy researcher", studying a health-related course at college - but nothing about the clinic's website tipped her off to the service it actually provides.

The home page says: "Take control - start with a free abortion consultation." And in a tab labelled: "Get care," it lists the types of abortion (medical and surgical) that can be performed during different trimesters of pregnancy, under the heading: "You just found out you're pregnant and want to know your options."

Once there, Hana says, she was told, inaccurately, abortions were linked to infertility and breast cancer - and having had a Covid-19 vaccine, she might lose the pregnancy anyway, making abortion unnecessary, despite the evidence suggesting vaccinated people are no more likely to miscarry and, in fact, better protected against the risks of pre-term and still birth associated with Covid.

She was also pressured to view the ultrasound scan against her wishes.

"What kind of mother doesn't want to see a picture of their child?" asked the person attending to her.

Hana was left feeling deceived and betrayed.

'Choose life'

The Human Coalition, an anti-abortion group providing marketing for the centre and more than 40 others, told BBC News: "We find in our work, most abortion-determined women do not desire an abortion, they desire help.

"We're here to empower women by filling that gap - connecting women to the care and support they want, to choose life."

Google displays adverts above search results for certain terms.

Advertisers bid to have their ads appear first, Google says, although the order should also be determined by "relevance" and "overall quality".

But, Whitney Chinogwenya, of MSI Reproductive Choices (formerly Marie Stopes international) says, this creates a "battle of budgets", with regulated abortion clinics competing with anti-abortion clinics or unregulated pill providers for ad space on specific search terms.

Several large global abortion providers have also told BBC News they regularly have their online material referring to abortion censored without explanation, including having YouTube channels suspended, social-media accounts restricted and Facebook and Google ads rejected.

In 2019, having been criticised for hosting misleading adverts, Google tried to crack down on abortion-advice clinics, which are most common in the US but can also be found across Europe (including the UK), Africa and Latin America.

In the US, UK and Ireland, anyone running an ad mentioning abortion must first apply for a certificate.

Ads from advice clinics not offering abortions can still run but will be given a disclaimer the advertiser "does not provide abortions".

Hana says she did not see this disclaimer.

It appears in very small font underneath the search headline and description.

Sarah Eagan, a researcher for campaign group the Center for Countering Digital Hate, questions whether Google should be taking money at all for anti-abortion ads that target keywords used by people actively seeking terminations.

The CCDH has also found anti-abortion ads promoting unproven medicines remaining on Facebook.

And at the other end of the spectrum, the researchers found Google's autocomplete function suggesting ineffective do-it-yourself abortion methods.

Kelly, like Hana, says she was given inaccurate medical information as she struggled to find an affordable and safe way to terminate her pregnancy in her home state of Texas.

Between jobs and without insurance, she could not afford "an actual doctor's visit" so searched for affordable clinics.

Finding her way to an anti-abortion centre, Kelly says she was frightened with warnings she could "bleed out" and risk her life but not given the context medical abortion is an extremely safe procedure.

Kelly feels promoting free pregnancy tests targets low-income women.

The centre appears to be using organic search, not adverts, making it more complicated to regulate.

It says its website clearly states: "We do not refer or perform abortions," adding it provides "free services annually to over 5,000 minority poor under-served single mothers".

Eventually, Kelly was prescribed termination drugs - just hours before she passed the 12-week limit for a safe medical abortion.

But Elisa Wells, co-founder of Plan C, the organisation that helped Kelly access these abortion pills, says its online material is routinely "disallowed for violating community standards" on Facebook, Instagram and Google.

Google says it has clear policies governing abortion-related ads, some determined by local laws and regulations.

Some of the posts and channels flagged by BBC News had been removed in error and since reinstated, it said.

Facebook said it had restored a small number of incorrectly rejected ads for abortion providers.

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L'Humanité

En Colombie, menaces de mort sur le candidat Gustavo Petro

Tribune

par Daniel Mendoza Leal, avocat et journaliste exilé en France, créateur de la série Matarife

Il y a quelques semaines, le 13 mars 2022, Alvaro Uribe Velez, l’ancien président colombien poursuivi pour avoir ordonné des assassinats sélectifs de dirigeants sociaux, défenseurs des droits humains et des massacres de familles innocentes, a perdu, en une soirée électorale, soixante pour cent du capital qu’il avait accumulé pendant trente ans de règne sanglant. Ce soir-là, le Pacte Historique, la coalition d’opposition, est devenu la force majoritaire au Congrès de la République, balayant l’hégémonie de l’extrême droite qui dominait la législature.

Le Pacte Historique, mené et encadré par l’écrivain, réalisateur et producteur de cinéma, Gustavo Bolivar, adoré par la jeunesse et considéré comme le meilleur sénateur de l’aile progressiste, est composé de parlementaires qui n’ont pas de liens avec le paramilitarisme et le trafic de drogue. Ses représentants sont en majorité de jeunes professionnels, professeurs universitaires, leaders communautaires et écologistes qui ont affronté depuis leur lieu de travail et depuis les réseaux sociaux cette monstruosité unique dans l’histoire du monde, qu’est l’institutionnalité meurtrière narco-paramilitaire, incarnée par le gouvernement de mon pays, entouré par les océans Atlantique et Pacifique et situé au nord l’Amérique du Sud, face aux Caraïbes.

En juin 2020, lorsque la pandémie de la Covid a entraîné la fermeture des frontières, après avoir écrit et produit une série documentaire diffusée sur You Tube, où je dénonçais les liens d’Alvaro Uribe avec le crime organisé, j’ai dû partir en exil après avoir été secouru par l’ambassade de France. Pendant 20 jours, j’ai habité dans l’un des appartements dédiés aux visites diplomatiques, avant de quitter la Colombie sur un vol humanitaire à destination de Paris. Si la France ne m’avait pas sauvé la vie, je ne serais certainement pas ici, accompagné par le printemps européen, au moment où j’écris ces lignes. Très probablement, les mafias subordonnées à Alvaro Uribe, que l’on surnomme aujourd’hui le Matarife (le Boucher), le nom de la série documentaire, m’auraient laissé reposer sous terre en petits morceaux, ou m’auraient livré aux poissons d’une rivière.

Colombie. « Matarife », la série documentaire qui dénonce le système mafieux d'Alvaro Uribe

Uribe, qui a fait l’objet de plus de 200 procès ouverts depuis trois décennies, était sous le coup jusqu’à récemment, d’un mandat d’arrêt à domicile dans sa luxueuse maison de campagne, décrété par la Cour Suprême de Justice. Mais il pourrait bien finir derrière les barreaux d’une vraie prison, avec une deuxième décision de justice qui ouvre la porte à un procès. Au vu des éléments du dossier, il devrait cette fois-ci être condamné. Cet homme, qui administre la Colombie comme si c’était une ferme d’élevage de chevaux.

Ce cartel criminel d’État, représenté par Ivan Duque, la poupée de chiffon qu’Uribe a mise au pouvoir, et qui m’a forcé à courir un marathon pour ma survie, est sur le point de perdre le peu qui reste de sa carrière politique le 29 mai, lorsque les résultats, après le dépouillement des urnes, donneront la victoire au candidat, qui tout au long de sa vie, et depuis le Congrès, a mené une lutte frontale contre la mafia et le paramilitarisme gouvernemental : Gustavo Petro.

En ce moment, Petro se trouve en danger de mort imminent. Personne ne comprend comment il est encore en vie. Et le pays est sur le point d’être repris par les militaires qui préparent un coup d’État.

Il n’est pas facile d’écrire pour vous, Français. Pour comprendre la situation actuelle de la Colombie, il faut effectuer une analyse ADN qui édifie les plus importantes institutions de l’État. Il est très difficile pour les Européens de comprendre ce dont sont faits la majorité des hauts fonctionnaires du gouvernement d’Ivan Duque, qui est le prolongement de la dynastie monarchique soumise à Alvaro Uribe, issue pour l’essentiel d’une élite cannibale, imprégnée de narco-paramilitarisme, formés et déformés par une sociopathie culturelle qui fait qu’aux yeux de la classe supérieure, les pauvres sont des bactéries à éliminer et la classe moyenne des fourmis ouvrières qui ne sont là que pour servir cette oligarchie pour laquelle la vie des gens ne vaut rien.

Il vous est très difficile de rationaliser le fait qu’il puisse exister des sociétés qui se réveillent chaque jour en vivant dans une matrice de liberté irréelle qui, en réalité, est le mirage d’une institutionnalité, qui est un zombie marchant les yeux ouverts, mais qui est mort. Vous devrez faire un effort ardu pour traverser l’océan et atterrir dans cette terre tropicale où est produite la majeure partie de la cocaïne mondiale. Vous, Français, vivez enracinés dans le concept de démocratie constitutionnelle qui vous a construit tout au long de votre existence et auquel le libre développement de votre personnalité donne vie à travers la liberté d’expression consacrée par vos opinions, revendications et protestations. Vous êtes éduqués gratuitement, et celui qui veut et qui est qualifié pour aller à l’université ne paie presque rien. D’après des études, la grande majorité des personnes qui tombent malades sont guéries. En principe et statistiquement, le nombre de ceux qui meurent dans la rue par manque de soins médicaux est pratiquement inexistant, et ce qui est le plus pertinent pour la question qui nous occupe, le haut commandement des forces de sécurité, en général, est là pour poursuivre les organisations criminelles et ne leur est pas subordonné.

La première chose à comprendre est donc que la structure et les fondations du gouvernement colombien sont faites d’autres matériaux. Nous, les Colombiens, sommes un peuple décent dont les étrangers tombent amoureux quand ils nous rencontrent. Nous sommes les enfants très honnêtes, heureux et travailleurs d’un père ivre de pouvoir qui nous assassine, nous viole et nous torture tous les jours quand nous rentrons chez nous. Un père qui ne s’occupe pas de nous quand nous sommes malades et qui ne prend pas la peine de nous éduquer. Pour l’État colombien, traditionnellement depuis des siècles, le peuple est un rejeton abominable né à contrecœur qui ne mérite que son mépris.

Je dois m’arrêter et prendre le temps de vous expliquer ce dont je parle pour que vous compreniez l’ampleur de ce qui est sur le point de se produire dans mon pays, si le monde entier ne nous prête pas main-forte. Je dois consacrer quelques mots à ce sujet car, sinon, vous sortirez d’ici sans rien savoir. Je commence donc une conférence très courte et résumée sur la biologie de l’État colombien. Je vais vous parler des trois piliers qui structurent la nature du gouvernement imposé par Alvaro Uribe Velez, aujourd’hui géré par Ivan Duque : le paramilitarisme, le trafic de drogue et la corruption.

Le narcotrafic est le commerce le plus rentable du monde, le moteur économique du paramilitarisme et aussi la genèse de l’organisation criminelle la plus riche et la plus puissante qui ait jamais existé. Alvaro Uribe Velez, le gérant de l’appareil génocidaire le plus dévastateur de l’Amérique latine, est né au sein du cartel de Medellín, dirigé par Pablo Escobar et co-administré par Carlos Lehder, Rodriguez Gacha et le clan des frères Ochoa. Il est le protagoniste de ma série documentaire, et de cette tribune. Uribe a commencé sa carrière dans l’Aéronautique Civile, l’entité chargée d’octroyer des licences de vol pour les avions dont Pablo Escobar avait besoin pour transporter la drogue, qui a fini par entrer dans le cerveau de notre système financier et par circuler dans les artères de la politique et du commerce. Le cartel a fait assassiner le directeur de l’institution pour ouvrir le champ à Uribe, son jeune cadre qui commençait sa carrière publique. Plus tard, grâce au parrainage de son oncle Don Fabio Ochoa, le patriarche du clan mythique, il devient gouverneur d’Antioquia, où il prend le contrôle des Autodéfenses Unies de Colombie (AUC), l’organisation paramilitaire qui a perpétré le plus de massacres dans l’histoire du continent américain. Il l’a fait en créant des groupes de sécurité privée équipés d’armes longues et par décret gouvernemental : les Convivir.

Les AUC, sous la protection, parrainées et en coparticipation ouverte avec les forces armées, obéissant aux paramètres de conduite du Gouverneur, ont commencé l’exécution d’un génocide cruel et impitoyable contre la population civile, en particulier contre les familles de paysans qui vivaient dans les champs et les villages. Démembrement, viols, massacres, incendies, toutes ces atrocités souvent commises sur les places publiques des villages constituent les rituels d’une cérémonie sanglante encore pratiquée par ces bandes criminelles, qui après trois décennies, après le changement de génération, continuent d’être les mêmes avec d’autres noms et en obéissant à l’ancien président qui n’a cessé d’être leur chef suprême.

Alvaro Uribe, tout juste sorti du gouvernorat, utilise cette armée personnelle de groupes paramilitaires qui ont le pouvoir de faire pression sur la population afin qu’elle vote pour le candidat de son choix et qui ont aussi le pouvoir de nommer des maires, des gouverneurs et des fonctionnaires de rangs intermédiaires. Ce sont eux qui ont modifié le logiciel électoral de la côte caraïbe, dont le résultat a fini par lui donner la victoire en 2002. C’est ainsi qu’Uribe est devenu président.

Les gouvernements du Matarife, dans les faits, sont reconnus comme les plus corrompus de l’histoire contemporaine de la Colombie. Les détournements de fonds publics ont été vérifiés par des juges qui ont fini par envoyer en prison plusieurs centaines de fonctionnaires de son gouvernement dont, bien qu’il soit directement et explicitement accusé, il a été épargné grâce à l’impunité dont il bénéficie avec un système qu’il manipule à sa guise.

La principale conclusion à tirer pour vous, les Français, c’est que la nature du gouvernement colombien en fait un monstre unique dans l’histoire. À la différence d’autres pays, comme par exemple le Mexique, où certains fonctionnaires ont des relations commerciales avec les cartels et les groupes paramilitaires, mon pays nous révèle une réalité indiscutable : en Colombie le narcotrafic et le paramilitarisme n’ont pas de relations avec les agents de l’État. C’est le gouvernement lui-même qui est un cartel narco-paramilitaire.

Là-bas, dans le plus beau pays de la planète, regorgeant de paysages magnifiques et où la biodiversité est la plus riche du monde, avec ses plages, ses vallées et ses montagnes, cette terre où les gens les plus joyeux de l’univers ne cessent de danser et de rire malgré leur malheur, les cartels et les paramilitaires opèrent au sein de l’État comme les organes d’un même corps, dont l’âme, le cœur et la tête est Alvaro Uribe Velez.

Maintenant que je vous ai montré le mort-vivant, le zombie aux yeux ouverts qu’est la démocratie colombienne, qui marche et respire mais qui ne vit pas, je vais vous expliquer la réalité actuelle qui traduit ce qui est sur le point de se produire.

En Colombie, les hauts commandements militaires ont mené main dans la main avec le paramilitarisme et le trafic de drogue, un génocide qui s’est prolongé tout au long de l’histoire contemporaine du pays. Ces actes ont été réalisés conformément à une politique d’État, sous la protection d’institutions telles que le bureau du Procureur général, la Justice pénale militaire, le Parquet, la Présidence et le Congrès de la république. Ces institutions n’ont pas cessé de récompenser les officiers militaires et les hauts fonctionnaires du gouvernement par des acquittements et la clôture d’enquêtes en cours. Le fonctionnement du partenariat commercial existant entre les groupes organisés illégaux, le gouvernement et les forces de l’ordre n’aurait pas été possible sans l’impunité dont jouissent les personnes impliquées.

Le gouvernement mafieux du Matarife, vu le triomphe du Pacte Historique aux élections législatives, a transformé le lion politique qu’était l’uribisme en cafard au Congrès. La vigilance et le soutien des citoyens ainsi que les nouvelles technologies ont empêché de modifier les résultats en faveur de l’extrême droite. C’est-à-dire que pour les élections de mai, les citoyens seront attentifs pour voir à qui reviendront les suffrages. Et même si l’extrême droite dispose de l’argent nécessaire pour acheter les millions de votes dont a besoin l’uribisme pour gagner contre Gustavo Petro, elle n’a pas l’infrastructure nécessaire pour soudoyer les gens.

Et il y a un fait inconvenant et inexplicable pour cette élite pourrie qui, dans l’ombre, s’enrichit de ce chaos : Petro, avec près de 50 % d’intentions de vote fait le double du score du candidat du Matarife (un mafieux bureaucrate qui a été maire de Medellin, et accusé dans plusieurs procès d’être un membre actif d’un cartel de trafic de drogue, appelé Oficina de Envigado). En d’autres termes, dans cette partie d’échecs, Uribe et ses sbires sont en pleine débâcle.

Il n’est pas difficile de déduire la situation dans laquelle se trouve la direction militaire, qui fait l’objet d’enquête pour paramilitarisme, trafic de drogue et exécution de plusieurs massacres. Du général Eduardo Enrique Zapateiro Altamiranda, commandant en chef des forces armées - qui a déclenché le génocide des jeunes de 2021 perpétré par la police, l’armée et le paramilitarisme pendant les manifestations et qui a attaqué frontalement Petro sur les réseaux sociaux - aux colonels, majors, capitaines et lieutenants qui ont habillé des jeunes innocents en tenue de camouflage et les ont assassinés avec sang-froid pour les présenter comme des victimes de la guérilla. Cela a permis d’augmenter les statistiques dont Uribe avait besoin pour que les États-Unis continuent à le financer par le biais du Plan Colombie : cette horreur a été appelée le scandale des Faux-Positifs. N’oublions pas non plus que des militaires sont liés aux assassinats sélectifs de leaders sociaux en complicité avec les groupes d’autodéfense et accusés de participation active dans le blanchiment d’argent et le trafic de drogue. En Colombie, des centaines de militaires de haut rang sont maculées de sang et de cocaïne et cela leur fait craindre de perdre, non seulement le pouvoir, mais aussi la liberté, si un gouvernement décent arrêtait de les protéger.

Plusieurs employés des échelons supérieurs de l’exécutif se trouvent dans la même situation, comme Diego Molano, le ministre de la Défense et de nombreux ministres et anciens ministres, gouverneurs et maires, avec des procès archivés pour avoir volé des tonnes de billets à travers les pots-de-vin courants dans la corruption d’État. Si on ajoute à cela que l’élite économique et financière se nourrit du pillage impitoyable des caisses de l’État et sert de machine à blanchir l’argent du trafic de drogue, il n’est pas surprenant que la semaine dernière, on ait découvert un plan impliquant le gang de La Terraza qui visait à mettre fin à la vie de Gustavo Petro.

La Terraza est une bande criminelle composée de narcotrafiquants, paramilitaires, blanchisseurs d’argent, et plusieurs bandes de tueurs à gages bien entraînés, dirigés par des policiers, des militaires et des membres des services de renseignement de l’État, tels que la CTI (Police Criminelle de Colombie) et la DIJIN (Direction d’Investigation Criminelle et d’Interpol). Le gang a été fondé par le commandant paramilitaire Carlos Mario Jimenez, alias Macaco, qui opérait en association avec la Présidence de la République par l’intermédiaire du chef de sécurité du président Uribe, le Colonel de Police Flavio Buitrago. Après l’extradition de Macaco, c’est son frère, Roberto Jimenez, qui a pris la relève.

Le neveu des Los Macacos est Carlos Escobar, un ancien prisonnier extradé des États-Unis et qui, non seulement gère les réseaux sociaux d’Alvaro Uribe, mais est aussi un informateur de l’armée qui a mis sur écoute les téléphones et les comptes de réseaux sociaux de journalistes reconnus, de politiques, de responsables de plateformes, de dirigeants syndicaux, de politiciens d’opposition bien connus, et de celui qui écrit ces lignes. Ces faits ont été dénoncés à l’époque aux autorités. C’est aussi clair que de l’eau de source : celui qui a donné l’ordre de tuer Petro, est le Matarife.

À tous ces faits, il faut ajouter une action décisive de la plus grande puissance mondiale, celle qui a déployé une politique vorace d’intervention internationale, qui est experte dans la constitution d’armées internes rendues plus digestes lorsqu’elles avalent nos démocraties en Amérique latine. Je veux parler des États-Unis dont l’ambassadeur n’a pas hésité à déclarer qu’il s’était réuni avec Duque et sa vice-présidente, Martha Lucia Ramirez, qui a fait l’objet d’une enquête et a été dénoncée pour avoir blanchi des avoirs par l’intermédiaire de son entreprise de construction au profit d’un chef de la mafia appelé le Memo Fantasma. Après la réunion susmentionnée avec le chef de l’État colombien, il a été très inquiet d’apprendre (sans exposer aucune preuve), qu’il y avait une infiltration de gouvernements étrangers dans les élections et que les autorités nord-américaines ne permettraient pas ces faits. En d’autres termes, les États-Unis nous préviennent déjà qu’ils n’aiment pas celui qui va gagner les élections et vous savez bien comment les gringos réagissent quand la tête de quelqu’un ne leur revient pas.

La semaine dernière, le clan du Golfe, l’un des cartels les plus puissants du pays, a déclaré une grève armée. La définition d’une telle grève ne se trouve pas dans le dictionnaire. Une grève armée du paramilitarisme colombien, voilà ce qui se passe devant les caméras et les téléphones portables : des meutes d’hommes costauds armés jusqu’aux dents qui, avec l’autorisation des autorités publiques et policières, arrivent dans les villages pour démembrer les gens et les incinérer vifs, les faire sortir de chez eux pour les torturer et leur arracher des informations et des noms de la bouche, avant de les découper à la machette, ou, au mieux, les assassiner devant leurs proches par des tirs de grâce. C’est la punition fatale que reçoivent ceux qui ont un lien avec le militantisme politique de gauche ou appartiennent à la campagne de Gustavo Petro, ou ceux qui sont simplement pris dans la nuit loin de chez eux.

Quelques jours avant la grève armée dont on parle tant, Alias Otoniel, le principal chef du Clan du Golfe a été capturé par les autorités. Après son arrestation et devant un tribunal chargé de rétablir la mémoire historique de la guerre et du génocide, il a déclaré, sous serment, que le Clan avait des relations avec les échelons supérieurs de l’uribisme, et qu’il parrainait spécifiquement des dizaines de politiciens, de militaires et de fonctionnaires liés à Alvaro Uribe. Otoniel a laissé a ouvert la possibilité de révéler de nombreux autres noms lors d’audiences ultérieures, et devant le même tribunal, avant que le gouvernement d’Ivan Duque ne décide de l’embarquer dans un avion pour les États-Unis, dans le cadre de l’exécution ultrarapide d’un ordre d’extradition, qui a servi de bâillon répressif à la vérité dont le pays a si désespérément besoin. Une fois de plus, les ficelles sont tirées là où elles doivent l’être : dans l’ombre, on peut voir celle du Matarife, comme le responsable de la grève armée.

Additionner et soustraire est la seule chose à faire. Si nous prenons des exemples tels que les Coups d’États civiles et militaires des années soixante-dix en Bolivie, au Chili, en Uruguay et en Argentine, nous voyons comme comment cette histoire nous amène à prévoir une issue possible inquiétante : le climat actuel de la Colombie ne pourrait pas être plus propice à ce que les militaires, en collaboration ouverte avec les groupes paramilitaires parrainés par l’élite et les institutions gouvernementales, prennent le pouvoir et assassinent Gustavo Petro.

Et c’est là où l’Histoire rejoint mon histoire personnelle et mon douloureux exil. Trois saisons de la série Matarife ont été publiées sur Youtube. Et moi, depuis la petite fenêtre que m’offre mon ordinateur, je contemple les braises de ma terre adorée, celle qui n’en finit plus de brûler. C’est pourquoi là-bas, de l’autre côté de l’immense océan, personne ne peut défiler ou manifester, parce que ce n’est ni intelligent, ni prudent, parce que nous sommes sur le point de revendiquer l’histoire en élisant un président humaniste, écologiste, ouvert d’esprit et inclusif, comme Gustavo Petro. Puisqu’en Colombie marcher est très risqué, le monde défilera pour elle le 21 mai dans les grandes villes de la planète. Parce qu’il n’y a pas de peuple qui ait enduré autant que le peuple Colombien, tout en continuant à embrasser, danser, aimer, créer, rêver… en pleurant joyeusement son malheur.

Manifeste pour le 21 mai, marche pour la vie, la paix, et la démocratie en Colombie

Les démocrates, pacifistes, humanistes, révolutionnaires, intellectuels, académiciens, artistes, scientifiques, éducateurs, leaders sociaux et dirigeants politiques du monde, nous adhérons à ce manifeste et à cet appel. Les diasporas colombiennes et latino-américaines, les minorités sociales, raciales et sexuelles, nous adhérons à ce manifeste et à cet appel. La communauté internationale, les institutions de défense des droits humains, les instruments juridiques internationaux, les ONG, la société civile, les parlementaires et gouvernements démocratiques, nous adhérons à ce manifeste et à cet appel. Nous exigeons que le général Zapateiro, Commandant de l’armée nationale, respecte la vie de Gustavo Petro, la Constitution colombienne et le résultat électoral du 29 mai 2022.

Nous ne voulons plus de democraties restreintes, corrompues, ni coup d’État. Non au coup d’État médiatique, au coup d’État militaire, au coup d’État soft, en Colombie.

Le 21 mai, le monde marche pour la Colombie. L’engagement du monde est nécessaire et urgent pour la vie et la paix. La manifestation à Paris partira à 12 heures de la place de la République. 

La Manifestation convoquée par :

Matarife (la série) Daniel Mendoza Leal. Elle est soutenue par : Karmen Ramirez Boscan, élue à la chambre des représentants pour les Colombiens de l’extérieur, Colombia humana (France et Canada), Pacto Historico (Paris), Diaspora y paz internacional, Colombia humana (Suisse / Espagne), Diaspora France - Catalogne, Proyecto latino EV, association à but non lucratif (gemeinnützige organisation)

Colombiegustavo petro
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L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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BBC

Nasa InSight: 'Marsquake' mission in its last months

Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

The seismometer on Nasa's InSight probe will keep listening for Marsquakes even as other systems on the mission have to shut down due to declining power levels.

The spacecraft has just detected a Magnitude 5 tremor - the biggest event yet in its three years of operation on the Red Planet.

But InSight is now picking up very little energy through its solar panels.

Dust covers the arrays, and winter is approaching.

Lower light levels will signal the end of the mission.

Equipment, such as the probe's robotic arm, is about to be locked in position and turned off.

The all-important seismometer can be put in a reduced working mode for a while, coming on for only part of a Martian day, or Sol, and then perhaps only every other day. Mission managers will keep this up for as long as they can, but they know time is not on their side.

"[In July] we anticipate our seismometer to be turned off, not because we want to turn it off but unfortunately we don't have the energy to run it," said Kathya Zamora Garcia, InSight's deputy project manager at the US space agency's Jet Propulsion Laboratory (JPL) in Pasadena, California.

"At the end of the calendar year, we do anticipate having to conclude all InSight operations," she told reporters.

The mission, which landed in a flat landscape known as Elysium Planitia in 2018, has transformed our understanding of the interior of the Red Planet.

Before its sophisticated French-UK seismometer package began returning data, we had a "really fuzzy picture" of how Mars' different layers were organised.

Now, after using the vibrations from more than 1,300 Marsquakes to "image" the planet's deep geology, scientists can be much more certain about the thickness and composition of the planet's crust, mantle and core.

"What InSight has done is shone a light on the inside of Mars," said principal investigator Bruce Banerdt, also from JPL.

"Whereas we know a lot about the outside of Mars - we've taken images, we've taken spectra, we've made measurements of the surface of Mars for the last 50 years - InSight's been the first mission to shine a light beneath the surface of Mars and show us what the rest of the planet looks like."

Scientists knew that at some point Martian dust would settle on InSight's solar wings to block out the Sun's rays.

It's the perennial blight against which all solar-panelled missions to the Red Planet must battle.

When InSight touched down on 26 November 2018, its black-coloured, sparkling clear wings were producing about 5,000 Watt hours per sol. Today, coloured red from all the dust, they can produce only one-tenth as much at approximately 500 Watt hours per sol.

"We use an electric oven as a marker to get people to understand," said Zamora Garcia. "So, when we first landed, it was about an hour, 40 minutes or so where we could run an electric oven. Nowadays, we could probably run that for approximately 10 minutes max."

Ingenious efforts have been made to try to clean the wings. InSight has a scoop and by sprinkling dust on to the wings, it had the effect of knocking off some of the dust already in place. The trick has been used successfully six times to extend operations, but it won't save the mission.

Scientists will hope InSight can add a few more events to its tally of 1,313 detected Marsquakes. Who knows, they may even get to see another Magnitude 5 before everything on the mission shuts down.

The M5 was detected on the Martian morning of 4 May. For context, a tremor of that scale here on Earth would definitely be noticed and might even cause some minor damage to loosely constructed buildings.

Mission team-members are still analysing the data but they think the Marsquake occurred close to, but not exactly in, a region of the planet called Cerberus Fossae.

Cerberus Fossae, which is about 1,500km to the east of InSight's location, has been the source for all of the bigger tremors witnessed by the probe.

The terrain there is heavily faulted as a result of past volcanic activity on Mars. Two huge parallel fissures run across the landscape for 1,000km.

The vast majority of quakes on Mars likely stem from thermal anomalies in the crust. As the planet cools and shrinks, its rocks will break along lines of weakness, releasing the seismic waves InSight's seismometer was designed to pick up.

"InSight has been an incredible mission for us, and it's given us a glimpse of Mars that we couldn't get from any other spacecraft in our Nasa Mars fleet," said Lori Glaze, the director of Nasa’s planetary science division.

"Understanding Mars and studying Mars' interior structure answers key questions about the early formation of the rocky planets in our inner Solar System, including Mercury, Venus, Earth, Earth's Moon, and Mars, as well as helping us understand rocky [planets beyond our Solar System]."

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Le progressisme de A à Z

Propos recueillis par Mickaël Fonton

Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Man with guide dog twice refused access by Tesco

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In the space of a week BBC News correspondent Sean Dilley was told he wasn't allowed to take his guide dog Sammy into two London Tesco stores.

Sean was born with a congenital blindness condition and had lost all functional vision by the age of 14.

Guide Dogs’ research shows that 75% of assistance dog owners have experienced an access refusal at some point and 20% of those experiences have been in supermarkets.

Sean said: "For somebody to say that I cannot come into a shop, or that I have to leave because of a guide dog in 2022, it just feels the north side of unacceptable to me."

Tesco provided a statement apologising for what happened.

Video by Gem O'Reilly

France24 - World

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

Valeurs Actuelles

Lettre ouverte à Vladimir Poutine

Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

Ainsi, Monsieur le Président,

Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

C’est donc au nom même de la civilisation,

C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

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France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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BBC

Wayne Rooney says FA wanted Rebekah Vardy to calm down

By Paul GlynnBBC News, at the High Court

Wayne Rooney was asked by his then England manager Roy Hodgson to ask his teammate Jamie Vardy to get his wife to "calm down", the High Court has heard.

Mr Rooney's wife Coleen is being sued for libel by Rebekah Vardy, who denies Mrs Rooney's accusation that she leaked private information about her.

On Tuesday, Mr Rooney said Mr Hodgson told him the Football Association (FA) wanted to avoid "problems and distractions" at Euro 2016.

Mr Vardy attended court on day six.

"They asked me, as captain, would I be able to speak to Mr Vardy on issues regarding his wife and I think we all knew that it was an awkward subject," said Mr Rooney, referring to Mr Hodgson and his then assistant Gary Neville.

"I'd need to speak to Mr Vardy and ask him to speak to his wife and ask him to ask his wife to calm down."

"Ask his wife to calm down?" queried Mrs Vardy's barrister Hugh Tomlinson. "She wasn't dancing on tables..."

"No, she wasn't, as far as I'm aware," Mr Rooney replied. But, he said, there had been negative media coverage relating to Mrs Vardy's Euro 2016 column in the Sun.

England's all-time record goalscorer said he "carried out that instruction" to have a word with his teammate and that it was Mr Vardy's business if the message was relayed to Mrs Vardy or not.

He said it "wasn't my place to speak to Mrs Vardy" directly but that he had "100%" passed the message on to his teammate.

"It was an awkward situation for me and I'm sure it was an awkward situation for Mr Vardy, but I felt it was in the best interests of the team," Mr Rooney said.

"As England captain I would always try and protect the players in public as much as I could," he continued.

Mr Rooney said Mrs Vardy was "almost there with the team" during the tournament in France.

He alleged that she had been calling her husband on FaceTime while the players were hanging out together during their downtime.

Former England men's football team captain, Mr Rooney, added that Mrs Vardy's husband, the Leicester City striker, was not someone "I have ever particularly been friends with on a social level".

Derby County manager Mr Rooney, 36, wrote last year in The Times that despite their wives' dispute, he would have tried to lure Mr Vardy, 35, out of international retirement for Euro 2020 had he been in charge.

'Talking nonsense'

In a statement issued by Mr Vardy's representatives to the PA news agency outside the hearing, the former England striker denied that Mr Rooney had spoken to him about getting Mrs Vardy to "calm down".

"Wayne is talking nonsense," Mr Vardy said. "He must be confused because he never spoke to me about issues concerning Becky's [Mrs Vardy's] media work at Euro 2016.

"There was nothing to speak about, I know this because I discuss everything with Becky."

However, Mr Vardy's statement will not have any impact on the trial as he is not due to be called as a witness.

Mrs Vardy's libel action was sparked by a viral social media post from October 2019, in which Mrs Rooney said she had carried out a sting operation to find out who had been passing information about her life, taken from her private Instagram account, to the Sun newspaper.

She said the fake stories she had posted on her Instagram stories in an effort to find the perpetrator had only been viewed by "Rebekah Vardy's account".

Mrs Vardy has continually denied leaking the stories in question to the press.

Mrs Rooney was christened "Wagatha Christie" by many people online as a result. Wag is a term used to describe the wives and girlfriends of footballers.

In court on Tuesday, Mr Rooney confirmed he had "never discussed it [the sting operation] really" with his wife and that "this trial is the first time I'm hearing almost everything in this case."

"It's been a long week," he said.

"For me and my wife, we don't want to be in this court. I have watched my wife over the past two years really struggle and become a different mother and different wife.

"It's been very traumatic for my wife."

He went on: "Whatever that judgment is, me, my wife and children can go on with our lives because it's not something we want to be part of."

The court also heard Mr Rooney had never had a personal relationship with any journalist from the Sun newspaper.

"Everyone knows the history between Liverpudlians and the Sun newspaper," he said, with reference to the coverage around the Hillsborough disaster. "I have never spoken to a Sun journalist on a personal level."

Mrs Vardy left court early again on Tuesday, as she did the day before, alongside her husband. But the Rooneys hung around to hear evidence from technical experts called by both sides.

Mrs Rooney's barrister David Sherborne last week told the court there has been a "widespread and significant destruction or loss of evidence" in the case.

Technical expert Ian Henderson, instructed by Mrs Vardy, told the court late on Tuesday he found it "surprising" there was an "absence" of WhatsApp messages between her and her agent Caroline Watt after the former tried to export messages from her device to her solicitors.

Matthew Blackband, an expert called by Mrs Rooney's team, stated his belief that files had been lost via a "manual deletion".

The trial is expected to conclude on Thursday.

Read more about the trial:

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Texts between Vardy and agent were evil - Rooney

Coleen Rooney: My online post was a last resort

Vardy appears to accept agent leaked information

The other players in the Vardy v Rooney trial

Vardy admits trying to leak story about footballer

Rebekah Vardy tells court she didn't leak stories

Vardy evidence 'lost or destroyed', court told

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France24 - Monde

Le rachat de Twitter ne pourra se faire sans garantie sur les faux comptes, annonce Elon Musk

Publié le : 17/05/2022 - 11:07

FRANCE 24 Suivre

Elon Musk a prévenu mardi que le rachat de Twitter ne parviendrait pas à son terme tant qu'il n'aurait pas la garantie que moins de 5 % des comptes sur la plateforme sont des faux. Elon Musk, qui avait annoncé vendredi la suspension du processus d'acquisition de l'entreprise, estime que les faux comptes représentaient au moins 20 % des utilisateurs de Twitter.

Le patron de Tesla, Elon Musk, a indiqué, mardi 17 mai, que le rachat de Twitter ne parviendrait pas à son terme tant qu'il n'aurait pas la garantie que moins de 5 % des comptes sur la plateforme sont des faux.

"Le directeur exécutif de Twitter a refusé hier de prouver que moins de 5 % des comptes étaient des faux", a tweeté Elon Musk, qui compte près de 94 millions d'abonnés sur le réseau social. "Jusqu'à ce qu'il le fasse, la transaction ne pourra pas aller de l'avant", a-t-il ajouté.

Elon Musk fait référence aux explications fournies lundi par Parag Agrawal, le patron de Twitter, sur les mesures prises pour lutter contre les spams et les faux comptes. Le fantasque entrepreneur y avait répondu par un émoji en forme de crotte.

"Le vrai chiffre pourrait être *bien* supérieur"

Intervenant par vidéo lors d'une conférence lundi, Elon Musk a également estimé que les faux comptes représentaient au moins 20 % des utilisateurs de Twitter, selon l'agence Bloomberg et des tweets de personnes présentes à cet événement. 

Elon Musk avait déjà annoncé, vendredi, dernier mettre en suspens l'acquisition de l'entreprise, qu'il souhaite racheter pour 44 milliards de dollars, avant de rectifier le tir quelques heures plus tard en précisant qu'il était "toujours engagé" à mener à bien l'opération.

"20 % de faux comptes et de spams, c'est quatre fois plus que ce que Twitter affirme, mais le vrai chiffre pourrait être bien supérieur", a-t-il tweeté mardi. 

Contacté par l'AFP, Twitter n'a pas réagi dans l'immédiat à la dernière saillie du fantasque entrepreneur. L'action du groupe reculait de 3,5 % dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street.

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Why the volatile price of aluminium matters

By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

At a small brewery in Nevada in the US, thousands of stockpiled aluminium cans sit waiting to be filled.

Until they're topped up with beer and shipped out to retailers, they won't earn Wyndee Forrest, co-founder of the CraftHaus Brewery any money. But she says the business was forced to hoard the cans.

"We are now sitting on a good three months of stock as an insurance policy," she explains.

The firm used to keep just one month's worth supply of cans in stock but given the turbulence in the aluminium market, she is worried suppliers will not be able to meet delivery dates.

The price of the containers has risen roughly 18%, a headache for Ms Forrest and her colleagues, who have also faced soaring delivery costs.

Aluminium is used in a bewildering variety of products - from door frames to aircraft.

While the benchmark price for aluminium traded on the London Metal Exchange has dropped back in the last two months, it remains more than 65% above pre-pandemic levels.

Demand for aluminium fluctuated during the pandemic. Sales of the metal fell at the start during lockdowns as workers had to stay at home but then ratcheted up again as many countries exited lockdown, says Uday Patel, senior research manager at Wood Mackenzie.

That left stocks of aluminium in warehouses depleted.

More technology of business:

Russia's invasion of Ukraine has tightened supplies further and pushed the price higher still.

"A lot of buyers of aluminium in Europe are almost self-sanctioning and refusing to touch Russian aluminium if they can," says Mr Patel.

But even prior to the conflict, soaring energy prices were already causing headaches at aluminium smelting facilities - the invasion worsened the situation.

US firm Alcoa recently decided to shutter one smelting facility in Spain for two years, until 2024, because of what it called "exorbitant energy prices". Other smelters have shut down or reduced output in recent months, too.

Mr Patel says consultancy, Wood Mackenzie, estimates that Europe will lose about 900,000 tonnes of primary aluminium production in 2022.

"Unlike some of the other base metals, aluminium is highly susceptible to shifts" in energy prices says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm, Romco Group.

This is because nearly half of the price of primary aluminium comes from the energy costs incurred in producing it, he says. The electrolysis process, is energy intensive - electricity is used in the extraction of aluminium from aluminium oxide, which itself comes from the aluminium ore, or bauxite, mined out of the ground.

It is difficult to overstate how important aluminium is to the global economy, it is vital in the production of energy efficient vehicles, for instance.

"Sorry, it's gone up, it's gone up again!" - this is what Colin Shorney, managing director at Dudley's Aluminium, a Welsh manufacturer of windows, doors and facades, says he has found himself telling his clients recently about the cost of his core material.

"I've been in the industry 30 years," he tells BBC News. "I've not ever seen anything like this in terms of the instability of the raw material price."

Mr Shorney's products go into all kinds of buildings, from schools to police stations. But one major hotel chain, he says, is putting an upcoming project on hold because of the rising cost of materials.

And at the same time businesses are facing other cost increases that compound the aluminium problem.

Back in Nevada, Ms Forrest, for one, explains that she used to routinely buy her cans from a supplier in California.

"It was about $300 (£239) to ship one pallet of cans to us," she says. "We ordered another pallet of cans, five days later, it was $3,000… That was shocking."

CraftHaus has since switched to ordering cans from a supplier based closer to home instead - to try and ensure shipping costs remain manageable for the firm.

So, what is the outlook for the rest of the year? Mr Wildie thinks supply constraints of aluminium will likely continue for some time. Firms such as his, that recycle aluminium are "filling the gap" at the moment, he explains. Romco Group's revenue surged 330% year-on-year in 2021.

Although the global aluminium supply continues to be tight, demand could potentially cool significantly in the coming months. Fears of a coming recession have already spooked some aluminium buyers in the US and Norsk Hydro, a large Norwegian producer of aluminium that clocked record profits in the last quarter, says the outlook is tinged with "uncertainty".

Mr Patel adds that Wood Mackenzie too is forecasting a slowdown in the global economy, which naturally could reduce demand and production of aluminium on a large scale.

The weather is, admittedly, already stormy, for practically anyone trying to get hold of this important metal for a project.

"I'm personally experiencing this," adds Mr Patel. "We're planning to put a big sliding door in our extension."

While he put the order for the aluminium-framed door through months ahead of time, he says he can't be certain when it will arrive.

Reflecting on this, and the current hefty cost of construction materials in general, Mr Patel adds, "When these things happen, you start panicking a little bit."

Valeurs Actuelles

Charles de Foucauld : un nouveau saint français pour l’Église catholique romaine

C’était un évènement attendu par les fidèles depuis de longues années. Grands-parents, parents, enfants se sont rués dimanche Place Saint-Pierre au Vatican pour assister à la canonisation de dix saints. Parmi eux, trois Français, deux hommes et une femme. Un nom est sur toutes les lèvres : celui de Charles de Foucauld, ermite du désert mort assassiné en Algérie en 1916.

Sous le soleil romain, les quatre mille Français présents sont enthousiastes. On ne canonise pas trois saints français tous les jours ! « Carolum de Foucauld », clame le cardinal Marcello Semeraro préfet de la Congrégation pour la cause des saints. Le prélat continue la lecture latine des autres noms : Marie Rivier et César de Bus, deux religieux français, un journaliste néerlandais, un Indien et cinq Italiens. Le pape François, souffrant depuis quelques semaines, était aux côtés d’une cinquantaine de cardinaux et de 300 prêtres et évêques. Une cérémonie en grande pompe qui paradoxalement respirait la simplicité, confient des fidèles.

Une foule fervente venue pour Charles de Foucauld

Marie-Armelle a fait le chemin avec ses quatre enfants âgés de 6 mois à 6 ans. « Nous attendions cette canonisation depuis deux ans avec impatience », se réjouit-elle. Cette catholique a une dévotion particulière pour ce missionnaire français, en témoigne son aîné prénommé Foucauld. Marie-Armelle n’a pas hésité une seule seconde à se rendre à Rome : « Nous pensons que ce genre d’évènements forge nos vies de chrétiens », dit-elle après avoir précisé qu’elle était aussi Place Saint-Pierre en 2014 pour la canonisation de Jean-Paul II. Celle de Charles de Foucauld est significative pour cette famille dont le père est cyrard : « Charles de Foucauld est pour nous un modèle d’abandon, et avec un mari militaire notre famille se confie très souvent à lui. » Malgré la fatigue, la famille est arrivée à 7 h 20, Marie-Armelle profite de l’office. Autour d’elle, se tiennent des religieuses espagnoles qui ont elles aussi fait le voyage pour Charles de Foucauld. Suit alors la canonisation. « J’ai été extrêmement émue par la beauté de l’instant. » Une journée dont Marie-Armelle se souviendra d’autant plus que son bébé a eu le droit à un baiser du pape François !

Antoine et ses amis de Sciences Po sont arrivés eux aussi très tôt. Placé à proximité de l’autel, cet étudiant suit de près la cérémonie qu’il juge « impressionnante ». Antoine garde en mémoire « l’ambiance à la fois fervente très joyeuse », mais aussi « l’homélie très percutante du pape François ». Pour Marguerite, c’est surtout la diversité des communautés présentes qui retient son attention : « Il y avait beaucoup d’Italiens et d’Indiens (…) tout le monde voulait montrer le drapeau de son pays d’origine. » Un mélange des nationalités qui a aussi frappé Antoine. Il raconte que « chacun chantait des cantiques dans sa langue ».

Le père Amar, vicaire de la paroisse Saint-Symphorien à Versailles, est venu avec un groupe de fidèles allant de 10 à 81 ans « quelques Foucauld sont venus pour assister à la canonisation de leur saint patron », rajoute-t-il. Le père est surpris de voir la ferveur des militaires puisque 130 cyrards, sur 157 de la promotion Caillaud, sont présents : « C’est très fort, ils se sont dit que l’un de leurs anciens avait eu une vie atypique et inspirante. » Un moment convivial, fort et joyeux pour ces quatre mille chrétiens qui s’est achevé par une prière pour la paix. Les témoins de cette canonisation repartent sourire aux lèvres et heureux d’avoir partagé un moment de grande ampleur. Un dimanche qui a permis de reprendre des forces : « C’était un immense soulagement de participer à un événement de l’Église après ces deux longues années de Covid », insiste le prêtre.

Une vie dissolue touchante

Le succès et l’attache autour de la figure de Charles de Foucauld tiennent sans doute à la spécificité de sa vie. “Bien né” dans une famille noble en 1858, Charles de Foucauld se démarque des autres saints par ses mille et une vies. Officier de cavalerie, puis aventurier au Maroc avant de finir religieux en Algérie, ce Français originaire de Strasbourg « a bien un parcours atypique », comme le soulève le père Amar. En effet, avant d’être missionnaire, Charles de Foucauld menait une vie dissolue, rythmée par des orgies et des dépenses ubuesques. Il se convertit vers 1890 et devient prêtre le 9 juin 1900. Son sacerdoce, humble et d’une grande pauvreté, laisse en héritage l’ordre d’Ermites du Sacré-Cœur. Le parcours de Charles de Foucauld ne laisse pas indifférent la communauté chrétienne. « Jouisseur et sensuel, il mène une vie très loin de l’Évangile », rappelle le père Amar. Justement, c’est bien ce passé obscur qui parle et touche les fidèles : « Avec lui, on se dit que la sainteté est atteignable. Si cet homme a si mal commencé et si bien fini alors on se dit que la sainteté est possible », nous dit ce prélat de Versailles qui apprécie « le côté folklorique » de ce nouveau saint. Marguerite-Marie nous confie justement que la vie de foi de Charles de Foucauld l’inspire : « Ce n’est pas parce qu’on est mal lancé dans la vie que tout est fini », nous confie cette mère de famille qui a appelé son fils Charles-Foucauld.

Antoine retient de ce saint sa simplicité mais aussi ses écrits qui l’ont marqués : « Sa façon d’évangéliser par une exemplarité simple et par la fraternité me touche. » Quant à Marguerite, c’est l’organisation du périple vers Rome qui l’a conduite à s’intéresser à la vie de Charles : « Il a voulu imiter Jésus au quotidien pour que les autres le connaissent sans avoir à lire la Bible », retient-elle. Florence, elle aussi présente hier, relate avec émotion la rencontre des résidents du village de François avec le pape samedi soir. Ce village, qui veut vivre en conformité avec l’Évangile et l’Encyclique Laudato, est habité par quelques « cassés de la vie ». Cette catholique tisse un lien naturel entre les trajectoires des résidents du village et la vie de Charles de Foucauld.

Un saint universel

La principale richesse de ce “frère universel” est sa capacité à toucher toutes les sensibilités : « Il a un côté saint-cyrien, officier avec des valeurs très classiques et un côté plus universel proche des petits, des pauvres », pense le père Amar. Celui-ci, rieur, évoque le « en même temps spirituel » de l’héros de ce dimanche. C’est bien une figure contemporaine qui « parle à tout le monde : à la droite, à la gauche, aux Blancs, aux Noirs », rajoute t-il avec enthousiasme. L’engouement autour de cette personnalité intrigante est manifeste. Charles de Foucauld touche donc par l’universalité qu’il dégage. D’ailleurs, Antoine et ses amis sont « venus pour des raisons un peu différentes » ; preuve que “l’ermite du désert” parle à tout le monde.

Si Charles de Foucauld a pu être proclamé saint, c’est bien par la reconnaissance de deux miracles en son nom par l’Église. Pour rappel, la canonisation ne tient que si la personne est décédée depuis au moins cinq ans, qu’elle a mené une vie chrétienne exemplaire et qu’elle a accompli au moins deux miracles. Charles de Foucauld cochait toutes les cases : mort assassiné en 1916 dans le désert algérien, il a accompli, à titre posthume, deux miracles. En 2016, un charpentier français a fait une chute de 15 mètres transperçant son abdomen. Ce jeune homme athée prénommé Charles a survécu. Les catholiques avaient imploré le bienheureux Charles de Foucauld pour sa guérison. Un miracle qui a permis à cet ermite du désert de rejoindre le calendrier des saints.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Clashes rock Tripoli as rival Libyan government enters capital

Issued on: 17/05/2022 - 08:32

NEWS WIRES

Clashes erupted in Libya's capital on Tuesday as the parliament-appointed prime minister, Fathi Bashagha, tried to take control of government from a rival administration that has refused to cede power.

Bashagha entered Tripoli overnight after two months of stalemate between Libya's rival administrations, but withdrew hours later as fighting rocked the capital, his office said.

The crisis risks plunging Libya back into prolonged fighting after two years of comparative peace, or returning it to partition between the eastern-backed government of Bashagha and a Tripoli administration under Abdulhamid al-Dbeibah.

The stalemate has already led to a partial blockade of Libya's oil facilities, cutting its main source of foreign revenue by half. Diplomacy to resolve the crisis or lay the ground for new elections is making slow progress.

The sound of heavy weapons and automatic gunfire crashed across the capital on Tuesday morning, as schools were cancelled and the normally heavy rush hour traffic was sparse.

However, in central areas, away from the clashes on the northeast side of Tripoli, there was little evidence of military activity with the government of Bashagha's rival Dbeibah still in apparent control.

Bashagha had entered Tripoli overnight accompanied by allied fighters in the hope of taking over government but was quickly met by opposition from forces aligned with Dbeibah, who was appointed through a U.N.-backed process last year.

Bashagha's office had released a statement saying his government would carry out its duties from inside the capital but later said he and accompanying ministers would depart to prevent civilian deaths.

The effort came after previous attempts by Bashagha to enter Tripoli ended peacefully when his convoy was turned back by groups allied to Dbeibah.

Libya has had little security since the 2011 NATO-backed uprising that ousted Muammar Gaddafi and it split in 2014 between rival eastern and western factions before a 2020 truce that brought it under a fragile unity government.

A plan to hold an election in December collapsed amid arguments among major factions and prominent candidates over the rules and the parliament, which had sided with the east during the war, moved to appoint a new administration.

The unity government's prime minister, Dbeibah, rejected the parliament's moves saying his administration was still valid and he would only hand over power after an election.

Bashagha, a former interior minister who like Dbeibah comes from the powerful coastal city of Misrata, has repeatedly said he would enter Tripoli without violence. His previous attempts to do so ended with his convoy blocked by rival factions.

Last week, the parliament said Bashagha's government could work for now from Sirte, a central city near the frozen front line between eastern and western factions.

(REUTERS)

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Dozens dead or presumed dead after boat capsizes off Libya, UN says

Libya's parliament names new PM, sparking another challenge for unity government

ANALYSIS

The reasons behind the delays in Libya's 'impossible' presidential vote

BBC

Could you quit your job to become a full-time activist?

By Suzanne BearneBusiness reporter

Natalie Evans describes herself as an accidental activist, after a racist incident she filmed on a train went viral two years ago.

It spurred Natalie and her sister Naomi to set up the Instagram account Everyday Racism to help educate people about racism, and how to tackle it.

They now have more than 200,000 followers on the social media platform, and last December Natalie quit her job as a youth charity worker to concentrate full time on the activism.

"We were starting to receive feedback from people saying 'thank you for this', and 'this is helpful'," says Natalie, who is 32 and lives in the Kent seaside town of Margate. "I realised then this was something I wanted to work on full-time - to help change the world a little."

Plus, she says that managing the workload around Everyday Racism while holding down another day job had become too much. "Emails were coming through all the time, I had so much admin."

But how is Natalie able to support herself? While she and her sister earn money from advising businesses and other organisations, it is not enough income to survive on.

And so the sisters have set up a Patreon membership account, where Everyday Racism's supporters pay them between £3 and £10 per month for extra resources.

"People kept telling us to set one up but I wasn't sure," says Natalie. "But it takes time to write up resources and do the things we do."

They launched their Patreon account at the end of last year, and now have 150 subscribers. Meanwhile, Naomi, also still works three days a week as a teacher, albeit cut down from four.

From Insulate Britain, to Black Lives Matter, and Greta Thunberg, activism has become more visible in the UK and other countries in recent years, despite the pandemic lockdowns.

More people have taken to the streets to protest, and the number of petitions started on global activism website Change.org now surpass 70,000 per month.

In turn, this has led to a small but growing trend of people like Natalie Evans, who quit their previous day jobs to focus solely on their activism.

Marly Lyman, 31, used to teach film and media in private schools, but is now a full-time activist for Extinction Rebellion (XR).

"I knew for my mental health that I needed to help in the community, be surrounded by people who I love to be around, and do a job I love," says Mr Lyman, who lives in Northampton. "When Extinction Rebellion appeared on the scene in 2019 that changed everything. It was the missing piece in the puzzle."

For the past few years he has been focusing on local group development in the Midlands for XR, but he will soon be moving towards UK-wide media and messaging work.

To help support him financially, he receives living expenses of £400 a month from XR. He also claims the government's universal credit, and earns some additional funds from poetry recitals.

To reduce his expenses he bought a narrowboat to live on, but admits his life is a financial struggle.

When we speak he says that his girlfriend wants him to go on holiday to Wales for a weekend. "But I just can't afford it," he says. "I'm constantly turning things down that I used to love, like music festivals and the creative arts. I don't really do it anymore."

Anna Hughes, 39, who lives in London, quit her job as a cycling instructor six months after starting the Flight Free UK campaign in 2019, encouraging people to reduce their emissions by pledging not to travel by plane for a year.

"It quickly became clear that it would be a full-time project, and by that summer I was going to have to quit my job," she says.

She now lives on £1,000 a month, with £600 per month from a crowd-funding campaign and £400 from her dad.

"I guess he feels it's my inheritance, so he's giving it to me now," she adds. "I am very fortunate that I have a low-cost lifestyle and can afford not to have a wage.

"I own my boat, I live off-grid, my energy is generated by the sun, and I don't pay council tax. The only reason I can do this is because my living costs are so low."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

Ms Hughes, who lives in London, is now looking for funding, so she can pay herself an annual salary of £30,000. "I hope I get it, I can't continue doing this forever. It's been three years since I quit my job."

At one point she did consider part-time work, but she says she was already struggling to keep up with the level of work required with Flight Free UK. "But if I don't secure funding eventually I will have to quit and go back to full-time work," she admits.

Like Marly Lyman, Anna has had to make sacrifices. "I don't have a pension," she says. "I don't have savings. If I think about the future, I'm so screwed! If I go on holiday, I travel by bike. I don't go out for dinner and drinks. It's all very boring."

People quitting their day jobs to become activists shows their activism is working, says Kajal Odedra, 37, global communications director of Change.org, and author of Something: Activism for Everyone.

She says that social media platforms mean "people now have internet supporters they can turn to to help continue working on issues for the greater good... there's really exciting innovation in this space and it feels right giving people [who are activists] income."

She adds that, in fact, there has never been a better time to be an activist, in her view.

"The tools available mean you're a lot more efficient rather than going around a shopping centre to collect signatures," says the New Yorker. "You can start a petition now, and share on WhatsApp, and collect hundreds of responses in hours."

However, she notes that not everyone can give up their job, admitting that "it's a privileged thing to do".

"Instead what we need is is create better ways for activism, for example, more support, better access to getting funding, and local councils giving funding to activists."

Natalie Evans admits that it was tough to take a cut in her income, but she says she is committed to working full-time on Everyday Racism.

"There's no doubt this feels 100% like the right thing to do. I'm really privileged this is my job, but it's also really hard as well. It's not easy reliving trauma every day."

Anna Hughes adds that what keeps her going is the feedback from supporters. "Every so often someone on Twitter will say 'you're doing a great job, I love the campaign'. That makes it worthwhile."

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France24 - World

Mali's military junta says it foiled attempted coup

Issued on: 17/05/2022 - 05:27

NEWS WIRES

Mali's military junta on Monday said it thwarted an attempted coup last week led by army officers and supported by an unnamed Western state.

The statement read out on state television said a "small group of anti-progressive Malian officers and non-commissioned officers attempted a coup in the night of May 11 to 12, 2022".

"These soldiers were supported by a Western state. The attempt was thwarted thanks to the vigilance and professionalism of the defence and security forces."

The statement gave few details on what allegedly happened. 

It mentioned arrests and said the detainees would be handed over to justice. Their identity and whereabouts were not revealed.

It added that checks have been strengthened around the capital Bamako and at Mali's borders.

A military source speaking on condition of anonymity spoke of around 10 arrests and said others were underway.

The government statement said "all necessary means" were being mobilised for the investigation and to find accomplices.

No indication of the attempted coup that reportedly happened last week had surfaced until Monday evening.

Mali has undergone two military coups since August 2020, when the army ousted elected president Ibrahim Boubacar Keita. 

The West African state has been fighting a jihadist insurgency against groups affiliated with Al-Qaeda and the Islamic State group since 2012 in the north and centre of the country.

The fighting has also spread to neighbouring Niger and Burkina Faso.

The country's military-dominated government has broken with traditional partner France and forged closer ties with Russia in its battle against the jihadists.

It had pledged to return power to civilians by February 2022 but has since extended the timetable, incurring regional sanctions.

(AFP)

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UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians

France says Mali’s decision to quit defence accords won’t affect withdrawal plans

Mali withdraws from G5 Sahel regional anti-jihadist force

Valeurs Actuelles

Renaud Camus : la liquidation de l’homme

Dans les bras de sa mère, entouré d’Augustin, de Marc et de Jean-Baptiste, l’Enfant Jésus tend la main droite en direction de Catherine d’Alexandrie agenouillée devant lui. Posé par terre, devant la sainte, au premier plan du tableau : un moyeu, celui d’une roue de l’effroyable machine par laquelle elle sera livrée au martyre. C’est ce tableau du Tintoret, la Vierge et l’Enfant avec sainte Catherine, saint Augustin, saint Marc et saint Jean-Baptiste (vers 1550), que Renaud Camus a choisi de faire figurer sur la couverture de son nouveau livre, et plus exactement un détail de ce tableau : le fameux moyeu. Curieusement, l’objet est au centre de la toile, comme si c’était lui, la divinité. Pourtant, personne ne semble le remarquer, personne ne le regarde : il est là et il n’est pas là. Il est au centre de tout mais on ne le voit pas. C’est un petit rouage insignifiant mais c’est lui qui fait tourner la machine, et cette machine, en l’occurrence, servira à broyer sainte Catherine, à broyer l’Homme. Il fallait un Renaud Camus pour nous montrer ce moyeu : « La fonction sociale et politique d’un écrivain est de se porter systématiquement aux angles morts d’une société, à ce qu’elle ne veut ni voir, ni lire, ni entendre, à ce que toute son organisation vise à ne pas comprendre et à ne pas reconnaître », écrit-il dans la Dépossession, un formidable monument de plus de 800 pages qu’il publie aujourd’hui. Un livre d’une profondeur, d’une hauteur de vue et d’une intelligence inouïes, que l’ensemble des médias a choisi d’ignorer superbement, mais cela n’étonnera personne, et surtout pas le premier concerné.

Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture

Depuis qu’il a inventé et popularisé le terme de « Grand Remplacement », Renaud Camus a été repoussé dans les marges honteuses de la vie culturelle. Il est le “maudit” par excellence, celui que l’on ne peut inviter sur un plateau de télévision sans créer le scandale, quoi qu’il dise, et même s’il parle d’art ou de littérature ; celui qu’il est interdit de citer, celui que l’on harcèle sur les réseaux sociaux, à qui on coupe ses comptes un à un, celui que l’on peut diffamer impunément, l’ Homo sacer des Romains que la Cité ne protège plus. L’absurdité de sa situation saute pourtant aux yeux : le changement de peuple et de civilisation causé par la submersion migratoire que la France connaît depuis des décennies, changement de peuple et de civilisation qu’il constate et déplore, est aujourd’hui, et de plus en plus, observé par d’autres que lui, qui s’en réjouissent, le nommant « grande expérience » (Yascha Mounk) ou « créolisation » (Jean-Luc Mélenchon), et n’en sont, eux, nullement inquiétés.

L’idéologie organisant “le remplacement de tout”

Ce n’est donc pas le constat qu’on lui reproche, mais de ne pas l’accepter, de vouloir que la France reste la France, de vouloir que la civilisation française reste la civilisation française, et cette position qui lui aurait valu la reconnaissance des générations précédentes lui vaut l’opprobre de la nôtre, en tout cas de ses élites.

Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture, au remplacement, là encore, de la grande culture par le divertissement culturel produit par « l’industrie de l’hébétude » : c’est ce qu’il appelle le « Petit Remplacement », sans lequel le Grand ne pourrait avoir lieu. « Un peuple qui connaît ses classiques ne se laisse pas mener sans regimber dans les poubelles de l’histoire », nous disait-il en son château de Plieux lorsque nous le rencontrâmes, fin 2019.

C’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession

Il nous parlait déjà, alors, du « remplacisme global », qu’il appelait sa « pierre de Rosette » et qu’il définissait comme l’idéologie organisant « le remplacement de tout, matériaux, arts, peuples, individus, espèce humaine, par son double plus simple, moins coûteux et plus interchangeable ». Il y voyait le geste moderne par excellence, le triomphe d’une conception de l’homme dépossédé de son essence, réduit à n’être qu’un produit, un petit rouage de la machine identique aux autres, et donc remplaçable. Il y voyait surtout la matrice des totalitarismes concentrationnaires.

Nul complot là-dedans, bien sûr, en dépit du bavardage de ceux qui n’ont jamais lu Renaud Camus mais lui prêtent des tas d’opinions, sinon l’œuvre « de mécanismes hautement interdépendants, où les enchaînements s’opèrent pour ainsi dire tout seuls […] sans qu’il soit nécessaire de supposer à leur source ou dans leur fonctionnement de volonté humaine tout à fait délibérée ». Ce sont ces mécanismes et ces enchaînements qui forment aujourd’hui le cœur de son nouveau livre. Autrement dit, c’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession, ce qui revient au même, car l’idée d’un homme remplaçable conduit inéluctablement à le déposséder de toutes ses appartenances et à en faire une “matière humaine indifférenciée”, un homme sans attaches, sans racines, sans race, sans culture, bientôt sans sexe : l’homme interchangeable.

Une civilisation qu’il chérit plus que tout

Ceux qui l’ont lu le savent : Renaud Camus est un écrivain obsessionnel. Il tourne autour de son sujet, y revient, s’en éloigne, le prend par un autre bout. Il digresse, saute du coq à l’âne, sort par la porte, revient par la fenêtre, fait feu de tout bois. Son livre est tour à tour un ouvrage de philosophie (avec Heidegger et la question du temps planant tout du long), un essai historique, un journal intime, un plaidoyer pro domo, un journal de l’actualité, un recueil d’aphorismes, un traité d’histoire de l’art et de littérature, un long poème enfin, hanté par le fantôme d’une civilisation qu’il chérit plus que tout.

« Tout commence à la mort de Dieu – en 1882, je crois, au mois d’août, il me semble, en Thuringe, dans le Gai Savoir ; et plus précisément dans cette section du Gai Savoir intitulée, comme par hasard, “L’insensé” », attaque-t-il. Cette “mort de Dieu” annoncée par Nietzsche va ouvrir la voie à la science, qui va bientôt s’instituer en instance suprême de la vérité, au point de dépouiller l’homme de son expérience sensible, de son propre regard sur le réel.

On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience.

S’il n’a rien contre la science et les progrès qu’elle a incontestablement apportés à la société, l’écrivain refuse sa prétention à décider de ce qui est vrai et de ce qui ne l’est pas. Ainsi des races, dont elle a repris la définition biologisante des racistes du XIXe siècle pour décréter que, sous cet aspect-là, biologisant, elles n’existaient pas, comme si les races pouvaient être réduites à la génétique. Pour Camus, mais aussi pour les poètes, les philosophes et les écrivains du passé, et jusqu’à Pompidou qui en parlait encore à son aise, « la race est avant tout une affaire de destin longuement partagé, de territoires longuement habités ensemble, d’héritage, de traditions communes amoureusement transmises, de religions tour à tour adoptées ou répudiées, de coutumes, de reconnaissance réciproque ».

Avoir décrété que les races n’existaient pas constitue l’une des graves dépossessions de l’homme, qui ouvrirait bientôt la voie aux autres et permettrait un jour à un président de la République de décréter que la culture française, elle non plus, n’existe pas. Or, si les races, les peuples et les cultures n’existent pas, on peut bien sûr remplacer des individus par des autres, n’importe où, n’importe quand : est-ce un hasard si le dogme de l’inexistence des races coïncide avec le regroupement familial et le début de la submersion migratoire ?

Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants

On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience. Ce n’est pas tant que ces chiffres soient trafiqués (ils le sont, bien sûr, notamment quand ils exposent qu’il y a moins d’étrangers en France aujourd’hui que dans les années 1930, en prenant soin de laisser de côté les naturalisés : à ce titre, le Grand Remplacement aura pris fin quand il n’y aura plus un seul étranger en France, ironise Renaud Camus), c’est qu’ils entendent se substituer à notre regard pour imposer une vérité que nos yeux démentent. Nos ancêtres avaient-ils besoin que les démographes leur expliquent qu’ils étaient frappés par la Grande Peste ? Les résistants de 1940 réclamaient-ils des graphiques sur la présence allemande département par département avant de gagner les maquis ?

L’invention décisive du travail à la chaîne

On ne réussira pas mieux ici que d’esquisser maladroitement la richesse d’un tel livre. Sur la vérité, le “nettoyage” des concepts, l’horreur du temps et de l’ancienneté cultivée par les sociétés remplacistes, la culture, les classes sociales, l’antiracisme ou la technique, Renaud Camus emporte l’adhésion du lecteur de bonne foi. Mais c’est sur son travail d’historien que l’on souhaite insister, pour finir. Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants. Le “management scientifique” et la chaîne de montage des usines Ford seront ainsi repris tels quels par les deux totalitarismes, non sans quelques accommodements, ce qui est parfaitement documenté par les historiens anglo-saxons qu’il suit, mais assez peu connu dans notre pays.

C’est bien là, dans cette Amérique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, avec la standardisation des produits et l’invention décisive du travail à la chaîne transformant l’homme en matricule, que l’auteur voit la mise en place de l’idéologie totalitaire du “remplacisme global”, celle qui a ouvert la voie à la déshumanisation des camps et à l’horreur de l’extermination des juifs, et qui gère désormais le “parc humain” sans autre considération que celle des besoins de l’économie, comme si ces humains étaient de simples produits.

Et la solution ? réclameront certains lecteurs. Camus n’en donne pas, à moins qu’elle ne soit, elle aussi, dans le tableau du Tintoret. La machine à roue qui tourmentera sainte Catherine, symbolisée par notre moyeu, sera brisée par Dieu au moment du supplice.

“La Dépossession, ou du remplacisme global”, de Renaud Camus, La Nouvelle Librairie Éditions, 848 pages, 33,50 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Focus on female farmers in Northumberland and the Scottish Borders

By Matthew TuckerBBC News

Award-winning documentary photographer Joanne Coates has created an exhibition featuring portraits of women in agriculture across Northumberland and the Scottish Borders.

A collaboration with more than 40 women, Daughters of the Soil explores questions around land inheritance, farming stereotypes and the history of who has traditionally worked the land.

"The project offered the opportunity to chronicle the lives and stories of these women," explains Ms Coates.

"Women aren't as visible as men on farms but we are seeing them more.

"The female workforce are driving tractors, having a social-media presence and can be seen on TV, but they don't often inherit land or work in leadership positions."

The photo exhibition is being displayed at The Gymnasium Gallery, in Berwick-upon-Tweed, until 5 June.

Ms Coates visited 34 farms, drawing on her personal connection of having previously worked on one.

She still does occasional shifts milking cows in the northern Yorkshire Dales.

While in residency with the Maltings and Newcastle University's Centre for Rural Economy (CRE) and Institute for Creative Arts Practice, Ms Coates worked with Prof Sally Shortall, whose research focuses on gender relations in agriculture.

According to Prof Shortall, women make up just 15% of the farming industry in the UK, their contributions often overlooked as they deal with barriers such as access to land, class, motherhood, and a lack of clear leadership roles.

Here are five of the farmers photographed and interviewed by Ms Coates.

Anna

The sign outside the farm run by Anna in north Northumberland still reads L Smales and Sons Ltd.

But it is Anna, her mother and sister who look after it.

She has worked there since she was a child, later leaving for university, earning a degree in organic farming and also working as an accountant.

"I really enjoyed growing up on the farm," she says. "I think it gave me opportunities other children or young people don't have.

"It was me who was always outside helping dad. I was managing the grains storage at age 12.

"It's not what I have done my whole career but it's what I always anticipated ending up doing."

The business switched to organic farming in 1998 and now produces organic wheat.

The family and the farm suffered a huge loss when Anna's father died 16 years ago, forcing them to step in and do what was needed to manage the land.

Ms Coates visited the farm on the day Anna was due to give birth to her second child, while she was still working on the farm.

They met again nine months later, after Rosie had been born and was accompanying her mum on farm duties.

Annabel

Annabel, 31, an arable and beef farmer, works on her family's farm in the Scottish Borders, managing 2,500 acres along the Berwickshire coast with her father, Will.

She also runs St Abbs Pumpkin Patch.

Annabel studied geology and gained experience of farm management while working on other farms in Lincolnshire and Northumberland.

She is a strong advocate of women and young people in farming.

"A mix of males and females in the workplace creates a good balance, and this produces beneficial results," she says.

"With the shortage of labour becoming a major challenge in UK agriculture, it has never been more important to encourage all young people into the industry.

"There are more and more women taking on agricultural roles within many different businesses. This is exciting and a step in the right direction."

Paula

Paula works at Mill Pond Flower Farm in Foulden village in the Scottish Borders.

Flower farming is one of the exceptions in the industry because the majority of farmers are female.

Paula didn't start out farming. She comes from a city, not an agriculture background.

But 10 years ago, she and her husband, Ray, took a gamble on something new. They had to learn flower farming skills from scratch and now run an established flower farm.

"Being a woman in farming is doing what I'm good at - using all my skills and making a living from the earth," she says.

"It's important different people get to farm because we need diversity to make our growing systems strong and resilient, to be able to adapt to change."

"Diversity in people, plants and wildlife is essential for us all to thrive."

Kirstie

Kirstie and her husband, Kevin, also farm in the Scottish borders, where they have a flock of Cheviot sheep.

They farm on rented land, meaning they can't plan ahead for the future.

They are working towards owning their own farm, but land access remains one of the main barriers to working in agriculture.

Kirstie's father was a farm manager in the Scottish Borders and she grew up getting stuck in and helping him.

"You could tell when it was lambing time because I wasn't in school," she says.

"Where were you last week? Oh it was lambing time."

Her husband is a shepherd and is often away, meaning Kirstie has to be there for any emergencies.

"Between us it's a 50-50 decision. Fifty-fifty in the money so it should be 50-50 in the decisions," she says.

Fransje

As a teenager, Fransje worked milking cows in Holland, where she met her husband, Peter, a cheesemaker.

For most of her life she worked as an occupational therapist.

After moving to the UK, Fransje helped out with lambing at farms near where she lived in Northumberland.

When the chance arose to own a small plot of land close to their home, Peter and Fransje assembled their own herd of Shetland sheep.

Fransje learned how to shear and sells the fleeces locally.

"Having both women and men farm adds diversity in the approach to animal and land management," she says.

"Personally, to be a woman who farms, gives a purpose to my natural drive to nurture, whether that be animals, trees, water, grass, soil."

All pictures are subject to copyright.

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Libre jeu

Il y a des spectacles charmants et vivifiants que l’on peut voir plusieurs fois les jours de cafard. Et même quand ils vous parlent d’un destin qui n’a pas été nécessairement très heureux. Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? est de ceux-là. L’initiatrice et comédienne principale est une fille formidable : Élodie Menant. Déjà adaptatrice de deux merveilleux spectacles tirés de Stefan Zweig, la Pitié dangereuse et la Peur, elle a récidivé avec cette comédie musicale où, accompagnée de trois talentueux partenaires, elle joue, chante et danse avec le bonheur au cœur.

Il faut dire qu’elle a de qui tenir, et pas seulement question bonheur. Marc Menant, son père, est un extraordinaire conteur d’histoires qu’on peut écouter régulièrement sur CNews. Entendre Élodie parler de lui est un régal : « Il est incroyable, mon père ! Avec mon frère et ma sœur, on a toujours tenté d’être à sa hauteur mais il dépasse tout. Et il nous a appris la plus merveilleuse des choses : être libres et curieux. » Marc Menant voulait qu’elle fasse polytechnique parce qu’elle était passionnée de mathématiques et d’astrophysique mais, très vite, dit-elle, déprimée par la prépa, et sans que ses parents s’y opposent, elle a atterri au cours Florent (tout en donnant des cours de maths pour payer l’école). Elle avait aussi des années de danse et de chant derrière elle. Ce qui lui a permis peu après de jouer dans la comédie musicale de Louis Chédid le Soldat rose.

Puis c’est la vie des comédiens, qui envoient curriculum vitae sur curriculum vitae sans que jamais personne ne réponde. Alors elle s’est prise en main, a créé une compagnie, des spectacles, et on connaît la suite avec deux molières en 2020 pour Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? L’année dernière, en Avignon (et elle la reprend cet été au Théâtre du Roi René avant de la jouer à Paris en décembre), elle a fait un triomphe avec une pièce écrite par elle : Je ne cours pas, je vole !, l’histoire d’une jeune femme qui court le 800 mètres et qui va finir par faire les jeux Olympiques. Un parcours d’ énergie et de courage, à son image en quelque sorte. Le portrait d’une femme libre comme elle les aime. Et qui ne subit pas sa vie.

Écriture inclusive, quotas et revendications féministes…

Les convictions d’Élodie Menant sont fortes et, malheureusement, pas très dans l’air du temps. Il faut l’entendre parler, par exemple, sur le ridicule de l’écriture inclusive, les quotas et les revendications féministes : « Est-ce qu’on veut me choisir parce que j’ai du talent ou parce que je suis une femme, il faudrait savoir ! », dit-elle sur un ton passionné. Mais le plus scandaleux pour elle, femme de théâtre, ça a été l’obligation pour les spectateurs du passe sanitaire : « Rendez-vous compte, j’étais obligée de jouer devant des gens à qui on exigeait le passe sanitaire alors que je ne le cautionnais pas ! Un vrai scandale et un vrai dilemme, d’ailleurs si on l’avait exigé de moi, j’aurais tout laissé tomber… »

Elle parlera ensuite de cette société où l’on ne respecte pas la liberté, où les communautarismes sont devenus triomphants, où l’école a abandonné ses missions… « Tout est formaté, on vous apprend la docilité là où il vaudrait mieux apprendre la désobéissance. Cette affaire de Covid a été un terrible révélateur. Grâce à cela, j’ai pu un peu comprendre ce qu’avait pu être pendant la guerre la collaboration passive… Ça fait peur. » Si on s’étonnait de son amour pour Stefan Zweig, nous voilà éclairés.

Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?, Théâtre Michel, Paris VIIIe. Tél. : 01.42.65. 35.02.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Photos of 1900s Herefordshire life discovered hidden in cupboard

Photographs of life in Herefordshire in the early 20th Century have gone on display after being found hidden behind wallpaper.

Richard Jenkins rode around the Golden Valley area of the county taking pictures of weddings, births and celebrations.

Hundreds of his glass plate negatives were found by his family in a cupboard which had been covered with wallpaper.

An exhibition of the photos has gone on display in Hereford.

Mr Jenkins, who was born in 1890 in Newton, on the Herefordshire border with Wales, wanted to be an engineer, his daughter said.

But he had to take over the family farm and instead channelled his passion into photography.

His daughter Sylvia Jenkins-Bigglestone said her father had used to travel around the area on his motorcycle and sidecar.

"I do not know how he would have reacted, if he felt that he would be as well known as this," she added.

After being discovered, the collection of about 900 photographs was scanned and the plates and photographs are now part of the Herefordshire Archives Collection.

The exhibition is being held at All Saints Church, Hereford, until 2 July.

"I would never have thought daddy would be as notorious as he is now and people are so interested in his work," Mrs Jenkins-Bigglestone said.

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Fiat 500, la fée électrique

PHILOSOPHIE

Fiat équipe sa 500 d’une batterie plus modeste, de 23,8 kilowattheures (au lieu de 42 pour la version plus puissante). Le prix d’accès passe alors de plus de 30 000 euros à environ 25 000 (hors bonus). Évidemment, l’autonomie en pâtit, baissant de 320 à 190 kilomètres théoriques. Mais cela suffi t pour un usage strictement urbain. Des solutions de loyer existent. Comptez au bas mot une centaine d’euros par mois pour un contrat de 37 mois et 30 000 kilomètres, la formule grimpant en prix, selon les versions. Des abonnements sans engagement sont également proposés, tel le forfait City à 299 euros par mois. Le tout se souscrit en ligne. Parce que « le monde change » et que « nos besoins évoluent », assure Fiat. Ce serait même « simple et tout simplement génial ». Pas d’emballement, tout de même. Les soucis d’approvisionnement en composants et matières premières obligent tous les constructeurs à réviser leurs schémas et à faire grimper leurs tarifs sans crier gare, faute de voitures disponibles en nombre suffisant. Et les délais de livraison mettront parfois votre patience à rude épreuve.

PRESTATION

Il n’empêche que la 500 électrique de base est bien sympathique. Son dessin intemporel fait mouche. Avantage de l’électrique : son châssis est tout récent, alors que la thermique s’appuie sur une plate-forme datant de 2009. À bord, c’est toujours ce joli design néo-rétro. Ergonomie correcte, présentation claire. Un bon équilibre entre fonctions tactiles et commandes physiques. Des sièges avant plus accueillants aussi. Mais un espace compté à l’arrière et un coffre juste bon pour ranger ses courses. La version d’entrée de gamme, Action, comprend déjà limiteur de vitesse et alerte de franchissement de lignes. Les suivantes intègrent le festival des équipements à la mode qui font grimper la note. L’Action Plus fournit le meilleur compromis équipements/prix. La Red est la mieux dotée.

TECHNIQUE

Le gabarit de l’auto est un bonheur en ville, avec un microrayon de braquage. Le bloc électrique de 95 chevaux garantit des démarrages canon. Le reste n’est que souplesse et « zénitude ». Il faut un point de charge chez soi pour éviter les déconvenues avec les seules bornes publiques. Ne pas habiter à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail également, car l’autonomie réelle sera légèrement en dessous de celle annoncée. Comptez trente minutes pour charger 80 % de la batterie sur borne rapide, et pour un plein complet d’énergie deux heures trente sur borne de 11 kilowatts et plus de huit heures sur prise domestique.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

En Colombie, menaces de mort sur le candidat Gustavo Petro

Tribune

par Daniel Mendoza Leal, avocat et journaliste exilé en France, créateur de la série Matarife. 

Il y a quelques semaines, le 13 mars 2022, Alvaro Uribe Velez, l’ancien président colombien poursuivi pour avoir ordonné des assassinats sélectifs de dirigeants sociaux, défenseurs des droits humains et des massacres de familles innocentes, a perdu, en une soirée électorale, soixante pour cent du capital qu’il avait accumulé pendant trente ans de règne sanglant. Ce soir-là, le Pacte Historique, la coalition d’opposition, est devenu la force majoritaire au Congrès de la République, balayant l’hégémonie de l’extrême droite qui dominait la législature.

Le Pacte Historique, mené et encadré par l’écrivain, réalisateur et producteur de cinéma, Gustavo Bolivar, adoré par la jeunesse et considéré comme le meilleur sénateur de l’aile progressiste, est composé de parlementaires qui n’ont pas de liens avec le paramilitarisme et le trafic de drogue. Ses représentants sont en majorité de jeunes professionnels, professeurs universitaires, leaders communautaires et écologistes qui ont affronté depuis leur lieu de travail et depuis les réseaux sociaux cette monstruosité unique dans l’histoire du monde, qu’est l’institutionnalité meurtrière narco-paramilitaire, incarnée par le gouvernement de mon pays, entouré par les océans Atlantique et Pacifique et situé au nord l’Amérique du Sud, face aux Caraïbes.

En juin 2020, lorsque la pandémie de la Covid a entraîné la fermeture des frontières, après avoir écrit et produit une série documentaire diffusée sur You Tube, où je dénonçais les liens d’Alvaro Uribe avec le crime organisé, j’ai dû partir en exil après avoir été secouru par l’ambassade de France. Pendant 20 jours, j’ai habité dans l’un des appartements dédiés aux visites diplomatiques, avant de quitter la Colombie sur un vol humanitaire à destination de Paris. Si la France ne m’avait pas sauvé la vie, je ne serais certainement pas ici, accompagné par le printemps européen, au moment où j’écris ces lignes. Très probablement, les mafias subordonnées à Alvaro Uribe, que l’on surnomme aujourd’hui le Matarife (le Boucher), le nom de la série documentaire, m’auraient laissé reposer sous terre en petits morceaux, ou m’auraient livré aux poissons d’une rivière.

Colombie. « Matarife », la série documentaire qui dénonce le système mafieux d'Alvaro Uribe

Uribe, qui a fait l’objet de plus de 200 procès ouverts depuis trois décennies, était sous le coup jusqu’à récemment, d’un mandat d’arrêt à domicile dans sa luxueuse maison de campagne, décrété par la Cour Suprême de Justice. Mais il pourrait bien finir derrière les barreaux d’une vraie prison, avec une deuxième décision de justice qui ouvre la porte à un procès. Au vu des éléments du dossier, il devrait cette fois-ci être condamné. Cet homme, qui administre la Colombie comme si c’était une ferme d’élevage de chevaux.

Ce cartel criminel d’État, représenté par Ivan Duque, la poupée de chiffon qu’Uribe a mise au pouvoir, et qui m’a forcé à courir un marathon pour ma survie, est sur le point de perdre le peu qui reste de sa carrière politique le 29 mai, lorsque les résultats, après le dépouillement des urnes, donneront la victoire au candidat, qui tout au long de sa vie, et depuis le Congrès, a mené une lutte frontale contre la mafia et le paramilitarisme gouvernemental : Gustavo Petro.

En ce moment, Petro se trouve en danger de mort imminent. Personne ne comprend comment il est encore en vie. Et le pays est sur le point d’être repris par les militaires qui préparent un coup d’État.

Il n’est pas facile d’écrire pour vous, Français. Pour comprendre la situation actuelle de la Colombie, il faut effectuer une analyse ADN qui édifie les plus importantes institutions de l’État. Il est très difficile pour les Européens de comprendre ce dont sont faits la majorité des hauts fonctionnaires du gouvernement d’Ivan Duque, qui est le prolongement de la dynastie monarchique soumise à Alvaro Uribe, issue pour l’essentiel d’une élite cannibale, imprégnée de narco-paramilitarisme, formés et déformés par une sociopathie culturelle qui fait qu’aux yeux de la classe supérieure, les pauvres sont des bactéries à éliminer et la classe moyenne des fourmis ouvrières qui ne sont là que pour servir cette oligarchie pour laquelle la vie des gens ne vaut rien.

Il vous est très difficile de rationaliser le fait qu’il puisse exister des sociétés qui se réveillent chaque jour en vivant dans une matrice de liberté irréelle qui, en réalité, est le mirage d’une institutionnalité, qui est un zombie marchant les yeux ouverts, mais qui est mort. Vous devrez faire un effort ardu pour traverser l’océan et atterrir dans cette terre tropicale où est produite la majeure partie de la cocaïne mondiale. Vous, Français, vivez enracinés dans le concept de démocratie constitutionnelle qui vous a construit tout au long de votre existence et auquel le libre développement de votre personnalité donne vie à travers la liberté d’expression consacrée par vos opinions, revendications et protestations. Vous êtes éduqués gratuitement, et celui qui veut et qui est qualifié pour aller à l’université ne paie presque rien. D’après des études, la grande majorité des personnes qui tombent malades sont guéries. En principe et statistiquement, le nombre de ceux qui meurent dans la rue par manque de soins médicaux est pratiquement inexistant, et ce qui est le plus pertinent pour la question qui nous occupe, le haut commandement des forces de sécurité, en général, est là pour poursuivre les organisations criminelles et ne leur est pas subordonné.

La première chose à comprendre est donc que la structure et les fondations du gouvernement colombien sont faites d’autres matériaux. Nous, les Colombiens, sommes un peuple décent dont les étrangers tombent amoureux quand ils nous rencontrent. Nous sommes les enfants très honnêtes, heureux et travailleurs d’un père ivre de pouvoir qui nous assassine, nous viole et nous torture tous les jours quand nous rentrons chez nous. Un père qui ne s’occupe pas de nous quand nous sommes malades et qui ne prend pas la peine de nous éduquer. Pour l’État colombien, traditionnellement depuis des siècles, le peuple est un rejeton abominable né à contrecœur qui ne mérite que son mépris.

Je dois m’arrêter et prendre le temps de vous expliquer ce dont je parle pour que vous compreniez l’ampleur de ce qui est sur le point de se produire dans mon pays, si le monde entier ne nous prête pas main-forte. Je dois consacrer quelques mots à ce sujet car, sinon, vous sortirez d’ici sans rien savoir. Je commence donc une conférence très courte et résumée sur la biologie de l’État colombien. Je vais vous parler des trois piliers qui structurent la nature du gouvernement imposé par Alvaro Uribe Velez, aujourd’hui géré par Ivan Duque : le paramilitarisme, le trafic de drogue et la corruption.

Le narcotrafic est le commerce le plus rentable du monde, le moteur économique du paramilitarisme et aussi la genèse de l’organisation criminelle la plus riche et la plus puissante qui ait jamais existé. Alvaro Uribe Velez, le gérant de l’appareil génocidaire le plus dévastateur de l’Amérique latine, est né au sein du cartel de Medellín, dirigé par Pablo Escobar et co-administré par Carlos Lehder, Rodriguez Gacha et le clan des frères Ochoa. Il est le protagoniste de ma série documentaire, et de cette tribune. Uribe a commencé sa carrière dans l’Aéronautique Civile, l’entité chargée d’octroyer des licences de vol pour les avions dont Pablo Escobar avait besoin pour transporter la drogue, qui a fini par entrer dans le cerveau de notre système financier et par circuler dans les artères de la politique et du commerce. Le cartel a fait assassiner le directeur de l’institution pour ouvrir le champ à Uribe, son jeune cadre qui commençait sa carrière publique. Plus tard, grâce au parrainage de son oncle Don Fabio Ochoa, le patriarche du clan mythique, il devient gouverneur d’Antioquia, où il prend le contrôle des Autodéfenses Unies de Colombie (AUC), l’organisation paramilitaire qui a perpétré le plus de massacres dans l’histoire du continent américain. Il l’a fait en créant des groupes de sécurité privée équipés d’armes longues et par décret gouvernemental : les Convivir.

Les AUC, sous la protection, parrainées et en coparticipation ouverte avec les forces armées, obéissant aux paramètres de conduite du Gouverneur, ont commencé l’exécution d’un génocide cruel et impitoyable contre la population civile, en particulier contre les familles de paysans qui vivaient dans les champs et les villages. Démembrement, viols, massacres, incendies, toutes ces atrocités souvent commises sur les places publiques des villages constituent les rituels d’une cérémonie sanglante encore pratiquée par ces bandes criminelles, qui après trois décennies, après le changement de génération, continuent d’être les mêmes avec d’autres noms et en obéissant à l’ancien président qui n’a cessé d’être leur chef suprême.

Alvaro Uribe, tout juste sorti du gouvernorat, utilise cette armée personnelle de groupes paramilitaires qui ont le pouvoir de faire pression sur la population afin qu’elle vote pour le candidat de son choix et qui ont aussi le pouvoir de nommer des maires, des gouverneurs et des fonctionnaires de rangs intermédiaires. Ce sont eux qui ont modifié le logiciel électoral de la côte caraïbe, dont le résultat a fini par lui donner la victoire en 2002. C’est ainsi qu’Uribe est devenu président.

Les gouvernements du Matarife, dans les faits, sont reconnus comme les plus corrompus de l’histoire contemporaine de la Colombie. Les détournements de fonds publics ont été vérifiés par des juges qui ont fini par envoyer en prison plusieurs centaines de fonctionnaires de son gouvernement dont, bien qu’il soit directement et explicitement accusé, il a été épargné grâce à l’impunité dont il bénéficie avec un système qu’il manipule à sa guise.

La principale conclusion à tirer pour vous, les Français, c’est que la nature du gouvernement colombien en fait un monstre unique dans l’histoire. À la différence d’autres pays, comme par exemple le Mexique, où certains fonctionnaires ont des relations commerciales avec les cartels et les groupes paramilitaires, mon pays nous révèle une réalité indiscutable : en Colombie le narcotrafic et le paramilitarisme n’ont pas de relations avec les agents de l’État. C’est le gouvernement lui-même qui est un cartel narco-paramilitaire.

Là-bas, dans le plus beau pays de la planète, regorgeant de paysages magnifiques et où la biodiversité est la plus riche du monde, avec ses plages, ses vallées et ses montagnes, cette terre où les gens les plus joyeux de l’univers ne cessent de danser et de rire malgré leur malheur, les cartels et les paramilitaires opèrent au sein de l’État comme les organes d’un même corps, dont l’âme, le cœur et la tête est Alvaro Uribe Velez.

Maintenant que je vous ai montré le mort-vivant, le zombie aux yeux ouverts qu’est la démocratie colombienne, qui marche et respire mais qui ne vit pas, je vais vous expliquer la réalité actuelle qui traduit ce qui est sur le point de se produire.

En Colombie, les hauts commandements militaires ont mené main dans la main avec le paramilitarisme et le trafic de drogue, un génocide qui s’est prolongé tout au long de l’histoire contemporaine du pays. Ces actes ont été réalisés conformément à une politique d’État, sous la protection d’institutions telles que le bureau du Procureur général, la Justice pénale militaire, le Parquet, la Présidence et le Congrès de la république. Ces institutions n’ont pas cessé de récompenser les officiers militaires et les hauts fonctionnaires du gouvernement par des acquittements et la clôture d’enquêtes en cours. Le fonctionnement du partenariat commercial existant entre les groupes organisés illégaux, le gouvernement et les forces de l’ordre n’aurait pas été possible sans l’impunité dont jouissent les personnes impliquées.

Le gouvernement mafieux du Matarife, vu le triomphe du Pacte Historique aux élections législatives, a transformé le lion politique qu’était l’uribisme en cafard au Congrès. La vigilance et le soutien des citoyens ainsi que les nouvelles technologies ont empêché de modifier les résultats en faveur de l’extrême droite. C’est-à-dire que pour les élections de mai, les citoyens seront attentifs pour voir à qui reviendront les suffrages. Et même si l’extrême droite dispose de l’argent nécessaire pour acheter les millions de votes dont a besoin l’uribisme pour gagner contre Gustavo Petro, elle n’a pas l’infrastructure nécessaire pour soudoyer les gens.

Et il y a un fait inconvenant et inexplicable pour cette élite pourrie qui, dans l’ombre, s’enrichit de ce chaos : Petro, avec près de 50 % d’intentions de vote fait le double du score du candidat du Matarife (un mafieux bureaucrate qui a été maire de Medellin, et accusé dans plusieurs procès d’être un membre actif d’un cartel de trafic de drogue, appelé Oficina de Envigado). En d’autres termes, dans cette partie d’échecs, Uribe et ses sbires sont en pleine débâcle.

Il n’est pas difficile de déduire la situation dans laquelle se trouve la direction militaire, qui fait l’objet d’enquête pour paramilitarisme, trafic de drogue et exécution de plusieurs massacres. Du général Eduardo Enrique Zapateiro Altamiranda, commandant en chef des forces armées - qui a déclenché le génocide des jeunes de 2021 perpétré par la police, l’armée et le paramilitarisme pendant les manifestations et qui a attaqué frontalement Petro sur les réseaux sociaux - aux colonels, majors, capitaines et lieutenants qui ont habillé des jeunes innocents en tenue de camouflage et les ont assassinés avec sang-froid pour les présenter comme des victimes de la guérilla. Cela a permis d’augmenter les statistiques dont Uribe avait besoin pour que les États-Unis continuent à le financer par le biais du Plan Colombie : cette horreur a été appelée le scandale des Faux-Positifs. N’oublions pas non plus que des militaires sont liés aux assassinats sélectifs de leaders sociaux en complicité avec les groupes d’autodéfense et accusés de participation active dans le blanchiment d’argent et le trafic de drogue. En Colombie, des centaines de militaires de haut rang sont maculées de sang et de cocaïne et cela leur fait craindre de perdre, non seulement le pouvoir, mais aussi la liberté, si un gouvernement décent arrêtait de les protéger.

Plusieurs employés des échelons supérieurs de l’exécutif se trouvent dans la même situation, comme Diego Molano, le ministre de la Défense et de nombreux ministres et anciens ministres, gouverneurs et maires, avec des procès archivés pour avoir volé des tonnes de billets à travers les pots-de-vin courants dans la corruption d’État. Si on ajoute à cela que l’élite économique et financière se nourrit du pillage impitoyable des caisses de l’État et sert de machine à blanchir l’argent du trafic de drogue, il n’est pas surprenant que la semaine dernière, on ait découvert un plan impliquant le gang de La Terraza qui visait à mettre fin à la vie de Gustavo Petro.

La Terraza est une bande criminelle composée de narcotrafiquants, paramilitaires, blanchisseurs d’argent, et plusieurs bandes de tueurs à gages bien entraînés, dirigés par des policiers, des militaires et des membres des services de renseignement de l’État, tels que la CTI (Police Criminelle de Colombie) et la DIJIN (Direction d’Investigation Criminelle et d’Interpol). Le gang a été fondé par le commandant paramilitaire Carlos Mario Jimenez, alias Macaco, qui opérait en association avec la Présidence de la République par l’intermédiaire du chef de sécurité du président Uribe, le Colonel de Police Flavio Buitrago. Après l’extradition de Macaco, c’est son frère, Roberto Jimenez, qui a pris la relève.

Le neveu des Los Macacos est Carlos Escobar, un ancien prisonnier extradé des États-Unis et qui, non seulement gère les réseaux sociaux d’Alvaro Uribe, mais est aussi un informateur de l’armée qui a mis sur écoute les téléphones et les comptes de réseaux sociaux de journalistes reconnus, de politiques, de responsables de plateformes, de dirigeants syndicaux, de politiciens d’opposition bien connus, et de celui qui écrit ces lignes. Ces faits ont été dénoncés à l’époque aux autorités. C’est aussi clair que de l’eau de source : celui qui a donné l’ordre de tuer Petro, est le Matarife.

À tous ces faits, il faut ajouter une action décisive de la plus grande puissance mondiale, celle qui a déployé une politique vorace d’intervention internationale, qui est experte dans la constitution d’armées internes rendues plus digestes lorsqu’elles avalent nos démocraties en Amérique latine. Je veux parler des États-Unis dont l’ambassadeur n’a pas hésité à déclarer qu’il s’était réuni avec Duque et sa vice-présidente, Martha Lucia Ramirez, qui a fait l’objet d’une enquête et a été dénoncée pour avoir blanchi des avoirs par l’intermédiaire de son entreprise de construction au profit d’un chef de la mafia appelé le Memo Fantasma. Après la réunion susmentionnée avec le chef de l’État colombien, il a été très inquiet d’apprendre (sans exposer aucune preuve), qu’il y avait une infiltration de gouvernements étrangers dans les élections et que les autorités nord-américaines ne permettraient pas ces faits. En d’autres termes, les États-Unis nous préviennent déjà qu’ils n’aiment pas celui qui va gagner les élections et vous savez bien comment les gringos réagissent quand la tête de quelqu’un ne leur revient pas.

La semaine dernière, le clan du Golfe, l’un des cartels les plus puissants du pays, a déclaré une grève armée. La définition d’une telle grève ne se trouve pas dans le dictionnaire. Une grève armée du paramilitarisme colombien, voilà ce qui se passe devant les caméras et les téléphones portables : des meutes d’hommes costauds armés jusqu’aux dents qui, avec l’autorisation des autorités publiques et policières, arrivent dans les villages pour démembrer les gens et les incinérer vifs, les faire sortir de chez eux pour les torturer et leur arracher des informations et des noms de la bouche, avant de les découper à la machette, ou, au mieux, les assassiner devant leurs proches par des tirs de grâce. C’est la punition fatale que reçoivent ceux qui ont un lien avec le militantisme politique de gauche ou appartiennent à la campagne de Gustavo Petro, ou ceux qui sont simplement pris dans la nuit loin de chez eux.

Quelques jours avant la grève armée dont on parle tant, Alias Otoniel, le principal chef du Clan du Golfe a été capturé par les autorités. Après son arrestation et devant un tribunal chargé de rétablir la mémoire historique de la guerre et du génocide, il a déclaré, sous serment, que le Clan avait des relations avec les échelons supérieurs de l’uribisme, et qu’il parrainait spécifiquement des dizaines de politiciens, de militaires et de fonctionnaires liés à Alvaro Uribe. Otoniel a laissé a ouvert la possibilité de révéler de nombreux autres noms lors d’audiences ultérieures, et devant le même tribunal, avant que le gouvernement d’Ivan Duque ne décide de l’embarquer dans un avion pour les États-Unis, dans le cadre de l’exécution ultrarapide d’un ordre d’extradition, qui a servi de bâillon répressif à la vérité dont le pays a si désespérément besoin. Une fois de plus, les ficelles sont tirées là où elles doivent l’être : dans l’ombre, on peut voir celle du Matarife, comme le responsable de la grève armée.

Additionner et soustraire est la seule chose à faire. Si nous prenons des exemples tels que les Coups d’États civiles et militaires des années soixante-dix en Bolivie, au Chili, en Uruguay et en Argentine, nous voyons comme comment cette histoire nous amène à prévoir une issue possible inquiétante : le climat actuel de la Colombie ne pourrait pas être plus propice à ce que les militaires, en collaboration ouverte avec les groupes paramilitaires parrainés par l’élite et les institutions gouvernementales, prennent le pouvoir et assassinent Gustavo Petro.

Et c’est là où l’Histoire rejoint mon histoire personnelle et mon douloureux exil. Trois saisons de la série Matarife ont été publiées sur Youtube. Et moi, depuis la petite fenêtre que m’offre mon ordinateur, je contemple les braises de ma terre adorée, celle qui n’en finit plus de brûler. C’est pourquoi là-bas, de l’autre côté de l’immense océan, personne ne peut défiler ou manifester, parce que ce n’est ni intelligent, ni prudent, parce que nous sommes sur le point de revendiquer l’histoire en élisant un président humaniste, écologiste, ouvert d’esprit et inclusif, comme Gustavo Petro. Puisqu’en Colombie marcher est très risqué, le monde défilera pour elle le 21 mai dans les grandes villes de la planète. Parce qu’il n’y a pas de peuple qui ait enduré autant que le peuple Colombien, tout en continuant à embrasser, danser, aimer, créer, rêver… en pleurant joyeusement son malheur.

Encadré : 

Manifeste pour le 21 mai, marche pour la vie, la paix, et la démocratie en Colombie

Les démocrates, pacifistes, humanistes, révolutionnaires, intellectuels, académiciens, artistes, scientifiques, éducateurs, leaders sociaux et dirigeants politiques du monde, nous adhérons à ce manifeste et à cet appel. Les diasporas colombiennes et latino-américaines, les minorités sociales, raciales et sexuelles, nous adhérons à ce manifeste et à cet appel. La communauté internationale, les institutions de défense des droits humains, les instruments juridiques internationaux, les ONG, la société civile, les parlementaires et gouvernements démocratiques, nous adhérons à ce manifeste et à cet appel. Nous exigeons que le général Zapateiro, Commandant de l’armée nationale, respecte la vie de Gustavo Petro, la Constitution colombienne et le résultat électoral du 29 mai 2022.

Nous ne voulons plus de democraties restreintes, corrompues, ni coup d’État. Non au coup d’État médiatique, au coup d’État militaire, au coup d’État soft, en Colombie.

Le 21 mai, le monde marche pour la Colombie. L’engagement du monde est nécessaire et urgent pour la vie et la paix. La manifestation à Paris partira à 12 heures de la place de la République. 

La Manifestation convoquée par :

Matarife (la série) Daniel Mendoza Leal. Elle est soutenue par : Karmen Ramirez Boscan, élue à la chambre des représentants pour les Colombiens de l’extérieur, Colombia humana (France et Canada), Pacto Historico (Paris), Diaspora y paz internacional, Colombia humana (Suisse / Espagne), Diaspora France - Catalogne, Proyecto latino EV, association à but non lucratif (gemeinnützige organisation)

Colombiegustavo petro
France24 - World

Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters

Issued on: 17/05/2022 - 12:24

Sonia BARITELLO Follow

Australia is counting down to its next federal election on May 21. The environmental crisis is high on voters' minds and smaller parties and independents are gaining momentum by riding a wave of disillusionment over the conservative coalition's lack of climate action. With a hung parliament looking likely, these minor players could force the traditional parties to do more to tackle global warming. Climate change is an increasingly hot-button issue since the country's devastating bushfires of 2019-20. Our correspondents Richelle Harrison Plesse and Gregory Plesse report.

Meanwhile, the price of wheat has hit record highs globally in the wake of the war in Ukraine and India's recent decision to ban exports. The country was supposed to fill the gap in supply caused by the disruptions in Eastern Europe, but it has food security concerns of its own due to rising global prices as well as a heatwave that has damaged crops and reduced output. 

Finally, South Korean K-pop juggernauts BTS are at the centre of a national debate over military service. All able-bodied males in the country must enlist in the armed forces for two years before they turn 30, an age the oldest member of BTS will reach in December. The country's culture minister wants to exempt the band from service and find another way for the superstars to serve their country. But some South Koreans are angry at the proposal.

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Women voters could swing Australian election result

‘Blindsided’ Australia slams UN recommendation to list Great Barrier Reef as ‘in danger’

Thousands evacuated in Australia's worst floods in decades

BBC

Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed

Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.

Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.

The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.

The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.

While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.

"Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.

Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.

Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.

Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.

All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.

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France24 - World

Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines

Issued on: 13/05/2022 - 16:24

Valérie DEKIMPE

Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy. 

Mine water, an untapped source of energy

Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.

"Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains. 

"We had to pump water out because you drowned."

Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.

The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."

There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.

With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.

Geothermal energy, full steam ahead

Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there. 

"We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.

The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.

The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.

"I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."

Coming full circle?

What if geothermal wells could in turn contain minerals? 

They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource. 

It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region. 

For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production." 

Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.

For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level. 

"No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes. 

"It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future." 

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France24 - Monde

Libye : le gouvernement de l'Est se retire de Tripoli quelques heures après son entrée

Publié le : 17/05/2022 - 07:56Modifié le : 17/05/2022 - 12:00

FRANCE 24 Suivre

Le gouvernement libyen de Fathi Bachagha, désigné par le Parlement et soutenu par le maréchal Haftar a annoncé, mardi, se retirer de Tripoli, quelques heures après son entrée. Des affrontements avaient alors éclaté entre groupes armés. Tripoli est le siège du pouvoir exécutif rival, gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah qui a plusieurs fois affirmé ne vouloir remettre le pouvoir qu'à un gouvernement élu.

Quelques heures après une entrée qui a provoqué des affrontements, mardi 17 mai à Tripoli, le gouvernement libyen désigné par le Parlement et soutenu par le maréchal Khalifa Haftar a annoncé son retrait de la capitale, siège du pouvoir exécutif rival.

Le service de presse de ce gouvernement a indiqué dans un communiqué que son Premier ministre, Fathi Bachagha, ainsi que plusieurs de ses ministres, avaient "quitté Tripoli pour préserver la sécurité […] des citoyens", après que des affrontements entre groupes armés ont éclaté dès l'aube en pleine ville. 

Plus tôt dans la journée, ce même service de presse avait annoncé "l'arrivée du Premier ministre du gouvernement libyen, Fathi Bachagha, accompagné de plusieurs ministres, dans la capitale Tripoli, pour y débuter ses travaux".

Bras de fer avec l'exécutif en place

Des affrontements entre groupes armés ont éclaté à Tripoli peu après l'entrée du gouvernement de Fathi Bachagha. Des tirs nourris se poursuivaient en pleine ville vers 7 heures, heure locale.

En février, le Parlement siégeant dans l'Est avait désigné Fathi Bachagha, ancien ministre de l'Intérieur, comme nouveau Premier ministre. Cette instance est soutenue par le puissant maréchal Khalifa Haftar, dont les forces avaient tenté de conquérir la capitale en 2019.

Mais Fathi Bachagha n'avait jusque-là pas réussi à évincer l'exécutif en place à Tripoli, dirigé par l'homme d'affaires Abdelhamid Dbeibah, qui a affirmé à maintes reprises qu'il ne remettrait le pouvoir qu'à un gouvernement élu.

Le gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah est né début 2020 d'un processus politique parrainé par l'ONU, avec comme principale mission l'organisation d'élections législatives et présidentielle, initialement prévue en décembre dernier, mais reportée sine die. Ses rivaux politiques estiment que son mandat a pris fin avec ce report.

"Quand il y a deux gouvernements, ils s'affrontent"

Selon des médias libyens, le départ de Fathi Bachagha de la capitale a été décidé lors d'une médiation menée par une brigade de l'armée loyale au gouvernement de Tripoli pour mettre fin aux combats. 

La conseillère spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Stephanie Williams, a appelé sur Twitter à la "retenue", en insistant "sur la nécessité absolue de s'abstenir de toute action provocatrice".

"Les États-Unis sont très préoccupés par les informations faisant état d'affrontements armés à Tripoli. Nous demandons instamment à tous les groupes armés de s'abstenir de recourir à la violence et aux dirigeants politiques de reconnaître que prendre ou conserver le pouvoir par la violence ne fera que nuire au peuple libyen", a déclaré de son côté l'ambassade américaine à Tripoli.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a lui évoqué une situation "devenue très grave ces dernières heures".

"Nous nous attendions à ce que quelque chose comme ça se produise, parce qu'en Libye nous n'avons pas eu d'élections mais nous avons deux gouvernements […]. Et, tôt ou tard, quand il y a deux gouvernements, ils s'affrontent", a-t-il déclaré à Bruxelles.

Dans une vidéo diffusée par des médias locaux, Fathi Bachagha, ancien ministre de l'Intérieur, avait affirmé tôt mardi avoir été "très bien accueilli" à Tripoli, et annoncé la tenue d'une conférence de presse en soirée durant laquelle il ferait "un discours d'unité au peuple libyen".

Minée par les divisions entre institutions concurrentes dans l'Est et l'Ouest, la Libye peine à s'extirper de plus d'une décennie de chaos politique et de conflits consécutifs à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, dans le sillage du Printemps arabe.

La production pétrolière, principale source de revenus du pays, est de nouveau otage des divisions politiques, avec une vague de fermetures forcées de sites pétroliers.

Fin avril, le Conseil de sécurité de l'ONU, divisé, a adopté une résolution du Royaume-Uni prolongeant de seulement trois mois sa mission politique en Libye, la Russie refusant toute durée plus longue tant qu'un nouvel émissaire onusien ne sera pas nommé.

Avec AFP

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En Libye, le Parlement défie le gouvernement avec un nouveau Premier ministre

En Libye, le Parlement approuve un gouvernement rival à celui de Tripoli

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Libye : les raisons d'un report, sans surprise, de l'élection présidentielle

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Don Juan II, le bateau étoilé

Condensé d’élégance, d’inspiration et d’excellence, la croisière dîner à bord du Don Juan II délivre une expérience exclusive, qui allie l’atmosphère feutrée d’un yacht Art déco unique, la magie des plus beaux monuments de la Ville lumière et le meilleur de la gastronomie française. Ce voyage culinaire au décor exceptionnel a pour point de départ et d’arrivée le plus emblématique des monuments : la tour Eiffel. C’est donc au port Debilly sur la rive droite (Paris XVIe), en face de la Dame de fer, que Don Juan II a attaché ses amarres. Exclusivement proposée au dîner, pour 38 convives maximum, la croisière gastronomique à son bord fait vivre à tous les hôtes un moment magique dans un cocon exceptionnel, avec une assiette remarquable qui vient tout juste de recevoir une étoile.

Frédéric Anton, reconnu comme étant l’un des meilleurs par les gastronomes, est à juste titre encensé par la bonne presse, qui en connaissance de cause ne cesse de l’aduler avec ce triptyque gagnant du groupe Sodexo. Chef du Pré Catelan, au cœur du bois de Boulogne, et du Jules Verne à la tour Eiffel, respectivement trois étoiles et une étoile au guide Michelin, Frédéric Anton exprime ici sur le Don Juan II tout son talent et son exigence de bon marin puisque cet amoureux des roulis habite lui aussi sur une péniche, probablement le fruit du hasard. Accro aux produits de saison et soucieux d’une cuisine évolutive, son esprit est novateur avec des créations toujours plus graphiques et uniques.

Au menu dégustation (220 euros) qui s’accorde avec le passage devant les plus beaux monuments de Paris, on savoure un crabe au parfum de curry, pomme granny et caviar, une langoustine préparée en ravioli, crème de céleri, fine gelée à la feuille d’or, une volaille fermière à la truffe noire et jus gras, et un soufflé chaud, crème glacée au grué de cacao. Le timing exceptionnel fait revenir devant la tour Eiffel au moment de son illumination scintillante. Un voyage extraordinaire à ne surtout pas manquer, vous en serez émerveillé.

Port Debilly, Paris XVIe.

Réservations : 01.83.77.44.40.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Spas et thalasso : pour aligner corps et esprit

Four Seasons Spa Lisbonne : le plus détox

Travailler à domicile, stresser au cœur de la ville, rester assis toute la journée devant son ordinateur, envoyer des messages en continu sur les réseaux sociaux, regarder Netflix à la télévision allongé sur le canapé, toutes ces raisons sont sans appel. Mal au dos et malaise chronique, il est temps d’échapper au numérique international. Nous détendre et nous redonner vie sont les objectifs de ce nouveau et exceptionnel soin du spa du Four Seasons Hotel Ritz de Lisbonne. Le “Digital detox” allie bien-être et réparation avec un protocole du haut de la tête aux pieds. L’huile détox est portugaise, de la marque Ignae, et le masque à la spiruline réveille la peau. Le soin dure une bonne heure (185 euros).

Les plus sportifs apprécieront l’étonnante piste de course en extérieur, avec vue sur toute la ville, et le studio Pilates avec ses coachs privés.

www.fourseasons.com/lisbon

Mandarin Oriental Marrakech : le plus exotique

Véritable oasis à quinze minutes de la ville, l’hôtel s’étend sur 20 hectares, plantés de palmiers, d’orangers, de magnifiques oliviers, de figuiers de Barbarie et d’éclatants jardins de fleurs. Installé dans un pavillon de 1 800 mètres carrés, mêlant briques rouges et moucharabieh, le spa possède un beau couloir de nage de 22 mètres et un centre de remise en forme doté d’équipements de pointe. Entraîneur personnel et instructeurs spécialisés sont là pour une prise en charge globale et éveiller vos sens à l’aide de rituels orientaux pour détendre le corps et l’esprit. En plus d’un bel espace fitness ouvert sur l’extérieur, vous pouvez opter pour des cours de yoga dans le jardin ou des cours de danse orientale accessibles à tous les âges.

www.mandarinoriental.fr

Domaine du Mas de Pierre : le plus convivial

Dans l’arrière-pays, au pied des remparts de Saint-Paul-de-Vence, le Domaine du Mas de Pierre écrit un nouveau chapitre de son histoire et se réinvente façon resort, avec un jardin merveilleux de 8 hectares orchestré par le paysagiste grassois Jean Mus. Point d’orgue du lieu : un spa de 2 000 mètres carrés bordé de deux nouvelles bastides et une piscine lagon dotée d’une plage de sable fin. Autour de la piscine, chauffée toute l’année et équipée d’un parcours de remise en forme avec jets d’eau relaxants, banquettes hydromassantes, hammam, sauna aux herbes et snow cave amorcent la relaxation, avant de découvrir les soins cabine des marques Sothys et Tata Harper. “Body boost”, “Détox et silhouette”, “Secret de beauté” et “D-Stress” : l’hôtel propose également des cures de trois à cinq jours pour une remise en forme complète. Côté sport, yoga, Pilates, TRX, aqua-bike sont notamment au programme, ou, pourquoi pas ? une balade dans la campagne à vélo électrique.

www.lemasdepierre.com

Sha Wellness Clinic : le plus diététique

Nichée dans les montagnes de la Sierra Helada en Espagne, cette clinique est depuis bientôt quinze ans l’adresse la plus prisée pour réaliser un recentrage diététique, esthétique et fonctionnel. En immersion totale pour quelques jours, avec des repas diététiques mais gastronomiques, chacun compose son programme selon ses besoins. Après un rendez-vous avec un médecin pour un diagnostic précis, souvent suivi de tests, une combinaison de thérapies naturelles (acupuncture, shiatsu, yoga, tai-chi, watsu, risothérapie, moxibustion, reiki) et de techniques de pointe (radiofréquence, cryothérapie, ozono-thérapie… ) est mise en place. Perte de poids, rajeunissement, régénération, rééquilibrage alimentaire, remise en forme morale, tous les aspects de la santé peuvent être traités. Il est également possible d’orienter son séjour sur l’amélioration de sa santé cognitive et émotionnelle, et la gestion du stress.

www.shawellnessclinic.com

Les Thermes marins de Saint Malo : le plus revigorant

Véritable institution depuis 1963, le lieu marie depuis quelques années les concepts spa et thalasso. C’est aussi le premier établissement à avoir imaginé le parcours Aquatonic, un véritable labyrinthe d’eau de mer : un bassin de 185 mètres carrés avec 194 jets sous-marins à la fois stimulants et relaxants, et 14 ateliers.

En plus d’une carte de soins visage et corps, l’espace spa en pierre et bois blond est doté d’une salle de brouillard marin, entièrement refaite cette année, dont l’atmosphère associant de l’eau de mer micronisée et une lumière bleue produite par des lampes de Wood, qui provoquent une décharge d’ions négatifs, offre une relaxation parfaite. De nouvelles cures, “Mer et poids optimal” et “Mer et bien-être détox”, et le “Bilan nutrition santé” permettent d’améliorer ses objectifs et d’obtenir un suivi personnalisé avec une consultation nutrition et un bilan de condition physique.

Côté gastronomie, le restaurant du Cap Horn vient de faire peau neuve avec un décor bleu et or, et une carte célébrant les produits de la région menée par les chefs Patrice Dugué et Pascal Pochon.

www.thalasso-saintmalo.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Journée contre l'homophobie : hausse des plaintes, des victimes "traumatisées et désemparées"

Publié le : 17/05/2022 - 08:23Modifié le : 17/05/2022 - 09:55

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En France, les plaintes pour injures, menaces ou agressions envers les personnes LGBTI+ ont doublé en cinq ans, ont révélé lundi des données publiées dans l'enquête "Cadre de vie et sécurité" du ministère de l'Intérieur. C'est 12 % de plus qu'en 2019 et 28 % de plus qu'en 2020. 

"Je vais te buter, sale pédé", "Tu ne mérites pas de vivre" :  les plaintes pour injures, menaces ou agressions envers les personnes LGBT+ ont doublé en cinq ans, mais ne reflètent qu'une faible part de la réalité selon des données publiées lundi 16 mai, à la veille de la journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie.

L'an dernier, 2 170 crimes et délits contre les lesbiennes, gay, bi et trans ont été enregistrés par la police et la gendarmerie, auxquels il faut ajouter 1 620 contraventions, à plus de 90 % pour injure ou diffamation.

C'est 12 % de plus qu'en 2019 (avant la crise du Covid-19) et 28 % de plus qu'en 2020, selon les statistiques publiées lundi par le ministère de l'Intérieur.

Ces chiffres ne constituent que "la partie émergée de l'iceberg", relève Flora Bolter, de l'observatoire LGBT+ de la Fondation Jean-Jaurès.

Selon l'enquête "Cadre de vie et sécurité", seules 20 % des victimes portent plainte en cas d'agression ou de menaces, et 5 % en cas d'injure : les personnes concernées "culpabilisent", ont peur d'être mal reçues par les forces de l'ordre ou sont confrontées à une minimisation des faits qu'elles dénoncent, analyse Lucile Jomat, la présidente de l'association SOS Homophobie.

Les lesbiennes, gays, bi, trans ou intergenres sont "de plus en plus visibles, ce qui contribue à une banalisation", mais le "revers de la visibilité" est un risque accru d'agression qui laisse les victimes souvent "traumatisées et désemparées", ajoute cette responsable.

"Quand nous intervenons dans les établissements scolaires, nous rencontrons de plus en plus de jeunes très ouverts, mais aussi de personnes intolérantes : il y a une polarisation", ajoute-t-elle, pour qui la lutte contre l'homophobie "suppose des moyens", pour "faire avancer la société via des campagnes de sensibilisation et d'éducation".

L'an dernier, 1 138 situations LGBTphobes ont été signalées à l'association, sur sa ligne d'écoute, par courrier ou chat, détaille SOS Homophobie.

>> À voir sur France 24 : C'EST EN FRANCE - Être homosexuel en France, la lutte pour l'égalité se poursuit

"Stéréotypes et idées reçues sont encore vivaces"

Dans son rapport annuel, l'association évoque des "crachats", une intensification des coups et blessures et même des viols, ainsi qu'une "recrudescence alarmante des cas en milieu scolaire […], dans les commerces ou au sein de la police et de la justice".

Fait notable cette année, plus de 15 % des situations signalées concernent des personnes transgenres, ce qui, selon SOS Homophobie, démontre la nécessité de former davantage les professionnels concernés. Par exemple, pour éviter que les trans se voient refuser un changement de prénom par l'administration.

Même chez elles, les personnes LGBT ne sont pas à l'abri d'insultes et de brimades : la haine homophobe de la part de voisins a donné lieu l'an dernier à des "témoignages de détresse particulièrement poignants" recueillis par l'association FLAG!, créée par des policiers et fonctionnaires de justice LGBT.

Avec la crise sanitaire, "beaucoup de gens se sont retrouvés coincés chez eux en télétravail, à huis clos avec des voisins violents, qui menacent, qui frappent", raconte Flora Bolter, qui a analysé les 1 148 signalements reçus en 2021 par FLAG!. "Il y a des personnes désespérées, qui parlent de suicide, car elles vivent dans ce climat de haine et de harcèlement parfois depuis des années".

Les témoignages recueillis par FLAG! via une appli dédiée mettent également en évidence de multiples situations de discrimination, comme cette pharmacienne qui refuse de vendre un autotest VIH car "on n'a pas ce genre de clientèle", ou ce videur de boîte de nuit expulsant un couple d'hommes au motif qu'ils s'embrassent.

"Stéréotypes et idées reçues sont encore vivaces", relève la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), dans un rapport également publié lundi.

La Commission y alerte sur les "risques de maltraitance et de violences au sein des prisons" où règne une "culture de l'hyper-masculinité" et où les surveillants "contribuent parfois à la stigmatisation" des personnes homosexuelles et des femmes transgenres.

Pour y remédier, la CNCDH recommande que tout détenu transgenre "puisse choisir d'être affecté dans un établissement ou quartier correspondant à son identité de genre, que le changement d'état civil ait eu lieu ou non".

Avec AFP

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BBC

From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s

By Gaggan SabherwalBBC News

A new exhibition in the UK explores the lives of South Asian immigrants in 1950s Coventry through the work of India-born photographer "Masterji".

Maganbhai Patel, popularly known as "Masterji", spent years documenting the lives of South Asian immigrants in Coventry in the West Midlands in England.

He was a well-known figure in the community and is considered to be the city's first Indian photographer.

Now an exhibition, titled "Through the Lens of Masterji", at Compton Verney Art Gallery in Warwickshire, is looking back at his life and his work that inspired a generation of Indian immigrants.

"I remember my mother telling me that people actually used to get my dad to go down to the hospitals and have their photographs taken in the hospital with their first-born child," says his daughter Tarla Patel.

Patel was born on 1 January 1924 in Dedvasan, a small village in Surat in the western state of Gujarat in India.

He studied there and went on to become a headmaster at a local school. But he had bigger dreams and ambitions. When he heard how well his friends who had migrated to England were doing, he decided to follow them and try his luck too.

His journey to England began from the port of Mumbai where he boarded a steamer cabin ship called the Jaljawahar with his small brown metal case.

Inside this, he carried his prized possession - a black and white photograph of his mother which was tucked away with his other belongings. It took him around 21 days to reach his destination and in January 1951, he finally arrived in England.

For a lot of migrants coming into post-war Britain, the jobs available were often manual. Patel managed to get work as a factory worker at the General Electric Company (GEC) in Coventry.

He settled down quickly, made friends with the people around him and soon joined GEC's photographic society.

His love for photography had begun back in India where he would frequently borrow his friend's camera and take photos of his surroundings.

Having regular work at the GEC allowed him to save up and buy a Kodak Box Brownie camera.

It wasn't long before his friends started to approach him for their photos so that they could send them back to their families in India.

Patel's friends affectionately called him "Master" in reference to his former job in India. As the years went by, this became "Masterji" (ji is often used as suffix after names in India to show respect).

At first, he would take black and white photographs of mostly single men who had come to Coventry to earn a wage and return home.

Slowly these men started settling down in the city and later brought their families or their new bride to England. Masterji found himself taking more and more photos of men with their families.

In the early days, he would take these photos at his home. As he became popular, people started hiring him for weddings, birthdays, and other private events.

Very soon, through word of mouth, the demand for Masterji's services increased and he quit his factory job to focus on photography full time.

In 1969, he opened the Master's Art Studio. He lived with his family above the studio.

During busy periods, his wife and children would drop in to help him. Ms Patel recalls this as a "wonderful" time. She grew up seeing a busy studio with many different people as customers.

"You could hear various accents,"she said. "We used to help with the albums. As I got older, I used to help take photographs in the studio or help out with wedding photographs," she adds.

Today, Master's Art Studio is run and managed by Ms Patel's elder brother Ravindra Patel.

Masterji's wife Ramaben Patel played an important role in the success of his work and studio. She was instrumental in developing many of the photos and interacting with customers.

 A photographer herself, she took many intimate family photos and also taught her children photography skills.

"Over time, I became experienced in taking photographs and I knew how and where to place the lights. It was easy. Taking photos isn't hard but we need to make sure the photo turns out well." she told the BBC. "I really enjoyed taking people's photographs and I used to feel proud that I was a photographer."

In those days there weren't many female photographers, so customers would initially hesitate to get their photos taken by her. With time, she managed to win their trust.

Some of her photos are also on display at the exhibition.

"My husband and I worked very hard over the years, and I am happy that people will get to see and enjoy our works," she said.

Tarla Patel is glad that her mother's contributions to her father's success are finally being acknowledged.

"My dad used to train people in Coventry, sometimes he'd double book and be out of the studio, so my mum would take photographs and do a bit of developing. She was never recognised for her role and so it's really lovely to see her name in print," she said.

Masterji's work acts like a socio-historic record of immigrants who came and settled in the city and helped build it.

His images document not just the changes in the lives of the immigrant community but also in the medium of photography.

As colour photography arrived, his portraits began capturing a new generation of British-born children of Indian parents in the city.

Masterji died in 2018 but Ms Patel and her family hope that the exhibition can help pass on their father's memories and legacy to future generations.

All photographs by Masterji Estate

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Guerres, pollution, usure du temps

Mais c’est bien sûr les bombardements allemands lors de la Première Guerre mondiale qui ont occasionné sa principale blessure. Là encore, l’église avait été la proie des flammes et son toit s’était effondré. « Pendant quatre ans, près de 300 obus ont touché le monument », rappelle à France 3 Régions Patrick Demouy, historien spécialiste des cathédrales. Ce sont désormais des dangers moins visibles qui menacent la cathédrale. La pollution notamment, qui recouvre et ronge les statues. Même les structures métalliques se délitent. Mais le temps reste le principal ennemi de ces vieilles pierres.

D’autant plus que les dimensions du bâtiment imposent un travail quasi constant. Les différents acteurs de cette préservation évoquent ainsi l’altération des vitraux du XIIIe siècle aussi bien que le nettoyage de l’orgue. « Elle a besoin d’être entretenue comme toutes les cathédrales. Mais elle a également besoin d’être terminée, d’une certaine façon. Parce qu’elle a été restaurée en 1938, mais il y avait un tas de travaux à l’extérieur de la cathédrale qui n’avaient pas été faits », détaille Bernard Poret, président des Amis de la cathédrale. À l’occasion de la Nuit des cathédrales, le bâtiment sera ouvert jusqu’à minuit.

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France24 - Monde

Covid-19 : le Maroc annule l'obligation du test PCR pour entrer sur son territoire

Publié le : 18/05/2022 - 01:39

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Le Maroc a supprimé, mardi, l'obligation du test PCR pour entrer sur son territoire afin de relancer le tourisme, un secteur dévasté par deux années de pandémie. Le passe vaccinal reste obligatoire.

Le Maroc a supprimé l'obligation du test PCR pour entrer sur son territoire afin de favoriser le retour des touristes étrangers et soutenir un secteur vital pour l'économie nationale, selon un communiqué gouvernemental publié mardi 17 mai.

"Le gouvernement marocain a décidé l'annulation de la condition du test PCR pour l'entrée sur le territoire marocain", a indiqué le bureau du Premier ministre. Cette décision, effective immédiatement, "a été prise (...) en prenant en considération l'amélioration de la situation épidémiologique dans notre pays", souligne le communiqué.

Relancer le tourisme 

Le gouvernement d'Aziz Akkanouch était sous pression des professionnels de l'industrie touristique pour sauver la saison et relancer un secteur dévasté par deux années de pandémie.

"Nous sommes très contents. C'est une décision qui aurait dû être prise avant mais l'essentiel est que ce soit fait", a déclaré à l'AFP le président de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière (FNIH), Lahcen Zelmat. "Cela va encourager les Marocains résidant à l'étranger, qui reviennent au pays pour les vacances d'été, ainsi que les touristes étrangers", s'est-t-il félicité.

En revanche, le passe sanitaire reste obligatoire pour accéder au territoire marocain. La réouverture de l'espace aérien du Maroc, le 7 février dernier, s'était accompagnée de restrictions : un passe vaccinal valide et un test PCR négatif de moins de 48 heures avant le départ. À leur arrivée aux aéroports, les voyageurs étaient en outre soumis à un test antigénique et des tests PCR étaient effectués de façon aléatoire sur les passagers. Des mesures jugées "trop contraignantes" par les voyagistes et les hôteliers.

Avec AFP

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Dans l’ombre de la République

Étrange profession, ne répondant à aucun critère, où il faut tout faire, les choses les plus humbles, à la limite déplacer les chaises ou pousser un fauteuil, faire préparer un repas, mais aussi les plus importantes, comme préparer une conférence internationale ou recevoir les chefs d’État qui viennent nous voir. C’est en ces termes que François Mitterrand accueille Daniel Jouanneau à son nouveau poste.

La scène se passe en mars 1993, une semaine après la victoire de la droite aux législatives. L’ancien ambassadeur de France au Mozambique est nommé, le 7 avril, chef du Protocole, sur proposition du ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas.

Daniel Jouanneau sera le 41e à porter le titre d’“introducteur des ambassadeurs” depuis le règne d’Henri III, en 1585. Les questions de protocole sont aussi anciennes que le pouvoir lui-même et les relations entre puissances souveraines. Dès le Moyen Âge, le grand maître des cérémonies ordonnance le jeu subtil des salutations et des prérogatives, avec « la dignité et splendeur convenables ».

Tout au long du règne de Louis XIV, l’inamovible Nicolas Sainctot de Veymar s’emploie à formaliser l’étiquette de Versailles. Le Roi-Soleil ne disait-il pas avec raison que « c’est le plus souvent sur les préséances et les rangs que les peuples mesurent leur respect et leur obéissance » ?

Devenu service d’État au XIXe siècle, le Protocole survivra à la chute du second Empire. Inchangée depuis 1871, cette fonction discrète mais essentielle, au cœur de la mécanique républicaine, reste confiée à un diplomate chevronné. Sa mission consiste à veiller à l’organisation pratique des voyages du président de la République, du Premier ministre et des membres du gouvernement, à la réception des hôtes étrangers, au bon déroulement des cérémonies officielles et des grandes rencontres internationales. Jules Cambon, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères durant la Grande Guerre, écrira que « le Protocole est une sorte de religion. Elle a ses pratiques et ses mystères. Tout n’est pas dénué de sens dans ses frivolités solennelles ».

Dans l’acte final du congrès de Vienne

Les règles fixées par le pape Jules II dès 1504 accordaient au pontife romain la préséance sur tous les autres monarques, classés selon un ordre décroissant : d’abord l’empereur germanique, puis le roi de France, le roi d’Espagne, etc. Un tel système entraînant des conflits récurrents, le congrès de Vienne, en 1815, décrète, dans l’annexe XVII de son acte final que « les employés diplomatiques prennent rang d’après la date de la notification officielle de leur arrivée ».

L’Onu consacrera ce principe d’égalité entre ses États membres, aujourd’hui universellement observé. Il n’empêche que les fonctions de chef du Protocole – garant de « l’ordre de la République », selon le mot du général de Gaulle -n’ont rien d’une sinécure ! Il doit veiller à ce que tout se passe bien, ménager les susceptibilités, éviter tout heurt à même de dégénérer en incident diplomatique, car « un bon protocole rassure ». Jacques Senard, chef du Protocole sous Georges Pompidou, donnera cet unique conseil à son successeur : « Ne courez jamais. »

En quatre années d’exercice, Daniel Jouanneau aura eu à gérer 60 visites d’État ou visites officielles du président à l’étranger, 20 sommets multilatéraux, 14 visites d’État et 82 visites officielles de chefs d’État et de gouvernement en France. À cheval sur deux septennats, il connaîtra « l’atmosphère inquiète des derniers mois du président Mitterrand à l’Élysée », puis l’élection de Jacques Chirac et « l’enthousiasme d’un nouveau mandat ». Il résume ce contraste en une phrase : « À un sage qui impressionnait et parfois intimidait avait succédé un chef d’État simple, direct, chaleureux. »

En quatre années d’exercice, le chef du protocole aura géré 60 visites d’État du président, 20 sommet multilatéraux, 82 visites d’étrangers sur le sol français…

Mitterrand se contentait généralement de parapher d’un simple « Vu, FM », à l’encre bleue, les notes préparatoires de son chef du Protocole, transmises par son conseiller diplomatique et son secrétaire général, Hubert Védrine.

À bord du Falcon 900 présidentiel, le chef de l’État s’installe au fond de la cabine, derrière une petite table, pour lire la presse et corriger ses discours qui sont aussitôt retapés par une secrétaire, même si ce brillant orateur s’autorise souvent des improvisations. Miné par le cancer, le président traverse des phases de lassitude et des malaises vite surmontés. Il lit des ouvrages de spiritualité et s’interroge sur les fins dernières avec l’incertitude d’un agnostique. Ainsi, Daniel Jouanneau se souvient d’un voyage au cours duquel le président l’a questionné sur la mort, et « l’instant précis du basculement ».

Conscient qu’une page d’histoire était en train de se tourner, le chef du Protocole cite quelques-uns de ces ultimes discours qui résonnent comme des testaments politiques. « L’Europe, nous la faisons, nous aimons nos patries, lance Mitterrand à Berlin, le 8 mai 1995, pour le 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Restons fidèles à nous-mêmes, relions le passé et le futur, et nous pourrons passer, l’esprit en paix, le témoin à ceux qui vont nous suivre. »

Quelques semaines auparavant, il avait confié, devant le Parlement européen, après avoir évoqué les deux conflits majeurs du XXe siècle : « C’est l’un de mes derniers actes publics. […] Il faut transmettre, non pas cette haine, mais au contraire la chance des réconciliations […] . Le nationalisme, c’est la guerre. »

Alain Juppé arrondit les angles avec François Mitterrand

La tâche du chef du Protocole est quelque peu compliquée par la deuxième cohabitation (1993-1995), qui a installé une dyarchie au sommet du pouvoir. Heureusement, la souplesse du Premier ministre, Édouard Balladur, et « l’effort constant de dialogue » d’Alain Juppé au Quai d’Orsay permettent d’arrondir les angles auprès de François Mitterrand.

Cependant, des divergences subsistent, par exemple lors de la venue de Fidel Castro, invité par l’Unesco en mars 1995. Si Danielle Mitterrand, à l’origine de la fondation France Libertés, est une inconditionnelle du “Lider Maximo”, le gouvernement de droite ne désire aucun contact avec le dictateur cubain, qui devra se contenter d’une visite semi-officielle, avant d’aller dîner chez son “vieil ami” Georges Marchais, à Champigny-sur-Marne…

Parmi les événements historiques qu’il a supervisés, Daniel Jouanneau relate l’inauguration du tunnel sous la Manche, le 6 mai 1994, où Elizabeth II tient à partager sa Rolls-Royce grenat avec François Mitterrand pour la traversée en navette. À l’arrivée, le président rappelle avec humour l’entente « presque toujours cordiale » entre les deux nations.

Un mois plus tard, le 6 juin, le chef du Protocole devait faire face à « l’événement le plus complexe » qu’il ait eu à gérer : le cinquantenaire du débarquement en Normandie, à Omaha Beach, avec pas moins de onze chefs d’État présents, de la monarque britannique à Bill Clinton, en passant par Beatrix des Pays-Bas, Harald V de Norvège ou Lech Walesa.

François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales. La voix de la France a été forte et écoutée.

L’année suivante, le 8 mai 1995, le lendemain même de l’élection de Jacques Chirac, celui-ci assiste au côté de son prédécesseur au défilé de la victoire, place de l’Étoile, en présence de 53 chefs d’État et de gouvernement, vainqueurs et vaincus de la Seconde Guerre mondiale. À leur exemple, le président sortant et son successeur offrent l’image de la meilleure intelligence, dans un échange naturel et dépassionné.

Il en sera de même le 17 mai suivant, à l’occasion de l’investiture du nouveau président de la République. « Jacques Chirac est très ému, et même tendu, se souvient Jouanneau. Le contraste est frappant avec la sérénité qui se dégage de François Mitterrand. »

Après avoir accompagné le nouveau président aux quatre coins du monde, du Japon à Israël, de la Bolivie au Burkina Faso, l’auteur exprime, au printemps de 1997, son souhait de repartir en poste. Le président lui propose le Liban et téléphone à son ami, le Premier ministre Rafic Hariri, pour lui recommander son nouvel ambassadeur. « François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales, conclut-il. Au long des années 1993-1997, la voix de la France a été forte et écoutée. »

“Souvenirs d’un chef du Protocole”, de Daniel Jouanneau, Plon, 302 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Le Mali dit avoir déjoué une tentative de coup d'État soutenue par "un État occidental"

Publié le : 17/05/2022 - 22:43

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

Les militaires au pouvoir au Mali affirment avoir mis en échec, dans la nuit du 11 au 12 mai, une tentative de coup d'État menée par des officiers maliens et soutenue par "un État occidental". Des mesures de sécurité renforcées, avec des points de contrôle routiers aux frontières et aux portes de la capitale, ont été mises en place.

Au Burkina Faso, les chances de retrouver vivants les mineurs bloqués depuis un mois dans la mine de Perkoa s'amenuisent. Aucun mineur n'a été retrouvé dans la chambre de refuge, les recherches continuent. Depuis l'incident, aucun contact radio n'a pu être établi avec les mineurs coincés dans les galeries.

Enfin, nous irons à la rencontre de Khaby Lame, un jeune Sénégalais de 22 ans qui a grandi en Italie et est devenu une célébrité grâce au réseau social TikTok. Il enregistre de courtes vidéos qu'il poste sur Internet, des contenus qui ont fait de lui l'un des influenceurs les plus suivis au monde, avec plus de 138 millions d'abonnés. Natalia Mendoza, notre correspondante en Italie, nous en dit plus.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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Valeurs Actuelles

Cannes : la tour-monastère la plus ancienne de la chrétienté manque de fonds pour sa restauration

C’est un véritable joyau niché à quelques encablures de la côte cannoise. Depuis le Ve siècle et presque sans interruption, des moines occupent l’île de Saint-Honorat (Alpes-Maritimes). Encore aujourd’hui, 25 moines de la Congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception y sont installés. Depuis 2020, ils ont d’ailleurs entrepris la réalisation d’un considérable chantier : la restauration de la tour-monastère qui, à quelques distances de l’abbaye principale, se jette dans la mer.

Construite à la fin du XIe siècle pour protéger la communauté des raids sarrasins, la vieille tour fortifiée  – qui abrite notamment un cloître et une chapelle – n’avait pas été restaurée depuis les années 30. Menés par le père Vladimir Gaudrat, les moines ont décidé de remédier à ce problème en 2020. Initialement, les travaux devaient s’étaler jusqu’en 2023, et coûter 3,6 millions d’euros hors-taxe. « On savait dès le départ que la facture serait importante », explique le père Vladimir à Nice-Matin, lundi 9 mai. Or, la petite communauté catholique doit désormais faire « face à une augmentation globale, car au fur et à mesure du chantier, [elle] s’est rendu compte qu’il y aurait plus de travaux à faire ».

Une souscription en ligne toujours disponible

Parmi les mauvaises surprises découvertes sur le tard : les mâchicoulis de la tour sont supportés par des consoles de pierre. Les travaux ont montré qu’un très grand nombre d’entre elles doivent être changées, ce qui n’était pas prévu. Surtout, le chantier – lancé en 2020 – a considérablement souffert du Covid-19. « La crise sanitaire a déjà ralenti l’exécution des travaux », relate le père Vladimir. La crise des matières premières et l’inflation actuelle n’arrangent rien : « D’un chantier à 3,6M€ HT, nous allons passer à 4,4M€ HT et nous allons devoir ajouter une phase de travaux supplémentaire, de trois à quatre ans », souffle-t-il dans les colonnes du quotidien régional.

Son arrivée était imminente ! La charpente métallique, qui couvrira la + ancienne partie de la tour monastère pour la mettre hors d’eau, commence à être acheminée. Bravo à toute l’équipe pour cette manœuvre délicate Merci @fond_patrimoine @AlpesMaritimes DRAC Paca @villecannes pic.twitter.com/SpiUneMhf2

— Ile Saint-Honorat (@IleSaintHonorat) February 23, 2022

Hélas, la communauté cistercienne manque de fonds. Là encore, la crise sanitaire a pesé : la suppression des transports entre l’île et le continent et la fermeture des restaurants ont considérablement grevé les finances de l’abbaye, explique à Nice-Matin Jean-Louis Marques, délégué départemental de la Fondation du patrimoine. L’institution fait partie des acteurs appelés à la rescousse par le père Gaudrat : « La Fondation du patrimoine va participer grâce à une partie des sommes recueillies au titre des successions en déshérence », explique Jean-Louis Marques. La Direction générale des affaires culturelles (DRAC), le département des Alpes-Maritimes, la ville de Cannes et la Mission patrimoine – portée par Stéphane Bern – devraient également mettre la main à la poche.

« J’ai également écrit des courriers à la fondation des monastères et à des donateurs privés », ajoute le père Gaudrat. « Nous avons reçu de l’aide, mais il nous faut encore 500 000 euros pour poursuivre sereinement le chantier ». Dans cet objectif, une souscription est toujours accessible en ligne, sur le site projet-lerins.org. On y trouvera notamment une présentation en largeur de l’histoire de l’abbaye, et le détail des travaux.

Cannes : les dernières actualités

Présidence de LR : David Lisnard “y pense”

Cannes, capitale mondiale de l’intelligence artificielle : le coup de maître de Lisnard et Ginésy

L’Etat ne fermera finalement pas la mosquée islamiste de Cannes

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Le Zimbabwe veut vendre son stock d'ivoire estimé à 600 millions de dollars

Publié le : 17/05/2022 - 17:33

Laura MOUSSET Suivre

Le Zimbabwe a demandé, lundi 16 mai, le soutien des États européens pour que la vente de son stock d'ivoire, estimé à 600 millions de dollars, soit autorisée. Le pays souhaite utiliser les profits pour financer la protection de la faune et aider les communautés locales. Depuis 1989, le commerce mondial d'ivoire est interdit par la Convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction (Cites).  

France24 - Monde

Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage

Publié le : 13/05/2022 - 18:56

Sébastian SEIBT Suivre

La valeur de toutes les cryptomonnaies a dévissé ces derniers jours. Un mouvement qui, par son ampleur rappelle les heures les plus sombres de l’histoire du bitcoin, mais dont les singularités peuvent en faire un épisode particulièrement douloureux pour l’économie.

Ce sont deux cents milliards de dollars qui sont partis en fumée en 24 heures, a calculé jeudi 12 mai le site CoinMarketCap, qui suit l’évolution des cryptomonnaies. Ces dernières traversent actuellement une zone de très fortes turbulences enregistrant des pertes à répétition et qui semblent sans fin.

La reine d’entre elles, le bitcoin, est passée d’une valeur approchant les 60 000 dollars pour un bitcoin en fin d’année 2021, à une valeur à peine supérieure à 30 000 dollars vendredi 13 mai. Idem pour l’ensemble de ces devises dématérialisées dont la capitalisation totale a été divisée par deux sur la même période.

La faute à la Fed

"Pour tous ceux qui paniquent, voici une liste de numéros de téléphone pour des services de soutien moral", peut-on lire en arrivant sur l’un des nombreux sous-forums consacrés aux cryptomonnaies du populaire site communautaire Reddit.

"Il y a clairement une débâcle actuellement dans ce secteur", reconnaît Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School. Mais ce n’est pas la première fois que les cours chutent brutalement avant, généralement, de remonter vers les septièmes cieux boursiers. Ainsi, il y a à peine un an, "à la même période, le bitcoin avait perdu 50 % de sa valeur après la décision de la Chine de limiter le recours à cette monnaie", rappelle cette experte. 

Elle souligne que chacune de ces corrections brutales des cours avait une "raison logique de se produire", qu'il s'agisse d'une décision politique de Pékin ou du contre-coup d’un trop fort emballement des investisseurs comme lors du premier "hiver des crypto", en 2017.

>> À lire aussi sur France 24 : Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

La descente aux enfers de 2022 n’échappe pas à cette règle. Cette fois-ci, c’est la Réserve fédérale américaine qui serait à blâmer. Les cryptomonnaies réagissent, en fait, comme le reste des valeurs tech qui ont connu un début d’année catastrophique à cause de la décision de la Fed américaine de rehausser les taux d’intérêt.

"Lorsque les taux d’intérêt remontent, les placements moins risqués qui dépendent de ces taux – comme les obligations – rapportent davantage, ce qui peut amener les investisseurs à délaisser les investissements plus risqués comme les cryptomonnaies", résume Nathalie Janson.

Mais à bien des égards, le grand plongeon du bitcoin sort aussi de l’ordinaire des effets yo-yo traditionnels de cette devise. D’abord, parce que la Fed n’a pas fini de rehausser ses taux. Elle continuera à le faire tant qu’elle estimera cela nécessaire pour lutter contre l’inflation. Contrairement aux précédentes crises, ce n’est pas un événement ponctuel auquel les investisseurs ont simplement besoin de s’adapter, pour ensuite laisser le cours du bitcoin repartir à l’assaut de nouveaux sommets. La tendance baissière risque cette fois-ci de durer plus longtemps et se révéler être plus profonde.

Terra, la stablecoin qui déstabilise tout

En outre, il y a une crise dans la crise. Un élément important de tout l’écosystème s’est mis à ne plus fonctionner correctement. "Les dérèglements de la cryptomonnaie Terra ont accéléré la chute des cours", affirme Nathalie Janson.

De quoi s’agit-il ? Terra est ce qu’on appelle une stablecoin, c’est-à-dire une cryptomonnaie dont le cours, contrairement à l’écrasante majorité de ses consœurs, ne varie (presque) pas. C’est même l’une des plus importantes, derrière Tether, qui vaut 80 milliards de dollars. Ces stablecoins y parviennent en étant, généralement, indexées à une devise "réelle", comme le dollar.

>> À lire aussi sur France 24 : Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

Pour Terra, c’est un peu différent : elle n’est pas rattachée à une autre monnaie mais c’est un algorithme complexe qui assure que son cours ne dévie pas de 1 terra = 1 dollar…. en théorie.

Sauf qu’en pratique, le cours de cette stablecoin est tombée à près de 20 cents en début de semaine. Un événement sans précédent lié à un mystère : "les dépôts de Terra sur la principale plateforme lié à cette cryptomonnaie, vendredi 6 mai, sont passé de 14 milliards de dollars à 9 milliards de dollars, sans qu’on sache vraiment qui a retiré tout cet argent", note Nathalie Janson.

Mais qu’importe le coupable : les investisseurs y ont vu le signal que quelque chose ne tournait pas rond au royaume de cette stablecoin. Ils ont alors commencé à se débarrasser aussi de leur Terra, accélérant la chute de cette cryptomonnaie.

On a alors commencé à parler de moment "Lehman Brother" des stablecoins, en référence à la chute de la banque Lehman Brother en 2008 qui a entraîné des faillites en cascade d’autres institutions. Un phénomène de contagion semble aussi avoir commencé à s’opérer dans le monde des cryptomonnaies, puisque même le Tether a brièvement perdu sa parité avec le dollar, jeudi 12 mai.

La première crise de l’ère de la démocratisation des cryptomonnaies

Pour l’écosystème dans son ensemble, des dysfonctionnements de ces stablecoins risqueraient d’être mortels. En effet, les échanges d’une cryptomonnaie vers une devise comme le dollar ou l’euro passent la plupart du temps d’abord par une stablecoin. C’est un peu l’intermédiaire qui rassure tout le monde en apportant de la stabilité. 

Si plus personne ne fait confiance à Terra, au Tether et autres, il y aurait un risque d'arrêt des transactions sur le marché des cryptomonnaies qui vaut, tout de même, 1 300 milliards de dollars et dans lequel des fonds de pension, les plus grandes banques tout comme des geeks idéalistes, ont investi. Ironiquement, c’est l'un des risques systémiques pour le secteur pointés du doigt par le Conseil de stabilité financière mondial dans un rapport publié en février 2022. 

Cette crise est enfin inédite par l’ampleur des pertes causées au commun des mortels. Il s'agit de la première chute des cours de l’ère de la "démocratisation des cryptomonnaies", souligne Nathalie Janson. Il y a deux ou trois ans encore, seuls les initiés investissaient dans ce type d’actifs. Aujourd’hui, les forums de Reddit et la majorité des articles traitant de ce printemps meurtrier pour le bitcoin regorgent de témoignages d’individus qui "ont perdu toutes leurs économies". 

Une triste réalité qui s’explique par la ruée vers la Bourse des petits investisseurs du dimanche pendant la pandémie. Souvent jeunes et très connectés, ils se sont souvent tournés vers les cryptomonnaies qui semblaient porteuses de projets ambitieux tout en offrant des taux d’intérêt très alléchants.

"Il y a bon nombre d’étudiants aujourd’hui qui, pour payer une partie de leurs études, ont investi dans ces actifs", raconte Nathalie Janson. Pour eux, c’est tout un monde qui menace de s’effondrer avec cette crise.

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Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

BOURSES

Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

La chronique de l’éco

Le bitcoin perd ses gains de 2022 : les investisseurs fuient les actifs risqués

France24 - Monde

Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

Publié le : 13/05/2022 - 12:49Modifié le : 13/05/2022 - 14:17

FRANCE 24 Suivre

Le multimilliardaire Elon Musk a décidé, vendredi, de suspendre son acquisition de Twitter après avoir fait une offre de 44 milliards de dollars. Il a affirmé vouloir attendre les résultats des analyses sur la proportion de faux comptes sur le réseau social. 

La saga Elon Musk et Twitter vient de connaître un énième rebondissement. Le fantasque patron de Tesla a annoncé, vendredi 13 mai, qu'il reportait son acquisition du célèbre réseau social. "L'accord est suspendu dans l'attente des détails autour du calcul suggérant que les faux comptes et comptes de spam ne représentent que 5 % du total des utilisateurs", a précisé Elon Musk... sur Twitter.

Twitter deal temporarily on hold pending details supporting calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of usershttps://t.co/Y2t0QMuuyn

May 13, 2022

Un tweet qui a valu à l'action du réseau social de s'effondrer de plus 20 % dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street. 

La bataille autour des faux comptes entre Elon Musk et les responsables de Twitter durait déjà depuis plusieurs semaines. Le multimilliardaire, qui a offert de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars fin avril, avait déclaré qu'une de ses priorités serait de faire un grand ménage dans les utilisateurs afin de bouter ces faux utilisateurs hors du réseau social.

Plus tard, le patron-milliardaire a assuré être "toujours engagé" à racheter Twitter.

Pourquoi ce rétropédalage ?

La direction de Twitter lui avait retorqué, début mai, qu'il n'y avait que 5 % de "bots" (faux comptes alimentés par des robots) sur la plateforme. Une affirmation qu'Elon Musk semble prendre avec une certaine circonspection.

Mais de là à suspendre son très attendu rachat ? Il faut ajouter que les nuages semblaient s'accumuler ses derniers jours autour de l'accord. D'abord, la déroute des valeurs tech en Bourse a poussé certains commentateurs à se demander si Elon Musk n'allait pas finir par trouver qu'il a payé trop cher pour Twitter. "Il pourrait être tenté de vouloir renégocier les termes de l'accord", suggérait le Guardian, vendredi 9 mai. À cet égard, la suspension de l'offre pourrait être une manière de relancer les négociations.

L'offre d'Elon Musk a aussi attiré l'attention de la SEC – le gendarme américain de la Bourse – qui a ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles elle a été faite. Il aurait déclaré trop tardivement avoir amassé des actions Twitter avant de faire son offre et la SEC le soupçonne d'avoir masqué ses intentions réelles. Elon Musk trouverait peut-être que le jeu n'en vaut plus la chandelle.

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France24 - Monde

Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers

Publié le : 06/05/2022 - 18:21

Guillaume GRALLET Suivre

En plein boom, les mondes immersifs ne doivent pas nous faire oublier l'isolement dans le monde réel. D'ailleurs, il existe des manières plus ou moins inclusives de construire ces mondes du futur. Décryptage.

"Le métavers est un environnement virtuel collaboratif. C'est un espace en 3D où l'on est représenté par un avatar et où l'on peut communiquer avec les autres utilisateurs présents. Les environnements collaboratifs remontent au moins aux années 1990", explique au Journal du CNRS Michel Beaudouin-Lafon, spécialiste de l'interaction homme-machine et chercheur à l'Université Paris-Saclay.

Si l'idée n'est pas nouvelle, ces espaces collaboratifs vont connaître un développement sans précédent dans les prochaines années : un quart de la population mondiale devrait passer au moins une heure par jour dans le métavers à l’horizon 2026, selon l'institut Gartner. Pourtant, ces métavers peuvent recouvrir des réalités différentes. En effet, la manière dont leurs architectes les construisent en ce moment sera décisive pour le respect des données, le partage d'expérience mais aussi la vie démocratique qu'ils seront à même d'assurer. C'est tout le sens du message que veut faire passer le réseau Entourage à travers la création d'un avatar de sans-abri.

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France24 - Monde

Ligue Europa : chaude finale à Séville entre l'Eintracht Francfort et les Glasgow Rangers

Publié le : 18/05/2022 - 10:22

FRANCE 24 Suivre

Les Glasgow Rangers et l'Eintracht Francfort s'affrontent mercredi en finale de la Ligue Europa. Sous des températures caniculaires, les deux équipes pourront compter sur leurs 130 000 supporters qui ont fait le déplacement pour les pousser vers le titre européen.

Finale bouillante en vue dans le brasier andalou. Sous des températures caniculaires, quelque 130 000 supporters allemands et écossais vont s'emparer de Séville pour tenter de hisser l'Eintracht Francfort ou les Glasgow Rangers jusqu'au sacre en Ligue Europa mercredi 18 mai.

Pour les deux équipes, l'objectif sera de renouer avec leur glorieux passé : les Rangers n'ont rien gagné sur la scène continentale depuis cinquante ans et la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe (1972) ; l'Eintracht n'a plus été sacré en Europe depuis sa Coupe de l'UEFA en 1980.

"Nous allons à Séville"

Les "Aigles" germaniques et les "Gers" écossais compteront donc sur leurs fidèles supporters pour décrocher un nouveau trophée continental.

🔥🏆 JOUR DE FINALE 🏆🔥🆚 @Rangers_fr POUR L’HISTOIRE 🙏🏾#SGE #SGEuropa #SGERFC pic.twitter.com/gpeeQra343

May 18, 2022

Plus de 80 000 fans écossais et 50 000 fans allemands sont attendus à Séville selon les estimations des clubs, et des vols supplémentaires ont même été programmés pour rallier la capitale andalouse. Seulement 10 000 billets avaient pourtant été mis à la disposition de chacun des deux clubs.

Lors du dernier match de Bundesliga à Mayence (2-2), samedi, les supporters de l'Eintracht n'ont cessé de scander : "Nous allons à Séville !"

Une fan zone a été organisée au stade de la Cartuja, un autre stade de Séville, où près de 60 000 personnes sans ticket d'entrée pour le Pizjuan pourront quand même regarder le match en direct mercredi soir.

Ces supporters seront mieux lotis que ceux restés à Glasgow, puisque le club a renoncé à diffuser le match dans son antre d'Ibrox Park en raison d'un manque de "personnel qualifié" pour encadrer un tel événement. À Francfort, les "Biergarten" seront pleins et le club a vendu 50 000 billets pour la retransmission en direct dans le stade.

La sécurité sera l'une des craintes majeures à Séville, notamment après les violents incidents qui avaient émaillé la finale de la Coupe de l'UEFA en 2008 à Manchester, remportée par le Zenit Saint-Pétersbourg contre les Rangers (2-0). Après une panne, à l'origine incertaine, d'un écran géant, des affrontements avaient éclaté entre la police et une poignée de supporters.

⚽ Jour de match🆚 Francfort 🇩🇪🏟️ Estadio Ramón Sánchez-Pizjuán⏰ 21h00🏆 Finale de la Ligue Europa pic.twitter.com/mGBhkqhvEh

May 17, 2022

En face, la marée blanche va à nouveau déferler. "Nous allons voir deux équipes qui ont un style de jeu similaire et qui seront portées par leurs fans. Ce sera l'une des finales les plus intéressantes depuis longtemps", a estimé le gardien allemand Kevin Trapp, qui a qualifié le parcours de son équipe de "magnifique et excitant".

Une odyssée à rebondissements pour Francfort

Outre l'exploit historique face au Barça, éliminé en quart de finale au Camp Nou, l'Eintracht a signé une odyssée remplie de rebondissements pour se hisser jusqu'en finale.

Les "Aigles" ont marqué un but à la dernière seconde pour l'emporter à Anvers en septembre. Au Pirée en novembre, ils ont récidivé pour assurer la première place du groupe contre l'Olympiakos. Et au retour contre le Betis Séville, ils ont égalisé à la 120e minute pour valider leur ticket vers les quarts.

"Notre cœur bat depuis déjà deux semaines. Tout le monde est chaud pour cette finale, on le voit partout en ville (...). Nous allons ramener cette coupe", a promis le milieu suisse Djibril Sow.

Des succès majeurs pour les Rangers

Côté écossais, la route vers Séville a été parsemée de succès majuscules. Les "Gers" ont notamment éliminé Dortmund (4-2, 2-2) et Leipzig (0-1, 3-1 après prolongation), deux équipes habituées de la C1 qui ont terminé loin devant Francfort (11e) en Bundesliga.

Après avoir interrompu la saison dernière la série de neuf titres du Celtic, les Rangers ont été coupés dans leur élan en novembre par le départ soudain de leur entraîneur, Steven Gerrard (remplacé par Giovanni van Bronckhorst), et ont vu leur avance de quatre points fondre en championnat, pour échouer à la deuxième place.

Qu'elle soit de 50 ou de 42 ans, mercredi à Séville, une longue disette de gloire européenne va prendre fin pour les Rangers ou l'Eintracht : dans la chaude nuit andalouse, l'une des deux formations succédera à Villarreal, dernier vainqueur de la C3 l'an passé, et s'offrira un sésame pour la phase de groupes de la prestigieuse Ligue des champions la saison prochaine.

Avec AFP

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Ukraine : la Russie exclue des prochaines compétitions de l'UEFA et de l'Euro féminin

COMPTE-RENDU

Ligue Europa : Francfort et les Glasgow Rangers s'affronteront en finale

Football : les clubs français en coupes d'Europe, toujours le même plafond de verre

Opex 360

La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

rapport

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

publié par l’Express

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

avait mis sur la table

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

aux États-Unisont déploré

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Cols Bleusla revue ConflitsInnovation et stratégie navale

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

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[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

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— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

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Homophobie dans le football : une absence d'Idrissa Gueye crée la polémique

Publié le : 17/05/2022 - 12:04

FRANCE 24 Suivre

Comme l'an passé, le milieu sénégalais Idrissa Gana Gueye n'a pas joué samedi à l'occasion de la journée mondiale dédiée à la lutte contre l'homophobie. Une nouvelle absence qui crée la polémique.

L'affaire éclate alors même que la planète célèbre la Journée mondiale contre l'homophobie, mardi 17 mai. Idrissa Gueye, joueur du PSG, est accusé d'homophobie après s'être fait porter pâle samedi 14 mai pour le match de son club face à Montpellier, lors duquel ses coéquipiers arboraient un maillot arc-en-ciel en soutien aux communautés LGBT+.

L'absence a été d'autant plus remarquée que l'an passé, lors de cette même journée de soutien, le Sénégalais avait invoqué une "gastro-entérite" pour ne pas avoir à jouer.

Si l'entourage du joueur, contacté par l'AFP, a refusé d'expliquer les raisons de cette absence, celles-ci sont en revanche limpides pour les associations de lutte contre l'homophobie : "Il avait déjà fait le coup l'année dernière. Ça ne fait guère de doutes sur ses intentions", explique Bertrand Lambert, le président des Panam Boyz and Girlz United, club ouvert à la diversité.

👕 Dans le cadre de la journée mondiale contre l'homophobie du 17 mai, la #Ligue1 se mobilise. Les maillots parisiens reprennent le drapeau arc-en-ciel, symbole de paix, de diversité et symbole par excellence du mouvement LGBT.#MHSCPSG pic.twitter.com/TdFU7f2zZj

May 14, 2022

Cette année, le PSG a semblé moins enclin à couvrir son absence. L'entraîneur, Mauricio Pochettino, a évoqué des "raisons personnelles", précisant que son joueur "n'était pas blessé".

Contacté par l'AFP, le PSG rappelle être "complètement engagé dans la lutte contre l'homophobie et les discriminations, avec Sportitude ou SOS Racisme. Nos joueurs ont porté avec fierté ce maillot, les plus grandes stars, Messi, Neymar ou Mbappé, exprimant l'engagement du club".

En revanche, silence radio sur le cas Gueye. Sera-t-il sanctionné ? Peut-il l'être ? Il semble difficile d'imaginer que le club sanctionne le joueur ; il pourrait alors se trouver dans une situation juridique complexe vis-à-vis du droit du travail.

"L'homophobie n'est pas une opinion mais un délit"

"Je regrette qu'il n'ait pas participé à cette journée qui n'est pas une promotion de l'homosexualité mais une promotion du vivre-ensemble", estime Bertrand Lambert. "Et de la même manière que de porter un brassard pour lutter contre le racisme ne change pas la couleur de peau de celui qui le porte, porter un maillot arc-en-ciel ne fait pas changer de sexualité. Il permet juste de faire tomber les préjugés."

"L'homophobie n'est pas une opinion mais un délit", a rappelé quant à lui sur Twitter le collectif Rouge direct qui lutte contre l'homophobie dans le sport. "La LFP (Ligue) et le PSG doivent demander à Gana Gueye de s'expliquer, et très vite. Et le sanctionner le cas échéant."

L’#homophobie n’est pas une opinion mais un délit.La @LFPfr et le @PSG_inside doivent demander à @IGanaGueye de s’expliquer et très vite. Et le sanctionner le cas échéant.Déferlement de haine contre les #LGBT ce soir, suite à cette information.Nous sommes très inquiets. https://t.co/evOqXDwyE0

May 15, 2022

L'affaire a même atteint la sphère politique. La ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, a jugé, "à titre personnel", "regrettable qu'il n'ait pas souhaité jouer" avec ce maillot, a-t-elle dit au Parisien.

La LFP, contactée par l'AFP, "ne souhaite pas commenter" l'incident et rappelle son "travail de fond dans ce domaine depuis quatre ans", comme "l'organisation d'ateliers de sensibilisation à l'homophobie dans les clubs et les centres de formation".

"Mardi, une vente aux enchères est organisée avec les ventes de ces maillots au profit d'associations LGBT", a-t-on précisé.

Des soutiens au Sénégal

Au Sénégal, où Gueye et ses collègues de la sélection sont adulés, de nombreux soutiens au joueur du PSG ont été postés sur les réseaux sociaux. Dans ce pays musulman à 95 % et très pratiquant, l'homosexualité, punie d'une peine d'un à cinq ans de prison, est largement considérée comme une déviance.

L'écrivain El Hamidou Kassé a ainsi déclaré sur Twitter soutenir Gueye "au nom du principe de la libre croyance et du respect des différences".

Au nom du principe de la libre croyance et du respect des différences, je soutiens Gana Gueye. De quoi se prévaut Mme Valérie Pecresse pour demander des sanctions contre le professionnel sénégalais? Le sport doit unir, et pour ce, il faut éviter les sujets clivants. pic.twitter.com/Oj3V3QsaGS

May 16, 2022

Dans un communiqué, le mouvement Y en a marre, actif notamment dans la défense de la démocratie, "dénonce avec vigueur cette diabolisation dont il (Gueye) est victime". Il appelle "le ministère des Sports et la Fédération sénégalaise de football à apporter un soutien officiel à Gana dans ces moments difficiles".

"Encore des résistances, mais ça avance"

En France, Bertrand Lambert "regrette qu'il n'y ait pas de réaction au plus haut niveau de l'État, du PSG et des instances du football. Ceci dit, il ne faut pas oublier que ce qui s'est passé ce week-end est assez marginal puisqu'il n'y en a qu'un qui a refusé."

En 2019, plusieurs joueurs avaient refusé d'arborer un brassard arc-en-ciel. "Il y a encore des résistances, mais ça avance", résume Bertrand Lambert.

Jake Daniels, milieu de terrain de 17 ans qui évolue avec le club de Blackpool en 2e division anglaise, est devenu lundi le premier joueur professionnel britannique en activité à revendiquer publiquement son homosexualité, dans un communiqué.

A message from Jake Daniels. https://t.co/R2wEsniXKV pic.twitter.com/dcznYKtSaD

May 16, 2022

"Cette saison a été fantastique pour moi sur le terrain. J'ai fait mon premier match pro, marqué 30 buts avec la réserve, signé mon premier contrat pro", a raconté le joueur sur le site Internet de son club. "Mais hors du terrain, j'ai caché celui que je suis réellement. J'ai su toute ma vie que j'étais gay et je sens que je suis maintenant prêt à faire mon coming out et à être moi-même", a-t-il poursuivi.

En octobre dernier, c'était le coming out d'un joueur du club australien d'Adelaide United, Josh Cavallo, qui avait fait grand bruit. "Ça a été un long chemin pour moi avant d'arriver à ce moment de ma vie, mais je suis très heureux aujourd'hui après avoir fait mon coming out", expliquait le joueur de 21 ans.

Quelques semaines plus tard, il avait utilisé sa nouvelle notoriété pour alerter sur la Coupe du monde à venir au Qatar. En cas de qualification de l'Australie pour le Mondial-2022, Josh Cavallo affirme qu'il aurait "très peur" de participer à la compétition en raison de la répression des homosexuels dans le pays.

Une sortie du responsable de la sécurité du Mondial en avril donne raison à Cavallo. Abdulaziz Abdullah al-Ansari a indiqué que les supporters LGBT qui assisteront à l’événement devront faire preuve de discrétion.

"Si un supporter brandit un drapeau arc-en-ciel dans un stade et qu'on le lui enlève, ce ne sera pas parce qu'on veut l'offenser, mais le protéger", avait-il expliqué, soulignant qu’il ne s’agissait pas là de propos discriminatoires. "Si on ne le fait pas, un autre spectateur pourrait l'agresser. Si vous souhaitez manifester votre point de vue concernant la cause LGBT, faites-le dans une société où cela sera accepté."

Preuve s'il en est que le chemin reste long avant que l'homophobie dans le milieu du football ne soit plus un sujet.

Avec AFP

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Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

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« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

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May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

France24 - Monde

Seko Fofana, Gaël Kakuta... Le prix Marc-Vivien Foé est chez lui au RC Lens

Publié le : 16/05/2022 - 12:56

Romain HOUEIX Suivre

Pour la deuxième année consécutive, un pensionnaire du RC Lens a remporté le prix Marc-Vivien Foé remis par RFI et France 24, qui récompense le meilleur joueur africain de Ligue 1. Un succès presque logique au vu de l'histoire d'amour du club du Nord de la France avec l'Afrique. 

Un Sang et Or peut en cacher un autre. Seko Fofana a succédé lundi 16 mai à son coéquipier du RC Lens, Gaël Kakuta, au palmarès du prix Marc-Vivien Foé remis par France 24 et RFI, récompensant le meilleur joueur africain de Ligue 1. Un résultat loin d'être un hasard, tant l'histoire entre les joueurs issus du continent africain et le club du Nord est forte, et tant le souvenir laissé par Marc-Vivien Foé, qui y a débuté sa carrière professionnelle, reste présent. 

À lire aussi : Prix Marc-Vivien Foé 2022 : l’Ivoirien Seko Fofana, capitaine et homme fort du RC Lens

Ce prix, nommé en hommage au footballeur camerounais décédé le 26 juin 2003 à l'âge de 28 ans, après un arrêt cardiaque en plein match, est loin d'être anecdotique pour le RC Lens, actuel septième de Ligue 1. D'ailleurs, le club a organisé une passation entre ses deux lauréats, où l'on voit Gaël Kakuta apprendre à son coéquipier Seko Fofana qu'il remporte le trophée cette année.

"Je l'avais prédit, C'est une fierté pour moi, pour le RC Lens d'avoir deux Lensois qui remportent ce trophée sur deux saisons d'affilée. C'était une évidence que Seko le gagne. La saison passée, il a été embêté par des pépins physiques. Maintenant qu'il est fit...", sourit Gaël Kakuta, fairplay.

Au Racing plus qu'ailleurs, il est toujours question de 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧#PrixMarcVivienFoe #SiFierDEtreLensois@rfi @RFIsports @FRANCE24 pic.twitter.com/O2eYnIRNqV

May 16, 2022

"Ca me tenait à cœur de gagner ce trophée parce que c’est le Prix Marc-Vivien Foé et ça me rappelle énormément de choses", raconte le vainqueur 2022, Seko Fofana, avec émotion. "La première fois que je suis allé dans un stade, c’était quand j’étais jeune, avec mon papa. Il m’a emmené voir l’équipe de France jouer face à la Turquie. Et le même jour, on apprenait cette triste nouvelle. Donc, quand j’ai vu que j’étais parmi les finalistes, ça me tenait à cœur de gagner ce trophée et c’est ce qui est arrivé"

Dans la ville de Lens, le souvenir du Camerounais reste vivace. Une rue porte son nom depuis 2004 en face du stade Bollaert, où joue le RC Lens et une fresque a été réalisée aux abords du stade avec la citation suivante "Un lion ne meurt jamais. Il dort." Le club rend également régulièrement hommage à Marc Vivien-Foé, décédé lors de la  confrontation entre le Cameroun et la Colombie en demi-finale de la Coupe des Confédérations 2003.

17 ans après... A jamais dans nos cœurs ❤️💛 #foe #unlionnemeurtjamaisildort pic.twitter.com/rjsdxD7Dkp

June 26, 2020

 

"Ce qui m’a marqué, c’est l’impact qu’a eu sa disparition"

Il faut dire que le club sang et or revêt une certaine importance dans la carrière de Marc-Vivien Foé. Lens fut son premier club en Europe, après avoir fait ses classes au Canon Yaoundé. Il y reste cinq ans (1994-1999) et dispute 105 matches, inscrivant au passage 15 buts.

Seko Fofana (27 ans) et Gaël Kakuta (30 ans) sont cependant trop jeunes pour se souvenir de l'impact qu'a eu Marc-Vivien Foé sur leur club. 

"Je l’ai surtout connu à travers les jeux vidéo et l’équipe du Cameroun. Mais c’était un Lensois et un grand joueur africain. C’est forcément une fierté supplémentaire de recevoir ce titre", expliquait ainsi Gaël Kakuta en recevant le prix en 2021. 

"Je ne l’ai pas forcément bien connu parce que j’étais trop jeune pour comprendre énormément de choses. Je suivais des joueurs comme Thierry Henry. Ce qui m’a marqué, c’est l’impact qu’a eu sa disparition. C’est là que j’ai compris à quel point il était quelqu’un de très aimé dans le football et qu’il avait énormément de qualités. Plus tard, j’ai regardé quelques vidéos de lui", raconte Seko Fofana.

Du côté de la direction du club, on savoure ce doublé et on met en avant la logique de ce succès. "On a une histoire avec l'Afrique. Les joueurs savent qu'en venant à Les, ils maximisent leurs chances", estime Arnaud Pouille, directeur général du Racing Club de Lens. "C'est une vraie tradition. Quand les dirigeants de chez nous se déplacent en Afrique, l'accueil est incroyable."

"C'est une grande fierté pour le club de remporter ce trophée deux fois consécutivement. Cela prouve aux autres joueurs, aux autres talents en Afrique, qu'on est un club performant. Ce club est familial et accueillant. Je pense que les Africains s'y sentent bien en raison de ce côte humain", complète Florent Ghisolfi, coordinateur sportif du Racing Club de Lens.

Toutes les interviews ont été réalisés par nos confrères de RFI

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Opex 360

Bientôt un « smartphone » dans le paquetage des soldats français?

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

Photo : Raytheon

Bientôt un « smartphone » dans le paquetage des soldats français?

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

Photo : Raytheon

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A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

Photo : Raytheon

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A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

celui d’une expérimentation

Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

résumé

À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

relevé la Croix

L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

à Europe1

Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

Raytheon Android Tactical System

Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

Photo : Raytheon

France24 - Monde

L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique

Publié le : 18/05/2022 - 13:56

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Les concentrations de gaz à effet de serre, l'élévation du niveau de la mer, la température et l'acidification des océans battent de nouveaux records en 2021, selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) publié mercredi et dévoilé par l'ONU.

Mers de plus en plus chaudes et acides, airs plus pollués, concentrations des gaz à effet de serre... Les indicateurs du réchauffement climatique sont au rouge. Quatre marqueurs clés du changement climatique ont battu de nouveaux records en 2021, a indiqué mercredi 18 mai l'ONU, prévenant que le système énergétique mondial conduit l'humanité à la catastrophe.

Les concentrations de gaz à effet de serre, l'élévation du niveau de la mer, la température et l'acidification des océans ont tous établi de nouveaux records l'année dernière, a déclaré l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son "État du climat mondial en 2021".

Ce rapport est "une litanie lamentable de l'échec de l'humanité à lutter contre le dérèglement climatique", a dénoncé le chef de l'ONU, Antonio Guterres. "Le système énergétique mondial est brisé et nous rapproche de plus en plus de la catastrophe climatique", a-t-il mis en garde, exhortant à "mettre fin à la pollution par les combustibles fossiles et accélérer la transition vers les énergies renouvelables avant d'incinérer notre seule maison."

À lire : Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique 

Chaleur et acidité record des océans

L'OMM a déclaré que l'activité humaine provoquait des changements à l'échelle planétaire : sur terre, dans l'océan et dans l'atmosphère, avec des ramifications néfastes et durables pour les écosystèmes.

Les océans ont atteint en 2021 les niveaux les plus chauds et les plus acides jamais enregistrés, tandis que la fonte des calottes glaciaires accélère la hausse du niveau de la mer, souligne l'organisation. Dans son rapport annuel, il met aussi en évidence les phénomènes extrêmes auxquels sont soumis les océans du globe en raison des effets de plus en plus marqués du changement climatique.

Le rapport a par ailleurs confirmé que les sept dernières années étaient les sept années les plus chaudes jamais enregistrées. Les phénomènes météorologiques liés à La Nina au début et à la fin de 2021 ont eu un effet refroidissant sur les températures mondiales l'année dernière. Mais malgré cela, 2021 reste l'une des années les plus chaudes jamais enregistrées, avec une température mondiale moyenne d'environ 1,11 °C au-dessus du niveau préindustriel. L'Accord de Paris de 2015 sur le climat vise à limiter le réchauffement de la planète à +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle.

À lire : Entre urgence climatique et sécheresse en Afrique, la COP15 débute à Abidjan 

"Notre climat change sous nos yeux", a déclaré le chef de l'OMM, Petteri Taalas. "La chaleur piégée par les gaz à effet de serre d'origine humaine réchauffera la planète pendant de nombreuses générations à venir. L'élévation du niveau de la mer, la chaleur et l'acidification des océans se poursuivront pendant des centaines d'années à moins que des moyens d'éliminer le carbone de l'atmosphère ne soient inventés."

Une pollution atmosphérique meurtrière

Par ailleurs, l'aggravation de la pollution de l'air et du saturnisme a maintenu le niveau des décès dus à la contamination de l'environnement dans le monde à 9 millions par an depuis 2015, montre une étude publiée mardi.

Au total, entre 2015 et 2019, la pollution atmosphérique due aux processus industriels ainsi qu'à l'urbanisation ont entraîné une augmentation de 7 % des décès liés à la pollution, selon l'analyse des données sur la mortalité mondiale et les niveaux de pollution faite par les scientifiques de l'ONG Pure Earth.

Selon l'étude, les dix pays les plus touchés par les décès liés à la pollution sont le Tchad, la République centrafricaine, le Niger, les îles Salomon, la Somalie, l'Afrique du Sud, la Corée du Nord, le Lesotho, la Bulgarie et le Burkina Faso.

"Nous nous trouvons dans la marmite et nous mijotons lentement", a déclaré Richard Fuller, co-auteur de l'étude et directeur de Pure Earth. Mais contrairement au changement climatique, au paludisme ou au VIH, "nous n'avons pas accordé beaucoup d'attention (à la pollution environnementale)", estime-t-il.

Des solutions ?

António Guterres a proposé cinq actions pour relancer la transition vers les énergies renouvelables "avant qu'il ne soit trop tard" : mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles, tripler les investissements dans les énergies renouvelables, supprimer les formalités administratives, sécuriser l'approvisionnement en matières premières pour les technologies d'énergies renouvelables et faire de ces technologies - telles que le stockage sur batterie - des biens publics mondiaux librement disponibles.

"Si nous agissons ensemble, la transformation des énergies renouvelables peut être le projet de paix du 21e siècle", a déclaré Antonio Guterres.

Avec AFP et Reuters 

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À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"

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Malgré la rupture des accords de défense, Barkhane continue son action contre les groupes terroristes au Mali

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

« Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

Malgré la rupture des accords de défense, Barkhane continue son action contre les groupes terroristes au Mali

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

« Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

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Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

« Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

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Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

« Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

France24 - Monde

La pollution tue 9 millions de personnes par an dans le monde

Publié le : 18/05/2022 - 11:26Modifié le : 18/05/2022 - 12:55

L'aggravation de la pollution de l'air et du saturnisme a maintenu le niveau des décès dus à la contamination de l'environnement dans le monde à 9 millions par an depuis 2015, montre une étude publiée mardi 17 mai par les scientifiques de l'ONG Pure Earth.

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Pour la Turquie, l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan serait une « erreur »

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

« Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

« Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

« De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

Pour la Turquie, l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan serait une « erreur »

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

« Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

« Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

« De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

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Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

« Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

« Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

« De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

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Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

« Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

« De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

France24 - Monde

Transition écologique : "Ça urge un peu, beaucoup... à la folie ?"

Publié le : 18/05/2022 - 07:39

Hélène FRADE

À la une de la presse, ce mardi 18 mai, les inquiétudes sur la situation sanitaire en Corée du Nord, où le régime fait état de près de 1,5 million de cas d’une "fièvre" ressemblant en tout point au Covid-19 ; l’évacuation de l’usine Azovstal à Marioupol ; la pollution responsable de 9 millions de morts chaque année à travers la planète ; et la mésaventure d’un coureur cycliste sur le Giro.

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À la une de la presse, les inquiétudes sur la situation sanitaire en Corée du Nord, où le régime fait état de près de 1,5 million de cas d'une "fièvre" ressemblant en tout point au Covid-19.

D'après le journal sud-coréen The Korea Times, qui montre des soldats rassemblés devant le ministère de la Défense nord-coréen, à Pyongyang, l'armée est désormais mobilisée pour distribuer à travers tous le pays des "médicaments" – on ignore lesquels. The Korea JoongAng Daily annonce l'arrivée, mardi, en Corée du Nord, de trois gros avions cargo en provenance de Chine. Selon le journal sud-coréen, les appareils contenaient des "provisions d'urgence" "pour faire face à ce qui s'apparente à une épidémie de Covid-19". Le quotidien indique qu'il s'agissait là des premiers vols entre la Corée du Nord et la Chine depuis début de la pandémie, il y a deux ans. Le journal rapporte également que le dirigeant de la Corée du nord, Kim Jong-un, qui a refusé jusque-là les vaccins du programme Covax, a publiquement accusé des responsables de son propre pays, de ne pas avoir distribué à temps l'aide médicale nécessaire.

En Chine, la ville de Shanghai a autorisé la réouverture des commerces par étapes, après deux mois d'un confinement strict. L'Humanité raconte comment la stratégie "zéro Covid" de Pékin provoque des tensions dans le pays et pourrait finir par "bousculer" le pouvoir, à quelques mois du 20e congrès du Parti communiste. Le quotidien français explique que la légitimité du PCC pourrait, à terme, "se trouver contrariée par l'arrêt de nombreuses entreprises, et les difficultés économiques des ménages".

Ces difficultés sont passées sous silence par la presse officielle, qui préfère dénoncer, à l'image du Global Times, la façon dont le "néonazisme" serait en train d'"empoisonner l'Ukraine et l'Europe", avec la "complicité" des États-Unis. À la une du journal, ce mardi matin, une capture d'écran d'une vidéo diffusée par le ministère de la Défense russe montrant, selon le quotidien chinois, "des membres des services de renseignement ukrainiens évacuant l'usine Azovstal de Marioupol, escortés par des militaires prorusses". Ces soldats ukrainiens d'Azovstal ont été conduits en territoire prorusse. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung rapporte que l'Ukraine espère pouvoir échanger ces combattants contre des prisonniers russes. Mais selon le quotidien allemand, "la propagande de Moscou (pourrait envisager) d'autres plans" – y compris la tenue d'un grand procès contre les supposés "nazis" ukrainiens, accusés par le Kremlin d'avoir, non pas défendu leur ville contre les troupes russes, mais d'avoir "bombardé leur propre ville et tué leurs propres concitoyens".

Pendant que les combats se poursuivent sur le terrain, la chasse aux oligarques russes s'organise. Le Temps fait état de débats très vifs, en Suisse, pour accélérer l'exécution des sanctions contre la Russie. D'après le quotidien, la Confédération serait de plus en plus mise sous pression par les États-Unis pour bloquer les avoirs "des affidés au Kremlin" – d'où le dessin de Chappatte montrant un juge helvète disant ne voir "rien de louche", dans le chalet d'un propriétaire russe, baptisé "Mon petit magot". "La Suisse doit cesser de fermer les yeux", plaide le journal, en égratignant, au passage, "l'hypocrisie (des États-Unis), où le Delaware de Joe Biden est champion de l'opacité".

À la une, également, une étude qui accuse la pollution d'être responsable de 9 millions de morts, chaque année, à travers la planète. Relayée notamment par Le Monde, cette étude de la revue scientifique britannique The Lancet, affirme que les polluants de l'air, de l'eau et des sols causent trois fois plus de morts que le sida, la tuberculose et le paludisme. Les pays en développement sont particulièrement concernés, avec plus de 90 % des décès concentrés dans ces pays, pour beaucoup en Asie du Sud-Est, en Inde, au Pakistan et au Bangladesh. À des milliers de kilomètres de là, en France, la question de l'environnement, de la transition écologique et du changement climatique, ont été définies par Emmanuel Macron comme l'une des priorités du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne, interpellée ce matin par Libération, qui l'accuse d'être une "écolo mollo". Le décor est champêtre, l'allusion amoureuse, mais la requête sans ambiguïté : "Changement climatique, ça urge, un peu, beaucoup". À la folie ?

On ne se quitte pas là-dessus. Le Parisien fait état d'une bonne nouvelle : la victoire, mardi, de l'Érythréen Biniam Girmay, entré dans l'histoire du cyclisme en devenant le premier noir africain à remporter une étape d'un grand tour en s'imposant sur le Giro. La moins bonne nouvelle, c'est que le cycliste a dû être hospitalisé après s'être blessé en débouchant la traditionnelle bouteille mousseux sur le podium. Un point est prévu de matin pour savoir si Biniam Girmay pourra reprendre la course. Il y a quelques jours, un autre cycliste a failli subir le même incident, au moment d'endosser le maillot rose. Le rappel de la sécurité routière s'impose : boire ou pédaler, il faut choisir…

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Un navire espion chinois repéré près d’une station de communications navales australienne

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

« C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

Un navire espion chinois repéré près d’une station de communications navales australienne

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

« C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

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Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

« C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

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Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

« C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

Opex 360

L’armée de Terre adopte un bariolage passif « multi-environnement » pour les treillis de ses soldats

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

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Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.

Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.

Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].

« Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.

Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.

Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.

Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .

L’armée de Terre adopte un bariolage passif « multi-environnement » pour les treillis de ses soldats

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

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Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.

Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.

Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].

« Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.

Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.

Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.

Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .

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Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.

Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.

Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].

« Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.

Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.

Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.

Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .

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Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.

Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.

Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].

« Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.

Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.

Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.

Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .

du treillis F3
Opex 360

L’avion « tueur de chars » A-10 Warthog fait son retour en Europe

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

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Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.

Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.

Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.

Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.

Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.

Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.

Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.

Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.

La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.

Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.

« Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».

Photo : US Air Force

L’avion « tueur de chars » A-10 Warthog fait son retour en Europe

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

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Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.

Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.

Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.

Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.

Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.

Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.

Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.

Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.

La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.

Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.

« Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».

Photo : US Air Force

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Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.

Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.

Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.

Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.

Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.

Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.

Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.

Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.

La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.

Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.

« Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».

Photo : US Air Force

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Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.

Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.

à son actif

Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.

Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.

Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.

Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.

Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.

ont suggéré

Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.

La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.

Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.

« Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».

Photo : US Air Force

Opex 360

Le soutien aux exportations d’armement risque de mettre les armées sous tension pour certaines missions

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

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Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

« En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

Le soutien aux exportations d’armement risque de mettre les armées sous tension pour certaines missions

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

« En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

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Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

« En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

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Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

« En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

Opex 360

Des avions de combat israéliens auraient été visés pour la première fois par un système russe S-300 en Syrie

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

Le 13 mai au soir, la force aérienne israélienne [IAF] a une nouvelle fois effectué une série de frappes en Syrie, notamment contre une infrastructure souterraine qui, située dans le secteur de Masyaf [province de Hama, ndlr], abritait un « centre de recherche scientifique syrien », et le port de Baniyas.

Selon l’agence de presse officielle SANA, les missiles tirés par les chasseurs-bombardiers israéliens auraient été quasiment tous interceptés par la défense aérienne syrienne. Cependant, elle a également fait été d’au moins cinq tués parmi les servants d’un système anti-aérien Pantsir S1, fourni par la Russie.

De son côté, le Centre russe de réconciliation pour la Syrie a confirmé les affirmations de l’agence syrienne. « Six F-16 israéliens ont attaqué le 13 mai entre 20h25 et 20h32 les sites du centre de recherche scientifique syrien à Masyaf et Baniyas sans entrer dans l’espace aérien syrien. Les forces de défense aérienne de la République arabe syrienne ont pu abattre 16 missiles et un drone qu’Israël a utilisé lors de l’attaque », a en effet avancé Oleg Zhuravlyov, son chef adjoint.

Cependant, l’imagerie satellitaire, fournie par la société ImageSat International [ISI], montre que le site de Masyaf, relevant a priori du Centre d’études et de recherche scientifiques [SSRC] syrien, a bel et bien été détruit.

Cela étant, depuis le début de la guerre civile syrienne [mars 2011], IAF a effectué des centaines de frappes en Syrie, que ce soit pour empêcher des tranferts d’armes vers le Hezbollah [la milice chiite libanaise, ndlr], détruire des positions tenues par les Gardiens de la révolution iraniens de l’unité al-Qods ou répondre à des attaques contre son territoire.

En septembre 2018, l’un de ces raids israéliens se solda par la perte d’un avion de renseignement russe Il-20 Coot au large de Lattaquié, celui-ci ayant été abattu, par erreur, par un missile tiré par un système S-200 de la défense aérienne syrienne.

Et cet incident incita la Russie à renforcer les capacités de cette dernière en livrant des batteries S-300 PMU à la Syrie, comme elle en avait d’ailleurs exprimé l’intention quelques mois plus tôt. Une perspective qui fit vivement réagir Avigdor Lieberman, alors ministre israélien de la Défense. « Si des systèmes d’armes russes sont utilisés contre nous en Syrie, nous agirons contre eux » et « si quelqu’un tire sur nos avions, nous allons les détruire », avait-il en effet prévenu.

Or, peu après le début de son intervention militaire en Syrie, en septembre 2015, la Russie avait trouvé un accord de « déconfliction » avec Israël afin d’éviter toute méprise. Ainsi, il fut alors convenu d’un « partage mutuel d’informations sur les opérations » menées par les forces aériennes russes et israéliennes. Et, depuis leur déploiement sur le territoire syrien, aucune batterie S-300PMU, quelle soit mise en oeuvre par les Russes ou les Syriens, n’avait jusqu’alors visé les chasseurs-bombardiers de Tsahal. Ce n’est apparemment plus le cas.

En effet, selon Alon Ben-David, expert militaire de la chaîne de télévision israélienne Channel 13, au moins une batterie S-300 aurait visé les avions de combat israéliens après leur raid contre le site de Masyaf, sans toutefois les atteindre. Sollicité, l’état-major israélien n’a pas souhaité faire de commentaire. Une façon de confirmer l’incident sans le dire…

Cette affaire, si elle est avérée, comporte plusieurs zones d’ombre. Ainsi, on ignore si la batterie S-300 en question était utilisée par les forces syriennes ou russes. Cependant, Channel 13 rappelle qu’aucun tir ne peut être effectué par les systèmes livrés aux premières sans l’accord des secondes… En outre, on ignore si la ligne mise en place dans le cadre de l’accord trouvé en 2015 entre les états-majors israélien et russe a été utilisée. Enfin, il reste à voir si ce sont les moyens de guerre électronique des chasseurs-bombardiers israéliens qui ont rendu inopérant le radar de ce système de défense aérienne ou s’il fait seulement considérer la première utilisation de celui-ci contre Tsahal comme un message adressé par la Russie à l’État hébreu.

Quoi qu’il en soit, la mise en oeuvre de cette batterie S-300 peut avoir au moins deux significations. Il peut s’agir d’un avertissement contre le soutien d’Israël à l’Ukraine, bien que celui-ci soit assez prudent par rapport à celui fourni par les Occidentaux [il s’est limité, jusqu’à présent, à livraison d’équipements de protection à Kiev]. Ou une façon d’exprimer un désaccord sur le opérations israéliennes en Syrie.

« La Russie n’est pas intervenue en Syrie pour donner à l’Iran une plate-forme pour attaquer Israël. Et en même temps, elle ne veut pas qu’Israël frappe [en Syrie] à volonté », avait confié James Jeffrey, ancien émissaire américain en Syrie, au site Middle East Eye, en décembre 2021. « Elle tolère ces frappes mais elle ne les favorise pas . Mais a mesure qu’elles s’intensifient et commencent à toucher des cibles syriennes, elle risque d’être plus nerveuse », avait-il ajouté.

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La Direction générale de l’armement va renforcer la surveillance de ses sites d’essais avec des drones captifs

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

Entre le ballon captif et le drone filaire, la Direction générale de l’armement [DGA] a choisi le second, nettement moins coûteux et plus facilement déployable. En effet, pour renforcer la surveillance de ses sites relevant de ses centres d’expertises « Essais de missiles » [DGA EM] et « Essais en vol » [DGA EV], elle a notifié un contrat cadre à l’entreprise Elistair pour se procurer des drones filaires Orion 2.

« Le marché a été passé pour répondre aux besoins des sites Landes et Méditerranée de DGA EM et des sites Méditerranée et Aquitaine de DGA EV », a en effet indiqué Elistair, via un communiqué publié ce 17 mai. La valeur du contrat n’a pas été précisée.

« Pendant les essais d’une durée de plusieurs heures, l’Orion 2 aura pour mission la sécurisation de la zone de tir et le recueil d’images utiles à l’analyse des opérations terrestres, aériennes et côtières », explique l’industriel.

En effet, conçu pour voler à une altitude de 100 mètres pendant 24 heures et en portant une charge utile de 2 kg, l’Orion 2 va renforcer la surveillance des sites où il sera mis en oeuvre, en « balayant » un rayon de 10 km, quelles que soient les conditions météorologiques. En outre, il est insensible au brouillage et aux éventuelles interférences grâce à sa liaison filaire.

« L’Orion 2 a passé avec succès les tests d’homologation SSI [Sécurité des Systèmes d’Information] de la DGA », souligne Elistair.

Par ailleurs, il peut également diffuser simultanément des images électro-optiques et infrarouges géoréférencées ainsi que servir de noeud de communication 4G/5G.

« Ce nouveau contrat est un jalon important pour Elistair, et nous sommes fiers de la confiance que la DGA renouvelle à cette occasion dans nos solutions », s’est félicité Guilhem de Marliave, le Pdg de l’industriel. « L’Orion 2 a été sélectionné et validé après un travail important de nos équipes sur le durcissement et la sécurisation des systèmes d’information, et ce nouveau succès renforce son positionnement comme drone filaire tactique de référence pour la protection de périmètres », a-t-il encore fait valoir.

Photo : Elistair

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La République tchèque serait sur le point d’obtenir 60 chars Leopard 2 auprès de l’Allemagne

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

Cela fait un moment que l’armée tchèque souhaite remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Mais les restrictions budgétaires l’en ont jusqu’à présent empêché. Ce qui fait qu’elle a du se contenter d’en moderniser une trentaine [sous la désignation T-72M4CZ] pour environ quarante millions d’euros, le reste ayant été mis en réserve. Et cela alors qu’elle aurait souhaité se procurer des Leopard 2 de facture allemande.

Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.

En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.

Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.

« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.

Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.

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Contre-terrorisme : Les forces spéciales américaines vont de nouveau être déployées en Somalie

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

En décembre 2020, soit quelques semaines avant de quitter la Maison Blanche, le président Trump ordonna le désengagement 700 militaires américains alors déployés en Somalie, où leur mission consistait à former et à appuyer les forces de sécurité locales face à la menace incarnée par les milices Shebabs [liées à al-Qaïda] et, dans une moindre mesure, par l’État islamique [EI].

Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.

Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.

Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.

Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].

Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.

Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.

Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.

Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.

« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.

Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».

En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».

Photo : US AFRICOM

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Après une série d’échecs, l’US Air Force annonce le succès d’un essai du missile hypersonique AGM-183A

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

Développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.

Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.

Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.

Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.

Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.

« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.

« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].

Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.

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L’US Army choisit le groupe français Thales pour le renouvellement de ses radios tactiques

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

En janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.

« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.

Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.

Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».

Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.

L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.

« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.

« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.

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Le Mali tourne le dos au G5 Sahel et à sa force conjointe

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

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L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

El País (ESP)

24 horas en Cannes disfrutando del arte de vivir en la ciudad francesa del cine

24 HORAS

De modesto pueblo de pescadores de la Costa Azul pasó a convertirse en una ciudad balneario para la alta sociedad europea. Hoy seduce por sus bulevares, playas y la historia del hombre de la máscara de hierro

El emplazamiento geográfico de Cannes, a medio camino entre Saint-Tropez y el Principado de Mónaco, en la Costa Azul francesa, parece un decorado de película. Una bahía en la que casi siempre luce el sol entre dos colinas, la Cruz de los Guardias al oeste y la de California al este, ambas comunicadas por el cinematográfico bulevar de La Croisette. Paseo que discurre en paralelo a las playas de arena dorada en las que se disponen en perfecto orden de revista tumbonas y sombrillas rayadas. De fondo, tierra adentro, los Alpes Marítimos. Esta ubicación es tan atractiva como segura, por algo ligures y romanos se asentaron en este lugar y repelieron los ataques de los piratas desde el mar. El mismo mar que proveía de alimento a los pescadores que hicieron de Cannes su villa y que baña la vecina isla de San Honorato, en la que vivía una comunidad de monjes. Los monjes ahí siguen, los que se han mudado han sido los pescadores, y su hueco lo han ido rellenando aristócratas, burgueses y millonarios de todo el mundo.

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Este variopinto grupo de gente acomodada se instaló en Cannes atraído por lo que contó de esta ciudad Lord Brougham. Un aristócrata inglés que de viaje a Niza tuvo que parar aquí por una epidemia de cólera en el siglo XIX. Tanto le gustó lo que se encontró que a todas sus amistades les habló de las bondades de su inesperado descubrimiento. Muy pronto en aquella modesta villa marinera se construyeron palacios, villas romanas, mansiones y hoteles que ocuparon ricos, nobles y artistas procedentes del Reino Unido, Italia y Francia, principalmente, y que salían a pasear por el bulevar de La Croisette. El mismo que hoy está ligado al Festival de Cine de Cannes, que se celebra desde este martes 17 de mayo y hasta el próximo día 28 y que tiene por sede principal el Palacio de Festivales y Congresos.

10.00 No todo es glamur y pose

De buena mañana es el momento de un paseo por la colina de la Cruz de los Guardias (1), pulmón y balcón desde la que hay una estupenda panorámica de Cannes, en el extremo oeste de la ciudad. A sus pies se encuentra el popular barrio de La Bocca (2) y su bulevar du Midi. Al otro lado de dicho paseo están la playa de La Bocca (3) y la de Midi (4). Estos dos arenales son los preferidos por los locales para bañarse, tomar el sol y comer, y aquí no faltan bares, restaurantes y chiringuitos a pie de arena.

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12.00 El hogar de los pescadores

Le Suquet es el viejo Cannes, un entramado de calles estrechas y curvas en pendiente en las que se suceden tiendas con encanto, pequeños restaurantes y casas de colores en las que primero vivieron pescadores y hoy entran y salen turistas. Turistas que si hacen el esfuerzo de coronar este antiguo castro ligur pueden disfrutar de las vistas desde lo alto de una torre que aloja el Museo del Castro (5), además de ver la iglesia de Nuestra Señora de la Esperanza (6). Al nivel del mar se encuentra la Rue Meynadier, una calle peatonal copada de pequeños negocios familiares por la que caminan magrebíes, visitantes, viejos pescadores y hombres y mujeres trajeados. Muy cerca de la misma está el mercado cubierto de Forville (7), en el que se pueden comprar productos de la zona y disfrutar de los diferentes olores que emanan de cada puesto. En Le Suquet está el Puerto Viejo (8), donde se desenredan redes y atracan las pequeñas embarcaciones de los pocos pescadores que quedan. Desde aquí zarpan las embarcaciones con destino a las islas de Lérins y aterrizan los helicópteros, un medio de transporte muy generalizado en la Costa Azul francesa.

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14.00 La prisión del hombre de la máscara de hierro

Las más grandes de las islas de Lérins (9) son Santa Margarita y San Honorato, una muy cerca de la otra y no muy lejos de la bahía de Cannes. En Santa Margarita, entre pinos, eucaliptos y senderos, se suceden vestigios celto-ligures, romanos y medievales. En el Fuerte Real, en la cara norte de la isla, estuvo preso el famoso hombre de la máscara de hierro (masque de fer) que da nombre al museo en el que se ha convertido el sitio. Una visita al mismo ayuda a contextualizar todo el patrimonio e historia de la zona. En su cara sur se encuentra el Ecomuseo Submarino, compuesto por seis estatuas sumergidas entre unos tres y cinco metros bajo el agua y entre unos 84 y 132 metros de distancia de la orilla. A las mismas se puede acceder con facilidad y con un equipo básico: máscara y tubo para respirar. Lo que no se puede hacer es tocar las esculturas. Desde este punto se ve la isla de San Honorato, en la hay unas treinta capillas y vive una comunidad de monjes cistercienses que elaboran su propio vino, que se puede comprar en la tienda o catar en el restaurante que hay junto al muelle.

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18.00 Emulando a los famosos

En el extremo occidental del famoso bulevar de La Croisette se encuentra el Palacio de Festivales y Congresos (10), la sede principal del Festival de Cine de Cannes, entre otros muchos certámenes, y que en 2022 celebra su 75º edición. Dicho festival ser organizó con la idea de ser la alternativa al de la Mostra de Venecia, afín a los gobiernos fascistas de los años treinta del siglo XX. El bulevar de La Croisette, flanqueado por palmeras canarias y que evoca a una imagen propia de esa California bañada por el océano Pacífico, comunica el mencionado Palacio de Festivales y Congresos y la oriental punta de Palm Beach (11), donde aguarda la ajardina plaza 8 de mayo de 1945 y el puerto de Pierre Canto. El glamuroso paseo antes fue un camino de tierra que se transformó en 1850 para que los nuevos residentes que llegaron atraídos por lo que contaba de Cannes Lord Broughm pudieran pasear plácidamente y disfrutar del mar. A lo largo de sus tres kilómetros de extensión se suceden sillas en las que uno puede tomar asiento, playas, restaurantes, tiendas y hoteles frecuentados por una rica clientela. Cada pocos segundos, se oye el rugido del motor de un coche deportivo con tantos cilindros como ceros a la derecha marca su precio. En los hoteles Le Majestic, Carlton y Martinez se suelen alojar muchas de las celebridades que acuden al festival. Celebridades presentes en el Paseo de las Estrellas (12). A estas huellas de la mano en el suelo de la gente del celuloide se suman los murales que hay en algunos edificios de Cannes con motivos cinematográficos: Chaplin (10 Boulevard Vallombrosa), Jacques Tati (Place du Suquet), Buster Keaton (29 Boulevard Victor Tuby), los hermanos Lumière, Marilyn Monroe y uno que hay en la estación de tren de los hermanos Lumière, a modo de homenaje que se hizo con motivo del centenario del nacimiento del cine.

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20.00 Hollywood no queda tan lejos

En el extremo este de la ciudad se eleva la colina California (13). Cannes es una ciudad francesa con el espíritu de la californiana Beverly Hills. La colina la recorre una carretera que serpentea y que con cada curva descubre una casa mejor que la anterior. Residencias ocupadas por millonarios rusos, árabes y chinos, principalmente. En el pasado aquí se instalaron Pablo Picasso y Ernest Hemingway, entre otros. En lo alto de la colina están los restos que quedan de un viejo observatorio abandonado. Es un lugar atractivo con unas vistas increíbles.

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22.00 Lujos de estrella

En la punta de Palm Beach o a lo largo del bulevar de La Croisette se suceden restaurantes en los que se puede cenar a la luz de las velas, como La Plage Goeland (14), junto al Palacio de Festivales y Congresos. Son sitios más bonitos y caros que ricos. Una opción más económica, dentro de lo que es Cannes, donde casi todo tiene un alto precio, es cenar en alguno de los restaurantes que hay en Le Suquet.

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El País (ESP)

SANS TITRE

Tras el estreno por todo lo alto con Samantha Hudson y su bocata de pulled pork vegano, nuestra sección de vídeos con gente que nos gusta y a la que le gusta cocinar mantiene el nivelazo con otras dos estrellas del universo El Mundo Today: Kike García, uno de los directores de la muy fiable web de noticias, y Abi López, responsable de la librería especializada en humor La Llama Store.

Ambos cocinan para El Comidista el plato que nunca falla los domingos en su casa: un arroz. Le ponen calamarcitos, gambas, alcachofas… y whisky del bueno. ¿Es paella? ¿Es arroz con cosas? Pasamos total de meternos en ese debate, y lo único que nos importa es que está buenísimo. Si quieres ver cómo lo preparan y, de paso, cómo rinden cuentas por algunos titulares publicados en El Mundo Today sobre El Comidista, no tienes más que ver el vídeo de arriba.

ARROZ CON ALCACHOFAS Y GAMBAS DE 'EL MUNDO TODAY'

Ingredientes

Para 2 personas

  • 160 gramos de arroz de buena calidad
  • 6 calamarcitos frescos cortados en trozos grandes
  • 8 gambas de tamaño medio, frescas si es posible
  • 4 espárragos trigueros (o trocitos verdes de hinojo o 4 judías verdes)
  • 2 corazones de alcachofas cortados en 8 gajos
  • 6 judías verdes picadas
  • Un puñado de habas congeladas
  • 4 cucharadas soperas de sofrito de tomate y cebolla
  • 1 tomate rojo
  • 1 lima
  • Sal

Caldo

  • Las cabezas de las gambas y las puntas de calamar que sobren
  • Restos de pescado (opcional)
  • 1/2 cebolla
  • 1 chorro de whisky Oban o single malt escocés
  • Anís estrellado

Preparación

  1. Sofreír en una cazuela las cabezas de las gambas para que se caramelicen.
  2. Añadir un anís estrellado y un chorrito de whisky. Dejar que evapore y añadir la cebolla.
  3. Rallar el tomate, reservar la pulpa y añadir la piel a la cazuela.
  4. Mojar con unos 600 ml de agua y dejar que hierva unos 20 minutos.
  5. Mientras tanto, calentar la paella y saltear los calamarcitos con un poco de aceite.
  6. Retirarlos a los bordes de la paella y saltear las alcachofas y las judías verdes. Salar ligeramente.
  7. Añadir el sofrito y el tomate rallado más. Salar ligeramente.
  8. Añadir el puñado de habas congeladas y rehogar. Colar el caldo machacando bien las cabezas de las gambas.
  9. Sumar el arroz y nacararlo. Mojar con el caldo.
  10. Hervir a fuego vivo 5 minutos. Cuando el arroz asome, bajar el fuego y dejar 12 minutos más. Si no se tiene un fuego que caliente toda la base de la paella, en estos últimos 12 minutos conviene meter el arroz en el horno a 150 grados.
  11. Un poco antes de que acabe la cocción, repartir por el arroz las colas de gambas peladas y abiertas por la mitad. Encima de cada una, poner aceite y sal.
  12. Añadir espárragos trigueros picados muy finitos por encima.
  13. Cuando el agua haya evaporado, subir el fuego vivo e ir girando la paella para que se evapore todo el caldo que pueda quedar.
  14. Justo antes de servir, rallar por encima un poco de lima.

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